Brigitte Lahaie Sud Radio - Émission du 14 octobre

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Avec Gilles LEGARDINIER

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-10-14##
Transcription
00:00:0014h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:04Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08Si vous écoutez beaucoup cette émission, vous le savez, j'attache énormément d'importance à nos sens.
00:00:14Mais j'aime aussi ce mot parce que mettre du sens, oser les sens interdits,
00:00:19bref, pour moi la vie est une route à prendre dans le bon sens.
00:00:23Et pourtant bien des gens la vivent sans y mettre de sens.
00:00:26Et bien aujourd'hui je suis avec un écrivain qui aime justement mettre du sens dans ses romans.
00:00:32Il est avec nous pour ces deux heures, Gilles Legardinier.
00:00:35Il nous revient avec un roman dont le titre m'a déjà interpellé,
00:00:39J'ai commencé par mourir.
00:00:41Je vous avouerai que c'est un petit peu surprenant comme titre.
00:00:45Et justement certains sages disent qu'il faut découvrir qu'on va mourir pour enfin vraiment vivre sa vie.
00:00:52Et bien c'est un peu notre thème aujourd'hui.
00:00:54Quel sens donner à son existence ?
00:00:56Comment faire pour vivre pleinement sa vie ?
00:00:59Est-ce que vous avez trouvé vous le sens de votre vie ?
00:01:02Ou est-ce que vous êtes peut-être encore en train de le chercher ?
00:01:04A moins que vous ayez choisi le non-sens.
00:01:07Mais ça m'étonnerait bien parce que si vous nous écoutez,
00:01:10c'est que certainement vous aimez le sens de la vie.
00:01:13Donc durant ces deux heures, on va aller dans le bon sens.
00:01:16Et je vous invite à nous rejoindre en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:20Je me suis un petit peu amusée en écrivant l'introduction de l'émission, Gilles Legardinier.
00:01:25C'est vrai que le titre de ce roman, quand je l'ai reçu, c'est aux éditions Flammarion.
00:01:29J'ai commencé par mourir.
00:01:31Ça m'a interpellé parce qu'on se dit, dès le début en effet,
00:01:37il va mourir le héros, qu'est-ce qui se passe ?
00:01:40Et en fait, c'est un roman un peu policier, un peu fantastique.
00:01:48Vous êtes d'accord avec ces deux ?
00:01:50Fantastique, je ne sais pas.
00:01:52Bonjour Brigitte et merci de m'accueillir, je suis très heureux d'être là.
00:01:55Fantastique, je ne sais pas.
00:01:57Humainement impliquant, j'espère.
00:02:01Un thriller, probablement, oui.
00:02:03Alors votre héros, on va juste raconter le début,
00:02:07mais rassurez-vous, je ne raconterai pas l'histoire.
00:02:09Ce serait dommage pour tous ceux qui vont dévorer le livre.
00:02:14Votre héros se retrouve héritier d'un manoir en Écosse,
00:02:20et au moment où il y va, il manque déjà de mourir d'un accident de voiture.
00:02:26Tout commence là déjà, on n'en dira pas plus.
00:02:29C'est gentil, l'idée c'était effectivement de prendre un personnage,
00:02:32c'est ce que j'aime bien en fait.
00:02:34Les gens se révèlent quand ils sont arrachés à leurs repères,
00:02:36arrachés à leurs habitudes, à leurs routines,
00:02:38et c'est ce qu'arrive à Christophe Reniard,
00:02:40il se retrouve en Écosse coupé de tout,
00:02:42surtout coupé de ses repères.
00:02:44Et là il va devoir découvrir qui il est d'abord.
00:02:46Vous dites plusieurs fois, c'est votre héros bien sûr,
00:02:50mais je vais dire vous, parce qu'on sait très bien
00:02:52que quand on écrit on parle toujours un peu de soi,
00:02:55aime bien sonder les gens, essayer de découvrir
00:02:58qu'est-ce qu'il y a derrière le masque, etc.
00:03:02C'est ça aussi que vous avez eu envie de montrer dans ce roman ?
00:03:07Derrière chacun se cache peut-être aussi quelqu'un d'autre ?
00:03:12Tout ce qui est intéressant est au-delà des apparences.
00:03:15Dès que c'est montré déjà ça a peu d'enjeux,
00:03:17c'est comme les cadeaux gratuits, ça n'existe pas.
00:03:20Tout ce qui mérite d'être découvert
00:03:22est souvent compliqué à atteindre.
00:03:24Les grandes promenades, comme au figuré,
00:03:26les grands trajets se font toujours
00:03:28au prix de déplacements parfois dangereux.
00:03:31Ce qui est accessible, et c'est vrai chez les gens aussi,
00:03:33ce qu'on voit en premier n'est pas toujours le plus intéressant.
00:03:36Votre héros va rencontrer beaucoup de problèmes,
00:03:40ça le fait de plus en plus découvrir
00:03:44qu'au fond il avait peut-être une vie un peu facile
00:03:47et qu'il y a peut-être toute chose qui est plus intéressante ?
00:03:50Complètement, c'est une remise en cause
00:03:52de ce qu'il pensait acceptable.
00:03:55Ça devient toujours intéressant quand les gens tombent l'armure
00:03:58ou quand on va au-delà de l'armure.
00:04:00C'est là où lui perd la sienne
00:04:02et va être obligé de voir à travers celle des autres.
00:04:05Et puis il y a quand même aussi de l'amour dans ce livre
00:04:08parce que c'est important.
00:04:10L'amour aussi nous transforme.
00:04:12C'est la seule chose qui peut nous changer et nous tenir.
00:04:14Oui. Alors, Gilles Legardinier,
00:04:17j'ai choisi comme thème aujourd'hui
00:04:19quel sens donner à son existence.
00:04:21Je disais dans l'intro qu'il faut savoir
00:04:24qu'on va mourir pour vraiment vivre.
00:04:26Vous êtes d'accord avec ça, j'imagine ?
00:04:28Oui, ça c'est évident.
00:04:29C'est ceux qui ont fait l'expérience ou de la souffrance
00:04:31ou de la perte de la vie
00:04:33qui peuvent effectivement connaître le prix
00:04:35et la chance que c'est d'être vivant.
00:04:38Et le sens qu'on donne à son existence,
00:04:40ce n'est pas si facile.
00:04:42Et pourtant, on sait que si on ne donne pas de sens,
00:04:45la vie est moins riche.
00:04:48J'aime beaucoup l'idée de donner un sens à sa vie
00:04:50ou d'en trouver un.
00:04:51Parce que d'en donner, je ne sais pas si on peut.
00:04:53Mais d'en trouver un, c'est évident.
00:04:55Mais je ne sais pas si j'ai trouvé le mien en fait.
00:04:58Ah oui ?
00:04:59Non, je ne sais pas.
00:05:00Votre héros, il l'a trouvé en tout cas.
00:05:02On l'oblige à le trouver.
00:05:04Oui, donc il faut qu'on vous oblige à le trouver ?
00:05:06Je ne sais pas.
00:05:07Ne tentez pas le sorbre ici, s'il vous plaît.
00:05:09Mais je crois que pour beaucoup de gens,
00:05:11et c'est certainement ce qu'on va entendre,
00:05:13pour beaucoup de gens, c'est la famille,
00:05:15c'est l'amour qui donne du sens.
00:05:18C'est une base.
00:05:19C'est vraiment le moteur.
00:05:20Pour moi, en tous les cas, c'est le moteur.
00:05:22Et me donner à fond pour ce que j'aime,
00:05:25ça paraît extrêmement naturel
00:05:26et j'aurais tendance à dire que c'est ma fonction dans la vie.
00:05:28Mais après, pour moi-même, je ne sais même pas si j'ai un.
00:05:31Peut-être que mon seul but sera et aura été
00:05:35de servir ceux que j'aime.
00:05:36Oui, mais on dit, notamment en psychologie,
00:05:41on dit que la religion, ou en tout cas la spiritualité et l'amour
00:05:46sont les deux choses qui permettent de donner du sens à sa vie.
00:05:49Donc, quelque part, vivre pour ses proches
00:05:53et pour ceux qu'on aime,
00:05:54c'est peut-être déjà avoir du sens.
00:05:56Alors, tant mieux.
00:05:57Je vais peut-être trouver un sens à ma vie avec vous.
00:06:00Mais je ne sais pas, je ne sais pas.
00:06:01Je pense que c'est des notions qui sont plus faciles à comprendre
00:06:04presque pour quelqu'un d'autre de l'extérieur
00:06:06quand on a un passé, peut-être un bagage.
00:06:09Moi, je suis quelqu'un, je suis un instinctif qui ressent beaucoup.
00:06:12J'évite de, je ne sais pas comment le dire,
00:06:16presque de disséquer le Père Noël avant d'y croire.
00:06:18Vous voyez ce que je veux dire ?
00:06:19Et du coup, je ne sais pas si en analysant trop,
00:06:22je ne risque pas de perdre une partie de cette candeur.
00:06:26C'est ce que disent beaucoup d'artistes d'ailleurs.
00:06:28Ils ont toujours peur de travailler trop sur eux
00:06:30parce qu'ils ont peur de perdre leur créativité.
00:06:32Il y a de ça, oui.
00:06:33Alors, ce n'est pas tant ma créativité,
00:06:35c'est que le goût de la vie, il est l'un des autres.
00:06:37Je n'ai pas trop envie,
00:06:40je ne sais pas si je dois tout comprendre.
00:06:42Je n'ai déjà pas compris grand-chose.
00:06:44Est-ce que le fait d'être né
00:06:49pas dans une famille, j'allais dire traditionnelle,
00:06:53ça peut expliquer aussi tout ça,
00:06:55cette peur finalement de trop connaître d'où on vient, qui on est ?
00:06:59Non, pour le coup, ça je l'analyse bien.
00:07:01Donc effectivement, je suis fils adoptif,
00:07:03mais je pense qu'on ne court qu'après ce qui nous manque.
00:07:07Et moi, j'ai eu une enfance parfaitement heureuse
00:07:09avec des parents qui ne m'ont peut-être pas donné une vie biologique,
00:07:11mais qui m'ont donné tout le reste.
00:07:13Ma mère disait un truc fabuleux,
00:07:15elle disait il y a des gens qui font les enfants
00:07:17et il y a des gens qui les aiment.
00:07:19Et des fois, ce ne sont pas les mêmes.
00:07:21Je confirme,
00:07:23on entend beaucoup d'enfants se massacrer.
00:07:25J'entends encore ma mère me le dire,
00:07:29et ça a été vraiment une révélation.
00:07:31Je n'ai manqué de rien, j'ai vraiment eu une enfance heureuse.
00:07:33C'est ce qui me donne la peine d'en parler,
00:07:35ce qui me donne la force d'en parler naturellement,
00:07:39parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont des doutes,
00:07:41n'arrivent pas à l'extérioriser.
00:07:43Pour moi, ce n'est pas une maladie,
00:07:45c'est juste une caractéristique.
00:07:47Et du coup, ce n'est pas ça qui m'a donné le goût des autres.
00:07:51Je pense que c'est...
00:07:53Je dis souvent qu'en fait,
00:07:55la première leçon que la vie m'a donnée,
00:07:57c'est que ceux qui devraient s'occuper de toi
00:07:59peuvent te laisser tomber.
00:08:01Ça m'est arrivé à trois heures,
00:08:03on m'a largué dans un panier sur un escalier.
00:08:05Mais la vie m'a donné aussi une autre leçon,
00:08:07c'est que six mois plus tard,
00:08:09des gens qui n'ont rien à faire de toi
00:08:11peuvent représenter la chance de ta vie.
00:08:13Et c'est ce qui m'est arrivé.
00:08:15Après, le lien qu'on a aux gens
00:08:17et le sens qu'on peut donner à la vie
00:08:19dépend surtout des partenaires qu'on a pour la traverser.
00:08:21Et je suis très à l'écoute de ça.
00:08:23Est-ce qu'on les choisit,
00:08:25ces partenaires, ou est-ce qu'ils nous tombent dessus ?
00:08:27Alors je pense qu'il y a un peu des deux.
00:08:29Je pense qu'on choisit dans le périmètre
00:08:31qu'on est capable de capter.
00:08:33Et puis pour le reste,
00:08:35ce sont des rencontres, elles sont souvent du
00:08:37appelons ça le hasard.
00:08:39Eh bien, on va voir ce que nous disent
00:08:41ceux qui nous écoutent sur Sud Radio 0826 300 300.
00:08:43N'hésitez pas à nous rejoindre.
00:08:45Quel sens donner à votre vie ?
00:08:47Est-ce que vous l'avez trouvé ?
00:08:49C'est Delphine qui nous rejoint dans un instant.
00:09:01Eh bien, durant la pause,
00:09:03nous étions en train d'essayer de mieux définir
00:09:05ce que c'est que le sens de sa vie.
00:09:07Est-ce que c'est un but ? Est-ce que c'est un rêve ?
00:09:09Est-ce que c'est une passion ?
00:09:11Gilles Legardinier, qu'est-ce que vous diriez ?
00:09:13Je pense que c'est une boussole déjà.
00:09:15C'est vraiment ce qui guide
00:09:17chacun de vos axes,
00:09:19ce qui vous donne la force d'être vous-même,
00:09:21ce qui oriente la totalité de vos actions.
00:09:23Effectivement, après,
00:09:25comme je vous le disais,
00:09:27je pense qu'il y a un mélange
00:09:29entre pour moi le sens de la vie et le but de la vie.
00:09:31Le sens, c'est
00:09:33agir en conscience et en intégrité.
00:09:35Après, le but,
00:09:37c'est vraiment orienter vers l'utilité,
00:09:39la valorisation,
00:09:41la protection et l'affection
00:09:43à ceux que j'aime.
00:09:45En tout cas, on va écouter ce que nous dit Delphine.
00:09:47Bonjour Delphine.
00:09:49Bonjour Brigitte, bonjour Gilles.
00:09:51Je tiens à vous dire,
00:09:53vous m'avez beaucoup émue, Gilles,
00:09:55dans l'introduction
00:09:57avec Brigitte,
00:09:59votre témoignage concernant
00:10:01l'amour avec vos parents.
00:10:03La chance et le chemin
00:10:05que vous avez expliqué,
00:10:07ça m'a vraiment émue.
00:10:09Les choses que vous avez expliquées
00:10:11au niveau du sens de la vie,
00:10:13le devoir que vous avez envers les gens que vous aimez,
00:10:15je me suis retrouvée aussi beaucoup.
00:10:17Peut-être que
00:10:19le sens de la vie,
00:10:21on en prend conscience quand il nous arrive
00:10:23quelque chose de difficile
00:10:25à vivre.
00:10:27Moi, c'est ce qui s'est passé.
00:10:29Je me suis mariée très tôt, j'ai eu trois enfants,
00:10:31j'ai eu un divorce très difficile
00:10:33et dans mon divorce,
00:10:35comme j'ai déménagé,
00:10:37au sud de la France pour rejoindre mon conjoint
00:10:39avec qui j'ai refait ma vie,
00:10:43le juge des affaires familiales
00:10:45avait estimé qu'on ne séparait pas
00:10:47une fratrie à l'époque.
00:10:49Mon combat, ça a été
00:10:51le sens de ma vie, c'est-à-dire de récupérer
00:10:53la garde de mes enfants.
00:10:55Et quand ça m'est arrivé,
00:10:57ça a été pour moi une destruction
00:10:59de moi.
00:11:01Le fait de ne pas avoir mes enfants,
00:11:03j'avais l'impression qu'on m'avait arraché
00:11:05mes bras, mes jambes
00:11:07et je trouvais ça d'une injustice totale
00:11:09et d'une incompréhension totale.
00:11:11J'étais dans le monde,
00:11:13je découvrais le monde de la justice,
00:11:15des juges des affaires familiales, des avocats.
00:11:17Et donc là, votre but, c'était
00:11:19de récupérer vos enfants.
00:11:21On voit bien que c'est un but
00:11:23et donc vous y êtes arrivée, visiblement.
00:11:25Oui, au bout de cinq ans.
00:11:27Et qu'est-ce qui fait que...
00:11:29Ma fille, qui avait quatre ans à l'époque,
00:11:31s'est battue autant que moi.
00:11:33C'est une enfant qui n'a pas eu d'enfance.
00:11:35Donc elle avait neuf ans
00:11:37quand vous vous êtes réunie.
00:11:39Maintenant, elle a 19 ans.
00:11:41Et quelquefois,
00:11:43je suis très fière d'elle,
00:11:45mais elle n'a pas eu de petite enfance.
00:11:47Sa petite enfance a été brisée.
00:11:49Est-ce que je peux me permettre de vous poser une question ?
00:11:51Est-ce que vous avez réussi à faire la paix
00:11:53avec cette période passée, puisque vous avez récupéré
00:11:55ce que vous vouliez le plus ?
00:11:57Je ne comprends pas trop.
00:11:59La paix, c'est quoi pour vous ?
00:12:01La paix.
00:12:03Est-ce que vous avez réussi à dépasser cette période de trouble ?
00:12:05Oui.
00:12:07Mais ça revient.
00:12:09Parce que j'ai ma fille née qui vient d'avoir un bébé.
00:12:11Et tout le long de sa grossesse,
00:12:13il y a des choses qui sont revenues,
00:12:15des choses que j'ai vécues avec son père.
00:12:17Des choses qui n'étaient pas...
00:12:19Delphine, si ça revient,
00:12:21c'est que ça reste un traumatisme.
00:12:23C'est ce qu'on peut comprendre.
00:12:25Et ça, il faut le travailler.
00:12:27Oui.
00:12:29En fait,
00:12:31moi, ce traumatisme,
00:12:33il faut le garder.
00:12:35Pour moi, il faut le garder pour profiter
00:12:37et se dire qu'on avance.
00:12:39C'est très bien partie de mon histoire de femme.
00:12:41Vous souhaitez le garder
00:12:43comme un élan,
00:12:45comme un carburant pour une leçon qui vous guide.
00:12:47Oui, parce que...
00:12:49Delphine, je ne dis pas qu'il faut oublier
00:12:51ce que vous avez traversé,
00:12:53mais il ne faut pas que ça soit encore en train de vous empoisonner la vie.
00:12:55C'est ça que je voulais dire.
00:12:57Je ne m'empoisonne plus puisque je vois mon ex-mari.
00:12:59On avance.
00:13:01J'ai avancé.
00:13:03Moi, l'essentiel, c'est mes enfants, mes filles.
00:13:05En fait,
00:13:07j'ai toujours peur...
00:13:09Mon combat, ça a toujours été mes trois filles.
00:13:11Parce que je me suis retrouvée
00:13:13dans le monde de la justice
00:13:15que je ne connaissais pas.
00:13:17Je n'avais plus d'avocat.
00:13:19Je ne faisais plus confiance aux avocats.
00:13:21J'étais me défendre toute seule.
00:13:23J'étais la rivée du juge et de l'avocat de mon ex-mari.
00:13:25Excusez-moi Delphine,
00:13:27mais je vais faire une comparaison avec, par exemple,
00:13:29certaines personnes qui militent contre
00:13:31les chauffards, etc.
00:13:33parce qu'ils ont eu un enfant
00:13:35qui a été tué par un...
00:13:37On entend souvent chez eux
00:13:39encore cette colère
00:13:41qui, certes, les tient
00:13:43et leur donne un but
00:13:45à leur existence,
00:13:47mais qui, en même temps,
00:13:49ne leur permet pas d'être en paix.
00:13:51C'est pour ça que j'aime bien ce que Gilles
00:13:53a posé comme question, parce qu'à un moment donné,
00:13:55pour vraiment
00:13:57profiter bien de votre vie
00:13:59et pour donner ce message aussi
00:14:01à vos filles,
00:14:03je crois qu'il faut être en paix
00:14:05avec son passé aussi dur
00:14:07qu'il soit et ne pas
00:14:09se poser en victime.
00:14:11Je ne me pose pas en victime.
00:14:13C'est un exemple pour mes filles.
00:14:15Je me rappellerai toute ma vie
00:14:17quand je suis passée devant la juge et que l'avocate
00:14:19s'est foutue de ma gueule
00:14:21et que mon conjoint était à mes côtés
00:14:23et qu'il me disait
00:14:25que j'étais courageuse.
00:14:27Je dis que je suis courageuse pour mes filles
00:14:29parce qu'à l'heure actuelle, je suis fière de mes filles.
00:14:31J'ai trois filles. Elles sont trois différentes.
00:14:33Elles sont féministes.
00:14:35Elles se sont débattantes.
00:14:37Quand elles ont un coup dur, je leur dis qu'il faut se relever.
00:14:39Il faut toujours être optimiste.
00:14:41C'est vrai que j'ai vécu
00:14:43sept ans dans ma vie où ça a été très difficile.
00:14:45Il y a des gens qui vous disent
00:14:47« Je ne sais pas comment tu fais sans tes enfants.
00:14:49Je ne comprends pas.
00:14:51»
00:14:53Ce n'est pas ces mots-là que j'attendais.
00:14:55Il fallait se relever.
00:14:57Pendant ces cinq ans de combat,
00:14:59je faisais partie d'une association qui s'appelait SOS Maman
00:15:01qui n'existe plus malheureusement.
00:15:03J'écoutais aussi des mamans
00:15:05qui vivaient des histoires sordides.
00:15:07Rien par rapport à moi.
00:15:09C'était rien.
00:15:11Il fallait quand même les aider, les conseiller.
00:15:13On continue d'y croire.
00:15:15C'est vrai.
00:15:17C'est votre nature.
00:15:21Je rencontre énormément de gens
00:15:23qui me parlent souvent de leur vie.
00:15:25Je découvre tous les types
00:15:27de problèmes qui peuvent exister,
00:15:29particulièrement dans le domaine que vous évoquez.
00:15:31La réaction se détermine aussi
00:15:33par rapport à la nature des gens.
00:15:35Vous avez des gens, ce qui semble être votre cas,
00:15:37qui sont extrêmement combatifs,
00:15:39qui savent se focaliser sur
00:15:41un point précis et positif.
00:15:43Vous avez des gens qui n'ont pas la même nature.
00:15:45C'est vraiment une question de nature.
00:15:47Je trouve ça bien
00:15:49que vous puissiez partager votre expérience
00:15:51et l'énergie que vous avez mis
00:15:53dans ce combat auprès de gens
00:15:55qui ont parfois besoin d'un peu de lumière
00:15:57dans leur obscurité.
00:15:59Après, ça fait un sens
00:16:01parce que ma vie...
00:16:05Quand j'ai connu ça, Brigitte,
00:16:07cette expérience-là,
00:16:09je me suis réveillée aussi
00:16:11de vivre maintenant ma vie
00:16:13de femme. Dans ce malheur-là,
00:16:15ça a été une opportunité
00:16:17de me découvrir en tant que femme
00:16:19et de pouvoir faire mes propres choix.
00:16:21Je ne sais pas si vous comprenez
00:16:23un peu ce que je veux dire.
00:16:25Oui, bien sûr, j'entends.
00:16:27De toute façon, ce sont les épreuves
00:16:29qui nous permettent de mieux découvrir
00:16:31qui on est réellement.
00:16:33C'est plus dans les épreuves, malheureusement,
00:16:35j'ai envie de dire, mais en même temps,
00:16:37de toute façon, on en traversera tous, des épreuves.
00:16:39Mais ce que je ne voudrais pas,
00:16:41Delphine,
00:16:43c'est que ce soit encore
00:16:45quelque chose qui détermine
00:16:47votre existence aujourd'hui.
00:16:49C'est juste ça.
00:16:51J'entends quand même encore un peu de colère.
00:16:53C'est juste ça qui me...
00:16:55J'aurais envie que vous soyez
00:16:57plus épanouie, si vous voulez.
00:16:59Je pense que je vais le faire.
00:17:01Pour finir, justement,
00:17:03ça mettra un pour moi...
00:17:05Je pense que j'en ai besoin.
00:17:07Je me rappelle très bien du nom de la juge
00:17:09qui avait donné
00:17:11la garde au père
00:17:13qui n'avait pas d'enfant,
00:17:15parce que ça m'avait vraiment interpellée
00:17:17quand je lui avais dit
00:17:19« Mais vous ne comprenez pas, ma fille de 4 ans
00:17:21pleure et demande à son papa
00:17:23de la conduire au train d'Avignon.
00:17:25Et ma petite fille de 4 ans connaissait
00:17:27mon numéro de téléphone par cœur.
00:17:29Elle a déclenché de l'eczéma,
00:17:31elle a déclenché des verrues plein les mains,
00:17:33plein le corps.
00:17:35Et ça ne l'avait pas du tout interpellée.
00:17:37Donc j'avais même dit à l'époque à mon avocate
00:17:39« Mais c'est pas possible, elle est une humaine
00:17:41ou elle n'a pas d'enfant. »
00:17:43Elle m'a dit « Non, elle n'a pas d'enfant. »
00:17:45Et en fait, je pense que je veux lui écrire
00:17:47pour lui expliquer tous les dégâts qu'elle a fait sur ma fille.
00:17:49Écoutez, si ça vous fait du bien,
00:17:51après, est-ce qu'il faut envoyer la lettre ?
00:17:53Ça, je ne sais pas.
00:17:55Mais c'est vous qui jugerez, si je puis dire.
00:17:57Vous savez, votre témoignage me fait sourire
00:17:59parce qu'on ne peut pas demander
00:18:01à des juges ou à des avocats
00:18:03d'être totalement neutre.
00:18:05On est des êtres d'émotion
00:18:07et forcément, toujours, toujours, toujours,
00:18:09il y a une subjectivité, vous avez raison.
00:18:11Merci en tout cas Delphine de ce témoignage.
00:18:13Merci Delphine.
00:18:15On se retrouve dans un instant toujours avec Gilles Legardinier
00:18:17et notre Love Conseil,
00:18:19une valse à trois temps, tout de suite.
00:18:31Eh bien, on va parler d'une valse à trois temps.
00:18:33Gilles Legardinier, vous allez pouvoir réagir
00:18:35bien sûr à ce Love Conseil.
00:18:37Quand on a envie que son couple dure,
00:18:39eh bien, il faut respecter
00:18:41justement cette valse à trois temps.
00:18:43Alors, en premier, c'est évidemment
00:18:45la sexualité qui, aujourd'hui,
00:18:47réunit deux personnes.
00:18:49Donc, il faut en prendre soin
00:18:51et penser à se
00:18:53découvrir et construire sa
00:18:55sexualité petit à petit qui sera
00:18:57évidemment différente
00:18:59du partenaire précédent.
00:19:01C'est peut-être quelque chose que beaucoup de gens oublient.
00:19:03Ils ont une sexualité qui
00:19:05fonctionnait bien.
00:19:07C'est peut-être plus vrai pour les hommes que pour les femmes.
00:19:09Ils ont une sexualité qui fonctionnait
00:19:11bien avec leur ancienne partenaire
00:19:13et ils essayent de
00:19:15faire du copier-coller
00:19:17avec la nouvelle et ça ne marche pas
00:19:19toujours très bien. Donc, ça, c'est le premier temps.
00:19:21En deuxième temps, eh bien,
00:19:23c'est l'amour qui va permettre
00:19:25de construire une vraie relation.
00:19:27Alors, l'amour, on pourrait dire
00:19:29que c'est de l'admiration, de l'envie d'être ensemble,
00:19:31du respect et aussi
00:19:33de la liberté de respecter
00:19:35l'individualité de l'autre.
00:19:37Et en troisième temps, eh bien,
00:19:39il y a ce qu'on appelle l'attachement.
00:19:41Et à ce moment-là, c'est un lien profond
00:19:43qui s'enracine, on pourrait dire,
00:19:45et qui vous rend
00:19:47un petit peu avec ce sentiment d'être
00:19:49plus fort que tout à deux
00:19:51face au monde extérieur.
00:19:53Et c'est intéressant de comprendre
00:19:55ces trois temps
00:19:57parce qu'il faut voir
00:19:59si, en effet, on a bien
00:20:01consolidé les trois temps.
00:20:03Premier temps, deuxième temps, troisième temps.
00:20:05Vous voulez peut-être réagir
00:20:07un petit peu sur ce love-conseil ?
00:20:09J'ai l'immense chance d'avoir
00:20:11demandé en mariage une seule femme
00:20:13avec qui je suis toujours, avec qui ça se passe bien.
00:20:15Donc, je n'ai pas essayé d'exporter un modèle
00:20:17de sexualité ailleurs.
00:20:19Et les trois temps sont respectés ?
00:20:21Oui, après l'attachement,
00:20:23on a des buts communs,
00:20:25c'est une vraie complémentarité.
00:20:27Et puis, effectivement, comme vous le dites très justement,
00:20:29plus le temps passe.
00:20:31Pour moi, l'affection, c'est un terrain à bâtir
00:20:33qu'on achète à deux et tout le reste dépend
00:20:35de ceux qui amènent les matériaux et de la façon dont on les agence.
00:20:37On est les architectes et on est les bâtisseurs.
00:20:39Et là, honnêtement,
00:20:41je ne peux pas me plaindre,
00:20:43je ne peux pas donner de leçons parce que j'ai très peu d'expérience,
00:20:45mais celle que j'ai est juste
00:20:47hors de l'époque, assez idéale.
00:20:49Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
00:20:51Je copiais sur Pascal
00:20:53quand on était en première.
00:20:55On a d'abord été
00:20:57très amis pendant quelques années,
00:20:59et puis un jour, je l'ai vue
00:21:01se mettre en colère avec son intégrité et sa force
00:21:03et elle m'a
00:21:05bouleversé.
00:21:07J'ai commencé à l'envisager autrement,
00:21:09je lui ai demandé sa main deux fois,
00:21:11elle a refusé deux fois.
00:21:13Et en bon garçon obstiné,
00:21:15je savais que si ce n'était pas elle,
00:21:17je faisais une erreur.
00:21:19Donc j'ai fait comme si elle l'avait dit oui,
00:21:21comme telle.
00:21:23Et on est mariés depuis 35 ans.
00:21:25Je voudrais lui demander
00:21:27si c'est bien pour elle.
00:21:29Je suppose que si elle reste, c'est que c'est bien pour elle.
00:21:31Gilles Legardinier
00:21:33est donc avec nous pour ce roman.
00:21:35J'ai commencé par mourir aux éditions Flammarion
00:21:37et on donne la parole à Florence
00:21:39qui nous rejoint. Bonjour Florence.
00:21:41Oui, bonjour Brigitte,
00:21:43et bonjour à votre invité Gilles.
00:21:45Je suis très intéressée par le sujet
00:21:47de votre édition aujourd'hui.
00:21:49En fait,
00:21:51parce que tout simplement,
00:21:53en écoutant le début de votre histoire,
00:21:55j'ai le sentiment que
00:21:57moi aussi, j'ai commencé par mourir
00:21:59ces derniers mois.
00:22:01Et aujourd'hui,
00:22:03je me retrouve face à ma vie
00:22:05et je me pose la question
00:22:07qu'est-ce que tu vas mettre comme sens,
00:22:09qu'est-ce que tu vas mettre
00:22:11comme intérêt, puisque
00:22:13je suis dans une phase où
00:22:15je suis comme devant
00:22:17une page blanche.
00:22:19J'ai le sentiment que j'ai du mal à poser
00:22:21quelque chose.
00:22:23Écoutez Florence, c'est extraordinaire
00:22:25de vous poser la question.
00:22:27Après la réponse, on mettrait le temps qu'il faut pour la trouver.
00:22:29Mais de vous poser la question,
00:22:31ça me semble
00:22:33déjà suffisant.
00:22:35C'est en tout cas
00:22:37à mon avis le meilleur préambule
00:22:39pour une reprise en main
00:22:41de votre vie et choisir votre destinée,
00:22:43c'est évident.
00:22:45Est-ce qu'il y a quelque chose de difficile ?
00:22:47Enfin, si vous n'avez pas envie d'en parler,
00:22:49j'insiste pas.
00:22:51Non, non, non.
00:22:53En fait, j'ai vécu une sortie d'amnésie
00:22:55traumatique. Je me suis rendue compte
00:22:57que j'avais été
00:22:59abusée par mon père pendant
00:23:01beaucoup d'années.
00:23:03Ça fait maintenant
00:23:05trois ans que ça s'est passé.
00:23:07J'ai l'impression de l'avoir
00:23:09un petit peu compris,
00:23:11pardonné, accepté.
00:23:13Et aujourd'hui,
00:23:15en fait,
00:23:17la difficulté,
00:23:19alors que je me sens quand même
00:23:21plutôt en paix,
00:23:23c'est que j'ai besoin
00:23:25de changer quelque chose
00:23:27à ma vie. C'est comme si
00:23:29le métier que je faisais avant,
00:23:31qui était fort honorable et intéressant,
00:23:33ne me convient plus.
00:23:35Il faut que je replace
00:23:37les choses dans l'ordre.
00:23:39C'est comme s'il devait y avoir un ordre,
00:23:41mais je n'arrive pas à trouver l'ordre,
00:23:43le bon ordre.
00:23:45Je pense que c'est peut-être la question du désir
00:23:47qui peut vous aider à
00:23:49éclaircir un petit peu
00:23:51ce qu'il y a en vous.
00:23:53Eh oui, mais ce qui est bizarre,
00:23:55c'est que chaque fois qu'il y a un désir
00:23:57qui vient en moi,
00:23:59il s'évanouit
00:24:01très rapidement, en fait.
00:24:03Vous l'expliquez ?
00:24:05Quand vous vous observez dans cet état-là,
00:24:07est-ce que vous avez un regard sur vous-même
00:24:09ou est-ce que vous avez l'air d'avoir cette capacité ?
00:24:13Oui, j'ai un regard
00:24:15sur moi-même, disons.
00:24:17J'ai un peu envie de...
00:24:19Florence, excusez-moi,
00:24:21mais je crois
00:24:23qu'il y a une chose que vous n'avez pas encore
00:24:25travaillée, c'est la colère.
00:24:27Contrairement à Delphine,
00:24:29on sent
00:24:31que vous n'arrivez pas
00:24:33à être en colère
00:24:35contre ce qu'on vous a fait.
00:24:37Parce que vous m'avez dit
00:24:39que j'ai pardonné. Je ne suis pas sûre
00:24:41d'abord qu'il faut pardonner.
00:24:45Peut-être que ce qui vous
00:24:47empêche de retrouver
00:24:49justement le désir,
00:24:51c'est parce que vous n'osez pas
00:24:53vous mettre en colère.
00:24:55Je ne sais pas si ça vous parle.
00:24:57Oui, ça me parle.
00:24:59J'ai beaucoup travaillé en MDR
00:25:01tout ce qui m'est arrivé et la colère
00:25:03pour moi, c'était
00:25:05la panthère noire.
00:25:07C'était la colère.
00:25:09J'ai fantasmé
00:25:11le tuer, l'emasculer.
00:25:13Je suis passée
00:25:15par énormément de phases.
00:25:17Je crois que je ne peux plus l'exprimer
00:25:19de manière allégorique, si on peut dire.
00:25:21Mais aujourd'hui,
00:25:23j'ai envie de sortir de cette
00:25:25misérable histoire d'inceste
00:25:27qui a perturbé ma confiance.
00:25:29Ma confiance en moi,
00:25:31mon assurance.
00:25:33Je suis quelqu'un de très joyeux.
00:25:35J'ai un peu du mal.
00:25:37Oui, j'entends bien.
00:25:39Mais en même temps,
00:25:41ce que vous avez été
00:25:43entre le moment où vous avez
00:25:45été incestée
00:25:47il y a trois ans,
00:25:49c'est vous aussi, quelque part.
00:25:51C'est vous, mais avec
00:25:53une partie de vous, si vous voulez,
00:25:55qui n'a pas pu
00:25:57s'exprimer.
00:25:59C'est cette partie de vous
00:26:01aujourd'hui qui, quelque part,
00:26:03vous encombre, sans doute,
00:26:05parce que
00:26:07c'était
00:26:09votre père,
00:26:11si j'ai bien compris.
00:26:13C'est une relation
00:26:15qui est tellement ambivalente.
00:26:17Notre père, en tant que petite fille
00:26:19qu'on adore et qui
00:26:21nous tue.
00:26:23Donc, c'est
00:26:25très compliqué.
00:26:27Oui, c'est compliqué.
00:26:29Mais en même temps, peut-être qu'il faut
00:26:31aussi remettre les choses à leur place.
00:26:33Je vais vous dire quelque chose
00:26:35qui vaut ce qui vaut.
00:26:37C'est un peu simpliste ce que je vais vous dire.
00:26:39Peut-être qu'il faudrait plus clairement
00:26:41mettre d'un côté ce que
00:26:43votre père vous a apporté et ce que votre
00:26:45père a détruit.
00:26:47Pour que vous puissiez quand même vous appuyer sur ce que votre
00:26:49père vous a apporté.
00:26:51Encore une fois, je me trompe peut-être.
00:26:53C'est tellement compliqué
00:26:55ces problèmes d'inceste.
00:26:57Peut-être que ce qu'il vous a apporté
00:26:59aujourd'hui vous a néanti parce que vous ne pouvez
00:27:01plus lui reconnaître ça.
00:27:05J'essaye de faire ce travail
00:27:07maintenant que je ne suis plus
00:27:09dans la haine.
00:27:13Je lui reconnais pas mal de choses,
00:27:15de bonnes choses.
00:27:17Je crois que c'est ça le problème.
00:27:19Bien sûr que c'est
00:27:21inacceptable et je crois
00:27:23que tout le monde sait très bien, puisque je parle souvent
00:27:25de ce genre de choses
00:27:27dans cette émission, que je trouve
00:27:29que c'est la première chose
00:27:31contre laquelle on devrait lutter. C'est justement ça
00:27:33qu'il n'y ait plus d'enfant abusé.
00:27:35Mais en même temps, en tant
00:27:37qu'enfant abusé, vous avez peut-être quand même eu
00:27:39un père qui vous a
00:27:41aimé, qui vous a permis
00:27:43de vous construire.
00:27:45Il ne faut pas rejeter ça non plus.
00:27:47Parce que sinon, en effet, vous ne pouvez pas donner
00:27:49de réponse à votre vie aujourd'hui.
00:27:51Puisque vous êtes à la fois
00:27:53votre mère
00:27:55et votre père qui vous ont
00:27:57aidé à vous construire.
00:27:59Est-ce que je peux me permettre une remarque ?
00:28:01Bien sûr.
00:28:03C'est un homme qui prend part à ce débat.
00:28:05C'est toujours très difficile d'être un homme
00:28:07face à ce genre de questions.
00:28:09Parce que
00:28:11je l'entends souvent, ça me révolte
00:28:13probablement, enfin pas
00:28:15autant que vous forcément, mais
00:28:17il y a une violence contre ce genre
00:28:19d'actes parce que d'abord c'est très destructeur,
00:28:21c'est très déshonorant
00:28:23pour les hommes et qu'on
00:28:25nous le fait rejaillir. Surtout, la seule
00:28:27chose que j'aimerais vous dire, c'est
00:28:29vous vous reconstruirez aussi
00:28:31avec d'autres hommes qui ne sont pas
00:28:33comme ça. Et il est
00:28:35essentiel que vous ne fassiez pas
00:28:37l'amalgame ou
00:28:39payer à d'autres
00:28:41ce que certains ont fait. J'ajoute
00:28:43qu'aujourd'hui, fort de cette
00:28:45expérience dramatique, vous avez la capacité
00:28:47de détecter, de voir
00:28:49et de ne plus accepter
00:28:51et d'être une femme
00:28:53beaucoup plus libre
00:28:55face à des hommes beaucoup mieux.
00:28:57Oui, Gilles,
00:28:59je vous remercie vraiment de
00:29:01être gentil. Attention, le problème
00:29:03c'est que je n'ai attiré que des gens
00:29:05qui étaient du même à Camille.
00:29:07Oui, mais vous avez
00:29:09aujourd'hui, vous allez pouvoir
00:29:11Vous avez le moyen de les reconnaître.
00:29:13Oui.
00:29:15Il faut vraiment, Florence,
00:29:17je crois qu'il faut être patiente.
00:29:19C'est long, c'est long, c'est long.
00:29:21Mais soyez patientes
00:29:23et faites de ce qui vous
00:29:25est arrivé une force, comme on dit souvent.
00:29:27Oui, oui, oui.
00:29:29Merci. Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est comment
00:29:31vous imaginez que je puisse travailler sur ma colère ?
00:29:37Peut-être, alors moi, je parle
00:29:39souvent de l'art thérapie,
00:29:41mais peut-être que vous pourriez écrire.
00:29:43C'est ce que j'allais dire.
00:29:45Pour vous.
00:29:47Commencez par poser les mots sur le papier
00:29:49pour vous.
00:29:51Comment faire ? C'est très difficile en fait.
00:29:53Mais c'est aussi
00:29:55faire parler la petite fille
00:29:57qui est en vous.
00:29:59OK.
00:30:01Qu'est-ce qu'elle...
00:30:03Le MDR, c'est très bien sur ces
00:30:05traumatismes en général,
00:30:07mais il y a peut-être
00:30:09des choses qui n'ont pas encore
00:30:11pu être dites
00:30:13et l'avantage de l'écriture,
00:30:15et je parle à un écrivain,
00:30:17c'est que parfois, les mots dépassent
00:30:19notre pensée et quand on se relie,
00:30:21on découvre des choses
00:30:23qu'on a ressenties
00:30:25et qu'on n'avait pas imaginées.
00:30:27C'est très vrai.
00:30:29Très bien. Merci beaucoup Brigitte.
00:30:31Vous avez toujours les mots pour
00:30:33me donner une clé
00:30:35ou une piste.
00:30:37J'apprécie vraiment
00:30:39votre émission et vos conseils.
00:30:41Merci.
00:30:43Merci en tout cas de vous être confiée à nous Florence.
00:30:45Et bon courage.
00:30:47On va faire une petite pause et puis on se retrouve dans un instant
00:30:49sur Sud Radio.
00:31:01Il est avec nous non seulement parce qu'il a écrit
00:31:03J'ai commencé par mourir,
00:31:05un roman que j'ai particulièrement
00:31:07apprécié. Ma chienne aussi d'ailleurs,
00:31:09on voit la couverture, je suis désolée.
00:31:11Elle l'a dévorée.
00:31:13C'est aux éditions
00:31:15Flammarion, mais il est avec nous également
00:31:17parce qu'il sait vous écouter,
00:31:19il sait vous questionner,
00:31:21il sait vous aider à trouver le sens de votre vie.
00:31:23Bonjour Lionel.
00:31:25Bonjour Brigitte, bonjour M. Le Gardien.
00:31:27Moi j'ai beaucoup apprécié ce que vous avez dit
00:31:29en préambule de l'émission,
00:31:31quand vous avez attaqué sur
00:31:33la mort en fait, l'expérience de la mort
00:31:35et puis apparemment c'est le thème de votre livre,
00:31:37l'expérience de la mort vous donne quand même
00:31:39une autre saveur en fait,
00:31:41donne une autre saveur à la vie.
00:31:43Parce qu'on prend pleine conscience de sa
00:31:45sinitude en fait.
00:31:47Moi j'en ai vécu l'expérience, je peux vous assurer
00:31:49que la vie a une autre saveur après derrière
00:31:51et on recale un petit cosse.
00:31:53Vous avez failli mourir ?
00:31:55Non, c'est même pas que j'ai failli,
00:31:57c'est que j'ai eu un souci de santé,
00:31:59un souci cardiaque en fait à 30 ans
00:32:01qui était rien du tout, qui était une péricardite
00:32:03donc l'inflammation du
00:32:05cheveu cardiaque,
00:32:07ça se traite à l'aspirine,
00:32:09sauf qu'entre le moment où on vous explique
00:32:11en fait que vous avez ça
00:32:13et puis que vous tombez,
00:32:15je suis tombé dans une librairie
00:32:17comme un...
00:32:19j'allais dire comme une merde mais c'est à peu près ça
00:32:21et avec une douleur,
00:32:23une douleur cardiaque, avec tous les symptômes
00:32:25d'une crise cardiaque, mais que vous avez 30 ans
00:32:27Oui, vous avez cru que vous alliez
00:32:29vous étiez en train de mourir.
00:32:31Pendant plus de 24 heures en fait, j'ai cru que
00:32:33j'avais pensé à tout, j'avais pensé
00:32:35à faire le testament, que merde,
00:32:37ça j'avais pas fait, il fallait faire ça, enfin
00:32:39vous remettez tout en cause, c'est très clair
00:32:41et c'est vrai qu'après
00:32:43quand on vous dit que c'est rien, bah évidemment, c'est pas grave
00:32:45mais ça cadre
00:32:47quand même. Mais vous avez appris quelque chose
00:32:49de vous-même et de la vie.
00:32:51J'ai appris que, alors bien que je sois immortel, j'ai quand même appris
00:32:53que...
00:32:55Vous êtes donc le deuxième avec moi.
00:32:57C'est ça, exactement.
00:32:59C'est ça.
00:33:01Je reste immortel, mais c'est vrai que du coup je peux quand même tomber
00:33:03donc c'est quand même pénible.
00:33:05Mais vous savez ce qu'on dit, qu'il faut avoir des
00:33:07projets comme si on allait jamais mourir
00:33:09et il faut vivre comme si
00:33:11on allait mourir demain, en gros.
00:33:13Et ce que je fais maintenant en fait, j'ai mis un an
00:33:15à m'en remettre psychologiquement, il faut être clair
00:33:17parce que c'est pas le physique qui a été
00:33:19loin de remettre, ça m'a mis un mois à peu près pour
00:33:21reprendre un peu de l'énergie
00:33:23ça vous secoue quand même un petit peu, par contre
00:33:25j'ai mis un an psychologiquement à m'en remettre
00:33:27et c'est vrai qu'à partir
00:33:29de l'année qui a suivi
00:33:31j'ai recentré une partie du temps
00:33:33que je consacrais exclusivement
00:33:35à soit mon entourage
00:33:37soit, voilà, je me suis pris en fait
00:33:39une part pour moi, pour moi personnellement
00:33:41en fait, voilà, c'est-à-dire avec
00:33:43des activités uniquement personnelles
00:33:45mais c'est 10% de mon temps, mais c'était quand même déjà ça.
00:33:47Et voilà.
00:33:49Est-ce que je peux me permettre une question Lionel ?
00:33:51Bien sûr. Ça vous est arrivé il y a combien de temps ?
00:33:53Il y a...
00:33:55Donc ça vous est arrivé à 30 ans, je peux me permettre
00:33:57Est-ce que vous demandez votre âge ?
00:33:59Du coup, hors taxe, j'ai 33
00:34:01mais sinon je dois me faire dans les 47
00:34:03dans les 46, pardon.
00:34:05Et est-ce que vous avez
00:34:07l'impression que l'impact
00:34:09que cette révélation a eu sur vous
00:34:11perdure aujourd'hui ?
00:34:13Bien sûr, c'est toujours présent, évidemment.
00:34:15D'ailleurs, la suite de ma vie, vous voyez par exemple
00:34:17tout à l'heure quand j'ai eu le sujet
00:34:19c'était donner un sens à sa vie, mais en fait
00:34:21selon l'âge que l'on a, en fait le sens
00:34:23c'est différent, c'est-à-dire que quand vous êtes jeune
00:34:25la priorité c'était construire une famille
00:34:27des enfants, enfin le package, on va dire
00:34:29tout à fait classique.
00:34:31Voilà, mes filles ont grandi
00:34:33ce qui m'est arrivé, ça m'est arrivé, mais du coup
00:34:35ça a pris une autre tournure et j'ai eu envie
00:34:37de bombarder un petit peu plus dans l'entreprenariat
00:34:39et donc
00:34:41vous voyez qu'on a quand même
00:34:43des chemins qui se décident et qui se créent
00:34:45en fonction de vos expériences, en fonction
00:34:47de ce qui se passe dans votre vie. Définir
00:34:49aujourd'hui ce que je vais vouloir demain...
00:34:51Non mais on a le droit de changer
00:34:53on a le droit de changer le sens de sa vie
00:34:55Lionel, il n'y a pas de soucis. Mais en fait je n'ai pas changé
00:34:57c'est les chemins, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:34:59Mais aujourd'hui c'est quoi votre but
00:35:01ou le sens de votre vie ?
00:35:03Être immortel, ça j'ai compris
00:35:05mais à part ça... Non mais ça c'est pas l'instant
00:35:07je suis immortel, donc ça c'est bon.
00:35:09J'ai monté une boîte il y a 6 ans, je l'ai fait tourner
00:35:11plein pot, je suis en train
00:35:13de... en fait je me suis arrêté de travailler très tôt
00:35:15pour en profiter beaucoup plus après
00:35:17donc je mets tout en oeuvre en fait pour que mes filles
00:35:19soient extrêmement sécures
00:35:21et que moi aussi
00:35:23donc c'est une espèce de ligne droite
00:35:25que j'ai là devant moi
00:35:27et quand tout se passe bien, quand vous montez un business
00:35:29c'est vrai que c'est
00:35:31d'autant plus plaisant que ce que vous
00:35:33anticipez de réalisation se passe
00:35:35voire mieux et en fait pour l'instant c'est ça.
00:35:37Je vous avoue que mon couple n'y a pas résisté
00:35:39parce que moi quand j'ai lancé mes sociétés
00:35:41vous voyez c'est en ça que tout à l'heure je disais
00:35:43par rapport aux chemins que la vie prend
00:35:45mon épouselle par contre arrivait dans une
00:35:47fin de carrière un peu compliquée
00:35:49avec un bord d'about assez important
00:35:51elle a eu besoin de se recentrer sur elle-même
00:35:53uniquement alors que moi
00:35:55concrètement sur la même période
00:35:57je partais sur du business et donc
00:35:59automatiquement vous n'êtes pas sur vous-même
00:36:01vous êtes sur de l'entrepreneuriat
00:36:03donc vous vous barrez et c'est vrai que les chemins sont séparés
00:36:05il faut être très clair
00:36:07mais c'est pas un drame
00:36:09et vous voyez l'expérience par contre de mes 30 ans
00:36:11de mon accident
00:36:13je pense que je n'aurais pas eu cette expérience là
00:36:15je l'aurais extrêmement mal vécue de me séparer de mon épouse
00:36:17c'était quand même 23 ans
00:36:19qu'on était mariés
00:36:21donc je l'aurais vécue je pense beaucoup plus durement
00:36:23et que là je l'ai pris
00:36:25comme un
00:36:27c'est pas une fatalité mais
00:36:29voilà il se passe ça quoi
00:36:31donc avec l'encule
00:36:33en fait cette pathologie pour vous elle a été
00:36:35frondatrice presque. Ah non mais je souhaite
00:36:37à tout le monde mais réellement
00:36:39je plaisante pas
00:36:41je souhaite à tout le monde de vivre un jour
00:36:43une expérience de mort
00:36:45parce que la vie
00:36:47prend une autre faveur c'est à dire que
00:36:49derrière
00:36:51Oui mais Lionel j'entends ce que vous dites mais
00:36:53ça veut dire quand même
00:36:55et c'est pour ça que je rigole quand vous me dites
00:36:57que vous êtes immortel ça veut dire quand même
00:36:59qu'au fond de nous
00:37:01notre inconscient
00:37:03sait très bien qu'on
00:37:05est mortel mais au fond de nous
00:37:07on veut croire qu'on est immortel
00:37:09et c'est ça qui
00:37:11enfin c'est ça à mon avis
00:37:13qui fait que beaucoup de gens se perdent
00:37:15dans leur vie parce que
00:37:17je dis pas qu'il faut tous les jours penser qu'on est mortel
00:37:19ce serait très très
00:37:21stressant et angoissant et ce serait pas bon
00:37:23pour notre santé mais il faut quand même
00:37:25de temps en temps se dire
00:37:27attention on va vieillir
00:37:29il faut prendre soin de soi quoi
00:37:31Je sais pas si
00:37:33je sais pas si c'est pas une question de nature parce que
00:37:35alors moi je sais que depuis gamin
00:37:37j'ai pas eu cette expérience de frôler
00:37:39la mort ou d'avoir la sensation de la perdre
00:37:41j'ai surtout perdu des gens
00:37:43mais moi depuis que je suis gamin mais vraiment enfant
00:37:45j'ai la sensation permanente
00:37:47que la trotteuse tourne
00:37:49j'ai toujours détesté perdre du temps
00:37:51prendre du temps je peux mais perdre du temps
00:37:53la notion de fin de vie
00:37:55est ancrée chez moi
00:37:57et en fait c'est au quotidien
00:37:59ça me permet de
00:38:01j'ai écrit un bouquin ça c'est pas important qui s'appelle
00:38:03Une chance sur un milliard qui est l'histoire de quelqu'un qui découvre
00:38:05qu'il risque de mourir dans 4 mois et qui
00:38:07décide de mettre sa vie en ordre, il a plus le choix
00:38:09je crois qu'on en avait parlé d'ailleurs dans l'émission
00:38:11oui tout à fait
00:38:13mais ça c'est fondateur
00:38:15mais là où je suis un petit peu
00:38:17d'un avis différent avec vous Lionel c'est qu'en fait
00:38:19il faut cette nature pour accueillir
00:38:21l'épreuve et en faire quelque chose qui soit
00:38:23galvanisant parce que vous avez des gens
00:38:25qui vont juste vivre le reste de leur existence
00:38:27dans la panique la plus absolue
00:38:29de ce qui finira par tous nous arriver
00:38:31ouais c'est pas faux, c'est vrai que moi je suis
00:38:33d'un naturel extrêmement optimiste en fait
00:38:35je vois toujours le verre à moitié plein
00:38:37même quand il est vide je considère
00:38:39qu'il y a de l'air dedans et il y a de l'humidité
00:38:41il reste un peu d'eau
00:38:43donc c'est vrai que j'ai cet empérament là depuis toujours
00:38:45et c'est sûr que moi une épreuve comme ça m'a endurci
00:38:47une épreuve comme ça à quelqu'un
00:38:49un peu plus pessimiste
00:38:51ou qui va comprendre
00:38:53qu'il peut mourir et que ça peut arriver très rapidement
00:38:55oui ça peut effectivement le briser complètement
00:38:57donc vous êtes d'accord qu'on va laisser faire le sort
00:38:59et on va le souhaiter à personne
00:39:01oui à tous les optimistes
00:39:03désolé les gars
00:39:05c'est pour vous
00:39:07dans un certain sens vous avez raison
00:39:09il ne faut pas être trop optimiste
00:39:11l'hérisson qui est persuadé qu'il ne peut rien lui arriver
00:39:13il traverse la route et il se fait écraser
00:39:15par les voitures
00:39:17je crois que ça fait partie
00:39:19ça fait partie d'ailleurs de la jeunesse
00:39:21ça quand on est très jeune
00:39:23on a un peu l'impression qu'il ne peut rien nous arriver
00:39:25le privilège de l'inconscience
00:39:27oui et c'est très bien d'ailleurs parce que
00:39:29il y a un âge pour tout
00:39:31mais en effet trop d'optimisme
00:39:33c'est pas bon non plus
00:39:35je suis d'accord avec vous
00:39:37on ne prend pas assez soin de soi
00:39:39et on peut frôler l'accident
00:39:41oui bien sûr
00:39:43oui mais je pense que
00:39:45dans notre société
00:39:47avec
00:39:49tous ces
00:39:51tous ces freins
00:39:53qui mettent à l'entrepreneuriat
00:39:55parce que c'est dangereux
00:39:57il y a ça
00:39:59même le truc qui est rentré dans la constitution
00:40:01le principe de précaution
00:40:03le principe de précaution
00:40:05vous voyez tout ce genre de trucs
00:40:07sont extrêmement limitants
00:40:09là vous avez raison
00:40:11il faut oser
00:40:13mais oser
00:40:15c'est pas prendre tous les risques
00:40:17non c'est pas prendre tous les risques
00:40:19mais quand dans votre environnement
00:40:21tout votre environnement vous dit de faire attention
00:40:23il arrive un moment
00:40:25il faut changer d'environnement
00:40:27on est dans une société qui fait comme ça
00:40:29les cartes elles ont été distribuées
00:40:31elles sont sur la table on joue avec le jeu ou on joue pas
00:40:33parce que Lionel c'est plus facile de gouverner
00:40:35des gens qui ont peur que des gens qui osent
00:40:37c'est tout
00:40:39vous êtes certainement
00:40:41pas si facile que ça à gouverner
00:40:43ah non c'est pas ça
00:40:45et c'est difficile
00:40:47de vous attraper
00:40:49moi je suis
00:40:51quelqu'un de très docile Lionel
00:40:53vous vous trompez complètement
00:40:55c'est sûr
00:40:57bref en tous les cas
00:40:59c'est un sujet qui est très complexe
00:41:01parce que ça dépend vraiment des tempéraments
00:41:03comme vous l'avez dit tout à l'heure
00:41:05il y a des natures des personnes
00:41:07on envisage la suite de notre vie
00:41:09ou d'un parcours de vie en fonction
00:41:11de ce qu'on est profondément
00:41:13vous allez avoir des casse-coudes en bon genre
00:41:15vous allez avoir des gens beaucoup plus prudents
00:41:17qui vont suivre leur vie
00:41:19qui sont peut-être très heureux comme ça
00:41:21moi par contre ce que j'ai appris
00:41:23avec mon épouse c'est qu'on peut montrer le chemin aux gens
00:41:25on peut leur tenir la main
00:41:27mais on ne peut pas les tirer de force sur le chemin
00:41:29ça ne marche pas comme ça
00:41:31on peut les accompagner, on peut les aider
00:41:33mais on ne peut pas les tirer sur le chemin
00:41:35effectivement ça ne se passe pas comme ça
00:41:37vous voyez par exemple
00:41:39elle était d'un naturel extrêmement précis
00:41:41je me suis dit avec quelqu'un comme moi ça va équilibrer
00:41:43en fait pas du tout
00:41:45le fond d'âme reste
00:41:47quoi que vous en pensiez
00:41:49le fond d'âme reste
00:41:51ça ne marche pas
00:41:53pessimisme et prudence
00:41:55elle était peut-être prudente et peut-être pas pessimiste
00:41:57j'en sais rien
00:41:59je peux me permettre une question personnelle
00:42:01est-ce qu'elle était là quand vous êtes tombé ?
00:42:03est-ce que vous vous rendez compte
00:42:05le trauma que ça a dû représenter pour elle ?
00:42:07oui d'ailleurs on en a parlé
00:42:09parce que vous vous êtes à l'intérieur
00:42:11vous vous sentez repartir, vous vous sentez réagir
00:42:13vous vous sentez vous sauver avec une aspirine
00:42:15mais elle est peut-être restée perchée
00:42:17sur sa vision
00:42:19la crainte a été extrême
00:42:21parce que concrètement
00:42:23quand vous êtes le pilier comme elle me dit
00:42:25t'es ma montagne et tu tombes
00:42:27une montagne qui tombe c'est pas courant
00:42:29donc je sais que ça m'a mis en défaut
00:42:31d'ailleurs elle a mis un moment pour s'en rendre compte
00:42:33oui mais la montagne s'est relevée Lionel
00:42:35donc tout va bien
00:42:37merci en tout cas de votre témoignage
00:42:39je vous donne une petite devinette
00:42:41avant les infos
00:42:43pourquoi on peut comparer les hommes
00:42:45avec les places de parking ?
00:42:47Gilles Legardinier
00:42:49vous avez le temps des infos
00:42:51pour trouver la réponse
00:42:53et puis vous pouvez vous aussi
00:42:55réagir sur le sens de votre vie
00:42:57au 0826 300 300
00:43:01Qu'est-ce que c'est que cette devinette ?
00:43:03Et avec Sud Radio
00:43:05si vous voulez avoir la chance
00:43:07de rencontrer Antoine Dupont à Toulouse
00:43:09le 23 octobre prochain
00:43:11et de gagner son maillot officiel
00:43:13dédicacé rendez-vous dès maintenant
00:43:15sur notre site sudradio.fr
00:43:17et entrez le mot de passe
00:43:19rugby, le tirage au sort aura lieu
00:43:21vendredi 18 octobre en direct
00:43:23sur Sud Radio
00:43:25et puis un petit bonjour particulier
00:43:27à nos auditeurs de Béziers, Cannes
00:43:29Nîmes ou encore Lyon
00:43:31on vous invite à faire un selfie
00:43:33devant une affiche Sud Radio
00:43:35dans votre ville, de la publier
00:43:37sur les réseaux sociaux avec le hashtag
00:43:39de votre ville et gagner
00:43:41de nombreux cadeaux, doublez vos chances
00:43:43en participant au quiz
00:43:45sur sudradio.fr, bonne chance
00:43:47Sud Radio, votre attention
00:43:49est notre plus belle récompense
00:43:5114h-16h
00:43:53Brigitte Lahaye, Sud Radio
00:43:55Et bien on continue
00:43:57à aller dans le bon sens de sa vie
00:43:59avec Gilles Legardinier
00:44:01vous êtes écrivain, réalisateur, vous avez écrit
00:44:03beaucoup de livres, le dernier
00:44:05s'appelle J'ai commencé par mourir
00:44:07c'est aux éditions Flammarion
00:44:09votre héros
00:44:11se retrouve dans une situation tout à fait
00:44:13inattendue
00:44:15et particulièrement difficile
00:44:17et bien
00:44:19tout d'un coup tout bascule
00:44:21et le sens de sa vie
00:44:23n'est plus du tout
00:44:25le même, c'est ce qui m'a donné
00:44:27l'idée de ce sujet
00:44:29qui je suis sûre interpelle
00:44:31tous ceux qui nous écoutent parce que
00:44:33forcément on se pose la question quand on
00:44:35entend ça, quel est le sens de ma vie
00:44:37c'est pas simple
00:44:39moi j'ai souvent tendance à rappeler
00:44:41que l'amour au sens large
00:44:43du terme ça met beaucoup de sens dans sa vie
00:44:45je pense que vous êtes d'accord avec ça
00:44:47complètement, pour moi c'est même le seul
00:44:49tout ce qu'on fait de bien en général
00:44:51tout ce qu'on fait de mieux je le crois
00:44:53on le fait pour quelqu'un, ou à cause de
00:44:55quelqu'un, mais on le fait
00:44:57par rapport à l'autre, ou même par amour de
00:44:59soi pour se réaliser
00:45:01je crois qu'il faut voir l'amour
00:45:03au sens large du terme
00:45:05je pense qu'il n'y a pas que l'amour
00:45:07pour quelqu'un d'autre
00:45:09c'est important de s'aimer
00:45:11oui, je m'entends bien avec moi mais je ne sais pas si je m'aime
00:45:13ah il faudrait
00:45:15alors
00:45:17on va voir déjà si vous savez répondre
00:45:19à ma devinette, pourquoi peut-on comparer les hommes
00:45:21avec les places de parking
00:45:23ah non je donne ma langue au chat
00:45:25parce que les vrais
00:45:27sont toujours pris
00:45:29les vraies places sont toujours prises
00:45:31et les vrais hommes sont toujours pris
00:45:33c'est pour ça qu'on peut comparer
00:45:35et la devise du jour
00:45:37c'est de se faire plaisir comme il faut
00:45:39c'est important de comprendre
00:45:41que
00:45:43se faire plaisir c'est
00:45:45important de ne pas faire n'importe quoi
00:45:47parce que sinon on peut tomber dans l'addiction
00:45:49par exemple
00:45:51quand on s'est vraiment fait plaisir
00:45:53ça nous laisse un moment agréable, une sensation
00:45:55de s'être fait du bien
00:45:57d'être bien, et c'est pour ça
00:45:59que le plaisir
00:46:01de ses sens, parce que finalement
00:46:03ça passe par les sens, le plaisir
00:46:05je reviens toujours à ce mot que j'adore
00:46:07c'est important
00:46:09il ne faut pas avaler quelque chose
00:46:11vite fait parce qu'on a envie de
00:46:13ou alors on le sait
00:46:15mais si on aime quelque chose en particulier
00:46:17prenons le temps de le déguster
00:46:19si on a envie de prendre un bain
00:46:21prenons le temps de le prendre
00:46:23si on a envie d'aller se promener
00:46:25laissons peut-être le smartphone
00:46:27dans la poche
00:46:29enfin
00:46:31la vraie règle c'est d'être à 100%
00:46:33là où on est
00:46:35et sur ce qui nous parle
00:46:37je crois que c'est ça le secret
00:46:39et je pense que c'est d'autant plus vrai dans le plaisir
00:46:41dans tout, alors le plaisir aussi
00:46:43dans tout bien sûr, mais d'autant plus dans le plaisir
00:46:45me semble-t-il
00:46:47autre débat
00:46:49Jacques, bonjour
00:46:51bonjour Brigitte et Gilles
00:46:53bonjour
00:46:55j'aime bien le titre de votre
00:46:57livre, j'ai commencé par mourir
00:46:59parce que j'ai l'impression que tous les auditeurs
00:47:01et moi-même, nous sommes d'accord
00:47:03sur le fait qu'une grande épreuve, un grand traumatisme
00:47:05nous aide à repartir
00:47:07parce qu'il faut partir de quelque chose
00:47:09et un ami, quand on a connu
00:47:11par exemple un énorme chagrin d'amour
00:47:13où on a cru mourir
00:47:15un ami m'avait dit, celui qui part
00:47:17prend tout avec lui
00:47:19tu crois avoir tout perdu
00:47:21et tu as tout perdu, toutes tes illusions
00:47:23et c'est à partir de ce moment-là qu'on peut rebâtir quelque chose
00:47:25laisser le temps, saisir les opportunités
00:47:27mieux comprendre
00:47:29et puis tout ce que vous dites me parle
00:47:31alors on est tous d'accord, vous me facilitez le travail
00:47:33c'est l'amour, il n'y a que ça de vrai évidemment
00:47:37il n'y a que ça de vrai
00:47:39il n'y a pas que ça de vrai
00:47:41mais c'est une valeur sûre
00:47:43c'est une valeur sûre
00:47:45on peut avoir
00:47:47par exemple, on peut avoir envie de sauver la France
00:47:49alors vous me direz
00:47:51c'est peut-être par amour pour la France
00:47:55vous avez parlé aussi au début
00:47:57de spiritualité et d'amour
00:47:59et je pense toujours quand on parle de spiritualité
00:48:01à Sainte-Thérèse d'Avila
00:48:03ces religieuses lui demandaient
00:48:05comment trouver Dieu ma mère
00:48:07alors elle leur répondait
00:48:09vous trouverez Dieu dans vos casseroles mes filles
00:48:11et on peut trouver aussi un sens à sa vie dans les petites choses
00:48:13à condition de les faire sincèrement et de prendre le temps
00:48:15comme vous le disiez il y a une minute
00:48:17dans l'accomplissement et vous avez complètement raison
00:48:19dans l'accomplissement, en respirant
00:48:23et puis les épreuves
00:48:25nous apprennent que
00:48:27à chaque chose, malheur est bon
00:48:29il doit en sortir quelque chose de bien
00:48:31et de plus solide qu'avant
00:48:33d'en donner un sens à sa vie
00:48:35ça peut être faire la cuisine pour celle qu'on aime
00:48:37ou celui qu'on aime
00:48:39la mère de famille trouve un sens avec ses enfants
00:48:43ensuite si on a la chance
00:48:45de tomber sur l'amour
00:48:47et sur
00:48:51et sur
00:48:53l'amour
00:48:55je ne sais pas, je suis un peu perdu
00:48:57ce que je peux dire
00:48:59c'est reprendre ce que vous avez dit tout à l'heure
00:49:01quand vous parliez de l'amour, d'abord le sexe
00:49:03ensuite l'amour et finalement l'attachement
00:49:05et c'est un accomplissement merveilleux
00:49:07il ne reste plus qu'après le deuil
00:49:11je rebondis sur vos propos
00:49:13il y a une citation qui guide ma vie
00:49:15il y en a deux en fait, je vais vous les livrer
00:49:17ça recoupe ça
00:49:19Mazarin qui était un homme politique remarquable
00:49:21recommandable humainement
00:49:23a dit une chose qui m'éclaire tous les jours
00:49:25il a dit il faut être fort pour affronter une catastrophe
00:49:27il faut être grand pour s'en servir
00:49:29ça, ça guide mes jours
00:49:31et la deuxième qui fait pendant à ça
00:49:33c'est la Comtesse de la Sablière
00:49:35qui a dit tout le devoir ne vaut pas une faute
00:49:37commise par tendresse
00:49:39et je fais ma vie entre ces deux rails
00:49:41bravo
00:49:43moi j'avais
00:49:45un ami qui me disait aussi
00:49:47quand ça ne va pas
00:49:49il me parle d'un bracelet
00:49:51et il me dit quand ça va tu peux le regarder aussi
00:49:53et en fait c'est un bracelet
00:49:55virtuel où il y a marqué
00:49:57ça ne durera pas
00:49:59les écossais disent ça
00:50:01si tout va bien ne t'en fais pas ça changera
00:50:03si tout va mal ne t'en fais pas ça changera
00:50:05on en est à trois citations
00:50:07à la fin de sa vie ça n'a rien à voir
00:50:09mais Mazarin contemplait ses collections
00:50:11il allait mourir, il était très malade
00:50:13et il disait dire qu'il faut quitter tout cela
00:50:15ça lui ressemble à ça
00:50:19oui bien sûr
00:50:21mais c'est justement parce qu'il faudra quitter tout ça
00:50:23qu'il faut en profiter pleinement
00:50:25absolument, heureusement que vous êtes là
00:50:27vous avez ce don merveilleux
00:50:29en plus de votre infini délicatesse
00:50:31avec les auditeurs en détresse
00:50:33je sais que vous n'aimez pas trop les compliments
00:50:35mais moi je vous le dis
00:50:37qu'est-ce que vous voulez que je réponde
00:50:39je ne vais pas dire oui oui je sais je suis exceptionnel
00:50:41qu'est-ce qu'on peut répondre à un compliment Jacques
00:50:45qu'est-ce que vous répondez si je vous dis
00:50:47Jacques que vous avez l'air
00:50:49d'être très sympathique
00:50:51vous exagérez Brigitte
00:50:53on ne sait pas quoi répondre à un compliment
00:50:55vous avez raison
00:50:57je le prends avec beaucoup de cœur
00:50:59et bien sûr que ça me touche
00:51:01mais c'est difficile de répondre
00:51:03bien sûr, n'en parlons plus
00:51:05n'en parlons plus
00:51:07allez-y faites moi des compliments
00:51:09je prends je prends
00:51:11c'est ce qui me frappe
00:51:13vous ne vous en laissez pas compter
00:51:15mais quand vous avez un auditeur en face
00:51:17qu'on voit clairement qu'il est en détresse
00:51:19vous avez vraiment une telle
00:51:21délicatesse
00:51:23que ça me touche
00:51:25ça s'appelle l'humanité Jacques
00:51:29et puis alors on peut faire des citations
00:51:31parce que moi je suis un peu perdu
00:51:33on n'est pas
00:51:35un trésor dans lequel on puise
00:51:37mais une graine sur laquelle
00:51:39on veille toute sa vie
00:51:41vous me donnez une idée
00:51:43grâce à votre témoignage
00:51:45je suis sûre qu'actuellement
00:51:47il y a beaucoup de gens qui nous écoutent
00:51:49et qui se posent la question du sens de leur vie
00:51:51mais peut-être qu'ils peuvent faire
00:51:53comme l'a fait Gilles
00:51:55le gardinier
00:51:57excusez-moi
00:51:59c'est se penser
00:52:01à quelques citations
00:52:03qui leur parlent vraiment
00:52:05et les inscrire
00:52:07sur leur table de nuit
00:52:09et de temps en temps
00:52:11quand on a un peu l'impression
00:52:13qu'on est dans un moment
00:52:15de tristesse
00:52:17où on sait pas trop où on en est
00:52:19se replonger
00:52:21dans ces citations
00:52:23qui quelque part ont du sens pour nous
00:52:25et qui nous guident
00:52:27et puis autre chose
00:52:29dont j'essaye que ça me guide
00:52:31c'est de savoir dire oui en général
00:52:33même quand ça ne va pas
00:52:35au lieu de dire non je ne devrais pas être mal
00:52:37dire oui je vais mal
00:52:39comme c'est intéressant
00:52:41alors c'est toujours facile à dire quand on va bien
00:52:43mais dire oui
00:52:45à ce qui arrive
00:52:47plutôt que de le refuser
00:52:49après de là on peut sortir de là
00:52:51il faut accepter et ensuite s'adapter
00:52:53ça c'est sûr
00:52:55pour que nos oui soient des vrais oui
00:52:57et nos non des vrais non
00:52:59quand c'est nécessaire
00:53:01et puis moi il y a une chose
00:53:03aussi que je trouve assez intéressante
00:53:05parce qu'on fait tous des erreurs
00:53:07on fait tous du mal aux autres
00:53:09on n'est pas parfait
00:53:11il y a une chose que je trouve assez juste
00:53:13c'est toujours regarder si on l'a fait
00:53:15de mauvaise foi ou de bonne foi
00:53:17si on a fait de la peine à quelqu'un
00:53:19mais de bonne foi
00:53:21c'est pas grave il ne faut pas s'en vouloir
00:53:23parce que je trouve qu'il y a beaucoup de gens
00:53:25qui s'empêchent d'être heureux
00:53:27par une culpabilité qui les ravage
00:53:29sûrement
00:53:31c'est pas grave on fait tous des erreurs
00:53:33mais on les fait de bonne foi
00:53:35donc il faut être indulgent
00:53:37avec soi même
00:53:39c'est la différence entre l'erreur et la faute
00:53:41c'est la sincérité
00:53:43naturellement il faut savoir reconnaître
00:53:45ses erreurs
00:53:47avec clairvoyance sans forcément le dire
00:53:49mais le savoir au moins par honnêteté envers soi même
00:53:51bien sûr et ça nous permet de continuer
00:53:53merci de cet échange
00:53:55Jacques merci beaucoup
00:53:57j'étais content de vous parler
00:53:59et bien nous aussi on était content de vous entendre
00:54:01on fait une petite pause sur Sud Radio 0826 300 300
00:54:03on se retrouve dans un instant
00:54:15Gilles Legardinier est avec nous
00:54:17à l'occasion de la sortie de ce livre
00:54:19aux éditions Flammarion
00:54:21J'ai commencé par mourir
00:54:23votre héros
00:54:25commence par un grave accident de voiture
00:54:27et bien d'autres péripéties
00:54:29mais je n'en dirais pas plus
00:54:31c'est un thriller
00:54:33qu'on lit vraiment
00:54:35du début à la fin et on en a pour son argent
00:54:37parce qu'il y a
00:54:39500 pages
00:54:41donc bravo
00:54:43mais nous là on essaye justement
00:54:45de donner du sens à notre vie
00:54:47avant de mourir justement
00:54:49et c'est Delphine qui nous rejoint
00:54:51bonjour Delphine
00:54:53bonjour Gilles
00:54:55alors vous avez
00:54:57fait un burn out
00:54:59c'est ça ?
00:55:01et c'est ce qui vous a fait basculer si je puis dire
00:55:03oui c'est un peu ça
00:55:05même complètement ça a basculé
00:55:07j'espère juste pas du côté obscur de la force
00:55:09mais je crois pas
00:55:11disons que moi
00:55:13jusqu'à il y a deux ans j'étais vraiment dans un mode
00:55:17très exécutant j'ai envie de dire
00:55:19parce que
00:55:21un peu l'histoire personnelle
00:55:23les modèles sociétaux
00:55:25l'âge aussi
00:55:27entre 30 et 40 c'est plutôt les âges
00:55:29où on construit tout ce qui va bien dans sa vie
00:55:31même 25-40 je dirais
00:55:33donc tout ce qui va bien
00:55:35qu'on a ses enfants, qu'on leur donne une éducation etc
00:55:37où on construit un peu son parcours professionnel
00:55:39et puis un jour il y a un petit caillou dans l'engrenage
00:55:41qu'on voit pas arriver
00:55:43qui reste calé dans la roue, qui grossit
00:55:45et puis ça fait un gros trou
00:55:47chez moi ça fait un gros trou qui s'est manifesté physiquement
00:55:49j'ai complètement perdu connaissance
00:55:51c'était une vérité
00:55:53et puis après ça
00:55:55je me suis retrouvée coupée
00:55:57même de ma cellule familiale
00:55:59au centriste parce qu'il y a fallu que
00:56:01je rentre dans l'hôpital
00:56:03pour pouvoir me faire un peu
00:56:05mon médecin avait parlé
00:56:07à l'époque d'un travail un peu ascétique
00:56:09en tout cas pour rendre l'hospitalisation
00:56:11acceptable pour moi il avait fait une comparaison
00:56:13avec la mission démoniale
00:56:15à l'époque où des personnes justement
00:56:17des religieuses
00:56:19qui étaient de
00:56:21s'extraire du monde humain pour faire une ascèse
00:56:23et pour le coup
00:56:25c'était un exercice
00:56:27alors de l'ascèse que dire
00:56:29parce que je pense que c'est pas juste dans l'hôpital
00:56:31qu'elle se passe, je pense qu'il y a une prise de conscience
00:56:33à ce moment là et puis ensuite
00:56:35le chemin il se déroule
00:56:37mais ce qui est certain c'est qu'en termes de sens
00:56:39alors il n'est pas forcément
00:56:41j'ai envie de dire un accident
00:56:43ou quelque chose, je sais pas ce que vous
00:56:45pourrez me dire de ça, un accident
00:56:47mais je crois qu'il peut y avoir un événement dans la vie
00:56:49qui fait que tout à coup il y a une brèche
00:56:51qui s'ouvre et puis on reprend une respiration
00:56:53et que pour le coup
00:56:55on ne se comporte plus de la même façon
00:56:57et que ben on
00:56:59décide de mener un peu
00:57:01cette espèce de quête de sens
00:57:03ou en tout cas de ne plus faire les choses dans cela
00:57:05il y a eu un avant et un après
00:57:07est-ce que je peux oser vous demander
00:57:09est-ce que je peux oser vous demander quel a été le caillou
00:57:11dans l'engrenage
00:57:13vous n'êtes pas obligé de répondre bien sûr
00:57:15non ça ne me dérange pas
00:57:17le caillou dans l'engrenage
00:57:19c'était des violences
00:57:21sexuelles, quand j'étais petite
00:57:23et puis
00:57:25qui ont été complètement
00:57:27enfermées dans une boîte de Pandore
00:57:29pendant plusieurs années
00:57:31parce que le contexte
00:57:33familial, l'histoire et l'éducation
00:57:35on sait qu'on n'en parle pas
00:57:37toutes ces choses là, et puis un jour
00:57:39un médecin qui a été bienveillant
00:57:41a établi
00:57:43le contact par la parole
00:57:45et ça a ouvert la boîte de Pandore
00:57:47un peu je dirais
00:57:49et puis on a commencé à réparer
00:57:51et puis quand on commence à réparer
00:57:53et qu'on n'est pas dans le serre, on le fait
00:57:55et des fois on surinvestit le serre, moi c'est ce qui m'est arrivé
00:57:57à partir du moment où
00:57:59on m'a lancé dans le serre
00:58:01j'ai compris que c'était la voie pour se guérir
00:58:03alors j'ai fait, j'ai fait, j'ai fait
00:58:05jusqu'à consommer du serre
00:58:07mon médecin quand j'étais hospitalisée
00:58:09il employait un terme très juste
00:58:11je suis sûre Delphine que votre agenda
00:58:13ressemble à un jeu de Tetris
00:58:15et honnêtement, voilà Tetris
00:58:17c'est ce petit jeu où on assemble des briques
00:58:19pour en faire quelque chose de parfaitement équilibré
00:58:21et ma vie c'était vraiment ça
00:58:23ma vie c'était du Tetris, j'empilais des briques
00:58:25voilà
00:58:27et à partir du moment où quelqu'un met le doigt
00:58:29ça va vous être en train de créer des débris
00:58:31c'est important ce que vous dites Delphine
00:58:33et je vais le dire un petit peu différemment
00:58:35pour que tout le monde prenne bien le sens
00:58:37de ce que vous venez de dire
00:58:39quand on traverse une épreuve
00:58:41qui fait très très mal
00:58:43qui dévaste de l'intérieur
00:58:45c'est en effet une solution pour
00:58:47à priori
00:58:49ne pas trop souffrir
00:58:51c'est de faire du fer, comme vous le dites très justement
00:58:53sauf que
00:58:55non, parce qu'à l'intérieur
00:58:57ça continue à s'écrouler
00:58:59alors qu'à l'extérieur on croit que ça tient
00:59:01et c'est pour ça
00:59:03que vous avez fait ce fameux burn-out
00:59:05parce qu'en effet
00:59:07mais en même temps
00:59:09c'était trop douloureux
00:59:11pour peut-être à ce moment là
00:59:13travailler sur l'intérieur
00:59:15et donc il valait mieux en effet
00:59:17remplir son temps
00:59:19remplir
00:59:21remplir, remplir, remplir
00:59:23et c'est important
00:59:25allez-y je vous en prie Delphine
00:59:27c'est vraiment le processus
00:59:29et avant ça, c'est faux finalement
00:59:31en tout cas le constat
00:59:33que je fais aujourd'hui, c'est faux tous les biais
00:59:35que peut prendre un cerveau d'humain
00:59:37pour ne pas avoir
00:59:39une blessure, parce que moi
00:59:41avant de connaître ce fer
00:59:43j'avais connu plus jeune
00:59:45des troubles du comportement alimentaire
00:59:47qui masquait toujours
00:59:49ce gros mot là
00:59:51donc j'ai rempli
00:59:53d'abord physiquement, puis après
00:59:55j'ai rempli physiquement d'une deuxième façon
00:59:57et en fait, à quelque part
00:59:59un des raisonnements que je retiens aujourd'hui
01:00:01par rapport à ces expériences là, c'est que
01:00:03parfois son cerveau peut être son meilleur ennemi
01:00:05et que quand il veut pas
01:00:07ou quand
01:00:09quand la conscience, ou je sais pas
01:00:11Delphine, oui et non
01:00:13oui et non, parce que
01:00:15il faut quand même ne pas oublier
01:00:17qu'énormément de jeunes
01:00:19vont se suicider à cause d'abus sexuels
01:00:21c'est peut-être
01:00:23mieux que votre cerveau ait fait
01:00:25ce blackout
01:00:27je suis d'accord avec Brigitte, le cerveau cherche d'abord
01:00:29à vous faire survivre dans l'immédiat
01:00:31et le mensonge est parfois
01:00:33ou l'auto-suggestion est parfois
01:00:35la bouée qui vous évite
01:00:37la noyade
01:00:39vous voyez Delphine, il faut
01:00:41être indulgente avec votre
01:00:43fonctionnement, il vous a certainement
01:00:45sauvé peut-être d'un suicide
01:00:47ou d'une prise de risque
01:00:49on sait aussi qu'il y a énormément
01:00:51d'accidents de voiture très graves
01:00:53chez des adolescents qui ont eu
01:00:55des enfants se massacrer
01:00:57donc non, je crois que
01:00:59il vous a un peu sauvé votre cerveau
01:01:01Pour le coup, en tout cas
01:01:03ce qui est sûr, oui, enfin là où
01:01:05j'acquiesce d'un vrai oui dans ce que vous me dites
01:01:07ce que je prends de ce que vous me dites
01:01:09c'est que ce qui est sûr, c'est que ça m'a maintenu en vie
01:01:11jusque là, ça ne m'a gagné pas
01:01:13c'est pas la moindre des choses
01:01:15déjà ça, ensuite de la donner la vie
01:01:17parce que j'ai eu mes deux enfants
01:01:19j'ai rencontré mon mari, j'ai eu mes deux enfants
01:01:21si j'ai que, j'ai envie de dire
01:01:23deux fiertés, c'est de là
01:01:25la troisième c'est d'avoir, d'être
01:01:27encore aujourd'hui en couple après 20 ans de mariage
01:01:29et tout de suite traverser
01:01:31donc l'aventure
01:01:33elle est là et finalement
01:01:35le sens aussi, c'est à dire que
01:01:37dans les moments où on peut croire
01:01:39que tout part en brille
01:01:41j'ai envie de dire, comme on dit très trivialement
01:01:43et bien c'est précisément
01:01:45ces petites choses du quotidien
01:01:47qui nous nourrissent sans que ça en ait l'air
01:01:49qui, j'ai envie de dire, comme des petits
01:01:51cailloux se mettent à briller
01:01:53et qui nous raccrochent en fait, il y a une des infirmières
01:01:55qui a fait partie de l'équipe qui me soignait
01:01:57qui m'a dit quand je suis rentrée à l'hôpital
01:01:59Delphine, c'est quoi vos pansements ?
01:02:01et bien mon pansement c'est mes maris, mes enfants
01:02:03et quand elle parlait de pansements, elle voulait te parler des choses
01:02:05qui nous raccrochent à la vie, et Sparadrap
01:02:07qui nous raccroche à la vie, et finalement
01:02:09aujourd'hui le sens, en tout cas ce qui me nourrit
01:02:11et bien il est là
01:02:13dans le développement de mes enfants
01:02:15dans la façon dont j'investis la relation avec mon mari
01:02:17dans la façon dont j'investis
01:02:19la relation avec moi, dans la façon dont je partage
01:02:21avec les autres
01:02:23dans la façon dont vous vous reconstruisez
01:02:25oui, dans la façon finalement où on prend sa place
01:02:27j'ai envie de dire
01:02:29et bien c'est déjà bien
01:02:31de prendre sa place, voilà, un vrai sens
01:02:33pour sa vie, de prendre sa place
01:02:35étant donné qu'il y en a une, mais en tout cas
01:02:37je crois que ça
01:02:39à partir du moment où on se sent
01:02:41juste bien où on est, ça peut être suffisant
01:02:43après on peut aller
01:02:45si on veut parler de sens, j'imagine que
01:02:47pour tout un chacun, il y a plein d'endroits
01:02:49où on peut en trouver, et c'est bien à chacun
01:02:51de trouver le sens, d'ailleurs
01:02:53ah bien bien sûr, alors là, on est bien d'accord
01:02:55on ne va pas donner le sens qu'il faut avoir
01:02:57chacun va trouver le sens
01:02:59de sa vie, et peut-être que grâce à
01:03:01ces deux heures, il y en a
01:03:03plus qui le trouveront, c'est juste ça
01:03:05notre objectif, Gilles Legardinier
01:03:07être utile, modestement
01:03:09merci beaucoup Delphine
01:03:11en tout cas, merci de ce témoignage
01:03:13on continue dans un instant avec
01:03:15le Love Conseil du jour
01:03:17est-ce que la sexualité d'un homme change
01:03:19lorsqu'il devient père ?
01:03:21Dans un instant
01:03:23retour de Brigitte Laé
01:03:25Sud Radio
01:03:27Brigitte Laé Sud Radio
01:03:29le sexe au conseil
01:03:31eh bien Gilles Legardinier, je sais que vous êtes
01:03:33papa, bon mais
01:03:35je ne vais pas vous poser la question
01:03:37je veux juste donner
01:03:39quelques
01:03:41conseils dans ce sexe au conseil
01:03:43justement, la sexualité d'un homme change-t-elle
01:03:45lorsqu'il devient père ? On sait que
01:03:47pour la femme, sexualité
01:03:49et reproduction sont souvent
01:03:51très liées, et la
01:03:53grossesse provoque des bouleversements hormonaux
01:03:55importants, l'accouchement
01:03:57des modifications physiques, donc
01:03:59souvent, la sexualité de la femme est différente
01:04:01après la naissance
01:04:03des enfants. L'homme
01:04:05en tout cas sur le plan biologique et anatomique
01:04:07ne subit aucun bouleversement particulier
01:04:09néanmoins
01:04:11sur le plan psychique, devenir père
01:04:13c'est quand même une véritable transformation
01:04:15et on remarque
01:04:17que dès la grossesse, d'ailleurs
01:04:19le comportement d'un homme peut changer
01:04:21il y en a certains qui ne vont plus oser
01:04:23toucher la future mère, d'autres
01:04:25qui auront envie d'aller se rassurer
01:04:27ailleurs, et
01:04:29donc tout ça n'est pas anodin
01:04:31il est certain que la relation que l'homme
01:04:33avait avec sa mère
01:04:35va jouer dans cette histoire
01:04:37et une fois qu'il est devenu père
01:04:39il y a des hommes qui vont se sentir
01:04:41beaucoup plus responsables, qui vont prendre conscience
01:04:43de ce qu'est la vie, c'est à dire
01:04:45notre condition non pas d'immortel
01:04:47mais de mortel, et puis
01:04:49d'autres vont développer des
01:04:51trésors de tendresse
01:04:53dont ils se seraient cru tout à fait
01:04:55incapables, donc le comportement
01:04:57de l'homme se modifie
01:04:59et à cela évidemment s'ajoute une vision
01:05:01différente de leur compagne
01:05:03qui est devenue mère
01:05:05certains vont
01:05:07avoir plus de mal
01:05:09avec leur épouse devenue mère
01:05:11parce qu'elle est devenue dans leur imaginaire
01:05:13toute puissante
01:05:15d'autres peuvent malheureusement se mettre
01:05:17à la mépriser, on sait que c'est à ce
01:05:19moment là que parfois certains hommes violents
01:05:21se mettent à battre leur femme une fois qu'elle est
01:05:23devenue mère, parce que ça les renvoie évidemment
01:05:25à leur propre histoire, d'autres vont
01:05:27l'idéaliser, et puis d'autres
01:05:29heureusement
01:05:31vont au contraire
01:05:33parce qu'ils ont vécu ce moment
01:05:35là, et c'est généralement
01:05:37quand la grossesse est partagée
01:05:39les couples vont être encore
01:05:41plus dans une sexualité
01:05:43épanouie
01:05:45et puis
01:05:47c'est vrai que c'est une période
01:05:49critique, il faut bien aussi
01:05:51comprendre ce qui se passe chez l'homme
01:05:53pour mieux comprendre la sexualité du couple
01:05:55après la grossesse, voilà.
01:05:57Vous voulez ajouter quelque chose ?
01:05:59Alors non, j'écoute, j'apprends, moi
01:06:01j'ai eu qu'un couple et que deux enfants
01:06:03mais après
01:06:05là encore, vous le dites, et dans l'éventail
01:06:07des possibilités que vous présentez
01:06:09la nature des gens
01:06:11est profondément déterminante
01:06:13c'est-à-dire que s'il y a eu
01:06:15de l'écoute, c'est une aventure
01:06:17commune, parce qu'on a souvent
01:06:19nous en tant qu'homme, l'impression
01:06:21d'être éjecté de la maternité alors qu'en fait
01:06:23on est pour 50% dans l'affaire
01:06:25pour ceux qui s'occupent de leurs enfants
01:06:27et qui s'occupent de leur épouse, et moi
01:06:29j'ai coutume de dire que de tous les métiers
01:06:31que j'aurais fait, celui que je préfère c'est père
01:06:33et je n'aurais pas pu le faire sans
01:06:35parce que je n'aurais pas pu le faire sans couple
01:06:37et c'est un privilège
01:06:39de vivre ça
01:06:41mais après chacun vit à sa façon
01:06:43et malheureusement je ne peux ni parler
01:06:45je ne peux certainement pas parler pour mes congénères
01:06:47mais il faut que les gens se sentent libres
01:06:49et vrais.
01:06:51Voilà, mais c'est pas anodin
01:06:53contrairement à ce qu'on pourrait croire
01:06:55c'est pas anodin. Alors notre
01:06:57débat du jour, pour ou
01:06:59contre, alors j'ai lancé ce
01:07:01thème, la famille
01:07:03ce qui donne le plus de sens, on l'a entendu
01:07:05depuis le début de l'émission
01:07:07c'est ce que pense Alexandra qui est avec nous
01:07:09bonjour Alexandra
01:07:11bonjour Brigitte, bonjour monsieur Gardinier
01:07:13donc vous êtes convaincue
01:07:15c'est la famille qui donne le plus de sens à sa vie
01:07:17et Alex n'est pas tout à fait d'accord
01:07:19bonjour Alex. Oui bonjour Brigitte
01:07:21j'y ai Alexandra
01:07:23et bien comme toujours c'est Alexandra
01:07:25qui va commencer à donner son avis
01:07:27et à essayer de convaincre Alex
01:07:29oui bah
01:07:31écoutez moi je
01:07:33suis convaincue de ça mais
01:07:35forcément je le suis que depuis que
01:07:37je suis moi aussi maman
01:07:39vous l'avez dit monsieur Gardinier
01:07:41c'est un privilège
01:07:43de le devenir et du coup la vie
01:07:45prend tout son sens, en tout cas moi
01:07:47j'ai trouvé à ce moment là
01:07:49voilà, je suis devenue maman à
01:07:5130 ans, rien d'exceptionnel
01:07:53ni trop jeune, ni trop âgée
01:07:55mais avant ça, voilà comme
01:07:57j'ai pas mal
01:07:59baigné de par mes études dans tout ce qui est
01:08:01écologie, environnement, etc
01:08:03j'étais assez
01:08:05enfin il y a un terme maintenant qui définit ça
01:08:07qui parle d'éco-anxiété
01:08:09et j'étais un peu dans cette
01:08:11dynamique là, à force d'entendre
01:08:13toutes les catastrophes qui allaient arriver, je me suis dit
01:08:15on n'est pas
01:08:17on n'est pas dans de très
01:08:19beaux draps et du coup
01:08:21l'arrivée des enfants, j'ai trouvé que ça avait
01:08:23donné vraiment un autre
01:08:25sens, et le côté
01:08:27irréversible d'avoir des enfants
01:08:29donnait un sens magistral
01:08:31à la vie.
01:08:33Alex, qu'est-ce que vous répondez
01:08:35à Alexandra ?
01:08:37J'allais dire, je ne me trompe pas par ce que dit Alexandra
01:08:39pour elle, je pense que
01:08:41c'est pas forcément la famille, c'est plutôt devenir parent
01:08:43qui lui donne un sens à la vie, parce que pour moi
01:08:45dans la famille, il y a aussi
01:08:47mon père, ma mère, les frères, les sœurs
01:08:49qui rentrent dedans, pas forcément le fait d'avoir des enfants
01:08:51et je peux comprendre qu'effectivement
01:08:53quand on a des enfants, il y a un autre sens
01:08:55qui arrive.
01:08:57Moi, on va dire la famille,
01:08:59j'ai un beau cocon familial, mais je n'ai pas eu
01:09:01cette valeur de famille.
01:09:03Donc si vous voulez, voir mes oncles, mes tantes
01:09:05mes cousins, ça n'a pas forcément été
01:09:07quelque chose qui était très souvent.
01:09:09Après j'ai connu pas mal de détails
01:09:11qui ont fait que j'ai une construction familiale qui a été différente.
01:09:13Maintenant, je suis père
01:09:15de deux enfants, alors ça a changé
01:09:17beaucoup de choses, on va dire
01:09:19des personnes disent des fois c'est pas cool de dire ça, mais ça m'a
01:09:21retiré certaines libertés que j'avais avant.
01:09:23Maintenant, il y a des responsabilités
01:09:25parfois j'aime à dire
01:09:27provoquer certaines contraintes.
01:09:29Les week-ends
01:09:31pour moi c'est des contraintes, le week-end il faut amener
01:09:33un au foot à telle heure, l'autre à telle heure,
01:09:35du coup au bout d'un moment, mes week-ends
01:09:37j'ai plus de week-end à moi.
01:09:39C'est un petit peu comme le couple,
01:09:411 plus 1 égale 3, il ne faut jamais
01:09:43s'oublier dans le couple, je pense que
01:09:45si on ne vit que pour sa famille,
01:09:47au bout d'un moment, je pense qu'on ne vit plus.
01:09:49Je pense qu'il y a beaucoup de personnes
01:09:51qui ont donné un sens à leur vie à travers des passions,
01:09:53à travers plein de choses, la famille
01:09:55peut en faire partie, mais pour moi il n'y a pas que ça.
01:09:57Écoutez, je suis ravie
01:09:59de votre débat tous les deux
01:10:01parce que pour une fois, vous n'êtes pas du tout
01:10:03sur la même longueur d'onde,
01:10:05même si bien sûr...
01:10:07Et en même temps, parce que finalement ils ne sont pas
01:10:09antagonistes dans leur vision, parce que c'est juste une question
01:10:11où on place le curseur, Alexandra a l'air
01:10:13de donner énormément,
01:10:15et Alex a l'air de donner moins,
01:10:17je ne me permets pas de juger,
01:10:19mais ils sont finalement dans l'acceptation d'une famille
01:10:21à laquelle il convient de garder une limite.
01:10:23On va laisser Alexandra répondre à Alex.
01:10:25Alexandra ?
01:10:27Oui, tout à fait.
01:10:29Je ne me trouve pas totalement
01:10:31antinomique avec ce qu'a dit Alex,
01:10:33parce qu'effectivement, quand je dis
01:10:35le côté irréversible des choses,
01:10:37c'est exactement ce que j'ai ressenti,
01:10:39et du coup, moi aussi, mon premier
01:10:41sentiment a été un peu cette privation
01:10:43de liberté, que comme dit, j'ai eu mes enfants
01:10:45à 30 ans, donc j'avais vécu avant
01:10:47et j'avais eu beaucoup, beaucoup de liberté
01:10:49de vivre, mais justement, comme j'étais
01:10:51consciente de la chance qui m'était
01:10:53donnée d'être maman...
01:10:55Oui, mais Alexandra, ce que
01:10:57dit Alex,
01:10:59qui me semble intéressant,
01:11:01et pour tous ceux qui écoutent,
01:11:03c'est qu'au fond, bien sûr,
01:11:05on ne va pas dire le contraire, les enfants
01:11:07donnent du sens à sa vie, c'est évident,
01:11:09mais est-ce que pour autant, il faut
01:11:11négliger sa passion ? Est-ce qu'il faut pour autant
01:11:13négliger quelque chose qui serait
01:11:15plus personnel ?
01:11:17Parce que c'est bien ça que vous vouliez dire, Alex.
01:11:19Oui, tout à fait.
01:11:21On voit qu'il y a beaucoup de personnes, le sens de leur vie,
01:11:23c'est leur travail, ce n'est pas forcément la famille.
01:11:25Il y a des gens qui vont...
01:11:27Je n'ai aucune idée, mais j'imagine
01:11:29les grands chercheurs qu'on a eu
01:11:31à différentes époques, est-ce que c'était la famille
01:11:33qui était le plus important pour eux, ou c'était
01:11:35absolument de travailler sur quelque chose et de trouver...
01:11:37Je crois qu'Einstein n'était pas très famille, non.
01:11:39Les lettres de sa femme.
01:11:41Et au final,
01:11:43il y a des personnes, heureusement,
01:11:45que c'était pas la famille qui les guidait,
01:11:47c'était une autre chose.
01:11:49J'aime bien votre débat, parce qu'il
01:11:51montre bien qu'il n'y a pas une vérité.
01:11:55Et vous avez raison, Alex.
01:11:57Il y a des gens qui ont sacrifié leur vie
01:11:59pour
01:12:01l'humanité, je veux dire.
01:12:03Soit parce qu'ils ont inventé des choses, soit parce qu'ils
01:12:05se sont battus pour
01:12:07sauver leur pays, soit parce
01:12:09qu'ils ont créé des choses qui...
01:12:11Aujourd'hui, par exemple,
01:12:13Léonard de Vinci, je suis pas sûre qu'il était
01:12:15très famille non plus.
01:12:17Il était tellement dévoré par son art.
01:12:19Donc, voilà.
01:12:21Mais en même temps, Alexandra,
01:12:23vous le dites,
01:12:25est-ce que vous avez une passion, Alexandra, ou pas ?
01:12:27Oui, absolument. J'ai la passion des chevaux,
01:12:29j'ai la passion de la vie
01:12:31et de l'environnement et de la nature
01:12:33de manière générale. Et ce que je voulais juste
01:12:35rajouter, c'est que moi j'ai eu
01:12:37un environnement familial
01:12:39pas
01:12:41hyper riche, mais pas non plus catastrophique,
01:12:43on va dire, dans la moyenne.
01:12:45Et en fait, ce que je ressens aujourd'hui, c'est
01:12:47que je mets beaucoup l'accent sur ce
01:12:49côté enfant, parce que
01:12:51je sais que c'est vraiment une toute petite
01:12:53période qui,
01:12:55sur toute une vie,
01:12:57finalement, ne représente que...
01:12:59Vous ne voulez pas passer à côté de ces moments exceptionnels.
01:13:01Voilà, exactement. Je ne veux pas passer à côté.
01:13:03J'en oublie pas mes passions pour autant.
01:13:05Je continue à monter à cheval, ce n'est pas la question.
01:13:07C'est un équilibre familial aussi à trouver
01:13:09pour, justement, se sentir bien. Et je ne dis pas que
01:13:11c'est le sens numéro un,
01:13:13mais c'en est un
01:13:15que je ne veux pas louper, parce que, justement,
01:13:17ces années passent trop, trop vite.
01:13:19Gilles Legardénier,
01:13:21qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?
01:13:23C'est de nature. Et il y a
01:13:25une infinité de natures dans l'humanité, il faut les respecter.
01:13:27C'est-à-dire qu'effectivement, je ne les
01:13:29sens pas du tout
01:13:31autonomiques. Ils ne sont pas en opposition.
01:13:33Chacun place le curseur où il veut
01:13:35en fonction s'il a envie,
01:13:37si Alex a envie d'avoir des passions
01:13:39et que ça peut donner quelque chose pour lui
01:13:41ou pour d'autres, c'est formidable.
01:13:43Après, le curseur, même dans une vie,
01:13:45c'est-à-dire que ça peut changer.
01:13:47Moi, j'ai toujours été frappé
01:13:49du... Pour moi,
01:13:51plus les enfants ont grandi, plus
01:13:53les relations étaient complexes et denses
01:13:55et plus je me suis investi avec eux.
01:13:57Il y a une question de curseur dans le temps et dans la nature
01:13:59qu'on a. Donc, la liberté de chacun,
01:14:01elle est juste essentielle à cet endroit-là.
01:14:03Je vous laisse se conclure.
01:14:05Alexandra, Alex, qu'est-ce que vous avez envie
01:14:07d'ajouter ?
01:14:09Oui ? Non ? Oui ?
01:14:11Je veux bien laisser la parole à Alex.
01:14:13Ce que j'allais dire, c'est que je comprends
01:14:15totalement le fait que la famille puisse
01:14:17donner un sens. Comme on disait, il y a tellement de
01:14:19possibilités. Oui, par contre,
01:14:21de dire que ça serait le seul et unique,
01:14:23c'est ça que je voulais dire. Moi, c'est que ce n'est pas le
01:14:25seul et unique, mais bien sûr
01:14:27que ça en donne un. Voilà, chacun trouvera le sens
01:14:29à mettre à sa vie. Comme j'entends dans les
01:14:31émissions, je crois que vous disiez
01:14:33que vous n'allez pas forcément trouver le sens
01:14:35par rapport à votre vie. Moi, des fois, j'ai l'impression
01:14:37que le sens, pour moi, le sens pour ma vie,
01:14:39ce serait peut-être d'aider les autres. Ce n'est pas
01:14:41forcément en basant sur ma famille que ça va le faire.
01:14:43Mais voilà, je comprends totalement
01:14:45qu'il y a des gens pour qui ce soit les enfants, il y a des gens
01:14:47pour qui ce soit autre chose. Voilà,
01:14:49tant que les personnes sont autour, c'est ce qui est le plus important.
01:14:51De toute façon, c'était ça le titre
01:14:53du débat. La famille est ce qui donne
01:14:55le plus de sens à sa vie.
01:14:57Donc, vous avez raison, Alex,
01:14:59vous n'étiez pas d'accord avec cette affirmation.
01:15:01Alexandra, le mot de la fin ?
01:15:03Écoutez, voilà,
01:15:05merci encore de nous donner la parole sur tout ça.
01:15:07Tous les points de vue sont intéressants
01:15:09à entendre. Donc, comme toujours,
01:15:11on apprend plein de choses.
01:15:13Merci d'avoir participé tous les deux,
01:15:15Alexandra. Merci, Alex. Merci, Alexandra.
01:15:17Gilles Legardinier,
01:15:19on va bientôt conclure et
01:15:21on se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
01:15:27Brigitte Laé, Sud Radio.
01:15:2914h16h,
01:15:31Brigitte Laé, Sud Radio.
01:15:33Et nous allons conclure avec
01:15:35David, mais avant, je voulais
01:15:37reparler de ce livre.
01:15:39Gilles Legardinier est avec
01:15:41nous. C'est ce roman
01:15:43qui m'a donné envie de
01:15:45ce thème,
01:15:47donner du sens à sa vie. Ça s'appelle
01:15:49« J'ai commencé par mourir ». C'est aux éditions
01:15:51Flammarion. C'est l'histoire d'un homme
01:15:53pour qui tout va bien dans sa vie
01:15:55jusqu'au jour où il hérite d'un
01:15:57manoir en Écosse.
01:15:59Et là, ses ennuis
01:16:01commencent
01:16:03et il frôle
01:16:05la mort, etc.
01:16:07Je ne raconterai évidemment pas l'histoire,
01:16:09mais c'est un
01:16:11livre qu'on lit avec beaucoup
01:16:13d'intérêt et c'est un livre
01:16:15très humain.
01:16:17On voit
01:16:19votre héros qui s'intéresse aux autres,
01:16:21qui décèle
01:16:23ce qui se cache
01:16:25derrière l'apparence des autres.
01:16:27C'est pour ça que j'ai eu
01:16:29envie de vous recevoir deux heures
01:16:31dans cette émission. Voilà.
01:16:33J'ai commencé par mourir
01:16:35aux éditions Flammarion. Bonjour
01:16:37David. Bonjour Brigitte.
01:16:39Bonjour Gilles. Bonjour David.
01:16:41Déjà,
01:16:43enfin, vous vous posiez la
01:16:45question de la mort, je crois, David.
01:16:47Oui, oui, assez
01:16:49précocement.
01:16:51Pourquoi ça devait s'arrêter un jour ?
01:16:55Tout allait bien.
01:16:57Parce que ça a commencé un jour.
01:16:59Il faut bien que ça s'arrête un jour.
01:17:01Ça m'aurait bien plu
01:17:03que tout le monde vive tout le temps.
01:17:05J'ai eu une vie plutôt agréable,
01:17:07émotionnellement stable,
01:17:09bien entourée et
01:17:11épanouie. Franchement, je ne voyais pas
01:17:13pourquoi il y avait ça. Par contre, c'était
01:17:15inéluctable.
01:17:17Qu'est-ce que j'allais faire
01:17:19dans ces deux moments ?
01:17:21J'avais une tendance,
01:17:23enfant, à regarder beaucoup vers le passé.
01:17:25Déjà en primaire,
01:17:27je regardais ce que je faisais en maternelle.
01:17:29J'étais assez
01:17:31tourné vers le passé. Vous diriez
01:17:33mélancolique un peu ?
01:17:35Oui, un peu mélancolique.
01:17:37Mais une mélancolie
01:17:39douce, pas triste.
01:17:41Oui, un peu romantique.
01:17:43Voilà, exactement.
01:17:45Avec le temps,
01:17:47j'ai pu tout à fait... Là, j'étais à l'école primaire.
01:17:49Ce qui a
01:17:51pas mal changé, c'est que je suis
01:17:53plus focalisé sur l'instant présent,
01:17:57sur l'acceptation
01:17:59que
01:18:01il y a des choses qui m'échappent.
01:18:03J'ai mis du temps à m'en libérer.
01:18:05Je pensais que je pouvais
01:18:07tout changer, que je pouvais avoir une influence.
01:18:09Tout contrôler, vous diriez ?
01:18:11Tout contrôler, non, mais avoir une influence,
01:18:13que je pouvais faire en sorte de résoudre.
01:18:15Aujourd'hui, je continue de résoudre
01:18:17ou de faire en sorte de, mais
01:18:19j'admets ma condition
01:18:21d'être humain. Pendant longtemps,
01:18:23j'aurais voulu être un super-héros aussi.
01:18:25D'être déjà un super-humain, c'est pas mal.
01:18:27Ou un humain tout simple.
01:18:29La temporalité,
01:18:31ça aide aussi pas mal à se dire
01:18:33le sens de la vie, c'est au moins d'agir là où je peux.
01:18:35Vous êtes en train de devenir sage,
01:18:37David ?
01:18:39C'est la parfaite définition, oui.
01:18:41C'est un peu ça.
01:18:43L'autre aspect,
01:18:45c'est qu'au fil du temps, même si
01:18:47je suis un homme occidental,
01:18:49on va dire que matériellement, je suis bien
01:18:51équipé et j'ai pas mal de choses
01:18:53qui m'appartiennent en termes de biens matériels.
01:18:55Dans ma vie,
01:18:57j'ai bien découvert que c'est pas ça
01:18:59qui me faisait le plus vibrer.
01:19:01J'ai finalement assez peu de désirs matériels.
01:19:03La vie m'a déviaté.
01:19:07Je serais bien mal
01:19:09à propos de dire que ceux qui n'ont rien
01:19:11devraient faire comme moi, se contenter de pas grand chose.
01:19:13C'est pas vrai, parce que j'ai
01:19:15en effet une maison, j'ai pas mal de confins.
01:19:17Mais je dirais, je le suis,
01:19:19que c'est pas mon intention.
01:19:21On n'a pas mon omega
01:19:23sur l'aspect matériel.
01:19:25Plutôt sur l'aspect émotionnel
01:19:27et l'aspect relationnel avec les autres,
01:19:29que ce soit dans mon milieu professionnel.
01:19:31Donc déjà, le métier que je fais,
01:19:33il a un sens par rapport à mes valeurs profondes.
01:19:35Je suis 30 ans que j'exerce
01:19:37dans la même profession.
01:19:39Et c'est quoi votre métier ?
01:19:41Je travaille dans le domaine de l'assistance.
01:19:43D'accord, oui.
01:19:45J'ai fait beaucoup de métiers différents
01:19:47à l'intérieur, mais toujours dans une société
01:19:49d'assistance.
01:19:51Venir en aide
01:19:53aux autres,
01:19:55ça me parle.
01:19:57Ça donne du sens à votre métier
01:19:59et donc à votre vie.
01:20:01Ça on l'a pas dit depuis le début,
01:20:03mais on est idiot parce qu'on aurait dû le dire.
01:20:05C'est vrai que lorsqu'on a la chance de faire un métier
01:20:07qui nous plaît et qui donne du sens,
01:20:09c'est déjà chouette.
01:20:13Et j'ai toujours fait des choix
01:20:15plutôt de carrière autour des gens
01:20:17avec qui j'avais travaillé.
01:20:19Lorsque j'étais moins en phase
01:20:21avec les gens avec qui j'avais travaillé, je partais.
01:20:23Là où j'étais bien avec des gens avec qui je restais,
01:20:25même si potentiellement, par exemple,
01:20:27j'aurais pu peut-être avoir
01:20:29des salaires un peu plus élevés
01:20:31en prenant d'autres risques
01:20:33et d'autres organisations.
01:20:35Enfin,
01:20:37ce qui m'enchante au quotidien,
01:20:39c'est que j'ai la chance d'avoir pu constituer
01:20:41une famille et ma relation
01:20:43actuellement avec mes enfants
01:20:45et ma compagne,
01:20:47c'est très riche et m'apporte
01:20:49beaucoup. Le sens de ma vie,
01:20:51c'est un peu tout ça à la fois.
01:20:53Moi, ce que j'aime bien dans votre témoignage,
01:20:55c'est que vous avez l'air d'être assez
01:20:57chanceux.
01:20:59J'ai l'impression que vous n'avez pas traversé
01:21:01des choses très difficiles.
01:21:03Surtout, vous avez une belle
01:21:05philosophie, vous avez des valeurs
01:21:07qui sont tout à fait
01:21:09respectables.
01:21:11Vous êtes conscient de la chance
01:21:13que vous avez et vous en faites quelque chose,
01:21:15apparemment, c'est ça ?
01:21:17D'être chanceux, oui,
01:21:19mais justement d'en avoir conscience.
01:21:21Je pense que le fait d'en avoir conscience
01:21:23et d'y apporter de l'attention,
01:21:25je crois que, pour moi,
01:21:27la définition du bonheur, c'est de continuer
01:21:29de désirer ce qu'on en a déjà.
01:21:31C'est une capacité de s'émerveiller au quotidien.
01:21:33C'est très bouddhiste, ça.
01:21:35Vous avez aussi
01:21:37envie de donner
01:21:39à d'autres qui n'ont peut-être pas eu votre chance.
01:21:41C'est en ça que j'ai dit que vous avez une valeur
01:21:43humaine qui est plutôt
01:21:45respectable.
01:21:47Dans le rapport humain,
01:21:49si on ne donne pas et si on n'échange pas,
01:21:51et si on ne reçoit pas, ça va dans les deux sens.
01:21:53C'est un peu pauvre,
01:21:55on va dire.
01:21:57Partager avec les autres...
01:21:59Oui, mais on sait très bien aujourd'hui
01:22:01qu'on est dans une société où le profit
01:22:03l'emporte souvent sur la qualité
01:22:05des gens qui bossent
01:22:07dans une boîte.
01:22:09Oui, à la fois,
01:22:11oui, je dirais.
01:22:13En plus, on sélectionne souvent
01:22:15des profils, en termes de carrière,
01:22:17plutôt des profils de personnes
01:22:19carriéristes, on va dire,
01:22:21et donc dans un domaine un peu
01:22:23de compétition, et parfois de compétition
01:22:25auprès du monde des autres.
01:22:27La société générale du monde du travail aura
01:22:29tendance à promouvoir ce type de profil, mais ce n'est pas
01:22:31exclusif. On a d'autres profils qui peuvent
01:22:33très bien s'exprimer, et surtout,
01:22:35sur la masse des collaborateurs ou des gens
01:22:37qu'on rencontre sur le monde du travail,
01:22:39en tout cas comme moi, je rencontre,
01:22:41je travaille dans une structure un peu spéciale,
01:22:43même quand je m'en ouvre à d'autres,
01:22:45finalement, on n'est pas
01:22:47qu'une addition d'égoïsme.
01:22:49Non, non, heureusement
01:22:51que tout n'est pas comme ça.
01:22:53On le croit, même si on s'attache
01:22:55souvent à regarder les
01:22:57exemples qui nous indiquent que le plus égoïste
01:22:59et le plus performant
01:23:01et le plus égocentrique,
01:23:03finalement, c'est lui qui a le mieux réussi,
01:23:05ce n'est pas forcément le cas,
01:23:07et c'est plus partagé qu'on ne le croit,
01:23:09je pense. Après, par contre, oui, quelle place
01:23:11on y met, et quelle conscience on a
01:23:13de la place qu'on en donne à ce
01:23:15partage. Je pense que ça, c'est...
01:23:17Oui, on a parfois du mal à l'exprimer ou à pouvoir
01:23:19le matérialiser.
01:23:21Après, je suis d'accord avec vous, David, mais
01:23:23la perception qu'on a du monde
01:23:25est celle qu'on nous donne. Celle qu'on vit
01:23:27est différente. C'est-à-dire que je suis complètement d'accord avec vous
01:23:29sur le fait qu'effectivement, parfois, ce sont
01:23:31certains profils, certains buts, certains mécanismes
01:23:33du capitalisme, de la vie,
01:23:35de l'humanité qui sont mis en avant,
01:23:37mais la pratique qu'on en a tous les jours,
01:23:39si on arrive à donner sa juste place à ces représentations
01:23:41souvent illusoires, elle est quand même
01:23:43beaucoup plus positive et beaucoup plus humaine.
01:23:45C'est-à-dire, sur le terrain,
01:23:47les gens ont plus de cœur. Sur le terrain,
01:23:49les gens sont plus engagés. Sur le terrain, les gens
01:23:51sont plus proches de la réalité
01:23:53que l'image qu'on nous en donne.
01:23:55Et puis, il y a des études
01:23:57qui ont été faites. Lorsque le
01:23:59chef d'entreprise est plutôt
01:24:01humain et
01:24:03essaie que ses collaborateurs
01:24:05soient dans
01:24:07le bien-être,
01:24:09généralement, ça marche mieux. Les gens se
01:24:11dévouent plus et l'entreprise
01:24:13marche mieux. Donc, restons
01:24:15sur cette note positive.
01:24:17Complètement. Mais c'est possible
01:24:19en tous les cas. Je l'ai expérimenté.
01:24:21Complètement, oui. Je suis d'accord avec vous.
01:24:23Complètement, c'est possible.
01:24:25Mais tout le monde, il n'est pas gentil
01:24:27et tout le monde, il n'est pas beau. Il ne faut pas
01:24:29non plus se raconter d'histoires.
01:24:31J'ai appris aussi
01:24:33à ne pas penser que
01:24:35tout le monde pensait comme moi.
01:24:37C'est une autre découverte que j'ai faite
01:24:39que je n'avais pas apprise.
01:24:41Mais
01:24:43justement, quelque part,
01:24:45un des
01:24:47combats qui vaut d'être mené, c'est de continuer
01:24:49à apporter ses propres valeurs, même si
01:24:51elles ne sont pas forcément partagées.
01:24:53Et même si on sait qu'on va croiser des gens
01:24:55et que certaines personnes vont être
01:24:57plutôt
01:24:59pas gentilles, en effet.
01:25:01Moi, je l'adore. J'adore ce que vous dites.
01:25:03Parce que si, en effet,
01:25:05on se conduit
01:25:07comme on pense qu'on est
01:25:09et si on essaye, autour de soi,
01:25:11d'être cohérent avec
01:25:13ce qu'on est, le monde irait
01:25:15déjà beaucoup mieux.
01:25:17Ça, c'est sûr.
01:25:18L'intégrité ?
01:25:20Complètement, oui.
01:25:22Mais surtout, je crois qu'il faut
01:25:24quelque part aussi, parfois,
01:25:26être capable d'être généreux sans attendre un retour
01:25:28pour de vrai.
01:25:29C'est la seule façon de l'être vraiment, David.
01:25:31Voilà, c'est exactement ça.
01:25:33En effet, si je me disais
01:25:35quand je prends la main,
01:25:37certains vont se servir plus qu'ils n'en auraient dû.
01:25:39Si à chaque fois, je suis comptable
01:25:41et en train de quantifier
01:25:43exactement combien que j'ai donné un tel, un tel
01:25:45et de dire, est-ce que j'ai eu le retour
01:25:47positif ou est-ce que ça a été bien pris
01:25:49à juste ampleur ?
01:25:51Oui, mais en même temps,
01:25:53et je vais m'expliquer, ne prenez pas ça
01:25:55au pied de la lettre, on ne donne jamais gratuitement.
01:25:57On donne aussi pour se faire plaisir
01:25:59parce qu'on est généreux.
01:26:01Ah oui, mais ce n'est pas une douleur
01:26:03de donner.
01:26:04Non, mais je veux dire, il y a des gens
01:26:06qui sont plus... Encore une fois, vous aimez bien
01:26:08le terme de nature, Gilles
01:26:10le Gardinier, j'ai remarqué. Il y a des gens
01:26:12qui naturellement sont très généreux
01:26:14et d'autres qui naturellement sont
01:26:16plus...
01:26:18Peut-être parce qu'ils ont
01:26:20moins les moyens, peut-être parce qu'ils sont plus
01:26:22à vouloir garder pour eux
01:26:24mais ça dépend aussi
01:26:26des gens. On n'est pas
01:26:28généreux tous de la même manière.
01:26:30Là encore, vous avez raison,
01:26:32il faut suivre sa tendance, sa nature
01:26:34et le faire sans rien attendre
01:26:36en retour.
01:26:38Parce que ça nous plaît.
01:26:40Oui, parce qu'on a envie de faire plaisir
01:26:42ou on a envie d'être généreux
01:26:44et on se fait du bien quand on est généreux.
01:26:46Donc, il ne faut pas s'en empêcher.
01:26:48Merci David
01:26:50et puis
01:26:52merci et bravo pour cette
01:26:54sagesse. On conclut
01:26:56avec un témoignage de quelqu'un
01:26:58qui a compris qu'on ne pouvait pas
01:27:00agir sur tout
01:27:02et qu'il fallait accepter, s'adapter.
01:27:04C'est ça aussi
01:27:06la vie.
01:27:08Merci David.
01:27:10Merci beaucoup Gilles Legardinier.
01:27:12Je rappelle ce roman
01:27:14J'ai commencé par mourir, c'est aux éditions
01:27:16Flammarion. Je montre le livre
01:27:18pour ceux qui nous regardent peut-être
01:27:20en...
01:27:22Ben oui, on est filmé maintenant.
01:27:24Le livre à manger Brigitte.
01:27:26Le livre à dévorer, j'adore.
01:27:28C'est ma jeune
01:27:30chienne qui
01:27:32traînait sur la table de nuit, ça prouve que je l'ai lu.
01:27:34Et puis,
01:27:36demain nous serons avec Arthur Vernon.
01:27:38On verra comment rendre sa sexualité
01:27:40plus ludique. Et tout de suite
01:27:42bien sûr, vous retrouvez
01:27:44Alexandre Deleuven. Non pardon,
01:27:46excusez-moi, c'est Marie aujourd'hui.
01:27:48Je suis désolée, c'est le lundi, c'est Marie.
01:27:50Je devrais commencer à le savoir.
01:27:52Vous retrouvez donc Marie pour C'est Votre Avenir.
01:27:54Et je vous dis à demain.

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