L'Heure des Pros (Émission du 17/11/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 À Nantes, Noël n'est plus Noël.
00:00:06 À Nantes, l'idéologie tient lieu de pensée à la maire de la ville,
00:00:10 Madame Roland, furie ferraire du progressisme et combattante du patriarcat.
00:00:15 À Nantes, le père Noël est mort.
00:00:17 La mère Noël pose en jogging avec des chaussettes de Noël.
00:00:22 L'artiste, car c'en est une, a même inventé un titre pour cette sculpture
00:00:27 d'un jour nouveau, petite maman Noël.
00:00:31 À Nantes, Noël n'est plus une fête chrétienne.
00:00:33 Au XXIe siècle, a écrit Madame Roland, l'esprit de Noël est multiculturel.
00:00:37 Il n'est plus unique, mais laisse place à toutes les confessions ou les non-confessions.
00:00:43 À Nantes, Noël s'appelle le voyage en hiver parce que, voyez-vous, Noël, ce n'est pas inclusif.
00:00:49 Noël, c'est discriminant. Noël, c'est curé et compagnie.
00:00:53 J'ai grandi à Nantes, je me souviens du rouge et du blanc dans les rues de la ville.
00:00:56 Je me souviens de la maison de Cré qui affichait quatre lettres magiques au fronton du magasin Noël.
00:01:03 À Nantes, la suffisance, l'ignorance, l'arrogance ont gagné.
00:01:08 Si Noël n'est plus Noël, il y a bien longtemps que Nantes n'est plus Nantes.
00:01:13 * Extrait de Noël *
00:01:36 Noël est une fête chrétienne.
00:01:39 Noël célèbre la naissance du Christ.
00:01:43 Sommeillé à la bidi, bonjour. On rappelle les infos déjà.
00:01:47 * Extrait de Noël *
00:01:50 La dépouille d'une soldate israélienne, otage du Hamas, retrouvée, annonce de Tzahal,
00:01:54 qui précise avoir extrait le corps de la jeune femme de 19 ans, je cite,
00:01:59 d'une structure adjacente à l'hôpital Al-Shifa.
00:02:01 Quelques heures auparavant, c'est la dépouille d'une otage de 65 ans,
00:02:05 enlevée le 7 octobre dans le kibbutz de Béhéry, qui a été retrouvée.
00:02:10 Près de 1000 fausses alertes à la Mombre et menaces d'attentats en France depuis début septembre,
00:02:14 parmi les lieux visés, des établissements scolaires, des monuments nationaux et des aéroports.
00:02:19 Au total, 54 personnes ont été interpellées dans le cadre des enquêtes ouvertes.
00:02:24 Et puis ces images impressionnantes pour terminer,
00:02:27 qui témoignent de la puissance de la dépression Frédérico.
00:02:30 Le toit de cet immeuble d'habitation de Clermont-Ferrand s'est littéralement envolé,
00:02:35 comme vous pouvez le voir sur ces images amateurs,
00:02:37 des dégâts matériels, mais pas de blessés à déplorer.
00:02:42 - Jenny Bastier, Noémie Schultz, Georges Fenech, Nathan Devers, Vincent Herouet,
00:02:47 Gauthier Lebret, Vincent Herouet qui est nantais, comme moi, qui disait c'est effarant.
00:02:52 Vous vous souvenez des grands magasins de crêpes ?
00:02:55 - Moi, je suis beaucoup plus âgé que vous.
00:02:56 - Oui, mais nous allions...
00:02:57 - J'ai plein de déposés dans l'escalier, dans une boîte aux lettres spéciale.
00:03:00 - Nous allions voir les vitrines.
00:03:03 - Oui, les vitrines, ça marche encore.
00:03:06 - Et la messe de minuit à la cathédrale Saint-Pierre, à Saint-Nicolas, les saintes croix.
00:03:12 C'est effarant. Le monde que nous vivons, nous vivons vraiment un changement de...
00:03:16 C'est effarant de bêtises.
00:03:19 - Non, mais de la même manière qu'il y a des rabats-joie à Nant,
00:03:24 de la même manière qu'il y a des rabats-jour à Paris où on a éteint la ville lumière,
00:03:27 il n'y a plus d'éclairage, c'est un sinistre invraisemblable.
00:03:31 Et à Nant, c'est pire.
00:03:32 Mais je trouve que les images qu'on montrait n'étaient pas très parlantes
00:03:35 parce qu'on voyait au moins une façade éclairée avec un macaron réinventé.
00:03:41 Ce n'est pas si mal, ça.
00:03:42 Mais la réalité, c'est que les rues sont tristes. Tout est éteint.
00:03:47 - Je vous propose de voir le sujet.
00:03:48 Et puis, on verra effectivement...
00:03:50 Alors, c'est vrai, c'est une petite sculpture qui s'appelle "Petite Maman Noël".
00:03:55 Parce qu'évidemment, c'est le patriarcat qu'il faut attaquer.
00:03:58 Le Père Noël symbolise...
00:04:00 - J'espère que la Petite Maman Noël a des reines et qu'elle a une longue barbe blanche.
00:04:03 - La petite Maman Noël. - Elle a de l'âge.
00:04:04 - La bêtise de l'idéologie.
00:04:07 C'est-à-dire qu'il ne faut plus dire le Père Noël parce que, évidemment,
00:04:09 les enfants se construisent avec l'idée d'un patriarcat puissant.
00:04:14 Voilà où on en est.
00:04:16 - Il y a un traîneau, est-ce que c'est bien écolo ?
00:04:18 - On va se tirer par des reines, ça va.
00:04:21 - Bon, voyez le sujet d'Adrienne Spiteri. - Maltraitance animale.
00:04:23 - Voyez le sujet.
00:04:25 Cette année, le Père Noël semble avoir déserté les rues de Nantes.
00:04:32 En lieu et place des décorations classiques de Noël,
00:04:34 des visages inconnus et des sculptures lumineuses,
00:04:38 un choix de la municipalité qui crée l'incompréhension chez certains habitants.
00:04:42 - Ça m'aurait fait plaisir de pouvoir me promener avec mes enfants,
00:04:45 voir les décorations de Noël, toutes ces animations qu'on a connues quand on était enfant.
00:04:49 J'aimais bien quand, dans chacune des rues, on pouvait contempler...
00:04:53 Je ne sais même pas comment ça s'appelle, ces lumières qu'on a au-dessus des rues,
00:04:58 qui sont différentes en fonction de la largeur des rues,
00:05:00 les arbres parfois qui étaient éclairés également.
00:05:03 Face aux critiques, la ville de Nantes a réagi hier dans un tweet.
00:05:07 - Parce qu'au XXIe siècle, l'esprit de Noël est multiculturel.
00:05:11 Il n'est plus unique, mais laisse la place à toutes les confessions ou non-confessions.
00:05:15 Un tweet a rapidement effacé dans la soirée par la mairie.
00:05:19 - Notre réponse publiée ce jeudi 16 novembre à propos du voyage en hiver,
00:05:23 pouvant être mal interprétée, voire instrumentalisée,
00:05:26 et à l'heure où nos concitoyens ont besoin d'apaisement et de rassemblement,
00:05:30 nous avons décidé de le retirer.
00:05:32 - Dans ce programme d'illumination baptisé "Le voyage en hiver",
00:05:35 l'une des artistes propose d'incarner Noël à sa façon.
00:05:39 - L'artiste suggère de retourner la situation en proposant une petite-maman Noël
00:05:44 qui affirme avec humour et légèreté un regard féministe.
00:05:47 Petite-maman Noël porte un jogging avec des chaussettes de Noël.
00:05:51 - Des illuminations classiques de Noël pourront néanmoins être mises en place
00:05:55 via une association de commerçants subventionnée par la Ville.
00:05:59 - La Ville de Nantais est tellement honte qu'elle a retiré son tweet.
00:06:03 Le premier tweet pour vous dire quand même, l'esprit de Noël est multiculturel,
00:06:08 donc ils se sont dit "bon voilà, il n'est plus unique, mais laisse la place à toutes les confessions".
00:06:12 Ils l'ont retiré, ça c'était le premier tweet,
00:06:14 et on a mis notre réponse publiée ce jeudi 16 novembre à propos du voyage en hiver.
00:06:18 On ne dit pas Noël, voyage en hiver, parce qu'évidemment le mot Noël est sacrilège.
00:06:24 L'événement de fin d'année à Nantes pouvant être mal interprété,
00:06:27 l'événement de fin d'année à Nantes, Noël c'est un événement de fin d'année.
00:06:30 Je vous jure, ces gens c'est magnifique.
00:06:33 - C'est le jeu.
00:06:34 - En fait, le jeu c'est...
00:06:35 Ces gens sont magnifiques de bêtise.
00:06:38 - Ils ont chassé la crèche.
00:06:40 - De bêtise crasse, c'est ça la bêtise crasse.
00:06:44 - Mais là dans le tweet, c'est le voyage en hiver qui est l'événement,
00:06:47 c'est ça qu'ils disent quand même, sinon on relit le tweet.
00:06:50 - Non mais...
00:06:53 - "À l'heure où nos concitoyens ont besoin d'apaisement et de rassemblement,
00:06:57 nous avons décidé de le retirer".
00:07:00 Je veux dire, mais ce monde est...
00:07:02 Et alors regardez, petite maman Noël porte un jogging avec des chaussettes de Noël,
00:07:07 c'est tellement bête.
00:07:09 L'artiste, donc t'as payé des gens pour faire ça ?
00:07:12 - Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu.
00:07:17 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:07:20 Vous étiez bien hier soir chez "Quotidien" ?
00:07:24 - Je suis pour le pluralisme, je vais aller voir "Voyage en terrain connu".
00:07:27 - Mais bien sûr, vous avez été bien, vraiment, je vous ai écouté, c'était bien.
00:07:32 - Ils m'ont demandé s'il y avait du débat sur Seine-Neuve, j'ai dit bah écoutez,
00:07:36 j'ai invité les gens de gauche à venir à Seine-Neuve parce qu'ils ne veulent pas y aller.
00:07:39 Je voulais juste vous montrer, il y avait Hugo Clément ce matin,
00:07:42 mais je le dis à tout le monde, tout le monde peut venir sur notre plateau,
00:07:45 évidemment, le débat est confrontatoire.
00:07:47 - Monsieur Lapatie ?
00:07:48 - Ah mais monsieur Lapatie, non.
00:07:50 - Vous n'avez pas l'air très convaincu.
00:07:52 - Mais non, mais en plus...
00:07:54 - Eugénie a dit une chose importante hier, beaucoup de désaccords avec elle,
00:07:58 mais elle a dit une chose que j'ai trouvée très juste,
00:08:00 c'est qu'aujourd'hui le débat public, en plus d'avoir sans doute un niveau intellectuel
00:08:04 qui n'est pas toujours au rendez-vous, mais qui le tend, vous avez dit, à s'archipéliser,
00:08:07 ça veut dire avec des gens qui viennent là pour défendre des conceptions du monde,
00:08:10 pour défendre des perspectives, et que le croisement de ces perspectives
00:08:13 et la possibilité d'en sortir à un moment est de moins en moins garanti
00:08:17 de manière générale dans le débat public, et ça je suis tout à fait d'accord.
00:08:19 Je pense que c'est un diagnostic assez...
00:08:21 - Et dans les années 70 chez Pivot, vous pourriez parler du pétainisme
00:08:24 avec des gens autour de la table qui ne s'insultaient pas,
00:08:27 parce qu'ils étaient un peu plus cultivés, ils avaient un peu plus de sens de la nuance,
00:08:30 ils savaient que les choses étaient un peu plus complexes,
00:08:32 pour reprendre la formule de Gérard Leclerc, qui nous manque tant,
00:08:36 c'est un peu plus compliqué que ça, et bien il avait raison en l'espèce.
00:08:39 Je voulais simplement vous montrer hier, dans l'émission quotidienne,
00:08:44 Éric Zemmour était un de notres invités mercredi,
00:08:47 et voilà comment il traduise sa présence sur notre plateau.
00:08:51 Moi je trouve ça malhonnête, il y a un moment où moi jamais je ferais des montages comme ça,
00:08:55 mais c'est même dangereux en fait, bien souvent, de faire...
00:08:59 Alors ici ils rient, ils vont dire c'est drôle, pourquoi pas ?
00:09:02 Mais voilà comment la présence d'Éric Zemmour est traduite dans l'émission au quotidien,
00:09:06 et après chacun se fait son avis. Regardez.
00:09:08 Chez vos amis du dessus, hier, ils avaient votre ancien collègue et ami.
00:09:14 Ce soir nous recevons Éric Zemmour, bonjour.
00:09:18 Bonjour. Ah bah alors cette fois-ci, ils en ont fait de la sharpie.
00:09:22 Ah j'aurais pas aimé être à sa place.
00:09:25 On est d'accord. Vous avez tout à faire.
00:09:27 Évidemment, vous avez raison.
00:09:29 Bien sûr. De la sharpie.
00:09:32 Une immigration arabo-musulmane aux musulmans.
00:09:35 C'est à l'islam, à Grèce, les juifs crues arabes.
00:09:38 Des enclaves musulmanes, musulmans, Seine-Saint-Denis c'est pareil partout, aux musulmans, entre l'islam et aux musulmans.
00:09:43 On est que sur le premier thème pour le moment, et on en a 4 ou 5.
00:09:47 Allez-y, allez-y, j'aurais l'occasion de venir vous présenter.
00:09:50 Un mot peut-être de Gene William, il a pas parlé.
00:09:52 Oui, je souscris à tout ce qui vient de se dire.
00:09:54 Deuxième sujet, je voudrais pas qu'on passe trop de temps, parce que c'est...
00:09:58 La civilisation arabo-musulmane.
00:10:00 Faisons musulmanes.
00:10:01 Sons musulmans.
00:10:02 L'islam.
00:10:03 L'islam.
00:10:04 Si je peux me permettre, je vais défendre Marine Le Pen.
00:10:06 Euh... là vous êtes hors sujet.
00:10:08 L'islam.
00:10:09 Le Coran.
00:10:10 L'islam est un vrai problème.
00:10:11 Bon, merci Eric Zemmour.
00:10:13 J'espère qu'on aura pu être complet sur toutes les questions que nous avons abordées.
00:10:16 Bonne soirée.
00:10:17 Droits dans vos bottes, devant l'heure des pros.
00:10:19 C'est vrai qu'Anne Barthez nous a donné une leçon de journalisme lorsqu'il a reçu Assa Traoré.
00:10:24 Il lui a posé les questions qu'il fallait poser.
00:10:28 On pourrait comparer la manière dont le quotidien reçoit Christiane Taubira, par exemple.
00:10:32 Il la reçoit avec beaucoup de...
00:10:34 Et puis Yann Barthez en interview.
00:10:35 Oui, et puis Yann Barthez en interview.
00:10:37 Il a pas l'oreillette.
00:10:38 Et quelqu'un qui lui...
00:10:39 D'ailleurs, il y a eu un moment, vous avez voulu faire...
00:10:41 Parce que tout est enregistré, tout est écrit, il est incapable d'improviser.
00:10:44 Et à un moment, vous avez voulu tenter le dialogue.
00:10:47 Alors, il était perdu, le pauvre.
00:10:48 Et il savait pas, généralement, tout est écrit pour lui.
00:10:51 Et il y a son producteur qui lui dit quoi dire à l'oreillette.
00:10:54 Je le remercie quand même de m'avoir invité.
00:10:55 C'est un...
00:10:56 C'est une ouverture sur le quota de droite de l'année.
00:10:58 Je pense que dire "tout le monde est un spectateur" est absolument indigné qu'il m'a invité.
00:11:01 Bien sûr que si, surtout sur les réseaux sociaux, ils étaient là.
00:11:03 Comment vous osez inviter Eugénie Pastier ?
00:11:06 Mais c'est pas "tout le monde est un spectateur" là, je pense pas.
00:11:07 Et faire passer Philippe Guibert pour un soutien de Marine Le Pen, franchement.
00:11:10 En tout cas, ils peuvent venir.
00:11:12 Ensuite, qu'Éric Zemmour parle quasiment tout le temps d'islam sur n'importe quel sujet, c'est pas faux.
00:11:16 Mais c'est pas le sous-entendu du montage.
00:11:18 D'accord, le montage sur Philippe Guibert, je suis d'accord avec vous.
00:11:20 Mais on a fait une heure d'émission.
00:11:22 Je vous dis, mais évidemment que d'autres thèmes...
00:11:26 Tu reprends le mot, le mot, le mot.
00:11:28 Moi, je peux faire la même chose sur toutes les émissions.
00:11:31 Oui, oui.
00:11:32 Je peux faire la même chose sur toutes les émissions.
00:11:33 Mais bon, on sait bien, ce sont des gens foncièrement malhonnêtes.
00:11:37 Moi, j'ai tous les défauts de la Terre, sauf celui-là.
00:11:40 D'ailleurs, j'ai pas tous les défauts.
00:11:42 Mais je suis jamais malhonnête.
00:11:45 Jamais, jamais, jamais.
00:11:46 Être malhonnête, c'est quoi ?
00:11:47 C'est dire quelque chose qu'on sait faux.
00:11:49 On peut se tromper, mais lui, il sait bien que c'est faux.
00:11:52 Il le dit.
00:11:53 C'est ça, la malhonnêteté.
00:11:55 Moi, j'ai suivi la campagne d'Éric Zemmour.
00:11:57 Je ne l'ai pas suivie, je pense, de manière complaisante.
00:11:59 Oui, en plus, vous avez parfaitement raison,
00:12:03 puisque vous étiez une cible, bien souvent, des électeurs d'Éric Zemmour.
00:12:09 Bon, Noémie Schultz, c'est à vous.
00:12:12 Bonjour, Péter Tal.
00:12:13 Vous n'êtes plus au Palais.
00:12:14 Non, je suis revenue.
00:12:15 Ah, ça c'est bien.
00:12:17 On attend, évidemment, Éric Dupond-Moretti a fait face à la justice toute cette semaine.
00:12:21 La défense du garde des Sceaux a plaidé hier, ça relaxe, à la fin de son procès inédit,
00:12:25 en rappelant au juge l'enjeu de leur décision.
00:12:27 Une condamnation, même la plus basse, suffirait à entraîner la démission du ministre de la Justice.
00:12:31 Bon, je vous ai suivi, je vous ai écouté.
00:12:34 J'ai eu le sentiment, effectivement, que les arguments contre Éric Dupond-Moretti étaient recevables,
00:12:42 les arguments de la justice.
00:12:44 On écoutera tout à l'heure Catherine Ney, qui a fait un édito ce matin sur Europe 1,
00:12:48 qui, alors c'est un éditorial, évidemment, elle prend partie.
00:12:53 Et puis vous me direz ce que...
00:12:55 Elle prend partie et Catherine n'était pas au procès.
00:12:57 Elle n'était pas au procès, mais elle a écouté, bien sûr, et elle repart.
00:13:03 On peut se faire une idée sans être présent de la première à la dernière minute du procès.
00:13:09 Votre sentiment ?
00:13:10 Alors je ne vais pas vous dire, moi, si je condamne ou pas Éric Dupond-Moretti,
00:13:14 ce n'est pas mon rôle.
00:13:16 Enfin, je peux vous dire, effectivement, ce qu'il est ressorti de ces presque deux semaines de débat.
00:13:22 Il y a eu des moments, effectivement, qui étaient compliqués pour le garde des Sceaux.
00:13:26 Il y a eu des témoignages de magistrats, notamment,
00:13:29 les anciens magistrats du Parc national financier, François Mollins,
00:13:33 qui sont venus dire qu'à ses yeux, le conflit d'intérêt était évident
00:13:40 et qu'il était évident qu'Éric Dupond-Moretti aurait dû ne pas prendre la décision qu'il a prise
00:13:46 d'ouvrir des enquêtes administratives contre les magistrats auxquels il avait été confronté
00:13:49 et contre lesquels il avait eu des mots très durs.
00:13:51 On a vu aussi des témoins qui sont venus, Jean Castex, l'ancien Premier ministre,
00:13:56 Hélène Davo, la conseillère presse d'Emmanuel Macron à l'époque,
00:14:01 qui sont venus dire qu'à ce moment-là, à leurs yeux,
00:14:04 il n'apparaissait absolument pas qu'il y avait un conflit d'intérêt,
00:14:07 qu'ils ont rappelé que c'était Nicole Bédoubet qui avait initié,
00:14:10 qui avait ouvert une inspection de fonctionnement et qu'il avait pris la suite.
00:14:15 Hélène Davo aussi, elle a dit qu'on a tâtonné dans une situation inédite,
00:14:19 c'est-à-dire qu'au moment où Éric Dupond-Moretti arrive,
00:14:21 ils n'ont pas imaginé qu'il y aurait tellement d'affaires, qu'il y aurait ces problèmes-là.
00:14:27 Elle dit aussi, c'était intéressant, elle dit à ce moment-là,
00:14:29 le décret de déport dont on parle tous maintenant aujourd'hui comme d'une évidence,
00:14:32 elle dit "moi à l'époque, je ne savais même pas ce que c'était".
00:14:34 Ce qui se passe, c'est qu'Éric Dupond-Moretti, quand il devient garde des Sceaux,
00:14:38 c'est quand même un avocat pénaliste, qui a 36 ans de barreau,
00:14:41 donc il connaît un peu le droit, ce n'est pas quelqu'un qui ne maîtrise pas la matière juridique
00:14:46 et qui ne connaît pas le code pénal.
00:14:48 Lui s'est défendu, a expliqué que quand il était arrivé,
00:14:51 il avait mille autres préoccupations que de savoir ce qui allait arriver à ses magistrats,
00:14:57 donc c'était le cadet de ses soucis, qu'il n'avait qu'une volonté,
00:15:01 c'était de réussir au ministère et qu'il n'y avait pas de vengeance,
00:15:06 et que si vengeance il y avait, et ça, ça a été plaidé brillamment hier
00:15:09 par ses avocats Rémi Laurin et Jacqueline Lafon,
00:15:11 si vengeance il y avait, c'était plutôt du côté des magistrats,
00:15:14 notamment des syndicats de magistrats qui ont initié la plainte.
00:15:17 Ce qu'avaient dit les magistrats au départ, en disant "c'est une déclaration de guerre",
00:15:19 il y a quand même quelques faits qui montrent...
00:15:21 Qui est des inimitiés entre...
00:15:23 Non, ce n'est pas des inimitiés, quand on dit "déclaration de guerre", ça va au-delà.
00:15:25 Ça c'est le syndicat, effectivement, c'est la présidente de l'union syndicale de la magistrature qui avait dit...
00:15:30 Ils n'ont jamais supporté l'arrivée d'Éric Dupond-Moretti, d'abord qui est un avocat,
00:15:34 ils considèrent que c'est à eux, le ministère, c'est leur truc,
00:15:38 mais c'est ça la vérité, il faut dire les choses,
00:15:40 ils considèrent que c'est corporatif, c'est leur truc, un avocat...
00:15:44 J'étais assez sévère sur Éric Dupond-Moretti...
00:15:46 Alors c'est pas ce qu'ils sont venus dire ?
00:15:48 Ah ben ils ne vont pas dire "on est venus là pour régler nos comptes",
00:15:50 vous n'allez pas être là, monsieur le ministre de la Justice,
00:15:52 ça ils ne vont pas le dire comme ça, ça c'est sûr !
00:15:54 Ils sont venus dire qu'ils avaient alerté le garde des Sceaux,
00:15:57 à plusieurs reprises, sur le risque de conflit d'intérêt et le risque de prise illégale d'intérêt,
00:16:01 il y avait eu fin de recevoir, et qu'il n'y avait pas eu d'autre solution que de déposer plainte.
00:16:06 Je crois que monsieur Lorrain a eu une phrase assez forte pendant la plaidoirie,
00:16:09 Rémi Lorrain, jeune avocat, extrêmement brillant, 38 ans,
00:16:11 Jacqueline Lafon, qui est sans doute une des meilleures avocates...
00:16:14 Jacqueline Lafon qui est arrivée très tardivement dans le dossier cet été,
00:16:16 et Rémi Lorrain qui lui est l'avocat d'Éric Dupond-Moretti depuis le début de l'affaire,
00:16:20 très bon, avec beaucoup d'humour,
00:16:24 oui c'était la question de qui s'est vengé de qui dans cette histoire,
00:16:27 pour lui c'est clairement les magistrats qui sont vengés d'Éric Dupond-Moretti et pas l'inverse,
00:16:30 on est passé du mur des cons au mur des conflits d'intérêt,
00:16:33 il y a le même arbitraire du délit de sale gueule, on est passé au délit de grande gueule,
00:16:37 en gros il dit qu'on a reproché à Éric Dupond-Moretti la liberté de parole qu'il avait quand il était avocat.
00:16:41 Bon, on va écouter Catherine Nett dans une seconde,
00:16:43 peut-être on écoute d'abord Catherine, alors c'est un édito, je le précise,
00:16:46 c'est sur Europe 1, c'est sa liberté évidemment de parole, mais j'aime bien le débat contradictoire,
00:16:52 comme vous le savez, et c'est intéressant d'écouter,
00:16:56 voilà un autre avis, puisque ce n'est pas votre avis que vous donnez, vous êtes plus factuel.
00:17:02 Catherine Nett, c'était ce matin sur Europe.
00:17:04 - Peut-être qu'un jour ce procès fera un sujet pour Netflix,
00:17:07 mise à mort d'un ministre par les juges qui n'ont jamais accepté sa nomination,
00:17:12 le 6 juin 2020, lui, place Vendôme, une déclaration de guerre,
00:17:17 Dixit, le syndicat USM, et François Mollins, le procureur général à la Cour de cassation,
00:17:22 on le sait, Guignet, le poste, susciter le couronnement de sa carrière.
00:17:26 Alors le 7 juin, il saisissait la Cour de justice suite à 9 plaintes sur la gestion du Covid,
00:17:31 3 mois plus tard, 8 ministres étaient perquisionnés à 6h du matin,
00:17:35 leurs ordinateurs, leurs téléphones, leurs placards étaient fouillés,
00:17:38 une humiliation pour eux et une fessée pour Emmanuel Macron, coupable d'avoir nommé l'ennemi.
00:17:43 - Alors avant d'être nommé ministre, on s'en souvient,
00:17:45 Éric Dupond-Moretti avait porté plainte contre 3 magistrats du parquet national financier.
00:17:51 - Oui, c'est que dans la fameuse affaire Bismuth-Sarkozy,
00:17:53 ces magistrats voulaient savoir qui avait averti l'ex-président et son avocat qu'ils étaient sur écoute.
00:17:58 Ils soupçonnaient une dizaine de ténors du barreau,
00:18:01 ils avaient donc fait éplucher leur relevé téléphonique,
00:18:04 dont ceux d'Éric Dupond-Moretti qui dénonçait ses méthodes de barbouze.
00:18:08 Devant le scandale, Mme Belloubet, la ministre, avait déclenché une enquête de fonctionnement.
00:18:12 - Alors, ensuite, Éric Dupond-Moretti est nommé ministre de la Justice,
00:18:16 il retire sa plainte, mais c'est lui qui reçoit les résultats du fameux rapport.
00:18:21 - Eh oui, lequel signalait des manquements possibles en matière de loyauté,
00:18:24 de diligence et de rigueur professionnelle.
00:18:27 Alors que faire ?
00:18:28 Sa directrice de cabinet, Mme Malbec, interrogeait François Mollins,
00:18:32 un ami, qui lui dit "écoute, envoie-moi le rapport, je te dis ça demain".
00:18:35 Et le lendemain, il lui conseillait d'ouvrir une enquête administrative,
00:18:39 ce que le ministre a fait.
00:18:40 - Voilà, sauf que cette enquête, ça ne passe pas du tout du côté des juges.
00:18:44 Le syndicat de la magistrature est anticorps porte-plainte.
00:18:48 - Alors, première duplicité de François Mollins,
00:18:50 le 20 septembre, il signait avec Chantal Arrins, dans le nom d'une tribune,
00:18:53 "poussa l'armée de l'atteinte à la présomption d'innocence des magistrats par le ministre,
00:18:58 en cause de l'enquête administrative qu'il avait conseillée".
00:19:01 En juillet 2021, perquisition à grand spectacle du ministère de la Justice,
00:19:07 après quoi le ministre était mis en examen et le procès annoncé.
00:19:10 Il risquait gros cinq ans de prison.
00:19:12 - Alors le procès, nous y sommes, c'est celui qui vient de se dérouler cette semaine.
00:19:15 Ce qui est intéressant, Catherine Ney, dites-vous, c'est l'audition de François Mollins.
00:19:20 - Ah oui, moi je dis que c'est un exercice de fourberie incroyable.
00:19:23 Il a d'abord commencé à se plaindre de ce ministre,
00:19:25 qui ne l'avait pas invité à déjeuner, place Vendôme,
00:19:28 comme l'avaient fait tous ses prédécesseurs.
00:19:30 Mais vérification faite par les avocats, les entrées et sorties étant enregistrées place Vendôme,
00:19:35 on voit que le procureur y est bien entré le 16 juillet 2020, et pour y déjeuner bien sûr.
00:19:40 Alors on lui demande de vérifier ses carnets.
00:19:42 "Ah oui, j'avais oublié".
00:19:44 Alors a-t-il conseillé l'ouverture d'une enquête administrative ?
00:19:47 Réponse "On m'a téléphoné, il était 6h du matin, je ne suis pas apte à donner un avis aussitôt".
00:19:52 On l'interroge encore "Oui, j'ai donné un conseil,
00:19:55 mais je ne suis quand même pas là pour pallier les carences du cabinet du ministre".
00:19:59 Puis tiens, au fil de l'interrogatoire, il a retrouvé un mail dans ses dossiers.
00:20:04 Les avocats du ministre demandent à voir.
00:20:06 Et bien figurez-vous que c'est un dialogue avec Jean-Paul Sudre,
00:20:08 président suppléant du Conseil de la magistrature.
00:20:11 Ils ont parlé ensemble du rapport, et celui-ci conclut qu'il est absolument indispensable
00:20:16 d'ouvrir une enquête administrative sur les trois magistrats du PNF.
00:20:20 Incroyable, là Mollins vient de se piéger.
00:20:23 Les avocats du ministre, Rémi Lorrain et Jacqueline Laffont,
00:20:27 le disent, si on avait eu ce document, il n'y aurait jamais eu de procès.
00:20:31 Et là vous dites Catherine Ney que c'est très grave.
00:20:33 Oui, parce que ce plus haut magistrat a menti sous serment.
00:20:36 C'est lui, François Mollins, qui a fourni au ministre le couteau
00:20:40 avec lequel il savait qu'il serait tué.
00:20:43 Monsieur Mollins a pris sa retraite, encensé par Libération et le Monde.
00:20:48 Bon, alors c'est un peu complexe sans doute, un peu compliqué.
00:20:51 Moi je trouve que ce système de la justice...
00:20:54 Juste, Pascal, c'est une perception très subjective des choses
00:21:01 et de la façon dont ça s'est passé au procès.
00:21:03 Moi je n'ai pas du tout raconté l'audition de Monsieur Mollins de cette façon-là
00:21:08 et on ne peut pas, à mon sens, laisser entendre que c'est précisément ce qui s'est passé.
00:21:14 François Mollins, il dit qu'il est appelé par Véronique Malbec,
00:21:17 ils se connaissent, ils ne sont pas amis, ils se connaissent
00:21:19 parce qu'ils ont été amenés à travailler dans des mêmes cabinets à certains moments
00:21:23 et qu'elle lui dit "voilà, on a reçu effectivement ce rapport de fonctionnement
00:21:29 et on veut aller... non mais pardon, mais on voudrait aller au disciplinaire,
00:21:33 est-ce qu'on peut signer directement le Conseil supérieur de la magistrature ?"
00:21:36 Et que François Mollins...
00:21:37 Non mais je ne voudrais pas qu'on entre trop dans la technique
00:21:39 parce qu'après les gens ne vont pas comprendre.
00:21:41 Est-ce que ce mail existe ou pas ? Point !
00:21:43 Mais le mail, il...
00:21:44 Je veux dire...
00:21:46 Vous dites qu'il ne faut pas être malhonnête et que les choses sont parfois plus compliquées.
00:21:50 C'est pas lui, il dit qu'on lui a posé la question de "est-ce qu'on peut aller directement devant le CSM ?"
00:21:54 qu'il a répondu "non".
00:21:55 Si vous voulez aller au disciplinaire, il faut envier une cote administrative
00:21:58 mais qu'à aucun moment, c'est lui qui conseille.
00:22:00 Evidemment, il ne va pas dire le contraire aujourd'hui
00:22:03 mais d'une manière générale, la justice, il n'y a aucun contrôle.
00:22:08 Voilà.
00:22:09 Et on l'a vu avec Burgo, on l'a vu avec ces gens.
00:22:12 Il n'y a aucun contrôle extérieur,
00:22:15 c'est-à-dire qu'il n'y a aucune organisation indépendante qui contrôle les décisions des magistrats.
00:22:21 Dans une démocratie, ça ne me paraît pas souhaitable.
00:22:24 On pourrait imaginer que de la même manière que pour les flics,
00:22:27 il y a une organisation de contrôle des flics...
00:22:31 Il y a les PN, le Conseil supérieur de la magistrature, le CSM pour les magistrats.
00:22:34 Mais il n'y a jamais de...
00:22:35 Mais vous êtes sérieuse ?
00:22:37 Vous voulez qu'on dise de M. Burgo jusqu'à...
00:22:42 Il n'a plus jamais des juges d'instruction ?
00:22:45 Écoutez, moi je donne un sentiment, mais c'est pour ça qu'on est autour du table.
00:22:50 C'est parce qu'on n'est pas d'accord, peut-être.
00:22:52 Georges Fedek.
00:22:53 Ça a été un peu sans doute...
00:22:54 J'espère que les téléspectateurs...
00:22:56 Dans cette affaire, vous savez, j'ai souvent critiqué la politique pénale d'Éric Dupond-Moretti,
00:23:01 mais là je suis un petit peu gêné dans cette affaire.
00:23:03 Il a été nassé dans un piège, si vous voulez.
00:23:07 Et je pense qu'on aurait pu se passer d'un tel procès, voyez-vous.
00:23:10 Je note aussi que pendant la même semaine, vous vous rendez compte qu'il y a eu trois ministres de la justice condamnés ou poursuivis ?
00:23:18 Avec François Bayrou, Michel Mercier, Éric Dupond-Moretti.
00:23:22 On se demande qu'est-ce qui se passe, quoi.
00:23:24 Et je pense que quand vous dénoncez le corporatisme, vous le dénoncez à juste titre.
00:23:28 On avait dit que c'était une déclaration de guerre quand il était arrivé.
00:23:31 Mais souvenez-vous, quand il avait nommé la directrice de l'École nationale d'administrature,
00:23:35 qui était une avocate, ça avait été un tollé aussi.
00:23:37 Il faudra bien qu'un jour, les magistrats répondent.
00:23:41 De leur aussi responsabilité devant le pays qu'on est, des instances disciplinaires, aux conseils de la police,
00:23:47 qui soient très majoritairement issues de la société civile.
00:23:51 Mais indépendantement !
00:23:53 Arrêtez de se gérer, auto-juger, j'entends ce que vous dites.
00:23:57 Je veux dire, le CSM, il faut des agents indépendants pour juger les juges, quand même.
00:24:02 Ça me paraît, ce que je dis là, tellement évident dans toutes les organisations au monde,
00:24:08 pour juger une corporation, ce sont des gens indépendants qui la jugent.
00:24:12 Le juge, c'est quand même les magistrats qui vont vous répondre.
00:24:16 Les avocats, il y a des sanctions parfois au sein du barreau.
00:24:19 Chez les médecins, c'est le conseil de l'ordre.
00:24:22 Il me semble qu'il y a beaucoup de...
00:24:24 On va marquer une pause. En tout cas, ce n'est pas vous mettre en difficulté du tout, Noemi.
00:24:29 Je veux dire, je m'aperçois simplement que dans cette affaire,
00:24:34 les gens qui connaissent un peu le fonctionnement de la justice au-delà des faits
00:24:39 sont plutôt sur la position de Georges Fenech en disant que c'est un règlement de compte.
00:24:44 Je le dis d'autant plus que je n'ai pas d'action avec M. Dupont-Moriti.
00:24:48 - Les gens avec qui vous échangez, Pascal. - Qui viennent ici !
00:24:50 Donc effectivement, c'est sûr que l'extrême-gauche et l'ultra-gauche...
00:24:53 - Oui, mais quand je veux vous expliquer précisément ce que répond François Mollins,
00:24:56 vous dites qu'il ne va pas dire le contraire.
00:24:58 - Voilà, s'il dit à 6h du matin, ça ne tient pas.
00:25:01 Ce qu'il dit, on lui a demandé son avis.
00:25:03 Il dit qu'il n'a pas de déjeuner, puis finalement il a un déjeuner. Il ment !
00:25:06 La preuve, c'est qu'il ment. Quand tu as menti une fois, tu mens sur deux fois.
00:25:09 Pourquoi il dit qu'il n'est pas reçu pour déjeuner alors qu'il l'est ?
00:25:12 Ça s'appelle des menteurs ! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, moi ?
00:25:14 Je n'y peux rien. Donc tout est à charge, forcément.
00:25:17 Et puis, c'est vrai qu'on est un peu en défiance sur des décisions parfois qu'ils ont prises.
00:25:22 J'ai vu le PNF, on a vu des choses. On sait ce qui se passe.
00:25:25 J'espère que jamais je n'aurai affaire avec la justice.
00:25:28 Mes amis magistrats, si un jour je suis face à eux...
00:25:32 Vous vous souvenez de ce que vous avez dit ? Allez-y.
00:25:35 - Ce dossier est très compliqué. - Oui, la pause.
00:25:38 - Il donne la migraine. Mais la question que je me pose,
00:25:40 est-ce qu'il n'y avait pas un caractère inévitable ?
00:25:42 À partir du moment où on a nommé Eric Dupond-Moretti ministre de la Justice,
00:25:45 lui qui a été un avocat, c'est un cadeau à Provence.
00:25:48 Est-ce que ce n'était pas une décision qui conduisait à un risque de conflit d'intérêts ?
00:25:51 - Merci, en tout cas, Noemi Schultz, d'être venu sur ce plateau.
00:25:54 Jérôme Fourquet va venir pour la France d'après Tableau Politique.
00:25:57 Je vous remercie grandement et je sais votre rigueur,
00:26:00 votre professionnalisme, votre grande qualité intellectuelle
00:26:04 qui fait de vous la journaliste numéro un aujourd'hui de la fraise judiciaire en France.
00:26:08 - Je ne pense pas. - En tout cas, la plus...
00:26:10 J'ai vu, vous êtes imitée. L'autre jour, Philippe Cavre-Hivière parlait de vous.
00:26:14 - Vous permettez de confirmer ce que vous venez de dire ?
00:26:17 - Oui. - C'est parce que je le pense.
00:26:20 - Elle est excellente. - Et c'est pourquoi elle est autour de notre...
00:26:24 Et elle a raison ! Elle a raison de nous... Nous, nous sommes parfois dans le commentaire.
00:26:29 - Oui, nous, on est dans le commentaire. - Comment ?
00:26:31 - Vous savez que Catherine Ney n'est pas mal non plus.
00:26:33 - Non, mais Catherine Ney n'est pas une journaliste judiciaire.
00:26:35 - Oui. - C'est une éditorienne.
00:26:36 - Non, mais elle connaît bien. Elle connaît bien.
00:26:38 - Bon. - Qu'est-ce qui se passe, ça ?
00:26:39 - Allez, la pause, parce que là... Non, allez, la pause, la pause, la pause, la pause.
00:26:42 Merci beaucoup, Noemi. Merci. La pause. À tout de suite.
00:26:47 C'est un des meilleurs connaisseurs de la société française.
00:26:50 Jérôme Fourquet, "La France d'après", tableau politique.
00:26:54 "La France d'après", mais c'est pas déjà la France de maintenant, la France d'après ?
00:26:59 - Vous avez bien lu le livre, c'est exactement ça.
00:27:01 C'est "La France d'après, la métamorphose", c'est-à-dire ce qui s'est passé depuis les années 80.
00:27:06 Cette France d'après, on est en plein dedans aujourd'hui.
00:27:09 J'ai appelé ce livre de cette manière pour bien faire sentir au lecteur
00:27:13 que, justement, on avait opéré une bascule, en fait, et que la société dans laquelle on vit,
00:27:17 aujourd'hui, est quand même singulièrement différente de celle qu'on a connue
00:27:21 jusque au début des années 80-90, et avec, notamment, c'est l'objet du livre,
00:27:26 des conséquences et des traductions électorales à tout ça.
00:27:28 - Et, effectivement, ce qui nous intéresse, c'est de savoir, par exemple, qui vote pour qui.
00:27:32 Quelle catégorie socioprofessionnelle ou quelle catégorie sociale tout court vote pour qui ?
00:27:37 Par exemple, les Juifs français, est-ce qu'on sait pour qui ils votent ?
00:27:40 - Alors, c'est compliqué d'approcher ce vote par les sondages,
00:27:44 puisqu'il représente moins de 1% de la population.
00:27:46 Sur un échantillon de 1000 personnes, vous avez moins de 10 Juifs.
00:27:49 Donc, c'est compliqué de sortir des statistiques par les sondages.
00:27:53 On peut approcher ce vote en allant observer ce qui se passe dans certains quartiers,
00:27:58 notamment celui qu'on appelle la petite Jérusalem à Sarcelles.
00:28:01 Il y a plusieurs bureaux de vote qui couvrent un quartier
00:28:04 où la communauté juive est très importante.
00:28:06 Et dans ces bureaux de vote-là, Éric Zemmour a fait 35% au premier tour de la présidentielle.
00:28:12 On peut aller regarder également ce qui se passe dans certains bureaux de vote
00:28:15 dans le 16e arrondissement, dans le 19e arrondissement,
00:28:18 qui sont là aussi marqués par une présence de la population juive plus importante que la moyenne.
00:28:23 Et puis, regarder aussi ce qu'ont voté les Juifs qui résident en Israël
00:28:28 et qui ont la nationalité française, des binationaux souvent,
00:28:31 et qui, eux, ont voté à plus de 55% pour Éric Zemmour.
00:28:34 Et ce que j'essaie de montrer dans le livre, c'est comment cet électorat juif
00:28:37 qui a toujours été très divers politiquement et socialement...
00:28:40 - Qui était quand même très à gauche, globalement.
00:28:42 - Plutôt de centre-gauche.
00:28:44 - Avec Robert Badinter comme figure.
00:28:46 - Exactement. Et puis, historiquement, donc l'affaire Dreyfus,
00:28:49 la révolution qui donne les droits civiques à la communauté juive.
00:28:53 Comment cet électorat, à partir du début des années 2000,
00:28:56 commence à basculer vers la droite au moment du déclenchement
00:29:00 de la deuxième mutifada dans les territoires occupés,
00:29:02 avec, pour la première fois, ce qu'on appelait l'importation du conflit,
00:29:05 ici en France, et le développement de l'antisémitisme des banlieues.
00:29:08 Et le fait que la gauche, à l'époque au pouvoir,
00:29:11 c'est les années Jospin, regarde d'ailleurs, parce qu'elle est très gênée,
00:29:14 face à la montée d'un nouvel antisémitisme.
00:29:17 L'antisémitisme traditionnel n'a pas disparu,
00:29:20 mais il y a ce nouvel antisémitisme qui gêne beaucoup la gauche,
00:29:23 et c'est pour la communauté juive la double peine.
00:29:26 C'est à la fois être victime, et en même temps qu'on ne reconnaisse pas
00:29:29 son statut de victime, ce qui l'a fait basculer à droite,
00:29:32 le premier à bénéficier de ça, c'est Alain Maindelin en 2002,
00:29:35 qui capte toute une partie de cet électorat,
00:29:38 puis Nicolas Sarkozy, 50% des voix dans l'électorat juif au premier tour en 2007.
00:29:42 - Ce qui est intéressant, parce que vous n'êtes pas éditorialiste,
00:29:45 vous mettez en fiche les grands mouvements de la société,
00:29:49 et ce livre, évidemment, est une mine, même pour les hommes politiques,
00:29:52 j'imagine, ça a été dur l'émission hier, peut-être ?
00:29:56 - Oui, c'est ça qui est formidable.
00:30:01 "Sommeil à la midi" nous rappelle les titres.
00:30:04 - Après deux semaines d'intempéries exceptionnelles
00:30:09 et des inondations dévastatrices, le Pas-de-Calais connaît enfin
00:30:12 une amélioration, avec une décrue depuis le milieu de la semaine
00:30:16 et qui pourrait perdurer jusqu'à samedi.
00:30:19 En attendant, le département, connu pour ses vastes zones de marée,
00:30:22 a décidé de ne pas en mettre de plus sur Anges-Cruz,
00:30:25 tout comme le Nord-Voisin, la Vendée ou encore la charrente maritime.
00:30:28 Un fonds d'urgence de 50 millions d'euros pour les sinistrés
00:30:31 en Bretagne et dans la Manche annonce du ministre de la Transition écologique,
00:30:34 Christophe Béchut, ce matin sur France Inter,
00:30:37 qui précise qu'une partie de cette somme servira au reboisement.
00:30:41 Et puis les décorations de Noël choisies par la ville de Nantes,
00:30:45 cette année, font débat. Pas de rouge ni de vert,
00:30:48 mais une palette de teintes différentes, une mer Noël revisitée,
00:30:51 plus d'un jogging et de chaussettes de Noël.
00:30:54 Face au tollé, la mairie se défend. Noël est multiculturel
00:30:57 et doit laisser place à toutes les confessions.
00:31:00 L'actualité politique, Gautier Devret, c'est les rencontres de Sainte-Denis.
00:31:04 J'ai l'impression qu'il a perdu le mot de jour, le président.
00:31:07 Dès qu'il tente quelque chose, on ne l'écoute plus, on ne l'entend plus,
00:31:10 on ne le voit plus et donc à Sainte-Denis, il y a déjà trois personnes en moins.
00:31:14 Il y a trois chaises vides, donc s'il y a une troisième édition,
00:31:16 il n'y aura plus personne autour de la table puisqu'il perd trois participants
00:31:18 à chaque nouvelle édition.
00:31:20 C'est la deuxième, là ?
00:31:21 Oui, c'est la deuxième. Éric Ciotti, qui est le dernier à avoir dit non
00:31:24 en milieu de semaine, ce qui a provoqué la colère du président.
00:31:27 Vous le savez, en Suisse, il tapait du poing sur la table, sur son pupitre,
00:31:30 en disant que c'était indigne.
00:31:32 C'est assez rare qu'il soit comme ça. Il y avait presque un côté...
00:31:35 Sur sa non-participation à la manifestation, c'était pareil.
00:31:37 On l'a senti très agacé.
00:31:38 Oui, il est très agacé.
00:31:39 Très agacé.
00:31:40 Et Éric Ciotti a été surpris, je peux vous dire, de la véhémence
00:31:43 de la réponse du chef de l'État.
00:31:44 Donc, il lui a fait une lettre qui est sortie ce matin,
00:31:47 notamment auprès de l'agence France Presse, en disant que c'est le président
00:31:50 qui participait à la crise de la démocratie.
00:31:52 Cela dit, sur le fond, qu'un parti de gouvernement ne réponde pas
00:31:55 au président de la République, il faut dire les choses, c'est quand même inédit.
00:31:58 C'est un parti de gouvernement, je vous le rappelle.
00:32:00 Alors, surtout qu'il y aura un républicain quand même autour de la table.
00:32:02 Donc là, Ciotti a tort.
00:32:03 C'est en même temps, c'est Jean Rarcher.
00:32:05 Oui, en fait, il y en a un.
00:32:06 Non, mais le président de la République t'invite à venir discuter.
00:32:08 Oh, c'est une mascarade.
00:32:09 Oui, enfin, c'est...
00:32:10 C'est une mascarade de "comment ça va".
00:32:11 Le débat, c'est à l'Assemblée nationale, c'est pas dans des conclaves.
00:32:13 Oui, le débat, il est à l'Assemblée, je suis totalement d'accord.
00:32:15 Ça suffit avec le Conseil national de la rénovation.
00:32:17 Alors, Jean, vous êtes là pour un comité citoyen.
00:32:19 Mais, Jean Rarcher, par exemple, Jean Rarcher, il sera...
00:32:22 Je comprends la position d'Éric Ciotti.
00:32:23 Mais Jean Rarcher, il sera, par exemple, en tant que président du Sénat.
00:32:25 Et ça la casse aussi de voir que lui, il va, mais pas Éric Ciotti.
00:32:29 Ça sert à quoi ?
00:32:30 Ça sert à rien.
00:32:31 Ça sert à rien, mais c'est pas le problème.
00:32:32 Quand c'est dans la République...
00:32:34 On joue pas à des institutions, on fait pas des...
00:32:36 On organise pas des kermesses comme ça.
00:32:38 Je suis désolée, je trouve que Éric Ciotti a raison de ne pas se mêler à cette mascarade.
00:32:42 Et le débat, il doit avoir lieu au Parlement.
00:32:44 Les forces politiques sont représentées, bien représentées au Parlement.
00:32:47 Qu'ils débattent au Parlement, qu'ils proposent des choses.
00:32:49 Surtout qu'au Parlement, on accouche des lois.
00:32:50 Là, on accouche de rien du tout.
00:32:51 Là, on accouche de rien du tout.
00:32:52 On accouche de rien du tout dans ce bordel.
00:32:54 Quand il y a eu la première rencontre de Saint-Denis,
00:32:56 j'avais dit que je trouvais que ça pouvait être une excellente idée qui refondait le politique.
00:32:59 Mais j'avais mis l'hypothèse de dire "ça peut être".
00:33:02 Et franchement, il n'en est rien sorti de cette première rencontre.
00:33:04 À part de faire plaisir aux journalistes, parce que c'était une idée,
00:33:08 qu'il y avait l'excitation de savoir à quelle heure ils allaient sortir du déni.
00:33:10 Il n'en est rien sorti.
00:33:11 Deuxièmement, ce qui est problématique, c'est qu'il y avait une sorte d'ambition gaullienne
00:33:15 de dire "on dépasse la petite politique".
00:33:17 Mais en fait, c'était la réhabilitation des partis.
00:33:19 Donc c'est absolument le contraire de l'esprit gaullien.
00:33:22 Et troisièmement, en effet, cette manière de court-circuiter le Parlement,
00:33:25 ça correspond à la jeunesse du macronisme.
00:33:27 Certains disaient que c'était une forme de populisme élitiste.
00:33:29 Et là, on a quand même la volonté de ne pas passer par le Parlement
00:33:33 pour en faire le cœur de la démocratie.
00:33:35 C'est un des aspects.
00:33:36 Un petit mot de l'AFP.
00:33:38 Je suis en train de chercher le tweet, non pas la dépêche de l'AFP,
00:33:42 parce que vous savez que l'AFP, bien évidemment,
00:33:44 c'est toujours factuel, l'AFP.
00:33:48 Paraît-il.
00:33:50 Il n'y a pas de problème.
00:33:52 Eh bien, la note de l'AFP, c'est "les Républicains seront néanmoins représentés
00:33:56 par un acteur de poids, le président des sénateurs, le président des sénats, Gérard Larcher".
00:34:00 C'est fin.
00:34:01 C'est l'AFP.
00:34:02 C'est l'AFP, donc c'est bien.
00:34:04 Par un acteur de poids.
00:34:06 Moi, ce qui me choque plus, c'est qu'ils n'appellent pas "terroriste" le Hamas,
00:34:09 et qu'ils appellent "séparatistes arméniens", "carabas" les Arméniens.
00:34:15 Donc ils reprennent d'un côté le vocabulaire utilisé par l'Azerbaïdjan,
00:34:21 et de l'autre, ils refusent d'employer le mot "terroriste" pour qualifier le Hamas.
00:34:25 Ça, ça me pose un peu plus de problèmes.
00:34:26 Je ne dis pas ça pour les défendre, mais même quand il y a eu des journalistes de l'AFP
00:34:29 qui ont été victimes d'attaques terroristes en Afghanistan...
00:34:31 Non, non, ils ont déjà employé le mot "terroriste".
00:34:33 Sioti, revenons sur les Saint-Denis.
00:34:35 Pas de digression.
00:34:36 Déjà, on a beaucoup de choses à parler, donc pas de digression.
00:34:39 Marine Lanson, on écoute qui ?
00:34:41 Le président de la République qui parle de Sioti, ou Sioti qui répond au président de la République ?
00:34:45 Le président de la République était en colère.
00:34:48 Protéger les Français de confession juive, ça n'est pas mettre au pilori
00:34:52 les Français de confession musulmane.
00:34:54 Ce que j'ai trop entendu ces derniers jours et ces dernières semaines.
00:34:57 Pas du tout ce son-là, Marine Lanson.
00:34:59 C'était dans la même conférence de presse.
00:35:00 C'est pas du tout ce son-là, c'est le son sur Éric Sioti.
00:35:03 Bon, comment ?
00:35:04 Qui a mis au pilori la communauté musulmane ?
00:35:06 Oui, alors ça, mais on en a parlé hier.
00:35:08 On n'était pas là.
00:35:11 On peut lancer des sujets comme ça au hasard, et puis après on ne sait pas trop en parler.
00:35:14 Ça ne me dérange pas.
00:35:15 On peut faire un jeu, un quiz.
00:35:17 C'est le passage que vous venez de prendre.
00:35:19 Mais oui, mais...
00:35:20 Il y a eu une erreur.
00:35:21 Ah, il y a eu une erreur.
00:35:22 Non, vous venez de vous réveiller.
00:35:24 On parle de Saint-Denis.
00:35:26 Mais c'est vrai que ce son-là, on l'a décrypté hier.
00:35:29 Bon, alors on parle plus alors.
00:35:30 On n'en parle plus de ce qu'on a fait hier.
00:35:32 Et puis il n'y aura pas Manuel Bompard non plus.
00:35:35 Je pense qu'Éric Sioti, je ne suis pas d'accord avec mes camarades,
00:35:39 quand tu es invité avec le président de la République, tu y vas.
00:35:41 Et surtout quand tu es un parti de gouvernement, me semble-t-il.
00:35:43 Si on se place du point de vue de Rémi.
00:35:44 Et puis je vais vous dire, le futur...
00:35:45 La dernière fois, ça a duré 12 heures.
00:35:46 D'accord.
00:35:47 D'accord, et ça aurait sauré ses interlocuteurs.
00:35:48 Donc là, c'est reparti pour une dizaine d'heures.
00:35:50 Il va les essorer.
00:35:51 Il va sortir avec une grande idée.
00:35:52 Et puis finalement, il n'y aura rien.
00:35:53 Ça n'accouchera de rien.
00:35:54 D'ailleurs, 60% des Français, ce matin, dans le Figaro, au sondage Odoxa,
00:35:57 jugent que cette réunion ne sert à rien.
00:35:58 Non.
00:35:59 Autre, parce que la Macronie traverse une sale période, pour tout dire.
00:36:02 Parce qu'on a donc parlé d'Éric Dupond-Moretti.
00:36:04 On a parlé des rencontres de Saint-Denis qui ne marchent pas.
00:36:07 Et là, on va entendre une de Madame Oudéa Castera.
00:36:09 Alors, c'est un gag.
00:36:10 Elle était à les ministres des Sports.
00:36:12 Elle a détaillé hier son salaire de directrice générale à la Fédération française de
00:36:16 tennis devant les députés dans le cadre de la commission d'enquête sur les dysfonctionnements
00:36:19 au sein de plusieurs fédérations sportives.
00:36:21 Cette rémunération avait aussi fait le jet de question récemment au président de la
00:36:24 FFT.
00:36:25 Je ne sais pas qui conseille ces gens-là en termes de communication.
00:36:30 Mais notamment la dernière partie de son intervention.
00:36:33 Quand on parle de déconnexion parfois, de l'élite, vous avez entendu ce qu'a dit
00:36:39 Madame Oudéa.
00:36:40 Mais comment ces gens-là peuvent-ils...
00:36:43 Qui les conseille en communication ?
00:36:45 Alors, peut-être des gens qui évoluent dans la même bulle qu'eux.
00:36:48 Donc, ça peut être le problème.
00:36:50 Moi, j'avais parlé de sécession des élites.
00:36:52 Et vous vous rappelez, quand elle est arrivée au poste de ministre des Sports, la première
00:36:56 chose qu'elle a faite, c'est de se filmer dans sa salle de gymnastique personnel en
00:37:00 disant "je conseille à tous les Français de faire un quart d'heure ou une heure de
00:37:04 gym tous les matins".
00:37:05 Et donc, avalanche de tweets sur les réseaux sociaux en disant "moi, à cette heure-là,
00:37:08 je suis au volant de ma camionnette, dans mon RER, dans mon train de banlieue".
00:37:13 Et donc, il y a cette forme de déconnexion.
00:37:15 Mais quand vous évoluez uniquement dans ce type de milieu, quand tout votre entourage
00:37:19 vit dans ce milieu, on a cette déconnexion qui est très forte.
00:37:23 Mais là, c'est terrible ! Ce que vous allez voir est une caricature !
00:37:27 Donc, écoutez Madame Oudéa Casterat qui explique qu'elle gagne 500 000 euros, mais
00:37:31 que c'est normal.
00:37:32 Et dans le genre caricature, vous avez toute cette élite qui se focalise uniquement sur
00:37:35 la réussite des JO.
00:37:37 Par exemple, les émeutes, ça a été uniquement décodé sur le prisme "Quelle image va-t-on
00:37:41 envoyer à l'étranger ?" qui est 500 quartiers en France qui étaient à feu et à sang,
00:37:44 c'était pas le sujet.
00:37:45 Etc.
00:37:46 Donc, il y a ce phénomène de déconnexion.
00:37:48 Vous les conseillez de temps en temps ? Ils viennent vers vous ?
00:37:50 Moi, j'écris des livres et après, ils lisent s'ils veulent.
00:37:52 Mais jamais ils ont pas envie de…
00:37:54 Mais si vous avez été reçu à l'Élysée aussi !
00:37:58 Moi, si vous avez écouté aussi autant que…
00:38:00 Mais quand vous rencontrez Emmanuel Macron, c'est lui qui parle ou c'est vous qui…
00:38:03 Là, il y a eu un échange et donc on avait pu exposer un certain nombre de choses.
00:38:08 Ah, vous aviez pu…
00:38:10 Des civilisations, c'est lui qui avait…
00:38:12 Non, non, j'y suis allé une fois.
00:38:13 Les interlocuteurs sont larges à l'Élysée.
00:38:15 Ça va de Jérôme Fourcaille à Sine Bélatar, donc c'est assez large.
00:38:17 Il est en forme.
00:38:19 Vous avez de mauvais esprits, si jeune !
00:38:21 Vous dire oui ne nuit pas, non ?
00:38:24 Écoutez, Mme Boudéa Castera, qui…
00:38:27 Alors, c'est très dur d'être ministre parce que vraiment, elle devrait être mieux payée.
00:38:31 Vous ne vous rendez pas compte du travail qu'elle fait, mais elle tient par la passion, c'est ça.
00:38:36 On dirait Édouard Baer, tu sais.
00:38:39 Je crois que dans la vie, les rencontres…
00:38:41 Vous connaissez ça, c'est Édouard Baer !
00:38:43 Et après, vous vous demandez d'où vient mon mauvais esprit.
00:38:45 Mais non, mais c'est…
00:38:46 C'est sous influence.
00:38:47 Je vais essayer de retrouver la… comment dire, la phrase…
00:38:50 Il n'y a pas de…
00:38:51 Il n'y a pas de…
00:38:52 Astérix, mission Pépite.
00:38:54 Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation.
00:38:56 Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation.
00:38:58 Je gagne 500 000 euros, mais ce n'est pas grave.
00:39:00 Écoutez.
00:39:01 Je veux bien que 500 000 euros puissent paraître élevés au regard des standards de vie des Français
00:39:10 et au regard en particulier des standards de rémunération dans le sport.
00:39:15 Peu de fédérations peuvent se permettre de proposer cela.
00:39:21 Elles le font, encore une fois, parce qu'il y a des business models qui ont leur spécificité, leur force.
00:39:29 C'est le cas avec cette manne que représente le tournoi de Roland-Garros,
00:39:33 qui dégage cette marge brute d'autofinancement de 100 millions d'euros que j'ai évoquée.
00:39:37 C'est l'un des tournois, l'une des compétitions sportives les plus rentables au monde.
00:39:43 C'est vraiment la raison pour laquelle j'ai insisté sur tout ça.
00:39:49 Il n'y a pas d'argent du contribuable derrière cette rémunération.
00:39:55 Le niveau global des rémunérations de l'ensemble des cadres et personnels à la Fédération de tennis
00:40:01 est plus élevé que dans le reste de la très grande majorité des acteurs du sport,
00:40:06 parce qu'il y a cette manne de Roland-Garros,
00:40:09 comme c'est le cas en Angleterre avec Wimbledon, comme c'est le cas aux États-Unis avec l'US Open,
00:40:13 comme c'est le cas en Australie avec l'Australian Open,
00:40:15 et comme c'est le cas pour d'autres très grandes compétitions de sport en France ou ailleurs.
00:40:22 Moi, ce que je veux dire, c'est que l'argent n'a jamais été mon moteur.
00:40:30 Aujourd'hui, dans les fonctions qui sont les miennes, là encore, je divise par X ma rémunération,
00:40:38 et le sujet, c'est la passion, c'est l'investissement.
00:40:43 Si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d'heures que chaque semaine je m'enfourne
00:40:51 en bossant jour, nuit, week-end, je ne suis pas bien payée.
00:40:55 Ce n'est pas grave. J'ai une mission fondamentale dans un moment important pour le pays,
00:41:04 et je suis passionnée par ce que je fais tout entière à mes responsabilités.
00:41:09 Vous savez, moi, je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation.
00:41:13 Moi, si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres,
00:41:17 des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas,
00:41:21 où j'étais seule chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards,
00:41:24 les rencontres forgent une destinée.
00:41:26 - Des rades entièrement improvisées par Hédore Berre.
00:41:28 - Non mais c'est extravagant. On voudrait le jouer qu'on ne le croirait pas.
00:41:34 Comment peut-on être si peu sincère dans son expression ?
00:41:40 - Moi, je crois qu'elle est tout à fait sincère.
00:41:42 - Ah non ?
00:41:43 - Elle a toujours vécu en première classe.
00:41:45 On parlait de la reproduction des élites, c'est un cas absolument...
00:41:48 C'est presque un cas modèle.
00:41:50 Elle est la fille d'un haut fonctionnaire qui est passé après en industrie.
00:41:54 Elle est la femme d'un des plus grands patrons de la place de Paris.
00:41:57 Son mari est président de Sanofi.
00:41:59 Elle est d'une tribu qui tient les médias, qui tient les médias, façon de parler,
00:42:04 qui en tout cas est omniprésente dans les médias.
00:42:06 - Oui, qui tient les médias. Elle est dans la famille du ML.
00:42:09 - Oui.
00:42:10 - Et moi, ce n'est pas ça le sujet. Tu peux être...
00:42:12 - Non, mais attendez. Elle a été... C'est extraordinaire.
00:42:15 Elle est une promotion de l'ENA qui mériterait de faire une véritable étude.
00:42:19 Ils ont conquis tout l'appareil d'État.
00:42:21 C'est la promotion Léopold Cédars-Sangor.
00:42:24 Il y en a deux, en fait, dans l'histoire.
00:42:26 Il y a celle de Hollande-Villepin, celle de Léonard-Royal
00:42:30 qui a parrainé la promotion Léopold Cédars-Sangor.
00:42:33 Vous avez un nombre de personnalités qui sont aujourd'hui vraiment...
00:42:37 qui tiennent les manettes, qui est absolument sans équivalent.
00:42:41 Et c'est une promotion de rebelles.
00:42:43 C'est eux qui ont fait... C'est ça qui est formidable.
00:42:46 Ils votaient à 70% pour la CFDT.
00:42:48 Ils ont fait un rapport de fin d'année qui était accablant pour l'école.
00:42:53 Ils ont refusé des rangs de sortie.
00:42:55 Et après, ils sont vraiment... Ils sont en première place.
00:42:58 - Mais comment tu peux dire "les heures que j'enfourne"...
00:43:02 - Elle parle de son salaire de ministre et pas de...
00:43:04 - Oui.
00:43:05 - Là, ce dont elle parle maintenant, c'est son salaire de ministre.
00:43:07 - Oui, bien sûr.
00:43:08 - Elle dit "je suis mal payée avec les heures que j'enfourne".
00:43:10 - Oui, mais c'est pas du week-end ou midi.
00:43:11 - Mais comment tu peux dire "avant, elle gagnait trois fois plus quand elle était à Carrefour".
00:43:15 - Le problème, c'est que tu as des milliers de gens qui gagnent sûrement très bien sa vie.
00:43:18 Mais je trouve ça invraisemblable.
00:43:20 - Pour le niveau de compétence qu'il faut pour être ministre en France,
00:43:22 c'est déjà bien qu'on les paye.
00:43:23 - Comment vous décryptez ça ? C'est quoi, ça ?
00:43:26 - Est-ce que je vous expliquais ce phénomène de sécession des élites ?
00:43:29 - Non, mais c'est vrai.
00:43:30 - Écoutons, s'il vous plaît.
00:43:32 - Écoutons, s'il vous plaît.
00:43:33 - De bulles. Et ensuite, comment c'est reçu ?
00:43:35 - Dans une société française qui s'est fortement désidéologisée,
00:43:38 beaucoup de gens aujourd'hui scannent, si vous voulez, le personnel politique
00:43:43 en disant "avant d'écouter ce qu'il va nous proposer,
00:43:45 on va déjà regarder comment il se comporte, comment il s'exprime,
00:43:49 de quels sujets il nous parle,
00:43:51 quels exemples il mobilise pour nous faire passer ses idées
00:43:54 et est-ce que le diagnostic que ce ou cette politique porte sur l'état du pays
00:43:58 correspond à ce que je vis ?"
00:44:00 Et donc, vous voyez que là, typiquement, la ministre, elle passe pas la rampe
00:44:03 parce que les gens n'écoutent même pas les propositions qui pourraient venir derrière
00:44:06 en disant "on vit vraiment dans un autre monde".
00:44:09 Je prends un exemple que je développe dans le livre,
00:44:12 comment Marine Le Pen, dans son débat d'entre-deux-tours, par exemple,
00:44:16 évoque, pour illustrer sa proposition de ramener à zéro la taxe sur les carburants
00:44:21 ou les produits pétroliers, l'exemple d'une famille qui se chauffe au fioul
00:44:24 et qui doit faire remplir la cuve en début d'hiver.
00:44:27 Et bien là, tout de suite, quand elle fait ça,
00:44:29 elle allume des voyants dans toute une partie de cette France périphérique
00:44:32 en disant, comme disent les jeunes aujourd'hui, "elle, elle nous calcule".
00:44:36 Ensuite, on est d'accord ou pas avec ce qu'elle va raconter,
00:44:38 mais l'exemple qu'on va prendre nous parle.
00:44:42 De la même manière, ce parti a beaucoup mis l'accent, par exemple,
00:44:46 sur la question de la voiture.
00:44:48 Il y avait une note qui avait été rédigée à la Fondation Jean Jaurès
00:44:51 qui montrait qu'ils avaient étudié les différents programmes des candidats
00:44:55 et ils avaient compté le nombre de fois où le terme "automobile" ou "voiture"
00:44:58 apparaissait dans les programmes.
00:45:00 Il n'apparaissait quasiment jamais dans ceux des candidats de gauche.
00:45:04 Et donc tout ça met la distance très forte en disant,
00:45:07 si le diagnostic qui est posé ne correspond pas à ce que je vis,
00:45:10 ce n'est même pas la peine d'aller plus loin.
00:45:12 Et donc là, on a une illustration qui va jusqu'à la quintessence
00:45:16 de cette décalage.
00:45:18 - Bien sûr. Dans la France des années 70,
00:45:22 ceux qui faisaient de la politique étaient des représentants pour le coup du peuple,
00:45:25 et notamment à gauche.
00:45:27 Des gens comme Marchais, etc. et bien d'autres.
00:45:30 - Ou d'autres, parce qu'il y a toujours eu un parcours
00:45:34 avec la grande bourgeoisie qui s'investit en politique même à gauche,
00:45:38 mais beaucoup étaient, avec le cumul des mandats,
00:45:41 élus, étaient maires et députés.
00:45:43 Et donc il y avait la permanence électorale.
00:45:45 On venait parler de la pension de retraite de sa vieille maman,
00:45:49 de la fermeture de l'entreprise.
00:45:51 - On va marquer une pause, mais c'est vrai que c'est un exemple,
00:45:53 c'est ce qu'on appelle l'oligarchie.
00:45:55 Donc évidemment, en fait, de dire, parce qu'il faut tout dire,
00:45:59 quand elle dit "j'ai divisé mon salaire par 5", oui,
00:46:03 mais forcément, il y a beaucoup d'argent à côté.
00:46:07 Elle y trouve son intérêt, parce qu'elle veut faire de la politique.
00:46:11 - Et ce n'est pas la passion, forcément.
00:46:13 - Je suis mal payée quand on est ministre.
00:46:15 Je suis mal payée quand on est ministre.
00:46:17 C'est inaudible.
00:46:19 - Oui, ça me paraît inaudible.
00:46:21 - La phrase qu'elle a dite était très maladroite et fausse.
00:46:23 Ensuite, mettre le zoom sur ça, et par exemple pas sur la rémunération des sportifs en général,
00:46:27 c'est aussi quelque chose qu'on peut questionner.
00:46:29 Mais la phrase, je ne défends pas la phrase.
00:46:31 - Ça n'a rien à voir, les sportifs ne demandent rien, ce n'est pas de l'argent public.
00:46:33 - Là, elle parlait d'un métier qu'elle avait dans le sport en disant que ce n'était pas...
00:46:35 - Très vite.
00:46:37 - Moi, à un moment, je trouvais ça démago de dire "ils ne sont pas assez bien payés les ministres",
00:46:39 mais maintenant, quand je vois leur niveau d'incompétence,
00:46:41 je me dis que c'est déjà bien qu'ils soient payés comme ça, vraiment.
00:46:43 Vraiment, parce que le niveau d'incompétence des ministres aujourd'hui...
00:46:45 - On va marquer une pause. Madame Oudéa Castella est rhabillée pour Noël et non pas l'hiver.
00:46:51 - Il y a aussi peu de champion de Félix.
00:46:53 - Si Madame Oudéa Castella veut venir sur ce plateau répondre à Noémie, à Jérôme Fourcray, ça, elle...
00:46:59 - Eugénie. - Eugénie qui ?
00:47:01 - Noémie. - Ah oui, pardon.
00:47:03 - C'est vendredi. - Vous savez, les femmes, c'est toutes les mêmes sur ce plateau.
00:47:05 - Vous êtes réveillées ?
00:47:07 - Vous êtes réveillées ce matin ?
00:47:09 - Mes filles, je parfois... J'ai promis avec mes filles...
00:47:13 - C'est fort.
00:47:15 - Je rigole, je rigole. Mercredi soir, j'étais avec ma fille Tiffaine et à un moment, je l'ai appelée Morgane.
00:47:19 Bon, ben voilà. Et elle a dit "non, moi c'est..."
00:47:21 Et puis alors là, elle a dit "non, moi c'est Tiffaine". Bon, il ne faut jamais faire ça.
00:47:26 - Non, c'est Eugénie.
00:47:27 - Bon, Eugénie, c'est un plaisir, en tout cas. Et nous revenons dans une seconde.
00:47:31 Il est 10h, Jérôme Fourcray est avec nous. La France, d'après Tableau Politique, s'est éditée au seuil.
00:47:40 Sommeil à l'abidjit nous rappelle les titres du jour.
00:47:43 La dépouille d'une soldate israélienne, otage du Hamas retrouvée, annonce de Tzahal, qui précise avoir extrait le corps de la jeune femme de 19 ans, je cite, d'une structure adjacente à l'hôpital Al-Shifa.
00:47:57 Quelques heures auparavant, c'est la dépouille d'une otage de 65 ans, enlevée le 7 octobre dans le kiboutz de Beheri, qui a été retrouvée.
00:48:05 Hôtel vandalisé, vase sacré volé, une statue cassée, la basilique du Sacré-Cœur de Rouen a été cambriolée.
00:48:12 Les faits se sont déroulés dans la nuit du 14 au 15 novembre. Une enquête confiée à la police judiciaire de Rouen a été ouverte.
00:48:19 Et puis, après deux semaines d'intempéries exceptionnelles et des inondations dévastatrices, le Pas-de-Calais connaît enfin une amélioration, avec une décrue, depuis le milieu de la semaine et qui pourrait perdurer jusqu'à samedi.
00:48:32 En attendant, le département connu pour ses vastes zones de marée reste en vigilance orange crue, tout comme le nord voisin, la Vendée et la Charente maritime.
00:48:42 On parlait il y a un instant d'Amélie Houdet à Casterat, qui est donc la ministre des Sports et des Jeux Olympiques.
00:48:47 C'est intéressant, Jérôme, pourquoi est-ce que vous trouvez que là aussi, les JO illustrent la déconnexion qui peut exister entre les élites et puis les Français ?
00:48:57 Ce n'est pas la priorité numéro un de nos concitoyens actuellement et dans les mois non plus, ça ne va pas le devenir.
00:49:03 L'événement sera en plus très parisien. Donc, quand on pense à la France de province, on va regarder ça de loin.
00:49:08 Or, quand vous...
00:49:09 L'événement de la France, quand même.
00:49:11 Oui, oui, mais quand vous regardez un peu la bande passante, qu'il s'agisse de la communication de nos responsables politiques ou de la communication institutionnelle des grandes entreprises,
00:49:19 toutes ont mis la focale sur les JO, les grandes entreprises qui sponsorisent, les gouvernements qui demandent, par exemple, aux jeunes étudiants en cité universitaire
00:49:30 de participer à un élan patriotique en déménageant pendant deux mois pour un échange de sang.
00:49:35 Et Madame Oudia, qui est à Casterat, a dit qu'elle serait fière de laisser leur maison, de laisser leur appartement.
00:49:42 On est en train de négocier avec les syndicats de la RATP pour qu'il n'y ait pas de grève à ce moment-là.
00:49:47 Et donc, on voit que tout est tendu là-dessus. Ce que je disais tout à l'heure sur les émeutes, le premier réflexe a été de se dire
00:49:53 quelle image on va renvoyer à l'extérieur, idem pour les punaises de lit.
00:49:56 Et donc, on a le sentiment d'une espèce d'événement Potemkin qui doit masquer un peu le déclin de la France et qui...
00:50:04 C'est de la com. C'est toujours pareil. C'est que de la com.
00:50:07 Si vous voulez, deux travers français, c'est l'excès de com.
00:50:11 Et donc, on a les plus grands groupes mondiaux. Ils sont français. Publicis, ça va, c'est français.
00:50:16 Et puis, également, l'accent mis sur le côté très festif, très solennel, très commémoratif.
00:50:25 Et donc, là aussi, c'est un travers qui est bien français, comme si, avec une ardoise magique, cet épisode des JO allait effacer tous les problèmes de la société.
00:50:37 - Et même une circoncès. - Dans quelques jours, on va voir les résultats du classement PISA, études internationales.
00:50:42 Donc, on verra où se situe la France. On voit les performances économiques du pays.
00:50:47 On voit ce qui se passe sur le plan géopolitique et militaire, où on est en incapacité d'approvisionner l'armée ukrainienne en munitions.
00:50:57 Et on a vidé tous les arsenaux français. Mais la France sera sauvée parce qu'on va organiser les JO.
00:51:04 Et regardez, on a un peu de recul maintenant, sur ce qui s'est passé avec la Coupe du monde de rugby, qui avait été vendue comme un grand moment de communion nationale.
00:51:13 - Oui, alors on a été éliminés en quart de finale. - On a été éliminés en quart de finale.
00:51:16 - Là, Jérôme, c'est pas... Si vous avez gagné, c'est différent. - Non, non, mais vous voyez bien que...
00:51:19 - Ah oui, mais là, c'est... - C'est pas avec ça que vous changez durablement l'état d'esprit dans un pays comme le Rugby.
00:51:24 - Non, mais le rugby, c'est une belle image, quand même, parce que le rugby, c'est un événement populaire.
00:51:28 - Oui, oui, bien sûr. Non, mais ce qui avait été investi sur l'impact que ça devait avoir.
00:51:32 - Non, mais c'est un vieux travers de la diplomatie française, de croire que le fait de pouvoir assurer le gîte et le couvert à toutes sortes de sommets de chefs d'État
00:51:39 qu'on reçoit d'une manière prestigieuse avec un tapis rouge particulièrement moelleux, dans le décor vermeil de Versailles,
00:51:46 eh bien, donne une politique étrangère. On est la résidence, on est en train de devenir la résidence secondaire de l'Europe entière,
00:51:53 et bon, ben voilà, on est fiers au moins de cela.
00:51:56 - Il y a une forme de muséification. Moi, je le disais, j'aurais préféré qu'il y ait une exposition universelle,
00:52:00 parce que ça, ça demande une vision d'avenir, ça, ça demande un projet artistique, une refondation de nos villes, repenser notre urbanisme.
00:52:06 Ça, ça aurait été beaucoup plus intéressant qu'un spectacle comme les Jeux olympiques dont il ne restera rien.
00:52:11 - Les Jeux, bon, ça reste les Jeux. Ils ne sont pas venus en France depuis 1924.
00:52:16 Je pense que tout le monde s'organise pour surtout pas être à Paris entre le 15 juillet et le 15 août, mais on verra ça de là où nous serons.
00:52:24 Le sénateur des indépendants de Loire-Atlantique, Joël Guerriot, a été placé en garde à vue jeudi à Paris,
00:52:31 soupçonné d'avoir drogué une députée en vue d'une agression sexuelle.
00:52:34 - C'est lunaire. - C'est inédit.
00:52:35 - Le parquet de Paris a confirmé le placement en garde à vue de monsieur Guerriot.
00:52:38 - Alors, je crois qu'on ne peut pas dire la victime. Je sais qui est la victime.
00:52:44 - Députée de Loire-Atlantique.
00:52:45 - Oui, mais je pense que comme il n'y a pas confirmation, nous ne dirons pas, évidemment, son...
00:52:52 - C'est la loi.
00:52:53 - Nous ne dévoilerons pas son identité. Je pense que même... Enfin bon, je ne dirai pas qui est-ce.
00:52:59 - Ça vous démange quand même.
00:53:01 - Non, pas du tout. Placement en garde à vue de monsieur Guerriot pour administration à une personne à son issue
00:53:06 d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle.
00:53:11 Je vous propose d'écouter madame le procureur qui était là ce matin, qui s'appelle Laure Bécuot et qui a répondu aux questions d'RTL.
00:53:20 - La mise en cause est toujours en garde à vue, mais je ne vous en dirai pas plus.
00:53:25 Les investigations étant en cours, je ne peux que vous confirmer le suivi de cette affaire par le parquet de Paris.
00:53:32 La garde à vue toujours en cours.
00:53:33 - Peut-être que vous pouvez nous confirmer de quel type de drogue il s'agit.
00:53:36 On dit que c'était en vue d'une agression sexuelle. C'est quoi, de l'ecstasie, du GHB ?
00:53:40 - A priori, les premiers éléments dont je dispose tendraient à établir qu'il s'agirait d'ecstasie.
00:53:47 - Et cette garde à vue, elle peut donc durer jusqu'à ce soir ?
00:53:50 - Voilà, absolument.
00:53:51 - Là, il n'y a pas de levée immédiate ? Parce qu'on est en flag, mais il peut être en prison ce soir ?
00:53:56 - On est en flagrant délit.
00:53:58 - Là, théoriquement, il est en prison ce soir. Même si les faits sont avérés, si tu as voulu droguer quelqu'un et le violer...
00:54:05 - Mais l'encouru, c'est 5 ans quand même.
00:54:07 - C'est pas plus que 5 ans ?
00:54:08 - C'est 5 ans d'emprisonnement. L'administration de produits en vue d'un acte sexuel, c'est 5 ans d'emprisonnement.
00:54:13 - Écoutez, c'est pas... On pourrait imaginer que ce soit plus.
00:54:17 - Oui.
00:54:18 - Vous savez, il y a un précédent, c'est Laurent Bigorne, le directeur de l'Institut de Montaigne,
00:54:22 qui était dans l'élite du tout Paris, très très influent, qui avait drogué l'une de ses collaboratrices
00:54:27 et qui a été condamné, lui, à 12 mois de prison. 12 mois de prison avec sursis, pour avoir drogué son...
00:54:31 - Il l'avait drogué, mais il l'avait violée ?
00:54:34 - Non, je crois qu'il l'avait seulement droguée, mais c'est vraiment le même type d'affaire, en tout cas.
00:54:39 - Bon, on va parler droit, la basilique du Sacré-Cœur, ça m'intéresse parce que ça me permet aussi de parler des catholiques.
00:54:46 Qui sont les catholiques ?
00:54:48 Comment votent les catholiques ? Combien de catholiques aujourd'hui ?
00:54:52 - Combien de division, d'accord.
00:54:53 - Oui, non mais c'est important. Combien de pratiquants ? 5 millions, à peu près ?
00:54:56 - Alors, moi je vais vous donner des pourcentages, deux chiffres.
00:54:59 1960, on est avant Vatican II, on a 35% de Français qui vont à la messe tous les dimanches.
00:55:03 Et on est à l'entour de 3-4% aujourd'hui.
00:55:06 Donc en deux générations, ça a été divisé par 10.
00:55:08 - Mais c'est vrai que Vatican II...
00:55:10 - Alors, c'est pas que le facteur Vatican II qui joue, le point de repère, c'est celui-là.
00:55:15 Le nombre de prêtres en activité, sur une période beaucoup plus courte, entre fin des années 90 et aujourd'hui,
00:55:20 on est passé de 24 000 prêtres à moins de 12 000.
00:55:23 Et donc, si vous poursuivez la courbe, vous voyez où on se situe.
00:55:27 Alors, ces 3-4% de catholiques pratiquants, pour qui ils votent ?
00:55:30 Historiquement, c'est un vote de droite.
00:55:33 Si on prend l'élection présidentielle de 2017,
00:55:36 François Fillon fait 45% chez les catholiques pratiquants,
00:55:40 alors qu'il fait 20% en moyenne de la population, donc il y a un vote très fort.
00:55:44 Et à la dernière élection présidentielle, il y a eu une bascule importante de ce vote catholique de droite
00:55:49 vers Emmanuel Macron,
00:55:51 quand une autre frange a pivoté vers Éric Zemmour.
00:55:56 Donc aujourd'hui, c'est un vote qui est assez éclaté,
00:55:59 mais ce qu'il faut retenir, comme il le dit, c'est que numériquement,
00:56:02 ça ne pèse plus énormément, et c'est un vrai sujet dans les études de sociologie électorale,
00:56:06 puisque c'était la principale composante de la société jusqu'à il y a une cinquantaine d'années.
00:56:10 Mais il reste un catholique, j'ai envie de dire culturel,
00:56:13 un catholicisme culturel extrêmement important.
00:56:16 Peut-être que les uns et les autres n'allaient pas chaque dimanche à la messe,
00:56:19 mais vous êtes imprégné de cette culture, de cette histoire, de ces valeurs.
00:56:23 Et c'est vrai qu'en ce moment, peut-il y avoir un retour vers l'Église de Rome ?
00:56:28 Non pas tant pour des raisons purement religieuses,
00:56:31 mais aussi pour des raisons culturelles.
00:56:34 J'ai envie de dire, quand la France s'est attaquée dans son identité,
00:56:37 on peut trouver refuge de ce qu'est la France millénaire dans les églises de France.
00:56:44 Je voudrais qu'on voit ce qui s'est passé à Rouen, parce que je trouve ça toujours intéressant,
00:56:47 et notamment la réaction médiatique.
00:56:49 C'est une basilique quand même qui a été saccagée dans la nuit de mardi à mercredi,
00:56:53 la basilique du Sacré-Cœur, à l'ouest de la ville de Rouen.
00:56:57 Elle a été vandalisée, même saccagée,
00:57:03 disons-le, subie d'importants dégâts, notamment au niveau de l'hôtel et du Cœur.
00:57:06 Vous voyez le sujet de Michel Dos Santos.
00:57:09 Sur l'hôtel, un pied de biche et le tabernacle.
00:57:12 Ce coffre qui contient hostie et vin sacré est l'un des seuls objets à voir résister aux voleurs.
00:57:17 C'est un tabernacle avec code.
00:57:19 Ils ont trouvé la clé, et tant mieux pour nous.
00:57:22 Ils ont mis la clé dans le mauvais trou qui a déconnecté le rapport avec le code qui était bien fait,
00:57:29 et donc ils n'ont pas pu l'ouvrir.
00:57:30 Le Cœur de la basilique a été vandalisé, la statue de Saint Antoine de Padoue brisée en mille morceaux.
00:57:35 Les dommages sont estimés à plusieurs milliers d'euros.
00:57:38 Les vases sacrés ont été volés, donc les calices, les ciboires,
00:57:43 y compris ceux qui ne servaient qu'occasionnellement pour les très grandes fêtes
00:57:47 et qui ne sortaient de leur boîte que pour les solennités.
00:57:51 Le curé de la paroisse a pu compter sur la solidarité des Rouennais.
00:57:55 Les antiquaires de la région restent en état d'alerte en cas de revente des objets volés.
00:58:00 Plusieurs fidèles se sont mobilisés pour protéger la basilique.
00:58:04 Une protection de l'église par des paroissiens qui ont décidé de venir dormir dans l'église
00:58:08 et qui sont relayés trois, quatre, cinq pères de famille de trois heures en trois heures
00:58:13 entre le début de la nuit et la fin de la nuit.
00:58:15 Cette profanation a choqué les habitants de la ville normande.
00:58:18 C'est une atteinte à notre chrétienté et même si je ne le suis pas, on se doit de le protéger.
00:58:24 Les patrimoines des églises, c'est notre patrimoine occidental, c'est notre patrimoine religieux.
00:58:29 Ça représente la France, ça fait partie de nous. C'est un véritable sacrilège et un blasphème.
00:58:34 Pour l'heure, rien n'indique qu'il s'agisse d'un acte anti-chrétien.
00:58:37 Le diocèse de Rouen a porté plainte. Une enquête a été ouverte.
00:58:41 Vous pouvez le dire, vous n'êtes pas l'acteur des chrétiens puisque il y a eu profanation.
00:58:46 Ils ont essayé d'ouvrir le tabernacle.
00:58:48 Soit ils sont complètement incultes et pensaient qu'il y avait des billets de banque dans le tabernacle,
00:58:52 soit il s'agit effectivement d'une profanation, puisque dans le tabernacle, il y a les hosties qui sont sacrées.
00:58:56 Donc, ils ont essayé de l'ouvrir au pied de biche.
00:58:59 C'est la première fois que je vois un tabernacle qui soit un coffre-fort.
00:59:04 C'est avec une combinaison, c'est un vrai coffre.
00:59:07 C'est extraordinaire.
00:59:09 Parce qu'on protège les hosties. Il y a souvent des tentatives de profanation.
00:59:12 Pour les catholiques, l'hostie consacrée est quelque chose d'extrêmement précieux et sacré.
00:59:16 Et la profanation d'hosties est très grave.
00:59:19 Donc, effectivement, il y a des églises qui protègent ces hosties parce qu'elles sont attaquées par profanation.
00:59:23 C'est vrai que cette affirmation ne fait pas la lune des journaux aujourd'hui en France.
00:59:26 Il y a quelques jours, il y a une mosquée qui a été attaquée par des injures racistes.
00:59:30 Tout le monde en a parlé. C'est très bien. En effet, c'est un scandale.
00:59:33 J'aimerais qu'on ait la même réaction quand c'est une église qui est attaquée.
00:59:37 Ce n'est pas comparable.
00:59:38 Parce que vous avez tellement d'églises à bord en France que, proportionnellement,
00:59:41 il y a presque plus de synagogues qui sont attaqués que d'églises.
00:59:43 Alors qu'il y a deux églises qui sont attaquées par jour en France.
00:59:48 Deux par jour. Vous vous rendez compte ?
00:59:50 C'est énorme. C'est considérable.
00:59:52 Mais c'est des profanations, c'est des vols, c'est du vandalisme.
00:59:55 Mais c'est beaucoup de profanations satanistes.
00:59:57 Et non seulement il y en a beaucoup, mais les gens sont peu poursuivis,
01:00:03 sont peu condamnés, sont peu retrouvés.
01:00:05 Il n'y a pas une véritable volonté à tout prix de retrouver ceux qui font ça.
01:00:10 Puisque vous avez la parole, ouvrons le chapitre Israël à masse.
01:00:13 Et peut-être avant cela, écoutons ce qu'a dit Patrick Bruel sur la manifestation de dimanche dernier.
01:00:21 Il s'est exprimé, Patrick Bruel, qui est une voix importante, forcément, en France,
01:00:26 parce qu'il représente.
01:00:28 Et Patrick Bruel, comme nous, disons-le, a été surpris que le président de la République ne vienne pas.
01:00:33 Ou même ne soit pas, évidemment qu'il n'était pas utile qu'il manifeste le président de la République,
01:00:38 mais il aurait pu attendre au Sénat l'arrivée, par exemple, du cortège,
01:00:41 et dire "bravo pour ce que vous faites", et ça.
01:00:43 Enfin, une manière d'être là. On ne lui demandait pas de défiler.
01:00:47 – Mais vous dites ça, vous êtes un énigme qui n'a pas eu les syndicats,
01:00:50 qui n'a pas eu les hauts magistrats, on en parlait,
01:00:52 où était le président du Conseil d'État, où étaient les généraux,
01:00:55 où était le cardinal Archevecque de Paris,
01:00:58 où était le président de la conférence des évêques,
01:01:00 où étaient les anciens premiers ministres,
01:01:02 où était M. Raffarin, où était M. de Villepin que vous avez reçu l'autre jour, où était…
01:01:06 – Il n'était pas en France, mais je lui ai posé la question,
01:01:08 il m'a dit qu'il aurait… – Où étaient tous les autres ?
01:01:10 – Il leur est manifesté. Mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:01:12 – Mais M. Fillon était dans la Sarthe, il a défilé là-bas, M.…
01:01:16 – Non, mais c'est pas la même chose, les anciens premiers ministres,
01:01:18 c'est pas la même chose, c'est pas la même chose.
01:01:20 – Vous parlez de la présence ou l'absence du président de la République,
01:01:23 c'est un débat. Mais moi ce qui me frappe,
01:01:25 c'est que dans une manifestation contre l'antisémitisme,
01:01:28 il y a un certain nombre de gens qui incarnent des institutions
01:01:32 qui ont été justement compromises dans la collaboration,
01:01:34 on parle du Conseil d'État, on pourrait en trouver d'autres,
01:01:37 et qui n'étaient pas là, et ça c'est très étonnant quand même,
01:01:41 c'était leur place.
01:01:42 – Bon, écoutons Patrick Bruel et après vous me direz ce qui se passe en Israël.
01:01:47 – Emmanuel Macron, lui n'était pas le dimanche, ça vous a manqué ?
01:01:51 – Bien sûr.
01:01:52 – Il aurait dû venir ?
01:01:55 – Ça me semble une évidence, ça fait une semaine que je me pose la question,
01:02:01 je me dis pourquoi, pourquoi est-ce qu'il n'est pas venu ?
01:02:04 Quelle est la raison ? Est-ce qu'il y a une raison ?
01:02:07 J'essaie de trouver toutes les raisons possibles,
01:02:09 et je n'en trouve aucune de recevable, avec tout le respect
01:02:13 que je porte à notre président, et j'ai aucun doute sur son engagement,
01:02:17 mais là, ça m'a manqué, ça a manqué à beaucoup de gens, et voilà.
01:02:23 – On en a beaucoup parlé.
01:02:25 – Ce qui est surprenant, on en a beaucoup parlé,
01:02:27 mais c'est les arguments mis en avant par Emmanuel Macron lui-même
01:02:29 pour ne pas y aller, bâtir l'unité du pays, qu'est-ce que ça veut dire,
01:02:32 comment on peut diviser quand on va à une marche contre l'antisémitisme,
01:02:35 sauf si on l'assimile à une marche pour ou contre la politique de Benjamin Netanyahou,
01:02:39 donc c'est ces arguments-là, bâtir l'unité avec qui ?
01:02:41 Avec ceux qui s'opposent à la lutte contre l'antisémitisme,
01:02:43 donc avec les antisémites, c'est les arguments mis en avant par le chef de l'État
01:02:46 qui ont de quoi surprendre, et en plus François Mitterrand l'avait fait en 1990,
01:02:49 dire que ce n'est pas la place d'un président de la République.
01:02:51 – Il y avait l'évêque de Nanterre, Monseigneur Rouget, qui était en tête.
01:02:54 – Ah M. Rouget, c'est là.
01:02:56 – Ah oui, Max Zouazini, Max Zouazini le dit.
01:02:58 – Mais Macron n'est pas président de la conférence des évêques.
01:03:01 – Je vous demande de ne pas attaquer, si vous voulez, l'église de Rome, sur ce plan.
01:03:06 L'armée israélienne a annoncé avoir découvert près de l'hôpital Al-Shafea de Gaza
01:03:11 le corps d'une otage enlevée par le mouvement islamiste palestinien,
01:03:14 ce qui nous permettra évidemment de parler de ce qui se passe aujourd'hui en Israël.
01:03:21 Et je vous propose de voir un sujet sur les nouvelles armes
01:03:24 qui ont été découvertes dans l'hôpital de Gaza.
01:03:26 Augustin Donatel.
01:03:28 – Voici l'un des derniers tunnels détruits par l'armée israélienne.
01:03:32 Hormis ce souterrain, Tzahal a fait d'autres découvertes au cœur de l'hôpital Al-Shafea.
01:03:37 Nous avons trouvé un véhicule du Hamas qui était prêt à participer à l'attaque du 7 octobre.
01:03:42 À l'intérieur, nous avons également saisi une importante quantité d'armes.
01:03:48 Un arsenal retrouvé à l'intérieur du véhicule stationné dans un garage de l'hôpital Al-Shafea.
01:03:54 – Vous pouvez voir d'énormes quantités d'armes, des lances-grenades, des kalachnikovs, des armes de guerre.
01:04:02 Toutes ces armes que nous avons vues le 7 octobre dernier.
01:04:08 – Nous avons déjà vu, au début du 7 octobre, ce véhicule.
01:04:12 – Plus tôt dans la journée, Tzahal avait annoncé avoir retrouvé des armes et du matériel informatique.
01:04:17 Des ordinateurs immédiatement saisis par les soldats pour pouvoir examiner leur contenu.
01:04:23 – Est-ce qu'on peut faire un bilan de ce qui se passe aujourd'hui ?
01:04:26 – Tout ce qu'on vient d'entendre là, c'est quand même un petit rideau de fumée.
01:04:29 Il faut bien comprendre qu'il y a une forte déception, une grosse déception côté israélien.
01:04:33 Ça fait des années qu'ils sont convaincus que l'hôpital Al-Shafea cache un énorme dispositif
01:04:41 qui est le cœur de l'état-major du Hamas combattant.
01:04:46 Donc ils pensaient vraiment mettre la main sur…
01:04:48 Ils ne l'ont pas trouvé, pour l'instant en tout cas.
01:04:50 Ils ont trouvé l'entrée d'un tunnel.
01:04:52 Il y a 500 km de tunnel, paraît-il, donc qu'il y ait une entrée de tunnel là n'est pas surprenant.
01:04:56 Mais il n'y a pas, surtout, ce qu'on a entendu Benjamin Netanyahou hier soir,
01:05:00 qui a avoué sa déception, qui a dit "on s'attendait, d'après les renseignements qu'on avait,
01:05:05 à trouver les otages à l'hôpital Al-Shafea".
01:05:08 Visiblement, ils n'y étaient pas, ils ont été évacués depuis.
01:05:12 Ils ont trouvé le corps d'une otage dont le Hamas avait annoncé la mort dès lundi soir.
01:05:18 Donc il y a une forme, là ils sont en train de fouiller l'hôpital, ils continuent,
01:05:22 mais il y a une forme de déception qui est d'autant plus nette qu'il y avait une grande attente
01:05:27 et qu'en plus l'impatience grandit à l'extérieur.
01:05:30 C'est-à-dire que la pression qui est exercée sur les hôpitaux,
01:05:34 dans cette bataille des hôpitaux qui se joue à Gaza,
01:05:39 il y a une indignation, il y a des vociférations des habituels antisionistes, mais ce n'est pas important.
01:05:45 Mais vous avez le côté américain, par exemple, il commence à y avoir un véritable début d'impatience.
01:05:50 Les uns et les autres se plaignent.
01:05:53 Biden s'est plaint en Californie, Sullivan s'est plaint lui aussi à Washington.
01:05:58 Donc on est dans une phase difficile, délicate pour les Israéliens.
01:06:03 Moi je ne suis pas de celles qui disent qu'Israël n'a pas le droit de se défendre, évidemment.
01:06:09 Simplement c'est vrai qu'on peut interroger, est-ce que c'était la seule et unique stratégie
01:06:13 que l'occupation et le bombardement à ces centres de Gaza, est-ce que cette stratégie va fonctionner ?
01:06:18 Est-ce qu'ils vont atteindre leur cible ?
01:06:20 Et si oui, c'est juste pour avoir quelques armes ?
01:06:23 Je pense que c'est une question qu'on peut poser, interroger.
01:06:25 Je voudrais vraiment qu'on parle du livre de Jérôme Fourquet.
01:06:28 Je partage cette interrogation.
01:06:30 Il y a manifestement, il faut être prudent parce qu'ils vont peut-être trouver encore d'autres choses dans les sous-sols de l'hôpital.
01:06:34 En tout cas, ils avaient fait une vidéo en modélisation 3D en expliquant que c'était le QG avec trois étages au souterrain.
01:06:39 Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
01:06:41 Je pense qu'il faut qu'Israël s'interroge aussi sur sa communication.
01:06:44 C'est-à-dire que quand il y a beaucoup de gens qui accusent Israël d'attaquer les hôpitaux
01:06:47 pour viser les civils par pure cruauté, accusation évidemment délirante.
01:06:52 Mais en face, il faut être beaucoup plus prudent sur cette communication-là et cette vidéo.
01:06:56 Autre chose, par exemple, la photographie des soldats israéliens paradant dans le parlement du Hamas qu'ils avaient pris.
01:07:02 Je pense que ça aussi, c'était une erreur parce que c'était vu comme une sorte de signe d'humiliation.
01:07:06 Jérôme Fourquet est avec nous, la France d'après.
01:07:10 Vous parlez de nous et moi, je ne suis pas d'accord.
01:07:14 Parce que, en fait, tout le monde fait une caricature de nos émissions et j'ai l'impression qu'on ne la regarde pas.
01:07:20 Vous dites l'influence de CNews sur les choix électoraux, cette focale braquée sur la délinquance.
01:07:24 On a parlé de la délinquance ce matin ?
01:07:27 - Vous parlez de la profanation de l'Église ?
01:07:30 - Oui, c'est un fait de société.
01:07:32 - En fait, qu'est-ce qu'on a fait ce matin ? J'ai parlé de quoi ce matin ?
01:07:36 J'ai parlé de Noël, j'ai parlé d'Éric Dupond-Moretti parce que c'est dans l'actu.
01:07:40 J'ai parlé des rencontres de Sainte-Denis, j'ai parlé de Mme Oudéa Castrera.
01:07:43 On a parlé de Rouen, on parle du livre avec vous, on parle du Hamas, etc.
01:07:47 Et à chaque fois qu'on parle de CNews, même vous, que je trouve d'une honnêteté intellectuelle totale,
01:07:52 vous dites "cette focale braquée sur la délinquance est également l'un des principaux créneaux avec les problématiques liées à l'immigration et à l'islam".
01:07:59 Ben non ! On parle de tout, en fait.
01:08:02 Et je prends l'émission de ce matin, mais vous pouvez prendre toute la semaine.
01:08:05 - Je regarde souvent, je regarde pas.
01:08:07 - Cette stratégie, c'est réveillante.
01:08:10 En fait, vous comprenez pas pourquoi ça marche, CNews ?
01:08:12 - Je comprends bien, oui.
01:08:14 - Et pourquoi ça marche, à votre avis ?
01:08:16 - Parce que...
01:08:17 - À votre avis, pourquoi ça marche ?
01:08:19 - Vous citez qu'un bout du...
01:08:20 - Oui, alors je termine en disant que c'est réveillante, puisque la chaîne est passée de 06 à 21 au début de l'année 2027.
01:08:27 Le fait que cette chaîne existe et qu'elle soit parvenue à fidéliser un public autour d'une ligne aussi droitière
01:08:31 n'est pas sans influence une paysagère électorale.
01:08:34 Mais je vous assure, vous vous trompez.
01:08:36 - Non, mais Pascal...
01:08:38 - Pourquoi vous dites "Pascal" ?
01:08:40 - Je veux dire, les sujets... Pourquoi ça marche ? Parce qu'il y a une liberté de ton...
01:08:43 - Bien sûr, mais...
01:08:45 - D'abord, ça marche parce qu'il y a Serge Neidje.
01:08:47 Mais ça marche pourquoi ? Parce qu'il y a une liberté de ton sur tous les sujets.
01:08:51 Et les interlocuteurs, etc.
01:08:54 Moi, j'ai défendu Éric Dupond-Moretti tout à l'heure parce que je suis ni de droite ni de gauche.
01:08:59 Je pense que...
01:09:00 - Je l'ai fait aussi.
01:09:01 - Voilà, ça me paraît évident.
01:09:02 En fait, cette liberté de ton...
01:09:04 - Ni de droite ni de gauche, Pascal ?
01:09:06 - Non.
01:09:07 - Un peu plus à droite ?
01:09:08 - Bien sûr que non. Je suis conservateur sur certaines choses.
01:09:10 Sur des sujets de société, on va me retrouver à défendre la PMA ?
01:09:13 - Non.
01:09:14 - Ou la GPA ?
01:09:15 - Vous débutez à droite.
01:09:17 - Mais... Je veux dire...
01:09:19 Vous comprenez ce que je veux dire ?
01:09:21 Je suis plutôt...
01:09:22 Moi, il y a des tas... Mieux je me porte sur le plan libéral.
01:09:24 Je suis plutôt conservateur, effectivement, sur certaines choses.
01:09:26 Mais surtout, les sujets de société.
01:09:28 Mariage pour tous, etc.
01:09:29 Mais comme beaucoup de gens, d'ailleurs.
01:09:31 Comme beaucoup de gens.
01:09:32 Donc, je trouve qu'il y a une petite caricature que vous faites.
01:09:34 - Ce que j'essaie de faire passer comme message dans le livre,
01:09:37 c'est que l'existence d'une chaîne comme la vôtre
01:09:40 et d'autres types de médias a ouvert le champ
01:09:43 et fait qu'aujourd'hui, on a un paysage médiatique
01:09:47 qui est moins monocorde qu'il l'était par le passé.
01:09:49 Et tout ça participe aussi aux mouvements tectoniques que j'essaie de...
01:09:54 - Oui, mais j'entends bien.
01:09:55 Mais moi, je n'entends pas qu'on dise que je ne traite que les problèmes de délinquance.
01:09:58 Parce que là, je n'ai pas dit que...
01:10:00 - Vous traitez des sujets quand même qui ne sont pas traités ailleurs.
01:10:03 Et c'est ça, le succès de CNews.
01:10:04 - Oui, c'est ça.
01:10:05 - C'est aussi... à mon avis, ils sont indexés sur le fait que...
01:10:08 - En fait, c'est la phrase de Peggy que je cite.
01:10:11 On traite des sujets qui sont dans la société
01:10:15 et que certains, pour des raisons parfois idéologiques,
01:10:19 ne souhaitaient pas traiter parce qu'il ne fallait pas faire ça.
01:10:23 Mais surtout, il y a des interlocuteurs autour de la table
01:10:25 qui ont des avis souvent contradictoires.
01:10:28 - Une chaîne d'opinions. Nous sommes une chaîne d'opinions.
01:10:30 - La liberté d'expression n'a pas de prix.
01:10:32 Alors, il y a des choses vraiment...
01:10:33 Je trouve ça passionnant ce que vous dites.
01:10:34 Par exemple, j'apprends que les femmes votent plus
01:10:36 pour le Rassemblement National que pour le Front National.
01:10:39 En 20 ans, le score des deux représentants de la famille Le Pen
01:10:41 a ainsi progressé de 18 points chez les hommes
01:10:43 et de 29 points chez les femmes, ce qui est considérable.
01:10:46 Pourquoi ?
01:10:47 - Alors, déjà, c'était Jean-Marie Le Pen qui était candidate à l'époque.
01:10:50 Maintenant, c'est sa fille.
01:10:51 Donc, ça change un peu les choses en termes de genre,
01:10:54 en termes aussi de génération.
01:10:55 Et le Front National et Jean-Marie Le Pen
01:10:59 étaient sur une vision assez traditionnelle, assez machiste
01:11:01 de la place de la femme.
01:11:02 On était pour le revenu maternel, par exemple,
01:11:06 ce que ne défend pas Marine Le Pen.
01:11:08 Marine Le Pen a toujours insisté sur l'IVG, par exemple,
01:11:10 et donc sur un certain nombre de sujets sociétaux.
01:11:13 Pour revenir à notre débat précédent,
01:11:16 elle est plus en pointe que l'État.
01:11:18 - Parce que c'est une femme de sa génération ?
01:11:19 - Tout à fait, tout à fait.
01:11:20 Et donc, il y a ce que vous disiez tout à l'heure
01:11:22 sur le profil des candidats.
01:11:23 Est-ce qu'on s'identifie ?
01:11:25 Et pour une électrice moyenne française de 40, 45 ans aujourd'hui,
01:11:29 c'est plus facile éventuellement de s'identifier à Marine Le Pen
01:11:31 que pour une femme de 40, 45 ans, de Jean-Marie Le Pen.
01:11:35 Ce que j'essaie de montrer aussi, c'est comment
01:11:37 cette progression très forte, ce rattrapage
01:11:39 dans l'électorat féminin, explique en bonne partie
01:11:43 la dynamique générale du RN.
01:11:45 C'est d'abord les femmes qui ont fait la progression au long cours
01:11:48 du vote pour le RN.
01:11:50 Et puisqu'on compare sur 20 ans,
01:11:53 et donc je pense que ce passage vous intéressera,
01:11:56 je suis allé regarder ce que votaient les jeunes en 2002,
01:12:00 ceux qui avaient défilé dans les grandes manifestations
01:12:03 dans l'entre-deux-tours de 2002 pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen,
01:12:07 qui scandaient le fameux slogan "La jeunesse emmerde le Front National".
01:12:10 A l'époque, cette jeunesse-là, elle a voté à 7%
01:12:13 pour Jean-Marie Le Pen au deuxième tour.
01:12:15 Aujourd'hui, ces jeunes, l'année dernière,
01:12:17 ils avaient entre 38 et 44 ans,
01:12:19 ils ont voté à 47% pour Marine Le Pen.
01:12:21 Les mêmes.
01:12:22 Les mêmes.
01:12:23 Les mêmes cohortes.
01:12:24 Et donc, tout ça participe aussi de cette tectonique
01:12:28 que vous accompagnez par les sujets que vous traitez.
01:12:31 - Alors, il y a beaucoup de choses, vraiment,
01:12:32 et c'est absolument passionnant.
01:12:33 Bon, vous dites qu'il n'existe plus que trois parties en France.
01:12:36 Ce qu'on voit, évidemment, la gauche coalisée dans l'ANUPS,
01:12:39 je ne sais pas ce que ça va devenir,
01:12:41 le Bloc central macronien et le Rassemblement national.
01:12:44 Est-ce à dire pour vous, par exemple, ce qu'on dit en permanence, d'ailleurs,
01:12:47 que "le NR, c'est mort, il n'y a plus d'espace".
01:12:49 Moi, je dis ça, je traduis ça comme ça.
01:12:51 Mais je m'étonne que même, ne cherche pas ce moment-là
01:12:54 à aller vers le Bloc macronien ou à aller vers le Bloc du Rassemblement national.
01:13:01 Mais ils ne sont rien.
01:13:02 Ils vont être à moins de cinq, le prochain coup.
01:13:04 - Alors, on va voir, une partie d'entre eux a fait ce choix-là.
01:13:07 C'est-à-dire qu'il y a eu quand même toute une partie de gens...
01:13:10 - George Svéney qui ne sait plus où il habite.
01:13:12 - Non, non, mais...
01:13:13 - Il y a toute une partie de gens qui se sont ralliés...
01:13:14 - Je ne veux pas vous interrompre.
01:13:15 - Il y a toute une partie de cet électorat de ces candidats LR
01:13:18 qui se sont ralliés au Bloc macroniste.
01:13:20 - Nous sommes d'accord.
01:13:21 - Et donc aujourd'hui, à force de se faire centrifuger par les deux ailes,
01:13:26 le corps central LR est aujourd'hui réduit à Potshagrin.
01:13:30 - Mais à votre avis, ça peut revenir ?
01:13:32 Parce que par exemple, Laurent Wauquiez, il est persuadé qu'il a un espace.
01:13:35 Il est persuadé qu'il peut gagner.
01:13:37 - Vous dites, pourquoi vous dites réduit à Potshagrin ?
01:13:39 - Parce que Valérie Pécras, ça fait moins de 5% !
01:13:41 - Majorité au Sénat, 60 députés à l'Assemblée nationale,
01:13:43 les mairies, les départements et les régions.
01:13:45 - 4,7 à la Présidentielle.
01:13:46 - C'est Potshagrin ?
01:13:47 - 4,7, pour un parti qui a été imparti.
01:13:49 - Non mais là, vous parlez de la Présidentielle, et je suis d'accord avec vous.
01:13:52 Il y a un problème au niveau de l'incarnation au niveau national.
01:13:54 - Ce n'est pas que l'incarnation.
01:13:55 Ce n'est pas à vous que je vais apprendre que la Présidentielle dépend tout le reste.
01:13:59 - Nous sommes d'accord.
01:14:00 - Et donc vous voyez les difficultés ?
01:14:01 - Sauf que les LR n'ont pas ce mouvement, issu du Gaullisme, n'a pas disparu dans notre pays.
01:14:05 - Je ne vous ai pas dit qu'il avait disparu, je vous ai dit qu'il est aujourd'hui...
01:14:07 - Potshagrin !
01:14:08 - Il a aujourd'hui le statut qu'avait le Modem dans la France d'avant.
01:14:13 - Je ne suis absolument pas d'accord avec vous.
01:14:15 - Aux alentours de 10%.
01:14:16 - Vous n'êtes pas d'accord, c'est difficile de ne pas être d'accord.
01:14:18 Combien dernier Présidentielle ?
01:14:20 - 4,7.
01:14:21 - Vous parlez uniquement de la Présidentielle.
01:14:22 - Oui, je parle de la Présidentielle.
01:14:24 - Le Modem est au gouvernement.
01:14:26 - Terminé, c'est passionnant, et après on appelle Jacques Vendredi.
01:14:29 - D'aucuns ALR ou OPS pensent que le cauchemar macroniste va se terminer dans 4 ans,
01:14:35 qu'on va refermer la parenthèse et qu'on repartira sur le cycle traditionnel.
01:14:39 Ce dont, moi, à titre personnel, je doute beaucoup,
01:14:41 parce qu'en 10 ans, le pays a changé, les habitudes politiques ont évolué,
01:14:46 les reclassements sont opérés, et donc l'état dans lequel on est aujourd'hui,
01:14:49 à mon avis, n'est que transitoire, mais on ne retombera pas, je pense,
01:14:53 sur ce qu'on a connu jusqu'à présent.
01:14:56 - Je suis avec Jacques Vendredi.
01:14:59 Générique, Jacques, c'est Vendredi Vendredi.
01:15:01 Générique, Jacques Vendredi, "Le Chevalier blanc"
01:15:14 - Alors là, c'est le dervish tourneur, c'est Pandi Panda.
01:15:19 Qu'est-ce que c'est que ce vêtement que vous avez Jacques Vendredi aujourd'hui ?
01:15:24 - Tricoté par sa femme.
01:15:25 - C'est Isabelle qui vous a tricoté ce vêtement ?
01:15:29 - Pascal, Pascal.
01:15:31 - Et vous vous êtes où ?
01:15:32 - Je suis à Dravet.
01:15:34 - À Dravet ?
01:15:35 - Derrière moi, il y a le seul restaurant en Europe, le Gibraltar,
01:15:40 parce que la France joue contre Gibraltar demain à Nice.
01:15:44 Donc c'est un restaurant où on mange des poissons,
01:15:47 où on mange ferveilleusement bien,
01:15:49 et d'ailleurs ils sont prêts à vous accueillir assez rapidement.
01:15:52 Je voudrais faire un clin d'œil à Gibraltar, parce que c'est un pays,
01:15:57 c'est une fédération qui a été créée en 1895.
01:16:00 Figurez-vous que Gibraltar peut disputer, il y a un championnat à 11 équipes,
01:16:07 et donc le vainqueur peut disputer la Ligue des champions.
01:16:10 Le deuxième, l'Europe à Ligue,
01:16:12 et donc je voulais faire ce petit clin d'œil à cette équipe de Gibraltar
01:16:15 qui n'a jamais gagné un match officiel de compétition,
01:16:19 parce que demain ce sont toujours les éliminatoires de l'Euro.
01:16:23 Mais, mais, mais, je voulais terminer…
01:16:25 - C'est vraiment important.
01:16:26 - … pour vous parler du père le plus heureux du monde.
01:16:29 Est-ce que vous savez qu'actuellement il y a un papa, c'est le plus heureux du monde ?
01:16:33 Vous ne savez pas ? Ça vous a échappé mon petit Pascal.
01:16:36 - Moi je sais.
01:16:37 - C'est Lilian Thuram, 142 sélections,
01:16:40 ses deux fils sont retenus en équipe de France de football,
01:16:45 demain c'est du jamais vu.
01:16:49 Un papa aussi charismatique que lui, qui est un mec formidable,
01:16:54 eh bien il a ses deux enfants qui sont retenus par Didier Léchant
01:16:59 pour jouer contre Gibraltar.
01:17:00 - Eh bien c'est parfait. Merci cher Jacques.
01:17:02 Merci, on vous dira au revoir tout à l'heure.
01:17:04 On est très pressés bien évidemment, et on vient vous dire au revoir tout à l'heure.
01:17:09 J'ai entendu, vous avez eu une minute trente, cher Jacques.
01:17:13 Mais votre manteau sera…
01:17:14 - C'est toujours sacrifié.
01:17:16 - Oui, mais votre manteau sera d'abord mis sur les réseaux, sur Le Bon Coin.
01:17:20 Vous pourrez l'acheter.
01:17:21 Est-ce qu'on peut… Allez un peu plus loin qu'on voit tout le manteau.
01:17:26 Voilà, voilà.
01:17:27 Ah, ouais, on peut jouer aux échecs avec.
01:17:31 C'est un manteau, on peut jouer aux dames.
01:17:33 Et puis non, non, ça vous va vraiment bien.
01:17:36 Ça vous va vraiment bien, cher Jacques.
01:17:37 Bon, le 10h30 avec Sommeil à la Midi,
01:17:42 et puis il y a deux, trois choses encore qu'on a à voir.
01:17:47 Ces images impressionnantes qui témoignent de la puissance de la dépression Frédérico.
01:17:52 Le toit de cet immeuble d'habitation de Clermont-Ferrand s'est littéralement envolé,
01:17:57 comme vous pouvez le voir sur ces images amateurs,
01:17:59 des dégâts matériels, mais pas de blessés à déplorer.
01:18:02 Après deux semaines d'intempéries exceptionnelles et des inondations dévastatrices,
01:18:07 le Pas-de-Calais connaît enfin une amélioration,
01:18:09 avec une décrue depuis le milieu de la semaine et qui pourrait perdurer jusqu'à samedi.
01:18:14 En attendant, le département connu pour ses vastes zones de marée reste en vigilance orange crue,
01:18:19 tout comme le Nord-Voisin, la Vendée et la Charente maritimes.
01:18:23 Et puis un fonds d'urgence de 50 millions d'euros pour les sinistrés en Bretagne et dans la Manche
01:18:28 annonce du ministre de la Transition écologique Christophe Béchut ce matin sur France Inter,
01:18:32 qui précise qu'une partie de cette somme servira au reboisement.
01:18:37 L'essentiel chez Labros, c'est chaque samedi, c'est à 13h30 sur C8.
01:18:41 Et Philippe Labros reçoit Alexandre Arcadi pour le petit blond de la Casbah.
01:18:46 - Jean-Benedict, 150 kilos, on a vu un extrait dans les bandes annonces,
01:18:52 et qui est interprété par un homme.
01:18:54 - Exactement, exactement. Pourquoi ?
01:18:57 J'ai pensé à Jean-Ben Guigui parce qu'il avait fait un spectacle il y a très longtemps
01:19:02 où il interprétait sa mère et sa grand-mère.
01:19:04 Il avait un geste extraordinaire dans son spectacle,
01:19:06 il mettait sa veste sur ses genoux, assis sur une chaise,
01:19:10 il prenait un pant de la veste et il s'éventait comme ça en disant en arabe "chère".
01:19:15 C'est-à-dire "qu'est-ce qui fait chaud ?"
01:19:16 Et c'était le geste de ma grand-mère.
01:19:18 Et je lui ai proposé de jouer ça, il m'a dit "mais je ne fais pas la cage aux folles".
01:19:21 Je lui ai dit "alors pas du tout, tu vas faire la transmission".
01:19:24 Et alors il y a un type à Toulouse qui m'a dit une phrase extraordinaire,
01:19:27 il m'a dit "dites-moi, monsieur Arcadi, pourquoi avoir pris Jean-Ben Guigui
01:19:30 pour jouer le rôle de votre grand-mère ?"
01:19:32 Mais avant de me répondre, sachez que ma grand-mère ressemble très pour très à Jean-Ben Guigui.
01:19:36 Donc je lui ai dit "vous avez la réponse".
01:19:38 - C'est donc sur C8, c'est à 13h30 l'essentiel chez Labraud.
01:19:45 Et puis bonjour docteur Millaud, ça c'est demain à 10h30 sur CNews.
01:19:50 La fièvre peut-elle être une alliée plutôt qu'une ennemie ?
01:19:53 - On va voir les répartitions des graisses.
01:19:56 Chez la femme, il y a plus de graisses que chez l'homme.
01:19:59 Ça c'est une moyenne, ça dépend évidemment de...
01:20:02 - De plein de choses.
01:20:04 - On va dire qu'en moyenne c'est 25 à 31% chez les femmes.
01:20:07 - Du reste du corps ?
01:20:10 - Oui, c'est le pourcentage du corps humain.
01:20:13 18 à 24% chez l'homme.
01:20:16 Pourquoi il y en a plus chez la femme ?
01:20:18 Parce que la femme, elle va faire des bébés et elle va allaiter.
01:20:22 Donc elle a plus de graisses, elle a besoin de ses réserves énergétiques.
01:20:25 Et puis elle n'est pas localisée au même endroit.
01:20:27 Chez la femme, elle va être plutôt au niveau du haut des cuisses et au niveau des hanches.
01:20:32 Et chez l'homme, elle va être plutôt au niveau des épaules, tu vois là.
01:20:36 Et puis le haut du corps, plutôt que chez la femme où c'est plutôt le bas du corps.
01:20:40 - Peut-elle être une alliée plutôt qu'une ennemie ?
01:20:44 Alors Jérôme Fourquet, évidemment quand on vous lit, on a le sentiment que vous savez tout.
01:20:48 Et vous pouvez deviner.
01:20:49 Ben si, parce que c'est un peu ce côté-là.
01:20:51 Moi je vais vous dire une question simple.
01:20:53 Qui sera le futur président de la République ?
01:20:55 Parce qu'en fait, derrière cette question, il y a...
01:20:58 Quels seront, à votre avis, les thèmes sur lesquels le futur candidat
01:21:05 doit travailler et doit pouvoir être élu au-delà des thèmes ?
01:21:10 Quelle population il doit viser ?
01:21:12 Ça se gagnera où ?
01:21:14 - Ben tout dépend de la famille politique.
01:21:17 C'est-à-dire que chacun n'a pas la même assise électorale.
01:21:20 Donc c'est conforter la sienne et puis aller en chercher une autre.
01:21:24 - Non mais par exemple, est-ce que c'est sur le pouvoir d'achat ?
01:21:26 Est-ce que c'est sur l'identité ? Est-ce que c'est sur autre chose ? C'est ça ?
01:21:29 - Alors à mon avis, celle ou celui qui arrive à proposer une synthèse gagnante,
01:21:36 c'est celle ou celui qui parvient à articuler différents thèmes.
01:21:40 C'est-à-dire que typiquement, ce que j'essaie de montrer dans le livre,
01:21:43 la montée en puissance du vote pour le Rassemblement National,
01:21:46 on rappelle Chirac-Le Pen, en 2002 c'est 20 millions de voix d'avance pour Jacques Chirac.
01:21:52 En 2017, Macron-Le Pen, il y a 11 millions de voix d'avance pour Emmanuel Macron.
01:21:56 Et les dernières, il y avait 5,5 millions de voix d'avance pour Emmanuel Macron.
01:22:00 Donc il y a une montée en puissance de ce qu'on pourrait appeler les obles marines.
01:22:03 Et ça se fait sur la synthèse à la fois de la question du pouvoir d'achat et du social,
01:22:09 et des questions régaliennes, identité, sécurité.
01:22:13 - Bon, c'est le tiercé gagnant.
01:22:15 - Et je pense que ce tiercé-là va continuer d'être absolument central.
01:22:22 - Et qui peut contrer ça alors ?
01:22:24 - Eh bien un candidat qui pourrait lui aussi articuler ce type de discours,
01:22:30 mais de manière différente.
01:22:34 Et donc vous voyez, le fait qu'Emmanuel Macron par exemple,
01:22:37 ait donné une feuille de route très claire à Gabriel Attal sur l'éducation,
01:22:40 en rupture totale avec ce qui a été fait sous l'ère Pabdiaye,
01:22:44 essaie de participer de ce mouvement-là.
01:22:47 - Une petite question, est-ce que vous pensez qu'une campagne comme celle d'Emmanuel Macron en 2017,
01:22:52 ça veut dire campagne pensée printemps, progressiste, campagne de conquête,
01:22:57 ça peut remarcher en 2027 avec un autre candidat ?
01:23:00 - Alors vous savez, c'est un peu comme les vieux tours de Garcimore,
01:23:03 une fois que vous les avez vus une ou deux fois, ça marche moins bien après.
01:23:08 Donc c'est un peu épuisé.
01:23:10 Vous avez dit tout à l'heure que les initiatives de communication politique
01:23:16 qui sont actuellement prises par l'exécutif, donnent pas les résultats escomptés.
01:23:20 Donc il faut réinventer à la fois la méthode et l'enveloppe,
01:23:25 mais également aussi sans doute le contenu, parce que la société française de 2027
01:23:30 ne sera plus du tout celle de 2017.
01:23:32 Vous voyez, vous parliez de la question du pouvoir d'achat,
01:23:35 c'est plus uniquement les arbitrages dans les supermarchés.
01:23:38 Aujourd'hui, vous avez 40% de la population qui a réduit les portions alimentaires
01:23:42 qui sont servies à la maison. 40%.
01:23:44 - Je m'en compte. Et ça, ces chiffres-là. Et même nous, on n'en parle pas beaucoup.
01:23:48 40% des gens qui nous écoutent ont réduit les portions.
01:23:51 C'est peut-être l'information la plus importante du jour.
01:23:54 40% des familles. Alors évidemment, la déconnexion, quand on voit
01:23:57 effectivement certains ministres parler, c'est terrible.
01:24:00 - Pour la première fois, vous avez une baisse en volume de la consommation alimentaire
01:24:03 depuis 50 ans. Pas en prix, mais en volume.
01:24:05 Donc ces sujets-là seront... Alors, il ne va pas se passer des choses
01:24:08 dans les années qui viennent, mais vous vous souvenez de la fameuse pyramide
01:24:12 des besoins et des moyens ? Si déjà vous n'arrivez pas à manger,
01:24:15 avant qu'on vous parle d'autres choses... - C'est fini.
01:24:17 - Bon, Jérôme Fourquet, moi je vous écouterai des heures, bien sûr.
01:24:20 Mais non, mais c'est très intéressant. La France d'après, tableau politique,
01:24:23 on peut le recommander à tout le monde, c'est facile à lire.
01:24:25 - Oui, pareil. - C'est pédago. C'est pédagogique, ça.
01:24:28 Merci beaucoup. Jacques Vendroux, alors lui, bien sûr,
01:24:32 il commence à faire des économies manifestement vestimentaires,
01:24:35 vous l'avez compris, avec le... Comment dire ? Ce magnifique...
01:24:39 On ne vous entend plus ? On vous embrasse.
01:24:42 - C'est de la laine de lama. - C'est de la laine de lama ?
01:24:45 - Oui, c'est la laine la plus chère du monde. - Ah bon, alors...
01:24:49 - La laine de lama. - Il faut penser que l'argent a de mauvais goût.
01:24:52 - Lama. - Mais ça, par exemple, vous l'avez acheté
01:24:54 ou on vous l'a offert ? C'est un cadeau ? C'est un pari ?
01:24:57 - Je ne peux pas en dire plus. - D'accord.
01:25:00 Gérald Deventura était à la réalisation, Dominique Raymond était à la vision,
01:25:04 Anatole Debeaumont était au son, j'espère qu'au moins il va manger
01:25:07 gratuitement au restaurant Gibraltar. Marine Lanson était avec nous
01:25:10 et Benoît Bouteille aussi, puis à la programmation, parce que c'est vendredi.
01:25:13 Merci à Nicolas Nissim, bien sûr, à Magda Derwitsch, à Marine Carballet
01:25:19 qui sont là, à Lino également, qui est dans cette équipe.
01:25:22 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:24 Jean-Marc Morandini dans une seconde, ce soir c'est Eliott Deval.
01:25:27 Passez une excellente semaine, merci encore de votre fidélité,
01:25:30 vraiment, parce que c'est vrai que les audiences sont importantes
01:25:33 et ça nous touche beaucoup, et que nous pouvons parler
01:25:38 de multiples sujets, bien évidemment, sur cette antenne.
01:25:42 Passez un excellent week-end, passez vraiment un excellent week-end
01:25:45 et rendez-vous lundi.
01:25:47 la vie.
01:25:47 merci à bientôt !