• il y a 6 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur Europe 1 de 9h à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30 avec l'heure des pros.
00:00:10 Le journal parisien révèle ce matin le quotidien de monsieur Mohamed Amra qu'on nous avait présenté
00:00:17 comme un petit caïd et qui apparaît comme un maillon essentiel d'un trafic de drogue organisé.
00:00:23 La cellule d'Amra était sonorisée. C'est dire que des fonctionnaires ont écouté au quotidien ou à
00:00:30 posteriori. On essaiera d'éclaircir monsieur Amra. Il disposait d'un téléphone portable, des cartes
00:00:36 pancaires prépayées. Il gérait ses activités criminelles depuis sa cellule. Trafic de stupéfiants,
00:00:42 extorsion, enlèvement, séquestration avec demande de rançon. Il recevait à n'importe quelle heure
00:00:47 du jour et de la nuit de la nourriture grâce à des coursiers qu'on appelle jetteurs. C'est le
00:00:52 système Uber Eats adapté à la prison, version Dupont-Moretti. Tout cela est évidemment effrayant.
00:00:59 La prison c'est open bar et ça renvoie à la responsabilité du ministre de la justice. Depuis
00:01:05 une semaine on découvre une administration défaillante, des pratiques qu'on ne soupçonnait
00:01:09 pas, des voitures de transferment inadaptées, des prisons gruyères où tout rentre sans aucun
00:01:15 contrôle etc. Deux agents sont décédés et c'est bien sûr le plus dramatique à qui la République a
00:01:21 rendu hommage hier. A quel niveau d'incompétence un ministre démissionne-t-il en France ? Quand
00:01:27 est-ce que la responsabilité d'Eric Moretti est-elle engagée sur ce qui se passe dans les prisons,
00:01:34 mais aussi en dehors avec les agents de la pénitentiaire ? Manifestement Eric Dupont-Moretti
00:01:39 n'est responsable de rien et c'est pourquoi ce matin il est toujours en place. Il est 9h,
00:01:43 Augustin donne adieu.
00:01:45 Bonjour Pascal, bonjour à tous. Emmanuel Macron a échangé avec les forces de l'ordre dans le
00:02:01 commissariat central de Nouméa. Il a évoqué un mouvement d'insurrection absolument inédit,
00:02:06 tout en précisant que les forces de l'ordre resteront aussi longtemps que nécessaire,
00:02:09 même durant les Jeux Olympiques. Quelques heures plus tôt à sa descente de l'avion,
00:02:13 il a annoncé viser le retour à la paix et à la sécurité. Pour cela,
00:02:17 il veut remettre toutes les parties prenantes autour de la table.
00:02:20 "L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière. L'apaisement ne peut pas être de ne pas
00:02:25 respecter l'expression populaire qui s'est déjà jouée. L'apaisement ne peut pas être de nier en
00:02:31 quelque sorte un chemin qui a déjà été fait. Néanmoins, nous devons remettre toutes les
00:02:37 parties prenantes autour de la table et vous représentez ici pour moi celles et ceux qui les
00:02:42 représentent." Les Français sont favorables à un abaissement de l'âge de la majorité pénale à 16
00:02:48 ans. Résultat de notre sondage CSA pour CNews Europe et le JDD. Face à la délinquance des
00:02:54 jeunes, 76% des Français veulent baisser l'âge de la majorité à 16 ans. Seulement 21% y seraient
00:02:59 opposés. Dans le détail, 63% des sympathisants de gauche sont favorables contre 89% à droite.
00:03:06 Et un vent de fraîcheur assoufflé sur les marches du Festival de Cannes hier soir. L'équipe du film
00:03:13 "Un petit truc en plus" a mis l'ambiance avec une joie très communicative. Fort de leurs 3 millions
00:03:18 de téléspectateurs, Artus, Clovis Cornillac et les acteurs en situation d'handicap étaient aux
00:03:24 anges. Ils avaient tous le sourire et Artus espère que cette montée des marches va faire bouger les
00:03:30 choses. Écoutez. On en parlera évidemment tout à l'heure. Merci Augustin. Avec eux et tout c'est
00:03:37 extraordinaire. Ça restera gravé je pense dans notre échange. Ce qui est bien c'est que je pense
00:03:43 que ça restera même gravé dans l'histoire du festival. C'est ça le plus important. J'espère
00:03:51 que ça va faire un peu bouger les choses et que ça va être le commencement de quelque chose. Merci
00:03:57 Augustin. C'est vrai que ce film est formidable. Allez le voir. On en parlera tout à l'heure avec
00:04:00 cette chanson "Click, click, pam, pam" de l'artiste Janss qui est absolument formidable. C'est tendre,
00:04:06 c'est éloquent et c'est une bouffée évidemment de plaisir, une légèreté dans cette actualité
00:04:15 qui est dramatique. Je salue Noémie Schultz que vous connaissez, Sabrina Medjéber, Philippe Bilger,
00:04:21 Olivier Dardigolles, Philippe Guibert et Jean-Christophe Koubivi qui est secrétaire national
00:04:25 unité. On va parler d'Eric Dupond-Moretti bien sûr, il est ministre donc forcément il faut bien
00:04:29 qu'il y ait des responsabilités sur ce qui se passe dans son administration. C'est vrai que
00:04:34 le journal Le Parisien, ce que révèle Le Parisien ce matin je trouve c'est effrayant. Je peux pas
00:04:38 vous dire autre chose. On a beau... - On s'en doutait. - Oui mais à ce point franchement c'est...
00:04:44 - On va voir le sujet. Simplement j'avais une question technique. J'ai appris que la cellule
00:04:52 était sonorisée. Est-ce qu'on écoute en direct ? Est-ce qu'il y a les moyens d'écouter en permanence ?
00:05:00 Et auquel cas ça a une responsabilité théorique ? C'est-à-dire qu'on aurait fait sortir ce monsieur
00:05:05 alors que c'est un criminel de haut vol si je comprends bien ? - On l'a pas fait sortir. - On l'a fait sortir
00:05:11 pour un transferment. - Oui c'est ça. - Voilà. - Oui. - On l'a fait sortir. - Il est allé d'une prison à un rendez-vous
00:05:18 avec un juge. Quand on dit qu'on l'a fait sortir ça donne l'impression qu'on l'a remis en liberté.
00:05:21 - On l'a extrait quoi. - On l'a extrait. - Avec une escorte pas suffisante, visiblement.
00:05:26 - On l'a fait sortir de sa prison alors qu'il devrait y être. Voilà il devrait y rester à mon avis.
00:05:34 Maintenant la discussion peut se mettre en place. Donc est-ce qu'on savait ça ou est-ce que ces
00:05:40 écoutes sont a posteriori ? C'est depuis quelques jours, lorsqu'on connaît ce dossier, qu'on a
00:05:46 écouté ce qui se disait. C'est ça que je ne sais pas. - Non les écoutes se font a posteriori parce qu'il
00:05:50 faut faire une analyse. Derrière tout ça il y a aussi l'élément humain. Alors sur vraiment en cas
00:05:55 d'extrême urgence on a vraiment des risques. On peut l'écouter en direct mais souvent c'est des
00:05:59 enregistrements et derrière en fait c'est toute une analyse. Il faut retranscrire, faire des PV de
00:06:03 synthèse. Il faut tenir au courant effectivement le procureur à la république ou le magistrat et au
00:06:07 fur et à mesure. Et en fait l'idée c'est d'avoir du renseignement opérationnel pour avancer sur une
00:06:13 affaire en cours et surtout pour avoir peut-être des pistes sur d'autres affaires et essayer de
00:06:18 tisser une toile. - Et puis l'autre chose c'est qu'effectivement on nous a présenté ce jeune homme
00:06:22 comme un petit caïd. En fait c'est juste quelqu'un qui est au sommet d'une organisation.
00:06:29 - Alors c'est vrai que ça pose énormément de questions parce que ses écoutes elles datent de
00:06:34 2022-2023 à l'époque où il était à la présidence de la santé. Déjà sonoriser une cellule c'est pas
00:06:39 tous les détenus qui sont écoutés en permanence. C'est déjà qu'on va cibler quelqu'un dont on
00:06:43 estime que c'est plutôt une tête de gondole. Donc ça veut dire que déjà à l'époque on a estimé qu'il
00:06:47 était important de sonoriser la cellule de Mohamed Amra. C'est décidé généralement par le juge
00:06:51 d'instruction et éventuellement par le parquet et effectivement ce sont les enquêteurs qui doivent
00:06:54 écouter et faire des remontées. Alors c'est à postérieur mais enfin c'est pas deux ans après
00:06:59 normalement. C'est pas en temps réel. La difficulté aussi c'est pas... on écoute juste souvent
00:07:03 les conversations téléphoniques mais là c'est une cellule. Donc c'est 24 heures sur 24. Imaginez
00:07:08 si ça se déclenche au son. Chaque fois qu'il allume sa radio ça va se déclencher. Donc c'est un
00:07:12 travail de titan. - Alors je voudrais qu'on voit le sujet quand même parce que je dis ce qu'on a
00:07:17 découvert. On a beau, comme vous dites, le savoir. Je vous assure quand je dis qu'il faut tout changer
00:07:23 en France, c'est open bar une prison. C'est open bar, ça s'appelle open bar. Donc vous avez un
00:07:28 ministre de la Justice qui visiblement sait ça et ne fait rien. Donc il y a un moment les
00:07:32 responsabilités elles se posent quand même dans ce pays. Il y a un moment il faut vous dire aux gens
00:07:36 moi je veux bien qu'on pleure quand des gens sont décédés et qu'on rend hommage mais il y a
00:07:42 quand même la responsabilité, elle existe. Alors voyons le sujet et on en parle ensemble de Marie
00:07:49 Victoire Dieudonné. - Le masque tombe pour l'homme le plus recherché de France. Mohamed Amra, fugitif
00:07:56 depuis l'attaque au fourgon pénitentiaire du 14 mai, avait été mis sous écoute dans le cadre d'une
00:08:02 enquête pour meurtre. Ses enregistrements permettent aux parisiens de dresser le véritable visage de
00:08:07 la mouche, celui de l'impunité. Derrière les barreaux, téléphone personnel et chicha à la main,
00:08:13 le chef d'orchestre organise ses activités criminelles. Trafics de stupéfiants, extorsion,
00:08:19 enlèvement et séquestration avec demande de rançon mais aussi carotage, un procédé qui
00:08:24 consiste à dérober aux trafiquants rivaux leurs marchandises, quitte à devoir tuer. - Mohamed
00:08:29 Amra se révèle capable d'une extrême publicité, élevant la trahison au rang d'art, le tout en
00:08:35 recourant fréquemment à la technique de l'enlèvement. - La mouche met au pas ses nombreux subordonnés et
00:08:41 terrorise ses créanciers par la violence. - A 15h09 t'avais les stupéfiants dans tes mains et t'es
00:08:46 parti, fils de... Pour faire Tourville-elle-Beuf, trois stations en 1h09, je vais te niquer ta...
00:08:51 Routeur, box de stockage ou voiture volée, l'organisation est professionnelle, le guet-apens,
00:08:57 rodé. Depuis sa cellule, la mouche est parfois mieux informée que ses hommes. - Allô ? Ouais frérot,
00:09:03 attends, je vais te guider parce qu'il y a un barrage, il y a les gendarmes au rond-point. Non,
00:09:07 reviens au stop, prends à droite. Non, pas le barrage, t'es fou ! - A l'issue de sa mise en
00:09:11 examen pour meurtre, Mohamed Amra est ralenti dans ses activités criminelles. Mais sept mois plus tard,
00:09:16 il parvient à s'échapper et cause la mort de deux agents pénitentiaires. - D'abord, il y a une
00:09:22 question que je me pose toujours et que les gens se posent peut-être. Comment ces informations
00:09:26 arrivent jusqu'à un journaliste ? C'est le parisien qui le sent. C'est parce qu'il y a des gens qui
00:09:30 doivent en avoir ras le bol de ça, qui sont forcément de la pénitentiaire. Ça vient forcément de la police.
00:09:37 - Non, ce que dit là, c'est l'Office central de lutte contre la criminalité organisée qui a fait une
00:09:40 synthèse. Donc là, ça vient pas de la pénitentiaire, ça vient de la police. - Oui, mais alors c'est la police qui en a ras le bol,
00:09:44 sans doute, et qui fait sortir par la presse ça. Ça ne peut être que ça. - Écoutez, vous savez,
00:09:50 alors après moi, je sais pas d'où ça vient, mais effectivement, quand vous avez des
00:09:53 informations et que vous voyez tous les jours que vous, vous risquez votre vie, que vous travaillez
00:09:58 en sous-marin et que vous essayez de vous donner tout ce que vous avez en fait dans votre vie,
00:10:02 vous vous faites les 3-8 pour essayer de lutter contre ce fléau et que derrière, effectivement, il y a une
00:10:06 chape de plomb politique ou même institutionnelle, parce qu'on a aussi chez nous le pas de vague
00:10:11 dans les institutions pour connaître un petit peu l'administration. Je peux vous dire qu'effectivement,
00:10:15 certains veulent bien travailler, mais d'autres disent "oh là là, c'est bon, on a des budgets, on va se calmer,
00:10:20 moi je veux pas attirer l'attention, j'ai ma carrière à faire, etc." Donc en fait, dans vous, vous êtes un petit
00:10:25 outil, vous êtes dans le marasme et vous avez envie, à un moment donné, que quelque chose bouge.
00:10:28 Et donc du coup, il y a des fuites organisées de temps en temps pour essayer justement de faire bouger les choses.
00:10:33 - Alors, évidemment, on l'a passé plusieurs fois, mais cette magistrate Isabelle Coudert, qu'on va encore réécouter,
00:10:38 qui a dit il y a quelques semaines "la bataille est perdue" et qui s'est fait taper sur les mains, sur les doigts,
00:10:45 par le ministre de la Justice, qui lui, est dans le pas de vague, parce que lui, ce qu'il veut, c'est surtout
00:10:49 que ça ne sorte pas tout ça, parce qu'il le sait, c'est en ça qu'il est responsable, le ministre de la Justice.
00:10:53 Il sait tout ça, mais il ne veut pas en parler. Donc, effectivement, ça crée un problème. Donc réécoutons ce que disait Mme Coudert.
00:10:59 - La guerre contre les trafiquants à Marseille. Et tandis que nous sommes freinés par toutes les contraintes
00:11:07 et les entraves dont j'ai parlé, les avocats de leur côté font de leur site unilitator.fr,
00:11:14 ayant pour vocation à recenser les cas de nullité, avec le dessin affiché d'instaurer une bonne administration de la justice,
00:11:22 alors que nous, dans nos cabinets, nous sommes à l'affixie.
00:11:25 - Bon, on va être avec Pierre Botton dans une seconde, mais je ne sais pas comment vous vivez ça.
00:11:31 Moi, je trouve ça invraisemblable.
00:11:33 - Là où je vous rejoins, Pascal, c'est sur le fait, d'abord, que tout cela, on le savait.
00:11:38 J'ai connu des criminels qui, dans la prison, en réalité, faisaient la loi.
00:11:44 J'ai dans la tête Ferrara, qui disposait d'une cellule à part pour faire sa culture physique,
00:11:52 mais là, Amras, ça dépasse les bornes.
00:11:54 Deuxième élément, la tradition française fait que plus on échoue, plus on reste en place.
00:12:01 Alors...
00:12:03 - Il va rester longtemps, M. Dupont-Moretti.
00:12:05 - Oui, mais je voudrais expliquer peut-être le ressort profond qui fait qu'aujourd'hui,
00:12:11 des ministres, à aucun moment, contrairement à d'autres pays,
00:12:15 j'ai dans la tête la Grèce il y a quelque temps,
00:12:18 restent en place, à aucun moment n'assument les responsabilités d'un échec.
00:12:23 C'est qu'il me semble que notre monarchie présidentielle leur donne toujours l'impression
00:12:29 qu'ils ne sont pas les vrais responsables,
00:12:32 qu'au-dessus d'eux, il y a un président de la République qui assume tout,
00:12:37 qui fait tout, qui répare tout, et qui, d'une certaine manière, ordonne tout.
00:12:43 Et à partir de là, bizarrement, ils se délaissent de toute responsabilité.
00:12:47 Je crois que c'est au moins l'une des explications.
00:12:50 - Je dirais que dans les questions, on aimerait des réponses.
00:12:54 Qui a écouté ? Quand ? Est-ce qu'il y a eu des remontées ?
00:12:56 Parce que s'il y a eu des remontées, comment se fait-il que ce détenu, effectivement,
00:12:59 n'ait pas été identifié comme particulièrement dangereux ?
00:13:01 Et pourquoi il n'avait pas eu le statut de DPS ?
00:13:03 Ce qui fait que l'escorte aurait été renforcée.
00:13:05 Et ça, quand on pose la question, je me suis entretenue avec un policier très expérimenté
00:13:09 qui me dit, à un moment, écoutez 24h sur 24, il nous faut des logiciels
00:13:13 avec l'intelligence artificielle qui permettraient d'alerter, de dire "attention,
00:13:16 on écoute, on écoute, on écoute", et là, il y a "armes longues",
00:13:20 il y a les mots "évasion", des choses comme ça qui permettraient...
00:13:23 - La question, on va voir, c'est la difficulté de l'écoute humaine.
00:13:26 La première visite d'Éric Dupond-Moretti, on va le voir, elle était pour les prisonniers.
00:13:31 C'était un symbole qu'il avait donné.
00:13:33 - Et les surveillants, quand même. Il avait rencontré les surveillants.
00:13:36 Il n'est pas allé juste tirer des mains de des prisonniers.
00:13:40 - Mais est-ce que, finalement, il n'y peut rien d'une certaine manière,
00:13:45 parce que ça a été sa vie, sa nature, c'est un avocat,
00:13:48 et voilà, et acquittateur, est-ce que son tropisme,
00:13:53 et ça on peut le comprendre pour le coup...
00:13:55 - Quand les déplacements sont en prison, ça signifie aussi qu'il va rencontrer les agents pénitentiaires.
00:13:59 - Non, non, non, Noémie, je vous assure, Noémie, vous êtes...
00:14:05 Pardonnez-moi de le dire comme ça, le signal qui est envoyé quand un ministre de la Justice
00:14:10 va d'abord voir la prison, c'est qu'il va voir les prisonniers.
00:14:13 Moi, j'aimerais qu'on s'intéresse plus aux victimes.
00:14:16 Je suis désolé de vous le dire.
00:14:18 - Il a dit "je ne suis pas ministre".
00:14:20 - Voilà, je veux bien qu'on...
00:14:22 - Il peut répondre qu'il a obtenu une augmentation conséquente du budget de son ministère,
00:14:25 il peut vous répondre que ces budgets-là, c'est beaucoup ciblé vers le pénitentiaire,
00:14:31 et donc vers l'amélioration des conditions de travail des agents aussi.
00:14:34 - J'entends, j'entends, j'entends tout ce que vous dites,
00:14:37 mais je vous dis, moi je ne lui reproche pas d'ailleurs, monsieur,
00:14:39 pour le coup, je ne lui reproche pas, toute sa vie, il a défendu des voyous.
00:14:41 - Il a plaidé contre...
00:14:43 - C'est le principe des avocats.
00:14:45 Non, mais lui, il a défendu des voyous.
00:14:47 Et je ne lui reproche pas.
00:14:49 Mais ça crée forcément des habitudes, un regard...
00:14:53 - Oui, Pascal.
00:14:55 - C'était plutôt un avocat de la défense, effectivement,
00:14:57 donc plutôt des paroles accusées, mais parfois des...
00:14:59 - Ça peut... comment dire...
00:15:01 Il peut avoir un cropisme, et ça c'est humain.
00:15:05 Et la question c'est, est-ce que c'est la bonne personne dans ce monde d'aujourd'hui ?
00:15:11 - Dans votre mémoire politique, quel est le dernier garde des Sceaux qui a fait le job ?
00:15:15 - Je pense qu'Alain Perfit était excellent.
00:15:17 - On remonte à 50 ans, je vous signale.
00:15:21 - Si vous me posez la question, je pense que "Sécurité et Liberté"
00:15:25 était une loi importante.
00:15:27 Je pense qu'effectivement Robert Badinter a changé la doctrine de la justice française.
00:15:31 La réponse est oui.
00:15:33 - On ne parle pas de Mme Taubira.
00:15:35 - On parle d'une époque où...
00:15:37 - Pardonnez-moi, "Sécurité et Liberté", vous pouvez le faire demain matin.
00:15:41 La loi anti-casseurs, vous pouvez la faire demain matin.
00:15:43 - Les problématiques ne sont pas du tout la même.
00:15:45 - Oui, ce n'est jamais la même chose pour vous.
00:15:47 On a bien compris.
00:15:49 - Je pense qu'on peut faire exactement la même chose qu'on faisait il y a 50 ans avec "Sécurité et Liberté".
00:15:53 - Vous étiez sur une tendance de baisse de la violence jusqu'à il y a 20 ans.
00:15:57 C'est ce qu'explique Alain Bauer dans tous ses livres, il n'est pas démenti.
00:16:00 Il y avait une inversion, une baisse de la violence jusqu'à une vingtaine d'années.
00:16:04 Et le problème de Dupont-Moretti, comme de plein de gens,
00:16:07 c'est qu'ils sont restés sur le logiciel où la violence diminue,
00:16:10 où il faut défendre les individus,
00:16:12 et où ce qui importe le plus, c'est de défendre les accusés.
00:16:16 On est rentré depuis une vingtaine d'années dans un système où la violence réaugmente,
00:16:21 où les trafiquants de drogue, qui s'en éteint, M. Amras,
00:16:25 ont changé complètement la donne de l'indélinquance, de la crémilité et du degré de violence,
00:16:31 et qu'il faut qu'on réadapte notre État, que ce soit sa justice ou ses forces de l'ordre,
00:16:36 à un système où la violence réaugmente.
00:16:38 On a un affaire à des mafias, et ça, M. Dupont-Moretti, il n'a pas fait le gap.
00:16:45 C'est impossible.
00:16:47 Quand on a laissé des quartiers entiers se créer, se développer, s'autonomiser,
00:16:53 avec un trafic de drogue qui représente une manne extraordinaire,
00:16:57 parfois plus forte que les États eux-mêmes,
00:17:00 il faut comprendre aussi que même peut-être Dupont-Moretti a peur pour sa vie.
00:17:04 Quand on voit ce qui s'est passé avec le Premier ministre des Pays-Bas, Marc Rutt,
00:17:09 qui a été bunkerisé, quand on sait qu'il y a eu une enquête d'Europol,
00:17:13 mêlant l'ADE, etc., qu'ils ont dû infiltrer, exfiltrer, par exemple, un magistrat au Monténégro
00:17:18 parce qu'ils l'enquêtaient là-dessus,
00:17:20 quand on sait que le juge Vincent van Conerden a été bunkerisé en Belgique,
00:17:25 je pense que les autorités, aujourd'hui régaliennes,
00:17:28 ont tellement peur de la manne financière que représentent ces mafias,
00:17:32 c'est-à-dire la DZ, la IODA et la OMSRO.
00:17:34 Non, mais il ne faut pas l'exclure, votre analyse est très intéressante.
00:17:37 Mais une chose sur l'enquête...
00:17:39 C'est tellement dangereux pour leur vie, écoutez.
00:17:41 Là, il faut tout arrêter.
00:17:43 Oui, il faut tout commencer.
00:17:45 Mais il ne faut pas l'exclure.
00:17:47 Je pense que c'est un paramètre, bien sûr, c'est un paramètre très important.
00:17:52 Il faut savoir ce qu'on veut, là.
00:17:54 Mais ce qu'on veut...
00:17:56 Ça fait 40 ans que la lacheté...
00:17:58 Non, non, ça ne fait pas 40 ans.
00:18:00 Ça ne fait pas pas 40 ans.
00:18:02 C'est venu avec la politique de la vie, tout ça.
00:18:04 La problématique que vous soulevez, elle n'a pas 40 ans.
00:18:07 Elle a 20 ans, elle a 20 ans.
00:18:09 Oui, M. Kouvi, une chose sur l'enquête.
00:18:11 On ne sait pas où est M. Hamra aujourd'hui.
00:18:13 Ce qu'on ne sait pas non plus, c'est s'il était "content" d'être libéré.
00:18:18 Là, il y a discussion.
00:18:20 Pas tellement, plus tellement.
00:18:22 Quand on parle avec des personnes proches...
00:18:24 La thèse de l'enlèvement...
00:18:26 ...suggérée par son avocat dans les heures qu'on a suivies,
00:18:28 parce qu'il était estomaqué de ce que son client avait fait,
00:18:30 qui consista à dire qu'il a été enlevé à son insu,
00:18:32 ne tient plus tellement le corps.
00:18:34 C'est possible, mais moi, quand je lis ce matin ça,
00:18:36 je me dis qu'il est peut-être détenteur d'informations,
00:18:40 de réseaux, de magots, pourquoi pas,
00:18:42 et qu'il a été enlevé pour ça.
00:18:44 Je n'exclus pas non plus cela.
00:18:46 - Il ne faut rien exclure, mais l'enquête ne part pas vraiment dans ce sens-là.
00:18:49 Après, quand vous êtes dans un réseau,
00:18:51 en fait, vous appartenez à un réseau.
00:18:53 Peu importe votre maillon, vous faites partie du réseau.
00:18:55 D'ailleurs, quand un cas-là tombe,
00:18:57 soit il continue à travailler en prison,
00:18:59 le réseau continue à se développer,
00:19:01 et puis il y a d'autres lieutenants qui sont en éclosion,
00:19:04 qui deviennent après la relève, etc.
00:19:06 Donc ça, en fait, si vous voulez,
00:19:08 c'est les réseaux qu'il faut essayer d'assécher.
00:19:10 Mais par exemple, les crosses, c'est des...
00:19:12 - Les crosses ? - Oui, les crosses.
00:19:14 En fait, ça dépend de nos faces,
00:19:16 et dans chaque département,
00:19:18 on a des renseignements opérationnels,
00:19:20 et en fait, l'année dernière, ils n'ont identifié qu'à 290 réseaux.
00:19:23 Imaginez, il y a 290 réseaux, rien qu'en France.
00:19:25 Donc ça fait autant de têtes de réseau,
00:19:27 autant de lieutenants, comme je disais, etc.
00:19:29 C'est une pieuvre, c'est terrible.
00:19:31 Et donc, du coup,
00:19:33 on a besoin, justement, de changer cette époque-là,
00:19:36 et d'être plus proactif, et de se dire,
00:19:38 aujourd'hui, on est à la croisée des chemins.
00:19:40 Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on continue à subir ?
00:19:42 Ou est-ce qu'on y met les moyens ?
00:19:44 Et dans ces cas-là, ça passe par, effectivement,
00:19:46 il y a eu un rapport sénatorial, c'est prise en compte,
00:19:48 on met les moyens, on fait la guerre.
00:19:50 - Nous sommes d'accord. - Nous, on n'a pas besoin de procès.
00:19:52 - Mais quand les magistrats disent ça,
00:19:55 ils sont retoqués, je le répète,
00:19:57 par le ministre de la Justice, qui dit "ça n'existe pas".
00:19:59 - "Ça ne va pas avec le roman qu'on nous vante tous les jours à la gare."
00:20:03 - Mais bien sûr, je suis d'accord avec vous.
00:20:05 Pierre Botton, très vite.
00:20:07 - Je voulais dire un mot sur la question,
00:20:09 c'est qui était prêt sur le commando,
00:20:11 qui était prêt à prendre de tels risques,
00:20:13 à tuer comme ça les gens.
00:20:15 Donc on s'intéresse beaucoup à l'entourage, et notamment aux amis d'enfance,
00:20:17 parce que c'est pas anodin, c'est à Évreux que ça s'est passé.
00:20:20 Il était incarcéré au Bomet,
00:20:22 il a été pour quelques jours, quelques semaines,
00:20:24 dans sa Normandie natale,
00:20:26 pour un procès, et c'est là qu'il a été
00:20:28 évadé.
00:20:30 - Pierre Botton est avec nous, on l'a eu la semaine dernière,
00:20:32 sur ce qui se passe dans les prisons.
00:20:34 C'est intéressant, parce que c'était formidable de vous écouter,
00:20:37 alors vous allez sans doute nous redire ce que vous nous aviez dit dans les Grandes Lignes l'autre jour.
00:20:41 Je retiens une chose, dans notre dernier entretien.
00:20:43 Vous avez dit "je suis pas crédible",
00:20:45 parce que moi-même j'ai fait de la prison,
00:20:47 parce que moi-même je suis un délinquant, et je suis pas audible.
00:20:49 Il y a une forme d'honnêteté
00:20:51 à le dire tel que vous dites.
00:20:53 Bon, il n'empêche qu'on vous entend quand même,
00:20:55 moi je vous écoute parce que c'est un témoignage.
00:20:57 - Et une autre chose qui est intéressante, c'est que vous avez dit "j'ai voulu parler à Eric Dupond-Moretti,
00:21:00 et il ne m'a pas écouté, et il n'a pas voulu entendre".
00:21:03 Mais si ça c'est le quotidien des prisons,
00:21:06 j'ai dit tout à l'heure, c'est open bar,
00:21:09 évidemment qu'on est sidérés
00:21:12 de lire ce qu'on lit ce matin,
00:21:14 dans Le Parisien,
00:21:16 et je le répète,
00:21:18 le journaliste a accès à ça parce que
00:21:20 des gens lui ont donné, et c'est sans doute des policiers,
00:21:23 parce qu'ils en ont ras-le-bol !
00:21:25 Évidemment ça ne sortirait pas, le journaliste ne peut pas avoir affaire à ça.
00:21:28 Donc c'est presque politique, aussi,
00:21:31 cette action. C'est-à-dire que vous avez des policiers qui disent "en fait on ne peut plus rien faire,
00:21:34 la seule chose qu'on fait, c'est de se mettre dans l'inégalité
00:21:37 pour qu'enfin le politique réagisse".
00:21:40 Et je trouve ça très intéressant, monsieur Botton. Bonjour.
00:21:43 - Bonjour.
00:21:45 - Donc voilà.
00:21:47 - Vous savez, le sous-titre de mon livre,
00:21:52 c'est "Ce qui se passe en prison est pire
00:21:54 que ce que vous imaginez".
00:21:56 Et chaque jour, à chaque fois qu'il y a un événement,
00:21:59 on s'aperçoit que ce que je dis
00:22:02 est la réalité.
00:22:04 Et on parle là d'un détenu.
00:22:07 Mais il faut savoir que dans une prison comme la Santé,
00:22:09 que j'ai fréquentée, vous avez plusieurs quartiers,
00:22:12 et des gens comme ce détenu-là,
00:22:15 il y en a pratiquement dans chaque bâtiment.
00:22:18 Il ne faut pas croire que c'est un cas isolé, monsieur Pro.
00:22:21 C'est quelque chose qui se généralise dans toutes les prisons de France.
00:22:24 Parce qu'il y a une chose qui est rentrée avec la drogue,
00:22:27 c'est l'argent.
00:22:29 Et il faut poser le problème différemment.
00:22:34 Monsieur Pro, compte tenu de tout ce que l'on voit,
00:22:37 deux surveillants sur le carreau,
00:22:39 un dont la femme était enceinte.
00:22:42 Vous y allez, vous, pour 2200 euros par mois ?
00:22:45 Mais plus personne n'y va.
00:22:47 Et on voit aujourd'hui que ce que je raconte dans mon livre est vrai.
00:22:50 Ils se font cracher dessus, ils se font insulter,
00:22:53 ils se font menacer.
00:22:55 Mais vous y allez pour 2200 euros par mois ?
00:22:57 Bien sûr que non.
00:22:59 Alors ensuite, c'est très intéressant ce que dit le monsieur qui est syndicaliste,
00:23:02 parce qu'il a raison.
00:23:04 C'est en fait, lorsqu'il a déroulé,
00:23:07 les leaders de l'administration,
00:23:10 les patrons de l'administration,
00:23:12 ils sont tous carriéristes.
00:23:14 Ils ne veulent surtout pas d'ennuis.
00:23:16 Donc ils appuient sur les surveillants, et sur la base,
00:23:19 qui, je le répète, sont de la chair à canon,
00:23:21 ils appuient sur la base,
00:23:23 de telle façon à ce qu'eux,
00:23:25 ils n'aient surtout pas d'ennuis.
00:23:27 Et la seule proposition que je fais, c'est ce que je fais immédiatement,
00:23:31 il faut changer les dirigeants d'administration pénitentiaire
00:23:34 pour mettre des gens peut-être de l'armée,
00:23:36 peut-être des magistrats,
00:23:38 mais des gens qui ne soient pas du système.
00:23:40 Parce que de toute façon, vous envirez un d'une prison,
00:23:42 il arrive dans l'autre, avec le même logiciel.
00:23:46 Le même logiciel qui est surtout,
00:23:48 pas de vagues,
00:23:50 c'est le surveillant qui va payer,
00:23:52 c'est une faute du surveillant d'étage,
00:23:54 et l'histoire des moyens,
00:23:56 je suis désolé, mais je n'y crois pas,
00:23:58 ce n'est pas vrai, c'est une question de volonté politique.
00:24:01 – Ce que vous dites est effectivement intéressant,
00:24:04 moi je rêverais avec M.Dupond-Moretti qu'on a invité 10 fois,
00:24:07 mais qu'il ne veut pas venir, évidemment,
00:24:09 parce que peut-être lui poserait-on des questions
00:24:11 auxquelles il ne veut pas répondre,
00:24:13 ce serait très intéressant d'ailleurs,
00:24:15 si M.Dupond-Moretti ne veut pas venir sur ce plateau.
00:24:17 Je le comprends, puisque manifestement,
00:24:19 on ne lui pose pas les questions sur les autres plateaux
00:24:21 qui pourraient le déranger.
00:24:23 – Sur l'une des dimensions données par Pierre Botton,
00:24:25 à savoir l'argent en lien à la drogue,
00:24:27 dans le rapport sénatorial qu'a évoqué M.Couvy,
00:24:30 l'estimation basse de ce que cela rapporte au narcotrafic
00:24:34 est aujourd'hui estimée à 4 milliards par an,
00:24:37 de 4 à 6 milliards.
00:24:39 Il y a 1000 tonnes de cocaïne,
00:24:41 ce qu'ils appellent dans le rapport sénatorial
00:24:43 le "tsunami blanc" qui déferle en Europe chaque année.
00:24:46 Et donc, il y a par exemple 6% des containers
00:24:49 juste qui sont vérifiés.
00:24:51 On voit bien donc que la puissance publique,
00:24:53 elle n'est absolument pas aujourd'hui adaptée à ça.
00:24:56 Et nous allons avoir la traduction avec quelqu'un
00:24:58 qui depuis sa cellule, M.Amra,
00:25:00 est l'un des acteurs, mais pas un petit acteur certainement,
00:25:04 est l'un des acteurs dans le spectre moyen.
00:25:07 – On va marquer une pause, il est 9h24, bien évidemment.
00:25:09 Restez avec nous Pierre Botton,
00:25:11 mais la vérité c'est vrai pour la prison,
00:25:13 c'est vrai pour l'école, c'est vrai pour plein de sujets.
00:25:16 Par exemple, ce que dit M.Botton est très intéressant,
00:25:19 c'est ça changer de logiciel,
00:25:22 c'est mettre à la tête d'une prison,
00:25:24 – Les gens qui sont pas dans le système,
00:25:26 – Je pense qu'il a complètement raison sur le "pas de vague"
00:25:28 parce que toute la administration fonctionne comme ça.
00:25:30 – Mais "pas de vague", c'est vrai pour les ministres,
00:25:32 c'est vrai pour les proviseurs,
00:25:34 c'est vrai pour les directeurs pétanciers,
00:25:36 parce que les gens, ce qu'on peut comprendre d'ailleurs,
00:25:38 – Protègent leur carrière.
00:25:39 – Mais c'est pour ça qu'il faut tout changer.
00:25:41 En fait, il faut tout changer.
00:25:42 Vraiment, et je peux pas vous dire autre chose,
00:25:44 quand j'ai dit changer de logiciel,
00:25:46 tous les jours on en a un exemple, ça ne fonctionne pas.
00:25:48 En fait, tout ce qu'on fait depuis des années ne fonctionne pas.
00:25:50 Mais on y va, on y va, on y va, on y va, et ça empire.
00:25:53 Thomas Hill doit être avec nous,
00:25:55 je sais pas si aujourd'hui nous le verrons,
00:25:59 donc on ne le verra pas,
00:26:01 mais on souhaite une bonne journée évidemment aux auditeurs d'Europe 1
00:26:03 qui vont retrouver Thomas Hill dans une seconde,
00:26:06 et nous nous revenons,
00:26:07 on parlera évidemment du voyage du président de la République en Nouvelle-Calédonie,
00:26:11 mais cette lecture du Parisien ce matin est tellement sidérante
00:26:15 qu'elle fera, j'imagine, la une de tous les journaux ce jour.
00:26:19 À tout de suite.
00:26:20 Il est 9h31,
00:26:26 Issomaya Labidi est avec nous,
00:26:28 et je vous demande, parce que souvent les téléspectateurs me le disent,
00:26:32 de laisser votre téléphone portable,
00:26:34 si c'est possible de les ranger, de les fermer.
00:26:36 D'abord, est-ce que ça...
00:26:37 Nos amis du micro, c'est possible ou pas ?
00:26:39 - Bien sûr !
00:26:40 - Vous mettez dans votre poche.
00:26:41 - Mais vous savez qu'on peut vous recevoir aussi des messages,
00:26:43 parce que la NACA m'a donné des informations concernant l'incarcération des Métus.
00:26:49 - Olivier, met-toi au téléphone !
00:26:50 - Alors non, non, non.
00:26:51 - Par contre, vous pouvez recevoir des messages.
00:26:52 - Oui, parce que je suis chef.
00:26:54 - En plus, les messages sont en très bon temps toujours.
00:26:56 - Il faut bien que le chef...
00:26:57 - Elle fait péter les galons là.
00:26:59 - Voilà.
00:27:00 Et merci d'être avec nous évidemment, monsieur Kouvi,
00:27:02 parce que ce que vous nous dites est extrêmement intéressant.
00:27:05 On va se faire sommer à la midi.
00:27:06 Diagnostique sans appel du chef de l'État, Emmanuel Macron évoque, je cite,
00:27:13 "un mouvement d'insurrection absolument inédit en Nouvelle-Calédonie".
00:27:17 Et face aux tensions, il appelle à un apaisement constructif
00:27:20 et à la recherche d'une solution politique.
00:27:23 Des images inédites à présent de l'attaque du 7 octobre,
00:27:26 filmées dans la base de Nahala House par des membres du Hamas,
00:27:30 elles montrent des soldats israéliens terrifiés,
00:27:32 des vidéos diffusées avec l'accord des familles
00:27:35 dont le but est de mettre la pression sur le gouvernement
00:27:38 pour faire libérer les otages.
00:27:40 Et puis, bientôt une française dans l'espace,
00:27:42 Sophie Adnaud s'envolera pour la Station Spatiale Internationale au printemps 2026.
00:27:47 La pilote d'hélicoptère deviendra donc la deuxième astronaute française de l'Histoire
00:27:51 à partir en orbite 30 ans après Claudie Hénuret.
00:27:54 - Merci beaucoup Soumeya.
00:27:56 Il faut sans doute réformer tellement de choses,
00:27:58 mais évidemment ce système des prisons.
00:28:01 Mais ce que vous nous disiez hors antenne est intéressant, M. Kouvi,
00:28:05 du lien qui existe dans vos carrières,
00:28:08 entre le politique et vos carrières.
00:28:11 Et évidemment, ce lien-là amène aux pas de vagues.
00:28:15 Et je voudrais que vous nous expliquiez pourquoi.
00:28:17 - Parce qu'en fait, quand vous êtes fonctionnaire d'État,
00:28:19 vous avez un traitement pour service fait.
00:28:21 C'est pas un salaire comme on peut l'entendre des fois, etc.
00:28:23 C'est un traitement.
00:28:24 Ça vous met à l'abri, quand on dit par exemple,
00:28:27 "Oui, mais vous, fonctionnaire, vous avez un travail à vie."
00:28:29 Non, ça vous met à l'abri du politique.
00:28:31 Parce que normalement, vous êtes au service de l'État.
00:28:33 Vous n'êtes pas au service du politique.
00:28:34 Effectivement, le politique donne les grandes lignes.
00:28:36 Et après, c'est un peu comme dans une mairie,
00:28:38 il y a un directeur général des services
00:28:40 qui est là pour s'occuper de tout ce qui est administratif.
00:28:42 Et le politique, c'est à part.
00:28:44 Aujourd'hui, il y a des négociations en filigrane qui se préparent.
00:28:47 On veut casser justement cet esprit de fonction publique.
00:28:50 Et on veut donner des salaires, entre guillemets, par filière.
00:28:53 Et avec de plus en plus de contractuels.
00:28:55 Sauf qu'à infiné, derrière,
00:28:57 vous allez devoir vos carrières qu'aux politiques.
00:29:00 Parce que vous êtes contractuel.
00:29:01 Donc si dans une mairie, par exemple, vous ne plaisez pas au maire,
00:29:03 vous allez dégager.
00:29:05 Et bien là, ça se réapparaît dans la fonction publique d'État.
00:29:07 Et le risque, il est là.
00:29:08 Alors derrière, les primes aux mérites, etc.
00:29:10 Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'on est en train de casser cet esprit de fonction publique.
00:29:13 Nous, on n'est pas là pour produire de la fonction publique.
00:29:15 - Et les politiques, évidemment.
00:29:16 - On est là pour servir les citoyens.
00:29:17 - Les politiques, leur intérêt, c'est la position d'Éric Dupond-Moretti.
00:29:22 C'est de dire "Bah non, ça se passe bien."
00:29:24 Et c'est ce qu'il dit à cette magistrate.
00:29:27 Alors eux, ils nous en fument, entre guillemets, parce que c'est leur intérêt.
00:29:31 Eux, la réalité, c'est pas leur truc.
00:29:33 La réalité, ça n'existe pas.
00:29:35 - Le politique, est-ce qu'il...
00:29:36 - Donc ils sont très ennuyés quand ça sort.
00:29:38 Et c'est obligé de sortir par la presse.
00:29:41 Parce qu'autrement, on ne le saurait pas comme ça et on n'en parlerait pas comme ça.
00:29:44 Alors que c'est lui qui devrait agir.
00:29:46 Mais ils n'agissent pas.
00:29:48 Donc effectivement, le problème de responsabilité...
00:29:50 Moi, il y a même un problème, pardonnez-moi, d'honneur personnel.
00:29:55 À quoi tu sers, quoi ?
00:29:57 Si t'es ministre de la Justice et que tu peux pas régler tes problèmes,
00:30:00 tu te regardes quand dans une glace pour dire "Je tolère ça dans mon ministère."
00:30:05 Ou alors "Fais autre chose."
00:30:07 Je vous assure, c'est vraiment... ça peut mettre en colère.
00:30:11 - Là où je ne vous rejoins pas, il y a en effet des ministres qui ont cette attitude,
00:30:18 qui en réalité ne veulent pas voir le réel, mais d'autres le voient.
00:30:22 - Quand ils sont dans l'opposition ?
00:30:24 - Non, mais pas forcément. Ils peuvent être au gouvernement,
00:30:27 mais ils sont effarés par l'étendue du passif.
00:30:31 Et au lieu de le combattre, ils baissent les bras.
00:30:35 - Pierre Botton, et on va terminer sur cette séquence.
00:30:37 - On a même parlé des problèmes des matelas en prison.
00:30:40 - Ils peuvent être prisonniers de leur administration, ce qui est un peu ce que dit Pierre Botton.
00:30:46 - Oui. - Parce que l'administration a un corporatisme de carrière qui est très développé,
00:30:51 et donc le pas de vague s'inscrit là-dedans.
00:30:53 - Pierre Botton et Deidnou, je pense qu'il faut tout changer.
00:30:56 Il faut peut-être imaginer des prisons sur d'autres territoires.
00:31:01 - Mais Pascal, vouloir tout changer, c'est ne rien changer.
00:31:04 - Si, construire des prisons...
00:31:06 Il faut que chacun comprenne que quand tu rentres en prison...
00:31:10 - Vous voulez les construire dans quel territoire ?
00:31:13 Alors dites-le, vous m'avez dit un jour dans un larsac.
00:31:15 Vous savez qu'une prison, c'est une économie humaine aussi.
00:31:18 Il y a besoin pour les agents pénitentiaires d'écoles, de crèches, de métiers pour leurs femmes.
00:31:23 - On peut imaginer que ce ne soit pas forcément en métropole.
00:31:27 Je suis désolé de vous le dire.
00:31:29 - Il y a besoin de services.
00:31:31 - Mais tout doit être sur la table.
00:31:37 - Comment vous faites pour les agents pénitentiaires ?
00:31:39 Ils ont besoin de services publics à court terme.
00:31:41 Ils ont besoin d'une économie.
00:31:43 - Tout doit être posé sur la table aujourd'hui.
00:31:46 Et il ne faut rien exclure dans cette bataille.
00:31:48 - Je ne vous commande pas de bagnes à Cayenne,
00:31:50 parce qu'en matière de drogue, la Guyane, c'est pas mal.
00:31:52 - Non mais ironisez, ironisez, ironisez !
00:31:55 Vous passez votre temps à ironiser.
00:31:57 Oui, vous êtes réaliste.
00:31:59 Je termine avec Pierre Botton.
00:32:01 Est-ce que, par exemple,
00:32:03 question évidemment qui peut vous surprendre,
00:32:06 et qui n'existera pas,
00:32:08 mais vous seriez ministre de la Justice,
00:32:10 et plus exactement, vous devriez faire un rapport sur les prisons.
00:32:13 Quelles sont les trois ou quatre décisions immédiates
00:32:17 que vous prendriez ?
00:32:19 - Pascal, si je puis me permettre,
00:32:21 les rapports, ça sert à être dans les tiroirs ou sous l'armoire.
00:32:25 - Oui, mais moi, vos propositions m'intéressent.
00:32:27 Qu'est-ce que vous diriez ? Qu'est-ce que vous proposeriez ?
00:32:29 - Je voudrais dire deux choses.
00:32:31 Aujourd'hui, pourquoi...
00:32:33 J'étais incarcéré il y a 25 ans,
00:32:35 j'étais incarcéré il y a deux ans.
00:32:37 Il y a 25 ans, j'ai fait des livres, je n'ai pas parlé des prisons.
00:32:39 Pourquoi j'ai éprouvé le besoin de parler des prisons ?
00:32:41 Parce que ce que j'ai vu est hallucinant,
00:32:45 et qu'il faut bien comprendre qu'une partie de la sécurité des Français
00:32:49 se joue en prison, comme vous le voyez aujourd'hui.
00:32:51 Mais évidemment, c'est vrai, vous avez raison,
00:32:53 mon passé de délinquant et de récidiviste
00:32:57 pèse très lourd dans mes propos.
00:32:59 Évidemment qu'on ne m'entend pas.
00:33:01 - J'entends bien, mais répondez à ma question.
00:33:05 Qu'est-ce que concrètement, il faut faire de différent ?
00:33:10 - La première chose, il faut qu'immédiatement
00:33:15 que les prisons soient un lieu dans lequel la loi est respectée.
00:33:21 Je répète, vous amenez des chiens,
00:33:24 demain, vous amenez des chiens renifleurs,
00:33:27 et vous savez où est la drogue et vous ne la faites pas rentrer.
00:33:30 Première chose. C'est immédiat.
00:33:32 C'est juste immédiat, ça peut se faire demain.
00:33:34 - C'est dans les propositions.
00:33:36 - La deuxième chose, immédiatement,
00:33:39 je change le directeur de l'administration pénitentiaire
00:33:42 et les directeurs interrégionaux,
00:33:44 et je ne les mets pas, je ne prends pas des gens
00:33:47 qui viennent de la pénitentiaire.
00:33:49 Parce que vous savez une chose, M. Prot,
00:33:51 dans ces prisons, vous le voyez bien,
00:33:54 vous avez à la fois la possibilité des primo-délinquants
00:33:57 de les ramener sur quelque chose qui ne soit pas la délinquance.
00:34:01 C'est-à-dire que si vous vous en occupez,
00:34:04 si vous vous en occupez,
00:34:06 et je sais que je choque les gens quand je dis ça,
00:34:08 mais moi je les ai côtoyés,
00:34:10 si vous vous occupez de ces gamins
00:34:12 qui n'ont généralement pas eu de foyer,
00:34:14 pas eu de père, pas eu de mère,
00:34:16 étaient dans la rue à 13 ans,
00:34:17 à qui on a mis des kalachnikovs dans les mains à l'âge de 14 ans,
00:34:20 si vous vous en occupez,
00:34:22 vous avez peut-être une chance de les sortir.
00:34:24 - Donc ça c'est la deuxième chose,
00:34:26 et la troisième chose, et ça sera notre dernier mot.
00:34:28 - Attendez, et vous avez,
00:34:29 non je viens à une chose que je veux dire qui est importante,
00:34:31 et après ça, il y a une autre chose M. Prost,
00:34:34 c'est que comme on le voit aujourd'hui,
00:34:36 les enquêtes, elles peuvent se faire sur le terrain,
00:34:39 mais elles peuvent se faire en prison,
00:34:41 et ça coûte beaucoup moins d'argent,
00:34:43 et ça prend beaucoup moins de risques.
00:34:44 - Et dernière chose, dernière chose.
00:34:46 - Non dernière chose M. Prost,
00:34:48 je souhaite attirer l'attention d'une chose,
00:34:51 je vous dis une chose,
00:34:52 la prochaine chose qui va rentrer dans les prisons,
00:34:54 ce sont des armes,
00:34:56 et il sera trop tard.
00:34:58 - Bon ben merci beaucoup, je remercie Noemi Schultz
00:35:01 pour les informations que vous nous avez données,
00:35:04 je vais remercier également Jean-Christophe Couvy,
00:35:06 j'ai appris aussi que lorsque un détenu
00:35:10 a un incident avec un agent de la pénitentiaire,
00:35:14 il sera défendu par un avocat, payé par nous,
00:35:18 d'une certaine manière, payé par nous,
00:35:20 il y aura une sorte de sanction disciplinaire
00:35:22 à l'intérieur de la prison,
00:35:24 mais il a le droit à un avocat,
00:35:26 et il y a une procédure, et ça coûte de l'argent,
00:35:28 c'est invraisemblable.
00:35:30 - C'est une logique jusqu'au boutiste,
00:35:35 c'est de défendre le droit des incidents.
00:35:38 - Quand un détenu a un incident avec un surveillant,
00:35:42 la parole est au surveillant, point,
00:35:44 c'est ce qu'il a rappelé d'ailleurs.
00:35:46 - Mais il faut que derrière l'administration puisse aussi nous couvrir,
00:35:48 qu'elle puisse être à nos côtés,
00:35:50 et vous savez, moi je rebondis sur ce qu'il dit,
00:35:52 pour connaître les collègues de la pénitentiaire,
00:35:54 parce qu'on parle souvent ensemble,
00:35:56 on a les mêmes clients nous, sauf que nous on est en début de chaîne,
00:35:58 alimentaire, entre guillemets, et eux ils sont en fin de chaîne.
00:36:00 Tous les jours ils sont assis,
00:36:02 vraiment, sur un volcan,
00:36:04 une poudrière qui peut péter.
00:36:06 Ils sont dans l'humain,
00:36:08 en fait ils négocient, parce qu'ils ne sont pas assez,
00:36:10 il n'y a pas assez de surveillants,
00:36:12 le système est fait justement,
00:36:14 au lieu d'être seul dans votre cellule,
00:36:16 de réfléchir de pourquoi vous êtes là,
00:36:18 ce que vous allez faire, etc.,
00:36:20 ils sont à 4 ou 5, et donc effectivement on assiste des fois à des...
00:36:22 - Je vous remercie, ce qui serait vraiment formidable,
00:36:24 et on le ferait avec Noémie Schultz,
00:36:26 ce serait bien, et puis vous pourriez être présent également,
00:36:28 M. Bidjers, et si M. Dupont-Moretti
00:36:30 souhaite venir ce soir, ou demain,
00:36:32 dans notre émission, il sera évidemment
00:36:34 le bienvenu, et on lui posera toutes
00:36:36 les questions que nous venons de poser
00:36:38 ce matin, et on aura au moins
00:36:40 ses réponses.
00:36:42 Merci Noémie, merci
00:36:44 à M. Kouvi, on parle d'Emmanuel
00:36:46 Macron, qui est arrivé en Nouvelle-Calédonie,
00:36:48 27 heures de vol, je vous propose
00:36:50 d'écouter ses principales déclarations
00:36:52 avec le sujet de Maxime Le Guet,
00:36:54 et nous allons recevoir
00:36:56 à l'instant en Elidena, que vous connaissez,
00:36:58 et qui arrive avec Gauthier
00:37:00 Lebray.
00:37:02 - C'est une arrivée présidentielle
00:37:04 qui était très
00:37:06 attendue. Sur le tarmac
00:37:08 de l'aéroport, Emmanuel Macron
00:37:10 a tout de suite précisé l'objectif
00:37:12 premier de son déplacement.
00:37:14 - Ma volonté, ici, avec
00:37:16 les ministres, l'ensemble du gouvernement,
00:37:18 d'être aux côtés
00:37:20 de la population, et pour que le plus vite possible,
00:37:22 ce soit le retour à la paix,
00:37:24 au calme, à la sécurité.
00:37:26 - 12 heures sur place suffiront ?
00:37:28 - Merci. - Vous êtes prêts à rester plus longtemps ?
00:37:30 - Bien sûr. - Merci.
00:37:32 Après avoir survolé une partie de l'île en hélicoptère,
00:37:34 le président a rencontré des élus
00:37:36 locaux et acteurs économiques
00:37:38 à Nouméa. Le chef de l'Etat a observé
00:37:40 une minute de silence en hommage
00:37:42 aux six morts de ces derniers jours,
00:37:44 avant de clarifier d'emblée la situation
00:37:46 sur le devenir de l'archipel.
00:37:48 - L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière.
00:37:50 L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter
00:37:52 l'expression populaire qui s'est déjà jouée.
00:37:54 L'apaisement ne peut pas être
00:37:56 de nier, en quelque sorte,
00:37:58 un chemin qui a déjà été fait.
00:38:00 Emmanuel Macron a également reconnu
00:38:02 l'existence de discrimination raciale
00:38:04 dans l'accès à l'alimentation.
00:38:06 - C'est aussi la détresse qu'il y a en termes d'approvisionnement,
00:38:08 d'alimentation,
00:38:10 avec
00:38:12 un racisme qu'on ne pensait pas
00:38:14 voir revenir, il faut le dire.
00:38:16 Mais personne ne peut accepter
00:38:18 qu'on puisse avoir accès à la nourriture et à l'alimentation
00:38:20 parce qu'on a telle ou telle couleur de peau,
00:38:22 telle ou telle origine.
00:38:24 Le président s'est dit plutôt défavorable à une prolongation
00:38:26 de l'état d'urgence au-delà du délai légal.
00:38:28 Les 3 000 forces de l'ordre
00:38:30 déployées sur le territoire ultramarin
00:38:32 resteront, elles, aussi longtemps que nécessaire.
00:38:34 - Régine Delfour est en direct avec nous
00:38:38 de Nouvelle-Calédonie.
00:38:40 Bonsoir, Régine, puisque je vois que la nuit est tombée
00:38:42 en Nouvelle-Calédonie. Est-ce que
00:38:44 le président de la République est toujours sur place ?
00:38:46 - Oui, bonsoir,
00:38:50 Pascal, oui, il est toujours sur place.
00:38:52 Après plusieurs entretiens, notamment
00:38:54 dans un commissariat avec les forces de l'ordre,
00:38:56 puis après un long entretien
00:38:58 avec les jeunes pendant une heure,
00:39:00 il est avec
00:39:02 les non-indépendantistes,
00:39:04 c'est-à-dire les loyalistes,
00:39:06 le rassemblement et la Nouvelle-Calédonie.
00:39:08 Il devrait rencontrer
00:39:10 à l'issue les indépendantistes
00:39:12 et on parle peut-être d'une réunion entre
00:39:14 les non-indépendantistes et les indépendantistes.
00:39:16 Emmanuel Macron,
00:39:18 qui est arrivé à 8h30,
00:39:20 qui a fait
00:39:22 d'abord un tour,
00:39:24 il a survolé l'île pour se rendre
00:39:26 compte de l'étendue des dégâts,
00:39:28 puisque, Pascal, comme vous pouvez
00:39:30 l'imaginer, il est impossible
00:39:32 pour le président d'emprunter la route
00:39:34 avec tous ces barrages qui sont toujours
00:39:36 extrêmement présents.
00:39:38 La CCAT a d'ailleurs
00:39:40 annoncé dès ce matin
00:39:42 qu'il fallait encore
00:39:44 mobiliser ces barrages en signe de
00:39:46 non-bienvenue au président
00:39:48 de la République.
00:39:50 On ne sait pas si à l'issue de cette
00:39:52 journée, où il annoncera peut-être
00:39:54 le dégel, et si c'est le cas,
00:39:56 les tensions peuvent reprendre
00:39:58 cette nuit. - Bien, merci.
00:40:00 Pour le moment, je remarque qu'il n'y a pas d'annonce.
00:40:02 - Il n'y a qu'une annonce qu'on peut faire, Emmanuel Macron.
00:40:04 - Merci beaucoup, Régine Delfour, directeur du Nouvelle-Calédonie.
00:40:06 - La seule annonce qu'il pourrait faire pour calmer
00:40:08 les choses, c'est le report
00:40:10 du vote du Congrès. Il a déjà dit
00:40:12 que les trois référendums ont eu lieu, il ne faut pas revenir dessus.
00:40:14 Ça, c'est une réponse à Marine Le Pen qui voulait un quatrième
00:40:16 référendum. Il faut respecter le vote
00:40:18 sur place, c'est-à-dire à chaque fois
00:40:20 le nom qu'il a emporté sur l'indépendance.
00:40:22 Mais, par contre, le report
00:40:24 du Congrès, c'est possible, et ça peut même jouer en sa
00:40:26 faveur, puisqu'il n'a pas les trois cinquièmes
00:40:28 à l'heure où l'on se parle pour la révision constitutionnelle,
00:40:30 indispensable pour élargir
00:40:32 le socle électoral en Nouvelle-Calédonie,
00:40:34 et faire voter ses 25 000 résidents français.
00:40:36 Donc, c'est la seule chose qu'il peut annoncer,
00:40:38 c'est gagner du temps, temporiser
00:40:40 pour calmer les choses, et reporter le vote
00:40:42 des sénateurs et des députés à Versailles.
00:40:44 - Je voudrais qu'on voit le sujet
00:40:46 de Corentin Brilhaud qu'on a vu déjà
00:40:48 hier, mais sur
00:40:50 l'identité canaque.
00:40:52 Avec Nelly Dénac, que vous
00:40:54 suivez désormais, puisque je rappelle que
00:40:56 Nelly est née en Nouvelle-Calédonie,
00:40:58 je voudrais que vous nous parliez
00:41:00 de cette identité canaque. Mais voyons d'abord
00:41:02 le sujet de Corentin Brilhaud.
00:41:04 - Libérez-nous de la paix !
00:41:06 - Pour accéder à ce quartier
00:41:08 autochtone canaque, il a fallu
00:41:10 s'écarter d'un barrage
00:41:12 tenu par des indépendantistes
00:41:14 sur la voie express qui relie Nouméa
00:41:16 à l'aéroport. Dans
00:41:18 cette zone reculée et boisée,
00:41:20 les militants, qui participent au blocage
00:41:22 depuis des jours, se reposent.
00:41:24 Au loin, le bruit
00:41:26 des grenades lancées par les forces
00:41:28 de l'ordre. - Vous voyez
00:41:30 là, vous voyez tout ce
00:41:32 qu'il y a là, vous entendez ?
00:41:34 Eh bien tous ces jeunes-là,
00:41:36 eh bien ils sont prêts.
00:41:38 Prêts pour leur pays.
00:41:40 - Ici, dans ce
00:41:42 fief canaque, la colère
00:41:44 est profonde et ancrée.
00:41:46 - Ça fait des années,
00:41:48 des années qu'on
00:41:50 nous ment.
00:41:52 On a
00:41:54 menti
00:41:56 à nos ancêtres,
00:41:58 on a menti
00:42:00 à nos anciens,
00:42:02 à travers différents
00:42:04 accords qui ont été passés.
00:42:06 - La raison de la colère,
00:42:08 une population autochtone
00:42:10 sous-représentée dans les instances.
00:42:12 - Quand vous allez à Fidji, c'est des Fidjiens,
00:42:14 quand vous allez à Tahiti, c'est des Tahitiens,
00:42:16 quand vous allez à Wali, c'est des Walisiens.
00:42:18 Ici, en Calédonie, quand vous arrivez, c'est des autres personnes
00:42:20 qu'on retrouve dans les instances.
00:42:22 Donc moi,
00:42:24 en tant que combattant
00:42:26 pour leur cause, depuis
00:42:28 ma naissance, on va dire, je ne comprends pas
00:42:30 pourquoi il y a des vérités
00:42:32 qui sont cachées, bafouées.
00:42:34 - Une exaspération qui ne s'était pas
00:42:36 faite entendre depuis 4 décennies.
00:42:38 Et le dialogue sera
00:42:40 difficile pour apaiser la situation.
00:42:42 - L'identité
00:42:44 canaque, comment on peut la définir ?
00:42:46 - C'est un rapport
00:42:48 très fort à la terre,
00:42:50 aux éléments,
00:42:52 à la hiérarchie de la chèvrerie,
00:42:54 aux clans,
00:42:56 aux groupes
00:42:58 et aux collectifs.
00:43:00 Je dirais qu'il y a quelque chose de très
00:43:02 communiste dans le fonctionnement
00:43:04 des tribus
00:43:06 canaques. Après,
00:43:08 attention, il n'y a pas une unicité.
00:43:10 Évidemment, dans la volonté
00:43:12 d'indépendance, il y a une uniformité
00:43:14 et une unicité très nettes, parce que
00:43:16 elle s'est affirmée au fil des années,
00:43:18 au fil des décennies.
00:43:20 C'est indéniable, les scrutins successifs
00:43:22 l'ont montré. Après,
00:43:24 il y a eu des guerres
00:43:26 au fil des siècles
00:43:28 entre canaques, et puis il n'y a pas de
00:43:30 langue ou de dialecte commun.
00:43:32 Il faut savoir qu'il y a 15 dialectes
00:43:34 différents chez les canaques.
00:43:36 Donc, en fait, entre tribus,
00:43:38 entre régions, on ne se comprend pas toujours.
00:43:40 Vous voyez ce que je veux dire ? Les langues vernaculaires,
00:43:42 etc. Ce n'est pas toujours évident.
00:43:44 D'une certaine manière, je sais que c'est dur à entendre,
00:43:46 mais le français a permis aussi
00:43:48 de fédérer et de faire en sorte
00:43:50 que plusieurs tribus se comprennent.
00:43:52 - Est-ce que la jeune génération est en rupture
00:43:54 avec cette identité ?
00:43:56 Ou est-ce qu'elle prolonge
00:43:58 cette identité ?
00:44:00 - Je ne pense pas qu'elle la prolonge dans le sens
00:44:02 où elle n'est plus en prise
00:44:04 avec la tribu et avec
00:44:06 les familles sur la terre,
00:44:08 à proprement parler. Ils ont été,
00:44:10 pour beaucoup,
00:44:12 forcés d'aller à Nouméa pour trouver du travail.
00:44:14 Effectivement, il y a eu
00:44:16 une rupture liée à la modernité,
00:44:18 à tout ce que la jeunesse peut subir et connaître
00:44:20 en France. Et sans doute
00:44:22 qu'elle est en perte de repère parce que
00:44:24 il y a de toute façon un manque de formation,
00:44:26 un manque d'accès aussi
00:44:28 à l'éducation,
00:44:30 dont plusieurs personnes
00:44:32 et plusieurs entités portent la responsabilité.
00:44:34 Je ne suis pas en train de dire que c'est l'État qui les a
00:44:36 forcément abandonnés sur le bord du chemin. Il y a aussi
00:44:38 peut-être les familles qui portent une responsabilité.
00:44:40 Il y a ces clans
00:44:42 et ces coutumiers, précisément,
00:44:44 qui ne sont peut-être pas encouragés forcément. Et puis ceux
00:44:46 qui, via les accords de
00:44:48 Matignon et Nouméa, ont eu accès
00:44:50 à des responsabilités, qui n'ont peut-être pas
00:44:52 aussi assuré le développement
00:44:54 des provinces qu'on leur a remises
00:44:56 pour assurer la pérennité
00:44:58 de l'avenir de cette jeunesse. - Dernière chose, cette affaire de mélange.
00:45:00 Est-ce qu'il y a mixité ? Mixité par exemple
00:45:02 dans les mariages, mais mixité aussi dans la
00:45:04 vie sociale. Est-ce qu'il y a des canards qui
00:45:06 sont avocats ? Est-ce qu'il y a des canards qui sont médecins ?
00:45:08 Est-ce qu'il y a des canards qui ont des professions
00:45:10 libérales ? Est-ce qu'il y a des canards chefs d'entreprise ?
00:45:12 Est-ce qu'il y a des canards qui sont dans des postes
00:45:14 qui sont dans des positions
00:45:16 les plus hautes sur le plan social ?
00:45:18 - C'est comme partout.
00:45:20 Ça dépend des régions
00:45:22 et ça dépend des familles. Il y a des gens
00:45:24 de bonne volonté, il y en a qui restent sur des postures
00:45:26 parce qu'ils ont une tradition familiale
00:45:28 indépendantiste, lignes dures
00:45:30 et qu'ils ne feront jamais l'effort,
00:45:32 l'extra-effort pour aller vers
00:45:34 les autres. Et puis il y a ceux qui, par la force
00:45:36 des choses, de toute façon vivent au contact.
00:45:38 - Mais les mariages par exemple, est-ce que c'est
00:45:40 drame ou est-ce que c'est fréquent ?
00:45:42 - Il y a assez peu de
00:45:44 mariages mixtes.
00:45:46 Il faut en convenir avec les Européens
00:45:48 ou Européens de souche.
00:45:50 Il y en a plus
00:45:52 inter-ethnies, c'est-à-dire avec des Polynésiens,
00:45:54 avec des Welsiens. Moi j'ai eu un message
00:45:56 - je ne vais pas citer son nom - mais j'ai eu le message de
00:45:58 quelqu'un hier qui me disait, dans un quartier de Nouméa
00:46:00 où ça chauffe dur, et qui me disait
00:46:02 "Voilà, moi je suis très embêtée
00:46:04 parce que je suis d'ascendance
00:46:06 polynésienne, canaque,
00:46:08 européenne
00:46:10 et walisienne, et je suis un peu
00:46:12 perdue parce que, aux yeux de beaucoup,
00:46:14 je n'ai pas du sang pur canaque, mais qui je suis
00:46:16 aujourd'hui ?" Vous voyez ce que je veux dire ?
00:46:18 - Bien sûr. - Juste un mot.
00:46:20 - Mais qu'est-ce que vous posez là ? - Vous la poserez après la pause.
00:46:22 Parce qu'il est 9h51 et
00:46:24 nous allons marquer donc une nouvelle
00:46:26 pause. - Vous savez, Kimi Hopi
00:46:28 n'a pas encore... - On pourra parler des cheminots,
00:46:32 ils ont gagné 1900 euros.
00:46:34 - Vous savez que c'est
00:46:36 le même montant pour les policiers.
00:46:38 C'est-à-dire qu'on travaille à la SNCF,
00:46:40 ou qu'on soit policier, on peut avoir jusqu'à 1900 euros de prime.
00:46:42 - Ah bah oui. - Bah ça interroge.
00:46:44 - Est-ce que c'est aussi... - Bah si !
00:46:46 - Est-ce qu'on s'expose autant en étant policier ou en étant cheminot ?
00:46:50 - Il y a besoin de sécurité et de mobilité.
00:46:52 - Excusez-moi. - Mais oui.
00:46:54 - Vous parlez même ! - Non mais merci.
00:46:56 - Pas tous ensemble.
00:46:58 - Vous avez été attaqué petit dans la cour.
00:47:00 - On en parlera. - On va parler.
00:47:02 - Vous êtes communiste, monsieur, vous êtes communiste.
00:47:04 - Ah ! - Soyez gentil.
00:47:06 - Vous êtes communiste. - Vous avez l'air de grandir.
00:47:08 - Oui, ou SS17. - 117.
00:47:10 - On recevra monsieur Allouche, on avait prévu de passer un peu plus de temps avec lui,
00:47:12 mais "Sucre, l'ennemi numéro 1",
00:47:14 c'est le bouquin qu'il a écrit,
00:47:16 mais l'actualité est tellement puissante aujourd'hui
00:47:18 que nous le recevrons dans la
00:47:20 dernière partie de cette émission.
00:47:22 Je salue Christine Kelly
00:47:24 qui nous écoute
00:47:26 et effectivement
00:47:28 les poste à responsabilité. Elle a raison, Christine,
00:47:30 la question que je vous ai posée,
00:47:32 bien sûr qu'elle est essentielle et Christine
00:47:34 est engagée dans ce type
00:47:36 de...
00:47:38 Elle-même vient
00:47:40 des Domtom et elle sait bien que
00:47:42 il y a des problèmes. Les Domtom
00:47:44 sont sur un volcan. Voilà.
00:47:46 Tous ceux qui vont dans les
00:47:48 Domtom disent tous la même chose.
00:47:50 C'est un volcan. - Surveillez la Guyane.
00:47:52 - La Guyane, entre le seuil
00:47:54 de pauvreté, entre des gens qui sont
00:47:56 exclus des postes de responsabilité
00:47:58 et ça, la métropole doit
00:48:00 comprendre, évidemment. A tout de suite.
00:48:02 - Il est 10h...
00:48:08 10h, 10h, 10h
00:48:10 et Soumaïa Labidi
00:48:12 nous rappelait les titres.
00:48:14 (musique)
00:48:16 - Illustration de la
00:48:18 menace terroriste qui pèse en France.
00:48:20 Selon nos informations, un jeune homme
00:48:22 de 26 ans a été interpellé mardi
00:48:24 pour un projet d'attentat.
00:48:26 Le suspect préparait une tuerie de masse lors du passage
00:48:28 de la flamme olympique à Bordeaux.
00:48:30 Face aux tensions qui secouent
00:48:32 la Nouvelle-Calédonie depuis plus d'une
00:48:34 semaine, Emmanuel Macron appelle, je cite,
00:48:36 "à un apaisement constructif et à la recherche
00:48:38 d'une solution politique".
00:48:40 Diagnostique sans appel du chef de l'Etat
00:48:42 qui parle, je cite, d'un mouvement d'insurrection
00:48:44 absolument inédit.
00:48:46 Et puis, une proposition qui séduit
00:48:48 largement selon ce sondage
00:48:50 CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:48:52 Vous êtes 76%
00:48:54 à vous prononcer en faveur de l'abaissement
00:48:56 de l'âge de la majorité pénale
00:48:58 à 16 ans contre 21% de non.
00:49:00 Et comme vous pouvez le constater,
00:49:02 la majorité des sympathisants de gauche
00:49:04 et de droite se prononcent en faveur
00:49:06 de cette mesure.
00:49:08 - On termine, merci Somaya, sur
00:49:10 la Nouvelle-Calédonie.
00:49:12 C'est vrai que
00:49:14 on n'imagine pas
00:49:16 une solution
00:49:18 idéale qui apaiserait
00:49:20 les choses parce qu'on voit des communautés
00:49:22 face à face.
00:49:24 Certains ont d'ailleurs imaginé une partition
00:49:26 entre le nord et le sud.
00:49:28 - Franchement, comme ça, je ne vois pas
00:49:30 comment ça pourrait s'établir. Ce serait très compliqué.
00:49:32 Ne serait-ce que pour
00:49:34 l'accès
00:49:36 à l'économie.
00:49:38 La province nord
00:49:40 n'est quand même pas très développée par rapport à la province sud.
00:49:42 À qui vous donnez la province nord ?
00:49:44 À qui vous donnez la province sud ?
00:49:46 - Et là, il y a beaucoup de gens, par exemple,
00:49:48 l'île est détruite sur le plan économique.
00:49:50 - Un milliard de dégâts.
00:49:52 - Des gens qui ont peut-être envie de s'installer
00:49:54 en Nouvelle-Calédonie qui n'iront plus.
00:49:56 - Je pense que leurs projets sont compromis.
00:49:58 - Il y a des gens qui étaient sur place qui ne vont pas vouloir rester.
00:50:00 Ceux qui sont arrivés depuis 5 ans, 10 ans...
00:50:02 - Les métropolitains vont sans doute rentrer pour beaucoup.
00:50:04 - Voilà. Ceux qui sont nés là-bas
00:50:06 et qui sont au caldoche depuis de nombreuses générations,
00:50:08 c'est différent. Mais des gens qui sont restés
00:50:10 5 ans, 10 ans, ils vont peut-être dire "ça va".
00:50:12 Donc on voit bien les conséquences.
00:50:14 Et la dernière chose qui était intéressante,
00:50:16 c'est qu'au fond,
00:50:18 j'ai entendu cette analyse et je voulais savoir
00:50:20 si vous avez des référendums à partager.
00:50:22 Rocar et Chirac ont imaginé
00:50:24 que la Nouvelle-Calédonie serait indépendante.
00:50:26 Et que tout était fait pour que les référendums
00:50:28 donnent la Nouvelle-Calédonie indépendante.
00:50:30 Et en fait, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.
00:50:32 Et donc, t'as promis à des gens,
00:50:34 et notamment au Canac,
00:50:36 c'est ce que disait le dénommé Yamel,
00:50:38 il dit "on nous a menti".
00:50:40 Parce qu'on leur a vendu l'indépendance.
00:50:42 Histoire que le référendum, on dit le contraire.
00:50:44 Donc la République est piégée par ces votes.
00:50:46 Vrai ou pas ?
00:50:48 Je crois qu'il y a eu Meldon au départ,
00:50:50 en laissant croire que de toute façon,
00:50:52 c'était un processus inexorable
00:50:54 et que l'indépendance serait inéluctable
00:50:56 pour les Canacs.
00:50:58 Mais il y a des leaders indépendantistes
00:51:00 qui continuent à croire
00:51:02 à un projet d'un statut particulier,
00:51:04 peut-être plus porté,
00:51:06 mais au sein de la République.
00:51:08 Oui, bien sûr,
00:51:10 mais il y a beaucoup de tendances de possibilité.
00:51:12 C'était pas une volonté d'indépendance,
00:51:14 c'était une volonté d'avoir des référendums
00:51:16 qui tranchent.
00:51:18 Donc c'était pas une volonté de donner l'indépendance.
00:51:20 C'est pas ce que d'autres disent.
00:51:22 Ça a peut-être été compris autrement.
00:51:24 Non, c'était aussi...
00:51:26 Les textes nous disent ça.
00:51:28 Côté loyaliste, c'est perçu comme tel.
00:51:30 Parce que quand vous demandez à ce que le vote
00:51:32 pour le maintien au sein de la République française
00:51:34 soit approuvé par trois fois
00:51:36 contre une fois pour que ça bascule dans l'autre sens,
00:51:38 ça a aussi été interprété comme tel par les loyalistes.
00:51:40 Voilà, c'est une façon d'embarquer les Canacs
00:51:42 dans le processus de la République française.
00:51:44 - Bah non, on vous dit le contraire.
00:51:46 - Bah moi je pense que non.
00:51:48 L'ayant vécu de l'autre côté,
00:51:50 côté Matignon,
00:51:52 je me permets de témoigner,
00:51:54 j'étais en 98,
00:51:56 c'était pas une démarche pour accorder
00:51:58 à tout prix l'indépendance à la nouvelle Cahiers-de-Ligne.
00:52:00 C'est pas vrai.
00:52:02 - Mais avec des freins supplémentaires pour une partie par rapport à l'autre.
00:52:04 - La preuve c'est qu'ils pouvaient même pas voter.
00:52:06 C'est extraordinaire.
00:52:08 Ceux qui sont de 98 n'ont pas le droit de voter.
00:52:10 Comment vous pouvez dire quelque chose pareil ?
00:52:12 Parce que ceux qui naissaient en 98
00:52:14 n'auraient même pas le droit de voter.
00:52:16 C'est vous dire si on voulait l'indépendance.
00:52:18 - Mais c'était vrai, de tout autant des Canacs,
00:52:20 c'était de tout autant des Canacs que des Caldoches.
00:52:22 C'est pas vrai ce que vous dites.
00:52:24 - Mais parce qu'on savait qu'il y avait plus de Caldoches que de Canacs.
00:52:26 Et qu'il y allait avoir plus de Caldoches que de Canacs.
00:52:28 - Non, ils sont 41% les Canacs,
00:52:30 mais c'est 24%.
00:52:32 - C'est-à-dire qu'on a mis...
00:52:34 - Oui, mais les 25% restants sont plutôt loyalistes.
00:52:36 - Mais bien sûr.
00:52:38 Enfin, c'est évident.
00:52:40 - C'est évident du tout.
00:52:42 - Mais pourquoi est-ce qu'on a empêché les gens de voter à partir de 98 ?
00:52:46 - C'était un compromis pour embarquer les Canacs.
00:52:48 C'est pas la même chose.
00:52:50 Non, je suis désolé.
00:52:52 L'intention politique de ces accords
00:52:54 n'était d'ouvrir la possibilité de l'indépendance,
00:52:58 mais pas forcément de l'accord.
00:53:00 - Vous êtes l'un des rares à dire ça.
00:53:02 - La contradiction est passionnante.
00:53:04 - La contradiction est passionnante.
00:53:06 - Vraisemblablement, on va rester plus longtemps que prévu.
00:53:08 - C'est intéressant, car il y a un parallèle à faire
00:53:10 avec les émeutes en tous points.
00:53:12 L'âge des émeutiers, le coût des dégâts...
00:53:14 1 milliard en Nouvelle-Calédonie,
00:53:16 c'est l'équivalent de ce qui s'est passé l'été dernier.
00:53:18 Et l'été dernier, Emmanuel Macron annule sa visite d'État
00:53:20 en Allemagne avec Olaf Scholz à cause des émeutes.
00:53:22 Et là, il a une visite d'État dimanche en Allemagne avec Olaf Scholz.
00:53:26 Alors, il ne va pas l'annuler vraisemblablement,
00:53:28 mais c'est intéressant que ça intervienne
00:53:30 à un autre moment, les émeutes dans le territoire français.
00:53:32 - Ce qui est toujours sidérant, c'est qu'on a vu ce président
00:53:34 qui n'est manifestement pas fait du même bois
00:53:36 que les autres hommes, qui fait 27 heures d'avion,
00:53:38 qui sort frais comme un gardon.
00:53:40 - Oui, alors que les ministres sont fatigués,
00:53:42 vis-à-vis de lui, visiblement.
00:53:44 - Il sera au Stade de France, à priori, samedi,
00:53:46 pour un match de Lyon.
00:53:48 - Sauf s'il annule. Il a mis une cérémonie
00:53:50 pour deux agents pénitentiaires, sa présence.
00:53:52 Donc, il peut bien annuler sa présence à la Coupe de France
00:53:54 pour la Nouvelle-Calédonie.
00:53:56 - Et il serait dimanche, donc, pour une visite d'État en Allemagne.
00:53:58 Il a l'impression que...
00:54:00 - Déjà reporté à cause des morts.
00:54:02 - Non, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose
00:54:04 chez lui qui est...
00:54:06 hors des caractéristiques
00:54:08 traditionnelles des êtres humains.
00:54:10 - On peut donc le soigner d'une plante.
00:54:12 - C'est un fium !
00:54:14 - Non, mais je...
00:54:16 - Non, mais c'est évident.
00:54:18 - Tous les présidents.
00:54:20 - Merci Nelly.
00:54:22 - Ah, ben si je m'en vais, c'est ça ?
00:54:24 - On termine avec la Calédonie.
00:54:26 - Il y a quelque chose qui m'a frappée chez Emmanuel Macron
00:54:28 et qui est tellement pas macronien,
00:54:30 si je puis me permettre.
00:54:32 Il a prononcé plusieurs fois le mot "humilité".
00:54:34 Ça lui ressemble pas, d'arriver et de dire
00:54:36 "j'arrive ici avec humilité et respect".
00:54:38 C'est quelque chose
00:54:40 qui l'oblige à sortir un peu de son assurance
00:54:42 habituelle.
00:54:44 - Emmanuel Macron pense...
00:54:46 Emmanuel Macron pense
00:54:48 que la parole est performative.
00:54:50 Il pense qu'avec les mots, il va changer la situation.
00:54:52 - Que le mot est l'action.
00:54:54 - Oui, que le mot est l'action.
00:54:56 - Là, il a promis des annonces en arrivant sur le tarmac.
00:54:58 En tout cas, Annelie, on vous retrouve entre 14h et 17h.
00:55:00 - Absolument.
00:55:02 - On va recevoir "Sucre, l'ennemi n°1"
00:55:04 de Réginald Allouche.
00:55:06 Parce que vous savez que nous aimons de temps en temps
00:55:08 faire un pas de côté sur l'actualité
00:55:10 et parler de choses
00:55:12 qui passionnent ceux qui nous écoutent.
00:55:14 Prêt-diabète, diabète, nage, prise de poids,
00:55:16 agissez avant qu'il ne soit trop tard.
00:55:18 C'est mortel, le sucre.
00:55:20 C'est évidemment mortel.
00:55:22 Un mot simplement sur la SNCF, avec les cheminots.
00:55:24 1900 euros.
00:55:26 - Ils sont bien, ils sont contents, comme tout.
00:55:28 C'est formidable.
00:55:30 Je voulais qu'on écoute
00:55:32 quelques phrases de Vincent Trémolet
00:55:34 de Villers, qui faisait son éditorial
00:55:36 hier sur le Figaro
00:55:38 et sur Europe 1.
00:55:40 Vincent Trémolet est sans doute un des meilleurs
00:55:42 éditorialistes de France, sinon le meilleur.
00:55:44 Je voulais qu'on écoute
00:55:46 ce qu'il disait sur ce pays.
00:55:48 "Blocage et chantage
00:55:50 sont les deux mamelles de la France."
00:55:52 - Le droit de grève est constitutionnel
00:55:54 et la violence est pénalement repréhensible.
00:55:56 Pourtant, la logique
00:55:58 tend de plus en plus à devenir la même.
00:56:00 Faire plier des institutions
00:56:02 par l'intimidation pour obtenir au détriment
00:56:04 de la majorité des bénéfices
00:56:06 pour une minorité.
00:56:08 En quelques années, la violence est devenue un mode d'expression
00:56:10 politique et sociale presque ordinaire
00:56:12 en France. On la retrouve dans les manifs
00:56:14 comme chez les jeunes décités. Nous nous sommes
00:56:16 habitués aux incendies dévastateurs,
00:56:18 aux policiers qui reculent sous les projectiles,
00:56:20 aux pillages, aux menaces physiques.
00:56:22 Notre temps doucereux n'a que les mots
00:56:24 "bienveillance" et "inclusivité" à la bouche.
00:56:26 Ils chantent le vivre ensemble sans voir que
00:56:28 la brutalité des rapports sociaux
00:56:30 prend des proportions inouïes.
00:56:32 Aujourd'hui, chantage et blocage
00:56:34 sont les deux mamelles de la France.
00:56:36 Le chantage à la grève, c'est les boueurs qui ne veulent plus
00:56:38 ramasser les poubelles, le cheminot qui refuse de conduire son train
00:56:40 s'il n'obtient pas une prime pour les JO.
00:56:42 Le blocage, ce sont parmi
00:56:44 mille exemples les universités
00:56:46 occupées au début du mois de mai par des minorités
00:56:48 de gauchistes radicaux qui, pendant des jours,
00:56:50 ont développé à ciel ouvert un discours antisioniste
00:56:52 quand ils n'étaient pas franchement antisémites
00:56:54 et le tout sans se soucier des étudiants
00:56:56 qui voulaient simplement étudier.
00:56:58 A chaque fois, ceux qui en subissent
00:57:00 les conséquences, ce sont les Français
00:57:02 qui bossent, ne font pas grève,
00:57:04 ne cassent rien, ne bloquent rien.
00:57:06 Les mêmes Français qui payent
00:57:08 leur billet de train de plus en plus cher,
00:57:10 qui payent pour leurs enfants une école préservée
00:57:12 des violences, qui payent un logement
00:57:14 plus coûteux pour s'éloigner de la délinquance ordinaire.
00:57:16 Ces Français qui payent,
00:57:18 qui repayent, et qui repayent
00:57:20 encore, Dimitri, et qui portent à bout
00:57:22 de bras un état de plus en plus défaillant,
00:57:24 faible avec l'effort, mais
00:57:26 toujours impitoyable avec le contribuable.
00:57:28 - Remarquable
00:57:30 analyse, Vincent Tremoulet de Villers.
00:57:32 - Et les Français...
00:57:34 - ... qui ont pris mieux que d'autres des idées
00:57:36 qui commencent à devenir de bonnes.
00:57:38 - Et les Français, les salariés, qui ont manifesté
00:57:40 sans rien jamais casser
00:57:42 pendant des décennies et qui n'ont rien obtenu.
00:57:44 - Sur les retraites, par exemple.
00:57:46 - Oui, sur les retraites, par exemple.
00:57:48 Et à qui d'autres disent "mais vous êtes trop gentils,
00:57:50 nous, regardez, on a un peu secoué, on a obtenu ça".
00:57:52 - L'oblige des agriculteurs, d'ailleurs, dans sa liste.
00:57:54 - Même à l'Élysée, on reconnaît que ça choque
00:57:56 les Français, ces primes à tout va,
00:57:58 et je rappelle qu'à la SNCF, on vient juste aussi d'annuler
00:58:00 les effets de la réforme de la retraite
00:58:02 sans, paraît-il, que le président ne soit au courant.
00:58:04 - Et les agents de la SNCF,
00:58:06 vous l'avez dit, Gauthier,
00:58:08 pour la police et pour les...
00:58:10 - Le même montant jusqu'à 1900.
00:58:12 - C'est pourquoi il faudrait, quand le mouvement social
00:58:14 se met en jeu, qu'il y ait un peu plus
00:58:16 un bonécombre de compromis social,
00:58:18 de consensus social,
00:58:20 qu'on fasse un pas entre répartition
00:58:22 du travail et du capital. Qu'est-ce que vous voulez
00:58:24 que je vous dise ?
00:58:26 - Le pluralisme, en tout cas, est réparti sur ce plateau.
00:58:28 On ne viendra pas dire que
00:58:30 le pluralisme n'est pas présent.
00:58:32 - Il est lui-même le pluraliste.
00:58:34 - Lionel Jospin,
00:58:36 l'homme qui...
00:58:38 - Il est plus à gauche que toi.
00:58:40 - Lionel Jospin, l'homme qui n'avait pas réussi
00:58:42 à se qualifier pour le deuxième tour
00:58:44 de la présidentielle,
00:58:46 il soutient Glucksmann.
00:58:48 C'est ennuyeux, parce que vous allez voir,
00:58:50 Lionel Jospin est allé dans la rue, mais personne ne le connaît.
00:58:52 - Oh, Pascal, ça c'est vraiment...
00:58:54 - Vous allez voir,
00:58:56 mais personne ne sait qui est Lionel...
00:58:58 C'est là que vous êtes déconnectés, je veux dire.
00:59:00 Personne ne sait qui est Lionel Jospin
00:59:02 aujourd'hui. - Et si vous mettez Édouard Maladure ?
00:59:04 - De la même manière, personne ne sait. - Il a quitté Matignon
00:59:06 il y a 20 ans. - Il a quitté il y a 20 ans.
00:59:08 - C'est tout, c'est ce que je veux dire. - J'espère tout de même
00:59:10 que c'est faux. - Personne ne sait.
00:59:12 - Voyez le sujet... - Avec un bilan qui n'était pas mouvé.
00:59:14 - Voyez le sujet de...
00:59:16 Comment dire ? Que vous allez voir
00:59:18 de Chloé Tarka, il est dans la rue,
00:59:20 les gens ne savent pas qui c'est.
00:59:22 Je ne peux pas vous dire autre chose, puisque c'est...
00:59:24 - Il a quitté 80 ans, Lionel Jospin.
00:59:26 - Voyons le sujet de Chloé Tarka
00:59:28 et allons-y.
00:59:30 - Monsieur Jospin, c'est un retour en politique.
00:59:32 - C'est une des premières fois qu'il s'exprime
00:59:34 sur un potentiel retour en politique.
00:59:36 - Oubliez les retours en politique.
00:59:38 Nous n'aurons que cette réponse.
00:59:40 Hier, Lionel Jospin est revenu dans son ancien
00:59:42 fief électoral pour soutenir la tête de liste
00:59:44 PS Place Publique, Raphaël Glucksmann,
00:59:46 lors d'une opération de tractage.
00:59:48 Malheureusement, l'ancien Premier ministre
00:59:50 n'était pas attendu par tout le monde.
00:59:52 - J'ai absolument pas reconnu Jospin.
00:59:54 - J'aurais préféré voir Alain Delon.
00:59:56 Malgré les aléas,
00:59:58 Raphaël Glucksmann a continué de faire campagne,
01:00:00 sourire aux lèvres, mais difficile
01:00:02 de faire l'unanimité dans les rues de Paris.
01:00:04 - Je trouve que vous pouvez monter
01:00:06 les extrêmes en France et citer la haine.
01:00:08 - C'est dangereux.
01:00:10 - C'est dangereux, ce qu'elle a à faire.
01:00:12 Un message que Raphaël Glucksmann a tenu à réfuter.
01:00:14 - Évidemment, je ne sais pas monter
01:00:16 les extrêmes et je ne cultiverai
01:00:18 jamais l'outrance, même à une époque
01:00:20 où le buzz est l'occulte absolu.
01:00:22 Le soutien politique de Lionel Jospin
01:00:24 ne date pas d'hier.
01:00:26 L'ancien locataire de Matignon avait déjà
01:00:28 voté pour Raphaël Glucksmann il y a 5 ans.
01:00:30 - Sa préoccupation, c'est d'exprimer
01:00:32 un cas clair dans l'élection européenne.
01:00:34 Il a plus de brio que moi.
01:00:36 En tout cas, plus de force et d'énergie.
01:00:38 Actuellement crédité de 14 à 15%
01:00:40 d'intention de vote, c'est un soutien
01:00:42 bienvenu pour Raphaël Glucksmann
01:00:44 à quelques semaines seulement
01:00:46 des élections européennes.
01:00:48 - Monsieur Glucksmann,
01:00:50 qui visiblement a attaqué notre...
01:00:52 - Ah bah oui, dès qu'il peut,
01:00:54 une deuxième fois.
01:00:56 Il était encore chez Jean-Jacques Bourdin.
01:00:58 C'est à chaque fois chez Jean-Jacques Bourdin, d'ailleurs.
01:01:00 Je vais vous trouver la phrase exacte
01:01:02 dans quelques secondes.
01:01:04 Parce que je l'ai vue, c'est en lien
01:01:06 avec la Russie. Il nous reproche d'être des
01:01:08 relais de la Russie en France. Pourquoi pas.
01:01:10 - Moi, j'ai pas été payé par la Russie.
01:01:12 - Moi non plus. Tout ce week-end, j'étais à l'antenne
01:01:14 et on a critiqué l'ingérence russe en Nouvelle-Calédonie.
01:01:16 Donc si vous voulez, toujours pareil.
01:01:18 Je ne suis pas pour interdire ces news,
01:01:20 mais cette chaîne est le relais des ingérences russes.
01:01:22 Raphaël Glucksmann, ce matin, sur ce sujet...
01:01:24 - Bah écoutez, il a dit une bêtise.
01:01:26 - Alors que lui, visiblement, avait travaillé pour la Géorgie.
01:01:28 - Il lui arrive de dire des bêtises.
01:01:30 - Oui, d'en penser...
01:01:32 - Non, je l'aime bien, mais bon...
01:01:34 - C'est n'empêche qu'il fait une très belle campagne.
01:01:36 - Oui, oui.
01:01:38 - Ça peut quand même être l'événement...
01:01:40 - Ça se met juste infamant pour les journalistes de cette chaîne.
01:01:42 - Ça peut quand même être l'événement du 9 juin au soir.
01:01:44 Parce que s'il est à la hauteur,
01:01:46 voire qu'il passe...
01:01:48 - Madame Maillard, c'est un petit trouble.
01:01:50 - C'est un petit trouble mondial.
01:01:52 - Si, comme vous dites. Mais là où vous avez raison,
01:01:54 c'est qu'il a avec lui Libération,
01:01:56 France Inter, France 2,
01:01:58 France 5,
01:02:00 globalement toute la sphère médiatique,
01:02:02 les artistes, les intellectuels,
01:02:04 les philosophes qui s'expriment, etc.
01:02:06 Il en a beaucoup, donc ça peut l'aider.
01:02:08 - Pascal, ça n'empêche pas d'être bon.
01:02:10 - Mais bien sûr.
01:02:12 - C'est un conseiller de Manon Brick qui avait dit
01:02:14 "En off, tout le monde n'a pas la chance d'avoir France Inter
01:02:16 qui fait campagne pour soi."
01:02:18 - Honnêtement, il y a deux candidats qui sont au-dessus du lot sur le fond.
01:02:20 C'est Bellamy et c'est Glucksmann.
01:02:22 Ça se voit dans les débats.
01:02:24 - Bellamy, ça se sent pas dans les sondages, malheureusement.
01:02:26 - Et c'est pour lui.
01:02:28 - Bon, je voulais vous faire écouter
01:02:30 Madame Hidalgo,
01:02:32 qui a eu la sortie peut-être de l'année.
01:02:34 Alors, elle est très commentée, cette sortie,
01:02:36 évidemment,
01:02:38 de manière parfois même
01:02:40 pas tout à fait classe, puisque j'ai vu
01:02:42 quelques tweets passer.
01:02:44 C'est Charles Prats qui a tweeté
01:02:46 "Il est pas frais mon poisson."
01:02:48 C'est Isabelle Mergaux qui a dit
01:02:50 "Quel beau discours, tous ces mots si bien choisis,
01:02:52 on dirait du André Malraux."
01:02:54 C'est Jean-Michel Rotrin qui a dit ce discours poignant
01:02:56 "Hidalgo, à la gloire des JO, restera dans les annales."
01:02:58 Je le place au même niveau que la pêle du 18 juin.
01:03:00 C'est vrai que la sortie de Madame...
01:03:02 - Mais la première attaque, vous avez pas dit quoi ?
01:03:04 - Oui, non mais...
01:03:06 - Inélégante.
01:03:08 - Inélégante, vous avez raison.
01:03:10 Mais c'est vrai que moi, je suis
01:03:12 vraiment toujours surpris du ton de Madame Hidalgo.
01:03:14 Je vais pas vous dire autre chose.
01:03:16 C'est pas très
01:03:18 rassembleur,
01:03:20 c'est ce qu'elle nous dit.
01:03:22 - Elle est classe non plus.
01:03:24 Elle est maire de Paris.
01:03:26 Et vraiment, la manière dont elle s'exprime...
01:03:28 - La classe n'est pas ce qui la distingue.
01:03:30 - ... ne me paraît pas être à la hauteur...
01:03:32 - Vous critiquez Charles Prat,
01:03:34 vous faites pareil ensuite.
01:03:36 - Ah non, pas du tout. En quoi ?
01:03:38 - Vous l'avez dit tout à fait.
01:03:40 - Franchement, vous l'avez pas dit.
01:03:42 - Vous étiez plus magistrat
01:03:44 qu'avocat, ça je vois.
01:03:46 - Je relève un constat. La classe n'est pas ce qui la distingue.
01:03:48 - Ça me paraît inévident.
01:03:50 - Écoutons la douce voix...
01:03:52 - Pour un fou d'affaire, c'est votre choix.
01:03:54 - Écoutons la douce voix de Madame Hidalgo.
01:03:56 - Les Jeux vont être
01:03:58 vraiment célébrés
01:04:00 partout dans Paris. C'est ce que nous avons
01:04:02 voulu. Y'a pas un arrondissement
01:04:04 qui n'a pas voulu.
01:04:06 Mais tous les autres ont voulu.
01:04:08 Et tous les autres organisent
01:04:10 effectivement
01:04:12 des célébrations
01:04:14 pendant toute la période des Jeux.
01:04:16 Et ça va être quelque chose
01:04:18 d'extraordinaire et d'exceptionnel.
01:04:20 Je peux vous dire
01:04:22 que d'abord,
01:04:24 ras le bol du bashing des Jeux.
01:04:26 Arrêtez, mais ras le bol !
01:04:28 (Applaudissements)
01:04:30 Ras le bol
01:04:32 à tous ces
01:04:34 pénas jouir qui ont pas du tout
01:04:36 envie
01:04:38 qu'on puisse célébrer
01:04:40 quelque chose ensemble. Ras la
01:04:42 casquette ! De toute façon,
01:04:44 on est là et on le fait.
01:04:46 Et je voudrais
01:04:48 dire aussi que dans ces
01:04:50 célébrations que nous allons avoir,
01:04:52 il y a quelque chose qui est aujourd'hui
01:04:54 en train de monter
01:04:56 d'une façon extrêmement
01:04:58 puissante. C'est la ferveur
01:05:00 populaire et on le voit
01:05:02 avec la flamme, avec le
01:05:04 parcours de la flamme.
01:05:06 Et j'ai pu le mesurer moi-même, notamment
01:05:08 à Montpellier récemment,
01:05:10 voir comment partout,
01:05:12 partout dans notre pays,
01:05:14 la flamme est quelque
01:05:16 chose qui attire,
01:05:18 donne envie et cet
01:05:20 enthousiasme populaire
01:05:22 va monter et
01:05:24 venir à Paris, je vous assure,
01:05:26 à celles et ceux qui n'ont pas encore compris
01:05:28 ce qui est en train de se passer
01:05:30 et l'événement populaire
01:05:32 majeur que représentent les Jeux
01:05:34 olympiques et paralympiques.
01:05:36 Ouvrez vos yeux et vos oreilles
01:05:38 et laissez-vous surprendre
01:05:40 parce que ça va être un moment
01:05:42 absolument exceptionnel.
01:05:44 - Elle a peut-être raison sur la dimension
01:05:46 populaire, regardez ce qui s'est passé à Marseille.
01:05:48 - Mais je ne vous parle pas de la dimension populaire, je vous parle de la forme.
01:05:50 - Regardez ce qui s'est passé à Marseille.
01:05:52 - Arrêtez. - Même qu'on
01:05:54 pourrait être d'accord avec elle, c'est désagréable
01:05:56 à écouter.
01:05:58 - C'est madame Hidalgo.
01:06:00 - Mais est-ce que vous pensez qu'il y aurait une ferveur populaire à Paris ?
01:06:02 - Mais oui, moi je pense que les Jeux ça va être un grand
01:06:04 événement. - Je pense aussi. - Parce que
01:06:06 ma modeste expérience, c'est que plus
01:06:08 on approche de l'événement,
01:06:10 plus ça va tout... - Monter, basculer.
01:06:12 - Voilà, et exactement, on oubliera.
01:06:14 Bon, donc j'ai pas de soucis
01:06:16 avec ça, c'est vrai pour la Coupe du Monde, c'est vrai toujours
01:06:18 parce que, en fait, c'est formidable d'avoir
01:06:20 les Jeux en France et les
01:06:22 épreuves vont être magnifiques. En revanche, ce que je trouve
01:06:24 invraisemblable, c'est qu'on est à 64 jours des Jeux
01:06:26 et que des ponts soient fermés, pour des
01:06:28 raisons de sécurité. - Mais pour des raisons d'installation
01:06:30 sur le pont L'Expo, pourquoi ils ne sont pas installés ? - Non, l'installation
01:06:32 je le comprends, je le comprends.
01:06:34 L'installation, il n'y a pas de soucis.
01:06:36 Il y a quelques contraintes.
01:06:38 - Si tu installes des trucs sur le pont, t'es obligé de le fermer.
01:06:40 - Non, mais le pont Alexandre III, il est fermé
01:06:42 parce qu'ils ne sont pas installés des gradins ?
01:06:44 - Mais il n'y a pas de... Oui, mais... - GT2, bien sûr.
01:06:46 - Les gens sont réintégrés par les QR codes.
01:06:48 - Vous tiens raison. - Oui, mais...
01:06:50 - Oui, les QR codes, mais bon... - Moi, je vous dis
01:06:52 ce que j'entends. - Oui, bah vous entendez, oui,
01:06:54 bien sûr, par les QR codes, ça va durer
01:06:56 15 jours, c'est pas très gênant. - Oui, mais les seuls Jeux...
01:06:58 - En tout cas, quand la flamme... - Pas très gênant,
01:07:00 quand la flamme passe dans les villes... - Enfin, quand vous rentrez
01:07:02 dans un stade de foot,
01:07:04 quand vous entrez au théâtre, on vous fouille
01:07:06 votre sac,
01:07:08 vous avez besoin d'un ticket,
01:07:10 de la même manière, vous avez un QR code
01:07:12 pour rentrer dans le stade, il y a quelqu'un qui fait
01:07:14 "bip bip", quand tu vas au cinéma, t'as un QR code,
01:07:16 que je sache ! - Pour rentrer dans le stade, pour rentrer dans le théâtre,
01:07:18 t'as à rentrer dans le quartier du théâtre.
01:07:20 - Oui, mais enfin, ça va durer 8 jours. Vous êtes
01:07:22 un peine à jouir. Voilà. - C'est ce que je dis.
01:07:24 - Madame Adi-Algo, là-dessus, a raison.
01:07:26 Arrêtez, moi j'ai pas envie d'être avec
01:07:28 les grognons et les ronchons là-dessus.
01:07:30 En revanche, Madame Adi-Algo pourrait le dire
01:07:32 différemment. Elle a presque
01:07:34 envie de ne pas aimer les jeux une fois qu'elle a parlé.
01:07:36 C'est ça qui est quand même le paradoxe.
01:07:38 Le sucre ! - Le sucre, oui. - Ah, beau film
01:07:40 de Jacques Rouffiot. Le sucre.
01:07:42 Avec le président,
01:07:44 le petit plus !
01:07:46 T'en voulais le petit plus ?
01:07:48 Le petit sous ? Bon.
01:07:50 - Parce que la santé, c'est ce qu'il y a
01:07:52 de plus important, je le rappelle.
01:07:54 On a un vrai danger qui est très insidieux,
01:07:56 qui est très souterrain.
01:07:58 Il faut le comprendre. - Mais pourquoi vous dites "souterrain" ?
01:08:00 - Parce qu'il y a une épidémie aujourd'hui
01:08:02 qui s'appelle le diabète et le prédiabète.
01:08:04 Et que cette épidémie est totalement silencieuse.
01:08:06 Puisqu'il n'y a aucun symptôme.
01:08:08 À part faire un crédit et avoir l'assureur
01:08:10 qui vous demande une glycémie à jeun, c'est-à-dire le taux
01:08:12 de sucre dans le sang, vous ne le savez pas.
01:08:14 Donc c'est vraiment souterrain.
01:08:16 Et aujourd'hui, il y a 1 milliard de prédiabétiques dans le monde.
01:08:18 70% seront diabétiques.
01:08:20 - Mais là, par exemple, vous faites vos tests, vous savez si
01:08:22 vous êtes prédiabétique ou pas.
01:08:24 - Mais quand vous faites une analyse de sang, vous avez...
01:08:26 - Bon, alors il y a le sucre qu'on connaît.
01:08:28 Mais j'imagine celui-là, on ne va pas en parler.
01:08:30 Parce qu'on sait que quand on mange un petit gâteau, il y a du sucre.
01:08:32 Par exemple, quand on était gosses,
01:08:34 c'est là qu'on avait aussi beaucoup changé.
01:08:36 On prenait beaucoup de sucre,
01:08:38 parfois, dans le café au lait. Aujourd'hui, j'ai l'impression
01:08:40 qu'on en prend moins quand même. - On en prend moins.
01:08:42 C'est-à-dire qu'on rajoute moins de sucre en poudre.
01:08:44 Un sac à rose, classique.
01:08:46 Mais on a de plus en plus de sucre dans les produits
01:08:48 transformés. - Voilà, alors c'est ça.
01:08:50 Moi, je voudrais que vous me disiez où est-ce qu'il y a du sucre
01:08:52 et on ne sait pas qu'il y a du sucre.
01:08:54 - Alors, il y a le pain de mie, les biscottes,
01:08:56 les yaourts. - Les biscottes, il y a du sucre.
01:08:58 - Bien sûr, on rajoute du sucre. - Beaucoup ?
01:09:00 - Un petit peu. - Mais en fait,
01:09:02 le pain de mie, on sent que c'est lourd.
01:09:04 - Le pain de mie. - Mais c'est bon. - Oui, c'est bon.
01:09:06 Les sauces, l'eau des cornichons salées,
01:09:08 on vous met un peu de sucre pour
01:09:10 couvrir les acidités. En fait, le sucre...
01:09:12 - Dans le lait maternel, paraît-il ? - Dans le lait maternel, bien sûr,
01:09:14 on en met, mais on le met
01:09:16 parce qu'on veut... Alors, c'est un vrai
01:09:18 problème, le lait maternel, parce que le lait
01:09:20 de la maman, c'est un lait qui n'est pas
01:09:22 très sucré. Et dans le lait maternisé,
01:09:24 on met un peu plus de sucre pour une raison.
01:09:26 C'est pas vraiment... Il n'y a pas de complot.
01:09:28 La raison, c'est qu'il faut couvrir
01:09:30 le fer, le goût du fer pour le bébé.
01:09:32 Parce qu'en fait, le lait doit
01:09:34 amener du fer, parce que le fer, c'est ce qui permet
01:09:36 de faire le cerveau du bébé. Donc, pour couvrir
01:09:38 ce goût qui est un goût métallique,
01:09:40 on met du sucre. - Alors, vous dites...
01:09:42 On a perdu plein de batailles en France,
01:09:44 parce que vous dites qu'on a perdu la bataille du sucre.
01:09:46 - L'absence de réglementation sur l'utilisation du sucre
01:09:48 et le laisser faire... Même ça, comme vous dites.
01:09:50 Et le laisser faire des pouvoirs
01:09:52 publics me permettent d'affirmer que nous, médecins,
01:09:54 diététiciens et diététiciennes,
01:09:56 infirmiers et infirmières, coachs sportifs, nous avons perdu
01:09:58 la première bataille.
01:10:00 La bataille collective de protection du plus grand nombre.
01:10:02 Cependant, nous pouvons encore gagner
01:10:04 cette guerre. Cette guerre ne sera plus
01:10:06 collective mais individuelle. La seule solution est de
01:10:08 mesurer individuellement l'effet des sucres, quel qu'il
01:10:10 soit sur notre propre métabolisme. - Mais on s'en
01:10:12 rend compte, par exemple. On sent que
01:10:14 ça fatigue le sucre. Quand tu manges
01:10:16 des petits beurres.
01:10:18 C'est bon, les petits beurres. Eh bien, ça fatigue.
01:10:20 - Ah bon ?
01:10:22 - Non, c'est...
01:10:24 - On a le petit beurre. - Et on le dit pas assez.
01:10:26 - Ça vous a pas échappé ?
01:10:28 - Ça nous a pas échappé ! - Non, mais le petit beurre...
01:10:30 - On le sent ! C'est un gâteau très particulier.
01:10:32 - Ça le met à plat, le petit beurre. - Pourquoi ?
01:10:34 - Parce qu'il y a vraiment du beurre.
01:10:36 Il s'appelle "petit beurre".
01:10:38 Et d'ailleurs, il est en bas dans les...
01:10:40 dans les supermarchés, il est en bas.
01:10:42 - Pourquoi ? - Parce qu'il est cher à fabriquer. Alors que maintenant,
01:10:44 on met des graisses saturées dans d'autres
01:10:46 cookies, ainsi tu veux. Parce que le petit beurre,
01:10:48 c'est un bon gâteau. Mais quand vous le mangez
01:10:50 de temps en temps, tout va bien !
01:10:52 Moi, je suis pas en train de dire "Plus de sucre,
01:10:54 les gars, c'est fini, on reste au rexi". - Mais sauf que si tu te...
01:10:56 Parce que c'est addictif.
01:10:58 Si tu te fais le paquet... - Ah, là, c'est pas bon.
01:11:00 - Évidemment ! - Parce que le sucre
01:11:02 n'est pas seul, il n'agit pas seul, il a des complices.
01:11:04 Ses complices, c'est la sédentarité.
01:11:06 - Oui. - Aujourd'hui,
01:11:08 on se fait tout livrer.
01:11:10 On compare notre vie de français de 2020
01:11:12 avec celui de 1960.
01:11:14 Le français de 1960,
01:11:16 il allait au champ, il travaillait,
01:11:18 il se levait, il marchait. - Tout le monde allait pas au champ.
01:11:20 Mais il y a plein de gens qui font du vélo aujourd'hui.
01:11:22 J'ai l'impression qu'il y a quand même, dans Paris... - Électrique.
01:11:24 - Oui, c'est vrai. - C'est déjà mieux.
01:11:26 - C'est déjà mieux. - Non, mais il y a plus de gens, peut-être, qui font
01:11:28 du sport. Bon. Est-il exact ?
01:11:30 - Oui. - Si on mange du sucre,
01:11:32 est-il exact qu'il faut mieux le manger
01:11:34 tout seul ? C'est-à-dire que vous faites un repas
01:11:36 à 100% sucre. Mais alors, ce qui est
01:11:38 terrible, c'est que vous avez dîné,
01:11:40 vous avez pris, par exemple, au hasard,
01:11:42 une entrecôte avec des frites, et
01:11:44 boum ! Vous mettez derrière un dessert
01:11:46 sucré. Et ça, c'est mortel, par exemple.
01:11:48 - La réponse, c'est dans votre question. - C'est vrai, ça ? - Bah oui.
01:11:50 - Si on rajoute du sucre derrière... - C'est-à-dire que vous avez les frites, qu'est-ce que c'est ?
01:11:52 Les frites, ce sont des pommes de terre.
01:11:54 Les pommes de terre, ce sont des tubercules
01:11:56 avec des chaînes d'amidon. L'amidon, c'est quoi ?
01:11:58 C'est des millions de sucres. Glucose attachée.
01:12:00 - Ah, les frites, c'est du sucre ? - Bah oui.
01:12:02 - Avec du gras. - Ah, vous mettez les frites.
01:12:04 - Bah oui, parce que vous les fritez, vous les frirez.
01:12:06 Vous allez les frire.
01:12:08 - Ah oui. - Tout à fait.
01:12:10 Donc, en fait, la réalité...
01:12:12 - Non, mais le sucre, le dessert, c'est à proscrire.
01:12:14 - Non, ça dépend des circonstances.
01:12:16 - Mais quand on achète un produit, on a une information
01:12:18 sur la matière grasse. - Exactement.
01:12:20 - Il faut regarder l'information sur le sucre, alors, maintenant.
01:12:22 - Bah, elle est donnée. Vous avez...
01:12:24 - Elle est donnée, oui, mais pas en petits.
01:12:26 - Et dont le sucre, c'est le sucre ajouté.
01:12:28 - En petits. - D'accord.
01:12:30 - La part de la génétique, là-dedans, il est très important d'enquêter sur l'existence
01:12:32 de diabétiques confirmés dans la famille du 1er et du 2e siècle.
01:12:34 Moi, j'ai l'impression, parfois,
01:12:36 que beaucoup de choses
01:12:38 sont génétiques. - Oui.
01:12:40 - C'est-à-dire que, quel que soit ton...
01:12:42 Comment dire ?
01:12:44 Ce que tu feras dans la vie,
01:12:46 tu seras rattrapé par des choses
01:12:48 et que...
01:12:50 Comment dire ?
01:12:52 Peut-être dans certains excès.
01:12:54 Évidemment, si vous picolez une bouteille de whisky
01:12:56 par jour, il est possible que, même si vous avez
01:12:58 un bon génétique, vous soyez...
01:13:00 - C'est sûr.
01:13:02 - Pourquoi vous regardez ?
01:13:04 - Mais par exemple,
01:13:06 le diabète, c'est...
01:13:08 Le diabète, c'est génétique
01:13:10 ou c'est lié à ce qu'on...
01:13:12 - Alors, c'est les deux. - Mais principalement...
01:13:14 - Tout simplement parce que le diabète de type 2, c'est-à-dire 90%
01:13:16 des diabètes, pas le type 1, vous savez, ce sont
01:13:18 des enfants qui détruisent leur pancréas.
01:13:20 Le diabète de type 2, 90%.
01:13:22 Si on a un parent diabétique de type 2,
01:13:24 on a 30% de risque de l'être soi-même.
01:13:26 Si on en a deux, on a 50%.
01:13:28 Et si on a eu un diabète gestationnel,
01:13:30 c'est-à-dire de grossesse, on a 50% de risque
01:13:32 après 40 ans. - Les sportifs de haut niveau,
01:13:34 par exemple, vous leur conseillez de ne pas prendre
01:13:36 du tout de sucre ? - Non, non, non.
01:13:38 Les sportifs de haut niveau, ils ont besoin de sucre de réserve.
01:13:40 En fait, quand vous mangez des féculents,
01:13:42 vous mangez des sucres de réserve. Est-ce que nous,
01:13:44 ici, autour de cette table, on a besoin de sucre de réserve ?
01:13:46 Non. Les athlètes, oui.
01:13:48 Vous comprenez ? - C'est-à-dire ?
01:13:50 - C'est-à-dire que quand vous prenez des amidons,
01:13:52 quand vous prenez des amidons, beaucoup de succulents... - Mais pourquoi vous riez ?
01:13:54 Pourquoi vous riez bêtement ? - Non, pas bêtement.
01:13:56 Parce que vous avez dit qu'il y avait une bouteille
01:13:58 de whisky, il a dit "non, qu'une demi".
01:14:00 - Une demi ? Ah bon, bon.
01:14:02 Laissez-les. - Il y a de bon, en fait, là.
01:14:04 - Mais non, mais c'est... - Il y a de bon.
01:14:06 - Ils se sont trompés,
01:14:08 surtout pendant 40 ans. Donc le soir, ils picolent
01:14:10 un peu. Ils essayent...
01:14:12 - On voit le conflit. - On voit qu'ils aient quelques plaisirs.
01:14:14 - Mais vous savez,
01:14:16 c'est placide. - Là, tu as le vodka chez toi.
01:14:18 - C'est placide et museau, tous les deux.
01:14:20 Ils se sont mourés, surtout, ça fait 40 ans.
01:14:22 Là, ils se sont mis au communisme.
01:14:24 Donc, quand ils rentrent ce soir chez eux...
01:14:26 - On est bien, parce qu'il n'y a pas de diabète.
01:14:28 - Restez-y, vous, un petit peu.
01:14:30 - Écoutez, dans ce livre, ce que j'essaie de faire,
01:14:32 pour répondre à votre question, il y a aujourd'hui des outils.
01:14:34 Il y a des capteurs glucose.
01:14:36 - On peut le faire, ça ? - Bien sûr.
01:14:38 Moi, je le mets une fois par an. - En direct ?
01:14:40 - Non, en direct. Mais une fois par an, vous le mettez.
01:14:42 - Vous le mettez où ? - Vous mangez un kebab,
01:14:44 une pizza, un steak frit,
01:14:46 un dessert, et vous regardez les faits.
01:14:48 - Bon, est-ce qu'il y a des choses qui annulent...
01:14:50 - Vous arrêtez, puis c'est tout. - Est-ce qu'il y a des choses qui annulent le sucre ?
01:14:52 Par exemple, si on boit beaucoup d'eau.
01:14:54 - Non, ça dilue, mais ça ne règle pas.
01:14:56 - Bon, alors l'exercice physique
01:14:58 est le meilleur traitement ? - L'exercice physique, c'est le
01:15:00 best of. Aujourd'hui,
01:15:02 c'est ce que je dis souvent à mes patients,
01:15:04 votre coach sportif,
01:15:06 votre salle de sport, elle vaut 50% du traitement.
01:15:08 - Ah, bon.
01:15:10 - Le sport, c'est l'alpha et l'oméga de la santé.
01:15:12 - Les trois règles à adopter, ne dites jamais que vous faites un régime,
01:15:14 vos proches s'inquiéteront peut-être si vous leur dites
01:15:16 que vous êtes au régime. Règle numéro 1. Règle numéro 2,
01:15:18 un repas se prend au calme et dure au moins 20 minutes.
01:15:20 - Oui. - Il faut savoir que
01:15:22 prendre son repas devant son poste de télévision, son ordinateur
01:15:24 ou son téléphone aura un impact
01:15:26 important sur votre consommation. - 15% de calories.
01:15:28 - Ah bon ? - Vous savez pourquoi ? - Pourquoi ?
01:15:30 - Parce que lorsque nous étions dans les cavernes,
01:15:32 on mangeait, on regardait...
01:15:34 - On regardait !
01:15:36 - Vous avez une biche dans la savane
01:15:38 qui est en train de manger,
01:15:40 elle regarde, elle a les oreilles qui truquent,
01:15:42 parce que la priorité, c'est de ne pas se faire manger.
01:15:44 Donc en fait, la vision
01:15:46 est prioritaire sur toutes
01:15:48 les autres sensations de rassasiement
01:15:50 et de satiété. - Et puis alors, la dernière chose,
01:15:52 vous êtes venu l'autre jour... - Et donc quand vous êtes fasciné
01:15:54 par votre émission, par exemple,
01:15:56 quand vous êtes fasciné, vous écoutez
01:15:58 beaucoup moins les signaux de rassasiement.
01:16:00 - Ah oui ? - Ça a été publié il y a 20 ans, ça,
01:16:02 parmi les équipes de Lyon. - Par exemple, nous, il y a beaucoup
01:16:04 de gens qui me disent qu'ils sont dans leur lit en ce moment,
01:16:06 en train de prendre leur petit déjeuner. Ils se lèvent tard,
01:16:08 il est 10h28, mais il y en a beaucoup. - Il est 10h30, hein, quand même.
01:16:10 - Bah oui, mais il y a beaucoup de gens qui se lèvent à 10h30,
01:16:12 ils ont le droit d'ailleurs, et on les salue. Plus ils
01:16:14 restent devant leur télévision, plus on est contents. - Ils se rendent au matrais !
01:16:16 - Restez ! - Mais là, ils vont manger plus.
01:16:18 - Ils se réveillent devant 45, mais ils se rendent plus.
01:16:20 - Ils se réveillent, ils sont toute la journée dans leur lit.
01:16:22 Bon, et puis la dernière chose que vous avez dite,
01:16:24 et effectivement, moi je ne le fais jamais, parce que je pense que personne ne le fait,
01:16:26 il faut mâcher en moyenne 12 fois.
01:16:28 - Ah oui, c'est ça. - Vous connaissez quelqu'un qui mâche
01:16:30 12 fois au milieu. - Vous allez comprendre.
01:16:32 - Alors, c'est quoi ?
01:16:34 - Vous avez 10 000 capteurs
01:16:36 sur la langue. - 10 000 ?
01:16:38 - 10 000 à 12 000, qui mesurent le salé, le sucré,
01:16:40 l'amère, l'acide, le délicieux.
01:16:42 Quand vous mâchez suffisamment,
01:16:44 ces capteurs vont aller
01:16:46 activer une glande très particulière
01:16:48 qui règne sur votre vie.
01:16:50 Ça s'appelle le noyau de la récompense,
01:16:52 le noyau à combins. Il fait de la dopamine
01:16:54 de plaisir pour le cerveau.
01:16:56 Et donc si vous faites...
01:16:58 Il n'y a pas de dopamine.
01:17:00 Et vous allez grignoter dans l'après-midi.
01:17:02 Si vous mâchez bien, à ce moment-là,
01:17:04 votre cerveau va avoir sa dopamine,
01:17:06 il est content. - Qui grignote, là ?
01:17:08 Qui grignote ? Ah, Solaya, elle grignote.
01:17:10 Non. - Pas un petit grignote.
01:17:12 - Il ne faut surtout pas manger entre les repas.
01:17:14 - Ah non, il ne faut jamais manger. Même un petit figolu.
01:17:16 (Rires)
01:17:18 - Il vous met un petit figolu ?
01:17:20 - On a l'impression d'une grande négociation.
01:17:22 - Le figolu, je crois.
01:17:24 - Un petit finger de cadmium.
01:17:26 - Un petit finger de cadmium.
01:17:28 En gros, mon message, c'est faites attention
01:17:30 à vous, parce que votre santé est extrêmement
01:17:32 précieuse et personne ne pourra vous la racheter.
01:17:34 - Alors l'autre jour, par exemple,
01:17:36 on reçoit des cadeaux, je ne sais pas, avec Benjamin Naud,
01:17:38 on reçoit dans mon bureau des cadeaux.
01:17:40 C'est un jour des chocolats, l'autre jour,
01:17:42 il y a des Queeniamans qui sont arrivés.
01:17:44 Donc moi, je ne touche pas à ça.
01:17:46 - Ah, c'est délicieux. - Il ne faut pas toucher à ça,
01:17:48 c'est malheureux.
01:17:50 Je l'ai donné à Benjamin,
01:17:52 qui est allé dans la rédaction.
01:17:54 - Vous allez vous fâcher avec les Bretons.
01:17:56 - Les gens nous envoient ça.
01:17:58 Mais c'est un truc...
01:18:00 Il n'y a pas pire que le Queeniaman.
01:18:02 Hier, Marine était là, Marine Lençon,
01:18:04 qui part pour les Amériques,
01:18:06 aujourd'hui, qui va être dans l'avion,
01:18:08 qui doit être déjà, à mon avis, sous perfusion,
01:18:10 parce qu'elle a peur de l'avion.
01:18:12 Il y avait un flan.
01:18:14 - Le flan, non. - Oui, mais moi, j'ai mangé
01:18:16 un peu de flan.
01:18:18 Je suis resté sur le flan.
01:18:20 Somaya, il est à 10h30.
01:18:22 - Je voulais avoir des conseils.
01:18:24 On est en horaire décalé.
01:18:26 On se lève beaucoup trop tôt, 3h40 du matin.
01:18:28 - Ce n'est pas une consultation.
01:18:30 - À 3h40, on n'a pas faim.
01:18:32 Pour une bonne raison,
01:18:34 c'est qu'à cette heure-là,
01:18:36 votre foie libère du sucre.
01:18:38 C'est pour ça que quand on prend un avion très tôt le matin,
01:18:40 on ne mange pas de petit déjeuner.
01:18:42 Donc il faut attendre. Prenez une boisson chaude
01:18:44 et vous prendrez votre petit déjeuner un peu plus tard.
01:18:46 C'est votre foie, parce qu'elle a libéré du sucre.
01:18:48 - Quand on se lève,
01:18:50 à 6h45,
01:18:52 - 6h45, ça va encore.
01:18:54 - Je prends un yaourt le matin.
01:18:56 - Vous pouvez prendre un yaourt.
01:18:58 - Vanille. - Mais il faut boire aussi.
01:19:00 - Je bois beaucoup. - Je vous soupçonne
01:19:02 de faire de l'exercice. - Non, pas...
01:19:04 Mental. Je bois beaucoup en marche.
01:19:06 - Vous pouvez boire un café, un thé,
01:19:08 un whisky, un jus de fruit.
01:19:10 - Pas de jus de fruit.
01:19:12 - Et alors, un petit pain aux raisins.
01:19:14 - Ça se balade dans les couloirs.
01:19:16 - Le pain aux raisins,
01:19:18 pourquoi pas, mais une fois de temps en temps.
01:19:20 - Un tout petit, le matin.
01:19:22 - Je suis fatigué, là.
01:19:24 - Somaya, c'est à vous.
01:19:26 On va rendre hommage à...
01:19:28 On va chanter.
01:19:30 On va chanter.
01:19:32 - Clique, clique, pom, pom.
01:19:34 - Allez-y, Somaya.
01:19:36 - Il tire la sonnette d'alarme.
01:19:40 Le FMI, Fonds Monétaire International,
01:19:42 anticipe un déficit, je cite,
01:19:44 "nettement supérieur aux prévisions gouvernementales"
01:19:46 en 2027 et appelle l'exécutif
01:19:48 à mettre en place de nouvelles mesures
01:19:50 dès cette année pour ramener la dette
01:19:52 sur une trajectoire descendante.
01:19:54 Diagnostique sans appel
01:19:56 du chef de l'Etat, Emmanuel Macron évoque,
01:19:58 je cite, "un mouvement d'insurrection absolument
01:20:00 inédit en Nouvelle-Calédonie et face aux tensions".
01:20:02 Il appelle à un apaisement constructif
01:20:04 et à la recherche d'une solution politique.
01:20:08 Et puis des obsèques populaires
01:20:10 dans la cité phocéenne, la cathédrale de la Majord
01:20:12 saluera dès 15h cet après-midi
01:20:14 une figure emblématique de Marseille.
01:20:16 Jean-Claude Godin, maire de la ville
01:20:18 pendant 25 ans, qui s'est éteint à l'âge
01:20:20 de 84 ans lundi dernier.
01:20:22 - Somaya, il reste
01:20:24 deux minutes. Qui a vu un petit truc
01:20:26 en plus d'Artus ? Vous avez trouvé ça comment ?
01:20:28 - Très humain, très drôle,
01:20:30 très tendre, très bon. - Formidable.
01:20:32 Vous avez pleuré ? - Non, j'ai pas pleuré.
01:20:34 - Oui, parce que vous êtes pas sensible.
01:20:36 - Vous pleurez jamais. - Non, mais c'est "Allez voir ce film".
01:20:38 "Allez voir ce film".
01:20:40 - Artus, c'est exceptionnel. - Vraiment, parce que
01:20:42 c'est un film tendre, c'est un film émouvant.
01:20:44 - J'avais pas envie, mais je vais aller le voir.
01:20:46 - Allez le voir, parce que c'est une bonne histoire,
01:20:48 c'est drôle, il y a des personnages,
01:20:50 le regard sur ceux qui souffrent,
01:20:52 qui sont en drôme,
01:20:54 handicap, peut être, pourquoi pas,
01:20:56 différent. Il y a un personnage
01:20:58 incroyable, un trouble autistique,
01:21:00 Sarkozy. - Exceptionnel, c'est mon personnage
01:21:02 préféré. - Mais bien sûr, parce qu'il parle toute la journée
01:21:04 de Sarkozy. - Oui.
01:21:06 - Je me demande si je ne souffre pas moi-même de ce trouble.
01:21:08 Mais bon, et donc, il dit
01:21:10 "Oui, écoutez, le président Sarkozy en 2007..."
01:21:12 C'est absolument formidable.
01:21:14 Et ils ont monté hier les marches,
01:21:16 et la jeune femme qui joue
01:21:18 l'éducatrice,
01:21:20 elle est extraordinaire cette jeune femme,
01:21:22 qui est là d'ailleurs, qui a une robe
01:21:24 lamée or qui s'appelle...
01:21:26 Léla... - Non, pas Léla du tout.
01:21:28 - Si. - Bella Hiddy.
01:21:30 Son nom de famille c'est Bella Hiddy, mais j'ai oublié son prénom.
01:21:32 - Sophia je crois. - C'est Alice
01:21:34 Bella Hiddy. - Alice. - Voilà.
01:21:36 - Mais elle est formidable !
01:21:38 Et donc vous avez vu
01:21:40 cette séquence, Artus, vous le reconnaissez,
01:21:42 c'est le grand monsieur
01:21:44 qui a une barbe, Clovis Cornillac
01:21:46 est formidable,
01:21:48 je ne peux pas vous dire autre chose. Et alors c'est le monsieur
01:21:50 que vous voyez à droite là, et lui,
01:21:52 il pense qu'il est Nicolas Sarkozy là !
01:21:54 Mais oui, c'est absolument formidable.
01:21:56 Moi j'ai adoré... - Il a été recueillir par Artus
01:21:58 dans les papoutins. - Mais oui, et j'ai
01:22:00 adoré ce film, et je vous assure
01:22:02 ça en dit beaucoup sur
01:22:04 notre monde, sur ce que nous sommes, ou sur
01:22:06 ce que nous ne sommes pas, sur une forme
01:22:08 de joie de vivre que peuvent avoir ces
01:22:10 jeunes gens, donc vraiment...
01:22:12 Alors évidemment,
01:22:14 au quotidien ça doit être peut-être plus rude,
01:22:16 c'est une fiction, bien sûr que la vie
01:22:18 doit être plus rude, mais un petit
01:22:20 truc, en plus on en est à 3 millions
01:22:22 je crois, oui,
01:22:24 3 millions, c'est un film dont personne
01:22:26 ne voulait, personne n'y a cru,
01:22:28 7 millions d'euros simplement de budget,
01:22:30 et il y a une musique
01:22:32 qui est un tube
01:22:34 qui s'appelle "Click, click,
01:22:36 pam, pam, écoutez !" - Oh les paroles
01:22:38 de la merde ! - Écoutez !
01:22:40 *Musique*
01:22:42 *Musique*
01:22:44 *Musique*
01:22:46 *Musique*
01:22:48 *Musique*
01:22:50 C'est un artiste, Yams,
01:22:52 je sais que le passé c'est le passé,
01:22:54 mais il y a quoi
01:22:56 que je peux me confier, tu sais, je deviens parano
01:22:58 des fois, quand je reste seul, direct, je pense à toi,
01:23:00 et ça fait "Click, click, pam, pam"
01:23:02 - Ah mais c'est bien, au moins je comprendrais
01:23:04 les paroles, c'est-à-dire...
01:23:06 - Vous savez qu'au départ, pour le personne vous voulez les habiller pour
01:23:08 monter les marches ? - Mais bien sûr !
01:23:10 - Et c'est pas ennuyeux, parce qu'arrivent
01:23:12 les films, l'histoire...
01:23:14 - Ah pas du tout, ça va être ennuyeux ! - Je viens de vous dire ce que vous m'avez écouté...
01:23:16 - Non, non, je parle de l'ennui.
01:23:18 Est-ce que c'est agréable à regarder ?
01:23:20 - Mais c'est formidable !
01:23:22 Mais c'est formidable, et simplement,
01:23:24 c'est toujours pareil,
01:23:26 on peut aimer Visconti,
01:23:28 on peut aimer Proust, et on peut aimer ça.
01:23:30 - Vous avez raison. - Voilà, il n'y a pas d'incompatibilité
01:23:32 dans son plaisir. - Vous parlez de l'ennui !
01:23:34 - Oui, mais on n'est pas dans des couloirs...
01:23:36 - Bien sûr, et Artus a une vraie dimension,
01:23:38 quand même, hein. - Mais bien sûr !
01:23:40 Mais je suis d'accord avec vous, et moi
01:23:42 je l'ai appelé l'autre jour, je lui ai dit
01:23:44 "il faut qu'il vienne sur notre plateau, vraiment,
01:23:46 et il faut qu'il vienne, pourquoi pas, avec ses...
01:23:48 - Ah oui, invitez-le, ses acteurs. - Vraiment, avec ses acteurs,
01:23:50 parce que c'est formidable.
01:23:52 - Merci beaucoup, monsieur l'ennemi public numéro 1,
01:23:54 Réginald Daluch,
01:23:56 je rappelle que vous êtes médecin,
01:23:58 ingénieur biomédical, chercheur dans le domaine
01:24:00 de la prévention du diabète et du surpoids,
01:24:02 et vous consultez ? - Oui.
01:24:04 - J'ai des clés en pour vous. - Peu,
01:24:06 parce que j'ai beaucoup de travail, je travaille aussi
01:24:08 pour le traitement du diabète de type 2,
01:24:10 on a peut-être trouvé un traitement qui donne une rémission partielle
01:24:12 du diabète. - Ah, c'est bien.
01:24:14 - Et il y a la maladie de Nash.
01:24:16 - La femme Nash, qu'elle foire.
01:24:18 - Et je connais notre ami Pierre Lénais,
01:24:20 qui souffrait de ça,
01:24:22 et qui avait fait beaucoup pour faire changer
01:24:24 les consciences sur ce sujet.
01:24:26 Je le salue s'il nous écoute du côté de la boule.
01:24:30 Laurent Prat était à la réalisation,
01:24:32 Ludovic Lébar était à la vision, merci à Anatole
01:24:34 qui était au son, Benjamin Naud et Félix Pérola,
01:24:36 toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:24:38 Je ne dirais qu'un mot,
01:24:40 clic, clic, pam, pam,
01:24:42 à ce soir.
01:24:44 [SILENCE]