Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, émission spéciale 180 minutes info autour des tensions entre Israël et l'Iran,
00:00:06 350 drones et missiles lancés sur Israël la nuit dernière.
00:00:10 Il faut s'attendre à une réponse de l'État hébreu, on en parle avec nos invités tout au long de l'après-midi.
00:00:15 Ils vont se succéder à Roald Diemen et déjà sur le plateau avec nous, spécialistes des relations internationales.
00:00:20 A CNews, bonjour à Roald et merci de nous accompagner.
00:00:23 Madi Seidi également, soyez là, bienvenue sur le plateau pour donner votre sentiment.
00:00:27 On va prendre la direction dans quelques instants de Tel Aviv pour faire le point sur ce qui s'est déroulé la nuit dernière,
00:00:32 ce qu'il pourrait advenir évidemment, des géopolitologues vont nous rejoindre en effet.
00:00:37 Mais d'abord je vous propose d'écouter la réaction du porte-parole de l'armée israélienne, Olivier Rafovitch,
00:00:43 qui explique que la défense israélienne a été particulièrement efficace après ces missiles qui ont donc visé le sol israélien la nuit dernière.
00:00:53 Aucun drone, aucun missile de croisière n'est rentré en territoire israélien.
00:00:58 Il y a eu ce matin des attaques du Hezbollah à la frontière nord,
00:01:03 qui sont déconnectées de la frappe iranienne en tout cas dans son amplitude.
00:01:08 Mais alors nous parlons, nous sommes donc après cette attaque iranienne,
00:01:13 après l'interception de 99% des missiles et drones iraniens avec l'aide encore une fois de nos alliés et de nos amis,
00:01:23 que nous remercions entre autres la France.
00:01:26 La France notamment qui serait intervenue, est-ce qu'on sait de quelle manière Harold Eman ?
00:01:32 C'est vrai et on le verra tout à l'heure, beaucoup de réactions diplomatiques de la France, des États-Unis et de beaucoup d'autres pays également,
00:01:39 l'Allemagne ou même encore la Russie, qui appellent à l'apaisement, au calme.
00:01:44 Mais comment la France serait intervenue ces dernières heures ?
00:01:48 Elle aurait abattu un drone qui passait au-dessus d'une installation militaire française.
00:01:57 On ne sait pas s'il s'agit d'Abu Dhabi ou de Jordanie.
00:02:02 Et donc parce que ce projectile était au-dessus de la zone, ou tout près de la zone française, il a été abattu.
00:02:12 Donc ce n'est pas comme si la France cherchait les drones qui se dirigeaient vers Israël.
00:02:21 On a entendu que ça nous passe par-dessus.
00:02:23 Maintenant il peut y avoir d'autres interventions qui ne sont pas encore communiquées.
00:02:30 Mais pour l'instant il y a au moins celle-là et il y a les remerciements assez appuyés d'Israël, des officiels.
00:02:40 Donc je me dis qu'il y a eu au moins de la collaboration dans la détection radar et autres, des drones qui entraient,
00:02:50 et des mises en position des moyens français, mais on ne les a peut-être pas sollicités.
00:02:57 En plus de la condamnation du Quai d'Orsay rapidement hier soir et d'Emmanuel Macron dans la matinée,
00:03:01 on y reviendra un petit peu plus tard sur les réactions diplomatiques.
00:03:04 Mais on prend d'abord la direction d'Israël.
00:03:06 Tel Aviv pour faire le point sur ce qui s'est déroulé la nuit dernière, ce qu'il pourrait advenir en effet.
00:03:10 On retrouve Nathalie Sosna Ofir, vous êtes en direct sur CNews avec nous.
00:03:15 Quelle est l'atmosphère après ces tirs qui ont visé Israël la nuit dernière ?
00:03:22 Après une nuit blanche très mouvementée entre alertes et allers-retours dans les abris,
00:03:28 il y a eu pas moins de 750 alertes durant cette nuit.
00:03:33 La vie a repris son cours.
00:03:35 Les Israéliens respirent enfin après avoir retenu leur souffle pendant deux semaines,
00:03:40 dans l'attente de la réponse iranienne à l'élimination du haut commandant des gardiens de la révolution à Damas, attribué à Israël.
00:03:48 La population n'est plus priée de rester près des abris.
00:03:51 L'espace aérien qui avait été fermé hier soir à minuit est rouvert depuis ce matin.
00:03:57 L'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv est donc à nouveau opérationnel.
00:04:01 C'est une bonne nouvelle pour les Israéliens car ici c'est le premier jour des vacances de Pessah, la Pâque juive,
00:04:07 un jour de fréquentation record à l'aéroport.
00:04:11 Ici on évoque une attaque iranienne déjouée.
00:04:15 On peut dire que 99% des 331 drones et missiles lancés cette nuit,
00:04:23 essentiellement depuis l'Iran, ont été interceptés par les systèmes de défense antiaérienne israélienne,
00:04:29 avec bien sûr l'aide des alliés stratégiques de l'État hébreu.
00:04:33 Seuls quelques missiles balistiques sont tombés en Israël sans faire de victimes.
00:04:38 Une fillette de 7 ans a cependant été grièvement blessée par les débris d'un missile intercepteur.
00:04:45 Seuls quelques dégâts mineurs ont été signalés sur une base militaire.
00:04:49 Les médias titrent sur la victoire stratégique d'Israël
00:04:53 et se félicitent des résultats très impressionnants du système de défense antiaérien de Tsaïl.
00:05:00 Il faut dire que cette attaque n'a pas pris Israël par surprise,
00:05:03 contrairement à celle du Hamas le 7 octobre.
00:05:06 Depuis plusieurs jours déjà, l'armée était en vigilance maximale
00:05:10 et avait déployé toutes les couches de sa défense antiaérienne.
00:05:14 Nathalie Sosnaoufi, en direct de Tel Aviv, on vous retrouvera au cours de l'après-midi
00:05:18 pour d'autres informations, d'autres développements,
00:05:21 et pour parler de l'ambiance et de l'atmosphère,
00:05:23 puisqu'en effet on s'attend maintenant à une attaque,
00:05:26 mais tout du moins à une réponse et une riposte d'Israël.
00:05:30 Il y a peut-être un point sémantique, Mahdi Seidi, sur lequel on peut s'attarder un tout petit peu,
00:05:34 parce que dans les débats et dans les réactions diverses et variées,
00:05:38 parle-t-on d'attaque ou de riposte de l'Iran ?
00:05:41 Car l'Iran explique que s'il y a eu ces tirs,
00:05:44 et on expliquera avec Harold Eman évidemment qu'il y a eu une très très forte intensification
00:05:47 par rapport à ce qui se fait depuis le Liban avec l'Ouest-Bolla pro-iranien
00:05:51 depuis de nombreux mois en effet,
00:05:53 c'est parce que le 1er avril, Israël a frappé un consulat,
00:05:58 ou en tout cas une annexe d'un consulat iranien.
00:06:00 Absolument, oui, il y a cette petite sémantique
00:06:05 qui voudrait que l'Iran ait riposté à une première attaque,
00:06:10 et c'est ce qu'on entend un petit peu, notamment sur ceux qui ont du mal à condamner,
00:06:15 mais c'est assez paradoxal cette sémantique, parce qu'on ne l'entendait pas au 7 octobre.
00:06:20 Ce qui s'est passé après le 7 octobre, quand Israël a décidé de tirer,
00:06:23 personne ne parlait de riposte, parce qu'Israël avait été attaqué.
00:06:27 Et effectivement, on commence à entendre ce son de cloche de plus en plus fort,
00:06:31 que l'Iran aurait légitimement attaqué,
00:06:34 parce qu'en réponse à l'attaque de ce fameux consulat en début avril.
00:06:39 Oui, parce que ce que dit l'Iran à Roldiman, c'est que c'est une réponse aux tirs israéliens,
00:06:44 mais que si Israël ne répond pas à présent, après les tirs de la nuit dernière,
00:06:49 on peut en rester là, en gros, match nul, balle au cendre,
00:06:52 pour utiliser une métaphore sportive.
00:06:54 Est-ce que finalement, ça peut vraiment rester là ?
00:06:57 Et dites-nous que les tirs qui ont visé Israël la nuit dernière
00:07:00 sont beaucoup plus intenses qu'ils ne le sont habituellement,
00:07:04 parce qu'il y a des roquettes qui sont assez régulièrement tirées
00:07:06 depuis les positions du Hezbollah pro-iranien.
00:07:09 Oui, jamais le Hezbollah ne tire à un tel rythme.
00:07:14 Et en plus, il ne tire qu'à 8 km de la frontière.
00:07:21 Il a la capacité d'aller beaucoup plus loin,
00:07:24 mais il se retient parce que lui-même serait soumis à la riposte israélienne.
00:07:28 Donc les deux, Béli Giran, le Hezbollah, qui est une milice paragouvernementale,
00:07:35 et Israël, qui est un État constitué, sont quand même dans un accord tacite.
00:07:43 Nous n'allons pas plus loin que tant de kilomètres
00:07:46 et ne pénétrons pas avec nos troupes terrestres.
00:07:49 Maintenant, ce qu'a fait le régime iranien,
00:07:53 c'est d'envoyer une salve de niveau russe,
00:07:57 comme l'armée russe fait à Kharkiv.
00:08:02 Il ne s'agit plus de roquettes, il s'agit vraiment de drones et de missiles,
00:08:06 donc des armes, des munitions beaucoup plus importantes.
00:08:09 Beaucoup plus importantes et toutes guidées.
00:08:12 Donc pour couvrir déjà la distance entre l'Iran et Israël,
00:08:17 on ne peut pas juste les prendre comme un jouet et les pointer,
00:08:21 comme on peut faire avec une roquette.
00:08:23 On tire, on se bouche les oreilles et on attend de voir où ça tombe.
00:08:27 Pas du tout. Donc ils sont guidés.
00:08:30 Et la puissance, le nombre, 300, c'est ce que la Russie envoie sur l'Ukraine
00:08:40 pour faire des énormes bombardements à Odessa, surtout à Kharkiv, comme je disais.
00:08:45 Pourquoi c'est important ?
00:08:47 Ça veut dire qu'il y a une communication tactique entre l'armée russe et l'armée iranienne.
00:08:55 Donc ils utilisent les mêmes drones avec la même tactique.
00:08:59 Donc voilà pourquoi les deux guerres commencent à être liées, ne serait-ce que pour ça.
00:09:05 Et cette salve aurait pu être suivie d'autres, ils en ont d'autres les Iraniens,
00:09:11 mais ils ont juste envoyé ça, c'est du matériel qui appartient uniquement aux gardiens de la révolution,
00:09:18 c'est important de retenir, parce que tout est un peu double en Iran.
00:09:22 Vous avez l'armée régulière avec tous les services, marine, aviation,
00:09:27 et vous avez les gardiens de la révolution qui ont la même chose.
00:09:30 Donc ce sont les gardiens qui ont tiré, et seulement eux.
00:09:33 Et c'est eux qui ont détourné le porte-conteneurs hier, et seulement eux.
00:09:37 Donc il y a comme une dualité de commandements, ils ont envoyé une très grosse salve,
00:09:43 mais ce n'était pas la salve de l'armageddon.
00:09:47 Soyons juste clairs là-dessus, il aurait fallu encore et encore et encore envoyer ce genre de choses.
00:09:54 Et comme les drones traversent plus de 1000 km, à peu près 1500,
00:10:00 on a le temps de les voir et on peut les abattre.
00:10:04 C'est le nombre qui est le problème. Si les essais se succèdent, on ne peut pas tous les stopper.
00:10:09 D'où l'importance de l'intervention américaine. Ils en ont détruit 70.
00:10:14 Sur presque 350, en effet.
00:10:17 Et les Anglais, un nombre indéterminé.
00:10:21 Et les Jordaniens, on sait qu'ils ont tiré, mais on ne sait pas à quel point.
00:10:27 Et les Saoudiens aussi ont fait quelque chose.
00:10:29 On va continuer à évoquer évidemment cette situation, un seul sujet, une seule thématique,
00:10:32 dans cette spéciale, c'est, attention, cette escalade entre Israël et l'Iran,
00:10:37 avec notamment, vous parliez de la Russie et de l'Ukraine, Harold, il y a quelques instants,
00:10:40 le président ukrainien, le président Zelensky, qui appelle à une réponse mondiale,
00:10:45 dit-il, face à la terreur iranienne et à la terreur russe.
00:10:49 Donc il associe bien les deux pays et cela corrobore votre propos évidemment
00:10:53 sur la manière et sur le protocole et la manière d'agir.
00:10:56 Et notamment la France également, qui appelle ses ressortissants vivant en Iran
00:11:01 à quitter le pays et donc à rentrer en France.
00:11:04 D'autres détails, d'autres informations, juste après la pause sur CNews.
00:11:08 La spéciale Israël-Iran dans 180 minutes Info Weekend,
00:11:14 avec Harold Eman, Madi Seidi pour nous accompagner, d'autres invités à venir.
00:11:18 Et nous sommes en direct de Jérusalem pour retrouver Isaac,
00:11:22 qui nous fait la gentillesse d'être connecté avec nous en direct.
00:11:25 Merci d'avoir accepté cette invitation.
00:11:27 Vous êtes un habitant israélien et j'aimerais savoir comment vous avez vécu,
00:11:32 vous avec votre famille ou vos amis, ces dernières heures ?
00:11:35 Alors déjà, merci beaucoup de m'avoir invité.
00:11:39 Je vais vous dire, selon mon point de vue, comme vous avez déjà dû l'entendre,
00:11:42 il y a eu pas mal de panique, bien sûr, mais j'ai l'impression qu'on était un peu préparé.
00:11:47 Quand vendredi, l'État israélien a nous annoncé
00:11:50 qu'il devrait y avoir une réponse iranienne dans les 24-48 heures,
00:11:53 on était déjà plus ou moins préparé à ce qu'il se passe quelque chose.
00:11:57 Quand on a vu samedi soir qu'ils allaient fermer les écoles pour 48 heures,
00:12:01 on a compris que ça allait vraiment arriver.
00:12:04 Donc on a, oui, été surpris à 11h30, mais on était quand même un petit peu préparé.
00:12:08 On ne s'attendait pas, je pense, à une frappe aussi massive,
00:12:13 parce qu'on s'est dit que l'Iran n'oserait jamais faire ça, et pourtant ils l'ont fait.
00:12:17 Et donc on était en vrai chacun chez soi, mais je vais parler surtout de moi.
00:12:21 On a couru dans les abris, bien sûr, vers 11h30, mais vers 1h30,
00:12:25 mais c'est-à-dire qu'on aurait pu le calculer le temps,
00:12:27 parce qu'on savait qu'il fallait des missiles longs portés,
00:12:29 il fallait à peu près deux heures d'Iran en Israël.
00:12:32 Et quand on a entendu qu'ils les avaient tirés à 11h30, on était presque prêt à ça.
00:12:37 Et maintenant, en tant qu'Israélien, on espère une réponse israélienne très forte.
00:12:42 On va en parler, évidemment, de cette réponse israélienne dans quelques instants,
00:12:46 mais d'abord sur les conditions de ces dernières heures.
00:12:49 Vous avez dit que vous étiez plus ou moins préparé, en tout cas psychologiquement.
00:12:53 Il est vrai que la population israélienne est habituée,
00:12:56 si tant est qu'on puisse être habitué à ce climat de guerre, en tout cas de tensions,
00:13:01 depuis très longtemps, et vous avez parlé des abris,
00:13:03 qui sont évidemment dans beaucoup de maisons, beaucoup de domiciles en Israël.
00:13:08 Donc c'est ce que vous avez fait.
00:13:09 Au moment où il y a eu les sirènes, et où on vous a prévenu qu'il allait y avoir des tirs iraniens,
00:13:15 vous vous êtes protégé dans vos abris, à l'intérieur de votre maison.
00:13:19 Du moment où les sirènes ont retenti dans tout le pays,
00:13:22 alors moi, comme la plupart des habitants d'Israël, ça veut dire,
00:13:25 moi comme vous pouvez voir, j'ai 26 ans, c'est plus ou moins facile,
00:13:28 mais il faut imaginer des personnes âgées de plus de 80-85 ans qui sont réveillées entre les nuits,
00:13:33 des familles avec des enfants de 1 à 3 ans, 4 ans.
00:13:37 Et oui, dès qu'on entend ce genre de sirène, cela veut dire "levez-vous, allez vous mettre à l'abri,
00:13:42 parce qu'on vous tire dessus et qu'il y a des chances que vous mourriez".
00:13:44 C'est ça qu'il faut comprendre, c'est que l'Iran aujourd'hui, pour la première fois, n'est pas passé par ses proxys,
00:13:49 mais nous a attaqué directement et a mis en œuvre son souhait le plus cher,
00:13:54 qui est de massacrer l'État d'Israël et les Israéliens.
00:13:58 Donc c'est en vrai ce qui s'est passé cette nuit, c'est ce qu'il faut comprendre.
00:14:01 Vous vous attendez, vous dites, à une réponse de Tsahal, à une réponse israélienne.
00:14:06 De quelle ampleur selon vous ?
00:14:08 Et s'il y a vraiment une réponse à la hauteur de vos attentes ou des attentes de la population,
00:14:13 ne craignez-vous pas que cela dégénère et que l'on s'installe dans un conflit qui deviendrait beaucoup plus important encore ?
00:14:20 Alors je vais vous dire, je ne sais pas ce que j'espère, mais je pense qu'il faudrait une réponse obligatoire, très forte.
00:14:29 Une réponse israélienne avec le soutien des États-Unis.
00:14:34 Ça veut dire qu'on demande aujourd'hui au président Biden, en tant qu'Israélien,
00:14:37 "laissez-nous répondre à cette attaque", parce qu'on sait très bien qu'il y a eu une possibilité cette nuit,
00:14:41 mais on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé. Est-ce qu'il a dit non ? Est-ce qu'il a dit plus tard ?
00:14:45 Mais ce que j'aimerais encore plus aujourd'hui, ce n'est pas que seulement Israël se batte contre l'Iran,
00:14:49 c'est qu'il y ait aujourd'hui une coalition internationale, parce qu'on parle depuis des années,
00:14:54 et on sait que l'Iran finance tous les groupes terroristes qui font des attentats à l'international.
00:14:59 Il faudrait une coalition internationale pour enfin pouvoir attaquer l'Iran,
00:15:02 et que Saharé est une menace pour le monde. Israël n'est pas la seule menacée là.
00:15:06 Le monde entier est menacée par l'Iran à travers tous les groupes islamiques terroristes qu'elle supporte.
00:15:12 Donc c'est ça qu'en vrai, je pense qu'on attend.
00:15:14 Et cela voudrait dire, Isaac, très vraisemblablement un conflit mondial avec cette coalition.
00:15:19 C'est d'ailleurs ce que demande le président Zelensky, le président ukrainien,
00:15:22 qui fait un rapprochement entre les moyens russes et les moyens iraniens.
00:15:27 Je parle des moyens militaires, en effet. Donc on se dirigeait vers une troisième guerre mondiale.
00:15:32 Alors je sais qu'on a aussi beaucoup parlé de guerre nucléaire entre la Russie et l'Ukraine.
00:15:38 On parle maintenant de troisième guerre mondiale. Je ne sais pas ce qui est mieux,
00:15:41 de continuer à faire l'autruc ou de voir vraiment que l'axe du mal, qu'on a tellement peur à citer,
00:15:47 mais existe vraiment, et se dire, il est peut-être temps de choisir son camp et d'arrêter d'attendre.
00:15:52 Mais est-ce qu'on est prêt ? Est-ce que le monde est prêt ? Je ne sais pas.
00:15:55 Après, il se peut tout simplement que de façon intelligente,
00:15:58 les États-Unis et une certaine coalition attaquent seulement l'Iran, pas besoin de tous ceux qui sont autour.
00:16:03 L'Iran, qui, je le pense, n'est pas prêt à une attaque de cette envergure.
00:16:09 Mais il faudrait une réponse. Si on ne fait rien, ça veut dire qu'ils pourront attaquer qui ils veulent,
00:16:14 n'importe quel pays au Moyen-Orient et faire ce qu'ils veulent.
00:16:17 Et donc ce serait le terrorisme qui a gagné, comme on pourrait dire,
00:16:22 alors laissons le Hamas maintenant à Gaza, ça serait pareil.
00:16:26 Moi, ça reviendrait au même, on nous attaque, on ne répond pas, donc on laisse gagner le terrorisme.
00:16:30 Donc aucune chance, il faudrait une solution. Si c'est une attaque contre l'Iran, alors oui.
00:16:35 Manifestement, Isaac, en vous écoutant et quand on écoute votre détermination et votre jugement,
00:16:41 votre témoignage, vous n'avez pas peur ? Vous ne craignez pas qu'il y ait de nouveaux tirs iraniens
00:16:47 en direction d'Israël dans les heures ou dans les jours qui viennent ?
00:16:51 Alors écoutez, peur, si bien sûr que j'ai peur, mais j'ai la chance d'être juif israélien,
00:16:57 je ne sais pas si on peut voir au Maquipa, et je suis religieux.
00:17:00 Ça veut dire que j'ai confiance en Dieu qui nous protège et en notre armée.
00:17:04 S'il y a encore des tirs, malheureusement, ça fait maintenant 16 ans que j'habite en Israël,
00:17:08 on connaît et on a l'habitude de se faire tirer dessus, que ce soit par des missiles,
00:17:12 que ce soit par des terroristes, que ce soit des attaques meurtrières au couteau,
00:17:16 on a l'habitude de ça. Donc la peur, ce n'est plus vraiment quelque chose qu'on prend en compte.
00:17:20 Ce qu'on prend en compte, c'est qu'on a envie de vivre en paix.
00:17:23 On veut vivre sur notre terre de façon tranquille.
00:17:26 Nos ennemis ne veulent pas le faire, ne veulent pas nous laisser le faire.
00:17:30 Donc s'il faut la force pour leur faire comprendre, il est à la détermination
00:17:34 qu'ils passent avant cette peur. Ceux qui vous diraient qu'ils n'ont pas peur,
00:17:37 bien sûr qu'on a peur, mais malheureusement, on est obligés de passer par là,
00:17:42 mais qu'à la fin, on sait que ça se calmera et que tout ira mieux.
00:17:46 Malheureusement, il y a des fois des moments plus compliqués que d'autres.
00:17:49 Merci Isaac, merci de votre témoignage et bon courage à Jérusalem,
00:17:53 avec les images en direct qui vous ont accompagné pendant cette interview.
00:17:57 Merci de nous avoir accordé ces quelques minutes.
00:18:00 Madis, Heidi, Quentin retient ce que dit Isaac et notamment, nous avons l'habitude.
00:18:05 Nous avons l'habitude des attaques au couteau, nous avons l'habitude des bombardements,
00:18:08 nous avons l'habitude des tirs de roquettes.
00:18:11 C'est-à-dire que le logiciel de la mentalité israélienne est tout à fait différent
00:18:15 de ce que l'on peut observer dans d'autres pays occidentaux, notamment.
00:18:19 Absolument, je crois que c'est dramatique parce que personne ne devrait avoir l'habitude
00:18:23 de vivre avec une espèce d'épée d'Amosclès sur la tête.
00:18:27 C'est terrible, personne ne devrait, aucun État ne devrait avoir pour habitude
00:18:32 de risquer sa vie au quotidien.
00:18:34 Mais malheureusement, la réalité israélienne est celle-là.
00:18:37 Israël vit avec la conscience qu'elle n'est entourée que d'États qui voudraient sa disparition.
00:18:43 Donc quelque part, c'est devenu une conscience humaine du juif israélien
00:18:48 de savoir qu'autour de soi, on ne veut que la disparition de ce qu'on est.
00:18:53 Donc ils vivent malheureusement avec ça et ça c'est terrible.
00:18:56 Harold Iman, bien sûr, c'est terrible en effet.
00:18:59 On a l'impression de vivre cela en direct, un peu sous perfusion,
00:19:03 et c'est ça qui est aussi très anxiogène et très angoissant, mais c'est malheureusement la réalité.
00:19:07 Harold Iman, peut-on parler avec ce qui s'est passé, ce qui se produit en ce moment
00:19:11 et ce qui s'est passé ces dernières heures d'escalade, et est-on au début de cette escalade ?
00:19:17 C'est-à-dire peut-elle s'amplifier dans les jours prochains ?
00:19:20 On est dans une escalade et elle peut s'amplifier.
00:19:23 Donc comme on a tiré, enfin, les gardiens de la Révolution ont tiré 350 projectiles,
00:19:30 ils pourraient toujours en tirer 1000.
00:19:33 Donc ça a forcé la défense aérienne d'Israël à une espèce de suractivité.
00:19:41 Donc voilà, la voie vers une escalade supplémentaire est facile à imaginer.
00:19:48 Maintenant, le régime des gardiens de la Révolution a indiqué à Israël
00:19:54 "Nous avons riposté légitimement à la destruction de notre consulat à Damas".
00:20:01 Je n'entre pas dans le détail, est-ce que c'était véritablement un consulat consulaire ?
00:20:06 Ou une annexe ou un bâtiment à côté de ce consulat, c'est ce qui se dit au scénario.
00:20:09 Mais surtout l'usage qu'on en fait, parce que quand vous êtes agent consulaire,
00:20:13 vous avez une immunité fonctionnelle.
00:20:16 Ça veut dire que tant que vous faites du consulat...
00:20:18 On voit les images d'ailleurs après la déflagration le 1er avril,
00:20:22 lors de ce tir sur ce consulat ou cette annexe du consulat.
00:20:27 Voilà, et donc vous êtes couvert pour des activités consulaires,
00:20:32 mais si vous êtes en train de monter des missiles ou des canons dans le sous-sol,
00:20:38 ça ce n'est pas une activité consulaire.
00:20:40 Donc on peut tirer.
00:20:42 C'est ça à peu près le contentieux juridique.
00:20:46 Je ne suis pas juriste, donc je ne vais pas plus loin, mais c'est de cela qu'il s'agit.
00:20:50 Par contre l'ambassade, on ne peut pas y toucher du tout.
00:20:53 Parce que diplomatique, consulaire, rien.
00:20:56 Donc il faudrait déterminer s'il s'agit d'un bâtiment consulaire,
00:21:01 d'un bâtiment diplomatique ou pas, d'une action militaire ou d'une erreur.
00:21:05 Est-ce que le tir a bien touché sa cible ?
00:21:08 Il n'a pas touché l'ambassade, il n'a même pas touché le consul.
00:21:11 Le consul n'était pas dans le bâtiment.
00:21:14 Il a par contre touché des généraux, des gardiens de la révolution.
00:21:18 Donc c'est drôle d'avoir des agents consulaires qui sont généraux
00:21:23 dans une force combattante bien.
00:21:27 Mais sans se perdre dans ces détails-là, la riposte,
00:21:32 ce n'est pas parce que les gardiens de la révolution ont dit
00:21:35 « Voilà, nous avons fait notre riposte, restons-en là.
00:21:39 On était obligés pour défendre notre territoire,
00:21:41 car le consulat c'est l'extension du territoire souverain iranien. »
00:21:46 Mais en fait, ce n'est pas à eux de dire que c'est fini.
00:21:50 Parce que, est-ce que ça a justifié 350 projectiles ?
00:21:55 Alors que, vous voyez, la disproportion est tout de suite évidente.
00:21:59 Donc on est dans l'escalade.
00:22:01 Et on peut imaginer que la nouvelle réponse israélienne
00:22:04 sera peut-être aussi dans une espèce de phénomène excessif.
00:22:09 Alors, est-ce qu'il y aura de la surenchère ? Probablement pas.
00:22:13 Parce que si on frappe avec l'aviation, il faut qu'elle revienne.
00:22:18 Si vous frappez avec des missiles et des drones,
00:22:22 il ne faut surtout pas qu'ils reviennent.
00:22:25 Donc on verra la nature de la riposte israélienne et la nature des cibles.
00:22:32 Ça va être des cibles des gardiens de la révolution ou des cibles nucléaires.
00:22:36 S'il touche au nucléaire, on rentre encore dans autre chose.
00:22:40 Pourquoi cette rivalité ? Pourquoi ces tensions historiques entre Israël et l'Iran ?
00:22:43 On en parle dans quelques instants.
00:22:45 Et si l'escalade devait s'amplifier, l'Iran est-il un pays qui peut véritablement répondre
00:22:52 et s'engager dans une guerre beaucoup plus disproportionnée ?
00:22:55 On vous donne les réponses dans quelques instants sur CNews.
00:22:57 A tout de suite.
00:22:58 Toujours en direct sur CNews, 180 minutes info, week-end, avec cette spéciale Israël-Iran.
00:23:06 On en parle avec nos invités, avec Mahdi Saidi, Harold Iman et Emmanuel Alioua qui nous a rejoints.
00:23:11 Bonjour et bienvenue, représentant officiel du protocole israélien 6C.
00:23:15 Nous allons évoquer évidemment ces tirs iraniens sur le sol israélien il y a quelques heures maintenant,
00:23:21 la riposte et des déclarations qui sont à venir.
00:23:24 On les vivra en direct, bien évidemment, dans cette émission.
00:23:27 Mais c'est vrai que la tension monte un peu plus au Moyen-Orient avec l'Iran, le Hezbollah libanais,
00:23:32 le soutien du Yémen qui attaque Israël, qu'ils l'ont attaqué la nuit dernière,
00:23:36 cette opération qui était baptisée "Promesse honnête".
00:23:38 Cela fait suite, donc on le disait avec Harold tout à l'heure, à une frappe contre une annexe du consulat iranien Damas le 1er avril,
00:23:44 que l'Iran attribue à Israël.
00:23:46 Que s'est-il passé précisément ? On fait le point avec Kylian Salé.
00:23:50 Il est près de 22h ce samedi à Jérusalem.
00:23:56 Des détonations rotentissent dans la ville.
00:24:01 Quelques instants plus tard, les sirènes d'alerte ordonnent aux habitants de rentrer chez eux.
00:24:06 Israël est la cible d'une attaque coordonnée entre l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis.
00:24:16 Des drones et des missiles sont lancés sur Israël.
00:24:19 Dans le ciel de Jérusalem, des lumières scintillent.
00:24:23 Le système de défense anti-missiles israélien effectue son travail de protection.
00:24:28 La grande majorité des missiles ont été interceptés.
00:24:31 D'autres n'auraient fait que des dégâts mineurs sur une base militaire.
00:24:35 À 70 kilomètres de là, à Tel Aviv, certains habitants sont inquiets, d'autres ne craignent pas l'attaque.
00:24:41 Nous avons tous entendu parler de l'attaque de l'Iran.
00:24:46 Mais nous n'avons pas peur parce que nous voulons fêter l'anniversaire de l'un de nos amis.
00:24:49 Et nous nous sommes déjà habitués à être attaqués au cours des six derniers mois.
00:24:52 Pour nous, ce n'est donc qu'une soirée habituelle à Tel Aviv.
00:24:57 C'est la première fois que l'Iran nous attaque directement, pas par le Hezbollah, etc.
00:25:02 Alors, dans les supermarchés, tout le monde va chercher à manger,
00:25:06 tout le monde réfléchit à quoi faire ou se mettre.
00:25:10 Dans le même temps, des roquettes sont tirées sur le Golan, région stratégique syrienne contrôlée par Israël.
00:25:16 En Iran, des scènes de liesse ont lieu après ces attaques.
00:25:20 Plusieurs milliers d'Iraniens descendent dans les rues et crient notamment « mort à Israël ».
00:25:24 L'espace aérien israélien a été fermé pendant quatre heures ce dimanche,
00:25:28 entre minuit trente et quatre heures trente heure locale.
00:25:31 Et donc Israël qui a réuni Benjamin Netanyahou, qui a réuni son cabinet de guerre aujourd'hui.
00:25:36 On écoute tout de suite en direct le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Iman.
00:25:40 Je tiens à exprimer les condoléances du peuple d'Israël
00:25:45 vis-à-vis de la famille de Benjamin Achimer, assassiné, 14 ans, assassiné.
00:25:52 Le premier ministre a expliqué, il a déclaré que les terroristes seraient traduits en justice.
00:25:59 Paix à son âme, paix à l'âme de ce jeune homme.
00:26:03 En s'agissant de l'Iran, nous l'avons dit, c'est l'Iran qui tire les ficelles depuis le 7 octobre.
00:26:10 Les ficelles du Hamas et de ses autres proxys.
00:26:14 Aujourd'hui, l'Iran a décidé de faire tomber son masque et d'agir directement en contre d'Israël.
00:26:21 La nuit dernière, l'Iran a lancé une attaque dure et sans précédent contre Israël.
00:26:27 L'Iran a lancé des centaines de missiles et de drones contre Israël.
00:26:31 Pour être plus précis, 180 drones suicides ont été lancés,
00:26:37 120 missiles balistiques, ainsi que 30 missiles balistiques.
00:26:43 Tous ont été envoyés par les tyrans génocidaires de Téhéran avec l'intention de tuer des hommes, des femmes et des enfants d'Israël.
00:26:55 Fort heureusement, 99% de ces munitions ont été interceptées.
00:27:01 Imaginez un seul instant en Iran, un Iran nucléarisé, disposant d'armes nucléaires.
00:27:07 C'est la raison pour laquelle les tyrans de Téhéran n'ont pas le droit d'obtenir des armes de cette nature.
00:27:13 Je veux le dire très clairement, l'État d'Israël est prêt à tout type de scénario, à la fois défensif et offensif.
00:27:22 Le Premier ministre a déclaré qu'il s'attaquerait à tous ceux qui voudraient s'en prendre à nous ou qui planifieraient de le faire.
00:27:32 L'Iran continue de déstabiliser le monde et de mettre en danger la paix dans notre région via ses proxys contre Israël et contre le monde libre.
00:27:43 L'Iran ne manque jamais d'appeler à la destruction totale d'Israël.
00:27:52 L'Iran agit activement dans le monde entier dans ce sens.
00:27:59 Aucun État dans le monde ne peut tolérer une telle menace existentielle contre lui.
00:28:03 Il fut un temps où les Juifs étaient sans défense, où les Juifs n'étaient pas capables de se défendre.
00:28:10 Aujourd'hui, il en va autrement.
00:28:12 Les Juifs ont Israël et Israël défendra son droit à vivre librement sur son territoire.
00:28:19 Qu'on ne s'y trompe pas, sans une riposte rapide de nos forces et sans le soutien de nos alliés,
00:28:27 Israël aurait pu se réveiller dans une situation tout à fait différente sur le terrain.
00:28:32 Le Premier ministre a parlé avec le président américain Joe Biden suite à la réunion du Conseil de sécurité.
00:28:42 Nous sommes reconnaissants, nous remercions nos alliés américains d'être à nos côtés dans cette période difficile.
00:28:47 L'État d'Israël est fort.
00:28:49 Les forces armées israéliennes sont fortes.
00:28:52 L'opinion publique est forte.
00:28:54 Nous allons nous défendre contre tout type de menaces.
00:28:59 Nous le ferons à tête froide et avec détermination.
00:29:05 S'agissant de nos efforts visant à faire libérer nos otages,
00:29:11 la rencontre du CAIR a eu lieu il y a une semaine.
00:29:16 Le Hamas a rejeté la proposition faite par les médiateurs.
00:29:21 Trois médiateurs ont fait une proposition.
00:29:26 Israël s'est montré très flexible.
00:29:28 Mais c'est une preuve supplémentaire.
00:29:30 Ce rejet est une preuve que Sinohar ne veut pas du retour des otages et d'une truie humanitaire.
00:29:36 Le Hamas et son maître iranien souhaitent voir la région escalader.
00:29:45 Israël poursuivra ses objectifs de guerre vis-à-vis du Hamas.
00:29:50 Avec toute sa force, il fera tout ce qu'il faudra pour permettre le retour des 133 personnes
00:29:59 qui sont toujours retenues contre leur volonté à Gaza.
00:30:02 C'est un crime contre l'humanité.
00:30:05 J'en ai terminé avec ce point de situation.
00:30:07 Je suis maintenant disposé à répondre à vos questions.
00:30:13 J'ai besoin de savoir votre nom et le média pour qu'il vous travaille dans le chat.
00:30:16 Merci.
00:30:17 La déclaration d'Avi Imane en direct sur l'antenne de CNews, le porte-parole du gouvernement.
00:30:25 Après d'ailleurs que Benyamin Netanyahou ce matin ait réuni les membres du cabinet militaire, du cabinet de guerre.
00:30:31 Le lien est fait.
00:30:32 On va en parler dans un instant avec Gérard Vespier, géopolitologue, qui va nous rejoindre dans quelques instants,
00:30:36 qui est déjà connecté avec nos invités sur le plateau.
00:30:39 Avant de marquer une petite pause, d'ailleurs, que faut-il retenir de cette intervention à Roldy Mann
00:30:44 que l'ennemi, évidemment, principal, c'est l'Iran, dit Avi Imane,
00:30:50 que c'est lui qui tire les ficelles depuis le début
00:30:53 et que, nommément, il fait le lien entre le Hamas et l'Iran,
00:30:58 qui serait finalement, globalement, entre les lignes, le même ennemi.
00:31:02 Oui, et puis il dit que le Premier ministre israélien a promis de riposter contre toute entité qui ferait du mal à Israël.
00:31:13 Donc la promesse est là.
00:31:14 Nous allons attaquer le régime, le Hezbollah, le Hamas.
00:31:20 Puis il a rappelé que le Hamas ne voulait plus négocier du tout.
00:31:24 Donc voilà, on voit à peu près le cheminement vers quelque chose de dur, un affrontement.
00:31:31 Puis ensuite, il nous a donné les chiffres des missiles lancés sur Israël.
00:31:37 On connaissait à peu près déjà 170 drones, 180 drones, 120 missiles
00:31:46 et une trentaine de missiles balistiques, si ma mémoire est bonne.
00:31:53 Donc 99% ont été interceptés, effectivement, par les systèmes de défense.
00:31:58 On en parle dans quelques instants avec vous, avec Emmanuel Alioua, avec Mahdi Saidi, avec Gérard Vespier également.
00:32:04 Ce sera juste après la pause, vous restez avec nous sur CNews.
00:32:07 En direct sur CNews, la spéciale Israël-Iran après ses tirs et ses 300 autres missiles
00:32:18 ou encore drones qui ont touché le sol israélien, qui ont tenté en tout cas de toucher le sol israélien il y a quelques heures.
00:32:25 On en parle avec nos invités Harold Eman, Emmanuel Alioua, Mahdi Saidi, Elodie Lechard nous a rejoint du service politique de CNews
00:32:31 pour les réactions politiques dans quelques instants, bien sûr.
00:32:35 Et nous sommes avec Gérard Vespier, géopolitologue.
00:32:37 Merci d'avoir accepté notre invitation, Gérard Vespier.
00:32:40 Nous avons besoin de vos lumières et surtout de bien comprendre si nous sommes véritablement là dans une escalade
00:32:46 ou le début d'une escalade en tout cas internationale dans cette opposition où tout du monde en se conflit
00:32:51 et si la question est désormais de savoir comment Israël va réagir à cette première attaque directe
00:32:57 de la République islamique iranienne contre son territoire.
00:33:00 Bonjour à vous.
00:33:02 Écoutez, il y a effectivement plusieurs hypothèses sur la table.
00:33:07 La première c'est est-ce qu'Israël va répondre dans les mêmes façons, à savoir une salve de missiles, de drones
00:33:16 sur le territoire israélien, iranien pardon, sur le territoire iranien ou bien par d'autres moyens.
00:33:22 Il est fort peu possible que la frappe ait lieu effectivement sur l'Iran.
00:33:29 Les États-Unis sont certainement totalement opposés à une telle opération,
00:33:35 donc il serait étonnant que nous voyions une opération symétrique d'Israël vers l'Iran.
00:33:42 Maintenant, qu'est-ce qui peut se passer d'autre ?
00:33:44 Eh bien il peut y avoir des opérations de cyberattaque, n'est-ce pas ?
00:33:48 Il y a déjà eu dans le passé des opérations menées par Israël
00:33:52 sur des installations industrielles ou nucléaires iraniennes, donc à distance.
00:33:58 Il peut y avoir des opérations clandestines, d'élimination à nouveau de personnages importants
00:34:05 et puis il peut y avoir in fine aussi des frappes en Syrie sur à nouveau des positions et des milices iraniennes.
00:34:18 Donc voyez-vous, il peut y avoir beaucoup de possibilités et même l'imagination peut être très large.
00:34:24 Il y a un navire porte-containers immobilisé par les gardiens de la Révolution.
00:34:31 Est-ce que Sahal voudra essayer de libérer cette unité commerciale maritime ?
00:34:38 Voilà une autre hypothèse.
00:34:40 Donc un champ très ouvert mais certainement pas une attaque symétrique
00:34:47 comme ce que l'on a vu cette nuit contre Israël.
00:34:51 – Oui, le spectre est très large en effet, mais quand vous ne dites pas de riposte symétrique,
00:34:55 donc ce ne serait pas une réponse à la hauteur des, je le rappelle Gérard Vespière,
00:34:59 des 300 entretirs qui ont voulu frapper Israël la nuit dernière,
00:35:04 à savoir des missiles téléguidés notamment.
00:35:08 Alors fort heureusement 99% de ces missiles ont été interceptés.
00:35:12 Donc il ne peut pas y avoir de réponse à la hauteur de la part d'Israël
00:35:16 à la hauteur de cette attaque de la nuit dernière.
00:35:19 – Faut-il confondre hauteur et symétrie n'est-ce pas ?
00:35:23 Je crois qu'il peut y avoir une absence de symétrie mais une intervention
00:35:30 qui puisse faire effectivement mal à l'Iran.
00:35:34 S'il y avait une attaque cyber par exemple de grande ampleur et de grande désorganisation
00:35:41 de l'infrastructure électronique ou militaire iranienne,
00:35:47 eh bien ce serait une attaque de grande ampleur.
00:35:50 N'oublions pas que effectivement comme vous venez de le signaler,
00:35:53 il y a 300 missiles qui ont été lancés voire un peu plus,
00:35:57 mais pratiquement aucun n'a atteint son but.
00:36:00 Donc quel est le plus important ?
00:36:02 C'est de lancer beaucoup ou de frapper peu mais avec beaucoup d'efficacité ?
00:36:07 Voyez-vous donc je pense qu'Israël préférera des frappes limitées mais efficaces.
00:36:13 – Merci Gérard Vespière, merci d'être intervenu en direct sur l'antenne de CNews
00:36:17 pour cet éclairage dans cette spéciale.
00:36:20 On continue évidemment à débattre et on peut peut-être analyser Emmanuel Aliouas
00:36:23 que vient de dire Gérard Vespière en disant qu'Israël a réussi à intercepter
00:36:27 la grande majorité à 99% des tirs en provenance des forces iraniennes
00:36:34 pour essayer de toucher le pays mais ça veut dire aussi parce que le système de défense israélien
00:36:39 est particulièrement bien préparé, particulièrement solide
00:36:43 et que les Israéliens, on avait un témoignage tout à l'heure d'un habitant de Jérusalem,
00:36:46 sont habitués malheureusement manifestement à ce genre de choses.
00:36:50 – Ils sont habitués et ils ont une confiance énorme en leur armée malgré le 7 octobre
00:36:55 et ils ont la conviction parce qu'ils sont bien préparés qu'ils ne peuvent que gagner.
00:37:01 De toutes les façons ils n'ont pas d'autre choix, ils n'ont nulle part où aller.
00:37:04 – Mais la riposte doit être non pas symétrique mais à la hauteur de ce qui s'est produit
00:37:10 parce que c'est assez spectaculaire tout de même, 330 tirs, fort heureusement.
00:37:13 Je le rappelle la grande majorité a été interceptée mais tout de même.
00:37:17 – En fait la question ce serait, qu'aurait fait la France ou qu'aurait fait les États-Unis
00:37:21 s'ils avaient reçu 350 drones dans la nuit ?
00:37:25 Je suis assez dubitative sur le fait qu'ils ne répondent pas.
00:37:30 Or on demande à Israël encore une fois de ne pas répondre, ce qui est assez troublant.
00:37:35 Si Israël est debout ce matin c'est parce qu'elle a un système ARO,
00:37:39 d'homme de fer et compagnie, qui est extrêmement performant.
00:37:43 Et puis parce qu'il y avait des informations au préalable et qu'elle a eu des alliés.
00:37:47 Et parmi ces alliés des pays arabes, ce qui est important aussi à souligner, c'est assez peu commun.
00:37:53 – Le porte-parole du gouvernement qui est intervenu en direct tout à l'heure sur CNews
00:37:57 le précisait, il va y avoir une réponse car l'ennemi c'est l'Iran, c'est ce qu'il a dit.
00:38:03 – L'ennemi c'est l'Iran mais ce n'est pas que l'Iran d'Israël,
00:38:05 l'ennemi c'est l'Iran de la planète, l'ennemi c'est l'Iran des pays occidentaux,
00:38:08 l'ennemi c'est l'Iran de l'Ukraine.
00:38:10 L'Iran est derrière tous les proxys, le Hamas, le Hezbollah, etc.
00:38:15 Donc l'Iran est l'ennemi des pays occidentaux.
00:38:18 L'Iran ne veut qu'une seule chose, établir son mode de fonctionnement, partout.
00:38:24 – Et la population israélienne est prête à cela, le logiciel mental en tout cas,
00:38:28 c'est ce que nous disait tout à l'heure notre habitant de Jérusalem
00:38:31 que nous avions comme invité, on est habitué, on est prêt, c'est ce qu'il nous a dit.
00:38:35 – Dans ces proportions-là, probablement pas,
00:38:37 mais ça fait une grande partie de la population israélienne aujourd'hui,
00:38:40 renforcée par ce qui s'est passé le 7 octobre, et pour une vraie guerre avec l'Iran.
00:38:45 Une vraie guerre, non pas des frappes ciblées,
00:38:48 mais le fait qu'on en finisse avec ce régime des Mollah.
00:38:51 – Ce qui pourrait déboucher sur une troisième guerre mondiale,
00:38:53 parce que là les États-Unis forcément interviendraient,
00:38:56 donc s'il y a une propension, une volonté à ce que les alliés d'Israël
00:39:00 aussi s'engagent dans ce conflit…
00:39:02 – C'est pourquoi à mon avis Biden pèse de tout son poids pour éviter ce type de réplique,
00:39:09 mais Netanyahou a contre lui, on peut dire,
00:39:13 une partie importante quand même de la population israélienne
00:39:16 qui veut en finir avec cette menace permanente depuis 47.
00:39:21 – Et la France dans tout cela, Elodie Huchard ?
00:39:23 Les réactions politiques, en tout cas Emmanuel Macron a réagi sur son compte X aujourd'hui,
00:39:28 le ministre Séjourné l'a fait également hier soir,
00:39:31 mais il y a eu d'autres réactions aujourd'hui.
00:39:33 – Oui, on va reciser d'abord celle d'Emmanuel Macron qui disait
00:39:36 "Je condamne avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent
00:39:39 lancée par l'Iran contre Israël qui menace de déstabiliser la région.
00:39:42 Il exprime sa solidarité avec le peuple israélien
00:39:44 et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël, de nos partenaires et à la stabilité".
00:39:48 Même son cloche est effectivement désir du côté du ministre des Affaires étrangères,
00:39:52 Stéphane Séjourné qui dit la même chose en ajoutant qu'en décidant d'une telle action
00:39:56 sans précédent, l'Iran franchit un nouveau palier dans ses actions de déstabilisation
00:40:00 et prend le risque d'une escalade militaire.
00:40:02 Du côté de l'exécutif, on explique que la France a des bases en Jordanie, en Irak,
00:40:06 parce que la France est engagée sur place dans la lutte contre le terrorisme,
00:40:09 que des drones ont survolé ces zones et que donc il y a eu des moyens militaires engagés
00:40:13 uniquement parce que les bases étaient survolées.
00:40:16 On nous dit "Il ne faut pas imaginer que l'armée française est déployée en Israël pour combattre,
00:40:20 on a juste défendu nos bases".
00:40:22 On insiste d'ailleurs sur le fait qu'il s'agit d'un très petit nombre de drones.
00:40:25 Il y avait également François Hollande l'ancien président de la République
00:40:27 qui s'exprimait à la mi-journée chez nos confrères de France 3
00:40:31 et donc justement il parlait de cette crainte de reprise des hostilités.
00:40:35 Il dit "C'est une hypothèse et une crainte d'où la demande de la communauté internationale
00:40:38 qu'il n'y ait pas de reprise des hostilités".
00:40:40 Il dit que la France devra répondre si et seulement si elle est attaquée
00:40:44 mais qu'en attendant elle doit trouver les moyens de la désescalade.
00:40:47 Et puis il dit aussi, selon lui, quand il y a une action militaire
00:40:50 "Je ne pense pas qu'il faille livrer des armes, encore moins si on veut l'arrêt du conflit".
00:40:54 On voit bien qu'il est totalement en accord avec la position du Parti Socialiste
00:40:57 et puis on rappelle la consigne rappelée aussi par Jean-Noël Barrault,
00:41:00 le ministre en charge de l'Europe, que les ressortissants français quittent l'Iran temporairement.
00:41:04 Peut-il y avoir une prise de position plus forte encore de la France d'Emmanuel Macron
00:41:09 puisque la France, on le rappelle, est un allié d'Israël ?
00:41:12 Oui et il y a une volonté, nous disait-on dans l'exécutif, justement
00:41:15 de rappeler précisément ce qui a été fait cette nuit
00:41:17 pour qu'il n'y ait pas un emballement médiatique
00:41:19 de penser que la France a pu intervenir sur place, etc.
00:41:22 La France a juste protégé ses intérêts.
00:41:24 On a évoqué à un moment donné peut-être une prise de parole du président de la République dans la journée
00:41:29 qui semble finalement s'évacuer comme hypothèse
00:41:32 mais il y a une volonté en tout cas de dire clairement aux Français ce qui a été fait
00:41:35 et surtout en fait ce qui n'a pas été fait justement.
00:41:37 Merci Elodie Bouchard pour toutes ces précisions.
00:41:39 Nous allons marquer une pause et revenir très très rapidement dans cette spéciale Israël-Iran
00:41:44 et cette escalade qui démarre aujourd'hui, depuis quelques heures désormais
00:41:48 avec ces 330 tirs iraniens qui voulaient frapper Israël la nuit dernière.
00:41:54 On vous donne d'autres détails avec d'autres invités, d'autres développements dans quelques instants.
00:41:58 A tout de suite.
00:41:59 On se retrouve en direct sur l'antenne de CNews dans notre spécial Israël-Iran avec nos invités
00:42:08 Emmanuel Alihoua, Mahdi Seydi, le général Bunio clairement nous a rejoint.
00:42:12 Bonjour.
00:42:13 Merci d'être là et bonjour.
00:42:15 Vous avez Mohseni également, spécialiste des questions iraniennes et vous êtes Iranien.
00:42:19 Merci d'être sur ce plateau.
00:42:20 On va évoquer tout cela avec vous dans quelques instants.
00:42:23 Mais d'abord direction de Tel Aviv pour faire le point sur ce qui s'est déroulé cette nuit,
00:42:26 ce qu'il pourrait advenir encore avec une réponse qui semble inévitable,
00:42:31 Nathalie Sosnaoufir, vous êtes en direct de Tel Aviv.
00:42:34 Oui tout à fait.
00:42:36 Alors effectivement là, après une nuit blanche très mouvementée entre les allers-retours dans les abris,
00:42:41 la vie a repris son cours, les Israéliens respirent, ils ont retenu leur souffle pendant deux semaines
00:42:47 dans l'attente de la réponse iranienne à la frappe contre une annexe du consulat iranien à Damas
00:42:54 attribuée à Israël.
00:42:55 La population n'est plus priée de rester près des abris, l'espace aérien qui avait été fermé hier soir à minuit
00:43:03 est rouvert depuis ce matin et l'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv est à nouveau opérationnel.
00:43:09 Alors bien sûr la question qui se pose maintenant c'est à savoir s'il y aura riposte ou pas.
00:43:16 Le cas échéant s'agira-t-il d'une riposte de principe plutôt contenue ou bien massive au risque de déstabiliser la région ?
00:43:23 Se fera-t-elle avec ou sans l'aval de Washington qui préférerait en rester là ?
00:43:28 Mais on peut aussi imaginer qu'il n'y ait pas de riposte.
00:43:31 Le Premier ministre pourrait se contenter de cette victoire stratégique.
00:43:35 99% des drones et des missiles ont été interceptés avant même de pénétrer dans l'espace aérien israélien.
00:43:43 Il devrait alors se heurter à ses partenaires extrémistes de son gouvernement et à la majorité de l'opinion publique
00:43:49 ou bien pourrait-il envisager d'autres répressions qui ne soient pas forcément militaires ?
00:43:54 Alors si pour Téhéran l'attaque contre Israël a atteint tous ses objectifs et le dossier est clos,
00:44:00 la question est de savoir s'il l'est aussi pour Jérusalem.
00:44:04 Merci pour ces précisions Nathalie Sosna.
00:44:06 Ophir on vous retrouvera évidemment un petit peu plus tard dans l'émission pour faire le point avec vous avec les derniers développements.
00:44:12 Avant de voir d'ailleurs comment les Iraniens ou une partie de la population iranienne a réagi à ces tirs et de vous proposer un sujet,
00:44:19 Kaveh Mozeni, vous êtes spécialiste des affaires iraniennes, iranien vivant en France, vous tenez le blog iran-resiste.org.
00:44:26 Est-ce que vous avez pu échanger ces dernières heures depuis les tirs iraniens sur Israël avec des Iraniens qui sont là-bas, qui sont à Téhéran notamment ?
00:44:33 Mon action c'est de lire les médias iraniens et les médias iraniens ne parlent pas du tout de cette attaque.
00:44:40 Pas du tout ?
00:44:41 Non pas du tout, mais par contre il y a eu des effets terribles, c'est que depuis le matin la bourse de Téhéran est en état de chute.
00:44:50 Les gens vendent leur action pour fuir le pays.
00:44:53 Ça a été à tel point qu'ils ont dû fermer la bourse et ils n'ont pas publié le bulletin de la bourse qui présentait une chute plus importante que la veille.
00:45:03 En fait l'état du régime est catastrophique parce qu'il n'arrive pas à mobiliser ses bases depuis des années pour les manifestations.
00:45:12 Cette année pour la journée anti-sioniste de Rots, il y a eu tellement peu de gens qu'il a fait appel à des étudiants africains et afghans qui font des études en Iran, des études islamiques.
00:45:27 Ils marchaient avec leurs banderoles, ils chantaient, c'était assez drôle.
00:45:31 Ce serait les partisans des Mollah, les supporters qui seraient dans les rues pour montrer qu'il y a du monde et on est d'accord ?
00:45:38 En fait ils n'ont pas trouvé assez de militiais, de jeunes engagés dans la milice, souvent par pauvreté, de venir manifester.
00:45:48 En fait ça a montré qu'ils n'ont pas de partisans.
00:45:51 Il y a quelques images de l'IS qui nous sont parvenues à regarder, on va les analyser ensemble.
00:45:56 Effectivement on peut constater que ce n'est pas une foule extrêmement nombreuse, ce n'est pas le lendemain de la finale de la Coupe du Monde, on est d'accord.
00:46:02 Mais il y a tout de même du monde, c'était hier soir, après les tirs iraniens en direction d'Israël.
00:46:08 Il n'y a pas vraiment beaucoup de monde.
00:46:10 Non.
00:46:11 Mais ce sont sans doute des gens qui sont commandités, téléguidés, instrumentalisés, qui sont dans les rues ?
00:46:18 Est-ce que la population iranienne, dans son intégralité, est contente et satisfaite, comme laissent le penser ces images, qu'il y a eu des tirs sur Israël ?
00:46:26 La majorité des iraniens seraient contents qu'ils disent "Israël attaque et renverse les moines".
00:46:32 Ah voilà, d'accord, qu'il y ait une riposte israélienne.
00:46:34 Beaucoup d'Iraniens comme moi pensent que ce sera quand même une catastrophe, parce que maintenant il y a beaucoup de munitions avec de l'uranium appauvri, et ça va vraiment marquer le sol iranien.
00:46:47 Mais la majorité des iraniens rêvent qu'il y ait une attaque, parce qu'ils savent qu'à ce moment, tous les gens qui, au sein des miliciens, sont opposés à ce régime,
00:46:56 parce qu'il n'y a aucun avenir avec ce régime, vont prendre la fuite et le régime va s'effondrer.
00:47:01 Mais malheureusement, ça ne va pas arriver, parce que les Etats-Unis soutiennent beaucoup de régimes islamiques dans le monde, ne veulent pas la chute de ce régime.
00:47:12 Quelques images en provenance d'Iran, encore avec une population qui s'est donc réveillée ce matin, apparemment mal informée, mais le bouche à oreille semble fonctionner,
00:47:19 après une nuit, pour le moins, agitée, Mathilde Ibaniez.
00:47:23 C'est une attaque sans précédent sur le sol israélien menée par l'Iran cette nuit.
00:47:28 Une opération baptisée "Promesse honnête" qui répondrait à une frappe qui a détruit le consulat iranien à Damas le 1er avril.
00:47:35 Au lendemain de l'attaque, dans les rues de Téhéran, les Iraniens expriment leur fierté.
00:47:41 Nous avons été extrêmement heureux de cette action des gardiens de la révolution.
00:47:45 Il s'agissait d'une aide et d'un accompagnement du peuple opprimé de Gaza et de Cisjordanie.
00:47:50 Nous sommes fiers et honorés qu'une réponse dure et cassante ait été donnée au régime sioniste.
00:47:56 Israël est depuis la révolution de 1979 l'ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction au profit d'un Etat palestinien.
00:48:07 Vraiment cette tristesse et cette colère sont restées dans le cœur de chacun d'entre nous.
00:48:11 Et nous attendions toujours que cette vengeance soit exécutée et que les Israéliens soient punis pour leur brutalité.
00:48:16 Et nous ne pouvons pas y croire lorsque la nouvelle est tombée hier soir.
00:48:19 L'Iran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite.
00:48:24 Et a prévenu que la réaction iranienne serait plus forte en cas de comportement prudent d'Israël.
00:48:29 Voilà, ce sujet est assez dissonant des propos que vous tenez et qui sont sans doute vrais.
00:48:35 Mais il y a tout de même des témoignages en faveur d'une volonté de détruire Israël.
00:48:39 4 personnes en effet.
00:48:41 C'est-à-dire que tout est instrumentalisé.
00:48:43 Absolument. Mais la première image que vous avez montrée qui est intéressante, on est devant une mosquée.
00:48:48 Sur une place il y a des pancartes et tout, dans cette série-là.
00:48:51 Cette place s'appelle place de la Palestine.
00:48:53 Et normalement chaque fois qu'il y a des manifestations en Iran, ça doit se passer sur cette place.
00:48:59 Alors pourquoi ils ont choisi cette place ? Parce qu'elle est assez petite quand même.
00:49:02 Depuis longtemps, la Palestine ne fait pas partie des priorités des Iraniens.
00:49:09 Surtout tous ceux qui sont nés après la révolution.
00:49:12 Qui connaissent l'état d'Iran d'avant la révolution.
00:49:17 Et son état actuel.
00:49:18 Sont opposés. Franchement.
00:49:20 Avant la révolution, l'Iran n'était pas l'ennemi d'Israël.
00:49:23 Non, pas du tout. C'était une économie florissante.
00:49:26 Il est bon de le préciser parce que je pense que beaucoup de gens l'ignorent.
00:49:29 Le seul pays où il y avait un consulat israélien dans un pays musulman, c'était en Iran.
00:49:35 Et d'ailleurs le consul en question est resté pendant 40 ans en Iran.
00:49:40 Sur cette place de la Palestine, il n'y a personne.
00:49:44 Et pourquoi ? Parce que c'était à côté de l'ancien consulat d'Israël.
00:49:49 Et les Moldaves n'arrivent pas à mobiliser les gens.
00:49:53 Alors ils peuvent faire un micro-trottoir.
00:49:56 Et pourquoi ils ne l'ont pas fait sur la place de la Palestine ?
00:49:59 Parce qu'il n'y avait personne.
00:50:00 Ils l'ont fait devant le mur de l'ambassade américaine.
00:50:03 Parce que tout ça, c'est pour provoquer l'Amérique.
00:50:06 Quelques images tout de même de cette matinée.
00:50:08 Ce sont des images que l'on a reçues il y a quelques heures.
00:50:11 Alors effectivement, il y a une petite mobilisation, mais mobilisation tout de même.
00:50:15 Mais ce que vous nous dites à travers vos propos et ce que vous nous expliquez bien pour bien connaître ce pays,
00:50:21 c'est que ce qui s'est passé ces dernières heures et la tentative de déstabilisation et les tirs sur Israël,
00:50:27 c'est une action de la République islamique, pas forcément de la population iranienne.
00:50:32 En fait, ce qui peine beaucoup les Iraniens, c'est que quand vous parlez par exemple des collaborateurs en France,
00:50:38 vous parlez de Vichy, et quand vous parlez de la République islamique, on dit toujours les Iraniens.
00:50:43 Alors que les Moldaves au pouvoir détestent l'Iran et toute l'histoire iranienne.
00:50:49 Absolument. Vous savez, devant l'entrée de chaque université, ils ont dessiné des drapeaux américains et israéliens
00:50:56 pour que les étudiants entrent et les étudiants font le tour.
00:51:00 Ils font des acrobaties invraisemblables pour ne pas marcher sur le drapeau.
00:51:05 On va continuer à débattre. On marque une petite pause très rapide et on revient avec nos invités.
00:51:09 C'est passionnant, évidemment. On comprend un peu mieux aussi la genèse du conflit
00:51:14 et pourquoi on se retrouve dans cette situation aujourd'hui et pourquoi le monde est en train de tembler.
00:51:18 Parce que peut-être sommes-nous à l'aube d'une escalade, certes, mais d'une troisième guerre mondiale.
00:51:23 Pourquoi pas ? Ça vous étonnerait ? Je le souhaite. J'aimerais que vous ayez raison.
00:51:27 On marque une pause et on en parle tous ensemble en direct sur CNews dans quelques instants.
00:51:31 Retour en direct sur l'antenne de CNews avec notre émission spéciale Israël-Iran en compagnie d'Emmanuel Alioua,
00:51:41 le général Bruno Clermont, Madi Seidi et Kaveh Mozeni, qui est iranien, vivant en France
00:51:47 et qui nous a donné beaucoup d'indications. - Français maintenant.
00:51:49 - Et français maintenant. Je vous félicite, bien sûr. Mais en tout cas, vous êtes né à Téhéran, on est bien d'accord.
00:51:54 Vous êtes bien né en Iran et vous y avez vécu. Et votre blog abonde toutes les informations en provenance d'Iran.
00:52:00 Voilà pourquoi vous allez pouvoir nous donner encore une fois beaucoup d'informations et des compléments d'informations.
00:52:05 Mais d'abord, pour revenir sur ces frappes qui ont visé Israël, ces frappes iraniennes, les 330 qui ont visé Israël la nuit dernière,
00:52:12 écoutez ce que disait un général iranien après que cette opération militaire se soit produite.
00:52:17 L'opération Promesse tenue s'est déroulée avec succès de la nuit dernière à ce matin et a atteint tous ses objectifs.
00:52:24 La raison de cette opération était le franchissement des lignes rouges par le régime sioniste.
00:52:30 Nous considérons cette opération comme achevée et nous estimons qu'elle est terminée.
00:52:39 Donc opération réussie, on a bien compris qu'on est dans la communication et même par rapport à la mobilisation de la population.
00:52:45 Que savez-vous de ce qui s'est produit militairement parlant ?
00:52:48 Et on confrontera ça avec le général Clermont dans quelques instants, depuis l'Iran.
00:52:52 Il faut savoir que les mullahs qui soutiennent énormément de groupes terroristes n'ont jamais reconnu leur rôle dans une quelconque opération,
00:53:00 que ce soit terroriste ou militaire. Et là, ce n'est pas leurs sites qui ont annoncé des infos, mais des sites sympathisants
00:53:07 qui ont dit qu'avant la première attaque de drones, il y a eu une cyberattaque contre les installations électroniques israéliennes.
00:53:19 Mais en fait, ils voulaient complètement paralyser le pays.
00:53:22 Mais elle n'a pas fonctionné, cette cyberattaque ?
00:53:24 Non, ils ont réussi à couper l'électricité dans un quartier de Jérusalem.
00:53:28 Et après, il y a eu trois salves d'une centaine de drones venant du sud-liban et de l'Irak, du Hezbollah irakien et du Hezbollah libanais.
00:53:39 Par la suite des tirs de missiles de Russie, les 170 qui ont été évoqués, et aussi 170 missiles tirés depuis l'Iran,
00:53:51 des missiles Heibar, qui sont soi-disant balestiques.
00:53:56 Mais en fait, de l'ensemble de ces missiles, ils disent que 15 ont touché Israël sur la base Nevitem, à proximité de centrale de Dimona.
00:54:08 Mais en fait, les Israéliens ont dit que ça n'avait rien brûlé, ça n'avait rien explosé.
00:54:12 Alors on me disait, à l'instant, une des personnes présentes ici, qu'il y a des images qui sont diffusées, comme quoi cet endroit brûle.
00:54:21 Mais en fait, c'est une fake news, parce que c'est un incendie qui avait lieu en Chili.
00:54:27 Voilà, donc en fait, ce qui montre qu'en fait, la limite de toutes ces panoplies de missiles que les Mollahs ont produits,
00:54:35 souvent sur la base d'une technologie sud-coréenne, elle-même venant d'une technologie très datée russe et chinoise.
00:54:45 Ce que l'on peut estimer, Gérard Nall, clairement, c'est que quand un pays, un Etat, décide d'en frapper un autre,
00:54:52 en lançant 330 missiles, drones, avec manifestement le but de détruire,
00:54:59 mais que 99% de ces missiles sont interceptés, est-ce que ça peut être considéré comme étant une réussite pour l'armée iranienne,
00:55:07 comme semblait le dire ce général que l'on vient d'entendre ?
00:55:10 - Ecoutez, c'est la bonne question, parce que le but était de riposter à l'attaque du 1er avril sur le consulat de Damas.
00:55:16 Donc il fallait absolument... Les Iraniens ont tué un des chefs des gardiens de la Révolution,
00:55:21 le chef des gardiens de la Révolution en Syrie, qu'ils accusent, et donc s'ils le disent, il n'y a pas de drôle que ce soit faux,
00:55:26 d'avoir fomenté l'attentat du 7 octobre, vous savez, tous ceux qui ont participé à la planification du 7 octobre sont des cibles pour Israël.
00:55:33 Donc la réponse a été tardive, et la réponse a été un peu particulière.
00:55:36 La force de l'Iran militaire, c'est effectivement tous ces missiles, ces drones, missiles de croisière, missiles balistiques,
00:55:42 qu'ils ont disséminés d'ailleurs avec leurs différents proxys, que ce soit en Irak, en Syrie, au Yémen avec les Houthis ou le Hezbollah.
00:55:51 Donc c'est une démonstration de ce que peuvent faire des missiles.
00:55:54 Et effectivement, on a vu que ce que pouvaient faire les missiles, ce n'est pas grand-chose.
00:55:57 Et ce n'est pas grand-chose parce que trois raisons principales.
00:56:00 La première, c'est que les Américains avaient un préavis.
00:56:03 On ne sait pas comment, mais ils avaient un préavis, donc ils savaient qu'ils allaient attaquer.
00:56:07 Les missiles américains, les satellites américains détectent tous les départs de missiles balistiques qui sont les plus dangereux.
00:56:13 Les autres missiles, missiles de croisière et drones, ils vont très lentement.
00:56:16 Donc on a vraiment le temps de les intercepter.
00:56:17 Un drone qui part d'Iran, il arrive quatre heures plus tard en Israël, donc on attend de le voir venir.
00:56:22 Et entre le départ de tous ces missiles, en tout cas ceux qui sont le plus loin et le territoire d'Israël,
00:56:27 vous avez des forces américaines en Irak, en Syrie, en Jordanie.
00:56:31 Et tout ce petit monde était sur le pied d'alerte.
00:56:33 Tout le système de défense aérienne et également des chasseurs étaient en vol et donc ont intercepté tout ce qui pouvait passer.
00:56:38 Donc en réalité, il ne restait plus qu'au système de défense antiaérienne israélien qui est le plus sophistiqué du monde.
00:56:44 Israël, c'est grand comme quatre territoires français.
00:56:47 Vous avez quatre ou cinq couches de différents systèmes qui s'empilent et qui sont capables d'intercepter
00:56:51 le plus petit missile au plus haut.
00:56:53 Et bien tout ça a éliminé les derniers missiles qui n'avaient pas été éliminés auparavant par les Américains,
00:56:58 les Britanniques, sur le chemin, entre le chemin de l'Iran et d'Israël.
00:57:03 Donc il n'est pas resté grand chose.
00:57:04 Donc effectivement, c'est une démonstration d'échec de la part de l'Iran,
00:57:07 puisqu'il n'y a pas de résultat tangible.
00:57:09 Malgré tout, les Mollahs peuvent revendiquer le fait qu'ils ont lancé une attaque sur Teheran.
00:57:15 Et c'est parce que d'ailleurs, peut-être c'est mon dernier point là, parce que c'est important,
00:57:19 c'est parce que cette offensive n'a pas donné de véritable résultat,
00:57:22 que visiblement les Américains ont découragé les Israéliens de lancer une frappe de représailles
00:57:27 qui était déjà planifiée et qui était prête à décoller.
00:57:30 La représailles de la représailles, elle n'a pas eu lieu.
00:57:32 Donc en ce moment, on en est là pour essayer de savoir si ça continue ou si ça s'arrête.
00:57:37 Même s'il y a eu la volonté de nuire tout de même, parce que quand on envoie 330 missiles ou drones,
00:57:43 on montre plus que les muscles, Général Clermont.
00:57:46 Bien sûr.
00:57:47 Et s'il n'y avait pas eu le système de défense israélien,
00:57:49 on va voir un sujet sur le dom de fer dans quelques instants notamment, ça aurait été un massacre.
00:57:53 Mais les Israéliens ont construit le dom de fer pour ça.
00:57:56 Le dom de fer, la fronte de David, les systèmes à R2, ils ont un système d'une sophistication qu'on n'imagine pas,
00:58:01 ils n'ont pas tellement peur de ça.
00:58:03 Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas saturer le système.
00:58:05 Le système, quand il est saturé par le Hamas qui tire des milliers de roquettes dans la journée,
00:58:09 là ça le sature.
00:58:10 Mais là, ce n'est pas des milliers, c'est des centaines.
00:58:12 Le système n'est pas saturé.
00:58:13 Le système de défense israélien est particulièrement efficace et solide.
00:58:17 On va pouvoir en débattre encore dans quelques instants et aller sur d'autres thématiques.
00:58:21 Mais d'abord, regardez ce sujet préparé par Isabelle Piboulot.
00:58:25 En service depuis 2011, le dom de fer a plus d'une fois fait ses preuves.
00:58:33 Israël l'a d'abord développé seule, après la guerre du Liban de 2006,
00:58:38 pour être soutenu financièrement par les Etats-Unis, fort d'un savoir-faire en matière de défense.
00:58:43 Il se compose d'une dizaine de batteries installées à proximité de la bande de Gaza,
00:58:48 des frontières avec le Liban, la Syrie et autour des villes les plus visées,
00:58:52 comme Ashkelon ou Tel Aviv.
00:58:54 Chaque batterie comprend trois parties, un système de détection radar
00:58:58 permettant de suivre 200 cibles par minute,
00:59:01 un ordinateur qui calcule la trajectoire des roquettes en 30
00:59:05 et un lanceur capable de tirer une vingtaine d'intercepteurs
00:59:08 pour abattre en plein vol des engins explosifs dans un rayon de 4 à 70 km.
00:59:13 Coût de production totale ? Environ 100 millions de dollars,
00:59:17 chaque intercepteur coûtant entre 40 000 et 50 000 dollars à produire.
00:59:21 A cela s'ajoute le système ARO, destiné à contrer les missiles balistiques
00:59:26 et le système David Sling qui repousse les attaques de roquettes ou de missiles à moyenne portée.
00:59:32 Selon le concepteur israélien Raphaël, le dôme de fer a un taux d'interception d'environ 90%.
00:59:38 Emmanuel Alihoua, vous pouvez en témoigner, attester,
00:59:42 effectivement le dôme de fer a fait ses preuves, c'est particulièrement efficace.
00:59:45 Il y a peut-être aussi ceci qui sécurise, d'une certaine manière,
00:59:50 même si c'est difficile de s'y habituer les Israéliens,
00:59:52 il y a peut-être aussi le protocole 6C dont vous pouvez dire quelques mots,
00:59:55 dont vous êtes la représentante.
00:59:57 Les Israéliens sont tous préparés à, malheureusement parfois,
01:00:01 des épreuves particulièrement éprouvantes psychologiquement,
01:00:04 quelles que soient les circonstances.
01:00:06 C'est aussi ça qui permet d'avoir un logiciel mental très solide.
01:00:10 Exact, je rejoindrai l'une des formules que reprend le général,
01:00:18 qui est vraiment celle d'Israël, c'est faire face.
01:00:21 Et le protocole 6C apprend à faire face à l'adversité,
01:00:23 quelle qu'elle soit professionnelle ou personnelle.
01:00:26 Rappelez-nous en quelques mots de quoi il s'agit pour celles et ceux
01:00:29 qui nous regardent et qui ne connaissent pas.
01:00:30 Il s'agit de déchoquer, oui bien sûr, le protocole 6C,
01:00:32 le protocole de l'État d'Israël, il est enseigné dès l'école,
01:00:35 et il s'agit de déchoquer, c'est un peu comme les premiers secours physiques,
01:00:39 mais d'un point de vue psychologique.
01:00:41 Donc lorsque vous avez un accident de voiture,
01:00:44 lorsque vous avez un attentat, lorsque vous êtes victime de viol,
01:00:47 il vous permet de refonctionner normalement en quelques minutes,
01:00:50 et de remonter en selle et de rester fonctionnel.
01:00:53 Ce qui change tout, parce qu'au lieu d'avoir des victimes,
01:00:55 vous avez des survivants, et après vous avez même des gens qui deviennent aidants.
01:00:59 Donc on n'a pas du tout cette société victimaire,
01:01:02 comme ça peut être le cas en Europe, mais on a une société de survivants.
01:01:05 Les Israéliens ne disent jamais qu'ils sont victimes du 7 octobre.
01:01:08 Ils ont survécu au 7 octobre, et ils survivront à tout ce qui aura lieu,
01:01:12 et c'est en tout cas leur posture, leur façon de faire face à la menace.
01:01:15 Et c'est ce qui peut expliquer, Mahdi Saïdi, par rapport au témoignage
01:01:18 qu'on a recueilli depuis le début de l'émission,
01:01:20 que les Israéliens, la population, sont derrière l'armée.
01:01:23 Ils ne sont pas derrière Benhamin Netanyahou ou derrière le gouvernement,
01:01:25 mais en revanche, ils sont derrière l'armée,
01:01:27 l'armée pour des raisons patriotes, va-t-on dire,
01:01:29 et aussi parce qu'ils ont le sentiment que leur pays est en danger.
01:01:32 Absolument, parce que je trouve que c'est hyper important.
01:01:35 Ça change une personne.
01:01:37 Ça change sa manière de concevoir sa vie,
01:01:39 et de concevoir même les épreuves de la vie.
01:01:41 Vous le disiez justement, ils ne se conçoivent pas comme des victimes,
01:01:45 mais comme des survivants.
01:01:47 Donc émotionnellement et psychologiquement,
01:01:49 ce sont des gens qui sont préparés à affronter tout ce qui peut leur tomber,
01:01:52 excusez-moi cette facilité d'expression,
01:01:55 ce qui pourrait leur tomber sur la tête.
01:01:57 Et je trouve que c'est hyper important,
01:01:59 et d'ailleurs on devrait peut-être réfléchir à comment on ferait
01:02:02 pour l'enseigner aussi à nos enfants en France,
01:02:04 parce qu'au-delà d'un territoire de guerre,
01:02:06 ça vous apprend à surmonter même la vie de manière plus générale.
01:02:09 Peut-être faudrait-il l'instaurer, on a eu l'occasion d'en parler par le passé
01:02:12 au moment du 7 octobre avec Emmanuel Alioua,
01:02:14 mais tous les pays pourraient adopter ce genre de protocole,
01:02:17 pour se préparer, ne serait-ce que psychologiquement, à une forme de résistance.
01:02:20 Absolument, ça devient un mode de vie, une résistance à tous les échecs
01:02:23 qu'on peut rencontrer dans la société,
01:02:25 qu'il soit, vous parliez tout à l'heure de viol,
01:02:27 mais il y a d'autres échecs qu'on peut rencontrer dans sa vie professionnelle,
01:02:30 on a tous ces gens qui sont traumatisés pour avoir vécu des choses terribles
01:02:33 dans leur vie et qui ne s'en relèvent jamais.
01:02:36 Et ça pourrait être effectivement un moyen de réflexion et réfléchir à comment...
01:02:39 Notamment quand on est dans un contexte de conflit, de guerre,
01:02:41 disons-le comme c'est le cas actuellement.
01:02:43 Absolument.
01:02:44 Kaveh Mozeni, pourquoi, déjà la mentalité iranienne
01:02:46 est-elle toute différente de la mentalité israélienne ?
01:02:49 C'est important de comprendre quand on a deux antagonistes.
01:02:52 Et pourquoi ces deux États politiques, pas les populations,
01:02:57 mais ces deux États ne s'aiment pas, se détestent depuis 30 ans ?
01:03:01 Alors, historiquement, la plus vieille communauté juive au monde
01:03:05 s'est trouvée en Iran.
01:03:07 Les Iraniens et les Juifs ont habité ensemble pendant plus de 1000 ans.
01:03:13 Après, il y a eu l'islam qui a envahi l'Iran,
01:03:18 et la situation de tous les Iraniens qui n'étaient pas musulmans
01:03:22 est devenue difficile.
01:03:24 Ils ont accepté l'islam au bout de trois ans sans doute sanglantes quand même.
01:03:28 Mais après, la situation des Juifs est passée en état de minorité.
01:03:33 Jusqu'à l'avènement de la dynastie Pahlavi,
01:03:36 qui a été renversée par les Maudlats,
01:03:38 parce qu'une des premières mesures du fondateur de cette dynastie
01:03:42 a été de donner des pleins droits aux Juifs iraniens,
01:03:46 d'avoir leurs écoles enseignant en hébreu, d'avoir leurs journaux,
01:03:51 et leur a permis aussi d'accueillir près de 300 000 Juifs étrangers
01:03:57 pour aller vers Israël.
01:04:00 Et après, son fils, le Shah d'Iran, a été un des grands amis d'Israël.
01:04:06 Et par la suite, artisan de la paix de Camp David.
01:04:12 En fait, tout ça a beaucoup déplu aux religieux Maudlats
01:04:16 qui sont opposés à l'état d'Israël
01:04:19 parce qu'ils disent "c'est un occupant, patati patata".
01:04:22 Donc en fait, c'est eux qui ont imposé ça à l'Iran,
01:04:26 mais il n'y a jamais eu d'Iranien volontairement allant se battre contre Israël.
01:04:33 Mais on l'a vu, quand il y a eu, dans les années 2008,
01:04:37 la guerre contre le Hamas,
01:04:39 ils offraient l'immunité à vie à tous les prisonniers iraniens
01:04:44 pour aller se battre. Personne n'allait se battre.
01:04:47 Et finalement, quand on a retrouvé des morts iraniens sur les cadavres,
01:04:51 il y avait des tatouages en anglais.
01:04:53 Donc on a compris que ce n'était pas des Iraniens.
01:04:55 Donc les Iraniens sont vraiment des amis d'Israël.
01:04:59 C'est difficile à admettre.
01:05:02 Dans le contexte que l'on vit actuellement,
01:05:05 quand on entend cette phrase, et surtout si elle est sortie du contexte,
01:05:08 les Iraniens sont des amis d'Israël, qu'on soit.
01:05:11 Mais en effet, Emmanuel Aliyou, oui.
01:05:14 Si vous permettez, je vais abonder dans votre sens,
01:05:16 parce que nous on reçoit en Israël de nombreux messages des Iraniens
01:05:20 sur les réseaux sociaux, avec des photos "We support Israël",
01:05:25 "Venez", etc. On est avec vous, nous le peuple, on est avec vous.
01:05:29 Donc il y a vraiment un distinguo à faire.
01:05:33 Après l'attaque du 7 octobre, il y avait une match de foot,
01:05:39 et ils sont venus avec le drapeau palestinien, un instant de silence,
01:05:44 et 100 000 personnes dans le stade, ils ont dit "mets-le-toi dans le..."
01:05:48 Ils ont sifflé quoi, en tout cas. Ils ont protesté.
01:05:51 Oui, oui, on a compris.
01:05:53 Ils n'étaient pas d'accord.
01:05:55 C'est juste pour dire que ça dit aussi la force de la propagande.
01:06:03 Parce que ce qu'on nous montre à l'international,
01:06:06 c'est certainement pas ce peuple iranien qui vend des coudres
01:06:09 et qui est complètement en désaccord avec les Molas.
01:06:12 On nous montre des populations qui portent le drapeau iranien
01:06:16 et qui est très fière de ce qui vient de se passer.
01:06:18 Donc le rôle de la propagande est très important aussi dans cette guerre.
01:06:21 Même à une manifestation anti-israélien, ils ne savaient pas comment attirer les jeunes.
01:06:27 Ils ont sorti le drapeau des royalistes patriotes pour attirer les jeunes.
01:06:33 Au bout d'un moment, ils ont compris que c'était la mauvaise manif et ils se sont dispersés.
01:06:37 Mais la désinformation dont vous parlez, c'est exactement la même que l'on peut constater vis-à-vis de Gaza.
01:06:42 Bien sûr, et ce n'est que de la propagande générale clairement,
01:06:46 puisque cette escalade, cette guerre ou ce début de conflit,
01:06:50 est-ce que ça profite vraiment à l'Iran ?
01:06:52 Puisque l'Iran semble vouloir défendre le peuple palestinien, se rapprocher du Hamas.
01:06:58 Ce que disait le porte-parole du gouvernement israélien tout à l'heure,
01:07:00 c'est qu'il faisait un lien très ténu entre les terroristes du Hamas et l'Iran,
01:07:05 je le cite de mémoire, qui tire les ficelles depuis le début.
01:07:09 D'abord, on avait d'accord dans la discussion, il faut séparer le régime des Molas du peuple iranien.
01:07:13 Exactement.
01:07:14 Ça n'a rien à voir.
01:07:15 Il y a le peuple iranien et la République islamique.
01:07:17 En tout cas, les dirigeants, le Mola et les dirigeants de la République islamique.
01:07:21 Évidemment, c'est important de le dire, vous avez raison.
01:07:24 La priorité des Molas, donc du régime, c'était de ne pas laisser impunie la fameuse attaque du 1er avril,
01:07:32 qui était une attaque quand même exceptionnelle.
01:07:34 Aller frapper en plein cœur de Damas le chef des gardiens de la Révolution
01:07:38 avec une bombe qui va détruire le bâtiment,
01:07:40 c'était quand même pour le régime iranien un fait très important.
01:07:47 Donc, ils ont menacé de riposte, ils étaient tenus de riposter.
01:07:50 Leur riposte leur permet au minimum de sauver la face, face à la communauté internationale
01:07:56 ou à leur soutien, à leurs affidés, que ce soit le Hezbollah ou le Yémen.
01:08:00 En tout cas, on va dire que c'est le service minimum pour eux,
01:08:02 puisqu'on a vu que, objectivement, les résultats de cette attaque sont très faibles militairement, concrètement.
01:08:07 Donc, je pense que cet objectif est atteint.
01:08:09 La première question aujourd'hui était "Est-ce que c'est suffisant du point de vue des mullahs iraniens ?"
01:08:13 Apparemment, la réponse est oui, pour des raisons, on va voir.
01:08:17 Reste deux incertitudes.
01:08:19 Est-ce que c'est suffisant du point de vue des mullahs iraniens ?
01:08:21 Et deuxième incertitude, est-ce qu'Israël va réagir ou pas à cette attaque ?
01:08:25 On est en fait sur ces deux questions qui vont être résolues dans les jours qui viennent,
01:08:30 et c'est ça qui va décider ou pas de l'escalade du conflit.
01:08:33 Israël va réagir ? Doit réagir ?
01:08:35 Israël peut toujours...
01:08:37 C'est un auteur de réaction.
01:08:39 Alors, Israël n'est pas seul pour réagir, c'est-à-dire qu'Israël pourrait réagir seul,
01:08:42 mais c'est de l'intérêt d'Israël de réagir avec le soutien des Américains.
01:08:45 Sans le soutien des Américains, ça peut être quand même un petit peu compliqué,
01:08:48 mais je pense qu'elle peut le faire seule.
01:08:50 L'armée de l'air israélienne, qui est la plus puissante de toutes les armées du pays,
01:08:54 a les forces suffisantes pour aller frapper vraiment durement des objectifs militaires et de pouvoir en Iran.
01:09:00 Mais une fois qu'on a fait ça, c'est difficile de ne pas s'arrêter.
01:09:03 Donc, à ce moment-là, ils ont besoin des Américains.
01:09:05 C'est évident. Enfin, je peux pas dire l'évidence, elle est évidente.
01:09:08 À moins que je me trompe, c'est que c'est pas du tout leur intérêt.
01:09:11 Enfin, depuis le début, en tout cas, de leur intérêt politique, c'est peut-être leur intérêt à long terme,
01:09:15 leur intérêt à court terme. Il y a les élections, Biden veut être élu,
01:09:18 ils ont déjà eu une guerre en Ukraine, ils soutiennent les Israéliens,
01:09:21 ils sont déjà très critiqués par les démocrates.
01:09:23 Bon, se lancer dans une nouvelle aventure de guerre, c'est pas vraiment leur envie.
01:09:27 Et d'ailleurs, depuis le début, ils ont rappelé qu'il fallait pas escalader,
01:09:30 dissuader chacun d'aller trop fort.
01:09:32 Donc, pour l'instant, on va dire que si ça s'arrête là, il n'y a pas de perdant, il n'y a pas de gagnant.
01:09:36 On peut reprendre la guerre comme c'était avant, c'est-à-dire repartir avec le Yémen,
01:09:40 avec l'Ouest-Bola, avec le Hamas, et c'est une parenthèse dans cette guerre.
01:09:43 Donc, la question, est-ce que c'est une parenthèse qui s'est refermée
01:09:46 ou est-ce que ça va reprendre ? Voilà.
01:09:48 Évidemment. Et il y a une grande part...
01:09:50 C'est le débat des prochaines heures.
01:09:51 ... diplomatique très, très importante. Je vais remercier Emmanuel Alioua d'être venu sur le plateau.
01:09:55 On va évoquer cette partie diplomatique dans quelques instants.
01:09:58 Juste le temps d'observer les différentes réactions de différents pays,
01:10:02 des réactions extrêmement nombreuses avec Juliette Sadat et Marie-Victoire Diodonné.
01:10:06 Alliés numéro 1 d'Israël, les États-Unis ont réagi.
01:10:10 Dès les premières heures après l'attaque,
01:10:12 Joe Biden et Benjamin Netanyahou se sont entretenus au téléphone.
01:10:16 Sur X, le président américain réaffirme le soutien des États-Unis à Israël.
01:10:21 Je viens de rencontrer mon équipe de sécurité nationale
01:10:23 pour faire le point sur les attaques de l'Iran contre Israël.
01:10:26 Notre engagement envers la sécurité d'Israël
01:10:28 contre les menaces de l'Iran et de ses mandataires est à toute épreuve.
01:10:31 Au cours d'un appel téléphonique entre les ministres des Affaires étrangères,
01:10:35 la Turquie a appelé l'Iran à éviter une nouvelle escalade dans la région.
01:10:39 Des réactions également chez les dirigeants européens.
01:10:42 Berlin et Londres condamnent l'attaque de l'Iran.
01:10:44 Sur X, la chef de la diplomatie allemande, Anna-Léna Baerbock,
01:10:47 met en garde contre un embrasement de la région.
01:10:49 L'Iran a tiré des drones et des missiles sur Israël.
01:10:52 Nous condamnons fermement l'attaque en cours
01:10:54 qui risque de plonger toute une région dans le chaos.
01:10:57 L'Iran et ses mandataires doivent arrêter cela immédiatement.
01:11:00 Toute notre solidarité va à Israël en ces heures.
01:11:02 De son côté, le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sounak,
01:11:06 a déclaré travailler avec ses alliés pour désamorcer la situation
01:11:09 et faire en sorte que le calme l'emporte.
01:11:12 Ce matin, à l'issue de sa traditionnelle prière dominicale,
01:11:15 le pape François s'est lui aussi exprimé.
01:11:18 Je lance un appel pressant pour que cesse toute action
01:11:22 pouvant alimenter une spirale de violence
01:11:24 risquant d'entraîner le Moyen-Orient dans un conflit encore plus grand.
01:11:28 L'appel au calme vient aussi de Moscou.
01:11:32 Le ministre russe des Affaires étrangères a publié un communiqué
01:11:35 appelant à la retenue toutes les parties impliquées.
01:11:38 Et d'autres réactions avec celle-ci qui vient de nous parvenir,
01:11:42 en provenance de la Maison-Blanche.
01:11:44 Les Etats-Unis, je cite un communiqué de la Maison-Blanche,
01:11:46 ne veulent pas d'escalade et de guerre avec l'Iran.
01:11:50 Voilà qui est dit, parce que la position des Américains
01:11:52 est particulièrement importante.
01:11:54 Pour l'évoquer avec nos invités, Noemi Alioua nous a rejoints.
01:11:57 Bienvenue sur le plateau, soyez là.
01:11:58 Bienvenue.
01:11:59 Si les Américains ne veulent pas de guerre avec l'Iran,
01:12:02 les Israéliens veulent-ils la guerre avec l'Iran ?
01:12:04 La question c'est est-ce qu'ils le peuvent ?
01:12:06 Est-ce qu'ils pourront mener cette guerre tout seuls ?
01:12:08 Parce qu'évidemment, on sait que les Israéliens aussi sont forts
01:12:12 parce qu'ils sont soutenus par le géant américain.
01:12:15 Si vous voulez, est-ce qu'ils auront les moyens ?
01:12:16 Est-ce qu'ils ont l'envie ?
01:12:17 Peut-être que Benjamin Netanyahou considère que c'est le moment maintenant
01:12:21 d'attaquer notamment ces fameuses centrales nucléaires
01:12:23 qui se développent à vitesse grand V.
01:12:25 Il y a eu des études qui sont parues dans la presse américaine la semaine dernière,
01:12:29 notamment dans le New York Times,
01:12:31 qui montrent bien qu'il y a une avancée de ce programme nucléaire iranien.
01:12:35 Et on sait qu'Israël est obsédé par cette idée
01:12:38 que ces bombes-là pourraient être dirigées vers Israël.
01:12:40 Donc Israël veut une confrontation avec l'Iran quand on ne le sait pas.
01:12:46 La question aussi, c'est de savoir est-ce que les Américains les accompagneront ?
01:12:49 Et là, on voit bien que la Maison-Blanche, elle est plutôt du genre à dire
01:12:52 "maintenant, on baisse les armes, on arrête
01:12:54 parce que c'est peut-être un massacre qui nous attend tous,
01:12:56 c'est peut-être une déstabilisation totale du Moyen-Orient".
01:12:59 Et donc on voit là qu'il y a une confrontation entre ce que veulent les Israéliens,
01:13:04 on a entendu d'ailleurs tout à l'heure le chef de la diplomatie israélienne,
01:13:07 et ce que veulent les Américains.
01:13:09 - Oui, et du coup, vous nous confirmez, Kaveh Mozeni,
01:13:12 que les Iraniens n'ont pas la bombe nucléaire.
01:13:14 Ils cherchent à l'avoir, ils ne l'ont pas.
01:13:16 - Non, et ils ont...
01:13:17 - Parce qu'il y a toujours un doute qui subsiste,
01:13:19 notamment de la part des Américains.
01:13:20 - Pas encore.
01:13:21 - Pas encore, mais ils font tout pour l'obtenir en tout cas.
01:13:23 - Ils ont très peu de moyens technologiques de l'avoir.
01:13:27 Pour exemple, les Russes ont vendu trois centrales nucléaires civiles à l'Iran,
01:13:35 pour cinq fois leur prix chacun.
01:13:38 Mais les Mollahs ne savent pas les faire marcher.
01:13:42 Et chaque fois qu'ils ont un conflit d'intérêt avec la Russie,
01:13:45 la Russie dit "la centrale est en panne".
01:13:48 "Je n'arrive pas à faire venir le carburant".
01:13:51 Et ils disent tout le temps "on va produire du carburant".
01:13:54 Ça fait 15 ans, ils n'ont rien fait.
01:13:56 Ils ne savent pas le faire.
01:13:58 Ils savent fabriquer des missiles, c'est des gros tubes,
01:14:01 avec du carburant, et ils les tirent,
01:14:04 mais ils n'ont pas de satellite militaire.
01:14:06 Donc ils ne peuvent pas les envoyer très précisément et très loin.
01:14:10 Je disais, le dernier super missile russe,
01:14:15 il a des leurs électromagnétiques.
01:14:18 Et il n'y a pas tout ça.
01:14:20 Ils ont des missiles qui datent d'une autre époque,
01:14:23 et ils ne savent pas le faire.
01:14:25 Alors est-ce qu'ils ont l'arme nucléaire ?
01:14:27 Je crois qu'ils ne l'auront jamais.
01:14:29 Et ils ne l'ont pas.
01:14:31 Et ils ne peuvent pas l'avoir.
01:14:32 Et d'ailleurs, à quoi ça sert ?
01:14:34 Il y avait aussi le conflit.
01:14:36 Si aujourd'hui l'Iran avait la bombe atomique,
01:14:39 le conflit qu'on vit aujourd'hui n'aurait pas du tout la même ampleur.
01:14:42 C'est une arme de dissuasion qui peut compter dans un jeu politique,
01:14:46 ne serait-ce que politique.
01:14:48 Mais l'arme de dissuasion des Molas a toujours été le terrorisme.
01:14:51 Le terrorisme du Hezbollah.
01:14:53 Déstabiliser la région.
01:14:55 Et là, ils n'ont pas pu le faire, avec tout ce qu'ils ont fait.
01:14:58 Et je voulais juste rappeler que la Russie tire en moyen
01:15:02 5 à 10 000 obus sur l'Ukraine par jour.
01:15:06 Donc ce n'est pas les 120 missiles qui sont...
01:15:09 Mais les 330 qui ont été tirés la nuit dernière,
01:15:11 c'est l'équivalent de ce que tire la Russie sur l'Ukraine chaque jour.
01:15:15 Oui, mais c'est des drones.
01:15:16 On est dans cette catégorie-là.
01:15:17 Et ils ont été tirés depuis le Liban et l'Irak,
01:15:20 parce que toujours n'ayant pas de satellite,
01:15:22 ils ne peuvent pas aller au-delà de 180 km de portée.
01:15:25 Noémie Allioua et après le général Clermont.
01:15:27 Ce sont des chiffres qui ont été donnés par le New York Times,
01:15:29 qui précise de l'ampleur de ce qui a été tiré cette nuit.
01:15:32 On parle de 185 drones, de 110 missiles solsols
01:15:35 et de 36 missiles de croix d'zière, effectivement,
01:15:38 qui ont été tirés depuis l'Iran, l'Irak et le Yémen.
01:15:41 99% selon les renseignements israéliens ont été interceptés.
01:15:44 Général Clermont, si le conflit devait s'intensifier,
01:15:47 de toute manière, ce ne serait pas sur un terrain nucléaire,
01:15:50 puisque manifestement l'Iran n'a pas cette bombe,
01:15:53 même si l'Iran aimerait, ou les Mollahs en tout cas,
01:15:55 aimeraient beaucoup l'avoir.
01:15:56 Donc ce serait sur une guerre qui pourrait s'enliser,
01:15:59 un petit peu comme dans la même situation
01:16:01 qu'avec les terroristes du Hamas ?
01:16:04 Est-ce que ce serait une situation similaire ?
01:16:06 Parce que les deux sont liés.
01:16:07 Le parallèle, je ferais un peu avec la situation en Ukraine, finalement.
01:16:10 D'accord.
01:16:11 D'ailleurs, c'est le même type de stratégie qui a été utilisée
01:16:13 par les Iraniens que celle qui a été utilisée par la Russe,
01:16:16 ces missiles pour saturer les défenses,
01:16:18 pour essayer de faire mal.
01:16:20 La particularité pour Israël dans ce scénario-là,
01:16:23 c'est qu'en fait, la riposte de l'attaque de Damas
01:16:26 est liée au 7 octobre.
01:16:27 La riposte des Iraniens est liée à la situation à Gaza.
01:16:32 Et la situation à Gaza, pour les Israéliens,
01:16:34 elle est difficile à gérer.
01:16:35 Donc on ne voit pas comment les Israéliens
01:16:36 pourraient traiter le problème de Gaza,
01:16:38 où ils ont besoin d'un effort militaire très important.
01:16:40 Et en même temps, ouvrir un front avec l'Iran tout seul,
01:16:43 donc je rejoins ce que vous disiez,
01:16:45 avec les Américains, c'est impossible.
01:16:46 Et pour les Américains, ce n'est pas un sujet.
01:16:48 Je pense que ce n'est pas un sujet.
01:16:49 Donc l'ordre du jour, c'est la désescalade,
01:16:51 c'est revenir au modus operandi avant cet incident,
01:16:54 ce coup de force d'Israël, qui je pense a bien fait,
01:16:57 parce qu'elle fait mal aux Iraniens quand même,
01:16:58 l'affaire du général en Syrie,
01:17:00 pour rappeler quand même qu'ils font ce qu'ils veulent,
01:17:02 où ils veulent, quand ils veulent, les Israéliens.
01:17:03 Donc ils l'ont rappelé aux Iraniens.
01:17:05 Après, pour l'instant, le camp est dans la balle d'Israël.
01:17:08 Les Américains vont calmer le jeu.
01:17:10 Je pense que malgré le fait qu'il y ait eu 330 miliciens tirés,
01:17:14 pour que ça paye, compte tenu de la super défense,
01:17:17 de la meilleure défense au monde,
01:17:18 il aurait fallu que ce soit ça pendant une semaine,
01:17:20 nuit après nuit, et là, il y avait la volonté de le faire mal.
01:17:23 - Et ça, les Iraniens n'ont pas les moyens de le faire, justement,
01:17:25 chaque jour pendant plus d'une semaine.
01:17:26 - C'est difficile de savoir si ils n'ont pas les moyens.
01:17:27 Je pense qu'ils ont le moyen de le faire pendant 2-3 jours,
01:17:29 mais probablement pas suffisamment pour saturer les défenses.
01:17:32 - Oui, je voulais juste revenir sur,
01:17:33 je vous rejoins tout à fait sur votre analyse,
01:17:35 simplement un terme qui est utilisé très largement
01:17:37 dans la presse depuis hier,
01:17:39 c'est un terme que je considère comme étant fallacieux,
01:17:41 on parle de riposte iranienne.
01:17:43 On parle de riposte iranienne à l'attaque,
01:17:46 qui serait la première attaque israélienne du 1er avril,
01:17:49 - Contre un bâtiment qui était voisin du consulat.
01:17:52 - Du consulat iranien à Damas.
01:17:54 Effectivement, je rappelle quand même que l'Iran frappe Israël
01:17:58 par le biais de ses proxys depuis le 8 octobre,
01:18:00 et même bien avant, il y a tous les jours des roquettes
01:18:03 qui sont tirées depuis le Liban sur Israël par l'Hezbollah.
01:18:07 Il y a toute une population qui n'est pas rentrée chez elle
01:18:10 dans le nord d'Israël, donc l'Iran agit déjà bien avant,
01:18:13 et elle agissait déjà bien avant le 1er avril.
01:18:15 Si vous voulez donc parler de riposte iranienne
01:18:17 après une attaque du 1er avril, c'est vraiment voir le soir
01:18:20 par le petit bout de la lorniette, excusez-moi.
01:18:22 - Oui, il a fallu trouver un prétexte général,
01:18:24 un prétexte pour déclencher un conflit ou pour entrer dans l'escalade ?
01:18:28 - Je suis d'accord sur le vocabulaire,
01:18:29 mais c'est difficile de trouver les bons mots.
01:18:31 Je pense que l'idée est importante.
01:18:33 Il y a un rapport de force qui s'est installé
01:18:35 entre Israël et les moulahs iraniens.
01:18:38 Les moulahs iraniens ont décidé de mener une action contre Israël.
01:18:41 Que l'action des moulahs israéliens soit illégitime
01:18:44 et celle d'Israël illégitime, il n'y a pas de doute sur le sujet.
01:18:46 Il y a un agresseur et un agressé.
01:18:48 On est à nouveau dans le scénario de l'Ukraine et de la Russie.
01:18:50 C'est pour ça que le parallèle existe.
01:18:52 - Habituellement, ce que fait le Hezbollah pro-iranien,
01:18:54 je parle souvent de contrôle général,
01:18:55 ce sont des roquettes qui sont envoyées,
01:18:56 ce qui est déjà extrêmement dangereux, évidemment.
01:18:58 Là, on ne parle pas de roquettes, de ce qui s'est passé la nuit dernière.
01:19:00 - Non, non, d'ailleurs, il s'est passé un événement.
01:19:02 - Ce sont des missiles qui sont extrêmement puissants.
01:19:04 - Il y a eu aussi quelques missiles, des infiltrations terroristes,
01:19:07 des obus de meurtiers qui sont tirés quasiment tous les jours
01:19:09 depuis le sud de l'Iran.
01:19:11 - Et la volonté aussi, avec les cyberattaques,
01:19:14 de contrôler l'électricité israélienne.
01:19:16 - J'aimerais juste commenter un phénomène qui s'est passé
01:19:19 pour la deuxième fois depuis l'histoire des missiles.
01:19:22 Ça s'était passé avec les Houthis il y a déjà quelques semaines.
01:19:25 C'est un missile balistique d'une portée qui est tellement importante
01:19:27 qu'il va monter à 150 km d'altitude.
01:19:29 Donc, il va sortir de l'atmosphère, il va monter dans l'espace.
01:19:32 Et ce missile tiré par l'Iran a été intercepté par le système
01:19:35 ARO-3 israélien à 150 km d'altitude, donc dans l'espace.
01:19:39 Et on a vu, et on voit les photos d'ailleurs à la télévision,
01:19:42 on voit les débris qui explosent et quand il rentre dans l'atmosphère,
01:19:44 on voit une espèce de boule de lumière là,
01:19:46 qui est l'explosion de ce missile qui a été détruit.
01:19:49 C'est la première guerre dans l'espace,
01:19:53 opération militaire dans l'espace.
01:19:55 - Petit mot encore Noemi Allivoye, après je cède la parole.
01:19:57 - Avec ces images qui sont terribles, qui rentreront dans l'histoire,
01:19:59 vous les avez sûrement vues sur les réseaux sociaux,
01:20:01 de ces missiles qui passent à Jérusalem,
01:20:03 juste au-dessus de l'esplanade des mosquées,
01:20:05 juste au-dessus de la mosquée d'Al-Aqsa.
01:20:08 Vous vous imaginez ces images ?
01:20:10 Ca veut dire que ce lieu saint de l'islam,
01:20:12 qui est historique, qui est symbolique,
01:20:14 il a été potentiellement attaqué par la république islamique d'Iran,
01:20:17 et c'est Israël, c'est les systèmes de défense israéliens
01:20:20 qui ont intercepté ces missiles.
01:20:24 Donc on voit bien là qu'il y a une image qui est très forte
01:20:27 et qui sans doute va marquer assez gravement la république islamique d'Iran.
01:20:31 - Alors je rappelle le communiqué de la Maison Blanche,
01:20:33 il y a quelques minutes, les Etats-Unis ne veulent pas d'escalade
01:20:36 et de guerre avec l'Iran.
01:20:38 Il semble, Mahdi Saïdi, que la position, en tout cas la décision des Américains
01:20:42 ou l'orientation que prendraient les Etats-Unis
01:20:45 aura une influence sur le conflit très vraisemblablement,
01:20:48 mais aussi peut-être aussi sur ce que pourrait faire la France,
01:20:51 puisque on le sait, on va le voir sur son compte X,
01:20:54 le président Macron a condamné avec la plus grande fermeté cette attaque lancée par l'Iran.
01:20:59 Il appelle à la retenue, mais néanmoins en tant qu'allié d'Israël,
01:21:03 et puis allié des Etats-Unis également,
01:21:05 et si un conflit venait à se généraliser, à connaître un spectre beaucoup plus large,
01:21:10 si ça devenait un conflit mondial, va-t-on dire, que pourrait faire la France ?
01:21:16 - Eh bien en tout cas une chose est sûre...
01:21:18 - Et souvenez-vous, pardonnez-moi, souvenez-vous en substance
01:21:20 ce qu'a dit le président Macron sur le conflit en Ukraine.
01:21:23 - Absolument. - Avec l'envoi de troupes, notamment.
01:21:26 - Absolument. Là, évidemment, je pense que la parole internationale,
01:21:30 c'est plutôt d'éviter la désescalade,
01:21:32 c'est de faire en sorte que peut-être Israël n'agisse pas,
01:21:37 mais Israël est quand même confronté à deux choses.
01:21:39 Donc les Moula qu'il a en face et qui depuis toujours rêve d'effacer Israël de la carte,
01:21:44 Israël a aussi la pression du peuple israélien, auquel il faut aussi apporter une réponse,
01:21:50 même si aujourd'hui, je pense que la position des Américains aura une importance.
01:21:57 Mais pas seulement celle des Américains, vous le disiez justement,
01:21:59 il y a la France, mais il y a aussi les autres alliés, je pense aux pays arabes,
01:22:04 qui soutiennent Israël, notamment le Yémen, on a eu les Émirats Arabes Unis
01:22:10 et effectivement l'Arabie Saoudite.
01:22:12 Donc il y a une vraie question qui se pose sur qu'est-ce que va faire la coalition.
01:22:16 La voix américaine est prépondérante, mais la France ne pourra pas rester pendant longtemps
01:22:20 dans un silence ou uniquement dans une position de...
01:22:23 - Et peut-être la volonté d'Emmanuel Macron de se manifester,
01:22:26 de prendre la parole en tout cas, d'avoir un rôle à tenir peut-être,
01:22:29 général, clairement dans ce conflit.
01:22:31 Il a tenté de le faire déjà à l'époque du 7 octobre et avec l'attaque du Hamas,
01:22:36 en essayant de régler le conflit.
01:22:37 - Je trouve que le communiqué de l'Elysée, il est très simple,
01:22:40 la phrase la plus importante c'est la dernière, c'est "on veut la désescalade".
01:22:44 Les Allemands veulent la désescalade, les Anglais veulent la désescalade,
01:22:46 les Américains veulent la désescalade, l'ONU, l'Union Européenne,
01:22:48 tout le monde veut la désescalade.
01:22:49 La désescalade, elle s'adresse...
01:22:51 - Mais est-ce que ce n'est pas une tendance diplomatique ça général ?
01:22:53 - Non pas du tout, depuis le début de ce conflit, là encore,
01:22:57 il y a un parallèle avec Russie, Ukraine, depuis le début de ce conflit,
01:23:01 les puissances internationales n'ont qu'une seule priorité,
01:23:04 y compris, je vais être cynique, au prix du sacrifice des intéressés,
01:23:07 c'est pas d'escalade, c'est-à-dire pas d'explosion, pas de guerre mondiale,
01:23:11 pas de déstabilisation, pas de guerre économique, pas de flux maritimes coupés,
01:23:18 et vous voyez toutes les conséquences économiques.
01:23:20 Donc là la priorité c'est pas d'escalade.
01:23:22 - Et les Américains en particulier, puisque eux sont un contact pré-électoral,
01:23:25 qui du côté est très important pour Biden, de ne pas se lancer dans une nouvelle guerre,
01:23:29 alors qu'il vient de sortir d'Afghanistan, alors qu'il a évité la guerre en Ukraine,
01:23:32 enfin vous voyez le contexte dans lequel nous sommes.
01:23:34 - L'ennemi des Molas de la République Islamique d'Iran, Kobe Mosénie,
01:23:38 c'est Israël bien sûr, mais l'ennemi principal, l'ennemi numéro un, le grand rival,
01:23:43 ce sont les États-Unis.
01:23:45 - Oui et non, parce qu'il y a plus de 500 milliards de dollars de fonds des Molas,
01:23:51 de la famille des enfants des Molas, investis ouvertement aux États-Unis.
01:23:56 Sous Obama, il y avait une promesse de 2800 green cards pour tous ces gens-là,
01:24:01 pour s'entendre, pour que les Molas partent et soient remplacés par des islamistes
01:24:07 bon chik, bon genre, non-génaliste, dont certains viennent faire des conférences.
01:24:12 - Que vous allez publier.
01:24:14 - Je le fais depuis longtemps, mais qui viennent faire des conférences en France
01:24:18 pour dire qu'il faut avoir peur des Molas, les respecter, tout ça.
01:24:22 Mais qu'in fine, cette nouvelle République Islamique oeuvrerait contre la Russie
01:24:28 et contre la Chine.
01:24:30 Sauf que les Molas savent que si ils quittent le pouvoir,
01:24:35 ils ont quand même organisé le plus grand attentat anti-juif au monde,
01:24:41 Amia, avant les années 2000, avec l'aide du Hezbollah,
01:24:47 et quand même il y aurait des poursuites contre eux.
01:24:50 - Israël estime que c'est l'Iran aussi qui a tiré les ficelles du 7 octobre.
01:24:55 C'est ce qu'a dit le porte-parole du gouvernement tout à l'heure.
01:24:58 - Dans les années 1950, sous un Premier ministre que la France adore,
01:25:02 qui s'appelle Mossadder, les islamistes iraniens ont pu voyager en Égypte
01:25:07 et nouer des liens très importants avec les frères musulmans.
01:25:12 Ils ont inventé le concept de "Vardat Islami", l'unité de l'islam.
01:25:17 Il n'y a plus d'unité chiite.
01:25:19 Et depuis ce moment-là, tous les gens qui aidaient les Molas en Iran,
01:25:24 qui étaient souvent proches des États-Unis d'ailleurs,
01:25:27 finançaient aussi le Hamas, le Hezbollah et tout ça.
01:25:31 Le Hamas est la branche palestinienne des frères musulmans.
01:25:37 - Tout à fait. Et très largement le djihadisme islamique.
01:25:41 - Donc il n'y a pas de doute qu'on a un questionniste et l'autre questionniste.
01:25:45 Tout ça, c'est parce qu'on nie l'histoire.
01:25:49 - Le gouvernement israélien, Noemi Al-Iwa, est-il suspendu à ce que disent les Américains,
01:25:56 ce que vont dire les Français, ou en tout cas les Alliés,
01:26:00 puisqu'il y a eu manifestement, sur l'intervention sur les 99% de missiles
01:26:05 qui ont été interceptés, un soutien, une aide des États-Unis,
01:26:09 mais également de la France ?
01:26:11 - La France a quand même une influence assez marginale au Moyen-Orient, il faut le dire,
01:26:14 parce que, notamment, on le sait, la France est assez proche du Liban,
01:26:18 il y a eu des tentatives, lorsque le président de la République, d'ailleurs,
01:26:21 s'était rendu au Liban, à Beyrouth, pour essayer de dire au Hezbollah,
01:26:25 "arrêtez". Il y a eu aussi un déplacement de la ministre des Affaires étrangères,
01:26:28 madame Colonna, qui a essayé de désamorcer la situation entre Israël et le Hezbollah.
01:26:33 Manifestement, ça n'a pas fonctionné.
01:26:35 Donc on voit bien que les leviers de la France au Moyen-Orient sont assez légers.
01:26:39 Les vrais alliés d'Israël, c'est évidemment les États-Unis, mais ce qui est intéressant,
01:26:43 ce que j'ai trouvé vraiment intéressant aussi, dans ce qu'on a pu voir,
01:26:46 dans ce qui s'est passé hier, c'est les nouvelles alliances qui se sont mis en ordre de mars,
01:26:50 si je puis dire, avec cette nouvelle carte du Moyen-Orient qui s'est exposée à nos yeux.
01:26:54 Je rappelle que les jordaniens, les avions jordaniens, ont intercepté
01:26:58 certains des drones qui ont été tirés sur Israël.
01:27:00 Certains disent aussi l'Arabie Saoudite, évidemment, jamais ils ne confirmeront
01:27:04 cette information, mais en tout cas, il y a eu d'autres pays arabes
01:27:07 qui se sont ligués pour défendre Israël.
01:27:10 Et ça, c'est extrêmement intéressant de le remarquer.
01:27:12 On va continuer à en parler avec vous, avec le général Clermont.
01:27:14 Je remercie Kovei Mozeni et Madi Seidi d'être venus sur le plateau.
01:27:17 Une pause et évidemment, on continue notre spécial Israël-Iran dans quelques instants
01:27:22 avec d'autres invités qui vont nous rejoindre pour donner leurs sentiments
01:27:25 et apporter également des compléments d'information.
01:27:28 A tout de suite.
01:27:33 On se retrouve en direct, 180 minutes info week-end, la spéciale Israël-Iran
01:27:37 avec nos invités Noemi Al-Iua, le général Bruno Clermont et Mathieu Hoque
01:27:41 qui nous a rejoints. Bonjour, bienvenue sur le plateau.
01:27:43 - Bonjour Lionel.
01:27:44 - Votre parole, évidemment, est importante à tous.
01:27:46 Vous allez pouvoir la donner et donner votre sentiment dans quelques instants.
01:27:49 Mais d'abord, nous allons prendre la direction de Tel Aviv pour faire le point
01:27:52 sur ce qui s'est déroulé cette nuit, ce qu'il pourrait advenir.
01:27:54 Et on va retrouver Nathalie Sosna Ophir en direct de Tel Aviv
01:27:59 pour nous dire qu'on est plutôt maintenant sur une tendance de retour au calme, Nathalie.
01:28:03 - Oui, tout à fait. On peut dire que la vie a repris son cours
01:28:06 après une nuit blanche très mouvementée.
01:28:08 Aujourd'hui à Tel Aviv, l'attaque iranienne semblait déjà bien loin.
01:28:12 Les terrasses et les plages étaient bondées ainsi que les centres commerciaux.
01:28:16 Il faut dire que c'était le premier jour des vacances scolaires de Pessac, la Pâque juive.
01:28:21 Et l'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv est à nouveau opérationnel depuis ce matin.
01:28:25 C'est vraiment une excellente nouvelle pour les Israéliens qui adorent voyager à cette période.
01:28:30 Alors à présent, la question qui tourne en boucle sur les plateaux de télévision,
01:28:34 y aura-t-il ou pas riposte, le cas échéant ?
01:28:37 S'agira-t-il d'une riposte de principe plutôt contenue ou bien massive
01:28:41 au risque de déstabiliser la région ?
01:28:44 Se fera-t-elle avec ou sans l'aval de Washington qui préférait en rester là ?
01:28:49 Mais on peut aussi imaginer qu'il n'y ait pas de riposte.
01:28:52 Le Premier ministre Benjamin Netanyahou pourrait se contenter de cette victoire stratégique.
01:28:57 99% des drones et missiles lancés depuis l'Iran ont en effet été interceptés
01:29:03 par les systèmes de défense antiaérienne israélien,
01:29:06 avec bien sûr des alliés stratégiques de l'État hébreu, États-Unis, Grande-Bretagne et Jordanie,
01:29:12 avant même qu'ils ne pénètrent sur le territoire israélien.
01:29:15 Et les quelques missiles qui sont retombés en Israël n'ont pas fait de victimes
01:29:19 ni de dégâts significatifs.
01:29:22 S'il choisissait de ne pas répondre, le Premier ministre devrait se heurter
01:29:25 au partenaire extrémiste de son gouvernement et à la majorité de l'opinion publique.
01:29:31 Mais il pourrait aussi envisager d'autres répressions qui ne soient pas forcément militaires.
01:29:36 Alors si pour Téhéran l'attaque contre Israël a atteint tous ses objectifs
01:29:40 et le dossier est clos, la question est de savoir s'il l'est aussi pour Jérusalem.
01:29:46 - Nathalie Sosna Offier en direct de Tel Aviv.
01:29:49 Merci pour toutes ces précisions et à très vite sur l'antenne évidemment
01:29:52 pour d'autres compléments d'informations.
01:29:54 Avant de rejoindre Hervé Ganad qui est connecté en direct géopolitologue
01:29:57 dans quelques instants pour évoquer cette situation entre Israël et l'Iran,
01:30:01 je retiens notamment Mathieu Hox que vient de dire notre correspondante à Tel Aviv,
01:30:05 peut-être qu'il n'y aurait pas de riposte israélienne.
01:30:09 Est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est envisageable ?
01:30:11 Vous n'auriez pas le sentiment qu'Israël se mettrait dans une situation d'infériorité
01:30:17 vis-à-vis de l'Iran s'il n'y avait pas de réponse, quelle qu'elle soit ?
01:30:20 - Je pense que tactiquement, effectivement, Israël peut gagner cette guerre de la manière,
01:30:26 mais d'une seule façon, c'est d'être dans une position qui soit défensive plutôt.
01:30:30 Les objectifs de l'Iran aujourd'hui sur cette attaque-là n'ont pas été tout à fait atteints
01:30:33 puisque 99% de leurs drones ont été interceptés principalement par les alliés de l'État hébreu,
01:30:40 mais c'est le premier point.
01:30:42 Et le deuxième élément, c'est qu'aujourd'hui, Israël est plutôt...
01:30:45 Il y a très peu d'acteurs qui veulent qu'Israël continue et aille beaucoup plus loin
01:30:49 dans la réponse à l'Iran.
01:30:51 Dans un premier temps, il y a les Israéliens eux-mêmes qui veulent passer à autre chose,
01:30:54 qui veulent vivre de manière libre, et puis aussi, ce sont des gens
01:31:02 qui sont attachés davantage à la libération des otages.
01:31:05 C'est vraiment ça qui est le plus important à la société israélienne.
01:31:07 Et puis dans un deuxième temps, les puissances occidentales n'ont pas intérêt
01:31:11 à ce qu'il y ait une régionalisation du conflit, puisque ça diviserait l'attention
01:31:14 du camp occidental, notamment des États-Unis, qui sont en plus en campagne présidentielle.
01:31:18 Ça diviserait leur attention entre le conflit ukrainien, la zone indo-pacifique
01:31:22 et le Moyen-Orient.
01:31:24 Et puis, troisième élément, c'est que les alliés, on va dire les nouveaux alliés d'Israël,
01:31:29 qui étaient les puissances sunnites, n'ont pas non plus intérêt à une régionalisation
01:31:32 du conflit, puisque les pays du Golfe et la Jordanie, l'Arabie saoudite,
01:31:38 le Bahreïn et les Émirats Arabes-Unis n'ont pas intérêt à cela,
01:31:42 puisque une réponse trop forte d'Israël pourrait réactiver l'opinion publique
01:31:46 de ces pays-là en défaveur d'Israël, et donc provoquer un réflexe
01:31:51 et une inflexion du bloc sunnite par rapport au bloc chiite,
01:31:55 qui est anti-israélien, lui, très profondément.
01:31:57 Il y a beaucoup d'éléments politiques et géopolitiques en effet,
01:31:59 en la défaveur d'une riposte, mais Noemi Alihoua, est-ce que la population israélienne
01:32:03 comprendrait qu'il n'y ait pas de riposte du tout ?
01:32:06 En fait, toute la question c'est de savoir quelle riposte.
01:32:08 Est-ce que c'est une riposte symbolique ? Est-ce que c'est une attaque globale
01:32:11 et massive sur Téhéran ? Ou sur des lieux où sont les soins nucléaires ?
01:32:16 Mais si il ne se passe rien.
01:32:17 Il ne se passera pas rien. C'est inimaginable qu'il ne se passe rien.
01:32:20 On ne peut pas se satisfaire d'avoir arrêté 99% des missiles.
01:32:24 Je pense que c'est impossible, parce qu'Israël, s'il ne répond pas
01:32:28 d'aucune façon, il met lui aussi en danger sa crédibilité vis-à-vis du reste du monde
01:32:34 et vis-à-vis de ses ennemis qui pourraient se dire finalement qu'Israël est faible.
01:32:38 Le Moyen-Orient, c'est le lieu où il faut montrer sa force sans arrêt,
01:32:42 montrer qu'on est fort pour pouvoir être respecté.
01:32:44 Donc il y aura une action, mais elle peut être symbolique.
01:32:47 On peut considérer même, c'est ce que fait l'Iran, que ce qui s'est passé hier soir
01:32:50 reste symbolique, à partir du moment où il n'y a pas de mort massive de civils.
01:32:53 On est dans quelque chose de politique et de géopolitique, voire de diplomatique.
01:32:57 Oui, et puis est-ce que Israël, général Clermont, pourrait s'engager dans un conflit avec l'Iran
01:33:02 tout en maintenant le conflit qu'elle mène avec le Hamas ? Est-ce que ce serait possible ?
01:33:07 Évidemment, il y a un lien entre les deux, puisque l'Iran a son mentalité...
01:33:10 Évidemment, mais on serait sur plusieurs terrains là encore.
01:33:12 C'est vrai, c'est vrai que la priorité c'est la bande de Gaza, la priorité c'est détruire le Hamas.
01:33:17 On voit quand même que ce n'est pas simple, que le travail n'est pas terminé,
01:33:21 qu'il reste encore beaucoup de terroristes du Hamas à éliminer.
01:33:27 Et c'est vraiment la priorité, évidemment les otages, c'est ça les buts de la guerre.
01:33:30 Donc se détourner de cette priorité pour consacrer une partie de son effort sur l'Iran,
01:33:35 ce n'est pas impossible, parce que l'armée de l'air israélienne est puissante,
01:33:39 elle est capable de faire un coup, de mener un raid important sur des cibles militaires
01:33:44 ou de pouvoir en Iran, mais ça serait au détriment de la protection contre l'Ouest-Bola,
01:33:49 du cœur des opérations Kresk-Reim, le Hamas et la libération des otages.
01:33:54 Pour l'analyse de cette situation, Hervé Ganad est connecté avec nous en direct.
01:33:58 Merci de nous avoir rejoint, géopolitologue.
01:34:00 "Comprendre la géopolitique du Proche-Orient", c'est d'ailleurs le titre de votre dernier ouvrage,
01:34:04 dont on voit la couverture aux éditions Bréal, et on y apprend beaucoup de choses.
01:34:10 Moi j'y ai appris beaucoup de choses, et en tout cas, je comprends un peu mieux ce conflit au Proche-Orient
01:34:15 et surtout la relation qu'il y a entre Israël et l'Iran.
01:34:19 Selon vous, Hervé Ganad, comment on en est arrivé là, entre ces deux pays,
01:34:23 face maintenant à cette escalade, une escalade qui pourrait être exponentielle malheureusement dans les prochains jours ?
01:34:29 Je pense qu'il faut faire un tout petit peu d'historique, si on n'a pas beaucoup le temps, pardon.
01:34:33 Lionel, bonjour à vous et à vos invités.
01:34:37 Je pense qu'au départ, tout allait bien avant l'arrivée de Roménie.
01:34:39 Roménie qui est arrivé avec une idéologie mortifère islamique, des sens très musulmans à la sauce chiite,
01:34:48 et tout s'est dégradé rapidement, puisqu'en 1979, il y a eu la prise d'otage de l'ambassade américaine,
01:34:55 et puis tout de suite, les déclarations comme quoi il fallait défuir Israël.
01:34:59 Donc ce n'est pas un long processus, ça a été acté dès le départ d'un point de vue idéologique,
01:35:04 et depuis 79 ans, l'Iran mène une guerre à travers ses proxys, le Hezbollah, et puis maintenant c'est les Bouti,
01:35:13 et puis ça a été le Hamas, financé à hauteur de 200 millions de dollars depuis 2014,
01:35:20 ce sont les lettres de Marwan Nissa qui le prouvent.
01:35:23 Il y a eu un long processus de volonté de destruction de l'État hébreu,
01:35:28 ça va des actions terroristes aux déclarations d'Amalie Nejad,
01:35:33 c'est un cancer sioniste, rappelez-vous.
01:35:35 Donc c'est un long processus qui dure depuis plus de 40 ans à travers les proxys,
01:35:41 et je voulais revenir sur l'intervention de vos invités,
01:35:45 lorsqu'ils ont déclaré que c'était une réponse.
01:35:48 Ce n'est pas du tout une réponse l'attentat, la destruction du consulat en Syrie,
01:35:54 c'est une réponse à l'agression de l'Iran via le Hezbollah, via le Hamas, c'est une réponse.
01:36:01 Donc Israël n'a fait que se défendre, il faudrait peut-être arrêter de dire
01:36:05 "c'est méchants israéliens, c'est méchants de Saale, enfin cette armée de Saale
01:36:09 qui profite de leur pouvoir pour attaquer les pauvres Hezbollah".
01:36:14 Non, non, c'est une attaque qui a été menée pour détruire d'une part
01:36:20 l'un des grands responsables de la force Al-Qaoud, Zahani,
01:36:24 qui était au fond l'un des responsables du 7 octobre.
01:36:27 Et Israël a déclaré "nous ne laisserons plus rien faire, nous changeons de paradigme,
01:36:33 nous arrêtons d'être ennuyés du côté de Gaza, nous arrêtons d'être ennuyés du côté du Liban
01:36:39 et puis nous arrêtons d'être ennuyés par une menace nucléaire ou grave de la part de l'Iran".
01:36:44 Donc c'est une remise en cause de la sécurité d'Israël, un changement de paradigme.
01:36:49 Donc pourquoi on est arrivé là ? C'est parce qu'au départ Israël a dit "stop, il faut arrêter".
01:36:54 Je voudrais faire un point sur le nord du Liban, puisqu'on parle du Hezbollah,
01:36:59 il y a à peu près entre 70 000 et 100 000 personnes déplacées.
01:37:02 Est-ce que la France accepterait qu'on déplace Strasbourg par exemple,
01:37:06 parce qu'il y a une menace en Allemagne ?
01:37:09 Et entre parenthèses, je schématise, je prends un exemple, c'est inadmissible.
01:37:13 Alors on tolère beaucoup de choses, on dit "arrêtez Israël, c'est pas juste".
01:37:18 Non, non, c'est pas ça, Israël a le droit d'exister et Israël est en danger.
01:37:23 Israël a été plus que conciliante avec les gens de Gaza,
01:37:28 puisqu'il y avait beaucoup d'échanges d'électricité, d'eau, de travailleurs.
01:37:33 Il faut arrêter d'accorder Israël pour un État apartheid.
01:37:38 J'ai même envie de dire que cet État soi-disant apartheid va supprimer l'apartheid
01:37:45 dans beaucoup de régions, dont le Liban, puisque vous avez un État dans l'État qui s'appelle le Hezbollah.
01:37:50 À Gaza, avec la liquidation du Hamas, et on en reparlera je suppose,
01:37:55 parce que j'étais un peu bavard, pardon, avec l'Iran.
01:37:58 Mais vous maîtrisez bien votre sujet, donc nous buvons vos paroles Hervé Ganad en effet.
01:38:02 Et il est vrai que les Iraniens, en tout cas les Mollahs, ont peut-être trouvé un prétexte
01:38:08 pour qu'il y ait cette escalade, ou en tout cas ce début de conflit un peu plus intense.
01:38:13 Il faut préciser peut-être aussi Hervé Ganad que ce ne sont pas véritablement les Iraniens,
01:38:18 le peuple iranien qui déteste les Israéliens, ce sont les Mollahs,
01:38:22 c'est la République islamique qui a intenté cette action, et pas la population israélienne.
01:38:28 Les Mollahs en fait ne sont pas anti-israéliens, ils sont anti-sionistes.
01:38:32 Je crois que c'est une précision importante qu'il faut donner aujourd'hui.
01:38:35 Oui c'est vrai. Le peuple iranien est en faveur d'Israël.
01:38:39 Il faut voir tout ce que je vois sur les réseaux sociaux ou d'autres informations.
01:38:43 Je pense qu'il n'y a que les Pasdaran, les Mollahs, les mosquées sont vides,
01:38:47 sachez-le, dans les prières, et lorsqu'il y a des manifestations anti-israéliennes
01:38:52 pour brûler les drapeaux, on doit payer les gens.
01:38:55 Je pense qu'il y a un problème avec l'Iran, ce sont les Mollahs, c'est un régime mortifère,
01:39:00 et le peuple est pro-israélien et pro-sioniste, c'est-à-dire qu'il y a une forte communauté juive,
01:39:07 comme l'a rappelé l'un de vos invités en Iran, après la destruction de Nabucco-Nozor,
01:39:12 il y a une forte communauté juive qui est restée en Perse, même si Cyrus II a donné
01:39:20 la possibilité au peuple hébreu de retourner en terre promise.
01:39:23 Je crois qu'il ne faut pas se leurrer, il ne faut pas confondre le régime mortifère
01:39:28 avec le peuple iranien qui en a marre de la religion, qui en a marre de ce régime,
01:39:33 et je n'en mettrai pas ma main au feu, mais je pense que l'Iran,
01:39:37 qui a été l'un des premiers pays à appeler le religieux comme pierre fondamentale d'un régime,
01:39:48 ce régime va disparaître et donc ça va être l'un des premiers pays au monde à virer le religieux.
01:39:55 Vous allez voir qu'en fin de compte il va se passer une sorte de révolution,
01:39:59 pas tout de suite, il va falloir une intervention extérieure, peut-être d'Israël et des Américains,
01:40:03 mais c'est un régime qui risque de disparaître et on sera tous heureux.
01:40:07 Pourquoi ? Parce que c'est la libération d'un peuple.
01:40:10 Voilà, c'est la rançon de leurs méfaits sanguinaires.
01:40:15 Hervé Ganad, selon vous, est-ce que le conflit, cette escalade pourrait augmenter,
01:40:20 devenir exponentielle et donc le conflit se mondialiser ?
01:40:23 Est-ce qu'il y aurait un intérêt ?
01:40:25 À qui profiterait d'ailleurs cette augmentation du conflit, cette montée en puissance ?
01:40:31 Est-ce que cela pourrait aussi régler finalement la globalité de toutes les enclaves de conflits
01:40:37 qu'il y a autour d'Israël et notamment la guerre avec le Hamas ?
01:40:40 Vous avez beaucoup de questions Lionel, je vais essayer de répondre point par point.
01:40:43 Vous allez répondre de manière synthétique comme d'habitude Hervé Ganad.
01:40:46 Oui, je n'ai pas le temps.
01:40:48 Je pense que l'Iran, en lançant ses drones, a voulu ne pas perdre la face
01:40:54 et a voulu démontrer sa force, mais il n'a rien démontré, c'est un échec.
01:40:59 C'est un échec à trois niveaux, d'une part il n'y a pas eu de, ne serait-ce qu'un blessé,
01:41:03 tous les drones et missiles ont été interceptés à la fois par Israël grâce au domme de fer,
01:41:08 avec les contre-missiles Haro, Haro 1, 2 et 3,
01:41:13 et même l'intervention de la Jordanie, des Émirats Arabes et de l'Arabie Saoudite.
01:41:18 Donc je pense qu'en fin de compte, l'Iran vient de perdre la face
01:41:22 puisque son soi-disant succès s'avère être un échec, c'est un double échec,
01:41:27 c'est un échec pour le régime, c'est un échec pour le régime d'un point de vue militaire.
01:41:33 Au fond, qu'est-ce que c'est que l'Iran ?
01:41:35 Il est capable de fabriquer des drones, des missiles, quelques satellites,
01:41:38 mais il est aussi capable de prendre des femmes durant les manifestations,
01:41:41 les agresser, les violer, les pendre.
01:41:43 Donc si c'est ça ce régime, il ne va pas faire long feu.
01:41:46 Ça c'est le premier constat.
01:41:48 Deuxièmement, je pense qu'Israël, et c'est là le point important,
01:41:52 est-ce qu'Israël va répondre ?
01:41:54 Je pense que militairement, je ne sais pas si Israël va faire une réponse forte, puissante, imagée.
01:42:02 Je pense qu'Israël a déjà une première problématique,
01:42:05 c'est le Hezbollah au nord avec les 100 000 personnes déplacées.
01:42:08 Ça fait une économie à l'arrêt, ce n'est pas très bon.
01:42:11 Et la deuxième priorité, c'est, n'oublions pas, Rafa.
01:42:15 Rafa, c'est la priorité, la prochaine priorité,
01:42:18 c'est-à-dire qu'en fin de compte, on attend le port artificiel,
01:42:20 pas d'arromanche, mais pour tout ce qui est alimentaire.
01:42:25 Et puis je pense que Tsaïl va intégrer Rafa.
01:42:29 C'est ça la priorité, c'est éliminer le Hamas,
01:42:32 finir le travail et récupérer les otages s'il y en a,
01:42:35 parce qu'en fin de compte, on s'aperçoit que si noir ce cynisme,
01:42:38 s'amuse avec un nombre d'otages qui existent, qui n'existent pas,
01:42:42 tout ça pour faire lever en masse une Ouma militaire mondiale,
01:42:46 ça ne marche pas.
01:42:48 Et donc la deuxième priorité, la première priorité, c'est le Hamas.
01:42:51 La deuxième priorité, c'est le Hezbollah avec cette population
01:42:54 à l'arrêt, 100 000 personnes, donc une économie à l'arrêt.
01:42:57 Et puis il y aura la priorité de l'Iran qu'il faudra régler,
01:43:00 parce qu'on s'aperçoit qu'au niveau international,
01:43:02 ce sont des gens dangereux.
01:43:04 Je voudrais faire une remarque, puisque je n'ai pas beaucoup de temps,
01:43:07 c'est que ça fait quand même huit mois qu'on ne parle pas du nucléaire.
01:43:11 Ce qui est grave, c'est que pendant ce temps-là,
01:43:13 les centrifugeuses tournent et je ne voudrais pas un jour
01:43:16 apprendre un beau matin que l'Iran est devenue une puissance du seuil.
01:43:21 Donc ça veut dire une sanctuarisation des mollahs.
01:43:24 Ça, il va falloir intervenir avant qu'il y ait justement ce danger,
01:43:29 à moins que la communauté internationale se contente
01:43:32 d'un Iran militaire en disant "c'est normal, c'est le tiers-monde
01:43:36 hauquiste qui a le droit aussi de se défendre".
01:43:39 Alors si on est dans cette option, on est mal barré,
01:43:42 parce que confier… Vous savez, Israël a la bombe atomique,
01:43:47 mais c'est une démocratie.
01:43:48 Je suis allé, j'ai des contacts, c'est une vraie démocratie.
01:43:52 Mais l'Iran n'est pas une démocratie, donc confier à un pays militaire,
01:43:58 autoritaire, sanguinaire, anti-sioniste, une bombe atomique,
01:44:01 on joue avec le feu et l'histoire ne sera pas avec nous si on laisse faire.
01:44:06 C'est le moins que l'on puisse dire.
01:44:07 Merci à Vegana de nous avoir accompagnés.
01:44:09 Je renvoie évidemment à ceux qui nous regardent,
01:44:11 à comprendre la géopolitique du Proche-Orient aux éditions Breal.
01:44:14 C'est intéressant, évidemment, cet éclairage d'Hervé Ganada à l'instant.
01:44:20 Noemi Alihoua, en effet, peut-être que la précipitation du conflit avec l'Iran,
01:44:28 en tout cas en lien direct, peut régler l'ensemble de la situation au Proche-Orient.
01:44:33 Est-ce que ça pourrait être un accélérateur de particules ?
01:44:35 Ça pourrait être surtout une déstabilisation qui s'aggrave alors qu'elle existe déjà.
01:44:40 Ce que je trouvais aussi intéressant dans l'intervention du géopolitologue juste avant,
01:44:44 c'est qu'il a rappelé aussi la situation en Iran,
01:44:47 et la situation des Mollahs qui eux-mêmes sont extrêmement marginalisés,
01:44:52 le régime des Mollahs en Iran est très contesté par le peuple.
01:44:55 On parle déjà depuis plus d'un an de cette fameuse révolution des femmes,
01:44:59 "Femmes, vie, liberté", c'est leur slogan depuis la mort de Marsa Amini,
01:45:03 c'était en septembre 2022.
01:45:05 Il y a une révolte du peuple iranien contre ce régime des Mollahs.
01:45:08 Cette révolution est complètement écrasée dans le sang par la République islamique d'Iran.
01:45:13 Il y a aussi un enjeu politique avec cette idée que le peuple iranien
01:45:19 ne veut pas de ces dirigeants qui sont en train de les précipiter
01:45:22 dans une potentielle guerre qui sera extrêmement grave, y compris pour eux.
01:45:28 Cette situation, cette illégitimité des Mollahs vis-à-vis de leur peuple,
01:45:33 c'est aussi un élément qui doit être pris en compte dans cette situation-là.
01:45:38 Absolument.
01:45:39 Mathieu, Israël n'est pas pris sous plusieurs feux, c'était déjà le cas par le passé,
01:45:43 mais il y a une forme d'intensification de ces conflits et de cette animosité.
01:45:49 Oui, ça a été rappelé par le géopolitologue,
01:45:51 c'est-à-dire que de toute façon vis-à-vis de l'Iran depuis 1979,
01:45:55 et ça s'est accéléré avec l'élection du président Ahmadinejad en 2005,
01:46:00 ne cessent de faire des déclarations à l'emporte-pièce
01:46:03 en expliquant qu'ils vont détruire et rayer Israël de la carte.
01:46:07 Donc on a un danger qui est réel et imminent pour Israël,
01:46:10 quelle que soit la situation géopolitique à Gaza ou au nord du Liban.
01:46:15 La question qui est vraiment posée pour Israël et pour le monde occidental,
01:46:18 c'est qu'aujourd'hui se joue la question du choc de civilisation.
01:46:21 Or, on aurait pu penser au début des années 2000 que c'était les États-Unis
01:46:25 qui avaient justement été à l'initiative de cette thèse de Samuel Huntington
01:46:29 et qui avait fait cette politique des faucons américains néo-conservatrices
01:46:33 d'aller dans les pays du Golfe pour pouvoir régler les problèmes,
01:46:37 pour pouvoir imposer la démocratie en Afghanistan, en Irak, etc.
01:46:41 En Libye notamment, également.
01:46:43 Sauf qu'aujourd'hui, le choc des civilisations,
01:46:45 ce n'est pas l'Occident qui le fait contre les pays arabo-musulmans,
01:46:48 ce sont les puissances islamistes,
01:46:50 que ce soit les puissances islamistes non étatiques, Daesh, Al-Qaïda, etc.,
01:46:55 qui jouent la carte du choc de civilisation,
01:46:57 qui veut abattre notre modèle, abattre notre système de valeurs,
01:47:00 le système de valeurs occidentale et la liberté.
01:47:02 Et il y a d'une part les non étatiques,
01:47:04 et puis il y a les étatiques que sont aujourd'hui l'Iran,
01:47:06 dans un premier temps, qui veut abattre Israël,
01:47:08 parce qu'Israël représente ce qu'est l'Occident dans le Moyen-Orient.
01:47:12 Mais également aussi, une autre puissance islamiste qui monte de plus en plus,
01:47:16 c'est la question de la Turquie,
01:47:17 qui joue un rôle très, très trouble sur l'ensemble de ces sujets-là.
01:47:21 Et ensuite, le problème que l'on a, c'est que sur les acteurs non étatiques,
01:47:24 c'était plus facile pour les Occidentaux d'intervenir,
01:47:27 en levant en Irak contre Daesh,
01:47:30 pour pouvoir, avec les frappes aériennes,
01:47:32 notamment en Irak ou en Syrie, ça a été le cas.
01:47:35 Mais contre des puissances étatiques comme l'Iran, voire la Turquie,
01:47:38 c'est beaucoup plus compliqué,
01:47:39 parce que l'Iran a des soutiens que sont la Russie et la Chine,
01:47:42 des soutiens économiques et militaires,
01:47:44 et la Turquie est dans l'OTAN, donc c'est encore plus compliqué.
01:47:46 Absolument. Israël est donc moins isolé qu'il n'y paraît,
01:47:50 puisqu'il y a des alliés, généralement la France, les États-Unis,
01:47:53 qui ont contribué à consolider la défense israélienne ces dernières heures.
01:47:58 En fait, finalement, c'est l'Iran qui est assez isolé dans ce conflit,
01:48:02 dans ce concert mondial.
01:48:03 C'est toujours pareil, l'Iran est isolé,
01:48:06 mais un isolé qui a le soutien de la Russie et de la Chine,
01:48:09 ce n'est pas totalement un isolé non plus.
01:48:10 C'est ce que je voulais vous entendre dire.
01:48:12 Donc, il y a un axe de pays qui veulent du mal à l'Occident,
01:48:16 pour résumer comme ça, et ces actes de ce pays,
01:48:19 La Russie et la Chine sont des alliés de l'Iran ?
01:48:22 Ils ont la même vision d'un monde qui ne leur convient pas
01:48:26 et qu'ils veulent renverser.
01:48:27 Et pour ça, ils ont des alliances d'opportunités,
01:48:30 ils poussent ensemble dans la même direction.
01:48:32 Donc, l'Iran est isolé, comme la Russie est isolée,
01:48:34 comme la Chine est isolée.
01:48:35 Ce qui est certain, et je pense que c'est un élément important
01:48:38 de ce qui s'est passé cette nuit,
01:48:39 c'est qu'Israël est moins isolé qu'avant.
01:48:41 Tous les pays qui se sont activés militairement
01:48:44 pour protéger l'espace aérien...
01:48:45 Les pays arabes, notamment.
01:48:46 Alors, des pays arabes, on a vu les Britanniques,
01:48:48 on a vu les Américains, la Jordanie, qui a joué un rôle essentiel.
01:48:51 Je pense qu'il est important de souvenir le rôle de la Jordanie.
01:48:53 Si la Jordanie n'avait pas ouvert son espace aérien aux Américains,
01:48:58 si même l'aviation jordanienne n'avait pas contribué à intercepter,
01:49:02 avant qu'ils n'arrivent sur Israël,
01:49:04 ses missiles de croisière et ses drones,
01:49:06 le résultat pourrait être différent.
01:49:08 Donc, je pense qu'aujourd'hui, Israël, contre ses amis,
01:49:11 il a un peu plus d'amis que le 12 octobre.
01:49:14 Donc, de ce point de vue-là,
01:49:16 on voit que c'est une reconstitution des rapports de force
01:49:21 avec, pour l'ensemble des pays amis d'Israël,
01:49:25 je pense, le sentiment que la menace des Mollahs iraniens est majeure
01:49:30 et qu'ils veulent s'en préserver à tout prix.
01:49:32 Oui, on a bien compris, effectivement, que l'Iran,
01:49:35 en tout cas le comportement des Mollahs, de la République islamique
01:49:37 et de ceux qui la dirigent,
01:49:39 était dangereux pour l'ensemble des populations du monde,
01:49:43 en grande partie.
01:49:44 Et même les alliés doivent le savoir, évidemment.
01:49:46 On marque une pause, on continue à débattre ensemble avec nos invités.
01:49:49 Nous serons connectés dans quelques instants avec un habitant à Israël,
01:49:53 en Israël, à Eilat,
01:49:55 qui nous parlera évidemment de ces dernières heures,
01:49:57 la manière dont la population a vécu ces tirs
01:50:00 qui ont ciblé Israël,
01:50:02 et puis surtout la perspective peut-être d'autres tirs
01:50:05 dans les prochains jours.
01:50:06 On l'évoque avec vous dans quelques instants.
01:50:13 La dernière partie de 180 minutes Info Week-end
01:50:15 dans le cadre de notre spécial Israël-Iran.
01:50:17 Dans quelques instants, nous serons connectés
01:50:19 avec un habitant franco-israélien de Tel Aviv
01:50:22 pour témoigner de ces dernières heures
01:50:24 avec ces frappes iraniennes en direction d'Israël.
01:50:28 On en parle aussi évidemment avec nos invités,
01:50:30 avec Mathieu Hocque, le général Bruno Clermont et Noemi Alioua.
01:50:33 Et si ces frappes iraniennes ont été interceptées
01:50:37 par la défense israélienne,
01:50:39 c'est notamment parce qu'il y a le fameux Dôme de fer,
01:50:42 qui est ce depuis plusieurs mois, voire plusieurs années maintenant.
01:50:45 C'est une consolidation, une solidité du système de défense
01:50:48 particulièrement importante.
01:50:50 On vous donne les détails avec Isabelle Piboulot.
01:50:53 En service depuis 2011,
01:50:59 le Dôme de fer a plus d'une fois fait ses preuves.
01:51:02 Israël l'a d'abord développé seul,
01:51:04 après la guerre du Liban de 2006,
01:51:06 avant d'être soutenu financièrement par les Etats-Unis,
01:51:09 forts d'un savoir-faire en matière de défense.
01:51:12 Il se compose d'une dizaine de batteries,
01:51:14 installées à proximité de la bande de Gaza,
01:51:17 des frontières avec le Liban, la Syrie
01:51:19 et autour des villes les plus visées,
01:51:21 comme Ashkelon ou Tel Aviv.
01:51:23 Chaque batterie comprend trois parties,
01:51:25 un système de détection radar
01:51:27 permettant de suivre 200 cibles par minute,
01:51:30 un ordinateur qui calcule la trajectoire des roquettes en 30
01:51:33 et un lanceur capable de tirer une vingtaine d'intercepteurs
01:51:37 pour abattre en plein vol des engins explosifs
01:51:40 dans un rayon de 4 à 70 km.
01:51:42 Coût de production totale, environ 100 millions de dollars,
01:51:46 chaque intercepteur coûtant entre 40 000 et 50 000 dollars à produire.
01:51:50 A cela s'ajoute le système ARO,
01:51:52 destiné à contrer les missiles balistiques,
01:51:55 et le système David's sling,
01:51:57 qui repousse les attaques de roquettes
01:51:59 ou de missiles à moyenne portée.
01:52:01 Selon le concepteur israélien Raphaël,
01:52:03 le dom de fer a un taux d'interception d'environ 90%.
01:52:07 Et on peut dire, général Clermont,
01:52:10 que le dom de fer, en tout cas le système de défense
01:52:12 et de sécurité israélien, c'est le meilleur au monde ?
01:52:15 Ça en est même incroyable,
01:52:17 puisqu'il a été conçu pour protéger le territoire d'Israël
01:52:20 de toutes les attaques, en particulier venant du Hezbollah et du Hamas,
01:52:24 puisque le Hamas a commencé ses attaques dès 2008.
01:52:26 Les premières attaques, c'était lorsque Gaza a pris son autonomie,
01:52:30 et ils ont investi dans ce système, avec l'efficacité que l'on connaît.
01:52:34 Il y a plusieurs couches, il y a quatre couches,
01:52:36 donc ça intercepte du mortier, qui va faire quelques kilomètres,
01:52:39 jusqu'au missile balistique, comme ça a été le cas dans la nuit du 13 au 14,
01:52:43 qui est allé intercepter un missile balistique
01:52:46 à plus de 150 km d'altitude.
01:52:48 Et cette fois-ci, c'est un missile qui s'appelle le ARO-3,
01:52:50 c'est la dernière version, et là le prix du missile,
01:52:52 on l'est plus de l'ordre de 10 millions d'euros que de 50 000 euros,
01:52:55 en dollars, 10 millions de dollars, pardon, que 50 000 dollars.
01:52:57 - Parce que ça a un coût, Noemi Alihoua, effectivement,
01:53:00 c'est un coût militaire tout cela, ça coûte très cher à Israël
01:53:03 de se défendre en fait.
01:53:05 - Voilà, exactement, ça coûte extrêmement cher, c'est très efficace,
01:53:08 ça a été dit dans le sujet juste avant, plus de 95% selon le fabricant
01:53:11 de ce qui est tiré est arrêté par ce système de défense,
01:53:15 mais malgré tout c'est extrêmement coûteux, environ 50 000,
01:53:18 effectivement pour une interception, un missile,
01:53:20 interception assez classique,
01:53:22 plusieurs millions pour les systèmes encore plus développés,
01:53:25 on voit bien qu'Israël peut se défendre...
01:53:27 - Au quotidien, on sait ça, il faut le rappeler, au quotidien.
01:53:29 - Et qu'il y a extrêmement beaucoup, on s'imagine bien,
01:53:31 on a dit environ 300 drones, missiles ont été tirés hier sur Israël,
01:53:38 70% ont été arrêtés apparemment par l'aviation américaine,
01:53:41 certains par les Jordaniens, peut-être certains aussi par la France,
01:53:44 si on en croit les déclarations des Israéliens,
01:53:46 mais malgré tout, tout ça a un coût,
01:53:48 et effectivement ça compte aussi pour Israël.
01:53:51 - C'est le prix de la sécurité, général.
01:53:53 - C'est le prix de la sécurité, d'autant plus que le record man du monde
01:53:56 en matière de roquettes, c'est l'U.S.B.O.L.A.,
01:53:58 on estime qu'ils ont un stock de 100 000 roquettes,
01:54:00 donc le dom de fer est efficace à condition qu'on ne le sature pas.
01:54:03 Et dans les premiers jours d'ailleurs de la guerre de Gaza,
01:54:05 il a été saturé, c'est pour ça que 95% c'est en fonction du taux de saturation,
01:54:08 donc si l'U.S.B.O.L.A. voulait rentrer en guerre réellement contre Israël,
01:54:12 ils pourraient lancer 5 000, 10 000, 15 000 roquettes
01:54:16 comme ça de manière continue pendant plusieurs jours
01:54:19 et saturer le dom de fer.
01:54:20 - Ce qui veut dire que le système est extrêmement solide,
01:54:22 mais qu'il n'est pas infaillible ?
01:54:24 - Il n'est pas infaillible parce qu'il peut être saturé
01:54:25 par un nombre de missiles trop importants pour être traité à la fois
01:54:28 par les radars, le calculateur et les intercepteurs.
01:54:30 - Mais en effet, Mathieu Hoque, au moins on a le sentiment
01:54:33 que la population israélienne, on le demandera d'ailleurs
01:54:36 à un habitant de Tel Aviv dans quelques instants,
01:54:38 se sent véritablement en sécurité et manifestement semble être habituée,
01:54:42 peut-on s'y habituer, mais semble être habituée au fait
01:54:45 qu'il y ait des roquettes ou des torpilles qui passent au-dessus de sa tête.
01:54:48 - Bien sûr, Israël est dans un état de guerre qui est permanent
01:54:51 depuis sa création en 1948.
01:54:54 Ce qui est intéressant pour Israël, c'est qu'Israël dépense 1%
01:54:59 des dépenses militaires du monde entier,
01:55:01 alors que la population israélienne ne représente que 0,1%,
01:55:06 même pas de la population du monde entier.
01:55:08 Donc c'est-à-dire qu'Israël dépense beaucoup plus
01:55:10 que les autres pays sur le plan militaire,
01:55:12 ce qui est un très bon point pour pouvoir se défendre.
01:55:14 C'est pour cela que je disais lors de ma première intervention
01:55:16 que si Israël adopte une position qui est défensive,
01:55:19 ils seront quasiment certains de gagner à chaque fois.
01:55:22 Par contre, le rapport de force sur une posture plutôt offensive
01:55:25 vis-à-vis de l'Iran, dans le cadre d'une intervention,
01:55:28 est beaucoup plus compliqué parce que l'Iran, malgré tout,
01:55:30 reste avec 40 millions de personnes mobilisables
01:55:32 lorsque Israël n'en a que 3 millions.
01:55:34 Donc pour pouvoir mener une attaque offensive
01:55:36 contre l'État d'Iran, c'est très compliqué.
01:55:38 Par contre, pour se défendre vis-à-vis de l'Iran, du Hezbollah, du Hamas,
01:55:42 Israël a largement les moyens de le faire
01:55:45 et est très performant au-dessus.
01:55:47 - Même si, juste précision, comme il n'y a pas de frontière
01:55:49 entre Israël et l'Iran, ce sera forcément une guerre par aviation.
01:55:52 Donc la capacité du nombre d'hommes qu'on peut mobiliser
01:55:56 ne compte pas véritablement dans cette potentielle guerre.
01:55:58 - Mais l'Iran dispose de plus d'avions
01:56:01 qu'un pays comme la France, par exemple, ou qu'un pays comme l'Allemagne.
01:56:04 - Mais du coup, c'est l'aviation, si vous voulez, qui va jouer
01:56:06 et non pas le nombre d'hommes qu'on peut mobiliser.
01:56:08 - On va pouvoir en parler, développer et donner quelques détails
01:56:10 encore dans quelques instants, mais je voudrais juste céder la parole
01:56:12 à Arik, qui est connecté avec nous en direct de Tel Aviv.
01:56:15 Franco-israélien, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:56:18 Déjà, avant d'évoquer les dernières heures et la perspective, Arik,
01:56:22 la perspective, évidemment, de ce que vous avez éventuellement
01:56:27 à vivre dans les prochains jours,
01:56:29 est-ce que vous vous sentez en sécurité avec le dom de fer en Israël ?
01:56:32 - Franchement, oui.
01:56:37 C'est-à-dire que, hier, par exemple, j'ai été me coucher un peu tard,
01:56:41 bien sûr, ce qui est des informations,
01:56:43 et je suis parti assez en sécurité.
01:56:46 Ça, c'est mon sentiment personnel, mais c'est certain qu'il y a du stress
01:56:49 dans la population, c'est normal.
01:56:52 Il y a des enfants, il y a des femmes, et c'est vrai qu'on a malheureusement
01:56:55 pris l'habitude, on va dire, qu'on vit dans une situation permanente,
01:57:00 que ce soit du nord, que ce soit du sud.
01:57:04 On est souvent ciblés, Tel Aviv est souvent ciblé aussi.
01:57:07 Moi, j'habite Tel Aviv.
01:57:09 C'est une situation qui n'est pas marrante,
01:57:13 qui j'espère est temporaire, mais au niveau de la sécurité,
01:57:16 oui, on sent en sécurité.
01:57:18 C'est un peu, si vous voulez, comme une guerre des étoiles.
01:57:21 Vous regardez ça un peu dans les magazines comme "Strange"
01:57:23 quand on était enfant, je ne sais pas si vous avez connu,
01:57:26 mais ça se passe réellement.
01:57:29 Donc c'est vrai que c'est assez impressionnant.
01:57:32 Personnellement, j'ai confiance, je me sens en sécurité,
01:57:37 ça ne veut pas dire que la population n'a pas de stress.
01:57:40 Bien sûr, et c'est vraiment la réalité, ce n'est pas du cinéma,
01:57:43 même si c'est très spectaculaire et très impressionnant.
01:57:45 Comment avez-vous vécu les dernières heures à Tel Aviv
01:57:48 au moment où l'Iran a ciblé Israël avec ses tirs de missiles ?
01:57:53 Au moment, au tout début, on a eu des informations,
01:57:57 parce qu'il y a eu plusieurs vagues.
01:57:59 Il y a eu une vague de drones, après il y a eu une vague
01:58:01 de différents types de missiles, et vous voulez en fait mélanger les...
01:58:04 Ça arrive à différentes allures.
01:58:07 En fin de compte, j'ai été couché assez tôt, vers minuit et demi,
01:58:10 mais sinon c'est vrai que je décollais aux postes d'informations
01:58:13 pour comprendre vraiment.
01:58:14 Et comme on avait les horaires d'arrivée, plus ou moins,
01:58:17 on avait tout le programme, j'ai compris que c'était assez...
01:58:22 C'était bien géré, apparemment.
01:58:24 Oui, même si c'est sérieux en effet.
01:58:26 Noemi, Aliou a voulu y ajouter quelque chose.
01:58:28 Non, vous savez, moi je suis toujours fascinée par la mentalité
01:58:30 de faire des Israéliens.
01:58:31 Vous savez, j'ai couvert en Israël les deux premiers mois de la guerre
01:58:34 avec le Hamas, et c'est vrai que quand on entend même
01:58:37 cet intervenant qui habite à Tel Aviv, qui vous dit qu'il est parti
01:58:40 se coucher un petit peu tardivement, mais que finalement il continue
01:58:43 sa vie presque comme si de rien n'était, on est fascinés, nous,
01:58:46 par cette capacité de résilience.
01:58:48 Il y a une forme de résilience en fait.
01:58:49 Cette force.
01:58:50 Alors, il y a quand même un traumatisme qui est rentré,
01:58:53 mais si vous voulez, on sent qu'ils tiennent debout,
01:58:56 qu'ils avancent, qu'ils continuent leur vie, qu'ils n'ont pas l'intention
01:58:58 de se laisser impressionner, et moi ça me fascine quand même
01:59:00 cette capacité de rester fort dans l'adversité face à un régime
01:59:03 islamique qui vous promet tous les jours de vous détruire
01:59:07 et de vous rayer de la carte.
01:59:08 Je trouve que c'est véritablement une mentalité de faire
01:59:11 qui est impressionnante.
01:59:12 C'est la mentalité israélienne générale.
01:59:14 Ça fait 15 ans qu'on leur tire des requêtes sur la figure,
01:59:16 en permanence, depuis 15 ans.
01:59:18 C'est presque banal, maintenant.
01:59:19 C'est banal.
01:59:20 C'est pas banal de recevoir des requêtes sur la figure, mais...
01:59:22 On s'est rendu compte que la technologie n'est pas la solution.
01:59:24 Le mur de Gaza technologique n'a pas été la solution,
01:59:26 il n'a pas empêché le secteur octobre.
01:59:28 Le dôme de fer, c'est un substitut.
01:59:31 L'idée des israéliens, maintenant, c'est d'enlever la menace.
01:59:33 Comme ça, ils n'auront plus besoin de dôme de fer.
01:59:35 Bien sûr.
01:59:36 Ça veut dire qu'Éric, vous n'avez pas peur que ça dégénère,
01:59:38 parce que là, depuis le début de notre émission,
01:59:40 et depuis le début de la journée, d'ailleurs, sur notre antenne,
01:59:42 on est en train d'imaginer parfois le pire,
01:59:44 et un embrasement, une escalade, un conflit qui pourrait être mondial,
01:59:49 avec beaucoup plus de risques, évidemment,
01:59:51 de bombardements, de tirs de roquettes, ou que sais-je encore.
01:59:55 Vous, en tant qu'habitant de Tel Aviv, vous n'avez pas peur que ça dégénère ?
02:00:00 Vous dire que je n'ai pas peur, ça serait mentir.
02:00:04 C'est sûr qu'en fin de compte, c'est quelque chose qu'on a, si vous voulez, préparé.
02:00:07 Ça fait 20 ans, si vous voulez, que l'Iran a préparé,
02:00:11 bien sagement, tout doucement,
02:00:13 ce sont des grands joueurs d'échecs qui nous ont entourés,
02:00:16 que ce soit à Gaza, disons aussi en Judée Samarie,
02:00:20 dans le nord d'Israël, en Irak, en Syrie.
02:00:24 Disons qu'ils ont, comme un peu le système de la coordonnette italienne,
02:00:27 ils ont resserré leur étot, et on s'y attendait.
02:00:31 Et si vous voulez, c'est un peu un jour de libération, je dirais.
02:00:33 C'est qu'on arrive à terme, où il faut vraiment mettre les horloges à l'heure,
02:00:37 et qu'ils rendent des comptes.
02:00:39 Ce qui s'est passé le 7 octobre, c'est l'Iran.
02:00:42 Vous savez, on parle à chaque fois de la victoire du Hamas,
02:00:45 mais en fait, c'était une victoire, entre guillemets, de l'Iran.
02:00:48 Ils sont tellement fiers de ce qui est arrivé.
02:00:50 C'est grâce à leur entraînement,
02:00:51 c'est grâce aux équipements qu'ils ont donnés,
02:00:54 à l'aide, bien sûr, stratégique, sur place.
02:00:57 Ils ont eu des résultats pas ricochés par leur proxy,
02:01:00 mais si vous voulez, nous, la population israélienne,
02:01:06 on voit clairement que c'est Iran.
02:01:08 Et la différence qu'on a pour être européen et habiter aussi en Israël,
02:01:13 on a appelé ça en Israël, en fait, c'est la conception, le concept.
02:01:17 C'est-à-dire qu'on a en face, comme on est des européens bien avertis,
02:01:22 on n'a aucune notion de ce qu'est une guerre de religion.
02:01:26 Maintenant, eux, ils ont une autre vision,
02:01:28 ils ont un point de vue complètement différent.
02:01:30 Et quand ils nous attaquent, quand ils attaquent les chrétiens,
02:01:32 quand ils attaquent les juifs, ils nous voient comme, en fait,
02:01:35 c'est un but final, surtout pour le régime iranien.
02:01:38 Je ne parle pas pour, bien sûr, que 95 % des musulmans dans le monde
02:01:43 ont une autre vision, mais quand ça touche la religion,
02:01:46 quand ça touche vraiment les prophéties, etc.,
02:01:49 alors ça prend une autre dimension.
02:01:51 Et nous, on vit ça, si vous voulez.
02:01:53 Quand j'entends souvent les journalistes,
02:01:54 que ce soit sur LCI ou sur CNews ou même sur CNN,
02:01:57 on a en fait cette conception, on fait un type de ethnocentrique,
02:02:03 c'est-à-dire qu'on projette la façon dont on vit en Europe, d'accord,
02:02:08 comme ils devraient vivre au Moyen-Orient.
02:02:11 Mais nous, ici, comme on le dirait justement,
02:02:13 le Moyen-Orient n'est pas en Europe.
02:02:14 Nos amis, nos voisins, ce n'est pas l'Espagne, le Portugal et l'Italie,
02:02:18 mais ils ont une autre conception, si vous voulez.
02:02:20 Et quand on vous dit clairement qu'on veut vous anéantir,
02:02:23 alors comment ne pas se défendre ?
02:02:25 Alors c'est sûr qu'on a des comptes.
02:02:26 D'un côté, on a des comptes à rendre à l'Europe
02:02:28 parce qu'on est une démocratie, bien sûr,
02:02:30 et qu'on agit comme une démocratie,
02:02:33 mais le problème qu'on a, c'est cette mauvaise analyse, en fait, de la situation.
02:02:39 Ici, on a une expression en Israël,
02:02:40 qu'on dit en fait, si on mange du houmous,
02:02:42 je ne sais pas si vous savez ce que c'est du houmous,
02:02:44 mais c'est des poêtes enconcassés de pois chiches,
02:02:46 et pas des sushis.
02:02:47 Donc, il faut s'adapter au milieu ambiant.
02:02:50 Et maintenant, si on doit avoir une guerre,
02:02:51 pour finir, parce que je vous ai pris pour tout le temps,
02:02:53 si on doit avoir une guerre avec l'Iran,
02:02:55 eh bien, on l'attendait et on est prêts.
02:02:58 Et je pense que, bien sûr, qu'on ne la souhaite pas,
02:03:00 mais si on doit y faire face, on y fera face avec nos alliés.
02:03:04 D'ailleurs, on a été très fiers que la France ait participé
02:03:07 avec l'Angleterre et l'Amérique à défendre nos intérêts en commun.
02:03:13 Ce que vous êtes en train de nous dire, Eric,
02:03:15 c'est que finalement, ces tirs iraniens en direction d'Israël,
02:03:20 je ne vais pas dire que c'est un mal pour un bien,
02:03:22 mais cela permet en tout cas de crever l'abcès
02:03:24 par rapport aux relations qu'Israël a avec l'Iran depuis plus de 30 ans.
02:03:29 Et si ça se trouve, c'est par là que je pense que c'est par là
02:03:33 que ça doit passer pour qu'il y ait vraiment la paix au Moyen-Orient.
02:03:35 Parce que l'Iran tire la couverture vers elle.
02:03:39 Elle a organisé et armé des proxys, si vous voulez.
02:03:43 Et il y a le camp des démocraties dont Israël fait partie.
02:03:47 On a aussi maintenant des nouveaux amis,
02:03:50 grâce au traité d'Abraham, comme les Émirats, comme le Maroc.
02:03:54 Même si c'est en pause, en stand-by,
02:03:56 on comprend bien que dès que ce problème va être réglé,
02:04:00 je l'espère très vite, iranien,
02:04:02 parce que le vrai problème au Moyen-Orient, c'est un problème iranien.
02:04:06 Tout le reste, c'est de la politique et c'est des…
02:04:08 Comment vous expliquez ça ?
02:04:10 Ce n'est pas le principal.
02:04:14 On dit qu'il faut aller à la tête de la pieuvre.
02:04:17 Voilà.
02:04:19 Simplement, c'est mon avis personnel, bien sûr.
02:04:21 Oui, bien sûr.
02:04:22 Mais vous avez eu l'occasion de l'exprimer sur l'antenne de CNews en direct.
02:04:27 Et merci de ce témoignage.
02:04:28 Je vous en remercie.
02:04:29 Avec grand plaisir.
02:04:30 On apprécie beaucoup l'houmous.
02:04:32 Je tiens à vous le dire aussi, on sait ce que c'est, on aime ça.
02:04:34 Profitez-en bien.
02:04:36 En effet, on aime les sushis aussi, mais comme il est bientôt l'heure de manger,
02:04:39 en tout cas c'est bientôt la fin de l'émission,
02:04:41 ça nous a ouvert l'appétit.
02:04:42 Je reviens à un sujet un petit peu plus sérieux.
02:04:44 En effet, ce que dit Eric est très juste,
02:04:46 c'est-à-dire que ces tensions et ces tirs d'hier,
02:04:50 avec des missiles plus importants que les roquettes
02:04:52 qui bastonnent Israël depuis des années et des années,
02:04:55 c'est peut-être une occasion de crever l'abcès
02:04:58 et d'avoir un règlement global définitif plus rapide.
02:05:02 Oui, tout à fait.
02:05:03 Déjà, je pense que ça enseigne à l'Occident deux choses qui sont fondamentales.
02:05:07 Israël donne des enseignements à l'Occident sur deux choses.
02:05:09 Le premier point, c'est qu'Israël, en 1973,
02:05:12 il faut se rappeler qu'avec la guerre du Kippour,
02:05:14 il y avait eu un vrai traumatisme.
02:05:15 C'est-à-dire que les pays arabes étaient rentrés sur le territoire israélien
02:05:18 alors que les Israéliens pensaient que leur territoire était devenu inviolable
02:05:22 de par leur protection, leur stratégie défensive.
02:05:25 Or, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:05:26 Israël a gagné cette guerre-là et à la suite de la victoire militaire
02:05:29 contre les pays arabes lors de la guerre du Kippour,
02:05:31 ils ont remplacé les responsables politiques, notamment Golda Meir,
02:05:35 qui avaient fait preuve d'erreur stratégique et d'erreur politique.
02:05:38 C'est déjà le premier point.
02:05:39 C'est-à-dire que lorsque des dirigeants israéliens se trompent,
02:05:42 l'État hébreu est en capacité, en tout cas la population, l'opinion publique,
02:05:45 est en capacité de remplacer ces dirigeants-là.
02:05:47 Nous, en Europe, on fait évidemment l'inverse.
02:05:49 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui se trompent
02:05:51 et on va toujours chercher, avec la culture d'irresponsabilité,
02:05:54 une personne de l'administration qui va prendre pour le politique.
02:05:58 Le deuxième enseignement, je pense, c'est aussi sur la question
02:06:00 de l'état d'esprit de la population.
02:06:02 C'est-à-dire que la population a réussi à vaincre, finalement,
02:06:07 la peur qu'instigue ce qu'appelle, François Fillon,
02:06:10 le totalitarisme islamique dans les sociétés occidentales.
02:06:12 C'est-à-dire faire peur à la population européenne,
02:06:16 aux populations occidentales, à la population américaine,
02:06:18 pour pouvoir provoquer des changements de comportement dans notre société
02:06:21 pour que l'on s'habitue à vivre avec le terrorisme.
02:06:24 Alors que là, Israël s'est habitué de fait à vivre avec le terrorisme,
02:06:27 mais les comportements de vie n'ont pas nécessairement évolué.
02:06:30 C'est toujours le même style de vie, un art de vie à l'occidental
02:06:34 qui prévaut dans ce pays-là.
02:06:36 Israël peut-il profiter de la situation qui est en train de se nouer,
02:06:40 actuellement, en général ?
02:06:41 D'une certaine manière.
02:06:42 Peut-être pour compter ses amis,
02:06:44 pour sortir, en tout cas, s'assurer qu'Israël n'est pas isolé.
02:06:49 Et puis, pour faire un constat, finalement,
02:06:51 c'est que cet Iran qui menace Israël de destruction depuis tant d'années,
02:06:56 la première fois qu'ils essayent, ça se termine par rien du tout.
02:06:59 Ça se termine par 350 missiles, drones,
02:07:01 dont très peu arrivent sur le sol israélien,
02:07:04 et dont la quasi-totalité est neutralisée.
02:07:06 Donc, ça laisse quand même...
02:07:08 Vraiment, l'abcès est crevé,
02:07:10 et puis d'une manière qui est finalement très favorable aux Israéliens,
02:07:12 parce que les menaces ne se sont pas traduites par des faits importants.
02:07:16 Exactement.
02:07:17 Donc, on trouve que...
02:07:19 Le sentiment qu'aujourd'hui, l'Iran est désarmé face à un Israël
02:07:23 qui est plus fort que jamais ?
02:07:24 Voilà, et notamment l'Iran qui a précisé,
02:07:26 en tout cas, les mollahs qui ont estimé que,
02:07:29 après ces tirs, même si la grande majorité ont été arrêtés et interceptés,
02:07:35 eh bien, cela remettait l'Église au milieu du village.
02:07:38 Si je puis dire, ce n'est pas la meilleure métaphore appropriée, en effet.
02:07:41 Mais en tout cas, un partout, balle au centre,
02:07:44 après le tir du 1er avril.
02:07:45 Ça permet aux mollahs de sauver la face, alors qu'ils ne savent pas grand-chose,
02:07:48 puisque la mission est à l'effet.
02:07:49 En disant, voilà, s'il n'y a pas de réponse d'Israël, on en reste là.
02:07:52 Voilà ce que disent les mollahs.
02:07:53 Exactement.
02:07:54 Ce qu'ils disent, c'est la peur, surtout.
02:07:55 Peut-être.
02:07:56 La peur de la riposte israélienne.
02:07:57 La peur de la riposte, en effet.
02:07:59 Merci de nous avoir accompagnés.
02:08:01 Merci d'avoir participé à 180 minutes Info au week-end.
02:08:04 La spéciale continue, bien sûr, sur cette situation entre Israël et l'Iran.
02:08:08 On va en parler avec Punchline et Olivier de Kérenfleck et ses invités.
02:08:13 A tout de suite.
02:08:14 ...