• il y a 8 mois
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00 Bonjour, bienvenue dans "Quête d'Esprit", une émission pour vous donner aujourd'hui du réconfort et de l'espérance
00:06 puisque nous allons porter un regard chrétien sur la vieillesse.
00:10 L'Église en fait un temps béni pour prier, pour s'abandonner à Dieu, pour préparer sa mort aussi, et ses paroles sont précieuses.
00:17 Alors comment avancer en âge le mieux possible ? Avec quelle arme spirituelle ?
00:21 Comment aborder les questions sur la fin de vie sans croire en l'immortalité de l'âme ?
00:26 Et si on y croit, comment ne pas rater ce moment parce que finalement tout est lié ?
00:31 On en parle avec Sœur Marie-Claude de la Congrégation des Augustines de Malétroie,
00:37 avec Nathalie Sarrako, auteure, réalisatrice, et puis avec Adrien Serret, médecin généraliste spécialisé dans les soins palliatifs.
00:46 Une émission en partenariat avec France Catholique, mais d'abord le journal des informations religieuses de la semaine, présenté par Isabelle Piboulot.
00:55 *Générique*
01:06 Le journal présenté par Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
01:09 Bonjour.
01:10 On commence avec les paroles du pape François cette semaine sur la dignité humaine.
01:15 Oui, la déclaration sur la dignité humaine intitulée "Dignitas Infinitas" a été publiée lundi 8 avril par le Vatican.
01:22 14 thèmes traités, tous choisis par le pape François.
01:25 Des sujets à la fois éthiques, sociétaux, politiques, mais aussi religieux.
01:29 Les détails avec Éloi Rochebrune.
01:32 La position du Vatican ne change pas. Le suici d'assister et l'euthanasie sont des violations graves de la dignité humaine.
01:40 Ce sont en ces termes qu'ils sont qualifiés dans la déclaration "Dignitas Infinitas" publiée mardi 7 avril par le Dicaster pour la doctrine de la foi.
01:49 Un texte fruit de 5 ans de travail et approuvé par le pape François dans lequel il condamne sans concession aussi l'avortement qu'il qualifie d'homicide.
01:59 Il propose ainsi quelques éléments de réflexion et affirme que tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement.
02:07 Il estime que lorsque ce principe élémentaire n'est pas préservé, il n'y a d'avenir ni pour la fraternité ni pour la survie de l'humanité.
02:16 Le souverain pontife invite donc tous les pays à respecter le droit de vivre dans la dignité, une dignité humaine menacée aussi par la pauvreté et par la guerre.
02:26 Le texte fait état d'une troisième guerre mondiale par morceaux.
02:30 Des conflits qui ne résoudront pas les problèmes mais les accroîtront selon le Vatican qui s'inquiète du sort de tant de civils innocents qui meurent en dehors des champs de bataille.
02:40 Un projet de loi sur une aide à mourir a été présenté mercredi en Conseil des ministres.
02:45 L'Église de France est très fortement opposée à toute évolution de la loi en vigueur.
02:50 Elle s'investit depuis longtemps auprès des malades grâce notamment aux aumôniers d'hôpitaux.
02:55 Écoutez ce témoignage du père Olivier d'Arlencourt, aumônier de l'hôpital Sainte-Périne à Paris.
03:00 Je pense que le rôle de l'Église c'est témoin de la vie, la résurrection du Christ et témoin de la vie des êtres humains.
03:05 Et puis aussi quand c'est possible de leur montrer le chemin du ciel.
03:08 J'ai un petit souvenir comme ça d'une chose qui est à peu près similaire en réa,
03:12 quand j'étais aumônier d'hôpital à Saint-Joseph, à l'hôpital Saint-Joseph.
03:15 Une infirmière athée me dit "vous venez prier tous les jours auprès de ce malade,
03:20 enfin j'imagine que vous priez puisque je ne sais pas ce que c'est que la prière,
03:24 mais en étant là tous les jours, en étant à genoux au pied de ce lit, vous donnez du sens à ce que je fais".
03:30 Et moi je me souviens de lui avoir dit en retour "écoutez, vous donnez aussi du sens à ce que je fais
03:34 puisque par les soins que vous prodiguez, par les gestes que vous faites,
03:38 pas simplement avec professionnalisme mais aussi avec délicatesse, bien par tout ça,
03:42 vous me rappelez aussi que la personne auprès de laquelle je suis est une personne vivante
03:46 quand bien même elle peut être dans un coma profond".
03:48 En Irak, les chrétiens de Mossoul renaissent de leur cendre.
03:52 Ils ont pu célébrer dimanche dernier une messe dans leur église fraîchement restaurée,
03:57 dix ans après l'arrivée du groupe État islamique dans la ville.
04:00 Le récit d'Éloï Rochbrin.
04:02 À Mossoul, ce clocher est flambe en oeuf.
04:06 Il y a dix ans, cet édifice était le siège de la police religieuse de l'État islamique.
04:10 Aujourd'hui, les chrétiens peuvent assister à la messe inaugurale librement
04:14 comme ce retraité Abdel Massis Elim.
04:17 "En ce jour, j'ai l'impression que la vie est revenue après une longue période
04:24 suite à notre déplacement par les combattants oppresseurs de l'État islamique.
04:28 C'est notre église et notre lieu de naissance."
04:35 À l'intérieur, tout a été refait, avec l'aide notamment de l'ONG SOS Chrétien d'Orient.
04:40 Toutes les statues et les crucifix avaient été détruits,
04:43 remplacés par des pancartes de l'État islamique.
04:46 Le patriarche de l'église caldéenne qui a fait le déplacement se souvient.
04:50 "Je l'ai visitée après la libération.
04:52 Elle avait été détruite, je n'ai pas pu la reconnaître.
04:55 C'est notre pays et notre terre.
04:57 On a toujours resté, même si nous ne sommes plus très nombreux."
05:01 Malgré la restauration de l'église, la communauté a perdu beaucoup de fidèles.
05:05 En 2003, il y avait 1,5 million de chrétiens en Irak.
05:09 Aujourd'hui, ils sont 400 000.
05:11 Et la situation politique ne permet pas leur retour,
05:14 comme nous l'affirme cette directrice d'école.
05:17 "Tout d'abord, les maisons sont détruites.
05:20 Il n'y a pas d'aide.
05:21 Comment les gens vont-ils vivre dans des maisons détruites s'ils reviennent ?
05:24 Nous n'avons pas d'emploi.
05:26 Nous n'avons rien.
05:27 Si l'Etat et le gouvernement local ne nous aident pas,
05:30 comment les gens pourront-ils retourner chez eux ?"
05:33 Jadis au lieu du christianisme, Mossoul et sa plaine de Ninive
05:38 tentent de retrouver un semblant de normalité,
05:40 sept ans après la fin de l'oppression de l'Etat islamique.
05:44 Une chapelle dédiée à Saint-Charles-de-Foucault devrait voir le jour,
05:50 à Nîmes, au deuxième régiment étranger d'infanterie.
05:53 Depuis 2021, le projet d'aménagement de la nouvelle chapelle du régiment a eu lieu.
05:58 Coût des travaux ? 400 000 euros.
06:00 Une campagne de dons a été lancée sur Credofunding pour terminer le chantier.
06:05 Enfin, la figure du cirque équestre Alexis Gruss s'est éteinte
06:10 samedi dernier à l'âge de 79 ans.
06:13 Ses proches et le monde du cirque lui ont rendu hommage
06:16 lors d'une cérémonie religieuse à l'église Saint-Roch à Paris jeudi.
06:19 Souvenez-vous, sur notre plateau pour Noël 2022,
06:22 Alexis Gruss nous avait partagé sa foi profonde.
06:25 Écoutez son témoignage.
06:27 Et le soir de la messe, le soir du 24,
06:31 il y avait eu déjà de très très fortes rafales de vent.
06:34 Et le chapiteau était archicon.
06:36 J'ai failli faire...
06:38 C'est la seule messe de minuit auquel j'ai pas assisté.
06:41 J'ai dû tourner autour du chapiteau pour voir si tout allait bien.
06:44 Et dans la nuit du 26, les arbres sont tombés, tout ça.
06:48 Et cette croix qui est au-dessus de l'olivier,
06:52 c'est une croix qui a été fabriquée par une maison-employée polonaise
06:56 dans un arbre qui était tombé sur le chapiteau.
06:59 Il a taillé le bois, il a taillé les branches pour en faire une croix.
07:04 Et cet employé qui était polonais s'appelait Joseph.
07:09 - Il n'y a pas de hasard.
07:11 - Il n'y a pas de hasard.
07:13 - Merci d'avoir suivi cette édition.
07:15 La suite avec Véronique Jacquier, c'est tout de suite.
07:18 - Merci Isabelle Piboulot pour ces informations religieuses de la semaine.
07:22 Le chapelet plutôt que les mots croisés, ça pourrait être ça la vieillesse.
07:26 On va en parler parce qu'on va mettre la vieillesse au cœur de notre vie.
07:31 On va d'abord aborder ce qu'elle a de riche,
07:34 ce qu'elle peut apporter à tous ceux qui regardent cette émission.
07:38 En quoi l'Église en fait un trésor.
07:41 J'ai un témoin merveilleux pour en parler, c'est Sir Marie-Claude.
07:44 Bonjour Sir Marie-Claude.
07:46 - Bonjour Anne.
07:47 - Vous faites partie des Augustines de Malétrois.
07:49 Vous avez 84 ans, vous suivez la règle de Saint-Augustin.
07:52 C'est pour ça qu'on dit que vous êtes des Augustines.
07:54 Malétrois, c'est en Bretagne, à 35 km de Vannes.
07:57 Vous êtes entrée chez les Augustines à 20 ans.
07:59 Ça veut dire que vous avez 62 ans de vie consacrée.
08:02 Et vous êtes incroyablement lumineuse.
08:05 Aujourd'hui, vous avez été longtemps au service des malades, des personnes âgées.
08:09 Mais aujourd'hui, vous êtes à l'accueil des Augustines de Malétrois.
08:13 En partie.
08:14 Vous occupez aussi du secrétariat de maire Yvonne Aimée,
08:17 qui est la grande figure des Augustines de Malétrois, on en dirait un petit mot.
08:22 J'accueille aussi Nathalie Sarrako, bienvenue.
08:24 - Merci.
08:25 - Vous êtes réalisatrice et auteure de nombreux ouvrages,
08:29 dont le dernier, qui va nous servir un petit peu de cœur pour notre discussion.
08:34 En avant les vieux, vous êtes l'armée du bon Dieu.
08:36 C'est publié chez Artej.
08:38 Vous avez aussi une émission mensuelle sur Radio Maria
08:40 et une chaîne YouTube qui cartonne.
08:43 Et puis, également, notre compagnie, Adrien Serret.
08:46 Bonjour Adrien, vous êtes médecin généraliste spécialisé dans les soins palliatifs.
08:51 Vous vous êtes spécialisé et vous travaillez au sein de différents établissements
08:54 en région Centre-Val-de-Loire, en coordination avec des EHPAD, bien entendu.
08:58 Mais avec certains EHPAD qui ont la spécificité de proposer un accompagnement chrétien.
09:02 Donc ça, c'est très intéressant.
09:04 On va voir sans accompagnement chrétien et avec accompagnement chrétien.
09:07 Et on va voir que ça change tout.
09:09 Alors tout d'abord, Nathalie Sarrako, vous vous êtes posée une question
09:13 en écrivant votre ouvrage "Les vieux, armées du bon Dieu".
09:16 Pourquoi ? Parce que l'Église fait trop de jeunisme,
09:18 elle mise trop sur une évangélisation avec les moins de 25 ans.
09:22 Et vous vous dites "On avance tous en âge et il n'y a rien à faire,
09:25 on ne s'occupe pas de ces vieux qui sont finalement un réservoir de prière".
09:28 C'est ça ?
09:29 C'est vraiment très triste.
09:31 Je me rends compte que les personnes âgées sont vraiment les dernières roues
09:35 de la charrette de notre monde totalement individualiste.
09:38 Et ce qui est fou, c'est que même à l'intérieur de notre Église,
09:42 effectivement, il y en a pour que les jeunes, les jaunes, les djounes,
09:45 les djounes, les djounes, et alors les vieux comptent pour des prunes ou quoi ?
09:48 Donc oui, c'est quelque chose de terrible.
09:51 Et moi, j'ai découvert le problème de l'intérieur
09:53 parce que j'ai la grâce de m'occuper d'une vieille princesse
09:57 qui a fêté ses 95 ans.
09:59 Et je me bats pour qu'elle reste à la maison, pour qu'elle n'aille pas...
10:02 C'est votre maman ?
10:03 Oui, ma petite maman que je salue.
10:05 Maman, je t'aime !
10:07 Et en fait, c'est quelque chose de très difficile, vraiment, la vieillesse.
10:14 C'est comme s'il y avait... Enfin, je sais pas, le docteur peut me le dire,
10:18 mais c'est comme s'il y avait deux vieillesses.
10:20 Une première vieillesse qui est encore gérable à peu près,
10:23 on va dire jusqu'à 81, 84 ans, quand tout va bien,
10:26 quand on est un bon gaillard,
10:28 et une deuxième vieillesse au-delà de 84 ans
10:32 qui est quelque chose de complètement surréaliste.
10:34 Et effectivement, dans l'Église, les personnes âgées,
10:38 on les salue, on les... à la fin de la messe,
10:41 mais en fait, il n'y a pas grand-chose pour elles,
10:44 et il y a une déconsidération, finalement.
10:46 En fait, elles sont transparentes.
10:49 Plus on prend de l'âge, plus on devient transparent,
10:52 vous savez, pour finir comme dans la série "L'homme invisible".
10:55 Jusqu'où ça peut aller, c'est terrible.
10:57 Soeur Marie-Claude, est-ce que c'est ainsi que vous ressentez les choses,
11:00 vous qui avez 84 ans ?
11:02 Oui, c'est vrai qu'il y a plusieurs étapes dans la vieillesse.
11:06 Et pour l'instant, moi, je me sens encore en forme, c'est vrai,
11:10 même si l'âge quand même me fait comprendre
11:15 que je n'ai plus les forces que j'ai eues dans le passé.
11:18 Mais néanmoins, je peux encore faire des choses.
11:21 Et je devine que plus ça va aller,
11:24 plus on va aller vers un plus grand abandon,
11:28 une plus grande remise de soi à Dieu.
11:30 Plus je vais, plus je découvre comment cette étape de nos vies,
11:37 c'était vraiment un cadeau de Dieu, un beau cadeau,
11:41 parce qu'on a tellement à rendre grâce.
11:44 Et pour moi, c'est ça.
11:47 Il faut prendre ce temps-là comme possibilité
11:50 de prendre plus de temps avec Dieu, de rendre grâce.
11:53 Et surtout, ce qui m'émerveille,
11:57 c'est que plus j'avance, plus je découvre
12:01 comment on est aimé de Dieu,
12:03 qu'Il nous aime mais gratuitement, de miséricorde,
12:07 qu'Il n'a qu'un désir, c'est de se donner à nous.
12:12 Alors j'essaie de lui donner cette joie
12:15 en accueillant son amour et en m'abandonnant à lui,
12:20 en me laissant aimer tout simplement.
12:22 Même s'il y a les misères de la vie qui arrivent,
12:25 mais c'est tellement beau aussi de vivre cela.
12:29 - Adrien Serret, magnifique témoignage.
12:32 Est-ce que vous diriez que plus on avance en âge,
12:35 vous qui avez une expérience de médecin,
12:37 y compris en soins palliatifs,
12:39 plus on porte son âme sur son visage
12:41 si justement on sait vivre chrétiennement les choses ?
12:44 - Oui, tout à fait. Merci pour votre témoignage.
12:47 C'est ce que je constate moi dans mon métier,
12:50 sur le terrain, au contact des personnes âgées
12:53 que j'ai la chance d'accompagner, d'écouter, de contempler.
12:57 Vraiment, les personnes âgées ont tout à nous apprendre.
13:03 Malheureusement, aujourd'hui, notre société
13:07 mise tout sur le culte du corps, le jeunisme,
13:11 comme vous avez dit, et marginalise un petit peu
13:15 toutes les personnes âgées.
13:17 Alors qu'elles sont le creuset de notre humanité
13:21 parce qu'elles révèlent nos propres fragilités.
13:25 Et de les marginaliser ainsi, avec tout notre système EHPAD
13:29 qui n'est pas forcément bien adapté,
13:31 c'est prendre le risque d'oublier qu'on est soi-même fragile,
13:36 qu'on est mortel et qu'il faut se préparer.
13:39 Donc on a tout à y gagner, de vous accompagner,
13:44 de vous écouter, parce que vous êtes dans un processus,
13:49 bien évidemment, de vieillissement, on va peut-être en reparler,
13:52 mais de vieillissement physique, corporel.
13:55 Vous avez les cellules qui se meurent,
13:57 mais pas la mort de la vie de l'esprit.
14:00 Et vous avez tout un enseignement à nous donner
14:03 sur la vie de l'esprit, l'intelligence, la volonté,
14:06 la connaissance, les transmissions de savoirs, et l'amour.
14:09 Bien sûr, vous diffusez l'amour, et grâce à vous,
14:12 grâce à vous-même, on peut se mettre à votre service.
14:17 C'est-à-dire vous accompagner, vous soulager, prendre soin de vous.
14:21 Donc vous êtes le "joyau" de notre humanité.
14:24 Et pour ça, je vous remercie.
14:26 - On va passer en revue les solutions chrétiennes
14:28 qui font que l'Église propose de faire de la vieillesse
14:31 une sagesse, une sagesse qui existe encore dans certaines civilisations.
14:34 Mais je vous propose tout d'abord d'écouter les réactions
14:37 de certaines personnes à qui nous sommes allés demander
14:40 si pour elles, selon la fameuse phrase du général de Gaulle,
14:43 la vieillesse était un naufrage.
14:45 Les réactions sont très différentes.
14:47 - La vieillesse, c'est un naufrage.
14:50 Mais bon, on n'a pas vraiment le choix, je crois.
14:53 - Oui, on n'a pas le choix, et ça fait peur quand même.
14:55 - Quelle raison ?
14:57 - On oublie, on oublie de jouer, on oublie beaucoup de choses,
15:00 trop pris par les contraintes.
15:02 - Ça fait partie de la vie, c'est une étape comme toute autre,
15:06 mais c'est un peu la plus importante pour certains.
15:09 - C'est plus sur le niveau de santé que j'ai peur ou non de vieillir.
15:14 Mais pas sur un autre plan.
15:19 Peut-être le travail, oui, mais en général, vieillir,
15:22 c'est assez cool, c'est assez bien, on n'est plus posé dans la tête, etc.
15:26 Mais c'est plus au niveau de la santé.
15:28 - La vieillesse, c'est le début du départ.
15:30 Et tant qu'on est là, comme on est bien ici,
15:33 on voudrait rester ici le plus longtemps possible.
15:35 - Je dirais que ce n'est pas une mauvaise chose de vieillir,
15:38 mais j'aimerais bien qu'on reste en vie toute la vie.
15:40 Enfin, on reste en vie pour toujours.
15:42 Plus je grandis, plus je me sens alignée avec moi-même.
15:45 Je me dis que si ça continue, ça sera ouf, à 80, 100 ans.
15:50 - Voilà, on a entendu la vieillesse, c'est le début du départ.
15:54 C'est assez joli, finalement, comme résumé Nathalie Sarrako, non ?
15:57 - Oui, mais le départ pour aller où ?
16:00 Elle est quand même là, la question.
16:03 Et la direction, la finalité est éternelle, n'est-ce pas, ma sœur ?
16:07 Donc, pour revenir à la question, la vieillesse est-elle un naufrage ?
16:12 Ça dépend comment on la vit.
16:14 En fait, si on la vit de manière totalement matérialiste,
16:18 en voulant reproduire les choses que nous pouvions faire
16:21 plus jeunes, dans nos vertes années,
16:23 eh bien, on va très vite s'aigrir, on va devenir grimaçant,
16:28 mais grimaçant non seulement physiquement.
16:30 Vous savez, ces femmes qui veulent être belles jusqu'au bout,
16:33 comme dans Blanche-Neige, avec le miroir.
16:38 Et si on aborde la vieillesse, en fait, sans Dieu,
16:42 c'est une catastrophe, c'est clair et net.
16:44 Et si on aborde la vieillesse avec Dieu, ça devient une offrande,
16:49 et ça devient surtout un moment propice où, justement,
16:54 les personnes âgées disposent d'un trésor qui se nomme le temps.
16:59 Quand on est dans la vie active, on court après le temps,
17:02 on est tous sous la dictature du temps,
17:04 on court comme des petits rats de laboratoire.
17:07 Et les personnes âgées disposent du temps,
17:10 et si elles utilisaient le temps, justement,
17:12 à se remettre positivement en question,
17:14 et à s'ouvrir vers ce Dieu que, parfois,
17:17 elles ont souvent fui plus jeunes.
17:19 - Alors, le temps, effectivement, est un trésor,
17:22 trésor de prière, trésor d'abandon, on va détailler tout ça.
17:25 Mais tout d'abord, Adrien Serret, je voudrais qu'on s'arrête
17:28 sur la notion de temps, ça peut rimer aussi avec décrépitude.
17:31 Vous nous avez fait part, un petit peu, de votre témoignage,
17:34 Sœur Marie-Claude, temps peut rimer avec décrépitude,
17:37 et pourtant, il faut s'arrêter sur cette notion, en ce moment,
17:40 qui est quand même pas mal bafouée, de dignité et d'indignité,
17:43 comme si l'avancée dans l'âge rimait forcément avec indignité,
17:47 parce que, potentiellement, décrépitude.
17:50 Voilà les propos du pape François,
17:52 voilà ce qu'il a dit le 8 avril, donc il y a seulement quelques jours,
17:56 l'idée que l'euthanasie et le suicide assisté sont compatibles
17:59 avec le respect de la dignité de la personne humaine
18:02 est largement dérépendue.
18:04 Face à ce constat, il faut réaffirmer avec force
18:07 que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade
18:11 la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable.
18:15 Cette dignité.
18:17 Racontez-nous, justement, comment vous l'avez sentie
18:20 auprès des personnes qui avancent en âge,
18:22 qui savent, d'ailleurs, que l'avancée en âge rime aussi avec la fin de vie.
18:25 Oui, oui, sur la question du naufrage et ensuite sur la dignité,
18:29 pour moi, la vieillesse est la plus belle étape de la vie.
18:32 On le voit.
18:34 C'est la plus belle étape de la vie parce que, justement,
18:36 c'est celle qui précède l'étape de la mort et de l'éventuelle rencontre.
18:40 La finalité dont vous parliez.
18:42 La plus belle étape de la vie, si on s'y est préparé.
18:44 Si on s'y est préparé, si on s'y prépare.
18:46 Tout est question de l'état d'esprit dans lequel on avance.
18:50 Donc, question du naufrage, non.
18:53 Ça dépend vraiment de la définition de la vieillesse.
18:56 Si on part sur une définition purement physique, physico-chimique,
19:00 oui, les cellules se meurent petit à petit, s'étirent, se vieillissent,
19:05 perdent leur fonction.
19:07 On a des rides, on a des fractures.
19:10 On lutte plus difficilement contre les infections.
19:13 Ça, c'est la vieillesse physique.
19:15 Mais il y a aussi la définition, selon les quatre causes aristotéliciennes,
19:19 le matériel, le formel, l'efficient.
19:22 C'est l'origine de la vieillesse, c'est la temporalité.
19:25 On évolue dans une loi naturelle qui est imposée.
19:28 C'est la temporalité.
19:30 Et c'est surtout la cause finale, la définition de la vieillesse.
19:33 Pourquoi on vieillit ?
19:35 On vieillit pour mourir.
19:37 Et on meurt pourquoi ? Pour deux raisons.
19:39 On meurt pour une raison humaine, humaniste, altruiste,
19:42 c'est-à-dire pour laisser la place aux générations ultérieures.
19:45 Tout le monde a le droit de profiter de cette vie terrestre
19:48 qui est magnifique, qui nous est donnée.
19:50 Et la deuxième raison, elle est plus théologique,
19:52 mais je me permets de la dire sur ce plateau,
19:54 c'est ce que vous disiez.
19:56 On meurt, on vieillit pour mourir, pour rencontrer son créateur.
20:02 Et donc, sur la question de la dignité,
20:04 la question de la dignité, en fait, cette question n'a plus lieu d'être.
20:08 Même l'ADMD, l'Association des droits amoureux dans la dignité,
20:11 reconnaît son erreur, sur les débats sur l'euthanasie et le suicide assisté.
20:14 La dignité, elle est ontologique, c'est-à-dire qu'elle est interne,
20:17 elle est intrinsèque à notre humanité.
20:20 Le fait d'être humain nous permet d'être en dignité.
20:26 - C'est complètement ça. - Ce n'est plus la question.
20:28 - On se pose la question, la première question,
20:30 il parle de dignité, mais c'est quoi la dignité pour ces gens-là
20:33 qui sont là pour vouloir l'euthanasie et tout ?
20:37 Est-ce que la dignité, c'est la performance ?
20:39 Est-ce que c'est d'être jeune, d'être vraiment dans le rendement ?
20:43 - La dignité, elle est, comme vous disiez, liée à la personne, à la créature de Dieu.
20:49 On est toute personne, peu importe l'âge de son âge, son état de santé ou pas,
20:56 il est une personne sacrée.
20:58 - Alors vous, sœur Marie-Claude, justement, vous vivez en communauté,
21:01 donc vous n'avez pas ce souci, au contraire, vous êtes accompagnée.
21:05 Mais je voudrais que vous nous disiez un mot avant d'aborder ce sujet
21:07 de l'accompagnement et des richesses spirituelles que propose l'Église.
21:11 Comment vous expliquez cette notion de dignité ?
21:14 Parce qu'on est tous enfants de Dieu ?
21:16 - Oui, pour moi, oui.
21:18 Et je rejoins tout à fait ce que vous disiez, Adrien.
21:21 C'est vrai que si on a conscience qu'on est des enfants de Dieu,
21:29 notre grand désir, c'est de retourner là où nous sommes attendus.
21:34 Et pour moi, cette étape-là, vieillir, c'est vrai que la vieillesse,
21:39 elle est là avec tout ce qu'elle nous apporte.
21:41 Mais en même temps, plus on avance en âge,
21:45 plus il me semble qu'on devienne jeune,
21:47 qu'on retrouve cet âme d'enfant pour retrouver notre Père qui nous attend.
21:52 Et voilà, on est attendus et moi j'attends, j'attends.
21:56 - C'est très beau ce que vous dites, mais comment expliquer la symbolique
21:58 de personnes âgées dans la Bible, qui sont souvent des personnes très fortes ?
22:03 Abraham, Simeon, Simeon qui attend de voir le Christ pour mourir.
22:08 Qu'est-ce que ça nous dit justement de la vieillesse et de l'avancée en âge,
22:11 ces grands personnages ?
22:12 - Eh bien qu'ils ne se sont pas fixés sur la terre,
22:15 on n'est pas faits pour rester sur la terre, on est attendus.
22:19 Et c'est ça, pour une vie de bonheur éternel.
22:23 Et voilà, si on va vers cette rencontre-là, ça change complètement la vie.
22:29 Alors c'est vrai qu'en même temps, ça va passer par des détachements,
22:34 mais c'est en même temps une grâce que le bon Dieu nous fait.
22:37 Parce qu'il veut tellement nous combler de Lui,
22:40 mais si on est plein de nous, il ne pourra pas.
22:43 Donc il faut être détaché, il faut se détacher de beaucoup de choses.
22:47 Bon, se détacher des activités qu'on a pu avoir dans le passé,
22:52 de ses responsabilités, de beaucoup de choses,
22:56 et perdre aussi nos forces.
22:58 Mais on va vers quelqu'un qui nous aime et qui nous attend.
23:03 Ce n'est pas pareil.
23:04 - Merci pour ce beau témoignage, on continue d'en parler,
23:07 vous allez voir, c'est passionnant, parce qu'on va voir comment se préparer
23:10 justement pour aller vers ce bon Dieu qui nous attend.
23:13 Vous restez avec nous.
23:15 Retour dans "Enquête d'Esprit", bienvenue.
23:20 Si vous venez tout juste de nous rejoindre,
23:22 on parle de la vieillesse comme un trésor spirituel pour l'Église,
23:26 mais pour la société aussi, parce que si on comprend
23:29 comment mieux avancer en âge, comment le faire de la façon
23:32 la plus sereine qui soit, c'est un bienfait pour l'entourage
23:35 et pour toute la société.
23:37 On en parle avec Sœur Marie-Claude qui nous offre un magnifique témoignage
23:41 du haut de ses 84 ans, Sœur Augustine venue de Malaise 3,
23:45 avec Nathalie Sarrako, auteure, réalisatrice,
23:49 et puis avec Adrien Serret, qui est médecin généraliste
23:51 et spécialisé dans les soins palliatifs.
23:53 Tous les trois, vous avez une très belle sensibilité
23:55 pour aborder ces questions-là qui ne sont pas faciles,
23:58 disons les choses.
24:00 Pas facile d'autant que nous sommes de plus en plus nombreux
24:02 à avancer en âge, c'est inéluctable.
24:04 La population française vieillit, la population européenne vieillit,
24:08 près de 5 millions de personnes âgées de plus de 85 ans en 2053,
24:14 fois plus qu'aujourd'hui.
24:15 C'est dire les enjeux que représente la vieillesse
24:18 et c'est dire que c'est un sujet en soi, un sujet de société,
24:22 un sujet bien entendu spirituel.
24:23 L'âge moyen de la perte d'autonomie, c'est 83 ans.
24:27 Ce sont des sources qui émènent du ministère des Solidarités et de la Santé.
24:30 Alors je vais quand même vous donner un petit peu de réconfort
24:32 avant de vous laisser la parole, avec des paroles justement de papes,
24:36 parce que Benoît XVI s'est emparé de cette question de la vieillesse
24:39 en disant "la qualité d'une société, je dirais d'une civilisation,
24:43 se juge à la façon dont les personnes âgées sont traitées".
24:46 Nous avons aussi le pape François qui a ouvert un cycle d'enseignement
24:50 consacré à la vieillesse.
24:52 C'était en février 2022.
24:54 Que disait le Saint-Père ?
24:56 Le vieillissement de la population doit inciter la société
24:58 à mettre plus de qualité spirituelle dans les relations humaines.
25:02 Le pape dénonce évidemment fréquemment l'isolement des personnes âgées,
25:06 le manque de lien entre les générations, ça aussi c'est un sujet.
25:10 Et puis le Saint-Père parle très souvent de la beauté de la vieillesse.
25:14 "Nous marchons vers l'éternité", dit-il,
25:16 "nous les vieux devons être une lumière pour les autres".
25:20 Alors, Sœur Marie-Claude, vous incarnez ça merveilleusement,
25:23 le fait d'être une lumière pour les autres,
25:25 mais qu'est-ce que vous dites à tous ceux qui sont derrière leur télé
25:27 et qui se disent "mais moi j'ai le sentiment d'être inutile,
25:29 je ne sais pas comment être une lumière, comment ça marche finalement".
25:33 Quelles sont les solutions chrétiennes pour être une lumière ?
25:37 Eh bien, déjà ne pas rester centré sur soi,
25:41 et se tourner vers les autres, vers Dieu si on a la foi,
25:46 bien sûr, c'est là ma grande espérance,
25:49 mais aussi, si on n'a pas la foi,
25:51 il y a toujours les autres qu'on peut aider
25:54 et leur apporter un petit réconfort,
25:57 suivant les possibilités qui nous restent.
25:59 Mais, par exemple, faire la lecture à une personne qui est devenue aveugle,
26:04 ou apporter un sourire, ou, est-ce que je sais,
26:07 il y a tellement de petits services qu'on peut rendre.
26:10 Et il y a aussi, tous ceux qui sont dans la souffrance,
26:16 comment on peut les aider ?
26:19 Eh bien, moi ce que je trouve extraordinaire,
26:22 c'est que Dieu a voulu devenir un homme,
26:25 et a tout pris de nous,
26:27 toutes nos souffrances, toutes nos peurs,
26:29 toutes nos angoisses, nos impuissances,
26:33 il les a fait siennes,
26:36 et ça change complètement quand on explique ça aux gens.
26:40 Elles ne sont plus toutes seules pour nous,
26:43 mais il les porte avec nous,
26:46 et non seulement il les porte avec nous,
26:48 il les fait siennes, et même divines.
26:50 C'est incroyable, parce qu'il a à la fois Dieu et homme.
26:54 Donc, la valeur que ça prend,
26:57 c'est ça le trésor de l'Église.
27:00 Est-ce à dire qu'on peut offrir nos souffrances ?
27:03 On a du mal à comprendre ça aujourd'hui.
27:05 À comprendre que quand nos forces déclinent,
27:08 eh bien on peut offrir quelque chose de nous-mêmes.
27:10 C'est ça que vous nous expliquez, Sœur Marie-Claude ?
27:12 Parce que Jésus nous aime tellement
27:17 qu'il s'est uni à nous, à chacun de nous,
27:20 et notre vie l'intéresse passionnément.
27:23 Et c'est pour ça que je me dis,
27:26 il ne peut pas nous laisser quelqu'un qui est dans la souffrance.
27:29 Il est là, il se penche vers lui.
27:31 Pour moi, c'est toute la miséricorde de Dieu penchée vers notre misère.
27:35 Notre misère attire Dieu, attire sa miséricorde.
27:40 Il faut savoir être là et lui donner,
27:43 et il la porte avec nous.
27:45 Lui offrir, tout simplement.
27:47 Il va aider, il va porter avec nous.
27:50 Offrir nos croix, c'est ça ?
27:52 Dans le temps, on entendait nos grands-mères parler comme ça.
27:55 Nos grands-mères, d'ailleurs, qui étaient un réservoir de modèles chrétiens,
27:59 si j'ose dire.
28:00 On dit qu'il y a un boom des nouveaux baptisés
28:02 parce que souvent, les jeunes d'aujourd'hui ont l'exemple d'une grand-mère
28:05 qui a été justement un trésor de foi et de transmission.
28:10 Nathalie Sarrako, oui, sur cette idée d'offrir
28:13 et d'être un réservoir de prière et d'offrir ses croix.
28:16 Comment vous entendez cela, vous ?
28:18 Déjà, merci ma sœur pour vos paroles.
28:20 Je dirais, moi, que finalement, la miséricorde du bon Dieu,
28:24 c'est la plus grande entreprise de recyclage.
28:27 C'est-à-dire qu'il accepte tout.
28:30 Alors, la miséricorde par miséricorde, on le tend l'amour de Dieu,
28:33 qui se penche dans la misère de l'homme.
28:35 Voilà, son amour fou pour nous, n'oublions pas
28:38 qu'est-ce qu'est venu faire le Christ sur Terre.
28:40 Il est venu vivre par son incarnation.
28:43 Il a ouvert cette histoire d'amour passionné avec l'être humain.
28:49 Mais l'amour, ça se passe à deux.
28:51 Voilà, on est bien content de recevoir l'amour de Dieu,
28:54 son pardon par Jésus Christ,
28:56 mais aussi, il attend notre réponse.
28:58 Tout est là et c'est le sens de notre vie, finalement.
29:01 C'est-à-dire qu'on peut être un libre arbitre, répondre au Seigneur,
29:04 le chercher.
29:06 Tout est une question d'amour de Dieu
29:09 et d'être des passeurs de son amour pour nos frères et sœurs.
29:13 - Vous avez l'habitude de vous rendre dans une maison de retraite, non ?
29:16 - Oui.
29:17 - Vous faites prier les gens, justement ?
29:19 Vous dites quoi ?
29:20 Vous dites, bon, les mots croisés, c'est bien gentil,
29:22 mais ça ne vous remplit pas d'espérance ?
29:25 - Bien sûr.
29:26 Et on le voit bien de toutes les manières.
29:28 Même, il n'y a pas d'âge pour ça.
29:30 Quand on s'ajuste à l'amour de Dieu, à sa volonté,
29:34 on est d'un coup traversés,
29:36 habités par une étrange joie, une étrange paix.
29:38 C'est vraiment la marque de Dieu.
29:40 Et quand on fait des choses à côté de la plaque,
29:43 et je vois bien, dans les maisons de retraite,
29:45 d'un côté, il y a ceux qui croient en Dieu
29:48 et ceux qui ne croient pas en Dieu.
29:50 Ceux qui croient en Dieu, ils ont un autre éclat.
29:53 Et ça, même quand on est plus jeune, on le voit.
29:55 Aujourd'hui, vous avez des jeunes gens de 20 ans
29:57 qui sont ternes, les pauvres,
29:59 qui ont perdu cette joie, cette espérance.
30:02 Et des personnes âgées qui abritent un coeur de jeunes filles.
30:08 Et donc, ça se repère tout de suite.
30:10 En fait, on voit l'éclat d'une personne.
30:12 C'est incroyable.
30:13 S'il y a Dieu dans sa vie ou pas.
30:15 Et effectivement, moi, je pense qu'il faut profiter de ce temps,
30:20 de ces prolongations que le bon Dieu nous donne de jouer,
30:24 nous offre, pour pouvoir le chercher,
30:27 s'abandonner à lui.
30:29 Et vraiment, tout se joue jusqu'au dernier instant de notre vie.
30:32 Parce que, n'oublions pas, la mort, c'est un passage.
30:35 Et après, c'est l'éternité qui nous attend.
30:38 Donc, il faut vraiment réaliser ça.
30:40 Moi, qui ai fait une expérience de mort imminente jeune,
30:43 quand je me suis retrouvée, je passais de l'autre côté face au...
30:46 - Vous nous en direz un mot à la fin de l'émission,
30:48 quand on abordera cette question de tout se jouer au dernier moment.
30:51 - Oui, c'est fondamental.
30:52 - L'avancée en âge, c'est aussi se préparer à ne pas louper ce moment-là.
30:55 - Complètement.
30:56 - Mais c'est lié à votre expérience de mort imminente,
30:59 c'est lié à la question de la souffrance
31:02 et de ce qu'elle permet comme mise en mouvement sur la question du sens.
31:07 Je m'explique.
31:09 Juste pour rebondir sur la question de la souffrance,
31:15 les vertus de la croix,
31:17 pour moi, il faut faire attention à ne pas verser dans le dolorisme,
31:20 un petit rappel, à ne pas verser dans le dolorisme, la mortification,
31:23 donc la douleur pour la douleur.
31:25 Il n'y a rien de bon dans tout ça.
31:27 C'est d'ailleurs le rôle des soins palliatifs, de tous les soignants,
31:30 de soulager les douleurs.
31:32 C'est le combat le plus important dans le cadre du vieillissement
31:36 et de la fin de vie.
31:37 Il faut soulager la douleur du corps pour libérer l'esprit,
31:40 la vie de l'esprit, pour que celui-ci chemine, comprenne,
31:43 accepte et se prépare à une éventuelle rencontre.
31:46 Donc attention, attention de bien distinguer dolorisme
31:50 et offrande de sa souffrance.
31:52 Mais pour rebondir sur votre EMI...
31:54 - On croit de toutes les manières, qu'on croit en Dieu ou pas,
31:57 et donc la question c'est de l'offrir ou pas, de vivre avec Dieu
32:00 ou de le mettre à la porte de notre vie.
32:02 - C'est ça, c'est ça.
32:03 Mais quand on vit une expérience de mort imminente
32:05 ou une grosse souffrance, une maladie,
32:07 cela peut être vertueux dans le sens où,
32:10 quand on est confronté à une maladie grave,
32:12 on se met en mouvement sur des questions essentielles.
32:15 On a souvent tendance, quand on est bien portant,
32:17 de rester en superficialité, en superficie de nos vies,
32:21 alors que quand on est atteint d'une maladie grave,
32:23 on rentre en profondeur et on aborde les questions qui font sens.
32:27 Les questions philosophiques, les questions religieuses.
32:30 Et c'est en ça qu'on peut dire que la souffrance,
32:33 entre guillemets, peut être bonne en soi.
32:36 - Oui, mais elle n'est pas toujours bonne.
32:37 C'est-à-dire qu'il y a aussi des personnes qui,
32:39 en avançant en âge, malheureusement se fossilisent ou se sclérose.
32:43 Parce que peut-être qu'on peut appeler ça le poids du péché, non,
32:45 Sœur Marie-Claude ?
32:46 C'est-à-dire qu'on n'arrive pas à enlever cette gangue
32:49 qui fait qu'on casse l'armure pour arriver à s'abandonner à Dieu.
32:53 Souvent parce qu'on n'y croit pas d'ailleurs, non ?
32:55 - Oui, je pense, oui.
32:57 Et tout à l'heure, vous faisiez allusion à comment Dieu qui se propose à nous
33:04 et qui attend aussi notre réponse.
33:07 Et je pense effectivement que la grande souffrance de Dieu,
33:12 qui nous aime tellement, c'est de voir qu'on ne l'accueille pas.
33:16 Et il se passe une paix profonde quand on s'ouvre à son amour.
33:22 Et je rejoins aussi le docteur quand il dit,
33:24 non, on ne va pas vers la souffrance, personne n'aime la souffrance.
33:28 On n'est pas fait pour ça, on est fait pour le bonheur.
33:31 Et Dieu nous aime tellement qu'il est venu justement prendre
33:34 toutes nos souffrances sur lui pour nous en délivrer.
33:37 - Et comment peut-on comprendre cela ?
33:40 En priant, parlez-nous de la vertu de la prière, justement, dans l'avancée en âge.
33:45 - La prière pour moi, plus on avance en âge, plus elle devient toute simple.
33:50 C'est comme deux amoureux, si vous voulez.
33:55 Arrivé à un certain âge, ils n'ont plus tellement de choses à se dire.
33:58 Ils sont là ensemble, ils sont heureux.
34:00 Eh bien c'est ça, on est avec Dieu qui nous aime, on s'aime, on s'aime.
34:06 On est là comme un pauvre devant lui, mais voilà, on est heureux.
34:10 - Ça s'apprend ou on a simplement à s'abandonner justement et à se confier ?
34:15 - Pour moi, oui, tout est là.
34:18 Si vraiment on croit qu'on est aimé de lui, qu'il n'est que miséricorde.
34:24 Voilà.
34:26 - Bien vieillir, ça s'apprend.
34:29 C'est l'apprentissage de passer du corps à la vie de l'esprit, comme je disais.
34:33 Et la vie de l'esprit, c'est quoi ?
34:35 - C'est la dimension immatérielle de notre être qui a certaines facultés,
34:40 l'intelligence et la volonté.
34:42 Et les fruits de l'intelligence et de la volonté, c'est la connaissance et l'amour.
34:46 Et l'amour, l'amour des autres, mais l'amour de Dieu.
34:50 Et la prière, ce n'est simplement que notre pensée qui cherche à se connecter
34:56 à la source d'amour qu'est Dieu.
34:58 Et c'est merveilleux puisque les personnes âgées ont tout le temps
35:02 pour justement rentrer de plus en plus dans la vie de l'esprit
35:05 puisqu'ils n'ont plus leur corps.
35:07 Leur corps se décharme, se dégrade, c'est ainsi.
35:09 Mais la vie de l'esprit perdure.
35:11 Et donc, ils peuvent employer cet esprit pour connaître et aimer.
35:18 Et donc, entrer en intelligence et en amour par la prière,
35:23 en contact avec les autres et avec le Dieu créateur.
35:26 - Donc finalement, allez-y sur Marie Clotoy.
35:28 - Oui, excusez-moi, je voudrais rajouter qu'effectivement,
35:31 parce qu'il y a nous, mais on porte tous nos frères en humanité.
35:35 Et c'est là que moi aussi dans la prière, j'amène tous mes frères et soeurs en humanité
35:41 qui ne savent pas qu'ils sont aimés.
35:43 Et je les présente à Jésus et je dis regarde tant de souffrance.
35:46 Quand Jésus était sur la terre, il disait mais j'ai pitié de cette foule.
35:50 Vous ne croyez pas qu'il a pitié de notre monde aujourd'hui ?
35:53 Moi, je lui amène tout ce monde-là et je lui dis regarde Jésus, regarde.
35:59 Je suis sûre qu'il se déverse sur notre monde.
36:02 - Mais pour ceux qui n'ont pas la foi, il faut la demander,
36:05 parce qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas la foi.
36:07 Il faut oser être cache avec le Seigneur.
36:09 De toutes les manières, il est au plus profond de notre intimité,
36:12 encore plus que nous, même.
36:14 Et donc, il faut oser, ceux qui nous regardent, qui n'ont pas la foi,
36:17 en se disant mais j'aimerais bien.
36:18 Il faut demander au bon Dieu.
36:20 Il est loin d'être sourd et il demande que ça,
36:24 qu'on s'intéresse à lui, qu'on ait envie de le rencontrer.
36:28 Donc il faut dire les choses, voilà, pardon Seigneur,
36:30 je ne te sens pas, je n'ai pas la foi.
36:32 Ou par exemple, je vais à la messe, je communis, je ne ressens rien.
36:35 Donne-moi, je veux te rencontrer.
36:38 - Alors, on a parlé de la prière, on a parlé de l'abandon en Dieu.
36:45 Je voudrais qu'on évoque aussi quand même l'Église Joyeux pour la vieillesse,
36:48 parce que l'Église propose un accompagnement chrétien spécifique
36:52 de par l'attention à apporter à la personne qui avance en âge ou au malade.
36:56 Et je vous propose de partir à Malétroit, justement, en Bretagne,
37:00 pour voir la façon dont les Sœurs Augustine se préoccupent justement
37:05 de ceux dont elles ont la charge.
37:07 - Bonjour Madame. - Bonjour.
37:16 - Ça fait plaisir de vous voir aujourd'hui. - Oui, moi aussi.
37:19 - Comment allez-vous ?
37:21 - Je m'appelle Sœur Jeanne Aimée, je suis infirmière en consultation-plaie à la clinique.
37:25 Mes journées, le matin, se commencent par la vie de prière à la communauté.
37:32 Donc on commence par l'office des laudes et par la messe.
37:36 Et ensuite, je travaille à la clinique toute la matinée.
37:40 Ça va comme ça, Madame ?
37:42 - Oui.
37:43 - Voilà, je me suis changée, je reviens de la clinique
37:49 pour retrouver ma communauté, les Sœurs, la vie de prière.
37:53 [Musique]
38:20 L'après-midi, ma vie est équilibrée, on va dire,
38:24 entre la prière, la prière liturgique, la prière personnelle,
38:28 et puis nos différentes charges dans la communauté.
38:32 [Musique]
38:38 - Vous voyez, c'est pas compliqué.
38:44 Quand j'ai plus besoin, je le remets en place.
38:49 - Nous avons la chance, à la communauté, de vivre dans le monastère
38:53 où a vécu Mère Yvonne Aimée.
38:55 Et finalement, nous vivons aussi de son charisme,
38:59 d'hospitalité, de chercher la volonté du Seigneur.
39:03 Mère Yvonne Aimée a été une grande Sœur pour nous,
39:06 donc elle nous montre un petit peu le chemin aussi.
39:08 - Elles sont toutes lumineuses, les Sœurs Augustine de Malétroit,
39:17 au chevet des malades, au chevet des personnes qui avancent en âge.
39:20 Vraiment un très beau témoignage, elles sont lumineuses comme vous,
39:23 Sœur Marie-Claude.
39:24 Je voudrais qu'on s'arrête sur une expérience que vous vivez,
39:28 justement, vous, Adrien Seuret, en accompagnant des Dominicaines
39:32 dans une unité de fin de vie.
39:35 Et vous dites, quand on s'occupe des Sœurs
39:37 qui sont capables de s'abandonner dans le grand âge,
39:40 et qui sont capables de se présenter à Dieu,
39:43 c'est pas la même chose qu'un Ehpad normal.
39:45 - Oui, tout à fait.
39:47 À Tours, on a déployé un Ehpad pour accompagner des religieuses,
39:52 25 religieuses en fin de vie, dans le processus de leur vieillissement.
39:57 Et donc, elles évoluent en communauté, en petits groupes de 25,
40:03 et on voit tous les bienfaits de la foi sur leur vieillissement,
40:09 et surtout sur leurs symptômes.
40:10 En fait, la foi, c'est le meilleur des médicaments,
40:13 des anxiolytiques et des antidépresseurs, à vue humaine.
40:18 Freud disait "la foi, c'est l'opium du peuple".
40:21 Mais pourquoi pas, finalement ?
40:22 L'opium, autant que thérapeutique, un médicament qui apaise.
40:27 Donc, pourquoi pas ?
40:29 Et on le voit, les religieuses, moi qui suis leur médecin,
40:33 finalement, je ne leur prescris pas d'anxiolytique,
40:36 d'antidépresseur, de sédatif.
40:38 La foi permet un meilleur sommeil, une meilleure qualité de vie,
40:44 et c'est prouvé par des études scientifiques.
40:46 C'est ça qui est étonnant et merveilleux.
40:48 Donc, même si, entre guillemets, il y a encore des doutes
40:52 sur un éventuel au-delà, cliniquement, médicalement,
40:56 la foi est la meilleure des thérapeutiques.
40:59 Et on le voit au quotidien, elles s'entraident les unes les autres,
41:02 c'est ça qui est merveilleux.
41:03 Finalement, les religieuses qui sont un peu plus valides
41:06 que les anciennes s'entraident, prient les unes pour les autres,
41:11 sont aux petits soins, aident les soignants,
41:14 et elles, les soignants en EHPAD.
41:16 40% des EHPAD en France n'ont plus d'aide-soignant
41:20 pour faire les nursing, etc.
41:22 Donc, c'est merveilleux, il y a une sorte d'entraide
41:25 qui est bénéfique pour tous.
41:27 - Et qu'est-ce que vous dites du projet de loi Fin de vie
41:30 qui a été présenté en Conseil des ministres cette semaine,
41:33 à l'Assemblée nationale à partir du 27 mai ?
41:36 Qu'est-ce que vous dites de ce projet de loi,
41:39 en sachant que vous êtes en train de nous expliquer
41:41 qu'il ne faut pas louper ces instants,
41:44 quand on entend vos témoignages à tous,
41:46 bien vieillir, c'est se préparer finalement à bien mourir ?
41:49 Alors, qu'est-ce que vous dites ?
41:50 - Moi, je dis que le projet de loi est un mauvais projet de loi.
41:53 Il y a deux volets, il y a le volet sur les soins palliatifs,
41:56 qui est bon en soi, mais il y a le volet sur l'aide à mourir,
41:59 et donc ce sont deux philosophies différentes.
42:02 Malheureusement, le projet de loi n'est pas adapté
42:07 aux demandes de mes patients.
42:10 C'est pour ça que je suis contre l'euthanasie.
42:12 Mon argumentaire n'est pas théologique.
42:14 Moi, je suis contre l'euthanasie,
42:16 scientifiquement et philosophiquement.
42:18 Les patients, concrètement, sur le terrain,
42:20 ne me demandent pas à mourir.
42:21 Ça fait 10 ans que je fais des soins palliatifs,
42:23 j'ai accompagné plus de 1000 patients en fin de vie,
42:25 je n'en ai pas un qui m'a fait une vraie demande de mort.
42:28 Il y a eu des fausses demandes de mort,
42:30 des appels au secours, des gémas au docteur,
42:32 des appels aux soins,
42:33 mais en développant les soins palliatifs,
42:35 comme on le fait dans cette EHPAD pour les religieuses
42:37 ou l'hôpital à domicile,
42:39 en écoutant, en soulageant les douleurs
42:42 et en entourant la personne psychologiquement,
42:44 spirituellement, en l'aidant à se préparer
42:46 justement sur la vie de l'esprit,
42:48 toutes les demandes tombent.
42:49 Donc, cette loi n'est pas adaptée.
42:51 Et le risque de voter cette loi,
42:53 c'est de faire prendre du retard aux soins palliatifs,
42:55 de changer complètement de philosophie d'accompagnement
42:58 et de provoquer des dérives.
43:00 On va ouvrir la loi, comme ce qui se passe en Belgique,
43:03 aux enfants, aux personnes atteintes de maladies psychiatriques,
43:06 aux troubles neurocognitifs.
43:07 On va ouvrir une boîte de pandore qu'on ne va plus maîtriser
43:10 et on va changer de paradigme sociétal.
43:12 Moi, je préférerais qu'on aille sur le mouvement de société,
43:15 sur l'entraide et la solidarité,
43:17 comme vous le vivez à Malaise 3.
43:18 - En ce qui concerne la vieillesse,
43:20 parlons aussi du fait qu'il ne faut pas louper les derniers instants.
43:22 C'est pour ça que l'euthanasie, finalement,
43:24 est un sujet combattu par l'Église.
43:26 Vous avez fait une expérience de mort imminente.
43:29 On pourrait y consacrer une prochaine émission,
43:31 parce qu'on ne s'arrête pas sur un tel sujet comme ça.
43:33 Mais vraiment, très rapidement,
43:35 quel message vous faites passer à ceux qui nous regardent
43:37 et ceux qui nous écoutent ?
43:38 - Qu'il faut se recentrer sur l'essentiel,
43:40 sans attendre d'avoir l'âge d'être âgé.
43:43 C'est-à-dire qu'à tout moment,
43:45 la faucheuse peut nous attraper,
43:47 peu importe son âge, sa santé.
43:49 J'ai fait cette expérience de mort imminente,
43:51 j'étais en préparation d'un long métrage
43:53 avec un producteur très connu,
43:54 qui a eu des Oscars et tout ça.
43:56 Et c'est là qu'on a eu un accident de la route,
43:58 et je me suis retrouvée de l'autre côté,
43:59 face au Christ en larmes.
44:00 Et le message à faire passer,
44:02 c'est vivons en état d'urgence,
44:04 non pas dans une peur mortifère,
44:06 mais pour se recentrer sur l'essentiel.
44:09 Et l'essentiel, c'est quoi, mes amis ?
44:11 C'est Dieu !
44:13 C'est son amour, et être des passeurs de son amour.
44:15 - Alors, avancer en âge,
44:17 c'est justement penser à réussir sa mort.
44:19 Ça paraît un petit peu bizarre, cette expression,
44:21 mais c'est celle qui est employée par une paroisse,
44:23 l'église Saint-Dominique à Paris,
44:25 qui vous donne rendez-vous le 23 mai prochain à 20h,
44:28 une conférence pour réussir sa mort.
44:31 Écoutez, il y aura le père Olivier Derlincourt,
44:33 qui est aumônier d'hôpital.
44:35 - Je me dis qu'il y a quelque chose de beau à dire,
44:38 qu'on peut essayer de préparer sa mort,
44:40 un peu comme au XVIIe siècle,
44:42 on essayait de bien mourir.
44:44 Donc il y avait quelque chose d'un peu fort
44:47 à parler de bonne mort, comme on disait tout à l'heure.
44:50 Mais il y a quelque chose de beau à pouvoir le dire,
44:52 il peut y avoir une belle mort quand on prend sa vie en main
44:55 et qu'on la donne, qu'on la rend au bon Dieu,
44:57 dans la confiance.
44:59 C'est ça qui peut paraître un peu cramé
45:01 quand on dit réussir sa mort,
45:04 mais c'est un peu comme Saint-Paul,
45:06 "Moi, roux, et ta victoire", d'une certaine manière.
45:08 C'est un cri sublime, mais un peu fou.
45:10 Mais voilà, c'est dire que c'est être
45:12 autant que ce soit possible,
45:14 en pleine possession de ses moyens jusqu'au bout,
45:16 et en acceptant de regarder vers l'Orient,
45:19 en regardant vers le Christ,
45:21 autant que ça nous soit donné,
45:23 et sans en être dépouillé.
45:25 Évidemment, on souhaite tous mourir en pleine possession
45:27 de ses moyens, ce n'est pas toujours le cas,
45:29 Adrien Serret, on arrive au terme de cette émission,
45:31 donc un dernier mot sur le message
45:33 que vous avez à délivrer quand on est au seuil de la mort,
45:35 vos témoignages en tant que médecin.
45:37 Moi, je constate que c'est une continuité
45:40 entre la vieillesse et la mort,
45:42 et qu'il faut se préparer au quotidien
45:45 à se lâcher prise, cet abandon,
45:48 cette posture qu'on voit bien se dessiner sur Sœur Marie-Claude,
45:52 une posture de lâcher prise, d'abandon,
45:56 pour s'apprêter à faire confiance,
45:59 se déposséder de son corps,
46:01 et aller vers la transcendance,
46:03 finalement la mort, c'est une ouverture à la transcendance.
46:07 Donc cette continuité qui est importante à réussir.
46:13 Nathalie Serrako ?
46:15 Oui ?
46:16 En un mot, la conclusion ?
46:17 Le meilleur reste à venir.
46:21 Voilà, le meilleur reste à venir, à compte tenu...
46:24 Il faut voir l'avancée en âge comme le meilleur reste à venir.
46:26 Oui, c'est ça.
46:27 On se prépare à la grande rencontre.
46:28 La grande rencontre dans ce fameux royaume de Notre Seigneur,
46:32 qui est un royaume d'amour, comme dit Isaïe,
46:34 où le lion sera avec l'enfant, l'enfant avec la vipère,
46:38 où le mal, la souffrance et la mort seront à jamais éradiqués.
46:42 Et donc, oui, le meilleur reste à venir,
46:44 et ne perdons pas confiance.
46:47 L'être humain souffre parce qu'il a besoin d'être aimé,
46:50 et il ne sait pas que ce Dieu merveilleux l'aime.
46:52 Si seulement on s'ouvrait à l'amour de Dieu,
46:55 nos vies seraient transfigurées,
46:57 et cela, peu importe les épreuves.
46:59 Et on voit les soeurs de Maletrois transfigurées,
47:02 justement parce qu'elles se sont ouvertes à l'amour de Dieu.
47:05 Soeur Marie-Claude, le dernier mot de la fin.
47:07 Le dernier mot de la fin, c'est le cadeau de lire, c'est pour vous.
47:10 C'était très beau, tout ce qui a été partagé,
47:12 et je vous remercie chacun.
47:15 Pour moi, c'est vrai que la vieillesse
47:17 demeure quand même la plus belle étape d'une vie,
47:20 parce qu'elle va vers un accomplissement, un aboutissement.
47:23 Et c'est le but de nos vies, on est attendus.
47:26 Alors voilà, on va vers, on va vers.
47:30 Comme c'est marqué dans l'Évangile,
47:33 « Soyez comme des gens qui restent en tenue de service,
47:36 mais leurs lampes allumées qui attendent le retour de l'Époux. »
47:40 C'est ça.
47:42 Merci infiniment pour ce très beau témoignage, soeur Marie-Claude.
47:45 Merci Nathalie Sarrako, je rappelle que vous êtes réalisatrice et auteure.
47:49 Dernier ouvrage, « En avant les vieux, vous êtes l'armée du bon Dieu ».
47:52 C'est revigorant, c'est publié aux éditions Artej.
47:55 Merci infiniment aussi à Adrien Serais, médecin généraliste
47:58 et spécialiste des soins palliatifs.
48:01 Je vous rappelle, la bonne lecture de la semaine,
48:03 c'est bien entendu France Catholique,
48:05 qui fait ça une semaine à l'occasion des prochaines élections européennes.
48:09 Sur Saint-Benoît, un patron pour l'Europe.
48:12 La semaine prochaine, le christianisme au défi des nouvelles spiritualités.
48:16 Ce sera une émission, Enquête d'Esprit, présentée par Emeric Pourbet.
48:20 Au revoir.

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