Punchline (Émission du 29/05/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:04 Les femmes toujours principales, victimes de la violence, 80% d'entre elles disent avoir peur de rentrer chez elles le soir.
00:00:10 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lance une vaste campagne de sensibilisation qui va se dérouler tout l'été.
00:00:15 Comment ? Pourquoi ? On va en parler dans un instant dans Punchline avec le commissaire Mathieu Vallée
00:00:20 qui est aussi là pour évoquer les violences qui se multiplient à l'encontre des forces de l'ordre mais également de tout un chacun.
00:00:27 Les commerçants, on verra que l'exemple de Montpellier est très parlant.
00:00:31 Enfin, trop de plastique dans notre vie, comment stopper cette source de pollution majeure qui se retrouve en micro-particules dans l'air que nous respirons,
00:00:38 les vêtements que nous portons, dans notre sang, le cerveau ou le lait maternel ?
00:00:42 On va en débattre ce soir dans Punchline mais tout de suite, il est 17h et c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Barbara Duran.
00:00:54 La fillette Eya qui avait été enlevée par son père jeudi en Isère et rentrée en France, annonce faite dans l'après-midi par l'avocate de sa mère
00:01:02 qui ajoute que la petite fille est contente de l'avoir retrouvée.
00:01:06 La fillette avait été retrouvée vendredi après-midi à une centaine de kilomètres au sud de Copenhague.
00:01:13 En Corse, les habitants de l'île sont révoltés.
00:01:15 La statue de Notre-Dame de Lavazina installée sur le front de mer de ville a été décapitée.
00:01:21 Un énième acte de vandalisme perpétré sur des symboles religieux en seulement quelques mois sur l'île de beauté.
00:01:28 Enfin, le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a annoncé la convocation surprise d'élections législatives anticipées en Espagne.
00:01:36 Elles auront lieu le 23 juillet prochain.
00:01:39 Cette décision intervient au lendemain d'une déroute de la gauche aux élections municipales et régionales.
00:01:44 Merci Barbara Duran pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:47 Qui a-t-il en plateau dans Punchline ?
00:01:48 Il y a Louis de Ragnel. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:01:50 Chef du service politique d'Europe 1, Philippe Guivert. Bonsoir Philippe. - Bonsoir Laurence.
00:01:54 Enseignant et consultant, nous avons un commissaire de police, pas n'importe lequel, Mathieu Vallée. Bonsoir commissaire. - Ça va, c'est gentil.
00:01:59 Et Éric Revel, journaliste. Bonsoir Éric. - Bonsoir Laurence.
00:02:01 J'espère que vous êtes en forme. On va commencer par évidemment, votre présence nous y oblige, mais on parle souvent de sécurité sur nos plateaux,
00:02:08 par cette vague d'agressions qui touche évidemment les forces de l'ordre, mais aussi les commerçants.
00:02:13 On se rend tout de suite à Montpellier, où se trouve Célia Barotte avec Léa Marchegay. Bonjour à tous les deux.
00:02:18 Il y a véritablement un problème avec les commerçants à Montpellier. Ils ne supportent plus les agressions qui se déroulent pratiquement quotidiennement.
00:02:24 C'est bien cela ? - J'entends rien.
00:02:27 Alors Célia, si vous m'entendez, on aimerait juste avoir un tout petit point sur ce qui se passe à Montpellier,
00:02:34 parce qu'effectivement, il y a une vraie inquiétude des commerçants.
00:02:37 Est-ce qu'on peut écouter l'une de ces commerçantes qui s'exprime et qui explique que c'est de plus en plus gelant,
00:02:43 qu'ils demandent des mesures plus dures, peut-être plus de mesures et de présence de police ? Ecoutez d'abord cette commerçante.
00:02:50 On est assez choqués par ce qui se passe. Et du reste, les commerciaux qui viennent nous voir sont aussi choqués de la population qui est à Montpellier
00:03:00 et qui devient de plus en plus dangereuse. Ils sont rattrapés. La police fait son travail,
00:03:04 mais la magistrature, elle, ne va pas jusqu'au bout. Donc tant que c'est impuni, il se croit tout permis et ça va loin.
00:03:13 Ça va loin, même jusqu'à un monsieur qui promenait son chien, on lui a demandé de l'argent, il n'en avait pas,
00:03:20 puisque c'était la promenade du chien. Eh bien ils ont tué le chien. Et pour eux c'est normal.
00:03:26 Il y a des comportements tellement hallucinants qu'on a l'impression que même le tiers-monde est mieux surveillé que nous.
00:03:34 Alors ça c'est le constat que fait cette commerçante. On a retrouvé Célia Barotte. Célia, expliquez-nous ce qui se passe à Montpellier.
00:03:40 Pourquoi il y a un tel malaise de côté des commerçants ?
00:03:42 Alors ce malaise, Laurence, il s'explique par ces vols, ces agressions physiques auxquelles les commerçants doivent faire face depuis près de deux mois.
00:03:53 Ici dans le quartier de l'Écusson, c'est un quartier très dynamique. Comme vous pouvez le voir derrière moi, tout le monde vient faire ses achats.
00:04:00 C'est le cœur du centre-ville de Montpellier. Alors nous avons pu nous entretenir avec une responsable d'une chocolaterie
00:04:07 qui nous a confié avoir été victime d'une tentative de cambriolage cette nuit.
00:04:11 Malgré la présence, la forte présence policière dans le centre-ville de Montpellier, nous avons vu quelques véhicules.
00:04:17 Malheureusement, les commerçants regrettent que les délinquants soient relâchés 24 heures après leur garde à vue.
00:04:23 Il n'y a pas de suite. Parfois même les délinquants viennent provoquer les commerçants pour leur dire "Vous voyez, on a été relâchés".
00:04:30 En tout cas, les commerçants saluent le travail qui est mis en place entre la mairie, la police et aussi la chambre de commerce et de l'industrie.
00:04:38 Mais pour l'instant, aucune solution n'a été mise en place à l'approche des journées estivales, des vacances scolaires
00:04:44 où les touristes affluent en grand nombre ici à Montpellier.
00:04:48 Pour l'instant, les commerçants installent des dispositifs de sécurité, des sonnettes par exemple,
00:04:55 pour contrôler les entrées et les sorties de leur établissement, mais ils en ont marre.
00:04:59 Ils se sentent abandonnés et ils souhaitent des solutions concrètes, mais surtout une sanction.
00:05:04 Parce que les policiers arrêtent les délinquants, mais ensuite il n'y a pas de suite.
00:05:08 Alors on a vraiment ce sentiment quand on s'entretient avec les commerçants, qu'ils sont abandonnés
00:05:13 et ils espèrent qu'il y ait des suites à ces arrestations.
00:05:16 Merci beaucoup Célia Barotte et Léomar Cheuguet sur place à Montpellier.
00:05:19 Commissaire Vallée, encore une fois, ça ne touche pas que Montpellier, ça se touche tous les centres-villes,
00:05:25 de petites et moyennes villes d'ailleurs.
00:05:28 Il y a la police qui fait son travail, derrière il y a un problème de réponse judiciaire, c'est bien cela ?
00:05:33 Dis donc, si votre reporter sur place à Montpellier n'avait pas précisé que c'était les commerçants qui disposaient,
00:05:37 on croirait que c'était des syndicalistes policiers qui parleraient dans les revues de Montpellier
00:05:40 près de la place de la commune.
00:05:43 En fait, le problème c'est que d'abord les profils de ces personnes interpellées à Montpellier
00:05:46 par les brigades de police secours, les brigades d'anticriminalité,
00:05:48 les policiers qui sont au quotidien sur le terrain avec une compagnie de CRS à demeure,
00:05:52 je rappelle que depuis plusieurs mois on a des CRS qui sont fidélisés sur Montpellier,
00:05:56 notamment le cœur de ville, ils arrêtent des profils qui sont des mineurs non accompagnés,
00:06:00 enfin ils ont souvent de mineurs que de non parce que ce sont souvent des majeurs
00:06:03 dont on met beaucoup de temps à déterminer la majorité.
00:06:06 C'est une sanction inexplicable, quasiment pas condamnable parce qu'il bénéficie malheureusement
00:06:10 souvent de la primo délinquance ou du fait qu'il faut plusieurs condamnations
00:06:14 pour qu'on ait enfin une vraie sanction, c'est pour ça qu'on propose une mesure toute simple,
00:06:17 c'est les courtes peines.
00:06:18 Quand on interpelle en flagrant délit des individus dont on a tous les éléments
00:06:21 pour caractériser l'infraction, des présentations à l'autorité judiciaire,
00:06:24 des ferments, condamnations, exécution de la peine, incarceration et au moins...
00:06:29 - Et puis d'affaire de trois jours de prison, ce qui est vraiment le...
00:06:31 - Un jour, un mois, mais si vous voulez aujourd'hui on est sur du crédit revolving judiciaire,
00:06:34 on est sur endetté, au lieu d'attendre en fait que la personne ne puisse plus faire face à ses mensualités,
00:06:38 et bien c'est pareil, au lieu d'attendre que la personne fasse des infractions, condamnées à tout de suite.
00:06:41 Et une deuxième chose, nous ce qu'on souhaiterait, c'est que vous savez,
00:06:45 dans ces coeurs de villes, dans ces métropoles, dans ces villes, dans ces zones périurbaines
00:06:48 ou même dans ces villages, on a souvent les commissaires de police ou les commandes de police
00:06:52 ou les officiers de gendarmerie qui viennent s'expliquer devant la population
00:06:54 sur comment ils emploient les policiers, quelle activité est donnée par rapport à l'engagement.
00:06:58 - Ils le font, l'accompagné ?
00:06:59 - Ils le font, il y a Yannick Blouin qui est le directeur départemental de la police nationale
00:07:03 qui effectivement avec ses commissaires rend des comptes sur le terrain,
00:07:06 mais j'aimerais bien qu'il y ait aussi des magistrats, ça serait bien qu'on ait des magistrats
00:07:09 qui viennent dans les réunions police-population pour expliquer exactement la réponse pénale.
00:07:13 - Et parfois la difficulté à condamner parce qu'il n'y a pas de place en prison, etc.
00:07:17 - Tout à fait, mais le problème c'est que c'est souvent le policier qui,
00:07:21 comme je le disais exactement dans vos témoignages, c'est lui qui interpelle,
00:07:25 c'est lui qui rend des comptes, c'est lui sur qui on tombe parce que les personnes qu'on interpelle
00:07:28 sont remises dehors et donc du coup, effectivement, la police est bien seule.
00:07:31 On a aussi la police municipale qui nous aide beaucoup sur Montpellier,
00:07:34 donc vous voyez c'est un problème de réponse judiciaire et pas policière.
00:07:37 - Louis Dragnel, un tout petit mot là-dessus ?
00:07:39 Sur ce cercle, on en parle beaucoup, c'est vrai que la réponse pénale pêche.
00:07:43 - Alors il y a la réponse pénale, mais en amont il y a quand même la question de l'immigration,
00:07:46 puisque vous le disiez d'ailleurs vous-même, il y a une surreprésentation de mineurs isolés,
00:07:51 mineurs non accompagnés, donc clairement ce sont des gens qui viennent de l'étranger
00:07:54 et pour lesquels on n'a pas vraiment de solution.
00:07:56 Et ensuite moi ce que j'observe quand même, c'est que derrière,
00:07:59 si les commerçants voient qu'il n'y a pas de réponse et qu'ils ne sont pas protégés,
00:08:03 il y a la tentation de se protéger soi-même et donc de faire justice soi-même.
00:08:07 Et du coup je pense à toutes ces affaires, le buraliste de Lavore, le bijoutier de Nice
00:08:12 qui avait voulu se défendre et du coup qui s'était équipé, qui avait acheté des armes
00:08:17 et forcément voilà, ça entraîne des dérives.
00:08:20 Et le drame c'est que quand la société n'est pas capable de protéger les commerçants,
00:08:24 eh bien eux démunis sont impuissants et donc en viennent à penser à des solutions un peu radicales
00:08:30 et évidemment ce ne sont pas des bonnes solutions.
00:08:33 Philippe Guibert, quel est votre sentiment là-dessus ?
00:08:36 Plusieurs sentiments. D'abord le sentiment très fort que les centres-villes ne sont plus du tout épargnés.
00:08:41 C'était un vrai changement face à la zéro éffice sur Paris.
00:08:44 Et pas forcément sur les petites villes aussi.
00:08:46 Les centres, les petites villes, on ne parle pas forcément des grandes agglomérations.
00:08:49 Vous avez tout à fait raison, mais on était dans l'idée que les centres-villes,
00:08:52 les grandes métropoles de Paris étaient encore relativement protégées.
00:08:56 On est bien obligé de constater que c'est de moins en moins le cas.
00:08:59 Et donc c'est un phénomène inquiétant de plus.
00:09:02 Deuxième remarque, oui, la chaîne pénale, on en parle extrêmement souvent.
00:09:06 Moi je suis plutôt favorable à l'histoire des courtes peines
00:09:09 parce que c'est important que la société donne une sanction.
00:09:12 Le sentiment d'impunité, il n'y a rien de pire.
00:09:15 Et pour les délinquants, et pour la population.
00:09:18 Donc je suis pleinement d'accord.
00:09:19 Mais il faudra qu'un jour dans ce pays, on résolve le problème des places de prison.
00:09:23 Et qu'on sait que ça coûte de l'argent,
00:09:27 on sait qu'il y a un blocage de Bercy qui a longtemps été très hostile
00:09:31 à débloquer des crédits pour le ministère de la Justice pour les places de prison.
00:09:35 On sait aussi qu'il y a des communes, parce que tout ça est un travail État-commune,
00:09:39 commune tout bord politique, qui sont assez réticentes à accueillir des prisons.
00:09:45 Mais la réalité c'est qu'on est en surpopulation.
00:09:47 Le paradoxe, c'est qu'il y a ce sentiment d'impunité qui se développe,
00:09:50 et qui est une réalité.
00:09:52 Et en même temps, on est dans des records d'occupation de nos prisons.
00:09:55 Donc je pense que les juges, on peut leur demander des comptes, je suis d'accord,
00:09:59 ils en doivent.
00:10:01 Mais tant qu'on ne leur offrira pas plus de solutions en termes de prison,
00:10:05 ils auront de bons prétextes pour ne pas beaucoup bouger.
00:10:08 On ne les montrera pas les prisons.
00:10:09 Parce qu'ils gèrent aussi, me semble-t-il, la surpopulation carcérale.
00:10:12 - Carrément, mais c'est des chiffres qui sont hallucinants.
00:10:15 Allez, un petit mot d'érêt, qu'est-ce qu'on va parler des femmes ?
00:10:17 - Vous essayez d'expliquer la réponse inadéquate de la justice
00:10:20 par le fait qu'ils seraient conscients qu'il n'y a pas assez de prison,
00:10:23 et que donc ils éviteraient de mettre les gens en prison, c'est ça ?
00:10:25 - En tout cas, la gestion des places de prison me paraît être une dimension de leur...
00:10:28 - Je pense qu'il n'y a pas que ça, parce qu'il y a aussi tout un courant de la justice,
00:10:32 de la magistrature, qui considère que la prison n'étant pas une solution,
00:10:36 et il paraît qu'on en sort pire, donc évitons de mettre les gens en prison.
00:10:40 - Là, on est submergé. Et je vais vous dire, pour moi, c'est une nouvelle illustration,
00:10:44 parce que là, on parle de quoi ? On parle de la conséquence.
00:10:46 On parle de centres-villes qui deviennent pourries par des voyous et des délinquants,
00:10:51 mais en fait, en amont, c'est un problème de décivilisation.
00:10:54 Le mot est à la mode en ce moment, mais oui, parce qu'en fait,
00:10:57 cette montée de la violence à laquelle on assiste, Philippe avait raison de le souligner,
00:11:00 jusque-ci y compris dans les centres-villes, en fait, c'est des choses,
00:11:03 il y a 10, 15, 20 ans, qu'on ne voyait pas.
00:11:05 - Dans les centres-villes, non ? - Voilà.
00:11:07 On est devant un vrai phénomène de décivilisation,
00:11:10 où maintenant, la violence est monnaie courante,
00:11:13 où elle s'exprime tranquillement, où n'importe qui peut en être victime.
00:11:18 Je pense à notre confrère qui a écrit ce superbe livre, "Concorde rouge".
00:11:22 - Il était ce matin sur Europe 1, on l'écoutera dans un instant.
00:11:25 - Fantastique, où il explique comment il a essayé de secourir une femme dans le métro,
00:11:29 et il s'est fait tellement matraquer qu'il dit "mon visage était éminété".
00:11:33 Il a 50 plaques, je crois, de titane dans le visage.
00:11:36 Cette violence, elle est quotidienne, dans les transports en commun.
00:11:39 - Il n'y a plus de peur de lutte de forme, il n'y a pas de peur de la sanction,
00:11:42 parce que la sanction est souvent faite dans la République.
00:11:44 - C'est les citoyens qui ont peur. - Oui, exactement.
00:11:46 - C'est la peur à changement de temps. - D'ailleurs, dans ce fait d'hiver terrible,
00:11:49 où il a secouru une femme et il était quasiment donné pour mort,
00:11:52 en fait, il dit aussi "personne n'est intervenu autour de moi".
00:11:56 Il cite une personne qui, des jours plus tard, l'a appelée presque en s'excusant,
00:12:00 en disant "j'ai assisté, mais je ne savais pas que".
00:12:02 Mais en fait, oui, il y a une trouille généralisée devant une violence
00:12:05 qui n'est plus contenue nulle part.
00:12:06 - Là, c'était dans les transports en commun.
00:12:08 On va parler des femmes qui ont peur de rentrer chez elles.
00:12:10 Moi, c'est un livre qui m'a stupéfait, mais je le ressens.
00:12:13 - 80% le sont. - Vraiment, aller se balader seule dans la rue,
00:12:16 désormais, c'est très compliqué quand on est une femme.
00:12:18 On va juste écouter le journaliste du Figaro qui était interviewé ce matin sur Europe 1,
00:12:23 parce que ce qu'il dit, c'est vraiment, c'est le processus de décivilisation.
00:12:26 Il se trouve dans le métro, il assiste à l'agression d'une jeune femme,
00:12:29 il tente de s'interposer et il se fait matraquer.
00:12:32 Et il dit "voilà, on est dans un acte de décivilisation". Écoutez-le.
00:12:35 - C'est quelque chose qui pourrait arriver à n'importe qui, finalement.
00:12:38 Vous rentrez du travail dans les transports en commun, en l'occurrence à Paris,
00:12:41 c'est par le métro. C'est un trajet que j'ai dû faire des milliers de fois dans ma vie.
00:12:44 Et arrivé à la station Concorde, qui est vraiment au centre de Paris pour les correspondances,
00:12:48 je vois dans la rame où je me trouve un jeune homme avec sa bouteille de bière à la main,
00:12:52 pas l'air très très frais, pas très en forme.
00:12:54 Il descend devant moi, je descends derrière lui, et une jeune femme descend devant nous.
00:12:57 Et cette jeune femme montre l'escalier, lui il la suit et ostensiblement la regarde,
00:13:02 et il n'y a pas d'autre mot, il lui met une grande main aux fesses dans l'escalier.
00:13:05 Et malheureusement, ce que je ne savais pas, c'est qu'il nous avait doublé en nous insultant,
00:13:08 il avait disparu, je pensais qu'il était parti.
00:13:10 Ce que je ne savais pas, c'est qu'il était embusqué dans un couloir latéral.
00:13:12 Et après, il m'a explosé la tête, il n'y a pas d'autre mot, à coups de pied,
00:13:15 et la volonté était clairement de me tuer parce que j'avais vexé, tout simplement.
00:13:18 Prenons une raison au concret, quand la RATP ne prend pas le temps de rappeler une victime d'agression
00:13:21 pour savoir comment elle va, c'est un petit bout de décivilisation.
00:13:24 Quand on ne peut pas avoir une expertise judiciaire,
00:13:26 parce que les experts vous disent "ah ben non, je ne suis pas assez payé ou trop tard par le ministère de la justice",
00:13:30 c'est encore un petit bout qui rajoute à la difficulté des victimes.
00:13:32 Quand toutes les femmes viennent vous dire "j'ai peur de prendre les transports en commun tous les jours,
00:13:36 alors je fais attention à ma tenue, je fais attention à ne pas mettre des talons,
00:13:39 je regarde par terre, je prends le vélo ou la voiture pour éviter de prendre les transports",
00:13:43 on a un vrai problème de décivilisation, effectivement.
00:13:45 - Voilà, et commissaire Vallée.
00:13:47 Oui Philippe, vous vouliez rajouter quelque chose,
00:13:49 parce que ce témoignage est fait l'objet d'un livre qui s'appelle "Concordes rouges".
00:13:52 - C'est affreux, c'est-à-dire que le sentiment d'être non seulement tabassé très violemment,
00:13:59 mais qu'en plus les personnes ne viennent pas tenter de l'aider,
00:14:03 est quelque chose d'effrayant.
00:14:05 Et donc là le terme "décivilisation" me paraît particulièrement bien choisi,
00:14:09 puisque là il n'y a même pas la solidarité à minimum.
00:14:12 Et la raison de cette absence de solidarité, c'est que les gens ont peur.
00:14:16 C'est-à-dire que les gens ont peur de prendre un coup de couteau,
00:14:19 et donc fuient honteux, mais fuient quand même.
00:14:25 - Mais par contre Philippe, la volonté de la décivilisation,
00:14:27 c'est de battre quasiment à mort quelqu'un, parce que son comportement vous a pas plu.
00:14:32 Pardonnez-moi, le manque de solidarité c'est aussi un syndrome, vous avez raison.
00:14:35 Mais là en l'occurrence, on parle de la montée de toutes les violences.
00:14:38 - On est d'accord.
00:14:39 - Mais ça explose partout.
00:14:40 - Mais ce manque de... c'est pas le bon terme "solidarité",
00:14:43 parce que je pense que les gens étaient solidaires,
00:14:45 mais ils ne passent pas à l'âge parce qu'ils ont peur.
00:14:49 Et c'est ça le plus inquiétant.
00:14:50 - Oui, mais c'est les voyous qui ont plus peur,
00:14:51 mais c'est vraiment l'inversion totale des valeurs.
00:14:53 J'évoquais tout à l'heure ces agressions contre les femmes,
00:14:57 parce qu'elles sont souvent les premières victimes de ces violences.
00:15:00 Le ministère de l'Intérieur va distribuer des tracts.
00:15:03 Je ne sais pas si c'est la meilleure façon de procéder,
00:15:05 distribuer des tracts, surtout à l'heure du numérique, vous avez raison Éric Revelle,
00:15:09 qui disait "mais vraiment à l'heure du numérique, distribuer 5 millions de tracts,
00:15:12 est-ce que c'est la meilleure façon de protéger les femmes ?"
00:15:14 On va juste écouter quelques femmes qui s'expriment,
00:15:16 parce que 80% d'entre elles craignent, je le disais, de rentrer seules le soir chez elles.
00:15:21 Écoutez quelques réactions sur le thème "comment est-ce qu'on peut les protéger ?"
00:15:25 - Plusieurs fois, je me suis fait toucher les fesses sans mon consentement.
00:15:29 Je me suis fait insulter, interpeller en soirée, en sortant de l'école, en sortant de la FEC.
00:15:35 Et ça depuis mes 13 ans.
00:15:37 - Parfois, dans le métro, je n'aime pas rester, par exemple, toute seule.
00:15:43 - C'est pas toujours évident, c'est sûr, mais voilà, entre femmes, surtout,
00:15:47 je pense qu'on essaye de se parler, essayer de se rapprocher, de ne pas laisser les gens tout seuls.
00:15:52 - Nous, les femmes, on se sent souvent faibles et seules.
00:15:55 Personne ne s'intéresse à nous, et la plupart du temps, chacun retourne, regarde à côté,
00:16:00 parce que ça ne m'intéresse pas, ça ne me regarde pas. C'est bien dommage.
00:16:04 - C'est exactement l'illustration de ce qu'on disait.
00:16:06 C'est-à-dire, voilà, vous êtes désignée comme cible numéro 1,
00:16:10 et les gens détournent le regard, ceux qui ne vous agressent pas, évidemment, commissaire Vallée.
00:16:14 Est-ce que les flyers, est-ce que des tracts, c'est la solution pour lutter contre cette insécurité des femmes ?
00:16:20 - Non, moi, je pense que ce n'est pas des flyers, ce qu'il faut dans ces réseaux de transports en commun,
00:16:23 que ce soit à Paris, d'ailleurs, ou en province, c'est des interpellations.
00:16:26 Vous avez à Paris la police régionale des transports, et en province, vous avez les services
00:16:29 ou les unités de sécurisation de transports en commun, même parfois des policiers de la brigade anticriminalité,
00:16:32 qui, en civil, font des frotteurs. Mais pour ça, il faut du temps.
00:16:35 Il faut faire ce qu'on appelle une filature, une filoche.
00:16:38 On détecte des individus qui se frottent aux femmes, qui les touchent,
00:16:41 et derrière, on fait des interpellations. Mais effectivement, dans les transports en commun,
00:16:44 on voit le journaliste qui a eu un courage exemplaire de pouvoir intervenir au péril de sa vie,
00:16:48 parce que ça peut aller très vite, un coup de couteau, un geste qui peut entraîner la mort,
00:16:51 en tout cas des séquelles irréversibles. On voit bien qu'aujourd'hui, c'est des interpellations,
00:16:55 des policiers dans les transports en commun qui changeront la donne.
00:16:57 Et effectivement, les flyers, je peux vous le dire, puisqu'on a eu une information interne
00:17:01 qu'ils étaient arrivés dans les services et qu'il fallait rapidement les récupérer.
00:17:03 - Et quoi sont ces tracts ? Alors, expliquez-nous, vous les avez vus ou pas ?
00:17:05 - Oui, dans ces flyers, en fait, vous avez une sensibilisation sur les violences
00:17:09 notamment faites aux femmes dans les transports en commun,
00:17:11 avec les interlocuteurs vers lesquels elles peuvent se tourner.
00:17:14 Mais en réalité, tout le monde sait que s'il y a un sujet d'infraction, on fait le 17.
00:17:17 - Le 17, c'est marqué, d'ailleurs. - Ou le 112, voilà.
00:17:20 - Et puis même plus loin, dans chaque station de transports en commun,
00:17:23 que ce soit en province ou à Paris, vous avez des sonnettes d'alarme,
00:17:25 vous avez des interphones dans les rames et même dans les stations,
00:17:28 pour immédiatement aviser le PC de sécurité des transports en commun,
00:17:32 des opérateurs de transports, pour qu'on soit immédiatement avisés.
00:17:34 - Oui, mais c'est un peu trop tard. La difficulté, c'est que souvent, il est trop tard.
00:17:37 - Mais il y a tout. Même l'SNCF, il y a le 3117, par exemple, dans les Transiliens.
00:17:40 - Mais personne ne le connaît, en vrai. - Il est affiché dans tout le clair.
00:17:43 - Mais en fait, ce qu'il y a, c'est que face à l'état de sidération,
00:17:46 après avoir été agressé, je pense qu'il y a, je vous le dis à l'intuition,
00:17:49 je pense qu'il y a assez peu de femmes qui, immédiatement,
00:17:51 pensent exactement à tout ce qu'il faut faire.
00:17:53 La difficulté, je pense, il y a des choses...
00:17:56 - Donc, c'est pas mal, le prospectus distribué ?
00:17:58 - Non, c'est de la pédagogie, mais là où je vous rejoins...
00:18:01 - La com ? - Non, mais c'est de la communication.
00:18:04 Là où je vous rejoins, le plus important, ce serait d'aller beaucoup plus vite
00:18:07 et d'aller beaucoup plus fort pour retrouver les agresseurs,
00:18:10 de femmes et d'hommes, mais de femmes en particulier.
00:18:13 - Ce qui me gêne, le dragnet sur les tracts, c'est que c'est les policiers qui vont les distribuer.
00:18:16 Et je préfère qu'on consacre l'activité policière à traquer les délinquants
00:18:19 plutôt qu'à faire la distribution de tracts. On a dans les stations de métro,
00:18:22 des personnes employées par la RATP, par la SNCF, par toutes les autorités
00:18:25 de transport de province, qui peuvent également, en plus de leur mission,
00:18:28 faire ce genre de communication, les policiers, tant qu'on les emploie
00:18:31 à distribuer des tracts, on les emploie pas à interpeller des délinquants.
00:18:33 Ou alors, effectivement, quand ils donnent un tract et s'ils constatent un flagrant délit,
00:18:36 ils y vont. Et je veux juste rajouter un point à Laurence Ferreri,
00:18:39 parce que j'ai lu dans le Journal du Dimanche une enquête très intéressante,
00:18:42 c'est sur la ville de Philadelphie. En fait, vu qu'on parle de problèmes
00:18:45 de réponse pénale, à Philadelphie, ça fait 20 ans qu'on abandonne
00:18:48 les victimes et qu'on abandonne les citoyens au niveau de la justice.
00:18:51 On considère que l'incarcération, c'est mal, que la liberté, ça va être
00:18:54 perdu. - Parce que les Etats-Unis, c'est pas la France, Mathieu.
00:18:56 - Tout à fait, mais j'ai peur que finalement, ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:18:58 ça arrive en France, parce que finalement, on emprunte le chemin.
00:19:01 - Mais il y a quand même des solutions. On pourrait, par exemple,
00:19:04 recruter massivement des vigiles pour qu'il y ait un vigile
00:19:07 par rame de métro. Il y a d'autres capitales en Europe
00:19:10 où c'est le cas. - Mais pas à toutes les heures de la nuit.
00:19:13 - Mais à Madrid, par exemple, il y a des vigiles partout.
00:19:15 - Tout le temps. - J'y ai vécu. Il y a des vigiles absolument
00:19:18 tout le temps à l'entrée de chaque station de métro. Alors, le réseau de métro
00:19:21 est moins important qu'à Paris. - Voilà, c'est ce que j'allais vous dire.
00:19:24 - Si on veut, on peut. - Je sais qu'à Bordeaux-Egypte...
00:19:26 - Si on a identifié, Laurence, un problème et on n'a pas de solution,
00:19:28 il y a des solutions. Et là, pour le coup, c'est un choix politique,
00:19:31 c'est un choix même au niveau de la gouvernance de l'entreprise,
00:19:34 de la RATP. Et ça, c'est quelque chose qui peut se faire.
00:19:36 - Oui, Philippe Guilbert. - Je dirais même plus,
00:19:39 on sait très bien... Nous autres hommes, on prend mal
00:19:43 conscience de ces phénomènes-là, parce qu'on ne les voit pas.
00:19:45 - Oui, je crois que nous, on a intégré tout ça.
00:19:47 - Oui, mais quand vous êtes père de jeunes femmes,
00:19:50 mes filles ont une vingtaine d'années, et elles m'expliquent un petit peu
00:19:53 ce que c'est qu'un retour en métro à 11h du soir,
00:19:55 après 11h du soir. Et elles ne prennent quasiment plus le métro.
00:19:59 Pour des femmes plus âgées, on peut imaginer qu'elles prennent
00:20:02 le taxi ou un VTC quelconque, ce qui limite un petit peu plus
00:20:07 les risques. Mais pour des jeunes femmes qui sont dans la vingtaine,
00:20:10 qui n'ont pas encore les moyens de se payer un taxi tous les soirs,
00:20:15 en région parisienne, pour une jeune femme qui a 25 ans,
00:20:18 le métro apprend aux heures du soir. C'est compliqué,
00:20:21 c'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément d'agression,
00:20:23 mais on se fait embêter pour rester poli.
00:20:25 Et donc, effectivement, là où je m'en joins, c'est que c'est parfaitement connu.
00:20:29 Tout le monde peut en témoigner. Et donc, je ne comprends pas
00:20:33 pourquoi il n'y a pas des moyens humains qui sont mis en place,
00:20:36 en particulier sur les soirées, en particulier en soirée,
00:20:41 en particulier le week-end, qui sont les moments où les gens sortent le plus.
00:20:45 - Eric, un petit mot d'adjudice ? - Oui, moi, en fait, je partage
00:20:48 le point de Philippe, c'est-à-dire que oui, on a tous des mères,
00:20:51 des sœurs, des tantes, des filles, des enfants qui sont confrontés
00:20:56 à ce genre de sujet. Et je vais vous dire, ça devient intolérable.
00:20:59 On en a ras-le-bol, on en a ras-le-bol d'avoir à craindre
00:21:03 pour sa femme, pour sa fille, pour sa sœur, pour sa tante,
00:21:08 d'attendre un appel en disant qu'il se passait encore quelque chose
00:21:12 de catastrophique. On en a marre, on en a ras-le-bol.
00:21:14 Et je pense que ce ras-le-bol des citoyens, et je me tourne vers un policier,
00:21:18 que je ne mets pas en cause, je ne sais pas comment ça va se terminer.
00:21:21 Mais voyez, le témoignage de notre confrère de Figaro,
00:21:24 il est à double tranchant, en réalité. Le témoignage, j'ai commencé
00:21:27 à lire le livre, donc je trouve ça extrêmement poignant.
00:21:30 Et il dit que ça a soulagé non pas sa conscience, mais que ça lui a permis
00:21:33 d'essayer d'expliquer le drame qu'il avait vécu, parce qu'il est resté
00:21:37 pendant des mois et des mois, le visage émietté tellement que le type
00:21:40 l'a tabassé. Il a 40 plaques de titane dans le visage, ce type.
00:21:45 Son visage ne tenait, lui disent les chirurgiens, que parce qu'il avait
00:21:47 de la peau. Tous les os étaient fracturés pour avoir voulu secourir
00:21:51 une femme qui venait de se faire agresser en prenant une main aux fesses.
00:21:54 Mais pourquoi je dis qu'il est à double tranchant, ce témoignage ?
00:21:56 Parce que quand vous voyez, alors si c'est quelqu'un de sa famille,
00:22:00 je pense qu'on intervient, et peu importe ce qui se passe
00:22:03 pour celui qui intervient. Mais quand vous lisez les témoignages
00:22:06 de ce journaliste, vous vous dites "mais qui va prendre le risque
00:22:09 de se retrouver dans l'état où ce type s'est retrouvé, sans que personne
00:22:13 lui prête secours ? Qui va prendre le risque pour sa propre vie ?"
00:22:16 Pas grand monde. Il n'y a pas beaucoup de héros, finalement.
00:22:20 Alors si ça nous touche, parce qu'il y a un lien familial, et qu'on assiste
00:22:23 à l'agression de sa femme, de sa fille, peut-être qu'on réagira.
00:22:26 Mais dans la plupart des cas, il faut être honnête, est-ce que nous-mêmes
00:22:29 nous ne tournerions pas le regard ?
00:22:31 - Eric, c'est très intéressant ce que vous dites.
00:22:32 - Oui. - C'est-à-dire que le sujet,
00:22:33 on pourrait se dire "est-ce que les gens sont devenus lâches,
00:22:36 ou est-ce qu'il y a beaucoup plus de fous en liberté ?"
00:22:38 Non mais je pense qu'il y a beaucoup plus de fous en liberté,
00:22:41 avec des gens qui sont beaucoup plus... - Mais il n'y a pas de violence en liberté.
00:22:45 - Il y a beaucoup plus de violence. - Mais bien sûr.
00:22:47 - Vous nous faites tuer pour un regard. - Bien sûr.
00:22:49 Et avec des gens surtout qui considèrent encore qu'il y a une hiérarchie,
00:22:53 que la femme doit être soumise à l'homme, qu'ils peuvent la posséder,
00:22:56 qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Et il y a énormément de gens.
00:22:59 Et le problème, c'est que... Alors on appelle ça du séparatisme,
00:23:02 les gens qui sont complètement sortis de la société,
00:23:04 on appelle ça un peu comme on veut, mais le problème, c'est que
00:23:07 à chaque fois les réponses pénales concernent "la population de gens normaux",
00:23:10 et tout le reste de la population, en fait, ils échappent à tout,
00:23:14 puisque de toute façon, ils n'ont pas peur de la justice,
00:23:16 ils n'ont pas peur de la police, quand ils sont condamnés,
00:23:18 ils ressortent immédiatement. Et donc en fait, il y a un système
00:23:21 qui fonctionne à deux vitesses, et à chaque fois, cette deuxième vitesse
00:23:24 pourrit la vie de 90% des Français.
00:23:26 - Mais je pense que le terme "fous" n'est pas le bon terme.
00:23:28 - Ah pardon, je vous le retire. - Justement, la décivilisation,
00:23:31 c'est la libération des pulsions, c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'auto-contrôle.
00:23:34 - Vous avez raison. - Et je ne voudrais pas relancer un débat,
00:23:37 c'est un vieux débat, mais un débat important.
00:23:39 Mais on peut se demander si dans les jeunes générations,
00:23:42 la pratique du porno, enfin le visionnage du porno,
00:23:46 de façon très facile, ne serait-ce que par quelques clics,
00:23:51 a pu libérer les pulsions. Là, il y a un tabou cassauté.
00:23:54 - C'est un vrai sujet de société. - Qui fait un clivage générationnel.
00:23:57 Je ne veux pas du tout dire que dans nos générations,
00:23:59 il n'y avait que des seins, loin de là.
00:24:01 Mais en tout cas, dans la décivilisation, il y a ce phénomène-là qui joue,
00:24:05 à mon sens... - Et il y a un problème d'éducation aussi,
00:24:07 vous qui êtes enceinte. - Bien sûr.
00:24:08 - Mais vous avez raison. - L'éducation, ce n'est pas que à l'école,
00:24:10 on le sait, c'est dans le cadre de la famille.
00:24:12 - Transmettre l'égalité entre femmes, le respect de la femme...
00:24:14 - Si c'est Internet qui fait l'éducation, maintenant, c'est embêtant.
00:24:16 - La nounou, c'est l'ordinateur, c'est la télé, c'est l'écran, c'est la tablette.
00:24:20 Vous le savez bien, Philippe. Malheureusement, on délègue beaucoup trop...
00:24:23 - Il n'y a plus d'éducation. - Non, il n'y a plus d'éducation.
00:24:25 Et donc, il y a une facilité d'accès en quelques clics.
00:24:28 Et donc, les pulsions sont d'une certaine manière légitimées.
00:24:32 N'importe quelle pulsion. - Oui, bien sûr.
00:24:34 - Je reviens à ce que vous m'avez écouté sur... Je prends une minute pour expliquer.
00:24:37 Parce que sur le JDD, le Journal du Dimanche, c'était intéressant, cette vie de flage.
00:24:40 C'est les États-Unis, OK. Mais c'est hyper intéressant parce qu'ils évoquent quoi ?
00:24:43 Ils évoquent un problème de réponse pénale.
00:24:44 C'est-à-dire que là-bas, aux États-Unis, les juges sont élus par les citoyens,
00:24:47 par les administrés, là où en France, ils sont évidemment nommés pour être irrévocables
00:24:51 et puis correspondre à la dépendance de notre Constitution.
00:24:53 À Philadelphie, comme les magistrats ont estimé que la prison, c'était mal
00:24:57 et que la liberté, c'était mieux, on a banalisé les violences,
00:25:00 on a banalisé les règlements de comptes à tel point que quand il y a des dealers
00:25:03 ou il y a des délinquants qui se font tuer dans les rues, ça passe inaperçu
00:25:06 et c'est devenu participant du décor.
00:25:08 Et c'est ça qu'on veut dire, c'est que si on ne veut pas banaliser ces violences,
00:25:12 si on veut mettre un coup d'arrêt très fort à l'impunité,
00:25:15 qui est la première arme des délinquants, il faut qu'il y ait une réponse pénale.
00:25:18 Et moi, quand j'entends qu'effectivement, et je le dis et le redis,
00:25:21 alors ça ne me fait pas que des amis, mais je ne suis pas là pour être aimé,
00:25:23 moi je suis là pour, au mieux, avec justesse, dire ce que les policiers sur le terrain ressentent.
00:25:26 C'est qu'on met tous les moyens, tous les effectifs, toutes les bonnes volontés du monde
00:25:30 à interpeller les délinquants dans les transports en commun qui frognent,
00:25:32 par exemple les filles qui agressent, aussi des mamies ou des personnes en été,
00:25:35 on va en parler, Laurence, à mon avis, cet été, qui mettent une chaîne,
00:25:38 et vous disiez tout à l'heure qu'une fille dans des transports en commun
00:25:40 a une jupe assez courte, mais maintenant des mamies ou des femmes
00:25:43 ne peuvent plus porter des bijoux apparents parce qu'elles se font fracasser
00:25:46 et arracher leur collier, leur gourmette ou leurs bijoux qui sont apparents.
00:25:49 Moi, ce que je dis, pour être simple, c'est que la justice, qu'elle manque de moyens,
00:25:52 bon d'accord, on se réveille un peu tard, ça fait quand même 40 ans
00:25:55 qu'on demande des places de prison, qu'on demande des magistrats en plus, des greffiers en plus,
00:25:58 mais il y a aussi certains magistrats qui sont baignés dans une culture du laxisme.
00:26:03 Et je suis désolé de vous le dire, mais ils estiment, comme le disait Eric Revelle,
00:26:06 que la prison c'est très mal, qu'il doit y avoir une seconde chose,
00:26:09 sauf qu'aux victimes, il faut une réponse pénale tout de suite,
00:26:12 qu'on n'attende pas de l'infraction. Mais on incarcère mal, on incarcère mal.
00:26:15 On n'a qu'à prioriser ceux qui agressent physiquement les gens,
00:26:19 c'est ce que les pays du nord de l'Europe font, ils incarcèrent en priorité,
00:26:22 même pour des comptes de peine, pour les affaires de violences.
00:26:25 Mais pas forcément les délits financiers, etc.
00:26:27 Mais c'est ce que l'on fait avec le bracelet et peine d'aménagement.
00:26:30 Pour les escroqueries, pour les abus de confiance, pour les usages frauduleux
00:26:33 des moyens de paiement, pour toutes ces infractions financières
00:26:35 où il n'y a pas de mise en danger de la vie d'autrui.
00:26:37 La prison peut être faite à la maison par des bracelets électroniques,
00:26:40 par des mesures alternatives à l'incarcération, il n'y a aucun problème.
00:26:43 Moi ce que je dis, c'est qu'on n'a qu'à faire des courtes peines
00:26:45 puisqu'il manque des places de prison, et prioriser les agressions physiques
00:26:48 parce que c'est la première difficulté, le premier mot de la société.
00:26:51 Pourquoi le pouvoir politique ne s'en saisit pas ?
00:26:53 Parce qu'ils n'écoutent pas les personnes.
00:26:55 Mais elle a été traitée de facho pendant 15 ans,
00:26:57 on disait qu'il fallait qu'on soit pris de place de prison.
00:26:59 La réalité c'est ça.
00:27:00 Il n'y a pas eu que la gauche au pouvoir quand même dans les 15 dernières années.
00:27:03 La justice a été très mal traitée depuis 15 ans, objectivement.
00:27:08 - Un dernier mot là-dessus avant la pause, Eric.
00:27:11 - Ce que j'aime bien dans nos débats, et je le dis tranquillement à Philippe,
00:27:13 c'est que la gauche est en train de faire sa révolution copernicienne
00:27:16 à propos de la sécurité et de l'insécurité.
00:27:18 - Il y a un petit peu de travail à faire.
00:27:20 - Oui, mais la gauche du gouvernement, la gauche du gouvernement.
00:27:23 Je le dis, c'est très net.
00:27:25 Et moi je salue cette évolution.
00:27:27 Mais l'exemple que vous preniez est très important,
00:27:29 Philadelphie, mais c'est une ville démocrate.
00:27:31 - Oui, c'est ça. - C'est ce que dit Giuliani, le maire de New York, républicain.
00:27:34 Lui, il n'y a pas été avec le dos de la cuillère, mais il a eu des résultats.
00:27:37 Il avait comme objectif zéro délinquance.
00:27:39 - Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
00:27:41 - Non, ce n'est plus le cas aujourd'hui, mais ce que je veux dire,
00:27:42 c'est que c'est aussi un problème politique, de positionnement politique.
00:27:45 Tant que la gauche continuera d'être angélique sur ces sujets de sécurité ou d'insécurité,
00:27:50 ça sera compliqué aussi, Philippe, d'avoir...
00:27:52 - Petite pause ! On se retrouve dans un instant dans Paul Schein sur CNews.
00:27:55 Rappel des titres.
00:27:56 On parlera un tout petit peu de plastique.
00:27:58 Plastique dans notre vie. À tout de suite.
00:28:00 17h30, on se retrouve en direct dans Paul Schein sur CNews.
00:28:05 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité.
00:28:07 Barbara Durand.
00:28:08 - Depuis plusieurs mois, les commerçants du centre-ville de Montpellier,
00:28:18 victimes de violences des individus qui semblent être des mineurs isolés,
00:28:23 entrent dans des boutiques et volent les marchandises.
00:28:26 Ça se passe en plein centre-ville.
00:28:28 Les victimes, aujourd'hui, s'indignent de l'impunité des agresseurs.
00:28:32 À Ajaccio, en Corse, la statue de Notre-Dame de la Vazina, installée sur le front de mer, a été décapitée.
00:28:38 C'est un énième acte de vandalisme perpétré sur des symboles religieux.
00:28:42 En seulement quelques mois, en Corse, les habitants de l'île sont révoltés.
00:28:47 Et puis, à Roland-Garros, Novak Djokovic passe le premier tour sans forcer.
00:28:51 Le Serbe s'est tranquillement mis en jambe ce lundi,
00:28:53 en battant l'Américain Alexander Kokasiewicz, 6-3-6 de 7-6, à 36 ans.
00:28:59 Il fait partie des principaux favoris au titre en l'absence, cette année, de Raphaël Nadal.
00:29:04 Merci beaucoup Barbara Durand pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:29:08 On a été rejoint par Rosalie Mann. Bonsoir Rosalie.
00:29:10 Présidente et fondatrice de Nomur Plastique.
00:29:12 C'est une fondation qui dit "Il y a trop de plastique dans notre vie".
00:29:15 Elle en a tellement qu'elle est dangereuse pour notre santé.
00:29:17 C'est un vrai cri d'alarme que vous poussez, Rosalie, aujourd'hui.
00:29:21 En disant "Nous avons des micros et des nanoplastiques dans le sang, le cerveau, le lait maternel, les fœtus".
00:29:28 C'est à ce point-là, cette pollution au plastique ?
00:29:30 C'est à ce point-là, oui, tout à fait.
00:29:31 C'est une vraie question de santé publique aujourd'hui.
00:29:33 Et le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour éradiquer ce plastique dans notre société.
00:29:40 Mais il est présent partout ? Dans l'air qu'on respire ?
00:29:43 Il est dans l'air qu'on respire, il est absolument partout.
00:29:45 Mais en fait, il y a deux industries qui sont vraiment responsables de cette pollution.
00:29:49 C'est l'industrie des emballages et du textile.
00:29:52 Si ces deux industries-là n'utilisaient pas de plastique, on aurait déjà réglé plus de 50% du problème.
00:29:59 Alors la pollution dans l'air, elle est majeure, elle impacte directement notre santé ?
00:30:02 Celle des plus jeunes, des plus faibles, en tout cas, dont le système respiratoire est affaibli ?
00:30:07 Oui, absolument. Elle est responsable de maladies relativement graves,
00:30:10 comme les maladies chroniques, comme la maladie de Crohn, l'endométriose, des problèmes d'infertilité.
00:30:17 Mais aussi les cancers chez les enfants, le cancer du sein, les cancers du côlon.
00:30:22 Et les femmes sont beaucoup plus vulnérables à cette pollution plastique.
00:30:25 Et ça, il faut qu'elles le sachent.
00:30:27 Déjà pour des questions biologiques, tout simplement,
00:30:29 parce que le corps d'une femme va beaucoup plus stocker tous les perturbateurs endocriniens présents dans ces plastiques.
00:30:37 Il faut savoir qu'il y a sept sortes de plastique.
00:30:39 Et aujourd'hui, ces sept sortes de plastique sont tous toxiques.
00:30:42 Et le plus toxique, c'est le PET, cette fameuse...
00:30:46 La bouteille.
00:30:47 La bouteille d'eau en plastique, qui est dit le plus recyclable.
00:30:51 D'accord. Alors, le recyclable, est-ce que c'est la mauvaise idée, la mauvaise bonne idée, en fait ?
00:30:56 Parce qu'on le recycle, mais en réalité, on continue la pollution en le recyclant.
00:31:00 Tout à fait. Alors, c'est même plus grave que ça, c'est que le recyclage participe à la pollution plastique
00:31:05 par les microplastiques et les nanoplastiques qu'elle génère.
00:31:08 En fait, il y a une idée préconçue qui est qu'on pense que le plastique commence au moment du déchet.
00:31:14 Mais le plastique pollue dès sa création et tout au long de son cycle de vie.
00:31:19 Et le cycle de vie d'un plastique est très, très long, bien plus long.
00:31:23 C'est des centaines d'années.
00:31:24 C'est des siècles. Parce qu'en fait, un plastique ne disparaît jamais.
00:31:28 Il va se dégrader en micro- ou nanoparticules de plastique.
00:31:32 Et là, il reste... En fait, on vit à l'ère du plastique et non pas à l'ère numérique, comme on le pense.
00:31:37 Alors, ça intéresse énormément.
00:31:38 Et les générations futures nous étudieront comme ça.
00:31:40 Et c'est pour ça que c'est assez inquiétant.
00:31:42 Aujourd'hui, il faut vraiment agir.
00:31:44 Il y a le traité international contre la pollution plastique qui a ouvert aujourd'hui à l'ONU.
00:31:48 Exactement.
00:31:49 Réunissant tous les États membres de l'ONU.
00:31:53 Le président Macron qui s'est exprimé, qui a fait un message de soutien à cette démarche.
00:31:58 Tout à fait. Le problème, c'est que le gouvernement parle d'un objectif à 100% de plastique recyclé.
00:32:03 Et c'est une hérésie. Un non-sens sanitaire.
00:32:06 Il faut absolument que l'opinion publique se mobilise.
00:32:10 Donc, on a lancé un manifeste sur notre site internet.
00:32:13 Et on invite tous les citoyens à venir le consulter, le lire et surtout signer.
00:32:17 Parce qu'aujourd'hui, il est extrêmement important qu'on arrête avec cette hérésie de plastique recyclé.
00:32:23 nomoreplastique.co, c'est l'adresse pour le signe.
00:32:26 Tout à fait. Alors, ça fait réagir.
00:32:27 Philippe Guibert et Éric Revelle.
00:32:28 Non, mais c'est extrêmement intéressant et inquiétant ce que vous nous dites.
00:32:31 Quelles sont les alternatives ?
00:32:32 Parce qu'effectivement, quand on fait des courses dans un supermarché, le plastique est omniprésent.
00:32:37 Incontournable.
00:32:38 Il est partout.
00:32:40 Il n'y a rien que vous pouvez acheter qui ne m'en est pas.
00:32:41 On ne peut pas acheter un article sans qu'il y ait du plastique.
00:32:43 Je ne parle même pas des sacs à la sortie.
00:32:45 Tout à fait.
00:32:46 Quelles sont les alternatives ? Est-ce qu'elles sont rentables économiquement ?
00:32:50 Parce que c'est toujours une question.
00:32:52 Si ce n'est pas rentable économiquement, ça ne marche pas.
00:32:55 Tout à fait. C'est pour ça qu'il faut aujourd'hui...
00:32:57 En fait, il faut comprendre que le plastique, on en produit 460 millions de tonnes par an.
00:33:02 On nous annonce 600 millions de tonnes en 2030, c'est-à-dire demain.
00:33:06 Et en fait, plus on produit de ce plastique, plus le matériau est peu cher.
00:33:11 Donc très économique.
00:33:12 Donc il est extrêmement important que lors de ce traité, on mette en place des mesures courageuses, ambitieuses
00:33:19 et qui aillent dans le sens de quelque chose d'historique.
00:33:22 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on doit taxer cette matière qui est polluante, qui met notre vie en danger.
00:33:29 Et il y a des alternatives, elles existent.
00:33:31 Le problème, c'est qu'effectivement, comme vous le dites, elles sont un peu plus chères.
00:33:34 Pensez à quoi, par exemple, comme alternative ?
00:33:36 Il y a le verre, qui est une alternative qui existe déjà.
00:33:38 Après, il y en a plein d'autres. Le papier, regardez...
00:33:41 Les cartons.
00:33:42 Les cartons, etc. Enfin, il y a plein plein de choses.
00:33:44 Le vrai sujet, c'est qu'on a introduit ce plastique dans notre quotidien, dans la bouche de nos enfants.
00:33:51 Les serviettes hygiéniques sont avec du plastique.
00:33:56 Tout ça est absolument inadmissible, surtout quand on sait qu'une femme est beaucoup plus vulnérable à la pollution plastique
00:34:01 quand elle a ses menstruations.
00:34:03 Donc, comment est-ce possible que quand vous allez dans un supermarché, comme vous le dites si bien,
00:34:07 on n'a que des choses dans du plastique ?
00:34:09 Éric, on va lui donner une économie complètement basée sur le plastique.
00:34:12 Est-ce qu'on peut en sortir ?
00:34:14 Le plastique, je regardais, parce que j'avais ça en mémoire, il existe depuis le début du 19ème siècle.
00:34:20 En fait, depuis 1856, si je vérifiais la date.
00:34:22 Absolument, vous avez raison.
00:34:23 Un ingénieur chimiste britannique.
00:34:24 Tout à fait.
00:34:25 Alors, première question, pourquoi est-ce qu'on s'occupe aujourd'hui tant des agréments très nocifs pour la santé du plastique ?
00:34:31 Et deuxième question, dans la fabrication du plastique, il y a des idées au carbure.
00:34:36 Et ma question est très simple, est-ce que ce n'est pas un front qu'il faut ouvrir à côté de la fin des énergies fossiles ?
00:34:42 Puisque s'il n'y a plus d'énergie fossile, il n'y aura plus de...
00:34:44 Vous avez raison, absolument, tout à fait.
00:34:47 Mais la vraie question, c'est comment on passe à une autre économie ?
00:34:51 Donc, c'est pour ça qu'on propose, par exemple, de créer un vrai fonds pour une économie sans plastique.
00:34:55 Et que ces fonds, que les industriels qui participent à cette pollution parlent du fait d'utiliser du plastique recyclé ou du plastique.
00:35:04 Parce qu'en fait, quand vous utilisez du plastique recyclé, c'est pernicieux de faire croire au public qu'ils vont sauver la planète, ou que c'est éco-responsable, etc.
00:35:11 Oui, parce qu'on a l'impression de faire quelque chose de bien.
00:35:12 Absolument, et je trouve ça hallucinant, parce que moi-même, au départ, j'y ai cru.
00:35:16 Et quand on voit tout le corpus d'études scientifiques qui existe sur le sujet, il faut arrêter...
00:35:21 Alors, il y a un lobbying du plastique très puissant, évidemment, dans le monde entier.
00:35:24 Il y a un lobbying très puissant des cigarettes.
00:35:26 Et je fais beaucoup le parallèle avec les cigarettes, parce qu'on en est sortis, heureusement.
00:35:32 En montant le prix très très haut.
00:35:34 Mais très concrètement, par exemple, on a des emballages, peut-être celui-ci, au verre,
00:35:38 mais pourquoi est-ce qu'on ne fait pas des bouteilles avec de l'eau de source ou de l'eau pétillante,
00:35:42 à partir non plus de plastique, mais de ces emballages qu'on nous dit recyclés, qui sont à base de pâte de papier.
00:35:48 Alors, peut-être qu'on trouverait des bilans carbone qui ne sont pas bons, mais ça paraît assez facile.
00:35:52 C'est juste qu'aujourd'hui, ces industries-là produisent du plastique avant de nous vendre de l'eau.
00:35:56 Donc, c'est plus rentable.
00:35:59 Quand vous en produisez, quand vous produisez une matière dans de telles quantités,
00:36:03 c'est normal qu'économiquement, elle soit peu chère et que vous fassiez des très grandes marges.
00:36:07 C'est tout à fait logique.
00:36:09 Et l'eau que vous buvez dans ces bouteilles en plastique, elle est imbibée de ces micro- et nano-particules ?
00:36:12 Absolument, tout à fait. Il y a beaucoup d'études qui le montrent.
00:36:14 Nous-mêmes, on a fait des tests en laboratoire et absolument, on boit des nano-particules et des micro-particules de plastique
00:36:21 qui restent dans notre sang, qui vont dans nos organes.
00:36:25 Et les femmes sont beaucoup plus vulnérables pour les raisons que je vous expliquais.
00:36:28 Peut-être Mathieu Vallée, vous voulez une petite question à nous poser à Rosalie Mahn ?
00:36:31 Non, mais c'est intéressant de nous entendre parce que malheureusement, en tant que policier,
00:36:34 souvent, on a des gens qui prônent la désobéissance civile par Greenpeace, par Extinction Rebellion,
00:36:38 qui font que finalement, ils s'accaparent au sujet écologique.
00:36:40 On a l'impression qu'on est soit avec eux, soit contre eux.
00:36:43 Et quelque chose de très, très pratique, c'est les fast-foods, par exemple.
00:36:47 Il était prévu normalement qu'ils ne puissent plus utiliser le plastique pour les emballages,
00:36:50 qu'on sert dans les frites, les hamburgers, les sandwichs, etc.
00:36:53 Et pas plus tard qu'hier, quand je suis allé chercher avec mon équipage dans un fast-food à manger,
00:36:58 en réalité, même sur place, ils ne donnent pas encore les verres qui doivent remplacer le plastique
00:37:02 ou les emballages qui doivent être substitutifs au plastique.
00:37:05 Tout à fait. Alors en fait, c'est même plus grave que ça.
00:37:07 C'est qu'aujourd'hui, on nous dit qu'on va privilégier le réutilisable.
00:37:12 Et le réutilisable, comme vous pourrez constater dans beaucoup d'endroits,
00:37:15 pas seulement ce fast-food, mais bien d'autres, c'est du plastique réutilisé.
00:37:22 Donc ça ne résout rien du tout, parce que quand vous allez boire ou manger dans ces ingrédients,
00:37:29 vous allez ingérer des microparticules et des nanoparticules de plastique.
00:37:33 Et il faut savoir que c'est vraiment, par exemple, quand vous avez dans les vêtements,
00:37:36 parce que c'est l'un des secteurs qui pollue le plus,
00:37:39 beaucoup de vêtements sont faits en matière synthétique.
00:37:43 Vous ne générez pas des microparticules uniquement quand vous lavez votre vêtement,
00:37:48 mais quand vous le portez.
00:37:50 Quand vous le portez, à chacun de vos pas ou de votre transpiration, etc.,
00:37:56 vous allez ingérer des nanoparticules.
00:37:58 Une dernière question, après il faut qu'on libère Rosalie.
00:38:00 Est-ce que le "Made in France", quand on veut mettre un peu plus d'argent
00:38:03 pour avoir des habits de qualité, ça peut lutter contre cette pollution par le plastique
00:38:07 ou ils utilisent les mêmes procédés ?
00:38:09 S'ils n'utilisent pas de plastique recyclé, malheureusement,
00:38:11 le plastique recyclé c'est devenu "la mode" pour être éco-responsable.
00:38:15 C'est d'ailleurs une des mesures qu'on demande que le traité prenne en compte,
00:38:18 c'est-à-dire qu'on interdise et qu'on sanctionne les entreprises
00:38:23 qui parlent dans leur publicité d'éco-responsabilité
00:38:26 quand ils utilisent du plastique ou du plastique recyclé.
00:38:28 - Une dernière remarque, si vous permettez. - C'est passionnant, en tout cas.
00:38:31 On nous a vendu la chaîne du progrès depuis des années,
00:38:35 mais moi, à une autre époque, les bouteilles en verre, elles étaient consignées,
00:38:38 je les ramenais et j'avais quelques centimes pour acheter des bonbons.
00:38:41 Mais où est le progrès d'être passé du verre au plastique alors que...
00:38:45 - Ça coûte moins cher. - Ça coûte moins cher.
00:38:47 En fait, on a fait croire aux gens que c'était la libération de la femme.
00:38:52 C'est-à-dire qu'en fait, elle aurait moins de temps, plus de temps pour elle,
00:38:56 elle pourrait ne plus avoir besoin de faire la vaisselle, etc.
00:38:59 Tout serait en plastique et on jette tout.
00:39:01 Sauf qu'en vérité, aujourd'hui, on paye l'addition très cher
00:39:04 et de plus en plus de jeunes ont du mal à faire des enfants,
00:39:07 on a des cancers. J'ai une amie qui a un enfant de 10 ans qui a un cancer.
00:39:11 Et on sait que c'est l'environnement.
00:39:13 Et l'environnement, évidemment, pas que les microparticules ou les nanoparticules,
00:39:16 mais ça en fait partie.
00:39:17 Aujourd'hui, on a des microparticules dans le lait maternel et les fœtus.
00:39:21 C'est quand même assez alarmant. - Absolument.
00:39:23 - Et l'idée, c'est pas de faire peur. - Non, non.
00:39:25 - Je dis bien, c'est de conscientiser les gens.
00:39:28 - C'est glaçant, je peux me dormir. - Oui, c'est glaçant.
00:39:30 Non, non, absolument, c'est glaçant.
00:39:31 Mais je pense que si on n'est pas conscient du problème,
00:39:33 on ne peut pas aller dans le bon sens, en fait.
00:39:36 Donc c'est extrêmement important que l'opinion publique s'empare de ce sujet
00:39:39 et dise "Ok, aujourd'hui, on arrête avec ce plastique recyclé".
00:39:43 - Et c'est dans notre vie quotidienne, à tous, tous les jours,
00:39:46 où que l'on soit, au niveau de l'échelle sociale,
00:39:50 nomoreplastique.co, c'est là pour se renseigner.
00:39:53 Merci beaucoup d'être venu, Rosalie Mann,
00:39:55 pour nous parler de ce vrai problème de santé publique.
00:39:58 Il faut que vraiment, on en ait tous conscience.
00:40:00 On va reparler des sujets qui vous concernent, commissaire Vallée,
00:40:03 pour revenir sur la question de la création d'un homicide routier.
00:40:07 Vous étiez, il y a quelques jours, à Roubaix,
00:40:09 pour l'enterrement de ces trois policiers, jeunes policiers, 24 et 25 ans,
00:40:13 qui ont été victimes d'un conducteur sous l'emprise de stupéfiants.
00:40:16 Est-ce qu'il faut créer un homicide routier ?
00:40:18 On fait le point avec Vincent Ferrandez.
00:40:21 Après l'affaire Palmade, les trois policiers tués à Roubaix le 21 mai dernier,
00:40:26 et la mort d'une fillette de 6 ans percutée par une voiture la semaine dernière,
00:40:30 la qualification d'homicide involontaire n'est plus adaptée pour le gouvernement
00:40:34 en cas de conduite sous alcool ou stupéfiants.
00:40:37 Elisabeth Borne souhaite accélérer sur la création d'un homicide routier,
00:40:41 sur lequel travaillent déjà les ministres de la Justice et de l'Intérieur.
00:40:44 La notion d'homicide involontaire,
00:40:47 quand on voit quelqu'un qui est sous l'emprise de stupéfiants
00:40:51 et qui peut causer des blessés et des victimes,
00:40:55 j'entends que ça puisse choquer.
00:40:57 Sur ce sujet-là, les ministres, notamment le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur,
00:41:01 sont en train de regarder cet aspect qui est symbolique mais important.
00:41:06 Un comité interministériel de la sécurité routière se tiendra au mois de juillet.
00:41:10 Il pourrait décider de sanctions plus lourdes.
00:41:13 Une mesure réclamée par les associations de proches de victimes d'accidents de la route.
00:41:18 Car si les condamnations pour des délires routiers sous l'emprise d'alcool
00:41:21 ont largement diminué entre 2017 et 2021,
00:41:24 celles pour des conducteurs ayant consommé de la drogue
00:41:28 ont presque doublé en cinq ans seulement.
00:41:31 Le gouvernement espère un projet de loi pour l'automne.
00:41:34 Je ne sais pas si c'est la solution, cet homicide routier, commissaire Vallée.
00:41:38 Je ne sais pas si ça va changer quoi que ce soit.
00:41:40 Mais je crois qu'il faut tenter quelque chose.
00:41:42 Parce que là, on a un tel niveau de responsabilité de ceux qui prennent ces substances-là en conduisant
00:41:48 qu'il faut envoyer un signal.
00:41:50 Je ne sais pas si c'est celui-là, mais il faut envoyer un signal.
00:41:52 Vous avez raison, parce que vous disiez que jeudi, à Roubaix,
00:41:55 on enterrait Steven, Manon et Paul, ces trois policiers de Roubaix
00:41:57 qui ont été fauchés littéralement par un délinquant de la route.
00:42:00 Ce n'est pas un accident fort fuit.
00:42:02 C'est une véritable volonté de percuter des gens quand on consomme de l'alcool et c'est stupéfiant.
00:42:05 Et pas plus tard que ce week-end, on a Vincent, ce brigadier-chef qui bosse à La Rochelle,
00:42:09 qui a 15 ans de bac à La Rochelle, qui est papa de deux enfants,
00:42:12 qui a voulu intervenir avec ses collègues sur une femme qui conduisait un véhicule sous alcool à contresens
00:42:17 et qui a évité un véritable carrent volage.
00:42:19 C'est fait littéralement percuter par un usager de la route et qui ne s'est pas arrêté et qui a pris la fuite.
00:42:23 Et il a des multiples fractures au niveau des bras, au niveau des...
00:42:25 C'est les photos que vous avez postées sur votre computer.
00:42:27 Je crois qu'on les a en bas. On va les montrer pour que les téléspectateurs se rendent compte.
00:42:30 Et finalement, quand on voit ça, 48 heures après les obsèques nationaux,
00:42:33 l'hommage national du président de la République à nos trois collègues,
00:42:35 on se dit que personne n'a rien compris.
00:42:37 Et que finalement, tant qu'on n'aura pas des morts supplémentaires,
00:42:39 on a l'impression que les gens ne prendront pas conscience que boire ou fumer des stupéfiants
00:42:43 lorsqu'on reprend le volant derrière, c'est extrêmement dangereux.
00:42:46 Sur votre question...
00:42:47 On voit les blessures qui ont été impliquées à votre collègue.
00:42:50 Tout à fait.
00:42:51 Et on lui dit qu'il y a un bon rétablissement.
00:42:53 Exactement, que j'ai eu au téléphone et qui, effectivement, aujourd'hui,
00:42:55 est parmi les siens et parmi sa famille pour se rétablir progressivement.
00:42:58 Moi, cet homicide de Rochelle, j'en ai parlé beaucoup avec Yannick Allénaud.
00:43:01 C'est le papa d'Antoine Allénaud qui a été fauché par un multirécidiviste
00:43:04 alcoolisé sous stupéfiants au niveau du Plain-Cœur de Paris le 5 mai 2022.
00:43:10 En fait, moi, qu'on appelle homicide volontaire ou involontaire,
00:43:14 ce n'est pas ça le sujet pour moi.
00:43:16 C'est quelle peine on mettra derrière.
00:43:18 J'ai lu la proposition de loi des Républicains sur cette création d'homicide routier.
00:43:22 Ils veulent faire passer la peine de 10 ans d'emprisonnement,
00:43:24 c'est ce qui est encouru lorsqu'on consomme des stupéfiants, de l'alcool
00:43:26 et qu'on tue quelqu'un, je schématise,
00:43:28 à 15 ans de réclusion criminelle qui serait passible de la cour d'assise.
00:43:31 Mais augmenter les peines, très bien.
00:43:33 Donner un signal fort pour dire qu'effectivement,
00:43:35 quand on prend le volant pour avoir consommé des stupéfiants d'alcool,
00:43:37 c'est extrêmement dangereux et on peut faire des morts.
00:43:39 On l'a vu jusqu'à nos gardiens de notre paix qui en ont fait les frais
00:43:42 il y a un peu plus d'une semaine.
00:43:44 Et en réalité, derrière, il faudra voir si les peines qui seront rendues
00:43:47 seront à la hauteur du code pénal et seront les éviter.
00:43:49 On est d'accord, ça ne sert à rien de changer juste l'intitulé
00:43:51 si derrière, il y a aussi peu de réponses.
00:43:53 Tout à fait. Mais ce que je veux essayer de dire clairement,
00:43:55 Laurence Ferrey, j'en terminerai là, c'est qu'en fait,
00:43:57 par ces délits routiers, on voit tous les maux de notre système judiciaire,
00:44:01 des personnes qui consomment de l'alcool, qui consomment des stupéfiants,
00:44:04 qui ne sont pas assez condamnées, qui n'exécutent pas assez leurs peines,
00:44:06 qui vont passer en prison et qui, derrière, les victimes sont maltraitées.
00:44:09 C'est ça en réalité le problème aujourd'hui de ce qu'on constate
00:44:12 avec l'affaire Palmade, avec l'affaire de Manon, Steven et Paul,
00:44:14 avec l'affaire de Vincent qui aurait pu se terminer en drame.
00:44:17 C'est que les gens n'ont pas encore pris conscience que quand on prend le volant
00:44:20 après avoir consommé des stupéfiants et en étant alcoolisés,
00:44:23 on devient des véritables délinquants de la route, voire des tueurs de la route.
00:44:26 C'est ça la réalité. Et si aujourd'hui, cet homicide routier,
00:44:29 il est adopté par nos parlementaires, la peine doit être augmentée évidemment,
00:44:33 mais derrière, il faut qu'elle soit appliquée, sinon on va passer pour des clowns.
00:44:36 C'est la clé. On le dit à chaque fois. Philippe Guibert et Louis Dragnen.
00:44:39 Sur votre antenne, il y a notre ami Georges Fenech qui a donné une solution juridique
00:44:43 qui permet de sortir du débat sur l'intentionnalité qui est très complexe
00:44:47 parce que est-ce que la personne qui roule ivre et en ayant fumé a une intention de tuer ?
00:44:53 Non. Mais ce n'est pas pour ça que ce n'est pas gravissime.
00:44:56 Et donc lui, il fait l'analogie avec les violences ayant entraîné,
00:45:00 et c'est un délit qui existe, enfin un crime qui existe déjà,
00:45:03 violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:45:06 Et donc il dit, on pourra adapter cet article du Code pénal,
00:45:10 cette incrimination, aux homicides routiers.
00:45:13 Et ça serait sans doute la meilleure solution,
00:45:15 sans quoi on va rentrer dans un débat juridique dont on ne va pas sortir.
00:45:19 Donc c'est sans doute une solution.
00:45:21 Après, il faut quand même prendre conscience que les gens,
00:45:24 enfin l'affaire Pellemade, celle tragique que vous avez citée concernant les trois policiers,
00:45:29 les gens qui prennent la route en ayant trop bu et trop fumé,
00:45:34 ou ayant pris d'autres substances, n'ont pas conscience.
00:45:38 Ça donne un sentiment d'invulnérabilité qui est terrible.
00:45:42 Et donc, sur la sécurité routière liée à l'alcool,
00:45:45 on a mené des années et des années de campagne,
00:45:48 notamment auprès des jeunes, pour dire, vous vous souvenez,
00:45:51 toutes les campagnes sur la personne qui ne boit pas et qui raccompagne les autres.
00:45:55 Donc il va falloir reprendre ça.
00:45:57 Comme on ne veut pas communiquer sur la drogue, parce que c'est illégal,
00:46:00 et donc on ne fait pas de communication de prévention et de sanctions aussi sur la drogue,
00:46:06 pour montrer les effets de la drogue, on est en retard sur ce sujet-là.
00:46:10 Et quand on regarde les stats aux États-Unis,
00:46:12 et l'insécurité routière suscitée par les drogues,
00:46:15 on voit que c'est en train d'augmenter.
00:46:17 Je crains qu'on connaisse, comme dans nos domaines qu'on citait tout à l'heure,
00:46:20 qu'on connaisse la même tendance avec une augmentation des crimes et délires routiers sous-supéfiants.
00:46:26 - Louis Dragnel, sur cette question-là.
00:46:28 - Je suis assez d'accord avec ce qu'il vient de dire.
00:46:30 Le vrai sujet, c'est l'application des peines.
00:46:32 Vous expliquez que le Code pénal prévoit un emprisonnement de 10 ans
00:46:35 en cas d'accident de la route ayant entraîné la mort avec des stupéfiants ou de l'alcool.
00:46:42 Le problème aujourd'hui, c'est que la moyenne de condamnation est de 3 ans.
00:46:46 Donc déjà, si simplement on incitait les magistrats à condamner davantage à des peines un peu plus longues,
00:46:51 je pense que ça satisferait en partie les familles de victimes.
00:46:56 - Comment est-ce que vous incitez ?
00:46:57 - Alors là, l'incitation, elle est politique,
00:46:59 elle est sur la manière aussi avec laquelle les magistrats sont formés,
00:47:02 et la manière de rendre la justice.
00:47:04 Et ça, c'est un sujet extrêmement complexe.
00:47:06 La deuxième chose, je pense qu'il faut se concentrer sur les combats qui sont atteignables.
00:47:11 Inciter fortement les magistrats à condamner davantage,
00:47:14 c'est ce qu'on appelle le balancier de la justice.
00:47:16 Souvent, malheureusement, c'est tragique,
00:47:18 mais il y a des phénomènes de mode dans la justice,
00:47:20 et c'est ça qui fait que les magistrats vont condamner davantage
00:47:23 pour un délit ou pour quelque chose qui a été commis par quelqu'un.
00:47:27 Je prends simplement un exemple, les violences faites aux femmes.
00:47:30 Le balancier de la justice permet aujourd'hui de beaucoup...
00:47:33 pas de les condamner davantage, qu'il y a dix ans...
00:47:35 - Non, juste de les condamner.
00:47:36 - Comment ? - Juste de les condamner.
00:47:37 - Oui, mais déjà, on vient de très très loin.
00:47:39 Donc il y a déjà un petit plus, un petit mieux.
00:47:41 - Mais parce qu'il y a une femme qui est morte tous les trois jours
00:47:44 des coups de leur mari,
00:47:45 puisque 85% des victimes de violences congélatées sont des femmes,
00:47:47 il a fallu qu'on ait des morts et des morts
00:47:49 pour qu'il y ait une prise de conscience notamment des magistrats
00:47:51 de dire, s'ils ne sont pas incarcérés,
00:47:53 ils referont des victimes, notamment des femmes,
00:47:55 dans les foyers familiaux qui sont souvent, malheureusement,
00:47:57 les plus difficiles à atteindre. - Exactement.
00:47:59 Et simplement pour terminer, pour revenir au délit routier,
00:48:01 je pense qu'il faut choisir ses combats,
00:48:03 donc se concentrer davantage sur l'exécution,
00:48:05 l'application des peines, parce qu'ensuite,
00:48:07 vous rentrez dans un débat philosophico-juridique
00:48:09 dans lequel vous allez essayer de démontrer que
00:48:12 même un accident involontaire qui a entraîné la mort,
00:48:16 il va falloir expliquer que la prise de risque était volontaire
00:48:19 et donc, qu'en fait, l'intention de donner la mort était là.
00:48:24 - Et on peut pas dire que c'est une arme par destination, la voiture ?
00:48:26 - Non, vous ne pouvez pas, Laurence.
00:48:28 - On peut pas dire "la voiture, une arme par destination"
00:48:30 quand on a consommé de l'alcool ?
00:48:32 - Il n'y a pas la volonté de donner la mort.
00:48:34 - Par destination. - Et c'est pour ça que je vous dis,
00:48:36 en fait, ce débat est passionnant, mais je pense qu'en fait,
00:48:38 il faut l'écarter d'emblée, parce qu'il n'aboutira à rien.
00:48:40 Donc si on veut être efficace et inefficace,
00:48:42 il faut se concentrer sur l'application des peines.
00:48:44 - Eric Creveil. - Oui, je rajouterais juste,
00:48:46 pour concluter... - Vous voulez boire un petit coup d'eau ?
00:48:48 - Non, ça va, Eric. - OK.
00:48:50 - L'état de l'alcoolisé sous stupéfiants, mon cher Philippe,
00:48:53 et d'avoir cette impression d'être un surhomme
00:48:56 qui n'a plus peur de rien et de surpuissance,
00:48:58 là aussi, pour moi, pardonnez-moi, je vais être un peu...
00:49:00 Mais c'est une nouvelle illustration de la décivilisation.
00:49:03 C'est-à-dire qu'avant de prendre de l'alcool ou avant de prendre de la drogue,
00:49:06 vous pouvez, si vous êtes un être normal qui pense aux autres
00:49:09 et à soi-même, vous poser la question de savoir
00:49:11 dans quel état vous allez être quand vous allez prendre la voiture, voyez ?
00:49:14 Mais là, on est tellement... - Je ne sais pas si c'est un exemple de décivilisation,
00:49:16 parce qu'on avait 10 000, 15 000 à 10 000 morts.
00:49:18 - Non, mais d'accord, d'accord. - Dans les années 70, 80,
00:49:22 jusque dans les années 90. - Mais attendez, mais la cause n'était pas sonnée.
00:49:24 Vous n'aviez pas de ceinture de sécurité à l'arrière, historiquement,
00:49:27 ni même à l'avant. - De l'année 75.
00:49:29 - Ah non, non, moi j'ai connu... - De l'année 75, à peu près.
00:49:31 - Permis à point, etc. Non, non. Ce que je vais vous dire simplement,
00:49:33 c'est que, voyez, comme on est conditionné dans tous nos raisonnements,
00:49:36 c'est-à-dire qu'on se place toujours du côté du "comment on va traiter
00:49:40 le délinquant qui commet l'irréparable"
00:49:43 et pas faire appel à l'intelligence du délinquant en disant
00:49:45 "Mais monsieur, avant d'être un surhomme, avant de prendre votre alcool,
00:49:48 plus vos stupéfiants, est-ce que vous vous êtes jamais posé la question
00:49:52 de savoir si vous alliez faire des victimes ?"
00:49:54 Ça, ça échappe maintenant à tout le monde. - Oui, moi je suis d'accord.
00:49:56 Je suis d'accord avec vous, Eric Grell. - Mais je ne vous pose plus jamais la question.
00:49:58 - Vous savez, l'exemple basique, quand on va vous parler de ça,
00:50:00 je suis complètement d'accord avec vous, Philippe, c'est qu'en fait,
00:50:02 par exemple, pour les points sur le permis qui a été mis en place,
00:50:04 en 92, le permis à point, on nous explique qu'aujourd'hui,
00:50:07 si on enlève des points, notamment immédiatement les 12 points sous alcool,
00:50:10 la personne après, elle n'aura plus de permis, elle va donc conduire sans permis,
00:50:13 elle va être interpellée lorsqu'on l'attrape sans permis,
00:50:15 elle va aller devant la justice, et finalement, on nous dit que c'est un cercle sans fin
00:50:18 qui finalement n'est pas résolvable. Mais vous savez, quand vous avez des cercueils
00:50:21 dans une cour de police qui défilent avec une maman qui arrive avec le lendemain
00:50:25 d'un enfant de 11 mois qui est celui qui ne verra pas son père,
00:50:28 et notamment un autre collègue qui attendait un enfant et dont le gamin grandira
00:50:31 sans avoir jamais vu son papa, il faut qu'on arrête de se résoudre à ces drames.
00:50:35 Et moi, cette culture de l'excuse, cette culture de "merci de diffuser leur photo"
00:50:39 c'est important de montrer leur visage.
00:50:41 Moi, la grande hantise que j'ai, c'est qu'on oublie toutes ces victimes,
00:50:44 et notamment, franchement, en 24 et 25 ans, quand vous rentrez gardien de la paix
00:50:48 dans la police nationale, tout à l'heure, Eric Revelle vous évoquait
00:50:51 qui aujourd'hui a encore le courage et l'héroïsme d'aller chaque jour
00:50:54 se coltiner aux délinquants ? Mais c'est nos collègues !
00:50:57 Et nos collègues, si on les protège pas assez, si on les défend pas assez,
00:51:00 si la justice n'est pas assez ferme, vous le disiez tout à l'heure,
00:51:02 c'est plus les policiers, les gendarmes, les pompiers et les médecins
00:51:05 qui seront attaqués comme cette infirmière au centre hospitalier de Reims.
00:51:08 C'est tous ces citoyens qui vont avoir l'impression et le sentiment
00:51:11 d'être abandonnés comme un bon policier, qui vont se faire justice eux-mêmes.
00:51:14 Et ce qu'ils font aujourd'hui... - Mais non, je ne crois pas qu'ils vont se faire justice.
00:51:16 - Non mais je sais bien, Laurence, mais ce que je veux dire aujourd'hui...
00:51:18 - On va même aussi parier sur la raison de l'héros...
00:51:20 - Tout à fait. Mais ce que je veux dire, juste ce que je veux dire,
00:51:22 c'est que, à l'instant, moi je ne peux plus me résoudre à la culture de l'excuse,
00:51:26 au faité qu'on pense qu'aux délinquants, moi je vous dis, je dis,
00:51:29 je dis à la cérémonie de nos collègues, il y a un silence de plomb,
00:51:32 j'ai assisté malheureusement à beaucoup de cérémonies de nos collègues depuis trois ans...
00:51:35 - Je suis d'accord, commissaire Valéry... - Et aujourd'hui, on ne peut plus à chaque fois dire
00:51:38 "c'est oublié, on fait des tuts"... - Mais ce n'est pas que les policiers...
00:51:40 - Non mais c'est tout le monde, tout le monde... - C'est tout un chacun, voilà.
00:51:43 Chacun dans sa famille, quelqu'un qui est mort pendant la route.
00:51:45 - En jouant dans une pièce dans la machine, alors pas dans les cas aussi désespérants
00:51:49 que la disparition de ces trois jeunes policiers,
00:51:51 mais combien de fois on a vu des juges qui redonnent le permis de conduire
00:51:54 après des infractions très lourdes, parce que le type ou l'avocat du type dit
00:51:57 "oui mais il en a besoin pour son métier". - Oui, c'est ça.
00:52:00 - Oui, très bien, très bien, Jérémie. - Mais voyez ce que je veux dire...
00:52:03 - Combien de temps ils conduisent sans permis aussi ?
00:52:05 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'on se place toujours de l'autre côté.
00:52:07 On est toujours de l'autre côté. On est conditionné maintenant, on pourra...
00:52:11 - Alors, on fait des divers... - On peut le dire sous tous les tons,
00:52:13 mais il faudra construire des places de prison.
00:52:15 - J'aimerais comprendre... - Ou des centres adaptés, voilà,
00:52:18 ou des portes pour les cortes peines. - J'aimerais comprendre pourquoi,
00:52:20 depuis 20 ans, on n'a pas réussi tout ouvertement confondu.
00:52:22 - Oui, non, on ne parle pas de l'économie. - C'est logique, on l'a déjà dit, Philippe.
00:52:24 - Non, je ne crois pas. - Sur les constructions,
00:52:26 des places de prison aussi. - Je ne crois pas que ça soit...
00:52:28 - Mais quelle mère veut une prison dans sa commune aussi ?
00:52:30 - Mais quelle mère veut une prison dans sa commune ?
00:52:32 - Mais attendez, ça aussi, c'est un sujet.
00:52:34 - Mais quels habitants veulent avoir chez eux un centre adapté ?
00:52:37 - Déjà, j'ai dit qu'il faut avoir l'intention de le faire.
00:52:39 - Oui, d'accord. - Mais au moins, essayons de le faire.
00:52:41 - Et arrêtez de faire des prévisions et des objectifs politiques
00:52:43 pour se faire élire qu'ils soient inattentifs.
00:52:45 - Mais il y a des mecs qui obtiennent autre chose. - En échange.
00:52:47 - Ça se négocie tellement que ça ne se fait pas.
00:52:49 - Dans ce cas-là, Philippe, je réponds à votre question.
00:52:51 Si on veut vraiment construire réellement des places de prison,
00:52:53 je pense que l'intérêt supérieur de la nation doit présider
00:52:55 par rapport aux intérêts particuliers et locaux des collectivités.
00:52:59 Il faut... Mais on nous a promis...
00:53:01 - Non, non, mais... - Ça fait depuis...
00:53:03 - Je pense juste qu'il faut... - Moi, je parle de ma génération.
00:53:05 Je ne parle même pas de 40 ans. Je prends 2017.
00:53:07 On nous avait promis 15 000 places.
00:53:09 Il y en a 3 747 qui sont sorties aujourd'hui.
00:53:11 - Je pense qu'on s'est traités à faire. - C'est intéressant.
00:53:13 - On va partir dans cette prison-là. - Si je peux faire un instant...
00:53:15 - Non, c'est la fin, commissaire. - Non, juste... Il y a une cagnotte.
00:53:17 - Il y a toujours une cagnotte. - La cagnotte pour vos collègues de Roubaix.
00:53:19 - Manon, Stephen et Paul, il y a une cagnotte.
00:53:21 On est à 192 000 euros. Que les gens continuent
00:53:23 parce que ça sera uniquement pour les familles
00:53:25 et c'est pupille de la nation. - Vous avez raison.
00:53:27 C'est important de parler de la cagnotte, commissaire Vallée.
00:53:29 Une petite pause. On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
00:53:31 À tout de suite.
00:53:33 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:53:35 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:53:37 La lutte contre les violences faites aux femmes
00:53:39 passe-t-elle par la distribution de 5 millions de tracts ?
00:53:41 Gérald Darmanin lance une vaste campagne de prévention
00:53:43 sur la sécurité des femmes dans l'espace public.
00:53:45 Mais est-ce vraiment la bonne méthode ?
00:53:47 Visiblement, tout le monde n'est pas convaincu.
00:53:49 On se posera aussi la question de l'engrenage de violences
00:53:51 dans lequel est entrée notre société.
00:53:53 Une violence qui n'a plus de limite, semble-t-il,
00:53:55 dans la plupart des pays occidentaux.
00:53:57 On verra aussi que la France,
00:53:59 en ce moment, est en train de se faire enlever
00:54:01 de ses exploits sportifs passés,
00:54:03 comme la victoire de l'OM il y a 30 ans
00:54:05 ou celle de Yannick Noaille il y a 40 ans.
00:54:07 On tentera d'expliquer le succès historique
00:54:09 du pèlerinage de Chartres.
00:54:11 Jamais autant de jeunes réunis en quête de spiritualité.
00:54:13 Et enfin, le vrai danger de l'intelligence artificielle.
00:54:15 Sommes-nous à un point de bascule ?
00:54:17 Faut-il avoir peur de tchad GPT ?
00:54:19 On va en parler avec le Dr Laurent Alexandre.
00:54:21 Voilà pour les grandes lignes de nos débats.
00:54:23 Mais tout de suite, c'est le rappel des titres
00:54:25 de l'actualité de 18h.
00:54:27 (Générique)
00:54:45 Et il est pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez
00:54:47 à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:54:49 La petite fille de 10 ans, enlevée la semaine dernière
00:54:51 par son papa en Isère,
00:54:53 est rentrée en France. L'annonce a été confirmée
00:54:55 à CNews par l'avocate de la maire.
00:54:57 Une trentaine d'heures après son enlèvement,
00:54:59 Eya avait été retrouvée vendredi
00:55:01 après-midi à une centaine de kilomètres au sud
00:55:03 de Copenhague. Comment mettre fin
00:55:05 à la pollution plastique ? Les négociations
00:55:07 sur un futur traité international ont repris
00:55:09 aujourd'hui à Paris. Les représentants
00:55:11 de 175 nations se retrouvent
00:55:13 toute cette semaine au siège de l'UNESCO.
00:55:15 Dans une vidéo diffusée en ouverture,
00:55:17 Emmanuel Macron a appelé à mettre fin
00:55:19 à un modèle insoutenable. Il a mis en garde,
00:55:21 je cite, "contre une bombe à retardement".
00:55:23 5 000 patients ont appelé à se faire
00:55:25 dépister du VIH, de l'hépatite B
00:55:27 et de l'hépatite C à Lyon.
00:55:29 Ils ont potentiellement été exposés à un risque
00:55:31 infectieux pendant leur passage dans un centre
00:55:33 dentaire entre mai et décembre 2022.
00:55:35 Le cabinet ne respectait pas les règles
00:55:37 de stérilisation du matériel.
00:55:39 Ils ont tous été contactés par mail
00:55:41 au début du mois. Enfin,
00:55:43 les Franciliens ont voté. Ils disent non
00:55:45 à une voie dédiée aux taxis, aux bus et
00:55:47 au covoiturage sur le périphérique parisien.
00:55:49 Une consultation électronique avait été
00:55:51 lancée par la mairie de Paris à l'après-fin hier soir.
00:55:53 Parmi les automobilistes
00:55:55 interrogés, 8 Franciliens
00:55:57 sur 10 se disent opposés à ce projet.
00:55:59 Voilà, 18h01 et 30 secondes.
00:56:01 On est sur le plateau de punchline avec Louis
00:56:03 de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis.
00:56:05 - Bonsoir Laurence. - Avec Philippe Guibert, enseignant
00:56:07 et consultant, bonsoir. - Bonsoir Laurence. - Avec
00:56:09 Sabrina Medjeber et Seyyis, bonsoir.
00:56:11 Le docteur Laurent-Alexandre,
00:56:13 bonjour. - Bonsoir. - Bonsoir. Vous êtes l'auteur de ce
00:56:15 livre "La guerre des intelligences" à l'heure de
00:56:17 Tchad Gbt, aux éditions Jean-Claude Lattès.
00:56:19 On va en reparler avec vous dans un instant, c'est absolument
00:56:21 passionnant. Eric Revelle, journaliste et écrivain.
00:56:23 - Bonsoir Laurence. - Bonsoir mon cher Eric.
00:56:25 On va commencer si vous le voulez bien par cette campagne
00:56:27 de prévention des violences contre
00:56:29 les femmes. Alors là, on avait tout essayé,
00:56:31 mais pas les tracts. Est-ce que c'est la bonne solution ?
00:56:33 5 millions de tracts qui seront distribués
00:56:35 partout en France à compter du
00:56:37 la fin du mois de mai et jusqu'à
00:56:39 la fin de l'été. Explication de Karine Boutelou.
00:56:41 Je vous passe la parole ensuite pour en débattre.
00:56:43 C'est un flyer
00:56:45 qui sera distribué à partir de demain
00:56:47 et tout au long de l'été par les policiers et gendarmes.
00:56:49 5 millions de tracts
00:56:51 pour lancer une campagne de prévention
00:56:53 sur la sécurité des femmes dans l'espace public.
00:56:55 Composé d'un QR code,
00:56:57 le flyer redirige vers le
00:56:59 site du ministère de l'Intérieur,
00:57:01 massécurité.fr.
00:57:03 Il permet de signaler les faits et
00:57:05 discuter avec les forces de l'ordre,
00:57:07 24h/24. Il explique
00:57:09 également les démarches à suivre si l'on
00:57:11 est victime ou témoin d'une agression.
00:57:13 Les réactions à cette campagne sont
00:57:15 mitigées. Certaines femmes estiment
00:57:17 que cela reste insuffisant.
00:57:19 C'est bien que le gouvernement s'y penche
00:57:21 maintenant, mais c'est un peu tardif.
00:57:23 Je crois que les tracts ne feront rien.
00:57:25 Qu'il communique, qu'il fasse des pubs
00:57:27 en masse pour que chacun
00:57:29 touche chacun d'entre nous.
00:57:31 Moi je me sens très bien
00:57:33 quand je voyais dans
00:57:35 la police
00:57:37 ou une sécurité ou quelqu'un
00:57:39 je me sens beaucoup mieux.
00:57:41 Il faut aussi surtout éduquer
00:57:43 les femmes.
00:57:45 Il faut aussi éduquer
00:57:47 les jeunes.
00:57:49 Il faut que tout le monde puisse se mobiliser.
00:57:51 En 2020, 220 000
00:57:53 personnes ont été enregistrées comme victimes
00:57:55 d'infractions sexistes.
00:57:57 Selon le Haut commissariat à l'égalité,
00:57:59 86% sont des femmes.
00:58:01 16% d'entre elles sont mineures.
00:58:03 Sabrina Medjéber,
00:58:05 c'est une drôle d'idée cette histoire de tracts.
00:58:07 Est-ce que ça peut fonctionner ? 5 millions de tracts
00:58:09 avec le numéro de téléphone, évidemment.
00:58:11 Le 117 ou le 112 à appeler en cas d'urgence.
00:58:13 Le processus à mettre en place.
00:58:15 C'est toujours bon, évidemment,
00:58:17 de communiquer sur ce fléau social
00:58:19 qui est le harcèlement que subissent les femmes
00:58:21 de façon sporadique
00:58:23 sur l'ensemble du territoire français.
00:58:25 Systématique, je préfère dire.
00:58:27 Absolument, chère Laurence.
00:58:29 Il faut également se rappeler
00:58:31 qu'on a un dispositif législatif
00:58:33 qui concerne la lutte
00:58:35 contre les violences sexistes et sexuelles
00:58:37 faites aux femmes. C'était la loi
00:58:39 de l'homicide à Marlène Schiappa à l'époque
00:58:41 qui date du 3 mars 2018
00:58:43 qui avait d'ailleurs été ostracisé
00:58:45 par Éric Dupond-Moretti lui-même
00:58:47 qui, je le rappelle, estime qu'il n'y a pas
00:58:49 de sentiment d'ensauvagement dans la société
00:58:51 et que l'ensauvagement n'est qu'un sentiment.
00:58:53 Et donc, si vous voulez,
00:58:55 le dispositif législatif existe,
00:58:57 la campagne de communication existe,
00:58:59 mais dans les faits, on se rend compte,
00:59:01 pardonnez-moi, que les chiffres sont absolument
00:59:03 catastrophiques. Laurent Nunez,
00:59:05 préfet de police de Paris,
00:59:07 vous avez terminé, parce que moi je fais le lien également
00:59:09 avec l'immigration.
00:59:11 Pourquoi je parle d'immigration ? Parce que
00:59:13 lorsque vous faites venir sur votre
00:59:15 territoire une population masculine
00:59:17 dont la matrice anthropologique
00:59:19 est régie par la loi patriarcale
00:59:21 qui elle-même est fondée sur l'inégalité
00:59:23 et la violence faite contre les femmes,
00:59:25 l'antisémitisme, la haine de notre
00:59:27 civilisation, évidemment vous prenez
00:59:29 un risque culturel et sécuritaire
00:59:31 très grave pour notre pays. C'est
00:59:33 à partir de ce postulat que, justement,
00:59:35 je montre et je vous interpelle
00:59:37 par rapport aux chiffres qu'avait donné
00:59:39 Laurent Nunez dans les Transports en Commun,
00:59:41 92%
00:59:43 des femmes
00:59:45 dans les transports sont agressées
00:59:47 par des étrangers
00:59:49 en situation
00:59:51 irrégulière. Il y a des études
00:59:53 qui montrent que 100% des femmes
00:59:55 ont à peu près subi un harcèlement,
00:59:57 c'est-à-dire par un attouchement
00:59:59 ou une interpellation ou une
01:00:01 accolade ou un exhibitionnisme,
01:00:03 dans les transports en commun. Il y a eu une campagne
01:00:05 TikTok avec un hashtag
01:00:07 qui a fait plus de 4,8 millions
01:00:09 de vues. A Londres,
01:00:11 à New York, il y a une campagne
01:00:13 qui s'appelle Subway Shirt qui incite
01:00:15 les femmes à porter des robes
01:00:17 pour être pudiques et donc
01:00:19 résister à la tentation
01:00:21 des hommes. - Vous vous faites le lien, en tout cas,
01:00:23 avec l'immigration. - Il y a un lien équationnel, oui.
01:00:25 - Tout le monde ne le fait pas, Philippe Guibert,
01:00:27 vous ne le faites pas ? - Non, pas seulement, mais je pense qu'il faut le prendre en compte.
01:00:29 - Oui, Philippe Guibert sur ses
01:00:31 campagnes, harcèlement... - Je n'irai pas
01:00:33 qu'il puisse y avoir
01:00:35 une relation. Je pense que ce n'est pas le seul
01:00:37 facteur explicatif. - C'est ce que j'ai dit.
01:00:39 - Et qu'il peut y en avoir d'autres. On parlait tout à l'heure
01:00:41 de décivilisation et de
01:00:43 libération des pulsions. - On va en reparler.
01:00:45 - Et du fait qu'il y ait plus d'autocontrôle,
01:00:47 enfin, il y a beaucoup moins d'autocontrôle.
01:00:49 On parlait du
01:00:51 rapport à la sexualité des jeunes hommes
01:00:53 lié à la diffusion
01:00:55 de masse, si j'ose dire, du porno.
01:00:57 Je pense que ce sont des facteurs
01:00:59 qui ne sont pas contradictoires, mais qui peuvent
01:01:01 conduire effectivement à
01:01:03 un harcèlement insupportable.
01:01:05 5 millions
01:01:07 de flyers pour France Entière
01:01:09 ou juste pour Île-de-France Transport ?
01:01:11 - France Entière, a priori. - Parce que France Entière, on est le pays
01:01:13 le plus visité, puisque là, c'est de mai
01:01:15 à cet été, on est le pays le plus
01:01:17 visité par les touristes, je crois.
01:01:19 - C'est un peu juste, en termes de... - Je crois que c'est un peu juste, si on veut
01:01:21 toucher toutes les femmes susceptibles d'être harcelées.
01:01:23 - Vous n'avez pas tort. Dr Laurent Alexandre,
01:01:25 des prospectus, comme on disait à l'époque,
01:01:27 pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
01:01:29 - Écoutez, je ne suis pas sûr que ce soit
01:01:31 extraordinairement efficace, mais
01:01:33 le gouvernement a besoin d'agir, a besoin de
01:01:35 parler, et vous savez bien que le ministère de la Parole
01:01:37 a pris le pouvoir, donc... Mais
01:01:39 à vous écouter, on serait
01:01:41 à deux doigts de proposer la
01:01:43 rouverture des maisons closes pour les immigrés
01:01:45 en situation irrégulière, finalement,
01:01:47 si l'on suit vos
01:01:49 statistiques. Non, je pense que c'est un travail
01:01:51 de longue haleine,
01:01:53 ça va être compliqué, on va pas
01:01:55 changer les habitudes liées au
01:01:57 patriarcat en cinq minutes, qui ont été très bien
01:01:59 explicitées tout à l'heure, donc il faut
01:02:01 prendre acte du fait qu'une immigration
01:02:03 de masse culturellement extrêmement
01:02:05 différente du comportement relativement
01:02:07 égalitariste entre les hommes et les femmes
01:02:09 qui est arrivé depuis l'après-guerre
01:02:11 se traduit par des tensions
01:02:13 sociales importantes et qu'on aurait dû
01:02:15 anticiper.
01:02:17 On a bien vu qu'on ne change pas la culture
01:02:19 en cinq minutes, et donc une culture patriarcale
01:02:21 ne devient pas une culture d'égalité
01:02:23 homme-femme en cinq minutes. - Louis Dragnel,
01:02:25 Europe 1. - Moi je trouve que ce que dit Sabrina Medjéber
01:02:27 est vraiment intéressant, parce que
01:02:29 effectivement, ce qui est vrai, c'est qu'il y a une
01:02:31 surreprésentation des étrangers dans la délinquance
01:02:33 en France, et donc ils sont aussi mécaniquement
01:02:35 surreprésentés dans les violences faites
01:02:37 aux femmes. Et effectivement, il y a un contexte
01:02:39 social, il y a un contexte culturel
01:02:41 avec des populations qui viennent d'endroits,
01:02:43 de pays, dans lesquels la religion
01:02:45 est très forte, où la femme est inférieure
01:02:47 à l'homme, et donc mécaniquement, c'est pas
01:02:49 étonnant qu'un homme veuille posséder une femme
01:02:51 ou en tout cas faire ce qu'il veut avec une femme.
01:02:53 Et c'est pour ça que je trouve, en tout cas
01:02:55 pour l'instant, il n'y a pas assez de documentation,
01:02:57 pas assez de statistiques, mais
01:02:59 je mets ce qui vient d'être dit
01:03:01 en opposition avec
01:03:03 je pense une jeunesse de France aujourd'hui
01:03:05 qui est très éveillée à ces questions-là,
01:03:07 et je sais pas, moi quand je vois ça,
01:03:09 je me...
01:03:11 dans nos environnements, on voit plus ça
01:03:13 autour de nous, on voit beaucoup moins ça
01:03:15 autour de nous. - Vous ne comprenez pas beaucoup le métro
01:03:17 et le transport en commun, Louis, alors ?
01:03:19 - Mais il y a des gens souvent qui sont issus d'immigration, ça oui,
01:03:21 cher Laurence. - Ah, mais pas forcément...
01:03:23 - Mais si, mais... - Pas systématiquement...
01:03:25 - Alors, Eric, je veux aussi vous entendre. - Je dis pas que c'est pas un sujet,
01:03:27 mais je pense qu'il y a une surreprésentation
01:03:29 avec des gens qui sont à côté de la société.
01:03:31 - Si on fait passer le message qu'il n'y a que les migrations
01:03:33 qui sont responsables, je crois que c'est pas la réalité.
01:03:35 - Mais j'ai pas dit ça. - Évidemment, évidemment. - Vous êtes d'accord.
01:03:37 - Absolument. - Mais c'est un phénomène aggravant, quoi.
01:03:39 - Il ne faut pas non plus laisser scamoter dans la réflexion
01:03:41 anthropologique qui concerne les violences faites aux femmes.
01:03:43 - Non, non. - Vous avez bien expliqué. - Mais c'est une bonne chose,
01:03:45 comme l'a fait le président de la République, de lancer dans le débat public
01:03:47 le mot "décivilisation".
01:03:49 Mais quand vous appartenez à une civilisation,
01:03:51 vous partagez avec ceux
01:03:53 qui en font partie des valeurs, des repères,
01:03:55 souvent une histoire.
01:03:57 Donc, on peut y inclure,
01:03:59 dans ce mot "décivilisation",
01:04:01 tous les sujets que l'on traite les uns derrière les autres.
01:04:03 Pardonnez-moi, mais c'est pas un mot valise,
01:04:05 c'est un mot qui engouffre
01:04:07 l'état de la société française,
01:04:09 me semble-t-il, dans lequel
01:04:11 on se trouve aujourd'hui.
01:04:13 Et quand on partage pas la même culture,
01:04:15 pas les mêmes valeurs, pas les mêmes repères,
01:04:17 je dis pas que c'est la seule raison,
01:04:19 forcément, on est devant les sujets monstrueux
01:04:21 qui sont en train de fracturer
01:04:23 la société française, oui.
01:04:25 - Oui, docteur Alexandre.
01:04:27 - Il faut revenir un petit peu en arrière.
01:04:29 L'égalité homme-femme n'a pas toujours
01:04:31 été la règle. Souvenez-vous
01:04:33 qu'il a fallu attendre 1965
01:04:35 pour que la femme...
01:04:37 - Elle doit avoir un compte courant.
01:04:39 - Elle doit avoir une entreprise, d'ouvrir un commerce
01:04:41 et d'avoir un compte chèque, et d'avoir un chéquier
01:04:43 sans l'autorisation
01:04:45 du mâle dominant à la maison,
01:04:47 du mari. Donc c'est quelque chose...
01:04:49 - Reviens-moi. - C'est postérieur à ma naissance.
01:04:51 Quand je suis né, les femmes devaient demander
01:04:53 la permission écrite du mari pour avoir un chéquier.
01:04:55 Donc il ne faut pas penser
01:04:57 que le patriarcat
01:04:59 est uniquement
01:05:01 importé par l'immigration.
01:05:03 - Mais aujourd'hui, il est bien.
01:05:05 - Le patriarcat était bien installé en France,
01:05:07 mais souvenez-vous que le droit de vote
01:05:09 des femmes n'est arrivé qu'après-guerre.
01:05:11 - C'est vrai que le patriarcat le plus dur
01:05:13 aujourd'hui, dans le monde tel qu'il est,
01:05:15 dans les années 2020, il est sans doute
01:05:17 dans notre ère,
01:05:19 dans les pays
01:05:21 arabo-musulmans. C'est incontestable.
01:05:23 Il suffit d'ailleurs
01:05:25 d'y voyager, d'essayer de comprendre
01:05:27 comment ça se passe. - Sommes-nous en pleine
01:05:29 décivilisation ? On se pose la question dans un instant.
01:05:31 On écoutera Henri Guénaud
01:05:33 qui pose un constat assez clair
01:05:35 sur cette notion.
01:05:37 On s'y par Emmanuel Macron.
01:05:39 18h15,
01:05:49 on se retrouve en direct dans Punchline
01:05:51 sur CNews et sur Europe 1.
01:05:53 Décivilisation, le mot a été lâché par Emmanuel
01:05:55 Macron il y a quelques jours au Conseil des ministres.
01:05:57 Il lui avait été soufflé dans l'oreille, on l'a appris,
01:05:59 Louis de Ragnell, à la faveur d'un papier dans le monde
01:06:01 par des sociologues qu'il avait rencontrés
01:06:03 à déjeuner, notamment l'excellent Jérôme Fourquet
01:06:05 de l'IFOP. C'est lui qui lui a glissé ce mot
01:06:07 dans l'oreille et le président s'en est servi parce que
01:06:09 c'est une synthèse assez saisissante de ce que l'on
01:06:11 vit, de cette délicaissance que l'on
01:06:13 ressent dans notre société. Henri Guénaud,
01:06:15 ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, partage
01:06:17 cet avis. La violence est selon lui,
01:06:19 ancrée dans notre société. Écoutez-le.
01:06:21 - Le signe même
01:06:23 de cette décivilisation, le signe
01:06:25 même de cette montée
01:06:27 de la violence
01:06:29 dans nos sociétés,
01:06:31 c'est qu'on est dans la montée de la violence physique.
01:06:33 Elle sort
01:06:35 de partout, cette violence physique.
01:06:37 Et maintenant, on la
01:06:39 voit à l'oeuvre,
01:06:41 on la voit commencer à dévorer
01:06:43 toutes les sociétés.
01:06:45 La violence physique, elle est épidémique.
01:06:47 Quand elle sort, on a
01:06:49 beaucoup de mal à la faire rentrer.
01:06:51 La question est de savoir si nous avons
01:06:53 vraiment pris conscience
01:06:55 de cette situation. Alors, le président de la République
01:06:57 parle de décivilisation, qui est un mot
01:06:59 très fort. Moi, j'ai le sentiment que
01:07:01 malgré tout, nous refusons encore, en tout cas,
01:07:03 une bonne partie de nos élites dirigeantes,
01:07:05 nos intellectuels, refusent
01:07:07 de la regarder en face. Et dans la polémique sur
01:07:09 l'expression du président, il y a vraiment cette
01:07:11 cécité, cette volonté de ne pas
01:07:13 regarder en face cette espèce
01:07:15 de délitement de toutes
01:07:17 les barrières à la violence dans
01:07:19 la société. - Les privilégies et les faibles ordres.
01:07:21 - Si on n'a pas conscience de la gravité de la situation
01:07:23 et de la montée de la violence, on continue à dire
01:07:25 "c'est un sentiment, c'est pas vrai,
01:07:27 regardez mes chiffres". Voilà, donc, il faut
01:07:29 arrêter de se boiler la face, il faut
01:07:31 admettre cette situation, il faut admettre qu'elle est
01:07:33 grave et il faut en tirer les conséquences.
01:07:35 - Docteur Laurent-Alexandre, est-ce que vous partagez
01:07:37 ce constat ? Parce qu'on va parler avec vous
01:07:39 de l'intelligence artificielle, ce sont les deux extrêmes
01:07:41 évidemment. Il y a la pulsion animale,
01:07:43 il y a la violence, puis il y a
01:07:45 l'intelligence artificielle. Mais cette
01:07:47 montée de la violence, vous la constatez ? C'est
01:07:49 une réalité ? - Alors, si on raisonne sur
01:07:51 long terme, sur quelques siècles,
01:07:53 la violence a beaucoup diminué.
01:07:55 On ne pouvait pas, la nuit,
01:07:57 faire Paris-Versailles sous
01:07:59 Louis XV. C'était déraisonnable.
01:08:01 On se faisait agresser.
01:08:03 Les bandes, qui
01:08:05 étaient dans les forêts françaises, interdisaient
01:08:07 de circuler la nuit. D'ailleurs,
01:08:09 il n'y avait pas de transport.
01:08:11 Personne, la nuit,
01:08:13 n'allait traverser la forêt de Fontainebleau,
01:08:15 ou la forêt d'Ambouillet. Donc, si on raisonne sur longue période,
01:08:17 il n'y a pas d'augmentation de la violence,
01:08:19 on est plutôt dans une voie de civilisation.
01:08:21 Je crois que, et on le voit bien
01:08:23 chez Henri Hainaut, sur la
01:08:25 décivilisation, la crainte, en fait,
01:08:27 ce n'est pas la montée de la violence,
01:08:29 c'est le métissage culturel qui est à
01:08:31 l'œuvre. Effectivement, les populations
01:08:33 françaises d'origine ont un
01:08:35 taux de fécondité qui est quasiment nul.
01:08:37 L'immigration est assez forte, avec
01:08:39 une fécondité plus forte. Et oui, la France
01:08:41 se créolise, elle se métisse, mais
01:08:43 c'est inévitable.
01:08:45 Et c'est ce métissage culturel,
01:08:47 au-delà du métissage
01:08:49 plus
01:08:51 général,
01:08:53 c'est ce métissage culturel qui est
01:08:55 très troublant, parce que c'est un changement
01:08:57 de civilisation qui est à
01:08:59 l'œuvre depuis quelques décennies,
01:09:01 et qui est évident, et qui est
01:09:03 marquant, notamment dans les quartiers.
01:09:05 - C'est forcément d'immigration,
01:09:07 Dr. Alain-Roi-Alexandre. - Non, mais le principal
01:09:09 facteur de changement culturel en France,
01:09:11 c'est le changement démographique.
01:09:13 La France a l'impression de
01:09:15 changer, et elle craint
01:09:17 ce changement, parce que le métissage
01:09:19 culturel, il est extraordinairement
01:09:21 rapide. - Mais il n'est pas porteur de violences
01:09:23 intrinsèquement. - Non, mais la France aura
01:09:25 changé de religion principale.
01:09:27 C'est-à-dire l'islam va devenir
01:09:29 la première religion pratiquée en France.
01:09:31 - Vous faites le lien avec la violence. - Non, mais
01:09:33 c'est un bouleversement social
01:09:35 qui trouble les gens âgés et blancs
01:09:37 et catholiques, pour le dire, puisque
01:09:39 la France est en train de se diviser
01:09:41 en deux groupes, les blancs
01:09:43 avec leur déambulateur et leur sonotone,
01:09:45 et puis les populations jaunes
01:09:47 avec une autre culture, une autre
01:09:49 religion, et qui sont, comme vous le savez,
01:09:51 ghettoisés dans les quartiers. Donc,
01:09:53 ce bouleversement, lié au vieillissement
01:09:55 des populations d'origine en France,
01:09:57 et puis à côté de ça,
01:09:59 une démographie
01:10:01 qui est beaucoup plus dynamique du côté des populations
01:10:03 qui sont arrivées ces 50 dernières
01:10:05 années, est très troublante, et
01:10:07 on voit bien que chez Guénaud, c'est pas
01:10:09 la violence dont il parle, c'est
01:10:11 cette mutation démographique
01:10:13 qui l'angoisse. - Philippe Guibert. - Je crois que vous mélangez
01:10:15 ce qu'on pourrait appeler l'insécurité culturelle
01:10:17 ou identitaire, qui est une réalité,
01:10:19 avec l'insécurité
01:10:21 physique,
01:10:23 parce qu'il y a bien un sujet violence
01:10:25 physique. Parce que vous avez
01:10:27 raison, sur deux siècles, il y a
01:10:29 une diminution de la violence, mais justement, on était
01:10:31 arrivés à une sorte de minimum historique
01:10:33 dans les années 70-80,
01:10:35 et on vit depuis une vingtaine d'années
01:10:37 une violence au quotidien, un dérèglement
01:10:39 de la civilité, parce que
01:10:41 la décivilisation, c'est une dégradation
01:10:43 des morts et de la civilité du quotidien.
01:10:45 C'est pas simplement le nombre d'homicides.
01:10:47 Et donc, il y a ce
01:10:49 dérèglement des morts,
01:10:51 l'exemple qu'on cite toujours, c'est
01:10:53 le type, ou la dame d'ailleurs, qui
01:10:55 rentre dans un wagon de train et qui
01:10:57 parle très très fort dans son smartphone,
01:10:59 parce qu'il n'en a absolument rien à faire du fait
01:11:01 qu'il y ait 30 personnes qui écoutent
01:11:03 sa conversation et que ça dérange.
01:11:05 Et donc, ce dérèglement
01:11:07 des morts, de la civilité,
01:11:09 on parlait du harcèlement des femmes
01:11:11 tout à l'heure, c'est une réalité
01:11:13 qui ne se confond pas
01:11:15 avec l'insécurité culturelle dont vous parlez,
01:11:17 qui existe aussi, qui est sensible
01:11:19 pour une partie de la population,
01:11:21 comme vous le disiez. Donc, il y a bien un sujet
01:11:23 de civilité et de
01:11:25 violence qu'il faut traiter, même si
01:11:27 ça ne se traduit pas par une remontée des homicides
01:11:29 énormes. - Alors, Sabina Medjéber,
01:11:31 j'aimerais vous entendre d'ailleurs. - Effectivement. - Des civilisations.
01:11:33 - C'est vrai, absolument, ça se marque par
01:11:35 notamment les incivilités que l'on observe
01:11:37 partout dans la société, dans n'importe
01:11:39 quel pan de la société. C'est une réalité, d'ailleurs.
01:11:41 Nous sommes parmi les pays les plus inciviles
01:11:43 selon le classement de l'OCDE de l'année
01:11:45 dernière. Ça, il faut le préciser. Maintenant,
01:11:47 il est aussi intéressant
01:11:49 d'avoir une approche sociologique
01:11:51 de ce phénomène des civilisations.
01:11:53 On sait que c'est Norbert Elias
01:11:55 qui l'avait consacré dans son
01:11:57 ouvrage, absolument, "Processus de civilisation",
01:11:59 à l'aube de la montée
01:12:01 du nationalisme allemand,
01:12:03 où il indique clairement dans son ouvrage
01:12:05 et même dans ses écrits
01:12:07 que la civilisation,
01:12:09 en tout cas le processus de civilisation, c'est
01:12:11 la construction d'un État moderne
01:12:13 et l'interdépendance entre les groupes sociaux.
01:12:15 Ce que Michel Maffesoli
01:12:17 appelle le bloc élitaire
01:12:19 et le bloc populaire s'entend
01:12:21 également. Pourquoi je parle de ça ? Parce que
01:12:23 lorsque ça s'inscrit dans une puissance populaire,
01:12:25 il y a accord entre les individus,
01:12:27 accord entre les groupes. À partir
01:12:29 du moment où il y a un déphasage entre
01:12:31 le pouvoir institué, c'est-à-dire l'institutionnel,
01:12:33 nos élites représentatives et
01:12:35 les institutions, c'est-à-dire le peuple,
01:12:37 évidemment, là,
01:12:39 on est dans la cristallisation du déni
01:12:41 de l'autorité institutionnelle
01:12:43 et ça se manifeste par ce qu'on a vu avec
01:12:45 le maire de Saint-Brévin, les attaques envers les élus,
01:12:47 où effectivement, là, on est plus dans le
01:12:49 logos, on est plutôt dans la raison,
01:12:51 comme disait Montaigne ou Kant,
01:12:53 justement, la violence politique s'explique par
01:12:55 l'abdication de la raison.
01:12:57 Et si on analyse
01:12:59 également ces comportements, qui sont
01:13:01 des comportements de criminalité ou des comportements
01:13:03 de crime, qui sont des comportements
01:13:05 de crime, qui sont des comportements
01:13:07 de crime, qui sont des comportements
01:13:09 de crime, qui sont des comportements
01:13:11 de crime, qui sont des comportements
01:13:13 de crime, qui sont des comportements
01:13:15 de crime, qui sont des comportements
01:13:17 de crime, qui sont des comportements
01:13:19 de crime, qui sont des comportements
01:13:21 de crime, qui sont des comportements
01:13:23 de crime, qui sont des comportements
01:13:25 de crime, qui sont des comportements
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