Les Vraies Voix qui font rouler la France avec Tony RENUCCI, directeur général de l’association Respire, conseiller municipal à Joinville-le-Pont, Jean-Jacques SERRAF, directeur général de Qinomic, Raynald THEVENET, directeur général d’Auto-JM
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00:00 Voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Belaire.
00:05 Et le jeudi, ce sont les vraies voix qui font rouler la France.
00:08 On parle voiture, on parle transport en général, évidemment.
00:12 Si ça roule, quoi.
00:13 Voilà, tous les trucs qui roulent.
00:14 Et on reçoit ce soir Tony Renucci.
00:17 Vous êtes directeur de l'association Respire et conseiller municipal à Joinville-le-Pont.
00:21 Bonsoir.
00:22 Ah, Joinville-le-Pont, on va vous brancher le micro.
00:25 Il y avait une chanson, Judith.
00:27 Ah, Joinville-le-Pont. Ponpon ! Pourquoi vous n'avez pas fait ponpon ?
00:31 Ponpon.
00:32 Voilà, merci.
00:33 Jean-Jacques Seraf, vous êtes directeur général de Kinomik,
00:36 entreprise de rétrofit pour les véhicules thermiques qui souhaitent passer à l'électrique.
00:41 Bonsoir.
00:42 Bonsoir.
00:43 Bonsoir, bienvenue.
00:45 Et puis, Rénald Thévenet, directeur général d'AutoJM, mandataire automobile.
00:49 C'est une entreprise qui propose des voitures neuves ou d'occasion à la vente.
00:52 Alors, il y a des moteurs thermiques et il y a des moteurs électriques.
00:56 On va commencer par parler justement de l'essor de cette voiture électrique.
00:59 C'est parti.
01:00 La conscience environnementale grandit et les préoccupations concernant les émissions
01:04 de gaz à effet de serre et la dégradation de la qualité de l'air se multiplient.
01:09 La voiture électrique émerge comme une des solutions prometteuses,
01:12 mais répond-elle réellement à tous ces défis ?
01:16 C'est la question du début de ce 19h20 des vrais voies qui roulent.
01:21 Voilà, ça roule.
01:22 Alors, Tony Renucci, je vais vous reposer la question, tout simplement.
01:26 Est-ce que la voiture électrique, c'est la solution miracle ?
01:28 En tout cas, c'est une solution, et notamment pour la qualité de l'air.
01:31 Pourquoi ? Parce que les voitures électriques, ça n'émet pas de polluants au niveau de l'échappement.
01:35 On a quand même quelques émissions aussi de particules,
01:38 notamment sur tout ce qui concerne le freinage,
01:40 les émissions liées aussi à l'abrasion des pneus aussi,
01:43 parce que ce sont des véhicules qui sont de plus en plus lourds.
01:45 Ça, c'est encore un sujet qu'on va peut-être aborder après.
01:47 Mais en ce qui concerne la qualité de l'air, il faut qu'on aille vers les voitures électriques, oui.
01:51 Mais par rapport justement aux batteries qui ne sont pas recyclables forcément toujours,
01:57 est-ce que ça, ça ne pose pas un problème environnemental ?
01:59 Si, ça pose un problème environnemental.
02:00 Et en même temps, c'est aussi...
02:01 Ce n'est pas une solution parfaite, quoi.
02:02 Mais il n'y a pas de solution parfaite.
02:03 La solution parfaite, c'est de ne pas utiliser de voiture, finalement.
02:06 Et de ne pas travailler, de se reposer tranquille.
02:08 Et quand on n'a pas le choix, de privilégier l'électrique au thermique.
02:12 Mais si, bien sûr, il y a un problème avec les batteries,
02:14 en même temps, c'est aussi un sujet sur lequel on progresse.
02:16 Et aujourd'hui, l'enjeu, c'est comment est-ce qu'on arrivera à la fois à fabriquer des voitures électriques
02:21 et les assembler sur notre territoire, enfin, France et Europe même plus largement,
02:25 et comment on arrivera à progresser sur le recyclage des batteries.
02:27 Ce sont quand même des choses qui progressent.
02:29 Alors, Rénald Thévenet, vous qui vendez des voitures, qu'elles soient thermiques ou électriques,
02:34 est-ce que vous vous rendez compte que la consommation de voitures électriques,
02:39 l'achat de voitures électriques, augmente vraiment comme on le voudrait, en fait,
02:42 pour accélérer cette transition ?
02:45 Alors, oui et non.
02:47 Tout dépend où votre concession est basée.
02:51 C'est-à-dire que nous, par exemple, on est en Franche-Comté,
02:54 il n'y a pas de gros ZF, sauf si on se dirige vers Strasbourg.
02:58 Donc, on va dire que la consommation de véhicules électriques reste plus faible
03:03 que lorsqu'on se retrouve à Paris, à Bordeaux ou dans les grandes métropoles.
03:09 D'accord, donc c'est plus une consommation urbaine, c'est ça que vous dites.
03:12 C'est ça.
03:13 Mais on voit quand même que, si je prends quelques chiffres,
03:17 en 2019, on devait vendre, avant la crise Covid, environ 3 à 4 % de véhicules électriques
03:25 comparés à l'essence et au diesel et à l'hybride.
03:29 Et aujourd'hui, malgré qu'on soit en zone non urbaine, on dépasse les 15 %.
03:35 Rénalthévenet, par rapport à cela, vous venez d'évoquer les voitures hybrides.
03:39 Est-ce finalement pas la meilleure des solutions ?
03:41 Parce qu'on vient d'écouter Tony Renucci, qui nous dit « Force et faiblesse de l'électrique ».
03:45 Oui ou non pour cet hybride sans batterie ?
03:49 Ma vision, mais elle est purement personnelle, et c'est pas sûr que tout le monde la partage,
03:55 c'est que pour moi, la meilleure solution, c'est le véhicule hybride.
03:59 Personnellement, je roule dans un véhicule hybride,
04:02 mais ça dépend de son comportement routier et de la façon dont on vit avec la voiture.
04:07 Moi, par exemple, je travaille à 20 km de chez moi,
04:11 donc dans tous mes transports pour aller travailler, je suis en électrique.
04:17 Mais lorsque je dois tout d'un coup partir sur Lyon ou sur Paris,
04:21 là, j'ai la sécurité de pouvoir rouler en thermie.
04:25 Donc de ce côté-là, c'est un bon compromis.
04:27 Et ce compromis va encore s'améliorer dans les futures années
04:30 lorsqu'on aura le carburant de synthèse à rejet zéro,
04:35 c'est-à-dire qu'on utilisera le CO2 rejeté, pris dans l'atmosphère
04:39 et non pas qui vient des usines de charbon, comme aujourd'hui c'est fait en Allemagne.
04:44 Mais on sera capable d'avoir des carburants de synthèse qui seront complètement verts
04:48 d'ici quelques années, à des coûts abordables avec les phénomènes de volume.
04:53 Et là, je pense que l'hybride avec ce carburant de synthèse
04:57 pourrait devenir un très bon compromis.
04:59 L'hybride qui, pour le coup, n'a pas d'aide de l'État justement au financement.
05:04 Jean-Jacques Séraph, vous qui êtes directeur général de Kinomik,
05:09 qui faites du rétrofit, c'est-à-dire que vous remplacez les moteurs thermiques
05:13 par des moteurs électriques.
05:14 Est-ce que vous aussi, vous voyez énormément de gens qui préfèrent garder leur ancienne voiture
05:18 et changer le moteur parce que c'est aussi une solution financière plus abordable ?
05:22 Est-ce que c'est souvent ça que vous entendez sur vos clients qui viennent vous voir ?
05:26 Alors oui, on a en fait au travers de la filière beaucoup de types de rétrofit.
05:32 Je rappelle que dans la filière rétrofit, il n'y a pas simplement les véhicules,
05:36 il peut y avoir aussi les poids lourds, les bus, on en parlera peut-être tout à l'heure.
05:39 Mais il est évident que pour un grand nombre de clients,
05:43 il semble beaucoup plus raisonnable, d'un point de vue écologique également,
05:47 de garder plus longtemps son véhicule plutôt que de le changer lorsqu'il est en bon état
05:52 et en plus de le décarboner, en changeant le moteur thermique
05:57 par une motorisation électrique ou par une pile à combustible hydrogène par exemple.
06:04 Et ça va d'ailleurs dans le sens de ce que souhaite le gouvernement
06:08 puisqu'on voit très bien que le bonus écologique va évoluer vers le bilan carbone
06:13 de la production du véhicule et en ce qui concerne le rétrofit,
06:16 on pourra dire que le bilan carbone est excellent.
06:21 Il est excellent parce que justement on ne reproduit pas les matières du véhicule existant.
06:26 Il est excellent parce qu'on le transforme en véhicule propre.
06:30 Ce n'est pas à nous qui le disons, d'ailleurs c'est l'ADEME qui établit de manière très claire
06:36 qu'un véhicule rétrofité a environ, en fonction des gammes,
06:40 en fonction évidemment du type de véhicule,
06:42 mais c'est environ 50% de moins de gaz à effet de serre qu'un véhicule neuf,
06:48 même un véhicule neuf électrique.
06:50 Donc c'est quand même considérable et je crois que dans les temps qui sont les nôtres
06:56 où la transition devient une priorité,
06:58 le rétrofit doit avoir une part plus importante et une notoriété plus importante.
07:03 Donc merci pour l'opportunité de ce soir.
07:05 Avec plaisir.
07:06 Je crois qu'il faudra que ça soit généralisé dans l'ensemble des médias.
07:09 Justement Jean-Jacques Serra, vous parliez des véhicules utilitaires,
07:12 il y a aussi l'importance de décarboner justement le parc de ces véhicules de professionnels
07:16 qu'ils soient légers ou qu'ils soient des poids lourds.
07:18 Est-ce que vous voyez une vraie volonté aussi de la part des professionnels
07:21 qui parfois souffrent parce qu'ils ont des gros parcs de voitures à décarboner complètement ?
07:25 Est-ce qu'il y a une vraie volonté de leur part d'accélérer cette transition aussi ?
07:29 Alors tout à fait.
07:30 Donc par ailleurs Kinomik et Kinomik Mobilities commercialisent ces processus de rétrofit,
07:39 de système de rétrofit pour les véhicules utilitaires,
07:43 véhicules utilitaires légers notamment.
07:45 Et les professionnels nous le disent également de manière très proactive,
07:49 ils souhaitent avoir des solutions diverses.
07:52 C'est ça je crois le point.
07:53 On parlait tout à l'heure de différents cas d'usage.
07:55 Il y a également beaucoup de cas d'usage dans le monde professionnel des véhicules utilitaires.
08:00 Il n'y a pas une seule solution mais il y a plusieurs solutions.
08:03 Et en fonction des cas d'usage,
08:04 beaucoup de professionnels souhaitent avoir des véhicules rétrofités pour plusieurs raisons.
08:08 Premièrement ce dont on vient d'évoquer, c'est-à-dire le bilan carbone.
08:12 Deuxième élément, c'est la rapidité.
08:14 Vous savez qu'un véhicule neuf, quelquefois c'est très long à pouvoir obtenir.
08:19 Les temps de livraison peuvent quelquefois excéder 8 mois, 9 mois, 10 mois.
08:23 Et ça l'est de plus en plus.
08:24 Et c'est de plus en plus.
08:26 Et donc c'est un problème pour les sociétés qui sont obligées de décarboner,
08:30 qui ont la loi l'homme derrière, qui doivent respecter.
08:33 Ils n'ont pas le temps d'attendre des véhicules neufs.
08:38 Et par ailleurs, pour conclure justement sur cette partie,
08:42 on est parti des voitures électriques.
08:46 Tony Renucci, directeur général de l'association Respire.
08:49 Aujourd'hui, il y a une préoccupation, on l'a dit, environnementale,
08:54 mais préoccupation également économique.
08:56 L'objectif, c'est de rapprocher les deux.
08:58 Parce que les gens sont prêts à jouer le jeu,
09:00 mais encore faut-il que ce soit accessible.
09:02 Et ça, c'est un challenge.
09:04 Oui, tout à fait.
09:05 Mais en fait, il y a plusieurs choses.
09:07 Et sur la partie économique, je suis assez d'accord avec ce qu'a dit le monsieur.
09:10 Jean-Jacques Serraf.
09:12 Sur le rétrofit et sur les poids lourds.
09:14 Et d'ailleurs, nous, c'est ce qu'on dit aussi un peu dans notre livre blanc,
09:17 qu'on a sorti le 4 juillet.
09:19 C'est qu'à la fois, il faut beaucoup plus investir sur le rétrofit,
09:22 notamment en termes d'aides, parce que ça reste quand même assez cher.
09:25 Il faut aussi progresser sur les conditions d'homologation.
09:28 Je pense qu'il en prendra mieux que moi.
09:30 Et après, sur les poids lourds, c'est très intéressant.
09:32 Parce que ce qu'ils demandent, certains veulent la diversification,
09:35 mais surtout, ils veulent de la lisibilité.
09:37 Comment est-ce que d'ici 2030, on doit rouler en tant que poids lourd ?
09:40 Avec quel modèle ? Avec quel carburant ?
09:42 Et pas uniquement en France, mais sur l'Union Européenne,
09:44 parce que du coup, il y a interactivité.
09:46 Ce serait encore mieux, en plus, si on pouvait avoir les mêmes règles partout.
09:49 Et là, c'est vrai que ça manquait aussi de lisibilité de la part du gouvernement.
09:51 Si on a un objectif de dire qu'il faut être à 100% électrique en 2030,
09:54 dans ce cas, il faut l'assumer.
09:56 Je ne suis pas sûr que ce soit totalement faisable aujourd'hui.
09:58 Aides, mais surtout incitations.
10:00 Incitation et clarification du message à donner.
10:03 Et aujourd'hui, ça n'est pas clair.
10:05 Est-ce qu'on doit privilégier le biogaz ?
10:07 Est-ce qu'on doit tout de suite investir sur l'électrique ?
10:09 Sur les poids lourds ? Le message n'est pas clair aujourd'hui.
10:11 Merci à tous les trois.
10:13 Vous restez avec nous, évidemment.
10:15 Et puis nous aussi, on reste là.
10:17 Ça ne fait que commencer.
10:19 Encore trois bons quarts d'heure des vraies voies qui font rouler la France,
10:22 sur des sujets qui nous concernent tous,
10:24 la transition écologique des voitures.
10:26 Comment va-t-on faire ? Allez, à tout de suite.
10:28 Les vraies voies qui font rouler la France continue.
10:30 Et puis, on va continuer justement sur ce rétrofit
10:32 dont on parlait à l'instant avec notre invité Jean-Jacques Séraph.
10:35 Justement sur l'importance.
10:37 Est-ce que c'est une solution durable ?
10:39 Le rétrofit offre déjà la possibilité
10:41 de donner une nouvelle vie aux véhicules existants.
10:43 Ça, c'est un premier point.
10:45 En réduisant leur empreinte carbone
10:47 et en contribuant à la lutte contre la pollution atmosphérique.
10:49 Bon, et puis ensuite, cette approche allie
10:51 innovation technologique et durabilité,
10:54 mais soulève également des questions sur sa faisabilité.
10:57 Par exemple, ses avantages comparés à l'achat de véhicules électriques neufs.
11:01 Est-ce une solution de mobilité à part entière ?
11:05 C'est bel et bien la question que nous soulevons.
11:07 Et on ne lâchera pas.
11:09 Tant que nous n'avons pas une réponse concrète, on ne rend pas d'antenne.
11:11 Bon, ben voilà.
11:13 Tony Renucci, on va commencer par vous.
11:15 Justement, sur ce rétrofit dont on parlait tout à l'heure,
11:19 ce que vous nous disiez hors antenne finalement,
11:21 c'est que c'est quand même assez coûteux.
11:23 Donc, ce n'est pas forcément une solution
11:25 qui est accessible à tout le monde en fait.
11:27 Mais c'est la difficulté.
11:28 En fait, le rétrofit, c'est une bonne solution
11:30 qui permet déjà de passer d'un véhicule thermique à un véhicule électrique.
11:33 Et ça évite en plus la mise au rebus systématique.
11:36 Parce que c'est vrai que l'idée qu'il y a quand même aussi derrière
11:38 toutes les politiques qui se mettent en place en ce moment,
11:40 c'est aussi d'acheter des véhicules neufs.
11:42 C'est aussi de participer...
11:43 De faire bouger l'économie quoi.
11:45 ... au succès des constructeurs de mobiles.
11:46 Ce n'est pas non plus totalement par hasard.
11:48 Donc, je pense que le vrai sujet en fait, c'est le budget.
11:52 C'est-à-dire qu'à partir du moment où ça coûte des milliers d'euros
11:54 et que c'est plus intéressant d'acheter un véhicule neuf,
11:56 même si on sait que c'est déjà très cher ce véhicule électrique,
11:58 c'est ce que feront les consommateurs.
12:00 Mais il y a la question de la rentabilité.
12:02 Donc, le problème, c'est de sortir déjà une grosse somme.
12:05 Alors que si c'est étalé, étagé, ça peut peut-être.
12:08 Oui, mais je ne suis pas sûr aujourd'hui
12:10 que les aides, en tout cas pour les consommateurs,
12:13 le permettent suffisamment.
12:15 C'est bien là la question.
12:17 Rénard, tu venais dire...
12:18 Alors justement, en avance...
12:19 Je rappelle que vous êtes directeur général d'Auto-JM,
12:21 que vous êtes mandataire automobile.
12:23 Justement, sur ces moteurs rétrofit,
12:28 est-ce que vous avez, vous, des voitures que vous vendez
12:31 qui ont elles-mêmes été déjà changées ?
12:33 Est-ce que vous vendez de la voiture d'occasion
12:35 et de la voiture rétrofit ?
12:37 Alors non.
12:38 La situation ne s'est pas produite encore.
12:40 C'est-à-dire qu'on a vu que c'était une très bonne opportunité
12:44 de pouvoir faire le rétrofit de son véhicule.
12:47 Mais aujourd'hui, on fait plus d'une centaine de reprises tous les mois.
12:52 Et on n'a jamais eu à reprendre un véhicule de quelqu'un
12:55 qui a dit "j'ai fait un rétrofit sur ce véhicule-là".
12:58 Alors des véhicules qui viennent avec des boîtiers bioéthanol, ça oui.
13:01 On en a un certain nombre parce que c'était une grande mode
13:03 pendant un certain temps,
13:05 avec tous les problèmes que ça pouvait apporter aussi.
13:08 C'est-à-dire, rapidement, lesquels ?
13:10 Du bioéthanol ? Parce que c'était plutôt une référence, non ?
13:12 Le bioéthanol, oui, c'est une fausse bonne idée.
13:16 Mais ça crée beaucoup de problèmes pour les clients
13:19 qui n'utilisent pas, qui ne font pas beaucoup de kilomètres.
13:21 Parce qu'en fait, il y a du dégazage.
13:23 Il faut faire au moins une fois par mois un plein d'essence complète
13:26 pour pouvoir réassurer les mélanges corrects.
13:29 Sinon, les bonpires ont tendance à pousser.
13:31 Tout ce qu'on ne savait pas.
13:33 Voilà, donc il y a plein de petites problématiques,
13:36 de petits stress que, bien sûr, lorsqu'on se fait installer un boîtier,
13:40 on ne nous les dit pas, mais que l'on doit vivre après.
13:43 Et c'est vrai que le service après-vente, en général,
13:45 il sonne souvent pour tous les gens qui ont mis des boîtiers de ce type-là.
13:49 D'accord. Et finalement, le service après-vente, Jean-Jacques Séraph,
13:52 sur justement les voitures qui ont été changées,
13:54 est-ce que ça ne pose pas des problèmes entre le thermique et l'électrique ?
13:57 Il faut changer la totalité de la voiture, finalement.
14:00 Comment ça se passe en termes de suivi derrière ?
14:02 Pour le rétrofit, cette fois-ci ?
14:03 Oui.
14:04 Pour le rétrofit, eh bien, tout dépend évidemment du segment dans lequel on est.
14:09 Mais par exemple, sur le cas des VUL,
14:12 beaucoup de sociétés de rétrofit ont aussi contracté des partenariats
14:15 avec de grands constructeurs.
14:16 Je pense à Stellantis, à Renault,
14:19 qui vont également, dans la plupart des cas,
14:22 garantir et faire l'après-vente de ces véhicules.
14:26 Par ailleurs, les pièces qui sont changées sont des pièces neuves,
14:31 qui sont garanties également par les rétrofiteurs
14:34 et donc vont être opérées également en termes d'après-vente,
14:38 selon les différents réseaux et les différentes solutions
14:42 qui ont été apportées par chacun des rétrofiteurs en question.
14:47 Vous n'avez pas de problème de compatibilité ?
14:49 Ça vous arrive de tomber sur une voiture qui n'est pas transformable ?
14:53 Cette question a deux angles.
14:57 Vous pourriez très bien avoir une voiture qui est endommagée, par exemple,
15:01 et là, pour le coup, il y a un contrôle du véhicule
15:05 avant qu'il soit rétrofité.
15:07 Ce véhicule ne sera pas transformé s'il a un problème majeur,
15:13 s'il n'a pas son contrôle technique, par exemple.
15:15 C'est une espèce d'honnêteté, finalement.
15:18 Elle ne va pas loin, ça ne sert à rien.
15:20 Il y aura une sélection avec des critères très objectifs
15:25 pour écarter ce type de véhicule.
15:27 Deuxième élément, l'autre cas, ce sont des véhicules, par exemple,
15:31 qui seraient très petits et qui ne permettraient pas
15:34 de loger une batterie suffisante, par exemple,
15:37 à part avoir un compromis important dans le coffre ou dans l'habitacle,
15:40 ce qui ne serait pas acceptable, bien entendu,
15:42 ou qui ne serait pas adapté au rétrofit au niveau technique.
15:46 Pour l'instant, on n'a pas eu d'exemple très concret.
15:50 Il y a toujours des solutions techniques qui peuvent être apportées,
15:52 mais c'est vrai que dans certains cas, il peut y avoir des compromis
15:56 au niveau, par exemple, de l'espace du coffre, par exemple,
16:01 ce qui réduit les opportunités de vente de ce type de système rétrofit.
16:08 Là où, par contre, il n'y a vraiment pas d'obstacle,
16:12 ce sont sur les véhicules utilitaires, par exemple,
16:15 ou les plus gros véhicules où il y a toujours des solutions
16:18 extrêmement, je dirais, qui ne dommagent pas du tout le véhicule,
16:23 sous le châssis, par exemple, avec des batteries sous le châssis.
16:26 Et le problème du rétrofit, ce n'est pas vraiment tellement
16:29 l'élément technique de la batterie, mais c'est aussi de pouvoir remplacer
16:33 sur les véhicules récents le cerveau du véhicule
16:35 et pouvoir faire en sorte que l'électronique du véhicule fonctionnera normalement.
16:39 Ça, c'est le point le plus important et sur lequel
16:42 beaucoup de rétrofiters travaillent, je dirais,
16:46 en coopération avec des grands constructeurs pour pouvoir trouver des solutions.
16:50 On n'est qu'au début, finalement.
16:52 C'est ça, c'est tout nouveau, ça, en fait, Tony Renucci, le rétrofit
16:55 et ses nouveaux courants.
16:56 Est-ce que c'est aussi instigué par cette prise de conscience généralisée
16:59 qu'on a sur le fait qu'il faut accélérer cette transition ?
17:03 Oui, je pense, mais parce que de toute façon, on n'aurait pas aujourd'hui
17:06 les capacités, les moyens de ne compter que sur l'achat de véhicules électriques neufs.
17:11 Parce qu'il n'y aurait pas suffisamment d'offres et même aujourd'hui,
17:15 les aides économiques ne permettent pas de favoriser ce renouvellement.
17:19 Donc, prolonger la vie d'un véhicule, c'est quand même pas mal.
17:21 Quelles sont les aides, d'ailleurs ? Est-ce qu'il y a des aides à cette élection ?
17:23 Oui, oui, bien sûr.
17:24 Allez-y.
17:26 Il y a des aides, bien entendu, il y a des aides et elles sont intéressantes.
17:30 J'oserais quand même revenir sur un point.
17:31 On disait que le rétrofit n'était peut-être pas économiquement viable,
17:34 ce qui n'est pas du tout le cas.
17:35 Un rétrofit est en moyenne, en tenant compte, évidemment, des aides,
17:40 mais deux fois moins cher, voire même plus que l'achat d'un véhicule neuf.
17:45 Oui, sur notre question de début, c'est-à-dire on peut étager finalement,
17:49 mais au bout du compte, à partir de quelle période, de combien de temps
17:52 on est rentré dans ces investissements ?
17:56 Oui, bien entendu.
17:57 Mais par rapport à l'achat d'un véhicule neuf, en tout cas, c'est moins cher.
18:00 Donc ça, c'est déjà un premier cas.
18:01 En plus de cela, le rétrofit peut être financé comme un véhicule neuf
18:05 par une formule de leasing, par exemple, qui permettrait effectivement
18:08 d'étaler les frais et de pouvoir avoir des mensualités
18:12 plutôt qu'un déboursement dès le départ.
18:15 D'autre part, il y a des aides au rétrofit.
18:19 Si je prends l'exemple, par exemple, des véhicules utilitaires,
18:22 ce sont des primes au rétrofit qui sont entre, je dirais, 6 000 et 10 000 euros
18:28 en fonction des classes du véhicule utilitaire.
18:31 Donc elles sont quand même présentes.
18:33 Néanmoins, il y a une question qui se pose, c'est la comparaison par rapport aux aides
18:37 sur les véhicules électriques neufs, qui sont même supérieures,
18:40 parce que lorsqu'on cumule, par exemple, sur un véhicule utilitaire,
18:43 la prime de conversion, la prime ZFE et le bonus écologique,
18:47 on arrive à 14 000 euros.
18:48 Donc là, il y a une vraie question de se demander effectivement
18:51 quelles sont les priorités.
18:52 Il ne faut pas oublier que le rétrofit, ce sont aussi des emplois en France
18:56 et que le bilan carbone est bien souvent, je l'ai dit au début, bien meilleur,
19:00 d'autant plus que ces véhicules ne sont pas transformés dans des pays étrangers.
19:04 - Vous savez à peu près combien d'emplois en France ?
19:08 - Alors, c'est une filière, comme vous l'avez dit, qui est en croissance
19:13 et qui est en train d'établir une croissance sur beaucoup de segments
19:20 pour 2024 et 2025.
19:22 Donc, je ne peux pas vous dire exactement pour l'instant
19:24 le nombre d'emplois généré, mais sur des projets, je dirais très concrets,
19:30 on est sur des plusieurs centaines d'emplois à chaque fois qu'on parle
19:33 d'un gros projet rétrofit.
19:35 Donc, on est quand même sur un bénéfice pour l'économie en France
19:41 avec un bilan carbone extrêmement positif.
19:43 Donc, il n'y a pas de raison de ne pas pousser le rétrofit.
19:46 - Restez avec nous, chers auditeurs de Sud Radio, on continue cet échange.
19:49 - On a vraiment eu des réponses sur le rétrofit.
19:51 - Exactement, vous êtes content ? On va pouvoir lâcher l'antenne à un moment donné ?
19:54 - Oui, mais on va revenir parce qu'il faudra se poser la question
19:57 de la pollution de l'air et des ZFE.
19:59 - Oui, tout à fait. Allez, à tout de suite.
20:01 - Frédéric Brindel, Judith Beller.
20:03 - Les vraies voix qui font rouler la France, c'est le jeudi.
20:06 C'est notre dernier ensemble, Frédéric, mais on peut quand même parler du ZFE.
20:09 - Oui, c'est vrai, parce que demain, c'est le sport.
20:11 - C'est notre dernier jeudi.
20:12 - Et vous ne faites pas le sport ? - Non.
20:14 - Vous êtes comme ça ? - Oui.
20:15 - Mais alors, ça pourrait bien être du sport aujourd'hui de faire de la voiture
20:18 et d'aller dans les villes, notamment concernant les ZFE,
20:22 les zones à faible émission.
20:24 Alors que les ZFE apportent certains avantages indéniables
20:27 pour accélérer la transition écologique,
20:29 leur portée et leur impact sont soumis à des interrogations légitimes,
20:34 notamment sur leur efficacité réelle, leur impact social
20:38 ou encore, bien sûr, il y a mécontentement qui les accompagne
20:41 et donc aussi sur le coût élevé.
20:43 Ça fait quand même pas mal de points.
20:45 Judith, il faut nous tordre le cou à tout ça.
20:48 - Rénald Tevenej, je rappelle que vous êtes directeur général d'AutoJM
20:52 et mandataire automobile.
20:53 Je vais vous poser la question tout simplement.
20:54 Est-ce que vous pensez que les ZFE, ça fonctionne ?
20:57 Ce sont les zones à faible émission pour les auditeurs.
21:01 Est-ce que ça fonctionne ?
21:02 Et qu'est-ce que vous entendez, vous, dans les gens qui viennent vous acheter des voitures
21:05 et dans les automobilistes que vous fréquentez en général ?
21:08 - Alors, les ZFE, aujourd'hui, on va dire qu'il y en a 11 en place,
21:13 5 qui sont vraiment à haut niveau et qui avancent un petit peu plus vite que les autres,
21:20 qui sont Lyon, Marseille, Paris, Rouen et Strasbourg
21:26 et les 6 autres qui sont plutôt en territoire de vigilance.
21:29 Aujourd'hui, il y a eu un petit peu de recul par rapport
21:32 à ce qui devait se mettre en janvier 2024, fin 2024.
21:36 Il y a un petit peu de recul à ça.
21:37 Pourquoi ?
21:38 Parce qu'il y a un phénomène économique des gens, du pouvoir d'achat,
21:42 le prix des véhicules qui augmente,
21:45 les aides qui ne sont pas en rapport de cette augmentation de tarif.
21:49 - Tout le monde ne peut pas s'offrir un véhicule critère 2, c'est ça ?
21:52 Parce qu'il faut au moins critère 2.
21:54 - Oui, c'est ça.
21:56 Et je dirais, à la limite,
21:58 on pense souvent qu'on est un très bon élève sur ce sujet-là en France,
22:02 mais il faut savoir que DZFE, ce n'est pas lié qu'à la France.
22:06 Dans d'autres pays, on appelle ça les ZEZ,
22:08 ou alors les ZEZ, Low Emission Zone ou Zero Emission Zone.
22:13 Et c'est présent à Londres, à Bruxelles, en Allemagne, aux Pays-Bas.
22:17 Et un pays qu'on n'imaginerait pas et qui est la championne d'Europe sur le sujet,
22:20 c'est l'Italie, qui a 253 zones à circulation limitée
22:24 et où nous, en tant qu'étrangers, on doit faire référencer notre véhicule
22:28 pour pouvoir circuler.
22:30 Et chacun de ces pays-là, c'est des amendes qui peuvent aller
22:32 de 80 à 300 euros, donc c'est conséquent.
22:36 Et donc maintenant, se déplacer, actuellement partir en vacances,
22:39 alors en France, on commence à comprendre un petit peu,
22:42 mais si tout d'un coup, je dois aller à Bruxelles,
22:44 ou alors si je dois aller en Italie,
22:46 il faut que je me pose un certain nombre de questions
22:48 de "Est-ce que je vais pouvoir y aller ?
22:50 Est-ce qu'il faut que je fasse recenser mon véhicule ?
22:52 Est-ce qu'il faut que je paie une vignette pour accéder aux zones urbaines ?"
22:55 Est-ce que la vignette qu'on a payée en France fonctionne aussi
22:58 dans d'autres pays ? A priori, oui, quand même.
23:00 On espère qu'on l'aura quand même.
23:02 Au moins en Union européenne, oui, effectivement, Judith.
23:04 Vous nous le confirmez ?
23:06 Alors, chaque pays a ses propres contraintes.
23:11 Par exemple, si vous allez en Allemagne,
23:16 il y a une vignette particulière.
23:19 Si vous allez à Londres, il y a une vignette particulière
23:22 que vous devez payer pour pouvoir circuler dans les zones urbaines.
23:26 Il vaut mieux louer des voitures, quoi.
23:28 Tant qu'à faire.
23:30 Est-ce que, Tony Renucci, je rappelle que vous êtes
23:32 directeur général de l'association Respir,
23:34 est-ce que les ZFE sont vraiment utiles pour atteindre
23:37 rapidement les objectifs de qualité de l'air
23:39 fixés par les réglementations environnementales ?
23:41 Alors, oui, les ZFE, elles peuvent permettre
23:44 d'améliorer les choses, mais aussi si, je pense,
23:48 on les réforme un peu de l'intérieur.
23:49 C'est-à-dire que l'idée de base de dire qu'on va permettre
23:51 aux véhicules les moins émetteurs de circuler,
23:54 notamment dans les zones denses, dans les zones urbaines,
23:56 était une bonne idée de départ.
23:58 Mais il y avait aussi, je pense, des dysfonctionnements
24:00 à corriger.
24:01 Alors, il y avait des difficultés par rapport aux calendriers,
24:03 sûrement parce qu'on avait aussi perdu beaucoup de temps
24:05 par rapport aux échéances qu'on s'était fixées.
24:07 Donc, je pense qu'il fallait refixer un calendrier
24:09 qui soit national, qui s'applique à toutes les agglomérations
24:11 concernées pour avoir plus de lisibilité.
24:13 Il y avait le sujet des aides, qui, on le sait, sont insuffisantes.
24:16 Et puis, il y a un autre sujet dont on parle moins,
24:18 c'est quand même les vignettes critères,
24:20 qui, selon nous, il faut les réviser.
24:22 Donc, pas que tout soit enlevé.
24:24 Parce qu'aujourd'hui, les vignettes critères ne sont liées
24:26 qu'à l'ancienneté du véhicule.
24:27 Donc, elles ne voient qu'une partie du problème,
24:29 c'est-à-dire les émissions en fonction de la motorisation.
24:31 - Mais aussi la qualité de la motorisation.
24:33 Vous faites référence aux critères de certains diesels,
24:35 alors que ces diesels ne polluent pas forcément plus
24:37 que d'autres essences.
24:39 - Mais c'est tout le sujet.
24:40 C'est qu'il y a à la fois ce qu'on émet au niveau de l'échappement,
24:42 mais il y a aussi ce qui est lié au poids,
24:44 à la masse du véhicule,
24:46 et qui, du coup, va peut-être aussi émettre plus en consommation.
24:50 Ou, également, ce que je vous parlais,
24:52 des particules au niveau des suspensions du freinage,
24:55 qui sont aussi liées à la masse du véhicule.
24:57 Et donc, c'est pour ça que dans les propositions qu'on a faites dans le Livre Blanc,
25:00 on proposait d'intégrer la masse du véhicule dans les vignettes critères,
25:03 parce qu'il y a aussi quelque chose qui n'est pas vraiment compris,
25:06 de permettre à des véhicules récents, critères SUV,
25:10 de circuler en V8.
25:12 - Les gros 4x4, ça ne sera jamais critérain pour vous ?
25:14 - Mais ça ne devrait pas l'être.
25:16 - D'accord.
25:17 - Ça ne devrait pas l'être.
25:18 - A part s'ils sont tout électriques.
25:19 - Bah oui.
25:20 - Après, en dehors, bien sûr, du sujet des électriques.
25:22 - Oui.
25:23 - Il y a des gros 4x4 en ce moment, dont on terra la marque,
25:26 qui circulent dans Paris, qui sont toutes électriques.
25:29 - Un moment, la question se posera aussi sur ce sujet-là.
25:32 - De toute façon, il n'y a plus de places de parking assez larges
25:34 pour accueillir les grosses voitures,
25:36 puisque tout le monde se fait de l'argent.
25:37 - Oui, mais ça, c'est pas normal, justement.
25:39 - C'est pas normal d'être hôtage aux modèles-là.
25:40 - Ah tiens, une petite question, Tony Ranucci.
25:41 Qu'est-ce que vous pensez de la politique,
25:43 on peut en parler deux secondes de Paris,
25:44 de la politique de la maire Annie Dalco,
25:46 sur justement cette mise en place des ZF au sein de la ville,
25:49 et sur la manière dont est orchestré le ballet,
25:52 l'orchestre des voitures qu'on voit passer tous les jours en ce moment.
25:54 - Vous qui êtes voisin de Joinville-le-Pont.
25:56 - D'un point de vue qualité de l'air,
25:59 nous, on est quand même plutôt en faveur de ce qui se passe,
26:01 parce que réduire la paix de la voiture,
26:03 c'est vers ça qu'il faut aller.
26:04 - Oui, mais les embouteillages par exemple.
26:06 - Y compris en développant notamment les alternatives.
26:08 Après, on voit bien aussi que ça pose un certain nombre de difficultés,
26:11 et je pense qu'on arrive aussi un peu à ce moment,
26:13 je dirais, de transition, où c'est difficile,
26:16 parce qu'on essaye de contourner,
26:17 donc ça crée de la congestion, des embouteillages,
26:19 et puis on voit aussi que ça crée des incivilités,
26:21 entre les vélos, les voitures, les piétons,
26:24 on ne se respecte plus vraiment,
26:25 on ne sait pas trop quel est l'usage de la route.
26:27 Peut-être que ça a été un peu rapidement,
26:28 et en même temps, je pense que ça va dans le sens de l'histoire.
26:31 - Et vous êtes pour mettre des parkings gratuits
26:33 aux entrées de grandes villes où il y a des ZFE ?
26:36 - Des parkings, il faut en mettre, après, grat.
26:38 - Pourquoi pas gratuit ?
26:39 Si on veut vraiment inciter les gens à poser leur voiture.
26:42 Moi, c'est ça que je ne comprends pas.
26:43 - Mais c'est une illusion, quand même, la voiture.
26:45 - Pourquoi c'est une illusion ?
26:46 Parce que des gens ne se feraient pas de l'argent
26:48 sur le dos de l'air ? C'est ça ?
26:52 - À partir du moment où on utilise un véhicule,
26:54 c'est une source de nuisance,
26:56 à la fois pour les routes, à la fois pour la population,
26:59 à la fois pour la santé publique,
27:01 je comprends tout à fait qu'il faille l'utiliser.
27:03 Je ne suis pas un anti-voiture primaire.
27:05 Je dis juste que la gratuité ne me semble pas être la bonne solution.
27:08 Mais après, on peut avoir aussi des tarifications
27:10 qui sont en fonction des revenus, ça, pourquoi pas ?
27:12 - 15 euros, 2 heures à Paris, bravo.
27:15 Ça aide à préserver la couche d'eau.
27:18 - Sur ces écarts entre les gens,
27:21 Jean-Jacques Séraph, vous êtes directeur général d'Economique,
27:24 mais on va quand même parler des ZFE avec vous.
27:27 Sur cette limitation géographique,
27:30 pour l'instant, c'est limité, ce n'est pas encore tout à fait étendu.
27:33 On entend beaucoup de tensions et de contestations
27:35 de la part des citoyens, justement,
27:37 puisqu'il y a cette possibilité de créer des zones de ghettoïsation
27:39 pour les véhicules plus anciens ou moins chers,
27:41 c'est-à-dire pour les gens qui n'ont pas de sous, en fait.
27:43 Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
27:45 - Comme mentionné, c'est un problème.
27:49 Les ZFE sont vraiment, potentiellement,
27:53 un problème de société pour les personnes avec moins de moyens
27:57 qui doivent transformer leurs véhicules.
27:59 Moi, je pense particulièrement aux artisans.
28:01 Ces artisans ont très bien ce qu'on appelle
28:05 le "last mile delivery",
28:07 notamment aussi tout ce qui est livraison dans les villes.
28:10 C'est finalement un vecteur de pollution
28:14 en termes de particules assez important dans les grandes villes,
28:17 puisque finalement, ce sont des véhicules
28:19 qui roulent beaucoup dans les grandes villes, par définition,
28:21 puisqu'ils viennent livrer, ils viennent réparer.
28:24 C'est aussi une population qui a moins de moyens
28:27 pour pouvoir renouveler avec des véhicules électriques
28:30 qui sont plus onéreux.
28:32 Donc là encore, il y a une vraie question à se poser.
28:35 Comment les accompagner et faire en sorte
28:38 qu'on puisse les aider à transformer leurs véhicules
28:41 ou à acheter un véhicule neuf ?
28:44 Nous, en l'occurrence, notre proposition,
28:46 c'est de pouvoir transformer leurs véhicules à nouveau
28:49 par un rétrofit électrique et leur permettre de rouler...
28:52 - À moindre coût, quoi.
28:54 - À moindre coût, évidemment.
28:56 Comme je le mentionnais, deux fois moins cher,
28:58 et de pouvoir à nouveau rouler dans les grandes villes.
29:00 - Qui est en plus une solution de transition, transitoire,
29:03 parce qu'on l'a évoqué avec vous trois,
29:06 plus on avance et plus on trouve encore des modèles
29:09 qui sont plus écologiques.
29:11 Donc quelqu'un qui voudrait se dire
29:12 "il faut que je fasse un gros investissement,
29:14 mais peut-être demain la voiture électrique n'est pas la solution",
29:17 au moins le rétrofit, c'est transitoire.
29:19 On est aussi dans cette optique-là.
29:22 - Oui, alors le rétrofit...
29:25 Transitoire, je n'aime pas trop ce mot,
29:27 parce qu'en fait, ce n'est pas la réalité,
29:29 parce qu'on pourrait très bien imaginer un rétrofit
29:31 des futurs véhicules électriques.
29:32 La technologie évolue très rapidement,
29:35 et finalement, le véhicule électrique que vous achetez aujourd'hui,
29:38 dans 5 ans, 6 ans,
29:40 il ne sera plus au top de sa technologie.
29:42 - Il sera obsolète, quoi.
29:43 - Il sera obsolète.
29:44 Et les batteries, comme vous le savez,
29:45 elles vieillissent chaque année également.
29:47 Donc il y aura un travail, il ne faudra pas l'oublier,
29:50 de rétrofiter également les premières générations de véhicules électriques
29:54 avec des modèles encore plus performants,
29:56 moins polluants,
29:58 et puis, évidemment, à moindre coût également.
30:01 - Tony Renucci,
30:03 sur l'installation de ces ZF, pour revenir un petit peu au sujet,
30:06 ça coûte de l'argent aussi,
30:08 il y a des investissements pour définir les limites géographiques,
30:11 pour développer les infrastructures nécessaires,
30:14 pour la gestion et la maintenance aussi,
30:16 pas si simple que ça, quoi.
30:18 - Non, mais ça pose beaucoup de difficultés,
30:20 mais en fait, ce qu'il faut comprendre,
30:22 c'est que ces difficultés, elles viennent aussi du fait que,
30:24 à mon sens, l'État n'a pas été suffisamment clair,
30:27 n'a pas suffisamment pris sa place dans le déploiement.
30:30 Par ce moment où la règle aurait été claire,
30:32 même il y a 10 ans, quand les gens commençaient à en parler,
30:34 et qu'on avait donné les échéances et les moyens,
30:36 et aussi qu'on avait boosté le marché pour avoir de l'offre,
30:39 parce que là, on parle beaucoup du rétrofit,
30:41 mais si aussi on accentuait les Z
30:44 et le fait de booster le marché de l'occasion,
30:47 notamment en favorisant le renouvellement des véhicules neufs
30:50 auprès des entreprises, auprès des taxis, des VTC,
30:53 on aurait déjà un marché de l'occasion qui serait plus conséquent,
30:56 notamment sur des véhicules, par exemple, critérins, voire électriques.
30:59 On ne pourrait pas le faire que sur les électriques,
31:00 mais au moins sur les critérins.
31:01 Et d'ailleurs, c'est ce qu'on propose, nous, on dit,
31:03 mettez plus d'offres, favorisez le renouvellement des véhicules neufs
31:06 chez les opérateurs privés et les entreprises,
31:09 avec aussi des conditions qui soient plus drastiques,
31:11 parce que la loi LOMME met déjà en place des objectifs.
31:14 - Alors, la loi LOMME, c'est la loi d'orientation des mobilités, hein ?
31:16 - Exactement. Elle met des objectifs de verdissement
31:18 sur les flottes de véhicules pour les entreprises
31:21 et également, d'ailleurs, pour les VTC et les taxis,
31:23 mais ce n'est pas respecté.
31:24 S'il y avait des contrôles, des sanctions,
31:27 on avancerait plus vite, on boosterait le marché de l'occasion
31:30 et là, on pourrait se dire, on laisse un petit peu plus de temps aux gens
31:32 pour se convertir et accéder au marché de l'occasion.
31:34 - Alors, je vous écoute bien, et évidemment, c'est très clair ce que vous dites,
31:38 on sent qu'il faut une volonté politique.
31:40 Et s'il n'y a pas la volonté politique, on n'y arrivera pas.
31:43 Mais est-ce qu'il faut forcément une volonté politique punitive ?
31:47 Parce que c'est ça le problème aussi.
31:49 On peut inciter plutôt que sanctionner.
31:51 Là, je vous ai entendu parler de sanctions.
31:53 - Oui, mais parce que...
31:55 - Pour faire appliquer la loi, il faut qu'il y ait des sanctions.
31:59 - Parce qu'aujourd'hui, les entreprises ne respectent pas les objectifs de la loi.
32:03 Mais si elles ont les moyens,
32:05 on ne parle pas là des petits artisans,
32:07 on parle quand même de plus grosses entreprises,
32:08 elles ont les moyens, y compris notamment les taxis et les VTC,
32:11 d'aller plus rapidement sur cette transition-là.
32:15 Et donc, ça veut dire que dans 3-4 ans,
32:17 on aurait déjà les véhicules d'occasion du grand public de demain.
32:20 Et donc là, eux, on peut les inciter exactement aussi avec les aides.
32:24 On pourrait même se dire que le calendrier, on pourrait l'alléger légèrement
32:26 pour leur laisser un petit peu plus de temps,
32:28 voire même en réorientant les aides vers ceux qui sont, je pense, les plus dans le besoin.
32:32 En fait, c'est une stratégie à mettre en place.
32:34 - Voilà.
32:35 - Voilà.
32:36 - Renald Tévenet, c'est vrai qu'il y a un souci sur les ADFE, on l'a dit.
32:40 Aussi dans le contrôle et la surveillance des accès,
32:44 finalement, et dans la gestion de ces espaces.
32:47 - Alors, pour l'instant, ce sont souvent des policiers
32:52 qui sont plus, on va dire, dans l'avertissement que la sanction.
32:57 Je crois qu'il y a très, très peu de sanctions qui sont faites actuellement.
33:01 On est vraiment dans l'avertissement, toujours dans cette période-là.
33:05 À terme, il y aura, comme ça se fait en Italie, comme ça se fait dans d'autres pays,
33:11 des systèmes qui vont détecter la plaque d'immatriculation, la vignette
33:17 et qui seront capables de faire de l'autosanction.
33:19 Donc ça, ça se fera.
33:21 - Ce qui se fait aujourd'hui pour les places de parking, par exemple,
33:25 parce que ça se fait automatiquement maintenant.
33:27 - Oui.
33:29 Donc ça, c'est quelque chose qui va se mettre en place.
33:31 Mais comme vous disiez, c'est beaucoup une politique de sanctions.
33:35 Et je reviens sur ce que je disais initialement.
33:38 Il faut voir les choses de manière beaucoup plus globale
33:41 et pas seulement regarder la pollution de l'air et prendre une décision drastique
33:45 parce qu'il y a plein d'autres phénomènes induits, directement ou indirectement.
33:49 Vous avez tous vu, lorsque vous voyagez dans un certain nombre de villes,
33:55 la désertification des centres-villes, le nombre de boutiques qui ferment
33:59 parce que les gens qui ne sont pas urbains et qui n'habitent pas juste à côté
34:03 de dire "il faut que je garde ma voiture, il faut que je prenne le bus
34:07 et que je revienne après avec deux sacs qui font chacun 10 kilos jusqu'..."
34:11 Et bien, ça fait que les commerces, petit à petit,
34:14 pour les grands centres commerciaux extraurbains,
34:16 il y a une désertification d'un grand nombre de villes.
34:19 Donc est-ce que ça veut dire qu'il ne faut pas faire les ZFE ? Non.
34:23 Mais ça veut dire qu'il faut avoir vraiment une vision globale
34:25 et pas une vision point par point et de travail en série,
34:28 mais de vraiment avoir du recul par rapport à toute cette situation
34:32 et de se dire "si je prends cette décision-là, quels sont les impacts
34:36 et comment je peux trouver une solution vis-à-vis de ces impacts-là ?".
34:39 Vous parliez tout à l'heure des parkings gratuits, c'est une solution.
34:44 Le covoiturage, autoriser le covoiturage...
34:46 On va y venir à toutes ces solutions, justement.
34:48 On va en parler juste après la pause.
34:50 Vous restez avec nous, ce sont les vraies voies qui font rouler la France.
34:53 Inciter à rester avec nous, tout ça, bien vu.
34:56 À tout de suite.
34:57 Et c'est la dernière partie des vraies voies qui font rouler la France.
35:00 Nous l'attendions celle-ci, parce qu'on l'a évoquée un petit peu avant la pause.
35:03 Les autres sujets, les autres approches pour rouler, pour se déplacer, chers auditeurs.
35:09 Alors, les approches novatrices vont bien au-delà du rétrofit
35:12 et des véhicules électriques dont on a parlé,
35:15 qui sont évidemment de belles inventions.
35:17 D'autres alternatives émergent pour réduire l'impact négatif des voitures sur l'air,
35:21 que nous respirerons le climat, et puis aussi notre qualité de vie.
35:25 Des solutions comme les carburants alternatifs
35:28 ou les approches de mobilité intelligente sont peut-être un début de réponse.
35:33 Faisons un petit tour de leur proposition.
35:35 Tiens, mobilité intelligente, je sais me mobiliser, mais je ne suis pas sûr d'être intelligent.
35:39 On va commencer par parler de planification urbaine.
35:42 On en parlait à l'orientelle.
35:44 Comment faire pour réorganiser les villes de manière à ce que tout cela soit plus fluide
35:49 et que les gens, effectivement, lâchent leur voiture plus facilement ?
35:52 Il y a plein de solutions, dont les transports,
35:55 qui ne sont pas toujours dans l'ordre de fonctionnement où l'on voudrait.
36:00 Qu'est-ce qu'il y a comme autre solution, Tony Renucci ?
36:03 Tout dépend déjà sur quel territoire on est.
36:05 C'est sûr que dans les grandes villes, le mieux,
36:08 si on peut le faire, c'est de prendre le vélo, d'aller à pied ou de prendre les transports en commun.
36:12 Dans d'autres territoires, la voiture reste quand même reine.
36:16 Quand on habite au fin fond de la campagne, par exemple,
36:18 comment on fait pour changer son habitude ?
36:21 Je pense que déjà, il faut se concentrer sur les territoires qui sont les plus pollués,
36:26 donc les zones urbaines, et là où on a le plus le moyen de faire changer les choses rapidement.
36:29 Déjà, allons voir ces territoires-là.
36:31 Parce que de toute façon, ceux qui ont une dépendance à la voiture sur laquelle ils n'ont pas le choix,
36:35 aujourd'hui, on ne va pas leur dire de prendre le vélo en pleine campagne.
36:38 Certains le feront peut-être, mais il y a des trajets sur lesquels ce n'est pas possible.
36:41 Dans ce cas, pour ces publics-là, on va plutôt s'orienter sur la reconversion
36:44 vers de l'électrique quand ils peuvent le faire,
36:47 ou en tout cas vers des véhicules qui soient moins émetteurs, et pourquoi pas d'occasion.
36:50 Mais je pense que la planification, elle doit se voir de façon systémique,
36:56 mais déjà, regardons dans les villes, dans les centres urbains,
37:00 et là où on a les moyens d'investir pour que ça change.
37:02 - Parce que la vraie problématique, elle est pour ceux qu'on appelle les banlieusards,
37:05 c'est-à-dire qu'à la limite, on s'organise quand on est, comme dit Judith,
37:08 dans le fin fond de la campagne, mais le problème, c'est quand on doit
37:11 arriver de l'extérieur et rentrer dans la ville.
37:14 Et là, il n'y a rien pour aider.
37:18 - Ça dépend où on est. Au niveau de France, ce n'est pas pareil
37:21 que dans d'autres régions, même si sur les circonstances...
37:23 - Oui, mais dans la région de Bordeaux, vous habitez à Mérignac,
37:25 pour aller à Bordeaux, ce n'est pas possible.
37:27 - Mais c'est pour ça que, pour le coup, je pense que ce qui va dans le bon sens,
37:30 c'est quand le gouvernement parle notamment des règles métropolitaines.
37:33 Après, ils ont fait des annonces, notamment à 100 milliards pour les transports publics,
37:36 maintenant la question, c'est comment est-ce qu'on va les répartir,
37:39 année après année, et sur quel territoire.
37:41 - Oui, à quoi ça va servir, exactement.
37:42 Ce qu'il y a à proposer dans le livre blanc, c'est qu'il y ait une loi de programmation
37:44 sur les investissements dans les transports publics,
37:47 pour qu'on sache exactement sur quel territoire,
37:49 et quels sont les crédits qui seront alloués, année après année.
37:51 Et je pense que c'est aussi ça qui donnerait la visibilité aux usagers,
37:55 pour qu'à terme, ils abandonnent leur voiture pour passer à d'autres moyens de mobilité.
37:59 - Renel Thévenet, on parle aussi, vous parliez des petits boîtiers bioéthanol tout à l'heure,
38:03 mais il y a aussi les carburants propres qui débarquent sur le marché,
38:06 il y a l'hydrogène, il n'y a pas que le tout électrique comme solution.
38:10 Pourquoi est-ce qu'on n'accèderait pas un petit peu plus sur ces carburants propres ?
38:14 - Alors, ça démarre par l'Allemagne, c'est l'Allemagne avec Porsche,
38:19 et d'autres constructeurs qui ont commencé à initier,
38:22 et demander des dérogations un petit peu à la communauté européenne,
38:25 pour pouvoir permettre de dire qu'en fait, la solution pour 2035,
38:31 c'est la zéro émission, c'est pas le véhicule électrique.
38:34 Il faut partir du postulat de dire, l'électrique est une solution,
38:39 mais il peut y en avoir beaucoup d'autres.
38:41 Pour les véhicules utilitaires, il peut y avoir principalement l'hydrogène,
38:44 ou les poids lourds, ou l'aviation.
38:47 Pour les véhicules suivant l'usage, il peut y avoir l'hybride
38:54 avec les carburants de synthèse, l'électrique.
38:58 Mais voilà, le problème c'est qu'au départ, on est parti d'un postulat politique,
39:02 c'est de dire, on va vers l'électrique.
39:04 Donc au final, toute l'intelligence d'ingénierie s'est mise sur l'électrique,
39:08 en laissant les miettes pour toutes les autres alternatives.
39:12 Il aurait fallu prendre le problème en disant, ce qu'on veut en 2035,
39:16 c'est zéro émission, qu'est-ce que l'on peut proposer,
39:19 quelles sont les solutions, et en fonction de quel segment,
39:22 on peut mettre telle ou telle chose en place.
39:24 Après, on parlait un petit peu des alternatives aujourd'hui.
39:28 Moi, je vais prendre un exemple d'une ville que je connais bien,
39:30 qui est Grenoble.
39:32 Il y a des choses qui se font, par exemple, pour la circulation
39:35 et pour éviter les embouteillages et les choses comme ça,
39:38 il y a des voies qui sont réservées au covoiturage.
39:41 Et donc, si vous décidez de covoiturer,
39:43 et donc de consommer moins de manière globale par individu,
39:47 vous avez des voies qui vous sont réservées,
39:49 où vous pouvez circuler mieux et plus rapidement.
39:52 Alors, c'est important aussi la circulation à l'intérieur des villes,
39:56 quand même, parce que plus vous pouvez circuler,
39:59 plus vous pouvez évacuer, d'une certaine manière,
40:02 il y a moins d'embouteillage et moins de pollution.
40:04 Est-ce que vous pensez que le tramway soit, par exemple,
40:08 la meilleure solution, parce qu'il y a une cohabitation
40:11 entre le tramway et la voiture qui est ingérable,
40:14 alors que le métro, le bus, ça semble quand même plus facile ?
40:18 Oui, si vous prenez de nouveau l'exemple de Grenoble,
40:23 les parkings sont pour le prix d'un billet de transport en commun,
40:30 vous vous garez, et du coup, après, pendant toute la durée,
40:33 jusqu'à ce que vous veniez récupérer votre véhicule,
40:35 vous pouvez vous balader dans l'ensemble des transports en commun.
40:38 Donc, ça vous coûte le prix d'un transport en commun
40:41 pour garer votre véhicule, faire l'ensemble de vos achats
40:45 ou de vos promenades en ville, et ensuite,
40:47 venir récupérer votre véhicule.
40:49 Donc, il y a des choses qu'il faut prendre les bons exemples,
40:52 où certaines personnes ont eu des bonnes idées,
40:54 et essayer de déployer ça un petit peu de partout.
40:57 - Georges-Luc Seraf, on parlait des autres possibilités,
41:00 il y en a des très simples à faire pour tout le monde,
41:03 c'est-à-dire à commencer par l'entretien régulier des voitures,
41:06 de notre voiture, c'est-à-dire si la voiture est entretenue,
41:09 elle pollue moins, forcément, et puis il y a aussi
41:11 toutes ces solutions de covoiturage qui se développent.
41:14 - Oui, absolument, le covoiturage s'est beaucoup développé,
41:19 et notamment, ce que l'on voit justement
41:24 pendant ces périodes de congés, c'est qu'il y a de plus en plus
41:27 d'utilisation, notamment de la voie ferroviaire, du covoiturage,
41:31 et ce qui va dans le bon sens en termes de transition écologique.
41:36 Sur ce qui a été dit aussi, je voulais juste préciser
41:39 que le rétrofit n'est pas uniquement électrique,
41:42 mais il est aussi hydrogène, donc pour rejoindre tout à fait
41:44 ce qui a été dit, et tout à fait, il y a aussi du rétrofit hydrogène,
41:48 c'est-à-dire que vous avez un moteur thermique,
41:50 et vous pouvez le transformer avec une pique incombustible
41:53 en hydrogène, notamment, ça se fait pour les véhicules
41:56 un peu plus lourds, pour les véhicules utilitaires,
41:58 ce qui offre également une solution décarbonée.
42:00 - Est-ce que c'est une solution encore plus ambitieuse
42:03 et que vous conseillez, vous, ou pas, l'hydrogène ?
42:07 - Alors, à nouveau, ça dépend, et je rejoins tout à fait
42:09 ce qui a été dit, il n'y a pas qu'une solution
42:13 pour décarboner et pour zéro émission, ça dépend des cas d'usage,
42:16 ça dépend de l'utilisation et du type de véhicule,
42:19 par exemple, pour des véhicules lourds, pour des véhicules
42:23 du type bus ou des véhicules du type utilitaire important,
42:28 l'hydrogène est une solution qui est adoptée par certains
42:31 des membres, d'ailleurs, de l'association du rétrofit,
42:34 afin d'avoir de véritables solutions de décarbonation
42:38 pour l'usage de ces véhicules.
42:40 Pour des véhicules plus légers, l'électrique, par contre,
42:42 est beaucoup plus conseillée, car le coût de transformation
42:46 sera inférieur. Donc, vous voyez, ça dépend véritablement
42:49 du modèle économique et de l'usage du véhicule.
42:53 - Tony Arenouti, on peut parler de conduite éco-responsable aussi,
42:56 c'est-à-dire qu'il y a une manière de conduire pour moins émettre,
42:58 tout simplement ?
42:59 - Oui, tout à fait, et d'ailleurs, maintenant, beaucoup de villes
43:01 se mettent aux zones 30, je pense aussi pour des questions
43:06 de sécurité, pour des questions de bruit, c'est honnêtement
43:09 moins un sujet sur la qualité de l'air, parce que là,
43:11 en l'occurrence, c'est pas tellement la vitesse entre 50 et 30
43:14 qui va jouer, mais plutôt la façon de conduire.
43:17 - D'accélérer, de passer. - D'accélérer, redémarrer, les stops.
43:19 Et là, c'est vrai que quand on a des problèmes de congestion,
43:21 d'embouteillage, pour le coup, c'est plutôt contre-productif.
43:25 Mais c'est pas pourtant que je déconseille de passer à 30.
43:27 - Donc, il faut réadapter nos manières de conduire, en fait.
43:29 - Ça veut pas dire qu'il faut rouler au ralenti aussi,
43:31 parce que quand le feu passe au vert et qu'on ne passe pas,
43:34 on bloque tout le monde, parce qu'il va y avoir une intersection
43:36 qui est à 100 mètres derrière, qui ne se fait pas non plus.
43:39 - J'entends ce que vous dites, mais j'ai l'impression
43:41 que finalement, vous attendez, que je vous dise,
43:43 il faut qu'on favorise la fluidité des voitures.
43:45 Mais en fait, vous savez, même quand on crée des nouvelles routes,
43:47 au bout d'un moment, on a toujours des embouteillages.
43:49 Et les embouteillages à Paris, ils n'ont pas attendu à Nidelgaud,
43:51 il y en avait déjà avant aussi.
43:53 - On avait le choix. - Aujourd'hui, le vrai sujet,
43:55 c'est le fait de voir aussi, est-ce qu'on a besoin
43:58 de créer toujours plus d'infrastructures routières,
44:00 enfin, je ne vais pas dire au sein même des villes,
44:02 mais typiquement, les nouveaux projets autoroutiers.
44:04 Nous, on est plutôt en faveur d'arrêter ces projets-là,
44:07 parce qu'on estime qu'aujourd'hui, il y en a assez.
44:09 - Peut-être les arrêter, mais en trouver de meilleurs.
44:11 Tiens, vos voisins de Bercy, vous voyez,
44:14 c'est le palais des sports le plus fréquenté,
44:16 puisque tous les grands événements sportifs s'y passent
44:18 quand les gens veulent aller à Porte de Bercy, à Paris.
44:21 C'est inaccessible, parce qu'on ne comprend pas
44:23 qui va à droite, qui va à gauche.
44:25 - Donc, c'est l'histoire de planification urbaine
44:27 dont on parlait tout à l'heure.
44:29 - Planification urbaine, mais aussi de simplification.
44:31 Quand on va, par exemple, à Barcelone ou à Madrid,
44:33 il y a des grandes avenues, c'est plus simple.
44:35 Et tout le monde s'y retrouve. Que dire ?
44:37 Nous, on y va un peu moins, mais pour avoir vu Montréal,
44:39 il y a une grande avenue, trois ronds-points et c'est tout.
44:44 - Elles ne sont pas construites de la même façon.
44:46 - Oui, mais alors il faudrait peut-être les adapter.
44:48 - Est-ce qu'on peut adapter les grandes villes comme ça,
44:50 aussi facilement que ça, Pénélope ?
44:52 - Mais ça me paraît assez compliqué.
44:54 Déjà, ça ne s'est pas bâti de la même façon.
44:56 - L'architecture est compliquée.
44:58 - On n'a pas la même architecture de ville,
45:01 si on se comprend pas notamment aux villes que vous citez.
45:03 Et après, vous me donnez des exemples
45:05 dans lesquels on peut accéder en métro.
45:07 - Non, je suis désolé.
45:09 - Bercy.
45:10 - Admettons que le match oppose Metz à Montpellier.
45:13 Ils viennent comment, les gens de Metz et de Montpellier ?
45:15 - Après, ils peuvent trouver peut-être d'autres coins
45:18 dans lesquels se stationner et ensuite prendre le métro.
45:20 - Je suis bien d'accord.
45:21 C'est pour ça que je vous ai posé la question de se stationner.
45:23 On est bien d'accord.
45:24 - Sur ça, on est d'accord.
45:26 Mais ce n'est pas non plus impossible de trouver.
45:28 Par là, le fait de vouloir venir absolument à Bercy en voiture
45:31 n'est peut-être pas le plus simple.
45:33 Pour beaucoup de gens, puisque c'est un lieu
45:36 qui regroupe des gens qui viennent de très très loin,
45:38 c'est très mal fait.
45:40 - Favorisons leur trafic à eux alors.
45:43 Mais pour ceux qui circulent tous les jours
45:45 et qui peuvent faire autrement, ils prennent le métro.
45:47 - Rénald Thévenet.
45:49 On est bien d'accord que,
45:51 comme je disais un petit peu à Jean-Jacques Sérave tout à l'heure,
45:54 l'entretien régulier de la voiture, c'est un peu la base
45:56 pour que la voiture dure longtemps et pollue moins.
45:58 - Oui, il faut faire un entretien régulier de son véhicule.
46:02 Surtout avant, on est dans les chassés croisés
46:04 pour les vacances.
46:06 D'ailleurs, nous, tous ceux qui veulent venir chez nous
46:11 gratuitement, on fait un contrôle de pré-vacances.
46:14 - Vous êtes où exactement ?
46:16 - Alors nous, on est à côté de Belfort.
46:19 - D'accord. Donc pour les gens qui sont dans la région,
46:22 Rénald Thévenet, d'Auto-JM,
46:24 vous faites les contrôles techniques, etc.
46:26 et de manière précise j'imagine, incisive.
46:29 - Et gratuite pour le départ en vacances,
46:31 pour s'assurer qu'ils ont les bons niveaux,
46:33 qu'ils ont bien le contrôle technique du véhicule,
46:35 que tout est ok, qu'ils peuvent partir sereinement en vacances
46:39 et que ce soit nos clients ou pas nos clients.
46:41 - Alors comment on entretient bien une voiture ?
46:43 - Alors il y a bien sûr la pression des pneus,
46:46 à laquelle il faut faire très attention,
46:48 à la fois pour des risques d'accident,
46:51 mais aussi pour des questions d'usage,
46:54 de la consommation de l'essence.
46:56 C'est-à-dire que des pneus sous-gonflés,
46:58 ils peuvent avoir jusqu'à 10-15% de consommation d'essence en plus.
47:01 Donc il faut bien faire attention à ça.
47:03 L'ensemble des niveaux, est-ce que tout d'un coup il va pleuvoir,
47:07 tout d'un coup il va y avoir des moucherons,
47:09 est-ce que j'ai bien fait mes niveaux,
47:11 est-ce que je vais avoir de l'eau pour mes essuie-glaces ?
47:13 Toutes ces choses-là sont des choses auxquelles il faut faire attention
47:18 avant de partir en vacances et de manière régulière.
47:23 - De toute façon, même pas pendant les vacances, c'était ça ma question,
47:26 on veut que notre voiture ne pollue pas au fil de l'année,
47:28 il faut l'entretenir, c'est un peu un basique.
47:30 - C'est ça, et on sait le problème qu'il y a eu pour tous les véhicules Peugeot PureTech,
47:36 avec les problèmes de courroie, les problèmes de moteur qu'il y a eu.
47:40 C'est bien suivre les consignes du constructeur,
47:43 les nouvelles consignes, faire vérifier le diamètre de la courroie
47:47 pour s'assurer qu'elle a toujours le bon dimensionnement
47:51 avant que le moteur ne fonctionne plus.
47:54 Il faut s'inquiéter de son véhicule comme on s'inquiéterait de l'entretien de sa maison,
48:00 de ses extérieurs, de l'ensemble des choses.
48:04 - Jean-Jacques Séraph, vous êtes directeur général de Kinomi,
48:07 qu'on le rappelle, entreprise de rétrofit pour les véhicules thermiques,
48:11 qui souhaite passer à l'électrique.
48:13 - Et à l'hydrogène.
48:15 - Oui, parce que là on a appris ça, mais si on met tout ça de côté,
48:18 parce que vous êtes un professionnel et vous avez réfléchi à la question,
48:22 elle est où finalement la voiture moderne dans 30 ans, 40 ans ?
48:28 - Elle est volante ou pas ?
48:30 - C'est quoi l'idéal ? Vers quoi on peut aller ?
48:32 Jusqu'où on peut aller pour être vraiment ambitieux ?
48:35 - Je dirais l'ambition n'a pas de limite.
48:38 On pourrait imaginer effectivement des véhicules qui soient tout d'abord non polluants.
48:44 Et donc l'hydrogène est une solution d'avenir, c'est évident.
48:49 Les piles à combustible à hydrogène sont une solution fantastique,
48:53 étant donné qu'on rejette de l'eau, H2O, donc absolument pas de pollution.
48:59 Et en même temps, ça peut permettre d'offrir d'excellentes performantes.
49:04 Mais de manière plus pragmatique, je dirais que la véhicule à moyen terme d'avenir,
49:11 c'est quand même un véhicule zéro émission, de manière générale.
49:15 Et il faut quand même rappeler qu'il y a beaucoup de transitions, d'hybridation.
49:21 On en a parlé tout à l'heure, d'hybridation rechargeable.
49:24 C'est très bien dans cette période de transition.
49:27 Mais rappelons-nous que notre objectif, c'est zéro émission.
49:31 - C'est bien, je pense que Tony Renucci sera bien d'accord avec vous.
49:34 Zéro émission.
49:36 Merci à tous les trois.
49:38 - C'est important de retenir ça.
49:39 - Merci, merci beaucoup à tous les trois.
49:41 C'était les vraies voix qui font rouler la France.
49:43 Avec Tony Renucci, directeur général de l'association Respirer Conseil Municipal à Joinville-Le-Pont.
49:48 Jean-Jacques Sérave, directeur général de Kinomik, qui fait du rétrofit.
49:52 Et puis Rénald Thévenet, qui est directeur général d'AutoGM, mandataire automobile.
49:56 Merci à tous les trois.
49:57 Une excellente soirée, vous auditeurs.
49:59 On se retrouve demain pour notre dernière Talgat.
50:02 - Voilà, pour cette petite partie.
50:04 - Ça continuera avec Jean-Marie Bordry derrière, bien évidemment.
50:06 Les vraies voix ne s'arrêtent jamais.
50:07 - Mais ça sera moins mien, non, je plaisante.
50:09 - C'est toujours aussi bien avec l'équipe de Sud Radio.
50:11 - Et on vous fait des bisous, bonne soirée.
50:13 - Alors moi je voulais juste vous dire quand même que tout de suite après,
50:15 il y a une émission spéciale pour Geneviève de Fontenay.
50:17 - Bien sûr, avec votre évanquujus, le loft de Sud Radio.
50:21 - Merci à toute l'équipe, autour de notre réalisatrice Lucille Montier.
50:25 - Bravo Lucille, et merci Aurore, bisous.
50:27 - Voilà, vous l'avez eu le mot de la fin.