Punchline Week-End du 24/03/2023

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Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00:00 Quasiment 17h sur Cénews, c'est un plaisir de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:00:04 A la une ce vendredi, la France sous le choc après une journée de manifestation sous le signe de l'ultra-violence.
00:00:10 Des scènes de chaos notamment à Paris où des drames ont été évités de justesse.
00:00:14 Témoignage exclusif dans un instant d'un policier qui a évacué un immeuble en proie aux flammes en plein cœur de la capitale.
00:00:20 Signe d'une France au bord de l'implosion, la visite du roi Charles III est reportée.
00:00:25 Il n'était pas sérieux de maintenir ce déplacement estimé Emmanuel Macron.
00:00:29 Un report inédit alors que depuis une semaine l'Europe a les yeux rivés sur les tensions en France.
00:00:35 Quelle image cela renvoie de notre pays décryptage dans Punchline Weekend.
00:00:38 Enfin dans cette ultra-violence, il existe un fait nouveau.
00:00:41 Il y a les casseurs professionnels qui se constituent en black bloc.
00:00:44 Et puis il y a les jeunes militants d'extrême gauche, les black bourges selon Gérald Darmanin,
00:00:49 ceux qui fièrement se prennent en selfie devant une poubelle incendie.
00:00:53 Et quelle réponse pénale face à ces fauteurs de trouble ?
00:00:56 Comment mettre fin à l'impunité des bobos radicaux ?
00:00:59 Voilà le programme de cette première heure de Punchline Weekend.
00:01:02 Je vous présente les invités dans un instant.
00:01:04 Ils avancent là le point sur l'information.
00:01:06 Nous ne cèderons rien à la violence, ce sont les mots d'Emmanuel Macron.
00:01:13 Il s'est exprimé depuis Bruxelles aujourd'hui.
00:01:16 Le président participe à un conseil européen en pleine crise sociale.
00:01:20 Il se dit également à disposition de l'intersyndicale
00:01:24 qui appelle à une nouvelle journée de mobilisation ce mardi.
00:01:28 Des rassemblements prévus ce week-end contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres.
00:01:32 7000 à 10 000 personnes sont attendues selon les autorités, dont 1500 éléments radicaux.
00:01:39 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin craint une manifestation violente.
00:01:43 3200 gendarmes et policiers sont mobilisés.
00:01:47 Et puis le lycée Condorcet bloqué aujourd'hui.
00:01:50 Des élèves ont organisé un filtrage devant l'établissement parisien
00:01:54 ne laissant passer que les classes préparatoires aux grandes écoles.
00:01:57 Une action à mener au lendemain de la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:02:03 Merci chère Adrien Spiterri pour le point sur l'information.
00:02:06 On est avec Gabriel Cluzel ce vendredi. Bonjour chère Gabriel.
00:02:09 A vos côtés Jean-Sébastien Ferjou et Eric Revelle. Bonjour à tous les deux.
00:02:14 Lebret, ravi de vous retrouver. Cher Gauthier, journaliste au service politique de CNews bien sûr.
00:02:20 Et Karim Zeribi, ravi de vous retrouver, consultant CNews.
00:02:24 La France s'embrase et je ne sais pas si nous avons conscience de ce qui s'est passé hier
00:02:28 et de ce qui se passe depuis maintenant une semaine.
00:02:32 Distinguons bien, pour commencer, la mobilisation sociale de l'extrême violence,
00:02:38 de l'ultra-violence à laquelle sont confrontées notamment les forces de l'ordre,
00:02:42 mais pas que, les riverains également.
00:02:44 Et hier, je voulais qu'on commence par ça, parce que c'est peut-être l'image la plus forte,
00:02:48 on est passé à deux doigts d'un drame.
00:02:51 Regardez ces images, on est en plein cœur de Paris, c'est un immeuble qui est en proie aux flammes
00:02:55 parce qu'un feu de poubelle a été allumé quelques minutes avant.
00:03:00 Il y avait en fait des policiers hors service en civil qui n'étaient pas loin.
00:03:04 Ils sont rentrés dans l'immeuble, ils ont évacué une dizaine de personnes.
00:03:09 Écoutez bien le témoignage de ces deux policiers hors service,
00:03:13 l'un d'entre eux étant l'arme, c'est une femme,
00:03:16 et nous sommes en direct avec Jérôme Jiménez qu'on voit régulièrement sur notre antenne
00:03:20 parce que Jérôme Jiménez était présent au moment des faits,
00:03:25 et il va nous raconter ce qui s'est passé.
00:03:26 Mais écoutons d'abord ces deux témoignages qui témoignent de l'ultra-violence d'hier soir.
00:03:32 On était à côté, on a vu le feu, c'est notre boulot, on est policiers,
00:03:37 on est montés et on a fait ce qu'il y avait à faire.
00:03:39 Il y avait des personnes ?
00:03:40 Il y avait des gens, je me suis dit "non, c'est des habitations".
00:03:43 C'est des habitations, on a sorti plus d'11 personnes.
00:03:47 Madame, vous êtes sous choc encore, c'est normal.
00:03:50 Les gens sont vivants, c'est le principal.
00:03:52 Je préfère que moi, je préfère moi que eux.
00:03:57 Et les personnes étaient à quel étage ?
00:04:00 3ème, 4ème et jusqu'au niveau du balcon.
00:04:04 Voilà pour ce témoignage, elle dit "je préfère que ça soit moi que eux".
00:04:07 Jérôme Jiménez, merci d'être avec nous.
00:04:09 Je rappelle que vous êtes responsable syndical UNESA et policier,
00:04:14 vous êtes régulièrement chez nous.
00:04:15 On vous aperçoit dans ce témoignage, vous êtes juste derrière ces deux personnes.
00:04:20 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé hier au moment de cet incendie ?
00:04:26 Merci pour votre invitation.
00:04:29 Hier, après la manifestation avec mes collègues,
00:04:32 trois autres policiers de la préfecture de police,
00:04:35 on était sur le secteur de Bourse, à proximité, sur une brasserie.
00:04:39 C'est vrai qu'au niveau du 7, 9 rue Saint-Marc,
00:04:42 on a vu un feu important se déclarer,
00:04:45 puisque les poubelles ont été déplacées au niveau de l'immeuble,
00:04:51 en bas de l'immeuble,
00:04:52 et les flammes ont commencé à prendre une ampleur assez dense,
00:04:56 puisqu'on a eu un feu, je dirais, 4-5 mètres de hauteur.
00:05:00 Et donc du coup, là, en fait,
00:05:02 on n'a rien fait de plus que souffrir à n'importe quel policier hors service.
00:05:06 Je pense que tout le monde le fait,
00:05:07 tous les policiers qui s'engagent ont cette idée.
00:05:11 Donc on a foncé en direction du feu, on s'est mis d'accord,
00:05:15 on a tenté d'évacuer le maximum de personnes,
00:05:18 puisque le feu s'est déclaré au niveau du 9, mais au niveau du 7,
00:05:21 si on regarde bien, on a pu entrer et monter dans les étages,
00:05:24 et essayer d'alerter et d'évacuer le maximum de riverains sur ce secteur.
00:05:29 L'idée première, bien évidemment, c'était que des personnes soient au courant
00:05:33 et qu'elles sortent, et surtout qu'il n'y ait pas de drame.
00:05:36 Et c'est vrai qu'on a frôlé le drame.
00:05:37 Il y a quelques riverains qui nous ont aidés aussi à déplacer les poubelles,
00:05:41 à porter assistance aux habitants du lieu d'effet.
00:05:45 Mais c'était une situation chaotique et vraiment périlleuse.
00:05:49 On a appelé, bien évidemment, j'ai appelé le 17,
00:05:52 j'ai appelé les collègues, on a demandé les renforts,
00:05:54 on a demandé les pompiers, qui nous ont d'ailleurs bien aidés aussi.
00:05:58 Après, je tiens les félicités parce qu'on a discuté avec eux.
00:06:01 Après, c'était la caserne aussi de Pierre-Phil sur scène qui était en renfort.
00:06:05 Donc, oui, on est passé très, très, très près d'un drame important.
00:06:10 Ce que je voulais surtout dire, c'est que pour moi,
00:06:13 ce n'est pas une action héroïque, en fait.
00:06:14 Ce qu'on a fait hier avec mes collègues, n'importe quel policier l'aurait fait.
00:06:18 Et ça, il faut aussi le dire, parce que ça, c'est dans l'ADN de n'importe quel policier.
00:06:22 Protéger, servir, assister, porter secours à des personnes en danger,
00:06:26 c'est notre mission première.
00:06:28 Et voilà, on l'a fait comme on...
00:06:31 Ma collègue était vraiment choquée, mais voilà.
00:06:33 Jérôme Jiménez.
00:06:34 Pour nous, c'est une évidence.
00:06:36 J'imagine bien, mais c'est important de le signaler.
00:06:39 Vous avez bien fait de rappeler que les pompiers qui sont intervenus hier
00:06:42 sur cet incendie sont des pompiers d'Île-de-France, non pas de Paris.
00:06:47 Et c'est vraiment pour que les téléspectateurs se rendent compte
00:06:49 de ce qui s'est passé hier, c'est-à-dire qu'il y a eu tellement
00:06:52 de feux de poubelle déclarés, d'incendies déclarés,
00:06:55 que les autorités ont fait appel, ont sollicité, mobilisé
00:07:00 tous les pompiers quasiment en Île-de-France parce que ça devenait ingérable.
00:07:04 Exactement.
00:07:05 Là, je vous dis, c'était un jeune équipage de pompiers.
00:07:08 J'ai été très surpris parce qu'en fait, quand ils sont arrivés
00:07:11 et qu'ils ont éteint le feu, très rapidement, des habitants
00:07:15 et des personnes qui ont été évacuées et quelque part sauvées,
00:07:19 ont dit "mais c'est des policiers hors service qui sont intervenus".
00:07:21 Et ils ont un rapport à établir, donc ils ont cherché à nous identifier.
00:07:24 On s'est mis, voilà.
00:07:25 Mais ils ont soigné aussi mes collègues qui avaient pris pas mal de fumée toxique
00:07:30 et donc ils ont pu respirer de l'oxygène et prendre le temps de prendre le pouls, etc.
00:07:36 Donc ils ont vraiment été très confortables et surtout,
00:07:38 on a pris conscience de l'importance de ce qui est en train de se passer sur Paris
00:07:43 parce que quand on vous dit que c'est la caserne de Pierre Fitts-Sursen
00:07:46 qui intervient sur le secteur du deuxième arrondissement de Paris,
00:07:49 vous imaginez bien que certainement les pompiers de Paris ont dû être débordés hier soir.
00:07:53 Une dernière question Jérôme, parce que j'ai pu rencontrer
00:07:56 plusieurs forces de l'ordre hier et les voir sur le terrain.
00:08:00 Je n'avais jamais vu un tel niveau d'inquiétude, un tel niveau de fatigue
00:08:05 et même dans les témoignages en off, cette peur qui est nourrie depuis quelques jours aujourd'hui.
00:08:12 Est-ce que Jérôme Jiménez, aujourd'hui, vous êtes un policier
00:08:16 et vous craignez ce qui peut se passer les prochains jours ?
00:08:20 On a franchi un cap au niveau de la violence, je vous l'ai déjà dit,
00:08:24 et là je pense que c'est assez grave.
00:08:26 Le profil des personnes aussi qui commettent des exactions sur les forces de l'ordre a changé.
00:08:31 Il n'y a plus que des UEF, on n'a pas juste le problème des BlaBlocs
00:08:35 ou des groupes armés extrémistes de gauche ou de droite,
00:08:39 mais on a aussi des jeunes dans la rue qui sont parfois inconnus des services de police
00:08:42 qu'on en appartient pour des jets de projectiles et c'est bien grave.
00:08:45 Je ne comprends pas, ils ne sont pas dans la rue pour les bonnes raisons.
00:08:48 Moi j'ai défilé l'après-midi dans le cortège et les manifestants sont là pour la réforme des traites,
00:08:52 mais ces personnes ne sont pas là pour les bonnes raisons,
00:08:54 elles sont là pour piller, casser et se mettre le chaos.
00:08:57 Ce n'est pas le sujet.
00:08:58 Je voulais aussi rappeler une chose qui, à mon sens, est importante.
00:09:01 Les policiers, je vous le rappelle, sont là pour assurer la sécurité des personnes,
00:09:05 les biens et notamment que les manifestants puissent manifester en toute sécurité.
00:09:11 On doit maintenir la sécurité et à un moment donné, quand la situation dégénère,
00:09:15 on doit rétablir l'ordre public et quand on doit rétablir le public, on va au contact.
00:09:21 Donc il faut savoir aussi un petit peu ce que l'on veut aujourd'hui,
00:09:23 mais quand les situations deviennent périlleuses et dangereuses, on est obligé d'intervenir.
00:09:27 Donc voilà, quand aujourd'hui on essaie de faire le procès de la police
00:09:30 pour quelques affaires qui sortent sur les réseaux sociaux,
00:09:32 où il y a des gestes de policiers qui sont critiqués, je pense qu'on se trompe de sujet.
00:09:39 Ce sont deux sujets différents et c'est normal que quand il y a des...
00:09:46 Alors certains parlent de bavures policières, c'est important quand même de les décrypter et d'en parler,
00:09:50 mais effectivement vous avez 100 fois raison et on va en parler ce soir.
00:09:53 Vous avez des responsables politiques qui placent la focale sur ces quelques éléments
00:09:59 qui prêtent à possiblement sanction.
00:10:02 Il y a l'IGPN qui est rapidement saisie et qui préfère parler de ça
00:10:06 plutôt que de parler des 450 policiers qui ont été blessés hier.
00:10:09 Moi je trouve ça hallucinant lorsqu'on est élu de la République de se focaliser là-dessus,
00:10:14 plutôt que de saluer la bravoure, comme hier devant cet immeuble, des policiers hors service.
00:10:21 On va essayer de dénouer le fil en quelque sorte pendant toute cette émission,
00:10:25 d'essayer de comprendre ce qui s'est passé hier et ce qui se passe depuis une semaine.
00:10:29 Mais peut-être Eric Revelle, un premier mot avec vous,
00:10:31 quand vous voyez ces images et elles ont été longuement commentées,
00:10:35 elles vont être commentées tout au long des prochaines heures,
00:10:38 quel regard vous portez sur ce qui se passe en ce moment ?
00:10:41 Je veux dire, quand je vois l'intervention de ces policiers qui étaient en civil
00:10:46 et qui passaient par hasard, me vient immédiatement en tête la phrase de Jean-Luc Mélenchon,
00:10:51 "la police tue", en l'espèce la police sauve.
00:10:55 La police sauve, car si ces policiers en civil n'avaient pas été sur place,
00:10:59 sans doute en attendant que les pompiers de Peyrefitte,
00:11:01 et ça aussi c'est un élément important,
00:11:03 c'est-à-dire qu'il a fallu appeler des pompiers d'une banlieue parisienne
00:11:06 pour venir éteindre un feu à Paris, sans doute qu'il y aurait eu peut-être des victimes.
00:11:10 C'est la première réaction que j'ai eue en entendant.
00:11:13 J'avais compris qu'un immeuble avait failli brûler,
00:11:16 mais je ne savais pas que c'était des policiers en civil qui étaient intervenus.
00:11:23 Donc voilà, moi j'oppose immédiatement les propos outranciers de Jean-Luc Mélenchon,
00:11:26 "la police tue" à "la police sauve" en l'occurrence.
00:11:29 Maintenant, deuxième chose, sur la manifestation elle-même,
00:11:33 peut-être que tout un chacun pourra apporter un témoignage.
00:11:36 Moi j'étais dans Paris hier, pas très loin de l'Opéra Garnier,
00:11:39 où la manifestation arrivait, et le gros de la manifestation s'est bien passé,
00:11:44 mais tout ce qu'il y avait en amont de cette manifestation était hallucinant.
00:11:47 J'ai assisté à des scènes dans les rues d'où je me trouvais,
00:11:50 où je n'avais pas du tout l'impression d'être dans un pays en paix.
00:11:53 J'avais l'impression d'être un pays plombé, plongé dans une sorte de guerre civile,
00:11:58 de guérilla urbaine.
00:11:59 Vous aviez dans les rues, juste devant la Banque de France,
00:12:02 des cohortes de policiers qui coursaient des gens...
00:12:05 C'était Paris en état de siège, hier.
00:12:07 Appelez ça comme ça, moi j'ai eu l'impression que j'ai assisté...
00:12:09 Non mais ce qui est toujours saisissant, dans le décryptage de ces images-là,
00:12:13 Eric, et régulièrement tous les week-ends, on peut le traiter, malheureusement,
00:12:18 c'est que vous avez certains, ça peut être des responsables politiques,
00:12:21 ça peut être des éditorialistes, des journalistes,
00:12:24 qui ont peur de dire les choses, qui ne veulent pas regarder la réalité en face,
00:12:28 et qui ne parleront pas comme vous, ou en tous les cas, qui vous diront...
00:12:31 Non mais qui vous diront "mais vous êtes un excessif, vous êtes un extrémiste,
00:12:35 Eric Revelle, lorsque vous dites...
00:12:36 Vous êtes un extrémiste lorsque vous parlez de guérilla urbaine."
00:12:40 Je l'ai entendu, c'est pour ça, j'essaie de me souvenir.
00:12:43 On poursuit le débat dans un instant.
00:12:46 Anne-Isabelle Thollé est sur le terrain, on a demandé à nos équipes
00:12:49 de retourner sur les lieux de cet incendie,
00:12:51 parce que c'est peut-être vraiment l'un des symboles de cette soirée ultra-violente.
00:12:55 Anne-Isabelle, vous êtes au pied de l'immeuble "Touché par les flammes" hier,
00:12:59 et vous avez dû rencontrer, j'imagine, des riverains sous le choc cet après-midi.
00:13:03 Bien sûr, tous les riverains de cette rue n'en reviennent pas encore maintenant.
00:13:09 Là, il y a deux minutes, on venait nous voir en disant "mais ce n'est pas possible,
00:13:12 ce qui s'est passé hier, c'était très impressionnant."
00:13:14 Alors pour bien comprendre ce qui s'est passé,
00:13:16 en fait, les éboueurs n'étaient pas passés depuis dix jours rue Saint-Marc,
00:13:19 dans le deuxième arrondissement, et si bien qu'il y avait une montagne d'ordures
00:13:22 juste devant cet immeuble, et voilà pourquoi les flammes s'en sont prises
00:13:26 à cette devanture en bois, ça a flambé directement.
00:13:29 Et là, vous voyez, les éboueurs passent pour la première fois depuis dix jours
00:13:33 pour ramasser toutes les ordures, et puis aussi tout ce qui a été saccagé,
00:13:40 les débris, et pour vous montrer, le locataire de cet immeuble n'était pas là hier,
00:13:45 donc heureusement, il ne lui est rien arrivé, mais son appartement est complètement saccagé,
00:13:51 parce qu'à l'intérieur, ça sent trop fort la fumée, et il ne peut plus y habiter.
00:13:55 Et puis, le restaurant d'à côté, sous l'effet de la chaleur, a eu la vitre brisée.
00:14:01 Et ce que je peux vous dire, Elliot, c'est que dans cet appartement,
00:14:05 que je connais bien, parce que je suis moi-même propriétaire d'une petite chambre de service,
00:14:10 eh bien, je vais vous montrer, le logement en question qui a été incendié est ici,
00:14:22 il y a encore quelques restes malgré tous les nettoyages,
00:14:25 et puis tous les habitants de cet immeuble ont été évacués pendant que ça flambait,
00:14:29 par les pompiers, pour des raisons de sécurité, et puis enfin, la restauratrice,
00:14:34 qui est juste à côté, nous a signalé tout à l'heure qu'elle en avait ras-le-bol,
00:14:38 en fait, de toutes ces manifestations, parce que ça se ressentait, évidemment,
00:14:41 il y a énormément de désistements, le restaurant est à moitié plein,
00:14:45 les jours de manifestation, et elle exprimait son ras-le-bol,
00:14:48 et redoute la prochaine manifestation, mardi prochain.
00:14:51 Merci, Anne-Isabelle, pour ce témoignage, et les explications, et la colère,
00:14:55 on a pu comprendre la colère des riverains.
00:14:58 Je voudrais qu'on revienne sur ce qui s'est passé, plus généralement, à Paris.
00:15:02 Je rappelle qu'il y avait 119 000 manifestants hier, selon le ministère de l'Intérieur,
00:15:07 c'est un chiffre record, 800 000 selon la CGT, mais revenons sur ces tensions,
00:15:12 parce qu'il n'y avait pas que dans cette rue parisienne,
00:15:15 donc là, vraiment, on est en plein cœur de la capitale, et on voit le sujet de Sarraval.
00:15:20 Un immeuble incendié.
00:15:23 Des boutiques pillées.
00:15:28 En marge de la manifestation qui s'est tenue hier, des débordements
00:15:35 et des affrontements violents entre les forces de l'ordre et des cortèges sauvages.
00:15:39 Pas moins de 903 feux de mobiliers urbains ou de poubelles recensés,
00:15:42 selon le ministre de l'Intérieur.
00:15:44 Au lendemain, l'odeur de brûlée est toujours présente,
00:15:47 et les rues portent encore les stigmates de la soirée.
00:15:50 Gérald Darmanin souligne la radicalisation d'une partie des manifestants,
00:15:55 et compte près de 1500 casseurs dans le cortège parisien.
00:15:59 Un bilan lourd pour cette manifestation parisienne,
00:16:02 avec 457 interpellations et 411 policiers-gendarmes blessés.
00:16:06 Cette 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:16:10 est la plus violente depuis le début du mouvement.
00:16:13 Éric Revel disait scène de guérilla urbaine.
00:16:17 Peut-être un premier tour de table.
00:16:19 Est-ce qu'aujourd'hui, Paris, mais plus généralement la France,
00:16:22 dans certains territoires, est au bord du chaos ?
00:16:25 Est-ce qu'on a le droit de se poser cette question ?
00:16:27 Est-ce qu'on est trop alarmiste en se posant cette question à Jean-Sébastien Ferjot ?
00:16:32 Il y a des endroits et des moments de chaos.
00:16:34 Après, est-ce que la France entière est dans le chaos ?
00:16:36 C'est une autre question, puisque c'est très paradoxal.
00:16:38 Regardez le métro, finalement, il circule quand même.
00:16:40 Il y a beaucoup de choses qui continuent à fonctionner.
00:16:42 L'économie continue à fonctionner.
00:16:44 Donc, il y a une volonté insurrectionnelle.
00:16:46 On le sait chez une partie de la classe politique française,
00:16:49 chez une partie, je veux dire une partie de la NUPS,
00:16:52 comme ça peut exister chez une partie, une seule partie de la CGT.
00:16:56 Par exemple, maintenant, il y a une continuité,
00:16:59 il y a des zones grises, il y a une masse énorme de Français
00:17:02 qui sont en colère ou qui sont dans le rejet de cette réforme
00:17:04 et qui, évidemment, ne cautionnent pas plus,
00:17:06 qui ne participent pas à des éléments comme ça
00:17:09 et pas plus, d'ailleurs, qu'ils en tirent des conclusions
00:17:11 sur la nature même du régime.
00:17:13 Pas plus que, j'imagine, ils souhaiteraient aller jusqu'à la violence
00:17:16 pour qu'Emmanuel Macron quitte le pouvoir.
00:17:18 Mais on voit bien que certains essayent d'exploiter
00:17:21 cette exaspération des Français, d'exploiter cette colère
00:17:23 et d'exploiter aussi les maladresses continues du président de la République
00:17:26 pour porter le projet insurrectionnel qui est le leur.
00:17:29 Donc, je crois que ça reste très minoritaire,
00:17:32 mais ça n'empêche pas que, oui, ça produit ces scènes-là
00:17:34 et ce qui serait donné à des droits.
00:17:36 Pourquoi j'aimerais qu'on arrive à assumer ces positions,
00:17:40 en tous les cas, avoir le courage de dire oui ou non.
00:17:42 C'est-à-dire que vous avez la mairie de Bordeaux qui a été touchée,
00:17:48 la porte qui était incendiée, on a eu le commissariat de Lorient
00:17:51 qui a été saccagé, on a vu ce qui s'est passé,
00:17:55 notamment à Paris, on a plus de 400 policiers qui ont été blessés.
00:17:59 Donc, est-ce que c'est un contexte, un climat insurrectionnel ?
00:18:04 Est-ce qu'on a le droit de se dire ça ?
00:18:06 – Je pense qu'il y a une double montée en puissance,
00:18:09 il y a une montée en puissance de la colère sociale républicaine
00:18:12 avec beaucoup de monde derrière dans la rue, dans les cortèges.
00:18:15 Et l'intervention du président de la République n'a fait que les galvaniser,
00:18:19 ceux-là, et les rekenker.
00:18:21 Et puis, il y a une violence antirépublicaine de la part de groupes
00:18:27 qui veulent mettre la République à genoux, qui veulent semer le chaos dans le pays,
00:18:32 qui sont dans une démarche qui est au-delà de la réforme des retraites,
00:18:35 qui sont des révolutionnaires, violents, extrémistes, qui veulent semer le chaos.
00:18:42 Et ils profitent effectivement de ces mouvements de foules.
00:18:45 Hier, ils étaient très nombreux, 1 500 c'est beaucoup,
00:18:48 alors que les services de renseignement les avaient évalués à 600.
00:18:52 Et il y a eu quand même plusieurs milliers de contrôles en amont de la manifestation,
00:18:56 et malgré tout, ils ont réussi à s'infiltrer et à commettre les délits,
00:19:00 les exactions et les agressions qu'ils commettent.
00:19:02 Moi je vais vous dire, je tire un grand coup de chapeau aux forces de l'ordre,
00:19:04 parce que c'est très compliqué de faire du maintien de l'ordre dans ce contexte-là.
00:19:07 Comment vous faites pour distinguer, alors qu'ils sont infiltrés de la manifestation,
00:19:12 le bon manifestant du mauvais ?
00:19:14 Et on sait que les syndicats de police sont contre la réforme des retraites,
00:19:17 que beaucoup, lorsqu'ils sont en repos, sont dans les cordons de sécurité,
00:19:21 qui sont là en collaboration avec les services de sécurité et syndicats,
00:19:24 dire que les policiers, comme je l'ai entendu dire,
00:19:27 tapaient sur les manifestants et se faisaient plaisir de les gazer et compagnie,
00:19:31 moi je n'y crois pas une seconde.
00:19:33 Les policiers sont là pour protéger les manifestants, mais les vrais,
00:19:36 pas les voyous et les délinquants.
00:19:37 Et c'est difficile parfois de faire la part des choses,
00:19:39 dans un contexte, je dirais, aussi brouillon que ne l'a été la manifestation d'hier.
00:19:46 Donc ne cherchons pas à accuser les policiers, qui font un travail extrêmement difficile,
00:19:51 dont il y a beaucoup de blessés dans le rang de la police,
00:19:54 et mettons l'accent sur le combat qu'on a amené contre ces délinquants,
00:19:58 pour que les mots d'ordre et les manifestants puissent continuer de manifester tranquillement.
00:20:01 – Gabriel, je vous donne la parole, dans un instant,
00:20:03 vous allez essayer de décrypter la déclaration, c'était cet après-midi à Bruxelles,
00:20:06 c'est Jean de Mambus, du président de la République.
00:20:08 "Nous ne céderons rien à la violence", voilà ce qu'il a dit après les tensions d'hier.
00:20:14 – Beaucoup de nos policiers et de nos gendarmes,
00:20:16 étaient l'objet d'agressions totalement disproportionnées,
00:20:19 de la part de militants extraordinairement violents et équipés.
00:20:24 Manifestement, on se prépare à Saint-Sauline,
00:20:27 des manifestations de ce type pour les prochains jours,
00:20:30 avec déjà des équipements d'une rare violence,
00:20:32 qui ont été saisies par nos forces de sécurité.
00:20:35 Nous ne céderons rien à cette violence, rien.
00:20:38 En démocratie, on n'a pas le droit à la violence.
00:20:40 Et donc, respect plein et entier de la déontologie est exigé de nos forces de l'ordre,
00:20:45 avec la transparence qui doit aller derrière l'examen,
00:20:48 mais je ne le mets pas en parallèle avec ce qui se passe dans la société.
00:20:51 Nous ne céderons rien à la violence et je la condamne avec la plus grande fermeté.
00:20:55 – Alors c'est intéressant Gabriel, mais il y a toujours un décalage
00:20:57 entre ce qu'il dit et ce qu'il fait, puisqu'il a déjà cédé à la violence, Gabriel Cluzel.
00:21:00 – Mais évidemment qu'il a déjà cédé à la violence,
00:21:02 le problème c'est que là, il en va de sa responsabilité,
00:21:06 parce qu'il est à la tête de l'État, pour faire cesser ces scènes qui sont absolument chaotiques.
00:21:12 Moi je me souviens de cette phrase au moment des présidentielles,
00:21:15 où finalement on disait "ce sera Macron ou le chaos",
00:21:19 on a Macron et le chaos, et visiblement il est impuissant.
00:21:21 Alors le chaos, il est évidemment ces scènes de violence de la part de militants de Black Bloc
00:21:28 qu'on a laissé prospérer, pardon, mais on a laissé tranquillement,
00:21:31 et toute la littérature sur le sujet,
00:21:33 je vous envoie au livre "Les ingouvernables" d'Éric Delbecq
00:21:36 et bien d'autres, le livre sur l'ultra-gauche de Christophe Bourselier,
00:21:39 on a laissé prospérer avec beaucoup de tolérance et de bienveillance
00:21:43 ces militants d'ultra-gauche, et aujourd'hui on en peut le prie fort.
00:21:47 Et je ne crois pas que ni la justice, ni le broie médiatique
00:21:52 qui finalement minore beaucoup tout ce qui se passe,
00:21:55 ni les réponses juridiques soient à la hauteur du problème.
00:21:59 Alors vous rajoutez à cela l'affaire des poubelles,
00:22:01 parce qu'il faut quand même voir que nos métropoles sont des déchetteries à ciel ouvert,
00:22:05 qui aujourd'hui servent de combustible pour les feux,
00:22:09 et on arrive à cette situation qui est absolument terrifiante.
00:22:15 On reviendra sur les responsabilités dans un instant,
00:22:18 on va vraiment se poser cette question, qui est responsable de ce chaos ?
00:22:21 Est-ce que c'est finalement l'exécutif qui souffle sur les braises ?
00:22:26 Est-ce que c'est les responsables politiques d'extrême gauche ?
00:22:29 Est-ce que c'est la justice qui n'a pas été suffisamment ferme ces dernières années sur les black blocs ?
00:22:34 On va se poser ces questions dans un instant, mais Gauthier vous vouliez réagir sur la réaction ?
00:22:38 Il a déjà cédé à la violence, on peut citer Notre-Dame-des-Landes,
00:22:40 on peut citer les Gilets jaunes, et je me souviens des propos de Fabien Vildieu,
00:22:45 représentant Sud Rail, qui disait sur ce plateau
00:22:48 "Mais est-ce qu'il ne cède qu'à la violence ?
00:22:50 Est-ce qu'il faut que le mouvement se transforme et devienne violent pour qu'Emmanuel Macron cède ?
00:22:54 Et si Emmanuel Macron faisait le choix de céder in fine après ces scènes de violence,
00:22:58 ça prouvera qu'il ne cède qu'à la violence, pas "nous ne cédons pas à la violence",
00:23:02 il ne cède qu'à la violence.
00:23:04 Et il y a une stratégie qui est mise en place quand même depuis le départ,
00:23:06 quand vous échangez avec des députés de la majorité, parfois avec des conseillers de l'Elysée,
00:23:10 c'est la stratégie du pourrissement.
00:23:12 C'est-à-dire qu'ils ont bien compris du côté de l'Elysée que sur la réforme des retraites,
00:23:15 le combat était perdu de l'opinion.
00:23:17 7 Français sur 10 sont contre cette réforme et ça n'a pas bougé.
00:23:19 Ça s'est même légèrement accentué au fur et à mesure de l'exercice de pédagogie de certains ministres.
00:23:24 Et donc, en conclusion, l'exécutif a parié qu'au bout d'un moment,
00:23:30 le mouvement se transforme, devienne pourquoi pas violent,
00:23:33 et que les blocages, les grèves, que les Français ne puissent pas faire le plein,
00:23:36 ne puissent pas se déplacer en train, qu'au bout d'un moment,
00:23:38 l'opinion fatiguée par ce mouvement retourne du côté de l'autorité incarnée par le chef de l'État.
00:23:44 Et c'est un peu la stratégie qu'on a vue ce matin avec Gérald Darmanin.
00:23:47 C'était très intéressant pourquoi il était là ce matin, Gérald Darmanin.
00:23:50 Pour incarner l'ordre, quand il tape sur l'ultra-gauche notamment,
00:23:53 pour incarner l'ordre et pour essayer de capter l'opinion et de ramener l'opinion à lui et au gouvernement.
00:23:58 Je pense que ce qui fatigue les Français aujourd'hui,
00:24:00 ce n'est pas les blocages, ce n'est pas les tensions, c'est le cynisme de ce gouvernement.
00:24:04 Si c'est cette stratégie, c'est terrifiant.
00:24:06 Parce que dans les prochains jours, on ne sait pas ce qui peut se passer.
00:24:09 À chaque manifestation qu'on peut couvrir, quand on rentre le soir, on se dit "mais c'est un miracle".
00:24:14 Il n'y a pas des drames, la publicité on revient dans un instant.
00:24:16 Et d'ailleurs, signe du chaos, le roi Charles III a décidé de reporter sa visite.
00:24:21 Rappelez-vous la semaine dernière, il y a Elbron Pivet qui disait "il n'y a pas de crise politique, tout va bien".
00:24:25 Effectivement, c'était un peu tendu, mais il n'y a pas de crise.
00:24:28 Résultat, une semaine plus tard, on a le roi qui décide de ne pas venir en France.
00:24:33 Adrien Spiteri pour Le Point sur l'Information, il est 17h30.
00:24:45 14% des stations-services sont en pénurie d'au moins un type de carburant.
00:24:50 Conséquence du mouvement de grève dans les raffineries.
00:24:53 Face à cette situation, l'État a mis à disposition une carte interactive des carburants.
00:24:58 Attention toutefois, car toutes les stations ne sont pas référencées sur le site.
00:25:03 Autre mesure du gouvernement, les réquisitions.
00:25:06 6 salariés de la raffinerie Total Énergie de Donge sont concernés ce vendredi.
00:25:11 Ils étaient en grève depuis le 7 mars contre la réforme des retraites.
00:25:15 Les réquisitions pourraient se poursuivre dans les prochains jours.
00:25:19 Et puis, terminé TikTok sur les téléphones des fonctionnaires,
00:25:22 Netflix et Candy Crush sont également concernés.
00:25:25 Le gouvernement veut interdire l'installation et l'utilisation des applications récréatives sur les téléphones professionnels.
00:25:32 Elles présenteraient également des risques en matière de cybersécurité et de protection des données.
00:25:38 Clotier Lebret, Gabriel Cluzel, Karim Zerebi, Jean-Sébastien Ferjou, Eric Revel sont avec nous.
00:25:43 Et nous a rejoints sur le plateau Jean-Christophe Couville, vous êtes secrétaire national unité SGP Police.
00:25:47 C'est important de vous avoir sur le plateau parce qu'on va revenir évidemment sur les violences d'hier.
00:25:52 On va revenir sur ces policiers qui sont à bout de force, à bout de nerfs.
00:25:56 J'étais sur le terrain hier pour couvrir la manifestation.
00:25:59 J'ai vu des policiers épuisés, j'ai vu des policiers qui avaient peur.
00:26:03 J'ai vu des policiers parfois s'énerver, perdre leur sang froid et on peut le comprendre.
00:26:08 Mais j'ai vu des policiers aussi très courageux.
00:26:10 C'est pour ça que je suis resté 6 heures sur le terrain, je suis épuisé.
00:26:14 Imaginez quand vous faites 24 heures comme les CRS, ou alors 16 heures d'affilée, comme certains compagnies d'intervention.
00:26:22 Avec le matériel un peu plus lourd.
00:26:24 Avec 14 kilos sur le dos, avec l'attention, sachant que vous êtes une cible,
00:26:28 sachant qu'il y a des gens qui sont là pour vous rentrer dedans, pour vous mutiler.
00:26:32 Parce que quand on reçoit des objets, les objets qu'on reçoit, c'est des cocktails Molotov, c'est aussi des hérissons.
00:26:38 C'est-à-dire qu'on fait couler un peu de béton ou de plâtre, mélangé avec des clous ou des vis.
00:26:43 Et donc ça vous déchire.
00:26:44 Et c'est criminel ça, pardonnez-moi.
00:26:46 Oui c'est criminel, mais sauf que personne ne le dit.
00:26:48 Et en fait, ça fait des années que ça dure, et ça fait des années que la réponse pénale, elle n'est pas là.
00:26:54 Lorsque vous avez des fous furieux qui s'en prennent à la police, et qui lancent parfois des hérissons, ou des pavés, ou que sais-je.
00:27:01 C'est criminel. C'est aussi simple que ça.
00:27:03 Jean-Christophe Couvillier, est-ce que vous avez peur ?
00:27:05 Alors, je veux dire que la peur, bien sûr que la peur elle existe, et tant mieux.
00:27:08 La peur est salutaire parce qu'elle nous permet des fois aussi de se sortir de situations compliquées.
00:27:15 Je préfère travailler moi avec des collègues qui ont peur, plutôt qu'avec des têtes brûlées qui n'ont peur de rien.
00:27:20 Mais la peur peut vous faire faire une bêtise si vous...
00:27:23 Non mais mes collègues ont peur, mais c'est normal, quand on a peur pour soi, on a peur pour sa famille aussi, de ne pas pouvoir rentrer le soir.
00:27:30 On a aussi la pression de nos familles qui nous disent "mais enfin, est-ce que tu n'es pas de la chair à canon ?"
00:27:35 Parce que c'est ça aussi que les collègues nous disent.
00:27:37 Et quand on voit ce qui s'est passé par exemple à Saint-Nazaire ou à Nantes,
00:27:40 Saint-Nazaire, le tribunal administratif était pris d'assaut, il y avait une section de compagnie d'intervention qui était prise dedans,
00:27:46 ils ont utilisé 400 grenades. 400 grenades, c'est énorme.
00:27:50 Et c'était fort à la main.
00:27:52 Oui mais je vous coupe un instant. On a commencé l'émission en se disant "qu'est-ce que c'est, c'est le chaos, c'est quoi, c'est des guerriers urbanes ?"
00:27:58 On est dans quelle situation ? Dans quel état est la France aujourd'hui ?
00:28:02 Est-ce qu'on peut parler de tensions marginales, de groupuscules ultra-violents,
00:28:06 ou est-ce qu'on peut parler d'une France au bord de l'implosion ?
00:28:09 Est-ce qu'on a le droit de se poser cette question aujourd'hui ?
00:28:11 Je pense qu'on peut se poser cette question, mais il faut aussi, attention, il y a quand même l'énorme majorité,
00:28:17 heureusement des gens que j'ai vus hier dans les manifestations, parce que j'en ai fait partie moi aussi,
00:28:21 qui étaient là pacifiquement.
00:28:23 J'ai commencé avec ça.
00:28:24 Et qui étaient là pacifiquement, mais il y a un ras-le-bol. Il y a un ras-le-bol et surtout, effectivement,
00:28:28 il y a de la haine qui commence à se propager. Colère et haine.
00:28:31 J'ai commencé avec ça.
00:28:32 Et à côté de ça, on a des groupuscules compactes ultra-gauches qui eux sont passés directement dans des actions violentes
00:28:41 qui sont radicalisées, qui existaient déjà, et surtout c'est qu'ils commencent à amalgamer autour d'eux des étudiants.
00:28:47 On va y venir, les Blackbourges, comme dirait Gérald Darmanin. Moi j'appelle ça des bobos radicaux.
00:28:51 Mais j'ai commencé en disant qu'il faut bien distailler la mobilisation syndicale qui est historique de l'extrême violence et Black Bloc.
00:28:59 Mais on a une société en ébullition.
00:29:00 Et une société en ébullition.
00:29:01 Mais l'information de ce vendredi, c'est quand même le roi Charles III et son épouse Camilia qui ne se rendront pas en France.
00:29:08 Ils devaient arriver dimanche. Le voyage est donc reporté.
00:29:11 Je voulais juste faire une petite incise, parce que c'est l'image de la France aussi qui est en jeu.
00:29:15 C'est l'Elysée qui a annulé le déplacement. Mais je ne sais pas ce qu'il y a de pire entre c'est le roi qui dit "je ne viens pas en France"
00:29:22 ou c'est l'Elysée qui dit "on ne peut pas assurer le déplacement".
00:29:25 Je pense que Buckingham Palace et le gouvernement britannique croisaient les doigts, priaient pour que le gouvernement français
00:29:30 leur propose d'annuler ce déplacement parce qu'ils n'osaient pas le dire.
00:29:34 Pour ne pas infliger un camouflet diplomatique à la France.
00:29:37 Mais ils mesuraient évidemment les risques énormes qu'il y aurait eu en termes d'image.
00:29:41 C'est reporté en juin.
00:29:42 C'est reporté en juin, vous dites.
00:29:43 Mais si c'est calme en juin.
00:29:45 Mais si c'est calme en juin déjà.
00:29:47 Mais pardonnez-moi, je ne sais pas ce qu'il y a de pire entre la peste ou le choléra.
00:29:51 C'est-à-dire que vous appelez le roi et vous dites...
00:29:53 Evidemment, vous appelez Buckingham en disant...
00:29:56 Désolé.
00:29:57 Désolé, on ne peut pas vous accueillir.
00:29:58 La presse britannique a titré l'humiliation des Manoleques.
00:30:01 Mais on voit ça, pardonnez-moi, on a pu voir ça dans des pays en Amérique latine ou dans des pays où il y avait...
00:30:06 Et ça devait être la première visite d'Etat. C'était un honneur fait à la France, selon le Royaume-Uni, de nous réserver leur première visite d'Etat.
00:30:11 Sarah Menaille est avec nous.
00:30:13 D'ici là, d'ici juin, il n'en aura fait évidemment ailleurs.
00:30:15 Vous êtes notre correspondante à Londres, Sarah.
00:30:17 Au-delà de ce report, parce que c'était l'une des informations de la journée, on l'a longuement traité.
00:30:22 Au-delà de ce report, ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce que pensent les Anglais de la situation en France.
00:30:27 Qu'est-ce qu'ils disent, les Anglais, de ce qui se passe depuis maintenant une semaine dans les rues françaises ?
00:30:37 Écoutez, les réactions ici sont plutôt mitigées. Il y a un mélange entre de la consternation, évidemment, et puis de l'amusement aussi, parfois.
00:30:43 Vous savez qu'ici, au Royaume-Uni, on aime beaucoup se moquer un petit peu du voisin français.
00:30:48 Alors, il faut rappeler que les images des poubelles qui s'accumulent dans Paris, notamment les images des manifestations,
00:30:53 les départs de feu un peu partout en France, tournent ici, évidemment, dans les médias britanniques.
00:30:58 On regarde avec attention ce voisin français qui fait sa révolution.
00:31:01 Ce sont les termes employés par certains médias ici, en Grande-Bretagne.
00:31:05 À la télévision, aujourd'hui, en Grande-Bretagne, on parle même d'une France qui brûle.
00:31:10 La BBC évoque une France qui serait irréformable, quand d'autres admirent aussi cette capacité qu'ont les Français à se battre pour leurs droits.
00:31:17 C'est notamment le cas du Financial Times, qui dit que le monde a beaucoup à apprendre des Français en voyant ce qui se passe en ce moment.
00:31:24 Il faut dire que notre histoire fait aussi beaucoup écho à la leur en ce moment, puisque le Royaume-Uni, depuis l'été dernier,
00:31:29 fait face à de nombreux mouvements sociaux du jamais vu depuis les années 80 et les années Thatcher.
00:31:34 De l'autre côté de la manche, on observe avec beaucoup d'attention ce qui se passe.
00:31:38 On est consterné par les images de guérilla urbaine dans les rues de différentes villes françaises.
00:31:43 On admire aussi cette capacité qu'ont les syndicats à se battre pour leurs acquis.
00:31:47 C'est plutôt mitigé.
00:31:49 En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est qu'ici au Royaume-Uni, c'est vrai que tous les jours, on est abreuvés d'images de Paris, de la France,
00:31:55 que ce soit à la télévision ou dans les journaux.
00:31:57 Le Times, par exemple, avait consacré une double page à la grève des éboueurs parisiens il y a quelques jours.
00:32:02 Donc on a ces photos de Paris avec ces poubelles qui s'accumulent.
00:32:05 C'est vrai que les Britanniques suivent ici avec beaucoup d'attention ce qu'il se passe en France.
00:32:09 Merci beaucoup Sarah Menaï.
00:32:11 Mais franchement, quand même, l'image que ça renvoie carrément aux érubis de la France.
00:32:15 C'est-à-dire qu'on ne peut pas accueillir le roi parce que la situation ne nous le permet pas.
00:32:20 Alors certains diront, pourquoi vous hachez la tête Gauthier ?
00:32:24 Parce qu'effectivement, la situation ne le permet pas, les manifestations.
00:32:27 Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi le symbole qu'aurait été un dîner à Versailles à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
00:32:33 Ça s'entend.
00:32:35 L'image que ça renvoie, effectivement, elle est très mauvaise pour le pays.
00:32:38 Mais surtout très mauvaise pour Emmanuel Macron,
00:32:40 qui donne le sentiment à l'international de ne plus rien maîtriser dans le pays.
00:32:44 Moi, j'ai regardé un petit peu les actualités internationales.
00:32:47 Il faut dire ce qu'on dit de nous en Allemagne.
00:32:49 Et on sait très bien qu'ils parlent toujours de l'axe franco-allemand, le moteur.
00:32:54 Les Allemands font quand même un plaisir là d'expliquer qu'on ne maîtrise plus rien,
00:32:59 que c'est quasiment la guérilla urbaine dans la rue de Paris et des métropoles françaises.
00:33:03 Ce qui n'est pas faux en soi avec ces groupuscules.
00:33:06 Parce qu'encore une fois, même si on veut distinguer les manifestants dans leur immense majorité pacifique,
00:33:11 qui veulent que l'on parle des mots d'ordre et du retrait de cette réforme,
00:33:14 on a quand même ces groupuscules qui sèment un trouble énorme dans le pays,
00:33:18 et qui inquiètent beaucoup de monde.
00:33:20 Parce qu'ils étaient très nombreux hier, Jean-Christophe.
00:33:22 Les services d'enchaînement, dont ils avaient estimé à 600, ils étaient 1500.
00:33:25 Ça veut dire qu'ils agrègent à eux.
00:33:27 Moi, il y a quelque chose que Jean-Christophe Couvé soulignait, il faut qu'on soit très prudent,
00:33:30 c'est qu'on a des professionnels de la casse, de la violence,
00:33:33 mais est-ce qu'on ne va pas se greffer à eux, des gens en colère, qui vont basculer ?
00:33:37 On va y venir, on va y venir.
00:33:39 Mais passons aux responsabilités à présent,
00:33:42 et je veux vraiment qu'on essaye de décrypter ce qui a pu se passer hier
00:33:46 et ce qui se passe depuis une semaine, et de savoir qui est responsable de cela.
00:33:50 C'est ce que fait le ministre de l'Intérieur ce matin,
00:33:52 qui revient sur les dégradations et qui les chiffre,
00:33:54 parce que c'est inédit ce qui s'est passé hier.
00:33:57 Le premier chiffre que je peux vous donner, c'est le 903 feux de mobiliers urbains ou de poubelles à Paris,
00:34:05 ce qui a bien évidemment engagé beaucoup les sapeurs-pompiers.
00:34:08 C'est aussi 457 interpellations partout en France,
00:34:12 Paris bien sûr, et le reste du territoire national.
00:34:15 Et c'est 441 policiers et gendarmes blessés.
00:34:19 C'est un bilan difficile,
00:34:22 parce que les policiers et gendarmes ont protégé ceux qui ont été l'objet hier de la manifestation,
00:34:29 c'est-à-dire l'essentiel des personnes qui voulaient simplement manifester contre la réforme des retraites,
00:34:32 et c'était leur droit, on a su les protéger.
00:34:35 Est-ce que l'exécutif a été trop faible ces dernières années
00:34:39 par rapport à ces fauteurs de troubles qu'on revoyait chaque semaine ?
00:34:43 Parce que depuis 2018, vous avez eu les violences lors des mobilisations des Gilets jaunes.
00:34:48 Distinguez les Gilets jaunes des casseurs.
00:34:50 Vous avez eu la loi réforme des retraites 2019, loi sécurité globale,
00:34:54 et encore une fois on se retrouve sur cette même situation.
00:34:56 Mais évidemment, et tout le monde le sait, qu'il y a eu une complaisance incroyable avec ces casseurs.
00:35:00 Je voulais simplement revenir sur l'intervention de Gérald Darmanin.
00:35:03 Je rappelle que pour reparler de l'Angleterre,
00:35:05 ce fait quand même la deuxième fois que les Anglais ont l'occasion de gloser
00:35:10 sur les difficultés pour Gérald Darmanin et le reste du gouvernement
00:35:14 de faire régner la sécurité dans le pays.
00:35:16 Pardon, mais ça commence à devenir compliqué.
00:35:18 Comme la sévignée Jean-Luc Mélenchon.
00:35:21 C'est quand même assez révélateur d'un climat.
00:35:24 Évidemment qu'il y a eu une énorme complaisance.
00:35:27 C'est la première fois.
00:35:28 D'ailleurs, il y a un petit tournant cette fois, je trouve, dans le discours de Gérald Darmanin.
00:35:31 Parce que d'habitude, il renvoyait toujours dos à dos les milices d'extrême gauche,
00:35:34 ou les... Non, il ne parlait pas jamais de milices, vous rigolez.
00:35:37 Les black blocs et les groupuscules d'extrême droite.
00:35:40 Et là, il a quand même ciblé sur l'extrême gauche.
00:35:43 Il avait parlé d'éco-terroristes pour Sainte-Soline.
00:35:46 C'est vrai.
00:35:47 Mais là, cette fois, il a été un peu plus offensif et un peu moins politique.
00:35:54 Et ça avait scandalisé tout le monde, éco-terroriste.
00:35:56 Oh là là là là, attention, il ne faut pas dire ça.
00:35:58 C'est un gros mot.
00:35:59 Simplement pour continuer, moi quand j'entends dire, par exemple,
00:36:01 qu'il y a des jeunes, des enfants qui sont là...
00:36:04 Des mineurs.
00:36:05 Des mineurs, mais ils ont des parents qui sont responsables juridiquement de leurs enfants.
00:36:09 Encore une fois, quand un mineur casse des lunettes dans une cour de récréation,
00:36:12 les parents sont responsables.
00:36:13 Quand il casse du mobilier urbain, les parents ne sont pas responsables.
00:36:15 Vous voyez bien que mesure n'a pas été prise.
00:36:18 On les considère avec une forme de romantisme.
00:36:20 C'est black bloc, c'est délinquant d'extrême gauche.
00:36:24 Donc il ne faut pas s'étonner aujourd'hui de ce genre de résultat.
00:36:27 Mais c'est un climat.
00:36:28 On est comme la vache, on est mineurs chez black bloc.
00:36:30 Mais attendez, je répète ce qui est dit.
00:36:33 Il y a l'arrivée de jeunes.
00:36:35 Il y a l'arrivée de jeunes, vous avez raison.
00:36:37 Oui, mais dans les cortèges.
00:36:38 Et le soir.
00:36:39 Dans les manifestations.
00:36:41 Hier, votre collègue a dit qu'il cassait.
00:36:44 C'était même très compliqué.
00:36:45 Il casse des situations tout à fait irresponsables.
00:36:48 Il y a quand même beaucoup de tartarugues.
00:36:50 Juste pour préciser aux téléspectateurs et pour recontextualiser.
00:36:54 Ce qui se passe, c'est qu'il y a les professionnels de la casse
00:36:56 qui sont en amont du cortège.
00:36:59 Et qui, là, pour le coup, sont ultra violents.
00:37:03 Et s'en prennent aux forces de l'ordre.
00:37:05 Et passer la manifestation, se conjugue à ces casseurs de la casse.
00:37:09 Et on y viendra après.
00:37:11 Une sorte de jeunesse étudiante militante d'extrême gauche.
00:37:14 Bibronnée à certains partis politiques.
00:37:17 J'ai pas besoin de les citer, vous savez très bien de qui je parle.
00:37:20 Et qui, eux, sont soit étudiants, soit lycéens.
00:37:23 Et ces personnes-là, pour la plupart, ont perdu toute rationalité.
00:37:27 C'est-à-dire qu'ils vont brûler, casser.
00:37:29 Et puis ensuite, ils vont se prendre en selfie.
00:37:31 Ces images-là, moi je suis tombé de ma chaise hier.
00:37:34 C'est-à-dire que je me disais, mais dans quel monde vivent-ils ?
00:37:36 Ils n'ont pas totalement perdu toute rationalité.
00:37:39 Ça, c'est l'opinion qu'on peut s'en faire, vous ou moi.
00:37:41 Parce que ça nous paraîtrait être complètement ni lisse,
00:37:43 ne pas avoir de sens, que de mettre le feu.
00:37:45 Mais c'est une stratégie politique, pour certains.
00:37:47 Alors, il y en a certains qui sont effectivement dans un truc
00:37:49 où ils ont envie de se donner des frissons.
00:37:51 Mais il n'y a pas que ça.
00:37:52 Créer le chaos, ça participe d'une stratégie sur l'insurrection.
00:37:55 Et quant à ce que disait Gérald Darmanin,
00:37:57 moi je pense qu'on est quand même dans une forme de tartufferie.
00:37:59 Pardon, mais quand la présidente de l'Assemblée nationale
00:38:01 propose à la nomination au Conseil supérieur de la magistrature
00:38:04 une magistrate qui est appelée à voter pour Jean-Luc Mélenchon
00:38:06 qui dit "la police tue", à quoi rime qu'ensuite
00:38:09 on ait un ministre de l'Intérieur qui vienne se lamenter sur...
00:38:13 Mais si il n'y a pas de réponse pénale, quand la présidente...
00:38:16 Vous avez entendu, Éric Dupond-Moretti,
00:38:18 vous avez entendu sur la politique pénale,
00:38:20 sur la fermeté qu'on doit avoir quand on s'attaque aux policiers,
00:38:23 et aux abonnés absents.
00:38:25 Mais, Éliott, que se passe-t-il ?
00:38:27 Non, non, non, il a envoyé une note au procureur,
00:38:29 demandant la plus grande fermeté.
00:38:31 Quand il a tort, il a tort.
00:38:32 Quand il a envoyé une note pour dire qu'il demande la fermeté...
00:38:34 Il aime le micro quand c'est pour attaquer ses opposants.
00:38:38 Il aime le micro quand c'est pour attaquer.
00:38:40 Il aime le micro quand c'est pour attaquer.
00:38:42 C'est très simple de prendre le micro et de parler.
00:38:44 Quand la police interpelle quelqu'un qui participe à un attroupement,
00:38:47 ou alors à un attroupement armé, rien.
00:38:50 C'est-à-dire que les parquets, en général, classent
00:38:53 parce qu'ils considèrent que ce sont des délits politiques.
00:38:55 Donc ils s'assoient sur la volonté du législateur
00:38:57 et la volonté des Français dans leur ensemble
00:38:59 parce qu'on ne peut pas nous dire un jour
00:39:01 que la loi de la majorité, le lendemain,
00:39:03 on s'en fiche que les magistrats eux-mêmes
00:39:05 ne respectent pas des lois votées par le Parlement
00:39:07 quand bien même auraient-elles été adoptées au 49.3
00:39:09 ou votées à une loi de l'Etat.
00:39:11 C'est quand même la contradiction majeure de ce gouvernement.
00:39:13 Et donc les ministres de droite dans ce gouvernement...
00:39:15 Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:39:16 Je suis sans permanence pris en défaut.
00:39:18 Parce que la réalité du Macronisme, c'est qu'il y a un abandon de l'État.
00:39:21 - En un mot, et j'aimerais...
00:39:23 Parce que c'est Georges Fenech qui en parlait ce matin.
00:39:25 Je ne l'ai pas vu.
00:39:26 Il y a eu un communiqué du syndicat de la magistrature
00:39:29 qui a appelé à ne pas criminaliser les mobilisations des jeunes.
00:39:32 - C'est le sida, ce sont des bébés.
00:39:34 - J'aimerais bien voir ce communiqué, je ne l'ai pas vu.
00:39:36 - A l'Élysée, on explique que Jean-Luc Mélenchon veut une révolution.
00:39:39 On pense que Jean-Luc Mélenchon veut une révolution
00:39:41 et est en train d'attiser la colère de dizaines de jeunes
00:39:44 pour avoir ce projet in fine.
00:39:47 Parce qu'en fait, ce qu'on explique à l'Élysée,
00:39:49 c'est que Jean-Luc Mélenchon veut la disparition du Bloc central.
00:39:51 Il veut que le Bloc central disparaisse
00:39:53 pour un duel avec Marine Le Pen dans quatre ans.
00:39:55 Donc on estime du côté de l'Élysée, effectivement,
00:39:57 que la France Insoumise fait tout pour attiser la colère dans la rue
00:40:00 et notamment des bougées.
00:40:02 - Mais moi, la question que je me pose, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon,
00:40:04 pardonnez-moi, c'est ce que fait l'Élysée.
00:40:06 Quand on voit ces scènes-là, ils répondent quoi à ça ?
00:40:09 Qui veut quoi ? Qui attend quoi ?
00:40:12 Jean-Christophe Houcq ?
00:40:14 Pardonnez-moi d'être un peu direct.
00:40:16 - Parce que vous nous dites aux contacts de l'Élysée
00:40:18 qui sont précieux, ces contacts, pardonnez-moi,
00:40:20 il ne faut pas tomber dans le piège politique, pourquoi ?
00:40:22 - En réalité, j'ai commencé par dire que l'Élysée joue le pourrissement, Eric.
00:40:25 J'ai commencé par dire que l'Élysée joue le pourrissement.
00:40:27 - En fait, mettre en avant, c'est peut-être ce qu'ils cherchent,
00:40:29 c'est peut-être ce qu'ils cherchent,
00:40:31 mais mettre en avant cette similité de révolution de Jean-Luc Mélenchon,
00:40:34 c'est toujours revenir à la case départ, moi ou le cas où...
00:40:37 - Mais bien sûr, c'est ce que j'ai dit,
00:40:39 et c'est pour ça que Gérald Darmanin est venu ce matin
00:40:41 pour incarner l'ordre et pour essayer de récupérer l'opinion.
00:40:43 J'ai commencé par dire...
00:40:45 - Peut-être que M. Couilly pourra me répondre...
00:40:47 - Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
00:40:49 - Les militaires de la France insoumise, elles existent aussi.
00:40:51 - Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
00:40:53 - Je n'arrive pas à comprendre,
00:40:55 alors peut-être que d'autres partageront cette incompréhension,
00:40:57 on dit que c'est 2 000, 3 000, 4 000 extrémistes de gauche,
00:40:59 Black Bloc ou Black Bourges, comme l'a dit Darmanin ce matin.
00:41:02 Mais pardonnez-moi, depuis le temps que ces gens cassent dans des manifestations,
00:41:06 on les a identifiés, on sait qui c'est.
00:41:08 Pourquoi est-ce que ces gens, on ne les oblige pas de manière,
00:41:12 je n'en sais rien, judiciaire, un peu comme on faisait avec les hooligans
00:41:15 à une autre époque, à les interdire de manifestation ?
00:41:18 Et s'ils le font, alors, quand on les chope, là, ils prennent une peine dure.
00:41:22 Pourquoi est-ce qu'on nous dit que ça concerne 2 000, 3 000 éléments incontrôlés
00:41:27 et que ces gens sont toujours dans la nature ?
00:41:29 - On en revient au Manitoba.
00:41:31 Vous avez vu l'infirmière, vous vous souvenez,
00:41:33 qui avait jeté un papier, si je me souviens bien, sur la policière,
00:41:35 elle a été interpellée dans une manifestation jeudi, pas dernier,
00:41:38 mais la semaine précédente, qu'a décidé le parquet,
00:41:41 classements sans suite, alors qu'elle était interdite de manifestation.
00:41:44 - La question des Black Blocs, qui est plus dur.
00:41:46 - Les services de renseignement, effectivement, connaissent,
00:41:48 puisqu'on a même des CHS, donc on les suit, on sait,
00:41:50 sauf qu'après, derrière, il faut aussi la volonté de vouloir les interpeller,
00:41:53 il faut qu'ils passent à l'acte, parce que souvent...
00:41:55 - Non, ce n'est pas vrai, parce qu'avant le Marche France-Maroc,
00:41:58 on a interpellé un groupe d'extrême droite qui était dans un bar
00:42:01 pour intention d'attroupement violent, donc c'est possible de s'en prévenir.
00:42:05 - Oui, parce qu'ils allaient passer à l'acte, donc on avait les preuves,
00:42:07 ils s'étaient rassemblés...
00:42:09 - Attendez, laissez-le répondre, laissez-le répondre.
00:42:12 - En fait, ce que j'explique à chaque fois, c'est que l'ultra-droite
00:42:17 et l'ultra-gauche ne sont pas installés pareil dans le paysage.
00:42:22 L'ultra-droite, c'est très caporal, c'est très vertical,
00:42:26 c'est-à-dire qu'on a un leader, des lieutenants et, j'allais dire, des soldats.
00:42:30 Et donc, en revanche, l'extrême-gauche, c'est très gazeux,
00:42:34 il n'y a pas vraiment de leader, tout le monde prend...
00:42:37 c'est très horizontal, et donc c'est plus difficile,
00:42:39 je vais dire, de les cerner, de les regrouper.
00:42:41 D'ailleurs, ils sont malins, ils ne se regroupent très rarement.
00:42:43 - L'extrême-droite, c'est très infiltré aussi.
00:42:45 - Peut-être qu'on concentre plus ses forces dans la dynamique droite.
00:42:47 - Et après, il faut une vraie volonté politique, effectivement,
00:42:49 de s'attaquer à ça et d'avoir des résultats.
00:42:51 Sauf qu'est-ce que derrière, il n'y a pas une idéologie aussi
00:42:53 qui les protège un petit peu ?
00:42:54 - Ça, c'est la question.
00:42:56 - Mais pardonnez-moi, Jean-Christophe Couvis, si je ne m'abuse,
00:42:59 il y a eu une volonté de proposer une réforme, ou du moins une loi
00:43:04 qui s'appelait la loi Casseur, avec des mesures très fermes.
00:43:08 Et ça a été retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:43:11 - Vous faites quoi ?
00:43:13 - La loi Sécurité globale.
00:43:15 - La loi Sécurité globale.
00:43:17 - Je reviens simplement sur cette affaire, parce que, pardon pour une fixation,
00:43:21 mais je me dis pourquoi on ne peut pas faire la même chose avec les Black Blocs.
00:43:24 Encore une fois, il y a un groupe d'extrême-droite qui s'était attroupé
00:43:27 en vue de commettre, au moins sur ce motif qu'on les a arrêtés,
00:43:31 en vue de commettre des violences, et bien on les a mis en garde à vue
00:43:34 et certains ont été déférés.
00:43:36 Pourquoi ce qu'on fait avec l'extrême-droite, on ne peut pas le faire avec l'extrême-gauche ?
00:43:39 Pourquoi ? Parce qu'on n'en a pas la volonté politique, c'est tout,
00:43:42 je ne vois pas d'autres explications.
00:43:44 - Il y a ça et puis il y a la façon aussi d'interpeller,
00:43:46 c'est-à-dire qu'ils ne se regroupent pas.
00:43:48 - Enfin, au moins ils se regroupent quand même dans des manières.
00:43:50 - Mais dans la manifestation, ils se regroupent,
00:43:52 ils ne se regroupent pas en amont, pas à 40 avant la manifestation.
00:43:55 - Les Black Blocs, en fait, ils ont cette impression d'impunité
00:43:59 parce qu'ils se mélangent justement avec le nombre.
00:44:01 Plus ils sont nombreux, plus c'est difficile d'interpeller tout le monde.
00:44:04 Ils ont le soutien des manifestants, de certains manifestants, de temps en temps,
00:44:08 parce que dès lors qu'ils...
00:44:10 En fait, ils se changent assez vite.
00:44:12 Ils se mettent en noir, ils vont balancer des objets sur les forces de l'ordre,
00:44:16 et dans la seconde d'après, ils vont enlever les capuches, etc.
00:44:19 Et du coup, les manifestants disent "mais attendez, c'est des gens comme nous".
00:44:22 En fait, non, mais ils sont très malins.
00:44:24 - Je raccorde de moi ça, ce sont que ce soit le pouvoir.
00:44:27 Quel que soit le pouvoir, ce sont les idiots utiles.
00:44:29 Parce que si vous voulez promouvoir un mouvement pacifique de mobilisation,
00:44:32 vous faites appel à des Black Blocs où ils sont sur place,
00:44:34 et vous êtes sûr que le mouvement va être...
00:44:36 - Mais vous savez bien que... - Ça s'appelle l'idéologie.
00:44:38 - Il ne faut pas appeler aux Black Blocs. - Non, pas appeler.
00:44:40 - C'est l'idéologie en fait. - C'est l'idéologie sur place.
00:44:42 - La grande différence par rapport à ce que tu évoquais,
00:44:44 quand tu comparais avec le hooliganisme,
00:44:46 c'est que le hooliganisme, tu peux prendre une mesure administrative
00:44:49 via le préfet pour les assigner à résidence le jour des matchs.
00:44:52 Aujourd'hui, tu ne peux pas le faire avec ces militants d'extrême gauche,
00:44:55 avec ces casseurs et ces violents.
00:44:57 Ils feront passer par une décision de justice.
00:44:59 Or, si par rapport à des informations des services de police,
00:45:03 on pouvait donner au préfet ce pouvoir d'assigner à résidence
00:45:06 des centaines de personnes qui sont identifiées ou fichées S,
00:45:09 je pense qu'effectivement, ce serait peut-être plus facile
00:45:11 parce qu'il ne serait pas dans la manifestation.
00:45:13 - Mais vous voyez aussi, si certains médias,
00:45:15 notamment, pardonnez-moi, je vais parler des médias publics,
00:45:17 désignaient de manière plus claire ces fauteurs de troupes,
00:45:20 ces casseurs, ces voyous, ces délinquants,
00:45:22 il y aurait une certaine pression qui s'exercerait sur la justice.
00:45:26 Or, quand vous écoutez certains médias, vous avez l'impression
00:45:28 que, comme le disait Gabriel, il y a un certain romantisme à casser,
00:45:31 d'une idéologie qu'on a toujours tolérée,
00:45:34 alors qu'elle est ultra-violente, et on en voit encore les scènes aujourd'hui.
00:45:38 Moi, je pense que souvent, on montre du doigt des médias
00:45:41 qui vont montrer des images en disant "et les syndicalistes ont raison",
00:45:44 mais ce n'est pas ça la manifestation, il y a eu autre chose.
00:45:46 Oui, monsieur le syndicaliste, vous avez raison,
00:45:48 mais si d'autres médias mettaient la pression sur ces exactions,
00:45:51 je pense que la justice, je ne dis pas qu'elle est influençable,
00:45:54 mais elle y regarderait à deux fois.
00:45:55 Or, aujourd'hui, souvent, quand vous écoutez des comptes rendus,
00:45:58 vous savez, le citoyen de base est toujours effaré,
00:46:01 il assiste à quelque chose, il l'entend relater sur les médias,
00:46:05 il dit "mais on n'a pas vécu la même chose".
00:46:07 En 30 secondes avant la publicité, et ensuite on poursuivra le débat,
00:46:10 et on reviendra sur ces plus de 400 policiers qui ont été blessés,
00:46:13 c'est quasiment du jamais vu sur une journée de mobilisation.
00:46:16 Sur une journée, c'est énorme, il y a eu 441 policiers et gendarmes
00:46:21 sur une journée, et c'était 394 blessés sur deux mois.
00:46:27 C'est-à-dire qu'en une journée, on a eu plus que sur deux mois.
00:46:31 Et donc ça fait un total de 835 blessés depuis le 19 janvier.
00:46:35 En deux mois, on a eu presque 1000 blessés chez les forces de l'ordre.
00:46:39 C'est une hécatombe.
00:46:40 On a un programme chargé, s'il vous plaît Karim,
00:46:44 on a un programme chargé pour la deuxième partie de l'émission,
00:46:47 on sera avec des responsables syndicaux,
00:46:49 on va parler évidemment de la police et de ces blessés,
00:46:52 on va parler d'Emmanuel Macron, est-ce qu'il peut tenir Raquel Garrido
00:46:55 qui appelle à sa démission ?
00:46:56 On va parler de la mobilisation sur la réforme des retraites
00:46:59 qui est en hausse, l'échec du président de la République,
00:47:01 c'est-à-dire que son interview n'aura pas servi à calmer la colère.
00:47:05 Au contraire, elle a sans doute renforcé les cortèges.
00:47:08 Mais ça, il le décrypte, vous qui êtes vraiment dans les couloirs,
00:47:11 non pas de l'Elysée, mais de la politique.
00:47:14 Gauthier, en 30 secondes, parce que vous me faites déjà gronder.
00:47:17 Vous me faites gronder à cause de moi ?
00:47:18 Moi, je me fais gronder, je n'ai même pas le droit.
00:47:20 Mais oui, il a clairement permis de renforcer les cortèges
00:47:23 parce qu'il a énervé plus que calmé les colères.
00:47:26 C'est en train d'éveiller les colères en région.
00:47:28 Et notamment les syndicats, et après, vous avez vu son revirement
00:47:30 sur les syndicats aujourd'hui depuis Bruxelles.
00:47:31 Merci cher Gauthier, on va en parler justement dans la deuxième partie.
00:47:34 Quasiment 18 heures sur CNews et à la une de cette seconde partie
00:47:40 de Punchline Weekend.
00:47:41 441 policiers et gendarmes ont été blessés hier
00:47:45 en marge des manifestations.
00:47:46 Jamais une mobilisation n'avait provoqué un tel niveau de violence.
00:47:49 Les policiers sont à bout de nerfs, à bout de force.
00:47:52 Alors comment éviter le pire ?
00:47:54 Jean-Christophe Pouvis, secrétaire syndical SGP, est avec nous
00:47:57 en plateau courant en parler.
00:47:58 Après avoir fermé la porte de l'Elysée aux syndicats
00:48:01 lors des deux derniers mois, Emmanuel Macron se dit prêt
00:48:04 à discuter avec l'intersyndical.
00:48:06 Le chef de l'État n'a pas convaincu les Français
00:48:08 après son allocution, et face au regain de la mobilisation,
00:48:11 se retrouve au pied du mur.
00:48:13 Cyril Chabanier, président du syndicat CFTC, nous dira
00:48:15 s'il a entendu l'appel du chef de l'État.
00:48:18 Enfin, Paris se prépare à une nouvelle nuit de tension
00:48:21 pour la 9e soirée consécutive.
00:48:23 Les forces de l'ordre sont déployées en nombre dans la capitale.
00:48:26 Les manifestations sauvages représentent une nouvelle contrainte
00:48:28 pour les autorités.
00:48:29 Qui sont les manifestants présents ?
00:48:32 Quelle doctrine du maintien de l'ordre ?
00:48:34 Élément de réponse dans cette émission.
00:48:37 Le point sur l'information, et ensuite on poursuit le débat.
00:48:43 Les rassemblements commencent dans les Deux-Sèvres
00:48:46 contre les mégabassines.
00:48:48 La situation sur place est déjà très tendue.
00:48:50 Les forces de l'ordre ont dû se replier
00:48:52 après avoir reçu des projectiles.
00:48:54 7000 à 10 000 personnes sont attendues selon les autorités,
00:48:58 dont 1500 éléments radicaux.
00:49:00 3200 gendarmes et policiers sont mobilisés sur place.
00:49:04 457 interpellations, 441 policiers et gendarmes blessés.
00:49:10 C'est le bilan de la 9ème journée de mobilisation hier.
00:49:14 Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:49:17 l'extrême gauche veut attaquer la République.
00:49:20 1500 casseurs ont perturbé les manifestations ce jeudi.
00:49:24 Face à cette situation explosive, Emmanuel Macron fait un pas
00:49:28 vers les syndicats.
00:49:29 Il s'est exprimé depuis à Bruxelles.
00:49:31 Le président participe à un conseil européen
00:49:33 en pleine crise sociale.
00:49:35 Il se lie à disposition de l'intersyndicale
00:49:38 et s'appelle à une nouvelle journée de mobilisation ce mardi.
00:49:42 Gabriel Cluzel, Jean-Sébastien Ferjou, Eric Reuvel, Karine Zéréby,
00:49:46 Jean-Christophe Couvier et Cyril Chabagné sont avec nous
00:49:49 pour cette seconde heure de punchline week-end.
00:49:52 Je voudrais juste vous lire un message que j'ai reçu
00:49:55 pendant la publicité.
00:49:57 J'ai cinq collègues hospitalisés.
00:50:00 C'est un membre des forces de l'ordre qui m'envoie ça.
00:50:02 Le collègue Anthro-Macranien qui est sorti vers midi de l'hôpital.
00:50:06 Là, il se repose chez lui en famille.
00:50:08 Un avec un doigt fracturé, un avec une entorse du coude,
00:50:12 un autre touché aux deux genoux,
00:50:14 plus de 19 autres collègues touchés de façon diverse.
00:50:16 Une journée marathon de midi 30 jusqu'à 1h du matin sur le terrain.
00:50:21 Près de 19 km de marche-course,
00:50:23 charge pour être au plus près de l'action.
00:50:26 Une sacrée journée, trois petits points.
00:50:28 Voilà la situation et le témoignage d'un des policiers
00:50:31 qui était présent sur le terrain.
00:50:32 Ce que j'ai rarement vu, c'est qu'à Nantes,
00:50:34 une CRS 22, qui est la CRS de Périgueux,
00:50:36 a été relevée parce qu'elle avait 26 blessés dans ses rangs.
00:50:39 C'est-à-dire qu'en plein de manifs, on décide de relever une CRS
00:50:42 parce qu'en fait, ils ont trop de blessés
00:50:44 et les troupes sont décimées.
00:50:46 Donc ça, c'est très très rare.
00:50:48 On va revenir sur cette image.
00:50:49 On avait commencé la première partie de Punchline
00:50:52 avec cet immeuble qui a été touché par les flammes.
00:50:55 Et on est passé à deux doigts du drame
00:50:57 et l'intervention des policiers hors service
00:51:00 qui ont évacué les habitants.
00:51:02 Vous la voyez cette image, ça c'était à 17h.
00:51:04 Je voudrais qu'on revienne sur une autre image
00:51:06 qui nous a profondément choqués,
00:51:08 qui a profondément choqué les Français.
00:51:10 C'est ce policier qui est à Paris,
00:51:12 s'effondre, c'est un CRS si je ne m'abuse,
00:51:16 ou un membre de la Brave peut-être,
00:51:19 qui s'effondre, qui perd connaissance,
00:51:21 donc qui a été visé par un jet de projectiles
00:51:25 et qui est secouru par ses collègues,
00:51:27 sous une pluie, non ce n'est pas un CRS,
00:51:30 sous une pluie de projectiles.
00:51:33 On va revenir sur le bilan avec Sandra Buisson
00:51:36 et on en parle après.
00:51:37 Les autorités s'attendent à ce que le mouvement anti-bassines
00:51:40 donne lieu à des épisodes de violence important.
00:51:43 7 à 10 000 personnes pourraient se rassembler
00:51:46 dans les deux sèvres, dont 1 000 à 1 500 éléments radicaux,
00:51:49 certains venus de l'étranger, d'Italie.
00:51:51 Sandra Buisson un peu plus tard,
00:51:53 c'était évidemment un papier sur les bassines,
00:51:56 sur les chiffres Jean-Christophe.
00:51:58 Je le répète, plus de 400 policiers ont été blessés.
00:52:01 C'est quelque chose de tristement historique.
00:52:04 Oui, et puis la personne que vous avez vue,
00:52:07 mon collègue Benjamin, j'aime bien les appeler par les prénoms,
00:52:10 parce que ça les personnifie.
00:52:11 C'est Benjamin, 11e compagnie d'intervention,
00:52:14 c'est un policier parisien.
00:52:16 On a aussi Bernard, à Toulon.
00:52:18 Pourtant Toulon, ou la Seine-sur-Mer,
00:52:20 ce n'est pas non plus des endroits dont on parle souvent,
00:52:23 qui a eu cette pointe future,
00:52:25 parce que lui aussi il a pris un pavé.
00:52:26 Là c'est un ancien, c'est un major.
00:52:28 Donc on voit bien qu'il y a eu des blessés partout.
00:52:31 Les collègues nous ont fait remonter nous aussi,
00:52:33 que vraiment c'était très très dur.
00:52:35 Il y a des endroits,
00:52:36 Saint-Nazaire, tribunal administratif, c'était fort à la mot.
00:52:39 À Nantes, j'ai eu des images où on voit les Black Blocs
00:52:42 qui progressent en trois lignes.
00:52:45 La première ligne, c'est avec des banderoles, des poubelles,
00:52:48 ils font un amalgame comme des barricades.
00:52:51 La deuxième ligne, caillasse.
00:52:53 Et la troisième ligne, à port de la logistique.
00:52:55 C'est impressionnant à voir.
00:52:57 Et en fait, mes collègues nous disaient
00:52:59 qu'ils ont par exemple des endroits
00:53:01 utilisé 400 grenades lacrymogènes.
00:53:04 Ils ont même été obligés d'utiliser des tirs de 2 LBD.
00:53:08 Mais malgré ça, ils ont eu du mal à reprendre le terrain.
00:53:11 Lorsqu'on voit cette intervention,
00:53:15 c'est-à-dire que lorsqu'il y a exfiltration,
00:53:17 ça ne se passe pas dans des conditions sereines.
00:53:19 Je le disais, c'est une pluie de projectiles,
00:53:21 une sorte de hourra,
00:53:24 une foule qui devient complètement folle,
00:53:27 folle furieuse.
00:53:29 Et c'est dans ce contexte-là qu'il est expilé.
00:53:31 C'est la guérilla.
00:53:33 Vous tombez au sol et les collègues vous enlèvent vite
00:53:36 pour vous soustraire à la vindique populaire.
00:53:38 Là, vous ne l'entendez pas, mais on entend même les insultes.
00:53:41 Quand un collègue est blessé et complètement inanimé,
00:53:44 à côté, les gens, s'ils peuvent le finir à coups de pied,
00:53:46 ils le feront.
00:53:48 C'est pour ça qu'on est toujours sur nos gardes.
00:53:50 Il y a certaines personnes qui disent
00:53:51 "Oui, les policiers sont un peu virulents".
00:53:53 Je suis désolé, mais quand vous voyez vos collègues
00:53:55 tomber comme des mouches à côté de vous,
00:53:57 oui, quand il y a une charge sur des black blocs,
00:53:59 on ne va pas leur faire des massages californiens.
00:54:02 Quand on arrive au contact, c'est un peu chaud.
00:54:05 Je pense qu'effectivement, ce n'est pas la solution.
00:54:08 Non, ce n'est pas la solution,
00:54:09 mais quand on va au contact, c'est pour reprendre le terrain.
00:54:11 Bien évidemment,
00:54:13 mais je pense que les Français ne sont pas dupes.
00:54:16 Ils savent très bien ce que vous faites.
00:54:18 Vous opérez dans des conditions qui sont extrêmement compliquées.
00:54:21 Je pense également à tous ces responsables politiques
00:54:24 qui parlent de violences policières,
00:54:26 qui alimentent ce climat de haine sur les forces de l'ordre.
00:54:29 Je pense à ces députés qui ne se présentent non plus comme des députés,
00:54:32 mais comme des députés youtubeurs
00:54:34 qui en appellent à la dissolution de certaines brigades
00:54:36 et qui n'ont jamais mis un pied,
00:54:38 non pas sur les manifestations,
00:54:39 mais au cœur, avec les forces de l'ordre.
00:54:42 En revanche, on devait écouter, je le dis pour Céline Géraldard-Malin,
00:54:46 sur les Black Bourges, parce qu'il y a les Black Blocs,
00:54:48 et y aller nouveau mobiliser,
00:54:51 biberonner à l'extrême gauche,
00:54:53 mais avançons un petit peu,
00:54:54 parce que je veux qu'on revienne sur ces policiers
00:54:56 à bout de force et à bout de nerfs.
00:54:58 Et ça provoque, et il faut aussi voir
00:55:00 ce qui peut être amélioré dans la doctrine du maintien de l'ordre,
00:55:04 ce qui peut être fait pour que ça se passe mieux,
00:55:06 pour qu'on évite que des manifestants soient blessés.
00:55:09 Je parle des manifestants, pas des éléments radicaux.
00:55:12 Gérald Darmanin, qui revient sur le travail des forces de l'ordre,
00:55:15 et certains apparemment ont travaillé quasiment 24 heures.
00:55:18 Ils sont préparés, travaillés et entraînés pour ça,
00:55:22 mais non, c'est très difficile, en effet.
00:55:24 Vous savez, il y a 168 unités de force mobile dans notre pays.
00:55:27 Au moment où je parle, il y en a 139 de mobilisées,
00:55:29 y compris avec les 21 qui sont en outre-mer.
00:55:32 C'est-à-dire qu'on a la quasi-intégralité des unités de force mobile,
00:55:35 les CRS, les gendarmes mobiles, qui sont mobilisées.
00:55:38 Et il y a des gendarmes mobiles qui ont fait parfois plus de 30 heures.
00:55:40 Donc oui, il y a des gens qui sont extrêmement sollicités,
00:55:43 qui n'ont pas vu leur famille, qui sont très courageux,
00:55:46 qui vont débloquer le matin des raffineries,
00:55:47 ça a été le cas cette nuit, dans des conditions tout à fait acceptables pour l'ordre public.
00:55:51 Le matin, ils débloquent des raffineries, ils vont débloquer des périphériques,
00:55:54 ils vont protéger des lycées qui ont pu passer le bac.
00:55:57 Cette année, on a quand même pu passer le bac cette semaine sans qu'il n'y ait aucun problème.
00:56:01 C'est bien parce que les policiers, les gendarmes et les professeurs ont fait leur travail
00:56:04 pour que ça se passe dans de bonnes conditions pour nos lycéens.
00:56:07 Donc oui, les policiers sont sursollicités.
00:56:09 On devrait plutôt embrasser un flic, comme dirait Renaud, que lui envoyer un pavé.
00:56:12 Jean-Christophe Couville, est-ce que vous êtes en train de vivre une situation
00:56:16 plus compliquée que pour la période des Gilets jaunes ?
00:56:19 Pourquoi je vous pose cette question ?
00:56:20 Parce que les Gilets jaunes, c'était tous les samedis.
00:56:22 Il y avait une sorte d'événement rituel qui se passait acte 1, 2, 3,
00:56:26 et je crois qu'il y en a eu une quarantaine.
00:56:28 Là, cette fois-ci, c'est tous les jours.
00:56:29 Oui, c'est beaucoup plus dur.
00:56:31 Quand j'entends dire qu'on est super entraîné pour ne pas dormir pendant 24 heures, 30 heures
00:56:36 et de travailler, je suis désolé, non, on est juste humain.
00:56:39 C'est juste après aussi la prévision de notre technostructure.
00:56:43 On a, par exemple, des compagnies de CRS qui évoluent aujourd'hui à trois sections,
00:56:46 alors que normalement, elles devraient évoluer à quatre sections.
00:56:48 Ça fait des années qu'on leur dit qu'il faut, au lieu de créer des nouvelles CRS,
00:56:51 déjà de renforcer les CRS existantes et de mettre des effectifs.
00:56:55 C'est aussi le cas, on se projette partout.
00:56:58 Actuellement, il y a aussi des CRS qui partent à Mayotte,
00:57:01 parce qu'il faut savoir qu'à Mayotte, là, on parle de la métropole,
00:57:05 il y a aussi Mayotte qui est terrible.
00:57:07 On utilise DromCom sans flammes, on a eu l'année dernière aussi les Antilles.
00:57:11 On est utilisé, pour l'instant, depuis le début de l'année,
00:57:14 j'allais dire, pratiquement à 100%.
00:57:16 En fait, si vous voulez, vous êtes obligé normalement de prévoir des moments calmes.
00:57:20 Il y a des pics d'activité et des moments calmes.
00:57:22 Par exemple, pour les CRS, il y a des neutralisations.
00:57:24 C'est-à-dire que pendant quelques jours, on va dire, voilà,
00:57:26 pendant une semaine ou deux semaines, on neutralise la CRS, ils se reposent,
00:57:29 ils peuvent même utiliser ces moments pour de la formation, etc.
00:57:33 Là, aujourd'hui, on annule tout.
00:57:34 C'est-à-dire qu'on tourne à plus de 100% de régime.
00:57:36 Et effectivement, mes collègues sont fatigués, ils sont sur les rotules.
00:57:39 Et on ne va pas tenir 107 ans comme ça.
00:57:40 On avait couvert ensemble, Éric Revel, une mobilisation un samedi.
00:57:44 Une mobilisation syndicale, je crois que c'était il y a deux semaines.
00:57:47 Si El Chabanier, je me trompe peut-être, c'était bien il y a deux samedis.
00:57:50 Et on avait pris l'antenne, je ne sais pas si vous vous souvenez, Éric,
00:57:54 il y avait des tensions près de l'avenue d'Auménil,
00:57:58 avec des policiers qui étaient pris à partie et un manifestant.
00:58:02 On disait, mais ce n'est pas ça le principal.
00:58:04 Le principal, c'est la mobilisation syndicale.
00:58:06 Et en somme, il a raison.
00:58:07 Mais je vous avais...
00:58:08 C'était un prof ?
00:58:09 Non, non, non, ce n'était pas un professeur.
00:58:11 C'était un jeune étudiant, mais peut-être que vous n'en souvenez pas.
00:58:14 En revanche, on avait commencé le débat en disant...
00:58:17 C'est une question à la réponse pour moi, mais ce n'est pas grave.
00:58:20 Mais ce n'était pas un prof.
00:58:21 D'accord, d'accord.
00:58:22 Vous voulez comparer, cher Éric ?
00:58:23 Non, non, non.
00:58:24 En tous les cas, sur...
00:58:25 Vous avez une argument meilleure à avoir que moi.
00:58:26 Non, la question, c'était la banalisation de la violence.
00:58:29 C'est-à-dire qu'on s'est habitué à ces scènes.
00:58:31 Alors, je vais vous dire une chose.
00:58:33 J'ai donc confondu le prof et l'étudiant.
00:58:35 Mais il y a une chose qui me frappe par rapport au début des mouvements
00:58:39 et à quoi on a assisté hier avec un nombre de blessés record,
00:58:43 c'est qu'il me semble, c'est une banalité, mais il faut le rappeler
00:58:45 parce que ça montre aussi ce qu'on est en train de vivre.
00:58:47 Au-delà de la mobilisation encadrée par les syndicats,
00:58:50 qui est une mobilisation légitime,
00:58:51 c'est qu'il y a une montée de la violence.
00:58:53 Et il me semble que plus le mouvement continue,
00:58:57 plus ces violences et délinquants sont présents, me semble-t-il,
00:59:02 autour de la manifestation.
00:59:04 Ça me frappe, avec des syndicats qui continuent d'encadrer
00:59:08 très correctement leurs mouvements,
00:59:09 mais ça aussi, pour moi, c'est un mystère.
00:59:11 Il me semble qu'il y a de plus en plus de violence
00:59:13 et il me semble que plus le mouvement dure,
00:59:15 plus les syndicats sont présents sur le terrain,
00:59:17 plus ils mobilisent, plus aussi il y a des délinquants violents.
00:59:20 Cyril Chabani, peut-être que vous avez envie de répondre à cela.
00:59:22 Vous êtes président de la CMTC.
00:59:24 J'ai mis un petit sous-grand-coin qui me donnait presque raison.
00:59:26 On a commencé l'émission en dissociant
00:59:28 la mobilisation syndicale historique de l'ultra-violence,
00:59:31 en expliquant que ces violences-là,
00:59:33 elles sont en amont du cortège syndical.
00:59:36 C'est-à-dire que vous avez 2 000 personnes
00:59:39 qui viennent devant le cortège officiel
00:59:41 et donc que ça ne se passe pas dans le cortège syndical.
00:59:44 Est-ce que je me trompe ?
00:59:45 Non, vous avez raison.
00:59:46 Ces Black Blocs et ces mouvements violents
00:59:49 se mettent quelques dizaines, voire quelques centaines de mètres
00:59:52 devant le cortège syndical.
00:59:54 Nos moyens de sécurité, évidemment,
00:59:56 ne peuvent pas intervenir sur ces personnes
00:59:59 qui sont violentes et qui ne sont pas du tout
01:00:00 venues pour manifester, qui sont venues pour casser,
01:00:02 se battre, détériorer ou parfois piller.
01:00:06 Après, je ne sais pas si plus on appelle,
01:00:10 plus la violence augmente.
01:00:11 Non, non, non.
01:00:12 Il y a quelque chose que je note,
01:00:13 que plus le mouvement s'enracine dans le pays,
01:00:15 plus l'opinion publique est de ce côté-là,
01:00:18 plus il y a de violence et plus il y a de Black Blocs.
01:00:20 Vous n'êtes pas...
01:00:21 Pardonnez-moi, permettez-moi de vous couper
01:00:22 quand on parlait d'idéologie et restez bien assis.
01:00:25 Vous êtes prêts ?
01:00:26 C'est une alerte qui vient de tomber.
01:00:28 Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un usage excessif
01:00:32 de la force en France.
01:00:33 Les commissaires aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe,
01:00:36 la commissaire, pardonnez-moi, s'est alarmée vendredi
01:00:39 d'un usage excessif de la force envers les manifestants
01:00:41 contre la réforme des retraites,
01:00:43 appelant la France à respecter le droit de manifester.
01:00:46 Et voilà ce qu'elle dit, et je le dis aux téléspectateurs,
01:00:48 des incidents violents ont eu lieu,
01:00:51 parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre,
01:00:53 a déclaré la commissaire dans un communiqué,
01:00:55 mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants
01:00:58 ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes
01:01:01 au cours d'une manifestation ne sauraient justifier
01:01:03 l'usage excessif de la force par les agents de l'État.
01:01:06 Ces actes ne suffisent pas non plus à priver
01:01:09 les manifestants pacifiques de la jouissance du droit
01:01:12 à la liberté de réunion.
01:01:14 Voilà ce que pense donc la commissaire aux droits
01:01:17 de l'homme du Conseil de l'Europe, Gabrielle Cluzel.
01:01:20 Écoutez, ça me les squatte, vous voyez.
01:01:24 Non mais on voit bien que la France n'est plus maîtresse
01:01:29 dans son pays, ça c'est assez évident,
01:01:33 cette réflexion du Conseil de l'Europe qui rejoint finalement
01:01:37 les positions du syndicat de la magistrature,
01:01:40 est assez renversante.
01:01:43 Maintenant on peut lui donner raison sur un point,
01:01:45 c'est que de fait, les manifestants sont dans leurs droits
01:01:50 quand ils manifestent et le problème c'est que
01:01:52 laisser dégénérer dans le temps ces situations
01:01:56 sans avoir la fermeté nécessaire pour neutraliser
01:02:00 les black blocs, c'est contrevenir indirectement
01:02:03 au droit de manifester.
01:02:05 Mais quant à ignorer les violences des black blocs eux-mêmes,
01:02:08 ça laisse quand même pantois.
01:02:11 Moi je voulais simplement dire quelque chose
01:02:12 sur les forces de l'ordre.
01:02:13 Je trouve que c'est délétère, délétère de les laisser
01:02:16 se fatiguer de la sorte.
01:02:17 De fait c'est stratosphérique d'entendre dire
01:02:19 "oui ils sont entraînés pour rester 30 heures debout".
01:02:24 C'est comme les médecins urgentistes,
01:02:25 personne n'est entraîné, personne n'est capable
01:02:28 de travailler sans s'exposer à des erreurs du reste,
01:02:33 professionnel que ce soit en médecine ou en matière
01:02:35 de maintien de l'ordre, en travaillant autant de temps.
01:02:38 Ça c'est une évidence.
01:02:39 En plus quand les forces de l'ordre sont là,
01:02:40 elles ne sont pas ailleurs, parce qu'en même temps
01:02:42 la délinquance prospère.
01:02:44 On parlait des pompiers tout à l'heure,
01:02:45 quand ils interviennent sur le feu,
01:02:46 ils interviennent pas pour aider les vieux
01:02:48 qui ont des AVC etc.
01:02:50 Donc ça c'est une réalité.
01:02:52 Et en plus c'est très mauvais je trouve
01:02:53 pour l'image des forces de l'ordre.
01:02:55 Et ils n'ont pas besoin de ça,
01:02:56 ils ont besoin d'être confortés les forces de l'ordre.
01:02:58 On a vu que ces derniers mois,
01:02:59 on passe leur temps à leur taper sur la tête.
01:03:01 Il ne faut pas qu'ils apparaissent
01:03:02 comme le bras armé du pouvoir, le dernier rempart.
01:03:04 Et je trouve qu'Emmanuel Macron a une fâcheuse tendance
01:03:07 à les utiliser de cette façon-là.
01:03:08 Je voulais simplement rappeler quelque chose.
01:03:09 Aujourd'hui c'est le cinquième anniversaire
01:03:11 de la mort d'Arnaud Beltrame.
01:03:13 Arnaud Beltrame qui s'est sacrifié,
01:03:15 qui était un gendarme,
01:03:17 qui a été tué par un terroriste islamiste.
01:03:20 Et je crois que c'est important de le rappeler aujourd'hui
01:03:22 à un moment où on a tendance
01:03:23 à conspuer les forces de l'ordre.
01:03:25 Je voudrais intervenir par rapport à ce que disait Eric Reuvel.
01:03:28 Au plus on avance dans le temps,
01:03:30 au plus on a le sentiment
01:03:32 que les violences augmentaient.
01:03:35 Ça m'a frappé, mais je pense qu'il faut,
01:03:37 au-delà du fait que ça nous frappe,
01:03:38 il faut qu'on analyse un peu le phénomène.
01:03:41 On a des casseurs professionnels
01:03:43 et on a des forces de l'ordre
01:03:45 qui ont d'énormes difficultés
01:03:47 parce que ces casseurs professionnels
01:03:48 sont nombreux, bien organisés.
01:03:50 Mais parfois vous avez des interventions
01:03:52 des forces de l'ordre
01:03:54 qui ont du mal à appréhender les situations
01:03:56 et qui font que, sans le vouloir,
01:03:58 c'est pas intentionnel,
01:03:59 ils vont peut-être à un moment donné
01:04:01 bousculer, voire gazer
01:04:03 des groupes de manifestants
01:04:04 qui ne sont pas des Black Blocs.
01:04:06 Ces gens-là, plutôt que de comprendre
01:04:08 la difficulté des forces de l'ordre,
01:04:10 vont penser que les forces de l'ordre
01:04:11 ont effectué une charge contre eux.
01:04:13 Et c'est autant de personnes derrière
01:04:15 qu'on peut faire basculer
01:04:17 dans un sentiment anti-forces de l'ordre
01:04:20 qui peuvent s'agréger à des casseurs
01:04:23 sur une manifestation donnée.
01:04:24 Donc ils ne sont pas nombreux,
01:04:25 mais ça fait quand même du monde.
01:04:27 Si on ajoute à ça les lycéens
01:04:29 et les universitaires politisés
01:04:31 qui viennent se greffer là aussi
01:04:33 aux casseurs professionnels
01:04:34 et qui cassent du mobilier urbain,
01:04:35 qui cassent des vitrines,
01:04:36 qui jettent des pavés
01:04:37 sur les fonctionnaires de police.
01:04:38 Donc c'est cette addition,
01:04:40 si vous voulez, à un moment donné,
01:04:41 de personnes,
01:04:42 certaines professionnelles,
01:04:43 d'autres pas,
01:04:44 qui font la difficulté
01:04:45 des forces de l'ordre.
01:04:46 Et au fur et à mesure
01:04:47 que nous avancerons à la colère,
01:04:49 c'est la désespération qui se greffera.
01:04:51 Donc la désespérance
01:04:52 des manifestations
01:04:54 et des manifestants
01:04:55 qui se disaient "mais finalement,
01:04:56 si on casse pas, on n'obtient rien".
01:04:58 Vous l'entendez ça de plus en plus ?
01:05:00 Les manifestants honnêtes,
01:05:01 sincères, qui vous disent
01:05:02 "si on casse pas avec Macron,
01:05:04 on n'obtient rien".
01:05:05 Et ça, c'est dangereux.
01:05:06 Ce qui est terrible,
01:05:07 et on reviendra à Emmanuel Macron
01:05:09 dans un instant,
01:05:10 c'est qu'il fait un premier pas
01:05:12 vers l'intersyndical,
01:05:14 aujourd'hui.
01:05:16 Au plein cœur,
01:05:18 au pic de la mobilisation syndicale,
01:05:20 et là je me tourne vers vous,
01:05:21 Cyril Chabanier,
01:05:22 vous avez proposé de rejoindre,
01:05:24 de vous entretenir à l'Elysée
01:05:26 avec le président,
01:05:27 on vous a fermé la porte.
01:05:28 Donc, si on prend un peu de recul,
01:05:31 le téléspectateur,
01:05:32 nous qui regardons ça,
01:05:33 a vraiment le commun des mortels.
01:05:35 Et on dit "ben en fait,
01:05:36 pendant deux mois,
01:05:37 vous avez manifesté pacifiquement,
01:05:38 il y a eu des tensions,
01:05:39 il ne faut pas non plus
01:05:40 être dans le monde de oui-oui,
01:05:42 il y a eu des grandes tensions,
01:05:43 mais au fond, ça s'est bien passé,
01:05:45 on vous a dit non".
01:05:46 Deux journées de mobilisation tendues,
01:05:48 et là on fait un premier pas vers vous.
01:05:51 Il n'ouvre pas la porte
01:05:52 pour discuter des retraites.
01:05:53 Il a dit "je me mets à la disposition
01:05:55 de l'intersyndical".
01:05:56 C'est pour le travail.
01:05:57 Sur les retraites,
01:05:59 il est droit d'en faire autre.
01:06:00 Il faut être extrêmement clair,
01:06:01 d'abord, il n'y a pas grand chose
01:06:02 de nouveau aujourd'hui
01:06:03 par rapport au discours de mercredi.
01:06:05 La chose de nouveau, c'est le ton.
01:06:06 D'ailleurs, j'ai trouvé un ton
01:06:07 beaucoup moins rassuré
01:06:09 de la part du président de la République.
01:06:11 Mais mercredi, déjà,
01:06:13 il nous disait "il faut qu'on reprenne
01:06:14 les négociations,
01:06:16 dans trois semaines,
01:06:17 revenez autour de la table
01:06:18 pour discuter de tous les sujets
01:06:20 autour de la loi travail".
01:06:21 Aujourd'hui, il ne dit rien de plus.
01:06:24 Il nous dit "il faut discuter
01:06:25 des conditions de travail,
01:06:26 de l'usure professionnelle,
01:06:28 des salaires,
01:06:29 des dividendes exorbitants".
01:06:31 En fait, il promet sur la table
01:06:33 la loi travail,
01:06:34 qu'on aurait du meilleur traité
01:06:35 avant la réforme des retraites.
01:06:36 Vous vouliez réagir,
01:06:37 c'est de ma faute,
01:06:38 mais vous vouliez réagir
01:06:39 à Karim Zeribi qui disait
01:06:41 "aujourd'hui, le climat
01:06:43 dans la manifestation,
01:06:44 les interventions des forces de l'ordre,
01:06:46 parfois, s'ils attaquent
01:06:48 des Black Blocs,
01:06:49 mais qu'à côté, vous avez
01:06:50 des manifestants qui sont
01:06:51 des victimes collatérales
01:06:52 de ces moments de tension,
01:06:53 ça peut alimenter un climat
01:06:56 d'incompréhension
01:06:57 entre ces manifestants
01:06:58 et les forces de l'ordre".
01:06:59 Mais évidemment, de toute façon,
01:07:00 la violence crée la violence.
01:07:01 Donc aujourd'hui,
01:07:02 avec la violence qu'on peut avoir,
01:07:03 avec ces Black Blocs
01:07:04 et ces personnes radicalisées,
01:07:06 par définition,
01:07:07 les forces de police
01:07:08 doivent intervenir,
01:07:09 doivent intervenir fréquemment.
01:07:11 Quand on intervient fréquemment,
01:07:13 il y a de manière involontaire,
01:07:15 mais forcément des personnes
01:07:16 qui peuvent aussi prendre un coup
01:07:19 ou des gaz qui ne sont pas, eux,
01:07:21 dans les personnes violentes
01:07:23 et ça alimente la violence.
01:07:25 Mais il y a un sujet qui est clé,
01:07:27 c'est que ça fait combien de fois,
01:07:28 y compris sur vos plateaux,
01:07:29 que je dis que le fait
01:07:30 d'avoir eu aucune réponse
01:07:31 pendant deux mois
01:07:32 sur des manifestations calmes,
01:07:34 de plus en plus,
01:07:35 dans nos cortèges,
01:07:36 dans les personnes qu'on rencontrait,
01:07:37 on nous disait
01:07:38 "mais c'est quand même dingue
01:07:39 que dans ce pays,
01:07:40 s'il n'y a pas de la violence,
01:07:41 on n'est pas écouté".
01:07:42 Je l'ai dit,
01:07:43 ça doit faire un mois et demi
01:07:44 que je le dis.
01:07:45 Et donc, évidemment,
01:07:46 qu'il y a de plus en plus
01:07:47 de personnes qui se disent
01:07:49 que c'est la seule solution.
01:07:50 Donc nous, évidemment,
01:07:51 on tient un discours contraire,
01:07:52 on dit que c'est jamais la solution,
01:07:54 on calme nos troupes.
01:07:55 Je crois qu'on les calme
01:07:56 de façon concrète et raisonnable,
01:07:58 mais ce sentiment de violence,
01:08:00 il augmente.
01:08:01 Et pour un peu que vous preniez
01:08:02 un mauvais coup,
01:08:03 ça fait forcément une explosion.
01:08:06 Mais ce qui est dingue,
01:08:08 c'est de voir ça,
01:08:09 et c'est de voir l'irresponsabilité.
01:08:10 Moi, j'ai entendu aussi
01:08:11 qu'on remettait en cause
01:08:13 le fait qu'il y ait des poubelles
01:08:14 et donc les grèves
01:08:15 des personnes qui ramassent
01:08:17 les poubelles.
01:08:18 Mais enfin, ces gens-là,
01:08:19 ils ont le droit à faire grève.
01:08:20 Le véritable problème,
01:08:21 c'est pas ceux qui font grève.
01:08:22 Le véritable problème,
01:08:23 c'est des personnes
01:08:24 complètement irresponsables
01:08:25 voire dingues,
01:08:26 qui vont mettre le feu
01:08:27 à des poubelles
01:08:28 contre des murs
01:08:29 où on risque de faire prendre feu
01:08:30 un immeuble complet
01:08:31 dans lequel il y a des personnes
01:08:32 et des enfants.
01:08:33 C'est là où c'est complètement dingue.
01:08:35 Oui, on bascule
01:08:36 dans l'irrationalité.
01:08:37 Quand vous les voyez
01:08:38 dans vos cortèges, pardon,
01:08:39 excusez-moi, j'essaie de comprendre.
01:08:40 Quand ils arrivent dans les cortèges...
01:08:41 Ils n'arrivent pas dans les cortèges.
01:08:42 Non, mais ils sont au début
01:08:43 ou à la fin, quand même.
01:08:44 Moi, j'en ai vu,
01:08:45 au moment des Gilets jaunes,
01:08:46 j'en ai vu qu'ils mettaient
01:08:47 des feux aux poubelles,
01:08:48 il y avait des Gilets jaunes
01:08:49 pacifiques et j'ai vu clairement
01:08:51 à côté de moi des Black Blocs
01:08:53 qui mettaient le feu aux poubelles
01:08:55 à un scooter, je me souviens très bien.
01:08:57 Je vous assure que ça n'arrive pas
01:08:59 en ce moment.
01:09:00 Ils sont bien à un endroit, quand même.
01:09:02 Ils sont bien à un endroit,
01:09:03 mais là, le cortège a eu un point
01:09:05 de départ.
01:09:06 Nous avons marché pendant
01:09:07 à peu près une heure
01:09:09 sans avoir aucun problème.
01:09:11 Moi, j'étais en tête de cortège,
01:09:12 donc vraiment, je l'ai vu.
01:09:13 Et les premières poubelles incendiées,
01:09:15 c'est quand on est arrivé à République
01:09:17 pour prendre le boulevard
01:09:19 du Faubourg Saint-Martin,
01:09:20 je ne suis pas parisien,
01:09:21 mais je crois que c'est ça,
01:09:22 on est arrivé là,
01:09:23 on a commencé à voir de la fumée,
01:09:24 à voir des odeurs,
01:09:26 exactement, à voir des odeurs
01:09:28 de brûlée, mais en fait,
01:09:30 ces premières poubelles incendiées
01:09:32 étaient une heure après le début
01:09:34 du cortège et étaient déjà en flamme
01:09:36 quand nous sommes arrivés
01:09:37 à la place de la République.
01:09:38 Donc moi, je n'ai vu personne
01:09:39 allumer un feu.
01:09:41 Et donc, c'est bien ça, le problème.
01:09:43 Donc, nos services de sécurité à nous
01:09:45 ne peuvent rien faire par rapport à ça.
01:09:47 Alors après, il y a peut-être
01:09:48 des personnes qui sont dans nos cortèges,
01:09:50 qui entre-temps sortent, se changent,
01:09:52 avancent en courant,
01:09:53 parce qu'on voit des personnes
01:09:54 qui courent parfois sur les côtés,
01:09:56 bon, mais ça, ça ne veut pas dire grand-chose,
01:09:58 et qui doivent se changer pour participer.
01:10:00 Mais je n'ai vu personne allumer des feux.
01:10:02 C'est vraiment, ça a vraiment commencé
01:10:04 une heure après le départ du cortège.
01:10:06 – Et surtout, c'est en amont, on le dit,
01:10:08 du cortège officiel.
01:10:10 La question qu'on peut se poser,
01:10:11 c'est qu'une fois qu'il y a autant de tensions,
01:10:14 c'est peut-être, peut-être qu'il faut soit
01:10:18 rester statique et ne pas avancer pour pouvoir…
01:10:21 – Mais ça s'est passé hier.
01:10:22 – Mais rester statique, si vous voulez, vous restez…
01:10:24 – Ça s'est passé hier, les forces de l'ordre…
01:10:25 – Au lieu d'aller jusqu'à Opéra,
01:10:26 vous allez jusqu'à la place de la République.
01:10:28 – Mais on s'est arrêtés bien avant.
01:10:29 – Mais c'est très frustrant, vous imaginez,
01:10:30 c'est-à-dire que ces fou furieux
01:10:31 prennent en otage votre mobilisation syndicale.
01:10:34 – C'est clair, mais nous l'avons fait.
01:10:36 Les forces de l'ordre,
01:10:37 comme ça bougeait beaucoup,
01:10:38 il y avait beaucoup de problèmes.
01:10:39 À Opéra, à demander aux manifestants
01:10:41 et à l'organisation de nous arrêter
01:10:43 des centaines de mètres avant,
01:10:44 et nous l'avons fait pendant au moins 45 minutes.
01:10:46 – La publicité, après la publicité,
01:10:48 on ira rejoindre nos envoyés spéciaux
01:10:50 du côté des Deux-Sèvres.
01:10:51 Vous savez que ça va être un week-end
01:10:53 sous haute tension à cause des méga-bassines.
01:10:57 Et qu'en octobre dernier,
01:10:58 il y avait eu des gendarmes blessés,
01:11:00 le ministre de l'Intérieur avait parlé d'éco-terroristes,
01:11:03 on n'a pas véritablement vu ce qui avait pu se passer
01:11:07 en termes de réponse pénale.
01:11:09 Résultat, quelques mois plus tard,
01:11:11 nouvelle mobilisation et nouveaux risques de tension.
01:11:14 Notre reporter sur le terrain nous expliquera tout,
01:11:17 juste après la publicité,
01:11:18 on reviendra sur cette mobilisation.
01:11:21 Et hier, dans toute la France, c'est violent.
01:11:24 On se retrouve tout de suite sur C News pour Punchline Week-end.
01:11:26 [Générique]
01:11:29 – Sur C News, merci d'être avec nous
01:11:31 pour la suite de Punchline Week-end.
01:11:33 Gabriel Cluzel, Karim Zérébi, Jean-Sébastien Ferjou,
01:11:35 Éric Revel, Jean-Christophe Couville, Cyril Chabagné.
01:11:38 On revient évidemment en longueur sur ce qu'il s'est passé hier,
01:11:42 les réactions politiques, mais aussi les réactions des syndicats.
01:11:45 C'est pour ça que vous êtes là Cyril Chabagné,
01:11:47 on a quand même l'impression que cette mobilisation syndicale historique
01:11:50 est prise en otage par des groupes radicaux, des groupes extrémistes,
01:11:54 et que finalement, aujourd'hui, malheureusement,
01:11:59 la question de la réforme des retraites n'est plus la priorité,
01:12:04 et c'est plus la question du maintien de l'ordre,
01:12:06 du maintien de la paix nationale et de la sécurité des Français qui est en jeu.
01:12:10 Et c'est assez triste de voir cette évolution, cette fuite en avant.
01:12:14 – Ce n'est pas le discours qu'on a dans les cortèges,
01:12:16 aujourd'hui le sujet de la réforme…
01:12:18 – Merci, je ne dis pas que c'est votre discours,
01:12:21 à vous, cher Cyril Chabagné, je dis qu'aujourd'hui,
01:12:24 on n'a pas parlé de la réforme des retraites,
01:12:26 on a parlé des tensions, et que c'est bien dommage,
01:12:29 et que c'est parce qu'il y a une prise en…
01:12:31 – Oui, mais on peut aussi parler du coéssé constitutionnel
01:12:34 et de ce qui peut retoquer si on a envie, c'est-à-dire, ce n'est pas terminé.
01:12:37 – Mais c'est vrai que, malheureusement, vous savez qu'il y a une hiérarchie
01:12:41 dans l'information et que je crois quand il y a…
01:12:43 – Vous parlez de l'IA, c'est un choix.
01:12:44 – C'est un choix, mais quand il y a 440 policiers qui sont blessés
01:12:47 et que vous avez pari qu'ils étaient à feu et à sang hier,
01:12:49 j'ai malheureusement la crainte que la priorité est de parler de ça
01:12:54 et puis qu'ensuite on puisse parler de la réforme, et on va y venir justement.
01:12:58 Le choix c'est de parler aussi du Président de la République.
01:13:01 – Le point sur l'informatien, Adrien Spiteri.
01:13:04 [Musique]
01:13:06 – Le Conseil de l'Europe s'inquiète de la situation en France.
01:13:10 La commissaire au droit de l'homme s'alarme, je cite,
01:13:13 "d'un usage excessif de la force envers les manifestants".
01:13:16 Elle appelle la France à respecter le droit de manifester
01:13:19 reconnaissant la violence de certains casseurs.
01:13:22 Deux usines d'incinération rouvrent leur porte à Paris ce vendredi
01:13:26 après deux semaines et demi de grève contre la réforme des retraites.
01:13:30 Les agents ont décidé de mettre fin au mouvement.
01:13:33 Hier encore 9600 tonnes d'ordures jonchaient les trottoirs parisiens.
01:13:38 Et puis la crise diplomatique entre Paris et Alger semble terminée.
01:13:42 Emmanuel Macron et Abdelmajid Tebboune veulent renforcer
01:13:46 la coopération bilatérale selon l'Elysée.
01:13:49 Les incompréhensions liées à une militante franco-algérienne
01:13:52 et les problèmes de visa auraient été levés.
01:13:56 – Voilà pour le point sur l'information d'Adrien Spiteri.
01:13:59 Les deux sèvres, pourquoi les deux sèvres ?
01:14:01 Parce que la situation est extrêmement tendue
01:14:04 et qu'on risque de vivre les mêmes scènes qu'en octobre dernier,
01:14:09 à savoir des violences très importantes autour des bassines d'eau
01:14:14 et des gendarmes, je rappelle qu'il y avait eu, je crois,
01:14:17 quasiment 80 gendarmes blessés sur ce week-end de haute tension.
01:14:22 Antoine et Steph vous êtes sur place et on s'inquiète évidemment
01:14:26 de la situation à partir de demain parce que la grande manifestation
01:14:29 est prévue demain mais les tensions ont déjà commencé, cher Antoine.
01:14:33 – Oui, déjà des échauffourées aujourd'hui.
01:14:37 Lors de l'installation du campement principal des militants écologistes
01:14:40 anti-bassines ce matin, il y a eu des échauffourées avec les gendarmes
01:14:43 qui les attendaient à côté de la bassine de Saint-Soline
01:14:46 qui se trouve un petit peu plus à l'ouest par rapport à là
01:14:48 où nous nous trouvons en ce moment.
01:14:49 Je vais essayer de vous décrire la situation, c'est un peu compliqué.
01:14:51 De ce côté-là, vous avez donc les militants anti-bassines
01:14:53 qui ont leur campement de l'autre côté de la voie de chemin de fer
01:14:56 que Jérôme Rottenou est en train de filmer en ce moment.
01:14:58 Et sur la droite de l'écran, un petit peu plus loin,
01:15:00 on ne pourra pas vous les montrer mais il y a les tracteurs,
01:15:02 des centaines de tracteurs de paysans venus de l'Europe entière,
01:15:06 d'Italie, d'Espagne mais aussi de toute la France,
01:15:08 qui cherchent à joindre leurs copains militants
01:15:11 qui sont de l'autre côté de la voie de chemin de fer.
01:15:13 Donc entre les deux, les gendarmes et les CRS sont particulièrement tendus
01:15:17 parce qu'il y a eu des échanges de tirs tout à l'heure
01:15:20 de projectiles contre les forces de l'ordre
01:15:22 qui ont répondu avec des bombes de désencerclement
01:15:25 et des bombes lacrymogènes au niveau de la voie de chemin de fer.
01:15:28 Attention, cette voie de chemin de fer, Elliot, ce n'est pas rien,
01:15:30 c'est quand même la voie LGV entre Paris et Bordeaux
01:15:32 qui est en ce moment coupée,
01:15:34 qui est attaquée visiblement par des militants très radicaux
01:15:38 qui cherchent à passer cette voie de chemin de fer à tout prix
01:15:41 puisque les ponts sont tenus par les forces de l'ordre.
01:15:43 Ils cherchent à passer cette voie de chemin de fer
01:15:45 pour pouvoir joindre leurs amis venus en tracteur.
01:15:48 Je dois aussi vous préciser quand même une information importante ce soir,
01:15:51 c'est que vous avez quand même une très large partie des manifestants
01:15:54 qui ont prévu d'aller à cette manifestation anti-bassines demain
01:15:57 qui sont parfaitement pacifistes,
01:15:59 qui sont des agriculteurs, des militants écologistes de longue date,
01:16:02 des personnes âgées, on a vu des personnes de plus de 60 ans
01:16:05 arriver ce matin avec leurs sacs à dos et leurs sacs de couchage sur les épaules.
01:16:08 Tous ne sont pas des militants radicaux,
01:16:10 mais on a pu tout à l'heure le constater nous-mêmes
01:16:13 parce qu'on a été intimidés, on a été même repoussés
01:16:15 avec un barrage de gendarmerie par des gens qui étaient cagoulés,
01:16:18 et bien qu'une partie de ces gens se sont radicalisés
01:16:21 depuis le mois d'octobre dernier, depuis ces grandes manifestations
01:16:24 qui ont déjà eu lieu ici même, et entre temps ils se sont radicalisés,
01:16:27 ils ont ramassé énormément de cailloux, ils se sont armés,
01:16:30 on a trouvé par exemple sur eux cet après-midi des pommes de terre
01:16:33 avec des lames de rasoir cachées à l'intérieur,
01:16:36 tout type de projectiles, des haches, des machettes aussi
01:16:39 que les gendarmes ont confisquées sur ces manifestants.
01:16:42 Une petite partie de ces manifestants sont considérés comme dangereux
01:16:46 et ce sont eux en ce moment qui essayent de passer en ce moment
01:16:49 au niveau de ce barrage de gendarmerie que vous avez vu sur les images
01:16:52 à côté de la voie de chemin de fer.
01:16:54 Merci beaucoup Antoine Estève, évidemment faites très attention,
01:16:56 je rappelle ces chiffres puisque c'était en octobre
01:17:00 qu'il y avait eu une forte mobilisation avec des milliers de manifestants,
01:17:04 4000 selon les autorités, 7000 selon les organisateurs,
01:17:07 1500 gendarmes étaient mobilisés pour encadrer les manifestations interdites,
01:17:12 des scènes, alors là on peut le dire, de guérillas non pas urbaines mais rurales.
01:17:16 Ce week-end d'octobre, je rappelle également le bilan,
01:17:20 61 gendarmes blessés dont 22 sérieusement, 1 hospitalisé,
01:17:25 4 manifestants pris en charge par les pompiers.
01:17:28 Restons quand même un temps sur ces images parce que c'est ce qui va se passer,
01:17:31 c'est ce qui risque de se passer demain,
01:17:34 3200 forces de l'ordre qui sont mobilisées,
01:17:37 Jean-Christophe Pouvier avec un ministre de l'Intérieur
01:17:39 qui avait parlé d'éco-terroristes à cette époque.
01:17:42 Oui, en principe quand on dit qu'on va passer un week-end à la campagne,
01:17:45 c'est pour se reposer mais là je crois que mes pauvres collègues gendarmes,
01:17:47 eux ils vont passer un sale week-end parce que ça matche retour quelque part,
01:17:52 effectivement à l'aller les gendarmes avaient eu beaucoup de difficultés,
01:17:56 le terrain est compliqué, c'est très grand, il y a des champs,
01:17:59 il faut être très mobile, on a vu qu'effectivement
01:18:02 des manifestants avaient réussi à arriver près des camions, des réserves,
01:18:06 c'est là où les conducteurs attendent justement,
01:18:09 ils déversent les forces de l'ordre et attendent à l'arrière,
01:18:14 en fait c'était fait surprendre et ils ont été lapidés,
01:18:17 enfin moi j'ai l'impression de voir des scènes de lapidation comme ça
01:18:20 dans des pays du tiers monde en fait,
01:18:23 et quand je vois effectivement que ça va venir encore de l'Europe entière
01:18:27 pour venir faire de la guérilla en France, ça fait peur aussi.
01:18:31 Et vous me faites la transition parce que si ça vient de l'Europe entière,
01:18:34 c'est que dans la mouvance Black Bloc, dans l'organisation des Black Bloc,
01:18:39 c'est, je le répète suffisamment, des professionnels de la casse,
01:18:44 donc on bascule de Sainte-Sauline pour revenir sur ce qui s'est passé hier à Paris,
01:18:48 il est possible que dans le cortège, en amont du cortège syndical,
01:18:52 donc dans cette fameuse nébuleuse, il y ait des éléments radicaux
01:18:55 qui viennent de l'étranger, moi j'ai pu voir sur le terrain
01:18:58 des précédentes mobilisations, vous aviez des Allemands, des Hollandais
01:19:02 qui étaient interpellés avant la manifestation, avec un arsenal
01:19:05 pour pouvoir taper et dégrader, impressionnant, terrifiant.
01:19:10 Donc on est vraiment sur des professionnels de la casse,
01:19:12 ce qui nous permet de revenir sur cette situation d'hier,
01:19:15 avec plus de 400 policiers blessés, et on va voir le sujet sur les Black Bloc,
01:19:18 sur la manière dont ils opèrent.
01:19:21 Des casseurs habillés tout en noir qui se rejoignent pour former un bloc
01:19:27 et faire dégénérer les manifestations.
01:19:30 Voici la stratégie de ceux qu'on appelle les Black Blocs,
01:19:33 du nom de la tactique qu'ils appliquent.
01:19:35 Une fois massés à plusieurs dizaines, ils récupèrent du mobilier urbain
01:19:38 pour s'en servir comme projectile, et appliquent une stratégie de chaos,
01:19:43 comme nous le rappelait ce policier en mai dernier.
01:19:45 C'est-à-dire qu'ils essayent d'agréger des gens qui ne sont pas des Black Bloc,
01:19:51 mais qui vont se faire emporter par ce déferlement de violence,
01:19:55 et lorsqu'on en arrive à ce niveau de violence, bien souvent les Black Bloc,
01:19:59 eux, sont déjà en train de se retirer de cette scène.
01:20:02 Une organisation bien rodée, qui commence bien avant la manifestation.
01:20:06 C'est une anticipation sur le trajet du cortège,
01:20:10 pour trouver des emplacements pour cacher de quoi se changer en cas de besoin,
01:20:16 de mettre des véhicules qu'on appelle nourrisse aussi,
01:20:19 pour faire des opérations caméléon, tout simplement,
01:20:21 pour récupérer éventuellement du matériel aussi pour casser.
01:20:24 Casser et piller.
01:20:25 Exemple sur ces images filmées en mai dernier lors d'une manifestation,
01:20:29 où l'on aperçoit l'un d'entre eux utilisant un parapluie ouvert
01:20:32 pour dissimuler un trou dans une vitrine.
01:20:34 Certains en profitent pour s'y faufiler,
01:20:36 ainsi les enquêteurs ne pourront pas remonter jusqu'à eux, et les interpeller.
01:20:40 Il y avait un Black Bloc en chaise roulante.
01:20:43 Racontez-nous, non mais c'est effectivement...
01:20:45 Je viens de voir l'image, mais je dis, on a eu la même avec Gabriel,
01:20:48 la même surprise, un Black Bloc en chaise roulante.
01:20:50 Et imaginer l'image d'un policier qui interpelle,
01:20:54 qui tape sur quelqu'un qui est en chaise roulante, en Black Bloc.
01:20:57 En fait, il cherche le coup d'éclat médiatique, tout le temps.
01:21:02 À une époque, il y avait le coup d'État, mais là, c'est le coup d'éclat.
01:21:06 Et en fait, ce qu'il cherche, c'est à pourrir des situations,
01:21:10 et comme disait mon collègue Alain Bastel,
01:21:13 qui a eu l'habitude lui aussi de lutter contre ces Black Blocs,
01:21:16 en fait, si vous voulez, c'est d'attirer les gens autour d'eux
01:21:20 avec comme un peu de sympathie.
01:21:22 On se mélange et on dit, regardez, en fait, les policiers,
01:21:25 ils en veulent à tout le monde.
01:21:26 Et une fois qu'effectivement, on veut reprendre le terrain,
01:21:29 eux, ils sont déjà carapatés et ils sont partis ailleurs
01:21:31 pour faire d'autres coups d'éclat.
01:21:33 Et c'est ça qui est terrible.
01:21:34 Et il y a des gens, en fait, c'est compliqué,
01:21:37 mais il y a une psychologie de la manifestation et de la foule,
01:21:39 de la masse, qui se propage en fait.
01:21:42 Et des personnes, des fois, qui sont, je vais dire, pacifiques,
01:21:46 peuvent très bien, tout de suite, tomber dans la violence.
01:21:49 C'est comme une contagion.
01:21:50 Je ne sais pas comment l'expliquer, mais la masse, c'est comme ça.
01:21:54 Et du coup, vous faites front.
01:21:56 Jean-Sébastien, vous dites, c'est une stratégie politique et médiatique,
01:21:59 c'est-à-dire ?
01:22:00 Mais comme les activistes du climat, ils ont compris qu'il fallait
01:22:03 prendre l'opinion en témoin et qu'il fallait, en quelque sorte,
01:22:06 polariser, cliver le plus possible.
01:22:08 Regardez, comme Extinction Rebellion s'est dissous,
01:22:11 des gens qui avaient participé à la fondation du mouvement
01:22:14 Extinction Rebellion ont dit que de toute façon,
01:22:16 ils savaient eux-mêmes en interne que ce qu'ils disaient
01:22:18 était complètement faux sur le fait que l'humanité allait disparaître
01:22:21 à court terme.
01:22:22 Ce qu'ils voulaient, c'était juste provoquer le choc,
01:22:24 le choc dans l'opinion.
01:22:25 Donc, c'est ça, les images qui cherchent.
01:22:27 Et regardez, à Saint-Sauline, c'est quand même particulièrement,
01:22:29 au-delà du fait que les manifestations aient été interdites,
01:22:31 le BRGM, c'est-à-dire le Bureau de recherche sur la géologie
01:22:35 et les mines, lui-même dit qu'il n'y a pas de danger
01:22:38 pour les nappes phréatiques.
01:22:39 Au regard de la configuration du terrain, il n'y a pas de danger.
01:22:43 Vous pouvez faire des bassines à cet endroit-là parce que l'eau,
01:22:46 de toute façon, ne part pas dans les nappes phréatiques
01:22:48 à cet endroit-là.
01:22:49 Mais la science ne les intéresse pas.
01:22:51 Ça ne les intéresse pas.
01:22:52 Je vous parlais d'Extinction Rebellion et cette stratégie-là
01:22:55 est comme celle du...
01:22:56 Vous avez raison, c'est d'essayer de prendre et d'attacher les gens
01:22:59 sur des enjeux.
01:23:01 Personne n'est contre la défense de la planète.
01:23:03 Sauf qu'ils essaient de glisser, vous voyez,
01:23:06 ils essaient de glisser des causes derrière une autre.
01:23:08 L'autre difficulté, c'est qu'on parle des Black Blocs,
01:23:10 on parle de ces casseurs professionnels
01:23:12 et maintenant, on se conjugue, ces jeunes étudiants,
01:23:15 souvent militants, souvent biberonnés à l'extrême gauche
01:23:19 et qui opèrent de manière complètement déraisonnée,
01:23:24 en brûlant parfois des feux de poubelle,
01:23:27 en s'en prenant au pire aux forces de l'ordre,
01:23:30 mais surtout, ils incendient et puis ils font ces manifestations,
01:23:33 vous avez vu ces derniers jours, ces manifestations sauvages.
01:23:37 Ce qui est d'ailleurs assez saisissant, c'est que sur le terrain,
01:23:40 on a pu voir, par exemple, des jeunes se prendre en selfie
01:23:42 à côté des feux de poubelle, comme si c'était finalement un événement.
01:23:47 Alors, il a trouvé une formule, le ministre de l'Intérieur,
01:23:50 lui, il parle des Black Bourges.
01:23:52 Le ministre de l'Intérieur, qui était ce matin interrogé par Laurence Ferrari,
01:24:01 interview que vous pouvez évidemment retrouver sur cnews.fr, les Black Bourges.
01:24:06 D'abord, un petit tour de plateau, mais je suis sûr que vous l'avez entendu.
01:24:11 On dit que ça va arriver dans un instant.
01:24:16 Gabrielle Cluzel.
01:24:17 Oui, de fait, la formule est pas mal trouvée,
01:24:20 parce que c'est un fait connu que ces Black Blocs sont en général
01:24:25 issus des grandes métropoles, issus même des beaux quartiers,
01:24:28 par exemple parisiens, ils ont qu'à descendre de leur immeuble
01:24:30 pour aller sévir, puis après, il faut leurs petites exactions,
01:24:34 puis ils reviennent pour le dîner, l'heure du dîner chez maman.
01:24:37 Et l'exemple le plus frappant, c'était sans doute les Bernanos,
01:24:42 les fils Bernanos, petits-fils de l'écrivain qui avait mis le feu,
01:24:46 on s'en souvient, à une voiture de policier,
01:24:49 et dont les parents, me semble-t-il, étaient universitaires.
01:24:53 Donc c'est vrai que c'est loin d'être des Français déshérités,
01:24:56 qui ont peur pour leur retraite, leur vieux jour et leur pouvoir d'achat,
01:25:01 ce qui serait tout à fait légitime, et c'est le cas de nombreux manifestants,
01:25:05 la plupart des manifestants, eux, ils se fichent de leur retraite comme d'une guigne,
01:25:09 disons-le clairement, ils sont là simplement pour casser.
01:25:14 Le problème c'est qu'on les entretient, vous l'avez dit,
01:25:18 ils sont biberonnés à l'école et à l'université par toute l'idéologie d'ultra-gauche,
01:25:24 ils sont encouragés par des députés de la France Insoumise
01:25:27 à aller manifester dès leur plus jeune âge,
01:25:29 mais que vont faire les lycéens, pardon, à l'approche du bac,
01:25:32 dans des manifestations pour les retraites,
01:25:35 que leurs parents, leurs grands-parents y soient très bien, mais pas les lycéens, pardon ?
01:25:39 C'est pas forcément pour ça qu'il y a les lycéens.
01:25:41 Exactement, donc ça montre bien que ce n'est pas pour cela.
01:25:43 Il y a eu un changement, sur les manifestations sur les retraites,
01:25:46 les commentateurs disaient qu'on voyait assez peu de jeunes,
01:25:51 et d'ailleurs c'était parfois un problème, parce qu'on disait
01:25:54 "le gouvernement ne cèdera pas, puisque quand la jeunesse n'est pas dans la rue,
01:25:57 le gouvernement ne cède pas".
01:25:59 Là où il y a eu une bascule, et on voit beaucoup plus de jeunes
01:26:02 qu'il y a quelques semaines dans la rue, ça a été le 49.3,
01:26:06 l'utilisation de plusieurs articles de la Constitution,
01:26:09 qui ont fait qu'il y a eu tout un débat sur la légitimité,
01:26:12 sur le déni démocratique, et là il y a eu une bascule des jeunes,
01:26:15 et on voit dans les cortèges d'ailleurs où ils sont beaucoup plus nombreux,
01:26:18 presque plus sur le déni démocratique et le manque de légitimité
01:26:22 que sur la question elle-même des retraites.
01:26:25 C'est aussi pour ça que les manifestations marchent aussi très bien aujourd'hui,
01:26:29 c'est qu'il y a à la fois le rejet de la réforme des retraites,
01:26:32 et le problème de comment ça a été fait cette réforme,
01:26:35 et donc la légitimité et le déni démocratique.
01:26:37 Oui, c'est ça, c'est vraiment les deux qui ont plus de succès.
01:26:39 La réforme en elle-même, c'est la violence avec laquelle le gouvernement
01:26:42 a pu marcher sur le Parlement, sur le fait que les syndicats
01:26:48 n'aient pas été entendus, n'aient pas été écoutés,
01:26:52 que les Français n'aient pas été compris,
01:26:55 que la colère des Français n'ait pas été comprise,
01:26:57 c'est ça qui est hallucinant.
01:26:58 Et d'ailleurs on a posé la question aux Français,
01:27:00 parce qu'on a un Président de la République qui se retrouve dos au mur,
01:27:03 et la question c'est qu'est-ce qu'il peut faire maintenant ?
01:27:06 Il faut qu'il s'en sorte par la démocratie, voilà.
01:27:10 Moi personnellement je pense que depuis longtemps,
01:27:14 un référendum aurait réglé le problème.
01:27:16 Emmanuel Macron pour l'instant il a fait ce qu'il avait à faire,
01:27:19 il a fait passer sa loi, et là maintenant il a les conséquences de sa loi.
01:27:25 Après il est Président de la République, ça veut dire que si demain il dit
01:27:28 "bah non j'annule" ou etc, au niveau de notoriété,
01:27:32 même pour un Président, ça va ficher un peu mal.
01:27:35 Je crois qu'il doit surtout écouter le peuple,
01:27:37 parce que c'est pas lui qui décide en fait.
01:27:40 C'est pas le peuple non plus, mais c'est plutôt le Sénat, l'Assemblée,
01:27:44 c'est le Président, il est arbitre là-dedans.
01:27:49 Gabriel Cluzel, normalement le Président il est le garant de la paix sociale,
01:27:52 il doit garantir l'unité de la nation.
01:27:55 Aujourd'hui on a l'impression d'un Président, d'un exécutif,
01:27:59 qui n'a pas écouté ces deux derniers mois des Français qui sont en souffrance,
01:28:04 qui ne voulaient pas de cette réforme,
01:28:06 qui voulaient peut-être d'une réforme des retraites,
01:28:08 mais celle-ci il n'en voulait pas,
01:28:10 et avec une sorte de deuillère qui ont été mises sur ces deux derniers mois.
01:28:14 Moi il me semble que cette réforme des retraites,
01:28:16 et la façon dont elle est gérée, c'est un peu l'acmé d'un quinquennat et demi,
01:28:20 ou de l'ensemble de son œuvre, si j'ose dire.
01:28:23 Oui il n'a écouté absolument personne,
01:28:25 il y a eu l'expérience des Gilets jaunes,
01:28:27 on aurait pu se dire, tiens après ça il va quand même se méfier,
01:28:29 les Français ne sont pas d'accord,
01:28:30 quand les Français ne sont pas d'accord, peut-être les écouter,
01:28:33 c'est pas inintéressant.
01:28:35 Visiblement ça ne lui a pas servi de leçon,
01:28:37 parce que là c'est bis repetita.
01:28:39 La crise sanitaire a été gérée de façon extrêmement violente aussi,
01:28:43 et il ne faut pas croire que ces choses-là soient complètement oubliées,
01:28:47 les Français ce n'est pas des poissons rouges,
01:28:48 ils n'oublient pas instantanément.
01:28:50 Donc toutes ces violences qu'ils ont supportées,
01:28:53 qui sont des violences psychologiques,
01:28:56 fortes ces inquiétudes qu'on leur a imposées,
01:28:59 et ce manque d'écoute,
01:29:00 eh bien aujourd'hui il est décuplé avec la réforme des retraites,
01:29:06 me semble-t-il, où là vraiment,
01:29:08 on voit qu'il y a une déconnexion totale entre le pouvoir et les Français.
01:29:13 Et tout est une question de timing,
01:29:14 c'est-à-dire qu'on s'est aussi posé la question,
01:29:16 si cette réforme, alors qu'on est en pleine crise de l'inflation,
01:29:19 alors que les Français sortent d'une crise sanitaire,
01:29:22 alors qu'il y a la guerre en Ukraine,
01:29:23 est-ce que c'était le bon moment ?
01:29:25 Est-ce qu'il ne fallait pas attendre un tout petit peu ?
01:29:27 Est-ce qu'il fallait justement peut-être retarder,
01:29:29 pour mieux réformer, retarder pour mieux réformer ?
01:29:32 La réponse a été "c'est jamais le bon moment".
01:29:34 C'est jamais le bon moment,
01:29:35 et on est passé d'une réforme juste,
01:29:37 à une réforme qui est maintenant nécessaire,
01:29:39 ce qui veut tout et rien dire.
01:29:40 En revanche, il vous a parlé, le président de la République,
01:29:42 il vous fait un appel du pied,
01:29:44 il vous tend la main cet après-midi à Bruxelles,
01:29:46 Cyril Chabanier, on l'écoute.
01:29:48 J'ai moi-même, mercredi, indiqué notre disponibilité
01:29:51 à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle,
01:29:55 les fins de carrière, les reconversions,
01:29:57 l'évolution des carrières, les conditions de travail,
01:30:02 les rémunérations dans certaines branches.
01:30:04 Et donc je suis totalement disponible,
01:30:06 ainsi que le gouvernement,
01:30:07 pour avancer tout de suite sur ces sujets.
01:30:10 Et donc je suis à la disposition de l'intersyndical,
01:30:13 si elle souhaite venir me rencontrer,
01:30:14 pour avancer sur tous ces sujets.
01:30:16 Pour le reste, et la réforme des retraites,
01:30:18 elle est devant le Conseil constitutionnel,
01:30:20 et il est évident que nous attendrons la décision
01:30:23 du Conseil constitutionnel.
01:30:24 Je suis à la disposition de l'intersyndical,
01:30:27 mais est-ce que l'intersyndical, Cyril Chabanier,
01:30:30 est à la disposition du président de la République ?
01:30:33 Je ne le pense pas.
01:30:34 La plupart des sujets qu'il a évoqués,
01:30:36 le président, sont des sujets importants.
01:30:38 D'ailleurs, il y a énormément de ces sujets,
01:30:40 ça fait plus d'un an qu'on souhaite les traiter.
01:30:43 Je pense par exemple au minimum de salaire,
01:30:45 avec quatre mêmes branches encore,
01:30:47 qui ont des grilles salariales qui démarrent
01:30:49 en dessous du SMIC, ce qui est absolument scandaleux.
01:30:51 Donc ces sujets-là, ils sont importants.
01:30:53 Mais nous, ce qu'on veut aujourd'hui,
01:30:55 c'est traiter la question des retraites.
01:30:57 Donc c'est qu'il ouvre, enfin qu'il tende la main
01:31:00 sur le fait, est-ce qu'on peut rediscuter des retraites,
01:31:02 est-ce qu'on peut revenir à la table des négociations
01:31:04 sur la retraite, est-ce qu'on peut enfin évoquer
01:31:06 d'autres sujets de financement que simplement l'âge légal ?
01:31:09 Tant qu'il n'y a pas d'ouverture sur cet âge légal
01:31:11 et les modes de financement, ça va être extrêmement compliqué.
01:31:14 Et nous, aujourd'hui, on a un autre enjeu.
01:31:16 Le président, d'ailleurs, le dit lui-même dans son discours.
01:31:18 C'est l'enjeu du Conseil constitutionnel.
01:31:20 Vous me parlez comme un politique, Cyril Chabanier.
01:31:22 Demain, Emmanuel Macron vous appelle.
01:31:24 Demain, Emmanuel Macron vous appelle.
01:31:26 Appelle la CFTC, appelle la CGT en disant
01:31:29 sur le travail, la grande réforme sur le travail,
01:31:33 il faut qu'on parle. Est-ce que vous dites oui ou non ?
01:31:35 Je ne reviens pas à la table des négociations
01:31:37 tant que le président ne parle pas des 64 ans
01:31:40 et donc des autres moyens de financement
01:31:42 et surtout tant que le Conseil constitutionnel
01:31:44 n'a pas rendu son verdict.
01:31:46 Dialogue de sourds.
01:31:48 Mais ça va être assez rapide, le retour du Conseil.
01:31:51 Les 64 ans, c'est oublié. Oubliez-le.
01:31:54 Sur le sujet de retraite, dialogue de sourds.
01:31:57 Plus que ça, je pense qu'on est face à une conjugaison,
01:32:00 convergence des colères. La colère sociale
01:32:03 qui est née de la réforme des retraites
01:32:05 mais qui sous-tendait quand même la situation des Français.
01:32:07 Situation sociale difficile, des fins de mois compliquées,
01:32:11 une inflation à 25% sur les derniers de première nécessité.
01:32:14 Reprenons quand même le contexte.
01:32:16 Au moment où arrive, quand tu parlais de timing,
01:32:18 Eliott, quand vous parliez de timing,
01:32:20 au moment où arrive cette réforme,
01:32:22 on est dans un contexte très difficile pour les Français.
01:32:24 Il met cette réforme sur la table qui paraît injuste.
01:32:26 De l'autre côté, derrière, elle ne passe pas
01:32:28 avec une majorité à l'Assemblée et avec un vote.
01:32:30 Elle passe par un 49-3.
01:32:32 Je vous rappelle quand même que c'est très mal vécu
01:32:34 par des Français qui étaient contre la réforme
01:32:36 qui, plus encore, pensent que c'est antidémocratique.
01:32:39 Et de surcroît, je pense que s'est ajoutée
01:32:42 à cette double colère, la colère macronienne.
01:32:45 Contre Macron, sa personnalité, son arrogance.
01:32:48 Et je crois que le président de la République aujourd'hui
01:32:50 est en train d'additionner une forme de détestation
01:32:53 de ce qu'il incarne.
01:32:55 Merci à tous les six. C'était un plaisir d'être avec vous.
01:32:57 Je vais remercier très rapidement Céline Génaud
01:32:59 et Marie-Lilies Chevalier qui ont préparé cette émission.
01:33:03 Merci Jean-Christophe.
01:33:04 C'est important de rappeler le travail
01:33:06 des forces de l'ordre sur le terrain.
01:33:07 De saluer leur bravoure.
01:33:09 Mais il faut aussi, et c'est important de le faire
01:33:11 en toute transparence, condamner quand il y a des actes
01:33:13 qui doivent être condamnés.
01:33:15 Avec la plus grande fermeté.
01:33:17 Oui.
01:33:18 À demain !
01:33:20 ♪ ♪ ♪

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