• le mois dernier
Comment obtenir le meilleur de vos équipes ? Selon le Servant Leadership, c’est en plaçant le collaborateur en priorité que l’on sert au mieux l’entreprise. La logique : si on fait grandir un salarié, on le rend plus autonome, plus engagé et plus efficace...

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bismarck.
00:12Bien dans son job, on va s'intéresser à un concept qui n'est pas nouveau,
00:15mais qui a le vent en poupe actuellement, le servant leadership,
00:19certains diraient le servant management.
00:21Alors, en plaisantant, je disais que c'était le fait de rendre heureux ses salariés, ses collaborateurs,
00:27c'est pas forcément exactement ça.
00:29Je vais donner la parole à quelqu'un qui s'y connaît mieux pour en parler, Nicolas Duguay, bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Donc, je le rappelle, directeur associé préféra, conférencier également à vos heures perdues.
00:40Déjà, de manière simple, en 3-4 phrases, le servant leadership, qu'est-ce que c'est ?
00:45Alors, c'est le principe de se mettre au service de ses collaborateurs.
00:49À l'heure où, aujourd'hui, on parle beaucoup de désengagement,
00:52on cherche des valeurs au travail ou de la valeur pour le travail,
00:56et non pas de travail sans valeur,
00:58cette logique de se mettre au service des autres, quand je suis manager,
01:02c'est vraiment l'idée de « je vais t'accompagner pour te faire progresser ».
01:06Et justement, ça a une double valeur, puisque c'est ce qui est attendu par les collaborateurs,
01:10être accompagné, se faire aider, avoir un manager qui a confiance en moi.
01:15Et au final, il y a des mesures économiques qui sont arrivées sur le sujet,
01:19qui montrent qu'au final, même dans un marché qui est en difficulté, et aujourd'hui, il y en a pas mal,
01:23avoir cette posture de servant leadership, ça développe la performance économique de l'entreprise.
01:29Est-ce que vous pouvez nous rappeler, Nicolas, d'où vient le concept ?
01:32Je crois que ça vient des années 70, et le père fondateur, entre guillemets, c'est Robert Greenleaf, c'est ça ?
01:38Absolument. C'est quelqu'un qui a, lui aussi, réfléchi à comment on fait pour se mettre dans une posture,
01:43un peu comme avec des clients, d'abord.
01:46C'est « finalement, je me mets au service de l'autre pour le faire grandir,
01:49et donc je ne suis plus tout le temps dans le reporting, dans le contrôle ou dans le process ».
01:54Ça ne veut pas dire que ce n'est pas important, le reporting ou le process,
01:56mais je dis souvent que le sujet, ce n'est pas dans la chose, c'est dans la dose.
02:00Et souvent, aujourd'hui, quand ça se tend dans les entreprises, on pousse le process et le reporting,
02:05ce qui, en fait, démotive les collaborateurs, qui attendent plutôt quelqu'un qui va me faire grandir et me faire confiance.
02:11Et donc, cette personne, elle a démontré qu'en se mettant dans une logique d'écoute,
02:16dans une logique de « Nicolas, je vais essayer de vous faire grandir sur votre job »,
02:20et avec également une logique, ce que j'appelle l'effet Pratfall, qui est en fait l'effet GAF.
02:25L'effet Pratfall, c'est le fait que je suis un manager, mais je ne suis pas parfait.
02:30Aujourd'hui, on demande à tous les managers d'être parfaits, ce qui est juste impossible.
02:32Il faut accepter de dire à ses équipes « je vais vous accompagner, mais je ne suis pas parfait,
02:37j'ai le droit à l'erreur comme vous l'avez ».
02:39Ça ne veut pas dire que je dois être complètement incompétent non plus.
02:41Ça me fait penser un peu au monde du sport, des sports collectifs de haut niveau,
02:44où parfois la logique des entraîneurs ou des directeurs sportifs,
02:47c'est de faire progresser individuellement les membres de l'équipe,
02:51en se disant s'ils progressent individuellement, s'ils ont plus de responsabilités,
02:55c'est l'équipe qui progresse.
02:56C'est un peu ça la logique ? On est plus ou moins proche de ça ?
02:58C'est exactement ça.
03:00J'ai une associée chez Prefera qui accompagne beaucoup de sportifs pros ou des équipes pros.
03:04Finalement, l'objectif, c'est de faire progresser la moyenne.
03:07Plus je fais progresser la moyenne, et donc en travaillant individuellement,
03:10plus l'équipe, que ce soit l'entreprise ou le club de sport, va progresser et mieux performer.
03:15Le servant leadership, quand je vous écoute, j'ai l'impression que ça a l'air très bien,
03:19mais que ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.
03:22Dans quel cas le servant leadership ne marcherait pas forcément ?
03:26Déjà, on n'est pas dans le monde des bisounours.
03:29Ce n'est pas du management bienveillant ?
03:31Non. D'ailleurs, le management bienveillant n'existe pas.
03:35Le management bienveillant, c'est bienveillance et exigence.
03:39Vous voyez, le management bienveillant, c'est le titre du livre.
03:42Mais en réalité, il y a toujours cette idée de ce que je dis dans le prochain livre qu'on va sortir,
03:47c'est de prendre soin personnellement des gens et les défier, les challenger directement tout le temps.
03:53Pour autant, vous allez avoir des collaborateurs qui ne le veulent pas dans certaines entreprises.
03:58J'ai envie de dire, dans ce cas-là, vous ne l'imposez pas.
04:01Il faut juste faire un partage en se disant, est-ce que vous voulez qu'on bosse ensemble et qu'on se développe ensemble ?
04:06Si la personne ne veut pas, elle ne veut pas. On ne va pas la forcer.
04:09Il y a des managers, à contrario, qui ne sauraient pas aussi le faire,
04:12c'est-à-dire donner sa confiance et juger la personne plus sur les résultats
04:16en ayant pris le risque de lui laisser le droit à l'erreur que vous évoquiez.
04:21Au plan mental, il y a un vrai sujet d'estime de soi.
04:24Le fait de laisser le pouvoir à l'autre, on a l'impression de perdre son propre pouvoir.
04:29Vous avez raison, il y a des managers qui veulent absolument tout contrôler.
04:34Si on regarde les risques psychosociaux et le sujet du bien-être,
04:37il y a un modèle de Karasek qui dit que plus je laisse de latitude décisionnelle au collaborateur,
04:41plus je fais du soutien, moins il y a de stress.
04:44C'est une vraie logique de valeur partagée.
04:47C'est bien pour les collaborateurs, c'est bien pour les managers qui ne sont pas tout puissants
04:51et qui ne doivent pas tout faire, et c'est bien pour l'entreprise.
04:53Si je vous dis que le servant leadership se mérite, vous me répondez quoi ?
04:57Pour le manager ou pour le collaborateur ?
04:59Pour l'ensemble de l'entreprise.
05:01L'entreprise, en fait, c'est elle qui peut déployer une culture autour du servant de leadership.
05:06Il y a des programmes d'accompagnement.
05:08Ça ne s'improvise pas, on est d'accord.
05:09Non, on en porte pas mal dans les entreprises.
05:11La règle d'or, c'est que le codire doit savoir le faire.
05:16Pour pouvoir l'imposer en bas.
05:18Oui, ce n'est pas l'imposer, c'est vraiment le co-construire.
05:21Mais de toute façon, il y a une logique d'exemplarité.
05:23Ce qui ne veut pas dire que dans 100% des cas, les managers perdent le pouvoir
05:27ou ne sont pas capables de donner un ordre.
05:30Donner un ordre, ce n'est pas malveillant.
05:32Nicolas, merci beaucoup.
05:34On se reverra bientôt, parce que vous êtes un habitué de smart job.
05:37On va continuer avec des termes que vous connaissez sûrement.
05:40Les boomerangs, les slasheurs, les freelances.
05:42Il y a aussi les congés sabbatiques.
05:44En fait, on va parler de tous ces changements du monde du travail.
05:48On va s'intéresser à ce que ça raconte de notre époque.
05:51C'est le Cercle RH, c'est juste après un petit jingle.

Recommandations