Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 180 minutes info avec nos débats, le décryptage autour des violences,
00:00:07 notamment après la mort de Thomas dans la Drôme et au sujet de la troisième vague de libération d'otages israéliens,
00:00:13 normalement aujourd'hui. Pour en parler, nous sommes en compagnie de Karima Brick.
00:00:17 Bonjour Karima. - Bonjour.
00:00:19 - Et bienvenue, ravi de vous retrouver. Christian Proutot est là aussi.
00:00:21 Bonjour Christian Proutot. - Bonjour.
00:00:22 - Ravi de vous accueillir. Les débats, le décryptage dans quelques instants,
00:00:25 mais d'abord comme à chaque fois un point complet sur l'information avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:00:30 - Bonjour Lionel, bonjour à tous. Un nouvel échange d'otages, du ramas et de prisonniers est attendu aujourd'hui.
00:00:37 L'accord conclu mercredi prévoit la libération au total de 50 otages contre 150 détenus palestiniens.
00:00:44 À ce stade, 41 otages ont été libérés contre 78 prisonniers.
00:00:49 La trêve entre Israël et le ramas se poursuit pour le troisième jour consécutif,
00:00:53 mais le ministre israélien de la Défense prévient que cette trêve ne durera pas,
00:00:57 tous les otages devront être libérés.
00:00:59 Nous ne pouvons pas abandonner l'opération et la guerre à Gaza
00:01:06 tant que nous n'aurons pas ramené tous les otages à la maison.
00:01:08 Le délai de la trêve est court, elle ne durera pas des semaines, mais des jours plus ou moins.
00:01:16 En d'autres termes, si vous voulez continuer à parler la prochaine fois,
00:01:22 vous devez faire attention à la situation.
00:01:25 Ce sera alors que les bombes tomberont, que les missiles voleront,
00:01:28 que les bulldozers creuseront et que les troupes se battront.
00:01:31 La barbarie des actes commis par le ramas le 7 octobre sont dans les mémoires.
00:01:38 Dont nombreuses sont les femmes israéliennes à avoir été victimes de violences sexuelles.
00:01:42 Dans le parisien, l'une des survivantes du festival Nova a accepté de revenir sur le viol
00:01:48 qu'elle a subi, un témoignage glaçant raconté par Dunia Tengour.
00:01:53 Un tabou qui commence peu à peu à être levé,
00:01:57 celui des violences sexuelles commises sur les femmes par le ramas.
00:02:00 Dans les colonnes du parisien, l'une des survivantes du 7 octobre a accepté sous couvert d'anonymat
00:02:06 de témoigner du calvaire qu'elle a subi lors du festival Nova.
00:02:09 Esther raconte avec émotion l'impensable, le souvenir de son viol en présence de son petite amie.
00:02:15 "A l'intérieur, je suis à moitié morte, je ne tiens même pas debout.
00:02:19 C'était si douloureux que j'ai perdu connaissance.
00:02:21 Ils ont arrêté lorsqu'ils m'ont crue morte."
00:02:23 Esther garde aussi les stigmates des mutilations, mais elle refuse de céder à la honte.
00:02:29 "Je n'ai pas honte. Pour ressentir ça, il faudrait que je sois plus que demi-vivante."
00:02:32 Lors de la marche à Paris pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes,
00:02:37 le collectif Nous Vivrons a tenu à dénoncer le silence des féministes.
00:02:41 "Est-ce que la vie des femmes juves aurait moins de valeur que celle des autres ?
00:02:44 Ou alors est-ce que le ramas aurait un permis de violer ?
00:02:46 C'est ce qui expliquerait leur silence, il faut leur poser la question."
00:02:49 "En viol collectif, on a retrouvé des bassins brisés,
00:02:52 il y a des seins qui ont été coupés, c'est ça qui s'est passé."
00:02:54 "Et les associations féministes détournent le regard."
00:02:57 Malgré les traumatismes, les voix s'élèvent pour que la question des crimes sexuels de masse
00:03:01 commis par le Hamas ne soit plus mise sous silence.
00:03:05 Dans le reste de l'actualité, à Dijon, peu avant 1h du matin,
00:03:10 après un tir sur la façade de son immeuble,
00:03:12 un homme de 55 ans a été tué alors qu'il dormait dans son lit,
00:03:16 dans son appartement situé au premier étage.
00:03:19 La victime se trouvait avec son épouse, sa fille et son fils.
00:03:22 Deux individus ont pris la fuite après avoir ouvert le feu
00:03:25 près d'un point de dille dans le quartier Stalingrad.
00:03:28 Gérard Collomb est décédé hier soir à 76 ans.
00:03:32 Les funérailles de l'ancien maire de Lyon se tiendront mercredi à 11h
00:03:37 en la cathédrale Saint-Jean, au cœur du quartier historique du Vieux-Lyon.
00:03:41 Retour sur son parcours avec Viviane Hervier.
00:03:44 Ce 14 mai 2017, lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron,
00:03:49 le tout nouveau chef de l'État a salué Gérard Collomb,
00:03:51 qui ne cache pas son émotion.
00:03:53 À 70 ans, sa nomination au gouvernement en tant que ministre de l'Intérieur
00:03:57 marque l'apogée de sa carrière.
00:03:59 Fils d'un ouvrier métallurgiste et d'une femme de ménage,
00:04:03 il a gravi tous les échelons, un à un, pour en arriver là.
00:04:06 « Si vous êtes né dans une famille comme ça, très pauvre,
00:04:10 c'est vrai que ça façonne un peu le caractère.
00:04:13 Et donc vous pouvez dire à des jeunes qui aujourd'hui sont
00:04:16 des milieux un peu défavorisés, tu peux réussir dans la vie.
00:04:19 Ouais, boss ! »
00:04:20 Agrégé de lettres classiques, il enseigne plusieurs années
00:04:24 dans des lycées de la région lyonnaise avant de se lancer en politique.
00:04:27 Il entre au conseil municipal de Lyon en 1977.
00:04:31 Il a 30 ans.
00:04:32 Il lui faudra attendre 2001 pour accéder au fauteuil de maire de Lyon
00:04:37 à la suite de Raymond Barre.
00:04:38 Il sera réélu deux fois, en 2008 puis en 2014,
00:04:42 et passera 19 ans à la tête de la ville de Lyon.
00:04:45 La métamorphose des Berges du Rhône, la transformation des anciens quartiers
00:04:49 des docks, le lancement de vélos en libre-service ou encore du festival
00:04:53 de cinéma en hommage aux Frères Lumière figurent parmi ses principales réalisations.
00:04:58 Lors de l'élection présidentielle de 2012, il soutient Dominique Strauss-Kahn
00:05:03 puis François Hollande, mais il ne participera pas au gouvernement de ce dernier.
00:05:07 En 2017, il est l'un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron,
00:05:11 qui ne l'oubliera pas.
00:05:12 Numéro 2 du gouvernement et ministre d'Etat, il va occuper 16 mois la place Beauvau
00:05:18 puis annoncera sa démission après un bilan contrasté.
00:05:21 Il a eu du mal à faire voter sa loi à asile et immigration,
00:05:24 mais c'est l'affaire Benalla qui va lui être fatale.
00:05:27 Devant la commission de l'Assemblée nationale,
00:05:29 ses réponses sont évasives et peu convaincantes.
00:05:32 Lors de sa passation de pouvoir, il alerte sur une France fracturée.
00:05:37 La situation est très dégradée.
00:05:41 Aujourd'hui, on vit côte à côte et je le dis toujours,
00:05:45 moi je crains que demain, on vive face à face.
00:05:49 De retour dans sa ville de Lyon, il est battu au municipal de 2020
00:05:53 et doit passer la main.
00:05:54 En 2022, il annonçait être atteint d'un cancer de l'estomac.
00:05:57 Gérard Collomb laisse l'image d'un homme politique pragmatique
00:06:01 et pour Lyon, celle d'un maire bâtisseur.
00:06:04 Je vous retrouve pour un prochain point sur l'actualité.
00:06:06 C'est à 15h30, mais on retrouve 180 minutes Info Week-end.
00:06:09 Avec vous, Lionel.
00:06:11 À tout à l'heure Isabelle pour l'actualité,
00:06:13 en effet, décryptage et les débats avec Christian Poutot,
00:06:16 avec Karim Amrik dans quelques instants.
00:06:18 On marque une pause, on se retrouve pour évoquer notamment la Drôme
00:06:21 et ses neuf personnes mises en examen dans l'affaire du jeune Thomas
00:06:25 qui a été poignardé, vous vous en souvenez,
00:06:26 à la sortie d'un bal le week-end dernier.
00:06:28 Et des violences également dans la cité proche de la commune
00:06:32 où il a trouvé la mort hier soir.
00:06:34 On y revient en détail, à tout de suite.
00:06:36 Et toujours en direct sur l'antenne de CNews,
00:06:41 180 minutes Info Week-end avec Christian Poutot,
00:06:43 avec Karim Amrik, nous partons dans la Drôme.
00:06:46 Neuf personnes ont été mises en examen dans l'affaire
00:06:48 sur la mort du jeune Thomas poignardé à la sortie d'un bal du village de Crépole.
00:06:53 Les détails de ce volet judiciaire, d'abord avec nos envoyés spéciaux,
00:06:56 Mathilde Libaniez et Sacha Robin.
00:06:58 Mathilde, certains des prévenus ont été incarcérés.
00:07:02 Les neuf interpellés ont tous été mis en cause pour différents chefs,
00:07:06 dont meurtre en bande organisée, tentative de meurtre
00:07:09 ou violence volontaire commise en Réunion après la mort de Thomas,
00:07:13 annoncé le parquet de Valence.
00:07:15 Parmi ces mises en cause se trouve ce suspect principal,
00:07:18 âgé de 20 ans, qui est soupçonné d'être l'auteur du coup de couteau mortel sur Thomas.
00:07:24 Sur les neuf mis en examen, six individus,
00:07:27 dont deux mineurs, ont été incarcérés en détention provisoire
00:07:31 par le juge des libertés et de la détention.
00:07:33 Trois personnes, dont un mineur, ont été placés sous contrôle judiciaire.
00:07:38 À ce stade, l'élucidation des faits commis à Crépole n'est pas achevée.
00:07:42 Ce sont les mots du procureur de la République de Valence.
00:07:45 Dans un communiqué, il se refuse à tout détail sur les identités des suspects
00:07:50 pour des raisons évidentes de sécurité des personnes, mais pour l'enquête également.
00:07:56 Et une enquête, Christian Proutaud, qui sera sans doute longue,
00:07:59 qui doit être minutieuse, car il y a eu des premières déclarations,
00:08:02 des témoignages qui ont été recueillis, et notamment le suspect principal
00:08:07 qui aurait été identifié.
00:08:09 Le témoin est un peu revenu sur sa décision, le suspect principal également, ni les faits.
00:08:15 Donc, il faut faire très attention en tout cas avec ce qui est dit
00:08:18 et tout ce qui ressort des témoignages,
00:08:21 peut-être aussi sur le coup de l'émotion après ce drame du week-end dernier.
00:08:24 Oui, tout à fait. Il faut bien comprendre que pour qu'une instruction puisse tenir,
00:08:30 il faut que le juge d'instruction puisse appuyer son argumentaire sur des faits.
00:08:35 Et la charge de la preuve, elle n'est pas simplement la rumeur.
00:08:38 La charge de la preuve, elle est des faits, des témoignages corroborés, croisés.
00:08:42 Donc, il y a tout un travail d'enquête et c'est tout le travail difficile
00:08:46 qu'il peut y avoir quand on veut informer, tenir informé les gens
00:08:50 pour faire la part entre ce qui est du subjectif et de l'objectif.
00:08:54 Et objectiver les choses, c'est en matière de droit,
00:08:57 heureusement, l'essentiel pour construire les charges.
00:09:01 Bien sûr, voilà, parce que même sur le mobile,
00:09:04 il est indéniable qu'il y a un groupe de personnes qui est venu agresser et poignarder.
00:09:11 Mais le mobile, pour l'instant, on ne le connaît pas vraiment, véritablement.
00:09:15 A priori, c'est... À mon avis, il y en a...
00:09:19 Au départ, il n'y en a pas. Il y a des gens qui viennent quelque part,
00:09:22 qui se sentent en minorité, qui font appel à des copains.
00:09:26 Et puis, comme souvent dans les bagarres, ça dégénère.
00:09:29 Et il y a le geste de trop qui conduit, malheureusement, au décès de quelqu'un.
00:09:33 Mais s'il y avait eu la construction d'un mobile,
00:09:37 à travers les personnalités qui ont été interpellées,
00:09:41 l'agent Ramory l'aurait déjà.
00:09:44 Or, d'après ce que dit le procureur,
00:09:47 apparemment, il n'y a pas d'autre mobile, pour le moment, que la bêtise crasse d'une bagarre.
00:09:51 Voilà pourquoi les enquêteurs et les médias, quand ils font la restitution,
00:09:55 carrément, m'abriquent, marchent sur des oeufs et doivent être très attentifs à ce qui est dit.
00:10:00 Puisque les origines des jeunes de cette cité qui sont venus,
00:10:05 évidemment, il y a des faits qui seront punis, mais il y a cette enquête en cours.
00:10:09 Mais ce mobile-là, on ne le connaît pas très rapidement.
00:10:12 On a dit que c'était sans doute parce qu'on avait entendu, peut-être, des termes de racisme anti-blancs qui auraient été prononcés.
00:10:19 On n'en est plus très sûr, en fait, aujourd'hui.
00:10:23 Évidemment, l'enquête, c'est toujours ça un peu, je veux dire, pas le problème, mais l'enjeu.
00:10:28 L'enquête, c'est toujours très long.
00:10:30 C'est toujours plus long que le temps médiatique, que le temps aussi de cette colère et tout ça.
00:10:35 Cela étant dit, il y a quand même des faits.
00:10:37 Il y a un jeune de 16 ans qui a été tué.
00:10:40 On ne l'oublie pas, bien sûr.
00:10:42 Il y a neuf jeunes mis en examen et plusieurs qui ont été incarcérés.
00:10:48 Six incarcérés, en effet, dont deux mineurs, je vais le rappeler.
00:10:51 Et il y a quand même tout cet enjeu de la délinquance.
00:10:55 Comment se fait-il que des jeunes se promènent avec des couteaux?
00:10:58 Comment se fait-il que ce n'est pas...
00:11:00 Excusez-moi, mais on a beau dire qu'il y a cette enquête, mais on n'est pas dans une simple rixe.
00:11:04 Quand il y a la mort d'un jeune de 16 ans, on est dans un bal d'une petite ville et ça se termine dans une tragédie pareille.
00:11:13 Donc, il y a vraiment quand même cet enjeu de délinquance qui est très prononcé,
00:11:17 qui est accéléré, même ce phénomène qu'on est en train d'observer en ce moment.
00:11:21 Et aussi, toutes les craintes autour.
00:11:22 Donc, je comprends, il faut prendre son temps, il faut être précis parce qu'il y a une enquête qui est en cours.
00:11:27 Mais il y a des choses aussi qui ont été dites.
00:11:28 Alors, c'est vrai que ça va être à valider.
00:11:31 Parce que si effectivement, il y a eu ces mots qui ont été prononcés, la question de vouloir planter des Blancs.
00:11:38 Donc, oui, il pourrait y avoir un crime à caractère raciste.
00:11:41 Mais encore une fois, je suis prudente parce qu'on suit, bien sûr, le déroulement de l'enquête.
00:11:46 Mais ça a été rapporté par un média local.
00:11:49 Le Dauphine est libéré pour ne pas le citer, qui a rapporté, selon son enquête, ce témoignage-là.
00:11:55 Et cette phrase aurait été prononcée, en effet.
00:11:57 - Et ensuite, peut-être, j'ajouterais aussi toujours cette question de la récupération politique.
00:12:02 Récupération politique.
00:12:03 Mais attention, quand on a parlé, par exemple, de cette agression abjecte,
00:12:08 cette agression raciste du jardinier, et on n'a pas tout de suite parlé d'une agression qui était raciste.
00:12:16 Alors, je pense qu'il faut aussi éviter de faire deux poids, deux mesures.
00:12:19 Et effectivement, attendre quand même le déroulement de l'enquête.
00:12:22 Mais il y a des faits.
00:12:23 Et ces faits, je ramène encore une fois, il y a la mort d'un jeune.
00:12:27 - On ne l'oublie pas.
00:12:28 - Dans un contexte de violence extrême.
00:12:30 - L'émotion, elle est tout à fait palpable.
00:12:32 Et sur l'affaire, il y aura des sanctions.
00:12:36 Il va y avoir un jugement, c'est clair.
00:12:38 Mais on a l'impression aussi, Karim Aboury, qu'il y a une instrumentalisation politique,
00:12:42 une volonté, en tout cas, d'instrumentaliser ou de récupérer cette affaire à travers ce qu'il s'est passé,
00:12:48 alors que, pour l'instant, les faits ne sont pas tous avérés.
00:12:51 Le mobile notamment.
00:12:54 - Chacun fait son boulot.
00:12:55 Le boulot des enquêteurs, bien sûr, c'est d'aller jusqu'au bout.
00:12:59 Puis ça, ça peut prendre beaucoup de temps.
00:13:01 Mais en même temps, pourquoi il y a tous ces procès?
00:13:03 C'est qu'il y a quand même une partie de la population qui peut penser qu'on veut lui cacher des choses aussi,
00:13:08 quand on ne veut pas nommer des prénoms ou quoi que ce soit.
00:13:11 Je peux comprendre que l'enquête, mais il y a quand même des faits.
00:13:13 À un moment donné, on peut en faire les liens qu'on veut par la suite.
00:13:17 Donc, il faut faire attention de ne pas tout de suite étiqueter et de parler de récupération politique.
00:13:21 Quand aussi, le boulot des politiques, c'est de prendre les événements qui se passent
00:13:26 et d'essayer d'en dégager un sens et d'essayer d'agir aussi pour ne pas que ce genre de drame se reproduise.
00:13:32 Et ce n'est pas vraiment de mettre une couleur ou quoi que ce soit.
00:13:35 Je pense qu'il y a aussi une part de responsabilité,
00:13:37 mais c'est vrai qu'il faut être prudent pour ne pas que la situation dégénère,
00:13:41 pour ne pas que tout le monde parte en peur et qu'on voit justement des scénarios absolument d'agressivité.
00:13:47 - Voilà. Et qu'il se produise des événements, on va en parler tout à l'heure,
00:13:50 avec notamment des membres d'Ultra-Droite, un groupe d'une centaine de personnes
00:13:54 qui se rendent dans cette cité et dont sont issus les jeunes qui ont attaqué, agressé
00:13:58 et sans doute l'un d'entre eux a tué le jeune Thomas, sans doute pour se venger ou en tout cas pour provoquer.
00:14:06 Néanmoins, là où le babelaise Christian Proutaud dans cette affaire
00:14:09 et sur ce que j'appelais l'instrumentalisation politique ou la récupération politique,
00:14:12 c'est la révélation ou pas d'ailleurs des identités des prévenus, qui semblent être un problème.
00:14:18 Le JDD d'ailleurs, il fait allusion dans un dossier à la une aujourd'hui.
00:14:24 Beaucoup réclament que ces noms soient rendus publics.
00:14:28 - Je pense qu'il est normalement dans la présomption d'innocence.
00:14:32 Le droit veut que normalement, tant qu'on n'a pas de certitude, on ne donne pas les identités.
00:14:39 Alors après, elles peuvent fuiter, arriver à un certain nombre de choses.
00:14:43 Mais il ne faut pas oublier qu'on le voit avec la descente,
00:14:46 parce que j'appelle ça comme ça, de l'extrême droite dans le quartier,
00:14:49 là-bas au prétexte de venger quelqu'un qui n'a rien à voir avec eux,
00:14:53 en plus un qui n'est pas de leur village.
00:14:55 On aurait pu comprendre une réaction d'émotion de jeunes.
00:14:59 - De la population, oui.
00:15:00 - Voilà, de la population.
00:15:02 Mais là, c'est une bande organisée, dont je rappelle d'ailleurs que dans les 12 interpellés ou les 13,
00:15:08 il y en a un qui était porteur d'un couteau, comme quoi, même si ce n'est pas le fait de tout le monde,
00:15:12 c'est quelque chose qui est en train de devenir quand même un peu commun,
00:15:16 de se trimballer avec un couteau au cas où, ce qui est débile, mais c'est comme ça.
00:15:21 Il se trouve que le fait de ne pas protéger, entre guillemets, les noms,
00:15:27 c'est à mon avis pour ne pas stigmatiser une population,
00:15:30 dont on peut imaginer que simplement par la tonalité,
00:15:35 on pourrait dire, ben voilà, ça vient forcément de ces gens-là, parce qu'ils ne sont pas de chez nous.
00:15:41 - On voit le mal partout, parce que sans doute, à tort ou à raison d'ailleurs,
00:15:46 mais le JDD parle d'Omerta.
00:15:47 Est-ce qu'il y a une volonté aussi politique pour ne pas mettre de l'huile sur le feu,
00:15:51 pour ne pas souffler sur les braises en ne communiquant pas les noms de ces agresseurs,
00:15:57 de ces jeunes qui, très vraisemblablement, sont d'origine étrangère ?
00:16:02 - Non, mais d'origine...
00:16:04 - Les noms, je parle des noms.
00:16:05 - Oui, mais sur plusieurs générations.
00:16:08 Peut-être, comme tout le monde, il y a dans certaines familles des gens qui,
00:16:14 il y a quelques années, on a même eu un président de la République qui était d'origine étrangère.
00:16:18 Donc, si on remonte sur plusieurs années, on va toujours trouver un étranger, même dans notre entourage.
00:16:24 - Oui, non, mais là où c'est dérangeant, vous avez bien compris où je veux en venir,
00:16:27 et c'est tout le débat, c'est que d'origine étrangère et musulmane.
00:16:32 - Oui, absolument.
00:16:33 Non, mais moi, je préférerais qu'on reste sur cette idée que le droit impose,
00:16:39 normalement, à travers le secret et l'instruction,
00:16:42 de protéger tant qu'il n'y a pas l'ouverture d'une information,
00:16:46 nommément avec le juge d'instruction, qui après décidera de faire ce qu'il veut,
00:16:51 la protection, ne serait-ce que par rapport aux familles qui ne sont pas...
00:16:55 qui sont indirectement, bien sûr, responsables de ce qu'ont fait leurs enfants,
00:16:59 mais qui ne sont pas les auteurs et encore moins complices.
00:17:02 - On continue à débattre, en effet.
00:17:04 Vous pourrez intervenir, Karim Abric, justement, sur cette révélation,
00:17:07 au nom des noms, des identités, y a-t-il une omerta ?
00:17:10 Mais vous le disiez, en réaction à la mort de Thomas Accrépole,
00:17:13 donc le week-end dernier, des dizaines de personnes de l'ultra-droite
00:17:16 se sont rendues hier soir dans ce quartier de la Monéa, Romand-sur-Isère,
00:17:20 et ont scandé notamment des slogans racistes.
00:17:23 Les forces de l'ordre ont procédé à 20 interpellations.
00:17:26 Les détails avec Sarah Varny.
00:17:28 - Justice pour Thomas !
00:17:30 Dans les rues de Romand-sur-Isère, hier, vers 18h,
00:17:33 80 individus d'ultra-droite encagoulés et vêtus de noir
00:17:37 ont défilé pour rendre justice à Thomas,
00:17:40 en direction de la cité de la Monéa, où habiteraient certains des suspects.
00:17:45 Des militants d'ultra-droite qui mènent depuis le drame
00:17:47 une campagne virulente sur les réseaux sociaux contre ce quartier.
00:17:52 Face à cette montée de tensions, le ministre de l'Intérieur a anticipé.
00:17:56 Plus tôt dans l'après-midi, deux unités mobiles dont la CRS 8
00:18:00 ont été mobilisées, avec pour objectif de réaliser le plus d'arrestations possible.
00:18:05 - Les nombreuses forces de l'ordre que nous avons envoyées sur place
00:18:07 ont interpellé 20 personnes à Romand-sur-Isère et, à ma demande,
00:18:10 vont continuer à agir pour empêcher toute violence supplémentaire,
00:18:13 d'où qu'elle vienne, et retrouver tous les auteurs d'actes inacceptables.
00:18:17 Parmi les personnes interpellées, 17 ont été placées en garde à vue
00:18:21 à la suite de violences contre les forces de l'ordre
00:18:23 selon la préfecture de la Drôme.
00:18:25 Selon nos informations, l'un des membres de cette mouvance ultra-droite
00:18:28 a été hospitalisé après avoir été frappé en marge de cette manifestation sauvage.
00:18:33 Il a été grièvement blessé.
00:18:35 La préfecture indique que la situation sur place est revenue au calme,
00:18:38 mais elle reste sous haute surveillance.
00:18:40 - Et sur ces tensions, sur ces violences, pour en parler avec nous,
00:18:45 Jean-Christophe Couville, secrétaire national d'Unité SGP Police, nous a rejoint.
00:18:48 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:18:50 Bonjour.
00:18:51 À quelle situation les forces de l'ordre ont été confrontées ?
00:18:54 Pour mieux comprendre, Jean-Christophe Couville, hier soir.
00:18:57 - Écoutez, hier soir, effectivement, il y a eu une année de dérassemement territoriaux
00:19:01 qui ont fait état d'une arrivée de 50 à 60 individus.
00:19:05 Effectivement, c'était anticipé.
00:19:07 Donc, il y avait mes collègues des locaux, des effectifs locaux qui étaient présents.
00:19:13 Et heureusement, on a eu aussi l'appui de 130 CRS qui sont venus.
00:19:16 Et on a pu très rapidement empêcher des débordements, de la violence.
00:19:20 Voilà, 50 à 60 personnes de l'ultra-droite
00:19:23 qui sont arrivées pas que de la région lyonnaise, d'ailleurs,
00:19:26 parce qu'on sait que Lyon, c'est un foyer vraiment important d'ultra-droite.
00:19:30 Mais il y a aussi des gens de la région parisienne,
00:19:32 et dont un de la Mayenne aussi, qui a été passé à Tabac,
00:19:35 et qui est resté nu sur la chaussée.
00:19:39 En fait, c'est tout ce qu'on veut éviter.
00:19:40 Tout ce qu'on veut éviter, et c'est pour ça qu'on est intervenus très rapidement.
00:19:43 C'est encore une fois qu'il y a un nouveau mort, un nouveau Thomas,
00:19:45 avec d'autres personnes qui décèdent.
00:19:47 Et surtout, je veux dire, on nous a dit c'est une manifestation.
00:19:52 Mais moi, je ne viens pas dans une manifestation avec des fumigènes,
00:19:54 avec des banderoles et avec des mortiers d'artifice.
00:19:56 Et c'est pour ça, d'ailleurs, que ces personnes-là ont lancé des mortiers d'artifice
00:20:00 sur les CRS, sur les policiers, et on a procédé à des interpellations.
00:20:03 – Vous nous confirmez donc, Jean-Christophe Kévy,
00:20:04 que ce n'est pas une petite intervention à laquelle vos collègues ont procédé hier.
00:20:10 Vous l'avez dit, 60, 70 membres de l'ultra-droite, cagoulés.
00:20:13 Les fumigènes, les barres de fer aussi,
00:20:16 et peut-être sans doute d'autres armes dans le quartier de la Monnaie.
00:20:20 Selon vous, est-ce que c'est par provocation, pour en découdre,
00:20:24 par vengeance, comme on le disait sur le plateau tout à l'heure ?
00:20:27 – Oui, c'est pour en découdre, c'est un match retour, entre guillemets.
00:20:30 Voilà, n'oublions pas que la France, c'est quand même le pays aussi
00:20:33 de la guerre de religion et de la Saint-Barthélemy.
00:20:35 Donc certains veulent recommencer ça, veulent une nouvelle Saint-Barthélemy.
00:20:39 Donc nous, on est là, policiers, au milieu justement de ces excités.
00:20:43 Et franchement, je vais vous dire, que ce soit l'ultra-gauche, l'ultra-droite
00:20:46 ou les racailles de quartier, il n'y en a pas un pour sauver l'autre.
00:20:48 Je veux dire, c'est toujours la violence, c'est toujours la même chose,
00:20:51 la même rengaine.
00:20:52 Et au milieu, il y a 99% des gens qui vivent tranquillement
00:20:55 et qui ont juste envie de vivre tranquillement.
00:20:56 Et la police est là pour assurer ces gens-là, pour faire le boulot.
00:20:59 Nous, on ne prend pas partie, on n'est pas là pour favoriser
00:21:03 un parti plutôt qu'une autre, on est là pour faire appliquer la loi et l'ordre.
00:21:06 – Avec les prétextes pour la violence, justement,
00:21:09 pour susciter la violence et provoquer le désordre.
00:21:11 On a entendu, on aurait entendu, en tout cas Jean-Christophe Couville
00:21:14 aussi lors de ces manifestations, des propos racistes.
00:21:17 Est-ce que vous êtes en mesure de le confirmer ?
00:21:19 Des scrits racistes plus exactement.
00:21:22 – Alors moi, je ne vous le confirme pas, mais peut-être qu'effectivement,
00:21:24 il y en a eu et les collègues qui sont sur place, qui ont entendu ça,
00:21:27 effectivement, vont le notifier dans les procédures d'interpellation
00:21:30 et après, le magistrat poursuivra ou pas en fonction des éléments qu'ils ont.
00:21:34 Mais on voit bien de toute façon que ce n'est pas une balade,
00:21:37 ce n'est pas une marche blanche, que quand on vient, encore une fois,
00:21:39 avec des bras de fer, des fumigènes et des mortiers, c'est pour se battre.
00:21:42 Et donc, les gens, encore une fois, c'est là où l'État va devoir
00:21:46 prendre des mesures parce qu'effectivement, on est toujours dans des quartiers
00:21:49 et on met effectivement, je veux dire, des cibles sur ces quartiers.
00:21:52 Les gens des quartiers ont envie de vivre tranquillement,
00:21:54 d'ailleurs, dès qu'ils peuvent, ils partent.
00:21:56 Mais encore une fois, on a une trentaine ou une quarantaine d'individus
00:21:59 qui prennent en otage ces quartiers, notamment à travers du rap, du deal,
00:22:03 de la violence et on n'arrive pas à s'en débarrasser de ces gens-là.
00:22:06 Et c'est là-dessus où l'État est faible et c'est là-dessus où l'État doit,
00:22:08 justement, mettre le doigt.
00:22:10 C'est un peu comme dans une épidémie, il y a des foyers épidémiques,
00:22:13 et bien la violence, c'est la même chose.
00:22:14 Donc on met vraiment tout ce qu'on peut en force sur ces personnes-là
00:22:18 et vous verrez que la violence va se poser et les quartiers seront apaisés.
00:22:21 - Le contexte étant explosif, s'il en est, Jean-Christophe Couvier,
00:22:25 est-ce que vous craignez que ce genre de situation, c'est-à-dire des heurts,
00:22:29 des violences, des manifestations, des provocations,
00:22:32 risquent de se reproduire, voire de grandir véritablement,
00:22:35 avec en plus, peut-être, certains membres de la population
00:22:39 qui aimeraient se faire justice eux-mêmes et qui pourraient s'armer ?
00:22:44 - Oui, bien sûr, on ne le voit d'ailleurs pas qu'en France.
00:22:46 Regardez les récents épisodes qu'on a vus en Irlande, c'est la même chose en fait.
00:22:51 Et donc, il nous faut des boucs émissaires, c'est comme ça.
00:22:54 Je veux dire, l'être humain est comme ça, il faut toujours un bouc émissaire.
00:22:58 Dans toute l'histoire de l'humanité, c'est la même chose.
00:23:00 Après, c'est pour ça qu'encore une fois, le gouvernement,
00:23:05 les gouvernements qui succèderont aussi à celui-là et vont devoir,
00:23:08 effectivement, changer leur façon de faire de la politique
00:23:11 et surtout, nous donner plus de moyens policiers.
00:23:14 On voit bien qu'il nous faut encore plus d'effectifs,
00:23:15 on voit bien que la société, elle est fracturée
00:23:18 et qu'aujourd'hui, on demande de choisir des camps.
00:23:19 Et d'ailleurs, malheureusement, le décès de Gérard Collomb
00:23:23 vient percuter un petit peu ce qu'on vit aujourd'hui.
00:23:26 Il avait prédit, il avait dit, les gens, il y a quelque temps,
00:23:29 étaient côte à côte, un jour, ils seront face à face.
00:23:31 Et là, on le voit, c'est les prémices où maintenant,
00:23:33 les gens doivent choisir leur camp.
00:23:35 On le voit sur le conflit israélo-palestinien,
00:23:39 aujourd'hui, sur le territoire et dans les territoires européens,
00:23:41 on nous demande de choisir des camps.
00:23:43 Non, je suis désolé, nous, on est pour le camp de la République,
00:23:45 encore une fois, et de vivre tranquillement.
00:23:47 Et s'il y a des excités, écoutez, notre job, nous,
00:23:50 c'est de les écarter et de les mettre en prison.
00:23:52 N'oublions pas que dans ces ultras de droite,
00:23:54 il y avait aussi des fichés S, comme dans l'ultra gauche
00:23:56 et comme dans certains mouvements islamistes.
00:24:00 - Merci pour ces précisions, Jean-Christophe Kouvis.
00:24:03 En effet, ce qu'en recherche la majorité de la population,
00:24:06 c'est la paix et les forces de l'ordre tentent de rétablir cette paix,
00:24:09 en tout cas, d'apaiser la situation.
00:24:11 Il y a la justice, ensuite, qui doit intervenir et qui doit sanctionner.
00:24:14 Merci, Jean-Christophe Kouvis.
00:24:15 Avant les informations de 15h30, Christian Proutot,
00:24:18 votre réaction sur ce qu'a dit Jean-Christophe Kouvis,
00:24:20 sur le fait que, quelle que soit la tendance politique,
00:24:23 quelles que soient les origines, il y a toujours une minorité d'excités
00:24:27 qui ont envie de tout casser, de provoquer de la violence
00:24:31 et surtout de créer le désordre dans le pays.
00:24:34 - Oui, c'est ça qui est quand même terrible,
00:24:36 c'est qu'une minorité peut déstabiliser une majorité tranquille
00:24:41 qui n'a comme objectif que de vivre tranquillement.
00:24:45 Et c'est ça qui est insupportable.
00:24:47 On le voit à travers les petits voyous de banlieue
00:24:50 qui sont capables de faire régner la terreur à une soirée.
00:24:54 Ça démarre et ça démarre sur quelque chose qui, des fois,
00:24:58 peut paraître anodin, faire l'imbécile sur son vélo
00:25:01 avec le phénomène de bande qui va derrière.
00:25:04 Et à ce moment-là, les gens tranquilles ne sont plus chez eux
00:25:08 et sont à la merci de ces actions, qui sont des actions,
00:25:12 histoire de se faire remarquer, mais surtout,
00:25:14 histoire de fiche le bazar.
00:25:16 Et je suis tout à fait d'accord avec M. Kouvis,
00:25:19 il est temps qu'on remette en place,
00:25:24 de plus progressivement, puisqu'on sait qu'il faut du temps,
00:25:27 d'effectif, parce que ça fait des années
00:25:30 qu'on n'occupe plus le terrain.
00:25:31 C'est ça aussi.
00:25:32 Cette minorité agissante qui pourrit la vie des autres,
00:25:36 il faut être sur son dos pour leur fichaper.
00:25:39 Et il n'y a pas, alors bien sûr, derrière,
00:25:41 il doit y avoir des sanctions.
00:25:42 S'il n'y a pas de sanctions quand les gens font des bêtises,
00:25:45 ça ne peut pas marcher.
00:25:46 Mais moi, je ne crois pas, pour l'avoir dit plusieurs fois,
00:25:50 je ne crois pas que la peine soit exemplaire.
00:25:53 L'exemplarité des peines, ça ne marche pas.
00:25:55 Par contre, quand on fait une bêtise,
00:25:56 il faut payer et le prix juste.
00:25:59 Par contre, en amont, oui, faire en sorte
00:26:02 qu'il y ait de moins en moins de jeunes qui soient attirés
00:26:04 par des leaders violents, qui les envoient faire tout
00:26:08 et n'importe quoi, oui, c'est de l'ordre éducatif.
00:26:11 Bien sûr, il y a les familles, mais l'État a ses responsabilités.
00:26:14 Je pense qu'il faudrait aider les communes et surtout
00:26:18 tout ce milieu associatif, sans lequel on serait
00:26:21 dans une situation beaucoup plus grave.
00:26:23 Il est clair que la société a beaucoup évolué aussi
00:26:25 et pas forcément dans le meilleur sens.
00:26:27 On en parle avec vous dans quelques instants.
00:26:29 On reviendra sur cette situation violente, explosive.
00:26:33 Mais d'abord, un point sur l'actualité,
00:26:35 sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:26:37 Une semaine après la mort de Thomas Acrépole dans la Drôme,
00:26:40 neuf jeunes, dont trois mineurs, ont été mis en examen hier.
00:26:44 Dans le détail, six d'entre eux ont été incarcérés,
00:26:47 les trois autres placés sous contrôle judiciaire.
00:26:50 Le procureur de la République de Valence précise qu'à ce stade,
00:26:53 les 140 auditions menées n'ont pas encore permis
00:26:55 l'élucidation des faits.
00:26:57 Des tags islamophobes et des menaces de mort découvertes
00:27:00 hier matin sur les murs de la mosquée de Cherbourg en Cotentin.
00:27:03 Le procureur a été saisi de l'affaire.
00:27:05 Une plainte a été déposée au nom de l'Association culturelle
00:27:09 islamique de la mosquée.
00:27:10 Sur X, le ministre de l'Intérieur déplore des propos
00:27:13 absolument inacceptables et promet de rechercher les auteurs
00:27:17 pour les traduire en justice.
00:27:19 Enfin, le projet de loi immigration arrive demain
00:27:22 en débat en commission à l'Assemblée nationale.
00:27:24 Un test à haut risque pour le ministre de l'Intérieur,
00:27:27 mis au défi de trouver une majorité sur ce texte.
00:27:30 Le gouvernement devra convaincre à la fois son propre camp
00:27:33 mais aussi les Républicains.
00:27:35 Dans une tribune, 17 députés LR ont déjà donné corps
00:27:38 à l'hypothèse d'une adoption du texte
00:27:41 grâce à un compromis avec la droite.
00:27:45 Merci Isabelle Piboulot, 16h pour le prochain point sur l'actualité.
00:27:48 A tout à l'heure, toujours en direct bien sûr,
00:27:50 en compagnie de Karim Abric et de Christian Proutot.
00:27:52 On continue à échanger et à débattre autour de cette situation,
00:27:55 notamment dans la Drôme après la mort de Thomas.
00:27:58 Les violences hier avec l'ultra-droite
00:28:00 et cette volonté de vengeance.
00:28:02 Et finalement deux France qui se retrouvent face à face,
00:28:05 un fossé de plus en plus net.
00:28:07 Et c'est ce qu'avait prédit Jean-Christophe Couville,
00:28:08 disait en son temps Gérard Collomb,
00:28:10 alors ministre de l'Intérieur, décédé hier.
00:28:14 Mais écoutez ce qu'il avait annoncé il y a déjà quelques années.
00:28:19 Si j'ai un message à faire passer,
00:28:22 je suis allé dans tous ces quartiers,
00:28:26 des quartiers nord de Marseille,
00:28:29 aux Mirailles, à Toulouse,
00:28:31 à la périphérie parisienne, Corbeil, Aulnay, Sevran.
00:28:36 C'est que la situation est très dégradée.
00:28:42 Et le terme de reconquête républicaine
00:28:46 prend dans ces quartiers tout son sens.
00:28:49 Parce qu'aujourd'hui, on vit côte à côte.
00:28:53 Et je le dis toujours, moi je crains que demain,
00:28:55 on vive face à face.
00:28:59 On vit côte à côte aujourd'hui, 2017-2018,
00:29:02 car il m'abrique qu'aujourd'hui nous sommes en 2023
00:29:05 et nous vivons face à face de plus en plus en tout cas.
00:29:07 C'est ce qu'annonçait Gérard Collomb.
00:29:09 Est-ce que c'était à ce point inéluctable ?
00:29:11 Et surtout selon vous, est-ce que c'est irréversible désormais ?
00:29:15 Cette situation de fossé,
00:29:16 de confrontation entre deux entités françaises.
00:29:19 Ce n'est pas irréversible si on décide justement
00:29:23 de faire quelque chose pour améliorer la situation,
00:29:25 pour changer un peu le cours des choses.
00:29:27 Moi je pense qu'effectivement il y a des fractures.
00:29:31 Est-ce que c'est le pays au complet qui est à feu et à sang ?
00:29:34 On ne peut pas dire ça non plus.
00:29:35 Mais il y a de véritables fractures
00:29:37 et c'est un peu la pointe de l'iceberg qu'on voit.
00:29:40 Et si on laisse dégénérer les choses,
00:29:42 ce genre de situation risque d'en voir
00:29:45 de plus en plus, malheureusement.
00:29:47 Et je pense que c'est très important ce qu'il disait
00:29:50 et c'est effectivement ce qu'on voit comme ça par bribes.
00:29:53 Quand on a regardé au début de l'été dernier
00:29:55 les émeutes après la mort de Naël,
00:29:57 ça aurait pu encore plus dégénérer.
00:29:59 Mais je veux dire, on a eu des situations absolument abominables.
00:30:02 Il y a eu des moments quand même d'extrême violence.
00:30:06 Et ce qu'on a vu également à Crépole,
00:30:08 ça s'est soldé par la mort d'un jeune de 16 ans.
00:30:11 Et on parle quand même de jeunes individus ici
00:30:14 qui sont mis en examen.
00:30:17 Maintenant, on verra effectivement avec l'enquête ce qui en découle.
00:30:21 Mais ensuite, quand on voit...
00:30:23 Vous savez, quand il y a eu la marche blanche il y a quelques jours,
00:30:26 après la mort de Thomas, on voyait des ballons.
00:30:29 C'était vraiment presque bon enfant, c'était touchant.
00:30:33 Et sur le plateau, on a eu des discussions.
00:30:36 Et moi, je me disais, je suis très touchée par ce que je vois,
00:30:40 mais pour combien de temps?
00:30:42 Ça peut durer cette espèce de...
00:30:44 Justement, ce côté très doux.
00:30:46 Et quelques jours plus tard, je vois ces forces agissantes
00:30:50 qu'on a vues, en fait, il y a quelques heures de ça.
00:30:53 - Il y a trois, oui.
00:30:55 - Voilà, exactement, qui sont absolument terrifiantes.
00:30:57 Donc, on voit qu'il y a des forces agissantes d'un côté comme de l'autre
00:31:00 qui sont là et qui prennent...
00:31:02 et qui se déploient justement
00:31:04 quand il y a des événements dramatiques qui arrivent comme ça.
00:31:07 Et d'où la responsabilité des politiques de dire les choses,
00:31:11 non pas pour ratiser, pour mettre de l'huile sur le feu,
00:31:14 comme on entend, ou quoi que ce soit,
00:31:16 mais pour qu'il y ait une espèce de sentiment de la population
00:31:19 qui va s'apaiser un peu, qui va se dire,
00:31:21 bien, on reprend confiance entre nos politiques,
00:31:23 qui sont capables de nommer les choses.
00:31:25 S'il y a des problèmes, on est capable d'agir.
00:31:27 Parce que plus on essaie de cacher des choses,
00:31:29 plus on essaie de minorer ce qui se passe,
00:31:31 bien, voilà ce qui se passe, c'est qu'il y a des gens,
00:31:34 malheureusement, des forces extrêmes, des extrémistes,
00:31:37 qui décident de prendre les choses en main
00:31:39 et qui vont décider de se faire justice eux-mêmes.
00:31:41 Et ça, ça donne froid dans le dos et c'est condamnable.
00:31:43 - Et on se demande encore à quel moment ça a pu basculer,
00:31:46 quand ça a basculé et pourquoi c'est à ce point incontrôlable.
00:31:49 Christian Proutaud, peut-on dire désormais
00:31:51 que la violence et la haine se répandent partout,
00:31:53 notamment dans les campagnes, puisque le petit village
00:31:55 dans la drôme de cette commune, en tout cas, c'est rural,
00:31:58 que l'ensauvagement s'invite aux fêtes de villages?
00:32:01 Crépole n'est pas un cas isolé.
00:32:03 Plusieurs agressions ou expéditions punitives
00:32:05 ont eu lieu cette année, en 2023, dans des petites communes.
00:32:07 On peut citer Dournieux dans le Tarn,
00:32:09 Marcoussis dans les Saônes, en région parisienne,
00:32:11 Saint-Martin-Petit dans le Lot-et-Garonne,
00:32:13 Châteaudun en Or-et-Loire, toutes ces communes.
00:32:16 Dans ces communes, il y a eu soit des règlements de compte,
00:32:19 des exactions, des agressions,
00:32:21 ou la volonté en tout cas de faire mal.
00:32:23 Comment on peut expliquer ça?
00:32:25 On a l'impression qu'on ne peut pas l'arrêter, Christian Proutaud.
00:32:28 - Si on ne pense qu'à résoudre le problème en aval,
00:32:31 en espérant que les gens vont être arrêtés,
00:32:34 pour penser que derrière, une jeunesse qui est livrée à elle-même
00:32:38 ne se retrouve pas dans la même situation après,
00:32:41 on fait fausse route.
00:32:43 Il faut les deux.
00:32:45 Il faut tenir sur nos deux pieds la situation d'une société.
00:32:48 C'est la manière dont on la construit.
00:32:50 Et une jeunesse, ce n'est pas un jardin qui n'est pas cultivé.
00:32:53 Sinon, ça devient une jungle.
00:32:56 C'est n'importe quoi d'avoir pu penser ça à un moment.
00:32:59 Et d'avoir quitté les banlieues,
00:33:01 d'avoir retiré des forces de police dans les banlieues,
00:33:03 a conduit à quoi ?
00:33:05 A tout d'un coup, une désertification du dernier élément de l'Etat
00:33:10 qui pouvait être encore présent.
00:33:12 Maintenant, vous n'avez plus rien.
00:33:14 Vous n'avez plus de postes, plus de petites écoles,
00:33:18 plus de maternité.
00:33:20 On regroupe tout.
00:33:22 Il n'y a plus rien en périphérie.
00:33:24 Il n'y a plus de bus, si par hasard.
00:33:26 - Désertification.
00:33:28 - Désertification.
00:33:30 Bien sûr, les chiffres, on peut leur dire ce que l'on veut.
00:33:33 Mais après, il y a une réalité.
00:33:35 Avant 2007, quand la loi a été mise en place
00:33:39 sur le non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux.
00:33:42 Je sais que tout le monde dit que c'est mon cheval de bataille.
00:33:45 Mais je vais là-dessus parce que ça me semble important
00:33:48 de mesurer ce qui a conduit à la suppression de ces postes.
00:33:53 La gendarmerie a perdu, pendant toutes ces années,
00:33:55 600 brigades sur 3 600.
00:33:58 Il n'y en a plus que 3 000.
00:33:59 Le gouvernement met en place 234 brigades,
00:34:02 ou je ne sais pas combien, mais progressivement.
00:34:06 Elles ne sont pas là du jour au lendemain
00:34:08 en appuyant sur un bouton.
00:34:10 Mais ramenez le chiffre.
00:34:12 Je ne parle pas pour la gendarmerie,
00:34:13 je ne parle pas pour la police.
00:34:14 C'est pareil.
00:34:16 Il a manqué 600 brigades, c'est-à-dire par département.
00:34:21 6 brigades, faites le découpage dans le département,
00:34:24 vous verrez le nombre d'endroits
00:34:26 où il n'y avait plus de présence territoriale de gendarmerie.
00:34:29 Si vous mettez en plus la suppression de la police de proximité
00:34:34 en périphérie de toutes les villes,
00:34:36 vous avez ce résultat.
00:34:42 Plus le manque de moyens des policiers.
00:34:44 Jean-Christophe Couville le disait tout à l'heure.
00:34:46 C'est cela aussi, parce qu'ils sont à bout de nerfs, les policiers.
00:34:49 Ils sont sur tous les fronts.
00:34:50 - Les effectifs ayant diminué,
00:34:53 la concentration ayant été la loi de cette loi,
00:34:59 pour ma part, que je trouve stupide,
00:35:02 ce qui a conduit ce texte,
00:35:04 c'est quand même quelque chose pour présenter la loi,
00:35:07 qui a été faire mieux avec moins.
00:35:09 Vous m'expliquerez s'il n'y a pas quelque chose
00:35:11 qui vous trouble là-dedans.
00:35:12 Faire mieux avec moins.
00:35:13 Comment peut-on être rentable
00:35:16 quand il s'agit de mettre des gens qui doivent être présents ?
00:35:19 S'il en faut six, il en faut six.
00:35:22 Ce n'est pas avec deux que ce sera mieux.
00:35:25 - C'est vrai qu'à Rémy-Mamry,
00:35:27 la violence a peut-être changé de visage, de méthodologie.
00:35:30 On peut estimer que cette violence
00:35:32 peut être désormais culturelle, religieuse.
00:35:36 Pourquoi ces deux univers et ces deux mondes s'opposent ?
00:35:39 Si on rajoute en plus le trafic de drogue
00:35:41 qui vient sans doute provoquer tout ceci
00:35:44 comme un chien dans un jeu de quilles,
00:35:46 on a l'impression, encore une fois,
00:35:47 pardonnez-moi, je me répète,
00:35:49 mais qu'on ne peut pas s'en sortir,
00:35:50 que c'est irréversible.
00:35:52 - Je veux croire que ce n'est pas parce que sinon,
00:35:54 autant abandonner tout de suite.
00:35:56 Non, je ne peux pas me résoudre à ça.
00:35:58 La France est un grand pays
00:36:00 avec une richesse culturelle, une histoire, tout ça.
00:36:05 Donc non, il faut travailler à préserver tout ça.
00:36:09 Cela dit, je trouve qu'on parle beaucoup des moyens.
00:36:12 On se dit qu'il y a peut-être moins de policiers,
00:36:14 il devrait y avoir plus de présence et tout ça.
00:36:16 Il y a aussi la question pourquoi il y a un face-à-face
00:36:19 et qu'est-ce qu'on fait pour essayer de régler ça,
00:36:22 d'enlever ce problème de face-à-face
00:36:24 s'il y en a véritablement un.
00:36:26 Donc il y a cette question-là aussi qu'il faut se poser.
00:36:30 Et je pense, malheureusement, et on parlait de ces camps,
00:36:34 mais ces camps deviennent aussi, au point de vue politique,
00:36:37 je pense que ça s'est même radicalisé aujourd'hui.
00:36:40 Ce n'est plus juste des adversaires,
00:36:41 ça devient des ennemis.
00:36:43 Et M. Couville, tout à l'heure, qui parlait
00:36:45 de la situation de la France,
00:36:46 il a dit qu'il était forcé de choisir un camp tout de suite.
00:36:48 Comment voulez-vous que justement on vive un petit peu plus
00:36:51 dans une sorte de cohésion sociale?
00:36:53 Je pense que c'est un problème.
00:36:54 Mais il faut écouter aussi les Français.
00:36:56 Il faut écouter les Français, c'est-à-dire leurs préoccupations,
00:37:00 ce qu'ils veulent.
00:37:01 Quand on parle de ce sentiment d'insécurité,
00:37:03 pas juste du sentiment d'insécurité,
00:37:05 il y a aussi un appel de la population à des politiques
00:37:09 et on a l'impression que, malheureusement,
00:37:12 le gouvernement n'écoute pas toujours les Français
00:37:14 et il y a toutes sortes de frictions.
00:37:16 Cela dit, il y a beaucoup de choses.
00:37:18 Donc oui, on a parlé des communes,
00:37:19 des besoins dans des communes, dans des cités.
00:37:22 Oui, ça prend certains moyens communautaires,
00:37:24 la présence policière.
00:37:25 Quand on parle plus largement de la régulation
00:37:27 des flux migratoires, moi, je pense que l'immigration,
00:37:30 c'est bien quand c'est contrôlé, tout ça, c'est très bien.
00:37:32 Quand ce n'est pas contrôlé,
00:37:33 bien, ça peut créer différents problèmes,
00:37:35 des îlots de pauvreté, des îlots de...
00:37:37 Ça peut créer de l'attention aussi.
00:37:39 Donc oui à l'immigration, mais oui à une immigration
00:37:42 qui va être mieux régulée.
00:37:44 Et comme ça, je pense que ça peut apaiser certaines tensions
00:37:46 parce que sinon, les gens aussi se font des histoires.
00:37:49 Et ça, ça peut basculer aussi, malheureusement,
00:37:53 dans une incompréhension collective.
00:37:56 - Et il y a plusieurs lignes à l'eau,
00:37:57 plusieurs leviers pour expliquer cette situation
00:38:00 particulièrement inquiétante.
00:38:01 On va marquer une pause.
00:38:02 On se retrouvera quelques minutes
00:38:03 avant les informations de 16h
00:38:04 pour évoquer notamment ce cas à Dijon
00:38:06 d'un homme qui a été tué dans son appartement
00:38:08 après un tir sur son immeuble.
00:38:10 C'était la nuit dernière aux alentours de minuit et demi
00:38:13 avec des individus qui circulaient à bord d'une voiture
00:38:16 qui ont fait feu et il a été tué dans son sommeil.
00:38:19 Ça rappelle évidemment ce qui s'est passé en septembre
00:38:21 avec cette jeune fille décédée
00:38:23 après avoir été touchée par une balle perdue.
00:38:25 Donc encore une fois, une victime du trafic de drogue.
00:38:28 C'était à Marseille, vous vous en souvenez,
00:38:30 une victime collatérale.
00:38:31 On marque une pause.
00:38:32 On se retrouve dans quelques instants
00:38:33 sur CNews. A tout de suite.
00:38:37 Toujours en direct sur le plateau de 180 minutes infos
00:38:40 sur CNews, Christian Proutot, Karim Abric
00:38:42 pour nous accompagner avant les informations de 16h.
00:38:44 Juste éclairage sur ce qui s'est passé à Dijon
00:38:47 il y a quelques heures la nuit dernière.
00:38:48 Un homme a été tué dans son appartement
00:38:50 après un tir sur son immeuble.
00:38:52 Des individus qui circulaient à bord d'un véhicule
00:38:54 ont fait feu et l'homme a été mortellement blessé
00:38:56 alors qu'il était dans son lit.
00:38:59 Ça rappelle évidemment ce qui s'est passé,
00:39:02 Karim Abric, en septembre dernier
00:39:04 avec cette jeune femme de 24 ans
00:39:05 qui est en train d'étudier dans sa chambre
00:39:07 et c'est une balle perdue qui l'a tuée,
00:39:09 une victime collatérale du trafic de drogue.
00:39:11 Force est de constater qu'il s'agit à peu près
00:39:13 du même scénario et c'est terrible,
00:39:16 c'est terrifiant ce genre de fait divers.
00:39:19 C'est horrible, vous l'avez dit, c'est horrible
00:39:22 parce que c'est encore une fois la répétition.
00:39:25 Et quand on parlait tout à l'heure
00:39:27 qu'il y a une partie de la population
00:39:29 qui commence à ressentir vraiment,
00:39:31 non pas juste une impatience, mais une colère,
00:39:34 c'est parce que ce genre d'événement,
00:39:36 malheureusement, on a l'impression
00:39:37 que ça se reproduit et que ce passe-t-il après?
00:39:40 Est-ce qu'il y a encore ce sentiment d'impunité aussi?
00:39:43 Est-ce que la justice fait son travail aussi?
00:39:45 Vous avez parlé tout à l'heure
00:39:46 de la présence policière, c'est une chose,
00:39:48 mais on voit que même quand certaines personnes
00:39:51 sont interpellées, qu'il y a des condamnations,
00:39:54 eh bien, des fois, ce n'est pas à la hauteur.
00:39:56 Et on peut penser, par exemple,
00:39:58 juste il y a quelques semaines de ça,
00:40:00 quand on a vu la condamnation d'un jeune
00:40:03 qui était en situation de refus d'obtempérer,
00:40:06 qui a traîné un policier sur plusieurs mètres.
00:40:09 Le policier a eu des séquelles au cerveau
00:40:12 et finalement, il s'est retrouvé
00:40:14 à faire 35 heures de travail communautaire, tout ça.
00:40:17 Donc, il y a ce sentiment d'impunité.
00:40:19 Et en ce moment, ce qu'on voit, c'est des victimes.
00:40:21 Écoutez, c'est totalement gratuit.
00:40:23 Et il y a ce sentiment aussi que même n'importe où,
00:40:26 on n'est plus à l'abri.
00:40:28 Vous pouvez être chez vous,
00:40:29 vous pouvez être dans la vingtaine,
00:40:31 vous pouvez être un homme comme ça,
00:40:33 donc n'importe quel âge.
00:40:34 - 55 ans.
00:40:35 - 55 ans.
00:40:36 Et l'autre, c'était une jeune étudiante à l'université,
00:40:38 pleine de promesses et tout ça.
00:40:40 La vie étant littéralement gâchée, arrêtée.
00:40:44 Alors, encore une fois, oui,
00:40:46 ça rajoute à ce sentiment de frustration,
00:40:49 ce sentiment qu'il y a quelque chose
00:40:51 qui ne tourne pas rond dans le pays
00:40:53 et que les politiques n'arrivent pas
00:40:55 à répondre à ce qui se passe en ce moment.
00:40:57 Donc, il y a vraiment quand même
00:40:59 un sentiment d'abandon.
00:41:01 Et c'est ce qu'on peut craindre aussi,
00:41:03 cette peur que des personnes finissent par vouloir
00:41:05 se faire justice soi-même.
00:41:06 Ça, c'est très grave aussi.
00:41:07 Mais quand vous voyez ce genre de situation,
00:41:09 vous vous dites "Attention, je vais rentrer chez moi,
00:41:11 est-ce que je peux mourir ce soir?"
00:41:13 - Oui, s'il y a une balle perdue.
00:41:14 Si on habite dans un quartier sensible,
00:41:16 notamment, où il peut y avoir des points de deal,
00:41:18 c'est vrai parce que l'un des leviers,
00:41:20 il y a beaucoup d'explications,
00:41:21 et on ne pourra pas toutes les donner aujourd'hui,
00:41:23 mais des ramifications pour expliquer la situation
00:41:25 violente, dangereuse dans le pays Christian Poteau,
00:41:27 l'un des leviers, c'est le trafic de drogue,
00:41:29 qui a considérablement augmenté ces dernières années,
00:41:31 et malheureusement, cette victime,
00:41:33 elle en est...
00:41:35 elle a été touchée par effet de rebond.
00:41:37 - Oui, la drogue est...
00:41:39 le trafic de drogue est une machine
00:41:41 à faire de la délinquance, des voyous,
00:41:43 des enfants perdus,
00:41:45 et en aval, pour ceux qui la consomment,
00:41:47 des gens qui ont...
00:41:49 qui auront des problèmes,
00:41:51 parce que la drogue, on le sait, c'est pas...
00:41:53 on la prend pas impunément,
00:41:55 et souvent, ça détruit.
00:41:57 Mais ce que je voulais également souligner,
00:41:59 c'est que par exemple, dans l'affaire que vous citiez,
00:42:01 on a trouvé les auteurs,
00:42:03 donc l'enquête sur son cours,
00:42:05 et on voit bien que ça sert à rien du tout,
00:42:07 puisqu'ils continuent,
00:42:09 ils ont pas peur d'être pris,
00:42:11 ils y pensent même pas,
00:42:13 et ils tirent, et là peut-être, ils tireront,
00:42:15 et leur défense sera...
00:42:17 Ah ben nous, on voulait juste leur montrer
00:42:19 qu'on était là, sans imaginer
00:42:21 qu'il y a pas de balles perdues,
00:42:23 ça peut traverser un mur,
00:42:25 et tuer un innocent qui n'a rien à voir
00:42:27 avec leur trafic débile.
00:42:29 - Dans quelques instants, on se retrouve pour
00:42:31 une grande page sur la situation
00:42:33 en Israël, et la guerre entre
00:42:35 Tsaal et les terroristes du Hamas,
00:42:37 image en direct d'ailleurs
00:42:39 du poste frontière de Rafah,
00:42:41 où les otages sont remis par
00:42:43 le Hamas, d'abord
00:42:45 donc à la Croix-Rouge,
00:42:47 aux Égyptiens, avant d'être
00:42:49 rejoints par les autorités
00:42:51 israéliennes, et donc il y a
00:42:53 un petit peu d'animation, d'activation
00:42:55 en tout cas sur ce sujet-là, et on va suivre
00:42:57 ça de très très près, et on se penchera évidemment
00:42:59 avec différents témoignages aussi sur
00:43:01 le sort des otages, et l'état
00:43:03 de ceux qui ont été libérés, notamment.
00:43:05 A tout de suite, mais juste après,
00:43:07 les informations de 16h, avec vous Isabelle Piboulot.
00:43:09 - A Dijon, peu avant
00:43:11 1h du matin, après un tir
00:43:13 sur la façade de son immeuble, un homme
00:43:15 de 55 ans a été tué alors
00:43:17 qu'il dormait dans son lit, dans son appartement
00:43:19 situé au premier étage. La victime
00:43:21 se trouvait avec son épouse, sa fille et son fils.
00:43:23 Deux individus ont pris la fuite
00:43:25 après avoir ouvert le feu près d'un point de dille
00:43:27 dans le quartier sensible de Stalingrad.
00:43:29 Un drame qui inquiète cette habitante. Écoutez.
00:43:31 - J'étais à ma place
00:43:33 avec mes enfants cet hiver
00:43:35 minuit, minuit, car
00:43:37 on a entendu du bruit
00:43:39 partout.
00:43:41 Les gens se sont passés
00:43:43 deux fois. Ils ont
00:43:45 terri partout.
00:43:47 Dans tous les bâtiments,
00:43:49 il y a un homme qui est mort.
00:43:51 J'ai ma fille qui n'est pas dormie
00:43:53 jusqu'à 4h du matin.
00:43:55 Pour moi, je ne reste pas là.
00:43:57 Parce que c'est
00:43:59 trop dangereux comme ça.
00:44:01 - Une semaine après la mort de
00:44:03 Thomas Akrepol dans la Drôme, neuf jeunes
00:44:05 ont été mis en examen hier
00:44:07 pour divers chefs, meurtre en bande
00:44:09 organisée, tentative de meurtre
00:44:11 ou encore violence volontaire.
00:44:13 Dans le détail, six d'entre eux, dont deux mineurs,
00:44:15 ont été placés en détention provisoire.
00:44:17 Trois autres, dont un mineur,
00:44:19 sont sous contrôle judiciaire.
00:44:21 Dans l'actualité internationale,
00:44:23 lors de l'attaque du 7 octobre,
00:44:25 de nombreuses femmes israéliennes
00:44:27 ont été victimes de violences
00:44:29 sexuelles. Dans le Parisien,
00:44:31 l'une des survivantes du festival
00:44:33 Nova a accepté de revenir
00:44:35 sur le viol qu'elle a subi.
00:44:37 Un témoignage glaçant raconté
00:44:39 par Dunia Tengour.
00:44:41 - Un tabou
00:44:43 qui commence peu à peu à être levé,
00:44:45 celui des violences sexuelles commises
00:44:47 sur les femmes par le Hamas.
00:44:49 Dans les colonnes du Parisien, l'une des survivantes
00:44:51 du 7 octobre a accepté, sous couvert
00:44:53 d'anonymat, de témoigner du calvaire
00:44:55 qu'elle a subi lors du festival Nova.
00:44:57 Esther raconte avec émotion
00:44:59 l'impensable, le souvenir de son
00:45:01 viol, en présence de son petite amie.
00:45:03 - A l'intérieur, je suis à moitié
00:45:05 morte, je ne tiens même pas debout.
00:45:07 C'était si douloureux que j'ai perdu connaissance.
00:45:09 Ils ont arrêté lorsqu'ils m'ont crue morte.
00:45:11 Esther garde aussi les stigmates
00:45:13 des mutilations, mais elle refuse
00:45:15 de céder à la honte.
00:45:17 - Je n'ai pas honte. Pour ressentir ça, il faudrait
00:45:19 que je sois plus que demi-vivante.
00:45:21 Lors de la marche à Paris pour la journée internationale
00:45:23 contre les violences faites aux femmes,
00:45:25 le collectif Nous Vivrons a tenu
00:45:27 à dénoncer le silence des féministes.
00:45:29 - Est-ce que la vie des femmes juves
00:45:31 aurait moins de valeur que celle des autres ?
00:45:33 Ou alors est-ce que le Hamas aurait un permis de violer ?
00:45:35 C'est ce qui expliquerait leur silence ? Il faut leur poser la question.
00:45:37 En viol collectif, on a retrouvé des bassins
00:45:39 brisés, des seins coupés.
00:45:41 C'est ça qui s'est passé.
00:45:43 Les associations féministes détournent le regard.
00:45:45 - Malgré les traumatismes, les voix s'élèvent
00:45:47 pour que la question des crimes sexuels
00:45:49 de masse commis par le Hamas ne soit
00:45:51 plus mise sous silence.
00:45:53 - Retour en France.
00:45:55 Le marché de Noël de Strasbourg
00:45:57 a ouvert vendredi.
00:45:59 Une 453e édition
00:46:01 sous un dispositif de sécurité
00:46:03 exceptionnel. Rappelez-vous, en 2018,
00:46:05 le marché avait été frappé par un
00:46:07 attentat qui a fait 5 morts et 11 blessés.
00:46:09 Reportage de Sarah Varney.
00:46:11 - Le célèbre marché de Noël de Strasbourg
00:46:15 a ouvert ce vendredi pour 4 semaines
00:46:17 jusqu'au 24 décembre.
00:46:19 Mais cette année, l'ambiance est
00:46:21 particulière après l'attentat d'Aras
00:46:23 et le relèvement du plan Vigipirate
00:46:25 au niveau maximal urgence attentat.
00:46:27 Un dispositif de sécurité
00:46:29 mobilise plus de 1000 agents
00:46:31 avec pour la première fois des drones.
00:46:33 Des équipes synophiles compléteront
00:46:35 les patrouilles pédestres
00:46:37 et des contrôles aléatoires seront réalisés
00:46:39 à chaque entrée de la vieille ville.
00:46:41 Autre nouveauté, dans le cadre
00:46:43 de la lutte antiterroriste,
00:46:45 les patrouilles militaires seront multipliées par 3.
00:46:47 Une présence des forces de l'ordre
00:46:49 très visible, mais qui n'entache pas
00:46:51 la bonne humeur des premiers participants.
00:46:53 - C'est magnifique.
00:46:55 Il y a 15 ans, c'était magnifique
00:46:57 et c'est toujours magnifique.
00:46:59 C'est la magie Noël, les illuminations,
00:47:01 le vin chaud,
00:47:03 la cannelle,
00:47:05 les bretzels.
00:47:07 On sort de notre quotidien, c'est parfait.
00:47:09 - Même en étant strasbourgeoise,
00:47:11 ça fait toujours du bien de se promener dans les rues
00:47:13 et de voir qu'elles sont éclairées, qu'il y a du monde
00:47:15 et la magie Noël. On a l'impression d'être
00:47:17 dans un petit village Disney.
00:47:19 Je suis super contente à chaque fois.
00:47:21 Afin d'éviter les mouvements de foule,
00:47:23 le marché fermera ses portes à 21h
00:47:25 tous les soirs au lieu de 20h.
00:47:27 Près de 3 millions de visiteurs sont attendus
00:47:29 pour profiter de ces chalets
00:47:31 et de cette parenthèse enchantée.
00:47:33 - Prochain point sur l'actualité
00:47:35 dans un peu moins de 30 minutes.
00:47:37 La suite avec vous Lionel.
00:47:39 - A tout à l'heure, Isabelle Piboulot.
00:47:41 Nous sommes en direct avec Carrie Bambrick,
00:47:43 avec Christian Proutot. Harold Iman nous a rejoint.
00:47:45 Les relations internationales, bonjour Harold,
00:47:47 puisque nous partons en Israël.
00:47:49 La guerre, Israël-Hamas, un deuxième groupe
00:47:51 d'otages a été libéré hier après
00:47:53 une journée sous tension. Le Hamas a retardé
00:47:55 jusqu'au dernier moment d'ailleurs leur libération.
00:47:57 Finalement, 13 Israéliens, 4 Thaïlandais
00:47:59 ont été relâchés en échange de 39 détenus palestiniens.
00:48:01 On va retrouver Thibaut Marcheteau
00:48:03 et Olivier Gangolf sur place
00:48:05 à Tel Aviv, Thibaut,
00:48:07 pour l'attente de cette
00:48:09 troisième vague de libération
00:48:11 maintenant en Israël.
00:48:13 - Effectivement Lionel, on se trouve avec
00:48:17 Olivier Gangolf sur cette place appelée maintenant
00:48:19 la place des otages, presque, où de nombreuses
00:48:21 familles mais également des soutiens des otages
00:48:23 se rassemblent. Vous le voyez sur ces images
00:48:25 autour de chants, autour de prières
00:48:27 pour espérer le retour de tous
00:48:29 ces otages. Ici, on prend les
00:48:31 informations minute par minute, au compte-goutte
00:48:33 et avec énormément de prudence.
00:48:35 On a la confirmation qu'Israël a
00:48:37 reçu une liste de 13 otages
00:48:39 contre 39 palestiniens
00:48:41 qui vont donc être
00:48:43 libérés. Mais encore plus
00:48:45 après une journée comme celle
00:48:47 d'hier, il faut faire preuve
00:48:49 d'une grande prudence. On a également l'information
00:48:51 qui provient du Hamas
00:48:53 qu'un otage de nationalité
00:48:55 russe aurait été libéré à la demande
00:48:57 de Poutine lui-même.
00:48:59 Voilà donc pour les informations
00:49:01 que nous avons. Nous attendons plus
00:49:03 d'informations, notamment sur la prise
00:49:05 en charge de la Croix-Rouge mais également
00:49:07 de l'armée israélienne qui devrait arriver maintenant
00:49:09 dans quelques minutes pour la libération
00:49:11 de 13 otages ce dimanche ici en Israël.
00:49:13 - Thibaut Marcheteau en direct
00:49:15 de Tel Aviv avec Olivier Gangolf.
00:49:17 Évidemment, on va suivre cela de
00:49:19 très très près puisque en général, depuis
00:49:21 le début de ce protocole,
00:49:23 on est au troisième jour des quatre jours
00:49:25 prévus et de l'accord trouvé avec
00:49:27 le Hamas. C'est en fin d'après-midi,
00:49:29 en début de soirée que les otages
00:49:31 commencent à être libérés. Donc,
00:49:33 il semble que cela soit imminent.
00:49:35 C'est néanmoins, Christian Proutot,
00:49:37 une tension particulière
00:49:39 que ce soit pour les familles, bien sûr,
00:49:41 pour la population, pour le
00:49:43 gouvernement, pour les autorités,
00:49:45 que d'être dans l'attente, déjà,
00:49:47 d'un déclencheur. Hier, par exemple,
00:49:49 on se souvient que le Hamas a
00:49:51 dit qu'à un moment donné, l'accord n'était
00:49:53 pas validé
00:49:55 par Israël et donc que les otages
00:49:57 ne seraient pas libérés. Finalement, ils l'ont
00:49:59 été. On est quand même à chaque fois sur le fil
00:50:01 du rasoir. - Oui, mais c'est tout.
00:50:03 J'allais dire, pardonnez-moi,
00:50:05 j'ai failli dire l'intérêt,
00:50:07 le drame qu'il y a dans
00:50:09 ce problème d'otages,
00:50:11 c'est la tension
00:50:13 qu'il y a autour parce que c'est un
00:50:15 élément de communication,
00:50:17 pour ne pas dire un élément de langage,
00:50:19 d'un jeu
00:50:21 pervers qui se joue
00:50:23 autour de gens qui n'ont rien demandé
00:50:25 et qui se retrouvent les arbitres
00:50:27 de problèmes
00:50:29 qui les traçant. Après
00:50:31 les massacres du 17,
00:50:33 il y a eu ensuite la riposte
00:50:35 israélienne et maintenant, on assiste
00:50:37 à quelque chose dont on pourrait espérer
00:50:39 et moi,
00:50:41 j'y crois un peu sans trop y croire,
00:50:43 que ce temps
00:50:45 où on est allé
00:50:47 dans ces échanges
00:50:49 otages-prisonniers
00:50:51 palestiniens
00:50:53 en Israël,
00:50:55 il y aura,
00:50:57 en parallèle de cette restitution
00:50:59 toute logique,
00:51:01 toute indispensable
00:51:03 de ces otages
00:51:05 qui sont les innocents
00:51:07 de ce combat,
00:51:09 on aura une véritable discussion
00:51:11 sur le problème qui nous a conduits là.
00:51:13 Je dis bien "nous"
00:51:15 parce que je pense que la communauté
00:51:17 internationale est responsable
00:51:19 de la situation. Il n'y a pas que le gouvernement
00:51:21 israélien et les positions
00:51:23 qui ont été prises par certaines parties.
00:51:25 Le Hamas
00:51:27 a fait ce qu'il a fait,
00:51:29 c'est insoutenable,
00:51:31 impardonnable, mais il y a une situation
00:51:33 qui perdure depuis des années et que ça nous
00:51:35 pète à la figure. Ce qui m'étonne,
00:51:37 c'est que ça nous étonne.
00:51:39 - Avant de retrouver
00:51:41 notres invités en duplex et en direct
00:51:43 sur l'antenne, retour sur cette journée
00:51:45 et surtout cette soirée et cette libération
00:51:47 de 13 otages israéliens,
00:51:49 7 étrangers libérés hier.
00:51:51 Un compte-arbres ou compte-gouttes qui est quand même
00:51:53 assez insupportable, les israéliens qui vivent
00:51:55 constamment dans la tente. C'est particulièrement
00:51:57 compliqué pour les familles scellées à Gruyères.
00:51:59 - La tente a été insoutenable
00:52:05 hier soir pour ces familles israéliennes.
00:52:07 Le Hamas avait retardé la libération
00:52:09 des otages pendant plusieurs heures
00:52:11 en raison selon lui d'un non-respect
00:52:13 de l'accord par Israël.
00:52:15 Les otages ont finalement été libérés dans la soirée
00:52:17 avant minuit. Un véritable ascenseur
00:52:19 émotionnel pour les familles.
00:52:21 - C'est vraiment, vraiment un roller-coaster
00:52:23 émotionnel incroyable
00:52:25 parce que réellement
00:52:27 on est très heureux.
00:52:29 On a vu les photos des enfants
00:52:31 et des grands-mères qui ont été
00:52:33 réunis avec leur famille
00:52:35 et ça nous a fait chaud au coeur
00:52:37 de savoir que ça continue
00:52:39 et la peur qu'on a eu de se dire
00:52:41 ça y est, ils ne reviendront plus,
00:52:43 la guerre reprend. Vraiment ça fait chaud au coeur.
00:52:45 L'incertitude est le plus difficile
00:52:47 comme l'explique une des proches
00:52:49 d'un des otages.
00:52:51 - Je connais l'un des kidnappés déjà. On a travaillé ensemble
00:52:53 il y a quelques années et
00:52:55 j'attends qu'il rentre à la maison.
00:52:57 Ça fait mal au coeur.
00:52:59 On ne sait pas si...
00:53:01 Déjà on ne sait pas pour la plupart.
00:53:03 Déjà on s'attend qu'il soit vivant
00:53:05 mais on ne sait pas si tous sont vivants.
00:53:07 Aujourd'hui, d'autres otages
00:53:09 devraient être relâchés.
00:53:11 L'accord conclu entre Israël et le Hamas
00:53:13 prévoit une trêve de 4 jours pendant lesquels
00:53:15 50 otages et 150
00:53:17 prisonniers palestiniens devraient
00:53:19 être libérés.
00:53:21 - Et nous sommes à présent en direct avec Ariane Tamir.
00:53:23 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:53:25 Vous êtes de la famille d'otages
00:53:27 qui ont été libérés. 6 au total.
00:53:29 Il semble qu'il en manque un encore une fois.
00:53:31 J'aimerais avoir votre sentiment
00:53:33 aujourd'hui après
00:53:35 cette libération.
00:53:37 - Bonjour.
00:53:39 6 otages ont été libérés
00:53:41 de la même famille.
00:53:43 Ça veut dire 3 générations.
00:53:45 La grand-mère, la fille,
00:53:47 les petits-enfants, la belle-sœur,
00:53:49 la fille de celle-ci.
00:53:51 C'est énorme.
00:53:53 Celui qui reste prisonnier,
00:53:55 c'est l'homme de la famille.
00:53:57 Le gendre de ma cousine
00:53:59 qui est aussi le mari
00:54:01 et le père des enfants.
00:54:03 Deux des enfants qui ont été délivrés.
00:54:05 L'attente a été terrible.
00:54:07 Mais comment dire...
00:54:09 Moi, j'avais confiance.
00:54:11 J'avais l'espoir.
00:54:13 Comme je me disais en moi-même,
00:54:15 pour m'en convaincre,
00:54:17 l'espoir nous fait tenir debout
00:54:19 depuis le premier jour.
00:54:21 Alors, on ne va pas flancher le cinquantième.
00:54:23 C'est trop tard, là.
00:54:25 Maintenant, on les attend.
00:54:27 Le fait qu'ils soient sur une liste,
00:54:29 c'était la première preuve de vie
00:54:31 qui a été...
00:54:33 Évidemment, vous pouvez imaginer
00:54:35 à quel point on était heureux de savoir
00:54:37 qu'ils étaient tous vivants,
00:54:39 les six, là, en tout cas.
00:54:41 Après les attendre une demi-journée de plus,
00:54:43 même si c'était dur, on avait quand même confiance.
00:54:45 - Avez-vous pu leur parler,
00:54:47 à certains d'entre eux ?
00:54:49 Est-ce que vous savez quel est leur état de santé,
00:54:51 physique, mais également psychologique,
00:54:53 parce qu'ils doivent être très choqués ?
00:54:55 Tout de même, c'est une épeuve,
00:54:57 véritablement.
00:54:59 - Dès hier, on nous a envoyé
00:55:01 des captures d'écran, en fait,
00:55:03 de la télévision israélienne,
00:55:05 où on les voyait. Ils avaient l'air épuisés.
00:55:07 Mais nous, qui n'étions que devant la télévision,
00:55:09 nous étions épuisés aussi.
00:55:11 Alors, on peut comprendre qu'ils l'étaient
00:55:13 dix fois plus.
00:55:15 Ce que j'ai vu comme nouvelle aujourd'hui,
00:55:17 pas directement, il y a eu un relais familial,
00:55:19 c'est qu'ils vont bien.
00:55:21 Ça veut dire qu'ils n'ont pas besoin
00:55:23 de soins médicaux particuliers.
00:55:25 Ils sont probablement
00:55:27 un peu dénutris,
00:55:29 parce que les quinze derniers jours,
00:55:31 la nourriture manquait.
00:55:33 Ils se nourrissaient de riz,
00:55:35 des choses comme ça.
00:55:37 Ils n'étaient pas...
00:55:39 Enfin,
00:55:41 ils n'étaient au courant de rien.
00:55:43 Ils ne savaient à peine quelle date il était.
00:55:45 On pense qu'ils ne savent pas
00:55:47 que parmi leurs familles,
00:55:49 trois n'ont pas survécu
00:55:51 au 7 octobre. C'est pour ça, peut-être,
00:55:53 qu'il y a encore un cordon
00:55:55 sanitaire et médical
00:55:57 autour d'eux pour leur annoncer
00:55:59 doucement toutes ces nouvelles terribles.
00:56:01 Sans ça,
00:56:03 je pense que
00:56:05 ça va être dur.
00:56:07 C'est évident que ce n'est pas anodin,
00:56:09 cette histoire, mais ils ne resteront pas
00:56:11 otages du Hamas toute leur vie.
00:56:13 Ils s'en sortiront. C'est une famille forte,
00:56:15 une famille unie qui fera tout
00:56:17 pour ne pas
00:56:19 rester confinés dans cette
00:56:21 appellation. Ils sont beaucoup d'autres choses
00:56:23 que les autres otages du Hamas.
00:56:25 On parlera d'ailleurs de l'accompagnement psychologique
00:56:27 avec une autre invitée après
00:56:29 16h30. Ariane Tamir, savez-vous,
00:56:31 je sais que les informations sont
00:56:33 parcellaires, mais savez-vous aujourd'hui
00:56:35 comment le Hamas les a traités ?
00:56:37 Comment il s'est comporté avec
00:56:39 ses otages ?
00:56:41 Non, on ne le sait pas trop encore.
00:56:43 Il n'y a pas vraiment eu de
00:56:45 contact à ce point.
00:56:47 Peut-être avec leurs deux enfants,
00:56:49 mais je pense que
00:56:51 maintenant, on ne les laisse pas
00:56:53 trop communiquer là-dessus encore.
00:56:55 Ils doivent communiquer, je pense,
00:56:57 avec des aides, des professionnels.
00:56:59 Il y a eu trop de choses
00:57:01 terribles qu'ils ont pu voir
00:57:03 le 7 octobre déjà. On ne sait pas, nous,
00:57:05 ou pas.
00:57:07 Donc, on y va très, très prudemment.
00:57:09 Mais j'ai eu quand même un message
00:57:11 de ma cousine Sochan.
00:57:13 On a à peu près le même âge, donc c'est
00:57:15 vraiment avec elle qu'on communique le plus.
00:57:17 Elle remerciait
00:57:19 et elle disait "je savais
00:57:21 qu'on ne nous oubliait pas,
00:57:23 qu'on s'occupait de nous".
00:57:25 Elle a fait passer quand même ce message.
00:57:27 Elle a dit "je n'ai pas mon téléphone, c'est la seule
00:57:29 chose que je peux vous dire,
00:57:31 mais merci, je pense à vous".
00:57:33 Qu'elle nous dise merci, c'est quand même
00:57:35 gentil, mais en fait,
00:57:37 je vous dis, c'est une famille
00:57:39 forte. J'imagine que toute la
00:57:41 famille, tous les membres de la famille, a très envie
00:57:43 de les serrer dans leurs bras,
00:57:45 tout simplement, de pouvoir leur
00:57:47 parler directement, d'échanger
00:57:49 pour peut-être les réconforter.
00:57:51 C'est important, avec
00:57:53 toujours aussi l'espoir que
00:57:55 le dernier qui manque, en tout cas dans le groupe
00:57:57 familial, puisse sortir
00:57:59 et recouvrir la vérité, la
00:58:01 liberté rapidement.
00:58:03 C'est vrai que notre joie, bien,
00:58:05 elle est égoïste, elle est immense. On ne peut pas la
00:58:07 cacher, on ne peut pas nier. On est vraiment heureux
00:58:09 qu'il soit tout sorti, mais c'est quand même
00:58:11 nettement mitigé avec
00:58:13 de l'inquiétude pour ceux qui restent.
00:58:15 Bien sûr, le mari d'Adi,
00:58:17 ma petite cousine, mais puis
00:58:19 tous les autres, surtout, c'est quand même
00:58:21 c'est une loterie,
00:58:23 comme je le dis, c'est une loterie
00:58:25 terrible, parce que c'est une loterie qui peut
00:58:27 qui met la vie d'un côté,
00:58:29 peut-être la mort de l'autre,
00:58:31 peut-être une longue détention, donc c'est
00:58:33 quand même, les critères
00:58:35 du Hamas, on ne sait pas pourquoi cette famille-là,
00:58:37 j'en suis heureuse, évidemment,
00:58:39 mais on espère que
00:58:41 beaucoup d'autres familles vont avoir
00:58:43 cette joie-là maintenant,
00:58:45 que ça ne va pas s'arrêter brutalement,
00:58:47 comme souffler
00:58:49 le chaud et le froid,
00:58:51 enfin voilà, tout ce que vous avez
00:58:53 dit avant, c'est le
00:58:55 fil du rasoir, il faut
00:58:57 un grain de sable que pour tout ça
00:58:59 se bloque, donc
00:59:01 je ne sais pas trop prier,
00:59:03 mais si je pouvais, je le ferais
00:59:05 volontiers pour ces autres familles.
00:59:07 Et c'est vrai que cette attente est
00:59:09 insupportable, elle est très difficile, c'est une
00:59:11 situation psychologique, ce suspense,
00:59:13 finalement, nuit à tout le monde,
00:59:15 aux familles, mais à tous ceux qui suivent cela
00:59:17 de très très près. Merci pour votre trémoignage,
00:59:19 et on est très heureux que vous
00:59:21 puissiez retrouver les membres de votre famille,
00:59:23 et on espère qu'elle sera totale, complète
00:59:25 également à l'issue, peut-être,
00:59:27 de cette journée, puisque normalement,
00:59:29 d'autres otages israéliens
00:59:31 vont être libérés aujourd'hui en échange de prisonniers
00:59:33 palestiniens, voilà pourquoi il y a toujours
00:59:35 cette attente sur cette fameuse place de Tel Aviv,
00:59:37 on le voit sur les images d'Olivier
00:59:39 Langloff, voilà, toujours beaucoup
00:59:41 d'israéliens qui sont réunis
00:59:43 en Israël, dans l'attente
00:59:45 de l'annonce à la fois des noms, mais surtout
00:59:47 du retour sur le sol israélien de
00:59:49 ces otages retenus depuis plus d'un mois maintenant.
00:59:51 On continue à en parler avec nos
00:59:53 invités, on marque une pause, à tout de suite sur CNews.
00:59:55 Toujours en direct sur le plateau de 180 minutes,
01:00:02 info sur l'antenne de CNews en compagnie
01:00:04 de Karim Amri, Christian Prouto et Harold
01:00:06 Eman, la situation donc
01:00:08 au Proche-Orient, la guerre entre
01:00:10 Israël et le Hamas et l'attente
01:00:12 de ce troisième jour du
01:00:14 protocole, en tout cas de libération des
01:00:16 otages, des otages qui
01:00:18 manifestement seraient sur le point
01:00:20 d'être libérés, de gagner notamment
01:00:22 Rafa, le poste frontière,
01:00:24 on peut voir les images en direct
01:00:26 notamment, c'est comme ça que cela s'est produit
01:00:28 hier et avant-hier également avec du
01:00:30 mouvement sur ce poste frontière
01:00:32 en Égypte de Rafa,
01:00:34 et en échange de la libération
01:00:36 d'un certain nombre d'otages israéliens
01:00:38 de la prison d'Ophère
01:00:40 en Israël, là aussi, images en direct
01:00:42 avec un peu de mouvement,
01:00:44 des prisonniers palestiniens qui vont
01:00:46 recouvrer la liberté,
01:00:48 on suit ça de très près évidemment avec nos envoyés
01:00:50 spéciaux et on se connecte
01:00:52 dès qu'il le faut pour suivre ceci
01:00:54 en direct sur l'antenne de
01:00:56 CNews. Pendant ces quatre jours de libération
01:00:58 des otages, donc jusqu'à
01:01:00 demain, Harold Eman, la stratégie militaire
01:01:02 reste prégnante malgré tout, même
01:01:04 s'il y a un cessez-le-feu, il y a beaucoup
01:01:06 de tensions et peut-être qu'on pense ces plaies
01:01:08 des deux côtés, on constate que les pertes d'ailleurs
01:01:10 sont assez conséquentes du côté
01:01:12 de l'armée israélienne car
01:01:14 Gaza, quand les troupes pénètrent sur
01:01:16 le sol de Gaza, ce secteur
01:01:18 ressemble à une souricière.
01:01:20 Oui, les combats
01:01:22 étaient très durs depuis le
01:01:24 7 octobre
01:01:26 dans la bande de Gaza.
01:01:28 Donc, si on dit depuis le
01:01:30 7 octobre jusqu'à aujourd'hui, on avoisine
01:01:32 que les quatre sont morts et puis
01:01:34 parce qu'il y a eu des soldats qui se sont battus
01:01:36 le 7 octobre sur le sol israélien,
01:01:38 même des réservistes
01:01:40 qui ont juste décroché leur fusil
01:01:42 de là où ils étaient, ils ont
01:01:44 cherché des camarades, ils se sont mis en petites
01:01:46 troupes, ils se sont avancés, ils se sont pratiquement
01:01:48 tous faits, la moitié au moins a été tué.
01:01:50 Ils ont été surclassés
01:01:52 en puissance
01:01:54 de feu et sinon, pour
01:01:56 entrer dans Gaza,
01:01:58 nos correspondants nous disent, nos envoyés
01:02:00 spéciaux, que c'est comme une guerre de tranchées.
01:02:02 On se bat mètre par mètre.
01:02:04 Donc là, on est dans les
01:02:06 plusieurs centaines. Moi, je vois le dernier chiffre,
01:02:08 c'est 368, mais je pense qu'il a progressé
01:02:10 depuis.
01:02:12 Dix israéliens morts dans Gaza.
01:02:14 Et ça aussi, ça pousse
01:02:16 les israéliens à ne pas lâcher.
01:02:18 Parce qu'ils ont dit, après un tel sacrifice,
01:02:20 il ne faut pas lâcher parce que je crois que
01:02:24 leur record de mort est
01:02:26 à plus de 2000 dans la guerre de Yom Kippour.
01:02:28 Justement,
01:02:30 la guerre qui a eu lieu
01:02:32 exactement 50 ans avant
01:02:34 le 7 octobre 2023,
01:02:36 qui était l'autre grand désastre
01:02:38 pour Israël, qui a failli
01:02:40 basculer dans la défaite.
01:02:42 Mais la victoire a été
01:02:44 quand même rattrapée
01:02:46 grâce à un certain Ariel Sharon,
01:02:48 notamment,
01:02:50 qui est l'homme qui a ensuite évacué
01:02:52 Gaza entièrement.
01:02:54 Donc vous voyez, dans l'histoire israélienne,
01:02:56 tout revend, renvoie à quelque chose d'autre.
01:02:58 - Mais tout de même, près de 400 morts.
01:03:00 - Oui.
01:03:02 - Près de 400 morts, ce qui est considérable.
01:03:04 - Militaires.
01:03:06 - Oui, militaires, bien sûr. À Gaza.
01:03:08 - Donc le Hamas se défend
01:03:10 prodigieusement, je veux dire,
01:03:12 avec acharnement, comme on dirait.
01:03:14 Donc ils se défendent et ils n'ont jamais cessé de tirer
01:03:16 jusqu'au chassez-le-feu. Ils ont
01:03:18 débordé de quelques minutes, quelques derniers tirs,
01:03:20 mais ils n'ont jamais cessé
01:03:22 de tirer des missiles
01:03:24 à aucun moment, dans aucune négociation,
01:03:26 rien. C'est boum, boum, boum, sans arrêt,
01:03:28 sans arrêt, sans arrêt.
01:03:30 - Et du côté palestinien, est-ce qu'on a une idée
01:03:32 du nombre de victimes? Je parle
01:03:34 du côté du Hamas,
01:03:36 plus exactement. Il y a les victimes
01:03:38 civiles d'un côté et puis il y a l'armée
01:03:40 du Hamas.
01:03:42 - Oui, c'est ça. Les Israéliens
01:03:44 parlent de 5 000. Les côtés
01:03:46 Hamas ne disent pas le chiffre
01:03:48 de leurs martyrs. Donc ils disent,
01:03:50 ils parlent seulement de civils.
01:03:52 Tous les morts sont des civils,
01:03:54 mais ils ont beaucoup de martyrs.
01:03:56 Donc on ne peut pas faire la distinction.
01:03:58 Donc ils ne nous ont pas dit
01:04:00 combien ils ont perdu
01:04:02 de ce qu'ils appellent
01:04:04 les militaires.
01:04:06 C'est-à-dire ceux qui font,
01:04:08 nous on appelle plutôt du terrorisme.
01:04:10 Mais eux, ils voient ça,
01:04:12 mais c'est structuré comme une armée.
01:04:14 Ce ne sont pas des gens libres
01:04:16 qui passent avec un couteau. Ce sont...
01:04:18 C'est structuré avec des officiers
01:04:20 et de l'entraînement
01:04:22 et des défilés militaires
01:04:24 et du matériel uniforme
01:04:26 et tout ça. Donc c'est
01:04:28 comme une armée.
01:04:30 - Et des opérations commando sur le terrain,
01:04:32 Christian Poteau, ça ressemble à ça, en tout cas
01:04:34 les incursions de Tsaal dans la souricière
01:04:36 de Gaza et comme le disait Harold,
01:04:38 des combats corps à corps,
01:04:40 maître par maître. C'est une opération
01:04:42 commando comme on peut l'imaginer
01:04:44 pour ceux qui ne l'ont pas vécu.
01:04:46 - Non, mais bien évidemment,
01:04:48 il faut essayer de comprendre
01:04:50 les objectifs militaires.
01:04:52 Or,
01:04:54 et je pense que la trêve
01:04:56 va poser la véritable
01:04:58 question, jusqu'où ne pas
01:05:00 aller trop loin parce que
01:05:02 Gazanor est rasé.
01:05:04 Donc retourner dans Gazanor,
01:05:06 même si on dit qu'ils ont
01:05:08 pas...
01:05:10 Les Israéliens n'ont pas
01:05:12 sorti leur force de Gazanor.
01:05:14 Elles ne sont pas vraiment rentrées.
01:05:16 Elles faisaient des incursions.
01:05:18 Il y a,
01:05:20 après les bombardements, la moitié
01:05:22 de Gazanor qui est rasée
01:05:24 et aller au milieu
01:05:26 de ce champ de ruines,
01:05:28 on le sait dans tous les combats,
01:05:30 les combats de rue,
01:05:32 c'est quelque chose
01:05:34 qui coûte très cher en vie humaine
01:05:36 parce que là, le matériel fait plus la différence.
01:05:38 Les chars peuvent à peine passer.
01:05:40 Donc on est, c'est
01:05:42 homme contre homme.
01:05:44 Donc là, ça coûte beaucoup
01:05:46 de personnel,
01:05:48 ce qui peut expliquer également
01:05:50 une partie des chiffres de Harald.
01:05:52 - Il y a plusieurs stratégies de guerre,
01:05:54 des modus opurandi, et notamment
01:05:56 lors du 7 octobre,
01:05:58 la pratique du viol, on va en parler
01:06:00 dans quelques instants, de la part du Hamas
01:06:02 sur des femmes
01:06:04 israéliennes. On l'évoque dans quelques instants
01:06:06 avec notre invité, mais d'abord à 16h30
01:06:08 sur l'antenne de CNews, 16h31.
01:06:10 Désormais, un point sur l'actualité
01:06:12 de la situation. Isabelle Piboulot.
01:06:14 - Dans le Val-de-Marne, un homme
01:06:16 est en garde à vue après avoir avoué
01:06:18 le meurtre de ses trois enfants.
01:06:20 Pour l'heure, deux d'entre eux ont été retrouvés
01:06:22 morts à Alfortville, où l'individu réside.
01:06:24 Les enfants ont été tués par armes blanches.
01:06:26 Le père de famille, né en 1982,
01:06:28 s'est présenté aux forces de l'ordre
01:06:30 à Dieppe, en Seine-Maritime.
01:06:32 Il était connu de la justice
01:06:34 pour violence conjugale.
01:06:36 Le procureur de la République de Dijon
01:06:38 l'a confirmé. L'homme tué la nuit dernière
01:06:40 dans son appartement est bien une victime
01:06:42 collatérale de tir qui visait un point de deal
01:06:44 situé sous ses fenêtres.
01:06:46 La victime de 55 ans résidait dans le quartier
01:06:48 sensible de Stalingrad.
01:06:50 Deux individus ont pris la fuite après le drame.
01:06:52 Les funérailles de Gérard Collomb
01:06:54 se tiendront mercredi à 11h
01:06:56 en la cathédrale Saint-Jean,
01:06:58 au cœur du quartier historique du Vieux-Lyon,
01:07:00 sur la mairie de la ville où il a longtemps
01:07:02 siégé. Les drapeaux ont été mis en berne.
01:07:04 L'ex-ministre de l'Intérieur
01:07:06 du Premier gouvernement d'Emmanuel Macron
01:07:08 est décédé hier à 76 ans.
01:07:10 Il était atteint d'un cancer à l'estomac.
01:07:12 Merci Isabelle. Prochain point sur l'actualité 17h,
01:07:18 sur l'antenne de CNews, on reste sur cette
01:07:20 situation de cette guerre
01:07:22 entre Israël et les terroristes du Hamas,
01:07:26 sur la libération des otages,
01:07:28 donc apparemment imminente pour le troisième
01:07:30 jour de libération et d'échange avec les
01:07:32 prisonniers palestiniens, et surtout
01:07:34 la prise en charge psychologique de ces
01:07:36 otages et des familles. Emmanuel
01:07:38 Alihoua, merci d'être avec nous en direct.
01:07:40 Vous êtes thérapeute et représentante du
01:07:42 6C, le protocole national israélien des
01:07:44 premiers secours psychologiques. On a déjà
01:07:46 eu l'occasion de vous recevoir.
01:07:48 Les otages libérés et
01:07:50 leurs familles sont pris en charge
01:07:52 psychologiquement par votre protocole.
01:07:54 Pouvez-vous nous rappeler en quoi cela
01:07:56 consiste concrètement et ce qui
01:07:58 se produit sur ces individus
01:08:00 justement quand le 6C
01:08:02 est activé ?
01:08:04 Bonsoir, Emmanuel.
01:08:06 Le 6C, lorsqu'il est
01:08:08 activé, puisque c'est
01:08:10 particulièrement massif
01:08:12 et aigu depuis le 7 octobre,
01:08:14 et la libération effectivement, comme
01:08:16 vous le dites, des otages a été prise en charge par
01:08:18 le protocole du 6C qui porte un
01:08:20 autre nom en Israël. En quoi ça consiste ?
01:08:22 Ça consiste non pas à en calmer
01:08:24 et non pas à calmer et à rassurer
01:08:26 les otages, mais à activer les
01:08:28 otages, à leur expliquer
01:08:30 que les dernières heures sont
01:08:32 finies et que maintenant ils sont en
01:08:34 sécurité et à leur donner des choses à faire
01:08:36 pour qu'ils restent mobilisés
01:08:38 et actifs, et ne pas partir du prérequis
01:08:40 qu'ils développeront un PTSD
01:08:42 forcément, c'est-à-dire un trouble de stress
01:08:44 post-traumat, cette maladie de la mémoire
01:08:46 qui peut se transmettre jusqu'à plusieurs générations.
01:08:48 En quoi cela consiste
01:08:50 concrètement ? Le 6C
01:08:52 est éduqué, instruit
01:08:54 auprès des jeunes
01:08:56 et il est issu notamment de l'armée israélienne
01:08:58 de Tzahal. Vous pouvez nous rappeler de quoi il s'agit ?
01:09:00 Oui, c'est
01:09:02 un protocole en six étapes, chacune
01:09:04 des étapes députant par un C,
01:09:06 le commitment,
01:09:08 la communication cognitive,
01:09:10 la continuité, le contrôle
01:09:12 et le challenge. Et l'idée c'est de faire basculer
01:09:14 quelqu'un d'un statut de victime
01:09:16 à un statut de survivant et à un statut
01:09:18 d'aidant, tout ça en quelques minutes.
01:09:20 C'est né au sein de Tzahal
01:09:22 il y a une quinzaine d'années pour déchoquer
01:09:24 le soldat en zone de combat
01:09:26 et on s'est rendu compte d'un impact
01:09:28 très important
01:09:30 sur la réduction de développement
01:09:32 et sur le risque
01:09:34 de stress post-trauma.
01:09:36 Donc forcément
01:09:38 sur une activation
01:09:40 de la résilience dès l'urgence qui a été
01:09:42 très importante
01:09:44 depuis ces quinzaines d'années
01:09:46 et dont à mon avis les Israéliens
01:09:48 ont encore crainte
01:09:50 dans les prochaines semaines.
01:09:52 Le CIC est donc
01:09:54 appliqué à ces otages libérés et à leurs familles.
01:09:56 Peut-on dire qu'ils sont ou qu'ils seront
01:09:58 grâce à cette méthode,
01:10:00 à ce protocole,
01:10:02 sains et saufs aussi psychologiquement ?
01:10:04 C'est-à-dire qu'il y aura une résilience
01:10:06 et une manière d'amortir ce
01:10:08 choc de façon
01:10:10 plus aisée ?
01:10:12 Je pense que les mots des employés
01:10:14 sont très justes. Amortir le choc.
01:10:16 Ensuite,
01:10:18 amortir le choc et faire en sorte de l'amortir
01:10:20 efficacement et non pas
01:10:22 dans la compassion et dans l'empathie,
01:10:24 même si on a
01:10:26 une tendance très légitime et sans avion
01:10:28 à vouloir
01:10:30 passer les premières journées, à les rassurer
01:10:32 et les réconforter.
01:10:34 Le CIC est amorti,
01:10:36 le CIC est actif,
01:10:38 le CIC va chercher des ressources
01:10:40 que vous avez et qui ne s'expriment
01:10:42 que dans l'adversité. Il n'y a que lorsqu'on est dos au
01:10:44 mur et qu'on n'a pas le choix qu'on découvre qu'on est capable
01:10:46 de faire certaines choses extraordinaires
01:10:48 et c'est ce qui est mis
01:10:50 à l'œuvre
01:10:52 auprès des otages que l'on récupère.
01:10:54 Cette prise en charge
01:10:56 d'Emmanuel Alliouel s'applique
01:10:58 aussi à toutes les victimes
01:11:00 et les victimes de viols notamment perpétrés
01:11:02 par le Hamas. Le 7 octobre,
01:11:04 il y a des témoignages qui deviennent
01:11:06 publics. On va voir en reportage dans
01:11:08 quelques instants mais il semble,
01:11:10 vous nous en aviez parlé il y a trois semaines,
01:11:12 maintenant sur cette antenne, qu'il y ait de plus en plus de
01:11:14 femmes qui s'expriment et surtout
01:11:16 malheureusement, beaucoup de femmes
01:11:18 qui ont été violées par les
01:11:20 terroristes du Hamas le 7 octobre.
01:11:22 Je vous le disais déjà il y a
01:11:24 trois semaines que c'était passé sous silence
01:11:26 et c'est bien qu'à moment
01:11:28 de libération de la parole, au même
01:11:30 titre qu'Israël a voulu que les images
01:11:32 s'occulent pour qu'on arrête d'être dans
01:11:34 le négationnisme,
01:11:36 au même titre, les femmes
01:11:38 israéliennes violées ont décidé
01:11:40 de porter ça à la connaissance de tous
01:11:42 pour qu'on arrête encore une fois d'être aussi dans ce
01:11:44 déni-là.
01:11:46 Les cas de viols et de mutilations sexuelles
01:11:48 commis lors des massacres du 7 octobre sont en train de
01:11:50 faire surface une stratégie de guerre pour
01:11:52 les terroristes du Hamas.
01:11:54 On en reparle avec vous encore Emmanuel Alioua
01:11:56 mais d'abord le sujet de
01:11:58 Dounia Tengour.
01:12:00 Un tabou qui
01:12:02 commence peu à peu à être levé,
01:12:04 celui des violences sexuelles commises sur les
01:12:06 femmes par le Hamas. Dans les colonnes
01:12:08 du Parisien, l'une des survivantes du
01:12:10 7 octobre a accepté sous couvert d'anonymat
01:12:12 de témoigner du calvaire qu'elle a
01:12:14 subi lors du festival Nova.
01:12:16 Esther raconte avec émotion l'impensable,
01:12:18 le souvenir de son viol
01:12:20 en présence de son petite amie.
01:12:22 A l'intérieur, je suis à moitié morte.
01:12:24 Je ne tiens même pas debout.
01:12:26 C'était si douloureux que j'ai perdu connaissance.
01:12:28 Ils ont arrêté lorsqu'ils m'ont crue morte.
01:12:30 Esther garde aussi les stigmates
01:12:32 des mutilations mais elle refuse
01:12:34 de céder à la honte.
01:12:36 Je n'ai pas honte. Pour ressentir ça, il faudrait que je
01:12:38 sois plus que demi-vivante.
01:12:40 Lors de la marche à Paris pour la journée internationale
01:12:42 contre les violences faites aux femmes,
01:12:44 le collectif Nous Vivrons a tenu
01:12:46 à dénoncer le silence des féministes.
01:12:48 Est-ce que la vie des femmes juves aurait moins de valeur
01:12:50 que celle des autres ? Ou alors est-ce que le Hamas
01:12:52 aurait un permis de violer ? C'est ce qui expliquerait
01:12:54 leur silence ? Il faut leur poser la question.
01:12:56 En viol collectif, on a retrouvé des bassins brisés,
01:12:58 il y a des seins qui ont été coupés.
01:13:00 C'est ça qui s'est passé. Et les associations
01:13:02 féministes détournent le regard.
01:13:04 Malgré les traumatismes, les voix s'élèvent
01:13:06 pour que la question des crimes sexuels de masse
01:13:08 commis par le Hamas ne soit plus
01:13:10 mise sous silence.
01:13:12 Pour mieux comprendre
01:13:14 encore une fois, parce que c'est terrifiant
01:13:16 ce que l'on voit et ce que l'on entend,
01:13:18 Emmanuel Alihoua, et ce dont vous avez témoigné
01:13:20 il y a trois semaines, dans cette
01:13:22 pratique du viol, dans le cadre
01:13:24 de cette journée du 7 octobre, quel est
01:13:26 l'objectif du Hamas ? Et que racontent
01:13:28 les victimes ? Que racontent les victimes,
01:13:30 ces femmes israéliennes ?
01:13:32 L'objectif du Hamas, c'est
01:13:36 l'objectif de tous les violeurs
01:13:38 en temps de guerre. En fait, il faut se rendre
01:13:40 compte que c'est très récent, la reconnaissance
01:13:42 du viol comme crime de guerre, ça date seulement
01:13:44 de 2008,
01:13:46 comme reconnaissance obtenue
01:13:48 au fait de l'ONU, et
01:13:50 un viol comme crime de guerre,
01:13:52 c'est un viol qui est systématique, c'est un viol qui
01:13:54 fait partie d'une stratégie politique,
01:13:56 et le but, c'est d'effacer
01:13:58 toute trace d'une communauté,
01:14:00 d'une mémoire historique,
01:14:02 de détruire l'identité
01:14:04 culturelle et collective.
01:14:06 En fait, le corps d'une femme symbolise
01:14:08 la nation. D'ailleurs, c'est bien pour ça que
01:14:10 Marianne est une femme, c'est bien pour ça que la statue
01:14:12 de la liberté symbolise...
01:14:14 C'est une ressource de production, le corps
01:14:16 d'une femme, et les agresser, c'est briser
01:14:18 la continuité dans la société
01:14:20 d'un peuple, d'une nation.
01:14:22 Donc c'est pensé,
01:14:24 c'est réfléchi, et c'est très efficace.
01:14:26 Et agresser
01:14:28 des femmes, c'est briser
01:14:30 la continuité qu'elles assurent
01:14:32 dans une nation.
01:14:34 Donc,
01:14:36 le sperme a deux dimensions dans le viol.
01:14:38 C'est une double invasion, c'est une invasion
01:14:40 qui est
01:14:42 une violation d'une entrée physique
01:14:44 dans le corps, mais c'est aussi
01:14:46 une entrée forcée dans l'identité, puisque tout
01:14:48 d'un coup, vous n'avez plus
01:14:50 l'enfant que vous avez choisi.
01:14:52 Vous n'avez plus en tout cas la relation sexuelle
01:14:54 avec l'enfant potentiel que vous avez choisi
01:14:56 de porter, qui est soit juif, soit non-juif,
01:14:58 mais en tout cas qui est en aucun cas celui du Hamas.
01:15:00 Donc tout ça fait encore partie d'une stratégie
01:15:04 bien réfléchie.
01:15:06 Et les victimes, qu'ont-elles ?
01:15:08 Parce que la parole est en train de se libérer
01:15:10 par rapport aux témoignages que vous avez pu recueillir
01:15:12 ou aux victimes
01:15:14 que vous avez pu traiter ou que
01:15:16 le protocole Sissé a pu traiter.
01:15:18 Qu'est-ce qu'elles disent ?
01:15:20 Elles disent que...
01:15:24 Elles disent peu de choses.
01:15:26 Elles disent qu'il faut que le monde sache, surtout.
01:15:28 Il faut que le monde sache, parce que
01:15:30 le 7 octobre, il y a déjà eu des tentatives
01:15:32 et il y en a encore dans certains milieux
01:15:34 de nier l'existence du 7 octobre,
01:15:36 de la cité des fées.
01:15:38 Donc elles prennent leur courage à deux mains
01:15:40 et elles dépassent soit la honte, soit le sentiment
01:15:42 d'être des mortes vivantes pour l'instant.
01:15:44 Et elles disent que ça a eu lieu,
01:15:46 voilà les détails, voilà les faits.
01:15:48 Et les traces ADN
01:15:50 pourront également venir renforcer
01:15:52 cela, parce qu'on vit
01:15:54 quand même une période assez incroyable
01:15:56 où c'est Israël qui doit
01:15:58 légitimer, prouver
01:16:00 et authentifier qu'elle a vécu
01:16:02 un 7 octobre, donc les femmes ont bien été violées.
01:16:04 Les yeux ont bien été retirés des portes,
01:16:06 que les têtes ont bien été décapitées,
01:16:08 que toutes ces horreurs ont bien eu lieu.
01:16:10 Les circonstances
01:16:12 des viols d'ailleurs sont
01:16:14 particulièrement horribles, Emmanuel
01:16:16 Alihoua.
01:16:18 D'ailleurs on a une soldate
01:16:20 qui nous a appelé le 7 octobre
01:16:22 même, qui a
01:16:24 appelé des proches et qui a
01:16:26 découvert ces femmes et qui ne savait pas ce qu'on
01:16:28 devait leur dire. Parce qu'évidemment
01:16:30 vous voyez bien combien ça peut être tout à fait
01:16:32 décalé de dire "ça va bien, ne vous inquiétez
01:16:34 pas" parce qu'elles ont toutes les raisons d'aller mal
01:16:36 et de s'inquiéter. Et que là
01:16:38 effectivement, le 6C prend
01:16:40 sa dimension
01:16:42 la plus aiguë, puisque
01:16:44 c'est tout à fait inverse qu'on leur dit. On leur
01:16:46 dit qu'on est là pour elles, on leur dit qu'on ne va pas
01:16:48 les quitter, qu'elles sont plus seules,
01:16:50 qu'elles sont en sécurité et qu'on va
01:16:52 leur expliquer ce qu'on va faire avec elles les prochaines
01:16:54 minutes et que la menace est finie.
01:16:56 Merci Emmanuel Alihoua.
01:16:58 Merci d'avoir témoigné sur l'antenne
01:17:00 de CNews.
01:17:02 Et le protocole 6C est donc à disposition
01:17:04 notamment des
01:17:06 otages israéliens qui sont
01:17:08 libérés et qui le sont sans doute encore aujourd'hui.
01:17:10 Merci de nous avoir accompagnés, d'avoir accepté
01:17:12 notre invitation. J'aimerais juste avoir votre réaction
01:17:14 Karim Amrik parce que ce qu'on
01:17:16 entend déjà depuis quelques jours
01:17:18 mais le témoignage de notre
01:17:20 invité fait froid dans le dos
01:17:22 c'est de l'effroi et ce sont surtout les
01:17:24 pratiques, des pratiques
01:17:26 qui sont réalisées sciemment par les
01:17:28 terroristes du Hamas, notamment
01:17:30 dans la pratique du viol qui sont horribles.
01:17:32 En premier lieu, je vous
01:17:34 dirais comme femme, moi je suis toujours
01:17:36 bouleversée quand j'entends ces images-là.
01:17:38 Je vous dirais, c'est l'indicible
01:17:40 tellement c'est
01:17:42 bouleversant en fait.
01:17:44 Et ensuite comme femme mais
01:17:46 aussi comme féministe,
01:17:48 le silence assourdissant,
01:17:50 il y a presque aussi un côté de
01:17:52 négationnisme aussi de ce qui s'est passé
01:17:54 parce que le 7 octobre il y a eu un massacre.
01:17:56 Il y a eu des gens de tous les âges qui sont
01:17:58 morts mais il y a eu aussi un féminicide
01:18:00 de masse, c'est-à-dire qu'il y a eu des
01:18:02 femmes qui ont été attaquées, qui ont été
01:18:04 violées, il y a eu des violences sexuelles
01:18:06 absolument atroces
01:18:08 et je veux souligner le courage de cette
01:18:10 femme qui a témoigné, dont le témoignage
01:18:12 est dans Le Parisien aujourd'hui.
01:18:14 Effectivement elle dit "je n'ai
01:18:16 pas honte", elle a un courage
01:18:18 immense et il faut
01:18:20 que ces choses-là se sachent, il faut que
01:18:22 ces choses-là se disent
01:18:24 parce qu'on ne peut pas accepter ça
01:18:26 et on ne peut pas accepter le silence.
01:18:28 Vous savez quand il y a eu la vague de
01:18:30 #MeToo,
01:18:32 le mouvement s'est propagé
01:18:34 à l'ensemble de la planète,
01:18:36 tant mieux, la parole des femmes s'est libérée
01:18:38 mais les premiers symboles
01:18:40 de ce #MeToo c'était quoi?
01:18:42 C'était des hommes puissants, Harvey Weinstein
01:18:44 et tout ça.
01:18:46 Moi comme femme, comme féministe,
01:18:48 je dénonce tous les bourreaux,
01:18:50 peu importe qu'ils soient
01:18:52 des hommes occidentaux,
01:18:54 blancs, mais
01:18:56 je dénonce tout, tout,
01:18:58 les agresseurs, les
01:19:00 violeurs, peu importe d'où ils viennent.
01:19:02 Et s'ils font partie du Hamas, il faut les dénoncer
01:19:04 aussi. Et malheureusement,
01:19:06 je pense qu'il y a eu un silence aussi
01:19:08 par peur, malheureusement
01:19:10 dans certains courants, par peur
01:19:12 en fait par antiracisme,
01:19:14 il y a une peur justement
01:19:16 de dénoncer des viols commis par
01:19:18 le Hamas parce que ça pourrait apparaître
01:19:20 inacceptable en permettant finalement de dénoncer
01:19:22 quelque chose et de paraître raciste.
01:19:24 Alors je le dis, je le redis comme femme
01:19:26 et comme féministe, je défends
01:19:28 les femmes, je défends toutes les victimes
01:19:30 mais je condamne aussi tous les bourreaux
01:19:32 et tous les agresseurs d'où qu'ils soient.
01:19:34 - On vient d'apprendre que 14,
01:19:36 c'est l'AFP qui l'annonce en tout cas,
01:19:38 14 otages israéliens viennent d'être
01:19:40 remis à la Croix-Rouge, au CICR,
01:19:42 donc au niveau
01:19:44 de Rafa, de ce poste
01:19:46 frontière en Égypte avant
01:19:48 de retrouver les autorités israéliennes.
01:19:50 Il nous reste deux minutes, j'aimerais juste
01:19:52 conclure avec vous Harold Iman sur
01:19:54 cette guerre de la communication aussi, le propos
01:19:56 que nous avions sur la méthodologie
01:19:58 du violeur, notamment au
01:20:00 Hamas, c'est aussi une forme de
01:20:02 négationnisme quand on ne veut pas
01:20:04 reconnaître ce qu'il s'est passé et voilà pourquoi il faut
01:20:06 prendre la parole et vous avez écouté
01:20:08 notamment la conférence,
01:20:10 la prise de parole du
01:20:12 porte-parole du Hamas
01:20:14 qui lui donne une tout autre
01:20:16 tonalité à la situation.
01:20:18 Ah oui, il s'agit d'Osama Hamdan
01:20:20 qui est à la direction
01:20:22 du Hamas depuis de
01:20:24 nombreuses années et il a fait une
01:20:26 conférence de presse à Beyrouth et il a
01:20:28 inversé les images
01:20:30 et les a réinterprétées à sa façon.
01:20:32 Par exemple, il dit "Regardez comme le
01:20:34 Hamas est courtois
01:20:36 et gentil avec
01:20:38 les otages et il montre
01:20:40 les soldats
01:20:42 du Hamas qui aident
01:20:44 des otages à descendre
01:20:46 dans l'ambulance de la Croix-Rouge
01:20:48 et qu'il
01:20:50 serre la main et il dit au revoir.
01:20:52 J'en ai ma main qui fait un petit peu coucou comme ça,
01:20:54 comme dans un parc pour enfants bien connu
01:20:56 les
01:20:58 poupées de Walt Disney
01:21:00 font coucou aux enfants. Voilà.
01:21:02 Ils disent "Nous traitons bien les vieilles personnes"
01:21:04 donc ils aident la vieille dame
01:21:06 à marcher vers la Croix-Rouge
01:21:08 et puis ils disent "Ah regardez,
01:21:10 Israël fait exactement l'inverse et il montre
01:21:12 des images des répression
01:21:14 de rue en Suisse Jordanie
01:21:16 où on voit un soldat qui pousse
01:21:18 une femme voilée
01:21:20 et ils disent "Regardez comment il les traite".
01:21:22 Donc quand on regarde ça à plat,
01:21:24 on sait, enfin quand on a
01:21:26 de l'expérience, on sait ce qu'il montre.
01:21:28 Ça n'a rien à voir avec Gaza
01:21:30 et ce n'est pas une espèce de crime
01:21:32 de guerre qu'il nous a montré.
01:21:34 Mais ils sont entrés
01:21:36 dans cette logique au Hamas
01:21:38 qu'ils n'ont commis aucune
01:21:40 exaction. Ce n'est pas eux.
01:21:42 Donc on ne sait pas qui c'est.
01:21:44 Par moment, ils vont dire que
01:21:46 c'est l'armée israélienne qui est dans la panique,
01:21:48 qui a tiré partout pour se venger
01:21:50 sur les habitants qui n'ont pas su
01:21:52 arrêter l'invasion. Donc
01:21:54 on voit des choses, c'est une
01:21:56 inversion complète de la vérité
01:21:58 mais c'est risible pour ceux qui ont suivi
01:22:00 tout le flux, y compris
01:22:02 sur les chaînes arabes. Ils ne racontent
01:22:04 pas ce genre d'histoire.
01:22:06 - Merci pour ces précisions Harold Iman, merci de nous
01:22:08 avoir accompagnés. Karim Abric et Christian Proutot,
01:22:10 vous le voyez sur les images en direct,
01:22:12 14 otages israéliens,
01:22:14 c'est officiel, remis au CICR,
01:22:16 au poste frontière
01:22:18 de Rafa, qui vont recouvrir la liberté
01:22:20 et vont retrouver les autorités israéliennes
01:22:22 et dans le même temps des prisonniers palestiniens
01:22:24 qui vont être libérés. On suit cela de très très près.
01:22:26 Et tous les détails
01:22:28 dans quelques instants dans Punchline avec Olivier
01:22:30 de Caire-en-Flec. A très vite.
01:22:32 ...