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Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de 180 minutes info pour l'analyse et les débats en compagnie de nos invités.
00:00:09 Jonathan Cixous nous a rejoint. Bonjour Jonathan, envoyez le bienvenue. Noémie Schultz du service police-justice est avec nous également.
00:00:15 Bonjour, merci de nous accompagner. Nous allons parler dans quelques instants de l'affaire Théo, du verdict du procès des policiers dans cette affaire dans quelques minutes.
00:00:23 Nous suivrons également les échanges entre Gabriel Attal et les Français dans une petite commune du Rhône.
00:00:28 Ce sera cet après-midi mais d'abord comme à chaque fois, le samedi et le dimanche dans 180 minutes info, on fait un point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:00:37 Bonjour Lionel, bonjour à tous. A la une, la fronte des agriculteurs se poursuit. En Haute-Garonne, l'A64 est bloqué pour dénoncer entre autres des taxes excessives et des revenus en chute libre.
00:00:48 Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture est attendu dans Le Cher cet après-midi puis en Vendée lundi.
00:00:54 Emmanuel Macron a demandé au préfet d'aller à la rencontre des agriculteurs ce week-end. Reportage à Carbone de Jean-Luc Thomas.
00:01:01 Depuis trois jours, l'échangeur 27 de l'A64 est devenu le point de ralliement de tous les agriculteurs de Haute-Garonne.
00:01:09 Ils bloquent l'autoroute pour exprimer leur ras-le-bol général. Ils veulent une réaction rapide du gouvernement.
00:01:16 Je veux que le Premier ministre vienne aux discussions ici. Apparemment, il y a eu des échos, il a peur d'un climat hostile.
00:01:23 Moi, je me porte garant que s'il vient ici, nous sommes des gens de valeur et on ne sautera pas dessus.
00:01:30 Si eux mettent de l'eau dans leur veine et nous un peu de veine dans l'eau, on devrait arriver à s'entendre.
00:01:36 Selon ces éleveurs ou ces céréaliers, trois dossiers doivent être discutés prioritairement. L'accès à l'eau, l'indemnisation due à la MHE, la fièvre bovine et enfin le GNR, le gasoil non routier.
00:01:51 On ne va pas travailler avec du gasoil aussi cher que du blanc. On n'en a pas les moyens. Ici, les rendements, c'est entre 45 et 50 quintaux.
00:02:00 Ce n'est pas 50 quintaux de la bourse. Donc, il nous faut du gasoil non routier, détaxé.
00:02:06 Ce blocage est prévu de rester en place au moins jusqu'à lundi.
00:02:10 En déplacement dans le Rhône, le Premier ministre a fait part de son soutien aux agriculteurs. Il recevra la FNSEA, leur syndicat majoritaire, lundi.
00:02:20 Gabriel Attal prendra la parole cet après-midi à Saint-Laurent-Dany devant 150 Français.
00:02:26 Habitants et élus locaux lui exposeront leurs préoccupations. Un échange de deux heures qui doit permettre au chef du gouvernement de préparer son discours de politique générale devant le Parlement le 30 janvier.
00:02:37 On écoute Gabriel Attal.
00:02:39 Il faut améliorer leur rémunération, garantir qu'ils puissent vivre de leur travail.
00:02:43 À la fonction de leur temps de travail, qui n'est pas le même.
00:02:46 Deuxième chose, il faut leur simplifier la vie en matière de normes. On a des normes qui s'accumulent les unes aux autres, etc.
00:02:52 Par ailleurs, quand ils ont des normes, on ne peut pas importer en France des produits de pays qui ne respectent pas ces normes.
00:02:59 Parce que là, c'est à devenir fou.
00:03:00 Que nos agriculteurs puissent vivre de leur travail.
00:03:03 Parce qu'à un moment, c'est eux qui nourrissent le pays.
00:03:05 On l'a vu pendant le Covid.
00:03:07 Si on ferme toutes les frontières, on est bien content d'avoir notre agriculture qui est là pour nous permettre de tenir.
00:03:11 Ils doivent vivre de leur travail. Il ne faut pas leur complexifier la vie avec toutes ces normes, etc.
00:03:16 Et puis, il faut prendre des mesures pour favoriser le renouvellement des générations.
00:03:20 La transmission des exploitations et le soutien aux jeunes qui s'installent.
00:03:24 Et là, dans les premiers projets de loi que je présenterai en tant que Premier ministre,
00:03:28 et ça j'en parlerai à ma déclaration de politique générale,
00:03:30 il y a un projet de loi sur le renouvellement des générations en agriculture.
00:03:35 Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux élus, rassemblaient devant l'hôtel de ville de Saint-Denis pour rendre hommage à ceux d'en haut.
00:03:42 Cet après-midi, l'adolescent de 14 ans a été tué d'un coup de couteau sur un quai de métro.
00:03:47 Des appels au calme ont été lancés.
00:03:49 Depuis plusieurs jours, la plus grande ville de Seine-Saint-Denis connaît un contexte de vive tension.
00:03:54 Les habitants craignent pour leur sécurité.
00:03:56 Ecoutez quelques réactions de participants du rassemblement.
00:03:59 Hier, je n'ai pas mis mes enfants à l'école.
00:04:01 Parce que j'ai trop peur. J'ai peur de ce qui se passe à Saint-Denis maintenant.
00:04:05 Aller jusqu'à tuer un enfant de 14 ans, c'est n'importe quoi.
00:04:09 Si c'est un enfant de 14 ans qui se fait assassiner, ça va peut-être mon fils, ça va peut-être mon petit frère.
00:04:13 C'est mon petit frère en vérité.
00:04:15 Et ça me touche.
00:04:17 Ça me touche autant que…
00:04:19 J'ai une fille qui va au collège l'année prochaine.
00:04:22 On est tous concernés en vérité.
00:04:24 C'est tous nos enfants.
00:04:25 Dans le reste de l'actualité aux Etats-Unis, après son succès dans l'Iowa,
00:04:30 Donald Trump vise désormais le New Hampshire face à lui mardi pour la primaire républicaine.
00:04:36 Nikki Haley, seule femme à droite, abréguée à la Maison-Blanche.
00:04:39 Selon les sondages locaux, le soutien pour Donald Trump semble solide.
00:04:43 L'ancien président américain est donné vainqueur à 50 % devant Nikki Haley, 34 %, et Ron DeSantis, 5 %.
00:04:51 Prochaine journée, à 15h. La suite avec vous, Lionel.
00:04:55 Merci Isabelle Piboulot.
00:04:56 A tout à l'heure pour les infos avec nos invités, avec Noémie Schultz dans quelques instants,
00:05:01 Jonathan Cixous et Jean-Baptiste Souffrand qui nous a rejoints.
00:05:04 Soyez le bienvenu. Une pause rapide et on se planche sur l'affaire Théo dans quelques instants.
00:05:09 A tout de suite.
00:05:10 Retour en direct sur le plateau de 180 minutes Info Weekend sur CNews avec nos invités,
00:05:18 avec Noémie Schultz, avec Jonathan Cixous, avec Jean-Baptiste Souffrand.
00:05:21 L'affaire Théo, comme promis, le policier auteur du coup de matraque qui a déchiré le sphincter de Théo Louaka
00:05:26 lors de son interpellation en 2017 a donc écopé de la peine la plus lourde, 12 mois de prison avec sursis.
00:05:31 Les deux autres policiers jugés dans cette affaire ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis.
00:05:36 Avant d'en parler et de décrypter tout cela, on plateau réaction hier soir,
00:05:40 bouillante de l'avocat de Théo et de Linda Kebab pour le syndicat de police.
00:05:45 Les violences qui ont été commises sur Théo sont des violences illégitimes,
00:05:50 qui est une décision de condamnation, une décision de vérité et pour nous une décision de justice.
00:05:56 Le message a été très clair, oui ces violences n'avaient aucune raison d'être,
00:06:01 non Théo n'avait aucune raison ce jour-là d'être interpellé
00:06:06 et oui les trois policiers ce soir sont condamnés.
00:06:09 Entendez bien, au milieu des hurlements, 7 ans de diffamation, 7 ans de criminalisation,
00:06:15 7 ans du mot viol, de cette diffamation prononcée, qui aujourd'hui a été reconnue comme fausse.
00:06:23 L'infirmité permanente a été retenue, la qualification du viol dès le début de cette affaire n'a jamais été retenue.
00:06:30 Et malgré tout, certains veulent la tête de policier comme des trophées.
00:06:35 Il n'y a jamais eu de viol et ça l'instruction l'a dit dès le début.
00:06:39 Et malgré tout, dans les médias, le police bashing a perduré.
00:06:43 On veut du ferme, certains veulent du ferme pour des policiers qui n'ont pas commis de crime.
00:06:49 - En effet, dans cette affaire, c'est aussi l'institution police qui a été jugée,
00:06:53 mais on va se pencher sur le verdict avec vous Noémie Schultz, vous avez suivi le procès pour CNews.
00:06:57 Quel est le décryptage que vous en faites ?
00:07:00 - On a pu consulter la feuille de motivation, donc les raisons pour lesquelles la Cour d'Assise a condamné les trois policiers,
00:07:06 mais à des peines, on l'a entendu, des peines de prison avec sursis.
00:07:09 La Cour d'Assise a reconnu les trois policiers coupables de violences volontaires.
00:07:13 Elle a rappelé que le recours à la force est autorisé pour la police,
00:07:17 mais n'est légitime que s'il s'exerce de façon proportionnée par rapport au but à atteindre.
00:07:21 En l'espèce, le fameux coup de matraque, la Cour d'Assise a estimé qu'au moment où ce coup-là est porté,
00:07:28 Teuluaka ne représente pas un danger pour les policiers,
00:07:31 que la légitime défense ne peut pas être retenue,
00:07:34 qu'il n'était pas avéré que le policier qui était au sol avait vraiment un risque pour sa vie,
00:07:40 et donc qu'en clair, Marc-Antoine Sé aurait pu se passer de ce coup de matraque-là.
00:07:45 La Cour d'Assise a dit qu'il se soit servi de sa matraque dans le cadre de sa d'interpellation,
00:07:49 on le comprend, Teuluaka se débattait, il ne voulait pas être interpellé,
00:07:53 mais ce coup-là, avec cette force-là et ces conséquences-là,
00:07:56 c'est un usage disproportionné de la force.
00:07:59 Un autre point important de ce verdict, c'est le fait que Marc-Antoine Sé
00:08:03 était renvoyé pour des faits criminels, c'était les violences volontaires
00:08:07 ayant entraîné une infirmité, une mutilation permanente.
00:08:10 Et là, la Cour d'Assise ne sous-estime pas les séquelles dont souffre encore aujourd'hui Teuluaka,
00:08:15 une incontinence peut-être à vie, mais elle considère qu'on ne peut pas affirmer
00:08:19 qu'il s'agit d'une infirmité permanente, notamment,
00:08:22 alors on a entendu beaucoup d'experts, beaucoup de médecins qui se sont penchés sur cette question,
00:08:28 on ne va pas rentrer dans le détail vraiment médical,
00:08:32 mais notamment que la Cour d'Assise estime que cette situation,
00:08:35 elle pourrait s'améliorer si Teuluaka suivait la rééducation
00:08:38 qui est préconisée par les médecins.
00:08:40 Et donc Marc-Antoine Sé a été condamné pour des violences volontaires,
00:08:44 mais des faits délictuels et non pas des faits criminels,
00:08:47 et ça c'était très important pour lui et pour son avocat.
00:08:50 Et les deux autres policiers ont été condamnés également
00:08:53 pour des coups qui ont été portés à Teuluaka alors qu'il était menotté,
00:08:57 alors qu'il était au sol, il y a notamment eu une gifle,
00:09:01 un coup à l'abdomen et un jet de gaz lacrymogène dans son visage.
00:09:05 Là la Cour d'Assise a estimé que ces coups,
00:09:07 alors que Teuluaka n'était pas à ce moment-là violent ni menaçant,
00:09:10 étaient des violences illégitimes.
00:09:13 Le fait que les policiers aient de bons états de service,
00:09:15 est-ce que ça a pu jouer ?
00:09:17 Absolument. On a donc une reconnaissance de culpabilité,
00:09:20 et ensuite la question qui se pose c'est quelle juste peine,
00:09:23 quel est le quantum de la peine ?
00:09:25 Et là on voit que les jurés et les magistrats qui composaient cette Cour d'Assise
00:09:28 sont allés en dessous des réquisitions.
00:09:31 L'avocat général avait demandé trois ans de prison avec sursis
00:09:34 pour Marc-Antoine C, l'auteur du coup de matraque.
00:09:36 Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.
00:09:38 Pour les deux autres policiers, ce sont trois mois de prison avec sursis,
00:09:41 tous avec une interdiction d'exercer leur fonction sur la voie publique
00:09:44 pendant cinq ans pour Marc-Antoine C, pendant deux ans pour les deux autres.
00:09:47 Et là la Cour d'Assise a noté qu'il n'y avait pas d'antécédents judiciaires,
00:09:51 qu'il y a eu des témoignages de personnalité en leur faveur,
00:09:54 un environnement familial stable pour les trois.
00:09:56 Ils ont suivi les obligations qui leur avaient été imposées
00:09:59 dans le cadre du contrôle judiciaire,
00:10:01 des états de service de qualité,
00:10:03 et puis aussi le fait que les faits remontent à sept années,
00:10:06 il s'est passé sept ans, ça aussi ça a pu jouer.
00:10:09 Mais il y avait d'un côté la gravité des faits commis
00:10:11 dans l'exercice de leur fonction de policier,
00:10:13 ça c'est une circonstance aggravante.
00:10:15 Donc tout ça a été pris en compte pour arriver effectivement
00:10:18 à ces condamnations, à de la prison avec sursis.
00:10:20 - Votre regard Jean-Baptiste Souffron sur ce verdict,
00:10:23 on va le commenter, se demander s'il est injuste,
00:10:25 s'il est sévère, s'il est clément,
00:10:27 mais il y avait, vous l'avez entendu tout à l'heure,
00:10:29 derrière Linda Kebab hier soir, des manifestants
00:10:31 qui réclamaient notamment de la prison ferme.
00:10:34 Est-ce que c'est un verdict qui vous semble finalement logique
00:10:37 à la lumière de tout ce que vient décrire Noemi ?
00:10:39 - Je crois que les premières personnes à écouter,
00:10:41 quand on veut savoir quoi penser du verdict,
00:10:43 c'est d'abord l'avocat de Théodore Louaca
00:10:45 et les avocats des policiers,
00:10:47 qui tous décrivent un verdict finalement d'apaisement
00:10:50 qui a l'air de les satisfaire,
00:10:52 ce qui est important apparemment pour M. Louaca,
00:10:54 c'était d'abord qu'il soit reconnu comme victime,
00:10:56 et puis qu'on accepte le fait
00:11:00 qu'il avait été interpellé à tort,
00:11:02 parce que ce n'était pas un vendeur de drogue,
00:11:04 c'était pas ça, c'était pas...
00:11:05 Il était là où il n'aurait pas dû être
00:11:07 au moment où ça s'est mal passé,
00:11:08 et il voulait qu'on reconnaisse ces choses-là.
00:11:10 Ce qui est un peu triste aussi, c'est que ça avait pris 7 ans.
00:11:12 Enfin, à la fin, on a envie de se dire un petit peu,
00:11:14 est-ce que c'est pas le genre de choses
00:11:16 qu'on devrait pouvoir régler plus rapidement ?
00:11:18 Il ne faut pas oublier aussi un point,
00:11:20 c'est que les peines, peut-être pour les policiers,
00:11:22 n'ont pas l'air si graves que ça,
00:11:24 mais l'avocat général, le procureur,
00:11:26 avait requis 3 ans, d'accord,
00:11:28 et derrière, il va y avoir aussi des sanctions disciplinaires.
00:11:30 C'est-à-dire que ce n'est pas totalement
00:11:32 terminé pour eux. Absolument,
00:11:34 ce n'est pas totalement terminé pour eux.
00:11:36 Maintenant, on a un peu le sentiment que les gens
00:11:38 qui ne sont pas contents du verdict, finalement,
00:11:40 qui c'est ? Ce sont les militants,
00:11:42 j'ai envie de dire, quasiment des deux côtés.
00:11:44 Mais moi, je trouve ça plutôt une bonne chose que, finalement,
00:11:46 les plaignants, les victimes,
00:11:48 les prévenus soient à peu près,
00:11:50 reconnaissent, disons, la qualité du verdict,
00:11:52 et finalement qu'on sorte
00:11:54 des démarches militantes
00:11:56 et des récupérations politiques, et qu'on se concentre
00:11:58 un petit peu, finalement, sur le fait que peut-être,
00:12:00 pour une fois, on a eu la chance d'avoir
00:12:02 une opération de justice qui a été bien faite,
00:12:04 vous voyez, ça a pris ses temps,
00:12:06 certes c'est long, mais la contrepartie
00:12:08 c'est que justement, on a eu beaucoup d'experts,
00:12:10 beaucoup de gens sont passés, on a eu le temps des débats,
00:12:12 on a eu le temps d'aller un petit peu au fond des choses,
00:12:14 et visiblement, les personnes
00:12:16 intéressées, elles, ont tendance à considérer
00:12:18 que c'était un moment de justice, de qualité.
00:12:20 Pour une fois, il faut peut-être s'en réjouir.
00:12:22 Donc, une forme d'équilibre, autant que faire se peut.
00:12:24 - Oui, je crois que c'est effectivement à ça qu'on reconnaît
00:12:26 une bonne décision de justice,
00:12:28 c'est quand les deux parties l'acceptent.
00:12:30 C'est ce qu'on a vu, effectivement, il y a eu ces cris de colère,
00:12:32 mais qui n'étaient pas des...
00:12:34 Les cris ne venaient pas de la famille de Théo Loaca,
00:12:36 c'était effectivement des gens
00:12:38 qui étaient venus en soutien, des figures
00:12:40 de la lutte contre les violences policières, mais encore une fois,
00:12:42 à l'intérieur de la salle d'audience,
00:12:44 il n'y a pas eu de réaction, on a vu les proches, Théo et ses proches,
00:12:46 se regrouper, faire bloc,
00:12:48 vraiment, mais ils sont restés très calmes,
00:12:50 les débats ont été très apaisés, ces deux semaines,
00:12:52 c'est quand même neuf journées d'audience
00:12:54 qui ont permis de faire la lumière,
00:12:56 de rappeler que non, effectivement,
00:12:58 c'était pas un viol, c'est pas deux policiers
00:13:00 qui ont tenu un jeune homme pendant que le troisième
00:13:02 lui introduisait sa matraque dans l'anus,
00:13:04 c'est pas ça qui s'est passé. Effectivement,
00:13:06 c'est une interpellation qui a dégénéré,
00:13:08 un contrôle d'identité auquel...
00:13:10 qui ne visait même pas Théo Loaca, il s'en est mêlé,
00:13:12 il n'aurait pas dû s'en mêler, ça a dégénéré.
00:13:14 Des violences qui sont...
00:13:16 De policiers, certaines étaient
00:13:18 justifiées parce qu'effectivement,
00:13:20 c'était un cas de certaine interpellation, d'autres ne l'étaient pas
00:13:22 parce qu'effectivement, Théo Loaca a été menottée,
00:13:24 et ça, ça a été rappelé par l'avocat général,
00:13:26 une personne qui est menottée, elle est sous la protection de la police,
00:13:28 donc à ce moment-là, on ne peut pas lui porter des coups.
00:13:30 Je crois que c'est tout ça
00:13:32 qui a été rappelé pendant ce procès.
00:13:34 On a remis les choses à leur place,
00:13:36 effectivement, pour les policiers, ça avait été très infamant
00:13:38 de parler de viol, et il n'en a pas été...
00:13:40 Il n'en est plus question, et c'était important aussi.
00:13:42 Et donc, je pense que l'affaire
00:13:44 va en quelque sorte s'arrêter là, puisque,
00:13:46 vous savez, il y a deux...
00:13:48 On peut faire appel, pas à Théo Loaca,
00:13:50 mais les policiers, ils ont 10 jours,
00:13:52 ou le parquet général,
00:13:54 de ce qu'on a cru comprendre, en tout cas, hier soir,
00:13:56 il est possible que personne ne fasse appel
00:13:58 et que ce soit la fin du volet judiciaire,
00:14:00 en tout cas, de cette affaire.
00:14:01 Ils n'ont pas intérêt à faire appel.
00:14:02 Je viens vers vous, Jonathan Cixous, dans un instant,
00:14:04 mais peut-être un complément encore, Jean-Baptiste Souffran.
00:14:06 Oui, il faut faire attention à un point,
00:14:08 c'est que les questions qui ont été posées étaient légitimes.
00:14:10 C'est-à-dire qu'on a le droit de demander
00:14:12 à la justice "Est-ce que c'était un viol ?
00:14:14 Est-ce que ce n'était pas un viol ?" etc.
00:14:16 C'est que ça a mis longtemps à être traité
00:14:18 et de façon difficile,
00:14:20 avec en plus un sujet médiatique, mais là aussi,
00:14:22 même le sujet médiatique, lui aussi, il est légitime.
00:14:24 Ce sont des choses qui arrivent un peu partout,
00:14:26 tout le temps. C'est important de les suivre
00:14:28 et c'est important de les suivre de la bonne façon.
00:14:30 Au-delà du procès de ces policiers,
00:14:32 Jonathan Cixous,
00:14:34 c'est l'institution police aussi qui était jugée
00:14:36 à travers cette affaire. C'est aussi pour cela
00:14:38 que les manifestants, les quelques manifestants
00:14:40 qui étaient présents hier soir,
00:14:42 protestaient notamment et réclamaient de la prison ferme.
00:14:44 Oui, ce sont des professionnels
00:14:46 de la contestation
00:14:48 des décisions de justice,
00:14:50 pour certains. C'est toujours les mêmes têtes
00:14:52 qu'on voit régulièrement.
00:14:54 C'était assez marquant, dès la fin d'après-midi,
00:14:56 de voir arriver
00:14:58 les députés LFI
00:15:00 qui espéraient vraiment
00:15:02 de la prison ferme.
00:15:04 C'était similairement,
00:15:06 réunis dans cette salle d'épasse perdu hier,
00:15:08 c'était un peu tous ceux qui clament,
00:15:10 avec une assurance démente,
00:15:12 que la police tue.
00:15:14 C'est tous ces militants,
00:15:16 ces déchaînés,
00:15:18 qui ne représentent pas
00:15:20 un grand monde,
00:15:22 mais qui ont une portée médiatique
00:15:24 assez fulgurante,
00:15:26 je dois dire.
00:15:28 Et en plus,
00:15:30 à mettre en face de quoi ?
00:15:32 En face de la sérénité absolue
00:15:34 des deux parties.
00:15:36 C'est suffisamment rare,
00:15:38 comme vous venez de le faire, de le souligner.
00:15:40 Alors même qu'on parle d'une institution
00:15:42 qui est chahutée, alors même que la justice
00:15:44 aussi est souvent chahutée,
00:15:46 là, tout le monde sort de la salle
00:15:48 d'audience en disant "on accepte
00:15:50 ce qui a été dit, pour le moment".
00:15:52 - Il n'y a pas eu de récupération
00:15:54 de l'affaire Théo par les militants dont vous parlez,
00:15:56 notamment. C'est ce point qui est important.
00:15:58 - Exactement. - Parce qu'il semble que ce soit
00:16:00 dans leur bouche, en tout cas, un postulat que la police tue.
00:16:02 On recherche toujours à trouver
00:16:04 une nouvelle affaire, George Floyd,
00:16:06 en France, bien évidemment.
00:16:08 La force est de constater que ça n'a pas été le cas.
00:16:10 - Ça n'a pas été le cas. Il y a une chose,
00:16:12 c'est peut-être un peu anecdotique, mais je trouve que c'est
00:16:14 assez amusant de le souligner,
00:16:16 c'est que c'est une affaire
00:16:18 qui implique trois
00:16:20 personnages politiques de premier plan.
00:16:22 Il y a sept ans, quand l'affaire
00:16:24 a eu lieu, Emmanuel Macron,
00:16:26 ministre, a tweeté
00:16:28 en disant qu'il souhaitait
00:16:30 avoir une police exemplaire,
00:16:32 ou appelant à l'exemplarité les fonctionnaires
00:16:34 de police. Le président Hollande
00:16:36 a couru au chevet de Théo,
00:16:38 vous voyez un peu la portée du message
00:16:40 qui est alors envoyé, et qui est
00:16:42 l'avocat de Théo,
00:16:44 c'est Éric Dupond-Moretti.
00:16:46 C'est assez cocasse,
00:16:48 je trouve, je n'en tire aucune conclusion, évidemment,
00:16:50 parce qu'il n'y a pas de conclusion
00:16:52 "sérieuse" à tirer de cela,
00:16:54 mais il n'y a pas beaucoup d'affaires, finalement, qui,
00:16:56 dans le même dossier, puissent réunir
00:16:58 autant de monde en fonction.
00:17:00 - Il est vrai, Jean-Baptiste Souffron,
00:17:02 qu'il y a très régulièrement une remise en question
00:17:04 des pouvoirs
00:17:06 de la police,
00:17:08 ou de son mode d'action,
00:17:10 et on est toujours un petit peu,
00:17:12 on marche toujours un peu sur des œufs dans ce cadre-là,
00:17:14 finalement, mais c'est toujours l'institution
00:17:16 police qui est jugée. - Je vais
00:17:18 vous prendre une...
00:17:20 Ce qui pose problème, probablement,
00:17:22 quand on voit la manière dont les choses se passent,
00:17:24 c'est qu'il faut se mettre dans la tête des deux.
00:17:26 C'est-à-dire que d'un côté, vous avez un type qui est arrêté
00:17:28 pour des mauvaises raisons, et qui se fait
00:17:30 vraiment défoncer, d'accord,
00:17:32 et de l'autre côté, vous avez des policiers qui, probablement,
00:17:34 eux-mêmes, sont en grande tension,
00:17:36 qui doivent faire une interpellation, c'est toujours
00:17:38 quelque chose de difficile à faire,
00:17:40 et ils sont sous pression, et ça se passe mal.
00:17:42 Ok ? Et donc, des deux côtés,
00:17:44 en fait, ceux qui cherchent à défendre
00:17:46 le travail qu'ils ont fait, j'ai envie de dire,
00:17:48 ils ont raison de le faire, et celui qui dénonce
00:17:50 ce qu'il a vécu et dont il a été victime, il a aussi
00:17:52 raison de le faire. Ce qui est insupportable,
00:17:54 c'est que ça devrait être des questions simples,
00:17:56 qu'on devrait pouvoir régler plus rapidement, et plus
00:17:58 facilement. Il n'y a pas, si vous voulez,
00:18:00 les policiers sont des fonctionnaires
00:18:02 comme les autres, et les justiciables sont des citoyens
00:18:04 comme les autres. Il ne doit pas y avoir de règles spéciales,
00:18:06 ni d'un côté, ni de l'autre.
00:18:08 Et on devrait pouvoir avoir des débats
00:18:10 apaisés sur ces questions, mais pour ça,
00:18:12 il faudrait qu'on arrive à juger ce genre de choses
00:18:14 en moins de 7 ans. Vous voyez ce que je veux dire ?
00:18:16 Et qu'on ait plus souvent
00:18:18 des débats de qualité, des travaux de qualité,
00:18:20 parce que c'est des choses graves. On doit faire
00:18:22 confiance à la police. Et donc, si la police
00:18:24 fait mal son travail, il faut
00:18:26 qu'elle en ait une responsabilité spéciale.
00:18:28 Et il y a souvent deux poids, deux mesures. On l'a vu
00:18:30 dans d'autres affaires. L'affaire Nahel, notamment,
00:18:32 le traitement des policiers
00:18:34 à travers ces différentes affaires.
00:18:36 C'est du cas par cas.
00:18:38 C'est toujours du cas par cas. Vous ne pouvez pas faire
00:18:40 autrement que du cas par cas, parce que
00:18:42 à chaque situation, ça sera différent.
00:18:44 Surtout, mettez-vous, encore une fois, dans la tête
00:18:46 des policiers qui doivent intervenir. Évidemment,
00:18:48 c'est du cas par cas. Dans certaines situations,
00:18:50 ça va se passer comme si dans d'autres,
00:18:52 ils vont être sous pression parce qu'il s'est passé
00:18:54 quelque chose la veille ou deux jours avant.
00:18:56 Parfois, ce sont des erreurs. Parfois, ce ne sont pas
00:18:58 des erreurs. Et parfois, les policiers, du coup,
00:19:00 sont parfaitement innocentés. Ce qui pose
00:19:02 problème, c'est qu'on a un sentiment
00:19:04 de manque de confiance envers la
00:19:06 justice et le traitement de ce genre
00:19:08 de dossier. - Ça, c'est anormal. - Avez-vous
00:19:10 le sentiment, Noémie Chouz, qu'il y a une forme
00:19:12 contre la police, en tout cas, de chasse aux sorcières
00:19:14 dans les différentes affaires, que ce soient
00:19:16 les militants ou
00:19:18 les avocats des
00:19:20 différentes personnes ?
00:19:22 - Ce qui est sûr,
00:19:24 c'est que ce sont des sujets qui sont très clivants.
00:19:26 Vous avez ceux qui
00:19:28 pensent que la police est intouchable
00:19:30 et que quoi qu'elle fasse,
00:19:32 il n'y aura pas de condamnation, en tout cas pas de condamnation
00:19:34 à la prison ferme. Et ceux qui disent
00:19:36 qu'au contraire, on est beaucoup trop sévère
00:19:38 et que ces policiers n'ont fait que
00:19:40 leur travail et qu'ils n'auraient même pas dû
00:19:42 être renvoyés devant une cour d'assises,
00:19:44 puisque c'était le cas
00:19:46 dans cette affaire-là. Moi, ce que
00:19:48 je vois, c'est qu'au milieu de tout ça,
00:19:50 vous avez la justice, qui là, a été incarnée
00:19:52 par en plus des magistrats professionnels
00:19:54 et des citoyens français,
00:19:56 qui ont été capables
00:19:58 d'apporter une réponse
00:20:00 qui semble être un verdict
00:20:02 d'apaisement. On a entendu ce mot dans
00:20:04 la bouche d'Antoine Veil, avocat de Teulouaka,
00:20:06 mais c'est aussi un peu ce qu'on entend
00:20:08 du côté de Thibaud de Montbrial,
00:20:10 l'avocat de l'auteur du coup
00:20:12 de matraque, qui aurait pu...
00:20:14 Je pense que si son client avait été
00:20:16 condamné notamment pour crime
00:20:18 et non pas pour délit,
00:20:20 il aurait probablement fait appel. Si la peine avait été
00:20:22 trop lourde, il aurait aussi peut-être fait appel.
00:20:24 Alors, il peut encore le faire, mais
00:20:26 on a le sentiment que ce n'est pas forcément ce qui va se passer.
00:20:28 Et donc, en tout cas, au milieu de tout cela,
00:20:30 vous avez la justice qui se rend effectivement
00:20:32 un peu longtemps après. Alors, dans cette affaire-là,
00:20:34 il y a aussi eu beaucoup de temps,
00:20:36 parce qu'il a fallu voir comment évoluait l'état de santé
00:20:38 de Teulouaka et qu'on ne pouvait pas juger les faits
00:20:40 six mois après ou un an après, parce qu'il fallait
00:20:42 voir si, effectivement, il avait cette infirmité
00:20:44 ou cette mutilation permanente. C'est aussi ce qui explique
00:20:46 ce délai. Et puis, parfois aussi, la justice
00:20:48 prend du temps pour tout un tas de raisons.
00:20:50 Mais, effectivement, ce temps
00:20:52 judiciaire qui n'est pas le temps médiatique
00:20:54 et où on sort de ce climat...
00:20:56 Enfin, moi, j'ai vraiment observé
00:20:58 dans cette salle d'assises, où il y avait
00:21:00 pourtant deux clans représentés.
00:21:02 D'un côté, les soutiens de Teulouaka,
00:21:04 qui étaient très présents.
00:21:06 De l'autre côté de la salle, très clairement,
00:21:08 beaucoup de policiers en civil, des syndicalistes
00:21:10 qui venaient soutenir leurs collègues.
00:21:12 Et pour autant, des débats parfaitement
00:21:14 apaisés. Il n'y a pas eu d'invective.
00:21:16 Il n'y a pas eu de...
00:21:18 Et on a pu... Tout a pu être dit
00:21:20 et entendu et jugé
00:21:22 à la fin. - Et c'est presque exceptionnel,
00:21:24 Jonathan Cixous, ce que décrit Noemi
00:21:26 Schultz-Casse. Car, en général, il y a toujours
00:21:28 des débats polémiques autour
00:21:30 des limites d'action de la police.
00:21:32 On le voit dans les refus d'obtempérer,
00:21:34 notamment, où les policiers, je le disais
00:21:36 tout à l'heure, marchent sur des oeufs et ne savent pas
00:21:38 véritablement jusqu'où ils peuvent aller
00:21:40 pour interpeller ou pour faire leur métier.
00:21:42 - C'est là où ce verdict, je le trouve,
00:21:44 est très intéressant à observer,
00:21:46 dans la mesure où,
00:21:48 avec la sérénité
00:21:50 que nous soulignons depuis hier,
00:21:52 il a finalement été dit quoi ?
00:21:54 Reconnu quoi ?
00:21:56 Quand on s'oppose à la police,
00:21:58 on s'expose à
00:22:00 de la violence. Une violence qui,
00:22:02 plus est, est légitime, venant de
00:22:04 policiers qui sont
00:22:06 en mesure de se défendre
00:22:08 s'ils s'estiment attaqués.
00:22:10 Théo ne fait pas...
00:22:12 votre traduction
00:22:14 de ce qui s'est dit. On pourrait dire que ce qui sort
00:22:16 du verdict, c'est qu'on ne peut pas
00:22:18 à tout prix non plus...
00:22:20 - C'est ce que j'allais finir par dire, c'est que ces policiers
00:22:22 ont quand même été condamnés.
00:22:24 Pourquoi ? Parce qu'ils sont allés trop loin, dans cette démonstration
00:22:26 de violence.
00:22:28 Et c'est là où chacun reconnaît
00:22:30 sa part de responsabilité.
00:22:32 Personne ne nie
00:22:34 aujourd'hui avoir commis
00:22:36 un coup. Les propos qui nous ont été
00:22:38 rapportés dans la presse de ce policier
00:22:40 sont clairs.
00:22:42 Oui, il a fauté
00:22:44 et il accepte la condamnation
00:22:46 de la justice. Après, viendra
00:22:48 effectivement ce qui viendra
00:22:50 de les condamnations
00:22:52 de son administration. C'est autre chose.
00:22:54 On verra ce qu'il en est.
00:22:56 - Est-ce que ce verdict, pour conclure
00:22:58 sur cette thématique, va faciliter
00:23:00 ou compliquer la tâche des policiers
00:23:02 en général, à partir de maintenant ?
00:23:04 - Déjà, le verdict, il faut bien avoir conscience d'une chose.
00:23:06 C'est que, là, on parle de
00:23:08 policiers, mais imaginez que ces gens
00:23:10 qui, finalement, ont frappé quelqu'un à terre, etc.,
00:23:12 étaient des citoyens normaux, le verdict
00:23:14 aurait été bien plus grave pour eux. Vous voyez ce que
00:23:16 je veux dire ? On tient compte de la fonction
00:23:18 des policiers dans ce verdict. On tient compte de la
00:23:20 difficulté de leur intervention. On tient compte du fait
00:23:22 que, peut-être, ils étaient mal formés,
00:23:24 etc. C'est tout ça, en fait, qui est
00:23:26 repris en même temps et c'est difficile
00:23:28 à analyser. Donc, pour les policiers,
00:23:30 la seule chose que ça va leur dire aujourd'hui, c'est que
00:23:32 peut-être, ils ne sont pas suffisamment
00:23:34 formés, peut-être, ils ont besoin de plus de moyens,
00:23:36 plus d'accompagnement. Vous voyez,
00:23:38 c'est ça qui ressort un petit peu. Et quand
00:23:40 je dis que cet an, c'est trop long
00:23:42 pour ce qui, en réalité, est une
00:23:44 erreur dans une intervention et qui aurait dû être
00:23:46 décidée plus vite, évidemment, c'est un
00:23:48 problème de moyens derrière. Et si on
00:23:50 veut restaurer la confiance entre la police
00:23:52 et les citoyens, qui est aujourd'hui
00:23:54 un peu amenuisée, vous savez, il va falloir
00:23:56 quand même que, pour les citoyens, ils soient capables
00:23:58 d'appeler la responsabilité de la police,
00:24:00 quitte à ce que les sanctions qui soient prononcées
00:24:02 ne soient pas forcément les mêmes sanctions que pour n'importe
00:24:04 qui, bien sûr. - On marque une pause.
00:24:06 Merci infiniment à Noémie Schultz d'être
00:24:08 venue sur le plateau dans quelques instants.
00:24:10 À suivre, notamment,
00:24:12 Gabriel Attal en visite dans le Rhône
00:24:14 et on parlera également de l'insécurité
00:24:16 grimpante, notamment à Saint-Denis
00:24:18 en région parisienne. A tout de suite.
00:24:20 Et toujours en direct sur CNews, avec nos invités
00:24:26 Jean-Baptiste Souffron et Jonathan
00:24:28 Sixsou. Et l'insécurité,
00:24:30 à présent, cette semaine en région parisienne,
00:24:32 à Saint-Denis, un adolescent a été roué de coups devant
00:24:34 son collège, puis un jeune homme de
00:24:36 14 ans a été mortellement
00:24:38 poignardé sur le quai d'une
00:24:40 rame de métro. Face à cette violence toujours
00:24:42 plus extrême et plus jeune, la
00:24:44 mairie a pris des décisions fortes. On va
00:24:46 en parler ensemble, mais d'abord le récit de
00:24:48 Marie-Liège Chevalier et le reportage de Mathieu Deveze
00:24:50 et Pierre-François Altermat.
00:24:52 Depuis plusieurs jours, la
00:24:54 commune de Saint-Denis connaît un contexte de
00:24:56 vive tension, un climat pesant qui
00:24:58 inquiète les riverains. - Plus d'insécurité,
00:25:00 plus de... Enfin, on voit tous les jours
00:25:02 des bagarres,
00:25:04 des violences, des viols...
00:25:06 - Je suis très choquée
00:25:08 et j'ai toujours peur. Par exemple, le soir,
00:25:10 je rentre des camps, le soir, je sors pas.
00:25:12 - C'est pas normal, ce qu'on voit comme ça.
00:25:14 Ce qu'on voit comme ça.
00:25:16 Moi, je vois que
00:25:18 ça va aller mal.
00:25:20 Face à cette escalade de violence,
00:25:22 la municipalité a publié un communiqué
00:25:24 et pris des mesures sécuritaires fortes.
00:25:26 Les regroupements prolongés dans l'espace public
00:25:28 sont désormais interdits jusqu'à lundi
00:25:30 et des dizaines d'équipages de police sont mobilisés
00:25:32 autour des établissements fréquentés
00:25:34 par les jeunes. Un seul objectif pour la
00:25:36 mairie, éviter les rixes interquartiers
00:25:38 et endiguer ce phénomène de violence.
00:25:40 Les policiers sur le terrain
00:25:42 demandent, eux, plus de justice.
00:25:44 - Il y a des sanctions qui soient fermes,
00:25:46 des sanctions qui soient exemplaires
00:25:48 pour plus qu'on ait envie de recommencer
00:25:50 tout simplement et qu'il y ait ce sentiment
00:25:52 d'impunité qui dure et qui perdure
00:25:54 sur ce département depuis trop d'années.
00:25:56 - Le maire de Saint-Denis a également invité
00:25:58 les parents à inciter leurs enfants
00:26:00 et leurs adolescents à rester à leur domicile.
00:26:02 - Voilà,
00:26:04 et des familles qui sont inquiètes
00:26:06 avec un rassemblement très nombreux,
00:26:08 d'une foule très nombreuse aujourd'hui à Saint-Denis
00:26:10 et notamment des parents qui n'ont pas envoyé
00:26:12 leurs enfants à l'école.
00:26:14 On a l'impression, Jonathan Cixous,
00:26:16 qu'un cran supplémentaire dans l'insécurité grimpante
00:26:18 en France, mais notamment à Saint-Denis,
00:26:20 a été franchi.
00:26:22 - Ces témoignages sont
00:26:24 effarants, effrayants.
00:26:26 Mais il y a une explication,
00:26:28 ou du moins un début d'explication,
00:26:30 c'est que vous avez à la tête de cette ville
00:26:32 une équipe municipale qui est dans le déni
00:26:34 absolu depuis toujours.
00:26:36 C'est une municipalité
00:26:38 qui continue,
00:26:40 sauf depuis se communiquer, vraisemblablement,
00:26:42 qui nous dit
00:26:44 depuis toujours que le vivre ensemble
00:26:46 est merveilleux à Saint-Denis,
00:26:48 que l'autre continue d'être une richesse,
00:26:50 enfin vous connaissez le discours habituel,
00:26:52 quand même que ça a été dit
00:26:54 très clairement par une jeune femme dans votre reportage,
00:26:56 que le quotidien sont des vols,
00:26:58 sont des viols,
00:27:00 c'est effrayant.
00:27:02 Et c'est à Saint-Denis,
00:27:04 il y a quelques semaines, qu'une conseillère municipale
00:27:06 a également été agressée
00:27:08 alors qu'elle sortait
00:27:10 d'une réunion publique
00:27:12 où elle avait été tabassée.
00:27:14 C'est hallucinant que cette ville
00:27:16 connaisse, subisse ce week-end,
00:27:18 comme on nous le dit, un véritable
00:27:20 couvre-feu. C'est intolérable que des parents
00:27:22 refusent que leurs enfants
00:27:24 aillent à l'école un jour de semaine parce que
00:27:26 ils craignent qu'ils
00:27:28 se fassent peut-être tuer.
00:27:30 Non mais on est quand même à quelques kilomètres
00:27:32 de Paris, c'est pas
00:27:34 dérisoire comme situation
00:27:36 si vous voulez. Et d'entendre
00:27:38 que les mesures prises par la municipalité
00:27:40 vont durer
00:27:42 le temps de ce week-end,
00:27:44 c'est un peu léger.
00:27:46 Et c'est inquiétant, avec cette obligation
00:27:48 pour la municipalité de trouver des solutions
00:27:50 alternatives pour endiguer
00:27:52 cette insécurité que Jean-Baptiste Souffrond,
00:27:54 puisque la police ne peut pas être partout malheureusement.
00:27:56 Et, Jonathan le disait,
00:27:58 c'est effectivement à quelques kilomètres
00:28:00 de Paris et à quelques enclaves lures
00:28:02 où vont se dérouler notamment
00:28:04 les Jeux Olympiques cet été.
00:28:06 - Moi je vais vous dire, je suis choqué de la décision
00:28:08 de la mairie d'interdire les attroupements.
00:28:10 Enfin, pardonnez-moi,
00:28:12 à quel moment dans une ville de France
00:28:14 qui justement veut organiser les JO,
00:28:16 enfin, on est à 10 minutes
00:28:18 de votre plateau, 15 minutes de votre plateau,
00:28:20 vous voyez ce que je veux dire. Et donc on n'est pas capable
00:28:22 de maintenir l'ordre suffisamment pour
00:28:24 que les gens puissent sortir de chez eux
00:28:26 pendant le week-end. Enfin, on est dans un truc délirant
00:28:28 sans même parler de la légalité
00:28:30 purement et simplement de cette arrêtée, qui moi me semble
00:28:32 extrêmement contestable. Et je vous parie
00:28:34 que plusieurs associations... - Pourquoi ? - Parce qu'on ne peut pas
00:28:36 interdire l'attroupement si on n'est pas capable de démontrer
00:28:38 un véritable risque. Or moi je vais vous dire,
00:28:40 j'ai même l'impression qu'en regardant cette arrêtée,
00:28:42 en fait, qu'est-ce que c'est ? C'est une manœuvre politicienne
00:28:44 pour donner l'impression de faire enfin
00:28:46 ce qu'on n'a pas fait pendant des années. Voilà.
00:28:48 Et c'est simplement ça. Mais aller démontrer
00:28:50 vraiment que c'est compliqué
00:28:52 pour quelqu'un d'aller faire ses courses
00:28:54 en face de chez lui ou de sortir
00:28:56 pour se promener dans la ville de Saint-Denis, j'attends de voir.
00:28:58 Donc on est face à quelque chose qui est,
00:29:00 si vous voulez, une situation...
00:29:02 une réaction un petit peu
00:29:04 politicienne. Or ça fait des années que cette ville
00:29:06 meurt des réactions politiciennes.
00:29:08 C'est ça qui est en train de se passer. Et cette arrêtée,
00:29:10 vous allez voir, il sera peut-être contesté. Et s'il est
00:29:12 contesté, je n'ai pas envie de vous en donner
00:29:14 ma main à couper, mais je pense qu'effectivement,
00:29:16 il y a fort à parier
00:29:18 qu'il soit considéré comme illégal parce que pas suffisamment
00:29:20 justifié et pas suffisamment expliqué.
00:29:22 On ne peut pas, comme réaction politicienne,
00:29:24 faire peser sur
00:29:26 tous les citoyens d'une ville, si vous voulez, un manque
00:29:28 de structuration, d'organisation et
00:29:30 de travail depuis
00:29:32 des années. Peut-être parce que cela démontre aussi
00:29:34 les limites des moyens,
00:29:36 des forces de l'ordre pour pouvoir assurer la sécurité
00:29:38 de la population. On va continuer à
00:29:40 parler avec d'autres exemples, à Nantes
00:29:42 notamment, où là aussi, la situation
00:29:44 est particulièrement compliquée.
00:29:46 On va parler aussi de politique avec la
00:29:48 visite de Gabriel Attal au contact des Français
00:29:50 dans le Rhône. Voilà pourquoi Florian Tardif
00:29:52 nous a rejoint sur le plateau. Je vous salue
00:29:54 cher Florian. On marque une pause et
00:29:56 on se retrouve dans quelques instants
00:29:58 sur CNews.
00:30:00 Retour en direct sur le plateau de
00:30:04 CNews, 180 minutes info week-end
00:30:06 avec Jonathan Cixous, avec Jean-Baptiste
00:30:08 Souffrant, avec Florian Tardif du service politique
00:30:10 de CNews et Gabriel Attal qui est
00:30:12 dans le Rhône. Le Premier ministre était tout à l'heure
00:30:14 à Orlienas, une commune de 2400 habitants
00:30:16 située à une vingtaine de kilomètres
00:30:18 de Lyon. Il a assisté au vœu du maire
00:30:20 et cet après-midi, vous le voyez sur les images en direct,
00:30:22 il va échanger publiquement
00:30:24 avec environ 150 personnes, des habitants,
00:30:26 maire du département à Saint-Laurent
00:30:28 d'Anny. Le maire
00:30:30 s'est exprimé il y a quelques instants.
00:30:32 C'est à présent le député qui est en train de le faire
00:30:34 avant de céder la parole au Premier ministre et ce qui
00:30:36 serait intéressant d'entendre en direct sur notre
00:30:38 antenne, en effet, ce sont les
00:30:40 échanges entre les Français puisque c'est ce que souhaite
00:30:42 le Premier ministre pour aller chercher
00:30:44 les informations et surtout sonder
00:30:46 les Français et la population
00:30:48 avant de prendre les grandes décisions
00:30:50 de son gouvernement. On va attendre
00:30:52 l'oreille, tiens, justement, déjà pour avoir
00:30:54 l'ambiance dans cette salle
00:30:56 de Saint-Laurent d'Anny.
00:30:58 - Des rencontres citoyennes. Et on sait
00:31:00 faire ici des rencontres citoyennes.
00:31:02 Parce que en 2018,
00:31:04 le 17 décembre 2018,
00:31:06 nous avons organisé à Chaussons,
00:31:08 dans une petite commune dont le maire
00:31:10 est ici,
00:31:12 on a organisé la
00:31:14 première séquence du Grand débat de France,
00:31:16 le Grand débat national voulu par le président
00:31:18 de la République. Et on en a organisé d'autres
00:31:20 depuis. Et chaque année,
00:31:22 on organise des débats, même
00:31:24 pendant la Covid. On a organisé
00:31:26 parmi d'autres des visioconférences citoyennes.
00:31:28 On a Mme Pécontal ici, par exemple, qui était présente
00:31:30 à toutes ces visioconférences parce qu'on avait besoin
00:31:32 de se parler. Et je pense que Mme Pécontal aura besoin
00:31:34 de se parler. - Le discours introductif, donc,
00:31:36 du politique local, du maire,
00:31:38 du député à présent, et avant d'écouter
00:31:40 pleinement en direct
00:31:42 Gabriel Attal, et surtout les échanges avec
00:31:44 la population française. Juste un tour de table
00:31:46 en plateau, et notamment avec vous,
00:31:48 Florian Tardif, sur cette méthode,
00:31:50 cette méthodologie du Premier ministre,
00:31:52 un peu à la manière d'Emmanuel Macron,
00:31:54 d'ailleurs, qui va au contact des Français
00:31:56 comme s'il était en campagne, en fait.
00:31:58 - Oui et non.
00:32:00 Oui, car on fait le parallèle
00:32:02 avec ce qui s'est passé durant la crise des Gilets jaunes,
00:32:04 ce grand débat national organisé
00:32:06 par la présidence, où on voyait
00:32:08 tous les 3-4 jours
00:32:10 Emmanuel Macron se déplacer
00:32:12 comme cela dans des petits villages
00:32:14 en général, pour pouvoir échanger
00:32:16 avec les habitants sur différentes thématiques.
00:32:18 Parfois, on a eu
00:32:20 les maires célibataires,
00:32:22 on a eu parfois
00:32:24 des problématiques abordées
00:32:26 avec les élus,
00:32:28 précisément, ou autre.
00:32:30 Donc ça, c'est sur cette volonté,
00:32:32 effectivement, d'organiser un peu
00:32:34 comme cela avait été fait à l'époque,
00:32:36 une sorte de mini-débat
00:32:38 pour avoir des échanges
00:32:40 sincères, directs,
00:32:42 peut-être rouleux, on le verra
00:32:44 avec tout à l'heure, puisque
00:32:46 des agriculteurs vont poser des questions,
00:32:48 notamment on sait que c'est une
00:32:50 thématique qui est
00:32:52 en train de monter dans notre pays
00:32:54 et qui fait craindre potentiellement
00:32:56 le début
00:32:58 d'un nouveau mouvement
00:33:00 social qui pourrait être d'ampleur, en tout cas
00:33:02 ce sont les craintes au sein
00:33:04 de l'exécutif.
00:33:06 Mais pour répondre plus précisément
00:33:08 à votre question, pourquoi je répondais
00:33:10 oui et non ?
00:33:12 Tout simplement parce que
00:33:14 je trouve que ce qui est en train de se
00:33:16 passer aujourd'hui est un petit pied de nez
00:33:18 par rapport à ce qui s'est passé il y a 3-4 jours,
00:33:20 cette grande conférence de presse
00:33:22 organisée à l'Elysée par le président de la République.
00:33:24 Pourquoi ? Parce qu'on nous avait vendu
00:33:26 un rendez-vous avec la Nation.
00:33:28 Or ce rendez-vous avec la Nation
00:33:30 consistait à avoir un président
00:33:32 de la République en surplomb
00:33:34 à l'Elysée, de son gouvernement,
00:33:36 de ses conseillers et des journalistes.
00:33:38 Et il a souhaité parler
00:33:40 effectivement à l'ensemble de la population
00:33:42 et par le truchement des journalistes présents.
00:33:44 Or là c'est tout à fait l'inverse,
00:33:46 c'est-à-dire que Gabriel Attal
00:33:48 souhaite avoir un échange
00:33:50 direct avec la population,
00:33:52 non pas pour leur répondre
00:33:54 mais pour tenter
00:33:56 d'entre guillemets de
00:33:58 connaître dans quel état d'esprit
00:34:00 ils sont actuellement.
00:34:02 C'est donc Gabriel Attal qui a rendez-vous avec la Nation,
00:34:04 en quelque sorte, et on l'écoute, il prend la parole.
00:34:06 Président de Communauté de Commune,
00:34:08 parlementaire du Rhône et évidemment Jean-Luc
00:34:10 qui m'a effectivement invité à venir
00:34:12 quand j'étais ministre des Comptes publics et puis ça n'avait pas pu se faire.
00:34:14 Après je suis devenu ministre de l'Éducation nationale
00:34:16 et là il m'a dit
00:34:18 "Ton agenda ça va être encore plus compliqué pour venir
00:34:20 maintenant que tu as l'Éducation nationale".
00:34:22 Et en fait il aura fallu que je devienne Premier ministre
00:34:24 pour que l'agenda permette
00:34:26 de venir chez toi
00:34:28 et vraiment merci pour l'organisation
00:34:30 de cette réunion. Je crois que tu as
00:34:32 très bien résumé les choses.
00:34:34 J'ai été nommé il y a une dizaine de jours
00:34:36 et dans une dizaine de jours je m'adresserai
00:34:38 à la représentation nationale
00:34:40 au Parlement pour ce qu'on appelle le discours
00:34:42 de politique générale, c'est-à-dire
00:34:44 qu'elle va être à la fois
00:34:46 la ligne, le cap
00:34:48 et l'agenda de mon gouvernement
00:34:50 et de la majorité dans les mois et les années à venir
00:34:52 pour la France.
00:34:54 Et dès que j'ai été
00:34:56 nommé à Matignon, la première chose
00:34:58 que je me suis dit c'est
00:35:00 je ne peux pas construire cette feuille de route tout seul
00:35:02 et même
00:35:04 je ne peux pas la construire juste avec mes conseillers
00:35:06 ou avec mon gouvernement.
00:35:08 Il faut que j'aille à la rencontre de ce qu'on appelle
00:35:10 les forces vives du pays.
00:35:12 Et donc je reçois à Matignon en ce moment
00:35:14 toutes les organisations syndicales,
00:35:16 toutes les organisations patronales,
00:35:18 les associations d'élus locaux,
00:35:20 les groupes politiques
00:35:22 représentés au Parlement, les présidentes et présidentes
00:35:24 de groupes, majorités, oppositions,
00:35:26 tout le monde. Mais y compris
00:35:28 avec tout ça, ce n'était pas suffisant pour moi.
00:35:30 Il fallait aussi que je puisse aller sur le terrain
00:35:32 pour avoir des échanges directs avec
00:35:34 les forces vives de la nation, puisque vous l'êtes.
00:35:36 Jean-Luc l'a dit,
00:35:38 vous êtes, que vous soyez fonctionnaire,
00:35:40 salarié, artisan,
00:35:42 commerçant, agriculteur,
00:35:44 que vous soyez retraité ou actif,
00:35:46 que vous soyez bénévole,
00:35:48 vous avez tous entre vos mains
00:35:50 une part du destin de notre pays. Et nous,
00:35:52 notre responsabilité, si on veut
00:35:54 faire en sorte de faire progresser
00:35:56 la vie des Français, de continuer à transformer notre pays
00:35:58 pour que les Français puissent vivre au mieux
00:36:00 et qu'on puisse garder ce qui fait
00:36:02 notre singularité, notre identité et nos valeurs,
00:36:04 c'est d'entendre ça pour construire cette feuille de route
00:36:06 avec vous. Donc un,
00:36:08 je ne vais pas être très long dans cette intervention liminaire
00:36:10 puisque l'objectif c'est qu'on ait un échange
00:36:12 très direct. Deux,
00:36:14 sentez-vous très libre dans vos
00:36:16 interventions. Le maire disait,
00:36:18 nous, en tant qu'élus locaux,
00:36:20 on est à portée d'engueulade, je crois que c'est ça que vous disiez.
00:36:22 Il se trouve que je suis aussi élu local, ça fait dix ans
00:36:24 que je suis conseiller municipal dans ma commune,
00:36:26 j'ai une très grande admiration pour les élus locaux,
00:36:28 je sais qu'il y a des maires ici qui sont
00:36:30 présents, et mon objectif
00:36:32 c'est aussi d'être à portée
00:36:34 de tout ce que vous avez à me dire.
00:36:36 Et trois, ne vous obligez
00:36:38 pas à poser nécessairement
00:36:40 une question, vous pouvez évidemment poser
00:36:42 des questions, j'y répondrai du mieux que je peux, mais
00:36:44 si vous avez simplement
00:36:46 une proposition,
00:36:48 une remarque,
00:36:50 un coup de gueule,
00:36:52 que vous voulez passer au chef du gouvernement
00:36:54 en vue de sa déclaration de politique générale,
00:36:56 tout ce que vous direz sera très utile.
00:36:58 Parce que vous ressemblez au pays,
00:37:00 vous êtes à l'image du pays,
00:37:02 et derrière l'intervention de chacune et chacun
00:37:04 d'entre vous, il y a en réalité probablement
00:37:06 des centaines de milliers ou des millions de Français
00:37:08 qui se disent la même chose.
00:37:10 Donc merci à tous d'abord de prendre du temps
00:37:12 dans votre samedi après-midi,
00:37:14 parce que vous avez tous des choses à faire,
00:37:16 j'en suis sûr. Merci de prendre du temps et surtout
00:37:18 ayez en tête que ce temps,
00:37:20 pour moi, il est extrêmement utile et que je me réjouis
00:37:22 par avance de nos échanges. Merci beaucoup.
00:37:24 [Applaudissements]
00:37:32 Alors on va faire,
00:37:34 comme vient de le dire M. le Premier ministre,
00:37:36 quelque chose de manière assez simple et efficace.
00:37:38 Donc je vais vous proposer de distribuer
00:37:40 évidemment la parole, on va vous la donner,
00:37:42 des interventions relativement courtes
00:37:44 malgré tout pour qu'un maximum d'entre vous
00:37:46 puissent s'exprimer, et si vous avez des questions,
00:37:48 des questions assez directes, ne vous gênez pas,
00:37:50 c'est ce qui est prévu. Alors on va prendre
00:37:52 quatre interventions pour commencer. La première intervention
00:37:54 est toujours la plus difficile à faire, donc je propose
00:37:56 de passer à la deuxième. Qui est d'accord de faire la deuxième ?
00:37:58 On a, alors on va
00:38:00 prendre d'abord un agriculteur
00:38:02 ici au premier rang, on donnera la parole,
00:38:04 ne vous inquiétez pas, messieurs les élus,
00:38:06 on vous donnera la parole, ne vous inquiétez pas,
00:38:08 on va aussi écouter beaucoup nos concitoyens.
00:38:10 Voilà, alors chacun
00:38:12 peut se présenter, donc M.
00:38:14 Ferré va se présenter.
00:38:16 Bruno Ferré, donc je suis
00:38:18 le premier adjoint de la commune de Chabanière
00:38:20 et agriculteur.
00:38:22 Alors, agriculteur, maraîcher, exactement.
00:38:24 M. le Premier ministre,
00:38:30 je voulais vous remercier d'être venu
00:38:32 me rendre compte aujourd'hui.
00:38:34 Je voudrais partager les inquiétudes
00:38:36 du monde agricole, je pense qu'on commence à en parler un petit peu.
00:38:38 Nous avons de nombreuses
00:38:40 exploitations qui s'arrêtent sur notre commune
00:38:42 et sur les communes de la COPAMO,
00:38:44 la communauté de communes,
00:38:46 pour cause de retraite, mais aussi pour des...
00:38:48 c'est aussi des personnes de 30-40 ans qu'on voit arrêter,
00:38:50 qui abandonnent.
00:38:52 En face, nous n'avons que très peu
00:38:54 d'installations. Les raisons
00:38:56 sont multiples, un travail dur,
00:38:58 exigeant, 70-80
00:39:00 heures par semaine pour arriver à avoir un salaire.
00:39:02 Des aléas climatiques
00:39:04 de plus en plus nombreux.
00:39:06 Il y a aussi le problème des cotisations MSA
00:39:08 très élevées qui ne garantissent pas nos agriculteurs
00:39:10 qui sont obligés de prendre des assurances
00:39:12 complémentaires pour se couvrir en cas d'accident.
00:39:14 Comme je vous le disais, des fortes
00:39:16 cotisations, jusqu'à 15 000 euros
00:39:18 par an pour une retraite indécente d'à peine
00:39:20 plus de 1 000 euros à la fin.
00:39:22 Est-ce que c'est normal ? Je ne pense pas.
00:39:24 Il y a aussi des réglementations
00:39:26 illisibles et inapplicables sur le terrain.
00:39:28 Exemple de l'arrêté
00:39:30 du 20 novembre 2021
00:39:32 relatif à la protection des abeilles
00:39:34 qui mêlent la totalité des arboriculteurs et maraîchers
00:39:36 de France hors la loi
00:39:38 par rapport aux contraintes horaires imposées.
00:39:40 Il y a d'ailleurs eu
00:39:42 des contrôles dans notre secteur par la police environnementale
00:39:44 qui débarquait armée
00:39:46 dans nos vergers.
00:39:48 Les agriculteurs ne sont pas des bandits,
00:39:50 M. Asatall, ce sont des gros
00:39:52 travailleurs. Et entre nous,
00:39:54 je pense qu'il en faut en France.
00:39:56 Il y a énormément de choses
00:39:58 à rectifier. Nos députés,
00:40:00 M. Fugit, qui est très à l'écoute
00:40:02 du monde agricole, pourra vous en parler
00:40:04 plus. Je pense que je n'aurai pas
00:40:06 le temps aujourd'hui. Mais il y a une chose cruciale
00:40:08 qui nous manque, c'est la visibilité à long terme.
00:40:10 Où veut-on emmener
00:40:12 le monde agricole aujourd'hui ?
00:40:14 En veut-on encore ?
00:40:16 Je vais prendre un exemple. J'aurais pu vous
00:40:18 prendre celui de la drosophile et du retrait des matières actives
00:40:20 qui ont condamné la filière cerise
00:40:22 française alors que nos
00:40:24 voisins européens ont toutes les solutions qu'ils souhaitent.
00:40:26 Mais je vais
00:40:28 plutôt vous parler du dernier en date.
00:40:30 Le retrait fin 2024
00:40:32 du Mont Vento. Ce traitement
00:40:34 phytosanitaire est le dernier rempart
00:40:36 pour le traitement des pucerons et à l'Eurode
00:40:38 en France. Nous n'avons
00:40:40 donc plus de solution fiable
00:40:42 pour les cultures de pommiers, de pêchés,
00:40:44 de choux, et j'en passe.
00:40:46 C'est donc probablement la fin de ces
00:40:48 cultures en France, à moyen et
00:40:50 court terme. Car je précise que nos
00:40:52 voisins européens sont très loin de ces problèmes.
00:40:54 100% français.
00:40:56 Ils en sont même heureux puisqu'ils vont pouvoir importer
00:40:58 encore plus dans notre pays.
00:41:00 Je vous demande donc de nous aider
00:41:02 rapidement sur ce sujet et de trouver
00:41:04 un accord avec la firme.
00:41:06 Monsieur le Premier ministre, il faut absolument nous laisser
00:41:08 des solutions. Créer
00:41:10 un socle phytosanitaire dans
00:41:12 lequel nous aurions des moyens de production pour chaque
00:41:14 fruit et légumes. Face à cela,
00:41:16 parce qu'on sait qu'aujourd'hui
00:41:18 on ne peut pas s'arrêter là, il faut également
00:41:20 un socle de recherche.
00:41:22 Il faut investir massivement dans la recherche
00:41:24 pour trouver des alternatives
00:41:26 de lutte. Mais il ne faut
00:41:28 pas interdire sans solution.
00:41:30 Car sinon c'est la mort de notre filière.
00:41:32 Et qu'aurons-nous de mieux ?
00:41:34 Une France incapable de nourrir
00:41:36 sa population et qui importera
00:41:38 des fruits et légumes, des céréales,
00:41:40 de la viande, du lait, et j'en passe,
00:41:42 qui ont fait des milliers de kilomètres
00:41:44 et qui surtout seront très
00:41:46 loin des normes françaises.
00:41:48 Peut-être ne le savez-vous pas, mais en ce
00:41:50 20 janvier 2024,
00:41:52 100% des importations
00:41:54 qui arrivent en France,
00:41:56 donc des importations,
00:41:58 des fruits et légumes importés en France, excusez-moi,
00:42:00 ne sont pas aux normes françaises
00:42:02 et sont donc de la concurrence déloyale.
00:42:04 Je finirai en vous disant
00:42:06 qu'à force de laver plus blanc que blanc,
00:42:08 ça devient transparent.
00:42:10 La fin du monde agricole est proche
00:42:12 si vous ne réagissez pas.
00:42:14 Merci.
00:42:16 On va prendre une deuxième intervention.
00:42:18 Je vous laisse revenir à votre place.
00:42:20 Monsieur le Premier ministre va vous répondre maintenant
00:42:22 et après on prendra d'autres interventions.
00:42:24 On prendra après par série d'interventions,
00:42:26 mais je tenais évidemment à
00:42:28 vous répondre tout de suite puisque
00:42:30 c'est un sujet absolument majeur
00:42:32 et je le dis que je le prends très au sérieux.
00:42:34 Parce qu'on a une grande chance
00:42:36 en France,
00:42:38 c'est notre agriculture.
00:42:40 C'est une chance parce que,
00:42:42 et on le voit quand il y a des crises, on l'a vu au moment du Covid,
00:42:44 ça nous permet d'avoir une certaine
00:42:46 indépendance et une certaine autonomie.
00:42:48 Pendant le Covid, quand les frontières ont été fermées,
00:42:50 il y a des pays qui ont été très en difficulté
00:42:52 sur leur alimentation.
00:42:54 Nous, on a la chance d'avoir une agriculture
00:42:56 extrêmement solide qui nous met
00:42:58 à l'abri de ces difficultés et c'est une fierté.
00:43:00 Et on a une chance parce qu'on a,
00:43:02 et ça vous l'avez dit, une agriculture
00:43:04 qui est l'une des
00:43:06 plus qualitatives, si ce n'est la plus qualitative
00:43:08 au monde.
00:43:10 En matière de, encore une fois,
00:43:12 d'exigence qu'on met sur la qualité
00:43:14 des produits, en matière de protection
00:43:16 du consommateur.
00:43:18 Et moi, je le dis de manière très claire
00:43:20 pour le Président de la République,
00:43:22 pour mon gouvernement, il est hors de question
00:43:24 de le perdre. Dans un contexte où
00:43:26 la démographie
00:43:28 fait son oeuvre et donc
00:43:30 vous avez effectivement
00:43:32 beaucoup d'agriculteurs qui partent à la retraite
00:43:34 et qui ne trouvent pas de jeunes
00:43:36 pour les remplacer, pour reprendre l'exploitation
00:43:38 parce qu'il y a des difficultés,
00:43:40 des contraintes dans la vie quotidienne,
00:43:42 des insécurités sur le revenu.
00:43:44 Et je le dis aussi,
00:43:46 et c'est toujours important de le rappeler,
00:43:48 des discours qui sont parfois tenus
00:43:50 stigmatisants sur les agriculteurs,
00:43:52 les éleveurs, les maraîchers,
00:43:54 qui sont insupportables.
00:43:56 Et ça paraît une évidence de le dire,
00:43:58 je pense qu'ici tout le monde est d'accord,
00:44:00 mais c'est toujours important de le rappeler,
00:44:02 en tout cas moi en tant que chef du gouvernement,
00:44:04 c'est important de le rappeler, parce qu'on a malheureusement
00:44:06 tendance, dans certains discours politiques,
00:44:08 à entendre des choses
00:44:10 qui sont absolument inacceptables.
00:44:12 Non, les agriculteurs ne sont pas des bandits,
00:44:14 non, les agriculteurs ne sont pas des pollueurs,
00:44:16 non, les agriculteurs ne sont pas des
00:44:18 personnes qui torturent les animaux,
00:44:20 comme on peut l'entendre parfois.
00:44:22 Les agriculteurs, ils aiment les bêtes,
00:44:24 ils aiment leurs bêtes,
00:44:26 ils aiment notre terre,
00:44:28 c'est leur outil de travail, et ils aiment leur pays.
00:44:30 Et ça c'est très important de le rappeler,
00:44:32 et je ne laisserai jamais ce type de discours
00:44:34 prospérer. Une fois qu'on a dit ça,
00:44:36 il faut être quoi notre travail ?
00:44:38 Un,
00:44:40 garantir aux agriculteurs qui peuvent vivre
00:44:42 de leur travail financièrement.
00:44:44 - Et investir pour avoir un retour ?
00:44:46 - Je vais y venir. Un, il faut que vous puissiez
00:44:48 vivre de votre travail, parce que vous l'avez dit,
00:44:50 s'il y en a qui connaissent le sens
00:44:52 du mot travail, c'est quand même nos agriculteurs
00:44:54 et nos éleveurs, parce que là,
00:44:56 on n'est pas sur, on compte les 35 heures
00:44:58 ou autres, c'est du
00:45:00 temps permanent
00:45:02 pour son exploitation et pour les Français.
00:45:04 Et garantir
00:45:06 la rémunération, c'est quoi ? Ça veut dire
00:45:08 faire en sorte que dans toute la chaîne, avec la
00:45:10 grande distribution, le consommateur, etc.,
00:45:12 il puisse y avoir une juste part pour les agriculteurs.
00:45:14 Il y a des lois qui ont été votées dans le précédent
00:45:16 mandat, et Galim 1, et Galim 2,
00:45:18 d'autres textes de loi,
00:45:20 qui ont permis, je pense, un certain nombre
00:45:22 de progrès, mais je sais qu'il y a des difficultés
00:45:24 d'application sur certaines mesures, que quand on rouvre
00:45:26 les négociations commerciales,
00:45:28 il faut garantir qu'on ne
00:45:30 ne renégocie pas le coût des matières
00:45:32 fermières qui est versé aux agriculteurs.
00:45:34 Et je sais que sur ce sujet-là, il va falloir qu'on fasse
00:45:36 davantage de contrôle. J'en ai parlé avec le ministre
00:45:38 de l'Agriculture, parce que tout le monde ne joue pas
00:45:40 le jeu, et ce n'est pas toujours respecté, et c'est inacceptable.
00:45:42 Garantir qu'on puisse vivre de son travail
00:45:44 quand on est agriculteur, c'est aussi
00:45:46 être soutenu pendant les crises. Et là, je pense que
00:45:48 vous ne me démentirez pas,
00:45:50 les gouvernements qui se sont succédés depuis 2017
00:45:52 ont toujours été au rendez-vous
00:45:54 des graves crises qu'a connues le monde agricole.
00:45:56 Il y a eu le gel,
00:45:58 la sécheresse, le cyclone
00:46:00 en Bretagne. J'étais pour mon premier déplacement
00:46:02 dans le Pas-de-Calais auprès
00:46:04 des habitants qui ont connu les inondations,
00:46:06 notamment des agriculteurs, des maraîchers, des éleveurs.
00:46:08 On est au rendez-vous financièrement pour
00:46:10 les aider, et on a mis en place un nouveau
00:46:12 dispositif qui vient de rentrer en vigueur avec
00:46:14 l'assurance récolte. C'est quasiment
00:46:16 700 millions d'euros qui sont investis pour
00:46:18 garantir que tous nos agriculteurs
00:46:20 sont assurés, y compris
00:46:22 avec la puissance publique, pour quand il y a
00:46:24 des difficultés, une perte
00:46:26 de récolte, qui puissent être
00:46:28 accompagnés financièrement. Probablement
00:46:30 qu'on peut aussi améliorer le dispositif, mais il vient de
00:46:32 rentrer en vigueur. Je pense que c'est important de voir comment
00:46:34 ça marche. Donc un, continuez à agir
00:46:36 sur la rémunération. Deux,
00:46:38 vous facilitez la vie.
00:46:40 Parce que là, vous l'avez dit, on
00:46:42 enchaîne des paperaseries,
00:46:44 des formulaires à remplir.
00:46:46 Un agriculteur me disait sur une semaine
00:46:48 le nombre d'heures que c'est à remplir des papiers.
00:46:50 C'est une
00:46:52 dizaine d'heures, voire plus.
00:46:54 Un jour entier,
00:46:56 on est obligé, comme vous le dites, à remplir des papiers
00:46:58 et des formulaires. Et ça, ça pourrit
00:47:00 aussi la vie, et donc il faut qu'on arrive
00:47:02 toujours à simplifier davantage. Et ça, il faut que
00:47:04 vous, vous puissiez nous porter
00:47:06 les propositions,
00:47:08 et que vous puissiez nous dire, voilà, là,
00:47:10 typiquement, ça ne sert à rien de remplir 15 fois
00:47:12 le même formulaire dans l'année que j'ai déjà rempli.
00:47:14 Là, c'est plutôt à l'administration
00:47:16 de faire le boulot qu'à nous
00:47:18 de lui redire une nouvelle fois
00:47:20 ce dont elle a besoin.
00:47:22 Je verrai lundi le président
00:47:24 de l'AFN-SEA, avec le président des Jeunes Agriculteurs,
00:47:26 pour qu'on avance aussi sur ce travail-là,
00:47:28 ils viennent dans mon bureau lundi
00:47:30 à Matignon. Donc, simplifier
00:47:32 la vie. Et 3, c'est la question
00:47:34 de la transmission et du renouvellement des générations.
00:47:36 Parce que si on n'arrive
00:47:38 pas à renouveler les générations en agriculture,
00:47:40 si on n'arrive pas à permettre
00:47:42 à des jeunes qui veulent reprendre une
00:47:44 exploitation, et moi je suis sûr, je vous le dis,
00:47:46 qu'il n'y a pas de crise des vocations. Je pense qu'on a
00:47:48 beaucoup de jeunes qui ont envie de
00:47:50 s'engager dans l'agriculture, qui ont envie de devenir
00:47:52 agriculteurs, éleveurs. D'ailleurs, on le voit, nos lycées agricoles
00:47:54 fonctionnent bien. Il y a beaucoup de
00:47:56 jeunes qui s'y engagent, de familles
00:47:58 qui inscrivent leurs enfants. Ce qu'il faut, c'est
00:48:00 qu'on lève tous les freins qui les empêchent aujourd'hui
00:48:02 de s'installer. Et qu'on facilite
00:48:04 la transmission. Et là,
00:48:06 je l'ai déjà dit, un des premiers
00:48:08 projets de loi que présentera mon gouvernement,
00:48:10 c'est un projet de loi sur la
00:48:12 transmission et le renouvellement des générations
00:48:14 en agriculture. Où là aussi, on aura besoin,
00:48:16 déjà un texte qui a commencé à être préparé,
00:48:18 mais de vos idées, de vos propositions pour l'enrichir.
00:48:20 Donc sur ces trois sujets,
00:48:22 sur la rémunération,
00:48:24 la simplification au quotidien,
00:48:26 et le renouvellement et la transmission,
00:48:28 je le dis, on sera au rendez-vous avec
00:48:30 vous pour y travailler. Après,
00:48:32 vous avez abordé des enjeux spécifiques,
00:48:34 mais je suis conscient
00:48:36 que ce qui...
00:48:38 ...
00:48:40 ...
00:48:42 Je suis conscient qu'il y a
00:48:44 un truc insupportable pour nos agriculteurs, et je pense
00:48:46 qu'il l'est pour tous les Français, c'est de se dire
00:48:48 qu'on interdit
00:48:50 certaines pratiques ou certains produits en France,
00:48:52 donc on complique la vie de nos
00:48:54 agriculteurs, et
00:48:56 en même temps, on permet l'importation
00:48:58 de produits de l'étranger
00:49:00 qui, eux, utilisent ces
00:49:02 mêmes produits. Ça, c'est incompréhensible.
00:49:04 C'est pour ça qu'on s'est beaucoup
00:49:06 battus ces dernières années pour ce qu'on appelle les "close
00:49:08 miroirs", parce que quand il y a des accords internationaux,
00:49:10 on demande que
00:49:12 ce qui peut être importé en France bénéficie
00:49:14 du même standard que ce que nous, on s'applique.
00:49:16 Vous avez parlé des crises,
00:49:18 notamment sur la cerise,
00:49:20 dont on m'a parlé.
00:49:22 Sur la cerise,
00:49:24 pour le coup, il y a un produit, je crois que c'est
00:49:26 Fosmeth, c'est ça qui a été
00:49:28 utilisé, parce qu'il y a la mouche Suzuki
00:49:30 qui abîme
00:49:32 les cerises.
00:49:34 Ce produit a été
00:49:36 interdit parce que des études,
00:49:38 moi je fais confiance aux scientifiques,
00:49:40 ont dit qu'il y avait des malformations congénitales
00:49:42 liées à l'utilisation de ce produit. Et je vais vous dire,
00:49:44 je pense que
00:49:46 vous n'êtes pas contre, mais parce que vous savez
00:49:48 très bien que si on n'est pas
00:49:50 réglo sur ces sujets-là, dès lors qu'on a des preuves
00:49:52 scientifiques, et j'insiste là-dessus, et qu'on ne prend pas les
00:49:54 bonnes décisions, à la fin, le risque, c'est la confiance
00:49:56 des Français dans nos produits aussi, s'ils
00:49:58 entendent que ça peut poser un risque
00:50:00 sur leur santé. Mais la décision qui a été prise,
00:50:02 c'est évidemment de
00:50:04 l'interdire en France, mais c'est
00:50:06 d'interdire l'importation de cerises
00:50:08 venant de pays qui utilisent le même produit.
00:50:10 Et pour moi, c'est ça la bonne ligne.
00:50:12 Quand on prend une décision chez nous pour protéger les Français,
00:50:14 qu'on l'impose à nos agriculteurs,
00:50:16 il est impensable qu'on
00:50:18 autorise l'importation de produits de l'extérieur
00:50:20 qui ne protègent pas la santé des Français.
00:50:22 Et donc ça, ça sera pour moi une ligne très
00:50:24 claire, et on sera très vigilants sur le sujet.
00:50:26 - Je peux juste vous dire quelque chose par rapport à Drosophile.
00:50:28 Si on fait 200 km
00:50:30 en Italie,
00:50:32 on y était avec des représentants
00:50:34 au niveau agricole
00:50:36 il y a trois semaines, ils ont des
00:50:38 moyens de lutte qu'on a
00:50:40 supprimé en France. Et ce que je veux dire, c'est
00:50:42 qu'aujourd'hui, ils sont en train de planter... - C'est quoi par exemple ?
00:50:44 - Toutes les néonicotinoïdes,
00:50:46 le Suprême, enfin voilà, je ne veux pas rentrer dans
00:50:48 les termes techniques, mais ils ont des solutions. Aujourd'hui,
00:50:50 nous, on est en train de couvrir nos vergers pour essayer d'en sauver
00:50:52 quelques-uns. Donc c'est des espèces
00:50:54 de grands collants qu'on déroule sur nos vergers,
00:50:56 mais ça coûte très très cher. On ne peut pas
00:50:58 le faire immédiatement, les coûts
00:51:00 sont trop élevés. Et quand on va en Italie,
00:51:02 justement, ils nous rigolonnaient, parce qu'en fait
00:51:04 ils nous disaient "mais nous, on n'a pas besoin de tout ça".
00:51:06 Et ils importent leurs cerises en France.
00:51:08 Et pourtant, c'est l'Europe.
00:51:10 - Non, non, mais là-dessus, enfin, encore une fois,
00:51:12 je vais regarder sur cette différence
00:51:14 avec l'Italie, parce qu'il faut qu'on
00:51:16 impose les mêmes
00:51:18 standards à ce qu'on importe que ce qu'on impose
00:51:20 en France. Après,
00:51:22 on n'en a pas parlé pendant toute la réunion
00:51:24 d'agriculture, même si c'est très important, mais je veux
00:51:26 quand même ajouter un point, c'est qu'on doit aussi
00:51:28 garder des moyens pour investir,
00:51:30 pour trouver des solutions. Et
00:51:32 justement, sur ce que vous évoquiez,
00:51:34 sur les cerises et sur la mouche,
00:51:36 sur les insectes stériles, etc., il y a des
00:51:38 recherches qui sont en train d'être faites. On sait
00:51:40 que ça peut avancer dans les toutes prochaines années.
00:51:42 Après, il y a des dispositifs
00:51:44 d'équipement pour les
00:51:46 maraîchers et les agriculteurs type filet,
00:51:48 mais ça coûte de l'argent. Donc là, on doit aussi vous soutenir
00:51:50 financièrement. Et on soutient,
00:51:52 dans le cadre du plan de relance
00:51:54 de France 2030, on soutient financièrement
00:51:56 l'équipement
00:51:58 pour se protéger de la grêle, des mouches et autres.
00:52:00 Donc je suis conscient aussi que, en fait,
00:52:02 dire "on interdit tel produit,
00:52:04 mais l'alternative n'arrivera que dans
00:52:06 quelques années, et entre temps,
00:52:08 il faut vous équiper, mais ça coûte cher,
00:52:10 sans apporter plus de solutions",
00:52:12 je suis conscient que ce n'est pas satisfaisant. Et c'est sur ça que je veux
00:52:14 travailler avec mon gouvernement et le ministre de l'Agriculture
00:52:16 Marc Fesneau.
00:52:18 Et en plus, monsieur le Premier ministre,
00:52:20 on va remercier monsieur Ferré,
00:52:22 parce qu'on a peut-être besoin de personnes, mais
00:52:24 sur cette commune, on a un verger exploratoire,
00:52:26 on n'a pas le temps d'aller le voir aujourd'hui,
00:52:28 il faudra revenir, on ira voir
00:52:30 le verger exploratoire. Je crois que vous voulez intervenir,
00:52:32 madame ? Allez-y,
00:52:34 vous restez à votre place, comme vous voulez,
00:52:36 on fait simple et efficace. Bonjour monsieur le Premier
00:52:38 ministre, je m'appelle Elisabeth Ranguin,
00:52:40 je représente les parents d'élèves du
00:52:42 collège Paul Vallon à Givore.
00:52:44 C'est une ville de 20 000 habitants, avec 3 quartiers
00:52:46 politiques de la ville, à une quinzaine de
00:52:48 kilomètres d'ici.
00:52:50 Aujourd'hui, je suis venue vous parler de l'éducation
00:52:52 prioritaire.
00:52:54 Je ne vais pas assommer la salle de chiffres
00:52:56 concernant les élèves du collège Paul Vallon,
00:52:58 même s'ils sont très alarmants,
00:53:00 en particulier depuis 2020.
00:53:02 D'autant plus que je crois
00:53:04 savoir que vous allez avoir connaissance du dossier
00:53:06 par monsieur Fugit, notre député, que je
00:53:08 remercie pour son soutien, son implication
00:53:10 sur ce problème. Je remercie
00:53:12 aussi notre maire, monsieur Boudjé, là-bas, qui est présent
00:53:14 ici dans la salle.
00:53:16 Et...
00:53:18 Voilà, je sais que monsieur Fugit est sensible
00:53:20 à ce sujet. Aujourd'hui, Paul Vallon
00:53:22 est en attente d'un classement en
00:53:24 réseau d'éducation prioritaire.
00:53:26 Le
00:53:28 deuxième collège public de Jivore
00:53:30 attend, lui, un passage de REP à REP+.
00:53:32 Et nous soutenons aussi la demande
00:53:34 du collège Lucie-Aubrac.
00:53:36 Je ne vous cache pas que la situation est urgente
00:53:38 à Jivore. Lorsqu'on
00:53:40 demande le classement en REP,
00:53:42 on nous répond souvent de manière assez
00:53:44 culpabilisante que si
00:53:46 on passe
00:53:48 REP, on provoque la sortie du dispositif
00:53:50 d'un autre établissement.
00:53:52 Euh...
00:53:54 Du coup, d'où ma question.
00:53:56 Est-ce que le classement en REP ne devrait pas dépendre
00:53:58 de critères objectifs, sans dépendre
00:54:00 d'un nombre d'établissements
00:54:02 préétablis ?
00:54:04 Une autre source d'inquiétude pour nous,
00:54:06 parents d'élèves, concerne la future mise en place
00:54:08 des groupes de niveau. Alors, on a encore
00:54:10 peu d'informations, mais
00:54:12 on entend parfois dire que sans
00:54:14 moyens supplémentaires très forts,
00:54:16 des moyens supplémentaires très forts,
00:54:18 là-dessus, ce sont
00:54:20 des moyens actuellement dédiés à l'éducation prioritaire
00:54:22 qui pourraient être déployés sur...
00:54:24 Alors, on va aller au bout de la question
00:54:26 de cette dame et la réponse
00:54:28 de Gabriel Attal dans quelques instants.
00:54:30 Mais comme les termes sont aussi
00:54:32 très techniques, très locaux
00:54:34 aussi, et pour que le public
00:54:36 qui nous suit sur CNews puisse être
00:54:38 concerné par les réponses et par les premières
00:54:40 impressions qu'on peut avoir sur le plateau
00:54:42 de ce qu'a dit le Premier ministre,
00:54:44 notamment sur l'agriculture,
00:54:46 c'est assez intéressant de s'y pencher.
00:54:48 Comment vous avez le sentiment, Florian Tardif, qu'il a
00:54:50 répondu aux interrogations et à la
00:54:52 crise de l'agriculture que l'on suit
00:54:54 sur notre antenne depuis un peu plus d'une semaine
00:54:56 maintenant ? Parce que les cerises,
00:54:58 le moustique Suzuki
00:55:00 et le problème des cerises...
00:55:02 - On a bien vu qu'effectivement, ses conseillers
00:55:04 lui avaient préparé une petite fiche technique
00:55:06 et qu'il l'a lue avec
00:55:08 beaucoup d'attention. Moi, ce qui m'a le plus
00:55:10 marqué, c'est peut-être le ton de
00:55:12 l'agriculteur. C'est-à-dire qu'il avait un ton
00:55:14 assez défaitiste, tout de même. Et je serais
00:55:16 débrayé à la tale, je m'en inquièterais. Peut-être
00:55:18 plus que l'ensemble des problématiques
00:55:20 qu'il a abordées, même s'il faut
00:55:22 répondre également à ces dernières, mais c'est
00:55:24 peut-être ce qui nous a le plus marqué dans cette
00:55:26 première intervention. Deuxième point,
00:55:28 ce qu'on peut noter, c'est que oui,
00:55:30 il y a un vrai problème qui
00:55:32 concerne les normes. Et cela,
00:55:34 ça fait des années que les agriculteurs
00:55:36 en parlent. On impose de plus en plus
00:55:38 de normes sur nos agriculteurs. Là, ce dernier
00:55:40 a expliqué qu'il mettait une journée
00:55:42 à remplir de la paperasse
00:55:44 administrative, tout simplement
00:55:46 parce qu'on lui demande de rendre
00:55:48 des comptes. Je vais vous donner un
00:55:50 exemple, pour ceux qui nous écoutent, assez
00:55:52 concret, sur ces normes qui sont imposées
00:55:54 à nos agriculteurs. J'ai fait des petites recherches
00:55:56 sur les normes européennes, notamment.
00:55:58 Sachez, par exemple, que le kiwi,
00:56:00 pour être vendu, doit atteindre
00:56:02 un poids minimable de 62 grammes.
00:56:04 Une pomme doit peser
00:56:06 plus de 90 grammes.
00:56:08 Et les défauts de l'épiderme ne peuvent
00:56:10 excéder 4 centimètres de long.
00:56:12 Voici ce que doivent
00:56:14 respecter les agriculteurs qui vendent,
00:56:16 par exemple, des pommes sur les marchés.
00:56:18 Apparemment, français, puisque les italiens,
00:56:20 comme le disait l'agriculteur tout à l'heure, ne sont pas soumis
00:56:22 à ces mêmes règlements.
00:56:24 Moi-même, j'ai trouvé ça assez
00:56:26 hallucinant. Seule un seuil de 10%
00:56:28 d'altérité est toléré.
00:56:30 Et grosso modo, en Europe,
00:56:32 environ 30% de tous les fruits et les légumes
00:56:34 n'atteindront jamais notre assiette, tout simplement
00:56:36 parce qu'effectivement, ils doivent respecter
00:56:38 ces normes qui sont très
00:56:40 souvent décidées par les
00:56:42 technos qu'on critique
00:56:44 parfois sur ces mêmes plateaux et qui sont éloignés
00:56:46 du terrain, puisque ces agriculteurs le
00:56:48 disent très clairement. C'est-à-dire qu'il y a
00:56:50 un moment, dégagez-nous du
00:56:52 temps pour nous concentrer sur notre
00:56:54 vrai métier. Et c'est ce que disait
00:56:56 cet agriculteur. Et j'espère effectivement que
00:56:58 sur ce point de vue-là, Gabriel Attal
00:57:00 a entendu le message et répondra dans un second temps.
00:57:02 Voilà. Peut-il y répondre dans l'immédiat ?
00:57:04 Et je salue Alice Cordier qui nous a rejoints sur
00:57:06 le plateau, c'est compliqué en effet. Et peut-il
00:57:08 répondre aux attentes des agriculteurs
00:57:10 qui bloquent les routes,
00:57:12 l'autoroute notamment ? On en parlera
00:57:14 à partir de 16h avec notre invité.
00:57:16 C'est bien d'aller au contact des Français, certes,
00:57:18 et on va l'entendre tout à l'heure sur
00:57:20 l'éducation, puisqu'il y a une querelle de questions
00:57:22 qui est en train d'être prononcée
00:57:24 actuellement dans le Rhône. Mais
00:57:26 sur le sujet de l'agriculture, peut-il
00:57:28 répondre immédiatement et régler le problème, immédiatement ?
00:57:30 - Alors,
00:57:32 il devrait pouvoir le faire, en tout cas, c'est ce
00:57:34 qu'on va attendre de
00:57:36 sa mission. À quelques mois,
00:57:38 de toute façon, des élections européennes,
00:57:40 c'est quelque chose de central. La colère des agriculteurs
00:57:42 va devenir une
00:57:44 cause qui va devoir, en tout cas,
00:57:46 auprès du gouvernement, être
00:57:48 l'une des principales, puisque, après
00:57:50 la colère des Gilets jaunes, on pourrait avoir la colère
00:57:52 des Gilets verts. Les Gilets jaunes n'avaient pas
00:57:54 été anticipés. Là, il semblerait
00:57:56 que le gouvernement ait pris conscience, en effet, de cette
00:57:58 colère, qui en plus est une colère européenne. On sait
00:58:00 qu'aux Pays-Bas, on sait qu'en Allemagne,
00:58:02 on sait qu'en Roumanie, il y a
00:58:04 ces manifestations qui se mettent en place.
00:58:06 On sait aussi qu'il y a un véritable
00:58:08 clivage qui
00:58:10 est illustré ici
00:58:12 entre les décisions européennes
00:58:14 et la ruralité, qui ne
00:58:16 comprend pas ces décisions, qui est
00:58:18 totalement soumise
00:58:20 et qui est en rivalité avec d'autres pays de l'Union
00:58:22 européenne, comme on voyait avec l'Italie, notamment.
00:58:24 Il y a une deuxième chose aussi, c'est qu'ils se sentent
00:58:26 punis par
00:58:28 les associations écologistes,
00:58:30 qui sont plutôt urbaines, en plus, qui ne connaissent pas forcément
00:58:32 la vérité et le quotidien
00:58:34 de ces agriculteurs-là, mais qui sont
00:58:36 considérés, en effet, comme des escrocs
00:58:38 et qui sont... qui est un
00:58:40 des métiers qui, aujourd'hui, connaît le plus fort taux
00:58:42 de suicide. Et, en effet,
00:58:44 le ton de cet agriculteur est assez
00:58:46 parlant et on espère que Gabriel Attal a bien
00:58:48 pris conscience qu'aujourd'hui, on est face à une
00:58:50 population défaitiste
00:58:52 et qui se meurt. - Défaitiste et peut-être
00:58:54 un peu déférent aussi,
00:58:56 ça va en contradiction avec les agriculteurs
00:58:58 qui sont en train de protester, qui sont
00:59:00 notamment dans les rues
00:59:02 et il y a une dichotomie qui se crée,
00:59:04 enfin, il y a une forme de décalage qui peut être un petit peu
00:59:06 embarrassante également. Vous le voyez sur
00:59:08 les images en direct, les Français
00:59:10 sélectionnés, donc retenus, dans cette
00:59:12 commune de Saint-Laurent-Dany, dans l'Eurone, sont
00:59:14 en train de poser des questions au Premier ministre, il prend
00:59:16 des notes et il va y répondre, il fera une réponse
00:59:18 globale et on écoutera cette réponse en direct,
00:59:20 je le dis pour celles et ceux qui nous suivent
00:59:22 à l'antenne
00:59:24 actuellement. Il y a quand même beaucoup de coups à
00:59:26 prendre dans ce genre d'exercice
00:59:28 Jonathan Cixous, parce qu'on reçoit
00:59:30 des questions en effet, mais si on ne peut pas
00:59:32 donner de réponse concrète,
00:59:34 les gens se disent encore, très communément,
00:59:36 encore un nuage de fumée
00:59:38 et on nous raconte ce qu'on veut.
00:59:40 - Quand vous acceptez d'aller à Matignon, il n'y a
00:59:42 que coup à prendre, par définition.
00:59:44 - Oui. - Ensuite,
00:59:46 l'exercice est très particulier,
00:59:48 de ce qu'on a commencé
00:59:50 à voir, le Premier ministre
00:59:52 est plutôt brillant, je trouve, dans sa
00:59:54 façon de s'exprimer
00:59:56 et on verra plus tard dans sa façon de
00:59:58 synthétiser les salves
01:00:00 de questions. Je pense que
01:00:02 si on veut être objectif
01:00:04 et constructif dans notre
01:00:06 critique, il faut attendre un peu
01:00:08 parce que comme il l'a très bien dit dans son discours
01:00:10 préliminaire, s'il rencontre
01:00:12 tant de Français ces jours-ci,
01:00:14 c'est pour préparer son projet
01:00:16 de politique générale.
01:00:18 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que son objectif,
01:00:20 si on comprend ce qu'il
01:00:22 nous dit mot pour mot, c'est
01:00:24 que ça n'est pas imposer
01:00:26 une politique
01:00:28 qui répondrait à
01:00:30 des idées, à des concepts
01:00:32 mais satisfaire les Français
01:00:34 dans leurs attentes, répondre à des attentes,
01:00:36 à des problèmes par des
01:00:38 mesures concrètes. C'est pour ça, nous dit-il,
01:00:40 qu'il rencontre et qu'il part à la rencontre
01:00:42 des Français. C'est pour ça
01:00:44 que je serais tenté, je suis tenté de
01:00:46 vous dire que j'attendrai
01:00:48 le 30 au soir,
01:00:50 30 janvier au soir, à l'issue de son discours
01:00:52 de politique générale à l'Assemblée,
01:00:54 pour pouvoir savoir s'il a retenu
01:00:56 la leçon, les leçons
01:00:58 qu'il va continuer de recevoir d'ici là,
01:01:00 comme il nous l'a dit, de toutes les forces vives
01:01:02 de la nation, puisqu'il rencontre ces jours-ci
01:01:04 absolument tout le monde. - Avant d'écouter la réponse
01:01:06 du Premier ministre et d'aller prendre des nouvelles
01:01:08 aussi, puisque le gouvernement est sur le grille
01:01:10 actuellement avec notamment les agriculteurs,
01:01:12 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
01:01:14 qui est au cœur d'une exploitation
01:01:16 laitière à la rencontre des agriculteurs pour apporter
01:01:18 des réponses. Jean-Baptiste
01:01:20 Souffron, est-ce qu'il a vraiment besoin, le Premier ministre,
01:01:22 très honnêtement, très directement,
01:01:24 d'aller sonder les Français, d'aller
01:01:26 sonder la population, d'aller écouter des questions
01:01:28 et éventuellement prendre des coups
01:01:30 pour mener la politique de son gouvernement ?
01:01:32 - Écouter des coups à prendre, vous savez, c'est devenu
01:01:34 un des exercices préférés des hommes politiques français,
01:01:36 ce genre de réunion, soit avec des journalistes,
01:01:38 soit avec des citoyens,
01:01:41 et ce sont des exercices qui sont, en fait,
01:01:43 assez préparés. Non pas que les
01:01:45 questions soient nécessairement triquées à l'avance, attention,
01:01:47 c'est pas ça, c'est pas forcément insincère,
01:01:49 mais c'est aussi l'occasion pour
01:01:51 l'homme politique qui vient à la rencontre
01:01:53 des gens, finalement, de passer
01:01:55 des messages qu'il a préparés à l'avance.
01:01:57 On l'a bien vu dans la réponse à l'agriculteur,
01:01:59 il est évident, il savait bien qu'à un moment
01:02:01 on allait poser une question sur l'agriculture, et il
01:02:03 savait à peu près ce qu'il avait envie de répondre pour
01:02:05 commencer. A lui ensuite d'adapter
01:02:07 un petit peu sa réponse générale
01:02:09 aux questions un peu plus spécifiques de l'agriculteur.
01:02:11 Et là-dessus, bon,
01:02:13 c'est là qu'on va voir si, effectivement,
01:02:15 Gabriel Attal est quelqu'un qui est capable de faire preuve
01:02:17 d'empathie, de connexion, et
01:02:19 disons, finalement, tout bêtement, de
01:02:21 sincérité. Mais cet exercice,
01:02:23 si vous voulez, c'est un exercice
01:02:25 qui est à la fois positif et négatif, parce que
01:02:27 il va peut-être, c'est un petit peu ce que
01:02:29 je lis en sous-texte
01:02:31 dans votre réaction, ça peut susciter
01:02:33 des fausses attentes, et on va
01:02:35 bien voir, effectivement, le 30 janvier ce qu'il en sera.
01:02:37 - Le gouvernement sur le grill, je le disais
01:02:39 avec Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
01:02:41 qui est dans le Cher, dans une exploitation
01:02:43 laitière, au contact des agriculteurs,
01:02:45 nous sommes en direct, également, sur ces news,
01:02:47 et nous écoutons en tendant l'oreille.
01:02:49 - Non, je pense qu'il y a
01:02:51 un phénomène, il faut être lucide, il y a un phénomène
01:02:53 de lassitude depuis... parce que c'est une
01:02:55 sédimentation, tout ça.
01:02:57 J'ai toujours dit qu'à un moment, il pouvait y avoir une sédimentation
01:02:59 qui produise
01:03:01 un trop sur un certain nombre de sujets.
01:03:03 La question, c'est pas de se comprendre, c'est que je crois
01:03:05 qu'on se comprend. La question, c'est d'arriver à le faire, maintenant.
01:03:07 Parce que je crois qu'on se comprend.
01:03:09 Parce que je pense qu'on parle le même langage, quand même.
01:03:11 Je n'ai pas, je parle sous l'œil de mes deux voisins,
01:03:13 je n'ai pas découvert un certain nombre
01:03:15 des sujets qui ont été posés sur moi.
01:03:17 Ce que je vois, c'est que
01:03:19 l'ensemble de ces sujets posés, pose la question
01:03:21 que vous posez. C'est-à-dire, une question
01:03:23 de "mais est-ce que vous allez le faire une fois pour toutes,
01:03:25 ou est-ce que vous n'allez pas le faire ?" C'est ça auquel il faut répondre.
01:03:27 Il faut répondre à "comment on fait
01:03:29 pour simplifier, comment on fait pour donner des signaux
01:03:31 qui ne soient pas les signaux de la baisse
01:03:33 de souveraineté et d'en rabattre sur la souveraineté ? Et puis comment on fait ?"
01:03:35 Mais ça, il n'y a pas que le gouvernement.
01:03:37 Collectivement, pour dire
01:03:39 ce qu'on aime, notre agriculture.
01:03:41 - Mais que répondez-vous aux agriculteurs
01:03:43 qui bloquent en ce moment par exemple ?
01:03:45 - Alors on va essayer de...
01:03:47 On répond à plusieurs sujets.
01:03:49 En Occitanie, on avait un sujet sur l'indemnisation
01:03:51 de la maladie. Après, on peut rentrer
01:03:53 dans les sujets... sur le fond.
01:03:55 La maladie hémorragique, on y travaille.
01:03:57 J'ai annoncé hier les mesures d'indemnisation.
01:03:59 Deuxième élément, le préfet les reçoit d'ailleurs
01:04:01 à l'heure où je vous parle, pour leur faire des propositions
01:04:03 sur "déployez-moi le plan haut,
01:04:05 dites-moi là où ça bloque et on va avancer
01:04:07 et on va accélérer les choses". Donc ça, c'est des sujets concrets.
01:04:09 Vous voyez ce que je veux dire. Je serai dans 15 jours
01:04:11 c'est toujours la même raison, il n'y a pas que cette région-là
01:04:13 pour annoncer un certain nombre de mesures,
01:04:15 sur la viticulture.
01:04:17 J'ai mis sur la table l'an dernier 200 millions d'euros
01:04:19 sur la distillation en viticulture.
01:04:21 Nous avons procédé à une vaccination pour la grippe aviaire
01:04:23 cette année qui marche plutôt bien
01:04:25 et qui a un peu allégé la charge de la crise aviaire.
01:04:27 Et nous avons mis près d'un milliard d'euros
01:04:29 d'indemnisation pour la...
01:04:31 Donc on fait...
01:04:33 Il faut faire ça, c'est-à-dire gérer les crises
01:04:35 et en même temps, il faut donner des traces, des perspectives
01:04:37 sur le moyen et long terme.
01:04:39 Mais ça c'est une question de... Il faut qu'on se fasse confiance
01:04:41 et il faut que sous la vigilance du monde agricole, c'est normal,
01:04:43 on dise "voilà les simplifications qu'on entend mettre à l'oeuvre".
01:04:45 Mais je reconnais que
01:04:47 quinquennat après quinquennat,
01:04:49 après année,
01:04:51 année après année, il y ait un sujet de confiance.
01:04:53 Mais moi, je suis certain
01:04:55 qu'on a un chemin. Ce que j'ai entendu
01:04:57 surtout, c'est de la défiance.
01:04:59 C'est pas qu'on ne se comprenait pas, c'était juste qu'en fait, on ne vous croit pas.
01:05:01 Et donc le sujet qu'on a à mener
01:05:03 au niveau européen comme au niveau national, c'est de se mettre autour de la table
01:05:05 et de regarder concrètement. Moi, j'ai demandé à mes équipes
01:05:07 et c'était pas cette semaine, il y a trois semaines,
01:05:09 enfin juste avant Noël, j'ai dit "trouvez-moi
01:05:11 des voies de simplification". Mais des choses qui se voient.
01:05:13 Pas des choses qu'on
01:05:15 se dit pas. Des choses que l'agriculteur
01:05:17 verra qu'il fait en moins.
01:05:19 Et qui le
01:05:21 le resécurise par rapport éventuellement
01:05:23 aussi au contrôle. Il y a des contrôles, c'est normal.
01:05:25 Mais il faut qu'on fasse ça.
01:05:27 Et puis je réinsiste quand même sur le sujet de...
01:05:29 Il y a des territoires, je pense à l'Occitanie,
01:05:31 qui sont en situation d'impasse du fait du dérèglement
01:05:33 climatique. Donc il faut qu'on les accompagne dans le modèle.
01:05:35 Et donc j'ai dit aussi au préfet
01:05:37 qu'évidemment, là aussi on peut les accompagner, y compris
01:05:39 d'un point de vue financier. Mais il faut qu'on travaille
01:05:41 ensemble à un projet. Ça c'est plutôt du
01:05:43 moyen terme. Mais là, dans l'urgence,
01:05:45 la simplification et puis répondre aux crises
01:05:47 qui sont devant nous, c'est ce que j'ai évoqué.
01:05:49 - Est-ce que vous ferez un bricolage de l'agriculture ?
01:05:51 - Non, je crois pas. Enfin...
01:05:53 D'abord, par qui et pourquoi ?
01:05:55 Je pense que le salon d'agriculture, c'est...
01:05:57 Le salon d'agriculture, c'est un moment qui est un moment
01:05:59 important pour les agriculteurs, pour le monde agricole
01:06:01 et pour...
01:06:03 pour chacune et chacun de ceux qui s'intéressent à l'agriculture.
01:06:06 Après, moi je dis souvent que le salon d'agriculture
01:06:08 doit être... C'est comme aujourd'hui, ça doit pas être
01:06:10 le seul moment où on s'intéresse à l'agriculture.
01:06:12 Nous sommes tous comptables
01:06:14 de l'image
01:06:16 et de ce qu'on renvoie aux agriculteurs.
01:06:18 Dans nos actes d'achat, dans ce qu'on dit
01:06:20 sur les réseaux pour les uns ou pour les autres,
01:06:22 dans nos actions quotidiennes. Et donc on a...
01:06:24 Il y a la grande part du gouvernement,
01:06:26 et je ne me défausse pas de ça,
01:06:28 mais le salon peut pas être
01:06:30 le seul endroit où on parle d'agriculture
01:06:32 une fois tous les 365 jours.
01:06:34 Parce que ça, ça marche pas comme ça.
01:06:36 Parce que dans nos actes d'achat, on peut dire une chose,
01:06:38 avec les collectivités, moi comme vous le savez,
01:06:40 je suis un élu local, on peut aussi au travers
01:06:42 de la façon dont on fait de la commande publique
01:06:44 essayer de privilégier tel ou tel type de production
01:06:46 ou tel ou tel type de production française.
01:06:48 Ça aussi, il y a des choses sur lesquelles
01:06:50 on peut essayer de travailler, nous semble-t-il.
01:06:52 -On est dans une lettre... -Une question administrative
01:06:54 qui dit qu'il faut y aller pas tricoter,
01:06:56 mais vous avez en fait, vous, des agriculteurs qui sont
01:06:58 hors du gouffre, prêts à tomber du jour au lendemain,
01:07:00 qu'est-ce qu'on fait ? -Non mais, il y a les sujets économiques,
01:07:02 ça c'est ça, et puis deuxièmement,
01:07:04 mais moi je ne suis pas un bonimenteur de foire,
01:07:06 pardon de vous le dire comme ça,
01:07:08 donc je dis ce que je vais faire, et j'ai toujours fait
01:07:10 ce que j'avais dit, y compris sur les crises,
01:07:12 toujours. Donc je suis très à l'aise
01:07:14 pour venir devant vous, vous dire que si on va s'attaquer
01:07:16 à la simplification, on va s'y attaquer.
01:07:18 Mais ça se fait pas dans la nuit d'un samedi à dimanche,
01:07:20 parce que sinon je pense que je me moque des gens.
01:07:22 Et moi je pense qu'on a besoin avec nos interlocuteurs
01:07:24 de se dire "Mais monsieur, la simplification,
01:07:26 c'est un sujet sérieux, c'est un sujet auquel il faut
01:07:28 qu'on s'attelle vraiment
01:07:30 dans un délai qui soit très court, on est sur un sujet
01:07:32 qui soit le... le Premier ministre,
01:07:34 le Président de la République, Bruno Le Maire,
01:07:36 avec qui on en a parlé, on est sur un sujet dans
01:07:38 le printemps, ça fait 30 ans
01:07:40 que ça attend. -D'accord, le présage de ce sujet
01:07:42 sérieux, c'est 30 ans. -C'est d'avoir une loi de simplification
01:07:44 dans le printemps, et le plus vite possible,
01:07:46 et il faut que ça se voie, mais c'est pas une loi de simplification
01:07:48 un peu théorique, il faut que ça se voie
01:07:50 de qui pour les agriculteurs, qui pour les artisans,
01:07:52 parce qu'il n'y a pas que le monde à l'école qui est sur ce sujet-là.
01:07:54 On a besoin de normes,
01:07:56 on a besoin de normes qui viennent pas s'empiler, mais qui viennent
01:07:58 donner, comment dirais-je, une philosophie
01:08:00 à l'action publique, et viennent protéger un certain nombre
01:08:02 de choses. C'est ça qu'il faut faire, c'est ça qu'il faut construire.
01:08:04 Mais, à cette urgence-là,
01:08:06 on répond par l'urgence, parce que ces délais-là
01:08:08 sont des délais très courts, parce que c'est bien dans ce délai-là
01:08:10 qu'on veut faire les choses, en tout cas c'est l'horizon qu'on s'est donné,
01:08:12 mais en même temps, il faut le faire dans des...
01:08:14 On n'est pas, voilà, je répète, on n'est pas...
01:08:16 C'est son populisme aussi sur ce sujet-là,
01:08:18 il me semble que c'est un élément important. Je vois d'ailleurs que...
01:08:20 Pardon, je le dis, M. Bardalla, je suis heureux
01:08:22 qu'il soit intéressé à la lecture ce week-end,
01:08:24 il aurait été intéressant qu'il s'en occupe pendant 5 ans.
01:08:26 Il aurait été intéressant
01:08:28 qu'il s'en occupe quand il s'agit de défendre
01:08:30 les sujets... Et je veux pas
01:08:32 faire de querelles uniquement personnelles,
01:08:34 mais il y a un moment, il faut être sérieux aussi avec les gens à qui on parle.
01:08:36 Le sujet agricole, ça fait des années
01:08:38 qu'on s'en occupe, côté gouvernement.
01:08:40 Je dis pas qu'on a tout réussi, en tout cas on s'en occupe.
01:08:42 M. Bardalla, il était député européen, qu'est-ce qu'il a défendu au niveau européen ?
01:08:44 Quelle vision il a défendue ?
01:08:46 Qu'est-ce qu'il... Et maintenant,
01:08:48 il y a 5 mois des élections, il vient nous expliquer que le sujet agricole
01:08:50 est un sujet important. Pardon, on l'avait remarqué.
01:08:52 Pardon, on s'en était un peu occupé.
01:08:54 Et donc, il faut faire attention à cette démagogie-là.
01:08:56 Que ça intéresse tout le monde, y compris M. Bardalla,
01:08:58 tant mieux. J'espère qu'il viendra aussi
01:09:00 avec nous défendre la question du prix.
01:09:02 - Selon vous, c'était pas un sujet qui aurait eu l'usage ?
01:09:04 - Bah je sais pas, je le voyais pas, en tout cas, il en parlait pas.
01:09:06 C'est juste, je constate qu'il en parlait pas.
01:09:08 Et qu'il va à la fois nous expliquer qu'il faut refermer les frontières
01:09:10 et que la France exporte plus.
01:09:12 Tout ça, il va falloir qu'on pose une cohérence, quand même.
01:09:14 Je veux dire, on est un pays qui est fort en termes agricoles
01:09:16 parce qu'il a une capacité d'exportation.
01:09:18 Sur les céréales, sur le lait, on est dans une exploitation des tiers.
01:09:20 Sur, évidemment, les vins espiritueux.
01:09:22 Le projet qu'on a, c'est de dire...
01:09:24 On replie sur nos frontières,
01:09:26 mais c'est la mort de l'agriculture française, ça aussi.
01:09:28 Donc on a besoin de combiner
01:09:30 une Europe qui soit forte,
01:09:32 qui défende les droits des agriculteurs,
01:09:34 une Europe qui soit forte,
01:09:36 qui défende ses intérêts, mieux qu'elle ne le fait aujourd'hui,
01:09:38 y compris dans les traités internationaux.
01:09:40 C'est la France qui s'est opposée jusqu'alors.
01:09:42 Jusqu'alors, personne ne peut dire le contraire.
01:09:44 Au Mercosur et à l'accord australien.
01:09:46 Pourquoi ? Parce qu'on estimait que, notamment sur les intérêts agricoles,
01:09:48 on n'était pas dans le bon registre.
01:09:50 Donc, je ne dis pas que tout est parfait.
01:09:52 Mais enfin, il faut quand même aussi regarder.
01:09:54 Et ceux qui font un peu oeuvre de démagogie ne rendent pas service.
01:09:56 - Justement, on est dans une laiterie aujourd'hui.
01:09:58 Que pensez-vous typiquement du prix du lait ?
01:10:00 Parce que c'est très barrière, vous êtes dans une laiterie aujourd'hui.
01:10:02 - On vient en plateau et on va laisser encore le ministre
01:10:04 échanger avec les agriculteurs
01:10:06 dans cette exploitation laitière dans le Cher.
01:10:08 Il a évoqué le cas de Jordan Bardella.
01:10:10 Vous l'avez vu dans la double image en direct sur l'antenne de CNews.
01:10:12 Jordan Bardella, le président du Rassemblement national,
01:10:14 qui lui est à Kérak,
01:10:16 au contact des agriculteurs également,
01:10:18 en Gironde.
01:10:20 Et c'est intéressant, effectivement,
01:10:22 de pouvoir, non pas opposer,
01:10:24 mais comparer l'action des deux hommes politiques,
01:10:26 à la fois le ministre et Jordan Bardella,
01:10:28 que vous voyez à l'image,
01:10:30 effectivement, avec l'accusation
01:10:32 notamment de Marc Fesneau
01:10:34 contre Jordan Bardella,
01:10:36 à qui il dit, voilà,
01:10:38 il aurait dû s'y intéresser avant à l'agriculture.
01:10:40 Il ne s'y intéresse que depuis le week-end.
01:10:42 Mais ça c'est de la politique politicienne, c'est le jeu,
01:10:44 Florian Tardif.
01:10:46 - Oui, et on a l'image en direct
01:10:48 d'un début de campagne.
01:10:50 C'est bon, la campagne des européennes est lancée.
01:10:52 On a cette image d'un
01:10:54 gouvernement en action,
01:10:56 ou en tout cas qui tente
01:10:58 de montrer qu'il l'est actuellement.
01:11:00 Et un candidat,
01:11:02 l'adversaire,
01:11:04 le principal adversaire politique du camp présidentiel,
01:11:06 puisque les deux caracolent en tête
01:11:08 avec tout de même un adversaire politique
01:11:10 qui est pour l'instant assez loin devant,
01:11:12 autour de 30% dans les dernières
01:11:14 intentions de vote,
01:11:16 avec un camp présidentiel
01:11:18 qui est plutôt aux alentours de 20%.
01:11:20 Et oui, forcément, l'un a très bien compris
01:11:22 qu'il y avait le début d'une fronde
01:11:24 chez les agriculteurs,
01:11:26 qu'il souhaite potentiellement exploiter
01:11:28 pour justement montrer
01:11:30 que lui, il est à l'écoute
01:11:32 des agriculteurs, que lui, il va
01:11:34 tenter de combattre les normes européennes
01:11:36 qui s'abattent un peu plus chaque année
01:11:38 sur eux. Et un gouvernement
01:11:40 qui tente de faire front
01:11:42 en expliquant que oui, dans les négociations
01:11:44 qui sont menées,
01:11:46 la France tente de peser, sur le Mercosur
01:11:48 la France s'y oppose, parce que
01:11:50 effectivement, la France tente de protéger
01:11:52 ses agriculteurs, et donc
01:11:54 on assiste à une
01:11:56 bataille par médias interposés,
01:11:58 alors là, on le vit en direct,
01:12:00 mais ils sont à différents endroits
01:12:02 du territoire, mais ils s'affrontent
01:12:04 sur le même sujet, tout simplement parce que
01:12:06 la campagne des européennes a d'ores et déjà commencé,
01:12:08 et que là, on voit bien que le sujet des agriculteurs
01:12:10 est un sujet qui monte, et donc
01:12:12 qui s'impose. Et le sujet brûlant
01:12:14 qui concerne tout le monde, le sujet des agriculteurs,
01:12:16 qui inquiète aussi le gouvernement
01:12:18 et les politiques, vous l'avez
01:12:20 vu dans la mosaïque sur l'antenne de CNews,
01:12:22 nous sommes partout, effectivement. Il y a Marc Fesneau,
01:12:24 le ministre de l'Agriculture
01:12:26 qui est dans le chair dans cette exploitation laitière,
01:12:28 Jordan Bardella, donc en Gironde, à
01:12:30 Kerak, avec les agriculteurs, on n'oublie pas
01:12:32 le Premier ministre, puisqu'on a commencé avec lui
01:12:34 tout à l'heure, Gabriel Attal, qui dans l'Europe répond.
01:12:36 - Mais tous deux sont en terrain connu, c'est ça qui est intéressant,
01:12:38 c'est le département de Marc Fesneau,
01:12:40 et là, on se rend compte qu'effectivement,
01:12:42 en Gironde, il est également
01:12:44 aussi avec un élu
01:12:46 du territoire, un élu
01:12:48 RN, concernant Jordan Bardella.
01:12:50 - Jonathan Cixous, quand on écoute Marc Fesneau,
01:12:52 son échange avec
01:12:54 les agriculteurs, et en préambule
01:12:56 aussi la réponse de Gabriel Attal
01:12:58 sur les agriculteurs, tout a été
01:13:00 fait, tout a été bien fait,
01:13:02 il y a eu suffisamment de
01:13:04 subventions, suffisamment de moyens qui
01:13:06 ont été mis à disposition des agriculteurs, alors
01:13:08 pourquoi les paysans sont-ils dans les
01:13:10 rues et notamment bloquent les autoroutes ? - Le mot qui
01:13:12 revient dans la bouche de Gabriel
01:13:14 Attal comme de Marc Fesneau, c'est
01:13:16 simplification. Peut-être qu'ils estiment
01:13:18 avoir fait le boulot du siècle en la matière
01:13:20 depuis qu'ils sont aux affaires, mais
01:13:22 peut-être qu'il y a, comme ça a été souligné,
01:13:24 trop de paperas
01:13:26 à signer et à
01:13:28 remplir pour arriver
01:13:30 au bon résultat de leur bonne politique.
01:13:32 Moi, je veux bien entendre
01:13:34 le ministre de
01:13:36 l'agriculture,
01:13:38 nous dire "on va
01:13:40 simplifier", mais là, c'est quoi ?
01:13:42 C'est des choses qui se simplifient
01:13:44 à Bruxelles, avec l'Union Européenne,
01:13:46 or à Bruxelles, on ne décide rien tout seul.
01:13:48 Moi, je veux bien que la
01:13:50 France aille dire "on simplifie", mais si on est que
01:13:52 2 sur 27, on risque
01:13:54 pas de simplifier grand-chose. J'y vois
01:13:56 peut-être une possibilité
01:13:58 de changement à partir du 1er
01:14:00 juillet. C'est Victor
01:14:02 Orban qui prend la présidence tournante de l'Union
01:14:04 Européenne. Peut-être que lui,
01:14:06 il voudra
01:14:08 prendre des mesures un peu plus iconoclastes
01:14:10 dans cette
01:14:12 suradministration qui se
01:14:14 développe dans tous les sens. Peut-être
01:14:16 qu'avec une
01:14:18 Hongrie à la présidence tournante de
01:14:20 l'Union, la cause des agriculteurs
01:14:22 va peut-être avancer.
01:14:24 Je n'en sais rien, mais en entendant
01:14:26 les discours quasiment hors-sol
01:14:28 qui restent quand même des
01:14:30 discours très politicards, je me
01:14:32 dis que peut-être qu'une solution
01:14:34 un peu plus concrète pourra être
01:14:36 prise ailleurs, à Bruxelles.
01:14:38 - Voilà pourquoi le gouvernement est inquiet,
01:14:40 le gouvernement bâtit ce souffrant par rapport à cette colère,
01:14:42 cette grogne des agriculteurs. Le gouvernement,
01:14:44 voire les gouvernements, car on sait que
01:14:46 la mobilisation, la colère est née
01:14:48 en Allemagne. Ça peut se répandre éventuellement
01:14:50 dans d'autres pays. C'est arrivé en France
01:14:52 en effet avec les panneaux inversés
01:14:54 et maintenant les manifestations et
01:14:56 les autoroutes qui sont bloquées par les agriculteurs.
01:14:58 C'est peut-être ça qui risque
01:15:00 de faire changer les choses véritablement.
01:15:02 Alors avec une certaine
01:15:04 dimension de violence en effet,
01:15:06 mais ça peut faire changer les choses.
01:15:08 - Quand on manifeste, quand on proteste dans les rues,
01:15:10 il peut y avoir cette tension là, véritablement.
01:15:12 - Ce qui est intéressant, c'est qu'on est visiblement
01:15:14 sur un problème européen. En fait, finalement,
01:15:16 on a des élections européennes et on a un problème
01:15:18 agriculteur qui se déroule partout
01:15:20 en Europe. Vous mentionnez l'Allemagne,
01:15:22 mais vous avez aussi les Pays-Bas, où par
01:15:24 exemple les agriculteurs se sont élevés sur
01:15:26 les transformations du régime des vaches laitières
01:15:28 qui les amenaient à devoir fermer
01:15:30 10 à 15 000 exploitations. Vous avez
01:15:32 la Belgique, où ça s'est étendu.
01:15:34 Vous avez la Roumanie, qui subit
01:15:36 les importations qui viennent d'Ukraine.
01:15:38 Maintenant, vous avez la Pologne. Et vous avez
01:15:40 en fait, partout en Europe, un problème
01:15:42 sur ce sujet avec les agriculteurs
01:15:44 de chaque pays. Du coup, on est
01:15:46 vraiment sur un sujet de campagne.
01:15:48 Et pour le coup, c'est une bonne chose.
01:15:50 C'est-à-dire que c'est un sujet qui touche
01:15:52 pour une fois la politique européenne et auquel
01:15:54 on aimerait, à ce moment-là, avoir des réponses
01:15:56 qui certes soient concrètes, mais qui soient aussi
01:15:58 des réponses d'envergure. Et là, on a un petit
01:16:00 peu le sentiment quand même d'un gouvernement qui a l'air
01:16:02 d'être pris un peu par surprise,
01:16:04 malgré le fait que même en France,
01:16:06 les histoires de panneaux, etc., ça date pas
01:16:08 de la semaine dernière. Et ce qui s'est
01:16:10 passé en Allemagne ou ailleurs, ça date pas non plus de la
01:16:12 semaine dernière. Mais néanmoins,
01:16:14 on apprend maintenant que le ministre vient
01:16:16 de demander à son administration
01:16:18 des propositions. Qu'on va
01:16:20 organiser des choses pour la réunion de politique générale
01:16:22 d'ici le 30 janvier.
01:16:24 Très vraisemblablement,
01:16:26 il va falloir qu'il y ait une
01:16:28 structuration spécifique qui soit mise en place.
01:16:30 Il y a une réunion qui doit se tenir à
01:16:32 un point de l'antignon avec la FNSEA
01:16:34 en début de semaine. On va voir ce qu'il en sort.
01:16:36 Mais on est sur quelque chose qui,
01:16:38 à mon sens, est plus lourd que juste
01:16:40 trouver une solution, un problème.
01:16:42 C'est pas le problème de la mouche Suzuki
01:16:44 ou uniquement, si vous voulez,
01:16:46 du pourcentage de kiwis
01:16:48 qui dépasserait les 62 grammes.
01:16:50 Non, on est sur finalement des agriculteurs.
01:16:52 Qu'est-ce qu'ils décrivent quand on les écoute ? Et c'est
01:16:54 exactement ce que vous avez dit. Ils se disent apathiques.
01:16:56 Ils se disent déprimés. Pourquoi ?
01:16:58 Parce qu'ils sont exclus d'une
01:17:00 toute une partie du fameux discours
01:17:02 sur les futurs souhaitables, etc.
01:17:04 On les fait sans eux, en fait.
01:17:06 C'est-à-dire qu'on les pousse de côté,
01:17:08 on dit "on s'en fiche, on va foncer comme ça".
01:17:10 On veut moins de CO2, donc on va supprimer
01:17:12 des vaches laitières. On veut supprimer le gaz
01:17:14 oile, donc on va vous forcer à travailler autrement.
01:17:16 Ils sont là, ils font "mais attendez, non,
01:17:18 demandez-nous notre avis".
01:17:20 On veut participer, d'une certaine manière.
01:17:22 Et c'est ça, aussi,
01:17:24 la difficulté aujourd'hui qu'on ressent. Et ça se traduit
01:17:26 très concrètement dans leur vie, ça c'est sûr.
01:17:28 - Les agriculteurs sont exsangues, en effet.
01:17:30 Le Premier ministre le disait tout à l'heure en direct
01:17:32 sur l'antenne de CNews, il y a ce problème de renouvellement
01:17:34 des générations, également,
01:17:36 chez les agriculteurs, par rapport
01:17:38 à l'avenir. Mais sur la situation
01:17:40 d'aujourd'hui, très vraisemblablement, Alice Cordy,
01:17:42 ce que craint le gouvernement français, ce que craignent peut-être
01:17:44 l'ensemble des gouvernements européens, mais notamment
01:17:46 en France, c'est qu'il y ait un phénomène
01:17:48 gilet jaune à travers les agriculteurs.
01:17:50 - Il y a le phénomène
01:17:52 d'embrasement, qui peut arriver vite, mais là encore
01:17:54 il y a un manque d'anticipation assez énorme, la peur du gouvernement.
01:17:56 Au Pays-Bas, ça fait un an et demi, en fait,
01:17:58 que ces manifestations ont lieu,
01:18:00 que les autoroutes sont bloquées,
01:18:02 et donc, de ne pas les avoir vues
01:18:04 anticiper cela, et arriver
01:18:06 en attaquant le Rassemblement National,
01:18:08 en expliquant qu'ils auraient dû agir
01:18:10 au sein de l'Union Européenne,
01:18:12 c'est un petit peu
01:18:14 déplacé, au vu de la défiance
01:18:16 qu'on ressent aujourd'hui au sein du monde agricole,
01:18:18 du monde rural, à l'égard du gouvernement,
01:18:20 un gouvernement qui a l'air depuis
01:18:22 deux quinquennats, quand même, donc on n'attaque pas l'ennemi.
01:18:24 Et puis la question sous-jacente
01:18:26 de ces revendications, c'est toujours la même,
01:18:28 c'est finalement la notion de souveraineté nationale et de
01:18:30 préférence nationale, on l'avait retrouvée dans la loi immigration,
01:18:32 mais on la retrouve là aussi ici,
01:18:34 avec le fait de pourquoi ne pas favoriser nos agriculteurs,
01:18:36 pourquoi sont-ils-ils toujours à leur
01:18:38 détriment, finalement, ces lois européennes,
01:18:40 et ça c'est aussi quelque chose qui va énormément
01:18:42 servir le Rassemblement National,
01:18:44 là encore, qui a toujours fait
01:18:46 union derrière ces notions-là,
01:18:48 c'est évident, donc, en tout cas,
01:18:50 le gouvernement a le droit, je pense, de craindre
01:18:52 Jordan Bardella aujourd'hui.
01:18:54 Jordan Bardella, justement, en direct de Gironde,
01:18:56 qui s'exprime devant les agriculteurs en Écran.
01:18:58 Le colère qui est en train de se lever aujourd'hui partout en Europe,
01:19:00 et le point commun de ce mouvement de colère, c'est
01:19:02 l'Union Européenne et l'Europe de Macron,
01:19:04 qui veut la mort
01:19:06 de notre agriculture,
01:19:08 qui ne cesse de la mettre en concurrence
01:19:10 avec des produits agricoles
01:19:12 qui viennent du bout du monde,
01:19:14 qui ne respectent aucune des normes
01:19:16 toujours plus dures et toujours plus lourdes
01:19:18 qu'on impose aux agriculteurs français,
01:19:20 qui refusent de faire
01:19:22 le patriotisme économique, comme le font toutes les grandes puissances,
01:19:24 à savoir protéger
01:19:26 nos intérêts, nos producteurs et nos produits,
01:19:28 et qui
01:19:30 refusent
01:19:32 aux agriculteurs le droit de vivre de leur travail
01:19:34 en réalité, parce que beaucoup d'agriculteurs,
01:19:36 et c'est probablement le cœur de ce mouvement de colère
01:19:38 qui est en train de
01:19:40 s'étendre partout en Europe,
01:19:42 c'est cette incapacité à pouvoir vivre de son
01:19:44 travail et le refus de dépendre
01:19:46 d'aides permanentes.
01:19:48 Nous, on défend une agriculture française,
01:19:50 je pense que la France a tous les moyens pour être
01:19:52 une grande puissance agricole au XXIème siècle,
01:19:54 encore faut-il qu'il y ait la volonté politique
01:19:56 derrière d'être et de le demeurer.
01:19:58 Gabriel Attal,
01:20:00 c'est un insta,
01:20:02 c'est un compte-rendu,
01:20:04 c'est pour vous de le nommer porte-parole du RSI ?
01:20:06 C'est-à-dire qu'à 5 mois des élections,
01:20:08 tout le monde parle comme le Rassemblement National,
01:20:10 et venant de la part de Gabriel Attal,
01:20:12 ça commence à se voir, c'est peut-être un peu excessif.
01:20:16 Ce gouvernement, depuis maintenant 7 ans,
01:20:18 soutient les accords de libre-échange
01:20:20 au Parlement européen,
01:20:22 ils ont encore voté en faveur d'un accord de libre-échange
01:20:24 à l'automne dernier
01:20:26 avec la Nouvelle-Zélande,
01:20:28 qui va accélérer l'effondrement de nos filières agricoles.
01:20:30 La politique, c'est un peu comme l'amour,
01:20:34 il n'y a que les preuves qui comptent.
01:20:36 Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'à l'égard de nos agriculteurs,
01:20:38 ce gouvernement n'a pas manifesté énormément de preuves d'amour
01:20:40 depuis 2017.
01:20:42 Il y a un peu de distance ?
01:20:44 Non, il n'y a pas de duel à distance,
01:20:46 même si je sais que vous allez écrire le duel à distance
01:20:48 dans les prochains mois,
01:20:50 donc je ne suis pas dupe de cela.
01:20:52 Mais en tout cas, il y a un duel
01:20:54 entre aujourd'hui la France du travail,
01:20:56 la France silencieuse,
01:20:58 et les politiques de l'Union européenne,
01:21:00 qui sont en train, jour après jour,
01:21:02 de faire tomber les protections,
01:21:04 qui sont celles de la nation française,
01:21:06 et d'exposer notre peuple
01:21:08 à tous les dangers de la mondialisation.
01:21:10 L'agriculture, c'est un sujet qui est purement européen,
01:21:12 et qui sera évidemment un thème de la campagne
01:21:14 des européennes, c'est aussi pour ça que vous êtes venu aujourd'hui ?
01:21:16 Je pense que ces élections européennes
01:21:18 sont un enjeu de civilisation.
01:21:20 Et parmi cet enjeu de civilisation,
01:21:22 il y a celui de demeurer dans les années qui viennent
01:21:24 une grande puissance agricole.
01:21:26 Parce que la France, la nation française,
01:21:28 a toujours été une grande nation agricole,
01:21:30 ça fait partie de notre héritage,
01:21:32 ça fait partie de notre patrimoine,
01:21:34 ça a façonné nos territoires,
01:21:36 et les agriculteurs font partie de notre identité.
01:21:38 Et donc moi, je refuse de les laisser mourir,
01:21:40 c'est la raison pour laquelle au Parlement européen,
01:21:42 on se bat depuis maintenant plusieurs années,
01:21:44 bien avant mon élection,
01:21:46 pour s'opposer aux accords de libre-échange
01:21:48 et défendre le patriotisme économique,
01:21:50 mais on se bat aussi en France,
01:21:52 et nous nous sommes battus, et nous avons été
01:21:54 le seul mouvement politique à défendre
01:21:56 l'avantage fiscal octroyé au GNR
01:21:58 pour faire en sorte que les agriculteurs puissent
01:22:00 continuer de bénéficier d'avantages compétitifs
01:22:02 au regard de leur profession.
01:22:04 Et puis, il y a un agriculteur sur deux qui va arriver en retraite
01:22:06 dans les dix prochaines années, donc il y a un véritable
01:22:08 enjeu de transmission, et je vous rappelle
01:22:10 que nous avions réclamé durant la campagne présidentielle
01:22:12 une abrogation quasi totale
01:22:14 des droits de succession,
01:22:16 à condition que les agriculteurs s'engagent
01:22:18 à garder les machines
01:22:20 et l'exploitation agricole
01:22:22 durant dix ans,
01:22:24 pour faire en sorte qu'ils puissent transmettre
01:22:26 plus facilement, et dans des conditions
01:22:28 plus simples et plus aisées qu'aujourd'hui.
01:22:30 L'état de colère des agriculteurs, les panneaux retournés,
01:22:32 y compris dans les villages, c'est l'école.
01:22:34 Sur la thématique de l'agriculture,
01:22:36 dans notre multiplexe des politiques
01:22:38 au contact des agriculteurs, Eric Zemmour
01:22:40 qui est dans les Yvelines et qui répond aussi à une question
01:22:42 sur les agriculteurs.
01:22:44 ...de tous nos ennuis, si j'ose dire.
01:22:46 D'abord,
01:22:48 vous savez qu'ils sont
01:22:50 la seule profession gérée directement par Bruxelles.
01:22:52 Et on voit
01:22:54 qu'en fait, Bruxelles
01:22:56 est beaucoup plus tyrannique, même,
01:22:58 que nos états. Par exemple,
01:23:00 est-ce que vous savez que
01:23:02 ce sont les technocrates
01:23:04 de Bruxelles qui déterminent
01:23:06 quand est-ce que les agriculteurs
01:23:08 peuvent semer, peuvent récolter.
01:23:10 On en est là, aujourd'hui.
01:23:12 Et si jamais ils veulent adapter
01:23:14 leur décision
01:23:16 parce qu'il y a eu un changement
01:23:18 dans le climat, ou que sais-je,
01:23:20 non, ils n'ont pas le droit. Dans ce cas-là,
01:23:22 ils ne touchent pas leur Z.
01:23:24 Et vous avez tout à fait raison
01:23:26 quand vous parlez des normes,
01:23:28 des normes d'ailleurs que
01:23:30 la technocratie française prend plaisir
01:23:32 à "surtransposer"
01:23:34 comme on dit. Nous sommes les
01:23:36 champions du monde de la
01:23:38 surtransposition de normes.
01:23:40 Et qui fait que normes écologiques,
01:23:42 normes administratives, normes
01:23:44 sanitaires, etc.
01:23:46 Qui fait que, effectivement,
01:23:48 nos agriculteurs ne savent plus
01:23:50 vous donner de la tête. Non seulement,
01:23:52 ça leur donne un travail bureaucratique, mais en plus,
01:23:54 en plus, ça les empêche
01:23:56 de travailler comme ils veulent,
01:23:58 comme s'ils voulaient absolument
01:24:00 abîmer la terre, abîmer leur outil de travail.
01:24:02 C'est bien connu.
01:24:04 Donc ça, c'est la deuxième chose.
01:24:06 Par ailleurs, quand on parle de normes,
01:24:08 il faut savoir en plus que,
01:24:10 je l'ai dit, l'administration française
01:24:12 prend un plaisir
01:24:14 sadique à en faire
01:24:16 toujours plus. D'autres
01:24:18 sont beaucoup plus coulants.
01:24:20 D'ailleurs, vous voyez
01:24:22 très bien que les produits
01:24:24 espagnols, pour ne pas les nommer, sont
01:24:26 beaucoup moins chers que les produits français.
01:24:28 Il y a une raison.
01:24:30 Ce n'est pas parce que les français veulent gagner plus d'argent
01:24:32 que les espagnols, non. C'est parce que
01:24:34 leur administration les laisse,
01:24:36 d'ailleurs, à mon goût, beaucoup trop,
01:24:38 mais c'est une autre discussion
01:24:40 qu'on peut avoir,
01:24:42 respecter de façon très lâche,
01:24:44 on dira, pour être gentil,
01:24:46 les normes européennes.
01:24:48 Même chose, d'ailleurs, pour les
01:24:50 Pays-Bas et pour l'Allemagne.
01:24:52 Même s'ils se révoltent là, mais c'est pour
01:24:54 d'autres choses. C'est pour des questions
01:24:56 fiscales.
01:24:58 Troisième chose,
01:25:00 nos agriculteurs,
01:25:04 qui doivent donc respecter des normes
01:25:06 très strictes, draconiennes,
01:25:08 se voient imposer non seulement
01:25:10 la concurrence des pays européens qui les
01:25:12 respectent moins strictement,
01:25:14 j'ai cité par exemple l'Espagne, mais en plus
01:25:16 des pays en dehors
01:25:18 de l'Union
01:25:20 européenne, qui alors eux, ne les respectent
01:25:22 carrément pas. Le Brésil,
01:25:24 la Nouvelle-Zélande,
01:25:26 vous voyez, des pays comme ça,
01:25:28 où alors là, ils ne savent même pas
01:25:30 ce qu'est une norme,
01:25:32 et ils nous déversent leurs produits,
01:25:34 qui sont pour la plupart
01:25:36 pas très bons,
01:25:40 ça dépend d'ailleurs, il peut y avoir des bons produits aussi,
01:25:42 et qui
01:25:44 effectivement écrasent la concurrence
01:25:46 française.
01:25:48 Vous savez, aujourd'hui,
01:25:50 nous mangeons, je crois,
01:25:52 40% de
01:25:54 poulet étranger,
01:25:56 nous mangeons 30 ou
01:25:58 40% de fruits étrangers,
01:26:00 de légumes étrangers, etc.
01:26:02 Et il y a,
01:26:04 je crois, sans
01:26:06 être ni complotiste, ni paranoïaque,
01:26:08 une volonté de la commission
01:26:10 européenne de Bruxelles,
01:26:12 de, en vérité, de sous-traiter
01:26:14 l'agriculture
01:26:16 au reste du monde.
01:26:18 Comme dans les années
01:26:20 90, on a sous-traité l'industrie
01:26:22 à la Chine. Comme on a
01:26:24 sous-traité, dans les années 90-2000,
01:26:26 la pharmacie à l'Inde.
01:26:28 On a vu le résultat lors du Covid.
01:26:30 Et on va avoir le
01:26:32 même réveil
01:26:34 cruel avec l'agriculture.
01:26:36 C'est-à-dire qu'un jour,
01:26:38 les pays qui nous vendent
01:26:40 nos aliments vont dire "non, non,
01:26:42 on a besoin, excusez-nous, mais
01:26:44 on a des besoins.
01:26:46 Je suis désolé, mais bon,
01:26:48 on a des populations à nourrir, nous aussi.
01:26:50 Et puis, les Chinois payent mieux que vous.
01:26:52 Et puis,
01:26:54 les Américains payent plus que vous,
01:26:56 etc.
01:26:58 Donc, c'est absolument catastrophique,
01:27:00 cette politique. Donc, moi, ce que je propose,
01:27:02 ce sont des choses simples.
01:27:04 D'abord, les normes.
01:27:06 Arrêtez de surtransposer les normes en France.
01:27:08 Deux, ne pas
01:27:10 importer de produits
01:27:12 d'aliments
01:27:14 qui ne respectent pas les normes que
01:27:16 les agriculteurs respectent.
01:27:18 Ça me paraît du bon sens, mais apparemment,
01:27:20 ça échappe à tout le monde.
01:27:22 (Applaudissements)
01:27:24 Par ailleurs,
01:27:26 les agriculteurs ont un...
01:27:28 J'en avais beaucoup vu
01:27:30 pendant la campagne présidentielle,
01:27:32 et ils m'avaient expliqué
01:27:34 qu'ils ont un double problème cruel.
01:27:36 La première, vous avez tout à fait raison,
01:27:38 le premier, c'est leurs retraites,
01:27:40 qui sont très faibles.
01:27:42 Donc, il faut évidemment, et je crois que là,
01:27:44 le gouvernement l'a fait, remonter,
01:27:46 révaloriser le minimum retraite.
01:27:48 Je crois que ça a été fait à 1 000 euros.
01:27:50 Donc, c'était vraiment le minimum à faire,
01:27:52 parce que, moi, j'ai vu des agriculteurs
01:27:54 qui étaient à 400 euros,
01:27:56 500 euros.
01:27:58 C'est scandaleux,
01:28:00 et c'est surtout moins
01:28:02 que ce que touche un type qui vient du droit d'asile
01:28:04 et qui demande le droit d'asile.
01:28:06 (Applaudissements)
01:28:08 C'est...
01:28:10 Enfin, bref.
01:28:12 C'est la France.
01:28:14 Par ailleurs, ils ont un problème
01:28:16 générationnel, j'allais dire,
01:28:18 c'est-à-dire qu'il y a
01:28:20 une grosse proportion
01:28:22 d'agriculteurs qui sont
01:28:24 des gens qui ont 60 ans, 65 ans,
01:28:26 70 ans, et qui vont prendre leur retraite,
01:28:28 et il n'y a pas la relève
01:28:30 derrière.
01:28:32 Donc, je l'avais proposé, je propose toujours
01:28:34 des choses simples pour leur favoriser
01:28:36 cette relève. Par exemple,
01:28:38 ne pas payer de droits de succession,
01:28:40 par exemple, aider les jeunes
01:28:42 par des prêts
01:28:44 à taux bas
01:28:46 pour qu'ils reprennent
01:28:48 les exploitations.
01:28:50 Vous voyez, des choses
01:28:52 assez simples pour
01:28:54 permettre justement cette relève
01:28:56 et qu'il n'y ait pas une réduction drastique,
01:28:58 parce que moi, je pense que c'est ça que vise
01:29:00 la Commission européenne. On a vu son dernier rapport
01:29:02 il y a quelques temps,
01:29:04 à la fourchette,
01:29:06 qui réclamait en vérité
01:29:08 des réductions massives
01:29:10 d'exploitation agricole dans toute l'Europe
01:29:12 au nom
01:29:14 de l'intérêt écologique, effectivement,
01:29:16 parce que, de toute façon, ils considèrent qu'une vache,
01:29:18 c'est déjà très mauvais
01:29:20 pour la planète et pour le CO2.
01:29:22 Donc, à partir de là, évidemment,
01:29:24 il faut réduire massivement
01:29:26 toutes les
01:29:28 exploitations agricoles, puisqu'elles sont
01:29:30 très mauvaises pour le CO2,
01:29:32 pour l'azote, etc.
01:29:34 Voilà, je pense,
01:29:36 le paysage...
01:29:38 - Voilà donc pour la déclaration d'Éric Zemmour
01:29:40 au sujet de l'agriculture.
01:29:42 Les agriculteurs, thématique centrale
01:29:44 cette semaine et ce week-end, ce samedi,
01:29:46 notamment, au cœur des débats
01:29:48 politiques, puisque vous venez d'entendre Éric Zemmour,
01:29:50 juste avant Jordan Bardella,
01:29:52 puis Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture.
01:29:54 Il y a eu également le Premier ministre,
01:29:56 Gabriel Attal, qui a été interpellé
01:29:58 lors de son intervention face aux Français.
01:30:00 Nous sommes toujours en direct, on le voit
01:30:02 sur notre mosaïque,
01:30:04 les Français l'interrogent, c'est un agriculteur
01:30:06 qui a été le premier à lui poser une question.
01:30:08 Force est de constater, Florian Tardif,
01:30:10 que chacun de ces politiques, je ne sais pas si
01:30:12 véritablement ils sont experts
01:30:14 en matière d'agriculture, mais qu'ils ont bien appris
01:30:16 la leçon, en tout cas, car ça s'impose.
01:30:18 - Peut-être un tout petit peu
01:30:20 moins, pour être honnête, Éric Zemmour,
01:30:22 par rapport aux deux autres.
01:30:24 Et on voit peut-être, là, la nouvelle génération
01:30:26 qui est en train de pousser... - Sur la confusion
01:30:28 de certains chiffres ? - Oui, sur la confusion
01:30:30 de certains chiffres. Effectivement,
01:30:32 quand on s'appuie sur des chiffres, comme l'a fait
01:30:34 à l'instant le président
01:30:36 de Reconquête, il faut mieux les connaître.
01:30:38 Effectivement, on importe
01:30:40 malheureusement quasiment
01:30:42 60 % de notre
01:30:44 volaille qu'on consomme, et non
01:30:46 40 %. Bref, c'est un petit
01:30:48 détail. - Et pas carrément. - Mais c'est un petit
01:30:50 détail important. Pourquoi ?
01:30:52 Parce que tout à l'heure, on voyait
01:30:54 Gabriel Attal et Jordan Bardella
01:30:56 qui connaissaient quasiment sur
01:30:58 le bout des doigts, le bout des doigts,
01:31:00 leur sujet. C'est-à-dire que tous deux,
01:31:02 ils ont compris que la thématique du moment,
01:31:04 c'était celle-là, qu'ils allaient
01:31:06 être interrogés sur cette dernière, qu'il
01:31:08 fallait avoir réponse quasiment
01:31:10 à tout, et connaître
01:31:12 les chiffres sur les bouts des doigts,
01:31:14 les situations jusqu'à
01:31:16 la situation de l'exploitant
01:31:18 de
01:31:20 cerises dans tel ou tel département.
01:31:22 Enfin, voilà, on en est là.
01:31:24 Et c'est important, lorsque
01:31:26 l'on est politique, de montrer justement,
01:31:28 même si ce n'est
01:31:30 peut-être qu'en façade,
01:31:32 que l'on maîtrise le sujet sur le bout des doigts.
01:31:34 Ensuite, effectivement,
01:31:36 c'est une thématique qui est en train
01:31:38 de monter,
01:31:40 qui est une thématique peut-être
01:31:42 la première de cette campagne
01:31:44 des européennes, puisqu'on le voit
01:31:46 très clairement, cette campagne a d'ores et déjà
01:31:48 démarré. C'est-à-dire qu'on a tout de même,
01:31:50 alors ils ne sont pas tous
01:31:52 candidats, mais des personnalités
01:31:54 qui sont en train de s'affronter à distance
01:31:56 sur le même terrain,
01:31:58 c'est-à-dire celui de l'agriculture. Et ce qui
01:32:00 est intéressant de noter également,
01:32:02 c'est que tous ont quasiment le même discours.
01:32:04 C'est-à-dire qu'ils ne sont pas
01:32:06 du tout du même bord politique.
01:32:08 Éric Zemmour,
01:32:10 plutôt à droite, effectivement.
01:32:12 Jordan Bardella, également.
01:32:14 Mais Gabriel Attal est plutôt
01:32:16 issu de la gauche.
01:32:18 Originellement, il était au
01:32:20 Parti socialiste, il était militant du Parti socialiste,
01:32:22 au sein du cabinet de Marisol Thouin,
01:32:24 et ensuite il a rejoint Emmanuel Macron.
01:32:26 Et pourtant, ils disent la même chose.
01:32:28 C'est-à-dire que nous avons des normes
01:32:30 européennes qui contraignent
01:32:32 nos agriculteurs
01:32:34 à un certain nombre
01:32:36 de tâches administratives qui pèsent
01:32:38 au quotidien
01:32:40 sur leur travail.
01:32:42 Il y a effectivement
01:32:44 cette dichotomie entre les normes
01:32:46 qu'on leur impose et les normes
01:32:48 qu'on n'impose pas, entre guillemets,
01:32:50 aux produits qu'on importe sur
01:32:52 notre sol. Et il y a
01:32:54 une thématique qui n'est pas encore abordée,
01:32:56 mais on voit
01:32:58 qu'elle commence, entre guillemets, à s'immiscer
01:33:00 dans les débats, qui est celui
01:33:02 du coût du travail en France. C'est-à-dire
01:33:04 que pourquoi on importe
01:33:06 des produits dans notre pays et que les Français
01:33:08 se tournent vers des produits
01:33:10 qui ne sont pas produits en France, tout simplement
01:33:12 parce que ces derniers sont moins chers.
01:33:14 C'est-à-dire que
01:33:16 que font les agriculteurs ? Et moi,
01:33:18 je comprends leur désarroi lorsque l'on voyait
01:33:20 tout à l'heure ce jeune agriculteur
01:33:22 qui posait une question au Premier
01:33:24 ministre. Il voit,
01:33:26 et d'ailleurs on peut tous faire
01:33:28 l'expérience, on peut aller
01:33:30 dans un supermarché. Si
01:33:32 vous allez dans un supermarché, vous avez
01:33:34 d'un côté la tomate espagnole qui est
01:33:36 vendue à 3 euros le kilo et la tomate
01:33:38 française qui est vendue à 5 euros le kilo.
01:33:40 L'agriculteur, vendeur de tomates, il fait quoi ?
01:33:42 Bien sûr. On l'évoquera tout à l'heure aussi
01:33:44 après 16 heures avec notre invité,
01:33:46 le Secrétaire Général Adjoint des Jeunes Agriculteurs
01:33:48 qui est Quentin Guillouz, qui va nous rejoindre
01:33:50 sur ce plateau. Mais ce que l'on note
01:33:52 en tout cas dans ce débat politique Jonathan
01:33:54 Cixous, c'est que les
01:33:56 tacles bien placés ont fusé,
01:33:58 que ce soit de la part du ministre de l'Agriculture
01:34:00 Marc Fesneau à l'intention
01:34:02 de Jordane Bardella. Jordane Bardella
01:34:04 a l'endroit aussi du gouvernement.
01:34:06 Tout le monde s'empare de ce sujet
01:34:08 et je retiens, je crois que c'est
01:34:10 Jordane Bardella qui le disait, en agriculture
01:34:12 il n'y a que des preuves d'amour. Il n'y a
01:34:14 que des preuves qui comptent, comme en amour.
01:34:16 C'est cela. C'est ce qu'il a dit.
01:34:18 Je reviens sur le constat que Florian
01:34:20 vient de faire, que ces trois
01:34:22 responsables politiques venant de trois bords
01:34:24 différents, pour faire simple,
01:34:26 tiennent le même discours aujourd'hui.
01:34:28 Ça prouve qu'il y a bien quelque
01:34:30 chose qui cloche à Bruxelles. Et ça prouve
01:34:32 que tout le monde en a ras-le-bol de
01:34:34 ce système qui marche pour lui-même
01:34:36 et totalement hors-sol.
01:34:39 C'est plutôt sain, tant mieux,
01:34:41 parce que c'est une élection européenne qui se prépare, et pas une élection nationale.
01:34:44 C'est bien que ce soit
01:34:46 de vrais sujets européens
01:34:48 qui soient débattus durant cette campagne
01:34:50 des européennes.
01:34:52 Je remarque, effectivement,
01:34:54 l'une des choses qui a été abordée, je crois que c'était
01:34:56 Éric Zemmour qui l'évoquait, la situation
01:34:58 par exemple
01:35:00 de la Belgique. Les agriculteurs
01:35:02 belges, en ce moment,
01:35:04 sont tous hors la loi
01:35:06 vis-à-vis du droit européen, parce que
01:35:08 le droit européen
01:35:10 pose fixe des fenêtres de plantation
01:35:12 et de récolte. Or, avec les pluies
01:35:14 dingues de ces dernières semaines
01:35:16 dans le Nord, et le gel qui vient
01:35:18 d'arriver, les exploitations
01:35:20 ne peuvent pas, les exploitants
01:35:22 ne peuvent pas travailler dans leurs champs.
01:35:24 Et donc, soit ils ne reçoivent pas
01:35:26 d'aide, soit, pour certains,
01:35:28 ils sont même soumis à des amendes.
01:35:30 Si vous voulez, les normes européennes ne tiennent pas compte
01:35:32 des variations climatiques, par exemple.
01:35:34 Ça vous montre un peu le niveau de réforme.
01:35:36 Est-ce que pour régler la situation, il faudrait
01:35:38 supprimer la Commission européenne,
01:35:40 comme le préconise Nicolas Dupont-Aignan ?
01:35:42 Il l'a déclaré sur CNews hier matin.
01:35:44 Il y a beaucoup de choses à réformer.
01:35:46 La démission
01:35:48 de Charles Michel scandalise
01:35:50 beaucoup, beaucoup, même
01:35:52 d'européistes convaincus.
01:35:54 Et la suppression
01:35:56 de la Commission pourrait être
01:35:58 l'une des pistes de réflexion.
01:36:00 Vous remarquerez que c'est la première fois qu'on a une élection
01:36:02 européenne où il n'y a plus aucun
01:36:04 anti-européen. Vous avez des gens
01:36:06 qui veulent modifier l'Europe, mais vous n'avez plus
01:36:08 d'anti-européen convaincu qui peut
01:36:10 être élu à Bruxelles.
01:36:12 Merci Jonathan, je sous-mercie également Alice Cordier.
01:36:14 On marque une pause, on se retrouve
01:36:16 pour le point sur l'actualité.
01:36:18 On va encore parler de l'agriculture, je vous le disais, avec
01:36:20 notre invité dans quelques instants. On évoquera aussi
01:36:22 avant 17h,
01:36:24 pour voir cette interview, soyez avec nous,
01:36:26 l'un des 700
01:36:28 voyageurs du Paris-Clairmont dans le train
01:36:30 qui a passé 11h30 dans ce train-là,
01:36:32 sans électricité, sans chauffage,
01:36:34 sans nourriture, un survivant.
01:36:36 A tout de suite.
01:36:38 Toujours en direct sur
01:36:42 notre antenne sur CNews,
01:36:44 180 minutes info avec Florian Tardif
01:36:46 du service politique de CNews,
01:36:48 avec Jean-Baptiste Souffron et Edouard Labollé.
01:36:50 Bonjour, qui nous a rejoints sur le plateau.
01:36:52 Vous allez pouvoir
01:36:54 réagir bien évidemment, mais pendant
01:36:56 l'heure précédente, CNews était partout
01:36:58 et vous a proposé un multiplex
01:37:00 de l'intervention politique sur
01:37:02 la thématique des agriculteurs, que ce soit avec Gabriel
01:37:04 Attal, avec Marc Faineau, le ministre
01:37:06 de l'Agriculture, Jordan Bardella ou encore
01:37:08 Éric Zemmour. Et à la lumière
01:37:10 de ces interventions, la synthèse
01:37:12 que nous faisions tout à l'heure, Edouard Labollé, c'était de
01:37:14 dire qu'ils se sont emparés, que les politiques se sont emparés
01:37:16 en effet d'un sujet qui
01:37:18 devient de plus en plus brûlant et
01:37:20 qu'ils sont à peu près tous du
01:37:22 même avis finalement sur les difficultés
01:37:24 européennes par rapport aux normes
01:37:26 européennes de pouvoir bien travailler
01:37:28 quand on est un agriculteur, un paysan français.
01:37:30 Et oui, c'est tout à fait le
01:37:32 bon constat je pense, la bonne analyse.
01:37:34 Aujourd'hui on a des agriculteurs qui sont écrasés
01:37:36 par les normes, les réglementations, les
01:37:38 lois, le Bruxelles, le bureaucrate
01:37:40 technocrate et nos agriculteurs
01:37:42 qui nourrissent toute la France
01:37:44 qui font des semaines de 60,
01:37:46 70 heures voire plus, sont confrontés
01:37:48 à une réalité implacable et
01:37:50 on sait qu'il y a à peu près je crois un suicide
01:37:52 un agriculteur qui suicide
01:37:54 tous les deux jours, 180, c'est 30%
01:37:56 de plus que dans les autres professions.
01:37:58 Donc ça montre qu'il y a au moins un malaise
01:38:00 voire plus une détresse, un ras-le-bol
01:38:02 et aujourd'hui c'est
01:38:04 la fronte des agriculteurs, ce n'est que le symptôme
01:38:06 le plus visible.
01:38:08 Les politiques peuvent-ils vraiment changer les choses
01:38:10 Jean-Baptiste Souffrond ? Parce que là il y a
01:38:12 évidemment les promesses, les promesses
01:38:14 électoralistes, comme le disait
01:38:16 tout à l'heure Florian Tardif,
01:38:18 la campagne pour les européennes a
01:38:20 véritablement commencé mais franchement
01:38:22 pour le quotidien on sera avec un agriculteur
01:38:24 tout à l'heure, par rapport à la situation
01:38:26 qui est très compliquée.
01:38:28 C'est pour ça que c'est au moment de la campagne
01:38:30 des européennes que le sujet émerge
01:38:32 et il émerge en France et partout en Europe.
01:38:34 Et pourquoi ? Pour une fois c'est intéressant
01:38:36 c'est-à-dire que c'est un sujet européen dont on parle
01:38:38 pendant une campagne européenne. Donc là vraiment
01:38:40 il y a une espèce de cohérence et de logique.
01:38:42 Maintenant, c'est vrai qu'on a l'impression d'être
01:38:44 face un petit peu à un manque d'imagination, comme vous le disiez
01:38:46 on a le sentiment que les politiques
01:38:48 disent tous un petit peu la même chose. Mais là-dessus
01:38:50 est-ce que ce n'est pas d'une certaine manière
01:38:52 aussi une usure pour le gouvernement ?
01:38:54 Une forme d'usure de pouvoir qui paye
01:38:56 une politique, au moins depuis 7 ans
01:38:58 comme disait Jordan Barlella, mais en réalité qui remonte
01:39:00 à 2012, à François Hollande,
01:39:02 avec l'acceptation de traités,
01:39:04 avec l'ouverture des frontières
01:39:06 et avec finalement
01:39:08 des agriculteurs qui ne se sentent plus protégés
01:39:10 et qui en fait, au-delà de se sentir plus protégés
01:39:12 sont souvent, effectivement, dans les faits
01:39:14 moins protégés qu'ils ne l'étaient
01:39:16 auparavant. Il y a peut-être aussi un manque
01:39:18 de travail, si vous voulez, et
01:39:20 à ce titre, ben oui, c'est un petit peu normal
01:39:22 que ceux qui soient à 30% dans les sondages
01:39:24 aujourd'hui, ce soit le Rassemblement National
01:39:26 plutôt que
01:39:28 le camp du gouvernement. Mais
01:39:30 j'ai envie de dire, là-dessus
01:39:32 on va peut-être entendre d'autres voix qui vont commencer
01:39:34 à émerger, peut-être que les agriculteurs
01:39:36 à travers aussi leur...
01:39:38 on n'est pas du tout dans une fronde pour l'instant
01:39:40 mais à travers leur
01:39:42 façon dont ils sont en train de prendre
01:39:44 le débat et de le faire émerger
01:39:46 vont pouvoir, eux,
01:39:48 suggérer des solutions qui sont peut-être un peu plus
01:39:50 originales que simplement ce qu'annonçait par exemple
01:39:52 Gabriel Attal, qui est important aussi,
01:39:54 c'est la transmission des exploitations et là on a vu
01:39:56 c'était intéressant dans votre duplex avec
01:39:58 d'un côté Jordan Merdada qui le disait de façon encore
01:40:00 plus concrète que Gabriel Attal,
01:40:02 c'était d'un côté Gabriel Attal qui annonce une loi en disant
01:40:04 "on va faire quelque chose sur la transmission, sur les successions
01:40:06 aux postes d'agriculteurs" et finalement Jordan Merdada
01:40:08 qui disait "oui, on veut juste qu'il n'y ait pas de frais de succession".
01:40:10 Voilà. Et on a fait les deux
01:40:12 proposes, quasiment la même chose. Est-ce que franchement les enfants
01:40:14 d'agriculteurs aujourd'hui ont envie de faire ce métier
01:40:16 quand ils voient leurs parents qui pendant des années
01:40:18 et des années travaillent sans gagner d'argent
01:40:20 qui sont exemples que pour beaucoup
01:40:22 ce sont des drames humains ?
01:40:24 Écoutez, moi c'est exactement mon sentiment
01:40:26 c'est que c'est pas là qu'est
01:40:28 uniquement le fond du débat. Attention, c'est important
01:40:30 j'imagine que le problème c'est que
01:40:32 quand vous êtes politique, il faut aussi proposer des choses qui soient
01:40:34 concrètes, qui s'expriment
01:40:36 vraiment dans la vie des gens. Mais au-delà
01:40:38 de ça, que disent les agriculteurs ?
01:40:40 Ils disent qu'en fait ils se suicident.
01:40:42 Voilà. C'est ça qui est grave. Aujourd'hui
01:40:44 ils expriment une dépression, un mal-être,
01:40:46 le sentiment d'être exclu
01:40:48 du débat, d'être exclu des solutions.
01:40:50 Quand on parle des changements, etc.,
01:40:52 des changements sociétaux, et bien finalement
01:40:54 les agriculteurs sont les laissés pour compte.
01:40:56 On ne les met pas dans le débat.
01:40:58 C'est ce qui s'est passé en Allemagne, c'est ce qui s'est passé
01:41:00 aux Pays-Bas où les sujets qui ont
01:41:02 déclenché la colère des agriculteurs
01:41:04 n'étaient pas exactement des sujets de normes
01:41:06 pointillistes ou ce genre de choses.
01:41:08 On est pas dans l'an... Si vous voulez, on
01:41:10 parle de la mouche Suzuki, mais
01:41:12 c'est pas le débat. En réalité
01:41:14 ce qui est apparu c'est
01:41:16 pour les Pays-Bas, c'était le changement
01:41:18 des normes relatives aux émissions de CE2
01:41:20 qui impliquait de fermer
01:41:22 les exploitations pour
01:41:24 contrôler les vaches
01:41:26 des Pays-Bas. En Allemagne
01:41:28 c'est le changement de carburant, le passage
01:41:30 à un carburant taxé
01:41:32 qui, pareil, déclenche le débat. D'ailleurs en France
01:41:34 c'est également un sujet, le carburant taxé, pas
01:41:36 taxé, etc., c'est un gros débat.
01:41:38 Mais tout ça, si vous voulez, c'est cette confrontation
01:41:40 dont ils ont le sentiment qu'on prend des
01:41:42 décisions qui sont impactantes
01:41:44 à grand niveau sur eux
01:41:46 et ils font pas partie des
01:41:48 discussions. - Les informations dans 30 secondes
01:41:50 feront un tardif. On va continuer le débat
01:41:52 évidemment avec d'autres invités sur l'agriculture.
01:41:54 Les agriculteurs sont-ils la nouvelle
01:41:56 menace gilet jaune pour le gouvernement ?
01:41:58 - Oui, en tout cas, alors je sais pas
01:42:00 s'il y aura une fronde comme on
01:42:02 l'a pu le connaître en 2018-2019
01:42:04 à l'époque des gilets jaunes,
01:42:06 mais c'est un sujet d'inquiétude
01:42:08 au sommet de l'État.
01:42:10 - Inquiétude au sommet de l'État et on va
01:42:12 en parler avec le secrétaire
01:42:14 général adjoint des jeunes
01:42:16 agriculteurs dans quelques instants. D'autres
01:42:18 témoignages à venir. Le reste
01:42:20 de l'actualité, c'est maintenant.
01:42:22 On vous retrouve, Isabelle Piboulot
01:42:24 après ses directs avec les différents
01:42:26 politiques sur la thématique des agriculteurs.
01:42:28 Voilà le reste de l'information. - Absolument.
01:42:30 Vous avez pu l'entendre il y a quelques
01:42:32 minutes sur notre antenne. L'agriculture
01:42:34 est notre plus grande chance. C'est ce qu'a
01:42:36 souligné le Premier ministre à Saint-Laurent-Dany
01:42:38 dans le Rhône. Gabriel Attal promet
01:42:40 de faciliter la vie des agriculteurs
01:42:42 et de lever tous les freins qui empêchent
01:42:44 les jeunes de s'installer dans une filière
01:42:46 peu attractive. Face à la fronde,
01:42:48 le chef du gouvernement doit s'entretenir
01:42:50 lundi soir avec les responsables des syndicats
01:42:52 alliés FNSEA et
01:42:54 jeunes agriculteurs. Dans le reste
01:42:56 de l'actualité, Éric Zemmour en déplacement
01:42:58 dans les Yvelines à l'occasion de la galette
01:43:00 des rois de la fédération locale.
01:43:02 Le président de Reconquête a tenu
01:43:04 une conférence de presse devant plusieurs
01:43:06 centaines de personnes. Éric Zemmour
01:43:08 a notamment pointé du doigt les dysfonctionnements
01:43:10 autour des hôpitaux, de l'école
01:43:12 ou encore de la justice jugée
01:43:14 trop lente. Écoutez.
01:43:16 Nous passons la moitié
01:43:18 de notre temps à travailler
01:43:20 pour un hôpital tiermontisé,
01:43:22 une école
01:43:24 où on ne sait plus ni lire,
01:43:26 ni écrire, ni compter, une France
01:43:28 transformée en désert médical,
01:43:30 une police dont les moyens sont réduits à l'os,
01:43:32 une armée échantillonnesque,
01:43:34 une poste qui marche
01:43:36 moins bien qu'Amazon, une justice
01:43:38 si lente et si laxiste qu'on se demande
01:43:40 à quoi servent les 10 milliards
01:43:42 d'euros que nous leur donnons chaque année.
01:43:44 Un mot de l'actualité
01:43:46 judiciaire. Impliqués dans l'affaire
01:43:48 Théo, trois policiers ont été
01:43:50 condamnés hier à des peines allant
01:43:52 de trois à douze mois de prison avec
01:43:54 sursis. La cour d'assises de
01:43:56 Seine-Saint-Denis a tranché, sept ans après
01:43:58 les faits, un verdict en deçà
01:44:00 des réquisitions de l'avocat général
01:44:02 mais accueilli comme un soulagement
01:44:04 à la défense, les précisions de Maxime Leguay.
01:44:06 Dans une atmosphère
01:44:10 électrique et après plus
01:44:12 de 9 heures de délibérés, la
01:44:14 justice a rendu son verdict dans
01:44:16 l'affaire Théo. Ce soir
01:44:18 a été rendu
01:44:20 une décision
01:44:22 qui dit la vérité dans ce dossier
01:44:24 et qui dit très clairement
01:44:26 que les violences qui ont été
01:44:28 commises sur Théo sont des violences
01:44:30 illégitimes. Le gardien de la paix
01:44:32 Marc-Antoine Castellan a été
01:44:34 condamné à douze mois de prison avec sursis
01:44:36 et une interdiction d'exercer sur la voie
01:44:38 publique pendant cinq ans. Une décision
01:44:40 accueillie comme un soulagement
01:44:42 par son avocat. Notre client
01:44:44 ressort de la cour d'assises
01:44:46 en étant condamné pour un délit
01:44:48 mais pas pour un crime.
01:44:50 C'est à dire que pour la première fois depuis
01:44:52 sept ans, ce qu'il dit depuis la
01:44:54 première minute, à savoir
01:44:56 "je ne suis pas un criminel" a été
01:44:58 entendu. Insatisfait,
01:45:00 les soutiens de Théo, présents
01:45:02 en nombre au tribunal, réclament
01:45:04 davantage de sévérité.
01:45:06 Du côté des syndicats de police,
01:45:10 on retient surtout sept ans d'allégations
01:45:12 qui viennent d'être démenties.
01:45:14 Entendez bien, au milieu des hurlements,
01:45:16 sept ans de diffamation,
01:45:18 sept ans de criminalisation,
01:45:20 sept ans du mot "viol",
01:45:22 de cette diffamation prononcée
01:45:24 qui aujourd'hui a été reconnue
01:45:26 comme fausse.
01:45:28 Les peines de trois mois de prison avec sursis
01:45:30 ont également été prononcées à l'encontre
01:45:32 des deux autres policiers présents
01:45:34 lors de l'intervention de 2017.
01:45:36 Plusieurs centaines de personnes,
01:45:38 dont de nombreux élus, se sont rassemblées
01:45:40 devant l'hôtel de ville de
01:45:42 Saint-Denis en fin de matinée pour rendre hommage
01:45:44 à ceux d'en haut. Mercredi soir,
01:45:46 l'adolescent de 14 ans a été tué d'un
01:45:48 coup de couteau sur un quai de métro.
01:45:50 Des appels au calme ont été lancés.
01:45:52 Depuis plusieurs jours, la plus grande
01:45:54 ville de Saint-Denis connaît un contexte
01:45:56 de vive tension. Les habitants craignent
01:45:58 pour leur sécurité. Écoutez quelques réactions
01:46:00 de participants du rassemblement.
01:46:02 Hier, j'ai pas mis mes enfants à l'école
01:46:04 parce que j'ai trop peur.
01:46:06 J'ai peur de ce qui se passe à Saint-Denis maintenant.
01:46:08 Aller jusqu'à tuer un enfant de 14 ans,
01:46:10 c'est n'importe quoi.
01:46:12 Parce que si c'est un enfant de 14 ans qui se fait
01:46:14 assassiner, ça va peut-être mon fils, ça va peut-être
01:46:16 mon petit frère. C'est mon petit frère
01:46:18 en vérité. Et ça me touche.
01:46:20 Ça me touche autant que...
01:46:22 J'ai une fille qui va au collège
01:46:24 l'année prochaine.
01:46:26 On est tous concernés en vérité. C'est tous nos enfants.
01:46:28 Je vous retrouve à 16h30
01:46:30 pour un prochain point sur l'actualité.
01:46:32 La suite de 180 minutes Impôts Week-end
01:46:34 avec vous Lionel. - Merci Isabelle.
01:46:36 A tout à l'heure pour l'info et nous continuons
01:46:38 notre thématique et on continue
01:46:40 à filer la thématique agriculture
01:46:42 avec ces agriculteurs mobilisés depuis mardi.
01:46:44 Vous avez entendu différentes réactions politiques,
01:46:46 que ce soit Gabriel Attal, Jordan Bardella
01:46:48 ou encore Marc Fersenot, le ministre
01:46:50 de l'Agriculture, il y a quelques instants en direct
01:46:52 sur notre antenne. Cette mobilisation
01:46:54 continue. Après avoir manifesté dans les rues de Toulouse
01:46:56 il bloque, ces agriculteurs, plusieurs
01:46:58 routes dans la région, dont la 64 près
01:47:00 de la Ville Rose avec leur tracteur.
01:47:02 Mobilisation donc toujours très
01:47:04 dense. Une délégation a été reçue par le
01:47:06 préfet de la Haute-Garonne aujourd'hui, à la demande
01:47:08 d'ailleurs d'Emmanuel Macron, qui demande
01:47:10 que les préfets reçoivent les agriculteurs. Jean-Luc
01:47:12 Thomas, vous êtes sur place pour ces
01:47:14 news. Savez-vous ce qui s'est dit cet
01:47:16 après-midi ?
01:47:18 - Eh bien écoutez,
01:47:20 non, je ne sais pas encore
01:47:22 puisque la réunion continue
01:47:24 ici à la préfecture de
01:47:26 Haute-Garonne. La dizaine
01:47:28 d'agriculteurs sont
01:47:30 rentrés aux environs de
01:47:32 14h30 et de
01:47:34 nombreux journalistes sont
01:47:36 là pour les attendre à
01:47:38 la sortie. Mais rien, mais absolument
01:47:40 rien n'a filtré
01:47:42 de cette réunion.
01:47:44 Les gens qui connaissent
01:47:46 bien ici disent que
01:47:48 le fait que ça puisse durer
01:47:50 peut-être, ça voudrait dire
01:47:52 qu'il y aurait des
01:47:54 avancées. Mais ce qui est sûr, et c'est
01:47:56 ce que nous ont dit les agriculteurs
01:47:58 juste avant de rentrer,
01:48:00 c'est qu'il fallait qu'il y ait
01:48:02 réellement du concret,
01:48:04 sinon les blocages
01:48:06 continueraient un petit peu partout ici
01:48:08 dans la région. - Jean-Luc Thomas
01:48:10 en direct de Toulouse avec Hervé Grandchamp
01:48:12 pour les images. J'ajoute,
01:48:14 on l'a entendu tout à l'heure, que la FNSEA
01:48:16 sera reçue lundi soir par
01:48:18 Gabriel Attal. Notre invité
01:48:20 pour évoquer cette thématique
01:48:22 de l'agriculture, c'est Quentin Leguillou, secrétaire
01:48:24 général adjoint des Jeunes Agriculteurs. Merci
01:48:26 d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes
01:48:28 maraîcher, éleveur en
01:48:30 Neu-et-Loire et évidemment très
01:48:32 inquiet pour votre profession, pour
01:48:34 votre avenir et peut-être même pour l'avenir
01:48:36 du pays. Pourquoi, selon vous,
01:48:38 expliquez-le avec vos mots, la situation
01:48:40 est si grave que cela ?
01:48:44 - Alors, ce qui se passe, c'est que
01:48:46 ça fait un petit bout de temps déjà que la grogne
01:48:48 monte un petit peu dans la campagne.
01:48:50 Avec la
01:48:52 guerre en Ukraine, le Covid
01:48:54 en amont, aujourd'hui il y a une perte réelle
01:48:56 de revenus sur les fermes.
01:48:58 Donc aujourd'hui on est plein effet
01:49:00 ciseaux. On nous demande, nous, de baisser nos tarifs.
01:49:02 On a des charges qui sont encore très très élevées
01:49:04 sur les exploitations. On arrive à bout.
01:49:06 En face de ça, on nous met une concurrence ukrainienne,
01:49:08 notamment des céréales
01:49:10 et des aliments pour bovins qui rentrent
01:49:12 directs en France
01:49:14 à des coûts moindres
01:49:16 que nous, on pourrait vendre nos céréales.
01:49:18 Donc, concurrence totalement déloyale
01:49:20 avec des produits d'importé.
01:49:22 En face de ça,
01:49:24 on nous rajoute des normes encore et encore.
01:49:26 On a eu une augmentation sur
01:49:28 le GNR avec la réduction
01:49:30 d'aides et
01:49:32 une hausse des TVA,
01:49:34 du moins des taxes sur les GNR.
01:49:36 En plus de ça, on nous parle toujours
01:49:38 de l'eau et des stockages de l'eau.
01:49:40 On se retrouve avec
01:49:42 des rétentions d'eau de plus en plus dégradées.
01:49:44 On nous accompagne plus
01:49:46 sur les stockages de l'eau,
01:49:48 sauf que là, vous pouvez le voir, l'eau circule
01:49:50 en ce moment avec les quantités qu'on a.
01:49:52 On la laisse partir et re-belote. Dans 6 mois,
01:49:54 on va repartir sur des sécheresses.
01:49:56 On a des normes de plus en plus fortes.
01:49:58 On a l'éco-phyto 2030
01:50:00 qui nous demande une réduction de 50%
01:50:02 d'usage de phyto. Et en face de ça,
01:50:04 on n'a aucune solution.
01:50:06 Aujourd'hui, on veut de la vision d'avenir.
01:50:08 On veut du revenu sur les exploitations.
01:50:10 On ne l'a pas,
01:50:12 on ne l'a plus. L'État
01:50:14 fait un petit peu la sourde oreille.
01:50:16 Donc aujourd'hui, la grogne
01:50:18 monte dans les compagnes.
01:50:20 Et maintenant, avec le National
01:50:22 JIA et FNSEA,
01:50:24 nous allons demander une sortie nationale
01:50:26 et une mobilisation nationale partout en France
01:50:28 dans les jours à venir.
01:50:30 Avant d'évoquer les réactions des politiques,
01:50:32 qui ont été nombreuses cet après-midi,
01:50:34 et de vous demander de réagir également,
01:50:36 je veux que tous ceux qui nous regardent
01:50:38 sur ces news aujourd'hui, pour qu'ils comprennent bien,
01:50:40 est-ce que vous pouvez nous exposer votre situation ?
01:50:42 Est-ce qu'elle est similaire à tous les autres
01:50:44 agriculteurs qui manifestent ?
01:50:46 Et est-ce que c'est une situation financière
01:50:48 notamment, qui est particulièrement
01:50:50 compliquée, voire dramatique ?
01:50:52 Oui, alors
01:50:54 aujourd'hui, je vais vous prendre
01:50:56 un exemple, moi, en Eure-et-Loire,
01:50:58 avec notre caisse sociale
01:51:00 MSA, du coup la mutualité
01:51:02 sociale agricole.
01:51:04 Sur les deux dernières années,
01:51:06 on avait à peu près 12-13 cas d'agriculteurs
01:51:08 en difficulté. Cette année,
01:51:10 et depuis très longtemps, il faut remonter
01:51:12 en 2016 pour voir ça,
01:51:14 nous sommes à plus de 150 agriculteurs
01:51:16 en très grande difficulté.
01:51:18 Et quand ils sont recensés comme ça,
01:51:20 la MSA, ça vendit qu'il y a des problèmes
01:51:22 financiers, et qu'ils ont des problèmes aussi,
01:51:24 voire,
01:51:26 vous connaissez la suite, mais
01:51:28 quand ça va mal sur l'exploitation,
01:51:30 qu'il n'y a plus d'argent,
01:51:32 il y a des pensées, on va dire,
01:51:34 très négatives chez les agriculteurs.
01:51:36 L'agriculture, c'est avant tout
01:51:38 un métier d'amour, un métier
01:51:40 où, quand on s'engage dedans
01:51:42 à 20 ans, on espère pouvoir
01:51:44 continuer d'être agriculteur jusqu'à 60,
01:51:46 65, 70, 75 ans.
01:51:48 Et se dire que
01:51:50 de voir tout abandonner parce qu'il n'y a
01:51:52 plus de revenus, parce qu'on ne peut plus
01:51:54 payer, parce qu'on ne peut plus s'en sortir,
01:51:56 les pensées négatives arrivent très vite
01:51:58 sur les exploitations. Donc aujourd'hui, il n'est pas
01:52:00 une question d'aller
01:52:02 à l'abandon des agriculteurs.
01:52:04 Il faut soutenir tous ces agriculteurs
01:52:06 qui sont là. Financièrement, moi aussi,
01:52:08 j'ai perdu plus de 50% de mon revenu.
01:52:10 Il y a des années,
01:52:12 on peut se dire qu'on aimerait passer de la PAC.
01:52:14 J'aimerais me passer de la PAC. Malheureusement,
01:52:16 cette année encore, c'est la PAC qui va me payer mon salaire.
01:52:18 C'est scandaleux. Il faudrait
01:52:20 que la PAC puisse nous
01:52:22 accompagner, nous accompagner en termes
01:52:24 d'écologie, comme l'État et le gouvernement
01:52:26 vous nous amenez. On veut une PAC d'écologie.
01:52:28 Certes, on y va, sauf qu'aujourd'hui,
01:52:30 malheureusement, la PAC nous sert de revenu.
01:52:32 C'est un scandale. Il faudrait qu'on puisse
01:52:34 vivre sans subvention,
01:52:36 sans intérêt directement,
01:52:38 vivre de son métier. Je pense qu'aujourd'hui,
01:52:40 tout le monde rêve de vivre de son métier.
01:52:42 Quand on part travailler le matin,
01:52:44 on a envie de rentrer le soir en étant
01:52:46 indépendant financièrement
01:52:48 et libre de son métier.
01:52:50 Aujourd'hui, nous sommes retenus. On a
01:52:52 des obligations, ce que je vous
01:52:54 disais. On a le règlement
01:52:56 sur lequel il a été en discussion
01:52:58 avec l'Europe. Maintenant, on nous parle d'une intégration
01:53:00 de l'Ukraine ou pas, mais
01:53:02 à quel coût pour l'agriculture française ?
01:53:04 On nous parle,
01:53:06 là, des nouvelles normes
01:53:08 sur les réductions éco-phyto.
01:53:10 50% de phyto en moins.
01:53:12 Personnellement, sur ma ferme, je me pose
01:53:14 des questions d'avenir sur mon exploitation.
01:53:16 C'est...
01:53:18 C'est pas possible.
01:53:20 On ne comprend pas où va ce
01:53:22 gouvernement et c'est
01:53:24 toutes ces normes à la suite qu'on
01:53:26 nous met.
01:53:28 On...
01:53:30 On a du mal à suivre un petit peu. Là, aujourd'hui, on demande
01:53:32 vraiment à l'État de revoir sa copie.
01:53:34 Peut-être une pause normative,
01:53:36 peut-être de nous laisser un petit peu respirer,
01:53:38 de nous accompagner. Il y a des
01:53:40 endroits, notamment viticulture
01:53:42 sud de la France, Occitanie, qui sont
01:53:44 en crise très, très
01:53:46 grave côté vignoble.
01:53:48 Aujourd'hui, c'est de la vente à perte.
01:53:50 C'est pas possible. On est en pleine négociation
01:53:52 commerciale sur les EGA,
01:53:54 État Général d'Alimentation.
01:53:56 On nous demande de baisser
01:53:58 le prix de vente du lait et de la viande
01:54:00 en ayant des charges qui ont fait x2.
01:54:02 C'est pas possible. On ne peut pas.
01:54:04 Et pourtant, Quentin Legus, les politiques,
01:54:06 quand ils s'expriment, ont le sentiment
01:54:08 de donner un blanc-seing, en tout cas,
01:54:10 d'avoir fait ce qu'il faut. Je parle de politiques qui sont
01:54:12 au gouvernement, puisque on a entendu
01:54:14 Marc Fesneau tout à l'heure face à des agriculteurs
01:54:16 dans le Cher qui s'est exprimé.
01:54:18 Gabriel Attal, également, lorsqu'un
01:54:20 agriculteur, l'un de vos collègues, lui a
01:54:22 posé une question dans le Rhône
01:54:24 quand il était face aux Français
01:54:26 et pour autant, la réponse que vous faites,
01:54:28 c'est la même que vos collègues, c'est
01:54:30 que ça ne suffit pas et que vous n'êtes pas suffisamment aidés.
01:54:32 Ce qui veut dire que vous passez à l'action
01:54:34 aujourd'hui, vous bloquez les routes,
01:54:36 les autoroutes, vous étiez à l'initiative
01:54:38 notamment des panneaux inversés,
01:54:40 des panneaux routiers inversés.
01:54:42 Jusqu'où peut aller ce mouvement ?
01:54:44 Est-ce qu'il peut s'intensifier ?
01:54:46 Je vous pose la question directement. On l'a
01:54:48 prononcé sur ce plateau tout à l'heure
01:54:50 dans le cadre de nos débats. Est-ce que vous
01:54:52 avez le sentiment que vous allez
01:54:54 devenir les nouveaux Gilets jaunes ?
01:54:56 Alors, aujourd'hui, oui,
01:55:00 on a repris, nous, nationalement,
01:55:02 avec l'initiative du Tarn qui avait
01:55:04 commencé sur le retournement des panneaux,
01:55:06 on a pris aujourd'hui
01:55:08 une mobilisation nationale.
01:55:10 Aujourd'hui, l'appel à mobilisation
01:55:12 est lancé, il n'est pas question
01:55:14 de Gilets jaunes.
01:55:16 Aujourd'hui, on est vraiment sur
01:55:18 une sortie agricole et tout autre
01:55:20 manif agricole comme on a su faire
01:55:22 les années antérieures.
01:55:24 Aujourd'hui, c'est qu'on se fasse
01:55:26 entendre, voire même
01:55:28 qu'on applique un petit peu ce qu'on essaye
01:55:30 de demander. On est prêts à être au travail,
01:55:32 on est prêts, nous, à parler écologie
01:55:34 et réduction de phyto, mais pour ça,
01:55:36 il faut nous écouter un petit peu.
01:55:38 Aujourd'hui, on a des connaissances
01:55:40 de territoire, on est agriculteur,
01:55:42 on sait ce qu'on fait quand même sur nos fermes,
01:55:44 on ne fait pas ça pour le plaisir
01:55:46 de se lever le matin, d'aller épendre
01:55:48 des produits phytosanitaires,
01:55:50 mais voilà.
01:55:52 Aujourd'hui, on veut de l'écoute,
01:55:54 on veut de l'attention agricole,
01:55:56 on veut du revenu sur les fermes, donc on va sortir.
01:55:58 L'idée, c'est
01:56:00 de lancer des mobilisations partout
01:56:02 en France, et puis
01:56:04 s'il faut se finir
01:56:06 à Paris, bloquer le périph' ou bloquer
01:56:08 la ville de Paris pendant 3 ou 4 jours,
01:56:10 voire plus,
01:56:12 on peut le faire.
01:56:14 Aujourd'hui, c'est ce qu'on dit au gouvernement, "écoutez-nous,
01:56:16 on peut le faire", et je pense que
01:56:18 en veille des élections européennes
01:56:20 et des Jeux Olympiques,
01:56:22 le gouvernement a tout intérêt à nous écouter.
01:56:24 Est-ce que ce mouvement
01:56:26 peut s'embraser en France et s'embraser
01:56:28 dans toute l'Europe, puisqu'on sait que la mobilisation
01:56:30 est venue dans un premier temps d'Allemagne,
01:56:32 la France a suivi assez rapidement,
01:56:34 il y a d'autres pays, les Pays-Bas,
01:56:36 la Pologne, qui sont dans une situation
01:56:38 qui semble similaire, et donc
01:56:40 est-ce que la cause paysanne,
01:56:42 la cause des agriculteurs, peut devenir
01:56:44 une cause européenne ?
01:56:46 L'Europe est en
01:56:50 grand virage agricole
01:56:52 depuis 6 mois,
01:56:54 1 an. L'Allemagne
01:56:56 a commencé, on avait commencé
01:56:58 un petit peu avec les panneaux, la gronde
01:57:00 montée, les Polonais ont commencé suite à la
01:57:02 guerre en Ukraine,
01:57:04 où les céréales
01:57:06 arrivaient directement en Pologne
01:57:08 à bas prix, les Polonais ont vendu
01:57:10 à paire pendant quasiment 6 mois,
01:57:12 donc ça a été très très compliqué.
01:57:14 Le Pays-Bas n'est pas loin
01:57:16 d'aller nous rejoindre, la Belgique
01:57:18 aussi, tous les
01:57:20 pays aujourd'hui européens
01:57:22 sont,
01:57:24 on va dire stigmatisés du côté agricole,
01:57:26 les agriculteurs sont
01:57:28 perdus sur une politique d'avenir.
01:57:30 Aujourd'hui c'est clairement ça, c'est quel avenir
01:57:32 pour notre agriculture ?
01:57:34 On a écrit la PLOA,
01:57:36 la future loi d'orientation agricole
01:57:38 qui va être avancée par M. Attal
01:57:40 et qui a été discutée tout
01:57:42 à l'heure sur les transmissions,
01:57:44 elle a été en grande partie écrite
01:57:46 par nous jeunes agriculteurs,
01:57:48 nous ce qu'on demande c'est une vision d'avenir, on veut
01:57:50 installer du jeune, on veut de l'attraction au métier,
01:57:52 on veut de la connaissance du métier,
01:57:54 sauf qu'aujourd'hui, comment
01:57:56 attirer du jeune quand on allume sa télé,
01:57:58 on voit qu'un agriculteur
01:58:00 se suicide tous les jours,
01:58:02 on voit qu'un agriculteur touche moins
01:58:04 que le SMIC, comment aujourd'hui
01:58:06 attirer du métier quand on voit sans cesse
01:58:08 des agriculteurs se plaindre ? Mais j'ai envie
01:58:10 de me dire, moi aussi je me plains malheureusement
01:58:12 parce qu'en fait nous sommes arrivés
01:58:14 dans une limite aujourd'hui qui n'est plus
01:58:16 tolérable. Le métier d'agriculteur
01:58:18 est une passion,
01:58:20 on vit pour notre passion, on travaille pour notre
01:58:22 passion, toucher de moins de 1000 euros, on peut
01:58:24 le faire et en fait on a envie
01:58:26 de dire c'est pas grave, sauf qu'au bout d'un moment on a une vie
01:58:28 de famille, on a envie de sortir aussi,
01:58:30 on a envie de vacances, on a envie de profiter
01:58:32 comme tout le monde et alors
01:58:34 qu'on a besoin des agriculteurs
01:58:36 trois fois par jour, le matin, le midi
01:58:38 et le soir pour manger, nous sommes
01:58:40 le métier le plus stigmatisé
01:58:42 et le moins valorisé en termes de revenus
01:58:44 et aujourd'hui c'est un scandale et aujourd'hui
01:58:46 encore une fois les agriculteurs vont sortir
01:58:48 manifester. On l'a bien compris, merci
01:58:50 Quentin Leguillouz pour votre intervention en direct
01:58:52 sur CNews, bon courage
01:58:54 pour la suite, en effet
01:58:56 avant la pause on va quand même échanger en plateau
01:58:58 sur ce qui a été dit parce que le témoignage, il faut
01:59:00 reconnaître, il est très fort, il est clair
01:59:02 évidemment, il est pertinent mais
01:59:04 surtout il est très fort et
01:59:06 avec beaucoup de pudeur je trouve que notre invité
01:59:08 met en exergue quand même
01:59:10 une situation avec des agriculteurs qui
01:59:12 se suicident, qui sont de plus en plus
01:59:14 nombreux à se retrouver dans des situations
01:59:16 très très compliquées et le paradoxe c'est que l'agriculture
01:59:18 nourrit les français mais que le métier d'agriculteur
01:59:20 semble totalement abandonné
01:59:22 par les politiques. Moi j'y vois
01:59:24 deux points, d'abord c'est que
01:59:26 pour les agriculteurs aujourd'hui, il y a aussi
01:59:28 ce sentiment qu'ils ont déjà vu ce film se
01:59:30 dérouler, ils ont vu ce film se dérouler pour
01:59:32 toute la France industrielle qui a été
01:59:34 désindustrialisée au fur et à mesure et aujourd'hui
01:59:36 qui n'a plus que ses yeux
01:59:38 pour pleurer et j'entends dans
01:59:40 le combat contre les normes un petit peu aussi
01:59:42 le combat contre l'administratif qui les écrase
01:59:44 exactement comme les médecins se
01:59:46 plaignent d'être écrasés par l'administratif chaque jour
01:59:48 il ne faut pas se leurrer, quand les agriculteurs
01:59:50 pourquoi est-ce que ce combat des agriculteurs prend
01:59:52 une dimension européenne et dans chaque pays
01:59:54 où il a explosé, il a eu un impact politique
01:59:56 très fort. Alors il ne faut pas croire
01:59:58 qu'en France ça ne sera pas le cas, mais pourquoi ?
02:00:00 Parce qu'en pratique
02:00:02 les agriculteurs ils mènent un combat pour toute la ruralité
02:00:04 c'est-à-dire qu'en fait
02:00:06 les explications à leurs problèmes, leurs
02:00:08 difficultés, ce sont les leurs bien sûr
02:00:10 au niveau concret, mais autour d'eux il y a
02:00:12 des familles, il y a des villages, il y a des zones
02:00:14 entières qui se sentent délaissées, écartées
02:00:16 et c'est en ça, si vous voulez
02:00:18 c'est à travers ce combat global pour
02:00:20 la ruralité et du coup
02:00:22 dans la recherche du vision d'avenir où la ruralité
02:00:24 serait incluse que
02:00:26 finalement il représente une vraie menace électorale
02:00:28 aujourd'hui pour Emmanuel Macron
02:00:30 et Gabriel Attal.
02:00:32 - Edouard Lavollé, on se demande si
02:00:34 cette situation n'est pas insoluble
02:00:36 parce que ce n'est pas nouveau ce phénomène de difficulté
02:00:38 pour les agriculteurs que ce soit en France
02:00:40 ou dans le reste de l'Europe, là aujourd'hui
02:00:42 ils sont obligés de manifester
02:00:44 parce qu'ils sont au pied du mur, mais
02:00:46 véritablement y a-t-il des solutions ?
02:00:48 - Bah oui c'est la grande question, le témoignage
02:00:50 il est à la fois édifiant, révoltant, il indique
02:00:52 plein de choses de la situation d'aujourd'hui
02:00:54 et on a l'impression un peu d'être dans une
02:00:56 impasse, qu'il n'y a pas de solution
02:00:58 pérenne pour l'instant et c'est pour ça
02:01:00 qu'on met en balance la
02:01:02 menace d'une fronde, d'une grève qui pour l'instant
02:01:04 ne prend pas encore totalement forme
02:01:06 mais qui peut s'embraser rapidement, comme vous l'avez dit, dans toute l'Europe
02:01:08 - Surtout si les routiers s'en mêlent, pardon
02:01:10 parce qu'il y a un métier assez cousin
02:01:12 quand même sur le prix des carburants
02:01:14 et les difficultés des agriculteurs, si les routiers s'en mêlent
02:01:16 la France peut être paralysée aussi
02:01:18 très vite. - Oui, on peut avoir une sorte de convergence des luttes
02:01:20 avec les routiers et les agriculteurs
02:01:22 et ça sera un vrai enjeu des élections européennes
02:01:24 et ça a été dit tout à l'heure
02:01:26 les élections européennes auront vraiment
02:01:28 un sujet européen en plein milieu
02:01:30 de ces élections et c'est pour ça que ça va être intéressant
02:01:32 de voir quelle place va prendre cette question-là
02:01:34 pendant le scrutin de juin.
02:01:36 - C'est l'agriculture, Florian Tardif, qui peut
02:01:38 décider du scrutin des élections européennes ?
02:01:41 - Je ne pense pas que ce sera l'unique sujet
02:01:44 en revanche, ce qui est intéressant
02:01:46 avec l'agriculture, c'est
02:01:48 que c'est le symbole
02:01:50 des mots MAX de notre société.
02:01:52 Ce qui est extrêmement intéressant
02:01:54 c'est qu'on voit
02:01:56 qu'il y a de plus en plus de défiance au sein
02:01:58 de la population vis-à-vis de l'Union
02:02:00 européenne, mais les Français
02:02:02 je pense ne sont pas contre l'Europe.
02:02:04 Ils sont contre cette suradministration.
02:02:07 Et pour préparer
02:02:09 la conférence de presse du président de la République
02:02:11 j'ai relu son petit livre
02:02:13 programmatique de sa
02:02:15 première campagne, "Révolution".
02:02:17 Et il y a un passage qui est intéressant,
02:02:19 il ne l'a pas appliqué malheureusement,
02:02:21 c'est qu'il disait à l'époque,
02:02:23 donc on est en 2016,
02:02:25 avant sa première élection, il faut faire
02:02:27 confiance à ceux qui font.
02:02:29 Et je pense que c'est un petit peu le problème
02:02:31 aujourd'hui de nos sociétés
02:02:33 globalement. C'est-à-dire que
02:02:35 nous sommes régi par des
02:02:37 personnes qui
02:02:39 mettent en place un certain nombre de
02:02:41 normes, un certain nombre de
02:02:43 règles, etc.
02:02:45 Sans prendre en compte ceux qui font.
02:02:47 C'est-à-dire que qu'est-ce qu'on entend avec ce
02:02:49 premier témoignage ? C'est extrêmement
02:02:51 intéressant, au-delà effectivement du fait
02:02:53 qu'ils ne sont pas assez bien payés
02:02:55 par rapport au travail qu'ils font, etc.
02:02:57 Ils disent, écoutez
02:02:59 juste faites-nous confiance.
02:03:01 Il y a un moment, on nous stigmatise sur l'écologie,
02:03:03 on nous demande de
02:03:05 respecter telle ou telle norme, etc.
02:03:07 Mais nous on sait. C'est-à-dire
02:03:09 écoutez-nous, entendez-nous,
02:03:11 on est prêt à faire des efforts sur un certain nombre de
02:03:13 domaines, sur par
02:03:15 exemple la problématique de l'eau.
02:03:17 On a vu, et ça a été
02:03:19 au cœur des débats ces derniers
02:03:21 mois, concernant les
02:03:23 méga-bassines,
02:03:25 où il y avait justement cette
02:03:27 stigmatisation d'un certain nombre d'agriculteurs.
02:03:29 Regardez ce qu'ils font,
02:03:31 ils sont en train d'assécher
02:03:33 les territoires en installant ces méga-bassines, etc.
02:03:35 Non, on tente de trouver des solutions.
02:03:37 Alors c'est peut-être pas la meilleure solution, mais on tente
02:03:39 d'en proposer une. Aidez-nous. Voici ce qu'ils
02:03:41 disent ces agriculteurs, c'est "Aidez-nous
02:03:43 et s'il vous plaît, faites confiance à
02:03:45 ceux qui font". Et je pense que
02:03:47 on réglerait un certain nombre
02:03:49 de questions aujourd'hui
02:03:51 qui sont pour l'heure insolubles
02:03:53 en faisant confiance à ceux qui font.
02:03:55 Un petit peu plus.
02:03:57 On marque une pause, on se retrouve avec nos invités dans
02:03:59 quelques instants. On fera le point sur l'actualité bien sûr
02:04:01 avec Isabelle Pigoulot, mais ne manquez pas
02:04:03 le témoignage de l'un des rescapés du
02:04:05 Paris-Clairmont. Plus d'une heure et demie
02:04:07 dans le train, sans électricité,
02:04:09 sans chauffage, sans nourriture. - On peut presque parler
02:04:11 de ça. - C'est une autre vie, c'est un peu paradoxal
02:04:13 en effet, mais c'est vraiment arrivé la nuit
02:04:15 dernière. A tout de suite.
02:04:17 Toujours en direct sur le plateau de 180 minutes
02:04:22 info, week-end. Jean-Baptiste Souffron,
02:04:24 Édouard Lavollée et Florian Tardif nous
02:04:26 accompagnent jusqu'à la fin de cette émission.
02:04:28 La dernière demi-heure, mais d'abord un point
02:04:30 complet sur l'information. Isabelle Pigoulot.
02:04:32 - À Saint-Laurent, en Danie, dans le Rhône,
02:04:34 Gabriel Attal a promis de
02:04:36 faciliter la vie aux agriculteurs
02:04:38 et de lever tous les freins qui empêchent
02:04:40 les jeunes de s'installer dans une filière
02:04:42 peu attractive. "L'agriculture
02:04:44 est un sujet absolument majeur
02:04:46 que je prends très au sérieux", a soutenu
02:04:48 le Premier ministre. Lundi soir,
02:04:50 il s'entretiendra avec les responsables
02:04:52 des syndicats alliés FNSEA
02:04:54 et Jeunes agriculteurs. Dans ce
02:04:56 contexte de fronde et pour tenter de
02:04:58 désamorcer la colère, le ministre
02:05:00 de l'Agriculture, Marc Faineau, est en
02:05:02 déplacement dans le Cher cet après-midi
02:05:04 pour participer à une réunion de travail
02:05:06 avec les organisations professionnelles
02:05:08 agricoles. Le ministre se rendra
02:05:10 également en Vendée lundi.
02:05:12 Et puis le rassemblement national
02:05:14 aussi est allé au contact des agriculteurs
02:05:16 cet après-midi. Jordan Bardella s'est
02:05:18 rendu sur les terres viticoles du Médoc
02:05:20 à Kerak. D'après le président du
02:05:22 RN, la colère du monde agricole
02:05:24 est un mouvement contre la politique
02:05:26 d'Emmanuel Macron et contre la politique
02:05:28 de l'Union européenne.
02:05:30 - Merci Isabelle Pigoulot.
02:05:32 17h pour le prochain point
02:05:34 complet sur l'actualité
02:05:36 sur CNews. Bien sûr,
02:05:38 ceux qui même prendront le train, je sais que
02:05:40 vous utilisez parfois le train, l'avion,
02:05:42 la voiture, mais le train c'est
02:05:44 évidemment très pratique pour l'environnement
02:05:46 aussi, ça peut aider. Prendre le train
02:05:48 entre Paris et Clermont c'est parfois
02:05:50 un défi, une aventure,
02:05:52 une épreuve. Plus de chauffage,
02:05:54 les toilettes HS, une nuit éprouvante
02:05:56 pour des passagers, donc du dernier Paris-Clermont
02:05:58 qui est arrivé ce matin après plus de
02:06:00 11 heures de voyage.
02:06:02 Plus de 700 passagers qui ont passé
02:06:04 en plus quelques heures dans le noir, sans chauffage,
02:06:06 des températures négatives
02:06:08 en raison d'une panne de la locomotive,
02:06:10 des pannes électriques
02:06:12 et William fait partie de ces
02:06:14 survivants du rail. Merci
02:06:16 d'être avec nous William en direct.
02:06:18 Racontez-nous votre périple, en tout cas
02:06:20 ce qui s'est passé cette nuit. Vous vouliez
02:06:22 donc prendre le train Paris-Clermont,
02:06:24 vous êtes arrivé à Bonport, mais
02:06:26 un peu tard.
02:06:28 - C'est exactement, je suis arrivé
02:06:30 à Clermont à 6h30
02:06:32 environ au lieu de 22h30
02:06:34 qui était l'horaire initial.
02:06:36 Et donc en effet, je suis resté
02:06:38 avec tous les autres passagers du train
02:06:40 environ 7 heures immobilisés
02:06:42 au milieu de nulle part et
02:06:44 ensuite il y a eu le reste du trajet à effectuer.
02:06:46 - Qu'est-ce qui s'est-il passé
02:06:48 alors justement ? Est-ce que vous avez été
02:06:50 informé très rapidement de
02:06:52 la panne, des raisons de cette panne
02:06:54 et de ce qui allait se passer ? Il arrive, ça nous est
02:06:56 tous arrivé qu'il y ait des retards,
02:06:58 parfois, ou de plus en plus fréquemment
02:07:00 dans les trains et qu'on n'ait pas
02:07:02 toujours des informations.
02:07:04 - Oui, tout à fait. Alors on nous a
02:07:06 prévenu tout d'abord qu'il y avait une panne de la locomotive,
02:07:08 notamment pour des raisons de battue.
02:07:10 Donc le conducteur était
02:07:12 censé réparer, malheureusement il n'a pas réussi.
02:07:14 On nous a donc prévenu qu'une locomotive
02:07:16 devait venir nous chercher.
02:07:18 Et cette locomotive au départ, elle devait arriver
02:07:20 à 22h30 selon les dires du contrôleur.
02:07:22 Finalement, elle est arrivée à
02:07:24 1h15 du matin.
02:07:26 - Comment s'est déroulée cette nuit de galère
02:07:28 pour vous, puisqu'apparemment il y a eu
02:07:30 une coupure électrique et vous avez eu froid ?
02:07:32 On vous a promis à manger, je crois que
02:07:34 vous avez eu une compote vers 2h, 2h30 du matin.
02:07:36 - Oui, c'est ça,
02:07:38 on nous a promis à manger. Bon, c'est un tas
02:07:40 de boulet, une compote et quelques petits biscuits.
02:07:42 Donc pas de quoi remplir un estomac
02:07:44 affamé. Et ça,
02:07:46 franchement, c'est juste scandaleux parce qu'on voit
02:07:48 à quel point la gestion de la situation est juste
02:07:50 catastrophique. - Le froid
02:07:52 et les coupures d'électricité, comment ça s'est passé ?
02:07:54 Vous en avez souffert ?
02:07:56 - Oui, on en a souffert, moi
02:07:58 et tous les passagers avec qui j'ai pu discuter.
02:08:00 Franchement, on avait juste super froid.
02:08:02 Heureusement, la Croix-Rouge est intervenue et nous a
02:08:04 distribué des couvertures
02:08:06 de survie pour nous
02:08:08 passer la sensation du froid.
02:08:10 Mais bon, on était tout de même dans une situation
02:08:12 très inconfortable, avec pas d'électricité,
02:08:14 donc des lumières très très faibles.
02:08:16 On était presque dans le noir.
02:08:18 Et en plus, le problème, c'est vraiment
02:08:20 cette faim, puisque certaines personnes ont vraiment
02:08:22 dû attendre très longtemps avant de pouvoir manger
02:08:24 quelque chose, et surtout, ils n'ont pas pu manger
02:08:26 grand-chose. - On voit sur la carte à côté
02:08:28 de vous, à l'écran, que vous avez été donc arrêté
02:08:30 et immobilisé à Nogent-sur-Vernisson.
02:08:32 C'est là où il y a eu la panne
02:08:34 de la locomotive. Vous avez pu échanger,
02:08:36 partager avec les
02:08:38 autres passagers. Que vous disait-il ?
02:08:40 Quels étaient les propos des autres voyageurs ?
02:08:42 - Eh bien, en fait,
02:08:44 ça dépendait. Il y avait deux types de personnes.
02:08:46 Ceux qui, comme moi, étaient habitués de la ligne
02:08:48 et qui savaient que ce genre d'incident, même si
02:08:50 celui-ci est particulièrement exceptionnel,
02:08:52 ce genre d'incident se produit très souvent.
02:08:54 Et puis, il y avait ceux qui prenaient
02:08:56 cette ligne de manière occasionnelle ou qui ne l'avaient
02:08:58 même jamais prise, et qui, pour le coup, étaient
02:09:00 très surpris, alors que, finalement, il y avait un contraste
02:09:02 entre nous, les habitués,
02:09:04 qui avions l'habitude de ce genre de galère.
02:09:06 - C'est-à-dire que c'est assez fréquent
02:09:08 que sur le Paris-Clairmont, il y ait des
02:09:10 incidents de ce genre ?
02:09:12 - Oui, oui, la ligne Paris-Clairmont est très connue
02:09:14 des usagers pour être l'une des pires de France.
02:09:16 Il y a sans arrêt des retards. Pas plus tard
02:09:18 qu'il y a à peine un mois, j'avais déjà
02:09:20 subi des retards, mes parents avaient déjà
02:09:22 subi des retards eux aussi, et c'est
02:09:24 pareil pour tout le monde, à chaque fois, il y a souvent
02:09:26 plusieurs heures de retard entre cette ligne Paris-Clairmont.
02:09:28 - Alors, vous allez bénéficier,
02:09:30 profiter normalement d'un remboursement
02:09:32 à 200% de votre billet,
02:09:34 mais pour autant, est-ce que c'est
02:09:36 une bonne compensation ?
02:09:38 - Franchement,
02:09:40 non, ce n'est pas vraiment une bonne compensation, et pour être
02:09:42 honnête, j'aurais juste préféré avoir un service de qualité
02:09:44 et qu'il soit respecté
02:09:46 en temps et en heure, et
02:09:48 j'exprime également un sentiment un peu de mal-être
02:09:50 vis-à-vis de ce
02:09:52 que j'estime être un espèce
02:09:54 d'achat de silence de la part
02:09:56 de la SNCF, qui essaie tant bien que
02:09:58 mal de pousser la poussière
02:10:00 sous le canapé pour faire en sorte
02:10:02 d'atténuer l'événement,
02:10:04 alors qu'en fait, on se rend bien compte que
02:10:06 cet événement, il n'est pas que isolé,
02:10:08 ça montre à quel point la
02:10:10 gestion de la SNCF est
02:10:12 complètement défaillante, puisque la réponse qui a été apportée
02:10:14 à ce problème n'était absolument pas
02:10:16 satisfaisante. - Oui, d'autant que, vous nous l'avez dit,
02:10:18 c'est assez fréquent, ce genre d'incidents sont
02:10:20 fréquents et fréquents sur la ligne
02:10:22 Paris-Clairmont, vous avez donc
02:10:24 l'impression qu'il y a une dégradation
02:10:26 en France, et notamment dans
02:10:28 l'étreint des services ?
02:10:30 - Dégradation,
02:10:32 il faudrait encore qu'il y ait eu un état positif
02:10:34 auparavant, je ne dirais pas que c'est le cas,
02:10:36 mais en tout cas, oui, on peut dire que
02:10:38 l'état, d'une manière générale, est catastrophique,
02:10:40 et je m'inquiète de savoir
02:10:42 comment la SNCF compte régler
02:10:44 ce problème. J'ai entendu dire
02:10:46 qu'en 2025, de nouvelles rails et
02:10:48 de nouvelles rames allaient être
02:10:50 achetées par la région pour cette
02:10:52 ligne, mais bon, ça reste encore
02:10:54 deux ans à attendre pour avoir un service
02:10:56 qui est censé fonctionner normalement,
02:10:58 parce qu'aujourd'hui, la norme, comme vous l'avez dit,
02:11:00 ça reste les retards. - Est-ce que vous allez reprendre
02:11:02 le train et le Paris-Clairmont, William ?
02:11:04 - Oui, je dois le
02:11:06 reprendre jeudi pour rentrer
02:11:08 sur Reims, là où j'étudie, donc je dois passer par
02:11:10 Paris puis à Reims, et je n'ai
02:11:12 pas le choix de prendre
02:11:14 le train, puisque
02:11:16 la SNCF, c'est un peu le monopole
02:11:18 du train
02:11:20 à l'heure actuelle pour faire ce genre de trajet.
02:11:22 Malheureusement, je suis contrainte
02:11:24 de prendre ce train, mais à l'avenir, peut-être que
02:11:26 j'essaierai d'autres alternatives,
02:11:28 comme le covoiturage, de manière un peu
02:11:30 plus fréquente pour réaliser ce genre de trajet.
02:11:32 - Donc vous aurez peut-être une petite appréhension jeudi, quand même.
02:11:34 Vous allez vous préparer et prendre vos
02:11:36 précautions personnelles si, d'aventure,
02:11:38 vous deviez encore attendre plusieurs
02:11:40 heures dans le train.
02:11:42 - Oui, exactement. Je vais appréhender
02:11:44 maintenant. Je sais que ce genre de situation,
02:11:46 que ce soit moi ou les autres passagers, on l'a
02:11:48 subie, peu importe ce qu'elle est, qu'elle soit bonne
02:11:50 ou mauvaise. Donc maintenant, on sait que c'est le facteur
02:11:52 chance qui joue, et j'espère juste
02:11:54 que jeudi, la chance sera de mon côté.
02:11:56 - Merci, William. On vous le souhaite. En tout
02:11:58 cas, bonne chance pour jeudi, pour prendre le train.
02:12:00 C'est quand même assez incroyable. Merci, William.
02:12:02 Merci d'avoir témoigné sur l'antenne de CNews.
02:12:04 Il a peu dormi, en plus, William, puisqu'il est
02:12:06 arrivé ce matin à 6h, 6h30,
02:12:08 alors qu'il aurait dû arriver à 22h.
02:12:10 Puis ensuite, il témoigne avec
02:12:12 nous, il doit reprendre le train. Mais
02:12:14 malheureusement, Jean-Baptiste Souffron, c'est
02:12:16 assez symptomatique, cet exemple-là,
02:12:18 même si c'est spectaculaire
02:12:20 sur la durée, sur les problèmes de
02:12:22 chauffage, c'est assez
02:12:24 récurrent, malheureusement. - En fait,
02:12:26 là, on est face à un super retard. On n'est même plus
02:12:28 sur un retard de 1h ou 2h, qui sont déjà
02:12:30 inacceptables, mais on est sur un super retard
02:12:32 de nombreuses heures, qui, en fait, devient
02:12:34 sur cette ligne un retard à répétition.
02:12:36 En 2019,
02:12:38 il y avait un retard de 11h, déjà.
02:12:40 En 2022, 20h de retard.
02:12:42 Un train qui était parti à 22h, qui est arrivé
02:12:44 le lendemain à 15h,
02:12:46 ou quelque chose comme ça. Et, si vous voulez,
02:12:48 cette ligne est un peu particulière. C'est pas n'importe quelle ligne,
02:12:50 ça fait partie des trois lignes en France
02:12:52 qui sont toujours
02:12:54 dont l'État reste l'autorité
02:12:56 organisatrice. Et donc,
02:12:58 en fait, on a raison... - Vous les connaissez, les deux autres ?
02:13:00 - Non, je ne sais pas lesquelles c'est. - Je crois qu'il y a le Paris-Briançon
02:13:02 dedans, avec notamment le train
02:13:04 de nuit du Paris-Briançon
02:13:06 et peut-être qu'aussi le train régional
02:13:08 entre Marseille et Briançon
02:13:10 encore connaît quelques difficultés.
02:13:12 - Et toutes ces lignes, en fait, sont un peu
02:13:14 abandonnées. Aujourd'hui, on va
02:13:16 plus vite à Marseille que
02:13:18 pour aller à Clermont-Ferrand.
02:13:20 Et, finalement, on promet...
02:13:22 Ça fait des années, si vous voulez, que les usagers s'en
02:13:24 plaignent. Et, naturellement, comme les
02:13:26 nouvelles rames, les nouveaux investissements tardent
02:13:28 à arriver, et bien, en fait, c'est la
02:13:30 catastrophe la plus totale au fur et à mesure.
02:13:32 On a un problème d'organisation et on a raison d'en faire
02:13:34 un sujet national, puisque c'est l'État
02:13:36 qui est responsable de cette ligne. - Est-ce que l'avocat
02:13:38 conseillerait d'attaquer la SNCF ?
02:13:40 - Non, non... - Parce que là, vous avez 700 clients potentiels,
02:13:42 quand même. - Moi, je pense que si
02:13:44 les clients ont ce qu'on appelle
02:13:46 une assurance protection juridique, c'est exactement
02:13:48 le bon moment de
02:13:50 l'utiliser, de la contacter et de leur demander
02:13:52 de prendre en charge si la SNCF ne
02:13:54 s'exécute pas. Mais, en général, la SNCF ne pose pas trop
02:13:56 de difficultés là-dessus. On a plus de problèmes avec les
02:13:58 employés de la SNCF. - Vous constaterez quand même, et vous serez
02:14:00 d'accord, il y a le système de remboursement et
02:14:02 les 200% du remboursement des billets, mais
02:14:04 c'est tellement compliqué
02:14:06 de faire la démarche, de remplir le
02:14:08 formulaire par Internet pour qu'il soit
02:14:10 validé que, franchement, moi, le premier,
02:14:12 je vous parle un tout petit peu de ma vie,
02:14:14 à un moment donné, j'abandonne, je dis tant pis.
02:14:16 Tant pis parce que c'est trop complexe.
02:14:18 - Oui, moi aussi, j'ai eu à le faire... - On pourrait simplifier
02:14:20 ça, quand même. - Ben, écoutez,
02:14:22 je ne suis pas... je ne dirige pas encore la SNCF,
02:14:24 mais, effectivement, ça fait partie
02:14:26 de ces choses où, un petit peu, si vous voulez,
02:14:28 c'est la double peine. Tout à l'heure, on
02:14:30 entendait dire que Amazon marche mieux que La Poste,
02:14:32 mais c'est un petit peu la même chose.
02:14:34 Dans ce genre de situation où les
02:14:36 clients, les usagers,
02:14:38 sont particulièrement mécontents,
02:14:40 on devrait tout faire pour s'assurer que
02:14:42 la suite soit simple, c'est-à-dire qu'au
02:14:44 moins le remboursement soit facile, etc., mais ça,
02:14:46 on va voir ce que la SNCF va faire.
02:14:48 Et sinon, oui,
02:14:50 vu le nombre de passagers, je ne note pas un instant
02:14:52 qu'il y en ait quelques-uns qui décident
02:14:54 de les appeler en responsabilité d'une manière ou d'une autre.
02:14:56 - Mais, Florian Tardif, que fait
02:14:58 le ministre des Transports ?
02:15:00 - Nous n'en avons pas. - Il n'y en a pas.
02:15:02 - Bonne question. - C'est extraordinaire.
02:15:04 - Il n'y a pas de ministre des Transports, donc...
02:15:06 Vous pouvez appeler. - Alors, il y a un
02:15:08 ministère, évidemment, avec des gens qui travaillent,
02:15:10 mais il n'y a pas de patron, quoi. - Oui,
02:15:12 alors, il y a Christophe Béchut,
02:15:14 qui est à la tête du ministère de la Transition
02:15:16 écologique, qui chapote le ministère des Transports,
02:15:18 qui est le référent en attendant
02:15:20 un ministre des Transports, mais il est vrai
02:15:22 que nous n'avons toujours pas de ministre des Transports.
02:15:24 Et ça pourrait durer un peu de temps,
02:15:26 puisqu'on nous dit que l'équipe gouvernementale sera au complet
02:15:28 après le discours de politique générale
02:15:30 de Gabriel Attal, qui doit intervenir
02:15:32 le 30 janvier prochain, donc il faudra peut-être patienter encore
02:15:34 une à deux semaines.
02:15:36 Non, c'est extrêmement
02:15:38 problématique pour ces gens qui
02:15:40 fréquentent cette ligne-là, tout simplement
02:15:42 parce que c'est leur quotidien.
02:15:44 J'ai pu déjà prendre le pari clairement,
02:15:46 et je peux vous dire qu'en général, quand on monte dans le train,
02:15:48 on sait très bien qu'on n'arrivera pas
02:15:50 à 3h30 plus tard, on mise
02:15:52 plutôt sur 4, voire 5h dans
02:15:54 la majorité des cas, donc je suis sûr que ces
02:15:56 personnes-là qui ont dû attendre 11h
02:15:58 dans ce train-là, quasiment 11h,
02:16:00 ne s'attendaient pas à arriver
02:16:02 aux alentours de 22h, 22h30.
02:16:04 Ils s'attendaient déjà à arriver
02:16:06 en fin de soirée, peut-être à 23h, voire minuit.
02:16:08 Ça a été bien pire.
02:16:10 Non, c'est symptomatique des choix
02:16:12 politiques, là encore, on en parle assez
02:16:14 souvent, qui ont été faits dans le passé,
02:16:16 c'est-à-dire qu'on a tout misé sur le
02:16:18 TGV. Le TGV, c'est très bien,
02:16:20 c'est une excellence française, on peut
02:16:22 être fier, mais
02:16:24 malheureusement, en misant tout sur le TGV,
02:16:26 on a oublié
02:16:28 certaines plus petites lignes,
02:16:30 et c'est pas une petite ligne, le pari clairement,
02:16:32 il y a énormément de gens qui l'empruntent,
02:16:34 mais malheureusement, on a sous-investi,
02:16:36 et pendant des décennies, des décennies
02:16:38 et des décennies sur ces "petites lignes",
02:16:40 entre guillemets, en investissant
02:16:42 massivement dans le TGV.
02:16:44 Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas d'argent magique, et
02:16:46 malheureusement, je vais vous donner un exemple
02:16:48 assez concret, pour mettre
02:16:50 en place un kilomètre
02:16:52 de rail pour le TGV, c'est
02:16:54 30 millions d'euros. Donc, il y a un moment, effectivement,
02:16:56 quand vous investissez massivement dans le TGV,
02:16:58 vous êtes obligés de faire des choix,
02:17:00 et vous sous-investissez dans ces "petites lignes",
02:17:02 et heureusement,
02:17:04 le gouvernement, visiblement, s'en est rendu compte,
02:17:06 et a tout de même annoncé
02:17:08 un plan d'investissement massif, là,
02:17:10 ces derniers mois, 100 milliards d'euros, qui vont être
02:17:12 investis pour rénover l'ensemble du réseau,
02:17:14 et on espère, on espère,
02:17:16 pour ces gens-là, qu'il y aura un effort qui sera fait
02:17:18 pour le Paris-Clamont. - Ça n'envoie pas un très bon
02:17:20 signal, en tout cas, de l'image du pays,
02:17:22 dans la volée. - On peut peut-être
02:17:24 employer le terme de "thiermondisation",
02:17:26 où, même en France, on n'est pas épargné par
02:17:28 des trajets comme ça, censés durer 3 heures,
02:17:30 qui vont durer, là, c'est 11 heures, 20 heures, il y a
02:17:32 quelques années, comme vous l'avez dit, ça montre finalement
02:17:34 une déliquescence générale des services publics,
02:17:36 ce qui trône au sommet
02:17:38 des...
02:17:40 de la défiance des Français, c'est
02:17:42 la déliquescence de l'hôpital, mais les transports
02:17:44 arrivent pas très loin non plus, on voit aussi avec
02:17:46 la RATP ou la SNCF,
02:17:48 et globalement, les séquelles
02:17:50 psychologiques pour les
02:17:52 passagers, là, elles peuvent être fortes, parce qu'on
02:17:54 parle de froid, il fait très froid en ce moment,
02:17:56 on parle d'absence de nourriture,
02:17:58 je suis pas sûr qu'un taboulet, ça
02:18:00 s'efface tous les passagers durant
02:18:02 quelques heures, et donc, il y a aussi des
02:18:04 dommages psychologiques, il faudra voir au bout de combien de temps
02:18:06 ils seront dédommagés, parce qu'on parle de 200%, mais ça peut arriver
02:18:08 au bout de quelques mois, donc tout ça participe
02:18:10 à un sentiment de délitement, de déliquescence
02:18:12 qui... voilà, qui...
02:18:14 qui paraît latent en France depuis
02:18:16 quelques mois, quelques années.
02:18:18 - Il n'y avait peut-être plus de sandwich triangle,
02:18:20 c'est pour ça qu'il y a eu un taboulet, oui,
02:18:22 avant de terminer l'émission avec notre thème. - Et puis j'ai envie de dire, ça rejoint
02:18:24 aussi la problématique des agriculteurs dont on parlait
02:18:26 juste avant, c'est-à-dire qu'en fait, on est face
02:18:28 à une France rurale qui vit un déclassement.
02:18:30 Si vous habitez à Nevers,
02:18:32 si vous habitez justement sur cette ligne
02:18:34 Paris-Clairmont, qui comme il est très
02:18:36 justement dit, n'est pas une petite ligne,
02:18:38 c'est une ligne très fréquentée,
02:18:40 eh bien, tout d'un coup, pour rejoindre
02:18:42 Paris, vous allez prendre 5 heures,
02:18:44 ou même vous n'allez pas savoir combien de temps ça va vous
02:18:46 prendre. Et vous êtes traité
02:18:48 comme un citoyen de seconde zone.
02:18:50 D'ailleurs, vous avez également probablement un désert
02:18:52 médical autour de vous. Voilà,
02:18:54 c'est toutes ces questions-là qui se posent. - Oui, en triplotaine, en fait.
02:18:56 - Et c'est un peu ça
02:18:58 qui est une petite façon générale aujourd'hui
02:19:00 par les agriculteurs. - Totalement, et l'isolement de certaines
02:19:02 régions et de certains Français.
02:19:04 Quelques minutes pour terminer aussi sur l'uniforme.
02:19:06 Le chef de l'État, Emmanuel Macron,
02:19:08 l'a annoncé dans sa conférence de presse. Une centaine
02:19:10 d'établissements devraient expérimenter
02:19:12 l'uniforme dès cette année,
02:19:14 notamment dans un lycée du Mans. Mais 78%
02:19:16 des élèves ont dit non
02:19:18 à cette expérimentation.
02:19:20 Dans ce lycée, les explications
02:19:22 de Michael Chaillot.
02:19:24 - La présidente de la région Pays de la Loire
02:19:26 et le proviseur du lycée Touchard étaient volontaires
02:19:28 pour expérimenter l'uniforme,
02:19:30 mais au préalable, ils voulaient le feu vert des élèves.
02:19:32 C'est donc le CVL,
02:19:34 le conseil de vie lycéenne,
02:19:36 qui a organisé la consultation fin décembre
02:19:38 par vote électronique. - On est 2400
02:19:40 à peu près, étudiants et élèves,
02:19:42 et on voulait avoir la consultation de tout le monde,
02:19:44 l'avis de tout le monde. Ça nous paraissait vraiment important
02:19:46 parce qu'on est que 20 au CVL. Donc on a eu
02:19:48 70% du lycée qui a répondu,
02:19:50 donc 78% qui étaient
02:19:52 contre. - Résultat net et
02:19:54 indiscutable avec un fort taux de participation,
02:19:56 le proviseur est satisfait de l'exercice
02:19:58 démocratique, mais un peu déçu
02:20:00 du résultat. - Le lycée est un lieu de travail,
02:20:02 donc autant avoir une tenue, un peu
02:20:04 de travail, et puis tout ce qui concourt
02:20:06 à l'identité et à la singularité
02:20:08 d'un établissement est,
02:20:10 je crois, positif pour les élèves et leur famille.
02:20:12 Le débat a été connoté parce qu'il est porté
02:20:14 politiquement par une partie
02:20:16 des partis politiques,
02:20:18 donc forcément connu
02:20:20 comme étant pas bon, surtout
02:20:22 dans le monde de l'éducation nationale. - Emmanuel Macron
02:20:24 n'a pas dit s'il a centaines d'établissements
02:20:26 qui va expérimenter l'uniforme,
02:20:28 devra auparavant consulter les élèves.
02:20:30 L'expérience du Mans pourrait en refroidir
02:20:32 quelques-uns.
02:20:34 - Si les élèves, si les lycéens, refusent
02:20:36 de tester l'uniforme, ils le porteront
02:20:38 encore moins si on leur impose.
02:20:40 - Déjà, l'uniforme n'est pas
02:20:42 une tradition française, un uniforme à l'école,
02:20:44 donc déjà, on pouvait
02:20:46 un petit peu se douter que ça serait pas
02:20:48 forcément facilement accepté. Je constate
02:20:50 d'ailleurs que le directeur lui-même, qui implique
02:20:52 l'idée qu'il faudrait avoir une tenue de travail, n'est pas
02:20:54 spécialement en costume cravate, moi non plus,
02:20:56 mais moi je ne suis pas ici au travail,
02:20:58 vous aussi, et vous êtes parfaitement
02:21:00 équipé. Et puis, parfois,
02:21:02 on peut se poser des questions. J'ai vu
02:21:04 à quoi ressemblent les uniformes qui ont été préparés par
02:21:06 l'exécutif, alors, voilà, ils ont l'air
02:21:08 un peu formels et tout, mais par exemple, l'uniforme
02:21:10 pour la maternelle, c'est un t-shirt blanc.
02:21:12 Vous imaginez un t-shirt blanc
02:21:14 à la maternelle ? Vous savez quel résultat ça va donner ?
02:21:16 - À la maternelle, il y a eu des tabliers à l'époque, à mon époque.
02:21:18 - Ah, il y avait les fameux tabliers roses.
02:21:20 - Oui, mais c'était une tenue ou un uniforme unique.
02:21:22 - Mais mettre un uniforme blanc à la maternelle,
02:21:24 à mon avis, les mamans et les papas
02:21:26 qui pensent à la lessive, voilà,
02:21:28 ils ne vont pas apprécier.
02:21:30 Et puis, surtout, il y a cette question qui est quand même
02:21:32 cruciale dans ce pays où l'argent manque
02:21:34 cruellement, c'est ces uniformes, ça coûte
02:21:36 de l'argent, en réalité. C'est quelque chose
02:21:38 qui coûte cher, et c'est pas un budget
02:21:40 qui a été prévu par personne.
02:21:42 Qui a envie de dépenser les sommes
02:21:44 qui correspondent à ces jolies uniformes qu'on peut voir au Japon,
02:21:46 effectivement, ou en Corée ? Eh bien,
02:21:48 c'est parfois plusieurs centaines d'euros par an.
02:21:50 Qui a envie de les dépenser ? Pas forcément tout le monde.
02:21:52 - Est-ce que c'est symptomatique
02:21:54 d'une déperdition de l'autorité
02:21:56 en France, si les élèves refusent de mettre l'uniforme ?
02:21:58 Ils sont majoritaires, 78%.
02:22:00 - Oui, mais j'ai pas envie de
02:22:02 prendre le problème comme ça. Je pense que c'était un peu évident
02:22:04 qu'il allait y avoir une défiance des élèves
02:22:06 vis-à-vis de l'uniforme. Ça va peut-être prendre
02:22:08 un peu de temps à ce que ça rentre dans les mœurs, dans les consciences,
02:22:10 parce que l'uniforme est connoté
02:22:12 négativement. On pense que c'est archaïque, réactionnaire.
02:22:14 Je crois que l'enseignant l'a dit,
02:22:16 on a l'impression que c'est récupéré par certains partis.
02:22:18 - C'est symbolique de la discipline, en tout cas.
02:22:20 - Discipline qui semble indispensable désormais.
02:22:22 - Qui devrait être transpartisane et pas
02:22:24 complété à un camp politique. Et en fait, il faudrait
02:22:26 leur présenter l'uniforme comme, avant tout,
02:22:28 un instrument qui permet de gommer
02:22:30 les aspérités sociales, même
02:22:32 à ce que ça permette que
02:22:34 la laïcité soit pas vue comme seulement
02:22:36 islamophobe, qui vise seulement les musulmans.
02:22:38 Donc en fait, il y a beaucoup
02:22:40 d'avantages à l'uniforme
02:22:42 et là, je pense qu'il est mal présenté aux élèves
02:22:44 qui le voient un peu comme un
02:22:46 argument égalitariste, donc presque
02:22:48 totalitaire et d'extrême droite.
02:22:50 - Florent Mitterrand, il vous continuera à venir en costume
02:22:52 cravate au travail. - Je ne me mets pas
02:22:54 tout le temps à cravate. D'ailleurs, quand je ne la mets pas,
02:22:56 on me le fait remarquer.
02:22:58 Sur les réseaux sociaux, mais ça c'est le petit...
02:23:00 - Ça c'est parce que vous avez un fan club très nous.
02:23:02 - Non, non, non, tu te fous de moi.
02:23:04 Je salue les téléspectateurs
02:23:06 qui remarquent parfois.
02:23:08 - Que vous n'avez pas de cravate. Olivier de
02:23:10 Cairnfleck, qui nous suit là
02:23:12 maintenant et qui va présenter Punchline,
02:23:14 a toujours une cravate. Très très belle cravate,
02:23:16 qui renflaie dans quelques instants. Merci de nous avoir
02:23:18 accompagnés. - C'est déjà terminé.
02:23:20 - C'est tout de suite.
02:23:22 Nous aurons l'occasion de vous exprimer de nouveau.
02:23:24 Merci de nous avoir accompagnés et
02:23:26 on se retrouve demain à partir de 14h pour 180.
02:23:28 Bonne soirée.
02:23:30 ♪ ♪ ♪

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