Punchline (Émission du 27/11/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Les libérations d'otages vont-elles se poursuivre malgré la fin probable de la trêve humanitaire à Gaza ?
00:00:08 Des discussions ont lieu en ce moment même pour qu'il soit possible de prolonger jour après jour cette pause
00:00:14 afin de libérer le maximum de femmes et d'enfants détenus par les terroristes du Hamas.
00:00:18 Certains sont d'ailleurs dans des conditions de santé très dégradées.
00:00:21 On sera sur place dans un instant pour les toutes dernières informations avec notre envoyé spécial.
00:00:25 En France, après le drame de Crépole et la mort du jeune Thomas, sommes-nous à un basculement de notre société.
00:00:31 Comme l'a dit ce matin Olivier Véran, la colère des habitants est toujours vive.
00:00:35 On entendra l'un d'entre eux interpeller le porte-parole du gouvernement qui était sur place ce matin.
00:00:40 Notre pays semble plus fracturé que jamais avec des partis politiques qui n'ont de cesse d'attiser les braises.
00:00:46 Enfin, le premier jour du procès de six collégiens dans le cadre de l'assassinat de Samuel Paty en 2020 à Conflans-Saint-Honorin.
00:00:53 Ce sont eux qui avaient surveillé les abords du collège et aussi désigné M. Paty à son meurtrier.
00:00:58 Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées.
00:01:03 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir dans Punchline.
00:01:06 Ce sera dans un instant, juste après le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Barbara Durand.
00:01:10 Depuis le début de l'année, 315 faits d'homicides ou tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants ont été comptabilisés par la police,
00:01:21 soit une hausse de 57% par rapport à 2022.
00:01:25 La police dénombre également 451 victimes liées à ces actes.
00:01:30 Anne Hidalgo se déconnecte et quitte le réseau social X.
00:01:34 La maire de Paris l'a annoncé dans un tweet.
00:01:36 Elle évoque, je la cite, que la plateforme est devenue un vaste égoût mondial et un outil de déstabilisation de la démocratie.
00:01:43 Fin de citation.
00:01:44 Le compte de la ville de Paris reste, lui, actif.
00:01:48 Enfin, l'inflation aura-t-elle des répercussions sur Noël ?
00:01:51 Selon La Poste, non.
00:01:53 La société a dévoilé au journal La Croix qu'elle prévoyait d'acheminer en deux mois 106 millions de colis, soit 6% de plus qu'en 2022.
00:02:01 La Poste précise également qu'un colis, 6 mots sur 3, devrait être livré en 24 heures au lieu de 48.
00:02:08 Merci beaucoup Barbara Durand pour le rappel des titres de l'actualité.
00:02:11 On est avec Louis Deragnelle, chef du service politique d'Europe 1.
00:02:13 Bonsoir Louis.
00:02:14 Bonsoir Laurence.
00:02:14 Avec Rachel Kane et Céïse.
00:02:15 Bonsoir Rachel.
00:02:16 Ravie de vous avoir sur ce plateau.
00:02:18 Alexandre Dvecchio revient.
00:02:19 Bonsoir Alexandre.
00:02:20 Bonsoir Laurence.
00:02:20 Rédacteur en chef au Figaro.
00:02:22 Et Éric Revelle, journaliste, aussi un directeur général de LCI.
00:02:25 C'est l'équipe de Punchline qui est là.
00:02:26 Donc je suis ravie de vous retrouver ce soir, après avoir été là un tout petit peu aussi ce matin, en remplacement de l'ami pro.
00:02:32 Voilà, c'est très agréable aussi de faire l'heure des pros.
00:02:34 Mais on espère qu'il va mieux et qu'il sera là demain matin.
00:02:36 On va commencer évidemment par la situation en Israël, parce qu'il y a beaucoup d'incertitudes autour de cette trêve humanitaire qui doit normalement prendre fin ce soir.
00:02:44 Peut-être sera-t-elle prolongée en fonction des libérations des otages et des discussions qui sont en cours.
00:02:49 On va d'abord rejoindre notre envoyé spécial, si vous le voulez bien, en Israël, Thibault Marcheteau.
00:02:53 Bonsoir Thibault.
00:02:54 Quelles sont les toutes dernières informations que vous avez à l'heure actuelle ?
00:02:57 Eh bien écoutez Laurence, on vient d'avoir une information.
00:03:03 C'est que les familles des otages qui vont être libérées dans quelques heures viennent d'être informées par le gouvernement après d'âpres négociations.
00:03:11 Benjamin Netanyahou avait parlé de négociations en cours.
00:03:14 Il y a quelques heures, notamment cet accord, il ne pouvait aboutir parce qu'il y avait des enfants qui pouvaient être libérés sans leur mère.
00:03:22 Eh bien, on apprend donc que les familles ont été prévenues.
00:03:25 Ça veut dire que cet accord a bien eu lieu et donc que cette libération pourrait avoir lieu.
00:03:29 Il faut le tracer encore très prudent, car en Israël, vous le savez, tout peut changer très rapidement.
00:03:33 Il y a une deuxième négociation qui est elle toujours en cours.
00:03:36 C'est sur le prolongement de cette trêve.
00:03:38 Et là, c'est la diplomatie internationale qui s'active avec le Qatar, avec l'Egypte, mais également les États-Unis,
00:03:43 qui se sont tous les trois dit favorables au prolongement de cette trêve.
00:03:47 Le Hamas s'est dit hier également favorable au prolongement de cette trêve.
00:03:50 Et aujourd'hui, l'Israël a dit avoir envoyé une option au Hamas pour que cette trêve perdure deux ou quatre jours,
00:03:56 selon plusieurs informations de médias égyptiens.
00:03:59 Nous sommes tout proches, toujours selon ces médias égyptiens, d'un accord qui pourrait être officialisé dans les prochaines minutes.
00:04:05 Mais encore une fois, il faut rester très prudent en Israël.
00:04:08 Les Israéliens suivent évidemment la situation avec énormément d'intérêt concernant donc le prolongement de cette trêve.
00:04:14 Si beaucoup de typos marchent autour, évidemment, on est extrêmement prudent parce qu'il s'agit derrière de familles entières
00:04:19 qui attendent de savoir si leurs proches sont libérés.
00:04:22 On parle de femmes et d'enfants, donc on imagine la charge émotionnelle qu'il y a là-dessus.
00:04:25 On sait donc que les familles des otages israéliens qui seront libérés aujourd'hui ont été informées.
00:04:30 Voilà, c'est tout ce qu'on peut vous dire.
00:04:31 On espère que la trêve aussi sera prolongée parce que c'est un bon signe, Louis Dragnel.
00:04:35 Ça voudrait dire que ça se poursuit, que le dialogue n'est pas interrompu
00:04:38 et que malgré la fin de cette trêve, il y aura encore des échanges d'otages possibles.
00:04:42 Oui, absolument. Alors c'est possible.
00:04:44 Et ce qui est intéressant, c'est qu'il y a aussi des discussions quand même au sommet de l'État israélien
00:04:48 parce que d'un côté, l'armée israélienne veut poursuivre ses objectifs de guerre
00:04:53 et donc continuer d'éliminer les cibles du Hamas et poursuivre l'opération terrestre.
00:04:58 Donc on sait que l'armée israélienne a très envie de reprendre cette opération.
00:05:01 Et de l'autre côté, il y a une stratégie politique qui consiste effectivement à essayer de libérer le plus d'otages possibles.
00:05:08 Ce qui n'est pas évident, c'est que du coup, il faut ménager plusieurs opinions publiques en Israël
00:05:12 parce que vous avez des gens qui disent, mais maintenant, il y a même beaucoup d'Israéliens qui disent
00:05:18 il faut qu'on aille beaucoup plus doucement sur l'opération terrestre.
00:05:21 Mais c'est ça, il faut libérer tous les otages.
00:05:22 Pour récupérer le plus d'otages possibles.
00:05:24 Il y a une ligne qui dit il faut essayer de faire un peu des deux comme ce qui a été fait depuis le début.
00:05:28 Et puis il y a une troisième ligne et il y a même des parents d'otages qui disent ça,
00:05:31 qui disent l'enjeu de la survie d'Israël est tellement important que l'opération terrestre doit passer avant.
00:05:36 Bien sûr. J'aimerais juste, avant de vous passer la parole, Rachel, Alexandre et Eric,
00:05:41 que vous montrez cette scène, c'est des scènes assez bouleversantes,
00:05:45 lorsque les jeunes otages retrouvent leurs proches dans les hôpitaux israéliens.
00:05:49 On va regarder une séquence où une maman et sa fille retrouvent leurs proches après être restés.
00:05:54 Donc, on parle de plus de 52 jours en détention parmi les terroristes du Hamas.
00:05:59 Regardez cette émotion.
00:06:01 ...
00:06:27 ...
00:06:34 C'est toujours difficile de reprendre la parole après ces moments-là.
00:06:39 Il ne faut pas oublier que ce sont ces visages-là, ces villas qui ont été brisés par les terroristes du Hamas.
00:06:42 Il ne faut jamais l'oublier, Rachel.
00:06:43 Jamais oublier le 7 octobre.
00:06:46 C'est troublant parce que lorsque je regardais les images, alors toutes proportions gardées,
00:06:52 ça me faisait penser à ce que ma maman me racontait quand elle a retrouvé mon grand-père au Lutetia.
00:06:58 - Après les camps. - Après les camps.
00:07:00 Et puis, c'est toujours ce refrain de la liste.
00:07:04 C'est-à-dire qu'on attend des listes encore.
00:07:07 On attend ces listes de rescapés.
00:07:12 Et c'est toujours bouleversant, effectivement.
00:07:17 On est entre joie et colère et surtout, il faut saluer la solidarité du peuple israélien aussi,
00:07:26 qui est dans cette attente et qui est éperdument unie malgré le contexte politique
00:07:31 qui est là pour l'ensemble des familles qui attendent.
00:07:34 - Alors, on est d'accord. Ils sont unis et à la fois, ils veulent que ces otages rentrent à la maison.
00:07:39 Voilà, on est d'accord.
00:07:40 Alexandre de Vécu, sur ces négociations, on espère qu'il y en aura ce soir, des libérations d'otages encore ?
00:07:47 - Oui, bien sûr. Je pense que les familles l'espèrent.
00:07:50 Et si l'État d'Israël peut récupérer le maximum d'otages, ce sera une bonne chose.
00:07:56 C'est vraiment une situation tragique parce que c'est une situation, effectivement,
00:08:01 dans laquelle il n'y a pas de très bonne solution, c'est-à-dire que ce sont des otages
00:08:07 qui sont libérés contre des prisonniers, qui sont potentiellement ensuite des terroristes.
00:08:12 Donc, c'est ce qu'il faut bien avoir en tête.
00:08:15 Donc, ce qui fait l'honneur peut-être d'Israël et des démocraties occidentales,
00:08:18 c'est qu'elles placent la vie au-dessus de tout et qu'elles sont capables, effectivement,
00:08:23 de négocier avec des terroristes lorsqu'il s'agit de la vie de leurs citoyens.
00:08:28 Maintenant, l'État d'Israël a fixé un objectif qui est la destruction du Hamas.
00:08:35 Et je pense que la société israélienne attend que cet objectif soit réalisé et qu'il y a cette trêve.
00:08:41 Les otages vont revenir, on l'espère, un maximum.
00:08:44 Mais que la société israélienne et l'État israélien, malgré la pression parfois de l'opinion publique,
00:08:50 la pression des Américains, veulent cette fois en finir avec le Hamas
00:08:53 parce qu'ils savent toutes les conséquences que ça a de vivre avec un voisin qui génère du terrorisme.
00:08:58 Absolument, et qui veut votre éradication, accélèrement. Eric ?
00:09:02 C'est vrai qu'on a du mal à détacher notre esprit de ces images super émouvantes.
00:09:06 Je ne vous cache pas qu'on est touché.
00:09:09 On se met immédiatement à la place des familles, l'enfer qu'elles ont vécu, la joie de retrouver un proche.
00:09:14 Je suis un peu plus inquiet pour la suite, je vais vous le dire.
00:09:17 Pour moi, la grosse information, au-delà de la trêve qui sera peut-être prolongée,
00:09:21 c'est l'interview que le Premier ministre du Qatar, qui est aussi de mise à faire étrangère,
00:09:24 a donné au Financial Times ce matin, où il explique qu'une quarantaine d'otages israéliens
00:09:31 seraient détenus, non pas par le Hamas, mais par des civils palestiniens, par des gangs,
00:09:36 peut-être par l'État islamique, peut-être par le djihad islamique.
00:09:39 Et là, évidemment, c'est très angoissant, parce que 40 otages qui sont détenus par des gangs,
00:09:45 qui vont essayer de marchander leurs petits cadeaux pour libérer,
00:09:50 ce n'est pas la même chose qu'avoir le Qatar qui négocie directement avec le Hamas, groupe terroriste.
00:09:55 Et ça, je trouve que c'est monstrueux.
00:09:58 Et c'est beaucoup plus angoissant.
00:10:00 Ils parlent de 40 personnes, 40 otages.
00:10:02 Et on rappelle qu'il y a un petit garçon de 9 mois qui s'appelle Ubir, qui n'a toujours pas été libéré.
00:10:07 Espérons qu'il soit parmi les prochaines libérations.
00:10:09 On va écouter aussi le premier témoignage d'une femme soldate israélienne
00:10:13 qui a été libérée assez vite après le 7 octobre par les soldats israéliens
00:10:18 alors qu'ils entraient dans Gaza.
00:10:20 Écoutez ce qu'elle a dit, ses premiers mots.
00:10:22 Bonjour, je m'appelle Ori Megidish.
00:10:27 Cela fait presque un mois que je suis rentrée à la maison.
00:10:30 Et je suis très heureuse de voir toutes les vidéos de ces gens qui reviennent dans leur maison.
00:10:35 J'espère que tout le monde reviendra avec l'aide de Dieu.
00:10:39 Je vais bien et je suis à la maison avec ma famille.
00:10:42 J'en profite et je suis heureuse d'avoir retrouvé ma vie.
00:10:46 Voilà pour ce témoignage, espérons qu'il se poursuive.
00:10:49 Il y avait aussi ces manifestations ce week-end, Rachel Kand,
00:10:54 au moment de la journée pour les droits de la femme.
00:10:58 Et il y a eu beaucoup de déceptions du côté des femmes
00:11:01 il voulait aussi parler des femmes juives qui ont été attaquées dans cette attaque,
00:11:06 ce pogrom du 7 octobre.
00:11:08 Il y a même des femmes qui ont été éjectées du cortège de façon violente,
00:11:13 ce qui est insupportable.
00:11:15 Et puis il y a aussi une jeune femme, je vais vous montrer la pancarte qu'elle tenait entre les mains.
00:11:19 C'est une jeune fille d'une vingtaine d'années.
00:11:21 Elle disait "Pour nos sœurs victimes du Hamas, indignons-nous".
00:11:25 Pendant toute cette manifestation, elle dit avoir été insultée,
00:11:28 alpaguée, qu'elle a dû rendre des comptes en permanence,
00:11:32 qu'on lui jetait des regards assassins.
00:11:34 Elle dit qu'une jeune femme enveloppée d'un drapeau palestinien lui a dit froidement
00:11:37 "Le Hamas est un mouvement de résistance et de libération.
00:11:39 Les viols des Israéliennes sont des mensonges".
00:11:42 Comment c'est possible en fait, aujourd'hui en France, en 2023, Rachel ?
00:11:45 C'est abject.
00:11:46 Alors déjà on avait eu une séquence qui est plus qu'une séquence,
00:11:50 mais une lame de fond sur ce nouvel antisémitisme,
00:11:54 l'antisémitisme de l'antiracisme.
00:11:57 Et maintenant, on a le négationnisme du féminisme.
00:12:01 C'est horrible, le féminisme.
00:12:03 Je ne comprends même pas comment elles peuvent, ces femmes-là,
00:12:05 se revendiquer être féministes.
00:12:07 Le féminisme, c'est un universalisme.
00:12:10 Par ailleurs, on le sait, il y a eu ce professeur Mukwabe
00:12:14 qui a été prix Nobel de la paix,
00:12:17 parce que justement il a réparé les femmes victimes de viols,
00:12:21 de ce viol arme de guerre.
00:12:23 On le sait que ces violences-là, cette barbarie-là,
00:12:27 elle touche d'abord les femmes en premier en période de guerre.
00:12:31 C'est absolument intolérable.
00:12:33 Et par ailleurs, qu'est-ce que...
00:12:38 En fait, je suis déboussolée par cette abjection, par ces propos,
00:12:42 et par la violence que ces dites féministes font subir à leur consœur,
00:12:47 dans ce pays qui est la République, d'unité.
00:12:50 Et par ailleurs, je me dis, s'imagine-t-elle
00:12:54 de ce que peuvent ressentir les Françaises juives
00:12:58 par rapport à cette image ?
00:13:00 Donc ça veut dire qu'en fait, elle crée le lit de la division
00:13:04 et surtout, elle décrédibilise toutes les victimes de violences faites aux femmes.
00:13:08 Vous avez raison. Alexandre Nevechio, peut-être ?
00:13:10 Il faut voir quelle est leur idéologie, en fait.
00:13:12 Quelle est l'idéologie de ce néo-féminisme-là ?
00:13:14 On le connaît parfaitement.
00:13:16 Il n'y a pas grand-chose à voir, effectivement,
00:13:18 avec le féminisme universaliste d'une Élisabeth Badinter, par exemple.
00:13:21 C'est une idéologie woke, décoloniale.
00:13:24 Et l'idée, c'est que l'ennemi absolu, c'est le mâle blanc occidental.
00:13:28 Et le juif, d'ailleurs, est classé parmi les Blancs.
00:13:32 Et c'est même peut-être le pire des ennemis.
00:13:36 À partir de ce moment-là, le juif ou le Blanc ne peut pas être une victime.
00:13:40 Il ne peut pas se faire agresser.
00:13:42 Les femmes blanches ou juives ne peuvent pas se faire violer
00:13:44 parce que, dans leur lecture du monde, ce sont des dominants.
00:13:47 Et les dominés sont victimes par essence.
00:13:49 Et c'est là où on voit bien que c'est une idéologie, effectivement,
00:13:52 qui nous mène tout droit à l'affrontement
00:13:55 et qui est totalement révisionniste.
00:13:57 Au nom du fait que certains seraient des victimes par essence,
00:14:00 ils auraient tous les droits, y compris le droit d'être racistes,
00:14:03 antisémites, violents, violeurs.
00:14:06 Donc, c'est un révélateur aussi, ce moment-là, depuis le 7 octobre.
00:14:10 On voit qui sont les imposteurs,
00:14:13 qui sont ceux qui se prétendent antiracistes,
00:14:15 qui se prétendent féministes, et en réalité,
00:14:17 ils ne sont pas du tout féministes.
00:14:19 Et non seulement, ils ne sont pas antiracistes,
00:14:21 mais ils sont racistes. Il faut dire les choses.
00:14:24 – Je suis assez d'accord avec vous. Louis, Louis Dragnel, Eric.
00:14:26 – Ce qui me gêne beaucoup, en plus, au-delà de tout ce qui a été dit,
00:14:28 c'est que, quand il s'agit de manifestations pour le Hamas ou pour Gaza,
00:14:32 tout le monde est là, "attention, attention, il ne faut surtout pas trop en parler
00:14:35 parce que ça risque de réveiller des mauvais instincts".
00:14:38 Mais là, tout le monde s'en fiche totalement.
00:14:40 Non, mais il n'y a pas une réaction de quelqu'un qui dit "attention".
00:14:43 – Oui, on n'est pas venu beaucoup à part ce que vous venez de dire, Rachel.
00:14:45 Et je trouve que c'est une illustration de plus du deux poids, deux mesures.
00:14:48 En fait, sur tous les sujets, il y a une sorte d'alignement parfait.
00:14:51 Vous trouvez les mêmes personnes dans les mêmes causes,
00:14:53 et les mêmes en face, et ça illustre bien, je trouve,
00:14:56 cette France qui est séparée en deux.
00:14:58 Et je reviens, je sais que ça fait longtemps et qu'on en parle beaucoup,
00:15:01 mais sur le fait que le Président de la République
00:15:03 aurait dû venir à la marche pour justement rappeler
00:15:06 où est le camp de l'universalisme dont parlait Rachel Khan tout à l'heure.
00:15:09 Il ne peut pas y en avoir deux, en fait, il n'y en a qu'un seul.
00:15:11 – Mais pardon, juste que lorsqu'une société va mal, il y a plusieurs indices.
00:15:16 Lorsque les femmes sont touchées, et là c'est le cas,
00:15:18 lorsque ce militantisme est complètement touché,
00:15:21 puisque là on révèle l'inhumanité de ce féminisme, enfin dit féminisme,
00:15:26 lorsque les femmes sont touchées, lorsque les juifs sont touchés,
00:15:29 lorsque les artistes et la culture sont touchés,
00:15:31 et donc là malheureusement on a les trois indicateurs qui sont réunis.
00:15:34 – Oui, malheureusement. Eric ?
00:15:35 – Si vous faites un petit coup d'œil dans le rétroviseur de l'histoire,
00:15:38 vous apercevrez que l'antisémitisme, quel que soit l'époque,
00:15:42 s'est toujours nourri à deux mamelles, si j'ose dire,
00:15:45 le révisionnisme et le négationnisme.
00:15:47 En fait, c'est ces deux choses-là qui, en amont ou en aval,
00:15:51 alimentent et font grandir l'antisémitisme dans les périodes historiques.
00:15:55 Et justement aujourd'hui, dans cette manifestation,
00:15:58 que je n'avais pas suivie, quelques folles disent
00:16:02 "mais une femme juive ne peut pas être violée, ce sont des histoires",
00:16:05 mais vous voyez bien que vous êtes en plein négationnisme,
00:16:08 et que donc ça va nourrir un antisémitisme.
00:16:10 Donc ces gens qui font appel au révisionnisme et au négationnisme
00:16:14 sont des gens qui font croître l'antisémitisme en réalité.
00:16:17 – Et ça a commencé le 7 octobre, le jour même des attaques hypocrites.
00:16:20 – Mais ce n'est pas nouveau, on se souvient des viols de colonne, par exemple,
00:16:24 par les migrants, les féministes n'avaient pas réagi,
00:16:28 et avaient expliqué, ils n'avaient pas forcément nié,
00:16:31 certains avaient nié les chiffres, mais c'était par centaines,
00:16:34 c'était le jour de l'an à Cologne, il y a 5 ou 6 ans,
00:16:38 et d'autres avaient dit "mais il ne faut pas le dire,
00:16:40 parce que les violeurs sont des déshérités, ce sont des victimes,
00:16:43 ce sont des migrants", on a exactement la même logique ici.
00:16:48 Donc ça fait pas mal d'années que certains la dénoncent,
00:16:51 il serait peut-être temps, comme Rachel Cahn,
00:16:53 il serait peut-être temps qu'ils soient écoutés.
00:16:55 – Allez, on va avancer, on espère que les négociations vont se poursuivre,
00:16:59 que cette trêve va être prolongée, a priori elle pourrait l'être de 2 jours,
00:17:03 selon le Qatar on attend toutes les confirmations,
00:17:05 évidemment côté israélien.
00:17:07 Les lignes de fracture, elles apparaissent aussi
00:17:10 après ce qui s'est passé à Crépol,
00:17:12 et avec cette marche blanche en mémoire de ce jeune garçon,
00:17:18 Thomas, 16 ans, et puis cette espèce de récupération
00:17:21 qui s'est mise en route des deux côtés,
00:17:23 qui donne la nausée avec des slogans politiques
00:17:26 que je trouve tout à fait haineux.
00:17:28 On va faire le point avec Isabelle Piboulot,
00:17:30 parce qu'il y a un certain nombre de personnes qui sont en garde à vue,
00:17:32 l'enquête continue, et puis on va voir ce qui se passe dans le pays
00:17:35 et pourquoi ça fracture le pays.
00:17:37 – Une rencontre à huis clos, en présence de la maire de Crépol,
00:17:42 d'élus mais aussi des pompiers et gendarmes
00:17:45 qui sont intervenus le soir du drame.
00:17:47 Accompagné du préfet de la Drôme, Olivier Véran est venu apporter
00:17:51 son soutien à la famille et aux personnes touchées par la mort de Thomas.
00:17:55 – Les parents de Thomas sont envahis par la peine et la douleur.
00:17:58 Je leur ai dit ce matin notre détermination à poursuivre sans relâche
00:18:03 et punir ceux qui lui ont fait ça.
00:18:05 – Le porte-parole du gouvernement n'a pas manqué
00:18:07 de se faire interpeller par un habitant,
00:18:09 – Vous n'avez pas honte !
00:18:10 – Manifestement en colère.
00:18:12 – On compte au ministre qui défend depuis toujours,
00:18:15 tous ces gouvernements qui défendent la France des cités
00:18:17 contre la France de Thomas, la France rurale,
00:18:20 la France des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut,
00:18:23 qui ne les élèvent pas dans la haine, la haine de la France et des Français.
00:18:27 – Une colère qui a mené ces derniers jours à des violences de factions d'ultra-droite
00:18:31 dans la commune où vivait l'adolescent.
00:18:33 Olivier Véran alerte face à cet engrenage.
00:18:36 – C'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement
00:18:40 de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur.
00:18:43 – Le déplacement du ministre s'est achevé par un hommage à Thomas
00:18:46 dans son lycée du Dauphiné à Romand-sur-Isère.
00:18:49 À l'issue des prises de parole du proviseur et d'une professeure,
00:18:52 une minute de silence a été observée, suivie d'une minute d'applaudissements.
00:18:56 [Applaudissements]
00:18:58 – C'est frappant ce que disait ce monsieur Alexandre de Vecchio.
00:19:00 "La France des cités contre la France de Thomas".
00:19:03 Nous on élève nos enfants tranquillement, pas dans la haine de la France.
00:19:06 Ça a un écho certain dans la population française.
00:19:09 – Oui je crois, alors je pense que quand il dit ça,
00:19:12 il ne pense pas à tous les habitants des cités,
00:19:15 il aurait peut-être dû le préciser, mais parfois on parle comme ça.
00:19:18 Mais il est vrai que dans certaines cités, une partie de la population
00:19:23 élève ses enfants peut-être dans l'hostilité à la France,
00:19:26 dans l'hostilité aux Juifs, parce que ça fait partie du même problème,
00:19:31 le racisme anti-blanc et le racisme anti-juif va souvent de pair.
00:19:35 C'est une réalité qu'on avait vue pendant les émeutes de banlieue
00:19:39 qu'on retrouve aujourd'hui.
00:19:41 Et je crois qu'il y a une partie de la population qui est en colère contre ça.
00:19:44 Et je crois que la volonté du gouvernement,
00:19:48 qu'on a pu observer durant une semaine,
00:19:50 de minimiser, de travestir la réalité, de parler de Rix,
00:19:55 de refuser de donner les prénoms, alors que tout le monde a compris.
00:19:58 En réalité c'est vain, parce que tout le monde a des yeux pour voir
00:20:02 et comprendre la situation, et bien ça ne fait qu'alimenter la colère,
00:20:05 et alimenter malheureusement des mouvements qu'on a vus samedi,
00:20:08 qu'on ne peut que condamner.
00:20:10 Mais au-delà de ces mouvements-là, il y a une colère qu'il faut prendre en compte,
00:20:13 et surtout il va falloir protéger cette France qui travaille,
00:20:16 qui se lève tôt, qui élève effectivement ses enfants,
00:20:19 pas dans la haine de la France, il va falloir la protéger
00:20:22 par rapport à cette autre France, cette anti-France.
00:20:25 – Le journal du dimanche a publié hier les noms des prévenus,
00:20:32 puisqu'ils sont prévenus.
00:20:34 Est-ce que c'est vrai, Ludovic Nepe, qu'il y a des ministres qui se sont dit
00:20:37 "surtout il ne faut pas rendre publique cette liste,
00:20:39 parce que si on la rend publique, ça va être la catastrophe" ?
00:20:41 – Oui, mais je pense que c'est la pire des stratégies,
00:20:43 parce qu'en fait le fait de donner des consignes au sommet de l'État
00:20:46 et de toute la hiérarchie police, gendarmerie, et même au niveau
00:20:49 du ministère de la Justice, qu'on ait essayé de chercher les gens,
00:20:53 essayer de déceler le mystère, le secret de cette liste-là.
00:20:57 Moi je vois, ça fait 10 ans que je suis ces sujets-là,
00:20:59 je n'ai jamais eu autant de mal à me faire communiquer le prénom, le nom.
00:21:04 Globalement, c'est des choses qu'on obtient assez rapidement,
00:21:07 alors je sais que normalement tout ça est protégé par le secret de l'enquête,
00:21:10 mais la pratique journalistique fait que normalement on l'a beaucoup plus facilement.
00:21:13 Et donc ce qui s'est produit, c'est exactement le contraire.
00:21:16 – C'est de sûr, de sûr.
00:21:17 – Tout le monde voit bien que, certes ce sont peut-être des Français,
00:21:21 parce qu'ils sont nés sur le territoire français,
00:21:23 mais ils ont tous, et d'ailleurs c'est un ministre qui le dit,
00:21:26 lors du dernier conseil des ministres,
00:21:28 qui dit qu'ils ont tous des prénoms à consonance maghrébine,
00:21:32 et factuellement c'est vrai, et je trouve que tout ça
00:21:35 est absolument objectivement pathétique, même politiquement.
00:21:38 Quand vous voyez par exemple la semaine dernière,
00:21:40 Olivier Véran refuse d'employer le mot "ensauvagement"
00:21:43 à la sortie du conseil des ministres,
00:21:45 et là on écoute Olivier Véran qui vient parce qu'il a bien compris
00:21:48 qu'il y avait une émotion énorme et que le sujet était très politique
00:21:52 à plusieurs niveaux d'ailleurs, il y a plusieurs degrés lecture,
00:21:55 et quand il dit "il y a un risque de basculement de notre société",
00:21:59 là pour le coup il emploie les mots qu'il fallait employer dès le début.
00:22:03 – Et basculement dans quoi ? C'est ça qu'il veut dire, il faut aller jusqu'au bout.
00:22:06 Basculement, on ne bascule dans quoi ? Dans l'inconnu ?
00:22:09 – Les gens n'ont quasiment plus besoin de mots,
00:22:11 parce que les mots ils les mettent eux-mêmes,
00:22:13 c'est ce que disait le monsieur avec un gilet jaune tout à l'heure,
00:22:15 je crois que c'est assez limpide, et je crois que 90% des Français
00:22:18 qui écoutent ce monsieur comprennent et sont d'accord avec ce qui est dit.
00:22:23 Maintenant ce que veulent les gens ce n'est plus des mots
00:22:25 sur le risque de basculement, profondément ce sont des actes.
00:22:29 – Et pouvoir vivre en paix, vivre normalement,
00:22:32 sans avoir peur en sortant de la rue ou dans un bain.
00:22:35 – Le monsieur qui parlait, son prénom c'est André, je l'ai bien noté,
00:22:37 parce que je l'ai trouvé extrêmement clair en réalité.
00:22:40 Évidemment, toutes les banlieues ne sont pas forcément concernées,
00:22:42 mais regardez le nombre de plans banlieue qu'il y a eu,
00:22:45 et la façon dont on a, les gouvernements successifs,
00:22:48 ont finalement laissé tomber la France périphérique,
00:22:51 la France des régions, la France des terres agricoles,
00:22:54 de ces gens qui ne font pas de bruit, qui ne manifestent pas,
00:22:57 et qui prennent de plein fouet la disparition des services publics
00:23:00 dans nos régions, ces gens-là, ils ne disaient rien jusqu'à présent.
00:23:04 Et pardonnez-moi sur monsieur Véran, je vais être un petit peu dur,
00:23:06 j'ai essayé d'être tranquille, mais monsieur Véran,
00:23:09 il est comme monsieur Jourdain, il fait de la prose sans le savoir,
00:23:12 il découvre l'eau chaude, il découvre le film de Péper.
00:23:15 – Oui mais il le dit, c'est nouveau aussi,
00:23:17 il vient de l'aile gauche quand même de la Macronie.
00:23:19 Notons un progrès, notons un progrès, attends-moi.
00:23:22 – Que la société française soit sur une ligne de crête, je condamne,
00:23:24 et ce qui s'est passé avec ces mouvements d'ultra-droite
00:23:26 qui sont venus à Romance-sur-Isère, parce que ce fait…
00:23:28 – On va en parler dans un instant Éric, parce que Gérald Darmanin en a parlé.
00:23:31 – Pardonnez-moi, le pan par le gouvernement qui dit
00:23:33 "attention, attention, la société française va très mal",
00:23:37 mais monsieur Véran, oui, on n'avait pas besoin que vous déplaciez
00:23:40 trois jours plus tard pour faire ce type de constat.
00:23:43 – En tout cas les Français sont furieux.
00:23:44 On fait une toute petite pause, je passe la parole dans un instant à Rachel,
00:23:46 parce qu'on va repartir sur Crépol, sur le fait qu'Olivier Véran a dit
00:23:49 que la France court le risque d'un basculement,
00:23:52 et ça c'est vraiment extrêmement important,
00:23:54 et puis on verra que Gérald Darmanin appelle aussi
00:23:56 à la mobilisation des forces de l'ordre pour lutter
00:23:58 contre les violences de l'ultra-droite.
00:24:01 On va tout de suite dans "Punchline" sur CNews.
00:24:03 [Générique]
00:24:07 Il est 17h30, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant
00:24:10 dans "Punchline" sur CNews.
00:24:11 Tout de suite le rappel des titres de l'actualité avec Barbara Duran.
00:24:14 [Générique]
00:24:17 – La trêve entre Israël et le Gaza prolongé de deux jours.
00:24:21 Annonce faite il y a quelques instants par le Qatar,
00:24:24 une information confirmée par le Hamas,
00:24:26 selon l'un des cadres du mouvement terroriste,
00:24:28 une nouvelle liste d'otages à libérer serait en préparation.
00:24:32 La trêve qui a démarré vendredi dernier devait initialement durer 4 jours.
00:24:37 Qu'est-il arrivé à ce gendarme réserviste retrouvé traumatisé
00:24:41 sur une plage dans le Pas-de-Calais ?
00:24:43 Une enquête pour enlèvement et violence volontaire
00:24:45 sur personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte.
00:24:48 L'homme, affecté à la lutte contre l'immigration clandestine,
00:24:51 a été retrouvé samedi sur la plage des pauvres,
00:24:53 à étapes en état de choc.
00:24:55 Aucune interpellation n'a eu lieu pour le moment.
00:24:58 Enfin, le gouvernement intensifie sa lutte contre le tabagisme.
00:25:01 Au 1er janvier prochain, le paquet de cigarettes coûtera en moyenne 12 euros,
00:25:06 soit environ 50 centimes de plus qu'aujourd'hui.
00:25:09 Cette nouvelle hausse des prix des paquets a été calculée
00:25:12 sur la base de l'augmentation prévue de l'inflation.
00:25:15 Merci beaucoup Barbara Durand pour le rappel des titres de l'actualité.
00:25:18 On va revenir à ce qui s'est passé à Crépole.
00:25:20 J'aimerais qu'on écoute Jérôme Fourquet.
00:25:22 Il était l'invité ce matin de Sonia Mabroque sur CNews et sur Europe 1.
00:25:25 C'est un sociologue qui fait partie de l'institut de sondage IFOP.
00:25:30 Pour lui, tous ces actes, ce qu'on a pu appeler un temps, un fait divers,
00:25:35 ce n'est plus le cas.
00:25:36 Ça s'appelle maintenant des faits de société. Écoutez-le.
00:25:39 Le fait divers devient un fait de société quand c'est plusieurs fois consécutif
00:25:44 que ce type d'agression se produit.
00:25:47 Si on fait la liste des attaques au couteau depuis le début de l'année,
00:25:52 la liste est hélas très longue.
00:25:54 Souvent mettant aux prises des très jeunes individus,
00:25:58 à la fois victimes et auteurs,
00:26:00 ces tensions entre une France de la ruralité et une France des quartiers
00:26:05 n'est pas nouvelle.
00:26:07 Ce sont des faits de société maintenant Rachel Khan.
00:26:10 On ne peut plus dire que ce sont des faits divers.
00:26:12 On ne peut pas dire que c'est une rixe comme on l'a beaucoup entendu
00:26:14 dans les premiers temps dans certains médias.
00:26:16 Là, on est devant autre chose.
00:26:18 Tout à fait, puisque finalement, c'est motivé par une forme d'idéologie,
00:26:23 de pensée qui fracture la France.
00:26:26 Et puis, on voit à quel point nos politiques sont mal à l'aise avec ça.
00:26:29 On voit à quel point, notamment la question du racisme,
00:26:32 les empêche finalement de dire le réel et les faits.
00:26:36 Sauf que le racisme n'a pas de couleur de peau.
00:26:39 Et par ailleurs, se battre pour la République,
00:26:42 ce n'est pas un match de foot où il y a une équipe pour Thomas,
00:26:44 une équipe pour Mohamed.
00:26:46 Et en fait, on voit à quel point ces faits de société,
00:26:50 nos dirigeants ont du mal à se dresser et à lutter contre ces fractures
00:26:56 et ce climat absolument délétère.
00:26:59 Et puis par ailleurs, et c'est ce qui a été rappelé par Jérôme Fourquet,
00:27:04 c'est qu'il y a cette question de la culture aussi.
00:27:07 À quel point la culture française est entachée, notre patrimoine.
00:27:12 On a eu en plus dans ces petits villages comme à Amboise
00:27:16 où aujourd'hui est irriguée cette forme de violence.
00:27:20 On n'y pensait pas.
00:27:22 Cette France déberrée de la baguette qui a été condamnée
00:27:26 lors de la Coupe du monde de rugby.
00:27:28 D'ailleurs, Jérôme Fourquet en parlait aussi en disant
00:27:30 c'est la France Jean Dujardin en fait.
00:27:31 Voilà, cette France Jean Dujardin.
00:27:33 Je ne comprends pas pourquoi nous en avons honte aujourd'hui.
00:27:37 Alexandre, c'est le même constat pour vous que pour Rachel ?
00:27:41 Oui, effectivement.
00:27:42 Il y a les faits divers et puis il y a la diversion politique.
00:27:45 Et je crois que parler de faits divers, là, c'est une diversion politique.
00:27:48 Parce qu'effectivement, vu la répétition de ce genre de faits,
00:27:51 on voit bien que c'est quelque chose de structurel.
00:27:53 Tout le monde le ressent comme ça.
00:27:55 On parle maintenant de violence du quotidien ou de violence d'atmosphère.
00:28:01 Et donc, je pense encore une fois que ça ne sert à rien de nier.
00:28:05 C'est totalement contre-productif.
00:28:07 Ça ne fait qu'alimenter la colère légitime des Français.
00:28:10 Et surtout, ça paie toute crédibilité politique de l'État.
00:28:14 Or, aujourd'hui, on va avoir besoin d'un État fort
00:28:17 si on veut redresser la situation du pays.
00:28:22 Donc, la première urgence, c'est de faire le bon diagnostic
00:28:25 et ensuite de prendre les mesures qui s'imposent.
00:28:27 Simplement, ces faits de société tombent mal
00:28:31 parce qu'on est en pleine discussion sur une loi immigration
00:28:34 qui va être une loi qui va accroître le nombre d'immigrés sur le territoire
00:28:38 alors que la majorité des Français souhaitent au contraire qu'on diminue
00:28:41 voire qu'on arrête les flux et font le lien entre ces violences et l'immigration.
00:28:45 J'aimerais aussi qu'on évoque ce qui s'est passé à Rennes et à Rome-Montsurisère
00:28:49 avec des manifestations de ce que l'on appelle l'ultra-droite à Rennes.
00:28:52 Il y avait une trentaine de militants de l'ultra-droite
00:28:54 qui ont défilé dans les rues de Rennes avec ces slogans. Écoutez-les.
00:28:59 Le blanc rouge, la France aux Français !
00:29:09 On est au bonheur, on est chez nous !
00:29:18 Le risque c'est vraiment ça pour moi, Louis de Ragnel.
00:29:21 Ces faits de société, ces attaques au coteau qui sont systématiques,
00:29:25 qui visent toujours les mêmes personnes, elles provoquent ça.
00:29:28 Elles provoquent cette réaction de l'ultra-droite.
00:29:30 D'ailleurs, Gérald Darmanin appelle à la mobilisation,
00:29:33 appelle les services des préfectures et les policiers
00:29:36 à prévenir les actions violentes de l'ultra-droite.
00:29:38 C'est l'ultra-droite le danger aujourd'hui ?
00:29:40 Si on prend un tout petit peu de recul et on dézoome un peu
00:29:44 par rapport à ce qui vient de se passer ce week-end,
00:29:46 l'ultra-droite telle qu'elle est décrite par la DGSI,
00:29:49 donc l'antiterrorisme français, n'est absolument pas comme la principale menace.
00:29:54 Aujourd'hui, vraiment, c'est la menace terroriste.
00:29:56 Et l'ultra-gauche est bien plus importante en termes de menaces,
00:30:00 même pour la structuration de l'État, parce que l'ultra-gauche
00:30:03 veut s'en prendre à l'État et à ce que nous sommes,
00:30:06 par rapport à l'ultra-droite.
00:30:07 Et aujourd'hui, l'ultra-droite en France, globalement,
00:30:10 même si la DGSI ne baisse pas la garde,
00:30:12 mais c'est essentiellement des gens, c'est pas des gens qui sont très menaçants.
00:30:17 Il n'y a pas des armes qui se retrouvaient toutes les semaines.
00:30:20 Ce sont des gens, souvent, en plus, qui de manière très maladroite
00:30:23 font toujours des listes.
00:30:25 Ils veulent savoir qui est chef, qui est sous-chef,
00:30:27 avant même de passer à l'action.
00:30:28 Donc la DGSI réussit assez facilement à les neutraliser.
00:30:31 Mais c'est vrai que, dans le discours politique,
00:30:34 Gérald Darmanin vient de faire ce télégramme au préfet.
00:30:36 Là, clairement, c'est de la communication pour rappeler à tous ceux qui diraient
00:30:41 "Mais regardez, vous soutenez l'ultra-droite, vous ne dites rien",
00:30:44 pour montrer que si l'environnement est très vigilant...
00:30:47 Il y en a un qui ne s'en est pas privé, c'est Jean-Luc Mélenchon,
00:30:49 parce qu'il y a eu la même scène, à peu près, à Romand-sur-Isère,
00:30:52 où il a dit "Un seuil est franchi, une milice recrutée dans toute la France
00:30:56 est venue agresser les habitants d'un quartier populaire.
00:30:59 Magnifique auto-protection de la population."
00:31:02 On va en parler après de ce qu'il a dit, Jean-Luc Mélenchon.
00:31:05 - Ce qui est dingue dans cette histoire, c'est que cet exemple de crépole
00:31:07 est caricatural du fait de société dont parlait Alexandre de Vécu-Tot.
00:31:11 Tout à l'heure, vous avez des jeunes de cité d'origine maghrébine
00:31:14 qui viennent se battre avec des petits gars de la France rurale.
00:31:19 C'est vraiment ça, ce qui s'est passé.
00:31:20 Et donc ça s'est mal passé.
00:31:22 Et donc dans un petit village, dans la Drôme,
00:31:27 qui n'avait pas non plus fait parler de lui dans l'actualité de la délinquance ces derniers temps.
00:31:32 Donc vous voyez à quel point...
00:31:34 - Vous parlez de crépole, le cri d'allure ?
00:31:36 - C'est un peu différent.
00:31:38 Mais donc tout est caricatural, et on voit bien qu'il y a une manœuvre de diversion
00:31:42 qui consiste à dire "le danger".
00:31:44 C'est absolument pas ce qui s'est passé,
00:31:46 parce que la différence quand même entre l'ultra-droite
00:31:48 et le bal de crépole, c'est qu'au bal de crépole,
00:31:50 il y a un Français qui est mort.
00:31:52 Là, la manifestation d'ultra-droite, c'est pas malin du tout,
00:31:54 c'est tout ce que vous voulez.
00:31:56 - C'est condamnable.
00:31:58 - Mais le fond du sujet aujourd'hui, c'est surtout,
00:32:01 au-delà de l'ultra-droite, de la récupération,
00:32:03 c'est répondre à l'impératif besoin de sécurité partout en France.
00:32:07 Et ça doit passer par les questions d'immigration,
00:32:09 ça doit passer par les réponses pénales,
00:32:11 et puis par toutes les questions en amont.
00:32:13 C'est-à-dire il faut qu'il y ait des sanctions contre les parents
00:32:16 qui n'arrivent pas à élever leurs enfants,
00:32:18 à l'école, il faut tout reprendre en main.
00:32:20 - Mais le chantier, c'est titanesque, Alexandre de Vécu.
00:32:23 - Oui, je dirais ce qu'a dit Louis, de manière peut-être encore plus directe,
00:32:29 c'est une bande de pieds nickelés, assez misérables, mais pas dangereux.
00:32:33 Le problème de la société française aujourd'hui,
00:32:35 ce ne sont pas eux, ce sont ceux qui précisément attaquent au couteau.
00:32:39 Donc moi je condamne ça, d'autant plus que c'est totalement contre-productif,
00:32:42 ça permet au gouvernement de faire croire qu'il y a des menaces.
00:32:45 - Il y a Mélenchon et Consorts.
00:32:47 - Il y a de menaces égales, et pareil à Al-Aifid,
00:32:49 d'expliquer qu'il y a une menace d'extrême droite en France.
00:32:52 Non, aujourd'hui, cette menace est résiduelle, elle est un peu ridicule,
00:32:58 par contre il y a une vraie menace sur le plan sécuritaire,
00:33:00 donc on ne se sert pas de ça pour faire oublier ce qui est arrivé à Thomas
00:33:05 et ce qui arrive trop souvent au quotidien à beaucoup de personnes
00:33:08 sans que ça prenne ces proportions-là,
00:33:12 parce qu'en réalité il y a beaucoup de gens qui se font agresser,
00:33:14 l'issue n'est pas toujours aussi dramatique, heureusement,
00:33:17 mais c'est ça aussi qui fait que ce n'est pas seulement un fait divers,
00:33:20 c'est un fait de société, parce que je crois que beaucoup
00:33:23 se sont identifiés à Thomas dans la société française.
00:33:26 - Éric, c'est vraiment ça qui ressort.
00:33:28 - J'ai du mal à prendre à la légère ce type d'action qu'on a vu dans les rues.
00:33:31 - De l'ultra-droite ?
00:33:32 - Oui. Je vais vous dire pourquoi.
00:33:34 Mon voisin explique que c'est des branquignoles,
00:33:37 alors leur chef s'appelait Gros Lardon, ça ne fera rien.
00:33:39 - Gros Lardon ?
00:33:41 - Mais j'ai du mal à prendre ça à la légère,
00:33:44 parce que si on prend au pied de la lettre ce dont Olivier Véran vient de s'apercevoir,
00:33:49 c'est-à-dire d'un risque de basculement de la société,
00:33:51 en fait c'est peut-être les prémices de quelque chose de plus grave
00:33:54 et de plus inquiétant.
00:33:56 Ces mouvements d'ultra-droite, ce sont des mouvements violents.
00:34:00 Alors on peut trouver que la justice va pas assez vite,
00:34:02 on peut trouver que ce pays va à volo, j'en fais partie,
00:34:05 mais de là à encourager et à souhaiter que ce type de mouvements
00:34:10 se propage, ça me rendra encore plus inquiet.
00:34:15 - Mais qui fait ça ?
00:34:16 - Non, non, non, mais je ne dis pas que vous l'avez dit, chers amis.
00:34:18 Je n'ai cité personne, vous ne vous sentez pas dit, vous ?
00:34:21 - Non, mais c'est le meilleur moyen pour que ce type de groupe n'existe pas,
00:34:26 c'est d'apporter des réponses.
00:34:27 - Oui, mais vous avez raison, mais vous avez raison,
00:34:31 je dis simplement "attention" parce que, oui, on est sur une pente extrêmement raide.
00:34:36 Alors, où Mélenchon a pas tort quand même dans son tweet, je vais vous dire.
00:34:39 - Oui, il parle de milices, mais qui viennent des quatre coins de France,
00:34:43 c'est vrai que parmi les gens qui ont participé à ce défilé
00:34:48 en criant "la France bleu, blanc, rouge",
00:34:50 visiblement il y avait des gens qui venaient d'un peu partout de France.
00:34:52 Oui, c'est vrai, il y en a qui venaient de Rouen, il y en a qui venaient d'ailleurs.
00:34:55 Tout ça est factuellement vrai.
00:34:57 Maintenant, quand l'extrême-gauche montre du doigt
00:35:01 ceux qui "auraient récupéré la mort de ce pauvre Thomas",
00:35:05 mais ça, si ce n'est pas de la récupération politique,
00:35:07 c'est un exemple de cas d'école, même, que ça s'appelle.
00:35:10 - Rachel, un mot sur la réaction de Jean-Luc Mélenchon ?
00:35:12 - Non, mais moi, je partage assez vos propos, Éric Reuvel.
00:35:15 C'est vrai que moi, je croiserais cette bande de personnes
00:35:20 dans la rue en train de dire "bleu, blanc, rouge", etc.
00:35:22 Je serais terrorisée.
00:35:24 Mais après, moi, ce qui m'étonne dans l'ensemble des positions politiques,
00:35:29 c'est à quel point on oublie le droit, en fait.
00:35:31 Dans notre droit français, il y a l'égalité devant la loi.
00:35:34 C'est pas de l'égalitarisme.
00:35:36 Donc, quelles que soient nos conditions sociales, ethniques, religieuses,
00:35:41 lorsqu'on commet un acte criminel, on est puni avec son nom,
00:35:46 et son prénom, son identité. Voilà, point.
00:35:48 - Effectivement. Bon, bah écoutez, voilà.
00:35:50 Pour ce que l'on pouvait dire, on retrouvera dans la deuxième heure
00:35:53 de "Punish Line" nos envoyés spéciaux.
00:35:55 Peut-être qu'on en saura un peu plus sur ce qui se passe du côté de l'enquête.
00:35:57 Sandra Busson nous a rejoint du service Police-Justice de CNEU.
00:35:59 Bonsoir, Sandra.
00:36:00 On va parler avec vous du procès concernant l'assassinat de Samuel Paty.
00:36:04 C'est une première phase, un premier procès, il y en aura un deuxième.
00:36:07 Là, ça concerne six anciens collégiens.
00:36:11 Sandra, qui était mineure, je crois que c'est 13-15 ans.
00:36:14 Qu'est-ce qui l'aurait reproché exactement à ces mineurs ?
00:36:17 - Alors, il y a d'abord cette adolescente qui avait 13 ans à l'époque
00:36:22 et qui est à l'origine du mensonge originel,
00:36:25 celui qui a propulsé Samuel Paty dans le viseur des islamistes
00:36:28 et ensuite dans le viseur du terroriste Abdullah Kanzourouf,
00:36:31 pendant l'enquête, elle a reconnu avoir menti,
00:36:34 souvenez-vous, alors qu'elle était absente le jour du cours sur la liberté d'expression.
00:36:38 Elle avait raconté que Samuel Paty avait montré des caricatures de Mahomet
00:36:41 après avoir demandé aux musulmans de sortir de la classe.
00:36:45 À ses côtés dans ce procès sont jugés cinq garçons qui, eux, avaient 14 et 15 ans au moment des faits.
00:36:50 Le jour de l'attentat, il faut savoir qu'Abdullah Kanzourouf, le terroriste,
00:36:53 il arrive, il veut s'en prendre à Samuel Paty, mais il ne sait pas qui c'est.
00:36:56 Donc, il va demander à des élèves qui étaient dehors, en dehors du collège,
00:37:00 de lui décrire le professeur et de lui montrer quand il sortirait.
00:37:03 Le tout, moyennant 300 euros à se répartir entre eux.
00:37:06 L'enquête a permis de démontrer que, eux, ces adolescents ne pouvaient pas savoir
00:37:11 qu'Abdullah Kanzourouf allait tuer le professeur, ni qu'il était terroriste,
00:37:14 ni même qu'il avait une arme. Donc, ils ne sont pas considérés comme complices.
00:37:18 Cette charge a été évacuée. En procédure, ils ont expliqué que le terroriste leur a dit
00:37:23 qu'il voulait humilier Samuel Paty et le filmer en train de s'excuser.
00:37:27 Le tribunal, lui, va devoir déterminer s'ils ont accepté de renseigner cet homme
00:37:32 tout en sachant qu'il voulait commettre des violences sur Samuel Paty,
00:37:36 l'humiliation étant déjà, aux yeux de l'accusation, une violence.
00:37:39 L'accusation qui considère, par ailleurs, qu'ils avaient, ces jeunes, très bien compris
00:37:43 que Samuel Paty n'allait pas s'excuser de lui-même et que les deux hommes risquaient de se battre.
00:37:46 - Est-ce qu'ils ont parlé aujourd'hui ? Ils n'ont pas été interrogés ?
00:37:48 - Alors, ils commencent à être interrogés sur leur personnalité, sur leur parcours, cet après-midi.
00:37:53 Ce matin, étaient débattus des questions de droit sur la constitution de parti civil des professeurs,
00:37:59 notamment, de l'Education nationale également, et des policiers.
00:38:02 Tout cela étant à huis clos, nous n'avons pas pu entrer dans la salle d'audience,
00:38:07 même pas ce matin, au début du procès.
00:38:09 Les journalistes n'y auront accès qu'à la toute fin des débats, au moment de la décision.
00:38:13 - On va peut-être écouter, en revanche, l'avocat de Samuel... pardon, de Michael Paty,
00:38:17 qui est la sœur de Samuel Paty. Écoutez-la.
00:38:20 - C'est un procès qui est très attendu par Michael Paty, qui cherche à comprendre les causalités,
00:38:26 les véritables causes qui ont mené ces collégiens sur le chemin de l'irréparable.
00:38:31 Michael Paty souhaite comprendre tout un écosystème composé,
00:38:36 consisté par l'islamisme de certains et la complaisance d'autres,
00:38:40 qui a permis une succession funeste, une association fatale de petites lâchetés,
00:38:45 de gros mensonges, de calomnies, d'ententes, de complicités, de soutiens,
00:38:50 sans lesquels Samuel Paty serait encore en vie.
00:38:54 - C'est exactement ça, Rachel Kahn. C'est une espèce d'engrenage infernal,
00:38:59 de l'islamisme, de la complaisance, qui a amené au fait que ce professeur ait été décapité.
00:39:06 - Exactement. Complaisance, lâcheté, silence,
00:39:11 le fait de croire que si on ne règle pas les choses dans l'instant,
00:39:16 elles se régleront d'elles-mêmes. En réalité, c'est le pire qui est arrivé.
00:39:21 Je crois qu'aujourd'hui, on a assez de révélateurs dans notre société
00:39:25 pour être très ferme dès qu'on a l'indice ou le moindre fait,
00:39:30 la moindre chose qui peut heurter notre société, en tout cas d'agir tout de suite,
00:39:35 que ce soit dans l'administration, dans nos milieux professionnels, mais aussi personnels.
00:39:40 Je pense que c'est intolérable, cet aveuglement, de détourner le regard
00:39:44 lorsque un professeur est attaqué.
00:39:47 - Je pense que c'est plus encore que détourner le regard.
00:39:51 Ce qui pourrait s'expliquer par lâcheté, par peur, c'est quasiment de la complicité.
00:39:55 D'ailleurs, ce que je retiens du mot de l'avocat, c'est "écosystème".
00:39:59 C'est très intéressant parce qu'il y a encore beaucoup d'observateurs
00:40:02 qui veulent nous faire croire que Samuel Paty, c'est un dérangé qui a agi tout seul.
00:40:07 Il a agi parce qu'il baignait dans un fond de sauce islamiste,
00:40:11 il baignait dans un environnement propice, un environnement qui est resté silencieux.
00:40:16 - L'assassin de Samuel Paty.
00:40:19 - Oui, j'ai dit.
00:40:21 - Vous avez dit Samuel Paty.
00:40:23 - Non, l'assassin de Samuel Paty.
00:40:25 Ce n'est pas un déséquilibré qui agit par fatalité.
00:40:28 C'est quelqu'un qui est activé et qui vit dans une contre-société.
00:40:32 C'est ces contre-sociétés-là qu'il faut détruire, si j'ai envie de dire,
00:40:36 pour empêcher qu'il y ait de nouveaux Samuel Paty.
00:40:38 C'est bien que la justice se penche là-dessus et que ce procès-là ait lieu,
00:40:43 puisque ça rappelle une certaine réalité à ceux qui ne veulent pas la voir.
00:40:47 - Il y a eu malheureusement un nouveau Samuel Paty,
00:40:49 qui s'appelle Dominique Bernard.
00:40:51 Il était prof de français, il a été massacré à Arras.
00:40:55 - Au Louis peut-être ?
00:40:57 - Par rapport à la question qu'on se pose toujours,
00:40:59 c'est ce qui a changé depuis.
00:41:01 Globalement, oui, il y a plein de choses qui ont été mises en place,
00:41:04 mais on se rend compte qu'il suffit de discuter avec des policiers,
00:41:07 il suffit de discuter avec des gens dans les académies
00:41:09 pour mesurer à quel point tout ça est très compliqué à mettre en place,
00:41:12 notamment pour la remontée d'informations.
00:41:14 S'agissant des services d'enseignement, tout est quasiment prioritaire.
00:41:18 Il y a la lutte contre l'ultra-violence,
00:41:20 il y a eu les manifestations contre les retraites avec des gens qui ont tout cassé.
00:41:24 À chaque fois, en fonction de l'actualité,
00:41:26 ils mettent plutôt la priorité sur quelque chose de nouveau.
00:41:30 C'est quelque chose qu'il faut intégrer,
00:41:32 parce qu'on peut donner l'impression à l'opinion publique
00:41:35 qu'il y a une équipe de X policiers dans chaque département
00:41:38 qui ne s'occupe que de ça.
00:41:39 Non, en fait, ils s'occupent de ça et d'autres choses.
00:41:41 C'est à peu près pareil aussi dans les académies.
00:41:44 On voit également à quel point la prise en compte des signalements,
00:41:48 typiquement pour ce genre de cas...
00:41:51 - L'AALA a été...
00:41:53 - Oui, mais même aujourd'hui...
00:41:54 - ...défaillance totale sur toute la ligne.
00:41:56 - Il y a des processus qui ont été mis en place...
00:41:58 - Il a été abandonné, Samuel Fakir.
00:41:59 - ...mais qui est vraiment responsable ?
00:42:00 - Il y en a qui ont toujours peur, tout n'est pas extrêmement clair.
00:42:03 - Le collège dans lequel il travaillait s'appelle absolument pas Samuel Fakir.
00:42:07 - Alors qu'il devait être rebaptisé.
00:42:08 - Déjà, voilà. C'est la base.
00:42:09 - Oui, mais c'est aussi un risque de la vie de Samuel Fakir au niveau sécuritaire.
00:42:14 - Ah, mais oui, mais tout est un risque, j'entends.
00:42:16 Mais c'est effectivement un risque.
00:42:17 - C'est pour ça qu'il y a quelque chose fondamentalement
00:42:19 qui a changé depuis l'assassinat de Samuel Fakir
00:42:21 et celui du président Bernard.
00:42:22 C'est la diffusion d'un poison lent.
00:42:24 Dominique Bernard, c'est la diffusion d'un poison lent
00:42:26 qui s'appelle la peur, qui s'appelle la terreur.
00:42:29 C'est-à-dire que les professeurs, aujourd'hui,
00:42:31 certains vous disent qu'ils ne peuvent pas enseigner la Shoah.
00:42:33 - C'est le renoncement.
00:42:34 - Oui, mais en fait, ça, ça a changé.
00:42:36 C'est-à-dire que c'est un poison lent
00:42:37 et on peut se mettre à la place des professeurs aussi.
00:42:39 On peut se mettre à leur place, mais voyez,
00:42:41 ça c'est quelque chose qui n'est pas mesurable,
00:42:43 mais qui s'insinue dans les portes de la société
00:42:45 et qui fait qu'en fait, la peur, la terreur
00:42:48 de voir quelqu'un qui s'en prenne à vous
00:42:50 parce que vous dites quelque chose qui déplaît à une communauté,
00:42:52 en fait, ce poison lent, il se diffuse dans la société française
00:42:56 avec souvent ou parfois la lâcheté de l'administration.
00:43:00 - Bien sûr.
00:43:01 - Qui laisse faire. Moi, je me souviens, quand j'étais à Nice,
00:43:03 un professeur d'enseignement professionnel
00:43:06 m'avait expliqué qu'il avait été menacé,
00:43:08 qu'il avait fait des signalements à son chef d'établissement.
00:43:12 Le chef d'établissement lui avait dit non, non, non.
00:43:14 - Pas de vagues.
00:43:15 - Non, mais c'est ça la réalité.
00:43:17 - Pas de vagues.
00:43:18 - On le dit souvent, mais c'est ça la réalité.
00:43:19 - Donc c'est ô combien.
00:43:20 - Donc la diffusion de ce poison lent
00:43:21 qui s'appelle la terreur et la trouille qu'on peut comprendre,
00:43:23 c'est ça aussi qui a changé depuis ce double assassinat.
00:43:25 - Fendra, juste un petit mot là.
00:43:26 On a le procès de six mineurs
00:43:28 qui ne sont pas directement, effectivement,
00:43:31 liés au meurtre de Samuel Paty.
00:43:35 Il y a un deuxième procès avec des adultes cette fois-ci
00:43:37 qui aura lieu l'année prochaine.
00:43:38 - À la fin de l'année 2024,
00:43:39 huit personnes qui seront jugées cette fois
00:43:42 dans une cour d'assises spécialement composée
00:43:45 pour des faits terroristes.
00:43:47 Il y a notamment deux amis d'Abdoulakhan Zorov
00:43:49 qui vivaient à Évreux avec lui.
00:43:50 L'un a été acheter un couteau avec le terroriste
00:43:53 et l'autre l'a emmené en voiture jusqu'à Conflans-Saint-Honorin
00:43:56 le jour de l'attentat.
00:43:58 Il y a aussi le père de cette collégienne qui a menti
00:44:01 et qui a lancé la polémique en mentant sur ce cours
00:44:04 sur la liberté d'expression de Samuel Paty.
00:44:07 Il est suspecté, lui, comme l'islamiste Abdelhakim Seyfrioui,
00:44:12 d'avoir enflammé les réseaux sociaux
00:44:13 en pointant du doigt ce professeur et ce collège.
00:44:16 Ils sont jugés pour association de malfaiteurs,
00:44:18 terroristes, criminels l'an prochain.
00:44:20 - On voit, Louis de Ragnel,
00:44:22 à quel point tout cela est inflammable
00:44:24 et que les réseaux sociaux ont joué un rôle effrayant
00:44:26 dans l'assassinat de Samuel Paty.
00:44:28 Tout est parti d'un message relayé sur les réseaux sociaux.
00:44:31 - Absolument.
00:44:32 Et encore une fois, les réseaux sociaux,
00:44:34 il y a plein de systèmes de détection
00:44:36 qui n'ont pas fonctionné.
00:44:37 Il y a eu une espèce de convergence d'échecs.
00:44:40 Vous avez les signalements à l'Éducation nationale
00:44:42 qui ont mal été remontés.
00:44:44 Au niveau du renseignement, c'est pareil.
00:44:46 Le signalement a été effectué mais mal remonté.
00:44:49 Il y avait une prise en cherche
00:44:50 qui aurait dû être mise en place,
00:44:52 peut-être pour assurer sa protection policière.
00:44:55 Mais à l'époque, tant que ça ne s'était pas encore produit,
00:44:58 c'est ça qui est terrible.
00:44:59 - On peut souligner que dans son collège,
00:45:01 il y a une personne qui s'est vraiment battue
00:45:03 pour essayer de faire bouger les choses pour lui.
00:45:05 C'est la principale.
00:45:06 Et qui d'ailleurs est sollicitée pour ce procès.
00:45:09 - Et qui a d'ailleurs expliqué qu'elle s'est battue un peu seule.
00:45:12 Et qu'elle avait l'impression juste d'avoir ses petits bras
00:45:14 pour essayer de convaincre les uns et les autres.
00:45:16 Mais si vous voulez, le problème est tellement répandu sur le territoire,
00:45:21 c'est tellement massif.
00:45:22 Ce n'est pas un épiphénomène ce qui s'est passé avec Samuel Paty.
00:45:25 Le nombre d'établissements dans lesquels...
00:45:27 - C'est la majorité des établissements.
00:45:29 - Je ne sais pas si c'est la majorité,
00:45:30 mais en tout cas, il y en a beaucoup.
00:45:31 Ce n'est pas quelque chose d'anecdotique,
00:45:32 ce n'est pas quelque chose de rare.
00:45:33 C'est pareil, ce sont des faits de société,
00:45:35 parce qu'ils sont très répandus.
00:45:37 Et il n'y a pas un département de France
00:45:38 qui n'est pas concerné par ce type de problème.
00:45:41 Et je rebondis sur ce que disait Éric Revelle.
00:45:44 Il ne faut surtout pas qu'avec l'inhibition des professeurs,
00:45:47 on se dise que le problème est réglé.
00:45:49 Ce n'est pas parce que les gens arrêtent de parler de la Shoah,
00:45:52 arrêtent de parler des caricatures de Mahomet,
00:45:54 des attentats terroristes mis au nom de l'islam.
00:45:58 Ce n'est pas parce qu'ils arrêtent de parler de tout ça
00:45:59 que le problème est réglé.
00:46:00 Au contraire.
00:46:01 - On n'est pas près d'arriver à ça.
00:46:02 - Au contraire.
00:46:03 - On prendra un dernier mot.
00:46:04 - Ce qu'il faut aussi noter,
00:46:05 c'est ce qu'on a vu en prenant connaissance du dossier,
00:46:08 c'est qu'il y avait avant l'assassinat,
00:46:12 ce climat dans l'école où il y avait clairement
00:46:16 des gens anti-Samuel Paty, des gens qui croyaient Zaina,
00:46:19 et notamment des élèves.
00:46:21 C'est ce qu'ils ont dit, notamment dans leurs auditions.
00:46:23 Ils ont été marqués par ce qu'a dit le père de cette collégienne
00:46:26 dans sa vidéo sur les réseaux sociaux,
00:46:28 à tel point qu'aujourd'hui, la famille de Samuel Paty
00:46:31 et même les professeurs veulent savoir pourquoi, à leurs yeux,
00:46:34 si, quand bien même le terroriste ne leur a dit qu'ils voulaient
00:46:38 humilier et faire s'excuser Samuel Paty,
00:46:41 pourquoi est-ce que ça leur a semblé justifié ?
00:46:43 - Bien sûr, absolument.
00:46:44 C'est ça qui est absolument incompréhensible.
00:46:46 - Le bouc émissaire.
00:46:47 - Effectivement.
00:46:48 On va faire une petite pause.
00:46:49 On se retrouve dans un instant dans Punchline,
00:46:50 sur CNews et sur Europe 1.
00:46:51 On reviendra sur ce qui s'est passé à Crépole
00:46:53 et ces deux Frances qui sont désormais face à face
00:46:56 et non plus côte à côte.
00:46:57 C'était Gérard Collomb qui le disait à l'époque,
00:46:59 en 2018, il est décédé ce week-end.
00:47:01 A tout de suite dans Punchline.
00:47:04 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:07 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:10 Deux Frances face à face et non plus côte à côte.
00:47:13 Impossible d'échapper au terrible constat posé en 2018
00:47:16 par feu Gérard Collomb, ancien ministre de l'Intérieur
00:47:19 décédé ce week-end à Lyon.
00:47:20 À voir ceux qui salissent la mémoire du jeune Thomas,
00:47:23 tué à 16 ans à Crépole et qui arrache les affiches
00:47:25 portant son visage.
00:47:26 À voir les slogans politiques hideux
00:47:28 qui sont brandis de part et d'autre.
00:47:30 Et ces leaders de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon,
00:47:32 qui choisissent de célébrer les "bonnes victimes",
00:47:35 c'est-à-dire celles qui coïncident avec leur idéologie.
00:47:38 On est saisi d'un profond dégoût.
00:47:39 À voir la gêne, la peur panique du gouvernement
00:47:42 à l'idée de rendre public les prénoms de ceux
00:47:44 qui ont agressé Thomas et ses copains.
00:47:46 Parce que d'origine immigrée, on sent que le pays
00:47:48 est en train de basculer, de glisser vers un inconnu dangereux
00:47:51 où la population serait tentée de se révolter
00:47:54 après tant d'années d'incurie.
00:47:56 Car le basculement que nous vivons n'est pas seulement communautaire.
00:47:59 Non, il oppose aussi la France d'en bas,
00:48:01 celle des ouvriers et des quartiers pauvres à la France d'en haut,
00:48:04 celle qui ne croise jamais un dealer installé dans sa cage d'escalier,
00:48:08 qui ne se fait pas agresser dans le métro,
00:48:09 qui n'a pas de problème de fin de mois,
00:48:11 qui ne voit que de très loin la réalité d'un pays qui part à la renverse.
00:48:14 La responsabilité de nos élites politiques, intellectuelles, médiatiques
00:48:19 est écrasante dans le chaos que nous vivons.
00:48:21 Ce que les Français réclament aujourd'hui, ce n'est pas une nouvelle idéologie,
00:48:24 mais une issue de secours.
00:48:26 Car le sauve-qui-peut a déjà commencé.
00:48:28 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:31 [Musique]
00:48:33 - 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:47 D'abord, le rappel des titres de l'actualité.
00:48:49 La trêve entre Israël et Gaza, sans doute prolongée.
00:48:53 Dans un communiqué, le mouvement terroriste du Hamas
00:48:56 confirme deux jours de trêve supplémentaires.
00:48:58 Quelques minutes plus tôt, le Qatar affirmait également
00:49:00 la prolongation de cette trêve initiée vendredi dernier.
00:49:04 En France, depuis le début de l'année, 315 faits domicides
00:49:07 ou tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants
00:49:10 ont été comptabilisés en zone police.
00:49:13 Cela représente une hausse de 57% par rapport à 2022.
00:49:16 La police dénombre ainsi 451 victimes liées à ces actes.
00:49:21 Les funérailles de Gérard Collomb auront lieu mercredi à Lyon.
00:49:24 Son cercueil est actuellement installé à l'hôtel de ville.
00:49:27 Et ce, jusqu'à demain, afin de permettre aux habitants
00:49:30 de venir se recueillir.
00:49:31 Maire de Lyon, pendant trois mandats,
00:49:33 l'ancien ministre de l'Intérieur aura marqué l'histoire de cette ville.
00:49:37 Le gouvernement intensifie sa lutte contre le tabagisme.
00:49:40 Au 1er janvier, nouvelle hausse des prix des cigarettes.
00:49:43 Le paquet coûtera en moyenne 12 euros, soit environ 50 centimes d'augmentation.
00:49:48 Une nouvelle hausse des prix calculée sur la base de l'augmentation
00:49:51 prévue de l'inflation.
00:49:52 Enfin, 52e jour de détention pour les 240 otages
00:49:56 détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande du Gaza.
00:49:59 Parmi eux, des bébés, des jeunes femmes, des personnes âgées
00:50:02 ou des personnes malades qui ont besoin de traitements lourds.
00:50:05 Huit de ces otages sont français.
00:50:07 Je vous rappelle leur prénom.
00:50:08 Elia, Ofer, Sarah et Tan.
00:50:10 Il a 12 ans.
00:50:11 Mia, Orion, Oad et Herèse.
00:50:13 Nous pensons à ces otages, à leurs familles ce soir.
00:50:16 Et nous espérons qu'ils seront libérés dans les plus brefs délais.
00:50:19 Voilà, il est 18h02 et une poignée de secondes.
00:50:22 On est sur le plateau de Punchline sur Europe 1 avec Louis de Ragnel,
00:50:25 chef du service politique d'Europe 1.
00:50:27 - Bonsoir Laurence. - Bonsoir Louis, Rachel Kahn, essayiste.
00:50:29 - Bonsoir Laurence. - On a le plaisir d'accueillir
00:50:31 le commissaire David Lebars.
00:50:32 - Bonsoir. - Avec nous aussi Nicolas Baverez,
00:50:34 historien et essayiste.
00:50:35 - Bonsoir. - Merci d'être là.
00:50:37 Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro.
00:50:39 - Bonsoir Alexandre. - Bonsoir.
00:50:40 Et nous sommes avec Eric Revel, journaliste,
00:50:42 ancien directeur général de LCI.
00:50:44 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:50:45 On va essayer de faire le point sur ce qui se passe exactement en Israël,
00:50:48 à la fois sur les libérations des otages et aussi sur cette trêve,
00:50:51 visiblement qui est prolongée de deux jours,
00:50:53 ce qui est une très bonne nouvelle évidemment,
00:50:55 dans le cadre des libérations d'otages.
00:50:57 On fait d'abord le point avec Augustin Donadieu,
00:50:59 et ensuite on part en Israël.
00:51:01 Des sourires, des larmes, mais à chaque fois,
00:51:04 ce besoin irrépressible de s'enlacer,
00:51:07 comme pour réaliser la fin du cauchemar.
00:51:10 Ces anciens otages du Hamas sont arrivés quelques heures plus tôt,
00:51:13 par la terre ou par les airs.
00:51:15 Ils ont été rapidement pris en charge par les médecins.
00:51:18 - L'état physique des enfants et des mères qui sont arrivés
00:51:21 est maintenant stable.
00:51:24 Ils font l'objet d'une évaluation médicale et émotionnelle
00:51:27 par les médecins et les psychologues de l'hôpital.
00:51:30 Ils se trouvent dans un complexe privé et spécialisé.
00:51:33 - Sur la seule journée d'hier, 17 personnes ont été extraites
00:51:36 des mains des terroristes, ce qui porte à 63 le nombre
00:51:39 d'otages libérés, sur les quelques 240 séquestrés à Gaza.
00:51:42 - C'est un peu comme un peu plus de 10 000.
00:51:45 - Pour Israël, ce n'est pas assez.
00:51:48 Le gouvernement se dit prêt à poursuivre la trêve,
00:51:51 mais avec une contrepartie.
00:51:54 - Le Hamas a été informé que l'option d'une prolongation
00:51:57 est ouverte. Nous voulons accueillir 50 otages supplémentaires
00:52:00 après ce soir, afin de ramener tout le monde à la maison.
00:52:03 Le dispositif reste en place pour la libération d'autres otages
00:52:06 après le groupe d'aujourd'hui, en prévoyant un jour
00:52:09 de pause supplémentaire pour les autres.
00:52:12 - Une demande visiblement entendue par le Hamas,
00:52:15 qui ce soir accepte une prolongation de la trêve
00:52:18 de deux jours supplémentaires.
00:52:21 - L'état du Qatar annonce que dans le cadre de la médiation
00:52:24 en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve
00:52:27 humanitaire de deux jours dans la bande de Gaza.
00:52:30 - L'organisation terroriste a annoncé avoir établi
00:52:33 une nouvelle liste d'otages à libérer dans les prochaines heures.
00:52:36 - Le Hamas a été informé que le groupe d'aujourd'hui
00:52:39 accepte une prolongation de la trêve de deux jours supplémentaires.
00:52:42 - Est-ce que vous avez de nouvelles informations
00:52:45 concernant cette trêve de deux jours qui a été prolongée ?
00:52:48 - C'est une bonne nouvelle, très bien accueillie ici.
00:52:51 Le monde s'est rassemblé, un peu plus de monde
00:52:54 depuis quelques minutes sur cette place.
00:52:57 J'ai pu discuter avec de nombreux Israéliens présents
00:53:00 sur cette place en soutien aux familles des otages.
00:53:03 Ils se sont rassemblés, ils ont été accueillis,
00:53:06 ils ont été accueillis, ils ont été accueillis.
00:53:09 Ils se sont dit satisfaits de cette prolongation de cette trêve.
00:53:12 Il y a également cet accord sur les otages et ses familles
00:53:15 qui ont été prévenus, on a appris ça il y a maintenant une heure.
00:53:18 Les familles des otages qui vont être libérées ce soir
00:53:21 ont été prévenues que les membres qui sont retenus
00:53:24 encore dans la bande de Gaza vont être libérés ce soir.
00:53:27 On attend encore des confirmations, des informations officielles.
00:53:30 Tout le monde attend ici l'information comme quoi
00:53:33 la Croix-Rouge a bien dans sa possession les otages
00:53:36 qui vont être libérés ce soir. Pour l'instant, nous attendons
00:53:39 ces informations qui vont arriver dans les prochaines minutes.
00:53:42 - Thibault Marcheux, Tony Colabavrez est avec nous, historien.
00:53:45 Ce jour-là est extrêmement important, évidemment,
00:53:48 cette prolongation de la trêve, la pause humanitaire.
00:53:51 On ne parle pas du tout de cesser le feu. C'est quelque chose
00:53:54 d'important dans la perspective de la libération des otages ?
00:53:57 - Bien sûr, c'est la condition. Ensuite, quand on essaye
00:54:00 de raisonner un peu, la difficulté que ça pose,
00:54:03 c'est que d'abord, le Hamas a réussi son pari
00:54:06 au sens où il est vraiment maître du jeu.
00:54:09 Il impose son calendrier, assez largement ses conditions.
00:54:12 Benyamin Netanyahou se retrouve dans une situation
00:54:15 très difficile parce qu'il avait dit que son objectif prioritaire
00:54:18 c'était l'éradication du Hamas. Et on voit très bien
00:54:21 qu'on ne peut pas éradiquer le Hamas militairement,
00:54:24 poursuivre les négociations et obtenir des libérations
00:54:27 d'otages de l'autre. Et aujourd'hui, la pression est telle
00:54:30 sur le gouvernement israélien, pression intérieure,
00:54:33 pression internationale, parce que les Etats-Unis
00:54:36 de Joe Biden ont été très fortement à la manœuvre
00:54:39 pour obtenir cette nouvelle donne.
00:54:42 Et donc, il est clair qu'aujourd'hui, j'allais dire,
00:54:45 les destructions sont telles, et les dommages humains,
00:54:48 matériels tels, que tout le monde a envie
00:54:51 de se faire encore plus mal.
00:54:54 Tout le monde a envie de la paix en définitive
00:54:57 et de l'arrêt des hostilités.
00:55:00 Mais ça, ça laisse le Hamas, j'allais dire,
00:55:03 en position de force non seulement maintenant à Gaza,
00:55:06 mais encore plus en Cisjordanie, si je puis dire.
00:55:09 Donc, ça veut dire qu'il faudrait construire
00:55:12 l'après-guerre avec le Hamas,
00:55:15 ce qui est évidemment une énorme question
00:55:18 et un énorme défi.
00:55:21 - Qui est pour l'instant totalement exclue par Israël.
00:55:24 - Pour Israël et même, sans doute, pour une partie du monde arabe.
00:55:27 - Bien sûr. Alexandre de Vecchio, à la fois sur l'éradication du Hamas
00:55:30 et les négociations forcées, parce que la pression
00:55:33 des familles israéliennes sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou
00:55:36 est extrêmement forte. - Oui, il y a la pression des familles,
00:55:39 la pression internationale, ça a été rappelé.
00:55:42 Mais je crois qu'il y a aussi
00:55:45 une partie de la société israélienne
00:55:48 qui souhaite définitivement se débarrasser du Hamas.
00:55:53 Donc, il ne faut pas qu'un objectif fasse perdre de vue l'autre.
00:55:57 Et je crois d'ailleurs que quand on voit la communication de Benjamin Netanyahou,
00:56:00 je pense qu'il cherche quand même à s'accrocher
00:56:03 à l'idée que la guerre va reprendre après.
00:56:07 Maintenant, effectivement, le coup est important,
00:56:10 puisque c'est un pour trois, un otage pour trois prisonniers.
00:56:13 Des gens qui pourront non seulement être terroristes après,
00:56:17 mais même pesés dans la guerre juste après.
00:56:20 Plus le temps est long, plus le Hamas a le temps de se réorganiser.
00:56:25 Parce que si on est arrivé à cette trêve, c'est aussi parce que
00:56:28 l'armée israélienne a porté des coups très violents au Hamas
00:56:32 et ils ont besoin de respirer.
00:56:35 Donc, il faut essayer. Je pense que l'objectif du gouvernement israélien
00:56:39 est aussi de continuer à maîtriser la situation,
00:56:42 peut-être le temps et l'agenda, et à un moment donné,
00:56:46 de repartir à la guerre, même si c'est tragique.
00:56:50 Parfois en politique, il n'y a aucune bonne décision,
00:56:53 de décision heureuse. Toutes les décisions sont tragiques.
00:56:57 Mais la survie d'Israël est en jeu.
00:57:00 - Je voudrais juste qu'on écoute une séquence de retrouvailles
00:57:04 entre une jeune femme qui s'appelle Maya,
00:57:07 qui a reçu une balle dans la jambe alors qu'elle se trouvait
00:57:10 au festival techno dans le désert.
00:57:12 Elle a retrouvé sa mère et son frère, malheureusement,
00:57:15 otages du Hamas. Écoutez.
00:57:17 - Voilà les sanglots de Maya Hachelkane
00:57:38 qui en disent non sur ce qu'elle a vécu.
00:57:41 52 jours de captivité, 50 jours de captivité,
00:57:44 une blessure à la jambe par balle.
00:57:46 Et après, on nous présente les terroristes du Hamas
00:57:49 comme étant des généreux libérateurs d'otages.
00:57:52 - On entend dans les sanglots qu'elle revient de l'enfer.
00:57:55 Et puis, ça a été filmé d'une manière délicate
00:57:58 où justement, qu'ils laissent la famille dans cette intimité
00:58:02 avec le personnel médical qui est en retrait.
00:58:05 C'est vrai que malheureusement, ça refait penser
00:58:08 à ce qui a pu se passer dans l'histoire.
00:58:11 Lorsque ces familles sont revenues de l'enfer
00:58:14 des camps de concentration.
00:58:16 Mais juste pour rebondir par rapport à ce que disait
00:58:19 Alexandre Devecchio, très justement, c'est que les...
00:58:22 Les personnes qui sont libérées par le Hamas,
00:58:25 qui sont notamment des terroristes,
00:58:28 sont libérées par le Hamas et donc vont être
00:58:31 éperdument reconnaissantes du Hamas.
00:58:34 - Ou pas.
00:58:36 - Les personnes qui vont... Non, mais pas les autres.
00:58:39 - Ah oui, les Israéliens.
00:58:42 - Je parle des Palestiniens.
00:58:45 - Oui, bien sûr.
00:58:48 - C'est grâce au Hamas.
00:58:51 - Voilà. Et donc pour la suite, ça va créer cette crispation
00:58:54 qui va s'ajouter à l'état de guerre.
00:58:57 - Alors, il y a aussi cet espoir, Louis Darnielle,
00:59:00 autour de la libération ce soir d'otages français.
00:59:03 - Oui, et je crois qu'on peut l'annoncer maintenant.
00:59:06 Il y a trois Français, donc trois mineurs.
00:59:09 Je vais juste donner leur prénom, peut-être pas leur nom de famille, mais Etan,
00:59:12 Erez Ejar, Erez Ejar sont membres de la même famille.
00:59:15 Donc ils ont 12, 12 et 16 ans et donc,
00:59:18 normalement en tout cas, on devrait voir leur visage ce soir.
00:59:21 Donc voilà, trois Franco-Israéliens,
00:59:24 donc deux nationalités françaises, qui vont être libérées.
00:59:27 - Merveilleuse nouvelle. - C'est une très bonne nouvelle.
00:59:30 Et simplement, d'un mot sur ce qui est en train de se passer en ce moment.
00:59:33 On parle simplement, entre guillemets, que de civils.
00:59:36 Et il y aura une deuxième négociation qui commencera
00:59:39 pour les soldats, pour les militaires israéliens
00:59:42 qui sont pris en otage par le Hamas.
00:59:45 Et on peut avoir la certitude que jamais,
00:59:48 quel que soit le premier ministre israélien, il ne peut décemment dire
00:59:51 "Bon, bah, tous les civils sont libérés, tout est terminé,
00:59:54 on est satisfait", alors qu'il y a encore des dizaines
00:59:57 de soldats israéliens qui sont pris en otage.
01:00:00 Il faut quand même bien se rendre compte
01:00:03 que le gouvernement israélien a quand même provisionné 51 milliards de dollars
01:00:06 pour au moins une année,
01:00:09 ça correspondrait au coût de la guerre, dont à peu près
01:00:12 la moitié, 21 milliards, serait dépensée exclusivement pour les dépenses
01:00:15 de sécurité, donc intérieure et de défense.
01:00:18 Ça représente 10% du PIB israélien.
01:00:21 Donc oui, il y a un vrai sujet
01:00:24 qu'évoquait Nicolas Baverez sur de quelle manière
01:00:27 les États-Unis vont poursuivre leur soutien ou pas à Israël
01:00:30 et avec quelle configuration d'engagement,
01:00:33 mais on voit bien, pour Benyamin Netanyahou
01:00:36 et même pour son éventuel successeur, s'il y en a un dans quelques mois,
01:00:39 il ne peut pas crier victoire alors qu'il y a encore des soldats israéliens.
01:00:42 - Tant qu'il n'y a encore un seul israélien, Eric Rébeuil et après Nicolas Baverez.
01:00:45 - Et pour prolonger ce que disait Nicolas Baverez, qui me semble très juste,
01:00:48 sur l'antagonisme entre sauver les otages et éradiquer le Hamas,
01:00:51 il y a cette interview très intéressante du premier ministre qatari,
01:00:54 aussi ministre des Affaires étrangères, dans le Financial Times d'aujourd'hui,
01:00:57 où précisément il met en garde sur l'éradication du Hamas.
01:01:02 Alors, il y a les leaders du Hamas qui sont abrités par le Qatar,
01:01:05 mais en fait il dit que ça créerait sans doute plus de radicalisation qu'autre chose,
01:01:09 même si on peut comprendre évidemment qu'Israël veut la destruction du Hamas.
01:01:13 Et puis ce qu'il dit aussi, qui est très intéressant et un peu inquiétant quand même,
01:01:16 c'est que le premier ministre du Qatar explique qu'il y a une quarantaine d'otages
01:01:21 qui seraient détenus par des populations civiles,
01:01:25 parce que vous savez qu'il y a un certain nombre de Gazaouis qui sont rentrés
01:01:28 en même temps que les terroristes du Hamas et qui ont enlevé des gens,
01:01:31 que certains de ces quarante otages seraient aussi détenus par l'État islamique,
01:01:35 par des gangs, par peut-être le djihad islamique,
01:01:39 et qu'évidemment, ce n'est pas la même chose quand on a comme interlocuteur le Qatar
01:01:43 pour négocier avec le Hamas, que quand on a affaire à des gangs qui veulent...
01:01:47 - Qui demandent des rançons, qui demandent au Hamas des rançons.
01:01:49 - Exactement, qui demandent de l'argent au Hamas.
01:01:51 - Absolument, qui demandent au Hamas des rançons pour les libérer.
01:01:54 - C'est-à-dire qu'il y a des otages quand même qui sont aujourd'hui dans des foyers civils palestiniens,
01:01:58 il y a des otages du Hamas qui sont juste des gens.
01:02:01 - On va faire juste une pause, je passerai la parole ensuite Nicolas Baverez.
01:02:04 On va continuer à évoquer cet espoir pour la libération de trois otages français,
01:02:08 cette inquiétude concernant une quarantaine d'autres otages, on n'a pas de nouvelles.
01:02:12 Puis on entendra un témoignage, la fille d'une otage qui a été relâchée
01:02:16 et qui se trouve dans un état récritique.
01:02:18 A tout de suite dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:02:20 18h18, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:02:27 avec cet espoir pour la libération de trois otages français.
01:02:30 Ce soir, information qui devrait être confirmée définitivement dans les minutes à venir.
01:02:35 On va écouter le témoignage d'une jeune femme dont la maman a été relâchée
01:02:42 et qui est dans un état de santé extrêmement grave.
01:02:44 Ecoutez-la, elle s'appelle Elma.
01:02:46 Ma mère, dont la santé a été négligée, était dans un état critique.
01:02:52 Cette négligence s'est prolongée pendant toute la durée de sa captivité.
01:02:56 Elle n'a pas reçu ses médicaments, des médicaments vitaux.
01:03:01 Pour ceux qui ne comprennent pas, en ce qui concerne la santé,
01:03:05 ma mère est arrivée à l'hôpital quelques heures avant de perdre connaissance.
01:03:08 Je peux, au nom de ma mère, dire qu'elle est arrivée avec un pouls de 40,
01:03:17 une température corporelle de 28 degrés, sur le point de perdre conscience.
01:03:22 Elle a été détenue dans des conditions épouvantables.
01:03:25 C'est la réalité de ces libérations d'otages, des otages dans des états de santé déplorables
01:03:33 quand ils ont été atteints de maladies chroniques.
01:03:36 On a d'autres détails, Louis de Ragnel, sur ces libérations d'otages.
01:03:39 Est-ce qu'ils ont déjà raconté comment ils ont été détenus, où ils ont été détenus ?
01:03:44 Dès qu'il y a une libération d'otages, la première chose, il y a une vérification d'identité
01:03:48 qui est faite par les services de renseignement israéliens.
01:03:51 Ensuite, il y a la prise en charge médicale.
01:03:52 Il y en a une double, à la fois par des médecins militaires et ensuite par des médecins civils.
01:03:56 Ensuite, il y a une prise en charge à la fois avec des psychologues
01:03:59 et puis des personnes qui viennent pour faire des debriefings.
01:04:02 Donc essentiellement des gens qui viennent du service de renseignement intérieur israélien.
01:04:07 Et ensuite, ces informations sont transmises au Mossad,
01:04:11 donc le renseignement extérieur israélien, pour essayer de comprendre aussi
01:04:15 les itinéraires durant la captivité, les conditions d'incarceration
01:04:18 et essayer de collecter le maximum d'informations avec un objectif final
01:04:23 qui est comment est-ce qu'on connaît mieux le terrain de l'adversaire pour la poursuite des opérations.
01:04:27 Ensuite, s'agissant des conditions de détention,
01:04:31 on sait que pour la plupart d'entre eux, ils n'ont pas vu la lumière du jour pendant ces 49 jours.
01:04:36 Là, on est à plus de 49, on doit être à 51 ou 52 jours.
01:04:39 Ils étaient la plupart du temps assis sur des chaises, ils disent des chaises en plastique.
01:04:43 Ils avaient des repas irréguliers où ils mangeaient aléatoirement du riz et du pain.
01:04:49 Globalement, il n'y a pas vraiment une moyenne,
01:04:52 mais plusieurs otages ont expliqué qu'ils avaient perdu entre 7 et 10, 11 kilos,
01:04:57 ce qui est quand même une énorme perte de poids en 50 jours.
01:05:01 Ils devaient chuchoter et donc pour beaucoup d'entre eux,
01:05:05 ils étaient dans une situation de totale déconnexion.
01:05:09 Quand ils sont sortis, ils ont découvert ce qui s'était passé,
01:05:13 même s'agissant d'autres personnes.
01:05:15 Il y en a certains qui ont appris qu'ils avaient perdu des proches.
01:05:17 Donc si vous voulez, c'est vraiment choc sur choc psychologique.
01:05:22 Ça va être compliqué pour se reconstruire, je pense.
01:05:26 Et puis voilà, il y a beaucoup d'otages qui même nourrissent des sentiments de culpabilité
01:05:32 parce qu'eux ont été libérés et que d'autres restent en détention, en captivité.
01:05:36 Donc il y a beaucoup de sentiments mêlés et c'est jamais simple.
01:05:40 C'est difficile de dire là ce soir dans quel état exactement ils se trouvent.
01:05:43 Ça va être un parcours très long de reconstruction.
01:05:46 - Commissaire Lebrasse, j'imagine que les policiers de temps en temps
01:05:49 sont très prêts à se faire à ce type de prise d'otages.
01:05:52 La sortie est pratiquement aussi compliquée à gérer que la détention en réalité.
01:05:56 - Quand même toute proportion gardée.
01:05:58 Parce que là, la prise d'otages que vivent les Israéliens,
01:06:02 elle est sans commune mesure avec ce qu'on a vécu en France.
01:06:04 Mais si on prend les deux derniers exemples qui ont marqué beaucoup les Français,
01:06:07 il y a le Bataclan et puis il y a l'épicerie Hypercachère.
01:06:10 Ce n'est vraiment pas pour faire de comparaison,
01:06:12 mais depuis Mera, on sait que dans la plupart de ces situations-là,
01:06:17 il n'y a pas de négociation avec un djihadiste pour ce qui nous concerne.
01:06:20 Et on regarde sur le Bataclan, il y a deux phases qui font qu'il y a eu
01:06:24 une première réaction de courage par deux policiers qui sont intervenus
01:06:28 et qui ont repoussé les otages.
01:06:29 Et ensuite il y a eu un assaut malgré les risques des otages.
01:06:33 Mais de toute façon, la tuerie de masse avait déjà eu lieu.
01:06:35 Et sur l'Hypercachère, il y a aussi un assaut des deux forces d'intervention
01:06:38 qui sont la BRI et le RAID.
01:06:39 Parce qu'on a bien vu sur des affaires précédentes
01:06:42 que le djihadiste est là pour chercher la lumière,
01:06:44 chercher l'intérêt, chercher l'image.
01:06:47 Et on ne peut pas se permettre ça, d'autant plus que ça ne garantit pas
01:06:50 la sécurité des otages.
01:06:51 Maintenant, la situation israélienne, moi je n'ai aucun avis là-dessus
01:06:53 parce que je suis policier et je pense que politiquement,
01:06:55 elle est d'une complexité qui est totalement incomparable.
01:06:58 En tout cas, ça va être très intéressant, le témoignage justement
01:07:03 de cette jeune femme par rapport à sa maman et le témoignage
01:07:06 des autres otages, parce que ça va être complètement dissonant
01:07:10 par rapport à la guerre de communication qu'on voit sur les réseaux sociaux
01:07:14 avec le Hamas qui veut se redorer le blason et faire des petits coucous
01:07:20 pour dire qu'il est gentil à la caméra après des viols, des exactions, etc.
01:07:24 et qui se fait passer pour le bon samaritain.
01:07:28 Nicolas Baverez, vous êtes historien.
01:07:30 On a cette trêve qui est prolongée pour deux jours,
01:07:34 on a ces libérations d'otages qui se poursuivent au Congo.
01:07:36 Et après ? Qu'est-ce qui va se passer après ?
01:07:39 Est-ce qu'on a une idée de la suite des événements ?
01:07:41 Est-ce que des négociations sur le fond pourront être engagées ?
01:07:45 Et à quel moment, à votre avis ?
01:07:47 Alors, c'est vrai que d'abord, on est tous frappés parce qu'entre les morts
01:07:52 et puis les otages, il y a tous ces drames humains.
01:07:55 La première question qui va se poser, c'est celle qu'on a abordée,
01:07:58 c'est-à-dire reprise ou non des hostilités.
01:08:01 On en a parlé, il ne faut jamais oublier qu'il y a aussi un autre front
01:08:05 qui est le front nord avec le Liban, où les choses sont toutes sauf calme.
01:08:13 C'est l'Ouest-Bola.
01:08:15 C'est l'Ouest-Bola. Mais on peut se dire que les Iraniens,
01:08:19 ayant le sens du temps long, ils peuvent peut-être aussi attendre
01:08:22 que Tsaïl soit enlisé, bloqué et affaibli dans Gaza
01:08:29 pour ouvrir vraiment le front nord.
01:08:31 Mais on a donc ces deux...
01:08:36 Ensuite, ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, les États-Unis,
01:08:41 Joe Biden, il a un intérêt vital à sortir de cette crise
01:08:45 et d'essayer d'en sortir assez vite.
01:08:47 Il est dans une situation électorale qui est mauvaise face à Donald Trump.
01:08:54 Il a une partie de la gauche du Parti démocrate
01:08:57 qui est en train de lui échapper complètement.
01:09:00 Derrière la situation de Biden, ce qui est intéressant
01:09:04 dans cette guerre de communication, c'est que c'est vrai que le Hamas a gagné,
01:09:10 mais pas seulement au Moyen-Orient.
01:09:14 Aujourd'hui, dans le monde entier, on est quand même frappé par le fait
01:09:19 que dans les deux grandes mémoires, la Shoah a disparu par rapport
01:09:26 à la colonisation. La Shoah est considérée comme un problème de l'Europe,
01:09:30 la colonisation comme un problème du monde.
01:09:33 Et le 7 octobre a finalement largement disparu devant la question
01:09:38 des otages et des destructions de Gaza.
01:09:44 Voilà à mon avis comment ça se présente.
01:09:47 C'est vrai qu'aujourd'hui, dans le monde, le problème d'Israël,
01:09:53 c'est qu'Israël est très isolé, parce qu'il n'y a finalement qu'Israël
01:09:56 qui a un vrai intérêt à la reprise des hostilités.
01:09:59 - On va continuer à évoquer toutes ces questions au fil de la soirée,
01:10:03 puisqu'on attend les confirmations concernant les libérations d'otages.
01:10:06 J'aimerais qu'on revienne à la situation en France,
01:10:08 avec ce qui s'est passé à Romand-sur-Isère, et notamment à Crépole,
01:10:13 après la mort du jeune Thomas. L'enquête se poursuit.
01:10:15 On va rejoindre nos envoyés spéciaux sur place,
01:10:18 Mathilde Dimanez et Laurence El Harrier.
01:10:20 Bonsoir à tous les deux. Expliquez-nous.
01:10:22 Vous avez accompagné aujourd'hui le porte-parole du gouvernement,
01:10:25 Olivier Véran, pour une journée où il y a eu beaucoup d'émotions,
01:10:29 où il y a eu des mots importants qui ont été prononcés.
01:10:31 C'est bien cela, Mathilde ?
01:10:33 - Oui, Laurence. Une semaine après le meurtre de Thomas,
01:10:47 16 ans, la ville de Crépole, le lieu du drame,
01:10:49 mais aussi la ville de Romand-sur-Isère, où le jeune litéen
01:10:52 a été scolarisé, son plongée dans le deuil.
01:10:55 C'était une journée, vous le disiez, particulièrement chargée en émotions.
01:10:59 Olivier Véran a d'abord rencontré au sein même de la mairie de Crépole
01:11:04 les parents ainsi que la famille proche de Thomas,
01:11:07 suivi des témoins et victimes de cette tragique soirée.
01:11:12 Il s'est après rendu à Romand-sur-Isère pour rendre hommage à Thomas
01:11:17 au sein même de l'établissement.
01:11:19 Un hommage qui, normalement, se voulait discret,
01:11:22 juste entre les professeurs et les élèves.
01:11:24 Mais la présence du ministre a été un immense honneur.
01:11:27 Ce sont les mots du proviseur de ce lycée du Dauphine.
01:11:30 Deux entretiens, deux lieux différents, qui sont très importants
01:11:35 pour la famille de Thomas, pour vraiment parler avec toutes ces personnes,
01:11:40 essayer de les rassurer, de les comprendre
01:11:42 et de partager au maximum leur peine.
01:11:45 C'est une émotion forte, puisqu'à la fin de cette cérémonie,
01:11:48 nous avons rencontré deux jeunes qui nous racontent qui était Thomas.
01:11:52 Je vous propose de les écouter.
01:11:54 J'ai pris l'affaire avec un bon gros recul.
01:11:58 Je ne suis pas allé au lycée pendant deux jours
01:12:01 parce que je réfléchissais trop, c'était très difficile de dormir après ça.
01:12:05 On se dit qu'on n'est plus en sécurité,
01:12:07 et malheureusement ça va être ça tout le temps.
01:12:09 Ce n'est pas le genre de personne à chercher les embrouilles.
01:12:13 Voir que ça lui arrive à lui, c'est choquant.
01:12:16 Il était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, malheureusement.
01:12:20 Là, vous l'avez entendu, c'est un vrai traumatisme pour ces jeunes,
01:12:32 ces jeunes qui nous décrivaient Thomas comme quelqu'un de très gentil,
01:12:36 de rayonnant, qui aimait vraiment la vie,
01:12:39 qui aimait profiter avec ses amis du rugby, ses amis à l'école.
01:12:43 A l'issue de cette cérémonie, Olivier Véran s'est même entretenu
01:12:46 avec une quinzaine d'élèves qui partageaient la même classe que Thomas
01:12:50 pour les écouter, pour échanger avec eux, car beaucoup se disent traumatisés.
01:12:55 Et surtout, essayer de trouver les mots pour mettre des mots
01:12:59 sur ce drame qui s'est passé il y a déjà une semaine.
01:13:03 Merci Mathilde Ebanez et Laurence Scellari.
01:13:05 On va écouter Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
01:13:07 C'est très important ce qu'il dit.
01:13:08 Il parle du risque de basculement de la société.
01:13:10 Je vais vous interroger là-dessus, commissaire Lebrun,
01:13:12 si on aura tout à l'heure Thibaut de Montbréal qui sera notre invité.
01:13:15 C'est ce que je disais dans le sommaire de l'émission.
01:13:17 Est-ce qu'on est en train de basculer dans autre chose, dans une autre France ?
01:13:22 Écoutons d'abord Olivier Véran.
01:13:24 Ce qui a coûté la vie à Thomas n'est ni un fait divers,
01:13:27 ni une simple risque en marge d'un bal de village.
01:13:30 C'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société
01:13:36 si nous ne sommes pas à la hauteur.
01:13:38 Affirmons-le ce matin avec clarté, les Français peuvent compter sur un Etat fort,
01:13:41 sur des institutions inébranlables pour les protéger et pour rendre justice.
01:13:46 Police, gendarmerie, tribunaux, élus locaux dont je salue l'action, madame la maire.
01:13:51 A tous les niveaux, dans tous les territoires, le droit s'érige un rempart absolu.
01:13:55 C'est grâce à lui et par lui que justice sera rendue pour Thomas.
01:13:59 Voilà, le basculement de notre société, commissaire Lebrun, on y est.
01:14:03 On est au point où on va basculer.
01:14:05 Quand bien même on y est, il faut dire pourquoi.
01:14:07 Vous connaissez mon attachement au rugby, c'est quelque chose qui a contribué à ce que je construise ma vie.
01:14:12 Le rugby c'est quoi ? C'est sans doute là la plus grave erreur des agresseurs.
01:14:16 Le rugby c'est de la solidarité, de l'engagement, de l'effort, c'est des valeurs.
01:14:20 C'est des valeurs dans tous les domaines.
01:14:22 Et les agresseurs c'est l'incarnation du contraire.
01:14:25 C'est zéro valeur, aucune valeur de l'humain, de l'autre.
01:14:28 Pour un regard c'est le coup de couteau, c'est l'usage des armes, c'est l'hyper-violence,
01:14:32 c'est le trafic ou les faits de délinquance, puisque certains sont connus.
01:14:37 Et en fait c'est ces deux mondes-là qui s'opposent.
01:14:39 Moi je ne peux pas aller sur les autres sujets, parce qu'on est dans la politique.
01:14:42 Je connais le rugby et je suis policier.
01:14:44 Moi je ne supporte pas que...
01:14:46 Alors d'abord, je pense qu'il faut dire aussi qu'on n'a pas assez regardé ce qu'a dit le procureur.
01:14:50 Il a fait quand même un communiqué.
01:14:53 Il y a des choses très importantes.
01:14:55 Il faut analyser le communiqué.
01:14:57 Les versions, elles ne valent rien vu qu'il y a des menteurs dans des auditions, je connais trop bien ça.
01:15:00 Des voyous qui mettent des coups de couteau, ils ne reconnaissent jamais que c'est eux.
01:15:02 Ils ont tous nié.
01:15:04 Donc à partir de là, le motif, il est forcément mensonger ou inventé, ou en tout cas pas haut niveau.
01:15:10 Il y en a un qui avait les cheveux longs et quand bien même, il y a des coups de couteau, il y a 16 blessés graves et 1 mort.
01:15:14 Le motif est complètement dérisoire, sachant qu'on apprend du procureur
01:15:18 et on est à la situation intermédiaire de ce qu'on s'imagine.
01:15:21 Et heureusement qu'il l'a dit.
01:15:22 Ils ont appelé du renfort, ils ont appelé des gens armés avec des couteaux
01:15:25 pour trucider celui qui aurait porté un mauvais regard avec des cheveux longs.
01:15:28 On est dans des excès complètement incroyables.
01:15:30 Je rappelle que les qualifications, pour le coup, la justice est au rendez-vous, il faut savoir le dire.
01:15:33 Homicide volontaire, tentative d'homicide volontaire, en bande organisée, c'est les assises.
01:15:37 Il y a quand même 6 écrous et rappelons-le, 2 mineurs.
01:15:40 Ce qui est rare, on se dit parfois les mineurs ne vont pas en prison, mais ils y sont de façon préventive.
01:15:44 Après, on va voir ce que l'enquête dit.
01:15:45 Mais oui, je pense que c'est l'opposition d'un monde de valeur à un monde sans aucune valeur.
01:15:49 Et c'est là où je pense qu'il y a un risque.
01:15:50 C'est ça les deux frances qui pour vous se télescopent.
01:15:52 Éric Revelle et ensuite, Elisabeth Maveraise.
01:15:54 Olivier Véran, c'est monsieur Jourdin.
01:15:57 Il fait de la prose, il découvre le fil à couper le beurre, il découvre l'eau tiède.
01:16:01 Il découvre que la société française est sur une ligne de crête et que son risque majeur, c'est de basculer.
01:16:06 On est très content.
01:16:07 Tout à l'heure, dans votre très bon édito, Laurence, vous parliez de ces élites qui n'ont pas su.
01:16:12 Là, vous avez un monsieur qui s'appelle Nicolas Baverez, qui en 1997, si ma mémoire est bonne, a publié un livre qui s'appelait "Les 30 piteuses".
01:16:20 Opposé aux 30 glorieuses et qui, il y a 20 ans exactement, 2003, publiait "La France qui tombe".
01:16:26 Alors les gens, en sérieux, grinçaient un peu des ans en disant "il exagère".
01:16:30 Et beaucoup rigolaient en disant "mais que nous raconte ce monsieur".
01:16:33 Vous avez une France qui est tombée.
01:16:36 Quand monsieur Véran dit que les institutions protègent les français, qu'il y a un état fort.
01:16:42 Et bien non, c'est tout le contraire que les français constatent tous les jours.
01:16:45 C'est ce que vous constatez aussi Nicolas Baverez ?
01:16:47 Je crois que la référence que vous avez faite au début de cette émission à Gérard Collomb est vraiment la bonne.
01:16:53 Quand il a parlé d'une France où maintenant, on avait des...
01:16:58 En fait, mais c'est pas deux Frances, c'est des Frances qui sont face à face.
01:17:02 Et donc, c'est vrai que c'est un pays qui a connu des situations de guerre civile.
01:17:07 On n'y est pas encore, mais c'est vrai qu'on est en train de s'en rapprocher vraiment.
01:17:11 On s'en rapproche vraiment pour deux raisons.
01:17:13 La première, c'est qu'effectivement, il y a une libération de la violence qui va vraiment aux extrêmes.
01:17:21 Et il y a une partie de la population pour laquelle il n'y a plus aucune limite parce qu'il n'y a plus de valeur.
01:17:26 Et la deuxième chose, c'est quand même que l'État a perdu le monopole de la violence légitime dans ce pays.
01:17:31 Et donc, aujourd'hui, on voit qu'il y a des pans entiers du territoire.
01:17:35 Il y a des endroits, on le voit à Marseille, on le voit à Nîmes.
01:17:39 Si vous voulez, quand on regarde, il faut toujours regarder quand même les autres pays.
01:17:45 Donc, on n'est pas les seuls où il y a des problèmes.
01:17:47 On a vu Dublin le week-end dernier.
01:17:51 On a vu les émeutes en Irlande.
01:17:52 On voit ce qui se passe aujourd'hui aux Pays-Bas sur le plan politique.
01:17:57 Mais ce qui est vrai, c'est qu'on est passé dans l'inimaginable.
01:18:03 Et comme on le voit finalement, pour les gens qui nous dirigent, ça ne pose aucun problème.
01:18:09 Parce que la déclaration de Louis Évéran, c'est qu'en fait, ce n'est pas si grave.
01:18:13 Il n'y a pas d'autre pays où on a égorgé deux professeurs en trois ans.
01:18:17 Si on avait dit ça, normalement, qu'est-ce qui s'est passé ? Il ne s'est rien passé.
01:18:21 Donc, c'est le pays où on égorge des professeurs, on leur donne la Légion d'honneur à tête posthume,
01:18:26 on fait une marche blanche et on considère que maintenant, c'est rentré dans les normes
01:18:31 et que tous les trois ans, on va s'apprêter à enterrer un nouveau professeur.
01:18:36 Et on a vu les émeutes urbaines. Il n'y a pas d'autre pays où on a eu dans 500,
01:18:42 sur un pays de 68 millions d'habitants, on a vu dans 500 villes, y compris Montargis.
01:18:50 C'était un peu comme Roman, la mise à sac de Montargis.
01:18:55 Et là encore, qu'est-ce qui s'est passé ? La seule réaction de l'État, ça a été de dire
01:18:59 "On va payer pour reconstruire". Mais ça n'a pas de sens.
01:19:06 Et donc, c'est là où je pense qu'il faut qu'il y ait une vraie prise de conscience.
01:19:09 C'est que de fait, on est en train de construire méthodiquement l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir dans ce pays.
01:19:15 Alors, soit c'est ce qu'on souhaite, soit il faut réagir. Mais maintenant, il faut vraiment changer.
01:19:21 - Nicolas Baverez sur Europe 1. - Sortir du déni.
01:19:23 - Et sur CNews, tout de suite le rappel des titres de l'actualité avec Barbara Durand.
01:19:28 Au quatrième jour de la trêve entre Israël et le Hamas, un navire d'aide médicale français est arrivé en Égypte.
01:19:36 Le porte-hélicoptère était parti le 20 novembre dernier de la base navale de Toulon dans le Var.
01:19:41 Configuré pour offrir du soutien hospitalier aux blessés dans la bande de Gaza,
01:19:45 le navire comprend deux blocs opératoires et environ 60 lits.
01:19:50 En France, depuis le début de l'année, 315 faits d'homicide ou tentatives d'homicide liés au trafic de stupéfiants ont été comptabilisés en zone poli, soit une hausse de 57 % par rapport à 2022.
01:20:04 La police dénombre également 451 victimes liées à ces actes.
01:20:09 Enfin, un humain infecté par la grippe porcine au Royaume-Uni, une première dans le pays.
01:20:14 Ce cas a été détecté dans le cadre de la surveillance nationale habituelle menée par les autorités sanitaires.
01:20:20 La source de l'infection n'a pas encore été déterminée et fait toujours l'objet d'une enquête.
01:20:25 Depuis 2005, une cinquantaine de cas de transmission de ce virus à l'homme ont été détectés dans le monde.
01:20:31 Voilà pour l'appel des titres. Une petite pause.
01:20:33 On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:20:36 Notre invité Thibaud de Montbrial, président du Centre de recherche sur la sécurité intérieure.
01:20:39 A tout de suite.
01:20:41 18h41 en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:20:47 Thibaud de Montbrial est notre invité.
01:20:49 Bonsoir Thibaud de Montbrial.
01:20:50 Bonsoir.
01:20:51 Président du Centre de recherche sur la sécurité intérieure.
01:20:52 On a évoqué ce qui s'est passé dans la Drôme, à Crépole, la mort du jeune Thomas.
01:20:56 J'évoquais cette question en début d'émission.
01:20:58 Y a-t-il deux France qui sont désormais face à face, qui sont prêtes à s'affronter ?
01:21:02 Est-ce qu'on est dans un basculement, comme disait Olivier Véran, porte-parole du gouvernement ce matin ?
01:21:06 J'aimerais juste qu'on écoute la phrase prémonitoire de Gérard Collomb, qui est décédé ce week-end à Lyon,
01:21:11 ancien ministre de l'Intérieur.
01:21:13 C'était en 2018.
01:21:14 Il disait "ça crainte que désormais les Français qui vivaient côte à côte ne visitent pas sa face".
01:21:19 Écoutons-le.
01:21:20 Si j'ai un message à faire passer, je suis allé dans tous ces quartiers,
01:21:27 des quartiers nord de Marseille, au Mirail à Toulouse, à la périphérie parisienne, Corbeil, Aulnay, Sevran.
01:21:37 C'est que la situation est très dégradée.
01:21:43 Et le terme de reconquête républicaine prend dans ces quartiers tout son sens.
01:21:51 Parce qu'aujourd'hui, on vit côte à côte. Et je le dis toujours, moi je crains que demain, on vive face à face.
01:21:59 Thibaud de Montbréal, on est désormais face à face. C'était il y a cinq ans.
01:22:02 Il y a deux choses qui m'avaient frappé quand Gérard Collomb a tenu ses propos.
01:22:05 C'était il y a cinq ans, vous venez de le rappeler.
01:22:07 La première, c'est qu'il les a tenus sur le péron de l'hôtel de Beauvau en partant.
01:22:12 Et il venait d'y passer 18 mois.
01:22:14 Que n'a-t-il consacré tout ou partie de ces 18 mois à tenter de résoudre ce constat qui ne datait pas de la veille ?
01:22:22 Puisqu'il dit "je dis toujours que". Donc pourquoi n'en a-t-il pas parlé avant ?
01:22:27 Et la deuxième chose qui m'avait frappé, c'est qu'après une déclaration aussi fracassante,
01:22:32 on était tous en droit d'attendre que les choses changent.
01:22:35 Et souvenez-vous, Edouard Philippe avait pris l'intérim pendant quelques semaines,
01:22:39 le temps qu'on trouve un ministre de l'Intérieur qui s'est avéré être M. Castaner.
01:22:44 Et rien n'a changé. Tout le monde aurait dû dire à M. Castaner "alors qu'est-ce qu'on fait ?"
01:22:48 On n'a rien fait.
01:22:49 On n'a rien fait. Et aujourd'hui on est face à face ou pas ?
01:22:51 Et aujourd'hui, on a Olivier Véran, qui est un cadre socialiste depuis 25 ans,
01:22:55 un politicien socialiste, qui vient découvrir la roue en expliquant qu'on est au bord du basculement.
01:23:02 Mais bien sûr qu'on est au bord du basculement.
01:23:04 Bien sûr qu'on est au bord du basculement.
01:23:06 Les choses peuvent aller très vite. Le pire n'est jamais sûr.
01:23:10 Mais on peut aussi avoir un basculement en quelques jours.
01:23:12 S'il y a un, deux, trois faits de très grande violence qui s'enchaînent,
01:23:16 les choses peuvent aller très vite.
01:23:18 C'est-à-dire ? La guerre civile ?
01:23:20 Non mais la guerre civile, c'est une expression qui ne veut rien dire.
01:23:23 Ce qui a un sens, c'est le risque d'un enchaînement de très grande violence.
01:23:31 Ça, c'est une vraie possibilité.
01:23:33 Une guerre civile, ça implique sur une durée très longue des camps constitués,
01:23:37 équipés, avec un commandement, avec du matériel, etc.
01:23:40 Je ne veux pas rentrer là-dedans.
01:23:42 Ce que je veux dire, c'est qu'on peut avoir par contre des séquences de violence
01:23:46 qui conduisent à une forme d'effondrement. Pourquoi ?
01:23:49 Parce qu'aujourd'hui, nous payons non pas deux ans, non pas sept ans,
01:23:53 nous payons quarante ans de lâcheté, de renoncement, de poussière sous le tapis,
01:23:57 d'une classe politique qui est en place depuis des années, qui est dans une logique.
01:24:02 C'est la superstructure de Marx qui est totalement décalée du peuple
01:24:06 et qui n'a pas vu ou pas voulu voir la dégradation du pays.
01:24:11 Donc c'est un problème France d'en haut, France d'en bas, comme je le disais,
01:24:14 ou dans une communauté antagoniste ? Quel est le problème ?
01:24:17 Il y en a plusieurs. Il y a un problème France d'en haut, France d'en bas.
01:24:19 Il y a un problème de déni de la part des élites, des élites politiques, des élites parisiennes,
01:24:24 médiatiques, bien évidemment, j'allais le dire, d'une certaine partie des élites économiques
01:24:30 qui, depuis très longtemps, parce que c'était confortable, n'ont pas lui voir.
01:24:33 Et puis après, il y a des antagonismes qui sont des antagonismes culturels,
01:24:37 des antagonismes ethniques, bien sûr, il faut le dire.
01:24:40 Et tout ça, c'est un mélange d'étonnant dont nous pouvons encore nous prémunir.
01:24:47 Et c'est ça le message que je veux porter ce soir.
01:24:49 C'est qu'on est au bord du basculement, mais il y a une chance de l'éviter.
01:24:53 Laquelle ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:24:54 C'est un choc d'autorité. Il faut renverser la table.
01:24:58 Il faut aligner complètement les planètes entre l'Elysée, Matignon, l'intérieur,
01:25:03 la justice, l'éducation, et repartir de zéro, faire un reset.
01:25:08 Et pour ça, il faut assumer le rétablissement de l'autorité.
01:25:12 Vous savez, la nature horreur du vide, le résultat de la situation actuelle,
01:25:15 c'est le déni, le renoncement, les lâchetés.
01:25:18 Mais tout ça, ça a conduit à un affaissement de l'autorité.
01:25:21 L'autorité, quand vous ne tenez pas la barre, le gouverneur, il part dans tous les sens.
01:25:25 Et la nature ayant horreur du vide, si ce n'est pas l'État qui remplit sa fonction d'autorité,
01:25:31 qui lui permet de protéger sa population, ce qui est quand même la première fonction d'un gouvernement
01:25:35 qui aujourd'hui n'est plus assumé, n'est plus assuré,
01:25:38 ce seront des organisations, des bandes, et ce sera ce que j'appelle la sud-américanisation qui nous guette.
01:25:44 Alors, Lou Drignel, une question ?
01:25:45 Je reviens un peu à ce que disait Gérard Collomb un mois avant son départ.
01:25:48 Moi, j'avais passé une après-midi avec lui, une journée entière,
01:25:50 et il m'avait dit "si on ne fait rien d'ici à cinq ans, la situation pourrait être irréversible".
01:25:56 Du coup, je rebondis sur ce que vous disiez à l'instant.
01:25:58 Est-ce que vous pensez aujourd'hui qu'Emmanuel Macron, que son gouvernement,
01:26:03 est-ce qu'ils sont capables de prendre les décisions que vous appelez de vos voeux ?
01:26:07 Est-ce qu'ils sont capables de ce choc d'autorité ?
01:26:09 Le gouvernement actuel, là ? Ce soir ? Impossible.
01:26:13 Même avec Gérald Darmanin.
01:26:14 Non, mais Gérald Darmanin, ce n'est pas le gouvernement.
01:26:16 Mais donc l'espoir est au bout.
01:26:17 La question que Lou Drignel me pose, c'est le gouvernement.
01:26:19 Pourquoi ? Je vais vous répondre.
01:26:20 Pour une raison très simple, c'est qu'il n'y a pas de cohérence sur la question régélienne.
01:26:24 Emmanuel Macron a fait son succès politique initial sur une idée qui, dans l'absolu, n'était pas mauvaise.
01:26:30 C'est une idée d'équilibre, avec ce fameux "en même temps".
01:26:33 Il y a tout un tas de domaines de la vie politique et sociale où l'équilibre est plutôt souhaitable,
01:26:37 où la mesure est sans doute plutôt quelque chose de positif.
01:26:41 Mais en matière régélienne, dans une France aussi dégradée que le constatait Gérard Collomb,
01:26:45 dont je vous rappelle, mais vous le savez, je n'ai pas besoin de vous le rappeler,
01:26:48 que Gérard Collomb est le mentor politique d'Emmanuel Macron.
01:26:51 C'est-à-dire que ce que Gérard Collomb dit en 2018, quand il quitte l'hôtel de Beauvau,
01:26:56 il ne peut pas ne pas l'avoir dit au président de la République, qui l'a contribué à amener à l'Elysée.
01:27:02 Mais donc pour vous, Thibaud de Montbriel, la situation est sur le point d'être irréversible ?
01:27:06 La situation deviendra irréversible si dans les mois qui viennent,
01:27:09 mais c'est vraiment les mois, ce n'est pas les années, ce n'est pas l'année prochaine,
01:27:12 ce n'est pas l'année d'après, ce n'est pas "on attend les JO".
01:27:14 Les JO, soit dit en passant, viennent du plaisir dans l'ambiance actuelle.
01:27:17 Donc c'est vraiment dans les semaines qui viennent,
01:27:21 je pense qu'il faut un changement total de logiciel avant Noël,
01:27:24 et ça implique une reprise en main que les Français voient, que le peuple voit.
01:27:28 Parce que si le peuple ne le voit pas, ça va être une succession d'actes de désespoir,
01:27:33 de dérive vers les extrêmes, et là pour le coup c'est la catastrophe.
01:27:37 Parce que les armes de guerre ne sont pas sorties des caves des banlieues l'été dernier,
01:27:41 à Dieu ne plaise qu'elles ne sortent la prochaine fois.
01:27:44 J'aimerais qu'on écoute un habitant qui était ce matin à Crépol,
01:27:47 qui a interpellé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
01:27:51 qui lui a reproché son décalage à ce que vous nous disiez depuis quelques instants,
01:27:55 Thibaud de Montmoyal, de découvrir comme ça qu'il y a deux Frances qui sont antagonistes.
01:28:00 Je ne sais pas si on a le son, s'il est prêt en régie, écoutons ce qu'il a dit.
01:28:04 Bonjour Monsieur le ministre.
01:28:07 Bonjour.
01:28:08 Ça pourrait aller mieux.
01:28:10 On va aller voir la famille pour commencer.
01:28:12 Oui, à vous.
01:28:13 On va voir.
01:28:14 On entend le ministre qui défend depuis toujours tous ces gouvernements,
01:28:18 qui défend la France des cités contre la France de Thomas, la France rurale,
01:28:22 la France des gens qui élèvent leur gosse comme il faut, qui ne les élèvent pas dans la haine,
01:28:26 la haine de la France et des Français.
01:28:29 Il y a une haine de la France aujourd'hui Thibaud de Montmoyal ?
01:28:31 C'est une évidence, bien sûr qu'il y a une haine de la France.
01:28:34 Il y a une haine de la France qui s'exprime de mille et une façons,
01:28:38 qui est encouragée, ce qui est terrible, par l'extrême gauche de la classe politique,
01:28:43 avec la France insoumise et quelques-uns de ses alliés.
01:28:46 Et cette haine de la France, elle s'est illustrée de façon éclatante,
01:28:51 de façon impossible à cacher dans cette affaire de Crépol.
01:28:54 Qu'est-ce qu'on voit à Crépol ?
01:28:55 Quelle est la différence entre Crépol et d'autres situations similaires ?
01:28:59 Contre un fait divers et un fait de société.
01:29:00 Ce n'est pas la première fois à Crépol.
01:29:02 Le journal du dimanche a fait une liste d'événements dans des petits villages ces derniers mois.
01:29:06 C'est loin d'être la première fois.
01:29:07 Là, c'était tellement gros que ça n'a pas pu être caché,
01:29:10 que les témoins ont pu raconter sans qu'il y ait une forme de contrôle plus ou moins organisée.
01:29:17 Et ils ont raconté que des gens sont venus d'un quartier,
01:29:21 qui est le quartier, pas uniquement, mais majoritairement du quartier de la Monnaie à Romand,
01:29:25 pour perturber une fête de village,
01:29:28 où des mômes de 16 ans, garçons et filles, étaient rassemblés.
01:29:31 Eux, ils sont arrivés que des garçons sans les filles,
01:29:34 et ils n'avaient pas les filles.
01:29:35 À la place, ils avaient des couteaux avec des lames de plusieurs dizaines de centimètres,
01:29:39 et sans doute, je n'ai pas le dossier, mais sans doute des baïonnettes.
01:29:42 Donc, ce qui est quand même, il faut bien le dire au passage, des armes de guerre.
01:29:45 Ce n'est pas le couteau suisse qu'on peut avoir quand on a un problème dans sa cuisine.
01:29:49 Donc, plusieurs témoins ont raconté que cette haine s'est exprimée à travers des phrases
01:29:57 qui sont rapportées par au moins neuf témoins, semble-t-il,
01:30:00 où il était question de salles blancs et de haine de la France.
01:30:03 Mais pour aller plus loin, il y avait également des reportages
01:30:06 qui ont été faits dès le lundi, après le week-end de défaits,
01:30:10 dans le quartier de la Monnaie, alors que les mises en cause n'avaient pas encore été interpellées,
01:30:14 et où on entend face caméra un certain nombre de gens du quartier dire,
01:30:19 d'abord dire que les auteurs viennent du quartier,
01:30:21 alors que l'enquête ne l'avait pas encore établie,
01:30:23 ensuite dire leur solidarité, dire leur indifférence au sort de Thomas,
01:30:29 et dire leur haine de la France et des Blancs.
01:30:31 Tout ça face caméra.
01:30:33 C'est-à-dire que quand on dit qu'il y a un extrémisme qui monte,
01:30:36 et bien sûr qu'il faut l'empêcher, seul le rétablissement de l'autorité de l'État le permettra,
01:30:40 mais de l'autre côté, cette haine et cet extrémisme, il est absolument présent.
01:30:43 - Et est-ce que ça justifie pour vous, Thibaud de Montbréal,
01:30:45 les manifestations qu'on a pu voir à Rennes ou même à Romance sur Isère,
01:30:49 de groupes plutôt de droite de la droite, d'ultra-droite,
01:30:52 au cri de la France aux Français, et on est chez nous.
01:30:56 - Mais Laurence Ferrari, prenons le problème à l'envers.
01:30:59 Ça fait tellement longtemps que la situation dégénère.
01:31:02 Ça fait tellement longtemps qu'on a régulièrement des Français qui sont massacrés
01:31:06 avec une dimension dans ce qui leur arrive qui est une dimension ethnique et culturelle.
01:31:11 Ça fait tellement longtemps que les gens ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.
01:31:15 Que c'est un miracle que ce soit pas arrivé plus tôt ?
01:31:19 Moi je vous le dis franchement, je pensais...
01:31:21 Quand Gérard Collomb dit ce qu'il dit en 2018, on pense déjà à l'époque, nous,
01:31:24 les familiers de ces sujets, que c'est sur le bord d'arriver d'ailleurs,
01:31:28 il dit rien d'autre. Il a fallu encore attendre 5 ans.
01:31:31 Ce qu'il faut maintenant, c'est que la vertu de ce qui s'est passé,
01:31:34 c'est que normalement, là, plus personne ne peut dire qu'il n'a pas compris.
01:31:39 Et ceux qui n'avaient pas compris, la parole s'est tellement libérée depuis une semaine
01:31:42 que là pour le coup, tout le monde a bien compris.
01:31:44 Donc on est au pied du mur. Le gouvernement, Emmanuel Macron,
01:31:47 parce que c'est pas le gouvernement, c'est Emmanuel Macron,
01:31:49 c'est le président de la République, qui est le garant des institutions,
01:31:52 qui est le garant de la paix publique, qui est le garant de l'unité de la nation.
01:31:55 C'est notre président de la République qui, pour le coup, est au pied du mur.
01:31:59 Que va-t-il faire dans les semaines et dans les mois qui vont suivre ?
01:32:02 Tout va dépendre de là. S'il veut avoir une chance d'empêcher la dérive
01:32:07 et un extrémisme qu'il faut absolument condamner et éviter,
01:32:12 eh bien il faut prendre des mesures drastiques,
01:32:14 et il faudra ensuite en assumer les premières conséquences très vite.
01:32:18 Et pendant ce temps-là, les trafiquants de drogue continuent de tirer
01:32:22 et de se massacrer, et de massacrer des victimes collatérales.
01:32:25 Je me tourne vers vous un instant, commissaire Lebar,
01:32:27 parce qu'à Dijon, un père de famille a été élué chez lui,
01:32:30 carrément dans son lit, par une rafale de kalachnikovs.
01:32:33 C'est le règne des dealers, désormais ? On ne peut plus endiguer ce féo là ?
01:32:38 C'est exactement ce qu'on a malheureusement l'habitude de voir,
01:32:41 semaine après semaine à Marseille, qui se déporte dans les autres villes.
01:32:43 On en a parlé souvent sur votre plateau.
01:32:45 C'est la démonstration de force de dealers qui, pour un besoin de soit
01:32:48 rayonner devant la concurrence, soit devant les forces de l'ordre,
01:32:51 qui dévoile une façade au hasard, et puis c'est un monsieur dans son lit qui décède.
01:32:54 Donc c'est juste, encore une fois, la violence gratuite et l'exhibition des armes.
01:32:57 J'ai écouté attentivement Thibault de Bombrial.
01:32:59 La chance qu'on a encore dans notre société, je crois qu'on est d'accord là-dessus,
01:33:02 c'est que les armes, pour le moment, sont entre les mains des trafiquants.
01:33:04 Il y a une petite barrière entre ceux qui commettent les violences urbaines
01:33:07 et les trafiquants. Tout ça, si ça fusionne un jour, là on sera,
01:33:10 sur ce que décrit Thibault de Bombrial, dans un risque grave.
01:33:12 Et puis après, si vous me permettez de poser une question,
01:33:14 ou en tout cas de faire un constat, choc d'autorité, je crois que tous les Français en ont besoin.
01:33:19 C'est assez simple pour la police et la police-gendarmerie,
01:33:21 ces deux institutions qui obéissent. On leur donne un cadre juridique assoupli,
01:33:25 ce qu'on demande depuis des années, j'en fais partie,
01:33:27 des ordres clairs, et on va faire le boulot.
01:33:29 La question c'est comment on applique le choc d'autorité à l'ensemble de la chaîne pénale,
01:33:33 avec les contraintes du droit européen, une magistrature qui, pour le moment,
01:33:37 est, on va dire, diffuse dans sa façon de faire,
01:33:39 il ne faut pas être tout le monde dans le même panier,
01:33:40 et jusqu'à, je dirais, le maillon d'après, l'incarcération et la responsabilité des élus,
01:33:45 qui shootent tous entre voisins pour ne pas prendre une prison ou un centre éducatif fermé.
01:33:49 Je crois qu'on a beaucoup demandé à la police et à la gendarmerie,
01:33:51 on se rend compte qu'on a tiré sur l'élastique et qu'on est à la limite.
01:33:54 Allez, Thibault de Bombrial.
01:33:55 La réponse est très claire en ce qui me concerne.
01:33:58 Le choc d'autorité, c'est un triptyque, c'est une reprise en main drastique
01:34:03 de notre politique migratoire, mais quand je dis drastique, c'est tout de suite,
01:34:07 c'est-à-dire qu'en dénonçant un certain nombre d'accords,
01:34:09 en disant que nous ne les appliquerons plus,
01:34:10 il n'y a que la France et l'Allemagne qui peuvent se permettre, en Europe,
01:34:13 de se mettre en position de renégocier un certain nombre d'accords européens,
01:34:18 donc de reprendre en main instantanément notre politique migratoire,
01:34:22 en décrétant que nous allons arrêter un certain nombre de moyens,
01:34:26 de flux migratoires par des décisions politiques,
01:34:29 qui sont décisions politiques, qui demandent du courage,
01:34:31 qui seront lourdes à porter, mais qui seront soutenues par 80% de la population.
01:34:36 - Que les conséquences politiques de ces décisions...
01:34:38 - Qui seront soutenues par 80% de la population, et c'est l'essentiel,
01:34:42 et il faudra à un moment s'appuyer sur le peuple pour protéger le peuple.
01:34:45 Ensuite, la police, vous venez de le dire, M. le Commissaire, c'est exactement ça,
01:34:50 donner des moyens, un soutien politique, soutenir nos policiers et nos gendarmes
01:34:55 lorsqu'ils utiliseront la violence légale pour faire face aux violences
01:35:01 qui seront commises contre eux, et vous avez tout à fait raison,
01:35:04 le troisième volet du triptyque, c'est le volet judiciaire,
01:35:07 avec une autorité restaurée, des peines de prison appliquées,
01:35:10 des peines planchées pour tous les actes contre les détenteurs de l'autorité publique,
01:35:15 les policiers et les gendarmes, mais également les élus ou les services de secours.
01:35:19 - Ou les professeurs.
01:35:20 - Les professeurs, évidemment, j'allais le dire,
01:35:22 parce que, parallèlement, évidemment, ça, c'est pas une politique,
01:35:26 il faut ensuite reconstruire le pays, il faut restaurer une unité,
01:35:29 et ça, c'est 10, 15, 20 ans de travaux autour de l'éducation, de la culture,
01:35:35 et ce sera d'autant plus possible que nous aurons dégagé des marges budgétaires,
01:35:40 parce que la lutte drastique contre les excès de l'immigration
01:35:43 dégagera des dizaines de milliards de marges budgétaires.
01:35:49 Il faut faire tout ça, il faut le faire vite,
01:35:51 et les gens qui le feront seront soutenus par le peuple.
01:35:53 - Thibaud de Montbréal était l'invité de PUNCHLINE,
01:35:55 merci aussi, commissaire Lomars d'être venu,
01:35:57 merci Louis de Ragnel, merci Thibaud de Montbréal.
01:35:59 Dans un instant, sur Europe 1, vous avez rendez-vous avec Hélène Zellani
01:36:02 pour l'information, et sur CNews avec Christine Kelly et ses débatteurs pour Facein l'info.
01:36:05 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes, à demain.
01:36:08 ...