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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure d'épreuve ce matin.
00:00:03 Dominique Bernard est mort, assassiné au nom d'une idéologie mortifère.
00:00:07 Dominique Bernard est mort victime de tous les dénis, les complaisances, les lâchetés
00:00:13 qui ont marqué la société française depuis 20 ans, depuis 30 ans.
00:00:17 Dominique Bernard est mort parce que les gouvernements, parce que des associations,
00:00:21 parce que des intellectuels, des artistes, des journalistes ont refusé de voir,
00:00:27 de dénoncer ce qui existait à l'école, dans le sport ou dans les cités,
00:00:31 la montée d'un intégrisme religieux.
00:00:34 L'espace médiatique a créé une atmosphère qui ostracisait
00:00:38 ceux qui osaient dire que le péril était dans la demeure.
00:00:42 Aujourd'hui, les yeux sont dessillés et le réel n'est plus contesté.
00:00:47 Il est bien tard sans doute.
00:00:49 Les obsèques de Dominique Bernard seront célébrés tout à l'heure à 10h00
00:00:53 dans la cathédrale d'Arras.
00:00:54 Emmanuel Macron et son épouse Brigitte seront présents
00:00:57 pour rendre hommage à ce professeur, père de trois filles,
00:01:01 Héloïse, Clélia, Mélisande.
00:01:04 C'est à elle que je pense ce matin, à son épouse Isabelle,
00:01:08 à sa mère et à toute sa famille.
00:01:10 Il est 9h00, sommeil à l'abbaye.
00:01:12 Arras s'apprête à rendre un dernier hommage à Dominique Bernard,
00:01:22 des obsèques sous haute surveillance qui débuteront à 10h00
00:01:25 en présence du chef de l'État.
00:01:27 Le décès de ce professeur de français le 13 octobre dernier,
00:01:31 soit près de trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty,
00:01:35 a suscité une onde de choc, en particulier chez les enseignants.
00:01:39 Un homme arrêté à Cannes après avoir menacé un commerçant avec un couteau.
00:01:42 Selon une source policière, les faits se sont produits hier vers 20h,
00:01:46 à 200 mètres d'une synagogue.
00:01:48 Mais il est trop tôt pour indiquer s'il y a un quelconque lien,
00:01:51 a insisté le procureur, et qui précise que l'enquête ne fait que commencer.
00:01:56 Et puis, Joe Biden et Abdel Fattah Al-Sissi annoncent l'ouverture
00:02:00 du passage de Rafah pour laisser passer l'aide aux Palestiniens.
00:02:03 Une déclaration qui intervient après la visite du président américain
00:02:06 hier en Israël.
00:02:08 De son côté, la Russie vient d'annoncer qu'elle va livrer
00:02:11 27 tonnes d'aide humanitaire aux Gazaouis.
00:02:14 Eugénie Bastier, Vincent Herbret, Olivier D'Artigolle,
00:02:16 Philippe Bilger, Gérard Carreyrou et Gautier Lebret sont avec nous.
00:02:20 Olivier Leborn y est l'évêque qui va célébrer dans quelques minutes
00:02:25 les obsèques de Dominique Bernard.
00:02:27 Il était tout à l'heure l'invité d'RTL.
00:02:31 - On essaie toujours d'avoir des mots qui sont,
00:02:34 qui ont rapport avec la personne et avec les circonstances du deuil.
00:02:37 Donc, c'est évident que là, c'est des circonstances
00:02:39 tout à fait exceptionnelles, dramatiques, odieuses,
00:02:43 et que je vais essayer d'avoir des mots ajustés.
00:02:45 A la fois, je voudrais être à la fois dans un discours de vérité,
00:02:49 de compassion et d'espérance.
00:02:51 - Un discours de vérité, ça veut dire quoi ?
00:02:55 - Ça veut dire qu'il n'y a pas de paix possible sans justice et sans vérité.
00:02:58 Donc, il faut appeler les choses par leur nom,
00:03:03 jusque d'ailleurs dans la capacité de nommer le mal,
00:03:06 mais aussi dans la capacité de résister au mal.
00:03:09 Monseigneur Leborn s'adressera également aux enseignants.
00:03:12 - Électrisé.
00:03:15 Immédiatement, en pensant à la famille de ce professeur
00:03:18 que je ne connaissais pas encore,
00:03:20 mais j'ai pensé immédiatement aussi aux enseignants.
00:03:23 Je me suis dit, mais on touche en plein cœur,
00:03:26 on attaque en plein cœur la mission éducative
00:03:28 qui fait l'avenir d'une société,
00:03:30 qui donne à une société de croire à son avenir.
00:03:34 Et donc, je vois beaucoup d'enseignants désemparés
00:03:38 depuis assez longtemps, une évolution qui les déstabilise,
00:03:42 une profession, une mission pas toujours reconnue
00:03:45 et qui, à sa juste valeur, est parfois malmenée.
00:03:48 Mais là, ils sont complètement abasourdis.
00:03:51 Et moi, j'ai voulu leur dire merci,
00:03:53 j'ai voulu leur dire ma gratitude, ma confiance.
00:03:55 La tâche éducative, elle est l'une des plus belles qui existe.
00:03:59 Et je voudrais vraiment leur redire toute ma gratitude.
00:04:02 - Et Mathilde Couvillier-Flornois nous présente ses obsèques,
00:04:06 la préparation de ses obsèques à Arras.
00:04:09 - Cinq jours après le drame,
00:04:11 l'émotion est intacte dans la ville d'Arras.
00:04:14 Cette jeune habitante et sa mère se sont rendues
00:04:17 devant l'établissement de Dominique Bernard.
00:04:19 - C'est horrible, c'était une personne qui faisait juste son boulot
00:04:23 et il s'est fait tuer comme ça.
00:04:25 - C'est notre devoir aussi de montrer à la maman
00:04:28 qu'on pense qu'on est là.
00:04:30 - Les centaines de fleurs déposées devant le lycée Gambetta
00:04:33 ont été acheminées sur les marches de la cathédrale d'Arras,
00:04:36 là où seront célébrés les obsèques du professeur assassiné.
00:04:39 Nadine, qui travaillait à ses côtés, sera présente.
00:04:42 - Ce sera un sacré hommage pour lui,
00:04:45 mais je crois qu'il restera toujours au fond de nous,
00:04:48 parce que c'est quelqu'un de très bien.
00:04:50 - Avant d'arriver à la cathédrale,
00:04:52 le cortège passera par la place des héros.
00:04:54 Un écran géant sera disposé en hauteur
00:04:56 pour retransmettre en direct la cérémonie.
00:04:59 - Il va y avoir beaucoup de sécurité mise en place.
00:05:01 On a eu ordre de ranger les terrasses,
00:05:03 aucune terrasse sur la place, rien ne dépasse ici.
00:05:06 - Emmanuel Macron sera présent lors de la cérémonie.
00:05:09 Dominique Bernard sera inhumé dans le cimetière de son village,
00:05:12 à Berneville, dans la stricte intimité familiale.
00:05:15 - Mathieu Devese est en direct d'Arras avec nous,
00:05:18 avec Olivier Ganglove.
00:05:20 Bonjour Mathieu, j'imagine que beaucoup d'habitants d'Arras
00:05:23 sont déjà présents autour de vous.
00:05:26 - Effectivement Pascal, c'est un moment fort et chargé d'émotion
00:05:29 qui va avoir lieu dans cette commune du Pas-de-Calais.
00:05:32 Des milliers de personnes sont attendues ici
00:05:35 pour rendre un dernier hommage à Dominique Bernard,
00:05:38 professeur tué dans un attentat islamiste.
00:05:41 Les premiers habitants commencent à affluer.
00:05:44 Nous avons discuté avec certains d'entre eux,
00:05:47 le visage souvent marqué par l'émotion, ému aux larmes.
00:05:50 Certains sont arrivés très tôt pour être au premier rang.
00:05:53 La cérémonie débutera à 10h à la cathédrale d'Arras,
00:05:56 en présence d'Emmanuel et Brigitte Macron,
00:05:59 mais aussi du ministre de l'Education, Gabriel Attal.
00:06:02 Il faut savoir qu'un large périmètre de sécurité
00:06:05 est en danger de détruire l'édifice.
00:06:08 Depuis hier soir, il est interdit de circuler et de stationner
00:06:11 et conformément aux souhaits de la famille,
00:06:14 le public ne pourra pas accéder à la cérémonie.
00:06:17 Mais touchée par les nombreuses marques de soutien,
00:06:20 elle a proposé d'installer un écran géant sur l'emblématique
00:06:23 place des héros à 300 m de la cathédrale.
00:06:26 Il est situé juste ici, au pied du beffroi
00:06:29 de cette place emblématique du centre-ville.
00:06:32 Le funéraire traversera quand même la place des héros,
00:06:35 ici, peu avant le début de la cérémonie.
00:06:38 Sachez également que tous les cours ont été annulés
00:06:41 au lycée Gambetta, où enseignait Dominique Bernard,
00:06:44 pour permettre aux élèves et personnels qui le souhaitent,
00:06:47 d'assister à la cérémonie, ici, place des héros.
00:06:50 - Images émouvantes, et on va rester avec cette image.
00:06:53 C'est le temps du recueillement, à quoi tient une vie,
00:06:56 d'être présent au mauvais endroit, au mauvais moment.
00:06:59 Dominique Bernard, qui était encore dans sa classe,
00:07:02 jeudi dernier, il y a une semaine,
00:07:05 aujourd'hui, il sera dans un cercueil, avec autour de lui
00:07:08 le président de la République et beaucoup de témoignages.
00:07:11 Que pouvons-nous dire ?
00:07:14 - Il n'était pas au mauvais endroit, au mauvais moment,
00:07:17 puisque le terroriste a voulu aller chercher un prof,
00:07:20 justement, il est allé dans un lycée, donc c'est par hasard.
00:07:23 Et puis lui-même s'est interposé.
00:07:26 Il y a aussi la dimension héroïque du personnage,
00:07:29 qui s'est interposé, qui a risqué sa vie.
00:07:32 Je crois que c'est important de le souligner,
00:07:35 tout comme Samuel Paty avait une dimension héroïque,
00:07:38 puisqu'il avait continué d'enseigner, de montrer des caricatures,
00:07:41 au péril de sa vie. Il faut souligner aussi le courage,
00:07:44 je crois, de ces personnages, Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:07:47 - Et puis j'ai cité tout à l'heure sa famille.
00:07:50 Vous savez que sa mère a appris le décès de son fils
00:07:53 en écoutant "Europe 1".
00:07:56 C'est-à-dire qu'entre 11h et midi,
00:07:59 nous étions à l'antenne et elle a entendu
00:08:02 qu'il y avait eu une attaque au lycée Gambetta.
00:08:05 Elle ne s'est pas forcément inquiétée au départ,
00:08:08 parce qu'on a parlé d'un professeur de sport dans les premiers instants.
00:08:11 Et c'est ça qui est terrible, c'est-à-dire que derrière
00:08:14 ces événements, il y a des drames personnels.
00:08:17 Vous avez une famille, trois enfants, une mère qui va enterrer son fils,
00:08:20 une sœur de Dominique Bernard.
00:08:23 Il y a, comme on a entendu d'ailleurs,
00:08:26 Michael Paty qui a pris la parole ces dernières heures.
00:08:29 Donc ce sont des vies foudroyées.
00:08:32 - Je suis frappé. D'abord, ça attire l'attention
00:08:35 de manière tragique sur ce superbe métier.
00:08:38 Quel métier de professeur. Ensuite, j'ai été frappé récemment,
00:08:41 je ne sais plus qui a dit ça, mais c'est très vrai,
00:08:44 en mettant en cause la France insoumise
00:08:47 qui, en parlant d'islamophobie
00:08:50 dans le monde de l'éducation,
00:08:53 apposait réellement des cibles sur des professeurs
00:08:56 qui se voyaient accusés injustement
00:08:59 d'attitudes discutables, alors qu'au contraire,
00:09:02 le monde de l'éducation nationale
00:09:05 respecte profondément notre République.
00:09:08 Et donc, comme le disaient Eugénie et vous-même,
00:09:11 Pascal, c'est un héros. On est obligé de dire
00:09:14 qu'aujourd'hui, ceux qui enseignent sont des héros.
00:09:17 Sont des héros parce qu'ils s'affrontent
00:09:20 en permanence à un défi, mais la seule
00:09:23 petite note d'optimisme qu'on peut avoir
00:09:26 dans cet univers sombre, c'est qu'on a
00:09:29 enfin un ministre qui a pris la mesure
00:09:32 des défis. - Mais des héros dans la solitude.
00:09:35 On a appris le compte tenu du dernier échange
00:09:38 de Dominique Bernard avec un collègue
00:09:41 de l'éducation avant l'attaque terroriste.
00:09:44 Et il a dit à ce collègue, c'est de plus en plus
00:09:47 difficile de transmettre le savoir.
00:09:50 Je ne sais plus comment faire. Comment on va pouvoir y arriver ?
00:09:53 Et avec une phrase terrible en disant, on va à la catastrophe.
00:09:56 - Oui, mais vous dites dans la solitude comme si vous pointiez du doigt...
00:09:59 - Oui, parce qu'il y a beaucoup de professeurs qui ressentent ça.
00:10:02 - Mais comme si vous pointiez du doigt des responsabilités
00:10:05 politiques, mais pas que politiques.
00:10:08 - C'est 40 ans de déni, c'est 40 ans d'espace médiatique,
00:10:11 c'est 40 ans de lâcheté, de complaisance
00:10:14 dans notre propre métier.
00:10:17 Je suis désolé de le dire. - Il y a d'autres éléments.
00:10:20 - Non, il n'y en a pas beaucoup d'autres finalement.
00:10:23 Il n'y en a pas beaucoup d'autres que cela.
00:10:26 - Il y a la destruction de certaines...
00:10:29 Le fait que le schéma familial qu'on a pu connaître n'est pas l'identique.
00:10:32 - C'est important l'atmosphère générale. - Oui, je suis d'accord.
00:10:35 - Et c'est à qui la place qu'il voulait prendre la parole ?
00:10:38 - Je voulais juste rebondir sur la France insoumise.
00:10:41 La France insoumise était présente à la manifestation des professeurs
00:10:44 pour rendre hommage à Dominique Bernard, place de la République lundi.
00:10:47 Ce n'était pas le moment de mal l'accueillir, mais les députés LFI
00:10:50 n'ont pas été mal accueillis. Certains syndicats de profs disaient
00:10:53 qu'il ne fallait pas faire de récupération politique, d'amalgame
00:10:56 et ne pas pointer le fait que l'assassin de Dominique Bernard
00:10:59 était en situation irrégulière. Il y a quelque chose d'idéologique
00:11:02 qui a montré que cette personne était... - Mais il y a le même décalage !
00:11:05 - Je voulais vous faire écouter une enseignante, je ne sais pas si Marine
00:11:08 a pu récupérer ce témoignage que j'ai eu hier sur l'antenne d'Europe 1,
00:11:11 une enseignante qui rapporte ce qu'elle vit au quotidien,
00:11:14 non pas dans un collège ou dans un lycée, mais simplement en école primaire.
00:11:18 Elle est dans le 93 et elle raconte précisément sa vie de tous les jours.
00:11:23 Je vous propose de l'écouter.
00:11:26 - La peur au ventre, non, mais en totale insécurité, oui.
00:11:29 Ça ne date pas d'il y a 10 jours, je ne sais plus la même chose.
00:11:32 Ma collègue emmène ses élèves au cinéma voir un film sur le handicap.
00:11:37 Le papa refuse que sa fille aille au cinéma.
00:11:41 Au départ, c'est un rendez-vous médical, ensuite, il dit
00:11:44 "Non, mais de toute façon, moi, je ne suis pas d'accord que ma fille aille au cinéma,
00:11:47 je ne sais pas quelle image elle va voir. Ah non, non, non, elle n'ira pas."
00:11:51 Ce n'est pas dans mes opinions. L'année dernière, j'emmène mes élèves
00:11:54 à la piscine tous les vendredis. J'ai des élèves qui étaient malades
00:11:58 tous les vendredis, des filles. On ne peut pas faire apprendre un poème sur Noël
00:12:03 parce qu'il y a le mot Noël. J'ai un collègue qui a eu des mots de...
00:12:06 Les parents sont venus. C'est de l'obscurantisme.
00:12:10 - Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que vous dites que les enseignants sont tout seuls.
00:12:13 Qu'est-ce qu'on fait avec ce père qui ne veut pas que sa fille aille à la piscine ?
00:12:16 - On convoque la famille, on se bat, mais il y a certains enseignants...
00:12:21 C'est une discussion qu'on a régulièrement. Certains établissements enseignants
00:12:25 ne le font pas, d'autres le font. Il y a des établissements scolaires
00:12:29 où la bataille est menée. - Je voudrais porter la responsabilité
00:12:32 des syndicats enseignants aussi. Les enseignants, dans leur grande majorité,
00:12:37 sont des héros du quotidien qui, effectivement, ont la tâche hyper difficile
00:12:42 de transmettre dans le territoire où c'est extrêmement compliqué.
00:12:44 Mais les syndicats enseignants ont aussi une responsabilité parce qu'ils sont
00:12:48 gauchistes, qui sont dans le pas de vague aussi parce qu'ils ne veulent jamais
00:12:52 parler des sujets qui fâchent, l'immigration, l'islamisme.
00:12:55 Ils se sont mis en grève parce que pendant le Covid, il n'y avait pas
00:12:58 de purificateur d'air dans les classes, mais ils ne sont pas capables
00:13:01 de faire du droit de retrait ou des grèves quand il y a des enseignants
00:13:03 qui sont tués. - J'entends ce que vous dites...
00:13:06 - Pour moi, si on veut pointer les responsabilités, il faut être large.
00:13:08 - Je suis d'accord avec vous, mais aujourd'hui, qui est un jour particulier,
00:13:11 je ne voudrais pas, évidemment, pointer du doigt la responsabilité
00:13:14 des professeurs, mais les syndicats, peut-être.
00:13:18 - Je ne pointe pas les enseignants, je pointe les syndicats d'enseignants.
00:13:21 Gérard Carreau, après, je vous ferai écouter ce que dit M. Aubin.
00:13:24 Il avait fait un rapport il y a quelques années et qui parle des enseignants d'aujourd'hui.
00:13:28 - Je suis, comme tous autour de la table, je suis très ému.
00:13:31 Moi, j'ai été professeur, je crois aussi Olivier Lartigolle.
00:13:34 J'ai enseigné et jamais j'ai imaginé un seul instant pendant mes années
00:13:39 de professeur que ça pourrait arriver à un professeur.
00:13:42 Aujourd'hui, c'est arrivé à un professeur, puis on nous a dit
00:13:45 jamais plus, plus jamais ça, et on a vu aujourd'hui un deuxième.
00:13:48 Et maintenant, on ne peut pas s'empêcher dans sa tête de se dire
00:13:51 à quand le prochain, le troisième.
00:13:54 Et ce qui me fait peur, j'ai parlé avec beaucoup de jeunes enseignants.
00:13:58 Ils sont, pour une part d'entre eux, c'est pas qu'ils sont dans un déni,
00:14:04 parfois un peu de déni, mais souvent, ils ont pris acte.
00:14:08 - Eh bien justement, c'est très intéressant ce que vous dites,
00:14:11 parce que M. Aubin, qui avait fait ce fameux rapport, a pris la parole hier
00:14:15 et il a dessiné le profil de ces nouveaux enseignants.
00:14:18 Écoutez et je vous fais réagir tout de suite, Gérard.
00:14:21 - On parlait de samélepathie tout à l'heure, il faut savoir que parmi
00:14:25 les jeunes professeurs de moins de 30 ans, 1 sur 2 refuserait d'enseigner
00:14:30 dans un collège portant le nom de samélepathie. 1 sur 2.
00:14:33 3 sur 4 sont favorables à la bourgation de la loi de 2004 sur le voile à l'école.
00:14:39 - Chez les jeunes profs ?
00:14:40 - Attendez, on va terminer parce que...
00:14:42 - Et on a même 1 sur 2 qui accepterait volontiers que l'on autorise
00:14:47 les fonctionnaires à porter des signes religieux en classe.
00:14:50 Il y a plusieurs raisons à cette attitude des jeunes profs.
00:14:54 La première, c'est qu'ils sont jeunes et qu'ils sont un peu dans l'hyrénisme
00:14:58 de la jeunesse. La seconde, c'est qu'ils se trouvent placés devant des élèves
00:15:04 dont on ne leur a jamais parlé. C'est le métier qu'ils découvrent,
00:15:09 ce n'est pas le métier qu'on leur a appris à la fac.
00:15:12 Et donc, il y a deux solutions. Soit s'entraîner lourdement,
00:15:16 se former lourdement pour faire face à une situation difficile,
00:15:19 soit demander à ce qu'on abaisse les exigences.
00:15:22 Ils ont des problèmes avec la laïcité, alors il faut les aider à surmonter
00:15:28 ces problèmes, mais ça va demander beaucoup de temps en termes de formation.
00:15:33 Beaucoup de courage aussi.
00:15:35 – Ne voudrait-il pas mieux abaisser les exigences de la laïcité ?
00:15:40 Et donc, ils sont favorables à l'abaissement de ces exigences.
00:15:44 – Oui, je partage exactement ce qui vient d'être dit.
00:15:47 J'allais venir sur ce terrain, si vous voulez.
00:15:51 Le pire, c'est que quand on vous dit, au fond, vous ne pouvez plus parler
00:15:56 de la Shoah parce que ça va déchaîner dans la classe.
00:15:59 Et quand vous acceptez, je parle de ceux qui l'acceptent,
00:16:02 heureusement pas tous, mais ceux qui l'acceptent disent
00:16:05 "Ah bah oui, mais on ne peut pas le faire parce que c'est trop dangereux".
00:16:08 Et ça s'appelle quoi ? Ça s'appelle les petits renoncements raisonnables,
00:16:12 les petits accommodements raisonnables.
00:16:14 – L'auto-censure, écoutez, l'auto-censure, parce que Philippe de Villiers
00:16:16 en a parlé tout à l'heure à Sonia Mabrouk,
00:16:18 il était sur l'antenne d'Europe 1 et de CNews.
00:16:21 – La peur à l'intérieur de l'école et à l'extérieur de l'école,
00:16:25 la peur d'être dénoncée, la peur d'être décapitée, la peur d'être égorgée,
00:16:30 c'est ça le statut du prof aujourd'hui, la peur du mot de trop,
00:16:35 qui est rapporté ensuite à un islamiste qui vient vous égorger,
00:16:40 qui explique l'auto-censure, 56% des professeurs s'auto-censurent,
00:16:45 notamment sur l'histoire de France.
00:16:47 – Ça c'est quand même la première responsabilité.
00:16:50 – Tout à l'heure j'ai entendu, en attendant le début de l'émission,
00:16:55 si Kévin Bossuet dit vrai, c'est incroyable,
00:16:58 il parlait d'un professeur d'histoire qui parlait d'Hitler sans évoquer les juifs,
00:17:04 c'est tout même extravagant.
00:17:06 Mais est-ce que l'éducation nationale a un service d'inspection ?
00:17:11 On apprend ça, on va voir.
00:17:13 – Mais Philippe, ça fait 20 ans, ça fait 20 ans,
00:17:18 le rapport Robin il a 20 ans, ils sont tétanisés, les politiques sont tétanisés.
00:17:26 – C'est la première responsabilité des politiques.
00:17:28 – Et aujourd'hui visiblement…
00:17:29 – Non mais regardez Gabriel Attal prend des mesures là.
00:17:31 – Oui Gabriel Attal prend des mesures.
00:17:32 – Donc ça veut dire que c'est possible, il faut aller plus loin,
00:17:34 il faut être systématique, il faut ne plus rien lâcher.
00:17:36 – Mais là on se ferait un fou professionnel, je vous ai dit,
00:17:40 on va être sanctionnés.
00:17:41 – Mais l'abaya fait que le monde entier nous regarde.
00:17:45 – Et nous déteste.
00:17:46 – Pour les premières choses d'ailleurs, Vincent Hervoët,
00:17:48 hier on a eu des manifestations devant l'ambassade de France à Tunis,
00:17:52 nous sommes aujourd'hui une cible du monde arabe,
00:17:55 parce que nous avons sur notre sol beaucoup de compatriotes qui sont musulmans
00:17:59 et le monde entier nous regarde.
00:18:02 – Oui mais il y a deux raisons, il y a une carrière de raison,
00:18:05 mais on s'est rendu au Dieu effectivement au Sahel, au Maghreb,
00:18:08 il y a un effet de contagion, mais ce qui est frappant,
00:18:11 et on est faible, ça c'est très important,
00:18:14 moi ce qui me frappe dans l'histoire, dans les obsèques de Michel Bernard là
00:18:18 et de Dominique Bernardon, et des réactions qu'elle suscite,
00:18:22 c'est que vous avez raison de mettre en avant son courage,
00:18:25 donc c'est un héros, il a résisté, il ne se soumet pas,
00:18:29 ce qui est effarant dans les chiffres qu'on vient de donner,
00:18:32 c'est un jeune prof sur deux qui refuserait de travailler
00:18:36 dans un établissement qui s'appellerait Samuel Paty,
00:18:38 c'est-à-dire une soumission, une lâcheté que l'on assume,
00:18:43 que l'on revendique même, lui il s'est battu,
00:18:46 alors c'est très bien, c'est un héros, mais c'est un héros mort,
00:18:49 moi j'aimerais bien qu'on n'ait pas simplement des martyrs,
00:18:52 qu'on ait des héros vivants, c'est-à-dire que la peur change de camp,
00:18:57 que le courage soit non seulement reconnu, mais qu'il soit admiré,
00:19:03 qu'on incite les gens à résister, et non pas cette espèce de soumission générale.
00:19:08 Les héros vivants existent, ce sont les profs qui ne lâchent rien,
00:19:11 qui font de face, ils existent.
00:19:13 Puisque vous avez la parole, c'est intéressant de voir comment les choses évoluent.
00:19:18 Pour connaître, déterminer la responsabilité de qui est responsable de l'explosion
00:19:25 qu'il y a eu dans cet hôpital à Gaza, c'est très important,
00:19:28 et de voir aussi combien le bilan évolue.
00:19:32 Vous savez la messe est dite, on va regarder ça parce que c'est important,
00:19:38 pour vous, pour moi, pour un tas de gens, mais c'est fait.
00:19:41 Ça a coagulé à chaud, pourrait-on dire. Aussitôt, tout de suite,
00:19:48 le monde arabe a admis la thèse du Hamas, qui était invraisemblable.
00:19:53 Vous ne pouvez pas mettre 472 morts, plus 20 véhicules,
00:19:59 dans une cour qui fait 500 m², plus les blessés, 472 morts,
00:20:04 vous vous rendez compte ce que ça fait ? 20 véhicules qui prennent déjà toute la place,
00:20:08 et avec un impact, un cratère qui fait 40 cm.
00:20:13 Il n'y a pas besoin d'avoir été souvent bombardés, moi ça m'est arrivé quelques fois,
00:20:17 mais je peux vous assurer qu'une bombe d'avion, même les plus petites, 250 kg,
00:20:21 ça fait un cratère qui fait 10 m de large et 2 m de profondeur.
00:20:24 40 cm, c'est une roquette.
00:20:26 Donc ce que vous voulez dire, c'est que...
00:20:29 Jusqu'à preuve du contraire, il y a une évidence, il y a une trans,
00:20:33 qu'il y a de la désinformation, qu'il y a de la montagne.
00:20:35 C'est une évidence, mais ça a marché immédiatement,
00:20:38 avec des conséquences graves, lourdes, et c'est irrémédiable.
00:20:41 Irrémédiable.
00:20:43 - Attendez, que le monde arabe ait envie de croire ce qu'il a envie de croire,
00:20:45 on s'y attend, c'est toujours comme ça.
00:20:47 Mais le pire, c'est la responsabilité des médias occidentaux.
00:20:50 Quand vous avez même le New York Times, qui reprend dans son titre initial,
00:20:53 "Israelian strike", c'est-à-dire "Frappe israélienne sur l'hôpital de Gaza",
00:20:57 le New York Times, parce qu'ils reprennent le communique et du Hamas,
00:21:00 tel quel, c'est grave, c'est gravissime.
00:21:03 - Et des agences de presse.
00:21:05 - Et des tas de médias occidentaux, des tas de responsables politiques occidentaux
00:21:08 qui ont repris cette information non vérifiée,
00:21:10 parce qu'ils n'ont pas envie de voir ce qu'il fallait voir,
00:21:12 mais de voir ce qu'ils avaient envie de voir.
00:21:14 - Non, parce qu'ils avaient l'habitude de voir.
00:21:16 - Oui. - Aussi.
00:21:18 - Le devoir pardon.
00:21:20 - Qu'est-ce qu'on peut avoir ?
00:21:22 - La veille de la visite de Biden, est-ce qu'il est en bombardement d'un hôpital ?
00:21:26 - Il y a un point de vue idéologique.
00:21:28 Olivier Faure, Olivier Faure, mardi soir,
00:21:32 avant même qu'on sache quoi que ce soit, regardez son tweet.
00:21:36 Il ne sait rien, il ne sait rien Olivier Faure.
00:21:38 Il l'a retiré depuis tellement il a honte.
00:21:40 "Rien ne justifie le rêve contre cet hôpital à Gaza,
00:21:43 la barbarie du Hamas n'autorise pas les crimes de guerre de Tsaïl,
00:21:46 même la guerre a ses règles, la France doit prendre la parole,
00:21:49 ami d'Israël mais pas complice d'une vengeance aveugle."
00:21:51 Ça c'est mardi soir.
00:21:53 - Mais attendez, mardi soir, le tweet du président Emmanuel Macron...
00:21:57 - Il n'a pas parlé de frappe israélienne.
00:21:59 - Regardez le tweet d'Emmanuel Macron.
00:22:01 "Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cible."
00:22:06 - Il y a plus de prudence.
00:22:08 - Le président de la République, avec les moyens d'information,
00:22:10 avec les diplomates qui l'entendent lui.
00:22:12 Le président dit, donne donc, le président,
00:22:15 laisse entendre qu'il s'agit d'un tir délibéré,
00:22:18 et évidemment que d'un tir israélien.
00:22:20 - Il ne nomme pas.
00:22:21 - Rien ne peut justifier.
00:22:22 - Il nomme pas les coupables.
00:22:23 - Il nomme pas Vincent, c'est pas pareil.
00:22:25 Pardonnez-moi Olivier, attendez.
00:22:27 - Mais si vous avez un tir délibéré...
00:22:28 - Pour les civils.
00:22:30 - Qu'est-ce que vous voulez que ce soit ?
00:22:31 - Restons sur Olivier Faure, ça m'intéresse.
00:22:36 - Vous préférez taper sur Olivier Faure,
00:22:38 mais moi je vous dis, c'est une espèce de folie qui assaisit tout le monde.
00:22:41 - A la différence que le président de la République ne nomme pas Israël.
00:22:45 C'est quand même pas la même chose.
00:22:47 - C'est implicite.
00:22:48 - Pardonnez-moi, c'est vous qui dites "implicite".
00:22:50 - Il y a un peu plus de prudence.
00:22:51 - Il y a un peu plus de prudence.
00:22:52 Mais ce que je veux vous dire, c'est que la classe politique,
00:22:55 la classe médiatique, et sans arrêt j'en parle,
00:22:58 elle a un point de vue idéologique.
00:23:00 Déjà, la Une du Monde d'hier...
00:23:02 - Pourquoi ?
00:23:04 - Ah ben ça, ça faudrait l'expliquer.
00:23:07 Ces gens qui nous donnent des leçons, je pense au journal Le Monde,
00:23:10 la Une du Monde d'hier n'est pas convenable.
00:23:14 Je vais le dire comme ça, avec des termes les plus sobres possibles.
00:23:17 Et ces gens viennent nous donner des leçons ensuite, des leçons de journalisme.
00:23:21 - Pascal Praud, en ce moment...
00:23:23 - Est-ce que je peux donner un témoignage ?
00:23:25 Je suis rentré mardi soir, j'ai regardé une chaîne d'information,
00:23:29 qui n'est pas celle-ci, et que je ne citerai pas par désens,
00:23:32 puisque j'ai contribué à la créer.
00:23:35 Cette chaîne...
00:23:36 - On a une petite idée mal.
00:23:38 - Cette chaîne a donné la parole sous prétexte d'un témoin de Gaza
00:23:45 qui a récité, il était donc un quart d'heure, une demi-heure après,
00:23:50 qui récitait exactement tous les éléments de la propagande du Hamas qui a suivi,
00:23:56 qui donnait des bilans qui atteignaient, on parlait déjà de 200 morts,
00:24:01 qui atteignaient 800-900 morts, sans être véritablement contredit par les ondes de plateau.
00:24:08 - Il en fallait 1300, il en fallait 1300 pour qu'il y ait l'exact parallèle avec les crimes du Hamas.
00:24:15 - On va marquer une pause, on écoutera Mme Pannot qui reprend tous les éléments.
00:24:19 - Elle n'a toujours pas supprimé son tweet.
00:24:21 - Mais il ne faut pas les supprimer.
00:24:23 - Parce qu'Olivier Faure, il avait quand même fait un tweet après pour dire "on ne sait pas, il faut être prudent".
00:24:27 - Mais enfin, comment Olivier Faure, alors que...
00:24:30 Comment un dirigeant du Parti Socialiste, premier secrétaire,
00:24:35 avant même qu'on ait des informations, ça veut bien dire que ces gens ont une idée avant.
00:24:40 L'idéologie pense à leur premier son.
00:24:42 - Vous avez un biais de compréhension.
00:24:43 - En fait, c'est insupportable.
00:24:44 Ces gens ne méritent pas la place qu'ils occupent.
00:24:47 Il est premier secrétaire du Parti Socialiste.
00:24:49 - On ne peut pas dire par ailleurs qu'il n'y a pas de victimes civiles palestiniennes sur les derniers jours.
00:24:54 - Mais bien sûr.
00:24:55 - C'est une question que j'allais poser à Vincent.
00:24:57 - Personne ne dit ça.
00:24:58 - Mais ce que je veux vous dire...
00:24:59 - Personne ne dit ça.
00:25:00 - J'ai pas besoin de poser à Vincent.
00:25:01 - Mais personne ne dit cela.
00:25:03 - Mais personne ne dit ça.
00:25:04 - Mais on demande.
00:25:05 - Par exemple, on a inventé et on le sait.
00:25:06 - Je suis d'accord.
00:25:07 - Qu'est-ce que nous avons dit hier ? Nous avons été d'une très grande prudence.
00:25:10 Ce qui est quand même la moindre des choses.
00:25:12 Écoutez ce que j'ai dit hier, lorsqu'on a ouvert l'émission, d'une très grande prudence.
00:25:17 Et ces gens-là n'ont pas de prudence.
00:25:19 Donc ces gens attisent les feux de la société française pour des raisons bassement électorales.
00:25:25 - C'est grave parce qu'il peut y avoir des juifs juifs.
00:25:27 - La pause.
00:25:28 Et nous revenons.
00:25:29 - Israël frappe.
00:25:34 - Il est 9h31 et nous sommes avec Somaya la midi.
00:25:39 - Manifestation hier dans un bâtiment du Congrès américain pour exiger un cessez-le-feu à Gaza.
00:25:47 Ils étaient au moins une centaine comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:25:50 Un rassemblement pacifique avec des champs et de nombreuses banderoles réclamant la fin du conflit au Proche-Orient.
00:25:56 Une manifestation organisée à l'appel du mouvement Voix juive pour la paix.
00:26:00 L'épidémie de bronchiolite s'étend à trois nouvelles régions de France.
00:26:05 Désormais la Bretagne, les pays de la Loire et la Guyenne sont concernés.
00:26:09 Face à cette infection respiratoire qui touche essentiellement des bébés,
00:26:13 il est nécessaire d'être particulièrement vigilant et d'appliquer les mesures barrières, rappelle l'agence régionale de santé.
00:26:19 Et puis encore retrouvé à Sedan, sans doute celui d'une fillette de 10 ans portée disparue depuis mardi soir.
00:26:26 La dépouille se trouvait dans un logement situé au-dessus d'un bar dans le centre Ybville historique.
00:26:32 La dépouille doit encore être formellement identifiée.
00:26:36 Le président de la République a décollé de Villacoublet.
00:26:40 Il est arrivé quasiment à Arras il y a quelques minutes et il assistera à la cérémonie religieuse.
00:26:47 Les obsèques qui seront célébrés en l'église d'Arras,
00:26:51 obsèques qui seront célébrés dans cette cathédrale et qui seront célébrés par l'évêque.
00:26:58 On a écouté tout à l'heure Olivier Leborgne.
00:27:02 Nous parlions du tweet d'Emmanuel Macron et Vincent Herouet disait que peut-être ce tweet avait été très rapide.
00:27:09 Nous parlions également de l'atmosphère médiatique dans le monde entier avec la une du New York Times qu'on pourra voir tout à l'heure.
00:27:16 Mais Gérard Carreiro qui connaît bien les Etats-Unis, je découvre par exemple,
00:27:23 vous le savez peut-être, le nouveau règlement des professeurs de Californie.
00:27:28 Règlement édicté par les autorités universitaires en matière de diversité, égalité et inclusion.
00:27:33 Tout professeur qui déclare ne pas être raciste est dans le déni selon le nouveau règlement en vigueur dans les universités de Californie.
00:27:42 Donc on en est là.
00:27:44 En ce sens-là, le New York Times, l'événement, si vous voulez pour moi, qui suit depuis 50 ans la vie américaine, c'est le New York Times.
00:27:54 Les Etats-Unis, alliés d'Israël, c'est un des piliers de la politique américaine depuis toujours.
00:28:01 Que le président soit démocrate ou républicain, Israël c'est notre ami, le principal ami, etc.
00:28:08 C'est la première fois, et c'est ça le symbole de la révolution woke et de l'influence du wokisme.
00:28:16 On l'a dit ici sur ce plateau souvent pour les universités, mais dans la presse, dans les grands médias américains.
00:28:23 Parce que le New York Times c'était, vous me direz, le Monde, c'était la même chose en France.
00:28:27 C'était autrefois le média de référence. C'est aujourd'hui aussi gangrené.
00:28:32 C'est les deux mêmes journaux, voilà. C'est les mêmes journaux.
00:28:38 Vous savez, dans le Monde, il y a un mois, il y a eu une tribune de Gérard Miller qui s'est attristée.
00:28:44 Pourquoi les Juifs votent à droite ? Et même à l'extrême droite ? Ils ne comprenaient pas.
00:28:48 Et c'est vrai qu'il y a un glissement de la communauté juive qui vote de plus en plus à droite en France et aux Etats-Unis.
00:28:53 Et ça c'est très nouveau parce que les Juifs démocrates américains étaient restés fidèles à la gauche.
00:28:58 Et là, ce qui se passe sur les campus américains, c'est que vous avez des étudiants woke qui défilent avec des images de parapente sur leur t-shirt en hommage au Hamas.
00:29:10 Qui défilent avec des slogans extrêmement hostiles, non seulement à Israël, mais aux Juifs.
00:29:15 Et il y a un divorce grandissant à Harvard. Vous avez plusieurs de grands donateurs d'Harvard qui ont retiré leurs dons, donateurs juifs,
00:29:20 parce qu'ils considéraient qu'Harvard est allé trop loin dans la défense du Hamas.
00:29:25 Et là, il y a un tournant qui est assez intéressant.
00:29:28 Pascal, que je comprenne bien, c'est-à-dire quelqu'un qui affirme qu'il n'est pas raciste ?
00:29:34 Il est dans le déni.
00:29:35 Mais c'est dingue !
00:29:36 Oui, c'est dingue.
00:29:37 Ça s'appelle la...
00:29:38 C'est-à-dire qu'il ne comprend pas que lui-même, culturellement, il est porté depuis des siècles et des siècles par un racisme structurel qui habite sa pensée.
00:29:47 Il faut en permanence s'incriminer soi-même.
00:29:50 Ça s'appelle la CRT, Critical Race Theory. C'est une théorie.
00:29:54 Et non, mais juste, c'est marrant parce que ce qui se passe en Californie, c'est l'inverse de ce qui se passe en Floride.
00:29:59 En Floride, ils ont interdit ces théories à l'école.
00:30:02 Ronde de Santis, il fait la chasse à certains livres dans les bibliothèques aussi.
00:30:05 Absolument.
00:30:06 Affreusement. Merci.
00:30:07 Un mot sur... Parce que ça aussi, l'atmosphère médiatique, c'est très intéressant. On va écouter Mathilde Panot.
00:30:12 Mais ce que vous voulez dire, c'est que tout le monde est victime de cette atmosphère aujourd'hui.
00:30:17 Puisque vous citiez tout à l'heure le tweet du président de la République, peut-être trop rapide.
00:30:22 Il a tweeté dès mardi soir, il était minuit, je crois, lorsqu'il a tweeté. On avait peu, bon.
00:30:27 Et vous disiez... Alors, il le tweet pas tout seul. Il y a une cellule de conseillers diplomatiques.
00:30:31 Sans doute. Rien ne peut justifier une frappe.
00:30:33 Et puis des gens qui ont l'expérience de la chose militaire.
00:30:35 Ce que vous regrettez, c'est cette phrase "Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cible".
00:30:39 En fait, les civils n'ont pas été pris pour cible. C'est ça que vous dites.
00:30:41 Il n'y a pas eu de cible, puisque visiblement, c'est une roquette qui s'est égarée.
00:30:44 Ça n'a pas été un bombardement délibéré. Donc rien ne peut justifier un bombardement délibéré.
00:30:48 Sauf qu'il n'y a pas de bombardement délibéré, mon pote.
00:30:50 Donc il y a un petit problème. Il y a un petit glissement sémantique dans ma voix.
00:30:56 Oui, un petit glissement sémantique, si vous dites... Voilà. Je le retire pour vous.
00:31:00 Pardon, pardon, pardon.
00:31:02 Le président de la République, c'est pas à votre poste.
00:31:04 Mais on est quand même un peu surpris, si vous voulez.
00:31:06 Oui.
00:31:07 Parce qu'il n'y a pas besoin d'être... Non mais attendez, attendez.
00:31:10 Il n'y a pas de journalistes sur place. Vous savez qu'on est dans un territoire qui est géré par le Hamas.
00:31:15 Donc il n'y a pas de journalistes occidentaux qui sont en train, qui se précipitent sur les lieux
00:31:19 pour témoigner du nombre de corps qu'ils aperçoivent et des dégâts qui ont été faits sur ce parking.
00:31:25 Parce que c'est pas, au demeurant, c'est pas un bombardement sur l'hôpital.
00:31:29 C'est un bombardement sur le parking. C'est un petit peu différent.
00:31:33 Il n'y a pas une bombe qui est tombée sur les urgences.
00:31:36 Il y a une bombe qui est tombée sur le parking où il y avait 20 véhicules et des réfugiés.
00:31:40 Des déplacés, plutôt. Il y avait des déplacés qui campaient sur les pelouses.
00:31:43 Mais ça fait 500 mètres carrés.
00:31:45 S'il y avait eu des journalistes, on aurait peut-être su la vérité.
00:31:47 En tout cas, autour du président, il y a des militaires qui savent qu'une bombe de 250 kilos,
00:31:54 les plus petites que balancent les avions, ça fait un cratère de 10 mètres de large sur 2 mètres de profondeur.
00:31:59 Et qu'une roquette, ça fait 40 centimètres. C'est pas la même chose.
00:32:02 Donc, on est quand même étonné qu'il se soit laissé abuser.
00:32:06 Donc, il y a un climat général. Il faut être...
00:32:09 Et ça sert à rien. Et c'est contre-productif.
00:32:13 J'entends bien. Vous dites que c'est contre-productif, sauf tout à l'heure que vous avez dit
00:32:16 "ça y est, c'est fait, quoi qu'il arrive, et le monde arabe a basculé et a trouvé..."
00:32:20 Parce qu'on apparaît faible. Et quand on est faible, on est coupable.
00:32:23 Et quand on est... On est hors-jeu dans cette histoire. La France est hors-jeu.
00:32:26 Même quand on est pas, on est coupable. Je suis pas d'accord avec ça.
00:32:27 La France est hors-jeu, mais elle est quand même coupable.
00:32:29 Bon, je voudrais qu'on écoute Mathilde Panot, parce que ça va dans le même sens.
00:32:33 On va payer la reconstruction de Gaza, et on est quand même coupable.
00:32:36 On ne sert à rien et on est coupable.
00:32:38 Je disais Olivier Faure tout à l'heure, Mathilde Panot, c'est des gens qui ont un avis
00:32:41 avant même d'avoir les éléments qui leur permettraient de structurer leur avis.
00:32:46 On est victime des fous de Dieu, et on est quand même dénoncés.
00:32:51 Ça vous a pas échappé ? On a des otages, et on est quand même montrés du doigt.
00:32:56 Écoutons Mathilde Panot, c'était ce matin sur France Inter.
00:33:00 Écoutons.
00:33:01 Le gouvernement israélien a déjà menti à plusieurs reprises,
00:33:05 et que dans les guerres, généralement, les armées mentent.
00:33:08 Je vais vous donner des exemples.
00:33:09 En 2009, le gouvernement d'extrême droite israélien disait qu'il n'avait pas utilisé de phosphore blanc
00:33:15 pour ensuite admettre, devant les preuves qui avaient été récoltées par des ONG,
00:33:19 admettre en août 2009 qu'ils avaient utilisé du phosphore blanc.
00:33:23 Ce même que votre collègue Shireen Abu-Akhli, en 2022,
00:33:28 dont Israël avait d'abord nié qu'ils étaient responsables de son assassinat,
00:33:32 pour dire ensuite que c'est probablement une balle israélienne.
00:33:35 Mathilde, pardonnez-moi, je comprends.
00:33:37 Donc votre premier argument, c'est de dire qu'ils ont menti, qu'ils peuvent mentir encore.
00:33:42 Ma question était simplement, est-ce que vous avez des informations ?
00:33:45 Ensuite, vous regardez les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé,
00:33:49 qui je crois sont des chiffres assez fiables,
00:33:51 qui montrent que depuis le début du siège de Gaza,
00:33:54 111 infrastructures médicales ont été visées,
00:33:57 que 12 cadres soignants ont été tués,
00:33:59 et que 60 ambulances ont été visées.
00:34:01 Ce que je dis par là, c'est que par exemple, vous n'allez pas m'expliquer,
00:34:04 lorsque une école onusienne est bombardée, que c'est là où le Hamas se cacherait.
00:34:09 Et que la question qui est posée, c'est comment construit-on la paix ?
00:34:14 Comment va-t-on vers le cessez-le-feu immédiat ?
00:34:16 Parce que là, 1000 chars peuvent rentrer à tout moment dans Gaza.
00:34:19 Et que la question, c'est que le cessez-le-feu est le seul à même d'épargner des vies humaines.
00:34:24 Les journalistes ont parfois peur d'interroger la France Insoumise.
00:34:27 Ah, ils ont moins de peur quand il s'agit d'interroger le Rassemblement national.
00:34:30 Ça, ils ont moins de peur, parce qu'ils savent que l'espace médiatique sera avec eux.
00:34:35 Mais en revanche, sur la France Insoumise, ils sont sûrs des oeufs.
00:34:38 On est prudents. Très prudents.
00:34:40 Eugénie Bastier, vous voulez réagir ?
00:34:41 Vous connaissez la phrase de Peggy, il faut dire ce que l'on voit,
00:34:44 mais ce qui est encore plus difficile, c'est de voir ce que l'on voit.
00:34:47 Et je crois que la France Insoumise a du mal à voir ce qu'il faut voir.
00:34:51 Je veux bien qu'on considère que le Tsaïl et Israël ont menti par le passé sur un sujet.
00:34:56 Je suis tout à fait prêt à le reconnaître.
00:34:58 Mais utiliser ce doute-là, pour mettre le doute là où il y a quand même aujourd'hui,
00:35:02 maintenant, un faisceau d'évidence et des experts qui ne sont pas Tsaïl,
00:35:05 qui sont hors de l'armée israélienne, qui disent que c'est très probablement une frappe du Hamas,
00:35:10 une roquette et pas une bombe israélienne.
00:35:13 Je trouve que c'est utiliser le doute, et c'est à la limite même du complotisme.
00:35:16 Ça veut dire quoi ? Au final, ça veut dire que les Juifs mentent.
00:35:18 Il y a même un...
00:35:19 - Mais évidemment... - Philippe Bilger !
00:35:21 - En réalité, on ne s'étonne même pas... - Oui, mais elle utilise le mensonge du passé...
00:35:25 - Si vous le permettez, Jenny, étant un homme, j'aimerais pouvoir parler aussi.
00:35:29 - Bien sûr, allez-y.
00:35:30 - En réalité, on a tort de s'étonner. - C'est de l'arrogance.
00:35:35 - Vous êtes dans le déni.
00:35:36 - Vous le dites, vous le dites vous-même, Pascal, l'idéologie fait que,
00:35:40 précisément, ils refusent de voir leur mère.
00:35:43 - Il y a une présomption de culpabilité d'Israël.
00:35:46 - C'est le problème de la gauche depuis toujours.
00:35:49 L'idéologie pense à sa place, ce qui n'est pas vrai à droite.
00:35:53 Je suis désolé de vous le dire, parce que personne ne peut contredire
00:35:57 de ce que je dis sur un siècle.
00:35:59 C'est-à-dire que les communistes, l'idéologie pensait à leur place.
00:36:02 On leur disait, il y a 50 millions de morts en Russie, ils disaient
00:36:06 "Oui, mais c'est pas grave, c'est passager, c'est pour aller vers un monde meilleur.
00:36:10 Voilà, il faut bien passer par là."
00:36:12 Bon, ça, ça s'appelle de l'idéologie, le réel.
00:36:15 - L'idéologue va vous répondre.
00:36:17 - Vous venez de vous sentir invité, vous n'étiez pas à cette période-là.
00:36:20 - Je plaisante.
00:36:21 - Vous ne viviez pas sous Staline.
00:36:22 - C'est vrai que les processus qui nous amènent à ce chaos mondial
00:36:25 et à un proche-orient qui va certainement basculer dans son ensemble
00:36:28 dans quelque chose de terrifiant, c'est un processus qui vient
00:36:31 de l'effondrement du mur de l'Est, du mur de Berlin, bien sûr.
00:36:35 Ce que je veux dire, c'est que maintenant, la vidéo d'Algecira...
00:36:39 - Vous ne disiez pas ça.
00:36:40 - Non, mais je vous dis simplement qu'il y a des complexités dans ce qui nous amène...
00:36:44 - L'idéologie est plus à gauche qu'à droite, c'est tout ce que je dis, qui conteste...
00:36:47 - On a déjà eu la discussion, je n'y reviendrai pas.
00:36:49 Mais je voudrais simplement dire quelque chose.
00:36:51 La vidéo d'Algecira montre en effet qu'il s'agit d'un tir de roquette.
00:36:57 La vidéo est très nette et tous les experts militaires depuis quelques heures
00:37:01 décrivent ça.
00:37:02 - D'accord.
00:37:03 - On a tous la crainte, dans ce qu'elle pourrait coûter en vie
00:37:07 de civils palestiniens de l'intervention terrestre, qui se préparent très certainement.
00:37:11 Et il nous faudra savoir comment, sans passer par la propagande du Hamas,
00:37:16 on peut avoir une idée, pardon Pascal, du nombre de civils palestiniens
00:37:20 qui vont perdre la vie.
00:37:22 - C'est évidemment pas ce dont on parle.
00:37:24 - Mais l'Israélie n'est pas non plus...
00:37:26 - Ecoutez Olivier, c'est ce dont on parle.
00:37:28 - Elle a raison, elle a raison, m'a dit le panneau.
00:37:30 Les Israéliens mentent.
00:37:32 Mais ce qu'elle n'a pas l'air de réaliser, c'est quand même un peu gênant.
00:37:35 Ils mentent de temps en temps, parce qu'ils font la guerre.
00:37:37 Quand on fait la guerre, on ment obligatoirement.
00:37:40 - Et le Hamas ne ment pas.
00:37:41 - C'est la règle du jeu.
00:37:42 - Le Hamas ne ment jamais.
00:37:43 - Et le Hamas a menti magnifiquement avant-hier, parce qu'ils ont dynamité
00:37:48 la rencontre entre le président Biden et trois présidents,
00:37:51 et trois chefs d'État arabes, qui sont pourtant ses clients,
00:37:54 qui lui doivent tout, qu'il maintient en vie, mais qui lui ont tourné le dos.
00:37:59 - Vous pensez que c'est une erreur, ou vous pensez que c'est volontaire ?
00:38:03 - C'est une magnifique affaire de désinformation.
00:38:05 C'est un tsunami de désinformation.
00:38:07 - Mais c'est une volonté.
00:38:08 Ce qu'a fait le Hamas, c'est volontairement.
00:38:10 - Le Hamas n'est pas le Hamas qui tire.
00:38:12 - Le Hamas a menti et a instrumentalisé un drame.
00:38:14 - Vous ne répondez pas à ma question.
00:38:16 - Sans doute un volontaire.
00:38:18 - D'accord.
00:38:19 Écoutez Olivier Véran hier, qui était très prudent,
00:38:21 parce qu'on voit que notre gouvernement est très prudent, pour le coup.
00:38:24 En tout cas, on n'hésite, on ne veut surtout pas dire que c'est le Hamas qui a frappé.
00:38:31 C'était hier, peut-être qu'aujourd'hui ce sera différent.
00:38:34 Et malgré ça, malgré notre prudence, nous sommes la cible de tout le monde arabe.
00:38:39 - Parce qu'on est faible, il ne faut jamais être faible.
00:38:41 - C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
00:38:42 Mais écoutez Olivier Véran.
00:38:44 - Le président des Etats-Unis a parlé de probabilité.
00:38:47 - Oui.
00:38:48 - Bien, moi je suis ici pour vous donner des faits, lorsque j'ai connaissance de ces faits.
00:38:52 Donc chacun est libre de sa manière de communiquer.
00:38:54 Je vous redis la position de la France.
00:38:56 Nous sommes en attente d'avoir plus d'informations pour pouvoir parler de manière sûre sur l'origine de ce tir.
00:39:01 Ce qui ne nous empêche pas de condamner, quelle que soit l'origine du tir, encore une fois, ce qui s'est passé.
00:39:05 Sur la décision Total, c'est évidemment une nouvelle qui est importante pour le pouvoir d'achat des Français.
00:39:09 Puisque cela veut dire que ça met à l'abri, si je puis me permettre,
00:39:13 de ce qui pourrait se passer, des conséquences sur le prix du carburant, des événements internationaux.
00:39:18 Et Total a pris ses responsabilités à la demande du gouvernement.
00:39:21 On m'avait interrogé il y a quelques semaines à ce sujet, en disant que le président de Total avait annoncé
00:39:27 que peut-être qu'il supprimerait le bouclier.
00:39:29 Il le maintient pour toute l'année 2024.
00:39:31 C'est évidemment une nouvelle que nous acquillons bien.
00:39:33 - Vous avez compris que ce qui nous intéressait, c'était le départ de son intervention,
00:39:37 où il dit "le président Biden a parlé d'éventualité.
00:39:40 Pour ma part, j'attends des informations et je ne vous communiquerai que lorsque il y aura des faits".
00:39:45 Donc j'interprète ça comme une prudence.
00:39:47 - Il explique un peu, parce que moi j'ai écouté Biden, il a parlé à plusieurs reprises,
00:39:51 il va plus loin qu'une probabilité.
00:39:53 Quand il affirme, il affirme, Biden.
00:39:56 Ce n'est pas vrai.
00:39:57 Donc M. Véran fait semblant d'avoir entendu que c'était juste une probabilité.
00:40:03 - Bon, le monde arabe, je le disais, on va voir des images, l'ambassade de France hier qui est visée.
00:40:08 On a l'impression qu'on est plus visé que les Américains aujourd'hui dans le monde.
00:40:12 - C'est quand même un sacré paradeur.
00:40:13 - C'est quand même tout à fait étonnant.
00:40:14 On voit ces images en même temps que nous parlons.
00:40:17 Il y avait également des manifestations à Rabat hier et paraît-il que les Marocains ne manifestent jamais contre le roi.
00:40:23 C'est Philippe Guibert qui connaît bien la société marocaine qui disait ça hier.
00:40:27 - À Tunis aussi.
00:40:28 - Oui, mais Tunis, il ne vous a pas échappé que ce n'est pas le Maroc.
00:40:32 Alors que, comment dire, Rabat ou Casablanca, c'est le Maroc et les Marocains ne manifestent jamais,
00:40:38 paraît-il, contre le roi, disait Philippe Guibert.
00:40:40 Ça n'arrive jamais.
00:40:41 - Ils manifestent rarement et ils ont manifesté parce qu'il y a une solidarité de facto.
00:40:48 Être arabe, c'est être partisan de la cause palestinienne.
00:40:52 - Oui.
00:40:53 - C'est comme ça qu'il se définit.
00:40:54 On pourrait pratiquement définir le fait d'être un arabe ou musulman comme solidaire de la cause palestinienne.
00:41:00 - Je suis d'accord avec vous, mais sur notre territoire, il y a plus de musulmans aujourd'hui que de juifs.
00:41:04 - Oui, et alors ?
00:41:05 - Et alors, ce parti pris...
00:41:08 - Antifrançais ?
00:41:10 - Il vient sur notre territoire.
00:41:12 - Ah oui ?
00:41:13 - C'est ça que je veux vous dire.
00:41:14 C'est-à-dire que les musulmans...
00:41:16 Vous diriez que, c'est très difficile d'ailleurs, mais la position des musulmans français,
00:41:20 est-ce qu'on pourrait dire qu'elle est unanime ?
00:41:22 - Non, mais il y a une sympathie de toute façon pour, effectivement, la cause palestinienne.
00:41:27 Il y a un paradoxe, c'est une forme de schizophrénie arabe, d'ailleurs, qui est très particulière,
00:41:31 parce que quand vous interrogez réellement les gens, quand vous connaissez notamment les dirigeants,
00:41:35 vous voyez bien que tout ce qui s'est passé dans l'histoire de l'OLP, du FATA, les a rendus détestables.
00:41:40 Ils sont unis, les palestiniens.
00:41:42 Et en même temps, officiellement, en façade, on soutient et on est contre l'entité sioniste.
00:41:48 Ce qui vient de se passer est gravissime, parce que c'est quand même les accords d'Abraham
00:41:52 qui sont remis en cause.
00:41:53 Vous avez remarqué que tous les pays qui avaient signé avec Israël,
00:41:57 le Maroc, on en parle à l'instant, mais les Iraniens, l'Arabe uni,
00:42:02 tous ces pays-là lui ont tourné le dos, là.
00:42:04 Alors qu'Israël vient d'encaisser, sans aucun doute, l'agression,
00:42:09 l'attaque la plus sauvage qu'elle ait jamais reçue.
00:42:11 – Une chose sur les manifestations pro Hamas, et on va écouter Noemi Schultz dans une seconde,
00:42:16 c'est qu'hier, le Conseil d'État a retoqué d'une certaine manière la position.
00:42:20 Alors vous, je sais qu'on a échangé d'ailleurs avec vous,
00:42:23 et je vous ai cité avec Gérald Darmanin, j'ai cité votre, comment dire, position,
00:42:29 qui est plutôt favorable, quoi qu'il arrive, aux manifestations,
00:42:32 vous disiez "il faut les laisser ces manifestations",
00:42:34 et Gérald Darmanin avait demandé à tous les préfets que ces manifestations soient interdites.
00:42:39 – Quel résultat ?
00:42:40 – Le Conseil d'État dit non, le Conseil d'État dit non.
00:42:42 Alors pour des raisons juridiques que je vous propose d'écouter,
00:42:45 c'est Noemi Schultz qui nous fait un décryptage.
00:42:47 – Le Conseil d'État regrette la rédaction approximative du télégramme du ministre de l'Intérieur.
00:42:54 En effet, la semaine dernière, Gérald Darmanin a envoyé à tous les préfets
00:42:57 un courrier dans lequel il leur indiquait que toutes les manifestations pro-palestiniennes
00:43:01 devaient être interdites en raison des troubles à l'ordre public
00:43:04 qu'elles étaient susceptibles de générer.
00:43:06 Dans sa décision, le Conseil d'État rappelle que seuls les préfets
00:43:10 peuvent apprécier au cas par cas et sous le contrôle du juge administratif
00:43:14 si une manifestation doit être interdite.
00:43:17 En clair, les préfets ne peuvent pas se baser uniquement sur le télégramme du ministre
00:43:21 pour interdire un rassemblement, ils ne peuvent pas non plus prendre comme seul motif
00:43:25 le fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne.
00:43:30 Pour autant, les juges estiment que dans le contexte actuel
00:43:33 marqué par les tensions internationales, la recrudescence d'actes antisémites,
00:43:37 les manifestations de soutien au Hamas ou qui justifient les attaques terroristes du 7 octobre
00:43:43 sont bien de nature à troubler l'ordre public, elles peuvent donc être interdites.
00:43:47 Le télégramme de Gérald Darmanin ne porte donc pas une atteinte grave
00:43:51 et manifestement illégale à la liberté de manifester et à la liberté d'expression.
00:43:56 – Gautier Debrès.
00:43:57 – Ce n'est pas la première fois que le Conseil d'État et Gérald Darmanin ne sont pas d'accord
00:44:00 mais surtout sur ces manifestations, on était incapable de les interdire.
00:44:04 Il y a eu très peu de verbalisation et encore moins d'arrestation
00:44:07 alors qu'effectivement dans ce télégramme au préfet, Gérald Darmanin disait
00:44:10 "ça suffit, seulement les verbalisations de 135 euros pour rassemblement illicite,
00:44:14 il faut aussi interpeller" mais il y a très peu d'interpellation
00:44:17 et on avait quand même 3000 personnes, moins de 2 heures après que Gérald Darmanin
00:44:21 émette ce télégramme, rassemblées Place de la République.
00:44:23 Alors certes, elles ont été dispersées ensuite grâce à un canon à eau
00:44:26 mais enfin quand même ça montre une image d'impuissance pour le ministre de l'Intérieur.
00:44:29 – Mais, j'avais bien compris l'argumentation de génie la dernière fois que nous avions débattu
00:44:36 mais je suis frappé de voir à quel point le Conseil d'État,
00:44:40 en réclamant une appréciation aux détails, va compliquer les choses.
00:44:44 Parce qu'enfin, j'imagine mal quelques manifestations pro-palestinienne que ce soit
00:44:51 n'être pas menées pour soutenir au fond la cause du Hamas,
00:44:56 implicitement ou explicitement et à partir de là, parce qu'on ne va pas la faire
00:45:02 uniquement pour déplorer les victimes.
00:45:05 – Pardon, mais moi, si je peux dire un mot ?
00:45:06 – 10 secondes et après on marque une pause.
00:45:08 – Moi je pense que si on interdit les manifestations qui sont en démocratie,
00:45:11 la manifestation du désaccord, on risque justement de…
00:45:14 c'est aussi cathartique je pense dans des démocraties de pouvoir manifester
00:45:17 y compris quand on n'est pas d'accord, moi je ne suis pas d'accord
00:45:20 avec les slogans qui sont criés, mais je pense que si on interdit
00:45:24 cette manifestation-là, on risque de pousser vers des manifestations
00:45:27 plus violentes justement, parce qu'il n'y aura pas cet aspect cathartique.
00:45:30 – Mais j'ai manqué les ressorts !
00:45:32 – La pause, la pause, et on me signale un livre qui pourrait vous intéresser,
00:45:38 Gérard Carré-Rouge, je salue notre ami Jean-Paul Brunel,
00:45:42 des vétérans de notre métier, que je salue, qui nous écoute toujours
00:45:46 avec beaucoup d'intérêt, et qui me dit "prenez le temps de vous procurer
00:45:50 ce livre sur le New York Times et la Shoah, un journal propriétaire
00:45:53 d'une famille juive déjà gagnée par le déni journalistique,
00:45:56 et ce livre s'appelle "Relégué", quand le New York Times
00:45:59 fermait les yeux sur la Shoah".
00:46:02 – Je peux le lire.
00:46:04 – C'est intéressant sans doute.
00:46:08 Donc on marque une pause, je veux vous remercier,
00:46:10 parce que Robert Ménard va venir ici vous remplacer,
00:46:13 et on va pouvoir écouter Robert Ménard sur son analyse du moment,
00:46:16 lui qui est maire de Béziers, et puis nous serons en direct,
00:46:21 évidemment, de Haras pour célébrer les obsèques de Dominique Bernard,
00:46:26 à qui nous pensons comme tous les gens de France, tous les Français,
00:46:31 et comme tous les habitants d'Haras qui sont devant cette cathédrale.
00:46:38 Je ne sais pas si le président de la République est arrivé,
00:46:41 il est 9h52, je ne sais pas si Marine Lanson peut me donner l'information,
00:46:46 mais manifestement le président de la République n'est pas arrivé,
00:46:49 même si son avion s'est posé tout proche d'Haras,
00:46:53 il devrait arriver dans quelques instants,
00:46:55 et évidemment lorsqu'il va arriver, nous vous montrerons les images.
00:46:59 A tout de suite.
00:47:00 Robert Ménard est avec nous, le maire de Béziers,
00:47:05 je le remercie d'être sur ce plateau,
00:47:07 nous allons être évidemment très présents à Haras,
00:47:09 également le président de la République n'est pas encore arrivé,
00:47:12 je sais que Gabriel Attal est arrivé,
00:47:14 et il y aura quelque chose de symbolique,
00:47:17 puisque devant les portes de la cathédrale,
00:47:19 il y a une trentaine de personnes,
00:47:21 ce sont les enseignants et les agents du lycée Gambetta,
00:47:24 que vous voyez sans doute à l'image,
00:47:28 la cérémonie n'a pas commencé,
00:47:31 et évidemment nous allons la suivre.
00:47:34 Robert Ménard, d'abord merci d'être avec nous,
00:47:36 on avait envie de vous entendre sur ce qui se passe aujourd'hui en France,
00:47:40 est-ce qu'au fond une des questions que pose,
00:47:43 qui n'est pas nouvelle d'ailleurs, la société française,
00:47:45 c'est est-ce qu'une société multiculturelle,
00:47:48 avec des Français qui n'ont pas les mêmes moeurs,
00:47:52 qui n'ont pas les mêmes croyances,
00:47:54 qui n'ont pas les mêmes avis sur la vie quotidienne,
00:47:57 sur le rapport aux femmes, sur énormément de choses,
00:48:01 est-ce que nous pouvons aujourd'hui vivre ensemble ?
00:48:05 J'aurais envie de vous répondre oui,
00:48:09 or ça marche évidemment avec une partie des différentes communautés,
00:48:14 mais globalement il y a un repli sur chacun,
00:48:19 nous par exemple, je vous donne un exemple,
00:48:22 pour ne pas prendre toujours nous et les autres,
00:48:25 aujourd'hui dans les logements HLM de Béziers,
00:48:29 je précise qu'en pleine mer se préside l'office,
00:48:33 les gens sont séparés parce qu'ils ne veulent plus vivre ensemble,
00:48:37 vous ne pouvez pas faire vivre ensemble,
00:48:40 à des rares exceptions, il ne faut pas généraliser,
00:48:43 mais en général par exemple,
00:48:45 les communautés maghrébines et les communautés turques,
00:48:49 il y a des cages d'escalier turcs,
00:48:53 il y a des cages d'escalier du Maghreb,
00:48:56 on n'arrive plus à faire vivre ensemble,
00:48:58 d'un côté des maghrébins,
00:49:00 et de l'autre côté la communauté gitane,
00:49:03 il y a des quartiers où les gens ne veulent plus aller,
00:49:07 nous on a des logements,
00:49:09 on me dit il faut construire des logements sociaux,
00:49:11 il faut peut-être commencer par occuper les logements qui sont là,
00:49:14 il y a des quartiers où plus personne ne peut vivre,
00:49:16 parce que vous n'iriez pas y vivre,
00:49:18 vous n'iriez pas y vivre,
00:49:20 vous pouvez toujours dire je suis pour tout dans la vie,
00:49:23 mais concrètement tu n'irais pas,
00:49:25 moi c'est ce qui me désole.
00:49:27 - Il y a quelques années on écoutait une enseignante,
00:49:29 une institutrice qui disait
00:49:31 "moi je suis confrontée à des problèmes invraisemblables",
00:49:34 chaque vendredi j'emmenais mes enfants à la piscine,
00:49:36 les enfants de la classe à la piscine,
00:49:38 et chaque vendredi vous y aviez 3 jeunes filles,
00:49:40 4 jeunes filles, toujours les mêmes,
00:49:42 qui ne venaient pas à la piscine,
00:49:44 parce qu'elles ne voulaient sans doute pas se découvrir dans l'eau,
00:49:47 comment on fait pour vivre ensemble,
00:49:50 cette société multiculturelle,
00:49:52 ou est-ce que c'est mort ?
00:49:54 - Il y a la capacité à vivre ensemble,
00:49:56 il faut se mobiliser, j'étais comme tous les maires,
00:49:58 lundi à 14h, vous avez compris,
00:50:00 dans un lycée, pour la minute de silence,
00:50:02 en l'occurrence il y a eu un très très beau discours du proviseur,
00:50:06 en plus il s'appelle Jean Moulin le lycéen,
00:50:08 j'imagine, si tu as matière à dire quelque chose,
00:50:11 puis je regardais comme vous l'auriez fait,
00:50:13 je regardais les lycéens,
00:50:15 c'était que des terminales, donc des grands,
00:50:17 c'est pas des petits de seconde,
00:50:19 et alors il n'y a pas eu,
00:50:21 il y a eu dans un autre lycée un vrai problème
00:50:23 avec un type qui a menacé un prof de le tuer et tout,
00:50:26 mais on n'était pas là,
00:50:28 je regardais, puis j'étais sidéré de leur
00:50:30 peu d'adhésion à ce qu'on était en train de faire,
00:50:34 dire qu'à un moment on a fini évidemment par la marseillaise,
00:50:37 tu finis, tu es en France,
00:50:39 mais attendez, il n'y a pas la moitié,
00:50:41 je suis optimiste, qui chantaient la marseillaise,
00:50:43 ils ne savent pas la marseillaise,
00:50:45 ou ils n'ont pas envie,
00:50:47 tu avais des petits groupes qui rigolaient,
00:50:49 vous savez, comme tu peux rigoler de façon un peu idiote
00:50:51 quand tu es adolescent,
00:50:53 il n'y a pas que les adolescents qui risent de façon idiote,
00:50:55 moi j'en ai eu à la maison,
00:50:57 et tu sais comment ils peuvent rigoler de façon idiote,
00:50:59 et je me disais, qu'est-ce que je fais par rapport à ça ?
00:51:01 Vous savez, moi je suis persuadé que le terrorisme,
00:51:04 on arrivera à bout,
00:51:06 M. Darmanin c'est plutôt un bon ministre de l'intérieur,
00:51:09 enfin moi je vote pas pour eux,
00:51:11 mais enfin je le vois.
00:51:13 – Et vous votez pour qui ? – Comment ?
00:51:15 – Vous votez pour qui ? – Je ne sais pas pour qui je voterai.
00:51:17 – Et la dernière fois vous avez voté pour qui au deuxième tour de la présidentielle ?
00:51:19 – Deux raisons, parce qu'elle avait raison,
00:51:21 je suis mille des accords, mais elle avait des raisons, pardon,
00:51:23 sur deux choses, un sur l'immigration par exemple,
00:51:25 elle a attiré l'attention sur l'immigration,
00:51:27 pardon je vous rappelle que dans un certain nombre de plateaux de télévision,
00:51:30 tu disais il y a un rapport entre l'immigration, la délinquance et le terrorisme,
00:51:34 tu te faisais traiter de facho dans les 10 secondes quand même,
00:51:37 c'est ça la réalité.
00:51:39 – On parle de lâcheté, de complaisance, de déni etc.
00:51:41 Est-ce qu'à Béziers il y a un collège ou un lycée Samuel Paty ?
00:51:45 – Bien sûr, j'ai entendu ici et là qu'il n'y en avait pas,
00:51:47 c'est pas vrai, il y a une école Samuel Paty,
00:51:50 et en plus on l'a fait dans le quartier, vous savez ce qu'on m'ont dit,
00:51:52 le plus difficile, un des quartiers les plus pauvres de la ville,
00:51:56 et je l'ai fait en demandant leur avis,
00:51:58 pour ça que je voulais vous dire qu'il y a des choses aussi positives
00:52:01 malgré cette impression, j'ai demandé évidemment aux enseignants,
00:52:04 aux parents d'élèves à qui tu veux demander, il n'y a pas eu un refus,
00:52:08 l'école on l'a inaugurée, c'était en avril je pense,
00:52:14 enfin il y a quelques mois, bien sûr qu'on peut y arriver,
00:52:17 on peut y arriver mais à condition que tu ailles pas là en t'excusant des choses,
00:52:22 moi je suis un maire qui ne s'excuse jamais, jamais,
00:52:25 moi je suis fier de mon pays, j'avais décidé de donner Samuel Paty,
00:52:29 je leur ai demandé leur avis, ils m'auraient dit non,
00:52:31 je l'aurais fait quand même, je vous le dis tout de suite,
00:52:33 parce que je pense que personne n'attend qu'on s'excuse à longueur de temps,
00:52:37 tout à l'heure vous le disiez, ils attendent les gens,
00:52:40 que tu aies des convictions, que tu les défendes,
00:52:42 et que tu pousses au respect, le problème c'est qu'on a une classe politique
00:52:46 d'une lâcheté invraisemblable, vous avez vu les prudences,
00:52:49 attendez pardon parce que je suis en colère,
00:52:51 hier quand il y a eu le bombardement à Gaza,
00:52:55 et comme vous, comme nous tous, je suis catastrophé de ce qui s'est passé à Gaza,
00:52:59 mes amis de Médecins Sans Frontières, et pas sur place,
00:53:03 Médecins Sans Frontières à Paris, le premier tweet qu'ils font,
00:53:07 le bombardement israélien, mais Coco tu le sais comment que c'est le bombardement israélien,
00:53:11 parce que tu y étais, moi je suis allé à Gaza,
00:53:15 plusieurs fois parce que j'étais patron de Médecins Sans Frontières,
00:53:19 mais aujourd'hui qui va à Gaza, parce qu'on va se mettre à croire le Hamas,
00:53:23 parce que j'entends de ci de là, oui Israël ment,
00:53:27 dans une guerre tout le monde ment et raconte des bombards,
00:53:29 enfin de l'autre côté tu as quand même un pays où il y a une vraie presse.
00:53:33 - Mais comment vous expliquer ça, comment vous expliquer cette atmosphère générale
00:53:36 depuis 30 ans, artistes, intellectuels, journalistes,
00:53:40 ce qui ont pris fait et cause pour certains thèmes, comment vous expliquer ça ?
00:53:45 - Fait ou cause ou un silence, je ne vais pas parler de foot devant vous,
00:53:49 parce que Mbappé, pas un mot, je me rappelle, je me rappelle,
00:53:54 je me rappelle, je me rappelle, vous vous en rappelez,
00:53:57 quand le petit Nahel est tué, un petit ange mort trop tôt,
00:54:03 non mais je t'en ficherai, là attendez moi je ne dis pas qu'ils sont pro Hamas.
00:54:09 - Mais comment vous expliquer ça, parce que moi j'ai une explication.
00:54:11 - Mais parce qu'il y a une démission générale.
00:54:13 - Non parce qu'ils ont peur, une soumission, ils ont peur,
00:54:17 ils savent que dans l'espace médiatique, quand tu dis quelque chose tu seras applaudi
00:54:22 et si tu dis autre chose tu te feras attaquer.
00:54:26 - Pardon de vous dire que j'en sais juste quelque chose de ça.
00:54:28 - Justement bien sûr.
00:54:29 - Et puis tu as une gauche pogrom.
00:54:31 - Mais vous-même, vous-même, je vous ai écouté dimanche soir,
00:54:36 vous acceptez qu'on vous appelle d'extrême droite sur un plateau sans réagir ?
00:54:40 - Vous avez raison, j'en peux plus de ça.
00:54:43 - On vous traite d'extrême droite et vous ne dites rien.
00:54:45 Mais pourquoi vous ne dites pas aux journalistes,
00:54:47 qu'est-ce que j'ai fait depuis 5 ans qu'ils soient d'extrême droite ?
00:54:50 - En l'occurrence c'est pas le journaliste mais c'est comment il s'appelle, Gage, vous savez le...
00:54:55 - Oui bien sûr, oui un journaliste, Jérôme Gage.
00:54:57 - Vous avez raison, j'ai tort, je suis fatigué de ça.
00:55:00 - Mais Jérôme Gage il vous traite d'extrême droite et vous ne réagissez pas ?
00:55:03 - Mais tu as envie de lui dire mais qu'est-ce que j'ai...
00:55:05 - J'ai envie de lui en coller une.
00:55:07 - Non mais oui...
00:55:09 - Voilà, voilà.
00:55:11 - On est en masse.
00:55:12 - On est en masse.
00:55:13 - Errico sort de ce corps.
00:55:14 - CQFD.
00:55:15 - Non, je l'ai fait exprès, c'est une boutade.
00:55:17 - Bon.
00:55:18 - Je croyais que...
00:55:19 - Non attendez parce que les images...
00:55:21 - Le même type qui te dit "on pouvait plaisanter d'un peu tout",
00:55:24 je peux plaisanter de ça.
00:55:25 - Les images en même temps, sachez-le, en même temps que vous parlez,
00:55:27 on voit les images d'Arras.
00:55:29 Donc évidemment, on ne peut pas sur ces images-là,
00:55:33 avoir un ton léger qu'on nous avait parfois.
00:55:35 - Oui mais attendez, pourquoi...
00:55:36 - Une chose qui m'intéresse, vous dites "classe médiatique lâche",
00:55:39 est-ce que vous, vous imaginez, en 2027,
00:55:43 être candidat à l'élection présidentielle ?
00:55:46 - C'est quelque chose que je n'exclure plus du tout.
00:55:49 J'ai envie d'une parole qui ne soit pas liée au parti politique,
00:55:53 qui ne soit plus liée.
00:55:55 Je pense que c'est un carcan.
00:55:57 Le coup qu'on nous fait, il n'y a pas de démocratie
00:55:59 sans les partis politiques, ça va.
00:56:01 On voit où ça nous mène.
00:56:03 Je n'en peux plus de ces logiques partisanes.
00:56:05 Je pense qu'on peut dire à quelqu'un "tu as raison",
00:56:08 tout à l'heure vous m'apostrophiez en me disant "de quel côté vous êtes",
00:56:12 je peux dire de M. Darmanin qu'il fait des choses bien,
00:56:15 je peux dire de M. Attal qu'il a fait un sans-faute,
00:56:20 sans être macroniste.
00:56:21 Mais qu'est-ce que c'est cette logique-là ?
00:56:23 Je le disais, je ne sais pas où,
00:56:25 quand il y a eu la niche de RN,
00:56:29 la ministre, enfin ou la sous-ministre de la Santé,
00:56:31 je ne sais plus comment elle s'appelle,
00:56:33 qui dit, fière d'elle-même, par principe,
00:56:35 je ne vote pas un texte du RN,
00:56:37 mais tu as un pois chiche à la place du cerveau pour dire ça.
00:56:41 Moi je vote en fonction de ce qu'on me dit.
00:56:43 Si demain il y a un 20, la gauche propose quelque chose de bien,
00:56:47 vous votez contre vous.
00:56:49 Sauf qu'on est que dans cette...
00:56:51 Mais on l'est des deux côtés.
00:56:53 - Pas des deux côtés, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:56:55 Je disais tout à l'heure, à gauche, l'idéologie fait office de cerveau,
00:57:01 bien souvent, l'idéologie pense à sa place.
00:57:03 À droite, historiquement,
00:57:05 et De Gaulle en est sans doute le meilleur exemple,
00:57:07 qui est un pragmatique XXL
00:57:09 et qui n'a fait que s'adapter aux choses sans idéologie.
00:57:12 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:57:14 - Je ne parle pas de De Gaulle, je ne parle pas de la classe politique.
00:57:16 - Emmanuel Macron est plutôt un pragmatique.
00:57:19 Et d'ailleurs, on lui reproche tellement,
00:57:21 c'est de ne pas savoir précisément son corpus idéologique.
00:57:24 - Il n'a aucune forme d'idéologie.
00:57:26 - Ce que j'attends aussi,
00:57:30 c'est d'arrêter avec le "oui mais".
00:57:33 C'est-à-dire que tu reconnais que tu t'es trompé,
00:57:36 mais tu te trouves toutes les excuses du monde.
00:57:40 Tout à l'heure, vous disiez,
00:57:41 "Attendez, pourquoi moi je suis exaspéré de ça ?
00:57:43 Je suis exaspéré de...
00:57:45 Attendez, moi je serai au rassemblement
00:57:47 comme je l'ai été lundi soir devant la mairie de Béziers.
00:57:50 Mais enfin, quand même, on nous a dit il y a trois ans
00:57:53 qu'on allait prendre un certain nombre de mesures
00:57:55 qu'on n'a pas prises.
00:57:57 Qu'on n'a pas prises.
00:57:59 Je vous rappelle, vous parliez de Macron.
00:58:01 Monsieur Macron, il arrive au pouvoir, il dit
00:58:03 "Il y aura 100% des OQTFs",
00:58:05 c'est-à-dire des obligations de quitter le territoire,
00:58:07 "qui seront effectives".
00:58:09 On est à moins de 10%.
00:58:11 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:58:12 Au moins, tu dis, "Je n'ai pas tenu mes promesses.
00:58:14 Je me suis trompé. Je vais expliquer de vous dire".
00:58:17 On peut arrêter de prendre...
00:58:19 Vous pensez que votre parcours, votre voix,
00:58:23 mais également votre organisation
00:58:25 pourraient supporter une candidature
00:58:29 à la présidence de la République ?
00:58:31 Non, mais c'est important.
00:58:33 Est-ce que vous êtes un homme seul ?
00:58:34 Est-ce que vous avez des amis ?
00:58:35 Est-ce que vous avez autour de vous des relais ?
00:58:38 Parce qu'on ne peut pas partir comme ça
00:58:40 dans une élection présidentielle.
00:58:41 Je retiens ce que vous dites.
00:58:42 Je pense, pour tout vous dire,
00:58:43 que ce que vous venez de dire depuis 10 minutes,
00:58:45 beaucoup de gens partagent ça.
00:58:47 Parce que beaucoup de gens, effectivement,
00:58:49 peuvent piocher à droite, à gauche, parfois, des choses.
00:58:52 C'est ce qu'a fait d'ailleurs Emmanuel Macron.
00:58:54 Mais en même temps, un discours de fermeté, d'autorité
00:58:56 que vous avez, bien sûr que c'est audible,
00:58:58 tout ce que vous dites.
00:58:59 En plus, vous avez l'expérience du terrain.
00:59:01 Vous avez les mains dans le cambouis.
00:59:02 J'ai envie de dire, vous êtes un Français,
00:59:04 aujourd'hui, qui a un parcours
00:59:06 et une expérience derrière lui.
00:59:07 Donc, je pense que des gens peuvent être en écho,
00:59:10 bien sûr, à tout ça.
00:59:12 Mais on peut peut-être s'y mettre à plus.
00:59:13 Simplement.
00:59:14 On peut peut-être s'y mettre à plusieurs, moi,
00:59:15 dans les chiquets politiques.
00:59:16 Non, non, non.
00:59:17 Ici, a priori, on n'a pas vocation à se présenter
00:59:19 avant une élection.
00:59:20 Non, attendez, pardon.
00:59:21 J'ai été assez long en journaliste
00:59:23 et je sais la posture journalistique.
00:59:25 Pourquoi vous proposez à chacun de me retrouver ?
00:59:27 Avec qui vous seriez ?
00:59:28 Avec qui ?
00:59:29 Parce que vous allez être sur un terrain
00:59:31 où il y a Éric Zemmour, qui va se représenter,
00:59:34 Marine Le Pen, qui va se présenter,
00:59:36 les LR qui vont se représenter.
00:59:37 Je ne sais pas, je ne peux pas vous citer.
00:59:38 Je vais vous citer un nom, parce qu'il me vient à la bouche.
00:59:40 Un David Lyssenhaar.
00:59:41 Je partage plein de choses avec lui.
00:59:43 Il est maire, il est résident.
00:59:45 Il faut qu'on soit raisonnable.
00:59:48 Vous savez, la raison, souvent, ça rime avec centriste,
00:59:53 mou, qui n'a pas de conviction,
00:59:55 qui parle gnang-gnang.
00:59:57 Tu peux être raisonnable et pas gnang-gnang.
00:59:59 Tu peux dire des choses fortes sans être un sectaire.
01:00:02 Tu peux t'adresser aux gens sans être un démagogue.
01:00:05 J'entends bien.
01:00:06 Je donne quand même une information.
01:00:07 Pourquoi la cérémonie n'a pas encore commencé ?
01:00:09 C'est une information, c'est news.
01:00:11 Parce qu'Emmanuel Macron est avec la famille de Dominique Bernard.
01:00:16 L'évêque d'Arras, lui, est pour le moment devant la cathédrale.
01:00:20 Le convoi mortuel est là.
01:00:22 Mais Emmanuel Macron est donc avec la famille de Dominique Bernard.
01:00:26 Il est là avec son épouse.
01:00:28 Et vous voyez ces images de recueillement de tous ces habitants d'Arras
01:00:33 qui sont présents devant la cathédrale.
01:00:37 On a parlé tout à l'heure des musulmans et Robert Ménard.
01:00:42 Et vous regrettez, et ça montre aussi,
01:00:46 c'est un papier de Stéphane Roset qui dit ça aussi pour l'élection législative
01:00:51 ou pour les élections dans les départements,
01:00:53 que souvent la communauté musulmane ne se sent pas concernée par la vie politique,
01:00:59 expliquent-ils ces jeunes-là, pour plein de raisons.
01:01:02 Il y a beaucoup d'abstentions.
01:01:04 Ils ne se sentent pas concernés par la vie républicaine.
01:01:06 De la même manière, lorsqu'il y a des drames comme celui-là,
01:01:09 ils ne sont pas forcément très présents non plus dans la réponse,
01:01:13 par la manifestation et en faisant entendre leur voix.
01:01:18 Et ce n'est pas nouveau.
01:01:20 C'est-à-dire que les injonctions sont grandes de dire aux musulmans
01:01:23 "Mais parlez, prenez la parole, soyez plus présents dans l'espace médiatique".
01:01:27 - Mais tout à l'heure, quelqu'un disait, c'est vous qui disiez "les gens ont peur".
01:01:31 Le seul bureau de vote dans ma ville qui ne vote pas majoritairement,
01:01:34 pour moi en l'occurrence, qui vote à gauche,
01:01:36 c'est le bureau de vote où il y a le plus de musulmans.
01:01:39 Qui est en même temps le bureau de vote qui vote le moins de toute la ville.
01:01:42 C'est exactement ce que vous dites.
01:01:45 Mais peut-être qu'il faut donner envie aux gens de voter.
01:01:48 Peut-être qu'il faut s'adresser aux gens.
01:01:51 La communauté musulmane dans ma ville, elle vote pour moi ailleurs.
01:01:55 Et elle vote pour moi parce que je leur dis les choses clairement.
01:01:58 Clairement. Il faut arrêter d'avancer aux gens à reculons.
01:02:02 Il faut arrêter de perpétuellement s'excuser de ce qu'on est.
01:02:06 Personne ne vous demande ça.
01:02:08 Je suis pieds noirs.
01:02:10 Mes parents étaient très à droite pour dire.
01:02:12 Mon père était proche de l'OAS, évidemment, comme plein de gens.
01:02:15 Mais personne ne me le reproche dans ma ville.
01:02:18 Parce que je ne parle pas.
01:02:20 Parce que paradoxalement, comme je viens du même endroit qu'eux,
01:02:23 j'ai ça en compte. Personne ne me demande de m'excuser.
01:02:27 - Oui, mais parce que vous avez aujourd'hui, à mon avis,
01:02:30 ce qui est le plus important dans la société française
01:02:32 et qu'on peut avoir aussi sur cette chaîne,
01:02:34 vous êtes au plus près de ce que vous pensez,
01:02:36 avec authenticité et sincérité.
01:02:38 Et tout le monde n'a pas cette démarche, ni en politique, ni en journalisme.
01:02:42 Et quand on est au plus près de ce qu'on pense,
01:02:45 vous pouvez avoir une parole plus libre.
01:02:47 La seule chose, c'est que si vous étiez demain un candidat
01:02:50 et a fortiori un président,
01:02:52 est-ce que vous ne perdriez pas cette parole libre ?
01:02:55 - Je pense qu'on demande...
01:02:57 Je pense qu'Emmanuel Macron, il est sur des oeufs sur tous ces sujets.
01:03:01 - Mais tu ne peux pas te mêler de tout.
01:03:04 - Il l'avait dit qu'il ne voulait pas se mêler de tout.
01:03:07 Et puis à l'arrivée, il se mêle de tout.
01:03:09 - Est-ce qu'on attend ? Est-ce que les gens qui t'élisent...
01:03:12 - Oui, la réponse est oui dans les démocraties modernes.
01:03:15 Ils t'élisent et ils veulent effectivement que tu aies les mains dans le cambouis.
01:03:18 C'est ce qui a changé par rapport à il y a 30 ou 40 ans.
01:03:21 C'est pour ça que le rôle du Premier ministre, à mon avis,
01:03:23 a du mouron à se faire.
01:03:25 - Je pense exactement le contraire.
01:03:27 Je pense qu'on a besoin d'un chef de l'État qui dise
01:03:31 "Je vais m'occuper de deux ou trois choses, c'est tout."
01:03:34 - Je ne crois pas. Je crois que nos démocraties...
01:03:37 - Je vous fais des promesses sur deux ou trois choses.
01:03:39 Plus personne ne nous croit. Plus personne.
01:03:42 Moi, ce qui me sidère le plus...
01:03:44 En plus, j'ai été journaliste comme vous pendant 40 ans.
01:03:47 Ce qui me sidère le plus, c'est qu'il y a des gens qui ne croient jamais
01:03:51 les hommes politiques et les journalistes.
01:03:53 - Moi, j'étais les deux. Tu imagines ?
01:03:55 Oui, mais tu rigoles. C'est comme ça que je le vis.
01:03:58 Les gens ne nous croient pas.
01:04:00 Pourquoi les gens votent pour moi ?
01:04:02 Parce que je me contente de quelques promesses que j'essaie de tenir.
01:04:05 - Et qu'il y a une dimension personnelle, une incarnation.
01:04:07 - Et puis je ne casse pas les pieds à tout le monde avec la démocratie participative.
01:04:10 Je vais leur demander. Je vais faire des référendums tous les matins.
01:04:13 Personne ne te demande ça.
01:04:15 Il te demande juste de faire ce que tu as en tête.
01:04:17 - Et vous incarnez, je vous l'ai dit souvent,
01:04:19 c'est vrai que je l'ai dit à l'antenne d'ailleurs,
01:04:21 cette sincérité, je vous ai dit, moi,
01:04:23 je suis très sensible à ce que vous dites.
01:04:25 Vous êtes un honnête homme. Je ne peux pas être d'accord avec vous.
01:04:27 Vous êtes un homme de bonne volonté.
01:04:29 Vous êtes un honnête homme.
01:04:31 Et ce sont deux choses qui, dans la société française,
01:04:33 sont parfois difficiles à trouver.
01:04:35 Je pense que les gens perçoivent cette sincérité, cette authenticité.
01:04:38 On avait dit qu'on vous donnait la parole pendant 10 minutes, un quart d'heure.
01:04:41 C'est particulier parce que vous avez parlé en même temps qu'on voyait ces images.
01:04:44 - Mais ce n'est pas facile.
01:04:46 - Et ce sont des images qui sont extrêmement sombres, bien sûr.
01:04:48 - Mais pour eux, il y a quelque chose.
01:04:50 Philippe Bidjerre voulait peut-être dire un mot.
01:04:52 - Robert Ménard, je suis totalement d'accord sur un point.
01:04:56 Il y a une certaine droite qui est aussi idéologue qu'à gauche.
01:05:01 C'est très clair.
01:05:03 Deuxième, ma question, elle est la suivante.
01:05:05 Vous avez très bien...
01:05:07 - C'est sûr pour dire ça, François.
01:05:09 - Vous avez très bien commencé poursuivre.
01:05:11 - Mais non.
01:05:13 - Laquelle ?
01:05:15 - Mais laquelle ?
01:05:17 - Mais celle qu'on entend et qu'on lit.
01:05:19 - Laquelle ? Écoutez.
01:05:21 - Qui ?
01:05:23 - Mais il n'y a personne.
01:05:25 - Il y a toute une droite intellectuelle.
01:05:27 - Qui ?
01:05:29 - Vos qui ?
01:05:31 - Qui est à droite idéologue ?
01:05:33 - Mais par exemple, sur le plan intellectuel,
01:05:35 vous considérez que Bogd Côté n'est pas idéologue ?
01:05:39 - Il n'est pas un politique, le cherche Bogd Côté.
01:05:41 - Non, mais je parle en général.
01:05:43 - Oui, mais vous ne savez pas.
01:05:45 - Moi, je suis sûre qu'il n'est pas idéologue.
01:05:47 - Pourquoi vous sentez-vous viser quand vous dénoncez l'évident ?
01:05:50 - Non, parce que je pense que l'idéologie n'est pas une bonne chose.
01:05:53 En n'importe quel domaine.
01:05:55 Pourquoi ? Parce que chez les idéologues,
01:05:57 tout doit rentrer dans la bouteille.
01:05:59 - Vous n'êtes pas des libéralistes ?
01:06:01 - Merci, Vincent.
01:06:03 - Et si vous me permettez, il n'y en a pas assez.
01:06:05 Il doit y en avoir beaucoup plus,
01:06:07 d'idéologie libérale, comme vous dites.
01:06:09 Parce que le libéralisme en France,
01:06:11 moins il y a d'État, mieux ça marche.
01:06:13 Si vous me permettez.
01:06:15 - Le marché européen d'électricité, ça fonctionne très bien.
01:06:17 - Non, mais Robert, je voudrais vous poser une question.
01:06:19 - Allez-y, dérégulez.
01:06:21 - Vous avez des crises qui se passent.
01:06:23 - Mais c'est le contraire.
01:06:25 - Le marché européen d'électricité ?
01:06:27 - Mais ce contraire, précisément,
01:06:29 - Conspire sur le prix du gaz ?
01:06:31 - Précisément, ce domaine devrait être, effectivement, régalien.
01:06:33 L'électricité, comme les transports,
01:06:35 comme la SNCF, ça devrait être régalien.
01:06:37 - La santé.
01:06:39 - Mais le reste, vous ouvrez tout.
01:06:41 Donc, je suis désolé de vous le dire.
01:06:43 - Je voudrais vous poser une question.
01:06:45 - Robert, vous avez décrit ce qui se passe à Béziers.
01:06:47 Je comprends bien ce que la politique peut faire.
01:06:49 Mais le dissentiment,
01:06:51 les hostilités
01:06:53 entre les communautés,
01:06:55 ce vivre ensemble
01:06:57 qui est détruit,
01:06:59 comment fait-on
01:07:01 quand on est homme politique pour le restaurer ?
01:07:03 - Je ne sais pas.
01:07:05 Je ne sais pas.
01:07:07 Je ne sais pas. J'ai mis à tâche depuis 10 ans.
01:07:09 C'est facile de refaire.
01:07:11 Si tu arrives à refaire les rues,
01:07:13 construire des maisons,
01:07:15 détruire les logements qui sont dégueulasses
01:07:17 pour reconstruire des choses un peu plus bas
01:07:19 avec des villas plutôt que des immeubles,
01:07:21 tout ça, on sait le faire.
01:07:23 Et l'État te donne les moyens.
01:07:25 Il ne faut pas être démago.
01:07:27 L'État m'aide à faire ça.
01:07:29 Mais le problème, ce n'est pas tout ça.
01:07:31 C'est les gens eux-mêmes.
01:07:33 Je ne sais pas.
01:07:35 C'est une anecdote que j'ai déjà dit
01:07:37 mais qui me semble imagée.
01:07:39 Les émeutes à fin juin, début juillet,
01:07:41 il y a eu des émeutes chez moi.
01:07:43 J'ai vu les images
01:07:45 puisque c'est les villes qui filment,
01:07:47 qui ont la vidéosurveillance.
01:07:49 Donc moi, j'ai accès à ces images-là.
01:07:51 Je regardais les gamins
01:07:53 qui étaient dans les rues.
01:07:55 C'est des gamins. Ils avaient 13 ou 14 ans.
01:07:57 Mais qu'est-ce que tu veux ?
01:07:59 Qu'est-ce que tu veux que je leur dise ?
01:08:01 Ils ont brûlé leur maison de quartier.
01:08:03 C'est nous qui la payons.
01:08:05 C'est pour eux.
01:08:07 Ils ont cassé pour récupérer
01:08:09 les sodas et les barres chocolatées.
01:08:11 Ils ont cassé tout
01:08:13 pour récupérer ça.
01:08:15 Mais tu es...
01:08:17 Ça me fait même plus sourire.
01:08:19 Je te dis, ils sont cons ou quoi ?
01:08:21 Mais tu te dis aussi,
01:08:23 mais qu'est-ce qu'il y a dans leur tête ?
01:08:25 Comment je peux leur parler ?
01:08:27 Qu'est-ce que je peux leur dire ?
01:08:29 Et puis moi, je m'en veux des fois
01:08:31 parce que quand on a inauguré la maison Samuel Paty,
01:08:33 j'ai fait un discours et le préfet a fait un discours.
01:08:35 C'était un putain de souk
01:08:37 des enfants.
01:08:39 J'aurais dû m'arrêter
01:08:41 et dire maintenant aux profs, aux instits,
01:08:43 vous les mettez à vos pieds
01:08:45 comme on le fait dans une école,
01:08:47 ils sont parents, et tout le monde se tait.
01:08:49 Et je ne l'ai pas fait.
01:08:51 Parce que j'en avais marre de gueuler tout le temps,
01:08:53 d'être celui qui gueule tout le temps.
01:08:55 Et j'ai tort.
01:08:57 C'est tous ces petits gestes.
01:08:59 Il ne faut rien laisser passer.
01:09:01 Tous ces petits trucs, quand le mec jette
01:09:03 la canette à côté de la poubelle,
01:09:05 il faudrait avoir toujours le réflexe
01:09:07 en lui disant, la poubelle,
01:09:09 elle est là.
01:09:11 Et nous tous,
01:09:13 ça peut paraître stupide,
01:09:15 mais c'est l'ensemble de ce petit délitement
01:09:17 qui fait qu'il ne faut plus accepter ça.
01:09:19 Et c'est en partie notre faute.
01:09:21 Et parce qu'on n'ose pas dire,
01:09:23 parce que t'es terrorisé,
01:09:25 et t'es terrorisé par une partie de la gauche.
01:09:27 Enfin, on a des plateaux de télévision,
01:09:29 vous y faisiez allusion,
01:09:31 dans un certain nombre de plateaux de télévision,
01:09:33 dès que tu disais,
01:09:35 c'est plus vrai maintenant, honnêtement ça a changé.
01:09:37 Mais même les journalistes agressés,
01:09:39 même les journalistes mettés en cause,
01:09:41 non, c'est pas vrai.
01:09:43 Pas qu'ici, moi aujourd'hui,
01:09:45 les gens me reçoivent correctement et tout.
01:09:47 Mais avant, tu allais dans le service public,
01:09:49 j'en sors, tout à l'heure j'étais dans le service public,
01:09:51 c'est une interview normale.
01:09:53 Mais enfin, c'était pas des interviews normales.
01:09:55 Tu sentais, en arrivant dans la rédaction,
01:09:57 que tu sentais le souffle.
01:09:59 Tu sentais que tu n'avais pas besoin qu'on te dise un mot.
01:10:01 Tu voyais que tu étais... Mais ça, ça a changé.
01:10:03 Moi j'essaye d'être positif.
01:10:05 Ce changement-là, le réel,
01:10:07 tout à l'heure vous citiez Peggy,
01:10:09 le réel, il éclate à la figure des gens.
01:10:11 - Je suis d'accord. - Le réel, il éclate.
01:10:13 - Il est bien tard, mais il éclate.
01:10:15 - Essayons de capitaliser là-dessus en disant,
01:10:17 peut-être qu'aujourd'hui, les gens se disent,
01:10:19 il y a des discours qui sont au milieu de la réalité.
01:10:21 La réalité, tu ne peux plus l'éviter.
01:10:23 Or c'est terrible, essayons d'utiliser ça.
01:10:25 - Emmanuel Macron,
01:10:27 parce que vous avez été proche
01:10:29 et puis vous êtes éloigné, je n'arrive pas à savoir
01:10:31 où vous êtes, est-ce que vous arrivez à décoder
01:10:33 Emmanuel Macron ? - Non, c'est un mystère
01:10:35 ce garçon. Parce que je pense
01:10:37 qu'il est à la fois brillantissime,
01:10:39 écoutez, moi je l'ai vu la dernière fois que je l'ai vu,
01:10:41 c'était, il a réuni tous les maires,
01:10:43 vous savez, tout ça. Honnêtement,
01:10:45 il était plus brillant que les maires en face.
01:10:47 J'étais en face, donc je le reconnais
01:10:49 facilement. Tu es bluffé
01:10:51 quand même, la capacité de synthèse et tout.
01:10:53 Non mais vous, vous êtes brillant,
01:10:55 je le dis, je le pense sincèrement.
01:10:57 Mais c'est un type qui a des vraies qualités.
01:10:59 Mais je ne sais pas,
01:11:01 il est, je pense, il y a des gens qui
01:11:03 ont des sincérités successives.
01:11:05 Je pense, moi quand je
01:11:07 ai parlé deux ou trois fois avec lui, je suis
01:11:09 une fois sur les pieds noirs, moi tout de suite
01:11:11 c'est l'émotion de l'époque. - Il n'a pas de sincérité
01:11:13 successive, il est dans un
01:11:15 rapport de séduction où il dit
01:11:17 à l'autre ce qu'il veut entendre. - Je ne sais pas.
01:11:19 - Donc ça, ça s'appelle
01:11:21 des sincérités successives ?
01:11:23 Il est fabriqué comme ça ?
01:11:25 - Peut-être, je ne le connais pas assez pour dire ça.
01:11:27 Ce que je sais,
01:11:29 c'est que tu ne peux pas...
01:11:31 Je comprenais,
01:11:33 j'ai pu comprendre qu'on puisse être séduit par ce
01:11:35 garçon qui sortait au fond
01:11:37 avec ce que je dis, les partis politiques,
01:11:39 hors de la classe politique d'une certaine façon,
01:11:41 même s'il avait été ministre quand même.
01:11:43 Il y avait ça. Je comprends que sa jeunesse,
01:11:45 son allant et tout ça,
01:11:47 ça pouvait séduire les gens.
01:11:49 Je comprends que même en même temps,
01:11:51 si ça voulait dire
01:11:53 qu'il y a des raisons de part et d'autre,
01:11:55 c'est le bon sachet. - En tout cas, vous n'avez pas...
01:11:57 - Non, je finis là. - Vous n'arrivez pas à décoder comme nous.
01:11:59 - Mais sur le reste, il y a des moments
01:12:01 où tu ne peux pas. Moi, comme maire, je ne peux pas
01:12:03 dire aux gens, ça va être en même temps
01:12:05 la voiture va passer là et en même temps, elle ne va pas y passer.
01:12:07 Enfin, à un moment donné, tu décides.
01:12:09 Et sur toutes les questions,
01:12:11 en particulier sur l'immigration,
01:12:13 qui est une question centrale.
01:12:15 - Mais le mot "l'autre jour",
01:12:17 "vendredi après la mort"... - Là, il n'a pas de suite dans les idées.
01:12:19 - Mais non, ce n'est pas ça.
01:12:21 D'abord, il ne veut pas prononcer ce mot "immigration".
01:12:23 Il pense que ce mot est, comment dire, toxique.
01:12:25 Et donc, après la mort de Dominique Bernard,
01:12:27 il parle de tout,
01:12:29 d'intégrisme, d'islam,
01:12:31 de tout ce que vous voulez, mais il ne parle pas
01:12:33 d'immigration. Il ne veut pas.
01:12:35 C'est une volonté de le faire parler.
01:12:37 - Regardez la difficulté qu'une bonne partie
01:12:39 des gens ont encore, et même
01:12:41 à droite, même à droite, moins maintenant,
01:12:43 mais longtemps à droite, de te parler
01:12:45 de terrorisme, terrorisme islamiste.
01:12:47 - Oui. - Tu vois, comme si
01:12:49 de dire ça, ça mettait en cause l'islam.
01:12:51 Enfin, moi, je ne pense pas que
01:12:53 l'islam et l'islamisme, ce soit pareil.
01:12:55 Une des différences que j'ai avec un certain
01:12:57 nombre de gens très à droite. - Bon, Robert.
01:12:59 - Non, mais tu peux quand même dire les choses
01:13:01 par leur nom. - Je vous interromps.
01:13:03 L'image que vous voyez là, c'est la place des Héros.
01:13:05 Pour ceux qui connaissent Arras,
01:13:07 qui est à 300 mètres de la
01:13:09 cathédrale d'Arras,
01:13:11 où seront célébrés les obsèques
01:13:13 de Dominique Bernard. On me dit
01:13:15 que l'entretien,
01:13:17 la conversation qu'avaient
01:13:19 Emmanuel Macron et son épouse avec la famille
01:13:21 de Dominique Bernard est achevée.
01:13:23 Donc, on attend d'une seconde
01:13:25 à l'autre l'arrivée d'Emmanuel
01:13:27 Macron, qui a rencontré
01:13:29 cette famille.
01:13:31 Et qui apporte
01:13:33 effectivement son soutien moral,
01:13:35 intellectuel,
01:13:37 de cœur à cette famille.
01:13:39 Et là, il a effectivement
01:13:41 raison d'être présent. Et en plus,
01:13:43 à chaque fois, ce sont des moments
01:13:45 ou des séquences dans lesquelles
01:13:47 il est utile pour ces gens.
01:13:49 Ces gens ont
01:13:51 évidemment le désir
01:13:53 d'être
01:13:55 écouté sans doute par le président de la République.
01:13:57 Marine Lenson me dit
01:13:59 qu'à l'instant, Emmanuel
01:14:01 Macron est arrivé dans l'église.
01:14:03 Arrivé de la famille. Alors, je ne sais pas
01:14:05 si on a les images ou pas
01:14:07 de cette arrivée.
01:14:09 Et
01:14:11 nous ne les avons pas, me dit
01:14:13 Marine Lenson.
01:14:15 Et cette cérémonie, donc, qui va pouvoir
01:14:17 commencer dans quelques
01:14:19 minutes, d'Arras.
01:14:21 Et vous allez pouvoir la suivre
01:14:23 évidemment.
01:14:25 Le président de la République
01:14:27 est monté vers la cathédrale.
01:14:29 La famille qui suivait.
01:14:31 Et Emmanuel Macron qui attendait
01:14:33 évidemment cette
01:14:35 famille qui allait célébrer
01:14:37 les obsèques de ce professeur.
01:14:39 Je pensais que nous écoutions...
01:14:41 Voilà, je pensais que nous pouvions
01:14:43 écouter
01:14:45 les premiers mots
01:14:47 de celui
01:14:49 qui va officier, en l'occurrence,
01:14:51 Olivier Leborgne.
01:14:53 Alors, je vous propose d'écouter parce que je crois que la cérémonie
01:14:55 commence à l'instant.
01:14:57 La cérémonie commence avec...
01:14:59 - 25 minutes de retard, vous faites attendre l'évêque.
01:15:03 25 minutes, vous faites attendre la foule devant l'église
01:15:05 pendant 25 minutes.
01:15:07 Vous trouvez ça normal ?
01:15:09 - Vincent Hervoët posait une question
01:15:15 et disait qu'il y avait 25 minutes de retard.
01:15:17 C'était parce que le président de la République était avec la famille.
01:15:19 - Oui, non mais la compassion
01:15:21 c'est très bien.
01:15:23 Mais le respect aussi du public,
01:15:25 des Français qui sont massés
01:15:27 sur cette place et qui attendent sous la pluie
01:15:29 et dans le froid le début de la cérémonie
01:15:31 pour se recueillir, mérite aussi
01:15:33 peut-être un peu de respect.
01:15:35 - Moi je ne souhaite pas
01:15:37 polémiquer sur un thème comme celui-là.
01:15:39 - Mais parce que c'est tout le temps !
01:15:41 Parce que c'est pas un cas isolé.
01:15:43 - Bon, à ce moment-là,
01:15:45 je pense que nous sommes dans le temps du recueillement
01:15:47 et que
01:15:49 nous allons, si vous le voulez bien d'ailleurs,
01:15:51 écouter ensemble
01:15:53 ces quelques notes de musique
01:15:55 et d'une certaine manière nous-mêmes nous recueillir
01:15:57 et avoir une pensée pour Dominique Pernard,
01:15:59 ce professeur de la musique
01:16:01 qui est un des plus grands
01:16:03 artistes de la musique,
01:16:05 ce professeur de français,
01:16:07 pense également à Samuel Paty, bien sûr,
01:16:09 pensez à sa famille et à ce drame.
01:16:11 [Musique]
01:16:40 - Il y a eu tout à l'heure Olivier Leborg
01:16:42 qui est l'éveil d'Arras et qui disait
01:16:44 qu'il allait s'adresser
01:16:46 aux enseignants.
01:16:48 Il a rencontré
01:16:50 la famille de Dominique Pernard.
01:16:52 Je citais les
01:16:54 trois prénoms
01:16:56 des trois filles de Dominique Pernard
01:16:58 et
01:17:00 qui sont trois prénoms, comme je l'ai lu
01:17:02 dans le journal Paris Match,
01:17:04 comme de la poésie
01:17:06 écrivait le journaliste qui faisait
01:17:08 un portrait de Dominique Pernard.
01:17:10 C'est vrai qu'il était professeur de français
01:17:12 et que sans doute les prénoms qu'il a choisis
01:17:14 soulignent
01:17:16 cet amour du français,
01:17:18 peut-être cet amour de la poésie
01:17:20 à travers ces trois prénoms magnifiques,
01:17:22 Héloïse, Clélia
01:17:24 et Mélisande,
01:17:26 qui sont les trois filles
01:17:28 de Dominique Pernard
01:17:30 [Musique]
01:17:32 qui était fils de prof,
01:17:34 prof lui-même
01:17:36 et qui était mariée
01:17:38 comme souvent d'ailleurs dans le milieu
01:17:40 de l'enseignement
01:17:42 à une professeure puisque son épouse
01:17:44 Isabelle
01:17:46 est professeure d'anglais.
01:17:48 [Musique]
01:18:02 Une image déchirante
01:18:04 de ce cercueil qui traverse
01:18:06 la Nef,
01:18:08 un cercueil clair dans lequel
01:18:10 [Musique]
01:18:12 repose à jamais
01:18:14 [Musique]
01:18:16 Dominique Pernard.
01:18:18 [Musique]
01:18:46 [Musique]
01:19:12 Vous découvrez cette très belle
01:19:14 cathédrale d'Arras
01:19:16 qu'on aurait aimé découvrir
01:19:18 dans des moments différents
01:19:20 [Musique]
01:19:22 et vous assistez
01:19:24 à ces premières minutes de cette
01:19:26 [Musique]
01:19:28 cérémonie
01:19:30 avec le cercueil
01:19:32 qui a été
01:19:34 posé à terre.
01:19:36 [Musique]
01:20:04 [Musique]
01:20:32 [Musique]
01:20:34 [Musique]
01:20:36 Que le Dieu de l'espérance
01:20:38 vous donne en plénitude
01:20:40 la paix dans la foi
01:20:42 et que le Seigneur soit toujours avec vous.
01:20:44 Que le Dieu de l'espérance
01:20:46 vous donne en plénitude
01:20:48 la paix dans la foi
01:20:50 et que le Seigneur soit toujours
01:20:52 avec vous.
01:20:54 Je vous invite
01:20:56 à vous asseoir.
01:20:58 Voici rassemblés nombreux
01:21:00 pour les obsèques religieuses
01:21:02 de M. Dominique Bernard.
01:21:04 Nous voici rassemblés
01:21:06 nombreux pour les obsèques religieuses
01:21:08 de M. Dominique Bernard.
01:21:10 audieusement assassinés
01:21:12 au lycée Gambetta d'Arras
01:21:14 vendredi dernier.
01:21:16 Nous sommes là
01:21:18 avec vous Isabelle,
01:21:20 son épouse,
01:21:22 avec vous ses filles,
01:21:24 Éloïse, Clélia et Mélisande.
01:21:26 Nous sommes là
01:21:28 avec vous sa mère Marie-Louise,
01:21:30 sa sœur Emmanuelle
01:21:32 et l'ensemble de votre famille
01:21:34 et de vos amis.
01:21:36 Nous sommes là
01:21:38 avec vous
01:21:40 les enseignants
01:21:42 et la communauté éducative
01:21:44 du lycée Gambetta
01:21:46 et avec tous les enseignants
01:21:48 si touchés par ce meurtre
01:21:50 perpétré sur l'un de vos collègues.
01:21:52 perpétré sur l'un de vos collègues.
01:21:54 Nous sommes là
01:21:56 avec vous,
01:21:58 chères jeunes,
01:22:00 pour lesquelles nous rêvions d'autres choses
01:22:02 mais sur qui nous comptons
01:22:04 mais sur qui nous comptons
01:22:06 pour oser la vie dans la vérité.
01:22:08 pour oser la vie dans la vérité.
01:22:10 Nous sommes là
01:22:12 avec toute la nation
01:22:14 touchée également au cœur.
01:22:16 La présence de M. le Président
01:22:18 de la République en est le signe.
01:22:20 Je salue aussi son épouse,
01:22:22 des membres du gouvernement,
01:22:24 de nombreux élus,
01:22:26 messieurs les maires d'Arras
01:22:28 et de Berneville
01:22:30 et les représentants
01:22:32 des institutions.
01:22:34 Nous sommes là
01:22:36 chrétiens
01:22:38 croyant d'autres religions
01:22:40 ou incroyants.
01:22:42 Nous savons tous
01:22:44 que la fraternité seule
01:22:46 peut nous tenir debout.
01:22:48 peut nous tenir debout.
01:22:50 Nous sommes là
01:22:52 à déchirer dans notre affection
01:22:54 sans doute aussi atteint
01:22:56 sans doute aussi atteint
01:22:58 dans notre foi en l'homme
01:23:00 et en la société.
01:23:02 Pourtant,
01:23:04 nous sommes là
01:23:06 désemparés mais ensemble.
01:23:08 Nous sommes là
01:23:10 abasourdis mais refusant
01:23:12 de nous laisser écraser.
01:23:14 Nous sommes là
01:23:16 dépouillés
01:23:18 mais sachant que la meilleure manière
01:23:20 de résister à un tel attentat
01:23:22 est de rechoisir délibérément
01:23:24 la vie et l'avenir.
01:23:26 La manière dont Dominique et vous, Isabelle,
01:23:30 preniez chaque jour
01:23:32 un temps de lecture
01:23:34 partagé à haute voix
01:23:36 - vous m'en avez parlé -
01:23:38 me semble comme un acte
01:23:40 de résistance
01:23:42 qui désigne un horizon
01:23:44 toujours possible.
01:23:46 Vous avez désiré
01:23:48 que nous nous retrouvions
01:23:50 à l'église pour les obsèques de Dominique.
01:23:52 Votre famille est d'une
01:23:54 tradition catholique vivante
01:23:56 mais chacun a un rapport
01:23:58 diversifié à la fois.
01:24:00 Pour autant,
01:24:04 j'ai cru comprendre
01:24:06 que cela vous rassemblait
01:24:08 malgré l'horreur et la souffrance
01:24:10 poser un acte
01:24:12 d'espérance.
01:24:16 Frères et sœurs, chers amis,
01:24:18 prenons le temps d'évoquer un peu
01:24:20 l'homme
01:24:22 qu'a été Dominique Bernard.
01:24:24 Merci à Isabelle, son épouse,
01:24:28 Emmanuelle, sa sœur et Aurélie
01:24:30 de nous partager quelques mots.
01:24:32 [SILENCE]
01:24:46 Vous allez pouvoir suivre sur CNews
01:24:48 cette cérémonie.
01:24:50 Je remarque que M. Anini va prendre
01:24:52 la parole dans quelques instants,
01:24:54 en tout cas va prendre l'antenne.
01:24:56 Je remercie évidemment Robert Ménard
01:24:58 et tous ceux qui étaient avec nous depuis
01:25:00 9h ce matin
01:25:02 et
01:25:04 toutes nos pensées
01:25:06 vont évidemment ce matin
01:25:08 à la famille de Dominique Bernard.
01:25:10 Et toute notre
01:25:12 compassion et toute notre tendresse
01:25:14 pour cette famille
01:25:16 qui vit un drame
01:25:18 si douloureux.
01:25:20 [SILENCE]
01:25:22 [SILENCE]

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