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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, Gilles-William Goldnadel, Joseph Macescaron, Geoffroy Lejeune, Georges Fenech.
00:04 Nous allons écouter deux présidents de la République, un ancien et un, celui qui est en place, Emmanuel Macron,
00:10 qui se sont exprimés ces dernières heures sur Israël. Tout d'abord Emmanuel Macron.
00:17 « Il ne faut jamais justifier le terrorisme par du ressentiment politique, mais la réponse au terrorisme,
00:24 elle doit être de lutter contre les groupes terroristes, pas contre les civils. C'est ça la ligne de la France.
00:27 Vous voyez, je ne suis pas d'un côté ou de l'autre, mais on a une ligne qui est très précise et qui ne cède à aucune passion du moment.
00:32 Et c'est important de comprendre ça parce que le risque, c'est qu'après le conflit, ça porte chez nous et qu'on se divise
00:37 en disant « ah ben non, les uns sont pro-Israël, les autres sont pro-Palestine ». Je vais vous dire à la fin la réalité.
00:43 Israël doit vivre en paix et en sécurité, les Palestiniens doivent vivre en paix et en sécurité.
00:49 Et tant que les droits des uns et des autres à vivre en paix et en sécurité ne sont pas du moins reconnus,
00:52 de toute façon, ce sera l'objet, ce sera une situation terrible. Et donc là aujourd'hui, c'est la situation humanitaire en Palestine,
00:59 dans la bande de Gaza en particulier, en Cisjordanie, sur laquelle on est très vigilants,
01:04 et c'est la lutte contre les groupes terroristes dans la région. Il faut le faire les deux ensemble.
01:08 Bon, nous dansons sur un volcan, sur un sujet comme celui-là. Et je trouve qu'Emmanuel Macron,
01:13 parce que ça infuse lentement, évidemment, les prises de parole, je trouve que, me semble-t-il,
01:19 il a trouvé la bonne ligne sur un sujet quand même qui est extrêmement complexe.
01:24 Ce n'est pas sa ligne, c'est la ligne de la France depuis toujours.
01:27 Oui, vous êtes à séparer, j'entends bien. Mais de trouver, de faire la différence entre « oui, il faut casser le Hamas »,
01:38 mais « non, il ne faut pas toucher aux civils », qui peut être un autre lieu d'ailleurs, parce que c'est très difficile, bien sûr.
01:45 Je sens une certaine inflexion. Dès le premier jour ou le lendemain, Israël était dans le droit, sinon le devoir, de se défendre.
01:55 Il fallait briser le Hamas. On ne prononce même pas le Hamas là. Et on est maintenant...
01:59 Parce que je dénonce une sorte d'hypocrisie.
02:04 C'est pas là.
02:05 Mais il y a une hypocrisie. Israël doit détruire le Hamas. Ça se passe dans une zone urbaine.
02:14 Les gens du Hamas, qui ne sont pas plus bêtes que les autres, se cachent sous les écoles, sous les hôpitaux.
02:20 Israël, qui est un pays...
02:22 Vous n'avez pas compris ce que je voulais dire.
02:24 Oui, mais...
02:25 Parce qu'on danse sur un volcan en France. Là, il parle au français.
02:28 Si on décide une bonne fois pour toutes...
02:29 Emmanuel Macron, il parle au français depuis le départ.
02:32 Oui, mais alors...
02:32 Et je trouve que la ligne qu'il a et à qui il s'adresse, on danse sur un volcan.
02:40 Si vous voulez me faire dire qu'en raison de la situation française, déjà les impératifs vitaux de sécurité d'Israël doivent s'effacer ou non...
02:54 Je ne sais pas ce qu'il a dit.
02:55 Ce n'est pas ce que j'ai dit. Vous avez compris qu'un président de la République doit trouver...
02:59 Mais vous dites qu'on est sur un volcan.
03:00 Oui. Vous avez des musulmans qui écoutent le président de la République et qui le prend la parole.
03:05 En raison de ces impératifs-là, en raison de l'immigration qui est ce qu'elle est, on est obligé de...
03:15 Oui, mais il faut être responsable. Pardonnez-moi.
03:18 Pardon de regretter de vivre dans un pays volcanique.
03:20 Je ne suis pas sûr que l'on puisse ressortir cette vieille carte usée du vivre ensemble, même quand on est président de la République.
03:28 Je ne suis pas sûr que l'on puisse dire qu'il ne faut pas porter le conflit, parce que le conflit, il est là.
03:35 Je ne suis pas sûr que lorsque des concitoyens juifs ne peuvent plus porter de kippah,
03:41 sont obligés de mettre des casquettes parce qu'ils se font systématiquement agresser...
03:45 Mais ce n'est pas non plus ce qu'il dit.
03:46 Pardonnez-moi. Je pense que le rôle du chef de l'État, je pense que le rôle de l'État est un rôle de protection.
03:52 Je vous trouve trop vengeant. Il est à nouveau dans le "en même temps". Il est retourné dans le "en même temps".
03:58 Je trouve que depuis le départ, il y a une forme d'habileté, je le répète, sur une situation quand même qui est ultra explosive ici.
04:06 Et qu'il a un discours, me semble-t-il, qui...
04:10 Il est... C'est un discours qui s'appelle la prudence.
04:15 Oui, il a raison d'être prudent. Pardonnez-moi. Il a raison d'être prudent sur un sujet comme celui-là.
04:20 Il était moins prudent, à tort ou à raison, je vous dis l'évolution.
04:25 Il était moins prudent quand il disait "il faut qu'Israël gagne contre le Hamas" parce que ça impose le fait,
04:32 j'étais en train de vous le dire, Israël va rentrer dans le territoire de Gaza et déjà Israël a demandé...
04:39 Non mais j'ai l'air de vous embêter.
04:42 Non, parce que je sais ce que vous allez dire et je voudrais qu'on avance.
04:46 Bon, c'est vous. Tant pis.
04:48 Mais terminez vite.
04:49 Ils vont rentrer. Malheureusement, ils ont déjà essayé de déplacer les civils.
04:54 Le simple fait de déplacer les civils, ça a été considéré pour épargner des vies.
04:59 Ça a été considéré déjà par l'ensemble du monde médiatique comme un crime contre l'humanité.
05:03 Vous ne vous rendez pas compte de la difficulté de la chose.
05:06 On parle pas de la même chose.
05:08 Non mais je voudrais...
05:10 On parle pas de la même chose, non.
05:12 Il y a eu épuration ethnique avant et maintenant c'est crime contre l'humanité.
05:14 C'était bon. C'était exactement ça.
05:16 Alors Nicolas Sarkozy, c'est ça qui est intéressant.
05:18 Il était un invité du Forum des entrepreneurs.
05:20 Il était un invité aujourd'hui dans le stade Vélodrome d'ailleurs.
05:23 L'ancien président de la République s'est exprimé sur ce conflit.
05:26 Je voudrais qu'on écoute quelque chose.
05:27 Il a dit une chose que je n'avais jamais entendue.
05:30 D'ailleurs, il a fait un parallèle qui est peut-être audacieux
05:32 entre la situation en Israël et ce qui s'est passé en Europe depuis Louis XIV.
05:38 Ce qu'ont fait, ce qu'ont été capables de faire les Français, les Allemands
05:45 après tant de drames.
05:47 Parce qu'entre Louis XIV et 1945, on a été en guerre quasiment tous les 30 ans.
05:53 On parle des deux conflits mondiaux.
05:56 On oublie suite 1870, qui était aussi un conflit mondial.
06:00 Des génies, vous m'entendez ? Des génies ont imposé la réconciliation franco-allemande.
06:08 Moi j'ai été élevé par mon grand-père que j'adorais.
06:11 Et je sais comment on appelait les Allemands chez moi.
06:15 C'était pas flatteur.
06:18 Mais quand ils ont fait la réconciliation, mon grand-père l'a accepté.
06:25 Et depuis 1945, on est en paix.
06:28 Ce qu'on a été capable de faire, il faudra le faire.
06:32 Il faudra que les Ukrainiens et les Russes se parlent.
06:37 Et il faudra que les Palestiniens et les Israéliens se parlent.
06:43 Je sais que dire cela aujourd'hui, ça peut choquer.
06:49 C'est la seule voie raisonnable.
06:52 - Lui aussi a le discours de la raison.
06:56 Je voudrais qu'on écoute et après je vous donne la parole
06:59 sur ce qu'il a dit cette fois-ci sur la séquence qui existe depuis plus de 10 jours
07:05 et l'attaque du Hamas en Israël.
07:08 - Ce qui s'est passé contre Israël est inacceptable.
07:17 Rien ne peut le justifier.
07:21 Ce qui s'est passé doit être condamné.
07:25 Ce qui a été mis en oeuvre, c'est une action terroriste
07:31 au nom de l'islamisme dévoyé.
07:34 C'est inacceptable.
07:37 C'est inacceptable pour tout être humain.
07:41 Et c'est encore plus inacceptable pour nous les Européens,
07:45 Français et Européens,
07:49 parce que je rappelle que la Shoah n'a pas eu lieu au Moyen-Orient,
07:55 mais en Europe.
07:57 Et pour nous les Européens et pour nous les Français,
07:59 Juifs ou pas Juifs,
08:01 la question de l'existence et la sécurité d'Israël
08:05 est non négociable.
08:07 Parce que le XXe siècle n'a pas donné cette horreur
08:11 pour que ça recommence d'une manière ou d'une autre.
08:15 La deuxième chose, c'est qu'il y a un agresseur qui est le Hamas
08:23 et une victime, des victimes,
08:29 qui sont ces familles ravagées par la violence barbare,
08:37 qui ont subi un sort inacceptable.
08:43 Et franchement, quand on voit ça,
08:47 ça ne donne pas confiance dans l'humanité.
08:49 Il a trouvé les mots.
08:53 D'accord, mais une fois qu'on a dit ça,
08:55 après, qu'est-ce qui va se passer ?
08:57 Moi, c'est la question que je me pose ce soir.
09:01 On va détruire le Hamas.
09:03 Ça, Israël va le faire.
09:05 Ça a été annoncé et on peut la faire confiance.
09:07 Et c'est nécessaire.
09:09 Mais après, admettons qu'il n'y ait plus de Hamas,
09:13 avec qui on va discuter ?
09:15 Mais quelle autorité païsienne n'existe pas avec Mahmoud Abbas ?
09:19 Vous le savez très bien.
09:21 Israël va discuter avec qui pour réentamer un processus de paix ?
09:25 Est-ce que le monde arabe est prêt à cela ?
09:27 Est-ce que l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite...
09:31 En tout cas, c'était intéressant d'écouter le président de la République.
09:35 Il parle de réconciliation entre des États.
09:37 Mais là, comment ça va se passer ?
09:40 Moi, j'ai voulu vraiment qu'on écoute.
09:42 C'est ma crainte.
09:44 Oui, mais vous avez raison.
09:46 Je ne veux pas qu'on aille dans cette discussion,
09:48 parce qu'on n'en sait rien.
09:50 Je vous dis, je n'en sais rien.
09:52 Je veux juste écouter le président de la République,
09:55 pour voir leur ligne.
09:57 Oui, ils ont condamné.
09:59 Ils ne peuvent pas faire autrement que de condamner.
10:01 Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi.
10:03 Mais également leur ligne éditoriale, si j'ose dire,
10:05 qui eux-mêmes peuvent se projeter sur l'avenir.
10:07 Ça, ça pouvait m'intéresser.
10:09 Autre chose qui, ce soir, nous intéresse,
10:11 c'est ces manifestations qui existent en Paris.
10:13 La semaine dernière, c'était jeudi dernier,
10:15 et il y en a eu une nouvelle ce soir.
10:17 Ce sont des manifestations pro-Hamas, d'une certaine manière.
10:24 On dit que ce sont des manifestations pro-palestiniennes.
10:26 Moi, je vais vous faire écouter quelque chose
10:28 qui se disait tout à l'heure, c'est sans ambiguïté.
10:30 Lorsqu'on crie dans une manifestation Israël-assassin-Macron-complice,
10:36 ça ne me paraît pas être simplement une volonté
10:39 de défendre la population de Gazaoui.
10:42 Écoutez cette séquence, c'était il y a quelques minutes.
10:45 - Macron-complice ! Israël-assassin-Macron-complice !
11:05 - Et ces manifestations, vous savez qu'elles ne seront plus interdites
11:08 de manière... - Systématique.
11:12 - Exactement. - Oui, oui.
11:14 - Donc ce sera au cas par cas. - Il y a eu une interdiction.
11:17 - Voilà, ce sera au cas par cas.
11:19 Et il se trouve que Gérald Darmanin était tout à l'heure
11:21 chez nos confrères de BFM, et que sur ce sujet, il s'est exprimé.
11:24 Écoutons le ministre de l'Intérieur.
11:26 - Je suis pour un État palestinien,
11:28 donc si c'est pour réclamer un État palestinien,
11:30 si c'est pour avoir une pensée pour les civils,
11:32 il n'y a pas de problème.
11:33 Moi, je pense, avec les préfets qui prennent ces interdictions,
11:35 que le temps qui est trop proche du drame
11:39 de l'attaque terroriste en Israël, faisait que les choses
11:42 pouvaient être divisées dans l'ordre public.
11:44 Et d'ailleurs, on l'a constaté à Berlin, à Washington.
11:46 64 manifestations ont été interdites,
11:49 64 ont été confirmées par le tribunal administratif.
11:51 Aujourd'hui, à 17h, la manif a commencé,
11:53 elle était interdite, à 19h, elle a été autorisée
11:55 par le tribunal administratif. Je suis un républicain,
11:57 j'applique l'édition de justice.
11:59 Donc ce qui est sûr, c'est que les manifestations,
12:01 quand elles seront autorisées,
12:02 elles doivent se tenir dans le bon ordre public.
12:04 - Bon, c'était le ministre de l'Intérieur
12:06 qui s'est exprimé, évidemment, sur ce sujet.
12:08 Et puisque on parle...
12:10 D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez un avis ou pas
12:12 sur s'il faut interdire ou pas ces manifestations.
12:14 - Bien sûr qu'il faut les interdire.
12:16 Avec ce qui s'est passé, mais elles sont obscènes.
12:19 Elles sont totalement obscènes.
12:21 Il y a quelqu'un qui a trouvé ce mot,
12:23 que je garde, parce qu'il y a eu une orgie d'horreur.
12:29 C'est le mot "orgie d'horreur".
12:31 C'est-à-dire, quand vous pensez qu'il y a en effet
12:34 un manuel qui a été retrouvé, dans lequel on dit
12:37 comment torturer les personnes, sur des combattants,
12:40 il y a eu une orgie d'horreur.
12:42 C'est-à-dire que nous sommes arrivés, en effet,
12:45 d'ailleurs Nicolas Sarkozy l'a très bien dit,
12:47 il y a de quoi désespérer dans l'humanité.
12:49 - Oui, je suis assez d'accord avec cette phrase.
12:51 Emmanuel Macron s'est exprimé également sur les manifestations.
12:54 - Ça a été interdit au début.
12:58 - Parce que votre ministre d'Intérieur ne veut pas.
13:00 - Non, mais je vous donne ma position en toute sincérité.
13:03 Un, je pense qu'il y avait un délai de décence,
13:05 il y avait eu une attaque terroriste,
13:07 ce n'était pas bon.
13:08 Après, je regarde partout comment ça se passe en Europe.
13:11 Regardez dans toutes les capitales où il y a des manifs.
13:13 Il y a des éléments très durs qui arrivent
13:15 et qui font les pires trucs.
13:17 C'est-à-dire, il y a des gens qui veulent manifester
13:20 de manière pacifique, mais dedans se greffent
13:22 des éléments hyper radicaux qui vont aller brûler
13:25 les drapeaux d'Israël, défendre le Hamas, etc.
13:28 Est-ce qu'on a envie de voir ça maintenant ?
13:30 Moi, je pense qu'on a plutôt envie de se regrouper.
13:33 Moi, je suis prêt à avoir des explications.
13:35 C'est beaucoup plus utile de faire ce qu'on fait.
13:37 Nous, d'avoir une voix qui défend la paix,
13:39 l'arrêt des hostilités, la lutte contre le terrorisme
13:42 mais de manière ciblée et le respect des populations civiles,
13:44 c'est beaucoup plus efficace que de se déchirer.
13:46 Voilà pourquoi j'assume un peu cette décision.
13:50 C'est pas du tout pour empêcher de faire faire des voix.
13:52 Si tu te fumes sur les réseaux sociaux, on en parle là.
13:54 Mais c'est mieux de faire ça comme ça
13:56 que d'avoir des images du pire.
13:58 - Elles ont une vertu quand même ces manifestations,
14:01 on ne peut plus nier ce qu'on voit.
14:03 Là, vous avez vu sur la place qui a été filmée,
14:07 il y a des drapeaux palestiniens en ombre,
14:09 il y a des drapeaux turcs aussi.
14:11 - Exactement, des drapeaux turcs.
14:13 C'est pour ça que je trouve qu'il y a presque
14:15 quelque chose de pédagogique à montrer de ces images.
14:17 - On ne peut plus nier ça ensuite.
14:19 Emmanuel Macron a dit dans votre premier extrait,
14:22 il a dit "il y a un risque que le conflit s'importe".
14:24 En réalité, le conflit est chez nous.
14:27 Je rappelle qu'il y a ces manifestations,
14:29 il y a un attentat, un mort, un professeur,
14:31 trois ans après s'est mis le pâtis,
14:33 on fait comme si ce n'était pas arrivé, mais c'est arrivé.
14:35 Je trouve ça au contraire très bien
14:37 qu'on ne puisse plus nier le poids de l'immigration
14:40 dans l'importation de ce conflit.
14:42 - On n'a pas besoin de manifestations
14:44 pour s'en convaincre tous les jours.
14:46 - Je ne suis pas d'accord avec vous, c'est très intéressant.
14:48 - Ce que je veux dire, c'est que, Joseph,
14:50 on est dans un état de droit,
14:52 je comprends parfaitement un tribunal administratif
14:55 qui considère qu'il y a une liberté d'association en France,
14:58 il y a des manifestations complètement stupides,
15:01 mais c'est un droit de manifester.
15:03 Ça, sur le plan théorique, c'est difficile à contredire.
15:06 Par contre, sur le terrain pratique,
15:08 mon expérience me conduit à vous dire
15:10 que les manifestations pro-palestiniennes en France,
15:13 elles ne se dérivent jamais bien.
15:15 D'abord, celle-là, elle est notamment à l'initiative du NPA
15:19 qui a fait l'apologie du Hamas,
15:22 qui est d'ailleurs poursuivi pour cela,
15:25 et je n'ai pas souvenance de manifestations pro-palestiniennes
15:30 où on finit pas par entendre "morts aux Juifs".
15:33 En pratique, c'est comme ça.
15:35 - J'ai cité une manifestation en juillet 2014, je crois,
15:41 qui avait déjà dégénéré.
15:43 J'ai cité un papier de Bruno Regez-Petit,
15:45 à l'époque, dans le Nouvel Obs,
15:47 puisque François Hollande n'avait pas dit un mot,
15:49 celui qui était ministre de l'Intérieur
15:51 au Premier ministre, Manuel Valls,
15:53 à l'époque, n'avait pas dit un mot.
15:56 Et Bruno Regez-Petit concluait son papier en disant
15:59 "Ces gens-là voudraient être nemenchos
16:02 et ce ne sont que des petits daladiers".
16:04 Donc, effectivement, et c'était il y a 10 ans.
16:07 Donc, il n'y a rien de nouveau de ce point de vue-là.
16:09 Karim Benzema, Gérald Darmanin,
16:11 c'est un feuilleton désormais chaque jour.
16:14 Lundi, il a dit sur ce plateau
16:16 que Karim Benzema était en lien avec les frères musulmans.
16:20 Il était tout à l'heure sur BFM.
16:22 On va écouter ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur sur ce sujet.
16:25 Je vais vous dire quelque chose.
16:27 Si M. Benzema veut montrer sa bonne foi
16:29 et qu'il est capable, dans quelques instants,
16:31 de tweeter pour la mort de ce professeur, par exemple,
16:33 pour dire que, évidemment, c'est une victime.
16:35 Parce qu'en Islam, je sais qu'on respecte toute vie.
16:37 Les vrais musulmans respectent toute vie.
16:39 Ils font attention à toute vie.
16:40 Et c'est une prescription de l'Islam.
16:42 Donc, si M. Benzema est capable de montrer
16:44 qu'en effet, devant 20 millions de gens qui le suivent,
16:47 y compris si l'Islamite en Arabie Saoudite désormais,
16:50 et parce qu'il est éminemment français,
16:52 il pleurera également la mort de ce professeur,
16:54 je retirerai mes propos.
16:55 Mais je constate que, pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire,
16:57 il a fait le choix extrêmement sélectif
16:59 de porter le même discours que les frères musulmans.
17:01 - Les frères musulmans sont une organisation, je le rappelle,
17:04 islamiste, fondée en 1928 en Égypte.
17:06 Le fondateur et le grand-père de l'islamologue Tariq Ramadan
17:09 et l'objectif officiel de cette organisation
17:11 est la renaissance islamique et la lutte non-violente
17:14 contre l'emprise laïque occidentale
17:16 et l'imitation aveugle du modèle européen
17:19 en terre d'islam.
17:21 Jean-Luc Mélenchon s'est saisi de ce dossier
17:24 pour tweeter "Bonjour monsieur Benzema,
17:27 je ne vous connais pas et je ne sais rien du foot,
17:29 mais le gouvernement et ses amis ont choisi de vous diaboliser,
17:32 ils vous traitent de français de papier,
17:34 avec de tels ennemis qui parlent avec de tels mots,
17:36 vous devez être une personne remarquable,
17:38 sans haine ethnique ou religieuse,
17:40 petits fils de gens traités, eux aussi,
17:42 de français de papier par les pétainistes
17:44 qui retiraient leur papier à ceux qui étaient français
17:47 depuis moins de dix ans.
17:48 Je sais que la France appartient à tous ceux qui la choisissent,
17:51 ceux qui nous insultent ne la méritent pas."
17:54 Et comme je vous dis que c'est un feuilleton,
17:56 il y a Éric Zemmour...
17:58 - Chacun sait que M. Darmanin est un grand anti-musulman.
18:01 - Chacun sait que...
18:04 - Franchement, accuser M. Darmanin d'être anti-musulman,
18:08 ça n'a assez.
18:10 Il rappelle souvent son prénom.
18:13 - Vous voulez écouter l'avocat d'abord de Karim Benzema ?
18:17 - Non mais bon, alors c'est complètement absurde.
18:20 Arrête de mélanger toutes les notions.
18:22 Les Frères musulmans, c'est une organisation spécifique,
18:25 donc on a des liens ou on n'en a pas avec les Frères musulmans.
18:27 Et donc si lui, ça devient un truc général,
18:29 c'est-à-dire tous les gens qui n'ont pas fait un tweet
18:31 pour Israël ou pour le professeur
18:33 ou pour les supporters suédois
18:35 deviennent des fréristes, enfin où allons-nous ?
18:38 Donc il faut redonner au mot leur sens.
18:40 Bien sûr qu'il a dit quelque chose de faux.
18:43 Et puis après, il essaie de s'en défendre
18:45 en continuant de présenter une coloration défavorable de Karim Benzema.
18:49 Moi, je veux de la rigueur.
18:50 Dites-nous ce que vous avez comme élément qui permet de dire
18:52 qu'il a des liens avec les Frères musulmans.
18:54 Vous n'en avez aucun et vous nous faites une espèce de soupe ensuite.
18:56 Vous vous en expliquerez devant un tribunal.
18:58 - Il y a une chose qu'on ne dit pas suffisamment.
19:00 Moi, je crois que Gérald Lamal ne risque rien dans le tribunal.
19:04 Parce que le fait de dire à quelqu'un
19:06 "vous êtes proche des Frères musulmans",
19:08 mais les Frères musulmans, vous pouvez en penser ce que vous voulez.
19:11 C'est une organisation aussi politique.
19:14 Elle n'est pas interdite en France.
19:16 - Elle est interdite en Arabie saoudite.
19:18 - Elle est arrivée au pouvoir...
19:20 - Là où Benzema vit.
19:21 - Je vais terminer.
19:22 Elle est arrivée au pouvoir en Égypte.
19:24 Parce qu'elle est arrivée au pouvoir en Égypte, je me souviens,
19:26 avec M. Morsi, qui était président de l'Égypte.
19:28 Il y a eu ensuite le coup d'État d'Al-Sissi qui l'a renversé.
19:31 Alors, les Frères musulmans sont considérés par certains pays
19:34 comme une organisation de terrorisme, mais pas par tous.
19:37 Ce que je veux dire par là, c'est que vous pouvez avoir
19:39 une opinion fondamentaliste, radicale.
19:42 Ça n'est pas interdit par la loi.
19:45 Il n'existe pas, je termine, d'une seconde, je peux terminer une seconde,
19:49 il n'existe pas de délit de radicalisation.
19:52 C'est ça qu'il faut bien comprendre.
19:54 Et quand Dermanin nous dit "on va expulser les étrangers
19:57 qui sont en situation de guerre parce qu'ils sont radicalisés",
20:00 ça va être compliqué.
20:02 Une fois, on a essayé d'interdire le salafisme à l'Assemblée nationale.
20:05 Bon, je suis trop long, je m'arrête.
20:07 Non, vous ne voulez pas que je continue ?
20:09 Non, je suis pas peu, vous le savez bien.
20:12 Je suis en train de vous dire qu'une opinion religieuse...
20:15 Mais vous le dites, on a compris. Pardonnez-moi, j'ai bien compris ce que vous avez voulu dire.
20:19 Alors, on marque une pause et à tout de suite.
20:22 Pardon, on ne peut pas terminer un développement, Pascal.
20:25 Bon, Georges Fenech, évidemment, je vous ai coupé et vous m'en excusé.
20:33 Non, mais c'est surtout que la pause nous attendait.
20:36 Et c'était pour ça.
20:39 On a compris, en revanche, que le salafisme, on ne peut pas l'attaquer juridiquement.
20:46 Sur l'éducation.
20:48 Je peux dire une chose, vraiment, en 30 secondes.
20:51 On a tous oublié, mais Benzema a eu un procès très récemment
20:54 avec un militant identitaire qui est dans le parti d'Éric Zemmour,
20:57 il l'a attaqué.
20:59 Il s'appelle M. Damien Rieux.
21:01 Il a gagné son procès, Damien Rieux.
21:03 On a excusé Benzema d'être islamiste parce qu'il avait retweeté des trucs sur les réseaux sociaux.
21:07 Et il a gagné. Le militant a gagné.
21:09 Et M. Benzema ne fait pas appel.
21:11 Exactement.
21:12 Revenons donc sur l'intervention de Jean-Luc Mélenchon.
21:15 Je vous l'ai dit tout à l'heure.
21:17 Du coup, Éric Zemmour a tweeté également Jean-Luc Mélenchon,
21:20 champion des Français qui marque contre leur camp,
21:23 pour répondre au tweet de Jean-Luc Mélenchon,
21:25 qui s'est saisi, évidemment, de ce dossier Benzema.
21:28 Et puis, je voulais vous faire écouter Éric Zemmour ce matin,
21:31 sur France 2, au micro de Thomas Soto,
21:34 et qui s'est exprimé sur ce sujet.
21:36 Vous allez me dire ce que vous en pensez.
21:37 Écoutez attentivement.
21:39 Karim Benzema, je le connais depuis longtemps.
21:44 On sait qu'il a joué en équipe de France par accident,
21:47 uniquement pour l'argent et les résultats sportifs.
21:50 Il l'a dit d'ailleurs lui-même.
21:51 Peut-être aussi parce qu'il a un peu de talent.
21:53 Il a beaucoup de talent.
21:54 Ce n'est pas incompatible.
21:55 Mais je veux dire, il n'est pas français de cœur.
21:57 Il n'aime pas la France. Il ne l'a jamais aimée.
21:59 Mais au-delà du cas de Karim Benzema,
22:02 il y a belle lurette que le football français
22:04 est complètement sous la coupe de l'univers des banlieues.
22:07 Et comme l'univers des banlieues est de plus en plus islamisé,
22:11 le football français est de plus en plus islamisé.
22:13 Ce n'est pas étonnant.
22:14 - Karim Benzema est un islamiste pour vous ?
22:15 - Pour vous ? Pour moi, Karim Benzema est un islamiste.
22:18 Je ne sais pas ce que c'est qu'un islamiste.
22:20 Moi, ce que je sais, c'est que c'est un musulman
22:22 qui veut appliquer la charia,
22:24 et que la charia prévoit le djihad,
22:26 et que le djihad, ça veut dire tuer Dominique Bernard,
22:29 ça veut dire tuer sa nouvelle prêtre.
22:31 - Vous faites un lien entre Karim Benzema,
22:33 qui a ses opinions qui peuvent être contestées, contestables,
22:35 on peut être d'accord ou pas d'accord,
22:36 et l'assassin du professeur de français.
22:38 Vous faites un lien entre les deux ?
22:39 - Absolument. Je fais un lien direct.
22:41 Parce que toutes ces personnes-là...
22:42 - Ce n'est pas du délit de sale gueule, c'est ça quand même ?
22:43 - Pas du tout. Pas du tout, cher monsieur.
22:45 Toutes ces personnes-là pensent que la charia est une loi divine,
22:49 et qu'elle s'impose à eux,
22:51 et que dans la charia, il y a divers sourates,
22:55 et que cette charia prévoit, entre autres, le djihad,
22:58 qui est la guerre sainte contre les infidèles.
23:00 Les infidèles, c'est vous et moi.
23:02 - C'est le discours qu'il tenait quand il venait campagne présidentielle.
23:07 Il ne fait pas de distinction entre l'islam et l'islamisme.
23:11 Et c'est en cela que moi je m'écarte totalement.
23:14 - Ce n'est pas ce qu'il dit là.
23:15 - Si, il dit que...
23:16 - Non, non, ce n'est pas le propos.
23:17 - Ce n'est pas ce que c'est qu'un islamiste.
23:18 Ça veut dire c'est l'islam.
23:19 - Ce n'est pas le propos.
23:20 - Il ne faut pas confondre l'islam avec l'islamisme.
23:22 - Il fait un lien direct.
23:25 - Tous les musulmans ne veulent pas l'application de la charia.
23:28 Tous les musulmans ne veulent pas l'application de la charia.
23:31 La charia, c'est une loi canonique, c'est très précis, islamique,
23:33 qui régit la vie religieuse, politique, sociale et individuelle,
23:36 appliquée de manière stricte dans certains pays musulmans.
23:38 C'est ça la charia.
23:39 - Si vous étiez là, il vous répondrait que les musulmans
23:41 qui ne veulent pas la charia ne sont pas des bons musulmans.
23:43 - Mais là, ce n'est pas le sujet.
23:45 - Je connais un peu le monde du football.
23:47 Je connais beaucoup de musulmans qui sont dans le football.
23:50 Vous pouvez en parler à Didier Deschamps.
23:52 Les musulmans qui sont dans l'équipe de France
23:54 ne veulent pas l'application de la charia sur le territoire de France.
23:57 - Et Zemmour vous répondrait que ce ne sont pas des bons musulmans.
23:59 - Oui.
24:00 - Sur le plan littéral, il n'a pas tort. C'est ça le problème.
24:03 - Oui, mais là, le sujet, c'est le lien entre l'islamisme et le meurtre.
24:10 - Ce qu'il dit, pour je le répète, connaître,
24:13 qui est des dérives communautaires dans le football.
24:16 Je veux bien entendre ça depuis 10 ans, 20 ans, 30 ans.
24:18 Je veux bien l'entendre.
24:20 De penser que tout le milieu du football est islamisé,
24:23 que tous les musulmans footballeurs veulent l'application de la charia
24:26 au mépris des lois de la République, je pense que c'est une erreur.
24:29 - Il n'a pas dit ça, Pascal.
24:31 - Non, mais évidemment, Dieu merci,
24:33 il y a énormément de musulmans qui ne sont pas comme ça.
24:35 Ce que vous dit juste Zemmour, c'est que si vous appliquez les textes à la lettre,
24:38 vous obtenez ça, c'est tout.
24:39 - Mais qui vous dit que les musulmans appliquent les textes à la lettre ?
24:41 - Oui.
24:42 - La majorité, ce n'est pas le cas.
24:43 - C'est ce que je viens de dire. Dieu merci.
24:45 - Heureusement. Vous citez l'opinion de Zemmour,
24:48 mais ce n'est pas l'opinion de la majorité des musulmans.
24:50 - C'est ce que j'ai dit, j'ai dit heureusement qu'ils ne sont pas comme ça.
24:52 - Mais en revanche, il y a des dérives communautaires dans le football,
24:56 dans le sport en général.
24:57 C'est absolument incontestable qu'ils existent,
25:00 parce que le football recrute...
25:02 En fait, le football a toujours recruté dans les milieux défavorisés,
25:06 là où effectivement ces populations sont surreprésentées.
25:11 C'est tout. Il y a aussi un phénomène social.
25:13 - Oui, non.
25:14 - Bien sûr.
25:15 - Non, mais c'est trop facile.
25:16 - Mais ce n'est pas très...
25:17 - Non, mais c'est social.
25:19 - Ce que je dis est factuel.
25:21 - Factuellement, vous avez raison.
25:22 - C'est-à-dire que là où les Noirs et les populations issues d'immigration
25:27 sont surreprésentées dans les milieux les plus défavorisés,
25:30 c'est là traditionnellement que le football recrutait.
25:33 - Je suis d'accord avec vous.
25:34 - Et à Sciences Po, les Noirs ou les populations défavorisées
25:39 sont sous-représentées, disons-le.
25:41 - Non, mais en fait, ce que vous dites est vrai, il n'y a rien qui est faux.
25:43 Sauf que quand le football, dans les années 60,
25:46 recrutait dans les milieux défavorisés,
25:48 il n'y avait pas d'appel au meurtre de personne.
25:50 Il n'y avait pas une UCI fatale.
25:51 - Oui.
25:52 - Voilà.
25:53 - Copa et Juste Fontaine, ce n'est pas...
25:55 - Mais je ne vous dis pas ça.
25:57 Vous avez bien compris.
25:58 Je vous dis, j'essaye d'apporter des éléments de nuance.
26:02 - Vous avez raison, c'est votre rôle.
26:05 - Non, mais William avait pointé, je pense, le vrai sujet.
26:08 - C'est le client qui décide si c'est le meurtre.
26:11 Il y a un raisonnement de celle de Schwalz,
26:13 je parle de Courts, pour sa pied, et puis il est à terre.
26:15 - C'est ça.
26:16 - Une précision, s'il me le permet, de Pascal Praud.
26:19 Ça ne pose pas de problème qu'il y ait une surreprésentation
26:22 des Noirs ou des Musulmans dans les équipes de foot.
26:24 - Non.
26:25 - Ce sont des gens qui sont nés sur le sol de France
26:28 et qui sont français comme vous et moi.
26:30 - Voilà, donc ce n'est pas bien.
26:31 - Et qui nous permettent d'être champions du monde.
26:32 - Mais ce n'est même pas la peine de le faire, ce constat, alors.
26:34 - Oui.
26:35 - Ce sont des Français, point barre.
26:36 - Oui, personne ne dit l'inverse.
26:37 - Ah ben oui, mais...
26:38 - C'était une analyse sociologique.
26:40 - On répondait quand même à Éric Zemmour qui dit
26:42 "le monde du football est islamisé".
26:44 - C'est pour ça que c'était intéressant d'apporter cette discussion.
26:48 - C'est une analyse économique, sociale du problème.
26:51 - Bon.
26:52 Ce qui est intéressant, c'est qu'il a répondu, Éric Zemmour,
26:55 cette fois-ci à Karim Benzema, qui menace de porter plainte.
26:58 Donc il a dit "Karim Benzema menace de porter plainte contre moi,
27:01 il n'aime pas les tacles, il pleure devant l'arbitre.
27:03 Benzema ne supporte pas qu'on le tacle,
27:05 il tombe les grimaces sans se tenir la cheville."
27:07 "Au mois de juin 2016, quand il a accusé Didier Deschamps
27:09 d'avoir cédé aux racistes, Deschamps ne lui a pas intenté de procès.
27:12 C'est toute la différence entre un pleurnicheur et un homme, un vrai.
27:16 Benzema me menace parce que j'ai rappelé ce matin qui il était.
27:19 Ce n'est pas moi qui invente qu'il a des liens avec les frères musulmans,
27:22 c'est désormais le ministre de l'Intérieur lui-même qui le dit, etc."
27:26 Donc vous pourrez lire cela sur le tweet d'Éric Zemmour.
27:29 Et voilà ce qu'on pouvait dire sur un dossier qui est là encore.
27:32 - Enfin, qui est vraiment, pour moi, c'est l'arbre qui cache la forêt.
27:36 Parce que franchement, le fait de savoir si Benzema est proche ou non des frères musulmans,
27:42 pour moi, ça n'a strictement aucune importance.
27:44 - Non, le problème, c'est que... - Non, je n'ai pas terminé. Merci.
27:46 - Oui. - Donc, ça n'a aucune importance.
27:49 Mais en revanche, savoir que la mosquée de Paris est proche des frères musulmans,
27:54 que M. Boubacar a été proche des frères musulmans,
27:56 que son successeur véhicule les pensées et les articles des frères musulmans,
28:02 ça, oui, ça me pose un problème, un sérieux problème.
28:05 Et ça, en revanche, je ne l'entends pas souvent.
28:07 - Si je puis me permettre, le fait que Benzema ait ce comportement en ce moment,
28:11 ce n'est pas anecdotique complètement.
28:12 C'est un symbole, déjà. C'est un modèle.
28:14 Il a une audience considérable, ce qu'on appelle un influenceur, quand même,
28:17 avec une vraie influence.
28:19 Et ensuite, moi, je me rappelle l'époque où Gilles Kepel avait inventé le terme
28:22 "djihadisme d'atmosphère". - Atmosphère.
28:25 - Et aujourd'hui, on assiste à l'émergence de personnages
28:27 qui sont des islamistes d'atmosphère.
28:29 C'est-à-dire qu'en effet, ce n'est pas illégal.
28:31 Alors, j'avais raison tout à l'heure. Ce n'est pas illégal du tout.
28:33 Mais en fait, ça crée un contexte, une ambiance.
28:36 Ça dédramatise et ça rend la chose...
28:38 - Et moi, ce qui m'ennuie, c'est que je connais bien le football.
28:40 Je connais très bien Philippe Diallo, qui a témoigné, qui est avec eux,
28:43 qui est le président de la Fédération française de football,
28:45 et qui m'a dit "je vis avec ce groupe-là et c'est des super gosses".
28:48 Voilà ce qu'il m'a dit.
28:49 Parce qu'il m'a dit "c'est des super jeunes,
28:51 c'est des jeunes très, très bien élevés,
28:53 qui sont très loin de l'image qu'on devait avoir".
28:55 Donc j'ai envie de défendre précisément, avec un témoignage direct,
28:59 Philippe Diallo, qui est le président de la Fédération française de football,
29:01 et qui me rapporte des comportements à l'intérieur du groupe
29:04 qui sont exemplaires.
29:05 - Mais je suis l'exemple à côté.
29:06 - Donc je le dis. Je suis désolé de vous le dire.
29:08 Et demander à Didier Deschamps, il est, je pense, sur la ligne.
29:10 - Très intéressant. Vous avez prononcé le mot qu'il fallait prononcer.
29:12 Parce que récemment, par exemple, Jean-Claire Todibo,
29:15 un défenseur de la Ligue de France, a été, entre guillemets,
29:17 s'est fait choper en train de rigoler pendant une minute de silence.
29:21 Son explication était exceptionnelle.
29:24 Il a répondu en disant...
29:26 - C'était un rire nerveux.
29:28 - Aucun problème.
29:30 Benzema, quand il a craché après la Marseillaise, il n'a jamais dit
29:32 "Pardon, je suis désolé, j'avais..."
29:33 - Je suis d'accord.
29:34 - Voilà. C'est la différence.
29:35 - Je peux entendre, mais attendez...
29:37 - La différence, elle tient en dignité.
29:39 - Mais vous avez raison.
29:40 - Vous avez raison.
29:41 - C'est un honneur d'homme exceptionnel.
29:43 Ça change tout.
29:44 - Je suis d'accord.
29:45 Et croyez-moi, parler avec Didier Deschamps de ces sujets-là,
29:47 c'est très, très intéressant, vraiment, de l'écouter.
29:49 Et parler avec les entraîneurs.
29:50 - Parler avec des entraîneurs et parler de ce milieu que je connais
29:53 ou que j'ai bien connu, en tout cas.
29:55 - Bon, les obsèques de Dominique Bernard.
29:59 C'était ce matin.
30:00 C'était évidemment très poignant.
30:01 Je vous propose de voir le sujet de Miquel Dos Santos.
30:03 Et après, on écoutera en longueur la parole d'Isabelle,
30:08 la femme de Dominique Bernard, qui a dit des choses bouleversantes.
30:12 - C'est sur la Sicilienne de Bac,
30:16 interprétée par des amis de l'enseignant,
30:18 que le cercueil de Dominique Bernard est entré dans la cathédrale d'Arras.
30:22 A ses côtés, sa mère, sa sœur, ses enfants, ainsi que son épouse.
30:26 Depuis l'hôtel, Isabelle Bernard a partagé les passions de son mari
30:30 et son désamour pour les nouvelles technologies.
30:32 - Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac.
30:37 Il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux, le téléphone.
30:43 Il n'en avait même pas.
30:45 Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur.
30:53 Nous nous aimions.
30:55 Quelques minutes plus tard, l'une de ses collègues au lycée Gambetta
30:59 a, elle, mis en lumière l'humour de l'enseignant.
31:01 - Quand nous arrivions ensemble, et que tu disais aux fumeurs amassés devant l'entrée,
31:06 alors, on se fumait un petit clou de cercueil.
31:10 L'ironie tragique, que ce soit sur ce même perron où tu as usé tant de semelles,
31:17 que la vie t'ait été ravie.
31:19 Lors de son homélie, l'évêque d'Arras a également révélé les inquiétudes
31:22 de Dominique Bernard sur le monde actuel.
31:25 - Il s'inquiétait de l'évolution de l'éducation et de l'enseignement,
31:29 ainsi que de l'avenir de notre société.
31:32 Quand s'arrêtera donc la violence et la folie du monde ?
31:36 Cette violence, cette folie, semble comme une tornade qui ne cesse d'enfler
31:40 et dont l'itinéraire est absolument imprévisible.
31:44 - Après un dernier mot de remerciement de la famille et la bénédiction du corps,
31:48 le cercueil de Dominique Bernard a quitté la cathédrale d'Arras.
31:51 Il sera inhumé dans la plus stricte intimité dans le cimetière de son village à Berneville.
31:56 - Je voulais qu'on écoute en longueur Isabelle, son épouse, avoir une pensée également
32:00 pour ses filles Héloïse, Cléila et Mélisande ce soir.
32:04 Sa femme dresse le portrait de M. Bernard et en fait c'est un homme libre,
32:10 c'est un homme qui aime la culture, c'est un homme de tolérance
32:14 à travers tout ce qu'il aime, les artistes, les écrivains, les peintres,
32:18 ce qu'elle nous dit au fond, c'est les valeurs des Lumières,
32:22 c'est les valeurs de l'Occident qui ont été attaquées à travers cette mort.
32:26 Écoutez, c'est bouleversant.
32:28 Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac.
32:34 Il aimait Proust, Claude Simon, Céline et Pierre Michon.
32:42 Il aimait le cinéma, Truffaut, Ford, Kubrick, Lubitsch, Orson Welles.
32:52 Il aimait le baroque.
32:55 Il aimait Ozu, Miyazaki, Kurosawa, Almodovar, Fellini, Visconti.
33:01 Il aimait l'Italie, l'italien, la Toscane, les fresques de Giotto, Masaccio, Gozzoli.
33:09 Il aimait le Tissien et Véronèse, le Caravage.
33:13 Il aimait Shakespeare, Racine, Becket.
33:18 Il aimait le gothique, les cathédrales qu'on découvrait de ville en ville.
33:24 Il aimait les glaciers préférés du Routard.
33:28 Il aimait la Provence, ses couleurs, ses senteurs.
33:36 Il aimait les étangs, les rivières et les fleurs, les forêts.
33:42 Il aimait la lumière rasante du soir.
33:45 Il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux.
33:53 Le téléphone, il n'en avait même pas.
33:56 Il n'aimait pas la foule, ni les honneurs, les cérémonies qu'il avait en horreur.
34:05 Sensible et discret, il n'aimait pas le bruit et la fureur du monde.
34:14 Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur.
34:22 Nous nous aimions.
34:27 Ce que rappelle Mme Isabelle Berman, d'une manière tellement forte,
34:37 c'est qu'on ne tue pas simplement une personne, on tue un monde à chaque fois.
34:46 C'est pour ça que ce qu'elle dit est si beau.
34:50 On tue un monde.
34:52 C'est poignant d'entendre ça.
34:55 C'est le génie maléfique de ces assassins
34:58 qui ont été chercher des gens comme Samuel Paty et Dominique Bernard.
35:04 C'est incroyable.
35:06 La puissance.
35:08 J'ai été très touché par l'hommage de cette femme.
35:12 Mais on dirait qu'ils ne les ont pas tués au hasard.
35:16 C'est ça qui est terrible.
35:19 Ils incarnaient, les deux, puissamment ce que l'Occident que nous aimons est.
35:28 La paix, la démocratie, l'humanité, la culture.
35:34 Tous les gens qui sont cités là,
35:37 selon Julien Drac, Pierre Michon,
35:39 ce sont des gens de haute culture.
35:41 Pierre Michon, qui lit Pierre Michon en France ?
35:44 Lévi Minuscule.
35:46 Donc il y a très peu de gens.
35:48 Moi je trouve que c'est poignant, c'est presque un message politique.
35:52 C'est métapolitique, oui.
35:55 C'est presque un message politique qu'elle dit avec beaucoup de délicatesse,
35:59 sans être démonstrative.
36:02 Mais ce qu'on assassine, c'est deux siècles d'Occident.
36:07 C'est deux siècles des Lumières.
36:09 C'est ça qui est assassiné.
36:11 C'est ça.
36:13 C'est pour ça que je voulais vous le faire vraiment écouter en longueur.
36:16 Les cinéastes qui sont cités, les peintres qui sont cités,
36:19 Proust, la haute culture,
36:23 la haute culture occidentale qui est citée.
36:26 D'ailleurs il y a plus d'écrivains français, c'est très intéressant.
36:30 Il y a une chose qu'elle ne dit pas, mais qui ajoute aux qualités de ce professeur,
36:35 c'est que c'est un héros, qu'il est mort en héros.
36:38 Il a quand même le choix de s'interposer, de protéger ses élèves,
36:42 et il ne le fait pas, c'est un héros.
36:45 Et ça c'est aussi quelque chose qui meurt avec lui.
36:48 Il y en aura peut-être d'autres, des héros, mais c'est quelque chose...
36:51 - En fait, et c'est tout, il y a Rachel Khan qui m'envoie un petit message,
36:54 et elle a tellement raison, nous n'avons pas de politique culturelle.
36:58 Plutôt qu'attaquer CNews, la ministre de la Culture,
37:01 elle devrait s'intéresser à ça.
37:03 C'est ça le vrai combat à mener pour les jeunes générations.
37:07 La culture, de faire passer les cinéastes, de faire passer les écrivains,
37:11 de faire passer les philosophes, de faire passer les artistes.
37:14 C'est ça qui devrait être mis en place dans la France.
37:18 - Vous ne m'empêcherez pas de vous dire ce que je vous ai dit il y a deux jours,
37:21 au-delà de ce message merveilleux.
37:25 Pardon, mais les Français n'ont pas exprimé leur colère.
37:30 Pourquoi nous n'avons pas le droit de nous exprimer leur colère ?
37:33 On n'a pas uniquement le droit de montrer des bougies.
37:36 La colère, comme par hasard,
37:39 elle est en complicité avec le ramasse ce soir dans les rues de Paris.
37:43 Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en France,
37:46 si je peux dire.
37:48 Il arrive que la colère soit bonne conseillère.
37:52 - C'est juste une raison.
37:54 Les Français sont d'une patience.
37:56 - Ce n'est plus de la patience.
37:58 - Après les attentats de 2015 non plus.
38:01 On a eu une grande marche le 11 janvier 2015 suite à Charlie Hebdo.
38:05 - Ils ont peut-être le sentiment aussi qu'il n'y a plus rien à faire.
38:09 Qu'aujourd'hui, vous avez très peu de solutions.
38:14 - Les Français, dans un sondage pour CNews,
38:19 ils étaient 87% à souhaiter l'expulsion des fichiers S étrangers.
38:23 Les Français ne sont pas résignés du tout.
38:26 - Les fichiers S, c'est 5000 personnes.
38:29 - Les Français sont très déterminés sur ce qu'il faut faire.
38:32 - Il y a d'autres sujets dans la société française
38:35 qui sont beaucoup plus lourds.
38:37 - Dans l'expression de la colère, le drame aujourd'hui,
38:40 c'est qu'il y ait des gens qui soient là pour traiter
38:43 et faire une loi sur l'immigration.
38:45 - Cette culture qui était partagée par l'Occident,
38:48 elle n'est pas partagée aujourd'hui par tout le monde en France.
38:51 Les gens qui sont cités là, ils ne sont pas partagés par tout le monde.
38:54 - Même par plus personne.
38:56 - Écoutez quelques Français qui ont été interrogés
38:59 et qui étaient place des héros à Arras.
39:02 - Ça n'a pas de nom d'avoir tué un professeur.
39:08 C'est des êtres ignobles.
39:10 - Je les rends hommage, bien sûr, c'est important pour moi
39:13 parce que pour moi c'est intolérable.
39:16 Les mots ne sont même pas assez forts.
39:18 - Très affectés, très ébranlés.
39:21 Il va falloir du temps pour reconstruire tout ça.
39:26 - C'est d'incompréhension.
39:29 On est saisi, la ville est sous le choc vraiment.
39:33 - Le risque terroriste, je voulais qu'on en parle
39:36 et que je vous fasse écouter une séquence.
39:38 C'était ce matin chez Sonia Mabrouk.
39:40 Sonia Mabrouk va faire écouter à Philippe Devilliers
39:43 ce que dit Emmanuel Macron qui dit
39:46 qu'il faut apprendre à vivre avec cette possibilité
39:50 qu'il y ait des actes terroristes individuels.
39:53 Vous allez voir la réaction de Philippe Devilliers.
39:56 - Jamais il ne sera possible, dans un état de droit,
40:01 d'avoir un système où le risque terroriste est éradiqué totalement.
40:05 C'est pourquoi nous devons vivre dans une société de vigilance.
40:09 - Je suis un bas sourdi.
40:11 Ce n'est pas un montage ?
40:12 - Ah non.
40:13 Evidemment non.
40:15 - Est-ce que chacun se rend compte de ce que ça veut dire ?
40:19 Ça veut dire que la puissance publique, avoue,
40:22 qu'elle est l'impuissance publique.
40:25 Ça veut dire qu'en fait,
40:28 ce pourquoi l'Etat a été inventé,
40:31 pour la protection des citoyens, n'existe plus.
40:37 - C'est excessif ce que dit Philippe Devilliers.
40:42 - Pourquoi ?
40:43 - Il n'y a pas que la France.
40:45 Vous souriez, je ne peux pas.
40:47 - Non, mais c'est parce que...
40:49 - Si vous voulez, je ne parle pas, je ne parle pas.
40:51 - Mais pas du tout.
40:52 C'est parce que j'ai Louis Lian, mais au contraire,
40:54 vous coupez, et c'est pour ça que je regardais.
40:56 - C'est moi.
40:57 - C'est vrai, j'ai Louis Lian.
40:59 - Les pays ont été frappés, le 11 septembre.
41:02 Tous les pays d'Europe ont été frappés par le terrorisme.
41:05 Il n'y a pas que la France.
41:06 On n'est pas un pays faible par rapport aux autres.
41:09 Toutes les grandes démocraties sont attaquées
41:11 par cette idéologie mortifère.
41:13 - On est plus frappés que les autres.
41:15 - On a été visés plus en Europe,
41:17 mais vous savez, les Anglais aussi,
41:19 ils ont eu les Allemands, la Belgique, le métro.
41:22 - Nous, c'est 300 morts.
41:24 - Non, on a été frappés un peu plus que certains pays européens,
41:27 mais les grandes démocraties sont exposées,
41:30 ont une certaine fragilité, parce qu'on tient à notre état de droit.
41:33 Mais il faut renforcer cet état de droit.
41:35 Mais Philippe de Villiers ne peut pas dire qu'on peut éradiquer,
41:38 personne ne peut éradiquer le terrorisme.
41:40 C'est impossible.
41:41 Il faut le combattre, mais dire qu'on va l'éradiquer,
41:44 ce n'est pas possible.
41:46 - Gilles William, maintenant, vous pouvez parler.
41:48 - Non, mais Philippe de Villiers réagissait
41:52 sur le discours résigné du président de la République.
41:56 On n'a pas besoin d'expliquer à Philippe de Villiers
41:59 qu'on a eu des attentats beaucoup plus nombreux,
42:02 beaucoup plus nombreux qu'ailleurs, à Nice, au Bakatlan, ailleurs.
42:06 On est leader sur ce marché-là.
42:08 Pardon de le dire.
42:10 Et donc, effectivement, cette résignation-là,
42:13 je comprends la réaction de Philippe de Villiers.
42:18 - L'hôpital de Gazaï, ça, c'est un sujet qui me passionne.
42:21 Pourquoi ?
42:23 - Parce qu'avant même qu'on sache ce qui s'était passé précisément,
42:28 tout le monde avait déjà choisi son camp.
42:31 - Bien sûr.
42:32 - Et celui qui exprime ça,
42:34 illustre ça de la manière la plus caricaturale,
42:36 et il a enlevé son tweet depuis.
42:38 C'est Olivier Faure, patron du Parti socialiste.
42:42 Ce tweet que j'ai retrouvé, qui n'existe plus,
42:45 on est mardi soir, l'attaque vient de se produire.
42:48 "Rien ne justifie le raid contre cet hôpital à Gaza.
42:51 "La barbarie du Hamas ne notorise pas les crimes de guerre de Tsaï.
42:54 "Même la guerre a ses règles.
42:57 "La France doit prendre la parole.
42:59 "Ami d'Israël, mais pas complice d'une vengeance aveugle."
43:01 Je rappelle qu'à Gaza, il n'y a pas de journalistes.
43:04 Il n'y a pas de journalistes à Gaza.
43:06 Donc, en fait, il n'y a pas d'information.
43:08 C'est ça, la réalité.
43:09 Sauf le Hamas et la propagande du Hamas.
43:12 Eh bien, vous avez un dirigeant
43:14 qui, une nouvelle fois, se couvre de déshonneur,
43:17 comme régulièrement depuis des mois,
43:19 qui dit n'importe quoi,
43:21 qui s'appelle Olivier Faure,
43:22 qui est premier secrétaire du PS,
43:24 qui a tellement honte de son tweet...
43:26 - Qu'il l'enlève. - Qu'il l'enlève.
43:28 Et c'est un homme qui aspire à diriger la France
43:31 ou à avoir des responsabilités.
43:33 - C'est bien pire que...
43:34 Ça l'a jeté bien pire que vous n'imaginez.
43:36 Et je vais vous la résumer.
43:37 Mais avant, il n'y a pas que monsieur Olivier Faure.
43:40 Le journal Le Monde, c'est...
43:43 C'est encore une fois discrédité.
43:45 Et toute une partie de la classe journalistique,
43:47 il y a d'autres journalistes qui sauvent leur honneur.
43:49 Mais l'histoire de Olivier Faure...
43:51 - Ça, c'est le monde d'aujourd'hui.
43:52 Une certitude persistante sur la cause de l'explosion
43:55 à l'hôpital de Gaza,
43:56 alors qu'a priori, il y a consensus.
43:58 - Alors ça, c'est encore une autre histoire.
44:00 - Ça, c'est aujourd'hui.
44:01 - Ça, c'est monsieur Benjamin Barthes.
44:03 Il y a un très bon article dans Valeurs Actuelles
44:05 qui explique qui il est.
44:06 Il est marié avec une activiste palestinienne,
44:09 Mouzna, qui a applaudi, qui a applaudi...
44:13 - Oui, mais de qui vous parlez ?
44:14 Parce que les gens sont pas...
44:15 - Benjamin Barthes. - Le journaliste du monde.
44:16 - Le journaliste du monde.
44:17 - Ben, dites-le.
44:18 - C'est ce que...
44:19 Vous montrez l'article.
44:20 Il a donc sa femme, qui parle du peuple élu,
44:23 que Avocat Sans Frontières d'ailleurs poursuit
44:25 pour antisémitisme,
44:26 elle a applaudi à l'opération.
44:28 Et lui, dans sa rage de voir le djihad islamique accusé,
44:33 parce que la cause est entendue,
44:34 il essaye quand même d'insuffler le doute
44:37 que son journal, la veille, avait complètement...
44:41 Le Monde, la veille,
44:43 avait complètement enterriné le Hamas.
44:46 Mais un mot sur Olivier Faure,
44:48 c'est encore pire que vous n'imaginez.
44:50 Après avoir tweeté, dans la lignée du Hamas,
44:54 Golnadel, qui vous parle, il lui dit gentiment,
44:57 "Monsieur Olivier Faure..."
45:00 Non.
45:01 Après ça, il s'excuse, il dit,
45:04 quand il apprend qu'il y a un doute,
45:06 il dit, "J'ai eu...
45:08 "Je ne savais pas qu'il y avait d'autres versions.
45:12 "J'ai été un peu trop vite.
45:14 "Donc, moi, ce que je fais, je lui dis,
45:16 "peut-être que la prochaine fois, je lui tweet.
45:18 "Peut-être que la prochaine fois,
45:20 "attendez-vous moins à enterriner ce que dit le Hamas."
45:23 Qu'est-ce qu'il fait, Olivier Faure ?
45:25 Parce qu'il y a des gens qui collent à ce que je dis.
45:28 Il a lâchement enlevé ce tweet où il s'excusait.
45:34 Et je lui fais remarquer,
45:35 "Alors, vous enlevez le tweet que vous excusez,
45:37 "mais vous gardez le premier tweet
45:39 "où vous enterrinez le Hamas."
45:40 Et c'est une ensuite qu'il a enterrinée.
45:43 Donc, il est doublement lâche, M. Olivier Faure.
45:46 - Mais il est surtout irresponsable.
45:47 - Invraisemblable.
45:48 - Il est irresponsable.
45:49 C'est surtout ça, ce qui est invraisemblable.
45:51 Je le répète, il n'y a pas de journaliste à Gaza.
45:53 Il n'y en a pas.
45:55 Il n'y a pas un journaliste qui peut dire ce qui se passe.
45:57 - Bien sûr.
45:58 - Donc, au minimum, ce que nous avons eu ici,
46:00 c'est une sorte de prudence.
46:01 Et...
46:02 Alors, écoutez, ça, c'est extraordinaire.
46:04 Je vais dire du bien d'Edouid Plenel.
46:06 Même Edouid Plenel.
46:07 - Bien sûr, il faut le dire.
46:08 - Même Edouid Plenel a tweeté...
46:10 - Oui.
46:11 - Donc, vous connaissez mon honnêteté proverbiale.
46:13 - Oui.
46:14 - "Cette autre enquête, en données ouvertes du Guardian
46:17 "sur l'explosion de l'hôpital, conclut que le cratère
46:20 "ne correspond pas à une attaque aérienne,
46:22 "mais plutôt à un tir de roquette qui a échoué."
46:24 Edouid Plenel, c'est dans le Guardian.
46:26 - C'est vrai.
46:27 - Lui-même accrédite l'idée que ce n'est pas une frappe israélienne.
46:31 - Non, mais...
46:32 - Donc, mais l'humanité, libération, le monde...
46:36 - Tout le monde.
46:37 - Tout le monde.
46:38 - C'est des gens qui font de la...
46:40 Et qui nous donnent des leçons, parfois,
46:42 et qui donnent des leçons à CNews.
46:44 - Bien sûr.
46:45 - On a...
46:46 - Bien sûr.
46:47 - C'est...
46:48 - Mon Dieu.
46:49 Mon Dieu.
46:50 Il a fallu des jours pour admettre les atrocités
46:52 qui ont été commises là-bas, qu'il y a eu des bébés décapités.
46:55 Il a fallu des jours pour l'admettre.
46:57 Il a fallu une demi-heure pour accepter ce que disait le ramasse.
47:02 - Bien sûr.
47:03 - Si ça ne nous pose pas, enfin, à nous, des problèmes
47:06 dans l'état de l'information, c'est qu'il y a un problème.
47:09 Et puis, moi, je vous dis une chose.
47:11 J'en ai assez aussi d'entendre un certain nombre de personnes dire
47:14 "Il faut une riposte juste, Israël."
47:16 - Mais voilà.
47:17 - Attention, il faut une riposte juste.
47:19 Qu'est-ce que ça signifie, derrière ?
47:21 Ça signifie que, derrière, de toute façon,
47:23 Israël a une présomption de culpabilité d'Israël.
47:26 Et c'est cette présomption de culpabilité
47:28 qui a fait avaler un certain nombre de personnes
47:31 le fait qu'Israël avait pu commettre cette atrocité.
47:34 - Vous vous souvenez, quand vous avez été mis en cause
47:37 pour une photo dans le journal du dimanche ?
47:40 Il n'était pas...
47:41 - Libération ?
47:42 - Libération, aujourd'hui.
47:43 Alors là, la presse française, on ne l'entend pas.
47:45 - Non, non, c'est merveilleux.
47:46 - On ne l'entend pas.
47:47 On a là une de libération.
47:48 - C'est exceptionnel.
47:49 - C'est exceptionnel.
47:50 - C'est exceptionnel.
47:51 - Pourquoi on n'a pas cette...
47:52 - Moi, je raconte l'histoire.
47:53 - Ah, mais si, je vous ai demandé de la sortir, justement.
47:56 - Non, mais l'histoire est exceptionnelle.
47:58 C'est une photo qui est censée illustrer, aujourd'hui,
48:00 l'horreur subie par les Palestiniens visée par Israël,
48:03 qui, en réalité, donc, qui est en libération,
48:05 qui, en réalité, a déjà été publiée, je crois, en février dernier.
48:08 - Bien sûr.
48:09 - Et qui, en plus, avec le visage d'un bébé un peu déformé par la douleur.
48:12 - Bien sûr.
48:13 - Et qui, en plus, est une image générée par l'intelligence artificielle.
48:16 - Voilà, c'est incroyable.
48:17 - Mais là, vous n'entendrez pas un mot dans la presse française.
48:20 - Alors que, dans mon cas, c'était une vraie image, bien sûr.
48:23 - Où tout le monde vous est tombé dessus.
48:25 Toute la presse française vous est tombée dessus.
48:27 Mais Libération, comment vous appelez ça, le privilège rouge ?
48:30 - Rouge.
48:31 - C'est une de vos expressions déposées.
48:33 - C'est une bonne formule.
48:34 - Eh bien, je m'étonne toujours, d'ailleurs, que Denis Oliven,
48:37 qui est le patron de Libération, tolère dans son journal.
48:40 - Ça. Mais bon.
48:41 - Mais s'il a un avis...
48:42 - Évidemment, il n'entrera pas dans son journal.
48:44 - Peut-être que le service Check News, Check de Libération,
48:47 va faire une enquête.
48:48 - Et pareil, ces gens-là...
48:50 - En 15 ans, ils l'ouvront.
48:51 - Comment ?
48:52 - Parce que William parle de Check News,
48:54 qui est un service de vérification des infos.
48:56 - En 15 ans, une vérification, en effet.
48:57 - Et pareil, ces gens-là nous donnent des leçons.
48:59 Mais enfin, la Une de Libération, aujourd'hui, avec un enfant...
49:04 Alors, je n'étais pas au courant de l'intelligence artificielle.
49:07 - C'est ce que j'ai lu, moi, sur ce sujet.
49:09 - C'est quand même sidérant.
49:10 - Par ailleurs, rappelez-vous de la Une après le séisme au Maroc ?
49:14 Vous vous rappelez de cette Une ou pas ?
49:16 C'était une femme éplorée, en train de pleurer,
49:18 de hurler à la mort, etc.
49:20 Et en réalité, elle était en train d'hurler des horreurs
49:22 contre je-sais-pas-qui dans la rue.
49:24 Elle n'était pas du tout à l'endroit...
49:25 - En tout cas, pourquoi...
49:26 - Elle défendait le roi du Maroc.
49:27 - Elle défendait le roi du Maroc.
49:28 - Pourquoi on parle de ça ?
49:29 Ce n'est pas pour, je veux dire, entrer en question
49:31 avec nos amis de Libération, ils sont journalistes, etc.
49:35 C'est parce qu'effectivement, ça s'appelle la fabrique du mensonge.
49:38 Et donc de l'opinion publique.
49:40 C'est quand même impressionnant.
49:42 Je veux dire, de donner déjà son avis
49:45 avant d'avoir les informations, de choisir son camp.
49:48 - Parce que les Français sont dupes, ça.
49:51 - Ah ben, quand même.
49:52 Ah ben, je peux... Ah non, non.
49:53 - Alors, je vais vous répondre précisément,
49:55 parce que je vous réponds toujours.
49:56 Les Français, vous avez raison, mais ce n'est pas le problème.
49:58 - Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe.
49:59 - C'est juste le milieu.
50:00 - Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe.
50:02 Si les Israéliens n'avaient pas sorti,
50:05 quelques heures après, les photos et les enregistrements,
50:11 et si Biden n'avait pas cautionné,
50:13 je peux vous dire que le mensonge
50:15 aurait été considéré comme une vérité, monsieur Trump.
50:17 - C'est bien raconté, c'est rapide, je suis d'accord.
50:19 - C'était fini. C'était terminé.
50:20 - Mais le souci, c'est dans notre milieu, artistes,
50:25 tous les espaces médiatiques, journalistes, bien sûr,
50:29 hommes politiques qui ont la trouille,
50:31 depuis 20 ans, qui ont tous la trouille.
50:33 Ils sont terrorisés par ces gens-là.
50:35 S'ils n'ont pas leur dernière page dans l'Ebay, ça les ennuie.
50:38 - Vous pensez qu'ils sont toujours aussi forts ?
50:41 Je ne le sens pas comme ça.
50:42 - Vous rigolez.
50:43 - Ah ben, moi, maintenant, je peux m'endormir le soir
50:45 avec un mauvais article du Monde.
50:46 Et un mauvais article de l'Ebay,
50:48 je vous assure que ça ne me gâchera pas mon sommeil.
50:50 - Eh bien, je peux vous dire que demain,
50:52 nous parlerons avec, d'ailleurs, notre ami Tapiro,
50:58 qui sera là.
50:59 Vous avez une lettre qui a été faite.
51:01 Nous nous rassemblons en tant qu'artistes
51:03 face à la tragédie en cours.
51:04 Nous sommes choqués par la perte de toutes ces vies
51:06 si précieuses en Israël, en Palestine.
51:08 Vous avez peut-être vu tout ça.
51:09 - Oui, oui, j'ai vu ce qu'il a fait.
51:11 - Ils sont tous là. Ils sont tous là.
51:14 Je veux dire, tout, effectivement, Adèle Haenel,
51:17 Éric Cantona, Rachida Brakni, Juliette Binoj,
51:20 Jeanne Balibar, etc.
51:22 Et l'ISSE, je veux dire, Lensi, Annie Ernaud,
51:26 - J'ai pas vu.
51:27 - Annie Ernaud, prix Nobel de littérature,
51:28 amie de Jean-Luc Mélenchon.
51:30 Alors là, effectivement, les artistes ont pris la parole.
51:32 - Ah oui, ils sont très courageux.
51:33 - Et là, évidemment, nous soutenons tous ceux
51:36 qui appellent à cesser le feu inbédien et inconditionnel
51:39 afin de sauver autant de vies que possible
51:40 et de permettre l'aide humanitaire d'atteindre
51:42 les habitants de Gaza, lesquels en ont désespérément besoin.
51:45 Effectivement, c'est très intéressant de lire
51:47 cette prise de position.
51:48 - Bien sûr.
51:49 - Il est 21h.
51:53 - Donc c'est fini.
51:54 - Georges, j'espère que...
51:55 - C'est à vous.
51:56 - Tout va bien.
51:57 - C'est à vous.
51:58 - Non, alors, j'ai envie que vous ayez le dernier mot,
52:00 Georges, ce soir.
52:01 - Le dernier mot, je salue Olivier Benkemoul,
52:03 qui vient d'arriver et qui va peut-être...
52:06 - On peut dire quand même juste un dernier mot
52:09 sur ces pétitions.
52:10 On aurait aimé lire cette petite pétition
52:12 quand le Hamas a écrasé la révolte des guerres.
52:15 - C'est une tribune.
52:16 - Ah non, mais c'est hors de question.
52:18 - Nous devons nous pencher sur l'histoire...
52:20 - C'est un peu une petite tribune.
52:21 On aurait aimé la lire à ce moment-là.
52:23 - Nous devons nous pencher sur l'histoire de l'oppression
52:25 afin de saisir d'où vient la violence.
52:28 Voilà, on comprend ce qu'ils veulent dire, manifestement.
52:32 - Oui, oui.
52:33 - Nous devons nous pencher sur l'histoire de l'oppression
52:35 afin de saisir d'où vient la violence.
52:37 - C'est une manière de justifier, même, si j'osais.
52:40 - Oui, bien sûr.
52:41 - C'est une manière de justifier ce qu'a fait le Hamas,
52:43 si j'osais.
52:44 - Bien sûr.
52:45 - Eh bien, vous avez effectivement les belles âmes...
52:47 - Mme Ernaud est la meilleure amie d'Oria Boutelja.
52:50 - Vous avez les belles âmes
52:52 de la société culturelle et intellectuelle française.
52:55 - Et ils n'auront aucun problème.
52:56 - Aucun.
52:57 - Pas la moindre.
52:58 - Ils n'arrêteront pas d'écrire des films.
53:00 - Aucun, aucun.
53:01 Les belles âmes de la société française.
53:03 - De toute façon, Mme Ernaud a eu le prix Nobel
53:04 parce qu'elle pensait comme ça.
53:05 - C'est ça.
53:06 - Ce n'est pas pour son immense talon littéraire.
53:08 - Bien sûr que...
53:09 - Ah non.
53:10 - Elle n'a pas la qualité...
53:11 - C'est la qualité de M. Weinberg.
53:12 - Non, non.
53:13 - Par exemple, lui...
53:14 - Non, non.
53:15 - Mme Ernaud a de la qualité.
53:16 - Non, non, aucune.
53:17 - Vous essayez de vous...
53:18 - Je ne dis pas aucune.
53:19 - Non, non.
53:20 - Vous avez lu des livres d'Elisa Nierdau ?
53:21 - C'est le côté politiquement correct de Pascal.
53:22 - Il faut l'utiliser.
53:23 - Vous ne l'avez pas lu.
53:24 - Non, j'ai lu.
53:25 J'ai lu quelques pages, j'ai arrêté vite.
53:26 Elle était sans embêtement.
53:27 - Vous n'allez pas m'obliger quand même de finir les livres.
53:29 Vous n'allez pas m'obliger à ça.
53:31 - Olivier Benguemout, c'est la gloire.
53:32 - On est en retard.
53:33 - Vous êtes très en retard.
53:34 - Mais...
53:35 - D'autant qu'on nous attend.
53:36 Il y a le porte-parole de Tsaïl qui sera en direct dans un instant et qui donnera des
53:40 informations importantes.
53:42 Peut-être qu'il y a de nouvelles informations d'ailleurs à donner sur ces tirs de roquettes.
53:46 Donc vous restez bien avec nous.
53:48 Vous reverrez d'ailleurs des images aussi de notre envoyé spécial, Régine Delfour,
53:52 qui était à l'intérieur de l'un des kiboutz qui a été martyrisé.
53:55 C'est absolument terrible.
53:57 En ce moment, la manifestation pro-palestinienne, pro-Ramas comme vous voulez, est en train
54:02 de dégénérer dans les rues de Paris.
54:04 On suivra ça aussi en direct.
54:05 - Comme par hasard.
54:06 - Oui.
54:07 - Ça c'est très important ce que vous voulez dire.
54:08 Parce que c'est une information qu'on n'avait pas développée mais c'est très très important.
54:11 Jean-Luc Lombard était à la réalisation.
54:12 Maurice Pierre était à la vision.
54:13 Merci à Raphaël Lissac qui était au son.
54:15 Benjamin Naud, Lucas Buzutil, Florian Doré.
54:17 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
54:19 Demain soir, ce sera Eliott Deval à cette place-là.
54:21 Et rendez-vous demain matin.
54:22 *Bruit de la boîte qui s'ouvre*
54:24 [SILENCE]