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00:00:00Bercoff est en pleine forme et fin prêt pour vous offrir un Bercoff dans tous ses états plus impertinent que jamais.
00:00:06Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriote présente Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:00:17Nous sommes en guerre.
00:00:19Grande idée. J'ai décidé de remanier le gouvernement.
00:00:22Le milliardaire Elon Musk hérite comme prévu d'un ministère.
00:00:27Très bonne idée, M. le Président. Fallait y penser.
00:00:29Le ministre de la Santé à un certain Robert Francis Kennedy.
00:00:33C'est bien. Bravo. C'est très très bien.
00:00:35Pete Exet accède lui à la défense.
00:00:37Tu rases tout. Tu balances un gros missile et tu recommences à zéro.
00:00:40J'en ai ras le cul de vous voir toutes les semaines dans la presse à scandale.
00:00:43Mike Huckabee qui s'installera à l'ambassade des Etats-Unis en Israël.
00:00:47C'est moi qui décide de votre poste parce que je connais vos compétences et qu'est-ce que vous pouvez faire ?
00:00:52Pour la culture. Et voilà, au bras de la culture.
00:00:55Ils sont en ordre de bataille. Les tracteurs arrivent les uns après les autres.
00:00:5924. 4. 12. Et le 7. J'ai gagné le Panic Army ? Non, l'agriculture.
00:01:04C'est pareil. C'est pareil.
00:01:06Les agriculteurs ont lancé ce soir une nouvelle mobilisation.
00:01:09Profitez les gars, profitez parce qu'à mon avis l'année prochaine, on ne sera plus dans la même classe.
00:01:13Nous sommes en guerre.
00:01:14Nous sommes en guerre. Jamais le slogan anti-Covid d'Emmanuel Macron, c'était il y a 4 ans déjà, n'a été autant d'actualité.
00:01:24Alors quelle guerre ? À quel niveau nucléaire ?
00:01:27On espère vraiment, on prie pour que cela ne soit pas évident et que ça puisse se passer jamais.
00:01:34Non, non, jamais.
00:01:35Mais en revanche, aux Etats-Unis, à Washington, à l'intérieur au cœur des réacteurs où j'étais depuis une semaine,
00:01:43eh bien ça barde, ça barde.
00:01:45Et puis vous avez vu, annonce par Joe Biden, des missiles à longue portée.
00:01:49Oui, Kiev pourra envoyer des missiles à longue portée sur la Russie.
00:01:53Pourrait envoyer, Poutine répond bien sûr.
00:01:56Alors ce n'est plus des bruits de bottes, ce sont des bruits de missiles.
00:02:00Ce n'est pas plus encourageant.
00:02:01On va en parler longuement, on va en parler longuement avec Stéphane Bonichaud notamment,
00:02:05avocat au cabinet Briard et qui était à Washington également pour la Federalist Society.
00:02:13On va vraiment prendre le temps d'expliquer ce qui se passe parce que ce qui se passe nous concerne évidemment.
00:02:19Et puis nous allons parler évidemment de la nouvelle levée,
00:02:23des nouvelles manifestations des agriculteurs avec Philippe Grégoire
00:02:27qui est responsable national de la République souveraine.
00:02:30Et qu'est-ce qui se passe vraiment ?
00:02:32Mercosur, Baroud-Donneur, le dernier avant les soins palliatifs.
00:02:38Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:39On veut vraiment que l'agriculture française meure.
00:02:41On ne s'y rendrait pas autrement.
00:02:43On va en parler.
00:02:44Et puis évidemment ce qui se passe à l'école, à Strasbourg ou ailleurs,
00:02:47en Angleterre où la justice vraiment devient n'importe quoi.
00:02:51Les rétropédages du maire de Bordeaux, c'est très bien.
00:02:54Et puis nous allons recevoir Agnès Naudin, ex-capitaine de police et auteure de Cara.
00:03:00Désillusion, désillusion en deux mots ou en un mot.
00:03:03Elle va parler aussi pourquoi, les raisons pour lesquelles elle a quitté la police.
00:03:08A tout de suite.
00:03:09Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:03:15Ici Sud Radio.
00:03:18Les Français parlent au français.
00:03:23Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:26Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:29Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03:33Il est sorti de la forêt amazonienne comme le dernier survivant des Indiens.
00:03:39Mais ce n'était pas le dernier survivant.
00:03:41C'était le dernier président, en tout cas, démocrate.
00:03:46C'était Joe Biden, Joseph Robinette.
00:03:51Biden, son vrai nom.
00:03:53Et bien, il sait qu'il s'en va dans deux mois, très exactement, même un peu avant.
00:03:58Et puis, il a prononcé un discours, une petite conférence de presse.
00:04:01Comme ça, sorti de la forêt amazonienne, c'était assez...
00:04:04Si vous l'avez vu à la télévision, c'était assez spectaculaire.
00:04:08Et il a dit, écoutez, je crois que nous allons autoriser...
00:04:11Je crois.
00:04:12Nous allons autoriser Kiev à lancer des missiles à longue portée vers la Russie.
00:04:18Alors, évidemment, réaction des Russes.
00:04:20On va en parler.
00:04:21On va en parler notamment à le colonel Père de Jong.
00:04:24Qui vient d'écrire un livre passionnant.
00:04:26Poutine, Lord of War.
00:04:28Retour des boyards chez Marriott Editions.
00:04:30Mais auparavant, il faudrait que je vous dise ce qui se passe sur l'autre front.
00:04:34L'autre front, c'est Washington.
00:04:36Je viens de passer une semaine à Washington.
00:04:40Et vous savez, Washington, c'est vraiment intéressant.
00:04:42Parce que c'est non seulement intéressant, c'est le cœur du réacteur.
00:04:46Il ne faut pas oublier que tous les ambassades du monde entier, Washington, le capital.
00:04:50Bon, ça, c'est classique.
00:04:52Le capital, c'est-à-dire le Sénat et la Chambre des représentants, sont à Washington.
00:04:58La Maison-Blanche, évidemment, président de la République, Washington.
00:05:02Mais, il n'y a pas que ça.
00:05:04Le Fonds Monétaire International qui nous guette, qui nous menace.
00:05:09Et là-bas, la Banque Mondiale.
00:05:11Tous les départements, justice, commerce, affaires étrangères, tout ça.
00:05:15Le FBI, la CIA, Washington.
00:05:18Le Pentagone, pas très très loin.
00:05:21C'est-à-dire que vous êtes dans une capitale où ça a l'air très très très calme.
00:05:27Mais à l'intérieur, depuis que Trump est arrivé, depuis que Trump a été élu,
00:05:32et je rappelle, a été élu aussi bien par une majorité de voix populaires que par les grands électeurs.
00:05:38Puisqu'il avance, il est de 3 millions de voix en plus que Kamala Harris.
00:05:43Donc, c'est le feu.
00:05:45Pourquoi c'est le feu ?
00:05:47Parce qu'il a déjà donné un certain nombre des gens qui vont gouverner avec lui.
00:05:54Et le casting, quand même, juste rapidement, il faut que vous voyez.
00:05:58Alors, pour le DOJ, savoir comment l'efficacité du gouvernement dans les dépenses publiques,
00:06:05ça nous intéresse, ça nous intéresse en France.
00:06:07Surveiller les dépenses publiques.
00:06:10Il n'y aura rien de moins que Elon Musk, X, Twitter, Tesla, SpaceX et compagnie.
00:06:17Le multimilliardaire Elon Musk, qui est sorti de sa zone de confort,
00:06:21sera là avec Vivek Ramaswamy, une des découvertes et des révélations des Républicains.
00:06:27Suzy Wiles, chef de cabinet, qui va être très très actif.
00:06:32Peter Higgsel à la défense.
00:06:34Elisa Stefanik, ambassadeur aux Nations Unies.
00:06:38Stephen Miller, mais surtout, surtout, alors John Ratcliffe à la CIA.
00:06:41Marco Rubio comme secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, qui va remplacer Anthony Blinken.
00:06:46Tulsi Gabbard, Tulsi Gabbard, qui était démocrate pendant 20 ans, qui est passé chez les Républicains,
00:06:51qui va être effectivement à la National Intelligence, c'est-à-dire qu'elle va surveiller,
00:06:57elle va être sur tous les problèmes de sécurité et d'intelligence à l'étranger.
00:07:01Et on pense que Kash Patel sera la FBI.
00:07:04Ça veut dire quoi tout ça ? Et surtout, et surtout, j'allais oublier,
00:07:07Matt Gaetz, Matt Gaetz comme ministre de la Justice, dit Department of Justice.
00:07:12Et alors là, c'est vraiment la colère des uns, la panique des autres,
00:07:17et les interrogations, c'est-à-dire que deux mois avant,
00:07:22Trump donne son casting, et ça fait déjà énormément de bruit.
00:07:27Et là-dessus, et là-dessus, arrivent les bruits de bottes.
00:07:31Les bruits de bottes, et quels bruits de bottes ?
00:07:34Autorisation donnée à Kiev pour utiliser des missiles américains à longue portée sur les territoires russes.
00:07:40Qu'est-ce que ça va être ?
00:07:42Et justement, on voudrait en parler avec le colonel Père de Jonc.
00:07:45Bonjour, colonel.
00:07:46– Bonjour.
00:07:47– Alors, dites-moi, vous êtes, je rappelle que vous êtes vice-président de l'Institut Temis,
00:07:51vous êtes spécialiste géopolitique et ancien colonel des troupes marines,
00:07:54et je rappelle votre dernier livre,
00:07:56« Poutine, Lord of War, Retour des brouillards aux éditions Mareuil ».
00:08:00Alors, à votre avis, nous on l'a senti, mais dites-moi votre avis.
00:08:03D'abord, qu'est-ce que sont ces missiles à longue portée ?
00:08:07Jusqu'où ils peuvent aller ?
00:08:09Quelle est l'autorisation vraiment donnée ?
00:08:11Et est-ce que, quelque part, ce n'est pas un jeu politique
00:08:15qui en fait se passe le dernier coup de Biden à Trump ?
00:08:19Est-ce que ce n'est pas un jeu politique intérieur des États-Unis ?
00:08:22Ou les deux à la fois, mon colonel ?
00:08:24– Alors, vous venez de répondre à la question.
00:08:26Bien évidemment, l'élection de Trump, il y a une quinzaine de jours,
00:08:29est l'élément déterminant de tout ce qui va se passer sur le front ukrainien
00:08:32pendant les deux mois qui arrivent.
00:08:34Parce qu'on voit bien ce qui va se passer à partir du 20 janvier,
00:08:3721 janvier, 22 janvier, dès l'arrivée de Trump.
00:08:39Il va y avoir une mise en place d'une négociation,
00:08:41parce qu'elle a été annoncée officiellement, non seulement par Trump,
00:08:44mais par son environnement.
00:08:46Donc ils vont lancer une espèce d'obligation à discuter avec Zelensky.
00:08:51Donc c'est ça le cœur du problème.
00:08:52Donc les uns et les autres ont besoin de s'assurer
00:08:55une espèce de garantie dans le cadre de ces négociations.
00:08:58Pourquoi ?
00:08:59Parce que Vance, le futur vice-président, a annoncé très clairement
00:09:02que l'objectif américain va être d'avoir une stratégie en Ukraine
00:09:07qui va être extrêmement simple.
00:09:09C'est-à-dire, un, cristallisation du front,
00:09:11deux, création d'une zone tampon,
00:09:13et trois, neutralisation de l'Ukraine.
00:09:15Donc on lui interdira pendant un certain temps,
00:09:17je pense même un temps certain, d'entrer dans l'OTAN.
00:09:19Ce qui veut dire quoi ?
00:09:20Ce qui veut dire qu'au moment où on va stabiliser ce front,
00:09:23c'est à partir de là qu'on va discuter.
00:09:25Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, les Russes ont intérêt à foncer
00:09:28et à gagner le maximum de terrain, en tout cas de conquêtes territoriales.
00:09:33Et les Ukrainiens ont intérêt, eux, à jouer leur dernière carte,
00:09:36qui est une carte extrêmement importante,
00:09:38qui est en fait la conquête qu'ils ont menée depuis cet été,
00:09:41dans la région de Kursk,
00:09:42où ils occupent la zone depuis déjà un certain temps.
00:09:44Pas une grande zone, 500 kilomètres carrés.
00:09:47Donc eux ont intérêt à tenir.
00:09:48Et on voit bien qu'aujourd'hui, il y a une opération russe
00:09:50qui va se monter dans les jours qui viennent,
00:09:52ou dans les semaines qui viennent, avec beaucoup d'hommes.
00:09:55On parle de 50 000 hommes, plus des Coréens.
00:09:57Donc il va y avoir une bataille.
00:09:58Et donc on voit bien que les uns et les autres ont besoin,
00:10:01les Ukrainiens, de se garantir, de ne pas en perdre davantage,
00:10:04en tout cas de garder la région de Kursk,
00:10:07pour négocier ça avec les Russes.
00:10:09Et les Russes ont intérêt à avancer.
00:10:10Et donc les Américains, dans une espèce d'affermissement du pouvoir américain,
00:10:14qui a encore deux mois à tenir, pour exister,
00:10:17en tout cas pour ne pas abandonner définitivement l'Ukraine,
00:10:20qui pourrait être basculée, qui pourrait être bousculée,
00:10:22c'est la dernière carte de Biden.
00:10:24C'est qu'on met sur la table, si vous voulez,
00:10:26l'usage de missiles à longue portée.
00:10:28Alors, on a votre question.
00:10:30Oui ?
00:10:31Ah, on ne vous entend plus.
00:10:33Oui, juste Colin Le Père-Dejaune.
00:10:35Est-ce que, alors justement, sur le plan strictement militaire,
00:10:38est-ce que ces fusées à longue portée,
00:10:40donc Kiev, Zelensky, a l'autorisation de les utiliser ?
00:10:45On ne dit pas qu'il va les utiliser,
00:10:46mais est-ce qu'il a l'autorisation de les utiliser ?
00:10:48Surtout qu'on sait depuis ce matin que Macron,
00:10:52Emmanuel Macron, le président de la République,
00:10:54a été assez, je veux dire, prudent en disant
00:10:57c'est une option, mais ce n'était pas du tout l'autorisation.
00:10:59On ne sait pas ce que dit l'Angleterre.
00:11:01Mais concrètement, militairement, est-ce que c'est faisable ?
00:11:05Est-ce qu'il peut aujourd'hui, alors qu'on parle,
00:11:07décider de lancer ces missiles à longue portée ?
00:11:11Évidemment, il pourrait, mais il ne les a jamais utilisés.
00:11:14Vous savez que la force de cet engin,
00:11:16qui s'appelle le HIMARS pour les roquettes qui tirent à 80 km,
00:11:19ou le ATAK MS qui va tirer à 300 km.
00:11:22On voit bien que la différence est de 200 km.
00:11:24L'usage de cette arme, si vous voulez,
00:11:26donne de l'allonge aux Ukrainiens et permettra à l'Ukraine
00:11:28de tirer sur des objectifs stratégiques.
00:11:30Un exemple, des aérodromes, des concentrations de blindés,
00:11:34des postes de commandement, des plots logistiques.
00:11:37Des objectifs extrêmement importants.
00:11:39Deuxième avantage de cet engin, c'est qu'il se transporte,
00:11:42c'est un engin balistique de sol-sol.
00:11:44Il est transporté par un engin qui est soit à chenille, soit à roue.
00:11:48C'est exactement ce qu'il y a au SCAL,
00:11:50au Storm Shadow anglais et français,
00:11:52qui lui est tiré soit d'un bateau, soit d'un avion.
00:11:55Aujourd'hui, l'ATAK MS est un engin qui est facilement utilisable.
00:11:58J'imagine qu'il y a des Américains sur place pour leur conseiller.
00:12:01Aujourd'hui, ils peuvent tirer.
00:12:03Les Américains vont aider les Ukrainiens,
00:12:05si tant est qu'ils le fassent, avec le choix des cibles,
00:12:08bien évidemment, et avec l'emploi.
00:12:10Parce que c'est un engin qui est extrêmement pratique,
00:12:12à une dizaine de mètres, à 300 km.
00:12:14Mais surtout, c'est un engin qui est relativement cher.
00:12:16Donc, si vous voulez, c'est un fusil à un coup, quelque part.
00:12:18Donc, ils vont avoir, un exemple, le SCAL,
00:12:20on en a donné une douzaine.
00:12:22Donc, on voit bien que ce n'est pas un engin,
00:12:24ce n'est pas un fusil à répétition.
00:12:26Donc, le choix des cibles est important.
00:12:28Mais c'est vrai que c'est un engin presque politique
00:12:30et qui va interroger les Russes,
00:12:32qui vont éviter les concertations trop fortes,
00:12:34qui vont éviter de trop communiquer,
00:12:36qui vont reculer leurs aérodromes encore un peu plus.
00:12:38Donc, on voit que ça met en place quelque chose.
00:12:40Encore une fois, qui veut faire Poutine ?
00:12:42Personne n'en sait rien.
00:12:44Mais Poutine, en tout cas, juste un mot,
00:12:46Poutine a parlé, évidemment,
00:12:48ça fait partie du bras de fer,
00:12:50en disant, écoutez, s'ils attaquent des objectifs
00:12:52à l'intérieur de la Russie,
00:12:54nous n'hésiterons pas.
00:12:56Il a, encore une fois, brandi la menace nucléaire.
00:12:58C'est sûrement politique,
00:13:00mais enfin, quand même,
00:13:02ce n'est pas rien.
00:13:04Alors, c'est le vrai problème.
00:13:06Vous savez que les Russes, on considère que
00:13:08l'armement nucléaire tactique,
00:13:10tiré globalement entre 0 et 500 km,
00:13:12c'est une arme d'emploi, c'est une arme tactique.
00:13:14Donc, effectivement, dans l'emploi
00:13:16de l'armée russe,
00:13:18on peut envisager la possibilité de tirer
00:13:20un missile tactique pour détruire
00:13:22des installations, pour détruire
00:13:24des constructions blindées.
00:13:26Donc, ça, ce n'est pas impensable.
00:13:28Donc, ça, on le sait. C'est la doctrine russe.
00:13:30Maintenant, ce que je pense, c'est que
00:13:32Poutine est obligé de répondre, et je pense que
00:13:34l'effet de l'attaque MS,
00:13:36c'est surtout un effet, je dirais,
00:13:38politique et psychologique.
00:13:40Deuxième temps, on verra l'effet potentiel.
00:13:42On voit bien que, évidemment,
00:13:44ce n'est pas les 10 ou 15 ou 20 missiles
00:13:46qui vont tirer qui va changer
00:13:48la face du conflit
00:13:50par la force des choses.
00:13:52– Merci, Père Donjonc. En tout cas, voilà,
00:13:54c'est ce qu'on entend aujourd'hui, c'est ce bruit-là.
00:13:56Vous avez très bien résumé la situation.
00:13:58On verra s'il sera plutôt politique
00:14:00ou plutôt militaire, mais
00:14:02revenons à Washington.
00:14:04Venons à ce que nous avons vu à Washington.
00:14:06Nous allons en parler, justement, avec Stéphane Bonnichot,
00:14:08qui est avocat
00:14:10et qui est, évidemment, du bureau
00:14:12Briard et Bonnichot, du cabinet
00:14:14Briard et Bonnichot.
00:14:16Alors, juste un mot, on va en parler
00:14:18après une petite pause, mais
00:14:20vous, l'impression que vous avez eue
00:14:22de ces quelques jours
00:14:24à Washington, Stéphane Bonnichot,
00:14:26du point de vue de ce qui se passe actuellement
00:14:28avec le coup de tonnerre, effectivement,
00:14:30des nominations de Trump
00:14:32et de l'élection de Trump ?
00:14:34– Bonjour André, bonjour Marie.
00:14:36Impression contrastée,
00:14:38parce que lorsqu'on arrive à Washington,
00:14:40l'ambiance est un peu morose.
00:14:42Washington a voté à 95% pour
00:14:44les démocrates, donc
00:14:46lorsqu'on croise des personnes dans la rue,
00:14:48évidemment, c'est plutôt la déception
00:14:50qui domine pour ces
00:14:52personnes. En ce qui me
00:14:54concerne, j'ai assisté à une convention
00:14:56de juristes et
00:14:58d'avocats et de
00:15:00juges américains
00:15:02à la Federalist Society, qui est
00:15:04une organisation qui regroupe
00:15:06des juristes d'obédience
00:15:08conservatrice et conservatriciste.
00:15:10– Ils sont combien ?
00:15:12– 75 000 adhérents.
00:15:14– Avocats et juges, c'est ça ?
00:15:16– Absolument, c'est ça, les spécificités.
00:15:18C'est un forum
00:15:20de discussion entre
00:15:22tout le monde juridique
00:15:24où
00:15:26des échanges de très hauts niveaux
00:15:28sont organisés.
00:15:30– À tendance plutôt conservatrice ?
00:15:32conservateur ?
00:15:34– Oui, voilà,
00:15:36la caractéristique
00:15:38effectivement, c'est que
00:15:40c'est plutôt conservateur
00:15:42et libertarien. Maintenant,
00:15:44c'est des débats ouverts avec
00:15:46des juges démocrates,
00:15:48des avocats démocrates,
00:15:50pour créer
00:15:52un débat contradictoire intéressant.
00:15:54– Alors, on va en parler tout de suite
00:15:56après cette petite pause,
00:15:58avec Stéphane Bonichaud, et ce que nous avons
00:16:00ressenti à Washington,
00:16:02le cœur du réacteur, encore une fois.
00:16:04– Et bien entendu, si vous voulez réagir
00:16:06ou poser votre question, n'hésitez pas
00:16:08à nous appeler au 0826 303.
00:16:10– Terre de France.fr,
00:16:12le premier site d'articles
00:16:14français et patriotes présente
00:16:16– Ici,
00:16:18Sud Radio.
00:16:20Les Français
00:16:22parlent au français.
00:16:24Les carottes
00:16:26sont cuites.
00:16:28Les carottes sont cuites.
00:16:30– Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:16:32– Ce n'est pas Dallas,
00:16:34c'est Washington, ton univers impitoyable.
00:16:36Et quelle
00:16:38bagarre, les lobbyistes
00:16:40sont là, tout se passe
00:16:42là, le cœur du pouvoir est là.
00:16:44Et vraiment, on a
00:16:46regardé un peu tout ça.
00:16:48Stéphane Bonichaud, vous étiez donc,
00:16:50moi aussi, j'ai assisté à
00:16:52certaines discussions,
00:16:54mais vous étiez notamment à la
00:16:56Société, que vous avez
00:16:58expliquée, effectivement, que vous avez décrite là.
00:17:00Et qu'est-ce qu'on sentait
00:17:02effectivement, par rapport,
00:17:04vraiment alors, de façon très claire,
00:17:06par rapport
00:17:08à cette élection qui venait d'avoir lieu
00:17:10et les sentiments ? Alors évidemment,
00:17:12on pourrait dire, ce sont des conservateurs,
00:17:14ils sont contents, mais on a constaté que c'était
00:17:16beaucoup plus nuancé que ça.
00:17:18– Absolument.
00:17:20Nous avons été un peu surpris de voir
00:17:22que certaines
00:17:24personnes
00:17:26qui assistent à ces forums juridiques étaient
00:17:28très réservées sur... – Mitch McConnell,
00:17:30notamment, l'ancien
00:17:32porte-parole des républicains
00:17:34au Sénat, et qui est aujourd'hui dénoncé
00:17:36comme traître par les trumpistes.
00:17:38– Absolument, Trump considère que le Sénat
00:17:40sous son premier mandat
00:17:42avait été un
00:17:44poison, quasiment, il avait
00:17:46beaucoup freiné ses réformes
00:17:48et
00:17:50il y a une véritable défiance maintenant
00:17:52entre
00:17:54le parti républicain traditionnel
00:17:56et
00:17:58Trump et son entourage.
00:18:00Donc la question, c'est de savoir sur qui
00:18:02va-t-il s'appuyer à l'avenir
00:18:04pour constituer son administration,
00:18:06ses ministères ? Là, on a
00:18:08vu que ces nominations,
00:18:10les nominations qu'il envisage,
00:18:12qui doivent être confirmées par le Sénat,
00:18:14ce qui est encore... – Ce qui est pas joué.
00:18:16– Oui, parce que vos auditeurs
00:18:18doivent savoir que tous les ministres
00:18:20doivent être confirmés par le Sénat.
00:18:22– Contrairement à la France.
00:18:24– Voilà, exactement. Alors certes, le Sénat
00:18:26est dominé par les républicains,
00:18:28mais ce sont des républicains...
00:18:30– Oui, pas toujours qui ont rejoint
00:18:32Trump de gaieté de cœur.
00:18:34– Voilà, ce sont
00:18:36des républicains qu'on peut appeler
00:18:38euh...
00:18:40– Rhinos. – Voilà. – Ils l'appellent en américain
00:18:42« Republicans in name only »,
00:18:44c'est un républicain que de nom, parce que
00:18:46les trumpistes estiment qu'on a transformé le parti républicain.
00:18:48– Exactement, voilà.
00:18:50Des républicains un peu traditionnels.
00:18:52Voilà.
00:18:54Donc à Washington,
00:18:56c'est une certaine
00:18:58réserve, on attend de voir
00:19:00ce qui va se passer, il y a eu une douche froide
00:19:02pour les juristes
00:19:04d'obédience conservatrice
00:19:06avec la nomination
00:19:08de Matt Gaetz, ce qui laisse se penser,
00:19:10puisqu'il serait nommé
00:19:12ministre de la Justice. – Absolument.
00:19:14– S'il est confirmé par le Sénat.
00:19:16Il était
00:19:18à la chambre des représentants, c'est un élu
00:19:20de Floride.
00:19:22Mais pour autant, il n'est pas du tout
00:19:24issu du sérail juridique
00:19:26et il est assez connu
00:19:28pour ses problèmes,
00:19:30ses outrances, et puis il a eu
00:19:32un certain nombre de poursuites.
00:19:34– Assez mineur par rapport
00:19:36à d'autres, mais disons qu'il a la hurie.
00:19:38Vous avez senti une inquiétude,
00:19:40quoi, une vraie inquiétude ?
00:19:42– J'étais surpris de voir
00:19:44qu'effectivement, ce n'était pas nécessairement
00:19:48la joie et l'enthousiasme
00:19:50qui prédominaient, c'est plus
00:19:52une certaine réserve.
00:19:54Et parmi les gens
00:19:56que je fréquente
00:19:58à Washington et qui sont
00:20:00ouvertement républicains, certains n'ont pas
00:20:02voté pour Trump.
00:20:04– Oui, c'est ce que disait d'ailleurs
00:20:06une représentante,
00:20:08nous avons vu une représentante
00:20:10du Texas,
00:20:12et l'une de ses adjointes disait
00:20:14écoutez, considérez que 50%
00:20:16des gens qui sont ici n'ont pas voté pour Trump
00:20:18mais bon, ils font comme si maintenant
00:20:20puisque Trump a gagné.
00:20:22– Voilà, exactement.
00:20:24Alors ils espèrent quand même,
00:20:26pour ce qui concerne
00:20:28les républicains,
00:20:30ils espèrent quand même récupérer des postes
00:20:32– Oui parce que c'est le gouvernement
00:20:34qui nomme les juges,
00:20:36les juges fédéraux aussi,
00:20:38il faut expliquer ça.
00:20:40Dans le système américain,
00:20:42c'est très important, le système de la justice
00:20:44évidemment comme dans tous les pays
00:20:46mais dans un système fédéral,
00:20:48une nation aussi importante
00:20:50que les Etats-Unis,
00:20:54avoir la nomination
00:20:56des juges
00:20:58est particulièrement déterminant
00:21:00– Tout à fait, et surtout
00:21:02que les juges sont nommés à vie,
00:21:04on peut se rappeler, ils sont nommés à vie
00:21:06et c'est tout à fait intéressant.
00:21:08Juste,
00:21:10Stéphane Bounichaud,
00:21:12ça fait 15 ans
00:21:14que vous allez très régulièrement à Washington
00:21:16pour assister notamment
00:21:18à ce...
00:21:20Est-ce que franchement,
00:21:22si vous faites la...
00:21:24il nous faudrait des heures
00:21:26mais comparaison justice américaine, justice française,
00:21:28organisation, je ne dis pas
00:21:30exécution,
00:21:32vous pensez que
00:21:34la justice américaine c'est intéressant,
00:21:36c'est...
00:21:38disons que ça garantit l'indépendance de la justice
00:21:40plus qu'en France ou pas, à votre avis ?
00:21:42– Alors, je pense que
00:21:44les magistrats sont
00:21:46tout à fait indépendants que ce soit
00:21:48aux Etats-Unis ou en France
00:21:50mais les carrières
00:21:52sont très différentes.
00:21:54C'est sans doute l'une des caractéristiques,
00:21:56l'une des différences principales.
00:21:58Aux Etats-Unis,
00:22:00vous avez régulièrement des avocats
00:22:02qui deviennent juges,
00:22:04qui sont dans l'administration,
00:22:06qui peuvent devenir juges, qui sont nommés,
00:22:08des professeurs de droit qui vont ensuite
00:22:10à la Cour suprême des Etats-Unis.
00:22:12Alors qu'en France,
00:22:14les magistrats ce sont
00:22:16la plupart du temps des magistrats de carrière,
00:22:18on rentre à l'école de la magistrature
00:22:20ou dans le système...
00:22:22– On ne peut pas changer de métier comme ça...
00:22:24– C'est possible mais c'est beaucoup moins courant
00:22:26qu'aux Etats-Unis où c'est véritablement,
00:22:28la carrière c'est souvent d'être assistant d'un juge,
00:22:30ensuite d'être avocat,
00:22:32d'enseigner le droit et puis ensuite
00:22:34on est nommé juge
00:22:36dans le circuit fédéral
00:22:38et puis si les choses se passent bien
00:22:40on peut aller jusqu'à la Cour suprême.
00:22:42Effectivement, ce sont des nominations
00:22:44à vie et
00:22:46c'est important pour chaque président,
00:22:48ce sont des nominations qui sont faites
00:22:50par le président des Etats-Unis lui-même,
00:22:52confirmées par le Sénat
00:22:54comme toujours pour les postes importants
00:22:56et ça permet
00:22:58de structurer
00:23:00le pays.
00:23:02Alors les juges
00:23:04restent tout à fait indépendants,
00:23:06il peut y avoir des nominations par
00:23:08un président républicain et pour autant
00:23:10des décisions qui ne...
00:23:12– Ne seront pas prises en fonction d'eux.
00:23:14Je crois que la garantie de l'indépendance
00:23:16et qui est très importante peut-être par rapport même à la France
00:23:18c'est qu'ils sont à vie, ils sont indégommables.
00:23:20– Exactement.
00:23:22– Donc même s'ils ont été nommés par X ou Y,
00:23:24ils ne dépendent plus de lui à partir du moment où ils sont là.
00:23:26– Ils sont tout à fait indépendants.
00:23:28– Ce qui vous l'avouerait n'est pas totalement le cas en France,
00:23:30cher Stéphane Bonnichaud.
00:23:32– Je veux croire que tous les magistrats
00:23:34sont tout à fait indépendants et intègres,
00:23:36en tout cas de ce que je connais.
00:23:38– Vous avez raison, en tout cas
00:23:40il faut croire dans la vie.
00:23:42En tout cas merci Stéphane Bonnichaud
00:23:44et merci...
00:23:46On vous a donné,
00:23:48on en parlera encore toute cette semaine
00:23:50de ce qui se passe à Washington
00:23:52parce que comme vous le savez ça nous concerne énormément.
00:23:54À tout de suite.
00:23:56– Et vous pouvez poser votre question
00:23:58ou réagir en nous appelant
00:24:00au 0826 300 300.
00:24:02Tout de suite André Bercoff dans Sans Balance
00:24:04va nous parler de la mobilisation
00:24:06des agriculteurs avec Philippe Grégoire,
00:24:08responsable national à République Souveraine
00:24:10pour la partie agricole.
00:24:12– Sud Radio, André Bercoff.
00:24:14Bercoff dans tous ses états,
00:24:18ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:24:20Ça m'énerve !
00:24:24Toutes celles qui portent la branche
00:24:26inquiètes-moi, ça m'énerve !
00:24:32Le rouge à lèvres c'est fini, maintenant c'est droit !
00:24:34– Ça m'énerve, ça m'énerve,
00:24:36dit Helmut Fried, ça m'énerve.
00:24:38Oui, oui, effectivement,
00:24:40les agriculteurs, on en parle
00:24:42mais on a l'impression effectivement
00:24:44de...
00:24:46Comment dire ?
00:24:48Ils sont là, ils descendent,
00:24:50ils disent tout ce qu'ils ont à dire, on les entend
00:24:52et on sait quels drames
00:24:54peuvent se passer dans la vie
00:24:56d'un certain nombre d'agriculteurs
00:24:58et on sait que cette espèce de...
00:25:00Ce qui était l'âme de la France,
00:25:02ce qui était vraiment l'instructeur de la France
00:25:04il y a encore un demi-siècle, même pas,
00:25:06devient presque, on se dit
00:25:08mais est-ce que c'est à jeter ?
00:25:10Est-ce que c'est à passer
00:25:12à pertes et profits ?
00:25:14Philippe Grégoire, bonjour.
00:25:16Bonjour.
00:25:18Vous êtes responsable nationale à la République souveraine pour la partie agricole
00:25:20et justement
00:25:22vous m'avez envoyé
00:25:24un mot, Philippe Grégoire,
00:25:26on vous a toujours reçu avec plaisir, vraiment
00:25:28et vous dites, c'est très intéressant
00:25:30voilà ce que vous dites,
00:25:32je résume le mot que vous m'avez envoyé,
00:25:34vous dites
00:25:36écoutez, c'est pas le mercosur
00:25:38qui est le plus important, ce sont les valeurs
00:25:40ajoutées, et on va détailler ça,
00:25:42c'est le PAT, le P-A-T,
00:25:44c'est la souveraineté
00:25:46effectivement, sur le local,
00:25:48la coopération entre états, la réforme fiscalité.
00:25:50Alors, ça m'intéresse
00:25:52beaucoup ce que vous disiez, parce que vous dites
00:25:54le mercosur, oui d'accord, mais c'est pas le problème
00:25:56principal, alors que tout le monde
00:25:58parle du mercosur, oui c'est le scandale
00:26:00le mercosur, d'ailleurs, les autorités
00:26:02françaises disent, oui,
00:26:04on n'a pas encore accepté, alors que pratiquement
00:26:06tout le monde l'a accepté.
00:26:08Pourquoi pour vous le mercosur n'est
00:26:10pas le problème principal ?
00:26:12Alors, c'est des
00:26:14slogans, parce que si vous voulez, ce qu'il faut faire
00:26:16attention, c'est qu'il y a des élections, Chambre d'Agriculture
00:26:18en janvier, donc la FNSEA
00:26:20forcément, ils sont
00:26:22dans leur rôle, il faut renouveler
00:26:24les enveloppes budgétaires,
00:26:26et c'est lié aux élections, donc ça c'est
00:26:28le premier point, donc c'est un slogan de campagne,
00:26:30ben pourquoi ? Parce que les agriculteurs,
00:26:32on a deux suicides par jour,
00:26:34on est par terre déjà, la viticulture
00:26:36dans les coopératives, ceux qui
00:26:38passent par les coopératives sont par terre,
00:26:40les producteurs de lapin sont ruinés,
00:26:42les producteurs de lait, ben vous connaissez la
00:26:44situation, bon,
00:26:46et le mercosur n'est pas en place.
00:26:48Donc une petite parenthèse, le chef
00:26:50d'Etat, c'est à la majorité qualifiée,
00:26:52bien sûr qu'il va l'accepter, mais si
00:26:54il voulait, il pourrait s'y opposer.
00:26:56Pas sur ce traité-là,
00:26:58mais de façon indirecte,
00:27:00comme a su le faire Chypre,
00:27:02parce qu'il y a certaines décisions
00:27:04qu'il faut prendre à l'unanimité,
00:27:06par exemple sur l'élargissement,
00:27:08sur les affaires étrangères,
00:27:10et il pourrait dire à ses partenaires,
00:27:12écoutez, là, vous allez passer en force,
00:27:14mais moi demain, quand faudra un vote
00:27:16à l'unanimité, la France mettra
00:27:18son veto. C'était juste une parenthèse.
00:27:20Mais donc, la solution,
00:27:22la solution, c'est de revenir
00:27:24sur les projets alimentaires
00:27:26territoriaux, avec des
00:27:28organismes, des associations comme SOS
00:27:30Mer, où Marjolaine passe du temps,
00:27:32avec les élus locaux,
00:27:34pour qu'on se serre la main,
00:27:36qu'on se serre la main,
00:27:38entre nous, les producteurs d'économie
00:27:40territoriale.
00:27:42— D'accord. Alors, Philippe Grégoire,
00:27:44non, je voudrais revenir à ce que vous allez dire,
00:27:46parce que ça m'intéresse, et vraiment,
00:27:48et pas seulement moi, les auditeurs,
00:27:50effectivement, de Sud Radio,
00:27:52les résistants de Sud Radio. Vous dites,
00:27:54on va le rajouter, il faudrait que ça...
00:27:5640% paysans, pour les paysans,
00:27:5812% logistique, 24%
00:28:00transformation, et 24% grande distribution.
00:28:02Je voudrais que vous expliquiez ça.
00:28:0420% pour les paysans, ça veut dire quoi ?
00:28:06Et 12 et 12, voilà. Que vous expliquiez un peu
00:28:08ce...
00:28:10ce dessin, ce plan.
00:28:12— Oui, parce que si vous voulez, pour que les gens
00:28:14comprennent bien, c'est pour ça que tous les ans,
00:28:16les paysans reviennent manifester, on ne résout pas
00:28:18le problème de fond. Le problème de fond,
00:28:20c'est ce qui nous reste à la fin du mois pour vivre.
00:28:22Et l'administratif,
00:28:24dans des très grosses fermes, même jusqu'à
00:28:26plus d'un million d'euros, entre 3
00:28:28et 6 000 euros, j'ai grossi le trait
00:28:30volontairement, vous avez fait l'administratif,
00:28:32vous pouvez le confier à quelqu'un,
00:28:34à un comptable, entre 3 et 6 000 euros
00:28:36par an. L'enjeu n'est pas là.
00:28:38Vous pouvez enlever l'administratif,
00:28:40vous pouvez enlever les contrôles.
00:28:42Un contrôle unique, c'est bien un contrôle unique.
00:28:44Mais si vous manquez
00:28:4650 000 euros à la fin de l'année,
00:28:48vous me direz, M. Bercoff,
00:28:50vous n'avez pas vu de contrôleur cette année ? Non.
00:28:52J'en vois un plus que tous les deux ans.
00:28:54Par contre, je vous appelle, M. Bercoff,
00:28:56il me manque 65 000 euros sur mon compte.
00:28:58Donc ça ne va pas résoudre le problème.
00:29:00Parce qu'il revient que quelques centimes,
00:29:022-3 centimes à un producteur,
00:29:04net, sur un litre de lait,
00:29:06pareil sur la viande bovine, pareil sur
00:29:08les poulets. 2 ou 3 centimes
00:29:10de litre, c'est ça ?
00:29:12Bien sûr.
00:29:14Les éleveurs, on est à 1 000 euros.
00:29:16Avec amortissement, on est à 1 000, 1 200.
00:29:18Entre 800 et 1 200 euros,
00:29:2040 % en dessous de l'ORSA.
00:29:22Donc la marge nette ramenée
00:29:24à ce qu'on livre, c'est peanuts.
00:29:26Alors pourquoi 40, 24,
00:29:2824 et 12 ?
00:29:30Parce que nous, l'agriculture,
00:29:32c'est majeur.
00:29:34C'est des endroits,
00:29:36des emplois, pardon,
00:29:38non délocalisables.
00:29:40L'alimentation, c'est la santé.
00:29:42J'avais des études qui commencent à sortir
00:29:44de l'Agence régionale
00:29:46de santé, les bienfaits
00:29:48sur le diabète, sur les cancers,
00:29:50les gens en fin de vie, une alimentation
00:29:52saine, bio et locale
00:29:54sur la santé des gens.
00:29:56Donc il y a le coût
00:29:58sur la santé, il y a l'impact
00:30:00à travers l'environnement.
00:30:02On a 1 500 000 hectares en friches
00:30:04aujourd'hui, en friches en France,
00:30:06parce qu'on n'a plus les moyens de les cultiver,
00:30:08parce qu'on n'a pas de marge.
00:30:10Et s'il n'y a pas une répartition
00:30:12de la valeur ajoutée, vous pouvez
00:30:14enlever tous les contrôles,
00:30:16ça ne changera rien.
00:30:18– Et alors,
00:30:20vous dites 12 pour la logistique,
00:30:2224 pour la transformation.
00:30:24Qu'est-ce que vous appelez la transformation ?
00:30:26– C'est l'agroalimentaire, les coopératives,
00:30:28les outils de transformation,
00:30:30c'est nos coopératives qui sont
00:30:32gérées par la FNSEA, c'est l'ACTALIS,
00:30:34c'est le groupe LDC,
00:30:36c'est Bigard dans la viande bovine,
00:30:38il faut que, s'ils mangent tout le gâteau,
00:30:40l'agriculteur
00:30:42ne fait pas sa facture. D'où l'intérêt
00:30:44des PAT, parce que là on se serre
00:30:46la main avec les consommateurs et les élus
00:30:48locaux, et c'est l'agriculteur
00:30:50qui reprend la facture. Si on passe
00:30:52par des...
00:30:54Soit on a affaire à des centrales d'achat
00:30:56ou l'agroalimentaire, ou des gens
00:30:58qui ont monté des business comme
00:31:00Nicolas Chaban avec ses kill patrons,
00:31:02c'est lui qui ramasse la marge,
00:31:04c'est pas l'agriculteur.
00:31:06– Alors le PAT, expliquez le PAT,
00:31:08Philippe Grégoire.
00:31:10– Projet alimentaire territoriaux,
00:31:12ça découle directement
00:31:14le 13 août 2004,
00:31:16la loi
00:31:182004-811,
00:31:20le ministère de l'Intérieur a demandé
00:31:22via les préfets
00:31:24à tous les élus locaux
00:31:26de mettre en place
00:31:28les sécurités
00:31:30des populations,
00:31:32de recouvrir la sécurité
00:31:34civile en cas de conflit
00:31:36nucléaire, en cas de
00:31:38conflit armé avec un autre
00:31:40pays, en cas de cyberattaque
00:31:42sur les réseaux informatiques,
00:31:44chaque élu doit avoir un plan
00:31:46communal de sauvegarde, avoir une
00:31:48représentation autour
00:31:50de sa commune, autour des grandes métropoles.
00:31:52– Donc c'est il y a exactement 20 ans
00:31:54que ça a été fait ça, il y a 20 ans la loi.
00:31:56– Oui, et de façon
00:31:58indirecte, j'ai bien dit de façon
00:32:00indirecte, les élus,
00:32:02parce que ça, ça ne concerne pas les traités européens,
00:32:04c'est la protection des populations,
00:32:06comme vous le savez, s'il y a
00:32:08une cyberattaque, sachez quand même
00:32:10qu'il y a des accords qui ont bloqué
00:32:12805 magasins en Suède il y a pas longtemps,
00:32:14ils ont bloqué les réseaux,
00:32:16vous n'avez plus de logistique,
00:32:18vous n'avez plus de pompiers, plus de SAMU, plus de chirurgien,
00:32:20puisque vous savez qu'on ne peut pas vivre sans manger.
00:32:22– Bien sûr. – Donc à travers
00:32:24cette loi-là de façon indirecte,
00:32:26il faut que les élus
00:32:28fassent travailler les producteurs
00:32:30locaux au maximum
00:32:32pour que le paysan reprenne sa facture
00:32:34qui soit plus étranglée
00:32:36par l'industrie agroalimentaire.
00:32:38Et le commerce international,
00:32:40il faut le faire sur la base
00:32:42de la coopération entre les États
00:32:44et non le libre-échange.
00:32:46Et si nous sommes,
00:32:48on ne va pas se raconter d'histoire,
00:32:50si nous sommes obligés de signer
00:32:52quelques traités de libre-échange
00:32:54parce qu'on est pris dans une mondialisation
00:32:56et un commerce international,
00:32:58il ne faut pas que ces traités-là
00:33:00servent de prix de référence,
00:33:02c'est-à-dire que là, il y a 100 000 tonnes
00:33:04avec le Mercosur,
00:33:06qui d'abord va passer les commandes ?
00:33:08C'est pas Emmanuel Macron, c'est les centrales d'achat,
00:33:10c'est nos multinationales qui vont passer les commandes,
00:33:12c'est pas Emmanuel Macron
00:33:14qui va signer les bonnes commandes,
00:33:16c'est bien nos industriels.
00:33:18Il ne faut pas que cette marchandise-là
00:33:20est serve de prix de référence.
00:33:22Vous voyez ce que je veux vous dire ?
00:33:24Tout à fait. Restez avec nous, Philippe Grégoire.
00:33:26Après une petite pause, on reprend ça,
00:33:28c'est absolument passionnant.
00:33:30Et je voudrais vous poser une question
00:33:32sur les circuits courts et sur l'autonomie.
00:33:34A tout de suite.
00:33:36Et pour toutes vos questions ou vos réactions,
00:33:38n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
00:33:40Sud Radio.
00:33:42Ici Sud Radio.
00:33:46Les Français
00:33:48parlent au français.
00:33:50Je n'aime pas
00:33:52la blanquette de veau.
00:33:54Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:56Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:33:58Et je ne suis pas le seul,
00:34:00Philippe Grégoire est avec nous,
00:34:02responsable national à République Souveraine
00:34:04pour la partie agricole.
00:34:06Alors Philippe Grégoire, vous nous avez bien
00:34:08expliqué ce qui se passait effectivement
00:34:10dans ce
00:34:12quadrilatère
00:34:14entre paysans, la logistique,
00:34:16transformation et grande distribution
00:34:18et ne pas se tromper sur les véritables
00:34:20enjeux et ne pas avoir
00:34:22l'arbre, la forêt
00:34:24qui essaye de cacher l'arbre.
00:34:26Écoutez, j'étais aux Etats-Unis,
00:34:28là, je viens de rentrer
00:34:30et j'ai rencontré l'un des agriculteurs les plus
00:34:32connus
00:34:34des Etats-Unis, Joel Salatin.
00:34:36Je ne cite pas son nom
00:34:38pour cela mais on a parlé pendant deux heures
00:34:40de ce qui se passe aux Etats-Unis.
00:34:42Je voulais avoir votre avis parce que
00:34:44j'ai trouvé que ça résonnait beaucoup avec l'Europe
00:34:46en général, la France en particulier.
00:34:48En disant, nous ce qui nous tue, c'est pourtant
00:34:50les Etats-Unis, ce n'est pas les mêmes normes et les mêmes lois.
00:34:52Nous ce qui nous tue, il dit,
00:34:54moi je déteste faire des choses
00:34:56illégales mais je suis obligé de les faire
00:34:58parce que, si je veux,
00:35:00il a des élevages, pour vous dire
00:35:02rapidement, il a des élevages de
00:35:04vaches, de bœufs,
00:35:06de cochons et de poules.
00:35:08Et il dit, moi, si je veux faire, si je veux
00:35:10vendre directement, c'est extrêmement compliqué.
00:35:12Je veux une politique
00:35:14de proximité. J'ai des tas de gens
00:35:16autour de moi, à Shenandoah,
00:35:18dans la Virginie, etc.
00:35:20Et je ne peux pas le faire parce qu'il a des lois.
00:35:22Je dois, par exemple, pour fabriquer du fromage,
00:35:24il faut que j'ai telle ou telle ou telle norme.
00:35:26Est-ce qu'il n'y a pas ce problème pour nous
00:35:28des circuits courts qui sont
00:35:30posés dans ce pays agricole
00:35:32qui est quand même la France ?
00:35:34Philippe Grégoire.
00:35:36Oui, alors on peut le faire, parce que
00:35:38certains le font, mais il faut savoir que
00:35:40ces normes-là, elles ont été
00:35:42demandées par la profession, l'interprofession,
00:35:44je vois dans le lait les taux cellulaires
00:35:46et tout ça, sous prétexte
00:35:48qu'il fallait qu'on exporte, qu'on nourrisse le monde,
00:35:50qu'on soit compétitif. Et en fait,
00:35:52c'est les industriels de l'agroalimentaire,
00:35:54moi, je le tiens de source sûre
00:35:56parce que j'avais échangé
00:35:58avec Jean Arthuis, que vous connaissez,
00:36:00qui a été à l'Europe,
00:36:02de la Mayenne,
00:36:04c'est auprès de chez moi, et en fait
00:36:06ces normes-là, elles sont
00:36:08poussées chaque année par
00:36:10les grands groupes industriels.
00:36:12C'est pour éviter que les petits
00:36:14producteurs y puissent transformer
00:36:16et garder leur appellation
00:36:18fromage. Vous savez, il y a eu plusieurs
00:36:20attaques déjà, au niveau européen,
00:36:22pour empêcher les petits producteurs
00:36:24de garder.
00:36:26Philippe Grégoire, c'est important,
00:36:28ça, c'est pas européen, c'est français.
00:36:30C'est-à-dire qu'on veut empêcher les petits
00:36:32producteurs de
00:36:34vendre leurs produits, de transformer leurs
00:36:36produits. – Oui, mais c'est pareil
00:36:38en Allemagne et en Hollande. C'est les industriels
00:36:40qui ne veulent pas
00:36:42que les producteurs reprennent
00:36:44leur autonomie. Ils veulent
00:36:46qu'on reste
00:36:48sous leurs bottes, si vous voulez.
00:36:50C'est pour ça que les réglementations,
00:36:52elles sont très draconiennes, parce que
00:36:54ils savent que ça sera compliqué
00:36:56de les mettre en place
00:36:58sur des petits ateliers. C'est poussé par eux.
00:37:00– D'accord. – Et entretenu
00:37:02après par le secteur tertiaire
00:37:04de tous les gens qu'on a
00:37:06dans le secteur tertiaire, bien sûr.
00:37:08– Oui, c'est très intéressant de savoir
00:37:10que, effectivement, vous parlez de la loi de 2004,
00:37:12savoir que si on n'habite pas très très
00:37:14loin, et même assez loin,
00:37:16de ne pas s'organiser
00:37:18effectivement pour irriguer
00:37:20un peu
00:37:22toute la population
00:37:24des environs, alors qu'on sait
00:37:26très bien que vous avez des fermiers,
00:37:28des agriculteurs qui peuvent
00:37:30donner...
00:37:32Vous savez, ce qu'il me disait juste
00:37:34un mot, Philippe Grégoire, et je voudrais finir là-dessus,
00:37:36il me disait, vous savez, avant on vivait dans les villages
00:37:38et le fromager
00:37:40ou le boulanger
00:37:42ou celui qui fabriquait, et bien on savait
00:37:44s'il était mauvais, ça ne durait
00:37:46pas très longtemps. Évidemment, on est dans
00:37:48un autre monde, mais c'est quand même dommage
00:37:50qu'à côté de cet autre monde
00:37:52mondialisé, etc., puisse pas
00:37:54exister et prospérer
00:37:56des... je dirais
00:37:58des villages, enfin des
00:38:00agglomérations où on peut
00:38:02manger de très bonnes choses,
00:38:04boire de très bons vins
00:38:06ou autres, sans passer par
00:38:08toutes les normes possibles et imaginables.
00:38:10Le cœur du sujet, c'est
00:38:12la rémunération des paysans, et toutes
00:38:14ces normes et ces contraintes, elles ont
00:38:16été poussées par les grands groupes industriels
00:38:18pour que les gens puissent pas en prendre leur autonomie.
00:38:20Et l'avantage de remettre
00:38:22des normes en permanence dans
00:38:24les bâtiments hors-sol, les poules
00:38:26pondeuses et tout ça, ça oblige
00:38:28le paysan à investir beaucoup
00:38:30et une fois qu'il a investi beaucoup,
00:38:32il est attaché à la banque et à la coopérative.
00:38:34C'est un jeu pervers
00:38:36qui nous attache alors que
00:38:38les produits naturels,
00:38:40on sait les faire, les animaux
00:38:42en plein air, on sait les faire,
00:38:44mais ça fait vivre un système économique
00:38:46avec toute l'agro-industrie
00:38:48qui vend le matériel derrière.
00:38:50Alors moi ce que je voudrais vous dire, c'est qu'à l'heure où je parle,
00:38:52il faut savoir que ce modèle
00:38:54agricole français-européen,
00:38:56seuls 5%
00:38:58des paysans sont capables de vivre
00:39:00en France sans subvention.
00:39:02Ça veut dire que le modèle, il est totalement
00:39:04perfusé.
00:39:065% seulement des paysans sont capables de vivre
00:39:08sans subvention ?
00:39:10Oui, sans la PAC, sans les subventions
00:39:12pour les retraites, parce que les retraites des
00:39:14agriculteurs, sur le
00:39:16financement du système social
00:39:18agricole, sur 15 milliards,
00:39:20on en verse 3. Il y en a
00:39:227 qui viennent de l'État, 5 de la
00:39:24Sécurité sociale. Après on est
00:39:26subventionnés quand on monte des bâtiments,
00:39:28on est subventionnés à tous les étages.
00:39:30Donc le gouvernement, accord du
00:39:32Mercosur, il n'est pas bon, mais c'est
00:39:34un parmi tant d'autres, ceux d'avant
00:39:36nous ont assassinés.
00:39:38Même quand on commercialise
00:39:40en franco-français, si vous mangez
00:39:42un poulet ou une pièce de viande
00:39:44qui est passée par un abattoir Bigard
00:39:46produit en France
00:39:48par nous, on ne gagne pas
00:39:50d'argent parce qu'il n'y a pas de
00:39:52répartition de la valeur ajoutée. Donc le
00:39:54gouvernement, je l'invite à ne pas voter
00:39:56le traité de libre-échange, et je l'invite
00:39:58à prendre 3 mesures fortes.
00:40:00La première, c'est
00:40:02de mettre en place...
00:40:03Philippe Grégoire, malheureusement nous sommes en fin de...
00:40:05Écoutez, on va reparler de tout ça,
00:40:07nous sommes en fin d'émission,
00:40:09mais on va reparler de tout ça,
00:40:11on va vous inviter très vite pour aller plus loin,
00:40:13mais ce que vous venez de dire,
00:40:15franchement, c'est que comme ça, on va mourir guéris.
00:40:17C'est quand même extrêmement grave
00:40:19d'être sous perfusion,
00:40:21vous avez dit quelque chose de très important,
00:40:23et on se retrouve très bientôt, Philippe Grégoire.
00:40:44Sud Radio Bercov,
00:40:46dans tous ses états.
00:40:48Et oui, et oui, dans tous mes états,
00:40:50c'est vrai que j'ai envie de retourner à l'école,
00:40:52mais pas à l'école
00:40:54comme on la donne maintenant.
00:40:56Vraiment pas, notamment
00:40:58ce qu'on fait actuellement à Strasbourg.
00:41:00Écoutez.
00:41:02Sud Radio Bercov,
00:41:04dans tous ses états,
00:41:06les perles du jour.
00:41:14...
00:41:18Oui, oui, elle exagère quand même,
00:41:20c'est pas mal, l'école,
00:41:22c'est toujours pas mal, l'école.
00:41:24Sauf quand...
00:41:26Il paraît que c'est très bien,
00:41:28sauf quand on met des traces sur GPS
00:41:30sur les vêtements des écoliers.
00:41:32Qu'est-ce que vous dites ?
00:41:34Nos chères têtes blondes, brunes
00:41:36ou oranges,
00:41:38ont des GPS,
00:41:40on les fait porter des GPS ?
00:41:42c'est pourquoi des GPS. Alors écoutez.
00:41:44De sortir de la classe, ces élèves de CP n'enfilent pas que leur manteau,
00:41:48mais aussi des gilets un peu spéciaux.
00:41:51Les gilets pour voir où ils vont se déplacer pendant la cour,
00:41:54on les met à chaque récré le matin et l'après-midi.
00:41:57L'objectif de cette étude menée dans 15 écoles de la ville de Strasbourg,
00:42:00questionnait le partage de l'espace par les filles et les garçons.
00:42:04Le résultat, systématiquement, 20% des garçons utilisent 80% de la cour de récré.
00:42:11Et bien voilà, voilà.
00:42:12Pour dénoncer le machisme, effectivement, on a trouvé la solution idéale.
00:42:17On met des GPS, on regarde comment ils évoluent,
00:42:21effectivement, dans le préau de l'école et on voit ça.
00:42:26C'est bien, mais peut-être qu'on pourrait en parler autrement.
00:42:28Est-ce que vraiment la nécessité, c'est extraordinaire ?
00:42:31Je pense qu'en ce moment, on parle de réduire les dépenses publiques.
00:42:36Et la mairie de Strasbourg n'a rien trouvé mieux
00:42:41qu'effectivement d'acheter des GPS et de les installer.
00:42:45Mais oui, mais il faut généraliser.
00:42:46Il faut faire ça sur toute la France, évidemment,
00:42:49sur les centaines de milliers, voire millions d'écoliers.
00:42:53C'est vrai.
00:42:54Mettre des GPS, c'est vraiment fondamental.
00:42:56Il n'y a pas rien de plus important.
00:42:58Les hôpitaux, la santé, le reste, c'est secondaire.
00:43:03Savoir comment l'élève va évoluer dans son préau d'école
00:43:08et savoir que les garçons vont prendre peut-être un peu plus de terrain que les filles.
00:43:12Ce sera une occasion et c'est vrai que ce n'est pas bien
00:43:14de prendre un peu plus de terrain que les filles.
00:43:15On est tout à fait d'accord.
00:43:17Mais est-ce qu'il n'y a que le GPS comme solution ?
00:43:19On ne peut pas en parler dans la classe ?
00:43:21Les profs ne pourraient pas en parler ?
00:43:22Les institutrices, les instituteurs ?
00:43:24Non, non, non, GPS, c'est magnifique.
00:43:27Et ce n'est pas cher.
00:43:29C'est l'État qui paye, vous savez.
00:43:31Donc, on peut y aller.
00:43:32C'est très intéressant.
00:43:33Nous sommes à 3 000 milliards, 3 300 000 milliards de dettes,
00:43:39dont plus de 3 trillions de dettes.
00:43:41Mais qu'importe, pourvu qu'on ait l'ivresse des GPS.
00:43:47Sud Radio-Bercov, dans tous ses états,
00:43:51le face-à-face.
00:43:52Et aujourd'hui dans le face-à-face, André Bercov reçoit Agnès Naudin,
00:43:56auteure de Chiara, des illusions, aux éditions Heraclès Éditions.
00:44:01Agnès Naudin, bonjour.
00:44:02Bonjour.
00:44:03Alors, c'est bien, vous venez de quitter votre campagne,
00:44:05on va en parler un peu, justement.
00:44:07On en parlait avec Philippe Régoire de ce qui se passe avec les agriculteurs.
00:44:10Mais j'aimerais revenir, parce qu'on se connaît,
00:44:13on vous a déjà reçus et toujours avec plaisir.
00:44:16Vous avez été pendant 3 ans au sein d'une brigade des mineurs en région parisienne.
00:44:21C'est bien ça ?
00:44:22Tout à fait.
00:44:22Et vous vous en avez parlé, vous étiez venue nous en parler.
00:44:27D'ailleurs, vous aviez écrit un livre à ce sujet.
00:44:30Même 3.
00:44:30Même 3, c'est vrai.
00:44:32C'est vrai.
00:44:33Et donc, vous avez parlé du drame que c'était et des moyens qu'il y avait, etc.
00:44:42Et puis, vous avez été suspendue.
00:44:43Pourquoi ?
00:44:45Alors, c'est un peu plus compliqué que ça et ça n'a pas de lien particulier avec...
00:44:50Avec les livres, je sais.
00:44:51Voilà, si, ça a un lien avec les livres.
00:44:53Aujourd'hui, je suis suspendue, mais j'ai été révoquée pendant un an
00:44:57pour violation du secret professionnel,
00:44:59parce que j'ai raconté dans ces livres-là des histoires qui étaient encore en cours d'instruction.
00:45:05Donc, ça n'a pas de lien, on va dire, direct avec mon activité en tant que policière,
00:45:11mais plutôt en tant qu'écrivaine.
00:45:13Mais vous voulez dire que c'est illégal de parler de faits ou de drames en cours d'instruction ?
00:45:18Ou c'est pour ça qu'on vous a...
00:45:21Oui, ça c'est la loi.
00:45:23Il y a un code de procédure pénale et l'article 11, les enquêtes en cours d'instruction,
00:45:28il y a une confidentialité et un secret qui s'imposent pour tous les acteurs de cette procédure-là.
00:45:33Et je pensais avoir fait le nécessaire pour justement rendre anonymisé tout, etc. dans le livre.
00:45:41Manifestement, ce n'était pas le cas.
00:45:44Après, je crois, je n'ai pas toute la jurisprudence,
00:45:47mais je pense que je suis la seule fille de France à avoir été révoquée,
00:45:51c'est-à-dire la sanction la plus lourde dans le cadre de la fonction publique,
00:45:55pour des faits de violation du secret professionnel,
00:45:57qui est une infraction que toute la sphère judiciaire commet tous les jours,
00:46:03quels que soient les niveaux.
00:46:05Et on connaît le nombre de publications, de journaux,
00:46:09qui sont alimentés presque uniquement par des juges et des policiers.
00:46:12Voilà, et donc effectivement, les médias sont les premiers receleurs du secret de l'instruction.
00:46:19Mais c'est vrai que quand je l'ai écrit, je savais qu'il y avait un risque.
00:46:24J'ai pensé vraiment faire tout ce que j'avais pu,
00:46:28prendre tous les conseils, faire les relectures qu'il fallait pour que ça passe.
00:46:32Voilà, ça n'est pas passé.
00:46:33C'est encore en cours, parce que j'ai été condamnée en première instance en mai 2023.
00:46:40Et c'est de cette condamnation dont ils se sont servis pour effectivement,
00:46:45en parallèle, faire une procédure administrative qui a abouti à la révocation.
00:46:51Mais elle est disproportionnée.
00:46:55Et c'est le tribunal de Paris que j'ai saisi,
00:46:57parce que j'ai fait un recours pour cette révocation,
00:47:00qui a estimé qu'effectivement, la sanction était disproportionnée au regard des faits.
00:47:04Donc peut-être que cette disproportion là,
00:47:06elle est en tout cas pour moi, manifeste d'une intention de mon employeur
00:47:11de me faire sortir des rangs, peut-être pour d'autres raisons.
00:47:15– Alors, on va discuter de ça, je veux dire, avant de parler du roman, simplement,
00:47:20parce que c'est important, vous dites que vous êtes la seule à avoir été révoquée
00:47:23pour ce motif-là, pour ce genre de motif.
00:47:26– Alors, j'ai dit, je ne suis pas allée regarder toute la jurisprudence,
00:47:29donc je ne suis pas sûre, mais ça ne m'étonnerait pas du tout.
00:47:33Parce qu'on a souvent des policiers, quand ils sont, par exemple,
00:47:37condamnés aux judiciaires pour des violences faites sur des personnes,
00:47:41qui vont avoir comme sanction une suspension de 12 mois, de 24 mois,
00:47:47mais pas une révocation.
00:47:49Donc après, voilà, à deux poids, deux mesures,
00:47:51est-ce que c'est plus grave d'enfreindre le secret professionnel
00:47:55ou est-ce que c'est plus grave de taper quelqu'un ?
00:47:57Je laisse la question en suspens.
00:47:59– Poser la question, poser, effectivement.
00:48:02Alors aujourd'hui, quelle est votre statut aujourd'hui, Agnès Dodard ?
00:48:04– Alors aujourd'hui, actuellement, officiellement,
00:48:07je suis suspendue pour 24 mois, dont 12 avec sursis.
00:48:13– Dont 12 avec sursis, d'accord.
00:48:15– Donc j'ai 12 mois de suspension qui ont démarré là, au mois de septembre.
00:48:18Donc je suis officiellement réintégrée, suspendue, sans traitement.
00:48:23– Sans traitement, j'avais compris.
00:48:24– Ah bah oui, sinon c'est pas marrant.
00:48:27– Attendez, je comprends pas, on a l'impression
00:48:28que c'est une révocation par d'autres moyens, enfin, ça continue ?
00:48:32– Eh ben non, parce qu'au bout des 12 mois, il va falloir que…
00:48:35– Qu'on vous réintègre.
00:48:36– Eh ben qu'on me réintègre vraiment dans un poste et voilà.
00:48:41– Non mais c'est une punition continue quoi,
00:48:43enfin normalement, je ne sais pas si c'est une punition ou pas.
00:48:45– Eh ben c'est une sanction, donc oui c'est une sanction, voilà.
00:48:49Mais donc ça veut dire que j'ai encore 12 mois pour essayer de savoir
00:48:53comment est-ce qu'on va sortir de tout ça.
00:48:55– Et vous êtes encore au tribunal,
00:48:57enfin vous avez encore une action qui se poursuit ?
00:48:59– Oui, l'audience devant la cour d'appel de Versailles,
00:49:02elle est prévue pour le 15 janvier 2025.
00:49:05– Ça c'est l'appel contre votre révocation ?
00:49:08– Non, pas la révocation, j'ai été condamnée en première instance
00:49:14par le tribunal de Nanterre, j'ai beaucoup attaqué dans mes livres aussi,
00:49:20et eux en première instance, ils m'ont attaqué pour violation du secret professionnel,
00:49:25et j'ai eu 6 mois de prison avec sursis
00:49:27et 3 ans d'interdiction de travailler dans la police.
00:49:32– D'accord, c'était ça la sentence ?
00:49:33– Donc ça c'était la sentence, j'ai fait appel,
00:49:36et voilà, il appelle, l'audience en tout cas se tiendra là le 15 janvier.
00:49:40– J'arrive au bout de cette expérience.
00:49:46– Vous, alors aujourd'hui, au moment où on parle, Ania Snowden,
00:49:50vous avez envie de réintégrer la police, eu égard à tout ce qui s'est passé ?
00:49:54– Mais je n'ai pas le choix.
00:49:56– Vous n'avez pas le choix, vous voulez faire autre chose ?
00:49:58– Parce que, dans la police vous voulez dire ?
00:50:00– Non, autre chose ailleurs.
00:50:02– Ah, je pensais que vous me disiez de réintégrer dans la police.
00:50:04– Non, non, est-ce que vous avez vu ce qui s'est passé ?
00:50:08Oui, c'est la question, est-ce que vous avez envie de réintégrer la police
00:50:11ou de faire autre chose, un autre métier ?
00:50:13– Eh bien, je n'ai pas le choix, parce que si ça ne tenait qu'à moi,
00:50:15c'est-à-dire profondément de ce que si je suis rentrée dans la police,
00:50:18c'est parce que j'avais envie de le faire, que j'ai adoré ce que j'ai fait,
00:50:22et particulièrement la brigade des mineurs, et je dis que je n'ai pas le choix,
00:50:26parce qu'à partir du moment où votre employeur utilise les moyens
00:50:30qui sont à sa disposition pour pouvoir virer quelqu'un,
00:50:34bien évidemment, s'il y a une autre personne,
00:50:37le tribunal administratif qui dit « non, non, vous allez la réintégrer
00:50:40et vous allez prendre une autre sanction »,
00:50:43l'intention de l'employeur, c'est quand même de me sortir.
00:50:46Et dans la police, quand on est dans ce genre de situation-là,
00:50:51ça veut dire que si je réintègre effectivement à l'issue des 12 mois
00:50:54et que je reprends un poste et que je repars en commissariat ou peu importe,
00:50:59je vais être sans arrêt sur mes gardes, parce que de toute façon,
00:51:04je vais être dans le viseur en permanence de « qu'est-ce qu'elle va dire ?
00:51:06Qu'est-ce qu'elle va faire ? »
00:51:08Et donc en fait, on est dans une relation de travail
00:51:12qui est de défiance des deux côtés et on ne peut pas avancer comme ça.
00:51:16Et eux, bien évidemment, ils ont tous les moyens à leur disposition
00:51:19pour m'écraser et pour me mettre,
00:51:22même la situation dans laquelle je suis aujourd'hui,
00:51:24ça en est une centaine d'une preuve.
00:51:27Donc je dis que je n'ai pas le choix, parce qu'à un moment donné,
00:51:30il faut juste voir la réalité telle qu'elle est,
00:51:33et je ne suis pas Sadomaso, je suis en train de baisser les armes
00:51:35et de me dire « ok, moi c'est bon, je suis fatiguée,
00:51:39j'ai d'autres perspectives qui, elles, sont différentes,
00:51:44en tout cas qui sont plus douces,
00:51:45et donc voilà, il faut que j'arrive à faire cette transition
00:51:49et de la manière la plus soft possible. »
00:51:51Oui, soft possible, je comprends que vous n'ayez pas, mais en fait…
00:51:55Mais c'est un crève-cœur, c'est vraiment un crève-cœur pour moi.
00:51:58Oui, j'imagine, parce que vous n'avez pas envie de réintégrer
00:52:01ce que vous avez connu avec le poids qui risque de peser sur vous.
00:52:04Tout à fait, exactement.
00:52:06Et alors donc, en tout cas, vous continuez à écrire,
00:52:09et ça c'est une bonne chose,
00:52:13mais avant ça quand même, je veux dire, c'est intéressant le poids de réel.
00:52:18Qu'est-ce qui fait, à votre avis,
00:52:19et votre cas est assez exemplaire, mais il y en a d'autres dans d'autres domaines,
00:52:24qu'on ne supporte pas la réalité ?
00:52:26Parce que ce que vous avez raconté, c'est la réalité, on le sait,
00:52:28et je veux dire, il n'y a pas que dans vos livres,
00:52:32on sait très bien quelle est la réalité par rapport aux mineurs
00:52:34et par rapport à d'autres problèmes.
00:52:36Vous avez raconté le réel, j'avais lu en tout cas un de vos livres au moins,
00:52:41et c'était très très fort, et vous racontiez ce qui se passait.
00:52:45Qu'est-ce qui fait qu'une société ne peut plus supporter le réel ?
00:52:50Une société, en tout cas les responsables d'une société,
00:52:53ou un appareil, ou un système,
00:52:55ne supportent plus un narratif différent de celui qu'il veut imposer.
00:53:02Je crois qu'on appelle ça de la manipulation, en règle générale,
00:53:07c'est-à-dire qu'il y a la réalité, et encore une fois,
00:53:09dans les livres, je n'ai raconté que ma réalité,
00:53:12donc avec mon champ de perception de ce que j'ai vécu.
00:53:14Et de ce que vous avez vécu et observé.
00:53:15Et de ce que j'ai vécu, de ce que j'ai observé.
00:53:17Ça, c'était dans les premiers livres.
00:53:19Après, dans ceux qui ont suivi, là, je suis allée faire des recueils de témoignages
00:53:23ou de familles de victimes ou de policiers
00:53:26qui avaient vécu des histoires aussi difficiles au sein de l'institution.
00:53:31Donc je me suis aussi nourrie des expériences des autres
00:53:34pour essayer de comprendre comment le système fonctionne.
00:53:37Ceux qui sont dans le système,
00:53:40et qui sont tout en haut de ce système,
00:53:43ont une vue globale et générale sur tout ce qu'il se passe.
00:53:46Eux, c'est leur réalité, mais la réalité, ils ne peuvent pas la nier.
00:53:49En revanche, il y a des choses qu'il faut cacher,
00:53:53parce que vous, en tant que citoyen,
00:53:56cette réalité-là, vous ne voulez pas la voir.
00:53:59Et ça, c'est quelque chose qui est d'ordre plus général.
00:54:02– Vous croyez que le citoyen ne veut pas la voir ?
00:54:05– Oui, j'ai souvent entendu, dans des salons du livre,
00:54:08j'ai souvent entendu des gens qui me disaient
00:54:10« Votre livre, je ne peux pas le lire parce que je suis trop sensible. »
00:54:12Alors effectivement, là, on va sur une matière qui est très particulière,
00:54:15c'est les mineurs, on peut tout à fait le comprendre.
00:54:18– On va juste faire une petite pause, Agnès Naudin,
00:54:22et on va continuer de parler de tout cela, parce que c'est fascinant,
00:54:24le rapport avec la réalité, je crois qu'il est fondamental.
00:54:27Aujourd'hui, si on est en démocratie.
00:54:29– Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes.
00:54:34Présente...
00:54:35« Sud Radio Bercov, dans tous ses états »
00:54:41– Et Agnès Naudin, c'est un écrivain dans tous ses états,
00:54:44elle est policière, mais elle aussi, dans tous ses états,
00:54:47elle écrit de très beaux livres.
00:54:48Alors, « Deux sœurs jumelles »
00:54:50Chiara, capitaine de police travaillant dans la brigade des mineurs.
00:54:53Ça rappelle quelqu'un, ça.
00:54:55Et de Mitterrand de Marseille, pardon.
00:54:58« Et Julia, avocate respectée, donc deux sœurs jumelles,
00:55:01ont choisi de dédier leur vie à se battre pour la vérité et la justice.
00:55:05Liées par un lien émotionnel profond,
00:55:07elles ont toujours été là l'une pour l'autre,
00:55:09mais aujourd'hui elles se retrouvent engagées sur la même affaire
00:55:12et cela mettra à rude épreuve leur gémilité.
00:55:15L'enquête révélera de multiples victimes et mettra en lumière
00:55:17le sordide des histoires intrafamiliales. »
00:55:20Effectivement, vous avez continué d'ailleurs,
00:55:22c'est très bien, dans un très beau roman qui se lit vraiment avec plaisir,
00:55:27« Chiara, la désillusion », voilà, la désillusion,
00:55:31aux éditions Heracles.
00:55:33Et en fait, pourquoi vous avez voulu faire
00:55:36ce que vous avez toujours fait en roman ?
00:55:39Parce que j'en ai marre d'être embêtée.
00:55:43Je l'ai fait en roman,
00:55:45ça a été un passage et une transition difficiles,
00:55:49ça m'a pris bien un an,
00:55:51parce que la fiction, il y a une part de créativité
00:55:54que je n'avais pas forcément mis en œuvre dans les premiers livres,
00:55:57parce que ce n'était pas l'objet à ce moment-là.
00:56:00Il y avait encore des histoires que je voulais raconter,
00:56:04et en fait, à un moment donné, je me suis dit,
00:56:06ben tiens, il y avait deux projets complètement différents,
00:56:09d'un côté ces histoires de soeurs jumelles,
00:56:11et puis d'un côté ces histoires-là,
00:56:15qui étaient des enquêtes que j'ai faites, que j'ai menées.
00:56:18C'est basé sur le réel, sur votre réel ?
00:56:21Non, ce sont encore des enquêtes que j'ai menées,
00:56:23sauf que celles-ci, elles sont passées en force de choses jugées,
00:56:27donc il y a eu des condamnations,
00:56:29et donc je ne voulais pas faire un bis repetita
00:56:32de me refaire encore retoquer sur la violation du secret professionnel.
00:56:37Donc cette fois-ci, j'ai fait les choses sans prendre de risques,
00:56:39on va dire ça comme ça.
00:56:41Et donc de partir du réel,
00:56:46et le passage qui a été difficile,
00:56:48ça a été de prendre des libertés par rapport à cette réalité-là,
00:56:52parce que j'avais une forme de rigidité aussi à l'intérieur,
00:56:55de vraiment, c'est-à-dire d'avoir tellement à cœur
00:56:57de montrer ce qu'était la réalité,
00:57:00que là, on peut la transformer, on peut la modifier,
00:57:03on peut y rajouter quelque chose.
00:57:05Eh ben, j'ai mis beaucoup de temps à me l'approprier,
00:57:09et du coup, ce livre-là, ça a été le plus difficile pour moi à écrire,
00:57:13ça a été plus long, il a fallu que je m'y reprenne à plusieurs fois,
00:57:16que je le modifie,
00:57:17donc un travail d'écrivain que je n'avais jamais fait jusqu'ici.
00:57:20Donc ça, ça a été la première difficulté.
00:57:22Et après, la deuxième, ça a été de trouver un éditeur,
00:57:25parce que j'ai déjà écrit des livres,
00:57:27donc des éditeurs, j'en connais quand même un certain nombre.
00:57:30Oui, mais c'est comme pour tout, partout,
00:57:32je suis dans une case qui est à l'écrit des documents.
00:57:35Il voulait pas, il dit,
00:57:36« Ah, Annie Esnodin, il faut vous raconter un témoignage, pas de roman. »
00:57:39C'est ça, c'est-à-dire que dans un roman, on passe dans une autre case,
00:57:42ça veut dire que dans les librairies, on est dans un autre rayon.
00:57:44Et en fait, dans ce circuit-là,
00:57:47qui pourrait être le même que la grande distribution pour les agriculteurs,
00:57:51tout d'un coup, il y a un produit qui arrive et on sait pas où le mettre,
00:57:53et donc du coup, on préfère ne pas le mettre.
00:57:55Et c'est ça.
00:57:56Donc c'est toujours au carrefour,
00:57:59pas dans une case où ce serait effectivement,
00:58:02certainement aussi pour moi, plus pratique d'être.
00:58:04Et donc finalement, et là encore, voilà,
00:58:08parfois, à la part de divins qui arrivent,
00:58:10c'est le hasard des rencontres et des coïncidences
00:58:14qui n'en sont pas, et j'ai rencontré des éditeurs
00:58:16qui font ce métier-là de manière différente
00:58:20de ceux que j'avais connus jusqu'ici.
00:58:22Et cette aventure, elle est partie, là,
00:58:25je les ai rencontrés fin août et le bouquin sort début novembre.
00:58:27Donc ça a été très, très vite, exactement, voilà.
00:58:31D'accord. Alors justement, vous parlez effectivement de ce que vous connaissez,
00:58:35vous parlez de réel.
00:58:36Et ce qui est quand même frappant et ça reste vraiment très fort,
00:58:41vous disiez avant, et je voudrais qu'on revienne là-dessus,
00:58:44vous disiez, beaucoup de gens ne veulent pas entendre cette réalité.
00:58:47Et cette réalité, quand vous expliquez,
00:58:51s'il y a explication d'ailleurs,
00:58:54parce que vous avez vécu dans votre pratique policière, etc.,
00:58:57c'est vrai qu'il y a des choses sordides, absolument sordides.
00:59:01Il y a des choses dramatiques et surtout quand on s'attaque,
00:59:04encore une fois, on ne va pas parler de pédocriminalité et autres,
00:59:07quand on s'attaque aux enfants.
00:59:08Je veux dire, c'est quelque chose, moi, qui me paraît,
00:59:11mais non seulement insupportable, on sait que ça existe,
00:59:15et on sait que ça existe depuis toujours,
00:59:17mais on est frappé de...
00:59:19Justement, vous disiez, on ne veut pas l'entendre,
00:59:21mais on voit ce qui se passe et aux Etats-Unis actuellement,
00:59:24énormément de procès sont en train de sortir là-dessus,
00:59:27après les voyages dans certaines îles et autres rapports.
00:59:34Comment vous expliquez que le manteau reste très fort,
00:59:37qu'il y ait cette espèce de non-dit,
00:59:39de cacher ce crime que je ne saurais voir ?
00:59:44Je pense qu'il y a plusieurs choses.
00:59:45La première déjà, et vous, vous contribuez fortement à ça en tant que média,
00:59:49c'est qu'on ne parle que de ce qui ne se passe pas bien.
00:59:52Donc il y a un matraquage en permanence dans les médias de ce qui ne se passe pas bien.
00:59:56Les gens sont dans leur vie avec leurs préoccupations quotidiennes,
01:00:00leurs problèmes en règle générale,
01:00:03et les médias passent leur temps à,
01:00:06en plus de tout ce qu'ils vivent, à rematraquer quelque chose,
01:00:08c'est-à-dire ne laissant aucun échappatoire à
01:00:10où est-ce qu'il y a un peu de lumière quelque part,
01:00:13où on pourrait éventuellement s'épanouir.
01:00:16Donc déjà, il y a ce phénomène-là qui contribue.
01:00:18Et le deuxième qui procède exactement de la même chose,
01:00:21c'est que quand on est dans son quotidien
01:00:24et qu'on n'est pas forcément conscient de ce qu'on vit,
01:00:26et donc c'est des questions qu'on ne veut pas se poser,
01:00:29on ne veut pas voir la nature humaine telle qu'elle est,
01:00:32puisqu'on en fait partie,
01:00:33et donc se poser sur ces sujets-là et les regarder,
01:00:37c'est aussi accepter de regarder la réalité en face
01:00:39et de voir que nous, on fait aussi partie de ça.
01:00:42– Nous, on n'est pas forcément pédophiles ou criminels
01:00:46ou tortureurs d'enfants.
01:00:47– Non, mais quand je dis qu'on fait partie de ça,
01:00:50c'est-à-dire que même les criminels et même les pédophiles,
01:00:54ce sont aussi des humains, ils font partie de notre humanité.
01:00:57Et donc, voir que l'humain peut arriver jusque-là,
01:01:01ce n'est pas possible pour eux, ils ne peuvent pas franchir ce cap-là.
01:01:04Parce que parfois, ça peut remettre en question,
01:01:06et alors là, on est en plein dedans, et c'est souvent le cas,
01:01:09dans les secrets de famille,
01:01:10parce que la problématique des pédophiles
01:01:13et de tout ce qui concerne les mineurs,
01:01:16je veux dire, dans la majeure partie du temps, c'est les secrets de famille.
01:01:18Donc en fait, ils sont déjà dedans, donc c'est une réalité.
01:01:21Alors soit ils sont dedans,
01:01:22et le fait de regarder ça, ça leur rappelle,
01:01:25ils sont dedans, et c'est très dur pour eux,
01:01:27ou alors ils la connaissent.
01:01:28Donc en fait, on touche au cœur du plus intime,
01:01:33et c'est souvent là où on n'a pas du tout envie d'aller regarder
01:01:35parce que c'est difficile, parce qu'il faut faire un certain nombre de choses,
01:01:37et qu'aujourd'hui, on ne veut plus prendre de risques,
01:01:40plus faire des efforts, on ne veut pas se discipliner,
01:01:43et on ne veut pas se connaître en fait.
01:01:44Parce que c'est difficile parfois d'ouvrir les yeux et de se dire,
01:01:47tiens, je fonctionne comme ça,
01:01:48et la première personne qui ne le voit pas, c'est moi.
01:01:51Oui, mais à Nièce-Daudin, sort-on des familles
01:01:53où il y a de ces problèmes-là, effectivement ?
01:01:55Mais vous avez énormément de gens,
01:01:57et je crois quand même que c'est la majorité,
01:01:58je ne dis pas qu'ils vivent magnifiquement,
01:02:00et qu'il n'y ait pas de problèmes,
01:02:02mais qu'ils n'ont pas ce genre de problème sordide ou criminel.
01:02:05Pourquoi eux ne veulent pas entendre,
01:02:07vous dites, oui, les médias nous donnent…
01:02:09enfin, écoutez, ils vivent dans un univers, il ne s'agit pas…
01:02:13Comment ils ne veulent pas prendre conscience qu'il y a ce problème-là ?
01:02:16Alors qu'ils sont, mais même peut-être très bien,
01:02:19avec leur famille, avec leurs enfants, avec leurs amis, etc.
01:02:22Et puis on sait qu'il y a des guerres, qu'il y a tout ça,
01:02:24enfin, on sait très bien qu'il y a le mal dans l'homme,
01:02:27ce ne sont pas tous des gens qui vivent dans leur bulle.
01:02:32Pourquoi ils ne veulent pas l'entendre ?
01:02:33En fait, quand j'ai commencé à écrire en 2018,
01:02:37quand le premier livre est sorti en 2018,
01:02:39on n'était pas encore dans l'ère de prendre vraiment à bras-le-corps
01:02:44le problème des violences conjugales.
01:02:45Tout ça est venu à ce moment-là.
01:02:49En 2018 ?
01:02:50Non, dans les services de police, les référents violences conjugales,
01:02:53c'est venu à peu près 2020-2021.
01:02:56Une fois qu'on a fait, en fait, c'est sorti au moment du Covid,
01:03:00au moment de quand les gens sont restés chez eux,
01:03:02il y a eu des...
01:03:03Enfin, voilà, c'est à partir de ce moment-là aussi
01:03:04qu'on a commencé à mettre des choses en place.
01:03:06Pas en parler, mais commencer à mettre des choses en place.
01:03:09Donc dans les médias, ça a commencé à s'ouvrir.
01:03:11La thématique sur les enfants, à ce moment-là,
01:03:14j'étais tout à fait consciente qu'on n'en parlait pas
01:03:16comme on en parle aujourd'hui.
01:03:18Donc aujourd'hui, les médias ont fait ce rôle-là,
01:03:21à un moment donné, de dire stop.
01:03:23On va commencer à en parler,
01:03:24parce qu'après, il y a aussi une forme de censure,
01:03:26parce qu'il y a un lien entre les réseaux pédocriminels,
01:03:32l'argent, la drogue, les politiques,
01:03:35un certain nombre de choses.
01:03:36Un lien que vous avez constaté ?
01:03:38Soyons clairs.
01:03:38Pas dans le cadre de mes activités.
01:03:40Après, voilà, j'écoute, j'entends, je rencontre des gens.
01:03:44Et voilà, j'ai arrêté, déjà moi, depuis que je suis gardée,
01:03:47j'ai arrêté d'être naïve aussi là-dessus.
01:03:49Alors que j'étais en plein cœur du système,
01:03:52ça faisait partir des choses qu'on répondait en bas.
01:03:54Mais quand on m'en parlait, je me disais,
01:03:55mais c'est pas possible, ça ne correspond pas à ma réalité
01:03:58dans laquelle je suis là aujourd'hui.
01:04:00Maintenant, ça transpire partout, ça touche les plus grands.
01:04:06Les médias, les réseaux sociaux permettent aussi
01:04:10beaucoup de se départir de l'information
01:04:12qu'on veut leur donner.
01:04:13Ils vont aller la chercher ailleurs.
01:04:15Donc il y a en parallèle de on ne veut pas voir,
01:04:16il y a quand même tout ça qui se met en place aussi
01:04:18et qui crée une balance
01:04:20et dans lequel aujourd'hui, ces sujets sortent.
01:04:23Et on en parle de manière plus facile
01:04:26et même parfois après avec des dérives
01:04:28parce que du coup, on va en parler à outrance,
01:04:30on n'en parle pas et on en parle trop en fait.
01:04:33Il y a toujours le retour du balancier qui va aux extrêmes.
01:04:35On est dans cette période-là et concernant les enfants
01:04:39et les violences qui sont faites sur les enfants,
01:04:41pour l'instant, ce n'est pas encore rentré
01:04:44dans le champ légal, judiciaire, policier.
01:04:48On n'en est pas encore à cette phase-là.
01:04:50C'est rentré dans le champ médiatique avec les films,
01:04:52avec les documentaires, mais pas dans le champ policier.
01:04:55Ce n'est pas rentré dans le champ institutionnel
01:04:58de prendre vraiment à cœur ces sujets-là
01:05:01qui sont fondamentales.
01:05:02En revanche, effectivement, on va se poser la question
01:05:05d'aller mettre des GPS sur des gilets d'enfants à l'école
01:05:08pour savoir comment est-ce que les petits garçons
01:05:11et les petites filles se comportent.
01:05:12On met l'argent là où on le souhaite,
01:05:16là où on veut, là où ça intéresse.
01:05:18Le système, le système encore et toujours, Agnès Naudin.
01:05:20On va continuer à parler du roman d'Agnès Naudin,
01:05:23Chiara, après cette petite pause.
01:05:25A tout de suite.
01:05:26Et si vous voulez poser une question
01:05:27ou si vous avez une réaction,
01:05:28n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
01:05:48Et ben oui, non, c'est pas Chiara et Julia qui chante ça,
01:05:56mais dans le roman d'Agnès Naudin, donc Chiara.
01:06:00Alors, elles travaillent ensemble.
01:06:04La capitaine de police, c'est vous.
01:06:07L'avocate, je ne sais pas si c'est une amie à vous.
01:06:09Vous avez pensé à une amie à vous.
01:06:10Vous avez complètement inventé.
01:06:12Dites-moi.
01:06:13En fait, j'ai passé deux ans quand j'étais en brigade des mineurs
01:06:16avec une collègue qui avait une sœur jumelle,
01:06:19une vraie jumelle.
01:06:20Donc, elle était flic et sa sœur jumelle était avocate.
01:06:23Et voilà.
01:06:25Donc, c'est vraiment né aussi parce qu'il y a une partie de Chiara
01:06:29qui est aussi cette jeune femme là.
01:06:31Donc, c'était une manière pour moi aussi de lui rendre un peu hommage.
01:06:34Vous avez un exemple, vous avez un exemple du quotidien pendant deux ans.
01:06:39Et alors, justement, on parlait de ça à Agnès Naudin
01:06:44et vous en parlez longuement dans ce roman.
01:06:46Et au fond, vous avez dit quelque chose juste avant la pause.
01:06:50Vous avez dit mais moi, j'étais naïf.
01:06:53Je ne pensais pas qu'il y avait telle ou telle chose, même dans mon métier.
01:06:57Et c'est quand même intéressant parce que beaucoup de gens,
01:06:59quand on interroge des policiers ou autres,
01:07:00d'ailleurs pas seulement des policiers ou des juges ou des avocats,
01:07:04des fois, ils vous disent des choses assez terrifiantes sur les drames qu'ils ont.
01:07:09Et donc, vous avez été, et d'ailleurs, c'est bien,
01:07:14vous avez la capacité d'être encore étonnée,
01:07:16mais même par peut-être une profondeur de la perversité ou de la glauquerie, disons.
01:07:26Plus maintenant.
01:07:27Ça y est, j'ai franchi ce cap là.
01:07:30Mais je l'ai accepté, mais ça reste encore très difficile.
01:07:35Et comme ce n'est pas du tout mon mode de fonctionnement,
01:07:38j'ai toujours du mal à comprendre les ressorts qui mènent à ça.
01:07:43Je ne parle pas de ceux qui sont malades, sociopathes, etc.
01:07:46Ça, on comprend.
01:07:48Mais quand on n'est pas dans ce cadre-là
01:07:50et qu'on arrive quand même à se retrouver dans des situations
01:07:54et à commettre des infractions telles que viol sur mineurs, etc.,
01:08:00ça, j'ai mis beaucoup de temps à...
01:08:03— À penser que c'était possible, presque.
01:08:05— Ben oui.
01:08:06Je tiens à dire que je...
01:08:08— Ouais.
01:08:10Eh oui, on se demande jusqu'où on peut aller.
01:08:12— Et la partie de moi qui ne veut pas le voir et qui ne veut pas l'accepter,
01:08:15c'est aussi parce qu'en fait, cette réalité-là,
01:08:17je n'ai pas du tout envie qu'elle fasse partie de la société
01:08:20telle que moi, je la vois en fait.
01:08:22— Oui, mais sauf qu'elle fait partie, c'est intéressant.
01:08:23— Elle en fait partie, tout à fait.
01:08:25Mais donc du coup, le décalage, pour moi, était énorme.
01:08:28Voilà, j'arrive maintenant à faire en sorte que le décalage soit un peu plus petit.
01:08:33— Alors, racontez-nous, jusque-là, pour savoir,
01:08:35pour les futurs lecteurs de votre livre que je recommande,
01:08:39c'est quoi, cette affaire ?
01:08:41— Ah, cette affaire, ça a été la plus longue, la plus difficile.
01:08:45C'est une des premières affaires sur lesquelles je suis tombée en arrivant.
01:08:49Et celle-là, elle était terrible parce qu'il y avait beaucoup de victimes.
01:08:56— C'est-à-dire ? Racontez-nous.
01:08:58— Eh ben, il y a...
01:09:00Voilà, oui, mais après, si je raconte, du coup,
01:09:02tout le travail de suspense que j'ai essayé de mettre dans le livre,
01:09:04ça va être complètement atypé.
01:09:06— Alors racontez le début, si vous voulez pas.
01:09:07Alors, vous allez raconter le début, et puis les lecteurs le liront après.
01:09:10Non, mais de quoi il s'agit, enfin ?
01:09:13— Il s'agit d'une dénonciation qui est faite par un petit garçon
01:09:18qui dénonce des attouchements qui ont été faits par un de ses voisins.
01:09:24Et voilà, et ça part de ça.
01:09:27Et ensuite, l'objectif de raconter cette histoire-là,
01:09:31c'est parce qu'effectivement, quand elle démarre,
01:09:35en réalité, l'histoire, elle a démarré quasiment 20 ans avant.
01:09:40Et donc, il y a d'autres procédures.
01:09:42Il y a un système judiciaire tel qu'il était, d'ailleurs, à cette époque-là,
01:09:45donc très loin de là où on est aujourd'hui,
01:09:49avec les difficultés que ça contente.
01:09:51— Vous voulez dire qu'il n'y avait pas des mesures nécessaires ?
01:09:53Enfin, il n'y avait pas encore les mesures, à l'époque,
01:09:55pour combattre ça de façon plus effective ?
01:09:57— Les procédures n'étaient pas les mêmes.
01:09:58Elles étaient beaucoup plus courtes.
01:10:01La procédure pénale, le visage de la procédure pénale
01:10:04n'était pas le même il y a 20 ans.
01:10:06Donc, si on mettait aujourd'hui ce qui s'est passé il y a 20 ans,
01:10:11si on le mettait aujourd'hui, ça n'aurait pas été traité de la même manière.
01:10:13Donc déjà, au moins, ça permet de voir aussi l'évolution.
01:10:16Et après... — Qui a été positive, quand même, pour vous ?
01:10:19— Ah bah, qui a été positive... Oui, parce que...
01:10:21— Je veux dire, par rapport au traitement de...
01:10:24Enfin, au jugement de ces crimes.
01:10:26— Non, alors moi, je ne suis pas assez vieille pour ça.
01:10:29Je n'ai que 13 ans.
01:10:30Et la brigade des mineurs, pour moi, c'était entre 2016 et...
01:10:32— Ah, 13 ans, c'est pas mal.
01:10:34— Oui, mais les affaires, elles étaient déjà il y a encore plus longtemps.
01:10:37Donc je peux pas dire c'est mieux ou c'est moins bien,
01:10:41parce qu'il y en a plein qui vous diront c'est trop long, c'est trop...
01:10:45Bref, la procédure pénale est un problème en soi.
01:10:48Mais donc là, dans cette histoire,
01:10:51ce qui m'intéressait, c'était de raconter justement l'évolution aussi
01:10:54de comment les juges d'instruction ont essayé de faire au début.
01:11:01Ça n'a pas fonctionné pour diverses raisons
01:11:03et qui sont essentiellement dues à un problème qui est fondamental
01:11:07et qui est toujours le même et qui restera le même,
01:11:08et c'était déjà le cas au moment d'Outreau,
01:11:11c'est qu'est-ce qu'on fait de la parole de l'enfant ?
01:11:14— Ah oui. — Parce que la parole de l'enfant...
01:11:16— Elle peut être vraie comme elle peut être inventée comme elle peut être fausse.
01:11:19— Exactement. — C'est vrai.
01:11:20On l'a bien vu à Outreau.
01:11:22Enfin, c'était...
01:11:24C'est un vrai problème.
01:11:25Et vous avez eu, vous, à...
01:11:28Quand vous vous avez rencontrés, quand même,
01:11:30vous avez écouté des enfants.
01:11:32— Oui.
01:11:33— Pas ni comme avocat, ni comme juge, mais comme policier.
01:11:37— Ben non, comme policier.
01:11:38Moi, je les ai entendus dans ce cadre-là.
01:11:40Et il y a une chose très simple, je crois,
01:11:43à laquelle je crois, en tout cas.
01:11:47Je sais pas si c'est partagé.
01:11:49C'est le fait qu'un enfant, quand il ment,
01:11:53il est capable de mentir en ne disant pas ce qu'il sait raconter réellement.
01:11:59En revanche, c'est plus compliqué de mentir
01:12:02en créant une situation qu'il n'a pas vécue.
01:12:06— Ah oui. Je comprends.
01:12:07Il peut mentir par omission... — Exactement.
01:12:10— ...plus facilement que mentir en créant une situation.
01:12:13Enfin... — Ben oui, parce qu'un enfant de 4 ans,
01:12:15s'il a pas vécu un inceste et qu'il doit...
01:12:17ou 4, 5 ans, 6 ans, mais que par X ou Y raison,
01:12:21il est télépédité par un adulte pour raconter ça...
01:12:24— Raconter, oui. Ça, c'est moi.
01:12:26— Non, ça, on va le... Forcément, ça, c'est moi.
01:12:28Voilà, exactement. Exactement.
01:12:29André, il y a une autre actrice qui voudrait poser une question.
01:12:33Donc je vous coupe. C'est Mireille de Toulouse.
01:12:34Bonjour, Mireille. — Bonjour, Mireille.
01:12:36— Bonjour, Mireille.
01:12:37— Oui, bonjour. Merci pour vos bonnes émissions.
01:12:40— Merci à vous.
01:12:42— Alors c'est pas une question.
01:12:43C'est plutôt, comment dire, une...
01:12:46Je suis tout à fait d'accord avec madame.
01:12:50Moi, je suis pas confrontée à ce type de problème.
01:12:52Mais par contre, je m'y suis intéressée
01:12:54parce que tardivement, j'ai eu un petit garçon...
01:12:57— Oui. — ...qui, aujourd'hui, a 8 ans et demi.
01:13:00Et j'ai très peur pour lui. Voilà.
01:13:04Parce que je...
01:13:06— Pourquoi vous avez très peur pour lui, Mireille ?
01:13:09— La pédocriminalité, le fait qu'il y ait des prédateurs.
01:13:13Voilà. Je n'ai pas été confrontée à ça.
01:13:18Personnellement, toute petite, j'ai vu une personne qui drodait.
01:13:24Et j'ai eu un très bon instinct de partir en parler à ma mère.
01:13:29Donc je crois en l'instinct des enfants qui savent se...
01:13:34Voilà, qui ne sont pas confrontés à ça, qui savent réagir.
01:13:37Par contre, quand madame dit
01:13:42qu'on est dans nos vies et qu'on ne veut pas voir tout cela,
01:13:47j'avoue que lorsque j'ai vu des reportages après,
01:13:51ça m'a... Comment dire ?
01:13:54Je ne faisais que y penser. J'en rêvais. J'en avais très peur.
01:13:58Donc effectivement, quand on n'a pas été confronté à cela,
01:14:02on a envie de tourner la tête un peu.
01:14:05— Oui. On n'a pas envie de toucher le fond, quoi.
01:14:10Enfin, de voir le fond, même si ça ne nous concerne pas.
01:14:12— On a pas envie de voir cette partie-là.
01:14:13Et lorsque madame disait « Voilà, ça fait partie de l'humanité »,
01:14:17oui, de l'humain, pas de l'humanité, mais de l'humain,
01:14:22c'est très perturbant d'ouvrir les yeux et de... Voilà.
01:14:29— D'accord. Merci Mireille.
01:14:31Oui, Agnès Naudin, c'est vrai.
01:14:33Et d'ailleurs, on peut se poser la question,
01:14:35peut-être je vais un peu loin, mais je ne crois pas,
01:14:37est-ce que ça fait partie de l'humanité ou ça fait partie de l'inhumanité ?
01:14:41Parce qu'il y a beaucoup d'inhumanité chez les êtres vivants.
01:14:44— Moi, je crois que dans la manière dont vous posez la question,
01:14:46il y a beaucoup de dualité.
01:14:49Et que la dualité, elle n'est pas forcément juste, en fait.
01:14:53Ça fait partie de l'humanité.
01:14:54Il n'y a pas d'inhumanité dans l'humanité.
01:14:56Il y a l'humanité telle qu'elle est, en fait. Et point.
01:14:58— Et point. Avec ses failles et ses grandeurs, c'est ça ?
01:15:02— Avec ses expériences. Et on en est tous des produits.
01:15:05Et on concourt tous à cette expérience de l'humanité.
01:15:07Et après, la question, c'est où est-ce qu'on veut l'emmener ?
01:15:09Et je crois que la question, elle est surtout là.
01:15:12Parce que les institutions, elles ne changeront pas.
01:15:15Elles ne changeront que parce que les gens à l'intérieur changeront.
01:15:20— Je suis d'accord. Mais je crois aussi que la question qui se pose aussi,
01:15:23c'est est-ce qu'on peut empêcher de nuire ou pas ?
01:15:26Parce que je crois qu'il y a des gens innocents qui n'ont rien demandé,
01:15:30qui n'ont rien vu et qui se font massacrer par des gens.
01:15:33Et je crois qu'empêcher de nuire, c'est quand même pas inintéressant, personnellement.
01:15:40On se retrouve juste après une petite pause.
01:15:42— André Bercoff reçoit aujourd'hui Agnès Naudin,
01:15:45auteure du « Chiara, des illusions » à Héraclès Édition.
01:15:49Si vous avez une question ou une réaction, vous pouvez appeler au 0826-300-300.
01:15:53— Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
01:15:58...
01:16:01Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
01:16:05— Et Agnès Naudin pour « Chiara, des illusions » aux éditions Héraclès.
01:16:11Alors justement, parlons un peu de ça.
01:16:13Il y a eu effectivement sur la pédocrinialité, sur la maltraitance des enfants, sur tout cela,
01:16:19dont vous avez parlé, c'était votre métier.
01:16:22Je dis « c'était », ça va peut-être le redevenir ou pas, vous allez voir.
01:16:26Ça c'est autre chose, Agnès Naudin.
01:16:28Donc dans la capitaine de police, je le rappelle.
01:16:32Et on disait à la pause, vous parliez du bilan social du ministère de l'Intérieur.
01:16:37Vous dites que le ministère de l'Intérieur,
01:16:38mais est-ce qu'il n'est pas tenu de présenter un bilan social tous les ans,
01:16:42alors que vous dites que ça fait trois ans qu'on n'a pas eu de chiffres,
01:16:44enfin en tout cas, que le ministère de l'Intérieur n'a pas présenté son bilan ?
01:16:47— Non.
01:16:48— Pas du tout, vous êtes sûre de ça ?
01:16:50— Je suis quasiment certaine.
01:16:51Alors si ça a changé sur ces six derniers mois,
01:16:54mais je pense pas, après c'est facile de les trouver ces rapports-là.
01:16:57— Mais alors qu'est-ce qui se passe ?
01:16:58C'est-à-dire qu'on essaye d'étouffer, il n'y a pas que la police,
01:17:02il y a toute une chaîne à la fois de décisions, d'informations, d'élucidations.
01:17:08Mais votre expérience, et le bilan que vous en tirez en tout cas pour le moment,
01:17:14c'est qu'on essaye plutôt d'étouffer, on essaye plutôt de masquer,
01:17:17on en parle à un moment donné et puis après ça va dans l'oubli.
01:17:20C'est quoi ?
01:17:21— Eh bien je pense que dans ce type de rapports-là,
01:17:24il y a des informations et des chiffres.
01:17:27Alors après, c'est pareil, les chiffres…
01:17:29— Oui, on peut en faire ce qu'on veut.
01:17:31— C'est encore un autre sujet.
01:17:33Donc la source en fait de cette information-là, dans les chiffres,
01:17:36maintenant sur le bilan social du ministère de l'Intérieur,
01:17:39là on est sur des chiffres de combien il y a d'agents qui sont malades,
01:17:43combien ont démissionné, combien sont partis, enfin ce type de choses-là, voilà.
01:17:48Et je pense que s'ils ne les montrent pas,
01:17:50c'est qu'effectivement ils ne veulent pas assumer le fait
01:17:53que leurs troupes, elles ne vont pas bien
01:17:56et qu'on va trouver d'autres raisons qui font partie du tout
01:18:01de la difficulté du métier, etc.
01:18:04Et ils ont été bien malmenés depuis un bon moment.
01:18:08Sauf que voilà, moi je pense qu'il y a vraiment un problème de management
01:18:12au sein de cette institution-là et que le bilan social,
01:18:15là on est sur une fonction vraiment ressources humaines pures et dures
01:18:19et qu'il y a encore beaucoup de travail à faire sur ce sujet-là.
01:18:23Et qu'il n'est pas fait, pour autant il est dénoncé de manière régulière.
01:18:27Il n'y a pas que moi qui en parle,
01:18:29même si Police à loi de l'OMERTA, c'était aussi en grande partie ce sujet-là.
01:18:33Et voilà, et donc dans ces cas-là,
01:18:36ce serait admettre que oui, qu'ils ne font pas bien les choses.
01:18:40– Et au fond aujourd'hui, très franchement aujourd'hui,
01:18:45alors vous en êtes, vous n'avez pas du tout envie,
01:18:51vous, on vous dit que vous n'avez pas le choix,
01:18:53mais effectivement, ça on a compris,
01:18:56mais au fond le métier de policier,
01:18:59ce n'est pas un métier facile et ça on le sait,
01:19:02il est facile d'en parler, il est beaucoup difficile de l'exercer.
01:19:05Mais est-ce que vous avez vraiment envie,
01:19:09si on vous disait écoutez, vous allez être intégré,
01:19:12vous allez voir, vous n'allez pas être dans un climat de défiance, etc.
01:19:16À supposer, il faut une hypothèse où ça se passe bien.
01:19:20Est-ce que vous, profondément, vous avez envie de retrouver ce monde-là
01:19:23ou vous avez envie de faire autre chose, vous, personnellement ?
01:19:26– Ce monde-là, oui, mais l'institution telle qu'elle est, non.
01:19:31Donc en fait, tant que la structure, l'architecture, le squelette
01:19:35tel qu'il est administratif aujourd'hui de la police,
01:19:38voilà, moi la seule condition entre guillemets, ce ne sera aucune.
01:19:43Moi je reviens, je reviens, mais je suis ministre de l'Intérieur
01:19:46et puis on y va vraiment en fait.
01:19:48– On va déjà prendre le job de retaillot, ça y est, il vient d'arriver
01:19:51et Agnès Naudin se présente.
01:19:52– Non mais j'en discute souvent en rigolant,
01:19:54parce que bien évidemment, toutes ces questions-là,
01:19:56je me les suis posées, j'ai beaucoup réfléchi à ça
01:19:59et j'ai beaucoup échangé aussi là-dessus.
01:20:01– Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire, très franchement,
01:20:02sans faire un projet de loi, un programme de gouvernement, Agnès Naudin ?
01:20:06– Déjà, une des premières choses que je dis tout le temps,
01:20:08c'est que dans la police, on a le directeur général de la police nationale
01:20:13et puis on a le préfet de police de Paris.
01:20:14Donc en fait, on a deux chefs, et déjà juste un,
01:20:17faire comme chez les gendarmes.
01:20:18Déjà ça, en manière d'architecture, ça changerait énormément de choses.
01:20:23– Vous voulez dire deux chefs qui ont des responsabilités équivalentes ?
01:20:27– Quasiment, sauf que le directeur général de la police nationale,
01:20:30il a deux tiers des effectifs en France
01:20:31et que le préfet de police de Paris, il n'en a qu'un tiers.
01:20:34Mais ça fait un dédoublement de services.
01:20:36Donc là, quand on revient sur l'histoire de la gestion des finances publiques,
01:20:42on a fait certaines choses avec l'ADGSI,
01:20:44on a essayé de recouper des services,
01:20:45mais il y a un truc qu'on n'arrive, qu'on ne fait pas,
01:20:48c'est vraiment cette institution qu'est la préfecture de police de Paris,
01:20:51qui est magnifique en plus en soi,
01:20:52et qui fonctionne parfois mieux que certaines choses
01:20:56au sein de la direction générale de la police.
01:20:58Mais on n'est pas en train de dire qu'il faut niveler vers le bas,
01:20:59on est en train de dire qu'on prend un modèle,
01:21:01on prend celui qui marche le mieux, et voilà, et on met un chef à la main.
01:21:05– Et qu'on le fait nationalement. – Exactement, voilà.
01:21:06Et pour avoir des vraies ressources humaines,
01:21:08une ressource humaine, pas 15 dans différents services, etc.
01:21:12Donc voilà, des idées, j'en ai plein.
01:21:13Si M. Retailleau veut en avoir plein, je suis là, on peut en parler.
01:21:17– En tout cas, c'est véhiculé, M. Retailleau nous entend,
01:21:21donc on verra s'il vous écoute.
01:21:23– Mais disons que tant que l'institution elle est comme ça,
01:21:26et qu'elle fonctionne comme ça, non.
01:21:29– Donc, pour le moment, Roselyne…
01:21:32– Et puis l'écriture, voilà, je déplace juste ce que je fais
01:21:37à un autre endroit, où il y a plus de liberté,
01:21:41et voilà, et puis après j'ai plus l'obligation de réserve,
01:21:46de loyauté, etc.
01:21:48Et la fiction, ça permet de raconter encore plus la réalité
01:21:53sous couvert de la fiction, en disant…
01:21:55Voilà, ça amène les gens aussi, et des lecteurs
01:21:57qui éventuellement n'auraient pas envie de le voir,
01:22:01mais qui vont être capables de lire, et c'est ça qui est…
01:22:03Moi, je ne comprends pas,
01:22:05c'est-à-dire qu'on ne veut pas voir la réalité telle qu'elle est,
01:22:06mais on va aller lire des livres et des romans noirs,
01:22:10horribles, atroces, dans lesquels il y a une violence
01:22:14qui est exacerbée, et les gens adorent ça.
01:22:16– Vous savez pourquoi ?
01:22:17– Ben non, je ne sais pas !
01:22:18– Parce qu'il y a le talent.
01:22:20Parce que les grands écrivains noirs,
01:22:22les grands romanciers policiers sont du talent, et le talent, c'est ça.
01:22:26– Et ben comme ça, on leur rend hommage par là.
01:22:28– Voilà, et comme vous avez du talent,
01:22:30je sens que vous allez faire la prouste de la police
01:22:33à la recherche du gardien de la paix perdu.
01:22:37Merci Agnès Dauda.
01:22:38– Merci beaucoup.
01:22:39– Et vous pouvez retrouver toutes les émissions d'André Bercoff
01:22:42et cette dernière qu'on vient d'entendre en podcast
01:22:44sur notre site internet sudradio.fr et en replay sur notre chaîne YouTube.
01:22:49Bercoff dans tous ses états revient demain André ?
01:22:51– Demain, absolument.
01:22:52– À midi, même endroit, même heure.
01:22:53– Avec Téléfrance.fr, le premier site d'articles français et patriote.