Bercoff dans tous ses états - Émission du 10 octobre

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-10-10##

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News
Transcription
00:30Les agriculteurs aujourd'hui, ils n'ont même plus envie de manifester, ils sont dégoûtés.
00:34Quand on évoque les armes à feu dans le monde, souvent on pense à ça.
00:37Moi c'est Maman Revolver à vous. Maman Portefeuille dans ma poche Revolver.
00:40Nous sommes en guerre.
00:42Eh oui, eh oui, eh oui, on se rappelle tous les jours, mais qu'est-ce que vous voulez ?
00:46La paix, elle n'est pas pour demain.
00:48Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des moments, heureusement, de bonheur,
00:51et nous devons les cultiver aussi.
00:54Les good news, c'est une bonne chose, les bonnes nouvelles.
00:56Mais auparavant, quand même, on ne les entendait plus beaucoup, les agriculteurs.
01:00On n'entendait plus, on n'entendait plus parce que, évidemment,
01:03comme on est loin, on se dit, ah oui, on ne sait pas ce qui se passe, et tout ça.
01:06Et puis, et puis, et puis, et puis, voilà.
01:08C'est en train de se découvrir.
01:12C'est en train de remuer la marmite boue de plus en plus.
01:15On va en parler avec Véronique Lefloch,
01:18qui est présidente de la coordination rurale et qu'on a toujours reçue avec plaisir.
01:23Nous allons aussi écouter un sénateur, hier,
01:27du groupe indépendant Vincent Louault.
01:29Il a dit des choses, vous allez voir, c'est très intéressant,
01:32et on va faire réagir Véronique Lefloch et faire l'état des lieux.
01:36Qu'est-ce qui risque de se passer ?
01:38Et puis, on en avait parlé hier avec Pierre Gentillet
01:41sur l'ensauvagement de la France, sur la violence qui devient de plus en plus...
01:45Ce n'est même pas un fait de société, on ne sait plus ce que c'est.
01:48C'est une mauvaise, c'est une sale habitude, presque, ça devient ça.
01:51Eh bien, faut-il autoriser l'auto-défense ?
01:54Faut-il autoriser le port d'armes ?
01:56On en parle avec une enseignante et essayiste franco-suisse,
01:59Lisa Kamen-Hirsik.
02:01Elle a un témoignage très intéressant à donner
02:03sur ce qui se passe en Suisse par rapport à la France.
02:06Et puis les perles, les perles de Marion Réchal,
02:08les perles de Jean-Luc Mélenchon, bien sûr.
02:10Et puis, vous savez, c'est plus la région parisienne,
02:13mais quand même, au joie, joie, peur de joie,
02:16le périphérique passerait à 50 km heure.
02:20Voilà comment on veut sauver la planète,
02:22en faisant le périphérique à 50 km.
02:24On va en parler, évidemment, aussi.
02:27Et en seconde partie, à la culture dans tous les États,
02:30un témoignage passionnant, bouleversant.
02:33Une grande reportère française a passé 15 jours en Irak,
02:37en Iran, pardon, en Iran, avec un visa touristique,
02:40et elle revient de la République des Molas,
02:43et c'est absolument passionnant et en même temps tragique.
02:47A tout de suite, attachez vos ceintures, on est parti.
03:10On les avait invisibilisés, on n'en parlait plus.
03:13Il y avait d'autres problèmes, effectivement.
03:15Vous savez, c'est comme ça la vie des médias, très souvent.
03:18Aussi la vie des politiques.
03:19On en parle quand ils descendent à la rue.
03:22On en parle quand ils amènent leur tracteur.
03:24On en parle à ce moment-là quand ça bouge.
03:26Ah oui, c'est vrai, ils existent.
03:28Et là, on fait des merveilleuses déclarations
03:32sur le patrimoine français, sur l'agriculture, etc.
03:36Et puis, jusqu'à la prochaine fois.
03:38Je ne sais pas si ça va continuer comme ça.
03:41On en parle tout de suite avec Véronique Leflocq.
03:45Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
03:47Le fait du jour.
03:49Paysans, tu es.
03:52Paysans, tu seras.
03:56La chaleur, l'été.
03:59Et l'hiver, le froid.
04:01Très, très belle chanson de Pierre Bachelet.
04:03Les paysans, bien sûr.
04:05Et voilà.
04:06Et là, depuis quelques jours, ça y est.
04:08Le mot d'ordre est donné.
04:09Depuis la rentrée scolaire,
04:10les différents syndicats agricoles ont mené chacun des actions dans les départements.
04:13J'en cite quelques-unes.
04:15Mercredi, hier,
04:17le sujet de la directive Nitrate
04:19a poussé une centaine d'agriculteurs de la FDSEA
04:22et des jeunes agriculteurs de la Meurthe-et-Moselle
04:24de se réunir à Nancy.
04:269 octobre 2024, toujours,
04:28fièvre catarale aux vignes.
04:30Les confédérations paysannes de la Loire et de l'Inde
04:32ont tenu chacune une conférence d'oppres dans les territoires.
04:34Et puis, il y a la présentation du budget, justement.
04:37Là aussi, les agriculteurs se mobilisent.
04:41On sent que quelque chose est en train de se passer.
04:44À nouveau, alors, ce que ce sera, comme toujours ou pas,
04:47et on peut se poser la question.
04:49Véronique Leflocq, je voudrais vous faire écouter, hier,
04:52ce qu'a dit Vincent Lowe dans un Sénat quasi vide.
04:55Il faut rappeler le Sénat, le Sénat qui nous représente.
04:58C'est le législatif, comme l'Assemblée nationale.
05:00Eh bien, Vincent Lowe, sénateur d'Indre-et-Loire, du groupe indépendant,
05:04il disait ceci, hier.
05:06Écoutez.
05:07On en parlera à la LOA, mais qui a été configurée,
05:10pas forcément par le ministre Feneau,
05:12mais plus par les conseillers du ministre de l'Élysée.
05:14Et, justement, c'était toute la subtilité.
05:16La production n'était pas mise en avant.
05:18C'était bien une autre vision de l'agriculture.
05:21Donc, là-dessus, je pense qu'on sera nombreux à ne pas lâcher.
05:25Vous dire que les agriculteurs, aujourd'hui,
05:28et ils n'ont même plus envie de manifester.
05:30Ils sont dégoûtés.
05:31Dégoûtés, en fait, de voir que toutes les filières s'enrichissent,
05:36que ce soit les vendeurs de tracteurs,
05:38que ce soit les vendeurs de phytosanitaires,
05:40que ce soit les groupes coopératifs,
05:42tout ça dans un monde de bisounours,
05:44où le seul couillon de l'histoire, c'est l'agriculteur.
05:47Et je peux vous dire que, moi-même, en étant agriculteur,
05:50je comprends leur agacement et leur résiliation.
05:53Et, aujourd'hui, ils n'ont même plus envie de défiler tellement ils sont dégoûtés.
05:56Alors, Véronique Leflocq, c'est le cas ?
05:59Les agriculteurs n'ont plus envie de manifester tellement ils sont dégoûtés ?
06:03Ou pas ?
06:04Bonjour.
06:05André Bercoff.
06:06Déjà, je partage à 100% ce qu'a dit Vincent Louot.
06:11Oui, les agriculteurs sont les seuls couillons de l'affaire.
06:14Tout le monde sort ici sur notre dos, y compris les coopératives.
06:19Et non pas qu'on n'ait plus envie de manifester,
06:22mais cette fois-ci, ça sera la dernière fois.
06:24Ça sera la dernière fois, parce qu'il a parlé de la LOA.
06:28Là encore, on a l'impression que...
06:30C'est quoi la LOA ? Rappelez la LOA, Véronique Leflocq, s'il vous plaît.
06:33La loi d'orientation agricole, c'était une loi qui était censée
06:38permettre le renouvellement des générations.
06:41Mais cette loi n'était pas bonne dès le départ.
06:44Elle n'est pas bonne et elle ne restera pas bonne
06:47tant qu'un agriculteur qui souhaite partir en retraite
06:50ne part pas dans de meilleures conditions
06:53et qu'un jeune, s'il souhaite s'installer, ne s'installe pas dans de meilleures conditions.
06:57Et pour bien vivre de son métier, il faut des revenus.
07:00Et on fait comment pour avoir des revenus ?
07:02Et on fait comment pour vendre son exploitation
07:04si on nous impose un diagnostic qui va dévaluer notre exploitation ?
07:08Non mais, on se fout de nous ?
07:11Et quand vous dites...
07:13Justement, quand vous dites...
07:15C'est quand même très lourd ce que vous dites.
07:17Vous dites que ce sera la dernière fois qu'on manifeste.
07:19C'est quand même... C'est un aveu quoi ?
07:21C'est un aveu d'échec ?
07:23C'est un aveu...
07:25C'est assez terrible d'entendre ça.
07:28Les crises agricoles, elles ont toujours existé.
07:31Mais depuis 1992, cette réforme de la PAC
07:35qui a permis aux entreprises, notamment multinationales, à nos coopératives
07:40d'avoir accès à une marchandise pas chère
07:43pour justement se développer et pouvoir aller à l'export.
07:46En contrepartie, nous agriculteurs,
07:48on allait, non pas à Pôle emploi, mais à Bruxelles,
07:53demander des compensations de prix.
07:55Sauf que l'inflation a été là en permanence.
07:58Et nous autres n'avions plus les moyens de mettre de l'argent de côté
08:01ou d'avoir une année de récolte d'avance pour faire face à ces crises.
08:05C'en est suivi, et on l'a vécu tous, la crise avec l'Ukraine.
08:09Une inflation hors norme de nos intrants du gaz, de l'électricité,
08:14les céréaliers avec un effet ciseaux,
08:17donc des hausses de prix, des chutes à la production,
08:21des chutes de prix à la vente,
08:23les éleveurs au même niveau,
08:26puis le prix du carburant.
08:28Et là, ce n'était pas que français, c'était européen.
08:31Sauf que nous en France, la FNSEA, M. Rousseau,
08:35était fier de me dire qu'il avait négocié avec l'État
08:39la validation de la hausse de nos taxes sur le carburant.
08:42Bien sûr que ça a été l'explosion.
08:45Et là, on est rentré en crise, en manifestation.
08:49On nous a annoncé quelques centaines de millions d'euros
08:52pour 400 000 exploitations.
08:54Ça veut dire quelques milliers d'euros par exploitation.
08:57Sauf qu'on est plafonné à 20 000 euros par exploitation pour 3 ans.
09:01Quand les autres entreprises,
09:03toutes les autres entreprises, c'est 300 000 euros.
09:06Donc les fermes, nos fermes n'ont pas pu être sauvées.
09:10Et donc on en est au même état qu'il y a 6-8 mois,
09:14à la différence près, que l'on a connu pour la vigne,
09:18le gel, la grêle, l'arboriculture pareil,
09:22les céréales, les mauvais rendements.
09:24On n'a pas pu semer dans de bonnes conditions.
09:26On ne peut pas récolter dans de bonnes conditions.
09:28On a toutes les maladies qui sont là.
09:30Mais on va crever.
09:32Vous voulez dire que par rapport à ce qui s'est passé,
09:34on en avait parlé avec vous,
09:36et puis on en avait parlé longuement il y a quelques mois.
09:39En fait, rien n'a changé.
09:41Vous avez l'impression qu'il y a une espèce d'étau.
09:43On veut en fait se débarrasser pratiquement de l'agriculture,
09:47surtout des petits agriculteurs,
09:49pour faire des grandes surfaces multinationales,
09:52à l'échelle européenne et même internationale.
09:54Et puis le reste, pertes et profits.
09:56C'est un peu ça ?
09:58C'est un peu vrai.
10:00Il y en a dessus.
10:02On ne peut que partager.
10:04Le problème, c'est qu'ils se trompent.
10:06C'est que parmi les structures qui sont aujourd'hui
10:08les plus importantes, les plus grosses,
10:10elles font face à des échéances bancaires très élevées.
10:14Donc elles pourraient aussi tomber.
10:16Et les petits ont quelque part une capacité de résilience supérieure.
10:21Donc en fait, on fait des annonces pour nous calmer.
10:25Et ça ne marche pas parce que là, à Cournon,
10:27le sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand la semaine dernière,
10:30Michel Barnier a fait des annonces.
10:32Ce sont exactement les mêmes annonces qu'avaient faites
10:35Bruno Le Maire et Marc Vénon un an avant.
10:39Des frais garantis pour les éleveurs.
10:41On ne sait même pas si un agriculteur en a bénéficié.
10:45Il y avait près de 80 millions d'euros.
10:47On ne sait pas où est parti cet argent.
10:49Vous ne savez pas s'il y en a qui ont reçu ou pas ?
10:52On sait s'ils les ont reçus ou pas quand même, non ?
10:55On ne peut pas savoir.
10:56Alors on sait pour les enveloppes, pour la bio,
10:58pour la grêle, pour la tempête tiarane,
11:02pour les inondations.
11:03Mais l'enveloppe qui a été annoncée au sommet de l'élevage
11:08à Cournon il y a un an,
11:10pour un plan de reconquête de la souveraineté élevage,
11:14avec quelques dizaines de millions d'euros,
11:16on n'a toujours pas de compte rendu.
11:19Et je l'ai demandé à plusieurs reprises,
11:21que ce soit à la nouvelle ministre, à son conseiller,
11:24à un moment, pourquoi on ne nous dit pas la vérité ?
11:28Pourquoi on ne vous dit pas la vérité ?
11:30Est-ce que parce qu'eux-mêmes, ça se passe au-dessus d'eux ?
11:34Je vous pose la question Véronique Lefloch.
11:36Est-ce qu'au fond, ça se passe au niveau
11:38soit de la Commission européenne,
11:40soit effectivement du Conseil européen,
11:42ou peut-être plus,
11:44et que ça ne se passe plus au niveau de la politique nationale ?
11:47Question.
11:48C'est ce que j'expliquais tout à l'heure.
11:50Les 20 000 euros d'aides maximum sur 3 ans pour une exploitation,
11:55ça dépend de l'Europe.
11:57Et c'est pour ça que la France a fait une demande au mois de mai
12:01pour passer ce plafond à 50 000 euros.
12:03Nous, à la coordination rurale,
12:05on aurait préféré que ça soit 200 000, 300 000
12:07comme les autres exploitations.
12:09A défaut, 50 000 au moins pour l'année,
12:11pour reprendre et étudier tous les dossiers
12:13et sauver le maximum d'exploitations.
12:16Quand on aura disparu, ça sera trop tard.
12:19Et on sait déjà que le phénomène de remplacement,
12:23de renouvellement des générations
12:25à cause des départs en retraite n'est pas assuré.
12:27Donc faisons en sorte que demain,
12:29nous ayons des jeunes à s'installer.
12:31Bien sûr.
12:32Et à votre avis ?
12:33Alors c'est pour ça, je reviens à cela.
12:35Bon, il va y avoir des manifestations,
12:37les gens vont...
12:38Mais le fait que justement le Sénat
12:40était au trois quarts vide, sinon plus,
12:42est-ce que vous avez l'impression...
12:44En fait, si vous ne faites plus pression,
12:46si vous dites, je reviens à ce que vous avez dit,
12:48ça m'a frappé, vous dites c'est la dernière fois,
12:51mais s'il n'y a pas de manifestations,
12:54je dirais de contre-pouvoir,
12:56donc c'est fini, la partie est faite, fin de partie ?
12:59Alors c'est la dernière fois, mais ça durera longtemps.
13:02Ah d'accord.
13:03On n'a plus rien à perdre.
13:05Oui.
13:06Je ne sais pas si nos politiques en sont conscients,
13:09mais à partir du moment où vous ne savez pas
13:12ce que vous allez devenir,
13:13que toutes les factures que vous recevez
13:16explosent, explosent sans aucune mesure,
13:19alors que nos prix eux restent au plancher,
13:22alors que nos politiques n'ont qu'à se retourner
13:25vers les coopératives, vers les industriels,
13:28l'argent il est là, ils les ont toujours favorisés.
13:32À quel moment on va vraiment choisir d'acter
13:36pour avoir une agriculture forte
13:38et une souveraineté alimentaire française ?
13:40Oui, ça c'est le grand problème,
13:42vous le posez absolument.
13:44Souveraineté alimentaire française, c'est faisable,
13:47il faut s'occuper d'un certain nombre de gens
13:49qu'on considère presque à l'échelle de l'île.
13:52C'est fou quoi, c'est les sans-dents de la terre,
13:55comme disait l'autre, c'est assez préoccupant.
14:00En tout cas, je sais, Véronique Loflot,
14:02que vous et les autres, vous vous battrez
14:04et que ça ne s'arrêtera pas là.
14:06Merci de vos éclaircissements,
14:08on continuera évidemment à en parler avec vous.
14:10Et si vous voulez réagir ou si vous avez une question,
14:13n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300,
14:17vous pouvez aussi mettre un commentaire
14:19sur notre Facebook live.
14:23On en parlait hier encore dans l'émission,
14:25effectivement, l'ensauvagement, l'ensauvagement,
14:27les viols, les tabassages,
14:31le fait que la tour Eiffel,
14:37le champ de Mars va être fermé.
14:39Oui, on ouvre les frontières,
14:41mais on crée des frontières
14:43à travers même une ville comme Paris,
14:45ou à Grenoble,
14:47les commissariats de police incendiés, etc.
14:49On pourrait passer une heure
14:51à raconter ce qui se passe.
14:53Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
14:55Effectivement, les associations,
14:57oui, il faut changer les lois,
14:59oui, il faut contraindre le gouvernement
15:01à faire ce qu'il doit faire,
15:03ce qu'il ne fait pas, en tout cas, depuis des décennies.
15:05Et puis, il y a peut-être autre chose.
15:07Et vous, Lisa Kamanersik,
15:09bonjour.
15:11Bonjour.
15:13Vous êtes enseignante et essayiste franco-suisse.
15:15Votre dernier livre, je rappelle votre plus récent livre,
15:17La Grande Garderie
15:19chez Albain Michel,
15:21qui est paru l'année dernière.
15:23Et justement, vous êtes intervenue,
15:25et c'est pour ça que ça m'a fait réagir,
15:27dans les réseaux sociaux,
15:29vous êtes intervenue dans certaines émissions,
15:31et vous avez dit, vous savez,
15:33moi, je porte une arme.
15:35Comment, vous portez une arme ?
15:37Ah bon ? Portez une arme ?
15:39Est-ce qu'on peut se défendre ?
15:41Parce que jusqu'à présent, on disait, non mais attendez,
15:43l'État, la police, la gendarmerie,
15:45l'armée à le monopole de la violence légitime,
15:47eh bien, les citoyens,
15:49attendez et faites le 17
15:51si ça ne va pas. Sauf que,
15:53quand on est confronté à une situation
15:55extrêmement grave, qu'est-ce qu'on fait ?
15:57Alors, je voulais savoir d'abord,
15:59qu'est-ce qui vous a amené, vous,
16:01à avoir une arme ? Expliquez quelle arme,
16:03d'ailleurs, parce qu'il faut être précis là-dessus.
16:05Alors, il y a un petit malentendu, je me suis exprimée
16:07pour dire que j'étais pour
16:09la liberté de détenir et de porter des armes,
16:11et que ma qualité,
16:13entre guillemets, de franco-suisse,
16:15de suissesse, donc, me donnait
16:17un point de vue un peu différent sur le sujet,
16:19c'est que, en Suisse, d'abord,
16:21la détention d'armes est très fréquente,
16:23et les soldats, tous les Suisses,
16:25font leur service militaire
16:27chaque année, et reviennent avec leurs armes
16:29à la maison, leurs grenades, etc.
16:31Moi, j'ai vu mon père rentrer avec tout son barda
16:33à la maison chaque année,
16:35et il n'y a pas du tout plus de criminalité
16:37en Suisse qu'ailleurs, voire,
16:39c'est plutôt un pays très calme.
16:41C'est pareil en Finlande, où 56% des gens détiennent
16:43une arme, et ce n'est pas un pays connu
16:45pour son taux de criminalité délirant.
16:47Donc, je pense qu'il faut reconsidérer
16:49la question. Alors, moi,
16:51je possède
16:53une bombe lacrymogène,
16:55qui est considérée, en France,
16:57comme une arme, donc je ne suis pas
16:59censée la porter sur moi
17:01sans motif légitime.
17:03C'est-à-dire que...
17:05– Vous parlez de la Suisse ou de la France ?
17:07– Non, en France. – En France, c'est ça.
17:09– Si je me défendais... Ah non, en Suisse, il y a une liberté totale
17:11de porter ce genre de...
17:13– Mais en France, vous avez interdiction de la porter ?
17:15– Alors,
17:17j'ai le droit de la détenir, mais je n'ai pas le droit de la porter.
17:19C'est-à-dire que si je me défends contre quelqu'un qui m'agresse
17:21avec cette
17:23bombe lacrymogène, il faut
17:25que je puisse prouver pour quelle raison
17:27je me baladais dans la rue avec cette bombe lacrymogène.
17:29Et je ne sais pas si un tribunal
17:31considérerait que le fait de se balader sur les
17:33Champs-Elysées ou de prendre le métro est un motif
17:35légitime, parce que moi, je me suis fait agresser
17:37dans le métro, à Paris.
17:39– Il y a longtemps ? Il y a quelque temps ?
17:41– Il y a un an, en septembre 2023.
17:43Et à l'époque, je n'avais
17:45pas de bombe lacrymogène, j'avais mon
17:47trousseau de clé. Je m'étais dit
17:49si les types vont un peu plus loin, je leur enfonce mon
17:51trousseau de clé. – Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
17:53Qu'est-ce qui s'est passé, Lisa ?
17:55– Il se trouve que j'étais dans un wagon
17:57très, très plein.
17:59Quatre hommes m'ont, comment dire,
18:01serrée, m'ont
18:03touchée à des endroits qui ne me convenaient pas.
18:05Je vais passer au détail.
18:07J'ai tout de suite crié.
18:09J'ai fait mine de me débattre, etc.
18:11Personne n'est intervenu
18:13sauf une petite jeune femme
18:15qui est venue du fond du wagon
18:17et qui m'a tirée par la main, qui m'a aidée à m'en sortir.
18:19Et en fait, cette jeune femme
18:21s'était faite agresser par les mêmes hommes
18:23quelques minutes avant moi, dans la même station.
18:25– D'accord. – Donc elle les avait repérés.
18:27Ils l'avaient suivie dans la rame.
18:29Et quand ils ont vu qu'elle allait au fond de la rame,
18:31ils l'ont abandonnée et ils se sont attaqués à moi.
18:33Et ce qui m'a le plus sidéré, si vous voulez,
18:35c'est l'attitude parfaitement passive
18:37des autres voyageurs.
18:39Et c'est pour ça que,
18:41quand on me pose la question,
18:43moi je ne suis évidemment pas pour
18:45se faire justice soi-même.
18:47Ce n'est pas ça.
18:49Je suis pour la légitime défense.
18:51Et on ne peut pas se défendre légitimement
18:53contre quatre hommes quand on est une femme
18:55sans arme, on ne peut pas.
18:57On ne peut pas se défendre contre quelqu'un qui a un couteau
18:59si on n'a pas soi-même de quoi aveugler la personne
19:01ou même une arme à feu. On ne peut pas.
19:03Et il est prouvé,
19:05il y a des études multiples sur le sujet,
19:07il n'y a pas de corrélation
19:11entre la législation la plus stricte sur les armes
19:15et le taux de criminalité.
19:17Le Mexique est un pays où il y a une législation
19:19très stricte sur les armes.
19:21Et c'est un pays où il y a un taux de criminalité délirant.
19:23La France n'a pas de législation
19:25et il n'y a pas de criminalité.
19:27Donc il n'y a pas de corrélation.
19:29C'est plutôt une question de culture.
19:31C'est très intéressant.
19:35Je voudrais rappeler, vous l'avez dit sur la Suisse,
19:37c'est très intéressant,
19:39je rappelle pour les auditeurs qui ne le savent pas
19:41et moi je ne le savais pas non plus,
19:43si vous souhaitez, vous devez avoir
19:45un permis de port d'armes auprès
19:47de l'autorité cantonale,
19:49ce permis est valable dans toute la Suisse
19:51et le titulaire doit l'avoir sur lui en permanence.
19:53Le permis est accordé si le demandeur peut prouver
19:55évidemment le demandeur qu'il a besoin
19:57de porter une arme, qu'il est prêt
19:59à poser la sécurité de l'entreprise ou pour se protéger,
20:01protéger des tiers ou des choses
20:03d'un danger tangible, il doit passer un examen
20:05indiquant qu'il est capable de mener une arme,
20:07et puis pour transporter une arme
20:09et l'avoir sur lui,
20:11vous n'avez pas besoin de permis en Suisse.
20:13Et ce qui fait
20:15que quand quelqu'un
20:17entre dans un jardin
20:19sans y être invité, il ne sait jamais
20:21si le propriétaire de la maison
20:23et du jardin ne peut pas
20:25lui tirer dessus et ça dissuade
20:27beaucoup de gens.
20:29Aujourd'hui quand on agresse une femme
20:31en France ou quand on rencontre
20:33quand il y a une effraction, du homejacking et ce genre de choses,
20:35les gens savent bien,
20:37les cambrioleurs et les
20:39racailles qui font ça, il faut les nommer par leur nom,
20:41savent bien qu'il y a très peu
20:43de risques que la personne soit armée
20:45puisque c'est interdit pour le commun des mortels,
20:47c'est interdit pour les bons citoyens.
20:49Et du coup, qui a des armes ? Les autres.
20:51Ceux qui n'obéissent pas.
20:53Ceux qui n'obéissent pas à la loi.
20:55La peine de mort est interdite
20:57en France, mais qui applique
20:59la peine de mort ? Question.
21:01Je ne suis pas forcément pour le rétablissement
21:03de la peine de mort.
21:05Ce que je voulais dire, c'est qu'il ne faut pas
21:07faire la confusion entre le droit
21:09de régler ses comptes,
21:11le fait de se faire justice soi-même
21:13et le fait d'avoir une arme
21:15chez soi pour défendre sa famille,
21:17sa maison, ses biens, ou d'avoir
21:19une bombe lacrymogène
21:21ou un taser sur soi dans son sac à main
21:23quand on est une femme et qu'on balade à Paris
21:25le soir dans le métro. À Paris ou ailleurs,
21:27il n'y a plus de ville. Aujourd'hui, il n'y a plus d'endroit
21:29en France qui soit complètement sécurisé.
21:31Si l'État faisait parfaitement son travail,
21:33on pourrait lui laisser le monopole de la violence
21:35légitime. Il se trouve que l'État
21:37ne le fait plus, qu'il n'assure plus
21:39ses missions régaliennes.
21:41Moi, je n'ai pas envie de mourir
21:43parce que l'État, enfin le pays
21:45dans lequel je vis, ne me protège pas.
21:47Oui, ça me paraît
21:49quand même frapper au coin du bon sens,
21:51mais surtout, évidemment, il ne s'agit pas
21:53de se rendre justice, de faire les vigilantes,
21:55on ne va pas jouer à Charles Bronson et aux
21:57grands films américains. Le problème n'est pas là.
21:59Le problème, c'est que quand vous dites
22:01ça, c'est quand même intéressant,
22:03vous avez été agressé dans le métro,
22:05mais est-ce qu'il faut attendre qu'on vous tabasse
22:07pour que vous réagissiez ? Il est là, le problème.
22:09Moi, ce qui me fascine, c'est qu'il dit
22:11il faut que vous soyez
22:13déjà dans un risque énorme,
22:15mais je vous rappelle quand même quelque chose.
22:17Vous savez qu'il y a eu plusieurs
22:19cas en France, je ne sais pas s'il y a eu ailleurs,
22:21où il y a des cambrioleurs qui sont entrés dans une maison,
22:23le propriétaire avait fait
22:25des arts martiaux, donc il a fait fuir
22:27deux d'entre eux, il a arrêté là
22:29en attendant que la police vienne,
22:31eh bien, il a été puni
22:33pour séquestration. Il a été
22:35sanctionné pour séquestrer son
22:37propre cambrioleur. Pas mal, ça.
22:39– Vous êtes d'accord que c'est le monde à l'envers, quand même.
22:41Moi, je pense qu'il faut
22:43former les gens,
22:45les femmes et les hommes, pas que
22:47les femmes, il faut former les gens
22:49dès le plus jeune âge, je dirais
22:51l'adolescence, il faut les former à se
22:53défendre physiquement par les arts martiaux,
22:55leur apprendre à tirer sur
22:57une cible, comme on apprend
22:59quand on fait, je ne sais pas, l'école de police ou quand on fait l'armée.
23:01Pareil en Suisse, tout le monde fait l'armée, donc les gens
23:03savent tirer. Ma mère a fait l'armée.
23:05– Hommes et femmes en Suisse ?
23:07– Alors, ce n'est pas obligatoire pour les femmes, il y a beaucoup de femmes qui le font,
23:09il y a des pays où c'est obligatoire pour les femmes,
23:11mais je ne vois pas pourquoi on n'apprendrait pas aux femmes
23:13à tirer sur une cible, il ne s'agit pas d'aller
23:15encore une fois, il ne s'agit pas d'aller faire le cow-boy,
23:17il s'agit de savoir se défendre le jour où on est
23:19agressé, de ne pas
23:21être la victime parfaite
23:23juste parce qu'un État a
23:25décrété que c'était lui qui avait le monopole
23:27de la violence légitime. La violence est légitime
23:29quand on vous agresse, c'est tout.
23:31– Oui, c'est ça, et effectivement,
23:33on se demande si un jour le problème
23:35sera abordé en France ou pas, parce que pour le moment,
23:37on en parle, mais du point de vue
23:39législatif et autre, il n'y a pas un mot.
23:41– Oui, et puis c'est très…
23:43c'est tout de suite assimilé, alors moi,
23:45quand on me dit ça, on me dit, oui, mais t'es pour l'américanisation
23:47de la société, on pense que
23:49je suis le porte-parole d'associations,
23:51de lobbies,
23:53je tiens à préciser que je ne parle qu'en mon nom
23:55et que, par ailleurs,
23:57je pensais à la même chose avant de me faire agresser,
23:59c'est pas… suite à mon agression,
24:01j'ai pas changé d'avis, je pensais déjà ça avant,
24:03mais surtout, je ne suis pas le porte-parole
24:05de qui que ce soit. – Non, vous réagissez
24:07en tant que citoyenne et puis vous réagissez en tant que…
24:09– Je pense qu'il y a beaucoup de personnes,
24:11beaucoup de femmes en particulier, qui pensent la même chose
24:13que moi, qui seraient ravies de pouvoir porter un taser,
24:15par exemple, même le taser est interdit,
24:17c'est pas une arme létale,
24:19il se trouve que, je sais pas quoi, il y a dix ans, quelqu'un a fait une crise cardiaque
24:21après avoir été touché par…
24:23– Oui, mais enfin…
24:25Non, mais le problème, vous l'avez dit,
24:27le vrai problème, c'est que tant que les gens
24:29pensent qu'il y a une impunité absolue,
24:31qu'un certain nombre de gens, quels qu'ils soient,
24:33pensent qu'il y a une impunité absolue à pouvoir agresser,
24:35ben ils vont le faire, la nature a horreur
24:37du vide, c'est pas nouveau.
24:39– C'est sûr, et quand vous attaquez,
24:41quand vous vous mettez à quatre hommes pour attaquer une femme seule,
24:43ou même un homme seul contre une vieille dame,
24:45ou même un homme seul armé
24:47contre un autre homme,
24:49le combat est parfaitement inégal.
24:51C'est les Américains
24:53qui parlent, je sais plus, de la Winchester,
24:55je crois qu'ils disent qu'elle égalise.
24:57– Oui, celui qui a le couteau,
24:59disait Clint Eastwood, je crois que nous avons un auditeur.
25:03– Qui nous appelle de Montpellier.
25:05– Oui, Abdelkarim, bonjour.
25:07– Oui, bonjour monsieur Bercott,
25:09bonjour à toute l'équipe de Sud Radio
25:11et merci de m'avoir donné la parole.
25:15J'appelais justement par rapport à l'insécurité,
25:19moi je suis vraiment bouleversé
25:21par rapport à tout ce qui se passe
25:23et ce que je vois en France,
25:25d'autant plus que je suis
25:27parent de trois enfants,
25:29je trouve ça scandaleux
25:31de la part du gouvernement,
25:33déjà d'une,
25:35de l'insolidarité des gens
25:37qui voient des violences
25:39dehors, à l'extérieur
25:41et qui n'agissent pas.
25:43– Oui, passivité, lâcheté, il y a beaucoup.
25:45– Exactement, on est vraiment
25:47dans un système de lâches.
25:49Et je suis scandalisé
25:51par le gouvernement qui ne sert strictement
25:53à rien et qui ne nous rapporte rien.
25:57Je suis un artisan, je paye des taxes,
25:59je paye mes impôts,
26:01j'ai des enfants, comme je vous disais,
26:03mais ils sont en insécurité.
26:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour les ramener à l'école,
26:07on se déplace en voiture, à la sortie d'école,
26:09on va les chercher en voiture
26:11parce que l'État ne fait pas son travail.
26:13À part penser
26:15à remplir leurs poches,
26:17ils ne servent strictement à rien.
26:19Et à courir après des imams, à droite, à gauche,
26:21insulter des gens d'apologie,
26:23de terrorisme ou de quoi que ce soit,
26:25ce gouvernement
26:27ne sert à rien.
26:29Le problème
26:31de l'insécurité, il est très facile
26:33à régler.
26:35Il faut de l'autorité,
26:37Abdelkarim, c'est ça le problème.
26:39S'il n'y a pas d'autorité, il n'y a rien.
26:41S'il n'y a pas de loi, parce qu'on est
26:43dans un État de droit.
26:45Elise, je voudrais finir là-dessus.
26:47Est-ce qu'on est vraiment, aujourd'hui,
26:49et je ne confonds pas les démocraties
26:51et les dictatures, on est en Europe
26:53et quand même on est avantagé par rapport
26:55à une bonne partie du monde,
26:57mais est-ce qu'on est dans un État de droit ?
26:59Et justement à propos de ce
27:01dont on discute depuis quelques minutes.
27:03Lisa.
27:05Moi je pense qu'on est quand même dans un État de droit.
27:07Je ne suis pas d'accord,
27:09j'ai le droit de m'exprimer sur votre antenne
27:11et je ne vais pas finir en prison parce que j'ai pris la parole
27:13pour critiquer l'État.
27:15J'ai l'impression qu'on est quand même dans un État
27:17où on a le droit de s'exprimer, de critiquer.
27:19J'ai écrit un livre où je critique
27:21assez violemment l'éducation nationale
27:23et je suis toujours en poste.
27:25Donc on est dans un État de droit avec un débat contradictoire
27:27possible. Ce qui est dommage, je trouve,
27:29c'est que l'État,
27:31on est quand même dans un pays qui dépense énormément d'argent,
27:33on a 3 000 milliards de dettes.
27:35Ce n'est pas un problème d'État de droit, c'est un problème
27:37d'affectation des dépenses, d'affectation des recettes aux dépenses.
27:39Le budget consacré à la justice,
27:41à la police, à l'armée,
27:43c'est-à-dire les missions régaliennes,
27:45les missions principales de l'État,
27:47vous ouvrez un manuel de droit constitutionnel,
27:49la première page est consacrée aux missions de l'État.
27:51Les missions de l'État, c'est tranquillité,
27:53sécurité, ordre public.
27:55Et c'est ça, normalement,
27:57c'est le cœur de la mission de l'État.
27:59Ce n'est pas de financer les associations,
28:01ce n'est même pas, j'allais dire, de financer l'école.
28:03Ce n'est pas de financer les hôpitaux ou les routes.
28:05D'abord, on peut financer
28:07les écoles, mais regardez...
28:09Les hôpitaux ou les routes, c'est pas mal de les financer aussi,
28:11vu l'état dans lequel ils sont.
28:13Regardez, à l'hôpital,
28:15on n'est pas en sécurité, à l'école,
28:17on n'est pas en sécurité, on finance les routes,
28:19etc. Sur la route, on n'est pas en sécurité.
28:21C'est Montesquieu,
28:23je crois, qui disait que le premier bien,
28:25celui qui permet de jouir de tous les autres,
28:27c'est la sécurité.
28:29Vous pouvez financer tout le reste,
28:31si vous financez les théâtres et les cinémas
28:33avec de l'argent public, c'est le cas aujourd'hui,
28:35mais que je ne peux pas m'y rendre
28:37parce que j'ai peur, le soir, de sortir de chez moi,
28:39ça n'est plus un bien, ça n'est plus une liberté,
28:41ça n'est plus un service.
28:43Ça n'a aucun sens.
28:45Le premier bien, c'est la sécurité.
28:47Le reste, on s'en occupe après.
28:49On est bien d'accord, je crois qu'il y aurait
28:51peu de gens qui seraient en désaccord avec vous.
28:53Le problème, c'est que
28:55les presses qui nous gouvernent ou qui nous gouvernaient,
28:57ça n'a rien à faire avec la politique droite-gauche et autres,
28:59le savent aussi bien que vous,
29:01simplement, ce ne sont pas leurs priorités.
29:03Voilà, c'est tout.
29:05C'est beaucoup plus facile d'ouvrir une ligne de crédit
29:07que de la fermer.
29:09Le problème,
29:11c'est qu'on a ouvert, il y a des postes
29:13qui ont été créés, des lignes de crédit,
29:15des directions dans tous les sens qui ont été créées
29:17au fil du temps.
29:19Aujourd'hui, se passer de tout ça,
29:21ça signifie mettre un grand nombre de gens sur la touche.
29:23Mais, Lisa Kamenir-Sieg,
29:25ce n'est pas cher, c'est l'État qui paye.
29:27Ne l'oubliez jamais.
29:29C'est de l'argent gratuit.
29:31Merci à vous.
29:33Et vous pouvez continuer à réagir en nous appelant
29:35au 0 826 300 300 Bercov.
29:37Dans tous ces états.
29:39On revient tout de suite avec les perles,
29:41les bravos et les huées.
29:51En vérité, je vous le dis,
29:53seuls les imbéciles ne changent pas d'avis.
29:55Et ça vaut pour les politiques
29:57comme pour tout le monde.
29:59Vous en voulez la preuve ?
30:01Tout de suite.
30:03Sud Radio Bercov dans tous ses états.
30:05Les perles du jour.
30:07C'est tu que j'aime ?
30:09T'es mensonge.
30:11C'est tu que j'aime ? T'es mensonge.
30:13Tu peux baisser les yeux
30:15et bourriter mes cheveux
30:17et dire ce que tu veux.
30:19Oui, oui, Jeanne Moreau, c'est très joli,
30:21mais en l'occurrence, c'est pas de mensonge.
30:23Il s'agit de changement, effectivement,
30:25d'opinion. Et après tout, tout le monde a le droit
30:27de changer d'opinion. Mais quelquefois, effectivement,
30:29c'est très intéressant
30:31de rappeler un certain nombre de citations
30:33d'il y a quelques années, d'hommes politiques,
30:35de femmes politiques,
30:37et on voit vraiment qu'il y a
30:39ce que j'appelle, pas un changement,
30:41mais une véritable mutation.
30:43Par exemple,
30:45Marion Maréchal, en 2019,
30:47vous savez qu'elle vient de fonder son parti,
30:49avec notamment les
30:51personnes qui le rejoignent,
30:53donc Guillaume Pelletier
30:55et autres,
30:57dans son petit parti qu'elle va créer,
30:59qu'elle a créé, d'ailleurs.
31:01Et sur LCI, en 2019,
31:03donc il y a déjà 5 ans,
31:05on lui avait posé cette question
31:07à propos d'une intervention de
31:09Guillaume Pelletier, qu'on l'entend un peu, d'ailleurs.
31:11Écoutez.
31:12Vous parliez tout à l'heure de Guillaume Pelletier,
31:13il y a quelques jours, chez nos confrères d'Hertel, il a eu la phrase suivante
31:15« Nous ne voulons plus d'un parti
31:17qui, pour s'opposer au communautarisme
31:19islamiste, propose un autre communautarisme,
31:21chrétien ou autre. »
31:23Non mais vous voyez où en est le niveau.
31:25C'est quand même à pleurer. Oui, ce qui menace la France
31:27aujourd'hui, c'est le communautarisme chrétien.
31:29Bien sûr. Tout le monde va y croire.
31:31Non, je pense que c'est le néant de la pensée politique.
31:33Je sens vraiment le vent
31:35de l'audace, du renouveau, de la fraîcheur
31:37soufflée. Ce qui est un peu rassurant, c'est que chaque fois
31:39Guillaume Pelletier soutient quelqu'un, il perd.
31:41Bah écoutez, non, non.
31:43Mario Machel, vous êtes même la preuve vivante
31:45que Guillaume Pelletier vous a soutenu.
31:47Il a quitté Reconquête
31:49comme vous, effectivement, pour
31:51vous rejoindre.
31:53Et vous n'avez pas perdu, puisque vous êtes
31:55députée européenne,
31:57effectivement, sous une autre étiquette.
31:59Vous avez changé d'étiquette, mais ça, écoutez,
32:01c'est légitime.
32:03Vous avez tout à fait le droit. C'est très intéressant.
32:05En tout cas, voilà. C'est-à-dire, on prononce
32:07des choses, on dit des choses, et puis,
32:09on rejoint. Et puis, on est copains avec
32:11Guillaume Pelletier, comme on est copains avec
32:13X, Y et Z. Bon, bah, ça fait
32:15partie de la vie. Alors, on peut se demander
32:17si c'est légitime
32:19ou si c'est pas légitime.
32:21Mais après tout, écoutez,
32:23souvent, pas d'hommes ou femmes varient.
32:25Bien folle et kissifique, comme disait
32:27François Premier. Et puis, alors,
32:29un autre cas aussi
32:31très intéressant, eu égard à ses positions
32:33d'aujourd'hui et depuis quelque temps,
32:35vous allez écouter, c'est Jean-Luc Mélenchon.
32:37Jean-Luc Mélenchon,
32:39le leader, effectivement, de la France
32:41insoumise,
32:43qui était face à Léa Salamé
32:45il y a 7 ans.
32:47Émission politique en 2017
32:49sur France 2. Écoutez
32:51la question qu'on lui pose et sa réponse.
32:53En mars 2015,
32:55vous avez déclaré
32:57le voile est un signe de soumission.
32:59Est-ce que vous le pensez toujours ?
33:01Ah bah oui. Et je ne vois pas
33:03où Dieu s'intéresserait à un chiffon sur la tête
33:05mais c'est mon affaire à moi.
33:07Vous approuvez Marine Le Pen qui, à Beyrouth, a refusé
33:09de mettre un voile pour rencontrer le moustique ?
33:11Absolument. Absolument, Madame.
33:13Nous, les Français, nous ne faisons
33:15pas imposer des signes religieux.
33:17Je veux une république laïque.
33:19Voilà ce que vous proposez.
33:21Je propose de refuser
33:23de rencontrer d'État à État
33:25ceux qui obligent nos ministres femmes
33:27à porter des accoutrements contraires
33:29à la dignité républicaine.
33:31C'est quoi les accoutrements contraires à la dignité républicaine ?
33:33Alors, les personnes qui sont obligées
33:35de se mettre un voile.
33:37Voilà, les personnes qui sont obligées
33:39de se mettre un voile, bien sûr,
33:41et autres. Écoutez, là,
33:43j'écoutais, c'était intéressant.
33:45Je me disais, mais c'est pas possible ça.
33:47Aujourd'hui, la France insoumise
33:49écouterait ça
33:51et dirait, mais qu'est-ce que c'est, voilà, encore
33:53c'est raciste,
33:55islamophobe, d'extrême-droite,
33:57etc. Jean-Luc Mélenchon
33:59qui est d'accord
34:01avec Marine Le Pen quand elle a refusé
34:03de mettre le voile au Liban ou ailleurs.
34:05Jean-Louis Mélenchon qui
34:07dit le voile est le site de la soumission.
34:09Donc, je subodore que Jean-Luc Mélenchon
34:11aujourd'hui serait allé
34:13prendre fait et cause
34:15pour cette enseignante qui, vous savez,
34:17qui a demandé à une
34:19jeune étudiante, une femme,
34:21de quitter son voile, elle l'a giflé,
34:23elle a répondu, et cette
34:25enseignante, aujourd'hui,
34:27elle est gardée 24h sur 24,
34:29elle est vraiment, on a donné
34:31sur les réseaux sociaux
34:33son nom et son adresse, vous voyez dans quel état
34:35elle est. Donc,
34:37voilà, voilà ce qui se passe,
34:39c'est quand même
34:41terrifiant, terrifiant.
34:43Mais ils ont le droit,
34:45ils ont le droit de le faire.
34:47Voilà, c'est comme ça.
35:17Ça y est, le périphérique
35:19parisien a 50
35:21kilomètres à l'heure.
35:23Attention, si vous dépassez 50 kilomètres
35:25à l'heure sur le périph', ça y est,
35:27c'est fini. Vous allez
35:29être verbalisés, sanctionnés,
35:31vous allez payer, etc. C'est quand même
35:33absolument formidable.
35:35Voilà. Jour et nuit,
35:37jour et nuit. Alors, on ne nous contient absolument
35:39pas compte du fait que
35:41il y a certains embouteillages
35:43sur le périphérique, on le sait,
35:45à 20 ou à 30 à l'heure, mais la nuit,
35:47mais à certaines heures,
35:49on pouvait rouler à 70 kilomètres, à 40 kilomètres
35:51sans problème. Ah, non,
35:53non, non, c'était oublié
35:55les ayatollahs
35:57de la planète qui pensent
35:59qu'en roulant de 70
36:01à 50, on va sauver
36:03la planète. Magnifique,
36:05c'est vraiment, c'est ce que j'appelle des raisonnements
36:07cartésiens et la France,
36:09chacun le sait, est le pays de Descartes.
36:11Voilà, donc,
36:13se sont mises en place
36:15par les forces de l'ordre de contrôle routier,
36:17paramétrage des radars automatiques, etc.
36:19Sauf que, sauf que,
36:21ce qui est intéressant, c'est que l'association
36:23des maires franciliens n'est pas du tout d'accord,
36:25de toute la région Ile-de-France.
36:27Ils disent, écoutez,
36:29le boulevard périphérique
36:31parisien est une route à grand circulation,
36:33classée comme telle, par
36:35le décret, etc., relevant donc
36:37aussi des compétences de l'État, par l'intérimaire
36:39du préfet de police. Alors,
36:41la question est posée. Est-ce que
36:43Anne Hidalgo et la mairie de Paris ont le droit
36:45de décider, de légiférer
36:47et de fixer les 50 kilomètres à l'heure
36:49sur le périphérique ? Ou, effectivement,
36:51ils ont,
36:53on a déposé,
36:55donc l'association des maires franciliens
36:57a déposé un recours
36:59en disant
37:01remet en cause
37:03la légalité de la décision.
37:05Et il faut savoir, effectivement,
37:07que, voilà, on va payer
37:09135 euros. Pourquoi ?
37:11Le décret n'est pas encore, effectivement,
37:13appliqué, n'est pas encore publié.
37:15Mais, voilà, c'est-à-dire
37:17Anne Hidalgo décide
37:19sa raison, 500 000 personnes
37:21vivent aux abords du boulevard périphérique,
37:23mais qui a raison, qui a tort ?
37:25Et qui applique la loi ?
37:27Et qui est véritablement
37:29le complice,
37:31le complice et l'exécutant
37:33de cette loi ? Voilà.
37:35Donc, on ne sait pas ce qui va se passer,
37:37on verra, mais, attention,
37:39faites attention pour les millions de personnes
37:41qui empruntent le périphérique
37:43Île-de-France, et bien qu'il faut
37:45qu'ils sachent que plus de 50 kilomètres,
37:47ils seront radars,
37:49ils seront filmés,
37:51ils ne sauront pas du tout,
37:53vous savez, vous n'aurez rien, mais vous serez
37:55heureux, comme disait le redoutable
37:57Klaus Schwab du Forum
37:59économique de Davos.
38:01Voilà. Faites attention et
38:03circulez.
38:05Demain, ce sera 30 kilomètres,
38:07peut-être 20 kilomètres, oui. Tous les désespoirs
38:09sont permis.
38:11André Verkhoff, dans un instant, sur ce
38:13Dradio, nous allons faire une plongée clandestine
38:15dans l'Iran d'aujourd'hui, avec la très grande
38:17journaliste Anne-Elisabeth
38:19Thollé, le 7 octobre
38:212023, André, elle y était.
38:23Elle va nous raconter
38:25comment elle a réussi cet
38:27exploit de s'infiltrer
38:29dans la République islamique, pour aller
38:31à la rencontre du peuple palestinien
38:33qui subit une répression féroce.
38:35André Verkhoff, on se retrouve dans un instant
38:37sur ce Dradio pour en parler.

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