Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, 180 minutes Info Week-end, comme chaque jour entre 14h et 17h en direct pour les débats.
00:00:07 L'analyse avec nos invités, Karima Bric est avec nous. Bonjour Karima.
00:00:10 - Bonjour. - Ravi de vous retrouver.
00:00:12 Joseph Tounel, bonjour. Soyez le bienvenu.
00:00:15 Et Ambroise Méjean, bienvenue sur le plateau.
00:00:17 Ravi de vous accueillir.
00:00:18 Nos débats, évidemment, dans quelques instants.
00:00:20 Mais d'abord, point complet sur l'information avec Isabelle Piboulot. Bonjour.
00:00:24 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:00:26 À la une, top départ à Paris, place du Tour Caterrault pour la manifestation contre la loi immigration.
00:00:32 Plus de 160 marches sont prévues partout en France.
00:00:35 Une mobilisation nationale, quatre jours avant la décision très attendue du Conseil constitutionnel.
00:00:41 201 personnalités ont appelé à manifester, tout comme 300 élus de gauche.
00:00:46 L'établissement scolaire Stanislas à Paris, sous le feu des critiques.
00:00:50 Outre la polémique liée à la ministre de l'Éducation,
00:00:53 une enquête a été ouverte sur l'école privée catholique autour de dérives sexistes et homophobes,
00:00:58 suscitant un embrasement médiatique.
00:01:00 Néanmoins, certaines méthodes journalistiques interrogent.
00:01:03 Le JDD a enquêté les détails avec Donia Tengour.
00:01:07 Témoignages biaisés, enquête à charge.
00:01:11 Dans son dernier numéro, le journal du dimanche révèle en exclusivité
00:01:15 les méthodes utilisées par le service public pour accabler le collège Stanislas,
00:01:19 déjà sous la tourmente.
00:01:21 Auprès des élèves, l'intention des journalistes de France Télévisions paraît assez claire.
00:01:25 Pour nous, c'est vraiment pour confirmer.
00:01:27 Avoir des témoignages qui confirment ce qu'il y a dans le rapport de Mediapart.
00:01:30 L'article évoque une manipulation du rapport de l'inspection générale par Mediapart,
00:01:35 instrumentalisant des faits marginaux pour les élèves de Stanislas,
00:01:39 qui souhaitent redorer le blason de leur établissement.
00:01:42 Nombreux sont les médias qui font la sourde oreille.
00:01:44 Pourtant, des témoignages viennent remettre en doute les accusations d'homophobie,
00:01:48 de propagande religieuse ou encore de sexisme qui planent sur le collège.
00:01:53 "Je suis athée et personne ne m'a obligé à avoir la foi.
00:01:56 Vous pensez sérieusement que ma mère me laisserait dans une école
00:01:59 où je serais malheureuse ou humiliée ?"
00:02:02 Des voix dissonantes qui peinent à se faire entendre au sein du collège Stanislas.
00:02:06 Les élèves regrettent d'être pris en étau dans une polémique si éloignée de leur quotidien.
00:02:12 "Au de Garonne, les agriculteurs ont encore passé la nuit sur l'A64.
00:02:17 Le monde agricole reste déterminé à se faire entendre."
00:02:20 En réponse à la fronde, le Premier ministre Gabriel Attal doit s'entretenir demain soir
00:02:25 avec les responsables des syndicats alliés FNSEA et Jeunes agriculteurs.
00:02:29 Les précisions de Jean-Luc Thomas.
00:02:31 "Vous le voyez autour de moi, il y a près de 250 tracteurs
00:02:35 qui sont sur cette autoroute A64 ici à Carbone.
00:02:39 Ça fait maintenant 4 jours que ces agriculteurs sont ici.
00:02:43 Il faut bien voir que suite à l'échec des négociations qui ont eu lieu hier à la préfecture de Haute-Garonne,
00:02:50 ce sont des agriculteurs qui sont de plus en plus mobilisés.
00:02:54 Dès hier soir, Jérôme Bayle a demandé qu'il y ait de nouveaux points de blocage un petit peu partout en France.
00:03:02 Cette mobilisation va commencer dès cet après-midi par exemple dans l'Ariège,
00:03:08 va continuer demain lundi dans les Pyrénées-Orientales.
00:03:12 Il faut bien voir que cette journée de lundi va être une journée importante
00:03:17 puisqu'entre autres le Premier ministre rencontre le président de la FNSEA demain soir.
00:03:24 Et évidemment, tous les agriculteurs veulent savoir un petit peu ce qui va se dérouler,
00:03:30 ce qui va se passer lors de cet entretien.
00:03:33 Mais ce qui est sûr, c'est que la mobilisation reste totale ici en Haute-Garonne."
00:03:39 Mardi, le président de la République a annoncé un renfort des forces de l'ordre,
00:03:44 notamment pour lutter contre la petite délinquance.
00:03:47 Il demande dès demain une dizaine d'opérations au coup de poing chaque semaine contre les trafics de drogue.
00:03:52 Dans cette lignée, en Gironde, une opération en place nette a déjà été lancée en décembre dernier.
00:03:58 Reportage à Libourne d'Antoine Estève.
00:04:01 Dans les petites rues du centre-ville de Libourne, ce sont principalement les policiers municipaux qui patrouillent au quotidien.
00:04:07 Mais face à une insécurité galopante l'an dernier,
00:04:10 une grande opération ponctuelle des forces de l'ordre en décembre a permis de démanteler une dizaine de points de deal.
00:04:15 Les commerçants ont senti une amélioration, notamment sur les incivilités et la petite délinquance.
00:04:20 "Dès qu'il y a un peu plus de gendarmes, de policiers, c'est sûr, on se sent mieux, on va dire.
00:04:26 Voilà. Et on voit la différence."
00:04:29 "On les voyait circuler dans les rues, ce qui n'est peut-être pas trop désagréable, quoi, en fin de compte.
00:04:35 Oui, on se sent peut-être plus en sécurité quelque part, surtout nous quand on ferme les magasins à 19h.
00:04:41 C'est vrai, quand on les croise, on se dit, bon voilà."
00:04:44 La préfecture considère cette opération comme un succès avec 21 interpellations,
00:04:48 notamment pour des trafics de drogue.
00:04:50 Mais dans cette petite agglomération de 36 000 habitants, les élus demandent surtout des mesures sur le long terme.
00:04:55 "Les opérations tempête ou placenet de la police ou de la gendarmerie doivent avoir des effets rebonds
00:05:02 contre toutes les formes d'incivilité et de délinquance, la délinquance routière, le petit trafic de stupes."
00:05:09 Que ce soit dans la gendarmerie ou dans la police nationale,
00:05:11 ces annonces du président de la République risquent de se heurter à un manque de personnel dans les forces de l'ordre.
00:05:17 "Ça nécessite du monde, ça nécessite du temps.
00:05:21 Je ne pense pas que pour l'instant, on soit envisagé des renforts d'effectifs
00:05:24 pour essayer justement de faire sortir des rôles d'immeubles et faire placenet sur les places de deal."
00:05:31 "Libourne pourrait figurer parmi les prochaines villes choisies pour ces nouvelles opérations antidrogues, demandées par Emmanuel Macron."
00:05:38 Anne-Sophie Lapix, victime d'une tentative de cambriolage.
00:05:41 Les faits se sont passés vers 3h du matin à son domicile parisien du 16e arrondissement.
00:05:46 La présentatrice et sa famille étaient présentes.
00:05:49 Cinq suspects ont été placés en garde à vue.
00:05:52 Le fléau du "Home Jacking" frappe en région parisienne.
00:05:55 Plusieurs personnalités en ont fait l'effret ces derniers mois,
00:05:58 comme la chanteuse Vita, l'animateur Bruno Guillon ou encore des joueurs du PSG.
00:06:03 Prochain point sur l'actualité à 15h, mais avant vous avez rendez-vous avec Lionel Rousseau et ses invités.
00:06:09 "En effet, merci Isabelle Piboulot, nos débats dans quelques instants.
00:06:12 Nous évoquerons les révélations chocs du GDD dans quelques instants sur notamment les méthodes journalistiques de certains médias
00:06:19 pour traiter notamment l'affaire de l'école Stanislas.
00:06:23 On y revient en détail avec beaucoup d'éléments et avec nos invités en plateau juste après la pause. A tout de suite."
00:06:29 Et retour en plateau en direct, 180 minutes info week-end sur CNews avec Karim Abrig, Joseph Soubnel et Ambroise Méjean.
00:06:39 Avant d'évoquer dans quelques instants l'affaire de l'école Stanislas,
00:06:42 d'abord ces manifestations qui ont lieu contre la loi immigration en France
00:06:46 et à la frontière franco-italienne également la pression migratoire qui reste dense.
00:06:50 Nous allons prendre la direction de l'Arestinga sur l'île espagnole d'El Hierro dans les Canaries, autre carrefour migratoire.
00:06:57 Un nouveau bateau chargé de migrants a été secouru ce matin à l'aube dans des conditions particulièrement délicates
00:07:03 et pour en témoigner nous allons retrouver nos envoyés spéciaux Michael Dos Santos et Laurent Sellerier.
00:07:09 Michael, qu'avez-vous observé aujourd'hui sur cette île ?
00:07:16 Après un voyage de près de 6 heures environ 800 kilomètres,
00:07:21 une embarcation est arrivée des côtes de Mauritanie aux alentours de 6 heures du matin sur ce port de l'Arestinga,
00:07:29 sur l'île d'El Hierro, c'est l'île la plus au sud de l'archipel des Canaries.
00:07:33 À bord, 66 migrants, 54 hommes, 8 femmes, 3 à 5 mineurs dont 2 fillettes, l'une d'entre elles était à peine âgée de 1 an.
00:07:43 Un homme d'une vingtaine d'années est lui décédé en arrivant ici sur le port, mort a priori d'hypothermie et/ou de déshydratation.
00:07:52 Les survivants ont immédiatement été pris en charge par la Croix-Rouge,
00:07:57 tous emmenés vers un centre d'accueil temporaire à quelques kilomètres d'ici.
00:08:02 Sur place, la police a désormais environ maximum 72 heures pour les identifier et tenter de mener un travail d'investigation.
00:08:11 Nous avons pu également échanger avec le capitaine des sauveteurs en mer qui, lui, nous parle d'un véritable miracle.
00:08:18 Les conditions climatiques sont très difficiles dues aux fortes rafales de vent.
00:08:22 Les autorités des Canaries avaient d'ailleurs ces dernières heures déconseillé aux habitants de s'approcher des côtes ou encore de naviguer.
00:08:29 D'autres bateaux sont-ils attendus, M. Dos Santos, sur cette île dans les prochaines heures ?
00:08:38 A priori, avant ce bateau, il n'y avait aucune embarcation depuis vendredi soir qui était arrivée ici sur les îles des Canaries.
00:08:48 Mais c'était une pause de courte durée finalement, puisqu'à partir de mercredi prochain,
00:08:53 les conditions climatiques de navigation vont être optimales.
00:08:57 Ici, on craint désormais l'arrivée de nouvelles embarcations, l'arrivée de nouveaux migrants.
00:09:02 D'ailleurs, ce mois de janvier pourrait être un mois record pour l'archipel des Canaries.
00:09:08 Depuis le 1er janvier dernier, plus de 3 500 migrants sont déjà arrivés sur les côtes des Canaries.
00:09:16 C'est une augmentation de plus de 838 % par rapport à l'an dernier, à la même époque.
00:09:22 Ici, M. Dos Santos avec Laurent Sellerier, en direct des Canaries, en Espagne.
00:09:27 On y reviendra après 14h30, d'ailleurs, sur le commentaire, sous cette pression migratoire.
00:09:31 Mais on en vient au dossier du jour, avec les révélations choc du JDD sur les méthodes de la rédaction,
00:09:36 notamment de France Télévisions, qui ne sélectionne que des témoignages à charge dans l'affaire de l'école Stanislas.
00:09:42 Celle-ci, vous le savez, est visée pour une enquête pour un juge homophobe à la suite d'un signalement de l'éducation nationale.
00:09:47 Après la polémique ouverte par Amélie Oudéa Castera sur l'école publique,
00:09:51 l'établissement où elle a scolarisé ses enfants est au cœur de plusieurs controverses.
00:09:54 Et ce matin, le directeur de Stan était l'invité de CNews.
00:09:57 On fait la synthèse de toutes ces informations avec Célia Gruyère.
00:10:01 Dans le viseur de certains médias, le directeur de l'école Stanislas a tenu à clarifier les accusations sur CNews.
00:10:08 L'inspection générale conclut que les inspecteurs, à l'issue de l'enquête,
00:10:12 ne retiennent pas les accusations d'homophobie, de sexisme et d'autoritarisme qui ont été formulées dans la presse.
00:10:19 Stanislas est lavé des soupçons et des accusations de la presse.
00:10:23 Après un rapport d'inspection rendu public par Mediapart, Anne Hidalgo a annoncé suspendre provisoirement la subvention de l'école.
00:10:30 Une décision incompréhensible pour le directeur.
00:10:33 On ressent un sentiment d'injustice car si le contrat devait nous être retiré, je ne pense pas que ce sera le cas.
00:10:39 Mais j'oppose à ce qu'a dit Mme Hidalgo ce qu'a dit Mme Pécresse.
00:10:43 C'est un établissement associé à l'État par contrat.
00:10:46 Et donc, dit Mme Pécresse, et je crois que c'est assez logique, je maintiens les subventions.
00:10:51 Mme Hidalgo fait un autre choix, ça la regarde, mais je ne le comprends pas.
00:10:57 Il estime d'ailleurs que l'existence d'écoles catholiques sous contrat est une chance en France.
00:11:01 Une école catholique associée à l'État par contrat est à la fois une chance pour l'Église dans son dialogue avec la République,
00:11:09 est aussi une chance pour la République dans son dialogue avec l'Église,
00:11:13 mais surtout, et je le dis à la fois aux évêques qui peuvent nous écouter et aux hommes politiques qui peuvent nous écouter,
00:11:19 une école catholique associée à l'État par contrat est aussi une chance pour la laïcité.
00:11:25 Dans le rapport, 14 préconisations sont données.
00:11:28 Par exemple, la formation et le suivi d'intervenants en instruction religieuse.
00:11:33 Votre regard sur cette affaire, Karima Brick, est-ce que finalement il y a un acharnement médiatique sur cette école ?
00:11:40 Est-ce que c'est un timing qui a été choisi ? Et si crime il y a, à qui profite-t-il ?
00:11:46 - Bien oui, c'est sûr que quand on regarde la situation, on voit qu'il y a un acharnement qui est dirigé contre cet établissement,
00:11:54 parce que ça va de soi que si on regarde, par exemple, les accusations, bon, sexisme, homophobie,
00:11:59 tout ça n'a pas sa place dans aucun établissement en France.
00:12:02 Mais on voit que ce n'est pas ça la question finalement, qu'on tente en fait, même les méthodes,
00:12:07 on a vu que les méthodes journalistiques, on essayait de trouver des témoignages qui ne vont que dans un sens,
00:12:12 et je rappelle que le rapport, moi je me fie à ce rapport finalement, qui en conclut que non,
00:12:17 ce n'est pas du tout ce qui s'est passé finalement dans l'établissement,
00:12:21 donc ces accusations d'homophobie, de sexisme n'ont pas été retenues.
00:12:25 Alors on en revient à cette question d'acharnement et de voir à quel point finalement,
00:12:30 dans cette démarche journalistique, on a essayé de trouver des témoignages qui collaient à une certaine réalité,
00:12:37 on a cherché très très très longtemps... - À l'enquête de Média-Parte notamment.
00:12:40 - Oui, c'est ça, on a cherché très très très longtemps, et moi je m'en désole beaucoup,
00:12:44 parce que non seulement, oui on voit qu'un acharnement sur cet établissement catholique, privé, élitiste,
00:12:50 oui, il y a probablement plusieurs reproches qu'on pourrait faire,
00:12:53 ou enfin sur l'éducation, sur différents établissements,
00:12:57 on a décidé dans ce cas-ci, effectivement, pour cet établissement,
00:13:01 de s'acharner sur cet aspect qui peut déranger, l'aspect je pense catholique,
00:13:06 ça je pense que ça dérange, l'aspect élitiste, ça dérange beaucoup,
00:13:10 et ensuite on a essayé de noyer tout ça dans des accusations finalement qui se sont avérées fausses.
00:13:17 - Quand vous parlez de l'aspect catholique qui peut déranger,
00:13:20 le directeur a dit ce matin sur notre antenne que c'était une ouverture vers la laïcité aussi,
00:13:24 par rapport à l'enseignement qui était dispensé dans cette école,
00:13:27 c'est pas un enseignement religieux non plus.
00:13:28 - Non non, c'est ça, mais je veux dire, ça reste quand même que c'est une école avec sa tradition,
00:13:32 et on sait dans quel contexte l'école a été créée et tout ça,
00:13:36 donc moi je pense, et c'est ce qui me désole,
00:13:38 parce qu'on voit aussi que la profession, même journalistique, peut être entachée,
00:13:42 on voit qu'il peut y avoir des biais, et dans ce cas-ci,
00:13:46 je pense qu'on en a eu la démonstration malheureusement,
00:13:48 et puis comme je le dis, s'il y avait véritablement des dérives,
00:13:51 que ce soit sur l'homophobie ou quoi que ce soit,
00:13:53 eh bien oui, je pense qu'il faut recadrer la situation,
00:13:56 mais manifestement on est plutôt ici dans une espèce de cabal idéologique.
00:14:01 - Est-ce que d'une certaine manière, Joseph Tounel,
00:14:03 c'est le procès d'une forme d'élitisme qui est fait à travers cette affaire ?
00:14:08 Le procès médiatique, et puis les enquêtes,
00:14:11 enfin toutes les choses qui accablent aujourd'hui l'école Stanislas ?
00:14:14 - C'est bien au-delà, parce que si on voulait faire le procès d'une forme d'élitisme,
00:14:17 on pourrait commencer par Sciences Po, c'est encore plus élitiste Sciences Po.
00:14:20 Donc là, c'est la réouverture d'une guerre scolaire, voire d'une guerre religieuse,
00:14:25 sans doute pour faire oublier l'état de l'éducation nationale.
00:14:31 Là on a un exemple où il y a beaucoup de familles qui veulent faire inscrire leurs enfants.
00:14:37 C'est une école catholique, personne n'est obligé d'y aller.
00:14:40 Je remarque, si on n'a pas envie que ces enfants y aillent, on ne les inscrit pas.
00:14:44 - C'est une école privée, qui plus est.
00:14:47 - C'est une école privée, sous contrat, donc il y a des accords qu'elle respecte parfaitement.
00:14:51 Quand on regarde le rapport, quand on discute avec des professeurs de Stanislas,
00:14:56 qui ont eu affaire à la commission qui a enquêté, ça n'a pas été facile,
00:15:01 on ne les a pas traités très gentiment, etc.
00:15:03 Ils étaient même un peu secoués par la façon dont l'enquête a été menée.
00:15:06 Que dit l'enquête à la fin ?
00:15:08 "Lors des auditions, la mission n'a eu aucun témoignage sur des propos homophobes."
00:15:12 Aucun.
00:15:13 Alors maintenant, ça on l'oublie, et on dit "oui, mais ils donnent des cours d'instruction religieuse."
00:15:18 Ce qui est faux. Non.
00:15:20 Ils donnent des cours sur les religions, et ça s'appelle de la culture.
00:15:26 D'abord, dans une école catholique, c'est pas choquant, mais ça s'appelle de la culture.
00:15:30 Sinon, comment comprendre, par exemple, les accords de paix entre Israël et des pays musulmans,
00:15:36 les accords d'Abraham ?
00:15:37 Comment comprendre le nom d'Abraham, si on ne sait pas qui est Abraham ?
00:15:41 Et donc, l'intérêt de Stanislas, c'est de développer aussi une culture
00:15:45 qui est aujourd'hui beaucoup trop oubliée.
00:15:48 Et si on veut combattre le sexisme et l'homophobie dans l'éducation,
00:15:52 allons nous intéresser à des lycées en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne,
00:15:55 ou à d'autres endroits, où alors là, l'homophobie se développe non pas par les enseignants,
00:16:00 mais dans la cour, vis-à-vis des élèves.
00:16:02 Et je parle même pas de l'antisémitisme, mais je crois qu'il y a très peu maintenant
00:16:06 d'élèves d'origine juive qui sont dans les écoles publiques de Seine-Saint-Denis,
00:16:10 voire maintenant d'une partie du Val-de-Marne.
00:16:12 - Je crois, mais Jean, est-ce une cabale qui accable aujourd'hui l'école Stanislas ?
00:16:18 - Je ne pense pas que ce soit une cabale. Je pense qu'il y a effectivement un parti pris
00:16:22 de certains médias, mais en même temps, est-ce que je peux me permettre de vous dire
00:16:26 que chaque média a parfois une ligne politique, et vous êtes bien placé pour le savoir,
00:16:30 comme chaque chaîne d'information, comme chaque journal qui est créé dans ce pays ?
00:16:34 - Avec toujours le choix de la vérité et de donner la parole à tout le monde.
00:16:38 - Et effectivement, et d'ouvrir la porte à tout le monde.
00:16:41 - De ne pas avoir des témoignages uniquement à charge, je me permets de le préciser.
00:16:44 Ce qui n'est pas le cas de France Télévisions par rapport au sujet du 20h,
00:16:47 notamment qui a été diffusé.
00:16:49 - Vous avez raison de le dire, et l'exigence, je pense, qui doit être la nôtre
00:16:52 collectivement dans ce débat, c'est de peser les faits et de ne pas commenter
00:16:55 des choses qui ne sont pas avérées. Donc effectivement, sur les questions
00:16:58 d'homophobie, moi j'ai entendu ce qui a été dit ce matin par le directeur de l'école,
00:17:01 j'ai vu ce qui a été écrit, je vois qu'effectivement il n'y a pas de cas avérés,
00:17:04 c'est ce que dit le rapport, donc tact. Par contre, il y a des enjeux sur lesquels
00:17:08 on pourrait revenir, qui sont présents dans ce rapport. Quand on lit par exemple
00:17:11 que sur les professeurs de sciences de la vie et de la terre, il n'y en a qu'un seul
00:17:15 en 3e et en 4e qui accepte de parler des méthodes de contraception
00:17:19 et de parler des infections sexuellement transmissibles, là je vois quelque chose
00:17:23 qui me paraît choquant, parce que ça signifie qu'on a des élèves qui ne sont pas formés
00:17:26 à des choses qui sont absolument essentielles pour leur santé.
00:17:29 C'est un fait, c'est factuel, voilà. Je pense que ça mérite débat.
00:17:33 Au point de stigmatiser l'école, si on remet en question le programme...
00:17:39 Est-ce que dans les lycées de Seine-Saint-Denis c'est fait ?
00:17:41 Je l'espère bien, en tout cas dans le programme public.
00:17:43 Allez vérifier. On laisse terminer en bois ces gens.
00:17:46 On vous laisse terminer.
00:17:47 On a dit qu'on essayait d'être factuel, c'est ce que je veux vous dire.
00:17:49 Moi j'ai regardé la réalité des choses. Quand on regarde aussi, on a parlé
00:17:53 de la sélection par coursup, j'ai vu que c'était la nouvelle polémique du matin
00:17:58 sur Stanislas, quand on constate que sur 600 000 élèves qui candidatent
00:18:03 sur parcoursup, il n'y en a que 41 qui font le choix d'une CPGE,
00:18:06 d'une classe préparatoire unique, et que sur ces 41, 38 sont à Stan.
00:18:09 Et donc que Stan est le seul lycée en France à assurer à des élèves
00:18:13 qu'ils pourront continuer chez lui sans passer par la sélection
00:18:15 qui est celle qui est la même pour tous les lycéens de France.
00:18:17 Moi je constate qu'il y a une distorsion des réalités.
00:18:19 Là vous faites allusion à la révélation de Mediapart, et qu'elle vérifiée
00:18:23 sur le fils d'Emilio de Acastera, qui aurait pu...
00:18:26 - Non, non, le sujet n'est pas le fils d'Emilio de Acastera,
00:18:29 - Oui, mais qui aurait contourné parcoursup.
00:18:31 - Alors, c'est pas le sujet, et moi le sujet c'est qu'il y a une procédure
00:18:34 de parcoursup qui devrait être respectée par tous les établissements,
00:18:37 et qu'en l'occurrence il n'est pas respecté.
00:18:38 Mais en tout cas, tout ça pour dire qu'à la fin, le débat il doit porter
00:18:41 sur des faits, et effectivement vous avez raison de le rappeler,
00:18:43 dès lors que les faits sont établis, il faut en parler, il faut les critiquer,
00:18:47 il faut les contester, mais je pense que la position, par exemple,
00:18:50 on en parlait à l'instant de Valérie Pécresse, sur le fait de maintenir
00:18:54 ces financements tant que l'enquête n'est pas aboutie,
00:18:57 tant que les conclusions ne sont pas totalement rendues,
00:19:00 - Ça y est, on les a, on les a.
00:19:01 - Oui, mais il y a d'autres sujets sur lesquels on attend encore des retours,
00:19:03 tant qu'il n'y a pas... - Non, non.
00:19:04 - Si, si, bien sûr que si, c'est ce qu'a dit la région Île-de-France,
00:19:06 c'est ce que dit l'État aussi, il y a forcément,
00:19:08 on regarde ce qui a été dit, des résultats qui arriveront par la suite,
00:19:12 et dans ce cas-là, effectivement, on n'a pas à retirer de subvention
00:19:15 un établissement sous contrat.
00:19:16 - Bien sûr, ce jugement et cette grille de lecture, en effet,
00:19:19 ça va s'appliquer à tous les établissements, quels qu'ils soient.
00:19:21 - À tous les établissements, de l'avant.
00:19:22 - Et c'est ce que disait Joseph Tonnel tout à l'heure,
00:19:24 peut-être n'est-ce pas le cas.
00:19:25 Voilà, il y a peut-être un choix orienté.
00:19:27 - À la limite, on va être d'accord sur le fait qu'on peut se prononcer
00:19:30 sur des faits dont on a connaissance.
00:19:32 Mais vous avez commencé par dire, il est normal que les médias
00:19:35 aient des lignes, etc.
00:19:36 - Oui.
00:19:37 - Dans ce cas, c'est factuel.
00:19:38 - Je peux terminer ? - Oui, s'il vous plaît.
00:19:39 - Quand je suis dans un média privé, il est normal que l'humanité
00:19:43 ait une ligne communiste. Je ne suis pas communiste,
00:19:45 mais je leur reconnais ce droit.
00:19:47 Mais là, on ne parlait pas de médias privés, on parlait de services publics,
00:19:51 de ceux que je paye par mes impôts.
00:19:53 J'exige en tant que citoyen que le service public, y compris
00:19:57 France Télévisions, y compris France Inter, y compris France Info,
00:20:02 donne les différents points de vue, ce qui n'est pas fait.
00:20:05 Et vous, qui êtes un jeune macroniste, allez vous adresser au gouvernement
00:20:09 qui a la responsabilité des médias publics pour dire,
00:20:11 dans les médias publics, il est absolument anormal
00:20:14 qu'il n'y ait quasiment qu'un seul son de cloche.
00:20:16 Et dans cette affaire, on le voit, c'était en plus malhonnête.
00:20:19 - Je vous laisse répondre en voie de méchant, mais juste précision
00:20:22 pour prolonger un tout petit peu le propos de Joseph Lumnell.
00:20:24 Médias privés ou médias publics, ça n'occulte pas et ça n'interdit pas
00:20:28 l'indépendance journalistique.
00:20:29 - Exactement.
00:20:30 - Que l'on travaille dans n'importe quel média, l'indépendance
00:20:32 et la déontologie ne doivent pas être écartés.
00:20:35 Voilà, ce qui a été le cas, malheureusement, par France Télévisions,
00:20:38 service public ou pas.
00:20:40 - Je vous laisse répondre.
00:20:42 - Je ne suis pas un avocat des services publics, loin de moi cette idée.
00:20:45 Je voulais simplement vous dire que de manière générale,
00:20:48 vu la façon dont la fiscalité des journalistes existe dans ce pays,
00:20:50 vous ne financez pas uniquement le service public,
00:20:52 vous financez aussi les journalistes des chaînes privées.
00:20:54 Et c'est très bien comme ça parce qu'on a besoin d'une information
00:20:56 qui est diversifiée et qui est variée.
00:20:58 Vous ne m'entendrez jamais dire le contraire.
00:21:00 - Je n'ai pas très bien compris la réponse.
00:21:02 - Non, parce que les journalistes du privé sont payés par l'autre groupe
00:21:04 qui les a mis en place.
00:21:05 - Vous bénéficiez d'abonnements fiscaux également.
00:21:07 - C'est la publicité qui fait vivre les chaînes privées.
00:21:11 - Il y a des financements.
00:21:13 - Rien à voir avec les abonnements fiscaux.
00:21:15 Ce n'est pas le même modèle économique.
00:21:17 - Vous avez dit qu'il faut être factuel.
00:21:19 - Vous me parlez d'un éventuel financement sur 7 journalistes
00:21:26 qui gagneraient plus de...
00:21:29 - Le financement fiscal est réservé aux journalistes du service public.
00:21:31 - Pas pour tous les journalistes.
00:21:33 - Il n'est pas réservé aux journalistes du service public.
00:21:35 - Vous évoquez l'abattement fiscal de la profession de journaliste.
00:21:40 - Ce n'est pas l'abattement fiscal qui permet de financer les groupes de médias.
00:21:45 - Je ne dis pas ce que je viens de dire.
00:21:47 - Vous contribuez aussi à financer les journalistes.
00:21:49 - Il faut faire attention.
00:21:51 C'est mal prévu le système de financement des médias privés et publics.
00:21:55 Quand vous regardez des médias publics,
00:21:57 ils sont financés à la hauteur d'un milliard de dollars.
00:22:01 Je pense qu'il faut faire attention avec tout ça.
00:22:05 Cela dit, s'il y a une ligne éditoriale sur n'importe quelle chaîne,
00:22:10 peu importe la chaîne, il peut y avoir des lignes éditoriales,
00:22:12 il faut faire la différence entre les faits et les éditorialistes
00:22:16 où les gens peuvent émettre des avis.
00:22:19 C'est une chose.
00:22:21 Mais les faits, on ne peut pas trafiquer les faits.
00:22:23 On ne peut pas inventer les faits.
00:22:25 Après, on peut décider ce qui attire notre attention.
00:22:27 Il s'est passé telle chose dans telle ville ou telle autre chose.
00:22:29 On peut décider de ne pas en parler, d'en parler.
00:22:32 Mais les faits, on ne peut pas les changer.
00:22:34 Donc, si jamais il y a des faits, par exemple, de sexisme, d'homophobie,
00:22:38 de quoi que ce soit, ce sont des faits.
00:22:40 Est-ce qu'il y en a? Est-ce qu'il n'y en a pas?
00:22:42 Est-ce qu'il y a des témoignages qui sont biaisés ou pas biaisés?
00:22:45 La démarche journalistique, je pense qu'une enquête journalistique,
00:22:48 c'est vraiment que vous allez regarder ce qui se passe.
00:22:51 Vous n'essayez pas d'occulter des réalités.
00:22:55 - Le pour, le contre, la contradiction, c'est la base.
00:22:58 - C'est ça, c'est la première année d'école de journalisme.
00:23:00 - C'est ça.
00:23:01 - Tout simplement.
00:23:02 - Et ensuite, vous pouvez avoir vraiment, je pense que c'est une responsabilité
00:23:05 des journalistes, d'autant plus, en plus, dans le service public,
00:23:09 il y a cette exigence aussi.
00:23:11 Et je pense que souvent, la critique qu'on peut faire,
00:23:14 c'est justement cet aspect de biais.
00:23:17 Et je pense que toutes les tendances devraient être présentées
00:23:21 au service public.
00:23:22 Ils ont beaucoup de moyens.
00:23:24 Alors parfait, toutes les tendances idéologiques
00:23:27 devraient être présentées.
00:23:28 Et tout ça ne devrait pas se faire, cela en manipulant ou quoi que ce soit,
00:23:32 ou enfin en occultant, disons-le plutôt comme ça, en occultant certains faits.
00:23:36 - Le plus grave, c'est la perte de confiance.
00:23:38 Pour être en démocratie, il faut que le citoyen puisse voter.
00:23:42 Pour qu'il puisse voter, il faut qu'il ait la bonne information.
00:23:45 Alors on peut être d'accord ou pas d'accord, ensuite,
00:23:47 sur l'analyse qu'on fait.
00:23:48 Mais si on nous biaise l'information, alors c'est biaiser la démocratie.
00:23:52 C'est pour ça que je trouve que c'est particulièrement grave
00:23:54 ce qui se passe sur ce sujet.
00:23:56 - On a une dérogation en tout cas, et on en reparlera à partir de 15h
00:23:59 avec vous et d'autres invités qui vont nous rejoindre,
00:24:01 d'autres témoignages également, parce que c'est une affaire
00:24:04 très vraisemblablement grave, mais l'idée véritablement,
00:24:07 c'est de se dire, je vous ai posé la question tout à l'heure,
00:24:09 on n'a pas la réponse à qui profite le crime.
00:24:11 Est-ce que ça a été commandité ? Est-ce que c'est juste un cas isolé
00:24:14 d'agir ainsi ? Parce qu'il peut y avoir aussi de mauvais journalistes
00:24:17 dans la profession. Je ne suis pas sûr.
00:24:19 On en marque une pause et on continuera à commenter l'actualité
00:24:22 dans quelques instants avec nos invités.
00:24:24 A tout de suite !
00:24:26 - Et toujours en direct dans notre émission sur CNews,
00:24:30 avec Karim Abrig, Joseph Touvenel et Ambroise Méjean,
00:24:33 nous évoquons les agriculteurs toujours en colère.
00:24:35 En France, à Carbone, près de Toulouse,
00:24:37 cela fait plusieurs jours qu'ils sont installés
00:24:39 dans un campement de fortune. Ils sont déterminés
00:24:41 à maintenir leur blocage de l'autoroute A64.
00:24:44 Ils protestent notamment contre un manque de considération
00:24:47 de l'État et des charges trop importantes.
00:24:49 Le reportage de Jean-Luc Thomas, Hervé Grandchamp,
00:24:52 et le récit de Kylian Salé et de Mathilde Ibanez.
00:24:55 - C'est un combat qui ne fait blip pas.
00:24:58 Depuis 4 jours, les agriculteurs bloquent l'autoroute 64
00:25:01 à Carbone, en haut de Garonne, pour alerter sur leurs difficultés
00:25:04 et réclamer au gouvernement un soutien financier.
00:25:07 Car la flambée de leurs coûts de production
00:25:09 et les conséquences commerciales de la guerre en Ukraine
00:25:11 compliquent encore plus leur activité.
00:25:13 - On ne s'en sort plus. C'est très difficile.
00:25:16 On a l'impression que personne ne nous soutient.
00:25:19 Plus on avance dans le monde agricole, plus les charges...
00:25:23 Tout est lourd à supporter.
00:25:26 - Les agriculteurs se sont organisés pour passer
00:25:29 une nouvelle nuit sur place.
00:25:31 Tout est prévu pour ne pas arrêter le combat.
00:25:33 Un camp de fortune a été créé.
00:25:35 Barbecue, générateur, cuve à eau ont été installés.
00:25:38 - C'est notre frigo, notre chambre froide,
00:25:40 du moment où on stocke tout ce que les gens nous ont amené,
00:25:43 en l'occurrence la viande. Il y a de quoi faire pour la soirée.
00:25:46 - Ils protestent également contre le manque de moyens
00:25:48 et les importantes restrictions qui visent leur métier
00:25:50 face aux règles de l'Union Européenne
00:25:52 et les normes environnementales.
00:25:54 Des contraintes qui inquiètent beaucoup cette étudiante.
00:25:56 - J'aimerais reprendre l'exploitation de papa et maman,
00:25:59 mais vu tout ce qui se passe, c'est un peu compliqué
00:26:02 de savoir si je vais la reprendre ou pas.
00:26:05 - Emmanuel Macron semble avoir pourtant entendu le message
00:26:07 de certaines organisations agricoles.
00:26:09 Lors d'une conférence mardi dernier, il a pointé du doigt
00:26:12 les nombreuses normes inutiles qui découragent les agriculteurs,
00:26:15 promettant une simplification.
00:26:17 - Une situation complexe en effet pour les agriculteurs,
00:26:20 que ce soit en France ou en Europe.
00:26:22 On en parlera aussi à partir de 16h avec un invité
00:26:24 qui sera en plateau avec nous ici dans ce studio.
00:26:27 Mais j'aimerais avoir votre regard, Ambroise Méjean,
00:26:30 et votre réaction sur ce qu'on pourrait appeler
00:26:32 le bal des politiques.
00:26:33 Hier, au contact des agriculteurs, que ce soit Gabriel Attal,
00:26:36 le ministre de l'Agriculture, mais également Jordan Bardella,
00:26:39 et beaucoup se sont exprimés, Eric Zemmour également,
00:26:41 sur l'agriculture. On a le sentiment que la prise en charge
00:26:45 du cas précis des agriculteurs est un peu tardive
00:26:48 de tout le monde politique.
00:26:50 - Je ne crois pas. Je pense que le débat auquel on assiste
00:26:54 aujourd'hui est un débat qui est vieux dans le monde agricole.
00:26:57 J'ai une partie de ma famille qui est dans ce monde-là.
00:26:59 On en a rencontré beaucoup lors de l'élection présidentielle.
00:27:02 Et quand on regarde ce qu'ils nous disent aujourd'hui,
00:27:04 en parlant de normes et de surtransposition,
00:27:06 on a l'impression d'avoir un débat qui date déjà.
00:27:08 Et donc ce travail-là a déjà été entrepris
00:27:11 pendant le premier quinquennat.
00:27:13 On a en partie contribué à la réduction de certaines normes,
00:27:16 mais on n'est pas allé assez loin.
00:27:17 Par contre, ce qu'on ne dit pas dans le débat public
00:27:20 depuis quelques jours, c'est qu'il y a un certain nombre
00:27:22 de problèmes qui ont été posés par les agriculteurs
00:27:24 au cours de ces 15-20 dernières années,
00:27:25 qui ont été résolus dans le mandat précédent,
00:27:27 à l'échelle française et à l'échelle européenne.
00:27:28 À l'échelle française, lorsqu'on a fait voter
00:27:31 à l'Assemblée nationale, à l'unanimité de tous les groupes
00:27:33 parlementaires, une loi pour augmenter les retraites
00:27:35 des petits agriculteurs, qui font qu'aujourd'hui,
00:27:37 il y a 100 euros de plus par mois pour 230 000 chefs d'exploitation,
00:27:40 ce n'est pas rien. Quand on a mis en place
00:27:43 une assurance récolte qui est saluée par le monde agricole
00:27:45 pour faire face aux calamités naturelles,
00:27:46 et moi, dans la région où j'ai grandi, l'Ardèche et la Drôme,
00:27:49 il y a beaucoup de gel chaque hiver qui frappe
00:27:51 et qui détruit une bonne partie de ce que produisent nos vergers,
00:27:53 là aussi, on a mis en place une réponse à certains problèmes
00:27:56 que connaissent les agriculteurs.
00:27:57 Mais on n'a pas répondu à tout.
00:27:58 Et les enjeux qui sont cités aujourd'hui,
00:28:00 ils sont totalement véridiques, c'est-à-dire qu'on peut
00:28:02 les constater sur le terrain.
00:28:03 La surtransposition et la difficulté que les agriculteurs
00:28:06 ont à faire face à certaines normes,
00:28:08 et la difficulté de reprise des exploitations
00:28:10 pour les jeunes agriculteurs, en tant que jeunes,
00:28:12 c'est ça qui me touche le plus.
00:28:13 Le fait qu'on ait, je crois aujourd'hui,
00:28:15 beaucoup de jeunes qui ont envie de reprendre
00:28:17 l'exploitation de leurs parents,
00:28:18 mais qui n'ont pas forcément les moyens de le faire financiers,
00:28:20 ou qui n'ont pas forcément la facilité de le faire
00:28:22 en raison des règles,
00:28:23 et c'est là-dessus qu'il faut agir.
00:28:24 Et vous savez que le gouvernement...
00:28:25 Sur les droits de succession, notamment.
00:28:26 Sur les droits de succession, ça peut être aussi
00:28:28 sur l'accès aux fonciers, est-ce que c'est forcément de l'achat,
00:28:30 est-ce que c'est de l'allocation ?
00:28:32 Et vous savez que le gouvernement prépare,
00:28:34 et ça sera présenté la semaine prochaine
00:28:36 au Conseil des ministres, c'est pour ça que je m'inscris en faux
00:28:38 contre ceux qui disent qu'on n'a rien fait sur le sujet,
00:28:40 un projet de loi, justement, pour faciliter la transmission
00:28:43 des exploitations agricoles,
00:28:45 et qu'on aura un certain nombre de mesures
00:28:47 qui sont accompagnées par des mesures européennes,
00:28:49 et pardon, je termine là-dessus, parce qu'on a eu l'impression,
00:28:51 dans cette espèce de confrontation à distance
00:28:54 entre le Premier ministre et Jordan Bardella,
00:28:56 qu'il y avait ceux qui étaient pour l'Europe
00:28:58 et ceux qui étaient contre l'Europe.
00:28:59 En fait, c'est faux.
00:29:00 Il y a ceux qui sont pour l'Europe,
00:29:01 et qui ont fait voter le budget de la PAC,
00:29:03 et puis il y a ceux qui sont, en fait,
00:29:05 absents en Europe, et qui ont voté contre
00:29:07 les 66 milliards d'euros d'aide aux agriculteurs
00:29:09 qui sont distribués par l'Europe.
00:29:11 C'est l'Europe, justement, c'est là où le bas blesse,
00:29:13 Joseph Thumel, car les accords qui ont été signés
00:29:15 par le gouvernement français et les autres états européens
00:29:18 provoquent de la concurrence déloyale
00:29:20 pour les agriculteurs français,
00:29:21 et finalement, c'est pour cela que nos paysans
00:29:23 sont aussi dans les rues et bloquent les autoroutes.
00:29:25 Il faut savoir qu'aujourd'hui, entre 50% à 60%
00:29:29 des lois pour les agriculteurs,
00:29:31 ce sont des décisions européennes.
00:29:33 D'ailleurs, la majorité se fait...
00:29:35 Et pour les jeunes agriculteurs dont vous parlez,
00:29:37 alors c'est 100%.
00:29:38 C'est-à-dire que les réglementations qui peuvent
00:29:40 faciliter les jeunes agriculteurs,
00:29:43 notamment financièrement, c'est l'Europe qui en décide,
00:29:45 nous, on n'a plus rien à dire.
00:29:47 Donc là, c'est pas moi qui...
00:29:49 Alors, je vous invite à lire le dernier rapport
00:29:53 sénatorial sur la question, c'est lui qui l'affirme.
00:29:55 - Sur le financement, oui, mais pas sur les normes
00:29:57 de reprise en France.
00:29:58 - Lisez le rapport sénatorial.
00:29:59 - Bien sûr, pour le coup, j'ai été candidat aux élections législatives.
00:30:01 On a débattu à nombreuses reprises de ce sujet
00:30:03 que je connais assez bien, je vous assure qu'il y a une différence
00:30:05 entre le financement, et là, vous avez raison,
00:30:07 c'est principalement, effectivement, européen,
00:30:09 et les règles sont françaises.
00:30:10 - Alors, je cite le rapport.
00:30:12 Les aides aux autres agriculteurs en Europe
00:30:14 fixent les conditions et les montants.
00:30:16 Les conditions.
00:30:17 - Mais je vous assure que c'est pas le cas,
00:30:18 mais vous verrez dans le projet de loi qui arrive.
00:30:20 - Bon, alors, donc les sénateurs ont...
00:30:21 - C'est ce qui est mis en avant par les agriculteurs,
00:30:23 et c'est ce qui susciterait la concurrence déloyale,
00:30:25 dans le cas dont ils pâtissent.
00:30:27 - Il faut être très précis.
00:30:28 Effectivement, ça fait très longtemps que ça dure,
00:30:30 ça fait très longtemps que les agriculteurs souffrent.
00:30:32 Alors, évidemment, les agriculteurs,
00:30:34 c'est pas tous les mêmes.
00:30:35 Si je fais de l'élevage, ou je suis dans la bourse
00:30:37 avec le blé, c'est pas la même chose.
00:30:39 Si je suis dans l'Aveyron, ou si je suis dans l'abri,
00:30:41 c'est pas la même chose.
00:30:42 Mais, de façon très...
00:30:44 Eux, ce qu'ils ressentent, c'est que, par exemple,
00:30:46 il y a des règles qui sont mises pour l'entretien
00:30:48 celui qui a un cours d'eau, une rivière, sur ses terres.
00:30:52 Pour l'entretien, il y a des règles très précises.
00:30:54 Tellement précises, que, aujourd'hui,
00:30:57 beaucoup renoncent à entretenir leurs berges,
00:31:00 de peur de prendre des amendes,
00:31:02 parce qu'ils n'ont plus les moyens,
00:31:04 ils ne comprennent même pas la réglementation.
00:31:06 Et vous pouvez faire la même chose pour ceux qui élèvent des cerises,
00:31:09 où, aujourd'hui, on leur a mis une réglementation
00:31:11 qui interdit un certain nombre de produits.
00:31:13 Oui, mais on n'a pas la solution pour éviter
00:31:17 que les insectes aillent sur les cerises.
00:31:20 C'est des gens qui sont en train d'arrêter la production française.
00:31:22 C'est délirant, c'est terrifiant.
00:31:24 - On se retrouve dans quelques instants pour évoquer aussi
00:31:26 la crise migratoire et les manifestations anti-loi immigration.
00:31:31 Dans quelques instants, à tout de suite.
00:31:33 180 minutes, info sur CNews, avec Joseph Tounel,
00:31:39 avec Karim Abri, avec Ambroise Méjean,
00:31:42 et la manifestation contre la loi immigration.
00:31:44 Il y en a plusieurs, d'ailleurs, elles se tiennent cet après-midi à Paris
00:31:46 et dans plusieurs villes de France.
00:31:48 Avec nos envoyés spéciaux, Audrey Berthaud et Sacha Robin.
00:31:51 Audrey, cette manifestation dans la capitale
00:31:54 a-t-elle attiré du monde ?
00:31:56 - Écoutez, oui, elle attire de plus en plus de monde, en tout cas.
00:32:04 Il y a au total plus d'une centaine de rassemblements,
00:32:08 vous l'avez dit, partout en France.
00:32:10 Nous sommes à Paris, place du Trocadéro.
00:32:13 Le cortège devait s'élancer initialement à 14h,
00:32:16 donc vous le voyez, il est 14h passé,
00:32:19 et le cortège n'est toujours pas parti.
00:32:22 Il partira ensuite direction Invalides,
00:32:25 pour une fin prévue vers 18h30.
00:32:27 Pour le moment, l'ambiance est plutôt calme,
00:32:31 plutôt festive.
00:32:33 Une manifestation à l'appel de plus de 200 personnalités,
00:32:36 dont Olivier Faure, du Parti Socialiste,
00:32:38 mais aussi des artistes, des responsables syndicaux.
00:32:42 Un rassemblement dans le but de réclamer
00:32:45 le trait de la loi sur l'immigration,
00:32:47 adoptée par le Parlement fin décembre.
00:32:50 À présent, c'est le Conseil constitutionnel
00:32:52 qui doit rendre son avis de conformité.
00:32:54 Ce sera cette semaine, jeudi 25 janvier.
00:32:59 - Audrey Berthoud, en direct de Paris,
00:33:02 place du Trocadéro, avec Sacha Robin.
00:33:04 La loi est pourtant passée.
00:33:06 Je sais qu'il peut y avoir encore des recours,
00:33:08 et qu'il va y en avoir avec le Conseil constitutionnel,
00:33:11 Karim Abrique, mais cette loi, normalement,
00:33:13 elle est appliquée, elle va être appliquée,
00:33:15 elle est applicable, en tout cas.
00:33:17 Pourquoi autant de manifestations?
00:33:19 - Parce qu'on l'a vu, il y a ce rendez-vous dans quelques jours.
00:33:23 C'est sûr que ça va être important quand même,
00:33:25 parce que c'est possible, on ne sait pas.
00:33:27 Est-ce qu'il y aura certains éléments
00:33:29 qui pourraient être retoqués ou quoi que ce soit,
00:33:31 on verra dans quelques jours.
00:33:33 Mais moi, je pense qu'il faut quand même se rappeler,
00:33:35 bon, très bien, il y a des personnes qui manifestent.
00:33:37 Je pense que c'est un droit.
00:33:39 Ici, bien sûr, en France, tant mieux.
00:33:41 Les gens peuvent s'exprimer, peuvent aller dans la rue
00:33:44 et s'exprimer pacifiquement.
00:33:46 Cela étant dit, je pense quand même qu'il faut se rappeler,
00:33:49 il y a une forme aussi de respect, j'allais dire,
00:33:51 presque de la démocratie.
00:33:53 Il y a une grande partie des Français,
00:33:55 et juste pour ce qui était du projet de loi immigration,
00:33:58 je me rappelle dans les sondages d'opinion,
00:34:00 c'était pratiquement 80 % des Français
00:34:03 qui appuyaient ces mesures.
00:34:05 Donc, on voit quand même qu'il y a une véritable demande
00:34:08 de la part des Français d'une meilleure maîtrise
00:34:11 des flux migratoires.
00:34:13 Donc, c'est un enjeu...
00:34:15 En fait, je pense à l'enjeu climatique
00:34:17 et l'enjeu des flux migratoires, l'enjeu de l'immigration.
00:34:20 Ce sont les deux grands enjeux, je pense, de ce siècle.
00:34:23 Et les Français, quand même, ont tranché là-dessus,
00:34:26 font des demandes répétées depuis plusieurs années.
00:34:29 On voit à quel point, justement,
00:34:31 quand on ne maîtrise pas bien les flux migratoires,
00:34:34 ce n'est pas un service qu'on rend non plus.
00:34:36 Je pense que c'est ça aussi qu'il ne faut pas oublier
00:34:39 dans l'équation.
00:34:41 C'est que oui, on est bien sûr attachés.
00:34:43 L'état de droit, le respect des droits, des principes,
00:34:46 c'est une évidence.
00:34:48 Mais aussi, il faut se rappeler à un certain moment donné
00:34:51 que si on veut accueillir tout le monde, tout le monde,
00:34:54 finalement, on n'accueille plus personne.
00:34:56 Il y a aussi une question des possibilités d'intégration,
00:34:59 les possibilités d'accueil.
00:35:01 Et je pense qu'il faut respecter aussi
00:35:03 la demande des Français à ce chapitre.
00:35:05 On en parle ici d'ailleurs de ce flux migratoire.
00:35:07 À Vintimille, ce cycle infini des migrations transfrontalières,
00:35:10 des dizaines de migrants se retrouvent bloqués en Italie,
00:35:13 situation qui dure d'ailleurs depuis plusieurs années.
00:35:15 Ils arrivent majoritairement de l'Ampedusa.
00:35:17 Ils sont bloqués aux portes de la France
00:35:19 et attendent de passer la frontière.
00:35:21 Le reportage de Stéphanie Rouquier.
00:35:23 Que l'on retrouve tout de suite Stéphanie Rouquier
00:35:29 pour le reportage près de Vintimille.
00:35:32 Dès le lever du soleil, ils se positionnent
00:35:35 autour de la gare de Vintimille en Italie.
00:35:37 Des dizaines d'étrangers en situation irrégulière
00:35:40 attendent le bon moment pour se glisser dans un train
00:35:44 à destination de la France, à seulement 6 km de là.
00:35:48 Ces exilés viennent pour la plupart d'Afrique,
00:35:51 mais depuis plusieurs semaines,
00:35:53 de nombreux Pakistanais sont présents.
00:35:56 Ahmad et ses amis ont quitté Karachi.
00:35:59 Ils espèrent rejoindre Paris,
00:36:01 mais ils viennent de se faire refouler par la police italienne.
00:36:04 J'essaierai encore.
00:36:07 La police m'a donné ce papier et m'a dit
00:36:09 que je ne pouvais pas aller dans d'autres pays.
00:36:11 Je ne sais pas quoi faire. Je suis désespéré et triste.
00:36:14 Je n'ai pas de nourriture et j'ai mangé un petit peu il y a deux jours.
00:36:18 La présence de ces dizaines d'exilés
00:36:22 inquiète de nombreux habitants de Vintimille.
00:36:25 On n'est pas plus une ville tranquille,
00:36:28 surtout de soir.
00:36:31 Si tu es une femme, de soir,
00:36:34 ce n'est pas conseillé d'aller tout seul.
00:36:36 Les gens ont peur,
00:36:39 parce qu'il y a quelqu'un qui, parfois,
00:36:41 voit et fait des imbécilités.
00:36:44 Ce n'est pas de notre faute, même pas la leur.
00:36:46 À la nuit tombée, la police italienne
00:36:49 contrôle tous les passagers en partance pour la France.
00:36:52 Ahmad et ses compagnons de route
00:36:55 retenteront leur chance demain,
00:36:57 tous les jours, à la gare de Menton,
00:37:00 juste de l'autre côté de la frontière.
00:37:02 Entre 50 et 100 migrants sont interpellés
00:37:05 par les forces de l'ordre et ramenés en Italie.
00:37:08 La loi immigration de Gérald Darmanin,
00:37:12 pourra-t-elle apaiser cette situation
00:37:15 ou trouver une solution quand elle sera appliquée ?
00:37:18 Ce qui va d'abord permettre d'améliorer la situation
00:37:21 à l'échelle européenne, c'est le pacte asile et immigration
00:37:24 qui a été mis sur place à l'échelle de l'Union européenne
00:37:28 par un accord entre les différents pays,
00:37:30 à l'exception de quelques-uns,
00:37:32 qui va permettre de mieux traiter les migrants
00:37:34 qui arrivent à la frontière de l'Europe,
00:37:36 avec la mise en place de centres d'accueil
00:37:39 qui permettront soit de les renvoyer chez eux
00:37:41 s'ils sont déboutés du droit d'asile,
00:37:43 soit de les accueillir dans de meilleures conditions
00:37:45 en les répartissant entre les pays européens
00:37:47 dans une règle qui est nouvelle
00:37:49 et qui remplace le fonctionnement précédent de Dublin.
00:37:52 C'est d'abord à l'échelle européenne
00:37:54 qu'on veut régler ce problème.
00:37:56 Et ensuite, à l'échelle française,
00:37:58 vous savez que la loi qui a été votée au Parlement
00:38:00 permet notamment de réduire
00:38:02 les délais de traitement sur les demandes d'asile,
00:38:04 elle permet de réduire aussi
00:38:06 le nombre de procédures de recours,
00:38:08 il y en avait 12, il n'y en aura plus que 3.
00:38:10 Elle permet aussi d'avoir des centres de traitement décentralisés,
00:38:12 un juge unique au lieu d'avoir un collège de juges.
00:38:14 Donc oui, sur le traitement et la rapidité de traitement
00:38:17 qui est l'enjeu majeur, parce qu'il faut savoir
00:38:19 que plus la personne reste sur le territoire,
00:38:21 moins on a de chances de pouvoir la renvoyer chez elle
00:38:23 si elle n'a pas de raison d'être sur le territoire.
00:38:25 Donc ça, c'est le cœur du problème
00:38:27 et c'est sur ce cœur du problème que nous avons agi
00:38:29 à l'échelle européenne et à l'échelle française.
00:38:31 Et je pense que c'est la combinaison des deux
00:38:33 et uniquement la combinaison des deux
00:38:35 qui permettra de résoudre en partie le problème migratoire.
00:38:37 Mais vous aviez raison tout à l'heure quand vous disiez
00:38:39 qu'il y a un autre enjeu dans le siècle à venir,
00:38:42 c'est la question de la transition écologique
00:38:44 et de l'enjeu environnemental.
00:38:46 Parce qu'aujourd'hui, on parle de migrations
00:38:48 qui sont des migrations plutôt économiques en partie,
00:38:50 mais demain, nous parlerons de migrations
00:38:52 qui seront des migrations environnementales,
00:38:54 climatiques, en raison des catastrophes naturelles.
00:38:56 Et donc, il faut que notre continent soit prêt
00:38:58 et puisse faire face à cela.
00:39:00 Et je pense que l'Europe est la bonne échelle pour y arriver.
00:39:02 Une pause rapide et on se retrouve avec nos invités
00:39:04 pour débattre encore d'autres points d'information
00:39:06 à venir sur CNews.
00:39:08 A tout de suite.
00:39:10 Bienvenue et restez avec nous sur CNews,
00:39:15 toujours en direct avec le débat passionnant et passionnel
00:39:17 autour de l'affaire de l'établissement scolaire Stanislas à Paris.
00:39:21 Avec nos invités, toujours avec Joseph Touvenel,
00:39:23 Ambroise Méjean, Carie Mabry, Jordan Florentin,
00:39:26 bonjour, et Bernard Cohen Haddad nous en rejoint,
00:39:28 bonjour également.
00:39:30 On vous retrouve dans quelques instants pour les débats,
00:39:32 mais d'abord, le point complet sur l'actualité.
00:39:34 Isabelle Piboulot.
00:39:36 Plus de 160 marches sont organisées partout en France
00:39:43 une mobilisation nationale 4 jours avant la décision
00:39:47 très attendue du Conseil constitutionnel.
00:39:49 200 mille personnalités ont battu à manifester
00:39:52 pour exiger la non-prolégation de la loi Montrachum.
00:39:56 On va rétablir votre micro, Isabelle Piboulot.
00:39:59 On a un tout petit peu de mal, un petit problème de son.
00:40:02 Je vais peut-être même essayer de récupérer le micro main
00:40:04 qui normalement est ici, à moins que nos amis de la partie son,
00:40:09 nos ingénieurs du son, nous rejoignent.
00:40:11 On a un petit problème de son avec vous.
00:40:13 Alors, on va lancer le sujet de l'agriculture,
00:40:16 on va rétablir cela tout de suite, ma chère Isabelle.
00:40:18 Pardon, c'était un petit peu brutal, mais j'ai voulu reprendre la main
00:40:20 car nos téléspectateurs ne vous entendez pas.
00:40:23 Le sujet agriculture qu'Isabelle voulait vous proposer, le voici.
00:40:27 Normes environnementales trop contraignantes,
00:40:31 augmentation des taxes,
00:40:33 en Europe la colère des agriculteurs se propage.
00:40:35 A Berlin, plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier
00:40:38 pour réclamer des politiques agricoles durables et respectueuses de l'environnement.
00:40:41 Une manifestation qui s'ajoute à une semaine de mobilisation
00:40:44 à l'appel de l'association des agriculteurs allemands.
00:40:47 Ce lundi, près de 5000 exploitants ont mené une opération de blocage.
00:40:51 A l'origine de la grogne, l'annonce en décembre dernier du gouvernement
00:40:54 d'augmenter les taxes sur le diesel agricole,
00:40:57 supprimant ainsi une exonération dont bénéficiait la profession.
00:41:00 Une décision jugée injuste par les agriculteurs allemands.
00:41:03 Nous nous faisons constamment taper sur les doigts.
00:41:07 Nous avons été constamment prescrits, réglementés, régulés
00:41:10 et maintenant ça suffit. C'est fini. Nous ne nous laissons plus faire.
00:41:14 Mais avant l'Allemagne, la protestation du monde agricole s'est faite entendre ailleurs en Europe,
00:41:20 notamment dès 2022 aux Pays-Bas,
00:41:22 avant d'atteindre la Belgique, l'Espagne ou encore la Roumanie.
00:41:26 Au-delà des agriculteurs, le ton monte aussi du côté des pêcheurs.
00:41:31 Dès demain, la pêche sera interdite jusqu'au 20 février dans le golfe de Gascogne
00:41:36 afin de préserver les dauphins.
00:41:38 Décision du Conseil d'Etat, saisie par plusieurs organisations écologistes.
00:41:42 Près de 500 navires sont concernés par cette interdiction en France.
00:41:46 Reportage à Lorient de Michael Chahyou.
00:41:49 Dernière marée avant fermeture pour l'Iselvord 2.
00:41:53 Les derniers soldes du golfe de Gascogne sont débarqués.
00:41:56 À Lorient, une quarantaine de navires vont rester à quai pendant un mois.
00:42:00 Grosse colère des patrons pêcheurs.
00:42:02 - Quel fait scientifique ? Est-ce que le juge a pris une telle décision ?
00:42:06 Quel fait scientifique ?
00:42:08 Pour moi, le juge n'a pas été du tout impartial.
00:42:10 Il a été dans le sens des écolos et puis c'est tout. Point barre.
00:42:13 - La pêche doit être gérée devant les tribunaux
00:42:16 et non pas sur le terrain en faisant des actions.
00:42:20 Donc, on ne peut plus l'accepter.
00:42:22 Même si l'État promet de soutenir les entreprises à hauteur de 80% du chiffre d'affaires,
00:42:27 les pêcheurs ne digèrent pas la victoire des associations écologistes au Conseil d'État.
00:42:31 Pour eux, les rapports scientifiques du Conseil international pour l'exploration de la mer ont été mal interprétés.
00:42:38 - À aucun moment, les rapports scientifiques du CIEM disent qu'il faut faire de manière urgente
00:42:43 des fermetures spatio-temporelles pour les navires.
00:42:46 - 635 000 dauphins ont été recensés en Atlantique
00:42:49 et on dénombre 9000 captures accidentelles, toujours selon le CIEM.
00:42:53 Avec cet arrêt brutal, c'est toute la filière de la pêche artisanale qui s'estime en danger.
00:42:58 - On va favoriser des produits qui vont venir de Chine et de pays non respectués de la ressource
00:43:04 et que les consommateurs vont trouver dans les rayons.
00:43:08 - La fermeture est programmée pour un mois jusqu'au 20 février
00:43:11 et sera renouvelée de la même façon en 2025 et 2026.
00:43:16 - Dans le reste de l'actualité, focus sur les grandes surfaces
00:43:20 où les Français doivent désormais faire des choix.
00:43:22 L'inflation oblige les consommateurs à changer leurs habitudes,
00:43:26 voire à diminuer le nombre d'articles dans leur caddie.
00:43:29 Les détails en chiffres avec Goderic B et Florian Paume.
00:43:33 - Des produits soigneusement choisis.
00:43:36 Depuis deux ans, les prix de la grande consommation ont augmenté de 20%.
00:43:40 Pour y faire face, les consommateurs sont forcés de s'adapter.
00:43:43 - La viande, moi j'en mange déjà pas beaucoup, mais alors là c'est quasiment plus.
00:43:47 - On prend les promotions, on cherche à maximiser.
00:43:50 - Je privilégie plus le bas de gamme pour les produits d'entretien.
00:43:54 On dit que tout sort du même bac, donc voilà, je prendrais de la sous-marque plutôt que de la marque.
00:44:00 Les ventes dans les grandes surfaces ont chuté de plus de 6%,
00:44:03 un chiffre qui a doublé par rapport à 2022.
00:44:06 Les produits dont se passent les Français sont principalement ceux d'hygiène, de beauté ou d'entretien.
00:44:11 - C'est les biens essentiels sur lesquels on va se concentrer.
00:44:14 L'alimentation c'est le premier facteur.
00:44:16 Tout ce qui va aller de plus en plus vers l'apparence et le loisir
00:44:20 va être une variable d'ajustement, une variable sur laquelle on va se priver.
00:44:23 Pas de gaieté de cœur, mais on va se priver parce qu'on va se concentrer sur l'essentiel.
00:44:27 Une conséquence importante sur le chiffre d'affaires des enseignes,
00:44:30 notamment sur les entreprises de prête à porter,
00:44:33 particulièrement frappées par les liquidations l'année dernière.
00:44:36 L'équipe de France de football apporte tout son soutien à Mike Mégnan.
00:44:42 Hier, en plein match avec la Cé, Milan, le gardien numéro 1 des Bleus
00:44:46 a été victime d'un jure raciste, accompagné de cris de singe,
00:44:50 proféré par des supporters de Ludinèse.
00:44:52 La rencontre a été interrompue, quelques minutes, Mike Mégnan a réagi en l'écoute.
00:44:57 Nous devons tous réagir.
00:45:13 Nous devons faire quelque chose parce qu'on ne peut pas jouer comme ça.
00:45:16 Ok, on accepte l'EUE parce que c'est comme ça à l'extérieur.
00:45:20 Mais ce problème de racisme ne doit pas atteindre ce niveau
00:45:27 avec toutes les caméras présentes et les sanctions pour ces choses-là.
00:45:30 Il faut faire quelque chose contre ça.
00:45:32 Je vous retrouve à 15h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:45:39 La suite, c'est avec vous Lionel.
00:45:40 Nous serons fidèles au rendez-vous que vous nous fixez Isabelle.
00:45:43 On marque une pause, on se retrouve pour nos débats dans quelques instants sur CNews.
00:45:47 Retour en direct sur le plateau de CNews, 180 minutes info week-end avec Joseph Toudenel,
00:45:54 Karim Abrik, Ambroise Méjean, Jordan Florentin et Bernard Cohen.
00:45:58 À date pour nos débatteurs et pour les débats qui vont suivre à présent.
00:46:02 Depuis la polémique provoquée par la scolarisation des enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castera dans le privé,
00:46:07 l'école Stanislas essuie de nombreuses critiques et fait l'objet d'une enquête.
00:46:11 Certains médias chercheraient même à discréditer l'établissement
00:46:14 avec des méthodes journalistiques qui posent question.
00:46:17 Le JDD a enquêté auprès des élèves et fait des révélations chocs.
00:46:21 Les explications de Dunia Tengour.
00:46:23 Témoignages biaisés, enquête à charge.
00:46:27 Dans son dernier numéro, le journal du dimanche révèle en exclusivité
00:46:31 les méthodes utilisées par le service public pour accabler le collège Stanislas,
00:46:35 déjà sous la tourmente.
00:46:37 Auprès des élèves, l'intention des journalistes de France Télévisions paraît assez claire.
00:46:41 Pour nous, c'est vraiment pour confirmer, avoir des témoignages
00:46:44 qui confirment ce qu'il y a dans le rapport de Mediapart.
00:46:46 L'article évoque une manipulation du rapport de l'inspection générale par Mediapart,
00:46:51 instrumentalisant des faits marginaux pour les élèves de Stanislas
00:46:55 qui souhaitent redorer le blason de leur établissement.
00:46:58 Nombreux sont les médias qui font la sourde oreille.
00:47:00 Pourtant, des témoignages viennent remettre en doute les accusations d'homophobie,
00:47:04 de propagande religieuse ou encore de sexisme qui planent sur le collège.
00:47:09 "Je suis athée et personne ne m'a obligé à avoir la foi."
00:47:12 "Vous pensez sérieusement que ma mère me laisserait dans une école
00:47:15 où je serais malheureuse ou humiliée ?"
00:47:17 Des voix dissonantes qui peinent à se faire entendre au sein du collège Stanislas.
00:47:22 Les élèves regrettent d'être pris en étau dans une polémique si éloignée de leur quotidien.
00:47:28 Nous allons bien sûr évoquer le rapport de l'éducation nationale
00:47:31 qui vise et qui révélerait les dérives de cet établissement.
00:47:35 J'aimerais juste qu'on s'attarde un tout petit peu avec vous
00:47:38 pour commencer, Jordan Florentin, sur les méthodes journalistiques
00:47:42 qui, pour le coup, posent question.
00:47:44 Les méthodes de France Télévisions notamment qui sont dénoncées dans le JDD aujourd'hui.
00:47:47 Oui, ça fait deux fois qu'on nous fait le coup cette semaine
00:47:49 où le service public essaye de s'insinuer dans la vie politique française.
00:47:52 Il y a eu le coup avec Complément d'Enquête sur Jordan Bardella
00:47:54 où on a vu des méthodes totalement fiéleuses.
00:47:56 Il y a le coup maintenant avec un rapport édumé par Mediapart six mois après
00:48:00 en expliquant que le rapport avait été caché à la clarité.
00:48:03 C'est qu'il n'y a aucune obligation légale de publier ce rapport.
00:48:06 Donc ils l'ont donné en toute confiance à Mediapart
00:48:08 en sachant qu'il n'y avait absolument rien dedans, si ce n'est une affaire
00:48:12 concernant un catéchiste qui a été, par la direction,
00:48:16 écarté avant même qu'il y ait cette affaire.
00:48:19 Donc ils avaient réglé leur problème en interne bien avant que Mediapart s'en soucie.
00:48:22 Pourtant, libération titre "Une affaire est taboue sur l'I.C. Stanislas,
00:48:26 des propos homophobes entendus".
00:48:28 La réalité c'est que tous les étudiants qui ont témoigné,
00:48:31 ceux dont les journalistes ont bien voulu prendre les témoignages,
00:48:34 Bouvard-Voltaire en l'a fait, le JDD l'a fait, France 3 ne l'a pas fait,
00:48:38 disent qu'il n'a jamais eu de propos homophobes.
00:48:40 Et ça a été confirmé par les inspecteurs qui le disent dans le rapport.
00:48:43 Donc j'invite Mediapart à lire en entier ce rapport
00:48:45 et en tout cas à ne pas se saisir uniquement des éléments
00:48:48 qui arrangent Mediapart.
00:48:50 Donc on voit bien effectivement que le service public s'est jeté
00:48:53 d'un seul homme sur cet établissement.
00:48:56 D'une part parce qu'en fait c'est tout ce qu'il déteste,
00:48:58 c'est un établissement qui vise la méritocratie, l'excellence.
00:49:00 Je veux dire, la seule discrimination qu'il y a dans cet établissement Stanislas,
00:49:03 c'est une discrimination à l'excellence, au travail, à la méritocratie.
00:49:06 Donc en fait ce n'est pas quelque chose de condamnable
00:49:08 et il vise également le fait que c'est un établissement catholique,
00:49:11 rien de neuf sous le soleil.
00:49:12 Oui, dans un établissement catholique, il y a des valeurs catholiques,
00:49:15 mais en rien ce ne sont des valeurs homophobes,
00:49:17 en rien ce ne sont des valeurs racistes.
00:49:19 Donc il faudrait aller fouiller un petit peu plus dans ce sondage
00:49:21 et heureusement, dans cette enquête pardon,
00:49:23 et heureusement qu'il y a des médias qui font leur vrai travail,
00:49:26 qui ont un travail de contre-pouvoir, qui enquêtent également à leur tour.
00:49:29 Et je remercie nos confrères du JDD qui sont allés explorer
00:49:32 un peu davantage ce rapport et qui ont appelé des étudiants
00:49:35 qui nous disent tout l'inverse et qui sont blessés en plus
00:49:38 de cette façon dont est présenté leur lycée.
00:49:40 Et je crains que ça ait un impact aussi pour leur vie professionnelle.
00:49:43 Après, parce que quelle pitoyable image on est en train de donner
00:49:46 d'un lycée qui pourtant est un des meilleurs établissements de France.
00:49:49 Bernard Cohen, Adad, pourquoi une rédaction,
00:49:52 quelle qu'elle soit d'ailleurs, là en l'occurrence il s'agit
00:49:54 du service public et de France Télévisions,
00:49:56 et du 20h aussi de France 2, mais pourquoi une rédaction
00:49:59 à un établissement en particulier ou à un type d'établissement en particulier ?
00:50:03 Pour quelle raison ?
00:50:04 On voit bien qu'il y a un problème aujourd'hui de débat d'idées
00:50:07 et de volonté de jeter en pâture un établissement
00:50:11 qui n'est pas un établissement comme les autres.
00:50:13 Par haine de la méritocratie, ça il faut le reconnaître.
00:50:16 Mais il ne faut pas non plus oublier le rapport de l'inspection générale.
00:50:21 Et les déclarations du directeur de l'établissement Stanislas,
00:50:25 de ce bel établissement, il ne faut pas oublier que le général de Gaulle
00:50:28 est un bel établissement quand même, et que j'ai eu des collègues
00:50:30 de fac qui avaient fait cet établissement, y compris en internat.
00:50:34 C'est un bel établissement, qui est un établissement sous contrat,
00:50:37 et à ce titre-là il doit respecter les règles
00:50:39 entre l'éducation nationale et son programme.
00:50:42 Et il ne le fait pas ?
00:50:43 Non, ce que je dis simplement c'est que c'est un peu facile de Mediapart
00:50:47 de donner les sons de règlement, d'humanisme, de propreté, d'honnêteté,
00:50:53 quand soi-même on n'est pas si clair que ça.
00:50:55 Il y a une volonté aujourd'hui de stigmatiser cet établissement
00:50:58 tout simplement pour aussi atteindre un certain nombre de ses membres.
00:51:02 C'est extrêmement blessant pour les élèves et les familles
00:51:06 qui travaillent dans cet établissement.
00:51:08 Laissons à cet établissement la capacité de respecter,
00:51:11 comme il le fait aujourd'hui, les recommandations de l'inspection générale,
00:51:17 et ne jetons pas en pâture au loup, le travail des élèves.
00:51:23 Il peut y avoir des dérivissus là, mais y compris dans l'école publique,
00:51:28 il y a aussi, n'oublions pas, dans l'école publique, certains débordements.
00:51:32 Et moi je suis extrêmement blessé de voir qu'on met en pâture
00:51:35 la façon de travailler, la capacité des jeunes de pouvoir se réunir
00:51:41 dans un établissement qui est un établissement confessionnel,
00:51:44 c'est le choix, y compris pour des parents qui sont laïcs
00:51:47 et qui souhaitent mettre leurs enfants dans ce type d'établissement.
00:51:50 Je reprends votre propos sur la méritocratie, c'est le procès de la méritocratie,
00:51:54 on en veut à la méritocratie, mais pourquoi une rédaction,
00:51:56 pourquoi un média en voudrait à la méritocratie ?
00:52:00 Est-ce que c'est une commande ? Est-ce qu'il y a des visions politiques
00:52:05 que nous ne maîtrisons pas ?
00:52:07 Il y a déjà eu cette semaine, quoi qu'on dise, une cible
00:52:10 qui était la ministre de l'éducation nationale, il ne faut quand même pas l'oublier.
00:52:14 Ce n'est pas facile d'être ministre de l'éducation nationale,
00:52:17 ministre des sports, en plus quand on tombe,
00:52:20 malheur, on vient d'arriver et qu'on fait une bourde.
00:52:23 Aujourd'hui, c'est la cible phénoménale, sans compter le reste.
00:52:26 Mais ne mélangeons pas les choses, il y a bien entendu,
00:52:29 on le voit bien, un wokisme économique, un wokisme public,
00:52:32 un wokisme de l'information qui vise à faire oublier une chose très simple,
00:52:37 c'est qu'un certain nombre de médias n'ont pas condamné les attaques du Hamas.
00:52:42 Je le redis, cet islamo-gauchisme qui est aujourd'hui
00:52:45 dans la pensée et dans l'action, et on essaie de me faire allumer des contrefeux.
00:52:50 Ce n'est pas ça la réalité de tous les jours, ce n'est pas ça ce que vivent
00:52:53 les élèves, les parents du collège Stanislas, ce n'est pas cela que vivent
00:52:57 les parents des collèges qui sont dans les quartiers et qui mettent leurs enfants
00:53:02 dans l'école privée, y compris confessionnelle, quand ce n'est pas leur religion,
00:53:05 tout simplement, parce qu'aujourd'hui, il faut le rappeler,
00:53:08 il y a un problème de soutien scolaire dans les établissements publics.
00:53:11 C'est ça la réalité, il n'y en a pas d'autre.
00:53:13 C'est ce que dit d'ailleurs le directeur qui était notre invité ce matin sur CNews,
00:53:17 le directeur de Stanislas, le confirme et corrobore vos propos, écoutez.
00:53:21 Je mesure que l'impact médiatique dans la communauté éducative a suscité
00:53:27 deux sentiments, le premier c'est l'incompréhension et le deuxième c'est l'indignation.
00:53:33 L'incompréhension parce que les professeurs, les cadres et même les anciens professeurs,
00:53:38 les élèves, les familles disent ce que nous vivons dans Stan,
00:53:44 mais pas ce que nous lisons dans la presse.
00:53:46 Je vous repose la question que je vous ai posée dans la première heure de notre émission Ambroise Méjean.
00:53:51 Est-ce que à la lumière des propos qui ont été tenus ici, sur ce plateau,
00:53:54 et de ce que l'on vient d'entendre dans le sujet, notamment dans la déclaration du directeur,
00:53:58 il n'y a pas une volonté de cabal, de faire du mal, de nuire à une certaine idéologie, une certaine idée ?
00:54:06 Je crois que la première cible, pardon, la première cible et la première personne qui est attaquée dans cette affaire
00:54:12 c'est en l'occurrence la ministre de l'éducation nationale.
00:54:14 Dont on parlera après 15h30.
00:54:15 Si on reprend le fil, vous constatez quand même que Mediapart sort 7 articles ce matin et les articles précédents
00:54:21 en visant une seule chose, la ministre de l'éducation nationale, et de manière assez dégueulasse,
00:54:25 parce qu'en fait il vise plus précisément son fils.
00:54:27 Et donc ça, moi je trouve ça absolument inacceptable, et pendant qu'on parlait du débat tout à l'heure,
00:54:32 j'ai un adhérent du mouvement qui m'a écrit en me disant qu'il était lui-même élève à Stan
00:54:35 et qu'il trouvait que, comme vous le disiez tout à l'heure, il était nécessaire de présenter des avis différents,
00:54:40 que lui n'avait pas entendu de dérive, qui avait effectivement eu par contre une dérive,
00:54:45 qui avait été, c'est ce que vous disiez tout à l'heure, un personnel extérieur qui avait été expulsé
00:54:50 suite à des propos qui étaient inacceptables.
00:54:53 Et donc je pense qu'effectivement, là il y a un enjeu quand même de pluralité du débat public.
00:54:57 Je vous rejoins là-dessus sans problème.
00:54:59 Mais la seule question que je pose c'est plutôt celle de pourquoi est-ce que la ministre de l'éducation nationale
00:55:04 a-t-elle le droit d'être la cible de gens qui manifestement ont décidé de tout mêler ?
00:55:10 Le fils d'Amelio De Castera, l'enseignement privé et en même temps le gouvernement,
00:55:15 tout ça dans un même sac pour taper dessus.
00:55:17 On parle beaucoup de cet établissement depuis tout à l'heure,
00:55:20 mais je pense qu'on oublie parfois l'intérêt que peut avoir l'enseignement privé sous contrat,
00:55:26 et je ne le défends pas spécifiquement.
00:55:28 Moi, je suis un élève issu du public, j'ai fait ma primaire, mon collège, mon lycée dans le public,
00:55:32 ma classe préparatoire dans le public, et je sais ce que je dois à l'école publique,
00:55:35 mais parfois le privé sous contrat, au-delà de cette idée d'excellence qui parfois me paraît un peu fermée aussi,
00:55:41 c'est dans le tissu rural, là où j'ai grandi, l'assurance d'avoir des écoles à certains endroits,
00:55:46 là où l'État n'en met plus.
00:55:48 Et donc il y a aussi cet avantage-là dont on ne parle pas suffisamment, je pense.
00:55:52 Une forme de service public ?
00:55:54 Une forme subventionnée par l'État évidemment, puisque vous savez que le privé sous contrat,
00:55:57 c'est trois quarts de ses financements, des financements issus de l'État et des collectivités territoriales,
00:56:01 mais plutôt que ce débat sur l'établissement en tant que tel,
00:56:04 moi je crois qu'on devrait avoir un débat un peu plus dépassionné sur comment on améliore la qualité du service public.
00:56:09 Bien sûr, mais quand je parle de service public, j'intègre aussi les médias et France Télévisions,
00:56:12 et si France Télévisions s'oppose justement à cette mission de service public, ça pose un problème quelque part, non ?
00:56:18 Sur la déontologie journalistique et sur le traitement d'informations, là on est carrément dans l'orientation pure et dure.
00:56:25 Si vous avez envie de m'entendre dire qu'il y a un problème s'il n'y a pas de déontologie
00:56:28 et qu'il n'y a pas de témoignages qui sont divers et variés et qui permettent aux élèves de s'exprimer,
00:56:33 évidemment que je vous le dirais...
00:56:34 À France Télévisions.
00:56:35 À France Télévisions, partout ailleurs, mais là en l'occurrence à France Télévisions,
00:56:38 évidemment qu'il faut que tout le monde soit entendu, et à Mediapart également.
00:56:42 C'est quand même dangereux, non, Joseph Touvenel ?
00:56:44 On marche sur des oeufs si un média très écouté, très puissant, prend la décision,
00:56:49 ou si on lui demande, si on le missionne.
00:56:53 Et il n'est pas le seul. Et on a des exemples quand même qui commencent à être un peu récurrents
00:56:57 de la part du service public. Alors ça ne veut pas dire que tout le service public est mauvais.
00:57:00 Ça veut dire qu'il y a une ligne idéologique majoritaire au sein du service public
00:57:05 qui s'éloigne de la vérité, qui trompe la vérité, et qui là, c'est avéré,
00:57:10 essaye de monter des affaires en épingle, alors que la réflexion qu'on doit avoir,
00:57:16 c'est sur l'état général de l'éducation en France.
00:57:20 Comment on fait fonctionner correctement le public, et on sait que ça dysfonctionne.
00:57:25 Alors là, les exemples, ils sont considérables.
00:57:28 Comment on soutient aussi ceux qui fonctionnent, et puis comment on évite de rallumer
00:57:33 une guerre scolaire et une guerre religieuse, parce que c'est aussi ça qui se produit.
00:57:37 C'est une guerre scolaire. On en veut un établissement parce qu'il est privé,
00:57:40 sous contrat, mais catholique, et ils donnent une éducation catholique
00:57:43 à des parents qui ont l'entière liberté de les mettre ailleurs.
00:57:47 Et alors on va leur reprocher, par exemple j'entends sur l'éducation sexuelle,
00:57:51 mais quand je regarde, il suffit de regarder sur Twitter, vous cherchez
00:57:55 "Stanislas éducation sexuelle", vous verrez que depuis plus de deux ans,
00:57:58 ils font de l'éducation affective et sexuelle, c'est publié.
00:58:01 C'est une approche différente que l'approche habituelle.
00:58:04 L'approche différente, c'est apprendre aux élèves le respect de leur corps,
00:58:08 et du corps de l'autre. Apprendre le respect de la sexualité.
00:58:12 Apprendre le respect de l'amour. C'est pas l'approche qui est de dire
00:58:15 "Alors il y a des maladies sexuellement transmissibles, les petits gars et les petites filles,
00:58:18 alors vous allez vous couvrir le soir." On peut être en accord ou en désaccord,
00:58:23 mais après tout c'est moins efficace d'apprendre dès le plus jeune âge
00:58:27 le respect de soi-même et le respect de l'autre.
00:58:29 De dire que la sexualité c'est aussi l'amour, on peut penser le contraire,
00:58:33 mais laissons-les faire ce qu'ils font, puisqu'en plus on constate de la réussite.
00:58:39 C'est la remise en question Karim Abrique, finalement, dans cette affaire,
00:58:42 dans cette histoire de la pluralité de l'enseignement, du choix en tout cas d'un certain enseignement.
00:58:48 Oui, parce que plus largement on sait qu'il y a toujours une espèce de tentative
00:58:52 de refaire le débat de cette guerre privée, publique.
00:58:57 Ensuite, on a dit tout à l'heure, vous avez mentionné un cas qui avait été problématique à Stane,
00:59:04 c'était en effet un bénévole qui était venu dans le cadre de l'instruction religieuse,
00:59:09 mais la preuve est que l'établissement l'a rencontré, l'a sanctionné et il n'a plus jamais remis les pieds.
00:59:15 Si ça avait été au contraire une connivence avec ce genre de pensée ou ce genre de dérive,
00:59:20 finalement on aurait dit le boulevard est ouvert, la personne peut continuer à venir.
00:59:24 Donc non, il y a eu tout de suite un arrêt.
00:59:26 Ensuite, je reviens encore une fois au rapport de l'instruction,
00:59:32 le rapport de l'inspection de l'éducation qui finalement a dévoilé que non, il n'y avait pas eu de manquement.
00:59:39 Alors oui, pour répondre à votre question, moi je pense aussi le fait que c'est une institution catholique,
00:59:45 c'est comme si c'était associé à quelque chose du vieux monde.
00:59:48 On voudrait finalement pour certains faire complètement table rase et que ça n'existe pas vraiment.
00:59:54 Donc je pense que c'est ça aussi, c'est un peu l'éléphant dans la pièce.
00:59:57 On dit qu'on tolère, mais dans les faits, on ne tolère pas.
01:00:00 Donc on va essayer toujours de trouver, dès qu'il y a quelque chose qui dépasse un peu, on va pointer du doigt.
01:00:05 Donc moi je pense que c'est ça, c'est l'enjeu du fait que c'est un établissement de tradition catholique qui pose problème.
01:00:11 Et on n'ose pas le dire.
01:00:13 Et ensuite, il y a toutes sortes d'autres petites cabales, comme on dit.
01:00:16 En effet, il y a eu aussi l'aspect de la ministre qui envoie ses enfants là-bas.
01:00:20 Donc encore une fois, ce procès un peu d'élitisme qu'on pourrait faire.
01:00:25 Est-ce que c'est le procès de l'élitisme, de l'excellence ?
01:00:28 Oui, je pense que oui.
01:00:29 D'une certaine catégorie de la France ?
01:00:31 Absolument. Mais on peut se questionner sur la question de la mixité sociale.
01:00:34 Mais à un moment donné, je pense qu'on mélange tout aussi dans cette affaire.
01:00:37 Et en effet, il faudrait quand même se questionner ailleurs, dans d'autres endroits.
01:00:41 Comment se fait-il qu'on n'est pas capable, par exemple, d'enseigner l'achoie ?
01:00:44 Comment se fait-il qu'il y a des professeurs qui sont inquiets de se rendre à l'école ?
01:00:48 Sur la question de l'autorité du professeur, comment se fait-il qu'on tolère, justement, dans d'autres endroits,
01:00:54 que le professeur n'a plus d'autorité dans sa classe, alors que dans une formule qui semble bien fonctionner,
01:00:59 où les gens, les parents, souhaitent et on n'oblige personne, effectivement, à envoyer les enfants là-bas,
01:01:05 quand ça fonctionne, on décide de s'y attaquer. Je pense qu'on est encore dans le deux-poids-deux-mesures.
01:01:10 On va continuer à débattre sur cette thématique. Il est déjà 15h30.
01:01:13 CNews, 180 minutes info, week-end, et le rappel de l'information avec Isabelle Piboulot.
01:01:18 La manifestation contre la loi immigration se poursuit à Paris.
01:01:22 D'autres villes sont également mobilisées, Bordeaux, Rennes, Strasbourg ou encore Lille.
01:01:26 160 marches ont été organisées à travers le pays.
01:01:30 201 personnalités ont appelé à manifester pour exiger la non-promulgation de la loi immigration,
01:01:35 quatre jours avant la décision très attendue du Conseil constitutionnel.
01:01:39 Deux drames en moins d'une semaine à Saint-Denis.
01:01:43 Un jeune de 19 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour le meurtre d'un adolescent.
01:01:49 Ce dans 14 ans a été poignardé à mort mercredi dans un métro.
01:01:53 Hier, Farid, 18 ans, a succombé à ses blessures après une expédition punitive,
01:01:58 mercredi matin devant son lycée.
01:02:00 Dans la ville, le dispositif policier a été renforcé et les regroupements interdits par la mairie jusqu'à demain.
01:02:07 Le président de la République demande dès demain une dizaine d'opérations au coup de poing,
01:02:12 chaque semaine contre les trafics de drogue.
01:02:14 Dans cette lignée, à Libourne en Gironde, une opération PlaceNet a déjà été lancée en décembre dernier.
01:02:20 Lors de sa conférence de presse mardi, Emmanuel Macron a annoncé un renfort des forces de l'ordre,
01:02:25 notamment pour lutter contre la petite délinquance.
01:02:28 Merci Isabelle, à tout à l'heure.
01:02:31 On se retrouve à 16h pour l'actualité au complet sur CNews.
01:02:35 Avec nos invités, nous continuons de débattre autour de cette polémique lancée par Amélie Oudéa Castera.
01:02:40 Sa maladresse, cette phrase qui a été lâchée lors de cette visite dans un établissement dans les Ybines,
01:02:45 aux côtés de Gabriel Attal, ça n'en finit pas.
01:02:47 La rivalité entre l'enseignement public et privé est relancée,
01:02:50 en cause notamment l'argument de l'absence des professeurs.
01:02:53 Célia Juda.
01:02:54 La guerre entre école publique et école privée relancée,
01:02:58 selon la nouvelle ministre de l'Éducation à l'origine de la polémique, ce n'est pas le cas.
01:03:03 J'ai tout entendu les leçons de morale sur l'école publique
01:03:06 de la part de ceux qui mettent leurs enfants dans l'école privée.
01:03:09 L'agressivité de ceux qui rêveraient de raviver une guerre entre l'école publique et l'école privée.
01:03:15 Guerre qui n'existera pas.
01:03:18 A la rentrée 2022, les écoles privées sous contrat regroupaient plus de 2 millions d'élèves,
01:03:23 soit 17,6% des effectifs scolarisés.
01:03:26 Pour certains, il serait difficile de s'en passer.
01:03:29 L'école publique ne peut peut-être pas faire tout,
01:03:31 donc il est sans doute nécessaire qu'il y ait aussi une école privée.
01:03:35 Il existe les problèmes de remplacement des enseignants dans le secteur public.
01:03:40 Selon un rapport de la Cour des comptes, les absences d'une durée inférieure à 15 jours dans le public
01:03:45 représentent près de 2,5 millions d'heures dans le secondaire.
01:03:49 Et seuls un peu plus de 500 000 sont remplacées.
01:03:52 Dans le privé, 45% des enseignants ont eu au moins un congé pour raison de santé
01:03:57 contre 52% dans le public.
01:03:59 Un écart qui s'explique notamment par la différence de contrat.
01:04:03 Ces écoles, en règle générale, ne sont pas ni dirigées ni animées par des fonctionnaires.
01:04:10 En général, ce sont des gens qui sont contractuels,
01:04:12 donc qui ont moins la sécurité de l'emploi, donc ils ne font pas grève.
01:04:16 Donc il y a beaucoup moins d'absentéisme.
01:04:18 Selon le rapport de la Cour des comptes, environ deux tiers des absences
01:04:21 seraient liées au fonctionnement même de l'éducation nationale,
01:04:24 comme la formation continue, la participation à des jurys ou encore l'organisation d'examens.
01:04:30 La guerre privée-publique n'aura pas lieu. Il est peut-être trop tard.
01:04:35 Qu'en pensez-vous Bernard Cohen Haddad ?
01:04:37 Moi ce que je crois, c'est qu'on est passé en trois semaines d'une embellie sur l'école
01:04:42 à aujourd'hui la catastrophe sur l'école.
01:04:45 Rappelez-vous, il y a trois semaines, avant la nomination de Gabriel Attal, Premier ministre,
01:04:50 l'uniforme, les proviseurs, les heures supplémentaires,
01:04:53 l'accompagnement des jeunes des quartiers difficiles,
01:04:56 en rattrapage scolaire, les classes moins nombreuses.
01:04:59 C'était ça et on avait dit "Waouh, ça fait des années qu'on attend ça".
01:05:03 Et puis alors là c'est reparti, l'école publique, c'est les trous dans la raquette,
01:05:09 l'école privée, il n'y a que des homophobes et des antisémites.
01:05:13 Enfin, il faut revenir un peu à la raison quand même.
01:05:16 On a besoin des deux pieds pour marcher.
01:05:19 On a besoin à la fois d'une école publique, une école de la République
01:05:22 dans les quartiers avec des professeurs qu'on n'égorge pas dans la rue.
01:05:25 Déjà, ça c'est une réalité aussi, qu'ils soient mieux payés,
01:05:29 qu'ils soient mieux formés, qu'ils ne soient pas insultés par les parents
01:05:32 parce qu'ils présentent un tableau de nus.
01:05:34 C'est une réalité de tous les jours.
01:05:36 Et on a besoin aussi de la capacité pour les parents
01:05:39 qui veulent mettre dans des écoles sous contrat,
01:05:42 même s'ils ne sont pas de la même confession, je le dis parce que ça m'est arrivé moi,
01:05:46 de pouvoir trouver un établissement qui accompagne dans la diversité des pensées,
01:05:53 dans le respect des élèves et du rythme des élèves,
01:05:58 y compris en faisant des efforts sur leur salaire et en limitant parfois les vacances.
01:06:02 C'est ça la réalité qu'attendent les Français, les parents aujourd'hui,
01:06:05 qu'on soit en zone rurale, en quartier ou dans les grandes villes.
01:06:08 C'est ça la réalité.
01:06:09 Vous dites que vous avez été victime de discrimination scolaire ?
01:06:12 Bien entendu, attendez, vous savez, je m'appelle Cohen Haddad,
01:06:14 ce serait difficile de penser le contraire.
01:06:17 Je l'ai vécu au quotidien, voyons.
01:06:19 Ce que je veux dire, c'est que la réalité aujourd'hui,
01:06:23 c'est qu'on a un ordre moral qui s'installe,
01:06:26 un ordre moral qui évite la diversité des pensées et des savoirs,
01:06:31 y compris, je le dis bien, dans la capacité de permettre aux parents
01:06:36 de pouvoir choisir en fonction de leur sensibilité,
01:06:42 le parcours pour leurs enfants.
01:06:44 C'est ça la réalité.
01:06:45 Jordan Florentin, pourquoi opposer privé et public ?
01:06:49 Je voulais revenir sur un mot que Bernard Cohen Haddad a utilisé tout à l'heure,
01:06:52 le terme "wauquisme", parce que en réalité, c'est ça ce qui s'impose,
01:06:54 c'est une attaque tripartite de la gauche-wauque.
01:06:56 Le wauquisme, d'abord, en premier lieu, c'est cette détestation de l'excellence.
01:07:00 C'est de vouloir tirer tout le monde vers le bas.
01:07:02 Or, on a un des meilleurs établissements de France avec le...
01:07:05 Ce qui veut dire que la gauche ne fait pas partie de l'excellence ?
01:07:08 Non mais pardon, c'est la gauche qui a créé cette école qui devient
01:07:10 une espèce de rappel à la bêtise.
01:07:11 La détestation de l'excellence, ça veut dire de fait de ne pas en faire partie ?
01:07:14 Mais de ne pas en faire partie.
01:07:15 C'est des gens qui sont juste peut-être jaloux de ne pas être dans cette école,
01:07:17 qui n'ont pas de niveau, qui sont aigris.
01:07:19 C'est eux qui ont créé cette école qui est devenue une radeau de la méduse
01:07:22 où tout le monde fuit, les parents, les enseignants.
01:07:24 Et on ne laisse pas le choix d'aller dans des écoles privées, pardon,
01:07:28 mais quand vous voyez ce que vous subissez parfois...
01:07:30 Moi-même, j'ai été victime de racisme anti-blanc quand j'étais gamin,
01:07:32 il y a dix ans, dans l'école publique.
01:07:34 Donc si mes parents avaient pu me mettre dans le privé, je crois qu'ils l'auraient fait.
01:07:36 Ensuite, il y a une forme d'anti-cléricalisme, on l'a dit,
01:07:39 sur cette détestation des valeurs du catholicisme.
01:07:42 Et je pense même, et je vous donne une hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut,
01:07:44 je pense que Mediapart ne supporte pas de cette vue contestée
01:07:48 sur le lycée Averroës de Lille, le lycée musulman,
01:07:51 où nous-mêmes, nous avions révélé, Boulwar Volta, on l'a fait,
01:07:54 on a révélé en fait ce qui se passait dans ce lycée Averroës,
01:07:56 qui d'ailleurs a perdu son agrément d'État,
01:07:58 où il y avait l'imam Hichou Sen qui donnait des cours.
01:08:01 Là, pour le coup, il y a un vrai sujet.
01:08:02 Il n'y a pas de sujet pour le lycée catholique de Stanislas.
01:08:06 Et puis enfin, il y a une détestation presque nationale.
01:08:10 Elle est passée où, cette gauche,
01:08:12 qui défendait la liberté, l'égalité et la fraternité ?
01:08:14 La liberté, c'est-à-dire qu'ils sont en train de la contester,
01:08:16 on n'a plus le droit de mettre nos enfants où on veut.
01:08:18 L'égalité, on veut tirer tout le monde vers le bas,
01:08:20 c'est-à-dire la vraie égalité, c'est celle où il y a de la concurrence,
01:08:22 où il y a de la discrimination au niveau, à la réussite.
01:08:24 Ça, c'est l'égalité.
01:08:25 Et puis la fraternité, elle n'est pas à gauche.
01:08:27 Elle est au lycée Stanislas, où il y a énormément d'élèves
01:08:30 qui se sont défendus, qui essaient de défendre leurs professeurs,
01:08:33 qui se soutiennent entre eux.
01:08:34 Mais voilà, c'est cette forme de wokeisme,
01:08:36 on tire tout vers le bas et je crois que la gauche s'est vraiment perdue là-dessus.
01:08:39 Parce que si elle était vraiment de gauche,
01:08:40 je pense que, prenez l'exemple de cette grande figure littéraire, Fantine,
01:08:44 je pense qu'elle aurait aimé que sa fille Cosette aille à Stanislas
01:08:46 plutôt qu'à être tirée vers le bas comme ça.
01:08:48 - Un mot sur cette thématique, Joseph Tounel,
01:08:50 et après j'aimerais qu'on évoque l'avenir de la ministre.
01:08:53 A-t-elle d'ailleurs encore, Amélie Oudéa-Castera,
01:08:55 un avenir en tant que ministre de l'Éducation ?
01:08:57 - Je reviens au départ, moi ce qui m'a choqué,
01:09:00 c'est pas qu'une ministre mette ses enfants dans le privé,
01:09:03 c'est la liberté de chacun.
01:09:05 C'est qu'elle fait partie de ces gens
01:09:07 qui n'ont pas fait leur travail depuis des années,
01:09:09 c'est-à-dire de maintenir et relever l'école publique.
01:09:13 Et qui met ses propres enfants dans le privé
01:09:16 en ignorant un peu ce qui se passe ou en voulant ignorer.
01:09:19 Ça, cette élite-là, elle me choque.
01:09:21 Parce que c'est une véritable élite,
01:09:23 c'est une élite culturelle, c'est une élite politique,
01:09:25 c'est une élite financière.
01:09:26 Et je trouve ça très choquant, ce double discours.
01:09:28 Après, c'est son droit, et la chasse qu'on fait ensuite
01:09:31 à la ministre ou à ses enfants, là ça devient indécent.
01:09:33 Et on fait une chasse aussi à un établissement.
01:09:36 Et quand j'entends Bernard Cohen-Arad qui parle,
01:09:40 moi je suis dans un département
01:09:42 où je vois les enfants d'origine juive abandonnés,
01:09:46 et d'ailleurs je vais parler, ils ont abandonné,
01:09:48 ils ont quitté l'école publique de la République
01:09:51 parce qu'ils y étaient menacés.
01:09:53 Ça, ça me semble être une priorité.
01:09:55 Qui lutte vraiment contre cette priorité ?
01:09:57 Vous vous rendez compte ?
01:09:58 Des enfants, des familles qui sont obligées de quitter.
01:10:01 Alors on va les retrouver dans le privé,
01:10:03 on va les retrouver dans des écoles religieuses juives,
01:10:05 d'ailleurs, qui elles-mêmes, les murs se montrent,
01:10:08 les caméras, les barbolets.
01:10:09 Ce que je vous dis, c'est vérifiable.
01:10:12 Là, c'est une priorité.
01:10:14 Là, si on veut nous parler de règles de la République,
01:10:16 de la démocratie, c'est à ça dont il faut s'intéresser en urgence
01:10:20 parce que derrière, on a tout un travail de sable
01:10:22 des frères musulmans, y compris dans nos écoles publiques.
01:10:25 Sur le cas de la ministre Ambroise Méjean,
01:10:26 votre réaction tout de même, c'est vrai que
01:10:28 l'impression que cela laisse,
01:10:30 après sa déclaration intempestive et la maladresse
01:10:32 qu'elle a reconnue il y a quelques jours maintenant,
01:10:35 ça a laissé penser ou ça a incité à penser
01:10:39 "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais".
01:10:41 Pardon, mais la déclaration était peut-être maladroite,
01:10:44 mais maladroite, elle l'a reconnue, elle s'en est excusée.
01:10:46 Son choix, à ma connaissance, son fils n'a pas 3 ans,
01:10:49 il n'en a pas 5 non plus, il en a 15.
01:10:51 Donc ce choix, elle l'a fait il y a déjà un certain nombre d'années.
01:10:53 Donc accuser la ministre d'être responsable
01:10:55 de quelque chose dont elle n'était pas,
01:10:57 à un moment où elle n'était pas aux responsabilités,
01:10:59 ça me paraît être un peu fort.
01:11:01 Par ailleurs, depuis que le président de la République a été élu,
01:11:03 je crois que sur le sujet de l'éducation,
01:11:05 sur tout un tas de sujets qu'on vient d'aborder,
01:11:08 on a mis en place des dispositifs pour relever le niveau de l'école.
01:11:11 Je vous en parlais à l'instant,
01:11:12 mais quand on a fait le dédoublement des classes
01:11:14 dans les quartiers prioritaires,
01:11:16 ça c'est quelque chose qui vise à remonter le niveau de l'école publique.
01:11:18 Quand on fait effectivement l'interdiction de la baïa,
01:11:21 ça c'est quelque chose qui vise à montrer qu'il n'y a pas de règles
01:11:23 qui ne peuvent pas être tenues dans l'école publique.
01:11:25 Quand on met en place les cours de niveau au collège,
01:11:28 comme l'a annoncé Gabriel Attal,
01:11:30 ça aussi c'est une mesure qui vise à rattraper le niveau de l'école publique.
01:11:32 Et quand on investit massivement,
01:11:34 pardon de le dire aussi dans nos professeurs,
01:11:36 qui quand on regarde la moyenne de l'OCDE
01:11:38 était les moins bien payés de l'OCDE parmi les pays européens,
01:11:41 et bien là aussi on met de l'argent dans l'école publique
01:11:43 pour qu'elle rattrape son retard.
01:11:45 Donc le vrai enjeu, c'est pas cette guerre potentielle entre privé et public,
01:11:47 ça c'est de la poudre aux yeux qui est jetée par
01:11:49 partie des gens qui effectivement ont envie de taper sur l'école privée.
01:11:52 Mais le sujet c'est pas celui-là,
01:11:53 le sujet c'est comment est-ce qu'on est capable
01:11:55 en tant que majorité présidentielle
01:11:57 et comment le gouvernement est capable de remonter le niveau
01:11:59 en appuyant l'école publique,
01:12:01 et c'est ce que nous faisons depuis maintenant un certain nombre d'années
01:12:03 et je crois que tous les ministres de l'éducation nationale y ont participé,
01:12:06 quels qu'ils soient depuis le début du quinquennat des années 90.
01:12:09 - Comment on applique ce programme et cette idée avec Amélie Oudea Castellar ?
01:12:12 On sait que pour Gabriel Attal l'éducation est une priorité absolue,
01:12:15 est-ce que ce n'est pas aujourd'hui un caillou dans la chaussure
01:12:18 de ce programme et du Premier ministre
01:12:20 avec la vindicte et toute la polémique que ça a déclenchée ?
01:12:24 - Je vais vous dire, j'ai eu la chance de travailler avec Amélie Oudea Castellar
01:12:26 pendant la campagne présidentielle de 2022
01:12:28 puisqu'elle était présente, mais non pas dans un rôle officiel,
01:12:31 mais dans un rôle officieux de conseil sur les sujets du sport.
01:12:33 Et quand elle est arrivée au ministère des Sports,
01:12:35 tout le monde a dit "Oh vous allez voir,
01:12:36 elle va se faire marcher dessus par les présidents de fédérations sportives".
01:12:38 Le résultat du passage d'Amélie Oudea Castellar au ministère des Sports,
01:12:41 c'est que le président de la Fédération française de football n'est plus en poste
01:12:44 puisqu'il n'avait fait à peu près n'importe quoi
01:12:46 et vous le savez bien au regard des rapports qui sont sortis,
01:12:48 pareil sur celui de rugby, et qu'elle a imposé aux administrations
01:12:52 un fonctionnement qui était plus conforme à ce que les Français
01:12:54 attendent de leur fonctionnement.
01:12:55 Je pense qu'elle fera pareil à l'éducation nationale
01:12:57 et je lui souhaite bon courage, mais je pense qu'elle va réussir.
01:12:59 - Peut-elle rester ? Doit-elle partir ?
01:13:01 Une certaine partie de la classe politique estime que oui,
01:13:05 c'est le cas de Yann Brossat, sénateur communiste, on l'écoute.
01:13:07 - Je pense qu'il est temps qu'elle s'en aille.
01:13:13 On a une ministre qui est aujourd'hui totalement décrédibilisée
01:13:17 dans la communauté enseignante.
01:13:19 Elle a dénigré l'enseignement public, elle a menti une première fois.
01:13:23 On s'aperçoit ensuite qu'elle a contourné pour son fils
01:13:26 les règles qui s'appliquent à tous les autres étudiants français.
01:13:30 À un moment donné, ça commence à faire beaucoup.
01:13:32 Et vous savez, j'ai le sentiment d'une petite caste
01:13:34 qui se débrouille pour ne jamais respecter les règles
01:13:37 qu'elle impose aux autres.
01:13:39 Et à un moment donné, ça ne peut pas fonctionner comme ça.
01:13:41 En République, il y a un principe fondamental,
01:13:43 c'est le principe d'égalité.
01:13:45 Et on a une ministre qui, de fait, n'applique pas
01:13:47 les principes de la République.
01:13:49 - La vraie question qu'on peut se poser, Bernard Cohen,
01:13:51 c'est aussi, c'est peut-être pas elle qui décide,
01:13:53 mais évidemment qu'elle a envie de rester,
01:13:55 il faut qu'elle aille au bout de sa mission,
01:13:57 mais est-ce que sa position est tenable aujourd'hui ?
01:13:59 - Tout d'abord, le collège à Nyssla, ce n'est pas les coms sommoles,
01:14:02 c'est pour M. Brescia, je voudrais lui rappeler
01:14:04 qu'on est dans un pays démocratique
01:14:06 et que les parents, y compris s'ils deviennent ministres,
01:14:09 ont le droit de mettre les enfants dans l'école
01:14:11 où ils veulent, dans la mesure du respect,
01:14:13 et surtout s'ils payent avec leur denier privé.
01:14:16 Ça s'appelle la liberté et la démocratie.
01:14:18 Moi, ce qui me gêne dans cette affaire,
01:14:20 c'est que je trouve, et je le dis franchement,
01:14:22 c'est que le ministère de l'Éducation nationale,
01:14:25 c'est un ministère régalien pour moi.
01:14:27 Parce qu'il y a beaucoup de choses à faire,
01:14:29 c'est un ministère lourd, et j'avoue,
01:14:31 quel que soit ce qu'a dit Ambrose Méjean,
01:14:33 et je reconnais son côté généreux,
01:14:35 à la fois être ministre de l'Éducation nationale,
01:14:38 ministre des Sports, je trouve que ça fait beaucoup,
01:14:40 quelle que soit la personne.
01:14:42 C'est ça, ma préoccupation.
01:14:43 Et donc j'attends avec impatience
01:14:45 la nomination de la suite du gouvernement
01:14:48 pour voir qui sera sur ce poste de manière complémentaire,
01:14:52 parce que c'est pour moi, aujourd'hui,
01:14:54 et on le voit bien, c'est une attente des parents,
01:14:56 des grands-parents et des enfants,
01:14:58 qu'on ait vraiment une école de la République à la hauteur
01:15:01 et une école du futur à l'occurrence des attentes.
01:15:03 C'est un vrai enjeu de société
01:15:05 pour lutter contre ce discours de mauvaise qualité,
01:15:10 de "walkies", de "cancel culture".
01:15:14 Vous savez, quand on n'a plus le droit de parler
01:15:16 de Churchill, de Voltaire, ça fait mal,
01:15:19 ou de Colbert, voire de Louis XIV en France,
01:15:22 ça me pose quand même un vrai problème
01:15:24 quand on essaie de démanteler des statuts d'écrivain,
01:15:27 qu'on ne peut pas montrer en cours d'art plastique,
01:15:32 des peintures, où on ne peut pas chanter
01:15:35 telle ou telle chanson parce que la musique est interdite.
01:15:38 Moi, ça me pose un vrai problème de démocratie en France.
01:15:42 Il y a des décisions qui ont été prises,
01:15:44 avec notamment l'apprentissage de la Marseillaise
01:15:46 désarmée pour les élèves,
01:15:48 la musique ou le théâtre qui peuvent revenir.
01:15:50 Mais pour appliquer ce programme,
01:15:52 cette volonté d'Emmanuel Macron,
01:15:54 cette volonté de Gabriel Attal,
01:15:55 et donc de la ministre Amélie Odéa-Castellar,
01:15:58 il faut que celle-ci n'ait pas une image qui soit entachée.
01:16:01 Et pendant toute la période où elle restera ministre,
01:16:04 et sans doute le restera-t-elle très longtemps,
01:16:06 il aura toujours cette épée de Damoclès
01:16:08 qui arrive à bricoler au-dessus de sa tête.
01:16:10 - En fait, ça va dépendre au cours des prochaines semaines.
01:16:12 C'est-à-dire qu'en ce moment, la ministre de l'Éducation,
01:16:15 sa position est fragilisée, certes,
01:16:17 parce que le message qu'elle a envoyé pendant quelques jours,
01:16:21 ça a été assez catastrophique, effectivement.
01:16:24 Et on a eu l'impression après qu'elle passait plus de temps
01:16:27 à parler d'elle et à s'embourber justement dans...
01:16:30 Elle rajoutait toujours une pièce, on dirait,
01:16:32 dans la machine, au lieu de sortir de ça.
01:16:34 - Donc je gagne, je joue.
01:16:35 - Oui, c'est ça. À un moment donné,
01:16:37 je pense qu'il faut sortir un peu de soi et se retourner
01:16:40 et dire, bon, finalement, moi, quelles sont mes orientations?
01:16:43 Parce que quand, d'ailleurs,
01:16:44 quand Gabriel Attal était ministre de l'Éducation,
01:16:47 très rapidement, que ce soit avec l'interdiction de la baïa,
01:16:50 bon, il a posé clairement, lui, ses orientations.
01:16:53 Alors je pense qu'on l'attend là-dessus
01:16:54 si on veut pouvoir passer à autre chose,
01:16:56 parce qu'en ce moment, effectivement,
01:16:57 elle est embourbée dans cette polémique.
01:16:59 Et en plus d'avoir en cette année olympique
01:17:02 le ministère, justement, des Sports,
01:17:04 on est en pleine période dans les prochains mois,
01:17:06 je veux dire, c'est majeur, qu'est-ce qui se passe.
01:17:08 Il y a aussi tout l'enjeu de la sécurité.
01:17:10 Et en plus, le chapeau de l'éducation,
01:17:12 quelles sont ses prochaines orientations?
01:17:14 On pourra effectivement la juger sur ses actions,
01:17:17 parce qu'en ce moment, non,
01:17:18 la note de passage, elle ne l'a pas réussie.
01:17:21 Il faudrait une grande décision, peut-être,
01:17:23 Joseph Thunel, pour la réhabiliter
01:17:25 aux yeux d'une certaine partie...
01:17:27 J'en ai bien une en tête,
01:17:28 je ne suis pas sûr que ce soit la réhabilite.
01:17:29 Mais pourquoi elle a fait le choix de styling class?
01:17:32 Notamment, elle a pu le faire
01:17:33 parce qu'elle a les moyens financiers de le faire.
01:17:36 Alors qu'elle offre à tous les Français
01:17:38 les moyens financiers de faire leur choix
01:17:40 dans liberté de choisir leur école.
01:17:42 Vous savez bien que ce n'est pas possible.
01:17:43 Pourquoi ce n'est pas possible?
01:17:44 Parce que le pouvoir d'achat ne le permet pas,
01:17:46 la situation économique de la France ne le permet pas.
01:17:48 Il y a très peu de familles qui peuvent inscrire
01:17:50 leurs enfants dans des établissements privés, Joseph.
01:17:52 C'est qu'aujourd'hui, les écoles privées ont un quota
01:17:55 qu'ils ne peuvent pas dépasser.
01:17:57 Laissons les écoles privées,
01:17:59 si elles peuvent ouvrir plus de classes, le faire,
01:18:01 et on verra bien.
01:18:02 Aujourd'hui, c'est interdit.
01:18:03 Ça se paye, les écoles privées?
01:18:04 Non, mais aujourd'hui, c'est interdit.
01:18:05 Ouvrez le nom de classe.
01:18:06 Ça coûte combien, une inscription à Saint-Islas?
01:18:08 Eh bien, donnez à chaque parent par enfant...
01:18:10 Est-ce que tout le monde peut payer 2 000 euros
01:18:12 pour inscrire son enfant?
01:18:13 Eh bien, donnez à chaque parent par enfant
01:18:15 la somme de leur choix
01:18:17 pour aller dans l'école de leur choix.
01:18:18 C'est ça, l'égalité républicaine.
01:18:20 Non, non, ça, c'est l'égalitarisme.
01:18:22 Pardon, parce que moi, je pense qu'il faut quand même
01:18:24 maintenir ce côté élitiste.
01:18:26 C'est un gros mot, aujourd'hui, être élitiste.
01:18:27 Non, heureusement, tout le monde ne peut pas se permettre
01:18:29 d'aller à Saint-Islas, alors que quand c'est pour des questions
01:18:31 d'argent, ça peut être regrettable.
01:18:32 C'est la sélection par l'argent.
01:18:33 Ce n'est pas uniquement la sélection élitiste,
01:18:35 c'est la sélection par l'argent.
01:18:36 Non, mais il faut la sélection par le niveau, seulement,
01:18:37 par le niveau, par des compétences.
01:18:39 Ce que je veux dire avec mon exemple un peu outrancier,
01:18:42 c'est de dire que quand j'ai les moyens de faire quelque chose,
01:18:44 alors je dois offrir aux autres les mêmes moyens,
01:18:47 et dans ces cas-là, ça veut dire relever le niveau
01:18:49 de l'école publique.
01:18:51 C'est là où il y a urgence.
01:18:52 Ce sera le mot de la fin pour ce débat.
01:18:54 En tout cas, je vais garder Jordan Florentin et Bernard Cohen
01:18:56 à date dans quelques instants pour évoquer l'agriculture,
01:18:59 avec un autre invité qui va nous rejoindre,
01:19:01 Étienne Fourmont, c'est la star des agriculteurs.
01:19:04 En tout cas, c'est un représentant et un youtuber très puissant,
01:19:07 plus de 100 000 abonnés sur son compte.
01:19:10 On va l'évoquer avec lui dans quelques instants.
01:19:12 Ses vidéos, en plus, elles sont magnifiques, très positives.
01:19:15 A tout de suite sur l'antenne de CNews.
01:19:17 Toujours en direct sur l'antenne de CNews,
01:19:23 avec nos invités Jordan Florentin et Bernard Cohen à date,
01:19:26 et notre invité de 16h nous a rejoints,
01:19:29 nous sommes ravis de l'accueillir, Étienne Fourmont.
01:19:31 Bonsoir.
01:19:32 - Bonsoir.
01:19:33 - Bienvenue.
01:19:34 16h, on peut dire bonsoir, déjà,
01:19:35 puis comment on se couche tôt à la campagne, en général ?
01:19:38 La nuit tombe vite, ça dépend du travail.
01:19:40 Et effectivement, du travail, il y en a, ce n'est pas une sinecure.
01:19:43 Éleveur de vaches laitières, à virer en champagne, c'est dans la Sarthe.
01:19:46 Mais également, un youtuber, écrivez "beur",
01:19:49 B-E-U-2-R-E à la fin, avec les vaches laitières, bien sûr,
01:19:52 mais à succès, car vous avez plus de 100 000 abonnés sur votre chaîne.
01:19:56 Des vidéos qui sont à la fois pédagogiques, instructives,
01:19:59 plutôt marrantes et dynamiques.
01:20:01 On va en parler avec vous, et on va parler, évidemment, à travers vous
01:20:03 et votre exposition de la situation de l'agriculture en général.
01:20:07 Mais d'abord, pour aller jusqu'aux informations de 16h,
01:20:10 ce sujet, le président de la République, vous savez, a annoncé un renforcement
01:20:13 des forces de l'ordre, notamment pour lutter contre la petite délinquance
01:20:16 dans une dizaine d'opérations coup de poing chaque semaine,
01:20:18 notamment contre les petits trafics de drogue.
01:20:20 Eh bien, à Libourne, en Gironde, une opération antidrogue
01:20:23 a été lancée au mois de décembre dernier, pendant une dizaine de jours.
01:20:26 Reportage sur cette expérience avec Antoine Estève.
01:20:29 Dans les petites rues du centre-ville de Libourne,
01:20:32 ce sont principalement les policiers municipaux qui patrouillent au quotidien.
01:20:35 Mais face à une insécurité galopante l'an dernier,
01:20:38 une grande opération ponctuelle des forces de l'ordre en décembre
01:20:41 a permis de démanteler une dizaine de points de deal.
01:20:43 Les commerçants ont senti une amélioration,
01:20:45 notamment sur les incivilités et la petite délinquance.
01:20:48 Dès qu'il y a un peu plus de gendarmes, de policiers,
01:20:51 c'est sûr, on se sent mieux, on va dire.
01:20:54 Voilà.
01:20:55 – Oui, il y a la différence.
01:20:56 – Et on voit la différence.
01:20:57 – On les voyait circuler dans les rues,
01:20:59 ce qui n'est peut-être pas trop désagréable, quoi, en fin de compte.
01:21:03 On se sent peut-être plus en sécurité, quelque part.
01:21:06 Surtout nous, quand on ferme les magasins à 19h,
01:21:09 c'est vrai, quand on les croise, on se dit, bon voilà.
01:21:12 – La préfecture considère cette opération comme un succès
01:21:15 avec 21 interpellations, notamment pour des trafics de drogue.
01:21:18 Mais dans cette petite agglomération de 36 000 habitants,
01:21:21 les élus demandent surtout des mesures sur le long terme.
01:21:24 – Les opérations tempête ou placenet de la police ou de la gendarmerie
01:21:28 doivent avoir des effets rebonds
01:21:30 contre toutes les formes d'incivilité et de délinquance,
01:21:33 la délinquance routière, le petit trafic de stupes.
01:21:37 – Que ce soit dans la gendarmerie ou dans la police nationale,
01:21:40 ces annonces du président de la République risquent de se heurter
01:21:43 à un manque de personnel dans les forces de l'ordre.
01:21:45 – Ça nécessite du monde, ça nécessite du temps.
01:21:49 Je ne pense pas que pour l'instant,
01:21:51 on soit envisagé des renforts d'effectifs
01:21:53 pour essayer justement de faire sortir des rôles d'immeubles
01:21:57 et faire placenet sur les places de deal.
01:21:59 – Libourne pourrait figurer parmi les prochaines villes choisies
01:22:02 pour ses nouvelles opérations anti-drogue, demandées par Emmanuel Macron.
01:22:06 – Voilà pour ce sujet, on parle agriculture dans quelques instants
01:22:09 avec notre invité Étienne Fourmont, la situation évidemment aussi
01:22:13 des agriculteurs français à travers la crise en Europe,
01:22:16 puisque c'est une crise européenne qui concerne les paysans en effet.
01:22:20 Mais d'abord un point complet sur l'information avec vous Isabelle Piboulot.
01:22:24 – 160 marches organisées à travers la France
01:22:27 pour protester contre la loi immigration.
01:22:30 À Paris, les manifestants sont arrivés aux Invalides
01:22:33 où on va retrouver Audrey Bertheau et Sacha Robin.
01:22:35 Bonjour à tous les deux.
01:22:37 Audrey, on le rappelle, cette nouvelle mobilisation se tient alors que jeudi,
01:22:40 le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision
01:22:43 sur la promulgation de la loi immigration.
01:22:45 Dans quel état d'esprit sont les manifestants que vous avez rencontrés aujourd'hui ?
01:22:53 – Bonjour Isabelle, on vient d'arriver à Invalides.
01:22:58 La manifestation, ce que je peux vous dire, c'est qu'elle s'est passée plutôt dans le calme.
01:23:03 Elle est partie de la place du Trocadéro et donc on vient d'arriver à Invalides.
01:23:08 Il y avait tout de même un gros dispositif policier,
01:23:12 donc oui calme, oui festive, mais voilà,
01:23:14 cette manifestation était tout de même vraiment très encadrée.
01:23:18 Il y avait beaucoup de monde, beaucoup plus de monde que la semaine dernière
01:23:22 puisque dimanche dernier déjà, il y avait une première manifestation
01:23:25 contre la loi immigration et donc pour rappel,
01:23:28 cette manifestation a été organisée à l'appel de plus de 200 personnalités,
01:23:35 dont Olivier Faure, mais aussi des artistes, des responsables syndicaux.
01:23:38 Un rassemblement, vous l'avez dit, dans le but de réclamer le retrait de la loi
01:23:42 sur l'immigration adoptée par le Parlement fin décembre et à présent.
01:23:46 C'est le Conseil constitutionnel qui doit rendre son avis de conformité.
01:23:52 Cette semaine, ce sera jeudi 25 janvier.
01:23:55 Audrey Berthaud et Sacha Robbin en direct, merci à tous les deux.
01:23:59 Dans le reste de l'actualité, l'établissement scolaire Stanislas à Paris
01:24:03 sous le feu des critiques, outre la polémique autour de la ministre de l'éducation.
01:24:08 Une enquête a été ouverte après un signalement de l'Inspection générale de l'éducation nationale.
01:24:13 Un rapport dévoilé en partie par Mediapart fait état de dérive sexiste et homophobe
01:24:18 dans la prestigieuse école privée catholique.
01:24:20 Le directeur de l'établissement a réagi, il était l'invité de l'or des pros ce matin.
01:24:24 On voit cela avec Célia Gruyère.
01:24:27 Dans le viseur de certains médias, le directeur de l'école Stanislas a tenu à clarifier les accusations sur ces news.
01:24:34 L'Inspection générale conclut, les inspecteurs à l'issue de l'enquête
01:24:38 ne retiennent pas les accusations d'homophobie, de sexisme et d'autoritarisme qui ont été formulées dans la presse.
01:24:45 Stanislas est lavé des soupçons et des accusations de la presse.
01:24:49 Après un rapport d'inspection rendu public par Mediapart,
01:24:52 Anne Hidalgo a annoncé suspendre provisoirement la subvention de l'école.
01:24:56 Une décision incompréhensible pour le directeur.
01:24:59 On ressent un sentiment d'injustice car si le contrat devait nous être retiré,
01:25:03 je ne pense pas que ce sera le cas, mais j'oppose à ce qu'a dit Mme Hidalgo,
01:25:07 ce qu'a dit Mme Pécresse, c'est un établissement associé à l'Etat par contrat,
01:25:11 et donc dit Mme Pécresse, et je crois que c'est assez logique, je maintiens les subventions.
01:25:16 Mme Hidalgo fait un autre choix, ça la regarde, mais je ne le comprends pas.
01:25:22 Il estime d'ailleurs que l'existence d'école catholique sous contrat est une chance en France.
01:25:26 Une école catholique associée à l'Etat par contrat est à la fois une chance pour l'Eglise dans son dialogue avec la République,
01:25:34 est aussi une chance pour la République dans son dialogue avec l'Eglise,
01:25:38 mais surtout, et je le dis à la fois aux évêques qui peuvent nous écouter et aux hommes politiques qui peuvent nous écouter,
01:25:44 une école catholique associée à l'Etat par contrat est aussi une chance pour la laïcité.
01:25:50 Dans le rapport, 14 préconisations sont données, par exemple,
01:25:54 la formation et le suivi d'intervenants en instruction religieuse.
01:25:58 C'est un des événements de l'année, les Jeux Olympiques approchent à grands pas,
01:26:03 avec la crainte des cyberattaques.
01:26:05 Lors des JO de Tokyo en 2021, 450 millions ont été recensés.
01:26:10 Selon des analystes, Paris devrait dépasser ce chiffre.
01:26:14 Les forces de l'ordre envisagent donc tous les scénarios.
01:26:17 Jules Bedot et Sandra Buisson ont rencontré les équipes du tout nouvel office anti-cybercriminalité.
01:26:23 Les images sont encore virtuelles, mais le risque, lui, est bien réel.
01:26:29 Les JO et leurs 4 milliards de téléspectateurs sont une vitrine planétaire
01:26:34 et donc une cible de choix pour les cyberpirates.
01:26:37 Ils vont utiliser cet événement pour pouvoir faire valoir soit leurs idées,
01:26:41 soit essayer d'obtenir de l'argent par leurs activités cybercriminelles.
01:26:45 Pour ternir l'image du pays haute, des esprits malins pourraient prendre le contrôle à distance
01:26:50 d'un panneau numérique d'affichage pendant une épreuve,
01:26:53 bloquer les ascenseurs dans un stade ou le chronométrage d'une compétition d'athlétisme.
01:26:58 Les scénarios sont multiples, sans compter la perspective d'arnaques à grande échelle.
01:27:03 Les IS croqueries qui ne vont pas manquer au moment d'un tel événement,
01:27:06 c'est pour ça qu'on a une plateforme spécifique qui s'appelle la plateforme TC
01:27:09 qui permet aux gens de déposer plainte en ligne ou de nous faire des signalements.
01:27:12 Je pense aux fausses sites de location, aux fausses sites de vente
01:27:15 qui vont être un moment important pour les JO.
01:27:17 En plus de ces missions habituelles, notamment la lutte contre les rançons JCL
01:27:21 qui relève désormais de la criminalité organisée,
01:27:24 l'office anti-cybercriminalité sera sur le pont avec près de 180 policiers et experts en Ile-de-France
01:27:31 et environ 200 en région pour traquer les troubles faites des Olympiades.
01:27:36 On se retrouve à 16h30 pour un prochain point sur l'actualité.
01:27:39 La suite des débats c'est avec vous Lionel.
01:27:41 Merci Isabelle Pibello, effectivement avec Jordan Florentin, Bernard Cohen Haddad et Étienne Fourmont.
01:27:46 Nous allons parler d'agriculture, je le disais, si vous n'étiez pas avec nous juste avant le journal Étienne Fourmont.
01:27:50 Ça fait le plaisir d'être là, d'avoir quitté provisoirement sa Sarthe natale.
01:27:54 - Exactement.
01:27:55 - Éleveur de vaches laitières à virer en champagne, agri-youtubeur.
01:27:59 Allez voir cette chaîne, plus de 100 000 abonnés et vraiment des programmes de qualité.
01:28:03 Et puis votre ouvrage évidemment, "Peace and Food" chez Hugo Doc,
01:28:06 puisque vous faites de la pédagogie, vous expliquez en tout cas à tout le monde ce qu'est l'agriculture,
01:28:11 votre vision de l'agriculture principalement.
01:28:13 Mais l'actualité nous rattrape également avec la situation de l'agriculture en France notamment.
01:28:19 - Le maire de Port-et-Toujours est toujours des paysans qui manifestent leur colère près de Toulouse.
01:28:22 Il dénonce la détérioration de la situation et réclame l'aide de l'État.
01:28:26 Jean-Luc Thomas est sur place pour ces news.
01:28:29 - Vous le voyez autour de moi, il y a près de 250 tracteurs qui sont sur cette autoroute A64 ici à Carbone.
01:28:36 Ça fait maintenant quatre jours que ces agriculteurs sont ici.
01:28:40 Il faut bien voir que suite à l'échec des négociations qui ont eu lieu hier à la préfecture de Haute-Garonne,
01:28:47 ce sont des agriculteurs qui sont de plus en plus mobilisés.
01:28:52 Dès hier soir, Jérôme Bayle a demandé qu'il y ait de nouveaux points de blocage un petit peu partout en France.
01:28:59 Cette mobilisation va commencer dès cet après-midi par exemple dans l'Ariège,
01:29:05 va continuer demain lundi dans les Pyrénées-Orientales.
01:29:09 Il faut bien voir que cette journée de lundi va être une journée importante
01:29:14 puisqu'entre autres le Premier ministre rencontre le président de la FNSEA demain soir.
01:29:21 Et évidemment tous les agriculteurs veulent savoir un petit peu ce qui va se dérouler,
01:29:27 ce qui va se passer lors de cet entretien.
01:29:30 Mais ce qui est sûr, c'est que la mobilisation reste totale ici en Haute-Garonne.
01:29:36 - Mobilisation totale et un mouvement Étienne Fourmont qui va inéluctablement se répandre sur l'ensemble du pays
01:29:42 comme partout en Europe mais notamment en France.
01:29:45 - Ça a l'air de partir comme ça.
01:29:47 On verra bien ce qui va se passer.
01:29:49 Je pense que le rendez-vous de demain avec le Premier ministre va être super important.
01:29:53 A savoir ce qu'il va se dire, les annonces qui vont être faites.
01:29:56 Est-ce que derrière il va y avoir du concret, parce que c'est surtout ça qu'attendent les agriculteurs,
01:30:00 avoir du concret dans nos fermes, sur la législation, sur notre revenu, sur ce qui se passe en ce moment.
01:30:06 Et puis si il n'y a pas de concret assez rapidement, évidemment que les images qu'on voit là
01:30:11 vont se répandre à mon avis dans toute la France.
01:30:14 - Oui, effectivement et ça risque de paralyser la France en effet.
01:30:17 On le comprend bien.
01:30:18 L'information qui vient de nous parvenir, puisqu'il va y avoir une rencontre entre la FNSEA notamment
01:30:23 et le Premier ministre Gabriel Attal demain soir comme vous le précisiez,
01:30:26 le projet de loi sur l'agriculture a été reporté de quelques semaines.
01:30:30 On devait l'évoquer cette semaine mais pour compléter ce projet
01:30:34 qui semble donc pour l'instant non exhaustif,
01:30:37 il est reporté dans quelques semaines.
01:30:39 Ça veut dire peut-être que c'est une bonne nouvelle que le gouvernement travaille
01:30:42 et réfléchit à de nouvelles actions, de nouvelles mesures.
01:30:45 - J'ai envie de dire qu'il est temps.
01:30:47 Soit il s'affole et puis ils veulent calmer le jeu avant le salon et les élections européennes
01:30:52 ou soit vraiment il y a un travail de fond.
01:30:54 Enfin j'espère qu'il y aura vraiment un travail de fond derrière
01:30:56 où on va vraiment avoir des répercussions comme je disais tout à l'heure sur nos exploitations.
01:30:59 Mais il est temps de se réveiller je pense pour le gouvernement.
01:31:02 - Alors on va essayer de mieux comprendre cette colère, cette grogne des agriculteurs à travers vous,
01:31:05 à travers votre médiatisation, puisqu'on le dit sans flagrant nori,
01:31:08 vous êtes la star des agriculteurs.
01:31:10 Vous êtes très médiatisée en tout cas,
01:31:13 vous êtes très à l'aise aussi à la télévision, dans les médias
01:31:16 et cela peut aider pour mieux comprendre les difficultés de la filière
01:31:19 et surtout pourquoi c'est grave, pourquoi la situation est grave pour votre métier.
01:31:22 Vous êtes la cinquième génération vous dans votre ferme.
01:31:24 - Oui je suis la cinquième génération sur l'exploitation et le follow-up.
01:31:26 - C'est quand même très important.
01:31:28 Il y a donc cette transmission qui doit perdurer en effet
01:31:32 et notamment à travers votre notoriété.
01:31:34 Je le disais tout à l'heure, le livre en effet,
01:31:36 plus de 100 000 abonnés pour votre chaîne YouTube
01:31:38 avec des vidéos qui sont cash, drôles et parfois très réalistes
01:31:42 et très directes comme celle-ci, regardez.
01:31:45 - Salut tout le monde, c'est Etienne l'agri-youtuber
01:31:48 et je vous retrouve plein de merde, dans la merde,
01:31:50 pour une vidéo de merde,
01:31:52 enfin plus exactement de faux salisiers
01:31:55 qui envoient de la merde dans une autre fausse alisier.
01:31:57 Donc dans cette vidéo vous aurez de la mini-pelle,
01:31:59 vous aurez de la grue
01:32:05 et vous aurez de l'élégance comme d'habitude.
01:32:08 - Voilà, alors on trouve de tout dans votre vidéo,
01:32:14 c'est un peu direct, on a sélectionné celle-là
01:32:16 parce que c'est votre état d'esprit de toute manière.
01:32:18 Ça touche j'imagine les jeunes, les jeunes agriculteurs ?
01:32:21 - Non ça touche les jeunes agriculteurs,
01:32:23 le but des vidéos c'est de montrer aux citoyens, aux consommateurs
01:32:28 comment est produite la nourriture dans les exploitations agricoles françaises.
01:32:31 Alors dans la mienne évidemment,
01:32:33 parce que c'est de moi que dans les vidéos que je parle,
01:32:35 je montre mon travail avec les vaches ou le travail dans les champs.
01:32:38 J'essaie de mettre, oui, comme vous l'avez montré,
01:32:40 de l'humour dans les vidéos parce que ça passe toujours mieux
01:32:42 auprès des gens,
01:32:44 c'est plus ludique de comprendre l'agriculture avec un petit peu d'humour.
01:32:48 - Non mais pardonnez-moi, c'est la réalité ce qu'on a vu,
01:32:50 c'est aussi votre réalité.
01:32:52 - Les images ne sont pas fausses,
01:32:54 il n'y a pas de trucage, donc oui c'est évidemment la réalité,
01:32:56 je travaille avec des animaux, donc forcément ça a des déjections,
01:32:59 on a aussi beaucoup de normes sur le stockage des déjections,
01:33:02 c'est ce que j'explique dans la vidéo aussi,
01:33:04 que je fais du stockage parce qu'il y a des normes.
01:33:06 Donc voilà, j'essaie d'expliquer tout ça le plus simplement possible
01:33:09 et pour attirer le plus de monde à regarder et à comprendre l'élevage.
01:33:13 - Comprendre l'élevage et comprendre aussi le métier d'agriculteur
01:33:16 peut-être susciter des vocations,
01:33:18 parce que c'est compliqué, c'est peut-être là aussi que le bât blesse,
01:33:20 c'est-à-dire qu'il y a de moins en moins de jeunes
01:33:22 qui voudraient ou qui pourraient récupérer une exploitation par exemple.
01:33:26 - Ouais, alors c'est toujours un peu,
01:33:28 évidemment que l'installation c'est toujours complexe,
01:33:31 de reprendre une ferme, de s'installer en fonction des productions.
01:33:35 Après moi, j'essaie de motiver aussi les jeunes,
01:33:39 parce qu'on a besoin d'agriculteurs demain,
01:33:41 j'essaie aussi de montrer que l'agriculture,
01:33:43 c'est pas le misérabilisme non plus,
01:33:46 qu'on peut être heureux en étant agriculteur,
01:33:48 qu'évidemment on ne bosse plus 35 heures semaine,
01:33:50 qu'on n'a pas 5 semaines de congés payés par an,
01:33:52 évidemment, mais ça on le sait tout de suite,
01:33:54 mais qu'on peut vivre de son métier et être heureux d'être agriculteur,
01:33:58 parce que moi je remarque souvent,
01:34:00 quand je dis à des gens qui ne connaissent pas le monde agricole
01:34:02 que je suis agriculteur,
01:34:03 la première réaction que j'ai souvent c'est "Oh ça doit être dur,
01:34:06 vous devez être malheureux, vous vivez pas votre métier,
01:34:08 vous prenez les vacances..."
01:34:10 - Et manifestement vous ne l'êtes pas malheureux.
01:34:12 - Mais non !
01:34:13 - Même si c'est dur, même si la situation économique est dure.
01:34:15 - Évidemment, mais ça on le sait dès qu'on s'installe,
01:34:17 que ça va être un métier compliqué.
01:34:19 Mais voilà, j'ai envie de donner aux gens,
01:34:23 comprendre l'agriculture et donner aux jeunes l'envie d'être agriculteur.
01:34:26 - Vous pensez que c'est possible avec la situation que l'on décrit,
01:34:28 qui n'est pas nouvelle malheureusement,
01:34:30 mais elle est médiatisée désormais depuis une semaine.
01:34:32 Est-ce que ça va donner envie à des jeunes de devenir agriculteurs ?
01:34:36 - Ça va être compliqué évidemment.
01:34:38 Évidemment que quand on traverse des crises comme ça,
01:34:41 c'est toujours plus compliqué de donner envie aux jeunes
01:34:44 et d'installer des jeunes.
01:34:45 Après on va en avoir besoin,
01:34:47 dans dix ans quasiment la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite,
01:34:52 donc on a besoin de jeunes pour reprendre les fermes derrière.
01:34:55 Comme l'a dit le Premier ministre hier ou avant-hier,
01:34:59 simplifier les règles pour pouvoir avoir plus de jeunes à s'installer,
01:35:03 évidemment ça fait des années et des années qu'on le demande,
01:35:06 mais simplifier les règles c'est bien,
01:35:08 mais offrir un revenu à ces jeunes-là
01:35:10 pour vivre dignement de leur métier c'est encore mieux.
01:35:12 - Dans votre ouvrage "Peace and Food" de chez Hugo Dogue,
01:35:15 vous évoquez toutes les thématiques de l'agriculture bien sûr,
01:35:17 mais plus globalement l'écologie, les pesticides,
01:35:20 le bien-être animal, l'industrie agroalimentaire,
01:35:23 toute l'actualité que les médias traitent au jour le jour finalement,
01:35:27 c'est-à-dire que vous êtes au carrefour du quotidien et de la vie des gens.
01:35:30 - Oui c'est ça, j'essaie de montrer aux consommateurs
01:35:34 comment je travaille et qu'il y ait confiance
01:35:37 dans les agriculteurs et en l'agriculture,
01:35:39 qui grâce à ce livre puissent apprendre aussi comment moi je travaille,
01:35:45 mais comment en France globalement,
01:35:46 parce que je fais référence à des études, à des articles,
01:35:49 j'essaie d'avoir pris l'agriculture au sens très très large,
01:35:52 pour que les gens puissent en apprendre,
01:35:57 découvrir et puis avoir confiance dans ce qui mange.
01:36:00 - Bernard Cohen Haddad, c'est très important le propos que porte
01:36:03 en tout cas notre invité Étienne Fourmont pour l'avenir,
01:36:07 puisque ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent,
01:36:09 même si j'ai appris qu'il y a de plus en plus de viandes,
01:36:12 notamment qui viennent de l'étranger,
01:36:14 presque 60% qui viennent d'autres pays européens qui sont importés,
01:36:17 alors que manifestement nous avons ce qu'il faut aussi sur notre territoire,
01:36:21 et ce message positif malgré les difficultés,
01:36:24 il est important très vraisemblablement.
01:36:26 - Oui c'est un message positif et aussi il faut le renvoyer
01:36:29 aux filières des lycées agricoles, je ne sais pas si tu as été dans un lycée agricole,
01:36:34 des filières des lycées d'école où il y a des garçons et des filles
01:36:37 qui veulent reprendre des exploitations,
01:36:38 il n'y a pas que des garçons, il faut le reconnaître,
01:36:41 donc moi je suis assez confiant, malgré la difficulté,
01:36:44 parce que tout à l'heure vous disiez "on se couche tôt"
01:36:46 mais on se lève encore plus tôt, on se lève très tôt le matin.
01:36:50 - On se lève avec le soleil, on se couche avec le soleil.
01:36:53 - Il faut être là pour les bêtes ou pour le reste,
01:36:56 et parfois il fait très froid, donc ce sont des journées extrêmement dures,
01:37:00 et puis il y a une réalité, c'est qu'ils font de la proximité,
01:37:05 ils font un métier qui apporte à la société du societat, ça nous l'oublions pas.
01:37:11 Moi je pensais sincèrement que la Covid-19 allait être un vrai chamboulement
01:37:16 dans l'après avec cette autonomie stratégique et la revalorisation de ces métiers,
01:37:21 à la fois bien entendu le lait, à la fois aussi l'agriculture maraîchère,
01:37:27 tout ce qui est de proximité, c'est encore loin,
01:37:30 on voit bien qu'il y a des difficultés, c'est pour ça qu'il faut que l'État aide, soutienne,
01:37:34 et puis aussi il faut donner la chance aux jeunes de reprendre des exploitations
01:37:38 avec des aides financières, avec des prêts bancaires,
01:37:41 avec des exonérations fiscales, et puis montrer que c'est un métier qui fait vivre
01:37:47 et qui apporte du bonheur, parce que lorsqu'on est producteur soi-même
01:37:51 de ce que l'on fait, et que l'on donne aux autres, c'est quand même exceptionnel.
01:37:55 - Avez-vous le sentiment que les politiques, toutes ces dernières années,
01:37:58 quels que soient les gouvernements successifs,
01:38:00 que les politiques n'ont pas mesuré l'importance des agriculteurs
01:38:03 et qu'ils ne vous ont pas respecté, qu'ils n'ont pas respecté votre métier ?
01:38:06 - Quand on voit la situation, je pense que c'est une évidence.
01:38:09 Je pense qu'on a voulu et on a sacrifié l'agriculture sur un peu le libre-échange,
01:38:15 sur les échanges commerciaux avec d'autres pays, sur des voitures,
01:38:18 sur d'autres choses, sur d'autres technologies,
01:38:21 et on a oublié que la sécurité alimentaire de la France, du pays,
01:38:25 c'était quand même hyper important, et on s'en rend compte aujourd'hui,
01:38:29 parce que oui, comme vous le disiez, on apporte de plus en plus de nourriture
01:38:31 de l'étranger, et ce qui est catastrophique, c'est qu'on nous rajoute toujours des normes
01:38:35 encore plus, de la pression sociétale, des normes environnementales
01:38:38 de plus en plus lourdes, et donc on va apporter, puisque nous on n'arrive plus à produire,
01:38:42 on va apporter de la nourriture de l'étranger qui ne respecte même pas
01:38:45 les normes que nous, on nous oblige. Ce qui est quand même assez incroyable
01:38:49 de se dire que si un jour en France, on veut manger, on va être dépendant
01:38:54 d'autres pays, alors qu'on a l'agriculture, l'alimentation la plus durable du monde en France.
01:38:58 - Est-ce que votre élevage est en difficulté ? Est-ce que votre établissement
01:39:04 est en difficulté économique, vu la situation qui est décrite ?
01:39:07 Est-ce que tous les agriculteurs sont vraiment dans la panade, dans l'Elysée,
01:39:11 pour reprendre la petite vidéo dont vous parliez tout à l'heure ?
01:39:14 - Il y a beaucoup de... Alors c'est aussi la richesse de l'agriculture française,
01:39:17 c'est qu'on a beaucoup de modèles, on a beaucoup de modèles,
01:39:19 on a beaucoup de territoires différents, qui vont, alors des territoires
01:39:23 plus montagneux, des territoires plus de plaines, avec des façons de travailler
01:39:28 très différentes, des productions qui vont du bio au conventionnel,
01:39:31 donc les situations sont très très très différentes d'une ferme à l'autre.
01:39:35 Ma situation personnelle à moi est plutôt correcte, parce qu'on sort de,
01:39:39 on va dire, deux années plutôt correctes en lait, là maintenant on sent que 2024,
01:39:44 c'est en train de chuter, donc on va voir comment ça va se passer.
01:39:47 - Et vous êtes solidaire des agriculteurs qui sont beaucoup plus en difficulté,
01:39:50 en effet, on parle d'ailleurs de la fermeture quotidienne des fermes,
01:39:54 notamment, voire de suicides d'agriculteurs.
01:39:56 - Non mais c'est des sujets très très graves, ce qui se passe notamment
01:40:00 le suicide ou les plantations qui ferment, les gens qui arrêtent
01:40:04 les agriculteurs, on a besoin de plus en plus d'agriculteurs,
01:40:07 et on est de moins en moins nombreux. Il y a ce paradoxe-là qui va,
01:40:11 comme je disais, la sécurité alimentaire du pays, la vie des territoires,
01:40:14 la vie des territoires c'est aussi beaucoup l'agriculture,
01:40:16 l'entretien du paysage, c'est l'agriculture.
01:40:18 Toutes ces choses-là, si demain on les a plus en France, ça va faire très très mal.
01:40:24 - Jordan Florentin, ce bal politique qui s'est entamé il y a quelques jours,
01:40:28 et notamment hier, où on a vu successivement le Premier ministre,
01:40:32 le ministre de l'agriculture qu'on écoutera tout à l'heure,
01:40:34 puisqu'il s'est exprimé aujourd'hui, qui se renvoie la balle,
01:40:38 qui s'accuse de ne pas avoir bien fait, où eux savent mieux que les autres,
01:40:42 véritablement, qu'est-ce que ça vous inspire quand on est face à une situation
01:40:45 dramatique pour certains agriculteurs, pour certains paysans ?
01:40:48 - Plusieurs choses, mais d'abord je voudrais vous remercier monsieur,
01:40:50 parce que vraiment, merci d'être là, et je découvre vos vidéos,
01:40:53 vous êtes un peu le Thibault Hinshape de l'agriculture,
01:40:55 donc c'est vachement sympa, je trouve, même pour les jeunes,
01:40:57 tout ça, pour donner envie, - Moins barraqué !
01:40:59 - Oui, mais quand même, l'agriculture, ça muscle, mais en tout cas,
01:41:01 c'est vraiment génial, donc bravo, vous nourrissez,
01:41:03 enfin, vous êtes, et vous respirez la France, en fait, c'est ça qui est beau,
01:41:05 et c'est ça qui est intéressant. - Et c'est une magnifique incarnation,
01:41:07 je le disais, effectivement, dans la problématique dramatique
01:41:10 que traverse l'agriculture, vous êtes un rayon de soleil, un sourire,
01:41:13 c'est ça qui est formidable, en mettant vraiment les points sur les i.
01:41:17 - Voilà, et c'est tout ce que ne connaît pas notre gouvernement,
01:41:19 en fait, dans notre gouvernement, il n'y a pas un seul ministre
01:41:21 qui est issu de la ruralité aujourd'hui, qui est issu des campagnes,
01:41:23 ils ne connaissent pas, c'est monsieur qui devrait être ministre de l'agriculture,
01:41:25 il connaît son métier, c'est ce qu'il fait, dans ce gouvernement, en fait,
01:41:28 alors, je pense qu'on est en train de prendre conscience
01:41:30 de ce qui est en train de se passer dans le pays,
01:41:32 c'est peut-être pour ça qu'on décale le projet de loi sur l'agriculture,
01:41:35 parce que, quand vous voyez les scènes, là, des agriculteurs,
01:41:37 des camions qui montent à Paris, ça me rappelle le début,
01:41:40 du commencement des Gilets jaunes, il faut obéir qu'il y a une gronde
01:41:43 de tous les métiers clés dans ce pays, la police, les pompiers, l'éducation,
01:41:47 les policiers assurent notre sécurité, ils se font agresser,
01:41:50 les pompiers se font caillasser, dans l'éducation,
01:41:53 on a vu avec le sujet précédent, il n'y a plus de niveau,
01:41:56 les agriculteurs, c'est-à-dire ceux qui nous nourrissent,
01:41:58 pareil, il y a une gronde qui peut se généraliser,
01:42:00 et qui, à mon avis, pourrait poindre son nez,
01:42:02 et tout ça pourrait converger au mois de septembre,
01:42:04 après les Jeux Olympiques, parce que ça va s'ajouter à la colère policière,
01:42:08 mais sur les agriculteurs, si on fait la focale,
01:42:10 effectivement, il y a cette question européenne,
01:42:12 vous voyez en Allemagne, bientôt en Espagne,
01:42:14 aujourd'hui en France, il y a des normes épouvantables,
01:42:16 des normes écologiques qui sont imposées,
01:42:18 et il faut arrêter de penser aussi, et je pense que vous confirmerez
01:42:21 que les agriculteurs sont les ennemis de l'écologie,
01:42:24 c'est pas vrai, moi je suis allé voir des pêcheurs
01:42:26 au large du Cap d'Erqui, au Côte d'Armor,
01:42:28 ils se plaignaient déjà il y a deux ans,
01:42:30 des éoliennes allaient être installées qui allaient complètement détruire
01:42:32 les Côtes-Saint-Jacques, et toute l'écologie sous-marine qui existe,
01:42:36 et l'État, l'Union Européenne, c'est un géant espagnol
01:42:39 qui a fait installer déjà 22 éoliennes sur 62,
01:42:43 qui en plus défigurent complètement le paysage,
01:42:45 donc qui s'est battu contre ça ?
01:42:48 Des agriculteurs ? Des pêcheurs ? Des éleveurs ?
01:42:50 Donc il faut déjà arrêter aussi d'avoir ce mépris pour eux,
01:42:53 et ce mépris j'en veux pour preuve le fait qu'Emmanuel Macron
01:42:55 dans sa conférence de presse n'a pas évoqué une seule fois
01:42:57 vos difficultés, pas un mot sur les paysans,
01:43:00 pas un mot sur les éleveurs, pas un mot sur la ruralité,
01:43:02 pas un mot sur un suicide par jour dans votre métier,
01:43:05 les 200 exploitations qui ferment par semaine,
01:43:07 rien là-dessus, on voit rien qui arrive,
01:43:10 donc c'est pas étonnant que ce phénomène arrive maintenant,
01:43:12 qu'il y ait une colère parce qu'il y a effectivement
01:43:14 un manque de considération et des normes folles
01:43:17 qui leur sont... Ah putain, moi je pense qu'il faut vraiment
01:43:19 laisser faire ceux qui savent faire, et c'est des gens
01:43:21 comme vous qu'il faut mettre en avant.
01:43:22 Et leur donner la parole, les agriculteurs selon vous
01:43:24 vont-ils devenir les Gilets Verts de 2024 ?
01:43:28 Ah c'est compliqué à dire parce que...
01:43:30 On est... Déjà parce qu'on est dans un mouvement quand même
01:43:34 un peu plus structuré, où on a des revendications
01:43:37 qui sont assez claires, comparé aux Gilets jaunes
01:43:39 où c'était un peu brouillon, là les revendications
01:43:41 c'est revenu, moins de normes, moins de pression sociétale,
01:43:45 moins de pression fiscale.
01:43:47 Là c'est les revendications qui sont quand même
01:43:49 très très claires. Le mouvement, alors après
01:43:51 l'ampleur qu'il va prendre, on va le voir dans les jours
01:43:53 qui viennent, et puis surtout par rapport à ce qui va se passer
01:43:55 demain après-midi. Mais pour l'instant, moi je trouve
01:43:57 que c'est encore compliqué à dire, et j'attends de voir
01:44:00 dans les jours qui viennent vraiment ce qui va se passer,
01:44:02 voir si les blocages continuent, si les blocages s'intensifient,
01:44:07 pour voir si on pourra parler d'un mouvement
01:44:10 des Gilets verts, ou plutôt d'une revendication
01:44:13 structurée, avec des résultats efficaces.
01:44:16 - Bon, vous l'avez entendu, en tout cas, il y a une volonté
01:44:19 d'étendre le mouvement, de le densifier, donc on va plus
01:44:22 vers des blocages que vers de la discussion.
01:44:25 On verra demain en effet ce qui va se passer entre
01:44:28 la FNSEA et le Premier ministre qui va le recevoir à Matignon.
01:44:33 On marque une pause, on se retrouve avec vous,
01:44:35 Étienne Fourmont, et avec Jordan Florentin et Bernard Cohen-Haddad.
01:44:38 Ils vont continuer à parler d'agriculture.
01:44:40 À travers l'Europe, la problématique, elle est là,
01:44:42 les accords qui desservent notamment les agriculteurs français.
01:44:46 On en parle tout à l'heure sur CNews.
01:44:48 On marque une pause.
01:44:50 Nos débats sur l'agriculture qui continuent avec Étienne Fourmont,
01:44:57 notre invité spécial sur le plateau, mais d'abord un point
01:45:01 et rappel de l'information avec vous Isabelle Piboulot.
01:45:04 - Gérald Darmanin en déplacement dans le Val-de-Marne,
01:45:07 accompagné du préfet de police de Paris.
01:45:10 Il est en visite au commissariat central de Créteil.
01:45:12 Le ministre de l'Intérieur a salué l'efficacité des forces de l'ordre.
01:45:16 En trois ans, 1000 points de deal ont été supprimés en France.
01:45:20 500 kilos de cannabis ont été saisis par la police du département.
01:45:23 Le ministre annonce par ailleurs qu'en 2023, 36 429 trafiquants
01:45:28 de drogue ont été interpellés sur le territoire national.
01:45:32 Deux drames en moins d'une semaine à Saint-Denis.
01:45:35 La jeune de 19 ans a été mise en examen et placée en détention
01:45:38 provisoire pour le meurtre d'un adolescent.
01:45:41 Ce dans 14 ans a été poignardé à mort mercredi dans un métro.
01:45:45 Hier, Farid, 18 ans, a succombé à ses blessures après une expédition
01:45:50 punitive mercredi matin devant son lycée.
01:45:53 Dans la ville, le dispositif policier a été renforcé
01:45:56 et les regroupements interdits par la mairie jusqu'à demain.
01:46:00 Anne-Sophie Lapix, victime d'une tentative de cambriolage.
01:46:03 Les faits se sont passés vers 3h du matin à son domicile parisien
01:46:07 du 16e arrondissement.
01:46:09 La présentatrice et sa famille étaient présentes.
01:46:11 Cinq suspects ont été placés en garde à vue.
01:46:14 Le fléau du "home jacking" frappe en région parisienne.
01:46:17 Plusieurs personnalités en ont fait les frais ces derniers mois,
01:46:20 comme la chanteuse Vita, l'animateur Bruno Guillon
01:46:23 ou encore des joueurs du PSG.
01:46:26 Merci Isabelle.
01:46:28 A 17h, le rendez-vous avec l'information sur l'antenne de CNews
01:46:31 en compagnie de Bernard Cohen, Haddad, de Jordan Florentin
01:46:34 et donc d'Étienne Fourmont, éleveur de vaches laitières
01:46:37 à virer en champagne dans la Sarthe.
01:46:39 Agri-youtubeur, plus de 100 000 abonnés,
01:46:41 l'ouvrage "Peace & Food" chez Hugo Dock.
01:46:44 Et votre propos, votre énergie, votre enthousiasme
01:46:46 qui sont vraiment communicatifs, véritablement, je vous le dis
01:46:49 et comme le précisait Jordan, dans cette crise paysanne,
01:46:52 vous êtes un rayon de soleil, vous apportez beaucoup
01:46:54 et il y a aussi des propos qui sont à la fois légitimes,
01:46:57 pertinents et très importants, très intéressants
01:47:00 sur la cause que vous menez.
01:47:01 On va parler dans quelques instants de l'Europe, de l'agriculture,
01:47:05 puisque c'est effectivement un phénomène européen, que cette crise,
01:47:08 mais est-ce que c'est aussi un métier dangereux,
01:47:10 être paysan, être agriculteur ?
01:47:12 Alors, comme vous le disiez, je suis quelqu'un de positif,
01:47:14 naturellement, je suis plutôt quelqu'un de positif,
01:47:16 mais on ne va pas non plus occuper la réalité.
01:47:18 Je pense que oui, l'agriculture, ça peut être un métier dangereux,
01:47:23 dans le sens où on nourrit les gens,
01:47:28 on a aussi une image, peut-être que les gens fantasment aussi l'agriculture,
01:47:34 s'imaginent que l'agriculture, c'est encore l'image d'Epinal,
01:47:37 il y a 60-70 ans, comme nos grands-parents le faisaient,
01:47:40 l'agriculture, moi je vis un tournant numérique en agriculture,
01:47:44 vraiment, depuis une dizaine d'années, nos façons de travailler,
01:47:47 nos outils de travail ont énormément évolué,
01:47:50 pour moi très positivement,
01:47:52 après, ça ne plaît pas toujours à certaines franges de la population,
01:47:57 moi j'ai eu chez moi des agressions, des gens qui sont venus m'agresser
01:48:01 chez moi la nuit, parce que, antispéciste,
01:48:05 donc ils n'étaient pas d'accord avec que moi je produise du lait,
01:48:08 enfin que mes vaches produisent du lait,
01:48:10 et donc on en a quand même beaucoup souffert,
01:48:13 parce que c'est, si vous voulez, pour un agriculteur, la ferme, c'est la maison.
01:48:17 - Et pour vous, je le rappelle, c'est depuis 5 générations.
01:48:20 - Pour moi, c'est depuis 5 générations, donc j'ai toujours vécu à la ferme,
01:48:24 moi j'ai toujours vécu à la maison, j'ai toujours travaillé chez moi,
01:48:28 et de se dire que des gens rentrent chez vous la nuit,
01:48:31 parce qu'ils ne sont pas d'accord avec ce que vous faites,
01:48:33 viennent dégrader votre outil de travail, la ferme,
01:48:36 et que je répète, c'est la maison,
01:48:38 c'est toujours très très perturbant,
01:48:40 après, on va quand même se battre pour montrer qu'on travaille très bien,
01:48:44 on va se battre pour montrer que l'agriculture française
01:48:46 est une des meilleures du monde,
01:48:48 et qu'on est là aussi pour offrir aux gens la meilleure alimentation du monde.
01:48:52 - C'est ce que disait Gabriel Attal, Premier ministre,
01:48:54 hier, l'agriculture française est la plus exigeante au monde,
01:48:57 on va tout faire pour la conserver.
01:48:59 Alors il y a évidemment les accords européens
01:49:01 qui viennent se mêler de cette situation,
01:49:03 de l'Allemagne à la Roumanie, en passant par la France ou par l'Espagne,
01:49:06 les agriculteurs multiplient leurs actions,
01:49:08 aux 4 coins de l'Europe, on fait le point avec Laura Lestrade.
01:49:12 - Normes environnementales trop contraignantes,
01:49:15 augmentation des taxes,
01:49:17 en Europe, la colère des agriculteurs se propage.
01:49:19 A Berlin, plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier
01:49:22 pour réclamer des politiques agricoles durables et respectueuses de l'environnement.
01:49:25 Une manifestation qui s'ajoute à une semaine de mobilisation
01:49:28 à l'appel de l'Association des agriculteurs allemands.
01:49:31 Ce lundi, près de 5000 exploitants ont mené une opération de blocage.
01:49:35 A l'origine de la grogne, l'annonce en décembre dernier du gouvernement
01:49:38 d'augmenter les taxes sur le diesel agricole,
01:49:41 supprimant ainsi une exonération dont bénéficiait la profession.
01:49:44 Une décision jugée injuste par les agriculteurs allemands.
01:49:48 - Nous nous faisons constamment taper sur les doigts.
01:49:51 Nous avons été constamment prescrits, réglementés, régulés,
01:49:54 et maintenant ça suffit. C'est fini. Nous ne nous laissons plus faire.
01:49:58 Mais avant l'Allemagne, la protestation du monde agricole s'est faite entendre ailleurs en Europe,
01:50:04 notamment dès 2022 aux Pays-Bas,
01:50:06 avant d'atteindre la Belgique, l'Espagne ou encore la Roumanie.
01:50:10 - Oui, on peut citer la Pologne également.
01:50:13 C'est un phénomène qui est en train de se répandre en effet.
01:50:15 Mais concernant les agriculteurs français,
01:50:18 ces accords européens ou certains accords européens
01:50:20 provoquent une sorte de concurrence déloyale pour les paysans français, n'est-ce pas ?
01:50:25 - Oui, parce qu'en fait, on a la fâcheuse habitude en France de rajouter des normes aux normes.
01:50:30 L'Europe sort un cahier des charges pour l'agriculture,
01:50:34 avec des normes harmonisées pour tout le monde.
01:50:36 Et la France, à chaque fois, rajoute une couche sur ces normes-là déjà.
01:50:41 Donc c'est vrai que quand on est, nous, agriculteurs en France,
01:50:44 et qu'on voit nos voisins utiliser certaines techniques ou certains produits
01:50:47 qui sont interdits chez nous et que eux peuvent utiliser,
01:50:51 du coup, oui, ça fait concurrence déloyale.
01:50:53 Et puis on se retrouve, voilà, aujourd'hui avec des coûts beaucoup plus élevés
01:50:58 en termes de production que nos voisins.
01:51:00 Alors ça, je pense qu'il faut que l'État le comprenne assez rapidement aussi
01:51:03 pour simplifier et arrêter la surcharge administrative,
01:51:07 la surcharge de lois et de normes par rapport à l'Europe,
01:51:10 pour qu'on puisse enfin, enfin je pense que, on l'a dit tout à l'heure,
01:51:13 on est agriculteur, on travaille avec la nature.
01:51:15 On sait comment ça fait. On le voit évidemment au changement climatique.
01:51:19 On voit ce qui se passe, on voit que les récoltes sont de plus en plus tôt,
01:51:22 on s'adapte à ce changement climatique par nos techniques culturales,
01:51:26 par les techniques varietales aussi.
01:51:28 Donc il ne faut pas que l'État français nous interdise de nous améliorer,
01:51:32 parce que là, c'est ce qui se passe, c'est qu'on nous interdit de nous améliorer.
01:51:35 On a presque l'impression des fois qu'on revient en arrière
01:51:39 parce que nos voisins avancent et nous on fait du bien.
01:51:43 C'est pour ça que le projet de loi sur l'agriculture a été reporté de quelques semaines,
01:51:46 à l'approche aussi du salon d'agriculture qui est symboliquement très important aussi.
01:51:50 Oui, en termes d'image sur l'agriculture, je pense qu'on connaît aussi les politiques,
01:51:54 donc ils vont tous faire leur petit tour au salon de l'agriculture.
01:51:57 Donc si je pense qu'ils veulent que ça se passe bien,
01:51:59 ils ont intérêt à faire des efforts sur ce qui se passe en ce moment.
01:52:02 Mais oui, s'ils peuvent améliorer et compléter et vraiment faire un travail efficace sur cette loi-là,
01:52:08 évidemment que s'il est repoussé de 15 jours, enfin 15 jours, trois semaines, ça va très bien.
01:52:11 On a l'impression, Bernard Cohen à date, que la Commission européenne veut faire passer des textes
01:52:16 avant les prochaines élections européennes, justement, concernant l'agriculture.
01:52:20 C'est le sentiment que cela donne ?
01:52:22 Oui, il y a bien entendu une volonté d'aller plus vite que la musique,
01:52:25 mais il y a toujours eu une délicatesse entre les politiques agricoles européennes
01:52:31 et la vie des agriculteurs dans le territoire.
01:52:33 Je vous rappelle que ça ne remonte pas d'hier ni d'avant-hier.
01:52:35 Déjà dans les années 70, il y avait le problème des montants compensatoires,
01:52:39 des grèves sur le lait, sur les céréales, sur la capacité aussi d'avoir des moyens nouveaux.
01:52:46 Et Étienne l'a bien dit tout à l'heure, aujourd'hui, l'univers web est dans la gestion de l'agriculture.
01:52:51 Ça, c'est un premier point. Il faut des moyens financiers pour pouvoir se doter de cela.
01:52:55 Et puis, moi, j'ai retenu quelque chose qui est une réalité.
01:52:58 Ce qu'a dit Étienne, c'est qu'outre la surnormalisation qu'on est en train d'intégrer dans notre dispositif français,
01:53:07 on est aujourd'hui dans un paradoxe qui est qu'on refuse, pour des raisons normatives,
01:53:12 de produire des choses dans notre pays, mais on accepte de les importer,
01:53:16 alors qu'elles sont produites ailleurs, sans le respect des règles.
01:53:19 Et ça, c'est extrêmement grave.
01:53:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on accepte d'importer de la nourriture, par exemple.
01:53:24 Je vais simplifier. Si je me trompe, tu me le dis.
01:53:27 - 60 %, la viande, à 60 %, c'est important.
01:53:29 - Voilà. Ou tout simplement des granulés qui sont pour les animaux.
01:53:34 Mais on n'a pas le droit de les produire en France parce que ce n'est pas conforme aux normes,
01:53:39 j'allais dire, sanitaires ou tout simplement aux normes européennes.
01:53:43 Ça, c'est extrêmement grave. Par contre, si on les importe d'Ukraine ou d'ailleurs, ça ne pose aucun problème.
01:53:48 Donc, vous voyez ce paradoxe. On interdit à nos agriculteurs de produire made in France,
01:53:54 mais on accepte de les acheter et ça, en plus, déséquilibre notre balance commerciale.
01:54:00 Donc, vous voyez, on est en plein paradoxe.
01:54:02 - Voilà pourquoi cela crée une impression de déclassement,
01:54:04 notamment pour les agriculteurs, avec des accords que le gouvernement français a signés, s'il en est.
01:54:09 Voilà ce que disait Marc Vesneau, le ministre de l'Agriculture, aujourd'hui à ce sujet.
01:54:13 - Quand vous dites aux agriculteurs qu'il faut faire des produits de qualité
01:54:16 et que la seule bataille qui est menée, c'est la bataille du prix le plus bas,
01:54:19 il y a un sentiment de déclassement.
01:54:21 Quand vous décrivez une activité agricole qui n'est pas la réalité de ce qu'ils vivent,
01:54:25 et que vous leur dites "vous n'avez qu'à faire ça", c'est très simple,
01:54:27 il suffit les yaka fauconistes de tout poil, si je peux dire,
01:54:31 qui en permanence au France, viennent d'expliquer aux agriculteurs ce qu'ils devraient faire,
01:54:35 parce qu'au fond, ce serait très simple de faire les transitions.
01:54:37 Il y a un sentiment de déclassement.
01:54:39 Quand vous dites aux agriculteurs, je donne un exemple très concret,
01:54:42 on est très content d'avoir du pastoralisme, d'avoir des brebis et des vaches,
01:54:46 et qu'en même temps, on n'est pas fichu de répondre à l'injonction
01:54:48 de ce que produit la prédation sur ces territoires-là.
01:54:51 Ils ont un sentiment non seulement de déclassement, mais d'incohérence.
01:54:53 Le sentiment de déclassement, vous le ressentez, il est réel ?
01:54:57 Oui, mais je pense que le ministre l'a bien expliqué,
01:55:02 c'est la contradiction entre ce que veut la société et ce que nous on peut réellement faire.
01:55:07 La société veut déjà toujours moins cher son alimentation,
01:55:12 donc là aussi il y a un problème,
01:55:14 mais la société veut toujours mieux.
01:55:16 Je suis d'accord sur ce point-là,
01:55:18 moi aussi je veux toujours travailler le mieux possible
01:55:21 et faire une alimentation la meilleure possible.
01:55:23 Mais à un moment donné, ça a un prix.
01:55:25 Ça a un prix dans le sens où les techniques qu'on a aujourd'hui ont un coût, on l'a dit,
01:55:29 et si on veut avoir l'impact le plus réduit possible sur l'environnement,
01:55:34 il faut qu'on ait des outils qui nous permettent de le faire.
01:55:37 Et ça, ça a évidemment un coût.
01:55:39 Donc on ne peut pas non plus nous demander l'impossible,
01:55:43 et puis ne pas le payer.
01:55:45 Et les politiques se déchirent,
01:55:47 les politiques français notamment, s'emparent du sujet de l'agriculture.
01:55:51 Ça a été le cas notamment de Jordane Bardella qui s'est exprimé,
01:55:54 qui était à la rencontre d'éleveurs,
01:55:56 c'était en Aquitaine me semble-t-il,
01:55:58 mais en accusant notamment le gouvernement et Emmanuel Macron
01:56:01 de tuer l'agriculture avec les accords européens.
01:56:04 Et vous allez entendre Jordane Bardella,
01:56:06 mais également le ministre de l'agriculture Marc Fesneau qui lui répond.
01:56:09 Le monde agricole, lui, est important pour la France.
01:56:12 Et on n'entend pas le laisser mourir,
01:56:14 dans l'indifférence généralisée.
01:56:16 Je pense qu'il y a un mouvement de colère
01:56:18 qui est en train de se lever aujourd'hui partout en Europe.
01:56:20 Et le point commun de ce mouvement de colère,
01:56:22 c'est l'Union européenne et l'Europe de Macron,
01:56:25 qui veut la mort de notre agriculture,
01:56:29 qui ne cesse de la mettre en concurrence
01:56:31 avec des produits agricoles qui viennent du bout du monde,
01:56:34 qui ne respectent aucune des normes,
01:56:36 toujours plus dures et toujours plus lourdes
01:56:38 qu'on impose aux agriculteurs français.
01:56:40 Moi je suis très intéressé d'avoir le Front National,
01:56:42 le Rassemblement National,
01:56:43 M. Bardella découvre l'intérêt de l'agriculture.
01:56:45 J'aurais aimé qu'en 5 ans, il s'exprime un peu plus souvent
01:56:47 sur l'agriculture et qu'il mène des batailles.
01:56:49 Il s'est déplacé hier en Gironde, c'est pour ça que vous dites ça.
01:56:51 Oui, il s'est déplacé une fois en Gironde et il dit,
01:56:53 il faut aller sur le terrain.
01:56:54 Je suis content qu'il découvre ce que c'est que des bottes,
01:56:56 mais j'aurais aimé qu'il découvre l'agriculture avant,
01:56:58 pour tout vous dire, pour être plus clair.
01:57:00 Parce que c'est bien de parler de l'agriculture
01:57:02 quand il s'agit de s'en servir.
01:57:03 Parce que c'est ça le sujet.
01:57:05 Et deuxième élément, le Rassemblement National,
01:57:07 il vient nous expliquer toujours qu'il vient défendre le patriotisme.
01:57:10 Mais qui est le parti de l'étranger ?
01:57:12 C'est le Rassemblement National.
01:57:13 Parce que qui défend les Russes ?
01:57:15 Qui défend la stratégie de Poutine ?
01:57:16 Qui a été financé par Poutine ?
01:57:18 Qui nous a dit qu'il ne fallait pas de solidarité avec l'Ukraine ?
01:57:21 C'est eux !
01:57:22 Avez-vous le sentiment que la crise des paysans
01:57:26 est récupérée politiquement ?
01:57:28 Aussi bien par le gouvernement que par l'opposition ?
01:57:30 C'est l'impression que ça donne en tout cas.
01:57:32 On verra bien dans les semaines qui viennent ce qui va se passer.
01:57:35 Mais c'est évidemment l'impression que ça donne.
01:57:37 Et ça la donne encore plus avec les élections qui arrivent.
01:57:39 Les élections européennes qui vont arriver.
01:57:41 Je vois bien que tous les partis politiques,
01:57:44 fondationnels, d'autres,
01:57:46 se jettent sur le sujet.
01:57:48 Maintenant, ça fait des années, des années, des dizaines d'années,
01:57:52 pour ne pas dire ça, que c'est toujours la même chose.
01:57:54 A chaque fois qu'il y a une crise, tous les politiques se jettent là-dessus.
01:57:58 Dès qu'il y a des élections qui arrivent,
01:58:00 le sujet agricole revient aussi sur la table.
01:58:02 Donc soit il est sincère et très bien,
01:58:05 dans ce cas-là on avance et puis on travaille.
01:58:07 Soit c'est des paroles en l'air pour l'électorat.
01:58:10 Comme d'habitude, j'ai envie de dire.
01:58:11 Faudrait-il faire imploser la politique agricole commune
01:58:14 de manière à ce que chaque paysan, chaque agriculteur,
01:58:18 dans son propre pays, puisse mener la politique qu'il souhaite ?
01:58:23 Parce qu'on sent qu'il y a une solidarité dans la colère,
01:58:26 sur toute l'Europe, mais il y a beaucoup de disparités
01:58:28 et de modes de fonctionnement, de travail,
01:58:31 entre les agriculteurs en Europe.
01:58:33 Oui, alors la politique agricole commune,
01:58:35 je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose.
01:58:37 Ça a assuré à l'Europe la sécurité alimentaire de l'après-guerre,
01:58:42 ça a pu permettre d'harmoniser certaines règles,
01:58:45 sauf que depuis quelques années,
01:58:47 on sent qu'on part sur du tout vert un peu trop intensivement.
01:58:52 C'est-à-dire qu'on veut laver plus blanc que blanc
01:58:55 et on se rend compte qu'au final, on importe la nourriture de l'étranger.
01:59:01 Donc l'Europe peut avoir de très bons côtés,
01:59:03 assurer la stabilité, harmoniser les règles,
01:59:06 là-dessus il n'y a aucun doute,
01:59:08 mais quand ça commence à devenir trop lourd administrativement,
01:59:11 comme ça se dessine depuis quelques années,
01:59:13 ça n'a aucun sens.
01:59:15 Et là, le "farm to fork", de la fourche à la fourchette,
01:59:18 qui est en train d'arriver au niveau européen,
01:59:21 réduire la production européenne,
01:59:23 je me dis que ceux qui sont en Europe,
01:59:26 les élus européens qui siègent à Bruxelles,
01:59:29 doivent avoir un problème,
01:59:31 parce que réduire encore la production agricole en Europe,
01:59:35 c'est suicidaire.
01:59:36 Ce qu'ils sont en train de préparer, c'est suicidaire.
01:59:38 Alors est-ce qu'ils vont se rendre compte de leur erreur ?
01:59:40 J'espère, mais il ne faut pas que ça continue comme ça.
01:59:42 Jordan Florentin, c'est la faute de l'Europe,
01:59:44 si on en est là aujourd'hui,
01:59:46 et notamment dans le domaine de la filière agricole ?
01:59:48 Non, mais d'une certaine façon,
01:59:49 je trouve extraordinairement culotté le propos du ministre de l'Agriculture,
01:59:53 Marc Fesneau, d'abord sur les propositions du RN.
01:59:56 J'ai suivi Marine Le Pen pendant toute sa campagne présidentielle,
01:59:59 ça fait des années, Jordan Bardet et Marine Le Pen sont ceux
02:00:01 qui passent le plus de temps auprès des agriculteurs,
02:00:03 au sein de l'agriculture,
02:00:04 ça fait des années et des années qu'ils réclament,
02:00:06 comme le fait Marine Le Pen dans sa campagne aux Européennes,
02:00:08 une préférence nationale pour les produits.
02:00:10 C'est-à-dire qu'en fait, la cantine doit être fournie
02:00:12 par l'agriculteur le plus proche au niveau local,
02:00:14 c'est une forme de localisme également,
02:00:16 qui permet d'éviter de s'approvisionner partout
02:00:18 dans l'Union Européenne, chez des pays qui ne pratiquent pas nos règles.
02:00:22 Je trouve que c'est quand même assez extraordinaire,
02:00:24 mais vous savez pourquoi ils tapent sur les agriculteurs ?
02:00:26 Parce que c'est cette France bien élevée, en fait,
02:00:29 qui ne proteste pas, qui ne dit rien,
02:00:31 qui subit toujours, tout le temps, des normes qu'on lui impose,
02:00:34 des salaires très très bas et qui ne dit jamais rien.
02:00:37 Alors là, ça leur fait peur, ça leur fait peur,
02:00:39 parce qu'il y a des tracteurs qui arrivent à Paris,
02:00:41 parce qu'il y a les élections européennes qui approchent,
02:00:43 c'est bien joli, Mme von der Leyen et Emmanuel Macron,
02:00:45 qui, à quelques mois des élections européennes,
02:00:47 veulent mettre un petit peu de...
02:00:49 Ils sentent qu'il y a un grain à moudre, si je peux me permettre,
02:00:51 et qu'il va falloir aller dans leur sens.
02:00:53 Il fallait peut-être se réveiller un petit peu plus tôt,
02:00:56 notamment aussi sur la question de l'Ukraine,
02:00:58 évidemment l'Ukraine est le grenier de l'Europe,
02:01:00 donc on ne peut pas se passer totalement des autres pays européens,
02:01:04 mais ce qu'il faudrait simplement, c'est qu'on puisse bénéficier
02:01:07 d'une Europe, en tout cas bénéficier de l'Europe
02:01:10 quand il y a du bon, et ne pas accepter ce qu'on ne veut pas.
02:01:13 Moi, je défends une Europe à la carte,
02:01:15 c'est-à-dire que, voilà, vous vous satisfaisez
02:01:17 quand on fait des choses qui vont en la faveur des agriculteurs,
02:01:21 mais simplement, on ne peut pas accepter et supporter des normes chez nous...
02:01:24 - Avec une préférence nationale pour l'élevage français...
02:01:26 - Et du localisme, une préférence nationale,
02:01:28 et puis un sujet que vous avez abordé très rapidement tout à l'heure,
02:01:30 c'est sur la transmission, en fait.
02:01:32 Dans le cadre de...
02:01:34 Alors, je dis au niveau européen, mais surtout au niveau national,
02:01:36 il faut faciliter la transmission,
02:01:38 ça passe peut-être par la suppression des droits de succession,
02:01:40 et il faut encourager à faire ces métiers-là,
02:01:42 donc ça passe évidemment au niveau national.
02:01:44 - Quel est votre mot d'ailleurs, Etienne Fourmont, sur ce qui a été dit,
02:01:46 et sur les droits de succession que vous avez payés pendant longtemps, d'ailleurs,
02:01:49 puisque 5ème génération pour vous ?
02:01:51 - Alors, sur le...
02:01:53 Par exemple, sur l'Ukraine.
02:01:55 Normal, il faut aider l'Ukraine, je comprends très très bien,
02:01:57 vu la situation.
02:01:58 Le problème, c'est qu'on apporte aujourd'hui de la volaille ukrainienne,
02:02:01 qui ne va pas du tout respecter nos normes,
02:02:03 et qui va être beaucoup moins chère que notre volaille nous, française,
02:02:05 donc on va inonder un petit peu le marché français de volaille ukrainienne.
02:02:08 Du coup, cette volaille...
02:02:11 Le pire, c'est que ça ouvre d'autres marchés pour la Russie,
02:02:14 puisque tout ce qui vient d'Ukraine,
02:02:16 aujourd'hui, revient en France ou en Europe,
02:02:18 et ça ouvre des marchés pour la Russie sur d'autres pays du monde.
02:02:21 Donc, on marche sur la tête,
02:02:23 et puis sur les droits de succession ou l'installation,
02:02:26 oui, alors, c'est toujours des investissements très lourds de s'installer,
02:02:30 et on a besoin de simplifier les choses.
02:02:33 - Il faut aider les agriculteurs.
02:02:34 Voilà pourquoi il faut s'abonner à votre chaîne YouTube.
02:02:36 Peut-être que les politiques seraient bien inspirés de le faire,
02:02:38 ils seraient encore plus au courant des choses.
02:02:40 - Ils apprendraient les choses.
02:02:41 - J'en suis persuadé.
02:02:42 Etienne Fourmont, merci infiniment,
02:02:44 et je renvoie évidemment à tous ceux qui nous regardent.
02:02:46 Oui, c'est vrai.
02:02:47 Peace & Food chez Hugo Doc, votre couvrage.
02:02:49 Merci infiniment d'être venu sur le plateau, c'était important de vous avoir.
02:02:52 On marque une pause, et dans un instant, c'est Punchline avec Olivier Decker en fake sur CNews.
02:02:56 ...