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Le débat ce matin avec Amine Benyamina, chef du département de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul Brousse (AP-HP Villejuif) et président de la fédération française d’addictologie et Krystel Lepresle, déléguée générale de Vin & Société. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10/le-debat-du-7-10-du-jeudi-09-janvier-2025-8948694

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00:00Débat ce matin sur le Dry January, il y a plusieurs traductions en français, janvier
00:05sobre, mois sans alcool, défi de janvier pour décrire cette initiative venue du Royaume-Uni
00:12et importée en France il y a près de 15 ans.
00:14L'idée, après les fêtes de fin d'année et leurs excès, faire une pause dans sa consommation
00:19d'alcool, arrêter de boire, pour le dire simplement, afin de se refaire une santé,
00:24mais aussi d'analyser son rapport à l'alcool, la fréquence, les quantités qu'on en absorbe.
00:29Aussi, de plus en plus de Français se sont saisis de l'initiative, 17 millions disent
00:35vouloir faire ce Dry January en 2025, elle n'est toujours pas soutenue par les pouvoirs
00:42publics.
00:43Pourquoi ? On va poser la question à Christelle Leprel, bonjour, vous êtes déléguée générale
00:49de Vins et Sociétés, et notre autre invité est Amine Beniamina, bonjour, chef du département
00:58de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Bruce, président de la Fédération Française
01:04d'Addictologie.
01:05Merci d'être dans ce studio, Amine Beniamina, pour commencer, vous avez contribué à l'importation
01:14de ce Dry January en France, après l'abandon d'un projet gouvernemental de « Moi sans
01:20alcool ». Dites-nous, en quelques mots, quels sont les effets, en une semaine, d'abstinence,
01:27en deux, en trois, en quatre, il se passe quoi quand on cesse de boire de l'alcool ?
01:31Merci de m'inviter, Nicolas, et rapidement, le Dry January c'est un concept britannique,
01:36anglais, en 2013, nous l'avons traduit en « défi de janvier » parce que ce n'est
01:39pas le même esprit, ce n'est pas le janvier sec, c'est un défi, dans une ambiance plutôt
01:44« bon enfant » dans lequel on demande aux français, on les incite à faire une pause
01:48après les excès, comme vous l'avez dit.
01:50Ce défi de janvier ne concerne pas les personnes malades d'alcool, et on s'est rendu compte
01:55à travers l'expérience britannique qu'au bout de quelques jours, voire quelques semaines,
02:00on a des effets.
02:01D'abord, sur le sommeil, on dort mieux, on commence à perdre du poids parce que l'alcool
02:05est un produit sucré, ça fait grossir, une meilleure concentration, on fait des économies,
02:12et très clairement, ce qui est très important, c'est que pendant ce mois, lorsqu'on finit
02:16le mois de janvier, on a un rapport à l'alcool qui est différent, l'alcool réflexe, l'alcool
02:20conditionné est plus maîtrisé, et puis on se rend compte, pendant ce mois, toute
02:26la pression sociale liée à la consommation d'alcool, qu'elle soit agressive ou induite,
02:32on est entouré de propositions liées à l'alcool, et on le rappelle, même si ça
02:38peut heurter, l'alcool est un produit toxique, qui est un produit qui peut entraîner des
02:43dommages.
02:44Alors Christelle Leprel, je le rappelle, vous êtes déléguée générale de Vin et Société,
02:49vous représentez donc la filière, vous parlez pas de tout l'alcool en général, mais vous
02:55allez parler à ce micro du vin, c'est bien ça ! Les effets décrits par Amine Beniamina
03:00sont assez impressionnants sur le corps, et très rapidement, quelques jours, quelques
03:05semaines, ça ne vous donne pas envie de faire le Dry January ? Peut-être que vous le faites
03:10d'ailleurs, j'en sais rien, je vous pose la question !
03:13Je ne pratique pas le Dry January, en revanche, je pratique quelque chose que la majorité
03:17des Français ont adopté, c'est-à-dire la modération, on nous propose des bénéfices
03:22sur un mois, ce qu'on propose avec la modération toute l'année, c'est des bénéfices qui
03:27s'étalent sur 12 mois, parce qu'en fait, pour quiconque à expérimenter la modération,
03:33de la même manière, vous régulez votre consommation, vous avez des jours d'abstinence,
03:37parce que Santé Publique France recommande d'avoir deux jours d'abstinence, et puis
03:41dans le même temps, vous arrivez à équilibrer votre plaisir, vous avez des moments de convivialité
03:46qui vous font plaisir, vous avez des moments où vous vous abstenez, donc on est pour la
03:51modération toute l'année, mais en tout cas, on respecte toutes celles et ceux qui choisissent
03:55de faire le Dry January, évidemment.
03:57Donc la modération, c'est un concept alternatif qui vous semble aussi riche et porteur que
04:04l'expérience décrite pour le mois de janvier par Amine Beniamina.
04:07La modération, c'est non seulement un concept extrêmement riche, mais en fait, c'est le
04:11concept qui en termes de santé publique a le mieux réussi, on peut le constater aujourd'hui
04:15dans les chiffres.
04:16Vous avez l'immense majorité des Français qui pratiquent cette modération, 9 Français
04:20sur 10 ne boivent pas plus de 10 verres par semaine, et puis surtout, il faut le remarquer
04:25dans les chiffres, la baisse de la consommation de boissons alcoolisées en France, elle est
04:30spectaculaire, on est sur un toboggan de la baisse de la consommation, moins 60% en
04:3560 ans, moins 73% pour la consommation de vin, et quand on regarde la trajectoire à
04:41venir, les 10 prochaines années, pour ce qui concerne le vin, ça sera moins 20% de
04:46la baisse de la consommation.
04:47Donc les Français ont adopté la modération largement, il y a une baisse spectaculaire
04:53de la consommation, il faut savoir que ça va modifier les paysages de la France et que
04:56ça a des conséquences.
04:57Nous, on est en train de se dire, on est arrivé à un point d'équilibre qui réconcilie
05:01plaisir et bonne santé et bien-être.
05:03Comment prenez-vous le concept de modération ?
05:06C'est un concept qui n'est pas scientifique, je le corrige tout de suite, c'est un concept
05:08marketing.
05:09Les éléments sur lesquels Christelle Leprel a attiré votre attention, et à juste titre,
05:15ce sont les repères qui ont été dictés par Santé publique France, pas plus de 2
05:18verres par jour avec une fenêtre 48 heures.
05:22Je répète, ce n'est pas une prescription, c'est un seuil à partir duquel les problèmes
05:26deviennent très importants.
05:27Ce que les Français ne savent pas, et c'est là le problème, c'est que l'information
05:31n'arrive pas, c'est que toute prise d'alcool est associée à un risque.
05:35Et le risque est très grand lorsqu'une prise d'alcool est grande.
05:37Je répète que la prise d'alcool n'est pas une chose banale.
05:41Et le travail des associations que je représente à la Fédération Française d'Addictologie,
05:45c'est de l'information qui n'arrive pas aux Français.
05:48Vous disiez tout à l'heure Nicolas, que les pouvoirs publics ne supportent pas, n'ont
05:51pas supporté au sens britannique, soutenu le défi de janvier.
05:56Il y avait un budget qui était alloué et Santé Public France s'est retrouvée à
06:01ne pas pouvoir mettre en place la première campagne sur injonction de la filière de
06:06champagne.
06:07Et d'ailleurs très clairement, Géraldine Allaud qui est de cette maison, dans un des
06:11grands reportages qu'elle a fait il y a un quinzain de jours, l'a signalé.
06:15Donc il ne faut pas tourner autour du pot.
06:17L'idée ce n'est pas d'attaquer la filière viticole, on parle d'alcool.
06:20Ce n'est pas d'attaquer l'économie, on parle de santé publique.
06:24Il y a probablement un moment donné une contradiction, mais les informations n'arrivent pas aux Français.
06:29L'État n'a rien à faire dans cette question selon vous Christelle Leprel ?
06:34Pour revenir sur une chose, je pense que vous avez raison, l'alcool il ne faut pas le banaliser,
06:38mais je crois qu'il ne faut pas le diaboliser non plus.
06:40Ce n'est pas le cas.
06:41En matière de mois sans alcool, la filière viticole a fait savoir extrêmement clairement.
06:46Au moment où il a été question de mettre en place un mois sans alcool dans les mers…
06:50Ce n'est pas un mois sans alcool, c'est un défi.
06:52On vient de parler du mois sans alcool, on vient de nous parler de ce mois.
06:55Allez-y, allez-y.
06:56Le mois sans alcool a été proposé à un moment donné et il a été arrêté par les
07:01pouvoirs publics, la ministre de la Santé, le Président de la République.
07:05A ce moment-là, il a été décidé de ne pas lancer ce mois sans alcool comme le mois sans tabac.
07:10Tout simplement pour une bonne raison, c'est que la santé des Français ne le justifie pas.
07:16Et que si demain, nous devons avoir comme trajectoire une norme qui est celle de l'abstinence,
07:22la filière viticole est contre.
07:23Nous avons encore une fois tout en face de nous pour se dire « 9 Français sur 10 ne
07:27consomment pas plus de 10 unités d'alcool par semaine ». On a un formidable patrimoine
07:32que les gens dans le monde entier nous envient, 10 millions de jeunes touristes, la filière
07:35viticole est présente dans 90 départements, c'est 440 000 emplois, un produit qui fait
07:40rayonner la France.
07:41Écoutons, arrêtons de nous tirer une balle dans le pied et essayons de se faire plaisir
07:45avec un produit qui est rassurant.
07:46C'est vrai qu'il y a une dimension patrimoniale et qu'il suffit de se balader en France pour
07:51voir des vignes à peu près partout, Amine Benyamina.
07:54Comment vous recevez cet argument-là ?
07:56Je ne la conteste pas, c'est bien là le problème.
07:58Vous parlez de santé des Français, 49 000 morts directement liées à l'alcool tous
08:02les ans.
08:03102 milliards d'euros coûtent l'alcool aux Français.
08:06Une soixantaine de maladies, donc une grande majorité, liées à l'alcool.
08:10Deuxième cause, le syndrome d'alcoolisation fatale, c'est-à-dire lorsque les femmes
08:16prennent un verre, est responsable de la deuxième cause, de malformations évitables.
08:20Vous parlez du tabac, je veux bien qu'on compare.
08:23Le tabac, c'est 78 000 morts, une mobilisation de tous les politiques et de toute la nation,
08:27zéro mobilisation de la part des politiques.
08:30Et je corrige ce que vous disiez, ce n'est pas ni la ministre Agnès Buzyn, puisque je
08:34l'avais vu à l'époque, ni Emmanuel Macron, puisqu'évidemment on le sait, c'est sur la
08:39pression de la filière de la champagne, une semaine avant le lancement du défi de janvier
08:44alors que tout était prêt, qu'on a dit stop, on ne va pas emmerder les Français.
08:47Je vous répète un peu les propos, je pense que les Français ont besoin de savoir ce
08:51qui s'ingurgite.
08:52Ils sont libres, on n'est pas là pour leur interdire de consommer, on est là pour les informer.
08:57Je vois que les Français sont extrêmement bien informés parce que je crois qu'en fait
09:01ça ne se traduirait pas dans les niveaux de consommation qu'ont adoptés majoritairement
09:06les Français.
09:08Il y a des tas de campagnes de santé publique qui sont conduites par l'Institut National
09:11contre le cancer, contre deux Santés publiques.
09:13Les Français sont très largement informés, d'ailleurs ils connaissent extrêmement bien
09:17les risques liés à l'alcool et quand vous parliez tout à l'heure d'un certain nombre
09:20de dommages liés à l'alcool, encore une fois on n'est pas là pour banaliser, mais
09:23je crois que vous et nous avons le même ennemi, c'est-à-dire l'excès.
09:27Quand vous parliez d'un certain nombre de morts liées à l'alcool, on est dans l'abus
09:31M. Beniamina.
09:32Je vous rappelle que l'étude de référence que vous citez parle d'entre 23 000 et 41
09:37000 morts.
09:3849 000 morts, c'était il y a déjà plusieurs années.
09:39C'est important quand on parle de la santé des Français.
09:4293% de la mortalité attribuable à l'alcool est liée à des consommations qui sont supérieures
09:48à plus de 5 verres par jour.
09:50Qui consomme encore dans notre pays plus de 5 verres par jour ? Effectivement, des gens
09:55qui ont des problèmes d'alcoolodépendance.
09:56Et puis une autre réalité qui est celle d'une génération âgée qui n'a pas grandi
10:02avec cette éducation à la prévention.
10:03Et je crois qu'on peut se réjouir aujourd'hui dans les chiffres de voir que les jeunes ont
10:07très largement adopté la modération.
10:09Et d'ailleurs, ils vont même plus loin, pour une bonne partie, on voit un quadruplement
10:13de l'abstinence à l'alcool chez les jeunes.
10:15D'un mot, Amine Beniamina.
10:16Juste un mot.
10:17Vous sortez des chiffres.
10:19Vous représentez la filière véticole.
10:21Vous savez comme moi que le gros du chiffre de la filière alcool et de la véticulture
10:26est fait avec des personnes malades.
10:29La quantité d'alcool consommé et de vin consommé est faite par des personnes malades.
10:33Est-ce que vous allez récuser cette affirmation ?
10:35Mais monsieur Beniamina, ni vous, ni moi, ne vivons des personnes malades.
10:41C'est pas parce que vous soignez des gens qui sont alcoolodépendants que nous allons
10:45vous reprocher de vivre de l'alcool.
10:46Un Français sur deux a un problème d'alcool, soit le concernant, soit dans son entourage.
10:50Personnel ou professionnel.
10:51Mais monsieur Beniamina, ce ne sont pas du tout les chiffres.
10:527% des Français ont un problème, effectivement, avec l'alcool.
10:56Dans leur entourage.
10:577% des Français, ce sont les chiffres de santé publique de France, disent avoir un
11:00problème de dépense avec l'alcool.
11:02Je pense qu'effectivement, nous avons gagné la bataille de la modération, il est grand
11:06temps de gagner la bataille de lutte contre les excès.
11:08Christelle Leprel, pour vous, le vin n'est pas un alcool comme un autre ?
11:12Alors, pour nous, le vin n'est pas un alcool comme un autre, mais il y a de l'alcool
11:15dans le vin.
11:16On est tout à fait convaincu de…
11:18Il va falloir me réexpliquer ça, alors précisez.
11:22C'est extrêmement simple.
11:23Le vin, c'est un produit artisanal, de culture, de tradition.
11:27Mais à l'intérieur de ce produit, il y a de l'éthanol.
11:30Et dans ces conditions-là, il faut effectivement avoir un cadre, un repère, une boussole de
11:34savoir comment le consommer.
11:35Santé publique France édite des repères de consommation.
11:38On invite tous les Français à les suivre.
11:40Pas plus de deux verres par jour et pas plus de dix unités d'alcool par semaine.
11:43C'est pas si compliqué.
11:44Oui, le vin n'est pas un alcool comme un autre, Nicolas, merci de me tendre de nouveau
11:47le micro.
11:48C'est un produit qui est sanctuarisé, protégé et qu'il ne faut pas approcher.
11:53D'ailleurs, c'est un des rares sujets sur lequel il y a un consensus de tous les
11:56bords politiques.
11:57Il y a même une association qui défend le vin, qui s'appelle l'ANEV, l'Association
12:01Nationale des Élus du Vin.
12:02Et je peux vous assurer que si vous voulez un sujet consensuel, c'est sûrement pas
12:06le budget, mais plutôt le vin.
12:07En France, c'est ça que vous voulez dire, du sommet de l'État aux mairies.
12:14Mais pourquoi rendre le vin anormal ?
12:16Je n'ai pas dit qu'il était anormal, je dis que le vin c'est de l'alcool, vous
12:19l'avez dit, mais il n'est pas mis au même niveau que les spiritueux, que les
12:23alcools forts.
12:24Et l'une des premières choses que je fais en tant que praticien, je vois une trentaine
12:27de malades par semaine, c'est de corriger ce que vous avez instillé, la filière, tout
12:32au long de l'année, c'est-à-dire leur dire arrêtez les alcools forts, vous pouvez prendre
12:36un petit peu de vin, ça ne fait pas de mal, c'est faux, un verre de vin, c'est la même
12:40quantité d'alcool qu'une coupe de champagne, du pastis, du spiritueux, de n'importe quoi.
12:45On est tout à fait d'accord.
12:46C'est la teneur en alcool qui est délétère.
12:48Et moi, dans ma file active, j'ai des personnes qui sont sujettes à la grève du foie parce
12:52qu'ils ont fait des sirops alcooliques parce qu'ils consomment du cidre brut, voyez-vous,
12:57donc on est sur des choses très simples.
12:59Mais si vous êtes d'accord, pourquoi n'êtes-vous pas d'accord, Christelle Leprel ?
13:03Non mais c'est la question, vous pour tous les deux.
13:06Je pense qu'il y a un éclairage assez intéressant à avoir sur les modèles culturels de consommation.
13:11L'été dernier, il y a une revue scientifique, qui s'appelle la revue addiction, qui a sorti
13:16une comparaison des modèles de consommation d'alcool dans le monde, spécialement en Europe.
13:21C'était très intéressant de comparer que les modèles de consommation dits de type
13:26méditerranéen, c'est-à-dire l'Italie, la France, la Grèce et autres, avaient des
13:30dommages sanitaires qui étaient bien moindres que l'ensemble des autres pays de l'Union européenne.
13:35Si vous comparez la France au pays de l'Est, la Pologne, tout ça, c'est une catastrophe.
13:39Mais je suis désolée, mais je vais aller jusqu'au bout.
13:43C'est-à-dire qu'en fait, ce modèle culturel, il présente des atouts sociétaux.
13:48Et je crois qu'on courrait un certain nombre de risques à vouloir modifier le modèle
13:52culturel français, qui est à la fois une richesse pour l'équilibre et le plaisir
13:56des Français, mais aussi pour notre économie.
13:58On a changé notre modèle, on a mis la ceinture de sécurité parce que les gens mouraient
14:02il y a 40 ans, on est en train de diminuer la quantité de viande consommée, on évolue
14:08avec le temps.
14:09Un Américain qui est un pays de grande liberté, le médecin-chef de la santé publique aux
14:14Etats-Unis a annoncé qu'il y avait beaucoup de morts liées à l'alcool, et il a demandé
14:18à mettre des affichages aux Etats-Unis, des affichages sur les supports commerciaux
14:23de l'alcool, parce que c'est une catastrophe.

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