On ne quitte pas une entreprise, on quitte un manager ? Plutôt que de démonter cette idée, le conférencier Ludovic Girodon a écrit le livre “Dream Team” pour aider les N+1 à avoir un impact positif sur leurs équipes. On y parle du cap des deux ans d’ancienneté, de slow week et de management de son manager…
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00:00 [Musique]
00:12 Le livre de Smart Job dans Smart Job pour parler des managers et j'accueille Ludovic Giraudon.
00:19 Bonjour Ludovic.
00:20 Bonjour Arnaud.
00:21 Très heureux de vous accueillir.
00:22 Vous êtes régulièrement venu sur notre plateau quasiment depuis la création de BeSmart
00:25 et vous venez régulièrement avec ce livre sous le bras parce que vous êtes chef d'entreprise
00:29 et vous avez écrit ce livre d'abord en auto-édition comme on dit, vous l'avez écrit avec votre propre marque
00:34 Dream Team, Dream Team, Dream Team, le best-seller français du management.
00:38 Édition mise à jour, augmentée, édition marabout pour recruter et fidéliser votre équipe idéale.
00:45 Vous vous dites, et c'est un peu votre mantra et on va y revenir, et c'est un peu l'élément du livre,
00:50 on ne quitte pas une entreprise, on quitte son manager.
00:52 Oui, les études montrent qu'il y a entre un salarié sur deux, un salarié sur quatre
00:56 qui ne quitte pas son employeur quand il quitte sa boîte mais quitte avant tout son manager.
01:00 C'est pour s'en éloigner.
01:01 C'est vrai que c'est normal, je pense qu'on l'a tous vécu d'une manière ou d'une autre.
01:05 Le manager a un poids très important sur votre trajectoire professionnelle
01:09 et c'est la personne que vous côtoyez le plus au quotidien et qui a beaucoup de choses entre ses mains
01:14 pour finalement que ça se passe bien ou malheureusement parfois moins bien.
01:18 Vous, vous les accompagnez, ces managers, vous les croisez,
01:21 alors j'imagine qu'ils vous déposent sur les pieds tous leurs soucis, leurs difficultés.
01:24 Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi c'est si compliqué ?
01:27 Pourquoi il y a ce divorce entre les collaborateurs et les managers ?
01:30 Qu'est-ce qui se passe entre eux ?
01:32 Je pense qu'il y a la principale galère qui m'est remontée tous les jours
01:35 et que je vis moi-même en tant que manager, c'est le manque de temps.
01:38 Et je trouve que là-dessus il y a un jeu de dupe dans nos entreprises.
01:40 C'est que d'un côté on attend beaucoup de nos managers et on leur rappelle souvent,
01:44 c'est la clé de voûte, et puis d'un autre côté on ne leur donne pas les moyens de vraiment bosser.
01:49 Et donc ils essaient de jongler, ils font ce qu'ils peuvent la plupart du temps,
01:52 et ils essaient de jongler entre leurs casquettes de managers, leurs casquettes d'opérationnels,
01:56 parce qu'eux-mêmes sont amenés à contribuer individuellement sur trop de sujets.
02:00 Et il faudrait refondre, je pense, ce rôle en profondeur,
02:04 repenser la raison d'être des managers et leur donner vraiment un agenda
02:07 qui ressemble à un vrai agenda de quelqu'un qui accompagne une équipe.
02:10 Mais Dream Team, ce livre est quelque part prolongé par vos activités de formation, d'accompagnement.
02:15 Il est destiné à qui ? On le destine aux managers ? C'est aux managers ?
02:18 Les managers doivent lire ce livre ?
02:20 Le plus important, si possible, c'est clairement les managers.
02:22 C'est vraiment une super boîte à outils.
02:24 Donc moi, pour le construire, je suis allé à la rencontre.
02:26 Cette nouvelle mise à jour, c'est plus de 800 managers rencontrés,
02:29 de tous types d'entreprises, pour vraiment comprendre sur le terrain
02:33 ce qui fait qu'une équipe est plus engagée qu'une autre,
02:35 quelles sont les pratiques très concrètes au quotidien,
02:38 du recrutement jusqu'à la séparation d'un collaborateur.
02:41 Alors Ludovic, selon votre enquête, presque de sociologue, vous êtes parti à la rencontre, vous les avez écoutés,
02:46 quelles sont les recettes qui fonctionnent ?
02:48 Qu'est-ce qui fait que ce manager vous a dit
02:50 "ça fonctionne, ça cartonne, j'ai réussi à trouver la recette" ?
02:54 Alors, il y en a beaucoup, mais si je devais en retenir une seule,
02:57 et ce qui fait vraiment la différence entre une équipe qui marche bien et les autres,
03:01 c'est la capacité d'un manager à mettre sur pause la frénésie du quotidien,
03:05 l'opérationnel, les urgences.
03:07 Mettre sur pause pour de temps en temps prendre un peu de hauteur sur
03:11 comment est-ce qu'on fonctionne ? Est-ce qu'on fonctionne bien ou pas bien ?
03:14 Concrètement, c'est quoi ? C'est des points en tête à tête, des moments d'équipe, des ateliers,
03:18 où on prend de la hauteur pour réfléchir à
03:20 qu'est-ce qu'on pourrait améliorer ?
03:23 Est-ce que j'ai des frustrations dans notre mode de fonctionnement ?
03:26 Qu'est-ce qui marche bien ? Qu'est-ce qui marche moins bien ?
03:28 Qu'on se dise les choses, en fait, tout simplement,
03:30 et qu'on ne reste pas sur du superficiel et du "run", comme disent les Américains, sur l'opérationnel.
03:34 Du "run", du téléphone, du WhatsApp, du Slack, j'en pensais des meilleurs,
03:37 c'est-à-dire des moments où il y a de l'humain qui parle à un humain, en fait.
03:41 Exactement.
03:42 On est d'accord ?
03:43 Sauf que vos managers, sans vous faire répéter la même chose, évidemment,
03:46 vous disent "moi, je veux bien être humain",
03:48 parce que quelque part, il y a un petit cœur sous ce manager,
03:51 mais je n'ai pas le temps.
03:52 Donc, comment on réconcilie comme ça ces impératifs de productivité
03:56 et cette volonté aussi d'aller à la rencontre des collaborateurs ?
03:59 Comment on fait ?
04:00 Le meilleur allié, c'est le rituel.
04:02 C'est de réussir à caler dans les agendas des moments récurrents
04:05 où on se retrouve pour parler de ça, justement.
04:07 Pour mettre de côté les sujets urgents
04:09 et pour se concentrer sur ce qui aura de l'impact à moyen et long terme.
04:13 Quand on est manager, ça aussi c'est un élément du livre, avec les sept mantras,
04:18 comment un manager se préserve ?
04:21 C'est vrai qu'ils souffrent, les managers, c'est difficile.
04:24 Le sentiment de course contre le temps, c'est terrible.
04:27 Et puis, c'est assez agréable parce qu'on manque beaucoup de reconnaissance
04:29 de la part de ces équipes.
04:30 C'est assez rare d'avoir un collaborateur qui nous remercie, qui nous félicite.
04:34 Quand c'est bien, c'est normal, mais quand ça ne va pas, on l'entend.
04:36 C'est ça.
04:37 Et d'ailleurs, ce sont les mêmes salariés qui se plaignent eux-mêmes
04:40 d'avoir un manager qui ne les valorise pas assez.
04:42 Moi, je leur dis, la dernière fois que tu as fait ça, c'était quand ?
04:44 Vis-à-vis de ton manager.
04:45 J'ai rarement des réponses très précises.
04:47 Mais donc, pour revenir à comment est-ce qu'on se préserve,
04:49 c'est justement réussir à se dégager du temps aussi pour soi,
04:52 et pas que pour les autres.
04:54 Et se dégager du temps pour soi, c'est se bloquer des créneaux significatifs
04:58 pour justement travailler sur des sujets de fond,
05:00 sur des sujets qui auront beaucoup d'impact à moyen et long terme,
05:02 sur l'équipe, sur l'entreprise.
05:04 C'est se prendre déjà un premier conseil.
05:06 Ne serait-ce que 30 minutes par mois avec soi-même
05:09 pour prendre de la hauteur sur son rôle de manager.
05:11 Ce n'est pas beaucoup.
05:12 Ce n'est pas beaucoup, mais c'est déjà mieux que 95% des managers que je rencontre.
05:14 Qui ne font rien.
05:15 Qui ne font rien.
05:16 Au risque même, avant de nous quitter, de se retrouver un peu orthogonal
05:20 avec le comex qui vous dit "garde la tête dans le guidon"
05:22 parce que lui, il explique qu'il faut justement qu'il relève un peu la tête.
05:25 C'est ça.
05:26 Il y a un peu cette injonction paradoxale,
05:28 et c'est ça qui rend ce job si difficile.
05:31 C'est pour ça qu'il faut être indulgent envers nos managers.
05:33 C'est facile de taper sur eux.
05:35 Mais quand on se retrouve de l'autre côté de la barrière,
05:37 on se rend compte que ce n'est pas si simple.
05:39 Donc je pense qu'il y a déjà un premier travail d'empathie à faire vis-à-vis de son manager
05:42 pour réussir à se mettre à sa place et comprendre ses difficultés.
05:46 C'est un rôle à double sens.
05:47 Il faut réussir à comprendre, certes, ce qui se passe dans la tête de ses équipes,
05:49 mais ses équipes doivent aussi comprendre ce qui se passe dans sa tête et dans son cœur.
05:53 Comme vous disiez, il y a un petit cœur qui bat derrière cette carapace de manager.
05:56 Et il faut essayer de...
05:57 Plus on se comprendra à double sens, mieux ça fonctionnera.
06:00 Aimez vos managers.
06:02 En tout cas, prenez le temps de vous ouvrir un peu à eux
06:04 sans attendre tout deux.
06:05 Parce qu'en fait, c'est un peu ça l'enjeu.
06:07 Il faut qu'il y ait un vrai travail de vastes communicants et d'échange.
06:10 Une relation, ça se construit toujours à deux.
06:12 On est d'accord.
06:13 Et ça vaut aussi dans le milieu...
06:14 Ça marche à deux ou ça échoue à deux, évidemment.
06:16 Et ce n'est pas vrai que dans l'entreprise.
06:18 Merci Ludovic Giraudon, Dream Team.
06:20 Il y a eu 40 000 livres en auto-édition, ce qui est déjà un très bon chiffre.
06:24 Et c'est Marabout aujourd'hui qui édite ce livre passionnant,
06:27 édition mise à jour, augmentée,
06:29 pour recruter, fidéliser vos équipes idéales,
06:32 et évidemment le focus autour de ces managers.
06:34 C'est un vrai plaisir de vous accueillir.
06:35 Vous revenez, évidemment.
06:36 Vous le savez, la porte est grande ouverte quand vous voulez.
06:39 Merci à vous.
06:40 Merci à vous tous.
06:41 L'émission est terminée.
06:42 Merci à toute l'équipe qui m'a accompagné.
06:44 Merci à Xavier Larisation.
06:45 Merci à Saïd Osson.
06:46 Et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchat et Anna L.
06:50 Merci à vous pour vos messages et votre fidélité.
06:52 Je vous dis à très bientôt.
06:53 Bye bye.
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