L'Heure des Pros (Émission du 16/10/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:05 Dominique Bernard, 57 ans, professeur de français, est mort vendredi, tué par un islamiste tchétchène
00:00:11 qui n'aurait pas dû arriver et rester sur le sol de France.
00:00:15 Parallèles saisissants avec Samuel Paty, mort il y a trois ans, tué également par
00:00:20 un islamiste tchétchène et vous voyez ces deux visages ce matin.
00:00:24 Mohamed Mougouchkov et sa famille ont bénéficié d'un système français.
00:00:28 Il convient de revoir de fond en comble.
00:00:31 Droit d'asile dévoyé, expulsion impossible.
00:00:34 Le pédigré de la famille Mougouchkov est effrayant.
00:00:37 Le père est fiché S, renvoyé en 2018 pour violence conjugale, il revient en France en 2019.
00:00:43 Le frère aîné est incarcéré, condamné pour apologie de terrorisme.
00:00:48 En 2014, la famille Mougouchkov habitait Rennes.
00:00:53 Elle avait été déboutée du droit d'asile.
00:00:55 La préfecture autorisait l'expulsion à 6h du matin.
00:00:59 Le 18 février 2014, la police aux frontières interpellait la famille.
00:01:04 Un avion était spécialement affrété.
00:01:06 La famille devait quitter la France.
00:01:08 Le MRAP a alors mobilisé toutes les associations de la région pour aider les Mougouchkovs.
00:01:14 Et au final, pour une raison que je n'arrive pas à avoir, la préfecture d'Île-et-Vilaine a cédé.
00:01:20 Elle a remis en liberté cette famille.
00:01:23 Aveuglement, lâcheté, complaisance, les mêmes causes ont provoqué la mort de Samuel Paty et de Dominique Bernard.
00:01:29 Depuis 2017 et l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée, le parquet antiterroriste instruit 14 attentats islamistes.
00:01:38 L'attentat d'Annecy par exemple n'y est pas.
00:01:40 14 attentats islamistes, dont 8 commis par des étrangers.
00:01:45 Ce ne sont pas que les lois françaises qu'il faut changer.
00:01:47 C'est surtout un état d'esprit qu'il faut modifier.
00:01:50 Il est 9h. Sommeil à la Bidi nous rappelle les titres.
00:01:54 Une minute de silence aura lieu à 14h dans tous les établissements scolaires.
00:02:01 Un hommage à Dominique Bernard, tué vendredi à coups de couteau à Arras et à Samuel Paty,
00:02:06 décapité en pleine rue à Conflans-Saint-Honorin il y a 3 ans jour pour jour.
00:02:10 Les deux professeurs ont été les victimes d'attaques terroristes.
00:02:14 L'occupation de Gaza par Israël serait, je cite, "une grave erreur".
00:02:18 Ce sont les mots de Joe Biden dans une interview donnée hier.
00:02:22 Des déclarations au moment où les troupes israéliennes
00:02:24 se préparent à une probable offensive terrestre contre le Hamas.
00:02:28 "Le Hamas ne représente pas tout le peuple palestinien",
00:02:31 poursuit le président des Etats-Unis.
00:02:34 "Mais éliminer les extrémistes est une mesure nécessaire".
00:02:38 Et puis, fin de parcours pour le 15 de France.
00:02:40 Les Sud-Africains l'ont emporté 29 à 28 et se qualifient pour les demi-finales.
00:02:45 Les Bleus ont cédé face au réalisme des Springboks.
00:02:49 L'Afrique du Sud affrontera l'Angleterre en demi-finale,
00:02:52 samedi prochain au Stade de France.
00:02:55 - Georges Fenech, Elisabeth Lévy, Philippe Guibert, Nathan Devers, Vincent Herouet
00:03:00 et Noémie Schultz qui est avec nous.
00:03:03 Et on peut d'ailleurs rebondir sur ce que je disais à l'instant,
00:03:08 sur cette famille Mogouchkov, parce que c'est quand même intéressant,
00:03:11 parce qu'on n'arrive jamais à savoir qui prend cette décision,
00:03:15 qui est quand même extrêmement lourde de conséquences.
00:03:18 En 2014, je le répète, en 2014, le matin, un avion est affrété par la République française.
00:03:24 Ces gens doivent repartir toute la journée.
00:03:27 Et j'ai lu un papier formidable dans West France qui raconte cette journée.
00:03:31 Et le journaliste dit "contre toute attente", c'est le dernier mot,
00:03:35 "contre toute attente, la préfecture a libéré cette famille en 2014".
00:03:39 Alors pourquoi ? Qui prend la décision ?
00:03:41 Est-ce que ces gens-là doivent être responsables ?
00:03:44 Est-ce que le préfet est responsable ? Est-ce que c'est le ministre de l'Intérieur ?
00:03:47 Est-ce qu'il y a une responsabilité dans ce pays ?
00:03:51 - Vous voulez que je réponde à cette question ?
00:03:54 - Je voulais savoir avant si vous avez des éléments à nous donner.
00:03:58 - C'est que Manuel Valls lui-même s'en était expliqué à l'époque
00:04:02 en disant que c'était une famille, que les enfants étaient scolarisés,
00:04:04 qu'ils parlaient français, que la famille était insérée.
00:04:06 Il avait donc justifié le fait qu'elles ne soient finalement pas expulsées.
00:04:10 - Mais pourquoi ce jour-là la préfecture, le matin, prend-elle la décision de les expulser ?
00:04:14 C'est ça qui est absolument sidérant.
00:04:16 - Il y a eu une pression des associations.
00:04:17 - Non mais pourquoi la préfecture ? C'est-à-dire qu'ils sont complètement en dehors ?
00:04:21 - Qui est-il préféré ?
00:04:22 - Non mais vous ne comprenez pas ma question.
00:04:24 Pourquoi la préfecture avait-elle pris la décision de l'expulser ?
00:04:27 - Effectivement, notamment le...
00:04:29 - Ils ne correspondaient pas aux critères.
00:04:30 - ...famille était déjà, et pratique un islam rigoriste, radical,
00:04:36 qu'il était fiché S au moment de la tentative d'expulsion en 2014.
00:04:40 - Et la maire de Rennes était déjà députée à l'époque,
00:04:42 et elle s'était mobilisée pour cette famille.
00:04:46 Il y a un moment, il faut bien quand même que des gens...
00:04:48 La présidente du MRAP de l'époque, moi je voudrais l'entendre quand même.
00:04:53 Parce que ces gens-là, ils sont aux abonnés absents.
00:04:55 D'ailleurs le MRAP, c'est très intéressant, le MRAP.
00:04:57 Je n'ai rien contre le MRAP, mais pourquoi il y a des subventions ?
00:04:59 Pourquoi il y a de l'argent public pour le MRAP ?
00:05:01 - Il y a deux, trois trucs à avoir contre le MRAP au demeurant, mais...
00:05:04 - Non mais pourquoi le MRAP bénéficie-t-il d'argent public ?
00:05:08 Est-ce que c'est possible de se poser cette question ?
00:05:10 - Ben oui, parce qu'on est désarmé.
00:05:14 - Donc c'est tout un système français qu'il faut revoir.
00:05:16 Ces gens n'ont pas à recevoir d'argent public.
00:05:18 - Attends de la joue gauche.
00:05:21 - Mais c'est ce qu'a expliqué Georges Fénagrec.
00:05:23 Ça a expliqué très clairement M. Didier Lesquy.
00:05:26 Il est venu d'ailleurs sur CNews, il a expliqué.
00:05:29 Didier Lesquy, je rappelle, c'est le président de l'OFI,
00:05:33 l'Office français d'immigration.
00:05:35 - Et de l'intégration.
00:05:36 - Et de l'intégration.
00:05:37 On prend des décisions, on refuse le statut de réfugié par exemple,
00:05:42 et en même temps on finance des associations
00:05:45 qui vont contrecarrer la décision que l'administration prend.
00:05:48 Et donc on est dans un système kafkaïen
00:05:51 où finalement on finance des associations publiquement, j'entends,
00:05:55 qui vont tout faire pour que la décision de l'administration ne s'applique pas.
00:05:58 - Le sujet de fond, c'est que...
00:06:01 - C'est ce qu'il a dit.
00:06:02 On a laissé la primauté des droits individuels
00:06:04 sur l'intérêt national, l'intérêt de la sécurité.
00:06:10 - Donc il faut changer l'état d'esprit.
00:06:11 - Ah, c'est plus que l'état d'esprit.
00:06:13 - Il faut tout changer.
00:06:14 - Il faut dénoncer une partie de la CEDA.
00:06:16 - Si, je peux terminer.
00:06:17 Et donc là-dessus on a une suite.
00:06:19 Alors il y a en plus la loi qui fait que pour quelqu'un
00:06:22 qui est arrivé avant 13 ans, on ne peut pas l'expulser ensuite.
00:06:26 On a mis en place un système où on veut garantir à tout prix
00:06:29 les droits individuels, mais jamais se préoccuper
00:06:32 de la protection de la sécurité de la nation.
00:06:36 - Juste noter qu'on est avant la vague d'attentats de 2015.
00:06:39 - Mais il y a 2012 quand même, il y a Merah.
00:06:40 - Oui, il y a eu un arrêt Merah.
00:06:43 - Et donc voilà, c'est ça qu'il faut changer profondément
00:06:45 parce que cet attentat n'aurait pas dû avoir lieu.
00:06:47 C'est terrible à dire, mais cet attentat n'aurait pas dû avoir lieu.
00:06:50 - La statistique que j'ai donnée est extraordinaire.
00:06:53 14 attentats islamistes ouvertes par le parquet antiterroriste
00:06:59 depuis 2017.
00:07:02 Annecy n'entre même pas là-dedans.
00:07:04 - Ils ne se sont pas saisis.
00:07:05 Ils ont estimé que ce n'était pas un attentat islamiste.
00:07:08 - La dimension terroriste, islamiste,
00:07:09 on ne sait pas trop sur Annecy.
00:07:11 - Annecy, on ne sait pas.
00:07:12 - On ne sait pas.
00:07:12 - On ne sait pas.
00:07:13 - On peut penser à ce qu'on veut.
00:07:14 - Donc Annecy, elle n'est même pas dedans.
00:07:15 - On peut penser à ce qu'on veut.
00:07:16 - Il y a 14, il y a 8 étrangers.
00:07:18 - Oui, oui.
00:07:19 - Oui, oui.
00:07:20 - 8 étrangers.
00:07:21 - Oui, oui.
00:07:21 - Vincent Herouet.
00:07:23 - Je n'ai absolument rien à dire là-dessus.
00:07:26 Je m'étonne même qu'il y ait 6 Français d'origine parmi les 14.
00:07:29 Mais ce que je veux vous dire, moi, la curiosité,
00:07:31 parce que ces gens vivaient en Bretagne après avoir été à La Rochefourion,
00:07:35 de La Rochefourion à Fougères, de Fougères à Rennes.
00:07:38 Ils sont arrivés en 2008, on est en 2023.
00:07:40 Ça fait 15 ans qu'ils vivent de quoi ?
00:07:42 - De vos impôts, pardon.
00:07:44 - Ça fait 15 ans que cette famille originaire d'Ingouchi, donc du Caucase, vit.
00:07:49 - Vous voyez que j'ai quelque chose à dire.
00:07:51 - Pardon ?
00:07:51 - Vous voyez que j'ai quelque chose à dire.
00:07:52 - Oui, on a toujours quelque chose à ruminer.
00:07:53 - Non, mais c'est intéressant parce que moi, je dis qu'il faut tout changer.
00:07:56 Je passe mon temps à dire ça.
00:07:58 Il faut tout changer.
00:07:59 - Il faut revenir.
00:07:59 - Par exemple, cette famille est à La Rochefourion.
00:08:01 Elle est envoyée à Fougères parce qu'à Fougères,
00:08:04 elle a accès à un logement d'urgence où elle va rester pendant quelques années.
00:08:09 Un logement gratuit, évidemment.
00:08:12 Et quand vous remontez le fil de l'histoire, effectivement,
00:08:18 vous vous demandez quelles sont les politiques qui sont intervenues
00:08:20 avec tant d'efficacité auprès de Manuel Valls pour, au dernier instant,
00:08:26 sortir la famille de l'avion dans lequel ils étaient quasiment installés.
00:08:30 Mais vous vous demandez aussi quel a été le réseau de solidarité
00:08:34 qui, depuis 15 ans, permet à des gens, une famille pareille, d'apporter son appui.
00:08:40 - Ce qui est terrible, c'est que des familles Mougouchkov,
00:08:43 il y en a des milliers en France.
00:08:45 Des milliers.
00:08:46 Donc je vous propose de voir le premier sujet sur l'émotion hier à Arras
00:08:51 et cette journée si particulière,
00:08:53 puisqu'il y a trois ans, jour pour jour, Samuel Paty était assassiné.
00:08:58 - Jour de recueillement national dans tous les établissements scolaires de France,
00:09:07 en hommage à Dominique Bernard.
00:09:09 Les cours débuteront à 10h aujourd'hui dans les collèges et lycées
00:09:13 pour permettre un temps d'échange entre enseignants.
00:09:15 Une minute de silence est également prévue à 14h.
00:09:19 - Il faut que la communauté éducative soit unie.
00:09:22 On sera soudés pour continuer à transmettre de belles valeurs aux élèves.
00:09:30 - Il faut absolument qu'on se préserve de toute haine, de toute division
00:09:35 et que vraiment, vraiment, que le vivre ensemble, que notre métier soit respecté.
00:09:40 Hier, plus de 5000 personnes se sont rassemblées sur la place centrale d'Arras,
00:09:45 non loin du lycée Gambetta,
00:09:47 où le professeur de 57 ans a été assassiné vendredi.
00:09:50 - Je pense qu'on est tous sous le choc,
00:09:51 que ce soit arrivé dans notre ville, dans notre cour, devant notre lycée.
00:09:56 - On pense beaucoup à la famille de M. Bernard et M. Paty également.
00:10:01 La France encore sous le choc de l'attaque d'Arras
00:10:04 rend également hommage à Samuel Paty aujourd'hui,
00:10:06 ce professeur d'histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020.
00:10:13 - Noémie Schultz, le point sur l'enquête,
00:10:15 toute la famille, je crois, est en garde à vue.
00:10:17 Que va-t-il advenir de cette famille ?
00:10:18 Est-ce qu'elle va être envoyée immédiatement ?
00:10:20 Ça, c'est une question qu'on peut se poser.
00:10:22 Est-ce qu'elle va rester sur le sol de France ?
00:10:24 Autant de questions dont vous n'avez peut-être pas toutes les réponses ce matin.
00:10:27 - Non, je n'ai pas ces réponses-là.
00:10:28 En revanche, effectivement, toute la famille, entendu,
00:10:31 les frères et sœurs, la mère, ça, c'est un classique.
00:10:34 Mais les enquêteurs s'intéressent particulièrement à trois personnes
00:10:37 de l'entourage de cet homme âgé de 20 ans, son père.
00:10:42 Donc, on l'a dit, Fiché, à ce moment-là,
00:10:44 la tentative d'expulsion en 2014, acquis à l'islamisme radical.
00:10:48 Il a donc été expulsé en 2018.
00:10:50 Les enquêteurs se demandent s'il a pu réussir à revenir en 2019
00:10:54 sur le sol français.
00:10:55 Il n'y a pas de certitude absolue là-dessus.
00:10:58 Et en tout cas, il se trouverait aujourd'hui en Géorgie.
00:11:00 Donc, il n'est plus sur le territoire français.
00:11:02 Donc, lui, il n'est pas en garde à vue.
00:11:04 En revanche, le frère aîné, Mofzad, qui a été condamné en 2023,
00:11:07 donc cette année pour apologie du terrorisme
00:11:09 et pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat
00:11:12 qui visait des policiers aux abords de l'Elysée,
00:11:14 est entendu sous le régime de la garde à vue.
00:11:16 Il est incarcéré à la prison de la Santé
00:11:18 et il avait des contacts avec son petit frère.
00:11:21 Et puis, une troisième personne intéresse particulièrement les enquêteurs.
00:11:24 C'est là aussi encore un détenu d'une prison de l'Allier, Maxime C.
00:11:30 Il a une trentaine d'années, radicalisé.
00:11:33 Il avait été incarcéré il y a une dizaine d'années
00:11:34 pour des faits de droit commun.
00:11:35 Il s'est radicalisé en prison.
00:11:37 Et là, les enquêteurs se demandent s'il a pu...
00:11:39 Il a échangé avec la Saïan via les messageries cryptées.
00:11:42 S'il a pu l'encourager à passer à l'acte.
00:11:44 Donc voilà pour les gardes à vue qui sont en cours.
00:11:48 Et la Saïan, pour le moment, ne s'explique pas sur son geste.
00:11:52 Merci pour ces précisions.
00:11:54 Ce matin, il y aura une minute de silence
00:11:55 dans tous les établissements de France.
00:11:56 Gabriel Attal était hier soir sur TF1 et il a eu un discours ferme.
00:12:02 Je vais être très clair et très ferme.
00:12:04 Je ne tolérerai aucune contestation,
00:12:06 aucune provocation à l'occasion de cet endommage.
00:12:10 Il y aura un signalement nominatif de toute contestation,
00:12:13 toute provocation à l'occasion de ces moments de recueillement
00:12:16 qui donnera lieu à des sanctions disciplinaires
00:12:18 et à une saisine systématique du procureur de la République
00:12:20 pour engager des poursuites.
00:12:22 Avant de libérer, si j'ose dire, Noemi,
00:12:24 vous vouliez apporter une ou deux précisions sur l'enquête en cours.
00:12:28 Oui, parce qu'on s'interroge sur
00:12:30 est-ce qu'il y a eu des ratés des services de renseignement.
00:12:32 Il était surveillé depuis plusieurs années
00:12:35 puisqu'il avait été signalé, notamment par l'Education nationale,
00:12:37 par des enseignants du lycée Gambetta
00:12:39 où il était élève.
00:12:40 Depuis cet été, les policiers avaient remarqué
00:12:42 qu'il était en contact régulier avec son père, avec son frère.
00:12:45 Et donc la DGSI avait pris le relais.
00:12:48 Il était sur écoute,
00:12:49 ça veut dire qu'on écoutait ses conversations téléphoniques.
00:12:51 Il y avait des surveillances physiques.
00:12:53 Et il a été contrôlé la veille de l'attentat, le jeudi.
00:12:55 Il a été contrôlé par des policiers
00:12:57 qui se sont assurés qu'il n'avait pas d'armes sur lui,
00:13:00 qui ont pu avoir accès à sa messagerie cryptée.
00:13:03 Et rien dans les messages n'a permis de mettre à jour
00:13:06 le fait qu'il y avait une volonté de passer à l'acte de façon imminente.
00:13:08 Évidemment, sinon, il aurait été interpellé.
00:13:10 Rien de cette nature n'est ressorti des éléments
00:13:14 qu'ont examiné les policiers.
00:13:15 Et donc, eh bien, il est reparti libre de cette audition.
00:13:20 Et le lendemain, il s'en est pris, effectivement, à cet enseignant.
00:13:24 Là, il faut être clair, on ne peut pas prévenir un passage à l'acte.
00:13:27 Je pense qu'il n'y a aucun système de renseignement au monde.
00:13:30 En revanche, en amont,
00:13:32 que ces gens-là ne soient pas sur le territoire de France.
00:13:34 Le procès que je fais, il est là.
00:13:36 Il n'est pas sur les policiers qui travaillent.
00:13:39 On met en cause la suppression de la double peine,
00:13:42 c'est-à-dire ceux qui sont arrivés avant l'âge de 13 ans.
00:13:44 C'est ce qu'a dit Gérald Darmanin.
00:13:45 On ne pouvait pas l'expulser.
00:13:46 Oui, c'est faux.
00:13:47 C'est faux parce que même cette catégorie d'étrangers protégés,
00:13:52 à partir du moment où vous avez une forte suspicion
00:13:55 qu'ils peuvent commettre un attentat terroriste,
00:13:58 ils sont expulsables.
00:13:59 La protection n'est pas absolue.
00:14:00 Il faut expulser tous les fichiers S étrangers.
00:14:03 Est-ce que c'est simple ?
00:14:04 Pardonnez-moi, mais ce n'est pas dans le Caucase
00:14:08 qu'il s'est radicalisé.
00:14:10 C'est en France qu'il s'est radicalisé.
00:14:13 Moi, je veux bien que vous expulsiez tous les étrangers,
00:14:15 mais c'est en France que l'étranger devient...
00:14:17 Il est arrivé, il avait moins de 13 ans,
00:14:19 il avait 11 ans quand il est arrivé en France.
00:14:21 Attendez, il avait 11 ans quand il est arrivé en France.
00:14:25 Bon, justement, écoutons Gérald Darmanin.
00:14:27 Il n'avait pas 11 ans, il avait 3 ans.
00:14:29 Écoutons Gérald Darmanin là-dessus, sur les fichiers S,
00:14:32 parce que ce qu'on ne disait pas il y a 10 ans ou il y a 15 ans,
00:14:35 que d'autres disaient d'ailleurs.
00:14:37 Enfin, certains décident, effectivement,
00:14:41 mais évidemment les fichiers S étrangers,
00:14:44 en fait, c'est une question de bon sens.
00:14:45 Pas fichiers S.
00:14:45 Il n'était pas fichiers S, il était inscrit au FSPRT
00:14:49 le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation
00:14:52 en caractère terroriste.
00:14:53 C'est plus pointu, c'est plus précis.
00:14:54 Dans le S, vous avez les hadistes, vous avez les manifestants.
00:14:59 Le FSPRT, c'est uniquement la radicalisation.
00:15:01 Quand tu es étranger et que tu as ce critère-là,
00:15:04 tu sors de France.
00:15:05 Ce qu'on ne sait pas, c'est depuis quand il l'était.
00:15:06 Peu importe, il l'était.
00:15:08 Écoutons Gérald Darmanin.
00:15:11 J'ai demandé de retirer systématiquement
00:15:14 les titres de séjour des personnes qui sont dans ce fichier FSPRT
00:15:18 et qui appellent à une menace, évidemment, pour notre pays.
00:15:23 Beaucoup sont en procédure auprès des tribunaux.
00:15:28 Sans doute faut-il, une nouvelle fois,
00:15:30 repasser l'intégralité des personnes,
00:15:33 quel que soit leur statut, protection asilaire, titre de séjour,
00:15:37 ou quel que soit, évidemment, leur âge,
00:15:39 puisque nous constatons aussi le rajeunissement extrêmement important
00:15:42 des personnes qui sont radicalisées
00:15:44 et qui, parfois, correspondent à d'autres protections,
00:15:46 notamment des protections judiciaires, vous le savez.
00:15:49 La ligne de fermeté est donc extrêmement claire.
00:15:52 Identification partout sur le territoire national
00:15:54 de ceux qui sont dangereux.
00:15:56 Retrait systématique du titre de séjour
00:15:58 pour ceux qui sont étrangers.
00:16:00 Expulsion systématique de tous étrangers
00:16:02 qui sont, en effet, considérés comme dangereux
00:16:05 par les services de renseignement.
00:16:07 Gérald Darmanin qui sera ce soir l'invité de CNews
00:16:11 dans l'heure des pros, entre 20h et 21h,
00:16:13 et avec les éditorialistes avec lesquels nous sommes d'habitude.
00:16:18 Je remercie le ministre de l'Intérieur,
00:16:21 parce que s'il vient, il sera interrogé
00:16:23 par Gilles-Louis Lhamgon-Nadel, qui sera là,
00:16:25 par tous ceux qui sont là ce soir.
00:16:28 Je voudrais qu'on voit le sujet expulsion systématique
00:16:30 de Célia Gruyère.
00:16:32 Que se passe-t-il en France pour les OQTF ?
00:16:36 Lorsqu'une OQTF ou une expulsion est prononcée,
00:16:39 certains cas peuvent poser problème.
00:16:41 Par exemple, il n'est pas possible d'expulser un mineur.
00:16:43 Si la personne réside en France depuis l'âge de 13 ans ou moins,
00:16:46 si elle est mariée depuis 3 ans avec un ou une Française
00:16:49 ou si elle est mère ou père d'un Français mineur,
00:16:51 c'est aussi plus compliqué.
00:16:53 Le droit la protège encore si elle est victime d'un accident du travail,
00:16:56 d'une maladie professionnelle ou si son état de santé
00:16:59 nécessite des soins en France.
00:17:01 Et c'est sans compter les recours possibles
00:17:03 qui ralentissent la procédure.
00:17:05 Seule solution, changer le droit, mais les obstacles sont nombreux.
00:17:09 Darmanin nous dit qu'il faut faire passer une loi à l'Assemblée nationale.
00:17:13 Sauf que maintenant, si vraiment on veut aller dans le détail,
00:17:16 1. Cette loi trouvera-t-elle une majorité politique ?
00:17:19 2. Si cette loi passe, il y a de fortes chances
00:17:22 pour que le Conseil constitutionnel émette des réserves
00:17:27 qui pourraient amener à priver ou à diminuer l'effet de cette loi.
00:17:32 Et 3. Nous serons sans doute condamnés par la CEDH.
00:17:36 En attendant la loi immigration,
00:17:38 les expulsions sont toujours examinées au cas par cas.
00:17:41 Je vais remercier Noémie Schulz pour ses précisions sur cette enquête.
00:17:45 Merci beaucoup et Gauthier Lebret va venir à votre place.
00:17:48 Simplement, on voit bien la difficulté,
00:17:50 on voit bien qu'il faut absolument tout changer.
00:17:52 Sans doute faut-il renationaliser et déjudiciariser
00:17:56 la politique de l'asile et des étrangers.
00:18:00 Quoi ?
00:18:01 Alors ça, c'est un rêve.
00:18:04 Ça se fait en Grande-Bretagne, c'est comme ça.
00:18:06 C'est pour ça que je vous le dis.
00:18:07 Mais en France, l'étranger a un droit à venir chez nous.
00:18:11 Mais c'est ce qui fait valoir.
00:18:13 Le statut d'un étranger, ce n'est pas un droit.
00:18:18 D'accord.
00:18:18 Mais ça devrait être une faveur qu'un État accorde à un étranger.
00:18:22 Sauf que chez nous, on considère que c'est un droit.
00:18:24 Renationaliser et déjudiciariser la politique de l'asile et des étrangers.
00:18:29 D'abord, qu'est-ce que ça veut dire ? Expliquez.
00:18:31 Ça veut dire qu'il y a trop d'interventions du juge dans ce domaine-là,
00:18:38 avec trop de recours qui en plus sont suspensifs.
00:18:41 Il faudrait, comme font les Anglais par exemple,
00:18:43 réserver un recours maximum qui ne soit pas suspensif.
00:18:49 C'est-à-dire que vous exécutez la décision
00:18:52 et vous arrêtez avec l'intervention du juge judiciaire.
00:18:55 Il faut réserver ça au juge administratif.
00:18:57 Vous croyez que ça peut se faire ?
00:18:59 On posera la question.
00:18:59 C'est pour ça que je suis très surpris par votre suggestion.
00:19:02 Parce que ça serait le bon sens et l'efficacité.
00:19:06 Mais malheureusement, je doute fort qu'il y aura beaucoup de résistance là-dessus.
00:19:10 Mais il n'est plus temps.
00:19:12 - Elisabeth Pouy.
00:19:13 - D'abord, ça suppose que ce que vous dites est tout à fait raisonnable.
00:19:17 Mais donc on ne le fera pas probablement.
00:19:18 Parce que ça suppose malgré tout...
00:19:20 - Gérald Darmanin ce soir.
00:19:21 - Oui, mais ça suppose malgré tout de dénoncer au moins une partie
00:19:26 de la Convention européenne des droits de l'homme.
00:19:28 En notamment ce fameux article 8 qui, au nom du droit à une vie familiale normale,
00:19:33 vous permet, une fois que vous êtes en France,
00:19:35 de faire venir le banc et l'arrière-banc de votre famille.
00:19:38 Et deuxièmement, pour renforcer ce que disait Vincent Hervoit,
00:19:42 c'est vrai, c'est la vérité, je suis désolée, ça peut vous faire rire.
00:19:46 Pour renforcer ce que disait Vincent Hervoit,
00:19:47 on devrait quand même tous ici s'interroger deux secondes
00:19:52 sur ce que signifie le fait que la plupart des tueurs,
00:19:54 qu'ils aient été français ou étrangers, ou une grande partie d'entre eux,
00:19:58 sont allés dans notre fameuse école de la République.
00:20:02 Sont allés dans cet endroit où Kévin Bossuet nous dit,
00:20:05 et je l'encourage et je l'admire pour son travail,
00:20:09 nous dit "Nous sommes là pour transmettre les valeurs de la République".
00:20:12 Mais quel échec !
00:20:13 Onze ans dans l'école de la République au minimum !
00:20:16 Onze ans, douze ans, voilà où on en est.
00:20:20 - Philippe Guibert.
00:20:21 - Moi je pense que dans la même idée, il faut revenir à l'esprit du droit d'asile
00:20:24 tel qu'il a été inventé par la Révolution française,
00:20:27 qui consistait à accueillir les combattants de la liberté,
00:20:29 pas les ennemis de la liberté.
00:20:31 Donc les fanatiques religieux n'ont rien à faire en France.
00:20:33 - Eh ben écoutez, bravo.
00:20:35 - C'est bien, vous avez raison d'intervenir.
00:20:37 - Même s'ils sont persécutés ?
00:20:38 - Bien sûr, ils veulent des débords.
00:20:40 - On n'accueille pas en France des ennemis de la liberté.
00:20:43 On n'accueille pas en France des ennemis de nos principes fondamentaux.
00:20:47 - Mais ça fait 40 ans que nous le disons, cher ami.
00:20:50 - Donc on peut garder le droit d'asile,
00:20:51 mais à condition de revenir à sa vérité initiale.
00:20:54 - Et qu'est-ce que vous faites d'Humerap et de toutes ses associations ?
00:20:56 - Mais vous arrêtez de leur donner de l'argent ?
00:20:59 - Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:21:00 - Il faut leur dire à un moment donné.
00:21:02 - Est-ce que vous êtes d'accord pour arrêter de donner de l'argent public aux M'Rap ?
00:21:05 Oui ou non ?
00:21:06 - En tout cas, il faut leur dire que le principe, on accueille ou non.
00:21:09 - Oui ou non ?
00:21:10 - Oui !
00:21:11 - Je ne sais pas à quoi sert cet argent public et pourquoi on le leur donne.
00:21:13 - Pourquoi on leur donne une association qui…
00:21:15 - Est-ce qu'ils ont des missions de service public ou pas ?
00:21:17 - Non.
00:21:18 - Vous savez comment Alain Finkielkraut appelle l'Humerap ?
00:21:21 Le mouvement pour le racisme et l'antisémitisme des peuples.
00:21:24 - Ces associations ont une responsabilité, c'est évident,
00:21:26 comme le parti communiste local à l'époque.
00:21:29 Mais elles se sont servies de quoi, ces associations ?
00:21:31 Déjà de l'affaire Léonarda.
00:21:33 Elles ont dit au gouvernement, on vous promet une nouvelle affaire Léonarda
00:21:35 le nom de cette jeune Rome qui avait été expulsée
00:21:37 avec un bras de fer avec France Hollande.
00:21:38 Ça avait été calamiteux pour lui en termes d'image.
00:21:41 Mais ensuite elles se sont servies de la circulaire de 2012 de Manuel Valls.
00:21:44 Il faut arrêter de créer sa propre impuissance.
00:21:47 Manuel Valls il décide de quoi avec cette circulaire.
00:21:49 Si des enfants sont scolarisés, des enfants de personnes sans papier,
00:21:52 eh bien il n'y a pas d'expulsion.
00:21:53 Et donc ces associations font quelque part leur job.
00:21:56 Elles militent pour les migrants.
00:21:57 Il y a une responsabilité politique, mais aussi de la droite en 2006.
00:22:00 - On est en 2014, le MRAP, la CIMAD et le parti communiste ont manifesté,
00:22:04 ce fameux jour du 18 février 2014.
00:22:08 Le préfet qui a cédé était Patrick Stroda.
00:22:10 - Directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.
00:22:11 - Directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.
00:22:13 Je n'ai rien contre Monsieur Stroda.
00:22:14 - Sur demande du cabinet de Manuel Valls.
00:22:17 Parce que Manuel Valls essaie de minimiser sa responsabilité aujourd'hui dans les médias.
00:22:21 - Tout le monde est aux abonnés.
00:22:22 - Les ministres de l'intérieur, ils ne sont jamais aussi fermes
00:22:24 que quand ils ont quitté le pouvoir.
00:22:25 C'est pareil pour Gérard Collomb.
00:22:26 - On était en campagne électorale municipale,
00:22:29 février 2014, un mois avant les municipales.
00:22:31 - Il y a toujours une bonne raison.
00:22:34 - Et comme il y a eu un pataquès avec l'affaire Léonarda que vous avez rappelé.
00:22:37 - Ça a eu un vrai impact là-dessus.
00:22:38 - Je pense que le cabinet de Valls se dit
00:22:39 on ne va pas se refaire un deuxième pataquès en pleine campagne municipale.
00:22:43 C'est ça la réalité, je pense, de ce qui s'est passé.
00:22:46 C'est triste.
00:22:47 - Mais il y a aussi ça circulaire.
00:22:48 - Quand tu fais une première erreur, Léonarda, où tu es ridicule,
00:22:51 tu en fais une deuxième parce que tu es toujours dans le mauvais timing.
00:22:53 - Oui, je n'oublie pas que Manuel Valls
00:22:55 est en train de passer à Matignon à ce moment-là
00:22:57 et qu'il ne veut pas de vagues.
00:22:58 - Il est à Matignon ? Ah oui, pas de vagues.
00:22:59 - Il est juste avant les municipales.
00:23:01 Je me souviens particulièrement bien de cette période que j'ai vécue près.
00:23:04 - En 2014 ?
00:23:05 - Non, il est arrivé encore après les municipales.
00:23:07 - L'interieur ?
00:23:08 - C'est qui ?
00:23:09 - C'est Jean-Marc Ayrault, c'est l'ancien maire de Nantes.
00:23:11 - Jean-Marc Ayrault, qui n'est jamais intervenu dans la ZAD de Nantes.
00:23:13 Bien évidemment.
00:23:14 - C'est votre ami Jean-Marc Ayrault.
00:23:16 Vous l'aimez beaucoup.
00:23:17 - Je n'ose même pas dire ce que je pense.
00:23:19 - Mais ce n'est pas la question.
00:23:20 - Ah, ce n'est jamais la question.
00:23:21 Alors, puisque ce ne sont pas les questions,
00:23:22 on va écouter Marine Le Pen
00:23:23 parce que ça va peut-être en être un jour la question.
00:23:25 Écoutez ce qu'elle dit depuis 40 ans, dit-elle Marine Le Pen.
00:23:30 Cela fait 40 ans que nous attirons l'attention
00:23:33 sur le développement de cette idéologie totalitaire.
00:23:36 Cela fait 40 ans que nous disons qu'il existe sur notre territoire
00:23:40 des personnes de plus en plus nombreuses
00:23:43 qui sont porteurs de cette idéologie
00:23:46 et qui représentent de fait des bombes à retardement.
00:23:51 Chaque nouvel attentat plonge la France dans le choc, dans le chagrin.
00:23:58 Celui-ci est peut-être celui de trop.
00:24:02 Je vois d'ailleurs qu'un certain nombre de responsables et de ministres
00:24:06 prennent aujourd'hui des positions
00:24:08 qu'ils nous ont reprochées de réclamer pendant des années.
00:24:12 - Bon, Emmanuel Macron évidemment avait réagi.
00:24:14 Ce matin, Dominique Bernard aurait retrouvé la cité scolaire Gambetta d'Arras,
00:24:18 exercé le beau métier d'enseigner avec humanité et autorité.
00:24:21 Dominique Bernard ne retrouvera pas ses classes de classe, dit-il.
00:24:26 - Alors, il y a un mot qui n'existe pas dans le tweet d'Emmanuel Macron,
00:24:32 un mot qu'il n'a pas prononcé.
00:24:34 - Islamisme peut-être ?
00:24:35 - Le mot terroriste est là, le mot islamisme est là.
00:24:37 C'est le mot immigration qui n'existe pas.
00:24:40 Et effectivement, le président de la République
00:24:44 ne souhaite pas mêler l'immigration et ce qui s'est passé sur le terrain.
00:24:51 Je pense que c'est un sujet inflammable et que la société française est fracturée
00:24:56 et qu'il préfère être prudent sur ce sujet et ne pas faire de paradis.
00:25:01 - Il va demander aujourd'hui à son ministre d'intérieur d'envoyer une circulaire au préfet
00:25:05 qui demande de vérifier que tous les étrangers fichés pour radicalisation
00:25:11 aient été expulsés ou soient expulsés si, et c'est important, le droit le permet.
00:25:16 Si le droit le permet, puisque je vous rappelle,
00:25:17 si vous êtes arrivé avant 13 ans sur le sol de France,
00:25:20 c'est beaucoup plus compliqué de vous expulser.
00:25:22 - Je vous répète qu'il n'y a pas...
00:25:23 - Je suis d'accord, Georges.
00:25:24 - Je vais... Nous allons marquer une pause.
00:25:26 Nous allons marquer une pause tout à l'heure.
00:25:27 On recevra Jean-Pierre Jouyet.
00:25:28 Est-ce bien nécessaire, monsieur le ministre ?
00:25:29 Je parle souvent des petits hommes gris.
00:25:31 - C'est le grand chef des hommes gris.
00:25:33 - C'est lui, le grand chef à plume des petits hommes gris.
00:25:35 C'est le super petit homme gris.
00:25:36 Il a du courage, il vient sur notre plateau.
00:25:38 Bon.
00:25:39 Mais vous savez ce qu'il dit dans ce bouquin ?
00:25:42 - Oui, j'ai entendu parler.
00:25:44 - Il s'en prend aux hommes gris ?
00:25:45 - Vous savez ce qu'il dit au fond ?
00:25:47 Il ne sert à rien.
00:25:48 Il a dit "je me suis trompé tout le temps, j'ai rien fait".
00:25:51 - Et on a bien rigolé.
00:25:52 - C'est ce qu'il dit.
00:25:53 Il dit "voilà, on s'est gouré".
00:25:55 - Ouais.
00:25:56 - On ne sert à rien.
00:25:57 C'est formidable.
00:25:58 Ça s'appelle un méa culpa.
00:25:59 - Il va faire demi-tour devant le plateau si vous voulez.
00:26:01 - Non, mais c'est exactement ce qu'il dit.
00:26:04 Il dit "ça ne sert à rien".
00:26:05 - C'est impressionnant.
00:26:06 - On ne peut rien faire.
00:26:07 - Je l'ai connu, pas mal ses fonctions.
00:26:08 - On ne peut rien faire.
00:26:09 On ne peut rien faire.
00:26:10 C'est formidable.
00:26:11 Donc on marque une pause et puis on revient dans une seconde.
00:26:15 Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
00:26:20 - 10 personnes gardées à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attaque à Arras.
00:26:26 Outre l'assaillant, 9 membres de la famille Mogoudshov sont toujours entendus.
00:26:30 Vendredi aux alentours de 11h, un ancien élève s'est introduit dans le lycée Gambetta à Arras
00:26:35 et a tué un professeur avant d'être neutralisé.
00:26:38 Emmanuel Macron demande au ministre d'incarner, je cite,
00:26:41 "un état impitoyable envers les porteurs de haine".
00:26:44 Le chef de l'État a également donné ordre au préfet de passer au peigne fin
00:26:48 le fichier des personnes radicalisées susceptibles d'être expulsées de France.
00:26:52 Objectif, s'assurer qu'il n'y ait pas eu d'oubli dans l'examen des procédures
00:26:56 après l'attentat d'Arras qui a coûté la vie d'un enseignant vendredi.
00:27:00 Et puis, Elisabeth Born réunit les syndicats et patronats en conférence sociale.
00:27:06 Au cœur de cette réunion, les salaires et le déroulement des carrières
00:27:09 dans un contexte de forte inflation.
00:27:11 Lors de cette conférence sociale, la première ministre doit annoncer
00:27:15 la mise en place d'un Haut Conseil des rémunérations.
00:27:18 Autre sujet qui pourrait être abordé, la conditionnalité des aides publiques aux entreprises.
00:27:23 Oui, et puis on pourrait parler aussi du passage des 35 heures, c'est le tassement des grilles.
00:27:28 Le SMIC est réévalué régulièrement depuis,
00:27:30 mais les salariés sur les coefficients au-dessus n'ont pas été réévalués au même rythme
00:27:34 et les 35 heures ont changé les choses.
00:27:36 Les 35 heures sont une catastrophe, M. Guibert.
00:27:39 Une catastrophe pour le pays.
00:27:41 - Pardon, ça va être plus chouette avec vous.
00:27:42 - Eh oui, mais vous n'êtes d'accord sur rien.
00:27:43 Donc c'est une catastrophe parce qu'en plus, ça a incité les Français
00:27:46 à même plus vouloir gagner d'argent.
00:27:48 - Tout ça est un problème de négociation par branche.
00:27:51 - Ce qui a conduit à un tassement des grilles de salaire dans les branches
00:27:55 et la disparition des classes moyennes.
00:27:56 Le salarié déqualifié se retrouve proche du SMIC chez les ouvriers et les employés.
00:27:59 C'est ce que me disent des gens qui connaissent ces sujets-là.
00:28:03 - Bien sûr, mais c'est la réalité.
00:28:04 Mais c'est un problème de négociation dans l'absence de 35 heures.
00:28:07 - C'est 35 heures.
00:28:08 - Sans doute, il faudrait...
00:28:09 Enfin bon.
00:28:10 Et puis on n'a pas envie de jeter de l'huile sur le feu dans une période comme celle-là.
00:28:14 Et c'est vrai qu'on a envie d'une forme d'unité nationale.
00:28:17 Et je n'ai pas envie moi-même, évidemment,
00:28:19 de mettre en cause le président de la République régulièrement.
00:28:23 Mais quand il dit ce qu'il dit...
00:28:25 - Jeudi soir à 20h, allocution.
00:28:27 Il dit "La République sera là pour vous protéger et sera impitoyable
00:28:31 avec tous les porteurs de haine".
00:28:33 Quelques heures plus tard, Dominique Bernard a été égorgée par un islamiste.
00:28:35 - Évidemment qu'il n'est pas responsable.
00:28:37 Évidemment qu'on n'a pas envie de mettre de l'huile sur le feu.
00:28:40 Évidemment que l'unité nationale est prioritaire.
00:28:42 Mais il y a 2 millions d'immigrés en plus
00:28:45 depuis qu'il est président de la République.
00:28:47 Bon sang de bois !
00:28:49 2 millions de personnes sont entrées sur le sol de France depuis 2017.
00:28:55 Donc si on juge une politique à ses résultats, plutôt qu'au mot...
00:29:00 - La promesse de protection n'est pas réalisée.
00:29:02 - Pourquoi est-ce qu'on a 2 millions ?
00:29:04 Est-ce que vous pouvez répondre à cette question simple ?
00:29:06 Pourquoi 2 millions ?
00:29:08 - Parce qu'il y a une dérive sur le droit d'asile et sur le regroupement familial.
00:29:11 C'est ce qu'on le disait à la pause.
00:29:13 - Mais c'est pas sur les étudiants.
00:29:15 - 2 millions !
00:29:17 - C'est pas sur les étudiants qu'il y a le plus de problèmes.
00:29:19 Il y en a à 70 000, je crois, de pré-parents.
00:29:21 - C'est terrible.
00:29:23 - C'est pas sur l'immigration de... J'essaie de vous répondre.
00:29:25 Sur l'immigration de travail, il y en a de moins en moins.
00:29:28 La dérive se fait, les abus se font sur le droit d'asile et le regroupement familial.
00:29:32 - Et les émigrations ?
00:29:34 - Vous estimez à 1,5 million de gens, par exemple,
00:29:36 ça pourrait être les trois quarts qui sont là en droit d'asile.
00:29:39 - J'ai plus les chiffres exacts en tête, mais les grosses masses,
00:29:42 notamment des immigrés qu'on ne peut pas expulser,
00:29:47 bien qu'ils aient été déboutés du droit d'asile,
00:29:49 puisque c'est de ça dont on parle.
00:29:51 - C'est bien le problème.
00:29:53 - Ce terrible attentat, c'est lié au droit d'asile,
00:29:55 c'est lié aux conditions dans lesquelles on ne peut pas expulser des gens
00:29:58 qui se sont vus refuser le droit d'asile.
00:30:00 - Vous comprenez bien, Pascal, que la famille tchétchène,
00:30:04 qui arrive de chez Kadirov et qui réclame le droit d'asile en France,
00:30:08 vous ne risquez pas de la renvoyer d'où elle vient.
00:30:10 Vous ne risquez pas de la renvoyer à la Fédération de Russie.
00:30:13 - Alors Pierre Conesa vient d'écrire un livre,
00:30:18 on va le recevoir cette semaine d'ailleurs,
00:30:20 il a écrit un livre sur l'islamisme
00:30:23 et puis il intervenait chez nos amis du Figaro, Figaro Live,
00:30:27 et écoutez ce qu'il a dit sur les différentes communautés qui existent en France.
00:30:32 - La France est le pays qui a la plus grosse communauté musulmane,
00:30:35 la plus grosse communauté chinoise, la plus grosse communauté vietnamienne,
00:30:37 la plus grosse communauté arménienne, la plus grosse communauté juive
00:30:40 de l'ensemble des pays de l'Union européenne.
00:30:42 Nous n'avons des problèmes qu'avec une partie de la communauté musulmane.
00:30:45 Donc pourquoi j'insiste là-dessus ?
00:30:47 Parce qu'encore une fois, ce n'est pas le système d'intégration qui ne fonctionne pas.
00:30:50 - Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?
00:30:51 - C'est justement des gens qui ne veulent pas s'intégrer.
00:30:53 Et donc au lieu de renverser la charge de la preuve en disant
00:30:56 "mais pourquoi ne voulez-vous pas vous intégrer ?
00:30:58 Si vous ne vous sentez pas bien, n'y restez pas",
00:31:00 on est dans une espèce de victimologie qui a diffusé, si vous voulez, sur le corps politique.
00:31:04 Il y a aussi la crise de la gauche, c'est-à-dire la gauche n'ayant plus d'ouvriers,
00:31:07 si vous voulez, trouve chez les musulmans la nouvelle clientèle politique
00:31:10 et va donc se glisser dans une espèce de discours d'excuses, de justifications, etc.
00:31:16 Deuxième caractéristique qui est absolument extraordinaire,
00:31:18 en 2007, la Cour de justice européenne décide que pour une expulsion qui a été prononcée par la France,
00:31:24 la France a failli à ses obligations puisqu'elle n'a pas vérifié,
00:31:26 je ne sais plus, j'ai oublié le nom du type qui a été expulsé,
00:31:30 expulsé en Algérie, on n'a pas vérifié qu'il serait bien traité en Algérie.
00:31:33 C'est-à-dire qu'à partir de ce moment-là, le mécanisme est autobloquant.
00:31:36 C'est au pays qui veut expulser qu'il doit vérifier que quand il sera,
00:31:40 s'il est accepté après les passés consulaires, qu'il sera bien traité dans son pays d'origine.
00:31:45 Donc on se trouve dans cette situation extraordinaire où la France garde, si vous voulez,
00:31:49 tous ces gens qui sont des condamnés, terroristes condamnés, expulsables, inexpulsables
00:31:54 à cause de la jurisprudence française et qui vivent sur le territoire français.
00:31:58 Comme il faut les entretenir, il vaut mieux être un expulsé, inexpulsable, qu'un SDF français.
00:32:03 Parce que là, vous êtes logé, nourri, blanchi et protégé par la police.
00:32:06 Donc vous voyez qu'on arrive à des caricatures et des inversions de système de valeurs.
00:32:10 J'écris un article là-dessus parce que je trouve ça tellement révoltant
00:32:13 quand on totalise le nombre de gens qui sont, ce que l'on dit, des OQTF, vous savez, inexplicables,
00:32:19 que l'on est dans cette caricature d'aide sociale.
00:32:22 Nathan Devers qui n'a pas encore parlé dans cette émission,
00:32:25 mais ce qu'il dit, on va le recevoir je crois demain, c'est tellement invraisemblable ce pays.
00:32:29 Je vous assure, c'est tellement invraisemblable.
00:32:31 Et ceux qui gouvernent tous par lâcheté, par aveuglement, par tout ce que vous voulez,
00:32:38 par impossibilité, je n'en sais rien, par manque de courage.
00:32:41 C'est absolument incroyable.
00:32:43 C'est incroyable ce qu'il dit.
00:32:45 – Il parle de beaucoup de sujets, mais le lien, j'ai vu que l'interview c'était avant,
00:32:49 c'était le 14 septembre.
00:32:50 – 14 septembre, il a écrit un bouquin.
00:32:51 – Mais le lien avec Dominique Bernard, moi j'aimerais juste dire une chose,
00:32:54 c'est que, évidemment, on est tous sous une émotion, et sous une tristesse,
00:32:57 et sous une même horreur, parce que ce qui s'est passé,
00:33:00 assassiné Dominique Bernard qui était un professeur manifestement extraordinaire
00:33:04 d'un courage physique et d'un courage moral magnifique,
00:33:07 et puis qui avait un sens de sa vocation,
00:33:09 faisant que c'était le fondateur de l'université populaire d'Arras quand même.
00:33:12 Donc c'est vraiment la grande promesse…
00:33:14 – Il était très aimé en plus.
00:33:15 – Oui, très aimé, du professeur tel qu'on l'adore.
00:33:18 Évidemment qu'on est tous horrifiés, et manifestement, en effet,
00:33:21 il y a eu des dysfonctionnements que vous avez indiqués,
00:33:23 et on aura encore de plus amples informations,
00:33:25 mais il y a eu des dysfonctionnements.
00:33:26 Mais il ne faudrait pas, me semble-t-il, lancer la petite musique
00:33:30 selon laquelle on ne fait rien face à la menace terroriste en France,
00:33:33 parce que depuis 2014, depuis qu'il y a eu toutes ces séries d'attentats,
00:33:37 notamment en 2015, évidemment qu'il y a eu une réaction de la France…
00:33:41 – Mais pourquoi vous faites d'entrée 2 millions d'immigrés en France ?
00:33:44 – Mais c'est un autre sujet !
00:33:46 – Mais c'est LE sujet !
00:33:47 – Quand vous prenez le nombre d'attentats qui ont été empêchés,
00:33:49 par exemple depuis 2017, il est énorme ce nombre d'attentats !
00:33:52 Évidemment quand un attentat est empêché,
00:33:53 ça fait juste une petite brève dans une dépêche à FP.
00:33:56 – Mais je vous assure, Nathan, je ne reproche rien,
00:33:59 ni aux policiers, ni aux services du renseignement,
00:34:02 ce n'est pas du tout le problème, ils font leur job,
00:34:04 ils ne peuvent pas faire autrement.
00:34:05 Je dis que sur 14 attentats terroristes, il y a 8 étrangers,
00:34:09 et on fait entrer encore des étrangers, c'est tout ce que je dis,
00:34:12 pour les raisons qu'il a dites, avec des idéologies mortifères !
00:34:16 – C'est ça le problème !
00:34:17 – Avec des idéologies mortifères !
00:34:19 – Ce sont les idéologies mortifères !
00:34:21 – Mais moi je ne les veux pas en France, bon sang de bord !
00:34:25 – Il faut quand même voir une chose, c'est que sur le phénomène du terrorisme
00:34:28 ou de la radicalisation, Vincent le disait tout à l'heure,
00:34:30 et je pense que c'est très important, ce serait une erreur
00:34:32 de croire que c'est un phénomène purement extérieur, purement étranger.
00:34:35 C'est un phénomène aussi qui peut naître en France.
00:34:37 – Il y a les deux, Pierre connaît ça totalement, raison à l'instant
00:34:41 de soulever ce paradoxe inouï, c'est quand vous avez un étranger
00:34:45 radicalisé en France, quand vous avez quelqu'un qui est un danger public,
00:34:49 qui est une bombe à retardement, dont vous ne savez pas quand elle va sauter,
00:34:52 vous ne pouvez pas l'expulser vers un pays laïque,
00:34:56 un pays doré, musulman, qui combat effectivement l'islamisme
00:35:01 parce qu'il risque de lui arriver des malheurs, et la CEDH vous l'interdit.
00:35:05 On va le jeter en prison et donc vous ne pouvez pas l'expulser.
00:35:08 Mais vous ne pouvez pas l'expulser non plus vers un pays comme la Tchétchénie
00:35:12 qui est un pays islamiste, radical, parce que là non plus,
00:35:16 on ne peut pas être sûr de son sort.
00:35:19 Donc dans les deux cas de figure, vous êtes paralysé.
00:35:22 C'est extraordinaire, on sait vraiment lier les mains.
00:35:24 Alors je voudrais qu'on avance et qu'on parle de l'état d'esprit du pays.
00:35:29 Parce que c'est un état d'esprit évidemment de ce pays.
00:35:33 Et Michel Bougna était l'invité de Radio J.
00:35:37 Et il a parlé des artistes qui sont particulièrement aujourd'hui aux abonnés absents.
00:35:42 Alors que sur d'autres sujets, les artistes, les personnalités,
00:35:45 prennent la parole, je n'ai pas à vous rappeler, Petit Ange, etc.
00:35:50 Bon, écoutez Michel Bougna, il était interrogé par Frédéric Aziza sur Radio J.
00:35:55 Je m'exprime avec vous, je ne veux pas aller sur BFM et sur les autres.
00:36:01 Pourquoi ? Parce que c'est comme si vous faisiez l'interview d'un sanglier
00:36:06 pour lui demander s'il est pour ou contre la chasse.
00:36:09 Il faut arrêter avec ces histoires, c'est pas à nous de parler.
00:36:11 Moi j'ai envie d'entendre les gens qui ne sont pas juifs.
00:36:14 Eh bien justement, j'allais vous poser cette question.
00:36:16 Non mais je suis juif.
00:36:17 Il y a eu cette manifestation, autre cas d'héros, c'était mardi.
00:36:23 Beaucoup de juifs.
00:36:26 Et puis pas beaucoup d'artistes.
00:36:28 Non, pas beaucoup. Je suis très triste.
00:36:30 Pourquoi ?
00:36:31 Il y en a qui ne pouvaient pas. Il y en a qui sont en deuil.
00:36:36 Je sais que tous les Danes en Akache sont en deuil, ils ne pouvaient pas venir.
00:36:40 Non, non, ils sont en deuil, véritablement.
00:36:45 Je sais qu'il y en a d'autres, je ne sais pas. Je ne comprends pas.
00:36:50 Gazelle Malet, on ne l'a pas vu.
00:36:52 Les Habitants, on ne l'a pas vu. Enfin tous ces gens-là.
00:36:54 Absolument. Kev Adams non plus.
00:36:58 Je suis un peu en colère. Ils doivent avoir peur.
00:37:01 De quoi ? Qu'on les étiquette ?
00:37:04 Ouais.
00:37:06 De perdre leur public ?
00:37:08 Mais attendez, au-delà de ça,
00:37:11 où sont les mecs et les femmes qui se sont coupé une mèche de cheveux pour défendre les femmes iraniennes ?
00:37:18 Où sont les types qui portaient des drapeaux ukrainiens ?
00:37:21 Moi je jouais au théâtre à ce moment-là à Lavar, au moment de l'Ukraine, j'avais un drapeau.
00:37:26 Et puis il se passe un drame en Arménie en ce moment,
00:37:30 il y a très peu de gens qui en parlent. Nous, nous en parlons.
00:37:32 Mais il y a très peu de gens qui en parlent.
00:37:33 Certains se disent pourquoi on ne ferait pas quelque chose de commun avec les Arméniens aujourd'hui ?
00:37:37 On peut faire quelque chose de commun avec les Arméniens ?
00:37:39 Avec les chrétiens d'Orient.
00:37:40 Surtout moi ce que j'aimerais, c'est voir toutes les femmes et tous les hommes qui ont dénoncé l'Iran
00:37:45 et qui ont dénoncé la guerre en Ukraine, monter au créneau,
00:37:49 comme si, parce que ça voudrait dire qu'il y a une différence entre la mort des femmes iraniennes,
00:37:57 la mort des Ukrainiens tués par les Russes, et les enfants décapités par le Hamas.
00:38:06 Mais c'est facile à comprendre, parce que quand tu es pour l'Ukraine,
00:38:10 tu n'auras pas de Russes sur ton territoire qui vont te stigmatiser
00:38:16 ou qui vont entrer en conflit avec toi.
00:38:19 Alors que quand tu commences à défendre Israël, ça va être plus compliqué.
00:38:23 Alors vous avez raison, mais il n'y a pas que la peur physique,
00:38:25 il y a quand même l'idéologie qui est très présente.
00:38:28 Ces gens-là, si vous voulez, ne se sentent pas forcément menacés physiquement.
00:38:31 Moi j'ai quand même été très frappée par le tweet de Karim Benzema.
00:38:33 Et on va en parler tout à l'heure.
00:38:35 Excusez-moi, c'est le même sujet.
00:38:37 Oui, mais vous spoilez.
00:38:39 Je vous jure, on va en parler tout de suite après.
00:38:42 Mais on est sur ce sujet d'abord.
00:38:44 Nathan Devers.
00:38:45 Déjà une remarque très superficielle, je ne comprends pas ce qu'il y a avec l'émission de Frédéric Aziza.
00:38:48 Il arrive toujours à lancer des choses qui sont reprises.
00:38:51 Vous avez raison.
00:38:53 En effet, c'est un sujet très important.
00:38:55 Évidemment que chaque artiste a le droit de s'engager ou de ne pas s'engager.
00:38:58 Et que certains peuvent dire "moi la politique ça ne m'intéresse pas, je ne m'engage pas".
00:39:01 C'est un énorme sujet sur les artistes qui s'engagent, quels que soient leurs retraites, leurs dérogements, etc.
00:39:08 Et qui là n'ont rien dit.
00:39:09 Je vais vous donner un exemple que je trouve particulièrement frappant.
00:39:12 Tous les gens qui ont des engagements féministes, et qui ont raison de les avoir, c'est très important.
00:39:16 Et qui n'ont rien dit sur le viol de dizaines, de centaines de femmes israéliennes.
00:39:20 Le viol utilisé comme arme de guerre, qui là ont estimé que ce n'était pas un sujet.
00:39:24 Ils ont une sincérité en peau de lapin.
00:39:28 Je les connais à bon compte, Vivienne, très sélective.
00:39:32 La vérité du monde de la culture, elle est simple.
00:39:34 Le monde de la culture à 90%, il est LFist.
00:39:38 C'est aussi simple que ça.
00:39:40 Je crois qu'il est conforme.
00:39:41 À 90%.
00:39:43 Parler avec les comédiens, parler avec les gens du monde de la culture, c'est ça.
00:39:49 Mais c'est vrai aussi pour, je veux dire, aujourd'hui, beaucoup d'autres secteurs.
00:39:54 Mais il y a eu aussi une déclaration importante ces jours-ci.
00:39:56 Je ne citerai pas.
00:39:58 Il est sensible, si vous préférez, à LFI.
00:40:02 Il est très sensible.
00:40:04 C'est une réalité du monde de la culture.
00:40:06 Il y a eu une déclaration importante ces jours-ci de Sandrine Rousseau.
00:40:10 Oui, on va l'écouter aussi.
00:40:12 Il y a plein de choses qu'on va écouter.
00:40:14 Je vais donner la parole à Elisabeth, parce qu'il y a Karim Benzema dans une seconde.
00:40:17 Écoutez simplement ce que disait Monsieur Lelouch, le comédien Lelouch,
00:40:21 qui était chez Léa Salami samedi soir.
00:40:26 Il est évident que j'ai autant de peine pour les victimes israéliennes en ce moment
00:40:32 que j'en aurais pour les enfants palestiniens qui vont subir les conséquences de toutes ces merdes-là.
00:40:37 Évidemment, j'ai une peine humanitaire.
00:40:40 Mais quel que soit le discours que vous pouvez tenir,
00:40:42 quand on aborde ce genre de débat, je sais ce qui sera retenu,
00:40:45 c'est de dire "le sioniste Philippe Lelouch a encore défendu machin etc."
00:40:49 Je le sais déjà, je suis venu dans la gueule du loup avec plaisir,
00:40:52 parce que je veux parler de ça, mais je veux dire "réveillez-vous".
00:40:55 Mais je parle aussi aux musulmans de France.
00:40:57 J'ai envie que les musulmans...
00:40:58 Moi j'ai fait partie de cette génération...
00:41:00 Touche pas à mon pote, je l'ai porté, et j'étais très fier de le porter.
00:41:04 Ils sont où mes potes ?
00:41:06 Eh, ils sont où ?
00:41:07 Pourquoi vous n'êtes pas avec nous en ce moment ?
00:41:09 Parce que je sais que le ramas vous nuit comme il nous nuit.
00:41:11 Alors c'est vrai que le monde de la culture et les fils, pas que, bien sûr.
00:41:15 Il y a deux éditoriesses politiques sur France Inter.
00:41:18 Il y en a une qui s'appelle Yael Ghose.
00:41:20 L'autre jour, il recevait Gérald Darmanin.
00:41:22 Pendant quatre minutes, il lui a expliqué que le matricule sur les tenues de policiers
00:41:26 n'est pas assez visible.
00:41:27 France Inter, éditoriesse politique, payée par vos impôts.
00:41:32 Pendant quatre minutes, il lui dit "le matricule, et vous allez être retoqué par le court".
00:41:36 C'est tout ce qu'il a à dire.
00:41:38 Mais ces gens-là, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:41:40 C'est ça l'état d'esprit de ce pays ?
00:41:42 Personne ne dit rien, France Inter, personne ne dit rien.
00:41:44 Mais vous savez, Yvan Attal raconte qu'il a eu le plus grand mal quand il a fait son film sur l'antisémitisme,
00:41:49 qui s'appelait "Ils sont partout".
00:41:51 Il a eu les plus grandes difficultés à le monter, et dans le milieu du cinéma, on l'a regardé de travers.
00:41:56 Ça a tellement fait réagir à France Inter, l'édito qui a Yael Ghose,
00:41:59 c'est que la direction a appelé, parce que Sonia De Villers allait poser une question là-dessus au ministre de l'Intérieur,
00:42:05 et on lui a dit "bon, vous arrêtez maintenant, vous arrêtez".
00:42:08 C'est parti du haut.
00:42:11 Même la direction de France Inter a été choquée.
00:42:13 C'est vous dire.
00:42:15 Karim Benzema, oui ?
00:42:17 Il y a eu un déni sur l'antisémitisme.
00:42:20 Ah bon ?
00:42:21 C'est ça la réalité.
00:42:23 C'est ça la réalité qui adhère à ce que vous dites.
00:42:25 On se fait traiter de fasciste.
00:42:27 Il y a eu un déni sur la montée de l'antisémitisme en France, et c'est ça le fond du sujet.
00:42:32 Alors puisque vous en parlez, puisque vous en parlez,
00:42:36 je vais vous lire un papier qui date de 2014, dans le Nouvel Obs.
00:42:42 "Ce fut encore un tragique week-end pour la République,
00:42:46 entre les violences de la manif pro-Gaza, interdite de la place de la République,
00:42:49 et le meeting délirant de Dieudonné et son théâtre.
00:42:51 Les souffrances des Palestiniens ne seront plus que prétexte à un défoulement de paroles et de provocations antisémites,
00:42:56 ce qui aboutit in fine à ce que des peines de ceux que l'on prétend défendre ne soient même plus évoquées."
00:43:01 2014. Cherchez celui qui a écrit ça, ça va vous amuser.
00:43:05 Je tourne la page.
00:43:07 On est en 2014.
00:43:09 Notez bien les propos de Stéphane Le Foll, qui avait réagi, porte-parole du gouvernement à l'époque.
00:43:15 C'est assez déplorable.
00:43:17 Ce n'est même pas déplorable, écrit ce journaliste, c'est assez déplorable.
00:43:20 Ce qui veut dire, si on suit bien le ministre, que ce n'est pas encore assez que d'appeler à une manifestation interdite
00:43:25 de permettre à la haine antisémite de s'exposer au grand jour pour être qualifiée de simplement déplorable.
00:43:30 Il en faudrait plus, mais que faudrait-il de plus alors ?
00:43:33 Manuel Valls, il est Premier ministre à l'époque,
00:43:36 et il demeurait tout à la fois silencieux et absent.
00:43:38 Manuel Valls, on est toujours en 2014.
00:43:40 "Les socialistes sont-ils à la hauteur ? Les responsables socialistes savent-ils le monde dans lequel nous vivons ?
00:43:47 Il suffit pourtant de quelques lectures pour le comprendre.
00:43:49 Lire le philosophe Gérard Bensoussan dans Libération,
00:43:52 expliquant que la conjonction antisémite entre extrême droite et extrême gauche est en train de s'accomplir."
00:43:56 2014 !
00:43:57 - C'est qui ?
00:43:58 - Il y a 10 ans.
00:43:59 - On ne sait pas.
00:44:00 - On ne sait pas, mais je vous le dis.
00:44:01 Je termine.
00:44:02 La haine des Juifs, elle n'a pas disparu.
00:44:04 Robert Badinter qui le disait dans Le Monde.
00:44:06 "Je la revois à l'œuvre chez les jeunes gens masqués, l'invective à la bouche et la pierre à la main,
00:44:10 animés par les mêmes passions antisémites que leurs prédécesseurs des temps passés pourtant si différents."
00:44:14 Robert Badinter.
00:44:15 2014.
00:44:16 Toujours dans le même papier.
00:44:18 Et là où l'on rêverait de voir les héritiers de Clémenceau,
00:44:22 la référence de Manuel Valls paraît-il,
00:44:23 on ne voit pour le moment que des petits daladiers.
00:44:26 Oui, des petits daladiers qui nous préparent à force de renoncement et d'aveuglement,
00:44:30 de légèreté et de dilettantisme,
00:44:31 un mortifère muni-cli-communotarisme.
00:44:34 Et évidemment, François Hollande qui était à l'époque président n'avait rien dit.
00:44:38 Qui a écrit ce papier ?
00:44:39 Bruno Roger Petit.
00:44:40 Bruno Roger.
00:44:42 C'est pour ça qu'il est à l'Elysée, aujourd'hui.
00:44:44 Voilà.
00:44:45 Ça a bien influencé l'Elysée.
00:44:46 2014.
00:44:47 Donc arrêtez, je veux dire.
00:44:49 C'est vrai qu'antisémitisme s'est arrêté.
00:44:50 Et Bruno Roger Petit, il ne s'est pas vraiment quelqu'un de gauche.
00:44:52 Il ne s'est pas vraiment quelqu'un de droite, je veux dire.
00:44:54 On ne sait pas vraiment.
00:44:56 On ne sait pas vraiment plus quelqu'un de gauche.
00:44:58 Mais par contre, on n'y est pas tous les temps.
00:45:00 Et c'est ça en fait.
00:45:01 D'abord, son papier est formidable.
00:45:02 Ce qui ne m'étonne pas de Bruno Roger Petit.
00:45:04 Il est très intelligent.
00:45:05 Il dit des choses très intéressantes.
00:45:06 Mais tout est là.
00:45:07 Tout est là.
00:45:08 Et vous trouvez que la politique d'Emmanuel Macron a changé ?
00:45:10 Avant 2014.
00:45:11 Bien avant 2014.
00:45:12 Je ne vais pas aller rechercher dans les archives de Bruno Roger Petit.
00:45:15 Je n'ai pas la collection complète des œuvres de Bruno Roger Petit.
00:45:18 Je suis désolé.
00:45:19 Bon, on avance.
00:45:20 Karim Benzema.
00:45:21 Le tweet de Karim Benzema.
00:45:22 Ce matin, tout le monde est sur des œufs.
00:45:24 Le journal L'Équipe est sur des œufs.
00:45:26 La Fédération française de football, je ne pense pas qu'elle va réagir.
00:45:29 Pourquoi ?
00:45:30 C'est une gloire nationale, Karim Benzema.
00:45:32 Oui, c'est une gloire nationale.
00:45:34 Et puis, beaucoup de gens l'adorent, etc.
00:45:36 Toutes nos prières pour les habitants de Gaza, victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n'épargnent ni femmes ni enfants.
00:45:43 Oui, mais moi, je... Pardon.
00:45:46 Non, vas-y, vas-y.
00:45:47 D'ailleurs, chaque mot...
00:45:48 Le souci, c'est pas...
00:45:50 D'ailleurs, on peut le revoir, ce tweet.
00:45:52 Parce que c'est intéressant.
00:45:53 Oui, ce n'est pas ce qu'il dit.
00:45:54 C'est ce qu'il ne dit pas.
00:45:55 Toutes nos prières pour les habitants de Gaza, victimes une fois de plus de ces bombardements injustes.
00:46:00 Alors, le mot "injuste" qui n'épargne ni femmes ni enfants.
00:46:03 Mais effectivement, et on le dit sans arrêt, les Gazaouis, on peut être en empathie.
00:46:08 Bien sûr.
00:46:09 Ils sont les victimes du Hamas, bien sûr.
00:46:12 Mais bon, que pensez-vous ?
00:46:14 Moi, juste une petite chose.
00:46:15 Si vraiment, Karim Benzema se souciait du sort des civils de Gaza, je dis ça, c'est pas pour me jeter des fleurs ou faire de l'autocitation.
00:46:23 Mais je suis la seule personne française qui ait fait une chronique cet été sur le fait que les Gazaouis avaient fait des manifestations contre le Hamas dans plusieurs villes de Gaza, par milliers,
00:46:33 où ils s'étaient fait arrêter, où certains avaient été torturés et où ça avait été réprimé très très violemment et dans le sang.
00:46:38 Donc, si vous voulez, je me souviens que quand j'ai fait cette chronique, j'ai dû avoir le plus grand mal.
00:46:42 Il n'y avait aucun article de presse française, aucun article international.
00:46:44 J'ai dû trouver des articles en arabe que j'ai fait en Google Translate.
00:46:47 C'était super compliqué.
00:46:48 Ça veut dire que ça n'intéressait personne.
00:46:50 Oui, mais les Gazaouis, aujourd'hui, ils sont pro-Hamas ou quoi ?
00:46:52 Alors, il n'y a pas d'élection, donc on ne sait pas dans quelle proportion.
00:46:55 Moi, ce que je peux vous dire, c'est que j'ai eu des liens indirects avec une personne à Gaza qui n'était pas du tout pro-Hamas, avec une famille.
00:47:01 Donc, c'est compliqué.
00:47:03 La question mérite d'être posée.
00:47:06 Les Gazaouis, aujourd'hui, ils sont pro-Hamas ?
00:47:08 On ne leur demande pas leur avis.
00:47:10 Il y a 2350 morts, il y a 700 enfants dans le lot, un tiers, il y a 9500 blessés.
00:47:17 Alors, vous ne pouvez pas, d'un côté, pourquoi est-ce qu'il y a d'immenses foules qui manifestent dans les rues ce week-end des grandes villes arabes,
00:47:25 en protestant contre le double standard et en protestant contre les bombardements de Gaza ?
00:47:29 Vous ne pouvez pas dire, d'un côté, les civils israéliens ont été victimes d'une barbarie islamiste épouvantable,
00:47:39 et dire, par ailleurs, les civils palestiniens, eux, sont victimes, sont des dommages collatéraux qu'ils n'ont qu'à s'en prendre à leurs dirigeants,
00:47:52 qui sont incapables de les protéger, qui les ont conduits dans cet impasse.
00:47:55 Vous ne pouvez pas avoir cette double attitude.
00:47:58 Vous êtes obligé de dire qu'il y a une espèce de violence qui se déchaîne et qui est une catastrophe,
00:48:04 et que les civils, quels que soient les bombardements de Gaza, je suis désolé, 2350 morts qui sont innocents, dont des otages.
00:48:14 - Je peux vous répondre ? - Oui.
00:48:15 - Sur deux points. Le premier, c'est que nous pleurons tous pour les habitants de Gaza.
00:48:19 Contrairement aux ramasses, Israël ne cherche pas à tuer des victimes civiles.
00:48:25 Il est dans un conflit existentiel, et malheureusement, il n'y a aucune solution qui permette d'éviter.
00:48:32 Il doit détruire l'infrastructure du Hamas.
00:48:34 - Mais ce que dit Vincent est juste, c'est-à-dire qu'on peut être en empathie, il faut le dire, répéter, avec les civils de Gaza, bien évidemment.
00:48:44 - Mais là, on commence à protester.
00:48:46 - Je ne renvoie pas d'oiseaux Israël et le Hamas.
00:48:50 - Laissez-moi juste suivre une trace, s'il vous plaît.
00:48:52 - Oui, je vous en prie.
00:48:53 - Ce que je vois, c'est qu'on commence à dire à Israël, oui, vous avez le droit de vous défendre,
00:48:56 mais en gros, en respectant les droits humains, sans faire de perte civile, sans faire de destruction.
00:49:02 Il n'y a pas de solution.
00:49:04 En revanche, ce que je constate, c'est que nous tous qui avons soutenu Israël,
00:49:08 beaucoup de gens qui ont soutenu Israël, saignent pour les habitants de Gaza.
00:49:11 Moi, je suis terriblement triste de le voir.
00:49:13 Pourquoi Karine Benzema n'a-t-il pas dit un mot sur ce qui s'est passé dans le sud d'Israël ?
00:49:20 Et par ailleurs, on ne peut pas plaquer des images de guerre et des images de pogroms.
00:49:25 Ce ne sont pas les mêmes images, ce ne sont pas les mêmes actions.
00:49:29 Il y en a une qui, malheureusement, tue des civils sans le vouloir,
00:49:32 et qui leur demande quand même d'essayer d'évacuer.
00:49:37 Et il y en a une autre qui le fait pour terrifier.
00:49:39 Donc arrêtons, si vous voulez, ce…
00:49:41 - Un ato de verre.
00:49:42 - Moi, je suis d'accord avec vous, mais je mettrai juste deux nuances.
00:49:44 Mais je suis d'accord avec vous.
00:49:45 La première nuance, c'est quand même qu'il y a eu des propos en Israël, de certains,
00:49:49 nous disant que les civils de Gaza, ce n'était pas important.
00:49:51 Je pense à la déclaration d'un officiel qui a dit
00:49:53 "les civils qui sont à Gaza ne sont pas des innocents".
00:49:56 - Qui a dit ça ?
00:49:57 - Le président.
00:49:58 - Le président ?
00:49:59 - D'Israël.
00:50:00 Il a fait une phrase en disant "les civils innocents à Gaza, on ne sait pas ce que ça veut dire".
00:50:04 Donc ça, voilà.
00:50:05 Deuxièmement, M. Galante, qui a parlé d'animaux humains,
00:50:08 en créant une équivoque entre est-ce qu'il parlait du Hamas ou est-ce qu'il parlait des civils,
00:50:13 mais il a quand même dit "animaux humains".
00:50:15 Et M. Smotrich qui a dit "là, l'enjeu, c'est d'être cruelle vis-à-vis de Gaza
00:50:20 et on s'en fout des otages".
00:50:21 Il avait dit ça au début.
00:50:22 Alors heureusement, manifestement, là, Israël n'est pas dans cette logique-là.
00:50:25 C'est des discours, mais il faut faire quand même attention.
00:50:27 Et il ne faut jamais oublier une chose, par exemple, c'est que dans les ruines de Berlin, en 1945,
00:50:31 il y avait Beate Klarsfeld, je veux dire, qui était fille de nazis,
00:50:35 mais qui a eu le sort qu'on lui connaît.
00:50:37 Donc ce que je veux dire, les enfants de Gaza,
00:50:39 à supposer même que 100% des adultes de Gaza soutiennent le Hamas,
00:50:42 ce qui n'est pas le cas en plus, mais à supposer même ça,
00:50:44 les enfants de Gaza, évidemment que c'est l'avenir de cette société
00:50:47 et que ce sont tous des innocents et que ce sont peut-être les futurs résistants
00:50:51 contre la logique funeste qui a emporté le territoire.
00:50:54 On est très en retard.
00:50:56 On est très en retard et on écoutera Michel Boujnaz qui l'a dit précisément là-dessus,
00:51:00 sur ces bombardements.
00:51:02 Bon, je vais vous remercier évidemment, Gauthier Lebret.
00:51:05 On va recevoir Jean-Pierre Jouillet.
00:51:07 Je disais que c'est, parmi les petits hommes gris, c'est le super petit homme gris.
00:51:11 Le grand grand chef des petits hommes gris.
00:51:13 C'est l'incarnation des petits hommes gris.
00:51:15 On fait l'amitié après cette belle présentation.
00:51:17 Est-ce bien nécessaire, monsieur le ministre, de venir nous voir ?
00:51:21 A tout de suite.
00:51:22 Pierre Jouillet est avec nous.
00:51:25 Est-ce bien nécessaire, monsieur le ministre ?
00:51:27 Merci d'être avec nous.
00:51:28 On parle dans une seconde de votre liste.
00:51:30 Sommeil à l'abidji, le rappel des titres.
00:51:32 L'école restera, je cite, un sanctuaire et un rempart contre l'obscurantisme,
00:51:42 assure Emmanuel Macron, dans un message posté sur X.
00:51:45 Dans ce message posté avant la reprise des cours,
00:51:48 le chef de l'Etat salue la mémoire de Dominique Bernard,
00:51:51 assassiné parce qu'il était enseignant et au comportement héroïque,
00:51:55 ce qui fait tragiquement écho à l'assassinat de Samuel Paty.
00:51:58 Voilà, trois ans jour pour jour poursuit le président de la République.
00:52:02 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:52:04 Au Proche-Orient, plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël,
00:52:08 en majorité des civils, selon un dernier bilan de l'Etat hébreu.
00:52:11 Les représailles contre le Hamas ont fait au moins 2 670 morts à Gaza.
00:52:16 Pour la plupart, il s'agit de civils palestiniens,
00:52:19 dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.
00:52:22 Et puis le gouvernement a décidé de mener, je cite,
00:52:25 jusqu'à son terme, le chantier de l'AQ69, face au rejet des écologistes
00:52:29 qui dénoncent la perte de terres agricoles et de biodiversité
00:52:33 qu'entraînerait la construction de cette route de 53 km.
00:52:36 L'Etat est déterminé à faire aboutir ce projet,
00:52:39 qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge,
00:52:43 a indiqué dans un communiqué le ministère chargé des Transports.
00:52:47 D'ailleurs, le chantier se poursuivra dès aujourd'hui.
00:52:50 Je remercie vraiment M. Jouyé d'être avec nous.
00:52:53 M. Jouyé, vous représentez l'excellence française.
00:52:56 Et quand je dis l'excellence, je devrais dire l'excellence de l'excellence.
00:52:59 Vous êtes quasiment un symbole.
00:53:01 Inspection des finances, vous avez une intelligence absolument hors norme.
00:53:05 C'est un cadeau du ciel.
00:53:11 Vous avez une capacité de travail absolument hors du commun.
00:53:15 Vous avez une courtoisie qui est sans égale avec les uns et les autres.
00:53:19 Vous avez travaillé au plus haut niveau de cet Etat,
00:53:23 puisque vous avez été secrétaire général de la présidence de la République,
00:53:27 de François Hollande, et vous venez de publier un livre.
00:53:30 Et c'est pour ça que c'est intéressant, parce que vous dites qu'au fond,
00:53:32 c'est une sorte de mea culpa, ça ne servit à rien.
00:53:35 Que vous-même n'avez servi à rien.
00:53:37 Que votre carrière est un échec professionnel, puisque vous n'avez rien changé.
00:53:41 Donc vous symbolisez l'excellence française.
00:53:44 Vous tapez d'ailleurs un peu sur les petits hommes gris,
00:53:46 même si vous êtes le super petit homme gris,
00:53:48 parce que vous dites qu'ils ne veulent rien changer.
00:53:50 Donc vous dites au fond, moi je l'ai lu comme ça,
00:53:53 c'est une sorte de mea culpa, vous dites au fond,
00:53:56 je me suis trompé, j'ai servi à rien.
00:53:59 Mais à coup de pas, vous avez raison, c'est-à-dire que
00:54:02 dans ce que j'ai représenté et dans ce que j'ai fait,
00:54:06 je ne me suis pas assez occupé de ce que pouvait être
00:54:11 la complexité administrative, l'inflation des normes
00:54:15 et la simplification à l'égard de nos concitoyens.
00:54:18 Mais ça ne sert à rien de faire l'ENA alors ?
00:54:20 Parce que moi je m'en suis aperçu.
00:54:22 Vous demandez aux paysans qui ont un problème avec la Serfa,
00:54:26 ou le Serfa on dit,
00:54:28 et ils le savent, ça ne sert à rien.
00:54:30 Si tout ce que vous avez fait pour vous rendre compte
00:54:33 que l'administration était complexe,
00:54:36 je me dis à quoi vous avez servi, monsieur ?
00:54:38 - Non, non, non, l'administration a quand même été parfois utile.
00:54:44 Moi je viens d'un milieu rural,
00:54:47 je sais quel est le sentiment des paysans à l'égard des énarques,
00:54:50 et je sais comment ils me considèrent,
00:54:52 mais tout n'est pas de la responsabilité des énarques.
00:54:55 Vous avez des responsabilités aussi qui sont politiques.
00:54:58 C'est-à-dire que vous avez beaucoup d'annonces qui sont faites
00:55:01 et qui ne sont pas suivies de beaucoup de résultats.
00:55:04 - On va en parler dans une seconde.
00:55:06 On voulait juste écouter Stéphanie Roquet qui est en Israël,
00:55:09 mais c'est passionnant votre livre,
00:55:11 et vous connaissez, je suis un peu taquin,
00:55:13 et je vous remercie d'ailleurs d'apprécier mes questions
00:55:15 qui peuvent être parfois un peu rudes,
00:55:17 mais je me mets à la place des téléspectateurs.
00:55:19 - Mais vous avez raison.
00:55:21 - Toujours je me mets à la place des téléspectateurs.
00:55:23 - Vous avez l'intéressance de l'excellence
00:55:25 à un niveau où peu de gens peuvent faire votre parcours.
00:55:28 Mais si c'est pour arriver à ne pas rien faire bouger,
00:55:32 je dis à quoi ça sert d'être très intelligent ?
00:55:34 - Non, mais vous avez raison.
00:55:35 C'est pour ça que j'ai voulu faire une sorte de confession,
00:55:38 et il n'y a rien d'antilaïque dans ce que je dis,
00:55:41 mais j'ai voulu faire cette confession également
00:55:44 et dire ce qu'il fallait améliorer.
00:55:46 - Bon, Stéphanie Roquet qui est en Israël ce matin,
00:55:48 et on attend d'une seconde à l'autre,
00:55:51 en tout cas d'une minute à l'autre, d'une heure à l'autre,
00:55:53 une riposte israélienne.
00:55:55 Stéphanie, bonjour et merci d'être avec nous.
00:55:59 Est-ce que vous pouvez nous donner des informations
00:56:00 sur l'état des lieux ce matin ?
00:56:02 - Ce que je peux vous dire, c'est que depuis ce matin,
00:56:06 TSAHAL a repris des bombardements intenses sur la bande de Gaza,
00:56:10 des bombardements qui sont réalisés avec des obus de mortier,
00:56:13 mais aussi des frappes aériennes.
00:56:15 TSAHAL cible en fait des postes stratégiques du Hamas.
00:56:19 Et il faut savoir que, de source militaire,
00:56:22 nous avons appris que 250 cibles du Hamas ont été détruites.
00:56:26 Et cette nuit a été la nuit la plus violente
00:56:29 depuis le début de ce conflit.
00:56:31 Et vous le savez, tout au long de la frontière,
00:56:33 TSAHAL a positionné 40 bataillons.
00:56:36 Et nous avons pu longuement parler avec ses militaires,
00:56:39 avec ses réservistes, qui nous ont expliqué
00:56:41 qu'ils n'en sont plus du tout au stade de préparatifs et d'entraînement.
00:56:44 Pas du tout, ils sont au stade que maintenant,
00:56:47 ils attendent un top départ, ils attendent un go d'Israël
00:56:50 pour pouvoir démarrer cette contre-offensive terrestre
00:56:53 très attendue par les habitants également.
00:56:56 Une dernière information pour vous dire que, depuis ce matin,
00:56:58 on entend beaucoup de rumeurs comme quoi il y aurait un cessez-le-feu
00:57:01 qui aurait été conclu entre Israël, les Etats-Unis et l'Egypte
00:57:05 pour laisser passer par le poste frontière en Egypte
00:57:08 des humanitaires d'ONG étrangers qui sont bloqués dans la bande de Gaza,
00:57:11 mais aussi pour faire rentrer des transports humanitaires,
00:57:14 des convois humanitaires dans la bande de Gaza.
00:57:16 Mais je peux vous dire que ça reste pour l'instant qu'au stade de rumeurs
00:57:19 car Israël vient de démentir ce cessez-le-feu.
00:57:22 Merci évidemment Stéphanie Rouquier,
00:57:25 tous nos voeux vous accompagnent, soyez prudentes bien sûr,
00:57:28 faites attention à vous selon la formule utilisée,
00:57:31 on pense à tous nos amis reporters de guerre de toutes les chaînes,
00:57:34 de toutes les télévisions, de toutes les radios,
00:57:36 de toutes les presses écrites qui sont sur le terrain bien évidemment.
00:57:40 Je voulais qu'on écoute Michel Bougna sur les bombardements peut-être à venir
00:57:45 et je répète pour qu'il n'y ait absolument aucune ambiguïté,
00:57:49 ce que vous disiez c'est que chacun peut avoir de la compassion pour les civils,
00:57:53 qu'ils soient israéliens ou gazaouis,
00:57:56 qui peuvent être les victimes bien évidemment de cette violence
00:58:02 et de ces bombes qui peuvent arriver sur le territoire de Gaza,
00:58:07 même s'il faut rappeler aussi qu'Israël a demandé à tous les gazaouis
00:58:11 de quitter la bande de Gaza et que manifestement c'est le Hamas
00:58:14 qui maintient sur son sol, c'est bien ça ?
00:58:17 Le Hamas avait dit qu'il ne laisserait pas partir se sauver les gazaouis,
00:58:22 puis finalement ils ont laissé passer, comment faire autrement ?
00:58:25 Et le problème que ça pose désormais,
00:58:28 c'est qu'après le départ de plus d'un million de gazaouis
00:58:31 qui sont partis vers le sud, vers ce cul-de-sac qui est Rafale,
00:58:35 le poste frontière avec l'Egypte qui est fermé,
00:58:37 c'est que tous les pays de la région s'inquiètent en se disant
00:58:40 il ne peut pas y avoir de nettoyage ethnique et de départ de ces palestiniens
00:58:45 vers le Sinaï, vers l'Egypte et un jour vers l'Europe d'ailleurs.
00:58:49 Donc ils ont la grande idée, l'idée force qui hante aujourd'hui les chancelleries arabes,
00:58:55 c'est ne laissons pas les palestiniens de Gaza quitter Gaza.
00:58:59 Écoutez ce que disait sur ces bombardements possibles Michel Bougna,
00:59:03 parce que ses propos ont créé une forme de politique,
00:59:06 toujours au micro de Frédéric Aziza sur Radio G.
00:59:08 Je suis encore moi dans cette phase-là et en même temps,
00:59:13 notre peuple ou la dignité de notre peuple,
00:59:18 même si aujourd'hui nous ne sommes plus des gens qui subissons seulement,
00:59:23 mais qu'on est aussi un peuple qui se bat et qui sait se battre,
00:59:27 même si on a décidé de plus baisser la tête, de plus aller en rang à la mort.
00:59:33 Même ça, il faut qu'on garde notre dignité.
00:59:38 On ne doit pas le ressembler.
00:59:40 Ça veut dire quoi on ne doit pas le ressembler ?
00:59:43 Ça veut dire qu'il ne faut pas répondre au Hamas comme le Hamas a attaqué le Mardi ?
00:59:49 Jamais, jamais.
00:59:51 Il faut aller, hélas, il faut éradiquer le Hamas, heureusement.
00:59:59 Hélas, parce qu'évidemment qu'il va y avoir des morts,
01:00:04 évidemment il va y avoir des dommages collatéraux, on le sait, et il y en a déjà.
01:00:11 Mais quand les Américains ont bombardé Berlin,
01:00:16 ou Dresden,
01:00:20 personne n'a rien dit, tout le monde a trouvé ça légitime,
01:00:24 ont lutté contre les nazis.
01:00:28 Donc je dirais même que même Hiroshima,
01:00:35 il n'y a pas eu de levée dans le monde entier pour dire que,
01:00:39 alors que c'est une violence, il n'y a pas plus terrible que ça.
01:00:43 Et là, je sais qu'on va critiquer Israël,
01:00:48 je sais que, et ça a commencé déjà.
01:00:50 Vous savez que le vent va tourner, c'est ça que vous voulez dire ?
01:00:52 Je pense que c'est ça, je pense que
01:00:55 les terrifiantes images et les actes terrifiants du Hamas,
01:01:01 hélas, je pense qu'ils vont être oubliés parce que
01:01:05 il y a des gens qui mettent en concurrence la souffrance des Gazaouis.
01:01:09 Parce qu'on oublie une chose,
01:01:14 la souffrance des Gazaouis, c'est le Hamas.
01:01:18 C'est une question intéressante.
01:01:21 Et ces propos ont créé...
01:01:23 – Il y a du lard et du cochon, il y a un peu de tout dans ces propos.
01:01:26 – Il a plutôt raison quand même, sur Hiroshima.
01:01:31 – Ce qui est quand même malheureux, c'est que quand on dit
01:01:34 la souffrance des Gazaouis, c'est le Hamas,
01:01:36 il y a malheureusement une chose sur laquelle les Gazaouis
01:01:38 et tous les autres, tous ceux qui sont autour,
01:01:40 sont d'accord avec le Hamas, c'est la haine des Juifs.
01:01:43 Et la volonté quand même de détruire Israël dans son intégralité,
01:01:47 d'en finir avec la présence juive là.
01:01:51 – Parmi... – Oui ?
01:01:53 – Rappelez-moi d'un mot, lorsque nous avons été attaqués par l'EI
01:01:56 dans des vagues terroristes en 2016,
01:01:59 et que nous avons rejoint la coalition pour aller taper l'EI,
01:02:03 Daesh à Mossoul et à Raqqa, vous étiez secrétaire général de l'Élysée,
01:02:08 il y a eu énormément de morts civiles dans les bombardements
01:02:11 que nous avons effectués.
01:02:13 Il y a eu énormément de morts civiles, il y a eu beaucoup de dommages.
01:02:16 – 90% des 2 millions d'habitants de Mossoul avaient évacué la zone,
01:02:19 ils pouvaient se répandre à toute l'Irak,
01:02:21 et à Raqqa il n'y avait pratiquement plus personne à bord.
01:02:24 – Il y a eu beaucoup d'articles dans la presse disons qu'il y avait eu beaucoup de morts.
01:02:27 – Oui, il y a eu des dommages collatéraux, la guerre,
01:02:29 mais on est allé au sol, parce qu'on ne vint pas une organisation terroriste
01:02:33 ni un mouvement de guerrières d'ailleurs, à 10 000 pieds,
01:02:35 en faisant des bombardements aériens, on ne fait pas la guerre du haut du ciel.
01:02:38 Donc on va au sol, et au sol ça a pris 9 mois pour prendre Mossoul,
01:02:43 ça a pris plus d'un an pour prendre en réalité Raqqa,
01:02:46 et il y avait la volonté d'éradiquer Daesh, vous n'éradiquerez pas le Hamas,
01:02:51 vous ne tuerez pas les Israéliens, contrairement à ce que dit Benyamin Netanyahou,
01:02:56 ils ne liquideront pas le Hamas comme on a liquidé Daesh.
01:03:00 – Avant de revenir au livre de Jean-Pierre Jouyet,
01:03:02 je voulais vous parler du joueur de Nice, parce que c'est aussi intéressant le joueur de Nice.
01:03:06 Le conseil de l'éthique de la Fédération française de football a été saisi dimanche
01:03:09 après le partage par le joueur de Nice Youssé Fatal d'une publication
01:03:12 contenant des appels à la violence en lien avec le conflit.
01:03:15 Après avoir affiché son soutien à la cause palestinienne,
01:03:18 il a relayé une vidéo d'un prédicateur palestinien appelant à un jour noir pour les Juifs.
01:03:22 Je le rappelle, il a donc relayé une vidéo d'un prédicateur palestinien
01:03:26 appelant à un jour noir pour les Juifs.
01:03:29 Donc il s'est excusé depuis, mais c'est vrai que là aussi,
01:03:32 tu pourrais imaginer où une sanction de la Fédération,
01:03:35 que la Ligue monte au créneau, que la Fédération, et même que son club,
01:03:39 prennent une décision.
01:03:41 – Et ce n'est pas un message anti-Israël, contrairement à ce qu'il écrit.
01:03:44 C'est un message anti-juif alors.
01:03:46 – M. Jouyet, même les autorités, puisqu'on a dit qu'il ne devait y avoir
01:03:50 aucune déclaration antisémite, donc ça devait être relevé et condamné,
01:03:55 dès lors que c'était une déclaration antisémite.
01:03:58 – Mais ça fait partie des choses sur lesquelles effectivement le club,
01:04:02 alors comme le club a des intérêts financiers, comme le club est sous contrat,
01:04:06 si tu le licencies, tout ça est tellement compliqué aujourd'hui
01:04:09 que personne ne prend de décision.
01:04:12 – Oui mais vous dites voilà, voilà, vous-même…
01:04:15 – Non, ça va être pas trop facile là.
01:04:18 – Je vais lire, je vais quand même lire le passage que je trouve presque
01:04:21 le plus intéressant de votre livre, qui n'a pas de rapport évidemment
01:04:24 avec ce qui se passe là, mais qui montre le système dans lequel vous avez évolué.
01:04:28 "L'art de la décision", écrivez-vous, "chez nous, est de fait un exercice byzantin.
01:04:33 Toute tentative de simplifier le processus, je peux aussi en témoigner,
01:04:36 semble volontiers vouée à l'échec.
01:04:40 Pourtant l'accumulation parfois jusqu'à l'absurde de lois mal conçues
01:04:43 la rend plus nécessaire que jamais.
01:04:45 Mon expérience me l'a ainsi démontré, pour réformer l'État il est nécessaire,
01:04:49 et pas toujours suffisant hélas, de prendre des décisions
01:04:51 au plus haut niveau à l'Élysée ou à Matignon.
01:04:53 Puis, et c'est là que ça devient un peu intéressant,
01:04:56 de surveiller attentivement leur mise en application.
01:04:59 Sinon rien ne se fait.
01:05:01 Chaque ministère, puis chaque direction, chaque sous-direction
01:05:05 interprète la nouvelle norme, directive circulaire à son avantage.
01:05:09 C'est ce que j'appelle les petits hommes gris.
01:05:11 Mais vous avez été au pouvoir.
01:05:13 - Mais j'ai été au pouvoir, vous avez raison,
01:05:16 mais vous ne pouvez pas réformer tout cet ensemble tout seul.
01:05:20 Et j'étais secrétaire général de l'Élysée, vous avez raison,
01:05:24 et je prends mes responsabilités, mon mea culpa.
01:05:28 Il y a eu un très bon rapport sur la simplification
01:05:31 qui avait été fait par Guillaume Poitrinal et François Solder,
01:05:34 et je n'ai pas assez suivi.
01:05:36 Mais ce que je veux dire, c'est que si vous voulez,
01:05:39 les politiques non plus ne s'intéressent pas à l'application...
01:05:43 - Mais votre chef politique c'était François Hollande,
01:05:45 donc c'est lui qui est responsable.
01:05:46 - Mais j'ai eu plusieurs chefs politiques, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy...
01:05:50 - Non mais là, parlons que vous étiez secrétaire général de l'Élysée,
01:05:53 c'est la fonction la plus haute que vous avez eue.
01:05:55 Donc François Hollande ne le faisait pas.
01:05:57 - Oui, mais ce que je dis, c'est que les présidents de la République
01:06:01 ne l'ont pas fait parce qu'ils sont aussi impliqués dans d'autres dossiers,
01:06:07 comme vous l'avez rappelé...
01:06:08 - Ah non, arrêtez, c'est la réforme numéro un, ça ne tient pas à ce que vous dites.
01:06:12 - Non mais pas de capot.
01:06:13 - Ils font que de la com'.
01:06:14 - Non mais oui.
01:06:15 - Il n'y a pas de nom, ils font que de la com'.
01:06:16 - Ça c'est vrai.
01:06:17 - Ils pensent qu'à leur bobine.
01:06:18 - Oui, non.
01:06:19 - Au lieu de s'attaquer à l'administration française,
01:06:20 la grande réforme de l'État, ils ne veulent pas le faire.
01:06:22 Ils n'ont pas de courage, ils ne veulent pas entrer dans l'administration.
01:06:25 - Ils ne veulent pas le faire ou parfois ils ne peuvent pas le faire.
01:06:28 - Ils ne peuvent pas le faire, François Hollande, il avait le Bataclan à gérer,
01:06:31 ça a été rappelé, il avait quand même tout ce qui est considéré comme charlotte d'eau,
01:06:36 le cachet, et tout.
01:06:37 - Alors qu'est-ce qu'on fait ?
01:06:38 - Non mais je veux dire que quand vous êtes dans des périodes de crise,
01:06:40 malheureusement, vous êtes sur les crises.
01:06:42 - Écoutez, arrêtez avec les crises.
01:06:43 Moi depuis que je suis né, on me dit qu'on est en crise.
01:06:44 Donc il y a toujours eu des crises.
01:06:46 En 73 c'était la crise, après ça a été...
01:06:48 - Non mais il y en a, il y en a.
01:06:50 Là, Macron, il a quand même à faire face à des actes terroristes dans le pays,
01:06:55 et je comprends, il se concentre là-dessus.
01:06:57 - Il dit lui-même que quand il prend une décision, ça ne suit pas derrière.
01:07:00 C'est ce qu'il raconte partout.
01:07:01 - C'est pour ça que je vous dis que c'est les politiques qui les admisent,
01:07:04 et que les politiques, effectivement, font davantage des faits d'annonce
01:07:09 que vérifient l'application.
01:07:11 Et ça, ce n'est pas normal, et c'est ce qu'il faut changer dans l'État.
01:07:14 Et je l'ai vécu, et j'en suis aussi responsable.
01:07:17 - Attendez, moi je ne partage pas votre avis, je vais vous dire pourquoi je ne partage pas votre avis.
01:07:20 Parce que les témoignages que j'ai, c'est l'exact inverse de vous.
01:07:23 C'est-à-dire que le politique prend la décision, et les petits hommes gris ne veulent pas l'appliquer.
01:07:27 Je suis désolé de vous le dire.
01:07:29 Et les petits hommes gris disent "oui, mais le président n'a pas vraiment dit ça".
01:07:32 Donc le président dit "on va mettre, par exemple, on va repeindre la salle en bleu".
01:07:36 Bon, sorti de la réunion déjà, les conseillers des huiles, quoi,
01:07:39 il a dit "bleu ciel", il a dit "bleu clair", etc.
01:07:42 Et puis ça descend, et puis finalement on va la repeindre en jaune.
01:07:45 Et ça, c'est vous, les petits hommes gris.
01:07:48 - Mais vous avez raison.
01:07:49 - Oui, je sais que vous avez raison.
01:07:51 Vous avez raison parce qu'il y a multiplication maintenant des cabinets.
01:07:56 Vous avez plus de 500 conseillers à l'heure actuelle qui sont autour des mises,
01:08:00 et des choses comme ça, et qui sont des...
01:08:03 Vous avez trop de structures entre le preneur de décision et l'application sur le terrain.
01:08:10 C'est ça, le vrai sujet.
01:08:14 Et c'est là-dessus que j'ai été également responsable,
01:08:17 parce que je voulais simplifier les structures centrales,
01:08:21 parce que vous avez des tas de féodalités, quand même,
01:08:24 entre les finances, le quai d'Orsay, l'intérieur, les différents ministères.
01:08:28 - Très vite, très vite, parce que ce qu'il me fait, c'est Jean-Pierre Jouyet, c'est pas vous.
01:08:32 - Je ne vous prends pas le commerce extérieur, on a un déficit à battre des records.
01:08:36 On a cinq ou six responsables du commerce extérieur en France.
01:08:39 - Un mot très vite, parce que c'est un état d'esprit, en fait.
01:08:42 - Ce que vous dit Pascal Praud, il met le doigt sur une autre dimension de cette affaire.
01:08:46 Vous dites complexité administrative, d'accord,
01:08:48 mais il y a aussi une résistance idéologique de l'administration.
01:08:52 Or, on ne fait pas ce que font les Américains, c'est-à-dire le spoil system.
01:08:55 Quand on change de politique, on change des directeurs des grandes administrations,
01:08:59 et les terres s'entroussent, qu'on ne fait pas, malheureusement, en France.
01:09:02 Donc, il n'y a pas que la complexité, il y a une résidence idéologique sur le terrain
01:09:06 pour la mise en œuvre des décisions politiques.
01:09:08 - Oui, mais Emmanuel Macron avait dit en 2017 qu'il voulait favoriser le spoil system.
01:09:14 - Là, parfait. - Et si, je peux vous dire qu'à Bercy,
01:09:17 il y a quand même des gens qui sont en maîtrise.
01:09:20 - Ah oui, alors, à Bercy, je te l'ai déjà dit, c'est le seul truc qui marche.
01:09:23 Ça, pour venir piquer les impôts, qui sont très forts, très pointus.
01:09:28 C'est le seul système qui marche.
01:09:30 - Mais enfin, ils ont fait une bonne réforme, on a fait une bonne réforme avec Hollande,
01:09:33 qui l'a retenue à la source.
01:09:35 Ça, au moins, c'est une réforme qui est intelligente et...
01:09:38 - D'Armanin. - D'Armanin qui l'a mise en œuvre, mais ça a été décidé...
01:09:43 - Faut poser une petite question. - ... sous Hollande à la fin de son mandat.
01:09:46 - Ah, François Hollande a fait une bonne chose.
01:09:48 Bon, je lis quelque chose qui m'a beaucoup intéressé.
01:09:50 "Le gouvernement d'Elisabeth Borne a établi un nouveau record dans une compétition.
01:09:54 Le niveau est pourtant le plus élevé."
01:09:56 C'est un accessoire, certes, mais d'un coût de 174 millions d'euros,
01:09:59 il se révèle être le plus cher de l'histoire de la Ve République.
01:10:02 Il compte 565 conseillers... - Qui ne servent à rien.
01:10:05 - À rien ! Vous pouvez tous les enlever d'un coup.
01:10:09 Ils ne servent à rien. Les réunions...
01:10:11 Moi, je vous ai vus travailler.
01:10:13 À chaque fois que je vous appelle, je vous dis "Tout ce que vous faites, ça ne sert à rien."
01:10:15 Ça m'amusait, d'ailleurs. Vous étiez dans des réunions, vous bossez comme des fous,
01:10:18 vous vous levez à 5h du matin, vous vous cochez à minuit,
01:10:21 ça ne sert à que dalle !
01:10:23 Vous ne seriez pas là, ça serait mieux !
01:10:25 Non mais je vous le dis franchement... - Vous êtes en train de désespérer le 7e arrondissement.
01:10:28 - Mais je pense que tous ces conseillers que je vois,
01:10:30 ils ne servent à rien, des réunions qui ne servent à rien, etc.
01:10:32 Tout ça est bidon complètement.
01:10:34 Et ça coûte une fortune.
01:10:36 Soit plus de 13 par ministère au secrétariat d'État.
01:10:39 Alors qu'en 2017, le président Macron ne voulait pas plus de 5 conseillers par membre du gouvernement.
01:10:43 Là, il y en a 13 !
01:10:45 Au printemps 2023, celui-ci occupait 2822 personnes,
01:10:48 dont plus de 2208 hissiers, secrétaires, chauffeurs, cuisiniers.
01:10:51 Bon, je ne veux pas...
01:10:53 C'est sans doute dérisoire, mais c'est un état d'esprit.
01:10:55 Ça montre un état d'esprit.
01:10:57 - Vous avez raison. - Merci.
01:10:59 - C'est vrai que la France est la seule démocratie, j'allais dire, occidentale
01:11:04 à avoir tant de structures et de superstructures
01:11:09 entre ceux qui décident et ceux qui appliquent.
01:11:12 C'est nous qui avons le plus grand nombre de conseillers ministériels dans toute l'Europe.
01:11:18 - Mais il faut changer tout ça, monsieur Jouyet, vous avez été au pouvoir.
01:11:20 - Mais oui, il faut le changer, je suis d'accord.
01:11:23 - Mais je suis d'accord avec vous, mais vous avez quel âge ?
01:11:25 Ça fait 40 ans que vous êtes en l'élection.
01:11:27 - Oui, oui, mais attendez, ça ne se fait pas.
01:11:29 Ça ne se fait pas. Je n'ai pas été, d'une part, à tout, toujours à l'Élysée.
01:11:33 - Votre carrière, elle est plutôt finie.
01:11:35 - Oui, mais je prends conscience de ce qui...
01:11:37 - Pardonnez-moi, je ne vous parle pas bien.
01:11:39 - Non, mais vous avez raison de m'interpeller, mais ce que je veux vous dire, Pascal Traud...
01:11:44 - Il n'a pas trop eu la raison.
01:11:46 - Vous me dites toujours des raisons, je suis content.
01:11:48 - ...c'est que j'ai eu conscience de cela au milieu des années 2000, 2005.
01:11:56 Et là, je me suis dit, il faut réformer l'État.
01:11:58 Mais pour réformer l'État, comme vous l'avez dit, il ne faut pas qu'il y ait ces structures.
01:12:02 Et comme je le dis dans le lit, il faut que vous ayez un ministre fort et que vous ayez...
01:12:08 - J'entends bien. Votre ami François Hollande, selon la Cour des comptes,
01:12:11 les dépenses de fonctionnement des régions françaises n'ont pas diminué,
01:12:13 mais au contraire augmenté de près de 2 milliards d'euros entre 2015 et 2018.
01:12:17 Ça, c'est la réforme Hollande.
01:12:19 Et celle des régions fusionnées a augmenté trois fois plus vite que celle des six autres.
01:12:22 Rien d'étonnant à cela, à l'exception notable des Hauts-de-France,
01:12:25 résultat de la fusion Nord-Pas-de-Calais et Picardie,
01:12:27 les nouvelles entités ont en effet systématiquement choisi d'aligner par le Haut leur régime indemnitaire.
01:12:32 La fusion des régions a au moins dans un premier temps occasionné des surcoûts importants,
01:12:36 notamment en matière de rémunération du personnel et d'indemnité des élus.
01:12:39 En fait, la réforme la plus importante à faire en France,
01:12:42 ce n'est ni de droite ni de gauche, c'est la réforme de l'État.
01:12:44 - Oui. - C'est ça !
01:12:46 C'est la réforme de l'État qu'il faut faire.
01:12:48 Et avec la réforme des régions, on n'est pas allé au bout de cette réforme.
01:12:52 On a créé des structures supplémentaires, on a créé des dépenses supplémentaires
01:12:56 parce qu'il faut savoir que toutes nos dépenses publiques,
01:12:59 où la majorité ne vont ni à l'investissement, ni à la production, ni à la croissance,
01:13:04 elles vont au fonctionnement.
01:13:06 Et on ne fait en France que dépenser sur du fonctionnement.
01:13:09 - Mais c'est ce que j'ai dit à M. Guibert.
01:13:11 Le SIG, il a dirigé le SIG, ça ne sert à rien !
01:13:14 - Je l'ai connu, le SIG.
01:13:17 - Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que ça ne sert à rien, qu'on pourrait le supprimer ?
01:13:22 Oui ou non ?
01:13:23 - Je pense aujourd'hui qu'on peut le supprimer par rapport à l'autre.
01:13:27 - C'est ce que je parle !
01:13:28 Alors moi, franchement, je vais me lever et je vais vous serrer la main.
01:13:31 - Tout ça ne sert à que dalle ! C'est de l'argent dépensé !
01:13:36 - Non, répondez pas.
01:13:37 - Je pense que Jean-Pierre Jouyet tombe dans une certaine démagogie.
01:13:41 - Ah oui, oui.
01:13:42 - Parce que vous avez quand même fait une chose dans votre carrière, M. Jouyet.
01:13:44 Vous avez fait la carrière d'Emmanuel Macron.
01:13:46 Donc vous voyez, vous avez servi à quelque chose.
01:13:48 - Mais c'est vous qui avez fait la carrière d'Emmanuel Macron ?
01:13:51 - Oui, je suis chef de l'inspection des finances.
01:13:54 - Franchement, il s'est fait tout seul.
01:13:55 - Oui, oui, mais maintenant il s'est fait tout seul.
01:13:59 Mais je l'ai présenté à François Hollande, c'est vrai.
01:14:03 - Vous l'avez poussé pour s'y serer ministre.
01:14:05 - Je le considérais comme un des meilleurs.
01:14:07 - Vous avez bien fait, avec des amis comme vous, je préviens.
01:14:10 - Mais que j'aille jusqu'au bout, je ne pouvais pas tout décider.
01:14:19 Il y a des choses que j'ai faites que je ne regrette pas.
01:14:21 Vous n'allez peut-être pas être d'accord autour de la table.
01:14:25 Mais enfin, j'ai participé très fortement à la réforme de l'euro.
01:14:28 Et ça, j'en suis content.
01:14:30 Parce que c'est une réforme, quand même, qui est très bonne pour la France
01:14:33 et qui a été acceptée par les Français.
01:14:35 - Bon, j'ai une petite question.
01:14:37 - Nathan Devers.
01:14:38 - Il y a un mot qui cristallise tout ça, c'est le mot "ENA".
01:14:40 C'est vrai que tout ce qu'on dit, ce n'est pas seulement une question d'organisation de l'État.
01:14:43 C'est une question de mentalité.
01:14:44 - Il n'existe plus l'ENA.
01:14:45 - Mais justement, c'était ça ma question.
01:14:47 Vous parliez du fait, vous disiez, des origines paysannes.
01:14:50 Et que vous saviez comment vous étiez vu en tant qu'énarque dans le milieu dont vous venez.
01:14:55 Qu'est-ce que vous pensez de la réforme de l'ENA ?
01:14:57 Est-ce que vous pensez que vraiment on a changé les mentalités ?
01:14:59 Ou que c'est presque une réforme d'énarque qui ne changera rien ?
01:15:04 - Là, nous ne pouvons pas le dire à l'heure actuelle.
01:15:07 Si cette réforme favorise la mobilité et impose aux fonctionnaires d'aller sur le terrain
01:15:12 et d'aller d'où je viens, dans une partie de la Normandie et tout ça,
01:15:17 pour aller voir comment ça fonctionne, de leur faire remplir les taxes foncières.
01:15:21 Parce qu'il faut voir ce que sont les formulaires de taxes foncières aujourd'hui.
01:15:26 C'est toujours si on ne vous demande pas la superficie, votre baignoire.
01:15:30 - Je vous assure, Monsieur Julliet, je me pince en vous écoutant.
01:15:33 Je vous assure, je me pince en vous écoutant.
01:15:35 Je vous aime beaucoup parce que vraiment, c'est ce que je vous ai dit,
01:15:38 vous êtes d'une grande courtoisie, vous êtes d'une intelligence, d'une culture.
01:15:41 Mais je me pince.
01:15:43 Je me pince, vous avez été au pouvoir.
01:15:45 - Je n'ai pas, c'est normal.
01:15:47 - Vous avez été au pouvoir.
01:15:50 Il suffit de parler avec simplement, vous savez, des gens.
01:15:54 Des gens, en fait.
01:15:56 Un restaurateur.
01:15:57 Par exemple, un restaurateur qui construit aujourd'hui un nouveau restaurant.
01:16:01 Vous avez parlé avec lui ?
01:16:02 La terrasse, comment il doit faire, les normes.
01:16:05 - Oui, oui, je sais que c'est extrêmement dur.
01:16:07 - Mais c'est pire que ça, Monsieur Julliet.
01:16:09 Et comme les gens qui dirigent, en fait, ne sont jamais sortis de leur cabinet.
01:16:12 Au fond, ne sont que des purs administratifs.
01:16:15 Qui n'ont jamais mis les mains dans le cambouis.
01:16:17 Qui ne savent rien et qui savent tout pour les autres.
01:16:19 Eh bien, tu en arrives à cette réforme de l'État qui est indispensable.
01:16:22 - Je dis que c'est une réforme de l'État qui est indispensable.
01:16:25 Je dis que ça ne date pas d'aujourd'hui.
01:16:27 Ça ne date pas du temps où j'étais tout le temps au pouvoir.
01:16:31 Tout ça date de l'ancien régime.
01:16:33 Ça en France, c'est séculaire.
01:16:36 Ça date de plus de 40 ans. Des réformes qui ne sont pas mises en œuvre.
01:16:39 Je reviens à votre question.
01:16:41 Si on favorise le fait que les fonctionnaires vont aller sur le terrain.
01:16:45 Et qu'on favorise surtout les mobilités.
01:16:48 C'est là où je reviens au féodalité.
01:16:51 Entre les ministères, ça va faciliter les choses.
01:16:55 - Et Monsieur Julliet, qu'a fait Trump quand il est arrivé ?
01:16:59 Il a fait un trait de plume sur 4000 règlements.
01:17:02 - Mais Trump n'est pas mon modèle, je m'excuse.
01:17:04 - Je parlais juste sur l'administration.
01:17:06 Il a fait juste un trait de plume sur 4000 règlements.
01:17:08 - Je donne l'exemple canadien.
01:17:10 On a fait aussi une réforme de l'État.
01:17:12 On allait voir les citoyens tous les soirs.
01:17:14 Les premiers ministres du Canada allaient voir les citoyens tout le temps.
01:17:19 Ce qu'il faut faire, c'est les consulter.
01:17:21 Et en France, vous n'avez pas assez de consultations des corps intermédiaires et des élus.
01:17:27 - Il n'y a pas besoin, je vous assure.
01:17:29 Vous écoutez leur dépôt, ça suffit.
01:17:31 Ça vous coûtera moins d'argent.
01:17:33 - Justement, j'écoute ces news.
01:17:35 - Vous écoutez, vous écoutez.
01:17:37 Tu vas chez un restaurateur, tu vas chez un artisan, tu vas dans une entreprise.
01:17:40 Ce n'est pas très compliqué.
01:17:42 - Je suis pour la France des sous-préfectures.
01:17:49 C'est-à-dire que pour que les administrations et les élus se parlent,
01:17:54 mais se parlent à un niveau très décentralisé maintenant.
01:17:57 Et au niveau des sous-préfectures.
01:18:00 Je suis pour la France des châteaux d'Inde, je suis pour la France des Andelies,
01:18:03 je suis pour la France des petites villes.
01:18:05 - Moi je vais être pour la France de sommeil à la midi.
01:18:07 - Non mais quand même, une petite hypothèse.
01:18:12 Est-ce que ce rapport de force qui est défavorable finalement aux politiques
01:18:17 n'est-il pas dû au fait que nos politiques sont complètement devenus un peu fallots ?
01:18:22 Que ce ne sont pas des personnages qui en imposent ?
01:18:25 Vous voyez bien, on ne connaît même pas le nom des ministres.
01:18:27 - Honnêtement Elisabeth, il n'y a pas que ça.
01:18:31 En fait, tout est votre ami Hollande.
01:18:34 Parce que c'est votre ami Hollande.
01:18:36 Il y avait avant le double mandat, députés et maires,
01:18:41 pour des raisons démagogiques, tout le monde dit qu'il faut revenir là-dessus.
01:18:46 La haute autorité de la transparence, votre ami Hollande, n'importe quoi.
01:18:50 Vous vous rendez compte, la haute autorité de la transparence,
01:18:52 moi je connais des élus, on leur demande de justifier un seul ex
01:18:55 qu'ils ont acheté quand ils avaient 15 ans.
01:18:57 Mais enfin, monsieur Jouyet, mais comment ?
01:18:59 Celui qui invente des choses pareilles, répondez !
01:19:03 - Vous refusez !
01:19:05 - Ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
01:19:08 - Non, c'est votre ami monsieur Hollande.
01:19:10 La haute autorité de la transparence.
01:19:12 - Parce qu'il y a eu l'affaire Cahuzac, mais là-dessus...
01:19:14 - Voilà, il fait de la com'.
01:19:16 - Je n'étais pas à l'Élysée à l'époque, il y en avait d'autres qui étaient à l'Élysée.
01:19:20 - Des noms !
01:19:22 - En tout cas...
01:19:24 - Vous connaissez... Non mais là-dessus, vous avez raison.
01:19:27 - Jamais personne ne m'a dit que j'avais raison.
01:19:30 - C'est une grave erreur de dire qu'il a raison.
01:19:32 - Non, mais on va dégoûter les élus locaux de remplir leur mandat.
01:19:38 Il y a plus de 1100 élus locaux de petites villes et tout ça
01:19:41 qui ont abandonné leur mandat depuis plus d'un an.
01:19:44 C'est quand même un sujet...
01:19:46 - Mais parce qu'ils ont l'impression d'être en plus méprisés par Paris,
01:19:49 une forme de morgue du corps...
01:19:52 - C'est que c'est trop parisien.
01:19:54 On connaît des drames dans l'éducation nationale.
01:19:57 On connaît également des difficultés en matière de santé, de transport.
01:20:01 Pour faire des liaisons avec des villes provinces, des villes sur le terrain,
01:20:06 moi je le vois bien, tout ça, c'est pas pris en compte au niveau parisien.
01:20:11 - Je suis d'accord avec vous, mais parce que manque de courage,
01:20:15 quand il y a la ZAD de Nantes, avec votre ami Eros,
01:20:18 qui n'entre pas dans la ZAD de Nantes pendant des années,
01:20:21 quand il était Premier ministre, ou même Manuel Valls,
01:20:24 pour virer tous ces gens-là dans la ZAD...
01:20:27 - Tous ces gens-là, comme vous dites,
01:20:29 ils étaient favorables au projet d'aéroports, que ce soit Eros ou Valls.
01:20:33 - Non, pour virer tous ces gens-là de la ZAD, les gens qui étaient dans la ZAD.
01:20:36 - Les gens du président, les gens du président.
01:20:38 - Les gens qui l'occupaient illégalement.
01:20:41 - Ils se sont battus contre la ZAD.
01:20:43 - Mais ils ne sont pas intervenus dedans.
01:20:45 - Il y a une autre ministre...
01:20:47 - Ils ne sont pas intervenus, M. Jouyet.
01:20:49 - Ils se sont couchés.
01:20:51 - Ils ne se sont pas intervenus dans la ZAD.
01:20:53 - Non, mais ils ont quand même essayé...
01:20:55 - Ils ont essayé rien du tout. Ils ont fait du bruit avec...
01:20:57 - Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué,
01:20:59 il n'y a pas d'aéroport à Drenthe-des-Dents.
01:21:01 On a rendu la terre aux présidents, qui l'occupaient après l'avoir vendue.
01:21:04 - Et je n'ai pas parlé du parquet national financier que votre ami Hollande a créé.
01:21:08 Mais j'ai bien conscience de vous brocarder, et je babacoupe le soir.
01:21:12 Je dis, Pascal, pourquoi tu as parlé comme ça à quelqu'un d'important ?
01:21:16 - C'est pas si mal.
01:21:18 - Mais c'est quelqu'un qui témoigne, donc je comprends que mon témoignage puisse...
01:21:23 - Moi, je n'ai pas été à votre niveau, bien sûr,
01:21:26 et je mesure le poids des responsabilités, je le devine, j'imagine,
01:21:30 que c'est plus facile d'être à ma place, journaliste,
01:21:33 et de dire ce que je dis là, vous, au poste que vous avez eu,
01:21:37 secrétaire général de l'Élysée, avec la responsabilité qui est sur vous.
01:21:40 J'en ai bien conscience.
01:21:42 - Mais vous ne pouvez pas... C'est pour ça que notre système ne marche pas.
01:21:45 Je vais conclure là-dessus. C'est qu'il est trop centralisé.
01:21:48 - Je suis d'accord.
01:21:50 - Et que donc, quand vous exercez ce type de responsabilité,
01:21:53 vous ne pouvez pas tout voir.
01:21:55 - Alors, là, c'est-à-dire que je ne suis pas d'accord.
01:21:57 Ils voient tout, mais ils ne veulent pas faire.
01:21:59 Somaya à la midi, on est très en retard.
01:22:01 Somaya, il est 10h34, je vous demande de me pardonner.
01:22:03 Trop centralisé, son...
01:22:06 - Pas de cesser le feu à ce stade entre Gaza et Israël,
01:22:09 c'est ce qu'affirme le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
01:22:13 Il n'y a pas de cesser le feu et d'entrer d'aide humanitaire dans Gaza
01:22:17 en échange de la sortie d'étrangers, poursuit le communiqué,
01:22:20 après la diffusion d'informations faisant état d'une trêve
01:22:23 au 10e jour d'une guerre ayant déjà fait des milliers de morts.
01:22:26 Joe Biden condamne le meurtre d'un enfant musulman aux Etats-Unis.
01:22:30 Le président américain a dénoncé, je cite,
01:22:33 "un acte de haine horrible lié, selon la police,
01:22:36 "à la guerre entre Israël et le Hamas.
01:22:38 "L'enfant âgé de 6 ans est décédé à l'hôpital
01:22:40 "suite aux 26 coups de couteau qu'il a reçus.
01:22:43 "Sa mère de 32 ans devrait-elle survivre,
01:22:46 "selon un communiqué du bureau du shérif ?"
01:22:48 Et puis, "l'homme radicalisé interpellé vendredi à l'immé
01:22:51 "à la sortie d'une mosquée et à proximité du lycée Condorcet
01:22:54 "sera jugé aujourd'hui âgé de 24 ans et fiché S.
01:22:58 "Il a été arrêté en possession d'un couteau déferré hier.
01:23:01 "Il sera jugé en comparution immédiate
01:23:04 "au tribunal correctionnel de Versailles.
01:23:06 "De nombreux livres religions liés avec l'islam
01:23:09 "ont été découverts à son domicile lors d'une perquisition."
01:23:12 - Je remercie vraiment grandement M. Jouyès,
01:23:15 bien nécessaire M. le ministre.
01:23:17 Je précise évidemment que c'est plus facile
01:23:20 d'être un journaliste, comme je suis,
01:23:22 de vous interroger, comme je vous interroge,
01:23:24 que d'être secrétaire général de l'Elysée
01:23:26 avec le poids de la responsabilité
01:23:29 qu'on imagine, mais au fond,
01:23:31 on ne peut savoir précisément ce que vous avez vécu,
01:23:35 qu'en passant par cette charge-là,
01:23:37 vous êtes l'homme le plus important de France
01:23:39 après le président de la République,
01:23:41 quand on est secrétaire général de l'Elysée.
01:23:43 - Surtout aujourd'hui.
01:23:45 - Avec Alexis Kodler, qui est le plus puissant
01:23:47 des secrétaires généraux de l'Elysée.
01:23:49 - Ça, c'est une vacherie.
01:23:51 (rires)
01:23:53 - Non, non.
01:23:55 - En tout cas, c'était un plaisir de vous avoir.
01:23:58 Vraiment, et merci de votre franchise.
01:24:00 Merci d'avoir souligné plusieurs fois que j'avais raison.
01:24:03 - C'était un plaisir.
01:24:05 - C'était un plaisir.
01:24:07 - Vous n'imaginez pas qu'il va nous en parler pendant deux mois.
01:24:10 - Mais oui, parce que je passe mon temps à dire
01:24:12 qu'il faut la réforme de l'État, donc, évidemment, bien sûr.
01:24:15 - Il faut la réforme de l'État.
01:24:17 - Je passe mon temps à dire que c'est la chose la plus importante, surtout.
01:24:20 Parce que ça coûte un argent fou.
01:24:22 - Un mammouth.
01:24:24 - Merci beaucoup, mais vous allez revenir.
01:24:26 - Eh bien, quand vous me réinviterez,
01:24:28 je viendrai avec les paysans et les restaurateurs
01:24:31 pour qu'on y ait un débat.
01:24:33 - Exactement. Audrey Messirac a été à la réalisation,
01:24:35 Alice Malay a été à la vision.
01:24:37 Merci à Amanda qui était au son, Benjamin Nau.
01:24:39 Et Benoît Bouteille est avec nous.
01:24:41 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:24:43 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:24:45 [SILENCE]

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