• l’année dernière
Avec Alexis Lagarde, vice-président de l’UNPI (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers) et Rémi Cardon, sénateur socialiste de la Somme, Porte-parole du PS

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-10-04##

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News
Transcription
00:00 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:04 - Bien, 9h33, passons à ce sujet,
00:08 retrouvons ce sujet qui vous fait réagir très nombreux d'ailleurs,
00:11 0826, 300, 300, les logements dits passoires énergétiques,
00:16 les logements classés G seront interdits à la location à partir du 1er janvier 2025.
00:20 Edouard Philippe, et il n'est pas le seul, dit c'est une bombe sociale,
00:25 est-ce qu'il se trompe ? J'ai posé la question à Roland Lescure,
00:28 et bien Roland Lescure, ministre de l'Industrie, a confirmé ce matin
00:32 que la date serait maintenue, la date d'interdiction à location,
00:36 à partir du 1er janvier 2025.
00:38 Pour en parler, avec nous Alexis Lagarde, qui est vice-président de l'UNPI,
00:42 l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers, bonjour,
00:45 et Rémi Cardon, qui est sénateur socialiste de la Somme,
00:48 et porte-parole du PS.
00:50 Alors, bonjour Rémi Cardon, vous n'êtes pas du même bord politique que le gouvernement,
00:55 mais vous êtes favorable à cette interdiction à location ou pas ?
00:59 - Favorable pour plusieurs raisons, c'est que j'estime que le gouvernement,
01:03 la politique du gouvernement c'est trois pas en avant, trois pas en arrière,
01:06 c'est-à-dire qu'on n'avance pas, on est sur une position stable malheureusement,
01:10 alors que l'interdiction devait être un signal fort pour faire avancer les choses,
01:14 ça fait deux ans qu'on parle vraiment sérieusement dans nos institutions.
01:18 - Il y aura interdiction d'abord, ce que dit le...
01:20 - Oui, alors attendez, entre ce que dit la présidente de l'Assemblée Nationale,
01:23 ce que peut dire monsieur, le futur candidat de la Macronie qui est Édouard Philippe,
01:29 ce que peut dire aussi le député de Renaissance, monsieur Cazeneuve,
01:33 vous avez un moment, enfin je veux dire, qu'est-ce que le gouvernement va raconter à la fin ?
01:36 - Bah non, mais pour l'instant c'est maintenu apparemment, l'interdiction est maintenue.
01:41 - J'attends de voir, parce que...
01:42 - Personne n'a dit que l'interdiction serait levée.
01:46 - Bah en tout cas, si Bruno Le Maire justement était très favorable.
01:50 - Mais il est revenu derrière, il est revenu sur ses propos derrière, nous verrons bien.
01:53 - On rétro-pédale beaucoup sur ce sujet en tout cas.
01:55 - Enfin bon, pour vous c'est clair, il faut absolument maintenir,
01:59 oublions le côté politique, politicien,
02:03 pour vous c'est clair, il faut maintenir cette interdiction.
02:05 - Oui. - À l'allocation.
02:06 - Oui, parce que... - Pourquoi ?
02:09 - Pour plusieurs raisons, parce que si vous voulez, c'est un peu la conséquence,
02:12 c'est-à-dire que le gouvernement met en œuvre pour arriver à cette conclusion.
02:15 Quand vous resserrez le prêt PTZ,
02:18 quand vous voulez supprimer la loi PINEL...
02:20 - Moi je vous pose de cette question.
02:22 - C'est sur des éléments qui en tout cas ne rassurent pas le secteur.
02:25 - Non mais d'accord, mais je vous pose la question,
02:28 est-ce qu'il faut garder ? Pour quelle raison ?
02:31 Pour quelle raison ? C'est la question que je vous pose.
02:33 Pour quelle raison faut-il garder cette interdiction à l'allocation ?
02:37 - Parce que M. Bourdin, en tout cas le parc résidentiel,
02:41 et en particulier le secteur du bâtiment,
02:42 détient comme marque de CO2
02:46 25% de nos émissions de gaz à effet de serre.
02:48 Donc au bout d'un moment, il faut prendre le problème à la racine.
02:50 On ne peut pas attendre les plans de sobriété divers et variés
02:53 que le gouvernement va amener,
02:55 on est au numéro 1, au numéro 2, au numéro 3, au numéro 4,
02:57 pour nous apprendre comment utiliser à bon escient notre électricité ou autre, non !
03:01 Je pense qu'il faut prendre le problème à la racine,
03:03 et le problème à la racine, ça en fait partie,
03:05 la partie du transport et surtout la partie du logement.
03:08 - Donc il faut interdire à l'allocation ces logements-là ?
03:11 - Oui, oui, mais avec des conséquences.
03:14 - Des conséquences multiples !
03:17 Alors, contre cette interdiction,
03:21 Alexis Lagarde, qui est vice-président de l'UNPI,
03:23 l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers,
03:25 pourquoi êtes-vous contre ?
03:27 - Alors, d'abord le contexte.
03:30 Le contexte, on est en pleine crise du logement,
03:33 qu'il soit public ou privé.
03:35 Actuellement, on est en déficit de logement,
03:38 je ne vais pas vous citer les chiffres, on pourra y revenir si vous voulez.
03:41 On est très en retard seulement de la construction,
03:44 je suis dans la commission logement au Césaire,
03:48 et donc on a, je serai au congrès des HLM tout à l'heure, en fin de journée,
03:55 il nous manque à peu près 150 000 logements depuis 2017.
04:01 On a un retard considérable.
04:04 Les propriétaires veulent évidemment faire les travaux,
04:08 on n'est pas opposés à la transition,
04:10 mais comment on fait ?
04:12 On sort les locataires, aujourd'hui il y a une tension terrible,
04:15 moi je suis dans le milieu des étudiants, dans toute la France,
04:19 c'est dramatique.
04:20 - Difficulté pour trouver une location.
04:21 - C'est même pas une difficulté, on a des appels...
04:25 - Donc vous dites, il faut reporter cette décision.
04:28 - Ce que je dis, c'est que de toute façon,
04:31 qu'on le reporte ou pas,
04:33 mécaniquement, ça sera le fait.
04:36 Ça sera reporté.
04:37 Parce qu'aujourd'hui, on arrive à rénover 100 000 logements par an,
04:40 on en est à ce stade-là.
04:42 - Mais ça sera pas reporté, la conséquence,
04:45 c'est que ces logements-là ne seront pas plus mis en location.
04:49 - Ou ils seront mis en location de courte durée.
04:51 Parce que ce que certains font, c'est qu'ils basculent en courte durée,
04:55 parce que justement la réglementation n'est pas la même.
04:57 - Oui, mais alors, vous voyez, pour tenir les objectifs de l'ADEME,
05:01 qui sont ceux qu'on conçoit,
05:04 mais après on va voir quelle disposition il faut pour y arriver,
05:08 c'est 800 000 logements par an.
05:09 Aujourd'hui, on est à 100 000.
05:11 Expliquez-moi, comment les entreprises,
05:13 sans formation,
05:15 problèmes de matériaux,
05:16 il y a beaucoup de gens qui ne sont pas formés,
05:18 il faut former un tas de spécialistes dans la rénovation.
05:21 Le monde du bâtiment est en train de se casser la figure.
05:23 - Comment, en un peu plus d'un an, on arrivera à rénover tous les logements qui sont classés G ?
05:29 C'est combien de logements ? 300 000 ?
05:31 - 8 millions en 10 ans.
05:33 Ça fait 800 000 par an.
05:35 - Classés G.
05:36 - Il y a 8 millions de logements...
05:38 - De passevoirs thermiques.
05:39 - Oui, 8 millions qu'il faut régler en 10 ans, les objectifs.
05:44 - 8 millions en 10 ans.
05:45 - Sauf que si on n'en met pas de moyens supplémentaires,
05:48 il y a le projet de loi de finances qui est en cours,
05:50 en l'occurrence, quel est le geste du gouvernement pour accélérer ?
05:53 En tout cas, très peu.
05:54 Une augmentation de 30% des budgets.
05:56 Au bout d'un moment, si on reste,
05:58 on fait comme avant,
05:59 et on ne bouge pas,
06:00 il faudra 2000 ans pour résorber les passevoirs thermiques.
06:04 2000 ans !
06:05 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est des études.
06:06 Donc si vous voulez, au bout d'un moment...
06:08 - Je l'ai dit il y a 3 ans à Julien Denormandie,
06:10 à Immanuel Vargon qui était présent à Angers,
06:12 sur la Cité, à un congrès mondial,
06:14 sur le rythme où on allait,
06:15 il nous ferait...
06:16 Je n'avais pas dit 2000 ans, j'avais dit 500 ans.
06:18 Voilà, on a un petit écart.
06:20 - Mais alors, vous, vous êtes clair,
06:22 il faut absolument imposer cette interdiction à l'élocution.
06:26 - M. Bourdin, je suis très clair.
06:28 Je dis qu'il faut effectivement imposer cette réglementation,
06:31 mais surtout, il faut mettre des moyens pour atteindre cet objectif.
06:34 Et c'est ça le problème sur le sujet,
06:36 c'est qu'on ne met pas les moyens au bon moment,
06:39 au bon endroit et aux bonnes personnes.
06:41 Là encore, il y a beaucoup à faire.
06:42 Et si vous voulez, il y a des débats parlementaires qui sont en cours,
06:45 et j'espère que le gouvernement va augmenter
06:47 le budget alloué sur la rénovation thermique.
06:49 Qu'on mette plus de moyens !
06:51 Au bout d'un moment, on ne peut pas faire semblant.
06:53 On ne va pas attendre qu'il y ait une bombe sociale ou une crise du logement.
06:56 - Mais pardon, mais si l'on interdit ces logements à la location,
07:00 ça veut dire quoi ?
07:02 Ça veut dire qu'il y a des Françaises et des Français
07:05 qui louent ces logements, souvent pas chers,
07:07 qui n'ont pas beaucoup d'argent et qui ne pourront plus se loger.
07:10 - Oui, qui payent aussi des factures...
07:12 - Et qui paient des factures d'électricité, d'énergie assez lourdes, c'est vrai.
07:15 C'est vrai.
07:16 Alors, il y a propriétaires et propriétaires, pardon !
07:19 - Alors, il y a les bailleurs et les propriétaires,
07:22 qui sont propriétaires de logements.
07:24 L'UNPI représente l'ensemble d'ailleurs,
07:26 les propriétaires ainsi que les bailleurs.
07:28 Moi, je vous parle par exemple des petits bailleurs,
07:31 des gens qui pour leur retraite ont acheté un petit logement,
07:34 un studio, deux pièces...
07:35 - Et le mettent en location.
07:36 - Ils le mettent en location, il leur reste simplement 10 ans à vivre,
07:39 on dirait à peu près, avant de se retrouver dans un système
07:42 où il faudra encore beaucoup d'argent,
07:44 vu le retard qu'on a aussi dans l'accompagnement de nos anciens.
07:49 Donc, vous voyez, c'est quelque chose où il y a 300 euros net
07:54 de loyer qui reviennent,
07:57 et on leur demande de faire des travaux de l'ordre de 30 000 euros,
08:02 c'est-à-dire qu'ils ont même, dans toute la vie,
08:05 dans les 10 ans qui restent, ils mangent le capital.
08:08 Donc, autant vendre tout de suite.
08:09 C'est ce qui se passe d'ailleurs.
08:11 - Mais alors, donc, on garde ces logements à l'allocation.
08:17 - Non, ils sont en train de mettre à la vente.
08:20 C'est un problème majeur, c'est pour ça qu'on manque de logements,
08:22 et c'est pour ça que ça s'en tue.
08:24 On a un effet domino, les constructeurs, ce qu'il y a à sa figure.
08:27 Donc, le gouvernement, effectivement, là, on sait sauf qu'il peut, vraiment.
08:31 - Il y a aussi des propriétaires, pardon de vous le dire,
08:34 il y a aussi des propriétaires qui ont les moyens de faire les travaux de rénovation.
08:37 - Oui, mais ils les font ceux-là.
08:38 - Ils les font ? - Oui, bien sûr.
08:39 - Pas toujours. - Mais ils ont les moyens,
08:40 parce qu'ils le font. - Pas toujours.
08:41 - Mais c'est pas la majorité.
08:43 La majorité des Français, c'est-à-dire,
08:45 on parle de quelques pourcents des très gros propriétaires,
08:47 je ne sais même pas si c'est quelques pourcents,
08:50 c'est moins de 1% les gros propriétaires.
08:52 Les autres, ils ont du mal.
08:54 Alors, ce qu'on demande, nous,
08:56 enfin, on va peut-être rentrer plus dans le détail ensuite,
08:59 mais voilà la position qu'on a, c'est qu'on n'est pas du tout opposés.
09:02 D'ailleurs, la bonne preuve,
09:04 la semaine prochaine, je serai à Lille pour le congrès national de l'ANAR.
09:10 Vous voyez, on a un document, ça s'appelle Bayrenov,
09:13 on est huit acteurs engagés pour améliorer la performance énergétique
09:17 des logements locatifs privés et lutter contre la précarité.
09:20 Il y a Solia, Lanil, Habitat et Mélisne, Casbah, etc.
09:24 - Mais si vous n'imposez pas, le propriétaire ne le fera pas.
09:26 - Mais si ! - Si vous n'imposez pas,
09:28 c'est toujours le même problème, s'il n'y a pas de coercition,
09:32 le propriétaire ne rénovera pas le logement qu'il met à la location.
09:35 - Il ne s'agit pas de ne pas faire, c'est un problème d'impossibilité.
09:38 Je vais vous donner l'exemple des copropriétés.
09:41 Des copropriétés. Expliquez-moi.
09:43 Peut-être que si vous avez des solutions, vous me les donnez.
09:45 Il y a un aspect juridique.
09:47 Actuellement, on n'a pas les dispositifs qui permettent ça.
09:49 Un copropriété, il y a donc chaque année, on vote.
09:53 D'abord, il faut faire un audit énergétique et non pas un DPE.
09:56 Beaucoup de Français n'ont toujours pas compris la différence entre un DPE et un audit énergétique.
10:00 Le DPE, c'est une photographie par des experts
10:03 à qui on demande de faire une photographie,
10:05 qui n'ont pas de compétences pour imaginer
10:08 comme un architecte, c'est-à-dire,
10:10 comment on doit rénover un logement sans le mettre en péril.
10:12 Parce que le problème du bâti ancien,
10:14 30% des logements en France, 30%,
10:17 eh bien, qu'on rénove n'importe comment, qu'est-ce qui se passe ?
10:20 On va jusqu'à l'effondrement.
10:21 Donc, on parle de durabilité et tout, c'est absurde.
10:25 Il n'y a plus de logement, du coup, après.
10:26 Ou il devient insalubre.
10:28 - Alors, vous allez répondre, attendez, on va faire une page de pub
10:31 et je vais vous donner la parole.
10:32 Promis, Rémi Cardon, vous allez pouvoir avancer vos solutions
10:36 puisque vous dites, bon, il y a les aides,
10:39 effectivement, qui doivent être bien plus importantes
10:41 pour accompagner le petit propriétaire
10:44 qui doit rénover son logement.
10:47 Mais il faut en passer par la coercition,
10:49 vous le dites et vous l'assumez, à tout de suite, 9h44.
10:53 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:59 - Il est 9h47.
11:00 Alors, Rémi Cardon, c'est vrai que nous posons plusieurs problèmes.
11:04 Le diagnostic, bien fait ou mal fait ?
11:07 Les diagnostiqueurs sont-ils suffisamment nombreux ?
11:10 Est-ce qu'ils ne sont pas peut-être un peu partisans ?
11:13 Est-ce qu'ils ne sont pas un peu négligents ?
11:17 Tout ça, c'est à prendre en compte, Rémi Cardon.
11:21 - Moi, je pense qu'aujourd'hui, le problème, c'est une question de volonté politique.
11:25 Et la volonté politique, elle peut être très simple.
11:27 C'est que le gouvernement mette, avec des parlementaires,
11:30 comme j'ai travaillé sur le sujet, moi, je veux bien participer aux échanges,
11:33 qu'il mette en place une loi pluriannuelle sur 5 ans
11:38 pour à la fois rassurer le secteur du bâtiment qui travaille
11:42 et qui peut être en difficulté sur une accélération
11:44 ou si on va aller trop vite, en l'occurrence, il faut qu'il soit rassuré sur 5 ans.
11:49 C'est un travail de planification, en fait.
11:51 Il faut rassurer le secteur du bâtiment, il faut rassurer les Françaises et les Français,
11:54 parce que, excusez-moi, mais ces derniers temps,
11:56 un coup, on a eu l'isolation à 1 euro,
12:00 il fallait basculer sur les poêles à granulés, il fallait basculer sur les pompes à chaleur.
12:03 Enfin, on a eu plein de messages politiques du gouvernement, divers et variés.
12:07 Là, en l'occurrence, on ne sait plus ce qui se passe entre les ministres,
12:10 il y a un rétro-pédalage, on ne sait pas ce que pense...
12:13 - Si, si, pour l'instant, c'est clair, c'est maintenu.
12:15 - Oui, oui, oui, mais j'attends de voir. - Nous verrons bien, nous verrons bien.
12:18 - Je ne défends pas, mais moi j'écoute ce qu'on me dit,
12:21 je ne vais pas interpréter non plus la parole.
12:24 - En tout cas, ce que je sais aujourd'hui, c'est qu'il y a une légère augmentation de 25%
12:28 sur les budgets alloués initialement, sur le budget de la rénovation thermique.
12:31 Donc, moi, je pense que ça ne marchera pas.
12:34 C'est deux ou trois fois plus qu'il faut faire pour accélérer.
12:37 Et ça, désolé, c'est une question de volonté politique.
12:39 Et la volonté politique, elle est, aujourd'hui, timide.
12:43 Timide.
12:43 - Il faut que l'État prête un taux zéro, alors.
12:46 - Un sujet très intéressant.
12:48 - Tiens, Frédéric, Frédéric Etablaniac.
12:51 Bonjour Frédéric.
12:52 - Oui, bonjour.
12:53 - Bonjour. C'est votre solution, Frédéric.
12:55 - Ah, ben oui, mais écoutez, moi, je suis en plein, dans le cœur, justement,
12:58 des investissements locatifs et autres.
12:59 Donc, déjà, on a un marché de l'immobilier neuf qui est plus qu'en panne,
13:02 c'est-à-dire qu'il est mourant.
13:03 Donc, on ne vend plus, on ne construit plus, on a un manque de logement.
13:07 On a une demande accroissante de demandes de logement,
13:10 que ce soit des étudiants ou même des personnes en mutation
13:12 qui cherchent des logements, qui ne trouvent pas.
13:13 Donc, ça veut dire qu'on va, en plus, retirer des logements de l'allocation.
13:17 J'ai des propriétaires aujourd'hui qui voudraient bien faire des travaux
13:20 et qui n'ont pas les moyens.
13:21 On estime entre 15 000 et 20 000 euros en moyenne sur le national,
13:24 le coût des travaux.
13:25 Donc, dans ce cas-là, l'État fait un prêt à taux zéro,
13:28 étalé sur 5 ou 10 ans,
13:30 pour pouvoir aider les propriétaires, justement, à rénover les logements.
13:33 - Mais, vous savez bien qu'il y a des propriétaires,
13:36 même avec un prêt à taux zéro, qui n'ont pas les moyens.
13:38 - Eh ben, voilà.
13:40 C'est le gros souci.
13:42 Alors, que vont-ils faire, dans ce cas-là ?
13:43 Ils vont vendre.
13:45 Vendre, ça veut dire s'appauvrir.
13:46 Ça veut dire, éventuellement...
13:48 - Ou alors, oui, ben oui, ils vont être coincés,
13:51 parce qu'ils sont obligés de louer pour vivre.
13:54 - Voilà. On est en train d'appauvrir, tout simplement,
13:56 la source de l'immobilier, qui est une valeur refuge,
13:59 qui est une valeur importante pour la quasi-totalité des Français.
14:03 Déjà, on soustrait les primo-accédants à la possibilité de devenir propriétaire.
14:07 Aujourd'hui, ceux qui sont propriétaires, on les pénalise.
14:10 Donc, où va-t-on ? Est-ce qu'on veut tuer l'immobilier ?
14:13 Je pense que si on veut mettre à bas l'immobilier
14:15 et toute la source qui représente aujourd'hui
14:17 près de 250 000 emplois menacés d'ici l'année prochaine,
14:21 on s'y prendrait pas plus mal.
14:22 - Alors, Frédéric, vous feriez quoi, vous ?
14:24 Vous repousseriez cette décision ?
14:28 - Oui, je repousserais la décision.
14:29 Alors, après, ceux qui ont les moyens, je dirais...
14:33 Parce qu'il est très facile de voir qui a les moyens.
14:35 Il suffit de regarder les déclarations de 2044
14:37 et de voir les bénéfices fonciers ou pas.
14:39 D'accord ?
14:40 Donc, à partir du moment où il y a des bénéfices fonciers
14:42 incités en priorité des gens qui l'ont et qui d'ailleurs...
14:45 - Les incitations, ça ne marche jamais en France, Frédéric ?
14:48 - Une obligation, à partir d'un moment donné,
14:50 d'un revenu foncier positif,
14:52 de faire en sorte de mettre à jour, je dirais, les logements.
14:56 Qui, en plus, pour le propriétaire qui a des revenus positifs,
14:59 ça rentrera de toute façon dans sa déduction de charges en 2044.
15:03 Donc, quelque part, en imposition, il est gagnant.
15:05 Donc, une imposition obligatoire pour les revenus positifs
15:09 au-delà d'un certain seuil, au-delà du microfoncier, pourquoi pas,
15:12 et pour les autres, un étalement, voire une aide, une aide de support.
15:16 - Voilà. Donc, les propriétaires qui le peuvent
15:18 seraient obligés de rénover
15:21 et les autres, eh bien, auraient une aide.
15:23 C'est une solution, non ?
15:24 Vous, représentant des propriétaires, merci Frédéric.
15:27 - Oui, donc, en fait, c'est beaucoup plus complexe que ça.
15:31 Je pense qu'il y a beaucoup de recettes qu'on peut appliquer à cette idée.
15:35 - Mais bien sûr, mais ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses.
15:38 Il y a, vous savez, il ne faut pas que la...
15:41 - On n'oblige pas les propriétaires, si je vous comprends bien.
15:44 - Non, il faut les... - À aucun moment.
15:45 - Si, bien sûr que si. - Que ce soit le propriétaire.
15:47 - Je vous ai dit que l'objectif doit être atteint, mais comment ?
15:50 Le problème, c'est que les Français ont perdu confiance.
15:54 Complètement.
15:55 Complètement. Donc, qu'est-ce qu'ils font ?
15:56 Ils fuient, ils vendent, ils ne veulent plus louer, ils savent...
16:00 Voilà, donc, il faut rétablir la confiance. - Mais il ne faut pas obliger les propriétaires.
16:03 Pour vous, aucune obligation.
16:04 - Quand vous obligez les gens, vous mettez la confiance.
16:06 Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire, il faut les accompagner.
16:08 - Parce que vous croyez que les incitations à marcher vont en fond ?
16:10 - Non, mais on ne les a pas accompagnés assez.
16:13 D'ailleurs, on l'évoquait tout à l'heure.
16:15 - Mais on va accompagner quand même les propriétaires qui sont modestes.
16:18 On ne va pas accompagner tous les propriétaires.
16:20 - Bien sûr. Alors, moi, l'écologie, ça ne peut pas se faire sur le dos
16:24 des personnes en fragilité et des personnes modestes.
16:28 Voilà, Bayrenov.
16:29 Donc, il y a un dispositif qui va être mis en place très rapidement, là,
16:33 où il y a des acteurs engagés, dont on fait partie, l'UNPI.
16:36 Il y a une aide. L'objectif, c'est d'atteindre très rapidement les 200 000.
16:40 Donc, rénovation globale en 2024.
16:43 Mais il s'agit de rénovation globale.
16:44 Actuellement, on fait des monogestes, c'est-à-dire on change une chaudière.
16:47 Ce n'est pas d'efficacité.
16:48 C'est ce que j'ai dit à France TV dimanche.
16:52 Quand vous mettez une nouvelle chaudière et que vous n'isolez pas,
16:56 vous balancez des calories à l'extérieur.
16:58 Ça ne change rien. Donc, il y a des coûts.
17:03 - Pour revenir sur les propos de Frédéric,
17:05 puisqu'il a parlé aussi du prêt PTZ.
17:07 - Oui.
17:08 - Figurez-vous, aujourd'hui, le gouvernement a décidé de resserrer ce prêt
17:13 uniquement sur les zones tendues.
17:14 - Exactement.
17:15 - C'est-à-dire qu'on oublie toutes les zones rurales,
17:18 comme d'habitude, c'est les grands oubliés de la République.
17:22 Donc, si vous voulez, aujourd'hui, c'est quand même très maladroit,
17:24 et je comprends son raisonnement qu'il vient de nous présenter.
17:28 Entre resserrer le PTZ,
17:31 plutôt aller vers la suppression de la loi Pinel, pour les logements neufs.
17:35 Et puis aussi, le truc très drôle,
17:37 enfin, moyennement drôle pour le coup.
17:38 - Vous défendez la loi Pinel, vous ?
17:40 - Je trouve que c'était une solution aussi, à un moment donné,
17:43 pour accélérer l'accès à des logements
17:47 et d'avoir un parc locatif attractif et neuf.
17:51 Et ça, il le faut.
17:53 Et en l'occurrence, très récemment, on a entendu le ministre,
17:56 par décret, le ministre du Logement,
17:59 nous dire qu'il allait descendre la hauteur sous plafond,
18:01 basée à 2,20 m, aujourd'hui à 1,80 m.
18:04 Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui,
18:06 par le décret du ministre en question,
18:08 vous avez des logements de 12 m²,
18:10 où la hauteur sous plafond, c'est 1,80 m.
18:11 Au bout d'un moment, là, on a l'impression de retourner en arrière.
18:14 Moi, je pense que ça n'existait même pas à l'âge de ma naissance.
18:17 - Oui, donc, en fait, chaque année, on doit produire 518 000 logements,
18:22 en 2040, jusqu'à 2040,
18:24 dont 200 000 logements sociaux.
18:27 Actuellement, on est deux acteurs à faire loger les Français.
18:31 Donc, il y a le logement social,
18:33 tout à l'heure, je serai avec le ministre du Logement
18:36 et Mme Kos, qui est la présidente de l'Union des HLM.
18:40 Ils ont les mêmes problématiques.
18:43 Ils ne s'en sortent pas.
18:44 Il y a des plafonds au niveau des rentabilités
18:46 qui font qu'avec l'explosion de l'énergie, des coûts de construction,
18:49 tout est bloqué.
18:50 On est dans un système complètement bloqué.
18:53 Et ce n'est pas en mettant de la coercition...
18:55 - En ajoutant, on vous dit de la coercition qu'on va débloquer les choses ?
18:58 - Bien sûr que non !
18:59 - Qu'est-ce qu'on y met derrière la coercition, excusez-moi ?
19:01 - Alors, je vais vous expliquer une solution sans sac.
19:03 - Monsieur n'en veut pas, vous vous en voulez.
19:05 Vous accompagnez, mais monsieur n'en veut pas.
19:07 - Parlons de la copropriété, tous les immeubles que vous voyez,
19:11 là, on veut obéir les maisons individuelles.
19:13 Actuellement, les dispositifs juridiques font qu'on n'a pas le temps de mettre en place.
19:17 Il y a un mécanisme qu'on a expliqué et qu'on va expliquer au ministre.
19:22 En réalité, c'est 2027 qu'on pourra faire
19:24 tous ces travaux-là.
19:26 Moi, j'ai des origines italiennes, je me suis renseigné en Italie.
19:30 En Italie, vous avez une entreprise générale
19:33 qui prend l'immeuble entier,
19:35 il amène le banquier qui trouve,
19:37 et ensuite, les propriétaires ne payent rien.
19:40 C'est l'Etat infiné qui paye la rénovation.
19:43 - Si le gouvernement voulait accélérer là-dessus, c'est très simple.
19:45 Il fait un prêt à tout zéro pour les copropriétés.
19:47 - 200 000 !
19:48 - Et derrière, c'est très...
19:50 - Merci, messieurs !
19:52 - Messieurs, il est 9h56.
19:54 Merci d'être venu nous voir pour en parler de ce sujet.
19:56 On en reparlera, parce que ce n'est pas fini.
19:58 - On n'hésite pas.
19:59 - Évidemment.
20:00 - On espère voir chaque année.
20:01 - Après les infos, Sud Radio Média, Valérie Expert et Gilles Ganzemann
20:04 recevront Michel Cotta,
20:06 qui est journaliste politique, évidemment,
20:08 et qui rendra hommage, j'en suis persuadé,
20:11 à mon confrère Jean-Pierre Elkabach.
20:13 Il est 9h57.

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