Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et voilà donc pour cette séance de questions au gouvernement qu'on a suivie en direct, en intégralité sur LCP.
00:06On reviendra dessus évidemment avec nos journalistes, celles des 4 colonnes, Stéphanie Despierre et Clément Perreault.
00:11Marco Pommier a lui suivi cette séance depuis les tribunes de l'hémicycle où on voit tout, on entend tout.
00:18Et puis on retrouvera notre rendez-vous comme chaque mardi, Hugo Auperchoir qui nous dira ce que lui et sa communauté sur Twitch ont retenu de cette séance.
00:25Marco Pommier, je le disais, vous avez tout suivi et vous retenez de cette séance un moment de tension entre le député Ali Diwara, député insoumis de Seine-Saint-Denis, et le ministre auprès du ministre de l'Intérieur, François-Noël Buffet.
00:40Oui, c'est une question sur les violences policières qui a enflammé l'hémicycle, vous le disiez, le député à l'EFI Ali Diwara interpellé le gouvernement sur les contrôles au faciès, sur les morts, je cite, entre les mains de la police Ali Diwara.
00:55Qui a fait part de son expérience personnelle alors qu'il observait un contrôle des forces de police en tant que député.
01:01Le ministre François-Noël Buffet a tenté de répondre dans un brouhaha monstrueux.
01:07Le ministre qui a fini par tourner le dos aux insoumis, estimant qu'il n'écoutait pas la réponse, déclenchant la colère de ces insoumis.
01:15Insupportable, inacceptable pour Mathilde Panot qui a tenté à plusieurs reprises d'interpeller la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet.
01:23La France Insoumise qui a fini par quitter l'hémicycle sous les yeux de députés et reines qui leur ont fait un signe de la main pour leur dire au revoir.
01:33Merci beaucoup, Marco Pommier.
01:36Sur ce plateau, dans la salle des pas perdus, Anne Le Hénanf, on a le plaisir de vous accueillir.
01:39Bonjour, députée du groupe Horizon et indépendant du Morbihan, Arthur Delaporte.
01:44Bonjour, député du groupe Socialiste et apparenté du Calvados.
01:47On va revenir ensemble sur la situation internationale, l'Ukraine, mais aussi ses conséquences politiques en France, puisque beaucoup de questions portaient sur comment on finance cet effort supplémentaire.
01:58Écoutez tout d'abord ce qu'en dit le Premier ministre, François Bayrou.
02:02Si l'on veut faire que l'Union européenne soit capable de résister en cas d'accident, d'attaque, alors oui, il faut qu'elle s'arme.
02:21Et cet effort d'armement est augmenté par le fait que la plupart de nos partenaires européens vivaient dans le cadre d'un accord dont l'OTAN était le pilier central.
02:37Ils pensaient, tous nos partenaires, sauf la France, que c'étaient les Etats-Unis qui étaient les garants suprêmes de la sécurité européenne.
02:46Et ce cadre psychologique a aujourd'hui profondément été bouleversé, ce qui ouvre une nouvelle époque, une nouvelle ère pour l'ensemble de la défense européenne.
03:01François Bayrou ne répond pas tellement sur cette question des financements. Il en sera question lors d'une réunion avec les chefs des groupes parlementaires.
03:08Anne Le Hénanf, pour le groupe Horizon, comment on finance cet effort supplémentaire ? Est-ce qu'il faut accepter et dire aux Français qu'on doit couper dans d'autres budgets ?
03:17Couper dans d'autres budgets, je dirais pas immédiatement, pas de cette manière-là aussi brutale.
03:24La ministre des Comptes publics l'a dit, par exemple, en avril, il va y avoir des discussions, en avril-mai, des discussions avec les ministères sur les priorités,
03:33sur les enjeux, au regard du budget 2025, mais il est clair que nous allons devoir trouver des financements pour pouvoir répondre à l'effort de guerre que la situation internationale nécessite actuellement.
03:50Et si c'est pas par des hausses d'impôts, comme l'exclut le chef de l'Etat, c'est par des baisses de dépenses ? Et ça, les Français souvent le ressentent.
03:56Nous, au groupe Horizon, je dirais qu'on est à l'aise là-dessus, on est cohérent depuis le début, c'est-à-dire que nous, on part du principe qu'il faut rétablir les comptes publics.
04:03C'est même prioritaire dans les discours que peut avoir le chef de notre parti, Edouard Philippe, partout où il se rend sur les plateaux.
04:10Donc, bien sûr, dépenses de la dette publique et réduction des dépenses publiques, mais ne pas le faire n'importe comment.
04:18Et c'est l'objet du dialogue qui va avoir lieu avec chaque ministre et le Premier ministre dans les semaines à venir.
04:24Et c'est l'inquiétude que peuvent avoir les socialistes. Votre collègue Jérôme Guedj dit, nous, ce qu'on veut, c'est le maintien aussi du modèle social.
04:31Est-ce qu'on peut à la fois, si je peux dire, gagner sur tous les tableaux, conserver un modèle social et en même temps avoir un effort dans le budget de la défense ?
04:39Ce qui est sûr, c'est que si aujourd'hui, on veut qu'il y ait un consentement à l'effort qui est fait en faveur de l'Ukraine, ça ne peut pas se faire au détriment de notre modèle de protection sociale.
04:49Et c'est, je crois, ce qu'a dit à peu près la ministre en réponse à mon collègue socialiste Jérôme Guedj, qu'il fallait maintenir le modèle social.
04:55Donc, du coup, derrière, ça veut dire que les pistes d'économie sur le dos des Français, ce n'est pas possible.
05:00Maintenant, la question, c'est où est-ce qu'on va chercher l'argent ? Et déjà, voir ce qui se passe au niveau européen, voir qu'il y a un grand emprunt qui va être lancé
05:08et qu'on peut aussi s'exonérer d'un certain nombre de contraintes. Si c'est de l'effort qui est fait au nom du collectif, au nom de l'Europe,
05:15parce que la France va aussi prendre et a déjà une part importante dans la défense européenne, si c'est pour l'intérêt collectif, alors on peut exempter de la règle des 3% cette partie-là de l'emprunt.
05:26Puis, il y a aussi autre chose, ce qu'on dit depuis le début. Et là, il y a encore un peu un flou sur la position gouvernementale.
05:32C'est que faire des 200 milliards qui sont gérés des avoirs russes et qui, pour le coup, pourraient être mobilisés aussi en faveur de cet effort pour l'Ukraine.
05:41Et là, on n'a pas encore de véritable réponse claire de la part du gouvernement.
05:44Anne Le Hénanf, mobiliser ces avoirs russes, on voit que François Bayrou dit, en termes de droit international, c'est quand même très compliqué,
05:50surtout que ces avoirs russes ne sont pas forcément gelés en France.
05:53Oui, parmi les solutions, en tout cas d'accompagnement de l'Ukraine, il y a effectivement l'idée de puiser sur les avoirs russes.
06:02En tant que telle, la piste actuellement sur laquelle on est un peu plus à l'aise, c'est plutôt de mobiliser les intérêts des avoirs russes.
06:12C'est 3 milliards d'euros, ce n'est pas énorme.
06:15Ce n'est pas beaucoup, mais ça existe déjà, ce n'est pas rien.
06:18Il y a d'autres pistes également, qui est l'épargne.
06:20Nous, Horizon, et notamment Christophe Plassart, à plusieurs fois, que ce soit à la Commission de la Défense, en Commission des lois,
06:28proposer qu'on puisse aussi mobiliser sur un plan épargne-action, sur une mobilisation de l'épargne vers la BIT.
06:34Un livret spécifique ou utiliser le livret A ? Parce que le livret A, il y a les inquiétudes du secteur du logement social.
06:40Oui, non, ce serait de mobiliser, c'est-à-dire que les banques se mobilisent également.
06:43Ils proposent des produits d'épargne fléchés vers la BIT des Françaises, qui pourraient répondre à ce besoin aussi rapide et important d'argent public.
06:54Arthur Delaporte, une des raisons pour lesquelles les socialistes n'ont pas censuré, c'est avec un conclave sur les retraites.
07:00Aujourd'hui, tout le monde dit, beaucoup en tout cas ont le sentiment, le conclave sur les retraites, on peut oublier.
07:06On ne reviendra pas en avant sur cette réforme des retraites.
07:09L'idée que certains proposent, c'est même de travailler bien plus pour financer les forces de défense.
07:13On ne peut pas mélanger les sujets.
07:15Aujourd'hui, la question du financement des retraites, on ne peut pas le lier à la question de la guerre en Ukraine.
07:20Il y a quelque chose de conjoncturel et il y a quelque chose de structurel.
07:23Or, aujourd'hui, les retraites, c'est un financement par répartition.
07:28Mais le président du Conseil d'orientation des retraites dit...
07:32Le débat est un peu décalé.
07:34Le président du Conseil du corps, sa parole n'engage que lui-même.
07:36Heureusement que les rapports du corps sont un peu plus objectifs que la parole du représentant du MEDEF, qui est aujourd'hui le président du corps.
07:42Et aujourd'hui, je le dis, notre système, c'est un système qui vise à répartir les cotisations qui sont prélevées sur les actifs pour financer les retraites au même moment.
07:51Donc, on ne va pas changer ce système et on ne va pas utiliser les cotisations retraites pour financer l'effort de la défense en Ukraine.
07:57Mais vous ne craignez pas qu'on vous dise qu'il n'est pas question de rouvrir la réforme des retraites, vu en ces temps de...
08:00Vous voyez bien que ces deux sujets sont différents et moi, je ne mélange pas les deux et je n'arrête pas la question de la réflexion sur les injustices
08:06du modèle de retraite qui ont été reconnus par le Premier ministre, il faut le dire, sur les carrières longues, sur les femmes,
08:11et même aussi sur le malaise démocratique que cette réforme a pu susciter en France, puisqu'elle est passée en force contre l'avis de la majorité des Françaises et des Français.
08:18Donc oui, il y a des efforts à faire, oui, il faut équilibrer le modèle de retraite, mais ça ne peut pas se faire au détriment de l'avis des gens
08:25et d'un impôt sur l'avis des catégories populaires, parce que c'est ce qui a été fait pour l'instant.
08:28Anne Le Hénant, sur ce conclave, sur la volonté de la gauche d'essayer de revenir sur la réforme des retraites d'Elisabeth Borne,
08:35on a le sentiment que pour certains dans le bloc central, il n'en est aujourd'hui plus vraiment question.
08:40Je ne sais pas si il en a un jour été question, mais en tout cas, moins aujourd'hui que jamais.
08:43Je pense qu'en tout cas, nous, le groupe Horizon, il y a des choses à améliorer dans la réforme des retraites.
08:48On est d'accord sur la pénibilité, on est d'accord pour revoir, pour faire évoluer un certain nombre d'aspects de la réforme des retraites,
08:54partant pour retravailler là-dessus.
08:56Par contre, en lien, effectivement, au sujet qui nous réunit là, sur ce plateau, il n'est pas envisageable une seconde
09:04de puiser sur le modèle social français, et je le dis, pour financer des politiques où il ne faut pas opposer la défense et le modèle social français.
09:15Ça, c'est non négociable.
09:17Tout le monde est d'accord, sauf qu'en fait, on voit bien, s'il faut trouver des milliards, on les trouve où ?
09:22Les milliards, on va les retrouver dans certains budgets, dans le budget de l'écologie, par exemple ?
09:26Pour certains, ça fait aussi partie de notre modèle social.
09:29Non, non, mais aujourd'hui, si on vise la paix dans le monde, ce que je crois qu'on vise avec notamment le soutien à l'Ukraine,
09:35c'est le fait que quand on ne peut pas agresser impunément quelqu'un, on doit aussi continuer un investissement sur la politique écologique,
09:40parce que sinon, qu'est-ce que c'est si on abandonne le climat ? C'est les guerres de demain, c'est les guerres de l'eau.
09:45Enfin, si on abandonne, par exemple, l'aide publique au développement au détriment de la politique de défense,
09:50c'est la propagation des épidémies dans le monde, c'est ce qui est en train de se passer aujourd'hui avec l'arrêt de l'aide américaine.
09:55Moi, je suis président du groupe d'études VIH CIDA à l'Assemblée nationale.
09:58Je vous dis que les acteurs de la santé mondiale, ils sont extrêmement inquiets, justement, de cette tentation qu'ont un certain nombre d'États,
10:05et pas simplement les États-Unis, de rogner les aides en faveur de la santé mondiale au nom du financement de l'effort de défense,
10:11parce que ça se fait toujours au détriment des populations.
10:13Anne Le Hénance, il faut maintenir les deux, le modèle social, l'effort de dépense, c'est la seule manière d'avoir un consensus politique et un consentement des Français.
10:20Et les Français l'attendent de toute manière, on ne voit pas puiser sur le budget de la santé, on ne voit pas bouger sur le budget ou les politiques sur le logement, donc non.
10:30Mais par contre, on parle un peu dans le vide, là, dans la mesure où le Premier ministre a dit qu'avec ses ministres, ils allaient poste par poste, mission par mission, une revue des dépenses,
10:41et ça, c'est quelque chose de raisonnable, ça va demander quelques semaines, et j'ai confiance qu'on aboutisse à quelque chose.
10:46Mais à ce moment-là, dans l'hémicycle, il faudra...
10:48Toute petite, parce qu'on va avancer avec Hugo, laissez finir Anne Le Hénance.
10:51Voilà, si je peux finir, s'il vous plaît, merci beaucoup, c'est que j'ai confiance, on arrivera, mais par contre, il faudra qu'après, tout le monde joue le jeu,
10:56enfin, les démocrates et les gens responsables dans l'hémicycle jouent le jeu et acceptent de voter les propositions qui seront faites,
11:03parce que, par contre, il faut que ça passe devant le Parlement, ça, c'est un sujet aussi.
11:06Ce qui est sûr, c'est que le Parlement doit être la vigie et contrôler, en fait, ce qui est fait là-dessus.
11:11Mais la guerre en Ukraine, je le dis, ne peut pas être le prétexte d'une revue de dépenses qui viendrait sabrer sur un ensemble de services publics, ça, c'est pas du tout l'enjeu.
11:19— Allez, vous êtes d'accord sur les intentions, on verra, si vous serez d'accord sur la copie que rendra le gouvernement, on en reparlera dans les prochains mois, on aura l'occasion.
11:27Alors, vigilance du côté des socialistes, on en reparlera évidemment.
11:30On va tout de suite retrouver Hugo Couturier, vous avez suivi évidemment avec votre communauté la séance des questions, quel est votre top 3, Hugo ?
11:36— Oui, bonjour Elsa, et bonjour messieurs et madame la députée.
11:40Le top 3, en première position, c'était très serré aujourd'hui, c'est la guerre en Ukraine et les questions de financement qui est arrivé très largement en tête.
11:47Et en deuxième position, mais les deux vraiment très très serrés, c'était les massacres des Alaouites commis en Syrie depuis la semaine dernière.
11:57Et la question sur les contrôles policiers d'Ali Diouara qui n'a pas manqué de provoquer polémique, vous en avez parlé avec Marco tout à l'heure.
12:05— Bah écoutez, c'est les trois thèmes dont on a décidé de parler dans cette émission, comme quoi on est bien en phase avec la communauté qui nous suit aussi sur Twitch.
12:13Hugo, vous avez à présent une question pour chacun de nos invités, je vous propose de commencer par Anne Le Hénanf.
12:17— Oui, madame la députée, question très simple, est-ce qu'il faut une armée européenne ?
12:23C'est un projet dont on parle un peu longtemps, un peu un serpent de mer ou un Yaka Faucon.
12:27Est-ce que concrètement, on a les moyens de le faire, cette armée européenne ?
12:30— Alors, au groupe Horizon, et en tout cas, c'est aussi ce que défend Sébastien Lecornu, on est favorable à une Europe de la défense.
12:38La France, depuis des années, porte ce message-là. Donc on peut pas dire qu'on soit en contradiction.
12:42Au contraire, on a été visionnaire. On défend une Europe de la défense au niveau de la France.
12:48De là à vouloir une armée d'actives européennes, je pense que c'est mettre un peu la charrue avant les bœufs.
12:55Je pense pas que ce soit ce sujet qui soit d'actualité. Par contre, des coopérations multilatérales, bilatérales,
13:02d'investir, que chaque nation... Puisque la défense nationale, c'est un sujet souverain, c'est très national comme sujet.
13:09Mais de mettre en commun nos savoir-faire, nos visions, de porter ensemble une Europe, finalement, de l'armement européen,
13:17donc une BITD européenne... — Alors, BITD, dites-nous bien.
13:21— Alors c'est la base de défense, donc les industriels qui fournissent le matériel d'armement pour les militaires de tout pays.
13:29Les pays du Nord avaient une habitude qui était d'acheter leur matériel aux États-Unis. Vu le contexte politique mondial,
13:35je note quand même une évolution dans les positions des pays, notamment du Nord, y compris de l'Allemagne,
13:42qui montre qu'il y a un recentrage sur l'industrie de l'armement français, notamment.
13:48Donc je crois plutôt à cette vision de l'Europe de la défense. Mais une armée d'actifs, c'est, à mon avis, pas le sujet aujourd'hui.
14:00— Alors une autre question, toujours sur ce même thème du financement de l'effort. Hugo Couturier, vous la posez à Arthur Delaporte.
14:06— Oui, tout à fait. C'est une question de mon tchat. Les deux questions viennent de mon tchat. Et c'est une question sur le reforcement militaire pour M. Delaporte.
14:13Est-ce que c'est un sujet un peu de désaccord avec LFI ? On sait qu'ils sont plutôt dans une approche pacifique.
14:22Aurélie Troué parlait, je crois, d'une économie de paix. Est-ce que c'est une dissension que vous pouvez avoir avec les Insoumis ?
14:29— Oui. Ça fait partie des sujets qui peuvent aujourd'hui nous différencier. C'est-à-dire que nous, on est clairement en faveur
14:36d'un renforcement du soutien à l'Ukraine, de manière générale, et donc du coup au renforcement de nos capacités de production industrielles
14:44en faveur de cet effort de guerre. Mais c'est pas un effort de guerre pour la guerre. C'est un effort de guerre parce que nous sommes des vrais pacifistes.
14:51Les pacifistes, c'est ceux qui s'assurent qu'une agression d'un adversaire étranger ne laisse pas, finalement, les uns et les autres les bras ballants.
14:58Et donc aujourd'hui, si on veut pouvoir résister durablement aux tentatives russes, qui ne sont absolument pas pacifistes pour le coup,
15:06il faut qu'on puisse être en capacité d'avoir finalement une défense qui, aujourd'hui, se développe et fait face aux nouvelles menaces.
15:13On peut pas dire que le monde dans lequel nous sommes aujourd'hui est le même que celui dans lequel nous étions au début des années 2000 ou même 2010.
15:20Il y a eu quand même des évolutions géopolitiques majeures. Et ce qui est en train de se passer aujourd'hui aux États-Unis ne fait qu'accentuer
15:27les besoins de soutenir cet effort de défense collective. Mais parce que la meilleure manière d'empêcher la guerre, notamment qu'elle se renforce sur le continent européen,
15:37c'est d'avoir une défense forte, une défense qui est suffisamment dissuasive. Et donc là, oui, il y a une divergence de vues, mais nous l'assumons pleinement.
15:46— Et on l'a bien senti lors du discours, entre le discours des Insoumis et des Socialistes, lors du débat qui s'est tenu à l'Assemblée.
15:51C'était pas la même teneur. Merci beaucoup, Hugo. On vous retrouve évidemment comme chaque mardi. Et on a bien vu que vos thèmes sont les nôtres.
15:59Donc c'est absolument parfait. Anne Lehendorf, une question pour prolonger, peut-être sur l'aspect plus diplomatique. Emmanuel Macron et cette rencontre un peu particulière
16:08tout à l'heure, en ce moment, dans quelques minutes. Les chefs d'État-major réunis sous l'égide d'un président de la République, que veut faire,
16:16que veut dire Emmanuel Macron par ce rendez-vous assez particulier ? — Alors d'abord, les militaires européens ont... Les chefs d'État-major européens ont l'habitude
16:24de se rencontrer. Et donc c'est pas quelque chose d'exceptionnel. Donc déjà, ils se connaissent. Et c'est une chance au niveau européen, puisqu'il y a des coopérations bilatérales,
16:34il y a des exercices communs. On en a eu un en France il n'y a pas si longtemps que ça, au Rion, où il y avait des forces étrangères européennes présentes.
16:41Et symboliquement... Enfin c'est plus que symboliquement. D'abord, ça prouve que la France, elle est au cœur de la défense européenne et qu'Emmanuel Macron,
16:50en tant que président de la République, se positionne finalement comme leader. Et il l'est naturellement, parce que c'est difficile, l'Europe de la défense, à construire.
16:58Mais comme nous avons, nous Français, une vision de cette Europe de la défense, ça paraît assez naturel, finalement. Et ça se fait sans crispation.
17:06Et bien qu'il invite les chefs d'état-major des autres pays européens. Et je pense que c'est un échange. Sébastien Lecornu en a parlé tout à l'heure dans l'hémicycle,
17:15pendant les questions au gouvernement. C'est un moyen de voir, finalement, le dénominateur commun, ce qu'on est capable de faire ensemble, ce qu'on est capable d'imaginer ensemble,
17:25et pourquoi pas de construire le début d'une vraie Europe de la défense, qu'on appelle « Toute et Tous ».
17:32Arthur Delaporte, Anne Le Hénan, fleureux, disait. Emmanuel Macron, alors juste à présent sans succès, mais c'est vrai qu'il a plaidé pour cette Europe de la défense.
17:40Cette réunion aujourd'hui, est-ce que vous avez le sentiment qu'il essaye d'avoir un certain leadership en Europe ? Est-ce que vous lui donnez le point là-dessus ?
17:48Ou est-ce qu'on voit aussi que, dans le même temps, en Arabie saoudite, ce sont les Américains qui sont en train de négocier avec les Ukrainiens un futur cessez-le-feu ?
17:56Il y a deux choses. Moi, je pense que le discours, la tonalité générale du discours du président de la République est responsable.
18:02Et qu'aujourd'hui, face à l'ampleur des enjeux, face à la gravité de la situation, on ne peut pas se permettre d'avoir un discours qui diverge sur la prise en compte de la gravité de la situation.
18:14Ni alarmiste, ni naïf.
18:16Je pense que, contrairement à ce qu'on tentait de faire croire un certain nombre de médias d'extrême droite ce week-end, notamment le JDD,
18:23en disant que le président jouait sur les peurs, quand aujourd'hui on regarde ce qui se passe en ce moment, la situation est extraordinairement grave.
18:35Et qu'on est face à des bouleversements historiques. J'évoquais tout à l'heure les ruptures profondes dans la doctrine américaine d'aide de santé mondiale.
18:45Mais ça, c'est extrêmement grave. Ça veut dire par exemple 300 000 personnes qui se retrouvent licenciées du jour au lendemain, des gens qui ne sont plus suivis, des patients qui ne sont plus suivis.
18:51Ça, c'est un exemple de santé mondiale, mais vous voyez, ça a des effets géopolitiques majeurs en Afrique en particulier.
18:56Il y a ces sujets, évidemment, que l'on voit et que l'on commente au quotidien sur la question ukrainienne, ou si les Américains, comme ils le font aujourd'hui,
19:03n'accompagnent plus dans le renseignement l'Ukraine, c'est de la perte de chance, c'est des incapacités à anticiper des attaques, c'est évidemment quelque chose qui va tuer des gens.
19:12Et donc, voilà, moi je le dis aujourd'hui, ce n'est pas de faire peur, que de dire la vérité. Et donc, il faut, dans ce sens, soutenir cette démarche de conscientisation collective de la gravité du moment.
19:24Pour autant, si je peux me permettre une nuance sur le discours du président de la République, qu'il a tenu devant les Françaises et les Français, il reste encore trop de flou.
19:32Quand il dit qu'il faudra des efforts sans dire lesquels, sans dire comment, et sans dire finalement le chemin de ces efforts, et sans dire le montant,
19:40moi je pense qu'il y a ici, sans doute, plus de clarté à donner, parce que l'attente des Françaises et des Français, c'est d'avoir aussi quels sont les répercussions sur leur quotidien.
19:48Et c'est le Premier ministre qui réunira les groupes parlementaires en un mot ?
19:51On peut le voir comme une forme de respect aussi du président de la République, de nos partenaires européens. On n'avance pas des stratégies, on n'avance pas des montants, si on ne sait pas ce que nos amis européens vont faire à nos côtés.
20:00Et il veut que le Premier ministre retrouve les groupes politiques, il essaye d'avoir un consensus politique ?
20:04Pour une fois, je trouve que l'esprit du président n'est pas à la fanfaronnade. On l'a pu le voir sur le dossier libanais où il est arrivé en ce moment-là.
20:13Il y a sans doute un jeu collectif à l'échelle européenne qui est en train de se créer, notamment en lien avec la Grande-Bretagne aussi, avec l'Allemagne aussi, parce que finalement nous n'avons plus de choix.
20:22Et c'est cet état d'esprit de solidarité européenne, dans lequel la France a évidemment un rôle éminent à jouer, que je souhaite que nous puissions continuer à porter.
20:29Allez, je vous propose qu'on parle d'une autre situation internationale, celle de la Syrie.
20:32Écoutons le ministre des Affaires européennes et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrault.
20:38Et certes, si les massacres de ces derniers jours sur la côte halawite ont principalement touché ces communautés, les communautés chrétiennes n'ont pas été épargnées par certaines de ces exactions.
20:51Et notre engagement au service des communautés l'est au service de toutes les communautés en Syrie.
20:59Anne Bergant l'a rappelé tout à l'heure, nous avons accueilli très favorablement l'accord qui a été trouvé hier, après des semaines de médiation, entre le gouvernement intérimaire et les Kurdes,
21:09ce qui permet de résoudre une partie du problème qui entravait le chemin de la Syrie vers une unification et une pacification.
21:18Mais nous avons une attention toute particulière pour les communautés chrétiennes en Syrie.
21:22C'est le pluralisme qui permettra à la région de trouver la stabilité, la paix et la sécurité.
21:27Et quant à la conférence de la semaine prochaine, je vous ai parlé de notre approche vis-à-vis de la Syrie, qui est conditionnée, proportionnée et réversible.
21:33Et il va de soi que nous ne pourrons soutenir aucune nouvelle levée de sanctions sans que des garanties nous soient données, que les crimes qui ont été commis soient bien traduits devant la justice et punis.
21:42Et c'est le député droite républicaine Jérôme Nury qui interpellait le gouvernement, on le retrouve, celle des quatre colonnes.
21:48Est-ce que vous avez été satisfait de la réponse que vous a fait le ministre ?
21:52En tout cas, on a trouvé un ministre des Affaires étrangères qui était engagé et qui a redit son attachement à ce que les minorités en Syrie puissent être respectées
22:04et surtout que les chrétiens aussi puissent être rassurés par rapport à l'avenir.
22:08Donc, on voit bien que le ministre a l'intention de maintenir la pression sur le pouvoir syrien et qu'on peut se servir, je crois, comme je l'ai proposé,
22:17de la conférence des donateurs qui aura lieu dans quelques jours à Bruxelles pour pouvoir dire aux nouveaux pouvoirs
22:24combien nous voulons que la Syrie soit un état qui puisse respecter l'ensemble des confessions, l'ensemble des religions.
22:31Est-ce que la France a encore un quelconque poids en Syrie et au Moyen-Orient ?
22:35Oui, moi je pense au regard d'abord de notre histoire commune, au regard aussi des liens séculaires qu'il y a entre la France et ses premières communautés chrétiennes.
22:45Je pense qu'on a encore une voix à faire entendre.
22:48Je pense que la France, tout particulièrement, a intérêt à être présente et à montrer aussi à toutes ces minorités qu'elle est là comme étant le défenseur de ces minorités.
22:56Merci beaucoup.
22:57Merci beaucoup Stéphanie Despierre.
23:00Anne Le Hénanff, le ministre, l'a dit, soulagement avec la chute de Bachar el-Assad,
23:05mais aujourd'hui, inquiétude sur le président intérimaire, des massacres de civils, de la communauté à la huit, des inquiétudes aussi des chrétiens.
23:12Alors ce qui est important, et Jean-Noël Barrault l'a dit tout à l'heure, c'est de garder ce lien avec les autorités en Syrie.
23:21Absent des échanges avec eux, c'est abandonner les minorités.
23:27Donc oui, effectivement, la France, elle a un rôle à jouer en Syrie.
23:31Ça ne veut pas dire accepter n'importe quoi.
23:33Nous condamnerons toujours les massacres de civils partout dans le monde où ça se produit, mais il faut continuer à discuter.
23:38C'est le prix pour protéger les minorités en Syrie.
23:42Arthur Delaporte continue à discuter avec le président syrien par intérim, Ahmed Al-Sharaa,
23:46même si ça a été dénoncé un peu par certains bancs dans les oppositions, notamment du côté du Rassemblement national.
23:51Aujourd'hui, en fait, ce qui se passe en Syrie, c'est qu'en effet, l'allié du Rassemblement national, Bachar el-Assad, un dictateur sanguinaire, a été renversé.
23:59Et le ministre l'a rappelé plusieurs fois, 400 jours après du régime.
24:02Il y a aujourd'hui un formidable espoir démocratique qui se lève en Syrie.
24:05Et moi, je le vois avec tous les Syriens réfugiés en France, les attentes qu'ils ont, les ambitions qu'ils ont pour leur pays.
24:11Et il faut accompagner cette transition démocratique.
24:14Une transition démocratique, surtout vu ce qui s'est produit, ça n'est jamais simple.
24:18Mais il y a des inquiétudes. Il y a des inquiétudes légitimes.
24:21Nous en avons tous collectivement.
24:23Nous avons des attentes fortes à l'égard du nouveau gouvernement provisoire syrien,
24:27puisqu'ils reconnaissent aussi le caractère provisoire et ils vont organiser des élections démocratiques pour permettre justement de fonder de nouvelles bases.
24:35Et moi, j'ai beaucoup d'espoir dans cette transition démocratique, dans la capacité du peuple syrien,
24:39qui est un grand peuple, à aussi multiple qu'il est, faire preuve de responsabilité.
24:45Et quand je vois ce qui se passe aujourd'hui, certes, il y a des inquiétudes,
24:48mais je crois qu'il y a aussi cette conscience des dirigeants syriens qui sont sous l'œil de la communauté internationale,
24:54qui est extrêmement vigilante.
24:55Et plus nous le serons, plus nous serons exigeants, mieux ce sera aussi pour la sécurité des États-Unis.
24:59Et de la France. Rappelez le ministre des Affaires étrangères.
25:01Merci beaucoup, Arthur Delaporte.
25:03Merci beaucoup, Anne Lenand, d'avoir débriefé avec nous cette séance des questions au gouvernement.
25:06Merci, évidemment, à nos journalistes Stéphanie Despierres, Clément Perrault et Marco Pommier, qui nous ont accompagnés.
25:12Merci à Hugo de nous avoir transmis les messages et les questions, cette communauté.
25:16Je vous remercie à tous de nous avoir suivis.
25:18Les séances de questions au gouvernement, c'est deux fois par semaine.
25:20On se retrouve demain, un petit peu avant 14h, autour de 13h55.
25:24Très bel après-midi à tous sur les chaînes parlementaires, évidemment.