• l’année dernière
Avec Fabrice BAK, Psychologue, auteur de « Jumeaux » - Editions Solar.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-11-17##
Transcription
00:00:00 Bien souvent, lorsque notre partenaire exprime un sentiment de jalousie, on se sent aimé,
00:00:05 voire même flatté, comme si on ne pouvait pas aimer sans être un peu jaloux.
00:00:10 Alors certes, c'est souvent vrai, mais il existe quand même des gens absolument pas
00:00:13 jaloux du tout, voire même excités à l'idée que leur partenaire puisse avoir une relation
00:00:18 sexuelle ailleurs.
00:00:20 Néanmoins, la jalousie, si elle peut avoir un effet aphrodisiaque, elle a le plus souvent
00:00:24 un effet négatif dans une relation.
00:00:26 Et c'est pourquoi nous allons voir avec Fabrice Bach, mon invité aujourd'hui, comment on
00:00:31 peut rassurer un partenaire qui est très jaloux, et nous verrons aussi pourquoi on
00:00:35 est plus particulièrement jaloux que d'autres, et comment on peut utiliser la jalousie éventuellement
00:00:41 pour relancer la libido dans son couple.
00:00:44 De même, on va tout de suite évoquer la différence entre l'envie et la jalousie,
00:00:49 deux sœurs pas si jumelles que ça.
00:00:52 Donc, si vous êtes jaloux ou pas, si vous avez un partenaire jaloux ou pas, eh bien
00:00:56 vous pouvez réagir et pour ça, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:01 Bonjour Fabrice Bach.
00:01:02 Bonjour Brigitte.
00:01:03 C'est vrai qu'on les confond beaucoup, l'envie et la jalousie, alors que ce n'est pas tout
00:01:07 à fait la même chose.
00:01:08 Non, ce sont deux choses bien distinctes.
00:01:11 Comment on confond estime de soi, confiance en soi.
00:01:13 L'envie, c'est véritablement quelque chose qui peut nous animer, qui peut être un moteur
00:01:19 dans notre vie.
00:01:20 L'envie peut s'associer au désir.
00:01:22 Et là, il y a une pulsion qui nous pousse à matérialiser quelque chose qui nous est
00:01:28 manquant.
00:01:29 Mais on peut aussi être envieux.
00:01:31 Et là, c'est le côté négatif de l'envie.
00:01:33 Complètement.
00:01:34 Et là, quand on commence à glisser du côté négatif de l'envie, on peut rapidement atteindre
00:01:40 la jalousie, qui serait le paroxysme de l'envie négative.
00:01:44 Alors, je vais continuer si vous me permettez.
00:01:47 Par exemple, on peut plus facilement avoir envie et donc désirer quelqu'un parce qu'il
00:01:56 est, par exemple, célèbre et ou avec une femme qui est célèbre.
00:02:03 Enfin, je veux dire, il y a une sorte comme ça d'attirance narcissique.
00:02:09 Si j'ai envie de lui ou d'elle parce que ça me valoriserait.
00:02:13 Complètement.
00:02:14 C'est tout à fait se rapprocher d'un idéal.
00:02:18 Et avec véritablement cette notion de paradoxalement, fantasmatiquement, je vais pouvoir l'atteindre.
00:02:24 Ce qui apparaît dans la jalousie, ce n'est plus un idéal.
00:02:26 C'est quelque chose que je ne vais pas pouvoir atteindre.
00:02:28 Et donc là, d'un côté, on a un facteur narcissique positif.
00:02:33 De l'autre côté, on a un facteur narcissique négatif.
00:02:35 Alors évidemment, ce n'est pas du tout la même chose.
00:02:39 En général, on est jaloux de son partenaire parce qu'on a peur qu'il aille voir ailleurs.
00:02:46 Mais on peut aussi être dans l'envie de ce qu'il est.
00:02:52 Et alors à ce moment là, ça peut nous galvaniser comme ça peut nous donner envie de le détruire
00:02:59 parce que parce qu'on est dans une rivalité.
00:03:01 Et on voit bien que l'envie et la jalousie sont des ressentis très, très, très complexes,
00:03:09 mais très fréquents chez l'humain.
00:03:10 Complètement, complètement.
00:03:11 Et d'autant plus, on le verra au cours de cette émission, il y a plusieurs formes de
00:03:16 jalousie.
00:03:17 Ce n'est même pas des formes, il y a quatre niveaux successifs de jalousie.
00:03:20 A savoir que la première expérience de jalousie qu'on a pu tous connaître un jour, ou la
00:03:26 grande majorité, c'est simplement la naissance d'un petit frère ou d'une petite sœur.
00:03:29 À un moment donné, la mère va se détourner de nous pour aller vers le nouveau-né, ce
00:03:34 qui est tout à fait normal.
00:03:35 Et il y a une sentiment qui émerge chez l'enfant d'une rivalité en fait, qui apparaît.
00:03:39 Oui, absolument.
00:03:40 Et ça va dépendre de l'âge auquel ça arrive.
00:03:44 Tout à fait.
00:03:45 Il semblerait que le pire, c'est quand ça arrive vers 3-4 ans, en plein.
00:03:49 Plus l'enfant, ça va arriver tardivement, plus l'enfant, l'aîné sera autonome, plus
00:03:54 il va pouvoir absorber l'arrivée de ce petit frère ou cette petite sœur de par le fait
00:03:59 qu'à un moment donné, il va être responsabilisé vis-à-vis de lui.
00:04:02 Plus les petits, moins ils le responsabilisent, ce qui est plutôt normal.
00:04:06 Et du coup, il va se retrouver en compétition avec lui.
00:04:08 Et quand ça arrive très jeune, parfois on n'a pas encore trop fusionné, si je puis
00:04:13 dire, de manière consciente.
00:04:17 Mais c'est vrai que ça dépend beaucoup des âges et puis ça dépend aussi de comment
00:04:22 la maman va réagir.
00:04:23 Comment elle va se positionner.
00:04:24 Et c'est vrai que c'est important de bien comprendre qu'un sentiment de jalousie très
00:04:30 pathologique peut être dû aussi à ça.
00:04:33 Complètement.
00:04:34 Et à savoir que la jalousie en soi n'est pas forcément quelque chose de négatif parce
00:04:38 qu'on en voit très fréquemment tous les excès.
00:04:41 On en parlera, je pense, au niveau 4 où ça peut être très problématique.
00:04:44 Mais autrement, la jalousie participe de la construction, par exemple, d'un couple ou
00:04:49 de la relation à l'autre.
00:04:51 C'est parce que l'autre, à un moment donné, va regarder quelqu'un et se demander "qui
00:04:55 est-ce qu'il est en train de regarder ? Elle a l'air bien jolie celle-ci".
00:04:58 Et tout de suite, ça nous renvoie à nous et comment on va chercher justement à réattirer
00:05:02 son attention.
00:05:03 Se réapproprier.
00:05:04 Exactement.
00:05:05 "Eh oh, viens là mon grand, c'est ici que ça se passe".
00:05:07 Mais est-ce que vous pensez qu'on peut vraiment ne pas être jaloux du tout ?
00:05:11 Alors, très intéressante comme question.
00:05:15 Est-ce qu'on peut ne pas être jaloux du tout ? Potentiellement, je ne pense pas.
00:05:19 Si vraiment il n'y a aucune forme de jalousie où que ce soit, il y a deux possibilités.
00:05:24 Ou la personne est dans un déni, c'est-à-dire qu'elle l'est mais elle ne veut pas l'admettre.
00:05:26 Elle ne se rend pas compte.
00:05:27 Ou alors, il y a un total non-investissement de l'autre, sinon on n'est pas jaloux.
00:05:33 Parce que lui ou quelqu'un d'autre finalement, ce qu'il nous apporte, n'importe qui d'autre
00:05:37 pourrait nous l'apporter.
00:05:38 Mais souvent, ce que j'ai remarqué dans des personnes qui me disent qu'elles ne sont absolument
00:05:41 pas jalouses, c'est souvent parce que ça se transforme en excitation.
00:05:45 Et donc à ce moment-là, évidemment, on n'est pas jaloux.
00:05:49 Là, il peut y avoir un rejet.
00:05:50 C'est une sorte de sublimation de la jalousie.
00:05:54 Complètement.
00:05:55 Et le fait, à un moment donné, qu'on dise « un instant », ce sentiment de jalousie
00:05:59 est naturellement présent et peut être un élément excitant.
00:06:02 Pas forcément négatif.
00:06:03 On ne va pas commencer à fantasmer ce que l'autre pourrait faire avec telle ou telle
00:06:08 personne.
00:06:09 On va plutôt le retourner sur soi pour dire « attends, potentiellement, peut-être que
00:06:13 tu voudrais ça, voilà comment moi je vais te l'apporter ».
00:06:16 C'est une jalousie plutôt positive à ce moment-là.
00:06:18 Parce qu'elle vient enrichir la personne.
00:06:20 Maintenant, ça peut se dégrader, on peut être dans d'autres niveaux.
00:06:22 Et là, ça va devenir problématique jusqu'à atteindre des niveaux de jalousie maladive.
00:06:27 Et là, on va être confronté, je l'évoquerai certainement encore sur cette émission, à
00:06:31 des failles narcissiques, des failles d'identité très importantes qui peuvent toucher les
00:06:34 deux partenaires.
00:06:35 Oui, d'ailleurs, quand on a affaire à un partenaire qui est particulièrement dans
00:06:39 une jalousie que j'appelle pathologique, généralement, il faut appeler au secours
00:06:45 parce que soi-même, on ne pourra pas le guérir.
00:06:47 Non, non, non.
00:06:48 Là, il faut en avoir conscience.
00:06:49 Ce ne sera pas possible.
00:06:51 Pourquoi ? Parce qu'en fait, on se retrouve partie intégrante du problème.
00:06:56 Et comme je dis souvent, on ne peut pas passer dans la rue et se regarder passer dans la
00:06:59 rue.
00:07:00 D'être schizophrène, ce serait problématique.
00:07:02 Donc, il va falloir effectivement faire appel à un tiers qui, lui, va venir, à un moment
00:07:07 donné, mettre du sens sur ce sentiment de jalousie.
00:07:10 Pourquoi est-ce que l'un le ressent ? Quelle est la peur qu'il ressent essentiellement
00:07:14 ? La peur de la perte de quoi ? Qu'est-ce qui lui est mieux ? Qu'est-ce qui est manquant
00:07:17 et qui va pouvoir rééquilibrer la relation ? Et dire à un moment donné "oui, mais je
00:07:22 ne serai plus jamais jalouse", ça n'a pas de sens.
00:07:25 Par contre, faire descendre les niveaux pour venir au niveau 1 de jalousie qui est tout
00:07:31 à fait vivable et partie de la relation du couple, ça, c'est un réel travail qui doit
00:07:34 être fait avec un tiers.
00:07:35 Et ce qui est aussi intéressant, mais on le verra évidemment avec les témoignages
00:07:40 qu'on va avoir, mais ce que j'ai déjà remarqué quand j'aborde ce sujet, c'est qu'il y a
00:07:44 des personnes qui, a priori, ne sont pas spécialement jalouses et puis dans la vie, il se passe
00:07:49 un élément, pas forcément d'ailleurs une infidélité, mais il se passe un élément
00:07:52 qui déclenche cette jalousie.
00:07:55 C'est là où on se dit que c'est quand même assez paradoxal.
00:07:59 - C'est très humain.
00:08:00 Et en même temps, c'est parce qu'il y a une sorte de déni.
00:08:01 Parce que la jalousie, c'est connoté comme être un sentiment négatif, une émotion négative.
00:08:05 Il ne faut pas.
00:08:06 Ce n'est pas bien.
00:08:07 Non, ce n'est pas que ça n'est pas bien quand ça atteint un certain niveau.
00:08:09 Si on prend les différents niveaux, au niveau 1, c'est la peur de perdre l'amour de l'autre.
00:08:16 Donc c'est une marque d'attachement par rapport à cela.
00:08:19 C'est sain.
00:08:20 Du coup, à un moment donné, c'est ce désir là qui va permettre de mettre le couple est
00:08:24 fusionnel.
00:08:25 Ça va créer un petit écart.
00:08:26 Donc qu'est ce qui va se passer ? Je vais faire des efforts pour lui plaire.
00:08:30 On va se faire des efforts réciproquement pour se plaire.
00:08:32 Donc, que cette forme de jalousie met en avant, c'est les doutes, les peurs, que l'autre
00:08:40 ne le suive plus suffisamment.
00:08:42 C'est aussi le besoin d'être le préféré.
00:08:46 Voilà, tout simplement.
00:08:47 C'est ce qu'il faut là.
00:08:48 Enfin, je veux dire, qui est assez humain.
00:08:50 Tout à fait.
00:08:51 Et après, on peut commencer à monter d'un cran.
00:08:53 Et là, on va rentrer dans la possessivité.
00:08:55 Là déjà, dans la possessivité, c'est le sentiment de ne pas être à la hauteur.
00:08:59 Donc, on va chercher l'exclusivité, le contrôle, parce qu'il y aura une peur de la perte.
00:09:03 Alors là, on commence à rentrer dans des fantasmes, la méfiance, de la suspicion.
00:09:08 Par exemple, on ne supporte pas que quelqu'un parle à l'un ou à l'autre immédiatement.
00:09:12 Exemple que j'ai eu un jour, un de mes patients marchait dans la rue avec sa conjointe.
00:09:17 Il marche simplement.
00:09:18 Sa conjointe lui dit "elle t'a plu celle là, vu comme tu l'as regardé ?" "Et qui ? J'ai
00:09:22 regardé qui ? Mais il n'a même pas vu."
00:09:24 Mais elle, elle a interprété que cette femme qui est passée simplement devant lui, allait
00:09:28 attirer son regard.
00:09:29 Et là, ça commence à poser souci.
00:09:32 Alors souvent, cette possessivité, elle est inconsciente.
00:09:35 Elle n'est pas forcément avouée.
00:09:37 La jalousie qui s'active, va s'activer d'une façon particulière, notamment dans des situations
00:09:41 de décrochage.
00:09:42 L'autre se ferme, il ne dit plus rien.
00:09:44 "Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Mais tu le sais bien."
00:09:46 "Je ne sais pas."
00:09:47 "Qu'est-ce qui se passe ?" Et en fait, ce qu'on va retrouver à ce moment-là, dans
00:09:51 cette possessivité, c'est que l'un vient combler les failles de l'autre, sur le plan
00:09:54 narcissique.
00:09:55 On a peur de perdre.
00:09:56 Puis on va passer au niveau 3.
00:09:59 Là, le niveau 3, c'est l'emprise.
00:10:01 Là, ça commence à devenir plus embêtant.
00:10:03 C'est-à-dire que l'autre a besoin d'être au centre de la vie, obligatoirement.
00:10:07 Alors là, on va commencer à rentrer dans des soupçons.
00:10:11 On va traquer les moindres faits et gestes, le moindre retard, le moindre coup de fil
00:10:14 passé.
00:10:15 On va contrôler les téléphones.
00:10:16 On va rechercher l'exclusivité.
00:10:18 Mais surtout, derrière l'exclusivité, c'est le contrôle de l'autre.
00:10:21 "Tu es à moi."
00:10:23 Et là, on commence à rentrer dans la jalousie maladive.
00:10:25 Il y a une définition très précise là-dessus.
00:10:27 C'est important d'avoir en tête.
00:10:29 C'est quand la personne exerce une surveillance accrue de l'autre, qu'elle manifeste un désir
00:10:33 de possession et qu'elle est persuadée d'être trompée ou qu'elle va être trompée par
00:10:37 l'autre de toute manière.
00:10:38 Donc, c'est un fantasme complètement délirant.
00:10:42 Puis on arrive au niveau 4.
00:10:44 Là, c'est l'addiction.
00:10:45 Et on rentre dans le contexte du pervers narcissique.
00:10:48 On a eu l'occasion de faire une très belle émission sur ce sujet.
00:10:50 Et là, c'est très problématique parce que le but, c'est de garder l'autre sous
00:10:54 emprise pour exercer uniquement sa domination et son pouvoir.
00:10:57 Là, la jalousie devient maladive.
00:10:59 Vraiment maladive, mais à un seuil très élevé.
00:11:01 Et ce qu'on retrouve dans cette graduation progressive en quatre étapes.
00:11:06 Un, plus on avance, manque de confiance en soi, bien sûr, manque de confiance dans l'autre.
00:11:10 Deuxième élément, dépendance affective avec une peur de l'abandon, une peur fondamentale
00:11:15 de l'abandon.
00:11:16 Des crises de plus en plus importantes pour aboutir à des éléments qui peuvent devenir
00:11:21 au niveau 4 complètement paranoïaques.
00:11:23 Et bien, c'est ce qu'on va examiner au cas par cas avec vous, Fabrice Bach.
00:11:28 Et je vous invite à nous rejoindre, bien sûr, au 0826 300 300.
00:11:32 A tout de suite.
00:11:33 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:11:37 Et c'est avec Fabrice Bach que nous allons vous écouter nous raconter vos histoires
00:11:41 de couple quand la jalousie s'emmêle.
00:11:44 N'hésitez pas, en tout cas, à nous rejoindre sur Sud Radio.
00:11:46 Bonjour, Charlotte.
00:11:47 Oui, bonjour à vous deux.
00:11:50 Merci d'être avec nous, Charlotte.
00:11:53 Donc, vous avez eu une relation qui a duré longtemps.
00:11:55 Donc, courage, bravo, félicitations avec un compagnon qui était assez jaloux, je crois,
00:12:02 c'est ça ? Oui.
00:12:03 Racontez nous.
00:12:04 Au début, c'est parce qu'on était toujours ensemble.
00:12:11 Donc, ça allait très bien.
00:12:13 On travaillait ensemble, tout allait très bien.
00:12:15 Et puis après, avec le temps passant, on a chacun eu du travail, chacun de l'autre
00:12:21 côté.
00:12:22 Et puis c'est là que ça s'est gâté.
00:12:24 Oui, donc quand il vous avait sous contrôle, si je puis dire, vous n'avez pas remarqué
00:12:29 qu'il était jaloux ? Non.
00:12:32 Peut être qu'il ne l'était pas, vous ayant sous la main, sous les yeux.
00:12:40 Je sais qu'il me disait que des fois, quand on est dans des magasins, il remarquait toujours
00:12:47 des hommes qui se retournaient sur moi.
00:12:49 Alors que vous, vous ne remarqueriez rien.
00:12:53 C'est ça qui est toujours drôle.
00:12:55 Comme quoi, il projetait ses failles, ses angoisses, ses fantasmes.
00:13:01 Et donc, à un moment donné, au bout de combien de temps de relation, vous ne travaillez plus
00:13:06 ensemble ?
00:13:07 On a travaillé ensemble à peu près 25 ans, donc tout allait bien.
00:13:12 D'accord, oui, bon, donc quand même.
00:13:15 Oui, même sexuellement, ça allait très bien.
00:13:18 Puis après, cela dit, je ne sais pas si vous êtes d'accord Fabrice Bach, mais j'ai remarqué
00:13:23 que les gens jaloux sont souvent dans une sexualité assez libre, assez forte.
00:13:31 Oui, complètement.
00:13:32 Parce que c'est une manière finalement de garder l'autre.
00:13:34 Ils veulent le capter, ils savent que la sexualité est un élément important de la relation.
00:13:39 Donc, ils vont beaucoup investir cette dimension.
00:13:41 Ce qui est très intéressant, c'est que lorsque la jalousie commence à devenir maladive,
00:13:45 prendre le pas d'une façon trop importante, la sexualité est touchée de la même façon.
00:13:49 Je te retire ça.
00:13:50 Je décide de te donner, de te retirer cet élément là.
00:13:53 Alors, allez-y, racontez-nous comment ça a commencé à être difficile à vivre ?
00:13:59 Je ne pouvais pas m'absenter.
00:14:05 J'étais toujours partie trop longtemps.
00:14:08 Ils se demandaient toujours où j'étais passée.
00:14:10 Je suis quelqu'un de très nature, donc je ne pouvais pas facilement aller passer du
00:14:15 temps à cheval dans les bois.
00:14:17 Je ne voyais pas le temps passer et puis j'étais toujours partie trop longtemps.
00:14:20 Il me trouvait toujours des amants, toujours quelqu'un qu'on avait rencontré précédemment.
00:14:31 Il était persuadé que j'avais fait l'amour avec.
00:14:33 A chaque fois, c'était indifférent.
00:14:37 A chaque fois, c'était un autre et toujours un autre.
00:14:39 Il disait toujours qu'il ne recommencerait pas, qu'il avait confiance en moi et qu'il
00:14:49 était con.
00:14:50 C'est-à-dire qu'il vous faisait une scène, vous arriviez à le rassurer, il s'excusait,
00:14:56 vous vous disiez "bon, c'est bon, on continue".
00:14:58 Il ne faisait pas de scène.
00:14:59 Il ne faisait pas de scène.
00:15:00 C'est ça qui est dingue.
00:15:01 Il me faisait juste la tête.
00:15:02 Il me faisait la gueule.
00:15:03 Je rentrais, il me faisait la gueule.
00:15:04 Alors moi, je ne comprenais pas pourquoi au début.
00:15:08 Puis après, une journée passait, deux journées passaient.
00:15:12 Je me disais "qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu fais la gueule ?"
00:15:14 Puis il me disait "ben voilà, je suis persuadée que..."
00:15:18 Alors c'est terrible.
00:15:20 - En fait, les jaloux sont souvent agressifs et la boudrille, c'est une agressivité passive.
00:15:26 - Oui, surtout quand on vous dit, quand vous aimez quelqu'un, que vous aimez que lui,
00:15:32 que vous êtes fidèle et puis quand on vous dit que vous le trompez, c'est terrible.
00:15:36 C'est terrible pour quelqu'un qui aime vraiment profondément l'autre.
00:15:40 Il est capable de penser que vous êtes comme ça, c'est la trahison.
00:15:46 - Oui, parce que ce qu'il projette sur vous, c'est que potentiellement lui pourrait le
00:15:49 faire.
00:15:50 Donc vous, vous pourriez le faire.
00:15:51 Et c'est extrêmement blessant parce que vous, vous l'aimez réellement.
00:15:53 Et c'est intéressant ce que vous évoquez parce qu'on retrouve les comportements types.
00:15:57 Mais vraiment, c'est fascinant à voir du jaloux.
00:16:00 Premier comportement, c'est la suspicion.
00:16:02 Exactement ce que vous évoquez.
00:16:04 On commence à interpréter les gestes, les attitudes.
00:16:06 Pourquoi ? Parce qu'il commence à s'inquiéter que quelqu'un vienne et prenne sa place.
00:16:10 Deuxième élément, ce que vous avez été confronté, c'est les ruminations.
00:16:14 Dans sa tête, il repasse en boucle.
00:16:15 Et quand il ne parle pas, il tourne dans sa tête ce qu'il a hypothétisé qui s'était
00:16:19 passé.
00:16:20 Après, vous avez droit aux interrogatoires.
00:16:23 Cinquante questions sur vos faits et gestes.
00:16:26 Où est-ce que vous avez fait ? Pour chercher une erreur dans ce que vous auriez dit.
00:16:30 On se retrouve avec un inspecteur gadget qui se met à enquêter.
00:16:32 Et puis après, c'est la comparaison avec les autres.
00:16:36 Il ne cesse de se comparer aux autres.
00:16:37 Bien sûr, en se dénigrant.
00:16:38 Ce qui veut dire que vous, vous le rehausser.
00:16:40 Mais non, tu es quelqu'un de tellement bien.
00:16:42 Je t'aime, etc.
00:16:43 On recherche de l'exclusivité et de possession.
00:16:47 Et alors là, il est prêt à tout pour vous garder jusqu'à la prochaine crise qu'il
00:16:51 aura.
00:16:52 Et oui.
00:16:53 Et donc, si je comprends bien, c'est ce qui a fini par mettre un terme à votre histoire.
00:16:58 Oui, oui.
00:16:59 Parce que moi, je voulais vraiment vieillir avec lui.
00:17:02 Je l'aimais.
00:17:03 Je n'aimais que lui.
00:17:04 Et un an, deux ans, trois ans, quatre ans, au bout de dix ans.
00:17:08 Voilà.
00:17:09 Et ça s'aggravait.
00:17:10 Il était de plus en plus jaloux.
00:17:12 Généralement, il disait toujours qu'il allait changer.
00:17:16 Et finalement, quand j'écoute vos émissions maintenant, depuis j'écoute les émissions
00:17:20 et m'aperçois que les gens ne peuvent pas changer.
00:17:23 Il aurait fallu faire un vrai travail qu'il n'avait pas de raison de faire parce qu'en
00:17:29 fait, il souffrait sans souffrir.
00:17:30 En fait, puisqu'il projetait sur vous.
00:17:32 Il souffrait.
00:17:33 Il souffrait.
00:17:34 Il souffrait.
00:17:35 Et lui souffrait aussi.
00:17:36 On souffrait tous les deux.
00:17:37 Il a fait.
00:17:38 C'est terrible.
00:17:39 Le pire, c'est qu'il a quand même bu trois psychologues.
00:17:43 Et je crois que quand la psychologue commençait à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas,
00:17:48 il décrochait.
00:17:49 Je pense qu'il avait peur de souffrir.
00:17:51 Enfin, je ne sais pas.
00:17:53 Enfin voilà, il décrochait.
00:17:54 Ce n'est pas facile, cela dit Fabrice Bach, d'aider un jaloux un peu maladif à ne plus
00:18:01 l'être.
00:18:02 C'est très compliqué.
00:18:03 C'est très complexe parce qu'en fait, il faut pouvoir agir à deux niveaux en simultané,
00:18:08 agir bien entendu à titre individuel, c'est à dire le congent ou la congente ne peut
00:18:12 pas l'aider dans sa jalousie lorsque ça devient véritablement maladif ou pathologique.
00:18:16 Ce qui fait partie du système.
00:18:18 Donc, la seule façon que vous avez de l'aider pour lui, c'est de répondre à sa demande
00:18:21 émotionnelle, affective de valorisation, de combler ses failles narcissiques.
00:18:24 Donc, il faut pouvoir agir au niveau du couple et deux au niveau individuel et les deux en
00:18:29 parallèle.
00:18:30 Et si on fait l'un sans l'autre, fréquemment, c'est très compliqué parce que vous l'avez
00:18:34 très bien évoqué, votre conjoint a été voir trois psy, qu'à chaque fois qu'il commençait
00:18:38 à s'approcher de la réelle problématique qui pouvait être liée à des problématiques
00:18:42 dans l'enfance ou les liens parentaux, immédiatement, il fuyait.
00:18:46 Ça ne peut pas être touché, ça va faire trop mal.
00:18:48 Mais finalement, la souffrance qu'il vivait, qu'il vivait avec vous au quotidien, ça,
00:18:51 c'était acceptable.
00:18:52 Et d'où il faut pouvoir agir sur les deux.
00:18:56 Parce que si au même moment, et ça, c'est important que les auditeurs l'aient en tête,
00:19:00 c'est à dire que dire voilà, tu es jaloux, il faut que tu ailles te faire soigner.
00:19:03 La personne y va.
00:19:04 Ce n'est pas suffisant.
00:19:05 Il faut qu'il y ait un travail aussi qui se fasse au niveau du couple pour qu'à un
00:19:09 moment donné, celui qui est jaloux et qui fait porter à l'autre sa jalousie.
00:19:14 Il y a une nécessité vitale d'un rééquilibrage entre les deux partenaires.
00:19:19 Sans quoi celui qui subit, à un moment donné, n'en peut plus parce que ça va mettre beaucoup
00:19:24 de temps à avancer individuellement.
00:19:26 Oui, tout à fait.
00:19:29 Tout à fait.
00:19:30 Puis on vous promet qu'on ne recommence pas.
00:19:32 Oui, mais ça, oui, c'est plus fort que lui.
00:19:35 De toute façon, c'est ce qui est dur, c'est qu'ils sont sincères quand ils disent ça.
00:19:39 On ne peut pas s'en empêcher.
00:19:41 Oui, oui.
00:19:42 Merci en tout cas de ce témoignage, Charlotte, qui illustre bien la jalousie maladive.
00:19:50 J'ai presque l'impression qu'il y a plus d'hommes qui en sont dans cette jalousie-là
00:19:55 que de femmes.
00:19:56 Alors effectivement, c'est très intéressant comme remarque.
00:19:59 On retrouve globalement deux tiers d'hommes et un tiers de femmes.
00:20:03 Et vous l'expliquez comment ?
00:20:06 Alors, après les avis sont partagés sur cette explication.
00:20:11 On retrouve donc des failles, des blessures narcissiques liées à la construction de
00:20:16 l'estime de soi et au lien à la mère.
00:20:18 Les garçons sont beaucoup plus touchés parce qu'ensuite, lorsqu'on peut se dire
00:20:22 qu'il peut se construire aussi par rapport à son père, c'est beaucoup plus compliqué.
00:20:26 Alors que les filles, c'est beaucoup plus simple dans la construction.
00:20:28 En fait, si elles ne trouvent pas ce regard lié à la mère, elles vont chercher autre
00:20:32 chose au niveau du père, entre un concept psy, au niveau du deep, etc.
00:20:37 Mais elles vont pouvoir se construire.
00:20:39 De toute façon, oui, elles vont à un moment donné déplacer leur amour pour le père,
00:20:42 tandis que le garçon reste dans l'amour de sa mère.
00:20:47 Je comprends bien.
00:20:48 Merci, Charlotte, en tout cas de ce témoignage.
00:20:50 On va continuer dans un instant avec notre Sexy News.
00:20:53 Flore Chéry qui nous emmène dans un salon de littérature érotique pour dimanche prochain.
00:20:58 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant Sexy News.
00:21:02 Et bien Fabrice Bach, nous retrouvons Flore Chéry.
00:21:06 Alors Flore Chéry, vous vous organisez pour la...
00:21:09 combien de tième année déjà ?
00:21:10 Septième édition.
00:21:11 Septième édition.
00:21:12 Ce salon de littérature érotique qui a lieu dimanche à la Belle Villoise, dans le
00:21:19 20ème.
00:21:21 Et donc c'est vraiment intéressant Fabrice Bach, parce qu'il y a toujours énormément
00:21:26 de monde et je pense que ce sera le même cas dimanche.
00:21:28 Énormément de participants et une ambiance vraiment très chaleureuse de gens qui sont
00:21:35 ouverts justement à l'érotisme et non pas forcément tout de suite à la pornographie.
00:21:41 Donc bravo, en tout cas, c'est une belle réussite, Flore.
00:21:44 Merci.
00:21:45 Merci beaucoup.
00:21:46 Et vous avez envie évidemment de nous en parler.
00:21:47 Oui, je vais vous en parler, mais peut-être après ma chronique qui est sur les jeunes
00:21:55 qui veulent voir moins de sexe dans leurs séries télévisées.
00:21:58 Alors c'est une jeunesse qui est de plus en plus critique sur ce qu'on leur propose
00:22:02 comme contenu via les écrans, les films, les séries, notamment en matière de sexualité.
00:22:06 C'est une étude américaine qui suggère que la génération Z, celle des moins de
00:22:11 24 ans, souhaite voir moins de scènes de sexe dans leurs séries préférées.
00:22:16 Et bien, beaucoup d'entre eux considèrent que la plupart des scènes de sexe proposées
00:22:19 ne sont pas utiles à l'intrigue et apprécieraient suivre des histoires où les relations ne
00:22:24 sont pas seulement basées sur des romances, plus d'amitié, de relations platoniques
00:22:29 ou familiales.
00:22:30 Généralement, il y a même une forme d'agacement, de l'amour-être entre deux ennemis qui
00:22:34 se rendent compte finalement qu'ils s'aiment et qui finissent par coucher ensemble.
00:22:37 Ou de scènes de sexe qui fondent le décor du film.
00:22:40 On pense bien sûr à Euphoria, Elite ou encore The Idol, les séries phares de Netflix et
00:22:45 HBO pour les ados.
00:22:46 On rappelle que ce sondage arrive dans un contexte où les jeunes connaissent déjà
00:22:50 des périodes de récession sexuelle, que ce soit en France ou aux Etats-Unis.
00:22:55 Le mouvement des asexuels connaissait déjà de l'ampleur avant 2020.
00:22:59 Mais c'est surtout depuis l'épidémie du Covid-19 que la vie sexuelle des jeunes s'est
00:23:04 considérablement amenuisée.
00:23:06 On se rappelle de ce chiffre choc français.
00:23:09 Près d'un jeune sur deux entre 18 et 25 ans n'a pas eu de rapport sexuel en 2022
00:23:14 et en 2021.
00:23:15 Alors qu'il n'était qu'un quart il y a 10 ans.
00:23:18 Résultat d'une jeunesse qui se virtualise de plus en plus, qui souffre d'un avenir
00:23:22 plus anxiogène, mais aussi de relations amoureuses ou sexuelles de plus en plus compliquées
00:23:26 où les codes ne sont pas toujours très clairs.
00:23:28 Et c'est pourquoi cette jeunesse laisse aux adultes le soin de leur proposer des séries
00:23:32 en accord avec leurs réels problèmes.
00:23:34 Qui est moins de savoir si Jennifer va bien être invitée par Brandon aux balles de fin
00:23:37 d'année que de savoir comment créer des amitiés solides, durables et honnêtes dans
00:23:42 le temps.
00:23:43 Comme le chouchon écrivait, on nous inflige des désirs qui nous afflige dans Full Sentimental
00:23:47 et c'est peut-être le cas avec cette nouvelle série Frenchy Shore de Paramount+ qui vient
00:23:51 de sortir tout récemment en France et qui offre une surenchère dans la té-réalité
00:23:55 ultra trash avec des participants sursiliconés, de la violence verbale, des disputes toutes
00:24:00 les 5 minutes et une sexualité particulièrement volage et assumée.
00:24:03 La série fait déjà un carteau sur le réseau social préféré des jeunes TikTok où le
00:24:09 hashtag #FrenchyShore cumule près de 35 millions de vues.
00:24:13 Si une partie des jeunes s'en amuse, attention à ne pas creuser un peu plus le sillon d'une
00:24:17 jeunesse lassée de l'imaginaire creux et déconnectée de leur réalité quand celle-ci
00:24:22 aspire profondément à une forme d'apaisement et de sérénité.
00:24:25 C'est curieux parce qu'en même temps j'ai lu cet été un bouquin d'une sociologue
00:24:31 qui était assez chiant à lire, faut bien le dire, mais intéressant et finalement
00:24:36 on voit que les jeunes ont un peu les mêmes aspirations de toute façon quel que soit
00:24:40 le milieu social puisqu'elle avait fait son enquête dans la Sartre je crois, dans le
00:24:46 93 et à Neuilly-sur-Seine.
00:24:48 Donc on voit bien les trois catégories sociales les plus stéréotypées et elle disait que
00:24:55 finalement les jeunes filles cherchent quand même à rencontrer un homme qui les aime,
00:25:00 on va pas dire un prince charmant mais presque, et les jeunes garçons cherchent à rencontrer
00:25:04 assez vite une fille avec qui ils peuvent avoir une relation pour pas passer pour un
00:25:08 mec qui n'assure pas etc.
00:25:10 Donc c'est curieux parce qu'à la fois on a un peu tout et ce contraire et moi j'avoue
00:25:15 que je sais plus très bien qu'est-ce qui existe aujourd'hui parce que ce que vous
00:25:20 dites je veux bien l'entendre aussi et c'est certainement vrai aussi.
00:25:23 En fait c'est intéressant parce que je pense qu'il y a des fondamentaux qui sont là.
00:25:28 Et qui bougent pas.
00:25:29 Et qui bougent pas depuis l'aube des temps.
00:25:31 Sauf que notre société aujourd'hui les a bousculés, c'est fondamental.
00:25:35 Effectivement ces jeunes qui très tôt dans les séries sont confrontés parce qu'il faut
00:25:39 faire du sulfureux donc à quelques éléments pseudo pornographiques, pas trop mais un peu
00:25:43 quand même.
00:25:44 C'est rare parce qu'on veut attirer, pas tant attirer les jeunes qu'un public plus
00:25:48 large en fait.
00:25:50 Et du coup ça agresse ces jeunes parce qu'ils sont pas prêts à ça.
00:25:53 Au-delà, encore une fois, la pornographie a toujours participé de l'éducation de
00:25:58 la sexualité.
00:25:59 A Rome on trouvait déjà des graffitis pornographiques.
00:26:05 Mais même dans les cavernes.
00:26:06 Voilà enfin, ça c'est normal.
00:26:09 Mais c'est comment à un moment donné on a donné accès à tout et n'importe quoi
00:26:13 sans limite en fait.
00:26:14 Et surtout sans compréhension.
00:26:15 Mais je crois que le problème actuel de la jeunesse et puis même je dirais des humains
00:26:20 c'est que finalement on a un petit peu cassé les anciens repères et c'est très bien
00:26:25 parce qu'il y avait sûrement trop de conservatisme et on met en avant notamment par le woukisme
00:26:32 des choses quand même plutôt marginales.
00:26:36 Du coup les gens ne savent plus très bien et je crois qu'on a vraiment toute une société
00:26:41 qui est en perte de repères et qui va pas bien.
00:26:44 Oui c'est surtout ça.
00:26:45 Je pense que c'est le manque de code là où il y a une inspiration qui est claire,
00:26:49 stable, qui est de l'amour et puis l'envie de rencontrer l'autre.
00:26:52 Et puis il y a de l'insincérité.
00:26:53 Peut-être que c'est ça, c'est cette génération qui est soumise à l'insincérité des réseaux
00:26:59 sociaux qui montrent une vie qui n'est pas réelle, des téléréalités qui montrent
00:27:03 une vie qui n'est pas réelle et ils disent finalement à quoi on peut s'accrocher,
00:27:06 qu'est-ce qui est vrai.
00:27:07 Et là aujourd'hui la proposition Netflix, TikTok et de la téléréalité ne répond
00:27:14 pas à leurs questions.
00:27:15 Parce que c'est pas des jeunes qui le font.
00:27:16 C'est peut-être pour ça.
00:27:17 Oui c'est ça.
00:27:18 On voit que la génération d'autres n'a peut-être pas encore les codes et les enjeux
00:27:22 de celle qui a été un peu traumatisée par le Covid et qui est en recherche de socle
00:27:27 et de relations solides.
00:27:29 Il y a des fondamentaux qui existent dans la société.
00:27:31 Sur un parallèle un peu particulier, si on prend Star Wars, le tout premier, une telle
00:27:36 extension mondiale, qu'est-ce qu'il a fait George Lucas ? Comment il a réussi à faire
00:27:39 ça ? Il a touché des fondamentaux dans l'imaginaire.
00:27:41 Et ça a fonctionné.
00:27:43 Bon après, est-ce que c'est devenu ? C'est autre chose.
00:27:45 La première trilogie est extraordinaire dans ce qu'il a réussi à toucher.
00:27:49 Et ces fondamentaux existent et aujourd'hui on les a brouillés.
00:27:51 Et les jeunes ne savent plus.
00:27:53 Effectivement, je rejoins tout à fait tous ces réseaux sociaux, tout ce qui est montré,
00:27:58 tout cet étalage qui est là.
00:28:00 À un moment donné, tout le monde veut vivre une vie extraordinaire, magnifique, merveilleuse.
00:28:03 Mais finalement moi, fondamentalement, qu'est-ce que j'ai envie de vivre ? Je ne sais plus.
00:28:08 Et du coup je me replie.
00:28:09 Et on se replie de plus en plus.
00:28:11 Donc effectivement, la sexualité, on sait plus.
00:28:12 Oui, il y a eu peur.
00:28:14 Il y a eu aussi beaucoup de peur qui se sont un petit peu exacerbées, beaucoup d'anxiété.
00:28:20 Et c'est vrai qu'en même temps, moi je trouve formidable quand on est jeune d'avoir
00:28:24 envie de changer le monde, de le refaire.
00:28:27 Enfin je veux dire, il faut aussi les encourager à ça.
00:28:30 Mais malgré tout, l'être humain reste l'être humain.
00:28:34 On n'a pas tellement évolué.
00:28:36 Il y a des choses qui se doivent d'évoluer et des choses qui se doivent de rester.
00:28:40 Et on ne fait plus la dissociation entre les deux.
00:28:42 Tout doit évoluer dans tous les sens.
00:28:43 Et même quand on sait ce qu'on veut, je trouve ça plus difficile aussi parce que
00:28:46 les codes ne sont plus du tout les mêmes.
00:28:47 On ne partage pas forcément les mêmes codes.
00:28:49 Peut-être quand on vient de Neuilly ou de La Sarthe.
00:28:51 Et on se retrouve peut-être avec une société qui est moins homogène en termes de codes.
00:28:55 Donc quand on va par exemple à un date ou quand on rencontre une personne, on ne sait
00:28:59 plus trop sur quel pied danser même si on est sûr de ce qu'on veut.
00:29:02 Déjà on ne sait plus trop comment s'habiller.
00:29:03 Et puis ce que ça veut dire, les mots, qu'est-ce qu'ils veulent dire.
00:29:09 Est-ce que quand on parle d'amour, la personne a la même chose en tête ?
00:29:12 C'est déjà plus compliqué qu'à l'époque.
00:29:14 Quand on voit des jeunes qui se posent la question "au bout de combien de temps je
00:29:17 dois répondre à un message pour ne pas qu'ils pensent que je suis trop accroché ou pas ?"
00:29:20 On répond quoi, c'est tout.
00:29:23 Non, on commence à élaborer des stratégies etc.
00:29:25 Qu'est-ce que ça se complexifie ? Et trop de complexité à un moment donné, ça freine.
00:29:29 Et comme trop de liberté tue la liberté.
00:29:31 C'est toujours le problème des extrêmes.
00:29:33 Alors justement, Flore Chéry, vous, vous continuez à penser que l'érotisme est nécessaire
00:29:38 et utile.
00:29:39 Et je suis assez d'accord avec vous.
00:29:41 Et je serai d'ailleurs à ce salon de littérature érotique dimanche.
00:29:46 Alors, racontez-nous un petit peu, prenons un petit peu de temps.
00:29:51 Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce salon-là, tout au début, il y a sept
00:29:53 ans ?
00:29:54 En fait, j'organise, maintenant ça va faire depuis 11 ans, des ateliers d'écriture érotique.
00:30:01 Et c'est ça qui m'a permis de me lancer dans la sexualité, que ce soit en tant que
00:30:06 journaliste ou à…
00:30:07 Parce que vous travaillez aussi à Union.fr.
00:30:09 Voilà, je travaille aussi à Union.fr.
00:30:10 Et puis j'ai travaillé pour beaucoup de médias différents.
00:30:14 Et puis ça m'a aussi permis de fédérer différentes communautés dans le milieu de
00:30:18 la sexualité.
00:30:19 Et ça a été ma porte d'entrée.
00:30:20 Donc, une fois qu'on connaît beaucoup d'auteurs, d'autrices et qu'on connaît aussi toutes
00:30:25 les maisons d'édition du secteur, on se dit, c'est assez facile finalement de proposer
00:30:29 ces discours.
00:30:30 Et comme j'ai quand même très à cœur d'être plus que d'avoir des idées, de
00:30:35 faire, d'être une passeuse d'idées, de gérer des endroits où les gens se sentent
00:30:40 libres de pouvoir donner leurs discours, donner leurs opinions, dire sincèrement ce
00:30:45 qu'ils ont dans leur tête.
00:30:46 Finalement, organiser un salon avec des maisons d'édition dans la littérature érotique
00:30:51 qui souffrent d'un manque de visibilité, parce que c'est pas si facile de sortir
00:30:54 un livre pour des raisons de censure, enfin de protection des mineurs.
00:30:58 Pas de censure, mais de protection des mineurs principalement.
00:31:00 On est toujours obligé de passer par des réseaux alternatifs.
00:31:03 Je comprends parfaitement, mais ça empêche ce type et ce genre littéraire d'avoir
00:31:09 pignon sur rue, d'avoir de l'argent et potentiellement parfois des écrits de qualité.
00:31:13 Là, le salon de la littérature érotique, c'est aussi un moyen de redonner une visibilité
00:31:18 à ce genre littéraire qui peut souffrir parfois d'un manque d'espace, d'espace
00:31:23 à lui.
00:31:24 Ce qui est dommage d'ailleurs, c'est que c'est toujours très difficile de connaître
00:31:29 quel est le bon livre qui va nous plaire érotique, si je puis dire, parce que justement, il y
00:31:34 a peu de presse, il y a peu de...
00:31:37 Donc on les trouve relativement facilement maintenant, d'autant plus qu'on peut sur
00:31:42 Internet en acheter.
00:31:43 Mais c'est vrai que devant un titre et un auteur, on ne sait pas très bien à quoi
00:31:49 s'attendre.
00:31:50 C'est ça aussi qui est difficile et c'est un peu dommage.
00:31:52 Et surtout que c'est une littérature, si là on parle d'un point de vue de ce qui
00:31:56 sort d'année en année, qui change énormément.
00:31:59 On était très masculine sur tout le XXe siècle et là, depuis, je dirais vraiment
00:32:03 depuis 2010, toutes les maisons d'édition ne sortent presque que des romans érotiques
00:32:07 écrits par des femmes.
00:32:08 C'est vraiment un tournant majeur dans cette littérature qui passe un petit peu inaperçue,
00:32:14 mais qui change beaucoup de choses sur ce qu'on peut lire.
00:32:17 La romance érotique aussi, qui fait un carton depuis 50 Nuit 11 degrés, déjà on avait
00:32:21 les prémisses avec Histoire d'eau qui cartonnaient, on se disait qu'il y avait quelque chose
00:32:24 à aller chercher.
00:32:25 Et là on voit que la romance érotique se développe à vitesse grand V dans toutes
00:32:30 les bibliothèques des femmes.
00:32:32 Oui, oui, oui.
00:32:34 Alors voilà, c'est dimanche si vous avez envie.
00:32:36 Ça commence dimanche après-midi, je crois.
00:32:38 Oui, c'est de 15h à 21h.
00:32:39 De 15h à 21h si vous avez envie, c'est dans le XXe.
00:32:43 Bon, vous allez trouver de toute façon sur Internet si vous avez envie d'en savoir
00:32:49 plus, évidemment.
00:32:50 Merci.
00:32:51 Merci beaucoup.
00:32:52 Merci beaucoup.
00:32:53 Et à dimanche.
00:32:54 René est avec nous pour trois questions intimes.
00:32:57 Bonjour René.
00:32:58 Oui, bonjour Brigitte.
00:32:59 Bonjour Fabri.
00:33:00 Bonjour.
00:33:01 Et je tenais à remercier vos collaborateurs et collaboratrices.
00:33:04 Nous formons une très très bonne équipe sur Sud Radio et c'est pour ça que nous
00:33:08 grimpons, nous grimpons, nous grimpons, nous augmentons notre audience et notamment sur
00:33:11 Youtube.
00:33:12 On est très très nombreux et je vous en remercie de votre fidélité.
00:33:18 Alors René, première question évidemment.
00:33:20 Est-ce que vous lisez des livres érotiques ?
00:33:22 Ça m'est arrivé de temps en temps mais beaucoup moins maintenant.
00:33:28 D'accord.
00:33:29 Quand vous étiez plus jeune, c'est ça ?
00:33:31 Oui.
00:33:32 Quand vous aviez la main baladeuse ?
00:33:33 Entre autres et notamment Union.
00:33:36 Ah bah oui, Union.
00:33:38 Et je peux, par rapport à ça, il est vrai que je pense que la femme est beaucoup plus
00:33:42 prolifique que l'homme à ce niveau-là.
00:33:44 Ce ne sont pas les mêmes écritures je trouve.
00:33:48 Mais justement, elle est plus prolifique.
00:33:50 Elle a plus d'imaginaire peut-être.
00:33:52 C'est moins direct.
00:33:53 C'est ça aussi.
00:33:54 Bon, très bien.
00:33:55 Deuxième question.
00:33:56 Est-ce que vous êtes adepte de la sodomie ?
00:33:59 Je ne sais pas pourquoi je pose tout d'un coup cette question mais pourquoi pas.
00:34:03 Si ma partenaire le demande, oui.
00:34:05 Mais sinon, pas spécialement.
00:34:07 D'accord.
00:34:08 Donc c'est plutôt pour rester aimable que par désir personnel.
00:34:12 Non, j'apprécie aussi.
00:34:14 Oui, je me doute bien.
00:34:16 Mais je veux dire, ce n'est pas quelque chose qui vous attire particulièrement.
00:34:20 Et dernière question.
00:34:22 À part dans un lit, où est-ce que vous aimez faire l'amour ?
00:34:25 Un peu partout.
00:34:27 Carrément.
00:34:28 Mais quelle serait la préférence si vous fallait choisir un lieu particulier ?
00:34:34 J'en ai essayé beaucoup.
00:34:36 J'ai une cinquantaine d'années.
00:34:39 Enfin, un début de cinquante ans, pardon.
00:34:42 Donc oui, j'ai fait plusieurs choses.
00:34:43 Les voitures, la plage.
00:34:46 J'ai essayé aussi l'ascenseur et autres.
00:34:52 Tous les principes de base.
00:34:53 Les grands classiques, oui.
00:34:55 Et alors finalement, qu'est-ce qui vous attire le plus ?
00:34:58 Je n'ai pas de préférence.
00:35:01 J'aime bien faire l'amour.
00:35:02 D'accord.
00:35:03 Vous pouvez poser une question à Fabrice Bain qui vous écoute.
00:35:07 Allez-y.
00:35:08 Alors oui.
00:35:09 Actuellement, je suis avec une nouvelle partenaire qui s'est retrouvée, qui a vécu sa vie.
00:35:17 Comment dire ? Elle a connu les milieux libertins et autres.
00:35:22 Mais par contre, elle m'a avoué qu'elle était très jalouse et qu'elle ne supporterait
00:35:26 pas que je puisse avoir d'autres partenaires.
00:35:29 Et alors, c'est quoi votre question ?
00:35:32 À savoir si je dois lui dire ou pas, si ça doit arriver.
00:35:36 Si vous alliez en club libertin, c'est ça ?
00:35:40 Non, elle, c'est ma partenaire.
00:35:42 Moi, je n'ai jamais testé.
00:35:43 Alors je crois qu'il y a deux niveaux dans ce que vous évoquez.
00:35:47 Le fait qu'elle ait été en club libertin, s'il y était seul, c'était pour sa construction
00:35:53 réelle.
00:35:54 S'il y était avec quelqu'un, c'est encore une autre situation.
00:35:57 Maintenant, le fait qu'il y a cette notion de, voire jusqu'où, d'appropriation de votre
00:36:04 personne sur le plan sentimental, peut-être aussi sur le plan physique.
00:36:07 Vous pourriez imaginer que si elle vous considère comme étant un très bon amant, elle puisse
00:36:13 être jalouse du fait que vous puissiez faire quoi que ce soit à quelqu'un d'autre.
00:36:16 Ce qui pourrait se comprendre en soi.
00:36:17 Donc, comme je le disais à l'instant, est-ce que du coup, vous, est-ce que vous devriez
00:36:22 le vivre de votre côté ?
00:36:23 Là, je peux me positionner.
00:36:25 Non, parce qu'elle vous l'a posé, qu'elle ne le supporterait pas, concrètement.
00:36:29 Maintenant, comme je le disais au début de mon intervention, c'est important de savoir
00:36:34 au départ, est-ce qu'elle était dans ces milieux seule ou accompagnée ?
00:36:39 Seule.
00:36:40 D'accord, donc c'était bien pour elle qu'elle faisait cela.
00:36:43 Donc, elle n'envisage absolument pas que ça puisse être vécu en couple.
00:36:47 Elle m'a carrément dit, parce que je lui ai dit que je voudrais bien essayer, mais
00:36:51 elle m'a carrément dit non, je ne le supporterais pas.
00:36:55 Et vous, ça vous a excité quand elle vous en a parlé ?
00:36:57 Oui, oui, ça m'a intéressé.
00:37:01 On va dire ça.
00:37:02 Oui, ça interpelle, bien entendu.
00:37:04 Maintenant, je crois que vous soyez vigilant, elle vous a posé quelque chose d'important.
00:37:08 Elle a vécu son temps, son expérience de vie personnelle à elle, dans son chemin de
00:37:13 vie sexuelle, cette expérience-là.
00:37:15 Elle en a tiré quelque chose pour elle.
00:37:17 Visiblement, elle ne souhaite pas forcément le transposer au niveau d'une relation dans
00:37:20 un couple.
00:37:21 Elle en a fait le tour et maintenant, elle a envie de vivre une histoire avec vous.
00:37:24 À deux.
00:37:25 Et ça lui suffit largement.
00:37:26 Voilà, merci René, merci beaucoup.
00:37:29 Merci beaucoup, au revoir.
00:37:31 On va faire une petite pause et on retrouve Karine dans un instant.
00:37:34 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:37:38 Eh bien Fabrice Bach, on continue sur la jalousie avec vous aujourd'hui.
00:37:42 Et c'est bien parce que nous avons une femme qui était jalouse, n'est-ce pas Karine ?
00:37:47 Bonjour.
00:37:48 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Fabrice.
00:37:51 Oui, oui, je voulais témoigner.
00:37:53 Eh bien merci, c'est important parce que si vous témoignez, c'est que vous l'êtes peut-être
00:37:57 un peu moins.
00:37:58 Je ne suis pas… Oui, je voulais témoigner sur le sujet par rapport à des expériences
00:38:05 du passé parce que je ne suis pas du tout à proprement parler de tout jalouse ni envieuse
00:38:09 de quoi que ce soit.
00:38:10 Ce n'est pas ma nature profonde ni fondamentale.
00:38:15 Mais dans ma vie de couple plus jeune, j'ai eu un accès de jalousie avec un partenaire
00:38:27 et puis je me suis souvenu après en avoir parlé un petit peu tout à l'heure avec
00:38:31 votre… avec Jordan je crois.
00:38:33 Il y avait eu un autre un peu plus tard qui… avec du recul, je pense que cela activait
00:38:42 en fait des traumatismes de l'enfance, d'insécurité parce que j'ai grandi vraiment dans un climat
00:38:50 d'insécurité affective.
00:38:52 Et du coup, je pense que comme je n'étais pas suffisamment construite à cette période
00:39:01 de ma vie, ça m'a mis en…
00:39:04 Votre partenaire a appuyé sur ces zones un peu fragiles.
00:39:07 Oui et puis surtout, je n'avais pas fait de bons choix dans ce partenaire parce que
00:39:15 ce serait aujourd'hui… ce ne serait pas du tout comme ça.
00:39:18 Oui mais ce n'est pas par hasard.
00:39:20 Vous avez peut-être choisi ce partenaire pour qu'il vous aide à appuyer là où
00:39:24 il fallait un peu travailler.
00:39:26 Oui, surtout je me dirigeais comme un robot, formaté que j'étais vers l'insécurité,
00:39:34 l'irrespect, tout ce que je connaissais en somme.
00:39:37 Mais ça a été très douloureux, donc j'ai tenté de me remettre en question, de comprendre
00:39:48 pourquoi j'avais de tels agissements ou de telles pensées.
00:39:51 Je projetais sur lui des choses qui si ça se trouve n'avaient pas lieu.
00:39:56 Et donc je me suis analysée, j'ai vu des thérapeutes et puis au gré de ma vie, j'ai
00:40:07 compris où ça pouvait remonter.
00:40:09 Et ça ne s'est jamais reproduit en fait.
00:40:14 Peut-être parce que vous l'avez travaillé, bravo.
00:40:18 Je l'ai travaillé, ce point-là, parce qu'autrement, c'est vrai que je ne suis
00:40:23 pas jalouse.
00:40:24 Vous voyez, avec ce partenaire, je l'avais même emmené en club échangeiste avec moi.
00:40:30 Donc j'ouvrais un champ des possibles dans le domaine du...
00:40:34 Pardon pour ma voix enrhumée.
00:40:37 Non, ça va.
00:40:40 J'aimais explorer plein de choses qui, bon, je pense, auraient pu me mettre en danger
00:40:49 et pour autant non.
00:40:50 Cela étant dit, moi qui connais bien le libertinage, d'abord pour l'avoir fréquenté
00:40:56 moi-même quand j'étais beaucoup plus jeune et puis maintenant pour continuer à explorer
00:41:00 et écouter des libertins, il y a quand même une notion de contrôle lorsqu'on va ensemble
00:41:06 libertiner, comme ils disent.
00:41:09 Parce qu'au fond, on est là et l'autre peut-être a une relation avec quelqu'un
00:41:15 d'autre, mais on est là, on contrôle.
00:41:18 Et c'est devant nous ou avec nous, c'est pas...
00:41:22 Vous voyez ?
00:41:23 Oui, alors moi, c'était pas du tout comme ça que ça se passait parce qu'en fait,
00:41:27 moi, je voulais y aller coûte que coûte.
00:41:29 Et d'ailleurs, quand il n'y avait pas l'envie ou j'en parlais pas systématiquement,
00:41:34 j'y allais seule.
00:41:35 J'étais un petit peu...
00:41:36 Ah d'accord, mais c'était donc un désir d'expérimenter comme la copine de René
00:41:43 tout à l'heure, pour vous construire, vous, pour découvrir, pour...
00:41:47 Oui.
00:41:48 Pour explorer des choses à l'heure du coup, lui en faire profiter parce qu'il était
00:41:52 peut-être pas...
00:41:53 Enfin, il connaissait pas.
00:41:54 Donc voilà.
00:41:55 Mais autrement, comme il était...
00:42:01 Il avait des attitudes qui me mettaient face à des...
00:42:06 Enfin, j'en avais pas conscience, mais face à des choses qui me choquaient quand j'étais
00:42:12 petite ou avec mon environnement familial, ces attitudes-là me glaçaient, me peinaient
00:42:20 beaucoup et je devenais...
00:42:22 Jalouse.
00:42:23 Jalouse, ben oui.
00:42:24 Ben oui, oui, oui.
00:42:25 Il n'y avait pas de téléphone portable à l'époque, mais je crois que je serais devenue
00:42:31 jalouse.
00:42:32 C'est intéressant ce que vous évoquez parce qu'effectivement, il faut toujours parfois
00:42:35 être vigilant à un conjoint qu'on peut avoir qui peut se représenter la jalousie comme
00:42:40 faisant partie de quelque chose de normal dans la relation.
00:42:43 Il va commencer à chercher à l'activer chez l'autre.
00:42:46 Et sans s'en rendre compte, il commence à appuyer sur des points extrêmement sensibles.
00:42:49 À ce moment-là, ça explose.
00:42:51 Sauf que lui, ce qu'il voit juste à ce moment-là, c'est "Tiens, il y a eu une réaction émotionnelle
00:42:54 très forte.
00:42:55 Donc, je recommence."
00:42:56 Eh ben, c'était ça.
00:42:57 Ben, c'était ça.
00:42:58 Et là, à un moment donné, le problème, c'est que c'est un engrenage et il se fait
00:43:03 piéger par ça.
00:43:04 Vous aussi.
00:43:05 Et là, ça devient très compliqué à Gérald.
00:43:07 Et c'est toujours plus de la même chose.
00:43:10 Et on était allé voir un...
00:43:13 Parce que je cherchais des solutions.
00:43:15 Et on était allé voir un thérapeute de couple, un sexologue qui était assez connu.
00:43:22 Il avait écrit des bouquins.
00:43:23 Il est décédé maintenant.
00:43:24 C'était le Dr Pouda.
00:43:25 Je ne sais pas si vous avez entendu parler.
00:43:26 Bon, ça remonte.
00:43:27 Et ça n'a pas mis cinq minutes.
00:43:31 Il nous a dit "Bon, écoutez, c'est simple.
00:43:34 Elle a besoin de quelque chose.
00:43:36 Vous ne lui donnez pas.
00:43:37 Elle vous le réclame.
00:43:38 Eh bien, vous lui donnez encore moins."
00:43:41 Et c'est comme ça que ça dégénère.
00:43:44 Et en fait, c'était résumé assez simplement.
00:43:48 Mais c'était tellement ça.
00:43:51 Et là, je me suis dit "Mais je suis dans un cercle inférieur."
00:43:55 En tout cas, il est clair que c'était une relation qui ne convenait pas ni à l'un
00:44:00 ni à l'autre.
00:44:01 Et vous avez eu raison d'en mettre un terme.
00:44:03 Merci en tout cas de votre témoignage.
00:44:05 Ça montre bien que la jalousie, parfois, elle est très ponctuelle parce qu'elle
00:44:11 alimente quelque chose et ça peut aller mieux.
00:44:14 On va continuer à en parler tout de suite après les infos, bien sûr.
00:44:18 Petite devinette, qu'est-ce qu'une femme prend quand son mari ne lui fait plus l'amour ?
00:44:21 Vous pourrez donner la réponse après les infos.
00:44:24 Fabrice Bach.
00:44:25 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:44:29 Nous sommes avec Fabrice Bach aujourd'hui, psychologue, thérapeute de couple, auteur
00:44:33 également de jumeaux aux éditions Solard.
00:44:35 La prochaine fois que vous venez, on fera une émission sur les jumeaux à nouveau parce
00:44:39 que c'est un sujet tout à fait passionnant, intéressant.
00:44:42 Mais pour l'instant, nous parlons de la jalousie avec vous sur Sud Radio et vous pouvez bien
00:44:48 sûr nous rejoindre au 0 826 300 300.
00:44:52 On va donner la parole à Anaïs qui nous a rejoint.
00:44:55 Mais d'abord, j'aimerais la réponse à ma devinette.
00:44:57 Qu'est-ce qu'une femme prend quand son mari ne lui fait plus l'amour ?
00:44:59 Je ne sais pas, mais dites-moi.
00:45:01 Un amant, évidemment.
00:45:02 C'était facile.
00:45:03 C'est pas bonjour à Anaïs.
00:45:04 Bonjour Brigitte.
00:45:05 Bonjour Fabrice.
00:45:06 Bonjour.
00:45:07 Alors vous allez nous raconter une histoire qui n'a pas duré longtemps parce qu'il était
00:45:17 terriblement jaloux.
00:45:19 C'est ça ? C'est ça, tout à fait.
00:45:22 Ça a duré.
00:45:23 C'est une relation qui a duré un an et demi à peu près, mais avec des coupures de temps
00:45:29 en temps quand même.
00:45:30 Donc, on ne vivait pas tout le temps ensemble.
00:45:34 On avait chacun notre chez soi et il était hyper jaloux.
00:45:41 C'est-à-dire que moi, je ne travaillais pas.
00:45:45 Vous m'entendez ? Oui, très bien.
00:45:47 Ah bon ? Et on vous écoute ?
00:45:49 Excusez-moi, j'ai cru que c'était coupé.
00:45:52 Donc, oui, il était très jaloux.
00:45:55 Donc, moi, je ne travaillais pas.
00:45:56 Il travaillait et il m'appelait à longueur de journée puisqu'il avait la possibilité
00:46:01 pour me demander où j'étais.
00:46:03 S'il était en train de faire des courses, il fallait que là où j'étais, il fallait
00:46:07 que j'envoie une photo de la boutique, du lieu.
00:46:12 Parfois, il me demandait les tickets aussi de caisse pour savoir si ça correspondait
00:46:18 à l'heure.
00:46:19 Ah oui, là.
00:46:20 Voilà.
00:46:21 Non, mais c'était très, très maladif.
00:46:22 Elle est au niveau 3, à la possessivité complète.
00:46:27 Voilà.
00:46:28 De toute façon, je me permets, Anaïs, de le dire à tous ceux qui nous écoutent.
00:46:35 Lorsqu'on est avec quelqu'un et que dès le début de la relation, il est en train
00:46:39 d'essayer de vérifier notre emploi du temps, prudence, parce qu'on a forcément
00:46:42 affaire à quelqu'un qui va vite devenir de plus en plus jaloux.
00:46:46 En général, ça ne fait que s'aggraver, même si on essaye de le rassurer.
00:46:50 Alors, au début, ça ne s'est pas trop vu, mais ça a été quand même assez rapidement.
00:46:56 Le premier clash, c'est parce que j'avais liké quelque chose sur Facebook d'un ami
00:47:04 et donc j'avais couché avec lui déjà.
00:47:07 Forcément.
00:47:08 Voilà.
00:47:09 C'était un truc tout bête.
00:47:11 Mais c'est vrai que moi, je ne me suis pas arrêtée à ça.
00:47:14 Après, elle est crescendo, c'est devenu vraiment...
00:47:18 Il m'appelait le soir quand on ne se voyait pas.
00:47:22 Il m'appelait, il entendait parler mon amant.
00:47:25 En plus, il entendait des voix.
00:47:28 Oui, oui.
00:47:29 J'allais chez ma maman, c'était parce que j'allais voir le voisin.
00:47:35 Ce qui est intéressant dans ce que raconte Anaïs Fabrisbach, c'est qu'on voit comment
00:47:42 souvent chez le jaloux maladif, parce que là, il n'y a pas de doute, il y a une sorte
00:47:48 comme ça de fantasmatique.
00:47:50 Il croit à ses propres histoires qu'il se raconte, évidemment.
00:47:53 Mais quand même, ça devient délirant.
00:47:56 En fait, c'est ça.
00:47:57 Ce qui est particulier, c'est que plus la personne qui subit cela essaie de lui démontrer
00:48:01 le contraire, mais toute sa bonne foi, plus il doute.
00:48:04 Plus il a de la preuve, tu essaies de justifier.
00:48:06 C'est de la paranoïa, finalement.
00:48:07 Je pense complètement, quand on atteint les phases 3 et 4 de jalousie, la paranoïa va
00:48:12 de façon croissante.
00:48:13 Il avait pété ça, en fait.
00:48:14 Moi, j'essayais de lui prouver.
00:48:15 Je disais, mais quand même, tu vois bien que...
00:48:16 Et c'est vrai que ça empirait.
00:48:17 Il débarquait même chez moi le soir, juste après qu'on se soit téléphoné.
00:48:30 Il était un gardeur de chez moi.
00:48:32 Donc, il arrivait sans me dire que ce n'était pas prévu.
00:48:36 Et il allait voir s'il n'y avait personne dans le placard.
00:48:39 Ça lui est arrivé.
00:48:40 Je me suis demandé ce qu'il faisait.
00:48:41 Il est rentré et il est allé dans le placard.
00:48:42 - Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment vous avez senti ça ? Vous avez eu peur ? Vous
00:48:50 vous êtes dit, attends, j'ai affaire à un fou ?
00:48:52 - Oui, oui.
00:48:53 - Au début, on le trouve finalement très gentil, très attentionné.
00:49:02 - Il était très gentil, oui.
00:49:04 Petit à petit, au début, après, je me suis dit, c'est moi qui ne suis pas normale.
00:49:10 Je commençais à me demander si c'était moi.
00:49:11 Et puis après, quand j'ai vu les proportions que ça prenait, je lui disais carrément
00:49:17 qu'il était malade.
00:49:20 - Je pense qu'il était.
00:49:21 - Il y avait des clashs.
00:49:23 Donc là, il était encore plus...
00:49:25 Il se mettait encore plus en colère parce que je pense qu'il le savait.
00:49:28 En fait, il me racontait, il me parlait de son père avec qui il ne lui parlait pas la
00:49:35 moitié du temps.
00:49:36 Et son père était jaloux, trompait sa mère.
00:49:40 Je pense qu'il a eu des problèmes dans son enfance avec ça.
00:49:47 Et ce qu'il me décrivait de son père, c'était ce qu'il était.
00:49:51 Et je lui disais, ce que tu me dis, c'est toi là.
00:49:56 Mais bon, voilà, il me disait que ce n'est pas vrai.
00:49:59 - C'est intéressant ce que vous évoquez parce que quand on est confronté à un jaloux
00:50:02 maladif, parce que là, on est vraiment dans ce que vous décrivez la pathologie de la
00:50:05 jalousie.
00:50:06 Il repart dans des placards, il n'y a pas quelqu'un.
00:50:08 C'est complètement délirant à un moment donné.
00:50:11 C'est-à-dire qu'il a vécu, vous venez de l'évoquer, dans sa vie, à un moment donné,
00:50:16 par son père, des problématiques.
00:50:18 Il se les a appropriées, mais sauf qu'elles ont été démultipliées dans sa pensée.
00:50:21 Et là, on glisse dans le côté pathologique.
00:50:23 Et là, ça relève de spécialistes.
00:50:27 - Là, c'est même le psychiatre.
00:50:29 On n'est pas dans la thérapie.
00:50:30 - Oui, mais je lui ai dit d'aller voir quelqu'un.
00:50:33 Mais j'ai essayé de lui dire, fais-toi soigner.
00:50:36 Bon, je ne savais même pas si ça pouvait se soigner.
00:50:38 Mais non, non, il n'était pas malade.
00:50:41 Il allait bien.
00:50:42 C'était moi.
00:50:43 - C'est un peu le problème de la paranoïa qui, parfois, n'est pas forcément une spécificité
00:50:52 de la jalousie.
00:50:53 Mais le paranoïaque, c'est très rare qu'il se fasse soigner, justement.
00:50:57 - Non, parce que justement, le soignant fait partie du complot qui lui en veut.
00:51:01 Donc, en fait, sa paranoïa, ce qui amène ces gens, à un moment donné, en psychiatrie,
00:51:07 parce que là, on est vraiment dans la pathologie mentale.
00:51:09 C'est un environnement qui constate tout un sens de dysfonctionnement.
00:51:12 Et ça va être une hospitalisation d'office.
00:51:13 Et les soins sont complexes parce qu'il faut médicamenter.
00:51:17 Il faut diminuer les seuils d'angoisse, d'anxiété de façon massive.
00:51:20 Et c'est très, très, très difficile.
00:51:23 Mais spontanément, lui n'ira pas.
00:51:25 Puisque de toute façon, toute personne en face de lui est contre lui.
00:51:29 - En fait, il est allé, il m'a fait prendre un rendez-vous avec le psy que j'avais, moi.
00:51:35 Et je pense que c'était en fait pour voir le psy, c'était pas mon amant.
00:51:40 - Exactement.
00:51:41 Oui, c'est ça.
00:51:42 - Il a fait un rendez-vous et après, il les a tous annulés.
00:51:46 Il n'est jamais revenu.
00:51:48 - Il m'a dit que ça servait à rien.
00:51:51 - Parce qu'il s'est rassuré sur cet homme.
00:51:53 Enfin, je sais pas si c'était un homme ou une femme que vous aviez en face de vous.
00:51:55 - C'était un homme, oui.
00:51:56 - C'était un homme.
00:51:57 Et dans sa représentativité, ça va, il n'y avait pas de risque.
00:51:59 On pouvait aller lui parler, il n'y a pas de problème.
00:52:01 Mais vous imaginez jusqu'où il a été dans son délire pour dire peut-être que, en fait,
00:52:04 non, vous aviez...
00:52:05 Là, on est vraiment dans la maladie.
00:52:07 - Oui, mais de toute façon, il est...
00:52:11 Enfin, je pense qu'il est paranoïaque.
00:52:13 Tout le monde lui en veut.
00:52:14 C'était tout le temps...
00:52:15 On était tout le temps contre lui, mais tout le monde de son boulot, tout le monde...
00:52:20 Il n'y avait que lui à qui on en voulait, quoi.
00:52:23 - Mais d'ailleurs, vous parlez du travail, mais c'est vrai que dans une société, quand
00:52:28 il y a quelqu'un de paranoïaque, c'est très problématique parce que cette personne a
00:52:32 l'impression qu'on a fouillé dans son ordinateur, qu'on lui a volé le dossier.
00:52:38 Enfin, c'est des personnes qui sont très, très difficiles à gérer.
00:52:42 - Oui, il fouillait dans le téléphone et il prenait mon téléphone pour voir mes messages.
00:52:48 - Et puis, vous aviez forcément effacé les messages de votre amant.
00:52:52 - Oui, oui.
00:52:53 Et puis, quand c'était un message de quelqu'un qu'il ne connaissait pas et qui était un
00:52:57 homme, c'était forcément mon amant, quoi.
00:53:01 - C'est là où le délire, c'est qu'en fait, le délire intervient où on est la réalité
00:53:08 et transformée de telle sorte qu'elle corresponde à ce que je veux.
00:53:11 Là, on est dans la position du délire.
00:53:13 - Bien sûr.
00:53:14 - Et moi, j'ai eu un passage où vraiment, je me posais des questions à savoir si c'était
00:53:19 moi ou pas moi.
00:53:20 - Pourquoi vous vous posiez des questions ? - Je ne pensais pas que ça pouvait exister
00:53:25 d'être comme ça, à ce point.
00:53:27 - Vous n'écoutez pas assez mon émission, Anaïs.
00:53:30 Parce que malheureusement, ce n'est pas le premier témoignage à ce point-là.
00:53:36 Mais là, vous aviez vraiment tiré le gros lot.
00:53:38 Bravo.
00:53:39 - Oui, mais je pense.
00:53:40 - Quand vous prenez la décision de le quitter, j'imagine que ça n'a peut-être pas été
00:53:46 aussi simple que ça.
00:53:47 - Non, ça n'a pas été simple.
00:53:50 Parce qu'en fait, il faisait des coupures régulièrement.
00:53:54 C'est-à-dire qu'il me bloquait le téléphone.
00:53:57 Je ne pouvais plus l'appeler et il partait pendant trois semaines.
00:54:00 Quand il ne bossait pas, il partait.
00:54:03 Il avait un appartement en bord de mer.
00:54:05 Alors, il partait là-bas.
00:54:06 Mais je ne savais même pas où il était, en fait.
00:54:08 Et moi, j'essayais de l'appeler et jamais je ne pouvais l'avoir.
00:54:11 Il ne me répondait pas pendant un an.
00:54:13 Ou alors, il me laissait devant son portail fermé à clé avec le cadenas.
00:54:17 Il savait que j'étais devant le portail.
00:54:21 Et moi, j'étais en pleurs.
00:54:23 Enfin, voilà.
00:54:24 - Donc, vous étiez quand même amoureuse de lui, à un moment donné.
00:54:29 - Mais il y avait sûrement de la manipulation aussi, où je n'arrivais pas à m'en sortir
00:54:36 du pervers.
00:54:37 Je ne sais pas.
00:54:38 Je n'arrivais pas à m'en sortir.
00:54:39 Et un jour, j'ai eu le déclic.
00:54:40 - Paradoxalement, ce sont des gens qui peuvent être très touchants.
00:54:44 Parce qu'on sent la part infantile en lui, de petit enfant qui a peur de tout.
00:54:48 Et on se dit qu'on pourrait l'aider.
00:54:50 - Ils peuvent être très gentils.
00:54:51 - Et à un moment donné, comme vous le disiez, il y a un déclic.
00:54:53 Et pour vous, le déclic, ça a été quoi ?
00:54:55 - En fait, comme il ne faisait que partir comme ça, il me disait, toi, si tu pars toute
00:55:02 seule en vacances, je te quitte, je te quitte.
00:55:05 Et un jour, j'ai décidé, comme il ne me parlait plus depuis 15 jours, j'avais plus
00:55:11 de nouvelles, j'ai décidé de partir en vacances une semaine, là où j'avais l'habitude d'aller
00:55:17 quand j'étais seule.
00:55:18 Et je lui ai dit une fois, enfin, j'ai fini par la voir et je lui ai dit une fois que
00:55:24 j'étais arrivée là-bas.
00:55:25 Donc là, j'ai été traitée de tout.
00:55:30 Et après, comme ça, il n'est jamais revenu et moi non plus.
00:55:35 Il a retenté quelques temps après, il a retenté.
00:55:39 Il est revenu quand même, me demander des trucs.
00:55:41 Mais moi, j'avais fait une croix.
00:55:44 Je ne sais pas.
00:55:45 Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais ça a été d'un coup, alors que je n'arrivais
00:55:48 pas du tout à m'en sortir.
00:55:49 - Parce que c'est quand même bon, ça ne semble pas être le cas en ce qui concerne
00:55:54 cet homme, mais toujours faire attention parce que c'est des personnes qui peuvent aller
00:55:57 quand même très loin dans leur jalousie et qui peuvent parfois, enfin, on sait qu'il
00:56:03 malheureusement, il y a des drames parfois quand on essaie de quitter un bon.
00:56:08 Là, la relation n'était pas trop engagée, donc c'est peut être pour ça que c'était
00:56:11 assez facile quand même d'y mettre un terme.
00:56:13 Mais il vaut mieux être prudent quand même quand on quitte un grand jaloux comme ça.
00:56:18 - Oui, mais j'avais un peu peur à un moment parce qu'il y avait beaucoup de violence
00:56:23 verbale et j'avais peur qu'il en vienne aux mains.
00:56:28 Moi, je l'ai vu piquer des crises parce que j'avais enlevé de sa photo, de la chambre.
00:56:33 - Après, il y a un élément qui peut parfois calmer ces gens, éviter les passages à l'acte.
00:56:38 C'est vrai qu'on n'y pense pas toujours.
00:56:40 C'est le fait d'aller dans un commissariat, une gendarmerie et simplement de faire un
00:56:47 dépôt de plainte qui ne servira à rien.
00:56:49 Mais vous avez une trace, c'est à dire que vous réinstallez le principe de la réalité
00:56:53 et de la loi.
00:56:54 En fait, ça, ça leur fait peur.
00:56:55 Parce que bien sûr, les policiers, les gendarmes sont aussi contre eux, etc.
00:57:00 Sauf que vous n'êtes plus tout seul.
00:57:01 Et là, brusquement, ils se mettent en retrait.
00:57:04 Parce qu'il y a une notion quelque part au fond d'eux de peur qui va s'activer.
00:57:07 C'est vrai qu'on n'y pense pas toujours à faire ça.
00:57:10 - De toute façon, on a très souvent intérêt à y mettre la loi lorsque dans un couple,
00:57:16 ça déraille beaucoup.
00:57:17 C'est vraiment important de remettre de la loi parce que c'est quand même ce qui redonne
00:57:23 un peu d'autorité et de sens.
00:57:25 Et le principe de réalité, le fameux principe de réalité qui fait que l'autre, à un moment
00:57:30 donné, se rend compte qu'il n'a pas tous les pouvoirs et toutes les possibilités.
00:57:35 Merci beaucoup Anaïs de nous avoir raconté votre histoire.
00:57:38 Pour ceux qui peut-être, malheureusement, pourraient tomber sur ce genre de personnage.
00:57:42 On fait une petite pause.
00:57:44 On continue bien sûr avec vos témoignages au 0826 300 300.
00:57:48 A tout de suite.
00:57:49 14h16, Brigitte Laes, Sud Radio.
00:57:53 La jalousie, c'est un poison plus souvent qu'un aphrodisiaque.
00:57:59 En tout cas, si on en croit les témoignages qu'on a depuis 14h, Fabrice Bach, je crois
00:58:03 qu'on n'a pas tellement envie de se retrouver avec un jaloux.
00:58:06 Mais on va voir ce que nous raconte Laurence.
00:58:08 Bonjour Laurence.
00:58:09 - Bonjour Brigitte, bonjour Fabien.
00:58:12 - Fabrice, pardon.
00:58:14 - C'est pas grave, il n'est pas jaloux.
00:58:16 - Non du tout.
00:58:17 C'est qui Fabien déjà ? Il est où ?
00:58:20 - C'est qui ce Fabien ? C'est votre amant Laurence.
00:58:25 - C'est ça.
00:58:26 - Il est dans le placard.
00:58:29 Alors racontez-nous, vous avez connu des jaloux aussi ?
00:58:33 - Oui, alors j'ai connu deux types de jaloux.
00:58:37 Des jaloux qui étaient jaloux de mon présent.
00:58:40 Donc qui étaient des personnes difficiles à vivre parce que je ne pouvais rien faire.
00:58:45 Je ne pouvais rien regarder, rien faire.
00:58:48 C'était la jalousie que je dirais classique, qu'on connaît.
00:58:53 Mais j'ai connu un jaloux un peu particulier qui lui était jaloux non seulement de mon
00:58:59 présent mais aussi de mon passé.
00:59:01 - Ça arrive aussi.
00:59:03 - De toutes les personnes, de tous les hommes que j'avais connus avant lui.
00:59:07 Il s'est passé des nuits entières à rencontrer mon présent malheureusement.
00:59:13 - Il avait besoin que vous racontiez.
00:59:15 Et là souvent ça les excite d'être jaloux.
00:59:19 Non mais en tout cas que vous racontiez.
00:59:22 - Et en fait il y a quelque chose de très intéressant parce qu'à ce moment-là,
00:59:25 c'est très intéressant votre témoignage, le fait des gens qui sont jaloux du passé.
00:59:28 On a tous un passé, il est ce qu'il est, il n'existe plus.
00:59:31 Et le fait d'en être jaloux, il y a effectivement cette phase d'excitation et ça va exciter
00:59:35 quelque chose de très précis chez eux, un sentiment d'agressivité, de violence.
00:59:39 Ils viennent le titiller ça encore et encore.
00:59:42 - Ça ne l'excitait pas sexuellement, au contraire, ça le rendait très agressif et très triste.
00:59:50 Comme si je l'avais trompé dans le présent avec ces personnes-là.
00:59:57 Alors il fallait que je lui explique comment ça se passait, comment ils s'appelaient,
01:00:02 où ils habitaient, est-ce que c'était mieux avec eux qu'avec lui.
01:00:06 - Forcément toujours.
01:00:08 - Des relations de 30 ans auparavant dans un contexte en passant du champ.
01:00:13 Je rentrais dans son jeu parce que je sentais, j'avais le sentiment que c'était vraiment
01:00:21 une grande souffrance pour lui.
01:00:23 - Oui mais le problème c'est que plus vous rentrez dans son jeu, plus il va demander
01:00:28 encore et encore alors qu'il ne faudrait pas.
01:00:32 - Ça ne s'arrêtait jamais.
01:00:34 Et après en plus ce qui était paradoxal c'est qu'il me disait "je ne devrais pas te demander
01:00:39 tout ça parce que finalement ça me fait souffrir".
01:00:41 Alors je disais "ok, donc je ne te le dirai pas la prochaine fois".
01:00:44 - Oui mais en fait il le disait.
01:00:46 - Si je ne le disais pas la fois d'après c'était dramatique.
01:00:48 "Oui tu veux me cacher quelque chose, c'est parce que c'était mieux, tu ne veux pas me le dire".
01:00:53 Et ça repartait, et ça repartait.
01:00:55 C'était invisible.
01:00:57 - Et c'est systématiquement ce qu'on va retrouver.
01:00:59 Alors là c'est 100%, systématiquement c'est une personne qui dans son enfance ou adolescence
01:01:04 au niveau du couple parental, il y a quelque chose qui s'est passé chez la mère ou chez le père
01:01:09 qui a modifié le fonctionnement de la famille et ne savait pas ce que c'était.
01:01:13 - En fait il n'y avait pas de couple parental modèle puisque son père l'avait "abandonné"
01:01:18 à l'âge d'un an.
01:01:20 Donc il n'avait jamais connu son père quasiment.
01:01:22 - Et donc il ne peut pas comprendre.
01:01:24 - Donc il s'intéresse à votre passé, mais s'intéresser au passé de quelqu'un,
01:01:28 sur le pourquoi, ça active uniquement un sentiment de souffrance.
01:01:31 Une plaie qu'il ravive systématiquement.
01:01:34 - Moi j'ai aussi remarqué que parfois il y a une sorte d'homosexualité inconsciente
01:01:38 et peut-être qu'on peut imaginer que dans cette recherche de l'homme
01:01:42 qui aurait pu être son père, mais bon là c'est un peu compliqué,
01:01:47 c'est lui qui pourrait répondre.
01:01:49 - Mais en tout cas c'est sûr que vous êtes rentré dans son jeu
01:01:54 et là je dirais que l'histoire ne peut pas aller bien
01:01:59 parce que plus vous rentrez dans son jeu, plus il va vous agresser en quelque sorte.
01:02:05 - Mais j'avais vraiment le sentiment de ne pas pouvoir faire autrement
01:02:08 qu'en rentrant dans son jeu parce qu'on y passait des nuits entières,
01:02:12 des nuits entières à me poser des questions, à me passer au gris,
01:02:16 à me raviver des souvenirs dont je ne me rappelais même pas.
01:02:20 Alors il me disait "oui, si tu ne t'en rappelles pas c'est qu'il y avait des choses à cacher".
01:02:23 Il cherchait toujours l'explication négative de la chose en fait, toujours.
01:02:29 C'était difficile à vivre parce que...
01:02:33 - Mais qu'est-ce que vous avez attiré chez cet homme au départ ?
01:02:38 - C'était sa stature un peu, son charisme.
01:02:42 Il avait une stature assez imposante, assez stable.
01:02:47 J'avais vraiment le sentiment que c'était quelqu'un de bien dans ses bottes
01:02:52 alors que c'était le contraire en fait.
01:02:54 - Il y avait sa faille, il était peut-être bien dans son apparence extérieure
01:02:59 mais il y avait la faille dans laquelle vous vous êtes engouffré.
01:03:04 - Vous voyez, le fait qu'à un moment donné on soit avec un conjoint
01:03:08 qui vous pose des questions sur votre passé, c'est normal.
01:03:11 Il y a besoin de comprendre un petit peu par rapport à certaines versions.
01:03:14 Là ce que vous vivez c'est l'excès en fait, ça allait beaucoup plus loin.
01:03:17 C'était des heures et des heures le soir à tout raconter, re-raconter, re-raconter.
01:03:22 Mais ce qui est troublant c'est que ce passé il est passé, donc on ne peut rien y changer.
01:03:27 - C'est ce que je lui disais.
01:03:29 - Mais lui il l'utilise pour se faire du mal et en fait vous étiez l'objet de sa souffrance.
01:03:33 Donc il y a une relation sado-maso qui s'installe.
01:03:37 - Je lui disais mais c'est du mal aussi monsieur.
01:03:39 Tu es en train de te faire mal avec des choses pour lesquelles tu ne peux rien faire.
01:03:43 Qui sont passées et qui de toute manière ne pourront pas être changées.
01:03:46 - Sauf qu'il existe, il en a.
01:03:48 Il existait à travers sa souffrance et vous deveniez l'objet de sa souffrance.
01:03:52 Et donc il vous aimait parce que vous lui faisiez du mal.
01:03:55 - Oui.
01:03:56 Et ce qui était terrible c'est qu'il reprochait même à mes ex, entre guillemets,
01:04:01 de ne pas m'avoir eux demandé mon passé.
01:04:04 Il me disait mais ils ne te demandaient pas, ils ne te posaient pas de questions.
01:04:07 Mais non, ça ne m'intéressait personne.
01:04:10 - Ce qui est intéressant aussi, qu'on remarque souvent Fabrice Bach,
01:04:14 c'est que ce genre d'homme va choisir une femme qui a quand même un passé assez riche.
01:04:18 - Oui, oui, oui, tout à fait.
01:04:22 Ils ne vont pas choisir une femme qui n'a eu qu'un copain ou qu'un mari.
01:04:25 Non, non, effectivement.
01:04:27 Mais c'est fascinant ça parce qu'ils sont attirés par cela.
01:04:30 Il y a une sorte de reconnaissance intuitive qui est là.
01:04:34 Parce que peut-être en tant que femme, vous pouviez vous positionner dans votre féminité,
01:04:39 dans quelque chose et ça l'a attiré.
01:04:41 Mais ce qui est attiré, ce n'est pas tant vous en tant que femme
01:04:43 que l'objet que vous deveniez de souffrance pour lui.
01:04:47 Et ça, ça lui plaisait.
01:04:49 Et là effectivement, la relation de couple n'est plus du tout équilibrée.
01:04:52 - J'imagine que c'est vous à un moment donné qui avez mis un terme à cette histoire.
01:04:56 - Oui, oui, parce que c'était même après, il y avait ce volet de la jalousie,
01:05:01 plus le volet quotidien avec toute la rangée.
01:05:05 Avant c'est un homme, bah oui c'est un homme.
01:05:09 Comment ça se passe ?
01:05:11 Bon, mais il faudrait bien lui expliquer que c'était lui qui m'intéressait et pas les autres.
01:05:15 Ce n'était pas un discours qu'il pouvait entendre.
01:05:17 Donc, ça n'est plus possible.
01:05:20 - Merci aussi de ce témoignage.
01:05:23 C'est varié, on entend bien comment la jalousie peut s'installer
01:05:28 et comment elle peut nuire évidemment à la relation.
01:05:31 Merci beaucoup Laurence.
01:05:33 On va faire une petite pause et on se retrouve pour le Love Conseil.
01:05:36 On va parler des glaçons et puis on va parler aussi d'une BD
01:05:42 qui raconte l'histoire de la psychologie.
01:05:46 À tout de suite.
01:05:51 - Alors là on va passer sur quelque chose de tout à fait ludique.
01:05:54 On va parler des glaçons qui sont tout à fait intéressants dans des zébas sexuels.
01:06:00 C'est une manière de faire monter la chaleur de votre libido.
01:06:04 Peut-être le chaud et le froid, c'est assez excitant sur nos muqueuses.
01:06:09 C'est un petit jeu qui est quand même abordable pour tous, qui est facile,
01:06:15 qui ne sera pas choquant pour personne.
01:06:18 Donc n'hésitez pas à utiliser des glaçons lors de vos zébas amoureux.
01:06:22 Par exemple, vous mettez un glaçon juste dans votre bouche
01:06:26 avant de faire une fellation ou un cunni.
01:06:29 Et c'est vrai que ça va être...
01:06:31 Moi je suis plutôt pour la surprise.
01:06:33 Vous le faites sans avoir prévenu votre partenaire.
01:06:36 On sait que la surprise a un effet excitatoire, intéressant.
01:06:41 Alors il y a évidemment d'autres astuces.
01:06:44 Par exemple, vous pouvez fabriquer des glaçons mentholés.
01:06:48 C'est-à-dire que vous mettez de la menthe au moment où vous mettez l'eau
01:06:52 pour qu'elle gèle et qu'elle fasse des glaçons.
01:06:55 Et ça va d'autant plus stimuler les muqueuses.
01:06:58 Vous pouvez aussi faire des glaçons avec une eau pétillante.
01:07:01 Enfin bon, il ne faut pas hésiter.
01:07:03 Et pourquoi pas des glaçons à base d'un petit peu d'alcool.
01:07:09 Enfin bref, toujours est-il que ça donnera une envie de lécher, de sucer.
01:07:16 Et en plus, ce qui peut aussi être sympathique, c'est que le glaçon,
01:07:20 si vous mettez les glaçons par exemple sur le sein,
01:07:23 ça provoque une sensation sur le moment peut-être légèrement désagréable.
01:07:28 Et ensuite vous embrassez, donc la chaleur de votre bouche...
01:07:31 Enfin voilà.
01:07:32 Et c'est un petit jeu ludique qui est vraiment franchement abordable pour tous
01:07:37 et qui coûte rien.
01:07:39 - Du tout, qui met en oeuvre plein de créativité.
01:07:41 - Voilà, donc n'hésitez pas. C'était le petit sujet pour ce week-end.
01:07:45 On va parler de cette histoire incroyable de la psychologie.
01:07:50 Ça vient de sortir aux éditions ARN.
01:07:52 Je suppose que c'est grâce au succès de "L'incroyable histoire du sexe"
01:07:57 que vous avez eu l'idée, j'imagine, Jean-François Marmion, de faire ce livre.
01:08:03 Bonjour.
01:08:04 - Bonjour Brigitte, bonjour Fabrice.
01:08:06 Et puis alors merci pour les glaçons, j'ai pris bonne note.
01:08:10 Je viens d'arriver mais c'est quand même autre chose qu'avec des pastilles.
01:08:13 Alors "L'incroyable histoire", en fait, c'est toute une collection qui existe
01:08:17 depuis "L'incroyable histoire du sexe", "L'incroyable histoire de la médecine",
01:08:20 de la littérature, de la bière, de l'église, de tout ce que vous voulez.
01:08:23 Et puis bon, voilà, c'est le tour de la psychologie, donc c'est moi qui m'y colle.
01:08:27 Voilà, c'est moi qui ai été sollicité, j'en suis très heureux.
01:08:30 - Alors moi ce que j'ai trouvé intéressant, c'est que même si je connais quand même
01:08:34 pas mal l'histoire de la psychologie, j'ai quand même découvert des choses
01:08:37 et puis on les découvre de manière ludique, quoi.
01:08:41 C'est ça l'intérêt, je trouve, de cette collection.
01:08:44 Mais j'imagine que ça vous a demandé beaucoup de travail.
01:08:48 - Bah en fait, autrefois j'étais rédacteur en chef d'une revue de psychos
01:08:52 qui s'appelait "Le Cercle Psy" qui a duré une dizaine d'années,
01:08:55 dans laquelle j'avais intégré une rubrique sur l'histoire de la psychologie.
01:08:58 En fait c'est un truc qui m'a toujours intéressé,
01:09:00 parce que je me suis aperçu que beaucoup de psychologues n'étaient pas formés à ça.
01:09:03 Ils n'avaient pas de cours sur l'histoire de la psycho à la fac.
01:09:06 Et on beaucoup ignore l'histoire de leur discipline,
01:09:09 alors qu'il y a beaucoup de débats d'aujourd'hui qui sont assez récurrents
01:09:13 depuis le XIXe siècle. Donc je trouvais marrant de reconstituer tout ça.
01:09:16 - Oui, je dirais que c'est ce que je trouve intéressant,
01:09:20 parce que c'est vrai qu'on voit bien par exemple
01:09:24 qu'il y a eu toute une évolution par rapport aux fous, justement.
01:09:29 Avant c'était presque complètement philosophique et pas du tout médical.
01:09:36 - Alors oui, il y avait plusieurs écoles.
01:09:39 Les uns considéraient que le fou était possédé ou influencé par une entité extérieure.
01:09:45 C'est de l'alienisme. L'alien c'est l'étranger.
01:09:48 D'autres considéraient que c'était un déséquilibre purement organique
01:09:50 et qu'il fallait rééquilibrer tout ça.
01:09:52 Et on a retrouvé ce tiraillement entre deux tendances jusqu'à nos jours.
01:09:56 - Oui, ça m'a beaucoup intéressée justement.
01:09:59 Parce que c'est vrai que Fabrice Bach, avant, qu'est-ce qu'on en faisait des fous ?
01:10:04 Chaque famille avait le sien, en quelque sorte.
01:10:08 - Oui, un petit peu. Et puis on ne les soignait pas véritablement.
01:10:11 C'était la brobie galleuse de la famille, le personnage un peu bizarre qui était là.
01:10:15 Jusqu'à ce qu'un établissement soit créé.
01:10:18 Mais même là, les premiers établissements, ce n'étaient pas des lieux de soins,
01:10:21 c'était plus des lieux de gardiennage.
01:10:22 - Et on découvre aussi, ça je le savais,
01:10:24 mais je trouve que c'est intéressant pour ceux qui peut-être ne sont pas trop au courant,
01:10:28 on découvre que finalement les émotions c'est pareil, c'est très tard
01:10:31 qu'elles sont rentrées, si je puis dire, dans la psychologie dans les années 70.
01:10:36 Le MDR, c'est les années 80.
01:10:38 Enfin tout ça, c'est très très récent.
01:10:41 - C'est très récent, mais vous parliez du sort réservé aux fous,
01:10:44 mais souvent c'était abominable, alors même qu'on prétendait le guérir.
01:10:47 On lui a fait des pires choses lorsqu'on prétendait le guérir.
01:10:50 Il y avait toute une théorie sur laquelle beaucoup de fous étaient devenus fous
01:10:55 parce qu'ils avaient eu un choc.
01:10:57 Donc il fallait leur infliger un deuxième choc pour leur faire retrouver la raison.
01:11:01 Et on a tout imaginé, les pires horreurs, on les a jetées dans l'eau glacée d'un fleuve à l'heure ainsi,
01:11:06 on les a pendus, on les a mis sur des fauteuils qu'on faisait tourner à toute vitesse,
01:11:10 on leur a pendu un cochon par la patte au-dessus d'eux.
01:11:13 Enfin on a tout fait, on les avait vomi, on leur a inoculé la malaria,
01:11:17 on les a trépanés, on les a lobotomisés, tout ça pour leur bien.
01:11:21 Alors je vous imagine qu'on leur voulait du mal.
01:11:24 - Et on les rendait encore plus fous en quelque sorte.
01:11:26 - Bien sûr, c'est-à-dire que l'asile pouvait très bien provoquer les symptômes qu'ils étaient censés guérir.
01:11:30 - Bien sûr.
01:11:31 - Notamment auprès des femmes qui étaient internées très souvent abusivement
01:11:35 et qui sortaient de l'affinglé, bah oui, mais il faut voir quel traitement on leur réservait.
01:11:38 C'était totalement inhumain jusqu'au XXème siècle, inclus.
01:11:42 - Oui, mais c'est ce qu'on découvre vraiment, c'est que finalement
01:11:46 la psychologie telle qu'on la connaît aujourd'hui, elle est très très récente.
01:11:50 - C'est très récent, c'est vraiment...
01:11:53 À partir du XXème siècle, par exemple, il y a eu un courant qui s'appelait la psychologie humaniste,
01:11:57 qui s'est plus ou moins réincarnée aujourd'hui en psychologie positive,
01:12:01 on trouve beaucoup de points communs.
01:12:03 Ça c'est très récent, la psychohumanie c'est les années 50-60 que ça a commencé.
01:12:06 - Mais en même temps, je veux dire, c'était des époques
01:12:11 où je pense souvent à la guerre de 14-18,
01:12:14 l'être humain en tant qu'individu n'existait pas, quoi, en fait.
01:12:18 C'est aussi peut-être quand on a commencé à laisser à l'individu sa place dans une société,
01:12:25 peut-être que la psychologie a évolué, non ?
01:12:29 Qu'est-ce que vous en pensez, Jean-François Marmion ?
01:12:32 - Alors c'est sûr qu'au XXème siècle, et particulièrement aux États-Unis,
01:12:36 la psychologie a pris une dimension inédite.
01:12:40 Et c'est venu par exemple avec les freudiens.
01:12:43 Beaucoup de psychanalystes ont échappé au nazisme en se réfugiant aux États-Unis.
01:12:49 Et comme c'était la terre d'élection du moi, de l'individualisme,
01:12:52 c'était le pays où on pouvait se prendre en main pour acquérir les plus hautes destinées, si on voulait,
01:12:57 et bien là, la mayonnaise a vraiment pris parce qu'eux ont disposé de professionnels
01:13:03 qui étaient là pour tout écouter, parfois pour tout encourager, sans juger.
01:13:08 Et ça, mine de rien, c'était la première fois que ça arrivait.
01:13:13 - Oui, mais effectivement, à un moment donné, il y a eu le fait de resituer l'être humain au centre.
01:13:19 Et à un moment donné, il y a eu aussi une autre grande révolution,
01:13:21 quand on a commencé à considérer que l'enfant aussi était un individu en développement,
01:13:25 que tout n'était pas donné depuis la petite enfance,
01:13:28 que tout n'était pas pré-établi,
01:13:31 et qu'en fonction de son développement, des choses pouvaient interférer,
01:13:34 et donc modifier son comportement et générer des choses à l'âge adulte.
01:13:37 On a complètement modifié le regard qu'il y a eu sur les pathologies,
01:13:41 les problématiques psy qui étaient présentes.
01:13:44 - Oui, c'est vrai que c'est assez récent tout ça.
01:13:46 - Oui, et comme d'habitude, il y a tout et son contraire.
01:13:49 C'est-à-dire que, oui, on a placé l'enfant au centre d'une destinée qui était à construire,
01:13:55 en aménageant son environnement, on pouvait lui donner le maximum de chance.
01:13:58 D'un autre côté, il y a d'autres, des professionnels, y compris les psychologues,
01:14:02 qui considéraient que l'enfant, enfin le bébé, en tout cas, était un tube digestif.
01:14:06 - Qui ne souffrait pas, d'ailleurs.
01:14:08 - Qui ne souffrait pas, c'était pas la peine de l'opérer.
01:14:10 - Ça paraît fou d'ailleurs.
01:14:12 - Il ne souffrait pas, il ne comprenait rien, c'était une espèce d'organisme sur pattes,
01:14:18 et encore, qui n'était pas debout, à qui on pouvait tout faire,
01:14:21 et puis ça n'avait aucune importance finalement.
01:14:23 Il fallait attendre qu'il grandisse, que son cerveau se développe,
01:14:25 et là, on pouvait commencer à s'occuper de lui.
01:14:28 Et encore, qui s'occupait de lui ? Pas tout le monde.
01:14:30 Il était vraiment pas au centre de l'attention.
01:14:33 - Bon, puis après, il y a aussi tous les médicaments qui sont arrivés pour la psychiatrie,
01:14:36 qui a fait évoluer tout ça, parce que tant qu'on n'avait rien,
01:14:39 de toute façon, on ne pouvait pas faire grand-chose pour les personnes schizophrènes, etc.
01:14:44 - Oui, alors, il y a vraiment eu deux grandes évolutions pour moi.
01:14:47 Il y a eu l'invention de ce qu'on appelait le traitement moral,
01:14:50 c'est à toute fin du 18e siècle, c'était l'ancêtre de la psychothérapie.
01:14:54 Pour la première fois, on se disait, on va écouter les fous,
01:14:56 on va les interroger, on va essayer de comprendre ce qui a pu les rendre comme ça,
01:14:59 vraiment, on va essayer d'adapter le traitement à chaque personnalité.
01:15:03 Alors, il ne faut pas se mentir, c'était une très belle idée,
01:15:05 mais tout au long du 19e siècle, ça ne marchait pas vraiment.
01:15:08 Donc, on en revenait à la camisole, au cou, à l'isolement, etc.
01:15:14 Et puis, la deuxième grande étape, ça a été en effet l'idée de vider les asiles.
01:15:21 On a découvert beaucoup, par le fruit du hasard,
01:15:24 l'impact des molécules sur les symptômes les plus spectaculaires,
01:15:28 les symptômes psychotiques par exemple.
01:15:30 Et on s'est dit, si on trouve les bonnes molécules, on va pouvoir tout soigner.
01:15:34 Et effectivement, les asiles se sont en grande partie vidés,
01:15:37 parce que les gens pouvaient rentrer chez eux.
01:15:39 Ils revenaient, c'est ce qu'on appelait ambulatoire,
01:15:41 ils revenaient à l'hôpital pour se faire soigner,
01:15:44 pour avoir le traitement, pour avoir une prescription,
01:15:46 et rentrer chez eux pour suivre la prescription.
01:15:48 Malheureusement, là encore, les espoirs...
01:15:50 Ce n'est pas tout blanc, nous tout noir, oui.
01:15:52 Voilà, les espoirs ont été déçus, ça n'a pas tout soigné,
01:15:55 ça n'a pas tout expliqué, et il y a eu des abus aussi,
01:15:58 des médicaments prescrits à tort et à travers,
01:16:00 parce que c'est devenu un marché, ce qui n'était pas prévu.
01:16:02 - Oui, ça c'est...
01:16:03 Alors, évidemment, et ça, ça m'a fait très très plaisir,
01:16:06 Jean-François Marmion, vous parlez du fameux vibromasseur
01:16:10 pour guérir les hystériques.
01:16:12 - Oui !
01:16:13 - Il y a un film formidable qu'il faut absolument voir,
01:16:16 qui s'appelle "My God", je crois,
01:16:18 qui raconte cette histoire.
01:16:20 Vous connaissez, j'imagine, Fabrice.
01:16:22 - Oui, allez-y, Jean-François.
01:16:24 - On pratiquait des massages vulvaires pour guérir les hystériques,
01:16:28 en tout cas pour les soulager, temporairement,
01:16:30 pour éviter qu'elles...
01:16:31 Comme on ne comprenait pas ce qu'elles avaient,
01:16:33 un bon massage vulvaire, ça les calmait un petit peu.
01:16:35 Mais on disait "ce n'est pas de l'orgasme, attention".
01:16:37 Non, non, non, ça n'a rien à voir,
01:16:39 parce que seul l'homme peut prodiguer l'orgasme.
01:16:42 Vaginalement.
01:16:44 Un massage du clitoris ne pouvait pas prodiguer l'orgasme.
01:16:47 Impossible.
01:16:48 Donc, alors on ne sait pas trop comment ça marchait,
01:16:50 mais on l'estonnait comme ça, alors c'était un geste médical.
01:16:52 Et puis, pour que ce soit un peu plus propre, un peu plus juste...
01:16:56 - Je montre à Fabrice la tête de la bonne femme quand elle arrive avant,
01:17:00 et la tête de...
01:17:02 C'est ça que j'aime bien dans la bande dessinée.
01:17:04 Et comment elle est après, ça va déjà beaucoup mieux.
01:17:08 - C'est très élopant.
01:17:10 - N'est-ce pas ? Mais vous n'avez fait qu'une page et demie là-dessus,
01:17:12 je suis très très extérieure.
01:17:14 - Avec l'électricité, on pouvait faire du coup un massage vulvaire,
01:17:16 mais plus propre, on ne touchait pas.
01:17:18 Et donc c'est comme ça que le ViroMaster est apparu.
01:17:22 Et puis seulement après, il s'est répandu auprès du grand public
01:17:26 pour des usages privés.
01:17:28 Mais encore, ça c'est débattu depuis quelques années.
01:17:30 Il y a des historiens qui disent "non, en fait, on n'a pas de preuves".
01:17:32 Enfin bon, bref.
01:17:34 Mais tout de même, ce qui reste vrai, c'est le massage vulvaire.
01:17:38 Ça, c'était un peu le traitement à tout faire.
01:17:40 - Ça calme, ça calme.
01:17:42 Rappelons-le, ça calme.
01:17:44 - C'est facile, c'est pas cher, et voilà.
01:17:46 Et puis après, évidemment,
01:17:48 il y a l'arrivée des neurosciences récemment,
01:17:50 qui évidemment bouleversent tout.
01:17:52 Parce que grâce aux neurosciences,
01:17:54 on avance un peu plus sérieusement.
01:17:56 - On avance un peu plus sérieusement,
01:17:58 en même temps, il y a eu le même discours que pour les médicaments,
01:18:00 c'est-à-dire "on va tout expliquer, on va tout comprendre".
01:18:02 - Ça, c'est humain.
01:18:04 - Et ça, c'est inappeu.
01:18:06 - C'est humain.
01:18:08 Je pense que, oui,
01:18:10 c'est à la fois la qualité extrême de l'humain
01:18:12 et son défaut principal,
01:18:14 c'est qu'on voudrait tout pouvoir expliquer,
01:18:16 on voudrait pouvoir mettre chaque chose dans des cases,
01:18:18 ça rassurerait tellement.
01:18:20 - Voilà, eureka, j'ai trouvé,
01:18:22 je vais tout vous expliquer.
01:18:24 Bon, puis finalement, on rabat un peu son caqué,
01:18:26 mais ça progresse un petit peu à chaque fois,
01:18:28 c'est un pas en avant, deux pas en arrière.
01:18:30 - Oui, je trouve que quand même,
01:18:32 on avance bien quand on lit votre incroyable histoire
01:18:34 de la psychologie, on se rend compte quand même
01:18:36 qu'on a avancé, qu'il vaut mieux vivre
01:18:38 au XXIe siècle
01:18:40 qu'à l'époque du Moyen-Âge.
01:18:42 En tout cas, c'est un très beau livre,
01:18:44 moi je me suis beaucoup amusée,
01:18:46 c'est plein, plein, plein de renseignements,
01:18:48 j'ai découvert des choses, c'est aux arènes,
01:18:50 en bande dessinée, donc,
01:18:52 vous l'avez écrit avec Pascal Magna,
01:18:54 et puis je vais parler aussi d'un autre livre
01:18:56 que j'ai reçu la semaine dernière,
01:18:58 dont vous êtes également
01:19:00 le directeur, enfin, c'est sous la direction
01:19:02 de Jean-François Marmion,
01:19:04 mais c'est un livre très collectif,
01:19:06 ça s'appelle "Psychologie de la connerie en amour".
01:19:08 Alors moi, je suis pas fan
01:19:10 du titre,
01:19:12 parce que je trouve que c'est pas bien
01:19:14 de dire que l'amour c'est con, voilà.
01:19:16 - Ah, c'est pas ce que je dis !
01:19:18 - Non, je sais, mais quand même, quand même !
01:19:20 - Je dis pas que l'amour est une connerie !
01:19:22 Attention !
01:19:24 - Non mais il faut montrer à quel point
01:19:26 on est plus intelligent quand on est amoureux,
01:19:28 en quelque sorte !
01:19:30 - Quand on tombe amoureux, en tout cas,
01:19:32 mais c'est un plaisir de laisser tomber
01:19:34 son sens critique et son pessimisme,
01:19:36 et de croire en quelque chose,
01:19:38 de croire en quelqu'un,
01:19:40 et de croire en soi, c'est magnifique !
01:19:42 Bon, après, on peut avoir la gueule de bois,
01:19:44 pas toujours, mais c'est là que ça se gâte,
01:19:46 mais au début, c'est fantastique d'être con !
01:19:48 Vous savez que le romantisme, c'est né en réaction
01:19:50 à la connerie ambiante, la connerie de la bourgeoisie,
01:19:52 la connerie de l'industrialisation,
01:19:54 c'est un titre qu'on trouve bien absolu !
01:19:56 - Je trouve que vous auriez dû trouver un autre titre,
01:19:58 franchement !
01:20:00 - Non, c'est parce que ça s'inscrit dans une lignée
01:20:02 d'autres livres, un petit peu d'éthique,
01:20:04 des conneries, des conneries, pour politique, par exemple.
01:20:06 - Ah, ça, en politique, je veux bien !
01:20:08 - Oui, oui, ça, moi, je veux bien !
01:20:10 - Non, mais je plaisante !
01:20:12 En tout cas, ça se lit...
01:20:14 Alors, il y a beaucoup de mes invités
01:20:16 qui ont collaboré, notamment Yves-Alexandre Talman,
01:20:18 Philippe Breneau,
01:20:20 Jean-Claude Kaufmann, enfin bon,
01:20:22 il y a beaucoup d'auteurs qu'on connaît bien,
01:20:24 qui chacun ont écrit un article,
01:20:26 et puis vous avez évidemment écrit,
01:20:28 vous avez, j'imagine, supervisé tout ça,
01:20:30 et ça demande aussi beaucoup de travail,
01:20:32 donc voilà, mais c'est...
01:20:34 L'Histoire incroyable de la psychologie,
01:20:36 c'est un livre qu'on peut offrir à Noël,
01:20:38 je trouve que c'est un livre qui peut tout à fait
01:20:40 être un beau cadeau de Noël,
01:20:42 parce que c'est... on feuillette, on regarde,
01:20:44 et puis pourquoi pas non plus,
01:20:46 Psychologie de la connerie en amour, et c'est aux éditions
01:20:48 Sciences Humaines.
01:20:50 Merci de cet échange, Jean-François Marmion.
01:20:52 - Je vous remercie beaucoup pour l'invitation.
01:20:54 - Je vous en prie, à bientôt.
01:20:56 - A bientôt, au revoir.
01:20:58 - Et nous, on va faire une petite pause, on se retrouve,
01:21:00 et on revient sur la jalousie.
01:21:02 12h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:21:04 - Jaloux ou pas,
01:21:06 vous pouvez témoigner,
01:21:08 et on est avec
01:21:10 Fabrice Bach, psychologue,
01:21:12 thérapeute de couple et auteur de
01:21:14 Jumeaux aux éditions Solar.
01:21:16 Bah tiens, faudrait nous faire un livre sur la jalousie,
01:21:18 y a beaucoup à dire, hein. - Oh que oui !
01:21:20 - N'est-ce pas ? - J'enregistre.
01:21:22 - Bonjour Charles. - Bonjour Brigitte,
01:21:24 bonjour Fabrice. - Bonjour.
01:21:26 - Alors, vous êtes...
01:21:28 vous êtes plutôt jaloux, c'est ça ?
01:21:30 - Ouais, moi je suis devenu jaloux,
01:21:32 et franchement, moi ça me pourrit la vie en fait.
01:21:34 C'est vraiment un truc que je vis très mal.
01:21:36 Et euh... bah...
01:21:38 Comment dire, en fait,
01:21:40 avant ça, j'étais jaloux,
01:21:42 mais on va dire,
01:21:44 j'ai envie de dire comme tout le monde.
01:21:46 - Oui, vous arriviez à contrôler, vous étiez...
01:21:48 - Voilà. - Et là, c'est... - Et là, je rentre dans des trucs,
01:21:50 et je n'arrive plus
01:21:52 à gérer ça, quoi, en fait.
01:21:54 - Alors, expliquez-nous,
01:21:56 c'est avec la même...
01:21:58 c'est une relation nouvelle, peut-être ?
01:22:00 - Non, enfin...
01:22:02 Oui, nouvelle, oui et non.
01:22:04 On va dire, ça fait...
01:22:06 2019, 4 ans.
01:22:08 - D'accord.
01:22:10 Et dès le départ, vous avez senti qu'avec elle,
01:22:12 vous étiez plus jaloux
01:22:14 qu'avec celle d'avant ?
01:22:16 - Bah en fait, au début,
01:22:18 comment dire, c'était très difficile
01:22:20 de la voir, et tout ça,
01:22:22 et donc je commençais un peu à...
01:22:24 à me poser des questions.
01:22:26 - Vous aviez du mal à la séduire, c'est ça ?
01:22:28 Vous aviez du mal à engager la relation ?
01:22:30 - Oui, plus ça,
01:22:32 la séduire, je ne pense pas, mais
01:22:34 comment dire, ouais,
01:22:36 pour que la relation
01:22:38 se stabilise et qu'on commence à se voir
01:22:40 réellement, régulièrement, c'était compliqué.
01:22:42 - D'accord, donc c'est peut-être ça qui a mis votre...
01:22:44 qui a éveillé votre jalousie, non ?
01:22:46 - Non, non, pas du tout, c'est pas ça.
01:22:48 En fait, justement, à ce moment-là,
01:22:50 je contrôlais très bien, je me disais, bon,
01:22:52 ça va, c'est rien, c'est pas grave,
01:22:54 tout allait bien, en fait.
01:22:56 Et comment...
01:22:58 Et un an après notre...
01:23:00 Enfin, un an après le début, donc,
01:23:02 un an après,
01:23:04 elle m'apprend qu'elle a eu une aventure
01:23:06 avec un homme pendant
01:23:08 les six premiers mois de notre relation.
01:23:10 - D'accord.
01:23:12 - Donc du coup, tout de suite, je comprends mieux
01:23:14 ses indisponibilités,
01:23:16 etc., et en fait, à partir de ce
01:23:18 moment-là, moi, je m'en suis voulu
01:23:20 de... comment dire,
01:23:22 d'avoir fait une confiance aveugle,
01:23:24 et du coup, maintenant, je suis devenu
01:23:26 ultra jaloux avec elle. - Oui, oui, ça...
01:23:28 Vous n'avez plus confiance en elle.
01:23:30 - Mais pourquoi elle vous a dit ça ?
01:23:32 Pourquoi elle vous l'a raconté ?
01:23:34 - Par transparence ?
01:23:36 - D'après ce qu'elle disait,
01:23:38 c'était...
01:23:40 comment dire...
01:23:42 - Pour être clair avec vous, quoi.
01:23:44 - Ouais, voilà, c'est ça.
01:23:46 - Ou pour se déculpabiliser,
01:23:48 aussi, peut-être.
01:23:50 - En tout cas, elle vous a dit que c'était...
01:23:52 - C'est la première chose à laquelle
01:23:54 j'ai pensé, et elle,
01:23:56 elle m'a dit que non, en fait, c'est parce que pour elle,
01:23:58 ça y est, ça a devenu sérieux, et du coup,
01:24:00 elle ne voulait pas partir... - Justement, Charles,
01:24:02 c'est ce que je peux déjà vous dire,
01:24:04 c'est qu'à partir du moment où
01:24:06 elle vous dit ça, et qu'elle vous le dit parce que
01:24:08 justement, la relation commence à être sérieuse,
01:24:10 ça prouve bien que vous pouvez lui faire confiance,
01:24:12 puisque elle a su
01:24:14 être claire avec vous.
01:24:16 Sauf que ça a provoqué l'effet inverse
01:24:18 chez vous. - Ouais, c'est ça,
01:24:20 et après, en fait, je vous dis ça, mais ça,
01:24:22 c'est arrivé après qu'elle
01:24:24 me l'a appris, parce que
01:24:26 on en a discuté,
01:24:28 mais en fait, moi, je lui ai juste posé la question,
01:24:30 parce qu'elle me parlait d'un gars, je lui ai dit
01:24:32 "mais attends, mais ce mec-là, tu l'as vu pendant qu'on était ensemble
01:24:34 ou pas ?" Et elle me dit "oui".
01:24:36 Comme si
01:24:38 c'était logique,
01:24:40 et donc j'étais assez choqué, et tout,
01:24:42 je lui ai dit "mais attends, vous avez couché ensemble, et tout ?"
01:24:44 Et elle me dit que "oui",
01:24:46 et du coup, parce que moi, j'ai parti en vrai,
01:24:48 - Pour elle, c'était pas grave, puisque vous étiez pas encore
01:24:50 vraiment ensemble, quoi. C'est ça,
01:24:52 c'est le point... - Ouais, mais c'était elle.
01:24:54 - Oui, oui, oui, bien sûr. Non mais attendez, Charles,
01:24:56 je comprends que ça ait déclenché
01:24:58 chez vous plus de jalousie, mais
01:25:00 à un moment donné, il faut aussi essayer de
01:25:02 rationaliser et de
01:25:04 comprendre ce que ça
01:25:06 signifie par rapport à elle.
01:25:08 - En fait, vous n'étiez pas
01:25:10 au même niveau d'investissement dans la relation au début.
01:25:12 - Je pense, ouais. Je pense que c'est ça,
01:25:14 oui. Ouais, ça c'est sûr et certain, ouais.
01:25:16 - Donc elle, elle était pas vraiment avec vous,
01:25:18 donc elle vous a pas trompé, si vous voulez, dans sa tête.
01:25:20 Et vous, vous étiez vraiment
01:25:22 avec elle, donc elle vous a trompé. Voyez la
01:25:24 différence de niveau ?
01:25:26 - Oui, mais le truc, c'est quoi ? C'est que
01:25:28 comme j'avais des tout et tout là-dessus,
01:25:30 j'ai dit "écoute, si tu vois
01:25:32 quelqu'un d'autre, dis-le moi, mais juste ne me prends pas
01:25:34 pour un idiot", et
01:25:36 moi, après, je me débrouille
01:25:38 avec ça, mais...
01:25:40 - Pour l'instant, vous vous débrouillez pas très bien.
01:25:42 Non mais Charles... - Non, non, mais ce que
01:25:44 je veux dire, c'est que moi, en vérité,
01:25:46 je n'aurais pas engagé une relation sérieuse
01:25:48 si elle m'avait
01:25:50 dit qu'elle voyait quelqu'un d'autre. Là, c'était
01:25:52 tout de suite terminé. Enfin, pas
01:25:54 terminé dans le sens où on aurait continué à se voir,
01:25:56 mais juste qu'on s'est éclaté, et puis ça se serait arrêté là.
01:25:58 Et puis voilà.
01:26:00 - En fait, c'est le décalé.
01:26:02 Au départ, l'impression
01:26:04 que ça donne en vous écoutant, vous êtes très vite tombé
01:26:06 très amoureux d'elle. Donc pour vous,
01:26:08 voilà, les choses devaient s'enclencher,
01:26:10 ça ne s'enclenchait pas, vous avez commencé à
01:26:12 devenir suspicieux, puis ça a fini par
01:26:14 s'enclencher. Elle n'avait pas la même
01:26:16 intensité. Maintenant, je rejoins sur ce qu'évoquait
01:26:18 Brigitte, à partir du moment où elle a
01:26:20 pu vous le dire, mais a priori, dans ce que vous décrivez,
01:26:22 en plus, d'une façon très détachée.
01:26:24 Voilà, c'est du passé, quoi. C'est réglé.
01:26:26 Donc, pour elle, ça n'a
01:26:28 plus d'impact sur le présent, puisqu'elle est avec
01:26:30 vous aujourd'hui. Et elle n'aura
01:26:32 a priori pas forcément l'envie de reproduire
01:26:34 cette relation
01:26:36 extra-conjugale, ou...
01:26:38 Parce que pour elle, c'est du passé, c'est réglé.
01:26:40 Elle a décidé, elle a pris
01:26:42 la décision de s'investir avec vous.
01:26:44 - Hum hum.
01:26:46 - C'est ça qu'il faut que vous arriviez à comprendre. Pour elle,
01:26:48 ça fait partie du passé.
01:26:50 Le moment où vous êtes ensemble,
01:26:52 c'est six mois après votre rencontre.
01:26:54 - Après, c'est...
01:26:58 c'est difficile, parce qu'après,
01:27:00 on se refait le film en arrière...
01:27:02 - Oui, mais c'est là où il faut que vous arriviez...
01:27:04 Non mais, Charles, Charles, si vous êtes...
01:27:06 Si vous n'avez jamais été très jaloux,
01:27:08 il faut que vous compreniez que là,
01:27:10 c'est les circonstances
01:27:12 qui ont déclenché chez vous une jalousie.
01:27:14 Mais je crois que c'est surtout un sentiment
01:27:16 d'avoir été un peu trahi
01:27:18 dans ce que vous aviez
01:27:20 investi en elle.
01:27:22 Je pense que c'est ça qui vous fait mal,
01:27:24 et c'est ça qui vous fait dire que vous êtes jaloux.
01:27:26 C'est-à-dire que vous avez été...
01:27:28 Vous êtes tombé très amoureux d'elle,
01:27:30 dès le départ, et vous avez
01:27:32 tout fait pour...
01:27:34 Enfin, vous vous êtes investi complètement,
01:27:36 et vous vous rendez compte
01:27:38 qu'il n'y avait pas eu la réciprocité
01:27:40 pendant ce moment-là.
01:27:42 Et c'est ça qui vous fait souffrir, et c'est ça qui a déclenché
01:27:44 une sorte de jalousie, qui, à mon avis,
01:27:46 n'est pas complètement de la jalousie.
01:27:48 Qui est un petit peu...
01:27:50 - Il y a de la colère.
01:27:52 - Voilà, exactement.
01:27:54 Parce que vous avez été trahi
01:27:56 dans votre sentiment
01:27:58 sincère, et dans votre
01:28:00 investissement entier.
01:28:02 Et c'est ça qui est important,
01:28:04 parce que si vous arrivez à
01:28:06 comprendre ça, peut-être que vous avez besoin
01:28:08 de vous faire un peu aider, vous allez
01:28:10 réussir à le dépasser, ce sentiment.
01:28:12 Sinon, il va tout doucement
01:28:14 empoisonner la relation.
01:28:16 - C'est ce qui se passe.
01:28:18 - J'entends bien.
01:28:20 Oui, vous lui en voulez.
01:28:22 Vous avez besoin d'une réparation.
01:28:24 - Justement, ça,
01:28:26 vous pouvez le lui poser. Il y a deux choses.
01:28:28 Premier élément, réfléchissez
01:28:30 à comment, à un moment donné,
01:28:32 elle vous en a parlé. Ce que vous décriviez,
01:28:34 c'était totalement détaché.
01:28:36 C'était pas émotionnellement hyper investi.
01:28:38 Vous lui dites oui, non, oui, effectivement.
01:28:40 Voilà. Elle ne lui a pas commencé
01:28:42 à vous parler de cela ou à vous entraîner dans des détails.
01:28:44 En surinvestissant cette relation
01:28:46 passée. Et deuxième chose,
01:28:48 je pense que vous, vous avez eu le sentiment
01:28:50 d'être trahi, et ça demande
01:28:52 effectivement un acte de
01:28:54 réparation dont vous pouvez discuter
01:28:56 tous les deux, l'un avec l'autre.
01:28:58 Elle peut le comprendre.
01:29:00 - Il faut qu'elle comprenne ce que vous, vous avez
01:29:02 ressenti. Je crois que c'est ça qui est important.
01:29:04 - Exactement. - Mais merci de ce témoignage.
01:29:06 Je crois qu'on termine par un témoignage fort,
01:29:08 qui montre bien à quel point
01:29:10 c'est pas si simple. - Je crois qu'il y a
01:29:12 un élan important. Moi, j'aime bien dire ça, c'est que la relation
01:29:14 de couple idéale n'existe que
01:29:16 lorsqu'elle n'est pas nécessaire à la survie
01:29:18 des deux personnes qui sont ensemble.
01:29:20 - Très bien. On va méditer tout le week-end
01:29:22 sur cette philosophie-là.
01:29:24 Fabrice Bach, merci beaucoup en tout cas.
01:29:26 - Merci à vous. - Tout de suite, vous retrouvez
01:29:28 Alexandre de Lovann et
01:29:30 lundi, nous serons avec Daniel Flammenbaum
01:29:32 et on verra comment la sexualité
01:29:34 de nos parents influence
01:29:36 nos propres désirs.

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