Jeudi 6 février 2025, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) , Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research) , Stéphanie Brunelle-Maugey (Gérante privée, Financière d'Uzès) et Bastien Drut (Responsable des Études et de la Stratégie, CPR AM)
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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:00:12à l'écoute des marchés.
00:00:13Chaque jour, vous nous retrouvez à 20h30 à la télévision si vous nous suivez via
00:00:16vos box, émission que vous retrouvez parallèlement en replay tous les jours bien sûr sur bsmart.fr
00:00:22ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:25Au sommaire de cette édition ce soir, le CAC qui poursuit son rattrapage et qui renoue
00:00:30avec le niveau des 8000 points.
00:00:32Le sommet historique du CAC avait été marqué au cours du premier trimestre 2024 je crois
00:00:39de mémoire, mois d'avril, mois de mai, à 8250 points.
00:00:42Le rattrapage du CAC donc qui se matérialise encore un peu plus aujourd'hui, un indice
00:00:46qui a repris 10% maintenant depuis les points bas du mois de décembre, nous aurons l'occasion
00:00:52d'y revenir.
00:00:53C'est à la faveur de bons résultats, l'exemple du jour dans le secteur bancaire, c'est Société
00:00:58Générale qui voit son titre s'envoler même de plus de 10%, plus 12% pour le titre Société
00:01:03Générale.
00:01:04Ce qui montre l'effet de soulagement que l'on peut observer sur des marchés avec des primes
00:01:08de risque qui ont été importantes ces derniers temps, le CAC qui poursuit son rattrapage
00:01:13à la faveur aussi peut-être d'une incertitude politique qui s'est un petit peu atténuée
00:01:18au moins pour quelques temps et la perspective également d'un soutien peut-être un peu
00:01:24plus important de la part de la politique monétaire, c'est le sujet des baisses de
00:01:27taux de la Banque Centrale Européenne qui a déjà délivré 5 baisses de taux ces derniers
00:01:33mois et qui va continuer de le faire.
00:01:35Le CAC à 8000 points, nous en parlerons bien sûr dès l'ouverture de cette émission avec
00:01:39nos invités de Planet Marché.
00:01:40Côté politique monétaire, la Banque d'Angleterre a délivré comme prévu une nouvelle baisse
00:01:45de taux de 25 points de base, la Banque d'Angleterre qui va en pointiller, on baisse les taux,
00:01:49on marque une pause, on rebaisse les taux, on remarque une pause, c'est la troisième
00:01:54baisse de taux depuis le mois d'août dernier pour la Banque d'Angleterre qui a révisé
00:01:59à la baisse très nettement ses perspectives de croissance pour cette année mais à la
00:02:02hausse ses perspectives d'inflation, une situation qui n'est jamais évidente du point de vue
00:02:07de la politique monétaire et Andrew Bayly, le gouverneur de la Banque d'Angleterre a
00:02:12d'ailleurs gardé et maintenu la ligne directrice de la prudence pour la suite avec bien sûr
00:02:20des données devant nous qui seront importantes pour les prochaines décisions de la Banque
00:02:23d'Angleterre, le marché continue de voir au moins deux baisses de taux possibles pour
00:02:27la Banque d'Angleterre au cours de cette année 2025.
00:02:30Voilà pour les sujets du moment, Donald Trump bien sûr, troisième semaine d'exercice
00:02:34du pouvoir pour Donald Trump qui est sur tous les fronts et qui sera bien sûr dans notre
00:02:38conversation également avec nos invités dans un instant et puis dans le dernier quart
00:02:42d'heure de Smart Bourse ce soir, nous nous focaliserons sur une classe d'actifs dont
00:02:45on parle régulièrement, qui a beaucoup souffert ces dernières années, les small cap, les
00:02:49petites capitalisations boursières, que peut-on en attendre en 2025 ? Est-ce que la sous-performance
00:02:54des small cap est une fatalité ? Non, sans doute, c'est ce que nous dira Stéphanie
00:03:01Brumel-Moget qui est gérante privée à la financière du ZES et qui sera avec nous en
00:03:06plateau dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
00:03:12Tendance mon amie, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
00:03:23les marchés avec Pauline Grattel.
00:03:24Bonsoir Pauline.
00:03:25La tendance est positive, très positive même pour l'ensemble des indices actions et notamment
00:03:30en Europe.
00:03:31Oui, les indices européens volent de record en record, le DAX inscrit un nouveau plus
00:03:35haut accompagné du FTSE, de l'EURO STOXX 50 et du STOXX 600.
00:03:39En Italie, le MIB est au plus haut depuis un an et en France, le CAC 40 évolue lui
00:03:43aussi en territoire positif, gagne plus de 1,4% et ça y est, repasse le seuil des 8000
00:03:49points au cours de la séance.
00:03:50Aux Etats-Unis, les grands indices ont ouvert sur une note positive également.
00:03:54La séance a été rythmée à nouveau par les publications microéconomiques, on va
00:03:58y revenir dans un instant, mais d'abord un mot de politique monétaire avec la décision
00:04:02de la Banque d'Angleterre.
00:04:03La Banque d'Angleterre a baissé son principal taux directeur de 25 points de base, le ramenant
00:04:07ainsi de 4,75 à 4,50%.
00:04:10Il s'agit de la troisième baisse de taux depuis l'été dernier.
00:04:13Pour la suite, la BOE se montre encore prudente après avoir révisé à la baisse ses prévisions
00:04:17de croissance, mais à la hausse ses prévisions d'inflation.
00:04:20A noter que deux membres de la BOE ont voté en faveur d'une baisse des taux de 50 points
00:04:25de base lors de cette réunion.
00:04:26Le marché des changes a réagi à cette décision de la Banque d'Angleterre à travers la devise
00:04:31britannique notamment.
00:04:32Oui, la livre Sterling trébuche de 1% par rapport au dollar, autour de 1,24, le rendement
00:04:36britannique à 10 ans évolue autour de 4,5%, dans le reste de l'Europe, le rendement allemand
00:04:41à 10 ans est entre 2,35 et 2,40%, aux Etats-Unis, le 10 ans évolue autour de 4,40%, l'euro
00:04:49cède du terrain et se traite sous 1,04 par rapport au dollar.
00:04:53Venons-en aux résultats d'entreprises, à commencer par ceux de la Société Générale.
00:04:56Oui, c'est du solide pour Société Générale, du solide directement salué puisque le titre
00:05:01grimpe de plus de 12% en tête du CAC 40 grâce au rebond de la Banque de Détail.
00:05:06L'ASG double son bénéfice au quatrième trimestre à plus de 1 milliard d'euros sur
00:05:10la période.
00:05:11Le produit net bancaire est en hausse de plus de 10% et tous les résultats sont supérieurs
00:05:15aux attentes.
00:05:16ArcelorMittal fait également état de très bons résultats.
00:05:19Oui, le sidérurgiste fait état d'un EBITDA en hausse de 13% au quatrième trimestre et
00:05:22dépasse ainsi de 8% les estimations des analystes.
00:05:26ArcelorMittal annonce également une augmentation de 10% de son dividende de 2025.
00:05:30L'entreprise confirme par ailleurs un plan d'investissement massif de 1 milliard de
00:05:35dollars aux Etats-Unis plutôt qu'en Europe.
00:05:37La publication et les annonces sont saluées, le titre est en hausse de plus de 10%.
00:05:40Dans la Santé, Elie Lilly fait suite aux résultats de Novo Nordisk hier soir.
00:05:45Elie qui était déjà d'ailleurs portée par les résultats de Novo et qui a publié
00:05:48à son tour.
00:05:49Oui, l'entreprise annonce des résultats conformes aux attentes du marché pour le quatrième
00:05:53trimestre.
00:05:54Le groupe fait état d'un bénéfice net de plus de 4 milliards de dollars.
00:05:57Le bénéfice annuel, lui, est largement supérieur aux attentes.
00:06:01Pour 2025, Elie Lilly prévoit une croissance de ses bénéfices.
00:06:04Le titre ouvre en légère hausse à Wall Street.
00:06:06Toujours dans la Santé, AstraZeneca se félicite d'une très bonne performance 2024.
00:06:12L'entreprise fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 25% à taux de change constant
00:06:15au titre du quatrième trimestre, à 15 milliards de dollars.
00:06:18Pour l'ensemble de l'exercice, les ventes progressent de plus de 20%.
00:06:22Le titre est en hausse de plus de 6%.
00:06:24Et puis ça reste compliqué dans le secteur des semi-conducteurs avec en France la chute
00:06:29de Soitec aujourd'hui qui ne passe pas inaperçue.
00:06:32Oui, c'est effectivement la plus forte baisse du SBF 120 aujourd'hui.
00:06:35Moins 30% l'entreprise de semi-conducteurs a baissé hier.
00:06:39Ses prévisions pour l'année 2025, Soitec anticipe un recul de l'ordre de 7 à 9% de ses ventes cette année.
00:06:46Le cours avait été suspendu à l'ouverture.
00:06:48Quel sera le programme de demain pour conclure la semaine, Pauline ?
00:06:50Demain, les investisseurs prendront connaissance du rapport officiel sur l'emploi du département
00:06:54du travail américain de janvier et aussi ce soir les résultats d'Amazon seront publiés.
00:06:59Tendance mon ami.
00:07:00Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
00:07:15Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:07:18Bastien Dru est à nos côtés, responsable des études et de la stratégie de CPR, Asset Management.
00:07:22Bonsoir Bastien.
00:07:23Alexandre Baradez nous accompagne, chef analyste chez IG.
00:07:26Et Véronique Richefleuresse qui était également parmi nous présidente de RF Research et membre de Calaisis 360.
00:07:32Bonsoir Véronique.
00:07:33Bonsoir.
00:07:34On commence avec vous et Calaisis 360.
00:07:36Véronique, puisqu'on est le jour où le CAC 40 renoue avec les 8000 points, c'est un seuil symbolique effectivement.
00:07:45Et c'était ce qu'on appelle dans le jargon un call, une conviction très forte que vous portiez avec Calaisis 360.
00:07:51Ah oui, je fais le post-mortem, début décembre.
00:07:54J'ai repris la note que vous écriviez en décembre.
00:07:56C'était d'ailleurs juste après la censure du gouvernement de Michel Barnier.
00:08:00Le CAC devait se traiter entre 7100 et 7200 points.
00:08:03On était à peu près sur ces niveaux-là début décembre.
00:08:06Vous écriviez CAC 40, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, avec un argumentaire assez circonstancié.
00:08:12Pourquoi est-ce que le CAC va rebondir ?
00:08:14Un, dans un souci de cohérence stratégique avec notre confiance à l'égard du DAX allemand.
00:08:19L'idée d'un rattrapage du CAC par rapport au DAX, ou bien qu'on reparle du DAX également.
00:08:23Le CAC est constitué d'entreprises dans leur majorité internationale dont les ressorts de l'activité dépassent de loin
00:08:29les évolutions du contexte hexagonal ou même européen.
00:08:33Trois, le contexte mondial, sans être dépourvu de risques géopolitiques en particulier,
00:08:38semble en mesure de continuer à évoluer sur une tendance comparable à celle de 2024.
00:08:43C'est-à-dire la tendance d'une croissance.
00:08:45C'est les arguments que vous mettiez en avant, je veux bien que vous nous fassiez le post-mortem à chaud.
00:08:51Qu'est-ce qui a marché dans ce call ? Est-ce que le CAC a repris 10% depuis ?
00:08:54Tout y est à peu près.
00:08:56Notre approche à l'époque c'est de dire que le CAC a été considérablement sanctionné,
00:09:04a marqué une sous-performance historique par rapport au DAX notamment.
00:09:09Et à partir du moment où effectivement on n'était pas, nous semblait-il, à la veille d'un nouvel épisode de crise politique,
00:09:18sans budget ou avec on ne sait quoi...
00:09:21C'était quand même au lendemain de l'ascension du gouvernement Barnier, il fallait quand même d'accord.
00:09:25Oui, c'est vrai.
00:09:26Mais ce qu'on avait compris c'est que le gouvernement qui suivrait,
00:09:29même s'il a été un peu long à mettre en place, serait forcément moins violent dans son approche budgétaire,
00:09:37donc un peu plus favorable à la croissance, qu'avec un peu de chance ça pourrait tenir sur le plan politique.
00:09:44Et qu'à partir de là, effectivement, le risque politique lui-même pouvait être évacué.
00:09:49Avec l'ampleur de la sous-performance, on envisageait donc ce rattrapage.
00:09:56Un rattrapage quand vous avez perdu 15% par rapport à l'indice au DAX, ça fait effectivement à peu près ce qu'on a fait.
00:10:02Pas tout à fait encore.
00:10:03Non.
00:10:04Mais effectivement, vous avez eu la première quinzaine de janvier, le CAC 40 a été l'actif au monde d'ailleurs,
00:10:11pas que sur les actions, le plus performant.
00:10:14Aujourd'hui ça se poursuit, alors on est probablement bien parti pour aller retrouver les points hauts précédents,
00:10:21vous citiez le 8250 du mois d'avril je crois.
00:10:25Est-ce qu'on ira beaucoup plus loin ?
00:10:28C'est conditionné à beaucoup d'éléments, mais effectivement, le gros des craintes est derrière nous.
00:10:34On a un euro faible.
00:10:36La France n'est pas la plus sensible, mais quand même.
00:10:39On a des changements de stratégie politique au niveau européen, également dans la défense, dans le militaire,
00:10:47la prise de fonction de Donald Tusk.
00:10:50Oui d'accord, l'autre Donald, oui le nôtre.
00:10:55Qui change aussi les choses et qui nous rappelle qu'on a quand même un potentiel de développement industriel un peu différent.
00:11:02C'est pas celui qu'on aurait préféré effectivement, mais il est là.
00:11:05Et la France n'est pas la dernière à ce jeu de reconstruction de la défense.
00:11:10Et puis un environnement mondial qui pour l'instant, une Chine à peu près épargnée par la politique de Donald Trump,
00:11:17ça permet au luxe quand même de participer à ce rattrapage.
00:11:22Bon, l'avenir dira si c'est solide ou pas.
00:11:25C'est bien là qu'il y a pas mal d'interrogations encore.
00:11:28Mais on est assez confiants effectivement.
00:11:31En tout cas, à partir du moment où on évacue ce risque politique,
00:11:35et on évacue tout ce qui a congelé l'économie française quand même depuis 6 mois.
00:11:40Paralysé, congelé, j'aime bien.
00:11:43Voilà le dernier trimestre, c'est presque quand même.
00:11:46Et bien il n'y a pas de raison, l'économie française n'est pas la dernière des économies européennes.
00:11:51Et nous on est encore confiants sur la capacité effectivement de donner plutôt des mots de nouvelles par rapport à d'où on vient.
00:11:57Bon, c'était un call tactique comme vous le décriviez à l'époque.
00:12:00Mais je reviens sur votre premier argument qui était de dire le CAG va rattraper.
00:12:04C'est pour nous un souci de cohérence stratégique avec notre confiance à l'égard du DAX allemand.
00:12:09Cette confiance à l'égard du DAX allemand, elle est toujours valable aujourd'hui Véronique ?
00:12:14Elle est toujours valable.
00:12:15Parce que là c'est des sommes historiques.
00:12:17On est tendu comme beaucoup d'autres choses aujourd'hui aux décisions américaines.
00:12:22En l'occurrence notamment sur le protectionnisme toujours.
00:12:25Aux décisions des Allemands aussi qui vont voter dans 15 jours aussi.
00:12:28Les Allemands effectivement.
00:12:30Mais ce qu'on attend de la future gouvernance ou du futur gouvernement allemand c'est aussi un peu plus de flexibilité.
00:12:37Moi je trouve très important ce qui s'est passé avec le sommet extraordinaire sur la défense.
00:12:43Où tout d'un coup en Europe ça y est on se dit on va être un peu plus souple sur le pacte de stabilité pour ce qui concerne la défense.
00:12:50Et je pense qu'on est dans cette veine-là.
00:12:52C'est toujours comme ça en Europe.
00:12:54Il faut être au pied du mur ou se taper dans le mur pour arriver à trouver des moyens de le surmonter.
00:12:59Je pense qu'on est dans cette veine-là.
00:13:02Je pense que le DAX a quand même bien performé.
00:13:06Peut-être un peu trop.
00:13:08Je serais tentée d'envisager si les choses ne se passent pas trop mal.
00:13:11Effectivement que le CAC 40 sur Perphone, le DAX y compris.
00:13:15Mais effectivement on était le numéro qui précédait je crois.
00:13:19Parlez du DAX.
00:13:21Parlez du DAX.
00:13:22Novembre c'était le DAX.
00:13:23Décembre c'était le CAC.
00:13:24Donc on ne voyait pas à partir du moment où la plante était moins sous l'emprise des risques.
00:13:28Pourquoi le CAC n'embraillerait pas.
00:13:31Dans ce jeu relatif des marchés.
00:13:33Quelle chance on donne aux indices européens, CAC ou DAX par rapport à des indices américains ?
00:13:39C'est la question qu'on posera sur les small caps.
00:13:42Est-ce que la sous-performance des small caps ou est-ce que la sous-performance de l'Europe est une fatalité ?
00:13:46On sait qu'il y a des épisodes de rattrapage.
00:13:48Et on a le sentiment qu'on est peut-être dans un de ceux-là aujourd'hui Alexandre.
00:13:52Je vais dire ça déjà par rapport à Véronique pour son call.
00:13:54Parce que le sentiment qu'on avait c'était un sentiment qu'effectivement avec 20% de souper l'année dernière par rapport aux marchés américains.
00:14:00Il y avait quand même effectivement un peu de marge de rattrapage.
00:14:02Mais moi j'avoue que je voyais plutôt ça sur une partie de l'année.
00:14:05Avec un début d'année avec les questions d'ordre politique, domestique, politique européenne avec l'Allemagne.
00:14:09Et puis les questions tarifaires avec les Etats-Unis.
00:14:12Je pensais qu'on allait souffrir un peu plus longtemps.
00:14:14En tout cas rester un peu plus bas plus longtemps.
00:14:15Avant que ça se décoince plutôt au second semestre.
00:14:17Donc un call vraiment tactique intéressant.
00:14:20Mais c'est vrai que le sentiment qui règne actuellement il est quand même un peu curieux.
00:14:24Parce que l'agressivité initiale de Trump elle se focalisait sur ses voisins immédiats.
00:14:28Et tout de suite il a rempli les voiles avec 30 jours de délai pour chacun pour commencer à négocier.
00:14:32On a presque l'impression, il n'a pas oublié la Chine.
00:14:35Mais la Chine a répliqué de manière très ciblée ou autre.
00:14:37Et donc on se dit bon ben finalement il démarre ce mandat plutôt tranquillement.
00:14:41Et est-ce que le piège n'est pas là ?
00:14:42C'est-à-dire qu'est-ce qu'on se dit pas que Trump effectivement c'est pas le même Trump que la V1.
00:14:47Peut-être bien mieux entouré, mieux conseillé aussi que les faucons qu'il entourait à une époque.
00:14:51Mais...
00:14:52Il nous endort quoi.
00:14:54Est-ce qu'on n'est pas un peu dans l'établissement ?
00:14:56Ou avec une réalité derrière qui est que l'Europe...
00:14:59On sent bien qu'il y a le deal qui est en maturation avec l'aspect géopolitique.
00:15:03Et juste avant qu'on se retrouve ce soir, il y a des fuites d'ailleurs.
00:15:07Des fuites de médias qui laissent entendre qu'il y a des fuites sur le plan de paix de Trump.
00:15:12Qui serait pour cesser le feu à partir du mois d'avril.
00:15:15Pour le minaire entre les dirigeants février et mars.
00:15:19Et on a vu d'ailleurs après ça l'or repartir un peu à la baisse.
00:15:21Le pétrole repartir un peu à la baisse.
00:15:22C'est-à-dire qu'il y a eu quelques réactions de marché pas très violentes.
00:15:25Mais on sent quand même que ça s'est un peu ajusté sur ces leaks, ces fuites.
00:15:28Donc est-ce que du coup la négo avec l'Europe se fait déjà peut-être un peu en sous-marin avant d'annoncer ces choses ?
00:15:34Ce qui ne serait pas forcément mal.
00:15:36Ou est-ce au contraire on n'a encore pas beaucoup de discussions et ça va arriver d'un coup ?
00:15:39C'est dur à dire mais...
00:15:41Moi ce qui me gêne un peu et c'est ce qu'on disait quelques jours ensemble.
00:15:44C'est que d'un côté vous avez des marchés américains qui ont été indestructibles pendant deux ans.
00:15:50Qui ont fait face à absolument tout.
00:15:51Mais tout boosté par des déficits absolument énormes.
00:15:54Par des consommateurs hyper résilients.
00:15:57Et puis on se rend compte que là depuis quelques mois l'inflation fait moins de progrès.
00:16:01La Fed a mis en pause ses baisses d'etaux.
00:16:03Alors avec Trump ça a commencé à grincer un peu cette question de baisse d'eaux.
00:16:07Et puis on a vu que finalement Trump avait dit actuellement les baisses d'eaux.
00:16:11Mais pour autant les marchés américains sont chers.
00:16:14Moi c'est ça qui m'embête.
00:16:15C'est que d'un point de vue historique on est cher.
00:16:19Et la phase d'après il n'y a pas 36 possibilités.
00:16:21C'est-à-dire soit à 22-23 fois les multiples actuelles sur la S&P.
00:16:24On continue de monter.
00:16:26C'est-à-dire en gros si la S&P prend encore 10 à 15%.
00:16:28On retrouve grosso modo si la S&P fait ça on retrouve les multiples des années 2000.
00:16:32S'il fait 10 à 15% de plus.
00:16:33Donc déjà on est cher.
00:16:35Si on fait 10-15% c'est pas énorme pour des commerces comme la S&P.
00:16:37Donc si on fait ça on se retrouve avec des 26-27 fois les bénéfices.
00:16:40Qui étaient des niveaux quasiment de pique de la bulle internet.
00:16:42Je ne parle pas du Nasdaq. Je parle de la S&P.
00:16:44Et là l'air, l'oxygène sera refus.
00:16:47Est-ce qu'on laisse les marchés aller jusqu'ici ?
00:16:49Ou est-ce que la Fed dans son idée de faire une pause sur les taux
00:16:51ne considère pas qu'il y a le double mandat officiel emploi-inflation
00:16:55et peut-être aussi un mandat un peu implicite
00:16:57qui ressort de temps en temps qui est la stabilité financière ?
00:16:59Jérôme Powell, on l'a interrogé là-dessus la dernière réunion,
00:17:02il a dit que les prises actives sont élevées
00:17:05et on regarde les prises actives sous l'angle de la stabilité financière.
00:17:08Est-ce qu'il n'y a pas une volonté aussi de maintenir une politique américaine un peu raide
00:17:11pendant quelques temps encore pour aussi calmer un peu cette poche-là ?
00:17:14Et à partir du moment où les marchés américains à un moment donné vont forcément respirer,
00:17:17c'est là que je me pose la question par rapport au niveau du 8000.
00:17:20Voilà quelques.
00:17:21Et c'est ce qu'on a vu il y a quelques jours
00:17:23quand le stress tarifaire s'est exécuté sur un week-end,
00:17:26d'un seul coup tous les indices américains et européens ont baissé.
00:17:30Le niveau n'est pas loin, en tout cas le même timing.
00:17:35Donc l'idée pour moi elle est là.
00:17:36C'est qu'à un moment donné quand les marchés américains vont devoir corriger,
00:17:38parce que je pense qu'ils vont corriger,
00:17:39l'Europe je pense sera intégrée à ce schéma de correction
00:17:42et peut-être qu'il y aura une surpasse relative de l'Europe
00:17:44si les U.S. font moins 10, moins 15,
00:17:46peut-être que l'Europe ne fera que moins 7 ou moins 8.
00:17:47Et moi j'attends cet épisode.
00:17:48Je trouve que si on constate que le CAC peut aller à 8300 et au-delà,
00:17:52c'est-à-dire qu'on considère aussi...
00:17:53Que les U.S. ont continué leur course en avant.
00:17:55D'accord.
00:17:56Et que ça nous rapprocherait peut-être d'un niveau un peu extrême.
00:17:59Oui, oui, ça restait tactique pour l'instant, on verra.
00:18:02Mais bon, tous les bons calls commencent par un call tactique, un aspect tactique.
00:18:06Qu'est-ce que ça vous inspire Bastien ?
00:18:08Moi je veux bien qu'on reste un peu sur le cas de l'Europe,
00:18:10en termes d'investissement.
00:18:11Alors évidemment c'est très marché,
00:18:13il y a les questions macro-économiques et de politique monétaire,
00:18:16mais c'est vrai que là, visiblement, il y a une chance sur l'Europe
00:18:21qu'il ne faut peut-être pas rater en matière d'investissement, j'en sais rien.
00:18:24Oui, tout à fait.
00:18:25En fait, je pense que vous avez beaucoup d'énergie.
00:18:28Les deux interventions précédentes ont vraiment beaucoup d'énergie.
00:18:30Et ce que je peux peut-être essayer de compléter,
00:18:33le plan sur lequel je peux compléter,
00:18:34c'est peut-être du soulagement par rapport justement à Trump.
00:18:37Parce que ce qui s'est passé,
00:18:40Trump a changé plein de fois d'avis sur ce qu'il voulait faire
00:18:44en termes de hausse de drapeau.
00:18:45Et la dernière version, même si elle est mise en pause,
00:18:48c'est 10 points sur la Chine, 25 points sur le Mexique et le Canada.
00:18:53Alors qu'au début c'était plutôt 60 sur la Chine,
00:18:56et pour le reste du monde...
00:18:57Et on ne parlait pas du Canada.
00:18:58Et en fait, ce que ça dit, c'est que les priorités finalement
00:19:03sont complètement liées à l'immigration
00:19:06et à la gestion de la frontière.
00:19:07C'est pour ça que le Mexique et le Canada se font beaucoup plus sanctionnés
00:19:10que les autres pays.
00:19:12Et que la question, vraiment à proprement parler, commerciale,
00:19:16elle est presque secondaire.
00:19:17Et on voit qu'à la Chine, ils reprochent quand même surtout
00:19:20le déséquilibre commercial.
00:19:22Et il ne leur a mis que 10 points de hausse de droite douane.
00:19:25Et en fait, en suivant ce raisonnement, on se dit,
00:19:28nous, en Europe, ils ne peuvent pas nous reprocher
00:19:30la gestion de la frontière avec le Canada.
00:19:32Ils font taverner.
00:19:34Et du coup, on serait plutôt dans une configuration
00:19:36à une hausse de droite douane de 10 points.
00:19:40Et nous, en Europe, on est la zone où la devise est le plus dépréciée
00:19:46depuis l'élection de Donald Trump.
00:19:48Depuis l'élection de Donald Trump, l'euro a perdu 5-6% par rapport au dollar.
00:19:53Le renminbi, le donar canadien et le peso mexicain
00:19:56ont perdu entre 2 et 3%.
00:19:58Donc, s'il nous met une hausse de droite douane de 10 points
00:20:02et que l'euro a déjà perdu 6%,
00:20:05il y a déjà un énorme amortissement par rapport à ça.
00:20:10Et donc, je pense que toutes ces évolutions,
00:20:15finalement, sur le dossier commercial,
00:20:16ont amené du soulagement pour l'Europe.
00:20:19Alors, je ne dis pas que l'Europe ne va pas être sanctionnée.
00:20:22Il va peut-être, finalement, quand même sanctionner
00:20:24peut-être le secteur plutôt automobile.
00:20:26Il va peut-être cibler des secteurs en particulier.
00:20:28Mais, de toute façon, dans le cadre de l'Europe,
00:20:31ça sera largement déjà amorti par l'évolution de l'euro qui vient d'y avoir.
00:20:35Et justement, cette dépréciation de l'euro qu'on vient d'avoir
00:20:38sans hausse de droite douane,
00:20:39c'est tout bénéfice pour le marché européen.
00:20:42Ça participe à ce que disait Véronique tout à l'heure.
00:20:45Ça participe à cette remontée des marchés actions
00:20:48sur ce mois de janvier et de février.
00:20:51Donc, on a déjà traité au moins 50% de la question des droits de douane
00:20:55possibles sur nos produits exportés vers les Etats-Unis.
00:20:59Simplement, alors que ce n'est pas du tout le cas du Canada et du Mexique.
00:21:03Les devises mexicaines et canadiennes ont quand même beaucoup baissé.
00:21:06Mais depuis l'élection, ça n'a perdu que 2 ou 3%.
00:21:08Pas depuis l'élection.
00:21:092 ou 3%.
00:21:10Oui, évidemment, avant l'élection, il y a un peu d'anticipation aussi.
00:21:13Mais pour aller compenser une hausse de 25 points de pourcentage des droits de douane,
00:21:18là, ce n'est pas possible.
00:21:19Le change ne suffit pas.
00:21:20Et donc, ça serait quand même très négatif
00:21:23pour ces deux économies-là qui sont super dépendantes des Etats-Unis.
00:21:25Et pour l'économie américaine.
00:21:27Oui, bien sûr.
00:21:28Mais l'imbrication de cette zone de Mexique et le Canada
00:21:32souffrirait quand même beaucoup plus que les Etats-Unis.
00:21:34C'est très clair.
00:21:35J'entends.
00:21:36Comment vous avez compris d'ailleurs cette approche tarifaire de Trump ?
00:21:42Parce que si j'intègre la Colombie, alors là, ça a été effectivement un peu hors des clous.
00:21:48Mais il a renoncé très vite à chaque fois à mettre ces menaces à exécution de barrières tarifaires.
00:21:56Et de ce que je comprends, notamment de la conférence de presse
00:21:59qu'a pu faire la présidente mexicaine Claudia Shainbaum
00:22:01après sa longue conversation constructive avec Trump,
00:22:05j'ai l'impression qu'elle est très satisfaite du résultat.
00:22:09C'est-à-dire que pour elle, c'est presque sa victoire.
00:22:12C'est-à-dire qu'elle n'a quasiment rien concédé.
00:22:14Des troupes à la frontière, il y en a déjà.
00:22:17Pareil côté canadien.
00:22:19Et je crois même qu'elle déclare qu'elle a obtenu des Etats-Unis
00:22:23et qu'eux fassent des efforts sur les armes qui passent la frontière
00:22:29dans le sens Etats-Unis-Mexique.
00:22:31Là aussi, parce que c'est un problème pour le Mexique.
00:22:34Elle a très bien joué.
00:22:36Elle a compris du point de vue tactique en lui disant
00:22:40qu'on est plus forts ensemble pour lutter contre les produits chinois
00:22:44qu'en se faisant la guerre.
00:22:46J'ai trouvé ça excellent.
00:22:48Elle l'a retourné.
00:22:49Moi, c'est un peu comme ça que je l'ai compris.
00:22:51C'est pas pour rien qu'elle est présidente du Mexique.
00:22:54Elle a dû en trouver sur sa route des énergumènes.
00:22:59Laquelle sait mieux les prendre que la moyenne, je ne sais pas.
00:23:02C'est une scientifique.
00:23:04J'avais vu, scientifique.
00:23:05Elle a été membre du GIEC.
00:23:07C'est très difficile de répondre à la question.
00:23:11On ne sait plus.
00:23:14La seule conclusion qu'on puisse avoir,
00:23:18c'est que nous sommes dans une ère de l'incertitude.
00:23:22À tous les niveaux, sur tous les fronts.
00:23:26Parce que c'est pareil à l'égard du Panama, du Groenland,
00:23:30de ce qui s'est passé à Gaza.
00:23:33Tout ceci alimente un terrain extrêmement inconfortable.
00:23:38On ne sait plus ce qui peut, y compris en Europe,
00:23:41nous tomber dessus demain ou être dénoué.
00:23:45Je n'ai pas d'explication.
00:23:47Je ne pense pas qu'on puisse néanmoins en déduire,
00:23:51qu'on va retrouver un mode opérationnel de Trump
00:23:55comparable à ce qu'on avait pendant son premier mandat.
00:23:58C'était un peu la question.
00:24:00On frappe fort pour provoquer des échanges.
00:24:03Après, on négocie.
00:24:05Ça y ressemble, oui.
00:24:07Mais c'est quand même une version beaucoup plus musclée
00:24:12qui est fondamentalement inquiétante.
00:24:15Je pense qu'effectivement,
00:24:17beaucoup de sa campagne et de sa popularité
00:24:21va tenir à ce qu'il peut faire au niveau de l'immigration.
00:24:25C'est comme ça qu'il le comprend.
00:24:27Très MAGA.
00:24:29Ça, c'est vraiment sa base MAGA qu'il adresse.
00:24:32Après, attention à la Chine.
00:24:34Il y a quand même une anxiété de la population américaine
00:24:38à l'égard des menaces chinoises qui est assez sidérante.
00:24:41Quand on parle avec des Américains,
00:24:43c'est quand même un sujet qui revient très facilement
00:24:46de manière assez stupéfiante.
00:24:48C'est vrai que nous, on n'a pas ce réflexe-là.
00:24:52Là, il y a vraiment l'inquiétude, le péril chinois.
00:24:56Je ne suis pas sûre qu'il puisse être aussi...
00:25:02Manœuvrant ?
00:25:04Oui, qu'il puisse laisser de côté complètement ce sujet-là.
00:25:07Je pense qu'il va falloir qu'il revienne.
00:25:09Mais je ne sais pas sous quelle forme, effectivement.
00:25:12Ceci dit, en attaquant le Mexique, qui est moins attaqué aujourd'hui,
00:25:17ce qu'ils visent, c'est bien évidemment les entreprises chinoises
00:25:20qui se sont largement implantées dans le pays ces dernières années.
00:25:23Mais c'est un sujet d'incertitude, d'interrogation.
00:25:27Je n'ai pas la réponse.
00:25:29On peut s'interroger aussi sur le timing et peut-être une stratégie.
00:25:33Je ne sais pas si c'est pensé comme tel,
00:25:35mais c'est vrai qu'on remarque que depuis quelques jours,
00:25:37on a des taux américains qui reportent un peu à la baisse.
00:25:39Après, je demande au week-end de stress sur les questions tarifaires.
00:25:42Là, ce n'est plus tellement l'impact sur les prix de ces éventuelles taxes
00:25:46que les marchés obligatoires en France.
00:25:48C'est plutôt l'inverse.
00:25:49C'est plutôt le côté risque pour l'économie mondiale
00:25:51d'avoir des discussions comme ça qui se durcissent.
00:25:53Et est-ce que dans l'esprit de Trump,
00:25:55et on a vu des discussions ces dernières heures
00:25:57entre son secrétaire au Trésor et lui,
00:25:59et c'est le secrétaire au Trésor qui a dit
00:26:01« Le Président et moi, en gros, ce que nous voulons voir,
00:26:03c'est des taux baissés, mais pas forcément... »
00:26:05Des taux longs !
00:26:0710 ans !
00:26:0810 ans, pourquoi ? Parce que vous comparez un taux de 10 ans
00:26:10et un taux de 30 ans immobiliers aux Etats-Unis,
00:26:12la corrélation est quasiment parfaite.
00:26:13Donc, ce qu'il veut, c'est que les taux baissent,
00:26:15sans finalement avoir à dire à la FED quoi faire.
00:26:17Et stratégiquement, c'est vrai que si les marchés
00:26:19continuent de faire ce qu'ils ont fait depuis quelques jours,
00:26:21plus on va attiser un peu ces menaces de sanctions ou autres,
00:26:23plus les taux longs US pourraient baisser.
00:26:25Donc, on crée, d'une certaine manière, un peu de crainte,
00:26:27à condition d'arrêter cette crainte assez tôt
00:26:29pour ne pas qu'elle se propage en termes de risques
00:26:31pour le consommateur psychologique, pour les entreprises ou autres.
00:26:33Mais ce serait une manière de faire baisser les taux longs,
00:26:36donc de donner un petit soutien à l'économie aussi,
00:26:38sans avoir menacé la FED.
00:26:40Est-ce que ce ne serait pas le plan de vol, c'est-à-dire d'être dur
00:26:42pendant quelques mois, impacter les taux,
00:26:44et ensuite la FED peut continuer ses baisses de taux pour de bon
00:26:46une fois qu'on a des certitudes sur l'inflation
00:26:48qui prend 2-3 mois, qui crée un ralenti.
00:26:50Est-ce qu'il y a une stratégie derrière ? A voir.
00:26:52Comment vous regardez ?
00:26:54Justement, la question des taux longs américains,
00:26:56ça nous amène à parler de la FED, mais c'est quoi un peu
00:26:58l'état des forces en présence qui guident
00:27:00un 10 ans américain aujourd'hui,
00:27:02entre l'incertitude, la prime de terme,
00:27:04le risque inflationniste,
00:27:06ou le risque d'une inflation qui aurait encore
00:27:08du mal à revenir à l'objectif,
00:27:10et face à ça,
00:27:12peut-être, oui,
00:27:14moins de tarifs
00:27:16que ce qu'on pouvait craindre
00:27:18à l'arrivée, et puis peut-être aussi
00:27:20un phénomène d'une économie américaine
00:27:22qui pourrait aussi s'épuiser, peut-être,
00:27:24à un moment, Bastien. Comment vous faites l'équilibre
00:27:26des choses, là ?
00:27:28Je ne sais pas si c'est une volonté
00:27:30de Trump de vouloir faire baisser les taux
00:27:32avec les droits de douane. En tout cas,
00:27:34la conséquence, c'est ça.
00:27:36De toute façon, ce qu'on avait déjà regardé,
00:27:38c'est que pendant la première guerre commerciale
00:27:40de 2018-2019, quand Trump
00:27:42annonçait des nouvelles hausses
00:27:44de droits de douane, les taux longs
00:27:46baissaient beaucoup, et ils baissaient
00:27:48de façon un peu permanente.
00:27:50C'est l'aspect récessif qui était retenu
00:27:52par le marché. Exactement, et puis la FED,
00:27:54aussi, à l'époque, retenait complètement l'aspect récessif
00:27:56avec l'idée que
00:27:58les hausses de droits de douane, les prix augmentent
00:28:00de façon one-off, ça va rentrer dans l'inflation
00:28:02pendant 12 mois, puis après, ça va sortir.
00:28:04C'est de l'inflation qui est temporaire.
00:28:06C'est ça qui avait vraiment primé en 2018-2019.
00:28:08Les taux longs avaient baissé
00:28:10à cause de ça, puis même la FED avait baissé
00:28:12trois fois c'est tout en 2019.
00:28:14Là, il se repasse un peu la même chose.
00:28:16C'était fin novembre
00:28:182024. Quand Trump
00:28:20avait dit « Je fais 25, 25 et 10
00:28:22contre le Canada, le Mexique et la Chine »,
00:28:24l'étau était reparti un petit peu à la baisse,
00:28:26reparti à la hausse,
00:28:28mais il y a peut-être, dans
00:28:30ce qui est en train de se passer, la baisse
00:28:32récente des taux longs,
00:28:34le fait qu'on se dise « ça sera quand même négatif
00:28:36pour l'activité ».
00:28:38Maintenant, pour la FED,
00:28:40la FED, j'ai bien regardé
00:28:42tout ce qu'ils ont pu dire sur les derniers jours,
00:28:44et c'est assez cohérent. Il y a beaucoup de
00:28:46membres du FOMC qui prennent la parole, et c'est assez cohérent
00:28:48avec ce que disait Powell la semaine dernière.
00:28:50En gros,
00:28:52à court terme, ils ne regardent plus l'inflation,
00:28:54ils ne regardent plus le marché du travail, ils regardent l'administration de Trump.
00:28:56Le facteur Trump.
00:28:58C'est ce qu'a dit, par exemple,
00:29:00le vice-président de la FED,
00:29:02Jefferson, cette nuit. Il dit « Maintenant,
00:29:04il faut vraiment attendre d'en savoir plus
00:29:06sur la politique de Trump, parce qu'en gros,
00:29:08on ne sait pas, et c'est pour ça que là,
00:29:10on marque une pause, parce qu'on ne sait pas
00:29:12vraiment ce qui va se passer ». Et ce qu'avait dit
00:29:14Powell la semaine dernière, c'est qu'il y avait
00:29:16quatre domaines de politique économique
00:29:18qu'il fallait suivre. Les droits de douane,
00:29:20évidemment, ce qui était aussi relatif
00:29:22à l'immigration, ce qui était relatif
00:29:24à la fiscalité, et ce qui était relatif
00:29:26à la dérégulation.
00:29:28Et en fait, personnellement, je pense
00:29:30qu'il y avait quand même des sujets sur lesquels ils peuvent attendre un petit peu
00:29:32longtemps, parce que
00:29:34les hautes droits de douane,
00:29:36il les a mises et les a
00:29:38suspendues.
00:29:40L'immigration, bon, il y a beaucoup de photos
00:29:42qui circulent, il y a beaucoup d'articles de presse,
00:29:44il y a Guantuanamo, etc.
00:29:46Mais en termes de quantité de personnes renvoyées
00:29:48chez elles, je ne suis pas sûr qu'il y en ait, que ce soit
00:29:50très significatif. Ensuite, sur la
00:29:52dérégulation, oui, il va se passer des choses.
00:29:54Mais après, sur la fiscalité,
00:29:56là, c'est extrêmement compliqué.
00:29:58Et vu l'ambiance au Congrès,
00:30:00ça risque d'être un dossier
00:30:02compliqué. Ça va être super compliqué.
00:30:04Là, quand on suit
00:30:06la presse politique américaine,
00:30:08on voit qu'ils sont incapables
00:30:10de se mettre d'accord entre eux sur
00:30:12rien qu'un plan de ce que pourrait éventuellement
00:30:14être l'agenda.
00:30:16Une stratégie, quoi.
00:30:18Ça ne marche pas.
00:30:20Et ça va être très compliqué. En plus de ça,
00:30:22le shutdown va revenir,
00:30:24le plafond de la dette est revenu
00:30:26en application depuis le début
00:30:28janvier.
00:30:30Et puis, il y a
00:30:32certains qui réclament des fortes baisses
00:30:34des dépenses. Il faut surtout
00:30:36pas baisser les dépenses parce que moi, je vais perdre.
00:30:38Sinon, je suis plutôt centré, je vais perdre dans mon district.
00:30:40Et en gros,
00:30:42tout ça va mener, je pense, à un gros
00:30:44flop parce que
00:30:46eux, ils ne sont pas du tout d'accord entre eux.
00:30:48Ils ont une majorité qui est extrêmement faible.
00:30:50La chambre des représentants, c'est
00:30:52220-215. C'est la plus faible majorité depuis
00:30:54un siècle.
00:30:56Et c'est la chambre qui est importante pour la fiscalité
00:30:58notamment. La chambre des représentants, c'est quand même...
00:31:00De toute façon, il faut que les deux soient en phase
00:31:02et là, la majorité est super faible.
00:31:04Sur le dollar,
00:31:06en lien avec
00:31:08les taux, bien sûr, mais
00:31:10il aimerait bien voir le dollar
00:31:12baisser un peu.
00:31:14Il pense qu'il y a trop d'inflation mais qu'il faut
00:31:16que les taux baissent.
00:31:18On n'arrive pas trop à savoir
00:31:20ce que l'administration de Trump veut vraiment faire
00:31:22avec le dollar. Mais ce sujet,
00:31:24il est super important et je pense que
00:31:26c'est vraiment la grande oubliée
00:31:28de toutes ces discussions
00:31:30sur le commerce. Parce que quand on regarde
00:31:32le taux de change réel effectif, c'est-à-dire
00:31:34l'évolution du dollar par rapport à un panier de devises
00:31:36mais en plus en prenant en compte le différentiel d'inflation,
00:31:38le taux de change réel effectif des Etats-Unis,
00:31:40il est en gros au plus haut depuis
00:31:421985, c'est-à-dire les accords du Plaza.
00:31:44Après les accords du Plaza, le dollar avait
00:31:46beaucoup baissé.
00:31:48Et là, le fait que le dollar
00:31:50soit aussi fort, il y a tout un tas de raisons
00:31:52qui font que le dollar soit fort,
00:31:54ça cause
00:31:56des déséquilibres commerciaux.
00:31:58Quand on regarde par exemple le déficit courant, maintenant,
00:32:00il a dépassé 4% du PIB. On n'a pas vu ça depuis
00:32:02plus de 15 ans. Donc ça commence
00:32:04à se creuser, se creuser, se creuser. Notamment
00:32:06parce que le dollar est extrêmement
00:32:08fort. Et la solution
00:32:10de Trump pour réindustrialiser,
00:32:12c'est des hausses de droits
00:32:14de douane qui vont renforcer le dollar.
00:32:16Parce que là, le dollar
00:32:18qui se renforce, en gros, il se renforce par rapport
00:32:20à tout le monde, pas seulement par rapport au
00:32:22Canada, Mexique et la Chine.
00:32:24Ça se renforce par rapport à d'autres zones du monde
00:32:26qui ne sont pas, comment dire, ciblées
00:32:28par Trump. Parce que quand on regarde
00:32:30les pays asiatiques hors Chine,
00:32:32c'est désormais le
00:32:34plus gros, finalement, pourvoyeur
00:32:36de biens. Vietnam, etc.
00:32:38Et eux,
00:32:40ils gagnent en compétitivité et ils vont
00:32:42être peut-être de plus en plus aux Etats-Unis.
00:32:44On va plutôt aggraver, finalement,
00:32:46ces déséquilibres conversiaux avec ce
00:32:48dollar qui va continuer de se renforcer
00:32:50avec ces politiques de Trump.
00:32:52Donc, je n'ai pas forcément de jugement sur
00:32:54dire c'est bien ou c'est pas bien de monter
00:32:56les hausses de droits de douane. Mais ça ne peut pas être
00:32:58la seule politique économique
00:33:00pour réindustrialiser. Biden, lui,
00:33:02il avait cette histoire de subvention avec
00:33:04les secteurs les plus critiques.
00:33:06Et il y a peut-être un mix des deux
00:33:08à faire, etc. Mais en tout cas, ce que
00:33:10propose Trump et ses hausses de droits de douane,
00:33:12ça ne va pas forcément...
00:33:14Ça ne va pas dans le sens d'une baisse du dollar. Mais c'est pour ça
00:33:16qu'on verra ce qu'il en est de la réalité tarifaire.
00:33:18Effectivement,
00:33:20pour l'instant, il y a 10% sur la Chine.
00:33:22Sur la Fed, oui,
00:33:24et puis comment on fait de la politique monétaire
00:33:26dans le contexte actuel
00:33:28aux Etats-Unis et puis en Europe
00:33:30également. Alors, je pense que
00:33:32effectivement, la Fed,
00:33:34il ne peut que faire une pause.
00:33:36De toute façon, effectivement, ils attendent de voir,
00:33:38comme tout le monde, en fait. Ce qui est très intéressant
00:33:40dans les Quatre Points, nous, c'est un peu comme ça qu'on avait
00:33:42présenté les choses en début de mois.
00:33:44Finalement, la manière d'implémenter
00:33:46le calendrier
00:33:48d'implémentation...
00:33:50Le séquençage.
00:33:52Parce que finalement, il nous a balancé
00:33:54pendant sa campagne les Quatre Points,
00:33:56les marchés ont acheté, les baisses
00:33:58de la fiscalité...
00:34:00La halle va tout emporter.
00:34:02Mais on a
00:34:04bien compris très tôt que
00:34:06ça risquait d'être plus compliqué.
00:34:08Et selon, justement,
00:34:10ce séquençage, on pouvait avoir
00:34:12une multitude de scénarios.
00:34:14En tout cas, au moins trois scénarios
00:34:16très différents. Le scénario,
00:34:18grosso modo, des marchés, c'est-à-dire...
00:34:20Bon, il ne va pas trop loin dans les droits
00:34:22de douane, les baisses
00:34:24d'imposition arrivent,
00:34:26mais...
00:34:28Graduellement, mais elles sont là quand même.
00:34:30Et puis surtout, ils n'inversent pas les choses.
00:34:32C'est-à-dire qu'ils ne vont pas couper
00:34:34dans les dépenses fédérales et mettre
00:34:36dans les rues les Américains
00:34:38qui sont déjà, et surtout dans les dépenses
00:34:40de santé, comme... Donc ça, c'est plutôt la partie
00:34:42musc, mais ils vont être plus prudents.
00:34:44Ils vont d'abord baisser les impôts,
00:34:46stimuler la croissance, et puis
00:34:48après, ils font ça. Donc ça, ça nous donne
00:34:50un scénario à peu près correct qui est favorable
00:34:52au dollar. Et pas défavorable,
00:34:54plutôt favorable au reste du monde.
00:34:56L'Allemagne, typiquement,
00:34:58on l'a vu avec le DAX, ce que jouaient les investisseurs.
00:35:00Oui, il y a peut-être des droits de douane,
00:35:02mais l'euro va compenser et on aura plus de croissance.
00:35:04Donc net, net, il vaut mieux plus
00:35:06de déboucher que... Bon.
00:35:08Et puis, il y a le scénario où on inverse
00:35:10les choses. Et là, il y a un électron que j'aime pas
00:35:12trop, moi, parce qu'il est totalement libre
00:35:14et totalement imprévisible. Il s'appelle Musk.
00:35:16Et celui-là, il menace d'appuyer
00:35:18sur des boutons. En tout cas, il a accès aux boutons.
00:35:20Et...
00:35:22Et lui, il pourrait inverser la chose.
00:35:24C'est les alertes qu'on a eues
00:35:26depuis une semaine.
00:35:28Ça met Washington en tension. Si on lit un peu, comme vous le disiez,
00:35:30la presse politique ou la presse anglo-saxonne
00:35:32américaine, on ne parle que
00:35:34de ça, là-bas.
00:35:36Et c'est normal.
00:35:38C'est un risque majeur.
00:35:40Alors, si on double ça d'une hausse des tarifs
00:35:42avec un choc externe, peut-être ponctuel,
00:35:44mais un choc externe,
00:35:46on peut très rapidement commencer à parler
00:35:48à nouveau de récession aux Etats-Unis.
00:35:50Et là, c'est...
00:35:52Pour le dollar, c'est absolument...
00:35:54C'est pas parce qu'une récession, c'est toujours négatif pour le dollar.
00:35:56Mais ce cas de figure-là
00:35:58discrédite complètement
00:36:00l'administration américaine,
00:36:02le programme Trump, etc.
00:36:04Et peut-être qu'à la clé, à partir du moment
00:36:06où il est discrédité, s'il tape un peu trop fort
00:36:08sur ses créanciers, peut-être bien
00:36:10qu'il y a un risque dollar, parce que quand on a
00:36:12tellement besoin du financement extérieur,
00:36:14on a peut-être à certains moments intérêt
00:36:16à soyer un petit peu ses financiers.
00:36:18Donc, tout ça participe
00:36:20de cette extrême incertitude
00:36:22sur les taux longs.
00:36:24Je pense que Bessant, quand même, il a un peu sauvé la donne.
00:36:26Parce que par rapport à
00:36:28un Trump qui avait dit, je dirais
00:36:30à la Banque centrale qu'il faut baisser
00:36:32ce tarif, puis
00:36:34à Eric Key,
00:36:36on parle plutôt des taux longs, etc.
00:36:38Ce qui est plutôt rassurant,
00:36:40parce qu'effectivement, ça montre quand même qu'il y a des gens
00:36:42qui réfléchissent et que
00:36:44si on veut des baisses de taux longs,
00:36:46il faut peut-être laisser les taux courts
00:36:48faire ce qu'ils doivent faire, donc les banques centrales
00:36:50font leur job.
00:36:52Maintenant,
00:36:54la conclusion sur les taux longs, à mon avis,
00:36:56elle va dépendre de comment les autres
00:36:58scénarios que je viens de mentionner rapidement
00:37:00se dessinent ou pas.
00:37:02Et là, je pense qu'on est vraiment dans l'incertitude.
00:37:04J'ai un petit peu le sentiment qu'on a fait
00:37:06l'essentiel de ce qu'on pouvait faire en baisse.
00:37:08La baisse était impressionnante sur un mois.
00:37:10Mais moi,
00:37:12je commence à regarder un peu la lueur des courbes
00:37:14pour voir si ça se permet.
00:37:16Et à l'inverse, vous n'êtes pas si convaincue que ça,
00:37:18on est encore sur des dix ans américains
00:37:20dans ce cycle.
00:37:22Non, je ne suis pas du tout convaincue.
00:37:24Par contre,
00:37:26convaincue que la Fed ne peut rien faire probablement
00:37:28jusqu'en mars-avril. Et l'inflation ne l'aidera
00:37:30pas beaucoup parce qu'on a des effets de base très baissiers.
00:37:32Attention au retournement des effets
00:37:34de base sur le sous-jacent à partir
00:37:36du mois de mai. Ils sont hyper violents, ceux-là.
00:37:38Ça va être difficile d'avoir une inflation
00:37:40qui ne remonte pas.
00:37:42Après, il y a la composante pétrole
00:37:44aussi qui peut influencer l'aspect taux et du coup
00:37:46les dollars. On voit quand même
00:37:48sur l'anticipation de l'inflation de long terme,
00:37:50j'ai pas corrélé, mais ça suit quand même pas mal
00:37:52les mouvements du pétrole. Et on voit qu'une des priorités
00:37:54annoncées déjà par Trump et par d'autres membres de son administration,
00:37:56c'est de faire en sorte que l'énergie baisse.
00:37:58C'est un levier par rapport à la Russie.
00:38:00C'est aussi par rapport au pays
00:38:02du Moyen-Orient ou autre, une capacité
00:38:04de dégaussation aussi.
00:38:06On a l'impression qu'ils veulent faire baisser les cours du pétrole.
00:38:08On en revient à ce qu'on a dit tout à l'heure. C'est comment on les fait baisser
00:38:10ces cours du pétrole ? En menaçant l'OPEP, c'est une chose.
00:38:12Mais aussi peut-être en brandissant la question
00:38:14de mettre des taxes un peu partout. On doit avoir peur.
00:38:16Et du coup, sur les commodities, pas que le pétrole,
00:38:18mais l'ensemble des commodities. Et c'est pour ça que je me demande
00:38:20si on n'est pas en train de partir pour un
00:38:22quelque chose d'un peu baisser sur les commodities.
00:38:24Quand on regarde le cuivre, ça c'est un temps plutôt chine
00:38:26en parallèle, mais le cuivre sur les tendances de long terme,
00:38:28il y a un espèce de gros canal comme ça en place
00:38:30à la hausse depuis le post-Covid.
00:38:32Et actuellement, on est en train de chercher un peu le bas de ce canal.
00:38:34Donc c'est des commodities.
00:38:36On va pas faire d'analyse technique dessus, mais on sait
00:38:38qu'il y a des gros niveaux quand même. On voit sur le pétrole
00:38:4065-66 dollars, c'est des gros niveaux d'un point de vue psychologique.
00:38:42Et on se rapproche de
00:38:44seuil sur le cuivre, on se rapproche
00:38:46de seuil sur le pétrole aussi, on revient vers 70 dollars.
00:38:48Est-ce qu'il y a peut-être une volonté de l'administration
00:38:50de casser un peu la dynamique
00:38:52sur les matières premières, de la faire baisser un peu.
00:38:54Du coup, pression à la baisse sur les taux, sur les rendements.
00:38:56Et tellement vous disiez aussi, ça va dépendre
00:38:58d'autres banques centrales, mais le Japon,
00:39:00je pense, va encore relever ses taux. C'est-à-dire que là,
00:39:02ils ont une inflation à 3, si je ne trompe pas, à 3,6.
00:39:04Inflation globale, pas que, mais inflation globale à 3,6.
00:39:06Il y avait un pic un peu
00:39:08supérieur en 2023, pas mal de détente.
00:39:10Et là, depuis deux mois, ça repart.
00:39:12Les salaires, plus de 4% de progression au Japon,
00:39:14c'est quelque chose qu'on n'a pas vu depuis pas mal de temps.
00:39:16Et on voit que les discours des membres de la BOJ,
00:39:18pas seulement le gouverneur, mais les autres,
00:39:20il nous faut comprendre que, moi, je pense qu'il y a au moins
00:39:22la place pour 50 points de base de plus.
00:39:24Donc, on peut aussi réduire comme ça le différentiel de taux que les Etats-Unis.
00:39:26Je trouve qu'il y a
00:39:28des choses qui peuvent s'emboîter.
00:39:32Les Etats-Unis n'investissent pas trop, mais ils peuvent essayer
00:39:34d'utiliser des leviers qui influencent les rendements.
00:39:36Et du coup, le dollar peut être influencé par ça.
00:39:38Si les rendements américains baissent un petit peu,
00:39:40on l'a vu récemment, quand les taux US, après le stress
00:39:42du week-end, l'euro mécaniquement
00:39:44a rebondi. Ce n'était pas parce qu'on voyait en Europe,
00:39:46c'était parce que le dollar baissait
00:39:48que l'euro, mécaniquement, rebondissait un petit peu.
00:39:50Est-ce que le levier de l'énergie va pas être utilisé plus fortement
00:39:52par Trump ? Ça me paraît possible.
00:39:54Vous verrez, c'est compliqué, visiblement.
00:39:56Les producteurs de schiste aux Etats-Unis,
00:39:58ils ont envie de rester assez rentables.
00:40:00C'est compliqué de leur demander de réinvestir
00:40:02pour drill, baby drill,
00:40:04comme dit Trump.
00:40:06On verra, mais c'est vrai qu'il y a aussi
00:40:08l'histoire chinoise. Peut-être qu'il y a aussi un peu
00:40:10de vent porteur côté chinois
00:40:12qui peuvent soutenir
00:40:14une reprise des matières premières.
00:40:16Sur l'Europe et la Banque Centrale Européenne,
00:40:18qu'est-ce que vous dites à ce stade,
00:40:20Bastien ?
00:40:22Indépendamment
00:40:24du facteur Trump,
00:40:26est-ce que l'ABCE a les arguments
00:40:28pour aller au taux neutre ? Je crois qu'on l'a compris.
00:40:30Est-ce qu'elle va, sur son chemin, trouver
00:40:32d'autres arguments pour aller
00:40:34plus loin que ce fameux taux neutre
00:40:36qui doit être précisé
00:40:38ou reprécisé demain
00:40:40par le travail des équipes de la Banque Centrale Européenne ?
00:40:42Je ne sais pas si ce sera très différent de ce que le stade
00:40:44de l'ABCE nous a...
00:40:46Ça sort demain, mais ne vous inquiétez pas.
00:40:48Il n'y aura pas de changement.
00:40:50Sur
00:40:52l'ABCE, je ne sais pas
00:40:54si la semaine dernière, Christine Lagarde
00:40:56avait
00:40:58en avant-première le chiffre de
00:41:00Wage Tracker.
00:41:02Ce qui est sorti,
00:41:04que produit l'ABCE en fonction des négociations
00:41:06salariales.
00:41:08C'est une sorte d'anticipation,
00:41:10de prévision plutôt, de l'ABCE
00:41:12sur ce que seront l'évolution des salaires
00:41:14cette année.
00:41:16Là, c'est sorti hier.
00:41:18Ça a très fortement baissé.
00:41:20Elle avait dit que ça...
00:41:22C'est un cliché, une forme de confiance dans l'idée que les salaires allaient baisser.
00:41:24Mais rétrospectivement,
00:41:26quand on repense à ce qu'elle a dit
00:41:28la semaine dernière, elle a mis
00:41:30un focus sur l'évolution
00:41:32des salaires qui était vraiment énorme.
00:41:34Les fois d'avant aussi,
00:41:36mais là encore plus. En disant bien
00:41:38aujourd'hui, c'est le seul truc
00:41:40qui gêne la désinflation, c'est l'inflation
00:41:42des services. L'inflation des services, ça provient
00:41:44des salaires. Et il faut que les salaires
00:41:46baissent pour qu'on puisse encore
00:41:48baisser les taux. Et ce qu'on voit là sur le Indeed
00:41:50de Wage Tracker, c'est compatible...
00:41:52C'est le Wage Tracker de la BCE.
00:41:54Et ce qu'on voit sur cet indicateur
00:41:56avancé, c'est compatible avec une inflation
00:41:58des services qui passerait de 4
00:42:00aujourd'hui autour à 3
00:42:02demain par exemple. Peut-être même en dessous.
00:42:04Même en dessous de 3, c'est possible.
00:42:06Après, c'est très difficile à dire
00:42:08parce qu'on n'a pas vraiment de point de comparaison.
00:42:10Une forte hausse des salaires en Europe,
00:42:12on n'a pas connu ça très très souvent
00:42:14depuis le début des années 90.
00:42:16Néanmoins,
00:42:18ce qui risque de se passer,
00:42:20c'est qu'avec cette forte baisse
00:42:22du Wage Tracker,
00:42:24l'indice de prévision des salaires
00:42:26de la BCE,
00:42:28la prochaine fois qu'ils font leur prévision,
00:42:30ils mettront une inflation sous-jacente probablement
00:42:32encore en dessous de la cible
00:42:34en 2026-2027, alors que c'était déjà
00:42:36le cas.
00:42:38Ça justifiait le fait
00:42:40qu'il fallait encore baisser les taux.
00:42:42Et s'il le faut encore,
00:42:44pour l'instant on était à 1,9, on était juste en dessous
00:42:46de la cible de la BCE.
00:42:48Si on commence à mettre, à afficher
00:42:50les prévisions des 1,8, 1,7
00:42:52de l'inflation sous-jacente en 2026-2027,
00:42:54on n'est plus dans le monde.
00:42:56Là, on a vraiment les arguments
00:42:58pour aller en dessous du taux neutre
00:43:00et pour aller un peu plus franchement
00:43:02en dessous de 2%. Parce que là, les marchés
00:43:04anticipent qu'on aille vers 2%, légèrement
00:43:06en dessous de 2%.
00:43:08Mais là, il y aura vraiment
00:43:10des vrais arguments pour la BCE,
00:43:12pour y aller. Moi, ce qui m'avait
00:43:14un peu interpellé depuis deux ou trois mois,
00:43:16c'était quand même cette très forte confiance
00:43:18sur le fait
00:43:20que la désinflation soit
00:43:22à rendez-vous en 2025. Alors que la Fed,
00:43:24de leur côté, en même temps, disait
00:43:26nous, on est moins confiants quand même sur 2025.
00:43:28Ils avaient remonté les prévisions d'inflation sous-jacente.
00:43:30Et je me disais,
00:43:32il y a une part
00:43:34d'autoconviction, peut-être.
00:43:36Mais là, en tout cas,
00:43:38c'est le job d'une banque centrale,
00:43:40mais là, en tout cas,
00:43:42il faut savoir des arguments.
00:43:44De toute façon, en plus, avec la croissance à zéro au 4e trimestre...
00:43:46Oui, c'est ça. Il y a aussi la dimension croissance,
00:43:48parce qu'elle est encore sur l'idée d'une reprise
00:43:50économique en zone euro pour 2025.
00:43:52Bon, cette reprise,
00:43:54elle a déjà mal démarré.
00:43:56Il y a eu un PMI composite qui remonte, mais qui est à 5 ans.
00:43:58Ça fait quand même
00:44:00pas mal d'arguments. Plus, éventuellement,
00:44:02la guerre commerciale qui pourrait finalement
00:44:04se matérialiser dans le cadre de l'Europe.
00:44:06Il y aura quand même plein d'arguments pour baisser les taux
00:44:08et aller en dessous du taux neutre pour la BCE.
00:44:10Un mot là-dessus, Véronique ?
00:44:12Non, mais moi, je suis complètement
00:44:14en dehors de ce consensus. C'est curieux.
00:44:16J'ai beaucoup de mal.
00:44:18Avoir la BCE plus bas que le taux neutre ?
00:44:20Plus bas que le taux neutre. D'abord,
00:44:22quel est le taux neutre ? Là, on parle d'inflation
00:44:24et d'inflation sous-jacente. Est-ce que c'est la définition
00:44:26du niveau de la neutralité
00:44:28des taux ? Je ne suis pas sûre. Surtout,
00:44:30si on a des prix, quelques dizaines
00:44:32de croissance en zone euro.
00:44:34L'autre élément, c'est qu'on a des écarts
00:44:36de conjoncture au sein de la zone euro
00:44:38qui commencent à être un vrai sujet.
00:44:40Périphérie par rapport au cœur.
00:44:42On peut faire comme durant la première décennie
00:44:44et laisser les choses
00:44:46partir dans le décor.
00:44:48J'ai l'impression que normalement, ça devrait nous servir
00:44:50de leçon parce que les écarts d'inflation
00:44:52également sont très importants.
00:44:54L'autre élément, il y a deux choses.
00:44:56Soit c'est un scénario où
00:44:58toutes les forces des inflationnistes
00:45:00se mettent en place. Aux Etats-Unis,
00:45:02les taux lombaises pour tout un tas de raisons,
00:45:04les prix du pétrole, machin.
00:45:06Normalement, il y a une croissance
00:45:08qui est plus faible que celle attendue par le consensus.
00:45:10Dans ce cas,
00:45:12on ouvre la porte à ce scénario.
00:45:14Ce n'est pas le scénario
00:45:16que j'ai encore pour l'instant.
00:45:18J'ai un scénario plus soutenu aux Etats-Unis.
00:45:20Toujours faible en zone euro,
00:45:22mais en amélioration
00:45:24notamment en Allemagne et en France.
00:45:26Du coup, je n'ai pas de place.
00:45:28Dès que la Fed arrête de baisser ses taux,
00:45:30j'ai un quart, un demi-point
00:45:32de plus de la BCE.
00:45:34Je n'arrive pas parce que l'euro
00:45:36s'affaiblit.
00:45:38On a parlé du taux de change auparavant.
00:45:40Ça montre à quel point les sujets sont complexes.
00:45:42Du coup, je suis complètement
00:45:44en dehors de ce consensus où on voit
00:45:46beaucoup de baisse des taux de la BCE.
00:45:48J'ai plutôt compris que la BCE nous disait
00:45:50que dans les services, il va quand même falloir
00:45:52que ça s'améliore.
00:45:54Je pense que ça risque d'être un peu plus difficile,
00:45:56sauf si la conjoncture se détériore.
00:45:58On se retourne complètement.
00:46:00Pour l'instant,
00:46:02le marché ne semble pas effrayé
00:46:07à l'idée que la BCE puisse baisser
00:46:09quand la Fed se réimpose,
00:46:11au moins pour quelques temps.
00:46:13C'est vrai qu'il y avait une baisse de l'euro
00:46:15après l'élection, mais c'est vrai que le Trump Trade
00:46:17qui s'était mis en route en septembre,
00:46:19si on prend le 1,12 eurodollars,
00:46:21on est déjà sur du 8-9% de baisse.
00:46:23C'est une vraie question intéressante pour nous
00:46:25par rapport aux droits de douane.
00:46:27Mais c'est vrai que la question du potentiel
00:46:29est encore baissée.
00:46:31Sur le thème un peu plus large,
00:46:33j'ai l'impression que ce qu'il faudrait,
00:46:35et c'est ce que nous aurons,
00:46:37c'est qu'il y ait un moment donné,
00:46:39on l'a peut-être revu un peu ce dernier jour,
00:46:41sur les taux longs européens.
00:46:43Il y a toute une séquence où les taux longs européens
00:46:45se sont redressés depuis début décembre.
00:46:47Et là, ils ont vraiment matché le redressement
00:46:49des taux US.
00:46:51Il y a une espèce de grosse corrélation
00:46:53où les taux US, c'était la vague qui montait quasiment
00:46:55à l'arc-en-ciel.
00:46:57Les taux européens sont partis à ce moment-là
00:46:59à baisser les taux.
00:47:01Ça, c'est toujours le tableau de fond.
00:47:03Mais ça a un peu accéléré après les questions tarifaires.
00:47:05Et l'idée que ça puisse...
00:47:07Tout à l'heure, tu parlais du premier scénario.
00:47:09C'est mon scénario, celui-ci,
00:47:11où il y aurait d'abord une espèce de choc,
00:47:13un peu de confiance, un peu partout,
00:47:15où les taux, dans ce coup,
00:47:17marcheraient à taper plus fortement
00:47:19parce que les matières premières baisseraient.
00:47:21Un risque off, voilà.
00:47:23Un risque off où les actions se dégradent,
00:47:25les matières premières se dégradent,
00:47:27tranquillement.
00:47:29Bon, on verra pour la suite.
00:47:31Aujourd'hui, l'histoire, c'est le CAC 40 qui clôture à nouveau
00:47:33au-delà des 8000 points, à 8700 points,
00:47:35précisément, ce soir.
00:47:37Merci à vous trois. Bon rapport sur l'emploi américain demain.
00:47:39Véronique Richelieu a été avec nous,
00:47:41présidente de l'RF Research, membre de Calix 360,
00:47:43Alexandre Baradès, chef analyste chez IG,
00:47:45et Bastien Druy, responsable des études et de la stratégie
00:47:47de CPR, Asset Management.
00:47:58Le dernier quart d'heure de Smart Bourg,
00:48:00chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:48:02Le thème, ce soir, c'est celui des
00:48:04small caps et les enjeux de 2025
00:48:06pour ce segment de marché,
00:48:08cette classe d'actifs qui a
00:48:10souffert depuis longtemps. Maintenant,
00:48:12nous en parlons avec Stéphanie Brunel-Moget,
00:48:14qui est gérante privée à la Financière du ZES.
00:48:16Bonsoir Stéphanie. Merci d'être là.
00:48:18Les small caps, ça fait partie des classes d'actifs
00:48:20que vous travaillez pour le compte de vos clients,
00:48:22que vous connaissez bien depuis longtemps.
00:48:24Et donc, vous avez suivi, comme nous,
00:48:26et peut-être plus encore,
00:48:28ces années de sous-performance pour
00:48:30les petites capitalisations boursières françaises,
00:48:32européennes. Il y a peut-être des différences
00:48:34en fonction des marchés, mais globalement,
00:48:36ce sont quand même plusieurs années de sous-performance
00:48:38qui s'accumulent. Est-ce que cette sous-performance
00:48:40est devenue une fatalité ou pas, Stéphanie ?
00:48:42Vous voulez nous faire pleurer.
00:48:44Non, j'essaie justement de réveiller un peu l'espoir,
00:48:46l'espérance.
00:48:48On connaît tous le tableau, mais il faut
00:48:50peut-être en redire un mot. Malheureusement,
00:48:52on a eu des années, ça se compte maintenant,
00:48:54non pas en deux, en trois,
00:48:56mais presque en quatre ou cinq années de sous-performance
00:48:58notoire des small cap par rapport
00:49:00aux plus grands indices.
00:49:02Donc, oui, là, on ne peut pas
00:49:04dire le contraire. Ces sociétés
00:49:06vraiment ont beaucoup moins performé.
00:49:08Il y a un écart de valorisation très significatif
00:49:10entre notamment le CAC 40 qu'on connaît
00:49:12et un PEA, PME.
00:49:14Ça se compte en plus de presque
00:49:1630-40% de
00:49:18différence de performance. Donc, c'est
00:49:20très significatif et c'est très pénalisant
00:49:22dans les portefeuilles de ceux qui ont
00:49:24adopté cette classe d'actifs
00:49:26de manière un peu
00:49:28avec le cœur.
00:49:30On aime investir
00:49:32dans des sociétés qu'on connaît,
00:49:34qu'on comprend, qu'on a peut-être
00:49:36parfois la possibilité de rencontrer
00:49:38aussi.
00:49:40Et puis, c'est un effort supplémentaire de travailler
00:49:42cette classe d'actifs. C'est un vrai choix.
00:49:44C'est un acte de foi, il faut le dire.
00:49:46Mais on a l'impression
00:49:48aussi qu'on va pouvoir peut-être être
00:49:50plus malin et tirer son
00:49:52épingle du jeu de cette classe d'actifs.
00:49:54Aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut en penser ?
00:49:56Est-ce qu'on est, comme souvent au mois de janvier
00:49:58ou février, début d'année,
00:50:00sur l'éternelle thématique du
00:50:02« est-ce que c'est l'année du rebond ? ».
00:50:04On peut l'espérer. Il y a un certain
00:50:06nombre de facteurs, évidemment, pour
00:50:08penser qu'en 2025, on aura
00:50:10peut-être,
00:50:12avec un retour du stock picking encore plus
00:50:14fort qu'avant, des
00:50:16valeurs de cette classe d'actifs-là
00:50:18qui vont pouvoir retrouver des couleurs.
00:50:20Il y a beaucoup de raisons pour ça.
00:50:22Qu'est-ce qui a changé ? Dans les facteurs qui ont
00:50:24expliqué cette sous-performance,
00:50:26quels sont les facteurs qui sont peut-être
00:50:28en train de tourner aujourd'hui, Stéphanie ?
00:50:30D'abord, on a une sous-valorisation
00:50:32qui est historique.
00:50:34C'est-à-dire qu'aujourd'hui, depuis
00:50:36six ans maintenant, je pense
00:50:38que les small cap sont
00:50:40à leur plus bas historique
00:50:42en termes de valorisation. Il y a un écart
00:50:44par rapport aux grandes, plus larges
00:50:46de capitalisation de près de 30%.
00:50:48Par rapport aux small cap, c'est presque
00:50:5040 à 50%.
00:50:52Est-ce que pour autant,
00:50:54ça n'est pas cher ?
00:50:56Ça dépend des secteurs, ça dépend des sociétés
00:50:58dans cet univers qui est un univers très large
00:51:00avec des thématiques aussi
00:51:02bien de l'énergie à l'industrie
00:51:04au loisir. On retrouve tous les
00:51:06secteurs d'activité dans cette sous-thématique
00:51:08de capitalisation plus petite.
00:51:10Qu'est-ce qui a expliqué toutes ces années ?
00:51:12On va le faire rapidement parce qu'on a souvent...
00:51:14On a changé surtout.
00:51:16Ce qui a vraiment été très pénalisant,
00:51:18c'est l'efflut. Je pense qu'au cours
00:51:20de ces dernières années, on a eu
00:51:22une concentration
00:51:24de la gestion avec
00:51:26un impact des ETF accentué
00:51:28par ces fameuses magnifiques
00:51:30valeurs technologiques américaines. Les gens
00:51:32se sont dit finalement pourquoi réfléchir ?
00:51:34Ça va tout seul. Je vais mettre
00:51:36dans mon portefeuille du Nasdaq, du MSCI
00:51:38World, du S&P 500
00:51:40et peut-être un peu de Rostock 600
00:51:42et autres et je
00:51:44fais moins de traves, moins de recherches.
00:51:46Sauf qu'aujourd'hui, je pense qu'on
00:51:48arrive à un moment où
00:51:50on est peut-être vraiment de la bascule. Les séances
00:51:52récentes depuis le début de l'année ont peut-être un peu
00:51:54tendance à nous le montrer. C'est que
00:51:56on a peut-être été un peu dans
00:51:58l'excès de cette concentration des portefeuilles
00:52:00et que le stock picking va
00:52:02retrouver des couleurs et qu'il va falloir justement
00:52:04aller chercher les sociétés qui
00:52:06sont en retard, qui sont moins chères, qui sont
00:52:08bien positionnées et on en a plein
00:52:10et là, il y a des investisseurs qui effectivement
00:52:12après avoir bien profité de cette
00:52:14thématique de la concentration ou de cette
00:52:16stratégie de concentration, vont plutôt
00:52:18chercher à se déconcentrer.
00:52:20Et alors exactement, on le voit
00:52:22aujourd'hui, il y a
00:52:24vraiment eu depuis le mois de décembre
00:52:26on voit le décembre, janvier
00:52:28un arbitrage massif, jamais eu autant
00:52:30de très nombreuses années
00:52:32de la classe d'actifs américaine vers l'Europe.
00:52:34Alors c'est pas pour autant qu'on arrive
00:52:36directement sur les small caps. Non, mais c'est déjà
00:52:38un premier pas. C'est une première étape.
00:52:40On a certes des indices, les plus
00:52:42grands indices, les CAC 40, etc.
00:52:44Le DAX qui sont à plus 8, plus 9, la séance d'aujourd'hui
00:52:46est encore incroyable.
00:52:48Et des plus petites qui ne sont
00:52:50pas encore à ces niveaux mais qui rebondissent entre
00:52:52le CAC PME est à plus 3, le
00:52:54mid and small plutôt à plus 4, plus 5.
00:52:56Donc on rattrape,
00:52:58on travaille et là-dedans
00:53:00on a effectivement
00:53:02des publications qui arrivent.
00:53:04Alors c'est plutôt les chiffres d'affaires sur ces sociétés-là
00:53:06qui commencent à être connues parce que le temps
00:53:08de publication est souvent un peu plus long pour avoir les résultats.
00:53:10Mais on a beaucoup de thématiques
00:53:12qui retrouvent des couleurs
00:53:14et ça, voilà, c'est un bon
00:53:16signal. Est-ce que la
00:53:18dynamique bénéficiaire des entreprises
00:53:20de petite taille,
00:53:22de petite capitalisation
00:53:24est en train de repartir ? Parce qu'on m'a beaucoup
00:53:26expliqué que pendant ces années de sous-performance,
00:53:28souvent on justifiait la surperformance
00:53:30des small caps parce qu'il y avait un surcroît
00:53:32de croissance bénéficiaire.
00:53:34Ce qui n'a pas toujours été vrai ces dernières années
00:53:36quand on a vu des croissances bénéficiaires
00:53:38dans les max 7 à plus 20, plus 30,
00:53:40ce qu'on voit encore aujourd'hui. Est-ce que là, il y a
00:53:42une dynamique qui se remet en place
00:53:44sur la croissance bénéficiaire de ces entreprises ?
00:53:46C'est tout à fait une des raisons finalement.
00:53:48Avant, les small caps surperformaient très nettement
00:53:50les large caps, ce qui a été moins le cas
00:53:52pendant ces dernières années parce qu'on a eu un contexte
00:53:54global qui a été plus compliqué,
00:53:56instabilité politique, fiscale,
00:53:58avec une énergie,
00:54:00etc.
00:54:02Mais aujourd'hui, on a vraiment
00:54:04un certain nombre de secteurs qui ont annoncé
00:54:06des attentes
00:54:08sur les croissances bénéficiaires
00:54:10pour 2025-2026 qui sont
00:54:12autour de plus 6
00:54:14et plus 10. C'est très significatif.
00:54:16Est-ce qu'ils sont trop optimistes ?
00:54:18Peut-être. Néanmoins, on a aussi
00:54:20par exemple sur le stock 600,
00:54:22une croissance bénéficiaire attendue à plus 9.
00:54:24Finalement, pourquoi est-ce que
00:54:26les plus petites n'auraient pas
00:54:28cette même tendance
00:54:30évidemment avec des dispersions
00:54:32en fonction des secteurs d'activité ?
00:54:34Je me place du côté des émetteurs aussi.
00:54:36Ça fait longtemps que je suis les marchés
00:54:38et c'est vrai que le phénomène d'attrition de la cote
00:54:40n'est pas nouveau mais
00:54:42il se poursuit année après année
00:54:44et 2024 a été une année marquante
00:54:46de ce point de vue-là. Beaucoup plus de sorties
00:54:48que de nouvelles entrées
00:54:50d'introductions en bourse.
00:54:52Du point de vue des émetteurs, des entreprises,
00:54:54vous rencontrez des management
00:54:56de sociétés cotées, bien sûr,
00:54:58mais il y a quand même des entreprises
00:55:00dans l'univers des small cap
00:55:02qui sont contentes d'être cotées en bourse
00:55:04aujourd'hui ou ça devient compliqué
00:55:06à trouver ?
00:55:08Il y a les deux mais ça va être source d'opportunité
00:55:10pour les investisseurs dans les deux cas.
00:55:12Il y a ceux qui trouvent que leur valorisation
00:55:14est vraiment trop basse et qui
00:55:16vont réfléchir peut-être à trouver
00:55:18avec l'aide d'un fonds de prêt equity
00:55:20ou d'une banque, etc.
00:55:22une proposition pour sortir de la bourse.
00:55:24Il faut savoir que l'année dernière,
00:55:26on a déjà un certain nombre de sorties de cotes
00:55:28de bourse et que dans ces cas-là,
00:55:30les investisseurs que nous sommes
00:55:32vont bénéficier en moyenne d'une prime de 30%.
00:55:34Cette prime a même été plutôt autour
00:55:36de presque 40% l'année dernière.
00:55:38Donc, c'est aussi un bon
00:55:40catalyseur pour la cote d'actifs.
00:55:42Et puis, évidemment, il y a des
00:55:44patrons qui sont très heureux d'être
00:55:46cotés en bourse. Il y en a
00:55:48d'abord qui sont rentrés il n'y a pas très longtemps.
00:55:50On peut parler des belles réussites
00:55:52comme Steve, par exemple, qui a été
00:55:54une très belle introduction en bourse
00:55:56depuis l'introduction. Planisware
00:55:58qui est une société qui vient du prêt equity.
00:56:00C'était Ardian qui a été très heureux
00:56:02de trouver la liquidité en bourse.
00:56:04C'est vrai que ça, c'était
00:56:06un peu tari, mais il ne faut pas oublier que
00:56:08le prêt equity peut-être
00:56:10arrive au bout d'une période un peu fast
00:56:12avec les taux à zéro qui leur permettaient
00:56:14de se financer, de lever beaucoup d'argent
00:56:16et peut-être de racheter un peu
00:56:18en fonction des véhicules, les participations
00:56:20qu'ils avaient. Ça, je pense que ce monde
00:56:22change et qu'on a aujourd'hui
00:56:24vraiment la bourse qui va jouer un rôle
00:56:26de financement des entreprises parmi
00:56:28les autres possibilités avec
00:56:30des contraintes, mais aussi
00:56:32beaucoup de visibilité. C'est souvent ce que viennent chercher
00:56:34les patrons. On a
00:56:36une manière de se structurer,
00:56:38sa communication financière
00:56:40vis-à-vis des investisseurs,
00:56:42des clients. Les clients sont souvent contents
00:56:44de savoir que la société est
00:56:46cotée en bourse. Ça apporte une forme d'exigence.
00:56:48Ça apporte une forme d'exigence, exactement.
00:56:50Et puis, surtout, ça permet à des sociétés
00:56:52d'accompagner certaines croissances
00:56:54externes. Alors, c'est vrai que ça peut être pénalisant quand
00:56:56on est peu valorisé, quand on veut
00:56:58acheter une société qui n'est pas cotée et qui
00:57:00est, elle, finalement, mieux valorisée
00:57:02ou en tout cas au multiple du prix d'équité.
00:57:04Ça peut être un peu pénalisant, mais c'est aussi
00:57:06une très bonne manière de pouvoir lever
00:57:08des fonds, de faire une augmentation de capital
00:57:10avec des droits préférentiels de souscription
00:57:12ou, finalement, de faire des échanges d'actions.
00:57:14On a une valorisation qui est une référence
00:57:16et qui peut être une chose
00:57:18rassurante pour ceux qu'on
00:57:20rachète. Donc, tout ne dysfonctionne pas
00:57:22complètement, quand même, dans ces marchés.
00:57:24Non, mais je veux dire, des patrons de
00:57:26Private Equity, point ! Le dysfonctionnement
00:57:28de ces marchés boursiers, mais comme vous le dites très bien,
00:57:30ils sont en train de comprendre qu'ils ont besoin aussi
00:57:32de ces marchés liquides, de cette
00:57:34vérité quotidienne des prix pour aussi
00:57:36sortir certains de leur compagnie
00:57:38en portefeuille. C'est un écosystème qui devrait travailler
00:57:40en bonne intelligence, comme on le fait
00:57:42depuis longtemps. Donc, il n'y a pas de raison.
00:57:44Qu'est-ce que vous aimez bien ? Il nous reste une minute,
00:57:46Stéphanie. Qu'est-ce que vous aimez bien dans cet univers des small
00:57:48cap ? Je ne sais pas, en termes de thème, de secteur ou même
00:57:50d'entreprise, si vous pouvez en parler spécifiquement.
00:57:52Rapidement, effectivement, moi, je trouve
00:57:54que les secteurs qui
00:57:56fonctionnent bien, en tout cas, cette année, il va y avoir
00:57:58tout ce qui est services et
00:58:00équipements énergétiques.
00:58:02On a quand même toute une classe d'actifs
00:58:04qui était pointée du doigt avant, c'était
00:58:06le pétrole, etc. Mais sauf que la transition énergétique
00:58:08ne va pas assez vite et donc, on a quand même encore
00:58:10besoin de compter sur le pétrole.
00:58:12Donc, des Valorec, des
00:58:14IBM Offshore, des GTT, des
00:58:16Viridia, anciennement CGG.
00:58:18Oui, bien sûr. Ce sont des thématiques
00:58:20qui ont déjà bien bondi mais qui, à mon avis, ont encore du
00:58:22potentiel, qui ont des carnets de commandes très remplis
00:58:24et avec un sous-jacent, bon,
00:58:26de prix du pétrole qui reste quand même à bon niveau.
00:58:28Ce qu'on appelait les parapétrolières, fait un temps.
00:58:30Après, on a
00:58:32aussi tout ce qui est aéronautique et
00:58:34défense. Je pense que ça, c'est
00:58:36contrairement à l'automobile, ils ont des produits
00:58:38qui sont homologués et qui vont être vendus
00:58:40les mêmes pendant 15, 20 ans. C'est des cycles
00:58:42très longs avec un écosystème
00:58:44qui a été mis à rue d'épreuve pendant le Covid mais qui, là,
00:58:46ça y est, est reparti. Donc, on a
00:58:48dans les toutes petites, des FIJAC Aéro
00:58:50par exemple, qui a fait une très belle récoverie
00:58:52depuis le gros problème du Covid
00:58:54ou un Dassault Aviation qui est
00:58:56peut-être beaucoup plus connu mais qui a un très beau
00:58:58carnet de commandes, beaucoup de trésorerie.
00:59:00Donc, ça, c'est très solide, l'ISI peut-être.
00:59:02Et puis, j'aurais peut-être envie de vous parler
00:59:04d'une dernière thématique, c'est tout ce qui est
00:59:06un peu bien et service lié au
00:59:08tourisme. Ah oui !
00:59:10Oui, en fait, on est en Europe, on est en France,
00:59:12on a vécu les Jeux Olympiques, la France est magnifique !
00:59:14Le plus beau pays du monde, bien sûr !
00:59:16Et donc, voilà, nos hôtels, certes,
00:59:18ont été un peu chamboulés pendant cette période mais depuis,
00:59:20l'image de la France rayonne et donc, on a
00:59:22dans les plus petites valeurs
00:59:24aussi bien des Pierres et Vacances,
00:59:26des Compagnies Lebon,
00:59:28des Compagnies des Alpes. On va aller au ski,
00:59:30on va peut-être prendre un camping-car
00:59:32avec Trigano ou Univer.
00:59:34Donc, tout ça, ce sont des sociétés qui fonctionnent
00:59:36et qui ont des belles perspectives
00:59:38sur lesquelles il ne faut pas hésiter à se
00:59:40positionner, je pense, aujourd'hui.
00:59:42Merci beaucoup, Stéphanie. Le stock-picking,
00:59:44c'est la règle stratégique pour
00:59:46investir dans cet univers des small et
00:59:48mid-cap pour 2025. Stéphanie Brunel-Moget,
00:59:50gérante privée à la Financière du ZESC
00:59:52qui était avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse
00:59:54ce soir.