L'Heure des Pros 2 (Émission du 26/10/2023)

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Nous sommes heureux de retrouver Jean-Louis Burga qui nous a retrouvés en ce début de saison,
00:05 Gilles-William Golnadel, Joseph Macéscaré et Georges Fenech.
00:09 On va évidemment parler du choc de civilisation puisque c'est le débat qui anime pour le moment l'esprit public et politique.
00:17 Mais avant cela, exceptionnellement, ça fait une dizaine de jours qu'on n'a pas ouvert avec l'actu française.
00:22 Et je voulais vous parler du plan émeute de Mme Borne qui fait sourire. C'est-à-dire que tu te demandes parfois ce que font les gens qui nous gouvernent.
00:35 Ils réfléchissent pendant des semaines. Donc tu attends un plan après émeute. Tu dis bon, peut-être se passer quelque chose. Tout ça pour ça.
00:44 C'est le plan qui fait sourire. C'est bien sûr pas Mme Borne.
00:46 Oui, bien sûr. Mais en fait, c'est tellement. En plus, c'est dit dans un français administratif, techno.
00:53 Je veux dire, c'est un. Moi, je trouve que c'est insupportable. Mais bon, je vous donne mon modeste avis.
00:59 Donc, elle a présenté aujourd'hui les réponses du gouvernement aux émeutes de juin qui ont fait suite à la mort de Naël face au maire.
01:05 Donc, je vous propose d'écouter ce qu'elle propose des unités éducatives.
01:12 Mais oui, ça fait. Mais je vous jure, ça vous fait rire. Mais vous avez raison de rire. Parce que même le nom fait rire.
01:21 C'est-à-dire qu'au lieu de dire des mots simples que chacun pourrait comprendre, c'est noyé sous un langage techno.
01:28 En fait, je trouve que c'est insupportable. Dans le temps, on disait maison de correction.
01:32 C'était ça. Ça voulait bien dire ce que ça veut dire. Écoutez Mme Borne parce que je pense qu'on va pouvoir lutter contre les émeutes après ça.
01:41 Nous allons proposer au Parlement de pouvoir placer des jeunes délinquants de manière obligatoire dans des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse.
01:52 J'ajoute que dans certains cas, nous pouvons envisager un encadrement de jeunes délinquants par des militaires qui pourront notamment transmettre des valeurs de discipline et de dépassement de soi.
02:04 Des expérimentations ont été lancées. Il faut maintenant franchir une nouvelle étape. Le dispositif doit se déployer et s'étendre davantage sur le territoire.
02:15 Mais celui qui invente unité éducative de la protection judiciaire de la jeunesse. Je rappelle qu'elle existe déjà. Ce sont les centres éducatifs fermés et les centres éducatifs renforcés.
02:29 Donc ces unités éducatives, vous pouvez les nommer autrement, mais en fait ça existe déjà et elles sont en nombre très insuffisant.
02:36 Moi, ce que j'aurais attendu vraiment suite aux émeutes, c'est qu'on rétablisse les courtes peines d'emprisonnement, y compris pour les mineurs, ce qui n'est pas le cas,
02:45 et qu'on arrête avec la césure pénale. Vous savez qu'aujourd'hui, un mineur qui comparaît, on ne le condamne pas.
02:50 On dit qu'il est coupable, mais on renvoie à plusieurs mois pour savoir quelle est la condamnation.
02:54 Vous imaginez plusieurs mois plus tard le courage qu'il faut pour lancer une condamnation.
02:57 Donc en réalité, moi, je ne trouve pas quelque chose de révolutionnaire dans ce qui a été annoncé.
03:03 Mais vous savez, quand j'entends le fait qu'il y a une unité éducative et qu'il faille accouter à un encadrement par des militaires, ça existait dans le passé.
03:13 Ça s'appelait le service militaire. Juste le service militaire. Et en supprimant le service militaire, qui était le premier déliance sociale, c'était le premier qu'on avait,
03:23 qu'on a supprimé aussi parce que les militaires faisaient le siège de l'exécutif, parce qu'ils souhaitaient justement,
03:28 ils pensaient qu'en supprimant ce service militaire, ils allaient avoir un gain de budget supplémentaire, moyen en quoi ils ne l'ont jamais eu.
03:36 Donc ils se sont fait avoir. Mais cette suppression du service militaire...
03:39 - On n'est pas mis en place, que tout ça n'a... Désolant. Parce que c'est la parole publique qui...
03:44 - Moi ce qui est le plus désolant, c'est que face à un problème qui est aussi grave que celui, d'ailleurs, qu'on a touché du doigt sérieusement,
03:53 il faut taper du poing sur la table. Il faut pas... Alors d'une part, là, on annonce des choses qui existent déjà, par exemple, responsabiliser les parents face aux délinquants mineurs.
04:04 - Ça existe. On va l'écouter, là. - Quand votre gosse fait une bêtise...
04:08 - Mais on installe deux parents... - Le parent est responsable. Bon.
04:12 - Et comme vient de le dire mon voisin, il y a un moment où il faut annoncer des choses précises. Le service militaire, il faut impérativement trouver son remplacement.
04:23 - Absolument. - Alors là, on va écouter Mme Borde, et puis après on va pas rester deux heures dessus, mais elle nous annonce un stage pour les parents...
04:32 - Qui existe déjà. - Mais tu vas faire un stage pour les parents pour leur dire "votre gosse s'est mal élevé, vous allez aller en stage et c'est M. Fenech qui va vous apprendre à être parent".
04:41 - Non, mais c'est grotesque. - Mais bien sûr. - C'est ridicule. Alors écoutez Mme Borde...
04:45 - De même de faire payer les parents, ils paieront pas. - Écoutez Mme Borde...
04:49 Nous proposerons au Parlement que des stages de responsabilité parentale ou des peines de travaux d'intérêt général puissent être prononcés à l'encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.
05:03 Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs et leurs parents devront payer à des associations de victimes.
05:12 Le ministre Éric Dupond-Moretti y reviendra.
05:16 Et quand un mineur a causé des dégradations, nous allons nous assurer que les deux parents, qu'ils soient séparés ou non, qu'ils vivent avec leur enfant ou non,
05:27 soient responsables financièrement des dommages causés. Personne ne doit pouvoir se dédouaner. Chacun est responsable devant la société.
05:37 Tout ça existe déjà, la responsabilité civile financière. - Premier ministre de la France. - Elle existe, mais ces gens sont insolvables.
05:44 Vous imaginez, c'est des centaines de millions d'euros dont on parle. Les travaux d'intérêt généraux pour les parents,
05:49 les parents qui se soustraient effectivement à leurs obligations qui ont entraîné des délinquances, ils peuvent déjà être condamnés à l'emprisonnement.
05:56 Ça n'a jamais été appliqué. Et donc, elle travaille l'intérêt général. Donc, il n'y a rien. Franchement, je regarde de près. J'essaie d'être objectif.
06:03 La seule chose, vraiment la petite nouveauté, c'est de remettre à l'autorité militaire pour leur réapprendre la discipline. On verra ce que ça va donner.
06:11 - Elle a encore un effort. Elle va encore plus loin. - Le problème, c'est que ce n'est pas encore fait. Ce thème qui, effectivement, pourrait être le seul important,
06:20 c'est que pour l'instant, on va expérimenter. C'est ce qu'elle a dit. - Depuis les émeutes de juin et juillet, diriez-vous que le gouvernement a suffisamment agi
06:27 pour éviter qu'elles ne se reproduisent pas ? 73% des gens disent non. 27% disent oui. C'est vrai que c'est vraiment... Tu peux quand même t'inquiéter.
06:39 En plus, non seulement, tu n'as rien à dire, mais tu viens de le dire. C'est quand même sidérant. Du coup, notre ami Gilles William est resté muet.
06:48 - Oui. - Gilles William, il n'a pas envie de faire d'esprit facile. Je crois que c'est rajouter l'impuissance verbale à l'impuissance constatée.
06:57 Je n'ai plus la moindre confiance. Je ne veux pas être... Vous voyez, je ne voulais même pas être désagréable. Je n'ai aucune confiance dans ce gouvernement
07:08 qui a été incapable d'arrêter l'immigration, qui est incapable de changer un destin qui semble inéluctable si on ne change pas radicalement les choses.
07:19 Georges a tout dit sur le plan juridique. Il a tout dit également sur l'impuissance ou la mauvaise volonté judiciaire par idéologie,
07:28 ce qui fait que s'il n'y a pas, je vous le dis, un changement radical dans les prochaines années, c'est fini.
07:34 - Eh bien justement, on va en parler. C'est ce qu'on appelle le changement de logiciel sur tous les sujets qu'il faudrait aborder.
07:41 On va écouter Mme Pannot parce que ça nous permet de rebondir. Et ce matin, Michel Onfray était là et a parlé de guerre de civilisation.
07:48 Mme Pannot, comment en vie sache-t-elle ce qui se passe aujourd'hui entre Israël et Gaza ? Écoutez ce qu'elle dit. C'est une guerre coloniale.
07:59 Celles et ceux qui pensent que la guerre a commencé le 7 octobre commettent une faute politique et morale.
08:07 Nous sommes dans le cadre d'une guerre coloniale. Et si nous ne le disons pas tel que c'est, alors nous ne pouvons pas poser les mots sur ce qui est en train de se passer.
08:16 Et alors, nous ne pouvons pas penser les conditions de la paix.
08:19 - Donc premier passage, guerre coloniale. Deuxième passage, pourquoi elle ne parle pas d'organisation terroriste pour le Hamas ?
08:26 Hier, on avait parlé d'ailleurs de la position d'Erdogan qui est la même.
08:32 - Nous n'avons pas refusé d'utiliser le mot organisation terroriste parce que nous nions ou parce que nous minimiserions la gravité de ce qui s'est passé le 7 octobre.
08:41 Ce qui s'est passé le 7 octobre nous fout droit dans notre humanité, est abominable. Je n'ai aucun problème à le dire.
08:48 Et lorsque nous disons crime de guerre exactement comme l'Organisation des Nations unies,
08:52 je n'ai pas entendu une seule personne expliquer que l'Organisation des Nations unies minimisait ce qui était en train de se passer et ce qui s'était passé en Israël.
09:01 Mais nous ne voulons pas nous mettre dans un cadre de pensée qui est celui de l'extrême droite,
09:06 qui est celui du choc des civilisations avec en quelque sorte une guerre du bien contre le mal.
09:11 - Alors là, c'est intéressant. C'est-à-dire que le choc des civilisations, c'est maintenant une idée d'extrême droite.
09:18 - Passionnant. - Mais alors même qu'elle a la première, sans s'en rendre compte peut-être,
09:26 à être dans une référence civilisationnelle de raciste, parce que lorsqu'elle indique mensongèrement que le pogrom qui a eu lieu s'inscrivait,
09:37 parce qu'elle contextualise la décapitation des enfants, s'inscrivait dans un contexte colonial,
09:46 c'est que sous prétexte, la réalité dans l'inconscient de Mme Pannot, sous prétexte que les Juifs sont blancs, ce sont des colonialistes.
09:55 Parce que l'État d'Israël, il existait avant le problème de ce qu'on appelle la colonisation ou les implantations, comme on voudra, après 1967.
10:07 Le Hamas a toujours contesté la moindre existence de l'État d'Israël.
10:13 Mais pour Mme Pannot, les Israéliens sont des colons parce qu'ils sont blancs.
10:21 Elle est dans la guerre de civilisation. L'islamo-gauchisme, c'est épouser effectivement le racisme des islamistes.
10:31 - Je voudrais juste ajouter, j'adhère totalement à ce que vient de dire Jérôme, bien évidemment,
10:38 simplement, elle emploie aussi ce mot parce que c'est un mot qu'elle emploie à destination d'une clientèle en France.
10:47 C'est-à-dire cette clientèle est aujourd'hui une clientèle qui tourne autour de l'idée décoloniale, post-coloniale, avec Oura Bouteja, les indigénistes.
10:58 Et la rétractation identitaire de la France insoumise sur ce noyau-là, qui aujourd'hui donne le là, aujourd'hui,
11:07 aujourd'hui, la personne qui donne le là, idéologiquement, c'est Mme Oura Bouteja.
11:13 C'est elle qui donne le là, et c'est ça qui est intéressant.
11:16 - Ce qui est intéressant, parce qu'évidemment, il y a l'image, et on peut revoir d'ailleurs l'image sans écouter Mme Pannot,
11:24 parce qu'il y a quelque chose, moi, qui m'a intéressé. Regardez cette image pendant qu'elle parle,
11:29 et je le dis pour Benjamin Nau qui peut nous reproposer cette image, parce que je pense que vous avez fait la même réflexion que moi, vous vous êtes interrogé.
11:39 Là, il y a une photo, vous voyez, manifestement, à gauche, et vous vous dites qui est cet homme qui est sur son bureau.
11:46 En plus, ce qu'elle met en évidence, parce que c'est un document de l'AFP, le document que vous voyez là, c'est une interview de l'AFP,
11:53 donc une photo n'est jamais comme ça. En fait, une photo, elle est mise généralement plus de côté, de telle sorte que celui qui est en train d'écrire ou travailler voit cette photo.
12:02 - C'est pour qu'on la voit. - Elle est mise pour qu'on la voit, nous sommes d'accord.
12:06 Eh bien, cette personne que vous connaissez, c'est Thomas Sankara, qui était le président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso,
12:15 qu'on appelle le Che Guevara africain, qui est mort d'ailleurs assassiné en octobre 87, et qui est anti-impérialiste, révolutionnaire, communiste, écologiste, féministe,
12:27 panafriquiste et tiers-mondiste, c'est comme ça en tout cas qu'il se définissait, il a été chef de l'État de la République de Haute-Volta.
12:35 Donc, c'est intéressant, puisque comme elle a mis cette... - C'est cohérent. - Oui, c'est cohérent, mais je voulais simplement vous donner cette information.
12:44 Alors, la guerre de civilisation, thème d'extrême droite, je vois que c'est un thème qui n'était pas traité il y a encore peut-être 15 jours comme il l'est aujourd'hui.
12:54 Écoutez Michel Onfray, même si certains le disaient, notamment Michel Onfray.
12:58 Oui, c'est une guerre de civilisation, il y a des juifs, il y a des musulmans. Je rappelle qu'en Arménie, c'est exactement la même chose, on a des chrétiens et on a des musulmans.
13:09 Je le dis depuis des années, je n'ai pas attendu le conflit au Karabakh. Moi, ça fait 20 ans que j'écris, par exemple, dans les nouvelles d'Arménie.
13:16 Arat Oranyan m'avait demandé des articles il y a très longtemps et je disais c'est un conflit de civilisation, c'est une guerre de religion.
13:23 On me dit mais pas du tout, c'est du nationalisme. Et j'entends les gens qui me disaient ça il y a 20 ans qui aujourd'hui commencent à dire, ah oui, c'est peut-être un conflit de civilisation quand même.
13:30 Qu'est-ce qu'il va falloir pour que les gens comprennent que oui, Samuel Huntington avait raison quand il écrivait "Le choc des civilisations".
13:36 Alors, guerre de civilisation, peut-être, mais entre qui et qui ?
13:41 Oui, c'est là où, sans contredire Michel Onfray, sur l'opposition entre les judo-chrétiens, on va dire, et les musulmans, j'affirme qu'encore plus profondément, il y a un racisme anti-blanc.
13:56 J'y crois complètement et d'ailleurs, lorsque notre amie fait allusion justement à Aurya Boutelja, elle assume non seulement son antisémitisme, mais sa détestation des blancs.
14:11 C'est la racialisation des rapports sociaux.
14:12 Même les blancs sympas devront de toute manière partir.
14:16 Géographiquement, est-ce que c'est l'Occident contre le monde arabe ?
14:22 Alors, ce n'est pas ce que dit en tout cas, ce n'est pas ce que dit Huntington, puisque Huntington, justement, lui, alors juste une parenthèse, il vient, si je puis dire, en réaction avec la thèse de Fukuyama, selon laquelle nous le savons tous, il n'y a plus d'histoire.
14:36 C'est-à-dire, les identités disparaissent.
14:38 Non, lui répond Huntington, les identités, non seulement, n'y disparaissent pas, mais va apparaître l'identitarisme qui va être la rétractation identitaire,
14:47 parce que ça va être une réaction idéologique à la chute du mur de Berlin.
14:52 Et donc, vous avez, bien sûr, vous avez des pôles différents.
14:55 Par exemple, en Inde, ce n'est pas l'Occident.
14:58 L'hindouisme n'est pas l'Occident.
15:00 Et pourtant, l'hindouisme est en guerre avec l'islam.
15:04 Il est d'ailleurs très mal vu.
15:06 L'hindouisme est très mal vu par les islamo-gauchistes et le mani.
15:10 Ce qu'on voit en ce moment à Londres, à New York ou à Paris, c'est des manifestations palestiniennes avec effectivement, sans doute,
15:22 beaucoup de jeunes Arabes qui sont présents ou des enfants de l'immigration issues de cette immigration maghrébine contre ce qu'ils représentent ou l'Occident, nos valeurs, notre art de vivre.
15:34 Avec quand même quelques gauchistes qui les épaulent, ce nouveau parti anticapitaliste.
15:42 C'est l'islamo-gauchisme.
15:44 C'est difficile tout de même de réduire, oui, c'est difficile de réduire ça à une guerre de civilisation.
15:52 Pour le moment, ce qu'on constate, c'est un conflit régional qui se déplace à l'intérieur de nos pays occidentaux.
16:02 Pour quelles raisons ?
16:03 Plus encore la France que d'autres pays d'ailleurs.
16:05 Plus la France que d'autres pays parce qu'en Italie, en Espagne, c'est moins présent.
16:08 La population portugale, les pays où il y a de l'immigration.
16:13 Là où il y a l'immigration musulmane la plus importante.
16:15 Jean-Louis a évolué sur cette question.
16:17 Il a beaucoup évolué.
16:18 Je fais juste une parenthèse.
16:18 Je ne sais pas si vous avez vu les mesures en Allemagne d'ailleurs contre l'immigration.
16:21 Oui.
16:22 Qui sont d'une radicalité totale.
16:25 Mais c'est vrai que ce qu'est Jean-Louis, vous ne l'étiez pas avec nous la semaine dernière ?
16:29 Non, je n'étais pas là.
16:29 Il a fait une mue intéressante.
16:31 C'est intéressant Jean-Louis.
16:32 Jean-Louis a pris le temps de la réélection.
16:35 C'est pour ça qu'il était moins présent avec nous.
16:37 Et il s'est retiré, on peut le dire, pendant 9 mois, 10 mois dans une réunion.
16:43 Il a réfléchi.
16:44 Ça c'est l'analyse de Pascal.
16:46 Il a réfléchi.
16:48 Il a filé un très bon coton.
16:49 Et il est revenu en disant "je me suis trompé".
16:52 Non, je n'ai pas dit que je me suis trompé.
16:54 Un peu comme un juge.
16:55 Ça ressemblait à une autocritique.
16:56 Comme l'ont dit un certain nombre de grands journalistes.
17:00 Je ne sais pas, ça va de ce journaliste qui avait vanté l'Éclair Rouge, par exemple.
17:09 C'est du Monde.
17:10 Patrice Debert.
17:11 Non, un de nos confrères du Monde qui était un grand écrivain en même temps.
17:14 Enfin bref.
17:16 Mais qui s'est heurté.
17:18 Ferroncel Hugo ?
17:19 Non, qui s'est heurté.
17:21 Excusez-moi, mais c'est effectivement l'âge...
17:23 D'émotion.
17:24 Non, heureux.
17:26 Un peu.
17:26 Mais il s'est heurté et il explique fort bien que les événements peuvent transformer...
17:35 Ça s'appelle la réalité.
17:37 Peuvent transformer les théories, peuvent faire évoluer les doctrines.
17:40 Bien sûr.
17:40 Je suis désolé, je pense qu'on peut être un peu révolutionnaire, un peu anarchiste quand on est jeune et évoluer.
17:48 C'est Jean Lacouture peut-être ?
17:49 Jean Lacouture, exactement.
17:50 Je parlais de Jean Lacouture.
17:51 Alors justement, voyons sur ce choc de civilisation, parce que certains le disaient, certains disaient...
17:57 En fait, certains disent la société multiculturelle n'existe pas.
18:03 Elle ne peut pas marcher plus exactement.
18:04 Elle ne peut pas fonctionner.
18:06 Elle existe, elle existe.
18:08 Elle existe, mais elle ne peut pas fonctionner.
18:09 Donc s'il y a immigration, d'accord, mais il faut que ceux qui arrivent oublient d'où ils viennent d'une certaine manière pour s'assimiler et intégrer.
18:16 Parce qu'autrement, ça ne marche pas.
18:18 Donc c'est en gros ce qu'ont fait les Italiens, ce qu'ont fait les Portugais, c'est-à-dire qu'ils acceptaient d'oublier dans l'espace public.
18:24 Dans l'espace public.
18:25 Ce n'était pas une civilisation extrêmement différente.
18:27 Il y avait...
18:28 Oui, bon...
18:29 Ah bah non.
18:31 Il y avait...
18:32 Je termine juste parce qu'on va écouter Hassan II.
18:33 Et qu'est-ce qui montre ça ?
18:35 C'est l'histoire du prénom.
18:37 Je ne donne pas mon avis sur les prénoms.
18:39 Mais les Italiens, toujours le même exemple, Aldo Platini, il n'appelle pas son fils Michele, il l'appelle Michel.
18:44 Et les Italiens, il y en a 30-40, interdisaient à leurs enfants de parler italien, comme les Polonais interdisaient à leurs enfants de parler polonais.
18:53 Donc Raymond Kopa.
18:55 Il ne s'appelle pas un prénom...
18:57 Et même les Turcs jusqu'à une période récente.
19:01 Mais je ne suis même pas sûr que l'État civil, à une certaine époque, tolérait ça.
19:06 Les prénoms étrangers.
19:07 Donc, tout ça pour dire que les sociétés multiculturelles sont vouées d'abord à l'échec et au conflit.
19:15 Et c'est ce que dit Hassan II.
19:16 Dans cette fameuse interview, je l'ai passée ce matin, je vais la repasser ce soir, la fameuse interview à Anne Sinclair.
19:21 Écoutez.
19:23 "Est-ce que vous aimeriez qu'ils soient intégrés en France ? Le principe même de l'intégration, est-ce que vous êtes pour ou est-ce que vous êtes contre ?"
19:28 "Je n'appellerais même pas cela l'intégration.
19:32 Je n'aimerais pas du tout qu'ils soient l'objet d'une tentative, car ils ne seront jamais intégrés."
19:37 "Vous croyez qu'eux ne le veulent pas ou que c'est les Français qui le refusent ?"
19:42 "L'exprimeront-ils, qu'ils ne le pourront pas ? C'est possible entre européens.
19:48 La trame est la même.
19:50 Les mouvements européens dans l'histoire ont été Est-Ouest.
19:54 Et les mouvements humains.
19:56 La religion, enfin tout, plein de choses.
19:59 Mais là, c'est un autre continent.
20:02 Et vous n'en avez que faire.
20:04 Ce seraient de mauvais Français. Ce seront de mauvais Français.
20:07 Vous nous découragez de chercher à intégrer."
20:09 "Je vous décourage, on s'y conseille, les miens, les Marocains,
20:13 d'essayer des détournements de nationalité car ils ne seront jamais 100% Français.
20:17 Ça, je peux vous l'assurer."
20:20 Le paradoxe, c'est que celui qui dit ça est complètement de culture française,
20:24 complètement assimilé, il est habitué...
20:26 Il ne renit pas sa propre culture.
20:28 Non mais il est habillé comme un occidental...
20:31 C'est ça aussi un paradoxe.
20:32 Il y a un autre paradoxe aussi, que vous n'avez peut-être pas vu,
20:36 c'est que Mme Anne Sinclair prend tout ça avec le sourire,
20:39 quand disons que si c'était un Français qui augurait la même chose,
20:44 elle le prendrait pour un afro-raciste.
20:48 Moi, je connais des Français d'origine marocaine parfaitement intégrés.
20:52 Non, mais...
20:53 Ce que vous dites est évident.
20:55 Ce n'est pas ce qu'on dit non plus.
20:56 Ce n'est pas le cas particulier qui est intéressant.
21:00 De même, quand vous dites "il faut oublier d'où on vient", je ne crois pas.
21:03 On ne peut pas oublier d'où on vient et s'intégrer dans un creuset républicain.
21:07 Non mais Georges, est-ce que Hassan II a ou non,
21:10 c'est cruellement trompé ou pas ?
21:13 On a échoué dans l'intégration.
21:15 Ah, c'est la faute des Français ?
21:17 On a échoué.
21:17 Non, on n'est pas ça.
21:19 Arrêtez avec l'on, je vous ai dit l'autre jour.
21:20 C'est vous peut-être, mais moi je n'ai pas échoué.
21:22 C'est vous à l'occuvoir, c'est vous à la droite qui avez échoué.
21:26 L'intégration n'a pas fonctionné.
21:28 Mais pour quelle raison ça n'a pas fonctionné ?
21:30 Parce qu'on a trop laissé dans des quartiers prospérer d'autres valeurs,
21:37 l'impunité, le recul de l'autorité.
21:40 Et pourquoi d'autres communautés n'en ont pas eu de soucis ?
21:43 Vous répondez à cette question, mais les Etats également.
21:45 Parce que, mon cher Pascal, ne me faites pas l'innocent,
21:48 il y a une plus grande proximité entre Français, Italiens, Espagnols.
21:52 Non mais il y a une autre chose.
21:53 Les culturels.
21:54 Il y a une réponse.
21:54 Il y a une réponse.
21:55 Les chrétiennes.
21:56 Et la culture vietnamienne et chinoise.
21:58 C'est vrai.
21:58 Non mais il y a une autre explication.
21:59 Il y a une autre explication.
22:00 Vous avez raison.
22:01 Vous avez raison.
22:01 Vous avez raison.
22:02 Non, un mot.
22:02 La pause.
22:03 Non, alors ce n'est pas possible.
22:04 Non, la pause, on est trois minutes en retard.
22:05 Moi.
22:06 C'est un grand jour aujourd'hui ?
22:10 Non.
22:11 Si.
22:12 Qui donc ? Les Vietnamiens ?
22:13 Non, ils sont...
22:13 Vous.
22:14 À moi.
22:15 C'est un grand jour.
22:16 À quoi ?
22:17 C'est un grand jour.
22:17 Un grand jour ?
22:18 Vous.
22:19 Oui.
22:20 Pourquoi ?
22:20 C'est un grand jour.
22:21 C'est vrai ?
22:21 Comment vous le savez ça ?
22:22 Je sais tout.
22:23 Ah, j'espérais que ça vous échapperait.
22:27 Bah oui, j'ai pris une année de plus.
22:28 Oui, oui, je m'en souviens.
22:29 Voilà.
22:30 Mais ça ne se voit pas, n'est-ce pas Jean-Louis ?
22:33 Ça ne se voit pas.
22:33 Je t'avais dit qu'il triche.
22:35 Chut.
22:37 Vous êtes beau.
22:38 Merci, Pascal.
22:39 Vous êtes élégant.
22:40 Vous me touchez beaucoup.
22:40 Vous êtes bel.
22:41 Écoutez, pourvu que ça dure, merci.
22:43 Merci.
22:44 C'est mon anniversaire.
22:45 Eh bien aujourd'hui, je ne dirai pas de mal du RPR des années 90.
22:47 Et vous m'épargnerez un petit peu, donc.
22:49 Je ne vous dirai rien.
22:50 Je ne vous ferai pas porter le chapeau sur toutes les décisions du RPR 1990.
22:55 D'accord.
22:56 Exceptionnellement, c'est un très beau cadeau.
22:57 Surtout que je n'y étais pas à l'époque.
22:59 Exceptionnellement.
23:00 Sur mon revol de place, je me méfierai.
23:01 La pause à tout de suite.
23:02 La pause à tout de suite.
23:04 Le choc de civilisation et je vous lis ce petit message de Sonia Mabrouk que je salue
23:11 et qui nous écoute et qui dit "La France ne propose plus de récits aujourd'hui.
23:14 Pour se faire aimer, il faut être désirable.
23:16 La France ne s'aime pas.
23:18 Comment alors demander aux arrivants de l'aimer ?
23:21 C'est vrai que depuis 30 ou 40 ans..."
23:23 Je peux rebondir une seconde sur ce que Sonia a 10 000 fois raison.
23:27 Je vais juste rebondir une seconde.
23:29 C'est que moi, je crois qu'il y a une responsabilité de nos élites,
23:34 car nos élites, en ne croyant plus à l'identité française,
23:38 a laissé se développer les identitarismes en bas.
23:42 Donc, il y a cet élément.
23:44 Et donc, quand elle dit ça, elle touche juste.
23:47 Elle touche juste.
23:48 Comment voulez-vous que des personnes puissent se reconnaître
23:50 quand les élites eux-mêmes ont abandonné l'identité française ?
23:53 Mais Napoléon...
23:56 Mais c'est bien pire que ça, M. Prot.
23:58 C'est bien pire que ça.
23:59 Si je peux me permettre, si je peux parler.
24:00 Oui.
24:01 Oui ? Sonia Mabrouk a raison.
24:04 Elle dit que la France ne s'aime pas, mais c'est pire que ça.
24:08 C'est que vous avez des Français qui détestent d'autres Français.
24:11 C'est que les jeunes des banlieues ont été élevés souvent
24:15 par des gens d'extrême-gauche
24:17 qui leur expliquaient que les Français étaient d'immondes racistes.
24:20 C'est que je vous dis que le racisme anti-blanc a été créé par des gens eux-mêmes.
24:24 On a dit tout ça.
24:26 Non, mais c'est fondamental.
24:27 Désolé de vous le dire.
24:28 On a dit tout ça 50 fois.
24:30 Je trouve que Napoléon est un bon exemple,
24:31 parce qu'effectivement, l'extrême-gauche en France explique
24:34 que Napoléon est un horrible tyran, alors que l'autre...
24:37 Non, mais sans parler des banlieues, on n'est pas...
24:39 Ce n'est pas le problème principal.
24:40 Le problème principal, c'est qu'on est une génération qui dit à ses enfants
24:45 qu'en gros, il ne faut pas regarder en arrière.
24:46 Ce n'était pas bien le passé.
24:48 C'est ça qui me gêne le plus dans le monde.
24:50 Oui, c'est vrai que nous avons un regard.
24:55 On explique que ce qu'on a fait depuis Colbert, Louis XIV,
24:59 Gérard de Gaulle, n'importe quoi.
25:00 Soto-François.
25:02 Exactement.
25:02 Et on est les seuls, parce que ni en Angleterre, ni aux États-Unis, on fait ça.
25:05 Alors, simplement pour terminer ce choc de civilisation et sur l'islam.
25:09 Je l'ai passé ce matin, je l'ai passé plusieurs fois, je ne passe pas...
25:12 D'ailleurs, ces documents, on est les seuls à les passer.
25:15 Anne Sinclair, on est le seul à les passer.
25:17 Là, vous allez entendre Jean-Marie Le Pen en 1989.
25:19 Personne n'ose passer ce document.
25:21 Vous allez le repasser encore ?
25:22 Oui, parce que c'est juste 30 secondes.
25:24 Mais c'est très intéressant.
25:25 Parce que qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
25:27 Je n'y peux rien.
25:28 Il annonce ce qui va se passer.
25:30 Je n'y peux rien.
25:31 Vous, vous étiez aux affaires à ce moment-là.
25:33 Mais j'avais dit que je...
25:34 Non, pas aujourd'hui.
25:35 Pas aujourd'hui.
25:37 Donc, ce que je veux dire avec ça, c'est que certaines gens le disaient.
25:42 Mais même le RPR de l'époque.
25:44 Écoutez Jean-Marie Le Pen.
25:46 C'est juste 30 secondes.
25:47 Il est interrogé par Pierre-Luc Sigillon.
25:48 On est en 1989.
25:51 Je crois que la religion islamique est une religion qui n'a jamais réussi
25:56 à s'établir de façon pacifique dans un pays chrétien.
25:59 L'islam vous fait peur ?
26:00 Oui, l'islam me fait peur d'abord parce qu'il est en formidable expansion démographique
26:06 et en formidable tension religieuse.
26:11 Et dans tout cela, rien de tout cela n'est objectivement méprisable.
26:16 Mais c'est une force étrangère qui se constitue et qui est animée,
26:21 comme les forces en expansion, d'une volonté de conquête,
26:27 même inconsciente, si vous voulez.
26:28 Et moi, mon devoir d'homme public français, c'est de protéger la France et les Français,
26:32 les Européens et l'Europe des tentatives hégémoniques qui viennent de l'extérieur.
26:37 Vous vous rendez compte que c'est daté du 30 octobre 1989, ça a 34 ans ?
26:43 34 ans, Jean-Louis !
26:45 Oui, c'est une voix qui ne portait pas à l'époque, pour d'autres raisons.
26:50 Et je la reçois ce soir avec autant de circonscriptions que...
26:58 Vous pouvez quand même reconnaître humblement que ce qu'il dit n'est pas faux.
27:02 Il faudrait aussi rajouter qu'il ne vise pas uniquement l'islam,
27:06 ce qu'on vit aujourd'hui n'est pas uniquement à l'origine de problèmes islamiques,
27:12 c'est le problème de l'immigration.
27:15 Pardonnez-moi, c'est le problème de l'immigration,
27:18 dont Mme Borne ne parle jamais tout à l'heure dans les émeutes.
27:20 Elle n'a pas dit une fois le mot "immigration".
27:23 C'est ça qui est difficile.
27:25 Elle n'a pas dit une fois ce mot.
27:28 Ça m'ennuie tellement de dire ça.
27:30 Ce mot n'est pas prononcé.
27:32 Et il n'est pas prononcé dans un discours de la Première ministre.
27:35 Donc on ne pourra jamais trouver la solution.
27:38 Je termine, je voulais juste dire qu'il n'y a pas que l'islam dans la révolte des jeunes,
27:43 il y a aussi une intégration folle dans les problèmes de la Palestine.
27:48 Vous le savez bien, il n'y a pas que...
27:50 Mais pourquoi ? Pourquoi ils intègrent les problèmes de la Palestine ?
27:54 D'où viennent-ils ?
27:56 Ils se sentent arabes comme les Palestiniens.
27:58 Mais on ne parle pas obligatoirement d'islam.
28:01 Ils se sentent palestiniens depuis que la cause palestinienne a été islamisée.
28:06 Non, le problème c'est que...
28:08 Je ne vais pas vous repasser à ce que disait Alain Juppé l'autre jour,
28:12 parce qu'Alain Juppé lui-même s'est réveillé un matin...
28:14 Il s'est posé une question.
28:16 Bon, allez, on ne va pas polémiquer.
28:19 Et Othmane Nassrouq, qui est élu des Républicains,
28:23 lui il est différent.
28:25 L'opposition attrape.
28:27 Il a accordé un entretien au Figaro ce matin.
28:29 Il a dit "Nous n'en sommes plus à la question du simple communautarisme.
28:32 Désormais ce repli identitaire se construit en opposition frontale
28:35 avec des valeurs fondamentales de la culture et de la société française
28:38 et avec une logique de rejet."
28:40 Je signale que quand aujourd'hui...
28:42 C'est un homme d'EULR qui dit ça.
28:44 Avant on le traitait d'extrême droite ou de fasciste.
28:46 C'est ce que j'appelle la désassimilation.
28:50 Le mot est très fort, désassimilation.
28:52 Ce n'est plus la France qui se fracture, c'est la France qui disparaît.
28:55 LR, enfin les LR ont...
28:59 J'veux dire, ouvrent les yeux.
29:01 Et comme il était ce matin sur Europe 1 avec nous,
29:03 je propose de l'écouter, si vous voulez, M. Nassrouq.
29:05 Ce mouvement de désassimilation, de déconstruction
29:09 de tout ce qui fait qu'une société peut tenir,
29:11 c'est un mouvement qui s'est accéléré depuis 10 ans
29:15 à la faveur des gouvernements successifs.
29:17 Je pense qu'on a laissé se déconstruire l'idée
29:19 que ce pays avait une identité, des valeurs
29:21 auxquelles il fallait adhérer parce qu'une société ne peut pas tenir
29:23 si elle n'a pas des choses qui font le ciment.
29:25 Et donc il y a des gens, une partie de notre jeunesse,
29:27 qui s'est cimenté sur autre chose
29:29 à la faveur de l'antrisme identitaire
29:31 d'un certain nombre d'islamistes
29:33 qui savent très bien ce qu'ils font, qui ont des agendas politiques,
29:35 qui ont nourri l'idée que ce pays
29:37 était un pays fondamentalement raciste,
29:39 ce qui est faux.
29:41 - Oui.
29:43 En fait, toute cette bataille culturelle,
29:45 elle a vraiment... Et c'est là que vous pouvez...
29:47 On peut être...
29:49 Comment dire ? En vouloir aux gens de droite
29:51 c'est que cette bataille culturelle
29:53 a été laissée tomber pendant 30 ou 40 ans.
29:55 - Bien sûr. - 30 ou 40 ans.
29:57 Alors évidemment, aujourd'hui... - Tout à fait ça.
29:59 - C'est peut-être un peu... - Et elle continue...
30:01 - Pardon ? - Il continue à ne pas l'amener.
30:03 - Qu'est-ce que vous disiez pendant toute cette époque ?
30:05 - Non, si je peux me permettre... - Je suis journaliste.
30:07 - Qu'est-ce que vous disiez pendant cette époque ? - Vous le disiez, en fait.
30:09 - Vous ne le voyez pas venir... - Non, mais si je peux me permettre...
30:11 - Pardon ? - Il y a 40 ans,
30:13 vous ne le voyez pas venir. - Ah bon ?
30:15 - C'est toi qui suis moi. - Mais vous êtes sérieux ?
30:17 - Personne ne le voit. - Ah bon, d'accord.
30:19 - Alors ça c'est... - Personne ne le voyait venir.
30:21 - Non mais tu plaisantes !
30:23 - Aujourd'hui ça nous explose en plaisir.
30:25 - Mais enfin, si on l'avait vu... - On n'a pas le droit d'être méchants.
30:27 - On l'était quelques voix et partes.
30:29 - D'accord. - On l'était quelques voix et partes.
30:31 - On a même combattu ensemble. - Bon, alors nous ne nous mettons pas dedans.
30:33 - On l'était quelques voix et partes, mais sur un plan, je dirais,
30:35 plus politique, on ne voulait pas voir ce problème.
30:37 - Ah, sur le plan politique, vous ne voulez pas le voir ?
30:39 - On ne voulait pas le voir. - D'accord.
30:41 - On le dit que vous estimez... - Il y a 40 ans,
30:43 il y a un livre célèbre qui paraissait qui s'appelait
30:45 "Le camp des Seins" de Jean Raspail.
30:47 - Mais vous n'êtes pas...
30:49 - C'était vraiment... - Vous n'êtes pas sérieux ?
30:51 La une du Fugaro Magazine avec Marianne Voilet,
30:53 enfin vous n'êtes pas sérieux ?
30:55 - De quelle époque ? - 1987 ou 88.
30:57 - Année 80. - Non mais...
30:59 - Je veux dire... - Mais vous n'êtes pas sérieux ?
31:01 - Mais on n'en tirait pas les conséquences.
31:03 - Si je peux me permettre.
31:05 - Non mais, la réalité...
31:07 - Il parle de Jean Raspail.
31:09 Jean Raspail était diabolisé.
31:11 Les gens étaient obligés de raser les murs.
31:13 - Bien sûr.
31:15 - Et maintenant, on ne mène toujours pas la bataille culturelle,
31:17 par exemple, par rapport à l'audiovisuel public.
31:19 La droite est muette
31:21 par rapport à l'audiovisuel public gauchisant.
31:23 La réalité, elle est là.
31:25 - Est-ce que le prochain projet de loi
31:27 sur l'immigration va régler le problème ?
31:29 - Le 26 octobre...
31:31 Oubliez, le 26 octobre 1985.
31:33 - Oui, c'est une belle date, ça.
31:35 - C'est la une du Figaro,
31:37 la Marianne Voilet.
31:39 Figaro Magazine.
31:41 - Une ?
31:43 - Ne dites pas que les gens ne savaient pas.
31:45 Contrairement à ce que vous dites,
31:47 la droite a été plutôt ferme
31:49 dans les années 80 jusqu'en 90.
31:51 Et à partir de 90,
31:53 elle s'en est lavé les mains.
31:55 Donc c'est assez différent
31:57 de ce que vous dites.
31:59 Elle voyait très bien le truc venir
32:01 entre 85 et 90.
32:03 - Vous vous en souvenez, Jean-Georges ?
32:05 - Après, parce que les assises du RPR de 90...
32:07 - C'est le moment où
32:09 Valéry Giscard d'Estaing lui-même disait
32:11 "Je me suis trompé".
32:13 Il faudrait revenir sur l'engroupement familial.
32:15 - Allez, on avance avec les manifestations.
32:17 - Il y aurait tellement de choses à dire.
32:19 - Oui, disons-les.
32:21 Le préfet de police Laurent Nunez a annoncé aujourd'hui
32:23 qu'il interdirait la manifestation prévue samedi à Paris
32:25 à l'appel de plusieurs organisations en soutien
32:27 avec le peuple palestinien.
32:29 Et vous vous souvenez de ce qui s'est passé samedi dernier ?
32:31 - Il y a une prochaine manifestation
32:33 qui est déclarée samedi.
32:35 Je constate que ce n'est pas
32:37 une manifestation statique.
32:39 C'est une déambulation dans Paris,
32:41 toujours beaucoup plus risquée.
32:43 Jusqu'à maintenant, j'avais des manifestations statiques.
32:45 Je constate que les organisations qui ont déposé
32:47 cette déclaration sont des organisations
32:49 qui, par les propos qu'elles ont pu tenir,
32:51 pouvaient laisser à penser
32:53 qu'elles étaient quand même en soutien
32:55 du Hamas.
32:57 Vous avez le Cap-Jipo,
32:59 vous avez la Fondation du Front de Libération de la Palestine en France,
33:01 vous avez plusieurs structures, vous avez le NPA aussi.
33:03 - Et donc ?
33:05 - Et donc j'interdirais cette manifestation.
33:07 Il n'y a pas eu de maintien de l'ordre, il n'y a pas eu de dégradation,
33:09 il n'y a pas eu de violence. Au contraire, nous étions présents.
33:11 - Alors le critère est immoral ?
33:13 - Le critère est immatériel, il est moral.
33:15 Vous avez raison. Le critère est plutôt immatériel.
33:17 Le trouble à l'ordre public, vous savez, depuis
33:19 maintenant une jurisprudence du Conseil d'État qui remonte aux années 80,
33:21 le trouble à l'ordre public,
33:23 il peut être immatériel.
33:25 Et le simple fait que dans une manif
33:27 il puisse tenir des propos négationnistes, antisémites
33:29 ou de soutien au terrorisme,
33:31 c'est pour nous un problème et c'est ce qui justifie
33:33 ces interdictions.
33:35 - Alors pourquoi y a-t-il certaines manifestations qui s'interditent
33:37 et pourquoi d'autres sont autorisées ?
33:39 Voyez le sujet de Mathieu Devez.
33:41 - À Paris, les forces de l'ordre quittent la place de la République
33:45 sous les huées de certains manifestants.
33:47 Nous sommes le 19 octobre.
33:51 Alors que cette manifestation pro-palestinienne était interdite,
33:53 le tribunal administratif vient
33:55 casser in extremis cette décision préfectorale.
33:57 Une scène qui illustre l'imbroglio
33:59 autour de l'interdiction
34:01 ou de l'autorisation de ces rassemblements.
34:03 La veille déjà, le Conseil d'État
34:05 avait rappelé les règles du droit de manifester.
34:07 - Il appartient au seul préfet
34:09 d'apprécier au cas par cas
34:11 et sous le contrôle du juge administratif
34:13 s'il y a lieu d'interdire une manifestation
34:15 présentant un lien direct
34:17 avec le conflit israélo-palestinien,
34:19 quelle que soit la partie
34:21 qu'elle vise à soutenir.
34:23 - Un jour après les attaques sanglantes du Hamas,
34:25 Gérald Darmanin réclamait l'interdiction
34:27 de toutes les manifestations pro-palestiniennes
34:29 afin d'éviter tout trouble à l'ordre public.
34:31 La semaine dernière,
34:33 64 manifestations pro-palestiniennes
34:35 avaient été interdites par les préfectures du pays.
34:37 Dimanche dernier,
34:39 la manifestation parisienne était la première manifestation
34:41 à ne pas avoir initialement fait l'objet
34:43 d'une interdiction par les préfectures de police de Paris.
34:45 Celle de samedi prochain,
34:47 en revanche, est à nouveau interdite.
34:49 Il s'agit cette fois d'une déambulation
34:51 trop risquée pour le préfet de Paris,
34:53 Laurent Nunez, qui estime aussi
34:55 que les organisateurs ont tenu des propos
34:57 en soutien au Hamas.
34:59 - Est-ce que c'est la bonne décision ?
35:01 - Est-ce que vous croyez que...
35:03 En plus, ça correspond exactement
35:05 au débat qu'on vient d'avoir
35:07 avant ce sujet.
35:09 C'est-à-dire qu'on disait
35:11 qu'il y a 40 ans,
35:13 on connaissait, vous avez cité Jean-Marie Le Pen,
35:15 on connaissait les dangers
35:17 de l'immigration mal maîtrisée
35:19 et qu'on n'a rien fait.
35:21 Là, qu'est-ce qu'on fait ?
35:23 On met le couvercle sur la marmite.
35:25 Est-ce que vous croyez qu'en interdisant
35:27 des manifestations, on va détourner...
35:29 - Qu'est-ce qu'il faut faire ?
35:31 - Les Anglais, pour une fois,
35:33 l'ont mieux compris que nous,
35:35 laissent les manifestations se dérouler.
35:37 Est-ce que vous croyez qu'en interdisant
35:39 des manifestations,
35:41 on va calmer...
35:43 - Ça va pas changer le réseau.
35:45 - On va calmer ces dingues
35:47 qui crient contre Israël
35:49 pendant ces manifestations.
35:51 - Un changement de cap.
35:53 - Non, je suis clair.
35:55 - Un changement de cap important.
35:57 - Je suis en face.
35:59 - J'entends ce que vous dites.
36:01 - On met le couvercle sur la marmite
36:03 et on se dit qu'il n'y en a pas.
36:05 - C'est moi-même qui vais vous modérer
36:07 avec le mot dingue.
36:09 - Les gens qui crient
36:11 "mort aux Juifs" dans ces manifestations,
36:13 je ne sais pas comment vous les appelez.
36:15 - C'est délinquant d'abord
36:17 et c'est ignoble ensuite
36:19 de dire cela.
36:21 - Il y a un principe,
36:23 c'est qu'en principe,
36:25 le droit de manifestation est libre.
36:27 Sauf que, par exemple,
36:29 on regarde qui organise.
36:31 Quand vous avez une organisation d'ultra-droite
36:33 qui veut manifester pour la France
36:35 et les Français,
36:37 personne ne trouve scandaleux
36:39 qu'on interdise cette manifestation
36:41 d'ultra-droite parce que l'association
36:43 est dangereuse, considérée comme fascisante.
36:45 Il se trouve que parmi les associations,
36:47 vous avez le NPA
36:49 qui est poursuivi maintenant pour apologie
36:51 de la violence parce qu'il a trouvé
36:53 que les méthodes du ramass
36:55 ne pouvaient pas être critiquables.
36:57 Vous avez des organisations qui organisent
36:59 le boycott illégal d'Israël.
37:01 Par conséquent, je comprends
37:03 la décision de M. Nunez.
37:05 Peut-être qu'il y a un partage des rôles.
37:07 Il n'est pas impossible
37:09 connaissant le tribunal administratif
37:11 que finalement, le tribunal administratif
37:13 dans sa grande sagesse
37:15 "autorise".
37:17 - Il faut interdire ou pas ?
37:19 - Oui.
37:21 Je ne comprends pas la jurisprudence
37:23 du tribunal administratif.
37:25 - Vous dites non.
37:27 - Vous dites non.
37:29 - Aujourd'hui,
37:31 il y a des centaines
37:33 de milliers de Français juifs
37:35 qui ont peur.
37:37 Je pars de ce principe.
37:39 J'ai des témoignages
37:41 de plus en plus fréquents.
37:43 Donc oui, il faut interdire.
37:45 - Mais ça changera quoi ?
37:47 - Quel est le résultat ?
37:49 - On ne l'entendra pas.
37:51 - On ne veut pas entendre
37:53 "morts juifs".
37:55 - Et puis, il y aura peut-être...
37:57 - Vous croyez que ça va les faire changer ?
37:59 - Non, mais il n'y aura peut-être
38:01 pas de violence.
38:03 - La réponse est oui,
38:05 parce qu'ils ne connaissent
38:07 pas le rapport de force.
38:09 - Il faut maintenant, un moment donné,
38:11 siffler la fin de la récréation
38:13 et reconnaître qu'ils ne reconnaissent
38:15 que le rapport de force.
38:17 - La préfecture de police a tweeté,
38:19 je vais vous montrer dans une seconde
38:21 une vidéo, mais d'abord le tweet
38:23 de la préfecture de police qui dit
38:25 "Une vidéo circule actuellement,
38:27 vous l'avez peut-être vu sur les réseaux sociaux,
38:29 les images ont immédiatement été transmises
38:31 par les services de la préfecture de police
38:33 au parquet de Paris pour évaluation
38:35 si une qualification pénale peut être retenue
38:37 et une enquête ouverte". Voyez cette vidéo,
38:39 cette femme, je crois que beaucoup de gens l'ont vue
38:41 sur les réseaux sociaux, c'est une femme manifestement
38:43 qui affiche son amour
38:45 pour la cause palestinienne
38:47 et qui insulte, si j'ai bien compris,
38:49 une française
38:51 qui passe
38:53 dans la rue.
38:55 ...
39:11 - Voilà, ici vous notez rien.
39:13 - Je ne suis pas sûr qu'elle s'adresse
39:15 à des français au sens large, je pense
39:17 qu'elle s'adresse à des juifs en particulier.
39:19 - Oui, je pense que vous avez raison.
39:21 - Elle est considérée comme juive parce qu'elle a manifesté pour Israël.
39:23 - Alors il y a d'abord l'incrimination contre Israël
39:25 qui est antisioniste donc qui peut être considérée comme illégale
39:27 et d'autre part
39:29 surtout quelque chose qui m'a l'air
39:31 assez antisémite sans parler du docteur Christian.
39:33 - Il n'y a aucun doute. - Il me paraît qu'il y a une incrimination pénale.
39:35 - Femme entièrement voilée. - Il n'y a aucun doute
39:37 qu'il y a une incrimination pénale.
39:39 - Mais voyez par exemple cette femme qui est dans l'espace public
39:41 qui est entièrement voilée.
39:43 Là aussi,
39:45 est-ce qu'on peut être entièrement
39:47 voilée des pieds jusqu'à la tête
39:49 dans l'espace public en France ?
39:51 - Vous n'avez pas le droit de vous couvrir le visage.
39:53 - Est-ce que je peux ajouter juste une chose ?
39:55 - Vous avez le droit.
39:57 - Est-ce que c'est la culture française ?
39:59 - Non. - Bon.
40:01 - Puis-je ajouter une chose sur cette vidéo ?
40:03 C'est l'utilisation des enfants.
40:05 Parce que eux,
40:07 les personnes qui disent ça,
40:09 pour les formuler,
40:11 eux, ils ne reculent
40:13 jamais devant l'utilisation des enfants.
40:15 Jamais. Et partout dans le monde,
40:17 on voit des enfants, qu'ils soient en Iran ou autre,
40:19 qui sont instrumentalisés
40:21 en permanence.
40:23 - Il y a une question que vous avez posée, Pascal.
40:25 Est-ce qu'il y a une qualification pénale ?
40:27 Moi, je réponds que oui.
40:29 C'est l'incitation à la haine, à la violence.
40:31 En public, le fait de dire "Israël va disparaître",
40:33 c'est une incitation à des tiers
40:35 de commettre des actes de haine et de violence.
40:37 C'est un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'argent.
40:39 - Tolérance zéro.
40:41 Tolérance, cette femme, si vous la retrouvez,
40:43 tolérance zéro.
40:45 Voilà.
40:47 - Et si vous n'arrivez pas à cette société-là,
40:49 aujourd'hui, pendant quelques années,
40:51 au moins, pour faire revenir
40:53 des valeurs d'autorité
40:55 et de règles, vous n'y arrivez pas.
40:57 - Et fermer le robinet.
40:59 - Tolérance zéro, ça veut dire appliquer la loi
41:01 avec fermeté.
41:03 Donc j'attends de voir la décision que va faire
41:05 le parquet de Paris.
41:07 - Il faut déjà retrouver cette femme.
41:09 Ce n'est pas tout à fait facile.
41:11 Le Qatar m'intéresse. Parce que personne ne dit
41:13 un mot sur le Qatar.
41:15 - Je vous assure, je lis la presse tous les jours.
41:17 Il va bien y avoir une enquête quand même
41:19 qui va être faite sur le Qatar et la France.
41:21 Je voudrais qu'on voit juste le sujet
41:23 peut-être de Mathieu Devese.
41:25 Tout le monde est sur le reculoir.
41:27 C'est-à-dire que moi, on me dit
41:29 que le Qatar pèserait entre 15 et 20 %
41:31 du CAC 40. Il n'en pèse pas.
41:33 Il y a beaucoup d'hôtels, grands hôtels à Paris.
41:35 C'est vrai que le Qatar est au Paris Saint-Germain.
41:37 Mais on nous dit en même temps que le Qatar
41:39 alimente le Hamas.
41:41 Je pourrais dans la presse avoir un grand dossier
41:43 sur le Qatar, les liens Qatar et la France,
41:45 les liens économiques.
41:47 Voyons le sujet de Mathieu Devese.
41:49 C'est l'un des rares États à servir
41:53 de médiateur entre le Hamas et les Occidentaux.
41:55 Le Qatar est notamment en première ligne
41:57 dans les négociations pour libérer
41:59 les otages détenus à Gaza.
42:01 Nous avons constaté des progrès ces derniers jours
42:05 avec la libération de deux Américaines
42:07 et de deux Israéliennes grâce à la médiation
42:09 de l'Egypte. Les négociations sont toujours
42:11 en cours et nous gardons espoir.
42:13 Si nous sommes capables de nous entendre entre les deux parties,
42:15 je pense que nous aurons bientôt de nouvelles avancées.
42:17 Un rôle de médiateur permis
42:19 par des activités diplomatiques aussi efficaces
42:21 qu'ambiguës. Située sur
42:23 la rive sud du golfe Persique, cette presse
42:25 qui est à peine plus grande que la Corse,
42:27 abrite le bureau politique du Hamas depuis 2012
42:29 et son chef de file y est
42:31 en exil depuis 2019.
42:33 Ce soutien s'exprime aussi par une aide
42:35 financière à la bande de Gaza.
42:37 Dans ce contexte, le Qatar dit déplorer
42:39 une politique de deux poids deux mesures
42:41 des pays occidentaux.
42:43 Tous les êtres humains sont égaux entre eux.
42:45 Si nous condamnons l'assassinat de civils en Israël,
42:47 nous devrions clairement et également
42:49 condamner l'assassinat de civils
42:51 dans le territoire palestinien et à Gaza.
42:53 Aujourd'hui, le Qatar affirme travailler
42:57 avec ses partenaires régionaux pour désamorcer
42:59 le conflit entre Israël et le Hamas.
43:01 C'est très difficile à comprendre.
43:07 Avant que vous donniez la parole à Gilles William,
43:09 il la garde.
43:11 Dans ce conflit, aujourd'hui,
43:15 on a besoin de messagers.
43:17 Le Qatar est un peu...
43:19 On peut comparer ça
43:23 à la Suisse pendant la dernière
43:25 guerre mondiale.
43:27 Le Qatar sert
43:29 de missile, de municide, en différentes circonstances.
43:31 Et s'il n'y avait pas...
43:33 S'il y avait tous les dirigeants de l'Allemagne
43:35 nazie qui étaient en Suisse, à Berne,
43:37 ou pendant la dernière guerre mondiale,
43:39 je ne sais pas si...
43:41 Je ne suis pas sûr que ce soit un bon exemple.
43:43 Il y avait des choses qui se passaient en Suisse
43:45 et qui ont servi à calmer le jeu
43:47 à plusieurs reprises.
43:49 Mais aujourd'hui,
43:51 c'est juste un petit incident.
43:53 Je ne suis pas au cœur du...
43:55 Il se passe au Qatar
43:57 des négociations qui ne pourraient pas
43:59 avoir lieu si le Qatar n'était pas là.
44:01 C'est incompréhensible d'un côté...
44:03 C'est Macron qui l'a dit d'ailleurs.
44:05 Oui, je ne sais pas s'il l'a dit comme ça.
44:07 Je m'aperçois que la presse française...
44:09 Mais pourquoi d'après vous ?
44:11 Je ne veux pas avoir de procès.
44:13 Il se trouve que le Qatar a acheté
44:15 tout le monde de la droite à la gauche.
44:17 Tout le monde.
44:19 Faisons attention à ce que nous disons.
44:21 C'est bien pour ça que je ne donne pas de nom, M. Prot.
44:23 Je vous dis simplement que l'argent, c'est une grande chose.
44:25 Et je vous dis que le Qatar
44:27 tient beaucoup de personnes dans ses mains.
44:29 Premièrement. Ça, c'est clair.
44:31 C'est bien gentil.
44:33 C'est la principale explication.
44:35 L'argent du Qatar.
44:37 Les Qataris, ils ne tuent pas.
44:39 Ils n'envoient pas des tueurs.
44:41 Ils achètent.
44:43 C'est de le soft power.
44:45 Le golden power.
44:47 Et à droite plus qu'à gauche.
44:49 Je voudrais quand même répondre.
44:51 Au Qatari qui parle des deux poids deux mesures,
44:53 c'est totalement ignoble.
44:55 Ça, c'est un argument.
44:57 Il n'a pas le monopole du Qatar.
44:59 C'est la vie des Palestiniens.
45:01 Le jour où les Israéliens
45:03 tueront volontairement
45:05 des bébés et
45:07 vanteront volontairement des femmes
45:09 et on les plaindra,
45:11 ce jour-là, je dirais qu'à deux poids deux mesures.
45:13 Sauf que ce jour-là,
45:15 n'arrivera jamais, M. Prot.
45:17 La réalité, elle est là.
45:19 En tout cas,
45:21 le Qatar peut aussi, bien définitivement,
45:23 être utile dans la négociation,
45:25 si j'ai bien compris.
45:27 Malheureusement,
45:29 même certains Israéliens,
45:31 dans leur triste situation,
45:33 en sont quelquefois réduits
45:35 à dire,
45:37 puisqu'ils tiennent les otages,
45:39 ils ont acheté les preneurs d'otages,
45:41 en sont déjà réduits
45:43 à dire merci le Qatar.
45:45 - Ça fait plaisir.
45:47 Vous le reconnaissiez, le Qatar.
45:49 Je ne dis pas que le Qatar,
45:51 c'est bien ou le Qatar, c'est mal.
45:53 - Oui, il met le feu.
45:55 - Il met le feu, et après,
45:57 il éteint le feu.
45:59 - Si vous me permettez,
46:01 vous avez une position radicale,
46:03 je vais avoir peut-être une position nuancée.
46:05 - En quoi je suis radical ?
46:07 Je suis radical en disant que le Qatar
46:09 achète beaucoup de monde ?
46:11 - Je pense que le Qatar
46:13 est un objet géopolitique non identifié,
46:15 et qu'il est extrêmement
46:17 contradictoire, et que je n'arrive pas...
46:19 - Ça, pour une formule benoîte,
46:21 c'est une formule benoîte.
46:23 - Je ne suis pas en train d'avoir
46:25 exactement à comprendre
46:27 cette stratégie ou cette politique.
46:29 Mais d'autres, peut-être, la comprennent
46:31 mieux que moi.
46:33 Transition habile, puisque le Paris-Saint-Germain,
46:35 vous savez, est propriété du Qatar,
46:37 et hier soir, ça va nous permettre
46:39 de terminer avec peut-être un sourire.
46:41 Belle victoire hier soir,
46:43 mais surtout, regardez cette image.
46:45 Et pourquoi cette image ?
46:47 Que vous allez voir.
46:49 Jean-Paul Belmondo salué.
46:51 Regardez.
46:53 Jean-Paul Belmondo hier soir, ce qu'on appelle un
46:55 tifo. Jean-Paul Belmondo,
46:57 que vous voyez dans l'affiche du professionnel,
46:59 avec le maillot du Paris-Saint-Germain,
47:01 et il a
47:03 le pistolet.
47:05 Et je vous pose une question,
47:07 peut-être le savez-vous, je l'ai posée ce matin.
47:09 Si vous avez écouté l'émission de ce matin,
47:11 vous avez la réponse ce soir. Pourquoi
47:13 Jean-Paul Belmondo est-il salué
47:15 par les supporters du Paris-Saint-Germain ?
47:17 - Oui, je le sais, moi.
47:19 - Oui.
47:21 - C'est un de nos amis communs d'ailleurs qui a participé
47:23 avec Belmondo, je pense à Daniel Echeter,
47:25 à la création du PSG.
47:27 - Il est cofondateur, il a donné de l'argent.
47:29 Il a donné à l'époque, alors je ne sais plus si c'était
47:31 50 000, 100 000,
47:33 200 000 euros, et c'était ce qu'on appelle
47:35 le gang des chemises roses. Ils étaient
47:37 balisés. - Comme vous ce soir.
47:39 - Ils s'appelaient comme ça
47:41 parce qu'ils avaient tous des chemises roses, qui étaient assez
47:43 modernes dans les années 70. On pense d'ailleurs à notre ami
47:45 Daniel Echeter, ça fait plusieurs jours que je le salue.
47:47 Il est un petit peu souffrant. - Il a un petit chouchi
47:49 en ce moment. - Donc on le salue et on lui dit qu'on
47:51 l'aime surtout. Il a créé ce
47:53 club magnifique du Paris-Saint-Germain. C'est lui
47:55 qui l'a créé et qui a dessiné le fameux maillot du
47:57 Paris-Saint-Germain. Et ce matin, j'étais avec Paul Belmondo
47:59 sur Europe 1, entre 11h et 13h,
48:01 et vous pouvez nous écouter tous les matins, entre
48:03 11h et 13h sur Europe 1.
48:05 Et Paul Belmondo
48:07 parlait de ce moment-là.
48:09 - Non, je n'étais pas au courant, donc ça a
48:11 été une surprise. C'est qu'à un seul coup,
48:13 j'ai reçu plein de messages et
48:15 ceux qui étaient au Parc des Princes ont commencé à m'envoyer
48:17 des photos de ce fantastique
48:19 et sublime Tifo, voilà, à l'image
48:21 de mon père. Non, non, ça a
48:23 été une vraie surprise.
48:25 Donc non, j'étais
48:27 super content de voir ça. - Bon alors, il y a une raison.
48:29 C'est que Jean-Paul Belmondo
48:31 est à l'origine
48:33 du Paris-Saint-Germain,
48:35 puisqu'il est dans les donateurs, les premiers donateurs,
48:37 avec Daniel Escher, auquel on pense d'ailleurs,
48:39 Daniel, qui est à Saint-Tropez.
48:41 Peut-être nous écoute-t-il. Je sais qu'il a eu des petits
48:43 soucis de santé ces derniers temps.
48:45 C'est le fondateur historique
48:47 du PAG, Daniel Escher, qui avait dessiné
48:49 le maillot du PAG, mais votre père
48:51 était dans ce qu'on appelait
48:53 le gang des chemises roses.
48:55 - Oui, tout à fait.
48:57 C'est vrai qu'il était à l'origine
48:59 avec Daniel Escher. Je crois qu'il y avait
49:01 Francis Borrelli aussi, qui était
49:03 là. Et voilà, ils ont repris ce club
49:05 qui était à l'époque en seconde
49:07 division et je pense qu'autour d'un bon repas,
49:09 ils se sont dit qu'ils allaient le faire monter en première
49:11 division et ça a été le cas.
49:13 Ce club est parti et après, ça a
49:15 pris une importance
49:17 trop grande pour mon père.
49:19 C'était quelque chose qu'il avait fait pour
49:21 s'amuser, mais c'est vrai que c'est bien
49:23 de voir que les supporters du PSG
49:25 se souviennent de ça, se souviennent
49:27 de lui et que si ce club aujourd'hui
49:29 existe, il a une toute petite
49:31 responsabilité sur
49:33 l'avenir de ce club.
49:35 - Georges, à nous.
49:37 - Pardon ?
49:39 - A nous. - Je vous écoute.
49:41 - Comment ça se passe ? - Comment ça se passe quoi ?
49:43 - Comment ça va ? - Moi, je vais très très bien, Pascal.
49:45 - Dites sûr. - Malgré le contexte,
49:47 malgré... - Vous aimez...
49:49 - J'aime la vie. - Quels sont les chanteurs
49:51 que vous aimez bien ? - Moi, je suis resté
49:53 très années 80, 90.
49:55 - Vous aimez bien Brassens aussi.
49:57 - Ah oui, j'aime bien Brassens, tout à fait.
49:59 - Vous chantez Brassens d'ailleurs de temps en temps.
50:01 - Je chante Brassens, Marie, vous savez tout.
50:03 - Ça vous arrive.
50:05 - Vous n'avez pas un truc, non ? Ne me faites pas peur.
50:07 - Ah ben, on a complètement un truc.
50:09 - Je sais pas, ouais... - On a un truc.
50:11 On a un truc. - Alors là ?
50:13 - Madame, messieurs, Georges Fennec,
50:15 pour son anniversaire, chante
50:17 Georges Brassens.
50:19 *Chante*
50:21 *Chante*
50:23 *Chante*
50:25 *Chante*
50:27 *Chante*
50:29 *Chante*
50:31 *Chante*
50:33 - Eh ben...
50:35 Je l'attendais pas.
50:37 *Chante*
50:39 - J'étais député à l'époque.
50:41 *Chante*
50:43 - J'adore ça.
50:45 - Tu es où ? - Chez moi.
50:47 *Chante*
50:49 *Chante*
50:51 *Chante*
50:53 *Chante*
50:55 *Chante*
50:57 *Chante*
50:59 *Chante*
51:01 - Par l'esprit.
51:03 *Chante*
51:05 *Chante*
51:07 *Chante*
51:09 *Chante*
51:11 *Chante*
51:13 - Eh ben c'est bien, hein ? - Impressionnant !
51:15 - Bravo ! Bravo !
51:17 - Je l'attendais pas, merci.
51:19 - Mais attendez, vous chantez bien.
51:21 - En fait, vous avez tous les talents.
51:23 - C'est presque...
51:25 - J'allais dire, c'est ma fête, aujourd'hui.
51:27 - Mais non, mais vous avez tous les talents.
51:29 - Merci, Pascal. J'adore Brassens, bien sûr.
51:31 - C'est vrai que, de temps en temps, on me dit
51:33 "Ah, tu parles pas bien aux invités."
51:35 - C'est vrai. J'avoue que vous vous êtes rattrapé, ce soir.
51:37 - Non, mais parce qu'en fait...
51:39 - Le compte est largement encore débité.
51:41 - Il avait de quoi se faire pardonner.
51:43 - On taquine, parce que c'est le jeu de ces émissions.
51:45 - Vous savez bien le rôle que je peux jouer.
51:47 Les téléspectateurs, ils savent bien le rôle que je joue.
51:49 - Ah, tous ne le savent pas, hein. Des fois, il faut que je leur explique.
51:51 *Rires*
51:53 - Il est méchant.
51:55 *Rires*
51:57 - Il faut des sous-titres, des fois.
51:59 - Il est méchant, mais bon.
52:01 C'est pas grave.
52:03 - C'est un avocat.
52:05 Il a la réplique d'un avocat.
52:07 - Olivier Benquemoud.
52:09 Olivier, ça va être à vous dans une seconde.
52:11 - Georges est magnifique. On dirait un Gypsy King.
52:13 - Oui.
52:15 - Georges est beau, alors.
52:17 - Comme vous aviez des cheveux
52:19 un peu plus noirs.
52:21 - Georges, on dirait que vous avez eu un élixir
52:23 de jeunesse ces dernières semaines.
52:25 - C'est vrai.
52:27 - C'est le bonheur d'être là.
52:29 - Je suis désolé, on va repartir sur une actualité plus grave, plus dure.
52:31 - Oui, hélas.
52:33 - Vous verrez toutes les images importantes de la journée.
52:35 L'une des premières qu'on vous montrera, d'ailleurs.
52:37 Il y en a eu plusieurs, aujourd'hui.
52:39 D'abord, ces 30 portraits
52:41 d'enfants
52:43 sous la tour Eiffel.
52:45 30 otages israéliens.
52:47 Et puis, je vais vous montrer une autre image, parce que ce soir,
52:49 Israël, le Tsaï, l'armée israélienne,
52:51 nous a envoyé les images
52:53 de ce qu'a été l'arsenal incroyable
52:55 d'armes qui a été saisi
52:57 depuis trois semaines.
52:59 Ça donne l'idée de la violence
53:01 de ce qui se passe là-bas. Voilà.
53:03 - Jean-Luc Lombard était à la réalisation, Nicolas était à la vision.
53:05 Merci à Rodrigue Leprado, qui était au son,
53:07 Benjamin Nour, Robin Piette,
53:09 Guilhem Lafache, qui nous a rejoints cette semaine,
53:11 Florian Doré, que je remercie,
53:13 parce que je crois que c'est Florian qui a trouvé ces images
53:15 pendant que nous parlerons.
53:17 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
53:19 Demain soir, ce sera Éliott Deval.
53:21 Merci pour cette semaine. Vraiment, merci
53:23 à tous les éditeurs et les chroniqueurs qui sont avec nous.
53:25 C'est vrai que l'émission
53:27 marche particulièrement bien en ce moment.
53:29 C'est vrai que c'est
53:31 un plaisir souvent de se retrouver ensemble,
53:33 même si cette actualité est sombre
53:35 et dramatique, bien évidemment.
53:37 Je vous dis
53:39 bonne soirée.
53:41 Cher Olivier, c'est à vous
53:43 maintenant. 22h, ce sera
53:45 Julien Pasquet et rendez-vous
53:47 demain matin à 9h.
53:49 [SILENCE]

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