Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité.
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00:00:00 [Musique]
00:00:11 On vient d'entendre un énorme boom qui venait du centre de Rostov.
00:00:23 On s'éloigne le plus vite possible de cet endroit.
00:00:26 Le centre de guerre est ici, à Rostov.
00:00:28 On a entendu des hurlements pour nous faire courir.
00:00:32 Vous pouvez voir les gens qui sont en train de courir.
00:00:34 Je pense qu'on peut ralentir maintenant.
00:00:36 Je pense qu'on peut se calmer.
00:00:39 Bonjour à tous et bienvenue dans Punchline Weekend,
00:00:41 édition spéciale consacrée à la rébellion du groupe Wagner
00:00:44 contre l'armée russe et ce vent de panique sur les terres russes
00:00:48 que vous venez de découvrir.
00:00:49 La guerre civile a commencé, prévient son chef, Evgeny Prigojin.
00:00:53 Vladimir Poutine parle de coups de poignard dans le dos.
00:00:55 Des combats seraient en cours dans la ville de Vronech,
00:00:58 à 540 kilomètres de Moscou.
00:01:00 On est ensemble jusqu'à 19h pour suivre, minute par minute,
00:01:03 les dernières informations, analyser, décrypter ce coup de théâtre en terre russe.
00:01:08 Plateau fourni aujourd'hui, Régis Le Sommier, merci d'être avec nous.
00:01:12 Vous êtes directeur de la rédaction de Omerta.
00:01:14 Vous avez multiplié les reportages sur le terrain.
00:01:16 Votre analyse sera essentielle aujourd'hui.
00:01:19 On est également avec Renaud Girard, chroniqueur international au Figaro.
00:01:23 Pierre Lorrain, spécialiste de la Russie, merci d'être là Pierre.
00:01:26 Philippe Guybert est avec nous, Éric Revel également.
00:01:29 Et je le disais donc, c'est un coup de tonnerre, un coup de théâtre.
00:01:33 Personne ne pouvait s'attendre à cette situation, ces dernières heures, en terre russe.
00:01:39 Le groupe Wagner serait à moins de 300 kilomètres de Moscou.
00:01:43 Et depuis ce matin, pour que vous vous rendiez bien compte du climat et de la situation,
00:01:47 le régime d'opération anti-terroriste a été instauré à Moscou.
00:01:52 Tous les événements de masse sont annulés.
00:01:54 Vous avez des contrôles qui sont effectués dans la rue.
00:01:56 Et la ville se prépare à cette arrivée du groupe Wagner.
00:02:00 Je me tourne vers vous, Michael Dos Santos.
00:02:02 Vous êtes notre journaliste qui va nous donner, au gré de cette émission,
00:02:05 toutes les dernières informations.
00:02:06 Et je voudrais vraiment qu'on revienne sur ces dernières heures
00:02:08 et ce parcours en moins de 24 heures,
00:02:10 puisque le groupe Wagner a en fait parcouru plus de 500 kilomètres à l'est de la Russie.
00:02:15 Oui, une progression, on peut le dire.
00:02:17 Wagner progresse vers la capitale, vers Moscou,
00:02:19 d'après un célèbre blogueur militaire russe relayé par l'AFP.
00:02:24 Info tout de même à prendre au conditionnel.
00:02:26 Les mercenaires auraient dépassé la ville d'Yelet.
00:02:29 Cette ville est située à 340 kilomètres de Moscou.
00:02:32 Elle est juste après la ville de Toula.
00:02:36 Pour le moment, et ça c'est la seule certitude,
00:02:38 les troupes de Wagner sont bel et bien arrivées à Liptsk.
00:02:43 Les autorités locales ont d'ailleurs demandé aux habitants de rester chez eux
00:02:46 afin d'assurer l'ordre et la sécurité et de renoncer à tout déplacement d'ordre privé.
00:02:52 Pour rappel, ce matin, dans une vidéo postée sur Telegram,
00:02:55 le chef du groupe Wagner avait annoncé avoir pris possession
00:02:58 des sites de l'armée russe et de l'aérodrome de Rostov-sur-le-Don,
00:03:01 une ville située à plus de 1000 kilomètres.
00:03:04 On voit là effectivement la progression des troupes de Wagner.
00:03:06 Quelques heures plus tard en tout cas,
00:03:08 Moscou avait confirmé la présence du groupe paramilitaire à Voronezh,
00:03:12 des actions de combat y ont été menées par les troupes russes contre Wagner.
00:03:15 Des troupes Wagner composées, on le rappelle, de 25 000 mercenaires
00:03:19 et plus de 170 véhicules.
00:03:22 Merci Michael, évidemment on revient vers vous quasiment tous les quarts d'heure
00:03:25 pour faire de nouveaux points en fonction de nos thématiques.
00:03:28 Je me tourne vers vous Régis Le Sommier, parce que cette route,
00:03:31 vous la connaissez quasiment par cœur, vous l'avez faite à de multiples reprises.
00:03:35 Quel regard vous portez sur ce qui est en train de se passer ?
00:03:38 Et la première question qu'on va se poser, c'est est-ce que Wagner peut entrer ce soir dans Moscou ?
00:03:44 Alors théoriquement oui, puisque cette route elle est toute plate,
00:03:47 c'est une autoroute, c'est quatre voies, c'est de la plaine, de la plaine, de la plaine.
00:03:53 Donc il n'y a pas d'obstacle.
00:03:55 Maintenant ça veut dire que la colonne de Wagner, on a dit 170 véhicules,
00:04:00 on ne sait pas exactement combien d'hommes sont présents,
00:04:03 25 000 combattants, mais il y en a sans doute qui ne sont pas dans ce qu'on voit.
00:04:08 L'objectif, quand on connaît les gens de Wagner, quand on les a vus sur le terrain
00:04:13 et quand on a vu ce qu'ils ont été capables de faire,
00:04:15 c'est-à-dire prendre la ville de Bakhmout environ 230 jours
00:04:19 après les combats terribles, après avoir pris celle de Soledad, on s'en souvient.
00:04:23 Donc c'est des gens qui sont aguerris, qui ont une expérience du terrain,
00:04:26 qui savent absolument les endroits où on peut se camoufler, les endroits où on peut attaquer.
00:04:31 Il est clair qu'un convoi comme ça qui s'avance vers Moscou,
00:04:35 et je parle simplement d'un point de vue militaire, va s'attendre à un moment à être stoppé.
00:04:40 Il est probable aussi que si le président russe décide d'interrompre ce convoi,
00:04:46 il est très facile pour l'aviation d'arrêter ce convoi.
00:04:50 Que recherche Prigojine avec cette avancée vers Moscou ?
00:04:54 Au niveau de ses communiqués, il a parlé d'un convoi pour la justice.
00:04:59 Il n'est pas dit que ce convoi venait renverser le pouvoir.
00:05:03 Et encore une fois, je pense qu'il faut insister là-dessus,
00:05:06 c'est que les déclarations de Prigojine...
00:05:08 Oui, il parle de guerre civile parce qu'il estime qu'il va lutter contre la corruption,
00:05:13 il va lutter contre un certain nombre de personnes,
00:05:15 mais attention, parce que dans la galèze ici, Prigojine,
00:05:17 c'est un combat personnel contre le ministre de la Défense, Sergeï Shoigu,
00:05:22 et le chef d'état-major des armées, Valéry Gerasimov.
00:05:27 Donc, si vous voulez, il s'agit au départ d'un contentieux entre ces trois hommes.
00:05:32 Ensuite, sur la conduite de la guerre, on se souvient que Prigojine a été extrêmement critique,
00:05:37 même à l'époque de Bakmout, il disait qu'il a menacé plusieurs fois d'arrêter,
00:05:41 il a même à un moment retiré ses troupes si on ne lui donnait pas assez de munitions,
00:05:45 on laissait ses hommes mourir, etc.
00:05:47 Et il est revenu sur cette thématique.
00:05:49 Donc, il s'agit d'un différent sur la conduite de la guerre
00:05:53 et non pas, attention, un différent sur l'exercice du pouvoir de Vladimir Poutine.
00:05:58 Quand vous rentrez dans Moscou, vous dites que c'est simplement indifférent
00:06:03 avec le chef d'état-major et le ministre de la Défense,
00:06:06 ou vous dites qu'il veut aller plus loin et prendre la main sur Moscou.
00:06:11 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a Evgeny Prigojine dans cette tentative,
00:06:15 qui fait une fuite en avant.
00:06:17 Donc, il va essayer, il tente le tout pour le tout.
00:06:20 Évidemment, on multiplie les réactions.
00:06:22 Dernière réaction, c'est justement d'Evgeny Prigojine
00:06:25 et toutes ces informations dans la guerre.
00:06:27 Il y a aussi la guerre de communication, Prigojine,
00:06:30 qui annonce que le chef d'état-major russe a fui Moscou.
00:06:33 On l'écoute, c'était il y a quelques instants.
00:06:36 Les avions qui partent pour le travail de combat partent normalement.
00:06:41 Il n'y a pas de problème.
00:06:43 Les avions sanitaires partent, il n'y a pas de problème.
00:06:46 Nous n'avons fait que prendre le contrôle
00:06:48 pour que l'aviation d'attaque ne nous frappe pas,
00:06:50 mais frappe les Ukrainiens.
00:06:52 Le centre de commandement principal fonctionne normalement,
00:06:58 il n'y a aucun problème.
00:07:00 Pas un seul officier n'a été écarté.
00:07:02 Alors, quand ils vous diront que la société militaire privée Wagner
00:07:05 a entravé le travail, qui a abouti à ce que les choses s'effondrent sur le front,
00:07:09 les choses ne s'écrouleront pas sur le front à cause de ça.
00:07:12 Quand nous sommes arrivés ici, nous avons réaffirmé beaucoup de nouvelles choses.
00:07:16 Un très grand nombre de territoires ont été perdus,
00:07:18 des soldats ont été tués, 3 ou 4 fois plus que ce qui est indiqué
00:07:21 dans les documents présentés aux dirigeants.
00:07:23 Les documents sont enregistrés.
00:07:26 Les pertes sanitaires quotidiennes sont de 1000 personnes.
00:07:29 Les pertes sanitaires quotidiennes vont jusqu'à 1000 personnes certains jours.
00:07:33 Des soldats sont des tués, des disparus, des blessés,
00:07:36 et ce qu'on appelle les "Refuseniks",
00:07:38 non pas parce qu'ils ont peur, comme je l'ai dit,
00:07:40 mais parce qu'ils n'ont pas le choix.
00:07:42 Pas de munitions, pas de contrôle.
00:07:44 Le chef d'état-major général s'est enfui ici
00:07:46 lorsqu'il a découvert que nous approchions du bâtiment.
00:07:49 Pour rappel, et je le dis aux téléspectateurs,
00:07:59 il y a un peu plus d'un mois,
00:08:01 nos députés de l'Assemblée nationale ont adopté une résolution
00:08:05 demandant l'inscription du groupe Wagner
00:08:08 sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
00:08:11 Ils sont, je le rappelle, mobilisés.
00:08:14 Wagner, on y reviendra un peu plus longtemps,
00:08:16 un peu sur tous les fronts, notamment en Ukraine,
00:08:18 mais également au Mali, en Syrie, en Afrique.
00:08:21 Donc vous avez un groupe considéré comme terroriste
00:08:24 qui avance sur Moscou
00:08:26 et qui pourrait prendre la main sur Moscou.
00:08:29 Et là, je me tourne vers vous, Pierre Laurent,
00:08:31 est-ce que vous vous attendiez à une telle situation ?
00:08:34 Est-ce qu'on est sur quelque chose d'historiquement grave ?
00:08:38 Alors, d'abord, personne ne s'attendait à cette situation.
00:08:42 Tout le monde savait que Prigogin était une tête brûlée,
00:08:45 mais à ce point, peu de gens pensaient qu'il ferait ce qu'il a fait.
00:08:51 D'autre part, généralement, lorsque les histoires se répètent,
00:08:56 comme disait un personnage célèbre,
00:08:58 "Elle commence en drame, elle se termine en farce."
00:09:01 On n'est pas encore dans la farce,
00:09:03 mais je pense que la farce ne va pas tarder à arriver.
00:09:06 Mais ça va être une farce sanglante,
00:09:08 parce que si Prigogine n'arrête pas, effectivement, on va l'arrêter.
00:09:12 Il n'est pas à Bahamut,
00:09:14 où ses combattants pouvaient se cacher, se dissimuler,
00:09:19 faire des guet-apens, etc.
00:09:21 Là, il est en race campagne, dans un endroit plat comme la main.
00:09:25 C'est-à-dire qu'il est exposé à l'aviation,
00:09:28 et il est exposé à la guerre.
00:09:29 - Comment ont-ils pu avancer de 500 km
00:09:32 en l'espace de moins de 24 heures ?
00:09:34 Comment se fait-il qu'actuellement,
00:09:36 ces mêmes troupes soient à 3 ou 4 heures de Moscou ?
00:09:40 - Parce qu'il faut du temps pour préparer éventuellement une riposte.
00:09:44 C'est très clair que lorsque vous avez un convoi très important
00:09:48 qui avance sur une route,
00:09:50 les troupes qui sont à proximité ne sont pas en mesure de l'arrêter.
00:09:56 Il faut mettre un dispositif d'arrêt à un certain moment.
00:09:59 Or, le dispositif d'arrêt se trouve effectivement sur cette route.
00:10:03 Ce sur quoi compte Prigojine,
00:10:06 c'est que l'armée se rallie à lui.
00:10:10 Or, ça, c'est très peu probable,
00:10:13 parce que la plupart des troupes, y compris celles de Wagner,
00:10:17 ont entendu le président parler ce matin en parlant de coups de poignard.
00:10:22 Et l'armée russe est consciente de cela.
00:10:25 Donc, je ne crois pas qu'il y ait de ralliement à Prigojine
00:10:29 qui s'annonce dans les prochaines heures.
00:10:32 - Évidemment. On vous donnera les dernières informations,
00:10:36 minute par minute.
00:10:38 Cette information vient de tomber.
00:10:41 Moscou met en garde l'Occident contre toute tentative de profiter de la situation.
00:10:46 Moscou, par sa diplomatie, explique que la Russie atteindra ses objectifs en Ukraine
00:10:51 malgré la rébellion de Wagner.
00:10:53 - La diplomatie russe parle de rébellion.
00:10:56 On se posait la question ce matin, est-ce que c'est un coup d'Etat,
00:11:00 une tentative de putsch, une rébellion militaire ?
00:11:03 Restons sur Moscou, parce que la capitale se barricade.
00:11:07 Vous verrez le sujet. Il y a un dispositif de sécurité massif.
00:11:11 Ensuite, on continue d'en parler.
00:11:13 - Des mesures de sécurité face à la rébellion.
00:11:16 Le gouvernement russe a annoncé avoir renforcé la sécurité
00:11:20 dans la ville de Rostov, dans le sud de la Russie,
00:11:23 pour rendre le QG du groupe paramilitaire Wagner.
00:11:26 Après l'appel à se rebeller contre le commandement militaire de Moscou,
00:11:30 le gouverneur a demandé aux habitants de ne plus sortir de chez eux,
00:11:34 sauf en cas de nécessité.
00:11:36 Une situation sous tension, qu'a reconnue Vladimir Poutine.
00:11:40 - Des mesures concrètes seront prises pour ramener la paix
00:11:44 dans la région de Rostov-sur-le-Don.
00:11:47 Elles restent difficiles et les efforts des autorités civiles et militaires
00:11:51 sont très difficiles à réaliser.
00:11:53 - Renforcée également à Moscou, depuis ce vendredi,
00:11:56 la capitale russe a renforcé la présence policière et militaire
00:12:00 dans les zones très fréquentées, les monuments, les bâtiments d'Etat
00:12:04 ou encore les zones de transport.
00:12:06 - On peut voir du matériel militaire dans les rues.
00:12:09 Tout le monde est mobilisé.
00:12:11 Mais nos hommes travaillent normalement.
00:12:14 Je pense qu'ils protègent avant tout notre population.
00:12:17 Mais c'est effrayant.
00:12:19 - Il faut se calmer pour la vie de ses proches.
00:12:22 - De nombreux événements ont été annulés dans la ville
00:12:25 et le régime d'opération antiterroriste a été instauré.
00:12:28 - On est en direct avec Oleg Kossev.
00:12:31 Pardonnez-moi si j'écorche votre nom.
00:12:34 Vous êtes professeur de géopolitique,
00:12:37 vous êtes spécialiste de la Russie.
00:12:40 Comment vous décrivez ce qui se passe depuis maintenant 24 heures
00:12:44 à l'est de la Russie ?
00:12:46 - Exactement de la même manière que M.Lorrain.
00:12:50 Je ne vais pas répéter ce qu'il a dit,
00:12:54 qui sont des propos avec lesquels je suis entièrement d'accord.
00:12:59 C'est une sorte de répétition de la marche sur Rome de Mussolini.
00:13:07 Je note juste une chose, c'est qu'il n'a jamais encore,
00:13:11 et ça dure depuis des mois, attaqué Poutine personnellement.
00:13:16 Est-ce qu'il espère s'entendre avec Poutine
00:13:20 comme Mussolini s'est entendu avec le roi Victor Emmanuel ?
00:13:24 Mais encore une fois, je suis d'accord avec M.Lorrain,
00:13:26 ça va se terminer en farce
00:13:28 et Poutine a toute la force pour éliminer Prigozhin.
00:13:32 Ce qui est beaucoup plus grave dans cette affaire,
00:13:36 vous avez mentionné la dimension historique,
00:13:40 c'est que Vladimir Poutine perd deux atouts,
00:13:44 deux fondements de son régime.
00:13:47 Premièrement, au point de vue des électeurs du peuple russe,
00:13:51 des peuples de Russie, des électeurs,
00:13:56 ce qui est complètement perdu dans cette affaire,
00:13:59 c'est la légitimité de Poutine en tant que celui qui a restauré l'ordre
00:14:06 après celui qu'on estimait être un traître,
00:14:09 c'est-à-dire Mikhail Gorbachev,
00:14:12 et Boris Yeltsin pendant la présidence du Kiel.
00:14:18 La Russie était en état de déliquescence et d'anarchie.
00:14:31 Poutine est arrivé, disons c'est son image,
00:14:34 comme le shérif qui a rétabli l'ordre.
00:14:36 Et bien là, c'est fini.
00:14:38 Maintenant, le désordre armé, la guerre est en Russie,
00:14:45 est au cœur de la Russie.
00:14:47 Rostov à 1000 km de Moscou,
00:14:52 pensez, c'est comme Marseille-Paris ou à peine plus.
00:14:56 C'est la guerre, maintenant,
00:14:59 et la guerre civile au cœur de la Russie.
00:15:03 Et ça, c'est la fin de l'image de Poutine en tant que restaurateur de l'ordre.
00:15:10 C'est la fin même de la raison pour laquelle on pouvait accepter
00:15:16 qu'il transforme le pays en dictature.
00:15:18 Parce qu'au nom de la force, de l'ordre et de la loi,
00:15:22 il fallait un homme fort.
00:15:23 Et tant pis pour les droits de l'homme,
00:15:25 tant pis pour l'état de droit,
00:15:27 tant pis pour la pluralité politique à l'Assemblée, etc.
00:15:31 Un autre problème encore plus grave,
00:15:33 c'est que Poutine, on peut dire qu'il a profité d'une situation
00:15:41 où on divise pour régner.
00:15:44 Sauf que lui, il n'a même pas eu besoin de diviser.
00:15:47 Au contraire, lui, il a assemblé une coalition
00:15:51 parmi ceux qui étaient déjà divisés.
00:15:53 Ça, c'est la force de son pouvoir.
00:15:54 Autrement dit, il a réussi à créer une coalition d'oligarques,
00:15:58 d'hommes forts, de chefs d'institutions,
00:16:03 comme le KGB, comme l'armée.
00:16:05 Et là, il vient de démontrer qu'il n'a pas su garder
00:16:12 les chefs qui étaient en dessous de lui,
00:16:15 disciplinés et les empêcher de se battre entre eux.
00:16:19 Parce que là, c'est surtout une guerre armée
00:16:22 entre Prigogine et Choygou.
00:16:24 Et là, c'est la fin de Poutine en tant que rassembleur
00:16:28 en tant qu'équilibre entre les oligarques
00:16:31 et les autres forces politiques en Russie.
00:16:33 – Restez avec nous évidemment, Oleg.
00:16:35 Là, je me tourne vers vous, Renaud Girard.
00:16:37 Regarde ce que t'es en train de nous expliquer, le professeur.
00:16:40 C'est-à-dire qu'en 23 ans au pouvoir,
00:16:43 ça a été l'homme de l'Union, l'autocrate, l'homme de poigne
00:16:48 qui a réussi à unir, rassembler, comme je disais.
00:16:51 Et aujourd'hui, cet idéal-là est en train de s'effondrer
00:16:54 du côté de Vladimir Poutine.
00:16:55 – C'est tout à fait vrai.
00:16:57 Il incarnait l'autorité de l'État.
00:16:59 L'autorité de l'État est ouvertement bafouée
00:17:02 avec une ville importante de Russie, Rostov-sur-le-Don,
00:17:05 qui passe à une rébellion.
00:17:08 En fait, Poutine s'était présenté comme l'homme
00:17:11 qui allait rétablir, n'est-ce pas, l'ordre en Russie,
00:17:16 mais aussi qui allait établir des relations avec l'Occident,
00:17:22 avec l'Amérique.
00:17:23 Il avait de bonnes relations avec le président Bush
00:17:26 et même après avec le président Obama,
00:17:28 et avec l'Europe, de très bonnes relations
00:17:30 avec la chancelière Merkel.
00:17:32 Et par sa guerre en Ukraine de février 2022,
00:17:37 il s'est complètement brouillé, il a saboté lui-même
00:17:42 sa politique d'ouverture, le commerce, c'était très important,
00:17:46 le commerce avec l'Europe et avec les États-Unis,
00:17:50 les Etats-Unis d'Amérique.
00:17:52 La question maintenant est de savoir si ce mouvement
00:17:55 va aller plus loin, Eliot.
00:17:57 - C'est-à-dire que là, ils sont à 300 km,
00:17:59 quand vous dites le mouvement idéologique,
00:18:01 ou sinon la marche de Wagner ?
00:18:03 - Je pense aussi que Vladimir Poutine a tous les moyens
00:18:08 pour arrêter Prigozhin.
00:18:10 - Mais alors pourquoi il ne l'a pas fait avant, Renaud Girard ?
00:18:13 - Ça, je ne sais pas, peut-être pour des raisons de préparation.
00:18:16 - De préparation, c'est-à-dire que vous avez une armée
00:18:18 qui se rebelle contre votre puissance militaire
00:18:21 et que vous attendez plus de 24 heures avant de réagir ?
00:18:24 - Ou de désorganisation, si on se souvient
00:18:26 que la désorganisation était le fait de l'armée russe
00:18:29 dans la première semaine de l'attaque de Kiev.
00:18:31 Mais ce qui est la question principale aujourd'hui,
00:18:35 je ne crois pas, c'est est-ce que...
00:18:38 Moi, je ne pense pas que Prigozhin puisse remplacer Poutine,
00:18:41 qu'il ait la force de remplacer Poutine.
00:18:43 En revanche, est-ce que les Ukrainiens ne vont pas profiter
00:18:46 de cette ouverture pour attaquer ?
00:18:49 C'est l'enjeu essentiel.
00:18:51 - Une grande défaite militaire russe pourrait provoquer...
00:18:53 - Faire tomber... - Faire tomber, alors, Poutine...
00:18:55 - On en parle à 17h30 très précisément.
00:18:58 C'est l'autre question que je voulais qu'on se pose,
00:19:00 c'est est-ce que c'est un tournant, non pas pour Vladimir Poutine,
00:19:03 mais dans la guerre contre l'Ukraine,
00:19:05 parce que l'Ukraine est dans cette contre-offensive.
00:19:07 - Bien sûr.
00:19:08 - C'est pour ça, d'ailleurs, que Moscou met en garde l'Occident
00:19:11 parce que l'Occident pourrait considérer
00:19:13 que c'est maintenant ou jamais s'il faut intervenir.
00:19:16 - C'est un affaiblissement évident de la Russie.
00:19:18 - Revenons sur Moscou, revenons sur Poutine.
00:19:21 Pourquoi avant ?
00:19:22 - Un point. 24h, ce n'est pas beaucoup
00:19:24 lorsque des armées avancent sur une zone
00:19:28 qui n'est pas très bien équipée militairement,
00:19:31 c'est le cas de la région de Rostov.
00:19:34 Les troupes sont en Ukraine, elles ne sont pas là.
00:19:37 Donc il faut établir une stratégie.
00:19:41 Et deuxièmement, si vous vous souvenez,
00:19:44 au moment du putsch d'Alger,
00:19:46 le général de Gaulle avait semblé très affaibli.
00:19:50 Et pourtant, à partir du discours
00:19:53 sur le carteron de généraux à la retraite, etc.,
00:19:56 eh bien, il a renforcé son pouvoir
00:19:58 d'une manière qui n'était pas prévisible avant le putsch.
00:20:01 Donc il faut se méfier de dire la faiblesse de ceci ou de cela.
00:20:06 Il faut attendre et voir.
00:20:08 La réaction de Poutine jusqu'à présent,
00:20:11 ça a été la même que celle de de Gaulle,
00:20:13 c'est-à-dire dénoncer les putschistes
00:20:16 et mettre en place une stratégie pour les arrêter.
00:20:20 Je vous donne la parole Philippe dans un instant,
00:20:22 mais je veux qu'on écoute Antoine Clairaut
00:20:24 qui est le correspondant RT à Moscou
00:20:26 et qui revient sur la situation actuellement,
00:20:28 ce qu'il vit sur le terrain à Moscou.
00:20:30 Le régime d'opération antiterroriste a été décrété.
00:20:35 Alors concrètement, cela implique le renforcement
00:20:38 des contrôles d'identité,
00:20:40 des contrôles principalement sur les axes routiers,
00:20:44 tout autour de la capitale,
00:20:45 il y a un boulevard périphérique énorme
00:20:48 où des checkpoints ont été installés,
00:20:51 un renforcement des contrôles,
00:20:52 mais aucune route n'a été bloquée complètement à mon connaissance.
00:20:56 Et c'est principalement sur cet axe sud-nord
00:20:59 qui mène depuis Rostov jusqu'à la capitale,
00:21:02 cet axe dont la surveillance a été renforcée
00:21:06 avec davantage de contrôles routiers
00:21:11 et de trafic limité sur cet axe sud-nord.
00:21:14 Par contre, pour me rendre au studio,
00:21:16 j'ai pris les transports en commun
00:21:17 et je n'ai noté aucune différence avec les autres jours.
00:21:20 En effet, on dit que dans les gares et les aéroports,
00:21:23 le trafic reste tout à fait normal.
00:21:26 Philippe, Philippe Guybert,
00:21:28 revenons justement sur cette situation.
00:21:30 Je ne vous ai pas donné la parole tout à l'heure,
00:21:32 mais là, quel regard vous portez sur ce qui est en train de se passer ?
00:21:34 Non, mais je réagissais juste à la comparaison
00:21:37 que vous faisiez qui vient à l'esprit effectivement
00:21:40 avec le putsch du fameux carteron de généraux en retraite en 1961 contre de Gaulle.
00:21:44 Mais le mérite de de Gaulle, par son discours,
00:21:47 avait été de fidéliser les conscrits
00:21:50 qui n'avaient pas suivi les généraux le rebelle.
00:21:52 Oui, bien sûr.
00:21:53 Est-ce qu'il y a une comparaison possible
00:21:55 avec la situation de l'armée russe
00:21:58 qui n'est pas composée qu'aux deux conscrits ?
00:22:00 Ça, je ne sais pas, je ne suis pas assez spécialiste pour le dire.
00:22:04 Ce qui me surprend beaucoup quand même
00:22:07 comme élément de doute ou tout au moins d'interrogation
00:22:09 par rapport à ce que vous avez dit les uns et les autres,
00:22:11 c'est la gravité de la déclaration de Poutine ce matin
00:22:17 où il fait une comparaison avec la Première Guerre mondiale
00:22:22 et le coup de poignard, c'est la comparaison avec 1917
00:22:26 quand la guerre civile trahit complètement l'armée russe
00:22:30 et fait que la Russie fait partie de la défaite,
00:22:35 enfin perd cette guerre et passe du côté des perdants de cette guerre.
00:22:38 Pourquoi Poutine ne fasse cette comparaison
00:22:40 qui est particulièrement grave
00:22:42 puisque c'est ce qui a amené la révolution bolchevique en 1917 ?
00:22:46 C'est que Poutine lui-même ne pense peut-être pas
00:22:49 que ça va se finir en farce.
00:22:50 On va écouter dans un instant,
00:22:52 mais vous faites la transition parfaite, Philippe.
00:22:55 C'est la révolution bolchevique qui a trahi
00:22:57 parce que jusque-là le gouvernement provisoire
00:23:00 maintenait la Russie dans la guerre.
00:23:03 C'est Lénine, après la révolution bolchevique,
00:23:05 qui a signé la paix.
00:23:07 C'est là.
00:23:08 Prigojine, pardonnez-moi.
00:23:10 La lutinerie, c'était une lutinerie à Saint-Pétersbourg.
00:23:14 Voilà ce qu'elle dit, Prigojine,
00:23:15 nous sommes tous prêts à mourir tous les 25 000
00:23:18 et après il y en aura encore 25 000
00:23:20 parce que nous mourrons pour la patrie,
00:23:22 nous mourrons pour le peuple russe,
00:23:23 qu'il faut libérer de ceux qui bombardent la population civile.
00:23:27 Vladimir Poutine lui a répondu ce matin
00:23:29 dans une déclaration solennelle
00:23:31 et c'est là aussi où on comprend toute la gravité de la situation
00:23:34 et il parle de menaces mortelles suite à cette rébellion.
00:23:38 C'est un coup dur qui a été porté à la Russie en 1917
00:23:43 alors que le pays se battait dans le cadre de la Première Guerre mondiale
00:23:46 mais la victoire lui a été volée.
00:23:48 Les complots, les querelles
00:23:51 et la politique menée dans le dos de l'armée et du peuple
00:23:54 ont provoqué le plus grand choc,
00:23:55 la destruction de l'armée et l'effondrement de l'État,
00:23:58 la perte de vastes territoires
00:24:00 c'est ainsi que la tragédie de la guerre civile a vu le jour.
00:24:03 Nous ne laisserons pas cela se reproduire,
00:24:10 nous protégerons notre peuple et notre État de toute menace,
00:24:13 y compris d'une trahison interne.
00:24:15 Des mesures concrètes seront également prises
00:24:20 pour ramener la paix dans la région de Rostov-sur-le-Don,
00:24:22 elles restent difficiles
00:24:24 et les efforts des autorités civiles et militaires
00:24:26 sont en fait bloqués.
00:24:29 Je le répète, tout trouble interne est une menace mortelle
00:24:32 pour notre État, pour notre nation,
00:24:34 c'est un coup porté à la Russie, à notre peuple
00:24:37 et nos actions pour protéger la patrie d'une telle menace seront fermes.
00:24:40 Tous ceux qui se sont délibérément engagés sur la voie de la trahison,
00:24:50 qui ont préparé une rébellion armée,
00:24:52 qui se sont engagés sur la voie du chantage
00:24:54 et des méthodes terroristes, seront inévitablement punis,
00:24:57 répondront devant la loi et devant notre peuple.
00:25:00 Éric Revelle, il y a le fond mais il y a également la forme,
00:25:03 un regard très fermé, son costume noir,
00:25:06 on revoit en quelque sorte cette détermination aussi
00:25:10 qu'il avait pu avoir le 23 février lorsqu'il avait annoncé,
00:25:13 en 2022, l'enfer.
00:25:15 Oui, moi je suis un observateur modeste
00:25:17 sur des questions comme celle-là,
00:25:19 je ne suis ni un spécialiste de la Russie ni de l'Union Soviétique,
00:25:21 mais ce que je voudrais dire quand même,
00:25:23 c'est que je ne partage pas forcément l'idée d'une farce,
00:25:26 effectivement, Rostov-sur-Don, j'ai regardé un peu,
00:25:30 enfin je parle parce que Régis est là,
00:25:32 mais c'est un aérodrome très important,
00:25:34 c'est de là où partent les avions qui vont en Ukraine
00:25:36 et ce qu'a dit tout à l'heure le patron de Wagner est très important,
00:25:39 c'est-à-dire qu'il contrôle sur l'aérodrome
00:25:41 le fait que les avions qui s'envolent ne vont pas bombarder l'autoroute
00:25:44 sur laquelle ils sont en train de rouler pour aller à Moscou
00:25:47 et si en même temps, comme on l'a vu, vous barricadez Moscou,
00:25:50 c'est que vous n'êtes pas certain de pouvoir les arrêter sur cette autoroute.
00:25:52 Donc la farce, bon, il faudra voir,
00:25:56 mais 25 000 mercenaires déterminés face à une armée qui manque peut-être à Moscou,
00:26:03 alors c'est vrai qu'il y a le FSB, c'est vrai qu'il y a la Garde nationale,
00:26:05 c'est des centaines de milliers de personnes,
00:26:07 mais sont-ils armés ? Pourront-ils arrêter la farce ?
00:26:10 C'est quand même un vrai sujet.
00:26:12 Et puis dernière question que je me pose à vous entendre,
00:26:14 c'est est-ce que le patron de Wagner agit comme cela ?
00:26:18 Non, le 1er juillet, Wagner devait être incorporé aux troupes russes
00:26:22 donc évidemment il fallait qu'il agisse, sinon il perdait l'essentiel de son pouvoir,
00:26:27 mais surtout la question que je vous pose c'est, est-ce qu'il agit seul ?
00:26:31 Est-ce qu'il n'a pas dans l'armée profonde russe des dirigeants qui soutiennent son action ?
00:26:39 Parce que sinon, sinon c'est totalement suicidaire.
00:26:42 Alors attention que la situation actuelle résulte d'une confrontation ancienne
00:26:49 entre Yevgeny Prigozhin et l'état-major russe globalement.
00:26:54 Cette confrontation elle est quand même intéressante
00:26:56 parce qu'il faut un petit peu revenir sur l'historique de Wagner.
00:26:59 L'idée que, moi j'aime l'idée du génie qui est sorti de la bouteille
00:27:04 et qui explose au visage de Poutine et qu'il l'a, comment dire, mis au jour, à jour.
00:27:11 Oui il l'a façonné.
00:27:12 Il l'a façonné, on a évoqué son époque.
00:27:15 En 2014, c'est Vladimir Poutine qui alimente Wagner.
00:27:19 Qui alimente Wagner.
00:27:20 Wagner c'est de l'argent russe, c'est le pouvoir russe qui est derrière.
00:27:24 Ce qu'il faut voir aussi c'est que ça a été pendant longtemps un outil très commode.
00:27:29 C'est-à-dire que Wagner a appuyé le pouvoir russe,
00:27:32 notamment à l'époque de la Syrie, et c'est très important,
00:27:35 comment la Russie intervient en Syrie en septembre 2015.
00:27:39 Et Wagner est dans les bagages.
00:27:41 Et Wagner va permettre par exemple la victoire de Palmyre.
00:27:45 Pour les troupes de Bachar el-Assad.
00:27:47 Va permettre également de percer le front et de conquérir Alep
00:27:51 avec le Hezbollah libanais qui est aussi à l'offensive.
00:27:54 Et à cette époque-là, le général qui commandait les troupes russes s'appelait Surovikine.
00:28:00 C'est celui qui a les mains dans le cambouis en Ukraine en ce moment.
00:28:04 Et donc l'amitié entre Surovikine et Prigojine, elle vient de cette époque-là.
00:28:10 Et souvenez-vous, cette opération spéciale lancée il y a un an,
00:28:14 n'avait pas de chef, il n'y avait pas un chef.
00:28:16 Au moment de l'époque de Kersaune, c'est important de le préciser,
00:28:20 Vladimir Poutine désigne le général Surovikine
00:28:25 comme chef de l'opération militaire.
00:28:26 Et c'est là que Prigojine arrive.
00:28:28 Et Prigojine, en fait, il va faire quoi ?
00:28:31 Il va se cramponner à Bakhmout.
00:28:33 Au début, tout le monde s'en moque en disant
00:28:35 c'est une armée de gueux, de prisonniers, etc.
00:28:40 qu'on envoie à l'abattoir, ça ne sert à rien, ce type est fou, etc.
00:28:43 Il va quand même réussir à user l'armée ukrainienne
00:28:46 et ce qui va se passer avec la victoire de Bakhmout,
00:28:48 c'est quand même que pour la première fois dans l'histoire,
00:28:50 une SMP, une armée privée, va battre l'OTAN, en fait.
00:28:53 Quelque part, va battre l'Ukraine appuyée par l'OTAN.
00:28:57 C'est quand même une armée régulière.
00:28:59 Non, non, mais c'est important.
00:29:00 Et c'est la créature qui vient...
00:29:02 Vous parlez d'armée régulière, l'Europe parle de groupe terroriste.
00:29:06 C'est assez particulier.
00:29:07 Mais bien sûr, mais tout à fait.
00:29:08 Mais c'est l'outil que Poutine et que la Russie va utiliser en Ukraine
00:29:12 et qui aujourd'hui est en train de lui péter à la figure.
00:29:14 La publicité, on revient dans un instant.
00:29:17 On est ensemble jusqu'à 19h, à 18h30, je le dis,
00:29:20 puisque Alain Bauer sera sur ce plateau
00:29:22 pour apporter son regard sur cette opération du groupe Wagner,
00:29:27 cette rébellion.
00:29:28 Et puis, juste après la publicité,
00:29:30 on va revenir sur les enjeux justement de cette rébellion
00:29:33 et du conflit ukrainien.
00:29:35 Restez avec nous pour la suite de cette édition spéciale sur Punchline Weekend.
00:29:39 [Musique]
00:29:42 J'ai veillé à l'arroser toutes les 20 minutes pour éviter qu'il sèche.
00:29:53 C'est capital.
00:29:54 Et voilà.
00:29:56 This gonna taste alright.
00:29:59 [Musique]
00:30:03 [Musique]
00:30:06 - Hé, le frigo ! - Quoi ?
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00:30:23 Hé, le rangement ! Il va pas se faire tout seul.
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00:31:08 - Des poirons en rondelle. - Des poirons en rondelle ?
00:31:11 J'ai paniqué, y a trop de trucs à acheter.
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00:34:53 - Un peu plus de 17h30 sur CNews,
00:34:55 on poursuit notre édition spéciale consacrée à la rébellion du groupe Wagner.
00:34:59 Contre l'armée russe, la guerre civile a commencé,
00:35:02 prévient son chef Prégojin Vladimir Poutine.
00:35:05 Il parle de coups de poignard dans le dos.
00:35:07 On continue de décrypter, on se pose toutes les questions.
00:35:10 On essaie de répondre à toutes ces questions que les Français,
00:35:13 les spectateurs, peuvent se poser.
00:35:15 Est-ce que Wagner entrera à Moscou ce soir ?
00:35:17 Est-ce que Poutine peut tomber ?
00:35:19 Quelles seront les conséquences sur le conflit ukrainien ?
00:35:22 Dans un instant, je veux qu'on revienne sur ce qu'est Wagner,
00:35:26 ce que représente Prégojin.
00:35:28 On pourra même se poser la question,
00:35:30 que doit faire l'Europe dans cette situation ?
00:35:32 Et là, je sens que vous allez devoir réfléchir, messieurs.
00:35:35 Le point sur l'information, c'est avec vous,
00:35:37 les toutes dernières informations.
00:35:39 Avec vous, Michael De Santos.
00:35:41 - Une réaction de Moscou.
00:35:43 Moscou met en garde l'Occident contre toute tentative de profiter
00:35:46 de la situation pour un tas de ses objectifs russophobes.
00:35:49 La tentative serait futile à déclarer le ministre des Affaires étrangères
00:35:52 avant d'ajouter que la Russie atteindra ses objectifs en Ukraine.
00:35:55 Sur le terrain, les troupes Wagner, on en parlait un peu tout à l'heure,
00:35:58 continuent leur avancée vers Moscou.
00:36:00 Preuve en est, les autorités russes ont pris de nouvelles restrictions
00:36:03 de déplacement dans la région de Kaluga.
00:36:06 Pour information, la ville de Kaluga, du même nom,
00:36:08 se trouve à 180 km de Moscou.
00:36:11 Un peu plus tôt dans la journée, d'ailleurs,
00:36:13 puisqu'on parle de restrictions, les habitants d'autres régions,
00:36:16 comme Lipetsk, avaient reçu les mêmes consignes.
00:36:18 Il leur avait été conseillé de rester chez eux,
00:36:20 de ne pas se déplacer en voiture, sauf urgence.
00:36:23 Et puisqu'on parle de déplacement, et ce sera notre dernière information,
00:36:26 la Lettonie, pays frontalier de la Russie,
00:36:29 vient de prendre une décision drastique.
00:36:31 Le président Edgar Rinkéviks a annoncé que les frontières étaient fermées
00:36:35 pour les citoyens russes.
00:36:37 Impossible donc pour eux de rejoindre le territoire letton.
00:36:40 Tout est parti hier soir, puisqu'Evgeny Prigozhin a accusé l'armée russe
00:36:44 d'avoir bombardé des camps militaires de Wagner,
00:36:47 lançant donc cette rébellion.
00:36:49 Il a affirmé avoir pris le quartier général de l'armée russe à Rostov.
00:36:53 Rostov est une ville, et on peut le revoir sur la carte,
00:36:55 vraiment à la frontière au niveau du Donbass.
00:36:57 C'est une ville majeure pour l'armée russe dans ce conflit-là.
00:37:02 Vous êtes d'accord avec moi, Régis ?
00:37:05 Puisque c'est de là que partent les avions russes, on est d'accord ?
00:37:09 Les avions et puis toute la logistique.
00:37:11 C'est-à-dire que, comme on le voit sur la carte,
00:37:13 Rostov sur le Donbass, et à coudée au Donbass.
00:37:15 Et dans le Donbass, il y a la guerre depuis 2014.
00:37:17 Bien avant l'opération spéciale déclenchée l'année dernière.
00:37:20 Et en fait, une grosse partie de la logistique part de cet aéroport.
00:37:24 Quand Yevgeny Prigozhin est interviewé, fait sa déclaration,
00:37:28 il explique qu'il ne va pas mettre en péril les opérations
00:37:32 liées à l'approvisionnement, au vol des avions, au survol des avions.
00:37:36 Il veut juste s'assurer que ces mêmes avions ne vont pas bombarder
00:37:40 sa colonne qui remonte sur Moscou,
00:37:43 qu'il appelle le convoi de la justice.
00:37:46 Parce qu'il estime qu'aujourd'hui, il faut se soulever
00:37:49 contre des dirigeants corrompus.
00:37:51 Il faut quand même noter que même s'il parle de dirigeants corrompus...
00:37:54 C'est peu ou gros le même discours que Vladimir Poutine
00:37:57 le 24 février 2022, lorsqu'il lance son opération en Ukraine.
00:38:02 Donc on est dans le même champ lexical.
00:38:04 C'est-à-dire la corruption, la volonté de protéger la patrie
00:38:08 qui nous fait intervenir en Ukraine.
00:38:10 On voit maintenant où ça nous mène.
00:38:12 On n'est pas avec des gens, il est vraiment important de le rappeler,
00:38:15 qui se battent pour savoir s'il faut arrêter la guerre
00:38:18 ou qu'ils seraient contre...
00:38:20 Non, c'est sur la conduite de la guerre
00:38:22 que Prigojine a énormément de grief vis-à-vis de l'état-major russe.
00:38:26 Et il insiste à chaque fois sur des pertes qui n'auraient pas été nécessaires.
00:38:30 Et il veut, lui, prendre les choses en main.
00:38:33 C'est là où la nature de son coup de force,
00:38:35 elle est plus sur la technique de la guerre...
00:38:38 C'est un coup de force ou c'est un coup de folie ou coup de force ?
00:38:41 Écoutez, le problème de Prigojine, c'est qu'on prend toutes ces déclarations
00:38:45 comme absolument sensées et raisonnables.
00:38:47 Alors qu'on a quand même remarqué depuis un an
00:38:49 qu'il avait aussi parfois des choses un peu délirantes.
00:38:52 Et donc il faut se méfier.
00:38:54 Mais le personnage est très haut dans la vision de lui-même.
00:38:57 Il a remporté la victoire de Bakhmout.
00:38:59 C'est la seule victoire que les Russes ont eue depuis celle de Mario Paul.
00:39:02 Donc il est auréolé de cette victoire.
00:39:04 Et il pense qu'il peut aller plus loin contre des gens qui veulent le débrancher.
00:39:07 Revoyons ce qu'il s'est passé justement à Rostov avec Corentin Brio.
00:39:11 Rostov-on-Don
00:39:13 Des civils paniqués qui quittent le centre-ville de Rostov
00:39:18 en courant après une explosion.
00:39:20 On vient d'entendre un énorme boom qui venait du centre de Rostov.
00:39:25 On s'éloigne le plus vite possible de cet endroit.
00:39:27 Un climat de guerre résonne dans cette ville du sud de la Russie
00:39:33 qui compte un peu plus d'un million d'habitants.
00:39:35 Rostov est situé à quelques dizaines de kilomètres de la frontière ukrainienne
00:39:39 ce qui en fait un point stratégique.
00:39:41 Puisque c'est d'ici que sont contrôlées toutes les opérations russes
00:39:44 dans le sud de l'Ukraine.
00:39:45 Le centre de commandement principal fonctionne normalement.
00:39:49 Il n'y a aucun problème.
00:39:50 Pas un seul officier n'a été écarté.
00:39:52 Alors quand l'armée russe vous diront que la société militaire privée Wagner
00:39:55 a entravé le travail de l'armée
00:39:57 et que c'est ce qui a abouti à ce que les choses s'effondrent sur le front,
00:40:00 non, les choses ne s'écrouleront pas sur le front à cause de ça.
00:40:03 Du côté du gouvernement,
00:40:07 la police et la gare nationale sont mises en état d'alerte à Rostov.
00:40:11 Le gouverneur de la ville demande également aux civils de ne pas sortir de chez eux.
00:40:15 Les autoroutes menant de Rostov à Moscou sont même bloquées.
00:40:18 Je ne pense pas qu'ils aient pris la ville.
00:40:22 Je pense que des négociations auront lieu
00:40:24 et que nos autorités prendront toutes les mesures nécessaires.
00:40:26 Prigojine a exigé que le ministre de la Défense
00:40:33 ainsi que le général en chef de la Russie
00:40:35 viennent le rencontrer à Rostov.
00:40:38 On est toujours en direct avec Oleg Kobslev
00:40:42 et vraiment je vous présente mes excuses si j'écorche une nouvelle fois votre nom.
00:40:46 Vous êtes professeur de géopolitique, spécialiste de la Russie.
00:40:50 On voyait ce sujet sur Rostov
00:40:52 et puis dans un instant on va revenir sur le profil, le personnage
00:40:55 et la dangerosité de Prigojine.
00:40:58 Lorsque nos députés, lorsqu'à l'Assemblée nationale
00:41:01 on adopte une résolution à l'unanimité
00:41:04 pour que Wagner soit sur la liste des groupes terroristes
00:41:09 quel est votre regard là-dessus ?
00:41:11 C'est-à-dire que est-ce que concrètement on peut se dire
00:41:13 en prenant un peu de hauteur
00:41:15 qu'il y a un groupe terroriste
00:41:18 qui est en train de foncer vers Moscou aujourd'hui ?
00:41:21 C'est une des factions les plus violentes
00:41:27 et les plus radicales
00:41:29 parmi d'autres factions politiques qu'il y a en Russie.
00:41:32 Le danger, même si Poutine écrase complètement Prigojine
00:41:39 et que ça se termine effectivement en farce
00:41:42 ça sera quand même une farce extrêmement sanglante
00:41:45 et qui va terriblement déstabiliser
00:41:48 non seulement l'État mais la société russe.
00:41:50 Ce qu'il faut craindre avant tout
00:41:53 c'est que Poutine prenne peur à un moment donné
00:41:56 lorsque cette instabilité le mettra en danger
00:41:59 que Prigojine soit là ou qu'il ne soit plus là
00:42:02 et qu'il escalade la guerre en Ukraine
00:42:05 comme une diversion
00:42:08 pour ensuite, il pourrait par exemple
00:42:11 utiliser des armes stratégiques
00:42:13 ce qui provoquerait alors peut-être même
00:42:16 une intervention d'autres pays, voire de l'OTAN
00:42:20 et dans ce cas il pourra dire
00:42:23 "la patrie est en danger, rassemblons-nous
00:42:25 ce n'est pas le moment de nous battre entre nous".
00:42:28 Que ce soit une bonne stratégie
00:42:32 c'est très difficile d'en discuter
00:42:36 c'est très certainement une mauvaise stratégie
00:42:38 mais acculer, c'est ce qui pourrait risquer
00:42:42 d'être tenté de faire et ça il faut s'y préparer
00:42:44 et il faut y faire très attention.
00:42:46 Toute dernière information que l'on peut vous donner
00:42:49 à 17h40, la situation, le maire de Moscou
00:42:53 a estimé samedi que la situation était difficile
00:42:56 je cite "difficile" dans la capitale russe
00:42:59 et que lundi serait décrété un lundi chômé
00:43:02 donc il n'y aura pas d'activité professionnelle
00:43:04 le lundi dans la capitale russe
00:43:07 où je le rappelle, le régime d'opération antiterroriste
00:43:11 a été instauré ce matin à Moscou
00:43:14 c'est-à-dire que vous avez des mesures exceptionnelles
00:43:16 par exemple, il n'y a pas de mouvement de masse
00:43:18 ou de réunion de masse dans la ville russe
00:43:22 et des checkpoints militaires aux alentours de Moscou
00:43:25 sont en train d'être installés
00:43:28 cette inquiétude là, est-ce que vous la partagez
00:43:30 Philippe Guivert, lorsqu'on voit ce qui est en train de se passer
00:43:33 qu'on comprend quel est le profil du groupe Winkler
00:43:37 quel est le profil, la psychologie de son chef
00:43:40 qui parfois, on se demande jusqu'où il peut aller
00:43:44 La psychologie de son chef est certainement
00:43:47 basée sur un orgueil considérable
00:43:49 comme tout ce type de personnage par nature
00:43:52 est extrêmement orgueilleux
00:43:55 mais ce qui me frappe par rapport à ce que disait
00:43:57 Régis Laussonnier très justement
00:43:59 sur l'historique du groupe Wagner
00:44:01 c'est que tout récemment, ces derniers jours
00:44:04 ces dernières semaines, le discours de Prigojin
00:44:08 a légèrement évolué, il a même changé
00:44:11 c'est-à-dire qu'il ne s'est pas contenté d'être dans ce conflit
00:44:14 avec le ministère des armées
00:44:17 il a commencé à donner une version de la guerre ukrainienne
00:44:21 qui consistait à contester complètement le narratif
00:44:25 pour pas dire la propagande
00:44:26 de Poutine par rapport à cette guerre
00:44:28 en disant qu'en 2022, avant le déclenchement des hostilités
00:44:32 l'OTAN et l'Ukraine n'étaient pas en train d'attaquer la Russie
00:44:39 donc ce qui me frappe dans l'évolution de ce discours
00:44:41 là il y a eu une rupture
00:44:43 ce n'est plus simplement un conflit avec le ministère des armées
00:44:47 c'est un récit de la guerre en Ukraine
00:44:49 qui conteste fondamentalement le récit de Vladimir Poutine
00:44:54 donc ça veut dire qu'il a changé d'intention me semble-t-il
00:44:57 on redécouvre un peu le profil de Prigojin
00:45:00 qui est un ancien prisonnier qui fait fortune en ouvrant des restaurants
00:45:04 d'ailleurs on le surnomme le cuisinier de Vladimir Poutine
00:45:08 il se rapproche au moment de l'élection en 2020
00:45:11 puis ils entretiennent pendant plusieurs années une relation de confiance, d'estime
00:45:14 à tel point qu'en 2014 lorsqu'il fonde Wagner
00:45:20 Vladimir Poutine est au plus près de Prigojin
00:45:23 revoyons le sujet, qui est ce groupe de mercenaires
00:45:26 qui est son chef, on va le voir dans un instant
00:45:29 et puis avec vous Régis Le Saumier mais également Pierre Laurent et Raymond Langirard
00:45:34 on va essayer de comprendre comment Prigojin a pu en arriver là
00:45:38 comment les liens entre Poutine et Prigojin ont pu se distendre ainsi
00:45:43 Evgeny Prigojin, impétueux milliardaire chef du groupe Wagner
00:45:47 et autrefois proche de Vladimir Poutine
00:45:50 a juré qu'il irait jusqu'au bout pour renverser le commandement
00:45:54 le mercenaire a affirmé que ses troupes se trouvent au quartier général de l'armée à Rostov
00:45:58 centre des opérations en Ukraine
00:46:01 nous sommes au QG, il est 7h30 du matin
00:46:04 les sites militaires de Rostov sont sous contrôle y compris l'aérodrome
00:46:07 à ses côtés, 25 000 combattants prêts à mourir
00:46:10 d'anciens détenus qui ont rejoint ses troupes en échange d'une amnistie
00:46:14 l'univers de la prison, Prigojin le connaît bien
00:46:17 lui qui a passé 9 ans en détention à l'époque soviétique
00:46:20 l'heure est aujourd'hui à la trahison
00:46:23 il a pour la première fois appelé les militaires et la population à le rejoindre
00:46:27 et comme il le précise, non pas pour un coup d'état
00:46:30 mais dans l'intention de mener une marche blanche pour la justice
00:46:34 par conséquent ceux qui ont tué nos hommes aujourd'hui
00:46:38 ceux qui ont détruit des dizaines et des dizaines de milliers de vies de soldats russes
00:46:43 seront punis
00:46:44 en mai, après des mois de combat sanglant
00:46:47 les mercenaires de Wagner atteignent la consécration
00:46:50 la prise de Bakhmout
00:46:52 c'est à cette occasion que les tensions avec l'état-major s'accentuent
00:46:56 Prigojin l'accuse de priver Wagner de munitions
00:46:59 plus récemment, il incrimine l'armée russe d'avoir bombardé
00:47:02 l'une de ses positions en Ukraine
00:47:04 plusieurs morts parmi ses hommes
00:47:06 mais en cause l'institution militaire et le discours officiel sur la guerre
00:47:10 Pierre Laurent, le spécialiste de la Russie que vous êtes
00:47:14 quel regard il porte sur Prigojin ?
00:47:17 Est-ce qu'aujourd'hui on peut qualifier cet homme de chef de file d'un groupe terroriste
00:47:21 comme les députés d'ailleurs de l'Assemblée l'ont adopté ?
00:47:24 Oui, la France est loin du théâtre d'opération d'une part
00:47:28 mais ce matin c'est le président Poutine lui-même qui a parlé de terrorisme
00:47:33 et une opération anti-terroriste
00:47:36 Il fallait attendre que Vladimir Poutine le dise
00:47:39 pour qu'on puisse considérer que Wagner est un groupe terroriste
00:47:42 Non, ce que je veux dire c'est que c'est ça qui est le point de rupture
00:47:45 c'est-à-dire que jusqu'à présent la guerre entre Chohigu, le ministre
00:47:49 et Prigojin était cantonnée à ça
00:47:53 le ministère de la Défense contre Wagner
00:47:56 ou Wagner contre le ministère
00:47:58 et maintenant à partir du moment où le président prend parti
00:48:02 pour le ministre, pour l'armée
00:48:05 contre Wagner en disant qu'il menace
00:48:08 que c'est un coup de poignard, que c'est des terroristes
00:48:11 et qu'il menace la sécurité
00:48:13 et bien dans ce cas Prigojin se trouve isolé
00:48:17 Renaud Girard, avançons un petit peu
00:48:19 mais que doit faire l'Europe dans ces cas-là ?
00:48:21 Si demain vous avez un homme comme Prigojin
00:48:25 qui est donc le chef d'un groupe considéré comme terroriste
00:48:28 qui fond sur la Russie
00:48:31 qui renverse le pouvoir
00:48:33 et que cet homme pourrait peut-être avoir la main
00:48:35 sur des éléments qui peuvent avoir des conséquences dramatiques pour la planète ?
00:48:40 D'abord l'Europe doit essayer, puisqu'elle a maintenu
00:48:43 heureusement d'ailleurs des diplomates à Moscou
00:48:46 il y a toujours un ambassadeur de France à Moscou
00:48:48 essayer de comprendre la situation
00:48:50 voir effectivement s'il y a ou non une panique à Moscou
00:48:55 une panique dans les cercles dirigeants russes ou pas
00:48:59 si c'est simplement une rébellion armée qui va être matée rapidement
00:49:03 je crois aussi que l'Europe a tout intérêt
00:49:07 à ne pas mettre de l'huile sur le feu
00:49:10 et peut-être attendre et se dire que c'est peut-être une occasion
00:49:14 ça serait peut-être même un prétexte
00:49:16 pour...
00:49:18 Retisser les liens avec Vladimir Poutine ?
00:49:20 Non mais en tout cas...
00:49:21 À vous inverser la chose ?
00:49:22 Non, c'est-à-dire un prétexte si vous voulez
00:49:25 il ne faudrait pas retirer...
00:49:26 Peut-être que Poutine pourrait prendre le prétexte de cette rébellion
00:49:32 pour arrêter sa guerre contre l'Ukraine
00:49:34 en disant "bon il faut organiser la..."
00:49:36 et je pense que le but principal de l'Europe
00:49:39 c'est pas ce fantasme d'affaiblir à jamais la Russie
00:49:44 de détruire toute la Russie
00:49:45 de décomposer la Russie en une multitude d'états
00:49:49 ce qui serait très dangereux
00:49:50 je crois que le devoir de l'Europe aujourd'hui
00:49:52 c'est d'arrêter cette guerre
00:49:54 il faut remettre l'église au milieu du village
00:49:57 d'arrêter cette guerre
00:49:58 où meurent tous les jours de jeunes Ukrainiens
00:50:01 et de jeunes Russes
00:50:02 et donc pas mettre de l'huile sur le feu
00:50:04 éventuellement laisser l'occasion à la diplomatie russe
00:50:09 de faire un renversement vis-à-vis de la situation en Ukraine
00:50:13 Écoutons le général Clermont
00:50:15 qui était sur notre antenne cet après-midi
00:50:17 et qui reviendra vers 18h
00:50:20 et qui selon lui explique que Wagner
00:50:22 est bien plus dangereux que Vladimir Poutine
00:50:25 On écoute le général Clermont
00:50:30 Ah, on va l'écouter dans un instant
00:50:36 Le général Clermont c'est bon
00:50:37 Prigogine c'est un faux con
00:50:39 Remplacer Poutine par Prigogine
00:50:41 c'est pas vraiment une bonne nouvelle
00:50:43 donc la question d'un élan, d'une guerre civile
00:50:46 d'un élan démocratique
00:50:47 qu'entraînerait le rébellion de Prigogine
00:50:49 c'est pas si simple que ça
00:50:50 Il y a bien pire que Poutine
00:50:53 comme dirigeant de la Fédération de Russie
00:50:55 dans les années qui viennent
00:50:56 ça il faut en être tout à fait conscient
00:50:58 Jusqu'à présent Poutine
00:50:59 contrairement à ce que l'on pourrait imaginer
00:51:01 a fait preuve plutôt de réserve
00:51:03 et a essayé de ménager la population russe
00:51:05 par exemple en reculant la mobilisation
00:51:07 alors que Prigogine à la tête de la Russie
00:51:09 il mobilise et puis il rase l'Ukraine
00:51:12 de manière encore plus radicale
00:51:14 si on a les moyens bien évidemment
00:51:15 donc c'est aussi ça qui joue
00:51:16 c'est pas une révolte en vue d'instaurer la démocratie
00:51:20 en Russie c'est pas du tout ça
00:51:22 Éric Revel, évidemment on ne peut pas voir
00:51:25 ce qui peut se passer ensuite
00:51:26 mais on a bien compris que Wagner
00:51:29 et son chef sont 100 fois nilois
00:51:31 et sur le terrain ont été capables
00:51:33 d'exactions absolument terrifiantes
00:51:35 et c'est ce même groupe qui est en train d'avancer
00:51:37 qui a déjà progressé de 500 km
00:51:40 à l'est de la Russie
00:51:42 et qui se retrouve aujourd'hui
00:51:43 à moins de 300 km de la capitale
00:51:45 Oui vous avez raison
00:51:46 d'ailleurs dans l'histoire récente russe
00:51:48 il y a quand même des généraux
00:51:50 je pense à Liébied par exemple
00:51:51 qui avait "pacifié" la Tchétchénie
00:51:53 qui a été un véritable boucher
00:51:55 à l'époque d'ailleurs il est mort
00:51:57 dans un accident en hélicoptère
00:51:58 dont les rues sont le secret
00:51:59 mais je pense que le général Clermont a raison
00:52:01 c'est-à-dire que attention
00:52:02 lorsque des dictateurs ou apparentés tombent
00:52:06 qu'est-ce qui se passe derrière
00:52:07 est-ce que quelqu'un qui est encore plus ultra-nationaliste
00:52:10 que Poutine accède
00:52:11 On sait ce qu'on perd, on sait jamais ce qu'on gagne
00:52:13 C'est une vraie question
00:52:14 et puis juste pour rebondir
00:52:15 sur ce que disait Renaud tout à l'heure
00:52:18 ok pour l'instant l'Europe ne réagit pas
00:52:20 mais moi ce qui me frappe aussi
00:52:21 c'est qu'il n'y a aucune réaction des Etats-Unis
00:52:24 des Etats-Unis
00:52:25 il n'y a aucune réaction du patron de l'OTAN
00:52:27 qui s'appelle les Etats-Unis
00:52:28 et qui à ma connaissance n'ont pas dit un mot
00:52:31 C'est la prudence, la prudence d'exprès
00:52:33 il n'y a pas eu de réaction de la part
00:52:35 par exemple d'Emmanuel Macron
00:52:36 le seul communiqué dont on dispose
00:52:38 c'est celui des ministères des Affaires étrangères
00:52:39 Ce que je veux dire c'est que
00:52:40 celui qui détient les cordons de l'OTAN
00:52:42 c'est bien la puissance américaine
00:52:44 donc ce que je trouve intéressant aussi à ce stade
00:52:47 c'est qu'il n'y ait pas eu un communiqué
00:52:47 une prise de parole
00:52:48 un secrétaire d'Etat qui dise
00:52:50 Les américains préfèrent sûrement
00:52:53 les américains préfèrent sûrement
00:52:54 Poutine et Ghosn
00:52:56 et d'ailleurs on se souvient que
00:52:58 Bill Clinton qui est un démocrate
00:53:01 a dit il y a quelques jours
00:53:02 qu'en fait Poutine c'était un homme
00:53:04 qui respectait sa parole
00:53:06 vous avez entendu la déclaration de Bill Clinton
00:53:09 donc bien que évidemment
00:53:11 Poutine a pu manquer à sa parole parfois
00:53:15 mais c'est ce qu'a dit Bill Clinton
00:53:17 Bill Clinton a dit qu'il a toujours tenu sa parole avec lui
00:53:20 Régis Pomponier, 5 minutes avant la publicité
00:53:23 et j'ai pas mal de questions à vous poser
00:53:24 allez-y
00:53:25 Bien sûr, je voulais rappeler également
00:53:26 la nature de Wagner
00:53:28 parce que là on parle de son chef
00:53:30 on a évoqué toute sa vie
00:53:32 ses années de prison etc
00:53:34 que la nature de Wagner
00:53:36 c'est des anciens forces spéciales
00:53:38 des anciens membres du FSB
00:53:40 des gens qui ont fait la guerre en Tchétchénie
00:53:43 c'est pour certains qu'ils l'ont fait en Afghanistan
00:53:45 donc c'est des durs
00:53:46 c'était...
00:53:47 des anciens prisonniers
00:53:48 on recrute dans les prisons russes
00:53:51 et on les met c'est des mercenaires
00:53:53 ce sont des gens, des mercenaires
00:53:54 mais aussi des gens qui ont servi la Russie
00:53:56 dans toutes ces guerres
00:53:58 dont les plus abominables
00:53:59 donc la vraie question
00:54:01 c'est que quand on a été Spetsnaz
00:54:03 comme Dmitri Poutine
00:54:05 qui est en fait le chef opérationnel de Wagner
00:54:08 en Afghanistan
00:54:11 on n'est pas face à des enfants de cœur
00:54:13 ni avec des gens dont l'objectif
00:54:15 est de retourner la Russie
00:54:17 et d'en faire une sociale démocratie
00:54:19 donc attention à cette tendance
00:54:22 il s'agit d'un règlement de compte entre durs
00:54:26 et il s'agit d'un règlement de compte
00:54:28 entre des gens qui mènent la guerre en Ukraine
00:54:30 il n'y aurait pas la guerre en Ukraine
00:54:31 il n'y aurait pas ces tensions
00:54:32 c'est Wagner qui est né de cette guerre
00:54:35 de cette victoire de Bakhmout
00:54:37 que Prigojine a apporté à Poutine
00:54:40 et moi je crois honnêtement que Prigojine pense
00:54:42 qu'il va être mis sur la touche
00:54:44 je pense que c'est quelqu'un
00:54:45 qui a besoin de reconnaissance
00:54:47 On est d'accord Régis
00:54:48 Wagner est un monstre
00:54:50 qui a été enfanté par Vladimir Poutine
00:54:52 qui a été alimenté par Vladimir Poutine
00:54:54 Mais c'est de l'argent russe
00:54:55 c'est le Kremlin qui est derrière
00:54:57 c'est l'aviation russe
00:54:58 qui a aidé Wagner à Bakhmout
00:55:00 Wagner n'est pas né comme ça tout seul
00:55:02 Peut-être qu'il attendait une nuit des longs couteaux
00:55:04 et qu'il n'a pas voulu sombrer
00:55:06 comme les SA
00:55:08 qu'on voit dans le film de Lys Conti
00:55:10 Écoutons Vladimir Poutine
00:55:12 qui est aujourd'hui appelé à l'unité
00:55:14 Ernst Röhm
00:55:15 Cette bataille
00:55:17 où se joue le destin de notre peuple
00:55:19 exige l'unification de toutes les forces
00:55:22 l'unité, la consolidation
00:55:24 et la prise de responsabilité
00:55:26 tout ce qui nous affaiblit
00:55:28 doit être mis de côté
00:55:30 Quelques instants avant la publicité
00:55:32 je me tourne vers vous Renaud Girard
00:55:34 J'ai plusieurs questions
00:55:36 que très certainement les téléspectateurs se posent
00:55:37 On s'est posé cette première question
00:55:39 Est-ce que vous pensez
00:55:40 que ce soir
00:55:42 l'armée
00:55:43 en tous les cas le groupe Wagner
00:55:45 entre dans Moscou ?
00:55:47 Je ne pense pas
00:55:48 Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui
00:55:49 Vladimir Poutine
00:55:50 vous savez il y avait une rumeur
00:55:51 que Vladimir Poutine ait quitté la ville
00:55:53 et fuit Moscou
00:55:55 et le Kremlin a finalement démenti
00:55:58 mais est-ce que selon vous
00:55:59 Vladimir Poutine est encore à Moscou aujourd'hui ?
00:56:01 Oui je pense
00:56:02 et je pense que s'il fuirait
00:56:05 ce serait sa fin
00:56:05 mais il y a quelqu'un
00:56:06 que Vladimir Poutine
00:56:08 admire beaucoup
00:56:09 c'est Joseph Stalin
00:56:10 on se souvient que Joseph Stalin
00:56:11 avait refusé de fuir Moscou
00:56:14 lors de l'attaque hitlérienne
00:56:16 de l'hiver 1941
00:56:18 et je pense que
00:56:20 Poutine ne peut pas fuir
00:56:21 s'il fuit Moscou
00:56:23 je pense que ce serait sa fin
00:56:25 Est-ce que c'est un tournant
00:56:26 dans cette guerre en Ukraine ?
00:56:27 C'est-à-dire que ce qui est en train de se passer
00:56:29 aujourd'hui
00:56:30 va avoir des conséquences
00:56:31 sur la contre-offensive ?
00:56:32 Je pense que c'est un tournant
00:56:34 parce que je pense que le prestige
00:56:35 international de la Russie
00:56:36 et de Poutine
00:56:37 notamment auprès des BRICS
00:56:38 c'est-à-dire auprès des Indiens
00:56:39 auprès des Chinois
00:56:40 va diminuer considérablement
00:56:43 je pense que là
00:56:44 la Russie a montré
00:56:46 une deuxième fois sa faiblesse
00:56:49 cette fois-ci pas une faiblesse militaire
00:56:51 mais une faiblesse institutionnelle
00:56:53 et je pense
00:56:54 je ne sais pas
00:56:55 je ne peux évidemment pas
00:56:56 prédire les événements suivants
00:56:58 mais je pense que c'est
00:56:59 une marque d'affaiblissement
00:57:01 considérable de la Russie
00:57:03 et je pense donc que c'est un tournant
00:57:04 que personne n'attendait
00:57:06 un vrai tournant de cette guerre
00:57:08 c'est une guerre dans la guerre
00:57:10 mais c'est un tournant de la guerre en Ukraine
00:57:12 Vous allez me faire la transition
00:57:13 parce que la prochaine question
00:57:14 que je voulais vous poser
00:57:15 c'est est-ce qu'il y avait
00:57:16 des faisceaux d'indices
00:57:17 qui nous amenaient à cette situation-là ?
00:57:19 Est-ce qu'on aurait pu imaginer
00:57:20 un jour
00:57:21 Prigojine
00:57:22 se mobiliser
00:57:25 se rebeller contre la personne
00:57:27 qui l'a soutenue
00:57:28 qui l'a enfantée en quelque sorte
00:57:30 qui l'a protégée
00:57:32 on va savoir
00:57:33 C'est vrai que
00:57:33 alors je ne m'y attendais pas du tout
00:57:35 j'ai été réveillé tout à fait en surprise
00:57:38 mais c'est vrai
00:57:39 qu'il y avait eu cet ordre russe
00:57:41 d'abord de l'armée
00:57:43 donc de Choygout
00:57:44 du ministre de la Défense
00:57:45 que tous les soldats de Wagner
00:57:46 devaient s'inscrire
00:57:47 faire une procédure administrative
00:57:48 pour s'inscrire
00:57:49 dans l'armée russe
00:57:52 qu'il avait refusé
00:57:54 Prigojine
00:57:55 et que Poutine
00:57:56 dans une interview
00:57:57 avait dit
00:57:58 oui c'est une bonne idée
00:58:00 d'intégrer les soldats de Wagner
00:58:02 dans l'armée russe
00:58:03 mais de là
00:58:04 à si vous voulez
00:58:05 de là à faire une rébellion armée
00:58:07 et à prendre Prigojine
00:58:09 comme des poutistes
00:58:11 en 61 ont pris Alger
00:58:13 non je ne m'y attendais pas du tout
00:58:15 La publicité
00:58:16 nous revenons dans un instant
00:58:17 on va poursuivre cette édition spéciale
00:58:19 à partir de 18h
00:58:21 consacrée à cette offensive
00:58:23 du groupe Wagner
00:58:25 qui est aux portes de Moscou
00:58:28 à moins de 3h de la capitale
00:58:29 nous serons avec un entrepreneur français
00:58:31 qui vit à Moscou
00:58:32 à 18h
00:58:33 et puis à 18h30
00:58:34 Alain Bauer
00:58:35 sera sur ce plateau
00:58:36 pour nous donner son analyse
00:58:38 de la situation
00:58:39 restez avec nous pour Punchline Weekend
00:58:42 [Musique]
00:58:51 Qui peut concurrencer la MAF ?
00:58:53 Je te pose ça sur le bureau
00:58:54 Ouais, merci maman
00:58:55 Premier emménagement
00:58:58 ça va en faire des frais
00:59:00 Ben non, à la MAF
00:59:01 il y a l'assurance habitation
00:59:02 pour les étudiants et apprentis
00:59:03 100% en ligne
00:59:04 et qui assure même les colocataires
00:59:06 Du coup moi aussi je préfère la MAF
00:59:08 Rien à faire
00:59:09 C'est la MAF qui préfère
00:59:10 Vous avez échoué
00:59:11 [Cris]
00:59:12 Informations et devis sur maf.fr
00:59:15 Je préfère la MAF
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00:59:32 Mais c'est ce QR code
00:59:33 votre Nouvelle-Algérie ?
00:59:34 Je pensais que c'était moi
00:59:35 Ah Adriana
00:59:36 Oui, alors en fait
00:59:37 c'est plus simple
00:59:38 pour les personnes qui veulent
00:59:39 perdre du poids
00:59:40 Elles ont juste à scanner ce QR code
00:59:42 Vous savez, quand il y a moins de mots
00:59:43 c'est plus efficace
00:59:44 Donc en fait, vous me dites
00:59:45 que vous n'avez plus besoin de moi
00:59:47 Non mais Adriana
00:59:48 il ne faut pas le prendre comme ça
00:59:49 Bien sûr que non, allez-y
00:59:50 Oui, oui, c'est ça
00:59:52 Alors, appelez le 0800 37 37 37
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01:03:53 Volkswagen
01:03:54 Un peu plus de 18 heures sur CNews
01:04:14 on poursuit notre édition spéciale
01:04:16 consacrée à la rébellion
01:04:18 du groupe Wagner
01:04:19 contre l'armée russe
01:04:21 devant de panique à l'est de la Russie
01:04:24 le groupe Wagner qui serait
01:04:26 à moins de 3 heures de la capitale
01:04:28 une capitale qui est en train de se barricader
01:04:30 on va découvrir cette image ensemble
01:04:32 puisque aujourd'hui la situation
01:04:35 et c'est le maire de Moscou
01:04:37 qui l'annonce, situation difficile
01:04:39 dans la capitale moscovite
01:04:41 et le lundi sera un lundi chômé
01:04:43 c'est à dire qu'aujourd'hui
01:04:45 à situation extrêmement tendue
01:04:48 opération spéciale
01:04:50 opération antiterroriste
01:04:52 avec des mesures très précises
01:04:53 dans la capitale russe
01:04:54 dans un instant on sera avec
01:04:55 un entrepreneur français
01:04:56 qui vit à Moscou
01:04:58 et à 18h30
01:04:59 nous serons avec Alain Bauer
01:05:01 Philippe Guibert est toujours avec nous
01:05:02 Renaud Girard est là
01:05:03 on est avec Régis Le Sommier
01:05:05 bien sûr
01:05:06 et Eric Reuvel
01:05:07 dans un instant
01:05:09 je vous montrerai
01:05:10 la citation
01:05:12 en tous les cas la déclaration
01:05:13 de Volodymyr Zelensky
01:05:14 parce qu'on va se poser cette question
01:05:15 est-ce que c'est un enjeu
01:05:16 pour la guerre
01:05:18 mais nous sommes en direct
01:05:19 avec cet entrepreneur français
01:05:20 merci d'être en direct
01:05:22 avec nous
01:05:23 vous vous appelez Vincent
01:05:24 vous êtes chef d'entreprise
01:05:25 à Moscou depuis 2007
01:05:27 que se passe-t-il
01:05:29 dans la capitale aujourd'hui
01:05:31 alors que le maire a annoncé
01:05:33 une situation difficile
01:05:34 est-ce qu'autour de vous
01:05:35 il y avait cet après-midi
01:05:37 ce climat "difficile"
01:05:39 entre guillemets
01:05:40 tout d'abord bonjour
01:05:43 donc nous en fait
01:05:47 aujourd'hui à Moscou
01:05:48 pour quelqu'un qui n'aurait pas
01:05:51 regardé la presse de la journée
01:05:52 rien d'extraordinaire
01:05:55 rien de particulier
01:05:56 ce samedi ressemble
01:05:58 à d'autres samedis
01:05:59 c'est par contre la presse
01:06:01 les canaux télégrammes
01:06:03 qui par contre sont très très
01:06:05 très vivants aujourd'hui
01:06:07 Vladimir Poutine
01:06:08 qui est passé à la télévision
01:06:09 donc ça se joue surtout
01:06:11 dans les médias pour l'instant
01:06:12 je suis un peu perdu
01:06:15 lorsque vous dites ça
01:06:16 excusez-moi Vincent
01:06:17 c'est-à-dire que concrètement
01:06:20 il ne se passe rien à Moscou
01:06:23 mais vous avez une partie
01:06:25 de la ville ou les alentours
01:06:26 qui se barricadent
01:06:27 vous avez des appels
01:06:29 au calme du maire
01:06:31 vous avez Vladimir Poutine
01:06:34 qui prend la parole
01:06:35 tôt ce matin
01:06:36 mais finalement
01:06:37 c'est un peu circulé
01:06:38 il n'y a rien à voir
01:06:39 c'est votre sensation aujourd'hui ?
01:06:41 pas tout à fait en fait non
01:06:45 c'est pas arrivé à l'intérieur
01:06:46 de la ville
01:06:47 donc à l'intérieur de la ville
01:06:47 les choses se passent
01:06:48 comme un jour ordinaire
01:06:49 d'accord mais vous
01:06:51 quelles sont les informations
01:06:52 d'où vous disposez
01:06:53 depuis Moscou ?
01:06:55 qu'est-ce qu'on vous dit actuellement ?
01:06:57 c'est les mêmes informations
01:06:59 que celles que vous avez
01:07:00 à peu près
01:07:01 elles sont très très bien relayées
01:07:03 je vois je les lis en russe
01:07:04 je les lis en français
01:07:05 je vois la même chose
01:07:06 à quelques minutes d'intervalle
01:07:07 et vous êtes un français
01:07:10 vivant à Moscou
01:07:11 inquiet aujourd'hui ?
01:07:12 vous vous dites
01:07:13 on ne sait pas ce qui va se passer
01:07:14 dans les prochaines heures ?
01:07:16 c'est sûr que c'est toujours stressant
01:07:19 comme situation
01:07:20 on n'est pas habitué à ça
01:07:21 quand on est civil
01:07:22 maintenant bon
01:07:25 il y a quand même
01:07:27 14 millions d'habitants à Moscou
01:07:29 je pense qu'il y a quand même
01:07:30 j'ai vu qu'ils avaient
01:07:31 apparemment ils ont montré
01:07:33 des photographies
01:07:34 comme quoi ils auraient sectionné
01:07:35 fait des tranchées
01:07:36 au niveau des routes
01:07:37 qui arrivent sur Moscou
01:07:38 donc a priori
01:07:39 si Wagner sont 25 000 personnes
01:07:41 bon
01:07:44 l'ensemble
01:07:46 donc j'imagine
01:07:47 il y a de l'armée aussi
01:07:48 en Russie sur Moscou
01:07:49 Rosso Cardia
01:07:50 ils sont je ne sais plus
01:07:51 100 000 je crois
01:07:52 bon a priori
01:07:53 ça ne devrait pas se passer comme ça
01:07:54 il devrait y avoir
01:07:55 un moment de la résistance
01:07:56 et je ne pense pas que la résistance
01:07:57 on va attendre
01:07:58 que les gens rentrent dans la ville
01:07:59 vous voyez pour qu'elle apparaisse
01:08:01 ça fait exactement
01:08:02 485 jours
01:08:03 que la Russie a lancé
01:08:04 cette opération militaire
01:08:06 en Ukraine
01:08:07 un an donc
01:08:08 et quatre mois
01:08:10 aujourd'hui
01:08:11 depuis le début de la guerre
01:08:13 est-ce que votre vie
01:08:13 a changé
01:08:14 à Moscou
01:08:15 depuis quasiment un an et demi
01:08:17 au niveau
01:08:21 oui évidemment
01:08:22 au niveau
01:08:23 déjà des déplacements
01:08:24 puisque on faisait beaucoup
01:08:25 de déplacements vers l'Europe
01:08:26 et là avec l'annulation
01:08:28 des vols entre la Russie
01:08:29 et l'Europe
01:08:30 évidemment
01:08:31 ça a beaucoup compliqué
01:08:32 les trajets
01:08:33 après au niveau de la clientèle
01:08:34 on a une entreprise
01:08:35 qui a été ouverte il y a 16 ans
01:08:36 et qui vend des services
01:08:39 d'ingénierie
01:08:40 on fait des usines
01:08:42 essentiellement dans l'agroalimentaire
01:08:43 on avait beaucoup
01:08:44 une forte
01:08:45 une grande clientèle
01:08:46 on va dire occidentale
01:08:47 et très très rapidement
01:08:48 après le 24 février
01:08:49 on a perdu 80%
01:08:53 la plupart des projets
01:08:54 ont été mis en stand-by
01:08:56 ou arrêtés tout simplement
01:08:58 voilà
01:08:59 donc oui il y a eu un gros changement
01:09:01 après au niveau
01:09:02 du niveau de vie des Russes
01:09:03 dans la rue etc
01:09:04 si vous vous promenez
01:09:05 si vous veniez faire du tourisme
01:09:06 on note rien de particulier
01:09:09 non les gens vont au restaurant
01:09:11 les supermarchés se plaint
01:09:13 on ne voit pas de...
01:09:15 vous voyez
01:09:16 - Eh bien écoutez merci beaucoup
01:09:17 Vincent pour ce témoignage
01:09:19 qui est disons-le un peu déroutant
01:09:21 parce que lorsqu'on vous écoute
01:09:23 on n'a pas la sensation
01:09:25 et c'est votre témoignage
01:09:27 et attention je ne le remets pas en cause
01:09:28 véritablement
01:09:29 mais il y a la sensation
01:09:30 qu'il ne se passe pas grand chose
01:09:31 pour l'instant dans les rues de Moscou
01:09:33 et tant mieux
01:09:34 ça veut dire que l'armée
01:09:35 en tous les cas le groupe Wagner
01:09:37 est encore très loin
01:09:38 à 300 km
01:09:39 donc il y a un peu plus de 3h
01:09:40 - Il y a quand même un blogueur pro-russe
01:09:42 qui s'appelle Igor Gierkin
01:09:44 qui annonce que les troupes de Wagner
01:09:46 sont rentrées dans l'oblaste de Moscou
01:09:48 c'est-à-dire la région administrative de Moscou
01:09:52 donc ils auraient encore avancé
01:09:54 - A quoi ?
01:09:55 A moins de 100 km de Moscou ?
01:09:57 - Non ça doit être 150
01:09:59 la frontière doit se trouver
01:10:00 avec l'autre région administrative à 160
01:10:02 quelque chose comme ça
01:10:03 mais c'est quand même symbolique
01:10:04 mais ce qu'il faut dire
01:10:05 c'est que là on voit une autoroute
01:10:06 ils progressent exactement
01:10:07 comme une voiture sur une autoroute
01:10:09 sauf que le convoi est un peu plus lent
01:10:11 parce qu'il y a sans doute des véhicules
01:10:13 mais à mon avis pas beaucoup de véhicules blindés
01:10:15 pour aller aussi vite
01:10:16 parce que s'il y avait des chars
01:10:17 ils iraient moins vite
01:10:18 donc c'est un convoi armé
01:10:20 on a vu quelques images
01:10:22 mais ils progressent exactement
01:10:23 comme une voiture sur une autoroute
01:10:25 - Mais imagine si ça veut dire
01:10:26 que l'autoroute par exemple
01:10:27 n'a pas été fermée
01:10:28 - Elle n'a pas été fermée
01:10:29 - Donc ils ne peuvent pas bombarder
01:10:31 - On voit qu'il y a eu des choses
01:10:33 bon il y a eu des tentatives
01:10:34 - Restons sur les images continuées
01:10:36 - Mais on peut imaginer
01:10:37 qu'ils vont essayer peut-être
01:10:38 de mettre des obstacles
01:10:39 mais l'ordre n'a peut-être pas été donné
01:10:41 finalement de stopper le convoi
01:10:43 c'est ce que laisse penser cette progression
01:10:45 cette progression elle se fait
01:10:46 de temps en temps ils arrêtent
01:10:48 pour faire le plein dans les stations
01:10:50 et puis ils remontent
01:10:51 mais vous savez cette route
01:10:52 il y a beaucoup de convois
01:10:53 qui d'ailleurs montent et descendent
01:10:55 donc c'est une route qui est très en remontée
01:10:57 - Route que vous avez fait à de nombreuses reprises
01:10:59 c'est-à-dire qu'entre Rostov et Moscou
01:11:01 il y a peu ou pro 1000 kilomètres
01:11:02 c'est comme si on faisait Paris-Marseille
01:11:04 - Pour descendre dans le Donbass
01:11:05 on prend une journée en gros
01:11:06 et on utilise cette route
01:11:08 et on croise en permanence
01:11:10 des convois qui vont vers le Donbass
01:11:13 ou qui remontent vers d'autres
01:11:14 villes de casernement
01:11:15 donc en fait c'est une route
01:11:17 qui est très importante
01:11:18 - Dernière information qui vient de tomber Paris
01:11:20 qui déconseille formellement
01:11:21 aux Français tout déplacement en Russie
01:11:24 c'est une information qui vient
01:11:27 du ministère des Affaires étrangères
01:11:28 Philippe Guibert bien sûr allez-y
01:11:29 - Tout ça donne une impression d'irréalité
01:11:32 c'est-à-dire qu'on a les images
01:11:34 qu'on voit avec des véhicules
01:11:36 qui remontent sur cette autoroute
01:11:38 au milieu des camions vers Moscou
01:11:40 un témoin à Moscou qui vous dit
01:11:42 il ne se passe rien de particulier
01:11:44 dans la ville même s'il peut y avoir
01:11:46 des choses qui se passent
01:11:47 pour barricader Moscou
01:11:50 tout ça donne, il n'y a pas de bombardement
01:11:52 des groupes Wagner
01:11:57 tout ça donne une impression d'irréalité
01:11:59 une sorte de grand silence
01:12:01 avant je ne sais quelle tempête
01:12:03 qui fait que du côté américain
01:12:06 on l'a relevé tout à l'heure
01:12:08 c'est le grand silence
01:12:09 du côté européen c'est la plus grande prudence
01:12:11 du côté de Poutine
01:12:12 on a eu une déclaration dramatisante
01:12:14 ce matin mais on n'a pas le sentiment
01:12:18 du moins sur les informations
01:12:20 dont on dispose
01:12:21 qu'il y a une montée en puissance
01:12:23 de la défense de Moscou
01:12:26 de la Russie face à la progression
01:12:28 du groupe Wagner
01:12:29 et un groupe Wagner qui est en promenade
01:12:32 comme vous l'avez dit
01:12:33 qui remonte de Marseille à Dunkerque
01:12:35 - Oui c'est ça, Marseille Dunkerque
01:12:37 - Ce qui serait intéressant c'est de savoir l'activité militaire
01:12:39 de voir l'activité militaire sur le front
01:12:41 mais à mon avis elle n'a pas diminué
01:12:43 des jours précédents
01:12:44 - Ce qui est très étonnant
01:12:45 c'est qu'on n'ait pas vu encore
01:12:47 tout le monde, vous avez vu sur les images
01:12:49 tout le monde a un smartphone en Russie
01:12:51 tout le monde peut mettre des images sur Télégram
01:12:53 nous n'avons pas vu encore
01:12:55 une seule image de ce convoi
01:12:59 de ce fameux convoi qui remonterait
01:13:01 parce que les gens dans les stations-services
01:13:03 etc. c'est très facile de prendre
01:13:05 des images avec un téléphone portable
01:13:08 et mettre sur Télégram
01:13:09 nous n'en avons pas vu
01:13:10 qu'est-ce que ça veut dire ?
01:13:11 Je ne sais pas
01:13:13 - Qui bluffe dans cette affaire ?
01:13:15 - Il y a sûrement un du bluff qui ne veut pas
01:13:17 - C'est très étrange
01:13:18 on a vu des gens de Wagner ce matin
01:13:19 qui prenaient des McDonald's à Rostov
01:13:21 Rostov c'est une très grande ville
01:13:23 il y a des supermarchés partout
01:13:24 et en effet oui on les a vus dans la ville
01:13:26 mais depuis on voit des images de convois
01:13:29 je ne sais pas si c'est Wagner
01:13:30 ou si c'est l'armée régulière
01:13:31 - C'était la question que j'allais vous poser
01:13:32 est-ce qu'à travers ces images
01:13:33 on peut faire la différence ?
01:13:35 entre Wagner et l'armée régulière ?
01:13:37 - Non sur la question des blindés pas du tout
01:13:39 et sur la question des commandos
01:13:40 ce sera exactement le même
01:13:42 par contre si vous regardez les militaires
01:13:44 vous aurez le patch avec la tête de mort
01:13:45 pour les gens de Wagner
01:13:47 et en général plus d'une proportion
01:13:48 mais même tous ils portent le foulard
01:13:51 sur le visage
01:13:52 maintenant on ne sait pas exactement
01:13:54 ça c'est probablement l'armée régulière
01:13:58 - Dans un instant on va demander
01:14:00 - Ça c'est l'armée régulière
01:14:01 pas Wagner
01:14:02 - On va avoir le décryptagé
01:14:04 et l'analyse dans un instant de Pierre Lelouch
01:14:05 je rappelle que vous avez été cher Pierre
01:14:07 un ancien secrétaire d'Etat
01:14:09 chargé justement des affaires européennes
01:14:11 avant cela je voudrais qu'on revienne
01:14:13 sur ce sujet qu'on a pu voir
01:14:15 les temps forts
01:14:16 en tous les cas les moments clés de la journée
01:14:18 retranscrits par la rédaction de CNews
01:14:20 - Des civils paniqués
01:14:24 qui quittent le centre-ville de Rostov
01:14:26 en courant après une explosion
01:14:28 - On vient d'entendre un énorme boom
01:14:31 qui venait du centre de Rostov
01:14:33 on s'éloigne le plus vite possible de cet endroit
01:14:36 - Un climat de guerre résonne
01:14:39 dans cette ville du sud de la Russie
01:14:41 qui compte un peu plus d'un million d'habitants
01:14:43 Rostov est situé à quelques dizaines de kilomètres
01:14:46 de la frontière ukrainienne
01:14:47 ce qui en fait un point stratégique
01:14:49 puisque c'est d'ici que sont contrôlées
01:14:51 toutes les opérations russes
01:14:52 dans le sud de l'Ukraine
01:14:53 - Le centre de commandement principal
01:14:56 fonctionne normalement
01:14:57 il n'y a aucun problème
01:14:58 pas un seul officier n'a été écarté
01:15:00 alors quand l'armée russe vous diront
01:15:02 que la société militaire privée Wagner
01:15:04 a entravé le travail de l'armée
01:15:06 et que c'est ce qui a abouti
01:15:07 à ce que les choses s'effondrent sur le front
01:15:09 non, les choses ne s'écrouleront pas
01:15:11 sur le front à cause de ça
01:15:12 Du côté du gouvernement
01:15:16 la police et la garde nationale
01:15:17 sont mises en état d'alerte à Rostov
01:15:19 le gouverneur de la ville
01:15:20 demande également aux civils
01:15:21 de ne pas sortir de chez eux
01:15:23 les autoroutes menant de Rostov à Moscou
01:15:25 sont même bloquées
01:15:26 - Je ne pense pas qu'ils aient pris la ville
01:15:30 je pense que des négociations auront lieu
01:15:32 et que nos autorités prendront
01:15:33 toutes les mesures nécessaires
01:15:34 Prigojine a exigé que le ministre de la Défense
01:15:41 ainsi que le général en chef de la Russie
01:15:43 viennent le rencontrer à Rostov
01:15:46 Les routes en direction de Moscou
01:15:49 seraient actuellement en train d'être
01:15:51 je dis "seraient" parce que c'est du conditionnel
01:15:53 et c'est toujours la difficulté
01:15:54 lorsqu'on est loin du terrain
01:15:56 mais seraient en train d'être détruites
01:15:58 pour justement freiner l'avancée de ce cortège
01:16:01 un cortège qui aurait entre 150 et 250 véhicules
01:16:05 de Wagner qui avanceraient en direction de Moscou
01:16:09 Cher Pierre Lelouch, merci d'être avec nous
01:16:11 je rappelle que vous avez été secrétaire d'état
01:16:14 chargé du commerce extérieur
01:16:16 secrétaire d'état chargé aux affaires européennes
01:16:18 quel regard vous portez sur ce qui est en train de se passer
01:16:22 est-ce que c'est un fait qui est historique
01:16:24 et est-ce que vous craignez que ce soir
01:16:27 Wagner entre dans Moscou ?
01:16:29 D'abord je ne crains rien du tout
01:16:32 mais ce que je constate
01:16:35 c'est la gravité avec laquelle
01:16:37 Poutine lui-même a pris cet événement
01:16:39 puisqu'il l'a comparé
01:16:41 j'ai lu avec attention son discours
01:16:43 il l'a comparé à ce qui s'était passé en 1917
01:16:47 au moment de la première guerre mondiale
01:16:50 quand la Russie s'est effondrée
01:16:53 il y a eu une révolution
01:16:55 et la Russie ensuite a dû faire la paix de Basse-Litovsk
01:16:59 perdre des quantités de territoire
01:17:02 et moi ce qui m'a frappé
01:17:04 c'est la gravité de Poutine dans cette affaire
01:17:07 parce qu'il voit bien qu'il joue
01:17:09 non seulement l'issue de la guerre
01:17:11 mais aussi l'issue de son pouvoir et de son pays
01:17:14 donc c'est très étrange
01:17:17 tout ça est très étrange
01:17:19 mais les changements de régime en Russie
01:17:21 ont toujours opéré soit pendant la guerre
01:17:23 soit pendant la révolution
01:17:25 et des fois en même temps
01:17:27 c'est ce qui s'est passé en 1917
01:17:29 et c'est la comparaison qui est venue à l'esprit de Poutine
01:17:31 qui au passage d'ailleurs a critiqué implicitement
01:17:34 la révolution communiste
01:17:36 ce qu'il a dénoncé c'est l'effondrement de l'état russe
01:17:39 à l'époque le Tsar
01:17:41 ce qu'il défend c'est son état
01:17:43 et il fait appel à la population
01:17:45 ce qui est très étrange c'est que pour l'instant
01:17:47 rien n'arrête Prégojin
01:17:49 même si la plupart des politiques, députés
01:17:52 présidents de régions et autres
01:17:54 ont pris fait et cause pour Poutine
01:17:57 ses forces avancent sans être gênées par l'armée russe
01:18:01 alors peut-être qu'elle va se réveiller
01:18:03 aux portes de Moscou ou dans Moscou
01:18:05 et peut-être la garde nationale
01:18:07 la fameuse "Rosgardia" va s'en mêler
01:18:09 mais pour l'instant
01:18:11 comme si les gens attendaient de voir
01:18:14 comment ça se passe
01:18:16 pour allier le vainqueur à un moment ou à un autre
01:18:18 donc c'est trop tôt pour dire
01:18:20 objectivement Prégojin n'a aucune chance
01:18:22 de renverser Poutine
01:18:23 a priori avec 25 000 hommes
01:18:25 mais la facilité avec laquelle il pénètre
01:18:28 prend le quartier général des forces
01:18:30 de combat russe en Ukraine
01:18:32 à Rostov
01:18:33 et ensuite arrive sur Moscou
01:18:35 où il sera dans la soirée
01:18:36 tout ça montre à quel point
01:18:40 le système est friable
01:18:41 et peut-être qu'on aura en effet
01:18:43 une énorme surprise
01:18:45 c'est-à-dire peut-être une révolution
01:18:47 alors même que
01:18:49 et ce qui est intéressant c'est que
01:18:51 Prégojin parle comme Navalny
01:18:55 c'est-à-dire qu'il dénonce
01:18:57 toute la corruption du système poutinien
01:18:59 les vols, la corruption, les mensonges
01:19:05 il parle comme Navalny
01:19:07 mais du point de vue du nationalisme
01:19:09 et l'autre chose c'est que Prégojin
01:19:11 ça qui est extraordinaire
01:19:12 c'est que c'est le golem de Poutine
01:19:14 c'est sa création
01:19:15 Frankenstein de Poutine
01:19:17 c'est lui qui l'a laissé faire
01:19:19 il l'a créé
01:19:20 il l'a utilisé pour développer son influence en Afrique
01:19:23 et au Moyen-Orient d'abord
01:19:24 gagner beaucoup d'argent
01:19:26 livrer une bataille épouvantable à Bakhmout
01:19:29 et aujourd'hui le golem se retourne
01:19:32 contre son créateur
01:19:34 revenons maintenant sur les enjeux de
01:19:36 la guerre dans la guerre
01:19:37 mais restons sur ce qui peut se passer en Ukraine à présent
01:19:40 je vais vous présenter la déclaration
01:19:42 de Volodymyr Zelensky ce matin
01:19:44 la faiblesse de la Russie est évidente
01:19:46 faiblesse à grande échelle
01:19:48 et plus la Russie gardera ses troupes
01:19:50 et ses mercenaires sur notre terre
01:19:51 plus elle aura de chaos, de douleurs
01:19:53 et de problèmes plus tard
01:19:54 c'est aussi évident
01:19:55 l'Ukraine est en mesure de protéger l'Europe
01:19:57 de la propagation du mal et du chaos russe
01:20:00 et le ministère de la Défense ukrainien
01:20:03 il nous combattent mais il s'auto-détruisent
01:20:06 que cela signifie-t-il pour nous
01:20:08 une fenêtre d'opportunité
01:20:10 Renaud Girard, est-ce que là aussi
01:20:12 ce qui est en train de se passer
01:20:14 à l'est de l'Ukraine
01:20:16 et cette avancée de Wagner
01:20:18 peut entraîner un peu plus tard
01:20:20 une défaite russe en Ukraine
01:20:22 et la réussite de cette contre-offensive
01:20:24 de l'armée ukrainienne ?
01:20:25 Oui tout à fait
01:20:27 là j'imagine que les Ukrainiens
01:20:29 sont en train de regarder
01:20:31 où l'armée russe
01:20:34 peut être le front
01:20:36 peut être affaiblie par cette rébellion
01:20:39 peut-être le sud
01:20:41 peut-être au sud justement
01:20:43 parce que Rostov-sur-Don
01:20:44 c'est au sud du Donbass
01:20:46 peut-être par là qu'on peut attaquer
01:20:48 pourquoi pas attaquer vers la Crimée
01:20:51 il y avait eu un rapport
01:20:54 qui a été démenti
01:20:55 enfin il y a eu un article du Washington Post
01:20:57 il y a quelques mois
01:20:58 qui avait une rencontre secrète
01:21:00 entre le chef du Renseignement
01:21:04 militaire ukrainien et Prigojin
01:21:07 et que Prigojin conseille aux Ukrainiens
01:21:09 justement d'attaquer l'Ukraine
01:21:12 mais il peut y avoir aussi
01:21:16 une deuxième possibilité
01:21:18 c'est que les Américains disent
01:21:20 à leurs alliés ukrainiens
01:21:22 attention ne vous précipitez pas
01:21:25 essayons de comprendre la situation
01:21:28 parce qu'il ne faudrait pas
01:21:30 qu'une offensive ukrainienne
01:21:32 aille encore retourner
01:21:35 une situation qui nous deviendrait favorables
01:21:38 en Russie
01:21:40 parce qu'il faut bien voir
01:21:42 que Prigojin a non seulement condamné
01:21:45 les morts russes
01:21:47 c'est-à-dire cette armée incompétente
01:21:48 qui a fait mourir beaucoup de jeunes russes
01:21:50 mais il a condamné aussi stratégiquement
01:21:53 la décision de Poutine
01:21:55 de commencer cette guerre en Ukraine
01:21:57 il a fait ça ce matin
01:21:59 donc c'est très important
01:22:00 je pense que les Américains
01:22:02 qui conseillent heure par heure
01:22:04 leurs alliés ukrainiens
01:22:06 pourraient très bien dire
01:22:07 attention ne nous précipitons pas
01:22:09 parce que si demain
01:22:12 ça pourrait relancer la volonté de la Russie
01:22:15 ça pourrait faire une union sacrée en Russie
01:22:17 contre l'alliance
01:22:18 et attendons de voir si le système
01:22:20 se décompose à notre avantage
01:22:22 à l'intérieur de la Russie
01:22:24 je pense que dans le silence à sourdition
01:22:26 des capitales Washington ou Bruxelles
01:22:29 pour parler de l'Europe
01:22:30 ce qui serait le plus intéressant
01:22:32 c'est les discussions précisément
01:22:34 entre les Américains et Zelensky
01:22:36 parce que peut-être qu'ils retiennent le bras
01:22:38 pour que Zelensky ne profite pas
01:22:40 de cette situation
01:22:41 mais je pense que dans ce silence-là
01:22:43 en réalité tout le monde est en train de se parler
01:22:45 et tout le monde est en train de se poser la question
01:22:47 de savoir qu'est-ce qu'il faut faire
01:22:49 face à ce chaos potentiellement annoncé
01:22:51 mais sur la fragilité quand même de la Russie
01:22:54 vous vous souvenez sans doute
01:22:56 il y a quelques jours, quelques semaines
01:22:58 un groupe russe pro-ukrainien
01:23:00 était rentré en Russie
01:23:03 à Belgorod
01:23:05 et là on s'était dit
01:23:06 mais où est l'armée russe
01:23:08 c'est-à-dire que ces russes pro-ukrainiens
01:23:10 avaient été dans un village ou deux
01:23:13 et avaient montré finalement
01:23:14 toute l'impuissance voire l'incurie
01:23:16 des troupes russes à défendre leur propre territoire
01:23:18 alors dans cette guerre
01:23:19 il y a aussi la guerre de communication
01:23:20 et je vous donne la parole dans un instant Régis
01:23:22 mais le commandant en chef de l'armée ukrainienne
01:23:25 qui a assuré au chef d'état de major
01:23:27 interarmé américain
01:23:30 que la contre-offensive se passait comme prévu
01:23:34 assurée donc cet état major ukrainien
01:23:36 oui je pense qu'il va falloir regarder ce soir
01:23:39 on sait qu'il y a eu une intense activité aérienne
01:23:41 notamment des frappes orchestrées sur l'Ukraine la nuit dernière
01:23:44 donc pendant le moment
01:23:46 où les troupes de Wagner se déployaient
01:23:48 à Rostov dans la nuit
01:23:50 l'activité sur le front n'avait pas varié
01:23:52 ce qui va être intéressant
01:23:53 c'est de voir aujourd'hui
01:23:54 et dans les jours suivants
01:23:55 s'il y a une fenêtre d'opportunité comme on dit
01:23:59 et qu'il y a une tentative de percer
01:24:00 ou dans la zone du sud
01:24:02 ou du côté de Bakhmout aussi
01:24:04 puisque là il y a aussi une contre-offensive qui est menée
01:24:07 et si les ukrainiens vont pouvoir tirer avantage
01:24:09 vous savez on est, il faut réaliser
01:24:11 on est vraiment dans ce qu'on appelle une guerre d'attrition
01:24:13 où chaque information défavorable pour un côté
01:24:17 réjouit l'autre automatiquement
01:24:19 l'idée est d'user la partie adverse
01:24:22 pour l'amener à capituler
01:24:24 les russes essayent d'user l'arrière
01:24:28 d'attaquer les stocks de munitions
01:24:30 d'attaquer les dépôts d'essence etc
01:24:33 de façon à compliquer la contre-offensive ukrainienne
01:24:36 ils y sont partiellement parvenus
01:24:39 puisque cette contre-offensive jusqu'à présent
01:24:41 n'a pas donné les résultats espérés
01:24:43 mais de l'autre côté
01:24:45 il est évident qu'une nouvelle comme Prigojin
01:24:47 qui se rebelle contre l'état-major
01:24:51 c'est quelque chose qui ne peut que réjouir les ukrainiens
01:24:54 La publicité on revient dans un instant
01:24:56 à 18h30 Alain Bauer sera sur ce plateau
01:24:59 pour nous donner son analyse
01:25:01 son décryptage de la situation
01:25:03 et de cette offensive, du moins de cette rébellion
01:25:05 du groupe Wagner contre l'armée russe
01:25:08 et on aura un correspondant RT France
01:25:11 qui est actuellement à Moscou
01:25:12 qui va nous donner les toutes dernières informations
01:25:14 sur la situation dans la capitale russe
01:25:17 restez avec nous pour la suite de cette édition spéciale
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01:30:37 18h30 sur CNews, on poursuit notre édition spéciale
01:30:58 consacrée à la rébellion du groupe Wagner
01:31:01 contre l'armée russe
01:31:03 et ce vent de panique à l'est de la Russie
01:31:05 La guerre civile a commencé
01:31:07 a prévenu son chef, Evgeny Prigojine
01:31:11 ce matin, Vladimir Poutine lui a répondu
01:31:13 il parle de coups de poignard dans le dos
01:31:15 Alain Bauer est sur ce plateau
01:31:18 Merci d'être avec nous
01:31:19 Je vous rappelle que vous êtes professeur au CNAM
01:31:21 que vous êtes auteur de "Au commencement était la guerre"
01:31:24 On va revenir avec vous
01:31:26 Vous allez nous apporter votre éclairage dans un instant
01:31:28 Le terrain d'abord, Moscou d'abord
01:31:30 Antoine Cléraud, correspondant à RT France
01:31:32 est en direct avec nous
01:31:34 Antoine Cléraud, merci d'être en direct pour "Punchline Weekend"
01:31:38 Quelle est la situation à Moscou ?
01:31:41 Je sais que le maire de Moscou a parlé il y a quelques minutes
01:31:44 de "situation difficile"
01:31:47 Oui, tout à fait
01:31:49 Mais pour l'instant, globalement
01:31:50 il n'y a pas de panique dans les rues de Moscou
01:31:52 Les gens vaquent à leurs occupations
01:31:54 Le métro, par exemple, les trains de banlieue
01:31:56 fonctionnent de façon tout à fait normale
01:31:58 J'ai pu me rendre au studio un peu plus tôt dans l'après-midi
01:32:02 sans rencontrer aucune différence
01:32:04 avec un jour habituel
01:32:05 Les aéroports aussi fonctionnent normalement
01:32:07 Les avions décollent et atterrissent de façon tout à fait normale
01:32:11 C'est uniquement dans le cadre de ce régime d'opérations antiterroristes
01:32:15 C'est principalement sur les axes routiers
01:32:17 que le renforcement des opérations de surveillance a lieu
01:32:21 en particulier au niveau de l'anneau périphérique
01:32:24 qui entoure la capitale russe
01:32:26 et plus globalement sur tous les axes routiers
01:32:29 qui mènent à Moscou depuis le sud du pays
01:32:32 Vous savez, cet axe que vous venez de montrer
01:32:34 entre Rostov et Moscou
01:32:36 mais plus globalement ainsi que toutes les routes parallèles
01:32:39 qui mènent à la capitale russe
01:32:41 Donc renforcement des contrôles, des fouilles des véhicules
01:32:44 Cela peut occasionner des ralentissements
01:32:47 sur cette route en particulier de Rostov-Moscou
01:32:51 Également des checkpoints tout autour
01:32:53 sur les axes que je venais de mentionner
01:32:56 On peut pourtant bloquer ces axes-là
01:32:57 mais bien sûr cela peut occasionner des ralentissements
01:33:00 Sinon vous venez de citer Sergueï Sobyanin
01:33:04 qui a pris la parole tout à l'heure en effet
01:33:06 et qui a décrété cette journée de lundi
01:33:08 donc la journée d'après-demain de jours chômés
01:33:10 Il demande donc aux salariés de ne pas se rendre sur leur lieu de travail
01:33:14 et en leur demandant de s'abstenir, de se déplacer
01:33:17 En effet il pourrait y avoir des routes coupées
01:33:21 ou des pâtés de maison en bouclé
01:33:24 Autre question Antoine Cléraud
01:33:26 Est-ce que cette situation était prévisible
01:33:31 ou est-ce que du côté de Moscou et des habitants
01:33:33 il y a une certaine sidération, il y a un choc
01:33:36 en apprenant que le groupe Wagner avance vers la capitale
01:33:41 Alors prévisible, très difficile à dire
01:33:45 mais ce n'est un secret pour personne
01:33:47 Il existait un haut niveau de défiance
01:33:49 entre le chef du groupe Wagner, Evgeny Prigojin
01:33:53 et la hiérarchie militaire russe
01:33:54 Rappelez-vous tout au long de cette bataille de baronne
01:33:56 qui a duré des mois
01:33:58 Evgeny Prigojin avait de cesse de se plaindre
01:34:01 de demander toujours davantage de munitions
01:34:03 de se plaindre du manque de soutien aérien
01:34:05 encore des lenteurs de la bureaucratie militaire
01:34:09 et cela avait pour conséquent de mettre publiquement
01:34:12 la hiérarchie militaire en porte à faux
01:34:14 ce qu'elle ne peut pas apprécier
01:34:17 on peut la comprendre
01:34:18 parce que Evgeny Prigojin avant tout c'est un homme de communication
01:34:22 il est très présent et très actif sur les réseaux sociaux
01:34:24 il n'y a pas d'intermédiaire
01:34:25 il s'adresse directement à son auditoire
01:34:27 En réalité Evgeny Prigojin qui se dit avant tout patriot
01:34:31 avait le don de souffler le chaud et le froid
01:34:34 Rappelez-vous encore une fois
01:34:35 un jour il disait qu'il allait quitter le front de Bakhmout
01:34:37 avec ses hommes
01:34:38 et le lendemain il y avait des avancées
01:34:40 il enfonçait les défenses d'Ukrainien
01:34:42 donc une stratégie au final difficile à décrypter
01:34:45 les événements d'aujourd'hui étaient donc difficilement prévisibles
01:34:49 pour répondre à votre question
01:34:51 même si a posteriori il pourrait y avoir un élément
01:34:54 peut-être pas déclencheur
01:34:55 mais qui peut expliquer une partie de son attitude
01:34:57 c'est avec la volonté de remettre de l'ordre
01:35:00 de la part du ministre russe de la Défense
01:35:04 Sergei Choygou le 10 juin dernier
01:35:06 le ministre de la Défense
01:35:08 a publié une ordonnance qui impose aux formations de volontaires
01:35:11 engagés dans le conflit de signer un contrat directement
01:35:14 avec le ministère de la Défense
01:35:16 et une semaine avant la date butoir
01:35:18 Wagner était le dernier groupe à ne pas avoir signé
01:35:21 cette ordonnance de crainte sans doute
01:35:23 de perdre de son indépendance
01:35:25 car on le sait Wagner est à son commandement
01:35:28 à ses propres règles
01:35:30 donc voilà ce que l'on peut dire
01:35:32 merci beaucoup Antoine Cléraud pour cet éclairage
01:35:35 et si les choses avancent du côté de Moscou
01:35:38 n'hésitez pas à nous alerter bien sûr
01:35:41 Alain Bauer est présent sur ce plateau
01:35:43 merci Alain d'être avec nous aujourd'hui
01:35:45 on va vraiment se poser des questions
01:35:47 dans tous les cas je vais vous poser les questions
01:35:49 que tout le monde se pose
01:35:50 et voilà ma première question c'est
01:35:52 est-ce qu'on peut parler de Pouche
01:35:54 est-ce qu'on doit parler de rébellion
01:35:55 est-ce qu'on doit parler d'insurrection
01:35:56 qu'est-ce qui est en train de se passer actuellement en Russie
01:35:58 c'est une rébellion qui a vocation à devenir une insurrection
01:36:02 et peut-être un coup d'état
01:36:04 Pouche on ne sait pas encore
01:36:06 parce que la question n'est peut-être pas
01:36:08 pour Prigojine jusqu'à présent
01:36:10 de prendre la place de Vladimir Poutine
01:36:12 mais d'éliminer une partie de ses opposants, adversaires
01:36:15 clairement identifiés et soulignés
01:36:18 au fur et à mesure de l'absence de réaction
01:36:21 puis d'une réaction un peu complexe du Kremlin
01:36:24 désormais la ligne de M. Prigojine
01:36:27 qui parle toujours d'une manière assez brutale
01:36:29 mais assez claire
01:36:30 est de changer le président de la Russie
01:36:32 qu'il appelle le président du FSB d'ailleurs
01:36:34 donc un changement assez net
01:36:35 dans la qualité de leur relation
01:36:37 donc on est dans une phase évolutive
01:36:40 qui en fait change en fonction de l'avancée des uns
01:36:45 alors je précise que l'avancée est une curiosité
01:36:48 pour l'instant à ma connaissance
01:36:50 Wagner a des bases, des centres de recrutement
01:36:53 et des regroupements d'hommes
01:36:54 dans 42 villes de Russie
01:36:56 donc une partie des événements qui ont lieu
01:36:58 ne sont pas liés à une avancée
01:37:00 mais simplement à la sortie des casernes
01:37:01 - Ah c'est intéressant
01:37:02 c'est-à-dire que la carte qu'on présente
01:37:04 depuis le début de la journée
01:37:05 est un peu biaisée
01:37:06 - Oui c'est-à-dire qu'il vous manque la partie
01:37:08 il y a des incidents aujourd'hui
01:37:09 dans au moins une demi-douzaine de régions russes
01:37:12 et une partie de ces incidents
01:37:13 sont liés à la présence de troupes de Wagner
01:37:16 dans une quarantaine d'endroits
01:37:18 la liste d'ailleurs est sur le site de Wagner
01:37:21 on sait très bien où ils sont
01:37:23 il y en a à Saint-Pétersbourg
01:37:24 le siège de Wagner d'ailleurs a été investi ce matin
01:37:27 mais un certain nombre d'autres casernes, regroupements
01:37:30 et puis je précise parce que ça peut paraître surprenant
01:37:32 qu'une partie des troupes de Wagner
01:37:34 s'entraînent avec les troupes de l'armée
01:37:36 dans les camps de l'armée
01:37:37 et donc la relation qui existe
01:37:39 au niveau de la base
01:37:40 entre les troupes de Wagner
01:37:42 et les troupes de l'armée
01:37:43 sont à peu près les mêmes
01:37:45 expliquent sans doute
01:37:47 une certaine réticence de la base de l'armée
01:37:50 à obéir à d'éventuelles instructions
01:37:52 car la base de l'armée russe
01:37:53 pense exactement la même chose de sa hiérarchie
01:37:55 que ce que dit Prigojin.
01:37:57 Est-ce que lorsqu'on présente cette carte
01:38:00 ce départ de Rostov direction Moscou
01:38:04 qui représente à peu près 1000 km
01:38:07 et qu'en moins de 24 heures
01:38:09 ils sont déjà quasiment à 700-800 km
01:38:11 c'est-à-dire que vraiment
01:38:12 ils sont quasiment aux portes de Moscou
01:38:14 est-ce que c'est une information qui est bonne ou...
01:38:18 Elle est partielle
01:38:19 parce qu'il y a une grosse base à Voronezh
01:38:22 donc je pense que la base en tant que telle de Wagner
01:38:25 a simplement sorti les troupes de la caserne
01:38:27 et a décidé de faire ce qu'il fallait faire
01:38:30 il y a une demi-douzaine d'autres villes
01:38:31 que vous n'avez pas sur cette carte
01:38:32 où les incidents ne sont plus mesurés
01:38:34 sans qu'on sache d'ailleurs
01:38:35 si Wagner a gagné sans aucune résistance
01:38:37 ou s'il y a une résistance
01:38:38 et par ailleurs la résistance n'est pas celle de l'armée
01:38:40 mais des troupes de la sécurité publique
01:38:43 c'est-à-dire la garde nationale
01:38:45 qu'on va qualifier de gendarmerie
01:38:47 même si ce terme est très exagéré
01:38:49 le FSO qui protège Moscou
01:38:51 mais vous notez bien que Moscou
01:38:53 est en train de s'enfermer
01:38:54 de s'entrancher et de sortir les chars
01:38:56 et quand le maire de Moscou dit
01:38:58 1. la situation est difficile
01:38:59 2. tout le monde à la maison lundi
01:39:01 c'est qu'il n'a pas une idée assez sereine de la situation
01:39:06 et puis troisièmement d'unités du FSB
01:39:09 mais qui ne sont pas des unités de maintien de l'ordre
01:39:12 ou de protection
01:39:13 c'est beaucoup plus compliqué
01:39:14 c'est une unité de renseignement
01:39:15 alors certes ils ont des forces spéciales
01:39:18 mais les principales forces spéciales
01:39:19 ne sont pas mobilisées
01:39:20 ce sont celles du ministère de la Défense
01:39:22 c'est-à-dire le GRU
01:39:23 donc il y a une assez grande imprécision
01:39:27 amateurisme et curiosité
01:39:29 dans la réaction des institutions russes
01:39:32 par rapport à cet événement
01:39:34 essentiellement dû d'ailleurs
01:39:36 à une vraie forme de surprise
01:39:37 quand il dit trahison
01:39:39 c'est parce que
01:39:40 et votre correspondant avait raison de le souligner
01:39:42 le 1er juillet
01:39:43 Wagner devait passer sous les fourches codines
01:39:45 financières, administratives, bureaucratiques
01:39:48 en termes de munitions, d'équipements
01:39:49 et de paiement des salaires de l'armée
01:39:52 et c'est le dernier ne pas avoir accepté cette règle
01:39:56 deuxièmement parce qu'il est en disgrâce
01:39:58 et qu'il sentait son heure venue
01:40:00 et troisièmement
01:40:01 qu'il y avait probablement eu un accord
01:40:03 permettant de sortir Wagner
01:40:05 du jeu politique russe
01:40:07 pour le renvoyer en Afrique
01:40:08 et que quand Vladimir Poutine dit qu'il a été trahi
01:40:10 c'est probablement que cet accord
01:40:12 a été rompu brutalement
01:40:13 et qu'il ne s'y attendait pas
01:40:15 Vladimir Poutine justement
01:40:17 est-ce que Vladimir Poutine est aujourd'hui en danger ?
01:40:19 Oui bien sûr d'ailleurs
01:40:20 son expression extraordinaire citant 1917
01:40:23 pour l'instant jusqu'à présent on avait droit
01:40:25 à la grande guerre patriotique 39-45
01:40:27 la lutte contre les nazis
01:40:29 voilà là il s'est mis dans la peau de Nicolas II
01:40:31 ce que personne ne lui demandait en particulier
01:40:33 mais c'est très très étrange
01:40:35 qu'il ait cité cette date en particulier
01:40:38 qui est à la fois une date d'une défaite
01:40:41 pour la Russie
01:40:43 d'un retour sur ces territoires restreints
01:40:46 et de l'élimination du chef de l'État
01:40:49 À travers le groupe Wagner et son chef
01:40:52 Prigojine est-ce qu'aujourd'hui l'Europe est en danger ?
01:40:55 Si Prigojine prend la tête ou en tous les cas renverse ce pouvoir
01:40:58 Alors Prigojine est un mercenaire
01:41:00 qui a exprimé assez facilement d'abord qu'il voulait la paix
01:41:02 qu'il voulait le retrait
01:41:04 qu'il voulait savoir s'arrêter
01:41:05 qu'il fallait savoir s'arrêter
01:41:06 un mercenaire c'est un mercenaire
01:41:08 c'est une question de paiement à la fin du mois
01:41:10 et en général il est curieusement plus facile
01:41:15 de faire la paix ou un cesser le feu en tous cas
01:41:19 parce que sa position c'est le cesser le feu
01:41:21 et le gel du conflit
01:41:22 il l'a toujours dit, il le répète
01:41:23 il est allé beaucoup plus loin en expliquant
01:41:25 que toute l'opération était une fantasmagorie
01:41:27 née d'un mensonge initial
01:41:29 qui n'avait jamais eu d'agression ukrainienne
01:41:31 et que tout ça était une invention
01:41:33 et qu'on avait menti à Vladimir Poutine
01:41:36 dans un premier temps
01:41:37 puis expliqué ensuite qu'il était responsable
01:41:39 lui-même du mensonge
01:41:40 mais non l'Europe n'est pas particulièrement en danger
01:41:43 le vrai problème c'est que dans cette bataille particulière
01:41:47 ceux qui gagnent sont toujours
01:41:48 ceux qui sont les plus vates en guerre
01:41:51 et que ce qu'attend Prigojin
01:41:53 c'est d'être soutenu par les plus vates en guerre
01:41:55 pour éliminer le pouvoir russe
01:41:58 après la question de qui va gagner
01:42:00 à la fin entre les plus vates en guerre
01:42:02 et les prêtres à négocier
01:42:04 quitte à avoir un gros chèque
01:42:06 est un sujet qui est toujours extraordinairement aléatoire
01:42:09 l'après-défaite laisse un champ assez ouvert
01:42:14 et on l'a vu en 1917
01:42:15 puisqu'il aime bien cette référence
01:42:17 Mais qui Prigojin veut éliminer ?
01:42:20 Les chefs d'état-major ou Vladimir Poutine ?
01:42:22 Ça y est il a dit Poutine
01:42:23 il a dit il faut changer de président
01:42:24 il l'a dit
01:42:25 moi j'écoute toujours Prigojin
01:42:26 il dit toujours ce qu'il va faire
01:42:27 et il fait toujours ce qu'il dit
01:42:28 il ne réussit pas toujours
01:42:29 mais au moins il est d'une clarté biblique
01:42:32 Deux dernières questions
01:42:33 est-ce que c'est un tournant
01:42:36 non pas pour la Russie
01:42:37 mais dans le conflit ukrainien ?
01:42:39 Oui bien sûr
01:42:40 d'ailleurs les Ukrainiens ont dit deux choses extrêmement importantes
01:42:42 Vive Prigojin
01:42:43 donc youpi
01:42:45 d'ailleurs une partie des forces russes d'opposition
01:42:48 qui notamment ont lancé l'opération Belgorod
01:42:50 ont annoncé qu'elles s'associaient
01:42:52 et qu'elles lançaient des opérations de soutien
01:42:54 et de complément
01:42:56 et du coup ça va forcer de toute façon l'armée russe
01:42:59 si elle décide de bouger
01:43:00 je précise que pendant ce temps-là
01:43:01 la guerre continue
01:43:02 et que tout le monde va continuer à bombarder l'Ukraine
01:43:04 comme si de rien n'était
01:43:06 mais ça ne va probablement pas durer
01:43:08 notamment s'il y a des opérations plus complexes
01:43:10 d'abord si le quartier général de Rostov
01:43:12 cesse de fonctionner
01:43:13 il y a un problème dans la gestion
01:43:15 très centrale des ordres
01:43:17 puisqu'il n'y a pas véritablement
01:43:19 de hiérarchie intermédiaire dans l'armée russe
01:43:21 donc ils vont peut-être se demander
01:43:23 à qui ils obéissent et s'il faut obéir
01:43:24 ensuite une partie d'entre eux
01:43:26 vont peut-être décider de rentrer à la maison
01:43:28 et puis surtout l'armée ukrainienne
01:43:29 va faire ce qu'elle a dit qu'elle allait faire
01:43:30 elle-même puisqu'elle communique
01:43:31 pour une fois sur le sujet
01:43:32 en disant on va bien trouver un truc
01:43:34 et Prigojin avait été le premier à dire
01:43:35 de toute façon il faut qu'on arrête cette guerre
01:43:37 car à un moment ou à un autre
01:43:38 les ukrainiens vont trouver un endroit où percer
01:43:40 et s'ils percent
01:43:41 on perdra l'Ukraine et la Russie
01:43:43 parole d'évangile ?
01:43:44 Dernière question
01:43:45 nous pendant ce temps là
01:43:46 qu'est-ce qu'on doit faire ?
01:43:47 Rien
01:43:48 Wait and see
01:43:49 la seule chose qu'il ne faut pas faire
01:43:51 c'est faire quelque chose
01:43:53 et c'était la dernière question
01:43:55 la dernière question
01:43:56 est-ce qu'il faut être inquiet ce soir ?
01:43:57 Il faut être inquiet parce que la suite
01:43:59 des événements
01:44:00 d'abord ça va se précipiter
01:44:01 c'est un processus chimique
01:44:02 il va y avoir une précipitation
01:44:03 des événements
01:44:04 entre aujourd'hui et demain
01:44:05 je suis assez d'accord avec le maire de Moscou
01:44:07 lundi va être une journée
01:44:08 chocolque
01:44:09 en Russie
01:44:11 mais sur le fond
01:44:13 la question essentielle
01:44:16 elle est de rester extrêmement attentif
01:44:19 parce que celle qui va se poser
01:44:20 est la même que lorsqu'il y a eu l'opération
01:44:22 anti-Gorbachev
01:44:23 en 19...
01:44:24 en il y a 30 ans
01:44:25 visant à ce que les durs du régime
01:44:28 empêchent la libéralisation
01:44:29 l'ouverture de la perestroïka
01:44:30 la glasnost et tout ça
01:44:32 c'est de savoir qui va contrôler
01:44:33 l'armement nucléaire à la fin
01:44:35 et parce que c'est un sujet absolument
01:44:37 central
01:44:37 pour le reste
01:44:38 il faut juste attendre
01:44:40 voir et être prudent
01:44:42 et laisser passer le temps
01:44:44 on voit d'ailleurs par exemple
01:44:45 les positions du président Erdogan
01:44:47 disant "je te soutiens de loin
01:44:49 mais je te soutiens"
01:44:50 et on voit la prudence aussi de l'OTAN
01:44:52 Joe Biden qui dit avoir parlé
01:44:54 avec plusieurs dirigeants occidentaux
01:44:56 de la situation en Russie
01:44:57 mais on n'en sait pas plus
01:44:58 les dirigeants ont parlé
01:44:59 de la situation
01:45:00 ils ont affirmé leur soutien
01:45:02 inébranlable à l'Ukraine
01:45:04 ils sont attentifs et prudents
01:45:06 Philippe je pense que
01:45:06 Philippe voulait vous poser une question
01:45:08 Est-ce que c'est concevable
01:45:09 que Prygojin se soit lancé
01:45:11 dans cette aventure-là
01:45:12 sans avoir quelques soutiens à Moscou ?
01:45:15 Non je pense qu'il attend
01:45:16 des soutiens à Moscou
01:45:17 d'ailleurs il a eu quelques déceptions
01:45:18 au moins dans deux généraux
01:45:19 qui lui étaient très proches
01:45:21 mais l'absence de réaction de l'armée
01:45:23 l'incapacité à arrêter
01:45:25 la marche vers Moscou
01:45:26 la non prise en compte
01:45:28 enfin la prise de Rostov
01:45:29 qui est quand même le centre opérationnel
01:45:31 d'une opération militaire spéciale
01:45:33 extrêmement importante
01:45:35 ce sont des événements
01:45:35 qu'il ne faut pas sous-estimer
01:45:37 donc je pense que la précipitation
01:45:38 c'est la date butoir du 1er juillet
01:45:40 ça, ça précipite les choses
01:45:42 que l'organisation
01:45:44 n'est pas particulièrement éclatante
01:45:46 ni d'un côté ni de l'autre
01:45:48 mais c'est surtout la passivité
01:45:50 des forces militaires
01:45:52 qui est un sujet amateurisme
01:45:54 et passivité
01:45:55 Mais passivité veut dire
01:45:57 qu'en fait ils cautionnent
01:45:58 ou passivité parce qu'ils ne sont
01:45:59 complètement perdus ?
01:46:00 Non je pense que les troupes
01:46:01 détestent leur hiérarchie
01:46:02 et considèrent qu'après tout
01:46:04 comme le disait un de mes interlocuteurs russes
01:46:06 c'est le cirque habituel
01:46:08 Mais Alain Bauer
01:46:10 pardon mais on peut être surpris
01:46:12 que des gens soient surpris
01:46:13 de ce qui se passe
01:46:14 parce que dès l'instant où la créature
01:46:15 allait dévorer son créateur
01:46:17 La créature ne peut plus
01:46:18 donner à manger
01:46:19 Comme disait Pierre Lelouch
01:46:20 Non mais vous voyez ce que je veux dire
01:46:21 c'est-à-dire que le 1er juillet
01:46:22 la date était imparable
01:46:23 il allait intégrer l'armée
01:46:24 il n'avait plus les moyens
01:46:25 d'entretenir ses mercenaires
01:46:27 Oui mais il avait été payé
01:46:28 pour partir gentiment
01:46:29 Oui mais il fallait
01:46:30 oui d'accord mais il fallait bien
01:46:31 ou bien il disparaissait
01:46:33 oui ou bien ou bien il...
01:46:35 Mais derrière sa disparition russe
01:46:37 il y avait un autre processus
01:46:38 de disparition
01:46:39 qu'il a parfaitement compris
01:46:40 donc entre une disparition douce
01:46:42 et une disparition dure
01:46:43 il a bien compris qu'il y avait plusieurs
01:46:44 c'est un rasoir à deux lames
01:46:46 la disparition
01:46:47 quand vous disparaissez
01:46:48 et que vous perdez votre puissance militaire
01:46:49 ça veut dire que vous allez être éliminé
01:46:51 à un moment ou à un autre
01:46:52 Enfin là il risque d'avoir
01:46:53 le visage coupé quand même
01:46:54 Rigogine
01:46:55 On verra à la fin
01:46:56 Oui
01:46:57 48 heures
01:46:58 Écoutons les Moscovites
01:46:59 puisque l'armée
01:47:01 en tous les cas ce groupe Wagner
01:47:02 est à quelques centaines de kilomètres
01:47:05 150, 200 kilomètres
01:47:06 300
01:47:07 Ah parce qu'apparemment
01:47:08 Ils sont entrés dans l'oblaste de Moscou
01:47:10 Mais il y a des installations Wagner
01:47:12 dans l'oblaste de Moscou
01:47:14 et dans Moscou
01:47:15 Ils n'ont pas besoin d'y entrer
01:47:16 Ils y sont
01:47:17 Ils y sont déjà
01:47:18 Oui et il a plusieurs milliers
01:47:19 d'employés dans Moscou-ville
01:47:21 y compris des employés armés
01:47:22 qui font de la sécurité
01:47:23 Il n'y a pas de chars
01:47:24 Alors il y a une différence
01:47:25 entre les agents
01:47:26 et puis les équipements blindés
01:47:28 Il n'y a pas d'équipements blindés
01:47:29 de Wagner dans Moscou
01:47:30 ils s'en rapprochent
01:47:31 Mais il y a un certain nombre
01:47:32 d'établissements de Wagner
01:47:34 dans Moscou
01:47:35 et dans l'oblaste de Moscou
01:47:36 Et donc ce qu'on voit
01:47:37 c'est ce qui entre
01:47:38 ou en tout cas
01:47:39 là où il y a des échafourés
01:47:40 des échaufourés pardon
01:47:42 ou des envois d'éléments curieux
01:47:44 Par exemple il y avait
01:47:45 une information comme quoi
01:47:46 il y avait d'importants mouvements
01:47:47 de troupes dans une petite ville
01:47:49 qui n'est pas loin de Lipetsk
01:47:50 En fait c'était les mouvements
01:47:51 de l'armée russe
01:47:52 Mais est-ce que ce mouvement
01:47:53 était une armée russe
01:47:54 qui voulait soutenir Prigojin
01:47:55 une armée russe
01:47:56 qui se préparait à contenir Prigojin
01:47:57 Personne ne le sait
01:47:58 Il y a des mouvements
01:47:59 Ce n'est pas l'armée de Prigojin
01:48:01 Vladimir Poutine
01:48:02 est selon vous toujours à Moscou
01:48:03 ou il l'a quitté
01:48:05 pour des raisons évidentes
01:48:06 de sécurité
01:48:07 Je ne suis pas en mesure
01:48:08 de vous donner des pistes
01:48:09 Mais moi ce qu'on m'a indiqué
01:48:10 quand je me suis préoccupé
01:48:11 de ce sujet
01:48:12 c'est qu'il avait quitté Moscou
01:48:13 dans la nuit dernière
01:48:15 Ah la nuit dernière
01:48:17 qui a été démentie
01:48:19 cet après-midi par le...
01:48:21 Le prépès-scoffe
01:48:22 dont la qualité
01:48:23 et la précision
01:48:24 des informations
01:48:25 est universellement connue
01:48:26 Merci beaucoup Alain Bauer
01:48:28 Au commencement était la guerre
01:48:30 Professeur reste avec nous
01:48:31 Il nous reste encore
01:48:32 quelques petites minutes
01:48:33 Trois très précisément
01:48:34 Écoutons les moscovites
01:48:35 qui restent confiants
01:48:36 En tous les cas
01:48:37 ils ont confiance en leur armée
01:48:39 En tout cas on n'a toujours pas vu
01:48:40 une seule image du convoi
01:48:41 qui monte vers Moscou
01:48:43 C'est-à-dire qui est à Moscou
01:48:45 qui monte vers Moscou
01:48:46 Ce fameux convoi
01:48:47 on n'a pas vu d'image
01:48:48 C'est toujours la difficulté
01:48:50 C'est ce qu'on se disait
01:48:51 tout à l'heure Régis
01:48:52 On ne sait pas
01:48:53 On a vu des convois
01:48:54 Cette autoroute je vais le répéter
01:48:55 est une autoroute extrêmement empruntée
01:48:56 Il y a des gens
01:48:57 qui sont obligés de se ravitailler
01:48:58 à un moment
01:48:59 On ne voit pas
01:49:00 d'alignement de convois
01:49:02 Alors que les russes
01:49:03 ont tous un téléphone portable
01:49:04 Ils sont ultra informatisés
01:49:06 C'est intéressant
01:49:07 cette progression
01:49:09 Je pense que le convoi
01:49:10 est moins en progression
01:49:11 que les forces sortent des casernes
01:49:14 Mais là par exemple
01:49:15 cette image
01:49:16 Pardonnez-moi
01:49:17 Pour transporter tout le monde
01:49:19 Dans d'autres villes
01:49:20 Je ne le sais pas
01:49:21 Par contre il y a suffisamment
01:49:22 de soldats
01:49:23 Régis
01:49:24 L'image c'est justement
01:49:26 de Wagner vers Moscou
01:49:27 C'est certain
01:49:28 C'est l'information
01:49:30 C'est ce que vous attendiez
01:49:32 Non parce que là
01:49:33 ce n'est pas une quatre voies
01:49:34 Bon eh bien écoutez
01:49:36 il faut faire très attention
01:49:37 C'est parce que
01:49:38 les installations de Wagner
01:49:40 sont exactement les mêmes
01:49:41 que les installations de formation
01:49:42 et d'entraînement de l'armée
01:49:43 Oui
01:49:44 Ils les partagent
01:49:45 Elles sont à côté
01:49:46 Les stands de tir sont juste
01:49:47 Exactement
01:49:48 Et donc l'ensemble
01:49:49 des équipements Wagner
01:49:50 qui pourraient monter vers Moscou
01:49:52 ne sont probablement pas
01:49:53 ceux qu'on croit
01:49:54 Et donc le processus
01:49:55 est plutôt une sortie
01:49:56 plein de petits
01:49:58 qu'on voit
01:49:59 plutôt qu'un immense
01:50:00 qu'on voit
01:50:01 Mais c'est une interprétation
01:50:03 Il faudra l'appréhender
01:50:04 Mais je dirais peut-être
01:50:05 dans le sens de ce que vous dites
01:50:06 Alain Bauer
01:50:07 s'il vous plaît autre image
01:50:08 Regardez, il n'y a pas de problème
01:50:09 C'est simplement qu'aujourd'hui
01:50:10 on essaye de scinder
01:50:11 par exemple des ponts
01:50:12 pour éviter que
01:50:13 ce fameux pont voie
01:50:14 Il y a des tranchées aussi
01:50:15 Il y a des tranchées
01:50:16 du côté de la région moscovite
01:50:18 Il nous reste très peu de temps
01:50:19 Est-ce que le général Clermont
01:50:20 est avec nous
01:50:21 je demande en régie
01:50:23 Il n'est pas avec nous
01:50:24 Mais son analyse
01:50:25 vous l'entendrez
01:50:27 dans quelques instants
01:50:28 Je voudrais qu'on termine
01:50:29 par la réaction
01:50:30 Là c'est un pont mobile
01:50:31 Pont mobile bien sûr
01:50:32 C'est un pont mobile
01:50:33 pour faire passer
01:50:34 des bateaux sur la rivière
01:50:35 Oui
01:50:36 Ce n'est pas un pont
01:50:37 qu'on a saboté
01:50:38 Non, c'est parce que je me suis
01:50:39 mal exprimé
01:50:40 Non, parce que les Ukrainiens
01:50:41 ont fait ça
01:50:42 mais à l'explosif
01:50:43 quand ils craignaient
01:50:44 que les Russes
01:50:45 pénètrent dans Kiev
01:50:46 Là c'est un pont
01:50:47 fluvial mobile
01:50:48 qui s'ouvre
01:50:49 pour faire passer
01:50:50 des bateaux
01:50:51 Oui
01:50:52 Sauf que
01:50:53 là il est bloqué
01:50:54 pour justement
01:50:55 pas qu'ils le puissent
01:50:56 On peut l'interpréter
01:50:57 comme ça
01:50:58 Écoutons s'il vous plaît
01:50:59 les Moscovites
01:51:00 puisque c'est l'information
01:51:01 en tous les cas
01:51:02 c'est ce qui pourrait
01:51:03 se passer dans les prochaines heures
01:51:04 à savoir que
01:51:05 ce groupe Wagner
01:51:06 combien seront-ils
01:51:07 mais avance peu à peu
01:51:08 en direction de Moscou
01:51:10 Écoutons les Moscovites
01:51:11 Moi ce que je pense
01:51:14 je pense que
01:51:16 l'armée
01:51:17 saura les arrêter
01:51:19 Ce qui se passe
01:51:20 c'est qu'il y a
01:51:21 des ondes de guerre
01:51:23 des ambitions de quelqu'un
01:51:25 des ambitions de pouvoir
01:51:26 quand vous avez
01:51:27 beaucoup de personnes
01:51:29 qui vous obéissent
01:51:30 vous avez
01:51:32 un sentiment de pouvoir
01:51:34 et envie de plus
01:51:35 Personnellement
01:51:37 et moi et mon entourage
01:51:39 nous sommes persuadés
01:51:41 nous espérons
01:51:42 que tout se passera bien
01:51:43 que l'ordre sera rétabli
01:51:46 On compte sur
01:51:48 une bonne résolution
01:51:49 de l'affaire
01:51:52 On pensait que
01:51:54 c'était une situation dangereuse
01:51:56 que quelque chose de pareil
01:51:58 pouvait avoir lieu
01:52:00 mais ce n'était que
01:52:01 des spéculations
01:52:02 et aujourd'hui
01:52:03 cela se passe en réalité
01:52:05 La Russie n'a jamais été
01:52:07 un pays calme
01:52:08 il y a toujours eu
01:52:09 des rebellions
01:52:12 des partages
01:52:14 d'influence et de pouvoir
01:52:15 donc c'est comme ça
01:52:17 Merci beaucoup
01:52:21 Merci à tous les cinq
01:52:22 Merci encore une fois
01:52:23 Alain Bauer
01:52:24 et je rappelle votre ouvrage
01:52:25 "Au commencement est été la guerre"
01:52:27 Régis
01:52:28 je peux rappeler votre dernier ouvrage
01:52:29 également
01:52:30 "La vérité du terrain"
01:52:31 Oui
01:52:32 et aussi "Sur le front ukrainien"
01:52:33 qui s'appelle
01:52:34 "Jusqu'au dernier ukrainien"
01:52:35 phrase tragique
01:52:36 prononcée par Lindsey Graham
01:52:37 le sénateur américain
01:52:39 Trumpiste
01:52:41 Exactement
01:52:42 Merci à tous les cinq
01:52:43 l'info se poursuit sur CNews
01:52:44 Je remercie Benjamin Cluneau
01:52:45 et toutes les équipes
01:52:46 en rédaction et en régie
01:52:47 qui ont préparé cette émission
01:52:49 cette édition spéciale
01:52:50 qui se poursuit
01:52:52 avec "Ça se dispute dans un instant"
01:52:54 "Ça se dispute dans un instant"
01:52:56 (Générique)
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