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"Les mutuelles complémentaires, aujourd'hui, sont à peine à l'équilibre, voire en déficit", plaide, jeudi 16 janvier sur franceinfo, Jean-Philippe Dogneton, directeur général de la Macif.

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00:00Bonsoir à toutes et à tous, ce soir dans l'Invité Éco, je reçois le directeur général
00:08de la Massif, Jean-Philippe Donieton.
00:10Bonsoir.
00:11Bonsoir Isabelle Raymond.
00:12La Massif, son nom, son logo, on les a vus très très tôt, mardi matin sur la voile
00:18du bateau du vainqueur du Vendée Globe, Charlie Dalin qui a franchi la ligne d'arrivée le
00:22premier après 64 jours, 19h22 et 49 secondes, au-delà du record, de l'immense fierté
00:31et de l'émotion intense on imagine que peut procurer une telle performance pour vous
00:35comme sponsor.
00:36Qu'est-ce que cette victoire peut représenter concrètement, financièrement, comme retombée
00:40économique ?
00:41Oui, on ne l'aborde pas sur ce sujet-là spontanément, d'abord on vibre, il y a
00:45toute l'émotion, c'est un immense succès, c'est un immense monsieur et c'est une
00:49immense aventure.
00:51Je crois que tous les Français et nos concitoyens l'ont perçu comme ça, au travers de leur
00:55télé, mais pas seulement, ils étaient des millions à venir voir le départ du Vendée
01:00Globe, ils étaient des milliers à braver le froid au moment de l'arrivée, donc tout
01:04le monde a perçu qu'il y avait derrière une aventure humaine incroyable et puis il
01:07y a un sacré monsieur, c'est d'abord Charlie Dalin.
01:10Vous étiez vous à l'arrivée du Vendée Globe, dans l'eau.
01:14Presque dans l'eau en tout cas et j'avoue que j'ai encore cette émotion, je vibre,
01:19c'est un formidable monsieur, c'est un grand professionnel qui a préparé pendant
01:224 ans intensivement ce Vendée Globe, il voulait le gagner, conception du bateau, réglage,
01:28tout est dans le détail et puis c'est un formidable stratège, c'est un type qui
01:33a des valeurs incroyables de fidélité, d'engagement, de loyauté et de détermination.
01:38Donc c'est une aventure humaine, sportive, mais ça reste une interview écho et donc
01:42ça m'intéresse forcément de savoir ce que ça représente pour un sponsor en termes
01:46de retombées j'imagine vous, vous pouvez mesurer quand même un petit peu.
01:50Pour chaque euro investi et je vous jure que je n'ai pas les yeux sur le compteur, chaque
01:53euro investi évidemment retrouve sa rentabilité, c'est des montants très raisonnables et
01:58c'est quelques centimes par sociétaires adhérents, voilà ce que je veux dire.
02:02Vous avez 5,8 millions de sociétaires et de clients.
02:05Et la vraie question c'est est-ce qu'on est légitime à être sur l'eau ? Est-ce
02:08que la Massif est légitime à être sur l'eau ? Et bien elle l'est parce qu'elle est le
02:12premier rassureur de navigation de plaisance, parce qu'elle a une école de voile qui a
02:15formé des milliers de petits jeunes ou de parents qui accompagnent la SNSM, qui accompagnent
02:22Jean-Loup Etienne dans sa recherche sur les puits carbone dans l'Antarctique, qui évidemment
02:27s'investit dans la RSE, qui lutte contre les plastiques.
02:31Donc notre légitimité elle est totale.
02:33Donc votre légitimité elle est totale.
02:34En termes de valeur.
02:35Est-ce que vous avez de nouveaux clients qui ont vu justement, qui ont vu le nom de la
02:39Massif sur la voile de Charlie Dalin pendant tous ces jours ?
02:43Certainement, parce qu'elle est très visible, mais la Massif c'est la marque préférée
02:47d'assurance des Français.
02:48Et cette notoriété-là se bâtit sur notre légitimité et sur la confiance, et sur la
02:54cohérence de notre parcours.
02:55Donc vous ne regrettez absolument pas de sponsoriser ?
02:58Ah non, non, non.
02:59Et puis vous savez, on est dans l'IMOCA et dans le Vendée Globe depuis des années.
03:02On avait déjà gagné avec François Gabart en 2012.
03:05Oui, effectivement.
03:06Et est-ce que vous avez quand même eu des nouveaux sociétaires avec cette course ?
03:11On peut l'imaginer.
03:12Mais au fond, c'est un cercle vertueux.
03:15En tout cas, on nous remercie de participer à cette aventure, de la rendre possible.
03:19Et je crois qu'il y a beaucoup plus de sponsors qu'il n'y en avait.
03:23Et on peut saluer aussi le second, Johann Richombe, qui est de l'école…
03:26Vous étiez second la dernière fois.
03:27Voilà, on était second, tout en franchissant la ligne en premier.
03:31Et puis Johann Richombe, qui est de l'école Skipper Massif, et bien lui avec Paprec est
03:35arrivé second.
03:36Et c'est évidemment pour les sponsors un véritable retour d'image.
03:40Alors, l'autre actualité, Jean-Philippe Degneton, c'est évidemment la hausse des
03:45tarifs des mutuelles.
03:47Cette année, les tarifs des mutuelles ont augmenté de 6% en moyenne, en prévision
03:52d'un transfert de reste à charge de l'assurance maladie vers les complémentaires.
03:56Sauf que, vous l'avez entendu, c'était aussi mardi, dans son discours de politique
04:01générale, le Premier ministre François Bayrou a dit qu'il revenait dessus.
04:05Est-ce que ça veut dire que cette hausse de tarifs aujourd'hui, vous allez la rendre
04:09aux patients ?
04:10Ce qui me frappe déjà, c'est l'inconstance de la politique en matière de santé.
04:13Huit ministres en huit ans, alors un coup on transfère, un coup on transfère moins,
04:18un coup on fait de la grande sécu, un coup on revient en arrière.
04:21Donc, c'est l'inconstance et l'imprévisibilité dans notre métier, c'est vraiment un vrai
04:25drame.
04:26Parce que les tarifs des mutuelles, ils augmentent au 1er janvier ?
04:27Ils augmentent, ils s'arrêtent bien avant.
04:30Et surtout, vous n'imaginez pas que les mutuelles répercutent tout ce qui leur est transféré.
04:34Ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne.
04:36Et les mutuelles d'assurance, elles sont à peine à l'équilibre, même en déficit
04:40selon les différentes études.
04:41Ils ont augmenté de combien, du coup, les tarifs de la massif au 1er janvier, en moyenne,
04:45en moyenne ?
04:46C'est à peu près 4%.
04:47Donc, moins que la moyenne.
04:49Notre credo, c'est l'accessibilité et donc, c'est le pouvoir d'achat.
04:53Donc, vous imaginez bien qu'on prend sur nous-mêmes et on compense une partie de ces
04:57charges-là.
04:58Et il faut se dire aussi que sans ces mutuelles d'assurance, on n'aurait pas les filets
05:02de sécurité que l'on offre pour la population qui, évidemment, est exposée à ces situations.
05:07Sauf que du coup, qu'est-ce que vous allez faire, sachant que les transferts de charges
05:11ne vont pas avoir lieu ?
05:12Vous aviez anticipé une hausse du ticket modérateur, notamment.
05:18Et ensuite, je crois qu'il faut retenir l'idée positive qui a été soutenue par le Premier
05:23ministre, d'une vision sur un plus long terme.
05:25Et la vision coup par coup n'est pas une bonne solution pour le monde de la santé.
05:29Donc, il faut imaginer une vision pluriannuelle et c'est ce qui est proposé.
05:32C'est-à-dire que cette hausse des tarifs, vous pensez qu'elle est justifiée, qu'elle
05:38correspond à la réalité du coût des soins et donc, il n'est pas question de la rendre
05:45entre guillemets aux patients puisqu'elle est indépendante du transfert de compétences.
05:50C'est ça que vous êtes en train de dire ?
05:51Absolument.
05:52Parce que les soins sont en augmentation en nombre et en valeur.
05:55La population vieillit, le coût des médicaments augmente, le coût des services augmente
05:59également.
06:00Ça, c'est une réalité.
06:01Et les mutuelles complémentaires qui ont eu beaucoup de transferts de charges, aujourd'hui
06:04sont à peine à l'équilibre, voire en déficit.
06:07Donc, ce n'est pas une solution.
06:08En gros, ce que vous dites, c'est que vous ne faites pas de l'argent sur le dos des patients.
06:10Non, absolument pas.
06:11Sauf que la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a dit dans la foulée de ce discours
06:16de politique générale qu'elle voulait récupérer cet argent de l'ordre d'un milliard.
06:20Est-ce que vous avez discuté avec ces services ?
06:22Qu'est-ce que vous lui répondez ?
06:23Non, pas encore.
06:24Et on évoque dans les médias une taxation.
06:27Alors voilà, c'est effectivement ma prochaine question.
06:29Est-ce que vous craignez une taxe sur le modèle de la taxe Covid ?
06:34Alors, qu'est-ce que représente la taxation aujourd'hui sur les contrats de santé ?
06:38Eh bien, c'est deux mois de votre contrat de santé individuel.
06:41Chaque adhérent paye à peu près l'équivalent de deux mois en taxe.
06:45On peut toujours imaginer d'en rajouter.
06:47Mais si on considère que la santé est un besoin élémentaire et un besoin premier,
06:52on verrait plutôt un ordre décroissant, une taxe plus faible.
06:55C'est que cette taxe, elle n'a pas lieu d'être ?
06:58Elle n'a pas, en tout cas, de légitimité et elle crée un risque pour nos concitoyens
07:04d'exposition à une taxe supplémentaire.
07:05Car indirectement, vous voyez bien que l'acteur qui soit en assurance complémentaire risque
07:11de répercuter cette taxe.
07:13Vous la craignez cette taxe aujourd'hui, Jean-Philippe de Mieton ?
07:15Je la crains.
07:16Je la crains pour nos concitoyens et je dis qu'ils payent déjà l'équivalent de deux
07:20mois de leur contrat.
07:21Faut-il qu'ils en payent plus ?
07:23Est-ce que vous avez parlé avec vos autres confrères mutualistes de cette question ?
07:27C'est encore très frais, mais les positions des fédérations sont claires et alignées
07:30sur cette analyse-là.
07:32Et donc, si je résume, la hausse des tarifs de l'ordre de 4% pour la massif sont justifiés
07:39et il n'est pas question d'une taxe sur les mutuels cette année ?
07:43En tout cas, ce n'est pas notre recommandation.
07:46Et nous inscrivons plutôt dans la logique d'une vision plus réannuelle du financement
07:50de la santé.
07:51Merci beaucoup Jean-Philippe de Mieton, directeur général de la massif.
07:55Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
07:58Merci à vous.

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