• il y a 2 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et c'est toujours un plaisir de vous retrouver pour les informer. Bonjour Renaud Dely.
00:09Plaisir partagé Salia, bonjour.
00:11Et bienvenue à nos informés du jour. Autour de la table, Julie-Marie Lecomte, chef du service politique de France Info. Bonjour Julie.
00:16Bonjour Salia.
00:17Et à vos côtés, Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs. Bonjour Sylvain.
00:20Bonjour.
00:21Renaud Dely, ça y est, le budget pour l'année prochaine est présenté aujourd'hui.
00:24Eh oui, un budget, on le sait, bouclé à la hâte en à peine deux semaines par le nouveau gouvernement.
00:29Le projet de loi de finances est donc présenté aujourd'hui.
00:31On a les grandes masses de l'effort annoncé par le Premier ministre Michel Barnier, un effort considérable de l'ordre de 60 milliards d'euros
00:38qui, selon le Premier ministre, devrait se décomposer entre un tiers, donc 20 milliards d'impôts supplémentaires visant pour l'essentiel,
00:45soit les contribuables les plus fortunés, soit les grandes entreprises, et puis 40 milliards de réduction des dépenses publiques.
00:51C'est un effort inédit ou quasi inédit avec l'ambition de ramener le déficit budgétaire qui devrait atteindre, à la fin de l'année 2024,
00:586,1% du PIB à 5% à la fin de l'année 2025.
01:04Des choix difficiles et des choix qui ne suscitent pas l'unanimité au sein de la fragile coalition supposée soutenir Michel Barnier.
01:13Les macronistes sont très critiques, plus particulièrement sur les impôts et globalement sur les choix faits par Michel Barnier.
01:20Voici ce qu'on disait hier lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale le prédécesseur de Michel Barnier à Matignon, Gabriel Attal.
01:28Nous avons avec le gouvernement un accord plein et entier sur la direction.
01:33Nous avons en revanche des divergences sur quelques moyens.
01:37La crainte que nous avons déjà exprimée, c'est que le budget qui semble se dessiner n'intègre pas assez de réformes et trop d'impôts
01:44avec le risque de déstabiliser nos industries et la classe moyenne qui travaille.
01:49Trop d'impôts, on se souvient que les macronistes répètent que c'est leur ligne rouge.
01:52Gérald Darmanin a d'ailleurs répété ici même sur ce plateau qu'il ne voterait pas en l'état ce budget parce que ce projet lui semblait inacceptable.
02:00Et puis pas assez de réformes selon Gabriel Attal, par exemple la réforme de l'assurance chômage à laquelle il tenait et qu'il exhumait
02:07que Michel Barnier a en quelque sorte enterré, en tout cas renvoyé à de futures négociations entre partenaires sociaux.
02:12Bref, est-ce que ce budget sur le plan économique, sur le plan financier est tenable ?
02:17Est-ce que cette équation peut être résolue, donc un tel effort de réduction du déficit ?
02:24Et puis est-ce que Michel Barnier peut espérer trouver une majorité à l'Assemblée nationale pour le valider ?
02:30Julie Marie Lecomte.
02:32Tout le monde part déjà du principe, y compris au sein de la majorité, y compris du côté du gouvernement,
02:38que ce budget passera comme les précédents avec une série de 49.3.
02:45Ça c'est acquis.
02:46En revanche, ce qui soulève beaucoup d'interrogations, c'est la manière dont va se déployer le débat sur le budget.
02:55Voir Gabriel Attal, qui mène les troupes du premier groupe censé soutenir le gouvernement,
03:01présenter un contre-budget hier après-midi, on est quand même dans du très contre-intuitif.
03:10Michel Barnier se retrouve avec une majorité ou un socle censé le soutenir,
03:16qui en réalité se méfie de lui et qui en plus se déchire ou entre en conflit,
03:25et entretient des querelles internes sur fond de présidentielle 2027.
03:30C'est assez préoccupant pour le gouvernement.
03:32La question est de savoir sur le budget jusqu'où les lignes peuvent bouger, Sylvain Courage,
03:36parce qu'au sein même de cette coalition autour du gouvernement,
03:40on voit Gabriel Attal qui n'est pas d'accord, qui dit qu'il y a trop d'impôts.
03:43Est-ce que de son côté, ça condamne Michel Barnier à bouger là-dessus ?
03:48Comment ça va se passer ce débat parlementaire ?
03:50Ça risque d'être très compliqué.
03:51En plus, il y a les oppositions.
03:52Il y a l'ERN et la gauche.
03:54C'est la recherche d'un compromis instable sous le regard des institutions européennes et des marchés financiers,
04:01parce qu'il faut quand même que ce soit efficace à la fin.
04:03Il faut qu'il y ait des économies.
04:04Sinon, la sanction sera probablement beaucoup plus douloureuse.
04:08On voit qu'il fait un premier pli.
04:14Il fait une annonce et puis les différents groupes réagissent.
04:18C'est vrai qu'il y a tout de suite des contre-propositions qui viennent du camp macroniste,
04:23qui viennent du Nouveau Front Populaire,
04:25qui a l'intention aussi d'influer sur les décisions,
04:29à travers notamment la commission des finances présidée par Éric Coquerel.
04:33Le jeu de Michel Barnier, ça va être d'essayer de donner peut-être quelques gages.
04:38Plutôt à son socle, qui est déjà fissuré, le Bloc central,
04:45peut-être aussi au Rassemblement national pour éviter qu'il ne vote la censure.
04:50Leur donner quelques gages pour qu'ils puissent justifier leur abstention au moment du vote du 49-3 et de la censure.
04:59Et puis, il y aura la gauche qui va souffler sur les braises.
05:03Ça va être très mouvementé.
05:06A la fin, personne n'a envie de voter ce budget.
05:08Personne n'a envie de porter la responsabilité.
05:11Tout le monde pense à l'après Barnier.
05:13Ça risque d'être assez désespérant sur le plan des échanges démocratiques.
05:17Sur le plan des équilibres de ce budget,
05:19je pense que le risque principal pour Michel Barnier,
05:21c'est que derrière cet effort global qu'il affiche,
05:23en disant notamment sur le plan fiscal que ça va concerner une poignée de contribuables,
05:28la contribution exceptionnelle sur les petits revenus,
05:31et puis des grandes entreprises bien précises, etc.,
05:34c'est qu'on déborde de ce cadre-là à travers un certain nombre de mesures,
05:38en tout cas de débats qui peuvent émerger autour, par exemple,
05:41de l'augmentation de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité.
05:44Et si les factures d'électricité augmentent de façon significative,
05:49ça pose évidemment un problème politique d'un autre ordre.
05:51Il peut y avoir aussi, on le voit poindre parfois,
05:53un débat qui émerge sur l'éventuelle suppression d'un jour férié
05:57et là aussi, ça toucherait évidemment l'ensemble des Français,
06:00et donc d'autres catégories, pas simplement les plus privilégiés.
06:03Bref, le risque...
06:04Les charges aussi.
06:05Voilà, bien sûr, il y a le niveau des allégements de charges
06:07qui pourraient être remis en cause sur un certain nombre d'entreprises.
06:10Donc le problème de Michel Barnier, c'est que l'équation politique
06:13et arithmétique de l'Assemblée, le contraint à se tourner en permanence vers le Parlement.
06:16Et effectivement, on voit que Gabriel Attal hier,
06:19d'autres groupes pendant le débat, où ils ont déjà commencé,
06:21formulent des contre-propositions.
06:23Et Michel Barnier, du fait de l'absence de majorité absolue,
06:25n'a pas d'autre choix que de les écouter en partie, au moins.
06:29Mais le risque, évidemment, c'est que ça ouvre une espèce de concours lépine
06:33des propositions qui dénaturent, on va dire, la feuille de route initiale.
06:38Et qu'effectivement, les efforts portent finalement sur, y compris,
06:42les classes moyennes, ou en tout cas une frange de Français
06:45qui ne sont pas parmi les plus privilégiés,
06:47ou sur davantage d'entreprises.
06:48Donc ça, c'est un risque important sur le débat budgétaire qui va s'ouvrir,
06:52qui va être assez inédit de ce point de vue-là,
06:54au vu de l'influence du Parlement.
06:55Et le deuxième point, sur le plan politique,
06:57je pense que, comme le disait Sylvain Courage,
06:59Michel Barnier se dit, à la fois, personne ne veut voter ce budget,
07:03et en même temps, le fait qu'il fasse le sale boulot,
07:05ça arrange tout le monde.
07:06Et il pense un petit peu, Michel Barnier, que le groupe Ensemble,
07:09de Gabriel Attal, a un pistolet à eau.
07:11C'est-à-dire qu'ils s'agitent, ils font des moulinets,
07:14mais qu'à la fin, s'ils ne votent pas de budget,
07:16de toute façon, ils ne voteront pas la motion de censure
07:18qui suivrait le recours à l'article 49.3.
07:21Donc il fait du judo, en quelque sorte.
07:23Il sait qu'il est dans une position arithmétique et politique faible,
07:26Michel Barnier, simplement parce qu'il n'y a pas de majorité absolue.
07:29Mais il joue, il va essayer de jouer sur les faiblesses de l'adversaire,
07:32parce que Gabriel Attal et les macronistes,
07:34évidemment, s'ils censuraient le gouvernement,
07:36on n'en est pas là, mais à l'issue du budget,
07:38là, ça provoquerait une crise politique beaucoup plus importante,
07:41dont Emmanuel Macron serait sans doute aussi la première victime.
07:43Julie ?
07:44Il nous tient par la responsabilité,
07:46c'est ce qu'on me disait hier du côté des macronistes,
07:50dans le bloc central, avec quand même une inquiétude
07:55dont Michel Barnier traite son socle.
07:59On a probablement tous en tête les taquets envoyés par Michel Barnier,
08:08notamment à Gabriel Attal.
08:12Cette partie-là du socle,
08:15donc les macronistes ou les ex-macronistes,
08:18se sentent maltraités par Michel Barnier.
08:22Ce qui va être intéressant dans ce débat budgétaire,
08:24ce qu'il faut avoir en tête, c'est que même s'il y a un 49-3,
08:28en réalité, c'est le texte qui est retenu,
08:31c'est le gouvernement qui choisit ce qu'il met dedans.
08:35Donc, même si le budget passe avec une série de 49-3,
08:42ce budget-là permettra de voir comment Michel Barnier
08:47a écouté et peut-être aussi quelle vision il a.
08:54Parce que finalement, il a énormément préparé les esprits
08:57à cette idée que ce serait très dur,
09:00même s'il refuse de prononcer le mot de plan d'austérité.
09:06Mais en réalité, on ne voit pas très bien
09:09quelle est la finalité.
09:11C'est-à-dire que c'est faire des économies pour faire des économies.
09:14Mais ensuite, sur cette base-là, vers quoi est-ce qu'on emmène le pays ?
09:19Qu'est-ce qu'on vend comme projet aux Français ?
09:22En réalité, pour l'instant, on ne voit pas vraiment.
09:25Ce qui est compliqué aussi, c'est que d'un côté,
09:28on explique qu'on va taxer les plus riches,
09:31les particuliers, les entreprises,
09:33mais l'angle mort pour l'instant, c'est l'impact
09:37que vont avoir les mesures d'économie.
09:40Et ces mesures-là, alors qu'on dit qu'on va faire peser l'effort
09:43sur les Français les plus fortunés,
09:46en réalité, l'impact de ces mesures-là concernera tout le monde.
09:50La réduction des dépenses publiques.
09:52On va suivre évidemment les débats à l'Assemblée nationale
09:54qui vont avoir lieu cet automne sur le budget.
09:56En attendant, il est 9h16, c'est l'heure du Fil info de Maureen Suynard.
09:5965 000 foyers sont encore privés d'électricité ce matin
10:03après le passage de la tempête Kirk,
10:05principalement dans le sud-ouest et la Bourgogne-Franche-Comté.
10:08Le département de la Seine-et-Marne est maintenu en vigilance rouge,
10:11au cru quand 6 autres départements sont en orange.
10:14Le trafic SNCF est aussi perturbé dans plusieurs régions.
10:18De l'autre côté de l'Atlantique, ce sont plus de 2 500 000 foyers
10:22qui sont plongés dans le noir sans électricité.
10:24L'ouragan Milton traverse la Floride.
10:27Il n'est plus qu'en catégorie 1,
10:29mais les vents restent tout de même très forts.
10:31La ville de Tampa est aussi sous les eaux.
10:33Des hausses d'impôts et un gros coup de rabot.
10:35Le gouvernement présente son budget pour l'année prochaine, cet après-midi.
10:38Un budget avec 40 milliards d'euros d'économies.
10:41France Info a pu se procurer un document de travail
10:44pour réduire le budget de la santé.
10:46L'exécutif envisage de moins rembourser les consultations chez le médecin
10:49et de plafonner les salaires des soignants et des infirmiers intérimaires.
10:55Y aura-t-il bientôt des derbies parisiens ?
10:58En Ligue 1, la famille Arnaud et la marque Red Bull
11:01vont racheter le club du Paris FC, actuellement leader de Ligue 2.
11:05Le club a pour ambition de rejoindre le PSG en championnat.
11:21Les informer continue avec Julie Marie Lecomte,
11:23chef du service politique de France Info,
11:25avec Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
11:28C'est Renaud Delis, partagé en trois blocs à l'Assemblée.
11:31Les députés des différents partis doivent former des coalitions,
11:34mais parfois ça coince.
11:35Ça coince, élection surprise hier à l'Assemblée nationale,
11:38puisque c'est la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé,
11:42ex-porte-parole de l'association Atta,
11:44qui a été élue à la présidence de cette commission des affaires économiques,
11:47à la surprise générale.
11:48Pourquoi ? Parce que sur le papier,
11:50la coalition des macronistes du groupe Ensemble pour la République
11:53et de ses alliés, et puis du groupe la droite républicaine de Laurent Wauquiez
11:57étaient majoritaires.
11:58A priori, il s'agissait de succéder au nouveau ministre de l'économie,
12:02Antoine Armand.
12:03Le poste était supposé être fléché pour un macroniste.
12:07En l'occurrence, le candidat macroniste était Stéphane Travert,
12:09lui-même ancien ministre de l'agriculture.
12:11Sauf que Laurent Wauquiez, lui, revendiquait aussi ce poste pour ses troupes.
12:15Résultat, au dernier tour, plusieurs députés de droite se sont abstenus.
12:21L'un d'entre eux a même voté visiblement pour Aurélie Trouvé,
12:25qui est donc devenue présidente de cette commission par surprise,
12:28et qui en tirait les leçons ce matin chez nos voisins et amis de France Inter.
12:33Sur ma commission des affaires économiques, ça prouve aussi une chose,
12:36c'est qu'il n'y a pas de socle commun, de programme commun du tout
12:40entre les républicains et les macronistes.
12:44En fait, c'est une alliance de circonstances pour faire en sorte
12:46que le nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête des élections législatives,
12:50ne puisse pas gouverner.
12:52Alors est-ce que cet épisode illustre effectivement la fragilité
12:55de la coalition gouvernementale actuelle ?
12:58Une fragilité telle qu'elle a donc conduit visiblement Laurent Wauquiez
13:01à voter Jean-Luc Mélenchon ?
13:02Alors déjà, sur ce qui s'est passé, pourquoi Laurent Wauquiez,
13:05il a un peu torpillé effectivement le candidat macroniste ?
13:08Parce qu'il est très gourmand, et qu'il voulait s'emparer des commissions
13:12à la faveur de ce renouvellement, et que ses alliés,
13:17alors on met beaucoup de guillemets, ses alliés macronistes,
13:20n'étaient pas de cet avis.
13:21Donc, à la différence de ce que Dior l'y trouvait,
13:23ce n'est pas tant sur le programme ou sur les valeurs que le bloc s'est fissuré.
13:27Il s'est fissuré dangereusement, mais c'est vraiment sur des questions
13:30de boutiques, de répartition des postes.
13:33Et ça a donné à nouveau cette divine surprise pour le nouveau Front populaire
13:38et surtout pour LFI, qui aujourd'hui est à la tête des deux commissions principales
13:42sur les affaires économiques et sur les finances,
13:45au moment où le débat budgétaire s'engage.
13:47Donc, c'est vrai que c'est une farce du point de vue de la majorité relative,
13:54et je pense que ça laissera des traces,
13:56mais je ne suis pas certain que ce soit une division sur le fond.
13:59Mais alors, ça a quand même beaucoup, beaucoup énervé Gabriel Attal.
14:02Qui va vouloir se venger.
14:04Sans doute, et Michel Barnier quand même.
14:06Ça a énervé Michel Barnier aussi, parce qu'en réalité,
14:10dans cet épisode, on parlait tout à l'heure de la méfiance
14:14qu'il peut y avoir chez les macronistes, entre guillemets.
14:17Mais ce que ça veut dire, c'est que Laurent Wauquiez considère
14:20qu'il ne doit rien à Michel Barnier.
14:23Parce que cet épisode-là, il handicape Michel Barnier lui-même.
14:28C'est un mauvais moment, en fait.
14:30En plus, c'est la mauvaise commission.
14:32Ce n'est pas qu'un mauvais moment, c'est-à-dire que c'est quand même
14:35durablement un caillou dans la chaussure du gouvernement.
14:39La commission des affaires, ça veut dire que d'un point de vue économique,
14:42en réalité, il ne va pas se passer grand-chose une fois passé le budget
14:46au cours des mois ou des années que passera Michel Barnier au pouvoir.
14:51Il y a un petit avantage, c'est que La France Insoumise
14:54va se colter avec la réalité économique à travers ces deux commissions.
14:57Donc, il faut voir aussi que ça peut les aider.
15:00Un tout petit amendement, si je me permets,
15:02ça ne change rien à l'équilibre interne à la commission des affaires économiques.
15:05C'est-à-dire qu'Aurélie Trouvé est présidente de la commission des affaires économiques
15:08où, si jamais ils réussissent à se rabiboucher,
15:10les députés de droite et du Bloc central demeurent majoritaires.
15:14Ça, c'est juste un petit amendement sur le fonctionnement de la commission en question.
15:18Mais sur le fond, évidemment, d'une part, ça illustre la grande fragilité de la coalition
15:23et c'est assez picro-collin.
15:26Enfin, ça peut sembler à la fois picro-collin ou assez médiocre, ce type d'affrontement,
15:31mais je pense que ça illustre le fait, d'ailleurs, Gabriel Attal l'a dit,
15:34et il s'est dit écœuré par les méthodes de Laurent Wauquiez,
15:36il a parlé auprès de son groupe, il a dit,
15:38il a pointé aussi ce qu'il appelle le funeste agenda de Laurent Wauquiez.
15:41Ça illustre le fait que la plupart des ténors de cette coalition extrêmement fragile
15:47n'ont déjà d'autres obsessions que la présidentielle de 2027.
15:50Parce que le funeste agenda de Laurent Wauquiez,
15:52il a un point commun, c'est qu'il est partagé par Gabriel Attal et par d'autres.
15:55Or, au regard de la situation politique, c'est-à-dire de la crise politique
15:58dans laquelle on est, d'un hémicycle de l'Assemblée nationale totalement émietté,
16:02d'une extrême droite qui a le vent en poupe,
16:04l'Assemblée nationale qui a le plus gros groupe de députés
16:07et Marine Le Pen qui, en quelque sorte, se lèche déjà les babines
16:09à l'idée de faire tomber le gouvernement Barnier quand elle le souhaitera.
16:15Je pense que ces affrontements sont des enfantillages de cours d'école assez désespérants.
16:22On a le sentiment que les responsables politiques en question,
16:25et là on peut cibler directement ceux de cette vraie fausse majorité,
16:29n'ont pas pris vraiment conscience du moment historique qui se joue dans le pays.
16:34On l'a vu au deuxième tour des élections législatives,
16:36les électeurs, eux, ont eu cette sagesse-là, ce qui n'est pas visiblement celle de leur chef.
16:41Et donc, c'est vrai que ça peut augurer du pire sur les semaines et les mois qui viennent.
16:45C'est-à-dire qu'on voit que les égaux et les ambitions démesurées
16:50prennent le pas sur l'intérêt général.
16:53Et ça se traduit effectivement par cet épisode ridicule
16:55qui conduit effectivement le renvoi qui a voté Jean-Luc Mélenchon.
16:59On se demande aussi comment ça va être pris par les électeurs de droite.
17:03Est-ce qu'ils s'intéressent vraiment à ça ?
17:05Hier, en tout cas, l'ERN se félicitait, faisait des gorges chaudes en disant
17:09c'est bien la preuve que la droite républicaine, le groupe de Laurent Wauquiez,
17:13dit l'ERN, c'est devenu le paillasson des insoumis.
17:15Parce qu'en face, effectivement, le RN est là, ne dit rien,
17:18mais assiste à tout et récolte les gains après.
17:22Ça fait quelques mois, voire années que ça dure.
17:26Effectivement, ils confortent leur image de responsabilité.
17:32On sait très bien qu'ils peuvent aussi basculer dans ce genre de conflits.
17:36Mais c'est vrai qu'ils ont un avantage fondamental,
17:39c'est qu'ils obéissent à leur chef.
17:41Marine Le Pen, on l'a bien vu plusieurs fois ces derniers temps.
17:46Tout ce qui voulait s'écarter de sa ligne, sa ligne personnelle,
17:50elle les a remis dans le droit chemin.
17:52Pour l'instant, elle a cette force-là,
17:54surtout, je pense, dans les manœuvres politiques.
17:56Mais bien sûr qu'elle participe aux manœuvres politiques
17:58et qu'elle n'est pas différente par nature des autres partis.
18:01Mais il y a quand même d'autres gagnants aussi dans les épisodes qu'on cite.
18:04C'est la France insoumise, qui, au sein du nouveau Front populaire,
18:08prend de la puissance.
18:10Bien sûr, ils se trouvent là, au bon endroit, au bon moment.
18:13Ça leur a profité deux fois.
18:15Effectivement, ça les conforte.
18:18Après, ça les oblige aussi à adapter leur discours aux réalités.
18:23Parce que les présidences des finances ou des affaires économiques,
18:27ça ne va pas leur permettre de faire avancer autant que ça
18:30le programme de la France insoumise.
18:32Ils vont devoir se coltiner avec la réalité.
18:34La France insoumise qui prend d'autant plus de poids
18:36et qui assure d'autant plus son leadership sur l'ensemble de la gauche
18:38que dans le même temps, il y a eu un autre épisode
18:40lors de l'élection d'une autre commission.
18:42Le socialiste Jérôme Gage, qui lui, s'est affranchi
18:44de la tutelle de la France insoumise
18:46et qui est en conflit avec les insoumis,
18:48avait été le candidat désigné par la gauche, par le nouveau Front populaire.
18:51Il s'avère que lors du scrutin,
18:53il y a un certain nombre d'élus de la France insoumise
18:55ou des écologistes qui ont préféré s'abstenir
18:59pour faire chuter Jérôme Gage.
19:03Jérôme Gage s'en est plein en se demandant
19:06jusqu'à quand, je le cite,
19:08le Parti socialiste laissera à d'autres,
19:11et en l'occurrence, il vise les insoumis,
19:13le fait de choisir quels sont à leurs yeux
19:15les bons et les mauvais socialistes.
19:17On voit qu'effectivement, la France insoumise
19:19continue de donner le ton, très clairement,
19:21au nouveau Front populaire.
19:22À ce détail près,
19:24quand Aurélie Trouvé dit
19:26« mon élection prouve
19:28que finalement,
19:30et de circonstance,
19:32de fait, son élection hier
19:35était aussi, d'une certaine manière,
19:37de circonstance.
19:38Ce qu'il faut savoir, c'est si
19:40le socle commun se ressaisit
19:42ou pas,
19:44et ce qui est sûr, c'est que
19:46va régner à l'Assemblée
19:49un climat d'imprévisibilité
19:51total, c'est-à-dire,
19:53on se souvient
19:58des paroles trahies
20:00sur le vote
20:02de plusieurs textes,
20:04l'année dernière
20:06et celle d'avant,
20:08les macronistes disant « on ne peut pas faire confiance
20:10aux républicains »,
20:12mais là, Michel Barnier,
20:14en réalité, ne peut faire confiance à personne.
20:16Et donc, la tâche s'annonce
20:18d'autant plus difficile, parce que
20:20moi, je me rappelle de la présence
20:22ici du ministre du budget
20:24Laurent Saint-Martin, qui dit « nous, on fait
20:26les propositions, mais à la fin, ce sont les parlementaires
20:28qui décident ».
20:30Sur le budget, ce n'est pas tout à fait vrai.
20:32Il dit « en fait, on va les laisser
20:34débattre ».
20:36Sauf que les contradictions
20:38se multiplient.
20:40D'où, à la fin, l'arme ultime, qui est effectivement le recours au 49-3
20:42et donc à l'adoption du budget sans vote,
20:44parce que les parlementaires décident
20:46et vont faire monter
20:48leurs revendications respectives de façon
20:50spectaculaire, probablement dans les semaines qui viennent.
20:52Et pour ce qui est de cette fragile coalition
20:54gouvernementale, c'est sûr que ça va
20:56fleurir, que son fleur s'épanouisse,
20:58comme le disait le président Mao.
21:00Mais à la fin, encore une fois,
21:02c'est comme les dissuasions nucléaires.
21:04C'est-à-dire que les macronistes peuvent réclamer
21:06ceci, ou éventuellement,
21:08le groupe de la droite républicaine, qui n'est pas forcément
21:10très uni
21:12mais lui aussi très solide,
21:14peut réclamer d'autres choses, notamment sur la question
21:16fiscale. À la fin, est-ce
21:18qu'au sein de ces deux groupes,
21:20enfin, de ces plus que deux groupes, d'ailleurs, puisqu'il y a aussi
21:22Horizons de Modem, etc., est-ce que là, il y a des députés
21:24qui voteraient la censure
21:26du gouvernement Barnier ? Pour l'instant,
21:28on n'en est pas encore là.
21:30Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
21:32Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info.
21:34Merci d'être passée dans les informés.
21:36Merci à vous, Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction
21:38du Nouvelle Ops. Le Nouvelle Ops,
21:40propose un dossier, cette semaine,
21:42sur les profs toxiques.
21:44Le tabou des profs toxiques.
21:46C'est une enquête approfondie et courageuse,
21:48mais il ne faut pas se méprendre. C'est parce que
21:50les profs font un métier indispensable
21:52qu'il faut ouvrir
21:54le débat avec l'éducation nationale.
21:56Enquête de trois ans, j'ai lu
21:58à découvrir cette semaine.
22:00Merci beaucoup, Renaud.
22:02Les informés du soir arrivent à 20h
22:04avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.

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