Jeudi 20 février 2025, SMART BOURSE reçoit Hervé Amourda (Économiste, ProBTP Finance) , Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode) et Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management)
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00:00Ce que se passe-t-il sur la planète marché ? Eh bien on va décrypter tout ça avec nos trois experts comme d'habitude tous les soirs, on est ravi d'accueillir Malik Haddouk, bonsoir Malik.
00:17Vous êtes directeur de la gestion diversification chez CPRAM, bienvenue à vous.
00:22Voilà CPRAM spécialiste notamment des actions ou de la gestion thématique et ça se passe très bien.
00:28Avec une diversification récemment sur une nouvelle venue, c'est l'intelligence artificielle, un fonds qui cartonne depuis quelques mois.
00:35Exactement.
00:36Vous surfez sur la vague, c'est bien.
00:38A vos côtés, Anthony Morlet-Lavidaly, bonsoir Anthony.
00:41Bonsoir Fabrice.
00:42Vous êtes économiste, Paul, macroéconomie, conjoncture chez Rex&Code.
00:46Voilà, vous êtes venu avec vos publications sous le bras non ? Parce qu'il y en a de nombreuses.
00:50Complètement, la macroéconomie est très agitée en ce moment.
00:52Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, Rex&Code, c'est un institut qui soutient le développement des entreprises françaises.
00:57Donc on regarde un petit peu tous les sujets qui ont attrait à l'environnement économique.
01:01Et on publie sur un large spectre qui vont de la politique économique à la macro, même au climat, comment amener à la fois la transition et la croissance.
01:09Voilà, des beaux sujets.
01:10Et puis, elles ont besoin de votre soutien les entreprises.
01:13On essaie de faire le maximum.
01:14Enfin, Hervé Amourda, bienvenue à vous.
01:16Vous êtes économiste chez ProBTP Finance.
01:19Un petit mot justement de ProBTP Finance.
01:22Alors, on est une société de gestion, adossée à un groupe de protection sociale qui est le groupe ProBTP,
01:26qui s'occupe de la prévoyance et de l'assurance complémentaire de 97%, je crois, des travailleurs du BTP.
01:32Très bien. Gros secteur. Un peu en difficulté ?
01:35En difficulté, oui.
01:36Avec l'immobilier qui souffre.
01:37Depuis la hausse des taux, oui.
01:38Et néanmoins, c'est les grands sujets du jour.
01:40Mesdames et Messieurs, je vous propose de commencer tout de suite avec un sujet qui revient sur le devant de la scène.
01:44C'est le sujet des retraites.
01:47On nous annonce, le rapport de la Cour des Comptes est tombé.
01:50Voilà, on serait de nouveau en déficit.
01:53Chargée par l'exécutif de faire le point sur la situation financière du système des retraites,
01:58la Cour des Comptes prévoit une nette dégradation malgré la réforme de 2023,
02:02qui déjà, elle, est un peu en suspens, après une période de stabilité.
02:07Alors, dit-on, jusqu'en 2030, le déficit devrait plonger pour atteindre 15 milliards d'euros en inflation en 2035,
02:12puis autour de 30 milliards en 2045.
02:15Alors, ça tombe bien, on a des économistes autour de cette table.
02:17Messieurs, cette dégradation, on sait que l'équilibre est fragile,
02:22qu'il n'y aura pas assez d'actifs pour les inactifs de demain.
02:25Je pense qu'en 2035, 2045 en tout cas, on ne sera peut-être plus trop en activité,
02:30en tout cas pour les plus âgés sur cette table.
02:33Comment on fait ? Qu'est-ce que ça nous dit de cette situation ?
02:37Est-ce que ça va de nouveau remettre les gens dans la rue ?
02:41Vous qui avez l'habitude, Anthony, d'analyser les chiffres,
02:45là, on voit cette nette dégradation, ce dérapage, une fois de plus.
02:48Complètement. Est-ce que la situation était prévisible ? Honnêtement, oui.
02:52Pourquoi ? Parce que les scénarios étaient assis sur des hypothèses de croissance et de productivité
02:56qui apparaissaient aux yeux du consensus des économistes irréalistes.
03:00On avait des gains de productivité qui étaient prévus extrêmement élevés, de l'ordre de 1% par an.
03:04Il faudra en tête qu'en France, on ne fait plus de gains de productivité depuis 5 ans.
03:07Donc forcément, ça vous fait des rentrées en moins.
03:09Un scénario de croissance également plutôt allant.
03:12À la fin, il est certain que si on cale un scénario, notamment d'équilibre du régime des retraites,
03:17sur une macroéconomie qui est beaucoup plus allante que ce que la majorité des experts pouvaient prévoir,
03:22inévitablement, on est surpris à la baisse.
03:24Les hypothèses retenues par le COR, le Conseil d'orientation des retraites,
03:27avaient été revues au moment où Gilles Berset a pris la présidence,
03:30en étant plus prudent sur la productivité.
03:32Mais on reste encore à des niveaux...
03:34Là, il y a 0,7% en scénario médian qui est retenu sur la prévision de productivité.
03:39C'est très élevé. Aujourd'hui, on ne fait toujours quasiment pas de gains de productivité dans l'économie française.
03:43Et puis, il faut être très honnête, on a besoin d'une réforme des retraites,
03:46et qui doit avoir, il me semble, deux jambes.
03:48C'est demander un effort aux actifs supplémentaires.
03:50Donc il est évident qu'il va falloir travailler un peu plus longtemps, plus d'heures.
03:52Mais également regarder le poids des retraites dans le PIB,
03:54qui est beaucoup plus élevé en France qu'ailleurs chez nos partenaires européens.
03:58Et on a un sujet de niveau des pensions, me semble-t-il, en France.
04:01Il faut créer une forme de deal.
04:03On demande un peu plus aux actifs, mais on demande aussi un effort aux retraités actuels.
04:07Oui, même s'il revient un peu sur le contrat, ce n'est pas très sympa.
04:10Pardonnez-moi, Anthony, mais c'est vrai que vous venez de dire,
04:13on a peut-être des hypothèses plus élevées.
04:15Mais ces gens-là sont économistes comme vous, peut-être encore plus chevronnés.
04:18Et pourtant, ces hypothèses, on les connaît.
04:20Quand on discute effectivement sur ce plateau comme ailleurs,
04:22on se dit, mais quand même, ces hypothèses sont irréalistes quelque part.
04:25Comment ça se fait que vous qui êtes dans le Serail quelque part,
04:28vous discutez entre économistes,
04:30on ait des hypothèses qui sont comme ça, un petit peu aberrantes ?
04:33On rechausse les lunettes roses quand on fait ces analyses et ces prévisions ?
04:39Qu'est-ce que vous en pensez, Hervé Amorda ?
04:41Effectivement, je suis entièrement d'accord.
04:43Les hypothèses de productivité sont très fortes.
04:45Et même le 0,7 est extrêmement élevé.
04:47Anthony l'a souligné, on ne fait pas de gain de productivité depuis 5 ans.
04:51Si on essaie de regarder la productivité apparente du travail
04:55ou même la productivité globale des facteurs,
04:57on est vraiment entre 0 et 0,5.
04:59Donc même dans un cadre structurel où tout irait bien,
05:02ces hypothèses-là paraissent effectivement très élevées.
05:05Maintenant, quand on regarde le rapport du corps,
05:08ce qui pèse beaucoup, c'est le vieillissement de la population.
05:11Donc, à la limite, les gains de productivité que l'on a
05:14ou la croissance potentielle que l'on peut avoir,
05:16finalement, on a un facteur démographique qui l'emporte
05:19et qui pèse le plus possible sur ce rapport.
05:22Moi, je voudrais juste dire que ce rapport du corps,
05:24il n'est pas totalement consensuel.
05:26Quand on regarde le travail effectué par la Commission européenne,
05:29un travail, j'allais dire, de même ampleur,
05:32même peut-être un peu plus large,
05:34puisqu'il couvre tous les pays européens.
05:36Il étudie la soutenabilité de la dette européenne.
05:39Celui-ci nous dit que, finalement, la France,
05:42le coût du vieillissement pour la France,
05:44il est moindre par rapport à nos voisins européens.
05:46Pourquoi ? Parce que le vieillissement, on le subit dès aujourd'hui.
05:49Et donc, ce n'est pas une nouveauté que l'on aura dans le futur.
05:51C'est déjà une charge que l'on traîne dès à présent.
05:53Alors que pour l'Allemagne, ça va être une charge
05:55beaucoup plus importante à partir de 2030, par exemple.
05:58Donc, eux ont un vrai sujet à adresser,
06:00auquel, nous, on peut déjà, finalement, faire face.
06:03Dans le rapport du corps, il y a deux éléments intéressants.
06:05Et c'est les leviers dont parlait Anthony.
06:08C'est, évidemment, augmenter l'âge de départ légal à la retraite.
06:11Plus un an, le corps nous dit que ça fait à peu près 8 milliards d'euros de gains.
06:15Donc là, on est sur ce déficit de 30 milliards en 2045.
06:18Donc, on gagnerait 8 milliards.
06:20On gagnerait sensiblement la même chose...
06:22Avec un an de plus ?
06:23Avec un an de plus.
06:24Si on parle de la durée de cotisation, cette fois-ci.
06:26Donc, si on rajoute un an de plus, là aussi, de cotisation,
06:29on est, je crois, à 7 milliards et demi de plus d'économie, pardon, sur le système.
06:33Donc, on fait la moitié du chemin.
06:34Comment est-ce qu'on fait l'autre moitié du chemin ?
06:36C'est là que, effectivement, notre système de retraite, peut-être, mérite d'être repensé.
06:41Donc, la retraite par capitalisation.
06:43Mais ça, la loi Pacte et les gouvernements précédents
06:45avaient déjà un petit peu mis un pied dedans.
06:47Et c'est inévitable, évidemment.
06:49Donc, tout le système d'assurance et de retraite complémentaire
06:53va devoir jouer un rôle clé sur ce sujet.
06:56Moi, ce que je voudrais juste dire, c'est que
06:58si on prend un tout petit peu de hauteur sur ce sujet-là des finances publiques,
07:02bon, la France a des mauvaises finances publiques depuis très longtemps
07:05et c'est très grave depuis 2014.
07:07Mais, en tout cas, c'est un sujet de longue haleine.
07:10Et ça pèse sur notre économie et sur notre compétitivité.
07:12Ça pèse très fortement.
07:13La charge de la dette, c'est un problème.
07:14La charge de la dette est très importante.
07:15Et nous empêche, en plus, de faire des investissements nécessaires
07:18dans la transition digitale, dans la transition climatique
07:20et dans tous les défis, et même la défense, on en parlera peut-être aujourd'hui.
07:24Ça nous empêche, finalement, ces dépenses absolument importantes.
07:28Mais quand on regarde au niveau global,
07:30finalement, la France est un des plus mauvais pays en termes de finances publiques.
07:33Et une manière de l'améliorer,
07:35finalement, ce serait d'avoir un peu plus d'épargne.
07:37Donc, évidemment, retraite par capitalisation, ça veut dire plus d'épargne.
07:40Parce que ça veut dire que chacun va...
07:42Plus d'épargne, alors qu'on est déjà parmi les fourmis de l'Europe
07:44avec nos 18, 17, 18 % d'épargne.
07:47Alors, on est parmi les fourmis de l'Europe sur l'épargne financière des ménages.
07:50Ça, c'est vrai.
07:51On a une épargne abondante de 3 000 milliards de dollars,
07:53je crois, selon la fédération bancaire.
07:55Donc, c'est un chiffre astronomique.
07:57En revanche, quand vous regardez l'épargne nette de l'économie française,
08:00finalement, une autre manière de le voir, c'est de regarder la balance courante.
08:03Elle est négative.
08:04On est un des rares pays à avoir une balance courante négative.
08:06Donc, finalement, pour régler le problème,
08:08il faudra avoir une balance courante positive.
08:10Et pour avoir une balance courante positive,
08:12il faut améliorer la compétitivité des entreprises.
08:14Donc, ça peut paraître être des sujets très éloignés.
08:16Moi, je pense que si on adresse justement la compétitivité des entreprises,
08:19on règle aussi une partie du problème des finances publiques.
08:21D'accord. Malik Haddouk, sur ce sujet ?
08:23Je ne veux rien rajouter de plus à ce qu'ont dit les spécialistes à ce sujet.
08:27C'est le problème de la démographie qui a été mentionné,
08:30bien sûr, le vieillissement de la population,
08:32et puis l'impact que ça pourrait avoir sur les taux en France
08:36et sur la solidité financière de la France.
08:39C'est le point important, je pense, qui est en jeu aujourd'hui.
08:43Moi, je voulais faire le lien surtout avec ce qui a été dit,
08:45la retraite par capitalisation.
08:47Quand on voit, effectivement, l'épargne financière des ménages,
08:50pour le coup, abondante, d'un côté.
08:52De l'autre côté, on a, et permettez-moi de vous féliciter,
08:56parmi les meilleurs gérants du monde, en tout cas,
08:58c'est reconnu, notre industrie de l'asset management en France.
09:01On se dit, mais c'est dommage que, finalement, ça ne se rencontre pas
09:04et qu'on n'ait pas plus d'argent au travail, finalement,
09:06plutôt que ça soit sur des obligations d'État.
09:10Oui, mais c'est un sujet qui dure depuis assez longtemps, maintenant,
09:14même si, aujourd'hui, il y a eu une ravalorisation de cet aspect-là.
09:19Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, l'épargne financière,
09:22comme elle a été mentionnée, elle est abondante,
09:25mais il y a un manque de compétitivité, un manque de productivité
09:28qui pèse aujourd'hui sur l'économie française.
09:31C'est ça qui explique un peu ce décalage.
09:33Oui, d'autant que, dès qu'on veut le sortir,
09:35c'est vrai que t'as tout le monde dans la rue sur cette année à rattraper.
09:38Ce qui est très amusant, Tony,
09:40c'est que la plupart des travailleurs français ont le sentiment
09:42d'être dans un régime par capitalisation.
09:44Quand vous les interrogez, ils vous disent ce qu'ils cotisent
09:47et qu'on leur redonne à la retraite ce qu'ils ont cotisé.
09:49Comme si on était précisément dans un endroit où on place l'argent
09:52et ensuite, il nous est rétribué par la suite.
09:53Ce n'est pas du tout le cas.
09:54Les travailleurs actuels payent les retraites des retraités d'aujourd'hui.
09:57Et donc, il y a même un problème de compréhension globale,
10:00si je puis dire, du système, qui est qu'on est par répartition,
10:02mais la plupart des Français ont le sentiment d'être par capi implicitement.
10:05Et donc là, il faudrait quand même réussir à réaligner les deux,
10:08à la fois la compréhension de la population et le régime que l'on a.
10:12Sinon, ça crée vraiment des gros problèmes.
10:14Et puis le dernier point que je voulais mentionner,
10:16c'était pour revenir très rapidement sur le déficit du régime des retraites,
10:19on observe sur les retraites ce qu'on observe sur le déficit global du pays.
10:23C'est qu'on a toujours un manque de prudence sur les hypothèses que l'on fait
10:26et en étant toujours sur le haut de fourchette en termes de recettes,
10:29en termes de croissance, on s'expose en permanence à être déçu
10:32et donc à creuser davantage le déficit.
10:34Mais il me semble qu'il faudrait être beaucoup plus prudent
10:36dans les hypothèses que l'on fait.
10:37Et là, ça nous donnerait des marges de manœuvre et on atteindrait nos objectifs.
10:40Bon, alors, on compte sur vous, messieurs les économistes, pour en parler à vos homologues
10:43et dire, bon, attendez, attention, soyons sérieux
10:46et reprenons des hypothèses peut-être plus réalistes.
10:49Allez, on tourne la page française pour s'intéresser à ce qui se passe dans le monde.
10:53Guerre, que ce soit guerre commerciale ou guerre tout court,
10:56on voit que les États-Unis sont en train de faire un cavalier seul.
10:59Comment vous voyez, Hervé Amanda, je commence par vous,
11:02justement, cette séquence inédite.
11:05C'est vrai qu'on parle de Trump quasi tous les jours.
11:08On a l'impression qu'il l'a déjà depuis des mois, alors que ça ne fait finalement que quelques semaines.
11:12Oui, absolument.
11:13Alors, sur le sujet que vous évoquiez sur la guerre en Ukraine
11:16et le fait que finalement l'Europe soit le grand absent après l'Ukraine, évidemment.
11:20Pas le grand absent, surtout le pas invité à la table, on a l'impression.
11:23Oui, absolument.
11:25Mais je pense que c'est plus à chercher du côté des Européens
11:28plutôt que d'une trop grande présence ou trop forte présence de Donald Trump.
11:33Finalement, il n'a pas forcé le trait.
11:35Il n'a pas eu à faire de grands efforts.
11:37Il n'a pas eu à snobber qui que ce soit pour avoir ce type de réunion.
11:41Nous, on souffre de capital politique.
11:43On le voit, on a une incertitude politique en France.
11:45On a des élections ce week-end en Allemagne.
11:48Les deux plus grands pays de la zone euro aujourd'hui,
11:51on ne sait pas ce que ça donnera dans six mois.
11:53On ne connaît pas du tout le paysage politique de cet été,
11:57puisque même en France, il y a encore la menace de dissolution, etc.
12:00On souffre, on pêche véritablement en capital politique.
12:04Sur la scène internationale, c'est un peu compliqué d'exister,
12:07d'autant qu'il y a cette guerre commerciale qui va arriver.
12:10Elle n'est pas encore arrivée directement en dehors de l'aluminium et de l'acier,
12:14mais elle va nous toucher parce qu'il y a des droits de réciproque qui vont arriver.
12:18On aura besoin de faire face et de faire front à tout cela
12:21avec un peu plus de capital politique.
12:23Je pense que cette période, malheureusement, on va devoir la subir.
12:26Vous êtes plus dur envers l'Europe ?
12:29Non, je crois que sur le plan politique, ça a été mentionné,
12:32on ne parle pas d'une seule voix en Europe.
12:34C'est le véritable problème.
12:36Si on veut faire face aux Etats-Unis, il faut parler d'une seule voix.
12:38Il y a des dissensions aujourd'hui même à l'intérieur de l'Europe
12:41sur la politique à mener vis-à-vis des US et vis-à-vis de l'Ukraine.
12:44C'est catastrophique sur le plan politique pour l'Europe.
12:48Mais sur le plan, ce qui nous intéresse aujourd'hui,
12:51je pense que la guerre commerciale viendra, mais on a encore un peu de temps.
12:55Jusqu'à avril, pour se positionner là-dessus.
12:58Mais ce qui est imminent aujourd'hui, c'est l'accord de paix ou pas.
13:02Il se dit qu'il va y avoir une rencontre entre Poutine et Trump
13:06d'ici la fin de la semaine, ce qui pourra accélérer les choses.
13:09Mais ça, c'est une bonne opportunité pour l'Europe
13:12sur le plan économique, sur le plan financier.
13:15Dans quel sens ? Parce que d'un autre côté,
13:18si effectivement on peut s'en réjouir, la reconstruction, pourquoi pas,
13:21même si c'est nous qui allons la payer, nous a-t-on dit.
13:23Néanmoins, on voit que dans le même temps, il y a un sursaut sur la défense notamment.
13:27On sait bien que là aussi, ça va être plutôt infationniste au niveau des budgets.
13:30Non, ça va être dans un premier temps, bien sûr, une expansion des budgets
13:34pour financer ces coûts de la défense.
13:36Mais bon, il y a une règle qui va peut-être être mise en place
13:38pour le sortir du calcul du déficit.
13:40Ça, ça a été mentionné.
13:42Mais sur le plan purement économique, un arrêt de la guerre,
13:45c'est déjà quelque chose de bien.
13:47Vous avez mentionné la reconstruction.
13:49Il y a mentionné aussi des baisses à venir des prix de l'énergie éventuellement
13:54qui vont avoir un impact positif pour l'Europe.
13:57Et il y a l'éventualité en Allemagne, on va attendre les résultats des élections législatives,
14:01mais ce qui serait bien, c'est qu'il y ait une majorité claire, nette et précise
14:06qui permettrait d'avoir une nouvelle vision sur l'Allemagne,
14:09une vision économique sur l'Allemagne, avec un gouvernement qui serait pro-croissance
14:12et on aurait une histoire, une nouvelle histoire à raconter sur l'Europe.
14:16Parce que c'est ce qui manque aux investisseurs internationaux.
14:18Comme vous le mentionniez, politiquement ils sont divisés, économiquement c'est pas ça.
14:22Les deux grands pays sont un peu malades, politiquement ils le sont aussi.
14:25Donc il faut que l'Allemagne reprenne un peu avec la France le leadership
14:29et en matière économique, c'est ce qu'on attend aujourd'hui
14:32avec ces élections législatives éventuelles, pour avoir une politique pro-croissance
14:36qui lèverait notamment les doutes sur la capacité de l'Allemagne
14:40à s'inventer de nouveau et à créer une nouvelle dynamique.
14:43De toute façon, l'Allemagne doit s'inventer ou se réinventer.
14:46Le destin européen est encore entre nos mains et à réinventer.
14:50C'est vrai que là on est un petit peu en panne sèche et on est attaqué de toutes parts.
14:53Et j'ai l'impression que c'est peut-être là où on va justement réagir.
14:56Votre vision, à vous Anthony Morlaix, David Védéli.
14:59Je crois qu'il y a un point très intéressant qui vient d'être mentionné,
15:02c'est qu'on nous parle beaucoup d'unité de l'Europe.
15:04Mais personne, même le rapport Draghi je trouve, a des lacunes de ce point de vue là,
15:07ne cherche pas à régler les dissonances ou l'hétérogénéité des positions
15:11qu'il y a au sein même entre pays européens.
15:13Et ça c'est un vrai sujet, parce que l'Europe on est prêt à faire corps.
15:15Comme quoi par exemple ?
15:17Mais l'Allemagne et la France par exemple, au moment où on fait l'euro, c'est les mêmes pays.
15:20On a une balance commerciale, les deux pays sont excédentaires.
15:23On a la même dette publique, on est à 60%.
15:26On a une balance courante également qui est très très proche.
15:28Quand on regarde 25 ans après, on a une balance commerciale qui est ultra déficitaire,
15:31les Allemands sont très excédentaires.
15:33La position extérieure nette, elle a fait un effet ciseau monumental, c'est pareil sur la dette.
15:36Donc on n'a plus du tout les mêmes intérêts en commun.
15:39Quand vous êtes un pays très déficitaire commercialement par exemple,
15:41vous avez moins peur des droits de douane que l'Allemagne
15:44qui elle est très exposée parce qu'elle génère des excédents importants.
15:46J'ai l'impression qu'on a un pays qui s'est rapproché des Nordics, rigueur,
15:50et puis nous peut-être de ce qu'on appelait à une époque le Club Med.
15:54Même si les pays italiens ont des excédents, notamment commerciaux,
15:57ce que nous on n'est pas malheureusement.
15:58Comment on réconcilie justement ça ?
16:00C'est tout le problème, quand on parle d'Europe de la défense,
16:02est-ce que les Allemands demain sont prêts à jeter des rafales ?
16:05Ça c'est une vraie question, bien sûr qu'il faut l'unité,
16:07mais est-ce que concrètement on est prêt à envoyer des mesures très fortes
16:10pour montrer que chacun fait un pas vers l'autre ?
16:12Pour l'instant on ne le voit pas.
16:14C'est des grandes déclarations de grands leaders européens,
16:17mais ça ne se traduit pas vraiment par des mesures tangibles
16:20qui pourraient redonner un peu de confiance
16:22et montrer que finalement on est quand même unis derrière la même cause
16:25qui aujourd'hui est dramatique.
16:27Et sur Donald Trump et la guerre commerciale, il y a un petit peu deux pans.
16:30Il y a effectivement le risque inflationniste qui est lié à tous les droits de douane
16:33qui pourrait monter et atteindre des niveaux quand même très élevés,
16:36selon ce qu'il fait, on voit bien que c'est très imprévisible.
16:38Et puis il y a l'aspect prix de l'énergie.
16:40Les Etats-Unis veulent quand même déverser du pétrole sur l'ensemble du reste du monde,
16:43notamment en forçant l'OPEP à produire beaucoup, réintégrer la Russie.
16:46Ça, ça pourrait avoir un effet très baissier sur le cours du Brent.
16:49Donc il y a un peu ces deux effets qui vont se jouer d'un point de vue inflation.
16:52Et c'est honnêtement très dur d'arriver à lire dans la politique américaine
16:55ce qu'elle pourra proposer à l'avenir, notamment pour nous Européens.
16:58Oui, et c'est vrai que ça peut même se contredire avec ces tariffs d'un côté,
17:02les barrières douanières, mais aussi faire baisser l'inflation pour les Américains.
17:08C'est ce qui est promis, réduire le déficit, quitte à tailler, on l'a vu dans le vif,
17:12des effectifs de certaines agences.
17:14Hervé Amorda, comment vous regardez cette séquence ?
17:17En tout cas, ce qu'on disait à l'instant, l'Europe, elle doit réagir.
17:21Vous pensez qu'il va y avoir un sursaut ? On peut se remettre d'accord tous ensemble ?
17:25Alors, il y a trois questions très différentes.
17:28Elle doit réagir, oui. Est-ce qu'il va y avoir un sursaut ? Moi, je ne crois pas.
17:31J'espère, j'aimerais. Pourquoi ?
17:34Parce que, d'abord, je pense qu'il y a juste un élément aussi à rappeler
17:38sur les droits de douane et sur l'aspect inflationniste, c'est le dollar.
17:41Le dollar, lui, il s'est déjà apprécié de 7% en termes effectifs,
17:45quand on regarde face à un panier de devises de la BRI.
17:487%, c'est beaucoup.
17:507%, ça veut dire que les droits de douane qu'il faut mettre en face
17:53pour avoir de l'inflation aux États-Unis, et je rappelle que, finalement,
17:56pour que les droits de douane fonctionnent, contrairement à ce que dit Donald Trump
17:59en promettant moins d'inflation, il faut qu'il y ait plus d'inflation.
18:02Parce que s'il n'y a pas plus d'inflation, les biens domestiques ne sont pas plus compétitifs.
18:06S'ils ne sont pas plus compétitifs, on ne ferme pas le déficit commercial
18:10avec les pays en question.
18:12Donc il faut passer par plus d'inflation, en tout cas par une hausse du niveau des prix.
18:16Ce n'est pas vraiment l'inflation, mais c'est une hausse du niveau des prix.
18:19Donc ça, c'est souhaitable. Sauf que, comme le dollar s'est déjà apprécié,
18:22il va falloir beaucoup de droits de douane avant qu'on ait un impact visible
18:26sur l'inflation au niveau des consommateurs.
18:29Et tout ça, c'est sous l'hypothèse, bien sûr, que ces droits de douane
18:32passent à 100% au prix du consommateur final.
18:35Ce qui n'a pas été le cas, par exemple, en 2018.
18:38Sur le sujet de l'inflation, je pense qu'on a d'abord un impact aux Etats-Unis.
18:44S'il doit avoir lieu, il aura d'abord lieu aux Etats-Unis.
18:46Et nous, on pourrait avoir un impact, via la devise, avec un peu plus d'inflation.
18:50Maintenant, le réveil, pour moi, il tient d'abord à l'industrie de la zone euro,
18:54ensuite au secteur des services.
18:56Le seul pays qui connaît une vraie croissance en zone euro,
18:58parmi les grands pays, c'est l'Espagne.
19:00En dehors de l'Espagne, on a quasiment zéro de croissance.
19:03L'année dernière, on avait des JO en France.
19:04Mais si on enlève les JO en France, on n'avait quasiment pas de croissance.
19:07L'Allemagne est quasiment en récession.
19:09Il faut un rebond, finalement, de l'industrie, et donc des politiques industrielles.
19:13Et je pense que le gouvernement, que l'on pourrait avoir d'ici quelques jours en Allemagne,
19:17a bien saisi, s'est bien emparé de ce sujet-là,
19:20et promet d'ailleurs une politique industrielle.
19:22Ça sera dur d'avoir des JO tous les ans, en France, pour s'en sortir.
19:25Après, on était dans une situation quand même assez compliquée.
19:27On a parlé d'inflation.
19:28Monsieur, ça fait lien avec ce qui se passe du côté des banques centrales,
19:31qui essayent plus ou moins de piloter ou de faire atterrir cette inflation autour d'un niveau cible.
19:36On voit que pour les États-Unis, ça va être compliqué d'agir.
19:40Enfin, pour l'instant, ils disent qu'il n'y aura pas d'action,
19:43peut-être pour cette année ou avant la fin de l'année.
19:45Malik Haddouk ?
19:46Non, ce que la banque centrale a dit dans ses minutes hier,
19:50c'est que, bien sûr, pour l'instant, elle se mettait en pause,
19:55parce qu'elle voulait des éléments plus clairs sur la poursuite de la désinflation à venir.
20:00Mais pour autant, je ne pense pas qu'il y ait une inquiétude très marquée
20:03sur une reprise très importante de l'inflation,
20:05à moins qu'on ait, bien sûr, une guerre commerciale
20:08qui soit menée dès le 2 avril par Trump,
20:11avec des hausses de tarifs très importantes, comme il souhaite le faire.
20:14Sachant qu'hier soir, il disait qu'il était prêt aussi
20:18à conclure un accord avec les Chinois.
20:20Donc, il est vraiment imprévisible.
20:22On ne sait pas, effectivement, ce qui va se passer et l'impact sur l'inflation.
20:26Mais c'est vrai que les derniers chiffres aux Etats-Unis,
20:29notamment aujourd'hui sur le fil AFED,
20:31on voit qu'il y a les prix demandés, reçus par les entreprises,
20:35qui sont en hausse.
20:36Donc, ça inquiète un peu.
20:37Mais ce que regarde l'AFED, c'est avant tout le PCE.
20:40Dans les composantes du PCE, on pourrait avoir une bonne surprise
20:43dans les semaines à venir, avec un effet de base
20:45qui jouerait favorablement, avec une stabilisation de ce PCE.
20:48– Le PCE, c'est quoi ? Rappelez-nous.
20:50– C'est l'indicateur de référence de la Banque centrale américaine
20:55qui exclut certaines composantes beaucoup moins volatiles
20:59que les autres dans le panier, par exemple, de l'inflation du CPI.
21:03– D'accord.
21:04– C'est cet indicateur qui fait référence pour la politique monétaire aux Etats-Unis.
21:08Côté inflation, sur la zone euro, on est beaucoup plus, comment dire, confiants,
21:12même s'il y a effectivement les prix des services qui sont restés élevés.
21:16Mais la tendance est plutôt à une désinflation
21:19et à atteindre l'objectif d'ici la fin de l'année.
21:21Même si, encore une fois, on a entendu une dissonance côté allemand,
21:24comme d'habitude.
21:25Voilà, c'est ça qui est fatigant, en fait.
21:28Vous avez un, je ne sais plus lequel, qui avait parlé un jour avant
21:31en disant qu'il y avait des risques sur la croissance,
21:33beaucoup plus important que sur l'inflation.
21:35Et elle, elle sort le lendemain en contredisant, en disant non.
21:38– C'est l'inflation et pas la croissance.
21:40– Mais vous avez vu les taux nominaux remonter assez fortement
21:42suite à cette déclaration.
21:43Je pense que sur la zone euro, le risque inflationniste,
21:46il est beaucoup moins important aujourd'hui que sur les Etats-Unis.
21:50– Oui, Anthony, justement, sur les banques centrales.
21:53– Je rejoins complètement.
21:54Le discours d'Isabelle Schnabel est quand même très difficilement compréhensible.
21:57Elle nous dit, on n'est plus tout sûr que la politique monétaire soit restrictive.
22:00On n'arrive pas à voir de la croissance dans la zone euro.
22:03On a une industrie qui, quand même, souffre énormément
22:05parce que les prix de l'énergie, contrairement à ce que certains pouvaient dire,
22:07ce n'est pas un choc conjoncturel, c'est structurel.
22:09On a une industrie qui perd des parts de marché
22:12et chaque année, ça va être de même si on n'arrive pas à régler ce sujet de prix.
22:15Donc aujourd'hui, maintenir une politique monétaire aussi restrictive,
22:17avec des taux qui remontent parce que ce genre de déclaration
22:20continue de maintenir des taux élevés,
22:22il me semble que c'est quand même particulièrement inapproprié.
22:24Au contraire, on a plutôt des taux d'inflation
22:26qui commencent à revenir même un peu en dessous de la cible.
22:28Alors, probablement que ça peut remonter un petit peu dans les mois à venir,
22:31je pense notamment dans le cas français.
22:33Mais quand même, on n'est plus du tout dans un risque
22:35où on aurait beaucoup d'inflation.
22:36Alors, je comprends bien que le découplage vis-à-vis de la Fed est toujours délicat,
22:39parce qu'on sait très bien que l'euro pourrait en bâtir
22:42et puis il y a toujours cette borne de la parité du dollar face à l'euro
22:45que la BCE ne veut pas franchir.
22:47Mais c'est quand même particulièrement embêtant, me semble-t-il.
22:50Et côté américain, il est clair que la Fed va rester en pause jusqu'alors,
22:53mais on a une économie américaine qui, globalement, tient.
22:56Le consommateur est particulièrement insubmersible jusqu'alors.
22:59C'est très dur de trouver vraiment des signes de ralentissement prononcés.
23:02On trouve des bribes ici et là.
23:04C'est un indicateur qui nous fait dire peut-être que ça y est, ça ralentit.
23:07Dans l'absolu, on est quand même sur une économie
23:09qui probablement va encore battre le consensus cette année.
23:11En tout cas, c'est possible.
23:12Ce n'est pas du tout le cas en zone euro.
23:14Donc, grosse dynamique toujours aux États-Unis
23:16et croissance plutôt faible, voire à tonnes, en zone euro.
23:19Et Mario Draghi parlait du décrochage européen.
23:21On l'accentue encore année après année,
23:23parce qu'on a une politique économique qui n'est probablement pas au rendez-vous.
23:25Et ça, c'est quand même très embêtant.
23:27Est-ce que c'est l'économie ou est-ce que c'est justement d'autres facteurs ?
23:29La démographie, par exemple ?
23:31Le dynamisme, peut-être même l'immigration,
23:34c'est-à-dire des nouvelles forces vives qu'on a peut-être plus.
23:37Est-ce qu'on va suivre la pente du Japon, finalement ?
23:40La démographie, ça compte.
23:41Mais ce sont des facteurs qui sont quand même très sous-jacents.
23:44Autrement dit, ça n'explique pas un décalage brutal.
23:46Depuis le Covid, on a vraiment un décrochage anormal
23:48qui ne s'explique pas à part une amplification de la démographie.
23:52Je pense que c'est plutôt une lame de fond qui pèse sur la croissance potentielle.
23:56Mais le décrochage que l'on a observé,
23:58on en avait déjà connu au moment de la crise de la zone euro.
24:00Depuis, finalement, la crise de 2008,
24:03on est en train de décrocher très fortement des États-Unis.
24:05Et ça pose problème.
24:06Et la politique économique ne se remet quand même pas extraordinairement en cause.
24:09Il y a plein de pays qui pourraient mener des politiques
24:11beaucoup plus pro-compétitivité.
24:13Et là, je nous regarde essentiellement,
24:15l'hexagone pourrait en faire davantage de ce point de vue-là.
24:17C'est intéressant parce que 2008,
24:19même si on n'est pas féru d'économie,
24:21il suffit de regarder la divergence des indices boursiers
24:24avec effectivement une croissance assez mollassonne
24:27du côté de l'Europe et des États-Unis.
24:29Alors portée évidemment par la vague de la tech,
24:32avec ces géants, les 7 ou les 8 magnifiques maintenant,
24:35qui sont absolument gigantesques.
24:37Ce n'est que ça qui explique l'écart de performance
24:39entre les bourses européennes et les bourses américaines.
24:42Si vous excluez les valeurs technologiques,
24:44vous avez la même performance de la bourse US
24:47avec la bourse européenne.
24:49C'est vraiment cet engouement pour ces valeurs technologiques
24:51avec des croissances, bien sûr, spectaculaires.
24:53Mais aujourd'hui, la chance, éventuellement,
24:55peut-être qu'on en parlera de l'Europe,
24:57c'est que cette hégémonie technologique aux US,
24:59je pense, est arrivée à son terme.
25:01Et donc, avec les valorisations qu'on a atteintes,
25:03avec le ralentissement...
25:04Pourquoi à son terme ?
25:05Parce qu'on a des valorisations aujourd'hui
25:07qui sont excessives.
25:08Et pour compenser ces valorisations,
25:10il faudrait des taux de croissance encore plus forts
25:12que l'on a connus.
25:13Aujourd'hui, on s'attend à ce que les croissances
25:15des valeurs technologiques commencent à baisser
25:17et qu'on ait une compensation du côté de la vieille économie
25:20qui reprenne un peu le dessus.
25:23C'est pour ça que...
25:25On peut dire dans le S&P 500,
25:27finalement, les 492 valeurs...
25:29493 ou 492.
25:31Et même aujourd'hui, dans les valeurs technologiques,
25:33vous avez des écarts entre les 7 merveilleuses.
25:35Là, vous avez des écarts de performance aujourd'hui
25:37qui sont assez importants depuis le début de l'année.
25:39Donc, il y a...
25:40Et puis, avec l'affaire DeepSea,
25:42on se rend compte que, voilà,
25:44l'intelligence artificielle va profiter à tout le monde,
25:47pas qu'aux valeurs américaines
25:49et que les gains de productivité
25:51vont toucher un peu le monde entier
25:53à un moindre coût.
25:54Les américains n'ont pas réussi à démontrer
25:56que ce qu'avaient fait des psyches
25:58était entaché de morceaux...
26:00De tricheries.
26:01De tricheries, etc.
26:02Et donc, on regarde aujourd'hui sur Alibaba,
26:04aujourd'hui, les résultats d'Alibaba,
26:06ça aussi, ça fait réfléchir.
26:08Et c'est plutôt un signe positif,
26:10à mon avis, pour la consommation en Chine
26:12et les résultats d'Alibaba dans les semaines à venir.
26:14C'est vrai. Il y a la tech chinoise qui est en grande forme en ce moment,
26:16qui se reprend.
26:17Justement, messieurs, on passe à notre page allocation.
26:20Qu'est-ce qu'on fait dans ces conditions ?
26:22On est toujours sur les actifs risqués.
26:24Où est-ce qu'on commence à sécuriser, là,
26:26quand vous en discutez,
26:28quand on parle d'investissement ?
26:32Avec des lunettes d'économistes, simplement,
26:34et pas de financiers, je suis complètement d'accord.
26:36Quand on regarde les bénéfices par action,
26:38les sociétés technologiques, elles reconvergent
26:40vers les entreprises plus traditionnelles,
26:42donc le fameux SP 493.
26:44A priori, c'est vrai que ça n'explique plus
26:46une espèce de divergence qui pourrait continuer
26:48de s'accroître.
26:49Puis on arrive sur des niveaux de valorisation.
26:51On peut attraper son retard.
26:53Quand on regarde le CAC juste français, par exemple,
26:55on revient près des plus hauts historiques,
26:57alors que pourtant, on n'a quand même pas
26:59une ambiance de politique intérieure
27:01qui est très porteuse.
27:03A priori, on commence à devenir un petit peu plus prudent.
27:06En tout cas, on observe moins ce décalage
27:08de niveau de cherté qui était observé.
27:10Il y a une forme de reconvergence sur les derniers mois
27:12qui comble une partie du gap,
27:14même s'il reste probablement un peu de changement.
27:16C'est vrai que malgré le boulet de cette politique incertaine,
27:18pour toute cette année 2024,
27:20les résultats sont là.
27:22C'est la dichotomie entre la macro et la micro.
27:24C'est que les résultats d'entreprises en Europe,
27:26honnêtement, ils ont été de bonnes factures.
27:28Ils ont surpris à la hausse.
27:30Sur la valorisation relative, c'est vrai, je suis d'accord
27:32qu'on a comblé une partie du gap.
27:34On est revenu à la moyenne historique sur l'Europe.
27:36Mais le gap avec les US, il est encore énorme.
27:38Il y a 40% d'écart.
27:40Je dis que la fin de cette hégémonie technologique
27:44devrait éventuellement profiter à la zone euro.
27:46Puis le redémarrage de la Chine,
27:48auquel je crois parce que les autorités chinoises
27:50sont déterminées à le réussir.
27:52Ils attendent juste la réaction américaine
27:54aux éventuels droits de douane supplémentaires
27:56pour lancer un plan de relance massif
27:58qui va continuer.
28:00Ils ne peuvent pas faire autrement.
28:02Aujourd'hui, les choses se sont stabilisées
28:04sur l'immobilier.
28:06Il faut relancer la confiance de consommateurs.
28:08Ça commence à être fait,
28:10mais il n'y a rien qui a été fait
28:12pour cibler directement le consommateur.
28:14C'est ce qu'il reste à faire.
28:16Lors de la période Covid,
28:18on a donné des chèques aux Etats-Unis,
28:20on a donné des chèques en Europe.
28:22Ça n'a jamais été fait en Chine.
28:24Comment voulez-vous que le consommateur
28:26retrouve la confiance alors qu'il a été
28:28pendant deux ans enfermé chez lui
28:30et qu'il retrouve la confiance comme ça ?
28:32Pour retrouver la confiance,
28:34en plus avec la chute des prix des immobiliers,
28:36sachant que la richesse chinoise
28:38est plutôt concentrée sur l'immobilier
28:40que sur la bourse,
28:42ça ne redonne pas confiance aux consommateurs chinois.
28:44Ce redressement de la Chine éventuelle
28:46va aussi profiter à la zone euro.
28:48On verra si le consommateur convient,
28:50mais les secteurs du luxe
28:52pourraient profiter
28:54de cette embellie chinoise.
28:56On va voir vos allocations
28:58dans un instant
29:00et vos scénarii chez CPRM.
29:02Un petit commentaire à Hervé
29:04sur cette dichotomie
29:06entre...
29:08Ce n'est pas nouveau,
29:10USA, Europe,
29:12mais on a l'impression
29:14qu'on est un peu laissé à la traîne
29:16entre les deux géants, la bipolarisation.
29:18Oui, absolument.
29:20Juste pour rebondir
29:22sur ce qui a été dit sur la Chine,
29:24on attend beaucoup de cette réunion
29:26du Parti Unique du 5 mars.
29:28Ça a été préannoncé, il devrait y avoir des mesures
29:30pour le consommateur.
29:32Aujourd'hui, cette dichotomie,
29:34on la retrouve entre la micro et la macro,
29:36mais c'est encore plus vrai,
29:38c'est encore plus exacerbé en Chine.
29:40On voit des marchés qui réagissent
29:42très différemment de la macro.
29:44La macro a simplement arrêté l'hémorragie aujourd'hui.
29:46On est encore en contraction de crédit,
29:48on est en contraction d'investissement,
29:50le marché de l'immobilier va toujours très mal,
29:52les développeurs vont toujours très mal.
29:54On est quasiment en déflation
29:56et la consommation des ménages
29:58commence tout juste à pointer le bout de son nez.
30:00C'est encore très loin d'être fait
30:02et les mesures du 5 mars,
30:04on les attend beaucoup.
30:06Bien sûr.
30:08On a tendance à anticiper les mouvements
30:10de 6 mois, 12 mois, parfois 18 mois.
30:12Pour avoir un tout petit point de désaccord avec Hervé,
30:14parce qu'on est tout le temps d'accord,
30:16sur la Chine, je suis un tout petit peu plus optimiste.
30:18J'ai le sentiment que du côté de l'immobilier,
30:20on voit que ça touche quand même
30:22le creux de la vague, si je puis dire.
30:24On voit des petites remontées, notamment dans les ventes,
30:26dans les villes les plus dynamiques,
30:28c'est surtout les villes rurales qui patinent toujours.
30:30Du mieux de ce côté-là, le consommateur chinois
30:32commence à être un peu plus au rendez-vous,
30:34on l'a vu sur les dépenses lors des vacances
30:36du nouvel an, ça a eu beaucoup de voyages
30:38et plus d'achats, plus de consommation de services également.
30:40Donc peut-être un peu de mieux à attendre.
30:42Et sur les prix, j'ai une analyse un peu différente,
30:44c'est qu'en Chine, il y a un énorme choc d'offres positif.
30:46L'industrie produit trop par rapport à la demande,
30:48donc les prix mécaniquement reculent.
30:50Certes, la demande n'est pas très alente,
30:52mais c'est plus parce qu'il y a vraiment un choc d'offres
30:54qui est anormalement élevé, et on le voit bien,
30:56elle exporte, elle est capable d'alimenter l'ensemble du reste du monde.
30:58Donc je n'analyserais pas la déflation chinoise,
31:00en tout cas le recul des prix qu'on observe depuis deux ans,
31:02comme une extraordinairement mauvaise santé de la Chine.
31:04Ce n'est pas un signal de santé positif,
31:06mais en tout cas, il est un peu annuancé
31:08compte tenu de la structure particulière
31:10de l'économie chinoise,
31:12qui est un tiers, c'est de l'industrie qu'on a en Chine.
31:14Et on voit cette accélération.
31:16Un tiers de l'industrie avec aussi des volontés,
31:18par exemple sur la voiture électrique,
31:20de prendre des parts de marché.
31:22Sur tous les secteurs, effectivement.
31:24Oui, mais là c'est peut-être,
31:26comme ça circule dans nos rues.
31:28C'est l'automobile, c'est la chimie, c'est la pharma,
31:30c'est sur tous les secteurs, il y a une production
31:32qui est extraordinairement élevée.
31:34Des investissements dans l'industrie manufacturière
31:36qui sont, l'investissement dans l'industrie
31:38est 35% au-dessus de ce qu'il était en 2019.
31:40Donc c'est colossal.
31:42Donc je nuancerais un petit peu en disant,
31:44peut-être vraiment un peu mieux à attendre du côté chinois cette année.
31:46Xi Jinping qui veut faire
31:48Make China Great Again, alors si on vous écoute.
31:50Bon, ça fait longtemps et puis surtout, c'est sur un plan à 50 ans.
31:52C'est ça qui...
31:54qui est plus inquiétant peut-être.
31:56Malika Doux, chez CPR AM,
31:58on a l'habitude de vos scénarii
32:00de marché pour l'année.
32:02Alors des fois il y en a trois, des fois il y en a quatre.
32:04Là, vous allez simplifier les choses.
32:06On a des scénarios annuels et des scénarios mensuels.
32:08Je vais parler des scénarios mensuels.
32:10Il n'y en a que deux actuellement, c'est très simple.
32:12C'est un scénario qu'on probabilise
32:14à hauteur de 60% où les choses se passent bien.
32:16En fait, Trump est moins agressif
32:18qu'anticipé sur sa politique
32:20commerciale, donc les choses se calment
32:22un peu. Dans ce scénario-là,
32:24on voit les taux se stabiliser,
32:26les taux américains se stabiliser,
32:28rebaisser un peu en Europe parce qu'on pense
32:30que la BCE va continuer à baisser ses taux.
32:32On anticipe toujours trois baisses de taux
32:34malgré ce que dit Schnabel, malgré ce que le marché pense.
32:36Parce que la croissance est
32:38à l'arrêt, il faut redynamiser
32:40cette croissance. Et là, c'est un scénario
32:42qui est plutôt favorable au marché européen
32:44qu'au marché américain.
32:46Et dans un scénario
32:48adverse, c'est Trump
32:50qui devient beaucoup plus agressif.
32:52Il met en œuvre sa politique
32:54commerciale agressive
32:56en augmentant les tarifs
32:58et ça, ça entraîne de la réciprocité
33:00de la part de ses partenaires commerciaux.
33:02Et là, c'est le scénario
33:04mauvais pour les marchés actions parce que là,
33:06on a une correction boursière qui se met en place
33:08avec des taux,
33:10par contre, des taux qui vont rebaisser
33:12dans ce cadre-là. Pourquoi les marchés baisseraient ?
33:14Parce qu'on reverrait à la baisse
33:16assez fortement la croissance économique mondiale
33:18mais aussi les bénéfices attendus
33:20pour les entreprises, sachant que
33:22sur 2025, on attend quand même
33:24encore 12 à
33:2610%, plus de 10% aux Etats-Unis
33:28et entre 5 et 7 en Europe.
33:30Donc c'est toujours une croissance positive.
33:32Donc dans notre allocation, on est plutôt
33:34on a réalloué sur l'Europe. Je sais que ça
33:36va faire, va surprendre certaines
33:38personnes mais je pense que l'Europe
33:40est bien placée
33:42hors de la politique.
33:44Une valorisation qui est
33:46plus attractive, des bénéfices qui sont
33:48bien orientés,
33:52une situation économique qui
33:54pourrait s'améliorer, assez stabilisée
33:56mais qui pourrait s'améliorer
33:58avec l'aide de la Banque centrale
34:00et la surprise
34:02éventuellement allemande
34:04et le rebond de la Chine.
34:06Finalement, tout ce qui a été joué
34:08ce dernier mois, puisqu'on a vu que les indices
34:10sont déjà à plus de 10-12%
34:12Je parle en relatif
34:14par rapport aux Etats-Unis.
34:16Donc 60% le scénario quand même
34:18moins agressif, 65%
34:20et 35% le scénario adverse.
34:22Qu'est-ce que vous en pensez messieurs
34:24sur ces différences ?
34:26C'est vrai que
34:28sur ce rôle de Trump, on a l'impression
34:30que c'est un peu le maître à jouer en ce moment
34:32sur l'économie et donc sur les marchés.
34:34Nous on a des prévisions assez moyennes
34:36si je puis dire, c'est-à-dire qu'on ne croit pas au scénario
34:38boucle d'or mais on ne croit pas au scénario du pire non plus.
34:40Donc on pense que Donald Trump mettra des tarifs
34:42mais que ce ne sera pas non plus à des niveaux
34:44extraordinairement pénalisants, d'autant qu'il y a une capacité
34:46notamment parce que c'est la Chine, le grand producteur de produits
34:48manufacturiers peut utiliser des systèmes
34:50de trade diversion en passant par d'autres pays
34:52donc ça atténuera un peu l'effet. A la fin on pense que ça coûtera
34:54un peu la croissance, ça mettra la politique monétaire
34:56un peu en pause, en tout cas ponctuellement
34:58par rapport à ce qui était pricé avant, mais on finira par
35:00aller sur des baisses de taux.
35:02Donc ça sera un peu coûteux pour la croissance mais on ne pense pas
35:04au cataclysme non plus à ce stade. Mais encore une fois
35:06notre cavéate, toujours la première, c'est que
35:08c'est imprévisible à l'heure actuelle et que ça peut partir
35:10très rapidement dans un sens comme dans l'autre
35:12donc il y a vraiment une incertitude très marquée.
35:14Hervé Armandin, on sait, Chine, c'est vrai
35:16à lire, à décrypter ce personnage
35:18quand même qui est Donald Trump
35:20alors il y a une petite lecture
35:22qui nous aide puisqu'il a fait un bouquin
35:24dans les années 70, c'est l'art du deal, le deal maker
35:26avec quelqu'un, c'est vrai, qui tape très fort du point
35:28sous la table, qui crie très fort et puis finalement
35:30on l'a vu sur les tarifs, qui sait aussi
35:32en user, voire en abuser
35:34et qui passe des deals, même avec la Chine
35:36récemment on a l'impression que ça le dégèle un petit peu
35:38la dévaluation malgré ses protestations
35:40on se souvient du candidat Trump qui était très très
35:42extrêmement récupérant
35:44Oui absolument, il nous a
35:46beaucoup surpris depuis son investiture parce qu'il est
35:48beaucoup moins vocal
35:50qu'il l'était en 2016, beaucoup moins
35:52agressif qu'il l'était en 2016
35:54et puis surtout, et là c'est assez surprenant
35:56même sur le site de la Maison Blanche
35:58quand on regarde les droits de douane annoncés
36:00c'est écrit que c'est une tactique de négociation
36:02c'est écrit que ça avait fonctionné
36:04en 2018 et donc
36:06c'est quelque chose à renouveler
36:08Il y a le mode d'emploi c'est ça ?
36:10Exactement, et c'est très surprenant
36:12puisque en 2016 c'était présenté comme
36:14du vol finalement de la part des Chinois
36:16on avait un déficit de la balance commerciale
36:18donc les Etats-Unis étaient volés
36:20aujourd'hui non, aujourd'hui c'est écrit
36:22que c'est une manière de négocier
36:24donc oui le personnage a un petit peu changé
36:26moi ce qui fait
36:28que finalement je ne m'inquiète pas c'est les autres
36:30mesures en dehors de la guerre commerciale
36:32c'est à dire la baisse
36:34des impôts et une première mesure
36:36a été passée auprès de la Chambre des Représentants
36:38pour étendre le TCGA
36:40le Tax Cut and Jobs Act de 2017
36:42donc ça c'est une mesure très importante
36:44alors oui ça va creuser le déficit et ça va augmenter
36:46la dette mais c'est une mesure très importante
36:48pour soutenir le pouvoir d'achat
36:50et puis l'autre élément c'est la partie sur l'immigration
36:52et on voit que là aussi il a été assez sérieux
36:54dans ses promesses de campagne
36:56et ça globalement c'est plutôt inflationniste
36:58alors l'économie est au plein emploi
37:00donc effectivement les impacts vont être
37:02au début vont mettre du temps à se matérialiser
37:04mais tout ça ce sont des choses
37:06qui vont soutenir aussi l'activité américaine
37:08et puis la dernière chose
37:10si je devais tirer une leçon de 2016
37:12c'est que la métrique principale
37:14de succès de Donald Trump c'est le S&P 500
37:16et ça globalement
37:18la métrique principale ?
37:20oui, on voyait bien qu'à chaque fois que le S&P
37:22décrochait de 5%
37:24sur quelques semaines, il y avait une réaction
37:26de Donald Trump, il y avait un tweet de Donald Trump
37:28c'était le média principal
37:30et il y avait une réaction de Donald Trump pour remédier à ça
37:32la liste d'exclusion sur la guerre commerciale
37:34elle vient de là, elle vient du fait que le S&P
37:36souffrait et donc les entreprises
37:38ont formé des lobbies pour dire
37:40non, excluer nos produits, non on ne peut pas
37:42et donc voilà, moi c'est un peu l'élément
37:44qui me rassure sur le fait que ça ne peut pas être catastrophique
37:46mais bon, ensuite un accident peut
37:48arriver mais voilà, ces intentions sont là
37:50c'est vrai que Donald Trump et l'ensemble de son board
37:52entre milliardaires, on regarde un petit peu ce qui se passe
37:54sur le marché, au moins ils ont cette connaissance
37:56là et ils peuvent y faire attention
37:58c'est vrai que vous réfléchissez justement à ça, c'est vrai, à S&P500
38:00c'est une métrix, la métrix de Donald Trump
38:02sa boussole
38:04c'est tout à fait vrai, Donald Trump c'est un pro-business
38:06c'est le business avant tout, donc il regardera
38:08la réaction de la bourse
38:10à toutes les mesures qu'il prendra
38:12mais on n'est pas à l'abri de déclarations
38:14et d'un accident, bien entendu
38:16mais il essaiera de corriger le tir à chaque fois
38:18oui, ça c'est évident
38:20sa première présidence, c'était vraiment ça
38:22donc oui, c'est un pro-business
38:24il le restera
38:26il reste dans ses bottes en tout cas
38:28avec The Apprentice
38:30le point très marquant pour rejoindre ce que dit Hervé
38:32c'est que les tarifs douaniers c'est un moyen
38:34et jamais une fin chez Donald Trump, c'est vraiment l'objectif
38:36il sait très bien que ça ne servira pas
38:38à la réindustration américaine ou que très marginalement
38:40les américains ne vont pas se mettre à fabriquer de l'aluminium
38:42de l'acier, des voitures à grande échelle
38:44pour servir le marché domestique, donc c'est vraiment un moyen
38:46de négociation, et l'autre point frappant
38:48c'est le caractère très désintermédié maintenant
38:50de Donald Trump, les pays interagissent directement
38:52avec les Etats-Unis, il n'y a plus d'OMC
38:54il n'y a plus d'organisation à travers lesquelles
38:56on se regroupe pour discuter autour d'une même table
38:58chacun vient s'adresser aux Etats-Unis avec
39:00ses demandes et son niveau de négociation
39:02mais il y a une grande désintermédiation
39:04mais qui est assez frayante, parce qu'on a le sentiment que les règles du jeu
39:06mondial et d'équité sont quand même
39:08grandement bouleversées. Est-ce qu'ils n'avaient pas déjà
39:10un petit peu quitté l'OMC ?
39:12Alors complètement, mais avec cette ampleur-là
39:14et ce niveau quand même
39:16de s'adresser directement
39:18à des pays, c'est vraiment une première
39:20et ça n'est pas forcément
39:22qu'une bonne chose, en tout cas à long terme
39:24on peut se poser des questions de la pérennité d'une telle
39:26manière d'interagir entre grandes puissances.
39:28Oui, en tout cas c'est vrai qu'il redistribue
39:30les cartes, vous avez parlé des intermédiaisons
39:32c'est tout à fait ça, on a l'impression que c'est vraiment
39:34il concentre toutes les décisions.
39:36Est-ce qu'il y a quand même des contrepoids, des contrefeux ?
39:38On voit qu'il y a certains juges qui
39:40essaient quand même de résister, notamment
39:42à l'offensive du Doge
39:44le bureau spécial d'Elon Musk
39:46vous suivez ça ?
39:48Harvey ?
39:50Oui absolument, moi je ne vois pas de
39:52vrai contre-pouvoir véritablement
39:54et justement le fait que
39:56le Doge ait autant de liberté
39:58et autant d'accès aussi auprès de la Fed
40:00ils ont déjà commencé à fermer
40:02dans les faits des agences
40:04des agences fédérales qui
40:06venaient contrôler finalement les défaillances
40:08des consommateurs américains sur les prêts
40:10donc c'était quelque chose d'assez fondateur
40:12donc aujourd'hui il n'y a plus cette police-là
40:14donc les épargnants
40:16américains n'ont plus cette protection-là
40:18quelque part
40:20pour moi c'est peut-être anecdotique
40:22mais ça montre finalement
40:24la portée et l'ampleur
40:26de la mission du Doge
40:28et donc à partir du moment où le Doge a cette mission-là
40:30et c'est très nouveau, très récent
40:32et en plus les personnes qui y travaillent sont très jeunes
40:34donc ils ont une crédibilité aussi à démontrer
40:36ça montre qu'il n'y a pas vraiment
40:38de contre-pouvoir et donc évidemment il y aura des procès
40:40évidemment il y aura des challenges
40:42et des recours en justice
40:44mais j'ai l'impression que globalement
40:46ça se passe quand même.
40:48Et ce qui est embêtant c'est que si on enlève ce genre de garde-fous
40:50ça peut nous proposer
40:52une prochaine crise
40:54on sait notamment subprime
40:56c'est ce qu'on avait déploré
40:58quand on a fait le post-mortem en 2008
41:00voilà ce qu'on pouvait dire en tout cas pour ce soir
41:02sur cette planète finance
41:04et ce Donald Trump qui agite
41:06en tout cas les marchés
41:08tous les jours on peut le dire. Merci Malika Douk
41:10CPRM, Anthony Moret
41:12La Vidalie, Rex&Code
41:14et Hervé Amorda de Pro-BTP
41:16Finance. Dans un instant
41:18et dans le dernier quart d'heure on va s'intéresser
41:20aux villes intelligentes. A tout de suite.