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En France, une personne sur trois ne se nourrit pas correctement et quatre millions de femmes ont déjà été concernées par la précarité menstruelle. Pour répondre à ce problème, Ramdam Social vend de l’alimentaire et des serviettes hygiéniques qui génèrent des dons pour les personnes dans le besoin. De son côté, la Fondation Carrefour offre ses invendus aux associations de terrain depuis 25 ans.

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Transcription
00:00Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
00:12On parle de précarité menstruelle dans notre débat avec Luc-Olivier Pierret, bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Le cofondateur de Ramdam Social et Marie-Asseline Raoult, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22La directrice de la solidarité de la fondation Carrefour.
00:26En quelques mots, vous êtes déjà venu, Luc-Olivier Pierret, mais rappelez-nous ce qu'est Ramdam Social.
00:32Ramdam Social, c'est une entreprise à mission.
00:35Et la mission, c'est de créer un nouveau modèle de consommation.
00:37Un modèle de consommation où on consomme des très bons produits fabriqués en France
00:41et qui vont avoir un don concret pour chaque produit acheté.
00:44Ça veut dire que chaque produit qu'on achète, chaque produit alimentaire, va co-financer un repas pour une personne dans le besoin, par exemple.
00:49Aujourd'hui, on s'est lancé depuis un an et on vend un produit chaque minute.
00:53Ça veut dire qu'on co-finance un repas pour quelqu'un dans le besoin chaque minute.
00:56Et ils sont vendus où, vos produits ?
00:58Ils sont vendus en grande distribution, en magasins vrac.
01:00On est par exemple dans les Carrefour Market, Carrefour Hypermarché, partout en France.
01:04Et on est aussi dans des lieux plus anodins, comme des cinémas ou encore des épiceries en vrac.
01:09La fondation Carrefour, en quelques mots, Marie-Asseline Raoult, quelles sont ses missions ?
01:15La fondation aura bientôt 25 ans.
01:18C'est une fondation déjà bien impliquée sur le sujet.
01:22Nous avons une mission de lutte contre la précarité alimentaire, principalement, mais la lutte contre la précarité en général.
01:30Et c'est une mission qui a vocation à aider l'ensemble des acteurs qui oeuvrent sur le terrain.
01:36Et on a des partenariats très historiques depuis très longtemps avec des grandes associations et aussi des associations territoriales.
01:41On va beaucoup parler de précarité mensurielle, mais je voudrais quand même qu'on explique d'abord sur la précarité alimentaire,
01:47depuis que vous existez, l'ampleur de l'action que vous avez pu mener.
01:51Vous venez de nous dire que c'est un produit acheté, c'est un repas offert. Ça représente quoi aujourd'hui ?
01:56Déjà, aujourd'hui, il faut rappeler qu'une personne sur trois n'arrive pas à se nourrir correctement en France.
02:01C'est un chiffre qui est énorme, qu'on parle peu, mais qui veut dire qu'au quotidien, il y a des personnes qui vont faire des choix
02:06sur ce qu'ils vont manger le matin, le midi ou le soir.
02:09Notamment les jeunes.
02:10Notamment les jeunes, les étudiants, entre autres.
02:12On s'est fondé justement pour lutter contre cette précarité parce que 70% des Français disent qu'ils veulent lutter.
02:18Ils n'ont pas forcément le temps, ils n'ont pas forcément les moyens, ils n'ont pas forcément l'opportunité.
02:22Du coup, on a fait quelque chose de très simple.
02:24On a fait des bons produits qu'on achète au quotidien qui vont co-financer un repas.
02:28Concrètement, quand vous achetez un produit ramenable social, nous derrière, on va financer avec cet argent une partie d'un repas avec une association.
02:36Parce qu'aujourd'hui, les associations, ce sont les experts sur le terrain.
02:39On leur donne les moyens d'agir pour que les gens ne tombent pas dans une trop forte précarité.
02:45Les banques alimentaires, Samu Social, Secours Populaire ou encore l'Inki.
02:49Chaque produit va financer une association spécifique.
02:53Par exemple, on fait des plats cuisinés qui aident une association qui s'appelle l'Inki qui aide les étudiants en grande précarité.
02:58Ou encore le Secours Populaire, les banques alimentaires.
03:00C'est très concret.
03:02La précarité alimentaire, vous nous l'avez dit, c'est un des aspects importants de la Fondation Carrefour.
03:06Notamment avec les dons d'un vendu alimentaire.
03:09Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça fonctionne ?
03:12Toute l'année, vous avez certains invendus alimentaires qui sont ramassés depuis de nombreuses années.
03:18Ça fait plus de 20 ou 25 ans de partenariat chez Carrefour.
03:22Ils sont ramassés chaque jour, quotidiennement, par des associations.
03:27Comme vient de le dire, par les banques alimentaires, les Restos du Coeur, le Secours Populaire.
03:31C'est toute la partie démarche.
03:32Nous avons à peu près 1200 associations qui ramassent dans nos magasins au quotidien ou dans nos entrepôts.
03:37C'est un des sujets qui est porté.
03:40Mais ce n'est pas le seul sujet du don.
03:42Aujourd'hui, on agit, comme je dis souvent, en 360.
03:46Apporter du don financier de la part du groupe Carrefour.
03:49Apporter des innovations au travers d'actions comme avec Ramdam Social.
03:53Mais aussi au travers des clients, des fournisseurs, de nos partenaires en général.
03:58C'est la force de créer ensemble des partenariats solides.
04:02L'arrondi, c'est un des leviers que vous utilisez ?
04:05C'est un des leviers.
04:06Ça fait partie des propositions qu'on offre aussi à nos partenaires associatifs.
04:10C'est des nouveautés.
04:11Alors qu'aujourd'hui, ça semble avoir plus de 10 ans.
04:13Mais ça a été des nouveautés innovation sociale.
04:16Et là, ce qu'on rencontre avec Ramdam Social, c'est ce qu'on a pu faire aussi avec d'autres fournisseurs.
04:21Mais là, c'est concrètement une offre commerciale, mais sur un produit engagé en plus, responsable.
04:29Et qui a un message assez clair pour les clients et un geste facile.
04:33Oui, ça, ça me semble important.
04:35Et aussi, je trouve intéressant dans la démarche, c'est-à-dire une sorte de traçabilité et de transparence.
04:40C'est-à-dire que je donne et je sais où ça va.
04:43C'est un levier important.
04:45Oui, je pense que le client est en attente de ça aussi pour lui.
04:48Que ce soit concret.
04:50À quoi ça sert ?
04:51Le message simple.
04:52Je pense que c'est génial sur le packaging qu'a pu faire l'innovation packaging.
04:57Le message est très clair.
04:58Le client, il sait.
05:00Le donateur, que je dirais plus que le donateur, que le client.
05:02Mais le donateur, il sait où ça va.
05:04Et ça, c'est important.
05:05Alors justement, vos emballages, vous les avez conçus comment ?
05:08Répondre à cette demande.
05:09On est allé voir nos consommateurs.
05:11Et on leur a dit, en fait, qu'est-ce que vous voulez voir ?
05:13Qu'est-ce que vous voulez comprendre ?
05:14Et le premier sujet qui est ressorti, c'est la transparence.
05:16Concrètement, qu'est-ce que je vais faire ?
05:18Donc aujourd'hui, on a la chance d'être présent dans plus de 1000 magasins en France.
05:22Et ça nous permet d'avoir beaucoup de retours consommateurs.
05:24Et les gens nous disent, moi, je veux savoir l'association.
05:26Et qu'est-ce que je vais donner concrètement ?
05:28Pour quel prix ?
05:29Donc on fait très attention aussi à avoir un prix qui soit équivalent ou inférieur à nos concurrents.
05:33Parce qu'avec la transparence et le prix, les gens disent, bah oui, pourquoi est-ce que je ne le ferai pas ?
05:38C'est un bon produit.
05:39Et en plus, je vais pouvoir aider.
05:40Donc bien sûr que j'ai envie de le faire.
05:42Alors on va effectivement parler de précarité mensuelle.
05:45Ça concerne 4 millions de Français, selon un sondage OpinionWeb pour règles élémentaires.
05:504 millions de Français concernés par la précarité mensuelle en 2023.
05:54C'est deux fois plus qu'en 2021.
05:56Marie-Astrid Raoult, déjà, on parle là d'un sujet de santé publique.
06:00Est-ce qu'il passe un peu sous les radars politiques mais aussi médiatiques ?
06:05Je pense que c'est encore un sujet tabou.
06:07On peut sortir ce chiffre.
06:09On ne l'imagine pas.
06:10On n'en prend pas conscience.
06:12Précarité alimentaire, ça vous parle.
06:14Précarité mensuelle, c'est déjà un sujet sur lequel on ne va pas forcément.
06:19Donc sincèrement, c'est encore tabou.
06:22Ça mérite visibilité.
06:25C'est des associations qui permettent aussi de cette visibilité, de cette problématique.
06:28Nous, on s'en est emparé à un petit moment, au moment de 2021.
06:33C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il y avait une précarité mensuelle des étudiants en pleine crise sanitaire.
06:38Et on a mis tout de suite une opération au magasin.
06:40Les étudiantes pouvaient, sur présentation de leur carte étudiant, avoir un produit gratuit chaque mois.
06:47Ensuite, on est parti beaucoup plus profondément avec nos partenaires associatifs pour mettre nos financements sur ce sujet.
06:56Avec dons solidaires, règles élémentaires.
06:58Donc sur la partie achat de produits, mais aussi la partie coût logistique.
07:03Parce que le sujet, c'est d'aller sur le terrain, le distribuer par des associations dont c'est le métier.
07:09Donc on s'en est emparé assez tôt.
07:11Ça fait 4 ans qu'on travaille là-dessus.
07:14Et on sent encore que ça reste un peu tabou.
07:18Oui, bien sûr.
07:19Précarité mensuelle, c'est évident, mais on va le rappeler.
07:22Ce sont des femmes qui n'ont pas les moyens de s'acheter des protections dont elles ont besoin.
07:28Exactement.
07:29Ce sont des femmes qui ne peuvent pas s'acheter des protections périodiques à cause de leurs moyens financiers.
07:33Ça veut dire que ce sont des jeunes femmes qui ne vont pas pouvoir aller à l'école.
07:37Ce sont des jeunes femmes qui ne vont pas pouvoir aller travailler 3, 4 jours par mois.
07:41Et quand elles vont vraiment devoir sortir, elles vont utiliser des protections précaires.
07:45Du sopalin, des mouchoirs, des serrettes en papier, qui apportent des problèmes de santé et de confiance en soi.
07:51C'est encore un des leviers qui met dans un cercle vicieux et qui va faire qu'on s'isole et qu'on rentre dans les différentes formes de précarité.
07:58Il y a un effet domino que vous décrivez.
08:00Exactement.
08:01Qu'est-ce que vous avez mis en place, cette opération commune ?
08:04On a lancé des produits pour lutter contre la précarité alimentaire.
08:08On a lancé des produits d'hygiène pour lutter contre la précarité menstruelle.
08:11On fait des serviettes périodiques qui sont faites en Bretagne avec de la matière première de qualité, le voilet bio pour protéger les femmes.
08:19Il n'est pas blanchi, il n'est pas avec des matières toxiques pour protéger aussi la partie intime de la femme.
08:25Et lorsqu'on va acheter un produit qui est aujourd'hui bio mais au même prix que le conventionnel,
08:30qu'on ait vendu entre 2,60€ et 2,80€, ça va permettre de financer une journée de protection périodique pour une jeune femme dans le besoin.
08:36C'est très concret une fois de plus et ça permet d'aider fortement une jeune femme très rapidement.
08:42Une journée, ça correspond à peu près à 4 à 5 protections périodiques et on le fait avec Don Solidaire.
08:47Don Solidaire, c'est une association qui est extrêmement reconnue et crédible sur laquelle on a pu s'appuyer pour mettre en place ce projet
08:54et aller toucher un maximum de femmes partout en France.
08:57Don Solidaire qui était déjà engagé sur cette question ou avec qui vous avez décidé de lancer cette opération ?
09:03On est déjà engagé depuis longtemps. Nous, on s'appuie sur des experts.
09:06On est expert de créer des très bons produits à impact social.
09:09Mais par contre, derrière, on s'appuie sur ces expertises pour aller aider concrètement sur le terrain.
09:13On est une entreprise à mission, on n'est pas une association. On vient les supporter sur la partie financement.
09:18Sur le prix justement, comment vous réussissez ?
09:20Puisque vous nous le dites, on a des exigences et heureusement de produits de qualité, en l'occurrence de produits bio.
09:26Comment vous réussissez à être à un niveau de prix équivalent à la concurrence ?
09:30On doit faire des choix. On doit faire des choix entre autres sur d'abord la recherche et développement.
09:35On ne va pas créer les nouveaux produits qui vont révolutionner le marché.
09:38On fait des produits qui aujourd'hui sont des cœurs de gamme.
09:41Ça veut dire qu'on va pouvoir toucher un très grand public très rapidement sans devoir innover pendant 5, 10, 15 ans.
09:46On fait aussi très attention à produire en France pour deux raisons.
09:49La première, parce que créer des emplois en France, c'est créer des facteurs pour ne pas tomber dans la précarité.
09:56Mais c'est aussi diminuer nos coûts logistiques.
09:59C'est diminuer les problèmes qu'il peut y avoir sur la chaîne logistique.
10:02Donc ça nous permet aussi d'avoir des coûts en moins.
10:04Et enfin, on fait un gros travail aussi sur la communication.
10:07On est ravi de venir ici en étant invité.
10:09Et c'est comme ça aussi qu'on communique et qu'on va toucher notre public très rapidement.
10:13Marie-Esther Draoude, ces produits, donc ces protections périodiques,
10:19comment vous les mettez en valeur dans vos magasins ?
10:21Est-ce que quand c'est un produit rame d'âme social, il prend sa place dans un linéaire ?
10:26Ou alors, au contraire, il y a un peu de mise en valeur ?
10:28Ce qui est intéressant, c'est qu'il soit vraiment à l'endroit où on vend les autres produits.
10:31C'est-à-dire qu'il doit être aussi mis au même titre que tout.
10:35On peut faire de la PLV différenciante sur le sujet.
10:41C'est aussi de la pédagogie.
10:43C'est-à-dire qu'il y a aussi nos équipes.
10:44C'est l'occasion de faire de la pédagogie.
10:46C'est l'occasion de faire de la pédagogie, de rappeler aussi nos valeurs d'engagement au sein du groupe.
10:50L'inclusion, l'égalité, la santé féminine.
10:53Les équipes sur le terrain, elles se sentent portées aussi par ces messages.
10:58Ça permet, nous aussi, de passer des messages à nos collaborateurs.
11:04Et puis, ils s'emparent aussi du sujet eux-mêmes vis-à-vis des clients.
11:08Donc voilà, ça vit différemment parfois.
11:11Ça engendre aussi peut-être souvent des discussions.
11:15Et ça ouvre le débat.
11:16Et je pense que c'est ce qui apporte de la valeur.
11:19C'est la visibilité que ça peut donner sur un sujet, comme on disait tout à l'heure, encore tabou.
11:23Et cette visibilité de packaging rend quand même la chose très pertinente.
11:28Et puis, le fait d'être en tripartite, comme ça, avec une association crédible que nous, on soutient depuis 2022,
11:37avec laquelle on travaille vraiment.
11:38C'est donner une puissance, en tout cas, au sujet.
11:44Merci beaucoup.
11:45Merci à tous les deux.
11:46Et à bientôt sur BeSmart4Change.
11:48On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux startups et co-responsables.

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