Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 25 novembre 2024.
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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole.
00:05Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Bonjour Valérie.
00:10Bonjour.
00:11La violence économique, c'est un sujet dont on parle assez peu.
00:14Vous avez été victime, vous, au sein de votre couple, déjà Valérie, de ce genre de violence ?
00:19Oui, il y a pas mal d'années.
00:21Une première union qui a duré plus de 20 ans, avec un contrôle constant de mon compte en banque.
00:30Par votre époux ?
00:31C'est ça.
00:32Vous allez nous expliquer ça, j'ai l'impression que c'est plus fréquent qu'il n'y paraît.
00:36Restez avec nous quelques instants s'il vous plaît Valérie.
00:39Dans un instant nous prendrons aussi Aurore, qui nous a appelés, puis Pascal, je vois, qui nous a appelés.
00:43Mais tout de suite à 13h01, c'est le rappel des titres avec vous Céline Landreau.
00:47La peine maximale, 20 ans de réclusion, a été requise ce matin contre Dominique Pellicot au procès des viols de Mazan.
00:54Dominique Pellicot, principale accusée, y est jugée pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse Gisèle Pellicot.
01:01Les réquisitoires vont se poursuivre pour chacun des 51 accusés jusqu'à mercredi ou jeudi,
01:06avant les plaidoiries de la Défense pour un verdict attendu au plus tard le 20 décembre.
01:11L'actualité, ce sont aussi les nouvelles mesures du gouvernement pour lutter justement contre les violences faites aux femmes,
01:17avec bientôt, par exemple, la possibilité pour elles de porter plainte dans tous les hôpitaux du pays.
01:22Et puis la rencontre semble avoir viré au dialogue de source ce matin.
01:25Marine Le Pen était reçue par Michel Barnier à Matignon.
01:28A la sortie, la chef de file des députés RN assure que sa position sur une possible censure du gouvernement n'a pas évolué,
01:34pas plus que celle du Premier ministre sur son budget, selon Marine Le Pen,
01:38qui assure par ailleurs que la censure ne serait pas, je cite, « le chaos ».
01:43La météo, Louis Baudin, pour cet après-midi, on prévient, ça continue de souffler et les températures dégringolent doucement.
01:50Exactement, une perturbation est en train de traverser la France avec plusieurs conséquences.
01:54Sous cette perturbation, évidemment, des nuages de la pluie.
01:57On la retrouve en ce moment installée des Pyrénées à l'Île-de-France et au Nord-Pas-de-Calais.
02:01Cet après-midi, elle sera plutôt dans la moitié Est, avec toujours autant d'activités.
02:05Et avec cette perturbation, juste à l'avant, on a beaucoup de vent dans la vallée du Rhône, la vallée de la Saône,
02:09avec des rafales qui dépassent facilement les 100 km heure.
02:12En ce moment, ce sera encore le cas une bonne partie de l'après-midi.
02:15Même chose sur le relief du Massif central ou encore des Pyrénées, où là aussi, on pourra dépasser les 100 km heure.
02:21Et puis derrière cette perturbation, on retrouve des éclaircies dans l'Ouest, près de l'Atlantique, sur le littoral de la Manche.
02:27Mais avec là, une très nette baisse des températures.
02:29Et d'ailleurs, cet après-midi, on ne dépassera pas les 11 à 14 degrés dans la moitié Ouest.
02:33C'est quand même 5-6 degrés par rapport à ce matin, simplement ce matin où il faisait beaucoup plus doux.
02:38Alors que dans l'Est, nous aurons encore 14 à 18 degrés, avant évidemment que la perturbation n'arrive et que la baisse là aussi se manifeste.
02:44Merci beaucoup Louis Baudin.
02:51J'ai été effectivement harcelé au niveau bancaire pendant des années.
02:55C'est-à-dire carte bleue coupée, chéquier découpé, enfin du harcèlement total.
03:01Voilà, je voulais juste donner un témoignage comme quoi, effectivement, le harcèlement financier existe depuis très longtemps.
03:07Je suis ravi que ce sujet soit mis à l'honneur.
03:12Merci pour votre message.
03:14Oui, vous avez bien compris, on parle du harcèlement financier et pas du harcèlement de votre banquier,
03:18qui vous appelle tous les jours en disant que vous êtes à découvert.
03:21Non, non, le harcèlement au sein du couple.
03:23On va s'intéresser à ça.
03:25Vous avez été, mesdames, par exemple, empêchée par votre conjoint d'avoir un compte à votre nom ou bien d'accéder au compte familial, au budget familial.
03:34Pire, votre conjoint a géré vos revenus à votre place.
03:37Eh bien, appelez-nous au 3210.
03:39Nous sommes avec Valéry, c'est un peu ce qui vous est arrivé.
03:41Vous me disiez que vous êtes resté, Valéry, en couple plus de 20 ans et il gérait tout, votre conjoint, c'est ça ?
03:47Voilà, c'est ça.
03:49Il avait, comme ça fonctionne beaucoup, l'application internet pour gérer les comptes.
03:56Alors, le compte commun, c'était lui, il n'avait pas de compte perso.
04:01Et vous, vous en aviez un, Valéry ?
04:03Moi, j'avais un compte perso parce que je travaillais, j'avais mon salaire qui tombait dessus.
04:08Et lui, contrôlé sur cette appli, dès l'arrivée de mon salaire, il m'enlevait ce qu'il estimait trop.
04:17Et j'avais un budget et nous avions des enfants.
04:22Donc, avec ce qu'il me laissait, je devais forcément gérer toutes les dépenses d'enfants.
04:28Alors, l'habillement, ce qu'on a au quotidien, un voyage avec l'école.
04:32Je devais me débrouiller avec ça, l'essence dans les voitures.
04:36Lui, avec ses revenus, est-ce qu'il faisait la même chose ?
04:39C'est-à-dire, il s'en gardait un petit peu pour lui, il en mettait beaucoup sur le compte commun ?
04:43Lui, son salaire arrivait sur le compte commun, auquel je n'avais pas d'accès.
04:48Mais lui avait accès à votre compte perso, pour qu'on soit bien clair ?
04:51Voilà, c'est ça. Il se servait en fait de mes codes par Internet.
04:56Vous savez, quand on rentre dans l'application, par le biais de mon compte, il prenait ce qu'il estimait le trop, on va dire.
05:05Et il mettait un versement sur le compte commun.
05:09Ensuite, de ce compte commun-là, ça partait sur un compte.
05:13Parce qu'à part mon compte personnel, je n'avais aucun autre compte de placement, que ce soit un livret, un compte épargne.
05:18Mais lui, il en avait un depuis très longtemps.
05:21J'ai manifesté l'envie d'en ouvrir un, parce que je trouvais un peu normal d'avoir quelques économiques.
05:28Mais il a réussi à me dissuader qu'on n'avait pas besoin d'eux.
05:34Quoique, c'était forcément le sien qui était mieux.
05:37Et donc, mon salaire, ce qui me prenait, allait sur ce compte-là.
05:41Et moi, je n'avais pas d'accès, j'ai déjà deux vies vues.
05:47Je n'allais jamais contrôler ce qu'il y avait sur le compte commun, parce que je ne pouvais pas.
05:52Parce que lui seul avait les codes pour celui-là.
05:54Donc, il me laissait une certaine somme.
05:57Donc, il fallait que je gère toutes les dépenses de la maison quotidienne avec les enfants.
06:02Avec ce qu'il vous restait, ce qu'il avait daigné vous laisser sur votre compte personnel ?
06:06Alors, forcément, les courses, toutes les dépenses qu'on peut y penser.
06:11Il y a des jours où c'était un peu juste des mois.
06:15Et il me disait, tu sais, t'as été dépensière ce mois-ci.
06:19Est-ce que vous vous rendiez compte déjà que ce n'était pas normal, Valérie ?
06:24Au début, non. Parce que quand je l'ai rencontrée, j'étais très jeune, j'étais encore à l'école.
06:30Donc, quand j'ai commencé à travailler, pour moi, toute confiance.
06:35Côté financier, c'était, on marchait sur la même route, avec les mêmes projets.
06:40Sauf que, déjà là, non mariée, j'étais loin.
06:44Parce que je commençais vraiment mal.
06:47Je lui ai fait un virement sur un livret.
06:51Et le bonquier m'a regardée, mais mademoiselle, vous savez ce que vous faites ?
06:54Oui, on a l'intention de s'installer, donc il faut qu'on épargne.
06:58Sauf que c'était que ce soit sur l'épargne à lui.
07:01Alors forcément, on s'est installé, on s'est marié, on a eu des enfants.
07:04J'ai travaillé, j'ai gagné par moments plus que lui.
07:08Mais je n'en voyais pas la couleur, finalement, parce que ça partait sur son compte.
07:14Et quant à l'époque, vous en parliez, parce que je sens que vous êtes quelqu'un d'intelligent et de réfléchi.
07:20Quand vous en parliez avec vos amis IES ou IES, on ne vous disait pas quand même, Valérie ?
07:27Parce que ça, c'est un sujet qu'on n'aborde pas, déjà.
07:30Et puis, il y a de l'isolement, parce que là, on parle de violence financière, mais il n'y avait pas de celle-là.
07:36Donc forcément, ça isole.
07:39Et puis, oui, on ne manquait de rien.
07:44On avait une maison, on avait une voiture, voilà.
07:46Mais bon, on mettait de l'argent de côté.
07:48Moi, je pensais que c'était, comme beaucoup de gens, la poire pour la soif, comme on dit.
07:53Partir en vacances, une machine à laver qui tombe en panne, des choses comme ça.
07:56Sauf que je me suis rendu compte, vraiment, des choses pas très longtemps avant de partir.
08:02Quand vous aviez envie d'une petite folie, je ne sais pas, une paire de chaussures, un truc un peu esthétique,
08:07qui n'est pas absolument indispensable au ménage, c'était pas simple ?
08:11Ou une robe, ou un vêtement, ou un sac à main ?
08:13Alors, c'est pour vous dire, par exemple, les choix esthétiques ou les choses comme ça, je les ai connues qu'après mon départ.
08:20C'était des choses qui ne rentrent pas du tout.
08:24Vous ne pouviez pas aller chez l'esthéticienne, par exemple.
08:27Mais je ne me suis pas rendu compte de tout ça.
08:29Parce que pour moi, c'était vraiment un projet de vie.
08:32C'était vraiment pour des achats d'aménagement de maison.
08:37Mais est-ce qu'il était aussi dur avec lui-même qu'avec vous ?
08:40Non, apparemment non, puisque vous m'avez expliqué qu'il épargnait de l'argent avec le vôtre.
08:46Non, non, non.
08:48Il n'était pas dépensier, on va dire.
08:53Mais s'il avait envie de faire une folie, il la faisait, évidemment.
08:56Les histoires de vacances où on épargnait soi-disant toute l'année pour partir en vacances,
09:01arrivé en vacances, soi-disant que sa carte ne marchait pas.
09:04Donc c'est encore moi qui payais.
09:06Et quand vous vous êtes séparés, Valérie, comment ça s'est passé ?
09:10Tout cet argent que vous aviez épargné tous les deux sur un livret à son nom,
09:14comment vous avez géré ça ?
09:16Comment j'ai géré ça ?
09:18Déjà pour partir, parce qu'on est sous emprise, c'est psychologique,
09:24parce qu'on sait qu'on va gagner de l'argent, qu'on a son salaire,
09:27mais on se dit qu'on n'y arrivera jamais, parce que de toute façon, vous en êtes persuadés.
09:31Parce que ça fait 20 ans qu'on vous le met dans la tête, bien sûr.
09:35Et puis ce contrôle-là, justement, il amène ça à se dire,
09:39s'il contrôle, c'est parce que moi je ne sais pas.
09:43Il y a un côté infantilisation aussi de la femme.
09:47Tu ne connais rien, laisse-moi faire.
09:49Pas besoin d'ouvrir un deuxième compte.
09:52C'est une violence parmi tant d'autres.
09:54Le fonds reste le même, l'emprise et le contrôle.
09:59Et là, bon, moi je suis partie avec un mois de salaire,
10:03parce que j'ai pris mon courage à d'un un, je suis allée à la banque,
10:08et je lui ai coupé l'accès à mon compte.
10:11Et vous savez, le jour où je suis sortie de la banque,
10:13que là, ça allait être la débandade.
10:16Que là, j'avais le pénis.
10:18Et vous êtes rentrée chez vous aussitôt, vous n'avez pas eu peur ?
10:20Parce que depuis tout à l'heure, vous nous dites que c'est une violence parmi d'autres,
10:22la violence financière.
10:23Oui, alors oui.
10:25Et donc, je suis rentrée chez moi.
10:27Au début, j'ai expliqué que selon moi, le logiciel bancaire était en panne,
10:33mais ça n'a pas marché longtemps.
10:35Parce que bon, forcément, il s'est rendu compte qu'il y avait un truc.
10:40Et comment il a réagi, Valérie ?
10:42Mal.
10:43Mais bon, j'ai fait ça dans les derniers moments.
10:47Donc voilà, j'ai attendu.
10:49Mais alors, je suis partie avec un mois de salaire.
10:52Et depuis, ça doit être assez jouissif, permettez-moi de le dire,
10:59de pouvoir s'acheter ce qu'on veut en fonction de ses moyens.
11:04Mais vous avez désormais la vie que vous avez toujours souhaité avoir.
11:08J'ai refait ma vie.
11:09Je sais pas, j'ai poursuivi ma vie.
11:11Et avec quelqu'un qui est tout à fait l'opposé.
11:14Alors bon, voilà, ça fait déjà pas mal d'années.
11:18Mais alors, il reste des traces parce que j'ai toujours mon compte personnel.
11:22Et personne n'a de procuration dessus.
11:25Ben oui, merci, c'est un sacré témoignage que celui de Valérie.
11:30Mais ça laisse des traces.
11:32Ben oui, ça laisse des traces.
11:33Mais alors, vous êtes tombée sur un compagnon qui n'a pas les yeux rivés
11:38sur vos applications bancaires.
11:41Ah non, il n'a aucun col.
11:43Il fout vraiment que non, non, non.
11:46Parfois, il fait des folies lui-même.
11:48Mais alors, c'est toujours des folies amusantes.
11:51Et puis souvent, pour faire plaisir.
11:53Ça n'a rien à voir.
11:54Il n'a pas du tout la même conception.
11:56C'est le partage, là.
11:58Là, on est sur le même chemin.
12:00Merci pour ce très beau témoignage.
12:02Nous parlons, vous l'avez compris, de la violence financière et économique au sein du couple.
12:06Dans un instant, nous serons avec Aurore maintenant.
12:08Remercie beaucoup Valérie pour ce très joli témoignage.
12:11Bonjour Aurore.
12:12Bonjour.
12:13Oui, bonjour Eric, bonjour.
12:16Céline est avec moi.
12:18Aurore, on vous donne rendez-vous dans une poignée de secondes.
12:21A tout de suite.
12:22D'accord.
12:24Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
12:2950 centimes la minute.
12:31Jusqu'à 14h.
12:32Les auditeurs ont la parole.
12:33Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
12:36Je vous appelle parce que ce que j'entends en ce moment à la radio sur la violence sur les femmes, je l'ai vécu.
12:41Quand je suis partie, j'ai cru que je me trompais.
12:44Parce que j'ai attendu que mon dernier fils s'en aille pour pouvoir partir.
12:47Je ne pouvais pas laisser mes enfants.
12:48Aujourd'hui, je suis couturière pour pouvoir avoir une retraite.
12:52Je vous remercie d'avoir fait cette émission.
12:54Merci beaucoup.
12:55Merci, merci RTL.
12:57Cette dame qui nous laisse ce message, Céline, ne nous donne pas son prénom, mais ce n'est pas très grave.
13:01Ce qui est intéressant, c'est qu'on parle d'une forme de violence.
13:04Et on entend son émotion.
13:05Oui, on entend son émotion.
13:06On parle d'une forme de violence qu'on n'évoque pratiquement jamais.
13:09Moi, je n'ai jamais entendu d'émission sur la violence financière.
13:12C'est au sein du couple.
13:13Tu gagnes ton argent.
13:14Je te laisse 400 euros pour faire fonctionner le ménage.
13:19Mais le reste, je le récupère.
13:21Cette forme de violence financière, économique au sein du couple.
13:25On en parle aujourd'hui.
13:26Et je vous le dis, c'est un truc dont on parle assez rarement habituellement.
13:30Nous sommes avec Aurore.
13:32Oui.
13:33Rebonjour, Aurore.
13:34Rebonjour, Aurore.
13:35Est-ce que vous avez été victime, vous aussi, Aurore, de cela ?
13:37Oui, pendant 13 ans.
13:40Que vous est-il arrivé ?
13:41J'ai été victime de violences verbales, de violences physiques et aussi de violences financières.
13:53Économiques.
13:55Comment cela se manifestait, le volet économique et financier ?
14:00C'était simple.
14:01Je n'avais rien.
14:02Comme ça, l'histoire était réglée.
14:04J'avais mon compte bancaire.
14:05Il avait fait dessus mon compte bancaire un compte commun.
14:10Alors qu'au départ, c'était à mon nom.
14:13Il en a fait le couple.
14:15Lui, il a versé son salaire, ses deux salaires, sur un autre compte.
14:25C'est marrant, vous dites ses deux salaires.
14:27Ses deux salaires.
14:28Oui, parce qu'il avait deux emplois.
14:30D'accord.
14:31Pardon, je croyais qu'il parlait du vôtre également.
14:32Excusez-moi.
14:33Non, non, non.
14:34Avec le mien, ça faisait trois.
14:35Ça faisait trois, oui.
14:36Donc, il versait les trois salaires, les deux siens plus le vôtre, sur un compte à l'écart
14:42qui était un compte à lui, quoi.
14:45Non, il mettait tout dans les prostituées.
14:49Ah.
14:50Oui.
14:51Donc, il n'y avait rien du tout.
14:53Moi, je gagnais bien ma vie en tant que secrétaire médicale et je travaillais à l'hôpital.
15:00Donc, il a pris tout l'argent pour aller à droite et à gauche avec énormément de copines.
15:09Alors, très bien, j'ai compris ce qu'il en faisait, mais ça veut dire que de façon
15:14systématique, quand l'argent tombait à la fin du mois sur votre compte, vous aviez
15:18un employeur puisque vous étiez fonctionnaire de la fonction publique hospitalière, l'argent
15:24tombait sur votre compte et à la fin du mois, de façon directe, presque automatique, il
15:28l'était reversé sur un autre compte ou alors est-ce qu'il avait vos codes pour aller
15:33piocher ?
15:34Il avait mon chéquier, il avait ma carte bleue et c'est lui qui avait le tout.
15:39Il descendait, parce que j'habitais dans les Alpes, dans la Provence, il descendait
15:44sur Marseille, il restait deux, trois jours, mais moi je n'avais pas ni ma carte bleue
15:50ni mon chéquier.
15:51Et quand vous vouliez vous acheter, par exemple, un truc à vous, quelque chose, je prends
15:55l'exemple d'un sac à main, mais ce que vous voulez, vous vouliez vous acheter un
15:59vêtement que vous plaisiez bien, vous aviez le droit après tout, vous avez bossé toute
16:03votre vie.
16:04Qu'est-ce qu'il vous disait ?
16:05Rien, il n'y avait rien, monsieur.
16:08Je n'avais rien du tout, il me donnait les habits et je faisais un petit peu de couture,
16:15je faisais des petites robes avec des vieilles chaussures.
16:20Mais Aurore, à votre travail, les gens, vos collègues, ils s'en rendaient compte quand
16:24même, ils vous disaient Aurore, ce n'est pas normal la situation.
16:27Non, il n'y a personne qui s'aperçoit de quoi que ce soit.
16:32Parce que vous n'en parliez pas, j'imagine, il y a une certaine honte aussi à vivre ça,
16:35peut-être ?
16:36Je n'en ai jamais parlé, mais c'est vrai que maintenant, avec le temps, quand même,
16:43si on fait attention, on s'aperçoit de la personne.
16:48Et comment vous vous en êtes sorti ?
16:52Comment vous vous en êtes sorti, Aurore ? Vous dites que ça a duré plus d'une dizaine
16:55d'années.
16:56Ça a duré 13 ans et en fait, j'ai été hospitalisée par rapport à des coups au
17:02niveau de la colonne vertébrale.
17:04J'ai été hospitalisée deux mois et j'étais en maison de repos.
17:11Des coups qu'il vous avait portés, Aurore ?
17:13Tout à fait, tout à fait.
17:15Il m'a même ouvert la gorge.
17:17Au lieu, à l'hôpital, parce que moi j'entends dire que maintenant, on fait les plaintes
17:22à l'hôpital, mais si Monsieur dit que vous êtes dépressive, comme il a dit, et
17:26que vous voulez vous suicider, vous croyez que la plainte à l'hôpital, elle va se faire ?
17:30Pas du tout.
17:31Pas du tout.
17:32C'est du gros délire de Monsieur le gouvernement pour faire passer une pilule qui n'existe
17:38pas, quoi.
17:39Là, vous faites référence aux annonces du jour, les mesures contre les violences faites
17:43aux femmes.
17:44Je précise juste...
17:46Ils disent que désormais, une femme devrait pouvoir porter plainte directement à l'hôpital.
17:50En fait, ce sera le cas d'ici fin 2025.
17:53Voilà, c'est l'engagement du gouvernement.
17:55On rappelle aussi, Aurore, parce que vous parliez de la violence financière que vous
17:59avez subie, mais des coûts aussi que vous avez reçus, que dans près de 3 cas sur 4,
18:04effectivement, la violence financière n'est qu'une des composantes des violences qui s'exercent
18:09contre la femme, qui peuvent être aussi physiques, comme c'était votre cas, mais aussi verbales,
18:14sexuelles, toutes les violences que l'on connaît et qui existent.
18:17Donc, vous, c'est l'hospitalisation qui vous a permis, en fait, de sortir de cette spirale ?
18:22Oui, il m'a fait passer pour folle au niveau du docteur, qui m'a dit...
18:27Il a téléphoné en disant que j'étais hypochondriaque, qu'il fallait que je sorte de l'hôpital.
18:33Il s'en a pas pu au docteur.
18:35Alors, il m'a fait voir avec des psychologues, donc, de l'hôpital.
18:39Et quand j'ai vu les psychologues, j'ai dit, m'attendez, moi, je suis suivie par tel médecin.
18:47Il m'a dit, mais on a le droit de l'appeler.
18:50J'ai dit, vous avez le droit de l'appeler.
18:52Et donc, il m'a gardé 10 jours.
18:54J'ai dit, vous m'appelez l'instance sociale, je divorce immédiatement.
18:57Heureusement que la maison où j'habitais, c'était la maison de ma mère.
19:00Donc, j'avais un lieu et c'est lui qui a été mis à la porte de ce lieu.
19:07Mais même après ça, moi, j'avais de l'argent sur mon compte.
19:14Il a été au guichet, qu'il connaissait la personne, parce que j'habitais un petit village de 500 personnes.
19:21Et il a été vide de mon compte.
19:24Alors qu'il n'avait plus la procuration, mais il connaissait la personne qui était au guichet.
19:29Oui, là, c'est plus que de la violence financière.
19:34C'est de l'escroquerie.
19:36Votre compagnon, votre mari, votre compagnon, or, est un escroc.
19:41Il y a eu la violence, bien sûr, mais là, aller vider les comptes, on est sur des scénarios terribles.
19:47En tout cas, merci de ce témoignage.
19:49Encore une fois, je suis très heureux qu'on s'intéresse à ce thème qu'on évoque assez rarement,
19:53qui est la violence financière au sein du couple.
19:56Et on le voit avec Aurore, violence financière qui s'accompagne d'autres violences, bien souvent.
20:01Aurore, merci, Pascal est avec nous.
20:03Elle a fait le 3210, ma chère Pascal.
20:05Bonjour.
20:06Bonjour.
20:08Bonjour, Pascal.
20:09On vous entend peu ou pas ?
20:11Ah, ben, tant mieux.
20:12C'est bon, c'est bon.
20:13Je vais enlever le bruit.
20:14Vous m'entendez mieux ?
20:16Oui, très bien.
20:17Je me demande si vous n'avez pas le haut-parleur.
20:19Non, mais je viens de l'enlever.
20:20Super, c'est beaucoup mieux.
20:21Parfait.
20:22Alors, vous êtes arrivé à la même histoire ?
20:24Ah, non.
20:25Alors, moi, c'est une histoire de famille.
20:28C'est l'histoire de ma tante, qui était aussi ma marraine et la sœur de ma mère.
20:34Mais je vous parle de ça dans les années, fin des années 70.
20:38Ma tante avait cinq enfants et un mari.
20:44À l'époque, bon, beaucoup de femmes ne travaillaient pas.
20:47Donc, il était le seul à travailler, à ramener un salaire.
20:52Et disons, ma tante avait de l'argent à la semaine, au compte-gouttes, en fonction de son bon vouloir.
21:03Et il fallait qu'elle fasse avec ce qu'il lui donnait.
21:07Et il valait mieux pour elle qu'elle ne réclame pas.
21:11Parce que si elle n'arrivait pas à joindre les deux bouts, comme disait la dame précédemment, c'était les coups qui pleuvaient.
21:21Alors moi, j'ai toujours, comme j'étais sa fille, elle, c'était la sœur de ma mère, elle n'était que deux.
21:29Moi, j'ai connu cette histoire pendant toute mon enfance et mon adolescence.
21:37Parce que c'est ma mère, parce qu'elle n'avait pas le droit de se maquiller, n'avait pas le droit d'aller chez le coiffeur, n'avait pas le droit de s'habiller.
21:48Il mettait tout, à l'époque, sur son livret de caisse d'épargne, parce qu'on ne parlait pas encore de carte bleue.
21:55Et c'est lui qui avait le chéquier.
21:58Et donc, deux fois par an, c'est ma maman, en tant que grande sœur, qui lui payait son coiffeur pour qu'elle puisse faire sa permanente.
22:10Et une autre permanente dans l'année, ou un peu pour pouvoir se couper les cheveux.
22:19Et c'était souvent ma mère qui lui payait une robe, ou quelque chose comme ça.
22:25Et c'était la même chose pour mes cousins, parce qu'ils étaient cinq enfants.
22:30Souvent, nos habits, à nous, à moi et à mes frères, descendaient sur mes cousins-cousines.
22:39Parce qu'ils gardaient tout.
22:41Ils gardaient tout, mesdames, messieurs.
22:43Restez avec nous, Pascal.
22:45Encore un témoignage, nous parlons de la violence financière-économique au sein du couple.
22:49Avec Pascal, c'est un souvenir qui a déjà quelques décennies.
22:53Puisque c'est fin années 70, début 80.
22:56Mais on a vu, avec les témoignages d'Aurore, juste avant, et de Valérique, des choses qui sont beaucoup plus actuelles.
23:02Restez avec nous, Pascal. On vous reprendra dans un instant.
23:05Mais tout de suite, Jean-Alphonse Richard vient de nous parler de ce qui se passera à 14h sur RTL, dans l'heure du crime.
23:11Oui, bonjour à tous les deux.
23:13L'affaire, aujourd'hui, Aurélie Wackier à Bédarieux, près de Béziers.
23:19C'était à l'hiver 2021.
23:21Une femme de 38 ans qui disparaît du jour au lendemain.
23:24On va la chercher partout.
23:25Et au même moment, il y avait l'affaire Delphine Jubilard.
23:28Donc, on se demandait si ces deux affaires, qui ne sont pas très loin, n'étaient pas liées.
23:32Mais non, Aurélie Wackier, en fait, elle n'a jamais quitté son domicile.
23:37Parce qu'on va la retrouver, trois mois plus tard, dans son salon.
23:40Mais le corps coulait dans un sarcophage de béton.
23:43Elle était là et personne ne l'avait vue.
23:46Le suspect immédiat de la compagne va être inquiété.
23:49Pendant les recherches, il se disait totalement effondré, inquiet, désespéré.
23:53Il demande qu'on trouve où était passée Aurélie.
23:57On ne la trouvait pas.
23:58Il va nier.
23:59Mais pourquoi aurait-il commis ce meurtre épouvantable, ce suspect numéro un ?
24:03Eh bien, la réponse, à 14h, avec l'énigme du sarcophage de Bédarieux, dans l'heure du crime.
24:09Aujourd'hui sur RTL.
24:11On se retrouve dans une minute.
24:39La violence au sein du couple qui passe par le compte en banque.
24:43La violence économique et financière.
24:45Voilà le sujet d'aujourd'hui.
24:47Un sujet dont on parle assez peu en général.
24:49Victor, au standard, est-ce que ça réagit au standard ?
24:52Ça réagit beaucoup sur notre application RTL et sur notre page Facebook.
24:55Catherine, j'ai deux filles de 40 et 44 ans.
24:58Depuis qu'elles ont l'âge d'être indépendantes,
25:00je les ai toujours incitées à rester autonomes,
25:03quel que soit leur parcours de vie.
25:05Cathy a melin.
25:06Les violences faites aux femmes ne sont pas que sexuelles et sexistes.
25:09Je suis divorcée depuis 2012.
25:11Et depuis 2012, mon ex refuse de procéder au partage des biens acquis
25:15pendant nos 25 ans de vie commune.
25:17L'argent est toujours un moyen de pression.
25:20Merci Victor.
25:21C'est vrai que le plus beau cadeau qu'on puisse donner à des filles,
25:24quand on a des filles,
25:26c'est la notion d'autonomie, d'autonomie financière.
25:29M, fais ce que tu veux de ta vie, mais sois autonome.
25:33Eden nous appelle. Bonjour Eden.
25:35Bonjour.
25:36Oui, bonjour Eric, bonjour Mme Landreau.
25:40Alors vous, vous êtes un homme, vous.
25:42Oui, je suis un homme, oui, tout à fait.
25:44C'est pour ça que je voulais apporter mon témoignage.
25:47Parce que, bon, 99,99% des violences conjugales,
25:53c'est de la part des femmes.
25:54Mais il ne faut pas négliger aussi que...
25:56De la part des hommes, je voulais dire.
25:57Oui, de la part des hommes.
25:58De la part des hommes, oui, tout à fait.
26:00Mais il ne faut pas en plus oublier
26:02qu'il y a des hommes qui subissent la violence conjugale.
26:04Bien sûr.
26:05Moi, je l'ai subie pendant à peu près 11 ans, voilà.
26:08Et ça se manifestait comment, dans votre cas, Eden ?
26:11Alors, moi, tout s'est passé.
26:12Moi, la violence physique, la violence psychologique,
26:15la violence financière, c'est-à-dire la violence physique,
26:19ça a commencé par des paroles.
26:22Elle était très impulsive.
26:24Tout ce qu'elle avait sous la main, bon, ça volait,
26:26à mon en contre, ça volait à mon en contre.
26:29Et au fur et à mesure du temps,
26:32la violence est accentuée.
26:34Je me suis retrouvé trois fois à l'hôpital.
26:36Elle avait l'habitude de me frapper avec le...
26:39Comment dire ?
26:40La canne de l'aspirateur,
26:42qui est en acier aluminium dur.
26:45Alors, je me suis retrouvé avec trois côtes cassées.
26:47Je n'ai pas porté plainte.
26:49Je me suis retrouvé avec le cou de fracturé.
26:52Je n'ai pas porté plainte.
26:53Et elle était...
26:55C'était, comment dire, une perverse narcissique.
26:58Alors, elle n'avait qu'un but.
27:01C'était l'argent, l'argent, l'argent,
27:03puisqu'elle était atteinte de troubles d'asthme compulsif.
27:09Elle a mis plusieurs fois en danger le foyer.
27:11On s'est retrouvé plusieurs fois,
27:13presque tout le temps, dans le rouge.
27:15Et j'étais obligé de faire des heures supplémentaires.
27:17Voilà.
27:18Je n'avais plus accès au courrier.
27:20Je n'avais plus accès à mon argent.
27:22Elle me laissait juste de quoi entretenir le véhicule
27:25et mettre du carburant pour aller travailler,
27:27pour ramener de l'argent.
27:28C'est-à-dire que c'était une femme qui travaillait en boulangerie.
27:31Donc, elle se levait très tôt le matin.
27:33Elle finissait à 13 heures.
27:35L'après-midi, elle dormait.
27:36Le soir, elle était sortie.
27:38Et le week-end, c'était la sortie tous les week-ends.
27:40Alors, moi, je m'occupais du foyer.
27:44Je faisais le ménage.
27:46Et je m'occupais de notre fille,
27:48parce qu'on avait une fille.
27:50Je vous assure que c'est vrai.
27:52On a du mal à y croire.
27:54On a du mal à y croire.
27:57Mais dès que le ménage...
27:58Elle trouvait quelque chose à dire sur le ménage.
28:01C'était des coups qui pleuvaient.
28:03C'était des coups qui pleuvaient.
28:05En 19 ans de mariage,
28:07elle n'a vu qu'une fois mes parents.
28:09C'était quand nous nous sommes mariés.
28:11Et quand ma mère était sur son isomore à l'hôpital,
28:13je lui ai supplié pour qu'elle aille voir ma mère,
28:15parce que c'était ses derniers 5 ans.
28:17Elle s'est toujours refusée.
28:19Oh là là, c'est dur,
28:20parce que ça me rappelle des souvenirs.
28:22Et le déclic...
28:24Déjà, son beau-frère, le mari de sa soeur,
28:26alors sa soeur, elle restait à l'écart.
28:28Elle ne voulait pas longtemps la raisonner.
28:30Et le déclic, c'était...
28:32Déjà, son beau-frère, il nous disait,
28:34pars, parce qu'un jour, elle va te tuer.
28:36Un jour, elle va te tuer.
28:38Le geste fatal est arrivé
28:40au cours d'une discussion,
28:42parce que moi, je n'entrais pas dans ces discussions.
28:44C'étaient des discussions
28:46qui invectivaient,
28:48qui étaient violentes.
28:50Et à table, je ne partais pas dans ces discussions.
28:52Je me suis retrouvé avec le couteau planté dans la cuisse.
28:54Voilà.
28:56Et là, vous avez décidé
28:58qu'il fallait partir, Eden ?
29:00Oui.
29:02Ça a été le déclic.
29:04Les pompiers sont venus me chercher.
29:06C'est l'hôpital.
29:08Ils m'avaient vu déjà pour le coup de fracturer.
29:10C'est l'hôpital
29:12qui a décidé d'avertir,
29:14de faire un signalement, comme on dit,
29:16au procureur de la République.
29:18C'est pas le commissariat psychologique
29:20dans un village.
29:22C'est la gendarmerie qui m'a appelé.
29:24Elle m'a dit qu'il fallait venir déposer plainte.
29:26C'est là que j'ai été déposé plainte.
29:28Ça s'est passé...
29:32Le coup de couteau dans la cuisse,
29:34ça s'est passé en 2016.
29:36Elle est passée au tribunal.
29:38Elle a été condamnée
29:40à 6 mois de prison ferme.
29:446 mois de prison ferme
29:46et 1 an de sursis
29:48et 5 ans de mise à l'épreuve.
29:50À la fin du jugement,
29:52elle a osé dire au tribunal
29:54« Là où tu vas te cacher,
29:56je te retrouverai. »
29:58C'est-à-dire que maintenant,
30:00j'ai changé de...
30:02On ne peut pas dire de village.
30:04J'habite ailleurs.
30:08J'ai signalé à mon employeur
30:10de ne pas entrer en contact avec elle.
30:12Et ça reste.
30:14Et 9 ans après,
30:16je suis toujours sous antidépresseur.
30:18Je suis toujours sous...
30:20Eden, c'est un témoignage
30:22très passionnant
30:24et très triste.
30:26Il faut bien dire que même si l'immense
30:28majorité des faits de violence dans le couple
30:30sont liés à des hommes violents,
30:32il y a parfois des cas paradoxaux comme le vôtre.
30:34Je pense notamment à l'écrivain
30:36Simon Liberati, dont l'épouse
30:38avait été condamnée pour des faits de violence
30:40comme le couteau, etc.
30:42Il y a quelques années, ça reste tout à fait marginal.
30:44Mais il y a effectivement des violences
30:46qui sont dans ce sens-là,
30:48dans cet axe-là,
30:50qui sont parfois...
30:52En tout cas, très beau témoignage
30:54et très émouvant d'Eden.
30:56Céline, on voit que ça l'a remué de parler de tout cela.
30:58Oui, c'était fort et on sentait
31:00qu'il restait très marqué 9 ans
31:02après la séparation avec son ex-compagne,
31:04comme il nous le disait.
31:06Bonjour Martine.
31:09Martine, vous vouliez témoigner aussi sur ce sujet.
31:12Ce que je vous propose, c'est de rester en ligne avec nous.
31:14On va vous prendre dans un instant.
31:16A tout de suite.
31:30Nous nous intéressons aujourd'hui à la violence financière
31:32au sein du couple.
31:34On a eu de très beaux témoignages.
31:36Martine est avec nous.
31:38Bonjour, rebonjour Martine.
31:40Que vous est-il arrivé ?
31:42Pratiquement tout ce que
31:44vos précédents auditeurs viennent de raconter.
31:46J'ai vécu 25 ans avec un pervers narcissique.
31:48Il est portugais.
31:50Je le précise parce qu'on est partis
31:52vivre au Portugal dans les années 80.
31:54Il était dans la construction en France.
31:56Il était simplement couvreur.
31:58Mais là-bas, on s'est mis à faire des maisons.
32:00Les belles villas en Algarve,
32:02dans le sud du Portugal.
32:04Au départ, on a vécu deux ans sans eau,
32:06sans électricité, mais à la preuve,
32:08on s'en sort malgré tout.
32:10On vendait des maisons.
32:12On avait une équipe de maçons.
32:14On vendait des maisons
32:16tous les ans, même tous les deux ans.
32:18Mais on a constitué un pactole
32:20important auquel je n'avais pas le droit de toucher
32:22puisque c'était destiné à
32:24payer les études de nos enfants.
32:26Plus tard, on avait deux enfants à l'époque
32:28et notre retraite puisque
32:30je ne travaillais pas là-bas.
32:32Je travaillais avec les papiers, la recherche de clients, etc.
32:34et comptabilité.
32:36Donc, il ne fallait surtout pas toucher
32:38à cet argent.
32:40Au bout de dix ans,
32:42il y a eu des problèmes
32:44de vente au Portugal.
32:46Les Anglais achetaient moins.
32:48J'ai pu revenir en France parce qu'ils ne voulaient plus
32:50payer l'école internationale où étaient mes enfants.
32:52Pendant tout ce temps, c'était des
32:54violences verbales.
32:56Moi, je n'avais rien le droit de m'acheter
32:58parce qu'il ne fallait surtout pas toucher à cet argent.
33:00J'ai roulé dans une superbe voiture.
33:02J'avais une vieille voiture
33:04qui tombait en panne régulièrement.
33:06Quand j'ai pu revenir,
33:08pendant deux ou trois ans,
33:10je vivais en Asie-Lemme
33:12dans une villa
33:14de 400 m² au Portugal.
33:16Au bout de quelques années,
33:18j'ai évolué à un troisième enfant.
33:20Il semblait être devenu un meilleur sentiment.
33:22J'ai évolué à un troisième enfant.
33:24Peu de temps après,
33:26quelques années plus tard,
33:28j'ai eu un double vice.
33:30Quand j'ai découvert ça,
33:32il a essayé de m'étrangler.
33:34C'est ma fille aînée qui m'a sauvé la vie.
33:36J'ai réussi enfin à lui faire
33:38son sac pour qu'il parte.
33:40Il a placé toutes nos économies
33:42sur des comptes offshore
33:44aux îles Bierges auxquelles je n'ai
33:46malheureusement pas accès.
33:48J'étais à l'époque assistante de direction
33:50pour payer les études de mes enfants.
33:52Il m'avait même demandé
33:54une pension alimentaire à l'époque
33:56lorsque j'ai lancé la procédure du divorce
33:58parce que j'étais salariée.
34:00Le juge français n'avait pas accès
34:02aux comptes aux îles Bierges.
34:10Je travaillais le soir.
34:12Après, je me changeais dans les toilettes.
34:14Mon patron me disait que je me transformais en pingouin.
34:16Effectivement, j'allais travailler jusqu'à 1h du matin
34:18dans des restaurants pour des traiteurs
34:20de la région autour Angèle.
34:22J'ai fait ça pendant 10 ans, tous les week-ends
34:24et beaucoup le soir.
34:26Je revenais à 1h du matin et à 7h je partais.
34:30Il y a toutes les violences physiques
34:32que vous avez évoquées
34:34mais l'une de ces violences
34:36c'est des violences financières.
34:38C'est qu'il vous a tout piqué.
34:40Vous avez travaillé toute une vie
34:42en souscrivant à un projet familial global
34:44dans lequel il vous a
34:46un peu enfermé.
34:48Il vous a dit que cet argent, il le met de côté pour les études,
34:50pour notre retraite, etc.
34:52Il l'a mis de côté
34:54pour ses comptes persos
34:56cachés dans les îles vierges, dans les paradis fiscaux.
34:58Le dernier petit coup de traite,
35:00je payais les assurances
35:02de nos voitures, des mobilettes
35:04du scooter de ma fille
35:06avec mon salaire.
35:08Un jour, l'assureur m'appelle
35:10et me dit que tous les soirs je fume ma cigarette
35:12et que je vous vois passer dehors.
35:14Vous savez, vous n'avez plus
35:16d'assurance depuis un mois.
35:18Votre mari, quand il est parti,
35:20il a récupéré l'argent
35:22des assurances
35:24puisqu'il a résidué nos contrats.
35:26Pendant un mois,
35:28je roulais, ma fille aussi,
35:30sans le savoir.
35:32Tout était pour ma poche.
35:34Pour le dernier chapitre,
35:36à l'époque,
35:38on ne faisait pas le partage de la communauté
35:40en même temps que le divorce.
35:42Cela fait 25 ans, puisque c'était en 1999,
35:44que nos deux maisons
35:46sont encore à nos deux noms.
35:48Celle du Portugal vaut 600 000 euros
35:50et celle de France
35:52vaut 250 000 euros.
35:54Vous restez liée financièrement à votre ex-mari sans le vouloir.
35:56Je me dis que c'est un placement
35:58pour mes enfants, parce que le jour où il m'arrive
36:00quelque chose, ils engageront une procédure
36:02pour faire le partage de la communauté
36:04pour la succession.
36:06Il sera peut-être obligé quand même.
36:08Un petit coup aussi,
36:10quand je payais
36:12le logement et tout
36:14pour ma fille quand elle était aux études,
36:16j'avais demandé
36:18une réévaluation
36:20de la pension alimentaire.
36:22Il me versait 143,11 euros, alors que par mois,
36:24j'avais pour 600 euros de frais.
36:26Et là, 15 jours plus tard,
36:28je me suis pris une balle.
36:30Je travaillais à 50 km de mon domicile,
36:32je traversais une grande forêt.
36:34Et sur le côté, je me suis pris une balle
36:36dans ma voiture.
36:38Une balle ?
36:40Une balle de quoi ?
36:42D'un chasseur ?
36:44C'est ce qu'on en a déduit avec mon avocat,
36:46mais il avait toujours dit
36:48« De toute façon, je ne te donnerai pas un centime de plus. »
36:50Donc, comme il fréquentait des gens
36:52peu fréquentables au Portugal...
36:54Vous soupçonnez qu'il soit derrière ce coup ?
36:56Non, parce que la balle est venue
36:58sur le côté droit de la voiture.
37:00La gendarmerie n'a pas voulu
37:02accepter ma plainte.
37:04Elle m'a dit « C'est peut-être un caillou. »
37:06Ah oui, vous imaginez un caillou qui passe du talus
37:08et il y avait bien l'impact de la balle.
37:10Martine, d'un mot,
37:12vous nous avez dit que vous aviez une fille.
37:14J'imagine que c'est quelque chose que vous lui avez dit, répété.
37:16« Sois autonome financièrement. »
37:18Fais attention à ça.
37:20C'est difficile de dire aux gens
37:22« Sois autonome. »
37:24Tout dépend sur qui vous tombez.
37:26Si ce sont des manipulateurs...
37:28Malheureusement, j'ai un fils
37:30qui a peut-être hérité
37:32des problèmes psychiatriques.
37:36Les berbères narcissiques.
37:38C'est un autre débat.
37:40Régulièrement, je fais chambre d'hôtes
37:42et je parle avec les gens
37:44qui me demandent des fois « Vous êtes toute seule ? »
37:46Oui, je suis toute seule. J'ai beaucoup d'animaux.
37:48Je compense avec mes animaux.
37:50Au moins, ils me piquent au moins de l'argent.
37:52Par contre,
37:54c'est important de parler aux gens
37:56du livre de Marie-France Irigoyen.
37:58Le harcèlement moral au quotidien
38:00qui lui m'a permis de m'en sortir.
38:02Même après son départ,
38:04ça laisse des traces des relations pareilles.
38:06Ça fait que vous relancez.
38:08Surtout que les gens lisent bien ce livre.
38:10Marie-France Irigoyen.
38:12Le harcèlement moral au quotidien.
38:14Merci Martine. Effectivement, nous sommes très heureux
38:16avec Céline d'avoir parlé de cette violence
38:18financière, économique
38:20au sein du couple
38:22dont on parle assez peu. En général,
38:24on parle des violences physiques, des violences sexuelles
38:26mais un peu moins de ce volet-là
38:28qui est très répandu, la violence économique
38:30au sein du couple. Dans un instant,
38:32ce soir, c'est la clôture,
38:34la fin de la 19ème saison
38:36de L'Amour est dans le Pré.
38:38Et ça vous fait réagir.
38:40Céline Landreau et Éric Brunet.
38:42Les auditeurs ont la parole sur RTL.
38:44Les auditeurs ont la parole.
38:46Éric Brunet et Céline Landreau
38:48sur RTL.
38:50Bon les amis, on parle de la fin
38:52de la 19ème saison ce soir sur M6
38:54de L'Amour est dans le Pré. On était avec Marina tout à l'heure
38:56dans la première partie des auditeurs. Vous êtes toujours là
38:58Marina ? Oui, oui, oui.
39:00Agricultrice, si ma mémoire est bonne,
39:02dans le 63, dans le Puy-de-Dôme, c'est ça ?
39:04C'est ça, c'est oui.
39:06Et vous nous disiez en première partie d'émission que
39:08c'était une fenêtre
39:10sur la ruralité depuis 19 ans
39:12cette émission
39:14sur M6. J'aimerais qu'on prenne,
39:16restez avec nous Marina, on va saluer qui nous rejoint
39:18Henri, mon cher Henri,
39:20bonjour. Bonjour.
39:22Vous regardez un petit peu ?
39:24Oui, oui, avec mon épouse
39:26on regarde.
39:28Vous êtes agriculteur aussi Henri ou pas du tout ?
39:30C'est ça, oui.
39:32J'ai 29 ans, ça fait 5 ans que je suis installé.
39:34Vous faites quoi ?
39:36Je fais du mouton.
39:38Vous êtes dans quel coin de France ?
39:40En Charente.
39:42Qu'est-ce que vous en pensez
39:44de ce programme ? Est-ce qu'il traduit
39:46bien l'état d'esprit,
39:48les problématiques de la ruralité ?
39:52Les problématiques de la ruralité, oui.
39:54Bien sûr,
39:56vivre à la campagne
39:58aujourd'hui, il y a de moins en moins de choses,
40:00que ce soit les commerces,
40:02les écoles qui ferment, tout ça,
40:04donc bien sûr que ça peut freiner.
40:06Après, je pense qu'il y a
40:08des personnes qui sont
40:10à l'amour et dans le pré,
40:12c'est pas forcément le métier d'agriculteur
40:14qui freine. Je pense que c'est aussi au niveau
40:16tempérament de la personne,
40:18que ce soit un agriculteur ou autre, ça serait la même chose.
40:20Donc, voilà.
40:22Henri, vous nous avez
40:24dit que vous aviez 29 ans, que vous regardiez
40:26l'émission avec votre épouse, on en conclut
40:28sans être nécessairement de fin limité
40:30que vous êtes en couple. Est-ce que c'était
40:32une angoisse, vous, en tant que jeune agriculteur,
40:34de rencontrer quelqu'un,
40:36de ne pas rester seul sur sa ferme ?
40:40Alors, ça fait 10 ans que je suis avec mon épouse,
40:42donc ça fait 5 ans
40:44qu'on est mariés.
40:46Non, parce que dès le départ,
40:48déjà, elle savait
40:50où j'allais l'emmener,
40:52donc ça c'est peut-être aussi une des difficultés,
40:54c'est que quand on a une exploitation, l'exploitation
40:56ne peut pas la déplacer.
40:58Donc, en fait, elle savait pertinemment
41:00qu'elle allait me rejoindre dans l'exploitation.
41:02Vous, j'ai compris, mais alors, est-ce qu'autour de vous,
41:04il y a beaucoup de, comment pourrais-je dire,
41:06dans les exploitations, il y a beaucoup de solitude ?
41:10Une certaine génération, oui.
41:12Une génération qui va partir à la retraite
41:14dans les 10 ans,
41:16où là, oui, il y a quand même beaucoup de personnes
41:18qui sont seules.
41:20Je pense que ça fait partie d'une génération
41:22où il n'y avait pas
41:24tout ce qu'il y a aujourd'hui,
41:26que ce soit les réseaux sociaux, toutes ces choses-là,
41:28et qui se sont refermées un peu sur eux-mêmes.
41:30Attends, ne bougez pas Henri,
41:32je voudrais poser la même question à Marina,
41:34notre agricultrice du Puy-de-Dôme,
41:36Marina, vous, vous nous disiez tout à l'heure,
41:38je rappelle à ceux qui n'étaient pas là,
41:40que vous étiez avec nous dans le 12-13,
41:42dans la première partie des auditeurs en la parole,
41:44RTL midi,
41:46et vous, vous avez une relation avec un
41:48compagnon qui a une centaine de kilomètres,
41:50120 kilomètres si ma mémoire est bonne,
41:52vous vous voyez une fois par semaine,
41:54mais Marina, de manière plus générale,
41:56est-ce qu'il y a beaucoup de solitude,
41:58de personnes seules dans la ruralité ?
42:00Oui, c'est même impressionnant,
42:02on ne s'en rend pas compte comme ça,
42:04parce qu'en général,
42:06plus ou moins,
42:08ils vivent en famille quand même,
42:10parce qu'ils sont avec leurs parents,
42:12ou leurs frères et soeurs,
42:14des fois ça peut être des gars avec des trucs comme ça,
42:16où ils habitent à quelques maisons près,
42:18mais c'est vrai que la solitude est très importante.
42:20C'est très pesant,
42:22quand vous avez fini votre travail le soir,
42:24moi je parle pour l'élevage,
42:26mais quand vous avez fini votre travail le soir,
42:28déjà vous êtes un peu loin de tout,
42:30puisque forcément à la campagne,
42:32il n'y a pas tout ce qu'on veut,
42:34mais ensuite, il faut avoir l'envie,
42:36il y a la fatigue,
42:38et puis après il y a la surcharge de travail
42:40administratif et tout,
42:42en fait il y a tout un ensemble qui fait que le soir,
42:44vous n'avez pas forcément envie de sortir.
42:46Et puis il n'y a pas un petit bistro pour boire un verre,
42:48juste en bas de la maison.
42:50Non, non.
42:52Non, de ce côté-là, non.
42:54Mais après, c'est vrai que comme dit Henri,
42:56il y a les réseaux sociaux et tout,
42:58mais il faut aimer aussi ce genre de contact.
43:00Moi personnellement, pas du tout.
43:02Vous ne le verrez jamais.
43:04Si j'étais seule,
43:06je ne chercherais pas l'âme soeur comme ça.
43:08Vous l'avez rencontrée comment,
43:10votre compagnon,
43:12puisque vous habitez à 120 km l'un de l'autre,
43:14Marina, si ce n'est pas trop indiscret ?
43:16Il est au travail.
43:18Il est agriculteur
43:20et j'avais acheté des beaux vins
43:22à côté de chez lui.
43:24C'est lui qui m'a livré
43:26et on s'est connus comme ça.
43:28C'est vrai qu'on a
43:30les mêmes sujets de conversation,
43:32les mêmes problèmes,
43:34les mêmes optiques de travail
43:36et le même courage aussi.
43:38Et la même passion.
43:40C'est surtout ça, c'est un métier passion.
43:42Est-ce que finalement,
43:44dans le bilan global
43:46de cette émission 19 saisons
43:48de l'amour et dans le pré,
43:50est-ce que vous diriez que c'est un bilan qui est positif,
43:52qui a permis peut-être aux français
43:54de mieux connaître la ruralité ?
43:56Parce qu'il y a des français qui ne foutent pas souvent
43:58les pieds dans la ruralité, si vous voyez ce que je veux dire.
44:00Je sais qu'il y a des gens
44:02de la ville qui
44:04prennent de haut, qui disent
44:06les paysans, les bouseux...
44:08Mais après, il y a aussi
44:10des gens qui disent
44:12qu'on ne voyait pas que c'était aussi dur.
44:14On ne voyait pas qu'il y avait cette solitude.
44:16Et après, ça c'est pour les gens extérieurs.
44:18Mais après, quand je regarde
44:20les portraits des paysans,
44:22avant et après, comme je disais tout à l'heure,
44:24après, je les trouve
44:26comme s'ils avaient changé de vie, changé de peau,
44:28même s'ils se retrouvent seuls.
44:30Je trouve que
44:32ça leur a redonné du peps
44:34dans leur vie.
44:36Merci Marina pour ce témoignage.
44:38On le rappelle, l'info, Céline, c'est que ce soir
44:40sur M6.
44:42C'est la première partie
44:44du bilan de la saison 19
44:46de L'Amour est dans le pré.
44:48Merci Marina, Franck, Henri.
44:50Merci à tous et je salue
44:52Jean-Alphonse Richard. Rebonjour Jean-Alphonse.
44:54Rebonjour à tous les deux avec aujourd'hui
44:56dans l'heure du crime, l'affaire Aurélie
44:58Vaquier et le mystère du sarcophage.
45:00C'est tout de suite. A tout de suite.