• l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Après le soulagement et la joie de la libération de trois jeunes otages français détenus par le Hamas,
00:00:08 à nouveau l'inquiétude sur le sort des autres otages.
00:00:11 Les négociations vont-elles se poursuivre ? La trêve pourra-t-elle être maintenue ?
00:00:15 On part sur place dans un instant avec notre équipe CNews.
00:00:18 On verra aussi le traumatisme lourd subi par les enfants qui ont vécu 50 jours en enfer
00:00:23 avec des terroristes qui les menaçaient régulièrement avec des armes sur la temple.
00:00:27 Le récit qu'ils ont fait de leur détention est glaçant.
00:00:31 En France, les députés ont, eux, observé une minute de silence en mémoire de Thomas,
00:00:36 le jeune homme de 16 ans tué à Crépole, mais très vite les débats se sont enflammés.
00:00:40 On entendra le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, s'en prendre violemment au Rassemblement national,
00:00:45 accusé d'abriter des antisémites et des gudars, je cite.
00:00:50 Marine Le Pen, qui a quitté l'hémicycle, a décidé de porter plainte contre le ministre de la Justice.
00:00:55 Et puis, on s'intéressera aussi à l'explosion des homicides et tentatives d'homicides
00:01:00 en lien avec le trafic de stupéfiants.
00:01:02 Plus 57% cette année, un triste record.
00:01:05 Le commissaire Mathieu Vallée nous expliquera ce qui se passe dans nos rues,
00:01:08 qui ressemble de plus en plus à celle de Chicago.
00:01:11 On en débat ce soir dans Pönchlein.
00:01:12 Mais tout de suite, 17h01, le rappel des titres de l'actualité avec Augustin Donat-Dieu.
00:01:17 Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:01:21 La loi immigration traverse sa première turbulence à l'Assemblée nationale.
00:01:26 Les députés républicains refusent à l'unanimité de voter le texte.
00:01:30 Un texte dégradé selon eux par rapport à celui adopté par la majorité sénatoriale de droite.
00:01:35 Les députés d'Olivier Marlex brandissent dorénavant la menace d'une motion de censure
00:01:40 si leurs conditions ne sont pas acceptées.
00:01:43 Le président israélien et le président de l'autorité palestinienne
00:01:46 se retrouveront vendredi à la COP28 à Dubaï.
00:01:49 Marmoud Abbas et Isaac Herzog sont attendus à la tribune parmi plus de 140 dirigeants mondiaux.
00:01:55 Dans l'ordre des prises de parole, seuls trois dirigeants séparent les deux responsables politiques.
00:02:02 Et enfin, le gourou roumain Grégorian Bivaud Larue, 71 ans et 40 autres personnes,
00:02:08 ont été interpellés aujourd'hui en région parisienne et dans les Alpes-Maritimes.
00:02:12 Ils sont suspectés de faire partie d'un mouvement sectaire de yoga
00:02:15 structuré pour produire des violences sexuelles.
00:02:17 Lors des arrestations, 26 femmes, dont plusieurs sous emprise, ont été libérées.
00:02:23 Merci Augustin, donne adieu à tout à l'heure 17h30 pour l'info.
00:02:26 On est avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe.
00:02:28 - Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:02:29 - Prêt pour les deux heures ? - Prêt pour les deux heures.
00:02:32 Très bien, le commissaire Mathieu Vallée nous accompagne aussi.
00:02:34 - Je suis bien accompagné. - Ça fait longtemps que vous n'êtes pas venu.
00:02:36 - Dites donc commissaire. - J'espère un plaisir de venir.
00:02:38 Vous nous avez fait des infidélités.
00:02:39 Eric Rovelle est là aussi, qui est journaliste, ancien directeur général de la LCI.
00:02:43 Ça va bien ? Vous avez l'air tout contré, vous aussi, non ?
00:02:46 - Ah mais non, pas du tout. - Comment ça vous aussi ?
00:02:49 - Je demande... - Comme Louis de Ragnel.
00:02:52 Je demande comment va l'équipe, notre équipe de Polishline.
00:02:55 Super, vraiment, 12 heures d'antenne par jour, tout va très bien.
00:02:59 Je suis très heureuse de vous retrouver pour parler de tous les sujets d'actualité
00:03:03 qui nous intéressent et en premier lieu, c'est libération d'otages.
00:03:06 Vous savez qu'il y a trois jeunes enfants qui ont été libérés,
00:03:09 deux fois 12 ans, une fois 16 ans.
00:03:10 Donc évidemment, c'est le soulagement, mais il y a l'inquiétude
00:03:13 pour tous ceux qui sont encore détenus par le Hamas.
00:03:16 On va aussi essayer de comprendre ce qui se joue en coulisses
00:03:18 pour ces libérations au compte-gouttes d'otages.
00:03:21 D'abord, on écoute les explications de Sarah Varney et on en débat sur Punchline.
00:03:26 Les premiers otages français, trois mineurs, ont été libérés ce lundi soir
00:03:32 après plus de sept semaines de captivité.
00:03:34 Une libération très attendue depuis le début de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas.
00:03:39 Ces trois enfants ont été libérés parce que la France a usé de son influence diplomatique
00:03:44 pour peser et faire en sorte qu'il y ait des ressortissants français,
00:03:47 notamment ces enfants, parmi les otages libérés.
00:03:50 Mais le gouvernement reste mobilisé pour faire libérer les cinq autres Français,
00:03:54 dont certains sont otages et d'autres considérés comme portés disparus,
00:03:58 faute de preuves de vie.
00:03:59 Parmi les Français disparus, nous avons eu des preuves de vie pour certains d'entre eux,
00:04:05 mais pas de façon certaine pour d'autres.
00:04:10 Donc il est prudent de parler de disparus ou otages
00:04:13 en souhaitant bien sûr que tous soient otages
00:04:17 et soient otages appelés à être libérés le plus vite possible.
00:04:20 Nous sommes pleinement mobilisés pour ça.
00:04:23 Avec la prolongation de la trêve, de nouvelles listes d'otages vont être établies
00:04:27 avec l'espoir d'y retrouver le nom de certains Français.
00:04:30 Le gouvernement compte sur le travail de négociation de ses alliés.
00:04:33 Le Qatar tient parole.
00:04:35 Moi, je suis ministre en charge de la sécurité extérieure des Français,
00:04:39 là où le ministre de l'Intérieur s'occupe de la sécurité intérieure du peuple français.
00:04:43 Et il y a des alliés, des pays qui sont des partenaires stratégiques importants.
00:04:47 Et donc là, on ne peut pas se réjouir de voir ces enfants sortir des mains de leurs geôliers
00:04:53 et ne pas reconnaître le rôle qu'a pu jouer l'Egypte d'une part,
00:04:56 je veux le citer aussi, et le Qatar de l'autre part.
00:04:59 Depuis vendredi, l'accord négocié sous l'Egypte du Qatar
00:05:02 a déjà permis la libération de 50 otages.
00:05:05 Mais la France souhaite-t-elle une trêve durable
00:05:07 afin de libérer les 177 personnes toujours détenues par le Hamas ?
00:05:13 Effectivement, on va tout de suite rejoindre Thibault Marcheux qui est en Israël.
00:05:16 Bonsoir Thibault.
00:05:17 Qu'est-ce qu'on peut attendre du côté des libérations ce soir ?
00:05:19 Est-ce qu'il y en a qui sont prévues ?
00:05:21 Et puis, est-ce que la trêve tient toujours ces deux questions différentes,
00:05:24 mais elles sont importantes ? Bonsoir.
00:05:28 Bonsoir Laurence.
00:05:28 Effectivement, on attend aujourd'hui une nouvelle vague de libérations d'otages.
00:05:32 Vous l'avez dit hier, 11 otages ont été libérés, dont 3 mineurs français.
00:05:37 Aujourd'hui, on attend la libération de 10 otages contre 30 prisonniers palestiniens
00:05:43 qui vont être libérés aujourd'hui contre ces 10 otages.
00:05:47 Et vous le voyez sur ces images, la place qu'on appelle maintenant la place des otages,
00:05:51 elle a été investie par ses soutiens, mais également ses familles d'otages
00:05:54 qui vont suivre ensemble cette libération d'otages.
00:05:58 Elle se passe souvent le soir, plus ou moins rapide,
00:06:01 selon les négociations en cours.
00:06:03 Ils vont suivre également la deuxième négociation en cours.
00:06:07 Elle concerne donc la reconduction de cette trêve qui a été reconduite hier pour 48 heures.
00:06:12 Et bien, selon nos informations, la diplomatie internationale s'emploie à faire prolonger cette lève,
00:06:19 notamment avec l'Égypte, avec le Qatar, mais aussi avec les États-Unis
00:06:23 qui sont actuellement en train de rencontrer le chef du Mossad au Qatar
00:06:28 avec le responsable de la CIA.
00:06:31 Hier, Joe Biden, qui a œuvré pour cette reconduite de la trêve, s'est dit satisfait,
00:06:35 mais il a tout de suite parlé d'une nouvelle reconduction de cette trêve,
00:06:39 notamment pour évoquer de nouvelles libérations d'otages.
00:06:42 Merci beaucoup Thibault Marcheteau.
00:06:43 C'est ce qu'on espère en tout cas, Louis Dreyfus,
00:06:45 est-ce qu'on a des informations sur ce qui peut se passer dans la soirée,
00:06:47 sur la trêve prolongée ?
00:06:49 Écoutez, ce qu'on sait, c'est que tout est par définition très fragile.
00:06:53 Et à chaque fois qu'on annonce la libération d'otages,
00:06:55 donc effectivement, comme ça a été dit le soir,
00:06:58 c'est quasiment comme si un nouveau cycle de négociations reprenait,
00:07:01 avec à chaque fois le représentant du Mossad israélien,
00:07:05 la CIA, qui sont les Américains,
00:07:07 et sous l'égide à chaque fois, puisque c'est le négociateur,
00:07:10 c'est les représentants du Qatar, le Premier ministre qatari,
00:07:14 qui est aussi ministre des Affaires étrangères de son pays.
00:07:17 On sait qu'à tout moment, ça peut aussi être suspendu.
00:07:22 Le Hamas l'a déjà fait une fois,
00:07:24 en décidant, d'ailleurs c'était lors de la première libération d'otages,
00:07:28 en décidant de reporter à 24 heures les libérations.
00:07:31 Et ça a rappelé aussi à tout le monde qu'il fallait être prudent par principe
00:07:35 dès lors qu'on parle de libération à venir,
00:07:38 puisque voilà, un moindre grain de sable...
00:07:40 Évidemment.
00:07:41 Parce que ce qu'il faut bien avoir en tête aussi,
00:07:43 c'est que souvent on parle du Hamas comme une seule entité.
00:07:46 En réalité, le Hamas ne décide pas de tout tout seul.
00:07:50 Il y a des otages qui sont aux mains...
00:07:52 D'autres factions terroristes.
00:07:53 Il y en a certains même qui sont parfois chez des habitants, des civils.
00:07:57 Des bandits.
00:07:57 Et puis le Hamas discute également, aussi surprenant que ça puisse paraître,
00:08:01 avec les représentants de l'autorité palestinienne,
00:08:04 avec lesquels pourtant ils n'ont aucun contact,
00:08:08 ni aucun lien politique.
00:08:10 Donc tout ça est quand même très complexe.
00:08:12 Alors, Jean-Sébastien Ferjou, le front des otages,
00:08:15 ces libérations au compte-goutte, la joie des familles,
00:08:18 l'inquiétude des autres.
00:08:19 Et puis cette question politique qui reste.
00:08:22 Comment est-ce qu'on va continuer à avancer ?
00:08:24 Et après, ce qui se passe après la trêve ?
00:08:26 Oui, bien sûr.
00:08:27 Mais on voit qu'il y a l'air d'avoir beaucoup de discussions,
00:08:30 puisque la trêve, il y a quand même plusieurs incidents.
00:08:32 Il y a eu un incident revendiqué d'ailleurs par les brigades Al-Qassam du Hamas,
00:08:35 un peu plus tôt dans la journée,
00:08:37 contre des troupes israéliennes dans le nord de Gaza.
00:08:40 Donc on voit bien que la situation est extrêmement fragile de ce point de vue-là.
00:08:44 Mais on a vu aussi, et certaines sources israéliennes l'ont rapporté,
00:08:48 un jet qatari arriver en Israël,
00:08:50 parce qu'il y a des négociations et que le gros enjeu maintenant
00:08:54 est peut-être le changement qu'on a pu constater dans les capitales arabes.
00:08:57 A savoir que jusqu'à présent, ils ne souhaitaient pas particulièrement
00:09:00 s'impliquer dans la résolution du conflit.
00:09:02 Ils pouvaient condamner l'attitude d'Israël très vocalement,
00:09:07 mais pas nécessairement se porter garant de quoi que ce soit.
00:09:09 Là, on voit qu'il y a clairement deux blocs.
00:09:11 Le Hamas, qui pense pouvoir survivre à la guerre avec l'Iran,
00:09:14 et de l'autre, des États arabes, l'Égypte, l'Arabie saoudite,
00:09:18 qui pourraient s'impliquer notamment pour une première solution dans un temps.
00:09:22 Pour exercer une tutelle finalement, et donner aux Israéliens
00:09:26 un certain nombre de garanties pour leur sécurité,
00:09:28 afin de respecter ce double impératif,
00:09:31 une autonomie pour les Palestiniens
00:09:33 et un impératif de sécurité pour les Israéliens.
00:09:35 Vous avez raison, il faut aussi penser à la suite et à l'avenir.
00:09:38 Je vais juste vous montrer une séquence qui va vous parler, Éric,
00:09:40 parce que je sais que vous avez un cœur de papa,
00:09:44 vous aimez évidemment les belles histoires.
00:09:46 Là, on a des petits otages qui retrouvent leur chien,
00:09:50 tout simplement parce qu'ils ont été séparés de leur animal domestique.
00:09:54 Ils viennent d'être libérés.
00:09:56 Et à l'hôpital, ils ont décidé de faire une exception
00:09:59 et d'accepter la venue de ce chien pour que la vie reprenne.
00:10:04 Yuval, Ofri et Horia ont eu la chance de recevoir leur chien
00:10:08 redonné au centre hospitalier Schneider, aux pauvres enfants,
00:10:12 où ils sont soignés.
00:10:14 C'est important, moi aussi, ces petites scènes de la vie quotidienne.
00:10:17 On a un vrai contact avec les animaux, puisqu'on parlait des problèmes psychologiques,
00:10:20 voire même plus lourds, que ces otages traumatisés vont avoir à affronter.
00:10:25 C'est vrai que le lien avec un animal qu'on connaît,
00:10:29 il y a même des thérapies qui sont avec des animaux en général,
00:10:33 et donc c'est formidable.
00:10:36 Juste sur ce qu'on disait sur la suite, quand même,
00:10:39 il y a un personnage qui semble central,
00:10:41 mais qui, à ma connaissance, est en prison en Israël,
00:10:44 c'est Marwan Barghouti.
00:10:46 C'est sans doute le Palestinien le plus populaire,
00:10:49 parce que la question de la reconstruction ou de l'après-politique de ce conflit,
00:10:55 c'est de savoir avec qui les Israéliens, les Américains vont pouvoir négocier.
00:11:00 Le président de l'OLP est vieillissant, le Hamas est hors de question.
00:11:06 L'autorité palestinienne.
00:11:07 Et il y a ce personnage dont on parle peu encore, Marwan Barghouti,
00:11:11 qui est détenu dans les geôles palestiniennes,
00:11:13 et dans les sondages, si tant est qu'on puisse parler de sondage,
00:11:17 il est extrêmement populaire,
00:11:19 et on dit que ça pourrait être l'homme de la situation pour la suite,
00:11:23 mais encore faudrait-il, parce qu'il a été conné, je crois, la perpétuité,
00:11:26 si je me souviens bien, la perpétuité, encore faudrait-il, évidemment,
00:11:30 sortir de les geôles israéliennes.
00:11:32 Et là, c'est un vrai sujet, parce qu'il incarne l'après OLP,
00:11:37 et puis évidemment l'après Hamas.
00:11:39 Il y a un autre profil aussi, qui est l'ancien responsable du FATA,
00:11:42 quand l'autorité palestinienne exerçait aussi le contrôle de Gaza,
00:11:45 avant la prise de pouvoir du Hamas,
00:11:47 et les Israéliens ont semblé considérer que ça pourrait être un profil sur le canemisé aussi.
00:11:50 En tout cas, voilà ce qu'on pouvait dire ce soir sur ces libérations de sondage.
00:11:53 Dès qu'on a plus d'informations, on rejoint notre envoyé spécial en Israël,
00:11:58 et on vous fait part de toutes les dernières avancées.
00:12:00 On va parler maintenant de ce qui se passe dans notre pays,
00:12:03 de l'émotion qu'il ne retombe pas après le meurtre du jeune Thomas à Crépol.
00:12:07 Il y a eu une minute de silence qui a été respectée à l'Assemblée nationale.
00:12:11 Il était temps de réagir, mais bon, il vaut mieux tard que jamais.
00:12:14 Aujourd'hui, dix jours après le meurtre de ce jeune homme,
00:12:18 le gouvernement a peut-être réalisé qu'il était complètement en décalage avec le pays
00:12:22 sur l'émotion qui a suivi la mort de ce jeune homme.
00:12:27 Il y a le groupe Pivet et les ministres qui sont debout,
00:12:30 ainsi que toute la représentation nationale.
00:12:32 Malheureusement, le calme n'a pas duré très longtemps.
00:12:35 Mathieu Vallée, on va en parler avec vous,
00:12:37 mais on a évidemment le sentiment que les politiques se sont vraiment trompées
00:12:43 sur ce qui s'est passé à Crépol,
00:12:45 qu'ils ne sont pas vraiment passés à côté de quelque chose,
00:12:48 et qu'aujourd'hui, ils sont vraiment en décalage avec le pays.
00:12:53 Sur le drame de Crépol, j'ai entendu sur une chaîne concurrente, un éditorialiste,
00:12:58 dire des choses qui m'ont choqué, comme beaucoup de Français,
00:13:00 sur l'affaire de Thomas, qui est décédé à Crépol,
00:13:03 et plus globalement sur Romain Sourizer.
00:13:05 Vous avez quand même ce soir-là des jeunes individus
00:13:09 qui étaient tous connus des services de police,
00:13:10 c'est ce problème de la réponse finale qu'on évoque si souvent,
00:13:12 avec des personnes qui étaient même condamnées pour des ports de couteaux
00:13:14 qui ne devaient pas les avoir sur eux.
00:13:16 On a une instruction qui a été ouverte pour des tentatives de meurtre
00:13:19 et meurtre en bande organisée,
00:13:20 donc on nous dit qu'il n'y a pas de préméditation, de colligérance entre les personnes.
00:13:24 Mais ils étaient là pour "draguer" des filles, entre guillemets, nous a-t-on dit.
00:13:27 C'est toujours un peu bizarre.
00:13:28 Ensuite, on nous dit que pour une musique ou pour une remarque déplacée
00:13:32 par rapport à "chiquita", qui veut dire "fille sexy",
00:13:35 par rapport à un individu présent qui avait des cheveux longs,
00:13:38 ça s'est terminé dehors avec des coups de couteau.
00:13:39 On nous dit également qu'il n'y a pas de mobile raciste,
00:13:41 mais qu'aurait-on dit si on avait dit "salle arabe" ou "salle noire"
00:13:44 par rapport à "on a dit on va planter des blancs, on va tuer des blancs",
00:13:48 on a même dit "salle guerre" ou "putain de guerre",
00:13:50 "guerre" qui veut dire blanc ou européen, en tout cas personne non musulmane,
00:13:53 dans l'argot de la langue.
00:13:56 Et donc tous ces éléments font qu'effectivement les gendarmes,
00:13:59 la section de recherche de Grenoble, 20 enquêteurs spécialisés,
00:14:01 appuyés par 80 autres gendarmes, ont mené plus d'une centaine d'auditions.
00:14:05 Il y a 9 personnes qui ont été interpellées en moins de 3 jours,
00:14:08 avec une dixaine qui s'est présente elle-même.
00:14:10 Il y a eu 6 placements en détention provisoire.
00:14:12 Et malheureusement, on a effectivement tout ce qu'on dénonce au quotidien,
00:14:15 un problème de réponse pénale,
00:14:16 un problème aussi d'individus qui sont ancrés dans la délinquance,
00:14:19 un problème de tuer des gens pour une réflexion, une remarque,
00:14:22 et qu'on a même l'impression que ce serait Thomas et ses copains
00:14:24 ou ses copines de la soirée 400, je le rappelle,
00:14:26 qui n'avaient pas fait d'histoire, qui seraient responsables
00:14:28 parce qu'il y a eu une remarque déplacée.
00:14:30 On est dans un renversement complément de la situation.
00:14:32 C'est improbable.
00:14:33 On va écouter tout à l'heure Rachel Keke,
00:14:35 qui est une députée de la France Insoumise,
00:14:37 et qui renverse la situation.
00:14:39 C'est quasiment les groupuscules d'extrême droite maintenant
00:14:41 qui sont responsables de la mort de Thomas.
00:14:43 On est dans un renversement total des valeurs.
00:14:45 Vous avez poignardé beaucoup de gens en France
00:14:47 qui ont émis un certain nombre de critiques sur ces news,
00:14:49 parce que s'il suffit de se sentir provoqué pour agir avec un couteau,
00:14:52 alors à ce compte-là, Laurent, vous pouvez sortir dans la rue
00:14:54 et poignarder beaucoup de gens.
00:14:55 Non, ce ne sera pas le cas.
00:14:56 Évidemment que vous ne le ferez pas, mais vous voyez bien,
00:14:58 c'est pour souligner l'absurdité de l'argumentaire.
00:15:00 Oui, mais c'est grave parce que ça a une répercussion.
00:15:03 Ils se sont servis de ces manifestations très malvenues,
00:15:06 condamnables de milices d'extrême droite
00:15:09 dans les rues de Romance-sur-Ézère ou Rennes,
00:15:11 pour tenter de complètement dévier la police.
00:15:14 Et c'est grave.
00:15:15 Et sans dillons sur le regard qu'ils portent sur les Français,
00:15:18 parce que moi je trouve qu'il y a un double mépris.
00:15:19 Mais ils ne sont pas idiots, les Français.
00:15:20 Vous faisiez référence, me semble-t-il, à Patrick Cohen.
00:15:21 Jean-Sébastien, ils ne sont pas dupes, les Français.
00:15:23 Je sais bien, mais il me semble que Mathieu faisait référence
00:15:25 à Patrick Cohen tout à l'heure.
00:15:27 Il y a dans ses propos, à mon sens,
00:15:29 Patrick Cohen en général me paraît très légitime ou très pertinent,
00:15:34 mais pas du tout comme ça dit toi.
00:15:35 Mais là, il y a une forme de mépris vis-à-vis des Français.
00:15:38 C'est comme si effectivement tous les Français,
00:15:40 s'ils regardaient trop la situation de manière sous une lumière crue,
00:15:44 allaient devenir une masse de brutes racistes
00:15:47 qui vont défiler dans les rues.
00:15:48 Alors que quoi qu'on ait vu à Lyon,
00:15:49 quoi qu'on ait vu à Romain-sur-Isère,
00:15:51 ça représente mais une infime minorité des Français.
00:15:54 Et que c'est absurde d'imaginer que tous les autres
00:15:56 pourraient se livrer à ça.
00:15:57 Et c'est aussi un mépris pour les habitants des quartiers en question.
00:15:59 Parce qu'ils semblent considérer que finalement,
00:16:01 quand on est russe très violent,
00:16:02 on n'aurait pas d'autre moyen que de sortir un couteau
00:16:05 pour répondre à une provocation.
00:16:06 Mais il y a quand même beaucoup de gens dans ce pays,
00:16:07 y compris qui ont grandi dans des quartiers,
00:16:09 qui sont capables de répondre à des provocations
00:16:11 autrement qu'en poignardant ceux qui les ont provoquées.
00:16:14 Alors, on va juste écouter, je vous l'avais dit dans le sommaire,
00:16:17 Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:16:19 qui est sans zé l'équilibre,
00:16:21 vous voyez la balance de la justice dans notre pays,
00:16:24 qui s'est emporté cet après-midi à l'Assemblée nationale
00:16:26 contre le Rassemblement national,
00:16:28 qui l'accuse d'abriter des racistes et des gudards.
00:16:34 Écoutez-le.
00:16:36 Le rôle de la justice est de dissuader, punir et réparer.
00:16:40 Or, actuellement, elle ne remplit aucun des trois critères.
00:16:44 C'est pourquoi, monsieur le ministre, je vous le demande,
00:16:47 que comptez-vous mettre en place
00:16:49 afin que notre justice joue son rôle
00:16:51 pour que plus jamais des jeunes n'aient à porter le cercueil
00:16:54 de leurs amis de 16 ans,
00:16:55 ou que des petits-enfants aient à l'hôpital
00:16:57 voir leurs grands-parents victimes de tentatives d'assassinats.
00:17:00 Je vous remercie.
00:17:01 Vous préférez en réalité opposer la France rurale et tranquille
00:17:05 catholique et blanche,
00:17:07 à la France des cités,
00:17:09 la France des Mohameds, des Moulouds et des Rachides.
00:17:14 Mais je pense aussi, moi, aux Français, à nos compatriotes,
00:17:17 aux Français de préférence qui vivent dans nos quartiers,
00:17:20 dans les cités,
00:17:21 et qui ne méritent pas de lire sur les murs "Mort aux Arabes".
00:17:25 Nos frères juifs ont peur.
00:17:29 Nos frères musulmans ont peur aussi.
00:17:32 Vos propos sont incendiaires.
00:17:35 Voilà, et il n'y a pas la fin du son,
00:17:37 mais on vous la fera écouter.
00:17:39 Elle a décidé sans doute de porter plainte, Marine Le Pen,
00:17:41 ou Dragnel.
00:17:42 Puis Éric, après, je vais bien vous attendre là-dessus.
00:17:43 Objectivement, c'est absolument pas au niveau.
00:17:45 C'est le bal des tartuffes, mais tartuffe tragique,
00:17:48 parce que derrière tout ça,
00:17:49 il y a quand même un jeune de 16 ans qui est mort.
00:17:51 C'est le bal des tartuffes,
00:17:52 parce que quand on écoute Éric Dupond-Moretti
00:17:54 qui dit que le RN aujourd'hui est antisémite,
00:17:59 aujourd'hui, je pense que les Français juifs
00:18:02 ont peur de beaucoup de gens,
00:18:03 mais absolument plus du RN.
00:18:05 C'était peut-être le cas il y a encore 25-30 ans,
00:18:07 mais aujourd'hui, c'est absolument plus le cas.
00:18:09 Le fond du sujet, c'est pourquoi,
00:18:11 dans quelles circonstances Thomas est mort,
00:18:13 et tout le monde a bien vu,
00:18:14 et la polémique sur les prénoms est intéressante
00:18:17 et est un fait politique.
00:18:19 C'est-à-dire que de fait, ce sont des jeunes
00:18:21 qui ont tous des prénoms à consonance
00:18:23 français historique, comme on dit,
00:18:26 français de souche, si vous voulez,
00:18:28 et tous les mis en cause
00:18:30 ont des prénoms à consonance étrangère.
00:18:32 Et la responsabilité, c'est celle...
00:18:34 - J'aime pas trop l'expression français de souche.
00:18:36 - Non mais...
00:18:37 - Il y a des Français à tout court.
00:18:38 - Non mais bien sûr,
00:18:39 mais le drame, c'est qu'on voit bien
00:18:41 que d'ailleurs, il y a 9 témoignages
00:18:43 qui expliquent, parmi les gens, en tout cas,
00:18:45 qui ont été entendus par la gendarmerie,
00:18:47 qu'ils ont entendu des insultes anti-blancs,
00:18:50 des insultes racistes anti-français.
00:18:52 Donc, si vous voulez, moi je trouve que...
00:18:54 Enfin, toutes ces polémiques sont absolument...
00:18:56 - Mais est-ce que c'est au niveau de ce qui s'est passé ?
00:18:57 - Non.
00:18:58 - Moi, c'est la vraie question qui m'anime ce soir.
00:18:59 - Parce qu'on croit que le problème, c'est...
00:19:00 - Parce qu'il y a un drame
00:19:01 qui est vécu par la nation comme un drame,
00:19:03 comme une agression contre nos jeunes, dans les balles,
00:19:05 dans un cadre extrêmement calme.
00:19:07 - Mais la défense du gouvernement, c'est de reprocher aux RNFs...
00:19:09 - Et là, ils sont à côté de la plaque, tous.
00:19:10 - Mais c'est pas ça le sujet.
00:19:11 - Tous à côté de la plaque.
00:19:12 Ben si, c'est le sujet à qui ils nous occupent,
00:19:13 aux gens de l'Élui.
00:19:14 - Non, oui, ce que je disais,
00:19:15 c'est qu'aujourd'hui, la meilleure défense du gouvernement,
00:19:16 c'est de reprocher à d'autres des suppositions sur ce qu'ils pensent.
00:19:39 - Mais ils ont mis du temps à réaliser.
00:19:40 - Non, mais le vrai problème, c'est...
00:19:41 Enfin, ce que les gens attendent,
00:19:42 c'est quelles sont les vraies réponses fermes
00:19:43 pour que ce type de faits ne...
00:19:44 au moins se reproduisent le moins possible.
00:19:45 - C'est le cas de la SAI du garde des Sceaux,
00:19:47 qui décidément, confond toujours l'Assemblée nationale
00:19:51 et un prétoire de juridiction.
00:19:53 Il n'est plus avocat, M. Dupond-Moretti,
00:19:55 il n'a pas besoin de nous convaincre de ses talents d'orateur.
00:19:57 En revanche, sur le fond, je pense qu'il passe à côté de quelque chose.
00:20:01 Il a raison de dire, même si c'est pour le montrer du doigt,
00:20:06 qu'il y a une France qui n'est pas blanche,
00:20:08 mais il y a une France des territoires,
00:20:10 qui est plutôt calme, qui est plutôt bien insérée,
00:20:12 qui manque de tout, d'ailleurs, souvent,
00:20:14 qui a des minimas sociaux, qui n'a plus de services publics
00:20:17 et qui ne se plaint jamais,
00:20:18 en face d'une France qu'on entend beaucoup,
00:20:20 parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire,
00:20:23 et cette France-là ne manque jamais de plans d'urbanisation,
00:20:26 de plans de soutien, ça s'appelle les quartiers en situation difficile.
00:20:29 Où M. Dupond-Moretti se trompe, à mon avis, complètement,
00:20:32 parce qu'évidemment, l'incohérence est totale
00:20:34 avec la déclaration d'Olivier Véran,
00:20:36 qui nous parle de basculement de la société française,
00:20:38 c'est qu'on assiste peut-être à une...
00:20:39 je ne vais pas envoyer le terme, puisqu'on est dans punchline,
00:20:41 à une crépolisation de la société française.
00:20:43 - Oui.
00:20:44 - Mais oui, pour reprendre le terme de ce petit village.
00:20:46 Pourquoi je dis ça ?
00:20:47 Parce que vous avez le sentiment, dans ce qui s'est passé,
00:20:50 oui, il y a des chamailleries, oui,
00:20:52 mais vous avez le sentiment qu'il y a une bande qui a débarqué,
00:20:55 avec des couteaux, pour tuer.
00:20:58 Et qu'en face de ça, vous avez des gens,
00:21:00 et ce n'est pas de bol pour les bien-pensants,
00:21:02 et en face de ça, vous avez une France plutôt tranquille,
00:21:05 qui joue au rugby,
00:21:06 qui n'a pas peur d'avoir une baguette sous le bras
00:21:08 et d'avoir des crampons avec de la terre dessous, voyez ?
00:21:11 Eh bien l'opposition de ces deux Frances-là,
00:21:13 oui, monsieur Dupond-Moretti, c'est une vraie opposition.
00:21:16 Et la moquer de manière cynique, comme il vient de le faire,
00:21:19 en faisant la récupération politique.
00:21:21 - Non mais il fait de la politique ! Il fait de la politique !
00:21:23 - Il fait de la politique !
00:21:24 - Il fait de la politique !
00:21:25 - Il fait de la politique !
00:21:26 - Il fait de la politique !
00:21:27 - Mais le problème, c'est que nous, on doit avoir des arguments sur le RN.
00:21:29 - Alors qu'est-ce qu'il fait s'il ne fait pas de la politique, monsieur ?
00:21:31 - C'est très révélateur...
00:21:32 - Ne criez pas à Louis de Ragnel.
00:21:33 - C'est très révélateur de ce qu'est le macronisme,
00:21:35 parce que considérer que l'engagement contre le RN serait l'alpha et l'oméga
00:21:40 de toute action politique, à défaut de tout autre,
00:21:42 il est quand même ministre.
00:21:43 - Mais c'est le vieux logiciel !
00:21:44 - On ne lui demande pas, on lui demande de gérer les attentes des citoyens français.
00:21:47 Avant les prochaines élections, il reste encore trois ans,
00:21:49 peut-être pourrait-il gérer les attentes des citoyens français.
00:21:51 - Il faut juste terminer sur le parrainage.
00:21:52 - Faire de la politique, je vais juste au bout, Eric.
00:21:54 - Faire de la politique, c'est ça.
00:21:56 Et effectivement, c'est mépriser, encore une fois, les Français
00:21:59 que de dresser une France contre les autres.
00:22:01 Alors qu'il y a peut-être deux Frances,
00:22:03 qui sont extrêmement minoritaires, de décérébrés,
00:22:05 qui n'ont pas été éduquées dans un certain nombre de quartiers.
00:22:08 Je ne parle pas de tous les quartiers, mais de ceux d'entre eux qui sont comme ça.
00:22:11 Et une autre France, qui quelle que soit son adresse,
00:22:14 qu'elle habite dans un village ou qu'elle habite dans un quartier qu'on dit populaire,
00:22:17 ne demande qu'une seule chose, c'est de vivre en paix.
00:22:19 - Eric Reuel.
00:22:20 - Non, ce que je voulais rajouter, c'est que je ne sais pas si à la fin
00:22:23 de son passage ministériel au ministère de la Justice,
00:22:27 on pourra faire un bilan positif de ce qu'a fait Dupond-Moriti.
00:22:30 - Il y a forcément du positif dans son action.
00:22:32 - OK, effectivement.
00:22:33 - Le budget, c'est comme Michel Aguamari,
00:22:35 quand il a été ministre de la Défense et que Chirac ouvre le budget à la Défense,
00:22:38 c'est une extraordinaire ministre de la Défense, parce qu'elle a du budget.
00:22:41 - Eric.
00:22:42 - Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut encore qu'il travaille
00:22:45 et qu'il accumule de l'expérience politique,
00:22:47 parce qu'il y a un truc qu'il n'a pas encore compris, et ça, on le voit,
00:22:50 c'est qu'attaquer le Rassemblement National,
00:22:52 non pas sur ses idées, sur son programme économique,
00:22:54 mais sur "vous êtes des gens d'extrême droite, vous êtes des fascistes",
00:22:58 ça ne marche plus, M. Dupond-Moriti, vous devriez le savoir.
00:23:01 Ça ne fait que rassérener ceux qui votent Rassemblement National
00:23:04 et ça ne décourage pas ceux qui voudraient voter.
00:23:07 Donc en plus, il fait une erreur, à mon avis, politique gigantesque.
00:23:10 - On continue ce débat dans un instant dans Punchline.
00:23:12 Sur ce, nous, on sera toujours avec le commissaire Mathieu Vallée.
00:23:15 On parlera aussi de l'inquiétude sur le front des homicides
00:23:18 lié au trafic de stupéfiants.
00:23:20 Il y a une explosion cette année, plus de 57% des homicides,
00:23:22 une tentative d'homicide.
00:23:24 On en débat avec vous dans un instant.
00:23:25 A tout de suite dans Punchline.
00:23:30 - Les piles 17h30, on se retrouve dans Punchline sur CNews
00:23:33 avec le rappel des titres de l'actualité et Augustin Donat-Dieu.
00:23:36 - Des bocaux contenant un fœtus et un embryon humain
00:23:42 ont été découverts dans une déchetterie à Mimisan, dans les Landes.
00:23:45 Les fœtus conservés dans du formol ont été repérés par des employés du site.
00:23:49 La piste des bocaux conservés pendant des années
00:23:51 par des personnels médicaux n'est pas écartée.
00:23:54 Le parquet a ouvert une enquête.
00:23:56 Les signes religieux dans les administrations publiques
00:23:59 pourront être interdits, y compris aux employés
00:24:02 qui ne sont pas en contact avec le public.
00:24:04 Décision prise par la justice européenne
00:24:06 après une affaire concernant le port du foulard islamique en Belgique.
00:24:09 Il reviendra ensuite aux Etats-membres
00:24:11 de faire appliquer cette mesure dans leurs services publics.
00:24:15 Et enfin, heureux dénouement, en Inde,
00:24:18 les 41 ouvriers piégés depuis 17 jours
00:24:22 dans un tunnel routier qui s'était effondré
00:24:24 ont pu être secourus aujourd'hui.
00:24:26 Les employés bloqués sous terre avaient pu compter
00:24:28 sur l'acheminement d'air, de nourriture, d'eau et d'électricité
00:24:31 via un conduit creusé par les secours.
00:24:34 Merci Augustin, nous avions l'occasion d'avoir quelques bonnes nouvelles
00:24:37 dans le flot de ce que vous nous annoncez toutes les demi-heures.
00:24:39 Merci à toutes et à l'heure, 18h30.
00:24:41 On va, avant de reprendre le fil de nos débats
00:24:43 et notamment parler de l'insécurité et de la délinquance
00:24:45 liées au trafic de stupéfiants, avec vous commissaire Valin,
00:24:48 aller faire un petit détour par la cour d'assises des Hauts-de-Seine
00:24:50 où se trouvent Noémie Schultz et Justine Cercarap.
00:24:53 Bonsoir à toutes les deux.
00:24:54 Noémie, aujourd'hui c'est le premier jour du procès de Monique Olivier,
00:24:58 l'ex-épouse du tueur enserré Michel Fourniret.
00:25:01 Elle a pris la parole cet après-midi.
00:25:03 Expliquez-nous, c'est un procès pour sa complicité
00:25:07 dans les enlèvements de plusieurs jeunes filles.
00:25:09 Estelle Mouzin, Joanna Parry chez Marie-Angèle Domesse.
00:25:13 Qu'est-ce qu'elle a dit cet après-midi, Monique Olivier, Noémie ?
00:25:16 Alors depuis plus de trois heures, Monique Olivier
00:25:20 était interrogée sur sa personnalité, son parcours de vie.
00:25:23 C'est la première fois qu'elle compare seule devant une cour d'assises
00:25:26 puisque Michel Fourniret est mort il y a plus de deux ans.
00:25:28 Ça fait peur, tout le monde me regarde.
00:25:30 Je suis la seule accusée, Monique Olivier,
00:25:32 qui dit regretter aussi que Michel Fourniret soit mort
00:25:35 avant que le procès ne se tienne.
00:25:36 Alors évidemment, ce qui intéresse la cour d'assises dans sa personnalité,
00:25:40 c'est la relation qu'elle a eue pendant 16 ans avec Michel Fourniret.
00:25:43 Ils ont fait connaissance en 1987.
00:25:45 Lui était détenu, il avait posté une petite annonce dans un journal.
00:25:48 Il cherchait quelqu'un avec qui correspondre.
00:25:51 Elle lui répond, dès le début, Monique Olivier sait
00:25:54 pour quelle raison il est incarcéré pour avoir violé des femmes.
00:25:57 J'ai peut-être pensé que je pourrais réussir à le sortir de là.
00:26:00 Monique Olivier décrit Michel Fourniret comme un homme gay
00:26:03 qui aimait rire et plaisanter, mais lui faisait peur aussi.
00:26:05 Ce qui, selon elle, peut expliquer qu'elle ait gardé le silence si longtemps.
00:26:09 Mais Monique Olivier, elle ne s'est pas contentée de ne rien dire.
00:26:12 Elle a aussi activement aidé son mari,
00:26:14 même si elle nie tout pacte criminel entre eux.
00:26:17 C'est elle qui, quelques mois seulement après la sortie de prison de Michel Fourniret,
00:26:22 va attirer une adolescente dans sa voiture.
00:26:24 Une adolescente qui sera tuée par Michel Fourniret.
00:26:26 Pourquoi l'avoir aidée ? Je n'ai pas d'explication.
00:26:29 Ce n'est pas que je ne veux pas le dire, mais je n'ai pas d'explication.
00:26:32 Monique Olivier est obligée de reconnaître qu'elle a adhéré au projet criminel de son mari,
00:26:36 mais elle ne l'explique pas.
00:26:38 C'est Fourniret qui décidait de tout.
00:26:40 Elle se pose aussi beaucoup en victime du tueur en série.
00:26:43 Encore une question, qu'attendent les parties civiles de ce procès ?
00:26:47 Alors évidemment, elles ont beaucoup de questions, ces familles de victimes.
00:26:54 Certaines, depuis 35 ans, attendent de connaître la vérité.
00:26:57 Marie-Angèle Domesse a été enlevée en 1988.
00:27:00 Estelle Mouzin s'était tue il y a 20 ans, cette petite fille de 9 ans.
00:27:03 Et pendant des années, sa famille n'a pas su ce qui lui était arrivé.
00:27:06 Alors, Monique Olivier va-t-elle parler ?
00:27:09 Il y a des motifs de l'espérer.
00:27:11 En tout cas, c'est ce qu'ont noté les avocats des familles de victimes,
00:27:16 Didier Seban, Corine Hermann, qui la connaissent très bien.
00:27:18 Ils étaient là au procès à Charleville-Mézières, notamment.
00:27:21 Et ils ont constaté une différence dans sa manière de s'exprimer.
00:27:25 Sans doute parce que Michel Fourniret n'est pas là.
00:27:27 Une sorte de parole libérée.
00:27:29 Mais c'est encore trop tôt pour savoir si elle va réellement donner des détails qu'elle n'a jamais donnés.
00:27:35 On rappelle qu'on n'a toujours pas retrouvé les corps de Marie-Angèle Domesse et Estelle Mouzin.
00:27:39 On ne sait pas comment elles ont été repérées, comment elles ont été tuées.
00:27:42 Certaines parties civiles, c'est le cas du père d'Estelle Mouzin.
00:27:45 Eric Mouzin lui a préféré se préparer au fait de ne rien attendre de cette grande manipulatrice.
00:27:51 On en saura plus, bien sûr, quand elle sera interrogée dans les semaines qui viennent sur les faits qui lui sont reprochés.
00:27:56 Merci beaucoup Noémie Schoule, c'est Justine Sercar pour ce procès qu'on va suivre au fil des prochains jours sur CNews.
00:28:03 On va parler de l'insécurité avec vous, commissaire Vallée.
00:28:06 Avant, vous vouliez nous dire un petit mot sur les militants d'ultra-droite qu'on évoquait dans la première demi-heure,
00:28:12 avec cette interpellation du ministre de la Justice envers le Rassemblement national.
00:28:17 Il y a des arrestations qui ont été conduites et des condamnations qui sont tombées assez lourdes pour ces militants d'ultra-droite.
00:28:23 D'abord, dans notre pays, j'aimerais bien qu'on combatte l'ultra-gauche comme on combat l'ultra-droite.
00:28:27 On nous dit souvent que l'ultra-droite, c'est la haine de l'étranger, l'ultra-gauche, la haine du flic.
00:28:30 Et force est de constater que là, sur les six personnes interpellées au quartier de la Monnaie à Romand-sur-Isère,
00:28:34 on a eu six condamnations dans le cadre de comparution médiate, avec six incarcérations.
00:28:38 Comme quoi, on nous dit que quand on est pris au délinquant, puisque cinq des six prévenus avaient un casier judiciaire vierge,
00:28:43 on nous dit que ce n'est pas possible, qu'il faut penser à la réinsertion.
00:28:45 Là, on parle des militants d'ultra-droite.
00:28:46 Et là, je parle des militants d'ultra-droite, effectivement, quand on interpelle au quartier de la Monnaie d'ultra-droite.
00:28:49 Tout à fait.
00:28:50 Et vous prenez par exemple le 23 mars 2023 à Paris, où Louis, ce policier de la Direction de la République et de la circulation,
00:28:55 avait fait l'objet d'un jet de pavé sur son visage par un militant d'ultra-gauche,
00:28:59 qui avait été condamné à une peine de prison de trois mois fermes et six avec sursis.
00:29:03 Et puis, on pourrait rire jaune quand on voit aussi l'interdiction de porter une arme,
00:29:06 puisque l'arme était un pavé, mais il n'était pas interdit de participer à des manifestations.
00:29:09 Là, on a des services de renseignement qui travaillent sur l'ultra-droite, comme ils travaillent sur l'ultra-gauche.
00:29:12 Et je remarque qu'on a pu positionner des forces de police et de gendarmerie en amont de ces rassemblements,
00:29:17 parce qu'ils ont été anticipés, détectés et tracés.
00:29:19 Et bien, vous voyez, ce qu'on préconise et ce qu'on applique pour l'ultra-droite, il faut aussi le faire pour l'ultra-gauche.
00:29:23 Et là, on parle aussi de nos manifestations, comme là c'était le cas pour la manifestation contre la retraite
00:29:27 et le droit inaliénable des gens de pouvoir manifester.
00:29:29 Donc, c'est simplement, je dis, ce qu'on propose. La justice, c'est le faire.
00:29:33 Et même lorsque le politique s'y met, on peut le faire aussi avec le prépositionnement des forces de police et de gendarmerie.
00:29:37 Allez, commissaire, on va parler avec vous du trafic de stupéfiants, un fléau qui gangrène notre pays,
00:29:42 et des chiffres terrifiants révélés par le patron de la police, Frédéric Vaud.
00:29:45 Plus 57% de hausses des homicides et tentatives d'homicides liées au trafic de stupéfiants.
00:29:51 Explication Sarah Varney, Charles Poussin.
00:29:53 315, c'est le nombre d'homicides ou tentatives d'homicides recensées cette année, en lien avec le trafic de drogue.
00:30:01 Au total, ce sont 451 personnes qui ont été victimes de ces règlements de comptes entre malfaiteurs.
00:30:07 Une montée de la violence des trafiquants pour mieux asseoir leur emprise,
00:30:11 comme l'explique le porte-parole du syndicat Alliance Police, Rudi Mana.
00:30:15 Les grandes villes où il y a pas mal de policiers, où il y a beaucoup de policiers, sont beaucoup plus visées.
00:30:20 Donc les trafiquants de stupéfiants cherchent d'autres endroits pour récupérer ces points de vente.
00:30:25 Et bien parfois, ils sont obligés, d'où la marseillisation de ces règlements de comptes,
00:30:30 d'user de la Kalachnikov pour terroriser les points de vente qui sont tenus par les locaux,
00:30:36 et récupérer le lieu d'implantation de ce point de vente.
00:30:40 Cette violence s'étend même aux villes moyennes partout sur le territoire.
00:30:43 Des règlements de comptes faisant des victimes collatérales,
00:30:46 à l'image du père de famille décédé ce week-end à Dijon.
00:30:49 Une vendetta difficile à contrôler pour les forces de l'ordre,
00:30:53 selon le directeur général de la police nationale, Frédéric Vaud.
00:30:56 Nous sommes confrontés aujourd'hui à des jeunes qui ont la possibilité de gagner très vite beaucoup d'argent,
00:31:01 et qui n'ont peur ni de mourir, ni de la prison.
00:31:06 Et qui intègrent dans leur avenir l'idée que la perspective d'aller au-delà de 30 ans,
00:31:12 alors je dis 30 ans un petit peu au hasard,
00:31:14 est pour eux quelque chose d'un peu sans espoir.
00:31:19 Donc effectivement, ça limite nos capacités d'agir sur ces trafics et ces trafiquants.
00:31:24 Des malfaiteurs de plus en plus jeunes, parmi les victimes, 30% ont moins de 20 ans.
00:31:29 Les chiffres sont impressionnants, Eric Revelle.
00:31:31 Plus de 57% de hausses des homicides tentatives de homicide.
00:31:34 Ils n'ont ni peur de mourir, ni peur d'aller en prison, dit le patron de la police Frédéric Vaud.
00:31:39 On entend ce qu'il dit quand même.
00:31:42 Bien sûr, c'est ce qu'on commande souvent, c'est-à-dire le développement exponentiel du trafic de drogue en France.
00:31:49 Les barons de la drogue en Colombie ou ailleurs ne se sont jamais cachés du fait que la France était un pays
00:31:54 qu'il fallait investir, un marché en pleine expansion.
00:31:57 Donc voilà, on est en plein dedans.
00:32:01 On ne sait pas trop comment faire, mais la réponse de la police, évidemment, toujours attendue.
00:32:06 On la connaît bien, c'est Sabrina Agresti Roubache, secrétaire d'État à la Citoyenneté à la Ville,
00:32:12 qui a fait une proposition qui m'a... Je ne sais pas si elle pourra la faire passer, mais j'ai trouvé intéressante.
00:32:17 Dans les colonnes de Paris Match, à tout hasard.
00:32:20 Alors peut-être dans les colonnes de Paris Match, effectivement.
00:32:23 Oui, sur les mamans...
00:32:25 Non, c'est ailleurs, c'était sur une radio.
00:32:30 Et elle a dit, en fait, bien sûr qu'il faut lutter contre le trafic de drogue, le trafic en extra,
00:32:35 et elle s'est mise du côté du consommateur.
00:32:37 Et elle a dit, mais pourquoi ne pas inscrire dans le casier judiciaire des consommateurs qui se font pincer,
00:32:43 peut-être pas pour du cannabis, j'en sais rien, une condamnation ou une amende qui serait inscrite dans leur casier judiciaire.
00:32:49 Alors je ne vais pas vous dire que ça empêchera tout le monde de consommer chacun, mais...
00:32:56 Mais ça n'existe pas déjà, commissaire Vallée ?
00:32:58 C'est une amende forfaitaire délectuelle pour la consommation...
00:33:00 Mais ce n'est pas inscrite dans le...
00:33:02 Si, si, c'est inscrit au casier.
00:33:03 Ah bon, alors la secrétaire d'État l'ignorait, alors j'ai cru que c'était une bonne idée.
00:33:05 Non, non, mais commissaire...
00:33:06 En fait, l'amende forfaitaire délectuelle, elle a été faite, pourquoi ?
00:33:09 Parce que quand on interpellait ce qu'on appelle des chiteux, des personnes qui consomment ou qui détiennent des substances,
00:33:12 notamment du cannabis, dans des limites déterminées par le parquet,
00:33:15 la quantité qu'on a sur soi détermine si on fait une garde à vue ou pas d'enclamement.
00:33:18 En fait, pour remplacer les procédures qui étaient inefficaces,
00:33:21 on fait une amende forfaitaire délectuelle qui est de 200 euros,
00:33:24 ramenée à 150 euros si on paye dans les 15 jours, c'est un peu commercial.
00:33:27 Et derrière, il y a une inscription systématique au casier judiciaire,
00:33:30 parce que ça reste quand même une infraction délectuelle, mais qui passe sous une contravention.
00:33:33 C'est systématique.
00:33:34 Bien sûr, c'est marqué dans la loi en tout cas comme ça.
00:33:36 Mais en revanche, vous n'avez pas votre facturette, comme voulait le président Macron, pour encaisser directement...
00:33:39 Pour l'instant, les machines d'encaissement n'ont pas été déployées,
00:33:42 tel qu'il avait été envisagé lors du dernier déplacement, mais elles sont en script au casier.
00:33:46 Oui, c'est ça.
00:33:47 Mais à la question que vous posiez sur...
00:33:50 Ils n'ont ni peur de mourir, ni peur de la période.
00:33:53 Exactement. Parce que moi, c'est ce que je trouve...
00:33:55 Il y a deux sujets. Il y a le sujet sur l'explosion du trafic de drogue,
00:33:58 dont vient de parler Éric Revelle et dont nous parlons régulièrement.
00:34:01 Et puis il y a le sujet de gens qui ont perdu le sens de la vie.
00:34:04 Et ça, c'est un vertige civilisationné.
00:34:06 Parce que la raison pour laquelle ils ne respectent pas la vie des autres,
00:34:09 la raison pour laquelle ils "plantent" si facilement d'autres gens à la moindre frustration,
00:34:13 c'est parce qu'en premier lieu, ils ne respectent pas leur propre vie.
00:34:17 Et je pense qu'il y a incontestablement une haine de la France,
00:34:20 ou de ce qu'ils perçoivent comme un groupe n'étant pas eux,
00:34:23 puisqu'ils sont dans une mentalité extrêmement clannique.
00:34:26 C'est ce qu'en disent aussi les experts judiciaires,
00:34:28 qui les voient notamment, vous savez, quand il y a des contrôles psychiatriques.
00:34:31 Et ils perçoivent toute attente comme une attente au groupe en tout.
00:34:37 Et donc ils répondent face à l'autre groupe en tout.
00:34:40 Mais le fait qu'ils attaquent aussi facilement,
00:34:42 c'est aussi parce qu'ils se détestent eux en premier lieu.
00:34:45 - Peut-être. - Et que ce sujet-là...
00:34:47 - Oui, on peut faire de la psychologie, mais...
00:34:49 - Mais non, mais c'est un sujet fondamental.
00:34:51 Vous savez que c'est un sujet fondamental, parce que le fait de ne pas être capable...
00:34:54 - Quand le patron de la police dit qu'il ne voit même pas à l'horizon au-delà de 30 ans...
00:34:57 - Même le soir, mais vous, c'est un vertige.
00:34:59 - Mais j'en sais pas si il faudra le gérer en même temps qu'il faut gérer...
00:35:02 - Mais le problème, c'est comme si c'était une société complètement à part,
00:35:06 avec des codes qui n'ont rien à voir avec les codes sociaux de notre vie aujourd'hui en France.
00:35:10 Eh bien, en fait, tout est changé.
00:35:12 C'est-à-dire que dans la mesure où pour eux, la principale menace,
00:35:15 c'est pas la police, c'est pas la justice, mais c'est le clan rival,
00:35:18 en fait, tout change.
00:35:19 Quand vous voyez que vous avez des gamins qui gagnent 6 000 euros par mois en faisant le chouffe...
00:35:23 - C'est ça, c'est ça.
00:35:25 - La question, c'est qu'est-ce que nous, la société, en fait, on a comme argument pour essayer de convaincre...
00:35:30 - Quelqu'un qui a 18 ans qui gagne 6 000 euros par mois en faisant le chouffe,
00:35:34 on sait très bien, souvent c'est des gens qui n'ont pas de formation, des "gayters", pardon,
00:35:38 qu'est-ce qu'on peut leur proposer, comment est-ce qu'on peut leur convaincre d'aller gagner 1 200 euros par mois,
00:35:43 donc de diviser sa rémunération par 5 ou par 6, voire par plus, pour certains d'entre eux.
00:35:48 Et en fait, le défi, il est... En fait, il y a un choc entre deux mondes.
00:35:51 - Je vous rejoins là-dessus, je ne conteste pas ça une seconde,
00:35:53 je vous dis juste qu'il y a cet enjeu-là et qu'il y en a un autre à gérer,
00:35:56 et les deux ne s'opposent pas, c'est juste qu'ils s'additionnent.
00:35:58 L'autre défi étant de gérer l'étape psychiatrique de la police.
00:36:01 - Mais le discours raisonnable, la réalité, vous remarquerez quand les attaques au couteau...
00:36:05 - Vous êtes d'accord ou pas d'accord ? Vous avez trouvé un malaise ?
00:36:08 - Vous voulez avoir votre diagnostic sur ce que vient de dire votre patron, le patron de la police ?
00:36:12 - Ce matin, j'ai écouté Marie-Hélène Thauravel, la mère de Romain Surizer,
00:36:16 qui parlait du quartier de la Monnaie. Elle est courageuse, cette mère, parce qu'elle dit quoi ?
00:36:19 Elle dit que sur 4 500 habitants, il y a une centaine d'individus qui foutent le bordel, en gros,
00:36:24 et qui font du trafic de stupéfiants et aussi de la radicalisation.
00:36:27 Et elle dit quoi ? Elle dit que la plupart des parents des mises en cause,
00:36:30 donc des personnes que les polices interpellent comme quoi ils sont sur le terrain,
00:36:32 sont en fait aussi eux-mêmes délinquants.
00:36:34 Donc quand on dit que quand on fait des gosses, on les assume et que derrière,
00:36:37 lorsque les parents sont délinquants, malheureusement, les gamins sont plus prédestinés à être délinquants
00:36:41 puisqu'il y a un manque d'éducation, il y a aussi derrière ces millions et milliards d'euros
00:36:45 qu'on a dépensés dans les quartiers, ces 150 millions d'euros au quartier de la Monnaie
00:36:48 avec le résultat qu'on connaît aujourd'hui, comme à Clichy-sur-Montfermé quand j'étais gardien de la paix,
00:36:51 on a construit un commissariat, on a refait le quartier des Bosquets-à-Montfermé,
00:36:55 on va construire le Grand Paris Express, il y a un tramway qui est arrivé.
00:36:58 Donc en fait l'amour de la France, l'éducation des parents, la fierté d'être français, ça ne s'achète pas.
00:37:03 Aimer la France, ça ne s'achète pas, ça s'apprend, ça s'éduque, ça s'inculque, ça se chérit.
00:37:07 Et c'est ça aujourd'hui le vrai sujet.
00:37:09 On peut même être autant de policiers, de gendarmes avec aussi une réponse pénale qu'il faut accélérer.
00:37:13 Il faut qu'aujourd'hui ce débat de société, il est important, et je termine juste sur ça,
00:37:17 quand vous avez le rapport de la préfecture de police de Paris sur les émeutes cet été
00:37:21 qui dit qu'une grande majorité des émeutés interpellés sont des jeunes français
00:37:24 issus de l'immigration des deuxième et troisième génération.
00:37:27 Moi-même je suis issu de l'immigration, mais quand on a un pays qui nous accueille,
00:37:31 qui nous donne tant de droits, tant de chances, tant de réussites,
00:37:34 même si on vient de loin, la réussite est plus belle,
00:37:36 et bien il faut que derrière on apprend à aimer notre pays,
00:37:38 on apprend à aimer être français, on apprend à développer ces valeurs
00:37:41 qu'effectivement aucune somme d'argent qu'on propose des guetteurs,
00:37:43 les dealers ou le trafic de stup pour l'argent sale permettra d'acheter.
00:37:46 Et c'est ça aujourd'hui qu'il est important de dire,
00:37:48 c'est qu'on n'a pas un combat uniquement sécuritaire,
00:37:50 on a un combat civilisationnel et culturel par rapport à tout ça,
00:37:54 et c'est pour ça que la maire de Romanceau-les-Arts, Florentin, a parlé des deux jambes,
00:37:57 la lutte contre les stupéfiants et la lutte contre la radicalisation,
00:37:59 notamment l'islamisme radical, qui en l'occurrence jette l'opprobre
00:38:03 et bascule dans le bain tous ces citoyens honnêtes qui habitent dans ces cachets
00:38:06 pour lesquels les policiers et les gendarmes se battent.
00:38:07 Alors j'aimerais qu'on écoute le général Darmanin, parce qu'il s'est exprimé aussi,
00:38:10 sur les consommateurs, et c'est vrai qu'il a beaucoup parlé des consommateurs,
00:38:13 il insiste là-dessus, parce qu'ils ne sont pas évidemment étrangers à tout ce qui se passe,
00:38:18 ils ont une responsabilité dans le trafic de drogue. Écoutez-le.
00:38:21 Pour lutter contre la drogue, il faut des moyens, nous en avons.
00:38:24 Il faut une volonté, nous l'avons.
00:38:26 Il faut aussi la fin de la consommation par les personnes,
00:38:30 car s'il n'y avait pas de consommateurs, monsieur le député,
00:38:33 il n'y aurait pas de dealers.
00:38:35 Et il faut tenir contre la drogue partout le même discours,
00:38:39 celui que les consommateurs font naître les trafics.
00:38:42 Et nous devons être intratables contre ces consommateurs,
00:38:46 en même temps que contre ces dealers qui financent le terrorisme,
00:38:49 qui financent le proxénétisme.
00:38:51 Et les discours que nous entendons,
00:38:53 qui à la fois condamnent les morts de règlements de comptes,
00:38:56 tout en autorisant une sorte de débat sur la consommation du cannabis, de la cocaïne,
00:39:01 c'est évidemment inacceptable.
00:39:03 Nous lutterons jour et nuit contre la drogue,
00:39:05 qui malheureusement gangrène nos quartiers.
00:39:07 Voilà pour le ministre de l'Intérieur qui tente de mettre la balle dans le camp
00:39:10 de ceux qui veulent aller par la légalisation,
00:39:13 peut-être la dépénalisation du cannabis.
00:39:15 Oui mais je trouve que c'est assez nouveau, me semble-t-il.
00:39:18 Je ne suis pas à ces questions comme vous, commissaire.
00:39:20 Mais là, Darmanin, il met vraiment l'accent sur la consommation.
00:39:24 Il y a la répression des trafiquants,
00:39:26 et peut-être les gouvernements pourraient s'entendre
00:39:29 sur la fameuse liste noire du Gafi des paradis fiscaux,
00:39:32 accessoirement où tous ces gens blanchissent leur argent.
00:39:35 Mais, ce qui me semble nouveau,
00:39:37 bon, c'est peut-être pour ça que la secrétaire d'Etat,
00:39:40 la citoyenneté à la Ville a essayé d'imaginer,
00:39:43 c'est qu'on parle beaucoup plus des consommateurs,
00:39:45 comme si, j'en sais rien,
00:39:47 mais un arsenal nouveau était en préparation.
00:39:50 On verra, mais je trouve effectivement qu'il met le doigt,
00:39:52 comme jamais, me semble-t-il, vous l'avez rassuré,
00:39:54 sur le rôle et la responsabilité des consommateurs.
00:39:57 Donc, ceux qui ont l'argent pour acheter aussi.
00:40:00 Je pense que le ministre de l'Intérieur a raison,
00:40:02 si on résonne d'un point de vue moral,
00:40:04 la consommation devrait être une arme, à proprement parler,
00:40:08 quasiment de gestion d'une société.
00:40:10 Je suis moins convaincu par l'aspect pénal des choses,
00:40:14 parce que je ne vois pas comment on va faire appliquer les choses
00:40:16 et multiplier les dispositifs qu'on ne sait pas faire respecter
00:40:19 ou qu'on ne veut pas faire respecter,
00:40:20 parce que la consommation de cannabis, c'est illégal en France.
00:40:23 Donc, on peut encore en rajouter,
00:40:24 ça n'empêche pas qu'on est quand même le pays
00:40:26 où les gens consomment le plus de cannabis.
00:40:28 Je ne sais pas si ça a beaucoup de sens d'en rajouter,
00:40:30 parce que ça ne cesse de diluer l'autorité de l'État.
00:40:32 Après, oui, je pense qu'il faut rappeler en permanence aux consommateurs
00:40:35 qu'ils sont responsables, co-responsables de ce qui se passe
00:40:39 et de ce que vivent les victimes des trafiquants,
00:40:43 parce que ça fait partie intégrante de leur démarche.
00:40:45 Mais quand on voit, vous avez vu l'étude qui est sortie la semaine dernière,
00:40:48 que de toute façon, des gens qui se réclament bien souvent
00:40:50 de l'ultra-gauche, de l'anticapitalisme,
00:40:52 sont les plus gros consommateurs de services,
00:40:55 de livraison à domicile, UBMZ, etc.
00:40:57 Ah oui, je n'avais pas vu ça.
00:40:58 Vous n'avez pas vu cette étude-là ?
00:40:59 Ah non, vous allez me la faire passer.
00:41:01 Les gens qui ont le plus recours à ces fameux services de livreurs,
00:41:04 vous savez qu'ils sont dans un statut de précarisation assez large en général,
00:41:09 ce sont les cadres qui se revendiquent de la gauche radicale.
00:41:13 Pourquoi voudriez-vous que, à partir du moment où ils sont aussi hypocrites
00:41:17 sur des comportements comme ça, pourquoi voudriez-vous que eux ou d'autres,
00:41:20 il n'y a pas que des gens de gauche radicale qui se fument du cannabis,
00:41:23 que eux ou d'autres se sentent finalement concernés
00:41:25 par ce que leur dit le ministre de l'Intérieur ?
00:41:27 Il y a la question de la consommation, la question des règlements de compte.
00:41:30 Je me suis pas sûr que je posais la question.
00:41:31 On a des rues de France qui ressemblent aux rues de Chicago.
00:41:34 À Nice, il y a encore deux jeunes qui ont été victimes
00:41:36 d'un règlement de compte hier soir dans le quartier des Moulins.
00:41:39 La CRS 8, la fameuse, a été envoyée sans passe.
00:41:41 C'est vraiment malheureusement extrêmement régulier.
00:41:44 On va juste écouter le responsable d'une association en habitant de Nice
00:41:47 qui dit que c'est quasiment toutes les semaines maintenant les fusillades.
00:41:50 On parle de Nice, on ne parle pas de Chicago.
00:41:53 Écoutez.
00:41:54 C'est la plus grosse chose qu'on redoute.
00:41:56 Il ne faut pas oublier qu'il y a quand même deux sorties de Kalachnikov
00:41:58 qui ont été faites récemment.
00:41:59 Donc samedi et mardi dernier, quand même, on ne rentre pas au milieu d'un marché.
00:42:03 Donc même le marché qui est de plus en plus déserté,
00:42:05 même par les forains maintenant.
00:42:07 Donc c'est vrai qu'à ce niveau-là, on redoute tous les jours ça.
00:42:12 Et c'est pour ça qu'on a peur.
00:42:13 Commissaire Vallée, donc règlement de compte à la Kalachnikov,
00:42:16 encore deux jeunes au tapis.
00:42:19 En fait, ils font leur loi, les dealers ?
00:42:21 Ce qui est inquiétant, c'est qu'à Dijon, on a un père de famille qui dormait,
00:42:24 qui a pris une balle et qui est décédé.
00:42:25 Alors il n'était pas au mauvais endroit mauvais moment.
00:42:27 Il avait ses impôts, il est honnête, il dormait.
00:42:29 Donc c'est les tueurs, c'est les serial killers, si j'ose dire,
00:42:32 qui font ça avec des armes de guerre, qui ne sont pas là où ils devraient être
00:42:35 et qui devraient être en prison.
00:42:36 Pareil à Marseille, dans les quartiers sud, avec Soukaina qui révise dans sa chambre
00:42:39 et qui est morte dans sa chambre.
00:42:40 Pareil avec Fayyad au quartier de Pizvanim cet été,
00:42:42 qui est rentré avec son oncle d'un restaurant et qui a été tué d'une balle dans le dos.
00:42:46 Donc on voit qu'aujourd'hui, sans les policiers et les gendarmes,
00:42:48 on aurait des narco-cités.
00:42:50 Ça serait l'abandon de l'État de droit, ça serait des zones de non-droit
00:42:53 et grâce aux policiers et aux gendarmes, ce n'est pas le cas.
00:42:55 Mais en réalité, par exemple pour le cannabis,
00:42:57 on sait que la majorité de la production est faite au Maroc.
00:43:00 Donc aujourd'hui, si on fait des gofas, si la police judiciaire fait des gros bonnets,
00:43:04 des gros dealers, des personnes qui approvisionnent ces cités,
00:43:07 on peut aussi poser la question des frontières.
00:43:09 Des frontières pour lutter contre l'immigration illégale,
00:43:11 mais aussi des frontières pour lutter contre l'importation et les trafics de stupéfiants.
00:43:14 On les connaît les points d'entrée.
00:43:15 Maritime, c'est le port du Havre, avec les douanes qui font un travail considérable
00:43:18 de saisie historique. On a aussi le nord de la France, dont je suis issu,
00:43:21 avec la frontière belge et tout le nord de l'Europe, avec les Pays-Bas et la Belgique,
00:43:25 qui sont aussi une entrée sur le territoire européen.
00:43:27 Vous avez aussi l'Espagne, avec le détroit de Gilbrattar,
00:43:29 et qui remonte par l'autoroute notamment A7 ou l'autoroute A8,
00:43:33 avec celle qui part du sud pour remonter par Lyon, par Nîmes,
00:43:37 et toutes ces villes qui sont engrainées.
00:43:38 Donc il y a des propositions qui sont aujourd'hui sur la table,
00:43:41 et il faut taper fort effectivement, parce qu'aujourd'hui, les policiers et les gendarmes,
00:43:44 que ce soit sur les pilonnages de points de deal avec les policiers du quotidien,
00:43:47 les CRS, la police judiciaire, pour ce qui est des mentalements des réseaux,
00:43:50 on est au maximum de ce qu'on peut faire.
00:43:52 Il faut aujourd'hui voir, de la même manière que pour les quartiers tout à l'heure,
00:43:55 aller sur d'autres propositions, sur d'autres actions courageuses,
00:43:58 qui nous permettront de limiter ces règlements de comptes et ce trafic de drogue.
00:44:02 Pourquoi ? Parce que ces règlements de comptes viennent...
00:44:04 - Ok, mais quelles propositions courageuses est-ce qu'on peut explorer, Mathieu ?
00:44:06 - Elles sont trop chères, par exemple, je vous l'ai dit, avec la production qui va du Maroc.
00:44:09 Non mais, tout le monde le sait.
00:44:11 - D'accord, mais on le dit depuis combien d'années ?
00:44:13 - C'est pour ça que je vous lis...
00:44:14 - Qu'est-ce qui se passe ? Louis de Ragnet, par exemple ?
00:44:16 - Le lancement d'argent, la lutte contre le bâchement...
00:44:18 - Le lancement d'argent, oui, mais moi j'ai proposé que...
00:44:20 - Le hastige qui vient du Maroc, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:44:22 - J'ai proposé que le fisc puisse mettre des amendes fiscales jusqu'à 50 000 euros,
00:44:25 il peut même remonter sur les trafics en armes, les trafics de stupéfiants,
00:44:28 jusqu'à deux ans, comme s'il faisait du commerce légal.
00:44:30 - Allez, en amour.
00:44:32 - Non, mais après le problème c'est aussi les intérêts divergents entre plusieurs États.
00:44:36 Il y a des États qui ont un intérêt à exporter de la drogue,
00:44:40 il y en a d'autres dont on fait partie qui veulent tout faire pour freiner ça.
00:44:43 La difficulté c'est qu'on a des moyens au-delà, même de l'arsenal pénal judiciaire,
00:44:47 même policier, en fait on fait face à une organisation
00:44:50 qui a les moyens quasiment d'un État, ça se compte en dizaines de milliards d'euros.
00:44:54 - On est impuissants, on laisse faire, on laisse nos jeunes se détruire.
00:44:58 - Les policiers qui font de la lutte contre les trafics de stupéfiants
00:45:00 souvent vous disent que quand ils tombent sur des réseaux,
00:45:03 ils tombent sur des réseaux qui ont plus de moyens que les policiers eux-mêmes.
00:45:06 Vous avez des gens qui sont, non mais même avec des moyens, avec des voitures blindées,
00:45:10 il y a des gens qui utilisent des drones sous-marins, tout ça se fait par...
00:45:14 Qu'est-ce que vous voulez faire avec vos petits drones ?
00:45:16 - Mission impossible, mission impossible.
00:45:18 - En matière de blanchiment d'argent ou de lutte contre le blanchiment d'argent,
00:45:22 il n'y a pas de véritable volonté politique.
00:45:24 À l'heure actuelle, il y a des tas de contrôles fiscaux
00:45:26 qui ont été déclenchés contre les entreprises
00:45:28 parce qu'on a tellement gaspillé d'argent pendant le Covid
00:45:30 que l'État essaie de rattraper par tous les moyens.
00:45:33 Et donc ça, les gens qui ont des entreprises bien élevées,
00:45:36 dont l'adresse est facilement identifiable, il n'y a pas de problème,
00:45:38 ils savent les trouver et ils savent y compris les menacer, les harceler.
00:45:41 Vous vous souvenez de la voiture de location,
00:45:44 la société de location qui loue des voitures dans le cas de Nahel ?
00:45:48 Ce genre de sociétés-là, ce genre de sociétés-là,
00:45:51 ce sont des sociétés qui pratiquent le blanchiment à grand échec.
00:45:54 - J'entends ce que vous dites Jean-Sébastien.
00:45:55 - Est-ce que vous croyez que l'administration s'en prend à eux ?
00:45:57 - Je ne pense pas. Allez, on fait une pause, on continue en débat.
00:45:59 On est à l'instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:01 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:07 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:10 Ainsi donc, il n'y aurait pas dans l'air un petit parfum de guerre civile.
00:46:14 La France serait toujours ce pays de cocagne,
00:46:16 où il fait bon vivre, où les jeunes pourraient danser dans les balles populaires
00:46:20 avec insouciance et légèreté,
00:46:21 où toutes les communautés qui composent la belle nation française
00:46:25 vivraient dans une harmonie heureuse et pacifique.
00:46:27 Désolée, mais cette image dépinale ne correspond plus à la réalité
00:46:30 de ce que vivent nos compatriotes.
00:46:32 Ces Français de tous horizons qui ont été choqués, révoltés
00:46:35 par la mort du jeune Thomas Acrepole,
00:46:37 qui n'ont désolé, ne sont pas d'extrême droite,
00:46:40 et qui en ont marre de se faire insulter et montrer du doigt
00:46:42 par cette gauche bien pensante,
00:46:44 qui nous a conduits par son laxisme et sa lâcheté à la situation présente.
00:46:48 Cette voix que l'on entend sourdre du pays profond,
00:46:51 c'est peut-être celle de la France des clochers et des campagnes,
00:46:54 mais c'est aussi celle des braves gens qui habitent les quartiers populaires,
00:46:59 ceux qui se lèvent tôt le matin pour aller bosser,
00:47:01 ceux qui n'en peuvent plus de la délinquance et des agressions gratuites.
00:47:04 La violence est là, bien réelle,
00:47:06 nonobstant les rodementades de ceux qui nous gouvernent
00:47:08 et qui ont mis plus de dix jours à tourner "Kazakh"
00:47:11 et à comprendre enfin l'onde de choc provoquée par la mort de Thomas.
00:47:14 Il est temps de se réveiller en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard.
00:47:18 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:47:20 *Générique*
00:47:32 Et il est 18h, bienvenue sur Europe 1
00:47:34 et sur ces news d'en Punchline, d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:47:37 La loi immigration traverse des turbulences à l'Assemblée nationale.
00:47:41 Les députés Les Républicains refusent à l'unanimité de voter le texte,
00:47:45 un texte dégradé selon eux,
00:47:47 par rapport à celui qui a été adopté par la majorité sénatoriale de droite.
00:47:51 Ils brandissent dorénavant la menace d'une motion de censure,
00:47:54 si leurs conditions ne sont pas acceptées.
00:47:56 En plus de la hausse du prix du paquet de cigarettes
00:47:59 de 40 à 50 centimes au 1er janvier prochain,
00:48:02 le gouvernement décide d'élargir les espaces sans tabac
00:48:06 à toutes les plages, les parcs publics, les forêts
00:48:08 ou encore aux abords des établissements scolaires.
00:48:11 Les puffs, ces petites cigarettes électroniques jetables,
00:48:13 seront également bientôt interdites à la vente.
00:48:16 Un heureux dénouement en Inde.
00:48:18 Les 41 ouvriers piégés depuis 17 jours dans un tunnel routier
00:48:21 qui s'était effondré ont pu être secourus aujourd'hui.
00:48:24 Ils avaient pu compter sur l'acheminement d'air, de nourriture, d'eau et d'électricité
00:48:29 via un conduit creusé par les secouristes.
00:48:31 Enfin, 53ème jour de détention pour les plus de 200 otages
00:48:36 détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:48:39 Parmi eux, il y a toujours des bébés, des jeunes femmes, des personnes âgées,
00:48:43 des personnes malades qui nécessitent des traitements lourds.
00:48:46 Cinq de ces otages sont français.
00:48:48 Ils se nomment Elia, Ofer, Mia, Orione et Oahd.
00:48:51 Trois d'entre eux ont été libérés. On va y revenir dans un instant.
00:48:54 Mais nous pensons à tous ces otages ce soir
00:48:56 et nous réclamons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:00 Voilà, il est 18h02 sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:03 Louis Doregnel, chef du service politique d'Europe 1 est là.
00:49:05 Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:49:06 - Le commissaire Mathieu Vallée. Bonsoir commissaire.
00:49:08 On a été rejoint par Jean-Yves Camus.
00:49:10 Vous êtes politologue. Bonsoir. - Bonsoir.
00:49:12 - Vous êtes spécialiste des radicalités politiques.
00:49:14 On va revenir à ce qui se passe dans notre pays et à la question de l'ultra-droite.
00:49:18 Jean-Sébastien Ferjou du site Atlantico, directeur du site Atlantico.
00:49:21 - Bonsoir. - Bonsoir Jean-Sébastien.
00:49:22 Et Eric Reuvel, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:49:25 - Bonsoir Laurence.
00:49:26 - On s'intéresse déjà à ces libérations de trois enfants franco-israéliens.
00:49:31 Trois petits otages qui ont été libérés hier.
00:49:33 Ils ont 12 ans, 12 ans et 16 ans.
00:49:35 Et sur tout ce qu'ils ont raconté.
00:49:37 Ce récit de leur calvaire qui fait froid dans le dos.
00:49:41 Parce que réellement, ils ont vécu des scènes absolument traumatiques,
00:49:45 comme nous l'explique Sarah Varney.
00:49:47 Après 51 jours de captivité,
00:49:51 Eytan a pu retrouver sa mère ce lundi soir et lui raconter ce qu'il a vécu.
00:49:56 Sa tante venue le voir ce mardi matin témoigne.
00:49:59 - En attendant, il ne va pas très bien.
00:50:02 Ma soeur m'a raconté que le Hamas ISIS, le terroriste,
00:50:06 l'ont obligé à voir le film d'horreur du 7 octobre.
00:50:09 Le film que personne n'ose regarder, même pas une partie, rien du tout.
00:50:13 Ils l'ont obligé à regarder.
00:50:15 Elle m'a raconté que si un enfant pleurait là-bas,
00:50:19 ils l'ont menacé avec une arme de se taire, d'arrêter de pleurer, qu'il ne faut pas pleurer.
00:50:24 Et elle m'a raconté aussi qu'à l'arrivée à Gaza, quand ils l'ont kidnappé,
00:50:29 il y a tous les civils là-bas.
00:50:31 Des civils, pas le Hamas qui l'ont tapé là-bas.
00:50:35 Donc son état, je ne pense pas qu'il est terrible.
00:50:41 - Bien qu'Eitan semble physiquement indemne, sa grand-mère évoque un choc psychologique.
00:50:46 - On nous a bien dit qu'il ne fallait pas du tout s'approcher,
00:50:49 seulement s'il veut faire bien attention, ne pas trop parler non plus,
00:50:54 pour ne pas raviver tout ce qui s'est passé.
00:50:57 On va plutôt essayer de le faire oublier.
00:50:59 - Malgré les sourires et la joie de retrouver le jeune garçon,
00:51:02 la famille n'oublie pas pour autant les autres otages, toujours aux mains du Hamas.
00:51:06 - Son papa et encore 160 personnes sont là-bas.
00:51:10 Il y a encore des enfants là-bas.
00:51:12 Il y a des vieux, il y a des vieilles.
00:51:15 On ne sait pas leurs conditions, on ne sait pas où ils sont.
00:51:17 La Croix-Rouge n'est pas encore rentrée, voire leur état.
00:51:21 - Le jeune garçon faisait partie des quelques 240 personnes capturées
00:51:25 lors de l'attaque du 7 octobre.
00:51:28 Vous vous rendez compte de ce que racontent les proches du petit Ethan ?
00:51:32 On l'a forcé à regarder ce film d'horreur des massacres du 7 octobre.
00:51:35 On l'a menacé avec un pistolet sur la tempe de ne pas pleurer.
00:51:39 Il a été frappé par des civils, Eric Revelle.
00:51:41 Mais ce sont des monstres, ces gens-là.
00:51:43 - Au-delà de la barbarie, des assassinats de ces terroristes le 7 octobre,
00:51:48 il y a quelque chose de beaucoup plus pervers, de beaucoup plus profond,
00:51:52 c'est la torture psychologique.
00:51:54 Quand vous faites visionner à un gamin de cet âge-là, ou même à un adulte,
00:51:58 un film d'aussi horrible action, vous savez que vous allez le marquer pour longtemps.
00:52:05 - Vous voulez le casser, le briser.
00:52:08 - Vous allez le casser, psychologiquement.
00:52:10 Et ça, au-delà des crimes, des assassinats,
00:52:13 il y a une certaine jouissance de ces gens à imaginer que, si c'est possible,
00:52:17 qu'ils soient marqués pendant des années, voire même à vie,
00:52:20 par ce qu'ils ont vécu.
00:52:21 Et ça, je trouve ça terrible.
00:52:23 - Absolument, Jean-Camus, parce qu'à la fois, ce sont des otages,
00:52:25 donc c'est une monnaie d'échange, et en même temps, on veut les casser,
00:52:28 on veut les briser, on veut les salir.
00:52:30 - Vous savez, dans cette affaire, il y a deux visions du monde qui s'affrontent.
00:52:35 Je ne l'ai pas entendu beaucoup dire depuis le début des affrontements
00:52:40 entre Al-Ramas et Israël, mais du côté israélien,
00:52:44 en faisant tout pour libérer ses otages,
00:52:46 et même en mettant en veilleuse une opération militaire
00:52:51 qui doit continuer pour venir à bout de Al-Ramas,
00:52:54 on obéit à une éthique.
00:52:56 Cette éthique, elle provient d'un commandement de la Torah,
00:52:59 qui est le commandement de Piyan Shvouim,
00:53:01 la libération des captifs.
00:53:03 Lorsqu'un Juif est en captivité, et ça a été vrai à toutes les époques,
00:53:09 il y a l'obligation de tout faire pour le faire sortir.
00:53:14 Ça, c'est la vision éthique des choses.
00:53:16 La vision de Al-Ramas, c'est la vision opposée.
00:53:20 Elle ne provient pas de nulle part,
00:53:21 elle provient de la manière dont l'idéologie islamiste
00:53:24 caractérise les Juifs, qui sont animalisés,
00:53:28 qui ne sont pas des êtres humains.
00:53:30 Si vous n'êtes pas un être humain, si vous êtes un animal,
00:53:33 alors on peut vous infliger effectivement cette torture psychologique
00:53:38 qui consiste à vous forcer à avoir quelque chose
00:53:42 qui concerne vous-même et vos familles et vos proches.
00:53:46 Mais on a l'expérience historique de la résilience
00:53:51 et ce qu'on peut espérer, même si on sait très bien
00:53:55 que par exemple les anciens déportés, les souvenirs, les flashbacks,
00:54:04 ne se sont jamais totalement arrêtés,
00:54:06 même lorsque les gens n'en disaient rien,
00:54:08 on sait très bien qu'il y a cette capacité de résilience
00:54:10 qui viendra, je l'espère, au bout du traumatisme.
00:54:14 Un mot Jean-Sébastien Ferjou sur ces tortures psychologiques,
00:54:17 mais pas seulement, physiques aussi.
00:54:18 Il a été frappé, il le dit, par des civils, ce petit garçon de 12 ans.
00:54:21 Oui, mais je crois que ça montre bien qu'on n'est pas là
00:54:25 dans un cadre d'actes de guerre classique.
00:54:29 On est déjà, parce que ce sont des civils,
00:54:31 parce que toutes les lois internationales et le droit de la guerre
00:54:35 condamnent la prise en otage d'enfants, c'est une évidence absolue,
00:54:39 mais on est dans quelque chose de plus,
00:54:40 on est dans l'inhumanité délibérée, dans le fait de déshumaniser
00:54:44 les personnes, qu'elles soient vivantes ou qu'elles soient mortes.
00:54:47 Je voyais malheureusement, dans le Washington Post ce matin,
00:54:50 des témoignages israéliens qui ont été violés et assassinés
00:54:54 pendant qu'on les violait.
00:54:57 Qu'est-ce que ça nous dit, justement, de la nature du Hamas ?
00:55:02 Les gens qui parlent de résistance, d'actes de résistance,
00:55:05 qui disent "Ah, mais quand même, vous oubliez que ça n'a pas commencé,
00:55:08 l'histoire n'a pas commencé le 7 octobre, et que finalement,
00:55:10 ce sont des gens qui s'inscrivent dans un conflit long de 75 ans."
00:55:13 Je crois que c'est profondément raciste, parce que c'est considéré
00:55:16 que les Palestiniens ne seraient pas capables d'autre chose
00:55:19 que de cette inhumanité-là.
00:55:20 On peut être dans la résistance, même violente,
00:55:23 sans être dans la négation de l'humanité de son ennemi.
00:55:26 On va rejoindre en Israël notre envoyée spéciale, Thibault Marcheteau.
00:55:30 Bonsoir, Thibault.
00:55:31 Où est-ce qu'on en est sur peut-être une prochaine session
00:55:33 de libération d'otages ?
00:55:34 Et est-ce que la trêve tient toujours ?
00:55:36 Est-ce que ça continue à être calme ou pas ?
00:55:38 Écoutez, Laurence, effectivement, on attend encore une nouvelle vague
00:55:44 de libération d'otages aujourd'hui.
00:55:46 La cinquième vague de libération, avec 10 otages qui pourraient
00:55:50 être libérés par le Hamas, en l'échange de 30 prisonniers palestiniens.
00:55:55 Selon nos informations, la Croix-Rouge va récupérer ses otages
00:56:00 dans maintenant quelques minutes.
00:56:02 Il y a également la presse locale qui évoque la libération,
00:56:06 en plus de ces 10 otages, des otages de nationalité thaïlandaise.
00:56:10 Mais tout cela reste à confirmer.
00:56:11 Et ici, vous imaginez bien, on reste très prudent
00:56:14 quant à ces libérations.
00:56:16 Toujours dans une joie mesurée, on est évidemment particulièrement
00:56:19 contents pour ces libérations du jour, mais on reste encore une fois
00:56:23 assez tristes pour ces personnes, ces nombreuses personnes
00:56:26 qui restent encore aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
00:56:28 Une autre négociation en cours, c'est sur le prolongement
00:56:31 de cette trêve. Et là, c'est la diplomatie internationale
00:56:33 qui s'emploie à prolonger une nouvelle fois cette trêve
00:56:36 avec le Qatar, avec l'Égypte, mais particulièrement
00:56:39 avec les États-Unis, notamment le chef de la CIA
00:56:42 qui a rencontré aujourd'hui au Qatar le chef du Mossad,
00:56:45 ce service de renseignement israélien, qui s'emploie donc
00:56:48 à prolonger cette nouvelle trêve.
00:56:50 Hier, Joe Biden s'est félicité de cette trêve qui a été prolongée
00:56:53 de 48 heures, mais il a immédiatement évoqué,
00:56:56 il a immédiatement dit qu'il fallait travailler encore
00:56:59 pour reprolonger encore une fois cette trêve
00:57:02 et donc avoir de nouvelles libérations d'otages dans les jours à venir.
00:57:05 Merci Thibault Marcheteau, envoyé spécial à Tel Aviv.
00:57:08 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline
00:57:10 sur CNews et sur Europe 1. On évoquera ce qui se passe
00:57:12 dans votre pays, ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
00:57:15 Aujourd'hui, une minute de silence, certes, en mémoire du jeune Thomas
00:57:18 et puis les insultes qui ont commencé et les algarades
00:57:21 de part et d'autre. Est-ce bien digne tout cela ?
00:57:24 On va en débattre dans un instant dans Punchline.
00:57:27 18h15, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:57:32 L'Assemblée nationale, je vous le disais, a observé une minute de silence
00:57:35 cet après-midi en hommage au jeune Thomas qui a été poignardé
00:57:38 à la fin d'un bal à Crépelle dans l'Adrome.
00:57:40 C'était il y a 10 jours, il a fallu 10 jours à la représentation nationale,
00:57:44 en tout cas peut-être au gouvernement, pour réaliser ce qui s'était passé
00:57:48 et l'émotion qui a saisi le pays.
00:57:51 On va entendre que les députés se sont évidemment alpagués les uns les autres.
00:57:57 Mais avant ça, j'aimerais qu'on s'intéresse à ce qui se passe du côté de l'ultra-droite.
00:58:01 Parce que Gérald Darmanin, qui était évidemment dans l'hémicycle,
00:58:03 a annoncé la dissolution de la division Martel, un groupuscule d'extrême droite
00:58:07 dont au moins un membre est soupçonné d'avoir participé à des manifestations,
00:58:12 un remont sur Isère. Je vous pose la question dans un instant,
00:58:15 Jean-Yves Camus, vous êtes spécialiste de ces questions-là.
00:58:17 Mais d'abord, qui sont ces individus ? Explication, Mathieu Dewez.
00:58:20 Face aux manifestations violentes de militants d'ultra-droite à remont sur Isère,
00:58:27 le ministre de l'Intérieur apporte une réponse ferme.
00:58:30 Gérald Darmanin va proposer la dissolution de trois groupuscules d'extrême droite,
00:58:34 dont la division Martel, qui compterait dans ses rangs des participants
00:58:38 à la mobilisation de samedi soir.
00:58:40 Comme je l'ai fait avec Génération Identitaire,
00:58:42 comme je le ferai demain avec la division Martel qui sera présentée
00:58:46 au prochain Conseil des ministres,
00:58:48 deux autres groupuscules d'extrême droite connaissent aujourd'hui des contradictoires
00:58:52 qui permettront, je l'espère, après-demain, d'être dissous.
00:58:54 Une proposition pour éviter, selon le ministre, un scénario de guerre civile.
00:58:58 Car d'après Emmanuel Kazajus, docteur en sociologie et spécialiste
00:59:02 de l'extrême droite radicale, les membres de ces groupuscules
00:59:05 seraient majoritairement jeunes, organisés et violents.
00:59:08 C'est semble-t-il la jeune génération, 14-18 ans, 14-20 ans,
00:59:13 du mouvement nationaliste révolutionnaire, donc un peu les jeunes du GUD.
00:59:17 C'est des groupes qui vont se retrouver régulièrement pour des entraînements,
00:59:21 des entraînements de sport de combat, avec une partie d'entraînement
00:59:24 à la bagarre collective, trois fois, s'entraîner non pas en tenue de sport,
00:59:28 mais en tenue de ville pour se préparer à des situations réelles
00:59:31 et même entraînement une fois avec des armes, ce qui est vu avec le GUD.
00:59:34 Six prévenus étaient jugés ce lundi en comparution immédiate
00:59:37 après le défilé de l'ultra-droite à Romand-sur-Isère.
00:59:40 Elles ont été condamnées à des peines de six à dix mois de prison ferme.
00:59:45 - Commissaire Vallée, un tout petit mot.
00:59:47 Est-ce qu'on est au début d'une petite guerre civile,
00:59:50 comme l'a dit Gérald Darmanin, selon vous ?
00:59:52 - Non, en tout cas, ce qu'il y a, c'est que les services de renseignement
00:59:55 travaillent sur l'ultra-droite comme ils travaillent sur l'ultra-gauche,
00:59:57 même l'ultra-jaune, vous savez.
00:59:58 C'est ces personnes ici, du moment des Gilets jaunes,
01:00:00 qui se sont radicalisées et qui ont commis des exactions violentes.
01:00:03 Et donc, je le disais, il faut qu'en France, on puisse lutter
01:00:06 contre l'ultra-gauche comme on lutte contre l'ultra-droite.
01:00:08 Et je remarque effectivement...
01:00:09 - Pourquoi il y a un deux poids deux mesures pour vous ?
01:00:11 - Parce que j'estime qu'aujourd'hui, l'ultra-gauche,
01:00:13 quand je vois par exemple lors des manifestations du 23 mars 2023 à Paris
01:00:16 contre la réforme des retraites, on a un policier loué de l'ordre public
01:00:18 et de la circulation de la préfecture de police de Paris
01:00:20 qui a reçu un pavé de la part d'un anti-flic qui est proche
01:00:23 de la mouvance de l'ultra-gauche, qui n'a pris que trois mois ferme
01:00:25 et six mois avec sursis, avec même pas une interdiction
01:00:27 dans les manifestations.
01:00:28 Et de surcroît, force est de constater que les services de renseignement
01:00:32 qui documentent et qui ont prédit ces rassemblements
01:00:34 et ces déambulations ont permis derrière de mettre en place
01:00:37 un dispositif policier et gendarmesque pour pouvoir procéder
01:00:39 à ces interpellations, ce qu'on demande aussi pour empêcher
01:00:41 les black blocs et l'ultra-gauche de pouvoir aller dans les manifestations.
01:00:44 Et j'ajoute pour terminer que la justice qui a condamné six de ces militants
01:00:49 d'ultra-droite à des peines fermes avec un mandat de dépôt,
01:00:51 donc qui sont allés à l'issue de justice en prison,
01:00:53 et dont cinq avaient un casier de justice hier vierge,
01:00:55 j'estime qu'effectivement pour l'ultra-gauche,
01:00:57 on devrait faire aussi la même chose.
01:00:58 Quand on veut condamner ceux qui ont la haine de l'étranger,
01:01:00 il faut condamner de la même sévérité la haine du flic,
01:01:03 parce qu'aujourd'hui, l'impunité et les exactions dont sont victimes
01:01:07 les policiers et les gendarmes sont issues malheureusement
01:01:09 de cette réponse pénale qui est parfois elaxiste
01:01:11 et qui, d'une certaine manière, encourage un continu.
01:01:13 - Jean-Yves Camus vous a spécialisé des questions de l'ultra-droite.
01:01:16 Est-ce qu'il y a un au poids de mesure ?
01:01:18 Il y a un vrai danger, et tout le monde le sait, du côté de l'ultra-droite,
01:01:21 des attentats sont régulièrement déjoués.
01:01:23 Mais est-ce qu'il y a un vrai danger ?
01:01:25 - Des attentats sont déjoués.
01:01:27 - C'est ce que le dit le ministre de l'Intérieur.
01:01:29 - Quand on regarde le peu que moi, chercheur, je peux savoir des dossiers,
01:01:35 c'est-à-dire quand on regarde les dossiers qui sont arrivés au tribunal,
01:01:38 on voit qu'en fait, on a certes des profils sociologiques qui sont assez nouveaux
01:01:44 et assez inquiétants, des gens par exemple d'un âge plus que respectable
01:01:48 et d'une situation sociale bien établie, en plus des très jeunes,
01:01:53 mais tous ces complots ont été éventés.
01:01:56 Ils ont été éventés assez vite, soit parce que les gens répondaient un peu trop
01:02:01 sur Internet et les réseaux sociaux, soit parce qu'il leur manque un carburant
01:02:08 qu'on trouve dans le djihadisme, mais qu'on ne trouve pas chez eux,
01:02:12 parce que ces gens ne vont pas se faire sauter la carcasse de main
01:02:16 au milieu d'une rue, dans la mesure où ils n'ont l'espoir de rien.
01:02:20 Quand ils arriveront au paradis, pour peu qu'ils soient croyants,
01:02:23 il n'y a rien derrière.
01:02:26 Le djihadiste, lui, il a l'espoir d'accéder directement à un statut de martyr
01:02:33 avec une rétribution.
01:02:34 Le militant d'extrême droite, au moment de passer à l'acte,
01:02:37 lui, il est en ultra-droite, plutôt, au moment de passer à l'acte,
01:02:40 il n'a rien.
01:02:41 – D'accord, mais il ne faut pas minorer cette dangerosité non plus ?
01:02:44 – Non, mais il ne faut pas minorer cette dangerosité,
01:02:46 il ne faut évidemment pas la minorer, on n'est jamais à l'abri
01:02:49 de quelque chose qui tourne mal, et il y a effectivement possibilité
01:02:53 qu'un jour, quelqu'un commette un massacre, avec cette grosse différence
01:02:59 que la plupart des tueries de masse commises par l'ultra-droite
01:03:02 l'ont été aux États-Unis, ou par Brandon Tarrant en Nouvelle-Zélande,
01:03:06 donc dans des pays où l'accès aux armes automatiques
01:03:09 se fait à peu près au supermarché, nous avons, fort heureusement,
01:03:12 une législation beaucoup plus restrictive qui limite les risques.
01:03:15 – Alors, qu'est-ce qu'ils recherchent ces militants d'ultra-droite
01:03:17 quand ils manifestent comme ça, après la mort du jeune Thomas ?
01:03:20 – De l'adrénaline, sans doute, et puis ils ont, et ça c'est important,
01:03:27 l'impression qu'aucun parti politique, je dis bien aucun,
01:03:31 pas même le Rassemblement National, pas même Reconquête,
01:03:34 ne répond à leurs attentes, qui sont des attentes quasi-eschatologiques,
01:03:40 d'une guerre civile fantasmée, d'une sorte de, ça se voit dans l'accélérationnisme,
01:03:45 qui est une des variantes de l'ultra-droite, de volonté d'un grand soir à leur sauce,
01:03:51 d'une confrontation civilisationnelle qui débouche sur un chaos généralisé,
01:03:55 leur permettant d'instaurer l'ordre tel qu'ils le rêvent.
01:03:59 Sauf qu'on en est très loin, vous remarquerez qu'on a effectivement
01:04:02 80 personnes qui se déplacent à Romand-sur-Isère,
01:04:05 mais quand on a, après la mort de Nahel, des émeutes
01:04:09 qui rassemblent plusieurs centaines de personnes,
01:04:13 quand on a à Nîmes ou à Marseille des faits divers ou des crimes particulièrement notoires,
01:04:21 eh bien là on n'a pas, on n'a pas d'ultra-droite.
01:04:24 Elle sait où sont les armes, elle sait où est le danger,
01:04:26 elle sait évaluer le rapport de force, elle ne se montre pas.
01:04:29 – On va écouter Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
01:04:32 qui était cet après-midi à l'Assemblée Nationale,
01:04:34 qui a justement lancé une charge lourde contre le Rassemblement National,
01:04:37 qu'il accuse d'être proche de ces mouvements d'ultra-droite.
01:04:40 Écoutez-le, il demande au RN de faire le ménage.
01:04:44 – Vous n'avez pas voulu entendre les mots du grand-père du petit Thomas.
01:04:52 Vous préférez en réalité opposer la France rurale et tranquille,
01:04:57 catholique et blanche, à la France des cités,
01:05:01 la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid.
01:05:06 Alors voyez, le ministre de l'Intérieur et votre serviteur,
01:05:10 nous faisons en sorte que les trafiquants de drogue,
01:05:13 que les criminels qui sont dans les cités,
01:05:16 soient interpellés et jugés de plus en plus sévèrement.
01:05:20 Mais je pense aussi moi, aux Français, à nos compatriotes,
01:05:23 aux Français de préférence qui vivent dans nos quartiers, dans les cités,
01:05:27 et qui ne méritent pas de lire sur les murs "morts aux Arabes".
01:05:32 Nos frères juifs ont peur, nos frères musulmans ont peur aussi.
01:05:38 Vos propos sont incendiaires.
01:05:40 – Le RN a quitté la salle, Marine Le Pen envisage de porter plainte
01:05:46 contre le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
01:05:48 Rapidement Jean-Yves Camus, il y a des liens factuels
01:05:52 entre le RN et ses militants d'ultra-droite.
01:05:54 – Marine Le Pen a commencé à faire le ménage
01:05:56 dès l'été suivant son accession à la présidence,
01:05:59 qu'il existe encore, présidence du Front National,
01:06:02 qu'il existe encore au fond d'une section de province,
01:06:06 quelqu'un qui par ailleurs a des affinités avec ces gens,
01:06:10 oui peut-être, oui sans doute, mais on ne peut pas dire aujourd'hui
01:06:14 que le RN et l'émanation politique de l'ultra-droite, ça n'est pas sérieux.
01:06:18 Et par ailleurs en tant que juif, ce que je crains personnellement,
01:06:21 c'est davantage le slogan de ceux qui peinturent l'Uvre,
01:06:25 la statue Place de la République en disant "De Paris à Gaza Intifada"
01:06:30 que ces groupuscules d'extrême droite.
01:06:32 C'est ceux-là qui ont commis, c'est des islamistes qui ont commis
01:06:36 l'ensemble des crimes de sang contre des Français de confession juive
01:06:41 depuis maintenant 20 ans, voilà, c'est la réalité.
01:06:44 – Jean-Sébastien Ferjou avant qu'on écoute une autre réaction politique,
01:06:48 sur ce qu'on a entendu là, Eric Dupond-Moretti.
01:06:50 – Le garde des Sceaux combat un danger fantasmagorique,
01:06:52 je ne vous parle pas là de l'ultra-droite, je vous parle de ce qu'il prête
01:06:55 comme caractéristique au Rassemblement national.
01:06:57 On ne peut pas du tout partager les valeurs ou le programme
01:07:00 du Rassemblement national sans pour autant considérer
01:07:03 que c'est un danger pour la République, ou en tout cas pas plus
01:07:06 que d'autres parties avec lesquelles on n'est pas d'accord.
01:07:09 Et s'épuiser dans ce combat-là, tout le monde ne perçoit plus
01:07:13 que comme un théâtre d'onde, ça n'a plus aucun sens,
01:07:15 n'a aucune utilité politique, ça fait 40 ans, 50 ans
01:07:18 qu'on nous ressort les mêmes refrains et Eric Dupond-Moretti
01:07:21 n'est rien d'autre finalement qu'un mauvais acteur
01:07:23 qui anone les mêmes slogans que ceux qui ont été développés
01:07:26 du temps de François Mitterrand, sans jamais se poser la question
01:07:30 des responsabilités des mêmes, avec le même schéma mental
01:07:33 et idéologique, qui sont responsables de ce qu'est effectivement
01:07:36 la France d'aujourd'hui, parce que ce qu'est la France d'aujourd'hui,
01:07:39 ce n'est pas le Rassemblement national qui en est responsable,
01:07:41 qui est responsable des fractures et même de ce que constate
01:07:45 Eric Dupond-Moretti avec des gens qui détestent les autres
01:07:48 et qui n'hésitent pas à l'écrire sur le mur ou à aller en planter d'autres.
01:07:51 Ce n'est quand même pas le Rassemblement national qui est responsable,
01:07:54 on peut faire des tas de procès au Rassemblement national,
01:07:56 mais enfin, commençons déjà sans faire de procès,
01:07:58 par assumer, que lui assume les responsabilités politiques
01:08:02 des politiques qui ont été, elles, mises en oeuvre depuis 40 ans,
01:08:05 parce qu'il ne me semble pas que ni Marine Le Pen,
01:08:07 ni Soncler, ni personne d'eux de la même famille politique n'ait gouverné.
01:08:10 - Quand vous entendez Eric Dupond-Moretti et Louis de Raguenel
01:08:13 opposer la France rurale, tranquille, catholique, et blanche,
01:08:16 à la France des cités, des Mohameds et des Rachides,
01:08:18 vous vous dites qu'ils se trompent de combat ou pas ?
01:08:20 - Ils se trompent complètement de combat, d'autant plus qu'il faut se souvenir
01:08:24 du contexte de cet après-midi, 5 minutes avant, le gouvernement
01:08:27 appelait à l'unité et faisait une minute de silence en hommage à Thomas.
01:08:32 Et je pense qu'en fait, c'est même très dangereux de la part du gouvernement
01:08:37 de jouer cette fracture-là, alors que le RN, en plus, ne cesse
01:08:41 depuis plusieurs années maintenant d'essayer d'avoir un discours
01:08:44 le plus rassembleur possible, quitte parfois à gommer
01:08:47 un certain nombre d'aspérités qui étaient gênantes pour le parti.
01:08:50 Et donc là, c'est le gouvernement qui se pose en diviseur.
01:08:53 Moi, c'est ça que je trouve le plus problématique politiquement.
01:08:56 Et en plus, en réitérant des vieilles rengaines qui, par ailleurs, sont fausses.
01:09:01 J'imagine Marine Le Pen demandera à Eric Dupond-Moretti,
01:09:05 "mais allez-y, dites-moi, qui sont les Gudards dont vous parlez ?
01:09:08 Qui sont les fascistes dont vous parlez ? Qui sont les antisémites ?"
01:09:11 Moi, ce que je trouve terrifiant dans cette histoire, si on prend un tout petit peu de recul,
01:09:15 vous savez qu'au début de l'affaire de Crépole, il y avait beaucoup de gens
01:09:18 qui criaient à la récupération. Le drame, ce n'est pas tant que le RN
01:09:21 et les droites se sont emparés du sujet. Le vrai drame, c'est qu'en fait,
01:09:24 pourquoi la gauche est restée silencieuse ? Pourquoi la majorité est gênée ?
01:09:27 Et tellement gênée, pourquoi elle est tellement gênée
01:09:31 qu'elle est contrainte d'envoyer son porte-parole, Olivier Véran,
01:09:34 hier lire un papier à une cérémonie à Crépole.
01:09:39 Et en plus, il y a plein de paradoxes. Vous avez donc le gouvernement
01:09:42 qui a minimisé et ensuite qui finit par dramatiser en disant qu'en fait,
01:09:45 c'est quasiment de la faute du RN et en mettant deux francs doigts à dos.
01:09:49 Et à la fin, vous avez le porte-parole, Olivier Véran, qui explique
01:09:53 que la France est peut-être à un point de bascule.
01:09:56 Et qui essaye par ailleurs de dramatiser. Et en fait, tout ça est totalement incompréhensible.
01:10:01 Alors qu'au fond, je veux vous dire, quand on appelle l'entourage des ministres,
01:10:05 comme on dit, par exemple, au service politique d'Europe 1,
01:10:08 globalement, les gens vous disent la vérité et on n'est plus dans la posture.
01:10:12 - Et alors ils vous disent quoi ? - Mais ils vous disent, évidemment,
01:10:14 le problème en France, ce n'est pas l'ultra-droite. Ils le disent,
01:10:16 mais ce n'est pas l'ultra-droite. Le problème, c'est la montée de l'islam radical.
01:10:20 Le problème, c'est l'ultra-gauche. Je termine simplement d'un chiffre,
01:10:23 pour resituer les choses. Aujourd'hui, il y a 3500 personnes
01:10:26 qui sont fichées S à l'ultra-gauche et on est à 1000 pour l'ultra-droite.
01:10:30 Je ne suis pas en train de dire que l'ultra-droite n'est pas un danger.
01:10:33 - On a souligné le danger de ces individus.
01:10:35 - Mais on fait une échelle des risques. - Vous avez raison et on a compris les chiffres.
01:10:38 - Aujourd'hui, si on regarde même ces 10 dernières années,
01:10:41 il n'y a pas eu d'attentat commis au nom d'ultra-droite qui a provoqué des morts.
01:10:44 - M. Camus, un petit mot là-dessus ? - Oui, l'islam radical, beaucoup.
01:10:48 - Il devrait être possible, d'un point de vue de gauche,
01:10:52 de dire que la sécurité est la première des libertés, tout simplement.
01:10:57 - Eric Revelle, peut-être ? - Oui, mais Louis, tu es complet.
01:11:00 Je voulais quand même souligner l'incroyable incohérence de ce gouvernement.
01:11:04 La réaction de Dupond-Moriti qui est plus avocat que ministre de la Justice,
01:11:08 plus dans un prétoire qu'à l'Assemblée nationale.
01:11:10 Puis juste avant, donc, Véran qui dit "mais en fait c'est très grave, on risque un basculement".
01:11:14 Et Dupond-Moriti qui nous dit "mais en fait il n'y a pas de problème, circulez,
01:11:17 arrêtez d'opposer la France des terroirs blanches et catholiques
01:11:20 à celle des cités qui seraient totalement islamisées".
01:11:24 Mais il faut quand même qu'ils se coordonnent, ces gens parlent de la même chose.
01:11:27 - Est-ce que vous savez, juste pour ne pas rafraser cette mauvaise phrase,
01:11:30 que la culture, plus on en a, plus on l'étale.
01:11:34 - La culture, plus on en a, moins on en a, plus on l'étale.
01:11:36 La vertu, c'est exactement ça.
01:11:37 Eric Dupond-Moriti, il fait de l'étalage de vertu parce que malheureusement,
01:11:39 ce gouvernement en a très peu.
01:11:41 - Eric, vous avez terminé de parler ?
01:11:42 Alors je passe la parole au commissaire Vallée sur cette affaire.
01:11:45 - D'abord, ça fait du bien de voir que les élus du peuple à l'Assemblée nationale
01:11:48 ont fait une ligne de silence pour Thomas,
01:11:50 qui est mort de la décivilisation, poignardé à mort par des sauvages, par des criminels.
01:11:54 Et que ça fait du bien de voir une ligne de silence pour quelqu'un
01:11:57 qui n'a jamais fait parler de lui par de la délinquance, par la voyoucratie,
01:12:00 et qui a toujours été un gamin bien élevé, qui était passionné de rugby
01:12:04 et qui avait en fait sa place dans la société.
01:12:06 Et d'une certaine manière, aujourd'hui, on voit que la culture de l'excuse,
01:12:09 c'est ce qui a tué notre pays.
01:12:10 Quand on nous explique déjà que limite Thomas, c'est vachement insupportable pour ses parents,
01:12:13 serait responsable de sa mort parce qu'il y aura un de ses camarades
01:12:15 qui aurait fait une réflexion sur la chevelure d'un des participants
01:12:19 qui serait l'un des auteurs de cet abject crime,
01:12:21 on voit qu'en fait, les individus qui sont venus d'abord,
01:12:23 ils étaient tous connus des services de police et même condamnés par la justice,
01:12:26 donc ce n'était pas des chics types.
01:12:27 Ensuite, quand on est avec des couteaux de 25 cm, de 20 cm,
01:12:30 ce n'est pas pour tailler les haies et pas pour draguer les filles, évidemment.
01:12:34 Et puis par ailleurs, en réalité, aujourd'hui, parce qu'il y aurait eu une réflexion,
01:12:37 il y aurait eu des coups de couteau avec 18 blessés et la mort de Thomas.
01:12:41 Donc on voit aujourd'hui qu'il y a une inversion des valeurs,
01:12:43 qu'il y a une culture de l'excuse qui vise déjà à, d'une certaine manière,
01:12:47 excuser et expliquer le geste pour derrière le dédramatiser.
01:12:50 Non, les parents, ce matin, ont été très clairs.
01:12:52 D'abord, quand on dit qu'on veut tuer du blanc, quand on veut planter du blanc,
01:12:55 quand on dit "putain de Gouère", "Gouère" qui est dans l'argot,
01:12:58 une dénomination assez péjorative pour dire un blanc non musulman,
01:13:02 eh bien on dit quand même qu'il peut y avoir, lorsqu'il y a 9 témoignages qui disent "immobile raciste".
01:13:06 Et de la même manière qu'on combat ce racisme qui serait lié, par exemple, au blanc,
01:13:09 il faut aussi qu'on combatte, comme on le fait, contre le racisme
01:13:12 qui viserait les personnes de couleur maghrébine ou noire.
01:13:16 Donc c'est important qu'on puisse aujourd'hui rendre hommage à sa mémoire
01:13:20 et que la justice passe sévèrement, c'est les deux demandes des parents
01:13:23 auxquelles on pense fortement, parce qu'elles ont perdu un fils de 16 ans
01:13:26 qui, sorti "Fumine Club", a perdu la vie alors qu'il avait ses 17 ans qui se profilaient cette semaine.
01:13:31 Lui était un chiquetier.
01:13:32 On va juste faire le rappel des titres de l'actualité sur ces newsies européennes
01:13:35 puis on écoutera après une députée insoumise qui évoque la mort de Thomas, bien sûr,
01:13:40 et dit qu'un seuil a été franchi, mais pas celui que vous pensez.
01:13:42 D'abord, Augustin Donadieu pour le rappel des titres de 18h30.
01:13:49 "Déboukourou", "Grégorian", "Bivaud", "La rue", "71 ans" et 40 autres personnes
01:13:53 ont été interpellées aujourd'hui en région parisienne et dans les Alpes-Maritimes.
01:13:57 Ils sont suspectés de faire partie d'un mouvement sectaire de yoga
01:14:00 structuré pour produire des violences sexuelles.
01:14:03 Lors des arrestations, 26 femmes, dont plusieurs sous emprise, ont été libérées.
01:14:08 "Déboukourou" contenant un fœtus et un embryon humain
01:14:11 ont été découverts dans une déchetterie de Mimisan, dans les Landes.
01:14:14 Les fœtus étaient conservés dans du formol.
01:14:17 Les violences sexuelles ont été repérées par des employés du site.
01:14:20 La piste des bocaux, conservée pendant des années par des personnels médicaux, n'est pas écartée.
01:14:25 Le parquet a ouvert une enquête.
01:14:27 L'éolien en mer va déployer ses ailes en 2025.
01:14:31 Emmanuel Macron a annoncé un important appel d'offres
01:14:34 pour l'installation de 10 nouveaux parcs en mer.
01:14:37 L'objectif ? Produire en 2035 10 gigawatt-heure,
01:14:40 l'équivalent de la consommation annuelle de 10 millions de foyers.
01:14:43 Il ambitionne également, à l'horizon 2050, de faire de l'éolien en mer
01:14:47 la deuxième source de production d'électricité après le nucléaire.
01:14:50 Merci Augustin Donadio.
01:14:51 On va tout de suite écouter Rachel Keke, députée de la France Insoumise,
01:14:54 qui a évoqué la mort de Thomas à l'Assemblée, en affirmant qu'un seuil a été franchi.
01:14:57 On va écouter aussi, juste après, la réponse de Gérald Darmanin.
01:15:01 L'extrême droite a instrumentalisé son maître.
01:15:05 Des expéditions vengeresses ont été lancées.
01:15:08 A Romand-suissert, à Lyon, à Grenoble et à Rennes, un seul a été franchi.
01:15:16 Comment les agresseurs de Romand-suissert ont-ils eu accès à la liste des suspects ?
01:15:22 L'extrême droite est antisémite, islamophobe et raciste.
01:15:27 Pour nous, les choses sont claires.
01:15:30 Si eux, la République doit être fracturée, pour nous, elle doit rester unie.
01:15:36 Vous avez parfaitement raison, il faut condamner ces milices d'extrême droite, d'ultra droite,
01:15:41 qui terrorisent et qui veulent, à la place de l'Etat, à la place des policiers et des gendarmes,
01:15:46 dont nous remercions le courage, lutter contre ce qu'ils pensent être le grand emplacement
01:15:51 attaqué des Noirs et des Arabes par leur couleur de peau.
01:15:54 C'est pour cela que je voudrais, en premier lieu, plutôt que de les mettre en cause,
01:15:57 remercier les services de renseignement, qui ont déjoué 13 attentats d'extrême droite en France.
01:16:04 Et vous dire, madame la députée, que oui, nous promettons les dissolutions,
01:16:09 comme on l'a fait sur Génération Identitaire, comme on l'a fait sur une dizaine d'associations
01:16:13 et de groupuscules d'extrême droite.
01:16:15 Mais je regrette que vous ne nous ayez pas été accompagnés sur cette question,
01:16:18 puisque votre groupe a voté contre la loi séparatisme qui nous permet de dissoudre les associations fascistes.
01:16:23 Voilà la réponse ferme de Gérald Darmanin. Jean-Yves Camus, il y a un renversement des choses ou pas ?
01:16:28 Oui, incontestablement. Je n'ai pas particulièrement saisi le fond de cette intervention,
01:16:34 sinon qu'elle vise à mettre sur les forces de police et de renseignement le stigmate de fuite, semble-t-il,
01:16:40 qui aurait permis aux jeunes d'ultra-droite, qui sont des sonnures mensurisaires, de s'affronter.
01:16:47 Mais s'affronter avec qui ?
01:16:48 Et d'avoir des listes de noms et d'adresses.
01:16:51 Oui, mais ils ne les ont pas trouvées. Ils ne les ont pas trouvées.
01:16:53 La seule victime dans cette affaire, c'est ce jeune qui a été déshabillé et qui a été laissé en dehors de sa voiture.
01:17:01 Il était, lui, dans le camp de ceux qui venaient pour en découdre à l'ultra-droite.
01:17:06 Donc, il ne faut pas penser qu'il existe, mais ça c'est une vieille lune de l'ultra-gauche, de la gauche radicale,
01:17:13 une forme de complicité naturelle, de porosité naturelle entre la police et le renseignement d'une part,
01:17:21 et l'extrême-droite ou l'ultra-droite d'autre part.
01:17:24 C'est une très vieille lune, mais ce que l'on sait, ce que je sais par expérience,
01:17:29 c'est que les policiers qui travaillent sur ce sujet sont des gens à la fois intègres,
01:17:34 qui font un travail difficile, qui font preuve d'abnégation,
01:17:37 et qui ne vont pas, pour des raisons idéologiques, ou même tout simplement parce que ça ne leur vient pas à l'idée,
01:17:44 de communiquer les données confidentielles à des militants d'ultra-droite.
01:17:52 D'ailleurs, les militants d'ultra-droite, ce qu'ils disaient, ce n'était pas tant X, Y ou Z,
01:17:56 que la cité dans sa globalité. Ce qu'ils voulaient, c'était se montrer.
01:18:00 Ce n'était pas aller extirper la cité, Y ou Y, mise en cause dans l'affaire de Krépol.
01:18:05 – Vous avez raison de le préciser. Jean-Sébastien Ferjou, et Louis, rapidement.
01:18:08 – Je crois que derrière les propos de Rachel Keke, il y a le discours officiel,
01:18:12 et on peut comprendre l'émotion de gens qui se sentiraient viser à raison de leur origine,
01:18:17 mais c'est autre chose, c'est toujours la même vieille stratégie de la France insoumise
01:18:21 dans sa version trotskiste révolutionnaire, à savoir décrédibiliser une institution républicaine
01:18:25 pour que le jour où ce serait la révolution, ou le jour où il y aurait des troubles politiques dans le pays,
01:18:30 forcément les policiers auraient vocation à défendre l'ordre des choses,
01:18:34 à défendre le régime en quelque sorte, et c'est par avance décrédibiliser la police.
01:18:39 Et quand ils disent "la police tue", il faut bien les entendre, bien souvent ils se fichent éperdument
01:18:43 de ceux qui ont été, dans un certain nombre de cas, tués par des policiers,
01:18:47 parce qu'ils étaient en général en infraction.
01:18:49 Ce qui les intéresse, c'est la décrédibilisation d'une institution républicaine,
01:18:53 et c'est une vieille stratégie aussi, dans le cadre de l'extrême gauche.
01:18:57 – Louis Drame, rapidement.
01:18:58 – Pour ne pas minimiser la menace ultra-droite, mais aujourd'hui,
01:19:00 qui considère que le Hamas n'est pas un mouvement terroriste ?
01:19:03 Qui s'en est pris aux gendarmes extrêmement violemment, à Notre-Dame-des-Landes,
01:19:07 en tenant des pièges, en s'équipant d'armes, en essayant d'abattre des hélicoptères ?
01:19:12 Qui fait partie des soulèvements de la terre ?
01:19:15 Qui, à Sainte-Soline, a voulu tuer des gendarmes et des policiers ?
01:19:18 Qui, à Sivince, a voulu tuer des gendarmes ?
01:19:20 En fait, la liste est extrêmement longue, et en fait, si vous voulez,
01:19:24 c'est la liste de tous les faits qui ont mobilisé très fortement les forces de l'ordre
01:19:28 ces dix dernières années, et en fait, dans cette liste,
01:19:31 il n'y a pas une manifestation, entre guillemets, d'ultra-droite.
01:19:34 Et en fait, à chaque fois, la menace est venue de l'ultra-gauche,
01:19:38 et si on fait une... vraiment, on est obligé d'hierarchiser les menaces,
01:19:41 et l'ultra-gauche est une menace bien plus importante,
01:19:44 parce qu'en plus, elle a un relais politique à l'Assemblée nationale.
01:19:47 Aujourd'hui, Mme Keke fait partie d'un groupe, la France Insoumise,
01:19:50 qui appelle régulièrement à s'en prendre aux policiers,
01:19:52 qui appelle régulièrement à renverser indirectement l'État,
01:19:55 avec des périphrases, en disant qu'il faut une sixième république,
01:19:58 en expliquant qu'Emmanuel Macron n'est pas légitime.
01:20:01 - Donc, il faut quand même revoir aussi l'échelle des priorités par rapport à cette menace.
01:20:04 - Moi, je regarde toutes les radicalités politiques,
01:20:06 ce qui me surprend beaucoup, lors de la présence des Black Blocs,
01:20:09 notamment dans des manifestations de gauche,
01:20:13 c'est la... j'allais dire, l'impunité dont ils bénéficient dans le cortège.
01:20:18 Je me trouvais à, sans doute, une quinzaine de mètres de votre collègue,
01:20:22 qui a été visé par un projectile incendiaire,
01:20:25 et qui s'en est sorti de justesse, lors d'une manifestation, vouloir Voltaire.
01:20:29 Et, en fait, le groupe était là.
01:20:31 Le groupe était là, c'est pas du tout, il était là depuis le départ,
01:20:34 mais il était là, évoluant, dans la foule,
01:20:37 qui regardait, assez paisiblement, ce qui allait se passer.
01:20:41 Et quand votre collègue a pris feu, ça n'a pas dissuadé...
01:20:46 Enfin, la foule ne s'est pas ruée en masse sur les frotteurs de trouble,
01:20:49 pour les expulser de la manifestation.
01:20:51 Ça, honnêtement, c'est une logique qui m'échappe,
01:20:53 parce qu'elle décriminise même l'objet de la manifestation et ce qui la porte.
01:20:57 – Très bien, le commissaire Vallée, on ne rajoute rien,
01:20:59 si ce n'est que, voilà, on salue toujours le travail des policiers.
01:21:02 – On peut s'interroger, pour prolonger votre réflexion,
01:21:04 on peut s'interroger sur le rôle que les black box jouent dans des manifestations.
01:21:08 – Non. – Ben oui, on peut s'interroger.
01:21:10 – Oui, mais on est loin du sujet. – Ben oui, mais on peut s'interroger.
01:21:12 – Mathieu, juste sur le rôle des policiers.
01:21:13 – Est-ce que ce n'est pas les idiots utiles du pouvoir,
01:21:15 qui préfèrent voir une manifestation dégénérer,
01:21:17 et laisser, parfois, faire ce type de mouvement ?
01:21:19 Moi, je me pose la question, parce que quand on envoie la CRS 8,
01:21:22 pour 30 personnages, et qu'on n'est pas capable, en fait, de choper,
01:21:28 alors, on m'explique, oui, ils n'ont pas encore agi,
01:21:30 les black box, à chaque fois qu'ils viennent dans des manifs,
01:21:32 pour foutre le bordel, ben on est qui ?
01:21:35 – Oh, allez, mais attention, attention.
01:21:36 – Pour foutre le boxon ? – Tiens, on s'en engage.
01:21:38 – Ben, on se dit, mais attendez, que fait la police ?
01:21:41 – Allez, on a entendu ce que vous disez,
01:21:42 c'est le commissaire qui conclut la partie, en disant que vous faites votre boulot.
01:21:46 – Pour faire simple, on a une ultra-gauche et une extrême-gauche,
01:21:48 parfois, reliées par certains médias,
01:21:50 qui aujourd'hui s'en prennent individuellement en policier.
01:21:52 Moi-même, j'ai été victime, parfois, récemment,
01:21:55 de malhonnêteté intellectuelle dans certaines presses.
01:21:59 Voilà, en fait, quand on gêne, quand on incarne la République,
01:22:02 quand on est intègre, tous les policiers sont intègres,
01:22:04 et font correctement travail, qu'ils sont en renseignement,
01:22:06 en voie publique, en investigation, en lutte contre l'immigration irrégulière,
01:22:09 ou dans tous les services spécialisés de police, ou en CRS, ou en public,
01:22:11 on voit qu'aujourd'hui, on est une cible, une cible médiatique,
01:22:14 une cible morale, une cible administrative, une cible judiciaire,
01:22:17 et une cible physique, et même pour nos familles.
01:22:18 Donc, effectivement, il n'y a rien d'étonnant,
01:22:20 et malheureusement, la France Insoumise et ses partis d'extrême-gauche,
01:22:23 pour eux, un bon flic, c'est un flic auquel on s'emprunte,
01:22:26 dont on fait une cible, et qui, pour eux, n'a rien de républicain,
01:22:28 puisqu'ils n'ont jamais un mot de soutien pour nous blesser,
01:22:30 voire meurtre lors des actions de police.
01:22:32 Vous avez raison de le rappeler, on le rappelle régulièrement sur nos antennes.
01:22:33 Une petite pause.
01:22:34 On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
01:22:37 On reviendra sur les libérations des otages,
01:22:39 peut-être ce soir, dès ce soir, d'autres libérations d'otages.
01:22:42 On accueillera Eve Aumant, qui est la cousine d'une otage,
01:22:47 qui vient d'être libérée avec ses trois enfants.
01:22:49 Elle nous racontera ce qu'ils ont vécu, à tout de suite, dans Punchline.
01:22:51 18h45, on est de retour dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
01:22:59 On a le plaisir d'accueillir Eve Aumant.
01:23:00 Bonsoir, Eve.
01:23:01 Bonsoir.
01:23:02 Vous êtes la cousine de Tchen, une otage du Hamas,
01:23:04 qui vient d'être libérée avec ses trois enfants.
01:23:06 On vous a reçue la semaine dernière.
01:23:08 Vous étiez dans la plus grande inquiétude, évidemment.
01:23:10 Aujourd'hui, ils ont été libérés.
01:23:13 Vous allez nous raconter un peu les premières impressions,
01:23:16 ou ce qu'ils ne disent pas, parce qu'ils doivent être largement traumatisés.
01:23:19 Avant ça, je vous propose qu'on parte tout de suite pour Tel Aviv,
01:23:22 rejoindre notre envoyée spéciale, Thibault Marcheteau.
01:23:24 Bonsoir, Thibault.
01:23:25 À nouveau, on vous retrouve.
01:23:26 Une marche a démarré des familles d'otages, dans le centre de Tel Aviv,
01:23:31 pour demander qu'on prolonge la trêve qui permet cette libération d'otages.
01:23:37 Effectivement, Laurence, une marche symbolique,
01:23:40 composée de 40 personnes environ,
01:23:42 qui vient de quitter la place des otages,
01:23:44 où se rassemblent depuis plusieurs jours les familles,
01:23:47 mais également les soutiens.
01:23:49 Cette marche est symbolique, parce qu'elle est composée uniquement
01:23:51 de familles qui sont proches des otages,
01:23:53 qui sont encore dans la bande de Gaza.
01:23:56 Ils vont faire une marche d'une centaine de mètres,
01:23:58 pour se rendre sous les fenêtres de la Kirya.
01:24:02 La Kirya, c'est le quartier général de l'armée israélienne,
01:24:05 pour mettre une pression physique sur le gouvernement,
01:24:07 pour prolonger cette trêve.
01:24:09 Vous le voyez donc, il n'y a pas forcément que la diplomatie internationale
01:24:11 qui s'emploie à prolonger cette trêve.
01:24:13 Il y a effectivement, et on peut le comprendre,
01:24:15 les familles des otages qui sont encore retenues dans la bande de Gaza.
01:24:18 La deuxième information à retenir,
01:24:20 c'est que ce soir, une nouvelle salve de libération est attendue.
01:24:24 On attend la confirmation de la Croix-Rouge,
01:24:26 qu'ils ont bien pris en charge les otages
01:24:29 qui vont être libérés par le Hamas.
01:24:31 Cette opération se fait à l'intérieur de la bande de Gaza.
01:24:34 La Croix-Rouge ramène ses otages en Égypte,
01:24:37 notamment par la ville de Rafah.
01:24:39 Ensuite, c'est l'armée israélienne qui prend en charge ces otages.
01:24:41 Tout cela prend évidemment beaucoup de temps.
01:24:43 Nous devrions avoir plus d'informations dans les prochaines minutes, les prochaines heures.
01:24:46 Merci beaucoup Thibault Marcheteau pour ces informations précieuses.
01:24:49 Everman, je le disais, vous avez la chance
01:24:53 que votre cousine et ses trois enfants aient été libérés,
01:24:56 mais vous avez perdu des proches aussi dans les attaques du 7 octobre.
01:24:58 Est-ce que vous avez des nouvelles, d'abord de cette maman et de ses trois enfants ?
01:25:02 Oui, alors pas directement, je les laisse souffler.
01:25:06 Je sais qu'ils sont très entourés par leur famille, par des proches.
01:25:11 En revanche, j'ai plusieurs fois par jour au téléphone ma cousine,
01:25:16 qui est la belle-sœur, la tante des petits.
01:25:20 Ils ont quel âge les petits d'ailleurs ?
01:25:22 9, 11 et 17 ans.
01:25:24 Donc eux, je les ai régulièrement.
01:25:28 Ils me disent qu'ils sont en plutôt bonne forme physique.
01:25:32 Ils sont en train de faire pas mal de tests pour vérifier que tout va bien.
01:25:36 Et ils parlent, ils racontent ou pas du tout ?
01:25:38 Très peu.
01:25:39 Très peu ?
01:25:40 Très peu, pour l'instant tout est très contenu.
01:25:43 Ils ont perdu leur père et leur sœur, ou leur mari et leur fille.
01:25:49 Ils ont passé 51 jours sous des tunnels.
01:25:53 Ils sont effectivement sur un choc émotionnel qui est très fort.
01:25:59 Et je sais que toute la famille va très doucement avec eux.
01:26:04 Bien entendu, on imagine qu'ils peuvent être mutiques,
01:26:07 ne pas vouloir mettre des mots.
01:26:09 Ils ont aussi peut-être subi des pressions de leurs ravisseurs.
01:26:13 Je rappelle que le petit Ethan, 12 ans, qui a été libéré,
01:26:17 on l'a forcé à regarder, ces kidnappeurs l'ont forcé à regarder
01:26:20 les films des massacres du 7 octobre.
01:26:22 Lui, on met régulièrement une arme sur la tempe
01:26:25 en lui disant qu'ils allaient le tuer.
01:26:26 Et l'ont frappé, des civils palestiniens l'ont frappé.
01:26:29 On imagine que tout ça provoque un traumatisme profond chez les enfants.
01:26:33 Eve ?
01:26:34 Oui, oui, je ne sais pas pour ma famille,
01:26:36 donc je ne veux pas projeter ce que petit Ethan a vécu sur eux.
01:26:41 Je souhaite de tout cœur que ça ne soit pas le cas.
01:26:43 Je pense qu'il y a aussi un sujet pour le Hamas de libérer
01:26:46 ceux qui sont les mieux portants,
01:26:49 pour montrer, avoir un rôle plus positif que celui qu'ils pourraient avoir.
01:26:54 J'ai cette chance que les miens aient fait partie des premiers libérés,
01:27:02 c'est-à-dire peut-être de ceux qui ont été les mieux traités.
01:27:05 Mais encore une fois, je n'ai aucune idée.
01:27:07 Ils n'ont pas parlé, ils sont très traumatisés.
01:27:11 Mais ils sont pris en charge.
01:27:15 Ils ne sont pas en danger physique grave.
01:27:20 Louis de Raguenel, on pense évidemment à la suite, à cette trêve.
01:27:23 Sera-t-elle prolongée ou pas ?
01:27:25 Permettra-t-elle d'autres libérations ce soir ?
01:27:27 Ou pas ? Tout ça est un équilibre fragile, évidemment.
01:27:30 Un équilibre fragile et puis un vrai sujet aussi politique en Israël,
01:27:34 puisqu'il y avait un équilibre jusque-là qui réussissait à bien fonctionner.
01:27:39 C'est-à-dire le double objectif,
01:27:41 premièrement essayer d'obtenir le plus possible la libération d'otages,
01:27:46 tout en essayant de poursuivre également l'opération terrestre,
01:27:50 pour essayer de neutraliser le plus de cibles du Hamas.
01:27:54 Mais on voit bien aussi qu'avec le Hamas qui se montre "ouvert"
01:27:58 à prolonger la durée des trêves,
01:28:01 ça met aussi l'armée israélienne et tous les stratèges militaires
01:28:04 dans une difficulté, puisque quand vous planifiez des opérations,
01:28:08 au début des négociations d'ailleurs,
01:28:10 il y avait un sujet d'achoppement qui était très important,
01:28:13 c'était que le Hamas demandait 5 jours de trêve,
01:28:16 et pour l'armée israélienne c'était inconcevable d'offrir 5 jours de trêve,
01:28:19 pour eux c'était 4, grand maximum,
01:28:21 parce qu'ils considéraient que 4 c'était déjà énorme comme temps.
01:28:24 Mais la pression des familles est très importante et c'est normal.
01:28:27 Et du coup c'est une forme de "en même temps",
01:28:29 ça me gêne un peu d'employer ce mot-là dans ces circonstances-là,
01:28:32 mais "en même temps", c'est-à-dire qu'il faut essayer le plus possible
01:28:35 d'essayer de neutraliser, ce sont des terroristes,
01:28:38 et donc c'est une opération de défense d'Israël,
01:28:40 et qui est indispensable pour la survie, la sécurité du pays,
01:28:43 et je mets complètement de côté les questions de politique interne,
01:28:46 et de l'autre côté, évidemment, un impératif,
01:28:48 qui est d'aller chercher le plus d'otages possible,
01:28:50 et je termine simplement d'un mot par un sujet qui,
01:28:53 pour le moment, n'est pas encore évoqué,
01:28:55 c'est les négociations autour de la libération des soldats israéliens.
01:28:58 Pour l'instant, on parle de civils, c'est très important,
01:29:01 mais il y aura, et je pense que ça va être un vrai moment de vérité,
01:29:04 et de clarification, à la fois avec les pays qui soutiennent Israël jusqu'à aujourd'hui,
01:29:08 et qui essayent aussi de guider un peu l'action d'Israël,
01:29:11 je pense aux États-Unis, une fois qu'un grand nombre de civils seront libérés,
01:29:15 que sera la position des États-Unis quant à la stratégie israélienne
01:29:18 pour libérer les soldats israéliens ?
01:29:20 Ce sera une grande question.
01:29:22 À un moment, j'imagine que vous, vous souhaitez que cette trêve se poursuive,
01:29:25 comme toutes les familles, vous, d'anciens otages,
01:29:27 mais tous ceux qui sont encore détenus.
01:29:29 Honnêtement, c'est un sujet très compliqué,
01:29:31 parce que je comprends toutes les implications,
01:29:34 et je ne me sens pas très légitime pour donner un avis sur ce sujet.
01:29:39 Effectivement, il y a une organisation terroriste en face,
01:29:42 on me dit que depuis que je suis petite qu'on ne négocie pas avec des terroristes,
01:29:45 en même temps, il y a des vies derrière.
01:29:48 Maintenant que les miens sont libérés, je ne vais pas retourner ma veste,
01:29:52 si j'ose dire, je l'ai dit, je pense, avec vous, la semaine dernière,
01:29:56 jusqu'au dernier libéré, on continuera le combat.
01:30:01 Et même les soldats dont vous parlez, il y en a qui étaient en exercice,
01:30:05 mais il y en a aussi qui étaient dans leur base militaire,
01:30:08 en pyjama, en train de dormir.
01:30:10 Voilà, ça reste des soldats dans leur statut,
01:30:12 mais toute la société israélienne est soldat entre 19 et 22 ans.
01:30:16 Donc, ça fait… bon, j'ai assez… discrète sur ce…
01:30:22 On va écouter juste Benjamin Netanyahou qui vient de s'exprimer,
01:30:26 justement, au sujet des otages. Écoutez-le.
01:30:28 À ce jour, nous avons libéré 74 otages, dont 50 femmes et enfants,
01:30:33 conformément au plan initial.
01:30:35 Nous sommes déterminés à mener à bien ce plan
01:30:38 et à obtenir la libération de tous nos otages.
01:30:41 Tous, sans exception.
01:30:43 Nous sommes déterminés à mener à bien ces missions.
01:30:45 Libérer tous les otages, éliminer cette organisation terroriste
01:30:49 en surface et sous terre, et bien sûr que Gaza ne redevienne pas ce qu'elle était,
01:30:53 qu'elle ne constitue plus une menace pour l'État d'Israël.
01:30:57 Voilà, une équation compliquée pour le Premier ministre israélien,
01:31:01 Benjamin Netanyahou. Jean-Sébastien Flandreau.
01:31:03 Bien sûr, c'est une équation qui est double, peut-être même triple.
01:31:06 Elle est politique au sens de trouver une solution politique à ce conflit-là,
01:31:10 ce qui paraît très difficile à court terme,
01:31:12 parce qu'Israël ne renoncera jamais à obtenir des garanties de sécurité.
01:31:16 En l'État, le Hamas détient toujours le contrôle à Gaza.
01:31:19 C'est là où on voit malgré tout que les capitales arabes,
01:31:21 certaines capitales arabes sont en train d'évoluer,
01:31:23 en acceptant peut-être l'idée d'une forme de tutelle
01:31:26 pour aider l'autorité palestinienne à reprendre le contrôle de Gaza.
01:31:30 Une dimension politique intérieure, puisque Benjamin Netanyahou
01:31:33 est quand même de plus en plus exposé malgré tout à des critiques en Israël
01:31:37 sur sa stratégie, et une autre dimension qui, elle, est internationale,
01:31:44 et de résister à la pression morale en quelque sorte internationale.
01:31:48 Faut-il recommencer le même niveau d'engagement militaire
01:31:52 avec le même niveau de bombardement ?
01:31:54 On sait malgré tout que ces bombardements, par leur intensité,
01:31:57 sont quasi sans précédent dans l'histoire.
01:32:02 Donc si ça a permis à Israël d'obtenir et d'avancer suffisamment
01:32:06 dans son objectif de détruire le Hamas,
01:32:08 de toute façon, c'est un objectif parfaitement légitime,
01:32:11 mais on voit bien que, et les États-Unis notamment,
01:32:14 font pression sur les Israéliens, ça ne sera pas tenable à très long terme.
01:32:18 Bien sûr. Ève, un dernier mot.
01:32:20 On pense évidemment à la reconstruction qui est en marche pour votre famille.
01:32:25 Il y a ceux qui ont disparu, et il va falloir vivre avec,
01:32:29 il va falloir transformer cette épreuve, cette nouvelle épreuve,
01:32:33 en force pour aller de l'avant.
01:32:35 Ça va être très long et très compliqué.
01:32:38 Effectivement, la famille n'est pas complète,
01:32:41 donc ça c'est indélébile.
01:32:43 Et puis de façon matérielle et concrète, là ils sont encore à l'hôpital,
01:32:47 ils ne savent même pas où ils vont aller quand ils vont sortir,
01:32:50 leur maison a brûlé.
01:32:52 Toute la population du sud d'Israël a été déplacée au nord,
01:32:55 puisque ce sont des zones, d'abord, qui ont été extrêmement touchées
01:32:58 par les attaques, et puis aujourd'hui, des zones trop proches des combats.
01:33:02 Donc voilà, ils vont certainement devoir, je ne sais pas,
01:33:05 aller à l'hôtel ou dans de la famille.
01:33:08 Et puis la guerre va certainement être longue,
01:33:10 donc effectivement, il y a une reconstitution,
01:33:13 une reconstruction, pardon, psychologique, émotionnelle,
01:33:17 et même matérielle.
01:33:19 Et puis, il y a tous ces otages qui restent,
01:33:22 et qui sont aussi, je le sais, pour eux, un vrai...
01:33:25 - Et je sais que vous vous battrez jusqu'à ce que le dernier d'entre eux soit libéré.
01:33:28 Merci beaucoup d'être venu nous apporter votre témoignage ce soir.
01:33:31 - Merci.
01:33:32 - Eve, merci Louis de Ragnel.
01:33:33 Jean-Sébastien Ferge, dans un instant, sur Europe 1,
01:33:35 vous aurez le plaisir de retrouver Hélène Zellany pour l'information.
01:33:38 Et sur CNews, c'est Christine Kelly, avec son invité exceptionnel,
01:33:41 Sébastien Lecornu, ministre des Armées.
01:33:43 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes, et à demain.
01:33:45 de la semaine.
01:33:46 ♪ ♪ ♪

Recommandations