L'Heure des Pros (Émission du 23/10/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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Transcription
00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 Il y avait quelque chose d'émouvant à revoir hier soir.
00:00:07 Rabi Jacob sur France 2, émouvant et symbolique.
00:00:10 Quand la terre d'Israël brûle, le film à 50 ans, il est sorti le 18 octobre 1973.
00:00:17 Il montre une France qui n'existe plus, une dérision, une légèreté, une intelligence
00:00:23 qui permettait de tout dire sans esprit de sérieux, comme si la comédie était plus
00:00:28 efficace pour changer la vie, pour changer le monde.
00:00:31 Salomon est juif, la Marie est noire et Victor Pivert, l'espace d'1h37, aura fait oublier
00:00:38 qu'en France aujourd'hui, certaines familles juives ont gommé leur nom sur leur boîte
00:00:42 aux lettres.
00:00:43 D'autres ont retiré la mézouza à l'entrée de leur maison ou de leur appartement.
00:00:47 La mézouza, ce symbole parmi les symboles qu'aucun juif ne manque d'accrocher quand
00:00:53 il réside quelque part pour se souvenir qu'il est sous la protection de Dieu.
00:00:57 Dire ou montrer qu'on est juif, aujourd'hui à Paris, à Marseille ou à Lille, c'est courir
00:01:03 un danger.
00:01:04 Je pense aux Juifs de France, bien sûr, quand je vois la place de la République hier et
00:01:08 que j'entends le slogan israél-assassin, je pense aux Juifs de France, mais je sais
00:01:13 aussi qu'une guerre de civilisation, sinon de religion, menace le sol de France.
00:01:19 Les choses sont désormais claires.
00:01:21 Un jour, peut-être, Rabi Jacob ne sera plus programmé à la télévision.
00:01:25 Il est 9h00, pile, Sommeil à la Bili.
00:01:30 Deux membres du Hezbollah ont été tués par les forces israéliennes cette nuit, une
00:01:37 annonce faite par l'organisation terroriste.
00:01:40 Au total, 34 terroristes sont morts au Liban depuis le début des hostilités.
00:01:44 27 du Hezbollah, 4 du djihad islamique et 3 du Hamas au Liban.
00:01:49 J'ai été très choquée connaissant Jean-Luc Mélenchon.
00:01:52 Le mot "campé" n'a pas été choisi au hasard.
00:01:55 C'est une nouvelle cible qu'on me met dans le dos.
00:01:57 C'est très grave.
00:01:58 Ce sont les mots de Yael Brown-Pivet qui a réagi sur France Inter ce matin après la
00:02:03 publication d'un message du leader de la France Insoumise, Surix, qui moquait son déplacement
00:02:08 en Israël.
00:02:09 Et puis un homme interpellé vendredi dans le cadre des fausses alertes à la bombe va
00:02:13 passer en comparution immédiate cet après-midi.
00:02:16 Il est suspecté de la quatrième fausse alerte lancée jeudi dernier.
00:02:20 Il risque jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende, mais la sanction pourrait
00:02:24 s'alourdir à la demande de la procureure de Paris, qui souhaite requalifier les faits
00:02:29 en violence psychologique sur des personnes avec préméditation, un délit passible cette
00:02:33 fois de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
00:02:37 Elisabeth Lévy, Georges Fenech, Philippe Guibert, Nathan Devers et notre ami Gautier
00:02:45 Lebret, que je remercie grandement.
00:02:48 Je voulais vous montrer l'image de cette porte dans le 20e arrondissement.
00:02:52 Je ne sais pas si tout le monde sait ce qu'est la mézouza.
00:02:55 C'est précisément quelque chose qui est toujours accroché à la porte pour montrer.
00:03:03 Voilà, ça, c'est une mézouza qui est toujours montrée, qui est toujours accrochée lorsqu'un
00:03:08 juif entre, emménage dans sa maison et il la touche quand il sort.
00:03:13 Il y a un texte à l'intérieur.
00:03:14 Il y a un texte toujours.
00:03:15 Et la France est une terre de guerre de religion historiquement.
00:03:18 Et cette guerre de religion, elle peut exister demain.
00:03:22 Elle peut.
00:03:23 C'est une menace.
00:03:24 Mais elle s'était arrêtée quand même.
00:03:25 Elle s'était arrêtée.
00:03:26 Bien sûr, nous avions effectivement.
00:03:28 Anne Hidalgo a tweeté "horrifiée par l'incendie volontaire de la porte d'entrée d'un couple
00:03:32 de confessions juives dans le 20e.
00:03:33 Je condamne avec la plus grande fermeté cet acte antisémite ignoble."
00:03:37 Je vous propose d'écouter Jonathan qui s'est exprimé parce que je disais que beaucoup
00:03:42 de Juifs retirent la Mézouza pour ne pas montrer précisément qu'ils habitent là.
00:03:49 Écoutez-le.
00:03:50 Même si parfois il nous arrive d'un peu oublier, il est clair qu'avec le climat actuel, on
00:03:58 fait beaucoup plus attention.
00:03:59 On a rentré la Mézouza, l'espèce de petit parchemin qu'on met dehors, qui permet malheureusement
00:04:04 d'identifier assez facilement les maisons où les habitants sont juifs.
00:04:09 Donc ouais, on l'a rentré.
00:04:10 Je déteste faire ça.
00:04:11 J'ai vraiment l'impression de reculer face à des monstres.
00:04:15 Mais quand on n'est pas à la maison toute la journée et puis quand on a une famille,
00:04:18 on n'a pas envie de leur faire prendre de risque, donc on rentre et on cache sa Mézouza
00:04:21 effectivement.
00:04:22 On n'a pas envie de se cacher.
00:04:23 Mais voilà, quand on n'est pas seul, quand on est en famille, quand on est avec nos enfants,
00:04:27 il y a quand même le côté père de famille.
00:04:30 OK, on ne va pas non plus faire prendre le risque à tout le monde, je suis d'accord,
00:04:35 pour les prendre pour moi, mais pas pour les faire prendre à ma femme et à mes enfants.
00:04:39 Et donc effectivement, lorsqu'on se balade en famille, on a plutôt tendance à cacher
00:04:43 les signaux religieux.
00:04:44 Écoutez également des riverains du 20e arrondissement que les équipes de CNews ont rencontré.
00:04:49 Ça m'inquiète un petit peu, mais enfin, on a toujours vécu, on va dire en bonne intelligence
00:04:56 entre musulmans, juifs, français de tout horizon, on va dire ici.
00:05:01 Et il ne s'est jamais vraiment rien passé.
00:05:02 Maintenant, c'est vrai que si le conflit arrive en France, c'est grave.
00:05:07 Je vais vous faire écouter, après je vous donne la parole, bien sûr, Alain Juppé,
00:05:11 ce qu'il a dit.
00:05:12 Et c'est la première fois qu'un homme politique de ce niveau-là pose la question
00:05:17 comme il l'a posé.
00:05:18 D'ailleurs, il s'est fait traiter d'islamophobe.
00:05:20 Cette question qu'il pose, est-ce que l'islam est compatible avec la République ?
00:05:24 Ce n'est pas moi qui pose la question.
00:05:26 C'est Alain Juppé, ancien premier ministre, candidat à la présidence de la République.
00:05:32 Écoutez, c'était au micro de Frédéric Aziza sur Radio J.
00:05:36 Les grandes questions, je les posais souvent, ça a été parfois mal compris.
00:05:40 Est-ce qu'il y a une forme d'islam qui est compatible avec la République ?
00:05:44 Il y en a une.
00:05:45 Je veux encore le croire.
00:05:46 Je veux encore le croire.
00:05:47 Parce que si c'est non, si la réponse est non à cette question, ça veut dire qu'il
00:05:52 y a 4 à 5 millions de Français musulmans qui n'ont pas la place chez nous.
00:05:54 Et on ne peut pas dire non.
00:05:55 Et on ne peut pas l'accepter.
00:05:56 Mais moi, ma thèse, c'est que c'est au responsable musulman de dire voilà ce qu'est
00:06:01 notre religion.
00:06:02 Voilà pourquoi notre religion est compatible avec la République.
00:06:04 Et vous en doutez ou pas ?
00:06:05 Ils ont du mal à le dire.
00:06:07 Non mais est-ce que vous en doutez que l'islam soit compatible avec la République ?
00:06:09 Écoutez, moi je ne suis pas musulman, donc ce n'est pas à moi de le dire.
00:06:11 Mais c'est au musulman de le dire, de dire nous, nous sommes prêts à respecter la laïcité.
00:06:16 La laïcité, ce n'est pas un combat contre les religions.
00:06:19 Dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen que j'évoquais tout à l'heure,
00:06:22 il y a même un article qui dit que toutes les idées doivent pouvoir s'exprimer.
00:06:26 C'est la liberté d'expression, c'est la liberté de religion, c'est la liberté
00:06:29 de pratiquer sa religion ou de ne pas en pratiquer.
00:06:31 Mais en même temps, ça veut dire que la religion n'impose pas sa loi dans la sphère publique.
00:06:36 C'est ça la laïcité, c'est ce devisage.
00:06:38 Vous avez travaillé longtemps avec Alain Juppé.
00:06:41 En fait, ces phrases-là me mettent en colère, pour tout vous dire.
00:06:45 Pourquoi ?
00:06:46 À votre avis.
00:06:47 À votre avis.
00:06:48 Vous le dites, c'est trop tard, c'est ça ?
00:06:49 Mais Alain Juppé, qui disait, je veux dire, qui n'a pas voulu voir les choses pendant
00:06:56 des années, qui a été Premier ministre de la France.
00:06:59 Mais moi j'ai une lecture de ce que vient de dire Alain Juppé.
00:07:01 Et qui se réveille aujourd'hui et qui décide.
00:07:03 Que nous dit-il Alain Juppé ?
00:07:05 À quoi ont-ils servi ces gens-là ?
00:07:07 Il ne dit pas, pardon, parce qu'il ne dit pas que l'islam est incompatible avec la
00:07:11 République.
00:07:12 Il ne dit pas ça.
00:07:14 Ce qu'il appelle de ses voeux, c'est que les responsables musulmans rappellent qu'effectivement,
00:07:19 ce qu'est la religion de l'islam qui s'inscrit dans la République française.
00:07:24 Ce qu'il dénonce, à mon avis, et c'est ce que je dénonce régulièrement aussi,
00:07:29 c'est l'islamisme violent, radical.
00:07:32 Mais c'est pas ça la question.
00:07:34 Non mais s'il vous plaît.
00:07:35 Mais Georges, c'est pas ça la question que vous posez.
00:07:36 La question essentielle, il la pose.
00:07:38 Vous savez qui lutte contre l'islamisme ?
00:07:40 Les musulmans de Tunisie, du Maroc, qui sont eux-mêmes victimes de cet islamisme.
00:07:46 Les pays arabes luttent.
00:07:48 L'Egypte, avec le maraschal el-Sissi.
00:07:51 Qu'a-t-il fait contre la confrérie des frères musulmans ?
00:07:53 Il a éliminé à l'époque M.
00:07:56 Morsi.
00:07:57 Il y a cet islam qui est un islam tout à fait quiétiste, comme on dit.
00:08:01 Il y a un salafisme quiétiste.
00:08:02 Vous ne pouvez pas jeter tous les musulmans de France comme ça,
00:08:07 sous prétexte qu'il y a des islamistes.
00:08:09 Je me garderai bien.
00:08:10 D'abord, je ne suis pas musulman.
00:08:11 Et Alain Juppé ne dit pas ça.
00:08:14 Alain Juppé s'interroge.
00:08:15 Qu'est-ce qu'attendent les responsables de notre pays musulmans ?
00:08:18 Mais si, moi, c'est la lecture que je fais.
00:08:20 Parce que à mon sens, ce n'est pas la lecture.
00:08:22 Il faudra lui poser la question clairement, alors.
00:08:24 Parce qu'Aziza lui a posé des questions.
00:08:26 Il a répondu sous forme d'interrogation.
00:08:28 Il n'a pas affirmé.
00:08:29 La question, en tout cas là où je le rejoins, Alain Juppé,
00:08:32 c'est que moi, je ne suis pas musulman.
00:08:33 Et je ne sais pas effectivement comment un musulman raisonne
00:08:38 par rapport à ces sujets-là.
00:08:39 Je ne le sais pas complètement.
00:08:41 En revanche, ce que j'ai dit, c'est que cette question,
00:08:44 il n'a jamais voulu la poser.
00:08:45 Ceux qui la posaient…
00:08:46 C'est ça qui est étonnant.
00:08:47 Effectivement, s'il pose la question et qu'il dit, si ce n'est pas le cas,
00:08:51 alors, si ce n'est pas le cas, il ouvre cette possibilité.
00:08:54 C'est ça que je retiens, que je trouve le plus essentiel.
00:08:56 Parce qu'effectivement, si ce n'est pas le cas, comme vous le dites,
00:09:00 il fallait se réveiller dans les années 80 et 90
00:09:02 et faire en sorte que tout le monde puisse vivre ensemble.
00:09:06 Et certains le disaient.
00:09:08 Je le répète.
00:09:09 Et certains le disaient.
00:09:10 Hassan II l'avait dit, par exemple.
00:09:12 Absolument.
00:09:12 Anne Sinclair, elle, il l'avait dit.
00:09:15 Donc c'est une question essentielle.
00:09:17 Mais comme on ne peut parler de rien dans ce pays depuis 30 ans,
00:09:19 en tout cas pas de ce sujet-là, on en arrive à cette situation.
00:09:23 - Je vais quand même prendre deux minutes pour répondre à Georges,
00:09:26 parce que j'en ai assez de ce discours, qui n'est pas réaliste.
00:09:30 Car il y a au moins ce que Gilles Kepel appelle un continuum,
00:09:33 c'est-à-dire qu'il n'y a pas une frontière claire, si vous voulez,
00:09:37 entre un musulman et un islamiste.
00:09:39 Par exemple, il y a un point commun à des musulmans que vous ne qualifieriez
00:09:44 peut-être pas d'islamiste, qui est l'antisémitisme,
00:09:46 et qui est bien plus large que la petite minorité que l'on nous dit.
00:09:50 Si 50% des profs se censurent aujourd'hui,
00:09:54 c'est parce qu'il y a une majorité de leurs élèves musulmans,
00:09:57 si vous voulez, qui sont imprégnés par cette idéologie.
00:10:00 Et si alors je peux, si la réponse à la question…
00:10:03 Et je voudrais vous citer la tribune qui m'a quand même un peu surprise
00:10:07 et mise en colère des intellectuels musulmans dans le monde ce week-end.
00:10:12 - Exactement, vous n'avez pas reçu ma réponse.
00:10:14 - Parce qu'il n'y a pas… Donc il nous explique que le Coran,
00:10:16 comme d'habitude, livre de paix, religion d'amour et de justice,
00:10:19 à aucun moment il n'explique pourquoi cette religion d'amour et de justice,
00:10:23 à peu près partout, s'exprime de façon radicale et violente,
00:10:27 même si ce n'est pas partout la majorité.
00:10:29 Mais prenez des pays comme le Pakistan, on n'en est certainement pas très loin.
00:10:33 Et surtout, il n'y a pas le mot terrorisme.
00:10:35 Il n'y a pas le… Ils disent c'est pas bien la violence.
00:10:38 Il n'y a pas le mot antisémitisme.
00:10:41 Excusez-moi, que vivons-nous aujourd'hui ?
00:10:44 Je ne vais pas parler maintenant de Mélenchon, je ne sais pas ce qu'on en parlera,
00:10:47 mais que vivons-nous aujourd'hui ?
00:10:48 C'est-à-dire qu'il y a un antisémitisme qui aujourd'hui ne se cache plus.
00:10:53 Alors la tribune, je la lis,
00:10:55 "Nous condamnons tous les crimes de guerre,
00:10:57 ceux du Hamas et ceux du gouvernement israélien."
00:11:00 Non mais c'est dingue !
00:11:01 Ça c'est la… La tribune ?
00:11:03 C'est dingue !
00:11:03 Ça c'est la rhétorique de la France insoumise, depuis le départ.
00:11:05 Donc, et vous avez dedans Jeanne Balibar, Juliette Binoche,
00:11:09 Éric Cantona, qui ont signé, Adèle Haenel, Cédric Kahn, Annie Ernaud…
00:11:16 On ne parle pas de la même en fait.
00:11:17 Ni de la France insoumise.
00:11:18 Ah ben pourquoi c'est pas cette tribune ?
00:11:20 Je parle des clairs musulmans qui ont publié un texte sur le Coran.
00:11:23 Cette tribune est fort…
00:11:25 C'est une autre, il y en a plusieurs, tout simplement.
00:11:27 Non mais cette tribune est vraiment très intéressante.
00:11:29 Oui, vous avez raison.
00:11:30 Parce que nous nous sommes rassemblés en tant qu'artistes face à la tragédie en cours,
00:11:32 nous sommes choqués par la perte de toutes ces vies si précieuses.
00:11:36 Je répète, nous condamnons tous les crimes de guerre,
00:11:38 ceux du Hamas et ceux du gouvernement israélien.
00:11:40 C'est-à-dire que c'est toujours pareil, c'est-à-dire qu'on met sur le même plan
00:11:43 ce qu'a fait le Hamas en entrant en Israël, en égorgeant, en décapitant des bébés,
00:11:50 et les réponses d'Israël…
00:11:54 Oui, c'était un gouvernement et une démocratie.
00:11:56 Et les réponses d'Israël, effectivement, qui, bien évidemment,
00:12:01 que un mort civil était toujours, est à regretter, bien évidemment.
00:12:06 Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
00:12:09 Mais il me semble que mettre le Hamas sur le même plan que le gouvernement israélien,
00:12:15 il me semble que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
00:12:17 Toutes les vies se valent, mais toutes les morts n'existent pas.
00:12:19 Philippe Libère sur ce sujet.
00:12:21 Et la question, principalement, je trouve que vraiment la question, elle n'a jamais été…
00:12:24 D'ailleurs, Sandrine Rousseau a dit, "Ces propos sont inacceptables".
00:12:29 Prenez compte, Sandrine Rousseau,
00:12:30 l'islamophobie n'a pas sa place dans la République française.
00:12:33 Elle considère que poser la question que pose Alain Juppé, avec 30 ans de retard,
00:12:40 elle considère que ce sont des propos islamophobes.
00:12:43 Est-ce qu'ils sont islamophobes ? Je vous pose la question, Philippe Libère.
00:12:46 Moi, je pense, pour répondre directement à votre première question,
00:12:49 que l'islam rigoriste, c'est-à-dire une foi rigoriste,
00:12:53 n'est pas compatible avec la France, avec la République laïque.
00:12:59 Voilà ce que je pense.
00:13:00 Et donc la question, je la transformerais.
00:13:03 Je dirais, est-ce que dans notre pays, les musulmans, ils sont 6 millions,
00:13:07 en général, c'est l'évaluation qu'on donne.
00:13:09 Est-ce que ces 6 millions de musulmans sont tous des islamistes rigoristes ?
00:13:13 C'est-à-dire, le rigorisme, je préfère ça au terme islamiste,
00:13:16 c'est même un peu plus large que l'islamisme.
00:13:19 Est-ce que ce rigorisme est pratiqué par les 6 millions de musulmans en France ?
00:13:23 Je ne crois pas.
00:13:25 Le rigorisme, c'est de confondre la vie spirituelle avec la vie sociale,
00:13:30 la vie de tous les jours.
00:13:31 Et donc, c'est des gens qui vivent dans une religion permanente,
00:13:34 avec des interdits, avec des principes qui organisent totalement leur vie.
00:13:39 Je pense que cette forme de religion n'est pas compatible avec la France.
00:13:43 Mais je pense aussi qu'une majorité de musulmans ne pratiquent pas cet islam,
00:13:49 pratiquent un islam qui ressemble de plus en plus,
00:13:53 qui se sécularise de plus en plus avec des formes de foi,
00:13:57 d'aller à la mosquée ou de ne pas manger de porc ne dérange personne.
00:14:01 Et donc, je pense qu'il y a des formes d'islam
00:14:03 qui ne sont pas compatibles avec la République française
00:14:07 et qu'il y a d'autres formes d'islam qui le sont compatibles.
00:14:10 Voilà. Et c'est aux musulmans de choisir.
00:14:14 Je constate que dans leur comportement quotidien,
00:14:16 il y a beaucoup de musulmans qui ne sont pas dans ce rigorisme
00:14:20 et qui vivent en France tout à fait normalement sans embêter personne.
00:14:23 Ce qui est intéressant, c'est de savoir si les musulmans de 60 ans
00:14:25 sont différents des musulmans de 20 ans.
00:14:27 Vous avez raison. Les musulmans de 20 ans sont plus rigoristes
00:14:30 que les musulmans de 60 ans.
00:14:31 Plus identitaires.
00:14:32 C'est incontestable, toutes les études le disent.
00:14:34 Plus identitaires, pas forcément plus rigoristes.
00:14:37 Ce n'est pas la même chose.
00:14:38 Tu as raison.
00:14:39 Nathan Devers.
00:14:40 Moi, j'ai beaucoup aimé votre édito
00:14:41 et je pense que vous posiez la bonne question.
00:14:43 En 73, quand Rabi Jacob est sorti,
00:14:45 le contexte était aussi inflammable qu'aujourd'hui, voire plus.
00:14:48 Et d'ailleurs, il y avait eu un détournement d'avion par Enis.
00:14:51 Oui, mais en France, il ne l'était pas.
00:14:53 Il était mondialement inflammable.
00:14:54 Oui, mais il était dans le champ de Kippour.
00:14:56 Il pouvait présenter aussi un danger.
00:14:58 Je répète, en France, je ne pense pas qu'en 1973,
00:15:01 les Juifs aient enlevé leur mezouza.
00:15:04 Enlever leur mezouza, je ne sais pas,
00:15:06 mais il y avait eu une crainte aussi.
00:15:07 Et en tout cas, ce qui est certain, vous avez dit Rabi Jacob,
00:15:09 c'est qu'il y avait eu, Rabi Jacob, par exemple,
00:15:11 était l'incarnation d'essayer de mettre de la finesse
00:15:14 dans un moment où les choses sont inflammables
00:15:16 et où si on n'est pas fin intellectuellement,
00:15:18 ça peut s'enflammer encore plus.
00:15:19 On parlera tout à l'heure de ce que fait la France insoumise.
00:15:22 Inutile de faire un dessin que ça enflamme,
00:15:24 que ça rajoute de l'huile sur le feu à fond.
00:15:28 La phrase d'Alain Juppé, je pense qu'elle n'est pas
00:15:31 dans le climat de finesse, dans l'esprit de finesse
00:15:34 que vous évoquiez à propos de Rabi Jacob.
00:15:36 Je ne suis pas là pour sonder les cœurs et les reins
00:15:37 et pour dire si Alain Juppé est islamophobe ou pas.
00:15:39 Ce n'est pas le sujet.
00:15:40 Mais je veux dire, si on remplaçait par exemple la question,
00:15:42 le mot "islam" par le mot, je ne sais pas,
00:15:43 "judaïsme" ou "catholicisme" ou "bouddhisme",
00:15:45 y a-t-il une forme de judaïsme ou de catholique
00:15:47 qui ne pose pas les mêmes problèmes ?
00:15:48 - Compatible avec la République ?
00:15:50 - Personne ne tue au nom du catholicisme en France.
00:15:52 - Non mais c'est régressif de poser les choses ainsi.
00:15:54 On sait évidemment qu'il y a une majorité de musulmans en France
00:15:57 qui, un, sont parfaitement républicains,
00:15:59 qui, deux, dans le contexte actuel, ne projettent pas,
00:16:02 pour citer Emmanuel Macron, des fractures internationales
00:16:04 sur les fractures nationales et qui ne sont absolument pas
00:16:07 dans ce problème d'incompatibilité.
00:16:09 Faire exprès de poser la question sur l'islam,
00:16:12 ça me semble participer d'une régression du débat
00:16:15 qu'il y a de tous les côtés.
00:16:16 Et je pense qu'il faut être prudent.
00:16:17 Et c'est rare que je cite Emmanuel Macron,
00:16:19 mais il me semble qu'il a eu vraiment les mots justes
00:16:20 quand il a dit "ne projetons pas des fractures mondiales
00:16:22 sur des fractures françaises parce que sinon,
00:16:24 ça va être la catastrophe".
00:16:24 - Mais qu'est-ce qui met aujourd'hui l'unité française,
00:16:27 la laïcité française, les mœurs françaises au défi ?
00:16:30 Le bouddhisme ?
00:16:31 Non mais attendez, juste, la question n'est pas la rigueur
00:16:34 dans la pratique, ces jeunes de banlieue,
00:16:37 le problème n'est pas qu'ils soient rigoristes,
00:16:38 le problème c'est qu'ils se définissent avant tout
00:16:41 et presque surtout comme musulmans.
00:16:43 - Non mais attendez, là on parle de quoi ?
00:16:45 Il ne faut pas tout mélanger.
00:16:45 Est-ce qu'on parle, par exemple, de l'importation du conflit ?
00:16:48 Est-ce qu'on parle du fait qu'il y a eu dans le XXème
00:16:49 une famille juive qui a eu...
00:16:51 - Alain, j'y peux parler il y a encore quelques années
00:16:53 de l'identité...
00:16:54 - Oui, de l'identité...
00:16:55 - Si je voulais être désagréable, je dirais qu'il est une girouette.
00:16:58 Alors, comme je ne suis pas désagréable,
00:17:00 j'enlève ce terme.
00:17:01 - Mais peut-être.
00:17:02 - Je ne le dirai pas.
00:17:03 Bon.
00:17:04 - Attention...
00:17:05 - Mais ce n'est pas drôle.
00:17:06 - Si on tombe dans l'amalgame,
00:17:07 parce que là, ce ne sont pas les islamistes qui auront gagné.
00:17:11 Si nous, Républicains, attention, c'est le piège qui nous est tendu.
00:17:15 - On peut tomber dans le réel.
00:17:16 - C'est le piège qui nous est tendu.
00:17:19 - Est-ce qu'on peut tomber dans le réel ?
00:17:20 - Vous me sidérez, mais je voudrais qu'on voie...
00:17:22 - Je ne vous sidère, Pascal, mais je vous dis que si nous cédons...
00:17:25 - C'est parce qu'on n'est pas...
00:17:26 - Je cède à rien du tout.
00:17:27 - Mais si nous cédons, en voyant derrière chaque musulman,
00:17:31 un islamiste, et un risque, ce sont eux qui ont gagné.
00:17:35 - Personne n'a dit ça.
00:17:36 - Je n'ai jamais dit cela.
00:17:37 - Personne n'a dit ça.
00:17:38 - Je vous dis que la proportion n'est pas...
00:17:39 - La question qui est posée, est-ce que les 6 millions sont combattibles ?
00:17:43 - Je vous réponds que la proportion n'est pas la petite minorité.
00:17:46 - Sarah Varney.
00:17:47 - Ça ne signifie pas que j'ai dit tous.
00:17:49 Je dis que ce n'est pas une toute petite minorité.
00:17:52 C'est marrant quand Gilles Képel le dit, vous ne le percevez pas.
00:17:56 - Amil Eid Katmi, que chacun connaît, m'envoie ce petit message.
00:17:59 Je vous avais tout dit, l'islam des copains Chibani, de mon père de 70 ans,
00:18:04 n'a rien à voir et ne posait aucun problème par rapport à celui des tiktokeurs de 20 ans.
00:18:08 - C'est le sujet.
00:18:10 Et c'est ce qui me fait dire que nous courrons au chaos.
00:18:13 C'est le sujet.
00:18:14 - Ceux-là qu'il faut combattre.
00:18:17 - Oui.
00:18:17 - Mais il faut déjà les nommer.
00:18:19 - Oui, mais on les nomme.
00:18:19 - Mais non, pardonnez-moi, vous dites "attention, ils vont..."
00:18:23 Non, non, vous ne dites pas ça.
00:18:25 "Attention, si vous dites ça, Pascal, vous allez..."
00:18:28 Bah non, c'est le sujet de les gosses de 20 ans.
00:18:31 - Oui.
00:18:32 - En fait.
00:18:32 - Tout à fait.
00:18:33 - Mais c'est une minorité, ça.
00:18:34 - Alors, on va voir ce qui s'est passé en Palestine hier, en Palestine, pardonnez-moi,
00:18:39 la manifestation pro-palestinienne hier sur la place de la République.
00:18:42 - Un lapsus révélateur.
00:18:44 - Oui, alors évidemment, c'est un lapsus, donc par définition, il n'est pas fait volontairement.
00:18:51 Mais on va voir ce qui s'est passé sur la place de la République avec le sujet de Sarah Varney.
00:18:57 Je le dis, moi, ces manifestations, effectivement, elles nous interrogent depuis 10 jours.
00:19:01 Vous avez 15 000 ou 20 000 Français qui crient "Israël assassin sur le sol de France".
00:19:06 Enfin, ça peut quand même faire réagir.
00:19:08 Voyons le sujet de Sarah Varney.
00:19:10 - À Paris, place de la République, 15 000 manifestants se sont réunis selon la préfecture de police,
00:19:18 drapeau et pancarte à la main sur lesquels on pouvait lire "Gaza = camp de concentration"
00:19:24 ou encore "Israël n'est pas une nation, mais une organisation criminelle".
00:19:28 À l'initiative de ce rassemblement, le collectif pour une paix juste et durable
00:19:32 entre Palestiniens et Israéliens qui demande un cessez-le-feu immédiat.
00:19:36 - Cessez le feu, arrêtez la colonisation israélienne surtout,
00:19:41 parce qu'il faut laisser les Palestiniens vivre en liberté et en dignité.
00:19:46 - Qu'est-ce que tu veux faire si t'es enfermé dans un camp et que tu reçois des bombes sur la tonge ?
00:19:50 Qu'est-ce que tu ferais ? Rien, tu ne peux rien faire.
00:19:52 - La foule réunie a repris les traditionnels slogans pro-palestiniens.
00:19:56 - Israël, la société, la création, la vie !
00:19:59 - Israël, la création, la Palestine et pas de drogue !
00:20:02 Certains manifestants ont condamné les actes du Hamas en Israël,
00:20:06 mais évoqués également la politique de Benyamin Netanyahou.
00:20:09 - Ce n'est pas la faute du peuple palestinien si le Hamas va prendre le pouvoir du pays.
00:20:14 On ne peut pas dire que les actions du Hamas sont les actions du peuple palestinien.
00:20:18 - Il y a ceux qui diront que le génocide est du côté israélien,
00:20:21 et ceux qui diront que c'est du côté de la Palestine,
00:20:23 regardez les images et faites votre idée.
00:20:25 - La paix sur les palestiniens et sur les juifs qui subissent une politique d'extrême droite.
00:20:29 Les forces de l'ordre ont procédé à 10 interpellations,
00:20:32 notamment pour des propos antisémites et des taxes sur la statue de la République.
00:20:36 De nouveaux appels à manifester à Paris ont été lancés pour demain et samedi prochain.
00:20:41 - Écoutez l'ambassadrice de la Palestine qui était hier à la République.
00:20:47 - A Jérusalem-Est, en Cisjordanie, au 90, palestiniens ont été massacrés,
00:20:55 massacrés depuis deux semaines.
00:20:58 Où la colonisation s'étend encore une fois.
00:21:01 Où le terrorisme décolle.
00:21:05 Soutenu par l'état terroriste d'Israël.
00:21:08 Continu contre la population civile palestinienne partout en Palestine.
00:21:15 - Cet extrait a été repartagé par Jean-Luc Mélenchon.
00:21:19 Il n'a jamais qualifié le Hamas de groupe terroriste.
00:21:22 Il repartage une vidéo dans laquelle une femme, l'ambassadrice de la Palestine,
00:21:26 qualifie Israël d'état terroriste alors que lui n'a jamais qualifié le Hamas de terroriste.
00:21:30 On pourra parler du mot massacre qu'il a utilisé hier pour parler de ce qui se passe dans la bande de Gaza.
00:21:35 Il n'a jamais qualifié l'attentat du 7 octobre de massacre
00:21:39 contre les 1400 Israéliens qui ont été tués le 7 octobre.
00:21:42 Je vous propose d'écouter Madame Berjo Blacklare qui était tout à l'heure l'invité de Sonia Mabrouk
00:21:50 et qui étudie ces questions de l'islam depuis de nombreuses années.
00:21:56 - C'est des générations, c'est deux ou trois peut-être quatre aujourd'hui générations
00:22:03 qui ont été biberonnées si on peut dire à la violence dans les médias des pays musulmans
00:22:11 où on présente les Gazaouis comme des victimes éternelles,
00:22:15 donc bien sûr des juifs mais aussi de l'Occident.
00:22:19 Et ces images, ces images choc qui tournent en boucle dans les télévisions,
00:22:25 choquent les enfants, puis les adolescents, puis les adultes, etc.
00:22:29 Et on voit que ces images qui sont aussi transmises en Europe commencent à faire de l'effet.
00:22:36 - Et elle dit plus tard, je ne sais pas d'ailleurs si on pourra l'écouter avec Marine,
00:22:40 on peut l'écouter maintenant puisqu'elle annonce le pire peut-être sur le sol de France.
00:22:46 - Ce conflit israélo-palestinien est en train de prendre des dimensions mondiales.
00:22:53 Alors ce n'est pas nouveau mais ça s'exprime aujourd'hui.
00:22:56 On voit bien que les forces qui sont derrière, les forces alliées au Hamas,
00:23:02 veulent essayer de rassembler l'Uma autour de ce conflit.
00:23:07 Quand on regarde un petit peu l'histoire des frères musulmans et ce qu'ils disent sur les juifs,
00:23:12 on retrouve assez facilement ce qui se passe aujourd'hui.
00:23:15 Youssef El Kardaoui, par exemple, un de leurs mentors,
00:23:18 explique qu'il faut cultiver la haine des juifs
00:23:21 parce que ça renforce la solidarité à l'intérieur de l'Uma, c'est-à-dire la nation islamique.
00:23:27 Donc tout cela fait partie d'un projet, d'un plan que je décris dans mon livre.
00:23:35 Ce qui arrive en Israël, ce qui s'est passé le 7 octobre, arrivera ici.
00:23:40 - Elle prolongeait effectivement ce passage en parlant de la guerre possible.
00:23:48 On va marquer une pause si vous le voulez bien.
00:23:50 - J'ajouterais juste un mot sur l'équidistance qui me tient à cœur.
00:23:55 Parce que nous avons tous le cœur serré en voyant ces civils palestiniens qui souffrent aussi et qui vont mourir.
00:24:02 Je voudrais juste rappeler que si toutes les vies se valent, toutes les morts ne s'équivalent pas.
00:24:07 Et que ces civils palestiniens sont malheureusement tués dans une opération existentielle pour Israël.
00:24:13 Et je souhaite qu'il y en ait le moins possible.
00:24:16 Vous savez ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:24:18 Donc cette équidistance est dégueulasse.
00:24:20 - Et ça ne veut pas dire non plus que Netanyahou n'a pas une responsabilité sur ce qui se passe aujourd'hui.
00:24:27 Depuis des années que ses positions radicales ne sont pas les meilleures choses.
00:24:32 Que même si Sharon était un homme de droite, il n'était pas dans le même état d'esprit que Netanyahou.
00:24:37 Bien sûr qu'il a une responsabilité forte sur ce qui se passe aujourd'hui.
00:24:41 Tout ça ne veut pas dire ça.
00:24:43 Et bien évidemment, c'est très important de le rappeler.
00:24:47 - C'est très important de le rappeler.
00:24:49 Et on sent bien que dans cette manif, c'est même plus le sujet.
00:24:51 C'est-à-dire qu'Israël est coupable par définition.
00:24:53 Israël n'est pas légitime.
00:24:56 Mais que Netanyahou porte une responsabilité importante sur la situation d'aujourd'hui, personne ne le niera.
00:25:02 - Il y a eu un petit glissement sémantique.
00:25:04 C'est que quand on parlait de la colonisation, jusqu'alors on parlait de la Cisjordanie.
00:25:07 Et en effet, ça correspond à une réalité.
00:25:08 Mais là, ces attaques de 7 octobre ont eu lieu sur le territoire israélien historique depuis 1947.
00:25:13 Donc là, l'idée, le glissement sémantique est de dire que le territoire israélien légitime de l'ONU,
00:25:19 même lui, c'est une forme de colonisation.
00:25:21 Autrement dit, que Israël doit être réélu.
00:25:23 - C'est pas un glissement, c'est écrit dans leur charte.
00:25:26 - Jean, je parle dans le débat public en Occident.
00:25:29 - Et pour être honnête, parce que l'honnêteté doit toujours, l'honnêteté intellectuelle doit toujours gouverner nos débats.
00:25:36 La communauté juive de France n'a pas été peut-être assez présente pour condamner la politique de Netanyahou depuis quelques années.
00:25:44 Les Juifs de gauche en France n'ont pas été assez présents, sans doute.
00:25:48 Il faut aussi le dire.
00:25:50 - Et peut-être vous, Elisabeth, vous faites vous aujourd'hui cette remarque.
00:25:55 Peut-être que vous n'avez pas été assez, entre guillemets, j'allais dire virulente en tout cas, mettant en garde contre cette politique.
00:26:05 - Peut-être, je ne crois pas que ça aurait servi à grand chose et surtout, je ne crois pas que ça explique l'antisémitisme d'aujourd'hui.
00:26:09 - Mais alors, je suis d'accord avec vous.
00:26:11 - Mais vous avez raison, vous avez raison. J'entends.
00:26:14 - Je donne tous les éléments.
00:26:16 - Mais sur cela, on n'a pas assez traité l'attaque de Netanyahou contre la Cour suprême. Vous avez parfaitement raison.
00:26:22 - Bon. Moi, sans me jeter des fleurs, je l'avais dit, et enfin, beaucoup de gens, heureusement, l'ont dit,
00:26:26 mais en disant même, il y a eu beaucoup de gens qui disaient que Netanyahou mettait le pays gravement en danger ces derniers mois.
00:26:30 Sans voir les choses, les gens ne sont pas des devins, mais que ça mettait le pays en profonde fragilité.
00:26:35 - Aujourd'hui, il ne peut pas se rendre sur une base.
00:26:37 - Bien sûr.
00:26:39 - Aujourd'hui, les ministres israéliens ne peuvent pas se rendre sur une base.
00:26:43 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a 90% des Israéliens que tu les interroges aujourd'hui.
00:26:47 - Bien sûr.
00:26:48 - Les politiques, ils ne veulent pas en entendre parler.
00:26:50 - J'entendais Jacques Attali sur Europe, vendredi soir, au micro de Pierre Devineau,
00:26:54 qui n'avait pas de mots assez durs sur... Je ne sais pas si vous avez écouté cette interview,
00:26:58 qui était passionnante d'ailleurs, et qui n'avait pas de mots assez durs sur Benjamin Netanyahou.
00:27:01 La pause, nous revenons dans une seconde.
00:27:03 Il est 9h31. Somaya Labidi nous rappelle les titres du jour.
00:27:12 Au moins 60 Palestiniens ont été tués dans des raids aériens nocturnes.
00:27:16 Une annonce faite par le Hamas qui précise que l'une des frappes a fait 17 morts à Jabalia,
00:27:21 dans le nord du territoire.
00:27:23 De son côté, l'armée israélienne indique avoir frappé plus de 320 cibles à Gaza cette nuit.
00:27:28 Parmi ces cibles, des tunnels où opéraient des membres du Hamas
00:27:31 et des dizaines de quartiers généraux opérationnels.
00:27:34 Un débat sur la situation au Prochorion va rythmer la journée des députés.
00:27:38 L'occasion pour le gouvernement de réaffirmer sa position.
00:27:41 Ce débat sans vote débutera à 16h avec une déclaration de la Première ministre
00:27:45 suivie des prises de parole des orateurs, des groupes et des présidents
00:27:49 des commissions des affaires étrangères et des affaires européennes.
00:27:53 Et puis, Philippe Vigier attendu en Guadeloupe au lendemain d'un week-end marqué
00:27:57 par les dégâts provoqués par l'ouragan Tami.
00:28:00 Le ministre délégué en charge des Outre-mer effectuera des visites de terrain
00:28:04 et rencontrera certains des acteurs mobilisés durant le passage du phénomène.
00:28:08 - Il y a beaucoup de réactions évidemment sur des sujets extrêmement sensibles.
00:28:11 Il y a une personne qui m'écrit et elle a raison, qui dit "le Bataclan, l'hypercachérenis,
00:28:16 c'est aussi Netanyahou, ne nous voilons pas la face.
00:28:18 Les juifs ne sont pas responsables du fait que les musulmans veulent rayer Israël
00:28:22 et les juifs au-delà des mécréants de la surface de la Terre."
00:28:25 C'est vrai que le Bataclan, l'hypercachérenis, c'est effectivement...
00:28:30 - Daesh ? - Oui, bien sûr, vous avez parfaitement raison.
00:28:33 - Si on veut faire le listing des erreurs de Netanyahou, on peut en faire plusieurs.
00:28:37 La première, c'est que historiquement, depuis 20 ans même plus,
00:28:42 il s'est toujours mis dans la tête que ses opposants étaient des faibles
00:28:45 qui menaçaient profondément le pays.
00:28:47 C'était au moment de la mort de Rabin, Netanyahou avait eu un certain rôle
00:28:49 en faisant des manifestations.
00:28:50 Dans les manifestations, il y avait des gens qui disaient que Rabin était un nazi
00:28:54 et Netanyahou n'avait rien dit contre. Déjà, il a...
00:28:56 - Rabin tué par un religieux.
00:28:58 - Exactement, alors qu'en plus Netanyahou est donc responsable de toute l'histoire d'Israël,
00:29:00 le plus grand échec sécuritaire de toute l'histoire d'Israël, premièrement.
00:29:03 Deuxièmement, au niveau géopolitique, ce n'est pas que Netanyahou,
00:29:06 c'est Jared Kushner, c'est Trump, c'est-à-dire ce plan consistant à dire
00:29:09 "les Palestiniens ont oublié, on met la poussière sous le tapis
00:29:12 et on fait des alliances de convergence d'intérêts économiques
00:29:15 avec un certain nombre de pays musulmans et ça arrangera le problème".
00:29:18 Et ça n'a pas marché.
00:29:19 Et troisièmement, cette réforme de la justice qui était complètement folle,
00:29:22 qui a clivé le pays, qui a mis le pays quasiment en stand-by,
00:29:24 évidemment que ça a joué un rôle dans sa fragilisation.
00:29:27 Et quatrièmement, ce culte de la force, cette idée "maintenant Israël,
00:29:30 ça doit être un pays fort, les droits de l'homme, etc.
00:29:34 Maintenant c'est la force".
00:29:36 Eh bien la force, ce n'est pas une valeur israélienne et la preuve en est,
00:29:38 Israël est un pays fragile et c'est un grand mirage d'être dans ce discours de la force.
00:29:42 Mélenchon, le tweet de Mélenchon, c'est absolument incroyable
00:29:47 la complaisance qu'il y a pour Jean-Luc Mélenchon.
00:29:50 Si Jean-Marie Le Pen avait écrit ça, et parfois il l'a écrit d'ailleurs,
00:29:55 il a été disqualifié de l'espace politique lorsqu'il a fait certaines déclarations.
00:29:59 Jean-Luc Mélenchon a dit hier "voici la France pendant ce temps".
00:30:03 Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre.
00:30:07 Vous vous rendez compte de ce que...
00:30:09 - Campe à Tel Aviv.
00:30:10 - Campe à Tel Aviv pour encourager le massacre.
00:30:14 Mais il faut même...
00:30:15 Je crois que c'est ce qu'a dit Gérald Darmanin l'autre jour,
00:30:17 il ne faut même plus commenter les phrases de Gérald Darmanin parce qu'elles sont faites...
00:30:20 - De Jean-Luc Mélenchon.
00:30:21 - De Jean-Luc Mélenchon.
00:30:22 Elles sont faites dans un but très précis.
00:30:26 Le chaos.
00:30:28 Ils cherchent le chaos.
00:30:30 C'est ça qu'ils cherchent.
00:30:31 Et de récupérer effectivement les voix...
00:30:33 Mais ils se trompent.
00:30:34 Sur les deux, ils se trompent sans doute.
00:30:36 Attendez, je voudrais que...
00:30:38 - Ça c'est quand même la dénationalisation des Juifs de France.
00:30:41 Parce que qu'est-ce qu'il nous dit ?
00:30:42 C'est le parti de l'étranger.
00:30:44 Il nous dit "Madame Braun-Pivet, c'est le parti de l'étranger".
00:30:47 Eh bien ça c'est du Maurras.
00:30:49 Maurras disait que les Juifs ne pouvaient pas comprendre la culture française
00:30:53 et à l'époque Sartre lui faisait cette magnifique réponse,
00:30:56 l'extrême gauche si on veut,
00:30:58 il disait "Sa racine est ma langue et mon sol".
00:31:01 Eh bien Mélenchon nous fait du Maurras.
00:31:04 Et moi ce qui m'inquiète, et je vous pose la question,
00:31:06 parce que je ne comprends pas l'électoralisme,
00:31:08 ça ne fait pas une majorité les gens qui aiment ces appels du pied antisémites.
00:31:13 Alors "So what ?"
00:31:14 Ça veut dire que les autres s'en moquent ?
00:31:16 - En tout cas, Mme Braun-Pivet a réagi ce matin et elle était sur France Inter.
00:31:20 Écoutons-le.
00:31:23 - J'ai été très choquée.
00:31:24 J'ai été très choquée.
00:31:26 Et justement, ça...
00:31:30 Je...
00:31:33 Là aussi c'est difficile parce que
00:31:35 en ce moment on voit que certains cherchent la division,
00:31:39 alors que la France justement,
00:31:42 c'est les Lumières, la France c'est la fraternité,
00:31:46 la France c'est la solidarité entre les peuples.
00:31:50 Et il y en a qui soufflent sur les braises de façon incessante,
00:31:56 méprisante.
00:31:58 - Vous pensez qu'ils vous visaient personnellement dans le choix des mots ?
00:32:02 - Ce qui est sûr, c'est que connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon,
00:32:09 je suis convaincue qu'effectivement le mot "camper" n'a pas été choisi par hasard,
00:32:14 et que le fait que je favorise les massacres,
00:32:18 c'est à nouveau une nouvelle cible qu'on me met dans le dos.
00:32:22 - Il faut quand même rappeler qu'elle était sous protection policière,
00:32:24 elle a été renforcée, parce qu'elle a reçu des menaces antisémites en nombre.
00:32:36 Donc sa protection, évidemment, elle est sous protection,
00:32:38 mais elle a été renforcée de Yael Brown-Pivet,
00:32:40 et donc c'est dans ce contexte qu'elle est la cible de Jean-Luc Mélenchon,
00:32:43 qui est vraiment le nouveau Jean-Marie Le Pen.
00:32:45 - Mais pardonnez-moi, il multiplie les excès de manière beaucoup plus importante
00:32:54 que Jean-Marie Le Pen. - Oui, absolument.
00:32:56 - Pardonnez-moi de le dire comme ça. Jamais j'ai vu ça en France.
00:32:58 - Et beaucoup moins de réactions.
00:33:00 - Parce qu'il cible les gens.
00:33:02 Il cible les gens de dire "Madame Brown-Pivet campa Tel Aviv pour encourager le massacre",
00:33:08 il cible Mme Brown-Pivet. Il lui met une cible dans le dos.
00:33:12 - Et il n'a jamais utilisé le mot "massacre" pour parler de ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:33:14 - Et ça fait deux fois qu'il cible le parti de l'étranger, il l'avait déjà fait avec Gordon.
00:33:20 Et par hasard, c'est sûrement par hasard, ce sont deux personnes de confession.
00:33:23 - Quand est-ce que les autres vont rompre ?
00:33:25 - Mais là, quand est-ce qu'ils vont rompre ?
00:33:27 - Et l'espace médiatique ?
00:33:29 Et l'espace médiatique ?
00:33:31 - On en parle, Jean-Baptiste.
00:33:33 - Que dit France Inter ? - Ils en ont parlé quand même.
00:33:35 - Là, franchement... - Et ils recevaient Brown-Pivet.
00:33:37 - France Inter, si vous avez écouté France Inter hier,
00:33:39 vous avez un journaliste qui explique que Gérald Darmanin a tort de donner une interview au journal du dimanche,
00:33:45 journal d'extrême droite.
00:33:47 - Ça c'est ridicule. - Mais c'est ridicule, c'est le présentateur de France Inter, bon sang de bois.
00:33:51 - Vous êtes payés par vos infos.
00:33:53 - Ça n'empêche que c'est ridicule.
00:33:55 - Je veux bien que ce soit ridicule, mais c'est ce qu'on entend sur France Inter.
00:33:57 - Je note ceci dit qu'il y a quand même eu une très très forte condamnation de la part de beaucoup de personnalités de gauche.
00:34:03 - Mais qu'ils rompent !
00:34:05 - Mais qu'ils rompent, une condamnation !
00:34:07 - Ça suffit maintenant.
00:34:09 - Le reste de la cause, c'est pas cette manifestation, parce que justement,
00:34:11 le communiqué qui a appelé à la manifestation ne qualifiait pas une nouvelle fois le Hamas de terrorisme.
00:34:14 Donc il n'y avait pas le PS, il n'y avait pas les écolos, et il n'y avait pas une partie des insubmissibles.
00:34:17 - La France sous haute surveillance, et effectivement ça nous renvoie à la religion musulmane.
00:34:21 Ce qui est intéressant dans la religion musulmane, c'est de voir comment elle se comporte quand elle est majoritaire.
00:34:27 Et elle est majoritaire dans les quartiers.
00:34:30 - Dans les quartiers, oui.
00:34:32 - Donc c'est ça moi qui m'intéresse.
00:34:34 Parce que je peux projeter ce qu'il y a dans les quartiers, sur 30 ans ou 40 ans, sur la France.
00:34:41 Donc qu'est-ce qui se passe le jour, par exemple, où vous avez 50% de musulmans en France ?
00:34:45 Mais vous êtes très très très très loin de 50% de musulmans.
00:34:50 - Mais je vous dis qu'est-ce qui se passe ?
00:34:52 - Vous êtes aujourd'hui à 10% à peine.
00:34:54 - Je vous répète, la question d'Anna Juppé, elle dit est-ce que l'islam est compatible avec la république ?
00:34:59 Et à ce moment-là je dis d'accord, voyons ce qui se passe dans les quartiers quand la religion musulmane est majoritaire.
00:35:04 Qu'est-ce qui s'y passe ? Est-ce qu'on peut expertiser ça ? Je pose la question.
00:35:08 - Vous avez lieu des sondages.
00:35:10 - Je pose la question.
00:35:11 - Est-ce que la pression sociale et familiale, notamment sur les femmes...
00:35:14 - ... est extrêmement forte.
00:35:16 - Bon, c'est ça qui devrait nous intéresser.
00:35:18 - Il y a eu des sondages sur les femmes, sur les homosexuels, sur les juifs.
00:35:22 - Je vous répète, c'est ça qui doit nous intéresser.
00:35:25 Quand la religion musulmane représente 5 ou 10% de la population en France...
00:35:32 - C'est le cas aujourd'hui.
00:35:33 - Les chiffres ont dit 5, 6, d'autres 18, 9, je ne sais pas.
00:35:36 - 10%.
00:35:37 - Donc c'est ça qui devrait nous intéresser. Mais d'avoir un débat serein...
00:35:41 - Dans les quartiers où il y a une majorité...
00:35:43 - Écoutez Gilles-William Golnadel, et après je vous donne la parole,
00:35:45 puisqu'il s'est exprimé là-dessus.
00:35:47 - Tous mes cauchemars sont en train de se réaliser.
00:35:52 Alors j'ai une approche morale et j'ai une approche politique.
00:35:57 Sur le plan moral, les déclarations de M. Mélenchon sont immondes, ignobles, ordurières.
00:36:07 Mme Braun-Pivet est partie en Israël à la suite du plus grand pogrom qui était réalisé depuis la Shoah
00:36:17 pour dire son soutien et sa compassion au peuple israélien dans la douleur et la souffrance.
00:36:26 Et ce M. Mélenchon trouve le moyen d'expliquer qu'elle est partie pour appeler au massacre.
00:36:34 C'est-à-dire que c'est l'exact contraire de la réalité.
00:36:38 Je vais vous dire, je l'ai tweeté et je l'assume, M. Mélenchon est devenu le porte-parole du Hamas en France.
00:36:50 - Moi je me demande si ça ne mérite pas un article 40, cette affaire.
00:36:55 Je me pose la question depuis ce matin de tweets de Jean-Luc Mélenchon.
00:36:59 C'est quand même, que vous vouliez ou non, un appel à la haine contre Mme la présidente de l'Assemblée nationale, par voie numérique.
00:37:07 Et je me demande si quelqu'un va se décider enfin d'arrêter Jean-Luc Mélenchon dans cette dérive
00:37:13 où il pointe et il crée une menace contre la présidente de l'Assemblée nationale.
00:37:17 Et je crois qu'on l'a condamné Jean-Marie Le Pen puisqu'on y fait allusion pour le point de détail.
00:37:22 Là vous dites que c'est pire encore, c'est plus clair.
00:37:24 Qu'est-ce qu'on attend pour arrêter Jean-Luc Mélenchon dans cette dérive ?
00:37:28 - Vous croyez que la justice peut le faire ?
00:37:30 - Qu'est-ce que c'est que cet appel à la haine par voie numérique ?
00:37:33 - Vous êtes ancien juge, donc vous pouvez...
00:37:36 - Je me pose la question.
00:37:38 - Je voudrais que vous donniez de temps en temps une réponse.
00:37:40 - Moi je crois que ça mérite.
00:37:42 Ça mérite que le parquet de Paris réfléchisse à éventuellement une qualification pénale
00:37:48 de ce qui est ni plus ni moins qu'un appel à la haine par voie numérique
00:37:51 contre la présidence de l'Assemblée nationale.
00:37:53 - Ajoutons qu'il n'a pas un mot pour nos 30 compatriotes assassinés
00:37:57 pour la bonne raison que pour eux, si vous voulez,
00:38:00 un franco-marocain pour lui c'est un super français,
00:38:03 mais un franco-israélien, comme on dit, c'est pas un vrai français.
00:38:06 Je voudrais quand même, si vous me permettez Pascal,
00:38:08 - Pas un mot pour les autares non plus.
00:38:09 - Pas un mot pour, bien sûr.
00:38:10 Répondre quand même d'un mot à Nathan.
00:38:12 Nathan Yahou ou pas, le Hamas, les islamistes palestiniens
00:38:17 et une partie de la direction palestinienne a toujours voulu détruire Israël
00:38:21 de la mer au Jourdain, ils ont refusé le plan de partage.
00:38:25 Le plan de partage n'a pas été refusé par les juifs,
00:38:27 à ce moment-là il a été refusé par les arabes de Palestine.
00:38:30 Non mais ça c'est important.
00:38:32 Et quand vous dites, ça c'est une phrase qui me fait bondir,
00:38:35 Israël c'est pas la force, et bien si.
00:38:37 Israël c'est le moyen pour les juifs du monde entier,
00:38:40 si vous voulez, de sentir qu'ils ne sont pas des victimes désignées.
00:38:44 Si vous voulez, moi je préfère vraiment, si vous voulez,
00:38:47 les juifs en uniforme, non mais c'est vrai ça suffit.
00:38:49 Je vais préciser ma phrase parce qu'à la télé parfois on parle vite,
00:38:52 Israël est faible quand il se croit fort,
00:38:54 quand il oublie qu'il est faible, quand il oublie qu'il est en état de faiblesse.
00:38:57 Et ce qui s'est passé ces derniers mois et ces dernières années avec Netanyahou,
00:39:00 c'est uniquement l'éloge et le culte de la force,
00:39:03 c'est si vous voulez ce refus, ça s'est déjà arrivé dans l'histoire d'Israël d'ailleurs,
00:39:06 mais ce refus des gens qui rappellent qu'en effet Israël est un pays
00:39:09 qui est fondamentalement presque ontologiquement fragile,
00:39:11 et je pense que ça c'était un climat dangereux,
00:39:13 c'est en ce sens que je dis que la force ne doit pas être une valeur israélienne,
00:39:16 ça veut dire qu'il faut se souvenir de cette fragilité.
00:39:19 Mais juste sur l'islam, je voulais répondre quand vous disiez les 10%,
00:39:21 moi il me semble quand même, ce qu'a dit Georges tout à l'heure, c'est très important,
00:39:24 c'est de rappeler que dans les pays où il y a 100% ou 90% de musulmans,
00:39:28 vous citiez l'Egypte, c'était un exemple merveilleux,
00:39:30 ceux qui luttent contre l'islamisme, c'est précisément, ce sont des musulmans.
00:39:34 – Mais c'est des dictatures.
00:39:35 – En l'occurrence d'une autre forme.
00:39:36 – C'est des dictatures.
00:39:37 – Le Premier ministre britannique, il est musulman que je sache,
00:39:41 il est allé apporter son soutien à Israël, voyez-vous,
00:39:44 je pense qu'il faut bien avoir en tête…
00:39:46 – Et les manifs à Londres, ils sont terribles.
00:39:50 – Je vous propose de voir le sujet de Dona Tengour,
00:39:57 Dona Tengour, la France sous haute surveillance,
00:40:00 c'est vrai qu'il y a une grande inquiétude forcément parmi nos concitoyens.
00:40:04 – L'inquiétude monte parmi la communauté juive de France,
00:40:10 les actes antisémites se sont multipliés depuis l'attaque du Hamas en Israël.
00:40:15 Dans leur quotidien, de nombreux Français de confession juive
00:40:18 disent craindre pour leur sécurité et celle de leurs proches.
00:40:22 – Les enfants, ils font de 7 ans à 1 an et demi,
00:40:24 donc forcément, je ne vais pas leur raconter les détails.
00:40:27 Je vous ai dit, ils vont à l'école juive,
00:40:28 je ne veux pas qu'ils aient la boule au ventre en allant à l'école.
00:40:30 Je ne veux pas qu'ils me disent demain, je ne veux pas aller à l'école juive
00:40:33 parce que j'ai plus de danger que dans une école publique,
00:40:36 ce qui n'est pas forcément le cas d'ailleurs.
00:40:38 – L'inquiétude, partagée par un grand nombre de Français,
00:40:41 ils sont 48% à penser que les personnes de confession juive
00:40:45 sont plus en danger que les autres,
00:40:47 selon un récent sondage IFOP pour le JDD.
00:40:50 Néanmoins, certains membres de la communauté juive refusent de céder à la peur.
00:40:55 – Je vois autour de moi beaucoup de gens qui ont peur,
00:40:56 moi personnellement, je n'ai pas peur.
00:40:59 Au contraire, je trouve que c'est peut-être même le moment
00:41:01 de mettre l'équipa dans la rue et de s'affirmer.
00:41:04 – Depuis le 7 octobre, le ministère de l'Intérieur a recensé
00:41:07 327 actes antisémites sur tout le territoire.
00:41:10 On dénombre également 183 interpellations,
00:41:14 parmi lesquelles 55 personnes sont d'origine étrangère.
00:41:18 – Le Premier ministre n'est pas musulman.
00:41:21 – Oui, j'ai confondu, en fait, c'est Sadik Khan qui est maire de Londres,
00:41:23 qui est musulman, et effectivement le Premier ministre, il est hindou.
00:41:26 – Le Premier ministre, vous voulez, est hindou et il a porté des religions.
00:41:28 – Tout à fait, on rectifie, effectivement, excusez-moi.
00:41:31 Je vous en prie, ça peut arriver, comme tout à chacun, à tout le monde.
00:41:35 Je souhaiterais également qu'on voit les…
00:41:38 Alors, il y a quand même une volonté aujourd'hui d'être présent sur le terrain
00:41:42 et de prendre des décisions fermes, c'est ce que fait M. Attal,
00:41:46 avec ses 183 élèves qui ont été exclus.
00:41:49 Bon, vous voyez le sujet d'Adrien Spiteri.
00:41:51 – Après les annonces, place aux actes pour Gabriel Attal.
00:41:57 Le ministre de l'Éducation nationale annonce l'exclusion de 183 élèves
00:42:02 ayant perturbé les hommages à Dominique Bernard et Samuel Paty.
00:42:06 – Ma priorité aujourd'hui, et je le dis, mon obsession,
00:42:09 c'est dans des établissements scolaires en France
00:42:11 où vous avez des enseignants qui, après le drame d'Arras,
00:42:14 se sont peut-être dit "tel élève, il nous inquiète, il nous fait peur",
00:42:17 qu'il y ait des mesures qui soient prises pour protéger nos enseignants
00:42:20 et nos élèves face à ces élèves qui sont signés.
00:42:22 – Ces élèves, dont certains sont déjà radicalisés,
00:42:25 ne feront pas leur rentrée le 6 novembre prochain,
00:42:28 après les vacances de la Toussaint.
00:42:30 Chaque dossier sera étudié au cas par cas, dans des conseils de discipline.
00:42:35 – Ça ne veut pas dire qu'il y aura une exclusion des établissements
00:42:40 pour ces 183 élèves.
00:42:42 S'il y a une exclusion, c'est-à-dire qu'effectivement,
00:42:45 le jeune devra être scolarisé dans un autre établissement,
00:42:48 ou alors si c'est une exclusion ex-sur-ci,
00:42:50 eh bien l'élève réintégrera l'établissement.
00:42:54 – L'exécutif avait promis une tolérance zéro pour les fauteurs de troubles.
00:42:58 Le lundi 16 octobre, plus de 500 perturbations et contestations
00:43:02 ont été recensées durant les hommages.
00:43:05 – C'est important quand même de préciser la position des syndicats de professeurs.
00:43:13 – Disons que la plupart des syndicats de professeurs sont classés à gauche
00:43:16 et trouvent que Gabriel Attal est parfois trop ferme
00:43:18 et qu'il a court-circuité le conseil de discipline
00:43:20 puisqu'il a décidé de sortir de l'école
00:43:22 et donc qu'ils ne feront pas leur entrée après les vacances de la Toussaint,
00:43:25 ceux qui n'ont pas respecté la minute d'hommage à Dominique Bernard et à Samuel Paty.
00:43:29 Et donc il y a certains syndicats de profs qui trouvent que c'est une mauvaise décision,
00:43:32 disons-le, parce que Gabriel Attal court-circuit la politique interne
00:43:36 des établissements scolaires.
00:43:38 – Mais ils étaient favorables à l'interdiction de la baïa,
00:43:40 ils n'auraient pas protesté à ce moment-là.
00:43:42 – Tous les syndicats de professeurs étaient favorables ?
00:43:44 Ils demandaient une décision claire, ça c'est vrai.
00:43:46 – J'ai vu une professeure dans la rue manifester il y a quelques semaines
00:43:50 contre la baïa, je ne sais pas si elle est toujours en place ou pas.
00:43:54 – Contre l'interdiction de la baïa ?
00:43:56 – Oui, contre l'interdiction de la baïa et ça se passait dans la banlieue.
00:44:01 – La question c'est qu'ils demandaient une décision claire puisqu'il n'y avait pas…
00:44:03 – Ils n'ont pas protesté contre ça.
00:44:05 – Non, pas de manière véhémente, c'est vrai.
00:44:07 – On a terminé sur la France et cette grande inquiétude,
00:44:15 on va partir pour l'Estel.
00:44:16 – On n'a jamais terminé sur la France.
00:44:17 – Non mais l'inquiétude elle est là.
00:44:19 – Oui, l'inquiétude elle est là, elle est présente partout,
00:44:22 la radicalisation continue, ses effets néfastes.
00:44:25 Vous avez vu sans doute l'enquête faite par Le Parisien ce matin
00:44:29 sur la radicalisation dans les prisons, on n'arrive pas véritablement à réfréner.
00:44:34 – On n'arrive à rien.
00:44:36 – On n'y arrive pas.
00:44:37 – On n'y arrive pas à réfréner quelque chose, on n'y arrive à rien.
00:44:39 – On n'y arrive pas.
00:44:40 – Vous savez pourquoi on n'y arrive à rien en fait ?
00:44:42 – Vous avez 350 détenus condamnés pour terrorisme qui sont libérés.
00:44:45 – Vous savez pourquoi on n'y arrive à rien ?
00:44:47 Parce qu'en fait on n'a pas posé le bon diagnostic depuis 40 ans sur tous les sujets.
00:44:51 – Je crois.
00:44:52 – Et évidemment comme on n'a pas posé le bon diagnostic,
00:44:55 on ne peut pas apporter le bon remède.
00:44:57 – Et on n'a pas voulu poser l'exemple.
00:45:00 – Mais on ne veut toujours pas.
00:45:01 Georges, je vous en prie, excusez-moi, mais vous êtes au pays des bisounours
00:45:07 avec votre petite minorité parce que sinon on n'aurait pas de problème.
00:45:10 – Ça vous l'avez accepté, la petite minorité.
00:45:12 – Non parce que c'est ça le déni maximal.
00:45:14 On ne voit pas qu'une fracture énorme, je ne dis pas que c'est tous,
00:45:18 alors arrêtez de me faire dire ce que je n'ai pas dit,
00:45:21 je dis que tous les sondages, si vous voulez bien les regarder,
00:45:24 montrent que dans la jeunesse c'est plus de la moitié.
00:45:27 – Il y a une fracture énorme.
00:45:28 – L'imprégnation islamiste frappe plus de la moitié des collégiens et lycéens.
00:45:33 – Mais on est tous frappés.
00:45:34 – Qu'est-ce que vous faites avec ça ?
00:45:35 – Moi je rencontre souvent des musulmans qui ont 70 ans,
00:45:38 ou en 60 ans, 65 ans, soit qui étaient dans le monde du sport,
00:45:42 soit qui étaient dans d'autres mondes, ils vous disent tous la même chose,
00:45:45 ils vous disent "je ne comprends pas cette jeune génération"
00:45:49 et parfois ils ont d'autres mots que je ne répéterai pas ici à l'antenne
00:45:52 pour qualifier ces jeunes gens.
00:45:54 – J'entends ça aussi.
00:45:55 – Et ils disent, voilà, bien sûr parce qu'on entend tous la même chose,
00:45:59 mais on a l'impression que le réel n'arrive pas dans ceux qui gouvernent.
00:46:03 – Vous vous souvenez le rapport Aubain dont on parle souvent ?
00:46:05 – Il a 20 ans le rapport Aubain.
00:46:06 – Il date de 2003 ou 2004, je ne sais plus.
00:46:08 – Mais il a 20 ans.
00:46:09 – On n'en a pas tiré les conséquences.
00:46:11 – Mais Georges, vous êtes fascinant, arrêtez "on", vous !
00:46:15 Vous, vous étiez au pouvoir, c'est pas "on", c'est vous !
00:46:18 C'est pas "on", moi je n'y suis pour rien, arrêtez, c'est vous !
00:46:22 – J'ai tenté, vous pouvez jouer les procureurs avec moi.
00:46:26 – Mais je ne joue pas les procureurs, vous me dites "on".
00:46:29 Arrêtez votre "on", vous dites "on"…
00:46:31 – J'ai passé toute ma carrière de magistrat et de parlementaire à dénoncer ce déni.
00:46:36 Et quand j'étais président d'un milieu de dossiers,
00:46:38 vous ne pouvez pas me faire le reproche à moi personnellement.
00:46:41 – Le seul parti qui vous met en garde depuis, vous expliquez qu'il ne faut pas travailler avec lui,
00:46:45 qu'il ne faut pas l'entendre et qu'il n'a pas les valeurs républicaines.
00:46:47 – C'est pas le seul parti.
00:46:48 – C'était le Front National avec lequel vous ne vouliez surtout pas les entendre.
00:46:51 Et qu'il n'était absolument…
00:46:52 – C'est pas le seul, c'est l'élection.
00:46:54 – Sur ce sujet-là, convenez-en, il a plutôt dit les choses telles qu'elles arrivent aujourd'hui.
00:47:00 – Qui a fait voter la loi contre le voile à l'école ?
00:47:04 Et c'est quand même bien cette majorité que vous dénoncez aujourd'hui.
00:47:07 – Et puis il y a beaucoup d'intellectuels, l'histoire du Munich de l'école républicaine,
00:47:12 ça date de 1989, c'est pas vraiment signé.
00:47:14 – L'affaire de Creil.
00:47:15 – Mais Pascal a raison, le seul parti politique…
00:47:18 – Le seul qui faisait ça, il fallait surtout, je ne vais pas dire qu'on est d'accord sur tout,
00:47:23 mais sur ce sujet-là, manifestement, il disait des choses que vous ne disiez pas.
00:47:27 Et quand vous dites maintenant "on", ben non, c'est vous, en fait.
00:47:30 – Oui, vous parliez de fracture générationnelle, je pense aussi qu'il y a un fait qui est important
00:47:34 et qu'on a vu avec d'autres crises, on a vu avec le Covid, on a vu avec l'Ukraine, etc.
00:47:37 c'est qu'en fait on ne vit plus dans la même réalité.
00:47:40 Les gens de ma génération ne s'informent pas en regardant la télévision,
00:47:44 en lisant les journaux, mais par les réseaux sociaux.
00:47:46 Et donc vous choisissez par avance la version du réel à laquelle vous avez envie d'accéder
00:47:50 et à partir de là, vous ne pouvez plus débattre, vous ne pouvez plus discuter.
00:47:53 Il n'y a plus la place pour un réel public démocratique à partir duquel
00:47:58 vous pouvez avoir des opinions différentes sur des faits qui sont analogues.
00:48:00 – Mais on ne parle pas du même récit.
00:48:01 – Exactement, ce phénomène qui est très inquiétant.
00:48:03 Je pense que dans cette situation, il faut apprendre aussi à accéder au réel de l'autre.
00:48:08 – Mais vous savez, dans les écoles, par exemple, il y a une amie qui m'a raconté
00:48:12 que tous les gamins étaient abreuvés par les télés arabes.
00:48:15 – Vous direz tout à l'heure ce qui se passe dans les écoles,
00:48:22 je vous dis simplement Pierre-André Taguieff dans le Figaro la semaine dernière
00:48:26 qui écrivait en matière de relations sociales,
00:48:28 "Chacun préfère nettement celui qui lui ressemble.
00:48:30 Ainsi, pour un imbécile, la fréquentation d'un autre imbécile
00:48:34 est infiniment plus agréable que celle de tous les grands esprits réunis."
00:48:38 Bon, c'était dans le Figaro, Bouvard et Pécuchet sont dans la place.
00:48:41 On va marquer une pause et on va recevoir Machaméril,
00:48:44 vous savez qu'on aime avoir un peu de légèreté,
00:48:47 la grille du Palazzetto avec un très joli couverture.
00:48:51 J'ai l'impression qu'elle parle d'elle.
00:48:53 – C'est à Venise que ça se passe.
00:48:55 – J'ai l'impression que Machaméril parle d'elle dans le livre.
00:48:58 J'ai l'impression qu'elle parle d'une belle actrice.
00:49:01 J'ai l'impression qu'elle parle d'elle.
00:49:03 Qu'est-ce qui se passe, pourquoi vous êtes là ?
00:49:05 Bonjour, la météo est là, venez nous dire bonjour Alexandra,
00:49:08 mais je vous vois, mais pourquoi vous êtes là Alexandra à 9h54 ?
00:49:11 – Je voulais pouvoir faire un petit enregistrement météo pour la tempête.
00:49:17 – Ah oui, alors là on va faire une pub et vous allez enregistrer
00:49:19 quelque chose dans le même studio, ici.
00:49:21 – C'est ça, on va vous demander, parce qu'à être silencieux
00:49:24 pendant vos 4 minutes de pub, le temps que j'enregistre…
00:49:26 – D'accord, ça c'est comme du domande, extrêmement prétentieux.
00:49:30 Ça, ça n'est plus arrivé depuis mon berceau,
00:49:32 que de faire pendant 4 minutes, la nuit peut-être, et encore je parle la nuit.
00:49:36 Bon, à tout de suite en tout cas.
00:49:38 Soumaïa Labidi à 10h01 pour le rappel des titres.
00:49:45 [Musique]
00:49:47 – Le chef de la diplomatie de l'UE réclame, je cite,
00:49:50 "plus d'aide, plus rapidement dans la bande de Gaza".
00:49:53 Personnellement, je pense qu'une pause humanitaire est nécessaire
00:49:56 pour permettre à l'aide humanitaire d'être distribuée,
00:49:59 a déclaré Joseph Borrell, soulignant que ce sujet serait débattu
00:50:02 par les ministres des Affaires étrangères des 27, réunis au Luxembourg.
00:50:07 Deux jeunes convoqués au tribunal en janvier
00:50:09 pour avoir introduit de l'acide chlorhydrique dans leur lycée de Seine-Maritime.
00:50:13 Âgés de 17 ans, ils ont reconnu les faits, leur but provoquer des explosions.
00:50:17 Les deux mineurs ont été placés sous contrôle judiciaire
00:50:20 dans l'attente de leur comparution devant un tribunal pour enfants.
00:50:24 Et puis, lancement officiel d'un loto pour soutenir la biodiversité.
00:50:28 "Mission Nature", c'est son nom, sera vendu 3 euros
00:50:31 et a été conçu sur le modèle du loto du patrimoine.
00:50:34 Les recettes financeront une vingtaine de projets de restauration de la biodiversité.
00:50:39 Toutefois, il ne fait pas l'unanimité, l'Autorité nationale des Jeux
00:50:42 dénonce l'addiction qu'il pourrait provoquer chez les jeunes.
00:50:45 Et une sénatrice socialiste accuse de son côté le gouvernement de Greenwashing.
00:50:52 "Et vous savez que le gros lot de ce loto, qui s'appelle Dwings, je crois,
00:50:56 c'est 20 000 euros par mois net d'impôts, bien sûr,
00:51:02 20 000 euros net, pendant, jusqu'à la fin de votre vie.
00:51:05 Et c'est intéressant parce que vous devenez rentier, en fait.
00:51:09 Vous ne donnez pas une somme tout de suite et vous devenez rentier.
00:51:13 - Vous avez un sourire qu'on prononce.
00:51:15 - Non, mais bon.
00:51:16 - La vie rêvée.
00:51:17 - Dandier rentier.
00:51:19 - Ah ouais, votre vie rêvée, vous d'être rentier.
00:51:22 Moi, ma vie rêvée, c'est quand je reçois Macha Merrill.
00:51:24 Bonjour, cher Macha, parce que vous venez régulièrement nous voir.
00:51:26 On parlera évidemment de l'actu pendant cette demi-heure,
00:51:30 mais c'est vrai que vos livres se lisent d'un trait,
00:51:34 parce que c'est vraiment toujours passionnant de lire.
00:51:37 C'est pas des romans où vous parlez que de vous,
00:51:39 mais c'est ça qui est bien.
00:51:40 Évidemment, vous parlez d'où ?
00:51:41 - Est-ce que vous connaissez un écrivain qui parle d'autre chose que de soi ?
00:51:44 - Je suis d'accord, mais quand vous dites, par exemple,
00:51:46 "Qui peut supporter honnêtement la vie avec une actrice ?
00:51:48 J'ai eu des flambées d'amour, des rencontres passionnées,
00:51:50 des feux de paille.
00:51:51 Il m'est arrivé de croire au couple inséparable avec un homme.
00:51:54 Je me ruinais en batterie de casserole et chandelles de toutes les couleurs.
00:51:58 Au bout de quelques mois, on se lançait les livres de cuisine,
00:52:01 les scripts et les horloges à la tête.
00:52:03 Et j'allais traîner chez Castel et j'avais pourtant juré de ne plus mettre les pieds.
00:52:06 Et tout recommençait.
00:52:07 Les types qui m'invitaient à dîner, les séances de séduction.
00:52:10 Je roule, tu roules, couchons vite pour en finir.
00:52:13 Si c'était de l'amour, on le saurait déjà."
00:52:15 C'est vous.
00:52:16 - Oh ! Non, non, moi je crois à l'amour, sérieusement.
00:52:19 Non, non, attendez, pas du tout.
00:52:21 En revanche, vous savez, c'est dangereux le cinéma.
00:52:24 Cette pauvre actrice-là, vous vous rendez compte
00:52:27 quand on dit qu'une actrice est "bankable".
00:52:29 C'est-à-dire qu'elle est un objet bancaire.
00:52:31 Ce qui fait qu'autour d'elle, il n'y a que des gens qui la protègent.
00:52:34 Parce qu'attention, elle vaut de l'argent.
00:52:36 Donc alors on la flatte, on lui prépare des loges confortables,
00:52:41 des taxis, des voitures, des...
00:52:44 Et elle sait qu'elle ne peut faire confiance à personne.
00:52:47 C'est terrible, ça.
00:52:49 C'est une condition épouvantable, mais c'est une drogue, le cinéma.
00:52:53 C'est pour ça que ça fascine tout le monde, y compris le public.
00:52:55 Parce qu'il y a quelque chose...
00:52:56 Alors en plus, il faut que vous sachiez,
00:52:58 j'ai fait un peu une radioscopie d'un tournage dans ce livre.
00:53:02 Toutes les personnes qui participent à un film
00:53:05 vivent avec l'adrénaline derrière les oreilles.
00:53:07 Parce qu'il faut que ça marche, le film.
00:53:09 Est-ce qu'on fait un bon film ? Est-ce qu'on ne fait pas un bon film ?
00:53:12 Est-ce qu'il va gagner de l'argent ou pas ?
00:53:13 Alors ça intéresse tout le monde, y compris les machinaux, les techniciens,
00:53:17 parce que du succès du film dépend de leur propre vie,
00:53:20 leur carrière et la suite des événements.
00:53:22 Ce qui fait que...
00:53:23 Qu'est-ce qu'il y a dans la vie qui soit tellement excitant ?
00:53:27 Il n'y a pas beaucoup de choses.
00:53:28 Je pense que les sportifs de haut niveau, peut-être,
00:53:30 quand il faut qu'ils gagnent des records...
00:53:34 Le cinéma, c'est épouvantable.
00:53:37 Mais c'est formidable en même temps !
00:53:40 - Mais si vous me permettez, mieux vaut être bankable que pas bankable, hein ?
00:53:44 - Oui, mais tout le monde ne l'est pas !
00:53:46 - Parce que ce que vous dites, c'est vrai pour les actrices de schéma,
00:53:48 mais c'est vrai pour un footballeur, c'est vrai pour un alcoolique...
00:53:50 - Pour vous, pour vous, pour vous aussi !
00:53:51 - C'est vrai pour M. Guybert qui est bankable aujourd'hui,
00:53:54 parce qu'il est pas à la télévision...
00:53:56 - Alors c'est un petit bankable peut-être ?
00:53:58 - Mais enfin, l'échelle n'est pas la même !
00:54:01 - Vous voulez dire que M. Guybert n'est pas de la même échelle ?
00:54:04 C'est pas gentil !
00:54:05 Tout le monde est bankable, et puis l'excitation vient parfois
00:54:08 pour un chef d'entreprise qui fait un deal,
00:54:10 pour un avocat qui gagne sa plaidoirie...
00:54:12 - La preuve est que tout le monde a un attaché de presse maintenant,
00:54:13 et tout le monde veut qu'on parle de lui !
00:54:14 - Vous savez, un avocat qui gagne une plaidoirie,
00:54:17 et lorsqu'il a acquitté son client, croyez-moi,
00:54:20 il a une intensité très forte.
00:54:22 Alors l'avocat, pareil, il est bankable.
00:54:24 En tout cas, on parlera tout à l'heure,
00:54:26 et j'aurai une surprise pour vous !
00:54:27 - Ah, c'est gentil ! D'avance, je suis sûre que c'est sympa !
00:54:30 - Quand vous venez, j'ai une surprise pour vous.
00:54:32 Très bonne couverture d'ailleurs.
00:54:33 Mais l'actu, alors vous la suivez, je sais que vous la suivez.
00:54:36 Elle est horrible.
00:54:37 Bon. Écoutez M. Véran, porte-parole du gouvernement,
00:54:40 qui s'exprime sur le voyage d'Emmanuel Macron en Israël, Gauthier.
00:54:45 - D'abord, vous l'avez dit, nos otages.
00:54:49 Mais aussi les familles, 30 familles françaises,
00:54:52 qui ont perdu un proche.
00:54:53 Je rappelle qu'il n'y avait jamais eu autant de morts français
00:54:55 dans un attentat depuis Nice.
00:54:57 Donc il va aussi à la rencontre de ses familles.
00:54:59 Ensuite, la voie de la France, la voie diplomatique française,
00:55:02 porte dans cette région, notamment auprès du Liban,
00:55:04 mais aussi auprès de l'Egypte, de manière à éviter l'escalade.
00:55:08 - Expliquez-nous les coulisses, parce qu'il est très prudent,
00:55:11 il vient avec les autres.
00:55:13 Pour tout dire, je trouve qu'il a la bonne position depuis le départ,
00:55:16 parce qu'il ne met pas d'huile sur le feu,
00:55:19 sur un sujet extrêmement sensible,
00:55:22 et qu'il sait qu'en France,
00:55:24 il y a 6, 7, 8 millions de musulmans
00:55:27 qui sont sans doute derrière le combat palestinien.
00:55:30 Donc ça le rend très prudent.
00:55:32 Et je pense que c'est la position d'un chef de l'État
00:55:34 de vouloir rassembler et réunir, et qu'il a raison.
00:55:36 - Il est prudent depuis le départ.
00:55:37 On se souvient qu'Elisabeth Borne n'était pas allée à la marche pour Israël,
00:55:39 de peur qu'on lui reproche ensuite de ne pas aller à une marche pour la Palestine.
00:55:42 Il arrive un peu après tout le monde.
00:55:44 Giorgia Meloni était là ce week-end, Ursula von der Leyen y est allée,
00:55:46 Rishi Sunak, Joe Biden évidemment.
00:55:49 Donc il arrive un peu en dernier pour représenter le monde occidental.
00:55:52 Évidemment que la question des otages sera sur la table.
00:55:55 On essaie de faire libérer nos otages, notamment avec le Qatar.
00:55:58 Mais il ne vient pas pour apporter un soutien inconditionnel à Israël,
00:56:02 comme l'a fait Yael Brown-Pivet hier lors de sa conférence de presse.
00:56:06 Et la présidente de l'Assemblée nationale,
00:56:07 au-delà de l'attaque qu'elle a subie de Jean-Luc Mélenchon,
00:56:10 elle est critiquée au sein même de la majorité
00:56:12 et au sein même du gouvernement pour le choix de ces mots.
00:56:15 Soutien inconditionnel.
00:56:17 Emmanuel Macron vient dire qu'il serait à le droit de se défendre,
00:56:20 mais doit protéger les populations civiles de Gaza.
00:56:22 Donc ce n'est pas la même position que celle de Yael Brown-Pivet,
00:56:25 qu'il vient délivrer à Benjamin Netanyahou, qu'il rencontrera demain.
00:56:29 Et ensuite, il doit visiter un Etat arabe pour contrebalancer,
00:56:32 on ne sait pas encore lequel, la Jordanie, l'Égypte.
00:56:35 Voyez ce qui se passe à Jérusalem
00:56:37 et voyez le remarquable sujet que vous allez voir d'Antoine Estève.
00:56:40 C'est l'occasion d'ailleurs de saluer tous ceux qui sont sur place.
00:56:43 Évidemment, les gens de CNews,
00:56:44 mais au-delà, les correspondants qui sont sur place,
00:56:47 qui font un travail dans les conditions qu'on imagine difficiles.
00:56:49 Voyez le centre de Jérusalem avec une visite aujourd'hui,
00:56:53 puisque le Saint-Sépulcre, il n'y a personne.
00:56:56 Le centre de Jérusalem est quadrillé par la police.
00:57:00 Pour rentrer dans la vieille ville, à la porte de Damas,
00:57:03 il faut obligatoirement avoir été contrôlé.
00:57:05 Parfois, les échanges sont tendus.
00:57:12 Les sites religieux sont déserts.
00:57:14 Le Saint-Sépulcre, le mur des lamentations.
00:57:17 Les Israéliens qui ont fui les combats dans le sud
00:57:20 ont remplacé les habituels pèlerins.
00:57:22 Ici, ils trouvent un peu de répit,
00:57:24 comme Itamal, qui a dû abandonner sa maison d'Hashkelon
00:57:27 pendant les attaques.
00:57:28 Tu dois sauver ta vie.
00:57:31 Imagine mon neveu qui est né avec tout ça.
00:57:33 Dans cette réalité, vous voyez, vous vous réveillez le matin,
00:57:36 vous descendez dans l'abri.
00:57:39 Ces Israéliens qui ont dû quitter des villes attaquées
00:57:42 ne veulent surtout pas céder face au terrorisme.
00:57:44 On n'a pas le choix d'éradiquer ça,
00:57:46 malgré les pressions internationales,
00:57:48 malgré l'opinion qui est souvent déformée.
00:57:50 Je crois que c'est important, quand même, maintenant,
00:57:52 d'être très précis sur la Hasbara,
00:57:54 c'est-à-dire sur l'explication de dire que
00:57:57 si votre population est en danger,
00:58:00 ce n'est pas parce que le Hamas va prendre des otages civils,
00:58:05 ce n'est pas pour cette raison-là qu'on va croiser nos bras.
00:58:08 Depuis le 7 octobre,
00:58:09 beaucoup de citoyens ont reçu une autorisation de port d'armes,
00:58:12 ce qui semble rassurer une majorité des habitants.
00:58:14 À Jerusalem, on peut être un peu plus tranquille qu'ailleurs.
00:58:17 Oui, tout le monde est touché, encore une fois, tout le monde est touché.
00:58:20 Mais si on se met à la place des gens qui sont dans le sud ou dans le nord,
00:58:25 on se dit qu'on a de la chance.
00:58:27 D'après plusieurs sources officielles et humanitaires,
00:58:29 on estime à plus de 700 000 le nombre de déplacés à l'intérieur d'Israël.
00:58:33 Des habitants venus principalement des zones de combat
00:58:35 et venus chercher un peu plus de calme,
00:58:37 notamment ici, à Jérusalem,
00:58:39 avec une immense incertitude concernant leur avenir si le conflit s'éternise.
00:58:43 Antoine Esteve à Jérusalem et Régine Delfour est en Israël.
00:58:47 Elle était dans une morgue où elle a pu voir le nombre de morts importants.
00:58:53 Elle est sur place avec Thibault Marcheteau.
00:58:55 Nous sommes sur la base militaire de l'Hashoura.
00:58:59 Cette base militaire a été transformée en gigantesque morgue
00:59:03 puisque, je vous rappelle, que 1 400 personnes ont été tuées.
00:59:05 Il reste encore des centaines de corps.
00:59:07 Ils sont répartis dans des conteneurs frigorifiés.
00:59:10 Chaque conteneur a le nom du kiboutz.
00:59:13 On a retrouvé ces corps.
00:59:15 On a pu avoir l'ouverture de certains conteneurs.
00:59:18 On voit des sacs en plastique.
00:59:21 On a vu des petits sacs en plastique.
00:59:23 Cela signifiait qu'il y avait des enfants dans ces sacs en plastique.
00:59:26 La difficulté des personnes ici, c'est évidemment d'identifier les corps
00:59:30 puisque beaucoup ont été massacrés, mutilés et même brûlés.
00:59:35 M. Améry, il y a une tribune qui est publiée et signée par de nombreux artistes.
00:59:40 Nous nous rassemblons en tant qu'artistes face à la tragédie en cours.
00:59:43 Nous sommes choqués par la perte de toutes ces vies si précieuses en Israël et en Palestine.
00:59:47 Nous en sommes témoins.
00:59:48 Nous condamnons tous les crimes de guerre, ceux du Hamas et ceux du gouvernement israélien.
00:59:52 Ce qui est contestable de mettre sur le même plan le Hamas et le gouvernement israélien.
00:59:56 C'est donc une tribune que vous n'avez pas signée.
01:00:00 Cela me permet simplement de parler du climat des artistes, de la couleur des artistes
01:00:06 qui manifestement dans ce débat ont pris, fait des causes pour Gaza et la Palestine.
01:00:14 En tout cas, on a ce sentiment des gens comme Jeanne Balibar, Julien Binoche, Guillaume Meurisse.
01:00:21 Comment ?
01:00:23 Oui, écoutez, là franchement les choses se sont simplifiées.
01:00:26 Là, on ne peut pas ne pas prendre la défense d'Israël et on ne peut pas.
01:00:30 Dans toutes les époques, il y a des idres qui apparaissent.
01:00:32 Il y a eu le nazisme, il y a eu le stalinisme.
01:00:34 Maintenant, c'est l'islamisme.
01:00:36 Les choses sont claires.
01:00:37 Il faut leur tordre le cou à ces gens-là.
01:00:39 Ce n'est pas possible.
01:00:40 Sinon, on…
01:00:41 Alors, je me permets parce qu'un autre jour, Enrico Macias était sur ce plateau
01:00:45 et nous avons eu un mot, il avait dit un mot qui n'était pas tordre le cou.
01:00:50 Il faut tordre le cou peut-être à l'islamisme.
01:00:52 C'est bien ce que j'ai dit.
01:00:53 Mais pas à ces gens-là.
01:00:54 C'est bien ce que j'ai dit.
01:00:56 L'islamisme, malheureusement…
01:00:57 Peut être combattu, je le précise bien évidemment, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté
01:01:02 puisque nous-mêmes sommes écoutés, je vais dire, scrutés à juste titre.
01:01:07 D'ailleurs, ça ne nous dérange pas du tout.
01:01:09 Mais je vous fais préciser votre pensée.
01:01:11 Bon, vous allez dire que je fais une fixette, mais il y a derrière tout ça, les services secrets russes.
01:01:17 Ils sont partout les russes.
01:01:19 C'est-à-dire, depuis 20 ans, depuis Poutine, ils s'introduisent partout où il y a des conflits.
01:01:26 C'est-à-dire, l'idée c'est de créer le chaos partout.
01:01:29 Même chez nous, même en France.
01:01:32 Dès qu'il y a quelque chose, comme ça, des gens qui s'opposent, hop,
01:01:35 ils se démerdent pour venir faire de la propagande.
01:01:37 Et donc, je crains que l'Israël n'ait pas à l'abri.
01:01:41 Il y a également des agissants du FSB en Israël.
01:01:47 - Pardon, mais c'est difficile quand même de mettre l'islamisme planétaire au compte du FSB.
01:01:52 - Non, mais je dis que c'est tout d'un coup l'idée qu'il y ait ces conflits si violents et si...
01:01:58 - En tout cas, vous, vous n'auriez pas signé avec tous ces...
01:02:01 - Non, je n'aurais pas signé, franchement pas.
01:02:03 Et pourtant, je suis une femme de gauche.
01:02:06 Je n'ai pas été sioniste, toujours.
01:02:08 Parce que je pense qu'à partir du moment où l'État Israël est devenu un État,
01:02:11 il y avait une gauche, une droite, et de temps en temps, ils ont fait des bourdes.
01:02:14 Les territoires occupés, c'est invraisemblable.
01:02:17 Mais il n'empêche qu'aujourd'hui, les choses se sont vraiment simplifiées.
01:02:21 Ça durera ce que ça durera, mais il faut absolument régler la question de l'islamisme.
01:02:26 Vous êtes d'accord avec moi, Elisabeth, quand même ?
01:02:28 - Oui, là-dessus, je suis d'accord, Mme Machart.
01:02:31 - On parlera évidemment de votre livre tout à l'heure.
01:02:34 On a refermé ce dossier qui est lourd, à la fois avec les conséquences en France et les conséquences en Israël.
01:02:40 Je voulais vous faire écouter à présent un député que vous ne connaissez pas.
01:02:44 Et je ne suis pas sûr que vous ayez vu cette séquence de Tematayis, j'espère que je le dis bien,
01:02:50 le gaïque, qui est un député de la France insoumise.
01:02:53 Non, qui est un député de la Nupes, proche de la France insoumise.
01:02:58 Mais j'ai trouvé que son intervention à l'Assemblée nationale,
01:03:02 il avait dit les choses avec beaucoup de fraîcheur, beaucoup de grandeur,
01:03:06 beaucoup d'intelligence et disons-le, beaucoup de vérité.
01:03:10 Parce qu'il n'a pas les codes, forcément, des hommes politiques,
01:03:15 mais il y avait une authenticité, une sincérité.
01:03:17 Et il a dit une chose simple, à quoi on sert, en fait, nous, les députés ?
01:03:21 À quoi on sert ?
01:03:23 Et regardez cette séquence, je crois qu'elle était vendredi, pour tout vous dire.
01:03:27 C'est dommage, je pense que vous ne l'avez vue nulle part.
01:03:30 Tematayis, le gaïque, il est arrivé de Polynésie il y a quelques jours.
01:03:34 Écoutez.
01:03:36 C'est assez cocasse, parce que vous n'avez pas la majorité pour faire passer un texte,
01:03:42 donc vous êtes obligés d'utiliser le 49-3.
01:03:44 Normalement, ça veut dire que le Parlement n'est pas majoritaire pour vous,
01:03:48 mais on n'arrive pas non plus à avoir une majorité sur une motion de censure.
01:03:52 Donc personne n'arrive à avoir de majorité.
01:03:56 [Rires]
01:03:58 Mais en fait, pour une raison qui est simple, c'est que peut-être,
01:04:04 ceux qui peuvent faire la bascule ne veulent pas retourner aux urnes.
01:04:08 Parce que forcément, ils ont peur de ne pas pouvoir repasser.
01:04:12 [Rires]
01:04:15 Et en fait, c'est ça la réelle question.
01:04:17 C'est que ceux qui peuvent faire la bascule dans cet hémicycle,
01:04:24 ils ont peur de se confronter au peuple.
01:04:28 [Rires]
01:04:30 Alors, bon, vous avez bien compris que le groupe GDR ira jusqu'au bout
01:04:35 et votera la motion de censure.
01:04:37 Parce que finalement, je pense, alors moi je suis arrivé que la semaine dernière,
01:04:43 [Rires]
01:04:45 mes collègues Jean-Marc et Nicolas Sansu étaient là depuis le début en commission des finances.
01:04:53 Ils ont réussi, les oppositions ont réussi à ne pas faire voter et le PLF et le PLFSS.
01:05:01 [Rires]
01:05:03 Mais je pense que c'est parce qu'il y a une démobilisation de la majorité,
01:05:06 parce que vous savez qu'il y allait y avoir un 49-31.
01:05:08 [Applaudissements]
01:05:12 – Est-ce qu'on peut regretter Cédric ? – Il a tout dit.
01:05:16 – Est-ce qu'on peut regretter Cédric Annement, souvent des ministres.
01:05:19 – C'est ça qu'il faut.
01:05:20 – Il faut respecter le député, il arrive avec sa fraîcheur comme vous dites.
01:05:23 Il dit des choses vraies.
01:05:25 – Il dit des choses vraies sur vos amis les Républicains, Jean-Chancelier.
01:05:28 – Vous y mettez aussi.
01:05:29 – Non mais ils ont peur de voter la motion de censure
01:05:31 parce qu'ils savent qu'ils perdraient la moitié de leur siège.
01:05:33 – Les tiers croisés là.
01:05:34 – Non mais il dit des choses vraies, il dit des choses vraies sur les Républicains.
01:05:36 – On dit la vérité de la même manière que Madame Borne s'affranchit des règles
01:05:41 de la cigarette électronique.
01:05:42 – Ah oui, la cigarette électronique, c'est interdit.
01:05:44 – Mais on a raison, ça va, on n'a pas eu mal à la chute.
01:05:46 – Elle ne gêne pas en fait.
01:05:48 – Elle a tient, mais elle ne va vote pas.
01:05:50 – Ah si, elle va vote tout le temps dans l'émissive.
01:05:52 – Moi ça ne me gêne pas parce que j'en ai assez de ces…
01:05:54 – On ne fait pas des règles dans ces cas-là.
01:05:56 – Mais qu'elles ne viennent pas m'en donner, qu'elles ne viennent pas me dire
01:05:58 Madame Borne qu'il faut que je sois debout quand je prends un café avec mon masque.
01:06:01 C'est tout.
01:06:02 Voilà, parce que…
01:06:04 – Mais si la première ministre s'affranchit des règles, d'accord ?
01:06:06 – Dans la cuisine, quand ils mangent de la bûche à Noël.
01:06:08 – Les règles sont les équivalents de ne pas voter dans les émissives.
01:06:10 – C'est important, franchement, regardons le postérité.
01:06:12 – C'est de l'ordre du symbole.
01:06:14 – Vous voulez qu'elle s'énerve parce qu'elle ne peut pas fumer ?
01:06:16 – Ah d'accord, c'est comme ça.
01:06:18 – Non, non, bon.
01:06:20 – C'est bien qu'elle montre l'exemple.
01:06:22 – Oui, qu'elle montre l'exemple, ça me fatigue tout ça.
01:06:24 La sécurité dans le champ de Mars.
01:06:26 Alors, je précise à tous ceux qui…
01:06:30 Par exemple, il y a les vacances de Toussaint là.
01:06:32 Peut-être que vous habitez en région, en province, etc.
01:06:34 Ne venez pas au champ de Mars, voilà.
01:06:36 Parce que c'est juste un…
01:06:40 – Gorge.
01:06:42 – Un coupe-gorge, le champ de Mars.
01:06:44 – Ne venez pas à Paris.
01:06:46 – Ne venez pas à Paris, oui.
01:06:48 – N'allez pas à Versailles en tout cas.
01:06:50 – Vous allez voir ce sujet, c'est extraordinaire.
01:06:52 – Il n'y a pas d'évacuation à Versailles.
01:06:54 – Non, on s'est évacués tous les jours.
01:06:56 – Le champ de Mars, il y a beaucoup de choses à dire.
01:06:58 Mais c'est sidérant.
01:07:00 Ce qui est dingue, alors le champ de Mars, je précise,
01:07:02 c'est un jardin qui est ouvert, qui n'est jamais fermé le soir,
01:07:06 qui est au pied de la tour Eiffel, je pense que chacun le connaît.
01:07:08 Mais c'est sale.
01:07:10 Il y a des rats.
01:07:12 C'est évidemment insécure.
01:07:14 Il y a des gens à la sauvette partout.
01:07:16 – Il y a une série de viols surtout.
01:07:18 – Et aujourd'hui, effectivement, il y a une série de viols.
01:07:22 En fait, ce pays, c'est tellement invraisemblable.
01:07:24 Vous voulez voir le sujet ?
01:07:26 – Ah oui, oui.
01:07:28 – On va parler de ce sujet de Marine Sabourin avec Audrey Bertheau.
01:07:32 – Dans le quartier du champ de Mars,
01:07:34 la mise en examen d'un homme la semaine dernière
01:07:36 pour viol commis sous la menace d'une arme
01:07:38 inquiète les riverains et les touristes.
01:07:40 Depuis plusieurs semaines,
01:07:42 les agressions, les trafics de drogue et les vols
01:07:44 sont devenus habituels au pied de la tour Eiffel.
01:07:46 – Un soir, pickpocket dans la poche, le portefeuille.
01:07:50 – J'entends surtout des histoires assez ennuyeuses
01:07:54 de femmes qui se sont fait agresser.
01:07:56 – Si vous comparez à Londres, à Rome, à Barcelone,
01:07:58 ou même plus loin, quand vous allez à Dubaï ou à Abu Dhabi,
01:08:01 il y a un vrai écart entre Paris et les autres capitales.
01:08:04 – Des faits qui inquiètent à moins de 9 mois des Jeux olympiques de Paris.
01:08:08 – Déjà aujourd'hui, ils n'arrivent pas tellement à gérer.
01:08:10 C'est quand même assez craignos, si on peut utiliser le terme.
01:08:14 Donc voilà, c'est assez compliqué, je pense.
01:08:17 Et ça va être quelque chose de folklorique, ces jeux.
01:08:20 – Je ne sais pas comment ils vont assurer la sécurité de tous les gens.
01:08:23 Je n'aurais pas envie de venir à ce moment-là, par contre.
01:08:25 – Laurent Nunez, le préfet de police de Paris,
01:08:27 a pour objectif zéro délinquance d'ici le début de la compétition.
01:08:31 100 à 200 policiers sont mobilisés chaque jour dans le secteur
01:08:34 selon la préfecture de police.
01:08:36 Durant notre présence, nous ne les avons pas croisés.
01:08:39 Contacter la préfecture de police de Paris n'a pas été en mesure de nous répondre.
01:08:43 – Ils ne nous ont pas croisés.
01:08:45 – Non mais parce que c'est impossible en fait.
01:08:48 Les forces de l'ordre ne peuvent pas être partout.
01:08:50 Ça n'a aucun rapport, mais Rami Jacob a fait 3,872,000 hier.
01:08:54 On en avait parlé tout à l'heure, on avait ouvert l'émission avec.
01:08:56 TF1 a fait 4 millions, donc c'est vraiment à touche-touche.
01:09:00 20%, quasiment 20% de part de marché.
01:09:02 C'est Jean-Marc Morandini que je salue, qui me transmet ces chiffres.
01:09:08 Bon, Le Champ de Mars, vous vouliez dire quelque chose ?
01:09:10 – Oui, je voulais dire, il y a quelques jours,
01:09:12 la chaîne recevait quelqu'un dont j'ai oublié le nom, spécialiste du patrimoine,
01:09:14 qui faisait remarquer sur Le Champ de Mars, quelque chose d'important.
01:09:17 C'est qu'au nom de la sécurité, on a fait cette barrière ignoble
01:09:20 autour de la tour Eiffel. – Horrible.
01:09:22 – Qui ne sert à rien, c'est-à-dire que ça sert à défigurer le patrimoine,
01:09:26 à enlaidir la ville.
01:09:28 – Ah oui, mais ça, il y a des chefs pour enlaidir la ville, Madame…
01:09:31 – Oui, bien sûr, mais ce n'était pas qu'elle.
01:09:33 Il y avait toute cette psychose aussi en 2015,
01:09:35 on va bronchériser les monuments comme ça, ce n'était pas qu'elle.
01:09:39 Mais regardez, à côté de la barrière, ça ne règle absolument pas
01:09:43 la question de la sécurité, donc ça pose quand même un affaire.
01:09:46 – Ça a coûté une fordune.
01:09:48 – Surtout, ça enlaidit terriblement. – C'est très laid.
01:09:50 – Donc, les solutions comme ça, sécuritaires qu'on nous vend,
01:09:53 ne fonctionnent pas, sont contre-productives,
01:09:55 et en plus, elles en laissent…
01:09:57 – C'est la proposition de Rachel Nadal.
01:09:59 – Je n'arrive pas à comprendre pourquoi on n'arrive pas à sécuriser cet endroit,
01:10:01 puisqu'on sait parfaitement qu'il y a ces problèmes d'insécurité, d'insélubrité.
01:10:06 Pourquoi n'a-t-on pas de la présence policière sur le Champ de Mars ?
01:10:09 Je pose juste cette question.
01:10:10 – Mais il y en a, mais ils ne peuvent pas être partout.
01:10:12 Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
01:10:14 Dernière chose, c'est intéressant pour l'image de la France.
01:10:19 – Roberto Chorleo, on l'a reçu ici, parce qu'il est le producteur de Bernadette.
01:10:26 Eh bien, il regrette que son spectacle ne soit pas sur l'application Adage,
01:10:30 application dédiée à la généralisation de l'éducation artistique et culturelle.
01:10:34 Ce qui fait que les jeunes, ou les lycées, lorsqu'ils veulent prendre des places,
01:10:37 ben, elle n'est pas sur cette application.
01:10:39 Mais il y a des raisons idéologiques, bien évidemment,
01:10:41 puisque Bernadette parle des catholiques.
01:10:43 Écoutez, Monsieur Chorleo, je vous la fais courir.
01:10:46 – Oui, c'est ça, c'est ce qu'on a, contre les catholiques.
01:10:48 – Est-ce que les gens sont aussi…
01:10:49 – Tous les jours, nous avons des demandes d'école
01:10:51 qui voudraient emmener leurs élèves voir notre spectacle
01:10:54 et qui nous demandent pourquoi nous ne sommes pas référencés sur l'application Adage.
01:10:59 Pourquoi ? Eh bien parce que nous serions un danger pour la laïcité.
01:11:04 Alors moi, personnellement, je trouve ça extrêmement choquant
01:11:07 qu'une commission estime, à la simple lecture de l'intitulé de notre spectacle,
01:11:12 que nous sommes un danger pour la laïcité.
01:11:15 Le Louvre n'est pas suspecté d'enfreintre la charte de la laïcité
01:11:19 quand il expose Saint-Jean-Baptiste, œuvre de Léonard Vinci.
01:11:23 Alors j'en appelle directement à Madame la ministre de la Culture.
01:11:27 Ce pass culture est essentiel pour une œuvre comme la nôtre,
01:11:30 grand public et universelle, qui s'adresse aux familles et plaît aux jeunes.
01:11:35 Nous ne sommes pas une organisation religieuse,
01:11:39 mais une production de spectacles qui parle d'une grande figure française
01:11:43 qui, comme elle le disait elle-même, n'est pas chargée de faire croire,
01:11:47 mais simplement de le dire.
01:11:49 Il a raison. C'est fou ça. Il a raison.
01:11:52 C'est un spectacle magnifique que j'ai eu l'occasion de voir.
01:11:55 Ah ouais ? Bondé. Ils reviendront à Paris.
01:11:57 Ils font un tour du monde. À Lourdes, ça a été exceptionnel.
01:12:00 C'est un spectacle magnifique, vraiment.
01:12:02 Ma chère mairie, elle est avec nous.
01:12:04 Et elle est avec nous pour la grille du Palazzo.
01:12:08 Et je vous emmène en Venise, dans la lagune.
01:12:11 Et des coins de Venise que vous ne connaissez pas.
01:12:13 Moi j'y ai vécu pendant un certain temps, j'ai fait plein de biennales.
01:12:17 Et je connais un peu les quartiers malfamés autour de Venise.
01:12:20 Et vous viviez à Venise ?
01:12:21 J'ai vécu une période, oui.
01:12:23 Vous alliez dans une maison, un appartement ?
01:12:25 Non, non, j'avais un mari italien.
01:12:27 Et le mari, il vivait sur une condole ?
01:12:29 Non, mais on faisait du cinéma, donc je ne sais pas si ça vous a échappé,
01:12:32 il y a le festival de Venise, on y passe beaucoup de temps,
01:12:34 il y a aussi la biennale.
01:12:36 Et au quotidien, c'est ça qui m'intéresse.
01:12:38 J'y suis allée, j'y ai passé des grands séjours de trois semaines à un mois.
01:12:40 Vous allez au cimetière de Venise avec Stravinsky ?
01:12:42 C'est extraordinaire, mais on ne peut pas y aller comme on veut,
01:12:45 c'est fermé tout ça maintenant.
01:12:47 Il y a des normes de sécurité un peu partout.
01:12:49 On ne peut plus aller au cimetière de Venise ?
01:12:51 Mais oui, il faut avoir un passé, un laissé-passé, c'est pas si simple.
01:12:53 Ou alors il faut mourir.
01:12:54 Alors, il y a une ville vénitienne, qu'on ne connaît pas bien,
01:12:58 qui est quand même une ville, ancienne ville noire on l'appelait,
01:13:02 c'est-à-dire des terroristes fascistes,
01:13:05 et qui continuent à exister, il y a encore des ramifications.
01:13:09 Et alors il y a toute une malavite, une mafia vénitienne.
01:13:13 Et mon héroïne, je me suis inspirée de beaucoup d'actrices
01:13:16 qui ont un peu perdu les pédales à un moment donné,
01:13:19 alcoolisme, etc.
01:13:20 Je me suis d'ailleurs interrogée pourquoi, pourquoi ?
01:13:23 Les stars d'aujourd'hui, elles sont beaucoup plus rangées.
01:13:25 D'abord on les connaît, elles font leur marché,
01:13:27 elles sont écolos, c'est tout d'elles.
01:13:29 Donc il n'y a plus le grand mystère.
01:13:31 Les grandes stars du temps de Marie-Louise Monroe,
01:13:33 de Martine Carole, c'est Martine Carole qui m'a beaucoup inspirée.
01:13:38 Elle tournait un film et il y avait un copain à moi qui était assistant
01:13:41 et qu'on avait chargé de la surveiller pour que le soir,
01:13:44 elle n'aille pas faire des folies dans des endroits, justement, des bouges.
01:13:50 Elle se faisait sauter sur les autoroutes.
01:13:52 Je ne sais pas si c'est une addition.
01:13:54 Elle aimait beaucoup les routiers, les camionneurs.
01:13:57 - Je vous dis, elle avait des relations circelles sur les autos, non ?
01:13:59 - Oui, elle se plaçait comme les prostituées,
01:14:01 comme si on ne la reconnaissait pas.
01:14:03 - Ah bon ?
01:14:04 - Oui.
01:14:05 Vraiment, c'était du...
01:14:07 - Pourquoi vous riez ? C'est vrai ?
01:14:09 - Non, mais attendez, je vais...
01:14:11 - Avec naturel.
01:14:13 - Les dernières stars françaises, c'est qui ?
01:14:15 Isabelle Adjiani, Catherine Deneuve, Romy Schneider ?
01:14:18 - Voilà.
01:14:19 Quelques-unes m'ont mal tournée quand même,
01:14:21 parce que Romy Schneider, c'était dramatique.
01:14:23 Elle était alcoolique à la fin.
01:14:25 Et puis, l'Atallywood.
01:14:27 Il y a des hommes aussi, Patrick Devers.
01:14:29 Des types qui ne supportaient pas la célébrité.
01:14:32 Ils ne supportaient pas aussi cette condition d'être une star.
01:14:35 C'est-à-dire d'être obligée tout le temps de faire la même chose.
01:14:37 Moi, j'ai échappé à ça.
01:14:39 C'est pour ça que j'ai un peu fait régler mes comptes avec le cinéma,
01:14:41 parce que je n'ai pas voulu faire ce chemin-là.
01:14:44 Et j'ai un peu brûlé la musique et tout autre chose.
01:14:46 - C'est ce qu'on décide d'être star.
01:14:47 Est-ce que c'est vous qui avez décidé de ne pas être star ?
01:14:49 Ou est-ce que c'est le public qui dit tout d'un coup
01:14:51 "Alain Delon est star" ?
01:14:53 - Il y a un peu les deux.
01:14:54 Il faut s'en occuper aussi.
01:14:56 Une fois qu'on a eu un succès, il faut le prolonger.
01:14:59 Il faut tout le temps refaire la même chose.
01:15:01 Moi, je n'ai pas fait ça.
01:15:02 Vous savez, ce qui est merveilleux, c'est l'âge.
01:15:04 C'est mon âge.
01:15:05 83.
01:15:06 - Non, c'est pas vrai.
01:15:09 - Alors maintenant, je regarde toute ma vie avec un recul formidable.
01:15:13 Et je m'aperçois qu'il y a des choses que j'ai faites instinctivement
01:15:16 qui étaient en fait une lutte, une résistance.
01:15:20 On ne peut pas le savoir tout de suite.
01:15:22 C'est comme la jeunesse.
01:15:23 Quand on est jeune, on ne sait pas qu'on est jeune.
01:15:25 Et on n'en profite pas d'ailleurs.
01:15:26 C'est Cocteau qui disait que la jeunesse est gaspillée sur les jeunes.
01:15:29 Parce qu'après, on se rend compte de tout ce qu'on a fait
01:15:33 et de tout ce qu'on n'a peut-être pas fait.
01:15:35 Et moi, c'est ça.
01:15:36 J'ai refusé des choses.
01:15:37 J'ai refusé des chemins.
01:15:38 D'ailleurs, mon livre est situé dans les années 70,
01:15:42 avant le téléphone portable et avant la communication.
01:15:45 Vous savez, en 68, on a tous cru que la communication, c'était la réponse à tout.
01:15:50 On allait propager la démocratie, les bonnes idées, la beauté, etc.
01:15:56 Ça a été le cas.
01:15:58 On a quand même propagé beaucoup de bonnes choses.
01:16:00 Mais on a aussi propagé la merde.
01:16:02 C'est-à-dire qu'il y a aussi...
01:16:03 Non mais c'est vrai !
01:16:05 On n'osait pas le dire !
01:16:06 C'est-à-dire qu'hélas, aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il y a une espèce de vacarme.
01:16:11 Les années 70, je préférais la légèreté des années 70 à aujourd'hui.
01:16:14 Mais je voulais vous faire...
01:16:15 J'avais une petite surprise tout à l'heure.
01:16:16 Je voulais vous faire montrer une petite archive.
01:16:19 Ce que vous avez vu, je n'ai pas posé de question, rien du tout.
01:16:22 Écoutez, si j'ai des choses à dire, vous me les laissez dire.
01:16:25 Mais c'est pas le concept de l'émission !
01:16:28 C'est pas du tout le concept !
01:16:30 Je vous avais dit !
01:16:33 Pascal m'aime bien et il pense !
01:16:36 Ah non, je vous aime beaucoup !
01:16:37 Ah, voilà !
01:16:38 C'est réciproque, mon cher Pascal.
01:16:39 Vous êtes très en forme, surtout, vous êtes bourré.
01:16:42 Mais vous savez, il faut trouver son look.
01:16:44 Et je sens que vous l'avez trouvé, votre look.
01:16:46 Vous avez été habillé comme un auteur du programme.
01:16:48 Vous avez trouvé son look !
01:16:50 Il lui coupait la chic, dis donc !
01:16:54 C'est pas facile !
01:16:56 Je voulais que vous jugiez Macha Merrill de 72, un peu gaucho,
01:17:05 qui parle du festival de Cannes 72, et qui dit...
01:17:09 Je me suis un peu en rideau pour l'empêcher.
01:17:11 72, et qui dit "les films sont commerciaux et moi je suis une intello".
01:17:14 Voilà, c'est ça que vous dites en sous-texte.
01:17:16 Écoutez, écoutez bien.
01:17:18 La sélection italienne, par exemple, vous savez que,
01:17:20 je vous ai dit, j'habite en Italie.
01:17:22 Les films que nous avons, que nous voyons ici à Cannes,
01:17:25 sont des films commerciaux.
01:17:27 Mais je trouve qu'ils sont faits d'une telle manière
01:17:35 que pour le comité sélection du festival, c'était troublant.
01:17:40 En effet, ils sont...
01:17:41 Comme on ne leur a pas fait voir tous les films,
01:17:44 ils n'ont vu qu'une partie, ce que la chambre des producteurs
01:17:47 a bien voulu leur faire voir.
01:17:50 Effectivement, c'est tellement bon, c'est tellement bien fait,
01:17:53 le film de Rosi est tellement bien fait, que ça trouble.
01:17:56 Ça a l'air d'être un film de festival.
01:17:59 Oui, c'est ça, c'est un film...
01:18:01 Oui, pas seulement bien fait, il a quand même une forme assez originale.
01:18:05 Mais enfin, ce n'est pas un film d'auteur, ce n'est pas un film qui est né...
01:18:09 J'aime beaucoup et Rosi et le film,
01:18:12 mais le même que le film de Petri, que nous allons voir dans quelques jours,
01:18:17 c'est la même chose.
01:18:19 Ce sont des films de spéculation à haut niveau.
01:18:23 Voilà.
01:18:24 Aussi bien politique que commercial.
01:18:27 Je suis très méchante avec mon petit collègue italien.
01:18:29 On s'aperçoit que, par exemple, un festival il y a 10 ans,
01:18:33 est-ce qu'à votre avis, il y a des thèmes nouveaux ?
01:18:36 Par exemple, la politique il y a 10 ans...
01:18:39 Mais c'est la mode, la politique était la mode,
01:18:41 ça fait gagner de l'argent la politique maintenant.
01:18:43 Donc là, on est vraiment dans les années 70,
01:18:45 vous trouvez que c'est un télo, c'est commercial.
01:18:47 Quand on voit ça aujourd'hui, ce n'est pas perçu comme ça,
01:18:50 parce que La Palme d'Or va à la classe ouvrière,
01:18:52 va au paradis d'Elio Petri, que vous trouvez commercial,
01:18:55 et c'est l'affaire Matéi de Francesco Rosi,
01:18:58 que vous trouvez également commercial.
01:18:59 C'est drôle d'entendre ça.
01:19:01 Alors, quel regard vous portez ?
01:19:03 Le jeu était un peu plus radical à l'époque, je pensais qu'il fallait...
01:19:05 Et surtout, vous n'oubliez pas qu'à Cannes,
01:19:07 il y avait la Malmaison, il y avait vraiment une séparation.
01:19:10 On voyait les bons films et les films étrangers à la Malmaison,
01:19:13 et puis il y avait le Palais des Festivals,
01:19:15 et donc monter les marches, c'était un peu vulgaire.
01:19:18 Ce n'était pas considéré comme gratifiant.
01:19:21 Alors, tout ça a changé, tout ça.
01:19:23 Et je pense même, pour reparler de politique,
01:19:25 en Israël aussi, tout a changé.
01:19:27 Les jeunes, ils ne sont plus les jeunes d'il y a 40 ans.
01:19:30 Ils sont ramollis par le confort, par la vie.
01:19:34 Ils sont riches en Israël maintenant.
01:19:37 Et donc, cette armée de réservistes,
01:19:40 ils ne sont pas du tout ceux qui ont fait Israël en 1948.
01:19:43 Alors, il est 10h31, Somaya Al-Abidi nous rappelle les titres,
01:19:46 et on essaye de poursuivre encore la conversation.
01:19:48 Il nous reste très peu de temps, malheureusement.
01:19:50 Somaya.
01:19:52 Plus de 70 Palestiniens tués dans des radars aériens nocturnes,
01:19:56 une annonce faite par le Hamas qui précise
01:19:58 que l'une des frappes a fait 17 morts à Jabalia,
01:20:01 dans le nord du territoire.
01:20:03 De son côté, l'armée israélienne indique avoir frappé
01:20:05 plus de 320 cibles à Gaza cette nuit,
01:20:07 parmi ces cibles, des tunnels où opéraient des membres du Hamas
01:20:10 et des dizaines de quartiers généraux opérationnels.
01:20:14 J'ai été très choquée connaissant Jean-Luc Mélenchon.
01:20:17 Le mot "camper" n'a pas été choisi au hasard.
01:20:19 C'est une nouvelle cible qu'on me met dans le dos, c'est très grave.
01:20:22 Ce sont les mots de Yael Broun-Pivet,
01:20:24 qui a réagi sur France Inter ce matin,
01:20:26 après la publication d'un message du leader de la France insoumise,
01:20:29 Furex, qui moquait son déplacement en Israël.
01:20:33 Et puis, nouvelle alerte sur certains médicaments contre le rhume.
01:20:36 Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament,
01:20:39 il présente des risques de graves effets secondaires.
01:20:42 Dans de rares cas, les produits vasoconstricteurs,
01:20:45 comme le dolirum, l'actifed ou encore l'Umex,
01:20:48 pourraient déclencher des AVC ou encore des infarctus.
01:20:51 Un rhume, si vous prenez quelque chose, c'est 10 jours.
01:20:54 Si vous ne prenez rien, c'est 10 jours.
01:20:56 Donc je vous conseille de ne rien prendre.
01:20:58 - Mme La Chameril, Noemi Schultz, un mot.
01:21:01 Ce sont les derniers mots de Redouane Fahyde,
01:21:04 puisque c'est la fin de son procès avant le verdict.
01:21:07 Bonjour Noemi, dites-nous tout en 37 secondes.
01:21:10 - En 37 secondes, Redouane Fahyde qui a eu l'occasion
01:21:13 de prendre une dernière fois la parole,
01:21:15 qui a d'abord eu un mot pour la victime dans cette évasion,
01:21:18 le pilote d'hélicoptère qui avait été pris en otage.
01:21:21 J'ai bousillé des vis, c'était une erreur de ma part.
01:21:23 Je vais essayer de ne pas refaire la même chose.
01:21:25 Il a ensuite fait une déclaration d'amour à son grand frère,
01:21:28 Rachid Fahyde, qui était venu l'aider
01:21:30 et contre qui une peine très lourde a été requise.
01:21:32 Redouane Fahyde aussi, la peine de requise est de 22 ans de prison.
01:21:35 Son avocat de vendredi a demandé aux jurés
01:21:38 de ne pas condamner à une peine si lourde
01:21:40 pour une évasion de moins de 8 minutes
01:21:42 sans une goutte de sang versée.
01:21:44 Parce que sinon, qu'est-ce qu'on fait quand il y a du sang versé ?
01:21:46 Elle a parlé de belles évasions.
01:21:48 Elle ne veut pas d'une peine requise pour les assassins.
01:21:50 Une peine démesurée. Dans quelques minutes,
01:21:52 les jurés vont partir délibérés.
01:21:54 Plusieurs jours, le verdict est attendu
01:21:56 dans la journée de mercredi.
01:21:58 Merci Noémie Schulte. Vous vouliez dire une information ?
01:22:01 Jean-Luc Mélenchon a à nouveau réagi à l'interview
01:22:03 ce matin de Yael Brone-Pivet.
01:22:05 Il dit avec Brone-Pivet la dégradation de la polémique politique
01:22:07 atteint des niveaux jamais vus.
01:22:09 Apologiste du soutien inconditionnel au gouvernement d'Israël,
01:22:11 elle est revenue sans un mot de compassion
01:22:13 pour les populations enfermées à Gaza.
01:22:15 Et maintenant, elle attribue au mot "campé"
01:22:17 un contenu antisémite. Cette absurde police des mots
01:22:19 est une pitoilable diversion pour détourner
01:22:21 l'attention de sa grave faute politique.
01:22:23 Masha Merrill, la grille du Palazetto.
01:22:25 Alors, il y a un petit chapitre qui m'a amusé
01:22:27 sur les journalistes qui suivent le cinéma.
01:22:29 C'est vrai qu'il n'y a pas un journaliste
01:22:31 digne de ce nom, ce soir,
01:22:33 à part Grazini, ton fan.
01:22:35 Les petits dandis au premier rang attendent avec impatience
01:22:37 d'être mutés dans une autre page que l'infamante
01:22:39 colonne des spectacles. Nous n'avons droit
01:22:41 qu'aux ringards, aux débutants.
01:22:43 La crème, c'est pour la politique,
01:22:45 à la limite pour les écrivains. Mais nous,
01:22:47 il faut qu'on raconte notre vie à des sous-officiers
01:22:49 recyclés ou à des anciens de la page sportive.
01:22:51 T'as compris ?
01:22:53 Les photographes avec leurs photos volées
01:22:55 sont plus honnêtes.
01:22:57 Les photographes avec leurs photos volées...
01:22:59 C'est un drame, les journalistes du cinéma ?
01:23:01 C'est bien dit, c'est bien écrit.
01:23:03 Jean-Pierre Lavoignat, que je connais,
01:23:05 qui est venu ici, Marc Esposito,
01:23:07 qui faisait ce qu'il doit...
01:23:09 C'est des vieux...
01:23:11 Eric Neuf...
01:23:13 Mais c'est des vieux !
01:23:15 Aujourd'hui, il y a plus de tout ça.
01:23:17 Il n'y a plus de critiques avec des blogs,
01:23:19 des chercheurs et des influenceurs.
01:23:21 C'est une horreur !
01:23:23 Michel Simon, formidable !
01:23:25 Il a écrit sur Michel Simon,
01:23:27 qui a écrit des pubs, des trucs...
01:23:29 Vous vous retardez, mon ami.
01:23:31 C'est vrai, je suis d'accord.
01:23:33 Je retarde.
01:23:35 Il y a quand même une chose terrible
01:23:37 qui se passe dans cette propagation
01:23:39 de la communication.
01:23:41 On est dilué.
01:23:43 Sauf chez vous, un peu.
01:23:45 Je dois vous remercier, vous féliciter.
01:23:47 On arrive un petit peu...
01:23:49 On est d'un bloc.
01:23:51 C'était un plaisir.
01:23:53 Un jour, vous me parlerez de François Truchot.
01:23:55 J'ai des choses à vous dire.
01:23:57 Vous n'avez jamais tourné ici ?
01:23:59 J'ai fait un petit tour avec lui.
01:24:01 Un petit tour ?
01:24:03 Vous avez été son amoureuse ?
01:24:05 Je vous explique.
01:24:07 Je lui ai fait un petit tour.
01:24:09 Un petit voyage.
01:24:11 Mais ça n'a pas duré longtemps.
01:24:13 C'est vous qui l'avez quitté ?
01:24:15 Il n'a pas été gentil avec vous ?
01:24:17 Si #MeToo existait à l'époque,
01:24:21 il aurait été sur le banc des accusés.
01:24:23 Non, sérieusement.
01:24:25 C'est une icône, François Truchot.
01:24:27 Arrêtez.
01:24:29 Je ne peux pas vous en parler
01:24:31 parce que je vais me faire taper dessus
01:24:33 par tout le monde.
01:24:35 Vous en avez trop dit.
01:24:37 C'est une icône.
01:24:39 C'est un cinéaste.
01:24:41 Je vais même vous dire plus.
01:24:43 C'est un cinéaste traditionnel
01:24:45 qui a fait une belle carrière de cinéaste.
01:24:47 Mais ce n'est pas Godard,
01:24:49 ce n'est pas Pierre Casse.
01:24:51 C'est mieux que Godard.
01:24:53 Ça se discute.
01:24:55 Hier, il y avait un magnifique portrait
01:24:57 de Fanny Ardant sur Arte
01:24:59 que je suis tombé dessus par hasard
01:25:01 et j'étais scotché.
01:25:03 On peut voir la femme d'à côté
01:25:05 jusqu'au bout de la vie.
01:25:07 C'est magnifique.
01:25:09 On peut voir "La nuit américaine"
01:25:11 de Jacqueline Bisset.
01:25:13 On peut tout voir.
01:25:15 - Vous êtes un fan de Truchot.
01:25:17 - Il est mort l'année prochaine.
01:25:19 Ça fera 40 ans.
01:25:21 En tout cas, je suis fan de Mâchaméry.
01:25:23 On peut voir à chaque fois
01:25:25 les uns et les autres.
01:25:27 Elle est mariée à Daniel Aubry-Schki.
01:25:29 Elle est monte dans l'ascenseur.
01:25:31 Pourquoi c'est toujours votre femme
01:25:33 qui parle à votre place?
01:25:35 - Je suis tête précurseur.
01:25:37 J'ai deviné que tu épouserais
01:25:39 un grand musicien.
01:25:41 Il y a d'ailleurs fait la musique du film.
01:25:43 - Vous parlez de Michel Legrand
01:25:45 avec cette chanson "Un parfum de fin du monde".
01:25:47 C'est une chanson absolument formidable.
01:25:49 "Dis, on se reverra. Dis, m'en veux surtout pas.
01:25:51 Si je vois déjà un parfum de fin du monde."
01:25:53 C'est vraiment adapté
01:25:55 au monde d'aujourd'hui.
01:25:57 - Vous voulez que je la chante?
01:25:59 - Oui, mais après l'émission.
01:26:01 Audrey Missiraka était à la réalisation.
01:26:03 Dominique Rémond était à la vision.
01:26:05 Merci à Amanda qui était au son,
01:26:07 à Marine Lanson et à Benoît Bouteille.
01:26:09 On est très en retard.
01:26:11 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:26:13 Et que Jean-Marc Morandini me pardonne.
01:26:15 Rendez-vous ce soir.
01:26:17 Ciao !
01:26:18 Merci.
01:26:19 [SILENCE]

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