• il y a 11 mois
Avec Antoine Bueno, essayiste, conférencier, conseiller au Sénat et Me Adrien Basdevant, avocat et membre du Conseil du Numérique (CNN), a été auditionné à l’Assemblée Nationale en septembre

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-01-09##

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Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 9h34, l'intelligence artificielle.
00:17 Voilà deux mots qui contiennent un épais mystère
00:21 et qui sont pour la plupart d'entre nous...
00:27 représentent pour la plupart d'entre nous
00:30 une image lointaine.
00:32 On ne comprend rien à l'intelligence artificielle.
00:35 D'abord, nous allons essayer de réexpliquer
00:38 ce qu'est l'intelligence artificielle.
00:40 Mais surtout, nous allons essayer d'imaginer
00:43 ce que peut représenter l'intelligence artificielle
00:45 dans notre vie quotidienne, dans les années qui viennent.
00:48 L'intelligence artificielle, on va beaucoup en parler
00:51 lors du CES de Las Vegas.
00:54 C'est un salon important, le plus important au monde
00:58 consacré à l'innovation technologique en électronique, grand public.
01:01 Et ce salon démarre ce mardi.
01:03 Alors pour parler de l'intelligence artificielle, avec nous
01:06 Antoine Bueno, qui est essayiste, conférencier, conseiller au Sénat.
01:10 Bonjour Antoine Bueno. - Bonjour Jean-Jacques.
01:12 - Merci d'être avec nous.
01:13 Et Maître Adrien Badevant, qui est avocat, membre du Conseil du numérique.
01:16 Vous avez été auditionné à l'Assemblée nationale je crois en septembre dernier.
01:20 Bonjour. - Bonjour.
01:21 - A propos de l'intelligence artificielle.
01:22 Petite définition de l'intelligence artificielle.
01:25 Je vous soumets, définition rapide, grand public.
01:28 - Je dirais, au point où on en est, mais je parle sous le contrôle d'Adrien,
01:32 c'est une imitation de l'intelligence humaine.
01:35 - Imitation de l'intelligence ? - Oui, une imitation artificielle
01:38 de l'intelligence humaine. - De l'intelligence humaine.
01:40 - Pour vraiment faire très très simple, très concis,
01:43 mais je pense qu'on pourrait rallonger la définition,
01:45 parce que ça n'est pas que une imitation,
01:46 mais pour que les gens comprennent bien où on en est aujourd'hui
01:49 à ce stade de développement, il vaut mieux dire ça.
01:51 - Adrien Badevent.
01:52 - C'est un concept assez ambivalent,
01:54 il y en a beaucoup qui trouvent que c'est une terminologie marketing,
01:57 on parlerait plutôt d'intelligence augmentée.
02:00 Les personnes qui font de la technologie,
02:01 ils parlent d'apprentissage automatique,
02:03 si vous le souhaitez, c'est le machine learning,
02:05 c'est le fait de donner beaucoup d'exemples à des algorithmes
02:08 qui, à force d'apprendre sur ces exemples,
02:11 sont capables de calculer des probabilités.
02:13 - Donc c'est l'intelligence humaine qui crée une seconde intelligence.
02:17 - Oui, c'est ça. L'idée à terme,
02:19 mais là on n'est pas dans notre horizon temporel,
02:21 c'est de créer une intelligence qui soit ou égale,
02:24 - Parallèle, égale,
02:26 - Parallèle, égale, voire supérieure,
02:29 - Supérieure ?
02:30 - Oui.
02:31 - Mais ça c'est inquiétant.
02:32 Tant qu'elle est égale et parallèle, ça paraît logique,
02:36 mais si elle devient supérieure ?
02:38 - Mais l'humanité a déjà créé des machines qui lui sont supérieures,
02:41 ne serait-ce qu'en énergie mécanique.
02:44 L'énergie mécanique de l'homme a été dépassée
02:47 avec la machine à vapeur.
02:49 On a fait tout d'un coup des machines qui allaient plus vite.
02:52 Et d'ailleurs, je rappelle que quand l'automobile s'est développée,
02:55 les gens avaient extrêmement peur,
02:57 et on se demandait s'il ne fallait pas apprendre à courir plus vite
03:00 pour aller plus vite que l'automobile.
03:01 - Adrien Badevand ?
03:02 - Il y a beaucoup d'anthropomorphisation sur les mots qu'on emploie.
03:06 C'est peut-être pas intelligent, il faut avant tout voir ça comme un outil.
03:09 - Un outil, oui.
03:10 - C'est un outil qui vient augmenter les capacités de l'homme.
03:13 Aristote disait que le mère outil c'était la main
03:15 parce que c'était l'outil de tous les outils.
03:17 Là, on est encore en train, avec des avancées technologiques,
03:19 de créer des outils qui viennent nous assister
03:22 pour nous recommander des solutions,
03:25 prédire certains indicateurs.
03:27 Mais d'un point de vue du raisonnement, c'est très différent.
03:30 On n'est plus sur de la causalité, on est sur de la corrélation.
03:33 La différence, c'est que ce qui va vous être proposé
03:36 par une intelligence dite artificielle,
03:38 ce sont des calculs de probabilité.
03:41 Ce ne sont pas des liens de causalité A implique B.
03:45 C'est juste des occurrences, c'est de la statistique.
03:48 - C'est de la statistique, oui.
03:50 Oui, mais l'intelligence artificielle va s'installer
03:54 dans notre quotidien.
03:55 - Elle est déjà.
03:56 - Elle est déjà.
03:57 - Elle est déjà.
03:58 - Il faut avoir conscience.
03:59 - Elle est où aujourd'hui l'intelligence artificielle ?
04:00 - C'est pas très compliqué, à moins de vivre dans la savane,
04:03 elle est partout.
04:04 - Elle est partout déjà ?
04:05 - Oui, elle est partout, mais encore une fois,
04:07 ça dépend de ce qu'on appelle intelligence artificielle.
04:10 D'une certaine manière, quand vous avez une très simple calculette
04:13 entre les mains, vous avez déjà une intelligence artificielle.
04:16 Et Adrien disait à l'instant que cette IA,
04:19 intelligence artificielle, servait à nous augmenter.
04:22 D'une certaine manière, elle sert aussi à nous remplacer.
04:24 Quand on demande un calcul à la calculette,
04:27 on ne fait pas soi-même le calcul.
04:29 Il y a ces deux aspects-là qui sont importants à avoir en tête.
04:31 - Je parlerais plus de déléguer que de remplacer.
04:33 Personnellement, je suis assez prudent sur le fait
04:36 qu'on pense toujours à des substitutions
04:39 qui viennent prendre des métiers qui existent, etc.
04:43 Tout ça, c'est des transformations assez progressives.
04:46 Il faut savoir, pour mettre un peu le sujet dans son contexte,
04:49 que l'intelligence artificielle, ça existe depuis 70 ans.
04:52 Donc, c'est pas nouveau.
04:54 Il n'y a pas de rupture technologique actuellement,
04:56 il y a plutôt une démocratisation des usages.
04:58 C'est-à-dire qu'entre décembre 2022 et janvier 2023,
05:01 il y a à peine un an, on a 100 millions d'utilisateurs
05:05 qui ont commencé à utiliser...
05:07 Vous souhaitiez avoir un exemple très précis,
05:09 on peut parler des outils comme ChatGPT,
05:12 qui sont des agents conversationnels,
05:14 c'est-à-dire des outils avec lesquels vous pouvez dialoguer,
05:17 vous rentrer une requête sous forme écrite ou sous forme d'une image,
05:20 et puis, ils vous renvoient d'autres réponses.
05:22 Et ce dialogue-là, ça, c'est une démocratisation des usages,
05:25 parce que vous avez beaucoup d'utilisateurs
05:28 à un point qui fait que c'est rentré dans notre quotidien.
05:31 - Donc, une sorte d'historique déjà.
05:34 Est-ce que ça a changé le comportement de l'être humain ?
05:39 - Ça va bouleverser.
05:40 - Ça va bouleverser le comportement de l'être humain ?
05:42 - Oui, parce que pendant longtemps, l'intelligence artificielle,
05:44 c'était vu comme un sujet technique, très ésotérique,
05:47 quelque chose qui serait juste pour des experts informatiques.
05:50 Demain, ça va être dans les outils de votre quotidien.
05:53 Regardez, aujourd'hui, vous utilisez déjà un moteur de recherche.
05:55 Demain, l'intelligence artificielle va venir augmenter ce moteur de recherche
05:59 pour vous proposer des nouvelles fonctionnalités,
06:01 pour générer du contenu, résumer des documents.
06:04 Par exemple, vous préparez cette émission,
06:06 vous avez des documents, des PDF, des documents Word,
06:08 et l'intelligence artificielle va pouvoir vous proposer des synthèses
06:12 de tous ces contenus-là.
06:15 Ce sont des outils qui sont capables de traiter
06:17 de larges quantités d'informations.
06:21 On appelle ça des modèles très larges de données,
06:24 large language model.
06:26 - On parle juste de l'émergence d'un nouveau monde.
06:28 Je voudrais vraiment bien peser les mots.
06:30 - C'est l'émergence d'un nouveau monde ?
06:32 - Oui, moi j'adore dire le contraire de ce que tout le monde dit en général.
06:34 Donc j'aimerais aujourd'hui pouvoir dire "mais non, il ne se passe rien,
06:37 c'est pas une révolution, etc."
06:39 Ça serait totalement débile.
06:41 Il se passe quelque chose d'énormissime.
06:43 Et on n'en a pas conscience.
06:45 Je vous donne juste un chiffre.
06:47 Aujourd'hui, il y a 15 millions d'objets
06:49 qui utilisent de l'intelligence artificielle, plus ou moins développée.
06:52 Demain, c'est-à-dire à la fin de cette décennie,
06:54 c'est 2,5 milliards.
06:56 Dans votre moindre grille-pain, réfrigérateur,
06:59 et puis on pourrait, Naïmith, le nombre d'objets,
07:01 tous les objets pratiquement du quotidien,
07:03 c'est ce qu'on appelle, on a appelé,
07:05 c'est daté, ça, mais l'Internet des objets,
07:07 il y aura de l'intelligence artificielle,
07:09 elles se parleront, elles se répondront,
07:11 et ça, ça fait émerger une nouvelle société.
07:13 - Une nouvelle société, vous êtes d'accord ?
07:15 - En fait, c'est comme l'avènement de l'électricité.
07:17 C'est des technologies d'usage général.
07:21 C'est quelque chose qui est disruptif
07:23 et qui vient de manière très transversale
07:25 bouleverser plusieurs secteurs.
07:27 C'est notre rapport à la culture,
07:29 c'est notre rapport à la mémoire,
07:31 puisque vous déléguez certaines étages,
07:33 vous avez parlé de calculatrices,
07:35 mais là on parle de choses qui sont encore
07:37 plus augmentées, bien entendu.
07:39 Il faut voir que ça existe depuis 70 ans,
07:41 mais l'accélération actuelle,
07:43 elle est dans les usages,
07:45 et elle va se faire de manière
07:47 très fluide.
07:49 Vous n'allez même pas vous en rendre compte.
07:51 Les outils que vous utilisez
07:53 sont déjà augmentés par ces technologies-là.
07:55 - Au CES de Las Vegas,
07:57 il y a beaucoup de grandes marques
07:59 qui seront là.
08:01 Je vais en citer quelques-unes, évidemment.
08:03 Amazon, Microsoft, Google, Intel,
08:05 Samsung, LG, Sony,
08:07 Mercedes, BMW, Honda,
08:09 tous les grands de l'automobile,
08:11 et tant d'autres.
08:13 - Même des marques françaises.
08:15 - Qui utilisent l'intelligence artificielle,
08:17 mais qui vont annoncer apparemment
08:19 de nouveaux produits
08:21 avec, amplifiés
08:23 par l'intelligence artificielle.
08:25 - Il faut être clair, on ne va plus rien faire demain
08:27 sans intelligence artificielle,
08:29 soit en utilisant l'intelligence artificielle
08:31 dans les processus de production,
08:33 c'est-à-dire pour faire des objets
08:35 qui eux-mêmes sont des objets sans intelligence artificielle,
08:37 soit pour mettre dans ces produits-là
08:39 de l'intelligence artificielle.
08:41 C'est extrêmement important.
08:43 Il y a quand même un changement fondamental depuis 70 ans,
08:45 pour compléter ce qu'a dit Adrien,
08:47 c'est ce qu'on appelle le test de Turing.
08:49 C'est ce grand mathématicien
08:51 des années 40-50
08:53 qui disait, le jour
08:55 où on échangera
08:57 avec une machine,
08:59 sans savoir que c'est une machine,
09:01 en pensant que c'est un être humain,
09:03 on sera dans un autre monde,
09:05 avec un agent conversationnel comme Chad Jipiti,
09:07 avec l'intelligence artificielle générative,
09:09 c'est le cas, on ne peut plus être sûr
09:11 qu'on parle à une machine.
09:13 - Intelligence artificielle générative,
09:15 qui traite le texte, le son et l'image.
09:17 - Absolument.
09:19 C'est à partir de ça que,
09:21 quand on voit une vidéo, une photo
09:23 ou un texte,
09:25 on ne peut pas savoir ce qui est vrai, ce qui a été produit par un humain.
09:27 - C'est intéressant.
09:29 Plutôt que de... Pendant longtemps,
09:31 on a parlé de post-vérité ces dernières années,
09:33 je pense qu'on rentre dans l'ère de la post-réalité.
09:35 C'est-à-dire que, quand vous allez avoir accès
09:37 à un contenu, comme vous venez de le décrire,
09:39 ça va être très compliqué
09:41 de détecter si ce contenu a été généré
09:43 par un humain,
09:45 par un humain avec l'aide d'un outil,
09:47 ou uniquement par un outil.
09:49 Je vais vous donner un exemple qui est assez frappant,
09:51 qui peut peut-être un peu désarçonner,
09:53 mais qui est le fait qu'aujourd'hui,
09:55 dans certains pays, vous avez
09:57 en ligne des influenceurs
09:59 qui n'existent pas, qui sont purement
10:01 synthétiques. C'est-à-dire que vous pensez
10:03 avoir devant vous un homme
10:05 ou une femme, mais en fait, c'est
10:07 une image de synthèse.
10:09 Ils font des campagnes de publicité
10:11 où ils génèrent des chiffres d'affaires mirobolants,
10:13 et c'est purement synthétique.
10:15 C'est une IA
10:17 qui fait l'influenceur ou l'influenceuse.
10:19 - C'est-à-dire que si, par exemple,
10:21 vous conversez
10:23 avec quelqu'un au bout du monde,
10:25 sur un réseau
10:27 social quelconque, vous ne savez pas
10:29 si ce quelqu'un existe ou pas ?
10:31 - Vous savez ce qui vient de se
10:33 passer là, Jean-Jacques ? - Non.
10:35 - Vous avez mis longtemps à terminer votre phrase.
10:37 Je savais à peu près comment elle se terminerait.
10:39 Eh bien, Chad Jippity, l'agent conversationnel,
10:41 aurait pu tout à fait la terminer à votre place.
10:43 Donc la réponse à votre question, c'est oui.
10:45 Aujourd'hui, vous conversez avec quelqu'un au téléphone,
10:47 vous ne pouvez pas savoir si c'est un internet ou pas.
10:49 - Ou je suis en train de
10:51 chercher, je ne sais pas,
10:53 une destination,
10:55 par exemple ? - Ça, ça existe déjà.
10:57 - Ça existe déjà ? - Bien sûr.
10:59 - Une intelligence artificielle
11:01 me fournit une fausse destination, quoi,
11:03 en quelque sorte ? - Ou une très bonne recommandation.
11:05 - Ou une très bonne recommandation. - Il ne faut pas voir
11:07 toujours... - C'est-à-dire qu'on ne peut plus se fier...
11:09 Pardon. On va en parler. Tiens.
11:11 9h45. À tout de suite.
11:13 - Vérissure, le numéro 1
11:15 des alarmes en France. Rendez-vous sur
11:17 verissure.fr pour votre demande de vie
11:19 gratuite. Vérissure présente...
11:21 - Sud Radio,
11:23 parlons vrai chez Bourdin.
11:25 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:27 - Nous parlons du développement de l'intelligence
11:29 artificielle ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
11:31 Antoine Buéno est avec nous,
11:33 essayiste conférencier, conseiller au
11:35 Sénat et maître Adrien Battevent,
11:37 qui est avocat, membre du conseil
11:39 du numérique. Alors,
11:41 ça avance,
11:43 l'intelligence artificielle, que les choses soient claires,
11:45 sur tous nos écrans,
11:47 franchement, nous ne saurons plus
11:49 si ce que nous regardons
11:51 ou si les conversations que nous tenons
11:53 sont vraies ou fausses.
11:55 Non ?
11:57 Il y a aussi beaucoup de cas
11:59 d'usage positif. - J'aurais peut-être face
12:01 à moi, sur un écran... Je suis d'accord.
12:03 - C'est possible. - Dans les médias, j'aurais peut-être
12:05 une création
12:07 de l'intelligence artificielle.
12:09 - Oui, c'est ce que disait Adrien
12:11 d'une certaine manière tout à l'heure,
12:13 c'est que... - Il ne faut pas avoir une vision
12:15 pessimiste, inquiétante.
12:17 - Non, mais on entre dans un autre rapport au réel.
12:19 C'est un autre rapport au réel.
12:21 Et c'est pour ça qu'il faut être éduqué
12:23 à l'intelligence artificielle et donc
12:25 éduqué à avoir un esprit
12:27 beaucoup plus, encore plus critique
12:29 que celui qu'on avait jusqu'ici. La citoyenneté,
12:31 c'est l'apprentissage
12:33 de l'esprit critique. Alors là,
12:35 il faut être critique pour à peu près tout,
12:37 mais attention à ne pas basculer dans un monde
12:39 de paranoïa d'un point de vue, je dirais,
12:41 social. C'est un peu ça l'enjeu.
12:43 - C'est très important l'éducation. Il y avait une éducation aux médias
12:45 qui était nécessaire. Aujourd'hui, on voit que quand on regarde
12:47 du contenu sur Internet, on peut être dans des bulles
12:49 de filtres et qu'il faut être critique
12:51 par rapport à ça. Mais il faut aussi avoir une approche constructive.
12:53 C'est des outils qui peuvent nous augmenter.
12:55 Typiquement, je pense que
12:57 dès le plus jeune âge, ça peut être utilisé
12:59 comme support de recherche d'informations.
13:01 Aujourd'hui, si vous ne savez pas ce que c'est, par exemple,
13:03 le chat GPT et que vous pensez que ça a
13:05 la même fonctionnalité exacte
13:07 qu'un moteur de recherche, mais que vous n'avez pas fait attention
13:09 qu'il n'y a pas de données
13:11 entre janvier 2023 et la date d'aujourd'hui,
13:13 peut-être que vous allez avoir
13:15 une approche biaisée de l'outil. - Alors, pourquoi
13:17 ne pas avertir
13:19 celui
13:21 qui est, par exemple, face à un écran
13:23 ou celui qui va utiliser
13:25 un objet avec
13:27 beaucoup d'intelligence ? Pourquoi ne pas lui dire
13:29 "Attention, la intelligence
13:31 artificielle, je ne sais pas, sur l'écran,
13:33 attention, là..." ? - Ça fait partie des obligations
13:35 qui vont arriver dans certains textes.
13:37 Il y a deux textes européens
13:39 qui sont assez intéressants.
13:41 Il y en a un qui est déjà acté,
13:43 qui est un règlement sur les contenus en ligne, qui s'appelle
13:45 le DSA. C'est un règlement européen qui est déjà applicable.
13:47 Et puis, il y en a un second
13:49 qui est en cours de discussion actuellement,
13:51 qui est le règlement sur l'intelligence artificielle.
13:53 Donc, ce terme va devenir une qualification
13:55 juridique également. Et puis,
13:57 qui va peut-être, du coup,
13:59 apporter certaines
14:01 obligations d'indiquer quand certains
14:03 contenus ont été produits à l'aide de...
14:05 - Sur mon écran apparaît "Attention,
14:07 intelligence artificielle". - Mais alors, c'est peut-être pas "Attention,
14:09 intelligence artificielle", je veux permettre.
14:11 - C'est "J'oublie l'attention".
14:13 - Alors, l'attention comme... - "J'oublie le mot attention".
14:15 - Oui. - "J'oublie le mot attention". - Oui.
14:17 Ce que je veux dire, c'est qu'après, on ne pourra pas...
14:19 En fait, ça dépend de
14:21 quel contenu on parle. Parce que, comme
14:23 c'était souligné tout à l'heure, il y a potentiellement
14:25 de l'intelligence artificielle dans tout.
14:27 - Il ne doit pas y avoir des Bordeaux tout le temps qui vont nous dire
14:29 "image synthétique". - Bien sûr.
14:31 - On est en train de faire émerger
14:33 une nouvelle civilisation,
14:35 un nouveau monde, une nouvelle société.
14:37 Et donc, ça impose
14:39 de tout repenser.
14:41 Vous parliez des avertissements.
14:43 On parlait aussi à l'instant,
14:45 c'est pas tout à fait la même chose, de l'éducation.
14:47 Il y a aussi un enjeu
14:49 économique majeur.
14:51 Parce que ce qu'on met dans la bécane
14:53 de l'intelligence artificielle, c'est-à-dire
14:55 les valeurs, les références,
14:57 les mots, la manière de parler, de s'exprimer,
14:59 etc.
15:01 C'est un monde, en fait, qui s'exprime.
15:03 C'est-à-dire, c'est une société.
15:05 C'est par exemple la France. Si la France
15:07 a une cocorico
15:09 "intelligence artificielle générative française".
15:11 Là, c'est l'Amérique qui nous impose
15:13 sa manière de voir, ses standards de pensée.
15:15 - Les Américains qui pensent "business".
15:17 - Intelligence artificielle,
15:19 pour eux, c'est "business". - Donc, la question économique,
15:21 elle est absolument fondamentale. C'est une question
15:23 aussi géopolitique, l'intelligence artificielle.
15:25 Ceux qui maîtrisent cette technologie-là,
15:27 de la même manière que ceux qui maîtrisent
15:29 la décarbonation, vont demain,
15:31 on le sait, être les maîtres du monde.
15:33 Donc, il ne faut pas que l'Europe soit à la traîne.
15:35 On parlait de régulation. La régulation, c'est important.
15:37 Mais il y a un enjeu qui est fondamental. - C'est très européen, la régulation.
15:39 - C'est très européen. Vous connaissez cette Maxime
15:41 qui est quand même bien connue.
15:43 Quand il y a une invention, les Américains font un business,
15:45 les Chinois la copient, et les Européens, la réglementent.
15:47 - Alors, il faut un peu la tempérer, celle-là, parce que maintenant,
15:49 les Asiatiques qui la mènent,
15:51 souvent, ils sont bien en avance.
15:53 Les Américains commencent à... - Ils mènent quoi ?
15:55 - L'innovation. - Ah voilà, oui.
15:57 - Les Américains réfléchissent
15:59 à la régulation. Et en Europe,
16:01 ce qui est intéressant depuis
16:03 quelques mois, c'est de réfléchir, justement,
16:05 à concilier l'innovation
16:07 avec la régulation. - Et le business.
16:09 - Et les deux ne sont pas inconciliables.
16:11 C'est la franche française qui essaye d'être
16:13 promue et qui est véritablement intéressante là-dedans.
16:15 Il faut savoir qu'en France,
16:17 on a des ingénieurs,
16:19 on a des entrepreneurs qui sont de véritables talents,
16:21 qui sont demandés dans beaucoup
16:23 de grandes entreprises du monde entier, mais qui,
16:25 aujourd'hui, créent dans un écosystème très vibrant
16:27 en France, des entreprises
16:29 qui viennent porter ces projets.
16:31 Et pourquoi c'est important ?
16:33 Vous parliez de l'aspect civilisationnel,
16:35 il y a un aspect linguistique et culturel qui est très important.
16:37 Quand vous êtes avec une intelligence artificielle,
16:39 vous apprenez sur un corpus de données.
16:41 Si le corpus de données est uniquement en langue anglaise,
16:43 vous allez avoir
16:45 une faiblesse de représentation, de référence culturelle.
16:47 - Et étant en langue française,
16:49 le corpus de données aussi, souvent ?
16:51 - C'est à nous de créer ces
16:53 communs numériques,
16:55 c'est-à-dire des données qui seraient partagées,
16:57 des algorithmes qui sont ce qu'on appelle
16:59 "open source", c'est-à-dire qu'ils peuvent être réutilisés
17:01 par plusieurs personnes, et pour ne pas être
17:03 dépendants de systèmes qui sont uniquement
17:05 des systèmes dominants. - Je comprends.
17:07 - En gros, il ne faut pas penser qu'à réguler, il faut aussi développer notre outil.
17:09 Et on a, nous, en France et en Europe,
17:11 les moyens de le faire, même si, évidemment,
17:13 c'est moins facile que dans des écosystèmes
17:15 qui sont très développés, comme celui des
17:17 Etats-Unis. Notre risque, c'est de devenir
17:19 un petit peu l'Afrique,
17:21 vis-à-vis de l'Amérique,
17:23 sur l'IA, c'est-à-dire que nos têtes,
17:25 nos cerveaux, ça se produit beaucoup,
17:27 partent aux Etats-Unis au lieu de développer les choses ici.
17:29 - Alors justement, est-ce que ça ne crée pas
17:31 et ça n'amplifie pas
17:33 des différences ?
17:35 Evidemment,
17:37 des différences, je veux dire par là,
17:39 certains pays seraient
17:41 privilégiés, et d'autres moins.
17:43 - Bien sûr. - Évidemment.
17:45 - C'est une évidence.
17:47 Je reprends les propos de...
17:49 - Les inégalités vont-elles
17:51 s'accélérer avec...
17:53 - Bruno Le Maire disait qu'on avait raté le coche du numérique
17:55 avec le développement d'Internet, etc.
17:57 et qu'il ne fallait pas rater le coche de l'IA.
17:59 Quand on a raté le coche du numérique, c'est moins facile
18:01 de rattraper le retard en IR.
18:03 - Le sujet de préoccupation
18:05 principale, c'est que toutes ces intelligences
18:07 artificielles dépensent de puissance de calcul importante.
18:09 Il faut aussi avoir une réflexion
18:11 par rapport aux impacts environnementaux, mais
18:13 ces puissances de calcul
18:15 sont à la main de quelques grands
18:17 acteurs dominants, et donc c'est là-dessus
18:19 aussi qu'il y aura du droit de la concurrence qui va s'appliquer.
18:21 - Merci messieurs ! - Merci à vous.
18:23 - Impassionnant. - On a l'occasion d'en reparler.
18:25 9h57.
18:27 Nous allons après les infos,
18:29 écouter Valéria Expert et Gilles Ganzmann, qui vont recevoir
18:31 Mathieu Bey, directeur des programmes dans
18:33 des malls Shine France.
18:35 - Sud Radio,
18:37 Parlons vrai chez Bourdin.
18:39 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
18:41 Avec Vérissure, le numéro 1 des
18:43 alarmes en France. Rendez-vous sur
18:45 verissure.fr pour votre demande de devis

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