Punchline (Émission du 28/08/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 -Bonsoir à tous et à toutes.
00:00:02 Bienvenue dans "Punchline".
00:00:04 Je suis très heureuse de vous retrouver
00:00:06 pour cette 7e édition sur CNews,
00:00:08 avec une pensée pour l'ami Gérard Leclerc,
00:00:10 qui était souvent parmi nous.
00:00:12 Hommage à ce camarade exemplaire.
00:00:15 L'actualité, c'est le président de la République,
00:00:18 Emmanuel Macron, qui lance au chef d'entreprise
00:00:21 "J'ai besoin de vous".
00:00:22 Les patrons ont besoin de lui pour les taxes
00:00:25 et leur permettre d'augmenter les salaires.
00:00:28 A dit de son côté la Première ministre,
00:00:30 on entendra Elisabeth Borne jurer
00:00:33 qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts,
00:00:35 notamment pour les entreprises.
00:00:37 Les promesses n'engagent que ceux qui les croient.
00:00:40 On parlera aussi de la fin du déni
00:00:42 sur les vêtements religieux portés à l'école.
00:00:45 L'introduction du port des abayas
00:00:47 provoque de nombreuses réactions politiques.
00:00:50 Qu'en pensez-vous ? On vous entendra.
00:00:52 Gérald Darmanin a fait sa rentrée politique à Tourcoing.
00:00:56 Est-ce qu'il va représenter le mieux les classes populaires,
00:00:59 ces petits gens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts ?
00:01:03 C'est au menu de nos débats, ce soir, dans "Punchline".
00:01:06 Il est 17h, c'est bien cela.
00:01:08 Il est l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:01:11 avec Mathieu Devese.
00:01:12 -Bonsoir, Laurence. Bonsoir à tous.
00:01:14 Un spectacle de désolation, ce sont les mots d'Eric Dupond-Moretti.
00:01:18 Après avoir constaté les dégradations
00:01:21 au tribunal d'Oriax et dans le Cantal,
00:01:24 samedi dernier, plusieurs individus se sont introduits
00:01:27 dans le bâtiment.
00:01:28 Du mobilier a été saccagé, des vitres de salles d'audience brisées.
00:01:32 Les faits se sont produits en marge d'une manifestation
00:01:35 en soutien à une festivalière interpellée
00:01:38 pour exhibitionnisme au festival de théâtre de rue.
00:01:41 Le ministre de la Justice évoque pas moins de 250 000 euros
00:01:45 de dégradations.
00:01:46 Deux mois après les émeutes qui ont touché le pays,
00:01:49 2700 signalements ont été reçus sur la plateforme gouvernementale
00:01:54 de la justice de la France.
00:01:55 Il y a eu des signes de maladie ou de dégradation
00:01:58 repérés et dénoncés par des internautes
00:02:01 sur cette plateforme du ministère de l'Intérieur.
00:02:04 Ces signalements ont permis l'interpellation de 32 personnes
00:02:08 et certaines ont déjà été condamnées à des peines de prison
00:02:11 ou placées sous bracelet électronique.
00:02:14 Enfin, une nouvelle étape a été franchie
00:02:17 dans l'affaire du baiser forcé en Espagne.
00:02:19 Le parquet a ouvert une enquête préliminaire
00:02:22 sur les activités liées au football
00:02:24 au niveau national et international.
00:02:27 La joueuse Jennifer Hermoso se dit victime
00:02:29 d'une agression, d'un acte sexiste
00:02:32 et sans aucun consentement de sa part.
00:02:34 -Merci, Mathieu Devese, pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:38 Vous revenez à 17h30 pour nous parler de cette actualité.
00:02:42 La petite équipe est là.
00:02:43 -Bonsoir, Louis Deragnel. -Bonsoir, Laurence.
00:02:46 -Vous avez fait la coupe... -Ca va repousser.
00:02:49 -Je note la coupe. -C'est la coupe d'été.
00:02:52 -C'est bien. Il n'y a qu'avec les hommes
00:02:55 qu'on peut faire des remarques.
00:02:57 Sabrina Bedjevar et Seyist, ravis de vous retrouver.
00:03:00 Notre avocat, Pierre-Henri Vauvis.
00:03:02 -Bonsoir. -Tout va bien ?
00:03:04 Des affaires compliquées cet été ?
00:03:06 -Le crime ne prend pas de vacances.
00:03:08 -Très bonne punchline. -On a eu un été studieux.
00:03:11 -Très bien. Et Eric Revelle.
00:03:13 Qui va bien, qui a beaucoup écrit cet été.
00:03:16 -Oui. Il a mis un très joli roman.
00:03:18 Il s'appelle "Le tiraillure inconnu".
00:03:21 -C'est notre 7e saison.
00:03:23 C'est le chiffre magique, 7.
00:03:25 Je suis très heureuse qu'on reprenne
00:03:27 cette saison avec vous.
00:03:29 On commence par les abayas.
00:03:30 C'était l'annonce choc de Gabriel Attel hier soir.
00:03:34 Il organisait ce matin au ministère
00:03:36 sa première conférence de presse de rentrée
00:03:39 en tant que ministre de l'Education nationale.
00:03:42 Il y a le port de l'abaya.
00:03:43 Il y a les évaluations en CMA, en 4e,
00:03:46 les épreuves du bac qui sont un peu décalées.
00:03:49 Et puis les maths. Il remet des heures de maths
00:03:52 vu que le niveau des élèves en maths s'est effondré.
00:03:55 Mais d'abord, évidemment,
00:03:57 l'interdiction du port des abayas à l'école.
00:03:59 Les réactions politiques n'ont pas tardé.
00:04:02 On fait le point avec Somaya Lalou.
00:04:04 -Lors de son discours, Gabriel Attel est revenu
00:04:07 à plusieurs reprises sur l'interdiction de l'abaya.
00:04:10 Une décision saluée par le secrétaire national
00:04:13 du syndicat national des directeurs
00:04:16 d'établissements scolaires.
00:04:18 -Il nous fallait une concise claire,
00:04:20 quelle qu'elle soit.
00:04:21 Nous ne voulions pas être les arbitres
00:04:24 de ce point particulier,
00:04:25 qui est un point national qui attaque
00:04:27 les valeurs de la République.
00:04:29 -Du côté des enseignants, le ton est plus au scepticisme,
00:04:33 comme l'explique Sophie Vénétité, secrétaire générale du SNES-FSU.
00:04:36 -Ce n'est pas le principal problème de la rentrée.
00:04:39 Ce qu'a fait Gabriel Attel hier soir,
00:04:42 c'est rappeler un principe,
00:04:43 notamment le nécessaire respect du principe de laïcité.
00:04:47 On va être extrêmement attentifs aux consignes...
00:04:50 Comment est-ce qu'il va décliner ça
00:04:52 en termes de consignes dans les établissements scolaires ?
00:04:55 -A gauche, la décision heurte.
00:04:57 Dès la fin du discours de Gabriel Attel,
00:05:00 Jean-Luc Mélenchon a réagi sur les réseaux sociaux.
00:05:02 -Tristesse de voir la rentrée scolaire
00:05:05 politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre
00:05:08 de religion entièrement artificielle
00:05:10 à propos d'un abîme féminin.
00:05:12 A Caen, la paix civile et la vraie laïcité
00:05:14 qui unit au lieu d'exaspérer.
00:05:16 C'est loin de parvenir à un consensus
00:05:18 parmi les diverses voies politiques.
00:05:20 Il reconnaît pourtant l'union
00:05:22 comme un élément essentiel pour concrétiser ses engagements.
00:05:26 -Jean-Luc Mélenchon dit "à Caen, la paix civile",
00:05:28 c'est fort de chocolat.
00:05:30 Louis Dragnel a fait un coup, Gabriel Attel.
00:05:32 Il a marqué son arrivée au ministère.
00:05:34 -Il a fait un coup et répond à une attente des Français.
00:05:38 Tout le monde avait été heurté par la circulaire de Pape Diaye,
00:05:41 son prédécesseur à l'Education nationale,
00:05:44 qui, voulant répondre à ses problèmes d'atteinte à la laïcité,
00:05:47 avait produit une circulaire sans citer nommément
00:05:50 le Camis, les Abayas.
00:05:51 Beaucoup de chefs d'établissement étaient désemparés
00:05:54 et ne savaient pas comment faire.
00:05:56 -C'est un sujet qui le rebutait.
00:05:58 Je me rappelle qu'il disait "vous ne croyez pas
00:06:01 "que je vais aller publier et mesurer la longueur des jupes ?"
00:06:04 C'est pas un sujet qu'il s'intéressait.
00:06:06 -Exactement. La loi de 2004, qui est la loi en vigueur,
00:06:09 ne stipulait que trois types d'abbés religieux.
00:06:12 Le voile, la croix ou la kippa.
00:06:14 Beaucoup de personnes au sein du ministère de l'Education nationale
00:06:18 considéraient que c'était suffisant
00:06:20 et que le ministère n'avait pas vocation à faire une liste
00:06:23 à la prévère avec toutes les tenues passées, présentes
00:06:26 et éventuellement futures.
00:06:28 Quand on interroge Gabriel Attal,
00:06:30 il explique qu'il ne va pas faire une liste à la prévère,
00:06:33 mais il considère que ces tenues religieuses,
00:06:36 même si elles sont culturelles,
00:06:38 il y a un débat autour de ces questions,
00:06:40 et il y a un débat sur la qualité de la tenue religieuse.
00:06:43 La finalité, la raison pour laquelle ces personnes portent ces habits,
00:06:47 c'est au nom d'une religion.
00:06:49 Il n'y a aucune ambiguïté.
00:06:51 Ca a le mérite de la clarté.
00:06:53 Enfin, maintenant, c'est clair,
00:06:55 les chefs d'établissement ne sont plus désemparés.
00:06:58 -Pareil pour les profs.
00:07:00 -Exactement. Idem pour les professeurs.
00:07:02 C'est très important.
00:07:03 -C'est toujours important.
00:07:05 -Vous voyez, c'est les bonnes habitudes
00:07:08 qu'on reprend au début de l'année.
00:07:10 Les professeurs savent qu'ils ont un mandat
00:07:12 pour demander le retrait d'une tenue religieuse islamique.
00:07:17 -On va rentrer dans le fond avec vous, Sabrina Major.
00:07:20 Eric Revelle, il fait un coup politique, Gabriel Attal.
00:07:23 -Il fait un coup politique, vous avez raison,
00:07:26 mais j'aime bien le terme.
00:07:28 Derrière le coup politique de Gabriel Attal,
00:07:30 il y avait une attente des Français, des professeurs, des proviseurs.
00:07:34 Il faut que ça se traduise par des faits précis.
00:07:37 C'est pas inscrit dans la loi.
00:07:39 Pour l'instant, c'est un kit méthodologique
00:07:42 qu'on va donner aux proviseurs fort démunis
00:07:44 lorsqu'il y avait des jeunes filles qui arrivaient
00:07:47 avec ces longues robes.
00:07:49 Mais il faut pas que ce soit un coup politique.
00:07:52 Il faut que ce soit quelque chose qui donne de la force
00:07:55 aux décisions des proviseurs qui, chaque jour,
00:07:58 sont en face de ce problème.
00:07:59 Et surtout, l'air de rien, parce que la politique est toujours là,
00:08:03 il fusille complètement la rentrée politique de Gérald Darmanin.
00:08:07 -Vous pensez que c'est un hasard ? -Non.
00:08:09 En réalité, le soir même, il est sur un JT
00:08:12 d'une grande chaîne de télévision française.
00:08:15 Je pense que là, il est en mission commandée.
00:08:17 Darmanin a récupéré Elisabeth Borle,
00:08:20 l'extrémiste. -On va parler d'Elizabeth Borle.
00:08:22 -C'est important. Et juste, quand je vois
00:08:25 le tweet de Jean-Luc Mélenchon qui dit
00:08:27 "C'est un vécument féminin",
00:08:29 je sais pas si Razika Adnani,
00:08:31 qui est une philosophe islamologue franco-algérienne,
00:08:34 a de la puissance dans sa réflexion.
00:08:37 Mais je lisais une tribune dans le Figaro
00:08:39 où elle explique qu'autant le foulard n'est pas inscrit
00:08:42 dans un verset ou une surate du Coran,
00:08:44 mais la robe longue l'est.
00:08:46 Donc, c'est pas du tout un vêtement féminin,
00:08:49 c'est bien un acte identitaire et religieux.
00:08:51 Je crois que c'est surate 33, verset 59.
00:08:54 -Absolument. -C'est pas du tout
00:08:56 un vêtement féminin, M. Mélenchon.
00:08:58 C'est un acte identitaire et religieux de porter la baïa.
00:09:01 -Effectivement. Moi, je salue cette position,
00:09:04 que je trouve très courageuse,
00:09:06 parce qu'elle met fin précisément à tous ces mouvements
00:09:09 identitaro-religieux que l'on connaît dans l'école publique
00:09:13 depuis même 1989, avec, souvenez-vous,
00:09:15 l'affaire des foulards de Creil.
00:09:17 Donc, moi, je suis ravie, je trouve ça très encourageant,
00:09:21 parce que, comme disait Louis, c'est un mandat maintenant,
00:09:24 les directeurs d'établissement et les professeurs
00:09:27 ont le sein blanc du ministre de l'Education nationale,
00:09:30 qu'il n'avait pas, puisque M. Papendiaïe...
00:09:33 -Le blanc sein. -Le blanc sein, pardon.
00:09:35 -Il anime sur la qualification précise de ce vêtement,
00:09:38 qui émane d'une orthodoxie religieuse,
00:09:40 voire même d'une idéologie, celle du wahhabisme,
00:09:43 qui s'est importée petit à petit dans les quartiers de France
00:09:47 et dans les écoles de la République.
00:09:49 Je suis ravie. Maintenant, ça pose deux problèmes,
00:09:52 c'est-à-dire la réception des professeurs
00:09:56 et des directeurs d'établissement.
00:09:58 Il y a un sondage très intéressant à ce sujet
00:10:01 qui montre, par exemple, que la laïcité,
00:10:03 les atteintes à la laïcité ont été constatées et muselées
00:10:06 par plus de 56 % des professeurs
00:10:09 après l'assassinat de Samuel Paty contre...
00:10:12 -Par peur. -Par peur, absolument.
00:10:14 Par peur, justement, d'expliquer
00:10:16 que la laïcité est le droit au blasphème.
00:10:19 Il y a 60 % des professeurs qui constatent
00:10:22 aussi, malheureusement, ces atteintes à la laïcité
00:10:25 et ces contestations liées aux enseignements,
00:10:28 typiquement, et à peu près 48 % des professeurs
00:10:32 qui s'autocensurent sur, précisément,
00:10:34 l'enseignement de la religion à l'école.
00:10:36 Donc, c'est très bien d'avoir pris cette décision.
00:10:40 Maintenant, il faut accompagner les professeurs
00:10:42 et les directeurs d'établissement dans le sens
00:10:45 de la sanctuaire essentielle de l'école de la République,
00:10:48 à l'abri du fait religieux et dans la permissivité
00:10:52 de l'émancipation à travers la liberté d'expression.
00:10:55 -Vous avez raison, ça va dans le bon sens.
00:10:57 -Oui, de bon sens, et en plus, j'ai l'impression,
00:11:00 par rapport à ce que disait Eric,
00:11:02 qu'il a tendance plutôt à trancher avec son prédécesseur.
00:11:05 Au moins, il n'est pas dans l'immobilisme,
00:11:07 il n'est pas dans le mutisme, il a lancé deux grands chantiers,
00:11:11 le harcèlement scolaire, qui est une très bonne chose,
00:11:14 puisque maintenant, les harcelés vont pouvoir changer
00:11:17 l'établissement, et aussi la laïcité.
00:11:19 Après, on risque de tomber dans une liste à la préverte,
00:11:22 parce que tout ce qui est signe religieux
00:11:25 est ce qu'on veut bien donner en signe religieux.
00:11:28 On peut lui donner une dimension cultuelle.
00:11:30 C'est compliqué pour Gabriel Attal.
00:11:32 Il légifère sur la baïa, mais ça va être derrière...
00:11:35 -Il ne légifère pas. -Il a pris une pardon.
00:11:38 -Il n'y aura pas de loi. -Exactement.
00:11:40 Il prend une circulaire, mais il prend peut-être une autre
00:11:43 sur d'autres vêtements qui auront des dimensions plus culturelles.
00:11:47 -Comme ce sont des tenues religieuses par destination,
00:11:50 ça évite la nécessité d'établir une liste exhaustive
00:11:53 avec chaque tenue, le bonnet, les gants...
00:11:56 -Les gants, parce qu'il y a aussi la question des gants.
00:11:59 Il y a des femmes qui viennent ganter avec des gants
00:12:02 qui sont prescrits par un islam radical.
00:12:05 Typiquement, il n'y aura pas besoin de spécifier
00:12:07 que les gants, ces gants-là, en tout cas,
00:12:10 ne sont pas admis à l'école.
00:12:12 -C'est un bon signe d'intégration.
00:12:14 On se plaint depuis des années que l'école ne forme plus de Français.
00:12:17 Gabriel Attal s'arme concrètement
00:12:19 pour que l'école puisse... -Il fait passer un message.
00:12:23 Il y en avait besoin. -Il y en avait besoin,
00:12:25 et on remonte à la généalogie des revendications communautaires
00:12:29 en France à travers le voilement.
00:12:31 On a le voilement 89, on a eu tout un tas de mesures juridiques,
00:12:34 que ce soit la circulaire Bayrou de 94,
00:12:37 que ce soit la commission Stasi en 2003,
00:12:39 que ce soit la loi du 15 mars 2004,
00:12:41 précisément sur les signes ou l'interdiction
00:12:44 du port de signes religieux à l'école.
00:12:46 Evidemment, on le voit dans la société,
00:12:49 on le perçoit, il y a des articles du Figaro
00:12:51 qui parlent même, si on peut élargir le champ
00:12:54 du port du voilement en France.
00:12:56 Il y a deux études très sérieuses de l'Ined et de l'INSEE
00:12:59 qui ont établi un diagnostic entre 2008 et 2009,
00:13:02 puis entre 2019 et 2020,
00:13:03 et qui établissent un chiffre de plus de 55 %
00:13:07 de femmes qui portent le voile en France,
00:13:09 et de 48 % de femmes entre 18 et 49 ans.
00:13:12 Ce n'est pas un problème lié à l'école de la République,
00:13:15 c'est un problème plus large de retraditionnalisation des moeurs.
00:13:19 -Vous parlez de l'ensemble de la population française ?
00:13:22 Vous dites qu'il y a une moitié de femmes dans le pays ?
00:13:25 -Absolument. C'est une étude de l'Ined et l'INSEE,
00:13:28 que vous retrouverez dans un article du Figaro
00:13:30 du 30 mars 2023, qui précise ces chiffres.
00:13:33 L'école, c'est une très bonne chose,
00:13:35 puisqu'elle n'a pas vocation à exhiber les idéologies
00:13:38 et à les revendiquer,
00:13:39 mais il y a aussi ce problème du port du voilement.
00:13:43 Je rappelle également que j'espère que cette mesure
00:13:46 va encourager les parents,
00:13:48 car il ne faut pas négliger le rôle de la parentalité.
00:13:51 Si vous voyez votre enfant sortir drapé, bâché du nabaya,
00:13:55 vous le savez pertinemment que ça ne correspond pas
00:13:58 à la culture française et c'est interdit à l'école.
00:14:01 C'est encore pire.
00:14:02 Le rôle de la parentalité est à prendre en compte.
00:14:05 Je suis ravie que M. Attal puisse prendre cette décision,
00:14:08 car j'espère qu'elle aura des retentissements
00:14:11 chez les enfants et chez les parents.
00:14:13 -C'est une façon, on l'avait déjà vu après les émeutes,
00:14:16 de faire peser la responsabilité sur les épaules des parents.
00:14:20 Vous êtes responsable de vos enfants,
00:14:22 de la façon dont ils habillent et se comportent.
00:14:24 On est dans une nouvelle phase depuis les émeutes.
00:14:27 -Je suis toujours un peu sceptique, par définition.
00:14:30 Vous savez, au moment des émeutes, il y a quelques semaines,
00:14:34 on s'était interrogé sur le rôle des parents.
00:14:37 Que fait un enfant de 13 ans, de 9 ans, de 7 ans,
00:14:40 parfois interpellé dans la rue ?
00:14:42 Donc je me dis, si ces parents, parfois en déshérence sociale,
00:14:47 ne sont pas capables de retenir leur gamin chez eux
00:14:49 pour éviter qu'ils aillent casser des magasins,
00:14:52 j'ai quelques doutes à imaginer qu'ils puissent leur demander
00:14:55 de ne pas porter une abaya à l'école ou un camis pour les garçons.
00:14:59 -Là, je me trompe d'accord avec vous.
00:15:01 -C'est interdit.
00:15:02 -Ce qui est positif, c'est que l'école, grâce à M. Attal,
00:15:06 va aider les parents, pour le coup, s'ils sont dans cette idée-là.
00:15:09 Il y a des parents qui incitent leurs enfants à porter l'abaya.
00:15:13 Moi, je vois ça d'un bon oeil.
00:15:16 Ensuite, la difficulté, on le verra,
00:15:17 sera la mise en application demain soir.
00:15:20 -C'est ce que je vous disais.
00:15:22 C'est une sorte de kit méthodologique.
00:15:24 Il fait un coup politique.
00:15:25 -Ce qu'on peut voir, c'est des actes précis.
00:15:28 -Ca sera expliqué demain soir.
00:15:30 -Il faut qu'ils le disent clairement,
00:15:33 sinon, les proviseurs seront, encore une fois,
00:15:35 face à eux-mêmes, face à l'explosion...
00:15:38 Vous vous en souvenez ?
00:15:40 On a vu des chiffres, puisque M. Papendaye ne voulait pas les regarder,
00:15:44 à une explosion des signalements.
00:15:46 -404 signalements en juin,
00:15:48 contre 244 en mai,
00:15:49 et simplement, pour l'année 2022-2023,
00:15:52 4710 atteintes à la laïcité.
00:15:55 C'est un peu plus de fois deux par rapport à l'année dernière.
00:15:58 -C'est aussi devant ces signalements
00:16:01 que le nouveau ministre de l'Education a réagi.
00:16:03 Je ne fais pas de procès d'intention,
00:16:05 je dis simplement, au-delà du coup politique,
00:16:08 et je trouve qu'il y a du raffinement dans tout ça,
00:16:11 dans la rentrée politique de Darmanin,
00:16:13 qui, pourtant, était quasiment seul au monde
00:16:16 et déclarait quasiment candidat à l'élection 2027,
00:16:19 au-delà de tout ça, G. Lattal doit dire
00:16:21 qu'on passe du coup politique à une action précise
00:16:24 qui va empêcher que l'Ecole de la République
00:16:27 voie la laïcité s'amenuiser et s'affaiblir encore plus.
00:16:30 -C'est la question, que deviennent les enfants,
00:16:33 les élèves, qui refusent de retirer...
00:16:35 -Qu'est-ce que fait ?
00:16:37 -C'est l'éternelle question qui s'était posée
00:16:40 par le président de la République.
00:16:42 Que fait-on ? Et il y a le débat éternel.
00:16:44 Est-ce qu'il vaut mieux expulser, exclure de son établissement
00:16:48 une élève, parce que c'est essentiel, plutôt des femmes,
00:16:51 il y a moins d'hommes qui portent le camisme
00:16:54 que de femmes qui portent la baïa ?
00:16:56 Est-ce qu'il vaut mieux les expulser
00:16:58 et donc les déscolariser ?
00:17:00 Il y a des gens qui considèrent que c'est une mauvaise idée
00:17:03 de les exclure des établissements,
00:17:05 et d'autres qui disent qu'il faut envoyer un signal.
00:17:08 Il est nécessaire, il est urgent d'expliquer
00:17:11 ce que doit être l'école publique,
00:17:13 comment on se comporte en France, la coutume dans notre pays.
00:17:16 -On a beaucoup parlé de la baïa.
00:17:18 Il y a d'autres annonces faites par Gabrielle Attal.
00:17:21 Je le disais, nouvelles évaluations en CM2 et en 4e,
00:17:24 les épreuves du bac, quasiment au mois de mars,
00:17:27 qui vont repasser en juin.
00:17:29 On a l'impression qu'on refait le BABA.
00:17:31 -Tant mieux ! -Une heure et demie de maths en total.
00:17:34 Le classement des Français en maths...
00:17:37 -Refaire le BABA, ça me va très bien, Laurence.
00:17:39 Revenons aux fondamentaux, en arrière, de ce point de vue-là.
00:17:43 -Apprendre l'histoire dans la chronologie.
00:17:45 -Tout simplement.
00:17:47 -Pour apprendre à lire, il faut connaître l'alphabet.
00:17:50 Revenir au BABA, le A, B, C, D, E, F, G,
00:17:52 c'est pas une mauvaise idée.
00:17:54 Et puis, franchement, je trouve que Blanquer a été
00:17:57 un meilleur ministre de l'Education nationale
00:17:59 que M. Papendaye, qui était à grand intellectuel.
00:18:02 Mais il s'est gouré sur une chose, Blanquer,
00:18:05 comme ministre de l'Education,
00:18:07 c'est que mettre ce contrôle continu au mois de mars...
00:18:10 Il y avait un absentéisme de folie,
00:18:12 puisque le bac était déjà acquis grâce au contrôle continu,
00:18:15 et à partir du mois de mars, vous veniez plus en cours.
00:18:18 -Il passait le bac en sachant qu'il l'avait déjà.
00:18:21 -C'est du bon sens, en fait, de mettre le plus loin possible.
00:18:24 -C'est comme ça qu'est né le débat sur les vacances scolaires.
00:18:28 En réalité, si les élèves allaient jusqu'au bout de leur scolarité,
00:18:32 c'est-à-dire fin juin, voire début juillet,
00:18:34 je pense que la question de l'allongement
00:18:37 ou du raccourcissement des vacances ne se poserait pas.
00:18:40 -Sabrina, un petit mot là-dessus ?
00:18:42 -Une dernière chose. Il me semble que parmi ces propositions,
00:18:45 M. Gabriel Attal, ministre de l'Education,
00:18:47 souhaiterait expérimenter l'uniforme à l'école.
00:18:50 C'est une excellente chose,
00:18:52 parce que cela permet d'estomper les différenciations sociales.
00:18:55 -Il y allait un tout petit peu moins franco que sur la Baya.
00:18:59 -C'est la prochaine rentrée.
00:19:00 -C'est une expérimentation qu'il souhaite...
00:19:03 -Ca ne passe pas facilement.
00:19:05 -L'expérimentation est une bonne chose.
00:19:07 Déjà, voir comment c'est accueilli par les professeurs.
00:19:10 Certains le refusent de mettre en place le port de l'uniforme.
00:19:14 Mais voir dans les établissements scolaires
00:19:16 qui sont prêts à expérimenter, l'accueil auprès des professeurs,
00:19:20 des élèves, des parents, et voir si ça fonctionne.
00:19:23 Ça fera peut-être un appel d'air.
00:19:25 -Juste un mot sur les professeurs.
00:19:27 On ne va pas tous les cataloguer, évidemment.
00:19:29 Mais j'ai en mémoire quelques déclarations.
00:19:32 -C'est une spécialisation féminine.
00:19:34 -C'est pour ça que je fais ce préambule.
00:19:36 C'est le 8 mai qui nous fait douter.
00:19:39 J'ai en tête des profs qui, publiquement,
00:19:41 ont expliqué que la Baya, c'était un marqueur du vivre ensemble.
00:19:45 Donc, il fallait le tolérer.
00:19:47 Mais souvent, les mêmes profs vous expliquent
00:19:49 que les vacances de Noël, au nom de la laïcité,
00:19:52 ne sont pas appelées comme ça.
00:19:54 -C'est compliqué pour Pâques.
00:19:56 -Chez les profs, il y a aussi parfois un petit problème.
00:19:59 -Le poids de mesure.
00:20:00 -C'est un boulot admirable.
00:20:02 -Pour des conditions difficiles.
00:20:04 On parle, évidemment, de leur inquiétude.
00:20:06 Les profs, c'est d'être bien traités,
00:20:09 d'avoir des salaires dignes.
00:20:10 Les Français aussi.
00:20:12 Ils ont de grosses inquiétudes sur le pouvoir d'achat.
00:20:15 On va en parler tout au long de cette saison.
00:20:17 Les prix de l'énergie ont flambé cet été.
00:20:20 Et puis, il y a la question des impôts.
00:20:22 Il y a eu quelques petites informations distillées
00:20:25 pendant l'été.
00:20:26 Il va falloir la combler d'une façon ou d'une autre.
00:20:29 On écoutait l'invitée du Medef.
00:20:31 -Nous sommes la majorité qui a fait le plus
00:20:34 pour libérer l'activité des entreprises
00:20:36 depuis des décennies.
00:20:38 Et les résultats sont là.
00:20:40 Le chômage est au plus bas depuis 40 ans.
00:20:42 Près de 2 millions d'emplois ont été créés.
00:20:45 Pour la quatrième fois,
00:20:47 la France a été désignée
00:20:49 comme pays le plus attractif en Europe.
00:20:51 Et depuis 2017, notre croissance cumulée
00:20:54 est supérieure à celle de l'Allemagne,
00:20:57 de l'Italie ou de l'Espagne.
00:20:59 Donc, en résumé,
00:21:00 cette politique économique, elle marche.
00:21:03 Et ce n'est pas maintenant que nous allons changer de cap.
00:21:07 Il n'y aura pas de hausse d'impôts.
00:21:09 -Il n'y aura pas de hausse d'impôts.
00:21:11 Il faut croire les promesses que tient la Première ministre,
00:21:15 qui peut-être ne sera pas là dans 6 mois.
00:21:17 -Avec tout le respect qu'on doit à Mme Borne,
00:21:20 j'ai du mal à comprendre l'équation qui est devant nous.
00:21:24 On a 3 000 milliards d'euros de dettes,
00:21:26 qui ne cessent de se creuser.
00:21:28 On a des taux d'intérêt qui font exploser
00:21:31 le service de la dette.
00:21:32 Bruno Le Maire, ministre des Finances,
00:21:35 a expliqué qu'on allait faire des réductions
00:21:38 de 12 à 15 milliards.
00:21:39 Et puis, on met en face, pour l'instant,
00:21:42 des petites taxes qui ne sont pas à l'échelle
00:21:45 de ce qui nous arrive.
00:21:46 On parle de taxer les sociétés d'autoroutes,
00:21:49 on parle d'alléger le bonus...
00:21:51 -Pas nous.
00:21:52 -Ce qu'il faut voir, quand même,
00:21:55 c'est que les sociétés d'autoroutes...
00:21:57 -Vous avez entendu la dame.
00:21:59 -Je termine juste mon développement.
00:22:01 Je fais ça à la Louise Dragnel.
00:22:03 -Pitié, mais pas à 2,3.
00:22:05 -Je m'arrête à 2.
00:22:07 -Si vous augmentez la taxation des sociétés d'autoroutes
00:22:10 qui gagnent bien leur vie,
00:22:12 ne le répercuteront-elles pas sur le prix des péages ?
00:22:15 Ca s'appelle pas un impôt, ça ?
00:22:17 On parle de réduire le bonus automobile.
00:22:19 Ce qui est proposé pour l'instant n'est pas à l'échelle.
00:22:23 On a un vrai problème budgétaire.
00:22:25 Dans quelques jours, en septembre,
00:22:27 de nouvelles agences de notation
00:22:29 qui font la pluie et le beau temps
00:22:31 vont donner leur avis de nouveau sur la dette française.
00:22:36 On est dans une situation absolument cataclysmique.
00:22:39 -Elles vont augmenter les impôts.
00:22:41 -Ecoutez...
00:22:42 -Je crois à la première limite.
00:22:44 -On verra.
00:22:46 On verra.
00:22:47 Elle a oublié de parler d'une chose devant le Medef,
00:22:50 c'est que l'impôt de production
00:22:52 qui devait disparaître en 2023 pour les entreprises,
00:22:55 qui devait disparaître en 2024,
00:22:57 va disparaître en 2027.
00:22:59 Patrick Martin, qui a donné une bonne interview...
00:23:02 -Le nouveau patron du Medef.
00:23:04 -Il faut s'adapter à son nom.
00:23:05 Il expliquait dans une interview au Figaro ce matin
00:23:08 que les entreprises françaises sont les plus taxées au monde.
00:23:13 Donc on a un vrai sujet.
00:23:14 On n'en parle jamais car on crée des emplois dans ce pays,
00:23:18 mais il y a un taux de chômage dont on ne parle jamais.
00:23:21 On devrait s'y intéresser.
00:23:22 Tous ces petits patrons ont fait faillite et se retrouvent au chômage.
00:23:26 Il y a une explosion du taux de chômage des petits patrons,
00:23:30 des coiffeurs, des boulangers.
00:23:32 Avec l'augmentation des matières premières,
00:23:35 ils ont fermé boutique, ils ont 3-4 salariés,
00:23:37 mais eux, ils se retrouvent au chômage.
00:23:40 -Maître Bovis ?
00:23:41 -Peut-être que les impôts ne monteront pas,
00:23:44 mais le tour de passe-passe du gouvernement,
00:23:46 c'est de s'être défaussé sur les collectivités
00:23:49 que vous en avez sûrement entendu parler.
00:23:52 Le gouvernement peut se targuer de ne pas augmenter les impôts,
00:23:55 mais les collectivités se retrouvent contraintes
00:23:58 de faire exploser la taxe foncière.
00:24:01 C'est un bon spectaculaire que la France n'a pas connu
00:24:04 depuis au moins 15 ans.
00:24:05 Les propriétaires, ça va être demain,
00:24:08 vont se retrouver totalement acculés.
00:24:10 -On va bien garder le petit extrait.
00:24:12 "Il n'y aura pas de hausse d'impôts."
00:24:15 -On n'oubliera pas l'arrivée de Patrick Martin,
00:24:18 le maître du Medef, sur la musique de "Don't Stop Me Now" de Queen.
00:24:22 Je pense que le message était assez explicite
00:24:24 à l'égard du gouvernement.
00:24:26 Vous avez compris les paroles, non ?
00:24:28 -"Don't Stop Me Now".
00:24:30 Expliquez-le aux spectateurs.
00:24:31 -Il explique, d'ailleurs.
00:24:33 -Il ne m'arrêtait pas maintenant.
00:24:35 Le président leur a dit "J'ai besoin de vous".
00:24:38 -Il dit à Elisabeth Borne, au gouvernement qui est en face de lui,
00:24:41 "J'ai choisi cette musique à dessein,
00:24:44 "car il faut agir."
00:24:45 Il demande des choses au gouvernement.
00:24:48 Le gouvernement lui dit "On a besoin de vous".
00:24:50 -Oui, c'est sûr que le gouvernement a besoin des entreprises.
00:24:54 Si, effectivement, il y a des augmentations d'impôts
00:24:57 un peu déguisées visant les entreprises,
00:25:00 les entreprises seront mises à contribution.
00:25:02 Je voulais simplement rebondir.
00:25:04 Et par capilarité, ensuite, ça se répercutera.
00:25:07 C'est ce qu'a expliqué très brillamment Eric Revelle
00:25:11 à l'instant dans sa démonstration.
00:25:13 Sa démonstration en 5 points !
00:25:15 -Ca ne va pas durer.
00:25:16 -Ca ne va pas durer.
00:25:17 -Ca brinale ?
00:25:19 -J'ai juste flatté Eric Revelle.
00:25:21 J'ai pas eu le temps de parler.
00:25:23 -Il reste une minute.
00:25:24 -Le gouvernement a besoin de 13 milliards d'euros.
00:25:27 La grande difficulté, c'est qu'il ne veut pas expliquer
00:25:30 où il veut tailler.
00:25:32 Quand vous regardez les dépenses publiques,
00:25:34 pour 1 000 euros, vous en avez 570
00:25:36 qui partent uniquement pour les aides sociales
00:25:39 et les pensions de retraite.
00:25:41 Le gouvernement est traumatisé par ce qui s'est passé
00:25:45 au début du quinquennat,
00:25:46 quand il a essayé de grapiller 2-3 euros pour les APL.
00:25:49 Vous vous souvenez ? 5 euros.
00:25:51 Ca a suscité un tollé.
00:25:53 Le gouvernement a été obligé de reculer.
00:25:55 Je sais que c'est très impopulaire,
00:25:57 mais il faut assumer de tailler dans des dépenses sociales.
00:26:01 On a le pays le plus généreux d'Europe
00:26:03 en termes de protection sociale.
00:26:05 On n'a pas le choix.
00:26:07 -Vous ne croyez pas qu'Emmanuel Macron s'attaquera ?
00:26:10 -Il y a eu plus de 700 milliards d'euros
00:26:12 de dettes supplémentaires depuis 2017.
00:26:15 -La dette, c'est un fait.
00:26:16 -Bien sûr, mais tout est lié, Laurence.
00:26:19 -Il y aura le courage.
00:26:21 -Malheureusement, non.
00:26:22 Quand on voit les projets qui circulent
00:26:25 entre Bercy, Matignon et l'Elysée,
00:26:27 pour l'instant, ils essayent de toucher
00:26:30 à des petites niches.
00:26:31 Je dis des petites niches,
00:26:33 mais non, ça impacte directement les Français.
00:26:35 Ils essaient de faire en sorte que ça fasse le moins mal possible.
00:26:39 Mais ils risquent de satisfaire assez peu de monde.
00:26:42 -Je vous passerai la parole.
00:26:44 On parle de la rentrée de Gérald Darmanin,
00:26:47 hier à Tourcoing.
00:26:48 Un coup politique, là encore,
00:26:50 une rentrée politique, mais très encadrée,
00:26:52 cornaquée par Elisabeth Borne.
00:26:54 On en débat dans "Punchline".
00:26:56 17h30, on se retrouve dans "Punchline",
00:27:01 en direct sur CNews.
00:27:02 Mathieu Devese.
00:27:04 -Il n'y aura pas de hausse d'impôt,
00:27:06 c'est la promesse faite par Elisabeth Borne
00:27:09 devant l'université d'été du Médecin.
00:27:11 Selon la Première ministre, si certains craignent
00:27:14 que les entreprises soient davantage taxées,
00:27:17 il n'en est pas question.
00:27:18 Elisabeth Borne a voulu rassurer les patrons
00:27:21 en défendant les baisses d'impôts et de charges pour les entreprises.
00:27:25 Le trafic dans les aéroports français
00:27:27 pourrait être perturbé le vendredi 15 septembre.
00:27:30 Le syndicat majoritaire des contrôleurs aériens
00:27:33 a déposé un préavis de grève nationale.
00:27:35 Il réclame des revalorisations salariales
00:27:38 pour compenser l'inflation.
00:27:40 La mobilisation est programmée un mois
00:27:42 avant celle prévue par l'intersyndicale
00:27:44 le 13 octobre prochain.
00:27:46 L'Union européenne doit être prête à intégrer de nouveaux membres
00:27:50 d'ici 2030.
00:27:51 Le président du Conseil européen, Charles Michel, l'affirme.
00:27:54 "Si nous voulons être crédibles, nous devons parler de calendrier."
00:27:58 7 pays sont candidats à l'adhésion, l'Ukraine, la Moldavie
00:28:02 et 5 pays des Balkans occidentaux.
00:28:04 -Merci, Mathieu Devese, pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:28:08 Nous sommes avec Louis de Ragnel,
00:28:10 avec nos invités, on a été rejoint par Maude Bréjon,
00:28:13 députée Renaissance des Hauts-de-Seine,
00:28:15 et par Jérôme Saint-Marie,
00:28:17 analyse politique et sondeur.
00:28:19 On va parler de Gérald Darmanin,
00:28:21 il a fait sa rentrée politique hier
00:28:23 sur le thème des classes populaires à Tourcoing,
00:28:26 dans son FIFE électorale du Nord,
00:28:28 en réunissant ses soutiens, environ 700 personnes,
00:28:31 des ministres, des parlementaires,
00:28:33 pas seulement de la majorité,
00:28:35 mais des parlementaires LR.
00:28:37 Il veut représenter,
00:28:38 il veut être la boussole populaire du gouvernement.
00:28:41 C'est très intéressant,
00:28:42 c'est la cible du RN.
00:28:45 Mais d'abord, on va l'écouter,
00:28:47 parce que dans ses premiers mots, il a parlé de Marine Le Pen.
00:28:50 Il ne veut pas que Marine Le Pen s'empare du pouvoir.
00:28:53 -On ne peut pas laisser, évidemment,
00:28:56 Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir
00:28:58 si jamais nous ne sommes pas plus motivés,
00:29:01 je crois, à défendre le bilan du président
00:29:04 et à être à portée d'un gouvernement
00:29:06 et d'engueulade, comme on dit
00:29:08 quand on est un élu ancré dans un territoire.
00:29:11 -C'est vraiment l'obsession numéro un.
00:29:13 C'est acté quasiment le fait que Marine Le Pen
00:29:16 est la mieux placée pour 2027.
00:29:18 -Gérald Darmanin a fait sa carrière politique
00:29:21 dans un territoire, le département du Nord,
00:29:23 la région des Hauts-de-France,
00:29:25 où le RN fait historiquement et de plus en plus
00:29:28 des scores très importants.
00:29:30 Ca fait des années qu'il est allé combattre
00:29:32 le RN, le RN hier,
00:29:35 dans ces villes-là, à Tourcoing,
00:29:37 où il l'a fait reculer dans sa circonscription.
00:29:40 Donc, il mesure, je crois, à la fois
00:29:42 cette montée en puissance du RN,
00:29:44 il n'y a qu'à regarder les chiffres,
00:29:46 et en même temps, les attentes extrêmement importantes
00:29:49 de toute une classe de Français qui gagne moins de 2 000 balles par mois
00:29:53 et à qui, on le sait, on a du mal à répondre.
00:29:56 C'est pas une attaque faite à tel ou tel parti.
00:29:58 On voit bien que, depuis des années,
00:30:01 toute une classe populaire et moyenne
00:30:03 a accompagné des partis traditionnels.
00:30:05 J'ai un peu de mal à comprendre comment on pourrait nous reprocher
00:30:09 de réfléchir à comment on s'occupe un peu mieux d'eux.
00:30:12 -C'est pas vraiment ça qu'on vous reproche.
00:30:15 C'est plutôt d'avoir des ambitions pour 2027.
00:30:17 C'est un autre sujet.
00:30:19 Un peu entre les lignes, de ce que dit le ministre de l'Intérieur.
00:30:22 Un petit mot sur les classes populaires.
00:30:25 Ces gens qui gagnent moins de 2 000 euros,
00:30:27 qui n'arrivent pas à jouer en mollet de bouche,
00:30:30 c'est le coeur de cible de Marine Le Pen.
00:30:33 En second tour, 67 % du vote chez les ouvriers
00:30:35 qui sont allés voletter, 57 % chez les employés.
00:30:38 De manière générale, plus on gagne bien sa vie,
00:30:41 plus on a voté Macron, moins on gagne bien sa vie,
00:30:44 moins plus on votait pour Marine Le Pen.
00:30:46 Marine Le Pen, c'est pas forcément les plus pauvres.
00:30:49 Ce sont surtout les actifs,
00:30:51 qui, comme vous l'avez dit, n'arrivent pas à s'en sortir.
00:30:55 C'est-à-dire ce qui a été le noyau dur
00:30:57 du mouvement des Gilets jaunes.
00:30:59 Et ceux-là ont un rapport de...
00:31:01 D'effiance, parfois même de détestation
00:31:04 par rapport à Emmanuel Macron et à son équipe.
00:31:07 En dehors peut-être même de la politique qui est menée,
00:31:10 parce que ce qu'il représente, il y a un problème d'identification.
00:31:14 De fait, les macronistes sont identifiés
00:31:16 par l'opinion publique à la France qui va bien,
00:31:19 à celle qui profite de la mondialisation,
00:31:22 beaucoup plus qu'à la défense de l'intérêt général.
00:31:25 -Marine Le Pen est associée à la France populaire,
00:31:28 la France qui travaille ?
00:31:30 -On a essayé de l'écrire dans quelques bouquins,
00:31:33 mais ça apparaît de plus en plus évident
00:31:35 qu'il y a un quasi-vote de classe
00:31:37 qui s'est créé en faveur de Marine Le Pen.
00:31:40 Il y a un rapport presque d'affection
00:31:42 au-delà même de ce qui est proposé.
00:31:44 Marine Le Pen répond aux attentes,
00:31:46 et là, on va en revenir à M. Darmanin,
00:31:49 des classes populaires, à la fois par son discours social,
00:31:52 par exemple, son opposition à la réforme des retraites,
00:31:55 mais également à leurs attentes culturelles
00:31:58 et à la réforme des retraites.
00:32:00 -Peut-être qu'elle voulait répondre là-dessus ?
00:32:03 -Ce qui est certain, c'est qu'elle prolifère
00:32:06 sur les problèmes des Français.
00:32:08 Je voudrais dire que depuis 6 ans,
00:32:10 il y a des choses qui sont issues
00:32:12 des classes populaires et moyennes.
00:32:14 La 1re, c'est la question de l'emploi.
00:32:16 Historiquement, le grand drame des classes populaires,
00:32:20 c'était le chômage.
00:32:21 Le fait d'avoir réussi à recréer de l'emploi,
00:32:24 à avoir des secteurs,
00:32:26 de l'industrie qui est revenue avec des métiers
00:32:28 à tout niveau de qualification,
00:32:30 qui sont bien rémunérés,
00:32:32 c'est une des meilleures réponses.
00:32:34 -Louis de Ragnal,
00:32:35 je voudrais qu'on parle de la loyauté
00:32:38 vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
00:32:39 -Je trouve que le sujet politique, en tout cas, c'est celui-ci.
00:32:43 -Les classes populaires.
00:32:45 -Non, la cible électorale.
00:32:47 Tout ça, c'est du marketing électoral, objectivement.
00:32:50 Oui, on entend les intentions des uns et des autres,
00:32:54 parce qu'ils cherchent à capter un électorat.
00:32:56 Évidemment, tous les hommes politiques,
00:32:59 toutes les personnalités politiques sont dans cette logique-là,
00:33:02 avec parfois énormément de sincérité, parfois moins.
00:33:06 Chacun peut en juger par lui-même.
00:33:08 S'agissant de Gérald Darmanin,
00:33:10 il se met dans une situation pas si simple que ça.
00:33:13 Il part 4 ans en avance.
00:33:15 La prochaine présidentielle...
00:33:17 -Il s'est pas déclaré candidat.
00:33:19 -Non, mais je pense que dans tous les récits
00:33:22 qu'on fera dans 2-3 ans de la campagne présidentielle,
00:33:25 ce qui s'est passé à Tourcoing hier marquera les esprits.
00:33:28 Vraiment, il y aura un avant et un après,
00:33:31 puisque c'est le 1er ministre, en tout cas, de ce gouvernement
00:33:35 qui fait un pas très explicite
00:33:37 en expliquant entre les lignes qu'il se prépare pour 2027.
00:33:40 Après, il y a des risques.
00:33:42 Il envoie un signal d'inquiétude pour Emmanuel Macron.
00:33:45 Emmanuel Macron a en souvenir deux éléments.
00:33:48 Un, ce que Nicolas Sarkozy a fait à Jacques Chirac,
00:33:51 quand il s'est émancipé de Jacques Chirac.
00:33:54 Deuxièmement, ce que lui-même a fait à François Hollande.
00:33:57 Il n'a envie de terminer ni comme l'un ni comme l'autre.
00:34:01 -Oui, absolument.
00:34:02 -Il lui reste beaucoup de temps.
00:34:04 C'est pour ça qu'on a vu un certain nombre de proches,
00:34:07 ou moins proches d'Emmanuel Macron,
00:34:09 qui tournait en dérision ce qu'a fait Gérald Darmanin
00:34:13 et qui essayait de le comparer à Arnaud Montebourg,
00:34:16 qui lui aussi avait tenté de s'émanciper du gouvernement.
00:34:20 Le lendemain, il était viré.
00:34:21 Gérald Darmanin a prononcé un discours plus habile.
00:34:25 Dès lors qu'Elisabeth Borne s'est invitée à son rassemblement,
00:34:28 il a vanté l'action du gouvernement
00:34:30 et expliqué que le gouvernement avait fait beaucoup
00:34:34 pour les classes populaires.
00:34:35 -Gérald Darmanin, sur cette question de la loyauté
00:34:38 envers le président de la République,
00:34:41 écoutez les mots qu'il a employés hier.
00:34:43 -Je suis loyal au président de la République
00:34:46 depuis le 1er jour.
00:34:47 C'est un homme qui l'a fondé. J'y rejoins son gouvernement.
00:34:51 Je pense que c'est une énorme chance
00:34:53 pour la France de l'avoir et d'être réélu.
00:34:55 J'apprends tous les jours auprès de lui.
00:34:58 Il sait qu'il pourra toujours compter sur moi
00:35:01 en toute circonstance.
00:35:02 Il ne faut pas personnaliser les choses.
00:35:04 Je pose avec mes amis,
00:35:06 et je pense que c'est important de le dire,
00:35:08 des questions, notamment sur le salaire
00:35:11 des ouvriers et des employés,
00:35:13 sur les femmes seules qu'élèvent des enfants,
00:35:16 sur, finalement, l'intervention sociale de l'Etat.
00:35:18 Je pense qu'il faut pouvoir répondre à cette question.
00:35:22 -Alors, là-dessus, Jérôme Saint-Marie,
00:35:24 vous êtes loyal au président ou pas ?
00:35:26 -Pas vraiment. Parce que ce qu'il dit,
00:35:28 il peut le dire en Conseil des ministres,
00:35:31 il peut le dire en tête-à-tête, il est ministre de l'Intérieur,
00:35:34 je crois qu'il a un certain accès au président de la République.
00:35:38 Il y a un côté rigolo, vaudevillesque,
00:35:40 dans ce qui se passe, mais il y a un côté dramatique.
00:35:44 C'est vrai qu'on pense, quand on voit Darmanin,
00:35:46 à Sarkozy, on pourrait même penser...
00:35:48 -Sarkozy l'a adoré dans son livre.
00:35:50 -Que Sarkozy serait un peu...
00:35:52 Vous savez, Sarkozy contre Villepin,
00:35:54 à l'époque du second mandat de Jacques Chirac.
00:35:57 Tout ça est assez marrant, on est en train de le commenter.
00:36:00 Ca paraît pas dramatique, mais il y a une différence énorme
00:36:04 par rapport aux rivalités qu'on a connues
00:36:06 lors de mandats précédents.
00:36:08 A l'époque, d'une part, la situation était moins grave
00:36:11 pour le pays, on n'avait pas la crise sécuritaire,
00:36:14 la crise sociale, toutes sortes de crises qui s'accumulent,
00:36:17 et on n'avait pas cette ambiance de crise politique
00:36:20 que l'on connaît depuis les législatives.
00:36:23 Quand il y avait une rivalité... -En quelle année ?
00:36:25 -Quand il y avait la rivalité Villepin-Sarkozy.
00:36:28 -Il y avait une majorité. -Il y avait une majorité.
00:36:31 Lorsqu'Emmanuel Macron s'annonce comme candidat
00:36:35 et va empêcher François Hollande de l'être lui,
00:36:38 d'une part, il le fait tout à la fin du quinquennat,
00:36:41 alors qu'il nous reste encore quatre ans,
00:36:43 et surtout, François Hollande et Emmanuel Valls
00:36:46 peuvent gouverner.
00:36:49 Là, on est déjà dans une situation
00:36:52 de quasi-crise politique larvée, en tout cas depuis un an.
00:36:56 Les lois passent avec le 49-3, etc.
00:36:58 Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
00:37:01 et ce qu'il y a comme minorité présidentielle
00:37:03 est en train de se diviser devant les Français.
00:37:06 Pour les plus anciens, ça ressemble au congrès de Rennes,
00:37:09 où, finalement, je sollicite la mémoire de manière abusive.
00:37:13 -Maud, laisse répondre.
00:37:14 Maud de Bréjon et Eric, parce que...
00:37:16 -Oui, parce que j'ai pas mal de choses à dire.
00:37:19 -Gérald Darmanin a rappelé qu'il était loyé
00:37:22 au président de la République depuis six ans.
00:37:24 Ensuite, avoir un ministre... -Il fallait le rappeler.
00:37:28 -Avoir un ministre loyal qui fait des propositions,
00:37:31 qui parle des gros problèmes qui traversent le pays
00:37:34 et qui impulse une dynamique politique,
00:37:36 ça me semble pas déconnant.
00:37:38 -Vous êtes les premiers à le dire sur les plateaux.
00:37:41 Ce gouvernement n'est pas assez politique.
00:37:43 Vous voyez bien qu'à la fin, on a toujours un peu tort,
00:37:46 mais en attendant, on a là quelqu'un,
00:37:48 et ils sont nombreux dans le gouvernement,
00:37:51 et on est nombreux dans la majorité,
00:37:53 qui... On a conscience d'un certain nombre d'angles morts,
00:37:57 ou d'insuffisances qui sont perçues comme telles,
00:38:00 à tort ou à raison.
00:38:01 Qu'on essaie d'y répondre et de réfléchir,
00:38:04 même au-delà de notre propre parti,
00:38:06 c'est mieux pour les gens.
00:38:08 C'est pas absurde qu'on ait lu.
00:38:10 -Alors, Éric Grevel. -Madame la députée,
00:38:12 quand j'écoute Gérald Darmanin,
00:38:14 la loyauté, c'est pas le marqueur de la vie politique
00:38:18 sous la Ve République, c'est la trahison,
00:38:20 le marqueur politique.
00:38:21 Ca a beaucoup de panache d'entendre Gérald Darmanin
00:38:25 expliquer qu'il est loyal au président de la République,
00:38:28 et le président de la République, comme Louis de Raguenel le rappelait,
00:38:32 a trahi François Hollande.
00:38:34 -C'est une vieille entienne.
00:38:35 Jacques Chirac a parlé de la fracture sociale.
00:38:38 Vous vous souvenez ? C'était une façon d'essayer
00:38:41 de ramener à lui, alors que le RN est en train de progresser
00:38:45 sur la classe ouvrière et les classes populaires,
00:38:48 de ramener à lui les classes populaires
00:38:50 et les classes ouvrières.
00:38:52 Le vrai souci, c'est que ces classes populaires
00:38:55 ont été captées par le RN pour deux raisons.
00:38:57 Pendant des décennies,
00:38:59 jusque-là, y compris le Parti socialiste,
00:39:02 a laissé tomber, et Terra Nova en a été un exemple énorme,
00:39:05 les classes populaires en disant
00:39:07 "C'est plus un électorat qui nous intéresse."
00:39:10 Et puis, historiquement,
00:39:11 et je parle sous le contrôle de M. de Sainte-Marie,
00:39:14 le Parti communiste, en abandonnant le concept
00:39:17 de dictature du prolétariat, a commis une énorme erreur.
00:39:20 Il a laissé la classe ouvrière,
00:39:22 qu'il représentait dans les années 80,
00:39:25 captée par le RN.
00:39:28 Donc, pardonnez-moi qu'on s'occupe des classes populaires,
00:39:32 plutôt que de parler de la baïa ou d'autres choses.
00:39:35 Je comprends l'idée, mais qui va augmenter les salaires ?
00:39:38 Ce ne sont pas un homme politique, ce sont les entreprises.
00:39:41 Nous refaire le coup des classes populaires
00:39:44 et des classes moyennes auxquelles on s'intéresse
00:39:47 parce qu'on veut être candidats à l'élection présidentielle.
00:39:50 -Pardonnez-moi, étant un peu plus âgé que vous,
00:39:53 j'ai en mémoire Jacques Chirac et sa facture sociale,
00:39:56 mise en place par M. Todd, si je me souviens bien.
00:39:59 L'idée, c'était aussi d'essayer...
00:40:01 -Il n'y avait pas 89 députés.
00:40:03 -Sous François Mitterrand, il y en a eu plus du Front National.
00:40:07 -Non, non. -Ou un peu moins,
00:40:09 mais il y a eu une entrée massive du Front National.
00:40:12 -Vous avez été au Sénat de Marie-Jouan ?
00:40:14 -Je crois qu'effectivement...
00:40:16 Vos références sont plus anciennes que les miennes.
00:40:19 L'abandon de la dictature du prolétariat, c'est 1976.
00:40:22 Là, ça nous remonte à très loin.
00:40:24 Non, simplement, ce qu'on a,
00:40:26 c'est qu'en dehors de la politique menée,
00:40:29 il y a des choses dans toutes les démocraties occidentales
00:40:32 qui mettent les travailleurs occidentaux
00:40:34 dans des situations difficiles.
00:40:36 On a une spéculation immobilière qui fait qu'ils auront des problèmes
00:40:40 pour devenir propriétaires.
00:40:42 Le problème particulier qu'on a en France, peut-être,
00:40:45 c'est qu'on a une équipe aujourd'hui,
00:40:48 ni gauche ni droite, et gauche et droite,
00:40:50 qui a rassemblé, pour aller vite, toute la bourgeoisie.
00:40:54 Les métropoles votent pour Macron.
00:40:56 Les gens qui ont réussi votent pour vous.
00:40:58 On a une correspondance entre les élites politiques
00:41:01 et les élites sociales.
00:41:03 C'est très mal supporté par les gens,
00:41:05 dans la mesure où leurs conditions sociales ne s'améliorent pas.
00:41:09 Sauf sur la question de l'emploi, vous l'avez dit.
00:41:12 Ils ont une demande de pouvoir d'achat et de sécurité
00:41:15 qui n'est pas satisfaite.
00:41:17 -Le 1er parti de France, c'est l'abstention.
00:41:20 Une partie de ces classes populaires ne se sont tournées vers personne.
00:41:24 -C'est vrai aux Européennes, à la présidentielle,
00:41:27 toutes les catégories sociales votent presque autant.
00:41:30 -Il y a des gens qui se détournent de la politique.
00:41:33 Vous le savez parfaitement.
00:41:35 -Ils y reviennent parfois dans la rue.
00:41:38 L'argument de Darmanin, c'est quoi ?
00:41:40 C'est de dire, et il se situe par rapport à des gens
00:41:43 comme M. Attal, par exemple, ou M. Le Maire,
00:41:46 il dit qu'on représente les catégories supérieures,
00:41:50 les gens se défient de nous aussi à cause de cela.
00:41:53 Si vous choisissez des champions qui ressemblent trop à notre électorat,
00:41:57 ça devient dangereux, trop lisible.
00:41:59 Moi, inversement, M. Darmanin,
00:42:01 qui est une extraction modeste,
00:42:04 qui a dirigé une des villes les plus pauvres de France,
00:42:07 qui peut mettre en valeur une connaissance
00:42:10 des catégories populaires,
00:42:12 je représenterais mieux les intérêts des catégories dominantes
00:42:16 en n'en faisant pas apparemment partie.
00:42:19 Alors que M. Attal et M. Le Maire ne présentent pas
00:42:22 de qualités.
00:42:23 -M. Movis, sur la question de Gérald Darmanin.
00:42:26 -Sur la question de Gérald Darmanin,
00:42:29 ce qui m'a surpris dans le discours de Mme Ledépuget,
00:42:32 c'est comment faire pour lutter contre la hausse
00:42:35 du Rassemblement national ?
00:42:37 Dans les discours, le Rassemblement national
00:42:40 s'adresse aux Français, aux classes populaires.
00:42:43 Je ne fais pas l'avocat du RN,
00:42:45 mais je constate qu'il a un discours tourné vers les Français
00:42:49 et exprime des propositions.
00:42:51 Après, c'est un autre débat.
00:42:53 Mais en tout cas, ça s'adresse aux Français.
00:42:56 Les autres partis, les Républicains,
00:42:58 le PS, mais aussi Renaissance,
00:43:01 s'adressent aux Français en disant comment lutter
00:43:04 contre le RN, mais sans proposer de solution pour le pays.
00:43:08 Ça vient dans un 2e temps.
00:43:10 1er temps, comment lutter contre le RN ?
00:43:12 2e temps, voici mes propositions.
00:43:15 C'est un discours lassant et exaspérant.
00:43:18 En tant que citoyen qui vote,
00:43:20 j'ai envie de savoir comment les partis vont lutter
00:43:23 contre le RN. Je préfère un discours positif.
00:43:26 Comment lutter contre la destruction de l'école ?
00:43:29 On en parlait avec la BAYA.
00:43:31 Comment lutter contre l'inflation, la pauvreté, etc.
00:43:35 Et pas à chaque fois se tourner sur un combat
00:43:38 contre le RN.
00:43:41 Si le RN monte...
00:43:42 Si le RN monte, c'est que les partis n'ont pas réussi,
00:43:46 les partis traditionnels n'ont pas réussi
00:43:49 à parler aux classes populaires, ni aux majorités de Français.
00:43:53 Quand 13 millions de personnes se tournent vers le RN,
00:43:56 il y a soit une lassitude ou une exaspération
00:43:59 vers les partis traditionnels, soit une adhésion,
00:44:02 et on se tourne plus vers une adhésion à des idées
00:44:05 qui l'emportent majoritairement par rapport à des partis
00:44:09 qui sont passés sous silence.
00:44:11 -C'est un candidat potentiel pour 2027,
00:44:14 dangereux même pour les...
00:44:16 -Je ne vais pas supputer la potentialité de sa présentation
00:44:20 à l'élection présidentielle de 2027,
00:44:22 mais il est sûr que cette captation sociologique
00:44:25 des classes populaires comme étant un gain électoral,
00:44:29 c'est un marronnier que l'on observe depuis 40 ans.
00:44:32 La sociologie de l'économie a changé.
00:44:34 On est passé d'une société de production
00:44:37 à une société tertiarisée,
00:44:39 et aujourd'hui même d'une société de consommation
00:44:42 à une société de communication,
00:44:44 et les sociologues s'interrogent sur l'avenir sociétal français.
00:44:48 Terra Nova a été un des vecteurs de l'abandon du peuple
00:44:51 par la gauche, qui aujourd'hui ne fait plus dans la lutte sociale,
00:44:55 mais plutôt dans la lutte sociétale de niches communautaires.
00:44:59 On le voit avec les tweets de Jean-Luc Mélenchon
00:45:02 au sujet de la Baïa et de cette prétendue haine anti-musulman.
00:45:06 Passons le sujet.
00:45:07 Ce que moi, je constate,
00:45:09 c'est exactement la thèse de Michel Maffezoli,
00:45:12 c'est-à-dire le défasage entre ce bloc élitaire et le bloc populaire.
00:45:16 Quand il y a ancrage démocratiquement,
00:45:18 cela fonctionne.
00:45:20 Quand il y a défasage, nous assistons
00:45:22 à une sorte de règlement de compte social.
00:45:24 Le point de bascule de la violence politique
00:45:27 en réponse ou même en rejet
00:45:29 à cette verticalité du pouvoir qui s'attache à ce bloc élitaire,
00:45:33 ça a été les Gilets jaunes,
00:45:35 qui, sociologiquement, sont la classe moyenne,
00:45:38 celle qui gagne à pelle, comme vous le disiez,
00:45:41 2000 euros par mois.
00:45:42 Mais je rajoute à cela,
00:45:44 parce que ça ne fait pas partie des inquiétudes des Français.
00:45:47 Il y a le pouvoir d'achat, mais les dérives culturelles
00:45:50 et sécuritaires dans les quartiers.
00:45:52 Ce que l'on voit depuis quelques jours à Nîmes et à Marseille...
00:45:56 -Les dérives sécuritaires, plutôt.
00:45:58 -Les dérives sécuritaires et culturelles.
00:46:01 Ce que l'on voit depuis quelques jours à Nîmes,
00:46:04 c'est un sujet qui dépasse le politique.
00:46:07 Le narco-banditisme, c'est une donnée, malheureusement,
00:46:10 criminelle et sociologique qui échappe au pouvoir public.
00:46:13 J'aurais aimé, pardonnez-moi l'avance,
00:46:16 que Gérald Darmanin, qui a été élu...
00:46:18 -Ca nous ramène à Gérald Darmanin.
00:46:20 -Absolument. J'aurais aimé...
00:46:22 Il a envoyé des troupes,
00:46:24 des insupplétifs de dispositifs,
00:46:27 notamment la CRS 8,
00:46:29 pour veiller au maintien de l'ordre de ses quartiers.
00:46:32 Ca n'a pas empêché les dealers de proliférer
00:46:35 et de continuer leur travail.
00:46:37 J'aurais aimé qu'il s'adresse à ces gens
00:46:40 que, moi, lorsque je les interroge en tant que sociologue,
00:46:43 ces hommes me disent qu'on a besoin
00:46:45 de plus de bleus dans les quartiers.
00:46:47 Ca, malheureusement, nous en avons déjà discuté,
00:46:50 la suppression de la police de proximité,
00:46:53 qui créait malheureusement, fort heureusement,
00:46:55 du lien social entre les jeunes de quartier
00:46:58 et les autorités de police,
00:47:00 a disparu. La nature ayant horreur du vide,
00:47:02 il n'y a plus d'Etat,
00:47:04 car c'est leur premier clan rival dans leurs guerres.
00:47:07 -Ca ne peut pas faire le lien
00:47:09 entre la prolifération du trafic de stupéfiants
00:47:12 et la police de proximité.
00:47:13 -Je dis pas ça,
00:47:14 je dis simplement que la présence de la police de proximité
00:47:18 conférait... -Le besoin de la présence
00:47:20 de la police tout court. -Oui,
00:47:22 mais la police de proximité était attachée à ses quartiers
00:47:25 et elle créait du lien social entre les parents,
00:47:28 les responsables d'associations, les gardiens d'immeubles.
00:47:31 -On a déjà eu ces discussions avec Sabrina plusieurs fois.
00:47:35 Moi, je partage pas cette analyse,
00:47:37 parce qu'on a l'impression que s'il y avait la police de proximité,
00:47:41 ça réglerait tous les problèmes.
00:47:43 La suppression de la police de proximité...
00:47:46 -C'est celle qui joue au football. -Exactement.
00:47:48 Elle n'a pas provoqué ces problèmes.
00:47:51 Le rétablissement possible de la police de proximité
00:47:54 ne réglerait pas tous ces sujets.
00:47:56 Il y a d'autres gouvernements
00:47:58 qui ont essayé de remettre une police de proximité.
00:48:01 Notamment le gouvernement de François Hollande,
00:48:04 qui avait rétabli la PSQ, la police de sécurité du quotidien,
00:48:07 qui a évolué, a été plus ou moins abandonnée.
00:48:10 J'entends votre argument, je vous redonne mes arguments.
00:48:13 Je pense pas que ce soit ça qui soit responsable.
00:48:16 -J'ai dit que c'était ça. -Le trafic de subventions,
00:48:19 c'est tellement massif.
00:48:21 -Ce sont des milliards et des milliards d'euros.
00:48:24 -Pierre-Henri Mauvis, à Montcaq.
00:48:26 -Le problème des quartiers,
00:48:28 la police de proximité peut parfois résoudre des problèmes.
00:48:31 On serait sur des épiphénomènes.
00:48:33 Le problème, c'est le problème d'autorité.
00:48:36 Qu'il soit issu de la police de proximité
00:48:38 ou de la police nationale, s'il n'y a pas d'autorité,
00:48:41 s'il n'est pas respecté en tant que policier,
00:48:44 qu'il soit de la proximité, de la municipale ou de la nationale,
00:48:47 il ne sera pas respecté.
00:48:49 Il faut d'abord rétablir l'autorité
00:48:51 avant même de penser à plus d'effectifs
00:48:53 ou de rétablir une police de proximité.
00:48:56 -Y a un baromètre qui est paru ce matin
00:48:58 qui est très intéressant sur les attentes des Français.
00:49:01 Madame la députée, sur les classes moyennes,
00:49:04 on a vu que, un, c'est la santé,
00:49:06 très loin, c'est le chômage.
00:49:08 Les Français considèrent qu'il n'y a plus de problèmes d'emploi.
00:49:12 Rapidement arrive la question du pouvoir d'achat
00:49:14 et de la sécurité.
00:49:16 Un peu plus loin, la question migratoire.
00:49:19 Si vous vous intéressez vraiment aux classes moyennes,
00:49:22 il faut dire aux gens dans quel environnement
00:49:24 ils vont vivre en plus grande sécurité
00:49:27 et comment ils vont nourrir leurs familles
00:49:29 avec un pouvoir d'achat supplémentaire.
00:49:32 Et vous voyez, lorsqu'on parle de s'intérerrer
00:49:34 au C et aux classes moyennes,
00:49:36 moi, ce que j'aimerais entendre
00:49:38 de la part du potentiel candidat d'Armanin,
00:49:41 c'est de nous expliquer comment il va redonner
00:49:43 du pouvoir d'achat aux Français, à ces classes moyennes,
00:49:47 qui dérouillent le plus avec l'augmentation des prix,
00:49:50 des aliments, le coût de la vie.
00:49:52 C'est ça qui intéresse les gens.
00:49:54 La santé, est-ce que vous êtes sûre
00:49:56 que je vais avoir une santé qui va continuer
00:49:59 à être financée ou pas ?
00:50:00 Est-ce que je vais nourrir mes enfants
00:50:02 et payer mon loyer ?
00:50:04 Et est-ce que je vais pouvoir enfin vivre
00:50:06 de manière paisible dans des cités HLM
00:50:08 ou logements sociaux ?
00:50:10 C'est ça qui intéresse les classes moyennes.
00:50:13 -C'est là où on voit la difficulté
00:50:15 de l'entreprise de M. Darmanin.
00:50:17 C'est bien beau de dire qu'on va s'intéresser
00:50:19 aux classes populaires, c'est terrible
00:50:22 d'être obligé de le déclarer.
00:50:24 En principe, ça se prouve, ça ne s'annonce pas.
00:50:27 Les classes populaires ne veulent pas du respect.
00:50:30 Ils veulent leur dire ce qu'elles attendent.
00:50:33 De la même manière, M. Darmanin va avoir
00:50:35 deux problèmes par rapport aux attentes fondamentales
00:50:39 des Français sur le pouvoir d'achat.
00:50:41 Il appartient à un gouvernement qui a un contentieux ouvert
00:50:45 avec les classes salariées modeste.
00:50:47 Ca s'appelle la réforme des retraites.
00:50:50 70 % des Français étaient contre,
00:50:52 90 % des actifs. Cette opposition était très forte.
00:50:55 La retraite, c'est du pouvoir d'achat différé
00:50:58 qui est nuisée. A tort ou à raison,
00:51:00 c'est pas mon problème. Dans l'opinion populaire,
00:51:04 c'est comme cela. Par ailleurs,
00:51:06 il prend un risque important. On vient de parler
00:51:09 de la drogue, des quartiers.
00:51:11 Son action va être plus scrutée que jamais,
00:51:14 ses résultats plus scrutés que jamais,
00:51:16 y compris par des membres de son propre camp.
00:51:19 Il a intérêt à montrer des résultats.
00:51:21 Il part très tôt.
00:51:23 Ca crée une ambiance très particulière.
00:51:26 Je rappelle qu'il n'y a pas de majorité
00:51:28 à l'Assemblée nationale. -Il est candidat ?
00:51:30 -C'est exactement ça que je voulais vous répondre.
00:51:34 L'enjeu, c'est pas 2027. C'est comme ça qu'on l'a abordé.
00:51:37 C'est ce qu'on fait d'ici à 2027 pour ne pas se prendre
00:51:41 le mur du vote RN. Vous avez raison,
00:51:43 il n'y a pas besoin de déclarer qu'on parle des classes populaires.
00:51:47 Il faut le faire tout au long du quinquennat
00:51:50 et pas attendre 6 mois avant l'élection.
00:51:53 Une majorité présidentielle, ça doit aussi être un lieu de débat.
00:51:56 -Ca doit vivre. -Peut-être qu'on vous a pas
00:51:59 habitués à ça, mais qu'on soit pas toujours d'accord
00:52:02 sur tous les mêmes sujets et qu'on pense pas toujours
00:52:06 de la même façon. -Tous la même chose,
00:52:08 on pense rien. -Comme dirait F.Bayrou.
00:52:11 C'est plutôt sain et c'est probablement assez normal.
00:52:14 C'est aussi comme ça qu'on fait vivre les idées.
00:52:17 -Un dernier mot. -Vous voyez,
00:52:19 pour ne pas se prendre le mur du RN,
00:52:22 il y a des résultats. Faites baisser l'insécurité,
00:52:25 la délinquance, stoppez les trafics de drogue,
00:52:27 à votre échelle, puisque c'est à l'échelle européenne.
00:52:31 Réglez la question des OQTF. Plus de 90 % ne sont pas exécutés.
00:52:35 Après, il y a des résultats. Les gens se tomberont vers vous.
00:52:38 -Les moyens ont été mis sur la sécurité.
00:52:41 -Je ne dis pas les moyens, je dis le d'ici 2025.
00:52:44 -Arrêtez.
00:52:45 -Voilà. Pour ce débat sur Gérald Darmanin,
00:52:48 on fait une petite pause.
00:52:50 On reviendra sur C News et sur Europe 1.
00:52:52 On reviendra sur les annonces de Gabriel Attal
00:52:55 concernant l'école et l'Abaya.
00:52:57 On reviendra aussi sur ce qu'a dit Gérald Darmanin.
00:53:00 A tout de suite. C News et Europe 1.
00:53:02 -Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:53:04 Bienvenue dans "Punchline".
00:53:06 Ravi de vous retrouver pour une nouvelle saison
00:53:09 sur C News et sur Europe 1.
00:53:11 Le ministre de l'Education nationale
00:53:13 refusait de mesurer la longueur des jupes des filles.
00:53:16 Le ministre interdit le port de l'Abaya à l'école.
00:53:19 Celui qui refusait d'admettre qu'il s'agit d'un vêtement religieux
00:53:23 est celui qui martèle que la laïcité n'est pas une contrainte,
00:53:26 mais une liberté.
00:53:28 Combien de temps s'est-il passé entre l'aveuglement de l'un
00:53:31 et l'avènement de l'autre ?
00:53:32 Non pas un siècle, ni même une année,
00:53:35 juste moins de 40 jours.
00:53:36 Gabriel Attal n'a pas de baguette magique,
00:53:39 mais juste du bon sens.
00:53:40 Avec une hausse de 120 % des atteintes à la laïcité
00:53:43 en un an dans le cadre scolaire, il était temps d'agir.
00:53:47 -C'est un sujet qui pousse des cris d'or frais.
00:53:50 "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement."
00:53:52 "Le mot pour le dire arrive paisément", disait Boileau.
00:53:56 Pourvu que cela dure, pensent les profs,
00:53:58 qui se sont moins seuls à 8 jours de la rentrée des classes.
00:54:02 On va débattre de cela et de bien d'autres choses
00:54:04 dans "Punchline". C'est parti pour cette saison.
00:54:08 Musique de tension
00:54:10 ...
00:54:19 -Il est 18h.
00:54:20 Bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:54:22 Les grands titres de l'actualité, c'est Donald Trump,
00:54:25 qui sera jugé à partir de mars 2024 à Washington
00:54:28 pour ses actions lors de l'élection de 2020.
00:54:31 Il s'agit de tentatives d'inverser le résultat
00:54:33 de l'élection présidentielle.
00:54:35 Troisième procès du candidat à la primaire républicaine.
00:54:38 Un spectacle de désolation.
00:54:40 Ce sont les mots d'Eric Dupond-Moretti
00:54:42 après avoir constaté les dégradations
00:54:44 au tribunal d'Horiac, dans le Cantal.
00:54:47 Samedi dernier, des individus se sont introduits
00:54:49 dans le bâtiment. Du mobilier a été saccagé.
00:54:52 Au moins 250 000 euros de dégradation.
00:54:54 Les faits se sont produits en marge d'une manifestation
00:54:57 en soutien à une festivalière interpellée
00:55:00 pour exhibitionnisme au festival de théâtre de rue.
00:55:03 Deux mois après les émeutes qui ont touché le pays,
00:55:06 2700 signalements ont été reçus
00:55:08 sur la plateforme gouvernementale Pharos.
00:55:10 Des vidéos de pillages, d'incendies ou de dégradations
00:55:13 repérées et dénoncées par des internautes
00:55:16 sur cette plateforme.
00:55:17 Ils ont permis l'interpellation de 32 personnes.
00:55:20 Certaines ont déjà été condamnées à des peines de prison
00:55:23 ou placées sous bracelet électronique.
00:55:25 Enfin, j'ai besoin de vous.
00:55:27 C'est ce que lance Emmanuel Macron au patronat.
00:55:30 Le message préenregistré diffusé en ouverture
00:55:33 du grand rendez-vous de rentrée du MEDEF.
00:55:35 Le président de la République voulait adresser
00:55:38 ce message d'unité pour gagner, dit-il,
00:55:40 la bataille de l'emploi et de la croissance.
00:55:43 Une intervention d'Emmanuel Macron
00:55:45 qui s'inscrit sur fond d'inquiétude des patrons
00:55:48 concernant la politique fiscale du gouvernement
00:55:50 vis-à-vis des entreprises.
00:55:52 Il est 18h02. On se retrouve en direct
00:55:54 dans "Punchline" avec nos débatteurs.
00:55:56 Je suis ravie de retrouver Louis Deragnelle,
00:55:59 chef du service politique d'Europe 1.
00:56:01 Le commissaire David Lebars, sa fille,
00:56:03 secrétaire général du syndicat des commissaires
00:56:06 de la police nationale.
00:56:08 Pierre-Henri Bovis, avocat.
00:56:09 -Bonsoir. -Et Eric Roven.
00:56:11 -Bonsoir. -Bonsoir à tous les quatre.
00:56:13 On va parler d'abord de la baïa,
00:56:15 avant de parler de sécurité avec vous.
00:56:17 C'était le baptême du feu pour Gabriel Attal.
00:56:20 Le nouveau ministre de l'Education nationale
00:56:23 s'est exprimé depuis son ministère.
00:56:25 Il a parlé de la baïa,
00:56:26 l'interdiction de la baïa dès la semaine prochaine.
00:56:29 On fait le point avec nos invités,
00:56:31 et surtout en écoutant Gabriel Attal.
00:56:34 -Autre devoir de notre école,
00:56:35 celui de faire respecter les principes
00:56:38 les plus élémentaires de notre République,
00:56:40 je pense évidemment à la laïcité.
00:56:43 Car la laïcité, c'est un devoir pour tous
00:56:45 et c'est un droit pour chacun.
00:56:47 Notre école est testée continuellement,
00:56:49 nous le savons.
00:56:51 Ces derniers mois, les atteintes à la laïcité
00:56:53 se sont considérablement accrues,
00:56:55 avec notamment le port de tenue religieuse
00:56:58 des abaya ou les khamis,
00:56:59 qui ont fait leur apparition
00:57:01 et se sont installés parfois dans certains établissements.
00:57:05 La fermeté de la réponse de l'école
00:57:07 est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes
00:57:10 face parfois aux coups de boutoir,
00:57:12 aux attaques, aux tentatives de déstabilisation.
00:57:15 Nous devons faire bloc et nous allons faire bloc.
00:57:18 Faire bloc, c'est être clair.
00:57:19 J'ai eu l'occasion de le dire,
00:57:21 la baïa n'a pas sa place dans nos écoles,
00:57:24 pas plus que des signes religieux.
00:57:26 -Qu'en pensez-vous ? Nous vous avons posé la question.
00:57:29 ...
00:57:31 -C'est une question de respect.
00:57:33 On doit inclure tout le monde
00:57:35 et pas faire la discrimination, etc.
00:57:38 -A l'école, dans la rue,
00:57:40 je voyais souvent des bonnes sœurs avec leurs cornettes.
00:57:43 Ca existait, ce genre de choses.
00:57:45 Pas à l'école, il n'y avait pas de signe à l'école.
00:57:48 C'est un vrai débat.
00:57:49 Il faut se poser, discuter,
00:57:51 et on met un avis tranché, c'est pas évident.
00:57:54 -Je pense que la logique l'emporte, quand même.
00:57:57 La logique, c'est de supprimer tout ce qui est ostentatoire.
00:58:01 Je pense que ça l'est pas mal.
00:58:03 Et il y en a déjà beaucoup dans la rue.
00:58:06 A l'école, normalement,
00:58:08 c'est effectivement une zone libre, laïque.
00:58:12 Non seulement je trouve que c'est bien, mais il était temps.
00:58:16 -Pour moi, en termes de montrer des signes religieux,
00:58:19 y a aucun problème.
00:58:20 C'est ce que j'aimais dans cette ville,
00:58:23 montrer ça dans le métro, dans la rue,
00:58:26 multiculturel.
00:58:28 C'est comme ça qu'on résout les problèmes,
00:58:30 plutôt que d'interdire.
00:58:32 -Il y a des avis très contrastés
00:58:34 dans ce qu'on vient d'entendre de Ragnel.
00:58:36 Gabriel Tal, c'est ce qu'il fait quand il annonce
00:58:39 l'interdiction du port de La Baïa.
00:58:41 -Il y a deux volets.
00:58:42 Il y a l'aspect purement politique.
00:58:44 Il y avait une attente très forte depuis le flottement,
00:58:48 voire les errements de Pape Diaille,
00:58:50 fortement contesté,
00:58:51 par les enseignants, les chefs d'établissement,
00:58:54 mais aussi par un grand nombre de Français
00:58:56 qui n'appréciaient pas son action.
00:58:59 C'est la dimension politique.
00:59:00 Ensuite, il y a la dimension de faire face à un problème.
00:59:04 Quand vous voyez que vous aviez, cette année,
00:59:07 plus de 4 710 signalements pour atteinte à la laïcité
00:59:11 contre 2 167 l'an dernier,
00:59:13 on voit bien que c'est une multiplication
00:59:16 par plus de deux.
00:59:17 C'est une très forte augmentation.
00:59:19 Une réponse qui, juridiquement, n'était pas simple à trouver.
00:59:23 Jusqu'à aujourd'hui, le gouvernement s'appuyait
00:59:26 sur la loi de 2004, qui spécifiait trois types
00:59:28 de tenues religieuses,
00:59:31 ou de tenues de manifestation, en tout cas de l'expression d'une foi,
00:59:35 le voile, la croix et la kippa.
00:59:37 Sauf que, concrètement, quand on regarde le détail
00:59:40 des signalements, il n'y a pas eu d'élève qui a été signalé
00:59:44 parce qu'il avait une croix pectorale d'évêque
00:59:47 donc ça concernait essentiellement, quasiment exclusivement,
00:59:50 les abayas et les khamis.
00:59:52 - C'est la tenue masculine ? - Exactement.
00:59:55 C'est la tenue masculine.
00:59:56 Quand Pape Diaille était ministre de l'Education nationale,
01:00:00 il avait produit une circulaire pour répondre,
01:00:02 mais il n'avait pas fait la liste des tenues religieuses.
01:00:06 Des chefs d'établissement disaient
01:00:08 "Merci, monsieur le ministre, pour votre circulaire,
01:00:11 "pour nous rappeler qu'il faut être ferme
01:00:13 "pour faire appliquer la laïcité,
01:00:16 "pour ne pas nous apporter de solution."
01:00:18 Qu'est-ce qu'on fait quand on est confronté à un élève
01:00:21 qui porte l'abaya ou le khamis ?
01:00:23 - Désormais, les chefs... - Interdiction d'entrer
01:00:26 dans l'établissement. On sera à la grille.
01:00:28 - Absolument. - "Toi, tu rentres."
01:00:30 - Absolument. C'est important.
01:00:32 Il faut rappeler quelles sont les valeurs en France,
01:00:35 le mode de vie, la coutume.
01:00:37 Je parle de la coutume pour rebondir sur ce que disait
01:00:40 une personne interrogée dans le reportage.
01:00:43 Je ne lui en veux pas, mais mélanger deux choses.
01:00:46 "Quand j'étais petit, je voyais des religieuses
01:00:48 "qui se promenaient avec des tenues dans la rue."
01:00:51 Premièrement, il y en a un, il y en a toujours.
01:00:54 Deux, ça n'a rien à voir, l'expression de la foi
01:00:57 dans l'espace public et à l'école.
01:00:59 Troisièmement, et c'est le plus important,
01:01:01 je rappelle simplement, la coutume.
01:01:03 La France est un pays d'origine judéo-chrétienne
01:01:06 et la pratique catholique, les catholiques,
01:01:09 ont toujours été majoritaires en France.
01:01:12 Il y a des églises partout.
01:01:13 Je pense qu'il faudrait rappeler un peu plus
01:01:17 le principe de la coutume en France,
01:01:19 parce que... Non, mais...
01:01:22 -Pas de tenue religieuse. -Dans l'espace public,
01:01:25 il n'y a pas de débat. Et à l'école...
01:01:27 -Eric Revelle, rapidement.
01:01:29 -Je me demande comment tout ça va être mis en place.
01:01:32 Louis Dragnet dit que les proviseurs vont être à la grille.
01:01:35 Il y a eu des incidents, par le passé,
01:01:38 devant des lycées en banlieue parisienne,
01:01:41 où des filles en abaya ont tenté de rentrer,
01:01:46 et ça a provoqué des heurts, parfois, avec la police.
01:01:49 J'ai en mémoire ce qui s'est passé devant le lycée Jolot-Curie-Nanterre.
01:01:54 C'est pas aussi simple que ça pour les proviseurs.
01:01:56 Ils se sentent soutenus, mais concrètement,
01:01:59 comment ça va se passer ?
01:02:01 Est-ce qu'il n'y aura pas des mouvements de foule,
01:02:03 des débuts de bagarre ? On verra.
01:02:05 Et puis, pardonnez-moi. -J'entends ce que vous dites,
01:02:09 mais il faut rester très ferme par rapport à ça.
01:02:12 -Le signal de Gabriel Attal est évidemment louable.
01:02:15 Je veux juste voir comment ça va se mettre en place.
01:02:18 Au-delà du coup politique qui flingue la rentrée de Gérald Darmanin,
01:02:23 en service commandé, sans doute, le ministre de l'Education nationale,
01:02:26 comment ça va être géré ?
01:02:28 Et comment les forces de l'ordre seront appelées
01:02:31 pour gérer in fine tout ça ?
01:02:32 Et puis, on est dans un magnifique pays.
01:02:35 Vous avez une école de la République,
01:02:38 une école laïque, point final.
01:02:39 Vous avez dans ce pays, et c'est pas vrai dans tous les pays,
01:02:43 des écoles coraniques, des écoles juives, des écoles catholiques.
01:02:46 Eh bien, très bien, respectons la foi et le culte de chacun,
01:02:51 mais ceux qui veulent afficher leur foi
01:02:53 et qui veulent un enseignement musulman,
01:02:55 ils peuvent aller dans des écoles coraniques.
01:02:58 Ceux qui veulent un enseignement juif, dans les écoles juives.
01:03:01 Ceux qui veulent un enseignement catholique, dans les écoles.
01:03:05 C'est un sanctuaire, point final, et on aurait jamais dû,
01:03:08 me semble-t-il, mettre le doigt dans l'engrenage voulu à l'époque,
01:03:12 en tout cas par faiblesse, par l'idéologie au sphin,
01:03:14 qui a laissé le voile rentrer à l'école à Creil, en 1989.
01:03:18 - Pierre-Henri Bovis.
01:03:20 - Éric Revelle a dit le principal.
01:03:22 L'école publique est faite pour faire des Français,
01:03:25 et depuis quelques temps, l'école était attaquée
01:03:28 par une multitude de provocations religieuses.
01:03:33 Essentiellement, d'ailleurs, et c'est ce que Louis a rappelé
01:03:36 du côté musulman, avec toute une série de signes,
01:03:39 on a parlé du Camus, on parle maintenant de la Baïa,
01:03:42 j'espère que demain, on ne parlera pas d'un autre signe,
01:03:45 mais en tout cas, c'est bien que Gabriel Attal
01:03:48 ait fait preuve de fermeté.
01:03:50 Demain, ça sera intéressant de voir comment les chefs
01:03:53 arriveront à faire preuve de courage.
01:03:55 C'est une chose que Gabriel Attal prenne les devants
01:03:58 et donne les armes aux chefs d'établissement
01:04:01 pour voir comment, sur le terrain,
01:04:03 ils puissent affronter les parents qui amèneront les enfants
01:04:06 et à qui ils diront que leur enfant ne rentre pas.
01:04:09 Il faudra voir comment les chefs d'établissement
01:04:12 arriveront à faire preuve ou non de courage.
01:04:15 Ce n'est pas non plus les attaquer,
01:04:17 car ils font un travail extrêmement difficile.
01:04:19 Ils ne sont pas soutenus tout le temps par leur rectorat,
01:04:23 et ils font parfois aussi affaire à une pression
01:04:25 de la part des professeurs et des parents.
01:04:28 Il faut voir comment cette mesure va être appliquée,
01:04:31 mais je pense que c'est très important
01:04:33 de soutenir Gabriel Attal sur ce point.
01:04:36 -Petite pause.
01:04:37 On est en direct sur Europe 1 et sur CNews pour "Punchline".
01:04:40 On va parler de ce qui s'est passé à Nîmes,
01:04:43 ces fusillades en série, symptômes de cette violence
01:04:46 qui gangrène les villes petites et moyennes.
01:04:48 On en parle avec le commissaire Lebars.
01:04:51 18h15, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
01:04:54 On est dans "Punchline".
01:04:56 On va évoquer avec le commissaire Lebars,
01:04:58 qui nous fait le plaisir d'être là,
01:05:00 cette spirale de la violence qui concerne notamment Nîmes.
01:05:03 Il y a tant d'autres villes que l'on pourrait citer.
01:05:06 C'est extrêmement parlant.
01:05:08 Une nouvelle fusillade a éclaté dans la nuit de samedi à dimanche
01:05:12 dans la cité du Masse-de-Mingues, faisant un blessé.
01:05:15 On peut entendre l'effroi, le désespoir des habitants
01:05:18 et des parents de ce jeune homme.
01:05:20 -Il est un peu plus de 2h du matin ici,
01:05:23 cité du Masse-de-Mingues, à Nîmes, dans la nuit de samedi à dimanche,
01:05:26 alors qu'il se trouve à bord de sa voiture.
01:05:29 Un jeune homme de 26 ans est pris pour cible par les passagers
01:05:33 d'un véhicule qui s'arrête à sa hauteur.
01:05:35 Une fusillade éclate, l'homme est légèrement blessé, bouleversé.
01:05:39 La mère de la victime témoigne.
01:05:41 -Il a garé la voiture devant.
01:05:43 Ils ont tiré derrière.
01:05:44 Et quand ils ont fait le demi-tour pour sortir,
01:05:48 ils l'ont visé, ils l'ont tiré sur lui.
01:05:52 Heureusement que la balle, elle était entre la carrosserie
01:05:56 et le joint.
01:05:57 Vraiment, c'est... Vraiment, le bon Dieu l'a sauvé.
01:06:01 ...
01:06:03 Voilà.
01:06:05 -Sous le choc, le jeune homme de 26 ans aurait été visé,
01:06:08 selon son avocat, par plusieurs tirs à la Kalachnikov.
01:06:12 -C'est un jeune homme qui n'est pas connu
01:06:15 par les services de police,
01:06:16 qui est un casier judiciaire absolument vierge.
01:06:19 -Ce cas ne relie pas un monde de la délinquance
01:06:22 ou du trafic de drogue.
01:06:23 Ceux qui ont tiré et ont fait feu ont immédiatement pris la fuite.
01:06:27 On sait que le signalement du véhicule a été fait.
01:06:30 -Si pour l'heure, les motifs de ces tirs
01:06:32 ne sont pas encore connus,
01:06:34 à l'instar du quartier Pis-20 à Nîmes,
01:06:36 la cité de Mas-de-Mingue est également fortement touchée
01:06:39 par le trafic de drogue.
01:06:41 La victime, quant à elle, a décidé de déposer plainte
01:06:44 pour tentative d'homicide.
01:06:46 -Commissaire Lebars, on a deux quartiers d'une ville
01:06:49 qui s'appelle Nîmes, qui n'arrêtent pas sur les règlements de comptes.
01:06:53 On a des victimes collatérales.
01:06:55 On pense au petit garçon de 10 ans qui a perdu la vie.
01:06:58 C'est un engordage que la police n'arrive pas à stopper ?
01:07:01 -C'est une série noire, d'abord.
01:07:03 Heureusement que ce n'est pas comme ça tous les jours à Nîmes.
01:07:07 Mais là, on est dans le dur.
01:07:08 Le préfet qui vient d'être nommé était le directeur
01:07:11 de la police judiciaire il y a quelques jours.
01:07:14 On peut se rassurer qu'il y ait un spécialiste de ces questions.
01:07:18 On ne voit pas beaucoup dans les médias,
01:07:20 ni les uns ni les autres, l'analyse de ces enquêtes.
01:07:23 Elles sont en cours,
01:07:24 et il faut espérer que le secret permette d'identifier les auteurs.
01:07:28 Mais il y a des victimes collatérales,
01:07:31 des gens qui ne sont pas impliqués.
01:07:33 Je pense à ce militaire dans la voiture
01:07:35 avec le petit garçon décédé,
01:07:37 qui a eu le courage de retourner au travail.
01:07:39 Quand on voit que des gens comme ça sont victimes,
01:07:43 on peut faire une petite analyse de ceux qui tirent.
01:07:46 On est sur du niveau primaire de la violence,
01:07:49 avec "je te tire dessus" parce qu'il y a eu ça précédemment.
01:07:54 Les personnes visées ne sont pas les bonnes.
01:07:56 C'est des dommages collatéraux.
01:07:58 Ça vous donne l'analyse du profil moyen de ceux qui ont des armes.
01:08:02 - On parle de Kalachnikov. - Oui.
01:08:04 C'est le problème numéro un dans le trafic de drogue.
01:08:07 Aujourd'hui, c'est la circulation des armes.
01:08:10 C'est un des sujets sur lesquels on est assez faible,
01:08:13 parce qu'on n'a toujours pas une visibilité claire
01:08:16 sur d'où viennent les armes.
01:08:18 Il y a tellement de sources possibles
01:08:20 que c'est un sujet compliqué.
01:08:22 Il y a des armes partout.
01:08:23 Il y a 15 ans, on en trouvait peu.
01:08:26 Aujourd'hui, il y en a partout.
01:08:27 N'importe quel crétin dans une cité
01:08:29 qui est un petit membre d'un réseau de trafic de drogue
01:08:33 peut s'emparer d'une Kalachnikov et aller arroser
01:08:36 dans un quartier pour faire peur.
01:08:38 Le niveau numéro un du règlement de compte,
01:08:41 ce n'est pas de cibler le concurrent qui importe plus que vous.
01:08:44 C'est d'aller montrer la force
01:08:46 et de s'en prendre à quelqu'un pour marquer les esprits.
01:08:49 En Seine-Saint-Denis, il y a quelques années,
01:08:52 il faisait "l'effort qui va en bas"
01:08:54 des techniques empruntées à la mafia.
01:08:56 On vise une jambe, on a quelqu'un qui clodique,
01:08:59 ça marque les esprits, et on ne tue pas.
01:09:02 On n'est pas éligible à l'homicide volontaire ou à l'assassinat.
01:09:06 Viser une jambe, quand vous touchez une artère...
01:09:09 - Les Kalachnikovs, avec des munitions qui font des ravages.
01:09:12 Ce qui est inquiétant, c'est mon regard de policier,
01:09:15 mais il y a des victimes collatérales.
01:09:18 Le niveau des auteurs de tir est un niveau primaire.
01:09:21 Petits trafiquants orgueilleux qui veulent montrer la force.
01:09:25 Ils n'ont aucun niveau de réflexion,
01:09:27 ils peuvent passer à l'action à n'importe quel moment.
01:09:30 C'est dur à juguler.
01:09:32 Il y a le sujet de ce trafic de drogue
01:09:34 qui est une pieuvre gigantesque avec des tentacules multiples.
01:09:38 Il a fait le court terme, le quotidien, la visibilité et le long terme.
01:09:42 Il y a tant d'autres sujets. Les armes, l'argent.
01:09:45 Il y a une faiblesse dans le discours politique.
01:09:48 Je n'ai pas la solution, mais c'est le niveau international.
01:09:52 Qu'est-ce qu'on fait de l'approvisionnement du cannabis
01:09:55 quand on sait que 80 % de la production mondiale vient du Maroc ?
01:09:59 Est-ce qu'il n'y a pas un aspect législatif
01:10:02 pour passer des livraisons surveillées
01:10:05 qui sont contraintes ?
01:10:06 Il y a le cas de la police qui avait mis en cause l'octrice,
01:10:10 le fils des stupéfiants et son chef.
01:10:12 Faut-il se donner les moyens d'aller prendre plus à la source
01:10:16 et faire des livraisons contrôlées ?
01:10:18 C'est un sujet de réflexion globale.
01:10:21 Mais si on attend des policiers sur le terrain
01:10:23 à résoudre ces problèmes, on en a pour des générations.
01:10:27 -J'ai une question sur les armes.
01:10:29 Quand vous êtes venu sur les émeutes urbaines,
01:10:32 vous nous avez dit que ces armes de guerre,
01:10:35 les vrais dealers ne les ont pas données aux jeunes.
01:10:38 Or, ils s'en servent entre eux pour les règlements de comptes.
01:10:42 -Il y a eu quelques exhibitions
01:10:44 de la démonstration de force tirée dans les caméras.
01:10:48 Ils n'ont pas tiré à l'arme de guerre sur les policiers.
01:10:51 Je faisais partie des inquiets, des pessimistes.
01:10:54 C'est encore une fois l'analyse qu'il faut avoir
01:10:57 pour différencier les tenants des trafics
01:11:00 et ceux qui commettent les violences urbaines.
01:11:03 C'est pas les mêmes motivations.
01:11:05 Il faut espérer que tout ça reste cantonné à violences urbaines.
01:11:09 Jeunes qui s'en prennent au bien de tout le monde,
01:11:12 y compris ceux de leurs voisins et ceux qui tiennent le trafic.
01:11:16 Mais ces armes sont tellement en nombre,
01:11:18 stockées dans des appartements réserves,
01:11:21 que le danger, c'est qu'il y en a tellement
01:11:24 qu'elles vont finir par arriver entre les mauvaises mains.
01:11:27 C'est un vrai sujet de réflexion pour nos actions policières.
01:11:31 -On a le sentiment, encore une fois, d'une impuissance.
01:11:34 -Une impuissance.
01:11:35 David Lebarth parlait d'une faiblesse
01:11:38 dans le discours politique.
01:11:39 J'employerais le terme de lâcheté,
01:11:42 car certains responsables politiques,
01:11:44 comme le jeune Nahel,
01:11:46 s'empressent de parler à la presse et de partir dans des tribunes
01:11:50 lorsqu'il s'agit de s'attaquer à l'Etat,
01:11:52 des symboles ou du moins à la police,
01:11:55 en disant que la police tue.
01:11:56 Mais lorsqu'il s'agit de s'attaquer à des vrais combats
01:12:00 sur le trafic de drogue,
01:12:02 qui fait des morts directes et indirectes
01:12:04 par le trafic et par les consommateurs,
01:12:07 les responsables politiques, on ne les entend plus.
01:12:10 On a toujours certaines personnalités,
01:12:12 c'est toujours les mêmes.
01:12:14 -Certains acteurs.
01:12:15 -Certains sportifs professionnels
01:12:17 qui viennent sur les réseaux sociaux
01:12:19 se répandre de leur bonne morale pour dire que la police tue,
01:12:23 que l'Etat ne fait rien pour les jeunes.
01:12:26 Mais lorsqu'il s'agit de parler à ces jeunes
01:12:28 qui sont marqués dans le trafic de drogue,
01:12:31 on a les narcos, les pseudo-narcos,
01:12:33 mais aussi des jeunes qui sont recrutés
01:12:36 pour faire le gai,
01:12:37 pour faire des petits boulots.
01:12:39 -Huit ou dix ans.
01:12:40 -Huit ou dix ans.
01:12:42 Quand j'ai des petits boulots sur la taille,
01:12:44 très bien rémunérés, puisqu'ils les attrapent,
01:12:47 ces personnalités, on ne les entend plus.
01:12:50 C'est là où je parle de lâcheté.
01:12:52 Quand il s'agit de s'attaquer à un vrai morceau,
01:12:55 à un sujet conséquent,
01:12:56 là, on recule et on ne fait rien.
01:12:58 -On est d'accord. Louis Dragonel ?
01:13:00 -Je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
01:13:03 Il faut rappeler que tous les jeunes
01:13:05 qui sont tentés par une implication
01:13:08 dans le trafic de drogue, leur avenir est simple.
01:13:10 Soit ils terminent en prison, soit ils finissent tués
01:13:14 avant l'âge auquel on doit mourir.
01:13:16 L'avenir est quand même extrêmement limité.
01:13:19 La notion d'appât du gain, dont on parle beaucoup,
01:13:22 est à très court terme.
01:13:23 Et dans une vie compliquée,
01:13:25 où vous êtes dépendant du trafic de drogue,
01:13:28 cet argent ne peut pas en faire grand-chose.
01:13:30 La deuxième chose, qui est très importante,
01:13:33 c'est ce que vous avez évoqué,
01:13:35 c'est sur le volet international.
01:13:37 Le trafic de drogue auquel on est confronté
01:13:40 n'a rien à voir avec celui des années 80-90.
01:13:42 La drogue en elle-même n'a rien à voir.
01:13:45 C'est des quantités énormes de cocaïne.
01:13:47 Quand on voit ce qui s'est passé
01:13:49 juste avant l'été, où des balleaux de cocaïne
01:13:52 ont débarqué sur la côte d'Opale,
01:13:54 c'était pas des balleaux...
01:13:56 - On les retrouvait sur la plage.
01:13:58 - Oui, c'était pas des balleaux de 5 kg.
01:14:00 Parfois, il y a eu un arrivage de 1250 kg de cocaïne.
01:14:03 Je sais pas si vous vous rendez compte
01:14:06 des proportions que ça prend.
01:14:07 La difficulté, c'est que, oui, à très court terme,
01:14:10 c'est important d'envoyer du bleu,
01:14:12 de faire des opérations de police,
01:14:15 mais c'est pas la solution structurelle.
01:14:17 Il faut s'attaquer, mais on doit se battre
01:14:20 contre une armée qui n'a pas vraiment de visage,
01:14:23 qui n'a pas de capital, qui n'a pas de gouvernement
01:14:26 et qui est extrêmement structurée.
01:14:28 Ça va parler à très peu de gens.
01:14:30 L'Angrande-Guetta, ça vous parle ?
01:14:32 C'est une mafia italienne
01:14:34 qui pèse entre 4,5 et 5 % du PIB italien.
01:14:37 Et eux, ils sont capables d'acheminer
01:14:40 de manière extrêmement sécurisée
01:14:42 tout le trafic de drogue,
01:14:43 une grande partie du trafic de cocaïne,
01:14:46 entre Bogota, en passant par l'Afrique de l'Ouest,
01:14:49 et ensuite, ils utilisent les flux de migrants
01:14:52 en calabre en Italie,
01:14:53 le siège de l'Angrande-Guetta.
01:14:55 Et ensuite, c'est cette cocaïne
01:14:57 qui arrive et qui est injectée partout en France et en Europe.
01:15:00 Je pense qu'il faut mener des vraies opérations,
01:15:03 pas uniquement de police,
01:15:05 mais d'entente internationale, d'investigation internationale,
01:15:09 pour mettre à bas toutes ces mafias
01:15:11 qui ont un pouvoir considérable.
01:15:13 -Il fallait une initiative au niveau international.
01:15:16 Visiblement, ça ne fonctionne pas.
01:15:18 -Il y en a un, pourtant.
01:15:20 -C'est compliqué.
01:15:21 -Je ne suis pas passée consulaire.
01:15:23 -Pour avoir une vision objective,
01:15:25 on peut regarder certains pays,
01:15:27 ce qui a été tenté par le passé.
01:15:29 Il y a eu des chèques retentissants sur le trafic international.
01:15:32 Il y a eu des retournements d'agents infiltrés
01:15:35 qui ont été retournés par les pays producteurs.
01:15:38 Il y a eu des tentatives militaires avec des bombardements.
01:15:41 Le vrai sujet, je crois, c'est peut-être plutôt
01:15:44 sur la capacité de donner juridiquement
01:15:46 aux services de police, pas que français,
01:15:49 mais européens, internationaux,
01:15:51 il faut raisonner européen,
01:15:52 ce qui va être plus compliqué,
01:15:54 c'est quasiment d'aller dans la provocation.
01:15:57 On sait où ça se vend, on sait comment ça peut se faire,
01:16:00 et de faire en sorte de saisir avant que ça arrive,
01:16:03 d'aller provoquer.
01:16:04 Ce terme-là est un peu provoquant,
01:16:06 ou peut-être choquant,
01:16:08 car on parle de livraison surveillée.
01:16:10 Je vais simplifier.
01:16:11 Un policier qui remballe un ballon de cocaïne
01:16:14 au volant d'un camion, on est dans le trafic,
01:16:17 on a un examen de nos policiers
01:16:19 qui pourrait se livrer à cet écart.
01:16:21 Ce qu'on veut, c'est savoir
01:16:22 si on sait que la cocaïne et le cannabis
01:16:25 sont produits à tel endroit,
01:16:26 si on veut s'en saisir plus,
01:16:28 on va tarer un peu plus la source.
01:16:30 Puis après, l'autre sujet,
01:16:32 qui est un sujet de fond,
01:16:33 qui est un sujet français,
01:16:35 j'en reviendrai sur la consommation,
01:16:37 on n'entend plus jamais parler de prévention,
01:16:39 on parle de répression, de police,
01:16:41 puis il y a le sujet de l'argent.
01:16:43 Quand on est policier,
01:16:45 y compris à des niveaux intermédiaires,
01:16:47 on sait ce que font les trafiquants.
01:16:49 Cet argent n'est pas suffisamment pisté,
01:16:51 il n'y a rien qui rend plus dingue
01:16:53 un trafiquant que de se faire piquer son argent.
01:16:56 L'argent, aller taper au portefeuille,
01:16:58 le suivi des flux financiers,
01:17:00 c'est encore un sujet sur lequel on peut progresser.
01:17:03 -Vous parliez du trafic de drogue
01:17:05 des années 80 et 90,
01:17:06 mais on l'était déjà à l'échelle internationale,
01:17:09 avec un juge à qui on avait donné beaucoup de moyens,
01:17:12 qui a connu une fin tragique,
01:17:14 Michel, et qui a réussi à taper un grand coup en France,
01:17:17 notamment à Marseille,
01:17:18 sur les réseaux de trafic de drogue.
01:17:20 On voit bien, et vous avez raison,
01:17:22 que lorsqu'on arrive à donner,
01:17:24 et ça relève du courage politique,
01:17:26 à donner des moyens à la justice,
01:17:27 mais au couple, police-justice,
01:17:29 on arrive non pas à résoudre le problème,
01:17:32 mais à freiner considérablement le trafic de drogue.
01:17:34 Après, c'est un problème européen,
01:17:36 car il faut que la France agisse de concert.
01:17:39 -Il faut des moyens techniques considérables.
01:17:42 Au niveau de technologie utilisée par les trafiquants de drogue,
01:17:45 ils utilisent des drones sous-marins
01:17:47 qui traversent le détroit de Gibraltar.
01:17:49 Il faut faire de la lutte anti-sous-marine
01:17:52 avec des sonars, des détecteurs.
01:17:54 Je donne juste cet exemple
01:17:55 pour mesurer à quel point, en fait,
01:17:58 aujourd'hui, la police doit s'adapter technologiquement
01:18:01 au niveau très avancé des trafiquants,
01:18:04 qui, comme ils brassent énormément d'argent,
01:18:06 pour eux, c'est rien d'acheter un drone sous-marin.
01:18:09 -C'est ça, le sujet.
01:18:11 -C'est la fin de la saison.
01:18:12 -Ce qui est inquiétant,
01:18:14 c'est que la France est devenue un point d'entrée formidable.
01:18:17 Les narcotrafiquants considèrent que notre marché
01:18:20 n'est pas encore à maturité.
01:18:22 C'est un vrai sujet.
01:18:23 Pour compléter ce que disait le commissaire,
01:18:26 c'est que si on veut taper au portefeuille,
01:18:28 il y a, au-delà des collaborations inter-Etat-policière,
01:18:32 un vrai sujet, c'est celle de la liste des paradis fiscaux
01:18:35 qui s'adonne au recyclage de l'argent sale,
01:18:37 notamment de la drogue.
01:18:39 Or, on sait que certains paradis fiscaux
01:18:41 un peu partout dans le monde le font.
01:18:44 Donc, si les Etats veulent vraiment s'attaquer
01:18:46 au commerce international,
01:18:48 je vous rappelle la déclaration de la procureure de Paris,
01:18:51 qui avait dit que les narcotrafiquants
01:18:53 vont s'attaquer à l'Etat, aux représentants de l'Etat,
01:18:57 ce qui s'est passé aux Pays-Bas, ou en Belgique.
01:19:00 Donc, il y a un vrai sujet.
01:19:02 Que fait-on sur la liste noire des paradis fiscaux
01:19:05 avec cet argent qui transite bien par quelques lessiveuses ?
01:19:08 -C'est un sujet. -Un dernier mot.
01:19:10 Vous dites que les policiers, on peut en mettre tant qu'on veut,
01:19:14 on est absolument inondés par la drogue.
01:19:16 Il y a une forme, encore une fois,
01:19:18 vous n'y arriverez pas ?
01:19:20 Tout seul, en tout cas ?
01:19:21 -J'aime pas les discours pessimistes.
01:19:23 On n'y arrivera pas tout seul.
01:19:25 C'est pas un sujet de police du quotidien.
01:19:28 -Les habitants en peuvent plus.
01:19:30 -Le sujet numéro un, c'est que les habitants,
01:19:32 ils puissent se dire qu'ils peuvent aller dans leur quartier
01:19:36 sans prendre des balles perdues.
01:19:38 -C'est un sujet sur lequel il faut se remettre en question.
01:19:41 Les annonces de renforts de Gérald Darmanin sont logiques.
01:19:44 Il faut le faire.
01:19:45 Il faut regarder plus finement la cartographie
01:19:48 pour voir qu'aujourd'hui, une ville moyenne,
01:19:51 qui était autrefois tranquille, ne l'est plus.
01:19:53 Et ouvrir les yeux sur la réalité.
01:19:55 On parle de Nîmes, on est plus dans les arrières
01:19:58 du trafic de Marseille.
01:20:00 On a des villes qui sont gangrénées.
01:20:02 Après, le sujet du consommateur,
01:20:04 c'est pas tant le montant de la bande
01:20:06 que le portefeuille du consommateur.
01:20:08 Il y a tellement de procédures pénales lourdes.
01:20:11 Je vous avais parlé de l'amende forfaitaire délictuelle.
01:20:14 Quand vous tombez sur un mineur, ça ne s'adapte pas.
01:20:17 S'il refuse de signer, ça ne s'adapte pas.
01:20:20 Il faut donner des moyens simplifiés
01:20:22 pour dégoûter le client.
01:20:23 Le politique n'a pas tort.
01:20:25 Tant qu'il y aura autant de clients...
01:20:27 Eric Revelle disait qu'on est pas à maturité.
01:20:30 On consomme le plus de drogue.
01:20:31 Qu'est-ce que c'est de pas être à maturité ?
01:20:34 C'est de ne pas faire l'économie, de taper sur le consommateur.
01:20:38 Quand j'étais chef de districte de Saint-Denis,
01:20:40 on avait mis des dispositifs pour écoeurer le client.
01:20:43 Quand le client est écoeuré, il ne vient plus.
01:20:46 Il sort du quai de la gare avec son morceau de shit.
01:20:49 Sauf qu'aujourd'hui, ils ont trouvé la parade.
01:20:52 Les trafiquants ont de l'argent, de l'ingéniosité.
01:20:54 C'est un jeu du chat et de la souris très complexe.
01:20:57 - Un dernier mot.
01:20:58 - Contrôler les consommateurs, c'est très difficile.
01:21:02 On ne peut pas faire débarquer chez les consommateurs
01:21:05 parce que la drogue se consomme dans les appartements.
01:21:08 Contrôler les consommateurs, ça me paraît compliqué.
01:21:11 - Encore les normaliser.
01:21:12 - Il faudrait davantage de contrôle pour taper sur les consommateurs.
01:21:16 Sur les effectifs de police, je ne sais pas si ça résoudrait le problème.
01:21:20 Tant l'autorité est défiée et que la police n'incarne plus l'autorité.
01:21:24 Du moins, on le voit d'ailleurs sur d'autres sujets.
01:21:27 Sur les refus d'obtempérer, il y a une multitude.
01:21:30 La police et la gendarmerie n'incarnent plus l'autorité.
01:21:33 Pour le trafic de drogue, c'est le même souci.
01:21:36 Tant que la police ne retrouvera pas cette autorité,
01:21:39 elle ne parviendra pas à résoudre ce fléau.
01:21:41 - Allez, les 18h32.
01:21:42 On fait le rappel des titres de l'actualité
01:21:45 sur CNews et sur Europe.
01:21:46 - Le trafic dans les aéroports français
01:21:49 pourrait être perturbé le vendredi 15 septembre.
01:21:52 Le syndicat majoritaire des contrôleurs aériens
01:21:55 a en effet déposé un préavis de grève nationale.
01:21:58 Il réclame des revalorisations salariales
01:22:01 pour notamment compenser l'inflation.
01:22:03 Une mobilisation programmée un mois avant celle prévue
01:22:06 par l'intersyndical le 13 octobre prochain.
01:22:09 Emmanuel Macron reste inflexible
01:22:11 sur sa politique de fermeté au Niger.
01:22:14 Malgré les pressions des militaires
01:22:16 à l'origine du coup d'Etat,
01:22:18 l'ambassadeur français va rester au pays.
01:22:20 Le chef de l'Etat a salué son travail
01:22:22 devant les ambassadeurs réunis à l'Elysée.
01:22:25 Ils ont toujours prisonnier le président Mohamed Bazoum
01:22:28 et ont pris la France, l'ancienne puissance coloniale, pour cible.
01:22:32 Enfin, le président turc Erdogan se rendra bientôt en Russie
01:22:36 pour rencontrer Vladimir Poutine.
01:22:38 Aucune date n'a été fixée.
01:22:39 Il devrait discuter de la reprise de l'accord
01:22:42 sur l'exportation des céréales ukrainiennes.
01:22:45 La Russie avait mis fin en juillet à cet accord
01:22:47 et menace d'attaquer des navires au départ de l'Ukraine en mer Noire.
01:22:51 - Merci, Mathieu Devese.
01:22:53 C'est 18h33 et quelques secondes.
01:22:55 On fait une petite pause.
01:22:57 On se retrouve dans un instant pour parler de l'initiative
01:23:00 du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:23:03 Rentrée très politique hier à Tourcoing,
01:23:06 sera-t-il le candidat des classes populaires ?
01:23:08 La réponse, avec Renaud Muselier,
01:23:10 président de la Renaissance de la région Sud.
01:23:13 ...
01:23:17 18h38, pile.
01:23:18 On se retrouve directement sur Europe 1 et sur CNews.
01:23:21 Renaud Muselier, bonsoir.
01:23:23 Président de la Renaissance de la région Sud.
01:23:26 - Plaisir partagé.
01:23:27 - Vous étiez hier à Tourcoing
01:23:29 pour la rentrée politique de Gérald Darmanin,
01:23:32 le ministre de l'Intérieur,
01:23:33 qui a fait une rentrée politique remarquée.
01:23:36 Il a des véléités d'indépendance.
01:23:38 Pourquoi pas se présenter en 2027,
01:23:40 même s'il est un peu loin ?
01:23:42 On pense à nos téléspectateurs
01:23:44 préoccupés par la situation sécuritaire.
01:23:47 On va juste écouter ce qu'il a dit.
01:23:49 Est-ce qu'ils sont en bon terme ? Y a-t-il un problème de loyauté ?
01:23:53 Ecoutez sa réponse.
01:23:54 - Je suis loyal au président de la République
01:23:57 depuis le 1er jour.
01:23:58 J'ai adhéré au parti qu'il a fondé,
01:24:00 j'ai rejoint son gouvernement.
01:24:02 Je pense que c'est une énorme chance
01:24:04 pour la France de l'avoir et d'être réélu.
01:24:07 J'apprends tous les jours auprès de lui.
01:24:09 Il sait qu'il pourra toujours compter sur moi
01:24:12 en toute circonstance.
01:24:14 Il ne faut pas personnaliser les choses.
01:24:16 Je pose avec mes amis
01:24:18 et je pense que c'est important de lui dire des questions,
01:24:21 notamment sur le salaire des ouvriers et des employés,
01:24:25 sur les femmes seules qu'élèvent des enfants,
01:24:28 sur l'intervention sociale de l'Etat.
01:24:32 Il faut pouvoir répondre à cette question.
01:24:34 - Voilà pour Gérald Darmanin.
01:24:36 Loyal mais libre, c'est compatible ?
01:24:38 C'est dû en même temps ?
01:24:40 - C'est ce qu'il a appris dans son ancienne famille politique.
01:24:44 Il y a des rentrées politiques
01:24:46 et il est dans un moment particulier,
01:24:48 une rentrée politique.
01:24:49 Dans cette rentrée politique,
01:24:51 il a fait un tour de force à Tourcoing.
01:24:54 A la fois, il faisait beau, ce qui était déjà pas mal.
01:24:57 - C'est le tacle des gens du Sud
01:24:59 envers les gens du Nord.
01:25:00 - Surtout qu'ils ont pu la foudre.
01:25:02 - Vous faites l'accroche en LR, on en parlera tout à l'heure.
01:25:06 - Il a fait quelque chose d'important.
01:25:08 Au-delà de ses soutiens potentiels,
01:25:11 il a élargi, quand même,
01:25:13 avec M. Marseille, qui est président du groupe au Sénat,
01:25:16 il avait des LR, qui étaient des soutiens majeurs
01:25:20 de M. Jotti, au moment où il y avait...
01:25:22 Il y avait des Lyott,
01:25:23 il y avait donc des représentants parlementaires plus ouverts.
01:25:27 Je pense que c'était une belle opération politique
01:25:30 et la Première ministre a bien fait d'y aller.
01:25:33 Ca permet, quand même, pour les commentateurs...
01:25:35 - On va pas s'aborder la première ministre ?
01:25:38 - Ca permet, pour les commentateurs comme vous,
01:25:41 de lire ce qui peut se passer derrière
01:25:43 et qui serait susceptible de vous échapper.
01:25:46 Le ministre de l'Intérieur a un Premier ministre,
01:25:49 il a une activité dans le cadre de son gouvernement,
01:25:52 mais il a une activité politique.
01:25:54 - M. Muselier, vous avez fait un très joli lapsus hier
01:25:57 en prenant la parole.
01:25:58 Vous avez dit "G. Darmanin, Premier ministre".
01:26:01 On va juste l'écouter pour le plaisir.
01:26:03 Vous allez nous expliquer pourquoi ce lapsus.
01:26:06 C'était pas un lapsus ?
01:26:08 - Vous nous direz si c'était volontaire.
01:26:10 - C'est un lapsus ou pas ? - Bien sûr que c'est un lapsus.
01:26:13 - Vous avez pas dit "acte de bien bâtillon".
01:26:16 - J'ai beaucoup d'estime pour Mme Borne.
01:26:18 On a passé un accord aussi,
01:26:20 en sorte que la région de Provence-Alpes-Côte d'Azur
01:26:23 soit un territoire expérimental
01:26:25 sur le développement environnemental et écologique.
01:26:29 Je lui ai dit derrière, après ce lapsus,
01:26:31 que je l'aimais et que ce lapsus était maladroit.
01:26:34 C'est une maladresse. Ca a permis, en tout cas,
01:26:37 de faire quelque chose de positif. Ca a mis de bonnes ambiances.
01:26:41 - On aime bien les bonnes ambiances.
01:26:43 Ecoutons votre petit lapsus. Je passe la parole à Florian Tharry.
01:26:48 - La martingale, c'est l'unité.
01:26:50 La martingale, c'est l'addition.
01:26:52 La martingale, c'est la volonté.
01:26:54 Dans ce que tu viens de faire aujourd'hui,
01:26:56 monsieur le Premier ministre... Non.
01:26:59 Madame la Première ministre...
01:27:01 Rires
01:27:02 Applaudissements
01:27:04 ...
01:27:07 Elisabeth, tu sais que je t'aime.
01:27:10 Rires
01:27:13 ...
01:27:16 Je suis très heureux de vous voir tous les deux côte à côte.
01:27:19 - Joliment rattrapé, le lapsus.
01:27:22 - C'est un lapsus, mais c'était à l'issue
01:27:24 d'une présentation pour rappeler que j'avais gagné
01:27:27 les élections régionales dans une situation difficile
01:27:31 et que pour gagner face au Rassemblement national,
01:27:34 j'avais fait une addition des LR, des modérés,
01:27:36 de tout ce bloc qui fait en sorte que des verts modérés
01:27:40 jusqu'à la droite LR durent.
01:27:41 J'avais dans ma liste...
01:27:43 - Ça n'explique pas votre lapsus, mais c'est pas grave.
01:27:46 - Non, mais ça explique.
01:27:48 Et là-dedans, c'était pour dire que ce que tu viens de faire,
01:27:51 Gérald, fait en sorte qu'on s'inscrit dans cette logique
01:27:54 pour gagner. Il faut additionner.
01:27:56 - Comme chef de la majorité. - Oui.
01:27:58 - Non, non, non. Allez-y.
01:28:00 Non, non, non. Il n'est pas chef de la majorité.
01:28:03 Il doit, dans le cadre des lois qu'il doit faire voter
01:28:06 au Parlement, trouver une majorité.
01:28:09 Dans cette majorité, il doit être obligé
01:28:11 d'élargir, sinon il n'a pas de majorité.
01:28:14 Je pense, fondamentalement,
01:28:15 quand vous avez le Rudelier qui est là,
01:28:18 qui est un sénateur LR,
01:28:19 quand vous avez une députée Lyot...
01:28:21 Euh...
01:28:23 Euh...
01:28:24 Euh...
01:28:25 Euh...
01:28:26 Mayotte.
01:28:27 Quand vous avez une Valérie de...
01:28:29 Euh...
01:28:31 - Luire. - Qui est là,
01:28:32 on se retrouve à une ouverture nouvelle
01:28:34 dans les lois qui vont arriver.
01:28:36 Il faut additionner les compétences et rassembler.
01:28:39 - Florent, vous êtes du service politique de CNEW.
01:28:42 On a un ministre de l'Intérieur
01:28:44 dont les Français demandent
01:28:46 à ce qu'il s'occupe de leurs problèmes,
01:28:48 de la sécurité. Et lui, on le trouve sur un terrain politique.
01:28:52 Il veut être la boussole populaire du gouvernement.
01:28:55 Est-ce que ça ne risque pas de se retourner contre lui ?
01:28:58 - On verra dans les mois qui viennent.
01:29:00 Il faisait peut-être beau à Tourcoing,
01:29:02 mais il faisait frais,
01:29:04 puisque l'ambiance était fraîche
01:29:06 entre Gérald Darmanin et la Première ministre,
01:29:08 qui était là pour tenter d'encadrer
01:29:11 cette initiative personnelle du ministre de l'Intérieur.
01:29:14 D'ailleurs, on l'a vu sur les quelques images
01:29:17 qui nous sont parvenues de Tourcoing.
01:29:19 Concernant ses ambitions personnelles,
01:29:22 il ne fait que ce qu'a fait en son temps Nicolas Sarkozy.
01:29:25 C'est-à-dire qu'assez rapidement, dès 2004, il me semble,
01:29:30 Nicolas Sarkozy préparait la campagne de 2007.
01:29:33 Il y avait eu cette expression de Jacques Chirac à l'époque.
01:29:36 "Je décide, il exécute",
01:29:38 pour tenter d'encadrer et de freiner potentiellement
01:29:41 ses ambitions personnelles,
01:29:43 car on était dans le même cadre.
01:29:45 Jacques Chirac ne pouvait pas se représenter.
01:29:47 Emmanuel Macron peut se représenter.
01:29:50 Vu le bal des prétendants qui commencent à poser
01:29:52 ses premiers jalons, Gérald Darmanin part.
01:29:55 Est-ce qu'il part trop tôt ? On le verra.
01:29:58 Les classes populaires sont le cœur de cible de Darmanin.
01:30:01 Au hasard, Elisabeth Borne, qui est parlée au patron du Medef,
01:30:04 a aussi parlé des classes populaires
01:30:07 et de ces bas salaires qu'il faut aider.
01:30:09 Ecoutez la Première ministre.
01:30:11 -Je pense que le chantier qui est devant nous,
01:30:15 et je l'ai évoqué quand on a parlé de l'agenda social,
01:30:18 c'est effectivement comment on sort de ces trappes à bas salaires.
01:30:22 Geoffroy Roux de Bézieux avait eu l'occasion
01:30:24 de nous faire une démonstration parlante.
01:30:27 Si donner 100 euros à un salarié coûte 300 à l'entreprise
01:30:33 et qu'à la fin, le salarié a 25,
01:30:36 on voit qu'il y a quelque chose qui ne marche pas.
01:30:38 Donc il faut absolument qu'on puisse améliorer
01:30:41 ce mode de fonctionnement pour inciter aussi,
01:30:45 en tout cas, ne pas décourager les entreprises
01:30:48 d'augmenter les salaires et que les augmentations de salaires
01:30:51 se traduisent bien par du pouvoir d'achat pour les salariés
01:30:55 et ne soient pas contrebalancées par une baisse de la prime d'activité.
01:31:00 Donc je pense que ce chantier, il est crucial.
01:31:02 -E. Crevel, c'est pas un hasard, évidemment,
01:31:05 si on se préoccupe des bas salaires.
01:31:07 -Elisabeth Borne sait que d'abord,
01:31:09 c'est les entreprises qui décident d'augmenter,
01:31:11 y compris les bas salaires,
01:31:13 mais surtout, pour que ça se retrouve
01:31:15 sur la feuille de paye du salarié,
01:31:17 il ne faut pas augmenter les impôts,
01:31:19 mais baisser les cotisations.
01:31:20 C'est la seule façon d'avoir un salarié
01:31:23 qui touche un peu plus que ce qu'il touche aujourd'hui.
01:31:26 Augmenter les salaires, c'est une nécessité.
01:31:28 Il y a des problèmes de pouvoir d'achat.
01:31:30 Mais on paye tellement d'impôts, vous disent les chefs d'entreprise.
01:31:34 Patrick Martin, le nouveau président du Medef,
01:31:37 rappelait ce matin dans le Figaro
01:31:39 que les entreprises françaises sont les plus taxées au monde.
01:31:42 Peut-être qu'il exagère un chouïa, mais c'est une réalité.
01:31:45 Et puis juste pour dire deux, trois choses à Renaud Meselier,
01:31:49 qui soutient deux choses Gérald Darmanin.
01:31:52 D'abord, Renaud Meselier est un homme politique d'expérience.
01:31:55 Il sait que le vrai marqueur dans la vie politique,
01:31:58 ce n'est pas la loyauté, c'est souvent la trahison.
01:32:01 Et puis les classes populaires, cher Renaud Meselier.
01:32:04 Gérald Darmanin veut s'en occuper,
01:32:06 mais vous vous souvenez de Jacques Chirac et de la fracture sociale ?
01:32:10 Déjà, la droite essayait de ramener dans son bercail
01:32:13 toutes ces classes populaires qui avaient quitté la gauche
01:32:16 ou les Républicains ou le MP ou le RPR
01:32:18 et qui étaient partis du côté du RN.
01:32:20 C'est extrêmement difficile.
01:32:22 -C'est une chanson qu'on connaît.
01:32:24 -C'est une chanson qu'on connaît.
01:32:26 -On les connaît, toutes ces chansons.
01:32:28 On les connaît, toutes ces chansons.
01:32:31 La politique est un éternel recommencement.
01:32:33 Là-dedans, vous avez plusieurs choses
01:32:35 par rapport à tout ce que vous avez dit.
01:32:38 Je vais essayer de remettre un peu ma façon de voir les choses.
01:32:41 Vous avez dit, Mme Ferrari,
01:32:43 les ministres de l'Intérieur doivent s'occuper de ça.
01:32:46 Les gens qui étaient là hier sont des gens comme moi.
01:32:49 On a dit, "Est-ce que tu peux venir ?"
01:32:51 Il nous a rendu service, il nous rend service
01:32:54 quand on l'appelle.
01:32:55 Dans ma région, j'ai Marseille, j'ai Oran,
01:32:57 j'ai Carpentras, Jénis, Toulon, j'ai des vrais problèmes.
01:33:00 Il est là quand on a besoin de lui.
01:33:02 Quand il nous demande de venir, on peut venir.
01:33:05 Parallèlement à ça, il fait de la politique aussi.
01:33:08 Quand il y a une rentrée politique,
01:33:10 chacun, là-dedans, dans le bal, des prétendants potentiels,
01:33:13 et on en a vu d'autres
01:33:15 dans cet éternel recommencement 2027, c'est long,
01:33:18 chacun est dans sa ligne.
01:33:19 L'ancien Premier ministre est dans sa ligne,
01:33:22 Bruno Le Maire était dans la région,
01:33:24 je parle à tout le monde.
01:33:25 Ils sont chacun dans leur ligne avec la volonté
01:33:28 de fabriquer quelque chose à leur profit personnel pour le pays.
01:33:32 Je suis à l'intersection de tout ça,
01:33:34 je discute avec tout le monde.
01:33:36 Je me permets de donner des conseils.
01:33:38 -C'est un peu trop tôt ?
01:33:40 -C'est trop tard.
01:33:41 C'est toujours le problème du départ.
01:33:43 -C'est le bon moment.
01:33:44 -Au moment où il se passe rien, il a raison.
01:33:47 Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:33:49 On voit la gauche qui s'entre-déchire.
01:33:51 -Il y avait la rentrée.
01:33:52 La rentrée des classes, qui se préparait avec Gabriel Attal.
01:33:56 -Il l'a fait, et ce qu'il a dit est très bien.
01:33:59 Je participe pleinement, je soutiens à fond
01:34:01 la proposition de gouvernement.
01:34:03 -Vous ne trouvez pas que, du coup,
01:34:05 Attal a flingué un peu la rentrée politique de la Ramadan ?
01:34:08 En réalité, tout le monde, à droite comme à gauche,
01:34:11 se focalise sur l'interdiction de la baillard
01:34:14 dans les collèges et les lycées.
01:34:16 Il faudrait demander, d'ailleurs,
01:34:18 comment s'est décidée cette intervention
01:34:21 du ministère de l'Education nationale.
01:34:23 -C'est la rentrée, il faut mieux qu'il parle de la rentrée.
01:34:26 En même temps, vous avez le MEDEF,
01:34:28 les week-ends de rentrée politique,
01:34:31 vous avez la rentrée des étudiants ou des lycées,
01:34:33 et vous avez le MEDEF, ils ne vont pas attendre les heures
01:34:37 des autres pour trouver la bonne date.
01:34:39 Chacun fabrique son dispositif.
01:34:41 En ce qui concerne ce qu'on appelle en réalité
01:34:43 les travailleurs pauvres,
01:34:45 ceux qui travaillent, qui n'arrivent pas à s'en sortir,
01:34:48 les mamans qui sont célibataires,
01:34:50 qui ont des enfants et qui sont seules,
01:34:52 ce sont ces gens-là qui souffrent le plus.
01:34:55 C'est un éternel recommencement par rapport aux propositions.
01:34:58 Donc, refaire le diagnostic est une chose,
01:35:01 trouver les solutions est une autre.
01:35:03 -Mais il ferait un bon candidat. -On verra en 2027.
01:35:06 -Non, non, attendez. C'est un bon candidat.
01:35:08 -En tout cas, il s'inscrit dans ceux qui sont potentiellement
01:35:12 capables d'être candidats. On est loin.
01:35:15 -Quelle est la prochaine étape, du coup,
01:35:17 pour Gérald Darmanin ?
01:35:18 -Moi, je ne répondrai pas comme ça.
01:35:20 Je répondrai...
01:35:22 Tout va se redessiner au lendemain des Européennes.
01:35:25 Je pense. Tout va se redessiner.
01:35:27 Vous allez avoir les Européennes,
01:35:29 vous allez avoir les municipales,
01:35:31 toutes sortes de difficultés, de problèmes complémentaires.
01:35:34 On va voir qu'en fonction des caractères des uns et des autres,
01:35:38 on verra des compétences émerger ou non, ou d'autres sombrer.
01:35:41 Vous me reconnaissez un peu d'expérience.
01:35:44 Je peux vous dire que c'est...
01:35:45 On verra ça par rapport à la distance électorale.
01:35:48 -Florian Tardif a suivi de près la rentrée politique des LR.
01:35:52 C'est votre ancienne famille politique.
01:35:54 Vous ne l'en parlez plus ? -Si j'en parle,
01:35:56 j'en dis du mal. Je préfère ne plus en parler.
01:35:59 -Florian, il y a des propositions qu'a faites Eric Chetty,
01:36:02 notamment sur un référendum. Il demande au président Macron
01:36:05 un référendum sur l'immigration. Vous avez des informations
01:36:09 qui montrent qu'Emmanuel Macron veut avoir recours au référendum,
01:36:13 sur l'immigration. -Pas que sur l'immigration.
01:36:15 Souvenez-vous de ce qu'avait dit Valéry Giscard d'Estaing
01:36:18 lors de l'organisation du dernier référendum
01:36:21 qui n'avait pas été respecté, puisque les Français avaient rejeté
01:36:25 cette proposition de constitution européenne à plus de 54 %,
01:36:28 et in fine, on avait accepté cela au sein du gouvernement.
01:36:32 Il avait dit qu'un référendum, c'est une bonne idée
01:36:34 à condition que la réponse soit oui.
01:36:37 C'est ce que pense le président de la République.
01:36:39 Il souhaite organiser un référendum,
01:36:42 pour que la réponse soit oui. Et comment faire cela ?
01:36:45 Il y aura un petit tour de passe-passe.
01:36:47 Premièrement, on ne fait pas une, mais plusieurs questions.
01:36:50 Deuxièmement, on ne fait pas des questions
01:36:53 à laquelle on peut répondre par oui ou par non,
01:36:55 mais à laquelle on peut répondre "c'est bien, c'est assez bien,
01:36:59 "c'est très bien ou c'est pas bien".
01:37:01 Cela permet d'avoir... -Un dossier.
01:37:03 -De panacher le résultat,
01:37:06 et d'avoir un résultat qui va plutôt
01:37:09 dans le sens du président de la République,
01:37:11 et ça permettrait d'aborder un certain nombre de questions,
01:37:15 dont l'immigration.
01:37:16 -Il y a donc du référendum dans l'air.
01:37:18 C'est une bonne chose, alors qu'on vient d'élire
01:37:21 le président de la République ?
01:37:23 Son autorité, à ce point-là, s'appaie ?
01:37:25 -On a un président de la République
01:37:27 et une Assemblée nationale qui a donné une majorité
01:37:31 aux présidents, mais relative.
01:37:33 On voit bien que ça ne fonctionne pas
01:37:35 comme au Parlement européen.
01:37:37 Ils n'arrivent pas à trouver, ou difficilement,
01:37:40 des soutiens comme ça se passe au niveau européen.
01:37:43 Ici, on est en frontale immédiat, donc c'est compliqué.
01:37:46 Les deals qui ont été tentés avec Eric Ciotti
01:37:48 et le président du groupe à l'Assemblée
01:37:51 n'ont pas pu être respectés, alors qu'ils ont été respectés
01:37:54 au Sénat. On voit bien qu'il y a deux LR,
01:37:57 ceux qui sont plus proches d'un parti de gouvernement
01:38:00 au Sénat et plus canards sans tête à l'Assemblée.
01:38:03 On se retrouve dans un schéma où peut-être
01:38:05 qu'il faut asseoir aussi des décisions.
01:38:08 C'est vrai qu'un référendum sur une question,
01:38:10 on voit bien le résultat, quelle que soit la question,
01:38:13 et peut-être qu'entre 3 et 5 questions, c'est pas mal.
01:38:16 -Tout le terme de "préférendum" utilisé ce matin
01:38:19 par Olivier Véran, le porteur du gouvernement.
01:38:22 -On a une dernière question pour vous.
01:38:24 Est-ce que vous aimez les lacs du Connemara ?
01:38:27 La chanteuse Juliette Armanet a dit beaucoup de mal
01:38:29 de cette chanson iconique de Michel Sardou,
01:38:32 qui était l'invité de Pascal Praud.
01:38:34 On va écouter Michel Sardou.
01:38:36 -Je connais bien la chanson. -C'est vrai ?
01:38:38 -Oui, j'aime bien beaucoup.
01:38:40 C'est un lac du Connemara qu'il ne connaît pas.
01:38:43 C'est ma génération.
01:38:44 Les jeunes, je sais pas, mais moi, c'est ma génération.
01:38:47 J'aime beaucoup, mais c'est populaire.
01:38:49 Je pense que quand le LR hier a fait la rencontre là-dessus,
01:38:53 c'est provocateur par rapport à eux.
01:38:55 C'est la provocation pour...
01:38:57 Sardou, on n'a pas l'entraîné là-dedans.
01:39:00 Il a rien demandé, d'ailleurs.
01:39:02 -C'est dangereux, puisqu'il est entré sur les lacs du Connemara,
01:39:06 on termine une soirée et on rentre chez soi.
01:39:08 -On écoute Michel Sardou au micro de Pascal Praud.
01:39:11 -Je ne connais pas cette jeune femme.
01:39:14 Elle a dit une connerie.
01:39:17 Ça arrive à tout le monde, à moi aussi, à toi aussi.
01:39:20 Elle m'a envoyé un mail très gentil,
01:39:23 où elle s'excuse, en fait,
01:39:26 et moi, je lui ai répondu un mail très gentil
01:39:29 où j'ai pas de raison de lui en vouloir.
01:39:31 Ce qui m'étonne, c'est que ça prenne une telle proportion
01:39:35 et que ça dure si longtemps.
01:39:36 Ce n'est jamais que l'histoire d'un mariage irlandais.
01:39:39 Je ne vois pas ce qu'il y a de polémique là-dedans.
01:39:42 On a le droit d'aimer mes chansons ou de ne pas les aimer.
01:39:45 Nous sommes un pays libre.
01:39:47 Il faut qu'elle comprenne, que tous les gens comprennent
01:39:50 que quand on écrit une chanson, du moins dans mon cas,
01:39:54 je n'écris pas pour plaire à tout le monde.
01:39:57 Je l'écris pour plaire au maximum de public possible,
01:40:01 mais il est évident qu'il y a des gens qui ne l'aimeront pas.
01:40:05 C'est grave.
01:40:06 Ca ne vaut pas la peine de déclencher
01:40:09 une polémique ridicule
01:40:12 où on ne sait plus de quoi on parle,
01:40:14 de la droite, de la gauche, de machin.
01:40:17 Non, j'ai écrit des chansons polémiques
01:40:19 et j'en suis conscient, je les connais,
01:40:22 mais celle-là, franchement, un mariage irlandais,
01:40:25 il n'y a pas de quoi déclencher une guerre civile.
01:40:28 -Michel Sardou, dans l'émission Pascal Praud et vous,
01:40:31 sur Europe aéronautique,
01:40:32 il faut arrêter sur ce genre de polémique ?
01:40:34 -Il a dit un mot très important
01:40:36 et qu'on n'utilise pas assez, c'est le respect.
01:40:39 On a le droit d'avoir des avis différents,
01:40:41 on n'est pas obligés de se jeter au visage des méchancetés.
01:40:44 Après, forcément, ça entraîne des retours.
01:40:47 Lui, c'est un... Moi, je l'aime beaucoup,
01:40:49 donc je ne savais même pas qu'il était de droite ou de non.
01:40:52 -Vous êtes le seul, là.
01:40:54 -Je ne l'ai jamais demandé de venir me soutenir
01:40:56 dans un meeting.
01:40:58 On n'a pas fait appel à Sardou dans les différents trucs.
01:41:01 Il n'est pas venu spontanément.
01:41:03 On va comparer son talent à lui et le sien à elle.
01:41:05 -On ne compare pas.
01:41:07 -Respectons tous nos mots.
01:41:08 Dans les échanges, le respect a beaucoup de force et de puissance.
01:41:12 Il est talentueux.
01:41:13 -On ne chante pas les lagues du Connemara.
01:41:15 Je suis heureuse de vous retrouver pour "Punchline"
01:41:18 sur Europe 1 et C News.
01:41:20 Vous retrouverez l'information sur Europe 1
01:41:22 et sur C News.
01:41:24 Christine Kelly et ses invités pour "Face à l'info".
01:41:27 Bonne soirée. A demain.
01:41:28 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:41:31 [Musique]

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