Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, jusqu'à 9h30 l'heure des pros et jusqu'à 10h30 sur l'antenne de CNews.
00:00:09Dans le bilan d'Emmanuel Macron, il y a la dette abyssale, l'immigration massive, l'insécurité grandissante, la dissolution ratée
00:00:20et il y a les déclarations d'Emmanuel Macron sur la scène internationale qui plongent le monde diplomatique dans l'incompréhension.
00:00:27Emmanuel Macron appelle à boycotter la vente d'armes à Israël quand l'année passée il imaginait une coalition contre le Hamas.
00:00:33Il explique qu'Israël doit son existence à l'ONU, ce qui est une erreur historique doublée d'une faute politique.
00:00:40Toutes ces déclarations arrivent après une longue série de couacs qui ont abaissé la France aux yeux du monde.
00:00:46En Afrique, la présence française n'est plus souhaitée, nous sommes remplacés par la Russie ou la Chine.
00:00:51Dans le Pacifique, notre influence est contrariée par le chaos qui règne en Nouvelle-Calédonie
00:00:56où la réforme du corps électoral a déclenché les émeutes que nous connaissons.
00:01:00Il est vrai que l'amateurisme avait gouverné ce dossier.
00:01:03En Europe, Emmanuel Macron a émis l'idée d'envoyer des troupes au sol en Ukraine.
00:01:08En Europe, Ursula von der Leyen a retoqué le nom de Thierry Breton.
00:01:13L'Union Européenne se construit sinon sans la France, du moins sans sa prédominance.
00:01:18Et le seul responsable de cette faillite est Emmanuel Macron qui a par ailleurs supprimé le corps diplomatique
00:01:23et remplacé le quai d'Orsay par l'Elysée avec le succès que l'on sait.
00:01:27Bref, à Paris, à Marseille, à Nouméa, à Kiev, ici et partout,
00:01:31la présidence Macron essuie les critiques sur son action, sur ses paroles, sur ses revirements.
00:01:36J'avoue, je ne cherche plus à comprendre.
00:01:38En revanche, comme tout à chacun, je constate, hélas, dans beaucoup de domaines,
00:01:43pour ne pas dire dans tous les domaines, l'échec est au rendez-vous.
00:01:47Il est 9h01 et c'est Chanalouste.
00:02:04Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:05La France devrait se tenir aux côtés d'Israël.
00:02:08Ce sont les mots de Benjamin Netanyahou dans le Figaro ce matin.
00:02:12Le Premier ministre israélien estime qu'Emmanuel Macron se livre à une affligeante
00:02:16distorsion de l'histoire en prétendant que l'ONU a créé l'État hébreu.
00:02:21Il défend également son armée sur sa manière de mener la guerre à Gaza
00:02:25affirmant que toutes les victimes civiles sont la faute du Hamas.
00:02:29En Martinique, un accord a été signé cette nuit pour faire baisser de 20% en moyenne
00:02:34les prix de certains produits alimentaires.
00:02:36Un accord signé entre l'État et les distributeurs mais sans les militants
00:02:40contre la vie chère qui ont quitté la table des négociations.
00:02:43A leur sortie, ils ont même appelé à poursuivre les manifestations
00:02:47et écouter la colère du leader du mouvement.
00:02:50On maintient les blocages, on maintient tout.
00:02:53Il n'y a rien qui avance.
00:02:55Ce combat-là c'est tous ensemble, la main dans la main.
00:02:58On a vu la limite de nos élus, on a vu la limite du pouvoir territorial.
00:03:04Ils ne peuvent pas nous donner plus que ce qu'ils ont essayé de nous donner maintenant.
00:03:08On demande à ce que le ministre se déplace.
00:03:11Et puis trois quarts des Français sont pour durcir la politique d'immigration en France.
00:03:16C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD
00:03:20qu'on vous dévoile ce matin.
00:03:2175%, c'est 5 poids de plus qu'en 2022.
00:03:25Ça monte à 91% chez les électeurs de droite et même à gauche.
00:03:28Plus d'un électeur sur deux est favorable à ce durcissement.
00:03:31Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:33Merci Chana Lusso et on a entendu Rodrigue Petitot il y a une seconde.
00:03:37C'est utile de rappeler quand même qu'il est en Martinique depuis un an,
00:03:39qu'il était essentiellement en métropole et qu'il a été condamné par l'État français à 10 ans de prison.
00:03:44Ce qu'on rappelait hier et que sa personnalité, pour le moins, peut poser problème.
00:03:51Je salue Sarah Salmane qui est avec nous.
00:03:54Renaud Girard est avec nous, vous étiez avec Benjamin Netanyahou ces dernières heures.
00:03:58Une interview que vous avez réalisée qui est dans le Figaro ce matin.
00:04:02C'est pourquoi nous vous avons demandé d'être avec nous aujourd'hui.
00:04:07Vous connaissez Olivier Dartigold qu'on peut entendre régulièrement sur toutes les antennes d'Europe 1 et de CNews.
00:04:12Et également avec Cyril Hanouna.
00:04:14Vous êtes omniprésent.
00:04:16Omniprésent et on s'en félicite.
00:04:19On va parler de vous.
00:04:22On va en faire une émission spéciale.
00:04:25S'il vous plaît, monsieur Gauthier Lebrecht est là.
00:04:27Girard Carreyrou, bien évidemment, notre envoyé spécial aux Etats-Unis à Paris.
00:04:32Et puis Philippe Bilger que je salue bien évidemment.
00:04:36Je salue le talent, la compétence et bien sûr l'intelligence.
00:04:39Ça peut s'arrêter là.
00:04:41Ça peut s'arrêter.
00:04:43Sérieusement, la diplomatie française et Emmanuel Macron.
00:04:46Il y a cette déclaration qui a fait parler Renaud Girard.
00:04:52Monsieur Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU.
00:04:55Ce qui est évidemment une erreur historique.
00:04:57Par conséquent, il ne devrait pas s'affranchir des décisions de l'ONU.
00:05:00Benjamin Netanyahou lui a répondu.
00:05:02Un rappel au président de la France.
00:05:04Ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'état d'Israël.
00:05:07Mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang des combattants héroïques.
00:05:11Dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste.
00:05:13Notamment du régime de Vichy en France.
00:05:16Oui, c'est assez méchant ça.
00:05:18Qui effectivement est une phrase qui n'a échappé à personne.
00:05:22Monsieur Arfi a également répondu.
00:05:24Le président du CRIF, les propos attribués au président de la République.
00:05:26S'ils sont confirmés sont une faute à la fois historique et politique.
00:05:28Laisser penser que la création de l'état d'Israël est le fruit d'une décision politique de l'ONU.
00:05:32C'est méconnaître à la fois l'histoire du centenaire du sionisme.
00:05:35L'aspiration millénaire des Juifs.
00:05:37Aux retourations et au sacrifice de milliers d'entre eux.
00:05:39Pour établir l'état d'Israël.
00:05:41Bon, on ne va pas aller sur l'exégèse de la présidence Macron et de cette formule-là.
00:05:45Personne ne la comprend.
00:05:48Il n'y a aucune utilité, ni intellectuelle, ni diplomatique, ni politique.
00:05:52On est démuni avec Emmanuel Macron de chercher la clé.
00:05:56En revanche, ce qui m'intéresse, c'est que vous avez rencontré Benjamin Netanyahou.
00:05:59Oui, tout à fait.
00:06:00Quand ?
00:06:01C'était juste après le Kippour.
00:06:03Dimanche dernier, dans son bureau de Jérusalem.
00:06:07Il était assez reposé puisqu'il avait pris le repos du Kippour.
00:06:12Et il avait l'air assez serein.
00:06:14Je pense qu'il venait de prendre, parce qu'il est sorti du Conseil des ministres pour recevoir.
00:06:18Je pense qu'il venait de prendre et de faire approuver la décision de représailles, de ripostes contre l'Iran.
00:06:25Sans bien sûr m'expliquer ce que ce serait.
00:06:30Mon sentiment est que ça ne sera pas quelque chose de gros.
00:06:32Je pense qu'il va faire quelque chose de plutôt symbolique.
00:06:35Je pense qu'il a écouté les Américains.
00:06:37Il ne veut pas du tout, je lui ai posé la question.
00:06:39Est-ce que vous voulez remodeler le Moyen-Orient, comme avait essayé de le faire W. Bush ?
00:06:44En Amérique, il me dit pas du tout.
00:06:46Les Américains sont 25 fois plus puissants que moi.
00:06:48Ils ont échoué, je n'ai pas du tout envie.
00:06:50Il m'a même dit que je n'ai aucune envie de m'ingérer dans la politique libanaise.
00:06:55Je veux simplement éviter qu'un mouvement terroriste bombarde mes paysans, mes kiboutzim, au nord d'Israël.
00:07:03Et donc je veux supprimer tous ces tunnels, tout cet armement qui appartient à la milice chiite islamiste du Hezbollah.
00:07:13Qui devrait d'ailleurs se retirer au titre de la résolution 17-01 de l'ONU, mais qui ne l'a jamais fait.
00:07:21Il a, c'est vrai, critiqué la finule.
00:07:24Il me dit que je n'ai rien contre la finule, parce qu'il y a des petits incidents.
00:07:26Alors, vous expliquez à mon avis, est-ce que tout le monde ne sait pas ce qu'est la finule ?
00:07:28Oui. La finule, c'est une force intérimaire des Nations Unies au Liban.
00:07:32Qui n'est pas du tout d'intérimaire que le nom, puisqu'elle a été créée dans les années 70.
00:07:37Elle est toujours là.
00:07:38Et c'est effectivement parce qu'Israël est toujours intervenu au Liban pour éviter qu'on bombarde ces kiboutz,
00:07:46c'était les Palestiniens d'Arafat à l'époque, depuis le Liban.
00:07:51Et donc en 2006, la finule a eu pour mission d'empêcher que le Hezbollah reste en dessous du fleuve Litani,
00:08:03c'est à peu près à 15 km au nord d'Israël.
00:08:06Et, comme l'a dit Netanyahou, depuis 2006, la finule, où il y a 700 soldats français et d'autres nationalités,
00:08:14combien de missiles ont-ils arrêtés, missiles tirés sur le territoire israélien ?
00:08:20Il m'a répondu, c'est simple, zéro.
00:08:22Bon, il y a une limite évidemment de cette interview, c'est qu'il vous dit ce qu'il veut, forcément.
00:08:26Bien sûr.
00:08:27Et qu'il y a aussi une part sans doute de communication là-dedans.
00:08:30C'est que de la communication.
00:08:31Voilà, parce qu'il parle aussi à la France.
00:08:33D'ailleurs, peut-être que les uns et les autres qui nous écoutent sur Europe 1, on est avec Renaud Girard, je le rappelle, du Figaro,
00:08:38se disent, mais comment est-ce qu'on arrive à interviewer Netanyahou ?
00:08:41Et c'est intéressant de donner ces informations parfois à l'auditeur ou au téléspectateur.
00:08:45Pourquoi parle-t-il à vous ? Pourquoi parle-t-il au Figaro ?
00:08:49Alors, il me parle à moi, il sait très bien, j'ai fait plusieurs chroniques,
00:08:54mais chroniques du mardi assez critiques d'Israël.
00:08:57Notamment, je trouvais que la destruction de Gaza n'était pas nécessaire.
00:09:0170% des maisons sont détruites là-bas, etc.
00:09:04Mais il sait que je suis, comme on dit en anglais, puisqu'il parle parfaitement anglais, « reliable ».
00:09:09C'est-à-dire que s'il me donne une interview, je ne vais pas travestir ses propos.
00:09:13Et par exemple, j'ai interviewé, je ne m'en cache pas, Poutine en 2017.
00:09:19Et Poutine, je ne suis pas du tout d'accord avec l'invasion de l'Ukraine.
00:09:24À l'époque, il y avait eu l'invasion de la Crimée en 2014.
00:09:29Moi, je l'ai fait en 2017.
00:09:31Mais ce sont ses propos.
00:09:33D'accord, c'est pour ça qu'il parle au Figaro.
00:09:35Alors, ce qui nous intéresse, évidemment, c'est ce qu'il pense de la position française et d'Emmanuel Macron.
00:09:40Les grandes lignes, quand même, de votre interview, Israël estime que ses amis en Europe, comme la France,
00:09:44devraient se tenir à ses côtés, car c'est notre civilisation commune,
00:09:47et on peut le rejoindre là-dessus, que nous défendons dans la guerre sur sept fronts
00:09:51que nous maintenons contre l'axe iranien de la terreur.
00:09:53Je pense que c'est assez important d'entendre ça.
00:09:56Notre objectif de guerre est simple, qu'il s'agit pour nous de faire rentrer chez eux nos 60 000 réfugiés de Galilée
00:10:01et de démanteler au sud-liban tous les réseaux terroristes capables de menacer à nouveau notre frontière du Nord.
00:10:06Nous n'avons strictement rien contre la finule.
00:10:08Il est vrai que le Hezbollah se cache souvent derrière les postes de la finule pour lancer des missiles contre nous.
00:10:13Ce sont quelques-uns des éléments les plus forts.
00:10:15Mais quel est son rapport personnel, si j'ose dire, avec Emmanuel Macron, et diplomatique ?
00:10:20Et comment a-t-il interprété cette phrase que personne n'arrive à comprendre et déchiffrer ?
00:10:25Il a interprété cette phrase comme un lâchage d'Israël par un vieil ami d'Israël.
00:10:31Il faut se rappeler que le général Kenney, qui était le ministre de la guerre du général de Gaulle à la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
00:10:38a beaucoup aidé Israël dans sa création.
00:10:42Et donc la France est considérée comme un ami toujours d'Israël.
00:10:46C'est la France qui a donné dans les années 50-60 la bombe atomique à Israël.
00:10:51Et quelles sont les conséquences ?
00:10:53Les conséquences, c'est qu'il dit que les Européens, enfin pas tous les Européens,
00:10:59parce que par exemple les Allemands et les Anglais, continuent à livrer des armes à Israël.
00:11:04Mais de voir que c'est la France qui prône l'embargo des armes contre Israël,
00:11:11en fait il pense que la France se trompe d'adversaire au Moyen-Orient.
00:11:16Il trouve que la France devrait savoir, enfin comprendre, ce que c'est que l'idéologie du Hamas, du Hezbollah, de l'Iran.
00:11:23Elle le sait, Emmanuel Macron le sait, on ne peut pas lui faire ce procès.
00:11:26Mais est-ce que les deux hommes se sont parlé depuis ?
00:11:29Alors ils se parlent beaucoup, ils se parlent au téléphone.
00:11:32Quand Emmanuel Macron est allé d'ailleurs juste après le 7 octobre voir Netanyahou,
00:11:41il l'a embrassé, etc. Il a montré une très grande solidarité.
00:11:45Il est allé d'ailleurs trop loin dans la solidarité parce qu'il a proposé quelque chose de très saugrenu,
00:11:50qui était une coalition internationale, vous en avez parlé, contre le Hamas.
00:11:53Alors que le Hamas n'est pas un mouvement internationaliste, mais un mouvement local.
00:11:57Donc une coalition internationale n'a aucun sens.
00:11:59La difficulté d'Emmanuel Macron de le suivre.
00:12:01Alors peut-être que le défaut d'Emmanuel Macron, c'est de vouloir toujours être aimé par ses interlocuteurs.
00:12:09Donc quand il parle avec Netanyahou, il veut être aimé.
00:12:12Pardonnez-moi, quand j'entends ça, on est sur une psychologie de...
00:12:15Alors que la politique...
00:12:17Je récuse ça parce que je me dis que ce n'est pas possible.
00:12:20Je me dis qu'on ne peut pas arriver à l'arrivée de dire j'ai envie d'être aimé.
00:12:25La politique, vous avez raison, Pascal Praud, la politique c'est choisir.
00:12:29Je ne crois pas ça, mais bon.
00:12:31C'est un être indéchiffrable.
00:12:33Quand il s'est exprimé sur l'embargo qu'il prenait vis-à-vis d'Israël, c'était dans une sorte d'assemblée du sud global,
00:12:42qui est plutôt opposée à Israël.
00:12:44Mais je pense effectivement qu'une vraie politique étrangère, ce n'est pas fait pour plaire.
00:12:49Et on faisait tout à l'heure...
00:12:51Elle doit être vertébrée et très intégrée.
00:12:55Elle ne peut pas changer à 280 degrés.
00:12:57Et manifestement, elle ne l'est pas aujourd'hui.
00:12:59Je ne l'ai pas aujourd'hui, j'ai aigréné tout à l'heure l'Ukraine, l'Afrique, le Pacifique,
00:13:04tous les soucis que nous rencontrons.
00:13:06Alors je vous propose d'écouter Monsieur Larcher,
00:13:08qui était tout à l'heure l'invité de Sonia Mabrouk,
00:13:12et qui est revenu sur la diplomatie française.
00:13:16J'ai été stupéfait que ces propos puissent être tenus.
00:13:20C'est d'abord une méconnaissance de l'histoire,
00:13:23de la naissance de l'État d'Israël.
00:13:26Naissance qui n'est pas venue comme un acte notarié,
00:13:29uniquement constaté par l'ONU.
00:13:31La création d'un foyer national juif en Palestine,
00:13:35terre d'origine du judaïsme aussi,
00:13:38comme d'autres religions d'ailleurs.
00:13:40Eh bien, je dois dire que...
00:13:42Est-ce qu'Emmanuel Macron s'est soumis de la déclaration Balfour ?
00:13:46Est-ce qu'il a pris conscience de ce qui s'est passé
00:13:50pendant la Shoah et après la Shoah ?
00:13:53En même temps, je dis qu'Israël doit respecter la fin nulle.
00:13:57Oui.
00:13:59Mais au nom de ça, on ne peut pas mettre en doute
00:14:02l'existence de l'État d'Israël,
00:14:04comme je suis aussi pour une solution à deux États.
00:14:07Mais tout le monde est pour une solution à deux États.
00:14:10Aujourd'hui, elle sera sans doute...
00:14:12Je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:14:14vous connaissez bien cette situation.
00:14:16Parce qu'une fois qu'on a tout dit,
00:14:18l'avenir, c'est quoi ? Et l'avenir, c'est quand ?
00:14:20Quand est-ce que ça s'arrête ?
00:14:22Quand est-ce qu'on est pour une solution à deux États ?
00:14:25J'étais à Gaza quand...
00:14:27Que vous le soyez, tout le monde l'aime,
00:14:29mais est-ce que c'est possible ?
00:14:31Il faut savoir, Pascal Praud,
00:14:33qu'elle a été proposée plusieurs fois.
00:14:35Nous sommes d'accord, mais l'avenir, selon vous ?
00:14:37En 2008, par Olmert aux Palestiniens,
00:14:39ils ont toujours refusé.
00:14:41Nous sommes d'accord, mais quand est-ce que ça s'arrête ?
00:14:44L'avenir, puisque les Palestiniens ont toujours refusé,
00:14:47l'avenir, c'est sans doute, comme l'a dit Netanyahou,
00:14:50l'autonomie politique maximum pour les Palestiniens,
00:14:53mais aucun pouvoir militaire de menacer Israël.
00:14:56Et ça, ça pourrait être obtenu, peut-être,
00:14:59dans une confédération avec la Jordanie.
00:15:01Et c'est quand ?
00:15:03Parce que vous savez que la reine de Jordanie, par exemple,
00:15:05elle est palestinienne.
00:15:07Plus de la moitié de la population jordanie est déjà palestinienne.
00:15:09Et c'est quand ? Parce que ce qui se passe à Gaza
00:15:11est un drame absolu ?
00:15:13Alors ça, il faut que le drame de Gaza s'arrête.
00:15:15Et d'ailleurs, les Américains font une pression
00:15:17assez forte maintenant sur les Israéliens
00:15:19pour que ça s'arrête. Ils leur ont donné 30 jours
00:15:21pour régler la situation humanitaire.
00:15:23Sinon, eux aussi vont faire un embargo sur les armes.
00:15:27Et il faut qu'il y ait une solution.
00:15:29Alors la solution, ça peut être quoi ?
00:15:31Ça peut être, par exemple, Mohamed Darlan,
00:15:33c'est un Gazaoui, qui est très ami des Émiratis,
00:15:36et qui pourrait revenir gouverner Gaza
00:15:40avec l'argent émirati
00:15:42et avec des professeurs et des instructeurs émiratis
00:15:46pour déradicaliser la population,
00:15:49pour que la population ne soit pas...
00:15:51J'entends bien.
00:15:53Non, non, c'est pas la population.
00:15:55De haïr les Juifs,
00:15:57comme si vous allez aux Émirats, c'est un pays arabe,
00:15:59et bien personne ne hait les Juifs.
00:16:01Et donc c'est ça le plan.
00:16:03Merci en tout cas, Renaud Gérard.
00:16:05Vous êtes un des plus grands spécialistes français
00:16:07de ce domaine.
00:16:09On peut vous lire dans le Figaro,
00:16:11et vous faites partie des gens dont la parole,
00:16:13évidemment, est écoutée parce que crédible
00:16:15que vous connaissez ces sujets depuis de nombreuses années.
00:16:17Je vous propose, peut-être,
00:16:19parce qu'on a beaucoup d'actualités,
00:16:21sauf si vous avez...
00:16:23Très court.
00:16:25Emmanuel Macron qui veut séduire ses interlocuteurs,
00:16:27c'est ce que disent nombre de personnes
00:16:29qui échangent avec lui.
00:16:31Il y a une séquence, j'en parlais avec un ministre...
00:16:33Il ne veut pas nous séduire nous, parce qu'il ne vient jamais.
00:16:35J'en parlais avec un ministre...
00:16:37C'est moins bien qu'il vienne nous séduire un matin.
00:16:39Je sais, depuis longtemps.
00:16:41Avec un ministre du gouvernement qui me disait,
00:16:43que l'Elysée a tenté de le cacher à la presse,
00:16:45mais qui a quand même été filmé par des journalistes
00:16:47grâce à leur téléphone portable,
00:16:49ce qui a déclenché un véritable esclandre,
00:16:51où des jeunes militants pro-palestiniens disent
00:16:53à Emmanuel Macron, vous avez du sang sur les mains.
00:16:55Et Emmanuel Macron leur répond tout de suite,
00:16:57non, parce que nous ne livrons pas d'armes à Israël.
00:16:59Et quelques jours plus tard,
00:17:01vous avez cette déclaration sur les armes.
00:17:03Cette séquence était révélatrice et montrait
00:17:05qu'il n'était pas totalement inintéressé
00:17:07et insensible, surtout, à ce discours-là.
00:17:09Je remercie grandement,
00:17:11une nouvelle fois, notre ami Renaud Girard,
00:17:13grand reporter international au Figaro,
00:17:15qui m'avait alerté hier soir.
00:17:17Et notre ami va pouvoir
00:17:19entrer, Célia Barotte,
00:17:21pour parler, malheureusement,
00:17:23de cette jeune femme,
00:17:25Lina, qui a été retrouvée hier.
00:17:27Et à chaque fois,
00:17:29on ne peut pas, évidemment, se mettre
00:17:31à la place des parents. C'est absolument impossible,
00:17:33parce que l'expérience ne se transmet pas.
00:17:35Mais à chaque fois, je pense que vous êtes
00:17:37tous comme nous.
00:17:39On pense immédiatement
00:17:41à ses parents.
00:17:43Le corps de Lina, adolescente de 15 ans,
00:17:45qui avait disparu en 2023 dans le Barin.
00:17:47Bonjour Célia. Elle a été retrouvée mercredi
00:17:49dans la Nièvre, a indiqué le procureur
00:17:51de la République de Strasbourg.
00:17:53Par intérim, M. Alexandre Chevrier.
00:17:55Peut-être qu'on regarde le sujet.
00:17:57Célia Barotte, vous nous donnez
00:17:59des informations.
00:18:01C'est à près de 500 kilomètres
00:18:03de son lieu de disparition
00:18:05que le corps de Lina, porté et disparu
00:18:07en septembre 2023 dans le Barin,
00:18:09a été retrouvé ce mercredi
00:18:11dans la Nièvre. Une annonce
00:18:13faite par le procureur de la République de Strasbourg
00:18:15par intérim.
00:18:17Le corps a été retrouvé immergé dans un cours d'eau
00:18:19situé en contrebas d'un talus.
00:18:21Le véhicule Ford Puma utilisé par Samuel Gonin
00:18:23avait été géolocalisé à cet endroit
00:18:25le 24 septembre 2023, soit
00:18:27le lendemain de la disparition de Lina.
00:18:29Samuel Gonin, qui s'est suicidé cet été,
00:18:31était le principal suspect
00:18:33dans cette affaire. Des traces ADN
00:18:35de l'adolescente avaient été retrouvées
00:18:37dans son véhicule.
00:18:39On retrouve également dans le coffre de la voiture
00:18:41deux cordes.
00:18:43Sur l'une de ces cordes, on retrouve l'ADN
00:18:45de Lina et également
00:18:47l'ADN de Samuel Gonin.
00:18:49Ce qui tente à démontrer
00:18:51qu'à un moment ou à un autre, Lina
00:18:53a été ligotée.
00:18:55Décrit comme un homme en rupture avec la société,
00:18:57Samuel Gonin, 43 ans et père
00:18:59de deux enfants, n'avait jamais pu être
00:19:01auditionné par la police.
00:19:03L'adolescente s'était néanmoins confié dans une lettre
00:19:05sans toutefois nommer la jeune Lina.
00:19:07J'ai perdu mon honneur, ma dignité,
00:19:09mon humanité, je dois partir.
00:19:11Je ne sais pas me contrôler,
00:19:13ça va trop vite, je souffre trop.
00:19:15C'est mieux ainsi.
00:19:17Le corps de l'adolescente désormais retrouvé,
00:19:19des expertises médico-légales vont être demandées
00:19:21pour tenter de trouver
00:19:23les causes de sa mort.
00:19:25On ne sait pas évidemment
00:19:27si le corps était là
00:19:29depuis de nombreuses semaines et de nombreux mois.
00:19:31On ne sait toujours pas
00:19:33les causes exactes
00:19:35de la mort de Lina.
00:19:37Comment elle s'est aussi retrouvée
00:19:39dans cette eau.
00:19:41On sait que la voiture de Samuel Gonin
00:19:43a été localisée sur ce secteur
00:19:45le lendemain
00:19:47de la disparition de Lina.
00:19:49Pour rappel, il a volé le véhicule
00:19:51qu'il conduisait.
00:19:53Il a fait plusieurs arrêts,
00:19:55plusieurs points de géolocalisation
00:19:57qui ont permis aux enquêteurs
00:19:59d'exercer des fouilles
00:20:01dans plusieurs secteurs.
00:20:03Mais cet été, il n'y avait aucune trace
00:20:05de Lina. En septembre dernier,
00:20:07le parquet de Strasbourg nous a indiqué
00:20:09que les enquêteurs étaient toujours très actifs,
00:20:11que la cellule Lina qui
00:20:13permet de regrouper 20 enquêteurs
00:20:15dédiés à cette affaire
00:20:17était toujours très active.
00:20:19Une cellule qui a déployé
00:20:21plusieurs moyens. Il faut rappeler
00:20:23que Samuel Gonin
00:20:25sur son parcours de vie
00:20:27pendant l'été 2023,
00:20:29il y a une rupture. Il quitte sa famille,
00:20:31il quitte son travail,
00:20:33il consomme à cette époque une forte quantité
00:20:35de produits stupéfiants, de la cocaïne,
00:20:37du cannabis. Il mène une vie
00:20:39d'errance, nous dit le parquet de Strasbourg.
00:20:41Il voyage beaucoup à travers la France.
00:20:43Même s'il est sans profession,
00:20:45il a exercé dans l'enseignement technique.
00:20:47Selon d'anciens
00:20:49examens psychiatriques et psychologiques
00:20:51lors de précédentes
00:20:53procédures judiciaires, on dit de lui
00:20:55qu'il a un état instable, des troubles
00:20:57bipolaires, mais qu'il est responsable
00:20:59de ses actes pénalement.
00:21:01Merci pour ces informations.
00:21:03Ce qui est difficile, c'est que s'il n'y a pas de procès,
00:21:05ça va être difficile pour les parents de se reconstruire.
00:21:07Le suicide du principal suspect
00:21:09a priori éteint l'action publique.
00:21:11Ça va être aussi un coup dur pour les parents.
00:21:13J'entends ce que vous dites.
00:21:15Le procès permet d'apporter des réponses.
00:21:17Je vous assure, ces mots-là, reconstruire...
00:21:19Quand vous n'avez pas de procès du tout,
00:21:21je vais vous dire que c'est pire.
00:21:23J'entends votre témoignage.
00:21:25Et je vous crois,
00:21:27puisque vous êtes avocate Sarah Salman
00:21:29et que vous êtes souvent au contact de ses familles.
00:21:31Dans l'actualité judiciaire philippine également,
00:21:33puisque le TAO
00:21:35refuse son extradition vers la France,
00:21:37on le devinait,
00:21:39le principal suspect du meurtre de Philippine,
00:21:4119 ans, dont le corps avait été retrouvé enterré dans le bois de Bologne
00:21:43le 21 septembre dernier, avait été retrouvé en Suisse.
00:21:45A priori,
00:21:47Philippe Bilger,
00:21:49ça n'empêchera pas
00:21:51dans six mois,
00:21:53dans neuf mois, dans un an,
00:21:55M. TAO de revenir sur le sol dans France.
00:21:57Vous l'espérez ou c'est pas automatique ?
00:21:59Ah non, non.
00:22:01Maintenant, il y aura une procédure
00:22:03pour que les autorités
00:22:05suisses, après un délai,
00:22:07ordonnent l'extradition.
00:22:09S'il avait consenti,
00:22:11évidemment, ça aurait été...
00:22:13Pourquoi ce n'est pas automatique ?
00:22:15Il y a deux hypothèses.
00:22:17Soit il consent et il y a une extradition forcée,
00:22:19soit il y a une décision favorable de la Suisse,
00:22:21il est extradé, soit il y a une décision défavorable,
00:22:23il est libéré.
00:22:25Il est libéré.
00:22:27Qu'est-ce que vous appelez une décision défavorable ?
00:22:29Ça veut dire une décision qui n'extrade pas.
00:22:31Si la Suisse
00:22:33refuse de l'extrader, il est libéré ?
00:22:35Oui, c'est ce que je vous explique.
00:22:37Comment est-ce possible ?
00:22:39C'est puni aussi en Suisse.
00:22:41Ça, c'est la théorie.
00:22:43Il serait quand même jugé en Suisse.
00:22:45Mais la théorie, c'est celle-ci.
00:22:47Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas automatique.
00:22:49Il peut nous demander l'autorisation
00:22:51à la personne et il a refusé
00:22:53d'être remis à la France, donc la procédure
00:22:55est plus longue.
00:22:57C'est toujours la même chose.
00:22:59Je vais encore utiliser, ouvrir le capot.
00:23:01Il y a les droits individuels.
00:23:03Ils sont préservés de manière XXL
00:23:05dans tous les domaines.
00:23:07Et puis, il y a la société
00:23:09et le collectif.
00:23:11Et le collectif passe derrière maintenant l'individu.
00:23:13Bien sûr que j'ai raison.
00:23:15C'est le scénario le plus probable.
00:23:17C'est qu'il soit extradé en France.
00:23:19Mais pourquoi tous ces systèmes ?
00:23:21Pourquoi on lui demande son avis ?
00:23:23Est-ce que tu as envie ?
00:23:25Dans toutes les procédures.
00:23:27C'est le propre
00:23:29de la conception de l'état des droits.
00:23:31Aujourd'hui, vous n'avez pas la raison de le dire.
00:23:33Là, c'est un exemple.
00:23:35Il faut changer.
00:23:37C'est l'hypertrophie des droits individuels
00:23:39et des garanties données aux transgresseurs.
00:23:41C'est une absurdité.
00:23:43Je suis d'accord.
00:23:45Je vais saluer l'excédent
00:23:47de Thomas Hill qui n'était pas là hier.
00:23:49Bonjour cher Thomas Hill.
00:23:51J'ai vu que vous aviez Philippe Labraux aujourd'hui.
00:23:53Philippe Labraux sera avec nous tout à l'heure.
00:23:55Parlez-lui de l'inspecteur Carrella.
00:23:57Je note.
00:23:59Vous savez qui est l'inspecteur Carrella ?
00:24:01Pas du tout.
00:24:03L'inspecteur Carrella se lave les mains.
00:24:05Tout le temps.
00:24:07Toujours dans son mobile apparent.
00:24:09L'inspecteur Carrella est joué par Jean-Louis Trintignant.
00:24:11Et quelqu'un lui dit
00:24:13pourquoi vous lavez toujours les mains ?
00:24:15Et l'inspecteur Carrella ne répond pas.
00:24:17C'est dans son domicile apparent.
00:24:19Donc vous lui parlerez
00:24:21de l'inspecteur Carrella, son mobile apparent.
00:24:23C'est formidable. Merci Thomas Hill.
00:24:25Précisez peut-être ce que vous disiez
00:24:27parce que j'ai l'impression que les uns et les autres n'ont pas forcément compris.
00:24:29Je regardais justement
00:24:31un article qui dit exactement ce que je vous ai dit.
00:24:33On ne va pas mieux comprendre alors.
00:24:35S'il dit la même chose.
00:24:37En cas d'avis favorable,
00:24:39le suspect sera extradé de force
00:24:41mais à l'inverse,
00:24:43et c'est un magistrat qui dit ça,
00:24:45s'il est défavorable, le suspect est libéré,
00:24:47il fait ce qu'il veut.
00:24:49On n'imagine pas ce scénario.
00:24:51Non.
00:24:53Le scénario le plus probable,
00:24:55c'est qu'il soit extradé en France.
00:24:57Et ça, ça va durer combien de temps ?
00:24:59Quand il accepte, c'est beaucoup plus rapide.
00:25:01Je suis d'accord avec vous.
00:25:03Pourquoi tout ça prend du temps ?
00:25:05Parce que l'état de droit, contrairement
00:25:07à ce qu'on devrait mettre en œuvre,
00:25:09est considéré comme valable
00:25:11lorsqu'il traîne.
00:25:13C'est une bonne forme.
00:25:15On va marquer une pause
00:25:17et je remercie grandement
00:25:19Célia Barotte.
00:25:21Nous allons parler de
00:25:23DZ Mafia dans quelques instants.
00:25:25On parlera effectivement de ce qui est arrivé
00:25:27dans Paris et ce drame absolu
00:25:29avec ce cycliste qui est décédé.
00:25:31On va recevoir notre ami
00:25:33Richard Millet qui était venu au mois de septembre.
00:25:35Il avait déclenché une polémique
00:25:37qui est retombée évidemment
00:25:39puisqu'il n'y avait pas
00:25:41matière à faire polémique.
00:25:43Et puis on parlera également
00:25:45du petit Grégory,
00:25:4740 ans, on sera avec Jacques Expert.
00:25:49Je crois que Jacques Expert et Richard Millet
00:25:51sont tous les deux présents avec nous.
00:25:53Donc je crains...
00:25:55Je crains, mais ça vous arrange ?
00:25:57Parce que le jeudi, vous partez tôt.
00:25:59Oui, mais je peux rester jusqu'à dix heures.
00:26:01Les planètes s'alignent, donc on ne va pas ergoter.
00:26:03Non, parce qu'on s'arrange de nous.
00:26:05Vous savez, avec Olivier,
00:26:07toute la légende est chargée, mais
00:26:09il est plus cher que moi.
00:26:11Non, ça devient pénible, je vous le dis.
00:26:13Et moi, autant il est
00:26:15beaucoup pris, ça me fait rire,
00:26:17l'autre dimension ne me fait pas...
00:26:19C'est une blague. C'est deux fois de trop.
00:26:21Bon, on marque une pause.
00:26:23Le groupe vit bien.
00:26:25C'est ça qu'il faut dire. Le groupe vit bien
00:26:27et le reste n'a pas d'importance.
00:26:29Vous, ça va Pascal ?
00:26:31Je vous aime beaucoup, mais je suis tout amour.
00:26:33Vous le savez.
00:26:35D'ailleurs, on félicite
00:26:37notre ami Maxime Saada,
00:26:39qui a été hier soir
00:26:41décoré Chevalier des Arts des Lettres.
00:26:43On le félicite, vraiment.
00:26:45Il a fait un discours absolument remarquable.
00:26:47Extrêmement émouvant, d'ailleurs.
00:26:49Et évidemment, tout ça...
00:26:51Bien parlé de vous.
00:26:53Tout ça est mérité.
00:26:55Bien parlé de vous, peut-être.
00:26:57La pause, à tout de suite.
00:27:01Richard Millet
00:27:03est avec nous. Il a longtemps été chez
00:27:05Gallimard et c'est un esprit original,
00:27:07personnel, intelligent,
00:27:09courageux. Et nous avons
00:27:11décidé que vous viendriez régulièrement
00:27:13nous voir pour éditorialiser
00:27:15un peu l'actualité.
00:27:17La dernière fois où vous êtes passé, on vous a fait dire l'exact
00:27:19contraire de ce que vous aviez dit. C'est dommage, quand même.
00:27:21Mais vous êtes peut-être trop subtil ou trop intelligent.
00:27:23Et là, vous nous parlerez du Liban.
00:27:25Tout à l'heure, parce que vous avez grandi, je crois,
00:27:27au Liban. Vous avez un lien fort et votre avis
00:27:29m'intéressait. Et puis Jacques Expert, que vous connaissez,
00:27:31qui nous parlera du petit
00:27:33Grégory, dont j'ai l'impression, quand même,
00:27:35qu'on connaît désormais précisément
00:27:37comment ça s'est passé.
00:27:41Moi, c'est le sentiment que j'ai. Mais
00:27:43on ne peut pas tout à fait le dire.
00:27:45Mais le scénario, il est
00:27:47assez précis désormais.
00:27:49J'ai relisé hier
00:27:51ce qu'a dit
00:27:53Muriel Boll aux gendarmes le vendredi
00:27:55et qu'elle a redit après un week-end passé
00:27:57en famille, sans rien dire, le lundi matin
00:27:59au juge d'instruction, au juge Lambert.
00:28:01Ça semble
00:28:03totalement vrai, ce qu'elle a dit.
00:28:05Ensuite, le mardi, elle s'est rétractée.
00:28:07Et le fait qu'elle ait
00:28:09les lieux qu'elle a décrits,
00:28:11la façon dont Bernard Laroche est allé
00:28:13chercher le petit, qu'il est revenu avec lui,
00:28:15qu'il est ensuite allé à Dossel,
00:28:17près de la rivière, près de la Vologne,
00:28:19qu'il est revenu tout seul, ces témoignages
00:28:21qui ont été dits à trois reprises
00:28:23me semblent irréfutables.
00:28:25Ce qui est assez extraordinaire, c'est que Muriel Boll
00:28:27était le vendredi dans le bureau du juge Lambert
00:28:29et qui lui a dit, bon week-end,
00:28:31elle aurait pris une rouste
00:28:33par sa sœur Marie-Ange Laroche.
00:28:35C'est pas exactement comme ça.
00:28:37Mais on en parle après, parce qu'il est déjà 9h35.
00:28:39Je parle au conditionnel,
00:28:41je ne suis pas un spécialiste comme vous de l'affaire Grégory.
00:28:43Parce que le minutage est important dans cette affaire-là.
00:28:45Audrey Bertheau nous rappelle les titres
00:28:47et puis on parlera évidemment
00:28:49aussi de DZ Mafia,
00:28:51parce que c'est un sujet qui nous intéresse.
00:28:53Audrey.
00:28:55Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:28:57Gérard Larcher était l'invité de Sonia Mabrouk.
00:28:59Ce matin, le président du Sénat
00:29:01s'est distupéfait des propos d'Emmanuel Macron
00:29:03sur Israël. Il dénonce une
00:29:05méconnaissance de l'histoire par le président
00:29:07de la République qui avait affirmé, je le rappelle,
00:29:09que Benjamin Netanyahou ne devait pas
00:29:11oublier que son pays avait été créé
00:29:13par une décision de l'ONU.
00:29:15En Martinique, au terme d'un septième
00:29:17volet de négociation, l'État signe un accord
00:29:19pour baisser les prix de certains produits alimentaires
00:29:21de 20% en moyenne. Cet accord
00:29:23n'a toutefois pas été signé par les militants
00:29:25contre la vie chère qui appellent à poursuivre
00:29:27le mouvement. Enfin, des millions
00:29:29de fans sont sous le choc. L'ex-membre
00:29:31des One Direction, Liam Payne, est
00:29:33décédé hier soir à 31 ans.
00:29:35Le musicien britannique a chuté du
00:29:37troisième étage d'un hôtel de Buenos Aires.
00:29:39Une enquête sur les causes du décès a été
00:29:41ouverte. Merci beaucoup
00:29:43Audrey. Un mot avant d'aborder
00:29:45ce sujet qui nous
00:29:47passionne toujours,
00:29:49qui est l'affaire Grégory, c'est
00:29:51des aides mafias. C'est la une du Parisien.
00:29:53Je vois quand même que la presse
00:29:55dit mainstream
00:29:57a pris la mesure
00:29:59de ce qui se passe en France.
00:30:01C'est toujours intéressant de voir
00:30:03comment elle réagit. Crimes organisés,
00:30:05la gangrène, c'est la une
00:30:07ce matin, évidemment,
00:30:09de la presse. Et puis on entend
00:30:11des mots qu'on n'imaginait pas dans notre pays,
00:30:13mexicanisation, etc.
00:30:15Je vous propose de voir le sujet
00:30:17de Barbara Durand Carmona
00:30:19et nous en parlons ensemble.
00:30:21C'est un coup dur
00:30:23porté à la désaide mafia.
00:30:25Ce mercredi, neuf membres présumés
00:30:27de ce gang connu pour ses règlements
00:30:29de comptes sanglants ont été interpellés à Marseille.
00:30:31Ils sont soupçonnés d'être impliqués
00:30:33dans un double homicide survenu en novembre
00:30:352023. Un coup de filet
00:30:37de grande ampleur, mais sera-t-il
00:30:39suffisant pour freiner le principal clan
00:30:41de narcotrafic en Marseillais ?
00:30:43Le secrétaire national Unité Zone Sud
00:30:45Bruno Bartocetti n'en est pas convaincu.
00:30:47C'est un grand réseau,
00:30:49c'est une multinationale,
00:30:51j'ai envie de dire, en matière de banditisme.
00:30:53Et si ça les affaiblit,
00:30:55pour l'heure, j'ai bien peur que ça ne
00:30:57les freine pas dans leur travail.
00:30:59Si ces arrestations n'ont rien
00:31:01à voir avec les deux narcomicides
00:31:03commis dans la cité fosséenne début octobre,
00:31:05la diffusion d'une vidéo
00:31:07de plusieurs membres de l'organisation,
00:31:09provocatrice, pourrait avoir
00:31:11accéléré l'enquête, toujours selon Bruno
00:31:13Bartocetti.
00:31:33En déplacement mardi au siège de la direction
00:31:35départementale de la police judiciaire à Nanterre,
00:31:37le ministre de l'Intérieur,
00:31:39Bruno Retailleau, a déclaré qu'il
00:31:41souhaitait que la lutte contre le narcotrafic
00:31:43devienne cause nationale.
00:31:45Ces neuf individus sont suspectés
00:31:47d'être liés à un double meurtre commis en novembre
00:31:492023, vous l'avez compris, sur le parking
00:31:51d'un McDonald's. L'organisation criminelle
00:31:53dont le nom DZ fait référence
00:31:55au mot arabe El-Jazaïr
00:31:57ou Zaïr, qui signifie
00:31:59l'Algérie, opère essentiellement
00:32:01dans le quartier de la Paternelle, dans le 14e arrondissement
00:32:03de Marseille. C'est un gang créé en 2020.
00:32:05Bon, on a découvert ça.
00:32:07J'ai quand même l'impression
00:32:09qu'au moins, on le dit.
00:32:11Ce qui est déjà un progrès.
00:32:13Philippe Bilger.
00:32:15Oui, vous avez raison, il faut du temps.
00:32:17D'abord, il faut que
00:32:19des médias libres
00:32:21focalisent sur des
00:32:23événements et des troubles, des
00:32:25dysfonctionnements, voire des
00:32:27crimes
00:32:29dont on parle trop peu.
00:32:31Et ensuite, peu à peu, la presse dite
00:32:33banale, mainstream,
00:32:35les reprend
00:32:37et après, il faudra voir
00:32:39si l'action judiciaire
00:32:41est efficace.
00:32:43C'est un bouton qui rigole.
00:32:45On devrait prêter attention vraiment au travail parlementaire
00:32:47et notamment celui du Sénat
00:32:49dans les rapports sénatoriaux.
00:32:51D'abord, le travail d'investigation du
00:32:53Parisien est remarquable, ce matin,
00:32:55mais il y a six mois, un rapport
00:32:57parlementaire, c'est cette commission
00:32:59qui avait auditionné les magistrats de Marseille
00:33:01qui fait 800 pages sur le
00:33:03narcotrafic en France,
00:33:05sur l'organisation, les enjeux, son financement,
00:33:07ses réseaux,
00:33:09la manière dont ça se passe dans les ports français,
00:33:11le tsunami blanc de la cocaïne,
00:33:131000 tonnes qui arrivent en Europe aujourd'hui,
00:33:15c'est très documenté.
00:33:17La corruption possible.
00:33:19Et vous avez une série de préconisations,
00:33:21la puissance publique
00:33:23pourrait s'en saisir pour mettre en place
00:33:25une véritable lutte face
00:33:27à cette guerre. Aux Etats-Unis, Gérard,
00:33:29on a réussi parfois à...
00:33:31Il y a des moments où on a réussi,
00:33:33mais le problème c'est
00:33:35l'effort doit être constant et permanent.
00:33:37Massif, constant, permanent.
00:33:39Si on fait... Je prends la criminalité
00:33:41par exemple à New York.
00:33:43Ça tient 20 ans. Ce qu'avaient fait
00:33:45Giuliani, les mesures de Giuliani,
00:33:47pendant 20 ans, moi j'ai vécu
00:33:49New York avant, pendant et après.
00:33:51Ça a été formidable. On a relâché
00:33:53et puis il y a eu le changement de majorité politique,
00:33:55il y a eu les démocrates, on a repris
00:33:57le contrôle de la ville de New York, avec le
00:33:59laxisme démocrate qui n'a d'égal
00:34:01que le laxisme de l'extrême-gauche française
00:34:03et du coup c'est reparti
00:34:05à la hausse. Et la crime, aujourd'hui,
00:34:07ma fille qui vit à New York, mon fils, me disent
00:34:09ça redevient un peu comme quand
00:34:11j'étais tout petit, voilà.
00:34:13Bon, un mot également sur
00:34:15ce cycliste, parce que c'est un drame absolu
00:34:17qui est arrivé hier.
00:34:19Il y avait un rassemblement devant
00:34:21l'église de la Madeleine et vous allez voir
00:34:23ces jeunes gens,
00:34:25parce que c'est souvent des gens assez jeunes
00:34:27qui sont à vélo dans
00:34:29Paris, qui ont manifesté,
00:34:31en tout cas qui ont honoré
00:34:33la mémoire de ce cycliste de 27 ans
00:34:35mort à Paris, après avoir été percuté
00:34:37volontairement par un automobiliste
00:34:39de 59 ans, qui est toujours placé en garde à vue,
00:34:41il était avec sa fille. Vous vous rendez compte ?
00:34:43Il était dans une voiture, manifestement
00:34:45un SUV, je crois que c'est de marque
00:34:47Mercedes, une voiture très imposante.
00:34:49Une enquête pour meurtre a été
00:34:51ouverte, ça se passait au boulevard Malzherbe
00:34:53dans le 8ème arrondissement, un cycliste de 27
00:34:55ans, mort après avoir été
00:34:57écrasé par une voiture, le conducteur
00:34:59à 52 ans. Sa fille
00:35:01était avec lui.
00:35:03Il a roulé, manifestement, on va
00:35:05voir les images, peut-être.
00:35:07Ce qui est toujours
00:35:09difficile, évidemment, c'est de tirer
00:35:11des conclusions. Là, on est sur un pur
00:35:13fait divers. Il y a deux conclusions.
00:35:15D'abord, ce monsieur est défavorablement
00:35:17connu, avec des choses avant...
00:35:19Moi, je n'ai pas ces informations.
00:35:21J'ai eu des informations...
00:35:23Dites-le nous, parce que moi je ne les ai lues nulle part.
00:35:25Tout ce que j'ai pu lire sur les réseaux sociaux,
00:35:27il faudra bien sûr le vérifier, mais qu'il était...
00:35:29Oui, il faudra le vérifier, mais il y a au moins déjà une
00:35:31ou deux sources laissant entendre
00:35:33qu'il est
00:35:35de comportement,
00:35:37disons, borderline.
00:35:39Mais il y a une autre réalité.
00:35:41J'ai appris à l'aune de cette
00:35:43actualité dramatique
00:35:45que dans les modes de déplacement, le vélo
00:35:47était arrivé devant la
00:35:49voiture dans Paris-Intramuros.
00:35:51Il y a plus de vélos que de voitures ?
00:35:53Il se déplace davantage...
00:35:55Premier mode de déplacement à pied,
00:35:57mode de déplacement collectif, puis vélo,
00:35:59puis voiture. Paris-Intramuros,
00:36:01dans les modes de déplacement.
00:36:03C'est fou, ça m'a étonné
00:36:05comme vous. Mais moi, je vis
00:36:07au quotidien
00:36:09l'incapacité
00:36:11dans les mobilités,
00:36:13qui sont épuisantes à Paris aujourd'hui, que les choses
00:36:15se passent bien. Il y a un niveau
00:36:17de tension permanente
00:36:19dans les déplacements
00:36:21d'Intramuros dans Paris, sur ces différents
00:36:23modes de déplacement qui ne
00:36:25cohabitent absolument pas.
00:36:27C'est une tension permanente.
00:36:29Qui ne peuvent pas cohabiter.
00:36:31Qui mettent les jambes, d'ailleurs, hors d'eux.
00:36:33Sauf à mettre les cyclistes...
00:36:35Sauf à avoir des frontières
00:36:37étanches entre les cyclistes, les voitures,
00:36:39les trottinettes...
00:36:41Mais c'est impossible.
00:36:43Dans une association pour développer
00:36:45cette mobilité.
00:36:47Elle veut reproduire Amsterdam à Paris, ce qui est strictement impossible.
00:36:49Regardez...
00:36:51Regardez...
00:36:53D'ailleurs, je crois que madame Hidalgo a parlé...
00:36:55Plus vite que pour Philippine.
00:36:57La maire du cycliste a parlé...
00:36:59Ah, la maire de Cheikh Echegoui,
00:37:01la maire de Paris.
00:37:03Quand un véhicule se trouve face à un piéton ou un cycliste
00:37:05qui n'a pas de carapace autour de lui,
00:37:07il y a une réelle volonté, plus que de nuire, mais de tuer.
00:37:09Ce ne sont pas les mêmes armes.
00:37:11Donc ce monsieur a tué, avec son arme,
00:37:13qui est sa voiture. Alors, vous allez voir le sujet
00:37:15de Dohémi Hardy, sur une balade
00:37:17à vélo dans Paris,
00:37:19et l'impossibilité de rouler.
00:37:21Notre balade à vélo
00:37:23commence. Il a fallu
00:37:25quelques secondes pour observer des infractions
00:37:27de la part de tous les acteurs.
00:37:29Les piétons traversent
00:37:31au feu rouge. Les vélos
00:37:33ne respectent pas les feux.
00:37:35Les scooters utilisent les voies cyclistes.
00:37:41C'est compliqué, non ?
00:37:43Ah, c'est dur.
00:37:45Les automobilistes s'arrêtent
00:37:47sur les pistes cyclables.
00:37:49Tout le monde s'énerve et se renvoie
00:37:51la balle. C'est compliqué avec
00:37:53certains cyclistes qui pensent être prioritaire
00:37:55surtout. Les automobilistes
00:37:57n'ont pas toujours été sympas avec les cyclistes,
00:37:59mais parfois, les cyclistes ne respectent pas
00:38:01le code de la route.
00:38:03Pour les cyclistes, cette situation
00:38:05ne peut plus durer. Ils dénoncent
00:38:07un manque de structure. L'espace urbain,
00:38:09il est mal défini, il est mal géré,
00:38:11il est mal réparti. C'est 90% pour
00:38:13la bagnole. Cohabiter devient compliqué.
00:38:15Tous parlent d'une animosité.
00:38:17Les gens nous dépassent
00:38:19et parfois,
00:38:21on est à deux doigts
00:38:23de rentrer dans des gens.
00:38:25Parce que les gens font n'importe quoi.
00:38:27Si Anne Hidalgo avait promis
00:38:29une capitale mondiale du vélo,
00:38:31la fréquentation des pistes cyclables
00:38:33aurait doublé entre 2022
00:38:35et 2023 aux heures de pointe.
00:38:37L'expression
00:38:39de rapport de force, vous avez
00:38:41totalement raison.
00:38:43C'est vrai qu'il y a des cyclistes,
00:38:45quand vous les voyez avec les écouteurs,
00:38:47le téléphone, rouler n'importe comment,
00:38:49c'est quand même assez compliqué.
00:38:51Jacques Exmer, vous qui êtes en deux roues depuis toujours.
00:38:53Pour venir,
00:38:55j'habite à peu près à 10 minutes en voiture d'ici.
00:38:57J'ai cru que j'allais arriver en retard.
00:38:59On a mis 55 minutes pour arriver.
00:39:0155 minutes.
00:39:03Il ne s'agit pas d'excuser le chauffard
00:39:05qui a écrasé le cycliste,
00:39:07mais cette nervosité qu'on sentait
00:39:09en voiture m'a frappé.
00:39:1155 minutes.
00:39:13Alors que c'est un trajet qu'on fait généralement en 10 minutes.
00:39:15Ce matin.
00:39:17Moi je pars une heure avant alors que j'habite à côté.
00:39:19Moi je ne pars plus, je reste là.
00:39:21C'est plus simple, avec votre sac de couchage.
00:39:23Monsieur Neidjar a trouvé la solution.
00:39:25Vous avez un sac de couchage ?
00:39:27Il m'a mis un lit au dernier étage.
00:39:29Je ne bouge plus, je n'ai plus le droit.
00:39:31L'affaire Grégory.
00:39:33Quand je dis
00:39:35on sait,
00:39:37écoutez d'ailleurs ce que dit
00:39:39monsieur Ondlat qui était avec nous hier
00:39:41sur ce sujet
00:39:43et qui a pris
00:39:45la parole et puis vous allez me dire si vous êtes
00:39:47d'accord avec ce qu'il dit.
00:39:49Écoutez.
00:39:51Muriel Boll elle sait.
00:39:53Muriel Boll sait.
00:39:55C'est à dire que
00:39:57imaginons que les époux Jacob qui ont 80 ans aujourd'hui
00:39:59ils ne craqueront plus.
00:40:01Ça fait 40 ans qu'ils se sont verrouillés.
00:40:03Ils ne craqueront plus.
00:40:05Il y a qu'elle qui peut
00:40:07en dehors des recherches scientifiques
00:40:09et techniques, il y a qu'elle
00:40:11qui peut craquer.
00:40:13Il y a qu'elle qui peut revenir
00:40:15sur ce qu'elle a nié à l'époque.
00:40:17Muriel Boll
00:40:19a clairement dit du haut de
00:40:21ses 15 ans avec son côté un peu
00:40:23coincé, de gamine
00:40:25pas très éveillée, elle a dit
00:40:27j'étais dans la voiture
00:40:29Bernard a fait monter Grégory
00:40:31dans la voiture, on a roulé jusqu'à
00:40:33Docelle et à Docelle
00:40:35il est parti avec Grégory
00:40:37il est revenu sans lui.
00:40:39Et elle est revenue sur ses déclarations.
00:40:41Oui, alors
00:40:43à la suite d'une faute du juge Lambert
00:40:45qui, c'est le week-end
00:40:47de la Toussaint, le juge Lambert
00:40:49ça lui casse les pieds de gâcher
00:40:51son week-end de la Toussaint
00:40:53donc il la laisse rentrer chez elle
00:40:55et quand elle arrive
00:40:57chez elle, elle se fait ratatiner
00:40:59par la famille
00:41:01de Bernard Laroche et notamment
00:41:03par sa sœur, Marie-Ange Laroche.
00:41:05Donc on sait aussi
00:41:07par un certain nombre de témoins que
00:41:09au cours de ce week-end où Muriel Boll
00:41:11rentre à la maison, donc elle
00:41:13prend une ratatiner et il y a des témoins
00:41:15il y a des gens qui étaient là
00:41:17qui ont mis beaucoup de temps à parler
00:41:19mais qui ont parlé depuis.
00:41:21Muriel Boll tient
00:41:23la vérité de cette histoire.
00:41:25Jacques Expert, et la vérité, la thèse
00:41:27ce serait que Muriel Boll et Bernard Laroche
00:41:29enlèvent Marie-Ange Laroche
00:41:31et le donnent, si j'ose dire
00:41:33aux époux Jacob
00:41:35qui sont toujours de ce monde
00:41:37et qui sont liés à la famille.
00:41:39C'est en tout cas les conclusions auxquelles
00:41:41sont arrivées les gendarmes et le juge
00:41:43en 2017 quand l'enfer
00:41:45a été relancé avec
00:41:47le fameux ordinateur
00:41:49d'un gendarmerie qui a rentré
00:41:51toutes les données possibles et qui est tombé à la fois
00:41:53sur Bernard Laroche, sur Muriel Boll
00:41:55et ce couple
00:41:57et ce couple des Jacob.
00:41:59Je voudrais juste apporter une précision qui me paraît importante
00:42:01sur le déroulé des faits.
00:42:03Parce que ce n'est pas le week-end
00:42:05que Muriel Boll s'est rétractée.
00:42:07Elle a été interrogée
00:42:09le vendredi le matin par les gendarmes.
00:42:11Elle a été réinterrogée
00:42:13par PV le vendredi
00:42:15après-midi.
00:42:17Elle a dormi à la gendarmerie
00:42:19et est revenue dans sa famille le samedi
00:42:21matin toujours accompagnée de son
00:42:23père qui a signé le PV.
00:42:25Je vais désigner les choses
00:42:27comme on l'a
00:42:29le raconté.
00:42:31Elle a passé le week-end sans rien dire.
00:42:33Son père n'a rien dit.
00:42:35Le lundi matin, elle est retournée
00:42:37chez le juge d'instruction où sur PV
00:42:39à nouveau, PV signé par son père,
00:42:41elle a redit ce qu'elle avait dit aux gendarmes
00:42:43le vendredi.
00:42:45Et ce n'est que dans la nuit du lundi
00:42:47au mardi qu'elle a changé d'avis.
00:42:49Donc
00:42:51elle s'est rétractée sur son témoignage.
00:42:53Le plus important, c'est ce laps de temps
00:42:55qui s'est passé.
00:42:57Ce n'est pas simplement en rentrant à la maison
00:42:59qu'elle a changé d'avis.
00:43:01Elle est restée un week-end avec ses conditions.
00:43:03Vous êtes toujours en contact
00:43:05avec
00:43:07Jean-Marie Villevin.
00:43:09Oui.
00:43:11Il a été à l'initiative d'une bande dessinée
00:43:13et il m'a été demandé
00:43:15d'écrire la postface. Je suis en relation avec eux.
00:43:17Ce qu'ils ont vécu,
00:43:19c'est la pire des choses.
00:43:21On ne peut pas imaginer
00:43:23perdre un enfant dans ces conditions-là
00:43:25après avoir subi les assauts
00:43:27d'un corbeau, à la fois par oral
00:43:29et ensuite par écrit. Ils ont perdu
00:43:31un enfant. Ils ont été
00:43:33suspectés, la mère a été suspectée
00:43:35d'avoir tué son fils, ce qui est la pire des choses.
00:43:37Elle est restée inculpée pendant presque
00:43:39une dizaine d'années avant d'être
00:43:41totalement innocentée par un non-lieu.
00:43:43Et il y a en plus
00:43:45le meurtre.
00:43:47Jean-Marie Villevin a tué
00:43:49son cousin.
00:43:51Tout ça fait que c'est une histoire à la fois
00:43:53hors normes et qui toujours
00:43:55aujourd'hui les
00:43:57suit, les occupe. En revanche,
00:43:59ce qui moi
00:44:01me stupéfait
00:44:03quand je vois ce couple,
00:44:05c'est la puissance, le charisme qu'ils ont
00:44:07l'un et l'autre. Et notamment, je dirais presque
00:44:09Christine Widemain. Elle est époustouflante
00:44:11dans sa dignité. C'est une femme
00:44:13extrêmement digne. Et si je peux rajouter
00:44:15juste une chose qui me paraît importante,
00:44:17ce qui leur est arrivé
00:44:19il n'y a pas pire, objectivement.
00:44:21En revanche, cette affaire
00:44:23a révélé en eux ce qu'ils avaient en eux,
00:44:25la puissance qu'ils avaient en eux. Ils se sont
00:44:27magnifiés d'une certaine façon.
00:44:29Ils ne seraient pas les mêmes si
00:44:31ce drame n'était pas arrivé.
00:44:33– Ils vivent dans la banlieue parisienne, je crois ?
00:44:35– Pardon ? – Ils vivent dans la banlieue parisienne ?
00:44:37– Oui, ils vivent près des Tempes, dans une
00:44:39résidence qui est d'ailleurs assez
00:44:41amusante. C'est vraiment une résidence
00:44:43avec de très grosses maisons,
00:44:45etc. Dans un lotissement
00:44:47avec de grosses maisons, les SUV dans le
00:44:49jardin. Et eux ont une maison qui ressemble
00:44:51presque à celle qu'ils avaient à l'éponge
00:44:53chevaux. Une petite maison. – Et ils ont trois
00:44:55enfants ? – Ils ont trois enfants. – Qui sont nés après
00:44:57la mort de Grégory ? – C'est-à-dire
00:44:59il y en a un qui est… Elle était enceinte
00:45:01de jumeaux quand elle était inculpée.
00:45:03Elle a perdu un de ses jumeaux
00:45:05et l'aîné est né alors
00:45:07qu'elle était inculpée.
00:45:09Elle a fait quelques jours de prison et ensuite elle est restée
00:45:11inculpée. Donc l'aîné est né à ce moment-là
00:45:13vraiment au cœur de cette affaire.
00:45:15C'est-à-dire elle était enceinte quand
00:45:17Jean-Henri Villemin a tué Bernard Laroche.
00:45:19Et ensuite deux autres sont
00:45:21nés. Un garçon et une fille.
00:45:23Enfin dans l'ordre, une fille
00:45:25et un garçon. Alors l'aîné
00:45:27ils ont vraiment tous bien réussi.
00:45:29L'aîné a
00:45:31plusieurs magasins de lunettes
00:45:33dans la région. Il a plusieurs
00:45:35concessions de lunettes.
00:45:37La fille est professeure
00:45:39de SVT et le garçon
00:45:41va être professeur de gymnastique.
00:45:43Donc c'est vraiment une relation familiale aussi.
00:45:45En revanche, si je
00:45:47puis vous en dire quelque chose, la
00:45:49présence de Grégory est là.
00:45:51C'est-à-dire on va dans la maison, le portrait de Grégory
00:45:53trône dans la maison.
00:45:55On va voir le livre.
00:45:57Ce livre il a été écrit donc
00:45:59c'est une bande dessinée disiez-vous ?
00:46:01Ce livre que vous voyez...
00:46:03Ah non, ça c'est le livre Je suis Amélie
00:46:05l'anglais. Ça c'est autre chose.
00:46:07Pourquoi je montre ce livre ?
00:46:09C'est parce que vous l'avez écrit il y a
00:46:11quelques jours sans doute. Mais le livre dont vous parliez
00:46:13dont vous avez fait la postface, c'est quel livre ?
00:46:15J'ai fait la postface de
00:46:17la BD.
00:46:19C'est Jean-Marie Widemain qui
00:46:21cherchait un moyen d'expression.
00:46:23C'est entre guillemets le 40ème
00:46:25anniversaire de la mort de son enfant.
00:46:27Et il cherchait un moyen
00:46:29pas un reportage, pas un nouveau livre
00:46:31parce que des livres ils ont tout dit dans leur propre
00:46:33livre. Le livre qu'ils ont écrit dans lequel ils parlaient de leur
00:46:35puissance, de leur amour, de leur union.
00:46:37Je fais juste encore
00:46:39une autre parenthèse. Vous savez dans des affaires aussi
00:46:41dures, souvent
00:46:43les couples ne tiennent pas.
00:46:45Ne tiennent pas parce qu'on peut
00:46:47se reprocher, on pourrait presque reprocher
00:46:49à Christine Widemain, il pourrait lui reprocher d'avoir laissé l'enfant
00:46:51tout seul sur le tas de sable par exemple.
00:46:53A aucun instant,
00:46:55je vous le dis, à aucun instant, il n'a douté
00:46:57de sa femme. Mais qui a fait
00:46:59les dessins de cette bande dessinée ?
00:47:01Le dessin c'est
00:47:03un garçon
00:47:05qui s'appelle Garnier.
00:47:07Et qui a écrit
00:47:09le scénario ? Pas de Bernard qui a écrit
00:47:11le texte. Ils ne parlent pas
00:47:13Jean-Marie Widemain,
00:47:15ils ne parleront plus jamais.
00:47:17C'est ça, je le
00:47:19comprends.
00:47:21Je crois
00:47:23qu'avoir vécu, on n'imagine
00:47:25pas cette pression médiatique
00:47:27qu'il y a eu sur eux. C'est colossal.
00:47:29Non mais j'entends bien, je me souviens très bien
00:47:31Christine Widemain, Jean-Marie Widemain bien sûr.
00:47:33Et puis ils ont une vie
00:47:35qui est tout à fait
00:47:37particulière et dramatique bien souvent.
00:47:39Ils ne prendront jamais la parole.
00:47:41La dernière fois qu'ils ont pris la parole, c'était chez
00:47:43Jean-Marie Cavada je crois.
00:47:45Ils ont co-signé un livre
00:47:47et ensuite ils ont parlé
00:47:49chez Jean-Marie Cavada, je crois qu'ils ont parlé trois fois.
00:47:51Après, au début de l'affaire
00:47:53ils parlaient un peu. Moi j'ai eu l'occasion
00:47:55de les interviewer l'un et l'autre
00:47:57vraiment en 84.
00:47:59C'est pas une façon de fuir,
00:48:01c'est une façon de porter dignement
00:48:03leur affaire.
00:48:05Merci, vraiment merci beaucoup
00:48:07Jacques Expert. On voulait vous recevoir
00:48:09évidemment et puis souligner
00:48:11le romancier
00:48:13noir, en tout cas
00:48:15policier puisque vous avez beaucoup de succès
00:48:17et on peut revoir le livre que je montrais
00:48:19à l'instant. Et puis ça nous permet aussi
00:48:21de saluer à travers vous
00:48:23une jeune femme qu'on aime beaucoup qui s'appelle Valérie
00:48:25Expert et que vous connaissez bien.
00:48:27J'espère qu'elle vous entend.
00:48:29Je l'espère.
00:48:31Valérie, je le répète très souvent
00:48:33qui faisait sur LCI
00:48:35il y a 25 ans l'émission que nous faisons
00:48:37chaque matin. Elle était précurseur.
00:48:39Avec elle, vous choisissez
00:48:41votre camp, c'est cette émission ?
00:48:43Je pense que c'était
00:48:45il y avait une modernité
00:48:47dans son émission sur LCI.
00:48:49J'étais un des membres.
00:48:51Mais LCI, ils n'ont pas
00:48:53cru en ce projet
00:48:55et ils ne l'ont pas
00:48:57poursuivi.
00:48:59Et c'était une super émission.
00:49:01On salue Valérie qui est une grande
00:49:03amie et que nous aimons beaucoup.
00:49:05Merci Gérard Jacques.
00:49:07On va parler
00:49:09je crois qu'on a un journaliste de LCI de temps en temps
00:49:11qui vient en tout cas à LCI, François-Xavier
00:49:13Pietri. C'est bien de donner un peu de lisibilité
00:49:15à cette chaîne de temps en temps. Rendez-nous
00:49:17La liberté de rouler, il va être là dans une
00:49:19seconde. A tout de suite.
00:49:23François-Xavier Pietri
00:49:25est avec nous. On parlait de la Corse pour tout vous dire.
00:49:27Évidemment, votre nom, Pietri,
00:49:29vous êtes né en Corse.
00:49:31Oui, je suis né et j'ai vécu toute mon enfance en Corse.
00:49:33Quelle chance vous avez. Pourquoi vous êtes
00:49:35venu en Corse ? J'y retourne, rassurez-vous.
00:49:37Oui, ça j'imagine.
00:49:39Vous n'êtes plus sur LCI en revanche.
00:49:41Non, je ne suis plus sur LCI.
00:49:43Je disais tout à l'heure. Je ne sais pas si c'est le jour
00:49:45où vous vous invitez. Rendez-nous La liberté
00:49:47de rouler après ce qui s'est passé hier soir
00:49:49dans Paris avec ce jeune cycliste.
00:49:51C'est vrai qu'on voit
00:49:53la difficulté parfois d'évoquer ce type
00:49:55de sujet. On va en parler dans une seconde
00:49:57avec vous. On a également écrit Charmier
00:49:59pour son journal notamment
00:50:01et puis également pour, j'ai envie de dire,
00:50:03son avis qu'il nous donnera sur la situation
00:50:05au Liban. Mais Audrey Berto,
00:50:07avance là.
00:50:11Les parents de Lina
00:50:13vont peut-être pouvoir commencer leur
00:50:15deuil. Le corps sans vie de l'adolescente
00:50:17de 15 ans a été retrouvé
00:50:19hier dans la Nièvre. Lina avait disparu
00:50:21il y a un peu plus d'un an en Alsace.
00:50:23De nouvelles expertises vont être réalisées
00:50:25dans les prochains jours.
00:50:27Le principal suspect dans le meurtre de Philippine
00:50:29refuse son extradition vers la France.
00:50:31L'homme a été arrêté en Suisse le 24 septembre.
00:50:33Trois jours après la découverte du corps
00:50:35de Philippine, l'individu ne veut pas
00:50:37rejoindre la France pour y être entendu.
00:50:39C'est ce qu'a indiqué le ministère fédéral
00:50:41de la Justice, Tao, marocain de 22 ans
00:50:43et le principal suspect dans cette affaire.
00:50:45Et puis le trafic ferroviaire est totalement
00:50:47interrompu aujourd'hui sur une partie de l'Occitanie
00:50:49pour cause de vents violents, pluie et orages.
00:50:51Aucune substitution routière ne sera
00:50:53mise en place selon SNCF Occitanie.
00:50:5513 départements du sud et du centre
00:50:57de la France ont été placés en vigilance.
00:50:59Vigilance Orange.
00:51:01Merci beaucoup Audrey. Donc si vous nous suivez régulièrement
00:51:03et que même vous suivez l'actualité intellectuelle
00:51:05littéraire en France, vous connaissez Richard Millet
00:51:07qui intervenait régulièrement d'ailleurs à la télévision
00:51:09dans les années 90-2000.
00:51:11De temps en temps, oui.
00:51:13Régulièrement, on vous voyait
00:51:15chez Frédéric Taddei et puis dans des émissions.
00:51:17Et puis un jour, vous avez été blacklisté.
00:51:19Parce que vous aviez écrit
00:51:21quelque chose qui ne plaisait pas
00:51:23à la doxa ambiante.
00:51:25Voilà, on peut résumer les choses comme ça.
00:51:27Et c'était un livre que vous aviez fait,
00:51:29on peut rappeler en quelques mots,
00:51:31sur l'homme qui avait...
00:51:35Disons que j'avais fait un pamphlet très ironique
00:51:37qui s'appelait
00:51:39Éloge littéraire d'Anders Breivik
00:51:41et qui était tout le contraire
00:51:43bien sûr de ce dont son titre disait
00:51:45mais ça n'a pas été compris.
00:51:47Ça n'a pas été lu non plus, on a retenu le titre
00:51:49et on a dit que c'était un fasciste
00:51:51et un horrible personnage
00:51:53qui valait bien Breivik et donc
00:51:55out.
00:51:57Et ça continue aujourd'hui.
00:51:59Ça en dit beaucoup sur la société d'aujourd'hui
00:52:01alors que vous étiez chez Gallimard,
00:52:03vous avez beaucoup travaillé sur certains livres,
00:52:05vous étiez un conseiller littéraire reconnu.
00:52:07Quand on parle de vous
00:52:09dans le privé, les gens disent mais oui,
00:52:11il est formidable, etc.
00:52:13Le plomb fait que
00:52:15les gens ne vous invitent pas sauf évidemment
00:52:17sur ce plateau. Alors en même temps,
00:52:19vous vous imitez du vôtre parce que moi
00:52:21je lis, j'ai sur mon bureau
00:52:23le journal mais
00:52:25vous dégommez la terre entière
00:52:27alors moi je trouve ça drôle parce que j'aime bien
00:52:29les gens qui disent ce qu'ils pensent
00:52:31agréables, les gens qui sont
00:52:33un peu courageux mais
00:52:35là les premières pages, par exemple,
00:52:37pour vous donner le temps, Alexis Gény a eu
00:52:39Algoncourt il y a quelques années.
00:52:41Le TMS de Ponce me l'apprend alors que je suis dans le RER
00:52:43allant chez Gallimard. Foire littéraire.
00:52:45J'emmène la cleftine dans le taxi
00:52:47qui me conduit chez Drouin avec Pascal R.
00:52:49Relan de déjeuner
00:52:51trop riche, transpiration du jury.
00:52:53Ça s'agit aussi du côté du jury Renaudot
00:52:55qui couronne Carrère. Antoine
00:52:57est content, Antoine c'est Antoine Gallimard.
00:52:59Moi j'ai mangé un sandwich chez moi vers
00:53:0111h30. Les jambes de G
00:53:03alors tout d'un coup vous dites ça c'est
00:53:05vraiment, faites attention à ce que vous écrivez
00:53:07les jambes de G, pour la première fois
00:53:09en jupe, pas très
00:53:11belle, rédhibitoire pour
00:53:13moi. Trop de journalistes, Debray
00:53:15a soutenu le roman de Gény, livre
00:53:17ni bon, ni mauvais, ni même symptomatique
00:53:19comme les bienveillantes qualités françaises
00:53:21livre honnête et donc rasoir
00:53:23en fin de compte. On me félicite
00:53:25deux concours en cinq ans
00:53:27et avec deux premiers romans, me dit
00:53:29une greluche et un
00:53:31laquet du monde. Comment faites-vous donc
00:53:33Richard Millet ? Je hausse les épaules et m'en vais.
00:53:35Regagne mon bureau en métro, quelle
00:53:37bouteise ! Le roman de Littel
00:53:39a été grandement retravaillé, j'ai
00:53:41fait dégraisser celui de Gény pour qu'il soit
00:53:43acceptable selon les critères contemporains.
00:53:45Comment vous
00:53:47vous rendez compte le nombre de gens que vous passez
00:53:49à la mitraillette ?
00:53:51Et vous êtes la misanthrope !
00:53:53Non pas du tout. Vous vous êtes pas très indulgent !
00:53:55Non non non pas du tout. On peut pas tout dire !
00:53:57Non mais je ne dis pas tout là.
00:53:59Ah bah qu'est-ce que c'est vrai ?
00:54:01En fait vous me faites penser à Alceste
00:54:03Non non pas du tout.
00:54:05Ah si ?
00:54:07Alors moi je vais être filante.
00:54:09On peut pas tout dire. On pourrait avoir
00:54:11tous les deux le dialogue d'Alceste
00:54:13de la première scène du misanthrope.
00:54:15C'est dur d'être comme ça.
00:54:17Je sais que c'est dur mais je vous assure que je ne dis pas tout.
00:54:19J'ai beaucoup pélagué.
00:54:21Sinon j'aurais des procès.
00:54:23Et vous avez toujours été comme ça ?
00:54:25Moi j'aime bien Alceste, je le trouve sympathique.
00:54:27Parce que je le trouve intransigeant, intègre.
00:54:29Je lui trouve toutes les qualités.
00:54:31Mais je me dis que c'est dur à lire.
00:54:33C'est un journal intime.
00:54:35Ah non il n'est pas intime.
00:54:37Intime il est pour nous tous.
00:54:39Arrêtez, intime vous le gardez pour vous.
00:54:41Donc il n'est pas intime je viens de le lire.
00:54:43Longtemps il a été intime.
00:54:45Oui bah longtemps je me suis couché de bonheur.
00:54:47Et c'est une manière pour moi si vous voulez
00:54:49de répondre à la clique
00:54:51qui m'a expulsé du système
00:54:53et qui continue à faire que je n'ai plus aucune presse
00:54:55ni aucun éditeur. Ou presque.
00:54:57Voilà c'est tout.
00:54:59Disons que je leur envoie la balle.
00:55:01Je suis d'accord avec vous mais c'est quand même dur d'être Alceste.
00:55:03C'est une balle avec une grenade à l'intérieur.
00:55:05Mais voilà.
00:55:07C'est dur d'être Alceste.
00:55:09Vous avez dit non non pas Alceste.
00:55:11C'est pas une injure d'être Alceste.
00:55:13Non c'est une proposition intéressante.
00:55:15Autant plus qu'Alceste a raison.
00:55:17Vous disiez que vous étiez filinte.
00:55:19Pascal un filinte qui a du mordant.
00:55:21Tout de même le filin de la pièce
00:55:23il est tout de même plus tranquille que vous.
00:55:25Oui.
00:55:27Je pense qu'on ne peut pas tout dire.
00:55:29Non on ne peut pas tout dire.
00:55:31On ne peut pas tout dire à tout le monde.
00:55:33On peut tout dire mais pas n'importe qui.
00:55:35Non on ne peut pas tout dire.
00:55:37Mais on ne peut pas dire des choses pas gentilles à des gens.
00:55:39Je pourrais même dire du bien de vous sans aucun problème Pascal.
00:55:41Mais la différence c'est que
00:55:43vous pouvez tout dire de moi.
00:55:45Je peux l'accepter.
00:55:47Je suis un grand garçon.
00:55:49Mais il y a des gens qui n'ont pas la chance peut-être
00:55:51ou la carapace pour prendre
00:55:53les coups comme d'autres.
00:55:55Pourtant il y a des êtres qui vous disent
00:55:57que vous pouvez tout me dire.
00:55:59Et là je vous rejoins et quand on leur dit tout
00:56:01ils vous envoient.
00:56:03En tout cas vous êtes venu pour nous parler du Liban.
00:56:05Et moi j'ai dit que vous viendriez régulièrement
00:56:07parce que vous êtes capable de nous apporter
00:56:09un regard que nous n'avons pas forcément
00:56:11sur la situation.
00:56:13Alors vous êtes né au Liban.
00:56:15Non je suis né en Corrèze mais j'ai grandi au Liban.
00:56:17Et je suis quand même
00:56:19très étonné de ce que je lis dans la presse
00:56:21y compris de la part
00:56:23sous la plume d'envoyés spéciaux
00:56:25qui ne semblent pas
00:56:27comprendre ce qui se passe véritablement.
00:56:29Je parle dans la population notamment.
00:56:31Ils oublient que c'est un pays
00:56:33avec 17 confessions différentes.
00:56:35Ils oublient que
00:56:37par exemple
00:56:39la chose suivante
00:56:41la plupart des gens au Liban
00:56:43y compris les musulmans et y compris
00:56:45les chiites ont crié de joie
00:56:47quand Nasrallah a été tué.
00:56:49Pourquoi ?
00:56:51Parce que d'un seul coup le chef du système
00:56:53islamo-mafieux qui régit le Liban
00:56:55qui est l'état le plus puissant
00:56:57qui est un état dans l'état au Liban
00:56:59venait d'être tué.
00:57:01Donc c'était quand même une délivrance.
00:57:03Et je dirais
00:57:05enfin Israël fait le travail.
00:57:07Ce qu'Israël fait
00:57:09en ce moment ça fait
00:57:1130 ans que beaucoup de Libanais
00:57:13y compris certains musulmans me disaient
00:57:15on aimerait bien que le voisin du Sud
00:57:17parce qu'au Liban on n'ose pas trop dire Israël en public
00:57:19fasse ça.
00:57:21Le prix à payer est certainement
00:57:23terrible pour les populations civiles
00:57:25en ce moment mais voilà
00:57:27ils sont en train de faire ce travail
00:57:29et j'en suis très heureux.
00:57:31N'oubliez pas une chose c'est que
00:57:33le Liban, la négociation
00:57:35de la naissance du Liban
00:57:37à la fin des années 30 sous mandat français
00:57:39a été faite
00:57:41par un homme politique français
00:57:43qui était un crétin politique
00:57:45c'était Léon Blum qui était
00:57:47quelqu'un d'intelligent si vous voulez
00:57:49homme de lettre mais qui était
00:57:51un socialiste.
00:57:53Et le futur président de la république
00:57:55libanaise donc encore sous mandat
00:57:57est allé le voir en lui disant la chose suivante
00:57:59Monsieur Blum nous aimerions
00:58:01un état plus petit. Qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:58:03C'est-à-dire un état uniquement avec
00:58:05les chrétiens et éventuellement les druses.
00:58:07Au nord les sunnites
00:58:09de Tripoli on n'en veut pas
00:58:11et au sud tous les chiites on n'en veut pas non plus.
00:58:13Il est allé le voir
00:58:15à deux reprises et Blum a dit non.
00:58:17Résultat vous avez ce que vous avez
00:58:19aujourd'hui. Lorsque Bécher Gemayel
00:58:21qui était le président du Liban
00:58:23en 1982
00:58:25a voulu négocier directement
00:58:27avec Israël. Il a été assassiné
00:58:29il a été assassiné bien sûr comme d'autres.
00:58:31Voilà comme d'autres.
00:58:33Et par qui ? Et ce parallèle
00:58:35Voilà donc on ne s'étonne
00:58:37pas aujourd'hui si vous voulez qu'avec
00:58:39l'accord des Amériques. Par qui ?
00:58:41Par mettons
00:58:43les syriens, les iraniens enfin
00:58:45ceux qui avaient intérêt à ce qu'ils ne soient plus là
00:58:47et qui n'aient surtout pas une paix avec Israël.
00:58:49Et Israël fait
00:58:51enfin le travail parce que
00:58:53il a l'accord tacite de
00:58:55l'Arabie Saoudite, des Émirats
00:58:57et des Américains. Mais pas peut-être
00:58:59de M. Macron.
00:59:01C'est important ce que vous dites.
00:59:03Selon vous il a l'accord
00:59:05tacite ? Oui bien sûr.
00:59:07C'est une interprétation
00:59:09que vous avez ?
00:59:11C'est une chose que je lis beaucoup dans
00:59:13les courriers, les mails et les blogs
00:59:15de Libanais
00:59:17dans l'Orient Le Jour, des choses comme ça.
00:59:19Ça ne peut pas être dit
00:59:21publiquement si vous voulez comme article mais
00:59:23c'est la vérité.
00:59:25Vous avez remarqué que le roi
00:59:27comment il s'appelle ?
00:59:29Le roi d'Arabie Saoudite là, enfin le prince héritier
00:59:31ne dit pas grand chose.
00:59:33MBS, celui qu'on appelle
00:59:35MBS. Vous êtes
00:59:37dans l'expression
00:59:39de l'éditorialiste
00:59:41qui commente. On est au cœur
00:59:43de ce qu'est la liberté d'expression sur cette
00:59:45chaîne de CNews. C'est une analyse
00:59:47que vous proposez, qu'on peut
00:59:49contester, que d'autres pourront contester.
00:59:51Moi ce que je trouve intéressant c'est de vous
00:59:53entendre pour ça. C'est d'avoir
00:59:55une autre voix.
00:59:57Je trouve que ce que je regrette
00:59:59aujourd'hui dans la presse française
01:00:01et dans cet univers, c'est le
01:00:03côté, d'abord les gens ne connaissent souvent
01:00:05rien sur certains
01:00:07sujets dont ils parlent, ce qui n'est pas votre cas.
01:00:09Et puis d'avoir une
01:00:11pensée qui peut être originale,
01:00:13en tout cas une analyse originale.
01:00:15Une voix qu'on n'entend pratiquement
01:00:17jamais. On l'entend sur ce
01:00:19plateau. Moi j'ai pris l'engagement avec
01:00:21Richard Millet qui viennent une fois par mois et on
01:00:23se met d'accord sur un sujet
01:00:25formidable.
01:00:27Je trouve ça intéressant. Je vais vous dire
01:00:29quelque chose, ce signal que nous envoyons
01:00:31beaucoup de gens me disent c'est très
01:00:33bien que vous invitiez Richard
01:00:35Millet sur votre plateau. Les gens sont
01:00:37sensibles à ça et
01:00:39contrairement à peut-être ce que pense
01:00:41M. Millet, moi je suis plus positif sur la
01:00:43nature humaine, ils sont plus intelligents
01:00:45qu'on ne le croit parfois.
01:00:47Et on peut réagir Pascal ? Bien sûr ! Sur Léon Blum
01:00:49notamment,
01:00:51crétin politique. Pour moi Léon Blum est bien sûr
01:00:53un grand homme de lettre.
01:00:55Mais vous comprenez la formule
01:00:57crétin politique ? Non, j'allais répondre.
01:00:59C'est ce qu'elle veut dire. Elle est un peu désagréable,
01:01:01j'entends bien. Je comprends ce qu'elle veut dire et je ne
01:01:03la fais pas mienne dans le sens où pour moi
01:01:05elle fait partie de mon panthéon politique
01:01:07donc je réagis un peu
01:01:09directement, d'autant plus que Blum
01:01:11a été attaqué tout au long
01:01:13de sa vie sur différentes dimensions
01:01:15dont certaines qui sont très sensibles aujourd'hui,
01:01:17premièrement. Deuxièmement, pour connaître un peu
01:01:19des copains de la diaspora libanaise,
01:01:21concernant Israël,
01:01:23il pourrait avoir un tout autre
01:01:25témoignage que celui que vous avez
01:01:27apporté. C'était mes deux seules observations.
01:01:29Oui,
01:01:31mais je peux vous dire que j'ai des nouvelles
01:01:33chaque jour de gens qui sont dans des villes
01:01:35libanaises. Dire merci à Israël en ce moment
01:01:37par rapport à ce que vit la population civile
01:01:39libanaise.
01:01:41Il faut dire merci à Israël d'avoir
01:01:43eu M. Nasrallah. J'ai apporté cette réaction.
01:01:45J'entends bien. Non, je disais il faut dire
01:01:47merci à Israël, la France aussi, pour
01:01:49le décès de M. Nasrallah. Je pense que là on devrait tous
01:01:51être d'accord là-dessus. J'entends
01:01:53et j'ai aussi ce type de témoignage
01:01:55parce que nous avons tous des
01:01:57amis parfois au Liban,
01:01:59musulmans, qui effectivement
01:02:01applaudissaient à la mort
01:02:03de Nasrallah. Et c'est important de
01:02:05le souligner. Bon, alors
01:02:07je recommande vraiment ce journal.
01:02:09Moi je ne sais pas pourquoi, ça produit
01:02:11chez moi du rire. Mais vraiment du rire
01:02:13à haute dose. Je trouve que c'est plus drôle
01:02:15que, bon, foire du livre de brief, train
01:02:17des auteurs, certains déjà sous.
01:02:19Ça c'est vrai.
01:02:23C'est un milieu d'alcoolique les aides.
01:02:25Poivre d'arbonne,
01:02:27tiens la jambe. Marie des accusations
01:02:29de plagiat pour son livre sur Hemingway.
01:02:31Tu sais Patrick, le plagiat est partout dans l'édition
01:02:33comme ailleurs. Lui dis-je en riant.
01:02:35Sous la Albracens, règne de la quantité,
01:02:37paraître, frivolité, narcissisme,
01:02:39insignifiance,
01:02:41prostitution.
01:02:43Rien à faire.
01:02:45Rien à y faire ici.
01:02:47Naguerre, j'ai signé beaucoup de livres.
01:02:49Je suis venu qu'à la demande d'Antoine, qui prononcera
01:02:51son discours, écrit par mes soins, sur la
01:02:53langue française, devant
01:02:55Hollande. Baudruche socialiste
01:02:57pour qui
01:02:59il votera, annonce-t-il, sans vergogne.
01:03:01C'est quand même spectaculaire de voir un peu de lui.
01:03:03Mais vous devriez monter
01:03:05sur ça.
01:03:07Et puis alors il y a l'autre
01:03:09qui me requiert, m'enfièvre, m'exalte,
01:03:11me fait retrouver le meilleur de mes
01:03:13dispositions scripturaires.
01:03:15C'est l'essai le plus libre,
01:03:17inclassable, la réflexion sur la littérature
01:03:19et le monde, la pratique littéraire
01:03:21comme révélatrice d'un monde dans lequel
01:03:23s'est effondrée la littérature. Sauf que
01:03:25ce que vous dites là, il y a 100 ans
01:03:27les mêmes l'écrivaient à la ligne
01:03:29près. Gérard qui
01:03:31est à Brassens tous les samedis
01:03:33et qui va prendre
01:03:35des livres, il trouvera
01:03:37écrits en 1920 les mêmes
01:03:39qui expliquaient que la littérature est morte
01:03:41et qu'elle s'adresse à moins de 5000 personnes
01:03:43en France. Gérard. Oui, non mais c'est vrai.
01:03:45C'est une nouvelle,
01:03:47c'est une chose vraie
01:03:49mais qui est, comment dire,
01:03:51éternellement recommencée.
01:03:53La littérature, elle n'intéresse personne
01:03:55depuis toujours, Richard Millet.
01:03:57Gide disait en 1900
01:03:59qu'il avait tiré
01:04:01l'immoraliste à 300 exemplaires.
01:04:03Est-ce que ce n'est pas trop ?
01:04:05Alors, pourquoi voulez-vous que les gens
01:04:07lisent Marcel Proust, ça ne les intéresse pas ?
01:04:09Ça n'a aucun intérêt pour eux.
01:04:11Il y a un micro-cosme qui lit.
01:04:13Mais il ne faut pas les mépriser pour ça.
01:04:15Est-ce que je méprise quelqu'un ?
01:04:17Un peu les intellectuels, ils méprisent un peu le savoir
01:04:19et méprisent ceux qui...
01:04:21Par contre, la culture méprise ceux qu'on n'en n'ont pas souvent.
01:04:23Pas moi, ce n'est pas mon cas.
01:04:25Pour avoir enseigné pendant 20 ans,
01:04:27je peux vous dire que je n'ai jamais méprisé.
01:04:29Sinon, alors là, j'aurais été craché constamment sur les élèves.
01:04:31Non, non, pas du tout.
01:04:33Je préfère un paysan ou un chauffeur de taxi
01:04:35à un type qui sort de Nomalsup.
01:04:37Ah non, mais vraiment.
01:04:39Il y en a parfois deux bien.
01:04:41Quelques-uns, quelques-uns.
01:04:43Angoncé dans mon oeuvre comme dans mon existence,
01:04:45plutôt que de crise,
01:04:47parler d'impossible métamorphose,
01:04:49c'est pas très gai quand même.
01:04:51Non, mais ce n'est pas toujours très gai.
01:04:53Quand vous êtes out,
01:04:55quand vous êtes sorti du système,
01:04:57quand vous êtes traité de fasciste...
01:04:59Je suis d'accord avec vous.
01:05:01J'espère que votre présence ici vous remonte le moral.
01:05:03Inch'Allah, comme on dit en Bretagne.
01:05:05Non, mais...
01:05:09Vous êtes drôle, en fait.
01:05:11Vous êtes immuable.
01:05:13Je suis sinistre.
01:05:15Mais pas du tout, je ne le trouve pas sinistre du tout.
01:05:17Je lis ça, parfois je suis dans le bureau,
01:05:19je lis, demandez à Marine Lanson, je lis une page
01:05:21et je fais rire les gens.
01:05:23Lisez-le, achetez-le.
01:05:25C'est un éditeur, les Provinciales.
01:05:27Tout petit éditeur.
01:05:29Très courageux.
01:05:31Rendez-nous la liberté de rouler,
01:05:33François-Xavier Pietri.
01:05:37Cher Gérard, vous êtes bien silencieux aujourd'hui.
01:05:39Non, mais j'apprends beaucoup de choses.
01:05:41On peut poser une question ?
01:05:43Richard Millet,
01:05:45est-ce qu'à votre avis,
01:05:47la nuance est compatible
01:05:49avec ce type de journal ?
01:05:53Ce journal n'est que nuance.
01:05:55C'est un nuancier.
01:05:57Je suis un grand nuancier.
01:05:59Pourquoi, vous vous en doutez ?
01:06:01Un petit peu.
01:06:03Mais lisez-le.
01:06:05Avec plaisir.
01:06:07La nuance, c'est le même temps...
01:06:09J'ai une grande admiration pour l'écrivain que vous êtes.
01:06:11Et je trouve scandaleux
01:06:13l'ostracisme dont vous pâtissez.
01:06:15C'est une honte.
01:06:17Je vous en remercie.
01:06:19Il vient de vous être dit, la nuance,
01:06:21c'est en même temps et en même temps.
01:06:23Quand on a une position dissonante,
01:06:25on prend le risque d'être blacklisté.
01:06:27Cher Gérard...
01:06:29La nuance, c'est le centrisme.
01:06:31C'est l'hypercentrisme.
01:06:33Merci, Gérard, de me caricaturer.
01:06:35Non, mais c'est exactement ça.
01:06:37C'est toujours ceux
01:06:39qui ne veulent pas dire les choses.
01:06:41Il y a le déni des mots,
01:06:43le déni des situations.
01:06:45Et c'est ce qu'on vit.
01:06:47C'est le mou du genou.
01:06:49La nuance, c'est au contraire
01:06:51une intelligence...
01:06:53Vous avez raison.
01:06:55On doit être nuancé.
01:06:57Parfois, ça dépend des sujets.
01:06:59Là, on est dans un...
01:07:01De temps en temps, je suis là pour taquiner
01:07:03les interlocuteurs.
01:07:05Mais évidemment, vous avez raison.
01:07:07Par exemple, vous avez dit quelque chose, Richard,
01:07:09avec lequel je ne suis pas d'accord.
01:07:11Dès qu'on arrive sur la généralisation,
01:07:13ça n'a pas de sens de dire que tous les intellectuels sont comme ça.
01:07:15Par exemple, vous dites tous les gens de normales sublimes.
01:07:17Il y a des gens de normales sublimes qui sont sûrement formidables.
01:07:19Ce sont des hyperboles.
01:07:21Voilà, c'est tout.
01:07:23Je ne suis pas sûr.
01:07:25Mais en revanche,
01:07:27dès qu'on est généraliste, c'est idiot.
01:07:29Si on dit que tous les hommes sont comme ça,
01:07:31toutes les femmes sont comme ça, tous les enfants sont comme ça,
01:07:33c'est idiot.
01:07:35Je suis pour les individus.
01:07:37Ce n'est pas beau ?
01:07:39C'est vrai.
01:07:41Vous roulez en voiture ?
01:07:43Vous avez une voiture ?
01:07:45Oui, mais pas dans Paris.
01:07:47J'ai peur des piétons.
01:07:49Vous avez peur des piétons ?
01:07:51J'ai peur de renverser quelqu'un.
01:07:53Je suis d'accord avec vous.
01:07:55C'est vrai que
01:07:57rendez-nous la liberté de rouler.
01:07:59Le tout électrique,
01:08:01c'est ça qui m'intéresse en ce moment.
01:08:03Vous en avez beaucoup parlé.
01:08:05C'est impressionnant parce qu'on est en train
01:08:07de mettre par terre une industrie
01:08:09au nom de l'idéologie.
01:08:13Les industries, les usines françaises
01:08:15tournent simplement à 60%.
01:08:17C'est vrai ça ?
01:08:19Oui, tout à fait.
01:08:21Non seulement elles tournent à 60%,
01:08:23mais on s'interroge aujourd'hui sur leur avenir.
01:08:25Par exemple, Volkswagen
01:08:27en Allemagne se prépare
01:08:29à fermer des usines.
01:08:31Ça n'a jamais été vu
01:08:33dans l'histoire de l'automobile allemande.
01:08:35Il y a quelques années,
01:08:37avec cette décision
01:08:39de l'interdiction de l'électrique
01:08:41du thermique en 2035,
01:08:43on a
01:08:45mis à bas
01:08:47une industrie entière.
01:08:49C'est assez spectaculaire.
01:08:51On commence à s'en rendre compte un petit peu.
01:08:53On commence à s'en rendre compte.
01:08:55La Commission européenne commence à avoir des remords.
01:08:57Je trouve ça assez incroyable.
01:08:59Après avoir pris cette décision,
01:09:01c'est comme s'il y a trois ans,
01:09:03on ne savait pas ce que faisaient les Chinois.
01:09:05Donc il y a, si vous voulez,
01:09:07une décision qui est folle
01:09:09et puis surtout une décision
01:09:11qui ne respecte pas
01:09:13les gens.
01:09:15C'est-à-dire que les Français
01:09:17ne peuvent pas aujourd'hui se payer une voiture électrique.
01:09:19Ça, c'est la première chose.
01:09:21Ça coûte quand même 45 000 euros.
01:09:23Et puis ça ne marche pas.
01:09:25Ça marche en ville.
01:09:27Ça marche en ville.
01:09:29Il y a 30 millions de Français,
01:09:3130 millions d'automobilistes qui ne peuvent pas
01:09:33recharger leur voiture chez eux.
01:09:35Donc ces gens-là, ils sont obligés
01:09:37de recharger sur des bornes de recharge.
01:09:39Les bornes de recharge en France,
01:09:41quand vous rechargez dans un supermarché
01:09:43ou dans une mairie,
01:09:45dans une collectivité, ça vous coûte
01:09:47aussi cher que de recharger sur l'autoroute.
01:09:49Ça vous coûte plus cher que de faire un plan
01:09:51d'essence diesel. Donc ça ne marche pas.
01:09:53C'est-à-dire que l'avantage
01:09:55qui devait être celui de l'électrique
01:09:57ne marche pas. L'avantage écologique,
01:09:59c'est une grande question.
01:10:01On sait très bien que pour construire
01:10:03une voiture électrique, il faut consommer
01:10:05beaucoup de carbone. Pour construire une petite
01:10:07voiture diesel, il faut 5 tonnes de carbone.
01:10:09Pour construire la même voiture électrique,
01:10:11il en faut 10. Pour construire une voiture
01:10:13un peu plus grosse, il en faut 15.
01:10:15Donc pour rembourser cette dette carbone,
01:10:17il faut rouler.
01:10:19Mais c'est ça que j'aimerais qu'un président de la République
01:10:21qui ne soit pas déconnecté de la réalité
01:10:23des Français s'occupe.
01:10:25Je n'ai jamais entendu dire un mot quasiment
01:10:27sur la voiture électrique depuis 7 ans.
01:10:29J'aimerais qu'il dise ce que vous dites vous.
01:10:31Il s'en félicitera pas plus tard
01:10:33qu'hier ou avant-hier au Mondial
01:10:35de l'Auto en disant qu'on allait
01:10:37créer en France une nouvelle industrie.
01:10:39C'est l'inverse.
01:10:41Les Chinois rigolent.
01:10:43Mais alors ce suicide,
01:10:45parce qu'on se suicide sur la voiture
01:10:47comme on s'est suicidé sur le nucléaire.
01:10:49Je trouve qu'il y a un parallèle entre là.
01:10:51Ils défendent la voiture électrique.
01:10:53Mais quand le nucléaire, il faut m'expliquer
01:10:55comment on peut avoir...
01:10:57Ça c'est un autre sujet.
01:10:59En Pologne, qui est concerné aussi par cette décision,
01:11:01on fait son plein d'une voiture électrique
01:11:03à 70% en charbon.
01:11:05C'est quand même vachement intéressant.
01:11:07Philippe, expliquez-vous
01:11:09que tous ceux qui ont une voiture électrique
01:11:11disent que c'est formidable.
01:11:13Ils la rendent.
01:11:15Ils la rendent tous.
01:11:17Non, ça n'est plus vrai.
01:11:19Aujourd'hui vous avez une McKinsey
01:11:21sur le sujet.
01:11:23On n'aime pas toujours McKinsey,
01:11:25mais ce sont quand même des gens sérieux parfois.
01:11:27En moyenne,
01:11:2930% des possesseurs de voitures électriques
01:11:31veulent revenir au thermique.
01:11:33Même en Chine, où la voiture électrique
01:11:35est très poussée.
01:11:37Et aux Etats-Unis, c'est 46%.
01:11:39C'est-à-dire que presque un utilisateur sur deux
01:11:41veut revenir au thermique.
01:11:43En ville, c'est parfait.
01:11:45Là, il y a deux témoignages,
01:11:47parce qu'on me parle en régie.
01:11:49Laurent Capra, qui est en régie,
01:11:51dit qu'il a une voiture électrique.
01:11:53C'est formidable.
01:11:55Et Rémi, le célèbre Rémi, qui a aussi une voiture.
01:11:57La difficulté, parce qu'il ne roule pas.
01:11:59Si vous faites 50 km par jour, il n'y a pas de souci.
01:12:01Mais si vous voulez aller à la boule
01:12:03avec votre voiture électrique, vous mettez trois jours.
01:12:05Parce que vous allez vous arrêter au Mans,
01:12:07et puis à Angers.
01:12:09J'exagère, je suis un peu de mauvaise foi.
01:12:11Et quand il fait froid,
01:12:13vous allez mettre du chauffage.
01:12:15Donc ça fait diminuer immédiatement.
01:12:17Rien que le froid, tout seul,
01:12:19fait déjà baisser la capacité d'une batterie de 15%.
01:12:21A zéro degré, vous perdez 15%.
01:12:23Donc dès que vous n'êtes pas en sécurité,
01:12:25si vous faites des trajets.
01:12:27Mais au-delà de ça,
01:12:29on met une économie par terre.
01:12:31Votre bouquin, je le trouve absolument formidable.
01:12:33Ça va être intéressant, d'ailleurs,
01:12:35parce que c'est toujours la même question.
01:12:37Vous allez être invité où ?
01:12:39Je pense qu'il commence à y avoir...
01:12:41Vous êtes invité sur France Inter ?
01:12:43Oui, j'ai été invité sur France Inter.
01:12:45Le téléphone sonne, oui.
01:12:47Bien sûr, mais c'est le matin que je voudrais
01:12:49voir chez Sonia Deville.
01:12:51Parce que les questions des auditeurs,
01:12:53c'était comment je fais, moi, dans ma campagne.
01:12:55Il y avait une dame qui expliquait
01:12:57je fais 100 km par jour pour aller travailler.
01:12:59Je ne peux pas recharger chez moi.
01:13:01Comment je fais ?
01:13:03Expliquez-moi comment je passe à l'électrique.
01:13:05Mais ça, si vous voulez, cette question-là,
01:13:07elle se pose pour des millions de Français.
01:13:09Vous le disiez tout à l'heure, moi je suis de Corse,
01:13:11je passe une partie de mon temps en Corse.
01:13:13Si vous avez une voiture électrique,
01:13:15vous êtes mort, quoi.
01:13:17Entre les montagnes, la chaleur...
01:13:19Bon, ben, vous n'avez...
01:13:21Laurent Caprade, qui y était cet été
01:13:23avec sa voiture électrique,
01:13:25ça a quand même pas mal fonctionné.
01:13:27Oui, mais parce qu'il est resté tout près de sa plage,
01:13:29il n'a pas bougé.
01:13:31Je voulais juste vous montrer dans l'actualité,
01:13:33parce que votre livre, on finira évidemment
01:13:35tout à l'heure avec votre livre,
01:13:37mais je voulais vous montrer ce qui s'est passé
01:13:39avec cette affaire de Burkini au Bourget.
01:13:41Ah si, c'est quand même extrêmement intéressant.
01:13:43Voyez le sujet de Maxime Legay,
01:13:45et on en parle ensemble.
01:13:47Le maire du Bourget,
01:13:49Jean-Baptiste Borsali,
01:13:51a-t-il octroyé un passe-droit
01:13:53à une association de femmes en Burkini ?
01:13:55C'est en tout cas
01:13:57l'accusation lancée par ses opposants politiques.
01:13:59En cause,
01:14:01des faits remontant au dimanche 6 octobre,
01:14:03alors que la piscine municipale de la ville
01:14:05est fermée au public pour raisons sanitaires,
01:14:07les femmes de l'association Relais Bourget
01:14:09ont pu venir se baigner
01:14:11dans le bassin.
01:14:13Une baignade où le port du Burkini
01:14:15était autorisé et sans surveillance
01:14:17d'un maître nageur, contrevenant
01:14:19alors doublement au règlement intérieur
01:14:21de la piscine.
01:14:23Les habitants du quartier dénoncent
01:14:25une autorisation injuste et anormale.
01:14:27La ferme pour les enfants
01:14:29qui ont des cours de natation,
01:14:31et ça ouvre spécialement
01:14:33pour des femmes des associations,
01:14:35je trouve ça un peu
01:14:37illégal.
01:14:39C'est pas normal, je trouve pas ça normal.
01:14:41Après, on ne peut rien faire.
01:14:43C'est pas normal qu'on puisse interdire à la population
01:14:45du Bourget et qu'à côté de ça,
01:14:47on autorise à ces femmes en Burkini
01:14:49de se baigner.
01:14:51Le maire d'hiver droite de la ville,
01:14:53lui, évoque une baignade tout à fait légale,
01:14:55réalisée dans le cadre de l'événement
01:14:57Octobre Rose.
01:14:59Contacté par notre rédaction pour avoir plus d'informations,
01:15:01la mairie n'a pas souhaité
01:15:03nous répondre.
01:15:05Ça ne nous fait pas réagir.
01:15:07Surtout que ça avait été retoqué
01:15:09par le Conseil d'État à Grenoble
01:15:11en 2021, donc en fait, il sait très bien
01:15:13et il prétexte une association.
01:15:15Ça ne m'étonne pas, il est incapable de répondre,
01:15:17il trouve ça normal,
01:15:19et ça montre encore une fois
01:15:21l'empris subtil
01:15:23que des
01:15:25démagogies clientélistes
01:15:27ont sur certains maires.
01:15:29Un mot sur les États-Unis,
01:15:31Gérard, puisque quand vous êtes là,
01:15:33je profite toujours pour que vous nous fassiez
01:15:35un point, c'est dans trois semaines.
01:15:37Alors, ce qui est étonnant,
01:15:39c'est qu'il y a eu
01:15:41effectivement, après la Convention
01:15:43démocrate et le changement de casting,
01:15:45le remplacement de Biden
01:15:47par Mme Camilla Harris,
01:15:49on a eu l'impression, et tous
01:15:51les médias, français notamment, alors
01:15:53français au-delà du tout,
01:15:55ont été délirants sur l'idée qu'enfin,
01:15:57on avait trouvé
01:15:59la candidate idéale,
01:16:01la future présidente.
01:16:03Et normalement,
01:16:05cette louange
01:16:07exacerbée,
01:16:09répétée à
01:16:11Lancan aurait dû effectivement
01:16:13se traduire dans les sondages.
01:16:15Elle ne s'est pas traduite dans les sondages.
01:16:17Au jour d'aujourd'hui, donc à très
01:16:19près à trois semaines du vote,
01:16:21on est à peu près à 48-48,
01:16:23c'est-à-dire à touche-touche
01:16:25l'épaisseur du trait.
01:16:27Et notamment, on voit
01:16:29se dégager des phénomènes qui n'apparaissaient
01:16:31pas évidents a priori.
01:16:33Il y a effectivement une répartition
01:16:35plutôt sexe par sexe.
01:16:37La majorité d'hommes sont trumpistes.
01:16:39La majorité de femmes,
01:16:41peut-être à cause de l'avortement et de la
01:16:43décision de la Cour suprême.
01:16:45Et puis, on découvre
01:16:47une chose extraordinaire, les Noirs,
01:16:49traditionnellement, depuis Obama et avant,
01:16:51les Noirs ont toujours voté démocrate.
01:16:53Ça fait partie d'une chasse gardée
01:16:55du Parti démocrate. Or, les Noirs,
01:16:57qui étaient effectivement, je crois,
01:16:59la dernière présidentielle, étaient 5 ou 6%
01:17:01à ne pas voter pour les démocrates,
01:17:03mais à voter républicain. Et bien, cette fois-ci,
01:17:05il y aurait 20% de Noirs,
01:17:07des hommes, 20% de Noirs
01:17:09qui se déclaraient pour voter
01:17:11pour Trump. Ce qui fait que, j'en finis
01:17:13là-dessus, on ne voit rien du tout.
01:17:15Et moi, le premier, ni mes enfants
01:17:17qui vivent là-bas et à qui je parle tous les jours
01:17:19me disent, ben non, on n'y voit rien,
01:17:21c'est pas évident.
01:17:23– On attendra, évidemment, c'est le 6 novembre.
01:17:25Le premier pays trié était avec nous ce matin.
01:17:27Rendez-nous la liberté de rouler.
01:17:2916 millions d'automobilistes menacés d'exclusion des centres-villes en 2025.
01:17:31Ça, c'est important. Nantres, Reims, Saint-Étienne,
01:17:33Nancy, Montpellier, Nice, Lille,
01:17:35des communes qui, à compter du 1er janvier 2025,
01:17:37devront bannir de leur voie de circulation
01:17:39tous les véhicules à partir de la vignette
01:17:41Critère 3. En l'occurrence,
01:17:43les véhicules à essence immatriculée avant 2006.
01:17:45Ce qui est terrible, c'est que ça touche les petites gens.
01:17:47Parce que ceux qui, par définition,
01:17:49n'ont pas changé de voiture depuis 2006,
01:17:51ce n'est pas les plus fortunés, généralement.
01:17:53C'est un sujet intéressant,
01:17:55parce que le pouvoir,
01:17:57le gouvernement s'est aperçu
01:17:59qu'il était en train d'aborder, avec ce sujet-là,
01:18:01une bombe à retardement.
01:18:03C'est des gilets jaunes.
01:18:0516 millions d'automobilistes.
01:18:0716 millions, c'est incroyable, d'ailleurs.
01:18:09Ça en dit beaucoup, ça.
01:18:11Du coup, ces ZFE sont en train de se transformer
01:18:13en zone de vigilance.
01:18:15C'est-à-dire qu'en fait,
01:18:17cette obligation du 1er janvier 2025
01:18:19n'est plus une obligation.
01:18:21On va voir, on va mesurer.
01:18:23Tout simplement,
01:18:25parce que c'est une folie.
01:18:27Mais je pense que l'histoire de l'électrique,
01:18:29ça va être la même chose.
01:18:31On va se rendre compte, quand on approchera 2035,
01:18:33que c'est impossible.
01:18:35On va repousser cette échéance.
01:18:37La barrière de péage devient aussi une barrière sociale,
01:18:39comme l'a dit Jérôme Fourquet,
01:18:41directeur du département d'opinion de l'IFOP.
01:18:43Il y a ceux qui peuvent encore prendre l'autoroute
01:18:45et ceux qui ont renoncé.
01:18:47La barrière de péage devient également
01:18:49une barrière sociale.
01:18:51Vous n'imaginez pas, peut-être,
01:18:53dans vos milieux,
01:18:55que des gens ne prennent pas l'autoroute
01:18:57qu'à ce qu'ils vont payer 5 euros ou 10 euros.
01:18:5946%, c'est justement un des sondages
01:19:01de M. Fourquet.
01:19:0346% des ménages modestes
01:19:05ne prennent plus l'autoroute
01:19:07à cause du prix.
01:19:09Ça, ce sont des choses dans les milieux
01:19:11dans lesquels vous êtes peut-être.
01:19:13Beaucoup de gens ne font plus le plein.
01:19:15François-Xavier Pietri, rendez-nous
01:19:17de l'observatoire.
01:19:19Très vite, Audrey Bertheux,
01:19:21je voudrais citer encore 2 ou 3 passages
01:19:23de Richard Millet, rappelé
01:19:25Nouveau lieu commun, exégèse, exorcisme.
01:19:27Ça, vous pouvez...
01:19:29Vraiment, c'est très drôle, très fin.
01:19:31Ce sont des...
01:19:33Je l'ai cité souvent, ce sont des...
01:19:35Comment dire ?
01:19:37Des textes sur le vivre-ensemble,
01:19:39le goût des autres,
01:19:41on est en République, vous voyez tous ces mots.
01:19:43En fait, il attaque
01:19:45tout ce qui se dit dans l'espace
01:19:47public, dans l'espace médiatique
01:19:49et avec intelligence,
01:19:51avec recul.
01:19:53Vous l'avez reçu sur République et laïcité.
01:19:55Non, mais là, je parle de Richard Millet
01:19:57et c'est ça que je trouve intéressant
01:19:59d'avoir des esprits
01:20:01comme Philippe Murel faisait.
01:20:03Ben oui, c'est intéressant, plutôt que des
01:20:05moutons bêlants qui répètent
01:20:07la même chose partout et tout le temps.
01:20:09Merci, Pascal. Audrey Bertheux.
01:20:11Vous êtes gentil.
01:20:13Un cycliste a été
01:20:15écrasé à Paris par une voiture
01:20:17après un différent.
01:20:19Une enquête pour meurtre a été ouverte.
01:20:21Les faits se sont déroulés mardi en fin d'après-midi,
01:20:23boulevard Malzère, dans l'huitième.
01:20:25Le cycliste, âgé de 27 ans, est décédé
01:20:27sur la voie publique. Le conducteur, âgé
01:20:29de 52 ans, a été interpellé sur place.
01:20:31Emmanuel Macron est arrivé à Bruxelles.
01:20:33Les 27 dirigeants européens
01:20:35et les 32 ministres de la Défense de l'OTAN
01:20:37se réunissent. La question de l'immigration
01:20:39sera au coeur du Conseil européen.
01:20:41Le soutien à l'Ukraine en présence de Volodymyr Zelensky
01:20:43et l'appel à la désescalade
01:20:45au Proche-Orient sont les deux autres dossiers
01:20:47majeurs. Et puis la France
01:20:49devrait se tenir aux côtés d'Israël.
01:20:51Ce sont les mots de Gérard Larcher ce matin
01:20:53sur CNews. Mettre en doute l'existence d'Israël
01:20:55touche pour moi des questions fondamentales.
01:20:57Athélie. Merci, Audrey.
01:20:59Pour vous donner vraiment le ton, mais je pense que vous l'avez
01:21:01compris de ce journal,
01:21:03par exemple,
01:21:05vous écrivez « Je cherche les mots de la rupture
01:21:07avec ce qu'il y a de trop vieux en moi,
01:21:09donc de fossé. »
01:21:11Tout ça n'est pas très gai,
01:21:13bien sûr. Comment faire en sorte que la rupture
01:21:15ne se confonde pas avec le suicide ?
01:21:17Ben oui, il y a des moments
01:21:19difficiles, quoi. Mais c'est vrai.
01:21:21Mais j'entends bien. Et puis alors
01:21:23allongé sur le canapé, lisant la biographie
01:21:25de Wittgenstein
01:21:27par Raymond, mon père m'appelle
01:21:29pour me demander si Edgar Morin
01:21:31n'est pas gâteux.
01:21:33« Il a ton âge ! »
01:21:35lui dis-je.
01:21:37Même avec son père !
01:21:39« Il a ton âge ! »
01:21:41lui dis-je.
01:21:43Un penseur sans importance, ajoutais-je
01:21:45en pensant à Debord, Baudrillard,
01:21:47Girard, ou même Steiner.
01:21:49Nous rions,
01:21:51silence de la pièce où je me tiens,
01:21:53ma chambre au bureau, de temps en temps un morceau de neige
01:21:55se détache d'une branche d'arbre dans le jardin.
01:21:57Échoie, sans bruit,
01:21:59comme une vie qui cesse.
01:22:01Écoutez, moi je trouve ça très bien.
01:22:03Mais oui, le style est beau.
01:22:05Je pense que sur Edgar Morin,
01:22:07vous avez...
01:22:09Je dirais que vous n'avez pas peur.
01:22:11Je pense.
01:22:13Mais bon, voilà.
01:22:15Tout est comme ça, alors évidemment.
01:22:17Mais alors vous, vous vous placez où ?
01:22:19Moi ?
01:22:21En banlieue.
01:22:23Dans la marge.
01:22:25Vous êtes un grand écrivain ?
01:22:27Non.
01:22:29Ça n'existe plus.
01:22:31Dans l'échelle actuelle des valeurs,
01:22:33je suis un grand écrivain.
01:22:35Quelle place, selon vous, vous avez ?
01:22:37Vous êtes un grand intellectuel ?
01:22:39Non, je ne suis rien.
01:22:41Je regarde, je suis un témoin.
01:22:43Votre talent, vous le placez à quel niveau ?
01:22:45Dans le style.
01:22:47Et dans le style, vous êtes à quel niveau ?
01:22:49Pas moi de le dire.
01:22:51Vous jugez les autres ?
01:22:53Oui.
01:22:55Je peux vous poser une question ?
01:22:57Vous avez encore quelques amis ?
01:22:59Oui, pourquoi ?
01:23:01C'est quand même un condensé de choses.
01:23:03Non, parce qu'il y a des gens que ça fait rire.
01:23:05Tant mieux, tant mieux.
01:23:07Vous avez vu ce qu'on écrit sur moi ?
01:23:09Oui, je sais bien.
01:23:11Dans des moments doux.
01:23:13Alceste, il n'a pas Filinte.
01:23:15J'ai des amis, bien sûr.
01:23:17Alceste, il n'a pas Filinte.
01:23:19Alceste, il a Célimène.
01:23:21Cherchez la Célimène de Richard Billet.
01:23:23Mais tout est dans Célimène.
01:23:25Bien sûr.
01:23:27On ne va pas parler des femmes aujourd'hui.
01:23:29Oui, parce que vous êtes un grand amateur de femmes.
01:23:31Oui, bien sûr.
01:23:33Comment ne pas l'être ?
01:23:35On peut être amateur d'une femme.
01:23:37Oui, d'une femme.
01:23:39D'une femme qui traverse sa vie et qu'on aime.
01:23:41Il y a un côté, l'homme qui aimait les femmes.
01:23:43Non, non, non.
01:23:45Comment ça, l'homme qui aimait les femmes ?
01:23:47Non, je ne sais pas.
01:23:49Vous parlez souvent du nombre d'aventures que vous avez eues.
01:23:53Mais ça sera pour la prochaine fois.
01:23:55Dans un mois, vous parlez des femmes.
01:23:57Ça vous va ?
01:23:59Les femmes par Richard Billet dans un mois.
01:24:01Alors là, on va attendre vraiment.
01:24:03Parce que ça va être sympa.
01:24:05Je vous remercie grandement.
01:24:07Parce que ça nous fait plaisir que vous soyez là.
01:24:09Sachez-le.
01:24:11Laurent Capra et sa voiture électrique
01:24:13étaient avec nous à la réalisation.
01:24:15Rémi et sa voiture électrique
01:24:17étaient aussi là en vie à la vision.
01:24:19Guillaume Marceau, qui est venu en trottinette,
01:24:21était avec nous.
01:24:23Marine Lançon.
01:24:25Félix à vélo, pardonnez-moi.
01:24:27Elle a un casque.
01:24:29Elle arrive, c'est Dark Vador quand elle arrive le matin.
01:24:31Félix Pérolaz était là.
01:24:33Et puis, nous salons
01:24:35l'arrivée du petit Georges
01:24:37dans la famille Lançon.
01:24:39Puisqu'il y a un nouveau membre dans la famille Lançon.
01:24:41Georges Lançon, qui est né.
01:24:43Donc, longue vie à lui.
01:24:45C'est le frère de Marine.
01:24:47Et nous, on est une grande famille, comme vous le savez.
01:24:49Le roi Georges.
01:24:51Jean-Marc Morandini, dans une seconde.