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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Avec Patrick Legras, porte-parole national de la Coordination rurale, il revient sur la colère agricole au sujet du traité du Mercosur.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 soir, 19h21, Pierre Deville.
00:03Et je salue mes camarades du soir, bonsoir Raphaël Stainville, bonsoir Pierre, directeur adjoint du journal du dimanche, bonsoir Gilles Boutin, bonsoir Pierre, du Figaro, et bonsoir à vous Patrick Legrand, bonsoir.
00:13Merci d'être avec nous, vous êtes porte-parole nationale de l'accord d'ancien rural, producteur de pommes de terre, de betteraves, de céréales, et de l'un dans la somme débat en ce moment sur le Mercosur à l'Assemblée Nationale, qu'en attendez-vous ?
00:28C'est une bonne nouvelle qui n'est pas un scoop puisque l'ensemble des politiques et l'ensemble des consommateurs ne souhaitent pas ces échanges qui sont troqués contre des voitures, des armes ou des piles électriques.
00:41C'est comme ça que vous voyez les choses ?
00:43Eh oui parce que les échanges ont déjà lieu avec le Mercosur, là en fait on voulait seulement marier la fiancée, donc nous ça nous convient pas, mais comme je dis c'est pas pour cela que la coordination rural ne veut pas des échanges, ne veut pas du commerce avec ces pays.
00:59Mais à la différence de nous, ceux qui vendent aujourd'hui les produits français, ils ont un coup de revient, ils discutent leurs prix que nous dans l'organisation que l'on a en Europe, les prix mondiaux on ne peut rien discuter.
01:14Donc on nous impose des prix et ça on ne peut pas continuer à nous imposer de travailler à 250 euros le mois comme dans ces pays-là, donc voilà on a des charges, on a une qualité, on a une agriculture qui est reconnue comme une des meilleures au monde, mais on ne peut pas la brader au prix de ces pays avec qui on ne peut pas se comparer.
01:35Soutien de poids cet après-midi, la Pologne qui s'aligne sur la France, est-ce que vous pensez, alors la règle c'est d'être suivi par 3 plus 1, donc la France plus 3 autres pays qui représentent plus de 35% de la population européenne, est-ce que vous pensez que ça va arriver au bout cette protestation contre cet accord de libre-échange ?
01:55Ce qu'il faut être clair c'est que l'ensemble des agriculteurs européens ne veulent pas de cet échange.
01:59Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
02:01Parce qu'on échange avec ces pays depuis des années, on a des relations.
02:06Ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'accords pour échanger, c'est ça que vous dites ?
02:09C'est ça la première chose, il faut savoir que c'est nos politiques qui veulent ces accords, c'est nos responsables politiques.
02:14Aujourd'hui les agriculteurs français, les agriculteurs européens veulent échanger au sein de l'Europe et si possible acheter ce qu'ils leur manquent ou ce qu'ils n'ont pas dans le reste du monde.
02:27Mais nos politiques sont des mondialistes purs et durs.
02:30Vous parlez de nos politiques alors que le gouvernement se montre défavorable.
02:35Emmanuel Macron porte la voix et la portée en Amérique du Sud pour s'opposer à ce traité.
02:40Et comme vous le disiez à l'Assemblée Nationale, ce sera peut-être l'une des rares fois où on verra l'intégralité de l'Assemblée Nationale parler d'une même voix.
02:47On a du mal à vous entendre quand vous parlez de nos politiques.
02:51Nos politiques, s'ils avaient eu du courage, auraient aussi dans cet élan repris l'idée de M. Attal au mois de février qui nous avait dit qu'il fallait peut-être sortir l'agriculture de l'OMC.
03:04Depuis ce temps-là, plus personne n'en a parlé en France.
03:07Mais peut-être à raison.
03:09Raphaël Stainville, cette opposition que l'on a pu constater au sein de l'Assemblée Nationale, pour vous en fait c'était du théâtre ?
03:17Ça ne change rien, on le savait.
03:19On fait une proposition de vote qui n'est pas un scoop puisque l'ensemble de la population a une pression pour moi plus importante que l'ensemble du monde politique.
03:29Et la population est derrière nous lorsqu'on dit qu'il faut mieux rémunérer les agriculteurs pour manger français.
03:34Pourquoi ne pas pousser directement l'épée de la contestation à Bruxelles comme vous l'aviez fait ?
03:40Ou alors est-ce que vous êtes dans un récit et que vous voulez arriver à ce climax ?
03:45La coordination rurale est en ce moment même à Strasbourg.
03:50Nous-mêmes nous sommes rendus et nous avons échangé avec des parlementaires aussi bien à Bruxelles qu'à Strasbourg.
03:57Mais la France est-elle encore un grand pays d'agriculture et a-t-elle encore une voie importante aujourd'hui en Europe ?
04:04Est-ce que l'accord du Mercosur contre lequel vous protestez n'est pas un prétexte pour remettre en cause toute l'organisation agricole en France ?
04:15Est-ce qu'on a entendu ici même Véronique Leflocq et d'autres de la coordination rurale dire qu'il y a eu des promesses du gouvernement alors que M. Attal était encore Premier ministre ?
04:25Et puis finalement ces promesses n'ont pas été tenues.
04:27Est-ce que finalement le Mercosur n'est pas que la façade d'un mal-être qui est beaucoup plus grand chez les agriculteurs ?
04:32Le Mercosur c'est le problème du jour.
04:34La crise elle est là depuis plusieurs années.
04:37Elle cangrène le monde agricole.
04:39Elle détruit des fermes.
04:41Elle fait se suicider des agriculteurs.
04:43Et le problème de fond a été posé à l'ancien gouvernement.
04:46Ce gouvernement est aussi au courant.
04:49Personne prend le taureau par les cornes et perce les abcès.
04:55C'est-à-dire la surnorme.
04:56C'est très facile à faire.
04:57On supprime les surnormes.
05:00C'est très facile à faire.
05:02C'est très facile à faire.
05:03C'est franco-français.
05:04Les normes sont franco-françaises.
05:05On dit demain on supprime 900 surnormes.
05:07Ou les normes supplémentaires par rapport à l'Europe c'est fait du jour au lendemain.
05:10Par quoi ? Par voie de règlement ? Par voie de décret ?
05:13Il faut demander à notre Premier ministre.
05:15Vous ne savez pas et vous dites que c'est facile à faire.
05:17On le sait.
05:18Il y a jusqu'à aujourd'hui dire on se cale sur les normes européennes.
05:21Puisque ça a été une volonté.
05:22C'est un engagement qui a été fait par M. Attal.
05:24Et il a dit on va le faire.
05:26On va en politique française.
05:28Ce n'est pas forcément on fait.
05:29Vous avez l'habitude.
05:30Pardonnez-moi.
05:31Je parle souvent de Raphaël Stainville et de Gilles Boutin.
05:33Il y a des promesses qui sont faites qui ne sont jamais tenues.
05:35Ça existe dans tous les programmes de tous les politiques du monde depuis des décennies.
05:39Peut-être qu'aujourd'hui la pression de certains syndicats agricoles comme la coordination rurale
05:43est peut-être plus pressante aujourd'hui que par le passé.
05:46Vous n'étiez pas satisfait des annonces faites par Gabriel Attal.
05:50Puisque le gouvernement encore en septembre disait que 67% des annonces avaient été mises en application.
05:56Et que pour les autres c'était déjà bien.
05:59M. Le Gras sourit.
06:00Je précise à nos auditeurs qui ne le voient pas.
06:02C'est faux.
06:03D'accord.
06:04Donc le gouvernement ment lorsqu'il dit que quasiment 70% des mesures annoncées.
06:08C'est faux.
06:09C'est 62 mesures.
06:10C'est faux.
06:11Vous pouvez contrôler.
06:12C'est faux.
06:13Je vais vous prendre un exemple très très précis.
06:14Les 400 millions d'euros qui devaient être débloqués.
06:17Lorsque le premier ministre a vu ma présidente.
06:21Il a dit qu'ils étaient seulement débloqués 270 millions pour 30 000 agriculteurs.
06:26On est loin du compte.
06:27Et c'était les premières mesures.
06:29Donc non.
06:30Il y a toujours des problèmes pour débloquer ou de l'argent ou des normes.
06:33Parce qu'on a des gens qui mettent des freins parce que ça ne leur plaît pas.
06:38Ou parce qu'il n'y a pas d'argent.
06:39Le plan Marseille.
06:40Le grand plan Marseille.
06:41Où on avait vu qu'il y avait je crois 1% qui avait été débloqué.
06:45C'est tout l'argent qui aurait dû être mis sur la table pour la sécurité dans la cité fossé.
06:50Raphaël Stainville.
06:51Oui.
06:52Tout à l'heure vous avez expliqué ou en tout cas sous-entendu que si le Mercosur n'était pas encore ratifié.
06:59On importait déjà un certain nombre de produits venant de ces pays d'Amérique du Sud.
07:05Précisément.
07:06Qu'est-ce qui arrive dans nos assiettes qui ne correspondrait pas aux normes européennes ?
07:12Et en quelle quantité ?
07:13En quelle quantité ? Parce qu'apparemment on dit toujours le poulet argentin.
07:17Je crois que la proportion est assez petite.
07:22J'ai entendu parler d'un steak par personne dans toute la France.
07:25Est-ce que ça ne suffit pas déjà à s'alerter quand on voit les conditions et le différentiel de normes entre le Chili et la France ?
07:34Si vous voulez on pourra vous donner des éléments très précis.
07:37Mais on confond parfois le poulet qui rentre sur l'Europe et le poulet qui rentre sur la France.
07:41Aujourd'hui, je vais vous prendre un exemple précis.
07:43Sur l'aspect poulet, en 50 ans on est passé de 10% de poulet étranger qui sont dans les plats cuisinés, qui sont dans nos administrations.
07:51Là on va prendre quelque chose qui touche, quelque chose où le gouvernement va prendre des ions.
07:55On est passé aujourd'hui à plus de 40%.
07:57Tout ce qu'on trouve dans les plats cuisinés est surgelé.
08:00Parce qu'aujourd'hui on parle du bio dans les cantines, mais ce n'est pas la majorité.
08:03Et aujourd'hui tous ces produits travaillent en appel d'offres.
08:06L'appel d'offres ça ne va pas être le poulet de loué qui va arriver dans les appels d'offres des maisons de retraite.
08:13Aujourd'hui il faut arrêter de se mentir.
08:17On a toujours dit qu'on fasse des tables rondes, que tout le monde ainsi que les journalistes soient là et qu'on échange.
08:22Tout le monde peut donner ses chiffres.
08:24Ils sont tous critiquables, mais surtout ils ne font pas avancer les choses.
08:27Gilles Boutin ou Raphaël ?
08:31Ils sont très polis.
08:38Jusqu'où êtes-vous prêt à aller dans la mobilisation ?
08:41Parce que des dégradations ont déjà commencé à être commises.
08:43Il y a des préfets dans le sud-ouest qui ont porté plainte.
08:46Est-ce que vous justifiez la violence ?
08:49J'étais moi-même à Amiens il y a huit jours, il n'y a eu aucune dégradation.
08:53J'ai fait moi-même la manifestation à Arras.
08:57On a fait du bruit, on a déposé des objets pas très recommandables devant la préfecture.
09:05Mais ce ras-le-bol n'a jamais détruit ou cassé quoi que ce soit.
09:09Donc on peut toujours dire qu'il peut y avoir un peu de débardement.
09:12Il faut savoir que 40% des agriculteurs ne sont pas syndiqués.
09:15Ces gens-là aujourd'hui sont en train de nous rejoindre.
09:17Et ça c'est compliqué de les tenir et les maintenir.
09:20En ce qui me concerne, pour les Hauts-de-France,
09:22et le mot d'ordre en tant que porte-parole, c'est clair,
09:24on ne détruit pas, on met la pression, on montre qu'on ne va pas se laisser faire,
09:29mais on n'est pas là pour détruire.
09:31Merci beaucoup Patrick Legras d'avoir été avec nous.
09:33Vous êtes porte-parole national de la coordination rurale.
09:36Et nous dans un instant on se retrouve pour commenter l'actualité.
09:39Je voulais juste vous dire que chaque jour à 8h ou moins 20 dans Europe Un Matin,
09:43vous ne manquez pas l'édito de Vincent Herouette.
09:47Et bien sûr également à 8h10, la grande interview de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe Un.
09:53Demain, la magistrate et secrétaire générale du syndicat Unité Magistrat FO, Béatrice Brugère.
09:59Restez bien avec nous dans Europe Un ce soir à tout de suite.

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