Bercoff dans tous ses états - Émission du 15 octobre

  • il y a 18 heures
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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-10-15##

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00:00:00dans tous ces états.
00:00:30Il ne s'interdit rien.
00:00:31La drogue vous fait du mal.
00:00:32Soyons responsables jusqu'au bout.
00:00:34C'est des tases.
00:00:35Ça veut dire excessif.
00:00:36Je sais ce que ça veut dire.
00:00:37Pardon.
00:00:38Nous sommes en guerre.
00:00:40Nous sommes en guerre, hein.
00:00:41Ce n'est plus un slogan maintenant,
00:00:43c'est une douce...
00:00:44Une douce.
00:00:46C'est une litote, c'est une douce habitude.
00:00:48On va parler, on va parler de quoi ?
00:00:49D'abord de cette guerre.
00:00:51Aujourd'hui, c'est le 15 octobre,
00:00:54journée de la prévention contre la toxicomanie.
00:00:57Voilà.
00:00:57Vous savez qu'on adore les journées nationales,
00:00:59en France, on en fait beaucoup.
00:01:01Journée de la femme, journée de ceci,
00:01:03journée de cela, c'est très bien.
00:01:05Et aujourd'hui, prévention contre la toxicomanie.
00:01:08Prévention, où on en est ?
00:01:10Effectivement.
00:01:11On va en parler avec le criminologue Xavier Roffert,
00:01:14parce que des 3 milliards à 6 milliards
00:01:17du chiffre d'affaires,
00:01:18au point de deal aujourd'hui vendu
00:01:20comme des beaux commerciaux,
00:01:22à 1 million à 3 millions d'euros,
00:01:24ça marche, ça marche.
00:01:26Cette petite entreprise
00:01:28ou cette grosse entreprise
00:01:29ne connaît pas la crise.
00:01:30On va en parler longuement.
00:01:32Et puis on va parler aussi,
00:01:34alors on nous annonce, ça y est,
00:01:36les prix, les factures d'électricité
00:01:38vont baisser.
00:01:39Oui, oui, oui, oui.
00:01:40Joie, joie, pleurs de joie français.
00:01:42Vous allez voir, ça baisse.
00:01:44Est-ce que ça baisse vraiment ?
00:01:45On va en parler avec André Merlin,
00:01:47qui est fondateur et président d'honneur
00:01:48du réseau de transport d'électricité
00:01:50qui connaît la musique.
00:01:51Alors, baisse ou hausse ?
00:01:53On va essayer, comme d'habitude,
00:01:55de révéler.
00:01:57Et puis, évidemment, les perles.
00:01:59Et qui ?
00:02:00Et qui fait les meilleures perles ?
00:02:02Nous avons élu depuis très longtemps,
00:02:03à Sud Radio, en tout cas,
00:02:04dans mon émission,
00:02:05Sandrine Rousseau.
00:02:06Merveilleuse, merveilleuse
00:02:08fabricante de perles.
00:02:10Et vous allez voir, celle-ci,
00:02:11elle est tout à fait remarquable.
00:02:13Elle est en diamant.
00:02:14Et puis, un jour férié
00:02:16pour financer les EHPAD, etc.
00:02:18Tout ça est là.
00:02:19Et enfin, et enfin,
00:02:21en seconde partie de l'émission,
00:02:22un livre passionnant,
00:02:24c'est
00:02:25« Est-ce qu'il faut encore faire
00:02:26des enfants dans ce monde ? »
00:02:28Alors, vous savez, c'est la question
00:02:30« Quel monde laisserons-nous
00:02:32à nos enfants ? »
00:02:33Et certains situatnistes répondaient
00:02:34« Quels enfants laisserons-nous
00:02:36à ce monde ? »
00:02:37Marianne Durano,
00:02:38professeure de philosophie,
00:02:39vient écrire
00:02:40« Naître ou le néant,
00:02:42pourquoi faire des enfants
00:02:43en temps d'effondrement ? »
00:02:44Eh bien, elle va répondre.
00:02:45Et nous aussi.
00:02:46Je n'aime pas
00:02:47la blanquette de veau.
00:02:49Je n'aime pas
00:02:50la blanquette de veau.
00:02:52Sud Radio Bercov,
00:02:54Dans tous mes états,
00:02:57voilà la drogue,
00:02:59le trafic de drogue en France.
00:03:01Simplement, on va rappeler,
00:03:03puisque c'est la journée nationale
00:03:05de prévention
00:03:07contre la toxicomanie.
00:03:09Alors, on va en parler,
00:03:11mais auparavant,
00:03:12quelques chiffres,
00:03:13quelques chiffres.
00:03:14Combien de chiffres d'affaires
00:03:16annuels ?
00:03:17On n'a pas les chiffres exacts,
00:03:19bien sûr,
00:03:20mais ça va de 3,5 milliards
00:03:22à 5 à 6 milliards
00:03:24de chiffres d'affaires par an.
00:03:26Et c'est pas mal.
00:03:28C'est intéressant, le narcotrafic.
00:03:30Voilà, c'est ce que donnait
00:03:31le ministre de l'Éducation,
00:03:32de l'Économie et des Finances,
00:03:33Bruno Le Maire.
00:03:35Ça marche très, très, très, très bien.
00:03:38Alors, il y a effectivement
00:03:40d'abord le cannabis,
00:03:42et puis la cocaïne.
00:03:44Il y a en France,
00:03:45simplement 5 millions
00:03:47de consommateurs de cannabis.
00:03:49Beaucoup moins pour la cocaïne.
00:03:51C'est quand même beaucoup plus,
00:03:53je dirais pas sexy,
00:03:55sûrement pas,
00:03:56mais plus cher et plus,
00:03:58effectivement, élitiste.
00:04:00Alors, combien de personnes
00:04:02vivent directement ou indirectement
00:04:04du trafic de stupéfiants en France ?
00:04:06Les chiffres donnés,
00:04:07c'est 200 000 personnes en activité,
00:04:09dont 21 000 à temps plein.
00:04:11Et ça, ça marche.
00:04:13Voyez, on dit qu'il y a du chômage en France.
00:04:15Regardez, 200 000 personnes en activité
00:04:17travaillent pour le narcotrafic.
00:04:20Alors, ne parlons pas des homicides,
00:04:22ne parlons pas des bagarres,
00:04:24ne parlons pas de ce qui est devenu
00:04:26presque un fait quotidien,
00:04:28des querelles de narcotrafiquants.
00:04:30On sort la canne à Tchikov,
00:04:32on sort le couteau, etc.
00:04:34Règlement de compte.
00:04:35Les gens qui ne peuvent plus vivre
00:04:36dans leurs immeubles,
00:04:37parce qu'en bas de leur immeuble,
00:04:39c'est un point de deal.
00:04:40Et je rappelle, dernière chose,
00:04:42que les points de deal aujourd'hui,
00:04:44ça vaut mieux que les baux commerciaux.
00:04:46Un point de deal à bail se vend
00:04:48aujourd'hui entre 1 million et 3 millions d'euros
00:04:50dans certaines villes.
00:04:51Enfin, vous voyez, tout va pour le mieux
00:04:53dans le meilleur des mondes, intoxiqué.
00:04:55Bonjour Xavier Hofer.
00:04:57Bonjour.
00:04:58Vous êtes criminologue,
00:04:59on est toujours heureux de vous accueillir.
00:05:02Alors, cette journée nationale
00:05:06des toxicomanies,
00:05:08et on dit ça très bien,
00:05:10on va faire de la prévention,
00:05:12comment lutter, faut-il taxer
00:05:14les consommateurs, etc.
00:05:16Qu'est-ce que c'est, encore une fois,
00:05:18une cotaire sur une jambe de bois ?
00:05:20Je crois qu'il faut commencer
00:05:23par prendre conscience
00:05:25de la gravité du problème.
00:05:27Aujourd'hui et demain,
00:05:29personne n'est capable
00:05:31de soigner quiconque.
00:05:33Le garagiste ne peut pas réparer
00:05:35votre voiture,
00:05:36le toubib peut pas soigner
00:05:38votre petite dernière,
00:05:39tant que ces diverses professions
00:05:41n'ont pas fait un diagnostic.
00:05:44Alors, si vous voulez,
00:05:45très vite, un diagnostic.
00:05:47Premièrement, il y a toujours
00:05:49plus de drogue en France.
00:05:51Quand on vous raconte
00:05:53ou qu'on nous raconte
00:05:54qu'on a saisi 10 kilos, 12 kilos,
00:05:5615 kilos de hachiches
00:05:58par-ci, par-là,
00:06:00la France en consomme
00:06:02plus d'une tonne par jour,
00:06:04c'est-à-dire entre 370
00:06:06et 400 tonnes par an.
00:06:08Une tonne par jour, vous dites ?
00:06:10Oui, une tonne par jour
00:06:12de fumée.
00:06:14Deuxièmement, nous avons eu
00:06:16pendant quelques années récemment,
00:06:19un ministre de l'Intérieur,
00:06:21M. Darmanin,
00:06:22qui a raconté
00:06:24beaucoup de choses,
00:06:25qui a raconté
00:06:26que tout allait bien,
00:06:27que grâce à lui,
00:06:28il y avait des opérations
00:06:29plates nettes, etc.
00:06:30À son départ,
00:06:32tout va largement plus mal
00:06:34encore que quand il est arrivé.
00:06:36Je vous le prouve.
00:06:38Comme toutes les marchandises,
00:06:40qu'elles soient licites ou illicites,
00:06:42c'est la rareté des choses
00:06:44qui fait leur prix.
00:06:45Moins il y a de carambars,
00:06:47et plus les carambars
00:06:48coûtent cher,
00:06:49s'il y a toujours une clientèle
00:06:51pour les carambars.
00:06:52Pareil pour la cocaïne.
00:06:54Quand M. Darmanin est arrivé
00:06:56au gouvernement,
00:06:57la cocaïne, en gros,
00:06:59parce que ça varie régionalement,
00:07:01mais le prix moyen
00:07:03coûtait 80 euros le gramme.
00:07:06Ce sont des chiffres fournis
00:07:08par une instance de l'État
00:07:10qui s'appelle
00:07:11l'Office français de la drogue
00:07:13et des drogues addictives,
00:07:15OFDT.
00:07:17Chaque mois,
00:07:18cet office envoie des gens
00:07:20en civil dans la rue
00:07:21acheter un gramme de drogue,
00:07:23un gramme de ceci,
00:07:24un gramme de cela,
00:07:25et calcule deux choses.
00:07:26Premièrement,
00:07:27si les prix augmentent ou baissent,
00:07:29et deuxièmement,
00:07:30la pureté de la drogue.
00:07:31Ce qui sent de la cocaïne,
00:07:33qui est la drograine,
00:07:34à l'heure actuelle,
00:07:35ce qui enrichit les gants,
00:07:38ce n'est moins que par le passé
00:07:41le hashish
00:07:42et beaucoup plus la cocaïne.
00:07:44Malgré les tonnes et les tonnes
00:07:47de cannabis
00:07:48par rapport à la cocaïne,
00:07:50du point de vue du chiffre,
00:07:51c'est sans commune mesure,
00:07:54même si effectivement
00:07:55le hashish et la cannabis
00:07:56valent beaucoup moins
00:07:58en prix d'achat
00:07:59que la cocaïne.
00:08:00Mais vous dites
00:08:01que la cocaïne rapporte
00:08:02beaucoup plus.
00:08:03Oui, beaucoup plus,
00:08:04parce que c'est plus concentré
00:08:06et que ça se vend
00:08:07beaucoup plus cher.
00:08:08D'accord.
00:08:09Quand M. Darmanin arrive,
00:08:10la cocaïne, en gros,
00:08:11se vend 80 euros le gramme.
00:08:13Oui.
00:08:14Au moment où il y part,
00:08:15elle coûte 60 euros le gramme,
00:08:17c'est-à-dire 30 % de moins
00:08:19et elle est vendue
00:08:20beaucoup plus pure.
00:08:22Ce qui signifie
00:08:23que l'inondation de cocaïne
00:08:25en Europe n'a pas cessé.
00:08:28Un chiffre,
00:08:29le principal port d'entrée
00:08:31de la cocaïne en Europe
00:08:33est Anvers, en Belgique.
00:08:35Oui.
00:08:36L'année dernière,
00:08:37c'est-à-dire en 2023,
00:08:39rien que les saisies,
00:08:41c'est-à-dire ce que les douaniers
00:08:42ont rattrapé,
00:08:43c'était 116 tonnes,
00:08:45116 000 kilos.
00:08:47Voilà.
00:08:48Et ce qui signifie
00:08:49que, comme ils sont loin
00:08:51naturellement de saisir tout,
00:08:53la même année, en 2023,
00:08:56par ce seul port,
00:08:57c'est sans doute
00:08:58500 ou 600 tonnes de cocaïne,
00:09:01500 ou 600 000 kilos
00:09:03qui ont inondé
00:09:05toute l'Union européenne.
00:09:07Voilà la réalité.
00:09:09Voilà la réalité du trafic.
00:09:11Et là, maintenant,
00:09:13puisque ça, c'est le bilan,
00:09:15les perspectives pour la cocaïne,
00:09:17elles sont très inquiétantes
00:09:18parce qu'au premier semestre 2024,
00:09:22la quantité de cocaïne saisie
00:09:25partout à l'entrée en Europe,
00:09:27c'est-à-dire saisie à Anvers,
00:09:30saisie à Rotterdam,
00:09:32saisie dans les ports
00:09:33du sud de l'Italie,
00:09:34saisie dans les ports
00:09:35du sud de l'Espagne,
00:09:36saisie au Havre,
00:09:37cette quantité-là
00:09:39a diminué dramatiquement.
00:09:41C'est-à-dire que,
00:09:42là où on saisissait
00:09:43100 kilos de cocaïne à vendre,
00:09:45on saisit plus que 50,
00:09:46des fois encore moins.
00:09:47Pourquoi ?
00:09:48Pourquoi vous avez refait ?
00:09:50Eh bien, parce que
00:09:51les narcos ont trouvé des voies
00:09:53pour introduire la cocaïne
00:09:55en Europe
00:09:56que nous ne connaissons pas.
00:09:58C'est aussi simple que ça.
00:09:59Et pourquoi je suis sûr
00:10:01de cette interprétation ?
00:10:02Parce que la quantité de cocaïne
00:10:04produite en Amérique latine
00:10:06a encore augmenté
00:10:07par rapport à l'an dernier.
00:10:09S'il se produit plus de cocaïne,
00:10:11on en exporte naturellement plus,
00:10:13mais de ces exportations,
00:10:15on n'en saisit plus que la moitié.
00:10:17Enfin, un dernier phénomène inquiétant,
00:10:21quand les talibans sont arrivés
00:10:23au pouvoir en Afghanistan,
00:10:25disons, avec la douceur
00:10:27dont ils font preuve
00:10:28en toutes circonstances,
00:10:30ont interdit la culture du pavot,
00:10:32le pavot qui sépare l'héroïne.
00:10:34Absolument.
00:10:35Et donc, maintenant,
00:10:37nous avons la dernière récolte
00:10:39de pavot,
00:10:41donc de morphine,
00:10:43donc d'héroïne en fin de raffinage,
00:10:45qui va arriver en Europe
00:10:47et après ça, ça sera zéro.
00:10:49C'était le plus gros producteur
00:10:51d'héroïne au monde.
00:10:53L'Afghanistan, oui.
00:10:55Cette héroïne est en train d'être remplacée
00:10:57par des produits de synthèse
00:10:59comme le fentanyl,
00:11:01comme les nitazène,
00:11:03qui sont 100 fois plus dosés,
00:11:05100 fois plus purs
00:11:07que l'héroïne et qui donc
00:11:09font des overdose mortelles
00:11:11beaucoup plus facilement
00:11:13que par le passé.
00:11:15Et ces héroïnes de synthèse,
00:11:17à l'heure actuelle,
00:11:18les narcos,
00:11:19notamment au nord de l'Europe,
00:11:21pour attirer une nouvelle clientèle,
00:11:23sont en train de les brader,
00:11:25songer que, en France,
00:11:27à la frontière du Luxembourg
00:11:29et de la Belgique,
00:11:30on trouve désormais de l'héroïne
00:11:32à 7 euros le gramme.
00:11:34C'est-à-dire que même un enfant
00:11:36peut se la payer.
00:11:38Voilà, c'est à ça que nous avons à faire
00:11:40et pendant ce temps-là, longtemps,
00:11:42M. Darmanin, pour être très clair
00:11:44et très franc, nous a raconté des cracks.
00:11:46Oui, c'est le cas de le dire,
00:11:48de parler de cracks, effectivement,
00:11:50et vous avez raison.
00:11:51On parle de 140 tonnes de stupéfiants
00:11:53saisis en France et à l'étranger
00:11:55en 2023, et comme vous dites,
00:11:57effectivement, les saisis ne sont
00:11:59que l'arbre qui cache la forêt.
00:12:01Mais alors, si on vous écoute,
00:12:03Xavier Roffert,
00:12:05et vos chiffres sont, je pense,
00:12:07tout à fait parlants,
00:12:09évidemment,
00:12:11ce tsunami continue,
00:12:13augmente,
00:12:15fait vivre l'économie parallèle,
00:12:17faudrait qu'on en parle.
00:12:18Est-ce que vraiment, on dit toujours,
00:12:20vous savez, on le dit depuis des décennies,
00:12:22qu'en fait, on ne touche pas
00:12:24à ce trafic, parce que
00:12:26ce qui est devenu un tsunami,
00:12:28d'un côté, on ne veut pas mettre en
00:12:30difficulté certains gouvernements au
00:12:32royaume, qui fournissent, qui produisent
00:12:34effectivement,
00:12:36que ce soit la cocaïne,
00:12:38ou le hashish, ou le cannabis, etc.
00:12:40Et d'un autre côté,
00:12:42cette économie, ce marché, fait vivre
00:12:44des milliers, des dizaines, ou des centaines
00:12:46de milliers de familles, donc
00:12:48la situation est celle qu'elle est,
00:12:50on ne va pas aggraver, effectivement,
00:12:52la précarité.
00:12:54Est-ce que, en fait,
00:12:56ce qu'on a toujours, enfin,
00:12:58depuis longtemps, constaté,
00:13:00est-ce que c'est un phénomène qui, au fond,
00:13:02on ne peut rien faire,
00:13:04ou on ne peut qu'assister,
00:13:06comme ça, plus ou moins puissant,
00:13:08à cette mise en place de cette économie parallèle ?
00:13:10– Alors, deux choses.
00:13:12Premièrement,
00:13:14ce que vous dites, de la part des fonctionnaires
00:13:16qui sont engagés
00:13:18dans la lutte contre le narcotrafic,
00:13:20est virtuellement impossible.
00:13:22Tous ces fonctionnaires
00:13:24sont soumis au code de procédure pénale.
00:13:26L'article 40
00:13:28du code de procédure pénale
00:13:30dispose que tout fonctionnaire,
00:13:32tout individu
00:13:34investi de l'autorité de l'État,
00:13:36qui a connaissance d'un crime
00:13:38en train de se perpétrer,
00:13:40et qui immédiatement ne le dénonce pas
00:13:42au procureur de la République,
00:13:44devient complice de ce crime.
00:13:46Si vous savez que votre voisin de palier
00:13:48va assassiner votre femme,
00:13:50et sa femme, ou la vôtre,
00:13:52et si ultérieurement,
00:13:54il est prouvé que vous le sachiez
00:13:56et que vous n'avez rien fait,
00:13:58vous êtes complice du crime.
00:14:00Donc, l'essentiel de l'appareil d'État
00:14:02engagé dans la lutte contre le crime
00:14:04fait du mieux qu'il peut,
00:14:06et courageusement,
00:14:08et le plus efficacement possible,
00:14:10avec les moyens qu'on lui donne.
00:14:12– Voilà, mais ce n'est pas ce que je disais.
00:14:14Évidemment, je ne mets pas en cause
00:14:16la mauvaise, la bonne volonté
00:14:18des gens, mais je regarde
00:14:20vos chiffres,
00:14:22ça veut dire qu'en fait,
00:14:24qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:14:26Vous voyez, vous-même,
00:14:28vous parlez
00:14:30de l'augmentation, effectivement,
00:14:32de la réaffection, comment le prix du marché
00:14:34ouvre, vous voyez les millions pour un bail commercial,
00:14:36je ne parle pas de complicité,
00:14:38je dis simplement qu'on a l'impression
00:14:40d'une impuissance totale des autorités,
00:14:42pas seulement en France d'ailleurs.
00:14:44– Alors,
00:14:46c'est le cas,
00:14:48l'essentiel
00:14:50de la préparation,
00:14:52de la fabrication,
00:14:54de la mise,
00:14:56conditionnement,
00:14:58et de la vente
00:15:00des stupéfiants en France
00:15:02se produit dans des quartiers
00:15:04où la police et la gendarmerie
00:15:06ne peuvent plus mettre les pieds.
00:15:08Exemple,
00:15:10les quartiers nord de Marseille,
00:15:12le 13ème, 14ème, 15ème
00:15:14et 16ème arrondissement de Marseille,
00:15:16savez-vous une chose,
00:15:18c'est qu'en 2023,
00:15:20c'est la dernière année complète dont on dispose,
00:15:22on a à Marseille,
00:15:24dans ces quartiers nord,
00:15:2645 homicides.
00:15:28Dans ces quartiers,
00:15:30dans 4 arrondissements de Marseille
00:15:32qui ont 250 000 habitants,
00:15:34en gros, à la louche.
00:15:36Savez-vous une chose,
00:15:38le nombre, le taux d'homicides
00:15:40par 100 000 personnes en France,
00:15:42c'est 1,5 pour 100 000.
00:15:44Dans les quartiers nord de Marseille,
00:15:46ce taux d'homicides
00:15:48est de 18 pour 100 000,
00:15:50comme au Brésil
00:15:52et comme dans les pays d'Amérique centrale.
00:15:54Pourquoi ?
00:15:56Parce que dans ces quartiers-là,
00:15:58la police n'est pas présente
00:16:00au niveau où elle devrait l'être.
00:16:02Pourquoi les gouvernements successifs
00:16:04de la Vème République,
00:16:06singulièrement depuis M. Hollande
00:16:08et M. Macron,
00:16:10ne mettent pas les policiers en face des malfaiteurs ?
00:16:12Juste un exemple encore.
00:16:14Fin 2023,
00:16:16début 2024,
00:16:18il y a eu plusieurs
00:16:20homicides entre malfaiteurs,
00:16:22entre trafiquants de drogue,
00:16:24à Sevran, en Seine-Saint-Denis.
00:16:26Savez-vous qu'à Sevran,
00:16:28il n'y a pas de commissariat de police ?
00:16:30Aucun.
00:16:32Il n'y a pas de commissariat de police.
00:16:34Évidemment,
00:16:36ce que vous dites est obligé.
00:16:38Tant qu'on ne met pas les policiers et les gendarmes
00:16:40là où sont les malfaiteurs,
00:16:42il faudrait dix fois plus de policiers
00:16:44et de gendarmes dans les quartiers nord de Marseille.
00:16:46Ça s'arrêterait tout de suite.
00:16:48Alors, Xavier Roffert, restez avec nous.
00:16:50On se retrouve avec cette petite pause.
00:16:52Et encore une fois,
00:16:54posons la question formuleuse.
00:16:56Qu'est-ce qu'il faut faire, là, ici et maintenant,
00:16:58justement, d'oublier le nombre de policiers ?
00:17:00Où est cette autorité, ce courage
00:17:02que nous cherchons ?
00:17:04On va faire des espériments, mais presque.
00:17:06A tout de suite.
00:17:10Journée de prévention contre la toxicomanie.
00:17:12Aujourd'hui, 15 octobre,
00:17:14et nous sommes toujours avec Xavier Roffert,
00:17:16le criminologue Xavier Roffert.
00:17:18Vous venez de donner un tableau lucide
00:17:20et terriblement lucide de la situation.
00:17:22Et on avait fini,
00:17:24Xavier Roffert, sur le fait que
00:17:26on disait, écoutez, vous mettez un peu plus de policiers
00:17:28ou même beaucoup plus de policiers à Marseille et ailleurs.
00:17:30Est-ce qu'on revient
00:17:32toujours à la même antienne,
00:17:34au même refrain, mais ça fait, je ne sais pas
00:17:36combien de temps, ça ne date pas d'hier,
00:17:38ni de Darmanin. Où est
00:17:40le courage ? Où est l'autorité ?
00:17:42Où sont les gens ?
00:17:44Encore une fois, il ne s'agit pas de pointer du doigt
00:17:46tel ou tel. Mais enfin,
00:17:48qu'est-ce qui fait qu'on dise, stop,
00:17:50au-delà de cette limite, vos tickets n'est plus valables,
00:17:52on ne peut plus accepter ça, on ne peut plus
00:17:54accepter les barrages. On sait très bien
00:17:56que dans certains quartiers, vous l'avez dit, on ne peut plus rentrer.
00:17:58Non seulement la police ne peut plus rentrer,
00:18:00si vous allez par là, j'ai des amis qui sont
00:18:02allés là-bas, on leur demande card d'identité,
00:18:04vous allez voir qui, vous allez où.
00:18:06Voilà, on supprime les frontières
00:18:08Schengen, mais on crée des frontières un peu
00:18:10partout, autour de la tour Eiffel,
00:18:12dans les quartiers de Marseille, etc.
00:18:14On fait quoi, Xavier Roffert ?
00:18:16– Alors,
00:18:18d'abord, une évidence
00:18:20criminologique
00:18:22qu'on rougit à avoir à
00:18:24rappeler, mais quand même,
00:18:26merci d'autoriser les
00:18:28criminologues à le faire chez vous,
00:18:30c'est tout simple, les malfaiteurs,
00:18:32ça pourrait presque passer pour une boutade,
00:18:34les malfaiteurs ne s'arrêtent
00:18:36que quand on les arrête.
00:18:38Tant qu'on les laisse faire, ils continuent.
00:18:40Si on ne fait rien pour leur empêcher
00:18:42de vendre de la drogue, ils continuent.
00:18:44Pourquoi ? Parce que ça les enrichit
00:18:46et que c'est même le seul moyen
00:18:48qu'ils aient de gagner leur vie. Alors, ils ne vont pas s'arrêter
00:18:50de si tôt d'eux-mêmes, parce que
00:18:52vous parliez tout à l'heure de Mme Rousseau
00:18:54ou d'autres, leur disent, mais ce n'est pas bien ce que vous faites,
00:18:56vous n'êtes pas sympa, veuillez arrêter
00:18:58s'il vous plaît. Les malfaiteurs ne s'arrêtent
00:19:00que quand on les arrête. Et puis,
00:19:02deuxièmement, quant à la riposte
00:19:04de l'État, moi j'ai la réponse,
00:19:06je la connais. Tout ce que
00:19:08fait l'être humain, tout,
00:19:10c'est-à-dire quand on se fait opérer de l'appendicite,
00:19:12c'est-à-dire quand on répare sa voiture,
00:19:14c'est-à-dire quand on repeint sa maison
00:19:16ou n'importe quoi, tout ce qu'entreprend
00:19:18l'être humain va toujours plus mal
00:19:20avant d'aller mieux. C'est ce qui s'appelle
00:19:22la courbe en J, vous savez,
00:19:24la lettre J, hop, elle descend
00:19:26et après ça, elle remonte plus haut qu'elle est partie.
00:19:28Alors, la courbe en J,
00:19:30ça signifie qu'une grande partie
00:19:32de nos politiciens voient
00:19:34que quand ils entreprennent
00:19:36quelque chose qui va prendre du temps
00:19:38avant de marcher, et si le bas
00:19:40de la courbe a le malheur de tomber au
00:19:42moment où il devrait être élu, il renonce.
00:19:44C'est autant simple que ça.
00:19:46C'est ça, c'est-à-dire
00:19:48qu'ils ne pensent pas au futur,
00:19:50aux générations, ils pensent à leur réélection.
00:19:52Et voilà.
00:19:54Donc, ils pensent à leur carrière à eux.
00:19:56Mais moi, ça m'est arrivé,
00:19:58j'ai parlé avec des gens comme ça,
00:20:00je leur ai dit, monsieur, c'est simple.
00:20:02Et d'autant
00:20:04plus
00:20:06dommage que ça ne se
00:20:08fasse pas, que ce ne serait
00:20:10pas si difficile que ça.
00:20:12Vous savez, il y a
00:20:14quelques années, je me souviens, c'était peu avant
00:20:16le confinement, ça devait être fin janvier
00:20:18quelque chose comme ça, en 2020.
00:20:20Une matinée entière d'échanges
00:20:22avec des hauts patrons de la gendarmerie
00:20:24nationale, des colonels
00:20:26et des généraux.
00:20:28Ils m'ont interrogé sur les banlieues,
00:20:30sur les zones hors contrôle, etc.
00:20:32À la fin, ils m'ont dit
00:20:34quelque chose de simple. Ils m'ont dit,
00:20:36monsieur, nous sommes prêts.
00:20:38Si jamais on nous en donne l'ordre,
00:20:40on remet l'ordre dans le
00:20:42bazar des zones hors contrôle.
00:20:44D'où vient la drogue ?
00:20:46D'où viennent les braqueurs ?
00:20:48D'où viennent les gens qui prostituaient des mineurs ?
00:20:50Les zones hors contrôle,
00:20:52les nouvelles cours des miracles.
00:20:54Si on nous donne l'ordre, c'est rétabli dans six mois.
00:20:56Ils n'ont jamais reçu l'ordre.
00:21:02L'honneur de la politique tient en un seul mot.
00:21:04Le travail
00:21:06d'un dirigeant politique est de
00:21:08décider, de prendre des décisions.
00:21:10Tant qu'il ne prend pas de décisions,
00:21:12rien ne se passe.
00:21:14Regardez comme les Jeux Olympiques se sont bien passés.
00:21:16Pourquoi ?
00:21:18Parce qu'il y avait des gens qui avaient décidé.
00:21:20On peut, on peut.
00:21:22Xavier Roffert, juste pour en conclusion
00:21:24ce que vous dites,
00:21:26vous dites que le devoir d'un homme politique
00:21:28prend des décisions.
00:21:30Je me rappelle la merveilleuse petite
00:21:32boutade d'Edgar Ford.
00:21:34Il disait, j'ai toujours eu le courage de ne prendre
00:21:36que des décisions populaires.
00:21:38Cette décision de vous parler de la courbe
00:21:40UJ, forcément elle sera
00:21:42impopulaire pendant un moment.
00:21:44Donc, on ne va pas la prendre.
00:21:46Merci beaucoup Xavier Roffert.
00:21:48Merci à vous.
00:22:08Joe Dassin,
00:22:10on l'aime, l'électricité,
00:22:12c'est vrai, la fée électricité.
00:22:14Et vous savez que nous sommes heureux
00:22:16aujourd'hui.
00:22:18Nous sommes très très heureux.
00:22:20Pourquoi ?
00:22:22Parce qu'il y a
00:22:24un ministre
00:22:26qui vient nous dire ce qui est en train de se passer.
00:22:28Qui est ce ministre ?
00:22:30L'actuel ministre Antoine Armand.
00:22:32Le ministre
00:22:34Antoine Armand.
00:22:36Il était interrogé
00:22:38hier, non, aujourd'hui
00:22:40le ministre de l'économie et des finances.
00:22:42Il était interrogé dimanche à BFM TV.
00:22:46Écoutez ce qu'il a dit.
00:22:48Les factures d'électricité,
00:22:50elles vont baisser pour 80%
00:22:52des Français. Je le dis, elles vont bousser jusqu'à 10%.
00:22:54Parce que les prix d'électricité diminuent.
00:22:56Mais parce que nous répercutons
00:22:58cet effort. Donc les factures d'électricité
00:23:00vont baisser pour 80%
00:23:02des Français.
00:23:04Le prix de l'électricité diminue, mais sinon les taxes
00:23:06sur l'électricité augmentent.
00:23:08Pour 80% des Français. C'est important de le rappeler
00:23:10parce que j'entends parfois, de manière
00:23:12instrumentalisée, d'autres choses.
00:23:14Deuxième chose.
00:23:16Si on pourrait récupérer l'ensemble de la taxe, on ne le fait pas.
00:23:18Voilà.
00:23:20Alors écoutez, il nous annonce,
00:23:22joie, joie, pleure de joie encore une fois.
00:23:24Les prix vont baisser. Et puis il parle de taxes.
00:23:26Alors de TVA, on a entendu
00:23:28deux ou trois fois, la taxe sur la TVA
00:23:30va augmenter. Mais attention pour le consommateur.
00:23:3280% des Français,
00:23:34dit le ministre de l'économie et des finances.
00:23:36Ça va baisser.
00:23:38André Merlin, bonjour.
00:23:40On vous a déjà reçu, toujours avec plaisir.
00:23:42Vous êtes fondateur et président d'honneur de RTE,
00:23:44Réseau de transport d'électricité.
00:23:46Alors, ce que dit Antoine Armand ?
00:23:48Vrai ou faux ?
00:23:50Un faux ou un toxe ?
00:23:52Ce qu'il dit est vrai,
00:23:54mais ce n'est que
00:23:56conjoncturel.
00:23:58Il faut bien expliquer
00:24:00effectivement ce qui se passe.
00:24:02Alors,
00:24:04d'abord, je dirais que
00:24:06depuis 2008
00:24:08jusqu'à 2020,
00:24:10le prix de l'électricité
00:24:12à euros constants a augmenté
00:24:14environ de 66%
00:24:16au total. C'est-à-dire...
00:24:18De 2008 à 2020 ?
00:24:2066% d'augmentation.
00:24:2266% d'augmentation. Il est passé de 128 euros
00:24:24du mégawatt-heure.
00:24:26Alors, mégawatt-heure, c'est 1000 kWh,
00:24:28je le dis pour vos auditeurs.
00:24:30Il est passé donc de 128
00:24:32à 207 euros
00:24:34du mégawatt-heure.
00:24:36Alors qu'entre
00:24:381986 et
00:24:402008,
00:24:42le prix de l'électricité avait baissé
00:24:44à euros constants de 20%.
00:24:46D'accord.
00:24:48Pourquoi ? C'est l'effet, effectivement,
00:24:50du plan Messmer et de la construction
00:24:52de...
00:24:54Des sans-freins nucléaires, etc.
00:24:56Des réacteurs nucléaires, des 58 réacteurs nucléaires,
00:24:58dont, bien évidemment, tous les
00:25:00Français, aussi bien
00:25:02particuliers qu'entreprises, ont
00:25:04largement bénéficié. Bien sûr.
00:25:06Et pourquoi il y a eu une telle
00:25:08augmentation en
00:25:1015 ans, c'est-à-dire de
00:25:122008 à 2020, en 12 ans,
00:25:144%
00:25:16par an environ, en plus,
00:25:18hors inflation. Oui, oui.
00:25:20C'est parce que
00:25:22on a, à partir de 2008,
00:25:24voulu,
00:25:26à la demande de l'Union Européenne
00:25:28d'ailleurs, développer
00:25:30à marche forcée
00:25:32les énergies renouvelables
00:25:34intermittentes. Éoliennes, panneaux
00:25:36solaires, etc. Éoliennes et panneaux solaires.
00:25:38Un degré moins de panneaux solaires.
00:25:40Et comme ces moyens de production
00:25:42sont subventionnés,
00:25:44et, beaucoup plus qu'on
00:25:46ne le dit, je vais l'expliquer,
00:25:48si vous me donnez un petit peu le temps,
00:25:50eh bien, effectivement, ça se répercute
00:25:52sur les consommateurs.
00:25:54Consommateurs
00:25:56domestiques
00:25:58et également aux entreprises.
00:26:00Voilà l'explication.
00:26:02Alors, ce que dit
00:26:04actuellement... Oui, parce que je voudrais arriver
00:26:06après 2020, justement. Oui, tout à fait.
00:26:08Alors, on a connu, comme
00:26:10vous le savez, et on en a parlé la dernière fois que
00:26:12vous m'avez invité, une crise énergétique
00:26:14majeure en 2022
00:26:16qui a continué un petit peu sur le premier
00:26:18semestre 2023.
00:26:20L'histoire à cause du lucret.
00:26:22Il y a trois facteurs.
00:26:24Je vous l'avais dit, c'est-à-dire
00:26:26une dépendance beaucoup trop forte de l'Allemagne
00:26:28et de certains autres pays
00:26:30d'Europe de l'Est au gaz russe.
00:26:32Donc, on a craint
00:26:34effectivement la pénurie du gaz qui a fait monter
00:26:36fortement le prix du gaz
00:26:38et, par conséquent, le prix
00:26:40de l'électricité. Parce qu'il faut savoir que dans beaucoup de
00:26:42pays, l'électricité
00:26:44est indexée sur le prix du gaz.
00:26:46Voilà, est indexée sur le prix du gaz.
00:26:48Ce qui n'est pas le cas en France puisque nous avons
00:26:50du nucléaire. Donc,
00:26:52on a eu une très forte augmentation
00:26:54du prix de
00:26:56l'électricité. Aussi
00:26:58du fait qu'en France,
00:27:00on avait une mauvaise disponibilité
00:27:02du nucléaire parce que
00:27:04il y a eu le phénomène de
00:27:06corrosion sous contrainte, des fissures,
00:27:08des micro-fissures sur les tuyautrices
00:27:10qui a conduit effectivement à arrêter
00:27:12à peu près la moitié du parc nucléaire.
00:27:14Et puis, troisième point,
00:27:16on a eu une très mauvaise
00:27:18hydrolysité pendant cette période
00:27:20et donc effectivement, là aussi
00:27:22ça a restreint les possibilités
00:27:24de production d'électricité en France
00:27:26et on a importé de l'électricité
00:27:28notamment venant d'Allemagne,
00:27:30produite à partir
00:27:32de centrales au charbon, de centrales
00:27:34au gaz et qu'on a payé très
00:27:36très cher. On avait d'ailleurs
00:27:38fait à mon avis une erreur, c'est de
00:27:40fermer et démanteler
00:27:42de l'ordre de 10 gigawatts,
00:27:4410 000 mégawatts de centrales thermiques
00:27:46classiques qui étaient à l'arrêt.
00:27:48C'était une réserve à froid et qu'on aurait pu garder.
00:27:50Donc tout ça a haussé.
00:27:52Et maintenant alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:27:54Venons-en aux tarifs.
00:27:56Le prix de l'électricité
00:27:58peut se décomposer en trois parties.
00:28:00Une première partie,
00:28:02c'est la fourniture
00:28:04des kilowattheures que vous achetez
00:28:06sur le marché de l'électricité
00:28:08au travers de contrats
00:28:10soit EDF, soit ses concurrents.
00:28:12Une deuxième partie,
00:28:14c'est le coût
00:28:16de l'acheminement de l'électricité
00:28:18au travers des réseaux.
00:28:20Les réseaux de transport,
00:28:22c'est-à-dire les autoroutes électriques
00:28:24dont j'avais parlé la dernière fois
00:28:26et les routes nationales.
00:28:28Et puis les réseaux
00:28:30de distribution qui
00:28:32permettent effectivement d'alimenter
00:28:34tous les consommateurs d'électricité,
00:28:36les consommateurs, les ménages.
00:28:38Et la troisième
00:28:40part,
00:28:42ce sont les taxes.
00:28:44Les fameuses taxes.
00:28:46Alors il y a deux types.
00:28:48C'est important de rappeler
00:28:50ce que sont ces taxes.
00:28:52Il y a une première taxe
00:28:54qui s'appelle la taxe
00:28:56intérieure pour la consommation
00:28:58finale d'électricité.
00:29:00Ça concerne qui ?
00:29:02Ça concerne quoi ?
00:29:04Ça concerne, en fait, l'ancien ministre,
00:29:06le prédécesseur d'Antoine Armand
00:29:08disait que c'est pour financer
00:29:10les énergies
00:29:12renouvelables intermittentes.
00:29:14En fait, c'est pas tout à fait ça.
00:29:16C'est pas tout à fait vrai.
00:29:18C'est en fait de faire payer par les consommateurs
00:29:20et notamment les consommateurs domestiques
00:29:22les subventions
00:29:24qui sont accordées
00:29:26aux énergies renouvelables
00:29:28au travers de contrats
00:29:30à long terme,
00:29:32disons 10-15 ans,
00:29:34que l'on passe, que l'État passe
00:29:36avec ces entreprises
00:29:38qui produisent l'électricité
00:29:40à partir de ces renouvelables intermittents.
00:29:42Oui, mais ça veut dire que nous, consommateurs,
00:29:44nous payons
00:29:46les subventions aux énergies
00:29:48renouvelables.
00:29:50Alors, en 2020,
00:29:52alors qu'en 2008, ça n'existait pas,
00:29:54cette taxe n'existait pas,
00:29:56en 2020, cette taxe
00:29:58était de 31 euros
00:30:00par
00:30:02mégawatt-heure.
00:30:0431 euros par mégawatt-heure hors TVA.
00:30:06Ça représente quoi en proportion
00:30:08par rapport à ce qu'on paye ?
00:30:10On payait, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:30:12207 euros.
00:30:14D'accord. Donc c'est le 31 sur 207 euros.
00:30:16Voilà.
00:30:18Mais sur ces 31, vous avez la TVA
00:30:20de 20%. Donc ça en fait,
00:30:22c'est pas 31, c'est 37
00:30:24que vous payez.
00:30:26Et bien évidemment,
00:30:28cette taxe, pendant la
00:30:30crise énergétique qu'on a connue,
00:30:32vu la
00:30:34montée faramineuse des prix,
00:30:36Bercy a décidé
00:30:38effectivement de l'annuler et de
00:30:40reporter ses subventions
00:30:42sur le budget de l'État. Ce qui a creusé
00:30:44la dette, bien évidemment.
00:30:46Ce qui a creusé la dette publique, c'est ça.
00:30:48Oui, c'est-à-dire qu'on a fait un tour de passe-passe, soyons clairs.
00:30:50On peut le dire ainsi, effectivement.
00:30:52On a enlevé la subvention,
00:30:54regardez, on baisse, mais on la
00:30:56passe en dette, d'accord.
00:30:58Et il y avait d'autres facteurs également.
00:31:00L'autre taxe, oui, alors allez-y.
00:31:02Alors,
00:31:04sur ces 31 euros, bien évidemment,
00:31:06on l'a annulé, puis progressivement,
00:31:08comme le marché s'est amélioré
00:31:10progressivement, puisque la disponibilité
00:31:12du nucléaire était
00:31:14bien meilleure, eh bien on l'a
00:31:16remonté à 21 euros
00:31:18du
00:31:20mégawatt-heure
00:31:22jusqu'à présent
00:31:24sans atteindre la valeur
00:31:26qu'on avait en 2020.
00:31:28Donc il y a une partie, effectivement,
00:31:30des subventions
00:31:32qui sont à la charge du budget
00:31:34et ont creusé, effectivement.
00:31:36On est passé de 31 à 21.
00:31:38Et maintenant,
00:31:40vu la très bonne disponibilité
00:31:42qu'on a sur le parc nucléaire,
00:31:44puisqu'on va atteindre en
00:31:462024 de l'ordre
00:31:48de 340 à 360
00:31:50TWh, EDF
00:31:52a vraiment fait du très bon travail,
00:31:54il faut le reconnaître.
00:31:56Et donc...
00:31:58TWh, c'est combien de...
00:32:00TWh, c'est combien de...
00:32:02Alors TWh, c'est des milliards de kWh,
00:32:04excusez-moi, je devrais...
00:32:06Vous avez parlé de mégawatts, c'est pour ça que je voudrais...
00:32:08TWh, c'est des milliards de kWh.
00:32:10D'accord.
00:32:12On a monté...
00:32:14Mais vous dites, justement,
00:32:16André Merlin, vous dites
00:32:18que c'est temporaire.
00:32:20Alors, si vous voulez,
00:32:22là, actuellement,
00:32:24ce qui était envisagé
00:32:26par l'ancien gouvernement, c'est de ramener
00:32:28cette taxe à la valeur
00:32:30où elle était, pratiquement,
00:32:32en 2020.
00:32:34Alors, il se trouve que...
00:32:36Donc...
00:32:38Compte tenu
00:32:40de la situation du marché,
00:32:42le marché, actuellement,
00:32:44le prix sur le marché a fortement
00:32:46baissé, puisqu'il est autour de l'ordre...
00:32:48Il est autour de 60 euros
00:32:50du mégawatt-heure.
00:32:52Et d'ailleurs, avec un écart important
00:32:54avec l'Allemagne,
00:32:56qui est autour de 90.
00:32:58Ce qui prouve que le nucléaire a des effets
00:33:00très positifs.
00:33:02Oui, l'Allemagne qui a fermé la dernière de ses entrées nucléaires.
00:33:04Et du fait,
00:33:06effectivement, de cette baisse
00:33:08sur le prix de fourniture,
00:33:10eh bien, évidemment,
00:33:12on peut baisser
00:33:14le tarif
00:33:16réglementé de vente
00:33:18qui est fixé par le pouvoir
00:33:20public. Et l'idée,
00:33:22c'était de baisser
00:33:24le tarif
00:33:26de l'ordre de 20%. Mais comme on
00:33:28augmente, effectivement,
00:33:30la taxe intérieure,
00:33:32disons,
00:33:34on passe de 22 à 31,
00:33:36il se trouve que,
00:33:38effectivement, on va avoir, pour
00:33:40les Français qui...
00:33:42les ménages
00:33:44qui ont un contrat avec EDF,
00:33:46ce qu'on appelle le tarif réglementé de vente,
00:33:48eh bien, il y aura une baisse, effectivement,
00:33:50de 9%.
00:33:52C'est ce qu'a dit, effectivement, très justement,
00:33:54le ministre Macron.
00:33:56Donc, il a raison de dire que...
00:33:58Mais, ce qu'il n'a pas dit,
00:34:00c'est que, compte tenu
00:34:02des objectifs,
00:34:04je vais utiliser un terme
00:34:06vraiment délirant,
00:34:08en matière de développement
00:34:10d'énergie renouvelable
00:34:12intermittente,
00:34:14tel qu'il résulte du discours
00:34:16de Belfort, du président de la République,
00:34:18et tel que ça vient d'être
00:34:20rappelé, d'ailleurs, par la nouvelle ministre
00:34:22déléguée à l'énergie,
00:34:24c'est 45 gigawatts
00:34:26d'énergie
00:34:28éolienne
00:34:30marine...
00:34:32— Qui vont coûter combien ? C'est un budget de combien ?
00:34:34— Alors, ça c'est...
00:34:36Et, en plus, il y a
00:34:381500 mégawatts d'énergie
00:34:40éolienne terrestre
00:34:42par an ! Par an !
00:34:44— Et ça veut dire que c'est bien, ça ?
00:34:46— Alors, combien ça coûte ? Alors, ce qui coûte
00:34:48très cher, et ce qu'on ne dit pas suffisamment,
00:34:50c'est effectivement le prix
00:34:52de l'éolien marin.
00:34:54Alors, je vais prendre un exemple
00:34:56très simple.
00:34:58Vous avez
00:35:00un parc d'éolien
00:35:02qui représente de l'ordre de 1000 mégawatts.
00:35:04Alors, 1000 mégawatts,
00:35:06c'est environ
00:35:08une centaine
00:35:10d'éoliennes... — Une centaine d'éoliennes, d'accord.
00:35:12— De 10 mégawatts
00:35:14chacune, qui sont des
00:35:16véritables tours Eiffel !
00:35:18300 mètres de haut !
00:35:20Mais c'est la partie émergée.
00:35:22La partie émergée dépend
00:35:24de la profondeur de...
00:35:26— D'accord. Non mais, combien ça coûte ?
00:35:28— Alors, combien ça coûte ?
00:35:30Les contrats sont passés, actuellement,
00:35:32à 200 euros du mégawatt-heure.
00:35:34— 200 euros ?
00:35:36— 200 euros du méga... Comme le prix
00:35:38du marché, comme je l'ai dit, est à
00:35:4060 euros du mégawatt-heure,
00:35:42eh bien, la subvention
00:35:44compense la différence.
00:35:46— Et c'est l'État qui va subventionner ?
00:35:48— C'est l'État qui... — C'est-à-dire que, en fait,
00:35:50si je vous ai convaincu, les 100...
00:35:52Attendez, 60-200...
00:35:54140 euros.
00:35:56— 140 euros est à la charge
00:35:58de l'État, et au travers
00:36:00de la taxe, finalement,
00:36:02à la charge des consommateurs.
00:36:04— Bien sûr, et des contribuables.
00:36:06— Alors, c'est les consommateurs d'électricité,
00:36:08principalement. — Donc, si vous voulez,
00:36:10ceux qui payent en moins, maintenant,
00:36:12pour les éoliennes
00:36:14et les énergies renouvelables, ils vont le payer en plus.
00:36:16— Ouais, exactement. Et alors, donc, ça,
00:36:18si vous faites le calcul,
00:36:20une éolienne marine
00:36:22fonctionne à peu près 4 000 heures par an.
00:36:244 000 heures par an. — Alors, on va en parler
00:36:26juste avec vous, après cette petite pause.
00:36:28Euh...
00:36:30André Merlin, c'est très passionnant
00:36:32de voir comment ça se passe.
00:36:34On va en parler.
00:36:36Sud Radio,
00:36:38Bercov, dans tous ses États.
00:36:40Ah, je suis pas le seul.
00:36:42Avec ce que nous raconte André Merlin,
00:36:44le fondateur de réseau de transport
00:36:46d'électricité. Alors,
00:36:48voilà, on nous dit, effectivement,
00:36:50et c'est vrai, on va payer
00:36:52moins, on va payer 60 €
00:36:54alors qu'on va en payer beaucoup plus.
00:36:56Il y a encore quelques... Voilà. Très bien.
00:36:58Simplement, vous venez de parler,
00:37:00je voudrais vraiment avoir ces chiffres.
00:37:02Il y a tous les plans, et encore
00:37:04pendant des années, qui sont là,
00:37:06qui sont prêts, des éoliennes,
00:37:08les éoliennes en mer, off-shore,
00:37:10mais les éoliennes aussi sur Terre,
00:37:12et puis les panneaux solaires, et ça,
00:37:14ça va coûter combien ?
00:37:16Alors, si je reviens jusqu'au bout
00:37:18de mon exemple, d'un parc
00:37:20éolien de 1000 MW,
00:37:22on disait
00:37:24que la subvention est de l'ordre de
00:37:26140 € du MWh.
00:37:28C'est ça.
00:37:30Ça va coûter, chaque année,
00:37:32pour ce seul parc, plus de 500
00:37:34millions d'euros.
00:37:36500 millions d'euros par an.
00:37:38D'accord.
00:37:40L'objectif, c'est de construire
00:37:4245 parcs de ce type.
00:37:4445 par 500 millions.
00:37:46Vous voyez, ça fait plus de 20 milliards d'euros
00:37:48à la charge
00:37:50du budget de l'État,
00:37:52qui, in fine, va être...
00:37:54va se retrouver sous la forme
00:37:56de taxes payées par les consommateurs.
00:37:58C'est ça. C'est-à-dire, en fait,
00:38:00on va payer beaucoup plus que ce qu'on ne payait
00:38:02encore là. Voilà. Et donc,
00:38:04c'est là où je rejoins
00:38:06la conclusion
00:38:08du rapport d'enquête
00:38:10sur le futur énergétique
00:38:12du Sénat, qui vient de déposer
00:38:14ses conclusions au mois de juillet.
00:38:16Il va y avoir une explosion du prix
00:38:18de l'électricité en France.
00:38:20Ce qui est complètement
00:38:22sidérant, parce que, si vous voulez,
00:38:24avec le nucléaire que nous avons,
00:38:26nous n'avons pas besoin de ces moyens
00:38:28de production complémentaires.
00:38:30D'autant que, lorsqu'il y a du vent
00:38:32ou est-ce qu'il y a du soleil,
00:38:34cette électricité qui est produite,
00:38:36qui était une électricité fatale,
00:38:38se substitue de plus en plus
00:38:40à de l'électricité produite
00:38:42par le nucléaire.
00:38:44On économise
00:38:46du combustible nucléaire,
00:38:48qui revient à peu près à 10 euros du mégawatt-heure,
00:38:50par de l'électricité
00:38:52qui en coûte 200.
00:38:54On est en pleine absurdie.
00:38:56On est dans l'absurdie, absolument.
00:38:58Nous sommes des citoyens d'absurdie.
00:39:00On paye aujourd'hui.
00:39:02C'est travailler bien pour gagner moins.
00:39:04Non, non. C'est payer moins
00:39:06pour payer beaucoup plus dans un avenir
00:39:08très proche. Merci.
00:39:10André Merlin.
00:39:120826 300 300 pour réagir ou poser
00:39:14une question durant l'émission.
00:39:16Dans quelques instants, André Bercoff revient
00:39:18et aujourd'hui, dans son face-à-face, il reçoit
00:39:20Marianne Durano, professeure de philosophie
00:39:22et auteur de Naître ou le Néant.
00:39:24Pourquoi faire des enfants
00:39:26en temps d'effondrement ?
00:39:28Sud Radio.
00:39:30Parlons vrai.
00:39:32Vous donnez tout pour votre entreprise.
00:39:34Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:39:36les perles du jour.
00:39:38Tu dis parfois,
00:39:40tu dis souvent,
00:39:42n'importe quoi.
00:39:44C'est vrai Alain Barrière,
00:39:46de temps en temps, nous avons nos politiques
00:39:48et beaucoup d'autres, nous-mêmes.
00:39:50On peut dire n'importe quoi,
00:39:52ne nous épargnons rien.
00:39:54Mais nous avons quand même, moi,
00:39:56toujours très heureux
00:39:58quand Sandrine Rousseau parle,
00:40:00parce que Sandrine Rousseau m'apporte toujours
00:40:02un supplément d'âme,
00:40:04un supplément de lucidité,
00:40:06un supplément qui est remarquable
00:40:08et par exemple,
00:40:10dernier exploit,
00:40:12elle était chez LCI,
00:40:14hier,
00:40:16avec le journaliste
00:40:18Pascal Péry, qui l'interrogeait
00:40:20et voici ce qu'elle
00:40:22disait, écoutez.
00:40:24Pensez-vous qu'il y a une offensive
00:40:26d'un courant islamiste radical
00:40:28à l'éducation nationale ?
00:40:30Est-ce que c'est un fait pour vous ?
00:40:32Mais il y a une offensive de tous les conservatismes
00:40:34sur l'école. De toute façon,
00:40:36l'école est un lieu où il y a des
00:40:38offensives.
00:40:40Mais celle-là en particulier, non ?
00:40:42Mais celle-ci, comme il y a aussi une offensive
00:40:44des conservateurs catholiques,
00:40:46on le voit d'ailleurs aux Etats-Unis,
00:40:48dont on parle.
00:40:50Ils n'assassinent personne, non ?
00:40:52Ils retirent les livres des bibliothèques, par exemple,
00:40:54ce qui n'est pas bon signe
00:40:56sur la manière
00:40:58dont on éduque. Donc moi, je suis contre tous les
00:41:00conservatismes. Celui-ci est dangereux.
00:41:02Celui-ci est dangereux, il n'y a pas de problème.
00:41:04D'autres aussi le sont. Et donc,
00:41:06je voudrais vraiment que l'on
00:41:08préserve l'école des
00:41:10assauts des conservatismes.
00:41:12C'est intéressant quand même
00:41:14que Sandrine Rousseau
00:41:16mette sur le même plan, surtout que
00:41:18au lendemain
00:41:20de...
00:41:22quatre ans après l'assassinat
00:41:24de Samuel Paty, où on
00:41:26célébrait
00:41:28un hommage à Daniel Bernard,
00:41:30qui ont été égorgés
00:41:32ou tués par qui l'on sait
00:41:34dans les circonstances que l'on sait,
00:41:36qu'elle compare quand même
00:41:38ceci
00:41:40à l'interdiction
00:41:42de livres. Je crois qu'on n'est pas
00:41:44vraiment sur le même plan.
00:41:46Moi, ça me frappe toujours, mais
00:41:48de quel côté ? Pourquoi on a besoin
00:41:50de parler de l'un
00:41:52attention, sans parler de l'autre,
00:41:54pour essayer de renvoyer des dos à dos ?
00:41:56Il n'y a pas de problème quand il y a quelque chose
00:41:58qui ne va pas, quelle que soit
00:42:00effectivement
00:42:02la religion ou la non-religion
00:42:04ou l'ethnie ou la responsabilité,
00:42:06on en parle, mais on ne renvoie pas dos à dos
00:42:08des problèmes
00:42:10de bouquins
00:42:12ou soi-disant des interdictions
00:42:14de bouquins à des problèmes de meurtres
00:42:16parce que ce n'est pas du tout la même chose
00:42:18Sandrine Rousseau. Il faut quand même que vous vous rappeliez
00:42:20de ça, s'il vous plaît.
00:42:22Soyez en bon terme
00:42:24avec les mots.
00:42:26C'est Dominique Bernard, pardon, et pas
00:42:28Julien Bernard.
00:42:30A tout de suite pour
00:42:32Naître ou le Néant.
00:42:46Alors, vous qui cherchez une bonne protection,
00:42:48je peux vous prêter mon armure,
00:42:50la gladiatos.
00:42:52C'est sympa, mais ce n'est pas un peu grand pour un enfant de 4 ans ?
00:42:54Oui, mais il va bien grandir, non ?
00:42:56Oui.
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00:43:48depuis le Google Play ou l'App Store.
00:43:50La Redoute, 19h.
00:43:52Aline prend l'apéro avec ses copines,
00:43:54hyper bien installée dans son canapé.
00:43:56Normal, il a été conçu par les designers de La Redoute.
00:43:5820h.
00:44:00Elle répète que non, elle n'a pas gagné à la loterie,
00:44:02elle l'a simplement acheté pour moins de 1 000 euros.
00:44:04Et ben, personne ne la croit.
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00:45:06Vouloir un enfant et avoir des jumeaux ?
00:45:08Ça arrive. Découvrir qu'ils veulent faire
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00:45:58dans tous ses états.
00:46:00Le face à face.
00:46:02Le face à face d'André Bercoff.
00:46:04André Bercoff, André,
00:46:06reçoit Marianne Durano, professeur de philosophie
00:46:08et auteur
00:46:10de Naître ou le Néant.
00:46:12Pourquoi faire des enfants en temps d'effondrement ?
00:46:14Alors j'aime
00:46:16beaucoup Marianne Durano.
00:46:18D'abord, Naître ou le Néant, évidemment,
00:46:20hommage à Jean-Paul Sartre.
00:46:22Au livre, effectivement,
00:46:24Naître et le Néant.
00:46:26C'était le livre qu'il a fait connaître en tant que philosophe.
00:46:28Et puis, alors,
00:46:30j'aime bien aussi que vous passez de Sartre
00:46:32qui a un langage
00:46:34assez cru, mais ce n'est pas
00:46:36du tout cru, c'est un livre honnêtement
00:46:38passionnant parce qu'il est bourré de références
00:46:40et on va parler
00:46:42du sujet, bien sûr,
00:46:44mais le sujet, en fait,
00:46:46c'est que vous posez la question
00:46:48comment baiser sans niquer
00:46:50la planète ?
00:46:52C'est un peu la
00:46:54question fondamentale de votre livre.
00:46:56Vous avez dit vous-même, d'ailleurs, que c'est dans une tribune
00:46:58tendrement intitulée.
00:47:00Mais c'est intéressant, c'est-à-dire que
00:47:02effectivement, vous racontez, d'ailleurs, dès le début,
00:47:04vous dites, mais qu'est-ce que vous allez écrire ?
00:47:06Enfin, écoutez, vous faites des enfants. Vous avez quatre enfants.
00:47:08C'est bien ça.
00:47:10Quatre fils, d'ailleurs.
00:47:12Pourquoi ce petit
00:47:14j'entends un oui légèrement.
00:47:16Non ? Ça va ?
00:47:18C'est de la fierté, mal dissimulée.
00:47:20Je disais peut-être que vous aviez envie d'avoir une fille.
00:47:22On contrôle pas tout.
00:47:24On en reparlera.
00:47:26Et alors, justement,
00:47:28on dit, oui, mais enfin, à ce moment,
00:47:30avec la planète, vous en parlez très bien,
00:47:32voilà, quel monde laisserons-nous
00:47:34à nos enfants ? Donc, il faudrait
00:47:36pas faire
00:47:38attention aux deux, ça suffit,
00:47:40encore, etc. On parlera aussi,
00:47:42vous parlez de tout, de ceux qui ne veulent pas
00:47:44d'enfants du tout, de ces couples,
00:47:46etc. Ce qu'on appelle les DIGS,
00:47:48Double Income No Kids,
00:47:50c'est-à-dire de salaire et pas d'enfants.
00:47:52Vous abordez absolument
00:47:54tous ces problèmes.
00:47:56C'est intéressant, parce que
00:47:58philosophie oblige, agrégé de philosophie
00:48:00oblige, vous mettez sous l'égide
00:48:02de Marx, d'Aristote, de Hegel, d'Anna Arendt,
00:48:04de Hans Jonas, d'Épicure
00:48:06et de Rousseau, sans parler de la Bible
00:48:08et des textes sacrés.
00:48:10Et alors, justement,
00:48:12vous dites, effectivement,
00:48:14qu'aujourd'hui, une certaine
00:48:16doxa, qu'elle soit écologiste,
00:48:18qu'elle soit catastrophiste
00:48:20ou collapsiste, comme on dit,
00:48:22le collapsus, la Terre est
00:48:24finie, le monde est fini. Vous n'avez
00:48:26pas le
00:48:28je veux dire, l'audace,
00:48:30l'impudence de vouloir faire des enfants dans ce
00:48:32monde-là, en même temps qu'on sait
00:48:34que
00:48:36dans divers pays de la planète, y compris en France,
00:48:38il y a des gens qui font 4, 5,
00:48:406, 7, 8 enfants, d'autres qui
00:48:42n'en font pas. Alors, qu'est-ce qui d'abord...
00:48:44Et vous, vous avez
00:48:46une point de vue, au fond, très... Vous avez
00:48:48un parti pris en disant, non, il faut faire
00:48:50des enfants, quelque part.
00:48:52C'est la vie, vous parlez de
00:48:54la nécessité
00:48:56de l'élan vital. Alors,
00:48:58au fond, d'abord, qu'est-ce qui vous a amené à écrire
00:49:00ce livre, Marianne ?
00:49:02Déjà, je n'ai pas écrit
00:49:04ce livre pour convaincre absolument
00:49:06tous mes enfants, tous mes lecteurs,
00:49:08d'avoir le maximum d'enfants
00:49:10possibles. Pas du tout. En fait,
00:49:12tout a commencé il y a quelques années,
00:49:14en marge d'un plateau radio, d'ailleurs.
00:49:16J'avais fait un débat avec un militant de
00:49:18démographie responsable,
00:49:20de l'association qui pense que la surpopulation
00:49:22est la cause
00:49:24du désastre planétaire.
00:49:26Et alors, en off, il vient me voir
00:49:28et il me dit, non, mais entre nous,
00:49:30un enfant, je comprends, c'est une expérience
00:49:32intéressante. Deux,
00:49:34pour qu'ils se tiennent compagnie, pourquoi pas ?
00:49:36Mais plus, vraiment, je ne comprends pas.
00:49:38Mais pourquoi ? Et ça m'était
00:49:40resté là, et en fait, entre temps, il y a plein d'autres
00:49:42personnes, en passant par
00:49:44ma mère, des amis d'enfance,
00:49:46qui m'ont posé la même question.
00:49:48Pourquoi autant d'enfants ?
00:49:50Et en fait, je me suis dit,
00:49:52il faut écrire un bouquin pour leur répondre,
00:49:54et moi, des formations professionnelles obligent,
00:49:56quand on me pose une question, je vais chercher
00:49:58dans la philosophie pour voir
00:50:00ce que je peux répondre.
00:50:02Et c'est comme ça qu'est né ce projet de livre.
00:50:04Donc c'est d'abord, disons,
00:50:06c'est moins un plaidoyer qu'une défense,
00:50:08de dire, mais c'est vrai, qu'est-ce que j'ai à répondre
00:50:10à ces gens le plus honnêtement possible ?
00:50:12Et justement, je parle de cet
00:50:14article que j'avais écrit il y a 10 ans,
00:50:16j'étais jeune à l'époque,
00:50:18Comment baiser sans niquer la planète ?
00:50:20Et à l'époque, c'était dans la revue
00:50:22Limite, on était plutôt à travers
00:50:24un angle très politique, très décroissant,
00:50:26très justice sociale,
00:50:28et là, j'ai vraiment voulu faire une réponse
00:50:30plus personnelle, plus philosophique.
00:50:32Alors justement, ce qui est intéressant,
00:50:34c'est que vous convoquez les
00:50:36mânes de ces très grands philosophes
00:50:38ou penseurs, etc.
00:50:40Et vous savez,
00:50:42il y avait une question
00:50:44que les situationnistes, Guy Debord
00:50:46et Van Eyckhem, quand on disait
00:50:48« Mais quel monde laisserons-nous
00:50:50à nos enfants ? » qui est des
00:50:52écologistes au décroissant,
00:50:54c'est le mantra, ils disaient
00:50:56« Quels enfants laisserons-nous à ce monde ? »
00:50:58qui est une autre question qui n'est pas
00:51:00négligeable. Mais pour vous,
00:51:02alors, effectivement,
00:51:04je voudrais que vous résumiez
00:51:06un peu cette chose, et je rappelle,
00:51:08donc ce livre, paru en édition des Clés de Brouwer,
00:51:10c'est vraiment un livre
00:51:12très complet à lire, parce qu'il y a,
00:51:14encore une fois, beaucoup d'éclairages
00:51:16qui sont très intéressants. Et qu'est-ce qui
00:51:18fait que vous, vous avez pendu, écoutez,
00:51:20moi, franchement,
00:51:22dire que c'est fini et qu'il ne faut plus rien
00:51:24faire parce que le monde va
00:51:26s'effondrer, ce n'est pas vraiment
00:51:28ma tasse de thé, et je vais vous expliquer pourquoi.
00:51:30Alors, pourquoi ?
00:51:31Alors, en deux mots, déjà, je me suis
00:51:33rendu compte qu'il n'y avait que des mauvaises réponses
00:51:35à la question « Pourquoi faire des enfants ? »
00:51:37Parce qu'à partir du moment où on essaie de répondre
00:51:39« Pourquoi ? », ça suppose qu'en fait, l'enfant,
00:51:41il ne se justifie pas tout seul.
00:51:43On accepte de dire que les enfants,
00:51:45ça ne sert à rien.
00:51:46Un enfant, à priori, ça ne sert à rien
00:51:48que juste dire « Un enfant, parce qu'il est là,
00:51:50que je l'aime et que c'est beau d'exister »,
00:51:52ça ne suffit pas, manifestement. Et donc, il faudrait répondre
00:51:54par autre chose. Je n'en sais rien, moi,
00:51:56pour relever la France,
00:51:58pour que les enfants
00:52:00bâtissent un avenir meilleur, ou je n'en sais rien, moi,
00:52:02pour solidifier mon couple, ou pour me rendre
00:52:04heureuse. En fait, quelle que soit la réponse, c'est une
00:52:06mauvaise réponse. Et donc, je voulais vraiment
00:52:08déjà dire ça. Et la vie
00:52:10se justifie par elle-même, et pas
00:52:12pour autre chose. Et après,
00:52:14en creusant un petit peu dans la tradition philosophique,
00:52:16j'ai trouvé plein d'autres choses.
00:52:18Donc, il y a cette idée, pour faire un
00:52:20résumé très rapide, avec
00:52:22Aristote, parce que nous sommes des êtres vivants.
00:52:24Et qu'eux, dit Aristote, le fait de se
00:52:26reproduire, de transmettre la vie, c'est ce qui nous
00:52:28fait participer, je cite, à l'éternité
00:52:30de la nature. C'est beau, quoi !
00:52:32Donc, parce qu'on est vivant, parce qu'on défend
00:52:34le vivant. Avec Hannah Arendt et
00:52:36Hegel, pourquoi ? Parce qu'on est des êtres politiques.
00:52:38C'est-à-dire qu'on œuvre, on agit
00:52:40pour les générations futures.
00:52:42L'œuvre d'art
00:52:44la plus formidable,
00:52:46s'il n'y a personne pour la contempler
00:52:48dans l'avenir, elle ne sert à rien.
00:52:50Avec Antionas, c'est parce que
00:52:52c'est quelque chose de moral, en fait.
00:52:54Le fait qu'il reste des êtres humains, que
00:52:56l'humanité, dans tout ce qu'elle a
00:52:58de digne, dans tout ce qu'elle a de grand,
00:53:00puisse perdurer, et perdurer dans des bonnes conditions,
00:53:02c'est un devoir moral.
00:53:04Après, on peut continuer,
00:53:06avec Rousseau.
00:53:08Pour répondre à votre question, quels enfants laisserons-nous
00:53:10à la planète ? C'est-à-dire, une fois qu'on a dit ça,
00:53:12d'accord, mais comment est-ce qu'on les éduque, vu l'avenir
00:53:14un peu pourri qui leur est réservé ?
00:53:16Donc voilà, j'ai voulu, vraiment,
00:53:18m'appuyer sur des auteurs.
00:53:20Et après, j'ai aussi un chapitre plus
00:53:22politique avec Michel Foucault,
00:53:24où je me suis demandé, on en reparlera peut-être,
00:53:26en fait, cette espèce d'obsession qu'on a
00:53:28pour la démographie actuellement,
00:53:30que ce soit parce qu'on considère qu'on est trop nombreux,
00:53:32ou au contraire, avec M. Macron, qu'il faut se réarmer
00:53:34démographiquement,
00:53:36eh bien, ça a éveillé mes soupçons.
00:53:38Pourquoi est-ce que, d'un coup, la population
00:53:40devient la variable
00:53:42d'ajustement dans un système
00:53:44dont on ne veut pas remettre en cause le modèle économique,
00:53:46par exemple ?
00:53:48Alors, mais rentrons justement dans le vif du sujet.
00:53:50Je vous signale que Marie Foliot,
00:53:52qui fait l'émission avec moi, est mère de cinq enfants.
00:53:54Chapeau !
00:53:56Ah, comme quoi ? Et la fille, elle est rénéquente ?
00:53:58Elle est au milieu.
00:54:00Deux garçons, une fille, deux garçons.
00:54:02Et en fait,
00:54:04il y a deux ou trois choses,
00:54:06que je voudrais vraiment que vous répondiez.
00:54:08D'ici, votre ressenti là-dessus.
00:54:10Il y a la thèse
00:54:12d'un certain nombre de globalistes et de mondialistes
00:54:14qui disent, écoutez, qui disent,
00:54:16d'ailleurs, Yoval Yonah Harari,
00:54:18qui est le collaborateur
00:54:20de Klaus Schwab, vous savez,
00:54:22Davos, dit, écoutez, il le dit
00:54:24comme ça, hein, il dit, écoutez,
00:54:26dans ce monde,
00:54:28il y a 20% de gens utiles et 80%
00:54:30ne servent pas à grand-chose.
00:54:32Il ne dit pas qu'il faut les éliminer, il ne dit pas,
00:54:34attention, ce n'est pas de l'eugénisme,
00:54:36et ce n'est pas Hitler ou Mussolini, mais il dit,
00:54:38écoutez, c'est la thèse vraiment de plusieurs
00:54:40globalistes, hein, ils disent, oui, on ne va pas,
00:54:42mais écoutez, il faut en faire
00:54:44des bons consommateurs, qu'ils soient là,
00:54:46qu'ils ne nous embêtent pas trop,
00:54:48et on va travailler, comme on travaille
00:54:50un peu partout, avec les 20% des minorités agissantes.
00:54:52Et l'autre
00:54:54chose aussi, c'est qu'il y a
00:54:56tous les...
00:54:58les...
00:55:00catastrophistes, les
00:55:02collapsistes, qui disent, de toute façon, on est fichus,
00:55:04il y a 5 degrés, la planète,
00:55:06on va avoir 5 degrés en
00:55:082100, 5 degrés de plus,
00:55:10on va crever, et
00:55:12les migrants,
00:55:14effectivement, du climat, etc.
00:55:16Et vous avez quand même une convergence
00:55:18tout à fait étonnante,
00:55:20entre les mondialistes, je dirais,
00:55:22les super capitalistes, etc.,
00:55:24enfin, certains, certains, il ne faut pas mélanger,
00:55:26et les écolos
00:55:28de la fin du monde,
00:55:30qui disent, oui, écoutez, ça sert à quoi,
00:55:32ça a arrêté, déjà, défendons
00:55:34ce qu'il faut défendre, le vivant,
00:55:36regardez la surpopulation, on n'en peut plus,
00:55:38etc. Qu'est-ce que...
00:55:40Comment vous sentez cette espèce
00:55:42de convergence, tout à fait étonnante,
00:55:44paradoxale, mais en même temps explicable
00:55:46entre ces deux tendances, par exemple ?
00:55:48– Hyper intéressant, la convergence
00:55:50entre capitalisme et puis une certaine
00:55:52frange collapso. Déjà, le point commun,
00:55:54c'est que c'est une approche quantitative
00:55:56du monde, donc on va parler
00:55:58en termes de capacité de charge de la planète,
00:56:00combien de personnes peut supporter la planète,
00:56:02bon, pour la petite anecdote, ça me fait
00:56:04penser à un de mes profs de philo
00:56:06quand j'étais jeune, qui avait 7 ou 8 enfants,
00:56:08je ne m'en souviens pas, et il faisait que de dire,
00:56:10non mais, il y en a un de trop, il y en a un de trop,
00:56:12la question c'est lequel ? Et j'adore,
00:56:14je me dis, bon, lequel ? – C'est une question
00:56:16philosophique, ça. – C'est une question philosophique,
00:56:18donc là, sur ce plateau, il y a peut-être une personne de trop
00:56:20qui se dévoue, quoi. Bon, après,
00:56:22la petite blague à part,
00:56:24de fait, le fait de considérer
00:56:26les choses d'un point de vue quantitatif,
00:56:28pour moi, ça consiste
00:56:30à considérer la population, encore une fois,
00:56:32comme une variable d'ajustement
00:56:34dans un système, donc plutôt que de se poser
00:56:36la question du nombre de ressources qu'on a à notre
00:56:38disposition, et de la manière la plus
00:56:40juste de les partager, on va
00:56:42au contraire se dire qu'il faut adapter
00:56:44le nombre des personnes
00:56:46aux ressources qui nous sont disponibles.
00:56:48Et ça masque des inégalités
00:56:50terribles, ça, pour citer quelques chiffres,
00:56:52par exemple, les 3 milliards
00:56:54d'individus les plus pauvres de la planète
00:56:56sont responsables,
00:56:58soit 45% de la population mondiale,
00:57:00quand même, sont responsables de seulement
00:57:027% des émissions de gaz à effet de serre.
00:57:04Alors qu'à contrario,
00:57:06les 7% les plus riches sont responsables
00:57:08de 50% des émissions de gaz
00:57:10à effet de serre. Donc là, moi,
00:57:12j'en sais rien, c'est lesquels qu'il faut
00:57:14éliminer, quoi ? – Oui, mais attendez, attendez,
00:57:16Marianne, là, vous allez peut-être
00:57:18un peu vite en besogne, vous dites
00:57:20les plus riches, les plus pauvres, et vous s'en sortez
00:57:22Occident et les autres, parce que
00:57:24l'Inde n'est pas le pays le plus riche.
00:57:26Or, l'Inde,
00:57:28la Chine, qui est un pays riche
00:57:30d'un côté, mais vraiment, c'est pas le pays le plus riche,
00:57:32la Russie et autres,
00:57:34émettent à elles seules 65%
00:57:36de l'émission de gaz à effet de serre. Donc c'est
00:57:38pas une question seulement de riches et de pauvres, et puis alors,
00:57:40je vous répondrai, si j'étais pauvre, vous êtes bien
00:57:42gentils, mais vous, vous avez le frigo, vous avez le CO2,
00:57:44vous êtes contents, vous avez tout ce qu'il vous faut.
00:57:46Et nous aussi, on a envie d'accéder à cela.
00:57:48Alors en fait, entre la
00:57:50pauvreté la plus crasse et le
00:57:52gaspillage auquel on se livre dans nos
00:57:54pays occidentaux, il y a quand même un juste milieu.
00:57:56Et justement, en fait, les
00:57:58individus, les célibataires,
00:58:00extrêmement riches des pays occidentaux,
00:58:02consomment
00:58:04dans des proportions qui n'ont rien
00:58:06à voir avec même la famille
00:58:08de la classe moyenne en France.
00:58:10Par exemple, j'aime bien, il y a un
00:58:12collectif qui s'appelle Méga Yachts CO2
00:58:14Tracker, qui s'est amusé à traquer
00:58:16les milliardaires sur leur yacht en marge du festival
00:58:18de Cannes pour évaluer à peu près leur impact.
00:58:20Et donc, parce qu'il faut des noms, faut
00:58:22citer des coupables, quelqu'un comme
00:58:24Thomas Leclerc, le fils du patron de Decathlon,
00:58:26en une seule journée sur son yacht,
00:58:28il a émis 3,7 tonnes
00:58:30d'équivalent CO2 en un jour.
00:58:32Oui, mais Marianne, attendez, je comprends
00:58:34ce que vous venez de dire. Non, mais commençons par légiférer sur les yachts
00:58:36et après on verra. Non, mais attendez,
00:58:38parce que ça, vous faites l'arbre qui cache
00:58:40la forêt, je ne suis pas d'accord du tout avec vous, et je vous dis pourquoi.
00:58:42C'est très très joli. Ah oui,
00:58:44ces milliardaires, absolument, qui consomment
00:58:46de CO2. Mais l'Allemagne,
00:58:48en rouvrant les entrailles à charbon, consomme
00:58:50400 fois plus. Donc, attention,
00:58:52vous êtes obligés de raison et de relativité garder.
00:58:54Là, vous parlez des milliardaires, ça fait
00:58:56très bien. C'est facile, c'est confortable,
00:58:58je ne défends pas les milliardaires. Mais enfin, c'est facile.
00:59:00Vous voyez, c'est... Non, mais pour moi,
00:59:02ça, c'est le parti des écolos
00:59:04qui me font hurler de rire. Ils ne voient pas
00:59:06les vrais pollueurs, ils voient les yachts,
00:59:08dites-moi, les containers, les métaigniers
00:59:10qui amènent le gaz. Vous savez combien de CO2 ?
00:59:12Écoutez, remettons
00:59:14donc simplement les proportions.
00:59:16Et ça, vous n'en parlez pas. Mais bien sûr. Mais sauf que,
00:59:18si vous voulez demander aux Français moyens de faire
00:59:20un effort dans sa consommation.
00:59:22Mais quel effort ? Attendez, laissez-moi finir.
00:59:24Et a fortiori, si on leur...
00:59:26Parce que c'était pour répondre à ces gens
00:59:28qui disent qu'il faut... qu'il y a seulement 20% de productifs,
00:59:30que les autres, il faut qu'ils arrêtent de se reproduire.
00:59:32Bon, donc vous allez dire... C'est les crétins.
00:59:34Non, mais... Ah oui, mais c'est à eux que je réponds
00:59:36à la base. Et vous allez leur dire
00:59:38bon, quand même, vous êtes pauvres et puis pas très productifs
00:59:40donc ce serait bien, au moins,
00:59:42de pas trop vous reproduire, de pas trop
00:59:44polluer, et puis si possible, de pas
00:59:46trop exister, quoi. Bon.
00:59:48Donc vous leur demandez un effort considérable.
00:59:50Ou même, encore une fois, à l'auditeur moyen de Sud Radio
00:59:52qui vous écoute, on va lui dire,
00:59:54tu pollues trop, tes enfants polluent...
00:59:56Mais c'est gros. Mais attendez,
00:59:58jamais on leur dira. Allez-y, mais c'est...
01:00:00Dire que tu pollues trop un Français
01:00:02aujourd'hui... Pardon. Mais c'est
01:00:04très bien, on a eu une bonne discussion.
01:00:06La France est le
01:00:08pays d'Europe qui produit
01:00:10le moins de gaz à effet
01:00:12de serre. Vous comprenez ? Non, non, mais
01:00:14on se met dans une position masochiste de dire
01:00:16ah là là, on pollue, on pollue, alors qu'il
01:00:18y a des problèmes. Alors que, pardon,
01:00:20je m'énerve, mais c'est vrai, les agriculteurs
01:00:22à 800 euros par mois qui se suivent d'une fois
01:00:24pour deux, ah ça, les éclos, ils n'en parlent pas.
01:00:26Ah non, ça, c'est pas notre problème.
01:00:28Il est là, le problème. Quand vous voulez avoir
01:00:30des enfants, vous commencez à leur donner de quoi manger.
01:00:32Mais c'est vrai.
01:00:34C'est extraordinaire, cette espèce
01:00:36d'inversion des
01:00:38priorités. Les agriculteurs,
01:00:40ils n'en parlent pas. Non, non, c'est la nature,
01:00:42on s'en fout. D'ailleurs, les écolos,
01:00:44les agriculteurs, ils mettent des pesticides.
01:00:46C'est pas bien. C'est pas vrai. Souvent, les écolos,
01:00:48ils défendent aussi une forme
01:00:50d'agriculture. Certains. Certains. Mais alors, attendez.
01:00:52Revenons aux riches, si vous voulez bien.
01:00:54Il y a un devoir d'exemplarité.
01:00:56C'est-à-dire qu'en fait, il faut
01:00:58que les personnes les plus riches, les plus en vue,
01:01:00que ce soit les personnes ou les pays,
01:01:02soient exemplaires.
01:01:04C'est-à-dire, montre un autre idéal
01:01:06de bonheur possible. C'est-à-dire que tant
01:01:08que vous allez dire aux gens que pour être heureux,
01:01:10il faut polluer sur son yacht
01:01:12et que ça va être ça, l'idéal,
01:01:14déjà, vous leur permettez pas de trouver
01:01:16de bonheur ailleurs. Et deuxièmement, ça crée
01:01:18un sentiment d'injustice. Genre, quoi ?
01:01:20Moi, je suis censée ne pas faire d'enfants
01:01:22parce que ça pollue ? Et après, vous avez Thomas Leclerc
01:01:24sur son yacht qui pollue plus en une
01:01:26journée que moi en un an. C'est pas juste.
01:01:28Donc, il y a une exigence de justice.
01:01:30C'est ça la justice qui frappe les Français ?
01:01:32Oui, je pense que les super-riches
01:01:34qui sont pas taxés et qui polluent et qu'ensuite,
01:01:36on vienne leur dire à la mère de famille
01:01:38dans sa banlieue pavillonnaire
01:01:40que c'est elle qui est responsable de l'effondrement
01:01:42de la biodiversité, je trouve que c'est
01:01:44pas juste. Après,
01:01:46attendez, on disait autre chose, je me suis perdue.
01:01:48Vous vous êtes énervé sur autre chose, là, juste avant ?
01:01:50Je me suis énervé sur le fait des
01:01:52priorités. Ah oui, les agriculteurs.
01:01:54Et bien justement, parlons-en. Effectivement,
01:01:56je pense que... À 800 euros par mois.
01:01:58On est bien d'accord.
01:02:00Si on veut pouvoir continuer
01:02:02à avoir des enfants nombreux
01:02:04et puis à bien les nourrir, c'est important
01:02:06qu'ils puissent grandir dans un pays
01:02:08où les vraies priorités sont
01:02:10respectées, c'est-à-dire avoir un toit sur sa tête,
01:02:12pas se suicider parce qu'on est en burn-out
01:02:14et puis manger correctement.
01:02:16Effectivement, il faut absolument investir
01:02:18dans une agriculture qui soit plus durable
01:02:20et puis qui soit plus juste pour les agriculteurs,
01:02:22dans l'éducation,
01:02:24dans les services de proximité,
01:02:26etc. Et c'est pour ça que,
01:02:28pour revenir à mon sujet, je pense que
01:02:30faire des enfants,
01:02:32mettre la natalité au centre des politiques
01:02:34publiques, c'est rappeler quels sont
01:02:36les vrais enjeux. Pourquoi ?
01:02:38Un, quand on a des enfants, on va se préoccuper
01:02:40mécaniquement de l'avenir des générations futures.
01:02:42Parce que c'est plus les générations futures,
01:02:44c'est mes gosses. Donc je veux dire, là, il y a un enjeu
01:02:46politique et ça nous force à nous projeter
01:02:48sur le temps long, premièrement. Deuxièmement,
01:02:50ça nous force à se dire, en fait, qu'est-ce qui est vraiment important ?
01:02:52Quand on a des enfants, d'un coup,
01:02:54les priorités sont remises un petit peu à leur place.
01:02:56Qu'est-ce qui est vraiment important ? C'est qu'ils mangent.
01:02:58C'est qu'ils soient en bonne santé, qu'ils aient un toit
01:03:00sur leur tête. Et troisièmement...
01:03:02Qu'ils s'instruisent, etc.
01:03:04Mais troisièmement, d'un coup,
01:03:06quand vous avez des enfants, il y a des trucs que vous acceptiez
01:03:08et puis que vous n'acceptez plus.
01:03:10Par exemple ? Par exemple,
01:03:12on parle beaucoup des émissions
01:03:14de gaz à effet de serre, mais on s'en fiche. Enfin, on s'en fiche.
01:03:16C'est l'arbre qui masque la forêt,
01:03:18pour reprendre sur votre expression. Par exemple, prenons les pollutions.
01:03:20Tous les pesticides.
01:03:22Il y a des scandales récemment. Une petite émie qui est morte
01:03:24à 11 ans, empoisonnée par les fleurs
01:03:26que sa maman manipulait en tant que fleuriste.
01:03:28D'un coup, ces pesticides-là,
01:03:30vous étiez prêts à prendre un risque
01:03:32pour vous, mais quand c'est vos enfants, vous n'êtes plus prêts.
01:03:34Ou des publicités obscènes.
01:03:36La violence, la sécurité, etc.
01:03:38J'allais dire ça, les pubs sexistes,
01:03:40violentes, sexuelles.
01:03:42Vous fermez les yeux dans le métro quand vous êtes tout seul,
01:03:44puis quand c'est votre gosse qui les regarde,
01:03:46d'un coup, c'est un levier de changement.
01:03:48Et c'est ça que je veux dire dans mon livre.
01:03:50Et renoncer à avoir des enfants sous prétexte
01:03:52que le monde est pourri, pour moi,
01:03:54c'est renoncer à l'avenir, c'est renoncer
01:03:56à imaginer d'autres futurs possibles.
01:03:58Il faut se battre. Avoir des enfants, c'est aussi
01:04:00être guerrier du futur.
01:04:02Vous n'avez pas trop de choix, quoi.
01:04:04Très bien, on va continuer à en parler
01:04:06avec cette petite pause.
01:04:08Et si vous voulez réagir au débat, n'hésitez pas,
01:04:10vous avez un numéro, c'est le 0826
01:04:12300 300.
01:04:14Notre antenne vous est ouverte.
01:04:16Parlons vrai.
01:04:18Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
01:04:22Marianne Durano, Naître
01:04:24ou le Néant, pourquoi faire des enfants
01:04:26en temps d'effondrement chez des clés de brouère ?
01:04:28Justement,
01:04:30Marianne Durano, vous disiez que
01:04:32j'ai voulu faire ce livre
01:04:34et, encore une fois, un livre que je recommande,
01:04:36parce que vous avez été
01:04:38très frappée par la question qu'on pouvait se poser.
01:04:40Mais moi, je vais jouer
01:04:42l'avocat, non pas du diable, mais
01:04:44de celle et de ceux qui vous disent,
01:04:46arrêtez avec vos enfants et
01:04:48parlez de faire des enfants.
01:04:50Trois choses qu'il y a eu.
01:04:521967, la pilule, Neuwirth, etc.
01:04:5467, c'est hier.
01:04:56Voilà. Qui a découplé,
01:04:58effectivement, la sexualité
01:05:00de la procréation.
01:05:02Ensuite, et surtout,
01:05:04c'est pas tellement ça, c'est
01:05:06beaucoup de femmes,
01:05:08moi j'ai eu vraiment beaucoup d'amis
01:05:10et de relations qui me disaient, écoutez,
01:05:12oui, vous êtes bien gentils, les enfants,
01:05:14mais vous voulez, en fait, quelque part,
01:05:16vous, les hommes, vous voulez retrouver
01:05:18le vieux schéma,
01:05:20la femme cuisine
01:05:22et les enfants,
01:05:24et la procréation, comme d'ailleurs
01:05:26dans certaines civilisations,
01:05:28et puis l'homme qui travaille, alors que la femme,
01:05:30elle a envie d'être indépendante, et l'indépendance commence
01:05:32par l'indépendance économique.
01:05:34On le sait depuis Simone de Beauvoir et même bien avant.
01:05:36Donc, comment,
01:05:38effectivement,
01:05:40concilier, parce que,
01:05:42en tout cas dans les pays avancés,
01:05:44qu'ils soient occidentaux ou pas, où la femme
01:05:46a envie, et c'est tout à fait légitime,
01:05:48d'avoir son autonomie, sa vie,
01:05:50gagner sa vie, et pas seulement
01:05:52dépendre de son mari, etc.,
01:05:54avec, effectivement, à ce moment-là,
01:05:56parce que le travail, etc.,
01:05:58ça veut pas dire qu'on peut le faire d'enfant,
01:06:00ça veut dire qu'il faut s'en occuper, qu'il faut avoir les moyens de s'en occuper,
01:06:02soit avoir une nourrice, etc.,
01:06:04les crèches et tout ça.
01:06:06Donc, comment, en fait, vous voyez ce problème-là,
01:06:08qui est toujours posé encore ?
01:06:10Alors, je tiens d'abord à dire
01:06:12que je suis pas en train de dire qu'il faut que
01:06:14mesdames aient neuf enfants
01:06:16et restent à la maison pendant que
01:06:18monsieur fait des heures sub pour nourrir sa famille nombreuse.
01:06:20Voilà, pas du tout.
01:06:22En revanche, effectivement, c'est intéressant de revenir
01:06:24à la pilule, parce qu'à partir du moment où
01:06:26vous contrôlez, ou en tout cas vous avez l'illusion
01:06:28que vous contrôlez votre fécondité,
01:06:30eh bien l'enfant, c'est vraiment l'enfant
01:06:32du choix, donc vous l'avez bien voulu,
01:06:34cet enfant, donc un, vous êtes sommé de le réussir,
01:06:36donc...
01:06:38C'est vraiment l'illusion.
01:06:40Parce qu'on sait tous que parfois l'enfant vient
01:06:42alors qu'on a tout fait pour qu'il vienne pas,
01:06:44ou au contraire, qu'on a très envie d'avoir un enfant et qu'il vient pas,
01:06:46donc ça se contrôle pas complètement
01:06:48encore, cette histoire.
01:06:50Malheureusement, ceux qui font l'expérience
01:06:52du désir d'enfant ne le savent que trop.
01:06:54Mais pour qui ça marche ?
01:06:56Donc, vous avez voulu votre enfant,
01:06:58maintenant il est là, donc un, vous êtes prié de le réussir,
01:07:00donc grosse pression, quand même, sur les épaules
01:07:02des parents, et deux,
01:07:04deuxièmement, c'est vous, c'est votre choix,
01:07:06vous l'avez bien voulu, donc débrouillez-vous.
01:07:08On fait de l'enfant un projet individuel.
01:07:10C'est l'affaire de ses parents.
01:07:12Et je pense que c'est ça
01:07:14qui met les familles dans des situations
01:07:16extrêmement compliquées,
01:07:18parce qu'elles reçoivent plus
01:07:20l'aide dont elles auraient besoin
01:07:22de la part de leur entourage,
01:07:24ou le minimum de la part de l'État,
01:07:26puisque si l'enfant, c'est une affaire privée,
01:07:28et c'est plus quelque chose
01:07:30qui va être considéré
01:07:32comme un bien pour l'intégralité de la nation,
01:07:34eh bien on ne voit pas bien pourquoi est-ce qu'on aiderait les parents.
01:07:36Je veux dire, c'est ton choix, débrouille-toi.
01:07:38Alors qu'au contraire, je pense que si
01:07:40on voit d'abord la vie comme quelque chose
01:07:42qu'on accueille,
01:07:44une responsabilité qu'on accepte,
01:07:46et qu'on va essayer
01:07:48de tenir aussi pour le bien
01:07:50de l'enfant, mais pour le bien aussi de la société
01:07:52dans laquelle on vit, on éduque des futurs citoyens,
01:07:54eh bien, un, les parents,
01:07:56je pense qu'en termes de reconnaissance sociale,
01:07:58ils y gagneront, ils seront reconnus
01:08:00dans leurs efforts, peut-être qu'on les aidera plus,
01:08:02et qu'ils se mettront moins la pression,
01:08:04parce que c'est l'affaire de tous, en fait, de bien élever
01:08:06la génération qui vient.
01:08:08Et donc après, on parle de patriarcat,
01:08:10je suis frappée effectivement de voir que,
01:08:12comme on a fait de la famille une affaire privée,
01:08:14eh bien, rien n'est fait pour aider les parents,
01:08:16et en particulier les mères qui travaillent,
01:08:18pour vraiment concilier sereinement
01:08:20leur carrière et leur maternité.
01:08:22Donc par exemple, le schéma actuellement
01:08:24qui est valorisé, c'est on fait des études,
01:08:26puis entre 20 et 30 ans,
01:08:2825 et 35 ans, c'est-à-dire
01:08:30au moment où le corps féminin est le plus fait
01:08:32pour avoir des enfants, on vous demande
01:08:34de vous donner à fond pour votre carrière,
01:08:36et puis après, éventuellement, passé 40 ans,
01:08:38quand vous êtes bien installés dans la vie,
01:08:40on vous commence à penser à éventuellement faire un enfant,
01:08:42mais quand ça devient de plus en plus compliqué.
01:08:44Mais ça, c'est extrêmement violent,
01:08:46c'est une violence qui est faite aux femmes.
01:08:48Donc je pense que replacer encore une fois
01:08:50la natalité et l'engendrement au cœur des politiques publiques,
01:08:52c'est aussi une mesure féministe,
01:08:54mais vraiment qui prend la femme
01:08:56dans son corps.
01:08:58Alors que c'est un phénomène
01:09:00très privé, vous dites, il faut s'en occuper.
01:09:02D'ailleurs, c'est intéressant, parce que
01:09:04par exemple, dans des pays comme
01:09:06la Hongrie ou la Pologne, ils font
01:09:08une politique démographique, maintenant,
01:09:10pour des raisons x et y, mais enfin, ils disent
01:09:12arrêtez de ne plus faire d'enfance.
01:09:14Et d'ailleurs, il y a les primes qui sont faites,
01:09:16des réductions d'impôts, voire
01:09:18des réductions
01:09:20ou des complets
01:09:22arrêts d'impôts, etc.
01:09:24Mais pour revenir à ça,
01:09:26est-ce que pour vous, aujourd'hui,
01:09:28ce que vous sentez
01:09:30dans les gens que vous fréquentez, etc.,
01:09:32sans parler des sondages,
01:09:34quand on parle justement,
01:09:36on en parlait avant, vous avez parlé de Macron
01:09:38dans votre livre aussi, Réarmement démographique,
01:09:40etc.
01:09:42Et d'ailleurs, c'est intéressant, je rappelle
01:09:44quand même, parce que vous commencez par cela
01:09:46et il faut le dire,
01:09:48vous dites ceci, vous dites,
01:09:50l'année, et ça a été confirmé
01:09:52d'ailleurs, Marie m'a fait un dossier
01:09:54là-dessus, l'année 2023 a ainsi enregistré
01:09:56le plus faible nombre de
01:09:58naissances depuis la seconde
01:10:00guerre mondiale, dans le monde.
01:10:02Voilà, 30%
01:10:0430% des
01:10:06femmes en âge de procréer
01:10:08affirment en effet ne pas vouloir d'enfant,
01:10:1030% c'est quand même énorme,
01:10:12tandis que 30% des parents regrettent
01:10:14d'avoir eu davantage
01:10:16curieux parallèles.
01:10:18Alors, c'est quoi ça aujourd'hui ?
01:10:20Vous avez l'impression qu'on oscille entre ces deux
01:10:22représentations ?
01:10:24C'est vrai que je le constate vraiment
01:10:26autour de moi. Alors, la question de ne pas avoir d'enfant
01:10:28pour la planète, je vois bien que c'est un effet
01:10:30de génération. C'est-à-dire que quand je parle de ce
01:10:32sujet, quand je parlais de mon sujet de livre
01:10:34à des personnes de l'âge de mes parents,
01:10:36je voyais bien que ça ne leur parlait pas du tout.
01:10:38Alors que les plus jeunes, les vingtenaires, tout de suite
01:10:40ils me disent tous, ah bah oui, c'est un vrai problème.
01:10:42Donc, question de génération.
01:10:44Et le regret de ne pas avoir plus d'enfants,
01:10:46je le vois beaucoup autour de moi,
01:10:48dans les personnes que je fréquente, je vis dans un petit village,
01:10:50à Loire, et en fait la famille nombreuse,
01:10:52ou en tout cas le fait d'avoir plusieurs enfants,
01:10:54il y en a plein qui me disent, ah c'est bien
01:10:56quand même, ah moi j'aurais bien aimé, mais
01:10:58ceci, le travail, la maison, mon conjoint
01:11:00il n'est pas d'accord, et puis j'aurais peur de ne pas réussir.
01:11:02Il y a plein d'angoisse, mais de fait,
01:11:04oui, je le vois vraiment,
01:11:06le coup du 30% des parents
01:11:08qui regrettent de ne pas avoir eu plus d'enfants.
01:11:10Ça c'est très intéressant.
01:11:12Et puis ça montre aussi qu'il y a une
01:11:14conjoncture économique, ou en tout cas des politiques,
01:11:16qui peut-être sont un peu défaillantes, et que des gens
01:11:18aimeraient pouvoir avoir plus d'enfants.
01:11:20Ils sont précaires, ils se disent, ah précarité, si je fais
01:11:22trop d'enfants, comment je vais faire, etc.
01:11:24Et puis il y a quand même un modèle consumériste
01:11:26qui nous fait croire que
01:11:28pour avoir, pour qu'un enfant soit heureux,
01:11:30il faut qu'il ait tout un tas de gadgets,
01:11:32il y a toujours cette pression.
01:11:34Ses jeux vidéos, son iPhone, tout de suite,
01:11:36etc. Ah ça coûte cher à la fin.
01:11:38Oui, c'est clair, c'est clair.
01:11:40Je rappelle 0,826, 300, 300,
01:11:42effectivement, non, non, mais je ne parle
01:11:44parce que je suis sûr qu'il y a beaucoup,
01:11:46beaucoup de gens qui nous écoutent, et qui vous écoutent
01:11:48là, Marianne
01:11:50Durand. Alors, justement,
01:11:52c'est très intéressant, parce que
01:11:54vous parlez de quelque chose, c'est une originalité de votre
01:11:56livre, vous dites, attendez, s'il n'y a pas de politique
01:11:58publique, ça ne peut pas marcher. Quelque part,
01:12:00je résume,
01:12:02je schématise, mais
01:12:04comment ces politiques publiques, par exemple,
01:12:06pour un pays comme la France, vous seriez
01:12:08ministre de la Famille, ou autre,
01:12:10et pourquoi pas ? Non mais, qu'est-ce
01:12:12qu'il y a, à votre avis,
01:12:14qu'on vient de faire, ou essayer de faire ?
01:12:16Je parle de vue
01:12:18de l'État, des collectivités,
01:12:20de la nation.
01:12:22Déjà, évidemment, quand on est en responsabilité,
01:12:24j'imagine qu'on se rend toujours compte que les choses sont plus complexes,
01:12:26mais investir dans l'éducation,
01:12:28ça me semble la priorité.
01:12:30Il y a des questions autour
01:12:32du congé parental, du congé maternité.
01:12:34La France est vraiment
01:12:36très mal classée, par rapport aux autres pays d'Europe,
01:12:38et même du monde, par rapport
01:12:40à la fois à la durée du congé
01:12:42maternité, du congé parental, et puis à sa
01:12:44rémunération. Quand on regarde dans les pays du
01:12:46Sud du Nord, par exemple, c'est beaucoup mieux.
01:12:48La question du temps de travail,
01:12:50je pense que le monde de l'entreprise a
01:12:52des efforts à faire pour s'adapter à la réalité des
01:12:54parents, et je place
01:12:56beaucoup d'espoir dans le télétravail, dans le fait que
01:12:58les horaires, ça s'assouplit un petit peu,
01:13:00qu'on n'est plus obligé de pointer jusqu'à 19h30
01:13:02pour être un bon salarié aujourd'hui.
01:13:04Je pense qu'il y a beaucoup à faire
01:13:06en termes d'urbanisme,
01:13:08c'est-à-dire qu'elle place pour les enfants dans la ville,
01:13:10entre les enfants et les voitures,
01:13:12il y a un moment où il faut choisir.
01:13:14Quels espaces sont faits pour eux ?
01:13:16Quelle place ils ont ?
01:13:18Vous trouvez que c'est très sous-équipé
01:13:20pour le moment ?
01:13:22Votre sentiment ?
01:13:24L'environnement est de plus en plus
01:13:26dangereux pour les enfants, avec les voitures,
01:13:28les scooters partout.
01:13:30Je discutais encore
01:13:32récemment avec une
01:13:34personne qui avait l'âge de mes parents
01:13:36et qui me disait que oui, quand elle était plus jeune,
01:13:38elle faisait 4 kilomètres à vélo
01:13:40dans la campagne pour aller chez sa copine,
01:13:42que maintenant, ça semblerait
01:13:44inimaginable. En fait, les enfants ont
01:13:46beaucoup moins de liberté.
01:13:48On a ouvert des pistes cyclables partout,
01:13:50et ça marche.
01:13:52Il y a de plus en plus de cyclistes.
01:13:54Il faut le dire.
01:13:56Mais autre chose aussi,
01:13:58il faut parler dans certaines villes de France,
01:14:00l'insécurité aussi.
01:14:02Le sentiment violent,
01:14:04on parlait du narcotrafic dans l'émission.
01:14:06J'ai une question à poser à Marie Foliot.
01:14:08Vous êtes mère
01:14:10de 5 enfants.
01:14:12Par rapport
01:14:14à ce que dit
01:14:16Marianne Durano,
01:14:18est-ce que vous aussi,
01:14:20vous avez l'impression que
01:14:22vous n'avez pas
01:14:24le même questionnement autour de vous
01:14:26et dans votre environnement, j'imagine.
01:14:28Pour vous, c'est quelque chose de tout à fait naturel ?
01:14:30Vous avez fait 5 enfants.
01:14:32Dans l'univers où vous vivez,
01:14:34vous le sentez comment ?
01:14:36Pour moi, c'est quelque chose de complètement naturel.
01:14:38Je ne suis pas déjà la même génération que Marianne.
01:14:40Je suis un peu plus âgée, légèrement plus âgée.
01:14:42J'ai des enfants plus grands,
01:14:44et c'est vrai que je pense que
01:14:46de 25 ans à 19 ans,
01:14:48dans ce laps de temps,
01:14:50les mentalités ont déjà pas mal changé.
01:14:52Je le vois quand, il y a 20 ans,
01:14:54j'avais pas déjà 5 enfants.
01:14:56Quand mes enfants étaient petits,
01:14:58j'avais 5 enfants, il y avait un certain regard.
01:15:00Les gens trouvaient ça super,
01:15:02et aujourd'hui,
01:15:04c'est idiot, mais on est presque un peu plus gênés.
01:15:06J'ai beaucoup aimé ce que vous disiez
01:15:08en tout début d'émission,
01:15:10pourquoi répondre à cette question, pourquoi des enfants ?
01:15:12C'est vraiment, je trouve, un effondrement.
01:15:14Ça vous choque ?
01:15:16Oui, je trouve ça triste,
01:15:18parce qu'en fait,
01:15:20il y a vraiment un peu
01:15:22ce côté, la famille,
01:15:24pourquoi une grande famille, quelle horreur ?
01:15:26Pour moi, c'est la victoire de l'individualisme.
01:15:28Un peu.
01:15:30Ce que je peux comprendre, en effet,
01:15:32c'est que ça paraît compliqué comment s'organiser,
01:15:34mais ce pourquoi un peu méfiant,
01:15:36parce que c'est un peu ça,
01:15:38je trouve ça un peu dommage.
01:15:40C'est intéressant de voir l'évolution.
01:15:42Ah oui, pour moi,
01:15:44c'est flagrant.
01:15:46Je crois qu'il y a Sylvie qui nous appelle
01:15:48de courbe-voix, c'est bien ça ?
01:15:50Oui, c'est ça, bonjour.
01:15:52Bonjour Sylvie.
01:15:54Je voulais intervenir sur une réflexion
01:15:56que je me suis déjà faite à plusieurs reprises
01:15:58et votre émission me donne l'occasion d'aborder ce thème
01:16:00sur la natalité.
01:16:02Je suis dans un quartier où il y a pas mal de mixité sociale.
01:16:04Oui.
01:16:06J'ai aussi beaucoup de cadres autour de moi
01:16:08et dans ma famille, etc.
01:16:10Et je me rends compte que les familles
01:16:12qui sont
01:16:14d'origine africaine,
01:16:16comme on dit aujourd'hui, de la biodiversité, etc.,
01:16:18dans les logements sociaux
01:16:20notamment,
01:16:22hésitent beaucoup moins à avoir
01:16:244-5 enfants que
01:16:26des jeunes cadres.
01:16:28Je m'interroge
01:16:30et je me pose vraiment la question.
01:16:32Je vous dis,
01:16:34c'est les jeunes cadres,
01:16:36moi et mes enfants sont plus grands, mais j'en ai fait que deux
01:16:38pour les mêmes régions vraisemblablement.
01:16:40Mais est-ce qu'on se pose
01:16:42des attentes différentes
01:16:44concernant, par rapport
01:16:46à nos responsabilités professionnelles,
01:16:48au coût d'une éducation ?
01:16:50Aujourd'hui,
01:16:52j'ai l'impression
01:16:54qu'il y a des couches
01:16:56sociales différentes
01:16:58et qui font plus ou moins d'enfants.
01:17:00Vous avez même 3 ans ou 5 ans d'éducation,
01:17:02personne n'envisage que son gosse
01:17:04fasse moins que 5 ans.
01:17:06Donc il y a aussi tout ça,
01:17:08qui joue, la taille du logement.
01:17:10Ce que j'observe
01:17:12en tout cas, c'est que
01:17:14les jeunes familles,
01:17:16les jeunes cadres que je vois autour de moi,
01:17:18font moins d'enfants que les gamins
01:17:20qui sont
01:17:22issus de l'immigration.
01:17:24Marie-Anne Durano ?
01:17:26Ça, c'est tout à fait documenté,
01:17:28sociologiquement, ce ressenti de votre auditrice.
01:17:30Je suis très contente qu'on parle de ça,
01:17:32parce que ça a été aussi un des débuts de mon livre.
01:17:34Pourquoi est-ce que les plus
01:17:36pauvres, que ce soit encore une fois à l'échelle
01:17:38de la France ou à l'échelle du monde, ont-ils
01:17:40tant d'enfants ? Est-ce que c'est seulement parce
01:17:42qu'ils ne réfléchissent pas ou qu'ils n'ont pas
01:17:44accès à la contraception ? Non, évidemment que non.
01:17:46Par exemple, je cite dans le livre
01:17:48à Gaza, la bande de Gaza,
01:17:50l'indice synthétique de fécondité
01:17:52est à 7,7 enfants par femme.
01:17:547,7 enfants, ouais.
01:17:56Alors même que c'est un lieu
01:17:58où les moyens de contraception sont
01:18:00très bien diffusés, parce qu'il y a plein d'ONG
01:18:02qui se sont dit, oulala, il faut faire quelque chose,
01:18:04et les femmes gazaouies sont plutôt
01:18:06parmi les plus éduquées du Moyen-Orient.
01:18:08Donc c'est pas une question d'ignorance.
01:18:10Et en fait, je me suis dit
01:18:12que peut-être on a quelque chose à apprendre
01:18:14aussi de ces
01:18:16populations-là, qui
01:18:18sont peut-être moins angoissées que nous
01:18:20par rapport à l'enfance,
01:18:22ou même à l'environnement.
01:18:24Et en fait, il y a plusieurs choses.
01:18:26Déjà, je voudrais citer
01:18:28le cas d'une de mes amies qui avait fait du bénévolat
01:18:30dans un camp de réfugiés syriens au Liban,
01:18:32où les femmes avaient plein d'enfants,
01:18:34elles étaient enceintes alors qu'elles étaient en pleine guerre.
01:18:36Elles continuaient à avoir des enfants, et mon amie leur avait dit
01:18:38« Mais pourquoi vous faites ça ? »
01:18:40Elle lui avait répondu « Parce que les enfants, c'est tout ce qui nous reste. »
01:18:42Donc il y a cette idée que
01:18:44vers prolétaire, proles,
01:18:46en latin, c'est l'enfant. Le prolétaire, c'est celui qui n'a
01:18:48pour seule richesse que ses enfants.
01:18:50Donc il y a l'idée qu'en fait, quand on est pauvre, l'enfant
01:18:52c'est la vraie richesse. Et peut-être qu'on a
01:18:54des critères moins élevés aussi de réussite
01:18:56ou de ce qu'il faut pour être heureux,
01:18:58parce que, c'est ce que disait votre auditrice,
01:19:00quand on est soi-même,
01:19:02qu'on a vécu une certaine précarité,
01:19:04qu'on est soi-même issu d'une famille nombreuse,
01:19:06on met peut-être la part un peu moins haut.
01:19:08Et ça, c'est assez documenté sociologiquement.
01:19:10Je cite aussi des études citées par
01:19:12Michel Foucault. Dès le XIXe siècle,
01:19:16il y a des optimisations sociales qui sont mises en place
01:19:18dans la bourgeoisie. En fait, la bourgeoisie
01:19:20va se dire, je vais limiter le nombre
01:19:22de mes descendants
01:19:24pour limiter
01:19:26la dispersion du patrimoine, pour investir
01:19:28dans mes enfants.
01:19:30C'était plutôt une logique d'ascension sociale.
01:19:32C'est-à-dire, si j'ai moins d'enfants, je pourrais mieux
01:19:34investir dans leur éducation et ils réussiront
01:19:36mieux. Et moi, je me suis dit,
01:19:38en même temps, toute cette abondance,
01:19:40toute cette richesse qu'on a dans notre société,
01:19:42si elle nous empêche
01:19:44finalement d'avoir
01:19:46des enfants, si elle nous fragilise
01:19:48ou nous fait peur de perdre notre confort,
01:19:50si ça ne nous rend plus timorés,
01:19:52est-ce qu'on n'a pas aussi
01:19:54à s'en libérer et
01:19:56à apprendre un petit peu de l'audace de ces populations
01:19:58qui voient d'abord la richesse
01:20:00qu'est un enfant avant de voir le coût.
01:20:02Oui, mais c'est tout le problème
01:20:04justement du milieu social,
01:20:06de l'ascension sociale et des valeurs
01:20:08qu'on véhicule. Parce qu'au fond,
01:20:10c'est intéressant parce qu'il y a ça.
01:20:12Est-ce que vous dites
01:20:14par rapport à
01:20:16effectivement
01:20:18les enfants, c'est la seule richesse
01:20:20que nous avons, et puis d'autres
01:20:22qui disent, oui, mais quel est notre avenir ?
01:20:24Et ça leur pose
01:20:26des problèmes. On en parle tout de suite
01:20:28après une petite pause avec
01:20:30Marianne Durano, Naître
01:20:32ou le Néant. D'ailleurs,
01:20:34si Jean-Paul Sartre était encore là,
01:20:36lui qui n'a jamais eu d'enfant...
01:20:38Ce n'est pas un apôtre de la natalité, Sartre.
01:20:40Pas vraiment.
01:20:42Je rappelle qu'il y a toujours un numéro,
01:20:44si vous voulez nous appeler,
01:20:46le 0826 300 300.
01:20:48Bercov, dans tous ses états, revient
01:20:50tout de suite.
01:20:52Et nous avons, je crois, une auditrice,
01:20:54chère Marie. C'est une émission de femmes aujourd'hui.
01:20:56Nous avons Marie-Françoise qui nous appelle de
01:20:58La Riège. Bonjour Marie-Françoise.
01:21:00Oui, bonjour, bonjour,
01:21:02monsieur de radio. On vous écoute,
01:21:04Marie-Françoise. Alors voilà,
01:21:06comme j'ai dit tout à l'heure,
01:21:08je ne suis pas de la première jeunesse,
01:21:10puisque j'ai 71 ans,
01:21:12mais je suis issue
01:21:14d'une famille nombreuse,
01:21:169 enfants.
01:21:18Bien sûr, j'ai été élevée à la campagne,
01:21:20mais qu'est-ce qu'on était
01:21:22heureux. Et aujourd'hui,
01:21:24je suis aussi heureuse
01:21:26toujours dans ma même famille.
01:21:28Nous sommes très, très proches
01:21:30les uns des autres.
01:21:32Bien sûr, ma maman,
01:21:34elle est restée à la maison pour s'occuper
01:21:36de nous. Et notre papa,
01:21:38il allait en déplacement
01:21:40pour pouvoir subvenir
01:21:42à nos besoins.
01:21:44Et bien,
01:21:46personnellement, je n'ai
01:21:48qu'une fille, puisque le bon
01:21:50Dieu, il a voulu m'en donner qu'une.
01:21:52Avant elle, j'ai attendu un enfant
01:21:54que j'ai perdu
01:21:56à 5 mois de grossesse. Après elle,
01:21:58j'ai perdu des faux jumeaux.
01:22:00Donc, j'ai laissé la vie
01:22:02continuer.
01:22:04D'accord. Et vous vous dites que vous étiez très heureuse
01:22:06à 9 enfants dans la famille
01:22:08que vous avez vécu.
01:22:10Et justement, ce que dit Marie-Françoise,
01:22:12en fait, là aussi, une autre doxa et compagnie,
01:22:14pourquoi, pourquoi
01:22:16on condamne, et moi je l'ai vu,
01:22:18on stigmatise les femmes
01:22:20qui restent à la maison ?
01:22:22Ah, mais ça, c'est pas bien !
01:22:24Comme le reste, CO2 et compagnie.
01:22:26C'est-à-dire, il y a des schémas qui,
01:22:28aujourd'hui, ont... Femmes ou hommes, d'ailleurs,
01:22:30pourquoi il n'y aurait pas des hommes qui sont à la maison ?
01:22:32On n'a absolument rien contre qu'un homme, qu'une femme
01:22:34travaille et qu'un homme s'occupe des enfants.
01:22:36Mais si vous voulez beaucoup d'enfants, il faut bien que quelqu'un s'en occupe.
01:22:38J'étais hyper émue
01:22:40par le témoignage de Marie-Françoise.
01:22:42Parce que, de fait, nous, on essaye d'éduquer nos enfants
01:22:44à la campagne. On en parlera, si vous voulez.
01:22:46On a rejoint un collectif de familles.
01:22:48Voilà, pour leur permettre
01:22:50d'essayer d'avoir cette enfance-là.
01:22:52J'étais très, très émue par ce qu'elle disait.
01:22:54Et sur la question des femmes au foyer,
01:22:56moi, je vais peut-être choquer vos auditeurs,
01:22:58mais je suis pour le retour des hommes
01:23:00et des femmes au foyer. C'est-à-dire que
01:23:02je pense qu'il faut réinvestir le foyer.
01:23:04C'est pas un gros mot, c'est un gros endroit.
01:23:06Et en plus, on parle d'écologie.
01:23:08Mais ce que je veux dire, c'est que si vous voulez être écolo,
01:23:10il y a un moment, il faut cuisiner,
01:23:12il faut être présent dans son foyer.
01:23:14Vous voulez faire votre potager ? Il faut être là, en fait.
01:23:16Donc, il faut une présence au foyer.
01:23:18Et pour moi, c'est un vrai travail. C'est un travail
01:23:20qui est vraiment productif. Là,
01:23:22je suis sur cette antenne aujourd'hui, mais
01:23:24en termes de statut social, je suis femme au foyer
01:23:26en ce moment. Et d'ailleurs,
01:23:28pour l'anecdote, si je peux être là aujourd'hui,
01:23:30c'est parce que j'ai tout un village
01:23:32qui se relaie pendant deux jours
01:23:34pour garder mes enfants, pour que Marianne
01:23:36puisse être sur Sud Radio. D'ailleurs, si certains
01:23:38m'écoutent, je les salue.
01:23:40Et cette solidarité-là, qu'on trouve
01:23:42beaucoup dans les campagnes, où en fait,
01:23:44les enfants, ils sont éduqués par un peu tout le monde.
01:23:46Ils peuvent aller gambaler
01:23:48dans les prêts. – C'est très important, ce que vous dites là.
01:23:50Et très instructif. – Et c'est beau, quoi.
01:23:52Et moi, je plains vraiment de tout mon cœur les familles
01:23:54qui sont toutes seules en appartement, qui doivent gérer
01:23:56leurs enfants. Si il y en a un qui est malade,
01:23:58c'est débrouille-toi.
01:24:00Effectivement, on ne peut pas...
01:24:02– Et là, c'est vraiment tout le village.
01:24:04Ils s'occupent, ils sont là.
01:24:06– Là, il y a un passage de relais des enfants
01:24:08minute par minute pour leur permettre
01:24:10de continuer
01:24:12leur vie dans l'absence de maman.
01:24:14Et puis aussi, je salue ma maman
01:24:16à moi. Marie-Françoise disait
01:24:18qu'elle n'était pas de toute jeunesse. Il y a
01:24:20une importance énorme dans le rôle des générations
01:24:22précédentes. On crache beaucoup,
01:24:24justement, sur les baby-boom,
01:24:26les boomers, tout ça. En attendant,
01:24:28les boomers qui sont nos parents, nos grands-parents,
01:24:30on a besoin d'eux pour nous
01:24:32permettre de continuer à avoir des enfants
01:24:34et à les éduquer du mieux possible,
01:24:36surtout dans une époque où il y a une rupture de transmission.
01:24:38– C'est vrai. Et eux transmettent,
01:24:40les parents et les grands-parents. – Apprenez-nous
01:24:42à faire des confitures par pitié, quoi.
01:24:44– C'est très joli.
01:24:46Je trouve, apprenez-nous à faire
01:24:48des confitures par pitié. Mais c'est vrai,
01:24:50ce que vous dites est très important.
01:24:52Je crois que beaucoup de gens l'ont oublié.
01:24:54Et pour moi, ça me paraît fondamental
01:24:56de rapprendre les savoirs. Les savoirs.
01:24:58Il n'y a pas un savoir, il y a des savoirs.
01:25:00Il ne faut jamais oublier qu'un énarqueux,
01:25:02un politicien peut être
01:25:04beaucoup plus crétin qu'un paysan
01:25:06de l'Ariège. Je veux dire, ne jamais oublier ça.
01:25:08– Je peux en témoigner. Moi, j'ai fait
01:25:10des grandes études et la première fois que j'ai essayé de faire des
01:25:12conserves, ça a été un échec
01:25:14cuisant. – Mais vous vous êtes rattrapée
01:25:16depuis. – Voilà, je me suis améliorée.
01:25:18– Très beau livre, lisez-le.
01:25:20– Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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