Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 - Bonjour à tous, Sandra Buisson, Louis de Racknell, Philippe Guybert, Geoffroy Lejeune, Paul Melun.
00:06 Et merci donc à Sandra Buisson d'être avec nous pour parler du drame de Crépolle avec les dernières infos qu'elle va nous donner dans un instant.
00:12 Mais je voulais qu'on commence peut-être par la mère de Thomas qui avait été interrogée par une journaliste de Paris Match, Sophie Nowakowicz,
00:21 et qui a déclaré, qui a donné cette interview et qui a pu dire des choses évidemment très touchantes sur son fils et très poignantes.
00:32 C'était un jeune plein de vie, très aimé de ses amis, quelqu'un sans problème, quelqu'un de très sage.
00:38 "Ils m'ont enlevé mon Thomas. Tout ça, c'est la folie furieuse", dit-elle.
00:44 "Mon fils pense qu'il est après méditation parce qu'ils avaient des tas de cailloux devant la salle des fêtes et ils jetaient des cailloux sur ceux qui sortaient.
00:51 D'autres étaient frappés avec des barres de fer.
00:55 Qui vient une soirée avec des couteaux, il voulait en découdre.
01:00 J'espère que les gendarmes vont rapidement les trouver.
01:03 Ça ne nous les ramènera pas, mais au moins, ça les empêchera de faire d'autres meurtres."
01:08 Je voulais qu'on écoute peut-être Sophie Nowakowicz, journaliste, je vous l'ai dit, à Paris Match.
01:14 C'est elle qui a réalisé cette interview. Elle était avec Nelly Denac tout à l'heure.
01:18 Elle était complètement sous le choc. Je pense qu'elle ne réalisait pas encore hier ce qui s'est passé.
01:28 Et elle m'a raconté comment elle a appris le décès de son fils.
01:34 En fait, elle et son époux étaient partis en week-end à 200 kilomètres de là.
01:39 En toute confiance, elle avait laissé Thomas avec son grand frère de 23 ans.
01:43 Et il était prévu qu'ils aillent donc au bal de Crépole.
01:46 Et au milieu de la nuit, le grand frère de Thomas a appelé les parents pour leur dire qu'il y avait eu une attaque.
01:55 Et il a dit exactement "j'ai pas pu sauver Thomas".
01:59 Je lui ai parlé avant que soient annoncées les interpellations.
02:02 Donc elle était encore dans un moment où elle disait "j'espère qu'on va les retrouver".
02:06 Et elle me dit "ça ne me ramènera pas mon fils, mais ça les empêchera".
02:12 Et là, elle a eu une hésitation dans la voix. Elle dit "ça les empêchera de commettre un meurtre".
02:17 Oui, c'est un meurtre qu'ils ont fait. Voilà ce qu'elle a dit exactement.
02:20 Et j'ai eu l'impression qu'elle réalisait en même temps ce qui s'était passé.
02:25 Les pauvres gens. Les pauvres gens.
02:28 Terrible.
02:29 En fait, il n'y a absolument rien à dire, bien sûr.
02:33 Sandra Buisson, est-ce qu'on peut ce soir donner des informations sur l'enquête ?
02:38 Où elle en est ?
02:39 Alors on est toujours à 9 personnes qui ont été interpellées hier et qui sont toujours en garde à vue.
02:43 Gardes à vue qui peuvent durer jusqu'à 96 heures,
02:46 puisque la qualification de meurtre et tentative de meurtre en bande organisée a été retenue par le parquet,
02:51 ce qui allonge le délai maximal de la garde à vue.
02:54 Et on sait que les enquêteurs cherchent toujours à identifier d'autres protagonistes,
02:58 puisqu'on sait qu'ils étaient plus d'une dizaine à ce moment-là,
03:02 quand ils sont arrivés pour essayer d'entrer dans cette fête.
03:04 Et donc il y en a 9 qui sont aux mains des enquêteurs.
03:08 Les 9 interpellés ont entre 16 et 22 ans.
03:11 4 gardés à vue, dont 2 mineurs ont des casiers vierges.
03:15 Et pour 4 individus interpellés qui ont déjà été condamnés par la justice,
03:19 on est sûr de la petite délinquance et on pourra voir un peu plus tard peut-être le profil si vous voulez.
03:24 Et sur le principal suspect, est-ce qu'on en sait davantage ?
03:27 Alors lui, il est né à Romans-sur-Isère, il habitait dans le centre-ville de Romans.
03:33 Il a 20 ans, il a déjà été condamné deux fois.
03:36 Une fois pour recelle de vol et une autre fois pour port d'arme blanche ou incapacitante de catégorie D.
03:41 À chaque fois, il a écopé d'amendes, mais pour la dernière infraction,
03:44 il a aussi écopé d'une interdiction de détenir ou porter une arme pendant 2 ans.
03:47 Et ça, ça a été prononcé fin septembre dernier.
03:50 Donc il avait un temps d'avoir des armes blanches.
03:52 Donc en fait, on est tout à fait dans un cas où on va découvrir qu'il faut changer beaucoup de choses en France,
03:59 que les amendes, ça ne suffit pas, bien évidemment,
04:03 qu'il faut une justice incroyablement plus répressive,
04:07 et qu'autrement, nous n'y arrivons pas.
04:09 En tout cas, effectivement, on a là le profil, j'écoute ce que dit Sandra Buisson,
04:16 le profil de voyous, de délinquants, comme il y en a des milliers en France, des dizaines de milliers.
04:22 Et effectivement, beaucoup d'entre eux peuvent peut-être un jour passer à l'acte.
04:25 Maintenant, c'est difficile de mettre préventivement en prison des dizaines de milliers de jeunes voyous
04:30 parce qu'ils ont un jour cagassé une voiture, fait la bagaille dans la rue.
04:34 Le problème, il faut le réfléchir avant, la solution gistière, je suis d'accord avec vous sur la fermeté, Pascal.
04:38 Pourquoi est-ce qu'il y a des dizaines de milliers de jeunes en France,
04:42 de ce type de jeunes-là, qui sont en train d'en sauvager nos rues ?
04:45 Non mais moi, je vais vous poser une question très simple.
04:48 Qu'est-ce qu'on fait avec un individu qu'on prend avec une dague de 25 centimètres sur lui ?
04:55 Qu'est-ce qu'on fait de lui ?
04:57 Moi, je vous pose la question très simplement. On fait quoi de lui ?
04:59 - Lui, préventivement, il faut le juger très vite. - On fait quoi de lui ?
05:02 - On le pourrit de la vie. - On fait quoi de lui ?
05:06 Est-ce qu'on dit on le met en dehors de la société parce qu'il est un danger pour toute la société ?
05:11 Parce qu'en fait, on n'a pas à se balader avec un couteau qui fait 25 centimètres, nous sommes d'accord ?
05:15 - Évidemment. - Est-ce qu'on considère que c'est un tueur présumé possible ?
05:20 Je ne sais pas si on dit présumé, je ne pense pas. Un tueur possible.
05:23 Non mais, alors qu'il n'a peut-être rien fait, mais s'il se balade dans la rue, potentiel.
05:28 Ce que j'ai envie de dire moi, en fait.
05:31 En fait, j'ai envie de dire que quelqu'un qui se balade avec une dague de 25 centimètres,
05:36 je ne veux plus le voir dans l'espace public. Voilà ce que je pense.
05:39 Moi, ce n'est que mon avis.
05:42 Je pense qu'une majorité de Français pense comme vous.
05:44 Donc moi, je le mets, mais à l'ombre pour très longtemps, en fait. Pour très longtemps.
05:50 Parce que ça, c'est mon avis, mon simple avis.
05:52 Parce qu'on n'a pas à se balader en France avec un couteau de 25 centimètres.
05:56 Maintenant, chacun est libre de penser ce qu'il veut.
05:59 C'est du port d'armes.
06:01 Ce qu'il veut.
06:02 Mais un gosse de 20 ans qui a ça dans la rue, moi, je ne le remets pas en liberté.
06:07 Je crains.
06:10 Mais c'est très vrai. J'entends que ça peut...
06:15 Il y a deux questions. Il y a la question du stock, c'est-à-dire aujourd'hui,
06:18 la jeunesse parfois complètement décérébrée. Et la question du flux.
06:23 Parce qu'il y a aussi tous ceux qui grandissent dans une société où on leur apprend rien.
06:28 Et souvent, dans tous les débats, on explique qu'il faut plus de bleus, plus de police, plus de gendarmerie.
06:33 Moi, je pense que cette stratégie, elle a touché ses limites.
06:36 C'est-à-dire qu'on ne va pas mettre un policier derrière chaque Français.
06:38 Le problème, il est en amont.
06:40 La police et la gendarmerie et même la justice derrière, elles interviennent quand tout a échoué avant.
06:44 Le problème, je vais vous dire, il y a des bons journalistes dans la vie.
06:47 Il y a des très mauvais journalistes.
06:48 Il y a des bons parents et il y a des très, très mauvais parents.
06:50 Et je pense aussi qu'il y a des questions d'éducation.
06:53 Il y a des gens qui ne s'occupent plus de leurs enfants, qui ont complètement baissé les bras.
06:57 Alors, à chaque fois, on nous donnera des circonstances attenuantes.
07:00 Moi, je connais plein de gens qui ont grandi dans la plus grande pauvreté et qui sont devenus des gens biens
07:05 et qui pourraient dire qu'ils ont mis l'explication pour aller dans le grand mondialisme, le trafic de stupéfiants.
07:10 Et en fait, je pense que progressivement, comme la morale a complètement disparu de toute la société,
07:15 eh bien, on en arrive à une société comme la nôtre.
07:17 Et puis, vous ajoutez l'immigration et c'est le clou du spectacle.
07:20 - Bon, je voudrais qu'on voit en tout cas le sujet sur la marche blanche d'aujourd'hui.
07:24 Alors, évidemment, il n'y a pas que ça. Il y a tout un travail d'éducation à faire, bien sûr.
07:27 Reprendre à la base toute une éducation.
07:30 Il y a une jeunesse qui peut être en difficulté, voire perdue, mais il faut évidemment beaucoup travailler
07:36 sur une jeunesse qui arrivera de gosses qui ont 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans, etc.
07:41 Bon, voyons le sujet de la marche blanche d'aujourd'hui.
07:46 Le prénom et le visage de Thomas sur les t-shirts et les pancartes de ses proches.
07:52 D'autres ont choisi de marcher avec une rose blanche pour rendre hommage à ce jeune homme de 16 ans,
07:58 tué samedi soir au cours d'une bagarre générale à Crépole.
08:01 - C'était un garçon qui était super. Moi, je dis non à la violence. Arrêtez cette violence, c'est gratuit.
08:06 - De voir autant de monde ici réuni, tous ensemble, solidaires, c'est incroyablement beau, mais c'est incroyablement triste aussi.
08:14 Dans un silence assourdissant, la marche s'était lancée du lycée du Dauphiné où Thomas était scolarisé.
08:21 Ses camarades sont effondrés.
08:23 - C'est dramatique. Honnêtement, on n'a même pas les mots. C'est toute notre génération qui est touchée.
08:30 On a chacun, quelqu'un dans notre classe qui est forcément... Qui le connaissait.
08:33 Thomas était capitaine de l'équipe junior de rugby de Rome en Surizère.
08:38 En tête du cortège, beaucoup de ses coéquipiers, mais aussi de nombreux amateurs de ce sport sont venus lui rendre hommage.
08:45 Comme Alain, responsable d'un club en Isère.
08:48 - Ce n'est pas seulement la France qui perd un enfant, c'est aussi la grande famille du rugby.
08:52 Moi, si je dois lancer un appel, justement aujourd'hui, j'aimerais bien dire à tous ces gamins, à des quartiers,
08:58 venez, n'ayez pas peur de pousser la porte d'un club de rugby. Venez apprendre ce que c'est que le respect, la valeur des choses.
09:05 Les obsèques de Thomas sont prévus vendredi dans le village de Saint-Donat-sur-l'herbe-As, voisin de Crépole.
09:11 - Je voudrais qu'on écoute quelques voix qui se sont exprimées durant cette marche blanche.
09:18 - C'est irréel. Ça paraît... Ça paraît... Je ne sais pas, on voit ça dans des films, mais là, dans la vraie vie, ça fait drôle.
09:27 - Ce gamin, il avait 16 ans. C'est juste innommable.
09:31 - Voilà, moi, j'ai ma fille qui a presque le même âge et je... Voilà, je veux plus que ça arrive, quoi.
09:35 Et puis on est impuissants aussi. Je sais pas ce qu'on peut faire pour arrêter ça.
09:39 - J'espère qu'on va... Toute cette bien-solidaire, faire en sorte que toute cette violence s'arrête un jour. Mais on peut toujours rêver.
09:50 - Comment un gamin de 20 ans peut arriver à emplanter un autre de 16 ans pour... Pourquoi ? On sait pas.
09:56 - Ils sont biberonnés à la haine. Je sais pas. Il y a des choses... On comprend pas.
10:00 - Il faut pas voir que les bougies, les ballons... Tout à l'heure, ça a été fait. C'est très bien, mais c'est pas mal.
10:05 Il faut aussi parler qu'on est un peu révoltés.
10:08 - Là, on s'attaque vraiment à la jeunesse. Voilà, j'ai de la colère au fond de moi. J'ai de... Peut-être plus que ça encore. Et de l'incompréhension.
10:20 - Je pense que cette jeunesse des quartiers est biberonnée à la violence. C'est-à-dire que la seule règle qu'ils ont apprise dans ces quartiers, c'est le rapport de force et la violence.
10:30 Et donc, on va à une soirée avec un couteau. D'après le récit du Figaro, il y a 2 jeunes qui sont allés à cette soirée avec des couteaux.
10:37 Ils sont sortis hier parce qu'il y a eu une altercation et qu'on se rend compte qu'ils ont des couteaux, raconte le Figaro.
10:42 Et on appelle les copains et on revient et on fait ce qu'ils ont fait. Pour se venger, pour sanctionner, parce que...
10:51 - C'est parce qu'ils remontent des informations. - Ah bon ? C'était le récit du Figaro aujourd'hui, à la base des témoignages.
10:58 - On n'est pas sur une agression préméditée. C'est plutôt l'hypothèse d'un groupe d'au moins 10 individus dont on voulait s'incruster, qui ont été refusés et ça a dégénéré.
11:06 Donc en fait, quand la soirée se finit, il y a un de ces individus qui voulait entrer, qui a une altercation avec un des 4 vigiles.
11:13 Le vigile est blessé à coup de couteau. À ce moment-là, le groupe qui voulait s'incruster se reforme de manière extrêmement violente.
11:20 Et des gens de la fête qui, eux, étaient à l'intérieur sortent pour aider les vigiles et s'enclenchent une bagarre d'une violence inouïe.
11:28 C'est les propos de la porte-parole de la Gendarmerie nationale. Mais contrairement à ce qui a pu être laissé sous-entendre au début de l'enquête,
11:36 on n'est pas sur une bataille entre bandes, ni sur une expédition punitive d'un groupe sur une personne identifiée.
11:42 D'ailleurs, la qualification retenue n'est pas celle d'assassinat.
11:44 - Je voudrais qu'on écoute aujourd'hui quelques réactions politiques.
11:48 - Je voulais juste terminer. Je ne sais pas quoi faire par rapport à cette question.
11:51 - Il n'y a rien à faire. - Si ce n'est...
11:55 - Je pense que le fait d'avoir laissé les trafiquants de drogue se développer a donné cette culture de la violence en particulier.
12:05 Et qu'aujourd'hui, on est dans des quartiers où porter un couteau est quelque chose qui doit être normal.
12:11 - Mais donc, il faut... Je vous renvoie un truc tout à l'heure. Donc, tous ceux qui portent un couteau, on les met à l'ombre pendant très longtemps ?
12:19 - Oui, enfin, en tout cas, on les prend en charge. - On les prend en charge ?
12:23 - Oui, on les retire de la société et on les prend en charge. - Voilà.
12:26 - On les prend en charge et on les retire de la société.
12:29 - Vous voyez ? Je les retire de la société. Je le dis avant. Je dis "Madame, Messieurs, je suis président de la République..."
12:34 - Mais un garçon de 16 ans, vous n'allez pas le garder 40 ans en prison pour... Il va falloir en faire quelque chose.
12:40 - Qu'il ait 16 ans ou 18 ans.
12:43 - Qu'est-ce que vous voulez ? En fait, qu'est-ce que vous voulez ?
12:47 - Donc, vous êtes ministre, vous êtes n'importe quoi. Vous dites "à partir de demain, il n'y a plus un couteau en France".
12:53 - Oui. - Et ceux qui ont des couteaux, ils s'exposent à une sanction extrêmement lourde.
12:56 - Je suis d'accord avec vous. - Vous êtes tous prévenus, Madame, Messieurs.
12:59 - Je suis d'accord avec vous. - Vous rentrez tous vos couteaux.
13:01 - Et ceux qui auront des couteaux, ils vont passer 5 ans, 10 ans dès demain. - D'accord.
13:05 - Ça vous plaît ou pas ? - Ça me va. - Eh ben, on le fait.
13:08 - Chiche. - Mais personne ne le fera, bien évidemment.
13:11 - Comme toujours, personne ne le fera. En fait, personne ne le fera parce que personne ne le fera.
13:17 - Personne ne fera ça. - Voilà. C'est pour ça que je pense que c'est foutu.
13:21 - Parce que personne ne prendra ses décisions. - C'est foutu.
13:24 - Parce que même si le ministre nous écoute, j'imagine ce qu'il dit.
13:28 Ils sont en train de dire qu'on va mettre les gens en prison parce qu'ils ont un couteau.
13:30 Oui, en fait. La réponse est oui, en fait. - Je suis d'accord avec vous.
13:33 - La vraie raison pour laquelle personne ne fera rien, c'est...
13:35 Vous avez vu la tête des gens qui manifestent dans la marche blanche ?
13:38 Je rappelle qu'il y a des marches blanches, il y en a tout le temps.
13:40 Enfin, je veux dire, la dernière fois, c'était il y a 4 mois, c'était pour Enzo.
13:42 C'était aussi un coup de couteau. C'était aussi incompréhensible.
13:45 C'est des gens qui ne demandent rien. C'est des gens qui payent leurs impôts.
13:48 Pour la plupart, boss, qui sont bien élevés. Les gamins jouent au rugby.
13:52 Ils vont faire la fête le samedi soir. C'est la France populaire, en fait.
13:57 - En fait, c'est ce qu'a dit Éric Zemmour la semaine dernière. C'est deux peuples.
14:01 On en est là. - En fait, ce qui est sûr, c'est qu'il y a...
14:03 - Jérry, il a dit quelque chose qui a choqué, mais manifestement, il y a deux France.
14:07 Je ne vais pas dire deux peuples, mais il y a deux France.
14:09 - Mais évidemment. Et remarquez, quand cette France-là est agressée,
14:12 puisque ce ne sont pas des gens qui se connaissent, et Enzo, c'était dans l'heure,
14:16 donc ça n'avait absolument rien à voir, ce n'est pas au même endroit.
14:19 Eh bien, personne n'a peur des émeutes.
14:20 Et la raison pour laquelle les politiques ne font jamais rien
14:23 et nous expliquent que l'état de droit, quand même, c'est plus important
14:25 que mettre des gens en prison pour un couteau,
14:27 c'est parce qu'ils savent qu'ils ne prennent aucun risque vis-à-vis de ces gens.
14:29 Vous pouvez leur taper dessus, vous pouvez les matraquer fiscalement.
14:33 - Mais c'est vrai, il a raison. Il n'y a pas d'émeute.
14:36 - Je ne comprends pas le raisonnement.
14:38 - Il est très clair, le raisonnement.
14:40 - La première chose qu'il faudrait faire, à mon avis, pour ce peuple,
14:43 en tout cas, ces Français qui subissent ce que j'appelle des persécutions toute l'année,
14:46 ce serait déjà de les reconnaître.
14:47 Et politiquement, quand on écoute Mme Borne, quand on écoute les ministres,
14:50 ils ne veulent même pas reconnaître à ces Français victimes de la violence
14:54 ce qu'ils subissent.
14:56 On n'avait même pas le droit de prévoquer, de ne serait-ce que penser le racisme anti-blanc.
14:59 Y a-t-il un observatoire du racisme anti-blanc en France ?
15:02 - Mais la seule chose qui intéresse la presse, c'est la récupération politique de droite.
15:07 C'est la seule chose.
15:09 - Le monde, ce grand journal, le monde,
15:13 regardez aujourd'hui, c'est quand même extravagant.
15:15 Vous avez neuf interpellations après le meurtre dans la Drôpe, c'est un grand papier.
15:19 À égalité, vous avez dans le Val-de-Marne,
15:21 indignation après l'agression raciste d'un jardinier.
15:24 Vous avez un pauvre diable, multirévidisu, récidiviste.
15:27 - Il est venu pour la nation.
15:29 - Qui est un pauvre type, qui a agressé un jardinier.
15:32 Ça, c'est un fait divers, pour le coup.
15:34 C'est un fait divers.
15:35 - Avec des soucis pas racistes.
15:36 - Mais c'est un fait divers, c'est pas un fait de société.
15:39 - Oui, ce qui est intéressant, Pascal.
15:41 - C'est fascinant. Ils sont fascinants.
15:43 - Ce qui est, je jure, vous êtes fascinant.
15:44 - Pourquoi vous décidez ce qui est le fait divers et ce qui n'est pas le fait divers ?
15:47 - Mais parce que ça, ça se répète sans arrêt.
15:50 Sans arrêt, qu'est-ce que c'est la différence ?
15:53 En fait, ce que vous ne comprenez pas, c'est que...
15:55 - Mais Attiké, je termine, vous me posez une question.
15:58 Qu'est-ce qui transforme un fait divers en fait de société ?
16:01 C'est quand il se répète tous les jours.
16:03 - Et par ailleurs, dans un...
16:04 - Tous les jours. Mais vous ne voulez pas voir.
16:06 Ça vous ennuie, la preuve.
16:08 - Je veux bien le voir.
16:10 - Mais vous-même, vous ne voyez pas.
16:12 Comment peut-on mettre...
16:13 - Je ne le vois même pas, je viens de vous dire que...
16:15 - Vous devriez dire que le monde, avec cette...
16:19 - Mais est-ce que je peux terminer une phrase ?
16:21 - D'accord, allez-y.
16:23 - Est-ce que le monde, avec ces dites réalisations,
16:25 vous devriez dire, ces gens, évidemment, ont un biais idéologique,
16:28 comme 99% des journalistes en France ?
16:32 - C'est ça que vous devriez dire.
16:34 - Mais c'est ça que vous devriez dire.
16:36 Parce qu'en fait, ça n'a aucun rapport.
16:38 Ça n'a aucun rapport et on ne peut pas le mettre sur le même plan.
16:41 Là, vous avez un gosse qui est mort dans un fait de société
16:44 qui se répète, non pas tous les jours, mais régulièrement.
16:48 - Coup de couteau, c'est tous les jours.
16:48 - C'est même vous, vous l'avez dit.
16:50 Vous l'avez dit il y a 10 secondes, ils ont été élevés à la haine.
16:53 Et quand il y a cette mise en perspective, vous la contestez.
16:56 - Je ne la conteste pas.
16:58 - Dans un cas, ils disent que c'était du racisme,
17:00 mais dans l'autre, ils disent ce qu'ils veulent.
17:02 Alors évidemment qu'on peut être en colère parce qu'en fait,
17:04 c'est insupportable.
17:06 C'est insupportable parce que ça va continuer.
17:09 Ça va continuer.
17:11 Ce n'est que le début.
17:13 - C'est...
17:15 Mais donc, il faut traiter cette violence dans les quartiers.
17:18 - Il ne faut pas...
17:23 Voilà, il faut traiter cette violence dans les...
17:26 Bon, écoutez, Emmanuel Macron, qui a pris la parole,
17:28 je crois, Emmanuel Macron, pour parler de la marche blanche.
17:33 - Nous avons affronté, de plus en plus,
17:37 des épisodes de violence contre vous, élus de la République,
17:41 mais aussi des épisodes de violence qui nous ont tous marqués.
17:44 J'ai une pensée pour votre collègue de Drôme,
17:46 qui a organisé aujourd'hui une marche blanche après
17:50 terrible assassinat et cette agression qui nous a tous marqués.
17:53 Dans ce contexte-là, je vais être clair avant d'ouvrir quelques lignes.
17:57 Notre rôle à tous, à vous comme à moi,
18:01 c'est de ne pas subir et de rester fermement attachés
18:06 aux valeurs de la République, pas simplement aux valeurs,
18:09 à l'action que nous devons conduire en République 1
18:12 sur quelques lignes fermes.
18:15 La première, la sécurité.
18:17 Ces dernières années, nous avons réarmé la République.
18:23 - Qu'est-ce que vous...
18:24 - Non mais ça, ça s'appelle le déni.
18:26 - Qu'est-ce que...
18:27 - La seule question que je me pose, c'est est-ce qu'il y croit réellement ?
18:30 Est-ce qu'appeler des maires à ne pas subir,
18:33 de quels moyens disposent-ils pour ne pas subir ?
18:35 Souvent, le seul mot qu'ils disent, c'est "on est seul".
18:38 Et ensuite, sur le réarmement, pour ne pas subir, déjà,
18:42 il faudrait avoir des lois qui soient appliquées,
18:43 avoir une justice beaucoup plus ferme.
18:45 Tout ça est très théorique.
18:47 - Deuxième passage du président de la République.
18:48 - La République est en cause, en l'occurrence.
18:50 - Excusez-moi.
18:51 - C'est l'autorité de l'État et la violence.
18:54 - L'autorité de l'État, en cinq minutes, ça peut être réglé.
18:59 En cinq minutes.
19:00 Ça peut être réglé.
19:02 Mais encore faut-il être ferme.
19:04 Mais on y viendra, je vous assure, on y viendra.
19:08 Emmanuel Macron.
19:11 - Le sujet sur lequel nous allons encore poursuivre le travail et l'améliorer,
19:15 c'est l'une des leçons de l'été dernier.
19:19 La sécurité, la sécurité, la sécurité.
19:22 Ne jamais s'habituer et, face aux violences qui se réinstallent,
19:26 à ce que j'ai pu qualifier de décivilisation,
19:31 réaffirmer ce sans quoi la liberté n'a pas de sens,
19:34 qui est l'ordre républicain.
19:36 On a rembauché plus de 10 000 policiers et gendarmes,
19:38 et on continue avec la loi de programmation.
19:40 On a rembauché plusieurs milliers de magistrats et de greffiers
19:43 pour, là aussi, réarmer notre justice, et que la réponse suive.
19:47 Maintenant, c'est une affaire d'exécution.
19:49 On a des lois de programmation, elles descendent sur le terrain.
19:51 En même temps qu'on a amélioré le continuum de sécurité.
19:55 Emmanuel Macron a parlé d'assassinat.
19:57 A priori, ce n'est pas la qualification qui a été retenue.
20:00 Non, ce n'est pas la qualification retenue.
20:02 Ça veut dire qu'en l'état, les enquêteurs et le procureur
20:05 estiment que la préméditation n'est pas confirmée dans cet acte,
20:09 c'est-à-dire que ces individus n'étaient pas venus pour tuer.
20:12 Ils entrent avec des couteaux dans un endroit,
20:16 mais ils ne sont pas venus pour tuer.
20:17 Mais c'est ça qui est aussi invraisemblable.
20:18 Je sais bien, j'entends, Sandra, je ne veux pas vous mettre en difficulté
20:22 sur le plan juridique, mais à qui, vous voulez,
20:25 même le président de la République, même lui,
20:28 parce qu'effectivement, il voit bien ce que c'est.
20:31 Après, la qualification, elle peut évoluer en fonction des éléments de l'enquête.
20:34 Et vous avez l'avocat.
20:35 Le meurtre et tentative de meurtre en bord organisé.
20:38 Oui, alors évidemment, la récupération politique,
20:42 elle est au cœur parfois du débat journalistique.
20:46 Il n'y a qu'une chose qui intéresse parfois mes confrères,
20:48 c'est "ah, c'est récupéré par la droite".
20:50 Bon, ils se moquent qu'il y ait un gosse manifestement qui soit tué,
20:54 mais c'est récupéré par la droite, c'est plus important.
20:56 Donc, monsieur Véran a pris la parole, porte-parole du gouvernement.
20:59 Écoutons-le.
21:01 - Député élu en tant que père de famille, en tant qu'Auvergne,
21:04 Ronald Pain, voisin de la Drôme, en tant que tout ce que vous voulez,
21:10 je n'ai aucune véléité de rechercher la moindre explication
21:15 pouvant justifier le fait qu'une bande de jeunes
21:18 s'attaque de manière aussi sauvage à une population
21:21 dans un territoire de la République, muni de couteaux,
21:24 prenant le risque, voire peut-être même souhaitant donner la mort.
21:27 Je crois que là, on peut avoir une unanimité de la communauté nationale
21:31 pour considérer que ce type d'acte,
21:34 le procureur aura l'occasion de dire si c'est en bande ou non,
21:37 il doit être condamné pour ce qu'il est.
21:39 Est-ce que ça reflète ce qu'est devenu la société française aujourd'hui ?
21:43 Je suis peut-être un optimiste, mais je considère que notre société
21:46 est plus solide que cela.
21:48 Mais notre société sera d'autant plus solide qu'elle sera capable
21:51 d'isoler et de sanctionner ceux qui s'extraient des lois de la République
21:55 de cette manière-là.
21:56 Est-ce que vous constatez ou pas, comme Gérald Darmanin,
21:59 une forme d'ensauvagement ?
22:00 Je ne me concentre jamais, vous le savez, dans des débats sémantiques.
22:04 Je vous dis les choses, et ça prend plus qu'un mot
22:06 pour pouvoir dire les choses.
22:08 En tout cas, c'est la manière que j'ai d'exprimer les choses,
22:10 ce que je ressens face à ça.
22:11 Mais je vous le dis, beaucoup de colère, beaucoup de questions
22:14 et beaucoup de détermination.
22:16 Gérald Darmanin avait parlé d'ensauvagement la première fois en 2020.
22:18 Mais évidemment qu'il y a plein de maires qui vont hésiter
22:21 à aujourd'hui faire des fêtes.
22:23 Il y a plein de gens qui hésitent dans les petits villages,
22:25 qui ne vont pas en faire.
22:26 Il y a déjà 4 vigiles.
22:27 Bien sûr, 4 vigiles.
22:28 On avait 4 vigiles dans une salle de police à Londres.
22:30 Alors, il y a des vigiles où des gens qui contrôlaient les entrées,
22:32 mais des gens du comité des fêtes.
22:33 Enfin, on n'a pas cette précision, mais il y avait 4 personnes.
22:35 On cherche de la sécurité quand même.
22:36 On cherche de la sécurité.
22:37 C'est une folie.
22:39 Embaucher 4 personnes à l'entrée d'une salle polyvalente
22:42 d'un village de 500 habitants pour faire la fête,
22:44 déjà, ça devrait...
22:45 S'ils n'avaient pas été là, je ne sais pas quel bilan on aurait ce soir.
22:50 Il n'y avait pas eu les 4 vigiles.
22:51 En plus.
22:52 Alors, Jordan Bardel a pris la parole et je vous propose
22:55 d'écouter en deux fois ce qu'il a dit.
22:58 Alors là, effectivement, on est dans le commentaire politique.
23:02 Certains diront récupération, d'autres diront instrument de l'actualisation.
23:04 Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que c'est le moment ?
23:06 Moi, j'ai vu la séquence tout à l'heure.
23:10 Je pense que ce n'est pas forcément le moment, ce qu'a dit Jordan Bardel.
23:14 Ce qu'on va écouter à l'instant.
23:16 Je pense que ce n'est pas forcément le moment de le dire.
23:18 Maintenant, il le dit.
23:19 Il s'appelait Thomas et vivait dans la Drôme.
23:24 Il avait 16 ans et aimait le rugby.
23:26 Il aurait pu être votre ami, votre frère, votre enfant.
23:30 Ses parents restaurateurs étaient de cette France ordinaire,
23:34 celles qui ne cassent pas, celles qui se lèvent tôt et qui travaillent dur.
23:39 Alors que le bal de l'hiver battait son plein à Crépole,
23:42 dans ce petit village de 500 habitants, une bande de cités s'est livrée à l'horreur.
23:47 Armées de couteaux, remplies de haine, ils ont semé la terreur.
23:51 Frappés au hasard, gratuitement, avec la volonté de blesser, de tuer.
23:56 Autant la vie à Thomas.
23:58 Les témoignages rapportant les propos tenus par ces barbares lors de l'attaque
24:01 laissent planer peu de doute quant à leur motivation.
24:05 On est venu pour planter des Blancs, aurait-il déclaré.
24:08 A leurs yeux, Thomas et ses amis avaient le malheur d'être de jeunes Français en France.
24:13 Cette insécurité n'est que la conséquence de choix politiques qui ont été faits.
24:17 Et je viens vous dire les yeux dans les yeux que faire autrement est possible.
24:21 Qu'il est possible de condamner ces barbares à des peines lourdes.
24:25 Qu'il est possible de contrôler drastiquement l'immigration en France et en Europe
24:29 pour ne plus laisser entrer chez nous des individus sans aucune limite morale
24:33 qui ont la haine de tout ce que nous sommes.
24:36 Qu'il est possible de suspendre les allocations familiales pour les mineurs récidivistes
24:40 et d'arrêter de payer le confort de ceux qui détruisent des vies chaque jour en France.
24:45 Qu'il est possible d'expulser les délinquants des criminels étrangers
24:49 qui n'ont rien à faire sur notre sol.
24:51 – Bon, ça, un texte, une vidéo qui dure 3 minutes 30,
24:55 vous avez dû en entendre une minute 30.
24:56 Simplement, la phrase qu'il dit "on est venus planter des blancs",
25:00 est-ce qu'elle est avérée cette phrase par les informations que vous avez ?
25:05 – C'est ce que rapportent effectivement deux personnes
25:09 qui ont été interviewées par le Dauphiné Libéré.
25:11 Donc c'est entendable dans un podcast du Dauphiné,
25:13 deux personnes qui disent qu'ils étaient au moment des faits sur place
25:17 et qu'ils ont entendu les propos suivants
25:18 "on les a pour tuer des blancs, planter des blancs".
25:21 Nos équipes, nous, sur place, n'ont pas eu de témoins directs de ces propos.
25:24 En revanche, ils ont parlé à deux jeunes filles qui disent qu'on leur a rapporté ces propos.
25:28 Alors nous avons posé la question au parquet pour savoir si l'enquête
25:31 avait permis de confirmer ou d'infirmer la tenue de ces propos par les agresseurs
25:35 et nous sommes en attente du retour du magistrat.
25:38 – Je vous propose d'écouter M. Véran, porte-parole du gouvernement
25:40 sur ce qu'il appelle lui "la récupération".
25:44 – Encore une fois, se poser des questions et apporter des réponses aux Français,
25:47 c'est normal, c'est normal.
25:49 Par contre, exploiter avant d'avoir les réponses aux questions qui sont posées,
25:55 les choses de manière à essayer d'instrumentaliser un procès politique, c'est anormal.
25:59 – Vous pensez à qui en particulier ?
26:00 – Je ne rentrerai pas dedans.
26:02 – Vous visez forcément à quelqu'un en disant ça ?
26:05 – Je vous dis juste qu'aujourd'hui, ce dont les habitants de Crépole ont besoin,
26:08 c'est de la sérénité, de réponse, de soutien et de sécurité.
26:11 Et que ça, nous savons le faire.
26:12 Et que nous sommes d'à leur côté pour pouvoir le faire.
26:15 Ensuite, les victimes de Crépole ont besoin,
26:17 et elles le revendiquent et elles ont raison,
26:20 que les auteurs de cela soient arrêtés, soient jugés et soient condamnés.
26:23 Et croyez-moi, vous ne trouverez pas un élu de la République
26:26 pour vous dire autre chose que cela.
26:27 Nous voulons qu'il soit condamné et nous voulons des réponses.
26:30 Et ensuite, il y a l'action politique dans la durée,
26:32 c'est-à-dire comment éviter qu'un drame comme celui de Crépole puisse se reproduire.
26:36 Donc nous sommes déterminés pour le faire.
26:38 Le reste, c'est de la polémique politicienne et ça n'a pas sa place ici.
26:41 – Mais hier, dans l'hémicycle, il y a quand même eu une réponse très directe
26:47 d'Éric Dupond-Moretti vers une députée du Rassemblement National.
26:50 Justement, sur cette question, vous aussi, c'est le Rassemblement National
26:53 que vous visez à travers cette déclaration ?
26:56 – Non, vous essayez de me faire rentrer dans une polémique dans laquelle je ne comprends pas.
26:59 – Non, je sais, de comprendre de qui vous parlez précisément.
27:01 – Non, les questions qui se posent, c'est qui sont les individus
27:03 qui sont arrivés à Crépole ? Pourquoi est-ce qu'ils sont venus ?
27:05 À l'évidence, ce n'est pas Éric.
27:06 – Vous ne voulez pas répondre à ce point ?
27:08 – À l'évidence, ce n'est pas une guerre de bandes, d'accord ?
27:10 Il y a des victimes d'un côté et des agresseurs de l'autre.
27:12 Qui sont les agresseurs ?
27:13 Il y en a neuf qui sont aujourd'hui en garde à vue.
27:16 Neuf sur dix qui ont été arrêtés.
27:18 – Le gouvernement est déterminé, dit-il.
27:23 Il le dit dans les mots.
27:25 Mais je le répète, il faut changer la loi sur les armes blanches.
27:31 – Mais vous remarquez, ils n'ont pas décidé de changer quoi que ce soit.
27:33 Ils sont déterminés, mais c'est dans les mots.
27:35 – C'est-à-dire qu'il faut, dans ce pays,
27:37 que celui qui a une dague ou un couteau, qu'il porte,
27:43 il ait une peine extrêmement importante,
27:46 qu'il soit suffisamment dissuasif pour qu'il ne prenne pas un couteau.
27:49 Ce n'est quand même pas très difficile, ça à faire.
27:51 – Il faudrait beaucoup d'autres choses.
27:53 – Oui, mais je suis d'accord.
27:55 Mais déjà, si on commence par ça,
27:59 le premier que vous prenez avec un couteau…
28:02 – Il vous fera honner s'il vous entend dire ça.
28:03 – Ah bon, d'accord.
28:04 – Évidemment, regardez…
28:05 – Non, non, c'est un vrai sujet.
28:07 – Mais le premier, si vous dites en France
28:11 que celui qui porte un couteau de 25 ans, un couteau qui tue…
28:15 – Il va vous répondre, on ne connaît pas la rhétorique,
28:17 il va vous dire "oui, je mets 50 000 personnes en prison
28:19 parce que Pascal Praud l'a décidé".
28:20 En fait, vous êtes en train de faire ce que lui appelle
28:22 la récupération politique, c'est-à-dire surfer sur une émotion.
28:24 Mais c'est exactement le procès qui est fait systématiquement.
28:27 Quand Emmanuel Macron dit que la mort de Nahel,
28:30 le geste du policier est impardonnable, il n'y a pas de récupération,
28:32 il ne va pas faire l'enquête plus vite que tout le monde,
28:34 tout ça est acceptable parce que c'est le président de la République qui le dit.
28:36 En revanche, là, maintenant, le fait de s'indigner,
28:39 de dire qu'on est en colère, le fait de dire qu'on voudrait changer des choses,
28:41 c'est exactement ça la définition de la récupération selon eux.
28:45 Moi, ce que je trouve révoltant, c'est que tout ce procès a été inventé
28:51 au moment de l'affaire Lola.
28:52 L'affaire Lola, c'est des gens dont je faisais partie,
28:54 mais on était pas tout seuls, Dieu merci, on était très nombreux ici,
28:57 qui ont dit, elle était sous OQTF, qu'est-ce qu'elle foutait là ?
29:00 On a posé juste cette question en exigeant une réponse
29:02 de la part des gens qui nous gouvernent, c'est un peu leur métier.
29:04 On a été accusés de récupération par eux et par nos confrères,
29:08 qui ont fait, quelques mois plus tard, un documentaire,
29:10 le service public, qui s'appelait "Lola, la fabrique du mensonge".
29:13 Le mensonge, c'était nous, c'était pas eux, c'était nous.
29:15 Ce qui est absolument insupportable, c'est qu'en fait, en réalité,
29:17 moi, j'aimerais qu'il y ait de la récupération par tout le monde.
29:19 Tout le monde devrait s'indigner, tout le monde devrait apporter
29:22 ses solutions immédiatement, comme vous le faites ce soir, Pascal.
29:24 Sauf que ça nous est interdit par ceux qui nous gouvernent,
29:25 parce que, soi-disant, ils sont mieux sachant qu'on est là.
29:28 Oui, mais personne n'est dupe.
29:29 Oui.
29:30 Le public n'est pas dupe.
29:31 La parole est la sanction.
29:32 Pascal, il y a une énorme hypocrisie dans l'histoire,
29:35 parce que, normalement, habituellement, on n'envoie pas 50 gendarmes
29:39 du GIGN central et de l'antenne GIGN de Toulouse
29:42 pour interpeller des gens comme ça.
29:44 Normalement, ça n'arrive, objectivement, quasiment jamais.
29:47 Sauf que là, ils ont jugé l'affaire suffisamment grave,
29:49 avec un impact suffisamment important,
29:51 et du coup, ils se sont dit "il faut le faire".
29:52 Les gendarmes sont parfaits, d'ailleurs.
29:53 Absolument, mais habituellement, c'est pas le GIGN,
29:55 c'est rarement le GIGN qui intervient là-dessus.
29:57 Le deuxième élément sur la récupération,
29:59 moi, ce qui me frappe, en fait,
30:01 c'est que si tous les élus en France dénonçaient, s'indignaient,
30:06 il n'y aurait pas de récupération.
30:08 Le drame, le problème aujourd'hui,
30:09 c'est qu'il n'y a que la droite, que les droites, qui s'indignent.
30:12 Et, en fait, je trouve que la récupération,
30:14 c'est juste le symptôme du fait qu'il y a un énorme malaise
30:16 avec à peu près 50% de la classe politique.
30:19 On appelle récupération politique un débat qui est politique
30:22 et qui a le droit, qui a la légitimité d'être mené.
30:25 Et on va appeler récupération les questionnements qu'on va se poser
30:29 quand on relaie, par exemple, ce qu'ont dit les témoins,
30:31 quand on interroge, comme vous l'avez fait, Pascal,
30:33 le fait que certains ont dit "on est là pour tuer des Blancs".
30:35 Ne serait-ce que poser cette question
30:37 ou poser la question sur le racisme anti-Blanc,
30:39 pour eux, c'est déjà récupéré.
30:41 Donc, M. Véran fait de la petite politique politicienne
30:44 parce qu'il ne veut pas que l'on évoque
30:46 les vraies motivations de ce type d'attaque
30:48 et du harcèlement que subissent nos compatriotes depuis des années.
30:51 Il ne veut pas parce que ça ne rentre pas dans son logiciel idéologique.
30:53 Donc, effectivement, il fait de la petite politique politicienne
30:56 et il accuse ses adversaires politiques.
30:58 Mais la récupération politique n'est pas gênante,
31:00 elle fait partie du jeu politique.
31:02 Le problème, c'est qu'on a des déclarations de politique
31:04 qui sont toujours dans les grands mots
31:06 et qui ne sont jamais sur des choses précises.
31:08 C'est-à-dire que la discussion qu'on a eue sur les armes blanches,
31:10 c'est une chose précise.
31:12 C'est un problème, on peut faire un diagnostic.
31:13 Je crois qu'il n'y a pas que du jeu politique.
31:15 Il y a des élus qui sont vraiment en colère.
31:18 Mais évidemment, tout le monde est en colère.
31:20 Non, non, non, je ne crois pas.
31:21 Mais si, tout le monde est en colère.
31:24 Non, il y en a qui sont en colère contre la récupération
31:26 et d'autres qui sont en colère contre ce qui s'est passé.
31:28 Et de passer de grands discours, que peuvent faire Veyron ou Bardella,
31:30 peu importe, à des choses qui soient un peu précises et opérationnelles.
31:34 C'est là qu'il me paraît pêcher la politique française.
31:36 Qui propose quoi ?
31:37 On nous parle de République, mais le sujet, ce n'est pas la République.
31:40 Philippe, attendez, à chaque fois, on nous dit
31:41 il y a le temps du recueillement et ensuite on verra les solutions.
31:44 Les solutions, on ne les a jamais.
31:45 Exactement, mais là, je rejoins Philippe, il a raison, il n'y a pas de problème.
31:48 Il n'y a aucune proposition concrète.
31:51 La République doit tenir, etc.
31:52 Bien sûr, c'est nous, les États.
31:53 Voilà, ce sont des formules creuses.
31:56 Moi, j'attends que les gens prennent des décisions extrêmement précises.
31:59 Voilà, c'est ça.
32:00 On va écouter peut-être cet échange avec Déric Dupond-Moretti
32:07 qui était au Sénat et qui s'est adressé au sénateur
32:12 et qui a demandé que nous restions unis.
32:16 Nous devons être unis.
32:19 En l'occurrence, dans le silence et dans le recueillement
32:22 et même si les mots sont dérisoires, voyez-vous,
32:25 je fais miens les mots de M. le Président Larcher,
32:29 tel qu'il les a exprimés il y a de cela quelques minutes,
32:32 avec mesure et compassion.
32:35 Pour vous faire une confidence toute honte bue hier,
32:38 pour rendre hommage à ce gosse,
32:40 j'étais interpellé par l'un de vos collègues,
32:43 je lui ai donné le prénom de l'un de mes enfants.
32:46 Ça n'est évidemment pas, vous l'imaginez bien,
32:48 de la désinvolture, mais c'est le fait que chacun d'entre nous ici,
32:53 nous nous disons mais cet enfant, ça pouvait être le nôtre.
32:57 Le ministère de la Justice, c'est le ministère des victimes
33:00 que les auteurs seront châtiés à la hauteur de leur crime
33:05 par une cour d'assises composée majoritairement de Français
33:09 comme vous et moi.
33:10 C'est ça qui est inquiétant dans la vie politique française.
33:14 Ça rejoint ce que je disais.
33:16 Tout ça c'est de l'émotion.
33:17 Alors Dupond-Moriti le fait peut-être mieux que d'autres,
33:20 mais on s'en fiche en fait, ce n'est pas ça le sujet.
33:22 Le sujet c'est de mener une politique sur la durée
33:25 qui soit précise, opérationnelle et qui une petite chance est efficace.
33:29 C'est ça le sujet.
33:30 On est tous émus, on est tous en colère, on est tous scandalisés,
33:33 mais on n'attend pas des politiques qui nous redisent
33:36 ce que nous-mêmes on ressent.
33:37 - Mais vous entendez les policiers parler de ce qui se passe dans les cités ?
33:41 - Oui, mais il manque un diagnostic sur les cités.
33:44 Les émeutes n'ont pas de permis.
33:45 - Je crois que beaucoup de gens l'ont fait.
33:47 - Vous entendez les gens de la BAC en parler ?
33:51 Vous attendez ?
33:52 Moi cet été j'avais fait un petit papier là-dessus dans le journal du dimanche.
33:56 J'étais avec un policier qui était sur les cités,
34:01 qui était dans les cités pendant les émeutes.
34:03 Et il se trouvait détaché à la boule pendant un mois.
34:07 Je lui ai dit ça me fait du bien d'être avec des gens normaux.
34:10 - Oui, je comprends.
34:11 - Voilà ce qu'il a dit.
34:12 Des gens normaux.
34:13 Des gens qui disent "excusez-moi, bonjour, pardonnez-moi".
34:17 Pas des gens qui les insultent matin, midi et soir.
34:19 - Qui ne sont pas dans la violence permanente.
34:20 - Qui sont dans un climat d'agressivité.
34:23 Parce que c'est ça la réalité d'une certaine population.
34:27 - D'une partie de ces quartiers, de ceux qui dominent ces quartiers.
34:29 - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
34:30 - Et qui nuisent aux habitants de ces quartiers.
34:34 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce drame ce soir.
34:36 On va parler évidemment des otages qui seraient libérés.
34:40 On attend d'ailleurs d'une minute à l'autre la parole de Netanyahou.
34:43 Je vais remercier évidemment Sandra Buisson
34:46 pour les informations qu'elle nous a données.
34:50 Le président Macron a tweeté il y a quelques minutes sur les otages.
34:56 "Je salue l'annonce d'un accord pour la libération d'otages et une trêve humanitaire.
35:00 Nous oeuvrons sans relâche pour que tous les otages soient libérés.
35:03 Une trêve humanitaire annoncée doit permettre de faire entrer de l'aide
35:06 et de porter secours à la population de Gaza."
35:09 Les otages français, je voudrais qu'on les voit parce qu'il y a 40 ans,
35:14 près de 40 ans, il y a des otages français qui étaient détenus,
35:17 notamment au Liban.
35:18 Et je me souviens encore de leur nom, Philippe Rochot, Camille Sontag.
35:21 Et tous les soirs, le journal de 20h et de TF1 et de France 2 commençaient,
35:27 avant même les titres, par ces otages qui étaient toujours libérés.
35:33 Jean-Paul Kaufman est resté extrêmement longtemps au Liban.
35:36 Elia, Ofer, Sarah, Etan, Mia, Orion, Oad, Erez.
35:43 Ce sont des Français détenus aujourd'hui en otage à Gaza.
35:48 Et personne ne peut imaginer le drame qu'ils puissent vivre, eux et leur famille,
35:54 dans la hiérarchie de l'horreur pour leur famille.
35:56 Savoir qu'un des tiens est pris en otage,
35:59 je ne sais pas si dans la hiérarchie il peut exister quelque chose de plus douloureux.
36:05 Voyons le sujet de Maxime Lavandier avec l'espérance pour ces otages français.
36:11 Avec cet accord, c'est l'espoir de voir la libération des otages français.
36:17 Si la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna ne donne pas de précision,
36:21 elle affirme mettre tout en œuvre pour qu'ils soient dans le premier groupe.
36:25 Nous espérons qu'il y a des Français parmi eux,
36:29 et même si possible parmi le premier groupe qui va être libéré.
36:32 Huit Français sont pour l'heure portés disparus,
36:34 avec la certitude qu'une partie d'entre eux a été prise en otage.
36:38 Nous avons eu des preuves de vie, c'est pour ça que nous nous exprimons de cette façon.
36:42 Pour d'autres, nous n'avons pas eu de nouvelles, nous pensons qu'ils ou elles sont d'otages.
36:46 Mais il faut distinguer le cas sur lequel nous avons des certitudes des autres cas.
36:51 Parmi les otages français, il y a Etan, un franco-israélien âgé de 12 ans.
36:55 Sa grand-mère Jocelyne espère qu'il fera partie du premier groupe.
36:59 Ils ont dit que la veille de la libération, ils donneraient des informations,
37:02 mais aujourd'hui, on n'a pas d'informations.
37:04 Si l'accord entre le Hamas et Israël tient, d'autres otages seront libérés dans les jours à venir.
37:10 Il serait près de 240 retenus dans la bande de Gaza.
37:14 Comment vous décodez cet accord et qu'est-ce qu'il signifie ?
37:19 L'influence américaine, bien sûr, quatre jours peut-être, peut-être prolongés.
37:23 Quel est le scénario des prochaines heures ?
37:25 Alors déjà, la première bonne nouvelle, si on peut parler comme ça,
37:29 c'est que sur la liste des 50 et quelques otages,
37:33 il y a le nom d'au moins trois Français qui figurent dessus.
37:37 Et donc, on a quand même bon espoir que,
37:40 on ne sait pas si ce sera dans le premier groupe, deuxième groupe ou troisième groupe,
37:42 ça va être perlés les libérations d'otages par groupe de 10, 12.
37:47 Mais donc, en tout cas, il y en a au moins trois d'entre eux,
37:50 français, qui pourraient être libérés dans les prochains jours.
37:53 Ça, c'est quand même une bonne nouvelle.
37:55 Ensuite, globalement, d'un point de vue tactique, opérationnel sur le terrain,
38:00 c'est plutôt à l'avantage du Hamas, qui d'ailleurs a communiqué en expliquant
38:04 que pendant ces quatre jours, il n'y aurait pas de survol de drones de surveillance,
38:08 sous-entendant qu'ils pourront se reconfigurer,
38:11 se réorganiser au nez et à la barbe des Israéliens.
38:15 Et voilà, d'un point de vue militaire, en tout cas opérationnel,
38:18 pour l'armée israélienne, ce n'est pas terrible.
38:20 Ensuite, il y a l'autre question qui est politique et humaine.
38:23 Celle des otages.
38:24 Espérons que ça aille dans le bon sens et que ça permette de libérer toujours plus d'otages.
38:29 Effectivement, nous, on peut espérer, mais que la ministre au micro de la radio dise
38:33 "nous espérons", je trouve que ça montre aussi d'une certaine façon le fait
38:36 qu'à la manœuvre dans cette libération, c'est surtout les Américains,
38:39 c'est surtout Joe Biden et le Qatar, qui est aussi en campagne intérieure.
38:42 Le Qatar, le patron de la CIA, ça, ce sont les protagonistes qui ont négocié
38:47 et qui ont organisé la libération avec le Hamas.
38:49 Mais effectivement, ça acte le fait que le poids de la France est bien inférieur
38:53 dans cette négociation et au plan diplomatique par rapport à ce qui d'autre.
38:56 Mais la France a joué un rôle sur le volet humanitaire.
38:57 Je trouve ça inquiétant.
38:58 Oui, effectivement, mais on attend la France sur la libération des otages.
39:02 C'était un des engagements d'Emmanuel Macron que j'ai salué.
39:04 Mais je pense que là-dessus, ça acte aussi le fait que l'influence de la France
39:09 dans la zone n'est pas au niveau de ce qu'elle devrait être.
39:12 Aucun autre pays européen n'a de l'influence.
39:15 Absolument.
39:16 Ce qui est vrai, c'est qu'il y a quelque chose de très mystérieux sur le Qatar.
39:21 C'est très difficile, évidemment, de Paris de savoir précisément ce qui se passe.
39:25 Si le Qatar est médiateur, c'est peut-être aussi parce que le Qatar est financé du Hamas.
39:29 Bien sûr.
39:30 Tout est lié.
39:31 Parce qu'il a aussi des bonnes relations avec les États-Unis.
39:33 Non mais toute cette espèce de complexité, de paradoxe parfois un peu inexplicable.
39:38 Il y avait un accord entre Israël et puis le Qatar pour financer Gaza.
39:42 En finançant Gaza, on sait très bien qu'il y a une part qui est détournée.
39:45 Rien n'est très simple au profit du Hamas.
39:48 Je regardes parce que Benjamin Netanyahou pourrait intervenir d'une minute à l'autre.
39:53 Je trouve que ces otages français oubliés, personne ne les cite.
39:58 C'est très étrange d'ailleurs.
40:00 Personne ne parle de eux régulièrement.
40:01 Et nous essayons de les citer leur nom régulièrement pour qu'ils ne soient pas oubliés.
40:07 Je voulais vous faire écouter cette séquence de Hercilia Soudé.
40:11 Vous l'avez peut-être vue sur les réseaux sociaux parce qu'il y a beaucoup de gens qui réagissent.
40:15 C'est un rire pour le moins qui passe mal.
40:17 Elle était invitée de la chaîne YouTube Parole d'honneur.
40:19 Elle est députée de la France Insoumise, vous le savez.
40:22 Elle a évoqué le conflit israélo-palestinien.
40:24 Et elle est revenue sur le film qu'elle a proposé,
40:28 qui était un film sur la cause palestinienne, bien sûr.
40:35 Et ça a bien sûr le droit de vouloir proposer de visionner ce film.
40:40 Il y a eu un tweet de Raphaël Enthoven qui a résumé les choses.
40:46 On n'en peut plus de ces députés qui gloussent en parlant d'un pogrom,
40:49 qui déclarent le bébé dans le four, c'est Israël qui l'a fait,
40:52 qui disent "égaza" quand on leur montre les images de l'horreur,
40:55 qui refusent de parler de terrorisme à propos du massacre de 2200 civils,
40:59 mais qui parlent de nettoyage ethnique à propos de bombardements ciblés
41:02 et qui se sont harcelés par une photo de bébés juifs.
41:04 Ils déshonorent leurs électeurs, ils imposent leurs adris avec un aplomb tragique.
41:08 Ils souillent la République.
41:10 Raphaël Enthoven a mis ce tweet juste en dessous de la séquence que vous allez voir.
41:15 Qui est invraisemblable.
41:17 Je ne peux pas dire autre chose.
41:19 Où on voit cet député de La France Insoumise, Ersilia Soudet,
41:23 parler de ce film.
41:25 Il y a aussi toujours l'idée de "on ne peut pas se contenter de cesser le feu".
41:29 Évidemment, il faut aussi faire en sorte de ne pas revenir à la situation d'avant,
41:33 qui finalement, sinon c'est le serpent qui se meurt à la queue.
41:36 On aura juste à attendre la prochaine explosion.
41:38 Et c'était le sens d'ailleurs du fait qu'on ait tenu bon sur notre ciné-débat sur Yalagaza.
41:44 C'est un ciné-débat qu'on a organisé, Charlotte Leduc et moi-même,
41:47 avec le soutien du groupe de La France Insoumise à l'Assemblée Nationale.
41:52 Il faut savoir qu'au départ, ce ciné-débat, on l'avait prévu avant le 7 octobre.
41:57 Sauf qu'évidemment, on a eu tellement de bol qu'avec Charlotte,
42:01 on avait préparé notre com' la veille.
42:04 Et forcément, dans le week-end, il y a eu des fuites.
42:07 Caroline Niadant et Mehrabib, toutes sont montées au créneau.
42:11 Yael Brone-Pivet, c'est scandaleux.
42:13 J'ai invité Marianne Aboudaka, alors là, c'était le pompon.
42:17 Bref, Yael Brone-Pivet avait demandé à ce que Marianne ne soit pas reçue.
42:23 Elle n'a pas dit non au film.
42:25 C'est la personne qui était FPLP, c'est ça ?
42:28 Qui a été exclue, qui a été expulsée.
42:30 Et qui est dans le film en fait.
42:32 Elle a été invitée en tant qu'intervenante dans le film.
42:36 On a attendu, on a attendu.
42:38 On a fini par organiser assez au dernier moment.
42:41 Parce que ça évite de laisser trop le temps à nos adversaires de s'en prendre à nous.
42:47 Donc on a tenu bon parce que l'idée, c'était de montrer que ce film montre
42:53 qu'est-ce qui nous a mené à cette situation.
42:57 Cette dame est professeure de français.
42:59 Cette dame apprend le français en collège.
43:04 Elle est députée de la République.
43:06 C'est inquiétant.
43:08 Moi j'ai fait 25 ans de politique.
43:12 Je n'ai pas rencontré souvent...
43:14 Il y a toujours eu des personnes un peu moins fortes, un peu moins brillantes
43:19 dans tous les partis politiques.
43:21 Mais ils n'étaient pas députés, ils n'étaient pas à la télévision.
43:23 Je veux dire par là qu'il y a une...
43:25 Au-delà des idées qu'on peut combattre, qu'on peut...
43:29 Mais il y a une question de niveau des personnalités politiques
43:33 qui me stupéfait.
43:35 Je ne veux pas être désagréable, méchant, etc.
43:37 Mais c'est aberrant.
43:39 Je n'ai pas vu ça en 25-30 ans de politique.
43:42 Voilà, c'est tout.
43:44 Et donc pourquoi la politique aujourd'hui a fait monter,
43:48 parfois pas qu'à la France Insoumise,
43:50 des personnalités qui sont...
43:52 - Il y a quelques-uns, quand même, Louis Boyard...
43:54 - Oui, mais pas qu'à la France Insoumise.
43:56 - Mais qui est responsable de ça ?
43:58 - Alors, ça c'est une vraie question.
44:00 - Mais je vais revenir encore au même.
44:02 - Le cumul des mandats.
44:04 - Mais bien sûr, le cumul des mandats.
44:06 Bien sûr, par démagogie, M. Hollande,
44:08 le cumul des mandats, la haute autorité de la transparence...
44:11 - Ça remonte bien plus loin que M. Hollande.
44:13 - C'est très difficile de parler, en fait,
44:15 de ce qu'il parle dans son livre.
44:17 Si vous me permettez, le cumul des mandats,
44:20 la haute autorité de la transparence,
44:22 plus personne n'a envie de faire de politique,
44:24 tous les gens qui ont de la qualité, ils se disent
44:26 "Mais moi, je ne vais pas prendre des coups,
44:28 matin, midi et soir."
44:30 - Et là, vous avez le résultat de 40 ans
44:32 de démagogie, de n'importe quoi,
44:34 vous payez toutes les factures dans tous les domaines,
44:36 et vous avez Mme Soudet.
44:38 - Et puis l'éducation nationale, parce que,
44:40 objectivement, quand vous regardez sur le site de l'INA
44:42 des archives des ouvriers agricoles des années 50,
44:44 ils parlent 10 fois mieux qu'une députée de la République
44:46 d'aujourd'hui, 10 fois mieux.
44:48 - Qui est prof de français. - Qui est prof de français, par ailleurs.
44:50 Et puis au-delà de ça, quelle vulgarité.
44:52 - Après, c'est atterrant.
44:54 - C'est la désinvolture d'une émission
44:56 qui s'appelle "Parole d'honneur".
44:58 Un peu prestigieux.
45:00 Mais le problème, c'est qu'il n'y a pas... La bêtise,
45:02 là-dessus, je ne m'excuse absolument pas.
45:04 - Moi non plus. - Pas de pitié pour les idiots.
45:06 - Moi non plus. - Et je trouve que
45:08 ses propos et son comportement sont inadmissibles,
45:10 il n'y a aucune circonstance atténuante.
45:12 - Si on regarde les images...
45:14 - Célia. - Je suis libre, je vous le signale.
45:16 - Oui, je vous le dis à chaque fois,
45:18 ce sera intéressant.
45:20 - Une écrasante majorité de français se désolent
45:22 d'avoir des représentants de ce niveau.
45:24 Les gens aimeraient être représentés par des gens...
45:26 - Monsieur Netanyahou parle.
45:28 Monsieur Netanyahou parle, je vous interroge.
45:30 Benjamin Netanyahou parle.
45:32 Et nous allons l'écouter, bien sûr.
45:34 Benjamin Netanyahou.
45:36 - Citoyens d'Israël,
45:40 avant de commencer,
45:42 j'aimerais dire un mot
45:44 aux familles d'otages,
45:46 nos frères, nos sœurs.
45:48 Hier soir, j'ai réuni le gouvernement
45:50 pour approuver
45:52 la première étape dans l'accord
45:54 sur le retour des otages.
45:56 Depuis le début de la guerre,
45:58 je ne cesse pas
46:00 de penser à eux.
46:02 Et je ne cesse pas de penser à vous.
46:04 À vous, les familles.
46:06 Je vous ai rencontrés.
46:08 J'ai entendu
46:10 ce que vous vivez.
46:12 J'ai entendu
46:14 ce cauchemar
46:16 que vous vivons
46:18 sur l'incompréhension,
46:20 sur l'angoisse
46:22 qui ne connaît pas des limites.
46:24 Quand je vous rencontre,
46:26 vous mettez
46:28 les photos
46:30 de vos chers
46:32 sur votre poitrine,
46:34 sur votre cœur.
46:36 Et moi et mes amis,
46:38 nous regardons
46:40 chaque photo.
46:42 Et ces photos
46:44 sont un appel,
46:46 une action pour nous.
46:48 Depuis le début de la guerre,
46:50 nous avons fait une action sans arrêt
46:52 pour les faire revenir
46:54 à la maison, tous.
46:56 Et quand je dis "tous",
46:58 je dis clairement "tous".
47:00 Aux Sihrones et à Dahr,
47:02 à Vera et à Hicham.
47:04 Quand nous avons parlé
47:06 des objectifs de la guerre,
47:08 nous avons fait de manière très claire
47:10 anéantir le Hamas et libérer nos otages.
47:12 Et assurer que dans le lendemain,
47:14 le jour d'après le Hamas,
47:16 Aza ne sera plus une menace
47:18 pour Israël.
47:20 Et nous avons dit que nous avons fait tout
47:22 pour créer ces conditions nécessaires
47:24 à la libération des otages.
47:26 Et nous l'avons fait.
47:28 Et ce qui nous a amené à cet accord,
47:30 c'est deux efforts.
47:32 Le premier, c'était
47:34 une pression militaire massive,
47:36 en cessant,
47:38 que nous menons contre Hamas.
47:40 Et j'aimerais dire un mot
47:42 à Tsaïl sur les efforts
47:44 incroyables qu'ils font pour créer
47:46 cette pression.
47:48 Et le deuxième effort, c'est la pression
47:50 diplomatique
47:52 que nous faisons pour libérer nos otages.
47:54 Nous avons négocié
47:56 une négociation dure, nous avons tout fait
47:58 pour améliorer l'accord.
48:00 Je viens de parler encore une fois avec le président
48:02 Biden, et je le remercie,
48:04 pour ce qu'il a fait
48:06 à ma demande devant les négociateurs
48:08 pour améliorer l'accord.
48:10 Ce qui était fait.
48:12 Et cette combinaison entre
48:14 l'effort militaire et l'effort diplomatique
48:16 nous a permis d'avoir
48:18 ces conditions nécessaires au retour de nos otages.
48:20 Et je pense que cette
48:22 combinaison va également permettre
48:24 la libération d'autres otages par la suite.
48:26 L'accord va
48:28 pas...
48:30 Il n'y aura pas des assassins
48:32 qui vont être libérés.
48:34 Et la Croix-Rouge
48:36 va pouvoir visiter
48:38 nos otages
48:40 et leur donner des médicaments.
48:42 Et j'avais...
48:44 Et donc la Croix-Rouge a dit,
48:46 qu'elle n'a pas entendu parler,
48:48 mais j'ai voulu l'accord.
48:50 La Croix-Rouge pourra visiter, rendre visite
48:52 aux otages
48:54 et leur donner des médicaments.
48:56 Et j'attends à la Croix-Rouge de faire son travail.
48:58 Citoyenne d'Israël,
49:00 en tant que première ministre d'Israël,
49:02 je suis souvent
49:04 confrontée,
49:06 je suis souvent face aux décisions
49:08 difficiles.
49:10 Et surtout,
49:12 en concernant cette histoire
49:14 d'otages et l'effort de les ramener
49:16 tous à la maison continue.
49:18 Et maintenant, nous pouvons
49:20 avoir la libération
49:22 des bébés, d'enfants,
49:24 de mamans, des femmes
49:26 qui sont en risque.
49:28 Le mitzvah, c'est le devoir
49:30 de libération d'otages,
49:32 de rédemption d'otages.
49:34 Et nous avons l'obligation morale de le faire.
49:36 Nous avons déjà
49:38 libéré par force
49:40 militaire
49:42 des otages. Et nous avons fait
49:44 par le passé à Savoy,
49:46 à Antebe.
49:48 Et nous avons également fait
49:50 durant cette guerre, quand nous
49:52 avons libéré, dans une action
49:54 militaire, la soldate
49:56 Aurimé Gédiche. Mais
49:58 une action militaire n'est pas toujours possible.
50:00 Donc nous prévons de ne pas attendre.
50:02 Et nous faisons
50:04 tout ce qu'on peut
50:06 pour libérer nos otages,
50:08 parce que c'est une mission sacrée.
50:10 Le TSAL et tous les autres forces de défense
50:12 sont derrière cet accord.
50:14 Ils ont
50:16 dit très clairement
50:18 hier que la sécurité de nos
50:20 forces va être assurée
50:22 durant la trêve, et que
50:24 l'effort de renseignement va commencer.
50:26 Et en même temps, le TSAL va se préparer
50:28 à la suite de la guerre.
50:30 Très tôt ce matin,
50:32 le gouvernement a pris une décision.
50:34 Et moi, je crois
50:36 avec tout mon cœur que c'est
50:38 la bonne décision.
50:40 Je remercie mes amis
50:42 d'être autour de moi ici,
50:44 Yoav Gala, le ministre de la Défense,
50:46 et le ministre Benny Gantz,
50:48 aux différents ministres,
50:50 au chef de l'armée, Hertzia Levy,
50:52 au chef de Mossad,
50:54 au chef de Shin Bet,
50:56 à Nitzan Alon,
50:58 à Gal Hirsch, tous ceux qui nous
51:00 ont aidés, qui ont oeuvré
51:02 pour avoir cette libération.
51:04 Citoyens d'Israël,
51:06 je veux être très clair ce soir.
51:08 Cette guerre continue.
51:10 Cette guerre continue.
51:12 Nous allons
51:14 continuer cette guerre avant
51:16 d'atteindre tous nos objectifs.
51:18 Le retour de tous nos otages,
51:20 un tir le Hamas, et s'assurer
51:22 que dans le jour d'après le Hamas,
51:24 à Gaza, on n'aura pas
51:26 quelqu'un au pouvoir
51:28 qui paie des
51:30 terroristes, qui éduque
51:32 les enfants sur le voie de la
51:34 terreur. Nous allons rendre la sécurité
51:36 au sud et au nord.
51:38 Jusqu'à
51:42 la victoire.
51:44 Et nous faisons cela
51:46 grâce au courage
51:48 de nos soldats, et grâce
51:50 au sacrifice de nos
51:52 fils.
51:54 Et je m'en rappelle
51:56 toujours, cette victoire
51:58 a été un prix lourd
52:00 pour nos soldats qui
52:02 risquent leur vie pour nous tous.
52:04 Nos héros
52:06 qui sont tombés pour protéger
52:08 notre maison.
52:10 J'ai parlé ce soir
52:12 avec Avichai et Tali Barazani,
52:14 leur fils Dvir,
52:16 un soldat mort
52:18 cette semaine dans le combat
52:20 à Gaza. Avichai
52:22 fait partie de la force
52:24 de sécurité depuis des années. Il a écrit
52:26 à son fils Dvir, quand vous
52:28 allez faire cette guerre contre Hamas,
52:30 rappelle-toi
52:32 que derrière vous, il y a
52:34 1400
52:36 citoyens d'Israël qui ont été
52:38 assassinés cruellement par
52:40 un terrible ennemi. Et ils
52:42 m'ont demandé, ces parents
52:44 et tous les autres parents qui
52:46 ont perdu leurs enfants,
52:48 de continuer jusqu'au bout, de continuer
52:50 jusqu'à la victoire.
52:52 Citoyens d'Israël,
52:54 je suis ce soir
52:56 devant vous pour vous dire
52:58 une chose très claire.
53:00 C'est là que nous allons faire.
53:02 Nous allons
53:04 faire la guerre ensemble
53:06 et avec l'aide de Dieu, nous allons
53:08 nous gagnerons ensemble.
53:10 (Propos en arabe)
53:24 (Propos en arabe)
53:44 (Propos en arabe)
54:12 (Propos en arabe)
54:20 (Propos en arabe)
54:22 (Propos en arabe)
54:24 (Propos en arabe)
54:26 (Propos en arabe)
54:28 (Propos en arabe)
54:30 (Propos en arabe)
54:32 (Propos en arabe)
54:34 (Propos en arabe)
54:36 (Propos en arabe)
54:38 (Propos en arabe)
54:40 (Propos en arabe)
54:42 (Propos en arabe)
54:44 (Propos en arabe)
54:46 (Propos en arabe)
54:48 (Propos en arabe)
54:50 (Propos en arabe)
54:52 (Propos en arabe)