Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous et ravis de vous retrouver sur le plateau de CNews en direct pour tout savoir de l'actualité dans ses moindres détails.
00:00:08 Les débats bien sûr avec nos invités que je salue, Karim Abrik, bonjour, soyez là, bienvenue, Marc Baudrillet est là également, bonjour, et bonjour, Elodie Huchard du service politique, ravis de vous retrouver.
00:00:18 Bonjour Elodie Huchard, on va parler politique en effet dans quelques instants avec notamment un déplacement de Gabriel Attal dans l'Essonne aujourd'hui.
00:00:26 Mais d'abord un point sur l'information avec Isabelle Piboulot, bonjour Isabelle.
00:00:30 Bonjour Lionel, bonjour à tous. L'Olympique lyonnais dénonce une erreur de parcours après les heures survenues en marge de la finale de Coupe de France hier.
00:00:39 Selon le club, l'escorte de police a décidé de faire passer sept bus lyonnais au milieu de 18 cars parisiens au péage de Freyne-les-Montauban.
00:00:47 Un bus a été incendié, 30 supporters et 8 policiers ont été blessés, 10 individus ont été interpellés. Écoutez ces réactions de syndicats de police.
00:00:56 C'est assez compliqué d'en interpeller une centaine. Déjà, il faut avoir le nombre de collègues de un sur place, de deux ces gens sont véhiculés en bus.
00:01:07 Et ça aurait été compliqué maintenant et de plus il reste quand même la présomption d'innocence. On va attendre l'enquête suit son cours.
00:01:18 Et je pense que ces gens-là, les 90 autres belligérants, on ira les chercher ou alors ils seront convoqués dans nos services.
00:01:27 Vous savez, c'est quelque chose que la police nationale connaît très bien. Quand on a affaire à deux groupes de supporters violents,
00:01:37 quand ça se croise et qu'il n'y a pas de force de sécurité pour s'interposer, la violence est là.
00:01:49 Il faut savoir qu'une première partie des supporters lyonnais avec les bus sont partis sans encombre, une quinzaine de bus sont partis sans encombre.
00:01:57 Et on a deux bus de supporters lyonnais qui sont arrivés en retard à la barrière de péage. Et c'est là que les événements ont eu lieu.
00:02:05 À 15 jours des élections européennes, Emmanuel Macron a relancé l'idée d'un débat avec Marine Le Pen.
00:02:12 "Je suis à sa disposition" a déclaré le chef de l'État dans Le Parisien. La députée du Rassemblement national, elle, pourrait accepter,
00:02:19 mais sous certaines conditions. Explication de Goderic Bey.
00:02:23 Le bras de fer a déjà commencé. Dans un entretien donné aux Parisiens, Emmanuel Macron s'est dit prêt pour affronter Marine Le Pen,
00:02:31 mais uniquement dans le cadre des élections européennes.
00:02:34 Si on pense que c'est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre.
00:02:40 Je suis à sa disposition, la balle est dans son camp.
00:02:43 Toutefois, la députée du Rassemblement national exige certaines conditions.
00:02:47 Je débattrai donc contre Emmanuel Macron s'il met sur la table sa démission ou la dissolution de l'Assemblée nationale en cas d'échec de la liste Renaissance.
00:02:55 Des prérequis rapidement écartés par le chef de l'État.
00:02:58 C'est une élection européenne. Il faut aller sur les enjeux européens, il faut en parler. Il ne faut pas rester caché, c'est tout.
00:03:04 Et ce n'est pas non plus une élection qui doit changer la Constitution.
00:03:08 Je sais que c'est toujours difficile, parfois, pour Mme Le Pen. Elle veut changer la Constitution chaque jour.
00:03:13 Non, je le dis, si elle respecte ses militants et qu'elle est prête à débattre, à clarifier ses idées, moi j'y suis prêt.
00:03:20 Je suis clair sur ce que j'ai fait en Europe, les idées qu'on porte et que portent ici le ministre et beaucoup de militants.
00:03:25 Pour l'opposition, notamment les Républicains, ce projet de débat est une mascarade.
00:03:30 Suis-moi, je te fuis, fuis-moi, je te suis. Le débat Macron-Le Pen tourne au gag.
00:03:34 Adversaire devant les médias et complice pour prospérer.
00:03:37 Selon différentes enquêtes d'opinion, le Rassemblement national recueille plus de 30% des intentions de vote, contre 16% pour Renaissance.
00:03:45 L'actualité au Proche-Orient. Selon TSAL, huit roquettes ont été tirées vers Israël en provenance de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
00:03:55 La branche armée du Hamas confirme avoir visé Tel Aviv. Des sirènes d'alerte ont retenti dans la ville et dans le centre de l'état hébreu,
00:04:02 après plusieurs mois de calme relatif dans cette région du pays.
00:04:06 Les tensions en persistent en Nouvelle-Calédonie. L'aéroport de Nouméa restera fermé aux vols commerciaux jusqu'au 2 juin.
00:04:14 Les premières évacuations de touristes français ont commencé hier.
00:04:18 Nos journalistes sur place en ont rencontré certains encore coincés sur l'île.
00:04:22 Ils racontent leur attente interminable. Reportage de Régine Delfour, Thibault Marcheoteau, avec le récit de Sarah Varny.
00:04:29 Pour de nombreux touristes français, les vacances paradisiaques ont viré au cauchemar.
00:04:35 Antoine est arrivé en Nouvelle-Calédonie le 25 avril pour trois semaines de vacances.
00:04:39 Cela fait près de deux semaines qu'il est bloqué sur le territoire, sans nouvelles d'un possible rapatriement.
00:04:44 Mais sur place, séjours supplémentaires ont un coût. 150 euros par jour et par personne.
00:04:49 Et aucune prise en charge n'est prévue par les assurances.
00:04:52 J'ai appelé mon assureur, il m'a dit qu'il n'y avait rien qui était pris en charge à part un rapatriement médical, ce qui n'est pas le cas.
00:04:58 Donc côté assurance, c'est rien. Côté carte bancaire non plus.
00:05:02 On les a appelés, ils nous ont dit qu'ils ne prenaient pas en charge, que c'était une émeute.
00:05:06 Donc là aujourd'hui, on ne sait pas comment on va pouvoir être remboursé sur l'ensemble des frais induits par ce confinement.
00:05:13 Même constat pour Amaury, venu avec sa compagne et trois autres amis.
00:05:17 Ils auraient dû rentrer ce dimanche à Paris, mais tous les vols commerciaux sont suspendus depuis le 14 mai.
00:05:22 On appelle tous les jours le Haut-Commissariat pour avoir des nouvelles.
00:05:26 On a rempli le document que tous les métropolitains ont été amenés à remplir.
00:05:31 Donc ça a été mardi pour nous recenser sur place.
00:05:34 Et depuis, on est dans l'attente. On envoie des mails tous les jours pour savoir ce qui va se passer.
00:05:39 Quand on va pouvoir rentrer, on est encore dans l'inconnu pour le moment.
00:05:43 L'évacuation de touristes français bloqués en Nouvelle-Calédonie a débuté ce samedi, la fin d'une longue attente.
00:05:49 Les personnes qui ont rempli le formulaire en ligne sont contactées et décollent à bord d'appareils militaires
00:05:54 depuis l'aérodrome de Magenta à Nouméa vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande,
00:05:58 avant de devoir prendre un vol commercial à leurs frais pour la France métropolitaine.
00:06:04 Et puis en ce dimanche, excellente fête des mères à toutes les mamans, à la mienne y compris.
00:06:09 Cette célébration vous donne le sourire à la plupart d'entre vous.
00:06:12 Jules Bedot vous a donné la parole. Écoutez.
00:06:15 C'est un moment de l'année où on montre à nos mères qu'on les aime et on leur offre un petit cadeau.
00:06:20 On leur fait des petites attentions un peu particulières pour leur dire qu'on les aime.
00:06:25 Pour moi, la fête des mères, c'est un petit moment qui met en valeur les mamans,
00:06:29 qui font pas mal de choses pour nous dans l'année.
00:06:31 Je trouve ça assez cool d'avoir un petit moment pour elles, où on leur offre un petit truc.
00:06:35 Même si on a tendance à l'oublier quand même pas mal souvent.
00:06:38 Donc je trouve ça super cool.
00:06:39 C'est quelque chose que j'oublie souvent.
00:06:41 Mais après, quand je me rappelle, c'est vrai que ma mère est toujours contente qu'on lui la souhaite.
00:06:47 Et on fait attention à ce que tout soit bien pour elle dans la journée.
00:06:50 Bonne fête maman et bonne fête aussi à toutes les mamans.
00:06:54 J'adore ma maman, c'est la meilleure du monde.
00:06:58 Voilà pour l'essentiel de l'actualité. On se retrouve à 15h pour un prochain journal.
00:07:02 Tout de suite, 180 minutes infos au week-end avec vous Léonel.
00:07:05 Merci Isabelle Piblot. Et donc bonne fête à toutes les mamans.
00:07:07 En effet, je me joins à vous pour souhaiter une bonne fête à la mienne également.
00:07:12 Que j'ai eue au téléphone ce matin.
00:07:13 Bien sûr.
00:07:14 Très tôt, évidemment. Très tôt.
00:07:15 Mais je préfère le réitérer en public, devant la caméra et sur CNews.
00:07:19 On marque une pause. On se retrouve dans quelques instants.
00:07:22 L'actualité, les débats avec nos invités.
00:07:24 A tout de suite dans 180.
00:07:27 On se retrouve en direct sur le plateau de 180 minutes infos sur CNews
00:07:33 avec nos invités Karim Ambrick, Marc Maudrier et Elodie Huchard.
00:07:37 Et c'est donc première thématique à partir du 1er décembre
00:07:40 que les règles d'indemnisation de l'assurance chômage seront durcies.
00:07:43 C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal.
00:07:45 Premier ministre qui était en déplacement sur un marché dans les Saônes.
00:07:48 Aujourd'hui et sur cette thématique, on l'écoute.
00:07:51 J'ai annoncé cette réforme qui vise à quoi ?
00:07:55 Qui vise à nous permettre d'améliorer toujours le nombre de Français qui travaillent.
00:08:00 S'il y avait autant de Français qui travaillent que d'Allemands qui travaillent,
00:08:03 on aurait très peu de problèmes pour équilibrer nos comptes publics
00:08:06 et pour financer notre modèle social.
00:08:08 Je n'ai pas envie que le financement de notre modèle social
00:08:11 repose exclusivement sur les efforts des classes moyennes qui travaillent.
00:08:14 Je ne veux pas et nous ne voulons pas augmenter les impôts.
00:08:17 Et donc il faut qu'on travaille davantage.
00:08:19 On a créé depuis 2017 2,5 millions d'emplois en France.
00:08:22 Quand le président de la République a été élu, il y avait 9,5% de chômage.
00:08:25 On est à 7,5% aujourd'hui. C'est le taux le plus bas depuis 40 ans.
00:08:28 Le chômage français n'est pas une fatalité.
00:08:31 On peut arriver au plein emploi.
00:08:33 Pour arriver au plein emploi, il faut des réformes.
00:08:35 Je constate que depuis 2017, on a fait un certain nombre de réformes
00:08:38 pour atteindre le plein emploi.
00:08:40 Elles ont systématiquement été critiquées.
00:08:42 Arriver au plein emploi, on va en parler avec un économiste dans quelques instants.
00:08:45 Mais d'abord, politiquement parlant,
00:08:47 est-ce que Gabriel Attal, sur ce sujet-là,
00:08:50 sur l'assurance chômage notamment,
00:08:52 est attendu au tournant ?
00:08:53 Par les Français, bien sûr, mais également par l'opposition
00:08:56 et par l'ensemble du gouvernement.
00:08:57 Oui, parce que du côté de l'opposition,
00:08:59 on explique que cette réforme, cette nouvelle réforme de l'assurance chômage
00:09:02 ne va pas changer grand-chose.
00:09:03 Elle va faire beaucoup de dégâts.
00:09:04 C'est ce que disait Emmanuel Bonpart sur notre antenne, notamment à la mi-journée.
00:09:07 Le but de cette réforme, c'est 3,6 milliards d'économies
00:09:10 et 90 000 personnes au moins qui vont travailler en plus.
00:09:14 Ce qu'explique Gabriel Attal, il l'a dit,
00:09:17 ce n'est pas une réforme d'économie, mais de prospérité et d'activité.
00:09:20 Évidemment, le but, c'est de faire passer la réforme
00:09:22 plutôt comme une opportunité que comme une contrainte.
00:09:24 En ce qui concerne les changements de règles,
00:09:26 ce sera à partir du 1er décembre,
00:09:27 parce qu'il faut le temps que France travaille.
00:09:29 Justement, anciennement, Pôle emploi se met à jour,
00:09:31 notamment dans les logiciels, pour recalculer les indemnisations.
00:09:34 C'est pour ça qu'il y a un petit délai de latence.
00:09:35 Parmi les réformes qui sont maintenant sur la table
00:09:38 et qui vont être mises en place,
00:09:39 une durée d'indemnisation réduite à 15 mois.
00:09:41 Si le taux de chômage reste le même pour les chômeurs de moins de 57 ans,
00:09:45 il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé.
00:09:49 Jusque-là, c'était 6 mois sur les 24 derniers mois.
00:09:52 Il y aura un bonus emploi senior,
00:09:53 c'est-à-dire que pour les seniors qui vont accepter un emploi,
00:09:56 même si le salaire est inférieur à celui qu'ils avaient,
00:09:58 ils pourront cumuler à la fois leurs nouveaux salaires
00:10:00 et leurs allocations de chômage.
00:10:02 Et puis, il y a aussi certaines pistes qui sont encore à l'étude,
00:10:04 parce que les négociations avec les partenaires sociaux
00:10:06 ne sont pas allées au bout.
00:10:07 La création d'un CDI senior, par exemple,
00:10:09 un bonus malus pour les emplois courts
00:10:11 pour éviter que les entreprises n'aient trop recours à ce genre de contrat.
00:10:14 Et puis, il y a toujours cette idée de diminuer la durée d'indemnisation.
00:10:17 Mais sur les derniers points que je viens de vous citer,
00:10:19 c'est à Catherine Vautrin, ministre du Travail,
00:10:21 de continuer les négociations,
00:10:23 parce qu'on voit bien qu'en pleine période électorale,
00:10:25 relancer une réforme de l'assurance chômage,
00:10:27 c'est pour le moins risqué.
00:10:28 En effet, et avec un objectif d'aller vers le plein emploi,
00:10:31 c'est ce que dit Gabriel Attal,
00:10:32 et aussi de valoriser encore plus le travail.
00:10:34 Éclairage, et on essaie d'en savoir un petit peu plus
00:10:37 avec Bertrand Martineau, économiste à l'Institut Montaigne.
00:10:39 Merci d'avoir accepté notre invitation en direct sur CNews.
00:10:42 D'abord, avant de décortiquer avec vous les propositions de Gabriel Attal,
00:10:46 ou en tout cas ce qu'il souhaite faire,
00:10:48 le plein emploi en France, c'est possible ?
00:10:51 Oui, c'est possible.
00:10:53 Déjà, il faudrait savoir ce que c'est que le plein emploi.
00:10:56 En France, on a un chiffre bizarre qui circule, c'est 5%.
00:11:00 Les pays qui sont au plein emploi, généralement, autour de nous,
00:11:03 ils sont à 3, 3,5% de la population active.
00:11:06 Et donc, on pourrait aussi se fixer cet objectif,
00:11:09 il n'y a rien d'extraordinaire.
00:11:10 Alors maintenant, l'atteindre d'ici 2027,
00:11:13 ça va être très compliqué,
00:11:14 parce qu'il faudrait quand même beaucoup de croissance économique pour y arriver.
00:11:17 Donc là, avec une croissance à peu près nulle,
00:11:20 on arrive à stabiliser le chômage,
00:11:22 qui est déjà pas si mal en fait, c'est plutôt une performance.
00:11:25 Mais pour le diminuer de 3 ou 4 points,
00:11:28 il est évident qu'il faudrait vraiment de la croissance,
00:11:31 et pour l'instant, on est un peu en panne.
00:11:34 - Bertrand Martineau, c'est que la France compte actuellement
00:11:36 3 millions de personnes sans emploi en recherche active,
00:11:39 avec un taux de chômage, pour les jeunes,
00:11:41 qui est tout de même assez supérieur.
00:11:43 Est-ce que c'est une problématique particulière et spécifique à la France ?
00:11:46 - Alors, oui, non.
00:11:49 Ce qui est spécifique à la France,
00:11:51 c'est qu'on reste avec un taux de chômage parmi les plus élevés d'Europe,
00:11:54 et qu'on est quand même encore assez loin du plein emploi,
00:11:56 surtout, encore une fois, si on appelle plein emploi,
00:11:58 ce que les autres pays appellent plein emploi,
00:12:00 c'est-à-dire 3, 3,5% de chômage.
00:12:02 Maintenant, que le taux de chômage des jeunes
00:12:05 soit très supérieur au taux de chômage des adultes,
00:12:07 c'est le cas dans tous les pays,
00:12:09 donc il n'y a rien d'extraordinaire à ça.
00:12:11 Il n'y a pas un surchômage spécifique à la France.
00:12:14 Il y a beaucoup de pays qui font beaucoup mieux
00:12:16 en termes de chômage des jeunes que la France,
00:12:18 mais c'est généralement parce que c'est l'ensemble
00:12:20 du marché du travail qui fonctionne mieux,
00:12:23 et avec un taux de chômage beaucoup plus bas pour tout le monde.
00:12:25 - Parmi les mesures de Gabriel Attal,
00:12:27 il y a donc la durée d'indemnisation
00:12:29 qui va être réduite de 18 à 15 mois.
00:12:32 Qu'est-ce que cela veut dire concrètement
00:12:34 pour les gens qui nous regardent à la télévision
00:12:36 passer de 18 à 15 mois ?
00:12:38 Ce qui a un effet de durcissement, apparemment.
00:12:40 - Oui, alors tout à fait.
00:12:43 Alors, je comprends, ça paraît assez évident
00:12:46 que ça ne va pas toucher les chômeurs
00:12:48 qui aujourd'hui ont déjà ouvert des droits,
00:12:50 c'est-à-dire que si vous avez aujourd'hui
00:12:52 les droits Maxima qui sont à 18 mois
00:12:55 pour les non-seigneurs,
00:12:57 vous n'allez pas être touché.
00:12:59 C'est pour les futurs chômeurs
00:13:01 que ça va changer évidemment quelque chose.
00:13:03 Alors que le durcissement des règles d'éligibilité,
00:13:05 ça va toucher évidemment immédiatement les gens.
00:13:07 L'impact que ça va avoir,
00:13:09 c'est que tout simplement,
00:13:11 comme on a vu dans les cas précédents
00:13:13 et comme on a vu ailleurs en Europe,
00:13:15 quand on s'approche de la fin de la durée d'indemnisation,
00:13:17 en général, l'intensité de la recherche d'emploi
00:13:19 travaille et on peut en attendre
00:13:21 des sorties du chômage
00:13:23 un peu anticipées, sans doute de l'ordre de quelques semaines.
00:13:25 Donc ça ne crée pas d'emploi,
00:13:27 bien entendu, parce que pour créer de l'emploi,
00:13:29 il faut quand même qu'il y ait une demande de la part des entreprises.
00:13:31 Mais ça accélère incontestablement
00:13:33 un petit peu le retour à l'emploi
00:13:35 et donc ça fait baisser le nombre de chômeurs.
00:13:37 C'est certainement pas spectaculaire,
00:13:39 mais ce sera sans doute assez sensible.
00:13:41 C'est ce que nous disait Lodiv Char tout à l'heure.
00:13:43 Le Premier ministre a également confirmé la création
00:13:45 d'un bonus emploi senior
00:13:47 avec donc une mesure qui permettra
00:13:49 à un senior au chômage qui reprendra un emploi
00:13:51 moins bien rémunéré que son emploi précédent
00:13:53 cumuler avec son nouveau salaire
00:13:55 et l'allocation chômage.
00:13:57 Ça c'est plutôt une très bonne nouvelle, c'est assez malin,
00:13:59 mais est-ce que c'est possible, est-ce que c'est tenable ?
00:14:01 Alors, c'est tellement faisable
00:14:03 que ça existe déjà
00:14:05 depuis quasiment les années 80.
00:14:07 C'est un vieux dispositif qui existe déjà.
00:14:09 Aujourd'hui, vous avez
00:14:11 énormément de demandeurs d'emploi
00:14:13 qui reprennent un travail qui est moins rémunéré
00:14:15 que l'emploi précédent,
00:14:17 précédent leur épisode de chômage,
00:14:19 et ils peuvent cumuler une partie de leur allocation chômage
00:14:21 et une partie du salaire antérieur.
00:14:23 Alors, là, on ne connaît pas
00:14:25 encore les détails de l'annonce.
00:14:27 Ce que je comprends, c'est que pour
00:14:29 les seniors, le cumul va être plus favorable.
00:14:31 Donc, il y aura un bonus pour les seniors.
00:14:33 Alors, quel est l'intérêt d'une mesure comme ça ?
00:14:35 C'est parce qu'on sait que pour une partie
00:14:37 des seniors, la rémunération
00:14:39 est un problème. C'est-à-dire qu'en France,
00:14:41 la rémunération des seniors a tendance
00:14:43 à stagner, elle ne diminue pas,
00:14:45 alors que certains seniors ont
00:14:47 des baisses de productivité, sont fatigués,
00:14:49 travaillent moins longtemps, etc.
00:14:51 Et donc, il y a
00:14:53 pour certains seniors un problème de
00:14:55 coût du travail qu'il n'y a pas
00:14:57 dans les âges plus jeunes.
00:14:59 Et donc, ça peut paraître
00:15:01 une bonne idée, effectivement,
00:15:03 de créer une incitation spécifique
00:15:05 qui, encore une fois, existe déjà pour tout le monde,
00:15:07 mais là, je comprends qu'elle serait renforcée
00:15:09 pour les seniors, et c'est sans doute une bonne chose.
00:15:11 Il est bon de le préciser, parce qu'en effet,
00:15:13 si ça existe comme vous le précisez,
00:15:15 et on fait confiance sur parole depuis les années 80
00:15:17 et que c'est annoncé comme une mesure,
00:15:19 ça n'aurait pas de sens. Tout ceci aussi pour
00:15:21 valoriser le travail,
00:15:23 la valeur travail, justement.
00:15:25 Gabriel Attal insiste beaucoup.
00:15:27 Est-ce que vous avez le sentiment que
00:15:29 la valeur travail s'est
00:15:31 fluidifiée ou a perdu de son sens
00:15:33 chez les Français ces dernières années ?
00:15:35 Pas véritablement.
00:15:37 On a mené
00:15:39 des enquêtes assez récentes, notamment
00:15:41 l'année dernière, dans le cadre de l'Institut Montaigne,
00:15:43 où on s'apercevait que la valeur de travail
00:15:45 en France restait très élevée, sans doute
00:15:47 supérieure à la plupart
00:15:49 des pays voisins.
00:15:51 Il y a une petite
00:15:53 érosion, effectivement, sur ces 20 ou 30
00:15:55 dernières années, ce qui est assez logique.
00:15:57 Mécaniquement, les loisirs occupent davantage de place,
00:15:59 ces mécaniques, et donc, évidemment,
00:16:01 le travail n'est pas tout dans la vie.
00:16:03 Maintenant, les gens restent
00:16:05 très attachés à la
00:16:07 valeur travail, mais ce qui
00:16:09 permet de revaloriser le travail,
00:16:11 ce n'est pas simplement la réforme de l'assurance
00:16:13 chômage, ce serait peut-être de revoir à la baisse
00:16:15 la taxation du travail,
00:16:17 les cotisations pesant sur le travail. Aujourd'hui,
00:16:19 le travail est insuffisamment rémunérateur
00:16:21 et les salaires nets sont
00:16:23 quand même assez faibles en France, en comparaison
00:16:25 des pays voisins. Donc, c'est toute une
00:16:27 réflexion qu'il faudrait avoir pour
00:16:29 revaloriser la valeur travail, qui est centrale,
00:16:31 encore une fois, notamment dans les classes
00:16:33 populaires et les
00:16:35 professions intermédiaires, c'est absolument central.
00:16:37 Il y a toute une réflexion, certainement,
00:16:39 à avoir sur la valeur travail, pour l'encourager,
00:16:41 et ce n'est pas qu'un sujet
00:16:43 d'assurance chômage, très loin de là.
00:16:45 - Et ce n'est pas que le fameux slogan "travailler
00:16:47 plus pour gagner plus". Je m'adresse
00:16:49 peut-être à un ancien collaborateur, d'ailleurs, de Nicolas
00:16:51 Sarkozy, "travailler plus pour gagner plus",
00:16:53 est-ce qu'aujourd'hui, ça a encore du sens ?
00:16:55 - Bah, vu
00:16:57 comment le travail est taxé,
00:16:59 ça n'a pas forcément beaucoup
00:17:01 de sens. Mais,
00:17:03 je rappelle que cette mesure
00:17:05 de détaxation
00:17:07 des heures supplémentaires, si c'est à ça que vous faites allusion,
00:17:09 a toujours été extrêmement populaire, a été
00:17:11 d'ailleurs remis en grande partie, après avoir
00:17:13 été supprimé, a été rétabli par
00:17:15 les gouvernements de sous-François Hollande.
00:17:17 Et, dans le
00:17:19 sondage, dans l'étude qu'on a
00:17:21 faite pour l'Institut Montaigne l'année dernière, il y avait des
00:17:23 questions sur "est-ce que vous êtes prêts à travailler plus pour
00:17:25 gagner plus ?" Il y avait quand même un bon tiers
00:17:27 des répondants qui
00:17:29 expliquaient que oui, ils seraient prêts à travailler plus
00:17:31 pour gagner plus.
00:17:33 Et une grande majorité, d'ailleurs,
00:17:35 considérait que la quantité de travail était
00:17:37 parfaite telle qu'elle était, et qu'ils souhaitaient
00:17:39 travailler plus ou moins. Mais, 33%
00:17:41 de salariés qui souhaiteraient travailler plus pour
00:17:43 gagner plus, ce n'est pas un petit chiffre, quand même.
00:17:45 Donc, il y a toujours une réflexion à avoir sur ce sujet.
00:17:47 En effet, et on le retient. Voilà pourquoi
00:17:49 on en a parlé avec vous. Merci, Bertrand Martineau,
00:17:51 de nous avoir accompagné sur l'antenne de CNews. On en sait
00:17:53 un petit peu plus, même si,
00:17:55 en effet, et on va en parler en plateau maintenant,
00:17:57 avec nos invités, si cette
00:17:59 réforme ou ces mesures
00:18:01 auront peut-être des difficultés à être
00:18:03 appliquées, à être installées, puisque si on en juge,
00:18:05 notamment, les propos de Sophie Binet
00:18:07 à la CGT, qui estime que
00:18:09 cette réforme est criminelle, notamment.
00:18:11 Donc, il peut y avoir des manifestations. Ça peut
00:18:13 susciter, en tout cas, des mouvements de colère, Elodie Bouchard.
00:18:15 Oui, et d'abord, même avant les mouvements de colère,
00:18:17 ça va être, en fait, quelle est l'ampleur de cette réforme,
00:18:19 jusqu'où le gouvernement va pouvoir aller
00:18:21 pour s'entendre ou imposer des choses
00:18:23 aux partenaires sociaux, parce que, que ce soit
00:18:25 les syndicats ou le patronat, évidemment, chacun pousse
00:18:27 dans un sens, et les deux sont assez incompatibles.
00:18:29 Donc, c'est déjà la première étape. Et après,
00:18:31 effectivement, de voir si cette réforme
00:18:33 de l'assurance chômage, finalement,
00:18:35 crée des mécontents, au point d'avoir
00:18:37 des manifestations, des mobilisations, parce que,
00:18:39 évidemment, les syndicats vont aussi jouer
00:18:41 là-dessus et vont faire monter un petit peu la sauce,
00:18:43 comme on le dit. Vous avez parlé, effectivement, de Sophie Binet,
00:18:45 qui parle de réformes criminelles. Ce sont quand même des mots
00:18:47 employés qui sont assez forts
00:18:49 et qui tentent, justement, à attiser un petit peu la colère
00:18:51 des salariés, notamment. Le regard, d'ailleurs,
00:18:53 de Manuel Bompard pour la France Insoumise,
00:18:55 qui est un habité du Grand Rendez-Vous.
00:18:57 C'est News Europe 1, le journal du dimanche
00:18:59 aujourd'hui, sur cette réforme.
00:19:01 Écoutez.
00:19:03 Une réforme de même nature a déjà été faite
00:19:05 en 2019.
00:19:07 Et d'ailleurs, dans ce même interview, Gabriel Attal
00:19:09 dit que cette réforme a montré ses résultats.
00:19:11 C'est pas vrai. La vérité,
00:19:13 c'est que Gabriel Attal
00:19:15 veut mettre la main sur la
00:19:17 caisse de l'Unédic, qui est excédentaire.
00:19:19 Sauf que cette réforme, elle va avoir une conséquence
00:19:21 extrêmement claire. Il va falloir
00:19:23 refaire les calculs sur la base des dernières annonces
00:19:25 de Gabriel Attal ce matin, mais c'est sans doute
00:19:27 à peu près 30 % des personnes
00:19:29 qui ont droit à une indemnité chômage
00:19:31 aujourd'hui, qui vont voir leur indemnité baisser.
00:19:33 Et tout simplement,
00:19:35 ce que l'on peut dire, Karim Abrik,
00:19:37 c'est que c'est pas gagné. Cette réforme,
00:19:39 elle n'est pas encore appliquée, même si ça semble
00:19:41 frapper du coin du bon sens.
00:19:43 - Tout à fait. C'est pas gagné. De toute façon, à chaque fois
00:19:45 qu'on décide de faire une réforme sur
00:19:47 l'assurance chômage et que
00:19:49 ça touche les chômeurs, c'est
00:19:51 toujours délicat, c'est toujours impopulaire,
00:19:53 parce que ça donne quand même
00:19:55 toujours l'impression qu'on s'attaque,
00:19:57 en gros, aux personnes qui sont
00:19:59 dans un état de vulnérabilité,
00:20:01 de stress. On ne roule pas sur l'or.
00:20:03 Bien sûr, quand on reçoit des prestations
00:20:05 d'assurance chômage, c'est pour
00:20:07 être capable, justement, de passer le cap,
00:20:09 se retrouver un autre boulot ensuite.
00:20:11 Donc, c'est impopulaire.
00:20:13 Il y a, bien sûr,
00:20:15 des syndicats qui peuvent,
00:20:17 on l'a vu déjà, qui réagissent maintenant.
00:20:19 Donc oui, ça va être compliqué.
00:20:21 Gabriel Attal dit que c'est pas une mesure,
00:20:23 c'est pas juste de l'économie, on vise la prospérité,
00:20:25 mais quand même, on voit,
00:20:27 on veut faire des économies.
00:20:29 Pourquoi on parle d'économie? C'est qu'on veut
00:20:31 éventuellement réattribuer ces sommes
00:20:33 quelque part, bon, ailleurs. Il parle de
00:20:35 3,6 milliards de dollars
00:20:37 qui pourraient être sauvés avec
00:20:39 une réforme comme ça. On sait que
00:20:41 quand on regarde les comptes en ce moment de la France,
00:20:43 c'est qu'il y a ce contexte-là aussi en arrière-plan.
00:20:45 La dette qui dépasse
00:20:47 3 000 milliards de dollars.
00:20:49 Cette année, le déficit
00:20:51 de plusieurs millions, encore une fois,
00:20:53 de 150 millions. Donc, on voit
00:20:55 qu'il y a ce contexte-là. Cela étant dit,
00:20:57 je pense qu'il faut s'intéresser aussi
00:20:59 à la qualité des emplois, parce que c'est bien beau
00:21:01 de dire oui, il va y avoir plus de gens sur
00:21:03 le marché du travail, mais est-ce que ça va être
00:21:05 des emplois à temps partiel, à temps complet?
00:21:07 Est-ce que c'est des emplois pour un an,
00:21:09 pour six mois? Il y a ça aussi.
00:21:11 Et oui, peut-être en terminant
00:21:13 sur la question des seniors,
00:21:15 on dit qu'on va protéger quand même
00:21:17 tout ça, mais il y a une vraie réalité,
00:21:19 il y a une difficulté aujourd'hui.
00:21:21 Le déficit quand même d'emplois des seniors
00:21:23 n'est pas nécessairement à son apogée.
00:21:25 Alors, ça reste quand même une difficulté.
00:21:27 - Si la CGT ou la France Insoumise
00:21:29 sont contre cette réforme, le MEDEF
00:21:31 a fait savoir qu'il la défendait.
00:21:33 Est-ce que cela veut dire, Marc Baudrier,
00:21:35 que cette réforme, ces mesures
00:21:37 de Gabriel Attal, ce sont des mesures de droite?
00:21:39 - Je ne suis pas sûr.
00:21:41 D'abord, sur ce type
00:21:43 de mesures, il aurait été pas mal
00:21:45 quand même d'avoir le soutien d'au moins
00:21:47 quelques syndicats. Alors, apparemment,
00:21:49 des syndicats de salariés
00:21:51 se positionnent contre et font front.
00:21:53 Ils ont été consultés, mais enfin,
00:21:55 on a mis la consultation à la poubelle aussitôt,
00:21:57 apparemment, donc c'est pas
00:21:59 une façon très...
00:22:01 C'est une façon un peu brutale d'avancer,
00:22:03 en tout cas. Par ailleurs,
00:22:05 l'assurance chômage est bénéficiaire,
00:22:07 et donc, on a,
00:22:09 sauf erreur de ma part,
00:22:11 et donc, on a du mal à comprendre,
00:22:13 si vous voulez, pourquoi
00:22:15 est-ce que le gouvernement,
00:22:17 Gabriel Attal, en l'occurrence,
00:22:19 serre et tord le bras
00:22:21 des salariés, des chômeurs,
00:22:23 les jeunes et les seniors
00:22:25 en particulier, donc qui sont
00:22:27 les plus fragiles, alors
00:22:29 qu'il y a beaucoup
00:22:31 d'autres manières de rétablir les équilibres
00:22:33 de l'État. C'est l'État lui-même
00:22:35 à quelques efforts. - Apparemment, pour atteindre le plein emploi.
00:22:37 - Oui, pour atteindre le plein emploi, sauf que
00:22:39 il y a quand même
00:22:41 une solution pour atteindre
00:22:43 le plein emploi, c'est
00:22:45 de libérer un petit peu les entreprises
00:22:47 qui sont, en France, les plus taxées du monde.
00:22:49 Là-dessus,
00:22:51 on ne touche à rien.
00:22:53 Il y a quand même une facilité d'aller embêter
00:22:55 les chômeurs pour gratter quelques sous
00:22:57 sur une assurance chômage qui fonctionne,
00:22:59 alors qu'on ne touche à rien de ce qui
00:23:01 concerne l'État et des
00:23:03 secteurs sur lesquels l'État devrait
00:23:05 baisser et s'aligner sur les
00:23:07 autres pays, et là, il y a du boulot. - Gabriel Attal
00:23:09 le dit, on ne veut pas augmenter les impôts, donc
00:23:11 augmenter les impôts des Français, mais en effet,
00:23:13 les taxes des sociétés,
00:23:15 là, ça ne bouge pas. - Ça ne bouge pas, et
00:23:17 elles sont extrêmement élevées en France.
00:23:19 - Oui. - En Europe,
00:23:21 on est les champions du monde,
00:23:23 mais je crois qu'on est passé devant
00:23:25 le Danemark. - Très bien. On est
00:23:27 champions du monde, au moins avant les Jeux Olympiques,
00:23:29 la médaille d'or avant les Jeux. - Voilà, exactement.
00:23:31 Et là-dessus, on ne touche à rien. - On ne touche à rien. On marque
00:23:33 une pause, merci Lodi Huchard, vous allez revenir dans une
00:23:35 petite heure pour d'autres actualités politiques,
00:23:37 bien évidemment. On reste avec Karim Ambrick,
00:23:39 avec Marc Baudrier, la publicité,
00:23:41 et nous revenons dans un instant pour
00:23:43 les débats, à tout de suite sur CNews.
00:23:45 On se retrouve en direct sur l'antenne
00:23:51 de CNews, 180 minutes info
00:23:53 week-end, avec nos invités,
00:23:55 évidemment, avec Karim Ambrick, avec Marc Baudrier.
00:23:57 On parle maintenant de cette manifestation des enseignants,
00:23:59 c'était hier. On ne s'en
00:24:01 n'est pas beaucoup fait l'écho, en effet, mais c'était
00:24:03 dans plusieurs villes, dont Paris, une trentaine
00:24:05 de communes notamment. La contestation
00:24:07 contre le choc des savoirs, qui est une
00:24:09 réforme voulue par le gouvernement
00:24:11 Attal dans les écoles, celui qui
00:24:13 consisterait à établir des groupes de
00:24:15 niveaux au collège, et plus largement
00:24:17 un plan censé relever le niveau
00:24:19 des élèves, qui ne passe pas
00:24:21 véritablement chez la plupart des enseignants.
00:24:23 Écoutez.
00:24:25 Le choc des savoirs, c'est une volonté
00:24:27 de trier les élèves, d'en
00:24:29 mettre certains de côté, de renoncer
00:24:31 à l'objectif de démocratisation
00:24:33 de l'éducation.
00:24:35 Là, on arrive à essayer
00:24:37 de nous faire croire que
00:24:39 le métier d'enseignant suffirait
00:24:41 de dupliquer
00:24:43 ce qui nous est proposé dans un manuel,
00:24:45 tous pareils,
00:24:47 quels que soient finalement les élèves
00:24:49 qu'on a en face, quel que soit le contexte.
00:24:51 Cette réforme, elle va toucher les lycéens. Ils vont être
00:24:53 touchés par cette forme de tri, qui est
00:24:55 même plus masquée aujourd'hui par l'exécutif,
00:24:57 et qui va être mise en place avec cette réforme,
00:24:59 mais aussi par les
00:25:01 classes de niveau auxquelles on s'oppose aussi
00:25:03 pour des raisons pédagogiques.
00:25:05 - Le choc
00:25:07 des savoirs émettre donc, finalement,
00:25:09 c'est un peu prosaïque, mais les mauvais
00:25:11 élèves ensemble et les meilleurs
00:25:13 ou les plutôt bons
00:25:15 ensemble également.
00:25:17 Donc créer peut-être une scission, Marc Baudrier,
00:25:19 une forme de discrimination
00:25:21 scolaire, c'est ce que réfutent justement
00:25:23 les enseignants. - Oui, mais
00:25:25 la mission de l'école,
00:25:27 c'est de tirer au mieux
00:25:29 le meilleur de chaque élève,
00:25:31 sinon, à quoi ça sert l'école ?
00:25:33 Donc l'école de la République, l'école des
00:25:35 USAR de la République, sous la
00:25:37 IIIe République, elle prenait
00:25:39 les meilleurs élèves, ceux qui avaient du potentiel,
00:25:41 et elle faisait l'office de paysan des présidents
00:25:43 de la République. Bon,
00:25:45 ça passe par un tri, évidemment.
00:25:47 Au bout d'un moment, on regarde ceux qui ont le plus de
00:25:49 potentiel, et il faut que chacun
00:25:51 puisse exprimer son potentiel.
00:25:53 Ça peut être dans des métiers manuels, ça peut être
00:25:55 dans des métiers intellectuels, ça peut être...
00:25:57 S'il n'y a pas de tri,
00:25:59 évidemment, on baisse
00:26:01 l'ensemble du niveau de l'éducation, et c'est ce qu'on
00:26:03 fait en France depuis des années
00:26:05 et des années, sous l'influence d'une gauche
00:26:07 doctrinaire, qui donne des résultats
00:26:09 désastreux. On le voit bien, le niveau du bac
00:26:11 a baissé, j'invente pas les choses,
00:26:13 les niveaux des examens baissent,
00:26:15 le niveau de l'orthographe, j'en parle même pas,
00:26:17 donc il faut arrêter
00:26:19 avec cette
00:26:21 doxa anti-tri,
00:26:23 alors que le tri, ça fait...
00:26:25 Ou en tout cas, l'exploitation des
00:26:27 potentiels différents des élèves,
00:26:29 ça fait partie de la mission de l'école, me semble-t-il,
00:26:31 depuis toujours. - Mais n'est-ce pas prendre la direction
00:26:33 de l'élitisme et d'ostraciser
00:26:35 finalement une certaine catégorie d'élèves
00:26:37 qui sont un peu plus en difficulté, pour plein de raisons ?
00:26:39 - Mais non, mais on peut aider des élèves
00:26:41 en difficulté, et
00:26:43 aider aussi à former
00:26:45 une élite dont la France aura besoin
00:26:47 dans les années qui viennent. Je vois
00:26:49 pas pourquoi il faut absolument casser
00:26:51 une élite potentielle pour
00:26:53 faire plaisir aux élèves qui ont plus
00:26:55 de difficultés. Ça ne sert à personne
00:26:57 cette philosophie-là. Je crois que c'est vraiment
00:26:59 une erreur qu'on comprend
00:27:01 facilement, une erreur énorme
00:27:03 d'analyse,
00:27:05 et une... Comment dire ?
00:27:07 C'est la religion de l'égalité,
00:27:09 si vous voulez, et on est là dans les
00:27:11 dégâts de cette religion qui sont
00:27:13 manifestes, depuis des années,
00:27:15 des décennies. - Et c'est un système, en effet, qui est
00:27:17 historique, qui existe depuis
00:27:19 très longtemps, peut-être donc depuis trop longtemps,
00:27:21 et c'est un système qu'il faudrait,
00:27:23 c'est ce que veut faire Gabriel Attal d'ailleurs, Karim Abrik,
00:27:25 changer, modifier. - C'est qu'on
00:27:27 voit aussi les résultats
00:27:29 en ce moment. Bon, il y a eu toute la question,
00:27:31 par exemple, du classement PISA. On a
00:27:33 vu cette dégrégolade, le fait
00:27:35 qu'il y a des étudiants de 15 ans,
00:27:37 par exemple, en mathématiques, le niveau avait
00:27:39 baissé. On cherche aussi
00:27:41 à avoir un socle commun de connaissances,
00:27:43 quelque chose de partagé qu'on va pouvoir
00:27:45 justement...
00:27:47 C'est-à-dire qui crée justement cette union.
00:27:49 Peu importe de quel milieu vous venez,
00:27:51 dans quel contexte socio-économique, on va créer
00:27:53 cette fameuse base-là. Et en ce moment,
00:27:55 on ne va pas se le cacher, il y a déjà
00:27:57 des disparités. Donc oui, il y a un problème
00:27:59 au sein de l'école, et moi, je suis
00:28:01 d'accord avec vous sur ce point,
00:28:03 il faut donner... En fait, c'est l'égalité
00:28:05 des chances. Il n'y a pas de discrimination,
00:28:07 on doit faire en sorte d'augmenter
00:28:09 cette égalité des chances pour tout le monde,
00:28:11 et ça ne veut pas dire que
00:28:13 tous les élèves sont bons dans les mêmes
00:28:15 domaines. Donc peut-être que vous allez être hyper
00:28:17 doués en mathématiques
00:28:19 ou à l'inverse, en français.
00:28:21 Peut-être que d'autres vont être doués dans le sport,
00:28:23 d'autres vont être doués dans les arts.
00:28:25 C'est d'aller vraiment bonifier,
00:28:27 si vous voulez, trouver le potentiel
00:28:29 de chaque enfant. Ce n'est pas discriminatoire.
00:28:31 Si vous voulez pousser quelqu'un qui a
00:28:33 des profondes difficultés, que ce n'est pas
00:28:35 du tout pour lui d'aller dans
00:28:37 des mathématiques avancées, si vous poussez,
00:28:39 vous allez au contraire créer un sentiment
00:28:41 d'échec, de dévalorisation.
00:28:43 Il faut donner des outils à
00:28:45 certains élèves qui ont plus de difficultés dans quelque chose,
00:28:47 les aider à trouver leur force.
00:28:49 Donc le choc des savoirs, peut-être qu'il faut
00:28:51 comprendre aussi, j'y vois deux choses.
00:28:53 Il n'y a personne qui veut faire des discriminations,
00:28:55 mais trier en fonction de ses qualités,
00:28:57 de ses potentialités, ce n'est pas
00:28:59 de la discrimination. Au contraire,
00:29:01 il faut plutôt le voir comme ça.
00:29:03 Maintenant, il faut entendre le mécontentement
00:29:05 des enseignants, des syndicats,
00:29:07 essayer de comprendre pourquoi. Est-ce que c'est
00:29:09 sur le principe, parce que pour eux,
00:29:11 ils se disent non, non, c'est de la discrimination,
00:29:13 ou quelqu'un, il faut essayer de discuter
00:29:15 et de montrer que ce n'est pas nécessairement ça.
00:29:17 C'est-à-dire que Gabriel Attal veut au contraire
00:29:19 améliorer les résultats scolaires,
00:29:21 il veut améliorer ceux qui ont
00:29:23 beaucoup de potentiel dans certains domaines,
00:29:25 les pousser plus loin,
00:29:27 et ceux qui ont des difficultés,
00:29:29 les amener, les défaire de ces difficultés.
00:29:31 Alors est-ce que le problème aussi, c'est une question
00:29:33 d'organisation? Est-ce que ça va trop vite?
00:29:35 En l'espace de quelques mois, est-ce que l'horaire
00:29:37 était déjà tout figé, et maintenant on leur dit,
00:29:39 bien écoutez, c'est la rentrée, là,
00:29:41 finalement c'est dans quelques semaines,
00:29:43 et vous allez tout changer. Ça va être quoi les contenus?
00:29:45 Ces fameux groupes de niveau,
00:29:47 quels sont les contenus? Donc il y a aussi
00:29:49 une question de logistique, d'organisation
00:29:51 et de vitesse qui doit être
00:29:53 considérée en ligne de compte. - Et ne pas faire les choses
00:29:55 dans la précipitation. Marc Baudrillet parlait
00:29:57 tout à l'heure de politique de gauche
00:29:59 par rapport à l'éducation, par rapport à l'enseignement,
00:30:01 et depuis longtemps. Il est vrai que l'électorat enseignant
00:30:03 reste très fidèle au Parti socialiste
00:30:05 par rapport aux élections européennes.
00:30:07 On le voit notamment dans ce sondage
00:30:09 Opinionnoué pour CNews, Europe 1 et le JDD,
00:30:11 avec la liste menée par Raphaël Glucksmann,
00:30:13 qui arrive en tête des intentions de vote
00:30:15 au sein de cette profession pour les élections
00:30:17 européennes de juin, ce avec un score
00:30:19 de 25%, qui est très largement
00:30:21 au-dessus du score de 14% que cette liste
00:30:23 obtiendrait auprès de l'ensemble des Français.
00:30:25 Cela veut dire que historiquement,
00:30:27 et pour toujours,
00:30:29 les enseignants sont des
00:30:31 indécrotables gauchistes, des gens de gauche.
00:30:33 - Écoutez, pour toujours,
00:30:35 je ne sais pas, mais en tout cas, oui, le constat
00:30:37 est clair, et il n'est pas neuf.
00:30:39 Entre nous, ça fait très longtemps que
00:30:41 les enseignants,
00:30:43 pour des raisons nombreuses et diverses,
00:30:45 notamment parce que c'est une profession
00:30:47 qui n'est pas très bien payée,
00:30:49 mais entre autres,
00:30:51 il y a aussi une sélection des écoles normales,
00:30:53 une formation, enfin bref, tous ces éléments
00:30:55 ont été déjà étudiés depuis longtemps,
00:30:57 qui font que, de fait, on a une profession
00:30:59 qui est très à gauche, et c'est quand même
00:31:01 très préoccupant,
00:31:03 si vous voulez. C'est comme l'orientation
00:31:05 politique du service public
00:31:07 en termes de radio et de télévision.
00:31:09 Voilà, c'est
00:31:11 l'éducation nationale financée par tous
00:31:13 les Français, qu'ils soient de gauche, de droite,
00:31:15 d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, n'est-ce pas ?
00:31:17 Et c'est assez
00:31:19 ennuyeux de constater ce que vous constatez
00:31:21 là, c'est-à-dire qu'il y en a une majorité
00:31:23 qui sont de gauche, surtout s'ils
00:31:25 ont l'envie de faire passer leurs idées,
00:31:27 et on sait que c'est souvent le cas. - Une petite pause,
00:31:29 et on revient avec nos invités pour traiter
00:31:31 l'actualité, et notamment ces violences
00:31:33 en marge de la finale de la Coupe de France
00:31:35 de football entre Lyon et le Paris-Saint-Germain
00:31:37 hier soir. A tout de suite.
00:31:39 Toujours en direct, toujours sur le plateau
00:31:45 de CNews, 180 minutes info,
00:31:47 week-end avec nos invités Marc Baudrier
00:31:49 et Karima Barik. Nous allons évoquer
00:31:51 le sport, mais avec
00:31:53 effectivement le reflet du sport
00:31:55 le plus mauvais, le plus négatif,
00:31:57 et de nouveaux heurts, de nouvelles violences
00:31:59 en marge de ce match de la finale
00:32:01 de la Coupe de France de football Lyon-PG,
00:32:03 qui a été remporté par les Parisiens, c'était à Lille.
00:32:05 Une violente rixe
00:32:07 a éclaté au niveau du péage de Fren
00:32:09 les monts au banc entre des supporters
00:32:11 du Paris-Saint-Germain et de l'Olympique Lyonnais.
00:32:13 Les forces de l'ordre sont intervenues
00:32:15 rapidement, plusieurs personnes
00:32:17 ont été légèrement blessées, il y a un bus
00:32:19 qui a été incendié, il y a d'autres dégâts
00:32:21 également, on va en parler dans un instant
00:32:23 avec Marc Libra, expert football,
00:32:25 ancien joueur professionnel, et avec nos invités,
00:32:27 mais d'abord, le récit de
00:32:29 Clotilde Payet et Yaël Benhamou.
00:32:31 - Wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow, wow.
00:32:33 - Installez-vous dans le fond du casque.
00:32:35 - Voilà. - Hé, installez-vous.
00:32:37 - C'est au environ
00:32:39 de 18h hier, 3h avant
00:32:41 la finale de la Coupe de France à Lille,
00:32:43 qu'une violente rixe a éclaté
00:32:45 entre les supporters du PSG et de l'OL.
00:32:47 Des violences qui font suite
00:32:49 à une rencontre imprévue entre des supporters
00:32:51 lyonnais et parisiens au niveau
00:32:53 de la barrière de péage. Selon le préfet
00:32:55 Bertrand Gomes, tout a commencé
00:32:57 lorsque des supporters ont déclenché les sécurités
00:32:59 du bus pour sortir et attaquer
00:33:01 l'équipe adverse qui a de son côté
00:33:03 envoyé des fumigènes contre l'un des autocars.
00:33:05 - Il y a eu des rixes,
00:33:07 très violentes.
00:33:09 Au moins,
00:33:11 8 policiers ont été légèrement blessés.
00:33:13 Plusieurs tirs de grenades lacrymogènes
00:33:15 ont eu lieu, mais l'ordre a pu
00:33:17 être rétabli très rapidement.
00:33:19 - Un bus a été incendié et 2
00:33:21 ont été endommagés. La barrière de péage
00:33:23 aussi a été partiellement incendiée.
00:33:25 Une quarantaine de personnes, dont 8 policiers,
00:33:27 ont été légèrement blessés lors des
00:33:29 affrontements. Des violences qu'Emmanuel
00:33:31 Macron a condamnées.
00:33:33 - Il faut avant tout être dans la joie
00:33:35 et le sport et donc je condamne
00:33:37 avec la plus grande fermeté l'ensemble
00:33:39 des violences qu'il y a pu y avoir.
00:33:41 - Selon une source policière, les hors ont opposé
00:33:43 environ une centaine de supporters lyonnais
00:33:45 à près de 200 supporters parisiens.
00:33:47 10 personnes ont été interpellées.
00:33:49 - Je précise aussi que dans ces bus de supporters,
00:33:53 il y avait des vrais supporters également
00:33:55 avec des familles, des enfants
00:33:57 notamment, qui ont été mêlés et qui ont assisté
00:33:59 à ces incidents et ces événements.
00:34:01 Marc Libra, je le disais, ancien footballeur professionnel,
00:34:03 expert football consultant, merci
00:34:05 de nous rejoindre et d'être en direct.
00:34:07 Marc Libra, bienvenue sur le plateau.
00:34:09 Ce qui s'est passé
00:34:11 hier, malheureusement, ce n'est pas
00:34:13 un événement inédit dans le football,
00:34:15 que ce soit dans les enceintes des stades, aux abords
00:34:17 des enceintes ou donc sur les aires
00:34:19 d'autoroutes notamment, il y a souvent des règlements
00:34:21 de compte entre les supporters.
00:34:23 - Bonjour Lionel, bonjour à toutes et à tous.
00:34:25 Effectivement, ce genre de fait
00:34:27 est coutumier puisque ça arrive
00:34:29 souvent, il y a des matchs de Ligue 1,
00:34:31 de Ligue 2, où des groupes de supporters se retrouvent
00:34:33 et se donnent des rendez-vous.
00:34:35 Là, le problème, c'est que c'est une finale de Coupe de France,
00:34:37 ça se joue à Lille
00:34:39 et sur la route, tout doit être
00:34:41 normalement synchronisé pour que personne
00:34:43 ne se croise et malheureusement, ils se croisent.
00:34:45 Et quand on se croise, ça donne ce genre de choses.
00:34:47 Donc, on se connaît depuis longtemps,
00:34:49 on a travaillé ensemble, Lionel, sur Europe 1.
00:34:51 Je l'ai toujours dit, on ne peut plus,
00:34:53 depuis 4-5 ans, on ne peut plus faire déplacer
00:34:55 les supporters. On n'est pas
00:34:57 en capacité aujourd'hui, malheureusement,
00:34:59 de gérer ce genre d'événement. Quand on voit
00:35:01 les images, quand on voit ce qui s'est passé,
00:35:03 c'est catastrophique.
00:35:05 Alors, c'est vrai, vous avez raison, vous dites
00:35:07 "alors il y a des familles", mais à un moment donné,
00:35:09 on confond tout, ultra supporter,
00:35:11 pas supporter, parce que j'ai entendu "non, ce ne sont pas
00:35:13 des vrais supporters", mais alors si ce ne sont pas des vrais supporters,
00:35:15 qu'est-ce qu'ils font avec des écharpes de leur club ?
00:35:17 Je n'attaque aucun.
00:35:19 Je dis que ce soit Paris ou ça soit
00:35:21 Lyon, c'est les mêmes, c'est la même chose.
00:35:23 On peut incriminer Marseille, Bordeaux, Lyon, on peut tous les incriminer.
00:35:25 Pourquoi on arrive à ce genre de choses ?
00:35:27 Et on nous dit "ah non, il n'y a pas de problème".
00:35:29 Et le préfet du Nord nous explique "non, mais ça a été géré
00:35:31 assez rapidement, ils sont intervenus rapidement,
00:35:33 heureusement, 40 blessés,
00:35:35 ils ont brûlé un bus, ils ont brûlé le péage".
00:35:37 Non, mais à un moment donné, il faut arrêter de nous prendre
00:35:39 pour des imbéciles. Et c'est ingérable,
00:35:41 on ne saura jamais, jamais
00:35:43 gérer ce genre de choses. Et ça va durer
00:35:45 tant... On a eu des exemples par le passé,
00:35:47 on a eu l'exemple de la finale de la Ligue
00:35:49 des champions, où on nous a expliqué après,
00:35:51 plusieurs fois, on a su que finalement c'était un problème
00:35:53 de l'État ou la police qui n'avait pas bien géré.
00:35:55 On a juste des jeux carrés, Lionel,
00:35:57 dans moins de 100 jours, c'est ça ?
00:35:59 Qu'est-ce qui va se passer alors ?
00:36:01 Oui, en effet, vous avez raison de faire allusion
00:36:03 à ce qui s'était passé avec cette finale de Ligue des champions,
00:36:05 avec les supporters anglais au Stade de France.
00:36:07 La perspective des Jeux, c'est vrai.
00:36:09 Et un communiqué qui est tombé
00:36:11 il y a quelques minutes de l'Olympique Lyonnais,
00:36:13 qui reporte la responsabilité sur
00:36:15 l'escorte de police qui aurait changé
00:36:17 l'itinéraire, voilà pourquoi
00:36:19 les supporters se seraient croisés.
00:36:21 Mais en effet, ce que vous dites, Marc Libra,
00:36:23 est très vrai, c'est totalement ingérable
00:36:25 et il faudrait donc qu'il y ait des drames,
00:36:27 des drames vraiment
00:36:29 importants pour qu'on décide enfin
00:36:31 ce que vous préconisez, c'est-à-dire que l'on interdise,
00:36:33 c'est ce que vous proposez,
00:36:35 les déplacements des supporters.
00:36:37 Mais Lionel,
00:36:39 combien de problèmes il y a eu,
00:36:41 que ça soit à Seine-Tétienne, que ça soit à Lyon,
00:36:43 que ça soit à Marseille, que ça soit en Ligue 2,
00:36:45 ça se passe tout le temps, tout le temps
00:36:47 ça se passe. Et là on nous dit,
00:36:49 "Ah non mais on a su gérer rapidement, on voit les images
00:36:51 à la télé, c'est pas possible, c'est pas possible de dire légèrement."
00:36:53 Surtout que c'est vrai, il y a des familles
00:36:55 avec des jeunes enfants, des jeunes filles
00:36:57 qui vont au stade et vous vous rendez compte,
00:36:59 s'ils tombent dans ce guet-à-pant, parce que là,
00:37:01 oui ils ne doivent pas se croiser, à un moment donné
00:37:03 il n'y a qu'une route pour aller
00:37:05 à Lille, on fait quoi ? On les fait passer
00:37:07 par le National, ils partent 48 heures avant ?
00:37:09 Non mais c'est plus possible, c'est plus possible.
00:37:11 Aujourd'hui, un club de supporters ne peut pas
00:37:13 prendre un bus de Paris ou de Lyon
00:37:15 et de monter tranquillement et de ne pas tomber sur un guet-à-pant.
00:37:17 Alors je ne me jette pas la pote, ni sur un, ni sur l'autre.
00:37:19 Je dis juste qu'aujourd'hui, on ne peut plus,
00:37:21 il faut tout arrêter. C'est-à-dire que les supporters
00:37:23 supportez chez eux et les autres restent à la maison.
00:37:25 On n'y arrive pas, on ne sait pas le faire,
00:37:27 on n'a pas d'éducation et depuis 4-5 ans
00:37:29 on a vu qu'une violence, une extrême violence,
00:37:31 puisque là il y a des images où on voit un supporter de Lyon
00:37:33 qui se fait l'amener, alors qu'il y a comment on sait,
00:37:35 on ne le saura jamais, mais ça devient,
00:37:37 c'est plus possible. Donc aujourd'hui,
00:37:39 quand on va au stade, on sait qu'on peut avoir ce genre de choses.
00:37:41 Et il y a aussi le phénomène,
00:37:43 il y a aussi le phénomène Marc Libra,
00:37:45 des fameux hooligans.
00:37:47 Alors, y a-t-il des mouvements hooligans en France ?
00:37:49 Ça, la question reste entière, mais
00:37:51 il en existe aux Pays-Bas, il en existe
00:37:53 en Allemagne, ça a été le cas en Angleterre
00:37:55 aussi, mais ça a été éradiqué depuis,
00:37:57 qui eux, sous prétexte
00:37:59 de supportaria de clubs de foot,
00:38:01 ne sont là que pour casser, ou
00:38:03 justement pour qu'il y ait des confrontations,
00:38:05 des affrontements avec d'autres
00:38:07 hooligans de clubs adverses.
00:38:09 - Vous savez, Yonel,
00:38:11 quand ce sont des ultras, des hooligans,
00:38:13 je ne sais pas comment on peut les appeler,
00:38:15 c'est des hommes très violents, ils ne se retrouvent pas,
00:38:17 ils se retrouvent sur un terrain vague,
00:38:19 avant la rencontre, ils se taffent
00:38:21 sur la gueule vulgairement, et ensuite,
00:38:23 ils font ce qu'ils ont à faire.
00:38:25 Mais là, on est carrément sur,
00:38:27 ils sont là, ils ne devaient pas être là,
00:38:29 mais tiens, ils nous ont embêtés, on ne les a pas embêtés,
00:38:31 ils sont passés à vendre, on ne les a pas pris
00:38:33 au sérieux, est-ce que c'est eux qui devaient passer à vendre ?
00:38:35 Bon, ça s'appelle, on nous explique,
00:38:37 oui, ils sont tombés dans une guette à pan, mais comment
00:38:39 une guette à pan quand un bus avec des supporters
00:38:41 va voir un match de foot ?
00:38:43 Voilà, donc je ne sais pas si on peut dire
00:38:45 du hooliganisme, ce sont des voyous,
00:38:47 ce sont des, oui,
00:38:49 mais hooliganisme pur et dur,
00:38:51 je pense qu'ils se voient dans des endroits plus
00:38:53 discrets, où ils se mettent sur la figure
00:38:55 du matin au soir, vous voyez, ou pendant 2-3 heures.
00:38:57 - Oui, et c'est vrai que dans le cadre
00:38:59 d'un match de foot maintenant, que l'on soit
00:39:01 des supporters ou joueurs, vous allez peut-être pouvoir
00:39:03 en témoigner Marc Libra, on peut avoir peur
00:39:05 effectivement, ça a été le cas, tiens, je voudrais
00:39:07 vous soumettre deux photos,
00:39:09 Stéphanie Frappard, que vous connaissez, qui est une arbitre
00:39:11 française internationale, qui a arbitré
00:39:13 des matchs de compétition masculine,
00:39:15 de Coupe du Monde, de Ligue 1,
00:39:17 de Ligue des Champions, était
00:39:19 l'arbitre de la Coupe de Grèce,
00:39:21 hier, de la Coupe de Grèce
00:39:23 de football, elle a
00:39:25 donné trois cartons rouges, elle a exclu trois joueurs,
00:39:27 colère des supporters, et elle a dû
00:39:29 être exfiltrée, évacuée
00:39:31 par les forces de l'ordre.
00:39:33 Alors, ça c'est en Grèce, on sait que
00:39:35 l'ambiance est assez bouillante,
00:39:37 Marc Libra en Turquie également,
00:39:39 mais est-ce que cela peut venir en France ?
00:39:41 On a déjà vu des arbitres ou des joueurs
00:39:43 sortir protégés par des CRS,
00:39:45 notamment, et des boucliers, parce qu'ils
00:39:47 reçoivent des projectiles, même sur
00:39:49 des stades français.
00:39:51 - Ce qui est dramatique, c'est que
00:39:53 ce qu'a vécu Stéphanie Frappard,
00:39:55 dans le monde amateur,
00:39:57 que ce soit à Marseille, à Bordeaux, à Lyon,
00:39:59 ça se vit tous les week-ends, des jeunes arbitres,
00:40:01 femmes ou hommes se font embêter,
00:40:03 se font exfiltrer de stades
00:40:05 en amateur. Donc vous imaginez
00:40:07 si maintenant ça touche le préfétératisme,
00:40:09 ils ne sont plus protégés du tout.
00:40:11 Et on va se rappeler aussi de certains matchs
00:40:13 où des joueurs ont été frappés par des supporters
00:40:15 qui ont sauté la tribune
00:40:17 et qui sont allés frapper des joueurs, pas si longtemps
00:40:19 que ça.
00:40:21 Donc, ça devient, voilà.
00:40:23 Mais on peut relater les faits depuis
00:40:25 plusieurs saisons. Ce qu'on voit là,
00:40:27 c'est déjà arrivé plusieurs fois. Et là, on se dit
00:40:29 "Ah ben oui, mais une nouvelle fois, on va en parler une journée
00:40:31 et puis demain, vous savez quoi, on passera à autre chose."
00:40:33 Et puis après, on se dit "Ben non, tout va bien, le football va bien,
00:40:35 Mbappé va partir, lui va revenir, Marseille
00:40:37 ne pas Coupe d'Europe." Mais à un moment donné, si on ne prend
00:40:39 pas ce problème
00:40:41 très sérieusement,
00:40:43 mais de toute façon, les instants du football
00:40:45 doivent réagir plus rapidement parce que ce genre
00:40:47 de soucis arrive tout le temps maintenant, très très
00:40:49 souvent. On pensait que c'était un accident,
00:40:51 mais finalement ce n'est pas un accident puisque ça arrive très souvent.
00:40:53 Et même en Ligue 2, ça arrive ce genre de choses, et même en national.
00:40:55 Plus on descend, plus c'est difficile.
00:40:57 - Et il se rejette la responsabilité, que ce soit
00:40:59 la fédération, la ligue, les
00:41:01 clubs, les communes également,
00:41:03 la municipalité ou le préfet, comme vous le précisiez
00:41:05 tout à l'heure. Merci Marc Libras.
00:41:07 Merci pour votre éclairage et à très bientôt.
00:41:09 Et au passage, très joli tableau
00:41:11 derrière vous, peut-être votre
00:41:13 auteur préféré, Zénoï, votre artiste
00:41:15 préféré, mais en tout cas, je
00:41:17 recommande. Merci de nous avoir accompagné.
00:41:19 - Merci Lionel. - Sur le foot.
00:41:21 - On a un petit mot quand même avec nos invités pour avoir
00:41:23 votre sentiment. Karim Abrick, sur
00:41:25 ce qui s'est passé, on dit souvent que le sport est le miroir
00:41:27 de la société. En effet, la société
00:41:29 est violente, elle est violente également dans
00:41:31 le cadre du football, et comme le soulignait
00:41:33 notre invité Marc Libras, dans la
00:41:35 perspective des Jeux Olympiques, c'est quand même
00:41:37 très inquiétant s'il peut se produire
00:41:39 des événements de ce type-là.
00:41:41 - On a vu en fait les Jeux Olympiques,
00:41:43 c'est le théâtre de toutes sortes d'inquiétudes
00:41:45 qu'on peut avoir en termes de sécurité,
00:41:47 en termes par exemple avec des
00:41:49 supporters et tout ça, mais
00:41:51 si on revient un peu à ce qui s'est passé,
00:41:53 moi je suis d'accord avec vous, c'est le reflet
00:41:55 aussi de cette hyper-violence
00:41:57 dans la société. Il y a l'esprit
00:41:59 qui est positif, l'esprit sportif,
00:42:01 positif, il y a
00:42:03 cette masculinité positive,
00:42:05 et bien vous avez aussi malheureusement,
00:42:07 et je n'aime pas ce terme qui est galvaudé,
00:42:09 mais je pense que ça s'appliquerait bien dans ce cas-ci,
00:42:11 ces exemples de masculinité
00:42:13 toxique, violente.
00:42:15 Heureusement, ce n'est pas la majorité
00:42:17 des hommes qui sont comme ça, mais malheureusement
00:42:19 on voit qu'il y a certains individus
00:42:21 toujours prêts, dès qu'il y a un contexte
00:42:23 qui le permet, dans ce cas-ci,
00:42:25 ces affrontements, ces matchs sportifs
00:42:27 et tout ça, on laisse un peu aller
00:42:29 cette violence,
00:42:31 je ne sais pas exactement
00:42:33 pourquoi, donc il y a cet état d'esprit
00:42:35 oligarnesque, même si
00:42:37 il nous disait notre invité, ce n'est pas nécessairement du
00:42:39 oligarnisme comme tel, mais moi je rentre ça quand même
00:42:41 dans cette catégorie où on cherche le
00:42:43 prétexte pour en découdre, et
00:42:45 c'est ce qu'on a vu, je pense qu'il faut être
00:42:47 exemplaire, c'est-à-dire qu'il ne faut pas
00:42:49 laisser passer ce genre de choses-là, il faut qu'il y ait des
00:42:51 sanctions, on ne peut pas, si on laisse aller
00:42:53 les choses comme ça, finalement on se dit
00:42:55 que c'est quelque chose qu'on tolère. On a
00:42:57 vu dans des équipes, par exemple, récemment
00:42:59 je pense que c'était au mois de mars, il y avait
00:43:01 un joueur qui avait été suspendu
00:43:03 littéralement, on a dit que c'est terminé
00:43:05 pendant 30 ans, c'est dans
00:43:07 le Val-de-Marne, parce qu'il avait
00:43:09 frappé... - Dans le foot amateur, il avait frappé un arbitre.
00:43:11 - Amateur, il avait frappé un
00:43:13 arbitre, un assistant, donc
00:43:15 on voit aussi que ça commence assez
00:43:17 jeune dans le foot amateur, on voit
00:43:19 même des parents, pardonnez-moi l'expression,
00:43:21 mais il y en a qui vont péter des plombs
00:43:23 et qui commencent à s'en prendre, donc
00:43:25 c'est une sorte de continuum
00:43:27 et ça se manifeste, c'est comme si on s'autorisait
00:43:29 parce que bon, c'est le sport,
00:43:31 oui, on se permet de faire ce type
00:43:33 de choses, mais non, c'est inacceptable,
00:43:35 non, on ne peut pas laisser passer
00:43:37 ces actes violents. - Bien sûr, et la police ne peut
00:43:39 pas tout régler, Marc Baudriller, parce que même si
00:43:41 les forces de l'or sont intervenues rapidement hier,
00:43:43 il y avait 100 supporters
00:43:45 ou en tout cas pseudo-supporters
00:43:47 lyonnais face à 200 parisiens
00:43:49 hier, il n'y a eu que 10 interpellations.
00:43:51 Alors ça veut dire évidemment que les policiers n'ont pas
00:43:53 pu arrêter tout le monde, mais si
00:43:55 on manque de moyens, et surtout à l'approche des
00:43:57 Jeux Olympiques, ça va vraiment être problématique.
00:43:59 - Oui, alors je pense pas
00:44:01 que tous les sports suscitent la même
00:44:03 violence, ça m'étonnerait. - Oui, mais ça va brasser du monde
00:44:05 quand même, les Jeux. - Bien sûr, ça va
00:44:07 brasser du monde, mais je suis pas sûr que ça suscite
00:44:09 la même violence quand même, je suis pas sûr qu'on ait
00:44:11 des bagarres pour... - Pour le tennis de table
00:44:13 ou le lancer de javelot ? - Pour l'équipe de vidéo, le lancer de javelot
00:44:15 - D'accord. - Lancer de javelot, peut-être, mais bon.
00:44:19 - J'espère en tout cas. - Non mais sur le foot,
00:44:21 c'est vrai que c'est des choses. - Mais c'est vrai que la violence
00:44:23 autour du football, c'est pas nouveau,
00:44:25 il y en a depuis très longtemps, on connaît ça depuis
00:44:27 longtemps, mais si j'en crois ce que dit Marc Libras,
00:44:29 c'est qu'on passe des étapes, des stades
00:44:31 de violence, là en l'occurrence un bus
00:44:33 calciné et 40 blessés,
00:44:35 c'est ça ? - Exact. - Ça faisait
00:44:37 quand même très longtemps qu'on avait pas vu ça, enfin moi j'ai pas le souvenir.
00:44:39 - Plus la barrière de péage qui a aussi
00:44:41 été endommagée, d'autres véhicules
00:44:43 qui l'ont têtée, effectivement, et des
00:44:45 affrontements en règle quoi. - C'est quand même
00:44:47 sévissant. - Ce sont des scènes de bagarre.
00:44:49 - On a le sentiment qu'en France, tous les
00:44:51 grands événements, que ce soit les événements
00:44:53 sportifs, on a vu, on se souvient des violences
00:44:55 autour de la finale de la Coupe
00:44:57 des Champions, je crois, il y a
00:44:59 quelques mois, voilà.
00:45:01 Et mais aussi
00:45:03 le 14 juillet, la finale
00:45:05 de la Cannes, la Coupe Africaine des Nations
00:45:07 à Paris, je parle de la France,
00:45:09 le 1er janvier, enfin tout cela
00:45:11 est susceptible de faire
00:45:13 des dégâts
00:45:15 qui se chiffrent en millions d'euros,
00:45:17 voire des blessés, des incendies,
00:45:19 etc. Ça en dit long sur l'état de la société.
00:45:21 - N'est-ce pas ? - Et, excusez-moi,
00:45:23 mais sur l'éducation, je me dis,
00:45:25 honnêtement, les jeunes, dès le départ,
00:45:27 ça vient d'où ça ? - Ah si, ils sont conditionnés
00:45:29 effectivement et que les footballeurs
00:45:31 professionnels ne sont pas exemplaires, notamment, et qu'il y a
00:45:33 des incidents de ce genre, vous avez raison.
00:45:35 En effet, il y aura un phénomène de mimétisme
00:45:37 très vraisemblablement. Une pause, et on se retrouve
00:45:39 avec nos invités et d'autres experts
00:45:41 qui nous rejoignent sur le plateau, à tout de suite.
00:45:43 D'autres thématiques à venir en direct
00:45:49 sur l'antenne de CNews autour de la politique,
00:45:51 la politique française, notamment,
00:45:53 avec nos invités, mais d'abord un point complet sur l'information.
00:45:55 Isabelle Piboulot.
00:45:57 - La réforme de l'assurance chômage
00:45:59 se précise à compter
00:46:01 du 1er décembre.
00:46:03 Les règles d'indemnisation seront en durcie
00:46:05 pour tendre vers le plein emploi.
00:46:07 En déplacement dans l'Essonne, Gabriel Attal
00:46:09 a défendu cette réforme. On écoute le Premier ministre.
00:46:11 - J'ai annoncé cette réforme
00:46:15 qui vise à quoi ? Qui vise à nous permettre
00:46:17 d'améliorer toujours le nombre
00:46:19 de Français qui travaillent. S'il y avait
00:46:21 autant de Français qui travaillent que d'Allemands
00:46:23 qui travaillent, on aurait très peu de problèmes pour équilibrer
00:46:25 nos comptes publics et pour financer
00:46:27 notre modèle social. Je n'ai pas envie
00:46:29 que le financement de notre modèle social
00:46:31 repose exclusivement sur les efforts
00:46:33 des classes moyennes qui travaillent.
00:46:35 Je ne veux pas et nous ne voulons pas augmenter les impôts
00:46:37 et donc il faut qu'on travaille davantage.
00:46:39 - L'actualité internationale.
00:46:41 La Russie revendique la prise
00:46:43 d'un nouveau village dans l'Est de l'Ukraine.
00:46:45 Dans le même temps, le bilan
00:46:47 de la frappe russe d'hier sur un hypermarché
00:46:49 de Kharkiv continue de grimper.
00:46:51 14 morts sont à déplorer.
00:46:53 L'aviation russe bombarde
00:46:55 de plus en plus la 2e ville d'Ukraine.
00:46:57 Kharkiv avait pourtant résisté
00:46:59 à tous les assauts précédents.
00:47:01 Harold Zimmer, bonjour. Vous êtes avec nous
00:47:03 pour développer ce sujet.
00:47:05 Les troupes russes sont-elles en train
00:47:07 de réellement percer ?
00:47:09 - Oui, sur le terrain, il y a
00:47:11 une percée très minime
00:47:13 mais réelle au nord
00:47:15 de Kharkiv.
00:47:17 Et le plan russe
00:47:19 est de reprendre Kharkiv.
00:47:21 Et comme vous apercevez sur la carte,
00:47:23 les 2
00:47:25 sur 3 des axes
00:47:27 d'avancée russe
00:47:29 sont sur Kharkiv.
00:47:31 Alors, peut-être que la surprise,
00:47:33 c'est que Kharkiv a tenu
00:47:35 jusqu'à présent. C'est une ville
00:47:37 entièrement russophone
00:47:39 mais où les gens dans la rue sont en train
00:47:41 d'adopter l'ukrainien par
00:47:43 défiance comme langue.
00:47:45 Et ils bombardent
00:47:47 de manière assez massive
00:47:49 depuis le côté russe
00:47:51 cette ville.
00:47:53 L'Ukraine, depuis
00:47:55 quelques semaines, a commencé à bombarder
00:47:57 Belgorod en Russie
00:47:59 mais pas à une échelle
00:48:01 équivalente.
00:48:03 Et donc, oui, avec ces 14 morts
00:48:05 dans un hypermarché que côté
00:48:07 russe on prétend être
00:48:09 un dépôt de munitions et un
00:48:11 poste de commandement, on est monté
00:48:13 d'un braquet dans cette
00:48:15 guerre. Alors même que
00:48:17 Volodymyr Zelensky
00:48:19 appelle les chefs du monde entier
00:48:21 sans la Russie,
00:48:23 mais la Chine, les Etats-Unis, tous les chefs
00:48:25 d'Etat a une conférence
00:48:27 sur la paix le 15 et le 16 juin
00:48:29 en Suisse.
00:48:31 Merci beaucoup Harold Zimman, spécialiste
00:48:33 des questions internationales.
00:48:35 Des camions d'aide arrivés
00:48:37 d'Egypte ont commencé à entrer dans la bande de
00:48:39 Gaza par le point de passage israélien
00:48:41 de Kerem Shalom. Le président
00:48:43 égyptien s'était engagé avec Joe Biden
00:48:45 à laisser passer l'aide humanitaire.
00:48:47 200 véhicules ont quitté le côté
00:48:49 égyptien du poste de Rafa
00:48:51 fermé depuis début mai
00:48:53 en raison des opérations militaires menées par
00:48:55 Israël. Dans le reste
00:48:57 de l'actualité, la vitesse
00:48:59 généralisée à 30 km/h dans
00:49:01 les villes partout en France,
00:49:03 c'est une proposition de l'association
00:49:05 Prévention routière, une pétition
00:49:07 a été lancée. Néanmoins, la mesure
00:49:09 semble peu convaincre les automobilistes
00:49:11 et certains élus.
00:49:13 Reportage de Bamba Gueye et Goderic Bé.
00:49:17 Faut-il réduire la vitesse de circulation
00:49:19 en ville ? L'idée peine à convaincre
00:49:21 tous les automobilistes.
00:49:23 C'est trop peu 30. Déjà, on met
00:49:25 première, deuxième, on est déjà à 30.
00:49:27 Dans ce cas-là, on ne roule plus. Il faut ça dans
00:49:29 les agglomérations ou en ville
00:49:31 parce qu'il y a les écoles à proximité.
00:49:33 Je sais que c'est pour la sécurité, mais
00:49:35 au même temps, il ne faut pas que la
00:49:37 situation soit gênée. Si, je pense que c'est
00:49:39 mieux. Il y aurait moins d'accidents.
00:49:41 Pour l'association Prévention routière,
00:49:43 imposer une vitesse maximale de 30 km/h,
00:49:45 c'est une évidence.
00:49:47 Et ce, pour trois raisons. La pollution
00:49:49 atmosphérique et sonore, la cohabitation
00:49:51 entre vélo, piéton et voiture
00:49:53 et surtout, diminuer
00:49:55 les risques de mortalité routière.
00:49:57 Si vous avez un choc
00:49:59 en tant que piéton ou cycliste,
00:50:01 avec un véhicule qui circule à 50 km/h,
00:50:03 vous avez seulement 20%
00:50:05 de chance de survie.
00:50:07 Si vous avez le même accident avec un véhicule
00:50:09 qui roule à 30 km/h, vous avez
00:50:11 90% de survie.
00:50:13 Donc, vous voyez que la différence est
00:50:15 très importante. Aujourd'hui,
00:50:17 les communes sont libres de modifier partiellement
00:50:19 la vitesse maximale sur leur agglomération
00:50:21 et pour le maire de Viry-Châtillon,
00:50:23 la limitation doit s'adapter
00:50:25 à l'urbanisme. Imposer
00:50:27 30 km/h dans toutes les villes
00:50:29 de toute la France, je trouve ça
00:50:31 assez surréaliste. Il faut
00:50:33 connaître chaque lieu. Moi, je suis favorable
00:50:35 à une étude au cas par cas,
00:50:37 par rue, par quartier.
00:50:39 Selon la sécurité routière,
00:50:41 l'année dernière, plus de 1000 personnes sont
00:50:43 décédées dans des accidents de la route
00:50:45 en agglomération.
00:50:47 Et puis, la grève à l'aéroport Paris-Orly
00:50:49 se poursuit comme hier.
00:50:51 70% des vols sont annulés.
00:50:53 Une nouvelle mobilisation regrettée
00:50:55 par le ministre délégué aux transports.
00:50:57 Alors qu'un accord salarial
00:50:59 avait été signé fin avril,
00:51:01 néanmoins, selon un syndicat des contrôleurs
00:51:03 aériens, cet accord ne règle pas
00:51:05 la question des sous-effectifs
00:51:07 qui se profilent à l'horizon 2027.
00:51:09 Et puis,
00:51:11 clap de fin du festival de Cannes,
00:51:13 la palme d'or revient à Sean Baker
00:51:15 pour son film "Anora",
00:51:17 un thriller entre bafouns new-yorkais
00:51:19 et villas de luxe d'oligarques russes.
00:51:21 À l'heure de l'explosion du streaming,
00:51:23 le réalisateur américain de 53 ans
00:51:25 a livré un plaidoyer
00:51:27 pour le cinéma en salle. Écoutez.
00:51:29 Je sais que
00:51:31 je vais continuer
00:51:33 à lutter en faveur du cinéma
00:51:35 car actuellement, en tant que réalisateur,
00:51:37 nous devons lutter
00:51:39 pour que le cinéma reste vivant.
00:51:41 Nous faisons des films,
00:51:43 nous devons faire des films
00:51:45 pour qu'ils sortent en salle.
00:51:47 (Applaudissements)
00:51:49 (...)
00:51:51 (...)
00:51:53 Il faut que le monde se rappelle
00:51:55 que de voir un film sur son téléphone portable
00:51:57 ou à la maison,
00:51:59 eh bien, ce n'est pas la façon
00:52:01 de voir des films.
00:52:03 Même si certaines sociétés
00:52:05 de haute technologie
00:52:07 aimeraient bien qu'il en soit ainsi.
00:52:09 (Applaudissements)
00:52:11 Enfin, comme une ode à la bonne franquette,
00:52:13 un pique-nique géant s'est tenu
00:52:15 ce midi au Champs-Elysées.
00:52:17 Une nappe de plus de 200 m de long
00:52:19 a été installée sur la plus belle avenue du monde.
00:52:21 Plus de 4000 invités
00:52:23 tirés au sort ont participé
00:52:25 à l'événement avec en décor l'arc de triomphe.
00:52:27 Pierre-François Altermat les a rencontrés.
00:52:29 C'est très bien,
00:52:31 c'est bien organisé,
00:52:33 l'ambiance est bonne,
00:52:35 malgré tout ce monde là,
00:52:37 ça circule bien,
00:52:39 on arrive à récupérer les repas,
00:52:41 les paniers sont très sympas.
00:52:43 Ça s'est rempli rapidement,
00:52:45 c'est bien organisé,
00:52:47 tout roule bien,
00:52:49 on est bien installés,
00:52:51 royal.
00:52:53 Convivial, entouré de plein de gens,
00:52:55 devant l'arc de triomphe,
00:52:57 c'est magnifique.
00:52:59 Je trouve ça génial,
00:53:01 on est heureux.
00:53:03 Et voilà pour l'essentiel de l'actualité,
00:53:05 on se retrouve à 15h30
00:53:07 pour un prochain point.
00:53:09 Tout de suite la suite de 180 minutes Info.
00:53:11 A tout à l'heure, merci Isabelle Piboulot.
00:53:13 On va se retrouver avec Marc Baudrier, Karim Abric,
00:53:15 mais également Miquel Sade, Christian Proutot,
00:53:17 que je salue, qui nous rejoignent sur le plateau.
00:53:19 Isabelle Piboulot reviendra pour les informations
00:53:21 tout à l'heure en effet, mais d'abord une pause
00:53:23 et d'autres thématiques à venir,
00:53:25 avec peut-être la perspective avant
00:53:27 le scrutin des élections européennes,
00:53:29 un match dans le match
00:53:31 ou un débat entre Marine Le Pen
00:53:33 et Emmanuel Macron. On en parle à tout de suite.
00:53:35 Bienvenue sur CNews, si vous nous rejoignez,
00:53:41 c'est 180 minutes Info, week-end en direct
00:53:43 avec nos invités Karim Abric, Marc Baudrier,
00:53:45 Miquel Sade, Christian Proutot
00:53:47 et Lodiv Char du service politique
00:53:49 de CNews. À 15 jours des élections
00:53:51 européennes, un débat entre
00:53:53 Emmanuel Macron et Marine Le Pen
00:53:55 est-il possible ? Le chef de l'Etat a évoqué
00:53:57 cette éventualité, on en parle
00:53:59 évidemment dans quelques instants, mais d'abord
00:54:01 le détail avec Goderic B.
00:54:03 Le bras de fer
00:54:05 a déjà commencé. Dans un entretien
00:54:07 donné aux parisiens, Emmanuel Macron
00:54:09 s'est dit prêt pour affronter Marine Le Pen
00:54:11 mais uniquement dans le cadre
00:54:13 des élections européennes.
00:54:15 Si on pense que c'est une élection où se joue une partie
00:54:17 du destin de la France, ce que
00:54:19 je crois, il faut débattre.
00:54:21 Je suis à sa disposition, la balle est dans son camp.
00:54:23 Toutefois, la députée du
00:54:25 Rassemblement National exige certaines
00:54:27 conditions. Je débattrai donc contre
00:54:29 Emmanuel Macron s'il met sur la table sa démission
00:54:31 ou la dissolution de l'Assemblée nationale
00:54:33 en cas d'échec de la liste Renaissance.
00:54:35 Des prérequis rapidement
00:54:37 écartés par le chef de l'Etat.
00:54:39 C'est une élection européenne, il faut aller
00:54:41 sur les enjeux européens, il faut en parler, il ne faut pas
00:54:43 rester caché, c'est tout.
00:54:45 Et ce n'est pas non plus une élection qui
00:54:47 doit changer la Constitution. Je sais que c'est toujours
00:54:49 difficile parfois pour Mme Le Pen.
00:54:51 Elle veut changer la Constitution chaque jour.
00:54:53 Non, je le dis,
00:54:55 si elle respecte ses militants
00:54:57 et qu'elle est prête à débattre, à clarifier ses
00:54:59 idées, moi je suis prêt, je suis clair sur ce que
00:55:01 j'ai fait en Europe, les idées qu'on porte et que
00:55:03 portent ici le ministre, beaucoup de militants.
00:55:05 Pour l'opposition, notamment les
00:55:07 Républicains, ce projet de débat
00:55:09 est une mascarade.
00:55:11 Suis-moi, je te fuis, fuis-moi, je te suis.
00:55:13 Le débat Macron-Le Pen tourne au gag.
00:55:15 Adversaire devant les médias et complice pour prospérer.
00:55:17 Selon différentes enquêtes d'opinion,
00:55:19 le Rassemblement National recueille
00:55:21 plus de 30% des intentions de vote,
00:55:23 contre 16% pour Renaissance.
00:55:25 Ce débat est-il
00:55:29 possible ? Peut-il avoir lieu ? Va-t-il
00:55:31 avoir lieu ? Mélodie Huchard.
00:55:33 Alors, ça dépend comment on voit les choses, parce qu'on a l'impression
00:55:35 que les deux en ont très envie et que pour qu'il n'ait pas
00:55:37 lieu, ils imposent à l'autre des conditions
00:55:39 qui ne sont pas réalisables. Emmanuel
00:55:41 Macron a été clair, si ce débat a
00:55:43 lieu, c'est avant le 9 juin.
00:55:45 Marine Le Pen, en revanche, elle pensait plutôt à septembre.
00:55:47 Ou alors, elle veut bien avant le 9 juin,
00:55:49 dans ce cas-là, et on vient de le voir, elle veut que
00:55:51 le président de la République soit pose sa démission sur la table,
00:55:53 soit s'engage à dissoudre l'Assemblée
00:55:55 si le RN est devant. Donc, avec des
00:55:57 conditions comme ça, aucun des deux ne va céder,
00:55:59 tout en répétant à longueur de journée que les
00:56:01 deux, bien sûr, ils sont totalement disposés.
00:56:03 Et d'ailleurs, dans l'interview effectivement à nos
00:56:05 confrères du Parisien, il y a une phrase qui est un peu étonnante, c'est
00:56:07 qu'Emmanuel Macron explique qu'il veut débattre
00:56:09 sous 15 jours, pendant la période des
00:56:11 élections, parce qu'après, ça n'est pas possible,
00:56:13 il est président de la République. Et en fait, cette phrase,
00:56:15 elle est assez étonnante, parce que quoi qu'il en soit, il est président
00:56:17 de la République, et c'est encore plus bizarre, peut-être,
00:56:19 qu'un président de la République,
00:56:21 en période électorale, aille débattre
00:56:23 du haut, quand même, de sa fonction, en théorie,
00:56:25 qui est un petit peu censée surplomber les autres,
00:56:27 avec la chef du premier groupe d'opposition
00:56:29 à l'Assemblée nationale. C'est-à-dire que tout ça est quand même
00:56:31 assez étrange. On voit bien que le président veut
00:56:33 rentrer dans la campagne, cette histoire de débat
00:56:35 dont on entend parler depuis plusieurs semaines maintenant,
00:56:37 finalement, alors que visiblement, en tout cas,
00:56:39 rien n'est calé, on sent que c'est compliqué. Et puis,
00:56:41 Emmanuel Macron explique justement à ceux comme Éric Chottier,
00:56:43 on a vu sa réaction sur les réseaux sociaux,
00:56:45 qu'il accuse d'installer un duel
00:56:47 avec le Rassemblement national. Il dit "je n'installe
00:56:49 aucun match, on a les adversaires
00:56:51 que le peuple nous donne". Oui, mais on voit
00:56:53 en tout cas qu'il y a vraiment cette dualité qui s'installe,
00:56:55 et puis quand même, le président reste optimiste
00:56:57 parce qu'il explique, je le cite, qu'il n'a jamais cru
00:56:59 au sondage, et qu'on verra le 9 juin, donc pour lui,
00:57:01 finalement, cette campagne est peut-être encore gagnable.
00:57:03 Mais si ça se fait, ce serait une grande première
00:57:05 qu'un président de la République descende dans
00:57:07 l'arène politique avant
00:57:09 un scrutin européen. Ça n'est jamais arrivé.
00:57:11 C'est très étonnant, comme je le disais, du haut
00:57:13 de sa fonction à part ressortir, vous imaginez
00:57:15 le général de Gaulle, par exemple, se prêter à ce genre d'exercice
00:57:17 et surtout, on ne voit pas... François Mitterrand l'avait fait
00:57:19 en 1992 face à Philippe Seugin, mais c'était pour le référendum
00:57:21 sur l'Europe, si j'ai bonne mémoire.
00:57:23 Là, on est dans un contexte différent.
00:57:25 Là, on est dans un contexte différent.
00:57:27 Il n'est évidemment pas tête de liste.
00:57:29 Et surtout, ce qui est étrange, c'est qu'on ne voit pas bien
00:57:31 ce que le chef de l'État pourrait gagner là-dedans.
00:57:33 Ce n'est pas parce qu'un tel débat est organisé
00:57:35 que Valérie Ayé sera devant le Rassemblement national.
00:57:37 Ça semble quand même peu probable.
00:57:39 C'est-à-dire qu'il a beaucoup de coups à prendre.
00:57:41 Un risque aussi d'abaisser honnêtement
00:57:43 la fonction, parce que forcément
00:57:45 pour Marine Le Pen, c'est tout gagnant.
00:57:47 Et si on voit aujourd'hui que lui dit
00:57:49 "moi je suis partant", mais que Marine Le Pen dit
00:57:51 "en fait non, moi ça ne m'intéresse pas dans ces conditions",
00:57:53 c'est comme un camouflet pour le chef de l'État.
00:57:55 On se rappelle déjà que Gabriel Attal devait débattre à l'origine
00:57:57 face à Marine Le Pen. Marine Le Pen a dit non.
00:57:59 Il a débattu face à Jordan Bardella.
00:58:01 C'est-à-dire que si Marine Le Pen arrive finalement
00:58:03 à opposer une fin de non recevoir au Premier ministre
00:58:05 et au Président pour débattre face à eux,
00:58:07 c'est honnêtement un gros camouflet
00:58:09 pour le couple exécutif.
00:58:11 Qui a le plus de coups à prendre ?
00:58:13 Marine Le Pen ou Emmanuel Macron ?
00:58:15 Si ce débat devait avoir lieu avant le 9 juin.
00:58:17 Écoutez,
00:58:19 les deux derniers débats entre
00:58:21 Emmanuel Macron et Marine Le Pen
00:58:23 nous disent a priori que c'est Marine Le Pen qui a le plus de coups
00:58:25 à prendre, parce que visiblement dans cet exercice
00:58:27 elle est moins bonne que le Président.
00:58:29 On le sait, on l'a déjà vu.
00:58:31 Ceci dit, il faut aussi prendre en compte
00:58:33 la volonté des Français et je dirais
00:58:35 leur jugement sur le bilan d'Emmanuel Macron.
00:58:37 Tout le monde est sorti du débat
00:58:39 entre Jordan Bardella et Gabriel Attal
00:58:41 en pensant que c'était Gabriel Attal qui avait gagné sans conteste.
00:58:43 Visiblement, les sondages montrent
00:58:45 que la majorité des Français n'est pas d'accord avec ça.
00:58:47 Peut-être parce qu'ils ne sont pas dupes
00:58:49 des jouts oratoires
00:58:51 et qu'ils ont leur propre jugement
00:58:53 sur une idéologie qui peut-être
00:58:55 se défend bien parce qu'elle est portée
00:58:57 par de brillants bretteurs, Emmanuel Macron
00:58:59 ou Gabriel Attal, mais sur le fond
00:59:01 ils ont bien compris que ce n'est pas ce dont le pays
00:59:03 avait besoin. Pour le reste
00:59:05 je constate qu'Emmanuel Macron dit n'importe quoi
00:59:07 sur la Constitution. Il peut tout à fait
00:59:09 dissoudre l'Assemblée nationale.
00:59:11 Ça ne fait pas partie de la pratique de la Ve République
00:59:13 de le faire s'il n'y a pas de conflit déclaré
00:59:15 entre l'exécutif
00:59:17 et le pouvoir législatif, mais il peut tout à fait
00:59:19 dissoudre l'Assemblée nationale en vertu de l'article
00:59:21 12 de la Constitution. Donc quand il explique
00:59:23 que Marine Le Pen veut changer la Constitution,
00:59:25 soit il se trompe, soit il ment.
00:59:27 Il faudrait qu'il y ait un motif, c'est ça ?
00:59:29 Selon l'article 12, il ne peut pas
00:59:31 dissoudre l'Assemblée nationale uniquement pour lui faire plaisir.
00:59:33 Non, c'est simplement...
00:59:35 Ou uniquement pour que ce débat ait lieu.
00:59:37 Non, mais ça peut être un signal politique de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:59:39 On a parlé parfois dans certaines
00:59:41 crises politiques, soit de remaniement du gouvernement,
00:59:43 soit de dissolution de l'Assemblée nationale.
00:59:45 C'est une manière de résoudre, je dirais,
00:59:47 des tensions politiques. S'il est désavoué
00:59:49 le 9 juin,
00:59:51 de manière à ce que la liste de Marine Le Pen
00:59:53 fait le double de la sienne,
00:59:55 il a moyen de se demander
00:59:57 quelle issue il va donner à tout ça,
00:59:59 puisqu'il a encore trois ans de mandat et qu'il y aura
01:00:01 eu quand même l'expression d'une colère populaire.
01:00:03 Donc quand il parle de remanier
01:00:05 la Constitution, c'est évidemment
01:00:07 pour faire peur aux Français
01:00:09 et faire comprendre aux gens que Marine Le Pen est une dictatrice
01:00:11 en puissance qui va changer la Constitution
01:00:13 et les institutions. C'est évidemment n'importe quoi.
01:00:15 Oui, mais Christian Proutot, si
01:00:17 Valérie Ayé est battue, si Jordan Bardella
01:00:19 fait un score de plus de 30%,
01:00:21 comme c'est le cas dans les sondages,
01:00:23 est-ce que cela va impacter directement Emmanuel Macron ?
01:00:25 Et le bilan du président Emmanuel Macron ?
01:00:27 Alors Emmanuel Macron,
01:00:29 en tant que
01:00:31 président, non, parce que
01:00:33 de toute façon, on sait qu'il ne se représentera pas.
01:00:35 Emmanuel Macron,
01:00:37 en représentant d'une certaine politique
01:00:39 qu'il a inspirée, instaurée,
01:00:41 installée, bien évidemment,
01:00:43 mais à parler
01:00:45 autour de ces élections européennes
01:00:47 pour en faire des élections nationales,
01:00:49 c'est une supercherie
01:00:51 sans nom pour tout le monde.
01:00:53 Soit on parle de l'Europe et ses désélections européennes,
01:00:55 soit on dit
01:00:57 on n'est pas loin
01:00:59 d'une solution
01:01:01 qui, de toute façon,
01:01:03 posait problème
01:01:05 par rapport aux élections, avec une majorité
01:01:07 relative du gouvernement.
01:01:09 Et à ce moment-là, effectivement,
01:01:11 je vous rejoins, la dissolution
01:01:13 est constitutionnellement
01:01:15 jouable, soit, comme le demande
01:01:17 Marine Le Pen, du fait
01:01:19 de ne pas être majoritaire.
01:01:21 À ce moment-là, il faut dissoudre, ça n'a pas de sens
01:01:23 non plus, sauf si, bien sûr,
01:01:25 Macron le voudrait, mais on se demande pourquoi.
01:01:27 Pour aller où ? Prendre une deuxième
01:01:29 rouste ? C'est pas possible.
01:01:31 Donc, moi,
01:01:33 je pense que tout le monde joue à se faire peur
01:01:35 dans cette histoire, ou pense faire
01:01:37 de la politique, mais c'est pas de la politique
01:01:39 puisque c'est
01:01:41 des élections dont on parle pas.
01:01:43 On parle de tout dans les échanges.
01:01:45 Si, peut-être, entre
01:01:47 Attal et Bardella...
01:01:49 - Et encore, il y avait des thèmes
01:01:51 extrêmement franco-français
01:01:53 qui étaient traités,
01:01:55 c'était pas vraiment principalement l'Europe.
01:01:57 - Oui, mais c'est plus...
01:01:59 Alors, soyons relatifs,
01:02:01 je vais relativiser mon propos,
01:02:03 c'est peut-être le seul débat
01:02:05 où on a vraiment entendu parler de l'Europe.
01:02:07 - C'est ça, c'est ce que je voulais dire.
01:02:09 - Et est-ce que cela pourrait mettre
01:02:11 Karim Amri, qu'éventuellement, si ce débat avait lieu
01:02:13 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron,
01:02:15 ce que Emmanuel Macron lui-même dit,
01:02:17 les errances, appelle les errances
01:02:19 du Rassemblement national
01:02:21 et le non-programme sur les idées européennes?
01:02:23 C'est-à-dire démontrer, finalement,
01:02:25 qu'il y a une forme de vacuité
01:02:27 concernant l'Europe
01:02:29 du côté du Rassemblement national.
01:02:31 - C'est qu'en effet, quand ils font
01:02:33 différents débats, on l'a vu dans le passé,
01:02:35 Emmanuel Macron, c'est sa force,
01:02:37 Gabriel Attal, c'est sa force,
01:02:39 et ils ont une force pour aller dans des détails,
01:02:41 d'aller même, souvent, ça devient
01:02:43 des débats extrêmement techniques.
01:02:45 On peut s'y perdre, j'imagine,
01:02:47 des Français comme ça, qui écoutent tout ça
01:02:49 et se disent, bon, bien, finalement,
01:02:51 est-ce que c'est un concours d'art oratoire
01:02:53 ou est-ce que, vraiment, on est là
01:02:55 pour répondre aux préoccupations des Français?
01:02:57 Oui, il y a un avantage en termes oratoires
01:02:59 pour Emmanuel Macron
01:03:01 et pour Gabriel Attal,
01:03:03 mais c'est un peu ça aussi.
01:03:05 On veut toujours recréer ce fameux match
01:03:07 Marine Le Pen-Emmanuel Macron
01:03:09 dans les deux cas,
01:03:11 parce que lors des précédents,
01:03:13 pour ce qui était des présidentielles,
01:03:15 ça avait été un avantage pour Emmanuel Macron,
01:03:17 mais c'est de recréer aussi ce duel,
01:03:19 je dirais même presque un duel mental
01:03:21 dans la tête des Français et de leur dire,
01:03:23 bien, il n'y a pas d'autres options,
01:03:25 parce qu'il y en a d'autres parties,
01:03:27 vous savez, dans la liste, il n'y a pas
01:03:29 que la liste de Valérie Ayé
01:03:31 et la liste de Jordane Barnella,
01:03:33 mais c'est comme complètement évacué
01:03:35 et, finalement, on reconcentre en se disant,
01:03:37 pour les partisans, par exemple,
01:03:39 la liste de Valérie Ayé, bien, attention,
01:03:41 menaces, extrême droite, tout ça,
01:03:43 nous sommes le rempart à tout ça
01:03:45 et d'un autre côté, vous avez
01:03:47 Jordane Barnella, la liste de Marine Le Pen
01:03:49 qui vont dire, bien, c'est nous la solution
01:03:51 de rechange et, justement, allez voter
01:03:53 si vous êtes mécontents
01:03:55 d'Emmanuel Macron et de ses politiques
01:03:57 de renaissance, bref, bien, c'est le moment
01:03:59 pour vous de le manifester.
01:04:01 - Si ce débat avait lieu,
01:04:03 Emmanuel Macron, cherche-t-il
01:04:05 Marc Audrier à sauver le soldat Ayé
01:04:07 comme l'a fait, d'ailleurs, aussi Gabriel Attel
01:04:09 parce qu'on a bien vu que ce ne sont pas des candidats
01:04:11 ou, en tout cas, des têtes de liste et, en l'occurrence,
01:04:13 là, c'était un Premier ministre et ce serait un président
01:04:15 qui irait guéroyer
01:04:17 pour essayer de sauver
01:04:19 la candidate aux européennes de leur parti.
01:04:21 - Mais, évidemment, vous avez raison,
01:04:23 il faut sauver le soldat Ayé,
01:04:25 absolument, et donc, on organise
01:04:27 tous les raids possibles, je parle
01:04:29 du côté de Christian Proutot, pour essayer
01:04:31 d'aller... - Merci d'avoir parlé.
01:04:33 - ... d'aller sauver ce soldat
01:04:35 en perdition dont on n'a plus de nouvelles
01:04:37 mais, si vous voulez, le débat
01:04:39 Le Pen-Macron,
01:04:41 on vient de l'avoir, on vient de l'avoir
01:04:43 avec le débat Bardella-Attal.
01:04:45 - Attal.
01:04:47 - Qu'est-ce qu'on va apprendre de plus ?
01:04:49 Les deux... Déjà, Bardella-Attal,
01:04:51 c'était un peu curieux parce qu'il y avait un candidat aux européennes,
01:04:53 Bardella, donc là, c'était logique,
01:04:55 mais on avait le Premier ministre de la France,
01:04:57 c'était quand même déjà un petit peu limite
01:04:59 comme phénomène, mais là, que vont faire
01:05:01 deux personnalités
01:05:03 nationales majeures
01:05:05 à la veille d'un scrutin
01:05:07 où ils ne sont pas du tout
01:05:09 impliqués eux-mêmes, c'est
01:05:11 complètement aberrant. Donc,
01:05:13 le débat vient d'avoir lieu et on
01:05:15 voit bien qu'Emmanuel Macron
01:05:17 essaie à tout prix d'essayer de
01:05:19 sauver, c'est une campagne qui est en train de prendre
01:05:21 l'eau de toutes parts. C'est un peu court comme argument.
01:05:23 - Et cela rappellerait, plus qu'un débat
01:05:25 sur les européennes, les
01:05:27 deux débats de l'entre-deux-tours de la présidentielle
01:05:29 Élodie Bouchard, est-ce que dans ce débat-là,
01:05:31 les thématiques qui
01:05:33 pourraient être évoquées si ce débat avait
01:05:35 lieu, je vous demande de lire un peu dans le mar de café,
01:05:37 en effet, mais est-ce qu'on
01:05:39 pourrait y parler d'immigration et de sécurité ?
01:05:41 Est-ce que véritablement ce seraient des thématiques
01:05:43 qui sont les thématiques fortes du Rassemblement National
01:05:45 notamment, et sur lesquelles, on va le voir
01:05:47 dans un instant avec un sondage,
01:05:49 Emmanuel Macron était un petit peu embarrassé,
01:05:51 est-ce que cela pourrait ressortir dans ce débat-là ?
01:05:53 - C'est sans doute ce que demanderait notamment
01:05:55 Marine Le Pen pour mettre le président de la République
01:05:57 face finalement à ses contradictions
01:05:59 et face à son bilan, mais une fois de plus, si on veut
01:06:01 débattre dans le cadre des élections européennes,
01:06:03 on peut parler d'immigration, puisqu'il y a le pacte
01:06:05 Asile-Immigration notamment au niveau européen, mais en fait
01:06:07 tout dépend de ce qu'on veut de ce débat. Si,
01:06:09 comme le président le prétend, c'est un débat pour parler
01:06:11 d'Européennes, alors il faudra parler aussi
01:06:13 de pactes, d'institutions européennes, de choses
01:06:15 très éloignées des Français, et en fait, je ne suis pas sûr
01:06:17 que ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen
01:06:19 n'aient très envie d'un débat sur des
01:06:21 questions 100% européennes, parce qu'on sait bien
01:06:23 que malheureusement, les Français ne s'y
01:06:25 intéressent pas beaucoup, et que
01:06:27 effectivement, vous passeriez d'un débat
01:06:29 type entre deux tours, à un débat
01:06:31 beaucoup plus technique et peut-être moins intéressant
01:06:33 pour le grand public. - Voilà, et on vient de voir
01:06:35 le sondage CSA pour Europe 1C News
01:06:37 et le journal du dimanche, 76% des
01:06:39 Français accordent un bilan plutôt
01:06:41 négatif à Emmanuel Macron en matière de sécurité,
01:06:43 c'est beaucoup plus qu'en 2022,
01:06:45 effectivement, et
01:06:47 peut-être que c'est le caillou
01:06:49 dans la chaussure d'Emmanuel Macron, et
01:06:51 aussi de Renaissance, et aussi de Valérie
01:06:53 Ayé, que la thématique
01:06:55 de la sécurité, Michel, ça donne... - Oui, mais encore faut-il
01:06:57 que les adversaires aient le talent
01:06:59 et je dirais la vivacité de savoir leur reprocher
01:07:01 au bon moment, parce que
01:07:03 on connaît tous ce bilan sécuritaire
01:07:05 qui est dramatique, et c'est pas que la droite
01:07:07 qui le dit, même quelqu'un comme Alain Bauer
01:07:09 évoque les chiffres de la sécurité, de l'insécurité
01:07:11 en disant qu'ils n'ont jamais été atteints
01:07:13 depuis qu'on les mesure, globalement.
01:07:15 Pareil pour l'immigration, qui explose des records
01:07:17 tant sur l'immigration légale qu'illégale,
01:07:19 la situation économique qui est
01:07:21 très contrastée, on verra tout à l'heure quand on
01:07:23 parlera d'assurance chômage, mais globalement
01:07:25 elle est mauvaise, avec un déficit commercial
01:07:27 record, et un déficit budgétaire record.
01:07:29 On le connaît tous, ce mauvais bilan.
01:07:31 Mais le problème, c'est que les adversaires
01:07:33 de la Macronie n'ont généralement
01:07:35 pas le talent de bien le mettre en valeur.
01:07:37 Je prends, pour exemple, le débat entre
01:07:39 Jordan Bardella et
01:07:41 Gabriel Attal, quand ils ont parlé d'immigration,
01:07:43 et bien je trouve que Gabriel Attal s'est pas
01:07:45 si mal débrouillé pour ce bilan-là.
01:07:47 Parce qu'il a su prendre Jordan Bardella
01:07:49 sur une mesure extrêmement technique, en parlant
01:07:51 de la double frontière et en insistant dessus pendant
01:07:53 5 à 10 minutes, et Jordan Bardella
01:07:55 n'a pas su dérouler le bilan.
01:07:57 Il s'est laissé entraîner sur l'immigration
01:07:59 illégale, sans dire que le problème
01:08:01 pouvait aussi être l'afflux
01:08:03 massif d'immigration légale,
01:08:05 et ça a donné une impression
01:08:07 de confusion et une finie de match nul,
01:08:09 alors que le bilan donne
01:08:11 évidemment une défaveur à Emmanuel
01:08:13 Macron et à sa majorité.
01:08:15 C'est l'avantage d'être au pouvoir aussi, et de connaître
01:08:17 bien les dossiers, d'avoir accès aux dossiers,
01:08:19 c'est un avantage pour Gabriel Attal.
01:08:21 Par rapport à ce sondage que l'on vient de voir,
01:08:23 Elodie Huchard, même au sein du parti
01:08:25 Renaissance, tes avis sont plutôt mitigés
01:08:27 sur le bilan sécuritaire
01:08:29 d'Emmanuel Macron. 49%
01:08:31 des personnes interrogées accordent
01:08:33 un mauvais bilan, quand 51%
01:08:35 lui accordent un bilan positif.
01:08:37 Donc ça se joue à peu de choses, même en son sein.
01:08:39 Oui, mais c'est pas étonnant parce que la
01:08:41 sécurité, ça a été un peu l'angle mort
01:08:43 du premier quinquennat, notamment d'Emmanuel
01:08:45 Macron, c'est ce qu'on disait beaucoup. Et même
01:08:47 au sein de Renaissance, vous avez
01:08:49 comme sans doute au gouvernement, deux tendances qui s'affrontent.
01:08:51 C'est-à-dire que d'un côté, si on caricature,
01:08:53 il y a Gérald Darmanin, qui a toujours été
01:08:55 du côté de l'ordre, de la ferme d'aide à l'autorité,
01:08:57 et puis de l'autre, le reste du gouvernement
01:08:59 qui certes appelle beaucoup à l'ordre, à l'autorité,
01:09:01 mais un peu moins dans les actes. Et on a vu,
01:09:03 et on l'a souvent dit, y compris sur ces plateaux, que le
01:09:05 ministre de l'Intérieur est certes volontaire, mais surtout
01:09:07 très isolé. Elisabeth Borne n'a
01:09:09 quasiment jamais parlé de sécurité. Emmanuel Macron,
01:09:11 le 14 juillet dernier, pas plus. Et donc
01:09:13 forcément, vous avez d'un côté des
01:09:15 actes qui sont peut-être
01:09:17 en-dessous de ce qu'attendent les gens, versus des paroles
01:09:19 où chaque fois on nous répète "l'ordre, l'ordre, l'ordre",
01:09:21 et surtout un gouvernement qui semble beaucoup en réaction.
01:09:23 C'est quand il y a des événements dramatiques
01:09:25 que derrière, par exemple, on va s'intéresser
01:09:27 à la justice des mineurs. C'est quand il y a des éléments dramatiques
01:09:29 qu'on va s'intéresser aux deux urbains. Oui, des exemples comme ça,
01:09:31 on peut en citer un certain nombre. Alors que
01:09:33 peut-être que ce qui était nécessaire et attendu,
01:09:35 y compris par le camp majoritaire, c'était plutôt
01:09:37 des grandes réformes un peu plus
01:09:39 structurelles, qui n'attendent pas d'être juste en réaction
01:09:41 à l'actualité, mais où on change vraiment les choses,
01:09:43 peut-être un peu plus en profondeur. - Christian Proutoud,
01:09:45 est-ce qu'on se projette sur les élections
01:09:47 présidentielles, au travers de cette élection
01:09:49 européenne ? Est-ce que c'est sur la sécurité, notamment,
01:09:51 que le Rassemblement national peut gagner ?
01:09:53 - Oui, carrément. C'est sûr
01:09:55 que c'est cet aspect-là sur lequel
01:09:57 ils pensent qu'ils pourront surfer
01:09:59 jusqu'aux présidentielles. Cela dit,
01:10:01 vous le disiez,
01:10:03 sur Bardella,
01:10:07 on se rend compte que tout ça,
01:10:09 c'est affirmer des choses, et dès qu'on rentre
01:10:11 dans le détail pour préciser
01:10:13 ce qu'ils affirment, ça nage
01:10:15 complètement. Et ils sont incapables,
01:10:17 ils disent
01:10:19 "Vous faites pas, vous allez voir ce qu'on va faire."
01:10:21 Ils proposent la double
01:10:23 frontière.
01:10:25 Et quand on leur demande c'est quoi, ça ressemble à quoi,
01:10:27 vous le construisez comment, c'est la brasse
01:10:29 coulée, pas dans la Seine.
01:10:31 - D'où l'intérêt. Oui, mais ça,
01:10:33 ça risque d'arriver dans la Seine très prochainement,
01:10:35 puisqu'il est prévu que les politiques
01:10:37 qui avaient Ani Dalgo en tête se baignent dans la Seine,
01:10:39 ce sera au mois de juin
01:10:41 notamment. On se retrouve dans
01:10:43 quelques instants pour parler encore une fois
01:10:45 évidemment de l'actualité, mais d'abord on fait un point
01:10:47 sur l'information avec vous, Isabelle Piboulot.
01:10:49 [Musique]
01:10:51 - Emmanuel Macron
01:10:53 en visite d'État de trois jours en Allemagne.
01:10:55 Le président français est à Berlin
01:10:57 pour réaffirmer la force du couple franco-allemand
01:10:59 et tenter de dépasser des différents.
01:11:01 Un déplacement outre-Rhin
01:11:03 important à l'heure de défis européens
01:11:05 et de la guerre en Ukraine
01:11:07 aux rivalités commerciales.
01:11:09 La branche armée du Hamas affirme avoir visé
01:11:11 Tel Aviv avec un important barrage
01:11:13 de roquettes. Sahal a en effet déclaré
01:11:15 plus tôt que huit roquettes avaient été tirées
01:11:17 depuis Rafah. Des sirènes d'alerte
01:11:19 ont retenti dans Tel Aviv
01:11:21 et dans le centre de l'État hébreu,
01:11:23 après plusieurs mois de calme relatif dans cette région
01:11:25 du pays. Enfin à Aubervilliers,
01:11:27 un enfant de quatre ans est entre la vie
01:11:29 et la mort après avoir chuté
01:11:31 du 16e étage de son domicile.
01:11:33 Les faits ont eu lieu ce matin aux alentours
01:11:35 de 9h. Après s'être enfermé
01:11:37 dans sa chambre, l'enfant a fait une chute
01:11:39 de 45 mètres puis a atterri
01:11:41 sur le toit végétalisé d'un commerce.
01:11:43 Il a été transporté à l'hôpital
01:11:45 Necker.
01:11:47 - Merci Isabelle Piboulot.
01:11:49 Rendez-vous à 16h pour l'information avec vous.
01:11:51 Toujours en compagnie de Marc Baudrier, Karim Abrik,
01:11:53 Michael Sadoun et Christian Proutaud.
01:11:55 On évoque le sujet des migrants maintenant,
01:11:57 avec notamment en Grande-Bretagne,
01:11:59 en pleine campagne électorale,
01:12:01 le Royaume-Uni qui enregistre un nouveau record
01:12:03 de traversées. Plus de 10 000 migrants
01:12:05 ont atteint les côtes britanniques
01:12:07 par bateau depuis janvier dernier.
01:12:09 Pourquoi en est-on arrivés là ?
01:12:11 Sarah Menaie, qui est notre correspondante
01:12:13 permanente à Londres, bonjour Sarah,
01:12:15 va nous dire toutes les informations
01:12:17 qui pourraient expliquer ce phénomène.
01:12:19 - Effectivement, ce sont les derniers
01:12:25 chiffres publiés par le gouvernement britannique
01:12:27 samedi. Ce sont plus de 10 000 migrants
01:12:29 qui ont traversé clandestinement
01:12:31 la Manche depuis le début de l'année,
01:12:33 depuis janvier 2024 et depuis les côtes françaises.
01:12:35 C'est une augmentation de près
01:12:37 de 35% par rapport
01:12:39 à la même période l'an dernier.
01:12:41 Cette immigration clandestine
01:12:43 qui, malgré les efforts du gouvernement
01:12:45 britannique, malgré la volonté de Richie Sounac
01:12:47 et de son gouvernement conservateur, n'arrive pas
01:12:49 à être endiguée.
01:12:51 Cette augmentation, les chiffres sortis
01:12:53 hier, 35% de plus sur la même période,
01:12:55 au début de l'année 2024,
01:12:57 pour ces embarcations illégales
01:12:59 qui traversent la Manche.
01:13:01 - Des chiffres records, pourtant cette semaine,
01:13:03 Sarah Menahe, le gouvernement se félicitait
01:13:05 de la baisse de l'immigration. Comment cela peut s'expliquer ?
01:13:07 - Ce qui a baissé dans les chiffres,
01:13:13 c'est l'immigration nette finalement,
01:13:15 c'est le nombre de départs par rapport au nombre d'arrivées.
01:13:17 Voilà ce qui a baissé, les chiffres
01:13:19 sont sortis également cette semaine,
01:13:21 vous l'avez dit, c'est l'Office national des statistiques
01:13:23 ici au Royaume-Uni qui a publié ces chiffres.
01:13:25 L'immigration légale finalement a chuté
01:13:27 par rapport à l'an dernier, les 4 premiers mois
01:13:29 de l'année 2024, on enregistre
01:13:31 une baisse d'environ un quart, 25%,
01:13:33 l'immigration légale
01:13:35 qui chute, notamment les visas
01:13:37 étudiants, près de
01:13:39 25% de demandes de visa étudiants
01:13:41 en moins, ce qui s'explique notamment
01:13:43 par la fin du regroupement familial ici au Royaume-Uni
01:13:45 depuis le début de l'année pour les étudiants,
01:13:47 les étudiants étrangers qui viennent
01:13:49 donc étudier ici au Royaume-Uni, n'ont plus le droit
01:13:51 de faire bénéficier leur famille de visas,
01:13:53 ce qui explique cette baisse de 25%
01:13:55 des demandes de visa notamment, donc c'est
01:13:57 l'immigration légale qui baisse, mais finalement
01:13:59 les traversées illégales, elles,
01:14:01 continuent de monter, ce qui est certain
01:14:03 Lionel, c'est que cette question
01:14:05 de l'immigration, cette question de l'immigration clandestine
01:14:07 notamment, sera au cœur, vous l'avez
01:14:09 dit, de la campagne et des élections
01:14:11 générales qui sont prévues ici au Royaume-Uni pour
01:14:13 le 4 juillet prochain.
01:14:15 Merci pour toutes ces informations, Sarah Menahy en direct
01:14:17 de Londres pour CNews.
01:14:19 On en parle avec nos
01:14:21 invités en plateau. Marc Baudrier, est-ce que
01:14:23 vous avez le sentiment que la Grande-Bretagne, le Royaume-Uni
01:14:25 est un exemple à suivre en matière
01:14:27 d'immigration par rapport à tout ce qui a été
01:14:29 mis en place ces dernières années ? On parlera
01:14:31 évidemment aussi de cette
01:14:33 idée d'envoyer par
01:14:35 charter notamment des demandeurs d'asile
01:14:37 en direction du Rwanda, mais cette politique
01:14:39 qui est menée, qui a été menée jusqu'à
01:14:41 présent, est-ce que c'est un exemple à suivre
01:14:43 pour les autres pays européens, même si
01:14:45 évidemment, on le sait, avec le Brexit
01:14:47 l'Angleterre n'en fait plus partie ?
01:14:49 Oui. Et l'Angleterre,
01:14:51 le Royaume-Uni a fait beaucoup
01:14:53 pour essayer de limiter l'immigration.
01:14:55 C'est un vrai débat chez eux.
01:14:57 Le Rwanda, vous l'avez dit, c'est quand même
01:14:59 une mesure extrêmement
01:15:01 inimaginable d'ailleurs en France,
01:15:03 tellement elle est radicale pour des
01:15:05 Français, en tout cas pour le pouvoir
01:15:07 français. Et donc ils font
01:15:09 beaucoup, ils n'ont pas fait assez parce que
01:15:11 l'attraction de l'Angleterre
01:15:13 sur les migrants
01:15:15 du monde entier, l'Afrique notamment,
01:15:17 reste extrêmement
01:15:19 forte. Et ça, il y a un
01:15:21 vrai problème. Parce qu'ils sont sûrs de trouver du travail
01:15:23 quasiment, apparemment. Ils sont sûrs de trouver, absolument.
01:15:25 Les indicateurs, les chiffres,
01:15:27 les migrants ont, même ceux
01:15:29 qui ne sont pas anglophones d'ailleurs, ont plus de chances
01:15:31 de trouver du travail. Absolument, même s'ils sont
01:15:33 illégaux, ils trouvent du travail tout de suite et donc
01:15:35 ils arrivent à vivre dans le monde entier, dans l'Afrique,
01:15:37 notamment, l'Angleterre
01:15:39 fait figure de paradis
01:15:41 à atteindre par tous les moyens.
01:15:43 Mais le Royaume-Uni,
01:15:45 simplement, je vais terminer par là,
01:15:47 va sans doute, dans les jours qui viennent,
01:15:49 accuser la France de laisser partir
01:15:51 des migrants de nos côtes
01:15:53 avec trop de laxisme
01:15:55 parce qu'il y a des accords passés
01:15:57 entre la France et le Royaume-Uni dans lesquels
01:15:59 la France doit normalement empêcher
01:16:01 les migrants de traverser.
01:16:03 Or, ils traversent, ils traversent de plus en plus,
01:16:05 on le voit bien. Et ça,
01:16:07 ça risque de poser des problèmes. Je crois que même
01:16:09 que la France reçoit des fonds du
01:16:11 Royaume-Uni, si j'ai bonne mémoire, pour
01:16:13 empêcher ces migrants de traverser.
01:16:15 Donc, c'est pas seulement la faute de
01:16:17 l'attractivité du Royaume-Uni,
01:16:19 même si c'est un élément majeur, mais c'est aussi
01:16:21 un volet
01:16:23 qui est de la responsabilité de la France.
01:16:25 - Et il faut encore le démontrer,
01:16:27 Christian Proutaud, effectivement, même s'il y a des accords,
01:16:29 même s'il y a cette frontière avec la Manche
01:16:31 évidemment, qui sépare les deux
01:16:33 pays, il faut démontrer que les Français ne font pas leur travail
01:16:35 dans ce cadre-là pour empêcher
01:16:37 les migrants d'aller en Angleterre.
01:16:39 Même si, peut-être que, d'une certaine manière,
01:16:41 ça peut arranger
01:16:43 la France de pouvoir, pardonnez-moi l'expression,
01:16:45 de se débarrasser de ces migrants et de les envoyer
01:16:47 en Angleterre. - Oui, d'abord, Lionel,
01:16:49 on ne s'en débarrasse pas, puisqu'il ne veut pas rester
01:16:51 chez nous. Donc, on les aide
01:16:53 à sortir de chez nous. - Bien sûr.
01:16:55 - Quand je dis "on les aide"...
01:16:57 - On peut faciliter les choses, oui. - Ce que je voudrais rappeler,
01:16:59 c'est qu'on se félicitait
01:17:01 la France et la Grande-Bretagne l'an
01:17:03 dernier, au mois de décembre, je crois,
01:17:05 justement, de l'efficacité des dispositifs
01:17:07 tels que vous l'évoquiez
01:17:09 tout à l'heure sur le financement.
01:17:11 Ils nous avaient aidés pour que
01:17:13 nos forces de frontières
01:17:15 puissent avoir plus de personnel,
01:17:17 le personnel étant payé. Donc, ils prenaient
01:17:19 à leur charge une partie
01:17:21 du contrôle de cette frontière qui maintenant
01:17:23 existe depuis le Brexit.
01:17:25 Et on s'en félicitait.
01:17:27 Maintenant, apparemment, ça passe
01:17:29 plus. Effectivement,
01:17:31 c'est à démontrer que ça passe plus
01:17:33 par la Manche, c'est-à-dire en provenance
01:17:35 de chez nous. Ça ne s'est pas prouvé.
01:17:37 Alors, après, je vais essayer de faire
01:17:39 du mauvais humour. Peut-être que
01:17:41 la mer est meilleure et que
01:17:43 les traversées sont plus faciles.
01:17:45 Mais il y a
01:17:47 quelque chose qui doit
01:17:49 expliquer cela, si c'est par la Manche,
01:17:51 bien sûr. Mais ça peut être
01:17:53 quand même par la
01:17:55 Belgique, également.
01:17:57 - Voilà. Mais en général, évidemment, c'est par la Manche,
01:17:59 par bateau, parfois avec
01:18:01 des embarcations
01:18:03 de pacotilles. Et il y a
01:18:05 souvent aussi des victimes. Et c'est une vraie problématique
01:18:07 qui semble quasi insoluble.
01:18:09 - Oui, mais je ne suis pas tout seul.
01:18:11 - Je ne sais pas si elle est insoluble, parce que
01:18:13 en l'état, elle est largement traitée
01:18:15 par les accords du Touquet, qui, en effet, sont
01:18:17 à mon sens, iniques. Et ils ont déjà
01:18:19 été évoqués. Dans le sens où
01:18:21 l'Angleterre, en gros, paye la France pour
01:18:23 sous-traiter la gestion de sa propre
01:18:25 frontière. Je considère que la France est
01:18:27 perdante dans ce
01:18:29 commerce-là, je dirais, entre guillemets.
01:18:31 Évidemment, on parle d'êtres humains, donc je mets
01:18:33 le terme "commerce" entre guillemets.
01:18:35 Cette gestion nous demande des ressources
01:18:37 humaines, qui mobilisent donc des moyens
01:18:39 financiers. Et en plus, ils nous demandent de gérer
01:18:41 une population qui, en fait,
01:18:43 ne veut pas rester chez nous. Elle n'a pas
01:18:45 vocation à s'intégrer, à travailler ici, etc.
01:18:47 Donc moi, je trouve qu'on y est largement
01:18:49 perdant. Par ailleurs, je veux dire que
01:18:51 cette problématique de l'immigration
01:18:53 illégale, elle est minoritaire
01:18:55 dans les chiffres de l'immigration, même en Angleterre.
01:18:57 On parle de 10 000 personnes depuis le début
01:18:59 de l'année. L'immigration légale
01:19:01 qui vient en Angleterre, c'est
01:19:03 entre 500 000 et 600 000 personnes par an.
01:19:05 C'est encore plus élevé que chez nous. Parce que
01:19:07 évidemment, l'Angleterre a une
01:19:09 tradition libérale qui fait qu'elle fait venir
01:19:11 énormément d'immigrations de travail, mais
01:19:13 on voit, à la faveur du 7 octobre
01:19:15 et de l'islamisme naissant
01:19:17 en Europe, qu'elle est confrontée
01:19:19 comme nous à des problématiques civilisationnelles
01:19:21 qui découlent de cette immigration.
01:19:23 - On a peut-être besoin de cette immigration légale
01:19:25 dont vous parlez, justement, à Grande-Bretagne.
01:19:27 - C'est très compliqué,
01:19:29 parce qu'en fait, maintenant, en effet, les économies
01:19:31 européennes se sont ajustées sur le
01:19:33 fait de faire venir massivement
01:19:35 des populations plus jeunes, d'ailleurs,
01:19:37 pour prendre des métiers
01:19:39 "sous-qualifiés". Moi,
01:19:41 je considère que si on arrêtait
01:19:43 l'immigration, évidemment, il y aurait
01:19:45 une période de remise en route des économies,
01:19:47 d'ajustement. Il faudrait refaire travailler
01:19:49 certaines populations peut-être
01:19:51 un peu plus âgées. Ça, c'est la réforme des retraites.
01:19:53 Il faudrait éventuellement augmenter les salaires
01:19:55 dans les métiers qu'on appelle "en tension"
01:19:57 et qui, en fait, sont sous-payés chez nous.
01:19:59 Et on fait venir une main-d'œuvre
01:20:01 immigrée pour la sous-payer,
01:20:03 ce que je trouve inhumain, à la fois pour
01:20:05 ceux qui vivent chez nous, comme pour ceux qu'on
01:20:07 fait venir ici. Donc, évidemment,
01:20:09 il y a une période d'ajustement économique
01:20:11 à chaque fois qu'il y a, je dirais, une décision
01:20:13 politique importante. C'est pour ça, d'ailleurs,
01:20:15 que la Grande-Bretagne a tant de problèmes économiques
01:20:17 depuis le Brexit. Mais, en tout cas,
01:20:19 ce que la Grande-Bretagne a et
01:20:21 que nous n'avons plus, c'est la souveraineté.
01:20:23 Et ça, ça lui permet de faire les ajustements politiques
01:20:25 qu'elle voudra, ce qui, à mon avis,
01:20:27 sera payant dans les années à venir.
01:20:29 On verra bien. - Et de faire, Karim Abrik, ce que ne
01:20:31 pourraient pas faire d'autres pays européens, c'est-à-dire
01:20:33 trouver un accord avec la France, donner de l'argent
01:20:35 pour essayer de retenir les migrants et les empêcher
01:20:37 de passer la Manche, ou payer
01:20:39 le Rwanda pour envoyer
01:20:41 des migrants, des
01:20:43 immigrés illégaux, en tout cas,
01:20:45 et continuer, donc, à essayer de
01:20:47 travailler sur cette immigration
01:20:49 clandestine. - Oui, puis,
01:20:51 en ce moment, vous l'avez mentionné,
01:20:53 cette idée de durcir
01:20:55 leur politique avec l'idée de délocaliser
01:20:57 les demandes
01:20:59 à l'extérieur du pays, que ça se fasse
01:21:01 au Rwanda. Et
01:21:03 on voit quand même, ça a même des répercussions
01:21:05 en ce moment sur d'autres pays. Sur
01:21:07 l'Irlande, je regardais, tout récemment,
01:21:09 c'était le 1er mai, il y a eu un campement
01:21:11 qui a été démantelé de
01:21:13 200 migrants.
01:21:15 Et il y a l'Irlande qui dit, attention,
01:21:17 ça a des conséquences, maintenant, ce que vous avez
01:21:19 décidé en Grande-Bretagne. Eh bien,
01:21:21 maintenant, il y a
01:21:23 des migrants qui viennent, qui arrivent en Irlande
01:21:25 parce qu'ils ont peur, éventuellement, de
01:21:27 se faire renvoyer
01:21:29 justement
01:21:31 au Rwanda. Alors, il y a des conséquences.
01:21:33 On voit que c'est beaucoup plus large,
01:21:35 que ça dépasse même la volonté
01:21:37 de la Grande-Bretagne de contrôler
01:21:39 ces flux migratoires. On voit que tant
01:21:41 qu'on règlera pas véritablement les
01:21:43 problèmes, si vous voulez, à la source,
01:21:45 qui causent les départs, on se
01:21:47 retrouve dans cette situation, en ce moment,
01:21:49 qui est extrêmement complexe.
01:21:51 Il y a, évidemment, sur l'attractivité
01:21:53 de la Grande-Bretagne, vous l'avez mentionné,
01:21:55 parce que le marché du travail, aussi,
01:21:57 un peu indépendamment des politiques,
01:21:59 est très flexible, ça commode
01:22:01 beaucoup de choses, aussi. On peut
01:22:03 aussi payer les gens
01:22:05 de façon clandestine.
01:22:07 Et il y a ce système, justement, ce marché
01:22:09 du travail qui s'autorégule,
01:22:11 mais ça vient avec toutes sortes d'autres problèmes,
01:22:13 aussi. Donc, on verra.
01:22:15 Et on a parlé de ce nombre record de
01:22:17 migrants au cours des derniers mois. On verra
01:22:19 si, au cours des prochaines semaines, ça va
01:22:21 plutôt baisser, étant donné
01:22:23 qu'ils ont durci
01:22:25 la politique. Est-ce que ça fait, au contraire,
01:22:27 que, comme on a annoncé que ça allait durcir,
01:22:29 bien, il y a une espèce d'arrivée
01:22:31 massive qui fait qu'il y a un sentiment d'urgence
01:22:33 et les gens décident de partir
01:22:35 tout de même. Donc, on verra au cours des prochains
01:22:37 mois, mais on voit que ça dépasse.
01:22:39 Il n'y a pas juste la Grande-Bretagne, il y a la France,
01:22:41 les différents pays européens.
01:22:43 Je pense que ce fameux
01:22:45 plan Marshall des pays de départ, il va falloir
01:22:47 qu'on en reparle parce que ça ne va pas aller en s'améliorant nécessairement.
01:22:51 - Oui, bien sûr. L'une des conséquences, d'ailleurs, de l'immigration illégale,
01:22:53 en France, cette fois,
01:22:55 ce sont les mineurs isolés qui
01:22:57 errent dans les rues de certaines villes.
01:22:59 C'est le cas de Nice, notamment, avec des associations
01:23:01 qui se sont mobilisées pour
01:23:03 dénoncer un manque de prise en charge,
01:23:05 alors que les policiers, eux, démontent
01:23:07 de leur côté en disant "Non, justement, la prise en charge
01:23:09 existe." Regardez le reportage
01:23:11 préparé par Tony Pitaro, Noémie Hardy
01:23:13 et Franck Triviau.
01:23:15 - Depuis un récent accord
01:23:17 avec le département et la préfecture,
01:23:19 les jeunes exilés mineurs qui souhaitent
01:23:21 faire valoir leur droit à la protection de l'enfance
01:23:23 doivent d'abord se présenter à la police.
01:23:25 Selon une association,
01:23:27 les mineurs ne seraient pas bien pris en charge.
01:23:29 - Depuis plus d'une semaine,
01:23:31 quand les jeunes se présentent, on ne les accepte plus
01:23:33 au commissariat. La raison invoquée
01:23:35 est que le local dédié aux mineurs non accompagnés,
01:23:37 qui ne comportent que huit places,
01:23:39 a été dégradé. Des travaux
01:23:41 seraient en cours. Les policiers
01:23:43 disent aux jeunes garçons et jeunes filles d'attendre
01:23:45 à l'extérieur, sans eau, sans nourriture,
01:23:47 sans accompagnement, parfois
01:23:49 sous la pluie, parfois toute la nuit.
01:23:51 - Selon les policiers, malgré l'attente,
01:23:53 les mineurs sont toujours accueillis.
01:23:55 - Mes collègues font en fait avec les moyens
01:23:57 qu'ils ont aussi. Donc c'est vrai que des fois,
01:23:59 il peut y avoir un peu d'attente devant le commissariat,
01:24:01 mais les mineurs sont pris en compte.
01:24:03 - A quelques kilomètres, à Menton,
01:24:05 un centre d'accueil pour les mineurs isolés
01:24:07 aurait dû ouvrir, mais un collectif
01:24:09 de citoyens s'y est opposé. Pour eux,
01:24:11 ce n'est pas la solution.
01:24:13 - L'histoire nous l'a déjà montré, quand on a fait
01:24:15 des banlieues où on a parqué
01:24:17 des gens, le fait de ghettoiser des gens
01:24:19 dans un endroit,
01:24:21 n'apporte aucune solution.
01:24:23 - Menton fait partie des villes touchées par une augmentation
01:24:25 de mineurs étrangers non accompagnés.
01:24:27 - Et la problématique,
01:24:29 Marc Baudrier, c'est qu'on ne sait pas
01:24:31 où les mettre, effectivement. S'il y a cette
01:24:33 difficulté de capacité
01:24:35 d'accueil notamment, mais la volonté
01:24:37 aussi de cette prise en charge,
01:24:39 si on ne dispose pas de moyens,
01:24:41 comment faire ?
01:24:43 - La difficulté, surtout,
01:24:45 c'est qu'on est absolument incapable
01:24:47 de contrôler le nombre des arrivées,
01:24:49 qu'on est complètement submergé
01:24:51 par l'arrivée de ces mineurs isolés
01:24:53 qui ne sont d'ailleurs pas tous mineurs,
01:24:55 on le sait bien.
01:24:57 Et donc, voilà, l'État
01:24:59 est démuni. On a des associations
01:25:01 comme la CIMAD, qui sont
01:25:03 d'ailleurs largement rémunérées par
01:25:05 les contribuables français,
01:25:07 qui poussent
01:25:09 ces immigrés
01:25:11 qui les conseillent, etc.,
01:25:13 et qui servent en réalité de pompe
01:25:15 aspirante en France,
01:25:17 et donc qui n'arrangent pas la situation.
01:25:19 Et les pouvoirs publics
01:25:21 sont submergés. Et de fait,
01:25:23 8 places dans un commissariat pour des mineurs isolés,
01:25:25 à Menton, où on sait
01:25:27 qu'il y a une porte d'arrivée
01:25:29 de ces mineurs en France,
01:25:31 c'est évidemment insuffisant.
01:25:33 Mais combien est-ce que ça va coûter aux contribuables
01:25:35 de mettre 100 places, 200 places,
01:25:37 peut-être davantage, pour...
01:25:39 Il faut tarir absolument ce flux
01:25:41 dans les pays d'origine,
01:25:43 et pour l'instant, rien n'est fait pour cela.
01:25:45 - Voilà. Et quand ils arrivent en France,
01:25:47 notamment en passant par l'Italie, Michael Sadoun,
01:25:49 on n'a pas la capacité pour les accueillir,
01:25:51 parce qu'ils sont trop nombreux, et ils errent
01:25:53 dans les rues, et il peut se produire
01:25:55 beaucoup de choses, notamment de l'insécurité
01:25:57 et des violences, notamment.
01:25:59 - C'est une évidence. D'abord, je veux dire que le témoignage
01:26:01 qui est fait par la CIMAD est totalement
01:26:03 à mettre en cause, puisque je rappelle
01:26:05 que la CIMAD, c'est notamment l'association
01:26:07 qui a milité pour que M. Mogouchkov,
01:26:09 qui est l'assassin de Dominique Bernard,
01:26:11 reste en France. Donc ce sont des associations
01:26:13 qui sont parfaitement militantes
01:26:15 et que, personnellement, je conteste.
01:26:17 Je conteste aussi le fait
01:26:19 qu'on traiterait mal les mineurs isolés
01:26:21 en France. C'est totalement faux.
01:26:23 La France consacre chaque année 2 milliards d'euros
01:26:25 au traitement des mineurs isolés.
01:26:27 Les mineurs isolés, on estime
01:26:29 qu'il y en a 40 000 sur le territoire français.
01:26:31 Ça fait 50 000 euros par an
01:26:33 par mineur isolé.
01:26:35 Ils sont parfois logés dans des hôtels,
01:26:37 nourris, au frais de l'État.
01:26:39 C'est peut-être aussi l'honneur de la France que de le faire.
01:26:41 Il n'y a aucun problème. Mais qu'on ne dise pas
01:26:43 que la France ne fait rien pour ces gens-là, c'est parfaitement faux.
01:26:45 Ensuite, des études qualitatives
01:26:47 et notamment une étude du Sénat
01:26:49 a montré que la plupart de ces mineurs isolés
01:26:51 n'étaient absolument pas mineurs,
01:26:53 que, évidemment, nous n'avions pas le droit
01:26:55 de leur faire des tests osseux pour voir
01:26:57 s'ils avaient l'âge ou non d'être traités
01:26:59 comme des mineurs. Ce qui fait
01:27:01 que ce système est en dysfonctionnement
01:27:03 complet. On devrait
01:27:05 réformer ça d'urgence. Malheureusement,
01:27:07 ça n'a pas été fait. C'est une occasion manquée
01:27:09 par la dernière loi de l'immigration.
01:27:11 Je le regrette parce que les mineurs isolés,
01:27:13 au-delà de ça, constituent un vrai
01:27:15 problème de sécurité en France.
01:27:17 On connaît, malheureusement,
01:27:19 leur embrigadement dans les
01:27:21 trafics de drogue. C'est un peu malgré eux, mais
01:27:23 c'est comme ça. Leur non-statut juridique
01:27:25 permet aux trafiquants de les utiliser
01:27:27 pour faire de la petite main-d'œuvre.
01:27:29 Par ailleurs,
01:27:31 la majorité des mineurs qui sont
01:27:33 déférés devant le parquet de Paris
01:27:35 sont des mineurs, sont ces profils
01:27:37 de mineurs isolés. Il y a aussi
01:27:39 une énorme surreprésentation de ces profils
01:27:41 dans la délinquance des mineurs. Ce qui n'est
01:27:43 évidemment jamais évoqué par Gabriel Attal
01:27:45 quand il parle de la violence des jeunes. C'est un
01:27:47 problème majeur et qui n'est pas
01:27:49 encore traité, ce que je regrette. Il est protégé, en effet,
01:27:51 par le statut de mineur, mais on ne
01:27:53 peut pas le prouver. C'est toute la problématique
01:27:55 d'ailleurs, Christian Proutot,
01:27:57 pour arriver à démontrer qu'une personne
01:27:59 est mineure ou ne l'est pas. Parce que
01:28:01 parfois, il y a des mineurs, alors il peut y avoir
01:28:03 des mineurs qui ont une corpulence extrêmement développée,
01:28:05 mais parfois des mineurs qui
01:28:07 semblent tout de même très âgés.
01:28:09 Oui, mais
01:28:11 ce n'est pas la première fois qu'on se pose
01:28:13 malheureusement ce genre de questions. Mais on n'a toujours pas
01:28:15 trouvé la solution, Christian Proutot. Vous voyez, même le
01:28:17 test osseux n'est pas référencé
01:28:19 ou appliqué, en tout cas, comme tel.
01:28:21 Bien évidemment, mais vous vous rendez compte qu'on est en train
01:28:23 de parler de savoir si quelqu'un est
01:28:25 mineur ou pas, alors que, c'était évoqué
01:28:27 par Marc tout à l'heure, et même
01:28:29 Michael l'a évoqué, le problème
01:28:31 il est à la source.
01:28:33 On confond toujours
01:28:35 le robinet et puis
01:28:37 la baignoire qui déborde.
01:28:39 Avant que
01:28:41 la baignoire déborde, il faut penser à fermer
01:28:43 le robinet. Et cette problématique,
01:28:45 même s'il faut gérer l'urgence, on est
01:28:47 tout à fait d'accord, qui d'ailleurs est plus
01:28:49 ou moins bien géré avec certaines
01:28:51 régions, en particulier pour les mineurs
01:28:53 isolés, parce que
01:28:55 il y a des régions qui donnent le
01:28:57 sentiment, peut-être à le peuple
01:28:59 d'Azur, c'est un petit peu ça,
01:29:01 de moins s'en occuper que d'autres.
01:29:03 Ça c'est une évidence.
01:29:05 Mais, ou peut-être parce qu'ils considèrent que
01:29:07 ils en en pront... - Il n'y a pas de place aussi, il n'y a pas
01:29:09 de capacité d'accueil, à Menton il devait y avoir
01:29:11 un centre qui devait être construit, ce n'est pas le cas.
01:29:13 Parfois, on a vu un reportage
01:29:15 il y a quelques semaines, on les place dans un
01:29:17 hôtel, l'hôtel est complètement dégravé,
01:29:19 les riverains autour de l'établissement
01:29:21 ont peur, et parce que ça cause aussi beaucoup
01:29:23 de nuisances, donc on ne s'en sort pas.
01:29:25 - Non, non, mais comme beaucoup de problèmes
01:29:27 on est dépassé,
01:29:29 c'est un peu le cas qu'on
01:29:31 évoquait tout à l'heure avec la Grande-Bretagne,
01:29:33 on est dépassé par un phénomène qui est mondial,
01:29:35 et en particulier
01:29:37 par rapport à l'Afrique,
01:29:39 où les problèmes économiques
01:29:41 donnent le sentiment que l'Europe,
01:29:43 c'est là où il faut aller pour avoir
01:29:45 une existence. Mais je voudrais
01:29:47 juste revenir pour la fausse bonne idée
01:29:49 des Britanniques, dont on le sait
01:29:51 qu'elle vient de Johnson au départ,
01:29:53 et que... - Par rapport au Rwanda,
01:29:55 - Oui, au Rwanda, pardon, j'aurais dû
01:29:57 être plus explicite.
01:29:59 Mais quand on fait le calcul de ce que
01:30:01 cette manœuvre a coûté pour je ne sais plus combien,
01:30:03 une première expédition de 300,
01:30:05 je crois, c'est phénoménal.
01:30:07 L'argent
01:30:09 qui a été dépensé pour faire ce coup
01:30:11 politique est incroyable.
01:30:13 Surtout que c'est un engagement qui a été signé
01:30:15 avec la Grande-Bretagne,
01:30:17 pour que le Rwanda
01:30:19 continue à avoir du financement
01:30:21 pour assurer une humanité
01:30:23 aux gens qu'on envoie là-bas.
01:30:25 Ça laisse perplexe
01:30:27 sur l'efficacité du système.
01:30:29 - Et ces mineurs, quels qu'ils soient, d'ailleurs,
01:30:31 qu'ils se situent en Grande-Bretagne ou en France,
01:30:33 carrément bris, qu'ils sont
01:30:35 souvent pointés du doigt, alors à tort
01:30:37 ou à raison, mais
01:30:39 pour être à l'origine des violences, de l'augmentation
01:30:41 des violences?
01:30:43 - Je pense que vous l'avez bien mentionné,
01:30:45 Mikael Sadoun, c'est-à-dire qu'ils deviennent
01:30:47 aussi des proies faciles
01:30:49 pour des réseaux.
01:30:51 Ça devient aussi...
01:30:53 C'est ça, ça peut devenir
01:30:55 un problème aussi d'insécurité.
01:30:57 Et moi, je veux aussi
01:30:59 qu'on puisse parler de ces
01:31:01 communautés,
01:31:03 ces villages, ces villes qu'ils accueillent.
01:31:05 C'est-à-dire qu'on entend, oui, les associations,
01:31:07 j'entends bien, et évidemment,
01:31:09 il y a ce souci d'accueil de la France
01:31:11 et elle le fait, mais est-ce qu'on peut
01:31:13 aussi entendre ces
01:31:15 communes qui se retrouvent dans une situation
01:31:17 à gérer, finalement, un enjeu qui est national,
01:31:19 avec des moyens qui ne sont pas
01:31:21 nécessairement... qui ne sont pas
01:31:23 en fait illimités, c'est ça aussi.
01:31:25 Donc, il y a des communes qui avaient accepté,
01:31:27 par exemple, d'avoir certains centres
01:31:29 sur leur territoire, en se disant, oui, on va
01:31:31 aider, mais vous avez la capacité
01:31:33 d'accueillir, de protéger
01:31:35 pour un certain nombre, et comme
01:31:37 on ne règle pas le problème de
01:31:39 l'afflux, ben, ils se retrouvent
01:31:41 complètement débordés, et
01:31:43 il y a des communes, des citoyens,
01:31:45 des politiques qui ne peuvent pas
01:31:47 en parler tout de suite, ils se font
01:31:49 taxer d'être intolérants,
01:31:51 d'être xénophobes, alors que
01:31:53 ça vient complètement bousculer,
01:31:55 si vous voulez, l'écosystème aussi
01:31:57 de ces villages, et ça, il faut
01:31:59 entendre ces préoccupations.
01:32:01 - Merci, Karim Abrik, de nous avoir
01:32:03 accompagnés. Merci à
01:32:05 Marc Baudrier également. On va
01:32:07 garder Miquel Sadoun et Christian Proutot, d'autres invités
01:32:09 vont nous rejoindre dans quelques instants. Une pause,
01:32:11 et d'autres thématiques sur CNews, à tout de suite.
01:32:13 On se retrouve en direct sur CNews
01:32:19 avec nos invités, Miquel Sadoun, Christian
01:32:21 Proutot, Mathieu Hoque nous a rejoints. Bonjour,
01:32:23 soyez le bienvenu. Nos thématiques, nos débats, dans
01:32:25 quelques instants, mais d'abord, l'information
01:32:27 et un point complet, avec Isabelle Piboulot.
01:32:29 - En pleine campagne des
01:32:31 européennes, Emmanuel Macron est en visite d'Etat
01:32:33 de trois jours en Allemagne.
01:32:35 Après Berlin, le président se rendra à Dresde
01:32:37 et Münster pour réaffirmer la force
01:32:39 du couple franco-allemand.
01:32:41 Un déplacement outre-Rhin important pour tenter
01:32:43 de dépasser des différents et à l'heure
01:32:45 de défis européens majeurs,
01:32:47 allant de la guerre en Ukraine aux rivalités
01:32:49 commerciales. On écoute le chef de l'Etat.
01:32:51 - On n'a jamais eu autant d'ennemis
01:32:53 à l'intérieur et à l'extérieur.
01:32:55 Je pense qu'on vit un moment
01:32:57 de notre Europe, je l'ai dit il y a quelques
01:32:59 semaines, qui est existentiel, parce que
01:33:01 je crois vraiment que notre Europe peut mourir.
01:33:03 D'abord parce qu'on a
01:33:05 le retour de la guerre en Europe, avec
01:33:07 l'agression russe en Ukraine.
01:33:09 Et on disait "l'Europe, c'est la paix", regardez.
01:33:11 - Et puis,
01:33:13 il y a 15 jours, des élections
01:33:15 européennes, Emmanuel Macron a relancé l'idée
01:33:17 d'un débat avec Marine Le Pen.
01:33:19 "Je suis à sa disposition", a
01:33:21 déclaré le chef de l'Etat dans Le Parisien.
01:33:23 La députée du Rassemblement national,
01:33:25 elle, pourrait accepter,
01:33:27 mais sous certaines conditions.
01:33:29 Voici la réaction de notre journaliste politique,
01:33:31 Elodie Huchard.
01:33:33 - Emmanuel Macron montre qu'il veut ce débat, il dit, je le cite,
01:33:35 "si on pense que c'est une élection où se joue une partie
01:33:37 du destin de la France, que je crois il faut débattre,
01:33:39 je suis à sa disposition, la balle
01:33:41 est dans son camp. En revanche, cette offre
01:33:43 n'est valable que sous 15 jours". Il explique
01:33:45 qu'il ne pourrait pas débattre hors élection européenne
01:33:47 en raison de son statut de chef de l'Etat.
01:33:49 Et cet argument est un peu étonnant,
01:33:51 parce que justement, on se demande pourquoi Emmanuel
01:33:53 Macron, président de la République, irait débattre
01:33:55 face à une présidente de groupe.
01:33:57 Il charge aussi le Rassemblement
01:33:59 national, toujours devant nos confrères du Parisien.
01:34:01 Il dit, je cite, "c'est le premier
01:34:03 parti démagogique de France, un parti
01:34:05 qui change d'avis tout le temps". Il cite notamment
01:34:07 l'euro ou bien encore la Nouvelle-Calédonie.
01:34:09 Ça répond à une stratégie du chef
01:34:11 de l'Etat à son entourage, nous expliquer qu'il voulait
01:34:13 aller combattre le RN sur ses idées
01:34:15 et non pas sur des caricatures qu'on fait
01:34:17 parfois de ce parti.
01:34:19 Il a dit justement récemment qu'il ne jugeait pas
01:34:21 les électeurs mais bien les idées.
01:34:23 Et puis à ceux qu'il accuse d'installer ce duel
01:34:25 entre majorité et RN, il dit
01:34:27 "je n'installe aucun match, on a les adversaires que le peuple
01:34:29 nous donne". Il explique aussi
01:34:31 qu'il reste optimiste pour les sondages.
01:34:33 Il dit "je n'ai jamais cru, on sondage, on verra".
01:34:35 Le 9 juin, on sait aussi que le président
01:34:37 de la République aurait voulu s'investir davantage
01:34:39 dans les élections européennes mais que notamment
01:34:41 la crise en Nouvelle-Calédonie l'en a empêché.
01:34:43 Dans le reste de l'actualité,
01:34:45 l'Olympique lyonnais dénonce
01:34:47 une erreur de parcours après les heures
01:34:49 survenues en marge de la finale de Coupe de France
01:34:51 hier. Au péage
01:34:53 de Fresnes, les montaubans des bus ont été
01:34:55 endommagés alors que les supporters
01:34:57 lyonnais et parisiens n'étaient pas
01:34:59 censés se croiser sur leurs itinéraires.
01:35:01 Les détails avec Clotilde Payet,
01:35:03 Célia Gruyère et Yael Benhamou.
01:35:05 Cette carcasse
01:35:07 de bus complètement carbonisée
01:35:09 témoigne de l'extrême violence
01:35:11 d'Eriks opposant une centaine de supporters
01:35:13 lyonnais et parisiens
01:35:15 quelques heures avant la finale de Coupe de France
01:35:17 de l'île hier.
01:35:21 Selon le préfet Bertrand Gaume,
01:35:23 tout a commencé lorsque
01:35:25 des supporters ont déclenché les sécurités
01:35:27 du bus pour sortir
01:35:29 et attaquer l'équipe adverse
01:35:31 qui a de son côté répliqué en envoyant
01:35:33 des fumigènes contre l'un des autocars.
01:35:35 Il y a eu l'Eriks,
01:35:39 très violente,
01:35:41 au moins 8 policiers
01:35:43 ont été légèrement blessés,
01:35:45 plusieurs tirs de grenades lacrymogènes ont eu lieu,
01:35:47 mais l'ordre a pu être rétabli
01:35:49 très rapidement.
01:35:51 Pourtant, depuis deux mois,
01:35:53 toutes les parties prenantes s'affairaient pour que
01:35:55 lyonnais et parisiens ne se croisent pas.
01:35:57 Au sud de l'île, les supporters du PSG
01:35:59 devaient passer par le PH de Frenne,
01:36:01 alors que les supporters de l'OL
01:36:03 parlèrent de rume en cours.
01:36:05 Pour l'OL, la police est responsable
01:36:07 de cette erreur de parcours.
01:36:09 L'escorte de police a décidé de faire passer
01:36:11 7 cars lyonnais au milieu des 18
01:36:13 cars parisiens rassemblés au PH de Frenne.
01:36:15 Le chef de l'État Emmanuel Macron,
01:36:17 présent au stade, a condamné
01:36:19 ces affrontements avec la plus
01:36:21 grande fermeté. La Fédération
01:36:23 française de football a aussi déclaré
01:36:25 que ces actes de violence sont inadmissibles
01:36:27 et à l'opposé des valeurs qui doivent
01:36:29 être portées par le football.
01:36:31 Conjointement avec l'Irlande et la Norvège,
01:36:35 l'Espagne reconnaîtra un État
01:36:37 palestinien à partir de mercredi.
01:36:39 Depuis Bruxelles, le ministre espagnol
01:36:41 des Affaires étrangères a justifié
01:36:43 cette décision comme étant une justice
01:36:45 rendue au peuple palestinien.
01:36:47 Le peuple palestinien a le droit d'avoir un État,
01:36:53 tout comme le peuple israélien,
01:36:55 et de vivre côte à côte dans la paix,
01:36:57 la sécurité et le bon voisinage.
01:36:59 La reconnaissance de l'État palestinien
01:37:05 est une justice pour le peuple palestinien.
01:37:07 C'est la meilleure garantie de sécurité
01:37:09 pour Israël et une nécessité
01:37:11 absolue pour parvenir à la paix dans la région.
01:37:13 Je vous retrouve à 16h30 pour un prochain point sur l'actualité.
01:37:15 La suite est avec vous, Lionel.
01:37:17 Merci Isabelle Pibello.
01:37:19 Avec nos invités, nous partons en Nouvelle-Calédonie,
01:37:21 où la tension reste vive,
01:37:23 où la mission de rétablir l'ordre
01:37:25 dans les jours à venir,
01:37:27 c'est ce qu'a dit le président Emmanuel Macron,
01:37:29 se révèle difficile,
01:37:31 notamment à Caméré, l'un des quartiers
01:37:33 les plus sensibles de Nouméa,
01:37:35 qui a été pris d'assaut par les forces de l'ordre hier.
01:37:37 Une opération spéciale pour reprendre le contrôle
01:37:39 sur une zone particulièrement agitée
01:37:41 depuis le début des émeutes Clotilde Payet.
01:37:43 C'est une opération militaire
01:37:45 de grande ampleur qui s'est déroulée hier
01:37:47 dans ce quartier de Nouméa.
01:37:49 Des gendarmes, des hélicoptères
01:37:53 et des convois ont été mobilisés
01:37:55 pour sécuriser cette zone
01:37:57 contrôlée par les émeutiers.
01:37:59 Ici, de nombreux barrages ont été installés,
01:38:01 des bâtiments, des maisons et des voitures
01:38:03 ont été pillés et incendiés.
01:38:05 Ainsi, une dizaine de tractopelles se sont activées
01:38:07 pour déblayer les amas de débris encore en feu,
01:38:09 sous l'oeil des gendarmes
01:38:11 qui sécurisent la zone.
01:38:13 Une opération exceptionnelle et efficace,
01:38:15 dont s'est félicité Marie Guevenou.
01:38:17 Nous avons, grâce au travail des gendarmes
01:38:19 des gendarmes mobiles et du RAID,
01:38:21 repris sur toute une journée d'action
01:38:23 un quartier,
01:38:25 qui est celui de Caméret,
01:38:27 grâce au travail du RAID, des gendarmeries,
01:38:29 avec le soutien des hélicoptères,
01:38:31 qui ont permis de reprendre le quartier
01:38:33 et de le faire de façon durable,
01:38:35 puisque des forces ont resté en place.
01:38:37 Les transports qui étaient coincés dans l'archipel
01:38:39 en raison des émeutes commencent à être rapatriés.
01:38:41 Des premiers vols à bord d'appareils militaires
01:38:43 ont décollé hier de l'aérodrome de Magenta,
01:38:45 à Nouméa. L'état d'urgence reste maintenu
01:38:47 sur l'île pour le moment.
01:38:49 Et dans un instant,
01:38:51 je vais demander à nos invités si l'ordre a été rétabli,
01:38:53 pour combien de temps, si ça peut durer.
01:38:55 Mais d'abord, je profite de votre présence,
01:38:57 Christian Proutaud, pour que vous nous expliquiez
01:38:59 ce qu'il s'est produit en termes d'opération,
01:39:01 ce qui a pu se produire sur les images parcellaires
01:39:03 que l'on a pu voir pour rétablir l'orge,
01:39:05 pour reprendre le pouvoir
01:39:07 dans un quartier
01:39:09 apparemment compliqué. Comment on agit ?
01:39:11 Puisque c'est le GIGN, notamment les gendarmes
01:39:13 en tout cas, qui ont été cités
01:39:15 et qui ont été sollicités.
01:39:17 - Alors, je voudrais juste corriger
01:39:19 ce qui a été dit.
01:39:21 C'est pas une opération militaire.
01:39:23 C'est du rétablissement de l'ordre
01:39:25 avec des forces de gendarmerie
01:39:27 qui, bien sûr, ont un statut militaire,
01:39:29 mais là, font du maintien de l'ordre
01:39:31 et en particulier du rétablissement
01:39:33 de l'ordre
01:39:35 dans le cadre des missions telles qu'on les a,
01:39:37 CRS ou gendarmes.
01:39:39 - Comment procèdons-nous pour rétablir l'ordre
01:39:41 dans un quartier comme ça ?
01:39:43 - Eh bien, on va se saisir
01:39:45 des gens qui déstabilisent,
01:39:47 qui mettent le désordre.
01:39:49 Ça s'appelle les interpellations.
01:39:51 Donc, il faut interpeller,
01:39:53 détruire les barrages.
01:39:55 Pourquoi interpeller ?
01:39:57 Parce qu'on sait qu'ils reviennent.
01:39:59 Et ça permet aussi de vérifier la réalité
01:40:01 d'un mouvement
01:40:03 qui serait dû simplement
01:40:05 à des obsessions
01:40:07 ou des actes politiques indépendantistes
01:40:09 soutenus par on sait pas trop qui,
01:40:11 puisqu'on nous explique
01:40:13 que le CCAT lui-même
01:40:15 ne tient plus sa base,
01:40:17 qui était la base la plus active,
01:40:19 en main.
01:40:21 Il ne faut pas oublier
01:40:23 qu'il y a eu une grosse partie
01:40:25 de ces événements qui étaient plus du pillage
01:40:27 que des revendications politiques
01:40:29 affirmées. Puisque dans tous les gens
01:40:31 qui sont passés en comparution immédiate,
01:40:33 tous, ils disaient qu'ils avaient
01:40:35 besoin d'un frigo, ils avaient besoin
01:40:37 d'une plaque.
01:40:39 Alors, il y a un problème, on est tous d'accord,
01:40:41 mais les gens
01:40:43 qui ne participent pas
01:40:45 ou du moins qui font tout
01:40:47 pour ne pas participer
01:40:49 à un échange politique
01:40:51 sérieux, à des négociations
01:40:53 qui sont dans la rue,
01:40:55 ne font que du désordre.
01:40:57 Le but donc est de rétablir
01:40:59 l'ordre et d'interpeller les gens
01:41:01 qui créent le désordre.
01:41:03 - Sur les images du reportage, on a aperçu
01:41:05 des gendarmes justement avec ce qu'on appelle
01:41:07 des lances-grenades, c'est ça ? - Oui.
01:41:09 - Ce tuyau que l'on porte de manière quasi-verticale
01:41:11 avec des projectiles qui sont peut-être
01:41:13 des grenades lacrymogènes.
01:41:15 Est-ce que cela veut dire que c'est pour rétablir
01:41:17 l'ordre et maîtriser
01:41:19 et interpeller les personnes dont vous parliez
01:41:21 ou est-ce que ce sont des échanges
01:41:23 de tirs qu'il peut y avoir avec
01:41:25 la population notamment ?
01:41:27 - La population aussi, bien sûr.
01:41:29 - Le but dans un premier temps,
01:41:31 c'est à partir du moment où vous savez qu'en face
01:41:33 ils se sont fait des stocks sur leur barrage
01:41:35 de cailloux, de tout ce que vous voulez,
01:41:37 c'est d'éviter
01:41:39 de perdre du personnel
01:41:41 par ces projections.
01:41:43 Donc en déstabilisant
01:41:45 un peu le barrage,
01:41:47 parce que le gaz lacrymogène,
01:41:49 c'est pas facile de s'y habituer,
01:41:51 j'en sais quelque chose. Parce que même pour nous,
01:41:53 quand j'en faisais du maintien de l'ordre
01:41:55 il y a longtemps avant,
01:41:57 on le respire aussi.
01:41:59 Il n'empêche que c'est quelque chose
01:42:01 qui vous donne
01:42:03 un avantage offensif
01:42:05 au moment où vous voulez
01:42:07 justement prendre
01:42:09 le barrage et le détruire.
01:42:11 - Michel Sadou, est-ce que vous avez l'impression
01:42:13 que l'ordre est rétabli ?
01:42:15 Ou en tout cas qu'il est sur le point de l'être ?
01:42:17 Sur l'archipel et pas uniquement dans ce quartier
01:42:19 qui semble avoir été repris notamment par les gendarmes.
01:42:21 - Il est en train d'être rétabli
01:42:23 mais pour que cet ordre soit pérenne,
01:42:25 il faut maintenant deux choses. Déjà un traitement judiciaire
01:42:27 des personnes qui sont interpellées.
01:42:29 Et là peut-être que Christian Proto saura nous dire
01:42:31 ce qu'il adviendra de ces personnes
01:42:33 une fois qu'elles ont été interpellées, quel sera leur traitement judiciaire.
01:42:35 La deuxième chose c'est quand même apporter
01:42:37 une réponse politique pour que la situation
01:42:39 ne redevienne pas comme avant.
01:42:41 Puisque la mobilisation de force
01:42:43 de l'ordre sur place et le rétablissement de la sécurité
01:42:45 c'est la normalité.
01:42:47 Mais pour que maintenant cette situation soit pérenne,
01:42:49 il faut apporter une réponse politique
01:42:51 et j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron de ce point de vue là
01:42:53 a relativement failli.
01:42:55 Son voyage n'a pas vraiment marché.
01:42:57 Le FLNKS a profité d'ailleurs
01:42:59 de ce voyage pour
01:43:01 faire un communiqué un peu bravache
01:43:03 dans lequel il disait que le gouvernement
01:43:05 a finalement plié devant leur revendication.
01:43:07 Donc il me semble que dans la séquence,
01:43:09 Emmanuel Macron aurait dû se focaliser
01:43:11 sur d'abord le rétablissement de l'ordre.
01:43:13 - Donc un passage en force ?
01:43:15 - Ben...
01:43:17 - Parce que lui justement a précisé
01:43:19 qu'il ne voulait pas passer en force.
01:43:21 En tout cas que la réforme passe en force.
01:43:23 C'est toute la problématique.
01:43:25 - La dernière fois je peux le comprendre
01:43:27 parce que la situation politique ne permet peut-être pas
01:43:29 de le faire là dans l'instant.
01:43:31 Mais en tout cas, regardantir le fait que la Nouvelle-Calédonie
01:43:33 en vertu des trois référendums qui se sont déroulés,
01:43:35 même des quatre avec celui de 87, est française.
01:43:37 Et que la France a une responsabilité
01:43:39 sur les citoyens français qui vivent
01:43:41 sur cette île là.
01:43:43 Pour ce qui concerne la réforme, le dégel
01:43:45 du corps électoral,
01:43:47 je ne suis pas sûr que ce soit si pressant que ça.
01:43:49 C'est un autre sujet.
01:43:51 Mais d'abord, rappelez que la Nouvelle-Calédonie est française
01:43:53 et rétablir l'ordre là-bas avant de donner droit
01:43:55 aux revendications de certains canards
01:43:57 qui peuvent être légitimes mais qui ne sont pas incarnés
01:43:59 par les émeutiers et les racraïs
01:44:01 qui pillent et qui cassent.
01:44:03 - Et qui sont minoritaires.
01:44:05 - Les indépendantistes...
01:44:07 - C'est de ça dont on parle quand même
01:44:09 sur la Nouvelle-Calédonie.
01:44:11 C'est que là, aujourd'hui, un mouvement indépendantiste
01:44:13 minoritaire sur un territoire d'outre-mer français
01:44:15 instaure un rapport de force
01:44:17 avec le président de la République
01:44:19 et le président de la République, d'un point de vue politique,
01:44:21 comme l'a dit Mickaël, cède.
01:44:23 Et c'est ça le problème qui est essentiel
01:44:25 sur le fond de cette histoire.
01:44:27 C'est-à-dire que le président de la République,
01:44:29 sur l'utilité de sa visite,
01:44:31 elle était à deux ordres. Sur la partie sécuritaire,
01:44:33 c'était de soutenir les forces policières,
01:44:35 les forces du GIGN également,
01:44:37 qui sont mobilisées et qui ont,
01:44:39 qui méritent le soutien de la part
01:44:41 du plénantier et de la part du plus haut sommet de l'État.
01:44:43 Donc là-dessus, il a réussi son opération.
01:44:45 En revanche, sur la question de la reconstruction
01:44:47 post-crise de la Nouvelle-Calédonie,
01:44:49 ce qui devait être un objectif
01:44:51 de la visite du président de la République
01:44:53 pour pouvoir dresser des perspectives,
01:44:55 il n'a pas donné de perspectives sur l'accord politique,
01:44:57 effectivement, parce que, comme je le disais,
01:44:59 les indépendantistes minoritaires le mettent
01:45:01 dans le rapport de force et vont obtenir gain de cause.
01:45:03 Et puis aussi, il n'a pas dressé
01:45:05 les perspectives économiques aussi pour l'archipel
01:45:07 de la Nouvelle-Calédonie,
01:45:09 avec deux points. Un, la diversification
01:45:11 de l'économie du nickel. On n'a pas de plan aujourd'hui
01:45:13 pour diversifier l'économie du nickel en Nouvelle-Calédonie.
01:45:15 Et puis le deuxième élément, c'est la question
01:45:17 de la prégnance des dépenses sociales
01:45:19 en Nouvelle-Calédonie, puisque en Nouvelle-Calédonie,
01:45:21 quand même, 40% des dépenses publiques
01:45:23 sont des dépenses sociales, comme dans le reste de nos outre-mer.
01:45:25 Il faut changer de logiciel pour les outre-mer
01:45:27 qui passent sur un logiciel productif
01:45:29 de croissance plutôt que de l'assistanat.
01:45:31 Alors, sur le cas d'Emmanuel Macron,
01:45:33 justement, et qui parfois,
01:45:35 en matière de diplomatie, ou quand il s'agit
01:45:37 d'un territoire
01:45:39 d'outre-mer et dans une forme
01:45:41 d'entre-deux. Il y a eu
01:45:43 "je ne veux pas passer en force", mais néanmoins,
01:45:45 ça a été considéré ou estimé
01:45:47 notamment par les indépendantistes
01:45:49 comme une concession. Dans un
01:45:51 entretien au quotidien Le Parisien Aujourd'hui,
01:45:53 le président de la République se dit ouvert
01:45:55 à soumettre la fameuse réforme
01:45:57 qui a tout déclenché du dégel du corps électoral
01:45:59 calédonien, au vote de l'ensemble
01:46:01 des Français via un référendum. C'est-à-dire encore
01:46:03 un référendum, même s'il indique
01:46:05 préférer qu'un accord global soit
01:46:07 trouvé entre les indépendantistes et
01:46:09 les non-indépendantistes à l'échelle
01:46:11 locale. Néanmoins,
01:46:13 M. Sadoun,
01:46:15 ça pourrait être une option. Ce n'est pas
01:46:17 nous dit-on à l'Elysée
01:46:19 la première option, ce n'est pas évidemment
01:46:21 ce qui est poussé pour
01:46:23 régler le problème,
01:46:25 mais néanmoins, c'est évoqué.
01:46:27 Moi, je trouve que
01:46:29 c'est un faux bond fait à la démocratie, puisque
01:46:31 si Emmanuel Macron considère que le troisième référendum
01:46:33 n'était pas conforme, puisqu'il s'est déroulé
01:46:35 dans des conditions de Covid
01:46:37 qu'on connaît, dans ce cas-là, le résultat
01:46:39 des élections municipales de 2020 n'est pas valide.
01:46:41 Donc, il faut organiser ça aussi.
01:46:43 Ça n'a strictement
01:46:45 aucun sens. Quand on regarde les chiffres,
01:46:47 on se rend très bien compte que même
01:46:49 s'il y avait eu une participation de 85%
01:46:51 à ce référendum, les indépendantistes
01:46:53 auraient perdu. Voilà. Ils ont
01:46:55 perdu les deux référendums précédents.
01:46:57 Les Calédoniens, aujourd'hui, veulent être
01:46:59 Français. Je trouve ça très
01:47:01 dommage qu'Emmanuel Macron cède,
01:47:03 comme le disait Mathieu Hocke, à des revendications
01:47:05 minoritaires. C'est évidemment
01:47:07 un raisonnement, j'ai envie de dire,
01:47:09 anti-républicain. Et je pense que, de ce point
01:47:11 de vue-là, Emmanuel Macron cède, une fois
01:47:13 de plus, à sa tentation libérale
01:47:15 d'écouter en permanence les minorités
01:47:17 actives, à droite, à gauche, qui lui font
01:47:19 entendre des revendications. Voilà.
01:47:21 - Et à l'échelle des Français, de tous les Français,
01:47:23 sur ce référendum, Christian Proutou, est-ce que
01:47:25 véritablement, notamment les métropolitains, qui n'ont peut-être
01:47:27 jamais mis les pieds et qui n'y iront peut-être jamais
01:47:29 en Nouvelle-Calédonie, sont
01:47:31 concernés ou pertinents
01:47:33 pour donner leur avis, à savoir, est-ce qu'il
01:47:35 doit y avoir l'indépendance ou pas en Nouvelle-Calédonie ?
01:47:37 - Alors, moi je suis pas dans la tête du
01:47:39 Président de la République, je pense que ça
01:47:41 c'est plus de l'ordre, selon mon point de vue,
01:47:43 de la stratégie, en affichant
01:47:45 le chiffre en rouge, et
01:47:47 comme on l'évoquait, tous les trois, ils sont
01:47:49 déjà minoritaires, et
01:47:51 c'est pour ça qu'ils ont
01:47:53 fait secouer, ils ont secoué
01:47:55 en espérant
01:47:57 déstabiliser le processus
01:47:59 qui a été accepté,
01:48:01 qui est passé au-delà
01:48:03 même de ce qui est raisonnable
01:48:05 en matière d'équilibre de droits
01:48:07 de politique.
01:48:09 Parce qu'ils savent que ce qui
01:48:11 était inéluctable et qui n'était pas prévu
01:48:13 quand les accords ont été faits en 88,
01:48:15 c'est qu'ils seront de plus en plus, si j'ose
01:48:17 m'exprimer ainsi, minoritaires.
01:48:19 Et ils veulent pas l'accepter.
01:48:21 Sauf qu'ils ont,
01:48:23 on le voit bien sur le Congrès
01:48:25 régional,
01:48:27 il y a six parties
01:48:29 en Nouvelle-Calédonie,
01:48:31 et chez les indépendantistes,
01:48:33 ils s'entendent encore moins
01:48:35 que les autres.
01:48:37 Donc discuter avec qui ?
01:48:39 Et peut-être que le voyage,
01:48:41 au moins, alors je suis d'accord
01:48:43 avec vous, le président de la République
01:48:45 qui se déplace, avec comme résultat
01:48:47 que le problème n'est pas résolu,
01:48:49 ça fait toujours un peu désordre,
01:48:51 mais ça a au moins mis en évidence
01:48:53 que ce qui pouvait apparaître
01:48:55 pour certains observateurs étrangers
01:48:57 comme étant une sorte de justice,
01:48:59 qu'on rendrait au peuple originel,
01:49:01 canaque,
01:49:03 n'existe pas,
01:49:05 puisqu'ils sont minoritaires.
01:49:07 Je vous rappelle quand même que déjà, en 88,
01:49:09 la Nouvelle-Zélande
01:49:11 et l'Australie étaient derrière les mouvements
01:49:13 financés, le FLNKS.
01:49:15 Moi j'étais la présidente de la République
01:49:17 à l'époque, je peux vous le dire,
01:49:19 je l'ai vu.
01:49:21 On a tous les appétits qu'il y a autour
01:49:23 qui font que,
01:49:25 histoire de nous mettre un caillou dans la chaussure,
01:49:27 on fait apparaître la Nouvelle-Calédonie
01:49:29 comme étant quelque chose
01:49:31 qui prétendument pourrait être
01:49:33 indépendant. Et on sait très bien
01:49:35 qu'ils sont sous perfusion permanente,
01:49:37 donc c'est pas possible.
01:49:39 - Avec une situation compliquée en effet,
01:49:41 puisque là, pour l'instant, l'économie est à l'arrêt,
01:49:43 l'archipel ne fonctionne plus.
01:49:45 - Et ça va continuer. - Et ça va sans doute continuer.
01:49:47 Les métropolitains, les métros
01:49:49 pensent à partir, on a plusieurs témoignages
01:49:51 de Français qui vivent en Nouvelle-Calédonie
01:49:53 qui disent "voilà, on va peut-être
01:49:55 être obligés de s'en aller".
01:49:57 Vous voulez rajouter peut-être quelque chose Mathieu ?
01:49:59 - Un élément très rapidement quand même, c'est que les Français
01:50:01 vont proposer un référendum sur la Nouvelle-Calédonie,
01:50:03 les Français veulent faire des référendums, mais sur d'autres sujets.
01:50:05 Ils veulent être consultés sur d'autres sujets.
01:50:07 Ils auraient préféré un référendum sur la réforme
01:50:09 des retraites, ils auraient préféré un référendum
01:50:11 sur l'immigration, ils préfèrent ce type de sujet-là.
01:50:13 Parce que le président de la République aujourd'hui,
01:50:15 puisqu'il est en poste en 2017, il n'a proposé aucun référendum en français.
01:50:18 Il veut être consulté les Français sur l'Union Européenne par exemple.
01:50:21 - Il a peur d'être désavoué. - Exactement.
01:50:23 Et le problème c'est que pourquoi proposer un référendum sur la Nouvelle-Calédonie ?
01:50:25 Pour proposer un référendum dans la Constitution,
01:50:27 dans l'esprit gaulliste, c'est de se dire
01:50:29 deux choses. Soit vous faites
01:50:31 une grande consultation nationale sur un grand sujet
01:50:33 qui intéresse les gens, les lois immigration par exemple,
01:50:35 la réforme des retraites, ça répondait
01:50:37 à un sens de référendum.
01:50:39 Soit vous tranchez un blocage institutionnel
01:50:41 comme ça pouvait être le cas sur d'autres sujets.
01:50:43 Aujourd'hui, cette situation en Nouvelle-Calédonie ne répond
01:50:45 à aucune des deux conditions que je viens de vous énoncer.
01:50:47 Donc un référendum sur la Nouvelle-Calédonie
01:50:49 n'intéresserait ni les Français, ni l'Union Européenne.
01:50:51 - Est-ce qu'un mécin, un clermontois,
01:50:53 un albijouois, un stéphanois
01:50:55 est plus pertinent
01:50:57 qu'un autre pour décider de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ?
01:50:59 - Aucune autre. - Évidemment.
01:51:01 Et c'est une situation qui reste très difficile sur le terrain,
01:51:03 notamment avec l'évacuation
01:51:05 de touristes français. Notre équipe a pu
01:51:07 se rendre sur place pour rencontrer certains
01:51:09 de ces touristes qui sont toujours coincés d'ailleurs
01:51:11 en Nouvelle-Calédonie. C'est une période qui est
01:51:13 interminable, une attente interminable.
01:51:15 Reportage de Régine Delfour, Thibaut Marcheteau
01:51:17 et Sarah Varney.
01:51:19 - Pour de nombreux touristes français,
01:51:21 les vacances paradisiaques ont viré
01:51:23 au cauchemar. Antoine est arrivé
01:51:25 en Nouvelle-Calédonie le 25 avril
01:51:27 pour trois semaines de vacances. Cela fait
01:51:29 près de deux semaines qu'il est bloqué sur le territoire,
01:51:31 sans nouvelles d'impossible rapatriement.
01:51:33 Mais sur place, séjours supplémentaires
01:51:35 ont un coût, 150 euros
01:51:37 par jour et par personne, et aucune prise
01:51:39 en charge n'est prévue par les assurances.
01:51:41 - J'ai appelé mon assureur,
01:51:43 il m'a dit qu'il n'y avait rien qui était pris en charge
01:51:45 à part un rapatriement médical, ce qui n'est pas le cas.
01:51:47 Donc,
01:51:49 côté assurance, il n'y a rien, côté carte bancaire
01:51:51 non plus. On les a appelés, ils nous ont dit
01:51:53 qu'ils ne prenaient pas en charge, que c'était une émeute.
01:51:55 Donc là, aujourd'hui, on ne sait pas comment on va pouvoir
01:51:57 être remboursé sur l'ensemble des frais
01:51:59 induits par ce confinement.
01:52:02 - Même constat pour Amaury, venu avec sa compagne
01:52:04 et trois autres amis. Ils auraient dû
01:52:06 rentrer ce dimanche à Paris, mais tous
01:52:08 les vols commerciaux sont suspendus depuis
01:52:10 le 14 mai. - On appelle tous les jours
01:52:12 le Haut-Commissariat pour avoir des nouvelles.
01:52:14 On a rempli le document
01:52:16 que tous les métropolitains
01:52:18 ont été amenés à remplir, donc ça a été
01:52:20 mardi, pour nous recenser sur place.
01:52:22 Et depuis, on est dans l'attente.
01:52:24 On envoie des mails tous les jours pour savoir
01:52:26 ce qui va se passer,
01:52:28 quand on va pouvoir rentrer. On est encore
01:52:30 dans l'inconnu pour le moment. - L'évacuation
01:52:32 de touristes français bloqués en Nouvelle-Calédonie
01:52:34 a débuté ce samedi,
01:52:36 la fin d'une longue attente.
01:52:38 Les personnes qui ont rempli le formulaire en ligne
01:52:40 sont contactées et décollent à bord d'appareils
01:52:42 militaires depuis l'aérodrome de Magenta
01:52:44 à Nouméa, vers l'Australie
01:52:46 et la Nouvelle-Zélande, avant de devoir
01:52:48 prendre un vol commercial à leurs frais
01:52:50 pour la France métropolitaine.
01:52:52 - Voilà, évidemment, vol
01:52:54 commercial, si les aéroports fonctionnent,
01:52:56 c'est le cas Orly, où 70% des vols
01:52:58 ont été annulés. Alors en général, quand on vient de Nouvelle-Calédonie,
01:53:00 c'est plutôt à l'aéroport Charles de Gaulle que l'on atterrit,
01:53:02 mais tout de même, c'est
01:53:04 une situation un peu
01:53:06 cocasse, si je puis m'exprimer
01:53:08 ainsi. Dans cette situation,
01:53:10 celle que l'on décrit, et notamment la situation
01:53:12 de ces touristes-là, ce sont les indépendantistes
01:53:14 qui gagnent, Michel Sadoun. Cette situation
01:53:16 profite aux indépendantistes.
01:53:18 C'est un moyen de pression supplémentaire.
01:53:20 - Est-ce que politiquement, ça profite aux indépendantistes ?
01:53:22 Moi, j'ai l'impression que les mouvements de violence
01:53:24 qui ont eu lieu ces dernières semaines peuvent, au contraire,
01:53:26 renforcer, je dirais,
01:53:28 l'opposition à ça, puisqu'on voit la
01:53:30 situation, comment elle dégénérerait,
01:53:32 j'ai envie de dire, si la France se retirait
01:53:34 de ce territoire-là, c'est-à-dire qu'il y aurait
01:53:36 une minorité de canaques
01:53:38 hyperactifs qui prendraient le pouvoir
01:53:40 par la violence et qui établiraient
01:53:42 une forme de terreur sur
01:53:44 les populations blanches qu'ils détestent
01:53:46 et sur ce qui est considéré comme un soutien
01:53:48 à la métropole. J'ai envie de dire
01:53:50 que ça laisse préfigurer
01:53:52 d'une situation de décolonisation
01:53:54 entre guillemets, violente,
01:53:56 comme on en a connu
01:53:58 quand la France avait des territoires en Afrique,
01:54:00 et notamment en Algérie.
01:54:02 Le comparatif a souvent été fait.
01:54:04 Moi, je suis plutôt d'accord avec ça,
01:54:06 parce qu'on est en train de se diriger vers ça.
01:54:08 Mais,
01:54:10 bon, on n'est pas encore dans la situation de l'Algérie,
01:54:12 évidemment. Je pense que la France
01:54:14 a tous les moyens techniques
01:54:16 et, je dirais, les forces de l'ordre pour établir la force.
01:54:18 Pardon, vous disiez...
01:54:20 - Non, non, je suis désolé,
01:54:22 les métros étaient tellement
01:54:24 minoritaires par rapport à la
01:54:26 population autochtone qu'on n'est pas tout à fait
01:54:28 dans la même situation. - Oui, c'est pas la même configuration.
01:54:30 - C'est pas la même configuration.
01:54:32 Vous avez un coup de l'art, en l'occurrence.
01:54:34 - Même si, effectivement, on peut le ressentir comme ça,
01:54:36 puisque eux considèrent qu'ils sont
01:54:38 les propriétaires du territoire étant les premiers arrivants.
01:54:40 - Tout à fait. - C'est comme si les Indiens
01:54:42 tout d'un coup venaient dire ça aux Américains.
01:54:44 - C'est vrai. Mais vous avez raison que dans la mesure
01:54:46 où le nombre n'est pas le même, moi, je ne parle pas
01:54:48 d'une situation de guerre civile. Pour moi, on est encore
01:54:50 dans une situation d'émeute minoritaire
01:54:52 par des groupes actifs.
01:54:54 Mais une situation de guerre civile, ça voudrait dire
01:54:56 qu'une partie de la population se dresse contre une autre.
01:54:58 - Mais cela peut évoluer dans ce sens-là.
01:55:00 Mais ce n'est pas encore le cas, en effet.
01:55:02 On marque une pause très rapide
01:55:04 et le rappel des titres est la prochaine thématique.
01:55:06 Rapide tour de table,
01:55:08 vous respectez les limitations de vitesse quand vous êtes en voiture
01:55:10 ou en groupe, bien sûr. - Bien évidemment.
01:55:12 - 30 km/h, on est d'accord. - Bien sûr.
01:55:14 - Bien évidemment. On va voir s'il y a des experts
01:55:16 qui mentent sur ce plateau.
01:55:18 On marque une pause, on en parle dans un instant.
01:55:24 Toujours en direct sur CNews pour la dernière partie
01:55:26 de notre émission 180 minutes info
01:55:28 week-end, la thématique des 30 km/h
01:55:30 de vitesse limitée
01:55:32 dans les agglomérations. C'est dans un instant.
01:55:34 Mais d'abord, le rappel de l'information. Isabelle Piboulot.
01:55:36 - Tel Aviv visée par des roquettes du Ramas.
01:55:42 Elles ont été tirées depuis Rafa
01:55:44 au nombre de 8 selon TSAL.
01:55:46 Des sirènes d'alerte ont retenti dans Tel Aviv
01:55:48 et dans le centre d'Israël
01:55:50 après plusieurs mois de calme relatif
01:55:52 à la situation dans cette région du pays.
01:55:54 Emmanuel Macron en visite d'Etat de 3 jours
01:55:56 en Allemagne pour réaffirmer
01:55:58 l'entente franco-allemande.
01:56:00 Première étape pour le président français,
01:56:02 la fête de la démocratie qui célèbre
01:56:04 le 75e anniversaire de la Constitution
01:56:06 allemande d'après-guerre.
01:56:08 Ce déplacement outre-Rhin est important
01:56:10 en raison des défis européens
01:56:12 comprenant la guerre en Ukraine.
01:56:14 Et puis au festival de Cannes,
01:56:16 la Palme d'or a été décernée hier
01:56:18 à Schoenbeker pour son film "Hanora",
01:56:20 un thriller entre bafouns new-yorkais
01:56:22 et villas de luxe d'oligarques russes.
01:56:24 À l'heure de l'explosion du streaming,
01:56:26 le réalisateur américain de 53 ans
01:56:28 a livré un plaidoyer
01:56:30 pour le cinéma en salle
01:56:32 car c'est ainsi qu'on partage
01:56:34 la tristesse, la peur et le rire,
01:56:36 a-t-il déclaré.
01:56:38 Merci Isabelle, l'information revient
01:56:40 à 17h sur l'antenne de CNews.
01:56:42 Nos débats maintenant avec nos invités,
01:56:44 toujours avec Mathieu Hoque, Christian Prouto
01:56:46 et Michael Sadoun, et la vitesse
01:56:48 de 30 km/h, limiter cette vitesse
01:56:50 dans toutes les agglomérations,
01:56:52 c'est ce qui est envisagé, c'est ce qui est préconisé
01:56:54 en tout cas par une association,
01:56:56 l'association Prévention routière.
01:56:58 Une pétition a été lancée pour modifier
01:57:00 notamment le code de la route.
01:57:02 On va en parler évidemment avec Philippe Monneray
01:57:04 qui est déjà connecté dans quelques instants,
01:57:06 expert sécurité de roues,
01:57:08 mais également 4 roues, mais d'abord regardez le sujet
01:57:10 préparé par Bamba Gueye et Goderic B.
01:57:12 Faut-il réduire la vitesse de circulation
01:57:16 en ville ? L'idée peine à convaincre
01:57:18 tous les automobilistes.
01:57:20 C'est trop peu 30, déjà on est
01:57:22 première, deuxième, on est déjà à 30,
01:57:24 dans ce cas-là on ne roule plus.
01:57:26 Il faut ça dans les agglomérations ou en ville
01:57:28 parce qu'il y a les écoles à proximité.
01:57:30 Je sais que c'est pour la sécurité
01:57:32 mais au même temps il ne faut pas que
01:57:34 la situation soit gênée.
01:57:36 Si je pense que c'est mieux, il y aurait moins d'accidents.
01:57:38 Pour l'association Prévention routière,
01:57:40 imposer une vitesse maximale de 30 km/h
01:57:42 c'est une évidence,
01:57:44 et ce pour 3 raisons.
01:57:46 La pollution atmosphérique et sonore,
01:57:48 la cohabitation entre vélo, piéton et voiture,
01:57:50 et surtout,
01:57:52 diminuer les risques de mortalité routière.
01:57:54 Si vous avez un choc
01:57:56 en piéton ou cycliste
01:57:58 avec un véhicule qui circule à 50 km/h,
01:58:00 vous avez seulement
01:58:02 20% de chance de survie.
01:58:04 Si vous avez le même accident avec un véhicule
01:58:06 qui roule à 30 km/h,
01:58:08 vous avez 90% de survie.
01:58:10 Donc vous voyez que la différence
01:58:12 est très importante.
01:58:14 Aujourd'hui, les communes sont libres de modifier
01:58:16 partiellement la vitesse maximale sur leur agglomération,
01:58:18 et pour le maire de Viry-Châtillon,
01:58:20 la limitation doit s'adapter
01:58:22 à l'urbanisme.
01:58:24 Imposer 30 km/h dans toutes les villes
01:58:26 de toute la France,
01:58:28 je trouve ça assez surréaliste.
01:58:30 Il faut connaître chaque lieu.
01:58:32 Moi je suis favorable à une étude au cas par cas,
01:58:34 par rue, par quartier.
01:58:36 Selon la sécurité routière,
01:58:38 l'année dernière, plus de 1000 personnes
01:58:40 ont décédé dans des accidents de la route
01:58:42 en agglomération.
01:58:44 Et ce sujet qui concerne
01:58:46 tous les automobilistes,
01:58:48 les utilisateurs de deux roues,
01:58:50 et même les usagers et les piétons,
01:58:52 on en parle avec Philippe Monneret,
01:58:54 le patron d'Isy Monneret, moto-école, auto-école, champion de moto,
01:58:56 et en direct du circuit de Montlhéry.
01:58:58 On vous aperçoit, Philippe Monneret,
01:59:00 juste à côté de votre bolide,
01:59:02 où la vitesse, bonjour Philippe Monneret,
01:59:04 n'est pas limitée sur le circuit de Montlhéry,
01:59:06 quand il y a des courses
01:59:08 et des stages, notamment.
01:59:10 Il n'y a plus de courses à Montlhéry,
01:59:12 c'est plus homologué pour faire des courses.
01:59:14 En tout cas, nous, à notre école,
01:59:16 on fait des stages de perfectionnement,
01:59:18 pour apprendre à rouler
01:59:20 avec plus de sécurité.
01:59:22 En revanche, on peut être trop vite
01:59:24 à 30 km/h, et on peut ne pas être trop vite
01:59:26 à 130 km/h.
01:59:28 Je connais bien,
01:59:30 j'ai écouté votre sujet, je connais bien Anne Laveau
01:59:32 de la prévention routière,
01:59:34 quand elle nous dit qu'on va économiser,
01:59:36 on va moins polluer,
01:59:38 on va être en sous-régime à 30 km/h,
01:59:40 à pas mal d'endroits, donc ça, c'est pas vrai.
01:59:42 Les chiffres qu'elle donne,
01:59:44 c'est toujours...
01:59:46 Pourquoi pas pour la cohabitation,
01:59:48 pourquoi on ne se mettrait pas à la vitesse des piétons ?
01:59:50 Ça serait encore mieux.
01:59:52 Moi, je suis pour 30 km/h aux abords des écoles,
01:59:54 ça c'est logique.
01:59:56 Il y a plein d'endroits où il faut,
01:59:58 des petites rues, où il faut vraiment
02:00:00 aller doucement, et il y a des gens
02:00:02 qui ne respectent pas ça
02:00:04 en ville. Je suis complètement d'accord.
02:00:06 En revanche, sur les axes où ça roule,
02:00:08 ça ne rime à rien, 50 km/h,
02:00:10 c'est très bien, et il faudrait
02:00:12 peut-être aussi, parce qu'on parle
02:00:14 de cohabitation, essayer de
02:00:16 discipliner les cyclistes et ne pas les laisser
02:00:18 tout faire, parce que c'est les rois de la ville.
02:00:20 Ils brûlent les feux, ils ne s'arrêtent pas, ils viennent en contresens,
02:00:22 on les autorise à tout, et c'est peut-être
02:00:24 aussi ça qui fait en sorte que
02:00:26 c'est plus compliqué de rouler maintenant en ville.
02:00:28 - Alors c'est un ensemble, en effet,
02:00:30 peut-être que tous les cyclistes ne roulent pas à 30 km/h,
02:00:32 mais déjà, Philippe Monneray, est-ce que
02:00:34 il est possible, pour
02:00:36 un automobiliste, pour un usager
02:00:38 de roues, de rouler vraiment
02:00:40 en ville à 30 km/h ?
02:00:42 On ne se rend pas compte, mais 30 km/h,
02:00:44 est-ce que c'est rapide ? Est-ce qu'on va vite
02:00:46 à 30 km/h ?
02:00:48 - Il va falloir s'acheter un sidecar, parce qu'après,
02:00:50 on manque d'équilibre, à un moment donné, on va tomber sur le côté
02:00:52 si on n'a pas assez d'effets géoscopiques.
02:00:54 Non, mais là, il ne faut pas déconner,
02:00:56 il faut s'arrêter. 30 km/h,
02:00:58 aux abords des écoles,
02:01:00 là où il n'y a pas de visibilité,
02:01:02 ok, pas de problème,
02:01:04 c'est normal, mais la vitesse,
02:01:06 ça s'arrête normalement, ça devrait être du bon sens,
02:01:08 être à la bonne vitesse, au bon endroit.
02:01:10 On fait un code
02:01:12 de la route pour qu'il soit respecté,
02:01:14 tout le monde ne le respecte pas. Donc, ok,
02:01:16 près des écoles, là où il n'y a pas de visibilité,
02:01:18 mais sur les grands axes, je me répète, il n'y a aucune
02:01:20 raison que ce soit 30 km/h. C'est irrespectable,
02:01:22 donc il ne faut pas arrêter de faire des règles
02:01:24 que les gens n'ont pas envie,
02:01:26 et que la grande majorité n'ont pas envie de respecter.
02:01:28 Déjà, respectons les 50 km/h,
02:01:30 et déjà, ça ira bien.
02:01:32 - Quand l'association prévention routière
02:01:34 que vous avez citée, dont vous avez cité
02:01:36 la représentante Philippe Henrey,
02:01:38 dit que lorsqu'il y a un choc, notamment
02:01:40 à 50 km/h,
02:01:42 le piéton, notamment, qui pourrait être heurté
02:01:44 par un véhicule, a 20% de chance de survie,
02:01:46 tandis que quand ce choc a lieu
02:01:48 à 30 km/h, il a
02:01:50 90% de chance de survie.
02:01:52 Si ces chiffres sont vérifiés,
02:01:54 si ces chiffres sont vrais,
02:01:56 ça pourrait sauver des vies en matière de sécurité tout de même.
02:01:58 - Je l'adore, je la connais très bien,
02:02:02 mais à ce moment-là,
02:02:04 rouler à 30, c'est criminel, parce qu'à 10,
02:02:06 on pourrait encore sauver plus,
02:02:08 peut-être, ou à 5, donc à un moment donné,
02:02:10 il faut s'arrêter.
02:02:12 Je veux comprendre
02:02:14 ces chiffres qui...
02:02:16 C'est sûr qu'on focalise tout sur la vitesse,
02:02:18 mais il y a des endroits en ville
02:02:20 où on a de la visibilité,
02:02:22 de l'espace disponible pour éviter,
02:02:24 il n'y a pas forcément des piétons qui traversent
02:02:26 quand c'est des axes
02:02:28 assez importants partout,
02:02:30 donc il n'y a pas de raison
02:02:32 de rentrer dans des chiffres comme ça.
02:02:34 Je suis d'accord pour les petites rues,
02:02:36 mais pas pour des axes,
02:02:38 parce qu'on ne peut pas pédaliser tout le monde,
02:02:40 mais de toute façon, les gens qui sont,
02:02:42 je ne vais pas être
02:02:44 dur avec Adnavo,
02:02:46 mais qui ne font
02:02:48 que de la théorie,
02:02:50 ils vont chercher des chiffres en permanence.
02:02:52 Il y a la pratique aussi, ça c'est pas mal
02:02:54 en termes de conduite.
02:02:56 J'aimerais bien avoir l'avis de Christian Proutot
02:02:58 avant de vous poser une dernière question,
02:03:00 Philippe Bonneret,
02:03:02 est-ce que déjà vous les respectez,
02:03:04 Christian Proutot, les 30 km/h
02:03:06 ou les 50 quand on est
02:03:08 limité à 50 km/h ?
02:03:10 Bien sûr, les 50 je les respecte,
02:03:12 les 30 on est toujours surpris,
02:03:14 on est de plus en plus surpris,
02:03:16 en plus quand vous regardez la signalisation
02:03:18 horizontale,
02:03:20 comme on dit,
02:03:22 la signalisation verticale,
02:03:24 qui des fois,
02:03:26 je ne dirai pas souvent, mais plus souvent
02:03:28 qu'il le faudrait, son contradictoire,
02:03:30 ça laisse perplexe
02:03:32 sur ce qu'il faut faire en regardant
02:03:34 son compteur, pour être sûr,
02:03:36 à moins d'avoir le régulateur à 30,
02:03:38 pour être sûr de ne pas dépasser,
02:03:40 de ne pas avoir une machine imbécile
02:03:42 sur le côté qui vous flash,
02:03:44 pour un point des fois...
02:03:46 Parce que c'est peut-être ça le but aussi,
02:03:48 qu'il y ait plus de flash, donc plus de points
02:03:50 de permis qui tombent et plus d'amende.
02:03:52 Oui, mais je voudrais...
02:03:54 Mais là c'est cette association
02:03:56 qui fait du lobbying
02:03:58 et qui joue là-dessus,
02:04:00 et moi je suis d'accord avec Philippe Moindret
02:04:02 sur l'approche qu'il a,
02:04:04 avec son humour,
02:04:06 qu'on lui connaît bien, mais qui est
02:04:08 teinté de vérité à chaque fois,
02:04:10 sur les raisons qui peuvent
02:04:12 conduire à ça et la manière surtout de l'exprimer,
02:04:14 en essayant tout de suite de dire aux gens
02:04:16 "on va sauver tant de gens".
02:04:18 Ça c'est du roman, on le sait pas.
02:04:20 Bien évidemment le mieux c'est qu'on ne percute personne.
02:04:22 - Évidemment. - À ce moment-là,
02:04:24 que ce soit 30 ou à 50, c'est imbécile.
02:04:26 - Ouais. - Ce que je voudrais dire,
02:04:28 c'est que ça correspond à une réalité
02:04:30 sur l'augmentation
02:04:32 des accidents entre
02:04:34 quatre roues et
02:04:36 mobilité qu'ils appellent douce.
02:04:38 Laissez-moi rigoler. - Donc les vélos.
02:04:40 - Il n'y a pas que les vélos. - Les trottinettes.
02:04:42 - Il y a les trottinettes, et puis à côté de ça
02:04:44 il y a le piéton. C'est sûr que le piéton
02:04:46 c'est le plus vulnérable.
02:04:48 Mais demandez à tous les gens qui ont été percutés
02:04:50 par des vélos ce qu'ils en pensent.
02:04:52 Parce que ce que disait Philippe Moinin est tout à fait juste.
02:04:54 On a donné des possibilités
02:04:56 qui sont pas
02:04:58 les possibilités logiques
02:05:00 aux vélos, par exemple, de passer
02:05:02 au feu rouge.
02:05:04 Ça se réalise
02:05:06 de remonter des files où il y a
02:05:08 juste la place d'un véhicule
02:05:10 entre les deux véhicules stationnés
02:05:12 sur les côtés, en marchant la tête.
02:05:14 Effectivement,
02:05:16 on voudrait qu'il y ait moins
02:05:18 d'accidents, mais c'est pas avec ce type
02:05:20 de mesures. - Il faut apprendre à bien conduire.
02:05:22 - Voilà. Et juste une dernière question.
02:05:24 Si on contrôlait,
02:05:26 comme on contrôle les automobilistes, les deux roues,
02:05:28 peut-être
02:05:30 également, on arriverait
02:05:32 à une cohabitation
02:05:34 un peu meilleure. - C'est toute la
02:05:36 problématique. Philippe Moinin, avant de vous remercier
02:05:38 et de vous voir peut-être partir filer avec
02:05:40 votre moto, vous allez chausser votre casque
02:05:42 évidemment sur le circuit de Montlhéry, je voudrais vous poser
02:05:44 une petite question. Vous savez que le fameux scooter de François
02:05:46 Hollande a été vendu aux enchères
02:05:48 aujourd'hui, 25 000 euros.
02:05:50 C'est une vraie information. Ce
02:05:52 fameux Piaggio MP3 gris
02:05:54 dans cette vente aux enchères
02:05:56 aujourd'hui en Indre-et-Loire, au château d'Artigny,
02:05:58 c'est le véhicule, évidemment,
02:06:00 qui avait rendu célèbre
02:06:02 à la fois François Hollande dans le monde entier, lorsque l'ancien
02:06:04 président avait tenté de rejoindre un Conito,
02:06:06 vous vous en souvenez, Julie Gay, en janvier 2014,
02:06:08 alors qu'il était encore officiellement en couple
02:06:10 avec Valérie Traher-Veller. Voilà, on revient sur
02:06:12 une page d'histoire de la France.
02:06:14 Et donc ça a été vendu, 25 000 euros,
02:06:16 mais on ne connaît pas l'acquéreur, Philippe Moinin,
02:06:18 je voulais vous poser la question, est-ce que c'est vous ?
02:06:20 Est-ce que vous avez acheté ce deux-roues ?
02:06:22 - Vous savez, nous on avait fait un slogan,
02:06:24 "Si tu veux pécho, passe ton permis moto".
02:06:26 Donc, vous voyez, on a...
02:06:28 Celui qui a acheté le scooter, il a peut-être une idée
02:06:30 derrière la tête.
02:06:32 En tout cas, bon dimanche,
02:06:34 amusez-vous bien et
02:06:36 apprendre à conduire, c'est aussi le comportement
02:06:38 dans la technique. Il y a la technique,
02:06:40 vous voyez, aujourd'hui, on fait la technique
02:06:42 de pilotage, mais aussi le bon comportement
02:06:44 pour ne pas être en danger sur la route
02:06:46 et pour ne pas mettre aussi les autres
02:06:48 en danger et aussi la cohabitation,
02:06:50 bien sûr, avec les piétons, les vélos et tous les autres.
02:06:52 - Et pouvoir rouler à plus de 30 km/h. Merci Philippe Moinin
02:06:54 de nous avoir accompagné. Merci pour
02:06:56 toutes ces informations.
02:06:58 - Devant une école, on peut être à moins de 30 km/h,
02:07:00 je suis d'accord. - Absolument.
02:07:02 Respectez les limitations de vitesse, en tout cas, même sur le circuit
02:07:04 de Montlhéry, on vous voit partir avec votre casque,
02:07:06 vos gants et votre bolide. A très bientôt
02:07:08 cher Philippe Moinin. On va terminer cette émission
02:07:10 avec une information aussi importante
02:07:12 et somme toute aussi
02:07:14 sérieuse, notamment sur
02:07:16 l'assurance chômage, puisque Gabriel Attal s'est
02:07:18 exprimé aujourd'hui sur sa réforme de
02:07:20 l'assurance chômage. Il était sur un marché
02:07:22 dans l'Essonne aujourd'hui. On parle
02:07:24 de durcissement de cette
02:07:26 réforme. On l'écoute et on en parle
02:07:28 avec nos invités, juste après, pour terminer l'émission.
02:07:30 - J'ai annoncé
02:07:32 cette réforme qui vise à quoi ?
02:07:34 Qui vise à nous permettre d'améliorer
02:07:36 toujours le nombre de Français qui travaillent.
02:07:38 S'il y avait autant de Français qui
02:07:40 travaillent que d'Allemands qui travaillent,
02:07:42 on aurait très peu de problèmes pour équilibrer nos comptes publics
02:07:44 et pour financer notre modèle social.
02:07:46 Je n'ai pas envie que le financement
02:07:48 de notre modèle social
02:07:50 repose exclusivement sur les efforts des classes moyennes
02:07:52 qui travaillent. Je ne veux pas
02:07:54 et nous ne voulons pas augmenter les impôts, et donc
02:07:56 il faut qu'on travaille davantage. On a
02:07:58 créé depuis 2017 2,5 millions
02:08:00 d'emplois en France. Quand le président de la République
02:08:02 a été élu, il y avait 9,5% de chômage.
02:08:04 On est à 7,5% aujourd'hui, c'est le taux le plus bas
02:08:06 depuis 40 ans. Le chômage
02:08:08 français n'est pas une fatalité. On peut
02:08:10 arriver au plein emploi.
02:08:12 Pour arriver au plein emploi, il faut des réformes. Je constate
02:08:14 que depuis 2017,
02:08:16 on a fait un certain nombre de réformes pour atteindre le plein
02:08:18 emploi. Elles ont systématiquement été critiquées.
02:08:20 - En effet, puisque
02:08:22 même la CGT et beaucoup de syndicats
02:08:24 la critiquent et sont contre cette réforme.
02:08:26 Je vais vous céder la parole pour les 5 dernières minutes
02:08:28 de l'émission pour avoir votre sentiment sur ce qui est
02:08:30 proposé par Gabriel Attal sur
02:08:32 cette possibilité de revaloriser
02:08:34 le travail
02:08:36 mais surtout d'arriver au plein emploi.
02:08:38 - Là, pour le coup,
02:08:40 dans nos travaux, on dit que c'est une
02:08:42 bonne proposition que fait le gouvernement.
02:08:44 Pourquoi ? Parce qu'il s'inspire de l'exemple
02:08:46 allemand sur lequel nous, on a travaillé, qu'est l'Allemagne
02:08:48 des années 2000 avec Gerhard Schröder
02:08:50 qui a fait les réformes sur le marché du travail.
02:08:52 Pourquoi ? Parce qu'après la
02:08:54 réunification, l'Allemagne est l'homme malade de l'Europe.
02:08:56 Ils sont dans la même
02:08:58 situation que la France actuellement.
02:09:00 Très fort niveau de dépense sociale,
02:09:02 déficit public et également
02:09:04 manque de croissance économique et surtout
02:09:06 taux de chômage très important.
02:09:08 Gerhard Schröder arrive et fait les lois
02:09:10 du coup justement, notamment incluant
02:09:12 une réforme de l'assurance chômage mais pas que.
02:09:14 Il y a d'autres réformes sur la formation professionnelle
02:09:16 et d'autres sujets que le gouvernement n'a pas encore
02:09:18 adressés mais qui ont été justement bénéfiques
02:09:20 en Allemagne et en 2007, du coup,
02:09:22 7 ans après les mesures
02:09:24 mises en place par l'Allemagne. L'Allemagne est
02:09:26 un pays qui a le plein d'emplois,
02:09:28 qui a de la croissance économique et
02:09:30 surtout qui a vu ses exportations
02:09:32 industrielles notamment au doublé
02:09:34 sur la décennie et c'est pour ça que pour nous
02:09:36 c'est une mesure qui est plutôt bonne.
02:09:38 - Michael Sadou, une mesure aussi qui vous
02:09:40 semble être pertinente ?
02:09:42 - Alors ça dépend de la manière dont elle est
02:09:44 faite et du moment
02:09:46 dans lequel elle est appliquée.
02:09:48 Je m'explique. Alors déjà, il ne faut pas être
02:09:50 dû politiquement. Cette réforme, elle a lieu
02:09:52 parce que le gouvernement veut générer
02:09:54 des économies budgétaires. Je remarque
02:09:56 qu'elle ne le fait pas
02:09:58 sur le volet retraite, que
02:10:00 le point d'indice des pensions
02:10:02 de retraite n'est toujours pas
02:10:04 gelé, ce qui pourrait quand même
02:10:06 permettre de générer des économies importantes
02:10:08 mais ils préservent leur électorat
02:10:10 âgé, c'est le seul qui reste aujourd'hui à la Macronie.
02:10:12 Ils ne touchent évidemment pas aux niches
02:10:14 fiscales qui parfois
02:10:16 peuvent confiner à une certaine forme d'injustice
02:10:18 fiscale, donc ils s'en prennent
02:10:20 à l'allocation chômage.
02:10:22 Bon, est-ce que ça a une efficacité économique ?
02:10:24 J'entends les économistes qui parlent ici et là.
02:10:26 Alors évidemment, les réformes ARD sont marchées en Allemagne
02:10:28 mais j'entends par exemple un économiste
02:10:30 comme Philippe Aguillon
02:10:32 qui faisait partie du programme d'Emmanuel Macron
02:10:34 et qui est un économiste plutôt libéral
02:10:36 donc ce n'est pas un socialiste dans l'âme
02:10:38 et qui dit, dans le contexte de faible croissance économique
02:10:40 faire penser que les gens sont au chômage
02:10:42 parce qu'ils n'ont pas la volonté
02:10:44 de reprendre un emploi, c'est une erreur
02:10:46 et ce serait totalement contrairement
02:10:48 à ce qu'on pourrait penser.
02:10:50 Parce qu'en général, on essaie de faire des mesures économiques
02:10:52 qui sont contracycliques, c'est-à-dire
02:10:54 qu'elles s'opposent au mouvement général
02:10:56 de l'économie. Quand l'économie va bien
02:10:58 on essaye d'être un peu plus dure,
02:11:00 quand l'économie va mal, on essaye
02:11:02 d'être un peu plus large et un peu plus
02:11:04 dispendieux, je dirais, avec les citoyens.
02:11:06 Là, on est dans un contexte économique qui est très compliqué
02:11:08 il y a une faillite des entreprises qui a atteint
02:11:10 des sommets records, il n'y a jamais eu autant
02:11:12 de faillite d'entreprises depuis 2009.
02:11:14 Un chiffre quand même que les gens doivent avoir en tête
02:11:16 puisqu'on l'entend jamais dans le débat alors que c'est
02:11:18 un chiffre très important.
02:11:20 Les faillites d'entreprises se multiplient,
02:11:22 le chômage va probablement augmenter prochainement
02:11:24 parce qu'on est dans une période économique qui est compliquée,
02:11:26 que la croissance économique n'est pas bonne.
02:11:28 Donc, faire cette réforme
02:11:30 dans ce moment-là, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose.
02:11:32 Même s'il a baissé, même si le chômage a baissé ?
02:11:34 Oui, le chômage a baissé tendanciellement,
02:11:36 de toute façon, ça s'est passé dans à peu près tous les pays occidentaux
02:11:38 mais ça c'est dû à des effets
02:11:40 je dirais macroéconomiques de reprise
02:11:42 après Covid, il y a eu une période de tension
02:11:44 du marché du travail, des personnes
02:11:46 qui ne voulaient carrément pas revenir sur le marché du travail.
02:11:48 Ça a été un mouvement de désertion
02:11:50 qu'on a vu aux Etats-Unis comme en Europe.
02:11:52 Donc, il y a eu une situation de tension
02:11:54 qui a fait que, évidemment,
02:11:56 le chômage s'est résorbé partiellement.
02:11:58 C'est aussi dû un petit peu à la politique de l'oeuvre d'Emmanuel Macron
02:12:00 qui a été positive de ce point de vue-là, je ne dis pas.
02:12:02 Mais, il faut s'attendre à voir
02:12:04 le chômage augmenter prochainement et je ne suis pas
02:12:06 sûr que dans le moment ce soit une excellente mesure
02:12:08 et il faudra voir comment elle est appliquée.
02:12:10 Alors, comment elle est appliquée ? Si elle est appliquée
02:12:12 parce que, très vraisemblablement,
02:12:14 vu la réaction notamment des syndicats,
02:12:16 Christian Proutot,
02:12:18 qui sont, à part le Medef,
02:12:20 totalement contre, il peut y avoir
02:12:22 des manifestations, enfin, il peut y avoir
02:12:24 en tout cas des mouvements qui s'opposeront à cette réforme.
02:12:26 - Oui, mais ça ne sera pas pire,
02:12:28 à mon avis, que la réforme des retraites.
02:12:30 Alors, je crois que, de toute façon,
02:12:32 comme le disait Michael,
02:12:34 comme il y a de toute façon un vrai problème économique,
02:12:36 il y a la fausse bonne idée
02:12:38 que peut-être,
02:12:40 en faisant le mélange, souvent,
02:12:42 entre les métiers en tension et les emplois qui ne sont pas fournis,
02:12:44 on obligera les gens à aller
02:12:46 en arrière-cuisine
02:12:48 uniquement pour trouver du boulot,
02:12:50 parce qu'ils vont arriver au bout,
02:12:52 au bout du bout.
02:12:54 Moi, ce que je trouve pas terrible
02:12:56 dans la réforme, en plus de cela,
02:12:58 de cette analyse
02:13:00 qui semble sous-jacente,
02:13:02 qui est la mienne,
02:13:04 mais que je sens venir par rapport à ces emplois
02:13:06 non remplis, c'est le problème
02:13:08 des seniors, parce que
02:13:10 je crois qu'il est mal géré.
02:13:12 - Là, il y a des choses qui sont mises en place pour les seniors,
02:13:14 c'est-à-dire s'ils retrouvent un travail moins bien payé
02:13:16 que l'emploi qu'ils avaient
02:13:18 lorsqu'ils occupaient un métier.
02:13:20 - Oui, mais ils ne sont pas assez incitatifs au niveau des entreprises,
02:13:22 je pense, et je pense que
02:13:24 pour les entreprises, justement,
02:13:26 si on les oblige pas,
02:13:28 enfin, si on leur donne pas
02:13:30 une carotte... - Oui, pour engager
02:13:32 des seniors, notamment, c'est ça, hein ?
02:13:34 - Oui, effectivement. - Elles peuvent être surtout concures.
02:13:36 - Pardon, mais qu'il y ait un lieu juste.
02:13:38 Il faut quand même pas oublier que
02:13:40 on repousse l'âge de la retraite.
02:13:42 - Oui, bien sûr.
02:13:44 - Donc, on va avoir des seniors
02:13:46 encore plus... - Et qui peuvent être éventuellement
02:13:48 au chômage. Vraiment, cinq secondes pour conclure ?
02:13:50 - Non, mais simplement, moi, je pense que c'est une question
02:13:52 de philosophie générale. On incite les entreprises
02:13:54 à recruter des seniors, mais on ne pense pas à la manière
02:13:56 dont les seniors vont mieux s'intégrer dans le tissu
02:13:58 économique de demain, avec le vieillissement
02:14:00 de la société. C'est quand même des questions qu'il va falloir se poser
02:14:02 autrement que par des subventions. - Merci d'avoir
02:14:04 participé à l'émission. Vous restez avec nous
02:14:06 sur CNews, avec notamment Punchline
02:14:08 et Mickaël Dorian, qui va développer
02:14:10 une information, puisque aujourd'hui,
02:14:12 à Lyon, dans le 7e arrondissement,
02:14:14 un homme a blessé trois personnes
02:14:16 au couteau. Il a été
02:14:18 interpellé, et donc une nouvelle agression
02:14:20 au couteau dans les rues en France,
02:14:22 cette fois-ci, donc à Lyon, dans le 7e arrondissement.
02:14:24 Tous les détails, les développements, avec
02:14:26 Mickaël Dorian, dans Punchline, sur CNews.
02:14:28 A tout de suite.
02:14:30 [Bruit de la machine à l'étage]