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André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Éric Anceau et Jean-Marie Besset


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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-02-20##

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Transcription
00:00Aujourd'hui, la liberté de penser, la liberté de l'un des plus grands écrivains contemporains
00:05est entravée André Bercoff, à savoir celle de Boalem Sansal,
00:09qui croupille dans les jaules algériennes depuis plus de trois mois, André.
00:13Son seul crime, avoir osé penser librement.
00:17Et cela dérange encore aujourd'hui André Bercoff.
00:21Alors Boalem Sansal, il faut le dire, il fait partie de notre paysage.
00:25On l'a reçu ici à plusieurs reprises.
00:27Quand je dis notre paysage, notre paysage national, il est franco-algérien.
00:31Et puis Boalem Sansal, ça fait partie de ces gens qui ont eu toujours question à tout.
00:36Qui est d'abord un grand écrivain, il faut le dire d'abord.
00:39Qui écrit magistralement bien, qui a écrit des livres magnifiques.
00:43On ne va pas tous les citer, on va en parler pendant cet entretien.
00:49Et Boalem Sansal, à chaque fois on dit les mêmes choses, on a l'impression que ce sont des clichés.
00:54Non, la liberté ce n'est pas un cliché.
00:56On le voit très très bien aujourd'hui.
00:58Ici chez nous en France, en Allemagne ou en Angleterre.
01:01Quand des gens, surtout en Allemagne et en Angleterre, sont poursuivis chez eux pour dire des choses.
01:05Parce qu'ils ont dit des choses sur Twitter et ailleurs.
01:08Voilà où on en est dans certains pays d'Europe.
01:10Voilà où on en est ici je dis, ça n'a rien à voir, mais ça a tout à voir.
01:14Quand on supprime des chaînes au nom de tel ou tel prétexte.
01:18Et surtout quand on emprisonne des écrivains.
01:22Boalem Sansal en Algérie, dont on a très peu de nouvelles, on en aura aujourd'hui avec vous.
01:27Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
01:29Comment un pays, quel que soit les pays, qui se dit je ne suis pas la Corée du Nord, je ne suis pas l'Afghanistan, je suis l'Algérie.
01:38Et l'Algérie, on sait tout ce qui est passé, on sait l'histoire qui nous lie.
01:42Et il se passe ceci.
01:44Donc on va en parler, on va prendre le temps d'en parler.
01:46Et oui, on va en parler effectivement avec Noël Lenoir, ancienne ministre des affaires européennes,
01:51qui est président du comité de soutien à Boalem Sansal.
01:55On va aussi en parler avec Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire,
01:59qui anime ce comité de soutien.
02:01Et grand chroniqueur de Sud Radio.
02:02Exactement.
02:03Et Kamel Benchet, ami de Boalem Sansal depuis 15 ans, grand écrivain franco-algérien,
02:09qui est aussi co-fondateur de ce comité.
02:11Et qui a dit, vous pouvez emprisonner Boalem Sansal, mais vous ne ferez pas taire ses idées.
02:17Il a dit ça dans une tribune publiée récemment dans Marianne.
02:21Comment sauver Boalem Sansal ?
02:23Il faut le sauver.
02:25Il y a des leviers à lever, André.
02:28On va en parler dans un instant sur Sud Radio.
02:31A tout de suite.
02:32Adios.
02:33Sa musique, André Bercoff, nous emporte, nous transporte en Algérie,
02:36où l'écrivain Boalem Sansal est pris en otage, André, depuis plus de trois mois.
02:40Trois mois de trop.
02:41La stratégie de la prudence et de la réserve menée par la France a été un échec.
02:46Pourtant, des leviers existent.
02:48Il suffirait de les actionner pour permettre sa libération immédiat, André.
02:52C'est ce que propose son comité de soutien, dont la présidente Noëlle Lenoir et les co-fondateurs Arnaud Benedetti et Kamel Benchet sont nos invités aujourd'hui.
03:00Merci à vous d'avoir accepté notre invitation sur Sud Radio.
03:04Alors, Noëlle Lenoir, quelles sont les dernières nouvelles que vous avez tous de Boalem Sansal ?
03:10Comment va-t-il, on sait qu'il est malade, attendre un cancer ?
03:14Alors, vous avez raison de souligner que notre crainte, c'est effectivement son état de santé,
03:20non seulement son âge, mais aussi le trauma psychologique que peut constituer une arrestation qui n'avait pas été du tout anticipée
03:28et qui d'ailleurs est absolument lunaire et hallucinante
03:31parce que ce serait une atteinte à la sûreté de l'état que d'écrire des romans.
03:35Alors, les nouvelles que l'on a ne sont pas extrêmement bonnes.
03:39D'abord, parce que s'il a un cancer, il n'est soigné qu'épisodiquement à l'hôpital militaire.
03:44Il n'est pas à l'hôpital militaire, comme il devrait rester, alors il est validé.
03:47Il n'est pas en permanence à l'hôpital militaire.
03:49Il n'est pas en permanence. Dès qu'il a fini ses examens, on le remet dans sa cellule,
03:53dans une prison que je ne connais pas, mais ceux qui la connaissent ne pensent pas qu'elle soit véritablement supérieure
03:58dans son état aux prisons françaises.
04:02La deuxième chose qui est absolument scandaleuse et révoltante pour la France
04:09et à notre avis également pour l'Algérie, et mes camarades vont en parler également,
04:15c'est qu'il a eu la visite lundi et jeudi derniers d'émissaires du gouvernement algérien
04:25qui ont eu le culot de lui indiquer que son sort pourrait être meilleur si jamais il prenait un avocat non juif.
04:32Oui, ça a été confirmé par Marianne hier dans un article.
04:38Ce qu'il faut dire, c'est que son avocat français, François Zimré, à ce jour, n'a pas pu lui rendre visite
04:45parce que la demande de visa a été refusée, Arnaud Benedetti.
04:49C'est-à-dire que, si vous voulez, depuis où en est la situation objectivement de Boilem Sansal,
04:54au-delà du fait qu'il est malade et qu'il a 80 ans et qu'on ne connaît même pas la nature des soins qui lui sont produits,
04:59ni le nom des médecins qui sont chargés de le soigner, c'est que Maître Zimré,
05:05qui est l'avocat français de Boilem Sansal, qui a été choisi par Gallimard, son éditeur historique,
05:10aujourd'hui ne dispose pas de visa pour se rendre à la rencontre de son client.
05:15Ça fait trois mois que ça dure et ça fait trois mois que Maître Zimré, en effet,
05:19attend une autorisation algérienne pour disposer d'un visa.
05:22Et on a cette information qui a été publiée hier par Marianne et que Noël Lenoir vient de vous confirmer.
05:27En effet, des émissaires algériens sont allés voir Boilem Sansal et lui ont dit
05:31« Vous comprenez, il serait peut-être mieux que vous changiez d'avocat,
05:35que vous ne preniez pas un avocat d'origine juive, parce que, pour toutes les raisons
05:39que vous pouvez imaginer dans la bouche des hiérarques algériens. »
05:42Donc ça, c'est une réalité. Deuxième élément important, c'est qu'il est, je le rappelle, franco-algérien.
05:48Il est naturalisé français depuis le printemps 2024, en l'occurrence,
05:54et que toutes les demandes de protection consulaire qui ont été exprimées par le poste diplomatique à Alger
06:01ont obtenu une fin de non-recevoir de la part des autorités algériennes.
06:05— Alors ça, c'est incroyable, parce qu'il faut le souligner, Noël Lenoir. Cette situation est unique. C'est inédit.
06:11Aucun pays au monde ne refuserait effectivement la protection consulaire.
06:16— Ça, il ne faut pas dire « aucun pays au monde ».
06:19— C'est quand même invraisemblable. L'Algérie prétend être un pays qui a atteint un certain niveau de développement, en tous les cas.
06:25Et prétend surtout être le champion du droit international public,
06:29puisqu'il n'arrête pas de dire que M. Etaillot ceci, M. Etaillot cela.
06:33Mais les droits de la défense, c'est un fondement du droit international public
06:39qui est d'ailleurs celui de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.
06:44Alors c'est vrai que l'Algérie n'était pas indépendante, mais elle a ratifié tous les traités de l'ONU depuis lors.
06:49L'antisémitisme, je crois savoir que c'est contraire aussi aux conventions de l'ONU sur l'antidiscrimination
06:56et la lutte contre le racisme et l'antisémitisme,
06:59sans parler de ce que vient d'évoquer Arnaud Benedetti, qui est quand même un scandale.
07:04C'est que l'ambassadeur français ne peut même pas visiter un compatriote, un français.
07:10Alors être français pour l'Algérie, ça ne compte pas.
07:13Eh bien je pense qu'il est temps que la France, au plus haut niveau, et le président de la République réagissent à cela.
07:18— Alors on va parler comment Kamel Bencher, vous connaissez depuis longtemps Boinem Sansal,
07:23au fond, et vous êtes franco-algérien, je crois,
07:28au fond, à votre avis, alors là-dedans, l'Algérie joue quoi ?
07:32Est-ce que l'Algérie, enfin je parle des autorités algériennes bien sûr,
07:35elle joue la politique, c'est la continuation de ce qui s'est passé avec les OQTF renvoyés,
07:40vous savez, renvoyés à destination.
07:42Est-ce que c'est dans le même contexte où c'est quelque chose ?
07:46Vous savez, Théboune et Macron, en tout cas, ça ne va pas du tout.
07:50Théboune a annulé quatre fois sa visite en France, on le sait, en quelques années.
07:54Est-ce que c'est la continuation de cette politique en disant, voilà,
07:58c'est la France, c'est la France le principal, le sepelé, ce galop d'où vient tout le mal ?
08:03Et est-ce que ça s'inscrit dans cette démarche, ce qui se passe avec Boinem Sansal ?
08:08— Oui, mais ça remonte à loin, ça ne vient pas de Théboune.
08:12Depuis l'indépendance algérienne, on a une rente mémorielle
08:15sur laquelle s'appuient tous les gouvernements algériens depuis l'indépendance, depuis 1962.
08:21Ça s'est accéléré avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental.
08:26Et Boinem est parti juste après cette reconnaissance.
08:31— Il avait fait une déclaration là-dessus, il faut le dire.
08:34— Justement. Là, il a parlé à Frontières. Et je crois qu'il a fait une bêtise
08:38en en parlant d'abord, en sachant qu'il allait y aller.
08:41Et en plus, je ne suis pas sûr que ce qu'il a dit ait des bases scientifiques.
08:45Pourquoi ? Parce que quand il dit que la partie ouest de l'Algérie appartenait au Maroc,
08:50il faut se remémorer que le 5 juillet 1830, lorsque la France est arrivée en Algérie,
08:56le premier résistant algérien était Abdelkader, qui, justement, était de l'ouest algérien.
09:01Donc déjà, ça, ça nous contredit. Mais on ne met pas un homme en prison parce qu'il a dit des bêtises.
09:06Il faut le dire et le répéter. — Bien sûr. Bien sûr.
09:09— Alors on parle de la rente mémorielle. Mais c'est sur ça que s'appuie le gouvernement algérien.
09:13Tous les gouvernements algériens successifs, parce qu'ils cachent leurs incompétences au peuple algérien.
09:20C'est ça, le problème. Aujourd'hui... — Faute de faire quelque chose, on cherche un bouc émissaire et on le trouve.
09:25— Voilà. Exactement. Il y a déjà la France, mais il y a le Maroc, il y a Israël.
09:28Il y a aujourd'hui la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye. Voilà. Nous sommes dans un État qui est complètement isolé du reste du monde.
09:38Et nous cherchons là-bas, en Algérie, un otage pour essayer de détourner l'attention du peuple. Voilà la vérité.
09:47Et je ne crois pas que... Moi, pour vous dire la vérité, je suis désespéré, parce que ça fait 3 mois que nous faisons tout pour le faire sortir.
09:56Nous avons été reçus aimablement par le Sénat français. Nous avons été applaudis par 110 sénateurs. Nous les remercions.
10:06Mais je crois maintenant qu'il faut plus se contenter de parole. Il faut passer au stade supérieur.
10:11— Noël Lenoir, parlons de l'attitude du président Teboun, qui est vraiment curieuse, on peut le dire.
10:16Il prétend que Boalem-Sensal n'est pas un problème algérien. C'est pourtant bien une affaire algérienne.
10:22— C'est surtout une affaire internationale, une affaire universelle, parce que comme vient de le dire à l'instant notre ami, c'est un écrivain.
10:32C'est un écrivain français. Ça veut dire qu'être naturalisé français, comme le sont énormément d'Algériens, d'ailleurs, c'est un chiffon de papier.
10:40Ça ne représente rien. Moi, je considère qu'à répétition, le gouvernement algérien a insulté la France.
10:47C'est une insulte de ne pas accepter la protection consulaire. Je suis juriste. Et je pense que l'Algérie fait une erreur,
10:55parce que le gouvernement algérien, c'est pas M. Teboun qui décide. Chacun le sait. C'est l'armée en Algérie.
11:03Je pense que l'armée en Algérie, dans un État qui est un petit peu affaibli, comme on vient de le dire, avec une population extrêmement jeune
11:11et qui est un petit peu agitée, aurait tout intérêt à chercher des alliés. Alors quel reproche à la France, la colonisation, et pas à l'Empire ottoman ?
11:19Ça paraît bizarre, mais disons que ça, c'est un peu de la gesticulation. Mais dans les faits, si Boilem Sansal, au titre de la protection non pas consulaire
11:29mais humanitaire, parce qu'il risque de mourir en prison, était libéré, ensuite, on pourrait mettre sur table tous les problèmes,
11:37tous les contentieux entre la France et l'Algérie. J'ajoute une chose. Quand j'étais au gouvernement, je m'occupais de ce qu'on appelait à l'époque
11:45le processus de Barcelone, c'est-à-dire l'union pour la Méditerranée, qui réunissait les pays de la rive sud et la rive nord de la Méditerranée.
11:55C'était plus difficile de mettre côte à côte un marocain, un ministre marocain et un ministre algérien que de faire se rencontrer un palestinien, un israélien.
12:05Donc vous voyez que ça ne remonte pas aujourd'hui.
12:07Oui, ça c'est pas simple et on sait d'ailleurs que le volume des échanges en Tunisie, l'Algérie et le Maroc représentent 3% de leurs PIB respectifs.
12:15Arnaud Benedetti, juste un mot, le politologue que vous êtes, est-ce que c'est intéressant de cette espèce de...
12:27On pourrait en ricaner de peur d'être obligé d'en pleurer parce qu'il y a Abou Elham Sanssa au milieu, mais cette espèce de posture, de danse entre la France et l'Algérie aujourd'hui...
12:39Je rappelle juste, on ne va pas rappeler les déclarations de Macron, colonisation, crime, continualité, etc.
12:45Mais aujourd'hui, on a l'impression que ça a atteint un stade, je ne dis pas rémédiable, en politique rien n'était rémédiable,
12:51mais qu'est-ce que c'est le nom de cette espèce de dialogue de sourds ou de danse paralytique ?
12:58D'un traumatisme historique qui puise ses racines dans, bien évidemment, la colonisation il y a 130 ans.
13:06Le fait que, si vous voulez, il ne faut jamais oublier une chose, vous parlez de politologues, mais moi je n'oublie jamais une chose,
13:13c'est que la Ve République est née au moment de la guerre d'Algérie.
13:17C'est sur le forum d'Alger que les partisans du général de Gaulle ont ramené le général de Gaulle à l'occasion des événements du 13 mai 1958.
13:25Donc c'est, si vous voulez, un vecteur extrêmement puissant dans l'imaginaire politique français.
13:30Sans compter que vous avez un nombre très important de Français qui ont une relation, du fait de leur propre histoire personnelle et familiale,
13:39qu'il s'agisse d'Européens ou d'Algériens, qu'il s'agisse de Français juifs, de confessions juives ou de confessions chrétiennes ou de confessions musulmanes,
13:50il y a, je crois, à peu près 7 à 8 millions de Français qui aujourd'hui ont un lien historique avec l'Algérie.
13:56Donc on est véritablement dans une histoire qui est commune, qui est compliquée, qui est difficile et qui, en effet, puise ses racines dans l'indépendance.
14:04Clairement, Kamel l'a dit, le problème, c'est que le pouvoir algérien, depuis 1962, ne s'est légitimé qu'à travers un roman national qui est basé sur l'hostilité avec la France.
14:16C'est le ciment qui permet aujourd'hui à ce pouvoir, encore plus qu'hier, parce qu'il est encore plus vraisemblablement critiqué et contesté qu'il y était,
14:24évidemment, en 1963 ou en 1964, au moment de l'indépendance, c'est ce qui permet à ce pouvoir de se légitimer en permanence.
14:32Et puis il y a un autre aspect, aujourd'hui, c'est que, et moi je me sens ça, et d'ailleurs avec Kamel Daoud, à quelque part livré des secrets de famille,
14:40c'est qu'il a montré que, quelque part, ce qui s'est passé après des dix années de guerre civile en Algérie,
14:46c'est la construction d'un compromis historique entre le pouvoir issu du FLN soutenu par les militaires et les islamistes.
14:53Aux uns, le pouvoir politique et la rente pétrolière, aux autres, la société civile, la religion, l'éducation, voire le petit commerce.
15:02C'est aussi cette réalité-là qui, aujourd'hui, fait la société algérienne, et qui rend bien évidemment extrêmement difficile et explosive la relation de la France à l'Algérie,
15:12et avec des erreurs, évidemment, commises par Emmanuel Macron, je crois qu'on peut le dire, en l'occurrence, c'est-à-dire qu'il est allé trop loin,
15:18vraisemblablement, dans la volonté de repentance, et aujourd'hui, évidemment, avec l'acte qui est le sien, qui consiste à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental,
15:27il est considéré comme quelqu'un qui a trahi sa parole et qui a trahi son engagement.
15:31— Si je peux me permettre, sur la colonisation, on en a un peu assez d'entendre toujours ce reproche de la colonisation.
15:38— Bien sûr.
15:39— Est-ce que les Américains se sont construits comme peuple, comme pays, et comme, aujourd'hui, la plus grande puissance du monde,
15:46en reprochant éternellement aux Britanniques d'être leurs colonisateurs ?
15:49Donc il y en a un peu marre de la colonisation et d'entendre parler toute la journée de la colonisation.
15:54Moi, je pense que l'histoire de l'Algérie, elle devrait se construire avec les Algériens et pas contre un ennemi qui est complètement hypothétique, d'ailleurs,
16:01car nous ne sommes pas les ennemis, et le comité de soutien n'est pas l'ennemi de l'Algérie.
16:04Nous, on est l'ami et le défenseur d'un homme qui risque sa vie et qui est l'otage d'une politique absolument absurde et révoltante,
16:13et contraire aux intérêts du peuple algérien.
16:15— Juste un mot. Kamel Bencher, vous le connaissez. Comment c'est ?
16:21Il ne se doutait pas, Boalem Sansal, qu'il pourrait y avoir des risques.
16:25— Vous pourriez... Je vais vous dire quelque chose, Boalem Sansal.
16:28Il savait un peu le... Je ne parle même pas du Maroc. C'est une déclaration sur le Maroc. Je me dis qu'il connaît la...
16:35Parce qu'on lui a demandé... Non, je vous dis la question. Je vous l'ai même... Je me suis dit avec Céline.
16:41Puis on ne l'a pas fait. Un sonore corte, on l'avait reçu la dernière fois.
16:45Et on lui a posé la question. Je lui ai dit « Mais Boalem... », parce qu'il a dit « Oui, je viens d'Algérie. Il faut que je sois en famille, tout ça ».
16:50Mais je lui ai dit « Mais attendez, avec tout ce que vous dites et tout ça, c'était avant l'histoire du Maroc. Vous n'avez pas quand même... »
16:57Et il a répondu ceci. Il a dit « Vous savez, moi, je suis le ralibi. Ils me toucheront pas parce qu'ils veulent montrer qu'ils sont encore démocrates, etc. Ils me toucheront pas ».
17:06Voilà ce qu'il avait dit. — C'est ça. C'est exactement ça.
17:09Moi, je lui ai dit plusieurs fois. Moi, je le connais depuis longtemps. Et on l'a vu avec Arnaud il y a 1 an peut-être.
17:15Moins, oui. On a rigolé avec lui. Et un jour, je lui ai dit « Mais Boalem, tu peux pas continuer à y aller parce que tu vas avoir un problème ».
17:26Et il m'a dit « Tu exagères. Je suis tellement connu qu'on me touchera pas ».
17:30Je lui ai dit « Mais c'est pas le gouvernement qui va te toucher. Ils vont payer quelqu'un pour t'abattre ».
17:34Et il me dit « Je sais que je suis méprisé. On me méprise. Mais le mépris n'a jamais tué personne ».
17:39Voilà ce qu'il m'a dit. Ça, c'est vraiment Boalem.
17:42— Je voulais une question, Kamel Benchek. Vous êtes en contact avec sa fille.
17:48Le président Tebboune a déclaré dans une interview à l'Opinion récemment qu'il pouvait régulièrement téléphoner à sa femme et à ses deux filles. Est-ce vrai ou pas ?
17:57— Non. Non. Je n'ai pas de relation avec sa femme. Donc je ne sais pas ce qu'il en est.
18:01Et de toute manière, elle est en Algérie. Et elle peut pas nous dire ce qui se passe.
18:05Mais sa fille, je la connais très bien. Et c'est elle qui vient vers moi pour me dire « Est-ce que tu as des nouvelles de papa ? ».
18:11Mais elle en a pas du tout.
18:13— Arnaud, je crois que vous avez quelque chose à ajouter.
18:15— Non, non, non. Son épouse a pu le voir. Son épouse était en France quand il a été arrêté, il faut le rappeler, le 16 novembre dernier.
18:21Donc elle était d'ailleurs elle-même traitée pour une maladie en France. Et elle est retournée évidemment immédiatement.
18:27Ce que l'on sait, c'est qu'elle a un droit de visite. Elle peut le voir. Elle l'a rencontrée à plusieurs...
18:31— Mais pas tout le temps. Et je l'ai.
18:33— Mais pas tout le temps, évidemment, de manière, je veux dire, très espacée en l'occurrence.
18:36Et donc elle a eu la possibilité de le rencontrer soit à la prison de Coléa, soit à l'hôpital Mustapha.
18:42Mais de toute façon, ces filles n'ont en effet – je confirme ce que dit Kamel – n'ont aucun contact avec leur père.
18:48Et c'est Kamel qui leur transmet des informations qu'il peut avoir de son côté.
18:51— Noël Lenoir, parlons à présent du comité de soutien que vous avez créé et qui compte aujourd'hui 1 300 membres.
18:57Avant de parler des actions que vous avez menées pour la libération de Boilem depuis la création,
19:02dites-nous déjà si vous avez réussi à le constituer assez facilement, ce comité.
19:08Arnaud Benedetti, Noël Lenoir.
19:10— Moi, c'est plutôt Arnaud qui l'a créé. C'est Catherine Camus, la fille d'Albert, qui a été la présidente.
19:18Et puis ensuite, elle a souhaité prendre un peu de temps pour des raisons de santé.
19:22Donc elle est présidente d'honneur. Et ils ont pris une présidente beaucoup plus jeune.
19:26Je dis ça en plaisantant. Et j'ai immédiatement accepté, d'abord parce que j'admire beaucoup ce que fait Arnaud.
19:33Je connais maintenant Kamel que je ne connaissais pas. Mais surtout parce que je pense que pour nous, c'est existentiel.
19:39C'est existentiel au sens médical du terme Boilem. Mais c'est existentiel pour nous.
19:46On ne peut pas laisser tomber un des plus grands écrivains français, puisqu'il n'écrit pas en arabe du tout,
19:52et qui est l'apologiste, si je puis dire, de notre culture, de notre langue, puisque c'est le titre de son dernier ouvrage.
20:00Et ce qui lui est fait est une atteinte mortelle à l'honneur de la France.
20:06— Et jusqu'ici, donc, quelles actions vous avez menées concrètement, notamment au niveau de l'Europe ?
20:11— Alors d'abord, le comité, il faut le rappeler aujourd'hui, le comité, c'est 1300 personnes. C'est 20 nationalités. C'est important.
20:17L'internationalisation du combat est absolument... — 20 nationalités.
20:20— 20 nationalités. On a à peu près une trentaine d'écrivains sud-américains qui ont d'ailleurs été...
20:25— 30. — Une trentaine, oui, 30, que Jean-Michel Blanquer, qui est membre du comité de soutien aussi
20:29et qui est très actif dans ce comité de soutien, a fait signer et a intégré dans notre comité.
20:35Les actions, elles sont multiples et variées. Ce sont des actions de sensibilisation médiatique.
20:39Je rappelle qu'on a tenu une première grande réunion au Théâtre libre avec 1200 personnes au mois de décembre.
20:45On a des opérations qui sont prévues d'ailleurs prochainement en province, l'une à Nice, l'autre à Strasbourg.
20:50C'est ça, le 12 mars à Nice et le 14 mars à Strasbourg.
20:53Et surtout, je veux dire, le travail que l'on fait, c'est le travail auprès des politiques.
20:56Je crois que ce qui est très important, c'est que le comité de soutien, notamment...
20:59Vous parliez tout à l'heure de la résolution que nous avons faite, que le Parlement européen a votée.
21:04C'est une action directe du comité de soutien, parce que pour nous, il était important aussi de sortir,
21:08si vous voulez, de ce face-à-face un peu mortifère entre Paris et Alger.
21:11Donc l'idée d'européaniser permet d'une certaine manière d'enlever un motif aux Algériens de dire,
21:17regardez, ce sont les Français nostalgiques de l'Algérie française qui nous pointent du doigt
21:23et qui finalement nous veulent du mal.
21:25Donc évidemment, quand vous avez 500 parlementaires, plus de 500 parlementaires,
21:29toutes nationalités confondues, presque toutes tendances politiques confondues,
21:33sauf l'extrême-gauche, c'est-à-dire les filles et les verts.
21:37Et encore, il y a quelques verts qui ont quand même voté.
21:41Il faut le rappeler. Vous posez un problème aux Algériens.
21:44Et la façon dont ils ont réagi à travers leur presse le démontre,
21:48parce qu'ils se sont pris au Parlement européen, ce qui s'est gêné.
21:51Les Algériens se sont...
21:53Oui, parmi les actions qu'on a faites, par exemple, nous avons écrit à Madame Sophie Wilmes,
21:58vice-présidente du Parlement européen, qui nous a répondu
22:01et qui a poussé le Parlement européen à prendre cette...
22:04— Alors le vote du Parlement européen. Combien de députés, vous savez, ont voté ?
22:08Enfin, la pétition...
22:10— 534.
22:11— 534, c'est ça.
22:12— Oui, c'est-à-dire les trois quarts.
22:13— Oui, les trois quarts.
22:14— Plus que les trois quarts.
22:15— Plus que les trois quarts.
22:16Il y a quelque chose qui est intéressant.
22:18On s'est adressés aux quatre autorités européennes,
22:21c'est-à-dire la présidente de la Commission, la présidente du Parlement,
22:25le président du Conseil, qui réunit les États membres, qui est un portugais,
22:30et également Madame Callas, dont le rôle est majeur,
22:34puisqu'elle est la haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
22:38— C'est le ministre des Affaires étrangères européen. Enfin, en mieux de son nom.
22:40— Voilà. On lui a demandé qu'on accorde une protection consulaire européenne,
22:44c'est-à-dire via l'Italie ou l'Allemagne,
22:46c'est-à-dire que l'ambassadeur d'un autre pays membre, âgé, a visité Boilem.
22:53On a demandé également une mission médicale.
22:55Il y a un précédent, puisque dans le cas de Saakishvili,
22:59l'ancien président de la Géorgie, qui n'est même pas membre,
23:04disons, citoyen de l'Europe, comme les Boilems, en tant que Français.
23:07Eh bien ça a existé. On a demandé une mission médicale dirigée par les services de Madame Callas.
23:13Voilà. Et on a aussi demandé qu'on suspende bien évidemment l'accord d'association
23:21qui donne des privilèges économiques énormes à l'Algérie,
23:24que M. Tebboune veut voir renégociés en sa faveur.
23:27Mais il y a une conditionnalité dans cet accord,
23:29c'est-à-dire que cet accord est subordonné pour son exécution au respect des droits fondamentaux.
23:35Et cette conditionnalité n'est pas respectée.
23:37Alors Madame Callas n'a pas répondu. J'en finis là.
23:40Nous avons saisi la médiatrice de son silence, vu l'urgence absolue et l'état de santé de Boilem.
23:46Et nous sommes très heureux d'annoncer ici que depuis hier,
23:49notre plainte a été déclarée recevable et est instruite.
23:53Une question, Noël Lenoir, une question.
23:55Où en est cette résolution qui a été adoptée le 5 février ?
23:59Donc voilà, selon les rumeurs, l'Elysée aurait tenté de la faire retirer.
24:04Est-ce vrai ou pas ? Dites-nous.
24:06Alors c'est une rumeur, mais on n'a pas d'élément.
24:10Mais c'est une rumeur que j'ai entendue également.
24:12En tous les cas, c'est vrai que Madame Constance Lecrip,
24:16qui est à l'origine, avec Gabriel Attal,
24:20avec la bénédiction du président du groupe, M. Attal,
24:24a de main de maître proposé cette résolution.
24:29Et alors on attend avec impatience sa confirmation
24:32par la commission des affaires étrangères,
24:34et là il y a peut-être un petit peu d'eau dans le gaz,
24:36mais on va y veiller, de l'Assemblée nationale,
24:39pour ensuite que ce soit discuté en séance publique.
24:42Votre plainte est recevable, et c'est déjà quelque chose.
24:46On va en parler juste, Kamel Belcher, après une petite pause.
24:49Mais oui, parce qu'effectivement, aujourd'hui,
24:51vous avez décidé, le comité de soutien de Boilem Saint-Sal,
24:53de mettre en place une nouvelle stratégie pour sauver Boilem.
24:56Quelle est-elle ? On va en parler dans un instant sur Sud Radio.
24:59Qui peut être de la liberté, André Bercoff,
25:01et la liberté de penser, d'interroger le monde,
25:03et d'avoir question à tous,
25:05et ce à quoi s'attaquent les autorités algériennes,
25:07en réduisant le silence, l'écrivain Boilem Saint-Sal.
25:11Noël Lenoir, vous êtes donc la présidente de son comité de soutien, hier.
25:15Vous avez publié dans le Figaro, une lettre ouverte à Emmanuel Macron,
25:18pour lui demander de cesser sa bienveillance constante,
25:21à l'égard de l'Algérie.
25:23Quel levier lui demandez-vous d'actionner en urgence,
25:26pour que Boilem soit libéré ?
25:28Alors, c'est une excellente question,
25:30qui me permet de clarifier, quand même.
25:32C'est-à-dire que nous, nous nous situons,
25:34sur un registre humanitaire,
25:37et de liberté d'expression.
25:39Nous défendons un détenu d'opinion,
25:41dont la santé, dont la vie, est gravement en danger.
25:44Par ailleurs, nous sommes tout à fait conscients,
25:46que l'attitude de la France est clé,
25:48pour obtenir sa libération.
25:50Nous ne sommes pas responsables des relations diplomatiques.
25:52Or, ce que nous voyons,
25:54c'est, d'un côté, des efforts considérables faits,
25:56par le ministre de l'Intérieur,
25:58et d'autre côté,
26:00une volonté de préserver la susceptibilité de l'Algérie.
26:03Mais on est loin de cette problématique,
26:05parce que, malheureusement,
26:07cela n'a pas marché,
26:09et même, on assiste à des mesures,
26:12de plus en plus,
26:14disons,
26:16agressives,
26:18de la part du gouvernement algérien.
26:20Donc, il y a beaucoup, beaucoup de sujets.
26:22Il y a l'accord franco-algérien,
26:24l'accord d'association de 68,
26:26et notre ami,
26:28Xavier Driancourt, qui a été ambassadeur
26:30deux fois en Algérie, sait très bien
26:32que c'est un accord dérogatoire,
26:34à toute la politique des visas,
26:36et qui n'y a plus,
26:38presque 80 ans après
26:40l'indépendance de l'Algérie, de raison
26:42d'accorder ces privilèges aux Algériens.
26:44Il y a, d'autre part, un échange de lettres
26:46entre Kouchner,
26:48ministre des Affaires étrangères,
26:50et son homologue algérien,
26:52pour dispenser de visa,
26:54ce qui est complètement
26:56asocial, en plus, ou antisocial,
26:58toutes les personnalités algériennes
27:00qui ont un passeport diplomatique.
27:02Il y a tout ce qui concerne
27:04l'expulsion.
27:06– Et vous demandez qu'on revienne là-dessus ?
27:08– Qu'on mette tout à plat, c'est-à-dire qu'on rétablisse
27:10des relations égalitaires.
27:12Nous ne sommes plus dans une logique paternaliste
27:14de protecteur
27:16de l'Algérie. C'est pas un protectorat
27:18l'Algérie, c'est un pays indépendant.
27:20Donc nous voulons parler d'État à État,
27:22et rompre, avec cette logique
27:24paternaliste,
27:26des dérogations et des privilèges accordés
27:28aux Algériens. – Kamel Bencher,
27:30par rapport à ce que vous vouliez dire plus tôt,
27:32mais là aussi, ce que veut dire Noël Le Noir.
27:34– On parlait des actions que le
27:36comité mène. J'ai suscité
27:38la création,
27:40par l'intermédiaire de camarades belges,
27:42la création d'un comité
27:44de soutien à Boinem-Sensal
27:46en Belgique.
27:48Donc ça se met en place
27:50petit à petit, sous le couvert également
27:52de PEN Club belge,
27:54francophone. Et nous avons, figurez-vous,
27:56un rendez-vous avec le nouveau
27:58Premier ministre, Bart De Wever,
28:00prochainement.
28:02Et ça, on s'en félicite.
28:04C'est déjà une ouverture vers l'étranger,
28:06même si la Belgique est juste à côté.
28:08– Vous avez eu déjà cette ouverture avec le Parlement européen.
28:10– Voilà, exactement, tout à fait.
28:12– Mais juste pour revenir à ce que disait
28:14Noël Le Noir,
28:16est-ce que quand même,
28:18aujourd'hui,
28:20je vais vous dire,
28:22on en parlait en rentaine, est-ce qu'aujourd'hui
28:24il y a lieu, on en parle en toute
28:26indépendance, est-ce qu'il y a lieu, je ne dis pas
28:28d'adopter la méthode Trump avec la Colombie,
28:30puisque la Colombie n'était pas
28:32américaine,
28:34mais quand même,
28:36vous avez vu ce qui s'est passé en une heure,
28:38est-ce qu'il y a, je veux dire, par rapport
28:40à ce qui se passe, l'histoire des visas
28:42et compagnie. Est-ce que la France
28:44ne devrait pas dire, Algérie, écoutez,
28:46arrêtons à un moment donné, et puis
28:48prenons des mesures, sinon
28:50nous allons prendre des mesures.
28:52– C'est une évidence, le problème des visas,
28:54il faut le revoir de toute manière.
28:56Emmanuel Macron a baissé
28:58la capacité de recevoir
29:00des Algériens avec
29:02le visa depuis deux ans, mais
29:04il faut revoir tout ça, et tout ce que disait
29:06Noël, il faudrait le mettre
29:08sur la table et en parler.
29:10– Mais Arnaud Benedetti, Bruno
29:12Rotaillot, effectivement, plaide
29:14pour la mise en place d'un rapport de force
29:16avec les autorités algériennes.
29:18– Clairement, mais vous savez, le comité
29:20a rencontré Bruno Rotaillot
29:22il y a maintenant quelques
29:24semaines, et on est, et il est
29:26sur la même ligne que celle du comité.
29:28C'est-à-dire qu'en fait, qu'est-ce qui s'est passé ? Depuis 3 mois,
29:30la France a retenu ses coûts,
29:32d'une certaine manière, ou a retenu en tout cas
29:34à garder une forme de réserve,
29:36parce que qu'est-ce qui nous était
29:38dit d'ailleurs nous, au comité de soutien,
29:40ne faites rien qu'ils puissent
29:42encore plus exaspérer les Algériens,
29:44parce que
29:46si vous exaspérez les Algériens, le sort
29:48de Boilem Sansal risquerait
29:50évidemment d'en être infecté.
29:52Mais la réalité, c'est que quand même, quand on regarde
29:54finalement cette stratégie du Doron
29:56depuis 3 mois,
29:58c'est une stratégie où l'avocat,
30:00je le disais, ne dispose toujours pas
30:02d'un droit de visite,
30:04qu'il est même
30:06quasiment récusé, clairement, par les autorités
30:08algériennes en raison de ses origines.
30:10Ce qui donc,
30:12je remontre que la stratégie du Doron,
30:14n'apporte aucun résultat, bien au contraire,
30:16elle s'avère actuellement contre-productive,
30:18qui n'a pas en effet la possibilité de la protection
30:20consulaire, et que loin d'être
30:22hospitalisé, malgré sa maladie,
30:24il fait des allers-retours en permanence
30:26entre l'hôpital et la prison.
30:28Et vous conviendrez avec moi que ce n'est quand même pas dans une prison
30:30qu'on traite le mieux un cancer,
30:32quel qu'il soit, et où que l'on soit.
30:34Donc finalement, aujourd'hui, cette stratégie n'a apporté
30:36aucun résultat. Donc nous, l'autre, on retire
30:38une conclusion, c'est qu'à partir du moment où il n'y a aucun
30:40résultat avec cette stratégie, ça fait 3 mois que ça dure,
30:42que Boilem Sansal a 80 ans,
30:44il faut le rappeler que le temps joue contre nous,
30:46le temps joue d'abord contre lui,
30:48pour, verraisemblablement, infléchir le rapport de force
30:50en utilisant tous les leviers, les leviers C,
30:52les visas, c'est l'accord de 68, ce sont
30:54les comptes des hiérarches algériens
30:56en France, dont
30:58on pourrait s'y intéresser également.
31:00Donc on a, si vous voulez, toute une batterie de mesures
31:02qui nous permettent de ne pas rester les bras ballants.
31:04C'est l'Agence Française du Développement
31:06Mais concrètement, Noël Lenoir,
31:08comment vous allez la mettre en place, cette stratégie ?
31:10Qu'allez-vous faire ?
31:12Nous considérons que la lettre ouverte au Président
31:14de la République, qui est tout à fait courtoise
31:16dans ses termes, est une rupture.
31:18C'est-à-dire que nous disons
31:20stop à la stratégie qui
31:22nous a été demandée instantanément
31:24du silence médiatique
31:26qui serait d'or.
31:28Et notre présence ici montre que nous
31:30n'adhérons pas à cette stratégie.
31:32Donc c'est une rupture.
31:34Et nous allons utiliser
31:36tous les moyens, y compris au niveau international,
31:38et nous allons
31:40saisir le Président de l'Union
31:42Africaine, qui est nouveau,
31:44pour lui demander,
31:46sur la base de la charte africaine des droits de l'homme,
31:48parce qu'au Moyen-Orient, c'est la charia,
31:50leur charte des droits de l'homme.
31:52Mais en Afrique, c'est une charte des droits de l'homme
31:54qui est un peu plus proche de la nôtre.
31:56Mais enfin, disons qu'à ce niveau-là,
31:58on ne va pas intervenir.
32:00En revanche, c'est vrai que les pays africains
32:02et les chefs d'État africains peuvent être sensibles
32:04à cette dimension de la liberté d'expression.
32:06Donc nous allons taper fort à ce niveau.
32:08Vous allez pousser le bouchon aussi, j'imagine, au niveau européen ?
32:12Il faut aller plus loin.
32:14Alors là, il y a la plainte de la médiatrice.
32:16Nous allons demander des rendez-vous aux autorités
32:18qui ne nous ont pas encore répondu,
32:20et notamment à Mme Ursula von der Leyen.
32:22Arnaud Benedetti,
32:24vous refusez effectivement l'éventualité
32:26d'un procès. Selon vous, c'est vraiment
32:28un procès stalinien ?
32:30Les motifs
32:32aujourd'hui de l'arrestation de
32:34B.Sensal sont des motifs arbitraires
32:36et complètement fantasmatiques.
32:38Qui peut croire un seul instant que B.Sensal
32:40était en train de préparer un complot
32:42contre le régime algérien.
32:44Il suffit de connaître B.Sensal pour
32:46se rendre compte que cette accusation
32:48est totalement fantaisiste, en l'occurrence.
32:50Aujourd'hui, il est arrêté tout simplement parce que c'est
32:52un homme libre, parce qu'il pensait être un homme libre
32:54dans un pays qui ne l'était pas, en l'occurrence,
32:56et qu'en effet, il est aussi
32:58la victime collatérale d'une relation
33:00franco-algérienne qui s'est considérablement
33:02dégradée, en raison, on en a parlé, Kamel,
33:04on en a parlé tout à l'heure, de la position de la France
33:06sur le Maroc, et il a vraisemblablement
33:08sous-estimé d'ailleurs cette dégradation.
33:10D'ailleurs, il se rendait pour 4 jours en Algérie.
33:12Il devait revenir en France, il avait des tas
33:14d'états de manifestation
33:16auxquels il devait participer.
33:18Donc, oui, aujourd'hui, ce procès,
33:20si vous voulez, c'est reconnaître un procès
33:22qui, à nos yeux, est illégitime,
33:24en l'occurrence, qui n'est basé sur rien,
33:26et qui vise, en effet, à
33:28faire passer B.Sensal aux aveux.
33:30Aujourd'hui, compte tenu de ce
33:32que l'on sait de B.Sensal, compte tenu de ce que l'on sait
33:34de sa personnalité, compte tenu de sa
33:36force de caractère, on a des doutes,
33:38en effet, qu'il accepte cette logique
33:40des aveux. D'ailleurs, ce qui est
33:42important, je crois qu'on ne l'a pas dit encore, mais les émissaires
33:44algériens qui sont venus lui demander de changer
33:46d'avocat, il les a, bien évidemment,
33:48envoyés perdre, pardonnez-moi l'expression, en l'occurrence,
33:50en leur disant qu'il était hors de question
33:52qu'il change d'avocat.
33:54C'est bavard, Céline, je l'ai reporté.
33:56Juste un mot. Juste un mot.
33:58Juste un mot, Céline, si vous permettez.
34:02Il y a quelque chose...
34:04Non, mais je voudrais vous parler de
34:06ce qui se passe. Il y a quelque chose, quand même,
34:08moi, qui m'étonne. Vous avez vu
34:10qu'un certain nombre d'otages, quand il y avait des
34:12otages français à partout, on mettait leur
34:14portrait, chaque jour, à la télévision.
34:16Pourquoi il n'y a pas,
34:18aujourd'hui, il n'y a pas
34:20une chaîne... Bon, pas que toutes les stations...
34:22C'est News. C'est News. C'est News.
34:24C'est News, le fait, sur Boisdelm Central ? Laurence Ferrari.
34:26Oui, tous les jours. Oui.
34:28Et elle rappelle aussi les otages, malheureusement,
34:30les otages du Hamas.
34:32Est-ce qu'il y a eu une solidarité des écrivains,
34:34des artistes,
34:36etc., français ? Comment ça a réagi ?
34:38Je parle du milieu des intellectuels,
34:40des artistes, en général.
34:42Pour les portraits de
34:44Boisdelm Central, nous avons pu
34:46obtenir, de certaines mairies...
34:48D'arrondissements. Oui, d'arrondissements.
34:50À Paris. Troisième, cinquième,
34:52troisième, neuvième.
34:54Le dévoilement d'un portrait. Nice l'a fait.
34:56Brassevaux, Perpignan.
34:58Voilà, Cannes aussi. Oui, c'est bien.
35:00Là, c'est déjà pas mal, mais...
35:02Nous aurions voulu que ce soit sur
35:04l'hôtel de ville de Paris. C'est pas le cas.
35:06Noël Noir.
35:08Certains disent que le procès est inévitable.
35:10Quel est votre point de vue ? Je suis
35:12scandalisée. Et j'ai peur.
35:14J'ai peur. Pas pour moi, bien entendu,
35:16mais pour Boisdelm. Parce que, comme l'a dit fort
35:18justement Arnaud Benedetti,
35:20Boisdelm, c'est un héros. C'est quelqu'un
35:22de tout à fait exceptionnel. D'ailleurs,
35:24qui est une espèce de
35:26sage. Un peu comme
35:28les récitants dans les drames antiques.
35:30Il dit la vérité. La vérité
35:32est en marche, comme disait Zola. Il a dit
35:34la vérité, et la vérité est révolutionnaire. C'est ça
35:36qui choque les Algériens. C'est que sa
35:38parole est vraie. Et nous ne voulons
35:40pas que ce soit le procès de Navalny, si
35:42vous voyez. Je ne fais pas un dessin.
35:44Parce que ce serait le
35:46procès de Navalny, avec les suites
35:48de Navalny. Et ça,
35:50nous ne pouvons pas l'accepter. Nous ne pouvons
35:52pas l'accepter, et je dis ça avec un certain
35:54trémolo, qui est sincère, parce que je trouve
35:56absolument révoltant qu'on se soit résolu
35:58à ça. – Oui. Je voulais citer
36:00un de vos tweets à propos de Boilem-Sensal,
36:02que vous avez fait récemment.
36:04« Tu es le symbole de la liberté contre
36:06la tyrannie, la beauté de l'âme contre la
36:08cupidité, la sagesse contre
36:10la vulgarité, la bienveillance
36:12contre la saloperie, le courage
36:14contre la volerie. Tu es notre
36:16flambeau. Nous
36:18t'abonnerons jamais. »
36:20Des mots très touchants, Noël
36:22Lenoir. Nous allons continuer
36:24effectivement de saluer
36:26l'immense écrivain qu'il est,
36:28dans un instant, sur Sud Radio,
36:30dont l'œuvre a été récompensée
36:32par de nombreux
36:34prix littéraires. À son sujet,
36:36voilà ce que vous avez écrit, Karin Benczek,
36:38dans Le Monde, le 16 janvier
36:40dernier. Il écrit pour libérer
36:42l'âme humaine, pour secouer les consciences
36:44et inviter à la résistance face à la tentation
36:46du totalitarisme. « Sa
36:48pensée est une arme », dites-vous.
36:50– Oui, oui. Tout ce qu'il a écrit,
36:52tous ses romans, tous ses essais, c'est
36:54quelque chose qui va à l'encontre de ce que
36:56pense le régime algérien. Il n'a jamais
36:58faibli, il n'a jamais tremblé, il n'a jamais
37:00reculé.
37:02Il faut voir tout ce qu'il a écrit, puisqu'on parle de
37:04ses livres. Le Sermon des barbares,
37:06qui est le premier de ses romans publiés en
37:081999, il a été
37:10à l'encontre des lois algériennes qui
37:12interdisaient, à l'époque, de parler
37:14de la décennie noire. Et lui,
37:16il s'est mis jusqu'au bout avec ce roman.
37:18– Il a fait 30 ans avec tout le monde, 30 ans avec
37:20Kamel Daoud et Houri.
37:22– Oui, entre Kamel Daoud et
37:24Boislem Sansal, il y a eu des dizaines de romans
37:26sur le sujet. Mais Boislem a
37:28été vraiment le premier.
37:30Et
37:32si je vous disais comment il a publié ce livre
37:34chez Gallimard, vous n'allez pas croire.
37:36– C'est pas d'hier à l'été, racontez-nous.
37:38– Il ne connaissait pas le monde de l'édition.
37:40Et donc, lorsqu'il a terminé son roman,
37:42son premier roman, il a pris
37:44le
37:46botin, et il a trouvé Gallimard,
37:48et il a écrit à Gallimard comme ça.
37:50Et il n'a pas répondu à l'acceptation de Gallimard.
37:52– Ah bon, il n'a pas répondu ?
37:54– Il n'a pas répondu parce qu'il croyait que c'était une lettre
37:56d'axélographier, peut-être une facture.
37:58Et un jour,
38:00on frappe chez lui, c'est Gallimard qui est venu
38:02faire l'aller-retour, la claftine,
38:04pour lui dire, vous ne me répondez pas ?
38:06Voilà.
38:08Là, on
38:10retrouve le
38:12Boislem Sansal
38:14enfant.
38:16– Modeste.
38:18– Oui, modeste.
38:20Moi, je l'ai vu plusieurs fois
38:22à Alger. Lorsqu'on voit
38:24à Alger, personne ne nous regarde, personne ne
38:26le connaît, personne...
38:28Alors qu'à Paris, la dernière fois, je l'ai vu
38:30au boulevard du Montparnasse, tous les gens
38:32à ce Boislem Sansal le touchaient,
38:34lui demandaient une signature, et il était
38:36heureux d'être reconnu.
38:38– Et parmi ses œuvres remarquantes, Noël au Noir,
38:40il y a ce fameux roman, Le village
38:42de l'Allemand.
38:44– Alors, c'est un très beau roman
38:46que tout le monde a lu, et qui est
38:48vraiment, à mon avis,
38:50très symbolique de ce qu'il représente.
38:52C'est-à-dire,
38:54comme le disait Kamel à l'instant,
38:56c'est un humaniste,
38:58c'est quelqu'un qui aime les gens,
39:00qui a beaucoup d'empathie, et qui nous
39:02alerte sur le risque de
39:04totalitarisme. Et moi, je compare ce roman
39:06un petit peu à Vies et Destins
39:08de Wassily Grossmann,
39:10qui était un petit peu, finalement,
39:12le Boilem Sansal de l'époque,
39:14sauf qu'il n'a jamais été incarcéré, ni condamné,
39:16c'est-à-dire qu'il était
39:18un soviétique convaincu, qui a
39:20signé en faveur des procès des médecins
39:22juifs à Moscou, qui étaient des
39:24procès staliniens, et il a ouvert
39:26les yeux à la faveur de la bataille
39:28de Stalingrad, puisqu'il était reporter de guerre.
39:30Et il a fait ce parallélisme entre le
39:32stalinisme et le nazisme, qui est absolument
39:34frappant, comme l'humanisme
39:36de Boilem
39:38entre l'islamisme et
39:40le pouvoir algérien,
39:42et le totalitarisme
39:44moyen-oriental. Et ça,
39:46c'est un message
39:48de l'humanité, pour protéger
39:50l'humanité contre ces démons. C'est pas
39:52du tout un discours politique,
39:54absolument pas. Et ça, je trouve ça admirable,
39:56et j'espère qu'il aura le sort
39:58de Wassily Grossmann,
40:00qui, à la faveur de l'ère
40:02Khrouchchev, n'a pas...
40:04— J'ai une question à poser à Arnaud Beneletti, à vous tous.
40:06À supposer que,
40:08s'il y a un mois, deux mois,
40:10il ne s'agit pas d'être pessimiste,
40:12mais d'envisager le pire pour essayer
40:14d'avoir le meilleur, à supposer
40:16qu'il n'y ait pas de réponse, qu'il y ait un silence
40:18à vos demandes, qu'elles soient au niveau
40:20présidentiel ou au niveau autre,
40:22que la situation continue comme ça,
40:24et qu'on vous dise « Écoutez, pour le moment,
40:26comme on vous l'a dit jusqu'à présent, faites le dos rond,
40:28allez-y, faites des choses,
40:30même si vous réagissez ».
40:32Est-ce qu'à votre avis, est-ce qu'il y a
40:34une perspective,
40:36compte tenu d'où on est, ou pas ?
40:38Vous pensez qu'il y a une perspective, sinon vous ne feriez pas ce que vous faites,
40:40mais concrètement ?
40:42— Il est clair que, de toute façon,
40:44nous, rien ne va
40:46nous démobiliser.
40:48C'est un combat qui est un combat pour
40:50l'homme, d'abord, combat pour des principes,
40:52combat pour un des
40:54grands écrivains, on vient de le dire,
40:56donc notre mobilisation restera
40:58intense et soutenue
41:00et permanente. Ensuite, il faut encore utiliser
41:02tous les leviers, les leviers, en effet, dans la relation
41:04franco-algérienne, mais aussi les leviers
41:06qui peuvent venir d'autres pays
41:08pour essayer de trouver une solution
41:10si la solution entre
41:12la France et l'Algérie ne permet pas
41:14de libérer Boulhame Sansalle.
41:16Donc, on va utiliser toutes les pistes.
41:18Il y a des pays dont on sait qu'ils
41:20ont peut-être pas les cités, mais qu'ils ont
41:22des relations plus privilégiées que la nôtre
41:24aujourd'hui avec l'Algérie, et qu'il va
41:26peut-être, qu'on va essayer en tout cas
41:28d'activer. Donc je crois qu'il faut
41:30véritablement, encore une fois,
41:32j'allais dire,
41:34tendre encore plus la mobilisation.
41:36Elle est encore insuffisante
41:38à nos yeux. Elle est importante, mais elle est insuffisante.
41:40Et il faut surtout que,
41:42politiquement, on maintienne la pression
41:44parce que maintenir la pression politique,
41:46c'est le seul moyen, aujourd'hui, de pouvoir le sortir.
41:48Et encore une fois, il y a une extrême
41:50urgence. Le problème, c'est que
41:52c'est pour ça qu'on refuse la stratégie du procès,
41:54outre le fait qu'elle est scandaleuse, cette stratégie
41:56du procès. C'est qu'elle nous inscrit,
41:58si vous voulez, dans une temporalité
42:00qui est une temporalité qui joue contre Boalem.
42:02Donc c'est pour ça qu'il faut aller vite,
42:04et donc, en l'occurrence, c'est la raison pour laquelle
42:06aujourd'hui, on prend
42:08un changement de braquet.
42:10Et en l'occurrence, on s'engage ici, c'est
42:12peu de choses, c'est d'engagement de mots, de parler
42:14très régulièrement, évidemment, de Boalem
42:16sans salle, tant qu'il n'est pas
42:18libéré, ça paraît, c'est la moindre
42:20des choses.
42:22Camille Bencheck, je voulais vous demander, dans une tribune publiée
42:24récemment dans Marianne, vous avez écrit
42:26ceci à propos de Boalem.
42:28Boalem n'a jamais cessé de croire en l'Algérie,
42:30en sa capacité à devenir une terre
42:32de liberté où chacun peut écrire,
42:34dire et penser sans crainte.
42:36Partagez-vous ce point de vue,
42:38parce que vous, aujourd'hui,
42:40vous êtes franco-algérien,
42:42vous ne pouvez pas retourner en Algérie ?
42:44Non, je ne peux pas retourner en Algérie,
42:46je le regrette parce que j'ai de la famille là-bas,
42:48mais Boalem a été un haut fonctionnaire
42:50algérien, il a été directeur
42:52de l'industrie au ministère
42:54de l'Industrie, c'est un ministre islamiste
42:56qu'il a éjecté, et il a toujours cru
42:58en l'Algérie, il a tout fait pour que l'Algérie
43:00devienne un pays normal.
43:04Et vous espérez qu'il le soit,
43:06qu'il le devienne ?
43:08Oui, tout à fait. Aujourd'hui, nous désespérons
43:10de le voir redevenir normal,
43:12si tant est qu'il a été un jour
43:14normal.
43:16On doit l'espérer.
43:18On doit l'espérer,
43:20avec le problème de Boalem, on désespère,
43:22justement.
43:24En tout cas, la liberté de Boalem s'en sale,
43:26André Bercoff, et la nôtre, son combat,
43:28et le nôtre, il le restera, André.
43:30Oui, et je dirais simplement quelque chose,
43:32d'abord, merci d'être venu,
43:34merci d'être là avec nous,
43:36et puis surtout, franchement,
43:38je dirais que la liberté, elle est attaquée
43:40partout, sur tous les fronts,
43:42de manière insidieuse ou de manière violente,
43:44et on le rappellera
43:46que la liberté ne s'use
43:48que si l'on n'en s'en sert pas.
43:50Et que la liberté
43:52est indivisible.
43:54Merci à vous tous d'être venus sur Sud Radio.
43:56Tout de suite, vous retrouvez Brigitte Lahaye.

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