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NewsTranscription
00:00:00...
00:00:02-"Sud Radio", Bercov, dans tous ses états.
00:00:04...
00:00:05-"Nous sommes en guerre".
00:00:07-"Encore une polémique à Sciences Po".
00:00:09-"C'est un courage absolument admirable
00:00:11d'une étudiante iranienne".
00:00:13-"Elle est en sous-vêtements dans la rue".
00:00:15-"L'association collectif féministe qui dit lutter
00:00:18contre l'oppression sexiste, raciste et capitaliste".
00:00:21-"Une association qui organise une réunion non mixte et non blanche".
00:00:25-"Parce qu'elle vient d'être harcelée quelques minutes auparavant
00:00:28par la police des mœurs".
00:00:30-"Les femmes auront des droits, le droit de respirer".
00:00:33-"Ca va pas bien".
00:00:35-"Une image totalement insoutenable pour le régime iranien".
00:00:39-"Nous avons aussi décrété que les femmes
00:00:42avaient désormais le droit de porter des burqas colorés".
00:00:46-"De quoi on parle ?"
00:00:47-"Les couleurs réglementaires seront marron foncé,
00:00:50bleu foncé et noir foncé".
00:00:52-"Vous !
00:00:53-"Nous sommes en guerre".
00:00:55...
00:00:56-"Guerre".
00:00:57Quelle guerre !
00:00:59Et quelle guerre !
00:01:00...
00:01:01Est-ce qu'on est en...
00:01:03Au moins, parce que je ne m'entends pas, là, en micro.
00:01:06On est en guerre, c'est très bien.
00:01:08Et on est en guerre pourquoi ?
00:01:10Parce que je ne m'entendais pas dans le micro, et c'est...
00:01:13Eh bien, on est en guerre parce que...
00:01:16Sur tous les fronts.
00:01:18Dans deux jours, les élections américaines.
00:01:20L'Amérique en guerre avec elle-même.
00:01:22Russie-Ukraine, Proche-Orient.
00:01:25Et en attendant, on va parler aussi de la guerre de l'école.
00:01:29Comment, guerre de l'école ? L'école privée, mais c'était vie,
00:01:32c'était les manifestations monstres de 1984.
00:01:35Non, non, non, non.
00:01:36Un amendement, ça revient, on va en parler
00:01:38avec le directeur de Contribuables Associés.
00:01:41Il se passe des choses sur ce front-là,
00:01:43on ne sait pas jusqu'où.
00:01:45On va parler de ça et de cette extraordinaire,
00:01:48terrible séquence de cette étudiante iranienne
00:01:52se mettant en sous-vêtements
00:01:54parce qu'elle est harcelée par les Spasijis et la police iranienne.
00:01:57On se demande ce qu'elle est devenue,
00:02:00et c'est terrifiant, ça se passe aujourd'hui, en 2024.
00:02:03Et puis, on va évidemment parler du Gorafi.
00:02:06Vous savez, tout le monde connaît le Gorafi.
00:02:08Tous ceux qui vont sur les réseaux sociaux connaissent le Gorafi.
00:02:12Drôle, parodique, plein d'humour,
00:02:16politiquement incorrect, au très, très bon sens du terme.
00:02:21Et puis, nous allons recevoir David Duquesne,
00:02:23c'est pas ton français.
00:02:25Pourquoi ? Eh bien, très, très, très beau livre,
00:02:29confession sur le métissage et ses effets pervers.
00:02:33Musique rythmée
00:02:36...
00:02:52Alors, ça vous rappelle quoi ?
00:02:54Ça vous rappelle, évidemment, l'extraordinaire thriller de Michael Jackson,
00:02:57qui date de 40 ans, déjà, hein ?
00:03:011983-84, thriller.
00:03:05Et qui a composé cela ? Qui a arrangé cela ?
00:03:10Eh bien, le très, très, très, très, très grand arrangeur,
00:03:14le plus grand arrangeur des Etats-Unis,
00:03:17le plus grand compositeur des Etats-Unis, Quincy Jones.
00:03:20Quincy Jones vient de mourir à 91 ans.
00:03:24Il a fait, vous savez,
00:03:25We are the world, we are the children avec la...
00:03:27Très bien.
00:03:29...
00:03:36Voilà, c'était tout le showbiz américain, le plus grand.
00:03:40Évidemment, Michael Jackson et Bob Dylan et Bruce Springsteen,
00:03:44tous, tous étaient là.
00:03:46Ils étaient une quarantaine, une cinquantaine,
00:03:49à chanter ensemble, entièrement dirigé par Quincy Jones.
00:03:52Et je rappelle juste un mot, Quincy Jones est venu quatre ans à Paris.
00:03:56Il faisait partie du grand orchestre d'Eddie Barclay.
00:03:59Il était venu à Paris, c'était déjà un jeune trompettiste
00:04:02de l'orchestre de Duke Ellington.
00:04:04Il est venu à Paris pour étudier la musique avec Nadia Boulanger,
00:04:07la très grande Nadia Boulanger.
00:04:09Et voilà, un très, très grand artiste
00:04:12qui disparaît, hommage à Quincy Jones.
00:04:14Mais heureusement, vous pouvez l'écouter puisque, voilà,
00:04:16on a toute la technologie du monde pour l'écouter.
00:04:19-"La Blanquette Reveau", je n'aime pas la Blanquette Reveau.
00:04:23-"Sud Radio Bercov", dans tous ses états.
00:04:26Et voilà, alléluia, alléluia, disent les grands partisans
00:04:29de l'école publique, on vient de déposer un mandement
00:04:32qui va assurer la totale gratuité de l'école publique.
00:04:366 milliards 200 millions d'euros, on a trouvé.
00:04:40En ces temps de dette publique abyssale,
00:04:43on a trouvé 6 milliards 200 millions d'euros.
00:04:46Et on va les appliquer pour que l'école publique soit gratuite.
00:04:49Mais on les prend où, ces 6 milliards 200 millions d'euros ?
00:04:53Mais voyons, mais bon sang, mais c'est bien sûr à l'école privée.
00:04:57Comment ça se passe ? Qu'est-ce qui se passe exactement ?
00:04:59On en parle tout de suite.
00:05:01-"Sud Radio Bercov", dans tous ses états.
00:05:04Le fait du jour.
00:05:05-"En sortant de l'école, nous avons rencontré
00:05:08un grand chemin de fer qui nous a emmenés..."
00:05:13Très belle chanson d'Yves Montand,
00:05:15écrite par Jacques Prévert,
00:05:16en sortant de l'école.
00:05:18Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:05:19Il s'est passé ceci, mardi 29 octobre,
00:05:22la commission des finances de l'Assemblée nationale
00:05:25a adopté le budget de la mission...
00:05:27La commission des finances, hein.
00:05:29A adopté le budget de la mission d'anciennement scolaire
00:05:31du projet de loi de finances 2025,
00:05:33profondément remanié par de nombreux amendements
00:05:37du groupe LFI-LFP.
00:05:39Voilà. Et alors, parmi ces amendements,
00:05:41eh bien, il y a un amendement du député
00:05:44de la France Insoumise, Paul Vannier,
00:05:46et qui dit un truc très simple.
00:05:48Pour lui, très, très simple, ça a été adopté,
00:05:51encore une fois, le 29 octobre, en commission.
00:05:53Il envisage de financer la gratuité totale de la scolarité,
00:05:57donc de l'école publique,
00:05:59par la suppression de l'essentiel,
00:06:01en tout cas, une grosse partie des crédits
00:06:03de l'enseignement privé.
00:06:04Voilà. Je vous ai donné les chiffres.
00:06:076 milliards, 300 milles...
00:06:09300 millions, pardon,
00:06:11ou 6 milliards, 200 millions,
00:06:13on fait une soustraction et on fait une addition.
00:06:15Alors, est-ce que c'est aussi simple que ça ?
00:06:18Bonjour, Benoît Perrin.
00:06:20Vous êtes directeur de Construire, Madame les Associés,
00:06:22qui a fait une remarquable étude, je le dis,
00:06:25parce que je la recommande vraiment,
00:06:26sur école, public, privé,
00:06:28écart de coûts et écart de résultats.
00:06:31Vous avez fait ça pour la rentrée,
00:06:33qui vient de paraître, rentrée 2024.
00:06:35Et donc, qu'est-ce qui se passe exactement ?
00:06:37C'est une proposition, certes,
00:06:39ce n'est pas du tout votée,
00:06:41mais quand même, ça a été ratifié
00:06:43par la Commission des Finances.
00:06:45En fait, je crois qu'effectivement,
00:06:47la partie la plus radicale à gauche de l'Assemblée
00:06:50utilise toujours la même stratégie.
00:06:52C'est-à-dire, pour promouvoir la gratuité pour tous,
00:06:55eh bien, ils vont piocher dans la poche
00:06:57des uns et des autres,
00:06:58et notamment, en gros, ceux qui réussissent.
00:07:00Ils vont piocher dans la poche des grosses entreprises
00:07:03pour financer les dépenses inconsidérées,
00:07:06qui sont les leurs.
00:07:07Ils vont piocher dans l'argent
00:07:08des contribuables qui ont le mieux réussi
00:07:11pour financer les aberrations.
00:07:12Ils vont payer les riches.
00:07:14Et là, même logique.
00:07:15Plutôt que de se dire qu'il y a des choses qui fonctionnent,
00:07:18par exemple, des grandes entreprises qui marchent bien,
00:07:21des Français qui réussissent bien,
00:07:23comment on peut les imiter ?
00:07:25Et là, c'est la même histoire.
00:07:27Ils se disent qu'il y a un système qui marche bien,
00:07:29le système privé, en termes de résultats et de coûts.
00:07:32Eh bien, plutôt que de s'inspirer des méthodes qui fonctionnent,
00:07:36on va tout casser.
00:07:37Et la logique est finalement toujours la même,
00:07:40c'est-à-dire une espèce d'égalitarisme forcené
00:07:43qui, en fait, les conduit, si vous voulez,
00:07:46à vraiment casser tout ce qui marche.
00:07:49Et je regarde avec mes enfants, il y a quelques semaines,
00:07:52le fameux film de Marcel Pagnol,
00:07:54évidemment, La gloire de mon père.
00:07:56Et là, vous voyez le père de Marcel Pagnol,
00:07:59qui est anticlérical, vraiment comme eux.
00:08:01Mais ce qui m'a frappé dans le discours du père de Marcel Pagnol,
00:08:05c'est qu'en fait, on va adopter la morale,
00:08:07qui est finalement très proche de la morale chrétienne.
00:08:10Et de l'autre côté, on va copier,
00:08:12c'est-à-dire qu'on va être très exigeants envers ses élèves,
00:08:15sur le français, les maths.
00:08:17Donc, autrement dit, on va vraiment viser l'excellence,
00:08:20ce qu'arrivait à apporter l'école privée à l'époque.
00:08:24Et plutôt que de...
00:08:25Eh bien, adopter ce qui fonctionne,
00:08:28eh bien, les anticléricaux d'aujourd'hui,
00:08:31en fait, veulent tout casser.
00:08:32Alors oui, en plus, ça va au-delà de l'anticléricalisme,
00:08:36et ça va au rivage du wokisme, etc.
00:08:38Alors justement, parlons-en, on dit ça,
00:08:41alors donc, on veut supprimer,
00:08:42on veut déshabiller Pierre pour habiller Paul,
00:08:44pour finir d'habiller Paul.
00:08:46Alors, qu'est-ce que vous avez constaté ?
00:08:47Alors justement, aujourd'hui, parlons-en,
00:08:49parce que beaucoup, y compris des fils de ministre,
00:08:53de gauche, même de progressiste, etc.,
00:08:57mettent leurs enfants à l'école privée quand ils peuvent,
00:08:58parce qu'évidemment, il faut le pouvoir.
00:09:01Mais alors, qu'est-ce que vous avez constaté
00:09:03entre écart de coûts et écart de résultats
00:09:05entre école publique et école privée ?
00:09:07Alors, le premier point, André, c'est qu'on s'est dit
00:09:09que, très simplement, le sujet de l'école,
00:09:11eh bien, c'est comme toutes les politiques publiques en France,
00:09:12ça mérite, en fait, d'être passé au scanner.
00:09:15On analyse la politique de la ville,
00:09:16voilà, la politique de l'emploi,
00:09:18la politique de la fiscalité environnementale ou que sais-je.
00:09:21Je vois pas pourquoi on s'intéresserait pas
00:09:22au sujet de l'école.
00:09:23Et pourquoi ce sujet, je crois, est vraiment fondamental ?
00:09:26C'est que, un, d'abord, évidemment, ça prépare l'avenir,
00:09:28donc on peut pas considérer que c'est un sujet secondaire.
00:09:30Deuxième point, on a vu qu'on consacre collectivement,
00:09:34c'est-à-dire État et famille, de plus en plus d'argent à l'école.
00:09:38Donc, très concrètement...
00:09:39C'est-à-dire que ça mobilise à peu près,
00:09:42aujourd'hui, 70 milliards d'euros de dépenses.
00:09:44Si vous regardez toutes les dépenses de l'État,
00:09:46les dépenses des familles, les dépenses des entreprises,
00:09:48c'est à peu près 170 milliards d'euros.
00:09:50Totalisé, ça fait 170 milliards d'euros.
00:09:52C'est le double que l'année où je suis né,
00:09:54c'est-à-dire il y a exactement 44 ans, 1980.
00:09:57Donc, on a le droit de se poser des questions sur,
00:09:59finalement, en quelque sorte, où passe cet argent ?
00:10:01Avec des résultats, et ça, on le sait,
00:10:03qui sont de moins en moins bons.
00:10:04Et là, pour le coup, on le voit tous les jours,
00:10:07si on a la chance d'avoir des enfants,
00:10:08et puis on le voit très simplement dans les comparaisons internationales.
00:10:11On voit que dans le fameux classement PISA,
00:10:13on est à la traîne en mathématiques, en compréhension de la langue.
00:10:17Donc, je veux dire, on consacre beaucoup d'argent
00:10:19avec des résultats qui sont vraiment pas au niveau.
00:10:21Donc, c'était l'objectif, en fait, c'était de se dire...
00:10:24L'objectif de cette étude, c'est de dire,
00:10:25eh bien, on va comparer des systèmes.
00:10:27C'est-à-dire qu'on a d'un côté le public, on a d'un côté le privé.
00:10:29Finalement, quels sont les écarts de résultats
00:10:32et quels sont les écarts de coûts ?
00:10:33– Quels sont les écarts les plus parlants,
00:10:35les chiffres les plus parlants ?
00:10:37– Et là, si on doit retenir une information de cette étude,
00:10:39c'est que, globalement, les résultats sont meilleurs dans le privé.
00:10:43On le sait, pour le coup, parce que là,
00:10:45vous avez des classements dans des célèbres hebdomadaires
00:10:47qui paraissent tous les ans, que ce soit dans le collège ou au lycée.
00:10:51Première information. – Aussi bien au collège qu'au lycée.
00:10:53– Exactement.
00:10:54Et deuxième information, c'est surtout l'écart de coûts.
00:10:56Et ça, c'est fondamental.
00:10:58On s'est aperçu qu'il y avait un écart de coûts d'à peu près 30%,
00:11:02entre le coût d'un élève dans le privé et le coût d'un élève dans le public.
00:11:06C'est-à-dire que l'élève dans le public coûte 30% plus cher à la collectivité
00:11:11qu'un élève dans le privé.
00:11:12Et c'est ça qui est fondamental.
00:11:13– 30% plus cher.
00:11:15– 30% plus cher.
00:11:16Et c'est pour ça que ça nous a, comment dire, sauté au visage,
00:11:19surtout dans une époque où on cherche des économies partout.
00:11:22On devrait là aussi se dire, le privé,
00:11:25je dis bien globalement, il y a beaucoup d'exceptions,
00:11:27évidemment si vous allez à Henri IV, lycée public à Paris,
00:11:30si vous allez… – Il y a le très bon lycée public.
00:11:32– Il y a le très bon lycée public, évidemment.
00:11:35Mais si on prend les choses de manière un peu froide,
00:11:37justement, sans idéologie,
00:11:39parce que l'objectif de Contribuables Associés,
00:11:41ce n'est pas du tout d'être dans l'idéologie,
00:11:42c'est juste de regarder ce qui marche et ce qui coûte le moins cher.
00:11:45Est-ce qu'on peut faire mieux avec moins ?
00:11:47Eh bien, l'exemple du privé est un bon exemple.
00:11:50Et notamment sur, encore une fois, le coût,
00:11:53où on voit globalement que, pourquoi il y a cet écart de 30% ?
00:11:58Très simplement parce que, d'où ça vient ?
00:12:02Un, il y a plus d'élèves dans les classes,
00:12:04dans le privé, que dans le public.
00:12:06Dans le premier degré, il y a deux élèves de plus par classe,
00:12:09dans le secondaire, il y a 1,5 élèves de plus.
00:12:11Donc, on va dire effet de masse.
00:12:13Deuxièmement, très simplement, les pensions de retraite.
00:12:16C'est tout bête, mais quand vous êtes prof dans le public,
00:12:18vous êtes fonctionnaire, d'accord ?
00:12:20Et donc, du coup, votre retraite est calculée
00:12:22sur vos six derniers mois.
00:12:25Ce qui fait une retraite d'à peu près 2 500 euros.
00:12:27Dans le public, dans le privé, pardon, quand vous êtes prof,
00:12:30vous cotisez au régime général des retraites
00:12:33et du coup, qui est calculé sur vos 25 meilleures années.
00:12:35Donc, ça coûte moins cher.
00:12:37Ça y est, fonction publique, c'est six derniers mois qu'il a retraite.
00:12:40Le privé, c'est 25 ans, 25 dernières années.
00:12:42Et dans le public, en général, on gagne mieux sa vie en fin de carrière,
00:12:45justement parce qu'il y a une grosse part d'ancienneté.
00:12:49Donc, ça coûte plus cher en termes de retraite.
00:12:50Il y a un truc tout bête, c'est que dans le privé, on s'est aperçu,
00:12:54et on l'a vu avec des directeurs d'école,
00:12:57c'est que les professeurs remplacent plus naturellement
00:13:00des collègues absents que dans le public.
00:13:03Autrement dit, dans le public, très souvent,
00:13:04il suffit de parler avec les gens qui nous entourent
00:13:07pour s'apercevoir que dès qu'il y a un prof qui est absent,
00:13:09il n'est finalement pas systématiquement remplacé.
00:13:12Alors que dans le privé, il y a une espèce de solidarité
00:13:15qui s'exerce précisément
00:13:17parce que les gens se tiennent en gros dans un projet...
00:13:20...beaucoup moins...
00:13:21En tout cas, beaucoup moins pénalisant
00:13:23parce que des profs viennent donner un coup de main aux profs absents.
00:13:26Ensuite, il y a moins d'agrégés, de profs agrégés,
00:13:30dans le privé que dans le public.
00:13:31Et un prof agrégé, ça coûte plus cher.
00:13:34Ensuite, élément fondamental, dans le public,
00:13:36vous avez donc beaucoup de fonctionnaires qui sont profs, évidemment,
00:13:39et donc, du coup, dès lors que vous augmentez le point d'indice,
00:13:42c'est-à-dire que dès que le gouvernement veut faire un geste,
00:13:44vous savez, envers les fonctionnaires,
00:13:45et bien, c'est un poids très important.
00:13:47Le nombre de fonctionnaires dans le ministère de l'Éducation nationale,
00:13:51c'est, tenez-vous bien, André, 1,2 million de fonctionnaires.
00:13:54C'est 50 % des fonctionnaires de l'État.
00:13:581,2 million de fonctionnaires qui n'enseignent pas.
00:14:02Alors, si, qui enseignent et qui n'enseignent pas.
00:14:04Et là, on va y venir, justement, qu'ils n'enseignent pas.
00:14:06Ça, c'est très intéressant.
00:14:07Quel est la part ?
00:14:08C'est ça qui est justement très intéressant.
00:14:09Et donc, juste pour terminer sur le nombre de fonctionnaires,
00:14:11pour comprendre qu'en fait, l'enseignement de l'Éducation nationale,
00:14:15c'est 50 % des fonctionnaires de l'État.
00:14:17C'est 20 % des fonctionnaires globaux,
00:14:19si on prend la fonction publique territoriale,
00:14:22la sécurité sociale et l'État.
00:14:23Donc, dès que vous augmentez le point d'indice,
00:14:28je rappelle quand même qu'il a été augmenté de 3,5 % l'année dernière,
00:14:31eh bien, ça a un impact considérable sur les coûts.
00:14:34Et donc, vous parliez de manière très juste, effectivement,
00:14:38de cette histoire, on va dire, d'encadrement.
00:14:41Et c'est aussi pour ça que c'est intéressant,
00:14:43parce que l'Éducation nationale,
00:14:44c'est quasiment l'exemple caricatural de la suradministration française.
00:14:48Pour vous donner un chiffre, vous avez, tenez-vous bien,
00:14:52à peu près, pas à peu près même, exactement 220 000 encadrants.
00:14:57Donc, parmi ces 1,2 millions de fonctionnaires dont je parlais,
00:15:00220 000 encadrants.
00:15:02En Allemagne, ils sont 87 000.
00:15:04Au Royaume-Uni, ils sont 100 000,
00:15:06pour exactement le même nombre d'élèves.
00:15:08Donc, vous avez, en fait, en quelque sorte,
00:15:10ce qui se passe dans l'école, c'est ce qui se passe un peu,
00:15:12vous savez, dans les hôpitaux, où on vous dit, il y a...
00:15:14– Les ARS et autres. – Exactement.
00:15:16Il y a beaucoup de personnels qui ne sont pas face à des patients.
00:15:19Eh bien, dans l'école, c'est exactement pareil.
00:15:21On a une suradministration très importante dans les rectorats.
00:15:24– Oui, Benoît, expliquez, alors expliquez,
00:15:27ces encadrants, c'est quoi leur mission ?
00:15:29– Alors, les encadrants, ils sont beaucoup dans ce qu'on appelle
00:15:31le millefeuille administratif.
00:15:33– Et quel millefeuille ?
00:15:35– Donc, vous avez, en France, le ministère est divisé
00:15:40en plein de départements, évidemment,
00:15:42mais exactement comme dans la santé,
00:15:43vous avez les ARS, les groupements hospitaliers,
00:15:45les hôpitaux et tout ça, là, vous avez des régions académiques,
00:15:48il y en a 18, vous avez des académies, il y en a 30,
00:15:51vous avez des directions académiques, il y en a 97,
00:15:54il y a des circonscriptions, du premier degré,
00:15:56il y en a à peu près 1 000.
00:15:57Donc, vous avez, à chaque strat,
00:15:59énormément de personnes administratives
00:16:00qui pondent souvent des normes et qui réduisent d'autant,
00:16:04et c'est ça, je crois, un élément clé, l'autonomie des établissements.
00:16:07C'est-à-dire que le gros avantage, je crois, du privé,
00:16:09c'est que les directeurs d'établissement
00:16:11ont beaucoup plus d'autonomie…
00:16:12– Ils ont plus de marge de manœuvre.
00:16:14– Exactement, sur le recrutement des élèves,
00:16:16sur le recrutement des professeurs,
00:16:17sur les normes qu'ils doivent appliquer.
00:16:19Donc, autrement dit, et on le sait bien,
00:16:21qu'est-ce qui fait la réussite d'un établissement scolaire ?
00:16:23Qu'est-ce qui fait que les élèves apprennent mieux ?
00:16:26Ben, c'est un, évidemment, la motivation du corps professoral,
00:16:29de l'autonomie, justement, des directeurs d'établissement,
00:16:31la bonne ambiance, évidemment,
00:16:33moins de problèmes d'insécurité qu'ailleurs.
00:16:35On le voit bien que, globalement,
00:16:37les Français, au-delà de l'aspect, évidemment, cultuel,
00:16:40ont vraiment tendance à vouloir inscrire
00:16:43de plus en plus leurs enfants dans le privé.
00:16:45– Question de qualité, question d'efficacité.
00:16:47On va en parler, avez-vous encore, Benoît Perrin ?
00:16:50C'est passionnant, juste après cette petite pause.
00:16:52Effectivement, école privée, école publique,
00:16:56il y a véritablement un fossé qui se creuse,
00:16:58et pourquoi ? On a commencé à en parler, on continuera.
00:17:01– Et vous voulez réagir ?
00:17:02« Sud Radio » Bercov, dans tous ses états.
00:17:07– Et nous sommes toujours et plus que jamais avec Benoît Perrin,
00:17:11directeur de Contribuables Associés,
00:17:13qui a fait une excellente étude sur les rapports
00:17:15entre école publique et école privée,
00:17:18avec des chiffres qui, effectivement, interpellent.
00:17:20Vous en avez parlé, mais je voudrais revenir à cela.
00:17:23Là, je rappelle que, proposition de LFI,
00:17:26d'un député à la France Insoumise,
00:17:29supprimer 6,3 milliards de budget alloués aux privés,
00:17:34pour le reporter sur l'enseignement public,
00:17:36pour obtenir la totale gratuité.
00:17:38Mais, justement, rappelons, parce que l'école privée
00:17:41a quand même une très grosse subvention de l'État,
00:17:43enfin, c'est surtout l'État qui paye.
00:17:45– Exactement, c'est ce qui vous rappelait André,
00:17:46c'est que l'école publique, par définition,
00:17:49elle est financée à 100% par de l'argent public,
00:17:51et le fonctionnement de l'enseignement privé
00:17:54est financé à 75% par de l'argent public.
00:17:58Vous avez une part de l'État, c'est à peu près 9 milliards,
00:18:01et puis, après, vous avez une part qui est payée
00:18:03par les collectivités locales, à peu près 3 milliards,
00:18:05ce qui fait, en gros, une subvention,
00:18:07je ne sais pas si c'est le bon terme, mais on comprend bien.
00:18:09Et le reste, exactement, c'est à peu près 25% du reste des dépenses,
00:18:13ce sont les parents.
00:18:14Et les collectivités locales, comme vous le savez,
00:18:16financent vraiment via une espèce de subvention communale
00:18:19pour les écoles, une subvention du département pour les collèges,
00:18:23et puis c'est financé pour les lycées par les régions.
00:18:28Donc, il y a, en fait, beaucoup d'argent.
00:18:29Et quand les députés LFI disent
00:18:32que le système du privé est majoritairement financé par le public,
00:18:38ils ont raison. Encore une fois, c'est 75%.
00:18:40Mais ce qu'ils oublient de dire, c'est que par tête de pipe,
00:18:44par élève, ça coûte, encore une fois, on l'a vu tout à l'heure,
00:18:4630% moins cher.
00:18:48Donc, plutôt que de dire, en gros, il faut supprimer le privé,
00:18:52nous pensons, au contraire, qu'il faudrait développer le privé
00:18:55pour faire des économies.
00:18:56– Vous voulez dire simplement que les stratégies d'enseignement
00:18:59et du privé devraient être généralisées au public ?
00:19:01– En tout cas, on a le droit quand même de se dire,
00:19:04dans un moment où on doit chercher des économies,
00:19:07il faut s'inspirer de ce qui fonctionne,
00:19:08et en l'occurrence, l'autonomie, notamment des chefs d'établissement,
00:19:11devrait être un axe majeur
00:19:16pour, justement, améliorer la performance des élèves
00:19:19et faire des économies.
00:19:20– Et très concrètement, si demain, vous parlez à un maire, d'ailleurs,
00:19:24et vous lui demandez, globalement, est-ce que vous seriez d'accord
00:19:26pour supprimer l'école privée de votre commune ?
00:19:29Il y a de grandes chances qu'il vous réponde non.
00:19:31Alors, au micro, il dira, oui, peut-être que c'est scandaleux,
00:19:33patati patata, parce que ça me coûte de l'argent,
00:19:36mais il ne le fera jamais, pourquoi ?
00:19:37Parce qu'il a bien compris que si le privé disparaît de sa commune,
00:19:40eh bien, ça va lui coûter beaucoup plus cher.
00:19:42Donc, il n'a aucun intérêt, parce qu'il faudra construire des bâtiments,
00:19:44il faudra embaucher du personnel,
00:19:45il faudra augmenter l'argent, globalement, consacré à l'éducation.
00:19:49Donc, il n'a aucun intérêt.
00:19:51Donc, en fait, les responsables politiques
00:19:53devraient presque remercier le privé de se développer,
00:19:55parce qu'encore une fois, grâce au privé, on fait des économies.
00:19:57– Mais ce qui est intéressant, quand même, c'est le privé.
00:20:00On dit qu'il est privé, mais quand il est subventionné en 3 cas par l'État,
00:20:03quelle est la marge de manœuvre ?
00:20:04Je m'explique, vous dites l'autonomie, d'accord ?
00:20:07Est-ce que le pédagogisme qui règne actuellement
00:20:10touche autant l'école privée que l'école publique ?
00:20:12Et deuxièmement, la question de l'évaluation des enseignants ?
00:20:15– Alors, pour toucher cet argent public,
00:20:19l'école privée doit se conformer au programme.
00:20:23Et deuxièmement, doit assurer qu'il n'y a pas de discrimination,
00:20:26puisque, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:20:28ils ont la liberté d'accepter ou de refuser des élèves.
00:20:31Ils ont une obligation de non-discrimination.
00:20:33Et en contrepartie, en quelque sorte, de ces deux obligations,
00:20:37ils peuvent percevoir, encore une fois, une partie de l'argent public.
00:20:41Sur la question des évaluations,
00:20:43moi, ça ne me semble pas du tout anormal de bien évaluer les profs.
00:20:47Mais ce qui me semble même anormal, c'est que les profs soient fonctionnaires.
00:20:50Je ne vois pas au nom de quoi les profs seraient fonctionnaires.
00:20:53Et si on casse, en fait, ce statut de la fonction publique pour les profs,
00:20:57qui pourrait être confié, encore une fois, à des profs par définition du privé,
00:21:01si on les évalue, ma foi, les bons profs sont gardés dans les établissements
00:21:04et les mauvais profs ne sont pas reconduits dans les établissements.
00:21:07La culture de l'évaluation, je ne vois pas pourquoi,
00:21:09elle s'applique à toutes les politiques publiques, à tout.
00:21:11Sauf aux profs, sauf aux magistrats.
00:21:13Les magistrats, c'est exactement le même sujet.
00:21:15Donc, la culture de l'évaluation est une culture
00:21:18qui est quasi absente, en fait, de l'éducation nationale.
00:21:21Et on voit que même les meilleurs profs ont finalement, en fin de carrière,
00:21:24un salaire qui est quasiment identique, puisqu'on l'a vu,
00:21:26c'est en grande partie par l'ancienneté qui progresse.
00:21:29Et du coup, je crois que ça découvrage considérablement
00:21:32un certain nombre de jeunes qui ont l'amour, en fait, de la transmission.
00:21:35Exactement.
00:21:37Et qui disent, en fait, que je fasse bien mon boulot ou pas bien mon boulot,
00:21:39au final, je gagnerai autant.
00:21:40Et en plus, je ne serai pas forcément soutenu par ma direction.
00:21:43Donc, finalement, autant embrasser d'autres carrières.
00:21:46Et on voit, d'ailleurs, que dans les concours administratifs,
00:21:48notamment de profs, on manque cruellement de candidats.
00:21:52Et donc, puisqu'on manque de candidats, forcément,
00:21:54on recrute des gens avec un niveau qui est moins bon.
00:21:56Et dernière question, Moulin Perrin, vous vous estimez un peu provocateur,
00:21:59mais enfin, que les profs de maths devraient être mieux payés
00:22:02que les professeurs de sociologie ou de psychologie ?
00:22:04Je ne vois pas pourquoi, en fait, le marché, en fait,
00:22:07devrait être aussi exclu de la rémunération des profs.
00:22:09C'est-à-dire que, très concrètement, les professeurs...
00:22:12Le marché dans l'éducation fonctionnale !
00:22:13Encore un réactionnaire !
00:22:15Non, mais si, finalement, on supprime le statut de fonctionnaire,
00:22:18eh bien, on peut peut-être mieux payer les profs, justement.
00:22:20Et se dire qu'un prof, en l'occurrence un prof de maths,
00:22:23peut retrouver plus facilement du travail dans le privé,
00:22:27pourquoi ne pas, effectivement, mieux le payer que d'autres professeurs
00:22:30pour cette raison-là ?
00:22:32Parce qu'en fait, si on veut garder les bons profs,
00:22:33eh bien, il n'y a pas de secret, il n'y a pas que le salaire dans la vie.
00:22:35Et il n'y a pas que le salaire qui dissuade les gens
00:22:38d'embrasser telle ou telle carrière.
00:22:40Mais malgré tout, les bons profs et les profs
00:22:42qui sont facilement reconvertibles dans un autre univers,
00:22:46ça ne me choquerait pas qu'ils soient mieux payés que les autres.
00:22:48Eh bien, écoutez, école privée, public privé, écart de coûts,
00:22:52lisez-le, c'est une étude remarquable du Contribuable associé.
00:22:55Vraiment, on donne les chiffres et on donne ce...
00:22:58Et tous ceux qui ont des enfants et tous ceux qui ont été à l'école
00:23:01apprendront beaucoup de choses.
00:23:02L'objectif, encore une fois, c'est que tous les enfants de France
00:23:04bénéficient du meilleur enseignement, qu'il soit privé ou public.
00:23:07L'important, c'est vraiment qu'ils soient des citoyens responsables.
00:23:10Voilà, et ça me paraît la moindre des choses, effectivement.
00:23:13Et une question ou une réaction, un numéro de téléphone, le 0 826 300 300.
00:23:18Sud Radio, André Bercoff.
00:23:21Ça balance pas mal.
00:23:23Bercoff, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:23:26...
00:23:47Elle s'appelle...
00:23:49L'histoire terrible, terrible, terrible.
00:23:53Une étudiante dévêtue sur le campus de l'université AZA de Teheran.
00:23:58On l'a tous vue, enfin, vous l'avez sans doute vue sur les réseaux sociaux.
00:24:02Cette jeune femme, cette jeune fille qui se balade en soutien-gorge et slip.
00:24:07On a essayé de l'arrêter parce que son voile n'était pas bien mis,
00:24:12qu'il y avait quelques mèches.
00:24:14Eh bien, ce qu'elle a fait, ce qu'elle a fait,
00:24:17eh bien, elle s'est déshabillée, elle est restée là.
00:24:20Après, on l'a engouffrée dans une voiture,
00:24:22on a commencé à la taper, puis c'était fini.
00:24:24Plus d'images, évidemment.
00:24:28Terrifiant. Encore un quotidien, on en parle pas.
00:24:31Voilà, en Iran, à Teheran.
00:24:33Et on ne sait pas ce qu'elle est devenue.
00:24:36On ne sait pas si elle est encore vivante, on ne sait rien.
00:24:40Alors, Amnesty Iran, tout le monde a protesté, etc.
00:24:44On proteste, vous savez, ça rappelle la jeune kurde Masa Amini
00:24:48qui avait été arrêtée pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire.
00:24:52Et le mouvement Femmes, Vie, Liberté,
00:24:54durement réprimé par les autorités,
00:24:56la mort de 551 personnes
00:25:00et des milliers d'arrestations, selon deux ONG.
00:25:03Vous savez, le code vestimentaire strict aux femmes.
00:25:06Quand on voit ces images,
00:25:07et quand on voit ces images, on est plus que bouleversés.
00:25:11C'est terrifiant, quoi.
00:25:14C'est terrifiant qu'encore en 2024,
00:25:16et qu'en fait, on en parle, oui, on proteste,
00:25:19mais ça ne change rien à ce régime et à ce régime de tortionnaires
00:25:24et ce régime totalitaire qui est là.
00:25:27Et je ne parle pas des pendaisons,
00:25:28je voudrais juste donner un chiffre, et on a vérifié, c'est ça.
00:25:31Durant le mois d'octobre, 161 personnes ont été pendues
00:25:34par la République islamique d'Iran, soit un Iranien exécuté.
00:25:38Tous les quatre heures, ou presque, enfin, c'est quand même terrifiant.
00:25:42Et cette femme nous rappelle, évidemment,
00:25:45une image que tout le monde a vue,
00:25:47mais qui date, elle, d'il y a plus de 35 ans, au moins.
00:25:50C'était Place Yannanmen, quand il y avait la très, très, très
00:25:54répression des autorités chinoises contre les dissidents.
00:25:58Et vous vous rappelez cette image incroyable ?
00:25:59On voyait un homme tout seul, il y avait un défilé de chars.
00:26:03Un homme debout, seul, était là,
00:26:05et a obligé, en tout cas, dans l'image, on la voit,
00:26:08à ce que le défilé de chars se détourne
00:26:12pour ne pas être écrasé.
00:26:13En tout cas, on ne l'écrase pas, bien sûr.
00:26:15Il y avait les caméras, il y avait tout cela.
00:26:18Et voilà, et aujourd'hui, 35 ans après,
00:26:20une femme iranienne debout, une jeune femme iranienne debout,
00:26:24debout avec un courage incroyable,
00:26:27parce qu'elle sait très bien le sort qui l'attend.
00:26:29Voilà, ça se passe aujourd'hui,
00:26:32et pas si loin que chez nous, pas si loin que chez nous.
00:26:35Alors, vraiment,
00:26:37espérons qu'il y aura des gens devant l'ambassade d'Iran,
00:26:39aujourd'hui ou demain, en tout cas, pour dire ce qu'ils en pensent.
00:26:44Ici Sud Radio.
00:26:48Les Français parlent au français.
00:26:52Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:54Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:57Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:27:00Eh bien, je vais vous dire, jusqu'ici, en France,
00:27:01il y avait l'agence France Presse,
00:27:03qui diffusait les informations que tous les journalistes reprenaient.
00:27:06Eh bien, aujourd'hui,
00:27:07il y a une agence qui concurrence très sérieusement
00:27:10l'agence France Presse, ça s'appelle le Gorafi.
00:27:13On va en parler tout de suite.
00:27:15Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:27:18Les perles du jour.
00:27:19Tic-tac, tic-tac, taca-tic-tac-i-té
00:27:22Tic-tac, tic-tac, taca-tic-tac-i-té
00:27:25Tic-tac, tic-tac, tico-cu-catant-tu
00:27:27Tuite-toi, tico-cu, taca-taca-tuité
00:27:30Et quitte ton quartier, taca-tic-tac-i-té
00:27:33Bobby Lapointe. Pourquoi Bobby Lapointe ?
00:27:35Eh bien, je ne sais pas pourquoi, quand je lis le Gorafi,
00:27:38je pense à Bobby Lapointe,
00:27:39qui était un des chanteurs qui avait du sens,
00:27:41qui était en très bon terme avec les mots
00:27:44et qui savait ce que c'était que le sens des mots.
00:27:47Alors, vous allez me dire, mais de quoi vous parlez ?
00:27:48Eh bien, voilà, la nouvelle agence de presse,
00:27:50enfin, elle existe depuis 13 ans, le Gorafi.
00:27:52Eh bien, écoutez, ils nous donnent des informations
00:27:55qu'on n'avait pas vues jusqu'ici.
00:27:56Par exemple, vous voulez savoir ? Une information.
00:27:58Cyril Hanouna demande l'asile politique en Corée du Nord.
00:28:01Vous ne saviez pas, ça ? Eh bien, oui.
00:28:04L'eau du Gange sera versée dans la Seine pour l'assainir.
00:28:06C'est Hidalgo, je crois,
00:28:08avec Oudéa Castera qui ont décidé ça.
00:28:11Jordan Bardella, furieux de voir le score du Résemblant National,
00:28:15écrit en chiffre arabe.
00:28:16C'est vrai, il y a de quoi s'énerver, quoi.
00:28:18C'est vrai. Et après, alors, voilà,
00:28:20après la Maïa, Gabriel Attal souhaite aussi interdire
00:28:23les dégradés chez le coiffeur. Il a raison.
00:28:25Voilà encore une nouvelle qu'on ne connaissait pas.
00:28:28Et Boeing, qui est en difficulté,
00:28:30cesse son partenariat avec Lego pour la construction de C-737.
00:28:36Bon, vous avez compris qu'évidemment,
00:28:37c'était au troisième degré ou au quatrième degré.
00:28:40Mais c'est très drôle, le Gorafi, c'est devenu une institution.
00:28:44Je ne vois pas quelqu'un qui ne regarde pas
00:28:46les déformations du Gorafi,
00:28:50mais en même temps, ça atteint des choses.
00:28:51Bonjour, Sébastien Libus.
00:28:53Bonjour.
00:28:54Alors, dites-moi, il y a quand même une information qui m'a...
00:28:57Très fausse information.
00:28:58Alors, fondateur Jean-François Buissière,
00:29:01directeur Jean-François Buissière
00:29:04et comptabilité Jean-François Buissière.
00:29:06Qui est Jean-François Buissière ?
00:29:08C'est notre fondateur, enfin, directeur général.
00:29:11Son fondateur, c'est plutôt son aïeul Jean-René Buissière.
00:29:14Mais Jean-François Buissière, qui n'a pas pu venir ici aujourd'hui,
00:29:18il préfère rester dans son chalet de Stade
00:29:20à faire sa comptabilité et à compter ses actions.
00:29:22Et voilà.
00:29:23C'est ça.
00:29:24C'est lui qui chapote, en quelque sorte, le Gorafi.
00:29:26Je dois vous dire que vraiment, vous avez un PDG extraordinaire.
00:29:29Donc, Jean-François Buissière, juste quelques mots.
00:29:33Il écrit une nouvelle préface à la nouvelle préface
00:29:36de l'édition 2024 du Gorafi.
00:29:39« Je ressens toujours le même plaisir, si ce n'est plus
00:29:41que lorsque j'ai approuvé mon premier plan de licenciembre collectif.
00:29:45Il est de ces petits plaisirs qui rythment une vie de financier
00:29:47et de capitaine d'industrie comme la mienne.
00:29:49Recevoir son premier parachute doré,
00:29:51encaisser ses premiers dividendes après un fructueux délit initié,
00:29:55dicter une préface par téléphone,
00:29:57tandis que je nage dans la piscine d'un capitaine d'industrie
00:30:00d'un pays visé par des sanctions internationales.
00:30:03» Il faut savoir profiter des choses simples.
00:30:04Oui, c'est ça, les choses simples. On oublie tellement ça.
00:30:07C'est vrai. Revenir à la simplicité.
00:30:09Alors, d'abord, comment ça s'est passé, le Gorafi ?
00:30:12Comment ça a été imaginé ? Comment ça s'est né ?
00:30:15C'est né en 2012, sur Twitter, tout simplement.
00:30:19On a suivi la campagne présidentielle à l'époque de Hollande et Sarkozy.
00:30:24Et à partir de septembre 2012, on a commencé à s'agrandir.
00:30:26On a créé une page Facebook, puis après, un site Internet.
00:30:30Le Gorafi.fr.
00:30:32Le Gorafi.fr, c'est ça.
00:30:34Et on a eu plusieurs articles qui nous ont mis en orbite.
00:30:37On a failli sortir des Panama Papers, mais on a laissé ça à Mediapart.
00:30:40Mais on les avait en premier.
00:30:43On a fait un article qui était trop souriant dans le métro,
00:30:45il finit en garde à vue.
00:30:48C'est un article qui a énormément circulé,
00:30:51au point que des gens étaient persuadés
00:30:53que quelqu'un avait été arrêté dans le métro parce qu'il souriait trop.
00:30:55D'ailleurs, c'est peut-être pour ça que les gens ne sourient plus du tout
00:30:58dans le métro, c'est à cause de nous.
00:31:00Et vous étiez combien au départ ?
00:31:01J'étais tout seul dans ma tête.
00:31:03Ah d'accord.
00:31:04Et ensuite, l'équipe a commencé à s'agrandir.
00:31:08On est passé de 2 à 6 à 12.
00:31:10Maintenant, je crois qu'on est à 565.
00:31:12Ah oui, sur le commuteur.
00:31:14Non, mais on est à peu près une quinzaine d'auteurs.
00:31:17Ce sont tous des auteurs de comédie, des comédiens, des comiques.
00:31:21Alors, on a longtemps laissé dire
00:31:23que c'était des journalistes qui écrivaient en secret.
00:31:26Non, on a essayé les journalistes.
00:31:28On a essayé Pascal Praud, mais ça n'a pas marché.
00:31:30D'accord. Encore une fake news.
00:31:33Pas du tout.
00:31:34Pas du tout.
00:31:35Mais alors, ce qui est extraordinaire quand même, je rappelle,
00:31:38il y a des gens qui ont pris au pied de la lettre
00:31:40vos informations et vos articles.
00:31:42Ah bon ? Je le prenais.
00:31:43Ah, mais écoutez, alors ça, c'est magnifique quand même.
00:31:45Le Toyota, constructeur de clitoris.
00:31:48Voici ce que l'ogoraphie écrivait en 2013.
00:31:5189 % des hommes pensent que le clitoris est un modèle de Toyota.
00:31:56Cette information absurde,
00:31:58présentée comme le résultat d'un sondage par l'ogoraphie,
00:32:01a été reprise par l'agence de presse italienne ANSA en septembre 2013
00:32:05dans une des pages de main publiées
00:32:07par le grand cotillard italien Corriere della Sera.
00:32:10Le clitoris étant un modèle de Toyota.
00:32:14Oui, exactement. Et je crois qu'on est interdit d'entrer en Italie depuis.
00:32:16Ils ont assez moyennement apprécié la blague.
00:32:18Mais savez-vous qu'il y a eu un roman authentique
00:32:21qui disait que le clitoris n'est pas un bateau grec ?
00:32:24Donc, vous voyez que...
00:32:25Et alors, très joli avec Marine Le Pen.
00:32:28Vous avez écrit, donc, Ogoraphie,
00:32:32« Le Pen, je vais construire un mur entre nous et l'Algérie,
00:32:36et cette dernière va le financer. »
00:32:38Et un journal algérien, le Hayat, l'a publié.
00:32:40Exactement. Et pour la petite histoire,
00:32:42quand ils se sont rendus compte de leur erreur,
00:32:45ils ont accusé, ils ont prétendu que le rédacteur en chef,
00:32:48ce jour-là, était malade
00:32:49et que c'était un stagiaire qui avait sélectionné la ligne.
00:32:52Donc, j'ai trouvé ça un peu facile de se rabattre sur le stagiaire.
00:32:55C'est vrai.
00:32:56C'est toujours le stagiaire qui paye.
00:32:57C'est vrai. Et d'ailleurs, vous avez ajouté, du coup,
00:32:59le rachat du journal Hayat en Algérie par l'Ogoraphie News Network,
00:33:03une étape de plus dans notre stratégie de Gomal Média.
00:33:07Et alors, il y a eu ça, très bien aussi, très joli.
00:33:10C'est Atlantico, le site intranglais où vous piégez beaucoup de monde,
00:33:13évoquait un voyage en jet privé de Jean-Luc Mélenchon.
00:33:16L'article reprenait les confidences faites par Mélenchon lui-même,
00:33:19un journaliste du Goraphie,
00:33:20tout en sirotant une coupe de champagne
00:33:23et maladresse stylistique, dit le directeur, notre ami Ferjou.
00:33:27Alors, qu'est-ce qui s'est passé, là ?
00:33:29Ah ben, ils nous ont juste repris notre information
00:33:31et ils ont oublié de nous citer.
00:33:32Ah, c'est pas bien, ça. C'est pas bien.
00:33:33Et c'est la preuve que nos informations sont complètement sérieuses
00:33:36et factiquées plusieurs fois.
00:33:38Absolument. Alors, là, très, très, très joli, c'est très joli.
00:33:41C'est M. Macron, on est des ouvriers, on a des mains propres.
00:33:44Vous nous serrez la main, à Amiens, le 26 avril, en 2017,
00:33:48le candidat a été retaponné par les salariés de Whirlpool,
00:33:51réagissant à une fausse interview du Goraphie publiée en 2016.
00:33:55Alors, vous disiez, effectivement, vous faisiez dire à Macron,
00:34:00quand je serre la main d'un pauvre, je me sens sale pour toute la journée.
00:34:04Alors, derrière cette histoire,
00:34:07il y a quelque chose qui est aussi assez intéressant,
00:34:09c'est que cet article a été, comme vous le disiez, publié en 2016.
00:34:13Et on a constaté, dans l'entre-deux tours,
00:34:16ou la veille même du second tour,
00:34:17ou la veille quasiment au moment du premier tour,
00:34:20l'article est republié sur plusieurs pages Facebook,
00:34:24qui étaient affiliées à la fois au RN et à la France Insoumise.
00:34:29On avait effacé le logo du Goraphie
00:34:31et rajouté un montage vidéo dans lequel on voyait Macron se laver les mains.
00:34:34Donc, il y a quelqu'un qui a fait une espèce de manipulation.
00:34:36Le journal Le Monde a fait un article là-dessus
00:34:38qui s'appelait le blanchiment de fake news
00:34:40pour, justement, propager une rumeur et tout ça.
00:34:43Tout ça dans la volonté de...
00:34:46Aussi bien LFI que le Rassemble national.
00:34:48Il y avait une volonté de perturber le scrutin présidentiel.
00:34:51À ce jour, j'attends toujours mon chèque,
00:34:54parce que je veux bien participer à la perturbation d'une élection présidentielle,
00:34:56mais je ne fais pas ça gratuitement.
00:34:58Et vous n'avez rien reçu ?
00:34:59Rien.
00:35:00Incroyable.
00:35:00Tout se perd.
00:35:02Non, mais c'est la gratitude, c'est vraiment terrible.
00:35:06Et dites-moi, alors, en fait,
00:35:09vous choisissez, les gens disent, voilà, il y a une information
00:35:12et on va la déformer, on va la retourner comme un gant
00:35:15et ajouter quelque chose.
00:35:16L'idée de base, est-ce qu'il y a une idéologie chez vous ?
00:35:19Il y a un parti pris ou pas ?
00:35:22Non, il n'y a pas de parti pris, parce qu'on traite toutes les informations,
00:35:25on fonctionne comme une rédaction lambda,
00:35:27on fait nos revues de presse
00:35:28et on voit qu'est-ce qu'on peut en tirer, en quelque sorte.
00:35:31Et moi, je dis souvent, la satire,
00:35:34ça permet d'utiliser différents points de vue.
00:35:37Ça permet de faire, c'est drôle parce que c'est vrai,
00:35:38c'est triste parce que c'est vrai.
00:35:40Ça permet d'averser un point de vue, d'utiliser l'ironie.
00:35:43Et tous ces éléments-là, en fait,
00:35:47on les a remis un peu au goût du jour
00:35:49parce qu'on appartient à une sorte d'humour
00:35:51qui, on va dire, est un peu anglo-saxon,
00:35:53qui n'est pas un humour à la française,
00:35:54même si Pierre Dac l'a très bien fait juste avant nous.
00:35:57Et je voudrais saluer Jacques Pessy, qui est un ami de la rédaction,
00:36:00qui officie ici-même.
00:36:02Et qui a beaucoup œuvré pour que la mémoire de Jean-Samoa le continue.
00:36:06Exactement.
00:36:07Mais nous, on appartient, on fait cet humour un peu anglo-saxon,
00:36:09un peu pince-sangrire avec un humour qui est très intérieur.
00:36:12C'est-à-dire que le titre doit écraser la blague.
00:36:14On ne doit pas voir la blague du premier coup.
00:36:16Sinon, ça passe à l'aspect...
00:36:18Le titre est très important pour vous.
00:36:20C'est les 80 % de la blague, elle est là.
00:36:22Il faut que le titre soit percutant du premier coup.
00:36:24Je vous ai donné les titres parce qu'il y a des articles.
00:36:27Ce sont des articles, le Gorafi.
00:36:28Oui, il paraît qu'on a des articles derrière.
00:36:30Je l'ai appris en rentrant dans ce studio.
00:36:32Oui, c'est extraordinaire.
00:36:33Et j'ai vu, vous ne donnez même pas l'expression de couleur
00:36:35pour souligner...
00:36:37Non, non, il y a...
00:36:38Alors, mort de Frédéric Mitterrand,
00:36:41la Thaïlande, c'était trois jours de deuil national.
00:36:46Et puis, alors, il y en a eu une magnifique aussi.
00:36:49Enfin, il y en a eu beaucoup, beaucoup de très, très bonnes.
00:36:53J'y ai, au 2024, à la ville de Paris,
00:36:55demandé aux visiteurs étrangers de rester chez eux pendant la compétition,
00:36:58ce qui était pratiquement le cas.
00:37:00Eu égard à ce qui se passait,
00:37:01Vincent Bolloré a acheté le Mediapart.
00:37:03D'ailleurs, c'est très moral.
00:37:08Le 16 janvier 2024,
00:37:10Michel Drucker tombe dans le domaine public.
00:37:13En fait, ah oui, ça aussi, c'est magnifique.
00:37:15Amélie... Non, c'est Amélie Oudéa-Castérat.
00:37:18Comme goût de français, je suis obligé de cumuler plusieurs boulots
00:37:20pour m'en sortir.
00:37:22Et puis, alors, Gérald Darmanin, ça, c'est magnifique.
00:37:25Il faut lire, il faut lire, vraiment, il faut lire l'article.
00:37:27Gérald Darmanin annonce la dissolution de Gérald Darmanin.
00:37:31Vous allez voir, ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer,
00:37:34comme disait l'autre.
00:37:35Et magnifique aussi, relaxé,
00:37:37Eric Dupond-Moretti lance une enquête sur les magistrats
00:37:40qui l'ont accusé d'avoir enquêté sur des magistrats.
00:37:43Et au fond, est-ce que vous réclamez d'un esprit français
00:37:47ou c'est vraiment anglo-saxon pour vous, votre affiliation ?
00:37:51Une manière de créer cet humour,
00:37:53vous avez l'équivalent aux Etats-Unis qui s'appelle The Union.
00:37:55Et j'ai découvert The Union lors d'un voyage en 2008 à New York.
00:38:00Et j'écrivais, en fait, avant...
00:38:02Et je me suis rendu compte que The Union faisait un peu la même chose que moi.
00:38:05Et je me suis rendu compte qu'on pouvait créer un journal à part entière
00:38:08entièrement sur ce genre d'humour.
00:38:10Moi, au début, je pensais que ça pouvait être que des petites dépêches
00:38:12publiées au fil de l'eau.
00:38:13Et là, je me suis dit, eux, ils avaient fait un journal à part entière
00:38:16qui existait depuis plus de 15 ans à l'époque.
00:38:17Donc je me suis dit, il y a moyen de faire quelque chose,
00:38:19de construire avec plusieurs rubriques.
00:38:22Donc je me suis mis au travail, il a fallu quasiment 4 ans
00:38:24pour arriver, en fait, à me lancer vraiment.
00:38:28Et après, je trouve qu'on est au croisement
00:38:30de cet humour un peu anglo-saxon et d'un humour français
00:38:33qui va justement jouer sur la satire.
00:38:36La satire, ça renvoie à Voltaire.
00:38:38On l'a tous appris en terminale, donc...
00:38:41C'est intéressant, vous êtes une autre version.
00:38:43Ça n'a rien à voir avec Harakiri ou autre.
00:38:46Mais vous avez un esprit, moi, je trouve, enfin, encore une fois,
00:38:49pas sur la forme, mais sur l'esprit.
00:38:51C'est ça, c'est la satire, en fait.
00:38:54Et la satire, elle est multiple, comme on dit.
00:38:58Beaucoup de gens nous disent, mais est-ce que c'est la même satire
00:39:00que Le Canard Enchaîné ?
00:39:01Et je leur dis, non, ce n'est pas la même, parce qu'en fait,
00:39:03Le Canard Enchaîné a utilisé le mot satire, lui,
00:39:05lors de sa création, pour se protéger de la censure.
00:39:07Bien sûr.
00:39:08Mais nous, on fait une forme de satire,
00:39:11mais on n'est pas la même satire que Le Canard Enchaîné
00:39:13ou que Charlie Hebdo.
00:39:15Tout à fait, ils n'ont rien à voir.
00:39:16Alors, je vais vous dire, si vous avez vraiment envie,
00:39:18dans ces temps difficiles, dans ce monde de brut
00:39:20et au cœur du réacteur,
00:39:22si vous avez envie de rire et de sourire,
00:39:24vraiment, allez sur legoraphie.fr
00:39:26et lisez le meilleur du Goraphie,
00:39:28qui est paru aux éditions du Cherche-Midi.
00:39:30Franchement, vous n'en irez pas une minute.
00:39:32Français parlent aux Français.
00:39:35Les carottes sont cuites.
00:39:38Les carottes sont cuites.
00:39:40Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:39:43Mais avant le face-à-face, juste une huée.
00:39:46Une huée vraiment intéressante.
00:39:49Sciences Po.
00:39:50Sciences Po Paris, on en a beaucoup parlé.
00:39:52Beaucoup de manifestations se déroulent à Sciences Po,
00:39:55qui est, paraît-il,
00:39:57l'institution qui forme les élites de la nation.
00:40:01Alors, voilà, je vous le lis.
00:40:02Au début, quand j'ai reçu ça, quand Marie m'a envoyé ça,
00:40:05je pensais que c'était, justement,
00:40:08une fake news du Goraphie.
00:40:11Si c'est du Goraphie, ça, c'est pas du tout.
00:40:14C'est extrêmement sérieux.
00:40:15Je vous le lis tel quel.
00:40:17Le communauté du collectif Sciences Po.
00:40:20Alors, ils organisent une grande conférence,
00:40:24réunion collective
00:40:26sur la non-mixité.
00:40:28Alors, voici ce qu'ils disent.
00:40:30D'abord, on va faire la non-mixité de genre,
00:40:33en lien avec le documentaire,
00:40:34c'est le documentaire, selon elle, de Camilla Oudlarby,
00:40:38qui aborde le rapport féminin aux racines,
00:40:41ainsi que les problématiques spécifiques
00:40:43à la condition de la femme de la diaspora.
00:40:46Et puis, pour créer un safe space, très important.
00:40:49Un safe space, c'est-à-dire un espace sauvegardé,
00:40:52un espace protégé,
00:40:54dans lequel les femmes peuvent se sentir libres
00:40:56de s'exprimer en tant que femmes,
00:40:58sans ressentir de pression.
00:41:01Et j'ajoute, de pression de qui ?
00:41:03Évidemment, des mâles, des hommes,
00:41:06des salauds de ce patriarcat absolument oppresseur,
00:41:13discriminateur, etc., etc.
00:41:16Voilà. Donc, non-mixité de genre.
00:41:19Et puis, il y a une autre,
00:41:20parce qu'on va pas s'en tenir là.
00:41:22Non-mixité non-blanche,
00:41:25pour questionner un vécu spécifique aux personnes racisées,
00:41:28le déracinement, l'identité plurielle,
00:41:31pour créer un safe space, encore une fois, un espace protégé,
00:41:34dans lequel les personnes racisées
00:41:36peuvent partager une expérience commune
00:41:38sans se sentir réifiées ou fétichisées.
00:41:42Tel quel, je vous livre tel quel le mot.
00:41:45Évidemment, s'il y a un blanc qui vient polluer
00:41:50de personnalités cette atmosphère,
00:41:53c'est pas possible, elles vont être réifiées.
00:41:55Alors, réifiées, je vois pas le jour traduit,
00:41:58c'est le jargon absolument magnifique
00:42:01des philosophico-sociologico-idéologico.
00:42:05Alors, réifiées, c'est sortir une chose,
00:42:08c'est chosifier.
00:42:09Ou alors fétichisées, évidemment, voilà.
00:42:11Donc, pas question de mixité de genre.
00:42:17Donc, voilà.
00:42:19Et puis, pas d'hommes, bien sûr, pas d'eux.
00:42:22Et puis, pas de blancs, voilà.
00:42:25Allez, on va pas poser la question facile.
00:42:27Si ça avait été le contraire,
00:42:29une réunion qui lisait interdit aux Noirs ou aux Arabes
00:42:33ou aux Juifs ou à je ne sais pas quoi,
00:42:36on dirait quoi ?
00:42:38Et on serait furieux.
00:42:39Et qu'est-ce qu'on aurait raison, en fait, d'être furieux,
00:42:41en tout cas, plus qu'indignés.
00:42:43Voilà, ainsi se passe aujourd'hui
00:42:45dans une institution auguste qui s'appelle Sciences Po.
00:42:49Ainsi se passent les réunions.
00:42:52Je crois qu'ils sont timides, ils vont pas assez loin.
00:42:55Moi, je pense qu'il faut des réunions interdites aux Chauves,
00:42:59interdites aux Rouquins, interdites aux Albinos,
00:43:02interdites aux Pieds-Plats.
00:43:05Non, c'est vrai, il faut pas arrêter,
00:43:06il faut vraiment chosifier.
00:43:08D'ailleurs, on va en parler avec David Huken dans un autre style,
00:43:12ce qu'on appelle l'assignation résidence
00:43:14ou l'assignation à exclusion.
00:43:16A tout de suite.
00:43:18Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:43:21Le face-à-face.
00:43:24Et aujourd'hui dans son face-à-face,
00:43:26André Bercov reçoit l'essayiste David Huken,
00:43:28qui vient de publier aux éditions Grasset
00:43:30Ne fais pas ton français.
00:43:32Et oui, itinéraire d'un bâtard de la République.
00:43:36Bonjour, David Huken.
00:43:37Bonjour, André.
00:43:38Alors, David Huken, vous avez écrit un livre bouleversant,
00:43:42je dois dire.
00:43:43C'est un livre qui interpelle,
00:43:44c'est un livre qui raconte votre enfance.
00:43:48Alors, je le rappelle,
00:43:50mais vous allez raconter ça beaucoup mieux que moi.
00:43:52Vous êtes né en 1970.
00:43:5471 ans.
00:43:55Vous avez donc 53 ans.
00:43:57C'est bien ça.
00:43:58Et vous êtes né, je dirais,
00:44:01sans être ch'ti, vous êtes né dans le Nord,
00:44:04dans les Corons, ce qu'on appelle les Corons.
00:44:07À Lens, c'est ça.
00:44:10Vous avez eu comme grand-mère Fatima Lazare Benboali.
00:44:13Et votre mère, Ouria, c'est ça, qui vous a...
00:44:18Et puis, vous êtes...
00:44:19Et puis, comme père, Serge Duquesne,
00:44:21qui dit que vous n'avez plus vu depuis l'âge de 5 ans,
00:44:24pratiquement, c'est ça.
00:44:26Et vous racontez, effectivement, le Nord,
00:44:28vous racontez comment vous avez été élevé,
00:44:29vous racontez la violence, la violence des parents,
00:44:32la violence des familles, la violence des clans,
00:44:36et puis aussi de très jolies choses,
00:44:38de solidarité ou des choses très fortes entre vous aussi.
00:44:43Et puis, vous racontez, effectivement,
00:44:45vous racontez un peu tout ça.
00:44:47C'est votre vie, quand vous êtes à l'école,
00:44:50comment ça se passe,
00:44:51les scènes auxquelles vous avez assisté.
00:44:54Et je dois dire que, loin de ces bavassages
00:44:58sur le métissage, la créolisation,
00:45:01etc.,
00:45:04le multiculturalité,
00:45:06vous l'avez vécu, mais vous l'avez vécu, vous,
00:45:08et vous le racontez totalement différemment.
00:45:10Et c'est ce qui m'a marqué, au bon sens du terme,
00:45:14des discours, qu'ils soient politiques ou idéologiques,
00:45:17habituels. Je voudrais que vous me parliez de ça,
00:45:20de ce que vous avez senti, vous, très tôt, d'ailleurs.
00:45:24Oui, je l'ai senti très tôt,
00:45:25et j'ai commencé à écrire sur les réseaux sociaux en 2012,
00:45:29après les crimes perpétrés par Mohamed Merah,
00:45:31parce que ce que j'entendais ne correspondait pas du tout
00:45:33au réel que j'observais depuis ma plus tendre jeunesse.
00:45:37Je voulais un petit peu ramener de la réalité.
00:45:41Ce livre, en fait, qui est venu un peu plus tard,
00:45:45c'est un miroir de la société française,
00:45:47mais sur les 70 dernières années,
00:45:48pour démontrer la mutation qui est en train de se jouer,
00:45:52qui est une mutation anthropologique, démographique,
00:45:55culturelle et civilisationnelle.
00:45:57On est passé ainsi de la méritocratie républicaine
00:46:02à la préférence diversitaire,
00:46:05et on est parti du roman national
00:46:09pour arriver à Al-Fransalus,
00:46:10qui est un petit peu la version nationale d'Al-Andalus.
00:46:13Al-Fransalus.
00:46:14Que Emmanuel Macron...
00:46:16Oui, il vient de glorifier Al-Andalus.
00:46:18...semble avoir une nostalgie pour un apartheid religieux
00:46:22où la charia régissait les relations
00:46:26entre musulmans et non-musulmans.
00:46:28D'ailleurs, il faudrait le rassurer, M. Macron,
00:46:30parce qu'Al-Fransalus est en train de se réaliser en France
00:46:33dans beaucoup de quartiers,
00:46:34que ce soit dans les quartiers nord de Marseille,
00:46:36même dans presque tout Marseille,
00:46:38en Seine-Saint-Denis, Roubaix, Tourcoing,
00:46:40Grenoble, Rennes, Nantes, Bordeaux est en bonne voie aussi.
00:46:43Certains quartiers de Toulouse,
00:46:44où Mohamed Meyra a pu faire ce qu'il a fait.
00:46:47Donc, il faut le rassurer.
00:46:48D'ailleurs, c'est assez curieux, puisque Emmanuel Macron,
00:46:50son club préféré, c'est quand même l'Olympique de Marseille,
00:46:53qui dénote une certaine fascination
00:46:55pour une certaine testostérone, une virilité,
00:46:59une sorte de culture du caïd qu'il fantasme.
00:47:02Donc, on le voit bien même,
00:47:04aujourd'hui, Emmanuel Macron est devenu un peu le vizir
00:47:08de son petit calife éliséen, qui est Yacine Bellatar.
00:47:11Donc, voilà, je voulais démontrer cette mutation en cours
00:47:14qui est dangereuse.
00:47:15– Vous allez loin avec Emmanuel Macron.
00:47:16– Oui, je vais loin, mais c'est lui qui va loin,
00:47:18il va plus loin que moi.
00:47:19– Alors justement, si ça m'intéresse,
00:47:22alors David Duquesne, comment vous,
00:47:24parce que vous racontez beaucoup de choses
00:47:25par rapport à la guerre d'Algérie ou FLN,
00:47:28à tout ce qui s'est passé dans les années 50, 54, 60,
00:47:33je rappelle que vous étiez en 1971,
00:47:36donc c'était avant vous, d'ailleurs,
00:47:43je veux dire que ça a commencé.
00:47:44Mais comment justement vous avez vécu
00:47:46cette prise de conscience que vous avez eue très jeune, visiblement ?
00:47:50– Parce qu'il y a des choses qu'on raconte dans la famille,
00:47:53il y a des choses qu'on apprend.
00:47:54Il y avait dans ma famille une héroïne,
00:47:57qui était Hassiba Ben Wali, la cousine de ma mère,
00:47:59qui était une poseuse de bombes du FLN,
00:48:01qui est morte en martyr.
00:48:03Donc déjà, ça suscite une interrogation,
00:48:07puisqu'elle était glorifiée.
00:48:09Ma mère glorifiait quelqu'un qui était morte
00:48:12pour que les femmes, finalement, rentrent à la niche
00:48:14et que ma mère profite des libertés que la France offrait.
00:48:17Donc il y avait quelque chose d'assez paradoxal.
00:48:19Ensuite, à force de témoignages,
00:48:22j'ai appris qu'il y avait en France ce qu'on appelait les bureaux du FLN,
00:48:26qui surveillaient les Algériens en France durant la guerre d'Algérie
00:48:29afin qu'ils ne s'assimilent pas,
00:48:31qu'ils ne prennent pas les mœurs des Français,
00:48:33qu'ils ne marient pas leurs filles.
00:48:34– C'était une politique voulue à ce moment-là ?
00:48:36– Bien sûr, les Algériens en France devaient payer un impôt révolutionnaire
00:48:41qui finançait 80% des actions du FLN.
00:48:45Ils devaient payer aussi un impôt pour les fêtes musulmanes,
00:48:47ils ne devaient pas marier leurs filles avec des Français,
00:48:50ils ne devaient pas prendre les mœurs françaises,
00:48:52ne devaient pas boire d'alcool, ne devaient pas jouer à des jeux de hasard.
00:48:55Et s'ils ne payaient pas, on les tuait.
00:48:59– Carrément. – On les exécutait, bien sûr.
00:49:02– Et juste, votre famille est arrivée quand en France ?
00:49:05– Ma famille est arrivée en 47,
00:49:06donc ils ont vécu la guerre d'Algérie de façon assez compliquée
00:49:10puisqu'il y avait des luttes fratricides entre partisans du MLN
00:49:14et du mouvement national algérien de Messali Hadj,
00:49:17qui était un communiste.
00:49:18Il y avait aussi des gens qui étaient pour l'Algérie française
00:49:22dans la communauté algérienne, donc ce n'était pas évident.
00:49:24Donc ils étaient soumis à cette pression,
00:49:26et ne pas faire son français, ça a commencé à ce moment-là.
00:49:29C'est sur la communauté algérienne que s'est jouée l'assimilation, ou pas.
00:49:35– Oui, tout ce qui se passe aujourd'hui, l'origine c'est là.
00:49:38– L'origine c'est là. – Dans les années 50, 60, etc.
00:49:41– Ensuite, beaucoup de maghrébins, qu'ils soient marocains ou tunisiens,
00:49:43se sont greffés sur ce mouvement, ainsi que les indigénistes et les décoloniaux.
00:49:47Les décoloniaux et les indigénistes ne font que dire
00:49:49ce qui pouvait se dire dans ma famille il y a 40 ans ou 50 ans.
00:49:53– Et en fait, dans votre famille, c'était quoi ?
00:49:55C'était plutôt de dire, on reste entre nous,
00:49:59on n'épouse pas une française ou un français.
00:50:03Et pourtant, votre mère a épousé votre père qui était un bon français,
00:50:07enfin gaulois, comme on dit.
00:50:09– Oui, en fait, mes grands-parents trouvaient que la France
00:50:13était un pays formidable, ils faisaient l'effort de parler français à la maison,
00:50:16ils estimaient qu'on devait faire des études pour réussir,
00:50:19et là-dessus ils étaient OK.
00:50:20Mais ils avaient toujours peur du regard des autres musulmans du quartier,
00:50:24et il ne fallait pas, je vous donne un exemple,
00:50:26quand ma mère a ramené mon père, qu'elle a connu à l'usine,
00:50:29ma grand-mère, Fatima, a dit à ma mère,
00:50:31Aurélien, s'il te plaît, ne viens pas avec ton français à la maison,
00:50:34tu nous fais la honte, voilà.
00:50:35Et quand elle m'a donné un prénom juif…
00:50:37– Archouma, comme on dit.
00:50:38– Archouma, c'est ce qui pose le problème de l'assimilation,
00:50:41c'est-à-dire qu'on fait venir en France des sociétés claniques,
00:50:44qui sont structurées par le tribalisme solidaire,
00:50:47et l'individu a beaucoup de mal à s'émanciper dans ces conditions-là,
00:50:50parce qu'il est accusé de trahison identitaire.
00:50:53Voilà, et en plus, aujourd'hui, le problème qui se pose,
00:50:56c'est que si vous voulez vous assimiler, on s'assimile à quoi ?
00:50:59Puisqu'on a tout déconstruit,
00:51:01qu'on a l'identité honteuse, quasiment criminelle.
00:51:05On dit aux petits français, l'histoire de votre pays,
00:51:07c'est une succession de pages sombres…
00:51:09– On détricote le roman national, et des bons historiens français font ça.
00:51:13– C'est pour ça que je vous dis qu'on est passé du roman national à Alfred Salus.
00:51:15– Oui.
00:51:16– Voilà, ça crée deux types de gamins, deux types de citoyens,
00:51:19vous avez ceux qui ont honte de leur histoire,
00:51:20qui considèrent que leur histoire, c'est une succession de crimes
00:51:23contre l'humanité, de pages sombres.
00:51:26Et vous avez de l'autre côté, des gamins d'origine maghrébine,
00:51:29qui vont être fiers et revanchards,
00:51:31puisqu'on va leur dire que l'islam c'est génial,
00:51:32et qu'en plus, on a été monstrueux avec eux,
00:51:36ce qui, en plus, va alimenter le carburant victimaire,
00:51:39et faire le jeu des islamistes, des djihadistes, des islamo-indigénistes.
00:51:43Donc, si on veut détruire ce pays, on ne peut pas s'y prendre mieux.
00:51:47– Et en fait, vous dites que cette histoire,
00:51:48oui, justement, je répète un peu ma question,
00:51:51cette histoire remonte aux années 50-60,
00:51:54avant les années de la guerre d'Algérie,
00:51:56et d'ailleurs, vous parlez de ce qui s'est passé après,
00:51:58parce que même en Algérie elle-même, quand il y a eu le FIS et tout ça,
00:52:01dans les années 90, il s'est passé des choses terribles,
00:52:04entre Algériens, entre…
00:52:07– Le besoin de pureté amène à encore plus de pureté,
00:52:10c'est-à-dire que lorsque le FLN récupère le pouvoir en Algérie,
00:52:15il va mettre Allah dans la constitution,
00:52:17il va refuser que les porteurs de valise puissent être, comment dire, français,
00:52:24ils le seront à titre exceptionnel,
00:52:25mais ce ne sera pas transmissible à leurs enfants,
00:52:27être Algérien, pardon, être Algérien.
00:52:29– Être Algérien, ouais.
00:52:30– On ne peut être Algérien que par le sang et que par l'islam, voilà.
00:52:34Donc, à partir du moment où on joue à ce jeu-là,
00:52:39il ne faut pas s'étonner, 30 ans plus tard,
00:52:40qu'une frange encore plus radicale,
00:52:42puisqu'on joue à être plus musulman que l'autre,
00:52:45on joue à être le sur-musulman,
00:52:47on veut devenir le plus musulman que son voisin,
00:52:49ça amène à de l'islamisme, à une radicalisation.
00:52:53Et le Front islamique du Sabu, lorsqu'il sort de la clandestinité,
00:52:57promet dans ses meetings d'égorger 2 millions d'Algériens
00:53:00qui sont des mauvais musulmans.
00:53:01– Carrément, ils ont dit ça ?
00:53:03– Oui, j'ai regardé pas mal de vidéos de meetings en Algérie.
00:53:07– Ah, il dit que c'est 2 millions d'Algériens musulmans
00:53:09qui ne sont pas vraiment musulmans.
00:53:10– Voilà, on va créer un califat islamique
00:53:12et on égorgera 2 millions de mécréants le lendemain de l'élection.
00:53:16– Et vous avez 47% des Algériens qui vont voter pour le fils ?
00:53:20– Oui, pour le Front islamique du Sabu.
00:53:22– Et les violences du FLN vont être recyclées à ce moment-là ?
00:53:27– Oui, ce sont des faits, ce que vous dites,
00:53:31en tout cas il faut rappeler ça et vous en parler.
00:53:36David Hucken, justement, pourquoi David ?
00:53:38On va en parler juste après cette petite pause,
00:53:41à tout de suite avec David Hucken.
00:53:43– Et vous voulez réagir ou poser votre question,
00:53:45n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
00:53:48André Bercoff et son invité, l'essayiste David Hucken,
00:53:51reviennent tout de suite.
00:53:52– Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, le face-à-face.
00:53:58Et je ne suis pas le seul, dans tous mes états,
00:54:00David Hucken ne fait pas ton français aux éditions grassées,
00:54:04itinéraires d'un bâtard de La République.
00:54:07Et justement, hors antenne, on parlait un peu de ça, David Hucken,
00:54:11vous dites dans votre livre, d'ailleurs c'est intéressant,
00:54:13vous dites, la République avait mis un voile sur les yeux de la France,
00:54:16là vous parlez de l'attitude de la France face à ce qui se passe.
00:54:19Et alors, ce qui se passe, il faut rappeler,
00:54:21vous avez vécu très longtemps dans les cités,
00:54:22vous avez passé votre enfance, votre adolescence,
00:54:25dans les cités du Nord, à Lens et ailleurs,
00:54:28et vous dites, si on ne comprend pas les clans,
00:54:31si on ne comprend pas les caïdas, les caïds et les cités,
00:54:35c'est l'angle mort, dites-vous,
00:54:36et on ne comprend rien à ce qui s'est passé depuis 30-40 ans.
00:54:39– Oui, effectivement, la politique d'immigration
00:54:41et la politique de logement social a favorisé la reconstruction,
00:54:45on va dire, l'importation de grands clans familiaux,
00:54:49parce que dans les pays du Maghreb, les gens vivent en clan,
00:54:52et on ne se mélange pas avec les clans voisins.
00:54:54Et ces clans se sont reconstitués dans les cités,
00:54:57et l'individu dans le clan n'existe pas.
00:55:00Et si on s'en prend à un individu,
00:55:03c'est ce qui est la cause des émeutes urbaines,
00:55:05on s'en prend au clan.
00:55:07– Et le clan réagit, il sur-réagit.
00:55:09– Il va sur-réagir, oui.
00:55:11Et c'est l'angle mort de toutes les analyses intellectuelles,
00:55:14parce qu'on prend une grille d'analyse qui convient dans le marxisme,
00:55:18ou qui pourrait être, comment dire, acceptable pour le catholicisme,
00:55:25mais dans l'islam, avec des populations
00:55:28qui sont structurées en groupes claniques, ça ne fonctionne pas.
00:55:32Il n'y a pas dans…
00:55:33– Mais est-ce que, alors, je me fais l'avocat de ceux qui disent,
00:55:36oui, mais il ne fallait pas les regrouper tous ensemble,
00:55:39il fallait les saupoudrer, les disperser.
00:55:41– Bien sûr, Emmanuel Macron appelle ça répartir les difficultés,
00:55:44et on voit ce que ça a donné puisqu'on a eu des émeutes généralisées
00:55:47dans tout le pays l'année dernière.
00:55:48Mais ceux qui disent ça sont, curieusement,
00:55:52ceux qui ne veulent pas limiter l'immigration,
00:55:54et qui estiment que ceux qui arrivent sont prioritaires
00:55:56dans l'accès aux logements sociaux.
00:55:58Donc, ils sont un petit peu schizophrènes
00:56:00dans leur façon de présenter les choses.
00:56:02Comme ils ne veulent pas qu'on dise que c'est un problème,
00:56:06que cette immigration a des particularités bien différentes
00:56:08de celles qui sont arrivées antérieurement.
00:56:11Ils veulent rejeter la faute sur la France.
00:56:13Donc, c'est, on va dire, un raccourci facile.
00:56:17Mais lorsqu'on gratte un petit peu, comme je viens de le faire,
00:56:18on se rend compte qu'ils sont les premiers responsables de la situation.
00:56:21– Oui, c'est une inversion accusatoire.
00:56:23Mais alors, justement, comment fonctionne le clan ?
00:56:25Vous parlez des trois piliers, notamment, il y en a d'autres,
00:56:29le football, le trafic et les filles.
00:56:32– Oui.
00:56:33– Vous évoquez cela dans…
00:56:34– Dans les quartiers, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:56:37Le foot, c'est un très grand révélateur sociologique.
00:56:40Et c'est le sport le moins cher et le plus accessible.
00:56:44Le football, c'est le sport vraiment du tiers-monde, quelque part.
00:56:49Et c'est dans ce sport qu'on va beaucoup, beaucoup s'investir.
00:56:54Ensuite, les filles, effectivement, il y a un problème.
00:56:57Parce que, si vous voulez, dans les cultures du Maghreb,
00:56:59les mariages sont arrangés.
00:57:01Donc, il n'y a pas cette culture de la…
00:57:04– De la liberté de choix, etc.
00:57:05– De la liberté de choix, de la drague, on va dire, entre guillemets, courtoise.
00:57:11Et on a un petit peu l'impression que les filles françaises
00:57:14sont des filles faciles et qu'on peut les aborder
00:57:17et faire un peu ce qu'on veut avec elles.
00:57:18Donc, elles sont un petit peu des trophées.
00:57:20– Mais ça vient d'où, ça, cette, j'en dirais, oui, l'européenne,
00:57:24la française, mais l'européenne, puisque ça se passe dans beaucoup de pays de l'Europe.
00:57:27– C'est assez scabreux, il faudrait retourner au texte de l'islam
00:57:32sur le fait que les…
00:57:34– Les femmes ne sont pas tout à fait des gamins.
00:57:35– Dans le cadre du djihad, par exemple, on peut prendre les femmes des mécréants,
00:57:41des infidèles tuées et en faire des esclaves sexuels, voilà.
00:57:45Donc, il y a une idée de pureté et d'impureté.
00:57:50Il y a la pureté des musulmans,
00:57:52et les non-musulmans sont moins purs que les musulmans,
00:57:55et forcément, les femmes des musulmans sont encore moins respectables que…
00:57:59– Donc, ce que vous dites, vous, c'est que la politique d'intégration
00:58:01et d'assimilation, parce que vous, vous êtes à l'assimiler,
00:58:04enfin, vous ne me posez pas la question, vous dites qu'elle a échoué complètement.
00:58:08– Complètement.
00:58:10– Et elle a échoué, à votre avis, pourquoi, surtout ?
00:58:15– Pour plusieurs raisons, la première, c'est la masse démographique,
00:58:19qui fait qu'on ne peut plus assimiler.
00:58:21– Oui, la masse devient critique et on ne peut plus…
00:58:24– C'est-à-dire qu'un individu qui va essayer de s'émanciper,
00:58:27de s'assimiler, va passer pour un traître.
00:58:29Qui va le protéger ?
00:58:30Il va falloir qu'il quitte le quartier d'Oire, entre guillemets,
00:58:34pour pouvoir échapper au clan, voilà.
00:58:38On n'est déjà pas capables de protéger un professeur
00:58:40dans un collège ou dans un lycée,
00:58:42comment on va protéger un gamin dans un quartier
00:58:43s'il veut s'émanciper, s'assimiler,
00:58:45et qu'il passe pour un traître à sa famille, à sa communauté ?
00:58:49– Vraie question, vraie question.
00:58:51– Les bouts de discours, c'est bien,
00:58:52mais dans le réel, quand on tape dans le dur, on fait comment ?
00:58:57– Et alors, donc, ça conduit à cette espèce de…
00:59:01– Je voudrais revenir sur une chose, les trafics.
00:59:03Les trafics, quand on explique à des enfants
00:59:05que la France est coupable d'avoir commis des crimes
00:59:08contre leurs ancêtres, qu'elle a colonisés,
00:59:11ces enfants estiment que la République française,
00:59:13ils n'ont pas à la respecter.
00:59:15Donc, ils vont se jeter dans l'économie parallèle,
00:59:18pour niquer la France.
00:59:20Ils le disent, c'est revendiqué.
00:59:22Mais les sociologues qui sont convoqués sur les plateaux de télé
00:59:25et dans les émissions de radio, racontent autre chose.
00:59:28– Ils racontent quoi ?
00:59:30Vous voulez dire qu'ils enjolivent, ils font des images d'épinards ?
00:59:32– Ils vont vous prendre deux statistiques, ça marche comme ça.
00:59:34Ils vont vous dire, voilà, on le sait,
00:59:36les HLM, les logements sociaux, sont criminogènes,
00:59:38parce que ces grandes tours avec toutes ces tonnes de béton,
00:59:40ça crée de la criminalité, puisqu'on a un taux de criminalité très élevé.
00:59:44Donc, c'est lié à la biomasse de béton.
00:59:48Mais moi, je peux aussi dire, avant d'arriver dans les HLM,
00:59:50ces populations venaient de logements insalubres,
00:59:53où il n'y avait pas d'eau chaude, il n'y avait pas de chauffage central,
00:59:55où il n'y avait pas de commodité.
00:59:56– C'est un grand progrès, les HLM.
00:59:58– Donc, je peux aussi inverser le truc et raconter que,
01:00:00vous voyez, le fait qu'on ait mis de l'eau chaude,
01:00:04du chauffage central, des toilettes et des salles de bain,
01:00:06c'est ce qui cause la criminalité et la délinquance,
01:00:08puisqu'on a deux statistiques qui se rejoignent.
01:00:10C'est très malhonnête comme façon de faire les choses.
01:00:12Il n'y a pas d'études de terrain, c'est pas sérieux.
01:00:14– Certes, oui, c'est pour ça qu'ils sont sociologues du plateau.
01:00:18Pour revenir alors au trafic, etc.
01:00:20Ce que vous dites, c'est que tout ça,
01:00:22vous racontez très bien ça dans votre livre,
01:00:25en tout cas, vous dites que ça a explosé quand même.
01:00:27En quelques décennies, ça a pris une importance extrêmement grande.
01:00:30On voit très bien ce qui se passe aujourd'hui
01:00:32dans les points de deal et un peu partout.
01:00:34Enfin, ce n'est pas, hélas, nouveau,
01:00:37mais ça devient de plus en plus violent.
01:00:38Et cette violence-là, est-ce que, dans votre jeunesse, justement,
01:00:43parce que vous racontez quelques scènes de lâchage dans votre livre
01:00:45qui sont assez dures, même assez violentes,
01:00:48donc, pour vous, c'était les Proléguemelles,
01:00:50c'était le début de quelque chose, là, cette violence existait déjà ?
01:00:54– Oui, les châtiments corporels dans les pays du Maghreb
01:00:57vis-à-vis des enfants, c'est quelque chose quand même d'assez répandu,
01:01:00c'est tabou, on n'en parle pas beaucoup, mais voilà.
01:01:04– Et vous dites que c'est répandu ?
01:01:06– Ça s'est répandu à la société française
01:01:07parce qu'il n'y a pas eu de butée.
01:01:08Dans les pays du Maghreb ou dans les pays arabes,
01:01:11la butée, c'est le pouvoir de la dictature,
01:01:13qu'elle empêche les clans de faire la loi.
01:01:16– Ça, oui.
01:01:17– Mais pas en France.
01:01:19– En France, c'est un système libéral,
01:01:21et ils se rendent compte qu'ils sont face à des gens cools, sympas, ouverts,
01:01:25en plus des gens qui les prennent pour des victimes,
01:01:26ce qui est encore plus merveilleux,
01:01:28et comme ils sont habitués au rapport de force déjà
01:01:31dans la communauté et dans la famille,
01:01:33le rapport de force, ils vont l'importer dans la cour de récréation,
01:01:36dans la rue, et ils vont l'emporter.
01:01:39Je dis toujours, 100 tribalistes auront toujours raison
01:01:42de 1000 individualistes.
01:01:44– Oui, parce qu'ils ont la force
01:01:46de l'union, et du rassemblement autour de certaines valeurs.
01:01:51– Et ensuite, il faut dire les choses aussi,
01:01:53l'antiracisme a été pour eux une immunité idéologique,
01:01:57ça a protégé toutes ces dérives.
01:02:00– Comme une certaine justice leur fournit une impunité physique.
01:02:03– Ça fait partie de la problématique, oui.
01:02:07L'immunité idéologique, par l'antiracisme,
01:02:12protège l'islamisme, protège l'ecaïd,
01:02:15protège les indigénistes.
01:02:19– Et donc, il n'y a jamais eu, en fait, ce que vous dites ailleurs,
01:02:23il n'y a jamais eu, que ce soit de la part
01:02:26de certains actuels ou de politiques ou autres,
01:02:29il n'y a jamais eu une espèce de réaction à cela,
01:02:33c'est quoi le sentiment de culpabilité des Français ?
01:02:36C'est quoi ? C'est oui, nous sommes puissance coloniale,
01:02:39d'ailleurs, on ne va pas revenir à Macron,
01:02:41mais la colonisation est un crime contre l'humanité,
01:02:44il l'a dit en Algérie pendant sa première campagne présidentielle,
01:02:48enfin, il n'y a pas que lui, beaucoup d'autres l'ont dit.
01:02:50Vous croyez que c'est une espèce de doxa qui s'est installée
01:02:53et qui a dit, oui, de toute façon, nous sommes les coupables
01:02:55et nous devons expier ?
01:02:58– Oui, il y a une doxa. – C'est le christianisme ?
01:03:00– Oui, ce sont, comme l'explique Chesterton,
01:03:05les valeurs du christianisme qui sont devenues folles.
01:03:09Voilà, ensuite, je pense que les élites utilisent l'immigration,
01:03:16je dirais qu'il y a un bloc élitaire qui utilise le bloc diversitaire
01:03:19contre le bloc populaire historique, ils ont tout intérêt à le faire,
01:03:23parce qu'on a un bloc populaire historique
01:03:26qui est pétri de droits du travail, de culture syndicale,
01:03:30et en faisant venir des gens qui vont coûter moins cher
01:03:33pour le bloc élitaire, on peut les favoriser,
01:03:39quitte à faire des concessions sur le blasphème,
01:03:42sur certaines violences, le voile, voilà.
01:03:47Donc, je pense qu'il y a de ça derrière aussi.
01:03:50– Oui, d'ailleurs, c'est dans le cadre aussi de l'Union Européenne,
01:03:53c'est-à-dire que pour faire l'Europe, il faut détruire les nations,
01:03:56il ne faut plus que les gens aient d'appartenance charnelle à la nation.
01:03:59Donc, on va, d'un côté, discréditer la nation dans les programmes scolaires,
01:04:02dans les médias, dans le monde de la culture,
01:04:05et de l'autre côté, on va mettre en valeur l'autre,
01:04:08l'altérité, la civilisation islamique, en faisant venir des populations
01:04:11justement qui n'ont pas d'attachement charnel,
01:04:13et même qui ont parfois une haine de la France, donc ça rend service.
01:04:17– Oui, c'est-à-dire qu'en fait, des intérêts très divergents
01:04:20se retrouvent miraculeusement ensemble pour quelques visées
01:04:27tout à fait non pas glauques, mais on ne le dit pas,
01:04:32mais on le pense très fort, on va se retrouver tout de suite
01:04:34avec David Duquesne, ne fais pas ton français,
01:04:37et il continue en fait à faire son français,
01:04:40il faut le dire, on en parlera tout de suite après cette petite pause.
01:04:43– Dans le face-à-face, André Bercoff reçoit aujourd'hui
01:04:46l'essayiste David Duquesne, si vous avez une question
01:04:48ou si vous voulez réagir, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
01:04:54– Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
01:04:58– Juste et toujours avec David Duquesne, pour ce très bon livre vraiment,
01:05:05et qui enseigne beaucoup de choses, ne fais pas ton français,
01:05:09juste retrouver cette page où vous dites ceci, David Duquesne,
01:05:15justement on parlait de cette connaissance, vous dites,
01:05:18c'est cela que j'ai vu, c'est cela que j'ai vécu,
01:05:20vous racontez effectivement votre enfance, votre adolescence,
01:05:23vos années d'école, d'études, etc.
01:05:25Que les bobos des beaux quartiers qui ne connaissent rien à cette réalité
01:05:28ne viennent pas faire des leçons antiracistes
01:05:31à un demi-métec qui sait de quoi il parle.
01:05:34Voilà, vous dites ça, donc en tant que demi-métec,
01:05:36est-ce que vous avez subi des accusations ou des remarques
01:05:41des deux côtés du tableau français ?
01:05:47– Des remarques de quel genre ?
01:05:49– Des remarques, disons, ou racistes ou discriminatoires ou…
01:05:54– Vous savez, jusqu'à l'âge de 35 ans, j'avais des cheveux frisés,
01:05:58j'avais une petite moustache, donc j'avais vraiment le physique du maghrébin,
01:06:02ce n'était pas écrit sur mon front, mais on pouvait me voir comme tel,
01:06:05j'ai dû subir en plus de 50 ans de vie, 4 ou 5 fois, des remarques racistes,
01:06:10mais je n'en ai pas fait quelque chose qui serait, entre guillemets, systémique.
01:06:15Je ne m'arrête pas à quelques cons que je peux rencontrer à l'occasion.
01:06:19– Vous n'avez pas fait de la concurrence victimaire ?
01:06:21– Non, ça ne m'intéresse pas, ce n'est vraiment pas mon truc.
01:06:24Ensuite, par contre, des assignations à résidence identitaire de la part de Français,
01:06:29dans la mesure où ils avaient beaucoup de mal à admettre l'idée que je n'étais pas musulman,
01:06:34donc c'était un peu compliqué, vous savez, pour eux, de comprendre ça.
01:06:38– Je voudrais que vous racontiez, d'ailleurs, c'est très intéressant,
01:06:40l'histoire de votre maîtresse, Mme Rochon, je crois ?
01:06:43– Alors, on l'a appelée Mlle Richon, mais en réalité elle a un autre nom,
01:06:47mais on l'a protégée, elle trouvait, comme j'étais le seul exotique dans la classe,
01:06:53en CM1, CM2, elle me trouvait extraordinaire.
01:06:56Ce n'était pas mes notes qui étaient extraordinaires,
01:06:58c'était le fait que j'avais une culture du Maghreb,
01:07:01que je pouvais, à l'occasion peut-être, parler l'arabe,
01:07:05que je devais peut-être être musulman.
01:07:07– Elle vous donnait vraiment des meilleures notes qu'un Français, un Alexandre quelconque ?
01:07:11– Ah, j'étais premier de la classe à l'époque, oui.
01:07:13– Peut-être que vous le méritiez ?
01:07:15– Ah oui, je travaillais très dur, j'ai une mémoire phénoménale,
01:07:19et un jour on a rendu un devoir sur la préhistoire, sur le paléolithique, je ne sais plus,
01:07:24et puis elle m'a dit, David, si je l'avais pu, je t'aurais mis 22 sur 20,
01:07:28puisque tu m'as dit des choses qui n'étaient pas dans le cours.
01:07:30– D'accord.
01:07:31– Mais ce qui l'avait marqué, c'était ça,
01:07:34et après on a eu un nouveau dans la classe qui s'appelait Khalid,
01:07:37et il était plus exotique que moi,
01:07:39il était plus arabe et plus musulman que moi,
01:07:41donc lui il était devenu plus intéressant que moi, voilà.
01:07:44Et je l'ai revu il y a trois ans, j'en parle dans le livre,
01:07:48j'étais en train de me battre avec un neurodateur,
01:07:51et elle m'a interpellé, elle m'a dit, alors jeune homme, en rad ?
01:07:55Et je me suis retourné, je l'ai reconnu, et on a engagé une discussion,
01:07:58et la seule chose qu'elle a su me dire, c'est,
01:08:00ah oui David, tu as gardé ta formidable culture arabe, tu parles l'arabe,
01:08:06et ça ne tournait qu'autour de ça, c'est ça qu'elle avait gardé en tête.
01:08:09Déjà c'était les prémices de ce que j'appelle la préférence diversitaire,
01:08:13et ça a continué au collège,
01:08:16où les profs étaient beaucoup moins sévères envers les jeunes maghrébins,
01:08:23beaucoup plus indulgents en ce qui concerne la discipline ou les notes,
01:08:26d'ailleurs moi je travaillais un petit peu moins bien
01:08:28parce que j'avais remarqué que d'avoir des bonnes notes,
01:08:30ça entraînait beaucoup d'hostilité,
01:08:33j'ai failli, je me suis battu avec un gars qui se moquait de moi,
01:08:36je crois que j'aurais pu le tuer si la prof n'était pas arrivée,
01:08:39et après j'ai dit, bon je ne vais pas me battre avec tout le monde,
01:08:41j'ai baissé mes notes pour dire de bien m'intégrer.
01:08:45Et puis alors tous les ans on avait droit à l'exposer
01:08:50sur les cultures du Maghreb et sur les cinq piliers de l'islam,
01:08:52alors que ce n'est pas de ça qu'on avait besoin,
01:08:55personnellement, c'était comme si on voulait dire aux petits français
01:08:58qui n'y connaissaient rien à l'islam,
01:08:59mais regardez c'est merveilleux, tout va bien se passer.
01:09:01– Ça c'est bien, regardez, prenez exemple sur l'exotique.
01:09:03– C'est beau, regardez, c'est comme si vous recevez un petit gamin
01:09:07qui vient de Tanzanie ou du Kenya,
01:09:08et que tous les ans vous lui faites danser à la kermesse,
01:09:10Hakuna Matata, au bout d'un moment, ça commence à devenir lourd.
01:09:14Donc voilà, c'est gentil mais…
01:09:17– C'est amusant cette espèce de mauvaise conscience retournée,
01:09:22qui fait une discrimination positive, mais à l'envers.
01:09:25– L'objectif c'était quand même de faire de tous les enfants,
01:09:29quelles que soient leurs origines et leurs conditions sociales,
01:09:32des petits français, c'est ça,
01:09:34donc il fallait embrasser le roman national.
01:09:37Moi je préférais qu'on me parle de Roland de Roncevaux,
01:09:39de Jeanne d'Arc ou des Lumières que de ça.
01:09:44– Et en fait, on voulait faire du zèle.
01:09:47Je crois que nous avons Claude de Perpignan, c'est bien ça ?
01:09:52– Oui, bonjour André Bercoff et bonjour David Duquesne.
01:09:56Je vous ai écouté avec immensément d'intérêt, je dois dire,
01:10:00parce que vous apportez un éclairage qui me plaît bien
01:10:04sur les questions que vous apportez.
01:10:05Moi j'ai deux questions à vous poser,
01:10:08dont une qui à mon avis pourrait trouver une réponse
01:10:12uniquement au plan politique, parce que c'est faisable,
01:10:15bien que difficile, puis une autre plus globale.
01:10:18La référence que j'ai, c'est en ce moment les femmes afghanes
01:10:22et les femmes iraniennes qui sont en train d'être les premières,
01:10:26et les femmes afghanes complètement effacées,
01:10:28et puis les femmes iraniennes en voie d'effacement.
01:10:31– Oui, on en a parlé ce matin aussi dans l'édition WIC.
01:10:33Je suis très offensé, moi, par le silence des féministes françaises,
01:10:37c'est une bonne question, et puis surtout à Perpignan,
01:10:40cher David, je vois de plus en plus de jeunes femmes,
01:10:44de jeunes filles, et les jeunes filles,
01:10:46j'entends, lycéennes voire collégiennes,
01:10:49avec la baïa et le voile dans les rues de Perpignan.
01:10:52Et je suis offensé par ça, parce que d'abord,
01:10:55on est dans un pays où on n'a pas affiché sa religion,
01:10:58et puis deuxièmement, parce que ces jeunes femmes
01:11:00et ces jeunes filles, en fait, elles sont en train de…
01:11:04c'est un peu comme quand vous disiez que ma mère,
01:11:06ma mère a en fait glorifié une héroïne qui finalement,
01:11:09au bout du compte, l'a condamnée à rester chez elle.
01:11:11Ces jeunes femmes en disant, voilà, je veux que vous sachiez
01:11:14que je suis musulmane, et que ma loi, ce sera la charia,
01:11:17et que donc, elles sont prêtes à la répudiation,
01:11:20elles sont prêtes au mariage forcé,
01:11:22elles sont prêtes à ne plus danser, à ne plus avoir de musique,
01:11:25et je pense, que pensez-vous des interdictions complètes
01:11:30du voile et de la baïa dans l'espace public ?
01:11:32Ça, c'est la première question, et la deuxième, elle est très brève,
01:11:35est-ce que vous ne pensez pas que par rapport aux femmes afghanes
01:11:38et aux femmes iraniennes, les musulmans qui vivent en France
01:11:41et qui vivent paisiblement, devraient quand même
01:11:44prendre la parole et dire non, c'est pas ça,
01:11:46ou alors si vraiment c'est ça, bah, get out.
01:11:52– Que répondez-vous, Gérard David Duquesne ?
01:11:54– La première question, c'était par rapport au voile,
01:11:59aux tenues islamiques dans la cité, dans l'espace public.
01:12:04On a un gros problème, parce qu'en fait,
01:12:08le vêtement, dans le monde occidental, c'est un marqueur social,
01:12:12il a une histoire sociale, dans le monde musulman,
01:12:16le vêtement a une histoire religieuse et identitaire,
01:12:20parce que dans le monde musulman, avant la colonisation,
01:12:24le vêtement servait à définir qui était musulman,
01:12:27qui était chrétien, qui était juif,
01:12:29et en fonction des droits octroyés à chaque communauté,
01:12:33le vêtement permettait de savoir si la personne outrepassait ses droits.
01:12:38Voilà, donc c'est deux civilisations qui se rencontrent.
01:12:42Le voile islamique, moi je vais pas vous dire
01:12:45que le voile islamique, c'est pas l'islam,
01:12:48je pense que l'islam reprend son petit bonhomme de chemin
01:12:50après la parenthèse coloniale, voilà, c'est tout.
01:12:54– Sauf que beaucoup de leaders musulmans,
01:12:57rappelez-vous Nasser qui se moquait des gens,
01:13:00Nasser le raïs égyptien, qui se moquait des gens
01:13:03qui voulaient porter le voile, il dit,
01:13:05moi ma fille elle ne portera jamais le voile,
01:13:07le roi du Maroc, Hassan II et autres, et pas seulement.
01:13:10– Oui, bien sûr, et la fille du roi actuel du Maroc ne porte pas le voile.
01:13:13Donc, c'est-à-dire que Nasser, on est à une époque
01:13:18où l'Occident impose ses mœurs partout,
01:13:21il n'a pas honte d'être lui-même, et donc…
01:13:24– Et pourtant c'est le grand leader du monde arabe.
01:13:25– C'est le grand leader du monde arabe,
01:13:27et dans les grandes capitales arabes,
01:13:29les femmes musulmanes ont envie de vivre comme des femmes occidentales.
01:13:34Depuis, on a honte d'être ce qu'on est,
01:13:37et on a laissé le champ libre culturel à cet islam des origines.
01:13:43Alors moi, je ne peux pas vous dire qu'il faut l'interdire.
01:13:46– Non, pas de ça.
01:13:48– Ce n'est pas moi qui ai les outils pour contrer cela,
01:13:50mais ce qui se joue avec cette immigration musulmane qui s'installe,
01:13:56et qui… je l'explique dans mon livre,
01:13:59il y a une sorte de course à l'échalote.
01:14:01Dans les quartiers, on n'a pas peur des islamistes,
01:14:03on a peur des autres musulmans, on a peur de la communauté,
01:14:06on a peur de passer pour de mauvais musulmans auprès des autres,
01:14:09donc on fait du zèle.
01:14:10Donc le vêtement va servir à montrer aux autres
01:14:13qu'on est tout aussi musulmans que l'autre.
01:14:16Voilà, se joue le jeu du sur-musulman.
01:14:18– Et vous allez même plus loin, dans votre livre,
01:14:19vous parlez du zèle des convertis.
01:14:21– Oui, les convertis vont encore plus loin
01:14:23parce qu'il faut qu'ils fassent leur preuve.
01:14:24Donc, comme ils n'ont pas souvent…
01:14:27parce que pour les convertis, être musulman, c'est être arabe entre guillemets,
01:14:30alors comme ils n'ont pas la bonne couleur de peau,
01:14:33ils vont aller plus loin pour prouver qu'eux.
01:14:35Voilà, donc, il faut absolument…
01:14:38et pour eux, le saint Graal, c'est souvent chez les garçons
01:14:40de pouvoir se marier avec une fille maghrébine musulmane,
01:14:44être accepté dans une famille, voilà.
01:14:46– Et justement, pour répondre à la seconde question de Claude,
01:14:50vous avez répondu, vous dites que…
01:14:53parce qu'il dit pourquoi les musulmans ne sortent pas
01:14:56pour protester auprès du sort,
01:14:57peut-être aux femmes afghanes et aux femmes iraniennes.
01:14:59– Alors souvent, c'est vrai que j'ai posé souvent la question
01:15:02à des femmes qui portaient le voile, je leur dis,
01:15:04vous êtes là à dénoncer l'islamophobie
01:15:07dès qu'on vous interdit de mettre le voile dans les écoles
01:15:10ou dans certaines administrations,
01:15:12mais je n'ai jamais vu de femmes voilées musulmanes manifester
01:15:16pour les droits des femmes qui refusent le voile
01:15:18dans les pays musulmans.
01:15:19Vous êtes où, là ?
01:15:20– Et qu'est-ce qu'on vous dit dans ces galas ?
01:15:22– Il n'y a pas de réponse, et une gêne.
01:15:24– Oui, c'est tout le problème, effectivement.
01:15:29Nous allons juste continuer avec David Duquesne
01:15:33et juste faire une petite pause.
01:15:35À tout de suite.
01:15:36– Et pour une question ou pour une réaction,
01:15:37n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
01:15:42– Supercoff dans tous ses états, le face à face.
01:15:46– David Duquesne ne fait pas ton français,
01:15:49mais justement dans ce livre, vous faites votre français,
01:15:51vous le faites bien, c'est-à-dire que voilà,
01:15:54vous définissez enfin, parce qu'à un moment donné,
01:15:56on vous dit, oui, prenez parti, vous êtes quoi ?
01:15:59Vous êtes français, vous êtes algérien,
01:16:00vous êtes ceci, vous êtes cela.
01:16:02Et justement, David Duquesne, qui êtes-vous aujourd'hui ?
01:16:07– Je suis un français, c'est tout.
01:16:10J'essaie d'être fidèle à ce que la France a pu proposer de meilleur.
01:16:17Et c'est avec panache que je viens ici défendre la France et mon livre.
01:16:22– Tout à fait, tout à fait.
01:16:24Et justement, est-ce que vous, avec le recul maintenant,
01:16:30vous êtes marié, vous êtes père de famille,
01:16:34vous avez connu des moments très durs que vous racontez dans votre livre.
01:16:39Est-ce que vous sentez, sans dire que vous êtes pessimiste ou optimiste,
01:16:43est-ce que vous sentez qu'on peut aller vers une résolution des problèmes,
01:16:47par le haut bien sûr, ou bien au contraire,
01:16:50on va vers des affrontements plus ou moins inéluctables ?
01:16:53Je ne vous demande pas de prophétiser,
01:16:54on n'est pas dans un congrès de voyances, mais quand même.
01:16:59– Alors, je pense qu'il y a deux…
01:17:02Si on prend les bonnes décisions,
01:17:04il risque d'y avoir des violences en réaction.
01:17:07– C'est-à-dire ?
01:17:08– C'est-à-dire que…
01:17:09– Quelle décision ?
01:17:10– Il va falloir limiter drastiquement l'immigration
01:17:15et revoir la politique de logement,
01:17:17c'est-à-dire qu'il ne faut pas répartir les difficultés,
01:17:22il faut tuer les difficultés.
01:17:25Et déjà, s'opposer drastiquement à une forte immigration,
01:17:30avoir une migration choisie,
01:17:32ça va créer des violences qui vont venir de la gauche, ça c'est sûr.
01:17:35Ensuite, ce qui se passe dans les quartiers,
01:17:38il faut un choc d'autorité.
01:17:40Les caïds et les islamistes ne respectent pas les faibles,
01:17:43ils les méprisent.
01:17:45Donc, il va falloir faire preuve d'autorité.
01:17:48– Autorité au niveau de l'État ?
01:17:50– Au niveau de l'État, au niveau de la justice,
01:17:51il y a des gens qui n'ont rien à faire dans les rues
01:17:55et qui ont créé une économie parallèle,
01:17:58une loi parallèle, une police parallèle.
01:18:01Ces gens-là, il faut les sortir des quartiers.
01:18:04Parce que les islamistes comptent sur eux.
01:18:05– Y compris Manu Militari, soyons clairs.
01:18:08– Il faut le faire Manu Militari.
01:18:09Vous savez, on nous a dit que ce n'était pas le rôle de l'armée
01:18:14d'aller faire ce type de besognes.
01:18:16Mais moi, j'ai le souvenir qu'en 1946,
01:18:18lorsque les mineurs ont manifesté pour améliorer leur niveau de vie,
01:18:22améliorer leur salaire et leurs conditions de travail,
01:18:25on a envoyé les chars.
01:18:26Alors peut-être que les mineurs étaient plus dangereux que les caïds, peut-être.
01:18:31Ils étaient avec des vélos, ils n'avaient pas d'armes,
01:18:33ils voulaient juste avoir de meilleures conditions de travail
01:18:36et des salaires revalorisés.
01:18:38On veut leur envoyer les chars, on a envoyé l'armée.
01:18:41Et puis, lorsqu'on a voté la loi de 1905,
01:18:48on a sorti sur la laïcité,
01:18:50les 15 années qui ont précédé cette loi,
01:18:54on a envoyé l'infanterie dans des abbayes,
01:18:56dans des couvents, dans des monastères,
01:18:58alors qu'on avait des gens qui n'étaient pas très violents.
01:19:00Ce n'étaient pas des guerriers armés, des trappistes ou des soeurs.
01:19:04Et on s'en fait une gloire, comme si on avait...
01:19:08Non, mais ce n'était pas très glorieux, en réalité.
01:19:12Vous dites autorité, vous dites qu'il y a des choses à faire très précises
01:19:17et que la loi permet, en plus.
01:19:18La loi permet.
01:19:19Et qui l'empêche ? Qu'est-ce qui fait que ça ne se fait pas ?
01:19:21Déjà, il faut des moyens matériels.
01:19:23Il y a des gens, je veux dire, il faudrait un peu plus de prison quand même.
01:19:27On les attend, les places de prison.
01:19:28Il faut donc des fonctionnaires aussi pour travailler dans ces prisons.
01:19:32Il faut aussi...
01:19:33Il y a des gens qui devraient être expulsés du pays.
01:19:35– Les OQTF.
01:19:36– Les OQTF, mais aussi des binationaux
01:19:38qui n'ont plus rien à faire dans le pays
01:19:40et qui surchargent les centres pénitentiaires.
01:19:43– Vous parlez des binationaux qui ont commis des crimes ?
01:19:45– Oui, voilà, ainsi que certains islamistes.
01:19:49Donc, oui, il y a un travail d'autorité à faire.
01:19:53C'est la violence légitime de l'État qui n'est pas appliquée.
01:19:57Si on le fait, ça va forcément entraîner des troubles.
01:19:59Et si on ne le fait pas, on aura des violences
01:20:02qui vont devenir exponentielles à terme.
01:20:06On sera confronté à des violences.
01:20:07Chaque année, c'est pire que l'année précédente.
01:20:11– Vous reprenez en paraphrasant Churchill,
01:20:13vous avez choisi la lâcheté pour éviter la guerre,
01:20:16vous aurez la lâcheté et la guerre.
01:20:17– Exactement.
01:20:20– Et donc, personnellement, ce que vous voyez
01:20:25depuis que vous avez connu dans le Nord,
01:20:27que vous connaissez, que l'on connaît tous aujourd'hui
01:20:31par rapport à ce qui se passe,
01:20:33est-ce que c'est une question,
01:20:35parce que vous en parlez un peu, de gauche et de droite,
01:20:38ou c'est une question beaucoup plus générale
01:20:40par rapport aux élites, à la position des politiques,
01:20:43à l'électoralisme et aux conflits d'intérêts ?
01:20:47– Je pense que c'est plus un problème avec nos élites,
01:20:51même si, on va dire, à droite,
01:20:53il y a encore des gens qui sont lucides et qui proposent des choses.
01:20:58Je pense que le ministre de l'Intérieur actuel
01:21:01est quelqu'un d'intéressant,
01:21:02parce qu'il fait quand même les bons diagnostics.
01:21:04Je ne sais pas s'il aura les moyens matériels
01:21:06d'appliquer ce qu'il veut faire,
01:21:08mais il est plutôt, au niveau du discours…
01:21:10– Reste à savoir s'il pourra appliquer.
01:21:12– Voilà, mais oui, effectivement,
01:21:14au niveau des élites, c'est une catastrophe.
01:21:17Les élites jouent leur partition contre le peuple français,
01:21:20et ils utilisent cette immigration contre le peuple français.
01:21:23Ce que je dis, c'est très grave, ça va peut-être me valoir des ennuis, mais…
01:21:27– Non, mais oui, c'est ce que vous parliez quand vous parliez
01:21:29des faits diversitaires et des faits élitaires, en fait.
01:21:33– Oui, le bloc diversitaire, le bloc élitaire,
01:21:35et à un moment, je me suis dit, on n'est plus dans le fait divers,
01:21:37on est dans le fait diversitaire, qu'on maquille, d'ailleurs, qu'on cache,
01:21:40on ne fait mise, on minore,
01:21:42et celui qui va essayer de dire le réel risque d'être ostracisé,
01:21:47d'être mis à mort socialement, on va presque le criminaliser.
01:21:50Donc, il y a un climat de terreur idéologique en France
01:21:54sur ces sujets qui règne, et qui est très délétère.
01:21:58– Et vous pensez qu'il a grandi par rapport à ce que vous avez connu
01:22:01il y a 20 ans ou 30 ans ?
01:22:02– Ah oui, bien sûr, plus le problème est grand, plus la terreur grandit avec.
01:22:08– Et plus on essaie de masquer, ça aussi.
01:22:10– Voilà, c'est-à-dire que… – Les faux semblants.
01:22:11– On vous dit, ben ici, quelqu'un a été tué par…
01:22:14a été transpercé par une défense, là, un homme a été piétiné par des pattes géantes,
01:22:19là-bas, on a entendu un barrissement, on a découvert trois morts,
01:22:21il y a une maison qui a été écrabouillée par un troupeau,
01:22:25mais on ne sait pas de quoi c'est, et si vous dites le mot éléphant,
01:22:27on vous dit, attention, tu es éléphantophobe.
01:22:29– Ah oui, j'ai vu un éléphant, comment il y a un éléphant dans la maison ?
01:22:33Comment vous osez dire ça ?
01:22:35Et je crois que ça résume, hélas, une bonne partie, tout, de la situation.
01:22:41En tout cas, lisez le livre de David Huchel,
01:22:44« Ne fais pas ton français », c'est écrit, c'est informé,
01:22:50et puis surtout, ça parle du réel, et c'est pas mal, quand même, de se rappeler,
01:22:55je le dis très souvent, quand le réel frappe à la porte,
01:22:58il ne faut pas se boucher les yeux et les oreilles,
01:23:00il ne faut pas fermer les fenêtres, il faut ouvrir et regarder.
01:23:03C'est ce que vous avez fait dans votre livre.
01:23:05– Merci.
01:23:06– André Bercoff recevait aujourd'hui l'essayiste David Duquesne,
01:23:09qui vient de publier aux éditions Grassez « Ne fais pas ton français ».