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Jeudi 20 février 2025, SMART BOURSE reçoit Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management) , Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM) , Hervé Amourda (Économiste, ProBTP Finance) et Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode)

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00:00Bonsoir, bienvenue à tous, je suis ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Smart Bourse.
00:12Vous le savez, tous les soirs, pendant une heure, on fait le point complet sur l'actualité des marchés,
00:16tout ce qui s'est passé sur la planète finance et comment réfléchir peut-être à votre allocation d'actifs et à votre portefeuille.
00:23On regarde du côté, dans un instant, des infos du jour.
00:26Ça sera avec Pauline Grattel, puis sur Planète Marché, on va s'intéresser aux retraites ce soir.
00:32Que se passe-t-il en France ? Le déficit risque de déraper.
00:35On prévoit 30 milliards d'euros de dérapage d'ici à 2045.
00:39On parle évidemment toujours de la guerre commerciale, la guerre tout court d'ailleurs.
00:44Trump qui se positionne. Et puis, politique, économie.
00:48On voit que les Etats-Unis de plus en plus font cavalier seul.
00:50Jusqu'à quand est-ce que l'Europe peut réagir dans ces conditions ?
00:53Vous verrez, sur le plateau, il y a des avis très tranchés.
00:55Enfin, et puis c'est l'actu du week-end, c'est en élection en Allemagne, un tournant pour l'Europe.
01:00Enfin, on partera des marchés avec, dans ce contexte, que peut-on faire sur ces marchés ?
01:06Les actions européennes, est-ce qu'elles sont à leur prix ?
01:08Est-ce que toutes les bonnes nouvelles ne sont pas déjà dans les cours ?
01:11Les US qui publient toujours de solides publications.
01:15On verra dans quoi on peut investir.
01:17Tiens, si on a le temps, on regardera aussi du côté de l'Argentine,
01:20où il y a un petit crypto-gate du côté de Javier Millei.
01:23Et puis, dans le dernier quart d'heure, on s'intéressera aux villes intelligentes,
01:26les Smart Cities, Smart Bourse. C'est parti !
01:40Et on démarre, comme d'habitude, tout de suite avec les infos du jour, avec Pauline Grattel.
01:44Bonsoir Pauline.
01:45Bonsoir.
01:46Alors, les résultats en série, on va voir ça dans un instant.
01:49Que s'est-il passé aujourd'hui sur les marchés financiers ?
01:51Les indices européens évoluent aujourd'hui en ordre dispersé.
01:54Le CAC 40 tourne autour de 8100 points tiraillés entre Schneider Electric
01:58en forte hausse après ses résultats et Carrefour en forte baisse après sa publication.
02:02On y reviendra dans un instant.
02:04Côté américain, les indices ouvrent en repli.
02:06Oui, aux US d'ailleurs, on a pris connaissance des minutes de la Fed hier soir.
02:10Oui, la Fed avait opté pour un statu quo lors de sa dernière réunion.
02:13Le compte-rendu confirme la prudence de la Fed dans un contexte d'incertitude
02:17sur les conséquences inflationnistes que pourraient avoir les droits de douane
02:21évoqués par Donald Trump.
02:22Dans ce contexte, la pause de la Fed pourrait être de longue durée.
02:25Très longue durée, peut-être pas de baisse en 2025, on verra ça.
02:29Les réactions, justement, sur le marché obligataire ?
02:31Le rendement américain à 10 ans s'établit à 4,5% environ.
02:34En Europe, le 10 ans allemand est stable autour de 2,55%.
02:38A noter, l'or atteint un nouveau plus haut à 2 970 dollars l'an.
02:42C'est touche ainsi du doigt le seuil des 3000 dollars.
02:45Sur le marché d'échange, l'euro-dollar est stable à 1,0430.
02:48Au Japon, le yen est porté par le pari d'une hausse des taux de la Banque du Japon
02:52et atteint un plus haut de 2 mois face au dollar.
02:54On le disait, du côté des résultats, la journée a été chargée
02:58avec Schneider Electric qui électrise le CAC 40.
03:01Oui, Schneider fait état de résultats annuels historiques supérieurs aux attentes.
03:05Le bénéfice net record s'établit à plus de 4 milliards d'euros,
03:09en hausse de 7% dopé par une forte performance opérationnelle.
03:13Schneider revoit à la hausse ses objectifs et vise une croissance supérieure
03:16à celle de ses rivaux européens en 2025.
03:19Le titre bondit de plus de 6% au cours de la séance.
03:22Et en revanche, le gadin du jour, c'est pour Carrefour.
03:25La publication annuelle de Carrefour est directement sanctionnée.
03:27Le titre plonge de 10% et finit bon dernier du CAC aujourd'hui,
03:31au plus bas depuis le Covid.
03:33Le groupe fait état de résultats inférieurs aux attentes.
03:35Le bénéfice net est divisé par plus de 2 à 720 millions d'euros en 2024.
03:40Enfin, les prévisions de Carrefour pour 2025 sont jugées décevantes.
03:44Oui, autre petite déception, c'est du côté d'Airbus.
03:46Oui, le bénéfice net progresse pourtant de 12% en 2024 à plus de 4 milliards d'euros.
03:51Pour 2025, Airbus prévoit de livrer 820 avions commerciaux contre 766 l'an dernier.
03:57Mais selon les analystes, les prévisions restent trop prudentes.
04:00Airbus fait toutefois bien mieux que son concurrent historique Boeing,
04:03qui a enregistré une perte nette abyssale de presque 12 milliards de dollars,
04:07pénalisé par la grève des employés et par les deux crashes des 737 MAX.
04:11On a également dans l'automobile Renault qui déçoit.
04:14Oui, le groupe réalise un chiffre d'affaires en hausse de 7,6%.
04:17Le bénéfice opérationnel, lui, progresse de 3,5%.
04:21C'est un record et c'est supérieur aux attentes.
04:24Mais le groupe a déclaré que le durcissement des règles européennes sur le CO2
04:27pèsera sur sa marge en 2025.
04:29À Wall Street, c'est Walmart qui publie et qui est sanctionné ?
04:32Oui, Walmart fait état de résultats légèrement supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre.
04:37Les revenus progressent de plus de 4% en glissement annuel
04:40et le bénéfice net s'établit à plus de 5 milliards de dollars.
04:44Ce sont les prévisions qui sont jugées décevantes pour 2026
04:47dans un contexte de ralentissement de la demande et d'inflation persistante.
04:51Le titre ouvre en repli de 6% à Wall Street.
04:54Du côté de la Chine, c'est Alibaba qui surprend avec ses résultats.
04:57Oui, le groupe chinois fait état de bénéfices supérieurs aux attentes
05:00et d'une croissance solide dans le cloud et l'IA pour le troisième trimestre fiscal.
05:04Les revenus progressent de 8% en glissement annuel
05:07à 38,5 milliards de dollars dopés par des fortes ventes de fin d'année.
05:11Le titre évolue en hausse de 10%.
05:14Enfin Pauline, on s'intéresse à l'agenda de demain.
05:16Oui, demain ce sera une journée d'échéance sur les marchés
05:19avec l'arrivée à expiration de plusieurs produits dérivés.
05:22La séance de demain sera arrithmée par la sortie de plusieurs PMI préliminaires
05:25en zone euro et aux Etats-Unis pour février.
05:29Du côté des résultats, Air Liquide publiera ses comptes.
05:31Oui, journée des trois sorcières demain, peut-être des quatre,
05:33on verra ça avec nos experts demain à vendredi.
05:36Merci Pauline, à tout de suite, on passe à la planète marché.
05:41Ce que se passe-t-il sur la planète marché ?
05:51On va décrypter tout ça avec nos trois experts,
05:53comme d'habitude, tous les soirs.
05:55On est ravi d'accueillir Malik Haddouk.
05:56Bonsoir Malik, vous êtes directeur de la gestion diversifiée chez CPRAM.
06:00Bienvenue à vous.
06:01Voilà, CPRAM, spécialiste notamment des actions ou de la gestion thématique.
06:07Et ça se passe très bien avec une diversification récemment
06:09sur une nouvelle venue, c'est l'intelligence artificielle.
06:13C'est un fonds qui cartonne depuis quelques mois.
06:15Exactement.
06:15Vous surfez sur la vague, c'est bien.
06:18À vos côtés, Anthony Morlet, la vie d'Ali.
06:20Bonsoir Anthony.
06:21Bonsoir Fabrice.
06:22Vous êtes économiste, Paul, macroéconomie, conjoncture chez Rex&Code.
06:25Voilà, vous êtes venu avec vos publications sous le bras, non ?
06:28Parce qu'il y en a de nombreuses.
06:29Complètement, la macroéconomie est très agitée en ce moment.
06:32Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, peut-être Rex&Code,
06:33c'est un institut qui soutient le développement des entreprises françaises.
06:37Donc on regarde un petit peu tous les sujets qui ont attrait à l'environnement économique
06:41et on publie sur un large spectre qui vont de la politique économique à la macro,
06:44même au climat, comment amener à la fois la transition et la croissance.
06:49Voilà, des beaux sujets.
06:50Oui, et puis elles ont besoin de votre soutien, les entreprises.
06:52On essaie de faire le maximum.
06:54Enfin, Hervé Amorda, bienvenue à vous.
06:56Vous êtes économiste chez Pro-BTP Finance.
06:59Un petit mot justement de Pro-BTP Finance.
07:01Alors, on est une société de gestion adossée à un groupe de protection sociale
07:05qui est le groupe Pro-BTP, qui s'occupe de la prévoyance et de l'assurance complémentaire
07:08de 97%, je crois, des travailleurs du BTP.
07:12Très bien. Gros secteur.
07:13Un peu en difficulté, peut-être, avec l'immobilier qui souffre.
07:16En difficulté, oui. Depuis la hausse des taux, oui.
07:17Et néanmoins, c'est les grands sujets du jour.
07:19Mesdames et Messieurs, je vous propose de commencer tout de suite
07:21avec un sujet qui revient sur le devant de la scène.
07:24C'est le sujet des retraites.
07:26On nous annonce, le rapport de la Cour des comptes est tombé.
07:31Voilà, on serait de nouveau en déficit.
07:33Chargée par l'exécutif de faire le point sur la situation financière du système des retraites,
07:38la Cour des comptes prévoit une nette dégradation malgré la réforme de 2023,
07:42qui déjà, elle, est un peu en suspens.
07:45Après une période de stabilité, alors, dit-on, jusqu'en 2030,
07:48le déficit devrait plonger pour atteindre 15 milliards d'euros.
07:511, inflation en 2035, puis autour de 30 milliards en 2045.
07:55Alors, ça tombe bien, on a des économistes autour de cette table.
07:57Messieurs, cette dégradation, on sait que l'équilibre est fragile,
08:02qu'il n'y aura pas assez d'actifs pour les inactifs de demain.
08:05Donc, je pense qu'en 2035, 2045, en tout cas,
08:08on ne sera peut-être plus trop en activité,
08:10en tout cas pour les plus âgés sur cette table.
08:13Comment on fait pour, voilà, qu'est-ce que ça nous dit de cette situation ?
08:17Est-ce que ça va de nouveau remettre les gens dans la rue ?
08:21Vous qui avez l'habitude, Anthony, d'analyser les chiffres,
08:25là, on voit cette nette dégradation, ce dérapage, une fois de plus.
08:28Complètement. Est-ce que la situation, elle était prévisible ?
08:31Honnêtement, oui. Pourquoi ?
08:32Parce que les scénarios étaient assis sur des hypothèses de croissance
08:35et de productivité qui apparaissaient aux yeux du consensus économiste irréaliste.
08:39On avait des gains de productivité qui étaient prévus extrêmement élevés,
08:43de l'ordre de 1% par an.
08:44Il faut avoir en tête qu'en France, on ne fait plus de gains de productivité depuis 5 ans.
08:47Donc, forcément, ça vous fait des rentrées en moins.
08:49Un scénario de croissance également plutôt allant.
08:51Donc, à la fin, il est certain que si on cale un scénario,
08:54notamment d'équilibre du régime des retraites sur une macroéconomie
08:58qui est beaucoup plus allante que ce que la majorité des experts pouvaient prévoir,
09:01inévitablement, on est surpris à la baisse.
09:04Les hypothèses retenues par le COR, le Conseil d'orientation des retraites,
09:06avaient été revues au moment où Gilles Berset a pris la présidence
09:09en étant plus prudent, justement, sur la productivité.
09:11Mais on reste encore à des niveaux.
09:14Donc là, il y a 0,7% en scénario médian qui est retenu sur la prévision de productivité.
09:18C'est très élevé. Aujourd'hui, on ne fait toujours quasiment pas de gains de productivité
09:22dans l'économie française.
09:23Et puis, il faut être très honnête, on a besoin d'une réforme des retraites
09:26et qui doit avoir, il me semble, deux jambes.
09:27C'est demander un effort aux actifs supplémentaires.
09:29Donc, il est évident qu'il va falloir travailler un peu plus longtemps, plus d'heures,
09:32mais également regarder le poids des retraites dans le PIB,
09:34qui est beaucoup plus élevé en France qu'ailleurs chez nos partenaires européens.
09:38Et on a un sujet de niveau des pensions, me semble-t-il, en France.
09:41Et voilà, il faut créer une forme de deal.
09:43On demande un peu plus aux actifs, mais on demande aussi un effort aux retraités actuels.
09:46– Oui, même si on revient un peu sur ce contrat, ce n'est pas très sympa.
09:50Pardonnez-moi, Anthony, mais c'est vrai que vous venez de dire
09:53qu'on a peut-être des hypothèses plus élevées,
09:54mais ces gens-là sont économistes, comme vous, peut-être encore plus chevronnés.
09:58Et pourtant, ces hypothèses, on les connaît.
10:00Quand on discute, effectivement, sur ce plateau comme ailleurs,
10:02on se dit, mais quand même, ces hypothèses sont irréalistes quelque part.
10:05Comment ça se fait que vous qui êtes dans le Serail, quelque part,
10:08vous discutez entre économistes,
10:10on ait des hypothèses qui sont comme ça, un petit peu aberrantes.
10:13On rechausse les lunettes roses quand on fait ces analyses et ces prévisions.
10:19Qu'est-ce que vous en pensez, Hervé Amorda ?
10:20– Alors, effectivement, moi, je suis entièrement d'accord,
10:22les hypothèses de productivité sont très fortes.
10:24Et même le 0,7, d'ailleurs, est extrêmement élevé.
10:27Anthony l'a souligné, on ne fait pas de gain de productivité depuis 5 ans.
10:31Si on essaye de regarder la productivité apparente du travail,
10:35ou même la productivité globale des facteurs,
10:37on est vraiment entre 0 et 0,5.
10:39Donc, même dans un cadre structurel où tout irait bien,
10:42ces hypothèses-là paraissent, effectivement, très élevées.
10:45Maintenant, quand on regarde le rapport du corps,
10:48ce qui pèse beaucoup, c'est le vieillissement de la population.
10:51Donc, à la limite, les gains de productivité que l'on a,
10:54ou la croissance potentielle que l'on peut avoir,
10:56finalement, on a un facteur démographique qui l'emporte
10:59et qui pèse le plus possible sur ce rapport.
11:02Moi, je voudrais juste dire que ce rapport du corps,
11:04il n'est pas totalement consensuel.
11:06Quand on regarde le travail effectué par la Commission européenne,
11:09un travail, j'allais dire, de même ampleur,
11:12même peut-être un peu plus large puisqu'il couvre tous les pays européens.
11:16Il étudie la soutenabilité de la dette européenne.
11:19Celui-ci nous dit que, finalement, la France,
11:21le coût, finalement, du vieillissement pour la France,
11:24il est moindre par rapport à nos voisins européens.
11:26Pourquoi ? Parce que le vieillissement, on le subit dès aujourd'hui.
11:28Et donc, ce n'est pas une nouveauté que l'on aura dans le futur.
11:31C'est déjà une charge que l'on traîne dès à présent.
11:33Alors que pour l'Allemagne, ça va être une charge beaucoup plus importante
11:36à partir de 2030, par exemple.
11:37Donc, eux ont un vrai sujet à adresser
11:40auquel, nous, on peut déjà, finalement, faire face.
11:43Dans le rapport du corps, il y a deux éléments intéressants.
11:45Et c'est les leviers dont parlait Anthony.
11:47C'est, évidemment, augmenter l'âge de départ légal à la retraite.
11:51Plus un an, le corps nous dit que ça fait à peu près 8 milliards d'euros de gains.
11:55Donc, là, on est sur ce déficit de 30 milliards en 2045.
11:58Donc, on gagnerait 8 milliards.
11:59On gagnerait sensiblement la même chose avec un an de plus.
12:03Si on parle de la durée de cotisation, cette fois-ci.
12:06Donc, si on rajoute un an de plus, là aussi, de cotisation,
12:09on est, je crois, à 7,5 milliards d'économies sur le système.
12:13Donc, on fait la moitié du chemin.
12:14Comment est-ce qu'on fait l'autre moitié du chemin ?
12:16C'est là que, effectivement, notre système de retraite, peut-être,
12:19mérite d'être repensé.
12:21Donc, la retraite par capitalisation.
12:23Mais ça, la loi Pacte et les gouvernements précédents
12:26avaient déjà un petit peu mis un pied dedans.
12:28Et c'est inévitable, évidemment.
12:29Donc, tout le système d'assurance et de retraite complémentaire
12:33va devoir jouer un rôle et un rôle clé sur ce sujet.
12:36Moi, ce que je voudrais juste dire, c'est que
12:38si on prend un tout petit peu de hauteur sur ce sujet-là des finances publiques.
12:42Bon, la France a des mauvaises finances publiques depuis très longtemps
12:45et c'est très grave depuis 2014.
12:47Mais, en tout cas, c'est un sujet de longue haleine.
12:50Et ça pèse sur notre économie et sur notre compétitivité.
12:52Ça pèse très fortement.
12:53La charge de la dette est très importante et nous empêche, en plus,
12:56de faire des investissements nécessaires dans la transition digitale,
12:59dans la transition climatique et dans tous les défis.
13:01Et même la défense, on en parlera peut-être aujourd'hui.
13:04Ça nous empêche, finalement, ces dépenses absolument importantes.
13:08Mais quand on regarde au niveau global,
13:10finalement, la France est un des plus mauvais pays en termes de finances publiques.
13:13Et une manière de l'améliorer, finalement, ce serait d'avoir un peu plus d'épargne.
13:17Donc, évidemment, retraite par capitalisation, ça veut dire plus d'épargne.
13:20Parce que ça veut dire que chacun...
13:21Plus d'épargne alors qu'on est déjà parmi les fourmis de l'Europe
13:24avec nos 18, 17, 18 % d'épargne.
13:27Alors, on est parmi les fourmis de l'Europe sur l'épargne financière des ménages.
13:30D'accord.
13:30Ça, c'est vrai.
13:31On a une épargne abondante de 3 000 milliards de dollars,
13:33je crois, selon la Fédération bancaire.
13:35Donc, c'est un chiffre astronomique.
13:36En revanche, quand vous regardez l'épargne nette de l'économie française,
13:40finalement, une autre manière de le voir, c'est de regarder la balance courante.
13:43Elle est négative.
13:43On est un des rares pays à avoir une balance courante négative.
13:46D'accord.
13:46Donc, finalement, pour régler le problème,
13:48il faudra avoir une balance courante positive.
13:50Et pour avoir une balance courante positive,
13:51il faut améliorer la compétitivité des entreprises.
13:53Donc, ça peut paraître être des sujets très éloignés.
13:56Moi, je pense que si on adresse, justement, la compétitivité des entreprises,
13:59on règle aussi une partie du problème des finances publiques.
14:01D'accord.
14:01Malik Haddouk sur ce sujet.
14:03Je ne veux rien rajouter de plus à ce qu'on dit les spécialistes à ce sujet.
14:07C'est le problème de la démographie qui a été mentionné.
14:10Bien sûr, le vieillissement de la population.
14:11Et puis, l'impact que ça pourrait avoir sur les taux en France
14:16et sur la solidité financière de la France.
14:19C'est le point important, je pense, qui est en jeu aujourd'hui.
14:23Moi, je voulais faire le lien, surtout, avec ce qui a été dit,
14:24la retraite par capitalisation.
14:27Quand on voit, effectivement, l'épargne financière des ménages,
14:30pour le coup, abondante, d'un côté.
14:32De l'autre côté, on a, et permettez-moi de vous féliciter,
14:35parmi les meilleurs gérants du monde, en tout cas,
14:37c'est reconnu, notre industrie de l'asset management en France.
14:40On se dit, mais c'est dommage que, finalement, ça ne se rencontre pas
14:43et qu'on n'ait pas plus d'argent au travail, finalement,
14:46plutôt que ça soit sur des obligations d'État.
14:51Oui, mais c'est un sujet qui dure depuis assez longtemps maintenant,
14:54même si, aujourd'hui, il y a eu une ravalorisation de cet aspect-là.
14:59Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, l'épargne financière,
15:02comme elle a été mentionnée, elle est abondante,
15:05mais il y a un manque de compétitivité et un manque de productivité
15:08qui pèsent, aujourd'hui, sur l'économie française.
15:11C'est ça qui explique un peu ce décalage.
15:13Oui, d'autant que, dès qu'on veut le sortir,
15:15c'est vrai que peut-être tout le monde dans la rue sur cette année a rattrapé.
15:18Ce qui est très amusant, Tony, c'est que la plupart des travailleurs français
15:21ont le sentiment d'être dans un régime par capitalisation.
15:24Quand vous les interrogez, ils vous disent ce qu'ils cotisent
15:27et qu'on leur redonne à la retraite ce qu'ils ont cotisé,
15:29comme si on était précisément dans un endroit où on place l'argent
15:32et ensuite, ils nous le faisaient rétribuer par la suite.
15:33Ce n'est pas du tout le cas.
15:34Les travailleurs actuels payent les retraites des retraités d'aujourd'hui.
15:37Et donc, il y a même un problème de compréhension globale,
15:40si je puis dire, du système, qui est qu'on est par répartition,
15:42mais la plupart des Français ont le sentiment d'être par capi implicitement.
15:45Et donc, là, il faudrait quand même réussir à réaligner les deux,
15:48à la fois la compréhension de la population et le régime que l'on a,
15:51parce que sinon, ça crée vraiment des gros problèmes.
15:54Et puis, le dernier point que je voulais mentionner,
15:56c'était pour revenir très rapidement sur le défi du régime des retraites,
15:59on observe sur les retraites ce qu'on observe sur le déficit global du pays,
16:02c'est qu'on a toujours un manque de prudence sur les hypothèses que l'on fait.
16:06Et en étant toujours sur le haut de fourchette en termes de recettes,
16:08en termes de croissance, on s'expose en permanence à être déçu
16:12et donc à creuser davantage le déficit.
16:13Il me semble qu'il faudrait être beaucoup plus prudent
16:15dans les hypothèses que l'on fait.
16:17Et là, ça nous donnerait des marges de manœuvre et on atteindrait nos objectifs.
16:20Bon, alors, on compte sur vous, messieurs les économistes,
16:22pour en parler à vos homologues et dire,
16:23bon, attendez, attention, soyons sérieux
16:26et reprenons des hypothèses peut-être plus réalistes.
16:28Allez, on tourne la page française pour s'intéresser à ce qui se passe dans le monde.
16:33Guerre, que ce soit guerre commerciale ou guerre tout court,
16:36on voit que les États-Unis sont en train de faire un cavalier seul.
16:39Comment vous voyez, Hervé Amorda, je commence par vous,
16:42justement, cette séquence inédite ?
16:45C'est vrai qu'on parle de Trump quasi tous les jours.
16:48On a l'impression qu'il l'a déjà depuis des mois,
16:50alors que ça ne fait finalement que quelques semaines.
16:52Oui, absolument.
16:53Alors, sur le sujet que vous évoquiez sur la guerre en Ukraine
16:56et le fait que, finalement, l'Europe soit le grand absent,
16:59après l'Ukraine, évidemment.
17:00Pas le grand absent, surtout le pas invité à la table, on a l'impression.
17:04Oui, absolument, mais je pense que c'est plus à chercher du côté des Européens
17:08plutôt que d'une trop grande présence ou trop forte présence de Donald Trump.
17:13Finalement, il n'a pas forcé le trait, il n'a pas eu à faire de grands efforts.
17:17Il n'a pas eu à snobber qui que ce soit pour avoir ce type de réunion.
17:21Nous, on souffre de capital politique.
17:22On le voit, on a une incertitude politique en France.
17:25On a des élections ce week-end en Allemagne.
17:28Les deux plus grands pays de la zone euro,
17:30aujourd'hui, on ne sait pas ce que ça donnera dans six mois.
17:33On ne connaît pas du tout le paysage politique de cet été,
17:37puisque même en France, il y a encore la menace de dissolution, etc.
17:40Donc, on souffre, on pêche véritablement en capital politique.
17:43Et donc, sur la scène internationale, c'est un peu compliqué, évidemment, d'exister.
17:47D'autant qu'il y a cette guerre commerciale qui va arriver.
17:50Elle n'est pas encore arrivée directement en dehors de l'aluminium et de l'acier,
17:54mais elle va nous toucher, parce qu'il y a des droits de réciproque qui vont arriver.
17:58Et on aura besoin de faire face et de faire front à tout cela
18:01avec un peu plus de capital politique.
18:03Et je pense que cette période, malheureusement, on va devoir la subir.
18:06Malik Haddouk, vous êtes plus dur envers l'Europe ?
18:09Non, non, non, oui, je crois que sur le plan politique,
18:11ça a été mentionné, on ne parle pas d'une seule voix en Europe.
18:13Voilà, c'est le véritable problème.
18:15Et si on veut faire face aux États-Unis, il faut parler d'une seule voix.
18:18Il y a des dissensions, aujourd'hui même à l'intérieur de l'Europe,
18:20sur la politique à mener vis-à-vis des US, vis-à-vis de l'Ukraine.
18:23Donc ça, c'est catastrophique sur le plan politique pour l'Europe.
18:27Mais sur le plan, ce qui nous intéresse aujourd'hui,
18:30je pense que la guerre commerciale, elle viendra,
18:33mais on a encore un peu de temps, on a jusqu'à avril pour se positionner là-dessus.
18:37Mais ce qui est imminent aujourd'hui, c'est l'accord de paix ou pas.
18:41Il se dit qu'il va y avoir une rencontre entre Poutine et Trump d'ici la fin de la semaine,
18:46ce qui pourrait accélérer les choses.
18:49Mais ça, c'est une bonne opportunité pour l'Europe, sur le plan économique,
18:52sur le plan financier.
18:54Après, il faudra...
18:55Alors, dans quel sens ? Parce que d'un autre côté,
18:57bien, si effectivement, on peut s'en réjouir, la reconstruction, pourquoi pas ?
19:00Même si c'est nous qui allons la payer, nous a-t-on dit.
19:02Néanmoins, on voit que dans le même temps, il y a un sursaut sur la défense, notamment.
19:07On sait bien que là aussi, ça va être plutôt un fascinantiste au niveau des budgets.
19:10Non, ça va être dans un premier temps, bien sûr,
19:12une expansion des budgets pour financer ces coûts de la défense.
19:16Mais bon, il y a une règle qui va peut-être être mise en place
19:18pour le sortir du calcul de déficit.
19:20Ça, ça a été mentionné, mais sur le plan purement économique,
19:24un arrêt de la guerre, c'est déjà quelque chose de bien.
19:26Vous avez mentionné la reconstruction.
19:28Il y a mentionné aussi des baisses à venir des prix de l'énergie, éventuellement,
19:33qui vont avoir un impact positif pour l'Europe.
19:36Et il y a l'éventualité, en Allemagne,
19:39on va attendre les résultats des élections législatives.
19:41Mais ce qui serait bien, c'est qu'il y ait une majorité claire, nette et précise
19:45qui permettrait d'avoir une nouvelle vision sur l'Allemagne,
19:49avec un gouvernement qui serait pro-croissance.
19:52Et on aurait une nouvelle histoire à raconter sur l'Europe.
19:55Parce que c'est ce qui manque aux investisseurs internationaux.
19:57Comme vous le mentionniez, politiquement, ils sont divisés.
20:00Economiquement, ce n'est pas ça.
20:02Les deux grands pays sont un peu malades.
20:03Politiquement, ils le sont aussi.
20:05Donc, il faut que l'Allemagne reprenne un peu avec la France
20:08le leadership en matière économique.
20:10C'est ce qu'on attend aujourd'hui avec ces élections législatives éventuelles
20:14pour avoir une politique pro-croissance
20:16qui lèverait notamment les doutes sur la capacité de l'Allemagne
20:20à s'inventer de nouveau et à créer une nouvelle dynamique.
20:23De toute façon, l'Allemagne doit s'inventer ou se réinventer.
20:25Le destin européen est encore entre nos mains et à réinventer.
20:29C'est vrai que là, on est un petit peu en panne sèche.
20:32Et on est attaqué de toutes parts.
20:33Et j'ai l'impression que c'est peut-être là où on va réagir.
20:36Votre vision à vous, Anthony Morley, David Védéli ?
20:39Je crois qu'il y a un point très intéressant qui vient d'être mentionné.
20:41C'est qu'on nous parle beaucoup d'unité de l'Europe.
20:44Même le rapport Draghi, je trouve, a des lacunes de ce point de vue-là.
20:47Il ne cherche pas à régler les dissonances ou l'hétérogénéité
20:50des positions qu'il y a au sein même entre pays européens.
20:53Et ça, c'est un vrai sujet parce que l'Europe, on est prêt à faire corps.
20:55Comme quoi, par exemple ?
20:56Si on prend l'Allemagne et la France, par exemple.
20:58Au moment où on fait l'euro, c'est les mêmes pays.
21:00On a une balance commerciale.
21:01Les deux pays sont excédentaires.
21:03On a la même dette publique.
21:04On est à 60 %.
21:05On a une balance courante également qui est très, très proche.
21:07Quand on regarde 25 ans après,
21:09on a une balance commerciale qui est ultra déficitaire.
21:11Les Allemands sont très excédentaires.
21:12La position extérieure nette, elle a fait un effet ciseau monumental.
21:15C'est pareil sur la dette.
21:16Donc, on n'a plus du tout les mêmes intérêts en commun.
21:18Quand vous êtes un pays très déficitaire commercialement,
21:20par exemple, vous avez moins peur des droits de douane que l'Allemagne,
21:24qui est très exposée parce qu'elle génère des excédents importants.
21:26J'ai l'impression qu'on a un pays qui s'est rapproché des Nordics.
21:29Rigueur.
21:30Et puis nous, peut-être, de ce qu'on appelait à une époque le Club Med.
21:33Voilà, tout à fait.
21:34Même si des pays italiens ont des excédents,
21:36notamment commerciaux, ce que nous, on n'est pas malheureusement.
21:38Comment on réconcilie justement ça ?
21:39C'est tout le problème.
21:40Quand on parle d'Europe de la défense,
21:42est-ce que les Allemands, demain, sont prêts à acheter des rafales ?
21:44Ça, c'est une vraie question.
21:46Bien sûr qu'il faut l'unité,
21:47mais est-ce que concrètement, on est prêt à envoyer des mesures très fortes
21:50pour montrer que chacun fait un pas vers l'autre ?
21:52Pour l'instant, on ne le voit pas.
21:53C'est des grandes déclarations de grands leaders européens,
21:56mais ça ne se traduit pas vraiment par des mesures tangibles
22:00qui pourraient redonner un peu de confiance
22:02et montrer que finalement, on est quand même unis derrière la même cause
22:05qui aujourd'hui est dramatique.
22:06Et sur Donald Trump et la guerre commerciale,
22:08il y a un petit peu deux pans.
22:09Il y a effectivement le risque inflationniste
22:11qui est lié à tous les droits de douane
22:12qui pourrait monter et atteindre des niveaux quand même très élevés
22:15selon ce qu'il fait.
22:16On voit bien que c'est très imprévisible.
22:17Et puis, il y a l'aspect prix de l'énergie.
22:19Les États-Unis veulent quand même déverser du pétrole
22:22sur l'ensemble du reste du monde,
22:23notamment en forçant l'OPEP à produire beaucoup,
22:25réintégrer la Russie.
22:26Ça, ça pourrait avoir un effet très baissier sur le cours du Brent.
22:29Donc, il y a un peu ces deux effets qui vont se jouer d'un point de vue inflation.
22:32Et c'est honnêtement très dur d'arriver à lire dans la politique américaine
22:35et ce qu'elle pourra proposer à l'avenir, notamment pour nous, Européens.
22:38Oui, et c'est vrai que ça peut même se contredire avec ces tarifs.
22:41D'un côté, les barrières douanières,
22:42mais aussi faire baisser l'inflation pour les Américains.
22:46Par exemple, pour ces électeurs.
22:47C'est ce qui est promis.
22:48Réduire le déficit, quitte à tailler, on l'a vu dans le vif,
22:51des effectifs de certaines agences.
22:54Hervé Amorda, comment vous regardez cette séquence ?
22:57En tout cas, ce qu'on disait à l'instant,
22:59l'Europe, elle doit réagir.
23:01Vous pensez qu'il va y avoir un sursaut ?
23:03On peut se remettre d'accord tous ensemble ?
23:06Alors, il y a trois questions très différentes.
23:07Elle doit réagir, oui.
23:08Est-ce qu'il va y avoir un sursaut ?
23:09Moi, je ne crois pas.
23:11J'espère, j'aimerais.
23:13Pourquoi ?
23:13Parce que d'abord, je pense qu'il y a juste un élément aussi à rappeler
23:18sur les droits de douane et sur l'aspect inflationniste, c'est le dollar.
23:21Le dollar, lui, il s'est déjà apprécié de 7% en termes effectifs.
23:24Quand on regarde face à un panier de devise de la BRI, 7%, c'est beaucoup.
23:297%, ça veut dire que les droits de douane qu'il faut mettre en face
23:32pour avoir de l'inflation aux Etats-Unis,
23:34et je rappelle que finalement, pour que les droits de douane fonctionnent,
23:37contrairement à ce que dit Donald Trump en promettant moins d'inflation,
23:40il faut qu'il y ait plus d'inflation.
23:41Parce que s'il n'y a pas plus d'inflation,
23:43les biens domestiques ne sont pas plus compétitifs.
23:45S'ils ne sont pas plus compétitifs,
23:46on ne ferme pas le déficit commercial avec les pays en question.
23:51Donc, il faut passer par plus d'inflation,
23:53en tout cas par une hausse du niveau des prix.
23:56Ce n'est pas vraiment l'inflation, mais c'est une hausse du niveau des prix.
23:58Donc ça, c'est souhaitable.
23:59Sauf que comme le dollar s'est déjà apprécié,
24:02il va falloir beaucoup de droits de douane
24:03avant qu'on ait un impact visible sur l'inflation au niveau des consommateurs.
24:09Et tout ça, c'est sous l'hypothèse, bien sûr,
24:11que ces droits de douane passent à 100% au prix du consommateur final,
24:14ce qui n'a pas été le cas, par exemple, en 2018.
24:17Donc, sur le sujet de l'inflation,
24:19je pense qu'on a d'abord un impact aux Etats-Unis.
24:23S'il doit avoir lieu, il aura d'abord lieu aux Etats-Unis.
24:26Et nous, on pourrait avoir un impact via la devise avec un peu plus d'inflation.
24:29Maintenant, le réveil, pour moi,
24:31il tient d'abord à l'industrie de la zone euro,
24:34ensuite au secteur des services.
24:35Le seul pays qui connaît une vraie croissance en zone euro
24:38parmi les grands pays, c'est l'Espagne.
24:39En dehors de l'Espagne, on a quasiment zéro de croissance.
24:42L'année dernière, on avait les JO en France.
24:44Mais si on enlève les JO en France, on n'avait quasiment pas de croissance.
24:46L'Allemagne est quasiment en récession.
24:48Il faut un rebond, finalement, de l'industrie et donc des politiques industrielles.
24:52Et je pense que le gouvernement,
24:54que l'on pourrait avoir d'ici quelques jours en Allemagne,
24:57a bien saisi, s'est bien emparé de ce sujet-là
25:00et promet d'ailleurs une politique industrielle.
25:01Ça sera dur d'avoir des JO tous les ans en France pour s'en sortir.
25:04Après, on était dans une situation quand même assez compliquée.
25:07On a parlé d'inflation, messieurs.
25:08Ça fait lien avec ce qui se passe du côté des banques centrales,
25:10qui essayent plus ou moins de piloter ou de faire atterrir cette inflation
25:14autour d'un niveau cible.
25:16On voit que pour les États-Unis, ça va être compliqué d'agir.
25:20Pour l'instant, ils disent qu'il n'y aura pas d'action,
25:23peut-être pour cette année ou avant la fin de l'année.
25:25Malika Douk.
25:25Non, ce que la banque centrale a dit dans ses minutes hier,
25:29c'est que bien sûr, pour l'instant, elle se mettait en pause
25:35parce qu'elle voulait des éléments plus clairs
25:37sur la poursuite de la désinflation à venir.
25:40Mais pour autant, je ne pense pas qu'il y ait une inquiétude très marquée
25:43sur une reprise très importante de l'inflation,
25:45à moins qu'on ait bien sûr une guerre commerciale
25:47qui soit menée dès le 2 avril par Trump
25:50avec des hausses de tarifs très importantes comme il souhaite le faire.
25:54Sachant qu'hier soir, il disait qu'il était prêt aussi
25:58à conclure un accord avec les Chinois.
26:00Donc, il est vraiment imprévisible.
26:02On ne sait pas effectivement ce qui va se passer et l'impact sur l'inflation.
26:06Mais c'est vrai que les derniers chiffres aux Etats-Unis,
26:09notamment aujourd'hui sur le fil AFED,
26:11on voit qu'il y a les prix demandés reçus par les entreprises qui sont en hausse.
26:16Donc, ça inquiète un peu.
26:17Mais ce que regarde l'AFED, c'est avant tout le PCE.
26:20Dans les composantes du PCE, on pourrait avoir une bonne surprise
26:23dans les semaines à venir avec un effet de base qui jouerait favorablement
26:26avec une stabilisation de ce PCE.
26:28Le PCE, c'est quoi ?
26:29C'est l'indicateur de référence de la Banque centrale américaine
26:35qui exclut certaines composantes beaucoup moins volatiles
26:38que les autres dans le panier, par exemple, de l'inflation du CPI.
26:42C'est cet indicateur qui fait référence pour la politique monétaire aux Etats-Unis.
26:48Côté inflation, sur la zone euro, on est beaucoup plus confiant,
26:52même s'il y a effectivement les prix des services qui sont restés élevés.
26:55Mais la tendance est plutôt à une désinflation
26:58et à atteindre l'objectif d'ici la fin de l'année,
27:00même si, encore une fois, on a entendu une dissonance côté allemand,
27:03comme d'habitude.
27:05Voilà, c'est ça qui est fatigant, en fait.
27:07Vous avez un je ne sais plus lequel qui avait parlé un jour avant
27:10en disant qu'il y avait des risques sur la croissance,
27:12beaucoup plus important que sur l'inflation.
27:14Et elle, elle sort le lendemain en contredisant, en disant non.
27:17C'est l'inflation et pas la croissance.
27:19Voilà, et vous avez vu les taux nominaux remonter assez fortement
27:22suite à cette déclaration.
27:23Je pense que sur la zone euro, le risque inflationniste,
27:26il est beaucoup moins important aujourd'hui que sur les Etats-Unis.
27:30Andoni, justement, sur les banques centrales.
27:33Je rejoins complètement, le discours d'Isabelle Schnabel
27:35est quand même très difficilement compréhensible.
27:37Elle nous dit qu'on n'est plus du tout sûrs que la politique monétaire
27:39soit restrictive.
27:40On n'arrive pas à avoir de la croissance dans la zone euro.
27:42On a une industrie qui, quand même, souffre énormément
27:44parce que les prix de l'énergie, contrairement à ce que certains
27:46pouvaient dire, ce n'est pas un choc conjoncturel, c'est structurel.
27:49On a une industrie qui perd des parts de marché
27:52et chaque année, ça va être de même si on n'arrive pas à régler
27:53ce sujet de prix.
27:55Donc, aujourd'hui, maintenir une politique monétaire aussi restrictive
27:57avec des taux qui remontent parce que ce genre de déclaration
27:59continue de maintenir des taux élevés, il me semble que c'est quand même
28:02particulièrement inapproprié.
28:04Au contraire, on a plutôt des taux d'inflation qui commencent à revenir
28:07même un peu en dessous de la cible.
28:08Alors, probablement que ça peut remonter un petit peu dans les mois à venir,
28:10je pense notamment dans le cas français.
28:13Mais quand même, on n'est plus du tout dans un risque
28:14où on aurait beaucoup d'inflation.
28:15Alors, je comprends bien que le découplage vis-à-vis de la Fed
28:18est toujours délicat parce qu'on sait très bien que l'euro pourrait en bâtir.
28:21Et puis, il y a toujours cette borne de la parité du dollar face à l'euro
28:25que la BCE ne veut pas franchir.
28:27Mais c'est quand même particulièrement embêtant, me semble-t-il.
28:29Et côté américain, il est clair que la Fed va rester en pause jusqu'alors.
28:33Mais on a une économie américaine qui, globalement, tient.
28:35Le consommateur est particulièrement insubmersible jusqu'alors.
28:39C'est très dur de trouver vraiment des signes de ralentissement prononcés.
28:42On trouve des bribes ici et là.
28:43Il y a toujours un indicateur qui nous fait dire peut-être que ça y est,
28:45ça ralentit dans l'absolu.
28:47On est quand même sur une économie qui, probablement,
28:49va encore battre le consensus cette année.
28:51En tout cas, c'est possible.
28:52Ce n'est pas du tout le cas en zone euro.
28:54Donc, grosse dynamique toujours aux Etats-Unis.
28:55Et croissance plutôt faible, voire à tonnes, en zone euro.
28:58Et Mario Draghi parlait du décrochage européen.
29:00On l'accentue encore année après année parce qu'on a une petite économie
29:03qui n'est probablement pas au rendez-vous.
29:05Et ça, c'est quand même très embêtant.
29:06Est-ce que c'est l'économie ou est-ce que c'est justement d'autres facteurs ?
29:08La démographie, par exemple, le dynamisme, peut-être même l'immigration,
29:13c'est-à-dire des nouvelles forces vives qu'on n'a peut-être plus.
29:17Est-ce qu'on va suivre la pente du Japon, finalement ?
29:19La démographie, ça compte, mais c'est des facteurs qui sont quand même très sous-jacents.
29:24Autrement dit, ça n'explique pas un décalage brutal.
29:26Depuis le Covid, on a vraiment un décrochage anormal
29:28qui ne s'explique pas par une amplification de la démographie.
29:32Donc, je pense que ça, c'est plutôt une lame de fond, effectivement,
29:34qui pèse sur la croissance potentielle.
29:36Mais le décrochage que l'on a observé,
29:38on en avait déjà connu un au moment de la crise de la zone euro.
29:40Depuis, finalement, la crise de 2008,
29:42on est en train de décrocher très fortement des Etats-Unis et ça pose problème.
29:45Et la politique économique ne se remet quand même pas extraordinairement en cause.
29:49Il y a plein de pays qui pourraient mener des politiques beaucoup plus pro-compétitivité.
29:53Et là, je nous regarde essentiellement,
29:55l'Hexagone pourrait en faire davantage de ce point de vue-là.
29:57C'est intéressant parce que 2008, même si on n'est pas ferru d'économie,
30:00il suffit de regarder la divergence des indices boursiers
30:04avec effectivement une croissance assez mollassonne du côté de l'Europe et des Etats-Unis.
30:09Alors portée évidemment par la vague de la tech,
30:12avec ces géants, les 7 ou les 8 magnifiques maintenant,
30:15qui sont absolument gigantesques.
30:16Ce n'est que ça qui explique l'écart de performance
30:18entre les bourses européennes et les bourses américaines.
30:21Si vous excluez les valeurs technologiques,
30:24vous avez la même performance de la bourse US avec la bourse européenne.
30:28C'est vraiment cet engouement pour ces valeurs technologiques,
30:31des croissances bien sûr spectaculaires.
30:33Mais aujourd'hui, la chance, éventuellement peut-être qu'on en parlera de l'Europe,
30:36c'est que cette hégémonie technologique aux US,
30:38je pense, est arrivée à son terme.
30:41Et donc, avec les valorisations qu'on a atteintes et avec le ralentissement…
30:44Pourquoi son terme ?
30:45Parce qu'on a des valorisations aujourd'hui qui sont excessives.
30:47Pour compenser ces valorisations,
30:49il faudrait des taux de croissance encore plus forts que l'on a connus.
30:53Aujourd'hui, on s'attend à ce que les croissances des valeurs technologiques
30:56commencent à baisser et qu'on ait une compensation du côté de la vieille économie
31:00qui reprenne un peu le dessus.
31:03C'est pour ça que…
31:04C'est-à-dire dans le S&P 500,
31:07on a finalement les 492 valeurs qui…
31:08493 ou 492.
31:10Et même aujourd'hui, dans les valeurs technologiques,
31:12vous avez des écarts entre les sept merveilleuses.
31:14Là, vous avez des écarts de performance aujourd'hui
31:16qui sont assez importants depuis le début de l'année.
31:18Et puis, avec l'affaire d'Ipsych,
31:21on se rend compte que l'intelligence artificielle va profiter à tout le monde,
31:26pas qu'aux valeurs américaines
31:28et que les gains de productivité vont toucher un peu le monde entier à un moindre coût.
31:33Parce que les Américains n'ont pas réussi à démontrer
31:35que ce qu'avait fait l'Ipsych était entaché de morceaux de tricherie, etc.
31:42Et donc, on regarde aujourd'hui sur Alibaba,
31:44aujourd'hui les résultats d'Alibaba.
31:46Ça aussi, ça fait réfléchir.
31:48Et c'est plutôt un signe positif, à mon avis,
31:50pour la consommation en Chine des résultats d'Alibaba dans les semaines à venir.
31:53C'est vrai. Il y a la tech chinoise qui est en grande forme en ce moment,
31:55qui se reprend.
31:57Justement, messieurs, on passe à notre page allocations.
32:00Qu'est-ce qu'on fait dans ces conditions ?
32:01Est-ce qu'on est toujours sur les actifs risqués ?
32:04Où est-ce qu'on commence à sécuriser, quand vous en discutez,
32:07quand on parle d'investissement ?
32:11Avec des lunettes d'économistes simplement et pas de financiers,
32:14je suis complètement d'accord.
32:15Quand on regarde les bénéfices par action des sociétés technologiques,
32:17elles reconvergent vers les entreprises plus traditionnelles,
32:20donc le fameux S&P 493.
32:23A priori, c'est vrai que ça n'explique plus une espèce de divergence
32:26qui pourrait continuer de s'accroître.
32:28Puis, on arrive sur des niveaux de valorisation.
32:30L'Europe a déjà bien rattrapé son retard.
32:32Quand on regarde le CAC juste français, par exemple,
32:34on revient près des plus hauts historiques,
32:37alors que pourtant, on n'a quand même pas une ambiance
32:40de politique intérieure qui est très porteuse.
32:43A priori, on commence à devenir un petit peu plus prudent.
32:45En tout cas, on observe moins ce décalage de niveau de cherté
32:48qui a été observé.
32:49Il y a une forme de reconvergence sur les derniers mois
32:52qui comble une partie du gap,
32:54même si probablement, il reste un peu de chemin.
32:55C'est vrai que malgré le boulet de cette politique incertaine,
32:57on va dire, pour toute cette année 2024,
32:59on voit que les résultats sont là.
33:01C'est la dichotomie entre la macro et la micro.
33:03C'est que les résultats d'entreprises en Europe,
33:05honnêtement, ils ont été de bonnes factures.
33:06Ils ont surpris à la hausse.
33:09Et sur la valorisation relative, c'est vrai, je suis d'accord
33:11qu'on a comblé une partie du gap.
33:13On est revenu à la moyenne historique sur l'Europe.
33:15Mais le gap avec les US, il est encore énorme.
33:17On n'a jamais été... Il y a 40% d'écart.
33:20Et donc, je dis que la fin de cette hégémonie technologique
33:23devrait éventuellement profiter à la zone euro.
33:26Puis, le redémarrage de la Chine, auquel moi, je crois,
33:29parce que les autorités chinoises sont déterminées à le réussir,
33:33ils attendent juste la réaction américaine
33:36aux éventuels droits de douane supplémentaires
33:39pour lancer un plan de relance massif qui va continuer.
33:43Ils ne peuvent pas faire autrement.
33:45Aujourd'hui, les choses se sont stabilisées sur l'immobilier.
33:48Il faut relancer la confiance des consommateurs.
33:51Ça commence à être fait, mais il n'y a rien qui a été fait
33:54pour cibler directement le consommateur.
33:56C'est ce qu'il reste à faire.
33:57Lors de la période Covid, on a donné des chèques aux Etats-Unis,
34:00on a donné des chèques en Europe.
34:01Ça n'a jamais été fait en Chine.
34:03Comment voulez-vous que le consommateur retrouve la confiance
34:06alors qu'il a été pendant deux ans enfermé chez lui
34:09et qu'il retrouve la confiance comme ça ?
34:12Pour retrouver la confiance, en plus, avec la chute des prix des immobiliers,
34:15sachant que la richesse chinoise est plutôt concentrée sur l'immobilier
34:18que sur la bourse,
34:20ça ne redonne pas confiance aux consommateurs chinois.
34:23Et la Chine, ce redressement de la Chine éventuel
34:26va aussi profiter à la zone euro.
34:29On verra si le consommateur convient,
34:33mais les secteurs du luxe et les secteurs pourraient profiter
34:37de cette embellie chinoise.
34:39On va voir vos allocations dans un instant et vos scénarii chez CPRM.
34:43Un petit commentaire, peut-être, Hervé,
34:45sur cette dichotomie entre...
34:48Ce n'est pas nouveau, USA, Europe,
34:51mais c'est vrai qu'on a l'impression de plus en plus
34:53qu'on est un peu laissé à la traîne entre les deux géants,
34:56la bipolarisation.
34:58Oui, absolument.
34:59Et c'est vrai que, juste pour rebondir sur ce qui a été dit sur la Chine,
35:03on attend beaucoup de cette réunion du Parti unique du 5 mars.
35:06Et effectivement, ça a été préannoncé,
35:08il devrait y avoir des mesures pour le consommateur.
35:10Et aujourd'hui, cette dichotomie, on la retrouve,
35:12et vous l'avez dit, entre la micro et la macro,
35:14mais c'est encore plus vrai, c'est encore plus exacerbé en Chine.
35:18Puisqu'en Chine, finalement, on voit des marchés
35:20qui réagissent très différemment de la macro.
35:22La macro, elle a simplement arrêté l'hémorragie aujourd'hui.
35:25On est encore en contraction de crédit,
35:27on est en contraction d'investissement,
35:28le marché immobilier va toujours très mal,
35:30les développeurs vont toujours très mal.
35:32Et la consommation, on est quasiment en déflation.
35:34Et la consommation des ménages commence tout juste
35:36à pointer un petit peu le bout de son nez.
35:38Donc c'est encore très loin, j'irais, d'être fait.
35:42Et les mesures du 5 mars, effectivement, on les attend beaucoup.
35:45Bien sûr. Après, on sait très bien que la bourse a tendance
35:47à anticiper les mouvements de 6 mois, 12 mois, parfois 18 mois.
35:51Pour avoir un tout petit point de désaccord avec Harvey,
35:53parce qu'on est tout le temps d'accord,
35:54donc là, c'est bien de créer un peu ce dissensus.
35:56Sur la Chine, je suis un tout petit peu plus optimiste.
35:58J'ai le sentiment que du côté de l'immobilier,
36:00on voit que ça touche quand même le creux de la vague,
36:02si je puis dire.
36:03On voit des petites remontées, notamment dans les ventes,
36:05dans les villes les plus dynamiques.
36:06C'est surtout les villes rurales qui patinent toujours.
36:09Mais du mieux de ce côté-là, le consommateur chinois
36:11commence à être un peu plus au rendez-vous.
36:13On l'a vu sur les dépenses lors des vacances du Nouvel An.
36:16Il y a eu à la fois beaucoup de voyages et plus d'achats,
36:18plus de consommation de services également.
36:19Donc peut-être un peu de mieux à attendre.
36:21Et sur les prix, j'ai une analyse un peu différente.
36:23C'est qu'en Chine, il y a un énorme choc d'offres positifs.
36:25L'industrie produit trop par rapport à la demande,
36:27donc les prix mécaniquement reculent.
36:29Mais ce n'est pas tant...
36:30Alors certes, la demande n'est pas très alente,
36:32mais c'est plus parce qu'il y a vraiment un choc d'offres
36:33qui est anormalement élevé.
36:34On le voit bien, elle exporte,
36:35elle est capable d'alimenter l'ensemble du reste du monde.
36:37Donc je n'analyserais pas la déflation chinoise,
36:39ou en tout cas le recul des prix qu'on observe depuis deux ans,
36:42comme une extraordinairement mauvaise santé de la Chine.
36:45Ce n'est pas un signal de santé positif,
36:48mais en tout cas, il est un peu annuancé,
36:50compte tenu de la structure particulière de l'économie chinoise,
36:52qui est un tiers, c'est de l'industrie qu'on a en Chine.
36:54Et on voit cette accélération.
36:56Un tiers de l'industrie avec aussi des volontés de...
36:58Par exemple sur la voiture électrique,
37:00de prendre des parts de marché...
37:02Sur tous les secteurs, effectivement.
37:04Oui, mais là, c'est peut-être...
37:05Bon, comme ça circule dans nos rues, c'est vrai que...
37:07Mais c'est l'acier, c'est l'automobile, c'est la chimie,
37:09c'est la pharma, c'est sur tous les secteurs.
37:11Il y a une réduction qui est extraordinairement élevée
37:13des investissements dans l'industrie manufacturière,
37:15qui sont...
37:16L'investissement dans l'industrie est 35% de ce qu'il était,
37:18enfin, au-dessus de ce qu'il était en 2019.
37:20Donc, c'est colossal.
37:21Donc, je nuancerais un petit peu en disant,
37:23peut-être vraiment un peu mieux à attendre du côté chinois cette année.
37:25Xi Jinping qui veut faire...
37:27Make China Great Again.
37:28Alors, si on vous écoute...
37:29Bon, ça fait longtemps,
37:30et puis surtout, c'est sur un plan à 50 ans.
37:32C'est ça qui...
37:33Ça n'engage personne.
37:34Qui est plus inquiétant, peut-être.
37:35Malika Doux, chez CPR AM.
37:38On a l'habitude de vos scénarios de marché pour l'année.
37:41Alors, des fois, il y en a trois, des fois, il y en a quatre.
37:43Là, vous allez simplifier les choses.
37:44On a des scénarios annuels et des scénarios mensuels.
37:46Je vais parler des scénarios mensuels.
37:48Et on n'a que deux actuellement, c'est très simple.
37:51C'est un scénario qu'on probabilise à hauteur de 60%
37:54où les choses se passent bien, en fait.
37:56Trump est moins agressif qu'anticipé sur sa politique commerciale.
38:00Donc, les choses se calment un peu.
38:02Et dans ce scénario-là, on voit les taux se stabiliser,
38:06les taux américains se stabiliser, rebaisser un peu en Europe
38:08parce qu'on pense que la BCE va continuer à baisser ses taux.
38:11On anticipe toujours trois baisses de taux malgré ce que dit J. Schnabel
38:14et malgré ce que le marché pense.
38:16Parce que la croissance est à l'arrêt.
38:18Il faut redynamiser cette croissance.
38:20Et là, c'est un scénario qui est plutôt favorable au marché européen
38:23qu'au marché américain.
38:25Et dans un scénario adverse, c'est Trump qui devient beaucoup plus agressif.
38:30Et donc, il met en oeuvre sa politique commerciale agressive
38:35en augmentant les tarifs.
38:37Et ça, ça entraîne de la réciprocité de la part de ses partenaires commerciaux.
38:41Et là, c'est le scénario mauvais pour les marchés actions.
38:44Parce que là, on a une correction boursière qui se met en place
38:47avec des taux, par contre, qui vont rebaisser dans ce cadre-là.
38:52Pourquoi les marchés baisseraient ?
38:54Parce qu'on reverrait à la baisse assez fortement la croissance économique mondiale
38:57mais aussi les bénéfices attendus pour les entreprises,
39:00sachant que sur 2025, on attend quand même encore plus de 10% aux Etats-Unis
39:07et entre 5 et 7 en Europe.
39:09Donc, c'est toujours une croissance positive.
39:11Donc, dans notre allocation, on a réalloué sur l'Europe.
39:14Je sais que ça va surprendre certaines personnes,
39:17mais je pense que l'Europe est bien placée hors de la politique.
39:23Une valorisation qui est plus attractive, des bénéfices qui sont bien orientés,
39:28une situation économique qui pourrait s'améliorer,
39:33assez stabilisée, mais qui pourrait s'améliorer avec l'aide de la Banque centrale
39:39et la surprise éventuellement allemande et le rebond de la Chine.
39:45Finalement, tout ce qui a été joué, entre guillemets, ce dernier mois,
39:48puisqu'on a vu que les indices sont déjà à plus de 10-12%.
39:51Là, je parle en relatif par rapport aux Etats-Unis.
39:55Donc, 60% le scénario quand même moins agressif, 65% ?
39:5865% et 35% le scénario adverse.
40:01Qu'est-ce que vous en pensez, messieurs, sur ces différences ?
40:05C'est méchant de marchager, mais c'est vrai que sur ce rôle de Trump,
40:08on a l'impression que c'est un peu le maître à jouer en ce moment
40:11sur l'économie et donc sur les marchés.
40:13Complètement. Nous, on a des prévisions assez moyennes, si je puis dire.
40:16C'est-à-dire qu'on ne croit pas au scénario boucle d'or,
40:18mais on ne croit pas au scénario du pire non plus.
40:20Donc, on pense que Donald Trump mettra des tarifs,
40:22mais non plus à des niveaux extraordinairement pénalisants.
40:25D'autant qu'il y a une capacité, notamment, parce que c'est la Chine,
40:27le grand producteur de produits manufacturiers,
40:29peut utiliser des systèmes de trade diversion en passant par d'autres pays.
40:31Donc, ça atténuera un peu l'effet.
40:33À la fin, on pense que ça coûtera un peu la croissance.
40:35Ça mettra la politique monétaire un peu en pause,
40:37en tout cas ponctuellement par rapport à ce qui était pricé avant.
40:39Mais on finira par aller sur des baisses de taux.
40:41Donc, ça sera un peu coûteux pour la croissance,
40:43mais on ne pense pas au cataclysme non plus à ce stade.
40:45Mais encore une fois, notre cavéate, toujours la première,
40:47c'est que c'est imprévisible à l'heure actuelle
40:49et que ça peut partir très rapidement dans un sens comme dans l'autre.
40:51Donc, il y a vraiment une incertitude très marquée.
40:53– Hervé Amanda, on sait, la Chine, c'est vrai,
40:55à lire, à décrypter ce personnage, quand même, qui est Donald Trump.
40:59Alors, il y a une petite clé de lecture qui nous aide,
41:01puisqu'il a fait un bouquin dans les années 70,
41:03c'est l'art du deal, le deal maker,
41:05avec quelqu'un, c'est vrai, qui tape très fort du poing sur la table,
41:07qui crie très fort.
41:09Et puis, finalement, on l'a vu sur les tarifs,
41:11qui sait aussi en user, voire en abuser,
41:13et qui passe des deals, même avec la Chine,
41:15récemment, on a l'impression que ça le dégèle un petit peu,
41:17la dérelation, malgré ces protestations.
41:19On se souvient du candidat Trump, qui était très extrêmement vitupérant.
41:23– Oui, absolument.
41:25Il nous a beaucoup surpris depuis son investiture,
41:27parce qu'il est beaucoup moins vocal qu'il l'était en 2016,
41:30beaucoup moins agressif qu'il l'était en 2016.
41:33Et puis surtout, et là, c'est assez surprenant,
41:35même sur le site de la Maison Blanche,
41:37quand on regarde les droits de douane annoncés,
41:39c'est écrit que c'est une tactique de négociation.
41:41C'est écrit que ça avait fonctionné en 2018,
41:44et donc c'est quelque chose à renouveler.
41:47– Parce qu'il y a le mode d'emploi, c'est ça, sur le site ?
41:49– Exactement, et c'est très surprenant.
41:51Puisqu'en 2016, c'était présenté comme du vol, finalement,
41:54de la part des Chinois.
41:55On avait un déficit de la balance commerciale,
41:57donc les États-Unis étaient volés.
41:59Aujourd'hui, non.
42:00Aujourd'hui, c'est écrit que c'est une manière de négocier.
42:03Donc oui, le personnage a un petit peu changé.
42:05Moi, ce qui fait que, finalement, je ne m'inquiète pas,
42:08c'est les autres mesures en dehors de la guerre commerciale,
42:11c'est-à-dire la baisse des impôts.
42:14Une première mesure a été passée auprès de la Chambre des représentants
42:17pour étendre le TCGA, le Tax Cut and Jobs Act de 2017.
42:21Donc ça, c'est une mesure très importante.
42:23Alors oui, ça va creuser le déficit et ça va augmenter la dette,
42:25mais c'est une mesure très importante pour soutenir le pouvoir d'achat.
42:28Et puis l'autre élément, c'est la partie sur l'immigration.
42:31Et on voit que là aussi, il a été assez sérieux
42:33dans ses promesses de campagne.
42:35Et ça, globalement, c'est plutôt inflationniste.
42:37Alors l'économie est au plein emploi,
42:39donc effectivement, les impacts au début vont mettre du temps à se matérialiser.
42:44Mais tout ça, ce sont des choses qui vont soutenir aussi l'activité américaine.
42:48Et puis la dernière chose, si je devais tirer une leçon de 2016,
42:52c'est que la métrique principale de succès de Donald Trump,
42:55c'est le S&P 500.
42:57La métrique principale ?
42:59Oui. On voyait bien qu'à chaque fois que le S&P décrochait
43:02de 5% sur quelques semaines,
43:04il y avait une réaction de Donald Trump,
43:06il y avait un tweet de Donald Trump, c'était le média principal.
43:09Mais il y avait une réaction de Donald Trump pour remédier à ça.
43:11La liste d'exclusion sur la guerre commerciale,
43:13elle vient de là. Elle vient du fait que le S&P 500 souffrait.
43:16Et donc, les entreprises ont formé des lobbies pour dire
43:19non, excluez nos produits, non, on ne peut pas.
43:21Et donc voilà, moi, c'est un peu l'élément qui me rassure
43:24sur le fait que ça ne peut pas être catastrophique.
43:26Mais bon, ensuite, un accident peut arriver.
43:28Mais voilà, ces intentions sont là.
43:30C'est vrai que Donald Trump et l'ensemble de son board,
43:32entre milliardaires, on regarde un petit peu ce qui se passe sur les marchés.
43:34Au moins, ils ont cette connaissance-là,
43:36et ils peuvent y faire attention.
43:37Vous aviez réagi justement à ça, c'est vrai, à S&P 500.
43:39C'est une métrix, la métrix de Donald Trump.
43:41Ça boussole.
43:42C'est tout à fait vrai.
43:43Donald Trump, c'est un pro-business.
43:45C'est le business avant tout.
43:46Donc il regardera la réaction de la bourse
43:49à toutes les mesures qu'il prendra.
43:51Mais on n'est pas à l'abri de déclarations
43:53et d'un accident, bien entendu.
43:55Mais il essaiera de corriger le tir à chaque fois.
43:57Oui, ça, c'est évident.
43:59Sa première présidence, c'était vraiment ça.
44:02Donc oui, c'est un pro-business.
44:04Il le restera.
44:05Il reste dans ses bottes, en tout cas,
44:07avec The Apprentice.
44:09L'autre point très marquant, pour rejoindre ce que dit Hervé,
44:11c'est que les tarifs douaniers,
44:13c'est un moyen et jamais une fin chez Donald Trump.
44:15C'est vraiment l'objectif.
44:16Il sait très bien que ça ne servira pas
44:18à la réindustration américaine ou que très marginalement.
44:20Les Américains ne vont pas se mettre à fabriquer de l'aluminium,
44:22de l'acier, des voitures à grande échelle
44:23pour servir le marché domestique.
44:25Donc c'est vraiment un moyen de négociation.
44:26Et l'autre point frappant,
44:27c'est le caractère très désintermédié maintenant de Donald Trump.
44:30Les pays interagissent directement avec les États-Unis.
44:32Il n'y a plus d'OMC, il n'y a plus d'organisation
44:34à travers lesquelles on se regroupe
44:36pour discuter autour d'une même table.
44:37Chacun vient s'adresser aux États-Unis
44:39avec ses demandes et son niveau de négociation.
44:41Il y a une grande désintermédiation,
44:43mais qui est assez effrayante.
44:44On a le sentiment que les règles du jeu mondial
44:46et d'équité sont quand même grandement bouleversées.
44:48Est-ce qu'ils n'avaient pas déjà un petit peu quitté
44:50l'OMC et l'organisation mondiale ?
44:52Complètement, mais avec cette ampleur-là
44:54et ce niveau quand même
44:56de s'adresser directement à des pays,
44:58c'est vraiment une première
45:00et ça n'est pas forcément qu'une bonne chose.
45:02En tout cas, à long terme, on peut se poser des questions
45:04de la pérennité d'une telle manière
45:06d'interagir entre grandes puissances.
45:08En tout cas, c'est vrai qu'ils redistribuent les cartes.
45:10Vous avez parlé des intermédiaisons, c'est tout à fait ça.
45:12On a l'impression qu'ils concentrent toutes les décisions.
45:14Est-ce qu'il y a quand même des contrepoids,
45:16des contrefeux ?
45:18On voit qu'il y a certains juges qui essaient quand même
45:20de résister, notamment à l'offensive du Doge,
45:22le bureau spécial d'Elon Musk.
45:24Vous suivez ça ?
45:26Oui, absolument.
45:28Moi, je ne vois pas de vrai contre-pouvoir
45:30véritablement.
45:32Justement, le fait que le Doge ait autant de liberté
45:34et autant d'accès aussi auprès de la Fed,
45:36ils ont déjà commencé à fermer
45:38dans les faits des agences,
45:40des agences fédérales
45:42qui venaient contrôler finalement
45:44les défaillances des consommateurs américains
45:46sur les prêts.
45:48C'était quelque chose d'assez fondateur.
45:50Aujourd'hui, il n'y a plus cette police-là.
45:52Les épargnants américains
45:54n'ont plus cette protection-là,
45:56quelque part.
45:58Pour moi, c'est peut-être
46:00anecdotique, mais ça montre
46:02finalement la portée
46:04et l'ampleur de la mission du Doge.
46:06À partir du moment où le Doge a cette mission-là,
46:08et c'est très nouveau, très récent,
46:10et les personnes qui y travaillent sont très jeunes,
46:12donc ils ont une crédibilité aussi
46:14à démontrer,
46:16ça montre qu'il n'y a pas vraiment de contre-pouvoir.
46:18Évidemment, il y aura des procès.
46:20Il y aura des challenges et des recours
46:22en justice, mais j'ai l'impression
46:24que globalement, ça se passe quand même.
46:26Ce qui est embêtant, c'est que si on enlève
46:28ce genre de garde-fous,
46:30ça peut nous proposer
46:32une prochaine crise,
46:34notamment Subprime, c'est ce qu'on avait
46:36déploré quand on a fait
46:38le post-mortem en 2008. Voilà ce qu'on pouvait dire
46:40pour ce soir sur
46:42cette planète finance et ce Donald Trump
46:44qui agite
46:46les marchés tous les jours, on peut le dire.
46:48Merci Malik Haddouk,
46:50Anthony Moret,
46:52Rex Ecode et Hervé
46:54Amorda de Pro-BTP Finance.
46:56Dans un instant et dans le dernier
46:58quart d'heure, on va s'intéresser aux villes intelligentes.
47:00A tout de suite.
47:10Et dans ce
47:12dernier quart d'heure de Smartbots,
47:14on s'intéresse aux villes intelligentes,
47:16les Smart Cities, avec un spécialiste,
47:18Ron Michelib, bonsoir.
47:20Vous êtes le PDG de Galilée Asset Management
47:22et les villes intelligentes
47:24ou Smart Cities, ce temps-là on est
47:26sur Smart Bourse,
47:28donc on reste dans l'intelligence,
47:30c'est une des thématiques,
47:32c'est ça, de vos thématiques que vous observez
47:34parmi de nombreuses autres.
47:36Absolument, donc on a 25 thématiques
47:38qui sont regroupées dans notre modèle de recherche
47:40qui s'appelle le Codex des thématiques
47:42et les villes intelligentes,
47:44c'est l'une de ces thématiques qui est
47:46rangée dans la sous-classe, on va dire,
47:48des évolutions démographiques.
47:50Dans les évolutions démographiques, il y a plusieurs thématiques,
47:52notamment le vieillissement de la population
47:54et les villes intelligentes
47:56qui font partie de ces évolutions-là.
47:58D'accord, c'est un peu
48:00toujours presque
48:02un obsciment parce qu'une ville,
48:04il y a les villes très modernes, mais nous qui sommes
48:06dans des vieilles villes, notamment en France ou en Europe,
48:08on a l'impression qu'elles ne sont pas forcément
48:10très intelligentes, très smartes,
48:12et pourtant vous allez nous dire qu'il y a de plus en plus
48:14d'intelligence, peut-être d'intelligence de modernité
48:16ou de technologie en tout cas dans ces villes.
48:18Absolument, en fait, donc la thématique
48:20des villes intelligentes,
48:22elle va s'intéresser, alors boursièrement
48:24parlant bien sûr, mais aux sociétés
48:26qui contribuent à
48:28améliorer la qualité de vie des
48:30habitants des grandes métropoles,
48:32poursuivre les objectifs
48:34de développement durable et améliorer
48:36l'efficience économique et la mobilité des
48:38habitants. Donc évidemment,
48:40nous, en France, c'est un petit
48:42peu à géométrie
48:44variable, il y a des villes qui
48:46contribuent effectivement
48:48à améliorer la qualité de vie de leurs
48:50habitants avec des dispositifs
48:52de villes intelligentes, mais de manière générale
48:54on connaît ça dans les grandes mégapoles.
48:56Alors,
48:58on a de plus en plus ça.
49:00En 1975, figurez-vous que
49:02on avait uniquement 3
49:04mégapoles, donc des villes de plus
49:06de 10 millions d'habitants, on avait New York,
49:08Mexico et Tokyo.
49:10Aujourd'hui, on en a 33.
49:12Donc, c'est vraiment
49:14un chiffre qui a augmenté beaucoup
49:16parce que cette thématique
49:18est catalysée bien sûr par une
49:20urbanisation croissante qui va de
49:22paire avec l'exode rural
49:24qu'on connaît depuis 1950.
49:26Et puis, on a
49:28des
49:30villes qui essayent
49:32de
49:34réconcilier finalement
49:36l'économie, la technologie
49:38et l'écologie. Je dirais que c'est
49:40presque l'une des seules thématiques qu'on regarde
49:42où il y a
49:44l'économie, la technologie et l'écologie
49:46qui se battent
49:48en duel très souvent
49:50et là qui sont
49:52réconciliés par pas mal de sociétés.
49:54Dans ces 33 villes, donc ça fait 30 de
49:56plus en 50 ans, on imagine que le
49:58Nouveau Monde est présent, notamment la Chine
50:00mais aussi peut-être le Brésil ou d'autres.
50:02Exactement. Alors, il y a une certaine émulation
50:04entre les mégapoles
50:06américaines, asiatiques
50:08et du Moyen-Orient. En Europe
50:10un petit peu aussi, mais c'est surtout
50:12une émulation entre l'Asie et le Moyen-Orient
50:14et surtout, en fait,
50:16l'investissement thématique pour nous
50:18il doit être forcément transversal.
50:20Donc, sur la partie
50:22structurelle internationale, on vient
50:24d'en parler, la troisième caractéristique
50:26c'est qu'il doit être transversal. Dans transversal
50:28j'entends multisectoriel
50:30c'est-à-dire qu'une thématique c'est
50:32pas un secteur, un secteur c'est pas une thématique
50:34donc une thématique, elle est
50:36multisectorielle. Et dans
50:38cette thématique, finalement
50:40des villes intelligentes, on va retrouver
50:42le secteur des infrastructures
50:44une partie du secteur des transports
50:46d'automobiles, une partie du secteur
50:48de l'immobilier, une partie du secteur des
50:50télécoms et surtout, une grosse partie
50:52du secteur de la tech, puisque
50:54quand on dit qu'on va effectivement améliorer
50:56la qualité de vie des habitants, etc
50:58et bien, ça passe
51:00bien sûr par le cloud
51:02ça passe par la 5G
51:04évidemment, et ça passe par des sociétés
51:06qui vont finalement essayer de concilier
51:08tout ça. Il faut
51:10s'imaginer ce que c'est une ville
51:12intelligente, c'est une ville
51:14où par exemple les feux de circulation sont
51:16alimentés par des données qui sont envoyées
51:18par les véhicules pour réguler la
51:20circulation de manière intelligente
51:22où le ramassage des ordures est fait par
51:24des capteurs, où l'itinéraire
51:26du camion poubelle
51:28est finalement guidé par
51:30l'intelligence artificielle très souvent
51:32les lampadaires sont connectées
51:34pour augmenter les économies d'énergie
51:36donc voilà, on va retrouver
51:38effectivement tout cela. Et vous parlez
51:40en creux du fameux
51:42Smart Grid, on a un champion en France
51:44c'est Schneider qui vient de publier d'ailleurs aujourd'hui et c'est plutôt
51:46très très bon, preuve que voilà, c'est une
51:48dynamique et une thématique qui a
51:50toute sa place
51:52vous utilisez justement
51:54et vous venez avec des chiffres grâce
51:56à un indicateur thématique Galilée
51:58on imagine déposé
52:00qu'est-ce qu'il vous dit cet indicateur ?
52:02Alors on a 25 indicateurs
52:04sur les 25 thématiques que l'on regarde
52:06donc là on a l'indicateur
52:08des villes intelligentes
52:10qui nous dit
52:12que les performances
52:14de ces dernières années sont
52:16effectivement plutôt
52:18bonnes
52:20on a en 2021
52:22plus 16%, en 2022
52:24c'est la mauvaise année, moins
52:2626%, en 2023
52:28plus 26% et en 2024
52:30plus 23% et
52:32ici vous pouvez voir
52:34là c'est le PER
52:36on s'appelle le Price Earning Ratio
52:38qui mesure un peu la cherté
52:40de la thématique en bourse et
52:42on voit que finalement la prime de
52:44valorisation par rapport au MSCI World
52:46qui est en noir en dessous
52:48reste à peu près stable
52:50depuis 2022
52:52ça se paye un petit peu plus cher
52:54que le MSCI World de manière générale
52:56mais c'est une thématique
52:58qui est plus croissance que value
53:00beaucoup plus corrélée à la croissance
53:02donc les valeurs croissance en général sont un petit peu plus chères
53:04et on a
53:06un taux de croissance du chiffre d'affaires
53:08de 6% par an versus
53:10le MSCI qui lui n'a que 4
53:12et on a un taux de croissance
53:14de ces fameux earnings
53:16de ces bénéfices par action
53:18qui est de 14% par an
53:20versus le MSCI qui est qu'à 12%
53:22c'est un peu normal que ça se paye
53:24un petit peu plus cher
53:28Si on regarde justement
53:30les points forts et les points faibles de cette thématique
53:32c'est intéressant de s'intéresser
53:34à une thématique mais il faut voir peut-être le downside
53:36ce qui va moins bien
53:38Les points forts
53:40je dirais pour commencer une faible
53:42volatilité par rapport
53:44aux thématiques tech qu'on a l'habitude
53:46de côtoyer, le cloud, la robotique
53:48l'IA
53:50la finance du futur, etc
53:52on a une thématique qui est bien
53:54corrélée à la croissance comme je disais juste avant
53:56mais qui a une volatilité assez
53:58faible, donc ça c'est un des points forts
54:00deuxième point fort c'est qu'elle est
54:02vraiment portée par de nombreuses
54:04méga tendances, l'urbanisation
54:06l'exode rural, on en parlait juste avant
54:08la transition énergétique
54:10l'émergence des classes moyennes
54:12puisque les classes moyennes émergent surtout en Asie
54:14et vont s'installer dans les villes
54:16aujourd'hui 53%
54:18de la population mondiale est urbaine
54:20en 2050 ce sera
54:2270% donc on a quand même de la
54:24croissance encore pour ces sociétés
54:26ça suit les méga tendances
54:28fortes de toute façon
54:30la digitalisation de l'économie
54:32par exemple il y en a une société comme Kingspan
54:34qui fait des panneaux isolants
54:36à haute performance
54:38pour améliorer l'efficacité énergétique
54:40et qui a
54:42créé
54:44le power panel, c'est un panneau
54:46isolant mais photovoltaïque
54:48pour encore produire
54:50de l'électricité, voilà ce qu'on peut avoir
54:52dans cette thématique, les points forts
54:54c'est vraiment que c'est catalysé par
54:56l'ensemble des méga
54:58tendances fortes qu'on connait
55:00les points faibles puisque vous m'avez
55:02demandé, il faut toujours se remettre
55:04en question dans l'investissement
55:06les points faibles ça peut être
55:08que c'est des projets
55:10qui peuvent être parasités
55:12par des désaccords politiques
55:14au sein des municipalités, des villes
55:16on a eu un exemple avec
55:18Sidewalk Labs
55:20qui est une filiale
55:22d'Alphabet, Google
55:24qui visait
55:26à transformer un quartier
55:28de Toronto en espace ultra
55:30connecté, durable
55:32et qui a été vertement critiqué par les
55:34oppositions au sein de la ville
55:36pour des questions de vie privée, de gouvernance
55:38des données et le projet a été
55:40abandonné purement et simplement en 2020
55:42les changements de majorité
55:44la politique peut
55:46bien sûr faire son entrée
55:48et on le voit bien notamment dans les subventions
55:50par exemple pour la rénovation énergétique en ce moment
55:52avec vos fameux panneaux qui pourraient isoler en même temps
55:54faire du photovoltaïque, c'est vrai qu'il y avait beaucoup d'argent
55:56on voit qu'il y a des petits coups de rabot, ça aussi
55:58ça peut peser sur les tendances
56:00et aux Etats-Unis également avec l'arrivée
56:02de Donald Trump, deuxième point
56:04faible, c'est évidemment
56:06le risque de piratage qui est de plus en plus
56:08présent, en 2021
56:10il y a des pirates qui ont
56:12attaqué un réseau d'eau potable en Floride
56:14qui ont ajouté un additif
56:16chimique à un seuil qui était critique
56:18en 2022, un autre
56:20exemple, des pirates qui ont attaqué un système
56:22de feu de circulation à
56:24Hannover en Allemagne qui ont changé la cadence
56:26des feux, donc ça peut être très dangereux
56:28quand même et ce genre de scandale
56:30peut avoir un impact boursier
56:32sur les boîtes de cette thématique bien
56:34évidemment, sans parler de
56:36évidemment la collecte de données personnelles
56:38le scénario à la Orwell, etc
56:40que certains autres
56:42Price, dans certaines
56:44sociétés qui font
56:46du big data
56:48en vue de
56:50participer à ces villes intelligentes
56:52Alors les villes intelligentes, on vous écoute
56:54on se dit, tiens c'est une bonne idée, pourquoi pas
56:56en plus on sait que c'est de la diversification
56:58comment on fait Ronnie, pratiquement
57:00pour s'exposer justement à cette thématique
57:02est-ce qu'il y a des sociétés, vous en avez parlé
57:04des fonds, peut-être des ETF
57:06absolument, alors j'ai coutume de vous
57:08présenter des fonds et des ETF, donc là
57:10il y en a trois principalement
57:12qui ont retenu notre attention chez Galilée
57:14donc le iShares Smart City
57:16Infrastructure
57:18donc celui-ci est SFDR8
57:20pour ceux qui sont un petit peu versés
57:22dans l'ESG
57:24il a environ 47%
57:26d'industrie, 41%
57:28de technologie, il est
57:30majoritairement sur les Etats-Unis
57:32vous en avez également un autre
57:34chez Amundi qui est plus petit
57:36que le iShares de chez BlackRock
57:38qui lui
57:40respecte les critères ESG
57:42c'est vraiment dans son nom
57:44Amundi MSCI Smart Cities ESG
57:46lui aussi
57:48est principalement
57:50positionné sur les Etats-Unis
57:52il a un tout petit peu moins d'action
57:54que le premier
57:56mais il a une bonne couverture
57:58puisque le premier est tilté un petit peu
58:00sur les infrastructures, là il a une bonne
58:02couverture de la thématique de manière générale
58:04et puis ça c'est pour les ETF
58:06pour les adeptes de la
58:08gestion passive on va dire
58:10et puis pour ceux qui aiment avoir un gérant
58:12avec une gestion active
58:14on a chez Pictet
58:16un grand acteur de la gestion thématique
58:18le Pictet Smart City
58:20également SFDR8
58:22pour ceux qui
58:24ont des critères ESG
58:26c'est important
58:28surtout pour cette thématique-là qui par essence
58:30est ESG
58:32donc 43 positions, beaucoup moins que
58:34les ETF que l'on a listé
58:36qui avait 150 et 140 positions
58:38et lui est vraiment
58:40surpondéré sur les Etats-Unis
58:4270% de société
58:44américaine dans ce Pictet Smart City
58:46dans Pictet Smart Cities
58:48Amundi MSCI Smart Cities ESG
58:50et chez BlackRock
58:52iShares Infrastructure
58:54on sait tous sur cette thématique
58:56des villes intelligentes une méga tendance
58:58qui en plus on embrasse beaucoup d'autres
59:00on l'a compris, merci René Michelier
59:02je rappelle que vous êtes le patron de Galilée AM
59:04et à très bientôt pour une nouvelle méga tendance
59:06il y en a 25 donc on se reverra
59:08cette édition de Smart Bourse
59:10se termine, merci de nous avoir suivis
59:12comme la planète des finances ne s'arrête jamais
59:14on se retrouve demain soir à la même heure
59:16pour un nouveau numéro, excellente soirée à tous

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