Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:04A partir de ce dimanche, les catholiques entrent dans la grande quinzaine qui mène à Pâques.
00:08Cela s'appelle le temps de la Passion où tout est recentré sur les souffrances du Christ.
00:13A partir d'aujourd'hui, les statues et les crucifix doivent être voilés dans les églises
00:18pour faire réfléchir justement sur le grand mystère de la croix.
00:21Mais pourquoi cette focalisation sur la souffrance ?
00:24Est-ce du masochisme d'un autre âge ?
00:26Et l'amour doit-il forcément impliquer le sacrifice ?
00:30De tout cela, on va parler dans Enquête d'Esprit avec nos invités dans un instant
00:34pour cette émission qui est en partenariat avec France Catholique.
00:50Bonjour, Éloi Rochebrune, les informations religieuses de la semaine avec vous
00:53et les chrétiens qui continuent de pratiquer le traditionnel chemin de croix.
00:56Oui, et en Bosnie, c'est une démarche entreprise pour la réconciliation du pays.
01:01La Bosnie est actuellement aux prises avec des tensions entre communautés
01:05et un lourd passé de guerre civile.
01:08Les chrétiens optent donc pour le chemin du pardon
01:11à l'exemple de Josip et son chemin de croix à travers tout le pays.
01:15Reportage de Maxime Leguet.
01:19Josip marche dans les montagnes de Bosnie.
01:21Il n'est pas seul, le Christ l'accompagne.
01:24Un crucifix de 8 kilos qu'il porte sur son dos, tout comme un drapeau de la Bosnie.
01:30Ce catholique de 32 ans traverse son pays, objectif,
01:34réconcilier autour du Christ une nation divisée par les guerres et les tensions politiques.
01:42Il y a certainement des personnes qui aujourd'hui sont encore très blessées,
01:45en particulier les familles des victimes, qu'elles soient bosniaques, serbes ou croates.
01:49Je souhaite que ces personnes pardonnent à leurs ennemis et que la paix regagne leur cœur,
01:53car la rancune est un poison qui ronge l'être humain.
01:59Le conflit intercommunautaire a fait 100 000 victimes en Bosnie.
02:02L'action de pardon et d'évangélisation de Josip a fait le tour du pays.
02:07Les voitures klaxonnent pour le saluer.
02:09Certains s'arrêtent pour le rencontrer et le soutenir.
02:12Lorsqu'ils s'arrêtent dans le village de Pogar, les habitants lui ouvrent leur maison.
02:17Ici, en 1995, 18 civils et militaires croates ont été tués par des forces bosniaques.
02:24Nous commettons tous des erreurs et, comme l'a dit Jésus, pardonne pour être pardonné.
02:29Nous devons pardonner.
02:32Arrivé dans un autre village, Josip s'agenouille devant un monument de mémoire
02:36pour les victimes de la guerre de 1992 à 1995.
02:41En ces lieux, 38 civils bosniaques ont été tués en octobre 1993 par les forces croates de Bosnie.
02:50Bien sûr, il est important que chacun se repente pour des crimes commis par des gens de sa communauté,
02:55qu'ils soient bosniaques, serbes ou croates.
02:57Alors nous pourrons être prêts pour un dialogue et pour être à nouveau unis.
03:01Par son chemin de croix de 1000 kilomètres, Josip veut penser les blessures de son peuple
03:06jusqu'au 18 avril, deux jours avant Pâques.
03:11Retour en France où Bruno Retailleau a demandé une vigilance accrue aux forces de l'ordre à l'approche de Pâques.
03:17Le ministre de l'Intérieur veut renforcer la sécurité, notamment aux abords des églises,
03:22tout au long de la semaine sainte, du 13 au 20 avril,
03:26des dispositifs qui seront définis avec les responsables religieux locaux.
03:31Un prêtre tué dans les Vosges, assassiné à coup de pierre.
03:35Ça s'est passé à Xertzini.
03:37Le suspect, âgé d'une trentaine d'années, a été interpellé.
03:40Il présente des troubles psychiatriques et a été placé dans un établissement spécialisé.
03:45Une autre victime a perdu la vie, une femme âgée de 76 ans.
03:50Bonne nouvelle pour le Frat 2025 avec un record de participation.
03:54Le pèlerinage de la jeunesse francilienne va rassembler 13 500 jeunes catholiques dans le sanctuaire de Lourdes.
04:01Il se déroulera du 12 au 17 avril prochain avec de forts enjeux spirituels pour la jeunesse,
04:07comme nous l'explique le Père Gauthier de Chaillet, aumônier du Frat 2025.
04:11Écoutez.
04:13Dans les grandes célébrations à Saint-Pédis, à chaque célébration, il y aura un temps de vrai silence à 13 000.
04:18On mettra un timer et tout.
04:19On leur dira maintenant, on rentre dans le silence et on va essayer de les accompagner à ça
04:22pour qu'ils n'aient pas peur au retour.
04:24Parce que la clé, elle est toujours là.
04:25C'est facile de faire des grands événements et de faire plein de trucs de la trans collective.
04:30Le but, c'est de les nourrir pour qu'en rentrant chez eux, ils en gardent quelque chose.
04:34L'adoration va être aussi un très beau moment.
04:36Le mardi soir, on va vivre un temps de louanges, un peu d'exultation, d'exubérance
04:40et un temps d'adoration silencieuse.
04:42Chaque année, c'est un moment sublime parce qu'en fait, les jeunes ont besoin de ça.
04:46Ils ont besoin de contact avec Dieu, de spiritualité silencieuse, sobre.
04:51La grande tradition de l'Église, ils ont besoin de la retrouver parce qu'ils l'aiment.
04:55C'est pour ça qu'on honore beaucoup l'adoration eucharistique.
04:59Le cardinal Jean-Marc Aveline, élu mercredi président de la Conférence des évêques de France,
05:04l'archevêque de Marseille, avait notamment persuadé le pape François
05:08de venir dans la cité phocéenne en septembre 2023.
05:12Le cardinal Aveline remplace l'archevêque de Reims, monseigneur Éric de Moulin-Beaufort
05:18et prendra ses fonctions le 1er juillet prochain.
05:21C'est la fin de votre journal.
05:23Aymeric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
05:26Merci Éloi Rochebrune.
05:27Nous parlons dans Enquête d'Esprit aujourd'hui du grand mystère à l'approche de Pâques,
05:31mystère de la croix et des souffrances du Christ.
05:34Et nous, dans tout cela, devons-nous le suivre ?
05:36Eh bien, on en parle avec la sœur Thérèse Emmanuelle.
05:38Bonjour ma sœur.
05:39Bonjour Aymeric.
05:40Vous êtes religieuse chez les franciscaines, réparatrice de Jésus Hostie.
05:44C'est une communauté de la famille de Saint François d'Assise, fondée au 19e siècle.
05:48Et vous nous expliquerez quels liens particuliers justement vous entretenez avec cet Hostie
05:53qui est véritablement le Christ.
05:55Père Joël Guibert, bonjour.
05:56Merci également d'être avec nous.
05:58Vous êtes prêtre du diocèse de Nantes et prédicateur de retraites spirituelles.
06:02Autre auteur, pardon, de nombreux ouvrages de spiritualité catholique
06:06et notamment le dernier qui s'appelle Devenir Hostie, publié chez Arteges.
06:10Avec nous également Louis Bouffard. Bonjour Louis.
06:12Bonjour.
06:13Merci d'être avec nous.
06:14Vous avez 25 ans.
06:15Vous êtes auteur, conférencier et porte-parole des associations familiales catholiques
06:19sur le sujet de la fin de vie.
06:21Vous êtes atteinte de la myopathie de Duchesne et votre foi vous a permis
06:26et vous permet toujours de traverser les épreuves de la vie.
06:28Vous nous direz comment.
06:29Vous le racontez notamment dans Coeur Joyeux.
06:31C'est publié chez MAM.
06:33Et puis Véronique Jaquiez est avec nous. Bonjour Véronique.
06:35Bonjour Aymeric. Bonjour à tous.
06:36Vous nous parlerez d'un exemple fameux, d'une religieuse qui a donné sa vie,
06:40qui s'est offerte et a offert ses souffrances, notamment pour le roi Louis XIV.
06:45Voilà, c'est un exemple historique intéressant.
06:47Père Joël Guibert, ce Temps de la Passion qui commence donc aujourd'hui, ce dimanche,
06:52c'est un temps très particulier pour l'Église.
06:54C'est un temps où l'on met l'accent sur les souffrances du Christ.
06:57Pourquoi c'est important chaque année de traverser ce moment, cette période ?
07:01Parce que c'est la réalité.
07:03Vous savez, je crois qu'on dit ceci à propos de Jean-Paul II
07:06quand il a été visionné au Vatican, le film de Gibson,
07:12La Passion du Christ, avec son ton qu'on lui connaît.
07:16C'est comme ça a été.
07:18Donc c'est le réel.
07:20Vous voyez, il y avait un évêque d'Angers qui avait dit,
07:25à l'approche de la Passion pour des jeunes,
07:27aujourd'hui on est très guetté par un docétisme sotériologique.
07:32Le mot est un petit peu...
07:33C'est-à-dire ?
07:34Oui, mais ce qu'il veut dire c'est qu'on vit dans un tel monde d'opulence
07:39qu'il y a une tendance à l'intérieur de l'Église catholique
07:43à gommer la croix et les souffrances réelles du Christ.
07:47Donc la Passion c'est la prise en compte de la réalité de l'itinéraire du Christ.
07:53Et puis c'est très intéressant pour nous,
07:55parce que vous comprenez que si on prend en charge les souffrances du Christ,
08:02ça veut dire que le souffrant aujourd'hui, qu'il soit catholique ou non,
08:06est rejoint par le grand souffrant qui est le Seigneur Jésus.
08:11Et puis je terminerai en disant, ça ne s'est pas arrêté à la souffrance,
08:14c'est la mort pour la vie.
08:16On va en reparler bien sûr, on va détailler tout cela.
08:18Sœur Thérèse Emmanuelle, comment est-ce que vous vivez justement
08:21cette approche de la grande semaine sainte, de Pâques,
08:24à la lueur notamment de votre expérience de religieuse ?
08:27Alors nous déjà depuis le carême, nous avons intensifié la prière.
08:31C'est-à-dire qu'au lieu de faire par exemple le chemin de croix
08:34le mardi et le vendredi, nous le faisons tous les jours
08:37pour celles qui peuvent à genoux.
08:40Nous prions aussi l'heure sainte tous les jeudis.
08:42Alors l'heure sainte, c'est-à-dire ?
08:44C'est l'union au Christ souffrant à Gethsémanie.
08:47Donc d'habitude, nous la prions une fois par mois,
08:50le premier jeudi de chaque mois.
08:52Mais là, pendant le carême, c'est tous les jeudis soir.
08:54Donc voilà, nous entrons avec notre corps, avec la liturgie,
08:58bien plus à fond dans la souffrance du Christ
09:02et dans son amour qui est là pour...
09:05Et c'est important pour vous justement de vous associer
09:08de cette manière aux souffrances du Christ ?
09:10Tout à fait, ça nous aide déjà à faire une prise de conscience
09:13de ce qu'il a vécu, du chemin par lequel il est passé.
09:17Et ça nous permet de nous unir davantage
09:20à ses souffrances et à son amour pour nous.
09:23Louis Bouffard, en tant que fidèle laïque,
09:26comment est-ce que vous vivez cette approche de la semaine sainte ?
09:29Ce ne sont pas des événements, c'est le moins qu'on puisse dire, très joyeux.
09:33Est-ce que néanmoins, ça vous semble essentiel ?
09:36Oui, ça me semble essentiel.
09:38C'est vraiment de nous unir au Christ souffrant.
09:41Mais cela passe par la prière, le jeûne et l'aumône.
09:45C'est vraiment les grands principes du carême.
09:48C'est vraiment de nous recentrer autour du Christ.
09:52Et enlever ce qui n'est pas essentiel
09:56pour revenir à l'essentiel, qui est Dieu, qui est le Christ.
10:00Père Guybert, dans votre livre « Devenir Hostie »,
10:03je le rappelle, vous employez le mot de « victime » s'agissant du Christ.
10:07Pourquoi est-ce que vous reparlez de ce terme
10:11qui semble aujourd'hui, en tout cas à nos yeux de contemporains,
10:15un peu désuet, pas facile à entendre ?
10:18Et pourquoi ça vous semble essentiel là aussi ?
10:22Jean-Paul II disait souvent dans ses documents
10:25ou dans ses prises de parole qu'il fallait repartir du Christ.
10:28Et voyez-vous, quand j'ai fait ce petit travail,
10:32ce qui m'a beaucoup frappé, c'est le Christ est grand-prêtre
10:36et le Christ est grand-prêtre parce qu'il est victime.
10:40Et donc, je veux bien qu'on évacue,
10:43parce que soi-disant ce n'est pas moderne,
10:46la dimension victimale et d'offrande.
10:48Le problème, c'est qu'on s'éloigne de l'Évangile
10:51et du mystère même du Christ,
10:53qui est notre mystère depuis le baptême.
10:56Et donc, en repartant du Christ,
10:59on voit que la dimension victimale,
11:01vous voyez par exemple, je crois que c'est 1 Jean 4.10,
11:04il s'est offert en victime de propitiation pour nos péchés.
11:08Donc de propitiation, c'est-à-dire ?
11:10De rédemption, de réparation de notre péché.
11:14Et donc, l'aspect victimale fait partie.
11:17Par contre, la difficulté, la suivante,
11:20c'est que nous avons une vision très doloriste
11:23et négative de la victime.
11:26La victime, c'est la personne offerte.
11:29Voilà.
11:30Et donc, ça, ça ne fait pas trop peur, je crois.
11:33Mais il ne faut pas occulter,
11:35il s'agit de devenir offrande dans les riens,
11:38pas uniquement lorsqu'on souffre,
11:41mais aussi lorsqu'on souffre.
11:43Ça veut dire que tout peut devenir offrande d'amour.
11:46Véronique Jaquet.
11:47Oui, il faut que vous nous expliquiez quelque chose.
11:49Jésus, victime offerte,
11:51ça veut dire qu'il ne subit rien, première chose.
11:54Expliquez-nous, justement, ce qu'il ne subit pas
11:57en tant que fils de Dieu.
11:59Et ensuite, ça veut dire que Dieu a besoin de victimes,
12:02c'est-à-dire que tout un chacun, nous pouvons nous associer
12:04à ce côté victimaire qu'est offrande.
12:06Ce n'est pas simple.
12:07Vous avez raison, ce n'est pas simple.
12:10Je ne sais pas si vous avez assisté à un mariage
12:13dans une église.
12:15Que se disent les couples ?
12:17Et c'est ce qui constitue le mariage.
12:19Je te reçois comme épouse et je me donne à toi.
12:23Ça, c'est le mystère de l'offrande.
12:25C'est le mystère de l'offrande victimale.
12:28Ensuite, vous avez posé la question sur victime.
12:31Vous me disiez...
12:33Donc, ça veut dire que Jésus ne subit pas, bien entendu.
12:36C'est important de préciser cette notion.
12:38Oui, effectivement.
12:40Si c'était subi, ça ne peut pas porter de fruit.
12:44Puisque, en quelque sorte, on met un paravent.
12:47C'est-à-dire que, volontairement, il s'offre comme victime.
12:50C'est ce qui fait la fécondité de l'offrande.
12:55C'est qu'elle est offerte dans la veau
12:57et elle est choisie librement.
12:59C'est très intéressant de voir que,
13:01dans une des prières eucharistiques,
13:03il est dit qu'il entra librement dans sa passion.
13:06Si le Christ avait subi, ça n'aurait eu aucun fruit.
13:09La souffrance du Christ
13:11se serait ajoutée au morceau de souffrance du monde.
13:15Et, curieusement, il est venu
13:17habiter l'intérieur de ces souffrances
13:19pour les changer en amour.
13:21Il y a un bon mot à propos des saints
13:23que j'ai lu quelque part.
13:25Je ne sais plus de qui c'est.
13:27Chez les saints, la souffrance est dépassée par l'amour.
13:31De toute façon, c'est simple.
13:33Pendant cette émission, si nous-mêmes
13:35ou nos auditeurs ou nos téléspectateurs
13:37qui nous regardent
13:39n'ont pas la clé de l'amour
13:41pour entendre ces choses-là,
13:43c'est imbuvable.
13:45L'amour change tout.
13:47On va voir comment.
13:49C'est toute la question, bien sûr.
13:51Je rappelle aussi cette phrase
13:53tirée de la liturgie de Pâques.
13:55Proprement dite, le Christ est à la fois
13:57l'autel, le prêtre et la victime.
13:59Ça se passe particulièrement
14:01pendant la messe.
14:03C'est vrai que cette dimension de sacrifice
14:05dans la messe a été, pour le moins,
14:07minorée ces dernières décennies.
14:09Qu'est-ce que la messe ?
14:11Regardez ce reportage
14:13et dites-nous vos réactions.
14:15Un reportage signé Loiroche Brune.
14:17Au cœur de chaque messe
14:19se joue un événement central
14:21dans la vie d'un chrétien,
14:23la consécration.
14:25C'est à ce moment-là
14:27que le pain et le vin sont présentés à Dieu.
14:29Les prêtres prononcent la prière eucharistique
14:31et à la fin de ces mots se produit
14:33ce que l'on appelle la transsubstantiation.
14:35Un phénomène surnaturel
14:37que nous explique le père Jean-François Thomas.
14:39Le pain et le vin
14:41ne sont pas du pain et du vin.
14:43C'est le corps et le sang
14:45de notre Seigneur Jésus-Christ.
14:47L'Église nous dit
14:49que même la matière
14:51n'est plus la matière originelle
14:53même si les apparences demeurent toujours.
14:55Le mémorial
14:57dont on parle
14:59n'est pas simplement
15:01la mémoire d'un fait tragique
15:03mais c'est la réactualisation
15:05de ce fait tragique.
15:07Comme au jour de la Passion,
15:09avec le prêtre,
15:11le Christ se donne en sacrifice.
15:13Il offre son corps et son sang
15:15à chaque messe célébrée.
15:17Notre Seigneur, comme pour d'autres choses,
15:19laisse en héritage à ses apôtres
15:21ce geste éminent,
15:23cet acte éminent
15:25pour le transmettre
15:27de génération en génération.
15:29Chaque fidèle peut vivre de ce sacrifice
15:31grâce à la communion.
15:33A chaque messe,
15:35le corps du Christ est distribué aux fidèles.
15:37Le Christ,
15:39on devient identifié
15:41à ce Christ que l'on reçoit.
15:43Le fait que l'on reçoive
15:45non pas un morceau de pain
15:47mais le corps même du Christ
15:49fait que ce qui est donné
15:51c'est une énergie spirituelle
15:53qui est incommensurable
15:55et indépassable.
15:57Une énergie spirituelle qui peut donner un élan intérieur,
15:59élan qui doit conduire le chrétien
16:01à transmettre sa foi
16:03et à donner sa vie comme le Christ.
16:05Est-ce qu'il y a peut-être une réaction à cela
16:07parce que la messe est un banquet
16:09comme on dit, mais c'est aussi un sacrifice
16:11et pourquoi c'est important
16:13que cela le demeure ?
16:15Écoutez, c'est une des grandes inquiétudes
16:17de Jean-Paul II quand il a écrit le document
16:19L'Église vit de l'Eucharistie.
16:21Il dit qu'il y a des très très belles choses
16:23qui se sont passées depuis Vatican II
16:25mais il y a un problème,
16:27c'est qu'on a réduit
16:29l'Eucharistie à un repas fraternel.
16:31Je veux bien qu'on utilise
16:33l'expression repas
16:35mais c'est un repas sacrificiel
16:37et je vous le dis très simplement,
16:39j'avoue que depuis que je suis prêtre,
16:41ça fait quand même quelques années,
16:43ça a changé complètement
16:45ma manière de célébrer la messe.
16:47C'est la mort et la résurrection,
16:49c'est l'actualisation de la mort
16:51et de la résurrection et donc le mot qui me
16:53venait c'est ceci, depuis quelques années
16:55quand je célèbre la messe, j'ai une sorte
16:57de gravité joyeuse
16:59ou de joyeuse gravité
17:01parce qu'il y a la mort
17:03et qu'on ne va pas passer son temps
17:05à rigoler
17:07mais en même temps
17:09il y a la joie profonde,
17:11très intérieure
17:13de la résurrection. Je pense qu'aujourd'hui
17:15pour le peuple chrétien,
17:17l'urgence est de retrouver
17:19la messe
17:21comme actualisation.
17:23Actualisation ça veut dire que ça se produit sous nos yeux
17:25ici et maintenant. L'unique messe
17:27qui s'est célébrée au Golgotha
17:29c'est pas une photocopie, la messe
17:31l'unique messe qui s'est célébrée
17:33au Golgotha est présente
17:35sur chaque hôtel par la puissance
17:37de la résurrection qui ne connaît plus
17:39de limite de temps et d'espace.
17:41Savoir qu'on est
17:43contemporain, pour reprendre un mot
17:45de Jean-Paul II du Golgotha
17:47et qu'on y va avec cette disposition
17:49d'âme vous donne une toute autre manière
17:51de vivre la messe. On va demander
17:53justement la réaction de nos autres invités
17:55qui participent à la messe
17:57comme on dit et
17:59on entendait cette phrase dans le reportage
18:01cette énergie spirituelle qui est donnée à la messe.
18:03Sœur Thérèse Emmanuelle c'est votre avis également ?
18:05Oui tout à fait. La messe
18:07il est important d'y être
18:09participant comme vous le disiez et non pas
18:11consommateur ou spectateur comme
18:13ça peut nous arriver bien des fois
18:15par nos distractions.
18:17L'important c'est vraiment d'essayer
18:19d'être conscient de ce qui s'y vit
18:21de ce qui s'y passe
18:23et de s'associer à chaque instant
18:25de cette messe. Je pense notamment
18:27déjà à le moment de l'offertoire
18:29qui est un moment d'offrande.
18:31Donc l'offertoire c'est le moment où on apporte
18:33les offrandes qui vont être ensuite consacrées
18:35par le prêtre. C'est ça. Déjà dans cette
18:37démarche nous pouvons nous y associer
18:39en nous offrant nous-mêmes.
18:41Nous allons nous aussi
18:43faire partie de ce sacrifice
18:45de la messe. D'ailleurs quand le prêtre
18:47verse quelques gouttes d'eau dans le vin
18:49ce sont bien les hommes
18:51qui sont là unis, qui vont être
18:53unis au sang du Christ
18:55donc indissociablement unis au Christ
18:57et qui vont être offerts au Père.
18:59Donc déjà dès ce moment-là
19:01il y a offrande de nous-mêmes
19:03et nous, j'aime bien notre
19:05congrégation, c'est le moment où nous
19:07renouvelons notre offrande
19:09de nous-mêmes, où nous redisons notre
19:11formule de profession. En tant que religieuse.
19:13En tant que religieuse, où nous offrons vraiment
19:15toute notre vie au Christ.
19:17Oui Bouffard, c'est ainsi que vous
19:19le vivez également, puisqu'il y a cette phrase
19:21que je rappelle de l'apôtre
19:23Saint Paul qui dit
19:25« Je vous exhorte mes frères à offrir vos personnes
19:27en hosties, vivantes,
19:29saintes, agréables à Dieu ». C'est dans la lettre
19:31de Saint Paul aux Romains. Et donc vous aussi
19:33vous vivez la messe comme
19:35un offertoire de votre vie ?
19:37Une offrande de votre vie ?
19:39En fait la messe c'est vraiment
19:41entrer dans ce mystère
19:43qui s'associe au mystère de la mort
19:45et la résurrection du Christ. C'est vraiment
19:47le Christ qui se donne
19:49à son Père, qui se donne,
19:51qui nous nourrit par son
19:53Eucharistie, qui par sa mort
19:55il nous donne la vie. C'est vraiment
19:57quelque chose que, et je dirais que
19:59en fait on est tous appelés
20:01à offrir notre vie.
20:03Tout chrétien est appelé à offrir notre vie.
20:05Mais offrir sa vie, ça passe vraiment
20:07par des choses simples. C'est vraiment
20:09consentir. C'est faire cet acte
20:11de la volonté, de choisir de faire les choses
20:13qui nous sont demandées, non plus
20:15comme un devoir, mais avec amour.
20:17Et pour ça, pour un exemple,
20:19je citerais l'exemple
20:21de mes tantes qui viennent donner
20:23de leur temps pour être à mes côtés.
20:25Voilà, en fait donner de son temps,
20:27c'est ça aussi, offrir
20:29sa vie. C'est penser à
20:31une mère de famille qui
20:33donne de son temps, qui se consacre
20:35avec beaucoup d'énergie
20:37à l'éducation de ses enfants.
20:39Vraiment ça passe ça, c'est vraiment renouveler
20:41sa manière de penser, c'est vraiment
20:43une conversion du cœur.
20:45Par exemple, je pourrais citer
20:47un exemple, moi qui suis
20:49un peu impatient, c'est décider
20:51de ne pas râler dans un embouteillage.
20:53C'est vraiment offrir ça au Seigneur.
20:55Ce sont des petites choses, mais qui ont toutes leurs valeurs.
20:57Il faut présenter au Seigneur
20:59cette situation.
21:01« Seigneur, je te confie cette situation,
21:03je te l'offre. »
21:05Une dernière question avant la pub, Véronique Jacquet.
21:07Oui, Louis Bouffard,
21:09pourquoi la messe vous était-elle indispensable ?
21:11Comment vous êtes nourri ?
21:13La messe,
21:15on est nourri par
21:17le corps du Christ, mais aussi par sa parole.
21:19Et c'est vraiment,
21:21pour moi, c'est vraiment
21:23vital, la messe.
21:25C'est vraiment ce qui me donne la force
21:27de continuer à vivre, de continuer mon chemin.
21:29C'est aussi
21:31ce lieu de ressourcement
21:33où, en fait, je reçois
21:35la grâce du Dieu, pour ensuite la témoigner.
21:37Parce que moi, j'interviens dans les écoles
21:39pour transmettre cette foi
21:41qui m'anime.
21:43Et c'est vraiment aller à la source
21:45pour ensuite la transmettre.
21:47Alors, justement, on va essayer
21:49de rentrer un peu plus
21:51profondément dans ce grand mystère,
21:53mystère de la messe, mystère de la croix aussi.
21:55Et comment est-ce que l'amour
21:57et le sacrifice, on a commencé un peu à le dire,
21:59peuvent marcher ensemble, si je
22:01puis dire. Ce sera tout de suite
22:03après la pub. Bon, restez donc à notre écoute.
22:05De retour dans Enquête d'Esprit,
22:11à l'approche de la grande semaine sainte
22:13qui mène à Pâques, nous parlons du mystère
22:15de la croix, des souffrances du Christ,
22:17et comment est-ce que l'amour
22:19et le sacrifice peuvent
22:21aller ensemble et nous réapprendre
22:23peut-être, justement, ce sens
22:25du don de soi. On est sur Europe 1
22:27et sur CNews, en partenariat
22:29avec France Catholique, et nos invités,
22:31bien sûr, la sœur Thérèse Emmanuel,
22:33qui est religieuse des Franciscaines, réparatrice
22:35de Jésus Hostie,
22:37avec le père Joël Guibert,
22:39un prédicateur de retraite spirituelle
22:41qui publie Devenir Hostie, publié
22:43chez Arteges, et puis Louis Bouffard,
22:45qui est auteur conférencier et
22:47auteur, notamment, de Coeur Joyeux, publié
22:49chez MAM. Bien sûr, Véronique Jacquier
22:51est en notre compagnie. Elle nous parlera, notamment,
22:53de cette grande sainte, Sainte Marguerite
22:55Marie, qui a offert ses souffrances pour le roi Louis XIV.
22:57Vous verrez, c'est très mystérieux,
22:59mais c'est très beau. Alors, justement,
23:01c'est un grand paradoxe,
23:03ce sacrifice et
23:05cet amour qui sont mêlés. Père Joël
23:07Guibert, expliquez-nous, déjà,
23:09ce qu'il faut savoir. Pourquoi est-ce que
23:11le sacrifice, qu'est-ce qu'un sacrifice,
23:13finalement, et pourquoi c'est important ?
23:15Je partirais bien de la définition
23:17que s'en font spontanément les gens,
23:19qui est une définition extrêmement négative,
23:21et qui fait que, d'ailleurs, ça a à voir avec
23:23le registre victimale. C'est-à-dire
23:25que c'est imbuvable.
23:27Le sacrifice est éminemment positif.
23:29En latin, ça veut dire
23:31sacrum facere,
23:33faire sacré. On est loin
23:35du sang qui dégouline,
23:37je ne sais pas quoi.
23:39Saint Augustin dit aussi
23:41que tout ce qui nous unit
23:43à Dieu est sacrifice. Et je pense
23:45qu'évoquer ceci, la petite
23:47Thérèse pourra parler à nos
23:49auditeurs et aux téléspectateurs.
23:51Elle dit ceci, c'est bien connu,
23:53« Ramasser
23:55une épingle avec amour
23:57peut convertir
23:59une âme, et ce qu'il dit après est très très
24:01beau, oh que tout est
24:03grand en religion. »
24:05Ça veut dire, et notre ami Louis l'a dit tout à l'heure,
24:07c'est dans les riens.
24:09Tous les riens
24:11peuvent devenir sacrifice à partir
24:13du moment où je ne
24:15le subis pas et je le choisis.
24:17Notre ami Louis a dit que
24:19les embouteillages, il y a deux manières de le vivre.
24:21Et donc,
24:23c'est tout qui peut devenir sacrifice
24:25parce que tout peut devenir de l'amour.
24:27À partir du moment où on le remet
24:29à Dieu. C'est cela. Alors Louis Bouffard,
24:31justement, vous êtes
24:33atteint de la myopathie du chêne,
24:35je le disais au début de cette émission.
24:37Qu'est-ce que ça veut dire pour vous
24:39d'offrir ces souffrances et qu'est-ce que ça
24:41change intérieurement ?
24:43Déjà, j'aimerais rappeler que Dieu ne veut
24:45pas la souffrance. Et comme le disait
24:47Jean-Paul II,
24:49l'homme doit accepter la souffrance
24:51comme étant un mystère.
24:53Oui, pour moi,
24:55la souffrance est un lieu
24:57particulier d'offrande.
24:59Pour vous donner un exemple,
25:01moi j'offre au Seigneur le fait que
25:03je suis dépendant des autres, que je suis
25:05obligé de demander l'aide des autres
25:07pour tous les actes de la vie quotidienne.
25:09Et au lieu de le vivre comme une fatalité,
25:11eh bien je l'offre.
25:13Voilà, je l'offre et puis c'est vraiment
25:15remarquer que les autres sont
25:17mes bras et mes jambes. Ils sont vraiment
25:19le visage de mon espérance.
25:21Voilà, l'espérance qui vient de Dieu
25:23mais qui passe par les personnes.
25:25Le Seigneur met sur mon chemin
25:27les bonnes personnes au bon moment.
25:29Et pour ça, je présente cette situation
25:31de dépendance aux autres, au Seigneur.
25:33Et ça change votre regard intérieurement
25:35sur cette situation et sur la vie
25:37de manière plus générale ?
25:39Oui, je le vis différemment. Je le vis vraiment
25:41comme une offrande.
25:43Mais l'offrande,
25:45c'est vraiment offrir
25:47toute notre vie dans toutes ses dimensions.
25:49C'est aussi nos joies.
25:51C'est aussi ce qui nous réjouit.
25:53C'est me réjouir d'avoir
25:55une famille, d'avoir des frères et sœurs,
25:57d'avoir des amis.
25:59Voilà, c'est vraiment offrir toute notre vie.
26:01Mais quand on dit
26:03offrir toute notre vie, c'est aussi offrir
26:05nos souffrances.
26:07Sœur Thérèse Emmanuel, merci beaucoup de votre témoignage.
26:09Louis, Sœur Thérèse Emmanuel,
26:11est-ce qu'aujourd'hui, on est dans une forme
26:13de crise du don de soi, justement,
26:15où on a perdu ce sens du sacrifice,
26:17qu'il soit petit ou grand,
26:19et on a perdu quelque chose, ce faisant ?
26:21Oui, on a perdu
26:23quelque chose, sans doute parce que nous perdons
26:25Dieu, nous perdons la foi.
26:27Si nous ne sommes pas
26:29orientés sur le Seigneur,
26:31il n'y a pas tellement d'intérêt à souffrir
26:33pour les autres, si ce n'est dans un altruisme.
26:35Mais c'est vrai
26:37que de garder les yeux fixés
26:39sur Jésus-Christ,
26:41comme nous le disons pendant ce temps de carême,
26:43permet ce don de soi
26:45total. Notre vie
26:47religieuse essaie de témoigner
26:49de ce don de notre vie
26:51que nous faisons radicalement, totalement,
26:53pour nous mettre
26:55au service des autres, et puis
26:57pour nous associer au Christ lui-même.
26:59Et
27:01pour témoigner
27:03auprès des hommes qu'il y a autre chose
27:05que les plaisirs
27:07de la vie, que de vivre en pensant
27:09simplement à sa famille.
27:11Mais il y a
27:13aussi une forme de don de soi
27:15qui va au-delà. Nous sommes faits pour
27:17venir en aide à notre
27:19prochain, quel qu'il soit,
27:21pour pouvoir le soutenir, le consoler
27:23dans la peine, pour pouvoir nous associer
27:25à ses joies. Et ça,
27:27ça fait vraiment partie intrinsèque
27:29de notre humanité liée au Christ.
27:31Donc si je vous suis bien,
27:33si on a perdu le sens du don de soi,
27:35du sacrifice, c'est parce qu'on a perdu la foi.
27:37Je résume, je schématise, mais c'est un peu ça
27:39le sens de votre discours.
27:41Et votre discours, Père Joël Guibert,
27:43dans votre livre, vous employez un autre mot,
27:45un gros mot, on pourrait dire, celui de
27:47mortification, qui semble à encore
27:49remonter à l'époque du Moyen-Âge.
27:51Et encore, le Moyen-Âge,
27:53on en a une image noire, mais il y a sans doute
27:55beaucoup de belles choses. Quel est le sens,
27:57le but, et qu'est-ce que ça veut dire ?
27:59Écoutez, j'ai fait un peu de sport avant d'entrer au
28:01séminaire, donc je m'intéresse
28:03toujours un peu à la compétition.
28:05Et si vous lisez
28:07n'importe quel domaine,
28:09pensons à Cocorico,
28:11Léon Marchand.
28:13L'entraînement d'un nageur,
28:15c'est une assaise
28:17pas possible,
28:19des heures et des heures,
28:21quant à la nourriture, intéressant.
28:23Donc c'est des gens, ils ne sont pas forcément châteaux,
28:25mais ils vont pratiquer une assaise extrêmement
28:27puissante pour une couronne de lauriers
28:29qui se fanent, dirait
28:31Saint Paul.
28:33Et vous voudriez que dans le registre chrétien,
28:35il n'y ait pas de mortification, il n'y ait pas d'assaise,
28:37tant que dans le monde, pour nous réjouir et nous amuser,
28:39il y a des êtres qui vont avoir
28:41des régimes de fous.
28:43Alors là, des régimes de fous. Donc la mortification,
28:45qu'est-ce que ça veut dire ? Se mortifier,
28:47en latin toujours,
28:49faire mourir.
28:51Alors bien évidemment, si vous n'entendez que ça,
28:53vous vous dites, oh là là, bonne nouvelle.
28:55Joli programme.
28:57Sauf qu'il s'agit de faire mourir
28:59ce qui nous fait mourir.
29:03Quand ils s'entraînent, qu'est-ce qui font mourir la Grèce ?
29:05Et qu'est-ce qu'ils font brosser ?
29:07Les muscles.
29:09Et nous, qu'est-ce que nous faisons grandir ?
29:11C'est notre amour et notre âme
29:13et notre élévation en Dieu.
29:15On va faire mourir
29:17ce qui provoque une inertie
29:19et qui nous entraîne vers le bas,
29:21de manière à nous entraîner vers le haut.
29:23Et ça, cette mortification, elle est désirable.
29:25Et vous la pratiquez de quelle manière,
29:27concrètement ?
29:29Écoutez-vous...
29:31Sans être indiscret, mais pour être concret quand même,
29:33vous êtes spectateur et auditeur.
29:35Écoutez, je voudrais d'abord dire une chose
29:37sur l'esprit de la mortification.
29:39Pendant toute ma vie de prêtre,
29:41j'ai essayé de faire comme Mère Thérésa
29:43disait, something beautiful for God,
29:45quelque chose comme ça.
29:47Je veux faire quelque chose de beau pour Jésus.
29:49Alors bien sûr, j'ai essayé de faire de la mortification,
29:51mais c'était trois jours de jeûne
29:53et après, on s'en revanche.
29:55Vous voyez ce que je veux dire ?
29:59Et petit à petit, c'est dans les dernières années,
30:01Jésus m'a fait comprendre,
30:03mais pourquoi tu ne me demandes pas
30:05ce que moi je demande
30:07aux lépreux ou aux malades ?
30:09Qu'est-ce que tu leur demandes, Jésus ?
30:11Je leur dis, qu'est-ce que tu veux que je fasse pour moi ?
30:13Donc, au lieu de décider de ta mortification,
30:15pourquoi tu ne me demandes pas ?
30:17Parce que moi, je sais ce que tu es capable de faire.
30:19Et donc, pour répondre plus concrètement,
30:21voilà, pas par décision personnelle,
30:23ça c'est tout nouveau.
30:25Donc, quand je suis dans mon ermitage,
30:27eh bien, je me lève
30:29toutes les nuits,
30:31je vais célébrer la messe,
30:33et après, je prolonge par une heure d'adoration.
30:35Et puis, pour ce qui est de la nourriture,
30:37eh bien, maintenant,
30:39j'en viens à...
30:41Alors, je lui ai demandé,
30:43puis ça se fait par tâtonnement.
30:45J'en viens à prendre le petit déjeuner
30:47et le repas de midi.
30:49Et je me porte très, très bien.
30:51Vous avez l'air, en tout cas.
30:53Écoutez, je vous le certifie,
30:55je vous assure, c'est un observateur
30:57catholique qui dit
30:59que dans les temps passés, on était malade
31:01par manque de biens, aujourd'hui,
31:03on est malade par trop de biens.
31:05Donc, quelque part, l'amortification,
31:07c'est une question de salut public.
31:09La sécurité sociale devrait s'en occuper.
31:11Voilà une suggestion intéressante.
31:13Sœur Thérèse Emmanuel, vous,
31:15d'ailleurs, c'est le nom que vous portez
31:17en tant que religieuse, les franciscaines
31:19réparatrices de Jésus Hostie,
31:21vous insistez donc sur cette notion de réparation.
31:23Qu'est-ce que ça veut dire ?
31:25Là aussi, c'est mystérieux, ça semble
31:27hors de notre
31:29conception habituelle, bien sûr.
31:31Et pourtant, la réparation fait partie du mystère
31:33rédempteur. C'est le Christ qui
31:35répare, le seul réparateur, c'est le Christ.
31:37Mais il choisit que...
31:39Qu'est-ce qu'il répare, d'abord ?
31:41Il répare notre humanité
31:43abîmée par le péché.
31:45Il nous donne le salut.
31:47Et il permet que
31:49nous, les hommes, nous puissions nous associer
31:51à cette œuvre de réparation.
31:53Donc, en fait,
31:55dans notre charisme,
31:57nous essayons de lutter
31:59déjà nous-mêmes contre le péché
32:01et de prendre en considération
32:03tous les péchés qui peuvent se commettre
32:05dans le monde. Concrètement,
32:07nous portons tout cela dans notre prière,
32:09dans l'adoration, dans les
32:11intentions qui sont données à la chapelle.
32:13Nous avons, en dehors de la chapelle,
32:15un livre d'intentions dans lequel
32:17les personnes notent toutes leurs
32:19intentions que nous offrons le soir
32:21de la prière des Vépres.
32:23Et puis, par
32:25un surcroît d'amour, parce que
32:27finalement, la réparation, c'est aimer.
32:29C'est donner un surcroît d'amour
32:31là où il y a déficit d'amour par le péché.
32:33Donc, notre démarche,
32:35c'est d'essayer d'être consciente
32:37tout au fil de la journée
32:39de tout faire par amour
32:41tous ces petits riens dont nous parlions tout à l'heure.
32:43Ce n'est pas des grands efforts surhumains ?
32:45Non. C'est tout ce qui jalonne
32:47notre vie, tous les imprévus
32:49qui peuvent être vécus comme des sacrifices aussi.
32:51Le Père le disait très bien.
32:53Louis aussi. Notre vie est faite
32:55d'imprévus, de petites
32:57choses qui nous sont demandées
32:59et qui vont constituer pour nous des formes
33:01de sacrifices que nous allons offrir
33:03mais que nous allons offrir dans une démarche
33:05d'amour, parce que le Christ nous aime,
33:07parce que nous voulons répondre à cet amour
33:09inouï du Christ qui s'est donné pour nous,
33:11qui s'est livré pour nous. Et donc,
33:13tout cela va constituer la réparation.
33:15Donc, réparer aussi
33:17les outrages
33:19qui sont subis dans la Sainte Eucharistie.
33:21Ça, c'est une grande partie
33:23des profanations.
33:25Véronique,
33:27il y a un exemple très célèbre,
33:29historique, d'une religieuse
33:31qui s'est vraiment...
33:33qui a offert sa vie, ses souffrances
33:35et notamment pour le roi Louis XIV,
33:37c'est Sainte Marguerite Marie à la coque
33:39qui était de l'ordre de la visitation.
33:41Racontez-nous. Alors, Marguerite Marie
33:43à la coque, c'est une religieuse qui a vécu
33:45au XVIIe siècle, entrée au couvent
33:47de la visitation à Paré-le-Mognal en Bourgogne.
33:49Elle est connue pour les apparitions
33:51qu'elle a eues de Jésus lui demandant
33:53de répandre sa dévotion
33:55au Sacré-Cœur, c'est-à-dire la dévotion
33:57au cœur du Christ qui n'est
33:59qu'amour et qui rappelle au monde qu'en échange
34:01il ne reçoit que de l'indifférence,
34:03de la froideur et de l'ingratitude.
34:05Alors, dans le contexte de cette dévotion
34:07au Sacré-Cœur, le Christ explique
34:09que non seulement, c'est ce que vous avez raconté
34:11tous, non seulement il attend
34:13des hommes de l'amour, mais parce qu'il a donné
34:15sa vie sur la croix pour acheter les péchés
34:17de toute l'humanité, il attend
34:19aussi une participation, notre participation
34:21pour acheter des âmes qui peuvent se perdre.
34:23Pour comprendre la notion
34:25de participation, Marguerite Marie à la coque
34:27prend l'exemple d'une mère qui
34:29veut prendre sur elle la fièvre
34:31de son enfant pour faire baisser
34:33la température, pour que le tout petit
34:35ne souffre plus. Alors, le Christ
34:37explique qu'on peut souhaiter
34:39souffrir par amour et que cela
34:41n'a rien à voir avec du dolorisme.
34:43Marguerite Marie,
34:45et c'est le cas de tous les saints,
34:47demande alors à souffrir
34:49pour les âmes. Jésus demande, mais elle, elle est volontaire.
34:51Comme tous les grands saints, elle n'a pas peur.
34:53Elle n'a pas peur de souffrir.
34:55Et donc sa supérieure, puisqu'elle
34:57se demande pour qui elle pourrait justement souffrir,
34:59sa supérieure lui propose d'intercéder
35:01pour le roi de France, qui est à l'époque Louis XIV,
35:03en allant prier
35:05pour lui devant le Saint-Sacrement
35:07dans la chapelle du couvent.
35:09Marguerite Marie racontera alors,
35:11quand elle était en prière,
35:13donc devant le Saint-Sacrement,
35:15« Je me sentais si fortement attaquée
35:17d'abominables tentations d'impureté
35:19qu'il me semblait être déjà en enfer.
35:21Comme si, comme si,
35:23elle prenait sur elle tout ce qui
35:25avait trait à la vie dissolue
35:27du monarque, comme si
35:29le cœur de Jésus se servait de Marguerite Marie
35:31pour sortir Louis XIV
35:33de la perdition. » Alors,
35:35cette expérience est compliquée à comprendre
35:37par les autres esprits qui sont maintenant
35:39rationalistes, mais elle donne à comprendre
35:41comment l'intercession d'une âme
35:43qui souffre comme celle de Marguerite Marie à la coque
35:45va jusqu'à subir
35:47les assauts de la personne pour qui
35:49elle a prié. C'est très, très mystérieux
35:51mais c'est ainsi.
35:53Merci Véronique, en tout cas c'est lumineux.
35:55Père Joël Guibert, ça mérite évidemment
35:57une explication. Et puis d'abord,
35:59est-ce que, pour autant qu'on puisse
36:01le savoir, est-ce que ça a été
36:03utile à Louis XIV,
36:05comme le disait Véronique, avoir des mœurs
36:07pour le moins lestes ?
36:09Et est-ce qu'il s'est amendé
36:11d'une certaine manière ?
36:13Qu'est-ce que le prêtre peut en dire ?
36:15Dieu ne fait rien sans rien.
36:19C'est-à-dire que s'il a demandé ça
36:21à Marguerite Marie,
36:23c'est pas pour, je ne sais pas quoi, épater la Valerie
36:25pour qu'on raconte ça après.
36:27Dieu fait rien sans rien, c'est-à-dire que
36:29je suis persuadé
36:31dans la foi que Louis XIV
36:33a obtenu des grâces.
36:35D'ailleurs, la fin de sa vie, vous l'évoquiez,
36:37avant l'émission,
36:39il s'est un peu amendé.
36:41Avec Madame de Maintenon.
36:43Et d'autre part, il ne faut pas tout de suite
36:45voir grâces pour lui éviter
36:47l'enfer. C'est des grâces pour
36:49cette vie.
36:51Pour ce qui est
36:53de cet épisode-là, j'ajouterai bien ceci.
36:55Allez-y, je vous en prie.
36:57On est dans une époque qui est
36:59très sensible à la notion de solidarité.
37:01Alors là, si vous n'avez pas,
37:03si vous ne voyez pas la solidarité,
37:05et donc, quelque part, c'est extrêmement moderne,
37:07ma chère Véronique,
37:09c'est-à-dire qu'elle est solidaire du roi,
37:11elle prend sur elle
37:13des choses pour lesquelles
37:15il a de la peine à lutter
37:17pour lui obtenir des grâces.
37:19C'est cette solidarité, la communion
37:21des saints. C'est-à-dire que,
37:23vous voyez, c'est amusant, parce que notre époque
37:25est pleine de contradictions. On est dans une époque
37:27extrêmement individualiste, et en même temps
37:29qui est à plein la bouche de la solidarité.
37:31Elle montre des paradoxes, en effet.
37:33Mais ça vient,
37:35c'est frontal vis-à-vis
37:37de la mentalité individualiste.
37:39Nous ne sommes pas des îles, nous sommes
37:41des presque-îles. C'est-à-dire que nous sommes les uns
37:43reliés les uns aux autres.
37:45Et donc, je peux
37:47dans l'amour offrir quelque chose
37:49qui va servir à l'autre. Donc, c'est de la suprême
37:51charité. Parce que ce n'est même pas pour moi,
37:53c'est pour l'autre.
37:55Et en plus, on ne connaît pas l'efficacité, mais
37:57j'aimerais quand même avoir les réactions, justement, là-dessus
37:59de nos autres invités
38:01sur, finalement, l'utilité.
38:03On peut se le demander.
38:05On a compris le sens du sacrifice,
38:07mais quelle en est véritablement
38:09l'efficacité, la fécondité
38:11dans vos vies ? Louis Bouffard a
38:13commencé par vous. Est-ce que vous avez pu
38:15constater, notamment,
38:17je crois que vous avez créé une petite fraternité
38:19avec d'autres malades ?
38:21Oui, tout à fait. J'ai eu cette intuition
38:23il y a quelques temps, que j'ai
38:25formalisé il y a
38:27à peu près un an, où en fait, c'est une
38:29petite fraternité de personnes
38:31souffrantes, c'est-à-dire avec
38:33des handicaps. Et donc,
38:35on se retrouve pour prier les uns
38:37pour les autres, pour vraiment se soutenir
38:39les uns les autres
38:41dans ce qui peut être difficile
38:43dans nos vies,
38:45dans ces joies, mais aussi dans cette souffrance.
38:47Voilà, et c'est vraiment
38:49essayer de se porter
38:51les uns les autres. Parce qu'on a
38:53besoin de... Quand on vit
38:55la souffrance, quand on vit le handicap,
38:57on a besoin de ne pas être seul.
38:59Donc, en fait, il y a une grande solitude.
39:01Et donc, pour répondre à ça, j'ai voulu
39:03fonder cette petite fraternité.
39:05C'est encore le début, c'est bien petit.
39:07Mais, en tout cas, comme le dit
39:09le Jésus dans l'Évangile,
39:11quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
39:13je suis là au milieu d'eux, donc
39:15on continue là-dessus.
39:17C'est un début de fécondité, justement.
39:19Voilà, une fécondité que
39:21peut-être on ne verra pas
39:23sur cette Terre. Mais ce n'est pas là l'important.
39:25L'important, c'est vraiment
39:27de présenter cela au Seigneur.
39:29Et le Seigneur sait ce qu'Il peut
39:31en faire. Mais ça reste dans le mystère.
39:33C'est un grand mystère, en effet.
39:35Sœur Thérèse-Emmanuel, aujourd'hui,
39:37le contexte est celui de la déchristianisation.
39:39Ce n'est pas un mystère. Est-ce que
39:41le sacrifice, justement, que vous vivez
39:43particulièrement au sein de votre communauté, est une arme
39:45spirituelle ? Je fais référence
39:47notamment à votre fondateur, l'abbé Louis de Bretagne,
39:49le roux de Bretagne, pardon,
39:51qui disait, comme Saint-François d'Assise,
39:53votre inspirateur, l'amour n'est pas aimé
39:55et qui prenait en réponse, justement,
39:57l'amour et le sacrifice.
39:59Est-ce qu'aujourd'hui, finalement,
40:01à votre mesure de religieuse,
40:03vous luttez contre la déchristianisation ?
40:05Oui, nous essayons
40:07de lutter contre la déchristianisation
40:09par l'amour et le sacrifice,
40:11comme nous le disons depuis le début,
40:13ne s'entend que dans l'amour.
40:15Donc, dans ce surcroît
40:17d'amour dont je parlais tout à l'heure,
40:19qui se manifeste concrètement
40:21déjà auprès de nos sœurs,
40:23ces premiers,
40:25ces prochains qui nous sont donnés,
40:27vers qui nous essayons
40:29de témoigner de l'amour au quotidien
40:31et ce n'est pas facile, une vie communautaire,
40:33quand on est un certain nombre.
40:35Donc, déjà là, ça comporte des sacrifices
40:37et ça comporte vraiment un désir de vouloir
40:39aimer l'autre et ce témoignage
40:41d'amour fraternel est déjà
40:43une forme de témoignage
40:45pour les personnes du monde
40:49du sens que peut avoir
40:51le sacrifice, le fait de se donner,
40:53d'offrir sa vie pour le bien
40:55des autres. Jésus disait
40:57il n'y a pas de plus grand amour que
40:59de donner sa vie pour ceux qu'on aime,
41:01mais il y a aussi
41:03plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
41:05Donc, nous nous inscrivons
41:07dans cette dimension
41:09du donner
41:11pour le bien de l'autre,
41:13du Christ, en témoignage
41:15pour tout un chacun
41:17et pour que chacun puisse aussi, après,
41:19s'emparer, peut-être,
41:21de cette façon de vivre pour la reproduire.
41:23Il y a un rayonnement qui se produit,
41:25vous le constatez concrètement ?
41:27Oui, on voit bien un rayonnement auprès des familles
41:29et des jeunes que nous touchons.
41:31Ils sont toujours très impressionnés
41:33par la fraternité,
41:35par notre joie.
41:37Ça nous est souvent dit en retour
41:39et nous avons une grande fraternité séculière
41:41qui ne cesse de croître autour de nous
41:43et pour nous, c'est quelque chose
41:45d'inouï et d'inattendu.
41:47Il y a tous ces jeunes qui demandent
41:49le baptême à l'âge adulte.
41:51Est-ce que vous faites un lien, par exemple,
41:53avec vos propres sacrifices ?
41:55Oui, sans doute. De toute façon,
41:57nous ne sommes pas là pour mesurer
41:59et savoir le fruit
42:01que nous portons à travers
42:03ce que nous vivons, mais nous sommes
42:05sûrs dans la foi que ce que nous vivons
42:07porte du fruit.
42:09Père Joël Guibert, aujourd'hui,
42:11il y a 2% de pratiquants réguliers en France.
42:13C'est peu, alors pratiquants réguliers,
42:15c'est tous les dimanches.
42:17Tout à l'heure, on parlait d'une crise de foi.
42:19Qu'est-ce qui, selon vous, a entraîné
42:21cette désaffection pour ce qui est
42:23le cœur de la vie chrétienne ? On parlait de la messe,
42:25on parlait du sacrifice,
42:27et notamment s'agissant des prêtres.
42:29Est-ce que vraiment, là, il y a quelque chose
42:31à retrouver ? C'est aussi le sens
42:33de votre ouvrage, Devenir Hostie,
42:35particulièrement pour l'identité
42:37du prêtre.
42:39Oui, c'est une découverte que j'ai faite,
42:41et puis surtout, comme je prêche des retraites aux prêtres,
42:43il y a un va-et-vient entre
42:45leurs expériences, c'est très intéressant.
42:47Voilà.
42:49Je vais faire très simple, ça va sans doute être
42:51très simple, trop simple.
42:53On peut dire que, dans les temps
42:55qui ont suivi Vatican II,
42:57il y a eu une mauvaise interprétation
42:59du sacerdoce, et
43:01le prêtre est devenu un fonctionnaire. Vous pensez
43:03à Dreyvorman, par exemple,
43:05le fonctionnaire de Dieu.
43:07Et puis après est venu la génération Jean-Paul II,
43:09et là, on a eu un recentrage avec, par
43:11exemple, un document sur les prêtres,
43:13et là, on a retrouvé l'identité
43:15du prêtre qui est
43:17un autre Christ, configuré
43:19au Christ tête.
43:21On se dit, l'affaire est réglée, balle au
43:23milieu, balle au centre.
43:25Moi, je dis non, ce n'est pas suffisant.
43:27Il faut aller plus loin. Oui, il faut aller plus loin.
43:29Et celui qui m'a aidé,
43:31d'abord, ce sont tous les saints, et puis
43:33la parole de Benoît XVI, qui est très, très
43:35forte, il dit ceci.
43:37Le prêtre est l'homme de la rédemption.
43:39Il ne peut pas être
43:41l'homme de la rédemption uniquement par
43:43le cultuel. Oh ben, moi, je suis prêtre
43:45et victime parce que j'ai célébré la messe ce matin.
43:47C'est un peu facile. Il faut
43:49que le prêtre passe du cultuel
43:51à l'existentiel, c'est même l'un
43:53et l'autre, ces deux poumons par lesquels
43:55il doit respirer.
43:57Par exemple, ça veut dire qu'il doit inscrire
43:59dans sa vie
44:01la part
44:03de... il doit porter la part
44:05de la croix du Christ. L'exemple type
44:07pour moi, c'est notre saint patron
44:09que j'aime tant et que je pense les prêtres
44:11aiment, c'est le saint Curidas.
44:13Le saint Curidas
44:15disait ceci à un évêque.
44:17Il l'interrogeait. Mais qu'est-ce que vous
44:19faites pour vos pénitents ? Ben, quand ils
44:21ne se rendent même pas compte de leur péché,
44:23je porte
44:25leur péché pour eux.
44:27Je fais la part de pénitence.
44:29La suprême charité
44:31de ce pasteur qui est vraiment un père.
44:33Et il faut que dans le sacerdoce,
44:35on retrouve
44:37la fibre victimale
44:39qui n'a rien à voir avec du dolorisme,
44:41qui est une offrande de participation
44:43interne
44:45au sacerdoce du Christ.
44:47Tant qu'on n'aura pas redécouvert ça
44:49dans l'Église, pour le sacerdoce,
44:51pour les séminaires ou pour
44:53les formations qu'on donne aux prêtres,
44:55l'identité du prêtre sera
44:57appauvrie, identité
44:59amputée. Ne nous étonnons
45:01pas que la crise du sacerdoce
45:03avec toutes ces affaires que nous voyons continue.
45:05Je renvoie à votre
45:07livre pour approfondir cette belle réflexion
45:09puisque malheureusement on arrive au terme de
45:11cette émission, Père Joël Guybert.
45:13« Devenir Hostie », c'est publié chez Artej,
45:15ça vient de sortir. Louis Bouffard,
45:17je renvoie également à votre livre « Coeur Joyeux »
45:19publié chez MAM. Merci beaucoup d'avoir
45:21été avec nous. Merci Sœur Thérèse Emmanuel.
45:23Merci Véronique. Aussi, également,
45:25on peut renvoyer d'ailleurs toutes ces références sur le site
45:27de l'hebdomadaire France Catholique.
45:29Oui, France Catholique sur abonnement ou sur
45:31france-catholique.fr
45:33France Catholique
45:35qui cette semaine parle de
45:37Dieu face à l'État
45:39ou la place de l'Église face
45:41à une certaine forme de terrorisme intellectuel
45:43et de totalitarisme intellectuel.
45:45Voilà, là aussi c'est une vraie question.
45:47Merci Aurélie Loukano et aux équipes techniques de CNews.
45:49Et puis la semaine prochaine dans Enquête d'Esprit,
45:51ce sera le
45:53dimanche des Rameaux, donc juste
45:55une semaine avant Pâques, nous parlerons
45:57de l'ostention de la Sainte Tunique
45:59à Argenteuil. Voilà, c'est un événement extraordinaire
46:01bien sûr et qui attirera
46:03des centaines de milliers de personnes.
46:05Nous en parlerons en long, en large et en travers.
46:07Vous serez à notre écoute. Merci d'avoir suivi cette émission.
46:09Bonne journée à tous.