Grand invité : Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive France
GRAND DÉBAT / Motion de censure : le saut dans l'inconnu ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Le lundi 2 décembre 2024, le Premier ministre a déclenché l'article 49 alinéa 3 de la Constitution lors du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale. La responsabilité du gouvernement étant engagée, deux motions de censure ont été déposées, par le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire. Bien que Michel Barnier ait accédé à certaines demandes du RN, Marine Le Pen a affirmé que les députés de son groupe politique voteraient assurément la motion déposée par l'union de la gauche. La seule et unique motion de censure à avoir été adoptée au cours de l'Histoire de la Vème République s'opposait à George Pompidou en octobre 1962. Emmanuel Macron réfléchit d'ores et déjà à la nomination du successeur de Michel Barnier. Alors qu'aucune majorité claire ne se dégage de l'hémicycle, parviendra-t-il à choisir un candidat qui fera consensus à l'Assemblée nationale ?
Invités :
- Bryan Masson, député « Rassemblement National » des Alpes-Maritimes,
- Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne,
- Anne-Laure Blin, députée « droite républicaine » du Maine-et-Loire,
- Marc Vignaud, journaliste économique à « L'Opinion ».
GRAND ENTRETIEN / Jean-Daniel Lévy : la perception de l'Assemblée nationale par les Français
Dans la septième vague de son étude « L'Observatoire du Parlement », l'institut de sondage Harris Interactive s'est intéressé à la façon dont les citoyens suivent et s'approprient l'actualité du Parlement, de ses textes et de ses forces politiques. 57% des Français jugent que l'Assemblée nationale est en capacité de changer leur vie, ce qui place l'institution juste derrière les collectivités territoriales. Le Rassemblement National grimpe dans l'estime des citoyens puisque 40% des Français sont satisfaits de l'action de ses parlementaires, contre 37% dans le sondage précédent. La côte de popularité des Insoumis augmente également. Comment expliquer cette montée des extrêmes ?
Grand invité : Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive France
LA QUESTION QUI FÂCHE / Crise politique : la France, futur maillon faible de l'Europe ?
- Richard Werly, correspondant France/Europe pour « Blick »,
- Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international à France 24.
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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GRAND DÉBAT / Motion de censure : le saut dans l'inconnu ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Le lundi 2 décembre 2024, le Premier ministre a déclenché l'article 49 alinéa 3 de la Constitution lors du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale. La responsabilité du gouvernement étant engagée, deux motions de censure ont été déposées, par le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire. Bien que Michel Barnier ait accédé à certaines demandes du RN, Marine Le Pen a affirmé que les députés de son groupe politique voteraient assurément la motion déposée par l'union de la gauche. La seule et unique motion de censure à avoir été adoptée au cours de l'Histoire de la Vème République s'opposait à George Pompidou en octobre 1962. Emmanuel Macron réfléchit d'ores et déjà à la nomination du successeur de Michel Barnier. Alors qu'aucune majorité claire ne se dégage de l'hémicycle, parviendra-t-il à choisir un candidat qui fera consensus à l'Assemblée nationale ?
Invités :
- Bryan Masson, député « Rassemblement National » des Alpes-Maritimes,
- Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne,
- Anne-Laure Blin, députée « droite républicaine » du Maine-et-Loire,
- Marc Vignaud, journaliste économique à « L'Opinion ».
GRAND ENTRETIEN / Jean-Daniel Lévy : la perception de l'Assemblée nationale par les Français
Dans la septième vague de son étude « L'Observatoire du Parlement », l'institut de sondage Harris Interactive s'est intéressé à la façon dont les citoyens suivent et s'approprient l'actualité du Parlement, de ses textes et de ses forces politiques. 57% des Français jugent que l'Assemblée nationale est en capacité de changer leur vie, ce qui place l'institution juste derrière les collectivités territoriales. Le Rassemblement National grimpe dans l'estime des citoyens puisque 40% des Français sont satisfaits de l'action de ses parlementaires, contre 37% dans le sondage précédent. La côte de popularité des Insoumis augmente également. Comment expliquer cette montée des extrêmes ?
Grand invité : Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive France
LA QUESTION QUI FÂCHE / Crise politique : la France, futur maillon faible de l'Europe ?
- Richard Werly, correspondant France/Europe pour « Blick »,
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NewsTranscription
00:00Générique
00:06Bonsoir et bienvenue dans Savourgarde, émission entièrement consacrée ce soir à la crise politique dans laquelle plonge le pays.
00:13Avec vous Jean-Daniel Lévy, bonsoir, de l'institut Harris Interactive.
00:17Comment les français jugent le 49.3, activé hier par Michel Barnier ?
00:21Sont-ils inquiets des conséquences de la chute probable du gouvernement ?
00:24Qu'attendent-ils des députés ?
00:26Vous venez de publier une vaste enquête sur l'Assemblée nationale depuis la dissolution.
00:30Nous en parlerons tout à l'heure tous les deux.
00:32Mais d'abord, les conséquences de la censure.
00:36La motion de gauche sera débattue demain à 16h.
00:40Les troupes de Marine Le Pen vont la voter.
00:43Fin de règne à Matignon.
00:45La prêt Barnier est dans toutes les têtes.
00:47Alors qui pour le remplacer ?
00:49Et sans budget, les français vont-ils trinquer ?
00:52Grand débat politique dans un instant avec mes invités.
00:55Et enfin, la question qui fâche ce soir.
00:57La France devient-elle le maillon faible de l'Europe ?
01:00Le regard de nos chroniqueurs de la presse étrangère pour y répondre à la fin de cette émission.
01:05Voilà pour le sommaire. On y va Jean-Daniel ?
01:07Ça vous regarde Top Générique.
01:20Il ne la croyait pas capable d'aller jusque-là.
01:23Le lendemain du 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale.
01:25Michel Barnier s'apprête donc à subir la censure de Marine Le Pen.
01:30Sauf coup de théâtre.
01:31Les députés du RN voteront la motion de la gauche demain après-midi.
01:35Le gouvernement va donc très probablement chuter.
01:38La France basculer dans l'inconnu.
01:40Faute de budget.
01:41Alors qui est responsable et comment en est-on arrivé là ?
01:44Et surtout maintenant, quelle sortie de crise possible ?
01:48Bonsoir Brian Masson.
01:49Bonsoir.
01:50Député RN des Alpes-Maritimes.
01:52Bonsoir Guillaume Garot.
01:53Député socialiste de Mayenne.
01:55Bonsoir Anne-Laure Blin.
01:57Députée droite républicaine du Maine-et-Loire.
01:59Et bonsoir Marc Vigneault.
02:01Un expert dans ce plateau très politique pour m'accompagner.
02:04Journaliste économique à l'Opinion.
02:06Le regard des Français sur cette séquence à haut risque nous intéresse.
02:09Vous pouvez intervenir quand vous le souhaitez.
02:12Barnier, dernier jour avant la sortie.
02:14C'est dans le récap de Valérie Brochard.
02:16Pour commencer.
02:22Bonsoir Valérie.
02:28Bonsoir Myriam.
02:29Deux motions débattues demain.
02:30Mais depuis l'annonce du 49.3, le palais Bourbon bouillonne.
02:34Oui Myriam, avec deux bandes rivales qui s'affrontent.
02:36Il y a d'un côté celles et ceux qui reprochent aux autres d'avoir osé, pensé, posé une motion de censure.
02:44Écoutez.
02:45Faire chuter le gouvernement au moment où on fait le budget, c'est toujours le pire des moments.
02:49C'est un chaos extrêmement important.
02:51C'est complètement irresponsable.
02:53Cette censure n'est pas une bonne nouvelle pour le pays.
02:55Elle n'est pas une bonne nouvelle pour le fonctionnement de nos institutions.
02:57Elle n'est pas une bonne nouvelle financière.
02:59Et chacun assumera ses responsabilités.
03:02Et de l'autre côté, celles et ceux que l'on traite d'irresponsables, évidemment, renvoient la balle.
03:08Qui est responsable du projet de loi de finances par la sécurité sociale et du projet de loi de finances ?
03:14Qui est responsable ?
03:15En réalité, c'est un acte extrêmement responsable que de mettre fin au gouvernement de Michel Barnier.
03:21Les irresponsables, ce sont ceux qui sont au pouvoir et qui ont cherché à s'allier avec le Rassemblement national.
03:26L'irresponsabilité, c'est ce budget, c'est ces 40 milliards de taxes et d'impôts supplémentaires.
03:31Alors attention.
03:32Un nouveau Front populaire et Rassemblement national sont main dans la main pour voter la censure,
03:37mais avec des arguments totalement différents.
03:39Marine Le Pen voit plus loin que la chute du gouvernement Barnier.
03:43Derrière, c'est Emmanuel Macron qu'elle veut pousser à la démission.
03:47Elle espère le déluge pour émerger comme seule et unique solution.
03:51Et tant pis pour les avancées qu'elle avait pourtant négociées, même gagnées, auprès du Premier ministre,
03:56comme l'annulation des remboursements de certains médicaments
04:00ou l'annulation de la hausse des taxes sur l'électricité.
04:03Et des victoires qu'elle laisse tomber pour servir son objectif ultime, une présidentielle anticipée.
04:09Et ça, Myriam, la gauche vous dira qu'elle l'avait vu venir, n'est-ce pas ?
04:12Monsieur Garouin, pour vous, c'est la méthode qui a consisté à discuter d'abord et avant tout
04:17avec le Rassemblement national qu'il faut sanctionner, comme vous l'expliquez cet après-midi dans l'hémicycle.
04:22Et vous vous êtes tourné vers le RN pour faire passer ce budget
04:27en multipliant vainement d'ailleurs les concessions,
04:31en allant même jusqu'à citer nommément Madame Le Pen et elle seule dans un communiqué de Matignon hier
04:40sans avoir mené un dialogue sérieux et approfondi avec la gauche.
04:47Et pourtant, mathématiquement parlant, c'est bien l'addition des voix du NFP et du RN
04:52qui pourra faire tomber l'exécutif, la fin est proche, pour le gouvernement le plus éphémère de la Ve République.
04:58Mais malgré tout, il se bat, il se bat encore, non pas pour convaincre les élus, c'est trop tard,
05:03mais pour prendre les Français à témoin.
05:06L'FSS, hélas, ne serait pas le seul problème si une motion de censure venait à être adoptée.
05:14L'impôt sur le revenu de nos concitoyens serait augmenté pour 18 millions d'entre eux,
05:20près de 400 000 nouveaux foyers imposables dans notre pays par une telle irresponsabilité.
05:28Bien sûr que ça précipitera la France et les Français dans une situation intenable.
05:33Bien entendu que ce sont les Françaises et les Français les plus modestes, les plus fragiles qui seront d'abord touchés.
05:41Des arguments résumés ici par le Premier ministre.
05:44La censure dont il est question demain, et nous retrouverons, rendra tout plus difficile et plus grave.
05:51Et depuis l'Arabie Saoudite Myriam, il y a quelques minutes à peine, Emmanuel Macron déplorait devant des journalistes,
05:58je le cite, le cynisme insoutenable du RN et la perte de repères complète du PS.
06:05Il refuse d'y croire, mais pourtant, demain, en fin de journée, il semble que les dés soient déjà jetés.
06:11Merci beaucoup. Merci Valérie Brochard.
06:13Avant d'en venir aux conséquences, on commence quand même par un premier tour de table politique sur les responsabilités.
06:18Cynisme insoutenable, Brian Mason.
06:22Franchement, honnêtement, est-ce que vous n'avez pas tous une part de responsabilité ?
06:25Les Français vous regardent.
06:27Et à commencer par Marine Le Pen, n'est-elle pas tout de même responsable de nous plonger dans une forme d'inconnu, d'incertitude ?
06:36Vous savez, les Français aiment la politique, ils aiment en faire, ils aiment l'analyser.
06:40Et ils sont loin d'être dupes dans ce discours catastrophique qu'on entend depuis maintenant des jours,
06:46et encore cet après-midi à l'Assemblée nationale.
06:48Vous savez, les conséquences budgétaires, financières, sécuritaires de l'état actuel du pays,
06:54c'est simplement les sept dernières années aussi d'Emmanuel Macron.
06:57Mais justement, est-ce que c'est le bon moment pour rajouter de la crise à la crise ?
07:00Non, pas du tout.
07:01La crise économique est déjà là, monsieur le député.
07:03Mais nous, ce que nous faisons, c'est un choix politique vis-à-vis d'un budget qui ne nous va pas,
07:08et qui était un budget qui va même plus loin que la gauche.
07:11Il est spoliateur, il est injuste.
07:13Si la gauche avait présenté ce budget à l'Assemblée nationale, la droite aurait hurlé.
07:19Et pourtant, ce budget-là, il vient de la droite.
07:21Alors attendez, parce que ce qui était présenté, c'était le compromis de la CMP,
07:24avec des aménagements de dernière minute sur les médicaments, sur les retraites...
07:27Oui, un compromis de macronistes avec les LR main dans la main.
07:30C'est un faux compromis, c'est une majorité qui gouverne le pays ensemble,
07:33et donc ils se sont mis forcément d'accord.
07:35Ils ont chacun des billes dans ce gouvernement.
07:37Mais la responsabilité première, elle revient des choix d'Emmanuel Macron depuis sept ans à la tête de ce pays.
07:42Donc ce n'était pas un jeu de dupes, ces discussions ?
07:44Parce que très clairement, un certain nombre de députés du socle commun vous accusent d'avoir fait monter les enchères
07:50et de vouloir censurer coûte que coûte.
07:53Non, nous avons voulu négocier.
07:55On a voulu ouvrir la porte depuis maintenant plusieurs mois au dialogue.
07:58Michel Barnier ne nous a consultés en réalité que 48 heures avant notre décision.
08:02Il y a quand même un mépris de la part de Michel Barnier.
08:04Lundi dernier, elle était reçue, Marine Le Pen.
08:06Et vous savez ce qu'il a dit, Michel Barnier à Marine Le Pen ?
08:09Il a dit, en gros, c'est pas le jour des engagements.
08:11Donc si vous voulez, c'est un rendez-vous pour rien, et 48 heures avant l'urgence, voilà qu'il se réveille.
08:16Ici, le texte de la censure de la gauche, je l'ai retrouvé.
08:18Guillaume Garot vous insulte directement.
08:20Le RN, vous le voterez.
08:21Vous voterez avec la gauche la motion demain, 16h.
08:24Vous savez, le Rassemblement National, cuir solide.
08:26Et donc on passe au-delà des insultes quand c'est l'intérêt de la France.
08:29Que la gauche nous insulte, on en a l'habitude.
08:31Ils le font tout le temps.
08:32Pas qu'à nous, d'ailleurs.
08:33Tout ce qui n'est pas de gauche est d'ailleurs fasciste et d'extrême droite.
08:35Donc on a l'habitude.
08:36Mais peu importe.
08:37Ce qui se joue, c'est la censure du gouvernement.
08:40Et la censure, elle n'est ni de gauche ni de droite.
08:42Elle est un acte démocratique, permis par l'Assemblée nationale.
08:45Et donc nous allons faire ce choix politique.
08:47Guillaume Garot, vous avez été ministre et le Parti Socialiste est un parti de gouvernement.
08:51Vous voterez cette censure avec les voix du RN.
08:55Il n'y a aucun problème avec ça demain.
08:57Même si on sent quand même que l'heure est grave.
09:00Je voterai cette censure et c'est le RN qui votera la nôtre.
09:05Mais je veux corriger votre propos.
09:07Il n'y a pas d'insulte dans ce que nous avons écrit.
09:10On dit simplement les choses et que ceci soit parfaitement clair.
09:13Vous parlez des plus viles obsessions du RN.
09:15Ce n'est pas une insulte.
09:16C'est vrai, vous avez raison.
09:18Je le dis, je le répète.
09:19Je vous avais raison, ce n'est pas véritablement une insulte.
09:21Ce n'est pas un compliment, ça c'est sûr.
09:22Parce que nous n'avons rien de commun avec le RN et l'extrême droite de façon générale.
09:29Que ceci soit clair.
09:31Alors votre question, c'est comment on en arrive là, en fait ?
09:36Il y avait les propos du Président de la République à l'instant.
09:40Le PS fait preuve d'une perte de repère complète.
09:42Oui, enfin, de la part du Président de la République,
09:44je pense qu'on attend aujourd'hui davantage de modestie.
09:47Parce que pourquoi on en est là collectivement ?
09:50Probablement parce qu'il y a eu une dissolution,
09:53une dissolution au mois de juin dernier
09:55qui n'a pas donné le résultat qui était escompté par le Président de la République.
10:00Alors maintenant, il faut être capable de travailler.
10:04Ce que je constate d'abord, c'est que le budget de la Sécurité sociale,
10:10c'est quand même ça dont il est question,
10:12il est fondamentalement injuste.
10:15Et c'est pour ça qu'on s'oppose.
10:17C'est pour ça.
10:18Pourquoi il est injuste ?
10:19Sur quelle mesure précisément ?
10:20Parce qu'il n'y avait plus les médicaments,
10:21il y avait un compromis sur les retraites,
10:23les petits retraités allaient finalement être protégés ?
10:26Mais pas du tout !
10:27Les petits retraités, non ?
10:29Mais pas du tout !
10:30L'indexation ?
10:31Parce que l'indexation n'était pas faite sur l'inflation,
10:34sur la moitié de l'inflation.
10:37C'était pour les retraités plus aigus,
10:39mais sur les petits retraités, il n'y avait pas de manque à gagner.
10:41Vous avez vu où était le seuil ?
10:43Un peu moins de 1400 euros.
10:45Franchement, non, non, il faut arrêter avec ça.
10:47Qu'est-ce que vous dites à certains députés dans le socle commun
10:50qui disent au fond qu'ils sont ligotés par LFI
10:53et qu'ils ne peuvent pas faire autre chose que censurer
10:56parce qu'au prochain législatif,
10:57elles vont arriver sans doute après la prochaine dissolution,
10:59ils perdraient leur siège.
11:00Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
11:01Que nous sommes très libres.
11:02Les arrières-pensées électorales ?
11:03Que nous sommes très libres.
11:04Et que nous sommes là, ce soir,
11:07dans une proposition pour la suite.
11:11Ce que nous souhaitons, c'est que, bien sûr,
11:13on retrouve de la stabilité dans le pays.
11:15C'est ce que tout le monde attend,
11:17tout ce que tout le monde attend aujourd'hui.
11:19Alors, qu'est-ce qui se passe ?
11:21Il y a cette motion de censure qui est finalement,
11:23mais je veux le redire aussi,
11:24était la seule façon pour les socialistes,
11:27pour la gauche en général,
11:29de pouvoir s'opposer à ce projet de budget
11:32de la Sécurité sociale,
11:33qui est, je le disais, fondamentalement injuste
11:35parce qu'il fait payer les malades,
11:37il fait peser sur l'hôpital, sur les EHPAD,
11:40la charge générale de l'effort.
11:42Et lorsque le 49-3 est actionné,
11:45vous ne pouvez pas vous opposer autrement
11:48que par une motion de censure.
11:50Donc la question qu'on doit se poser, c'est
11:52comment on est arrivé à ce 49-3 ?
11:55Est-ce que les gestes ont été faits par le Premier ministre
11:58pour arriver à éviter le 49-3 ?
12:03Je dois le dire...
12:05Il y a eu des gestes, mais pas forcément en direction du PS.
12:08Exactement.
12:09C'est dit. On ne va pas refaire le match.
12:11On ne va pas refaire le match,
12:12mais on va redire quand même que le Premier ministre
12:14a préféré se tourner vers le RN
12:19que se tourner vers la gauche.
12:21Et c'est là où est le problème,
12:22parce qu'on était, rappelons-le,
12:24dans un arc républicain.
12:26C'est là-dessus qu'on a travaillé...
12:28Il s'est déshonoré pour vous, Michel Barnier.
12:30...depuis juillet dernier.
12:32Et ce n'est pas du tout ce qu'a fait, hélas,
12:34le Premier ministre, pour qui j'ai de l'estime personnelle,
12:37bien sûr, mais les actes qu'il a posés,
12:39les gestes qu'il a faits ne sont pas ceux...
12:41C'est dit.
12:42...de l'arc républicain.
12:44Allez, on fait circuler la parole.
12:45Anne Lorblain, vous pensez encore qu'il peut s'en sortir,
12:48très honnêtement, puisque Gabriel Attal y croit.
12:50Le président a l'air de dire
12:52qu'il ne peut pas croire en la censure.
12:55Honnêtement, sans langue de bois,
12:57c'est fini pour Michel Barnier, là.
12:59Écoutez, en politique, on n'est jamais fini.
13:01La réalité, c'est qu'aujourd'hui encore,
13:03Michel Barnier est au travail
13:05et son gouvernement également.
13:07La réalité, c'est que cette situation,
13:09elle trouve son origine, effectivement,
13:11post-dissolution, où on voyait très bien
13:13qu'aucune majorité absolue, tout au moins,
13:16ne pouvait et ne s'exprimerait dans l'hémicycle.
13:18Donc, on savait, à l'issue de ce scrutin,
13:20qu'il faudrait travailler avec l'ensemble des composantes.
13:23Et lorsque, pendant plusieurs semaines,
13:25le président de la République a tardé
13:27à désigner un Premier ministre,
13:29que Michel Barnier a accepté cette mission très lourde.
13:32Il faut quand même se rappeler
13:34que personne ne voulait aller à Matignon.
13:36Tout le monde attendait avec impatience
13:38la nomination d'un Premier ministre,
13:40mais personne ne voulait y aller.
13:42Michel Barnier a accepté cette mission
13:44dans un contexte très difficile.
13:48Une France très endettée,
13:50on a oublié ce qui s'est passé ces dernières semaines,
13:52mais un dérapage financier énorme sur le budget.
13:54Il a dit qu'il n'avait pas été prévenu
13:56quand il est arrivé à Matignon.
13:58Il devait reprendre les rênes du pays
14:00et présenter un budget, mais la tâche était ardue.
14:02Et contrairement à ce que l'on entend sur ce plateau,
14:04il a ouvert la porte à tout le monde.
14:06Justement, il y a ce soir une interrogation sur la méthode.
14:09Très clairement, la gauche considère
14:11que c'est un déshonneur d'avoir autant concédé
14:13à Marine Le Pen.
14:15On entendait Guillaume Garot cet après-midi
14:17aux questions au gouvernement.
14:19Mais pas seulement, il y a des députés macronistes
14:21qui ont voté sa décision sur la censure.
14:23Barnier aura la censure et le déshonneur.
14:25Je trouve ça humiliant pour Barnier et son gouvernement
14:27de se mettre à ce point dans la main du RN.
14:29C'est la honte.
14:31On sent que ça passe mal,
14:33cette dernière ligne droite de discussion
14:35voire de négociation avec la patronne du RN.
14:37Vous trouvez toujours des gens pour critiquer.
14:39Quand on fait de la politique,
14:41on fait de la politique pour s'engager pleinement,
14:43pour peser et pour surtout faire évoluer les choses.
14:45Et on n'est pas là juste pour commenter.
14:47La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
14:49la tâche, une nouvelle fois, était ardue.
14:51Et donc, Michel Barnier l'a exprimé très tôt
14:53dans son discours de politique générale
14:55qu'il ouvrait la porte à tout le monde
14:57et il a travaillé avec tout le monde.
14:59La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
15:01tout le monde est dans des petites combines tacticiennes.
15:03Chacun a son petit calendrier,
15:05chacun envisage son opportunité
15:07et ses volontés
15:09d'accéder à l'étape supérieure
15:11et en l'occurrence à la présidentielle.
15:13La réalité aujourd'hui, c'est que pour les Français,
15:15il est indéniable que l'on doive
15:17travailler ensemble parce que
15:19les conséquences de ce vote d'hier
15:21seront dramatiques.
15:23Alors on va en parler justement
15:25longuement des conséquences avec Marc Vignot.
15:27C'est leur quotidien.
15:29Avant justement de rentrer dans le détail des conséquences
15:31dans le quotidien des Français,
15:33on va finir le tour des sensibilités.
15:35Il manque les macronistes sur ce plateau, ça tombe bien Clément Perrault.
15:37Vous êtes avec Ludovic Mendes,
15:39salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée.
15:41Ludovic Mendes, bonsoir.
15:43À la veille de cette motion de censure,
15:45bonsoir.
15:47Je ne sais pas s'il y a encore un peu d'espoir.
15:49On n'a pas les cartes en main pour le définir.
15:51Après, il y a toujours des voies de passage.
15:53On essaie de discuter, de dialoguer.
15:55On verra ce qu'il se passe demain.
15:57En tout cas, on appelle à la responsabilité de chacun.
15:59Vous êtes issu de l'aile gauche du bloc présidentiel.
16:01Est-ce que, Michel Barnier, c'était le bon choix ?
16:03Je ne sais pas si c'était le bon choix
16:05ou le mauvais choix.
16:07Depuis le départ, j'ai arrêté de parler de qui
16:09et parlons du pourquoi.
16:11Étant donné qu'on a créé un socle commun
16:13sans accord de gouvernement,
16:15c'est un peu compliqué.
16:17Tant qu'on ne passera pas par là,
16:19on pourra toujours parler de Premier ministre,
16:21qu'il soit celui que nous avons actuellement,
16:23ou n'importe lequel autre, ça ne changera jamais rien.
16:25Parmi les noms évoqués pour Matignon,
16:27il y a celui de Bruno Retailleau.
16:29Est-ce que vous, si c'est lui qui est Premier ministre,
16:31vous resterez dans le socle commun ?
16:33Je ne fais pas de politique fiction.
16:35On verra ce qu'il se passe déjà demain.
16:37On ne vous sent pas très enthousiaste à cette idée.
16:39Ce n'est pas histoire d'être enthousiaste ou pas.
16:41Je ne fais pas de politique fiction.
16:43Je ne veux pas parler du qui, mais du pourquoi.
16:45A partir de là, on verra demain.
16:47Merci à vous.
16:49On en vient aux conséquences.
16:51Je voulais m'appuyer sur votre expertise,
16:53parce qu'elles sont de deux ordres.
16:55Il y a des conséquences économiques
16:57pour les Français dans leur quotidien.
16:59Il y a sans doute des conséquences financières
17:01qui pourraient redevenir très concrètes
17:03par effet de chaîne.
17:05Pour les Français, qu'est-ce que ça va changer
17:07d'avoir le budget de l'année passée ?
17:09Il ne va d'abord pas y avoir les hausses d'impôts
17:11qui étaient prévues par Michel Barnier.
17:13On va beaucoup moins réduire le déficit,
17:15mais on va éviter des hausses d'impôts.
17:17En revanche, il y a un impôt qui va augmenter
17:19et qui n'était pas prévu d'augmenter,
17:21c'est l'impôt sur le revenu,
17:23puisque le barème de l'impôt sur le revenu
17:25ne sera pas indexé sur l'inflation,
17:27puisqu'il n'est pas possible de l'indexer
17:29dans une probable loi spéciale,
17:31c'est-à-dire le budget d'urgence
17:33qu'on va faire d'ici à la fin de l'année
17:35pour parer à la situation un peu inédite.
17:37Il n'est pas possible d'indexer le barème de l'impôt sur le revenu,
17:39donc ça veut dire que mécaniquement,
17:41380 000 foyers vont rentrer
17:43dans l'imposition sur le revenu.
17:4517 millions de foyers
17:47verront leur impôt augmenter.
17:49On va reconnaître une augmentation
17:51de l'impôt sur le revenu.
17:53Alors l'ERN répond, oui, mais ça c'est uniquement
17:55si on n'arrive pas à se mettre d'accord
17:57sur un nouveau budget qui va être négocié
17:59l'année prochaine. Alors oui,
18:01mais avec quelle majorité et pour quels compromis ?
18:03Donc on en revient toujours au même problème
18:05mais en attendant, la situation d'incertitude
18:07que ça crée va
18:09fortement impacter l'économie française
18:11où déjà, dans un environnement
18:13où déjà il y avait
18:15un ralentissement,
18:17où déjà on voit les plans sociaux se multiplier.
18:19Donc c'est le pire moment pour appuyer
18:21sur le bouton.
18:23Et donc ça, les Français risquent...
18:25Conséquence, donc, sur l'impôt sur le revenu,
18:27toutes les revalorisations, il y a des lois de programmation
18:29pour les militaires,
18:31pour les agriculteurs aussi,
18:33pour les métiers de la justice,
18:35tout ça, c'est un teint.
18:37Ca, c'est les aspects positifs du budget,
18:39mais ce budget faisait des économies, on l'a assez dit,
18:4160 milliards d'économies par rapport à la hausse
18:43tendancielle des dépenses d'année en année,
18:45donc si il n'y a pas ce budget,
18:47on va beaucoup moins réduire les déficits,
18:49donc il y aura quand même des dépenses
18:51qui vont augmenter plus vite, par ailleurs,
18:53il y a certaines dépenses, effectivement,
18:55la loi programmation militaire qui n'ira pas plus vite,
18:57en fait on répartit les dépenses différemment.
18:59Il y aura une baisse des dépenses de défense.
19:01Tout à fait, il y aura beaucoup moins de choix,
19:03ça sera quelque chose de beaucoup plus technocratique.
19:05Normalement, c'est 200 000 emplois,
19:074 000 entreprises sur le territoire
19:09qui étaient prévues,
19:11et là, vraiment, pour le coup, c'est un très gros manque
19:13à gagner pour nos armées.
19:15Je crois que ce qu'il faut souligner,
19:17c'est que le déficit public va remonter
19:19ou rester au même niveau
19:21qu'en 2024, et ça, c'est extrêmement grave.
19:23Les Français réalisent que c'est extrêmement grave
19:25parce qu'on est à un niveau de déficit
19:27qui fait augmenter la dette,
19:29c'est-à-dire qu'on est en période de crise aiguë,
19:31et la dette française continue de monter...
19:33On peut basculer à 7 du PIB ?
19:35En déficit, pour essayer de mesurer des choses.
19:37C'est très difficile à évaluer,
19:39mais j'ai parlé aux spécialistes du budget,
19:41à des gens qui connaissent très bien ça,
19:43on pourrait se retrouver
19:45un peu plus élevés qu'en 2024,
19:47c'est-à-dire 6,2, 6,3,
19:49et si votre économie va mal et qu'on rajoute
19:51l'effet économique, alors là, on pourrait se retrouver
19:53à 7, 7,5 % de déficit,
19:55et là, ça veut dire que la crédibilité française
19:57sera très atteinte,
19:59et la dette peut s'envoler très vite.
20:01Ce qu'on ne voit pas, c'est qu'il y a une dérivée,
20:03si vous continuez à un déficit aussi élevé,
20:05la dette peut s'envoler très rapidement
20:07parce que les conditions économiques ont changé,
20:09avant, il y avait de l'inflation, ça aidait un peu le désordonnement,
20:11maintenant, l'inflation, c'est terminé,
20:13et donc la dette risque de devenir hors de contrôle,
20:15et ça, ça pourrait porter atteinte,
20:17et ça, ça peut entraîner une attaque des marchés,
20:19alors qu'il va falloir que tous les partis
20:21fassent des compromis
20:23qu'ils n'ont pas réussi à trouver, là, en cette fin d'année,
20:25quand chaque parti dit
20:27que c'était pour Laurent Wauquiez,
20:29le RN réclamait aussi un compromis sur les retraites,
20:31les socialistes, forcément, étaient contents
20:33qu'on ne touche pas aux petites retraites,
20:35quand on dit qu'il a donné le point sur les médicaments
20:37à Marine Le Pen, les socialistes n'étaient pas ravis
20:39que les remboursements augmentent
20:41sur les produits de santé,
20:43à la fin, il y avait quand même un déficit
20:45à résoudre, et les solutions
20:47des uns et des autres pour réduire
20:49le déficit sont, en général,
20:51pas très crédibles.
20:53Allez-y, qu'est-ce que vous répondez à tous ces effets
20:55en cascade qui sont très inquiétants
20:57pour notre pays, aussi bien au quotidien
20:59pour les Français, qu'avec
21:01des effets financiers
21:03en cascade potentiels,
21:05très graves, en fait.
21:07Guillaume Garraud, puis Brian Masson.
21:09D'abord, je veux dire que chacun
21:11est conscient des difficultés
21:13qui sont devant nous et des défis
21:15que nous aurons à relever.
21:17Raison de plus pour changer
21:19de méthode, parce qu'on a bien vu
21:21jusqu'à présent que ce qui a été fait
21:23depuis le mois de juillet ne fonctionne pas,
21:25parce que ça bloque les choses
21:27et ça ne permet pas de répondre
21:29aux problèmes du déficit
21:31en particulier, parce que
21:33on est dans un petit jeu de concessions,
21:35comme on l'a vu, là, jusqu'au
21:37dernier moment, encore avec un communiqué
21:39de Matignon hier.
21:41Alors, qu'est-ce que ça veut dire,
21:43précisément, de changer
21:45de méthode ? Ca veut dire
21:47qu'il faut assumer qu'on travaille
21:49dans le cadre de cet arc républicain
21:51dont je parlais tout à l'heure.
21:53Donc, sans votre voisin, monsieur Masson ?
21:55Sans le RN ? Absolument.
21:57Moi, je dis que je ne veux pas travailler
21:59avec l'extrême droite. Je dis simplement
22:01qu'on doit être en capacité, en tout cas,
22:03je parle pour ceux que je connais,
22:05les socialistes, en tout cas,
22:07c'est ce que je propose, on doit être en capacité
22:09de travailler avec d'autres,
22:11au-delà de nous-mêmes, et ça vaut,
22:13pour moi, pour la gauche.
22:15Mais pour ceux qui nous regardent,
22:17vous répondez coalition, vous répondez accord politique,
22:19mais on veut savoir,
22:21pour les Français qui nous regardent,
22:23si oui ou non, vous allez réussir avec cette loi spéciale
22:25et puis après, il faudra bien se trouver un budget
22:27début janvier, février,
22:29à nous épargner des conséquences catastrophiques
22:31financières et économiques. C'est le sujet principal.
22:33Mais justement,
22:35si c'est le sujet principal, la question, c'est
22:37comment on y répond ? Comment
22:39on se met d'accord, les uns, les autres,
22:41pour prendre des mesures,
22:43pour voter une loi
22:45de finances rectificative, éventuellement,
22:47avec quelques grands sujets...
22:49Un accord de non-censure, c'est ça ?
22:51Exactement, avec un accord
22:53de non-censure, qui serait aussi
22:55un accord de non-utilisation
22:57du 49-3, donc qui obligerait...
22:59Qui nous obligerait
23:01à travailler ensemble.
23:03Et travailler les compromis sur quoi ?
23:05Non seulement sur la question
23:07des dépenses, mais peut-être aussi
23:09et d'abord sur la question
23:11des recettes. Les impôts.
23:13Des recettes de façon générale.
23:15Je rappelle juste...
23:17Je rappelle juste que ce sont plusieurs
23:19dizaines de milliards chaque année
23:21qui ont été perdus depuis 2017,
23:23puisqu'on a renoncé, par exemple,
23:25à l'ISF. Excusez du peu.
23:27On a cette
23:29flat tax qui prive l'Etat
23:31de ressources et donc qui prive
23:33nos services publics de ressources égales.
23:35Je vais vous laisser répondre, mais puisque vous parlez
23:37d'accord de non-censure, là, on est dans le mécano,
23:39mais c'est important, effectivement, de trouver
23:41un compromis, c'est-à-dire trouver une sorte
23:43d'alliance qui permettrait de ne plus
23:45jamais utiliser le 49-3
23:47pour le prochain Premier ministre, en échange
23:49de ne plus jamais utiliser la motion de censure.
23:51On est avec... On est avec...
23:53Ensuite, je vous redonne la parole,
23:55je vous le promets, mais on est avec un député
23:57LFI au micro de Clément Perreault.
23:59Qu'est-ce qu'il en pense, lui, Adrien Clouet ?
24:01Bonsoir, Adrien Clouet.
24:03Le Parti socialiste joue cette mélodie
24:05de l'accord de non-censure.
24:07Est-ce qu'elle est harmonieuse à vos yeux
24:09ou est-ce qu'elle vous agace ?
24:11Bon, d'abord, il y a un chrono qui s'est enclenché ce soir,
24:13qui est le chrono politique important. Demain, à la même heure,
24:15M. Barnier n'est plus là, et toute sa politique
24:17avec fermeture de lits d'hôpitaux,
24:19gel des pensions de retraite, etc.
24:21Maintenant, quelle est la solution alternative ?
24:23Eh bien, c'est celle pour laquelle on a un mandat politique, nous.
24:25On a été élus député du Nouveau Front Populaire
24:27par une majorité de nos compatriotes
24:29qui voulaient un gouvernement,
24:31Nouveau Front Populaire. Donc c'est ça, à mon avis,
24:33la priorité, et pas des accords
24:35dont le contenu est flou,
24:37et les acteurs,
24:39les principaux acteurs,
24:41ne sont pas non plus extrêmement clairs.
24:43Vous n'en voulez pas ? Non, je n'en veux pas.
24:45Et ce sera Lucie Castet ou rien ?
24:47Eh bien, c'est toute personne qui
24:49suscite un accord large des forces du Nouveau Front Populaire.
24:51Vous savez, nous, on a dit
24:53dès le mois d'été que Lucie Castet
24:55était la candidate pour la France insoumise tout au long
24:57de la mandature, et je regrette que le Parti Socialiste,
24:59apparemment, n'en veuille plus, puisqu'il ne l'évoque plus jamais
25:01dans leurs communiqués. Je pense qu'il faut être sérieux,
25:03on a un mandat politique, la gauche a gagné ses élections,
25:05elle a une Première Ministre qui est prête à gouverner,
25:07donc maintenant, il faut être nommé
25:09à Matignon pour notre programme politique,
25:11abroger la réforme des retraites, par exemple, et à défaut,
25:13M. Macron doit partir, car il est le responsable
25:15de la crise en cours. Merci à vous.
25:17Voilà, merci à vous Clément Perreault,
25:19c'est donc très mal engagé, cette histoire
25:21d'arc républicain, puisqu'elle est fie, dit non,
25:23très clairement, ce soir, à cette nouvelle méthode.
25:25Qu'est-ce que vous répondez ? C'est ceux qui veulent
25:27travailler et avancer, moi, j'y suis prêt.
25:29Braham Hassan, Anne Lorblin,
25:31sur les conséquences économiques
25:33et financières. Vous allez devoir trouver
25:35un budget, il faut que les Français qui nous regardent
25:37comprennent bien qu'après la loi spéciale,
25:39il faut bien doter la France d'un budget.
25:41Et c'est vrai que, Marc Vignot le dit bien,
25:43il n'y aura pas de changement à l'Assemblée, trois blocs
25:45que tout oppose. Qu'est-ce qui va faire
25:47que vous allez trouver un accord en janvier-février,
25:49alors que vous n'avez pas trouvé
25:51en décembre ? Parce que justement,
25:53moi, je suis d'accord avec ce qui a été
25:55dit au préalable, il faut qu'il y ait
25:57une nouvelle méthode. La méthode de Michel Barnier
25:59n'a visiblement pas fonctionné.
26:01La méthode des concertations n'a visiblement
26:03pas fonctionné, et parce qu'il y a eu
26:05un sectarisme d'une part et d'autre.
26:07J'ai entendu Monsieur qui ne voulait pas travailler
26:09avec le Rassemblement National, comme s'il y avait
26:11des députés et des sous-députés, des citoyens
26:13et des sous-citoyens. Et je trouve que les Français
26:15qui nous regardent et qui sont conscients de la gravité
26:17des enjeux se disent « mais enfin, tout ça est parfaitement
26:19ridicule et surtout très minable ».
26:21Donc il va falloir changer les méthodes et que
26:23chacun se dise « bon ben voilà, on est tous élus, on est tous
26:25députés et on va travailler ensemble ».
26:27Enfin, il faut aussi dire la vérité aux Français.
26:29Parce que Bruno Le Maire, à l'époque, il n'a pas dit la vérité
26:31aux Français et il n'a pas dit la vérité aux parlementaires.
26:33Il n'a pas dit la gravité du déficit.
26:35Lui, il expliquait que tout allait bien,
26:37que c'était merveilleux, qu'il y avait des efforts à faire,
26:39mais que quand même, ça allait plutôt bien.
26:41Ça ne vous a pas échappé que Michel Barnier l'a dit ?
26:43Justement, j'allais vous donner raison.
26:45Michel Barnier a dit
26:47« ben voilà, on m'a quand même menti sur la situation ».
26:49Donc reprenons depuis le début les choses aussi.
26:51N'ayons pas peur,
26:53ne nous arrêtons pas à ces dernières 48 heures.
26:55La situation économique catastrophique
26:57de ce pays, elle remonte
26:59à plusieurs mois et plusieurs années.
27:01Mais qu'est-ce que vous répondez aux Français qui disent « attention,
27:03l'impôt sur le revenu est sûr ».
27:05Il faut juste l'expliquer très clairement aux Français.
27:07Tout le travail est stoppé net.
27:09Pas tous en même temps.
27:11La réalité, c'est qu'on ne peut pas
27:13continuer à travailler sans gouvernement.
27:15La durée qui a été celle
27:17de la constitution du gouvernement de Michel Barnier
27:19a été telle que pendant des semaines,
27:21on n'a pas pu avancer. Il y a une question d'urgence
27:23aujourd'hui. La réalité, c'est que
27:25si vous faites tomber le gouvernement,
27:27le Rassemblement National, le Nouveau Front Populaire,
27:29il faut que vous vous mettiez d'accord
27:31pour constituer l'après Michel Barnier.
27:33Il faut dans ce cas que vous présentiez aux Français
27:35un gouvernement qui unit à la fois
27:37les députés du Rassemblement National
27:39et les députés du Nouveau Front Populaire.
27:41La réalité, c'est ça.
27:43Parce qu'aujourd'hui, il y avait dans ce gouvernement
27:45un point d'équilibre.
27:47Pas tous en même temps, c'est le cas.
27:49Dans ce gouvernement, il y a un point d'équilibre.
27:51Soyons conscients de la chose.
27:53Mais vous n'avez pas cessé de faire
27:55que de faire monter les enchères.
27:57La réalité, c'est qu'aujourd'hui, il y a
27:59une équation très difficile à tenir,
28:01une ligne de crête, avec un budget
28:03qui dérape, un déficit qui est
28:05énorme, et des mesures que l'on doit garantir
28:07aux Français. Pardon, mais sur les mesures
28:09du gouvernement sur la sécurité.
28:11Est-ce que demain, vous assumez de dire aux Français
28:13qu'il n'y aura plus de brigade de gendarmerie
28:15que le construira dans nos circonscriptions ?
28:17Est-ce que vous assumez de dire à nos armées
28:19que demain, le budget de la défense va baisser
28:21parce que le budget augmentait
28:23ici, dans le budget 2025 ?
28:25Est-ce que vous assumez de dire
28:27à nos personnes âgées, aux familles, aux soignants
28:29le plan d'urgence des EHPAD ?
28:31Non, non, mais je vous le dis très clairement.
28:33Le plan d'urgence des EHPAD
28:35était inclus dans ce texte.
28:37Donc, allez, vous répondez.
28:39Parce que c'est vrai que la réalité, c'est qu'il y a des mesures
28:41très claires qui ont été mises dans ce budget.
28:43Pardonnez-moi de faire une note
28:45de bas de page pour ceux qui nous suivent.
28:47Il va y avoir une loi spéciale. Vous êtes tous d'accord
28:49pour la voter ? Vous êtes tous d'accord pour la voter ?
28:51Bien sûr, il faut.
28:53Bien sûr, mais sur quelle base ? Pourquoi on vous ferait confiance ?
28:55La loi spéciale nous amène à Noël
28:57avec le budget 2024.
28:59La question, c'est comment faire pour trouver
29:01une issue ? Vous dénoncez tant
29:03avec les dérapages budgétaires qu'on a connus.
29:05Alors, répondez, madame.
29:07L'alliance macroniste a transformé Anne-Laure Blin
29:09en macroniste, c'est-à-dire un mépris
29:11permanent. Mais regardez, j'arrive même pas
29:13à m'exprimer, vous vous rendez compte ?
29:15C'est bien ce que vous revendiquez.
29:17On va laisser monsieur Masson répondre
29:19et après, je vous redonne la parole.
29:21Je ne le crois pas,
29:23parce qu'aujourd'hui, ils nous le disent,
29:25qu'il faut avancer sur des sujets et qu'il faut les prendre
29:27à bras le corps. Vous êtes en train de mentir
29:29à vos électeurs. On peut répondre
29:31ou c'est un monologue.
29:33Monsieur Masson, vous répond sur les conséquences catastrophiques.
29:35J'aimerais bien répondre, justement.
29:37Écoutez, pardon, mais si vous voulez
29:39qu'on remonte le temps, remontons en 2023.
29:41Non, mais sur les conséquences.
29:43Où des députés LR ont allié leur voix
29:45avec Éric Coquerel, Alma Dufour, pour une motion
29:47de censure ?
29:49Une motion de censure
29:51à une motion de censure, c'est un outil démocratique.
29:53On est en train de contester
29:55les outils... Non, mais justement,
29:57on est en train de contester
29:59le fonctionnement de l'Assemblée nationale.
30:01Il y a des outils démocratiques,
30:03mais c'est pas une alliance. La vraie alliance,
30:05elle était au moment de la dissolution
30:07où vous avez été élue grâce aux voix de la France insoumise.
30:09Absolument pas.
30:11Les gens qui vous regardent ne vous entendent pas.
30:13Personne ne vous comprend.
30:15Allez, à ce stade du débat, j'aimerais bien faire intervenir
30:17notre sondeur, expert de l'opinion.
30:19Ils sont inquiets, les Français ? Déjà,
30:21est-ce qu'ils y comprennent quelque chose ?
30:23Est-ce qu'ils y comprennent ? En tout cas,
30:25il y a des points qui sont dans le débat à l'heure actuelle
30:27qui ne touchent pas les Français.
30:29La question de la dette et des déficits
30:31les touche quand même beaucoup moins
30:33que ce qui peut être exposé depuis quelques jours.
30:35Quand on demande aux Français leur priorité
30:37d'un point de vue global,
30:39la thématique de la dette et des déficits
30:41se trouve très bas.
30:43Ce n'est pas nouveau.
30:45On l'a pu voir au cours de la dernière élection présidentielle
30:47que ça faisait partie de la 18e motivation de vote des Français.
30:49Parce que ça n'est pas assez concret.
30:51Ça a été le cas.
30:53En 2012,
30:55c'était la deuxième motivation de vote des Français
30:57parce que c'était après la chute de Lehman Brothers.
30:59Les Français disaient qu'ils voyaient les conséquences
31:01entre la dette et les déficits.
31:03Là, on a connu, pour tout un tas de raisons,
31:05la période du quoi qu'il en coûte.
31:07Ça a un peu désindexé le regard porté
31:09de la dette et des déficits
31:11ou de l'ensemble des priorités assignées au gouvernement.
31:13Après, dans le détail,
31:15il y a différentes franges de population.
31:17Quand vous regardez le coeur
31:19de ceux qui sont en soutien à l'égard de Michel Barnier,
31:21c'est-à-dire les personnes qui sont proches
31:23du président de la République
31:25et de la droite républicaine,
31:27ils déclarent que c'est un enjeu important
31:29mais qui apparaît comme très important.
31:31Là, c'est clair.
31:33En revanche, dès lors que vous vous éloignez
31:35de ces deux franges de population,
31:37ça apparaît comme étant plus éloigné.
31:39Quand même on va évoquer le fait
31:41qu'on soit à 4, 5, 6 ou 7 %,
31:43comme cela a pu être dit tout à l'heure,
31:45du PIB,
31:47les Français disent oui, et alors ?
31:49Ils ne voient pas la conséquence.
31:51C'est là que Marc Vignon peut intervenir.
31:53Marc, pour se donner des exemples
31:55par le passé,
31:57on sait ce qui est arrivé à l'Italie,
31:59à la Grèce.
32:01À 6, 5, 7 % de déficit,
32:03qu'est-ce qui peut se passer ?
32:05On n'est pas du tout dans la situation de la Grèce.
32:07Il ne peut pas y avoir
32:09de défauts de paiement,
32:11de soudaines révélations
32:13sur la France aurait maquillé
32:15ses comptes. En revanche, on peut se retrouver
32:17dans la situation de l'Italie
32:19où on est étouffé lentement par la dette,
32:21on n'arrive plus à suffisamment investir
32:23et où on se retrouve avec une croissance
32:25par habitant qui est complètement
32:27anémiée et où le pouvoir d'achat
32:29ne progresse plus
32:31et où la situation de tous les Français
32:33sera encore plus difficile.
32:35De mon point de vue de journaliste
32:37économiste, ce qui me frappe,
32:39c'est qu'il n'y a pas beaucoup de politique
32:41pour vraiment prendre ce sujet au sérieux.
32:43C'est l'anesthésie du
32:45on l'a fait, quoi qu'il en coûte,
32:47on vous disait avant,
32:49il y a quelques années, l'Etat est en faillite
32:51et puis il ne s'est strictement rien passé.
32:53C'est un mal français qui ne naît pas d'hier.
32:55Trop de dramatisation à un moment
32:57où l'Etat n'était pas du tout en faillite
32:59fait qu'on ne comprend pas
33:01aujourd'hui qu'il y a une vraie...
33:03Il faut voir des économistes à l'OFCE
33:05qui vous disaient encore il y a 3 ans
33:07qu'il n'y a aucun problème avec la dette
33:09qui vous disent qu'aujourd'hui la priorité c'est de réduire la dette.
33:11Je crois qu'il y a quelque chose qui a changé du côté des économistes
33:13mais qui n'est absolument pas perçu
33:15par le monde politique
33:17pour stabiliser la dette.
33:19C'est exactement ce qu'a dit Michel Barnier à son entrée de France.
33:21On en arrive à la fin de ce débat, il nous reste 5 minutes
33:23pour aborder la question de l'après Barnier.
33:25Je vais vous montrer quelques visages.
33:27Voici les prétendants.
33:29On a choisi Bernard Cazeneuve,
33:31François Bayrou,
33:33Sébastien Lecornu,
33:35Bruno Retailleau
33:37qui manifestement se prépare parce que son adresse
33:39à Marine Le Pen était très cinglante
33:41aux questions au gouvernement cet après-midi.
33:43Ecoutez.
33:45Madame Le Pen, comment voulez-vous,
33:47comment pouvez-vous
33:49accepter de mêler vos voix,
33:51celles de votre groupe,
33:53à l'extrême gauche, à cette extrême gauche
33:55qui il y a quelques jours
33:57déposait un texte
33:59pour abroger le délit
34:01d'apologie du terroriste.
34:03C'est lamentable.
34:05C'est l'inverse de la politique.
34:07La politique, ce sont les convictions.
34:09C'est pas la tambouille
34:11politicienne.
34:13Vive la France.
34:15En voilà un qui partage parfois les idées
34:17de Marine Le Pen, Brian Mason
34:19en tout cas, qui pourrait aussi lui faire de l'ombre.
34:21Vous souhaitez sa nomination ?
34:23Non mais écoutez, il ne s'est pas gardé son calme.
34:25Il perd son sang-froid.
34:27Il invective l'Assemblée nationale.
34:29Comme madame Blin tout à l'heure qui voyait.
34:31Vous n'en voulez pas.
34:33Vous n'en voulez pas clairement.
34:35Si je peux me permettre sur un sujet,
34:37il va falloir vraiment
34:39que tout le monde prenne en considération
34:41que cette Assemblée, c'est pas celle
34:43où il y a une majorité absolue
34:45et une opposition. Il va falloir qu'on se respecte
34:47tous, qu'on se calme.
34:49Vous le savez tous très bien, c'est pas une alliance
34:51avec le Nouveau Front Populaire.
34:53Vous le savez, il ne faut pas faire
34:55de catastrophisme. Il y a un moment donné
34:57où les gens, les Français, sont loin
34:59d'être des idiots. Parlons, discutons,
35:01calmons-nous et essayons de nous mettre autour
35:03de la table avec respect.
35:05Madame Blin, Bruno Retailleau
35:07fait clairement
35:09casser le bloc des macronistes en deux.
35:11Ça, c'est une évidence. Il y a toute une partie
35:13sans compter évidemment la gauche
35:15des proches
35:17du parti présidentiel
35:19qui vous dirait là, on n'y arrivera plus
35:21notamment sur les sujets régaliens.
35:23Vous voyez
35:25quel type de profil ? Est-ce qu'il faut un profil
35:27plus à droite ou un profil plus à gauche ?
35:29La question n'est pas au profil.
35:31La question est de savoir ce que l'on veut.
35:33Effectivement, dans ce gouvernement,
35:35vous aviez des personnalités, vous avez des personnalités
35:37qui ont des valeurs très claires,
35:39qui ont posé des principes
35:41très clairs et qui assument des actes
35:43très clairs. Et donc, aujourd'hui,
35:45c'est la question que je posais à mes collègues,
35:47est-ce que demain, avec cette censure du gouvernement,
35:49on assume de
35:51baisser le budget de la Défense,
35:53c'est-à-dire la sécurité du quotidien ?
35:55Je vous réponds, mais la question
35:57c'est qu'aujourd'hui, nous devons garantir...
35:59Il faut quelqu'un qui respecte le RN par exemple,
36:01comme François Bayrou apparemment.
36:03La priorité, c'est
36:05garantir la sécurité du quotidien.
36:07Et à la tête du ministère de l'Intérieur,
36:09Bruno Retailleau avait compris ce qu'attendaient
36:11les Français aujourd'hui. Et donc, il est au travail.
36:13Il faut que les Français
36:15puissent aussi...
36:17Non, bien sûr que non.
36:19Que les Français puissent vivre du fruit de leur travail.
36:21Et il nous reste moins d'une minute.
36:23Vous êtes du vent.
36:25C'est la France qui travaille.
36:27On ne va pas vous mettre d'accord sur un profil,
36:29c'est sûr.
36:31Il n'y a pas de leçon pour ceux qui se battent
36:33pour un portefeuille ministériel.
36:35Il y a aussi des noms qui circulent pour un gouvernement technique
36:37qui pourrait être compatible avec votre accord de non-censure.
36:39Thierry Breton.
36:41On est au travail, tout simplement.
36:43Thierry Breton, l'ancien commissaire
36:45européen, ou le gouverneur
36:47de la Banque de France,
36:49monsieur Villeroy de Gallo, son nom circule.
36:51François, merci.
36:53Vous croyez à ces nominations possibles ?
36:55Franchement, c'est difficile
36:57de savoir ce qui se passe dans la tête d'Emmanuel Macron.
36:59Je ne suis pas sûr qu'un gouvernement
37:01purement technique puisse
37:03arriver à faire ce que
37:05les partis s'entendent sur des compromis
37:07qui soient
37:09plus faciles qu'à la date d'aujourd'hui.
37:11C'est ça, le problème, c'est qu'on ne voit pas
37:13trop comment chacun
37:15pourrait revenir sur ses positions.
37:17Je ne suis pas sûr que François Villeroy de Gallo,
37:19s'il arrive comme Premier ministre,
37:21il laisse filer le déficit, donc il va vous dire
37:23que le gel des pensions,
37:25il faut quand même un peu le faire parce que c'est 25% des dépenses
37:27publiques, donc je ne vois pas trop
37:29comment je peux faire en deux mois autrement.
37:31Et un des problèmes, à mon avis, de ce que raconte
37:33le RN, c'est que quand on écoute leur discours,
37:35les économies qu'on peut faire,
37:37il faut faire des économies,
37:39mais elles ne toucheront jamais personne,
37:41à part la fraude
37:43et les immigrés, mais en fait, ça,
37:45il n'y a pas un expert qui croit à ce discours-là.
37:47Il y a quand même 13 milliards dans le budget
37:49pour trouver la fraude.
37:51Les 60 milliards.
37:53Ça fait 7 ans que les experts
37:55disent que ce pays...
37:57On va donner le mot de la fin à Guillaume Garot.
37:59Merci, c'était très aimable.
38:01Si vous arrivez au pouvoir et que vous trouvez 13 milliards
38:03de fraude du jour au lendemain...
38:05C'était inclus dans le projet de loi.
38:07Merci à vous. Guillaume Garot, vous aurez le mot de la fin.
38:09Un retour au centre-gauche à Matignon,
38:11Bernard Cazeneuve, qui tendrait
38:13la main au macroniste
38:15vers une nouvelle alliance, peut-être un accord de censure,
38:17vous conviendrait-il ?
38:19Ce qu'il faut, c'est un pacte, j'allais dire,
38:21de stabilité politique pour notre pays,
38:23avec, en effet,
38:25une personnalité qui partage
38:27les valeurs de la gauche. Je ne suis pas sur un casting,
38:29ce n'est pas le lieu ce soir.
38:31Mais qu'il soit capable,
38:33et c'est très important, cette gauche-là,
38:35de s'ouvrir, de travailler
38:37avec d'autres, d'aller au-delà d'elle-même
38:39pour le bien du pays. Alors, mettons-nous d'accord
38:41sur quelques grands dossiers,
38:43grands sujets, la question
38:45de la santé, la question de l'éducation,
38:47la question du logement, la question
38:49du pouvoir d'achat, la question de la
38:51fiscalité. Voyons sur quoi on est
38:53d'accord, sur quoi on peut se mettre d'accord,
38:55et c'est comme ça qu'on stabilisera le pays.
38:57Les Français veulent une politique
38:59de droite, d'ordre, d'autorité.
39:01Ce débat, il va se poursuivre, évidemment,
39:03sur LCP, chaque jour, en direct.
39:05On va s'arrêter là pour ce soir.
39:07Merci à vous, et je signale,
39:09on n'a pas évoqué cette question,
39:11cette petite musique qui monte, d'ailleurs,
39:13sur les demandes de démission au chef
39:15de l'Etat, ce soir, depuis Riyad.
39:17Emmanuel Macron explique que c'est
39:19de la politique fiction,
39:21et que ça n'est pas à la hauteur,
39:23alors que, je le rappelle, aussi bien dans
39:25les Insoumis que chez une partie du RN,
39:27et Jean-François Copé, d'ailleurs,
39:29réclamait la démission du chef de l'Etat.
39:31Merci à vous. On s'arrête là.
39:33Vous êtes avec moi, Jean-Daniel Lévy.
39:35Quel regard portent les Français sur l'Assemblée nationale
39:37depuis la dissolution ?
39:39Les principaux résultats marquants de votre étude
39:41dans l'invitation de Marion Becker.
39:43Interview juste après.
39:45Si on vous invite,
39:47Jean-Daniel Lévy, c'est pour décrypter
39:49avec vous le dernier baromètre
39:51de l'Observatoire du Parlement.
39:53C'est la première enquête depuis
39:55la dissolution de l'Assemblée nationale
39:57et les législatives de juillet 2024
39:59qui a interrogé les Français
40:01sur l'image du Parlement
40:03et du travail parlementaire.
40:05Car, Jean-Daniel Lévy,
40:07vous êtes directeur délégué d'Arris Interactive,
40:09spécialiste
40:11de l'analyse électorale.
40:13Le premier renseignement de votre étude,
40:15c'est que les Français font encore
40:17confiance à l'Assemblée pour changer
40:19leur vie, à 57 %,
40:21devant le Premier ministre
40:23et le président de la République.
40:25Ils croient encore
40:27à l'institution.
40:29Pourtant, moins d'un Français
40:31sur deux se déclare satisfait
40:33du travail des parlementaires.
40:35Le Rassemblement national se démarque
40:37comme le groupe perçu
40:39le plus positivement à l'Assemblée.
40:41Il est aussi considéré comme celui
40:43qui s'oppose le mieux au gouvernement,
40:45loin devant les insoumis.
40:47Et pourtant,
40:49les Français,
40:51quelle que soit leur opinion politique,
40:53estiment majoritairement que leur groupe
40:55devrait voter, au moins,
40:57pour le projet de loi.
40:59Pour autant, moins de quatre Français sur dix
41:01soutiennent la procédure du 49-3
41:03pour l'adoption du budget.
41:05Vous avez également,
41:07Jean-Daniel Lévy,
41:09invité les Français à se projeter
41:11en les interrogeant sur une nouvelle
41:13dissolution de l'Assemblée.
41:15Ils sont un sur deux à la souhaiter.
41:17Une idée qui séduit
41:19tout autant les électeurs
41:21d'ensemble que de l'opposition.
41:24Alors, c'est une enquête
41:26réalisée avant, évidemment,
41:28le 49-3 déposé
41:30par Michel Barnier et la censure
41:32très probable du Premier ministre demain.
41:34Comment regarde-t-il l'Assemblée nationale
41:36depuis la dissolution, les Français ?
41:38Cette enquête, qui est un baromètre,
41:40on l'a lancée dès 2022,
41:42c'est-à-dire juste après
41:44les dernières élections législatives,
41:46avant-dernières élections législatives,
41:48avec séances publiques, notamment,
41:50et l'HIP. L'idée était de pouvoir
41:52voir s'il y avait un regard
41:54à l'égard de l'Assemblée nationale
41:56qui montrait un intérêt pour la politique,
41:58le fait qu'ils comprennent ou pas les enjeux
42:00et est-ce que les situations étaient
42:02de nature à faire changer les choses.
42:04Et donc, oui, ça fait changer les choses,
42:06mais ça ne les bouleverse pas complètement,
42:08cette dissolution. L'Assemblée nationale
42:10reste encore et toujours un lieu de pouvoir.
42:12Et dans le cadre du document
42:14que l'on vient de voir, qui permet de résumer
42:16les principaux enseignements de cette enquête,
42:18on voit que c'est le deuxième acteur auquel
42:20les Français, d'une manière globale,
42:22accordent le plus de confiance pour avoir un effet
42:24concret sur leur vie quotidienne.
42:26Et c'est pas négligeable parce qu'on a
42:28près de six Français sur dix qui disent
42:30que l'Assemblée nationale, c'est un lieu
42:32dans lequel il y a des enjeux
42:34et des conséquences concrètes.
42:36Ca change la vie au quotidien des Français.
42:38C'est peut-être pas sans raison qu'on a eu ce niveau
42:40de participation au cours des dernières élections
42:42avec un sursaut de mobilisation.
42:44S'il n'y avait pas d'enjeux, les Français
42:46ne seraient pas déplacés.
42:48C'est l'attention qu'ils portent à l'égard de cette institution.
42:50Dans le palmarès des groupes parlementaires
42:52qui travaillent le mieux à l'Assemblée,
42:54arrive en tête le RN.
42:56C'est un peu paradoxal parce que le RN
42:58n'a jamais réussi à trouver
43:00de majorité pour faire adopter un texte de loi
43:02ici depuis 2022.
43:04Les Français sont paradoxaux sur plein de sujets.
43:06Il n'y a pas de raison qu'ils ne soient pas là-dessus.
43:08Il faut quand même rappeler qu'il y a plus de 30%
43:10des Français qui sont déplacés au premier tour
43:12des dernières élections législatives
43:14qui ont voté pour un ou une candidate
43:16à l'Assemblée nationale.
43:18D'une manière générale, ils considèrent
43:20qu'ils sont une bonne force
43:22de propositions et d'attitudes.
43:24On voit qu'on est face à des Français
43:26qui veulent plus des propositions
43:28que des invectives. On voit que sur la forme
43:30et pour partie sur le fond,
43:32le RN veut s'inscrire clairement
43:34dans les institutions.
43:36Il y a la stratégie de la cravate.
43:38En tout cas, 4 Français sur 10.
43:40On a eu même des vice-présidents de l'Assemblée nationale
43:42qui étaient issus du RN
43:44sans que les Français aient eu le sentiment
43:46qu'il y avait des débats qui étaient mal menés
43:48ou qu'il y avait une forme de manque d'objectivité
43:50de la part de ceux qui étaient en charge
43:52de l'organisation globale des débats.
43:54C'est la droite qui arrive en deuxième,
43:56malgré son tout petit nombre de députés.
43:58C'est la droite qui arrive en deuxième position.
44:00Il y a aussi une posture qui a été adoptée.
44:02Il y a aussi l'idée de se dire qu'ils font globalement
44:04des propositions. Là aussi,
44:06la manière de se comporter a une incidence.
44:08Les Français vont juger
44:10aussi bien le fond
44:12que la forme. Et donc, sur la forme,
44:14on n'a pas le sentiment qu'il y a forcément
44:16des esclandres de la part, aujourd'hui,
44:18de la droite républicaine
44:20et que dans ce contexte-là, la manière dont ils se comportent
44:22recueille le sentiment
44:24d'un peu plus de 3 Français sur 10.
44:26Le groupe macroniste est avant-dernier.
44:28Le groupe macroniste est avant-dernier
44:30et les Insoumis sont en dernière position.
44:32Le groupe macroniste pâtit forcément
44:34du regard qui est porté à l'égard du président de la République.
44:36On voit qu'il baisse de manière tendancielle
44:38depuis l'annonce de la dissolution.
44:40Mais aujourd'hui, quelle que soit la question,
44:42lorsque vous évoquez le terme
44:44Emmanuel Macron ou des personnes proches d'Emmanuel Macron,
44:46ils sont, si ce n'est déjugés,
44:48en tout cas, moins fortement appréciés
44:50de la part de nos compatriotes
44:52et les Insoumis.
44:54C'est sur la forme, c'est sur l'attitude,
44:56avec l'impression qu'il y a
44:58une forme d'opposition systématique
45:00avec des invectives, avec le fait
45:02qu'ils soient amenés assez fréquemment,
45:04même à sortir de l'Assemblée nationale
45:06et que, globalement, l'attitude
45:08que peuvent avoir les députés au sein de l'hémicycle,
45:10comme en dehors, à travers les prises
45:12d'opposition qu'ils peuvent avoir,
45:14notamment dans les médias, fait
45:16qu'il y a la perception qu'il y a une conflictualité
45:18qui apparaît comme étant très importante
45:20sans que, dans un même élan, les propositions
45:22qui soient effectuées de la part de la France insoumise
45:24soient toujours entendues
45:26de la part des Français lorsqu'on les interroge.
45:28Sur la nouvelle donne politique à l'Assemblée,
45:30ces fameux trois blocs, on en a eu un aperçu
45:32dans notre débat, que tout oppose
45:34et qu'il ne parvient pas
45:36à trouver des compromis,
45:38en tout cas pas sur le budget,
45:40les Français sont assez déçus ?
45:4255 % d'insatisfaction ?
45:44Oui, ils sont insatisfaits
45:46et ce qui est assez intéressant,
45:48c'est qu'il faut le mettre en relation
45:50avec la même question que nous posions
45:52avant même la dissolution.
45:54On sait que le président de la politique
45:56n'avait pas de majorité à l'issue des élections législatives
45:58de 2022 et pour autant,
46:00les Français, globalement,
46:02appréciaient cette situation, en tout cas considéraient
46:04que c'était un espace potentiel
46:06de compromis qui pouvait exister.
46:08Là, ça baisse nettement,
46:10il y a même une inversion, la majorité
46:12y était plutôt favorable par le passé,
46:14la plutôt opposée à cette situation-là,
46:16avec la perception qu'il y a
46:18un blocage systématique et puis également
46:20avec un point qui apparaît comme étant
46:22aussi assez important, c'est qu'ils disent
46:24nous avons exprimé un message dans le cadre
46:26des élections législatives et nous n'avons pas
46:28tout à fait la perception que
46:30notre message a été entendu
46:32et avec une tension forte
46:34de la part de deux types d'électorats
46:36et sans surprise, ce sont les deux formations
46:38politiques principales qui présentent
46:40la motion de censure, à savoir
46:42l'électorat de la France insoumise d'un côté
46:44et l'électorat du RN de l'autre.
46:46Ce qui marque, même si ce n'est pas une surprise,
46:48c'est que le 49-3 ne passe plus
46:50dans l'opinion. Il est perçu
46:52comme un déni démocratique.
46:54En tout cas, il y a eu ce terme-là qui a été utilisé.
46:56On voit bien qu'il y a deux formes
46:58d'usage du 49-3,
47:00peut-être hormis cette période-là.
47:02Jusqu'à présent, quand le 49-3
47:04était utilisé en période budgétaire,
47:06les Français n'étaient pas à vent debout.
47:08Ils disaient qu'il faut un budget,
47:10c'est la règle normale, l'opposition s'oppose,
47:12la majorité va être amenée à proposer quelque chose.
47:14Très bien. Il y a un point de rupture
47:16qui est le 49-3,
47:18utilisé par Elisabeth Borne
47:20dans le cadre de la réforme des retraites
47:22où il n'y avait pas uniquement le 49-3,
47:24mais où il y avait également l'ensemble de la mobilisation sociale
47:26qui s'était opérée.
47:28C'est-à-dire qu'il y avait entre 60 et 70 % des Français
47:30qui étaient opposés à la réforme des retraites
47:32telle qu'elle était proposée par le gouvernement
47:34et que le 49-3 n'est pas apparu
47:36comme étant uniquement une initiative
47:38d'ordre parlementaire ou liée à l'exécutif,
47:40mais était une forme de déni démocratie
47:42par rapport à l'expression populaire
47:44qui pouvait être ressentie.
47:461 sur 2 réclame la dissolution,
47:48ça pourrait être paradoxal.
47:50Je voudrais qu'on termine sur votre analyse
47:52du moment qu'on traverse.
47:54On sait que les politiques, les élus,
47:56la défiance est très forte.
47:58Est-ce que vous y voyez les ferments
48:00d'une révolte potentielle,
48:02comme on a pu le voir avec les gilets jaunes,
48:04ou au contraire, les urnes seront toujours
48:06le débouché des éventuels colères ?
48:08Jusqu'à présent, si on a l'impression
48:10qu'il n'y a pas de débouché politique,
48:12les Français sortent dans la rue.
48:14Donc toute la question, ce sera de savoir
48:16est-ce que le Parlement arrive,
48:18dans sa diversité, à pouvoir bien
48:20refléter l'état de la société française ?
48:22Il y a aujourd'hui une frange de population
48:24qui est encore plus en colère que les autres.
48:26Ce sont les électeurs du Rassemblement national
48:28parce qu'ils ont le sentiment, effectivement,
48:30d'avoir réuni 11 millions d'électeurs,
48:32parce que l'ERN a réuni plus de 30 %
48:34des suffrages au premier tour des élections législatives
48:36avec un niveau de participation
48:38qui était élevé, et que les 210
48:40désistements qui se sont opérés
48:42entre le premier tour et le deuxième tour
48:44ont donné le sentiment, notamment à ce coeur électoral-là,
48:46que leur élection ne leur a pas
48:48entièrement été accordée.
48:50Merci beaucoup, merci pour cet éclairage.
48:52Vous restez avec moi.
48:54C'est l'heure pour terminer d'accueillir nos chroniqueurs.
48:56Tout de suite, la question qui fâche.
49:08Tirs croisés ce soir
49:10entre deux journalistes étrangers,
49:12un Britannique à ma droite,
49:14Philippe Turl, bonsoir.
49:16Merci d'être là. Vous êtes chroniqueur international
49:18à France 24, et un Suisse,
49:20Richard Verly, bonsoir.
49:22Correspondant France-Europe au quotidien en ligne Blic.
49:24Bienvenue, messieurs. Voici
49:26la question qui fâche ce soir.
49:28J'engage
49:30la responsabilité
49:32du gouvernement, de mon gouvernement.
49:34Le risque d'un gouvernement censuré
49:36agite la France, mais aussi la presse
49:38étrangère. Les motions de censure
49:40déposées par les oppositions ont fait la une
49:42de nos voisins européens.
49:44France, le compte à rebours est lancé pour le gouvernement
49:46Barnier. La France dans le chaos.
49:48Le Pen et Mélenchon prêts à voter
49:50la défiance contre le gouvernement dirigé par
49:52Barnier. Les élections de l'été dernier
49:54ont créé un parlement ingouvernable.
49:56Marine Le Pen a droit, elle aussi,
49:58à la une de plusieurs quotidiens.
50:00Marine Le Pen est désormais très proche
50:02de son objectif, la chute du gouvernement.
50:04Le Pen menace de renverser
50:06le gouvernement français. Le Pen
50:08fait trembler le gouvernement, la France
50:10plonge dans une grave crise.
50:12Comme en France, la presse internationale
50:14cherche un responsable de cette
50:16crise politique. Comment la France en est-elle
50:18arrivée là ? M. Barnier a été
50:20nommé en septembre par Emmanuel Macron
50:22qui a ignoré le résultat désastreux
50:24des élections législatives pour son
50:26parti et ses alliés. Un nom revient
50:28chez les éditorialistes. Emmanuel
50:30Macron. Le nouvel échec de Macron.
50:32La décision du président français
50:34d'ignorer le résultat des élections législatives
50:36de juillet conduit Michel Barnier
50:38à une motion de censure.
50:40Elle paillit ses cris. Emmanuel Macron
50:42parrainé par Marine Le Pen,
50:44le chef du Rassemblement national.
50:46Le président est décrit comme crépusculaire,
50:48fané depuis les Jeux olympiques.
50:50Alors la question qui fâche ce soir,
50:52la France devient-elle le maillon
50:54faible de l'Europe ?
50:56Philippe Turdre, la parole en premier.
50:58Vous savez qu'en Grande-Bretagne
51:00quand on peut faire
51:02du français ou se moquer de la France,
51:04on se lâche pas.
51:06Et quand on a
51:08un sujet sur la France
51:10qui fait la une de la presse, ça veut dire que c'est quand même
51:12un grand sujet. Aujourd'hui, j'ai vu que sur deux journaux
51:14en Grande-Bretagne, dans The Daily Telegraph,
51:16on parle de la France.
51:18Ça veut dire que c'est quand même quelque chose
51:20qui intéresse les Britanniques.
51:22Et en plus, on connaît tous
51:24Michel Barnier parce que c'était celui qui était
51:26le chef des négociations pour le Brexit.
51:28Donc aussi, il y a
51:30une espèce de
51:32facilité de dire, ben voilà,
51:34il recueille
51:36aujourd'hui ce qu'il a sémé
51:38quand il a fait le Brexit pour la Grande-Bretagne.
51:40C'est par tous les moyens de...
51:42de...
51:44de pas donner à la Grande-Bretagne ce qu'il voulait.
51:46Et ben voilà ce qui lui arrive aujourd'hui.
51:48Mais sur le fond, je pense
51:50que les Britanniques sont beaucoup plus occupés
51:52par la situation chez eux
51:54qui est aussi grave,
51:56sinon pire qu'en France, parce qu'on a
51:58un gouvernement qui est extrêmement impopulaire
52:00avec ce qui est Stormer, qui a perdu quand même
52:0247 % dans les sondages
52:04depuis qu'elle a été nommée au mois de juillet.
52:06Et donc,
52:08ce qui se passe en France, c'est vrai
52:10que c'est inquiétant, mais
52:12pour les Britanniques en général,
52:14puisqu'on n'est plus dans l'Union Européenne,
52:16l'Europe, ça a pris une autre place
52:18qui est de moins importante.
52:20OK. Richard Verli, au fond,
52:22on est tous à la croisée des chemins,
52:24on voit bien qu'il va tomber
52:26Michel Barnier. Quelle image donne la France
52:28en Europe aujourd'hui,
52:30à Bruxelles, en termes de stabilité
52:32économique ? L'image
52:34d'un pays en panne, d'un président
52:36en panne, et d'une boîte à idées
52:38que plus personne n'écoute. C'est ça,
52:40la réalité. C'est-à-dire qu'il y a
52:42plusieurs choses qui se conjuguent. Il y a
52:44le défi économique de la France, quand même.
52:46Tout le monde, au sein de l'Union Européenne,
52:48sait que la France a un problème chronique
52:50de finances publiques. C'est pas nouveau.
52:52Et les pays frugaux du Nord
52:54s'en inquiètent depuis pas mal de temps.
52:56Maintenant, on commence à faire le rapprochement
52:58dans les mêmes journaux que vous avez cités,
53:00entre la France et la Grèce.
53:02Il faut raison garder, parce qu'on n'en est pas là.
53:04Les médias font le rapprochement.
53:06Ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même,
53:08premièrement, sur le plan économique,
53:10le sentiment d'un pays qui n'a pas
53:12réussi, malgré Emmanuel Macron,
53:14à surmonter ses démons économiques,
53:16et le premier, c'est les finances publiques
53:18et le dérapage permanent de ces finances.
53:20Deuxièmement, vous avez un président
53:22absent, que plus personne
53:24véritablement n'écoute au sein
53:26de l'Union Européenne, ou en tout cas
53:28qui n'est plus un élément moteur
53:30comme il l'a été. Et au-delà de ça, vous avez
53:32un pays qui a la réputation justifiée
53:34d'avoir été la boîte à idées de l'Europe,
53:36de l'Europe communautaire, d'avoir eu
53:38beaucoup de projets, mais cette boîte à idées,
53:40aujourd'hui, elle est refermée, parce que
53:42comment être une boîte à idées
53:44quand vous êtes dans cette situation difficile ?
53:46Quand vous ne pesez plus en interne,
53:48vous ne pesez plus en Europe.
53:50Il y a deux pays qui vont mal
53:52en Europe aujourd'hui, c'est la France
53:54et l'Allemagne, et c'est les deux pays fondateurs,
53:56le couple franco-allemand,
53:58le moteur de l'Europe. Ca veut dire que la faiblesse
54:00de ces deux grands-là peut gagner l'ensemble des 27 ?
54:02Je pense que
54:04il y a un sentiment
54:06en Grande-Bretagne que l'Europe va mal,
54:08un sentiment
54:10qui ne comprend pas
54:12pourquoi l'Europe est arrivée
54:14jusqu'à là, comment ça se fait qu'Emmanuel Macron
54:16est arrivé jusqu'à là. Vous savez qu'en Grande-Bretagne,
54:18Emmanuel Macron est assez apprécié
54:20quand on compare à Boris Johnson,
54:22par exemple, ou à Lee Strauss ou à Rishi Sunak
54:24qui n'étaient vraiment pas populaires du tout.
54:26Alors c'est drôle que vous parliez de Lee Strauss,
54:28parce que Lee Strauss, pour nos téléspectateurs,
54:30rappelez-nous, elle, elle a fait
54:32le mandat éclair à Hotel Downstreet.
54:34Elle a été attaquée par les marchés financiers
54:36et elle a dû partir.
54:38Il y a 30 milliards de livres
54:40dans les finances en Grande-Bretagne
54:42dont le parti travailliste aujourd'hui
54:44essaie de crombler le trou qu'il essaie
54:46par le parti conservateur.
54:48Ca vous rappelle un peu ce moment-là ?
54:50C'est un peu comparable
54:52à ce qui se passe en France. Vous savez,
54:54quand je lis les journaux britanniques et le lendemain
54:56je lis les journaux français,
54:58parfois je confonds entre ce qui se passe en Grande-Bretagne
55:00et ce qui se passe en France,
55:02parce que j'ai l'impression que c'est la même chose.
55:04Sauf qu'ici, nous avons un problème
55:06dans l'Assemblée nationale que je pense que
55:08beaucoup de Britanniques ne comprennent pas
55:10et ils se posent la question,
55:12comment est-ce qu'Emmanuel Macron est arrivé là ?
55:14Parce qu'il avait tout pour lui,
55:16pour réussir son coup,
55:18et donc c'est un triste spectacle dans la France.
55:20Ce week-end, ça va être un très grand moment
55:22à Notre-Dame avec une inauguration officielle
55:24absolument incroyable en termes d'images,
55:26ça, on en parlera plus,
55:28ou la faiblesse de la France et la crise ?
55:30Je pense qu'on en parlera plus.
55:32C'est un grand événement.
55:34Est-ce que, question qu'on pose tous,
55:36la reconstruction de Notre-Dame,
55:38l'inauguration de Notre-Dame,
55:40l'arrivée de Donald Trump en France
55:42pour cette cérémonie de samedi
55:44va mettre de l'ombre à Emmanuel Macron
55:46ou est-ce que lui va pouvoir
55:48rebâtir une certaine popularité
55:50avec l'ouverture de Notre-Dame ?
55:52Est-ce qu'on va reprendre un peu
55:54d'oxygène diplomatique avec ce week-end ?
55:56Malheureusement, je ne crois pas.
55:58Je pense que tout le monde s'attend
56:00à une inauguration fasteuse,
56:02à un spectacle de Notre-Dame
56:04qui va ravir tous les dirigeants
56:06qui seront là, qui bien évidemment
56:08féliciteront Emmanuel Macron pour le travail accompli,
56:10féliciteront tous les employés,
56:12les artisans français qui y ont oeuvré,
56:14mais sur le plan diplomatique,
56:16ça n'avancera à absolument rien.
56:18Je ferais quand même une petite nuance
56:20sur l'Allemagne, Myriam,
56:22c'est que l'Allemagne est en mauvais état,
56:24mais pour l'instant, l'Allemagne va avoir
56:26des élections législatives fin février
56:28et l'Allemagne sait sortir
56:30d'une situation compliquée par une coalition.
56:32Elle sait le faire.
56:34Elle n'a pas le même déficit
56:36et elle a un appareil économique
56:38qui est en difficulté, mais je dirais
56:40qu'il est relativement sain.
56:42Le problème en France aujourd'hui,
56:44c'est que vous avez l'impression
56:46d'une collision de plusieurs crises,
56:48difficulté de la finance publique,
56:50difficulté d'un président, vous savez,
56:52le fameux canard boiteux,
56:54puisqu'il ne pourra pas se représenter,
56:56et enfin, crise institutionnelle,
56:58ça fait beaucoup.
57:00Avec une guerre aux portes de l'Europe
57:02et un Poutine qui fait pression
57:04en Roumanie, en Géorgie,
57:06c'est vrai que notre affaiblissement
57:08inquiète.
57:10Il inquiète pour une raison simple,
57:12c'est qu'il faut reconnaître,
57:14c'est ce que je disais au début,
57:16qu'il a pris les devants sur l'Ukraine.
57:18On lui a beaucoup reproché d'avoir évoqué
57:20la possible envoie de troupes au sol.
57:22Mais au moins, il avait cette capacité d'avant-garde.
57:24Aujourd'hui, plus personne n'est prêt
57:26à lui faire confiance.
57:28C'est très important pour les Français,
57:30l'image de la France au niveau international.
57:32On sait à quel point les Français étaient fiers
57:34en 2017 de se dire qu'on nous regarde
57:36en disant qu'il y a un élan, une nouvelle personnalité.
57:38Si l'image d'Emmanuel Macron donne le sentiment
57:40qu'au niveau international,
57:42elle est profondément dégradée,
57:44on croitra le marasme de la société française.
57:46Eh bien, on nous voit là bien.
57:48Allez, on garde le sourire.
57:50Merci, messieurs, d'être venus sur le plateau de LCP.
57:52Très belle soirée à vous,
57:54soirée documentaire qui commence avec Jean-Pierre Gracien.
57:56A demain.
57:58...