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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, la difficile Union Nationale autour de la lutte contre l'antisémitisme
00:00:07 alors que la marche de dimanche fait toujours l'objet de tractations et de règlements
00:00:10 de comptes politiques.
00:00:11 On verra que la communauté juive, elle, vit pour une partie d'entre elles dans la peur
00:00:15 des agressions sur le sol français.
00:00:18 On entendra leurs témoignages.
00:00:19 Dans la bande de Gaza, cette fois l'armée israélienne affirme avoir pris le contrôle
00:00:24 du quartier général du Hamas tout près de l'hôpital de Shifa après des combats acharnés.
00:00:29 Pour Parole de Tsa, Olivier Rafovitch sera avec nous en direct dans un instant pour faire
00:00:33 un point sur la situation militaire.
00:00:35 Enfin, la lutte contre le harcèlement scolaire, un fléau qui ne cesse de toucher des écoliers
00:00:39 français.
00:00:40 Hier, un jeune homme de 16 ans s'est pendu chez lui.
00:00:43 Il avait déjà changé d'établissement après avoir été harcelé.
00:00:47 On aura le témoignage en plateau d'une jeune femme.
00:00:49 Elle s'appelle Anne-Lise.
00:00:50 Elle a failli être brûlée vive avec un bidon d'essence par ses agresseurs alors qu'elle
00:00:54 était au collège.
00:00:55 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:57 Mais d'abord, il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:01:00 Simon.
00:01:01 L'armée israélienne déclare avoir pris le contrôle d'une place forte du Hamas à Jabalia.
00:01:09 Il s'agit d'un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza.
00:01:12 Et selon Tsa, les soldats ont pris ce bastion du Hamas après 10 heures de combat.
00:01:16 Des terroristes ont été tués et des armes ont été saisies.
00:01:19 En ouverture de la conférence humanitaire sur Gaza, Emmanuel Macron a appelé à œuvrer
00:01:24 un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
00:01:27 Dans l'immédiat, c'est la protection des civils qu'il nous faut travailler.
00:01:31 Il faut pour cela une cause humanitaire très rapide, a déclaré le chef de l'État aujourd'hui
00:01:34 à Paris.
00:01:35 Et puis le Conseil d'État annule la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre,
00:01:41 annulant ainsi la décision du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:01:44 Le Conseil d'État estime qu'aucune provocation à la violence ne peut être imputée au collectif
00:01:49 écologiste de France.
00:01:50 Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:53 Nous sommes en plateau avec Eric Nolot, journaliste et écrivain.
00:01:56 Bonsoir à vous Naïma M.
00:01:57 Fadel, essayiste.
00:01:58 Louis Derang, d'Agence du service politique d'Europe 1.
00:02:00 Eric Reuvel, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:02:02 Et Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico.
00:02:05 On va tout de suite, si vous le permettez, partir sur le terrain, rejoindre le colonel
00:02:09 Olivier Rafovitch, porte-parole de l'armée israélienne.
00:02:12 Bonsoir, colonel.
00:02:13 Merci beaucoup de prendre du temps pour nous répondre sur ces news.
00:02:15 D'abord, un point sur la situation dans la bande de Gaza.
00:02:18 Est-ce que vous nous confirmez que l'armée israélienne a pris le contrôle du quartier
00:02:22 de sécurité du Hamas qui est situé sous l'hôpital de Chisinau ?
00:02:24 Exactement, je confirme que le SAAL a pris le contrôle du quartier général du Hamas
00:02:36 à Gaza.
00:02:37 Il y a eu des combats très violents.
00:02:39 Il y a au moins une cinquantaine de terroristes qui ont été éliminés.
00:02:42 Très nombreuses armes, munitions, des obus, des mortiers des obus, des missiles également
00:02:48 ont été récupérés par le SAAL.
00:02:51 L'entrée de tunnels.
00:02:53 Nous sommes encore loin d'avoir totalement terminé la mission.
00:02:58 Le Hamas se cache.
00:03:01 Les terroristes du Hamas sont cachés, sont embusqués.
00:03:04 Donc, il va falloir continuer à avancer pour véritablement continuer à éliminer
00:03:10 ce que c'est la mission, le Hamas et les hommes du Hamas dans la région.
00:03:13 Colonel, ça veut dire que c'était un objectif stratégique mais qui n'est pas la vraie tête
00:03:18 de pont du Hamas ?
00:03:19 C'est un objectif important mais ce n'est pas tout effectivement.
00:03:25 Ce n'est pas tout le Hamas.
00:03:26 Vous savez qu'on a également montré des éléments qui ont été transférés aux agences
00:03:31 de renseignement alliées des pays amis.
00:03:34 Sous l'hôpital de Shifa, le grand hôpital de Gaza, il y a un autre QG extrêmement important
00:03:41 à 40 mètres de profondeur dans des tunnels extrêmement sophistiqués où là se cachent
00:03:46 ou se cacheraient en tout cas les responsables et beaucoup d'armements et beaucoup d'hommes
00:03:50 du Hamas.
00:03:51 Les combats sont très durs entre les soldats israéliens et les terroristes du Hamas ?
00:03:55 On a 35 morts depuis le début des opérations.
00:03:59 On a des blessés également.
00:04:01 Nous sommes extrêmement prudents dans notre avancée.
00:04:03 On n'a aucune intention d'y aller de manière non structurée, non ordonnée.
00:04:08 Le but est d'éliminer le Hamas, d'éviter de côté israélien les pertes au mieux possible
00:04:13 et également, je vois le dire, permettre à la population gaza civile qui est encore
00:04:19 présente dans la région de pouvoir emprunter ce qu'on appelle des fenêtres humanitaires
00:04:24 durant les heures qui sont possibles pour être utilisées à passer de la région nord
00:04:30 vers la région sud de Gaza.
00:04:32 C'est-à-dire que vous nous confirmez qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu mais chaque
00:04:35 jour des pauses quotidiennes de 3 à 4 heures dans cette zone nord de Gaza pour que les
00:04:40 populations civiles évacuent ?
00:04:41 Je confirme qu'il ne peut y avoir de cessez-le-feu.
00:04:45 C'est totalement impossible à l'heure où nous parlons.
00:04:47 Un cessez-le-feu voudrait dire que le Hamas se réorganise, se réarme et à l'heure
00:04:52 où nous parlons, je vous rappelle qu'il y a 239 otages kidnappés aux mains du Hamas
00:04:56 et c'est totalement hors propos, hors de question de faire un cessez-le-feu avec le
00:05:01 Hamas.
00:05:02 En revanche, les pauses humanitaires, 2 à 3 heures par jour, ça oui ?
00:05:05 Elles sont possibles et elles sont faites d'ailleurs, entre autres sur la route Salah
00:05:12 Hadin, Saladin en français, qui est un couloir important, très long, entre le nord et le
00:05:18 sud.
00:05:19 D'ailleurs hier, à peu près 50 000 Palestiniens sont partis avec les enfants, les familles,
00:05:23 les drapeaux blancs du nord au sud, exportés par l'armée israélienne pour éviter les
00:05:27 tirs du Hamas et ces pauses humanitaires continueront effectivement.
00:05:31 Sur les otages, vous avez donné le chiffre de 249 otages.
00:05:35 239.
00:05:36 239, pardon.
00:05:37 Est-ce que vous avez eu des signes de vie de certains d'entre eux ou pas du tout ?
00:05:42 Je ne peux pas du tout évoquer ce dossier.
00:05:47 Ce que je peux vous dire, c'est que pour nous en Israël, le retour des 239 otages
00:05:51 kidnappés, le retour de tous les otages est une priorité absolue, une priorité je dirais
00:05:58 numéro un dans la mission qui nous est confiée, qui est l'élimination du Hamas et le retour
00:06:05 de tous les otages kidnappés, peu importe d'où ils viennent, quels pays ils sont,
00:06:09 quels sont leurs passeports, tous doivent revenir, c'est un essauffle en Israël, à
00:06:14 la maison.
00:06:15 Colonel Rappovitch, on a appris que des journalistes freelance, c'est-à-dire soi-disant indépendants,
00:06:19 auraient participé au pogrom, étaient aux côtés des terroristes du Hamas le 7 octobre.
00:06:24 On le voit sur des vidéos, vous avez des preuves irréfutables.
00:06:27 On a malheureusement des preuves et des images irréfutables de la présence de Palestiniens
00:06:37 qui travaillent pour les agences de presse très importantes et pour des organes de
00:06:42 presse extrêmement importants, je ne vais pas donner les noms, vous les connaissez
00:06:45 je pense également.
00:06:46 La triste nouvelle dans cette histoire, c'est qu'ils étaient présents durant l'attaque
00:06:52 du 7 octobre en territoire israélien, à côté des terroristes du Hamas.
00:06:57 On ne sait pas exactement à quelle heure ils sont rentrés, s'ils sont rentrés dans
00:07:00 la première, deuxième ou troisième vague d'attaque, puisqu'il y a eu plusieurs vagues
00:07:03 comme vous le savez.
00:07:04 Mais la présence de ces journalistes, ou je dirais pseudo journalistes et photographes,
00:07:10 est extrêmement inquiétante.
00:07:13 Par exemple la photo que vous nous montrez actuellement s'appelle Hassan, on le voit
00:07:19 d'ailleurs être embrassé, je cite, "embrassé" par Hiryé Sinwar, le chef du Hamas, dans
00:07:26 la bande de Gaza.
00:07:27 Celui qui est responsable du massacre de masse qui a fait 1 400 morts le 7 octobre,
00:07:33 c'est un petit peu, je dirais, plus que grave, mais je ne veux pas aller dans trop
00:07:40 de mots par rapport à cela.
00:07:42 La photo est claire.
00:07:43 Mais ça veut dire qu'ils sont co-responsables, qu'ils ont participé à ce pogrom ?
00:07:48 Disons qu'ils étaient présents durant l'attaque.
00:07:53 Je ne peux pas en dire plus, je n'ai pas d'autres éléments à l'heure où je vous
00:07:56 parle, mais vous pouvez nous comprendre qu'une présence de ces hommes qui sont là avec
00:08:02 les terroristes en territoire israélien, à l'heure où on assassine de manière horrible
00:08:08 1 400 personnes, c'est plus qu'inquiétant et ça demande à être vérifié avec les
00:08:13 organes de presse qui sont liés à eux, qui les connaissent d'ailleurs et qui ont
00:08:17 aujourd'hui des difficultés certaines à expliquer clairement leur situation.
00:08:23 Une dernière question, colonel Raffovis, vous êtes franco-israélien.
00:08:27 Il y a beaucoup de discorde autour de la grande marche contre l'antisémitisme qui doit se
00:08:32 dérouler dimanche à Paris.
00:08:34 Est-ce que vous le regrettez ? Est-ce que c'est à la hauteur de la situation ?
00:08:36 Bien sûr que je le regrette.
00:08:39 Je pense qu'il y a des causes qui transcendent les dissensions, qui transcendent les fractures,
00:08:48 qu'elles soient politiques, intellectuelles ou philosophiques.
00:08:50 Vous savez, à un moment donné c'est la marche pour la vie contre ceux qui veulent
00:08:54 la mort, peu importe la couleur de peau, peu importe la religion, peu importe pour qui
00:09:00 on vote, où est-ce qu'on habite.
00:09:02 Je crois qu'à un moment donné l'humanité doit prévaloir sur les dissensions et j'espère,
00:09:08 nous devons tous espérer d'ailleurs, que cette marche sera une marche où les hommes
00:09:14 qui veulent la paix, la liberté, qui veulent aussi l'humanité devant et avant tout, gagneront.
00:09:21 Encore une fois, je ne suis pas en France comme vous pouvez vous en douter.
00:09:24 Et donc c'est plus que triste de voir que même quand on parle de cela, il y a la politique
00:09:32 qui rentre à l'intérieur et qui fait qu'il n'y a pas union et réunion des forces, malheureusement.
00:09:39 Effectivement, merci beaucoup, colonel Répovitch, d'avoir pris du temps pour nous répondre.
00:09:43 Je voulais également vous remercier à vous et à ceux qui participent à cette couverture
00:09:51 de la guerre contre le Hamas, qui je sais est une guerre compliquée à couvrir lorsqu'on
00:09:56 est à l'étranger.
00:09:57 Je suis conscient de tout ce qui peut être dit, de tout ce qui peut être transmis de
00:10:01 cette guerre, de ce conflit compliqué ici.
00:10:03 Et je voulais aussi d'Israël vous dire merci pour votre couverture, qui n'est pas simple,
00:10:10 je le sais.
00:10:11 Et donc c'est un merci amical d'Israël.
00:10:14 Merci à vous, colonel Répovitch.
00:10:16 Merci d'avoir pris du temps pour nous répondre dans Punchline sur CNews.
00:10:20 Éric Nolot, on vient d'avoir un point très précis de la situation.
00:10:23 Les combats continuent à la fois sur le terrain, mais le combat politique, il est aussi sur
00:10:27 notre sol.
00:10:28 C'est-à-dire que là, on se trouve à quelques jours, trois jours d'une manifestation qui
00:10:32 devrait être une bannière évidente, simple, non à l'antisémitisme.
00:10:37 Et on assiste à des chicaillas, à des règlements de compte politique qui ne sont pas au niveau,
00:10:43 à mon sens.
00:10:44 Des milliers de nos compatriotes, de nos compatriotes juifs, vivent dans l'angoisse, dans l'inquiétude.
00:10:49 Et au lieu d'y répondre, on assiste à un déchaînement de bisbilles politiciennes.
00:10:52 Alors moi, je veux bien que le Rassemblement national soit tenu comptable des errements
00:10:56 passés de Jean-Marie Le Pen.
00:10:58 Après tout, il a fait des dérapages antisémites qui sont indiscutables.
00:11:01 Moi, je vous propose de vous éloigner quelques instants du terrain politicien et d'interroger
00:11:06 vos amis juifs au hasard.
00:11:07 Demandez-leur, parmi les partis, qui est leur adversaire, qui est leur allié.
00:11:12 Vous allez voir, je ne dis pas 100%, vous allez voir qu'à une écrasante majorité,
00:11:15 ils vont désigner la France insoumise parmi leurs adversaires, ceux qui les inquiètent,
00:11:20 et le Rassemblement national parmi leurs alliés.
00:11:22 Pour quelqu'un comme moi, comme nous, qui avons vécu au rythme des dérapages antisémites
00:11:26 de Jean-Marie Le Pen, c'est vertigineux, c'est peut-être vertigineux, mais c'est
00:11:30 la réalité.
00:11:31 Donc ce débat n'a pas lieu d'être.
00:11:33 Pour une fois, unissons-nous, regroupons-nous derrière un drapeau qui ne souffre aucune
00:11:40 contestation, celui de l'antisémitisme, de l'anti-antisémitisme.
00:11:45 La France insoumise, il y a quelque temps, ne voyait aucun inconvénient à défiler
00:11:50 avec des islamistes patentés au nom de la lutte contre l'islamophobie.
00:11:53 Maintenant, ils voient un inconvénient à défiler avec le RN contre l'antisémitisme.
00:11:59 Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:12:00 On est d'accord.
00:12:01 Mais il n'y a pas que la France insoumise, pas à mes yeux, Eric Reuvel.
00:12:03 C'est à tous les niveaux, en fait, que ça pédale dans la saoule, alors que la cause,
00:12:07 elle est indiscutable.
00:12:08 Oui, oui, ça tourne un peu au fiasco.
00:12:12 Ce serait presque…
00:12:13 Attendons qu'elle se déroule.
00:12:14 Oui, mais non, mais je veux dire…
00:12:15 Peut-être qu'on sera surpris dans le bon sens.
00:12:16 Il y a des cortèges dans tous les sens qui ne veulent pas croiser.
00:12:19 Il y a ce cordon d'hommes politiques qui ne devraient pas, parce qu'on a peur que
00:12:24 certains hommes politiques passent une tête plus que d'autres, jouent des épaules.
00:12:27 Moi, ce qui m'a semblé très fort ce matin, c'est la déclaration, je crois, au Figaro
00:12:31 de Serge Karsfeld, grand avocat et le président de Fils et Filles des Déportés Juifs, qui
00:12:36 a dit, je le cite, "il faut se réjouir que le RN participe à la marche contre l'antisémitisme".
00:12:41 Il dit qu'un cap est franchi.
00:12:43 Oui, mais ça, ça devrait mettre quand même tout le monde d'accord autour de la cause
00:12:47 que rappelait Eric Nolot.
00:12:48 Et puis sur ce que disait le colonel, pardonnez-moi si je reviens un instant, parce qu'il y a
00:12:53 beaucoup de journalistes autour de ce plateau, si ce que dit le colonel avec des preuves
00:12:58 qu'il dit irréfutables et vraies, c'est-à-dire des journalistes qui appartiennent, on ne
00:13:02 va pas citer les noms, mais de très grandes agences.
00:13:05 Ah non, mais on va les citer.
00:13:06 Alors, je ne sais pas, parce que le colonel avait...
00:13:08 AP Reuters, CNN, New York Times.
00:13:10 Bon, alors CNN, AP Reuters, AP Reuters, c'est des grandes agences comme l'AFP Mondiale.
00:13:16 Si ces gens sont salariés ou travaillent régulièrement, eh bien, pardonnez-moi, on
00:13:21 assiste à la création d'un nouveau type de journaliste, qui sont des journalistes
00:13:24 terroristes.
00:13:25 Ce sont des journalistes terroristes.
00:13:26 Parce que couvrir un événement, c'est une chose...
00:13:28 On va voir les images, parce que vous avez raison, ce n'est pas juste couvrir un événement.
00:13:31 Ah non, ce n'est pas juste couvrir un événement.
00:13:33 Donc, il faut arrêter, il faut appeler les choses par leur nom.
00:13:35 Alors, Jean-Sébastien et ensuite Naïma, allez-y.
00:13:39 D'autant qu'il y a aussi un rapport qui a été publié par une ONG qui s'appelle
00:13:43 UN Watch, donc qui regarde ce que fait l'ONU et qui a constaté qu'un certain nombre de
00:13:47 salariés de l'UN, enfin de l'agence des Nations Unies qui s'occupe des réfugiés
00:13:53 palestiniens, n'avaient pas hésité publiquement à menacer les civils gazaouis pour les empêcher
00:14:00 de partir afin qu'ils restent comme des boucliers humains, des gens qui sont donc payés par
00:14:05 l'ONU.
00:14:06 Et aujourd'hui, le sommet qu'a organisé à l'Élysée Emmanuel Macron, il recevait
00:14:09 le directeur de cette agence des Nations Unies.
00:14:12 Donc, quand on nous dit, les Nations Unies disent ça et ça et qu'on nous présente
00:14:16 comme une source parfaitement légitime, vous vous rendez compte que des salariés des Nations
00:14:20 Unies sont en réalité des militants du Hamas qui menacent les civils gazaouis pour les
00:14:24 forcer à rester comme boucliers humains.
00:14:27 Là, visiblement, ils arrivent quand même à partir.
00:14:29 Il y a de longues files de civils de partie protégés par des Israéliens, vous avez
00:14:35 entièrement raison.
00:14:36 Le sujet n'est pas qu'ils y parviennent ou qu'ils n'y parviennent pas, que des salariés
00:14:38 d'une agence des Nations Unies fassent ça et ne soient pas dans un rôle de neutralité.
00:14:43 Quant à la manifestation elle-même, je me demande quel degré il faudrait adopter.
00:14:46 Est-ce que Marine Tendelvier aura le droit à son petit cordon sanitaire parce qu'elle
00:14:50 a invité Medine aux universités d'été d'Europe Collège-Ile-et-Vert ? Est-ce que
00:14:54 les communistes, qui continuent à nommer dans un certain nombre de communes, à baptiser
00:14:57 des rues du nom de terroristes condamnés pour terrorisme palestinien, faudra-t-il
00:15:01 aussi un rayon particulier ? Parce que c'est franchement grotesque cela qu'on va assister.
00:15:05 C'est grotesque, malheureusement.
00:15:06 Naïma Mfadel.
00:15:07 J'aurais aimé que cet appel à manifester de la présidente de l'Assemblée nationale
00:15:13 et du président du Sénat ne s'en mêle pas les politiques en fait.
00:15:18 J'aurais aimé que ce soit dans le souci d'une union nationale, une concorde nationale,
00:15:24 dans un élan citoyen, dans le souci de faire nation à ce moment-là et surtout un soutien
00:15:32 quels que soient nos origines religieuses, culturelles, etc. que nous soyons tous là
00:15:37 pour soutenir nos compatriotes de confession juive.
00:15:40 Aujourd'hui, c'est un moment important et je regrette vraiment, vraiment je regrette
00:15:46 beaucoup que ces politiques s'en mêlent pour justement des chicaneries comme vous
00:15:51 avez dit, pour en fait leur intérêt à eux tout simplement à court terme.
00:15:55 Ils ne voient pas qu'aujourd'hui il y a une inquiétude, une préoccupation, que
00:16:00 notre pays est fracturé, que nous devons nous inquiéter notamment de ce qui se passe
00:16:06 et je vous rappelle aussi le jeu très, très dangereux de Mélenchon parce qu'aujourd'hui
00:16:12 il ne fait qu'attiser les haines et je voudrais aussi rappeler que Mélenchon dira à M.
00:16:18 Mélenchon qu'il n'a pas le droit de faire une OPA sur les musulmans de France et que
00:16:22 la quasi-majorité des musulmans de France, regardez aujourd'hui, comme vous le savez
00:16:26 Laurence, il y a entre 7 et 10 millions de musulmans en France et les fameux quartiers
00:16:32 n'arrêtent pas de draguer et de stigmatiser du coup.
00:16:38 Est-ce qu'aujourd'hui il y a eu des soulèvements ? Est-ce qu'il y a eu des émeutes ? Il n'y
00:16:42 a eu absolument rien.
00:16:43 Et je cite aussi l'exemple de cette femme qui a fait semblant de, enfin je pense qu'elle
00:16:50 est un petit peu, enfin pas très normale mais bon, vous savez l'attentat qui, la dame
00:16:57 qui a voulu faire croire qu'elle avait des gants sur elle et qu'elle allait commettre
00:17:03 un attentat.
00:17:04 Les policiers, nos policiers, elle a refusé d'obtempérer, ils ont bien été obligés
00:17:07 de lui tirer dessus, elle a été blessée.
00:17:09 C'était la dame dans la RER à Paris.
00:17:11 Exactement.
00:17:12 Je vous assure que beaucoup ont dit "les quartiers vont s'embraser, il n'y a pas eu d'embrasement".
00:17:16 Donc moi vraiment j'en veux à ces politiques qui ne sont pas citoyens et qui ne sont pas
00:17:22 en responsabilité.
00:17:24 Louis Dragnel, un mot là-dessus, puis après on verra que la communauté juive de France
00:17:28 vit avec la peur au ventre et ça c'est une réalité intangible.
00:17:30 Bien sûr, et ça, les gens qui parlent de cette marche semblent totalement l'oublier
00:17:34 en fait.
00:17:35 Non mais tout est absolument affligeant dans l'organisation de cette marche.
00:17:38 C'était une marche qui devait être celle de la Concorde, elle devient celle de la
00:17:41 discorde des politiques et puis il y a tout qui dysfonctionne à tous les étages.
00:17:45 Donc cette marche déjà, elle intervient plus d'un mois après ce qui s'est passé.
00:17:49 Vous vous rendez compte quand même du délai ?
00:17:52 Parce qu'il y a eu plus de 1000 actes dont ils ont été admis sur notre sol.
00:17:56 On ne sait toujours pas si le président de la République y participera.
00:17:59 Vous n'avez pas d'informations vous de l'éléction ?
00:18:02 Non, ça change toutes les minutes.
00:18:04 À mon avis il n'ira pas, il fera un message, une allocution.
00:18:07 Les deux anciens présidents y vont, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
00:18:10 François Hollande et Nicolas Sarkozy y vont.
00:18:11 Nicolas Sarkozy n'a posé aucune condition.
00:18:13 François Hollande a simplement posé la condition de ne pas être à côté d'élu du RN.
00:18:17 Ensuite vous avez, tout est hallucinant.
00:18:20 Il y a Elbron qui va, qui pourtant objectivement n'est pas sectaire, qui travaille avec deux
00:18:26 vice-présidents RN au quotidien, à qui on a proposé il y a encore trois semaines de
00:18:31 changer ses vice-présidents.
00:18:32 Elle disait non, non pas du tout, ça se passe très bien avec le RN.
00:18:35 Elle-même, elle demande un cordon sanitaire alors qu'elle sait très bien au fond d'elle-même
00:18:38 qu'elle n'y croit pas.
00:18:39 C'est ça que je trouve absolument terrible.
00:18:41 Et puis troisièmement, vous avez rappelé Europe Ecologie Les Verts qui ont invité
00:18:45 Medin et qui se met… mais normalement on sautait jusqu'à la fin de ses jours sur
00:18:50 la question de l'antisémitisme.
00:18:51 Vous avez Olivier Faure…
00:18:52 Et on salue Rachel Gann si vous le permettez, qui a été malheureusement visée par…
00:18:56 Qui a été la victime du jeu de mots sur les camp de concentration qui était inacceptable.
00:19:03 Vous avez Olivier Faure qui se refait une virginité parce qu'il n'a pas su se défaire
00:19:07 des liens qu'il a avec Jean-Luc Mélenchon.
00:19:09 Il se refait une virginité sur le dos de cette manifestation.
00:19:13 Et donc vous avez en fait une convergence absolument pathétique, minable.
00:19:18 Qu'on sait faire de…
00:19:19 Exactement.
00:19:20 Et du coup, qu'est-ce qui va se passer ? On va regarder quoi la marche dimanche ? Plutôt
00:19:23 que de regarder le message d'unité, on va voir qu'il y aura malheureusement assez
00:19:26 peu de monde.
00:19:27 C'est le moment de parler français.
00:19:28 Il y aura assez peu de monde.
00:19:29 Deuxièmement, vous aurez peut-être… Cette demande a été faite.
00:19:32 Il y a une demande qui a été faite pour faire deux itinéraires.
00:19:35 Deux itinéraires.
00:19:36 Un pour les gens fréquentables et un pour les non fréquentables.
00:19:39 Alors, attendez, on va aller jusqu'au bout du raisonnement.
00:19:42 Comment est-ce qu'on fait le tri ? Comment est-ce qu'on sélectionne ? On va demander
00:19:45 aux gens.
00:19:46 Alors, Monsieur Nolot, vous avez voté pour qui à la dernière présidentielle ? Ah,
00:19:49 ce sera plutôt le courtège de gauche ou celui de droite ? Madame Ferrari, vous voulez venir
00:19:53 ? Ah non, vous voilà.
00:19:54 Et attendez, il y a même certaines personnes qui demandaient…
00:19:57 Tellement pas la hauteur.
00:19:58 Il y en a même certains qui ont demandé est-ce qu'il y a des signes distinctifs,
00:20:03 des signes distinctifs entre ceux qui vont à la marge des fréquentables et ceux des
00:20:07 non fréquentables.
00:20:08 Mais ça veut dire quoi un signe distinctif ? Ils vont mettre un pin's, un brassard.
00:20:12 Ils vont avoir une casquette, un chapeau pour dire je n'ai pas le droit.
00:20:15 Mais c'est inacceptable.
00:20:17 Parce qu'en fait, derrière tout ça, il n'y aurait pas 40 Français qui ont été
00:20:21 massacrés, qui ont été tués à Gaza.
00:20:23 On serait en train de parler d'un débat sur la hausse de la TVA.
00:20:27 Je m'en fiche complètement.
00:20:28 Là, on parle de 40 ressortissants français qui sont morts.
00:20:31 Je veux qu'on les entende, ces Français.
00:20:33 Le seul qui peut signer la fin de cette cacophonie…
00:20:36 C'est Macron ?
00:20:37 Absolument.
00:20:38 Moi, je vais vous dire, ce n'est pas Emmanuel Macron en tant que tel.
00:20:40 C'est le président de la République.
00:20:43 Ça, ça pourrait redonner de la cohésion et le symbole serait fort.
00:20:48 Mais quand j'écoute Louis Dragnel, le fait qu'il hésite, c'est déjà catastrophique.
00:20:52 Il avait un dîner avant-hier à l'Élysée avec les chefs de la majorité autour d'Emmanuel
00:20:55 Macron.
00:20:56 Il pose la question aux invités autour de la table, est-ce qu'il faut que j'aille
00:20:59 à cette marche ?
00:21:00 Une espèce de casse-tête.
00:21:01 Il y a certains participants, des ministres qui lui disent qu'il faut y aller, d'autres
00:21:04 qui disent non.
00:21:05 Et il dit, il répond cette phrase, il ne faut pas donner l'image d'une France coupée
00:21:08 en deux.
00:21:09 C'est ça qui est tragique.
00:21:10 Non, donc il dit, il ne veut pas donner l'impression qu'il choisit un camp.
00:21:15 Mais en fait, il n'y a qu'un seul camp, il y a le camp de la défense d'un peuple
00:21:18 qui a été attaqué par une organisation terroriste et contre l'antisémitisme.
00:21:22 Bah si, bah si.
00:21:23 Non, parce que la marche, ce n'est pas ça.
00:21:25 Vous voyez, c'est très important ce que vous venez de dire.
00:21:28 Ah non, moi je ne joue pas sur les mots.
00:21:29 Aujourd'hui, la marche, elle est pour quoi ? Elle est pour soutenir nos compatriotes,
00:21:34 nos confessions juives.
00:21:35 Aujourd'hui, plus de 1 150 acteurs.
00:21:38 C'est ça qui est important.
00:21:40 Ça veut dire que c'est une manifestation interne.
00:21:43 C'est l'unité nationale.
00:21:45 Il faut justement dissocier les deux.
00:21:46 Ils sont attaqués par qui ? Ils sont attaqués les juifs ?
00:21:49 Lui, sincèrement, vraiment, prenez le temps juste.
00:21:53 Ils ne sont pas attaqués par tous les musulmans.
00:21:54 Non, je ne veux pas dire ça.
00:21:55 Non, mais je sais bien, mais c'est très important de le rappeler.
00:21:57 Voilà, merci.
00:21:58 C'est surtout de le rappeler et que ce moment-là, c'est un moment important.
00:22:02 Et justement, c'était un signal fort qui donnait à la communauté nationale, à tous
00:22:07 ensemble de venir soutenir nos compatriotes.
00:22:09 Et justement, on met de côté ceux qui justement…
00:22:13 Mais ça, c'est extrêmement important.
00:22:15 On ne peut pas mettre de côté ça.
00:22:16 Non, si vous dites, c'est pour soutenir Israël, c'est deux choses.
00:22:20 Je n'ai pas dit soutenir Israël.
00:22:21 Non, vous avez dit un peuple qui a été attaqué.
00:22:22 Bah oui, une attaque terroriste.
00:22:23 Mais non, c'est pour soutenir les Français.
00:22:24 Ce n'est pas la même chose.
00:22:25 Je suis vite en France.
00:22:26 Non, non, attendez, c'est pas intéressant.
00:22:27 Ce qui est tragique dans ce qu'on a pu entendre des arguments soupesés par l'Élysée,
00:22:34 c'était la peur justement de dire qu'on a déjà été suffisamment perçus comme
00:22:37 pro-israélien et donc ne faisons pas en sorte que ça réveille à nouveau les quartiers.
00:22:41 Ce qui va dans le sens de ce que vous disiez.
00:22:43 Mais moi, je trouve que c'est tragique parce que c'est mépriser les musulmans,
00:22:46 vous l'avez dit, et c'est mépriser de manière générale tous les Français parce
00:22:49 que nous ne sommes pas des mineurs.
00:22:51 Parce que vous croyez sérieusement que si nous voyons Olivier Véran à côté de Marine
00:22:54 Le Pen, on va penser qu'il va avoir attrapé une maladie contagieuse et que soudainement
00:22:57 il est devenu le péniste.
00:22:58 C'est grotesque.
00:22:59 Que croit-il qu'il va se passer s'il se trouvait dans un périmètre de 2 mètres
00:23:03 ou 3 mètres autour d'eux ? Les Français savent parfaitement ce qu'est le rassemblement
00:23:07 national.
00:23:08 Les Français savent parfaitement ce qu'est le rassemblement national.
00:23:11 Vous le rappeliez Eric tout à l'heure, y compris dans un passé finalement très
00:23:14 récent dans son entourage.
00:23:16 Il ne faut pas chercher bien loin pour retrouver des gens qui sont antisémites et revendiqués
00:23:20 comme tels dans l'entourage de Marine Le Pen même si elle a eu le courage de rompre
00:23:24 sur ce sujet-là.
00:23:25 Mais les Français le savent.
00:23:26 Et moi ce que je constate c'est le sondage qui vient d'être publié par le Figaro.
00:23:30 Il y a 59% des Français qui considèrent que ces chicailleries sont irresponsables et qui
00:23:35 considèrent que tous les politiques auraient dû y aller sans maître de condition.
00:23:39 Ce qui est écoeurant comme il faut le dire c'est que derrière tout ça, derrière
00:23:41 cette grande cause qui devrait nous interpeller tous, la lutte contre l'antisémitisme,
00:23:44 il y a quoi en réalité ? Il y a des calculs politiques.
00:23:47 Pourquoi ? Parce que qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:23:49 Vous avez un RN qui est en train de caracoler en tête dans les sondages, que ce soit pour
00:23:53 les européennes ou même pour un éventuel premier tour de la présidentielle.
00:23:56 Et en fait, l'une des motivations, comme tu le disais, ce n'est pas qu'on voit
00:24:02 Véran à côté de Le Pen et qu'on se dise "Véran veut Le Pen".
00:24:04 Ce n'est pas du tout ça.
00:24:05 C'est que la trouille, c'est que le fait de normaliser un peu plus les représentants
00:24:10 du Rassemblement national, ça va leur donner encore plus de voix.
00:24:13 Et en fait ce qui est tragique et écoeurant, c'est que ce petit calcul politique-là,
00:24:17 il est dans la tête de beaucoup de leaders politiques, les Verts, la gauche.
00:24:21 Ils ne sont pas au niveau.
00:24:22 C'est tout.
00:24:23 Mais on crée les Français pour des imbéciles, parce que les Français sont des électeurs
00:24:27 majeurs et pour l'essentiel, vaccinés, qui sont capables de se faire un avis sur
00:24:33 ce que sont les uns et les autres.
00:24:35 Non mais encore une fois, et merci à Sébastien d'avoir bien précisé, attention, attention,
00:24:39 ce n'est pas une marche contre les musulmans, c'est une marche d'unité nationale.
00:24:45 Non, non, je sais que l'a n'est pas sous-entendu.
00:24:48 Eric Nolot veut prendre la parole, le gouvernement était à influence, disant peut-être...
00:24:53 Vous avez raison, il peut le redire.
00:24:56 Les seuls qui le prétendent, c'est la France insoumise.
00:24:58 La France insoumise dit que c'est une marche contre les musulmans et c'est même une
00:25:01 marche qui justifie une épuration ethnique qui existe dans leur imagination.
00:25:05 Moi, il ne me tarde pas de voir comment nos futurs livres d'histoire jugeront cette période.
00:25:10 On dira de nous, de nos contemporains, nous ce qu'on dit de nos ancêtres, comment
00:25:14 ils ont pu être aussi aveugles à ce qui se passait, comment ils ont pu laisser passer
00:25:20 les petits calculs politiciens plutôt que la grande histoire.
00:25:23 On sera jugés très sévèrement.
00:25:25 Petite pause, petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:25:28 Vous pouvez me parler dessus, Jean Sébastien, mais on n'entendra pas ce que vous dites.
00:25:31 Désolé.
00:25:32 À 18h30, deux rendez-vous politiques importants.
00:25:34 Manuel Valls sera sur Europe 1 et SC News et à 20h, Jordane Bardella sera chez Pascal
00:25:38 Praud dans l'Ordre des Propres.
00:25:39 Tout de suite, dans Punchline, on continue à faire nos départs.
00:25:44 Et nous, nous sommes ici.
00:25:46 17h31, on se retrouve en direct dans Punchline sur SC News.
00:25:50 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:25:53 On apprend ce soir qu'Israël va commencer à faire des pauses quotidiennes dans certaines
00:26:00 zones du nord de la bande de Gaza.
00:26:02 Des pauses de 4 heures qui seront annoncées 3 jours à l'avance, annonce un porte-parole
00:26:06 de la Maison Blanche.
00:26:07 Et cela commence dès aujourd'hui, a-t-il ajouté.
00:26:10 Emmanuel Macron avait appelé lui ce matin à œuvrer un cessez-le-feu entre Israël
00:26:15 et le Hamas.
00:26:16 C'était en ouverture de la conférence humanitaire sur Gaza à Paris.
00:26:19 Dans l'immédiat, c'est la protection des civils qu'il nous faut travailler et il
00:26:22 faut pour cela une pause humanitaire très rapide, a déclaré le chef de l'État.
00:26:25 Et dans le même temps, des pourparlers entre responsables israéliens, qataris et américains
00:26:30 sont en cours à Doha.
00:26:31 Le directeur de la CIA et le chef du Mossad sont arrivés sur place cet après-midi.
00:26:35 Et au menu des discussions, la libération de certains otages et une aide supplémentaire
00:26:40 pour les habitants de la bande de Gazalor.
00:26:42 Merci beaucoup Simon Guilain pour ce rappel d'éditeur de l'actualité.
00:26:45 On est toujours avec Éric Nelot, Naïma Imfadel, Louis Doreignel, Éric Revelle, Jean-Sébastien
00:26:49 Fergion.
00:26:50 On a été rejoint par Anne-Lise Depas.
00:26:51 Bonsoir Anne-Lise.
00:26:52 Bonsoir.
00:26:53 Vous êtes la créatrice de l'atelier et du podcast Smile.
00:26:54 On va parler du harcèlement scolaire avec vous puisque c'est la journée nationale
00:26:59 de lutte contre le harcèlement scolaire.
00:27:01 On va écouter Gabriel Attal qui était ce matin chez nos confrères de RTL, qui rappelle
00:27:06 quel est l'objectif de cette journée ? De libérer la parole et d'éviter que des
00:27:11 drames se produisent comme il y en a eu un visiblement à la Roche-Tourion hier soir
00:27:15 puisqu'un jeune de 16 ans s'est pendu à son domicile.
00:27:18 D'abord on écoute Gabriel Attal.
00:27:20 Dans chaque établissement scolaire, il doit y avoir au moins 5 adultes formés spécifiquement
00:27:26 sur le harcèlement avec une réformation.
00:27:28 C'est déjà le cas dans les écoles primaires, dans les collèges.
00:27:30 Cette année-là, ça démarre au lycée.
00:27:32 Et ce n'est pas que des enseignants.
00:27:34 On s'est rendu compte par exemple que former un personnel de la cantine, c'était très utile
00:27:38 parce qu'à la cantine, on voit beaucoup de choses.
00:27:40 S'il y a un élève déjeune tout seul, si un élève se fait embêter à la cantine.
00:27:43 Il y a des élèves ambassadeurs aussi.
00:27:45 Et ensuite, ce sont ceux qui sont spécifiquement formés pour gérer les situations.
00:27:50 Et après, vous avez raison, il faut développer une culture du repérage pour repérer des situations.
00:27:54 Et c'est là où on travaille, il y a des modules de formation en ligne.
00:27:56 On travaille à cette plateforme qui sera mise en place début 2024,
00:27:59 qui permettra aussi de détecter si son enfant est potentiellement harceleur
00:28:03 ou en tout cas participe à ce mouvement-là.
00:28:05 Il y a une grande mobilisation au plan national, Annelies Debas.
00:28:08 Ça va dans le bon sens évidemment, mais il y a des histoires terribles,
00:28:11 comme celle que vous avez vécue.
00:28:12 Vous, le harcèlement a commencé très tôt, dès la 6e, c'est ça ?
00:28:15 Oui, c'est ça. J'ai été harcelée dès la classe de 6e en raison de mes notes.
00:28:19 On me disait que j'étais une intello, que j'allais encore avoir 18, etc.
00:28:23 Et ça s'est transformé en harcèlement sexiste et grossophobe.
00:28:28 Donc j'ai reçu des petits mots sur ma table pour me dire que j'étais grosse,
00:28:31 que j'étais une pute, que j'étais une salope.
00:28:33 Et ça s'est même transformé en harcèlement physique.
00:28:36 Donc j'ai été frappée également.
00:28:37 Vous avez été tabassée au sol par un groupe de personnes, c'est bien cela ?
00:28:40 Oui, tout à fait.
00:28:41 Je suis allée voir une survivante pour lui expliquer ce qui venait de se passer
00:28:44 et elle m'a récané au nez en disant
00:28:46 "Écoute Annelies, ce sont des garçons qui sont amoureux de toi, laisse tomber, c'est rien."
00:28:49 C'est-à-dire qu'ils n'ont pas réagi du tout dans l'éducation nationale ?
00:28:52 Ils n'ont pas compris ce qui se passait ?
00:28:53 Pas du tout. Malheureusement, en tout cas moi quand j'ai été harcelée
00:28:57 comme beaucoup de personnes victimes de harcèlement,
00:28:59 c'était vraiment des jeux d'enfants et rien de plus que de la jalousie.
00:29:02 Vous n'avez jamais été aidée par l'institution scolaire.
00:29:05 Ça a connu un crescendo parce que malheureusement vous n'en êtes pas resté un tabassage au sol.
00:29:11 Et un jour vous êtes sortie du collège, c'était en quatrième je crois ?
00:29:14 C'est ça.
00:29:15 Ils vous attendaient avec un bidon d'essence ?
00:29:17 Oui, exactement. Donc c'était un guet-apens.
00:29:19 Parce qu'ils venaient de me voler mes affaires entre midi et deux.
00:29:22 Je suis revenue au collège pour avertir l'administration.
00:29:24 Et en sortant de l'école, je me suis retrouvée née à née avec la bande des harceleurs.
00:29:28 Donc là, ils avaient deux bidons d'essence, dont un qu'ils m'ont renversé entièrement sur moi.
00:29:32 Un garçon est sorti du groupe et m'a menacé de me brûler vive
00:29:35 avec un briquet allumé juste au-dessus de ma tête.
00:29:38 Et là, ce qui vous a évidemment traumatisé en dehors de ça, c'est les ricanements du groupe.
00:29:42 Oui, tout à fait. Parce que les garçons qui justement étaient en train de m'agresser,
00:29:46 qui voulaient me tuer littéralement, étaient en train de rigoler
00:29:49 et de s'inclamer les uns les autres en disant "brûle là, brûle là" comme ça.
00:29:53 Donc à ce moment-là, j'ai vraiment vu la mort sous mes yeux.
00:29:55 Vous vous êtes préparée à mourir à ce moment-là ?
00:29:57 Oui, j'étais préparée à mourir dans le sens où, quand on est victime de harcèlement,
00:30:00 on souffre tellement qu'on n'a plus envie de vivre déjà.
00:30:03 Et là, c'était le graal. Je me suis dit "enfin, ils vont me tuer et toutes les souffrances vont partir".
00:30:09 C'est absolument terrible. Le harcèlement, il était évidemment dans le cadre scolaire,
00:30:13 mais aussi sur les réseaux sociaux ?
00:30:15 Exactement. J'ai également été cyber harcelée. J'ai reçu des messages de mort en me disant
00:30:19 "suissie-toi, tu ne sers à rien, on va te tuer". Et même à la suite des faits,
00:30:22 j'ai reçu encore des messages pour me dire "dommage que tu n'aies pas mort".
00:30:25 Mais c'est hallucinant. Où est-ce que vous avez trouvé du soutien autour de vous ?
00:30:30 Ma grande sœur, Melvin, m'a beaucoup aidée. Ma mère a été là également pour moi.
00:30:35 Et effectivement, j'ai pu trouver du soutien dans mes passions.
00:30:38 Donc le handball, l'écriture et l'aide des autres.
00:30:40 Le fait d'aider les autres, ça m'a toujours donné envie de vivre.
00:30:44 Bien sûr. Vous avez voulu faire des études de droit, je crois.
00:30:47 Vous avez fait trois années de droit. Et puis la dépression vous est tombée dessus,
00:30:51 parce que ce que vous aviez vécu était trop violent.
00:30:53 Tout à fait. Je suis tombée en dépression malheureusement.
00:30:55 J'ai été hospitalisée d'urgence à trois reprises à cause du harcèlement dont j'avais été victime.
00:31:00 Donc j'ai dû faire une pause dans mes études et arrêter le droit malheureusement.
00:31:05 Mais d'un autre côté, ça m'a quand même permis de me recentrer sur moi-même,
00:31:08 de travailler sur moi et d'avancer dans mon chemin de reconstruction.
00:31:11 Aujourd'hui, vous avez créé cet atelier du podcast Smile.
00:31:15 Smile, c'est la vie, évidemment. C'est aussi votre sourire.
00:31:19 Oui.
00:31:20 Qu'est-ce que vous faites concrètement ?
00:31:22 Concrètement, grâce à mon podcast Smile, j'aide les victimes de violences,
00:31:26 et notamment les personnes qui vont mal à se reconstruire, à libérer la parole,
00:31:30 à réapprendre à s'aimer et à réapprendre à prendre confiance en soi.
00:31:33 Parce qu'à la suite de violences, malheureusement, on ne s'aime plus,
00:31:36 on ne croit plus en soi et on a du mal à aller de l'avant.
00:31:39 Donc mon podcast, c'est vraiment de l'amour, des conseils,
00:31:42 de la motivation, un témoignage, mon témoignage de vie,
00:31:45 pour justement montrer que c'est possible de se reconstruire à la suite de violences.
00:31:49 Et que ceux qui sont harcelés ne sont pas tout seuls dans ce cas-là.
00:31:53 Vous allez aussi dans les écoles, je crois, toutes les semaines ?
00:31:56 Exactement. Toutes les semaines, je vais dans les établissements scolaires,
00:32:00 dès l'école primaire, pour sensibiliser les enfants,
00:32:03 dès la classe de CP jusqu'à la terminale,
00:32:06 pour leur apprendre ce que c'est que le harcèlement,
00:32:09 quels sont les lieux où on peut être victime de harcèlement,
00:32:12 comment agir quand on est victime de harcèlement,
00:32:14 comment se reprendre en main quand on est harceleur, notamment,
00:32:17 parce que même les harceleurs ont besoin d'être aidés.
00:32:19 Et je leur apprends également les valeurs humaines,
00:32:21 ce que c'est que l'amour de soi, la confiance en soi, le respect,
00:32:24 mais aussi l'empathie et l'entraide.
00:32:26 Des choses qu'il faut leur réapprendre, parce qu'ils ne le savent peut-être pas.
00:32:29 Oui, tout à fait.
00:32:30 On est saisis par le témoignage, Éric, de Anne-Lise,
00:32:33 de la force qu'il lui a fallu pour se remonter cette épreuve,
00:32:36 à partir du traumatisme, puis de la générosité dont elle fait preuve aujourd'hui
00:32:39 pour aller vers les autres.
00:32:40 Oui, c'est assez impressionnant, à la fois votre épreuve
00:32:42 et la manière dont vous en parlez, avec beaucoup d'éloquence et de calme.
00:32:46 Mais est-ce qu'on guérit un jour d'avoir été harcelé, en fait ?
00:32:48 On a l'impression que les effets, ça ne dure peut-être pas toute une vie,
00:32:51 c'est peut-être exagéré, mais peut-être pas.
00:32:53 Potentiellement, oui.
00:32:55 On va dire plutôt qu'on apprend à vivre avec.
00:32:57 Moi, typiquement, j'ai eu plusieurs séances de psychothérapie
00:33:00 et c'est ce qui m'a beaucoup aidée.
00:33:02 C'est ça que vous recommanderiez aux victimes ?
00:33:04 Quand le harcèlement cesse en tant que tel, il faut quand même continuer à se faire suivre ?
00:33:08 Oui, il faut se faire suivre psychologiquement, même psychiatriquement si besoin,
00:33:13 être hospitalisé si besoin et demander l'aide de ses proches.
00:33:16 Éric Ravalhier.
00:33:17 Évidemment, je partage le point d'Éric Noulot.
00:33:20 Moi, je suis très impressionné par la structuration de votre pensée,
00:33:24 la façon dont vous le dites, j'allais dire sans rancune presque,
00:33:28 mais j'ai deux questions à vous poser.
00:33:30 Vous avez parlé de tentatives de meurtre.
00:33:32 Que sont devenus vos agresseurs ?
00:33:34 Alors, j'ai porté plainte.
00:33:36 Ma plainte a été classée sans suite, malheureusement.
00:33:38 C'est terrible.
00:33:41 C'est terrible, oui.
00:33:43 Malheureusement, à la suite des faits, ils ont continué à me harceler jusqu'à mes 18 ans.
00:33:48 On met de l'essence sur vous, on menace d'allumer avec un briquet
00:33:52 et ça a été classé sans suite.
00:33:54 Oui.
00:33:55 Et à vos 18 ans ?
00:33:57 À mes 18 ans, j'ai déménagé pour mes études de droit, justement,
00:34:00 et c'est comme ça que le harcèlement a cessé.
00:34:02 C'est terrible. Naïma.
00:34:03 Moi, je vous écoutais et j'étais très sensible quand vous avez parlé
00:34:07 de votre grande sœur qui était là pour vous et votre maman.
00:34:10 Justement, souvent, le problème, c'est que les parents ne voient pas les signaux faibles.
00:34:14 Donc, si vous deviez donner des conseils, justement, vous donnez des conseils aux enfants,
00:34:18 mais les parents, parce que moi, je pense que la place et le rôle des parents, c'est primordial.
00:34:23 Tout à fait, c'est vrai.
00:34:25 Il y a plusieurs signaux en matière de harcèlement.
00:34:27 Un enfant, par exemple, qui ne travaille plus, qui va avoir ses notes scolaires baissées.
00:34:32 Un enfant qui change de comportement, que ce soit par rapport à son alimentation,
00:34:35 par rapport à son sommeil, par rapport à sa manière de vivre.
00:34:41 C'est-à-dire un enfant qui était tellement joyeux et qui d'un coup,
00:34:44 il va être muet, se conforter, malheureusement, dans le silence.
00:34:50 Un enfant qui ne va plus parler, un enfant qui ne va plus sortir,
00:34:53 qui ne va plus avoir de relation avec les autres.
00:34:55 Donc, un enfant qui va beaucoup s'isoler.
00:34:57 Tout ça, ce sont des signes, des signaux forts et faibles
00:35:00 qui prouvent, qui montrent qu'un enfant est victime de violence.
00:35:02 Et malheureusement, dans certains cas extrêmes, un enfant qui va se mutiler,
00:35:07 un enfant qui va se brûler, tout ça, en fait, ça prouve qu'un enfant est victime de violence.
00:35:12 On peut aussi aller jusqu'au suicide, comme on a malheureusement des exemples chaque jour.
00:35:17 Comment restaurer la confiance en soi ?
00:35:19 Comment est-ce que vous avez fait, vous, Anne-Lise ?
00:35:21 Vous êtes bien psychologique, évidemment.
00:35:23 Est-ce que vous faites peut-être tout ce que vous offrez, partagé aux autres,
00:35:26 qui vous aide à restaurer cette confiance ?
00:35:28 Oui, tout à fait. Donc moi, franchement, aider les autres,
00:35:30 ça m'aide vraiment à m'aider moi-même, en fait.
00:35:34 Et aussi, je pense que c'est tellement important de réapprendre à s'aimer soi.
00:35:38 Et pour s'aimer soi, c'est important de travailler sur soi.
00:35:41 Donc, grâce à l'aide de nos proches, des psychiatres, des psychologues,
00:35:44 mais également grâce à l'aide des lectures qu'on peut faire en écoutant des podcasts.
00:35:48 Moi, c'est ce qui m'a aidée.
00:35:49 Écouter des podcasts de développement personnel, notamment,
00:35:51 et lire des livres sur, justement, l'amour de soi et la confiance en soi.
00:35:54 Tellement vrai. Louis Dragnel, vous voulez lui poser une question, Anne-Lise ?
00:35:56 Est-ce que vous avez revu ou vous avez eu des échanges avec vos agresseurs ?
00:36:00 Non, les agresseurs ne m'ont jamais contactée.
00:36:04 Une fois, un des agresseurs a contacté une de mes amies en lui disant
00:36:08 "Écoute, c'est du passé maintenant, il faut arrêter d'en parler parce que
00:36:11 je vois souvent qu'Anne-Lise, elle en parle à la télé, mais c'est du passé.
00:36:14 Il faut qu'on arrête d'en parler en fait."
00:36:17 Mais à aucun moment, ils ne sont venus s'excuser.
00:36:19 Ma question s'appuie sur le fait que dans le Paris Match cette semaine,
00:36:23 il y a un témoignage, une photo qui réunit un ancien harceleur et un ancien harcelé.
00:36:28 Est-ce qu'un pardon est possible ?
00:36:30 Ma question est peut-être totalement hors de propos, mais je vous la pose quand même.
00:36:35 Bien sûr, c'est compréhensible de poser cette question-là.
00:36:37 Pour ma part, non.
00:36:39 Parce qu'à la limite, si le harcèlement s'était terminé après l'agression,
00:36:43 on aurait pu essayer de discuter.
00:36:46 Alors que là, non.
00:36:47 J'ai été agressée et ensuite, j'ai été agressée en 2014,
00:36:51 le harcèlement a continué jusqu'en 2019.
00:36:53 C'est-à-dire qu'ils savaient très bien ce qu'ils avaient fait,
00:36:55 la justice n'a rien fait, donc ils ont continué.
00:36:58 C'est-à-dire qu'ils avaient conscience de leurs actions et qu'ils voulaient me faire du mal.
00:37:02 Donc non, je ne pourrais jamais leur pardonner.
00:37:04 Jean-Sébastien Perjour.
00:37:05 Vous disiez au tout début que ça a commencé parce que vous aviez des bonnes notes.
00:37:08 Dans les témoignages que vous recueillez, est-ce que c'est souvent le début ?
00:37:11 Est-ce qu'il y a une culture de l'échec en quelque sorte qui fait que
00:37:14 ceux qui essaient de s'en sortir, notamment peut-être dans des quartiers plus difficiles,
00:37:18 on les en empêche en leur reprochant peut-être de trahir d'où ils viennent ?
00:37:22 Alors oui et non.
00:37:24 Moi, franchement, comme les études le témoignent,
00:37:27 c'est vraiment cet aspect de différence en fait.
00:37:30 De l'heure où un enfant a quelque chose en plus, c'est souvent pour cette raison,
00:37:34 il n'y a pas de raison d'ailleurs, mais c'est souvent pour cette cause, entre guillemets,
00:37:38 qu'il est pris pour cible.
00:37:40 Donc, au longueur, c'est vrai que dans certains quartiers prioritaires,
00:37:43 il y a quand même cette culture de l'échec, malheureusement,
00:37:46 où des enfants sont jaloux, au-delà de ça, sont violents envers les autres
00:37:50 parce que les autres ont des bonnes notes, parce que les autres aiment l'école.
00:37:53 Après, c'est propre à chaque quartier, je pense, et à chaque éducation,
00:37:57 parce qu'il y a des parents qui, malheureusement, éduquent leurs enfants dans la violence.
00:38:00 Donc, des enfants qui vont arriver à l'école, déjà, qui ne s'aiment pas,
00:38:03 et en plus, ils vont malheureusement répéter les actes de violence
00:38:06 qu'ils ont subis à la maison auprès des autres.
00:38:08 - Exactement, c'est une espèce de cercle absolument infernal.
00:38:11 Naïma, le dernier mot.
00:38:12 - Moi, je n'ai pas trouvé dans, justement, le plan du ministre Attal,
00:38:17 la place et le rôle des parents, effectivement.
00:38:20 Je ne l'ai pas trouvé, alors que, justement, l'éducation,
00:38:22 c'est extrêmement important, la manière dont on éduque son enfant.
00:38:25 Si on éduque aussi dans la bienveillance, l'empathie envers l'autre,
00:38:29 et puis, ce qu'on a pu voir aussi dans les cas d'harcèlement,
00:38:33 c'est que souvent, les parents n'étaient pas convoqués,
00:38:35 les parents des harceleurs, n'étaient pas convoqués,
00:38:37 n'étaient pas, alors que pour moi, ils doivent être responsabilisés
00:38:41 et, justement, être poursuivis aussi,
00:38:43 parce que c'est aussi leur rôle à un moment de dire à leur enfant d'arrêter.
00:38:46 Et souvent, c'est par alors, excuser leur enfant.
00:38:49 - Vous étiez scolarisé où, pardonnez-moi, je n'ai pas entendu.
00:38:52 - À Paris, dans un collège parisien, dans le 20e, à Paris.
00:38:55 - D'accord.
00:38:56 - Là, vous n'avez pas programmé de reprendre vos études,
00:38:59 mais un jour, pourquoi pas, vous vouliez être avocate, c'est ça, évidemment ?
00:39:02 - Pourquoi pas, effectivement, oui.
00:39:04 - Il faut peut-être trouver sa voie, là.
00:39:06 - Oui, je crois que votre témoignage...
00:39:08 Je veux vraiment vous remercier du fond du cœur de ce témoignage
00:39:11 qui est à la fois terrible et plein d'espoir,
00:39:13 parce que, voilà, vous êtes l'incarnation même
00:39:16 du fait qu'on peut transfigurer des épreuves et en faire des forces.
00:39:20 Donc, le podcast, c'est Smile, on le retrouve sur Internet.
00:39:23 - Sur Internet, Smile, Anne-Lise Debas, sur Spotify, Apple Podcasts,
00:39:27 - Anne-Lise Debas. - partout.
00:39:29 - Et on peut vous appeler si on est une école, un collège, un lycée,
00:39:32 pour venir témoigner devant les enfants.
00:39:34 - Tout à fait.
00:39:35 - Merci beaucoup, Anne-Lise, d'être venue témoigner ce soir
00:39:37 dans "Punchline" sur CNews.
00:39:39 On va revenir à l'actualité, mais ce sont des témoignages comme ça
00:39:42 qui sont extrêmement importants pour faire progresser les causes, en réalité.
00:39:45 Et la cause de la lutte contre le harcèlement,
00:39:47 elle est absolument vitale et fondamentale dans notre pays.
00:39:50 On va revenir à l'actualité, à cette marche contre l'antisémitisme
00:39:54 qui doit se dérouler dimanche, dans une cacophonie totale, pour l'instant.
00:39:58 Et j'aimerais donner la parole à ceux, à nos compatriotes de confession juive
00:40:02 qui vivent aujourd'hui la peur au ventre, la peur des agressions,
00:40:05 la peur des insultes. Écoutez ce reportage.
00:40:08 - Des modes de vie chamboulés.
00:40:11 Depuis les attaques terroristes du 7 octobre
00:40:13 et l'augmentation des actes antisémites en France,
00:40:16 certaines personnes de confession juive vivent dans la peur
00:40:19 et ont décidé de modifier leur quotidien.
00:40:21 - Me faire livrer pour moi, pour mes enfants, mes petits-enfants,
00:40:25 eh bien je ne le fais plus.
00:40:27 Je ne le fais plus parce que je n'ai plus confiance.
00:40:29 Je n'ai plus confiance du tout.
00:40:31 Quand on m'accompagne, mon petit-fils, il a 3 ans,
00:40:35 il fréquente une école israélite, c'est une scène de guerre.
00:40:40 Quand on accompagne les enfants, on y va, moi j'y vais avec la boule au ventre.
00:40:44 - Je vais dans les épiceries cachères ou dans les boucheries cachères.
00:40:47 Par contre, c'est vrai que je suis en alerte tout le temps.
00:40:52 Donc je regarde au cas où je détecterais quelque chose de suspect aux alentours.
00:40:58 - Certains ont même décidé de retirer la mézouza devant chez eux,
00:41:02 cet objet qui contient une prière pour protéger l'habitation d'une personne juive.
00:41:06 - J'ai retiré la mézouza et ça fait très...
00:41:12 C'est très bizarre, c'est très curieux comme sentiment.
00:41:15 C'est une peine immense, j'avais les larmes aux yeux.
00:41:20 - D'autres, comme Agar, ne veulent surtout pas passer ce cap.
00:41:23 - La mézouza, elle reste à sa place et le jour où je pense la retirer,
00:41:29 ça voudrait dire que ce jour-là, je n'ai plus ma place dans ce pays.
00:41:33 - Plus de 1000 actes antisémites ont été recensés en France,
00:41:36 selon le ministère de l'Intérieur depuis le 7 octobre.
00:41:39 - Ça, c'est la réalité à Regne-l'eau.
00:41:41 C'est pas l'échec aéré dont on parle politique,
00:41:44 c'est pas "toi t'es pas bien, tu viens pas à la manif".
00:41:46 Ça, c'est des gens qui sortent dans la rue, nos amis, nos frères, nos sœurs, qui ont peur.
00:41:51 - Nos compatriotes.
00:41:53 - C'est la réalité et en un sens, ça clôt le débat pour moi.
00:41:56 Quand des milliers de nos compatriotes vivent dans la peur et dans l'angoisse,
00:42:00 il n'y a plus de débat, il n'y a plus de "oui, mais", cordon sanitaire,
00:42:04 on protège, ou en tout cas, on se montre solidaire.
00:42:06 Si on n'a pas les moyens de les protéger, après tout, c'est le rôle des forces de l'ordre,
00:42:09 mais au moins, on exprime notre solidarité.
00:42:11 Il me semble que c'est le minimum.
00:42:13 Mais ces gens-là, on a une classe politique inconsciente.
00:42:15 - Louis Dragnel, une majorité de Français salue l'initiative
00:42:19 de cette grande marche contre l'antisémitisme,
00:42:22 mais désapprouve aussi les tentatives de mise à l'écart du Rassemblement national.
00:42:26 - Oui, c'est un sondage, pardon, au DOXA, qui a été commandé par le Figaro
00:42:30 et qui dit que près de 7 Français sur 10 soutiennent la marche contre l'antisémitisme.
00:42:34 Honnêtement, je trouve que...
00:42:37 Qui sont les 3 sur 10 ?
00:42:39 Les 3 sur 10, c'est énorme.
00:42:41 C'est-à-dire 30% quand même des Français interrogés
00:42:44 qui ne soutiennent pas cette marche.
00:42:46 Et 59% des Français réprouvent le refus de certaines personnalités politiques
00:42:51 de défiler aux côtés du Rassemblement national.
00:42:53 Donc qu'est-ce que ça veut dire ?
00:42:55 C'est-à-dire que les Français, ça va dans le sens de ce que disait Éric Nolot,
00:42:58 trouvent absolument ridicule, pathétique, et sont même, je pense, choqués
00:43:02 par le fait qu'il y ait une mise à l'écart du Rassemblement national
00:43:05 dans cette manifestation.
00:43:07 Et je pense que le message beaucoup plus profond,
00:43:09 c'est qu'on s'en fiche complètement de savoir qui est de quel parti politique.
00:43:12 En fait, ce que les Français disent, c'est qu'il faut que tous les Français
00:43:16 de bonne volonté, sincère, authentique, puissent manifester,
00:43:19 peut-être pas main dans la main, mais au moins côte à côte,
00:43:23 dans cette manifestation.
00:43:25 Et je pense que c'est la plus belle image qu'on pourrait donner.
00:43:27 Et...
00:43:28 On ne sera pas obligés de s'embrasser les uns les autres.
00:43:30 Mais bien sûr, juste être présent.
00:43:31 Il faut juste être là et sous la même bannière.
00:43:33 Jean-Sébastien Fergeult.
00:43:34 Je pense que c'est très révélateur de la manière dont les Français
00:43:36 voient la situation aussi.
00:43:38 C'est-à-dire que oui, bien sûr, ils contiennent ces espèces de chicaillerie,
00:43:41 mais surtout, ils se font leur propre idée de ce qu'est ou n'est pas
00:43:44 le Rassemblement national.
00:43:45 Et la crainte qu'a exposée tout à l'heure Éric Revelle
00:43:47 de certains politiques en disant "là là, mon Dieu, on va encore plus normaliser
00:43:50 le Rassemblement national", mais les Français n'ont pas besoin
00:43:53 qu'on leur dise quoi penser.
00:43:55 Il me semble quand même que le fondement de la démocratie,
00:43:57 c'est de croire que chaque citoyen est capable par lui-même
00:44:00 de se faire un avis éclairé sur les choses.
00:44:02 Donc nous n'avons pas besoin, merci bien, messieurs, dames,
00:44:05 que vous nous expliquiez qui est respectable ou qui ne l'est pas.
00:44:08 Nous sommes parfaitement capables, je pense tous, autant que nous sommes,
00:44:10 de nous en faire une idée.
00:44:11 Et je ne crois pas qu'il y ait encore beaucoup de gens
00:44:13 qui accordent d'ailleurs grande crédibilité à la parole politique.
00:44:16 Donc ils devraient quand même être capables d'avoir un peu de recul,
00:44:19 un peu de modestie, parce qu'encore une fois, la cause importante,
00:44:22 c'est ce que vivent les Français juifs aujourd'hui
00:44:25 et qui devraient tous nous perturber.
00:44:27 Alors j'aimerais qu'on écoute juste Johan Sfar,
00:44:29 qui est un dessinateur de BD de génie,
00:44:31 qui dit se sentir aujourd'hui comme un animal traqué.
00:44:34 Écoutez-le.
00:44:35 Ce que j'éprouve depuis un mois, c'est que je me sens peut-être comme vous,
00:44:39 comme un animal traqué.
00:44:41 C'est-à-dire que j'ai peur.
00:44:43 Quand on dit qu'on ne va pas leur offrir notre peur, c'est très courageux.
00:44:46 Mais évidemment que moi j'ai peur.
00:44:48 Je ne sais pas si vous non, mais moi j'ai peur de prendre un coup,
00:44:50 j'ai peur d'une insulte, j'ai peur du machin.
00:44:52 Et la peur, elle est légitime, Éric Rever.
00:44:54 Oui, mais je ne sais pas si on se rend bien compte
00:44:56 dans quelle situation on est aujourd'hui dans ce pays.
00:44:59 Je ne sais pas si on se rend bien compte.
00:45:01 Il y a tous les actes, et qui peuvent paraître un peu lointains,
00:45:04 vous voyez, quand vous n'êtes pas juif, ce qui est mon cas.
00:45:07 Une étoile de David.
00:45:09 Mais là, vous avez des gens qui disent, en fait, j'ai peur physiquement.
00:45:14 Je sais qu'on peut s'attaquer à moi.
00:45:16 On est dans une France du 21e siècle, en 2023,
00:45:19 avec un antisémitisme qui est en fait relativement latent,
00:45:23 qui est exacerbé par ce que vivent les Palestiniens et les Israéliens.
00:45:27 Mais est-ce qu'on se rend bien compte dans quelle situation on se trouve aujourd'hui ?
00:45:31 Dans quelle situation de danger, alors pour les Juifs,
00:45:34 pour les Français juifs, mais aussi pour la cohésion nationale ?
00:45:38 Je ne suis pas certain que l'on ait bien pris.
00:45:40 Vous voyez, comme certains n'ont pas pris la mesure
00:45:42 de ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël,
00:45:45 quand je vois la multiplication de ces actes antisémites
00:45:48 avec ce dessinateur qui est connu et qui est reconnu,
00:45:51 vous vous rendez compte que le type dit, en fait,
00:45:54 je pourrais être courageux et vous dire que je n'ai pas peur,
00:45:56 mais en fait, j'ai peur.
00:45:57 Un animal traqué.
00:45:58 On a passé des échelons, Laurence, dans ce pays.
00:46:01 -Jean-Sébastien. -Mais je crois qu'on ne sait pas
00:46:03 que depuis le 7 octobre, c'était déjà...
00:46:05 -Bien sûr. -Il y a eu un moment absolument terrible
00:46:08 qui était Mohamed Merah.
00:46:09 Parce qu'assassiner des enfants de sang-froid dans une école,
00:46:15 ce qu'a fait Mohamed Merah, finalement, ça a été vite oublié.
00:46:19 Ça avait suscité une émotion à l'époque.
00:46:21 On avait suspendu la campagne présidentielle pendant 48 heures.
00:46:24 Mais je ne crois pas vraiment, parce que c'était dans une école juive,
00:46:27 que le pays dans son ensemble ait vraiment mesuré
00:46:30 le basculement qui se passait à ce moment-là.
00:46:32 Je rappelle toujours que la première victime de Merah,
00:46:35 c'est Imad Emziatem, le fils de Imad Emziatem, un millier.
00:46:38 -Bien sûr. -Qui est à l'impostage.
00:46:40 -Vous avez raison de le faire. -Il est revenu sur les lieux.
00:46:42 -Absolument. -Et qu'elle est tombée sur des gamins,
00:46:44 dont le héros était Mohamed Merah,
00:46:47 qui disait que c'était un héros au seul titre d'avoir tué des Juifs.
00:46:51 C'est plus qu'on n'a pas accordé de l'importance.
00:46:53 C'est-à-dire qu'il n'y a aucun acte assez grave
00:46:56 pour susciter une indignation générale.
00:46:58 Il n'y a pas d'acte antisémite assez grave
00:47:00 pour susciter une indignation générale.
00:47:02 C'est terrible quand Mme Emziatem raconte
00:47:04 les conversations avec ses gamins, d'ailleurs qui,
00:47:06 c'est le seul signe d'espoir, sont un peu honteux
00:47:08 à la fin de la conversation, tout de même.
00:47:10 Mais quand même, Mohamed Merah, un héros.
00:47:12 -C'est terrible. -C'est pour ça que l'Imad...
00:47:14 -Aujourd'hui, elle n'est pas à la hauteur.
00:47:16 Moi, j'ai honte à ce que je me dis.
00:47:19 Johan Sfarsky l'a dit, tous ses témoignages,
00:47:22 nos compatriotes de confession juive ont peur.
00:47:26 Et on est dans les chicaneries assez insupportables.
00:47:30 -Vous avez raison. -Ils ne sont pas à la hauteur.
00:47:34 -Petite pause, on s'en tourne dans un instant
00:47:36 sur Europe 1 et sur CNews pour la suite de Punchline.
00:47:38 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:44 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:46 La grande marche contre l'antisémitisme
00:47:48 qui doit se dérouler dimanche
00:47:50 est en train de tourner à la grande discorde nationale
00:47:52 entre règlement de compte et anathème
00:47:54 que chacun se jette à la figure.
00:47:56 C'est peu dire qu'il s'agit là d'un spectacle lamentable
00:47:58 car les 1 400 victimes du 7 octobre,
00:48:00 les 240 otages aux mains du Hamas
00:48:02 et les milliers d'actes antisémites
00:48:04 commis dans notre pays
00:48:06 contre nos compatriotes juifs
00:48:08 méritent mieux que cela.
00:48:10 Croyez-vous qu'il est l'heure de faire des calculs politiciens
00:48:12 de ce cœur ailé alors que le tsunami de la violence
00:48:14 issu de l'islamisme radical
00:48:16 est en train de déferler sur nos démocraties ?
00:48:18 Croyez-vous que les terroristes du Hamas,
00:48:20 du Hezbollah, de Daesh ou d'Al Qaïda
00:48:22 ont nos pudeurs de gazelle
00:48:24 quand ils rient encore d'avoir égorgé à main nue
00:48:26 des juifs, hommes, femmes, enfants
00:48:28 ou fœtus tirés du ventre de leur mère ?
00:48:30 Croyez-vous que vous, responsable politique,
00:48:32 associatif, cultuel,
00:48:34 vous êtes au niveau de l'enjeu de civilisation
00:48:36 qui se dresse devant nous ?
00:48:38 Incapable que vous êtes de vous réunir
00:48:40 sous l'immense bannière non à l'antisémitisme ?
00:48:42 Vous et moi, chers amis auditeurs
00:48:44 et téléspectateurs,
00:48:46 nous avons tous la réponse ce soir.
00:48:48 Ils ne sont pas les juifs.
00:48:50 Et c'est bien triste.
00:48:52 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:54 (Générique)
00:49:10 - D'abord, il est 18h.
00:49:12 Bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:14 Le rappel des titres de l'actualité.
00:49:16 Israël va commencer à faire des pauses quotidiennes
00:49:18 dans certaines zones du nord de la bande de Gaza.
00:49:20 Des pauses de 4h qui seront annoncées 3h à l'avance.
00:49:22 C'est une annonce d'un porte-parole de la Maison-Blanche
00:49:24 et confirmée par le porte-parole de Tsaïl,
00:49:26 Olivier Rafovitch.
00:49:28 Emmanuel Macron avait lui appelé ce matin
00:49:30 à œuvrer, à en cesser le feu
00:49:32 entre Israël et le Hamas.
00:49:34 C'était en ouverture de la conférence humanitaire
00:49:36 sur Gaza à Paris.
00:49:38 Dans l'immédiat, dit-il, c'est la protection des civils
00:49:40 qu'il nous faut travailler.
00:49:42 Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide
00:49:44 a souhaité le chef de l'État.
00:49:46 Sur le terrain, l'armée israélienne déclare avoir pris
00:49:48 le contrôle d'une place forte du Hamas
00:49:50 à Djabalia, un camp de réfugiés du nord de Gaza.
00:49:52 Selon Tsaïl, les soldats ont repris
00:49:54 ce bastion du Hamas
00:49:56 après plus de 10h de combat.
00:49:58 En fin de jour, après une montée des eaux historiques,
00:50:00 les habitants du Pas-de-Calais
00:50:02 font face à des pluies diluviennes
00:50:04 qui devraient se poursuivre toute la nuit.
00:50:06 Le département a été placé en vigilance rouge jusqu'à demain
00:50:08 pour pluies et inondations par Météo France.
00:50:10 Gérald Darmanin a annoncé la fermeture
00:50:12 des établissements scolaires de plus de 200
00:50:14 communes du Pas-de-Calais.
00:50:16 Il est 18h02.
00:50:18 Nous sommes avec Eric Nolot, journaliste et écrivain.
00:50:20 Bonsoir Eric.
00:50:22 Naïma M. Fadel, vous êtes essayiste.
00:50:24 Merci d'être là.
00:50:26 Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:50:28 Bonsoir.
00:50:30 On accueille aussi Yael Meloul.
00:50:32 Vous êtes porte-parole de Parole de Femmes.
00:50:34 C'est une association qui vient en aide aux femmes.
00:50:36 Vous allez insister avec nous sur le fait que les terroristes
00:50:38 ont ciblé les femmes de la façon la plus abjecte qu'ils soient.
00:50:40 On est aussi avec Jean-Sébastien Ferjou
00:50:42 du site Atlantico.
00:50:44 Et on va parler de la réaction de la France
00:50:46 à la réaction de Jean-Sébastien Ferjou du site Atlantico.
00:50:48 Et Eric Revelle, qui est journaliste.
00:50:50 On va commencer par cette marche de la discorde.
00:50:52 J'espère qu'entre-temps, d'ici dimanche,
00:50:54 peut-être que les choses s'arrangeront.
00:50:56 J'y crois peu.
00:50:58 Mais on va faire le point sur cette discorde
00:51:00 désormais nationale avec Mathilde Couville-Fleurnois.
00:51:02 On en débat ensuite.
00:51:04 François Hollande, Nicolas Sarkozy
00:51:06 et Elisabeth Borne seront dans le cortège
00:51:08 de la marche organisée contre l'antisémitisme.
00:51:10 Mais pas aux côtés du Rassemblement national.
00:51:12 Depuis que Marine Le Pen a annoncé
00:51:14 que son parti et ses adhérents défileront,
00:51:16 c'est une marche en désunion qui se profile.
00:51:18 Yannick Jadot s'est interrogé
00:51:20 sur la place du RN dans le cortège.
00:51:22 Le RN, c'est pas nous qui devons nous interroger
00:51:24 sur notre présence à cette manifestation.
00:51:26 C'est évidemment l'extrême droite
00:51:28 qui doit s'interroger
00:51:30 et qui ne devrait pas être là.
00:51:32 Les partis socialistes,
00:51:34 communistes et les écologistes
00:51:36 ont annoncé la mise en place
00:51:38 d'un cordon républicain
00:51:40 pour se distinguer du Rassemblement national
00:51:42 dans le cortège.
00:51:44 Le parti de la majorité n'entend pas
00:51:46 non plus défiler aux côtés du RN.
00:51:48 C'est ce que souhaite Sylvain Maillard de Renaissance.
00:51:50 Non, je ne défilerai pas
00:51:52 aux côtés du RN.
00:51:54 C'est un défi citoyen.
00:51:56 Mais comment vous allez faire concrètement ?
00:51:58 Vous allez leur donner un autre parcours ?
00:52:00 Comment ça va se passer ?
00:52:02 Moi je ne regarderai pas en queue de cortège
00:52:04 si l'indécent s'y est. Je ne regarderai pas.
00:52:06 Ce que vous voulez dire, c'est qu'ils seront en queue de cortège vraisemblablement ?
00:52:08 Je ne regarderai pas où ils sont.
00:52:10 Je ne regarderai pas en queue de cortège. Je veux que les citoyens se mobilisent.
00:52:12 Les insoumis ont tranché.
00:52:14 Ils ne participeront pas à cette grande marche civique.
00:52:16 Ils ont appelé un autre rassemblement
00:52:18 samedi à une marche contre la guerre.
00:52:20 C'est accablant, Éric Nolot.
00:52:22 Vous savez, dans une carrière politique,
00:52:24 généralement, on gère le tout venant.
00:52:26 Ça ne veut pas dire que ce sont des questions sans importance.
00:52:28 Mais ce n'est pas crucial, ce n'est pas existentiel.
00:52:30 Et puis, deux, trois fois, il y a des circonstances historiques
00:52:32 et il faut essayer d'être à la hauteur.
00:52:34 Là, le rendez-vous est manqué.
00:52:36 Ces gens ne sont pas à la hauteur.
00:52:38 Ce n'est absolument pas à la hauteur de l'enjeu.
00:52:40 C'est un enjeu existentiel.
00:52:42 C'est un enjeu civilisationnel.
00:52:44 C'est un enjeu, il en va de la protection et de la sécurité
00:52:46 de milliers et de milliers de nos compatriotes.
00:52:48 Ces gens-là sont hors sol.
00:52:50 Ils sont complètement décalés
00:52:52 et pour moi, ils sont complètement disqualifiés.
00:52:54 Louis Dragnel, le jugement des Français sera sévère, évidemment, sur cette histoire.
00:52:58 Bien sûr. Et puis, je pense,
00:53:00 de toute façon, cette stratégie a toujours été contre-productive,
00:53:04 mais totalement. Moi, je mets ma main à couper
00:53:06 qu'on fait un sondage la semaine prochaine,
00:53:08 Marine Le Pen prend des points dans les sondages.
00:53:10 Parce que qu'est-ce qu'ils font, en fait ?
00:53:12 Ils la font passer pour une victime et forcément,
00:53:14 elle mente. En fait, ce sont tous des tartuffes.
00:53:16 Parce qu'en fait, dans le fond,
00:53:18 si vous discutez avec les uns et les autres,
00:53:20 en privé, ils n'y croient pas à ce qu'ils disent.
00:53:22 D'ailleurs, ils travaillent avec le Rassemblement national.
00:53:24 Je prends un exemple.
00:53:26 Yael Brown-Pivet, qui pourtant n'est absolument pas sectaire comme personne.
00:53:30 Elle, elle dit à peu près ce que disent les autres.
00:53:32 C'est-à-dire, ils font un cordon sanitaire, je ne veux pas défiler à côté d'eux.
00:53:34 Mais qui sont ces deux vice-présidents de l'Assemblée nationale ?
00:53:36 Sébastien Chenu et une autre dame,
00:53:38 qui est vice-présidente RN de l'Assemblée nationale.
00:53:42 Ça se passe très bien, leur relation.
00:53:44 C'est elle-même qui le dit.
00:53:46 Et donc, ça se passe très bien quand ils travaillent tous les jours ensemble.
00:53:48 En revanche, ils ne peuvent pas manifester côte à côte.
00:53:50 Ensuite, il y a un silence qui en dit long
00:53:52 et qui est presque insupportable.
00:53:54 C'est celui d'Emmanuel Macron.
00:53:56 Ça fait un mois qu'a eu lieu le massacre des Israéliens.
00:54:00 Ça fait un mois qu'il ne s'est quasiment rien passé.
00:54:02 Hormis les actes antisémites.
00:54:04 Hormis l'explosion des actes antisémites.
00:54:06 Hormis l'explosion de l'antisémitisme.
00:54:08 Tous sont des tartuffes.
00:54:10 J'écoutais M. Jadot d'Europe Écologie-Les Verts.
00:54:14 C'est quand même Europe Écologie-Les Verts
00:54:16 qui a invité Medin, qui a fait des blagues sur les camps de concentration il y a un mois et demi.
00:54:20 Sur le nom de Rachel Kahn.
00:54:22 Mais si vous voulez, je trouve que les écologistes,
00:54:24 sauf ceux qui ont quitté, mais il n'y en a pas,
00:54:26 qui ont quitté le parti,
00:54:28 ils se sont tous disqualifiés
00:54:30 pour donner des brevets d'antisémitisme aux autres.
00:54:32 Et je ne parle même pas d'Olivier Faure.
00:54:34 Olivier Faure, le premier secrétaire du PS,
00:54:36 il n'a même pas été capable
00:54:38 de quitter la NUPES,
00:54:40 après les propos de Manabou Oubonou,
00:54:42 qui a expliqué que le Hamas était un mouvement de résistance.
00:54:44 Donc tout ça est absolument pathétique et lamentable.
00:54:48 Parce qu'en fait, on ne parle que de ça.
00:54:50 Ça n'a aucun intérêt.
00:54:52 Ça devait être la marche de la Concorde.
00:54:54 C'est la marche de la discorde.
00:54:56 Pour des raisons absolument minables.
00:54:58 On va entendre tout à l'heure Manuel Valls,
00:55:00 qui sera notre invité.
00:55:02 Il a des jugements très sévères sur l'attitude de la gauche en ce moment.
00:55:04 Yael Meloul, sur cette marche.
00:55:06 Alors moi, je vais parler en tant que française et juive.
00:55:10 Ce que je vois là est absolument désespérant.
00:55:14 On n'a pas besoin de ça.
00:55:16 Je vais vous dire, moi, je me fous de qui vient.
00:55:20 J'en ai absolument rien à faire.
00:55:22 Je parle des politiques.
00:55:24 Ce ne sont pas les politiques qui m'intéressent.
00:55:26 On ne fait pas de la politique.
00:55:28 Moi, ce qui m'intéresse, c'est que ce soit le peuple qui vienne nous soutenir.
00:55:30 C'est d'eux dont on a besoin.
00:55:32 Parce que manifestement, eux, là, ils ne servent à rien.
00:55:36 Parce que ce que je vois, moi, ça me rassure.
00:55:38 Mais pas du tout.
00:55:40 Parce que moi, j'ai besoin d'avoir de la bienveillance.
00:55:42 J'ai besoin qu'on se comporte un peu comme un bon père de famille.
00:55:46 J'ai envie de sentir de la sécurité.
00:55:50 On est en danger.
00:55:52 Vous l'avez dit, les actes antisémites en France explosent.
00:55:54 Il y a une partie de mes amis, il y a beaucoup de Juifs,
00:56:00 aujourd'hui, il faut le savoir, qui ont peur.
00:56:02 On a peur.
00:56:04 Qu'est-ce qu'on nous offre, là ?
00:56:08 Mais qu'ils se taisent.
00:56:10 Qu'ils se taisent, pitié.
00:56:12 Naïmah Mfadel.
00:56:14 Justement, c'est ça qui est le plus important.
00:56:16 C'est de nous mobiliser tous dans cette unité, dans cette France unie et indivisible
00:56:20 pour venir soutenir nos compatriotes de confession juive.
00:56:24 Je suis très sensible à ce que vous...
00:56:26 Et votre douleur, je la ressens.
00:56:28 Vous voyez ? Vraiment, je...
00:56:30 Et c'est pour ça que je dis que la classe politique aujourd'hui n'est pas à la hauteur.
00:56:36 Parce que, justement, ils sont dans leur petite chicanerie entre eux,
00:56:40 alors qu'on n'en a rien à faire, qu'ils n'aiment pas ceci ou cela.
00:56:44 Et même, je dirais, au-delà de ça, c'est les opinions politiques aujourd'hui
00:56:48 qui n'ont pas leur place. Les partis politiques n'ont pas leur place.
00:56:51 Aujourd'hui, c'est l'unité nationale pour soutenir nos compatriotes de confession juive.
00:56:56 Parce que ce qui leur arrive, c'est insupportable.
00:56:59 C'est inadmissible. Et je vous assure que ça me fend le cœur.
00:57:03 Et vous dites ça avec beaucoup d'émotion, Naïmah.
00:57:06 Ça vous touche ?
00:57:07 Ça me touche parce que, moi, c'est mes frères en humanité.
00:57:10 Moi, j'ai toujours vécu...
00:57:12 Moi, ça me rappelle ma petite maman, vous voyez, qui est décédée.
00:57:15 Excusez-moi.
00:57:16 Qui avait sa meilleure amie qui était juive.
00:57:20 Et l'ami Mézouza, on l'embrassait quand on rentrait chez elle.
00:57:24 Et donc, je ne peux pas supporter qu'on fracture comme ça notre pays.
00:57:27 Et que ces hommes et femmes politiques, qui doivent être vraiment dans le souci de l'unité nationale,
00:57:33 de ne pas en rajouter à la fracture des gens qu'on connaît, doivent être en responsabilité.
00:57:37 Et ce que je vois, ce que j'entends, et ce qu'ils nous montrent,
00:57:41 et je reprends votre mot, désespérant.
00:57:44 C'est un adjectif, en fait.
00:57:45 Oui.
00:57:46 Eric Cravalho, vous pensez quoi ?
00:57:47 Vous voyez, il y a ces partis politiques, ces leaders politiques,
00:57:49 qui font cuire sur leur petit feu, dans leur petite casserole, leur petite embouille politique.
00:57:54 Puis, à côté, pour continuer à filer la métaphore, vous avez une cocotte minute,
00:57:57 qui s'appelle l'Associéte française, fracturée, bien sûr, autour de l'antisémitisme.
00:58:02 Mais pas que, il y a plein de sujets.
00:58:04 Et vous avez ces petits politiciens qui continuent à se dire,
00:58:06 est-ce que je serai au premier rang ou au deuxième rang ?
00:58:08 Est-ce que celui-ci est fréquentable ou pas fréquentable ?
00:58:10 Moi, je vais vous dire, dans la situation dans laquelle se trouve cette grande manifestation
00:58:16 qui devait générer une union nationale, je pense que le seul,
00:58:20 et je le dis comme je le pense, c'est pas Emmanuel Macron en tant que tel,
00:58:24 c'est le chef de l'État, et je pense que s'il ne vient pas,
00:58:28 parce que quand vous regardez depuis le début la façon dont il a géré le conflit,
00:58:34 les actes barbares du Hamas, puis ensuite, il a fait une tournée, Emmanuel Macron,
00:58:39 où lui, ce qui n'était pas le cas de Joe Biden, a rencontré tous les leaders.
00:58:44 Il a rencontré le roi de Jordanie, il a rencontré Mahmoud Abbas.
00:58:47 Le président égyptien.
00:58:49 Et il avait même dit, je vais avoir la cruauté de le rappeler,
00:58:51 il avait dit, non mais je n'y vais pas tout de suite parce que je serai utile quand j'irai.
00:58:55 Des résultats.
00:58:56 Pardon, mais qu'a-t-il ramené de ce voyage ?
00:58:59 Rien. Là, il organise une grande réunion à l'Élysée autour de l'aide humanitaire.
00:59:05 Pardon, c'est un fiasco.
00:59:06 Donc, je me dis que si on veut sauver encore cette manifestation,
00:59:12 le statut du chef de l'État peut donner de l'épaisseur et de la cohésion.
00:59:15 Alors peut-être que tout le monde ne sera pas d'accord, mais je pense qu'il doit le faire.
00:59:20 Moi, je suis d'accord.
00:59:21 Ensoi Hollande et Nicolas Sarkozy participant à cette marche.
00:59:24 J'en sais pas si il va faire jour.
00:59:25 Je crois qu'il y a deux fautes politiques lourdes dans ce qu'on a vu ces derniers jours.
00:59:29 Il y a la faute politique des Olivier Véran, des Yannick Jadot,
00:59:32 qui, en quelque sorte, assimile la lutte contre l'antisémitisme à un parti, à un camp politique.
00:59:37 Non, c'est la lutte de tous les Français, comme évidemment le serait la lutte contre les racismes
00:59:43 et les discriminations visant d'autres citoyens français.
00:59:45 Sauf que là, depuis un mois, ce ne sont pas les autres citoyens français
00:59:48 qui sont en but à une hostilité, y compris à des agressions physiques.
00:59:52 Donc non, ça n'est pas une cause qui appartient à un parti.
00:59:54 Quand on entend Yannick Jadot, on a l'impression qu'il voudrait que le Rassemblement national soit antisémite.
01:00:00 On en est quand même quasiment là.
01:00:02 Il se réjouirait presque de ça pour pouvoir continuer à avoir un diable qui existe en face de lui.
01:00:07 Et la deuxième faute est celle de la France insoumise,
01:00:10 qui elle confessionnalise en quelque sorte cette lutte-là,
01:00:13 et qui elle l'assimile à juste un camp contre un autre,
01:00:16 en fonction de l'origine supposée des uns ou des autres, ou des confessions des uns ou des autres.
01:00:21 C'est une faute qui est encore beaucoup plus grave que les petites chicaneries des uns et des autres.
01:00:26 Et dernier point, depuis 40 ans, est-ce que le Rassemblement national est responsable de la situation d'aujourd'hui ?
01:00:31 Est-ce que l'antisémitisme tel qu'il existe en France aujourd'hui,
01:00:34 est-ce que c'est le Rassemblement national qui en est responsable ?
01:00:37 Ou est-ce que ce n'est pas l'ensemble de cette classe politique
01:00:39 qui a quand même lourdement participé à la construction du climat social dans lequel nous vivons ?
01:00:44 Éric Nolot, les Français jugent très durement ce qui se passe.
01:00:48 Ça va même au-delà, parce que j'ai entendu M. Mélenchon dire que
01:00:52 participer à cette marche, c'était soutenir les bombardements sur Gaza.
01:00:55 C'est quand même une interprétation très étrange.
01:00:57 Et il y a un personnage qui est vraiment très inquiétant, qui devient pire que Mélenchon.
01:01:00 C'est David Guiraud, qui lui dit...
01:01:02 Un député de la France insoumise.
01:01:03 Un député de la France insoumise, qui dit non participer à cette marche,
01:01:06 c'est soutenir le nettoyage ethnique en cours à Gaza.
01:01:09 Donc non seulement il n'y a pas de soutien, il n'y a pas d'union nationale,
01:01:12 mais il y a une stigmatisation de tous ceux qui seraient là,
01:01:15 qui seraient par définition, selon M. Mélenchon, selon M. Guiraud...
01:01:18 Et il n'y a pas non plus de nettoyage ethnique.
01:01:20 Non, mais non, mais supposé...
01:01:21 Il y a un drame pour les petits palestiniens.
01:01:25 À partir du moment où vous êtes dans cette manifestation,
01:01:27 vous êtes un soutien du gouvernement d'Israël, quoi que vous en pensiez par ailleurs.
01:01:31 Là on n'est pas dans la faute politique, on est dans l'infamie.
01:01:34 On va faire une petite pause.
01:01:35 On se retrouve dans un instant dans "Punchlines" sur CNews et sur Europe 1.
01:01:38 On verra avec vous, Yael Meloul, que les terroristes de Hamas s'en sont pris très spécifiquement aux femmes,
01:01:43 avec un traitement mais absolument effrayant pour les nier, pour les brutaliser dans leur statuette violée.
01:01:52 On se retrouve dans un instant.
01:01:53 Que vous nous expliquiez cela tout de suite.
01:01:55 18h18, on se retrouve en direct dans "Punchlines" sur CNews et sur Europe 1.
01:02:03 On va s'intéresser au crime perpétré par le Hamas, notamment à l'encontre des femmes.
01:02:08 Le Hamas a tué des centaines de femmes en Israël.
01:02:10 Yael Meloul, vous êtes de l'association Parole de Femmes.
01:02:13 Elles ont été massacrées, elles ont été violées, elles ont été martyrisées.
01:02:18 Dans la façon d'exhiber le corps de femmes, il y a quelque chose d'extrêmement nauséable.
01:02:24 On va juste écouter avant que je vous passe la parole, le témoignage d'une jeune femme
01:02:27 qui était présente à la Rave Party en plein désert, qui a survécu.
01:02:30 Elle dit "J'avais qu'une envie, c'était plutôt de mourir plutôt que de tomber dans leurs mains".
01:02:34 Ecoutez-la et je vous passe la parole ensuite.
01:02:37 Ils ont vu qu'il y avait des gens à l'intérieur de la caravane.
01:02:40 Mon mari parle arabe et il les a entendu dire "Il y a des gens vivants à l'intérieur, venez ici".
01:02:45 À ce moment-là, nous nous disions au revoir.
01:02:48 J'ai prié pour mourir et pour mourir vite, car je savais que je préférais mourir
01:02:53 que d'être prise en otage dans la bande de Gaza.
01:02:55 Ces deux dernières semaines, je n'ai pas pu sortir du lit.
01:02:58 Je pensais que les choses s'arrangeraient avec le temps, mais ce n'est pas le cas.
01:03:03 Je m'inquiète de plus en plus pour mes amis qui se trouvent dans la bande de Gaza,
01:03:08 car je sais qu'ils étaient en vie, mais qu'ils sont peut-être morts depuis.
01:03:12 Yael Menoules qui frappe, ce sont des hommes qui ont attaqué des femmes, évidemment.
01:03:16 Et parce qu'elles étaient des femmes, et des femmes juives, évidemment.
01:03:19 Alors déjà, avant de commencer le propos, je voudrais vous remercier, Laurence,
01:03:25 pour votre invitation et pour avoir signé l'appel que nous avons lancé
01:03:30 avec Olivia Catan de Parole de Femmes, parce que vous avez répondu à la seconde, à cet appel.
01:03:37 Alors que, vous l'aurez constaté, on est confronté à un silence absolument assourdissant
01:03:46 des associations féministes en France, alors même que nous avons en face
01:03:53 un massacre qui a été commis sur des femmes d'une exceptionnelle barbarie.
01:04:00 Il y a un terroriste qui a été entendu par la police israélienne
01:04:06 et qui a dit que son objectif, c'était de salir les femmes et de les violer.
01:04:12 C'est-à-dire que c'était vraiment dans la matrice de ce massacre.
01:04:17 Il fallait déshumaniser les femmes, parce que les femmes, c'est quoi ?
01:04:22 C'est l'humanité d'un peuple. Mais ce n'est pas simplement ça,
01:04:27 ces féminicides de masse, ces viols de masse.
01:04:30 C'est comme une bombe à fragmentation qu'on envoie sur un peuple.
01:04:35 C'est la déshumanisation, c'est la peur.
01:04:40 Un autre terroriste l'a dit dans un interrogatoire aussi.
01:04:43 Ils veulent semer la terreur. C'est le principe même du terrorisme.
01:04:47 -Vous dites que les femmes ont été violées au point de fracturer leur bassin.
01:04:50 Les cadavres ont été violées, les femmes enceintes ont été éventrées.
01:04:53 Les organes génitaux ont été abîmés.
01:04:56 -Il y a une femme enceinte qui a été éventrée. Son fœtus a été tué.
01:05:02 Vous l'avez dit, il y a des femmes qui ont été violées au point
01:05:06 où les os du bassin ont été brisés. Il y a des femmes qui ont été brûlées vives.
01:05:12 Il y a des femmes dont le corps a été exhibé et dont les vidéos ont été envoyées aux familles.
01:05:18 Des corps ont été souillés, des corps ont été démembrés.
01:05:22 Des viols ont été commis sur des femmes handicapées.
01:05:27 Je crois que c'est l'intervention que je fais la plus difficile,
01:05:33 la plus douloureuse de toute ma vie.
01:05:36 Parce que j'ai vu des vidéos, j'ai entendu des témoignages,
01:05:43 j'ai entendu le témoignage d'une femme, d'une survivante, d'une rescapée,
01:05:47 parce que je crois que c'est ce terme-là qu'on peut employer.
01:05:50 Je vais vous lire ces quatre phrases.
01:05:53 "J'ai été violée. Le ramas m'a violée devant mon petit ami.
01:05:59 L'un d'eux m'a tenu un couteau sous la gorge, l'autre m'a tenu par derrière.
01:06:06 Tout le monde formait un cercle criant et riant.
01:06:10 Le cauchemar a duré des heures. Il y avait 25 monstres.
01:06:14 Et un autre témoin a déclaré à la police israélienne
01:06:20 qu'elle avait assisté aux viols collectifs et aux meurtres d'une jeune femme.
01:06:24 L'un des violeurs lui a tiré une balle dans la tête.
01:06:27 Et à plusieurs, lui ont mutilé le corps et lui ont coupé un sein et ont joué avec."
01:06:35 Voilà.
01:06:36 On est dans l'innombrable.
01:06:37 Voilà, on a affaire à cette barbarie.
01:06:43 Et à cette spécificité, effectivement, de toucher les jeunes femmes et les femmes.
01:06:49 Et encore, on n'a pas encore toutes les révélations.
01:06:57 On n'est qu'au début, en réalité, des révélations.
01:06:59 Malheureusement.
01:07:00 Et dans cet appel que de nombreuses personnes ont été ensignées,
01:07:04 je pense à Charles Gambour, Isabelle Carré, Marie Loubery,
01:07:08 il y a cette volonté de dire "oui, ce sont des féminicides,
01:07:12 on les a visés parce que juives et parce que femmes".
01:07:15 Alors, on a eu effectivement quelques signatures.
01:07:20 Il y a Laurence Rossignol aussi qui a signé cet après-midi.
01:07:24 Cet appel est lancé à la fois aux organisations féministes
01:07:30 pour les sortir de ce silence assourdissant.
01:07:34 Qui veut dire quoi, d'ailleurs ?
01:07:36 Il veut dire quoi, ce silence ?
01:07:38 Qu'est-ce qu'il veut dire ?
01:07:41 C'est quoi ? C'est parce que les victimelles sont juives ?
01:07:44 C'est parce que ces victimes, ce n'est pas des bonnes victimes ?
01:07:48 C'est parce que ces coupables sont eux-mêmes considérés
01:07:55 par ces organisations comme des victimes d'Israël ?
01:07:59 Qu'elles nous expliquent pourquoi elles se taisent ?
01:08:04 Et d'autre part, cet appel est également destiné
01:08:07 à ce que des ONG comme Amnesty International,
01:08:10 l'ONU Femmes, l'ONU caractérisent ces féminicides de masse
01:08:16 et ces viols de masse en tant que tels.
01:08:19 Il y a aussi un autre point, Laurence,
01:08:21 c'est le silence des médias à ce sujet.
01:08:25 L'AFP n'a pas fait une seule dépêche à ce sujet.
01:08:31 Pour nourrir nos informations, on est obligés d'aller chercher
01:08:34 dans la presse israélienne.
01:08:37 Sinon, ici, il n'y a rien. Il y a le silence.
01:08:42 Éric Nolou, c'est accablant. La démonstration d'Yael Meloul est implacable.
01:08:46 On vous écoute, il n'y a pas de mots.
01:08:49 On se dit que le comble de l'horreur, c'est ce qui est arrivé.
01:08:54 En fait, non, il y a un raffinement, c'est ce silence des féministes.
01:08:57 En fait, ces féministes, là, tout d'un coup, mettent leurs idéaux
01:09:00 sous le tapis parce que vous avez posé la question
01:09:03 de façon faussement naïve, vous avez donné les réponses
01:09:05 en même temps. Ce ne sont pas les bonnes victimes
01:09:07 et ce ne sont pas les bons bourreaux.
01:09:09 C'est-à-dire qu'on a rompu avec l'universalisme en réalité
01:09:13 et que maintenant, on ne protestera que si les bourreaux appartiennent
01:09:17 au bon camp et que si les victimes appartiennent au bon camp.
01:09:19 C'est un recul dans l'humanité qui est absolument terrifiant.
01:09:24 Il y a une volonté manifeste d'invisibilisation de ces victimes.
01:09:29 C'est la double peine.
01:09:32 Ne pas parler de ces viols de masse et de ces féminicides
01:09:35 est absolument incompréhensible.
01:09:38 C'est minimiser l'horreur qu'elles ont subie,
01:09:41 si ce n'est pas parfois le justifier.
01:09:44 On est saisis, Naïma M. Fadel, parce que vient de dire Yael Meloul,
01:09:50 les femmes exhibées, les femmes otages, on passe aux femmes otages.
01:09:54 Il y a une manifestation en ce moment à Tel Aviv
01:09:56 de familles d'otages qui réclament leur libération.
01:09:59 Elles ont été visées, évidemment, particulièrement par les terroristes.
01:10:03 Souvent, quand on veut humilier un peuple, on s'attaque aux femmes.
01:10:09 Effectivement, ça s'est toujours retrouvé.
01:10:13 Mais là, ce que vous avez décrit, moi, ça me bouleverse.
01:10:16 Je sais que l'homme est capable du pire.
01:10:20 Mais à ce point, je vous avoue que je suis bouleversée.
01:10:28 Vous les avez nommées, toutes ces féministes,
01:10:32 de pacotille, j'allais dire, parce qu'on sait très bien
01:10:36 qu'elles manipulent et qu'elles se mobilisent en fonction de leur idéologie.
01:10:42 C'est gravissime ce qu'aujourd'hui, elles ne vous soutiennent pas.
01:10:47 J'espère peut-être qu'elles vont se réveiller là.
01:10:49 Peut-être, Yael, qu'elles vont se réveiller et dire,
01:10:52 après ce que vous décrivez, après tout ce qu'on a pu voir,
01:10:55 parce que je crois que les journalistes aussi ont vu beaucoup de choses,
01:10:58 eh bien, on va se mobiliser et effectivement, on va soutenir votre combat.
01:11:02 C'est effroyable. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:11:06 – Alors, juste Yael, parce que j'ai oublié un détail, si je puis dire.
01:11:11 Ils ont fait un tri. Ils ont fait un tri.
01:11:15 – C'est-à-dire ?
01:11:16 – C'est-à-dire qu'il y a un témoin qui raconte qu'ils ont gardé une jeune,
01:11:27 parce qu'elle était belle, pour la violer, et l'autre, plus âgée, ils l'ont abattue.
01:11:33 Ils ont fait un tri.
01:11:34 – Jean-Sébastien Fargeaud, peut-être Éric, Romain.
01:11:37 – Ça fait 75 ans qu'on est dans la lutte contre l'antifascisme.
01:11:41 On nous a tellement parlé du fascisme qui nous menaçait,
01:11:44 alors qu'il ne nous menaçait pas, ou en tout cas certainement pas,
01:11:47 là où on le regardait, on l'a aujourd'hui sous les yeux, et là on se tait.
01:11:51 À quoi ont servi ces dernières décennies ?
01:11:53 Ces dernières décennies de déconstruction,
01:11:55 ces dernières décennies de progressisme triomphant,
01:11:57 nous expliquant que la culture occidentale était absolument monstrueuse,
01:12:01 nous expliquant que le patriarcat, bref, voulant tout déconstruire,
01:12:04 parce qu'il fallait tout casser, parce que nous avions été capables du pire
01:12:07 pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais de quoi sommes-nous capables aujourd'hui ?
01:12:10 De quoi sommes-nous capables après ces six décennies de déconstruction
01:12:14 et de progressisme triomphant qui s'est imposé partout,
01:12:17 dans les universités, dans les médias, et la lutte, elle est aujourd'hui.
01:12:20 Elle est aujourd'hui parce que je voyais aux États-Unis,
01:12:23 mais j'imagine que la situation est similaire,
01:12:25 le soutien au Hamas, quand vous posez la question aux étudiants,
01:12:27 chez les ingénieurs, les écoles de commerce ou en école de droit,
01:12:31 c'est plutôt un soutien, pas à Israël en soi,
01:12:34 mais en tout cas une reconnaissance des atrocités.
01:12:36 Dans les sciences humaines, c'est un soutien quasi absolu au Hamas,
01:12:39 et ça c'est vertigineux parce que ce sont nos élites.
01:12:42 La société nous demande. Éric Revelle, rapidement.
01:12:45 Évidemment, on est frappé par tous les témoignages que vous venez de lire,
01:12:50 on a vu un certain nombre de vidéos.
01:12:51 Moi, je vais vous dire, j'aurai une démarche politique
01:12:54 avec ces féministes de Pacotille, je les appellerai pour leur demander
01:12:59 si elles veulent signer un texte.
01:13:01 La pétition.
01:13:02 Oui, parce que ça c'est les mettre au pied du mur.
01:13:05 Ça c'est les mettre au pied du mur.
01:13:06 Je ne vais pas citer de nom, mais on les a tous en tête.
01:13:09 Les gens qui prennent la défense.
01:13:10 Ah, mais moi je vais donner des noms, s'il y en a une toute,
01:13:12 c'est Fondation des femmes.
01:13:14 Appelez-les et demandez-leur.
01:13:16 Et s'ils ne signent pas, il faut le faire savoir.
01:13:18 C'est un combat politique aussi.
01:13:20 Vous avez absolument raison.
01:13:21 Et Sandrine Rousseau, vous en avez qui répondent ?
01:13:24 Mais bien sûr.
01:13:25 Sandrine Rousseau, elle a eu malgré tout.
01:13:27 Elle a signé ?
01:13:28 Elle n'a pas signé, on ne lui a pas encore envoyé.
01:13:30 Voilà, ça, ça serait intéressant.
01:13:32 C'est aussi l'occasion de leur lancer un appel à ces associations féministes.
01:13:37 On leur propose, avec Olijac Attan, de faire un Zoom
01:13:40 et de leur montrer les vidéos.
01:13:43 Et puis dernière chose, parce qu'on en a parlé, il faut le redire,
01:13:46 on a ces témoignages vérifiés de journalistes qui appartiennent à des grandes agences.
01:13:51 On va en parler dans un instant.
01:13:53 On fait d'abord le rappel des titres de l'actualité de 18h30
01:13:55 avec Simon Guillain, sur Europe 1 et sur CNews.
01:13:59 [Musique]
01:14:02 Israël va commencer à faire des pauses quotidiennes
01:14:05 dans certaines zones du nord de la bande de Gaza.
01:14:08 Des pauses de 4 heures qui seront annoncées 3 heures à l'avance,
01:14:11 annonce un porte-parole de la Maison Blanche.
01:14:13 Des pauses effectives dès aujourd'hui, a-t-il ajouté ?
01:14:16 183 élèves sont toujours en attente de sanctions
01:14:19 après avoir perturbé l'hommage au professeur Dominique Bernard.
01:14:22 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, précise
01:14:25 que tous les élèves concernés avaient été exclus à titre conservatoire de leur établissement.
01:14:29 Tous sont en attente d'un conseil de discipline.
01:14:32 Et puis, deux jours après une montée des eaux historiques,
01:14:35 les habitants du Pas-de-Calais font face à des pluies diluviennes
01:14:37 qui devraient d'ailleurs se poursuivre toute la nuit.
01:14:39 Le département a été placé en vigilance rouge
01:14:42 jusqu'à demain pour pluie et inondation par Météo France.
01:14:45 Gérald Darmanin a annoncé la fermeture des établissements scolaires
01:14:48 de 200 communes du Pas-de-Calais.
01:14:50 - Beaucoup Simon Guillain, vous l'avez dit, Éric Reuvel,
01:14:53 une enquête a été publiée par une organisation non-gouvernementale
01:14:57 qui surveille les médias.
01:14:58 Et justement, elle accuse des journalistes indépendants,
01:15:00 d'agences très connues, AP, Reuters, des médias américains,
01:15:03 comme le New York Times, d'avoir accompagné les terroristes du Hamas
01:15:07 lors des attaques du 7 octobre.
01:15:08 Michael Dos Santos est avec nous.
01:15:09 Bonsoir. Expliquez-nous ce que dénonce l'enquête.
01:15:12 - Alors, elle s'interroge surtout sur l'éthique de six journalistes indépendants
01:15:15 basés à Gaza et de leurs liens avec le Hamas.
01:15:19 Selon Honest Reporting, tous ont couvert les atrocités du groupe terroriste,
01:15:22 pour des médias et des agences de presse, vous le disiez,
01:15:25 de rénommée mondiale.
01:15:26 Et les exemples sont nombreux.
01:15:28 Deux photojournalistes ont vendu, par exemple, à Reuters,
01:15:31 le lynchage d'un soldat israélien par des Palestiniens.
01:15:34 Un cliché d'ailleurs publié par l'agence comme image du jour.
01:15:37 Un autre journaliste, Mahmoud Ali, a lui pris en photo
01:15:40 des membres du Hamas sur une camionnette.
01:15:43 Il transporte alors le corps de Shani Louk,
01:15:45 une Germano-Israélienne de 22 ans,
01:15:48 participante du festival de musique, qui a fait 270 morts, au moins.
01:15:53 Enfin, certains ont assisté également à des enlèvements,
01:15:56 à l'assaut d'un kibout ou encore à des attaques
01:15:58 contre des chars israéliens.
01:16:00 - Et Michael, parmi ces journalistes, se trouve un collaborateur,
01:16:02 notamment de CNN et de l'agence AP,
01:16:05 dont la proximité avec le Hamas pose question.
01:16:08 - Oui, le 7 octobre dernier, Hassan Eslayas et son nom se filment
01:16:11 devant un char israélien en feu, en toute décontraction.
01:16:15 Pas de gilet pare-balles, pas de casque, pas de logo presse.
01:16:19 Il porte même une chemise à manches courtes.
01:16:21 Une situation assez surprenante, finalement, pour un reporter de guerre.
01:16:25 Autre privilège, entre guillemets, pour lui,
01:16:27 il sera présent au moment de l'attaque du kibout de Kfar Aza.
01:16:31 Là encore, il ne semble pas craindre pour sa vie
01:16:34 lorsqu'il prend en photo les terroristes lors de leur intrusion
01:16:38 ou encore une maison en feu dans ce même kibout.
01:16:41 Alors, était-il au courant de ces attaques ?
01:16:44 Des images de vieilles photos font peser sur lui des soupçons.
01:16:47 On le voit tout sourire, bras-dessus, bras-dessous,
01:16:50 et recevant une bise de Yaya Sinoir, l'un des cerveaux du massacre du 7 octobre.
01:16:55 - Comment ont réagi les médias et les agences de presse
01:16:57 qui font d'appel à ces journalistes, Michael ?
01:16:59 - Alors, hormis le New York Times, qui n'a toujours pas réagi pour le moment,
01:17:03 ils ont tous réagi.
01:17:05 CNN a annoncé avoir mis fin à ses liens avec Hassan Eslayas.
01:17:08 Le média américain a précisé notamment avoir aucun doute
01:17:11 sur l'exactitude journalistique de son travail.
01:17:15 L'agence AP a nié l'avoir connaissance des attentats du 7 octobre,
01:17:19 tout comme l'agence Reuters,
01:17:22 qui a tout de même précisé et nié la présence de deux de ces journalistes
01:17:27 aux endroits mentionnés par l'enquête.
01:17:29 Les photos publiées auraient été prises 45 minutes
01:17:32 après les attaques du Hamas en Israël
01:17:34 ou encore deux heures après les premières roquettes
01:17:36 lancées par le groupe terroriste contre Israël
01:17:39 et non pas au moment des faits.
01:17:41 - Merci beaucoup, Michael de Santos.
01:17:42 C'est extrêmement grave, Eric Rougat.
01:17:44 - Oui, c'est très grave.
01:17:46 J'ai essayé de fouiller dans mes mémoires
01:17:48 et de me rappeler dans des moments d'atrocité,
01:17:51 sur des conflits, sur des guerres,
01:17:53 si on avait assisté à ce genre de scènes, je ne crois pas.
01:17:55 Donc, si tout cela est vérifié, je vais peser mes mots,
01:17:58 mais en fait, on assiste à un nouveau type de journalisme.
01:18:02 Il y a des journalistes militants qui soutiennent des causes indéfendables,
01:18:05 qui sont des militants,
01:18:06 mais là, on a des journalistes terroristes
01:18:08 qui accompagnent des barbares pour faire juste une photographie.
01:18:12 Et couvrir un événement,
01:18:13 ça ne rentre évidemment pas dans ce champ-là.
01:18:16 Donc, si tout cela est vérifié,
01:18:18 c'est extrêmement grave parce que les agences dont vous parlez,
01:18:21 les médias dont vous parlez,
01:18:22 ce ne sont pas n'importe quels médias.
01:18:23 - Ce sont des agences mondiales.
01:18:24 - Et puis, le New York Times,
01:18:26 il a évidemment un biais idéologique très fort.
01:18:28 C'est un média très puissant.
01:18:29 Je ne parlerai pas de CNN.
01:18:30 Donc, tout cela mérite d'être vérifié,
01:18:32 mais si c'est le cas, c'est très, très grave.
01:18:34 - On fait une petite pause dans un instant.
01:18:35 Manuel Valls, ancien Premier ministre, sera notre invité.
01:18:37 Il porte un regard très dur sur la discorde nationale
01:18:40 avant cette grande manifestation contre l'antisémitisme.
01:18:43 Je vous remercie, Yael Melhoul.
01:18:44 - Merci à vous.
01:18:45 - Parole de femme, on va sur le site, j'imagine,
01:18:46 et on peut signer la pétition.
01:18:47 - Merci.
01:18:48 - Merci beaucoup de votre témoignage.
01:18:49 A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
01:18:51 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:18:56 sur CNews et sur Europa.
01:18:58 Notre invité, c'est Manuel Valls.
01:18:59 Bonsoir, Manuel Valls.
01:19:00 - Bonsoir.
01:19:01 - Merci beaucoup de venir ce soir dans notre émission.
01:19:03 Vous avez publié un livre il y a quelques semaines
01:19:05 qui s'appelle "Le courage guidait leurs pas, 12 destins
01:19:07 face à l'histoire", aux éditions Taillandier.
01:19:09 Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'aujourd'hui,
01:19:11 notre classe politique, ce n'est pas le courage
01:19:14 qui guide ses pas.
01:19:15 Excusez-moi de faire ce jeu de mots sur le titre
01:19:17 de votre ouvrage, qui est essentiel et qui est formidable,
01:19:19 et qui parle plutôt de Clemenceau, de Malraux et de Churchill
01:19:22 que de ceux de la France insoumise.
01:19:24 Est-ce que vous êtes en colère ce soir,
01:19:26 en voyant que cette grande manifestation
01:19:27 contre l'antisémitisme est en train de devenir
01:19:30 une grande discorde nationale ?
01:19:32 - J'ai le sang chaud, peut-être par mes origines,
01:19:34 comme on dit, donc j'évite d'être en colère.
01:19:37 Mais oui, j'exprime encore une fois devant vous
01:19:41 cette colère par rapport à ceux qui cherchent à l'évidence,
01:19:46 à gêner, à casser toute dynamique en faveur
01:19:52 de cette manifestation.
01:19:54 La semaine dernière, le week-end dernier,
01:19:56 Bernard Cazeneuve et Édouard Philippe, ensemble,
01:19:59 moi, à travers une autre tribune, nous avons demandé
01:20:04 un sursaut, une mobilisation.
01:20:06 - Un sursaut républicain, on est d'accord.
01:20:07 - Oui, un sursaut républicain contre l'antisémitisme,
01:20:09 parce que nous assistons à un déferlement,
01:20:13 un tsunami, pas seulement dans notre pays, aux Etats-Unis,
01:20:16 en Allemagne, en Grande-Bretagne, mais aussi, évidemment,
01:20:19 en France, et ça nous concerne, et qui est insupportable.
01:20:22 Toutes les discussions que je peux avoir
01:20:25 avec mes compatriotes juifs, qui vivent en une forme d'impasse,
01:20:30 parce qu'avec ce qui s'est passé en Israël,
01:20:33 c'est-à-dire, au fond, la mise en cause de l'infaillibilité
01:20:36 de l'armée israélienne face aux terroristes,
01:20:39 et le fait qu'il y ait eu cette orgie,
01:20:42 cette monstruosité que vous venez de détailler,
01:20:44 c'est insoutenable, bien évidemment,
01:20:48 montre qu'en Israël, qui était là pour protéger
01:20:52 des pogroms et pour protéger les rescapés de la Shoah,
01:20:55 il y a eu un pogrom le 7 octobre.
01:20:58 Et voilà qu'aux Etats-Unis, ou en Europe,
01:21:01 il y a ce déferlement.
01:21:03 Et donc, face à cela, le président du Sénat
01:21:06 et la présidente de l'Assemblée nationale,
01:21:08 qu'il ne faut pas inclure dans la classe politique,
01:21:11 ont pris une initiative forte et courageuse.
01:21:14 Je me suis beaucoup entretenu avec Yael Brown-Pivet,
01:21:17 une présidente de l'Assemblée tout à fait remarquable.
01:21:19 Ils ont pris tous les deux leurs responsabilités.
01:21:22 Hier soir ou avant-hier soir, je crois,
01:21:25 ils étaient ensemble sur le JT de Teff.
01:21:28 Et c'est assez inédit.
01:21:30 Et ils appellent au rassemblement.
01:21:32 Et voilà que par nos petits débats,
01:21:34 nos petites cuisines,
01:21:37 on est en train de casser un élan pour une manifestation
01:21:40 contre l'antisémitisme, contre la haine des Juifs
01:21:44 et contre la haine d'Israël,
01:21:46 qui doit rassembler le maximum des Français.
01:21:50 Donc oui, je suis en colère,
01:21:51 parce que je pense que dimanche, il faut qu'à Paris,
01:21:53 comme devant les préfectures,
01:21:54 l'Association des maires de France,
01:21:55 c'est aussi une belle initiative,
01:21:57 il y appelle un peu partout,
01:21:59 mais qu'il y ait beaucoup, beaucoup de monde
01:22:02 contre l'antisémitisme
01:22:04 et en brandissant tous des milliers de drapeaux français,
01:22:07 parce que c'est ça qui nous rassemble.
01:22:09 - Notre classe politique est-elle à la hauteur, encore une fois ?
01:22:11 Il y a la France insoumise d'un côté,
01:22:14 qui refuse de participer à la manifestation,
01:22:16 au motif que le Rassemblement national y est.
01:22:18 Il y a ceux qui demandent un cordon sanitaire,
01:22:20 il y en a même qui, comme le disait Louis Dragnel,
01:22:22 demandent deux cortèges distincts,
01:22:23 peut-être même des signes distinctifs.
01:22:25 Est-ce qu'on marche sur la tête, Manuel Valls ?
01:22:27 - D'une certaine manière.
01:22:28 Quand, au deuxième rang,
01:22:30 derrière François Hollande
01:22:32 et les chefs d'État et de gouvernement du monde entier,
01:22:35 qui étaient là le 11 janvier 2015,
01:22:38 nous n'avons demandé à personne,
01:22:41 nous n'avons demandé à personne
01:22:43 de ne pas venir et leur origine.
01:22:45 Je me rappelle être intervenu sur les médias pour cela,
01:22:48 parce qu'il fallait rassembler tous les Français.
01:22:50 Et au fond, dimanche,
01:22:52 la seule chose qu'on demande à nos compatriotes,
01:22:54 c'est qu'ils viennent exprimer leur amour de la République,
01:22:57 de l'autre,
01:22:58 et leur engagement contre l'antisémitisme
01:23:01 et la haine des juifs.
01:23:03 Je vois très bien,
01:23:05 franchement, Laurence Ferrer,
01:23:06 pas que la classe politique,
01:23:08 tous les éditorialistes s'en donnent à corps joie.
01:23:10 C'est dingereux.
01:23:12 Il y a une belle initiative.
01:23:13 Il faut que dimanche, ça soit une réussite.
01:23:16 Et il faut demander son passeport à personne,
01:23:20 puisque tant mieux,
01:23:21 tous ceux qui viennent,
01:23:23 viennent se mobiliser contre l'antisémitisme.
01:23:26 Rassemblement national y compris, Emmanuel Maas.
01:23:28 Vous savez, moi, je n'ai pas à démontrer
01:23:31 mes engagements contre le Front National à l'époque.
01:23:35 Tout le monde connaît les origines du Front National.
01:23:38 Tout le monde sait que Jean-Marie Le Pen
01:23:40 était un antisémite.
01:23:41 Mais que la formation politique,
01:23:43 je vais le dire parce que je ne l'ai pas dit jusqu'ici,
01:23:45 qui a fait plus de 40 % au second tour,
01:23:48 qui a des dizaines de députés à l'Assemblée nationale,
01:23:51 décide de venir.
01:23:53 Écoutez, c'est de leur responsabilité.
01:23:55 Moi, je ne serai pas à leur côté,
01:23:56 mais c'est de leur responsabilité.
01:23:58 J'ai lu avec intérêt l'entretien donné
01:24:00 cet après-midi par Serge Tarsfeld.
01:24:02 Qui dit c'est un pas en avant.
01:24:04 Écoutez, je ne vais pas juger,
01:24:06 parce que de sa manière, en disant ça,
01:24:07 je vois très bien quel type de débat c'est.
01:24:10 J'ai battu contre l'extrême droite.
01:24:12 Je me suis battu contre Soral, contre Dieudonné,
01:24:15 dont Jean-Marie Le Pen était ou est toujours
01:24:17 le parrain des enfants.
01:24:19 Je vais dire, je n'ai pas de leçons à recevoir
01:24:21 de ce que tu es là.
01:24:22 Mais surtout, dimanche, je vois bien,
01:24:25 on peut tous avoir des préventions,
01:24:27 dire ce qu'on pense.
01:24:28 Jonathan Harfi, le président du CRIF, l'a dit très bien.
01:24:30 Mais là, dans ce moment-là,
01:24:32 nous sommes face à une rupture.
01:24:34 Il y a eu une rupture profonde dans notre pays.
01:24:37 C'est un basculement de civilisation.
01:24:39 Cet antisémitisme, avec en plus la complicité,
01:24:43 non pas de l'extrême droite.
01:24:45 Il y a des gens comme Riveraulx, etc.
01:24:46 Il y a évidemment des néonazis,
01:24:48 et il y a des groupuscules d'extrême droite.
01:24:50 Il y a encore quelqu'un qui a d'ailleurs été condamné
01:24:52 aujourd'hui pour inciter à la haine
01:24:55 contre les Noirs, les Juifs et les communistes.
01:24:57 Vous voyez, il y a quand même des dingues un peu partout.
01:24:59 Mais avec la complicité d'une partie de la gauche,
01:25:03 en l'occurrence de la France insoumise.
01:25:06 Cet antisémitisme qui vient des milieux arabo-musulmans
01:25:10 est en train de s'amplifier depuis 20 ans.
01:25:12 Je suis l'un de ceux, et parfois ça m'a coûté cher,
01:25:14 qui l'est dénoncé, qui est dénoncé,
01:25:16 le pacte faustien, le pacte diabolique
01:25:18 entre cette gauche et l'islam politique,
01:25:21 les fameux islamo-gauchistes.
01:25:23 Mais donc, face à cela,
01:25:25 l'attitude de tous les responsables politiques,
01:25:27 de tous les élus, à l'instar du président du Sénat
01:25:30 et de la présidence de l'Assemblée nationale,
01:25:32 au moment où, au premier rang, sans doute dimanche,
01:25:34 il va y avoir deux anciens présidents de la République
01:25:36 qui sont là, vivants.
01:25:37 Et l'actuel ? Est-ce que Emmanuel Macron doit venir ?
01:25:39 C'est à lui de décider.
01:25:41 Mais je crois que ce serait bien qu'il soit là.
01:25:44 Je crois que ce serait bien qu'il soit là.
01:25:46 Mais je comprends, c'est difficile,
01:25:48 c'est des décisions, il incarne la nation.
01:25:50 Mais c'est le rassemblement contre l'antisémitisme.
01:25:53 Il y a les cérémonies du 11 novembre la veille,
01:25:55 il va sans doute s'exprimer, il aura ses mots.
01:25:58 Mais le choc !
01:26:00 Et puis, vous savez, il y a quand même,
01:26:01 quand vous regardez les enquêtes d'opinion,
01:26:03 l'antisémitisme, pas depuis le 7 octobre,
01:26:06 depuis des années,
01:26:08 il est très présent dans notre société,
01:26:10 avec beaucoup de préjugés.
01:26:11 Pas seulement chez nos compatriotes
01:26:13 de confession et de culture musulmane.
01:26:15 Il est très présent dans notre société.
01:26:17 Donc, il faut extirper ce mal avec une volonté
01:26:21 de la police, de la justice, mais une volonté politique.
01:26:23 C'est un modèle que nous devons défendre
01:26:25 face à celui des islamistes qui nous attaquent.
01:26:28 Ils ont tué encore un enseignant, bon sang, on l'oublie.
01:26:31 C'était à cause des positions de la France
01:26:34 en Israël ou au Proche-Orient.
01:26:36 Non, ils ont décapité Samuel Paty il y a trois ans.
01:26:39 Comme ils ont décapité des gens le 7 octobre
01:26:43 dans les kibbouts ou dans le désert du Négev.
01:26:46 Ils ont tué des jeunes qui dansaient,
01:26:48 comme ils ont tué ceux qui étaient au spectacle
01:26:50 du Bataclan le 13 novembre.
01:26:53 Dans quelques jours, on va se rappeler de ce moment-là.
01:26:57 L'islamisme qui attaque Israël,
01:26:59 qui nous attaque depuis des années,
01:27:01 ce nouveau fascisme, en tout cas ce totalitarisme
01:27:03 qui s'en prend aux femmes, aux homosexuels,
01:27:06 qui prônent la haine des juifs, des chrétiens,
01:27:09 partout au Proche et au Moyen-Orient,
01:27:11 de l'Occident, de la démocratie, de nos valeurs.
01:27:14 Et on hésiterait là, on rentrerait dans nos petits débats politiques,
01:27:18 on ne serait pas à la hauteur, on se diviserait,
01:27:20 on offre ce spectacle à nos compatriotes.
01:27:22 Non, ce n'est pas possible.
01:27:24 Il faut vraiment, et je le dis ici à votre antenne,
01:27:27 à vos téléspectateurs et à vos auditeurs,
01:27:29 c'est dimanche, vous, mes compatriotes,
01:27:33 mobilisez-vous comme vous avez mobilisé le 11 janvier.
01:27:37 Ce qui arrive aux juifs, ce n'est pas l'affaire des juifs seulement.
01:27:40 C'est surtout notre affaire.
01:27:42 Parce que quand on s'attaque aux juifs,
01:27:44 on s'attaque ensuite aux enseignants,
01:27:46 on s'attaque aux journalistes, aux caricaturistes, aux policiers.
01:27:49 On l'a oublié ce qui s'est passé en janvier 2015 ?
01:27:52 Il y avait d'ailleurs eu, moi j'ai toujours pensé
01:27:54 que s'il n'y avait pas eu Charlie,
01:27:55 il n'y aurait pas eu autant de monde dans la rue.
01:27:56 Après les percachers.
01:27:58 Il n'y a pas eu la mobilisation qu'il aurait dû y avoir
01:28:02 après les attentats de Montauban et de Toulouse en 2002.
01:28:05 On continue comme ça ?
01:28:07 On continue comme ça à accepter ce qui se passe ?
01:28:09 Non, donc ce n'est pas possible.
01:28:11 Moi j'appelle massivement chacun à être là.
01:28:14 - Éric Revel ?
01:28:15 - Oui, alors moi je voulais insister, Emmanuel Valls, sur un point.
01:28:18 Alors vous avez répondu en partie,
01:28:19 mais j'aimerais avoir une réponse plus ferme.
01:28:21 On est devant un fiasco possible de cette manifestation.
01:28:23 On l'a dit pour des raisons politiques et autres.
01:28:25 Est-ce qu'il ne faut pas imaginer que seule la présence du chef de l'État
01:28:30 peut redonner de la solidité, de l'unité à la nation et à la République ?
01:28:36 Au-delà de votre souhait de dire, je comprends qu'ils viennent ou qu'ils ne viennent pas,
01:28:39 est-ce que ce n'est pas la présence du chef de l'État qui peut sauver cette unité ?
01:28:44 - D'abord, moi je fais confiance à mes compatriotes.
01:28:47 Je suis plus optimiste de ce point de vue-là que vous,
01:28:50 parce que deux ans que je suis un chef de l'État,
01:28:52 des anciens premiers ministres, nous sommes nombreux,
01:28:54 des anciens présidents de l'Assemblée nationale,
01:28:57 à l'appel des deux présidents de chambre,
01:29:00 il y aura aussi le président du Conseil économique et social,
01:29:03 des personnalités, de la société civile, des grandes associations, c'est déjà beaucoup.
01:29:08 Et derrière, je suis sûr que les Français sont capables.
01:29:10 Nous sommes un peuple intelligent et politique,
01:29:12 capable de comprendre qu'il faut être présent.
01:29:14 Mais là où vous avez raison, c'est que face à ce bruit, à cette division,
01:29:19 mais voulu, tout ça est voulu.
01:29:22 Jean-Luc Mélenchon, ce qu'il souhaite, c'est la victoire demain du RN.
01:29:26 - Vraiment ? - Oui.
01:29:28 - Pourquoi ? - Pour le chaos.
01:29:30 Pour que ce soit lui le chef de la résistance.
01:29:33 Avec des propos, je vais répondre à votre question, infâmes.
01:29:37 L'un d'entre vous le disait tout à l'heure sur le plateau.
01:29:39 Ses propos, il y a deux jours, les amis du soutien international au massacre ont le rendez-vous.
01:29:47 - À propos de cette marche, comment on... - Il nous met une cible sur le dos.
01:29:50 Il met une cible à tout le monde. C'est tout à fait effrayant.
01:29:53 Donc, d'une manière ou d'une autre, oui, sans doute que le chef de l'État,
01:29:57 que le président de la République a un rôle à jouer par rapport à cette manifestation.
01:30:01 Je ne suis pas là... Je ne vais pas lui donner des conseils particuliers.
01:30:05 Mais comme c'est un moment d'unité nationale auquel j'appelle,
01:30:09 en respectant les institutions, parce que je vois bien, sinon la dépêche,
01:30:13 Valse demande à Emmanuel Macron d'être là.
01:30:15 Je ne veux pas créer un autre débat, il y en a suffisant.
01:30:19 Mais on est dans un moment clé par rapport à la lutte contre l'antisémitisme,
01:30:23 par rapport à la conception du rassemblement de l'unité nationale
01:30:27 et de la seule communauté qui vaille, qui est la communauté nationale,
01:30:30 autour de nos valeurs et autour du drapeau bleu blanc rouge.
01:30:33 - Louis Drayne, à l'Europe 1.
01:30:34 - Manuel Valls, tout à l'heure, vous disiez "ça n'est pas possible".
01:30:36 Et pourtant, il y a cette phrase de Jean-Luc Mélenchon.
01:30:39 Et pourtant, il y a des députés d'extrême gauche qui disent que le Hamas est un mouvement de résistance.
01:30:44 Et pourtant, il y a un autre député aussi d'extrême gauche
01:30:47 qui a récemment expliqué que l'armée israélienne
01:30:50 était en train de faire du nettoyage ethnique dans la bande de Gaza.
01:30:54 Il y a un paradoxe, c'est-à-dire qu'on entend votre appel à la fermeté,
01:30:58 ça on ne peut pas vous reprocher quoi que ce soit là-dessus,
01:31:00 mais on a l'impression aussi qu'il y a… tout passe.
01:31:03 C'est-à-dire que les gens pleurent, une partie de la France pleure,
01:31:07 une partie de la France s'indigne, une partie de la France est outrée.
01:31:11 Et de l'autre côté, il y a des propos, il n'y a pas vraiment de sanction de la justice.
01:31:15 C'est un discours qu'on laisse passer.
01:31:18 On est juste dans l'indignation. Qu'est-ce que ça dit de notre pays ?
01:31:21 Ça fait 20 ans que je m'inquiète, que j'écris, que je clame,
01:31:27 que je me mets en colère, que je paye politiquement.
01:31:30 Le fait d'avoir dénoncé l'antisémitisme, l'antisionisme, c'est la même chose.
01:31:36 Les propos de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis ces derniers jours
01:31:39 sont des propos antisémites, pas qu'antisionistes.
01:31:44 Donc c'est lui qui est antisémite aujourd'hui.
01:31:46 Il l'est !
01:31:47 Emmanuel Valls, ça passe.
01:31:49 Mais, vous avez raison, ça passe.
01:31:51 Tout passe, parce qu'il n'y a pas uniquement l'extrême gauche.
01:31:54 Il y a tout un mouvement culturel, Eric, vous le connaissez bien,
01:31:57 un mouvement qui nous vient des Etats-Unis,
01:31:59 qui se lie avec le wokisme, la cancel culture.
01:32:01 Cette philosophe américaine qui explique que le Hamas est une organisation de gauche,
01:32:05 car anticapitaliste.
01:32:07 Et ici, il y a ceux qui, d'ailleurs, n'étaient pas Charlie,
01:32:10 refusaient d'être Charlie, et qui nous expliquent que c'est un mouvement de résistance.
01:32:13 En France, parler de résistance, d'une organisation,
01:32:17 je ne vais pas reprendre tout ce qui a été dit tout à l'heure par ces femmes,
01:32:20 qui tue, qui viole, qui décapite des hommes, des femmes, des familles, des bébés.
01:32:25 C'est ça une organisation de résistance.
01:32:28 Mais Emmanuel Valls, ça passe.
01:32:29 Si quelqu'un avait parlé de Daesh de cette manière,
01:32:33 ça ne se serait pas passé.
01:32:36 Nous parlions ainsi de Daesh, et j'étais l'un des premiers.
01:32:39 Je me suis rendu en Israël une semaine après ces événements,
01:32:42 à dire à chaque fois, d'ailleurs je ne disais pas Daesh,
01:32:45 je disais l'État islamique, car je veux que les gens comprennent de quoi il s'agit,
01:32:49 que c'est le même mal, même s'ils sont allés encore plus loin.
01:32:55 Donc, moi, vous le savez, je pense que quand on se compromet
01:32:59 dans les mots et dans les attitudes par rapport à ce qui se passe,
01:33:03 et par rapport à cet islamisme, c'est impardonnable.
01:33:06 On ne sort pas du champ républicain seulement,
01:33:08 on sort du champ même de ce que je considère être l'humanité.
01:33:12 Et c'est pour cela, l'ayant compris bien avant d'autres,
01:33:17 c'est pour ça que j'avais parlé des gauches irréconciliables.
01:33:20 Car sur ce sujet-là, sur l'économie, le social, les institutions,
01:33:24 on peut toujours, l'Europe, avoir des débats.
01:33:27 Mais sur ce sujet fondamental, et notamment l'antisémitisme,
01:33:30 on ne va pas faire un cours d'histoire ici, on n'a pas le temps,
01:33:33 mais l'affaire Dreyfus a été un moment clé.
01:33:37 L'affaire Dreyfus, ceux qui ont pris leur revanche en 1940
01:33:40 avec les décrets anti-juifs, et évidemment,
01:33:42 ensuite la résistance et le gaullisme pour effacer cette page.
01:33:46 Mais l'affaire Dreyfus est un moment clé où des hommes de gauche
01:33:49 hésitaient déjà, voire étaient du côté des anti-dreyfusards.
01:33:53 Et Clemenceau, Zola, Jaurès, Péguy, et bien d'autres ne se sont pas trompés.
01:33:59 On est dans un de ces moments aussi importants.
01:34:02 C'est pour ça que l'appel de l'archer,
01:34:04 du président à l'archer de la présidente Boinepivet,
01:34:08 se termine par cette phrase de Clemenceau au capitaine Dreyfus,
01:34:12 sur notre engagement.
01:34:13 "Sinon nous ne serions pas la France si nous n'étions pas à vos côtés."
01:34:17 C'est très important.
01:34:18 Moi, je suis un passionné de l'histoire,
01:34:20 et je sais que ça compte pour notre pays.
01:34:24 Et puis, il faut sortir aussi de ces prudences.
01:34:27 Ce n'est pas une manifestation de soutien à Israël.
01:34:29 Oui, évidemment, ce n'est pas un colloque sur l'avenir du proche.
01:34:33 De fait, c'est lié à ce qui s'est passé.
01:34:35 Mais quand même, quand même.
01:34:37 Je veux dire, Israël est en première ligne, se bat.
01:34:40 300 000 Israéliens ont dû se déplacer au nord ou au sud pour échapper aux roquettes.
01:34:45 Tous les jours, j'ai mes amis de Tel Aviv qui nous rappellent qu'il y a des roquettes qui tombent.
01:34:49 Heureusement, ils sont protégés, pas toujours, par le fameux dôme d'acier.
01:34:54 Ils n'ont pas encore enterré, ils n'ont pas encore enterré leurs morts.
01:34:58 Vous savez que le nombre de morts, malheureusement, augmente,
01:35:01 parce qu'on identifie des calaves.
01:35:03 On pense que nous avons des otages.
01:35:05 Parfois, il s'agit de disparus.
01:35:06 Même s'il y a des otages, il faut se rappeler.
01:35:08 Que des gens n'aient pas un mot à dire sur 40 compatriotes,
01:35:13 et j'espère qu'il y aura un bel hommage national qui le sera rendu.
01:35:16 40 compatriotes.
01:35:17 On a des dizaines de milliers de Français qui vivent en Israël,
01:35:20 souvent la double nationalité.
01:35:21 Bien évidemment, j'ai rencontré une famille dont le fils s'était engagé dans l'armée israélienne,
01:35:26 alors qu'il n'est pas israélien et qui est mort en héros dans un de ces kibout.
01:35:30 Qu'on ne trouve pas un moment pour parler de ces 40 compatriotes morts,
01:35:34 pour ces familles dévastées et pour ces otages, c'est insupportable.
01:35:37 Donc il faut être présent et être à la hauteur de ce que demandent les Français.
01:35:41 Merci beaucoup Manuel Valls.
01:35:42 Vous serez évidemment présent dans le cortège de dimanche à Paris.
01:35:45 Merci beaucoup d'être venu ce soir dans Punchline sur CNews et Europe 1.
01:35:48 Merci Louis de Ragnel, merci Eric Rovel.
01:35:50 Bonne soirée à vous chez Armi, auditeurs, téléspectateurs.
01:35:53 Europe 1, c'est Hélène Zellatny qui vous attend pour l'information
01:35:55 et Christine Kelly sur CNews pour Face Info.
01:35:57 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:59 [Musique]

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