• il y a 8 mois
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans "Enquête d'Esprit Très Heureux".
00:02 De vous retrouver, Pâques, c'est comme le printemps, c'est le temps de la Renaissance.
00:07 Une Renaissance spirituelle, bien sûr.
00:09 En sera-t-il de même pour Notre-Dame de Paris, alors que nous allons franchir le Cap
00:13 des cinq ans après l'incendie, le 15 avril 2019.
00:17 Cinq ans plus tard, la cathédrale de la France est en passe d'être rouverte au culte.
00:21 Ce sera en décembre.
00:23 C'est un tour de force, mais le principal chantier n'est-il pas plus ambitieux encore,
00:27 plutôt qu'un beau musée, que Notre-Dame redevienne une bible de pierres dédiée au
00:32 culte et le signe visible de la renaissance de la foi dans notre pays.
00:37 Pour parler de tout cela, Véronique Jacquet, bonjour.
00:39 Bonjour Aymeric, bonjour à tous les invités des amoureux, bien entendu, des spécialistes
00:44 de Notre-Dame de Paris, Henri Danselme, Stéphane Brossot et puis le frère Charles Desjauberts
00:50 à mes côtés.
00:51 Voilà, et puis tout cela, c'est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:56 Tout de suite, les infos, Somaïa Labidi.
00:58 Bonjour Somaïa Labidi, les infos religieuses de la semaine, ça commence avec vous par
01:15 le retour sur la fête de Pâques chez les chrétiens de Gaza.
01:19 Bonjour Aymeric, bonjour à tous.
01:21 Absolument Aymeric, l'octave de Pâques se termine aujourd'hui pour l'ensemble des
01:24 chrétiens du monde entier.
01:26 Alors que vous venez de le dire, à Gaza, la communauté chrétienne compte ses morts
01:29 depuis le début de la guerre et multiplie les appels à l'aide.
01:32 Reportage sur Place Signe et Loiroche-Brune.
01:35 A l'église de la Sainte-Famille de Gaza, la joie de Pâques ne se lit pas sur les visages.
01:42 Les fidèles sont profondément touchés par la guerre entre Israël et le Hamas.
01:47 Nadia et sa maman ont trouvé refuge dans l'église.
01:50 Blessée par les bombardements israéliens, la maman est allongée sur un lit.
01:55 Nous ne pouvons pas du tout sentir la fête.
01:57 Nous sommes très tristes pour notre situation et pour les gens.
02:00 Et nous luttons, tout comme le Christ a lutté, nous luttons.
02:03 Près de 150 chrétiens ont trouvé refuge dans la paroisse latine, devenue ces derniers
02:08 mois un village dans une ville ruinée.
02:11 Il manque de nourriture, d'eau et de place.
02:13 Dans cette salle d'un bâtiment de l'église est stockée la réserve de bois.
02:17 Pour le directeur des opérations de la paroisse, Moussa Ayad, la situation est très difficile.
02:23 La condition des chrétiens est la même que celle du peuple palestinien.
02:29 Certaines personnes ont été perdues, d'autres sont mortes.
02:32 Certains patients ont besoin de médicaments.
02:34 Il y a besoin de nourriture, bien sûr il y a un besoin de sécurité parce qu'il y a
02:45 la guerre, il y a une opération militaire, des frappes, des éclats d'obus, toutes ces
02:49 choses nous affectent, il y a beaucoup de douleur.
02:51 Face à la crise humanitaire, le pape François a renouvelé mercredi son appel à un cessez-le-feu
03:00 immédiat dans la bande de Gaza et à ce que toute l'aide humanitaire puisse atteindre
03:04 la population civile.
03:05 Direction le Vatican à présent où le pape François a reçu Olivia Morel, militante
03:11 française anti-GPA, elle-même née d'une gestation pour autrui qui milite aujourd'hui
03:15 pour l'interdiction de cette pratique.
03:18 Une interdiction que le Saint-Père appelle également de ses voeux pour que, je cite,
03:22 "le ventre de la mer ne devienne pas un objet de commercialisation".
03:26 Retour en France à présent avec ce rapport parlementaire sur l'enseignement privé sous
03:31 contrat publié mardi dernier et qui inquiète les acteurs de l'école catholique privée.
03:36 Ils craignent pour la liberté d'enseignement, la liberté religieuse et la liberté du choix
03:41 des familles.
03:42 Éloi Rochebrune.
03:43 Les établissements catholiques représentent 96% des établissements privés sous contrat
03:49 avec l'Etat.
03:50 Le rapport parlementaire pointe ce qu'il appelle des angles morts dans le contrôle
03:54 de ces établissements, notamment à propos de l'instruction religieuse.
03:58 Plusieurs auditions ont ainsi évoqué des cours de catéchèse obligatoires ou, à tout
04:02 le moins, faussement facultatifs en raison du message véhiculé par la direction ou
04:07 de l'effet de groupe.
04:08 La direction de l'enseignement catholique se défend contre ces accusations.
04:12 Au micro d'Europe 1, le secrétaire général de l'enseignement catholique Philippe Delorme
04:17 défend un modèle consacré par la loi Debré de 1959.
04:21 "Je récuse le fait que les familles ne choisissent pas pour notre projet éducatif.
04:25 C'est d'abord une adhésion à un projet, un projet chrétien d'éducation, même si
04:28 les familles ne sont pas croyantes ou appartiennent à une autre religion."
04:31 Selon la direction de l'enseignement catholique, un établissement doit avoir un projet éducatif
04:36 inspiré par l'évangile, un caractère propre qui doit être renforcé, notamment sur les
04:41 questions de différence entre hommes et femmes.
04:43 C'est ce que croit François-Xavier Clément, ancien chef d'établissement.
04:47 "Je pense que l'enseignement catholique doit évidemment garder son caractère propre,
04:52 mais en essayant de définir clairement surtout son identité, c'est-à-dire la question
04:58 anthropologique.
04:59 Et c'est cette question qui traverse aujourd'hui notre société, face à laquelle l'Eglise
05:03 a une réponse extraordinaire à apporter.
05:05 Donc il faut absolument que l'enseignement catholique participe à apporter cette réponse
05:09 anthropologique."
05:10 Mgr Éric de Moulin-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a
05:15 lui aussi défendu le projet éducatif de l'enseignement catholique dans un discours le 22 mars dernier.
05:21 Il met en avant un projet éducatif exigeant, nourri de la tradition éducative chrétienne.
05:27 Et puis on termine ce journal avec cet appel au don lancé par l'ancien joueur de rugby
05:32 Fabien Peloux pour restaurer le clocher de son village en Haute-Garonne.
05:36 L'argent récolté pourra également permettre d'investir dans de nouvelles cloches écoutées.
05:40 "L'église Saint-Jean-Baptiste de Garidège, c'est une église qui va fêter ses 500 ans
05:46 cette année, en 2024, puisqu'elle a été édifiée en 1524.
05:50 Et j'ai fait un appel au don parce que je trouvais logique et normal de pouvoir faire
05:56 participer un maximum de personnes à un événement qui va marquer l'histoire d'un village pour
06:06 les 300 prochaines années.
06:08 Il y a peu d'événements qui ont un retentissement d'une telle durée."
06:13 Voilà ce qu'on pouvait retenir de l'actualité de la semaine, Emeric.
06:18 Merci Soumaya.
06:19 Comment Notre-Dame peut-elle redevenir la Bible de Pierre qu'elle a été à l'origine ?
06:24 On en parle aujourd'hui dans "Enquête d'Esprit" avec nos invités Stéphane Brossot.
06:28 Bonjour.
06:29 Bonjour.
06:30 Depuis 15 ans, vous effectuez des travaux et des recherches d'historiens sur les cathédrales,
06:34 les cathédrales de France, auteurs d'un ouvrage notamment sur les cathédrales françaises
06:38 et leur symbolique.
06:39 C'est en quatre volumes afin de retrouver justement le message des bâtisseurs de cathédrales.
06:43 Vous nous en parlerez avec nous également le frère Charles Déjaubert.
06:46 Bonjour mon père.
06:47 Bonjour.
06:48 Vous êtes Dominicain, architecte du patrimoine aussi.
06:50 C'est votre originalité, enseignant à l'école de Chaillot qui forme les architectes dans
06:55 le domaine notamment de l'espace liturgique et vous avez fait de nombreuses conférences
06:58 sur Notre-Dame de Paris et participé à une maquette au 1/20ème de la Charpente.
07:04 Bien sûr, vous nous en parlerez.
07:05 Et puis avec nous, Henri Danselme.
07:07 Bonjour Henri.
07:08 Merci d'être avec nous.
07:09 Vous êtes l'animateur du "Chant des cathédrales" sur C8 et vous avez donc visité au cours
07:13 de votre périple 150 des 180 cathédrales en France.
07:18 Vous envisagez d'ailleurs de poursuivre cette aventure.
07:22 Vous nous en parlerez bien sûr et puis de votre regard sur ces belles cathédrales.
07:25 Avec nous, Véronique.
07:27 Véronique, vous nous parlerez de ce qui est prévu en termes de cérémonie religieuse
07:31 pour la réouverture de Notre-Dame.
07:33 Ce sera un événement politique bien sûr mais aussi et d'abord spirituel.
07:38 Alors, revenons bien sûr en quelques mots sur ces événements tragiques d'il y a
07:44 cinq ans, l'incendie de Notre-Dame.
07:46 Frère Déjaubert, première question pour vous.
07:49 Rétrospectivement, cet incendie du 15 avril 2019, qu'a-t-il provoqué et a-t-il provoqué
07:55 une forme de sursaut spirituel ?
07:57 Alors, on était en début de semaine sainte, un lundi saint.
08:02 Il y a eu quelque chose d'assez incroyable de ce départ de feu dans la flèche qui a
08:07 progressivement pris toute la charpente, qui a surpris sans faire de mort en même temps.
08:13 Donc avec une sorte de, à la fois de violence incroyable et en même temps cette plénitude,
08:19 on l'a vu dans les images qui nous ont été données, presque à la fois choquante mais
08:23 saisissante.
08:24 Moi j'étais sur place ce soir-là, j'ai pu voir depuis les ponts entourant Notre-Dame
08:31 cette chute de la flèche et j'ai été je crois saisi par la puissance symbolique et
08:37 spirituelle de cette destruction.
08:39 Vous pouvez voir des gens prier, des gens attentifs et tout d'un coup une foule immense
08:43 qui regardait sa cathédrale.
08:45 C'était étonnant quand même dans une société déchristianisée comme la nôtre que ça
08:48 provoque un tel événement de portée mondiale de surcroît.
08:51 Oui, alors Notre-Dame, elle est saisissante puisque c'est la cathédrale de Paris, la
08:56 capitale française, mais en même temps elle a participé aussi en France de l'invention
09:03 du patrimoine.
09:04 Puisqu'avec Victor Hugo en 1831-1830, on a cette prise en compte progressivement de
09:11 Notre-Dame comme un patrimoine commun.
09:14 Et ce n'était pas évident après la révolution française de se dire qu'une église, qu'une
09:19 cathédrale et que nos cathédrales françaises puissent devenir un bien de la nation, un
09:24 bien commun.
09:25 Stéphane Brousseau, vous vous souvenez bien sûr très certainement de ces moments du
09:30 15 avril 2019, d'il y a cinq ans, mais est-ce qu'on peut essayer d'analyser ce qui s'est
09:35 passé à ce moment-là dans l'esprit, dans les consciences des gens ? Est-ce qu'il
09:38 y a eu justement une prise de conscience et de quoi ?
09:41 Alors je crois que c'est en fait une sorte de rupture qu'on a tous vécu, comme on a
09:46 vécu aussi les attentats de 2001.
09:50 On se souvient tous de ce que l'on faisait au moment où on a entendu l'annonce, alors
09:56 soit de la destruction aux Etats-Unis, soit pour la France de Notre-Dame.
10:02 Moi je sais personnellement que je venais juste de finir un livre sur Notre-Dame, quoi
10:05 qu'il s'appelait, Notre-Dame de Paris, cathédrale des français, symbole de la rencontre.
10:15 C'était exactement ça, cathédrale de tous les français, croyant ou non, et symbole
10:18 de la rencontre avec un grand R, la rencontre avec ses frères, mais la rencontre avec Dieu
10:23 aussi.
10:24 Et je crois que c'est exactement ce qui s'est passé, c'est-à-dire qu'on a tous
10:27 pris conscience que le symbole de notre unité, unité que depuis, je dirais toujours, puisque
10:35 même quand la cour était le long de la Loire ou quand la cour était à Versailles, Notre-Dame
10:42 de Paris représentait la France, le pouvoir royal aussi.
10:47 L'argotique a également été utilisé pour le roi, pour augmenter le pouvoir sur le plan
10:54 territorial.
10:55 Mais voilà, c'était une rupture au niveau politique et une rupture aussi au niveau spirituel.
11:01 Quand la flèche s'est écroulée, la flèche s'est hautement symbolique pour une cathédrale,
11:07 surtout quand elle est sur le transept, lieu de l'incarnation, lieu de la rencontre entre
11:13 Dieu et les hommes, lieu du passage entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament,
11:18 cette flèche qui s'écroule, c'est un symbole extrêmement fort.
11:22 Et reconstruire la flèche, justement, en plus flèche identique, c'est un symbole
11:29 au moins aussi fort.
11:30 On a risqué finalement de tout perdre à ce moment-là et c'est peut-être le premier
11:35 miracle au moment de l'incendie, c'est que la cathédrale ne s'est pas effondrée ?
11:38 Alors oui, ça je tire mon chapeau bien sûr aux pompiers de Paris qui ont fait un travail
11:43 absolument extraordinaire, qui ont failli payer de leur vie, mais bon, même si c'est
11:50 leur métier, chapeau, il faut le faire.
11:53 Donc tout aurait pu être détruit sur le plan du bâtiment, mais tout aurait pu être
12:00 détruit aussi, ou une bonne partie aurait pu être détruit sur le plan de ce que cela
12:04 représentait.
12:05 J'ai parlé de symboles politiques, symboles religieux.
12:09 On va y revenir bien sûr.
12:10 Voilà, et on a tous un lien qui est vraiment particulier avec cette cathédrale.
12:13 Henri Danselme, j'imagine aussi que vous vous souvenez de cet événement et de ce
12:18 que vous faisiez à ce moment-là.
12:20 Est-ce que cela a participé à votre envie justement d'aller à la rencontre, à la
12:23 découverte des cathédrales de France ?
12:25 Bien sûr, ça a même été fondateur.
12:26 Je me souviens très bien de l'incendie puisque j'étais dans les transports à ce moment-là
12:30 et vraiment pile une semaine avant, je visitais la cathédrale de Paris, notamment pour y
12:34 aller vénérer aussi la couronne d'épines.
12:36 Et le fait que ça se passe une semaine après mon passage, ça m'a beaucoup marqué.
12:41 Et c'est vrai qu'à ce moment-là, l'idée que j'avais depuis le lycée d'aller à la
12:45 rencontre des cathédrales de France, je me suis dit c'est plus qu'une idée folle, il
12:49 faut le faire.
12:50 Il y a un hommage à rendre.
12:51 Et c'est vrai qu'à travers mon grand tour de France des cathédrales, je me suis vraiment
12:55 rendu compte de l'effet après Notre-Dame de Paris.
12:59 Et je pense a posteriori qu'on peut dire que le bon Dieu et la Sainte Vierge savaient
13:04 très bien ce qu'il faisait et qu'en fait ça a réveillé chez beaucoup d'entre nous
13:10 un regain d'intérêt à la fois pour ce patrimoine-là, aussi bien chez les jeunes que chez les plus
13:16 vieux, mais surtout chez les jeunes, un regain de…
13:19 Spirituel donc ?
13:20 Oui, alors d'abord sur le plan matériel et puis après spirituel effectivement.
13:25 Et c'est très marquant quand on voit que le soir de l'incendie, quand on voyait sur
13:29 les quais de Seine les gens pleuraient et puis tout de suite après, deux jours plus
13:32 tard, tous les catholiques de Paris se réunirent pour des veillées de prière publiques de
13:36 manière complètement spontanée.
13:37 C'est très marquant, pour y avoir participé aussi, c'est très très marquant.
13:40 Donc voilà, oui, il y a un avant, un après.
13:43 Et pour moi, ça a été fondateur dans ma démarche et je me suis dit, il faut parler
13:48 des cathédrales, parler, rendre un hommage à Notre-Dame de Paris, mais pas que.
13:52 Vous avez dit dans votre introduction, cher Aymeric, tout à l'heure, vous avez parlé
13:55 de la cathédrale Notre-Dame de Paris comme la cathédrale de la France.
13:57 C'est très vrai.
13:58 C'est-à-dire qu'elle symbolise l'esprit français parce que c'est la cathédrale
14:02 de la capitale.
14:03 Mais il n'y a pas que Notre-Dame de Paris.
14:05 Je me doutais que vous réagiriez.
14:06 Il n'y a pas que Notre-Dame de Paris.
14:08 Il y en a qui sont tout aussi belles, voire plus belles.
14:10 Il y en a d'autres qui sont tout aussi symboliques, voire encore plus symboliques pour notre histoire
14:14 de France ailleurs en France.
14:16 Donc pour moi, c'était ce moyen aussi, en surfant sur la vague effet Notre-Dame de Paris,
14:21 de dire attention, il y a plein d'autres cathédrales en France qui disent autant, voire
14:26 plus.
14:27 Alors, cinq ans après, la cathédrale Notre-Dame est en passe d'être rouverte au culte.
14:33 C'est d'abord une prouesse qu'il faut saluer.
14:35 Mais c'est aussi un chantier qui a marqué ceux qui y ont travaillé.
14:39 Écoutez ce témoignage de Marie-Cécile Kfoury.
14:42 Elle est restauratrice de peinture à Notre-Dame.
14:45 Un chantier de cette ampleur, c'est assez exceptionnel, hors normes.
14:49 Donc on est très heureux d'en faire partie.
14:51 On est émerveillés en même temps parce qu'on est des spectateurs de cette métamorphose.
14:56 C'est vraiment des sens qu'on peut donner.
14:57 C'est vrai que ça demande un effort intellectuel quelquefois de s'extraire de cette cathédrale
15:01 qu'on a vu désaussée après l'incendie.
15:04 Mais quand on se remet dans cet univers-là, c'est beau de se dire que la petite partie
15:08 qu'on restaure participe au rayonnement un peu de la Vierge aussi.
15:12 On travaille sur une œuvre monumentale, mais nous, à notre échelle, on est assez petits.
15:16 Et c'est vrai que quand on se concentre sur la petite partie, sur un pied du Christ ou
15:21 sur un morceau de la Vierge, on sait ce qu'on restaure et c'est vrai que ça rappelle éternellement.
15:28 Toute Notre-Dame rappelle quand même le culte et pourquoi elle est là.
15:33 Donc c'est presque une prière en fait.
15:36 Finalement, quand on est croyant, on l'a restaurée, ça devient quelquefois une forme de prière à certains moments.
15:40 Voilà un très beau témoignage recueilli par Éloi Rochebrune.
15:43 Frère Dejaubert, une réaction puisque vous, vous avez travaillé sur la charpente de Notre-Dame.
15:47 Vous êtes entré en quelque sorte dans l'intimité de cette cathédrale.
15:51 Est-ce que le chantier a été lui aussi une occasion de se réapproprier sa dimension, y compris spirituelle ?
15:58 Oui, c'est une prière.
16:01 Je crois que c'est vraiment ça, une cathédrale et une architecture religieuse, c'est une prière.
16:05 Et elle nous entraîne à la prière tout entière.
16:09 Pour Notre-Dame, c'était un peu étonnant pour moi, comme prêtre, comme religieux,
16:15 mais comme architecte, de rentrer dans la connaissance de Notre-Dame par la charpente.
16:21 Parce que la charpente, c'est ce qu'on ne voit pas, c'est ce qui paraît très matériel, à priori, presque secondaire.
16:27 Et tout d'un coup, d'apprendre à découvrir cette charpente, c'était en fait rentrer en connaissance
16:32 des charpentiers qui ont travaillé et oeuvré là, et donc de tout ce chantier-là médiéval de Notre-Dame.
16:39 Donc on était à nouveau, en 1163, avec le début du chantier,
16:43 on était au milieu du XIIe siècle, dans cette grande aventure
16:49 qui a entraîné la réfection complète de la cathédrale.
16:54 - Pardon, Véronique, peut-être que vous pourrez compléter votre propos.
16:57 - Oui, justement, mais pour revenir sur le chantier, les gens qui y travaillent,
17:00 ça veut dire que ce n'est pas anodin de travailler sur le chantier de Notre-Dame,
17:03 on a entendu le très beau témoignage, ça veut dire que la transcendance est partout,
17:07 le sacré est partout, et que même ceux qui ne croient pas, finalement, sont dans une forme de prière ?
17:11 - Oui, je crois. C'est toujours difficile de s'exprimer pour les autres,
17:17 mais de tous les témoignages qu'on a eus et qui sont ressortis dans les médias,
17:22 de ces ouvriers qui ont travaillé là, ils sont saisis.
17:25 Alors, on ne met pas toujours les mots, on a parfois du mal à les mettre,
17:29 et dans notre société, c'est vrai qu'on a du mal à les mettre, on va dire, spirituels,
17:33 qui est peut-être un terme un peu trop large, pour une église de l'incarnation,
17:37 - En catholique, disons le mot !
17:39 - Voilà, et donc c'est une église, c'est une aventure, je crois, toute chrétienne,
17:44 toute catholique, qui nous dit le Christ, qui nous dit la gloire de Dieu et du Créateur.
17:49 Et cette dimension-là, il faut peut-être du temps pour y entrer,
17:53 mais je crois que tout le monde y touche, et on sait donc, peu à peu,
17:56 par ce chantier, on se réapproprie collectivement Notre-Dame.
18:00 - On va y revenir, bien sûr, dans la deuxième partie de cette émission,
18:03 juste avant, Stéphane Brousseau, pourquoi était-il important,
18:06 en s'agissant de la flèche, de cette reconstruction à l'identique, justement,
18:09 pourquoi fallait-il reconstruire à l'identique la flèche de Notre-Dame, selon vous ?
18:14 - Alors, je crois qu'il y a d'abord l'aspect juridique des choses,
18:17 puisque la France avait signé la charte de Venise en 1964,
18:21 charte dans laquelle on s'engageait à restaurer à l'identique
18:28 un élément de bâtiment ou un bâtiment classé.
18:30 Bon, si on ne faisait pas ça, c'était la porte ouverte à beaucoup de dérives.
18:34 Ça, c'est le premier point, le point juridique.
18:38 Maintenant, il faut bien comprendre qu'une église, en général,
18:46 en plus quand c'est une cathédrale, comme on l'a déjà dit,
18:49 c'est énormément de symboles,
18:52 symboles dans l'entièreté du vaisseau cathédral, disons,
18:59 avec cette forme de croix,
19:00 forme de croix à partir du 4e, 6e siècle.
19:04 C'est-à-dire que le bâtiment signe un territoire avec cette forme de croix.
19:11 Et il y a aussi une représentation dans l'espace,
19:15 c'est-à-dire qu'il y a la cathédrale de dessous, la crypte,
19:19 qui fait référence en fait à l'église souffrante.
19:22 Il y a la cathédrale de l'espace dans lequel on vit,
19:25 qui fait référence à l'église militante, c'est-à-dire l'église du moment.
19:30 Et il y a la cathédrale du haut qui fait référence à l'église triomphante.
19:35 Donc ça, c'est la flèche.
19:36 Avec la communion, c'est la charpente, c'est les tours, c'est la flèche.
19:41 Et cette flèche est sur un transept.
19:46 Alors, pour l'art gothique, le transept, c'est l'élément d'équilibre de tout l'édifice.
19:52 Dans la romance, c'était l'autel.
19:54 Dans l'art gothique, c'est le transept,
19:56 lieu de l'incarnation entre la verticalité et l'horizontalité,
20:02 rencontre de l'Ancien et du Nouveau Testament,
20:05 avec toute la place donnée à Marie qui permet justement cette rencontre.
20:10 Et justement, cette flèche, c'est le doigt de l'homme levé vers Dieu
20:15 et c'est la main de Dieu vers l'homme qui matérialise l'alliance nouvelle et éternelle.
20:22 Donc c'est très important.
20:23 C'est une sorte d'antenne.
20:25 Et c'est pour ça que Viollet le Duc,
20:26 même s'il a fait de nombreuses erreurs ou des fautes d'interprétation à mon sens,
20:31 là, il a eu un coup génial en faisant en sorte que la flèche soit même plus haute que les tours
20:38 parce que justement, c'est l'élément central de la symbolique de cette cathédrale.
20:43 Un dernier mot, Henri Danselme, avant la pub,
20:45 lors de l'incendie, toujours, j'y reviens,
20:47 le Saint-Sacrement, la statue de Notre-Dame du Pilier à l'intérieur
20:52 et les reliques également ont été préservées.
20:55 Ça veut dire qu'il n'y a pas que les murs, l'essentiel a été sauf ?
20:58 Mais je pense que l'essentiel a été sauf, mais en plus, l'essentiel a été ravivé.
21:02 Et pour compléter tout ce qui vient d'être dit,
21:05 vous posiez tout à l'heure la question du sacré, je crois, Véronique.
21:09 En fait, pour moi, d'où vient aussi ce sacré, peut-être aussi pour les non-croyants,
21:12 c'est le fait qu'à travers ce chantier de reconstruction-là,
21:17 on vient s'inscrire dans un temps long où on vient se remettre en communion
21:22 avec une volonté de civilisation de nos ancêtres, les bâtisseurs.
21:26 Et c'est aussi pour ça, à mon sens, qu'il était essentiel de reconstruire la flèche à l'identique,
21:32 c'est-à-dire dans une époque où, effectivement, en manque de repères, on ne sait plus où on va.
21:36 En fait, reconstruire à l'identique, c'est se réinscrire dans un contexte de civilisation,
21:41 en accord avec les bâtisseurs, pour donner une direction.
21:44 Et c'est aussi le sens de ma démarche.
21:46 Quand je dis « relever la tête, fixer les flèches des cathédrales », c'est exactement ça.
21:50 C'est retrouver une direction.
21:52 Et donc, oui, en fait, à travers l'incendie, non seulement l'essentiel a été sauvé,
21:56 mais l'essentiel a été ravivé.
21:58 Alors, justement, quelle renaissance, quelle reconstruction,
22:01 non pas seulement des bâtiments, des murs, mais spirituel, bien sûr, et également politique,
22:07 puisque c'est une cathédrale d'État.
22:09 À quelles conditions ?
22:10 Eh bien, on en parle de tout cela après la pub.
22:13 Vous restez avec nous, bien sûr.
22:17 De retour dans « Quête d'Esprit », nous parlons de la renaissance de Notre-Dame de Paris,
22:21 à quelques mois de sa réouverture occulte.
22:24 Ce sera le 8 décembre et Véronique Jacquier nous en parlera, bien sûr, avec nos autres invités,
22:29 le frère Charles Déjeubert, il est Dominicain et architecte du patrimoine,
22:33 avec Stéphane Brosseau, qui a travaillé pendant 15 ans sur l'histoire des cathédrales et leur symbolique,
22:37 et puis avec Henri Danselme, animateur du « Chant des cathédrales ».
22:41 C'est passé sur C8 pour cette émission qui est en partenariat, je le rappelle,
22:45 avec l'hebdomadaire France Catholique.
22:46 Alors frère Déjeubert, je voudrais revenir encore un instant sur une déclaration d'un ministre
22:52 au moment de l'incendie, parlant de Notre-Dame comme du commun.
22:55 Voilà, donc la maison commune, bon, ça peut s'entendre,
22:58 mais j'imagine en tout cas que là, il y a quelque chose qui manque quand même,
23:03 quand on parle de Notre-Dame, parler d'une maison commune, banale,
23:07 c'est risquer de perdre un peu l'âme de Notre-Dame ?
23:11 Oui, alors c'est effectivement peut-être une maison commune,
23:13 puisqu'elle appartient à l'État et que d'une certaine manière, elle appartient à la nation,
23:17 et en même temps, c'est une cathédrale, c'est-à-dire le lieu de la cathèdre, le siège de l'évêque,
23:23 et ce pourquoi elle était faite, c'est bien pour réunir les chrétiens au Moyen-Âge.
23:31 Pour le culte ?
23:31 Pour le culte, pour prier, pour y célébrer.
23:34 Alors on en fait souvent un symbole politique, et c'est vrai que sans doute que Maurice de Sully,
23:38 archevêque, évêque pardon, de Paris, à l'époque quand il lance le chantier de Notre-Dame,
23:44 eh bien il le fait aussi pour asseoir une certaine autorité.
23:49 Le pouvoir de l'Église ?
23:49 Le pouvoir de l'Église sur l'île de la Cité,
23:52 mais en même temps c'est un engouement et une audace extraordinaire de l'homme
23:57 qui répond à l'amour que Dieu lui porte,
24:00 et ça c'est quelque chose qu'il ne faut pas perdre,
24:03 et toute Notre-Dame, toute son identité, ce qu'elle dit, c'est une grande hymne en l'honneur de Dieu.
24:12 C'est comme ça qu'elle a été conçue, et c'est peut-être ça l'identité première de Notre-Dame.
24:16 Donc on peut reconstruire Notre-Dame à l'identique et perdre son identité.
24:22 C'est le paradoxe un peu de l'identité d'une cathédrale ou d'un objet,
24:27 nous on voit assez bien ce qu'est notre identité, on naît, on grandit, on meurt,
24:32 on reste identique à nous-mêmes même si on change.
24:34 Un objet, une cathédrale, elle évolue, elle se transforme.
24:40 Notre-Dame n'est pas la même au XIIIe, qu'au XVIe, qu'au XVIIIe, qu'au XXe et qu'au XXIe siècle,
24:45 donc elle a le droit d'évoluer et de se modifier, on ne peut pas la momifier,
24:50 ce n'est pas une pyramide, c'est quelque chose de vivant.
24:54 Mais en même temps, cette entreprise vivante, cette Notre-Dame,
24:58 elle a son identité qui est en relation avec nous.
25:03 Son identité n'existe qu'en relation avec la société qui la produit
25:07 et qui est capable ou non de la comprendre.
25:09 - Ça veut dire aussi que notre société aujourd'hui doit reconnaître cette identité,
25:12 cette âme dont on parlait.
25:14 - Alors je crois que ça a commencé, c'est ce dont je suis heureux avec l'incendie,
25:19 c'est qu'on se réapproprie petit à petit Notre-Dame
25:21 et on commence à redécouvrir et à comprendre à nouveau ce qu'elle est.
25:25 - Véronique.
25:25 - Mais vous n'avez pas peur qu'on en fasse un musée et qu'elle perde son âme ?
25:29 Comment faire en sorte qu'elle garde vraiment son âme ?
25:31 - Eh bien, le seul moyen, le moyen le plus efficace pour qu'elle garde son âme,
25:35 c'est d'y célébrer et d'y prier.
25:37 Et c'est pour ça qu'il y a un enjeu très fort à ce qu'on réouvre Notre-Dame,
25:41 à ce qu'on y mette un hôtel, une cathédrale sans son hôtel n'est plus une cathédrale,
25:46 elle va recevoir un baptistère, elle va recevoir de quoi célébrer à nouveau dans ce lieu.
25:51 Et ça, c'est essentiel et c'est un devoir, je crois, de l'Église de faire ce travail-là collectivement.
25:56 - Mais moi, je ne me fais pas du tout de souci par rapport au fait qu'on ne la percevra pas comme un musée.
26:03 Je pense que, on l'a vu aussi à travers l'incendie,
26:05 je pense que dans le fond des Français, ils la perçoivent déjà beaucoup plus qu'un musée.
26:10 Et imaginons même si elle était rouverte que comme un musée, complètement désacralisée,
26:15 elle ne garderait rien déjà que par son architecture et puis surtout par le poids symbolique qu'elle a dans les cœurs des gens
26:23 et dans la façon dont on va la percevoir, quelque chose de profondément sacré.
26:27 - Stéphane Grosso, si on se replonge un instant dans l'origine de Notre-Dame, la décision de sa construction,
26:35 ce qui est intéressant, c'est de noter que ça a été décidé après une épidémie.
26:40 Et on sort quand même là d'une période qui a plusieurs années de Covid, la renaissance de Notre-Dame.
26:47 On peut faire un parallèle avec cette époque ?
26:49 - Oui, on peut faire un parallèle, tout comme on peut faire aussi un parallèle.
26:53 Donc, on évoquait tout à l'heure le côté politique.
26:56 Il est évident qu'il y a un aspect politique dans la volonté d'avoir communiqué sur une réouverture en 2024.
27:05 C'était éminemment politique.
27:08 Ça ne pouvait se faire que parce qu'il y avait des moyens techniques qui pouvaient être réunis,
27:13 des moyens humains, c'est exactement à peu près les mêmes conditions que ce que l'on pouvait voir en 1163,
27:22 alors bien sûr à une autre dimension, et des moyens économiques aussi.
27:27 Là, il y a eu énormément d'argent pour la reconstruction.
27:31 C'est pour ça que ça a pu être aussi rapide.
27:33 Mais oui, je pense qu'on peut faire effectivement...
27:37 - Ce qui est intéressant, c'est de se replonger dans l'esprit des bâtisseurs de l'époque.
27:40 Il fallait de l'audace, le mot a déjà été cité, mais il fallait aussi une forme d'humilité
27:45 parce que les ouvriers qui travaillaient dessus étaient quasiment sûrs de ne jamais voir la réalisation finale.
27:52 Frère Dejaubert ?
27:53 - Humilité ou espérance, c'est peut-être parfois ce qui nous manque, bizarrement, dans une époque qu'on dit du progrès.
28:01 C'est peut-être cet espèce de reflux de l'espérance.
28:04 Et c'est, je pense, ce qu'il y a au XIIe siècle, quand on lance Notre-Dame.
28:09 C'est cette espérance de faire une œuvre longue, qui n'est pas simplement le fruit d'une mode,
28:16 mais justement d'un désir sur le temps long.
28:20 Et c'est marrant parce que Victor Hugo, quand il cite ce qui abîme le plus des édifices,
28:26 il dit "le temps est brèche, la politique est corne", je ne sais plus quel terme il emploie,
28:33 mais c'est vraiment ce qui détruit le plus fondamentalement l'édifice et l'architecture, c'est souvent la mode.
28:38 Et c'est pour ça qu'il nous faut être, nous je pense, comme architectes du patrimoine et comme architectes en général,
28:43 dans un monde où on a un gros patrimoine bâti sur lequel on intervient,
28:47 être un peu en retrait et intelligemment en compréhension de l'histoire longue.
28:51 - Prendre le temps de recul.
28:53 Stéphane Brossot, vous voulez y réagir ?
28:55 - Justement pour cette opposition entre l'humilité et l'espérance,
29:00 il est très intéressant de se rendre compte que...
29:03 - Et l'audace aussi, on parlera avec Henri Danciel, l'audace.
29:06 - Oui, oui, tout à fait.
29:08 Elle a été construite juste après la transition entre l'art roman et l'art gothique.
29:14 Je suis par exemple à Auvers-sur-Oise, je connais bien.
29:19 C'est une église qui a été construite à partir de 1130.
29:26 Saint-Denis a été construite à partir de 1135.
29:30 Notre-Dame, 1163.
29:31 C'est-à-dire qu'on est juste au passage de l'art roman à l'art gothique.
29:38 Il est intéressant de se rendre compte que l'art roman était aussi fondé sur Platon,
29:45 sur la philosophie de Platon, qui a été christianisée par Saint-Augustin.
29:52 Philosophie qui consistait à dire que l'idée ou l'esprit précède la matière.
29:58 On était dans une attitude extrêmement humble.
30:01 Rien ne pouvait dépasser la création.
30:04 L'homme était en fait représenté au centre de son plateau carré,
30:10 qui était symboliquement la Terre, même si on savait que la Terre était sphérique depuis l'Antiquité.
30:15 Mais l'homme était au centre et dans une attitude extrêmement humble.
30:19 A partir de la fin du XIIe siècle et du XIIIe siècle, c'est Aristote qui a été mis plus à l'honneur,
30:28 le disciple de Platon, qui pensait l'inverse.
30:31 C'est-à-dire que la matière préexiste à l'idée et à l'esprit.
30:35 Par conséquent, l'homme s'est autorisé à expérimenter la matière de façon empirique.
30:43 Il a pu monter les murs le plus en plus temps que la matière le permettait.
30:48 - Rendre l'ensemble plus aérien.
30:50 - Rendre l'ensemble plus aérien, ce qui a rejoint la théologie de la lumière de l'abbé Suger.
30:55 C'est une conjonction de plein d'éléments qui ont permis cet essor de l'art gothique.
31:01 Ça a donné lieu aussi à une foi très heureuse.
31:06 En termes de sculpture, c'est l'ange de Reims, par exemple, ou Damien, ou autre.
31:11 - C'est le foisonnement de Strasbourg.
31:12 - L'ange du sourire.
31:14 - On est passé d'une religion austère avec l'art roman à une religion du sourire,
31:19 une religion de la joie avec l'art gothique et l'art flamboyant.
31:24 - Il serait bon peut-être de la retrouver.
31:25 - A travers toutes ces explications, il y a aussi le fait qu'on voulait faire d'une cathédrale un lieu d'enseignement.
31:31 C'est-à-dire que le peuple, à l'époque, qui était chrétien, venait dans la cathédrale.
31:34 Il savait lire, il savait reconnaître les personnages sur les sculptures.
31:39 Il savait interpréter tel pan de peinture dans une chapelle.
31:44 Maintenant, on a affaire à un peuple qui n'est plus chrétien.
31:47 Comment cette cathédrale va-t-elle pouvoir parler encore au français ?
31:51 Henri Danselma.
31:52 - Pas que.
31:53 En visitant notamment la cathédrale de Clermont-Ferrand, le recteur de la cathédrale me faisait remarquer.
31:58 Henri, si tu regardes les vitraux, tu vois bien qu'il y a plein de petites cenêtres qui sont représentées.
32:03 Mais très haut.
32:04 Au Moyen-Âge, quand on visitait les cathédrales, on ne distribuait pas de jumelles.
32:07 Je ne rejoins pas vraiment ce que vous dites, mais ça souligne quelque chose d'autre.
32:12 Malgré tout, il se donnait la peine de faire du beau et du figuratif gratuit.
32:19 Pas forcément pour être visible.
32:21 Il y a un truc qui m'a marqué aussi.
32:23 Dans mon grand tour de France des cathédrales, j'ai eu la chance de visiter certaines charpentes.
32:26 Il y a quelque chose qui m'a marqué en visitant certaines charpentes.
32:29 Sous 3 cm de poussière et des tonnes de toiles d'araignée, on découvre des poutres qui
32:34 sont finement taillées avec les angles arrondis.
32:37 Pourquoi ils ont fait ça ? À quoi ça sert ? Ce n'est pas fait pour être vu.
32:39 Personne ne va monter là-haut.
32:41 Personne ne va s'extasier.
32:42 Pourquoi ? Parce que du beau gratuit.
32:44 C'est aussi le sens d'une cathédrale.
32:46 Ça ne sert à rien.
32:48 C'est un cadeau.
32:49 Ça sert pour le culte, bien sûr.
32:50 C'est ça.
32:51 C'est l'audace.
32:52 Une cathédrale, si je ne me trompe pas, c'est entre 100 et 150 ans en moyenne de chantier.
32:56 C'est 4 à 5 générations de bâtisseurs qui se succèdent sans jamais voir la fin.
33:00 C'est des architectes qui, avec leur bâton dans le sable, vont faire des plans.
33:04 Ils ne savent pas comment ils vont arriver techniquement à leur plan.
33:07 Et au fur et à mesure, on découvre les techniques.
33:10 C'est à Chartres, je crois, qu'on découvre la technique des arcs-boutants.
33:12 Les artisans en voyage se disent « Ah, mais c'est génial ce que tu as fait là.
33:16 Je vais l'emmener à Beauvais. » Et puis à Beauvais, avec la technique des arcs-boutants,
33:18 l'évêque se dit « Super, je vais construire la plus grande cathédrale du monde.
33:21 » Bon, c'est à moitié effondré, c'est une autre histoire.
33:23 Mais voilà, c'est le truc absolument génial que j'aime.
33:27 Frère Déjaubert, vous souhaitiez réagir ?
33:30 Effectivement, c'est peut-être aussi ce peuple de pierres qui habite nos cathédrales.
33:35 Donc, pour la gloire du créateur, toujours cette idée de faire quelque chose qui soit
33:42 profondément beau et qui ne soit pas simplement un abri.
33:45 Mais ce peuple de pierres, il dit aussi, et c'est intéressant de le souligner, que
33:50 nos cathédrales sont des pierres vivantes.
33:52 Et en fait, tout d'un coup, on réalise en sculptant.
33:55 On n'avait pas encore cette sculpture qui est individualisée.
33:58 Cette sculpture appartient à l'architecture.
34:00 Et cette sculpture monumentale, elle nous dit que les pierres qui nous entourent font
34:05 partie de ce peuple des saints, de cette communion des saints, comme on dit.
34:09 Elles chantent la gloire de Dieu, comme les anges de nos portails.
34:13 Et ça, c'est tout un ensemble qu'il est extrêmement intéressant de comprendre.
34:18 À la fois peuple de pierres et peuple de verre dans les vitraux.
34:22 Alors, c'est une excellente transition.
34:23 Merci beaucoup, merci donc pour le reportage que nous allons écouter à présent, puisque
34:28 en attendant justement la réouverture de Notre-Dame pour la quatrième année consécutive,
34:33 un millier de personnes ont marché en pèlerinage vers Notre-Dame de Paris.
34:36 C'était le 25 mars dernier, le lundi saint avant Pâques.
34:39 Beaucoup de jeunes, notamment, qui veulent à leur manière aussi participer à la reconstruction
34:44 spirituelle de Notre-Dame.
34:46 Regardez ce reportage signé Olivier Gangloff et Loire Auchbrun.
34:49 En tête, la Vierge Marie est suivie par un millier de pèlerins dans les rues de Paris.
34:57 Pour la quatrième année consécutive, les fidèles du diocèse de Paris marchent jusqu'à
35:01 Notre-Dame, un pèlerinage pour soutenir la reconstruction matérielle et spirituelle
35:06 de la cathédrale.
35:07 Beaucoup sont encore marqués par l'incendie.
35:10 Quatre ans après l'incendie, donc en fait, ça donne aussi un peu un signe d'espoir.
35:14 C'est un lieu sacré, hyper fort, à la fois dans le patrimoine français et à la fois
35:18 dans le...
35:20 Ouais, pour l'Église en elle-même, l'Église catholique française.
35:23 Donc c'est beau de venir prier pour ça.
35:25 Je suis là du coup pour témoigner de ma foi en étant présent et du coup, montrer que
35:31 le Christ, il est là partout.
35:32 Arrivé au pied de Notre-Dame, les fidèles se réunissent pour une veillée de prière,
35:37 louanges, adorations, mais aussi sacrements de réconciliation donnés par une dizaine
35:41 de prêtres.
35:42 L'évêque auxiliaire de Paris, Emmanuel Toi, se réjouit de cet événement public à vocation
35:47 missionnaire.
35:48 Les forces qui s'unissent peuvent aider à vraiment grandir et espérer une Église reconstruite,
35:54 une Église dans la cité, une Église qui rassemble.
35:57 Moi, je suis très ébloui par la mobilisation des jeunes qui sont très heureux de nous
36:02 bousculer, de nous entraîner et de donner de l'espérance à ceux qui n'en ont plus
36:06 et qui pensent que l'Église, c'est le passé.
36:07 Une Église rassemblée notamment grâce à Noémie, coordinatrice des pierres vivantes,
36:12 qui nous rappelle le sens de cette marche.
36:14 Aujourd'hui, on redécouvre cette mission qu'a l'Église d'être catholique et d'être
36:18 grande ouverte au peuple de Dieu.
36:21 Va réparer mon Église.
36:22 C'est une parole qui a été souvent donnée tout au long des siècles et nous, de manière
36:26 pas du tout matérielle, mais simplement avec notre désir de témoigner de la foi, nous
36:32 venons aujourd'hui à Notre-Dame pour cela.
36:34 Après cinq ans de travaux, la première messe à Notre-Dame sera célébrée le 8 décembre
36:39 prochain, point de départ de sa renaissance spirituelle.
36:43 Voilà cet élan de foi des jeunes.
36:46 En attendant la réouverture de Notre-Dame, ce sera en décembre prochain, Véronique
36:51 Jacquier va nous en parler dans un instant, juste avant Henri Danselm, cet élan justement
36:55 de foi de ces jeunes, ça montre aussi que cette réouverture, ce n'est pas uniquement
37:01 la réouverture d'un musée ou d'un bâtiment, mais c'est une renaissance spirituelle.
37:05 Peut-être qu'on peut attendre de ce moment, de ces moments ?
37:08 Oui, je l'ai senti très fortement sur mon passage dans une grande majorité des régions
37:14 de France, notamment aussi auprès des jeunes.
37:16 Les jeunes sont très demandeurs de ce genre de symboles hautement sacrés et sont très
37:22 très emballés par le fait qu'ils puissent aller redécouvrir une cathédrale reconstruite,
37:27 mais en plus neuve, comme jamais auparavant nos ancêtres n'ont pu la voir.
37:31 J'ai eu la chance de visiter aussi pendant le chantier, je vous garantis que c'est absolument
37:37 extraordinaire, mais surtout je voulais souligner, parce qu'il y a une phrase qui me vient en
37:42 tête, une expression, alors je n'ai plus son auteur, vous me pardonnerez, c'est "le
37:46 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas".
37:48 Malraux, oui.
37:49 C'est André Malraux.
37:50 Et en fait, c'est profondément vrai et je pense que ce n'est pas anodin non plus que
37:55 la cathédrale Notre-Dame de Paris soit reconstruite et réouverte à l'aube de 2025, c'est-à-dire
38:00 le quart du 21e siècle.
38:02 Enfin, à travers la réouverture de Notre-Dame de Paris, et c'est ce que je souhaite, on
38:05 rentre enfin vraiment dans notre siècle qui sera un grand siècle chrétien ou ne sera
38:12 pas.
38:13 Et je fais remarquer aussi que 2024, c'est aussi le millénaire de la cathédrale de
38:19 Chartres, éminemment mariale, et il y a justement une analogie entre Chartres et Notre-Dame
38:27 de Paris, le même moment, c'est assez intéressant.
38:29 Frère Déjaubert, tous ces jeunes-là, donc effectivement, Henri Dancel nous faisait partager
38:34 cet enthousiasme et cette espérance, mais néanmoins, de quoi auront-ils besoin ? Parce
38:38 que dans Notre-Dame, on se souvient qu'il y a eu des grands prédicateurs comme le frère
38:42 Lacordaire, qui était un dominicain au 19e siècle.
38:45 Est-ce que justement, il faut que ça redevienne là aussi un lieu d'enseignement et de formation
38:49 ? Peut-être que ça peut être le cas.
38:52 Il faut inventer une manière de parler aujourd'hui et elle est toujours à réinventer.
38:58 Au cours des siècles, il y a eu des manières diverses de s'adresser au peuple de Paris,
39:02 au peuple français, depuis Notre-Dame.
39:04 Aujourd'hui, c'est sûr qu'il y a cette cohorte de touristes, mais qui rentrent peut-être
39:12 aussi dans Notre-Dame autrement que comme touristes et c'est ça qu'il faut absolument
39:15 accompagner.
39:16 14 millions de visiteurs avant l'incendie.
39:17 Exactement, ça risque d'exploser après.
39:19 J'espère qu'ils pourront faire face.
39:21 Un élément qui me semble très important, c'est de ne pas hésiter à rentrer dans nos
39:28 cathédrales, dans nos églises, qu'on soit croyant ou non.
39:32 Je crois que nos églises nous apprennent quelque chose de la foi, nous enseignent.
39:37 Elles ne sont pas réservées à une petite élite de purs ou de pratiquants.
39:43 D'ailleurs, le sens du mot église, c'est un peu un versel.
39:46 L'assemblée, l'ecclésia, c'est celle qui est convoquée et on est tous convoqués
39:50 de fait par le Christ dans les églises.
39:53 Il y a aussi un élément qui est intéressant, je pense, par rapport au fait d'entrer, même
39:59 si on n'est pas croyant, c'est que grâce au génie de ces différents bâtisseurs, il
40:07 y a un bâtiment absolument sublime, parfaitement calculé en termes de proportions, en termes
40:14 de couleurs, en termes de formes, etc.
40:16 On a tous une sensibilité et on est tous confrontés au beau.
40:22 Face à cet sublime édifice, il y a un effet "Waouh" et naturellement, cet effet a pour
40:31 conséquence une certaine invitation à la transcendance.
40:35 Que l'on soit croyant ou non, cette transcendance, on peut la rencontrer.
40:41 On passe par l'essence et par l'esthétique.
40:42 C'est par l'essence et il faut se laisser imprégner de la cohérence de cet édifice
40:49 et des messages que les bâtisseurs ont voulu transmettre.
40:52 C'est un petit peu ce que Claudel a pu vivre à Noël lors de sa conversion.
40:58 Il était juste dans le transept et là il a eu un effet "Waouh" avec une conversion
41:05 profonde grâce à Marie, c'est évident.
41:07 Elle est présente mais pour une personne qui n'est pas croyante, la confrontation
41:13 au beau invite à une transcendance.
41:16 Avant d'entendre vos réactions, Véronique, je voudrais que vous nous expliquiez le déroulé
41:20 précis des événements lors de la réouverture occulte qui sera la première ouverture de
41:25 Notre-Dame.
41:26 C'est important de le souligner puisque bien sûr, c'est un édifice politique, c'est
41:29 une cathédrale d'État, c'est la cathédrale de la France, pardonnez-moi, mais néanmoins,
41:33 c'est d'abord un édifice spirituel.
41:35 Alors l'événement va se dérouler sur deux jours, les 7 et 8 décembre prochains.
41:40 Pourquoi ? Donc parce qu'il y a la dimension politique et la dimension spirituelle.
41:44 C'est l'État qui est propriétaire du lieu, il va donc remettre la cathédrale
41:48 à l'église d'une façon symbolique pour l'usage du culte catholique auquel la cathédrale
41:53 est affectée bien entendu.
41:54 L'État lui va continuer à avoir la mission d'entretenir le bâtiment et de veiller
42:00 à sa sécurité.
42:01 Le chantier d'ailleurs va durer au moins jusqu'à 2028, notamment pour la rénovation
42:06 de certaines chapelles.
42:07 Donc en fait concrètement, le 7 décembre, qu'est-ce qu'il se passe ? Eh bien le
42:11 politique avec une présence visible d'Emmanuel Macron va s'effacer si j'ose dire pour
42:15 laisser se déployer le spirituel parce que l'archevêque de Paris, Mgr Ulrich, va frapper
42:21 le grand portail de plusieurs coups avec sa crosse épiscopale.
42:24 Et là c'est très symbolique parce que les portes de la cathédrale vont s'ouvrir
42:29 pour accueillir le peuple de Dieu et rappeler que la cathédrale est ouverte pour tous.
42:33 Ensuite, l'orgue au sens propre va être réveillé parce que vous savez quand même
42:37 5 ans qu'il est endormi.
42:39 Dialogue musical avec l'archevêque, il va notamment y avoir 8 réponses musicales improvisées.
42:44 Et puis il y aura ensuite une prière d'action de grâce, c'est-à-dire qu'on remercie
42:48 et qu'on rend gloire à Dieu.
42:50 Alors soit ce sera un magnifique 4 ans à TdM, ce n'est pas encore tranché.
42:53 Alors le lendemain, le 8 décembre, grand moment bien entendu avec la consécration
42:58 du nouvel hôtel.
42:59 On va déposer des reliques, donc on va mettre un reliquaire, donc les reliques de saints
43:03 bien entendu, dans un reliquaire sous la table de l'hôtel.
43:07 Pourquoi bien entendu ? Parce que dans les premiers siècles du christianisme, on construisait
43:11 les hôtels sur les sépultures des premiers martyrs.
43:14 Ensuite l'hôtel va être au oin avec le Saint-Crème, il va être aspergé d'eau bénite,
43:19 on va mettre une belle nappe, on va mettre bien entendu des sièges qu'on va allumer
43:23 pour la première fois depuis 5 ans.
43:25 Et puis les autorités de l'Etat, dont le président Emmanuel Macron, vont être invitées
43:30 à la messe, à la célébration liturgique.
43:33 Alors, chose très importante, ça tombe le jour de la fête de l'Immaculée Conception,
43:37 mais exceptionnellement, comme c'est le 2e dimanche de l'Avent, l'Immaculée Conception
43:42 sera fêtée le 9 décembre.
43:44 Enfin, ça c'est très important, cette fête de la réouverture de Notre-Dame, c'est
43:48 une grande fête, donc il y aura dans l'octave, c'est-à-dire dans les 8 jours qui suivent,
43:53 tous les jours, des célébrations solennelles.
43:56 Et puis ensuite, jusqu'à la Pentecôte 2025, Mgr Ulrich, l'archevêque de Paris, invite
44:00 les diocèses à organiser des parrainages.
44:02 Enfin, ça c'est symboliquement, je trouve, le plus fort.
44:05 Celle qui va entrer dans sa maison, c'est la Vierge Marie, à travers l'authentique
44:11 statue de Notre-Dame, la fameuse Vierge au Pilier, Vierge à l'enfant du 14e siècle
44:16 qui a été retrouvée intacte après l'incendie, et bien c'est elle qui va rentrer la première
44:20 dans l'édifice, portée en procession publique deux semaines plus tôt depuis l'église
44:25 Saint-Germain-Loxerrois.
44:26 Voilà, c'est elle qui attendra finalement Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris.
44:30 Et on peut ajouter, puisqu'on en a parlé, que c'est devant cette statue que Paul Claudel
44:34 effectivement s'est converti.
44:35 Donc c'est un beau symbole.
44:36 Alors, pour les quelques minutes qui nous restent, j'aimerais vous entendre, tous les
44:40 trois, sur comment finalement la réouverture de Notre-Dame peut être fédératrice dans
44:45 notre société française qui est fracturée.
44:47 Comment est-ce qu'elle peut être aussi symbole de la vie renaissante ? On ne cesse
44:51 d'entendre parler de violences, de guerres, de mort, de lois aussi qui vont dans le sens
44:55 plutôt de donner la mort.
44:57 Finalement, comment est-ce que Notre-Dame peut apparaître au milieu de tout cela comme
45:00 un symbole de vie ? Henri Danselle.
45:01 En fait, la réponse c'est Notre-Dame.
45:04 C'est ça le symbole fédérateur qu'il nous faut.
45:07 J'en veux pour exemple la bonne mère à Marseille, Notre-Dame de La Garde qui réunit
45:13 autour d'elle aussi bien les catholiques que les musulmans, que les supporters de
45:17 l'OM.
45:18 Pourquoi ? Parce que c'est notre mère et que c'est notre gardienne.
45:21 Notre-Dame de Paris, c'est pareil pour toute la France.
45:24 C'est ça le symbole fédérateur et ce n'est pas pour rien que Véronique vous avez
45:30 dit que le plus symbolique c'est la rentrée de Notre-Dame chez elle.
45:33 Il faut le faire, il faut le faire à la Saint-Louis, il faut y aller pieds nus, il faut y aller
45:37 en procession avec tout le monde.
45:40 Stéphane Brossot.
45:41 Moi je crois que c'est intéressant de faire le parallèle avec ce que vous venez de dire
45:45 sur le politique parce qu'on retrouve vraiment l'une des vocations de Notre-Dame.
45:51 C'est-à-dire que le politique négocie avec le religieux à Notre-Dame.
45:56 C'est ce qui s'est passé avec la révision du procès de Jeanne d'Arc en 1431.
46:01 Charles VII avait besoin de réhabiliter Jeanne d'Arc pour asseoir sa propre autorité.
46:06 C'est ce qui s'est passé avec Napoléon pour son sacre.
46:08 C'est ce qui s'est passé avec le tédéum à la libération.
46:13 Et bien là c'est un petit peu la même chose.
46:15 Le politique négocie avec le religieux et les deux se rendent service et le lieu Notre-Dame
46:22 de Paris est parfaitement adapté à ça.
46:25 Claire Desjauberts, le mot de la fin.
46:27 Et n'hésitons pas à regarder la flèche, à la contempler à nouveau, celle qui porte
46:31 avec elle aussi les douze apôtres, les quatre évangélistes.
46:36 Et puis à l'entrée, on va avoir la chance, à l'entrée de Notre-Dame, d'avoir un très
46:40 beau baptistère aussi.
46:41 Et ça je crois que c'est un symbole fort.
46:43 On parlait du politique, le baptême de Clovis.
46:47 Là on aura une cuve mobilière pour la première fois à Notre-Dame depuis longtemps.
46:51 On rentrera avec cette dimension du baptême et donc se rappeler qu'on ne naît pas chrétien,
46:56 on le devient.
46:57 Merci, merci beaucoup à tous les trois d'avoir éclairé cette belle perspective de la Renaissance
47:04 spirituelle, notamment bien sûr en premier lieu de Notre-Dame de Paris.
47:08 Merci à Aurélie Loukano et aux équipes techniques de CNews.
47:11 Merci à vous d'avoir suivi cette émission.
47:13 Véronique Jacquier, France Catholique consacrée également à la réouverture de Notre-Dame,
47:18 la perspective.
47:19 Tout à fait, un numéro spécial, très beau numéro consacré à Notre-Dame de Paris et
47:22 à sa Renaissance spirituelle.
47:23 Sur abonnement et sur france-catholique.fr.
47:26 Voilà, et puis la semaine prochaine, Véronique, on vous retrouve pour…
47:30 Voilà, je serai à votre place, Emery.
47:31 Exactement.
47:32 On a l'honneur de la vieillesse, de l'avancée dans le grand âge parce qu'on est quand
47:35 même de plus en plus nombreux et c'est inéluctable.
47:38 Que dit l'Église ? Comment accompagne-t-elle le grand âge, les trésors spirituels bien
47:43 sûr qu'elle propose ?
47:44 Voilà, une très belle émission en perspective.
47:46 Vous resterez donc à notre écoute mais pour l'heure, l'info continue sur CNews.
47:49 !

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