Ça vous regarde - Quel avenir pour la Macronie fracturée ?

  • l’année dernière
GRAND DÉBAT / Quel avenir pour la Macronie fracturée ?

« Soyons clairs » par Valérie Brochard

Mardi 19 décembre 2023, les montres des députés affichaient un peu plus de 23 heures lorsque le vote de la loi immigration s'est conclu par l'adoption du texte de la commission mixte paritaire. Après des mois de batailles, la majorité présidentielle a finalement réussi à faire passer cette mesure phare du quinquennat. Elle comporte tout de même son lot d'incertitudes, à l'instar du montant de la caution étudiante. 20 députés Renaissance, emmenés par Sacha Houlié, ont décidé de voter contre le texte, provoquant ainsi une tempête politique. Symbole de cette fracture entre l'aile gauche et l'aile droite de la Macronie : la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. Entre une gauche affligée, dont les présidents de département cherchent à créer un « bouclier républicain » dans l'objectif de ne pas appliquer cette loi, et le Rassemblement national qui revendique une « victoire idéologique », qui sont les véritables gagnants de ce vote ?

Invités :
- Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie,
- Philippe Ballard, député RN de l'Oise,
- Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine,
- Philippe Brun, député PS de l'Eure.

En Skype : Stéphane Troussel, Président du département de Seine-Saint-Denis.

- « Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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#LCP #assembleenationale #CaVousRegarde
Transcript
00:00 Générique
00:02 ...
00:04 -Bonsoir et bienvenue dans "Ça vous regarde",
00:07 une émission spéciale, à nouveau ce soir,
00:10 consacrée à la crise ouverte en Macronie.
00:12 La loi immigration est passée,
00:15 mais à quel prix ?
00:16 La majorité se déchire,
00:18 le ministre de la Santé démissionne,
00:20 certains départements refusent d'appliquer la loi
00:24 et le Rassemblement national jubile.
00:26 Alors comment rebondir ?
00:28 Est-on à un point de bascule du quinquennat ?
00:31 Le piège de Marine Le Pen s'est-il refermé sur le pouvoir ?
00:35 Une heure en direct avec nos invités.
00:38 Place au débat, tout de suite.
00:40 ...
00:43 Générique
00:46 ...
00:54 La loi est désormais derrière nous,
00:56 et sur tout ce qu'espère le gouvernement,
00:59 mais cette page de la loi immigration
01:01 sera sans doute la plus difficile à tourner du quinquennat.
01:04 Jusqu'où ira l'onde de choc dans la majorité ?
01:07 Y aura-t-il un avant et un après ?
01:09 Vote du 19 décembre 2023.
01:11 Emmanuel Macron prend la parole ce soir
01:13 sur le service public pour retrouver notamment
01:16 la confiance des siens.
01:18 Vous en êtes, Antoine Armand.
01:19 -Bonsoir. -Merci d'être là.
01:21 Député Renaissance de Haute-Savoie
01:23 et porte-parole du groupe macroniste à l'Assemblée.
01:26 Bonsoir avec Philippe Ballard.
01:28 Merci d'être là.
01:29 Député Rassemblement national de Loise,
01:31 porte-parole du RN. Bonsoir, Philippe Juvin.
01:34 Bienvenue, député Les Républicains des Hauts-de-Seine.
01:37 Bonsoir, Philippe Brun.
01:39 Beaucoup de Philippe ce soir.
01:40 Vous êtes député socialiste de l'heure.
01:43 Je vous donne la parole dans un instant,
01:45 mais on va planter le décor de cette nouvelle journée politique
01:48 avec beaucoup de rebondissements.
01:50 La majorité fracturée, c'est dans le billet de Valérie Branchard.
01:54 -Et bonsoir, ma chère Valérie. -Bonsoir, Myriam.
01:57 -Bonsoir à tous.
01:58 -Elle se déchire, la macronie, au lendemain du vote.
02:01 -Vous le savez, Myriam, elle est faite approche
02:04 avec ses grandes réunions de famille autour d'un bon repas.
02:07 Parfois, ça se passe bien. C'est rare.
02:09 Souvent, dans ces grandes réunions de famille,
02:12 on s'engueule, on se déchire.
02:13 Il y a toujours un sujet qui fâche.
02:15 Pour la grande famille Renaissance, c'est la loi immigration.
02:19 Entre ceux qui boudent, ceux qui quittent la table
02:22 et ceux qui chouinent,
02:23 le chef de famille qui a tapé du poing sur la table.
02:26 Il y a quelques instants, en direct,
02:28 depuis l'Elysée, chez nos confrères de Sète-Avou,
02:31 Emmanuel Macron a déclaré avoir beaucoup de respect
02:34 pour les députés de la majorité qui ont considéré
02:36 que c'était une loi utile.
02:38 Au fond, un bouclier qui nous manquait.
02:40 Il faut assumer ce qui s'est passé
02:42 et aussi calmer les esprits.
02:44 Très bien, sur la table, on a mis les assiettes,
02:47 les ronds de serviettes, mais une chaise restera vide.
02:50 -D'abord, je vous confirme la démission
02:52 du ministre chargé de la Santé et de la Prévention,
02:55 Aurélien Rousseau, qui a présenté sa démission
02:58 à la Première ministre et au président de la République
03:01 et qui était absent en Conseil des ministres.
03:03 -Aurélien Rousseau est allé au bout de sa démarche,
03:06 mais il y a plusieurs à vouloir quitter le gouvernement,
03:09 à y songer, puis finalement à rentrer dans le rang.
03:12 Ca nous fait donc un absent et des mécontents.
03:15 Regardez, Myriam, 59 députés de la majorité
03:18 se sont abstenus ou ont voté contre le texte,
03:20 le texte hier dans l'hémicycle.
03:22 Parmi eux, certains élus du MoDem,
03:24 les cousins germains de la famille Renaissance.
03:27 -Pas d'hésitation.
03:29 Pour différentes raisons,
03:32 pour des raisons tenant à certaines dispositions du texte,
03:35 d'ailleurs, dont je n'ai aucun doute
03:37 que le Conseil constitutionnel les censurera.
03:40 -Ca fait donc un quart de la majorité
03:43 qui n'a pas voté le texte,
03:44 et pour le grand-oncle, le patron du MoDem,
03:47 oui, la famille est bien infracturée.
03:49 -La situation ne me convient pas.
03:51 -Alors ? -Parce qu'on vit
03:54 une période de désordre,
03:56 et il faut se méfier extrêmement du désordre
04:00 quand, dans une démocratie ou une société de liberté,
04:04 le désordre s'introduit dans les esprits,
04:06 alors le risque est très grand.
04:09 -Un risque ? Mais quel risque ?
04:11 Une crise ? Mais de quelle crise parle-t-on ?
04:13 Vous savez, c'est la tata qui vapote en bout de table.
04:17 Vous voyez, évidemment, de qui je veux parler.
04:19 Qui voit toujours le verre à moitié plein,
04:22 qui met les sujets qui fâchent sous le tapis.
04:24 -Ca fait un an qu'on parle de ce texte,
04:26 qu'il faut qu'on puisse passer à autre chose,
04:29 qu'il y a des sujets de préoccupation des Français
04:32 dont on doit pouvoir s'occuper,
04:34 et moi, je suis contente, aujourd'hui,
04:36 qu'on ait pu faire adopter un texte
04:38 dont on va regarder chacune des mesures
04:40 qui pourront être adaptées, le cas échéant,
04:43 mais on a pu avancer,
04:44 et maintenant, on va passer à autre chose.
04:47 -Allez, hop, circulez.
04:48 On emmène la bûche de Noël et tout va rentrer dans l'ordre.
04:52 Mais quelle famille va-t-on retrouver, Myriam,
04:54 après les fêtes ? Une famille décomposée,
04:57 recomposée ? Les beaux-frères de droite
04:59 seront-ils invités à la galette de janvier ?
05:02 Si vous avez la réponse, n'hésitez pas à m'en parler.
05:04 -Merci pour ce billet généalogique, familial et mordant,
05:08 comme chaque soir. Valérie Brochard, Armand, pardonnez-moi.
05:11 Antoine Armand, je vais commencer avec vous.
05:13 Je crois que vous êtes un pur macroniste.
05:16 Vous avez été, avant, au Parti socialiste
05:18 ou chez les Républicains. Vous êtes engagé
05:21 pour Emmanuel Macron au nom du dépassement
05:23 des clivages gauche-droite. C'est bien ça ?
05:26 -Absolument. -Vous n'avez aucun problème
05:28 de conscience avec ce texte qui penche clairement à droite ?
05:31 Les Républicains ont tenu la plume. Vous n'avez aucun problème
05:35 de conscience ? -Deux choses.
05:36 D'abord, si j'avais eu un problème de conscience,
05:39 je ne l'aurais pas voté. Je ne serais pas sur ce plateau
05:42 pour assumer mon vote. C'est notre responsabilité à tous
05:46 d'assumer le vote, notre vote,
05:47 et d'assumer le vote de l'ensemble d'un texte.
05:50 -Il y a des choses que vous n'aimez pas ?
05:52 -Il y a des choses que je n'aime pas.
05:54 Il y a des choses qui me paraissent anticonstitutionnelles.
05:58 Il y a des choses qui ne sont pas des mesures que je porte
06:01 et que le macronisme porte.
06:03 Le président de la République, lui-même,
06:05 a évoqué la caution que le gouvernement exécutif,
06:08 qui est à la main en la matière pour fixer le montant,
06:11 va tout faire pour minimiser.
06:13 Pour minimiser, il y a les allocations,
06:15 on en parlera plus tard.
06:17 Il y a des choses que je n'aime pas.
06:19 Pour répondre à votre question,
06:21 qu'est-ce que je me suis dit hier soir ?
06:23 Je me suis dit, voilà un sujet, l'immigration,
06:26 sur lequel nous avons deux urgences.
06:28 Une urgence de fermeté, expulser des étrangers délinquants,
06:31 c'est plus de 4 000 étrangers supplémentaires
06:34 qu'on va pouvoir expulser,
06:36 regrouper un certain nombre de procédures contentieuses
06:39 pour aller plus vite,
06:40 enfin, ne pas avoir des tribunaux administratifs,
06:43 engorger et ne pas être capable de donner une réponse aux gens,
06:46 et une urgence de sortir de la zone grise.
06:49 Qu'est-ce que c'est, la zone grise ?
06:51 C'est une situation sédimentée depuis des décennies
06:54 par des majorités de droite et des majorités de gauche
06:57 qui n'ont pas voulu apporter une réponse
06:59 à la régularisation de certains travailleurs sans papier
07:02 qui triment, qui bossent, qui cotisent...
07:05 -Vous vous dites "on fait ce que les autres n'ont jamais fait".
07:08 -Je finis ma phrase pour être concrète.
07:11 Il y a ces deux radicalités,
07:12 ces deux nécessités-là,
07:14 et ces deux nécessités-là, elles sont dans le texte d'hier.
07:17 C'est pour ce texte, ces nécessités, que j'ai voté.
07:20 -C'est aussi contre cela que 59 députés dans votre camp,
07:25 la majorité, n'ont pas voté ce texte.
07:28 -C'était le billet qui a été fait avec beaucoup de réussite.
07:31 -Ca, vous le reconnaissez.
07:33 -Ce billet illustre le décalage complet
07:35 entre les débats que nous avons depuis lundi
07:38 et ce que nous disent les Français et les messages que je reçois.
07:42 Je reçois des gens mécontents du vote de ce texte
07:45 et des gens qui me disent "tu as bien fait, c'était nécessaire",
07:48 mais dans les deux cas, ils me parlent des mesures,
07:51 de l'expulsion des étrangers délinquants,
07:54 de la question des allocations, de choses concrètes.
07:57 Ne nous trompons pas.
07:58 -C'est sur le fond que certains n'ont pas voté.
08:01 On ne va pas refaire le match de l'ensemble des mesures,
08:04 mais si vous avez 59 députés qui se sont abstenus
08:07 ou votés contre de l'ensemble des différentes composantes
08:10 de cette majorité, ça s'appelle comment ?
08:12 Ca s'appelle une crise ? Ca s'appelle une fronde ?
08:15 Quel mot vous mettez sur cette forme de scission ?
08:18 -Ca s'appelle une expression libre et respectable.
08:21 Je suis désolé de le dire,
08:23 nous avons voté des dizaines de textes ensemble
08:26 depuis un an et demi, depuis presque deux ans.
08:28 Il y a un texte sur lequel certains ont choisi de s'abstenir,
08:32 certains ont voté contre.
08:33 -Vous n'avez jamais connu crise pareil,
08:36 depuis le début du premier quinquennat.
08:38 Qu'est-ce qui sort, Aurélien Rousseau ?
08:40 -Vous avez raison, mais deux choses.
08:42 C'est un sujet crispant.
08:44 Vous parliez de repas de famille,
08:46 chacun aura des discussions animées sur le sujet.
08:49 C'est le fruit d'un compromis, dans un contexte politique.
08:52 Notre responsabilité, c'était un accord demandé par les Français
08:56 ou pas d'accord. J'ai tranché.
08:57 -C'est important, parce qu'aujourd'hui,
09:00 on voit que l'actualité, ce sont ces déchirements-là.
09:03 Il y a deux personnalités
09:05 qui ne connaissent pas bien les Français
09:07 et qui font figure, je dirais, de macronistes historiques.
09:10 Ils ont participé à l'aventure de la première heure,
09:13 ils ont construit le programme, ils font partie de la DN.
09:16 Je veux parler de Jean-Marc Borrello,
09:19 le président du groupe SOS, et de Philippe Grandjon,
09:22 ancien conseiller spécial d'Emmanuel Macron.
09:24 Ce sont des piliers.
09:26 Et ceux-là disent, aujourd'hui, "Ca ne va pas,
09:28 "je suis mal à l'aise."
09:30 Ils n'ont pas voté contre.
09:31 Qu'est-ce que ça signifie, politiquement,
09:34 sur votre histoire politique ?
09:36 -Ce que ça signifie, c'est que nous sommes,
09:38 ce n'est un scoop pour personne,
09:40 depuis juin 2022, en majorité relative.
09:43 En majorité relative, on fait des compromis
09:45 quand on estime devoir être courageux.
09:48 Est-ce que tout me plaît dans ce texte ?
09:50 Est-ce que j'aurais porté chacune de ces mesures ? Non.
09:53 Est-ce que je vais rejeter un texte qui me paraît utile ? Non.
09:56 C'est ça qui nous demande nos concitoyens.
09:59 -Vous travaillez à un moment...
10:01 Quel est ce moment ? Quel mot vous mettez ?
10:03 C'est un moment de difficulté,
10:06 c'est un compromis qui ne plaît pas à tout le monde,
10:08 c'est une crise.
10:09 Quel mot vous mettez sur ce moment politique ?
10:12 -On traverse un moment où chacun a fait preuve de courage.
10:15 La large majorité de notre mouvement a voté pour ce texte,
10:19 courageusement, en disant qu'il était nécessaire.
10:22 Certains ont eu le courage de poursuivre leurs opinions.
10:25 -Philippe Ballard, c'était aussi l'objectif
10:27 du RN, de faire imploser cette majorité.
10:30 -De faire imploser ? -Oui, d'une certaine manière.
10:33 -Tout est bon pour obtenir le chaos maximal en Macronie ?
10:37 -Non, pas du tout.
10:38 Ca fait un an et demi que je suis député,
10:40 je me souviens de ce qu'a dit,
10:42 au 88 député RN de Marine Le Pen.
10:44 Dans vos votes, vous avez une seule boussole,
10:46 c'est l'intérêt de la France, l'intérêt des Français.
10:49 C'est pour ça qu'hier, nous avons voté ce texte.
10:52 On a pris une balance pour en prendre une image.
10:55 Il y a deux plateaux.
10:56 Il y a un plateau où il y a certaines de nos mesures.
10:59 Je lisais "Le Monde".
11:01 C'est pas un organe de presse du RN.
11:04 Il disait que ça ressemble à un tract du RN.
11:08 Il y a des mesures qui sont inspirées
11:10 du programme de Marine Le Pen de 2022,
11:12 du programme actuel du RN.
11:14 De l'autre côté, il y avait cette régularisation,
11:17 mais le texte a été durci en CMP.
11:20 Exemple concret, on ne peut plus être régularisé
11:23 si on a un casier judiciaire.
11:25 On était, jusqu'à hier, on va voir après ce que donne le texte,
11:28 après le passage au Conseil constitutionnel,
11:31 on pouvait être régularisé avec un casier judiciaire.
11:34 On a supposé tout ça et à l'arrivée...
11:36 -Sur la question des régularisations
11:38 des sans-papiers dans les métiers en tension,
11:41 la CMP a durci par rapport à la version du scénario.
11:44 -C'est pour ça que le sénateur ne l'avait pas votée.
11:47 -C'était une ligne rouge.
11:48 -Les préfets, maintenant...
11:50 -Vous allez régulariser des clandestins.
11:52 -Les préfets vont observer cas par cas
11:55 et ça sera non opposable.
11:57 Si un préfet dit non, il n'y aura pas d'appel possible.
12:00 -C'est à la discrétion des préfets.
12:02 -A côté de ça, il y a des mesures que l'on réclame.
12:05 Je ne me vois pas... Demain, je vais dans ma circonscription,
12:08 rencontrer mes électeurs, j'ai été élu avec 56 %,
12:11 donc j'ai beaucoup d'électeurs qui me trouvent sympathiques
12:14 et je ne me voyais pas leur dire
12:16 que ça allait dans le bon sens, mais on n'a pas voté
12:19 parce que c'est un texte qui émane de la CMP.
12:21 -Vous saviez très bien, Philippe Ballard,
12:24 qu'en votant pour le texte, c'était le baiser de la mort,
12:27 ça fait partie de la tactique. Vous vous savourez ?
12:30 -On ne raisonne pas comme ça.
12:31 Après, effectivement, il y a une crise politique.
12:34 Quand un ministre démissionne, 25 % de vos députés
12:37 qui votent pas le texte, il y a quelque chose qui va pas.
12:40 On pourrait peut-être dissoudre.
12:42 -Vous la demandez toujours, cette dissolution.
12:45 Philippe Juvin, la droite, c'est l'architecte
12:48 du compromis en CMP, les Républicains ont tenu la plume
12:51 et c'est le Rassemblement national
12:53 qui récupère la victoire.
12:54 Ca doit être vraiment rageant, non, ce soir, pour vous ?
12:57 -Non, nous voulions un texte qui diminue l'immigration légale
13:01 et illégale, les deux.
13:02 Donc, ce texte, nous l'avons.
13:04 C'est nous qui l'avons écrit majoritairement.
13:07 Il y a eu des négociations en CMP, mais c'est un texte républicain.
13:11 Donc, évidemment, nous nous satisfaisons de cette chose.
13:14 Deuxième point.
13:15 Moi, je suis quand même frappé de tous ces gens qui chouinent
13:19 et disent "J'ai voté, mais je suis pas content".
13:22 Je vais vous dire qu'il y en a qu'un qui a eu du courage,
13:24 c'est Aurélien Rousseau.
13:26 Je suis à l'opposé de ce qu'il pense,
13:28 car je soutiens le texte qu'il combat,
13:30 mais il a le courage de dire "Je m'en vais".
13:33 -Vous truquez les autres ministres ?
13:35 -Je ne juge personne, je dis simplement
13:37 qu'Aurélien Rousseau a eu du courage.
13:39 Je veux lui rendre hommage.
13:41 C'est un adversaire politique qui rend hommage
13:44 à un autre adversaire politique.
13:46 Je veux dire aussi une chose.
13:47 On a l'impression de vivre un psychodrame,
13:50 c'est une grande banalité dans toutes les démocraties.
13:53 Quand il n'y a pas de majorité absolue
13:55 en Allemagne, en Suisse, au Danemark,
13:57 qu'est-ce qui se passe ?
13:59 Il y a des accords politiques, des négociations
14:02 entre des partis de majorité relative
14:04 et des partis d'opposition.
14:06 J'ai été dix ans député européen.
14:08 Au Parlement européen, il n'y a jamais de majorité absolue.
14:11 Comment fait-on ? On discute entre les groupes
14:13 et on construit quelque chose.
14:15 Cette fois-ci, c'est vrai, pour des raisons conjoncturelles.
14:19 -Vous en feront crédit ? Vous allez renaître
14:21 de vos cendres pour la prochaine présidentielle
14:24 à partir de ce compromis ? -Ce qui m'importe,
14:26 c'est le salut du pays. On voit bien
14:28 comme le pays va mal. Le pays avait besoin d'une loi
14:31 qui diminue l'immigration légale et illégale.
14:34 Nous avons fait cette loi, nous nous en satisfaisons.
14:37 Il n'y a qu'un gagnant, la France et les Français.
14:40 -Philippe Brun, c'est intéressant d'aller chercher
14:43 la comparaison avec l'Europe, avec le Parlement européen.
14:46 C'est vrai que c'est le compromis,
14:48 mais il y a des groupes français, trois blocs,
14:51 qui doivent forcément s'entendre pour dégager une majorité.
14:54 Ca n'est pas votre famille politique,
14:56 mais ça s'appelle un compromis.
14:58 Est-ce que vous le reconnaissez ? La démocratie a parlé.
15:01 -Qu'il faille trouver des compromis, on est d'accord.
15:04 Dans la commission mixte paritaire,
15:06 il y avait des députés et des sénateurs de gauche.
15:09 Le gouvernement, la majorité, n'a pas souhaité discuter avec nous.
15:13 L'équilibre du texte, on doit aujourd'hui le dire,
15:16 a été bien modifié,
15:18 de sorte qu'aujourd'hui, nous avons un texte
15:20 qui est un musée des horreurs, dont la Première ministre
15:23 convient elle-même qu'il va être censuré
15:25 entre 50 et 70 % sur les analyses...
15:27 -Les mots que vous utilisez sont très forts.
15:30 "La nausée", "loi de la honte".
15:32 Une sénatrice socialiste a cité Churchill au Sénat.
15:35 La fameuse phrase sur la guerre et le déshonneur.
15:37 On en est là ?
15:39 -Si vous regardez ce qui a été voté très concrètement,
15:42 il y a ce qu'on raconte sur les prestations sociales
15:45 avec une discrimination pour ceux
15:47 qui sont arrivés récemment sur notre pays.
15:49 Et puis, il y a, par exemple, un article,
15:51 dont on n'a pas beaucoup parlé, c'est l'article 19-A,
15:54 j'invite les gens qui nous regardent à aller le regarder,
15:58 qui interdit l'hébergement d'urgence
16:00 pour les personnes en situation irrégulière
16:02 et qui ont passé le délai d'exécution
16:05 de leur obligation de quitter le territoire français.
16:08 Vous êtes une personne étrangère en France,
16:10 vous avez une obligation de quitter le territoire français,
16:14 vous avez été expulsée, c'est écrit noir sur blanc dans le texte,
16:17 vous n'aurez même pas le droit d'avoir un gymnase
16:20 avec des lits picots pour dormir.
16:22 -Si cette personne se présente
16:24 alors qu'elle fait l'objet d'un QTF
16:26 dans un gymnase qui fait au fil d'hébergement d'urgence,
16:29 elle est directement arrêtée ?
16:31 -Elle n'a pas le droit à l'hébergement d'urgence,
16:33 c'est l'article 19-A. C'est une horreur.
16:36 Et la Première ministre, elle-même, c'est extraordinaire.
16:39 La Première ministre le dit, M. Ballanant l'a dit,
16:42 la Commission des lois n'a même pas voté ce texte.
16:45 Il est mal écrit, c'est un compromis de bout de table,
16:48 un espèce de traque du Rassemblement national.
16:50 Il y a 59 députés qui ont voté contre Aurélien Rousseau.
16:54 C'est pas n'importe qui, aujourd'hui.
16:56 Aurélien Rousseau, c'est l'ancien directeur de cabinet
16:59 d'Elisabeth Borne, la Première ministre.
17:01 C'est pas un petit ministre qui était là depuis seulement 3 mois
17:05 et ne se voyait pas être le ministre qui cesse
17:07 de prendre en charge la santé des étrangers.
17:12 -Il va y avoir une grande prise sanitaire
17:14 à la suite de cette réforme de l'AME,
17:16 qui a été promise noir sur blanc.
17:18 -La suppression met une réforme.
17:20 Qu'est-ce que vous répondez à Philippe Brun ?
17:22 -On voit bien à quel point, aujourd'hui,
17:25 le gouvernement a atteint un point de non-retour moral.
17:28 Il demande au Conseil constitutionnel
17:30 de régler ses problèmes.
17:32 Il a fait des promesses aux députés LR
17:34 pour obtenir leur vote.
17:35 Aujourd'hui, il implore Laurent Fabius
17:37 de nettoyer ce texte et toutes les horreurs qu'il contient.
17:41 -On va rebondir sur le Conseil constitutionnel,
17:43 parce que c'est vrai que,
17:45 que ce soit côté opposition de gauche
17:47 et même chez les Républicains,
17:49 il y a une inquiétude qui monte, pour des raisons diverses,
17:52 sur le rôle que vous voulez faire jouer au Conseil constitutionnel.
17:56 Bruno Rotaillot, dans un tweet,
17:58 vous savez qu'il porte une partie de la paternité de ce compromis,
18:02 il explique que tout semble indiquer
18:04 qu'Emmanuel Macron a donné pour consigne de tout faire
18:07 pour que la loi immigration ne soit pas appliquée.
18:10 Après un abus d'autorité inacceptable,
18:12 nous passerions alors d'une crise politique
18:15 à un grave problème démocratique.
18:17 Antoine Armand, est-ce que vous n'avez pas, au fond,
18:20 remis sur les épaules du Conseil constitutionnel
18:23 l'objectif de nettoyer le texte des mesures qui vous gênent ?
18:27 -D'abord, un mot quand même sur ce qui vient d'être dit.
18:30 C'est mon analyse, chacun a son opinion.
18:33 Je pense que ce qui vient d'être dit
18:35 illustre malheureusement, et je le regrette,
18:37 que ce soit le cas, parce que dans notre équilibre politique,
18:41 c'est délétère, l'une des raisons pour lesquelles
18:44 le Parti socialiste est passé de 20-30 % à 2 %.
18:47 C'est parce qu'il y a un refus de se confronter au réel.
18:51 -De quel réel ? -Le réel, le réel,
18:54 c'est la question migratoire en France.
18:57 Avec tous ces aspects, avec le besoin de fermeté
19:00 et le besoin de sortir... -Monsieur Armand,
19:02 vous êtes incapable... -Je vous ai écouté.
19:05 -Vous êtes incapable. -Non, désolé.
19:07 -Vous allez me laisser finir. -Je vais pas vous laisser.
19:10 -Antoine Armand, vous terminez, vous développez,
19:13 Philippe Rhin, vous répondrez. -On s'en va dans le hémicycle.
19:16 -Allez. -S'il vous plaît.
19:17 -Non, mais écoutez, faites pas comme El-Effi.
19:20 -Allez, on vous écoute et vous répondrez.
19:22 -Quand il s'est agi à l'Assemblée nationale
19:25 de discuter du texte, vous nous avez...
19:27 Vous avez voté avec les oppositions de droite le rejet
19:30 et vous avez demandé le retrait du texte.
19:33 Vous ne voulez pas discuter d'immigration.
19:35 Je pense que c'est terrible. Je vais vous dire,
19:38 je suis député d'Annecy.
19:39 À Annecy, il y a des électeurs de gauche qui me disent
19:42 "J'ai besoin qu'on parle d'immigration,
19:44 "il n'y a pas de tabou à avoir, on ne peut pas ne pas en parler."
19:48 C'est indispensable d'en parler. Les coups de moraline
19:51 à longueur de journée... -Vous comprenez le vocabulaire
19:54 "dérix et mou", monsieur Armand ? -C'est un mot.
19:56 -Les mots de la langue française n'appartiennent à personne.
20:00 -Répondez là-dessus. L'argument moral
20:02 qui fait qu'on étouffe la question.
20:04 -J'ai pitié pour lui. Vous avez vu ses circonvolutions
20:07 et ses difficultés à expliquer ce vote.
20:09 J'ai pitié pour lui et j'ai pitié pour les engagements
20:12 qui sont les siens et pour son sens de la République.
20:15 Aujourd'hui, il y a 59 députés de la majorité
20:18 qui ont eu le courage de s'opposer à ce texte.
20:20 Sur l'immigration, on a fait des propositions.
20:23 Il faut une loi sur l'immigration en France
20:25 pour nettoyer ce code de l'entrée du séjour
20:28 à des étrangers du droit d'asile.
20:30 Pour exécuter les obligations de quitter le territoire français.
20:34 -C'est ce qu'on a fait depuis 7 ans.
20:35 -On a augmenté l'application.
20:37 -Il y a 10 000 étrangers...
20:39 -Pour vous, ça ne relève pas de la loi ?
20:41 C'est une question d'efficacité ?
20:43 -10 000 étrangers qui menacent l'ordre public
20:46 ne sont pas expulsés. On n'en a expulsé que 3 500.
20:49 Ils n'ont aucune réponse. Vous pouvez faire des lois
20:52 pour durcir les choses pour les étrangers
20:54 qui sont bien intégrés et qui travaillent,
20:57 mais c'est pas ça la solution.
20:59 Il faut exécuter les obligations de quitter le territoire français.
21:02 -Le combat ne semble pas terminé.
21:04 On a parlé du Conseil constitutionnel.
21:07 Est-ce qu'on est avec Stéphane Troussel,
21:09 le président du département de la Seine-Saint-Denis ?
21:12 Merci d'être là, président socialiste de la Seine-Saint-Denis.
21:16 Les départements ont la charge de verser des aides sociales,
21:19 comme l'allocation d'autonomie pour les personnes âgées.
21:22 La loi émigration exclut du dispositif les étrangers
21:25 en situation régulière, présent depuis moins de 5 ans.
21:28 C'est l'une des mesures les plus clivantes du texte.
21:32 Vous ne l'appliquerez pas. C'est bien ça ?
21:34 -Oui, en tout cas, avec une trentaine de départements,
21:37 l'ensemble des départements de gauche,
21:39 nous avons décidé que, eh bien,
21:41 nous mettrons en place une prestation extra-légale,
21:46 une prestation volontariste,
21:48 qui permettra de compenser la perte
21:51 de cette allocation d'autonomie pour les personnes âgées
21:54 qui en seraient privées si cette loi émigration devait s'appliquer.
21:59 -Très concrètement, M. le président Troussel,
22:01 ça concerne beaucoup de bénéficiaires ?
22:04 Y a-t-il beaucoup d'étrangers en situation régulière
22:07 qui percevaient cette aide aux personnes âgées
22:10 et qui sont là depuis moins de 5 ans ?
22:12 -Bien évidemment que non.
22:13 C'est d'ailleurs bien l'illustration
22:16 que ce texte, cette loi,
22:17 elle s'appuie surtout sur des préjugés,
22:20 sur des préjugés racistes et xénophobes,
22:23 sur un texte qui fait finalement de la peur de l'autre,
22:26 de l'étranger,
22:27 de l'alpha et l'oméga de son fondement.
22:31 Et donc, votre question est tout à fait juste.
22:34 Il faut savoir, par exemple,
22:35 que la moyenne d'âge des bénéficiaires de la PAS,
22:38 dans notre pays, c'est 82 ans.
22:41 82 ans.
22:43 72 % des bénéficiaires de la PAS sont des femmes.
22:46 Et donc, qu'est-ce qu'imaginent les rédacteurs
22:49 de l'extrême droite qui ont tenu la plume de cette loi ?
22:52 Qu'il y aurait des hordes de personnes âgées dépendantes
22:56 en perte d'autonomie qui vont traverser la Méditerranée
22:59 sur des bateaux de fortune pour venir l'apercevoir ?
23:02 Parce que de quoi s'agit-il avec cette aide ?
23:04 C'est une aide qui est versée à des gens qui ont des faibles ressources,
23:08 qui ont travaillé dur,
23:09 qui ont été abîmés par la vie professionnelle
23:12 et qui ne sont plus en situation d'effectuer par eux-mêmes
23:16 les gestes de la vie quotidienne, faire leurs toilettes,
23:19 se nourrir, se vêtir, faire leurs courses, leurs ménages.
23:22 Et voilà ce que les rédacteurs de cette loi
23:25 imaginent supprimer pour les bénéficiaires.
23:28 -Même si ça ne concerne que très peu de cas,
23:31 vous appelez, dans les départements, de gauche ou pas, d'ailleurs,
23:35 à la désobéissance civile.
23:37 -Non, madame.
23:38 Vous savez, en politique, chacun est responsable de ses actes.
23:41 D'ailleurs, j'en profite pour saluer l'acte courageux
23:45 qui lui fait honneur d'Aurélien Rousseau,
23:49 qui a démissionné du gouvernement,
23:51 parce qu'il est responsable de ses actes
23:53 et ne transige pas sur ses valeurs.
23:55 Moi, je suis responsable des miens.
23:57 Et donc, moi, je ne distinguerais pas
23:59 la possibilité de percevoir cette aide
24:01 pour des personnes âgées vieillissantes
24:03 en perte d'autonomie.
24:05 Je ne distinguerais pas entre les citoyens.
24:07 Et donc, je créerais cette prestation,
24:10 comme il en existe, qui sont volontaristes.
24:13 Et vous savez, tous les actes des collectivités locales
24:17 peuvent être contestés par le préfet
24:19 au titre de leur légalité.
24:20 Si c'était le cas, nous irons plaider notre cause
24:24 auprès du tribunal administratif.
24:26 -Merci beaucoup, Stéphane Roussel.
24:28 Je rappelle que près de la moitié des départements de gauche
24:31 sont sur votre ligne et veulent créer une autre prestation
24:34 pour contourner la loi
24:37 sans directement ne pas l'appliquer.
24:39 Philippe Juvin, le bouclier républicain,
24:42 c'est ça, l'expression consacrée,
24:45 se lève dans les territoires par les élus locaux.
24:48 -Moi, je n'ai aucune leçon de morale à recevoir.
24:51 Le bouclier républicain signifierait
24:53 que ceux qui ne sont pas de la vie de M. Troussel
24:56 ne sont pas républicains.
24:57 Tout ça est absurde, ne repose sur rien.
25:00 Je dis, premièrement, qu'une loi a été votée
25:02 dans les règles par l'Assemblée nationale.
25:05 Ceux qui ne veulent pas l'appliquer se mettent en dehors de la République.
25:09 Deuxièmement, dire qu'un étranger qui arrive sur le territoire national
25:13 n'a pas les mêmes droits que les Français
25:15 n'est pas un scandale.
25:17 La France a le droit de décider qui a quoi comme droit.
25:20 J'ajoute que c'est tout à fait compatible
25:22 avec le droit européen.
25:24 En Allemagne, depuis plus de dix ans,
25:26 et si je fais mon pédance juridique,
25:28 je pourrais vous rappeler qu'il y a un arrêt
25:31 de la Cour de justice de l'Union européenne de 2014,
25:34 qui dit très clairement qu'un Etat peut décider
25:36 de faire profiter d'une prestation sociale
25:39 à un citoyen qui n'a pas sa citoyenneté,
25:43 qui est un étranger.
25:44 Nous avons tout à fait le droit de faire ça.
25:46 Nous voulons dire une chose.
25:48 Quand on arrive sur le territoire national,
25:51 deux cas de figure, soit on ne travaille pas,
25:53 et qu'on arrive sur le territoire national,
25:56 on ne bénéficie pas des prestations sociales
25:59 durant cinq ans.
26:00 La France, c'est pas un pays où on se met sur le canapé
26:03 et on regarde Netflix.
26:04 -Ca s'appelle de la préférence nationale ?
26:07 Vous différenciez entre les Français et les étrangers
26:10 en situation régulière.
26:11 -Il y a des droits qui sont donnés aux Français
26:14 qui ne sont pas donnés aux étrangers.
26:16 -Un étranger n'a pas le droit de vote ?
26:18 -Ca dépend.
26:19 -Il y a une différence.
26:22 Le RSA, vous êtes étranger,
26:23 vous n'avez pas accès au RSA immédiatement.
26:26 Arrêtez d'expliquer que c'est le drame absolu.
26:29 Ca se fait dans tous les pays.
26:30 -J'explique rien.
26:32 -Tous les pays du monde ont des droits différenciés
26:35 entre ceux qui ont la citoyenneté du pays qu'ils accueillent
26:38 et ceux qui arrivent sur le territoire.
26:40 Quant à ceux qui arrivent sur le territoire national
26:43 et qui travaillent, ils auront des prestations sociales
26:46 qui seront différées dans le temps,
26:48 à condition qu'ils travaillent et qu'ils aient montré
26:51 qu'ils voulaient travailler. La France n'est pas un pays
26:54 où on se pose et on se dit que les allocations,
26:56 les prestations tombent.
26:58 La France est un pays très généreux.
27:00 -Je vous pose une question.
27:02 Qu'il n'y ait pas de différence en matière de migratoire
27:05 entre le RN et vous ?
27:06 C'est une question, parce que c'est vrai
27:08 que vous avez le droit de partager des idées,
27:11 des solutions pour le pays.
27:13 -Je ne vais pas vous dire que je me compare...
27:15 Moi, je vous donne ma réponse.
27:17 Je ne vais pas me comparer à tel ou tel parti.
27:20 Je vous dis ce que nous pensons.
27:22 Cela fait des années que nous mettons sur la table
27:25 l'idée assez simple que la France a le droit de décider
27:28 qui bénéficie de ses prestations sociales.
27:30 Pour bénéficier des prestations sociales,
27:32 il faut être sur le territoire national et travailler.
27:35 Quand on ne travaille pas, on attend plus longtemps.
27:38 J'ajoute qu'avec 3 000 milliards de dettes,
27:41 la France est dans un état économique que nous connaissons
27:44 et qui peut-être nous pousse à avoir une vision sage
27:47 de la dépense publique.
27:48 -Philippe Ballat ?
27:49 -Je pense que la juridiction administrative
27:52 va avoir son mot à dire.
27:53 J'ai une autre remarque. Imaginez un maire,
27:56 Rassemblement national, qui, même cas de figure,
27:59 dise "moi, je vais faire un bouclier à ma sauce",
28:02 en quelque sorte.
28:03 Qu'allons-nous entendre ?
28:04 Ca va être terrible. Ca va être terrible.
28:07 Là, parce qu'ils ont une sensibilité
28:09 où ils sont étiquetés à gauche,
28:11 là, ça passe crème, et puis, on les applaudit.
28:14 Il faut avoir ça à l'esprit.
28:15 Ensuite, nous, on est pour la priorité nationale.
28:18 C'est pas un gros mot pour nous.
28:20 C'est les nôtres avant les autres.
28:22 Donc oui, quand on arrive de l'étranger,
28:24 on n'a pas les mêmes droits que quand on est français.
28:27 -Le compromis sur les aides sociales
28:29 vous semble trop généreux encore pour les étrangers
28:32 en situation régulière ?
28:34 -Ca va dans le bon sens, mais c'est encore trop généreux.
28:37 -Sur la question du logement, par exemple,
28:39 vous savez qu'en situation régulière,
28:42 quand on travaille, si on n'arrive pas à trouver un logement
28:45 et qu'on n'a pas les moyens, le risque,
28:47 c'est la chapelle, les tentes,
28:49 les sans-abri et la difficulté de l'hébergement d'urgence.
28:53 -Il y a un tiers des logements HLM qui sont occupés
28:55 par des immigrés.
28:57 Il y a des Français qui dorment dans leur voiture le soir.
29:00 Je connais même des policiers qui dorment dans leur voiture
29:03 parce qu'ils ne trouvent pas de logement.
29:06 C'est la priorité nationale.
29:07 Il faut bien comprendre qu'on n'a plus rien à offrir.
29:11 C'est la crise du logement, de l'immobilier et du logement.
29:14 On cumule les deux en France.
29:16 Le système de santé,
29:17 c'est pas à mon collègue Juvin que je vais l'apprendre,
29:20 on est dans le fossé.
29:21 Le système éducatif s'effondre.
29:23 On fait le lien, comme le préfet de police de Paris,
29:26 entre immigration et insécurité.
29:28 Le préfet de police nous dit que la moitié des personnes
29:31 mises en cause en Ile-de-France,
29:33 c'est la même chose à Marseille, à Lyon,
29:35 sont des personnes étrangères.
29:37 Il faut avoir tout ça en tête.
29:39 -Vous avez eu une victoire idéologique hier.
29:42 -Vous savez que le risque, c'est l'original et la copie.
29:45 On préfère toujours l'original.
29:47 Vous prenez un très gros risque avec ce texte.
29:50 -La victoire idéologique du RN, je mets les guillemets associés,
29:54 c'est un détournement.
29:55 C'est un détournement inventé lundi soir
29:59 par le Rassemblement national
30:01 et soutenu et diffusé par la NUPES.
30:03 Pourquoi ?
30:05 Pour justifier un double abandon,
30:07 une double désertion.
30:09 Le Rassemblement national parle matin,
30:11 midi et soir d'immigration.
30:13 Il explique à son électorat et aux Français
30:16 que c'est le problème principal.
30:18 Que font-ils ?
30:19 Ils votent une motion pour ne pas débattre de l'immigration
30:23 dans l'Assemblée nationale, ils rejettent au Sénat,
30:26 les trois sénateurs RN rejettent au Sénat
30:28 un texte dit dur sur l'immigration,
30:30 et ils votent ensuite en catastrophe,
30:33 se rendant compte...
30:34 -Manoeuvre grossière, dit la Première ministre.
30:37 -On va regarder un sujet précis sur la stratégie du RN.
30:40 -Désertion, abandon...
30:41 -M. Bardella disait qu'il voulait pas voter pour...
30:44 -Et abandon de l'autre part.
30:46 -On y revient.
30:47 -Ils tentent d'alimenter cette rumeur.
30:49 Pourquoi ? Pour placer sur un pseudo terrain moral
30:52 des débats qui devraient être sur des mesures de fond,
30:55 ce qui intéresse les Français.
30:57 -On y vient. Je voudrais qu'on s'arrête un instant
31:00 sur cette fameuse caution exigée aux étudiants étrangers.
31:05 Elle ne passe pas dans les universités,
31:07 dans les grandes écoles.
31:09 Vous avez sans doute vu la tribune dans Le Parisien,
31:12 des dirigeants de l'ESSEC, de l'ESCP, de HEC,
31:15 qui dénoncent très vivement cette mesure.
31:17 Même le président de la République n'y est pas favorable.
31:20 Ce texte nous pousse à faire une croix sur l'apport de talent.
31:24 Antoine Armand, pourquoi vous avez voté,
31:27 je le rappelle, cette mesure ? Pourquoi ?
31:30 -Cette mesure ne passe pas chez moi.
31:32 Je ne pense pas que ce soit une bonne mesure.
31:35 J'ai pas besoin de faire des choses...
31:37 -Comment on peut voter un texte
31:39 quand on considère qu'il y a une mauvaise mesure ?
31:41 -Je vais vous expliquer.
31:44 Dans ce texte, on peut régulariser jusqu'à 10 000 personnes
31:47 qui travaillent, qui cotisent, qui contribuent.
31:49 Dans ce texte, on peut expulser 4 000 étrangers délinquants
31:53 supplémentaires, qui représentent une menace
31:56 pour l'ordre public.
31:57 La caution dont on parle, la Première ministre l'a évoquée
32:00 ce matin à la radio, elle envisage,
32:03 par rapport à l'exécutif, de la fixer de 10 à 20 euros.
32:06 -Pour plus de clarté, pour ceux qui nous regardent,
32:08 on va l'écouter et je vous redonne la parole
32:11 juste après cette caution qui, manifestement,
32:14 a déjà un peu de plomb dans l'aile.
32:16 La Première ministre, ce matin.
32:18 -Le ministre de l'Enseignement supérieur
32:20 peut en dispenser des gens en fonction de leurs revenus
32:24 et en fonction de leur parcours méritant,
32:28 scolaire ou universitaire.
32:31 Est-ce une bonne formule ? On va en reparler.
32:33 -Elle sera de combien, la caution ? -Ca peut être 10 ou 20 euros.
32:36 -Vous avez écrit un texte pour une caution de 10 euros ?
32:41 -C'est renvoyé à un texte réglementaire.
32:43 -Est-ce qu'on n'est pas, en fond,
32:46 la limite du compromis avec cette mesure-là, précisément ?
32:51 -Qu'est-ce qui s'est passé ? Je vais pas expliquer ça
32:54 à la chaîne parlementaire. Il y a une commission mixte paritaire.
32:57 Chacun arrive en disant que telle ou telle proposition
33:00 n'est pas dans le texte. Les Républicains nous disent
33:03 qu'il faut une caution pour les étudiants extra-européens.
33:07 Ce sera renvoyé à un texte réglementaire.
33:09 Nous, nous disons que c'est tout à fait envisageable.
33:12 -De toute façon, on va la balayer.
33:14 -Quand les grandes écoles et les universités ont réagi,
33:17 ils ne connaissaient pas le montant.
33:19 -Philippe Juvin, vous vous êtes fait avoir sur la caution ?
33:22 -J'espère que la loi ne sera pas détournée,
33:25 parce que c'est un grand classique, c'est un sujet.
33:28 Il faut pas que la loi dénature le décret.
33:30 Il faut pas que le décret dénature la loi,
33:32 sinon, il y a un sujet. Je voudrais revenir sur le fond.
33:35 Premièrement, quand on a augmenté les taux d'inscription,
33:39 les coûts d'inscription pour les étudiants étrangers en 2018,
33:42 ça n'a pas du tout diminué le nombre d'étudiants.
33:45 C'est le premier point.
33:46 Deuxième point, aujourd'hui, les étudiants,
33:49 c'est le flux le plus important d'immigrés légaux en France.
33:53 -Vous pensez qu'il y a des abus ? C'est ça ?
33:55 -Troisièmement, nous voulons, nous, des étudiants,
33:58 parce qu'il faut aller chercher les talents partout.
34:01 Le pays a intérêt à avoir des talents,
34:03 mais nous voulons faire la chasse aux faux étudiants.
34:06 La réalité, c'est qu'il y a des universités
34:09 qui sont dans l'incapacité de pister les faux,
34:11 les vrais, ceux qui s'inscrivent et qui ne suivent pas d'études.
34:15 On a un vrai sujet là-dessus.
34:16 Quatrième point, nulle part au monde, madame,
34:19 le fait de devoir payer a dissuadé les meilleurs étudiants
34:23 de venir. Le vrai sujet,
34:24 c'est pas d'avoir des étudiants, c'est d'avoir de bons étudiants.
34:28 Les grandes universités américaines
34:30 et les grandes universités britanniques
34:32 font payer, absolument, 550 000 étudiants étrangers
34:35 en Grande-Bretagne,
34:37 550 000, madame, avec des coûts d'inscription
34:39 qui sont très élevés. -C'est ce modèle-là ?
34:42 -Non, mais ce qui vous montre que le coût,
34:44 la question du coût, n'est pas la question clé
34:47 de la limitation du nombre d'étudiants,
34:49 et particulièrement de leur niveau.
34:51 En Allemagne, il y a une caution de 11 000 euros.
34:54 Donc, je crois que c'est peut-être
34:56 une simplicité de l'esprit, un raccourci un peu facile,
34:59 que de prétendre que parce qu'il va y avoir une caution,
35:03 on aura plus d'étudiants. Ce n'est pas vrai.
35:05 Les faits montrent que... -Caution, même, minime.
35:08 -Cela diminue probablement les étudiants de faible niveau,
35:11 mais les étudiants de mon niveau, ils viennent
35:14 parce que c'est une manière de les filtrer.
35:16 Je pense que ce serait une grave erreur
35:18 de faire une caution à 10 euros.
35:20 -Allez, bien compris.
35:22 On verra ce qu'il en devient, cette caution,
35:26 et le Conseil constitutionnel,
35:28 parce que l'histoire n'est pas terminée,
35:30 manifestement, compte tenu des différentes instances
35:33 qui vont se pencher maintenant sur ce texte.
35:36 On en vient pour terminer à la stratégie
35:38 du RN qui se retrouve, vous l'avez tous compris,
35:41 au centre du jeu, après le vote de cette loi immigration.
35:44 Victoire idéologique ou victoire tactique ?
35:47 Élément de réponse avec Clément Perreault.
35:50 Regardez.
35:52 -Lundi 11 décembre, l'examen du projet de loi immigration
35:56 s'ouvre en séance publique.
35:58 Dans l'hémicycle, les regards sont déjà braqués sur eux.
36:02 Les députés du Rassemblement national
36:04 préparent un coup politique.
36:07 Réunis quelques minutes avant la séance,
36:10 ils sont arrivés sans un mot pour les journalistes.
36:13 Rien ne filtre encore de leurs intentions.
36:15 Alors qu'une motion de rejet du texte
36:17 va être soumise au vote,
36:19 tout le monde s'interroge sur la stratégie du RN.
36:22 -Surprise ?
36:23 -Grosse surprise ? -Grosse surprise.
36:25 Musique douce
36:28 -Votre texte est invotable pour les députés du RN,
36:31 car il va à l'encontre des attentes des Français.
36:33 -Grâce aux voix du RN, la motion de rejet
36:36 est adoptée à la surprise générale.
36:38 Marine Le Pen ressort triomphante,
36:40 bien plus prolixe, cette fois, devant les journalistes.
36:44 -Je pense que ce gouvernement
36:45 croit que la politique, c'est du rodéo.
36:48 Il s'agit de rester sur le cheval,
36:50 même si celui-ci essaie de vous éjecter.
36:54 -Avec ce vote surprise,
36:55 le RN s'est placé au centre de l'attention,
36:58 en attendant l'acte II.
36:59 Alors que sénateurs et députés
37:01 tentent de s'accorder en commission mixte paritaire,
37:04 hier matin encore, le parti semblait se diriger
37:07 vers une abstention, un vote négatif.
37:10 -Je le dis, si les mesures qui visent
37:13 à faciliter la régularisation d'immigrés clandestins
37:16 sur le sol français sont retirées,
37:18 nous pourrions voter ce texte.
37:20 Je l'ai dit depuis le départ.
37:22 Si ces mesures sont à l'accord, c'est une ligne rouge,
37:25 on s'abstiendra ou on votera contre ce texte.
37:27 -Quelques heures plus tard,
37:29 les mesures de régularisation des sans-papiers
37:32 figurent toujours dans la version finale.
37:34 -Sous la pression de l'électorat du RN,
37:37 cette loi devient une loi de durcissement
37:41 des conditions de l'immigration.
37:44 Nous allons donc voter...
37:46 -Baissé de la mort, l'annonce va en tout cas faire son effet.
37:50 La majorité tanke sérieusement
37:52 à l'heure de voter le texte avec l'appui du RN.
37:54 -Vos sénateurs RN ont voté contre le texte du Sénat,
37:58 voilà un mois.
37:59 Désormais, c'est le texte du Sénat.
38:01 Moins 15 mesures symboliques, et vous votez pour.
38:04 Pour qui ? Vous nous prenez.
38:05 Vous avez dit pendant des mois, des semaines et des années
38:09 que vous ne voteriez aucune mesure de régularisation de sans-papiers.
38:13 Vous avez voté 10 000 régularisations
38:15 de sans-papiers par an. Bravo !
38:17 -Avec ces deux coups politiques,
38:19 le RN a marqué les esprits sur la forme.
38:21 Sur le fond, malgré une victoire idéologique revendiquée,
38:24 la ligne politique n'a pas toujours été
38:27 d'une clarté évidente.
38:28 -Il n'a pas tort, Clément Perreault,
38:31 la ligne politique n'a pas toujours été très claire.
38:34 Philippe Ballard, est-ce que vous n'avez pas cédé
38:37 au plaisir du coup politique, du baissé de la mort,
38:40 par rapport à une cohérence traditionnelle
38:42 où vous le dites vous-même, régulariser, c'est non ?
38:45 Vous n'êtes pas dans la récupération ?
38:47 -Je vous l'ai expliqué tout à l'heure.
38:50 La seule chose à saut de boussole, c'est l'intérêt des Français.
38:53 Dans ce texte, il y a la régularisation
38:56 des sans-papiers. Pourquoi nos sénateurs ont voté contre ?
38:59 Je vous l'ai dit, cette mesure est très forte.
39:02 On ne peut pas régulariser quelqu'un qui a un casier judiciaire.
39:05 Il ne pourra pas y avoir appel après la décision du préfet.
39:09 -Vous pensez qu'il y a beaucoup de préfets
39:11 qui ont régularisé sans la loi des étrangers avec un casier ?
39:15 -Je fais confiance au préfet, si vous voulez.
39:17 C'est tout simplement.
39:19 Après, moi, je...
39:20 -Le certificat, par exemple, de l'employeur
39:22 ne sera plus nécessaire ?
39:24 -Non, mais... -Vous le regrettez ?
39:26 -C'est plutôt une bonne chose.
39:28 Après, un projet de loi, il y a plusieurs articles.
39:31 On a fait, on a mis tout dans la balance,
39:33 et ça penche du côté "on vote parce que ça va
39:36 "dans l'intérêt de la France".
39:38 On va vers la priorité nationale,
39:40 si ce mot est frais, et je les comprends,
39:42 la majorité qui n'a plus de majorité à l'Assemblée nationale,
39:46 mais ça va dans le bon sens.
39:48 Après, deux choses, rapidement.
39:50 Il y a des sondages qui sont sortis aujourd'hui,
39:53 "Sondage Elabe".
39:54 64 % des personnes interrogées
39:56 estiment que le Rassemblement national
39:58 sort renforcer cet épisode,
40:00 et 73 % que ce projet a été inspiré
40:02 par le Rassemblement national.
40:04 Il y a un sondage, "CSA",
40:05 71 % des personnes interrogées
40:07 disent "oui" à la priorité nationale.
40:09 Je pense que ça nous donne tout ça plutôt raison.
40:12 -Ils vous créditent, et c'est les LR qui ont fait le boulot.
40:15 Ils ont dû quand même pas mal passer d'heure à négocier.
40:19 -On vous a pas vus. -Ils ont tenu la plume.
40:21 -Pourquoi on ne nous a pas vus ?
40:23 Il y a sept députés, sept sénateurs,
40:25 et il y avait un RN.
40:26 -C'est bien ce que je dis.
40:28 Vous n'avez pas participé aux discussions
40:30 qui ont permis d'établir la loi.
40:32 -J'aurais bien voulu y aller aussi,
40:34 mais j'aurais pas été excité.
40:36 -C'est une loi que nous avons écrite, les LR.
40:39 -Ce qu'a fait le LR...
40:40 Vous avez lu la proposition de loi d'Éric Ciotti,
40:43 qu'il a présentée il y a un an.
40:45 Vous avez acheté des photos copieuses
40:47 à l'Assemblée nationale,
40:49 car c'est un copier-coller du programme présidentiel
40:52 de Marine Le Pen.
40:53 Et enfin touché par la grâce,
40:55 vous avez compris qu'il faudrait faire un référendum.
40:58 -Et une réforme constitutionnelle.
41:00 -C'est le point essentiel. -Franck Rangieri.
41:03 -Ca fait 45 minutes...
41:04 -Ca, vous n'auriez peut-être plus pu le faire
41:07 quand vous étiez au pouvoir, mais on n'a pas abordé
41:10 le point essentiel. C'est sans réforme constitutionnelle.
41:13 Tout ce qu'on fait depuis des jours à l'Assemblée,
41:16 c'est du vent, on est dans l'écume des choses.
41:18 Si on ne se met pas à l'abri de la Cour européenne de justice,
41:22 de la Cour européenne des droits humains...
41:24 -Vous reconnaissez que la question migratoire,
41:27 elle se joue aussi au neveu européen ?
41:29 -C'est un bouclier qu'on aurait en France
41:31 si on changeait la Constitution.
41:33 Si on changeait la Constitution pour faire en sorte,
41:36 une phrase, que la norme suprême, c'est notre Constitution,
41:39 soit supérieure à toutes ces jurisprudences.
41:42 -Il faut que vous répondiez là-dessus.
41:44 On est quasiment au coeur du débat présidentiel de 2027.
41:47 Cette question va revenir, et la présidentielle,
41:50 à peser sur ce compromis et sur cette loi.
41:53 Qu'est-ce que vous répondez ?
41:54 -Le RN veuille se mettre à l'abri de la justice.
41:57 Je sais qu'il y a des choses assez dramatiques
42:00 qui vont vous arriver avec les assistants parlementaires,
42:04 au Parlement européen. -On est sortis du...
42:06 -Il y a des choses qui sont embarrassantes
42:08 et qui contribuent au climat que vous introduisez,
42:11 qui est une contestation des juges, de l'Etat de droit
42:14 et de nos institutions. C'est ça, la musique.
42:17 -Le président de la République avait ouvert la porte
42:20 à un référendum sur l'immigration,
42:22 rencontre de Saint-Denis, finalement,
42:24 il y a annoncé... -On parle de se soustraire
42:26 aux juridictions européennes. -Comme d'autres pays.
42:29 La cour de Karlsruhe, par exemple, en Allemagne,
42:32 le Nuremberg... Je pourrais multiplier les exemples.
42:35 -On va y revenir. -Le cadre européen
42:37 et ses juridictions. -Sur le fond du sujet,
42:40 sommes-nous favorables à une révision constitutionnelle
42:43 pour s'extraire des traités européens
42:45 qui garantissent les droits de l'homme
42:47 et la qualité de nos institutions ? Evidemment non.
42:50 Et on voit bien le jeu de surenchères
42:53 et le décalage progressif vers la sortie des institutions.
42:57 Quels autres mouvements politiques en Europe
43:00 demandent la sortie de ces institutions
43:02 et de cet Etat de droit ?
43:03 Ce sont les populistes de Wittgenstein,
43:05 les extrémistes polonais. -Que vous citiez
43:08 les populistes, aux Pays-Bas,
43:10 Geert Wilders a été élu Premier ministre
43:13 de Hala Hollande. Quand on regarde la campagne,
43:16 je m'adresse à vous, Philippe Juvin,
43:18 c'est très frappant, je m'adresse aussi à vous,
43:21 de voir que tous les candidats se sont droitisés,
43:24 y compris les sociodémocrates,
43:26 ont fait une campagne sur le zéro immigration
43:29 et qui a gagné ? C'est celui qui, historiquement,
43:31 portait ce thème-là de façon la plus ferme.
43:34 Philippe Juvin, vous répondez,
43:36 l'original a été préféré à la copie,
43:38 vous risquez la même chose en 2027,
43:40 vous répondrez aussi juste après.
43:42 -Mais madame, j'ai été candidat aux primaires de la droite.
43:45 Pendant les primaires de la droite, j'ai proposé,
43:48 c'était il y a deux ans, les prestations sociales différenciées.
43:52 Je ne fais que voter aujourd'hui ce que je proposais
43:55 il y a quelques années.
43:56 -Vous reconnaissez que le RN est plus audible que vous
43:59 sur ces thèmes-là ?
44:00 -Je reconnais ce que vous voulez ou ne voulez pas.
44:03 Il faut regarder les choses.
44:05 Je regarde les choses en face.
44:07 Ce texte qui a été adopté hier par l'Assemblée nationale
44:10 et le Sénat, c'est un texte des Républicains.
44:12 Maintenant que tout le monde veuille partager la paternité,
44:16 après avoir rejeté le bébé,
44:17 M. Bardella disait "je ne vais pas le voter".
44:20 Les sénateurs RN n'ont pas voté ce texte.
44:22 Donc, qu'ils aient fait un coup, c'est la politique.
44:26 Ils ont fait un coup.
44:27 Ce qui m'importe, c'est que ce texte va améliorer
44:29 le quotidien des Français.
44:31 C'est un texte qui est un tournant,
44:33 qui ne satisfera pas tout,
44:35 parce que nous pensons, aux Républicains,
44:37 qu'il faut modifier la Constitution.
44:39 Il y a une semaine, c'était pas il y a dix ans,
44:42 les Républicains ont mis sur la table
44:44 à l'Assemblée nationale un texte de révision constitutionnelle.
44:48 Ce texte n'a pas été adopté à quelques voix,
44:51 mais vous n'étiez pas là, tous les Rassemblements nationaux,
44:54 attachés à cette révision constitutionnelle.
44:57 Je vous le dis très simplement,
44:59 nous avons amélioré les choses,
45:00 ça ne suffit pas. Il y aura d'autres étapes.
45:03 -Les positionnements géométriques.
45:05 -En particulier, nous voulons dénoncer
45:07 l'accord franco-algérien de 68, qui, comme vous le savez,
45:10 fait que les Algériens sont quasiment exclus
45:13 de toute loi sur l'immigration.
45:15 Il y aura le sujet européen sur Frontex,
45:17 qui devrait être une agence de garde frontière.
45:20 -Philippe Rins, j'ai promis la parole à lui.
45:23 -Oui, d'abord, c'est intéressant,
45:25 ces affaires de révision constitutionnelle,
45:27 car quand on interroge les auteurs,
45:30 ils ne savent pas ce qu'il faut changer dans la Constitution,
45:33 ce qui est empêché par notre cadre actuel.
45:36 Aujourd'hui, la loi immigration,
45:38 les partis censurés vont censurer sur le fondement
45:40 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
45:43 Ce n'est pas un texte européen écrit en polonais
45:46 qui va censurer la loi immigration,
45:48 c'est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
45:52 On a un problème avec ça, c'est inquiétant.
45:54 Vous avez raison de dire que je crois
45:56 que les victoires culturelles
45:58 précèdent toujours les victoires politiques.
46:01 Quand les uns et les autres,
46:03 nous laissons des centimètres, finalement,
46:05 à ce que nous pensons réellement,
46:07 car dans la majorité présidentielle,
46:09 ils ne sont pas d'extrême droite,
46:11 et qu'ils sont, même s'ils essaient de le cacher,
46:14 très mal à l'aise avec ce texte,
46:16 quand on fait cela, on fait prospérer les autres.
46:19 L'explosion du RN, dans notre pays,
46:21 on en a tous une responsabilité,
46:23 et la gauche en particulier.
46:25 Le RN pousse sur les terrains que nous laissons en jachère.
46:29 Aujourd'hui, il est temps de relever la tête
46:31 et de gestionner les valeurs républicaines
46:34 et l'égalité de tous
46:35 devant les prestations sociales.
46:37 -Juste après avoir écouté Emmanuel Macron,
46:40 le soir de sa victoire,
46:41 2e victoire à la présidentielle en 2022,
46:44 le président de la République.
46:46 -Je sais aussi
46:49 que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi,
46:52 non pour soutenir les idées que je porte,
46:56 mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite.
47:00 -Oui !
47:01 Applaudissements
47:03 -Et je veux ici les remercier
47:07 et leur dire que j'ai conscience
47:09 que ce vote m'oblige pour les années à venir.
47:13 -Voilà. "Ce vote m'oblige pour les années à venir",
47:16 vous allez réagir, Antoine Armand.
47:18 Le barrage républicain, vous êtes socialiste.
47:20 Si demain, en 2027, Marine Le Pen se retrouve
47:23 face à un candidat qui n'est pas socialiste,
47:26 qui n'est pas de la gauche, mais du Bloc central,
47:28 vous ferez barrage à nouveau ou pour vous ?
47:31 Il y a un précédent sur l'immigration,
47:33 il n'y aura plus de barrage pour vous ?
47:35 C'est une question précise, donc répondez-moi.
47:38 -Aujourd'hui, évidemment que je ferai toujours barrage
47:41 au Rassemblement national. -D'accord.
47:43 -Maintenant, est-ce que je vais réussir
47:46 à convaincre les gens en disant ça ? Probablement pas.
47:48 En 2022, j'ai eu un mal de chien à convaincre les gens
47:51 chez moi, dans ma commune, à Louvier,
47:53 d'aller voter Emmanuel Macron au deuxième tour.
47:56 J'ai fait campagne pour lui.
47:58 Ensuite, on a eu la retraite à 64 ans,
48:00 on a eu la multiplication des 49-3.
48:02 Là, maintenant, on a la loi immigration
48:04 qui reprend les idées de l'extrême-droite.
48:07 C'est extrêmement difficile.
48:08 Quand on est responsable politique,
48:11 on a un devoir, quand on est élu dans ces circonstances,
48:14 c'est de rassembler le pays,
48:15 et le pays n'a jamais été autant divisé.
48:18 J'appelle le président de la République
48:20 à prendre l'initiative. Il est élu pour les cinq ans.
48:23 -Ca veut dire quoi ? -On a déjà une année.
48:25 Il faut qu'il ouvre le jeu politique,
48:28 qu'il écoute ce qu'on lui propose,
48:30 qu'il adopte des mesures sociales dont on a besoin
48:33 face à la crise du pouvoir d'achat.
48:35 Ce n'est pas possible de continuer.
48:37 -Pour conclure la sortie de crise possible,
48:39 Antoine Armand se vote, m'oblige,
48:42 on a tous en tête encore ces mots du président de la République.
48:45 Philippe Brand dit que ça va être difficile
48:47 de convaincre s'il faut faire barrage.
48:50 Ce ne sera pas Emmanuel Macron,
48:51 mais ça peut être un candidat du Bloc central.
48:54 C'est important, c'est un moment clé.
48:57 -Tous les moments sont clés
48:58 quand le pays est bousculé et discute.
49:01 D'abord, je voudrais rendre hommage
49:03 à ce que vient de dire mon collègue
49:05 et l'engagement qui est le sien.
49:07 Pardon, mais je le répète,
49:08 parce qu'on s'écharpe sur des plateaux,
49:11 c'est important de savoir respecter
49:13 une colonne vertébrale républicaine
49:15 quand on en voit une.
49:16 Il y a aujourd'hui, finalement,
49:18 de courants de pensée
49:20 dans la manière d'affronter le RN.
49:22 Il y a celles et ceux qui pensent qu'il faut continuer,
49:25 comme on le dit, de manière inélégante,
49:27 à le diaboliser, c'est-à-dire à en faire
49:30 une question absolument morale,
49:32 et qui considèrent qu'au fond, la solution,
49:34 c'est de le rappeler à son héritage historique,
49:37 culturel, intellectuel.
49:38 C'est nécessaire, en partie.
49:40 La réalité, et on l'a reconnu,
49:42 on a chacun une part de responsabilité
49:44 dans nos courants politiques,
49:46 c'est que ça ne suffit pas.
49:48 Je fais partie de ceux qui pensent
49:50 que pour y arriver, pour combattre
49:52 le désordre, le chaos... -Il faut répondre
49:55 sur son terrain par des solutions.
49:57 -Ce que nous demandent les gens,
49:59 c'est de reprendre le contrôle démocratique,
50:02 c'est-à-dire d'avoir des solutions en matière migratoire,
50:05 pour pouvoir davantage produire dans notre pays
50:08 pour que les gens aient la liberté.
50:10 -Pour résumer les annonces d'Emmanuel Macron,
50:13 le chef de l'Etat, pendant cette émission,
50:15 s'est exprimé sur France 5, à l'Elysée,
50:17 avec l'équipe de nos confrères de SETAVOU
50:20 et pour savoir ce qu'il a dit, on accueille Stéphanie Lépière.
50:24 Bonsoir, Stéphanie. -Bonsoir.
50:25 -Y a-t-il des annonces ? A-t-il rassuré ?
50:29 Qu'a-t-il dit le président de la République ?
50:31 -D'abord, l'interview s'est passée dans un cadre inhabituel.
50:35 C'était ni une allocution, ni une interview en face à face,
50:38 il était assis à la table avec autour six journalistes de France 5
50:42 et il a répondu aux questions.
50:44 D'abord, il a défendu sa loi en disant que c'était le bouclier
50:47 qui lui manquait. Il a remercié
50:49 tous les députés de la majorité.
50:51 Il ne s'est pas acharné contre ceux qui n'avaient pas voté sa loi.
50:55 Il a dit que cette loi était en fait la conséquence
50:58 de la majorité relative qui, vous le savez,
51:00 est présente à l'Assemblée depuis juin 2022.
51:03 Il a reconnu que même lui, il y a des éléments dans cette loi
51:07 qu'il ne lui convenait pas.
51:08 -Est-ce que c'est le texte du gouvernement ?
51:11 -Celui que vous souhaitiez, non. -Evidemment que non.
51:14 Je ne vais pas vous dire que je saute au plafond,
51:16 je les trouve formidables. -Par exemple ?
51:19 -La caution demandée aux étudiants étrangers,
51:21 je pense que ce n'est pas une bonne idée.
51:24 On a besoin de continuer à attirer des talents,
51:27 des étudiants du monde entier.
51:29 C'est une force de la France, ça fait partie de notre modèle.
51:32 Dire que vous êtes étranger, on vous demande une caution,
51:35 c'est une force. -Ca peut se retravailler.
51:38 -Et il envisage également de retravailler
51:40 la question des prestations sociales.
51:42 Vous l'avez compris, ça a fait beaucoup débat ces derniers jours.
51:46 Et Emmanuel Macron a voulu marquer sa différence
51:49 avec le Rassemblement national. Il a martelé les différences.
51:52 Il a expliqué que lui, il voulait respecter la Constitution,
51:56 pas la retoucher. Il a dit qu'il n'y avait pas
51:58 de préférence nationale dans ce texte.
52:00 Il a expliqué que le RN était pour l'école payante
52:04 et que les Français étaient contre,
52:06 que ce n'était pas dans la loi.
52:07 Même chose pour les emplois réservés aux Français.
52:10 Et il a expliqué derrière qu'il assumait totalement cette loi.
52:14 -J'assume totalement de dire que nos compatriotes
52:17 attendaient cette loi, que si on veut
52:19 que le RN et ses idées n'arrivent pas aux responsabilités,
52:23 il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
52:25 Cette loi, elle va nous permettre de lutter
52:28 contre ce qui nourrit le RN,
52:30 parce qu'elle va nous rendre plus efficaces,
52:33 parce que nos compatriotes nous disent
52:35 qu'on ne maîtrise pas assez bien l'immigration.
52:37 -Elle va décourager les migrants de venir s'installer en France.
52:41 -C'est ce que je viens de dire.
52:43 -Le président a reconnu qu'il y avait
52:45 un problème d'immigration en France,
52:47 mais la France n'est pas dépassée par l'immigration.
52:50 Vous connaissez le président de la République,
52:53 pas question d'être impuissant, immobile dans les prochaines années.
52:57 Il promet de nouvelles réformes.
52:59 Comment, pour l'instant, on ne sait pas.
53:01 Il a annoncé un grand rendez-vous aux Français en janvier.
53:04 Quand on lui a demandé ce que ce serait,
53:06 il a répondu dans un sourire, "Nous ne sommes que le 20 décembre".
53:10 -Merci, Stéphanie Despierre. Alors, comment rebondir ?
53:13 Finalement, il a exactement résumé notre émission,
53:16 en tout cas, du point de vue de la majorité.
53:19 Qu'est-ce que vous réclamez ?
53:21 Qu'attendez-vous de ce grand rendez-vous de janvier,
53:24 ce rendez-vous politique qui doit tirer les conséquences
53:27 de ce qui s'est passé à l'Assemblée ?
53:29 -Il faut revenir sur un certain nombre de mesures
53:32 qui ont été adoptées. On verra ce que dira le Conseil.
53:35 Il faut prendre une initiative pour le pouvoir d'achat.
53:38 Aujourd'hui, les gens sont en très grande difficulté.
53:41 Regardez les difficultés qu'ont les supermarchés
53:43 à avoir des chiffres d'affaires suffisants pour Noël.
53:46 Les commerçants ont des difficultés.
53:49 -Ca veut dire quoi ? Un chèque carburant,
53:51 un chèque pouvoir d'achat ?
53:52 -Il faut augmenter les salaires,
53:54 une conférence salariale pour permettre l'augmentation des salaires,
53:58 des mesures pour les bas salaires,
54:00 notamment les travailleurs du soin et du lien.
54:03 Il y a une attente sociale très forte dans le pays.
54:05 Les gens ne vont pas s'en sortir avec des prix alimentaires
54:09 qui ont augmenté de 18 % en octobre.
54:11 Il faut trouver des solutions pour que les gens puissent se nourrir,
54:14 se loger. C'est ça, leur priorité.
54:16 -Ce sont des annonces que vous attendez sur le pouvoir d'achat,
54:20 même si les caisses sont vides.
54:22 Ce n'est pas des remaniements, des dissolutions, des coalitions.
54:25 Pas de réponse politique.
54:27 -Il y a un Parlement qui existe, qui travaille.
54:29 On fait des groupes de travail transpartisans.
54:32 J'ai voté des textes du gouvernement.
54:34 -Qui fonctionnent, donc, à vous entendre.
54:37 -L'Assemblée nationale n'est pas le théâtre d'ombre
54:39 que montrent les chaînes d'information.
54:42 Il y a plein de choses très bien qui se passent à l'Assemblée.
54:45 On a besoin d'une direction extrêmement claire
54:48 pour protéger le pouvoir d'achat des gens
54:50 et défendre le service public, à mon avis, aujourd'hui.
54:53 -Un cap social, les services publics,
54:56 c'est un coup de barre à gauche.
54:57 Qu'attendez-vous concrètement, Philippe Ballard ?
55:00 -Il peut y avoir une double question.
55:02 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour la France ?
55:05 Ou qu'est-ce qu'Emmanuel Macron... -Peut faire pour s'en sortir.
55:09 -Comme ça fait six ans et demi qu'il est dans la com' perpétuelle,
55:12 on ne sait pas ce que pense Emmanuel Macron.
55:15 C'est une vraie question pour la France,
55:17 même pour l'étranger.
55:18 Je lisais un article aujourd'hui consacré au Proche-Orient,
55:22 mais on ne comprend rien de la position française.
55:25 Pour l'Afrique subsaharienne, on comprend rien.
55:27 -Vous trouvez qu'il n'a pas de gouvernail ?
55:30 -Il n'a aucun gouvernail. -Qu'attendez-vous de lui ?
55:33 Un cap social, c'est très clair. -Rien.
55:35 -Vous attendez 2027 ? -On attend 2027,
55:37 trois ans et demi, et on a un projet, voilà,
55:40 pour la France, clé en main.
55:42 -Vous ouvrez le mot de la fin.
55:44 Antoine Armand, vous, vous êtes dans la majorité,
55:47 mais je sais que, voilà, ça a tangué,
55:49 donc forcément, vous aussi, vous avez des attentes très concrètes
55:53 sur les réformes, sur le cap,
55:55 sur les équipes gouvernementales.
55:57 -Les Français jugeront.
55:58 Quand on pose la question à un député du RN
56:01 de savoir ce qu'il faut faire, il ne vous répond rien.
56:04 C'est assez évocataire. -Il dit que j'attendais rien
56:07 d'Emmanuel Macron. -Avant 2027,
56:09 chacun se fera une idée de son mandat parlementaire.
56:12 Ensuite, je partage une partie de ce qui a été dit
56:14 par mon collègue. On a à la rentrée des textes
56:17 extrêmement importants, j'en nomme trois.
56:19 L'énergie, le logement, l'agriculture.
56:22 C'est un des textes importants.
56:24 Nous avons besoin de retrouver en France
56:26 la capacité de produire et de vivre de son travail.
56:29 C'est ce que décrit Philippe Brun
56:31 quand il parle de conférences salariales.
56:33 Les Français ne demandent pas plus d'aide à Annecy,
56:36 au Grand Bornan, à Thônes, à Faverges.
56:38 On ne demande pas plus d'aide, on demande de meilleurs salaires,
56:42 un travail qui rémunère mieux.
56:44 On a à la rentrée un texte transpartisan
56:46 du PS et de la majorité... -Après,
56:48 le compromis avec les Républicains,
56:51 le compromis avec la gauche. -6 ans et demi.
56:53 -C'est clair. -Quel bilan ?
56:54 -On verra ce qui sera annoncé et le cap choisi à la rentrée.
56:58 Merci, messieurs. C'était passionnant.
57:00 Philippe Juvéradu nous quittait un peu plus tôt.
57:03 Débat très riche ce soir, au lendemain de ce vote
57:06 si difficile sur l'immigration.
57:08 A très vite sur LCP, soirée documentaire
57:10 qui commence à présent avec Jean-Pierre Gracien.
57:13 A demain, quant à moi.
57:15 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
57:17 ...

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