• il y a 4 mois
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 29 août 2024.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Pascaline est avec nous, suite au décès du gendarme Eric Comine, la société française est très émue.
00:14Les délinquants de la route sont-ils suffisamment sanctionnés ?
00:18Comment empêcher ces multirécidivistes de se retrouver avec un volant entre les mains ?
00:22Pascaline, bonjour.
00:24Bonjour Eric, bonjour Céline.
00:27Bonjour.
00:27Tu es le mieux.
00:31Je vous explique mon histoire, j'ai un fils en 2007, il était policier dans la police nationale à Compiègne,
00:41il est renéé de son travail en moto et il a été tué par un mineur de 17 ans au volant d'une voiture,
00:47donc sans permis, à coliser, il a fait aller vite-suite et de cette vitesse il l'a laissé par terre
00:56sans n'importe les secours qui avaient la caserne des pompiers juste à côté.
01:00Et donc voilà, pas mal de choses et il s'en est sorti avec trois ans avec sursis,
01:06avec une cour d'appel au tribunal de 110 pour Alhambra et ce gars-là s'en est sorti.
01:13Comment s'appelait votre fils ?
01:15Mon fils est décédé, il s'appelait Wilfried.
01:18Quel âge avait-il ?
01:20Wilfried est décédé le 23 mars 2007 et le 25 mars 2007, il allait avoir 25 ans.
01:28Donc au lieu d'avoir un cadeau, c'est un cercueil, on a vu.
01:32Pascaline, restez avec nous, je vous garde quelques instants avec nous sur l'antenne des auditeurs,
01:37on a la parole si vous voulez bien.
01:38En attendant, à 13h02, c'est le rappel des titres de Céline Lombreau.
01:43Et après l'éblouissement et la joie hier de voir la magie des Jeux opérés place de la Concorde,
01:50c'est l'espoir maintenant de premières médailles pour l'équipe de France paralympique.
01:55Trois noms à retenir aujourd'hui, Marie Patouillet en cyclisme sur piste,
01:59Alex Portal pour la paranatation et Bofa Kong en taekwondo
02:03qui figurent parmi les premières grandes chances de médaille tricolore.
02:07Emmanuel Macron lui prendra la direction de la Serbie cet après-midi,
02:10une visite de deux jours pour tenter de sceller la vente de douze avions de combat de type Rafale à ce pays soutien.
02:17On en parlait il y a quelques minutes de la Russie de Vladimir Poutine.
02:20Avant ça, le chef de l'État a poursuivi les consultations à l'Élysée.
02:23Parmi les rencontres du jour, David Lissner, le président de l'Association des maires de France,
02:28mais aussi les présidents de région, Carole Delga et Renaud Muselier qui étaient avec nous tout à l'heure.
02:34Et puis le temps pour cet après-midi avec vous Caroline Chimot pour cet après-midi
02:38et même pour maintenant puisqu'il pleut déjà beaucoup en Nouvelle-Aquitaine.
02:41Oui c'est très perturbé avec des averses, des coups de tonnerre.
02:44Soyez très prudents surtout si vous êtes en voiture, les pluies sont diluviennes par endroits.
02:48Alors cette perturbation orageuse va remonter cet après-midi vers le centre Val-de-Loire puis par le bassin parisien.
02:55Ça devrait se calmer donc dans le sud-ouest.
02:57En revanche, une deuxième salve d'orage va déborder des Pyrénées et à nouveau bien arroser la Nouvelle-Aquitaine dans la soirée.
03:03À nouveau le centre Val-de-Loire et la région parisienne dans la nuit prochaine.
03:07Toujours rien à signaler. En revanche, pour la moitié est qui reste au soleil toute la journée,
03:11les températures on attend entre 20 degrés comme à Honfleur et jusqu'à 33 degrés comme à Lyon ou Montpellier.
03:17Merci beaucoup Caroline.
03:18Merci Caroline.
03:25Pascaline, je vous reprends.
03:27On est donc du côté de Compiègne en 2007 je crois.
03:34Et votre fils Wilfrid qui n'avait pas encore 25 ans a perdu la vie.
03:39Tué par un mineur de 17 ans au volant, pas de permis bien sûr, alcoolisé.
03:46Et qui n'a pas fait un seul jour, si je vous comprends bien, un seul jour de prison ferme.
03:51Non, il s'en est sorti, bon il a été en garde à vue c'est tout, voilà.
03:58Et il s'en est sorti, il est passé devant le juge, donc sous contrôle judiciaire.
04:05Donc voilà, interdiction déjà de passer le permis.
04:11Donc malgré tout, avec tout ça, cette personne n'a pas écouté, a été dans un centre de formation.
04:18Dans le centre de formation, bon il a foutu le bazar, excusez-moi du terme.
04:24Il a été ailleurs, dans un autre département, donc il a passé le permis.
04:28Donc il s'en est sorti avec trois permis dans la main.
04:31Donc il avait permis voiture, permis moto et après il a eu le permis poids-le-voix.
04:36Donc voilà.
04:38Pascaline, il vit toujours à proximité de l'endroit où il a ôté la vie de votre fils ?
04:47Oui, il est à quelques kilomètres de chez nous.
04:49Vous êtes arrivée de le recroiser ?
04:53De le croiser, non, mais moi, voilà, j'ai su par certaines personnes où il était, donc voilà.
05:05Mais bon, moi tout ce que je souhaite à cette personne, je ne vous dis pas la fin de ma phrase.
05:10Donc voilà, moi j'ai mon fils qui n'est pas là.
05:12On a arraché une partie de moi à mon mari, à son frère, à sa soeur.
05:19Oui, je crois qu'il était un vivant, un bon vivant, un fouteux.
05:22Il était, voilà, il était motard.
05:25Il aimait son bon goût de policier et voilà ce qui lui est arrivé.
05:29Tu es un jeune de 17 ans, le juge d'application des peines.
05:33Alors on peut parler aussi de la justice, le juge d'application des peines.
05:37Vous avez beau les avoir, ils s'en moquent complètement.
05:40Moi j'ai une précédente au tribunal de Saint-Denis quand il a été jugé la première fois.
05:45Elle nous a fait des réflexions parce qu'on portait un t-shirt à l'effigie de mon fils.
05:51J'avais l'urne de mon fils avec moi.
05:54Il a fallu qu'on retire notre t-shirt.
05:56Et la seule chose que je lui ai dit avant de partir, en quittant le tribunal,
05:59j'ai dit « Madame, vous savez ce que c'est de perdre un enfant ? ».
06:02En plus, ce gars s'en est sorti il y avait trois ans avec sursis,
06:06même en passant en appel au tribunal d'Amiens.
06:09Et son avocat, qui était M. Tavard à cette époque-là, a eu le culot de dire à Julie Poirier,
06:17qui est la vieille fille de M. Gérard Hauss à cette époque-là,
06:22« Maintenant, les victimes vont être soulagées, ils vont être indemnisés ».
06:30Mais moi la seule chose que je veux, moi, ce n'est pas l'indemnisation,
06:34c'est que mon fils soit présent.
06:35– Restez avec nous, Pascaline, je profite de la présence avec nous de M. Rémi Josson,
06:42qui connaît bien ce genre de dossier.
06:45C'est vrai que, attendez, avant de vous passer la parole,
06:48je vais vous faire écouter, il y a beaucoup de messages qui tombent.
06:50Regardez le genre de messages que nous recevons presque chaque minute
06:54dans les auditeurs en la parole depuis hier.
06:57– Oui, bonjour RTL, tous les auditeurs, moi je suis effondré,
07:01je trouve cette veuve d'un courage, ce courage qu'elle a de dire les choses.
07:07Nos chers policiers sont contrôlés, archi-contrôlés.
07:11Quand est-ce qu'un jour, les jeux, les psychiatres qui ne font pas bien leur travail,
07:17quand est-ce que ces gens-là rendront des comptes ?
07:20Il y en a assez de ce laxisme.
07:22– Bon voilà, c'est beaucoup de colère, Maître,
07:24mais c'est vrai qu'on a parfois le sentiment, même quand on enlève la passion,
07:29que les magistrats n'évaluent pas un peu les choses.
07:35– On se met à la place de l'auditeur qui a entendu Pascaline,
07:38c'est vrai que c'est surprenant.
07:40– Oui, c'est poignant, c'est insoutenable,
07:43mais j'allais dire, au-delà de ce cas extrêmement dramatique,
07:49on est au carrefour d'un paradoxe incroyable.
07:52D'un côté, vous allez passer devant le radar automatique de la rue d'à côté,
07:56vous allez recevoir votre PV.
07:59Si vous ne le payez pas, Eric, votre PV, on va venir le chercher.
08:02Et puis les points, vous allez effectivement les perdre sur votre permis de conduire.
08:05Pour ça, l'État est très fort, il n'y a pas de problème, tout fonctionne à merveille.
08:09Par contre, quand on a effectivement des comportements comme cela,
08:12c'est-à-dire des gens qui conduisent sans permis, alcoolisés,
08:16et qui vont commettre des infractions connexes,
08:18un délit de fuite, un refus d'obtempérer,
08:21on les appelle souvent des criminels de la route, des assassins de la route.
08:25Et ces gens-là ne sont pas jugés comme des assassins
08:27puisque toutes ces infractions sont correctionnalisées.
08:31Et moi finalement, je mets dans l'idée, dans la réflexion de la société,
08:36est-ce que l'on ne doit pas criminaliser certains comportements routiers
08:40dès lors qu'il y a des actes volontaires ?
08:43Oui, j'ai décidé de boire, j'ai décidé de me droguer,
08:46j'ai décidé de prendre la voiture, j'ai tué quelqu'un, je ne voulais pas le tuer.
08:49Mais les conséquences, je n'ai rien fait pour que ça n'arrive pas,
08:53ou plus précisément, j'ai peut-être tout fait pour que ça arrive.
08:56Je vous parlais de boire avant de conduire,
08:58on le disait tout à l'heure dans le journal,
09:02le chauffard qui a tué Éric Comines conduisait sous l'emprise de l'alcool
09:04et il avait déjà été interpellé il y a un an, en septembre 2023,
09:09condamné à une suspension de permis pour avoir déjà pris le volant en état d'ivresse.
09:14Cette suspension de permis de quatre mois,
09:16elle était assortie par ailleurs d'une amende de 600 euros,
09:19elle devait être mise en exécution le 12 septembre prochain.
09:24C'est-à-dire que cet homme avait été condamné à quatre mois de suspension de permis,
09:29mais qu'à partir du 12 septembre.
09:31Et en attendant, il avait le droit de continuer à conduire.
09:34Ça aussi, j'imagine que ça s'explique par le droit,
09:36mais ça doit surprendre les auditeurs qui nous entendent.
09:38Comment vous expliquez ça ?
09:39C'est le problème de l'application de la peine, de l'exécution de la peine.
09:42Il y a toujours un décalage et ce décalage est de plus en plus éloigné
09:46entre la date de jugement et la mise à exécution.
09:50J'ai des clients dont le permis est annulé
09:52parce qu'ils ont commis des délits routiers
09:54et qui rendent leur permis deux, trois ans plus tard.
09:56Et ça, c'est le quotidien, c'est tout à fait le cas.
09:59Alors les refus d'obtempérer, ils ne sont jamais la résultante d'aucune raison.
10:06C'est-à-dire que celui qui refuse d'obtempérer,
10:08c'est parce qu'il est alcoolisé, il est sous stupe,
10:10il n'a pas de permis ou parce que de plus en plus,
10:12il transporte quelque chose d'interdit.
10:14Et en pratique, la peine du refus d'obtempérer
10:20est plus modeste que les raisons pour lesquelles il a refusé d'obtempérer.
10:24Prenons l'exemple très simple, j'essaye d'être très pragmatique.
10:28Cette personne qui est en 2023 condamnée pour alcoolémie
10:32et qui sait qu'il est alcoolisé,
10:34s'il se fait arrêter, il encourt l'annulation automatique de son permis de conduire,
10:38il encourt la confiscation de son véhicule
10:40et peut-être même une peine de prison avec sursis
10:43qui va tomber, qui va venir s'ajouter à la nouvelle peine.
10:46S'il ne se fait pas arrêter et qui vient se livrer
10:49quelques heures après, il aura fait disparaître l'alcool,
10:51il aura fait disparaître les stupes, il aura peut-être fait disparaître
10:54la matière interdite dans son véhicule
10:56et il sera poursuivi pour un simple refus d'obtempérer.
11:00Etanne est avec nous, on va garder Pascaline et son témoignage bouleversant,
11:04son fils Wilfrid, 24 ans, gendarme ou policier,
11:08percuté et tué il y a quelques années.
11:14Etanne est avec nous, bonjour Etanne.
11:16Oui, bonjour Eric, bonjour les auditrices et les auditeurs.
11:19Donc la personne qui est intervenue juste avant a tout résumé sur le fait que
11:24on nous demande, dès qu'on est dans un véhicule,
11:27d'être maître du véhicule, donc on doit savoir ce qu'on fait,
11:30on connaît les dangers, donc effectivement dès l'instant que l'on boit,
11:34qu'on consomme d'autres produits,
11:37ça devrait être considéré comme des circonstances aggravantes.
11:40Voilà, maintenant moi ce que je voulais dire c'était par rapport à
11:44une chose que j'ai connue par rapport à ma belle-famille, mon ex-belle-famille,
11:47où j'ai un beau-père qui a eu plusieurs suspensions de permis
11:52pour avoir conduit en état d'ébriété,
11:56dans une suspension de 2 ans.
11:58Le véhicule n'a pas été saisi, rien du tout,
12:00et pourtant il a continué à conduire avec son véhicule,
12:03en sachant les dangers qu'il prenait.
12:05Et surtout qu'il faisait prendre aux autres.
12:08Et le problème c'est que s'il avait causé un accident ou autre,
12:11qu'est-ce qui se serait passé ?
12:13Il aurait peut-être eu du sourcil ou...
12:15Je ne sais pas, nos peines de prison ne sont pas suffisamment fermes.
12:19On est trop laxiste, on est dans un pays où effectivement les gens aiment boire,
12:23c'est culturel et également économique.
12:27Maintenant, il faut arrêter de prendre les gens pour des adultes,
12:31ce sont des enfants, on est quasiment obligé de mettre un policier ou un gendarme derrière
12:35chaque personne pour à chaque fois leur dire ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils ne doivent pas faire.
12:39On travaille dans une commune de vacances,
12:43maintenant il faut que les peines soient vraiment adaptées,
12:45et surtout qu'elles soient significatives.
12:47Et Anne, votre beau-père qui faisait ça,
12:51votre ex-beau-père, est-ce que dans l'entourage familial,
12:55les gens ont essayé de le raisonner, de le sensibiliser ?
12:57Non, rien du tout.
12:59Tout le monde le savait.
13:01Tout le monde le savait, tout le monde fermait les yeux.
13:05Il a eu d'autres comportements également dans son travail ou des choses comme ça
13:09qui n'allaient pas du tout, même envers des enfants ou autres.
13:13Tout le monde trouvait ça normal.
13:15C'est bien ça qui ne va pas, c'est son problème.
13:19En gros, les gens, dès qu'ils ferment la porte, c'est pas mon problème,
13:21c'est lui, il est grand, il assumera.
13:23S'il a un accident, c'est lui, il assumera.
13:25On laisse le problème aux autres.
13:27Moi je suis désolé, on devrait pouvoir le dire, enlever les clés à cette personne,
13:31ou tout simplement, comme pour les personnes qui prennent des médicaments,
13:37qui risquent l'endormissement ou des choses comme ça,
13:39il faudrait que ces personnes soient listées
13:41et tout simplement qu'on puisse leur interdire le port d'un véhicule
13:45et que toutes les personnes autour qui ne disent rien
13:47soient systématiquement mises pour avoir camouflé les choses.
13:51Et là, croyez-moi qu'il y a beaucoup de choses qui se feraient.
13:55Et parallèlement à ça, on n'a pas assez de place dans les prisons,
13:59je sais également que les juges ne peuvent pas prononcer de peine plus forte,
14:02il n'y a pas assez de place pour ce type de peine.
14:04Au lieu de rendre de l'argent avec les paradis fiscaux,
14:08les niches fiscales pour les plus riches,
14:11gardons cet argent, construisons des prisons,
14:13mettons-les dedans et croyez-moi déjà, ça va leur servir de leçon.
14:16Il y a d'autres pays où ils le font pour des peines qui sont beaucoup plus courtes.
14:19Au Portugal, si vous ne payez pas vos amendes,
14:21vous pouvez prendre 10 jours de prison, je jure, ou de suspension de permis,
14:25ça leur sert de leçon.
14:28Merci Etan favorable à l'idée de durcir vraiment le ton et la loi
14:36à l'endroit de ces dangers de la route.
14:39Dans un instant, nous serons avec Gilles, il est là ?
14:42Bonjour mon cher Gilles.
14:44Bonjour Eric.
14:46Vous avez eu un accident de moto, me dit Victor du Standard, c'est ça ?
14:50Oui, c'est ça, je t'ai déjà passé dans votre antenne.
14:53Je te souviens de vous.
14:54Oui, j'ai été victime d'un accident en 2016, un choc frontal en moto.
14:58A tout de suite.
14:59Oui.
15:16Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour RTL, je m'appelle François Demoselle.
15:20J'estime qu'aujourd'hui, effectivement, il n'y a plus de respect,
15:24il n'y a plus la peur de l'uniforme.
15:27Ils n'ont pas peur, parce qu'ils n'ont pas de raison d'avoir peur
15:30quand on voit comment ils sont punis.
15:33Voilà, c'est ce que je souhaitais dire.
15:38Ces délits routiers sont-ils suffisamment sanctionnés aujourd'hui ?
15:41C'est la question que nous vous posons.
15:43Nous sommes avec Gilles et avec Brigitte Jackeuil.
15:45Brigitte également, qui vient de nous rejoindre.
15:47Bonjour Brigitte.
15:48Oui, bonjour Eric, bonjour Céline.
15:51Gilles a eu un accident de moto dont il va nous parler.
15:54Pour quelles raisons appelez-vous Brigitte ?
15:57En fait, j'ai ma fille de 45 ans qui a été tuée par un jeune chauffard
16:02drogué, alcoolisé et qui roulait à plus de 100 km heure dans un rond-point.
16:08D'accord.
16:09C'était il y a longtemps ?
16:11Non, c'était en octobre 2021.
16:15Et malheureusement, le procès n'a toujours pas eu lieu, ça va faire trois ans.
16:20Donc, toujours pas de procès.
16:22En fait, lui, il fait sa vie tranquille.
16:25Il a sa fille avec lui, dans ses bras, sur son Facebook.
16:29Et moi, malheureusement, ma fille unique, ma fille adorée,
16:34ma fille mon rayon de soleil, je ne l'ai plus.
16:38Je n'ai plus que mes yeux pour pleurer.
16:42Comment s'appelait votre fille, Brigitte ?
16:44Céline.
16:45Céline.
16:46Elle est partie à 45 ans.
16:48Voilà, c'est ça.
16:49Donc, le chauffard était drogué.
16:52Oui.
16:53Il était alcoolisé.
16:54Oui.
16:55Il roulait à 100 km heure, avez-vous dit, en ville, puisque vous me parlez d'un rond-point.
16:59D'un rond-point, oui.
17:02Et puis, en fait, dans la voiture...
17:05Et il poste des photos sur les réseaux sociaux avec sa fille dans ses bras.
17:08Il a mis une photo, oui.
17:10Je lui ai même laissé un petit message en lui disant que lui,
17:13il avait la chance de tenir sa fille dans ses bras.
17:16Tandis que la mienne, je ne la voyais plus.
17:19Je ne l'avais plus qu'en photo.
17:20Il vous a répondu ?
17:21Non.
17:22Non, non.
17:23Vous dites, le procès n'a pas eu lieu.
17:25Est-ce que vous avez une date, déjà, Brigitte ?
17:27Non, pour l'instant, toujours pas.
17:28Non, non.
17:29Non, non, non, non.
17:30On a entendu Pascaline, tout à l'heure, qui est d'ailleurs toujours en ligne avec nous,
17:34qui nous disait la colère qu'elle ressent face à la justice.
17:39Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez, vous, aujourd'hui,
17:42quand vous le voyez vivre sa vie sur les réseaux sociaux ?
17:44Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
17:46La justice...
17:47Mais la justice, qu'est-ce qu'elle fait ?
17:49Mais qu'est-ce qu'elle fait, la justice ?
17:50Elle n'existe plus.
17:51Il n'y en a plus de justice.
17:53Non, non.
17:54Non.
17:55Vraiment, je suis accablée, je suis triste.
17:59En plus, mon mari est décédé il y a six mois.
18:02En fait, il supportait mal.
18:04Moi, je n'ai pas voulu m'occuper du procès, tout ça.
18:08Donc, c'est lui qui avait ça sur le dos et il est parti il y a six mois
18:12parce qu'en fait, il n'en pouvait plus.
18:14Et moi, je...
18:16Je vais vous dire, c'est mon chien.
18:18C'est mon chien qui me tient.
18:20Je veux dire, si je n'avais plus mon chien, je me lèverais plus le matin.
18:24Et vous espérez encore quelque chose de ce procès quand il aura lieu ?
18:29J'aimerais quand même qu'il soit puni un petit peu, quand même.
18:32Qu'il ait quelques mois de prison pour le faire réfléchir.
18:37Hein ? Voilà.
18:39Pascaline, ça c'est Brigitte qui nous parle, mesdames, messieurs.
18:42Pascaline qui a ouvert l'émission avec son fils Wilfrid
18:47qui allait avoir 25 ans,
18:49qui était dans les forces de l'ordre
18:51et qui a été tué par un mineur de 17 ans au volant
18:54deux jours avant son anniversaire.
18:56Voilà, au lieu d'avoir un cadeau, nous disait-elle,
19:00au lieu d'avoir un cadeau d'anniversaire,
19:02il a eu un cercueil.
19:04Et vous, même chose, Pascaline, vous en voulez beaucoup à la justice.
19:08Ah oui, et j'en veux toujours, je voulais vous dire.
19:11Mon avis ne va pas changer.
19:15Que ce soit les juges d'application des peines,
19:25les juges d'application des peines,
19:28même le comportement de certains avocats aussi.
19:31Je vais vous dire une chose quand il vous arrive ça.
19:34Déjà, vous êtes perdus, vous ne savez pas comment faire.
19:37Et en plus, les frais, c'est vous qui les payez.
19:41Parce qu'il faut voir ce qu'on a donné aux avocats
19:45pour défendre notre fils, même pas nous personnellement,
19:48c'est pour défendre notre fils.
19:50L'argent, je veux dire, l'argent, c'est pas...
19:52Brigitte, allez-y.
19:53Je veux dire, l'argent, on n'en a rien...
19:55Moi, personnellement, j'en ai rien à faire.
19:57Je veux dire...
19:59Vous imaginez ?
20:01Je parle à celles et ceux qui sont à l'écoute d'RTL.
20:04Vous imaginez ce qu'ont vécu ces deux femmes,
20:07Pascaline et Brigitte.
20:08Et Brigitte qui a perdu sa fille unique,
20:11son mari qui est parti dans la noirceur
20:15de ce combat judiciaire qu'il essayait de mener.
20:18Et Brigitte qui nous dit, je n'ai plus rien
20:21et je suis tenue en vie par la laisse
20:24qui me relie à mon chien.
20:27Exactement.
20:29Et ça mérite effectivement que le législateur
20:32se penche un peu plus sur ces sujets.
20:35Et en même temps, je suis assez frappée, Brigitte,
20:37par votre ton pondéré, malgré tout,
20:39quand vous dites, j'aimerais juste qu'il fasse
20:41quelques mois de prison pour réfléchir.
20:43Soit un peu puni, elle a dit, un peu.
20:45Vous ne lui souhaitez pas non plus
20:46une condamnation à perpétuité ?
20:48On a l'impression en vous écoutant
20:49que vous lui souhaitez d'avoir la chance, quand même,
20:51d'être heureux derrière, malgré tout.
20:53Quelque part, oui, bien sûr.
20:55C'est une bêtise, c'est une erreur de jeunesse.
20:59On fait des bêtises, c'est vrai, quand on est jeune.
21:01Bon, là, il a poussé le bouchon
21:03peut-être un peu loin, quand même.
21:05Bon, il faut lui mettre un petit peu de plomb
21:08dans la tête, comme on dit chez nous.
21:11Mais de toute façon, je sais bien
21:14qu'il n'aura pas beaucoup plus, je le sais.
21:16On me le dit, parce qu'en fait,
21:19il faut que je me rassure comme ça.
21:22Gilles est avec nous également.
21:25Vous avez eu, Gilles, un grave accident de moto.
21:28Vous avez été percuté frontalement
21:30par un automobiliste, c'est ça ?
21:33Oui, c'est ça. C'est ça, Eric.
21:36Alors, moi, je préfère préciser que je ne suis pas
21:38dans le même cas de ces deux personnes
21:40et je le comprends très entièrement,
21:41puisque moi, je suis la victime et je suis toujours en vie.
21:44Donc, c'est important, mais oui,
21:46moi, j'ai été victime d'un accident en 2016
21:48en choc frontal en moto
21:50par des personnes âgées qui partaient
21:53à un mariage.
21:55Donc, je n'ai rien contre les personnes âgées.
21:56J'ai moi-même 57 ans.
21:58Mais voilà, c'est une faute d'inattention.
22:01Mais par contre, ma vie a basculé ce jour-là.
22:06Alors là, on n'est pas dans le cas
22:09des délinquants routiers.
22:12C'est un accident, c'est terrible pour vous.
22:14D'ailleurs, il n'y a rien de rassurant,
22:17ce n'est pas une histoire, ce n'est pas une excuse,
22:20mais ce n'est pas tout à fait la même histoire.
22:23Ils ont été...
22:25Condamnés ?
22:26Condamnés à quelque chose ?
22:27Oui, oui, le procès a eu lieu de leur côté,
22:30je précise.
22:31Donc, oui, la personne a été condamnée
22:33à six mois de retraite permis, à 1000 euros d'amende.
22:36Par contre, de mon côté,
22:39si on vient sur le sujet de la partie administrative,
22:42moi, c'est toujours en cours.
22:44Ça fait 8 ans et demi et je n'ai pas été indemnisé.
22:468 ans et demi, pas indemnisation ?
22:49Non, non, non, on est toujours avec des appels,
22:52les assurances.
22:53Beaucoup d'arrêt maladie, beaucoup de rééducation ?
22:56Oui, oui, 2 ans d'arrêt maladie,
22:592 ans de rééducation,
23:0118% d'handicap.
23:03Dans mon cas, le gros problème,
23:05c'est que moi, j'étais un sportif.
23:07Donc, je pratiquais le marathon à pied,
23:09le marathon en vélo, le hiking et tout ça.
23:11Et depuis l'accident, tout s'est arrêté.
23:15Et derrière, bien sûr, des problèmes psychologiques,
23:18prise de poids, d'IA.
23:20C'est un quotidien qui bascule, évidemment.
23:22Merci Gilles de ce témoignage.
23:24Merci à Brigitte.
23:26Votre histoire m'a littéralement ébranlé.
23:28Brigitte, toutes tes histoires sont tragiques,
23:30mais perdre sa fille unique dans ces conditions,
23:33c'est épouvantable.
23:34Et Pascaline, également.
23:35Votre histoire m'a terriblement ébranlé.
23:37Dans un instant, on va parler d'un autre sujet.
23:40Vous êtes nombreux à souhaiter parler du handicap
23:43à l'occasion de la cérémonie d'ouverture
23:45des Jeux Paralympiques.
23:47Très nombreux.
23:48Et avec cette idée,
23:50est-ce que finalement,
23:51ça va changer un peu le regard des valides
23:53sur les personnes handicapées,
23:56les personnes à mobilité réduite ?
23:58C'est la question qu'on vous pose.
23:59On en parle dans un instant, mais tout de suite.
24:01Jean-Alphonse Richard.
24:02Bonjour Jean-Alphonse.
24:03Bonjour à tous les deux.
24:05Avec l'heure du crime à 14h,
24:07je répète l'horaire cette saison,
24:09avec aujourd'hui une histoire d'emprise.
24:11Quand un homme emprisonne,
24:13mentalement, bien sûr,
24:14une femme qui est amoureuse de lui,
24:15au point de lui faire faire n'importe quoi.
24:17C'est la très célèbre histoire de Denise Labey.
24:20Mais on ne l'a jamais racontée dans l'heure du crime.
24:22Donc c'est l'occasion aujourd'hui,
24:23à la sortie d'un livre,
24:25dans lequel un chapitre est consacré à cette histoire.
24:271954.
24:29Denise va tuer sa petite fille de deux ans,
24:32car son amant,
24:33c'est un Saint-Syrien très chic,
24:35c'est un militaire, Jacques Algaron,
24:37le lui a demandé, tout simplement,
24:39comme preuve d'amour.
24:40Et bien cette femme a obéi.
24:42Alors les enquêteurs,
24:43puis les juges d'instruction,
24:45puis les juges et jurés de la cour d'assises
24:47vont découvrir une terrifiante
24:49entreprise d'emprise,
24:52un chantage affectif,
24:54une dépendance qui va jusqu'à des jeux très malsains.
24:59Et elle a obéi chaque fois,
25:01Denise Labey, chaque fois elle a dit oui.
25:03Que faisait dans ce couple ?
25:06Qui est le responsable finalement de ce couple ?
25:09Est-ce que c'est lui,
25:11ou bien est-ce que c'est elle,
25:12pour avoir tué cette petite fille,
25:14qui de la mère ou de son amant,
25:15porte la responsabilité de la mort de la petite Catherine ?
25:19Et bien c'est l'affaire Denise Labey,
25:21totalement effarante et extraordinaire,
25:23à 14h dans l'ordre du crime.
25:25A tout de suite !
25:39Les Jeux paralympiques vont vous passionner,
25:41c'est très bien.
25:42Il faut juste que vous sachiez que,
25:44au quotidien,
25:45je ne suis pas persuadé que ça change grand chose,
25:47parce que de toutes les façons,
25:48au quotidien, moi je suis malvoyant,
25:49je vais vous dire,
25:50je vais vous dire,
25:51mais messieurs, dames,
25:52juste observez-vous, quoi.
25:53Vous estimez normal d'attraper
25:55une personne qui ne vous voit pas par le bras,
25:57parce que vous estimez qu'elle a besoin d'aide,
25:59sans lui parler ?
26:00Moi je suis en situation de rien du tout,
26:01je suis malvoyant, point.
26:02Regardez-nous tel qu'on est.
26:04On est des humains comme vous, voilà.
26:06Allez, bon jeu, bonne Olympiade,
26:08éclatez-vous bien, salut les gens.
26:10Ha ! Céline Landreau, ça c'est Hakim
26:12qui nous a laissé ce message.
26:14C'est l'un des premiers à réagir ce matin.
26:16On va parler bien évidemment de cette cérémonie,
26:18mais surtout des Jeux paralympiques.
26:20Avec ce débat,
26:22est-ce que c'est un moyen de se donner
26:24bonne conscience ? Voilà.
26:26Ou est-ce qu'au contraire, ça peut améliorer
26:28le regard que portent les valides
26:30sur les gens à mobilité réduite ?
26:32Alors, vous savez ce qu'on a fait au Standard,
26:34ce qu'a fait Victor, le roi du Standard ?
26:37Il a rappelé Hakim, et Hakim est avec nous,
26:39celui qui nous a laissé ce message. Bonjour Hakim.
26:41Bonjour Céline, Eric.
26:43Bon ben merci de passer
26:45quelques instants avec nous pour
26:47commencer. Vous, vous, vous
26:49croyez que ces
26:51paralympiques, ça peut changer
26:53les choses, leur regard des valides ?
26:55Pendant les Jeux, oui.
26:57Pendant 11 jours, quoi.
26:59Pendant 11 jours, oui.
27:01Et vous avez peur que le soufflé retombe immédiatement après ?
27:03Je n'ai pas peur, il retombera.
27:05Il retombera. Alors, vous, ce que
27:07vous dénoncez,
27:09parce que, finalement, vous dites
27:11les gens m'attrapent le bras, et puis
27:13me font traverser, etc.
27:15Mais des fois, pas dans la direction où je vais, Eric, c'est ça mon problème.
27:17Oui, alors oui, ils ne vous demandent pas.
27:19Non mais, j'ai presque envie de vous dire
27:21ça pourrait être pire,
27:23parce qu'au moins, ils vous prennent le bras.
27:25Voilà, ça pourrait être pire. Oui, mais il faut
27:27vous mettre dans la tête, mesdames, messieurs, qui nous
27:29écoutez, et vous, Eric et Céline, que le toucher
27:31c'est le sens de l'intimité, c'est l'intime,
27:33c'est vous, d'accord ? Donc,
27:35c'est comme si je rentrais chez vous, par effraction, je mets un coup de pied
27:37dans votre porte, je ne suis pas sûr que vous allez être très contents.
27:39La moindre des choses, c'est de vous demander avant
27:41si vous avez besoin d'aide. Au moins de me dire bonjour, déjà,
27:43au moins de me dire bonjour, puisqu'on m'a demandé à moi
27:45de dire bonjour à l'antenne, donc je dis bonjour,
27:47mais moi, quand on me croise dans la rue, jamais
27:49on me dit bonjour, et à la limite, on va me faire
27:51la réflexion, ouais, on veut aider les handicapés, vous avez vu
27:53comment ils sont, les handicapés. Ben, évidemment, si tu
27:55ne me parles pas, je ne vais pas être sympa.
27:57Et ça vous arrive, parce que moi, je suis un peu surprise
27:59que les gens se permettent de vous attraper comme ça.
28:01Mais ça m'arrive tous les jours, Céline, tout le temps.
28:03C'est tous les jours ? Tout le temps, dès que je sors de chez moi.
28:05Et à la limite,
28:07on vous fait traverser, même si vous n'aviez pas
28:09prévu de traverser, si vous vouliez protéger.
28:11Vous savez, Eric,
28:13je vais vous dire juste une petite chose,
28:15tant que la société, en général,
28:17pense qu'elle fait pour
28:19les gens, mais pas avec les gens,
28:21ça ne changera jamais.
28:23Vous avez le sentiment que c'est ça, aujourd'hui,
28:25la manière dont en France...
28:27Mais c'est pas un sentiment, Céline !
28:29On ne fait pas assez avec les personnes
28:31en situation de handicap, on décide
28:33trop pour elles, c'est ça ?
28:35Déjà, rien que le « en situation de handicap » magas,
28:37le « valide » magas... Alors, dites-moi comment vous voulez que je dise,
28:39parce que je vous écouterai, c'est promis.
28:41Ah, mais peut-être. Moi, je suis
28:43un malvoyant, parce que je vois mal.
28:45Voilà. Le non-voyant ne voit
28:47rien, le sourd ne vous entendra pas,
28:49le tétraplégique est bien tétraplégique,
28:51le paraplégique est bien paraplégique, je ne sais pas
28:53faire la différence entre les deux, moi,
28:55parce que ça ne me concerne pas, donc je laisserai ces gens-là
28:57parler pour eux.
28:59Déjà, employons les bons mots,
29:01nommons les choses, vous n'êtes pas en situation de vous appeler Eric
29:03et en situation de vous appeler Céline. Vous vous appelez Eric,
29:05Céline, point. Quelqu'un qui est mort, il est mort.
29:07Il n'est pas en situation de décès, il est mort.
29:09Vous faites quoi dans la vie, Hakim ? Vous travaillez ?
29:11Oui, j'étais béniste
29:13très longtemps, je suis musicien également,
29:15et voilà.
29:17Oui, vous vous plaidez,
29:19parce que finalement, c'est
29:21vrai que derrière ces formules, personne
29:23en situation de handicap, on a beau
29:25renouveler les mots,
29:27on a beau changer les mots,
29:29il y a toujours une dimension
29:31un peu excluante. Vous,
29:33Hakim est une personne en situation
29:35de handicap, ça vous agace.
29:37Hakim, c'est Hakim, il fait 1m95,
29:3985 kilos, tout va bien.
29:41Hakim, c'est un mec normal
29:43qui voit mal, voilà, c'est tout.
29:45Exactement, et sportif par la même occasion,
29:47et d'ailleurs, si je peux me permettre de donner un petit conseil
29:49à Gilles qui a eu un accident de moto,
29:51remettez-vous bien, vraiment, je vous souhaite le meilleur
29:53des rétablissements, mais allez au stade Emile-Antoine,
29:55c'est ouvert tout le temps, tous les jours,
29:57du lundi au vendredi,
29:59les entraînements sont accessibles, si vous voulez vous y inscrire,
30:01inscrivez-vous, si vous voulez passer pour passer,
30:03allez-y, c'est là que s'entraîne l'équipe
30:05de rugby-fauteuil, l'équipe de basket-fauteuil,
30:07et pareil, c'est si le foot
30:09c'est accessible...
30:11C'est en région parisienne ?
30:13L'état d'Emile-Antoine, c'est dans le 15ème,
30:15c'est en face de la Tour Eiffel.
30:17Le message est passé.
30:19Je ne sais pas si Gilles était de région parisienne,
30:21parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui nous appellent du nord,
30:23de l'est, de l'ouest, du sud-ouest, du sud-est...
30:25Les associations d'e-sport, de toutes les façons,
30:27en général, elles vous accueilleront toujours avec plaisir,
30:29et ils s'adapteront toujours,
30:31ils sauront toujours vous trouver le moyen
30:33de vous adapter, parce que les adaptations, c'est pareil,
30:35ce serait bien que ce soit réfléchi par les personnes
30:37concernées et pas par les valides, comme vous dites.
30:39Merci Hakim,
30:41vous savez, on va un peu,
30:43on va raccrocher, parce qu'il y a des appels,
30:45il y a pas mal d'appels, et je voudrais faire tourner la parole,
30:47c'était drôlement revigorant,
30:49en tout cas, d'entendre
30:51Hakim, ce gaillard d'1m95,
30:53qui est malvoyant.
30:55Et rien de plus, je ne dis rien de plus.
30:57Voilà, Nicolas, nous appelle
30:59également au 3210, mon cher Nicolas, bonjour.
31:01Bonjour Céline,
31:03bonjour Éric.
31:05On vous écoute avec Céline.
31:07Écoutez, moi je suis ce qu'on appelle maintenant un aidant,
31:09puisque j'ai ma fille qui est née il y a un an et demi,
31:11elle a un an et demi, elle est née avec une surdité
31:13profonde bilatérale,
31:15c'est-à-dire au niveau des deux oreilles.
31:17On a eu la chance que ce ne soit pas une malformation,
31:19mais que ce soit lié à une maladie, donc le CMV.
31:21Donc elle a pu être appareillée.
31:23Et c'est vrai que je me retrouve un peu
31:25dans le discours d'Hakim, parce que c'est vrai
31:27qu'aujourd'hui, quand je me balade avec ma fille,
31:29il y a le regard des gens,
31:31c'est-à-dire qu'ils regardent ses appareils.
31:33Parce qu'elle est appareillée, donc, votre fille.
31:35Oui, exactement, elle a des petits appareils,
31:37en fait, c'est un aimant au niveau de la tête,
31:39et puis autour de l'oreille,
31:41elle a un petit boîtier qui fait le tour de l'oreille,
31:43et puis un petit bandeau pour lui tenir,
31:45parce que comme elle a un an et demi, elle a des tout petits oreilles,
31:47donc elle ne peut pas les mettre vraiment autour des oreilles.
31:49Et donc il y a le regard des gens.
31:51Il y a des gens même qui touchent un peu parfois
31:53ses appareils en disant « mais qu'est-ce que c'est ? »
31:55Alors que c'est ce qui les permet d'entendre, il ne faut pas toucher.
31:57Et c'est vrai que la société,
31:59on sent qu'elle n'est pas complètement...
32:01Elle a du mal
32:03avec les handicaps,
32:05elle a du mal au niveau du regard,
32:07et puis surtout aussi la prise en charge.
32:09Donc on sent qu'il y a une prise de conscience,
32:11qu'il y a une volonté de prise de conscience avec les paralympiques.
32:13J'espère que ça va continuer,
32:15mais il y a une nécessité que ça dure dans le temps,
32:17et que la société vraiment évolue,
32:19parce qu'aujourd'hui, oui, c'est très compliqué.
32:21Mais c'est dû à quoi, selon vous ?
32:23À un manque d'information générale ?
32:25Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour que ça évolue
32:27le plus vite possible, justement, ça ?
32:29C'est clairement un manque,
32:31parce que moi je n'y connaissais absolument rien
32:33au monde du handicap.
32:35Vraiment, la surdité, je n'y connaissais absolument rien.
32:37J'ai dû apprendre sur le tas,
32:39c'est-à-dire quand on m'a dit
32:41« Votre fille, elle est sourde », j'ai dû me renseigner.
32:43Heureusement qu'il y a des associations qui existent.
32:45Moi, ma fille, elle est suivie à Poissy par l'ADESDA.
32:47Heureusement qu'il y a une prise en charge,
32:49parce que sinon, on était un peu laissé à l'abandon.
32:51Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
32:53les pouvoirs publics doivent pouvoir aider,
32:55rien qu'au niveau des écoles.
32:57C'est-à-dire que moi, mon fils, il a 4 ans,
32:59c'est vrai que la surdité,
33:01il ne connaissait absolument rien.
33:03Il y a ses copains, quand je venais la chercher,
33:05avec ma fille, il les regardait,
33:07il se posait des questions.
33:09Comme c'est curieux à leur âge,
33:11je leur expliquais. Même mon fils, maintenant,
33:13quand il y a sa sœur qui n'a pas ses appareils,
33:15il dit « Elles sont où ses oreilles ? »
33:17« Elles sont où ses oreilles ? »
33:19Je pense qu'il y a une vraie prise de conscience,
33:21et qui doit être faite dès le plus jeune âge.
33:23Cela dit, j'ai quand même l'impression
33:25que ce grand mot-là,
33:27l'inclusion, ça marche.
33:29Chez les jeunes, de plus en plus,
33:31on accepte
33:33et on supporte
33:35la différence.
33:37Pas chez les tout petits-enfants,
33:39on regarde toujours les appareils
33:41qu'il y a sur les oreilles de votre fille,
33:43c'est incongru, on n'a jamais vu ça.
33:45Mais chez les ados,
33:47les jeunes qui ont 20 ans,
33:4925 ans, j'ai l'impression
33:51qu'on supporte mieux la différence,
33:53c'est-à-dire le handicap,
33:55en clair, c'est de cela dont je parle,
33:57qu'avant.
33:59J'ai l'impression, effectivement,
34:01mais le problème qu'il y a, c'est que, vous voyez,
34:03par exemple, pour la scolarité de ma fille,
34:05on m'a dit, l'école publique, on verra,
34:07et sinon, ce sera une école spécialisée
34:09à une heure et quart de chez nous.
34:11Sauf que si elle est bien appareillée,
34:13quand elle aura l'âge d'aller à l'école,
34:15elle entendra aussi bien que n'importe quel gamin,
34:17votre fille, non ?
34:19En fait, elle ne va pas voir la personne qui parle,
34:21elle a du mal à visualiser où est la personne
34:23qui parle, dès qu'il y a énormément de bruit,
34:25quand...
34:27C'est impossible,
34:29parce que la maîtresse est un micro,
34:31pour qu'elle puisse entendre réellement la maîtresse.
34:33Or, nous, on nous a dit,
34:35on a des familles qui nous parlent,
34:37qui nous disent, vous savez, moi j'ai des maîtresses
34:39qui ne veulent pas mettre le micro,
34:41parce qu'elles n'ont pas envie,
34:43parce que c'est lourd, parce qu'on nous a dit
34:45qu'elles ne sont pas payées pour ça,
34:47donc du coup, elles ne le mettent pas,
34:49donc les enfants, vous de moi,
34:51ils sont obligés de partir en école spécialisée.
34:53C'est ça, vous êtes soumis au bon vouloir
34:55d'un professeur ou d'une professeure des écoles,
34:57c'est un droit acquis d'être dans l'école la plus proche de chez soi.
34:59C'est ça, donc c'est vrai que l'inclusivité,
35:01c'est un beau mot, mais il faut
35:03mettre les moyens et il faut se donner aussi
35:05les moyens des ambitions
35:07pour que l'inclusivité soit réelle
35:09dans notre société.
35:11Merci beaucoup
35:13Nicolas pour votre témoignage.
35:15Beaucoup d'appels, vous le disiez Eric.
35:17Justin est avec nous, Justin, bonjour.
35:19Oui, bonjour.
35:21Qui est Justin ?
35:23C'est moi.
35:25AOSH,
35:27j'accompagne des élèves sur un sens de handicap
35:29dans des écoles.
35:31Oui.
35:33Bon, on vous prend dans une poignée de secondes,
35:35Justin, à tout de suite.
35:47Très belle cérémonie hier soir,
35:49effectivement, pour les Jeux Paralympiques.
35:51Par contre, ça ne m'a pas amélioré le quotidien
35:53des handicapés. Je prends l'exemple pour moi-même,
35:55je suis amputé, fémoral,
35:57jambes droites, je ne peux pas louer
35:59un véhicule, ça n'existe pas.
36:01Ça veut dire que si votre véhicule tombe en panne
36:03pendant un mois, vous n'avez pas de véhicule.
36:05Ce n'est pas facile du tout.
36:07Je vous souhaite une bonne journée.
36:09Oui, bonjour. Si vous voulez parler de l'handicap,
36:11je vais donner un exemple tout simple.
36:13Hier, il y a un technicien qui est venu
36:15m'internet et il m'a laissé en plan
36:17sans paramétrer la box, sans la brancher,
36:19sans paramétrer parce que je suis du non-voyant.
36:21Et comme les machines ne sont pas encore
36:23accessibles, il fout des yeux.
36:25Et il m'a laissé en plan.
36:27Voilà un exemple d'un handicap aujourd'hui.
36:29Bonne journée.
36:31Intéressant.
36:33Le technicien qui profite
36:35de votre cécité
36:37pour faire « Non, non, j'ai fini
36:39le boulot, je m'en vais, ne bougez pas,
36:41je connais le chemin. »
36:43Franchement. Dans un instant,
36:45on sera avec Charline, mais tout de suite, nous sommes avec
36:47Justin, mon cher Justin, bonjour.
36:49Bonjour. Êtes-vous en situation de
36:51handicap vous-même, mon cher Justin ?
36:53Oui, un petit peu.
36:55Je suis dysphagie.
36:57J'ai des difficultés pour
36:59prononcer bien
37:01le langage.
37:03Et j'ai un peu aussi dyspraxie.
37:05J'ai des difficultés motrices,
37:07moteurs.
37:09Et...
37:11J'ai bien compris, très bien,
37:13le trouble du langage.
37:15On a compris.
37:17La question que je vous pose, c'est est-ce que
37:19pour vous, ces jeux
37:21paralympiques, c'est important ?
37:23Je ne sais pas où vous habitez, mais est-ce que vous allez
37:25aller voir des épreuves ?
37:27Oui, c'est important.
37:29Je vais assister à
37:31trois épreuves. La natation,
37:33l'athlétisme
37:35et l'haltérophilie.
37:37Et vous êtes vous-même assez engagé dans cette
37:39cause-là, parce que vous êtes aidant pour un enfant
37:41handicapé, c'est ça ?
37:43Oui, j'accompagne des élèves en situation de handicap
37:45dans les écoles.
37:47C'est quoi cet accompagnement ? Qu'est-ce que vous faites
37:49très concrètement ?
37:51Au quotidien, c'est...
37:53Au quotidien,
37:55j'aide les élèves
37:57à prendre leurs notes,
37:59à prendre leurs cours.
38:01Après,
38:03il y a aussi
38:05énormément de relations
38:07aide avec
38:09la classe,
38:11leurs relations avec leurs amis aussi.
38:13C'est des enfants qui souffrent de
38:15quel handicap ?
38:17Plus mental,
38:19la trisomie 21,
38:21de l'autisme.
38:23Et Justin, vous faites ça
38:25à travers une association, vous êtes bénévole,
38:27vous êtes aidant, vous êtes salarié
38:29quand vous faites ça ?
38:31Non, je suis salarié de l'éducation nationale.
38:33Ah oui, très bien. Donc vous
38:35faites la partie
38:37des personnes en situation
38:39de handicap qui
38:41ont un emploi ?
38:43Oui.
38:45Justin, vous n'êtes pas le seul
38:47à réagir dans cette émission.
38:49Il y a évidemment tous vos messages sur Le Répondeur.
38:51On rappelle d'ailleurs que vous pouvez en laisser tout au long de la journée.
38:53Pas uniquement dans l'émission.
38:55Grâce au 3210 et à l'application RTL.
38:57Et puis il y a vos messages écrits aussi.
38:59Et on a de la chance puisque Victor
39:01d'Arcas surveille tout ça.
39:03Victor, un condensé s'il vous plaît.
39:05Bonjour Céline, bonjour Eric et bonjour à tous.
39:07Nicole à Toulon nous écrit.
39:09Il faut changer les mentalités mais surtout
39:11il faudrait qu'en haut lieu ça change.
39:13Et que les structures des villes s'adaptent.
39:15Métro, bus, parking.
39:17Martine ajoute, il ne faut pas oublier les aidants
39:19et la défense de leurs statuts.
39:21Et puis on termine avec Kevin qui nous dit.
39:23C'est très bien que le handicap soit mis en avant.
39:25Même si c'est sur une courte période.
39:27Ce coup de projecteur, cela a le mérite
39:29d'exister. Il y a eu des améliorations depuis
39:31le début des années 2000.
39:33Nous saluons Justin et nous accueillons
39:35Charline. Charline, bonjour.
39:37Bonjour.
39:39Qui est Charline ? Pourquoi Charline a-t-elle fait le
39:413210 ? On vous écoute Charline.
39:43Alors j'ai fait le 3210 parce qu'en fait
39:45c'est un sujet qui me parle beaucoup.
39:47Je suis en situation de handicap
39:49depuis que j'ai 30 ans.
39:53C'est un handicap invisible.
39:55J'ai toujours mon membre.
39:57Comparé à beaucoup de personnes qui malheureusement
39:59se retrouvent en fauteuil.
40:01J'arrive encore à marcher aujourd'hui.
40:03Grâce à un super médecin qui m'a
40:05enlevé une bonne partie de la douleur.
40:07En vieillissant et au quotidien...
40:09On n'a pas compris ce que vous avez.
40:11Vous dites que j'ai toujours mon membre.
40:13Quel est le handicap
40:15dont vous souffrez pour qu'on comprenne ?
40:17J'ai une tumeur qui a été enlevée
40:19dans mon pied et qui aujourd'hui
40:21me laisse des séquelles.
40:23Parfois quand vraiment ça ne va pas, je suis obligée
40:25de prendre ma canne pour marcher.
40:27J'ai dû me
40:29reconvertir suite à ça parce que j'étais dans des métiers
40:31mécaniques et
40:33j'ai dû retrouver un emploi
40:35qui me permettait de
40:37vivre avec mon handicap.
40:39Je pense que c'est
40:41important aujourd'hui de dire que les portes ne sont pas fermées.
40:43Vous n'êtes plus dans un métier mécanique
40:45qui nécessite que
40:47vous bougiez ou que vous
40:49utilisiez vos jambes, vos pieds...
40:51Vous êtes dans un métier plus intellectuel,
40:53de bureau, c'est ça ?
40:55Oui, sédentaire, tout à fait.
40:59Vous avez une sorte de handicap
41:01qui n'est pas très visible. Vous faites partie
41:03des gens qui souffrent d'un handicap invisible ?
41:05Oui, c'est dur.
41:07Le regard des autres
41:09quand vous êtes avec votre canne, surtout quand
41:11vous avez une petite trentaine d'années,
41:15on n'ose plus sortir en fait.
41:17On se renferme sur soi
41:19et on a peur du regard des autres.
41:21C'est assez compliqué à gérer.
41:23Pourtant, excusez-moi Charline,
41:25je vais mettre les pieds dans le plat, mais j'ai
41:27presque envie de dire
41:29que Charline, dans son malheur,
41:31a de la chance parce qu'avoir
41:33un handicap invisible,
41:35c'est peut-être stupide ce que je dis,
41:37mais c'est mieux qu'avoir un handicap très
41:39visible. Voilà ce que je pourrais
41:41dire comme ça, Charline.
41:43Je me retrouve bien lotie dans mon
41:45malheur, oui, parce que j'ai toujours effectivement
41:47ma jambe.
41:49Après, les douleurs, il faut gérer aussi avec
41:51les douleurs, ce qui n'est pas
41:53visible de la part des autres.
41:55Et pas facilement compréhensible
41:57du coup aussi, j'imagine.
41:59Le revers de la médaille, c'est que
42:01il va y avoir des gens qui disent
42:03« Mais Charline, mais qu'est-ce qu'elle, enfin, ça va,
42:05elle va bien,
42:07il y a des gens qui sont
42:09dans une situation bien pire qu'elle,
42:11il faut qu'elle arrête de nous embêter avec ça. »
42:13Vous vous êtes confrontée à ça, non ?
42:15Oui, et on m'a même dit que
42:17ma canne, c'était pour faire joli.
42:19C'est toujours agréable.
42:21Je souhaite
42:23à personne d'avoir les douleurs qui vont avec,
42:25parce que même les personnes qui n'ont plus leurs membres,
42:27ils subissent des douleurs
42:29au quotidien et ils ont des
42:31traitements médicamenteux justement pour pallier
42:33à ça, qui ont des effets sur
42:35le corps. Comme disait
42:37une personne tout à l'heure qui a eu un accident de moto,
42:39il y a la prise de poids,
42:41il y a plein de choses qui découlent derrière.
42:43Psychologiquement, c'est très très dur.
42:45Charline, je pense que vous allez vous retrouver dans le témoignage
42:47de Cécile qui nous a appelé aussi
42:49au 3210. Bonjour Cécile.
42:51Oui, bonjour Céline, bonjour Eric.
42:53Vous avez, je crois,
42:55expliqué au Standard que
42:57vous étiez dans la même situation que Charline,
42:59celle d'un handicap invisible.
43:01Expliquez-nous. Oui, handicap invisible
43:03ou imaginaire.
43:05Inimaginaire, comme on m'a dit.
43:07Enfin, imaginaire, pardon. C'est-à-dire ?
43:09C'est-à-dire que j'invente,
43:11imaginaire. Mais maintenant, je vais dire que c'est un synonyme
43:13d'invisible, on va dire.
43:15En fait, je suis épileptique.
43:17Et puis,
43:19voilà. Donc,
43:21en fait, par exemple,
43:23pour les courses,
43:25je prends la caisse prioritaire,
43:27mais voilà, il y a des gens qui viennent
43:29qui ne sont pas
43:31handicapés, mais qui
43:33viennent à la caisse prioritaire avec
43:35un caddie
43:37plein.
43:39Après, j'ai eu des problèmes
43:41à l'école, je n'arrivais pas à apprendre.
43:43Et même ma soeur, mais bon, je pense
43:45que des gens nous l'ont dit,
43:47m'a traité de,
43:49je ne dirais pas, de fainéante.
43:51Mais j'avais beau apprendre,
43:53j'ai essayé toutes les manières d'apprendre.
43:55La veille au soir, de rebire
43:57le matin, ça ne voulait pas.
43:59Donc, j'ai laissé tomber.
44:01Et vous vous êtes confrontée toutes les deux, comme le disait
44:03Charline, à cette incompréhension
44:05et à un manque d'empathie
44:07plus fort.
44:09Mais complètement. Puis là, ce que j'ai marqué
44:11aussi, en fait, c'était
44:13par écrit. Par exemple,
44:15pour les concerts,
44:17j'ai été à un concert
44:19et on n'a pas
44:21le droit avec la carte prioritaire, étant donné
44:23que j'ai un handicap
44:25invisible, les places
44:27prioritaires sont prévues pour les
44:29fauteuils.
44:31Pour les personnes qui sont en fauteuil.
44:33En fauteuil, voilà.
44:35Bien sûr. Mais il y a plein de choses.
44:37Merci
44:39Cécile, ce sont des gens, tout ça,
44:41Cécile, Charline,
44:43qui
44:45voilà, j'imagine, attendent
44:47beaucoup de ces Jeux Paralympiques
44:49et du regard un peu nouveau,
44:51rafraîchi, que la société
44:53valide pourrait
44:55porter sur les handicapés.
44:57Émilie, également, est avec nous.
44:59Nous saluons Émilie. Bonjour, Émilie.
45:01Bonjour à tous. Merci d'avoir
45:03fait mon appel. Alors,
45:05moi, je suis handicapée
45:07moteur de naissance. Alors, j'ai la chance
45:09d'avoir un handicap moteur léger,
45:11mais qui, je ne marche
45:13pas comme tout le monde.
45:15Donc, je vous passe les commentaires que j'ai eu dans ma jeunesse.
45:17Canard boité
45:19et compagnie, très très très longtemps,
45:21à plus de 20 ans aussi, parce que
45:23les gens sont bêtes.
45:25C'est mignon, tout ça.
45:27Et puis, c'est très violent, surtout quand
45:29vous êtes au collège.
45:31Et voilà, j'ai eu
45:33la chance de faire l'équitation qui m'a
45:35apporté
45:37confiance en moi et qui m'a sauvée. Et j'aurais
45:39dû faire les Paralympiques
45:41en 2024, mais la vie
45:43a fait que ça s'est pas fait.
45:45Bon, tant pis, c'est pas grave.
45:47Vous allez les regarder, j'imagine, avec beaucoup d'attention.
45:49Ah bah oui, pas tellement.
45:51Et puis,
45:53moi, c'était pour vous témoigner
45:55que je suis maman aujourd'hui de
45:57deux enfants de 10 et 13 ans.
45:59Comment ils s'appellent ?
46:01C'est le moment de leur faire un petit coucou, là.
46:03Hugo et Ambre. On les embrasse.
46:05Voilà, mais je vous remercie.
46:07Je transmettrai.
46:09Ils n'ont absolument pas d'handicap.
46:11Ils ont juste
46:13une maman qui marche pas comme tout le monde.
46:15Ils sont au collège et ils sont
46:17très souvent stigmatisés
46:19parce que leur maman ne marche pas
46:21comme eux. Ah, donc il y a encore
46:23beaucoup de travail à faire.
46:25À l'école, il n'y a pas.
46:27Cette Paralympique, ça peut servir à quelque chose, quand même.
46:29Puisque si eux-mêmes sont
46:31stigmatisés parce que leur maman
46:33n'a pas tout à fait la démarche qu'il faudrait
46:35qu'elle ait quand elle marche, c'est intéressant.
46:37C'est dur pour eux.
46:39Ça veut dire que chez les jeunes,
46:41ça n'a pas du tout disparu.
46:43À l'école, c'est pas fait.
46:45À l'école, ils s'en fichent.
46:47À l'école, ils s'en fichent.
46:49Ils ne le gèrent pas du tout.
46:51Je ne vous parle même pas du collège.
46:53Moi, mon fils,
46:55je me suis déjà fait convoquer
46:57parce que justement,
46:59on se moquait de sa maman. Il a pété
47:01un câble.
47:03Sa maman,
47:05il m'a défendue
47:07parce qu'on se moquait de lui
47:09à cause de moi.
47:35On sera à la grande foire agricole de Chalons
47:37en Champagne avec Vincent Parisot.
47:39On sera en direct.
47:41Il se débrouille toujours pour être sur les bons coups celui-là.
47:43Je vous remercie.
47:45On sera donc à la foire en direct.
47:47Passez nous voir si vous êtes dans le secteur
47:49et puis écoutez-nous sinon autrement parce que
47:51comme d'habitude, on sera audibles dans toute la France
47:53et bien au-delà. On dit un petit merci à Alexian,
47:55Enzo et Cerise.
47:57Les standardistes qui œuvrent
47:59vraiment avec un grand professionnalisme.
48:01Et puis on dit
48:03à tout de suite à Jean-Alphonse.
48:05Avec l'heure du crime, on se verra
48:07demain d'ailleurs Céline.
48:09On est également à Chalons.
48:11Tout le monde va à Chalons en Champagne demain.
48:13Sauf moi mais c'est sympa.
48:15Vous êtes punis. Alors tout de suite,
48:17dans l'heure du crime, une histoire d'emprise. L'affaire
48:19Denise Labbé, elle obéissait à son amant
48:21jusqu'à tuer sa propre petite
48:23fille. C'est tout de suite.
48:25Merci.

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