Avec Benoît Rittaud, enseignant-chercheur en mathématiques à l’université Paris 13 et auteur de “Mythes et légendes écologistes” ed L’Artilleur
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NewsTranscription
00:00On est foutus, on mange trop !
00:02On est foutus, on mange trop !
00:04Qu'est-ce qu'on fera quand on sera trop ?
00:06On est foutus, on mange trop !
00:08Papa Mambo !
00:10Qu'est-ce qu'on fera quand on sera trop ?
00:12Alors là on vient d'entendre Alain Souchon, Papa Mambo, qui nous dit
00:14on est foutus, on mange trop, Alain.
00:16André.
00:17Oui, alors je vais vous dire, je ne sais pas si on est foutus parce qu'on mange trop,
00:19mais déjà on est foutus,
00:21et c'est ça dont je vous parlais,
00:23parce que la Terre, oui, ça y est, ça va disparaître.
00:26Écoutez ce qui s'est dit à la télévision.
00:29Écoutez bien.
00:31Avant de développer tous ces titres, arrêtons-nous quelques secondes sur une information
00:34qui nous arrive en droite ligne de New York.
00:36Si l'on en croit le directeur du Bureau de l'Environnement des Nations Unies à New York,
00:40plusieurs pays pourraient disparaître sous les flots d'ici dix ans
00:44si le réchauffement de la planète se confirme.
00:46Il fait chaud ou il refera chaud.
00:48Et le réchauffement de la Terre, même si certains n'osent pas s'en plaindre,
00:51risque d'avoir des conséquences dramatiques d'ici la fin du siècle,
00:54dans dix ans seulement.
00:56Les rayons du soleil, après réflexion sur la Terre,
00:59devraient retourner dans le cosmos.
01:01Mais du fait de la pollution industrielle quotidienne
01:04qui forme une sorte de couche opaque,
01:07les rayons se trouvent piégés par cette couche,
01:10et c'est l'effet de serre,
01:12avec la fonte de la calotte glaciaire.
01:15Conséquence directe, le niveau des mers pourrait s'élever de un mètre,
01:18ce qui serait suffisant pour inonder des zones entières,
01:21des cinq continents.
01:24Le 26ème du Bangladesh, par exemple, pourrait être envahi par la mer,
01:27provoquant famine et exode d'un quart de sa population.
01:30Ah c'est terrible !
01:31Les Maldives, les Seychelles, les Caraïbes, les Pays-Bas,
01:34les îles-sous-le-vent et bien d'autres nations insulaires de basse altitude
01:37risquent d'être pratiquement englouties.
01:40Et que deviendrait Venise, déjà bien menacée ?
01:44Mais que c'est triste Venise !
01:46Mais c'est terrible !
01:47Vous imaginez ?
01:48Les villes englouties, la calotte glaciaire qui fond !
01:52Mais c'est terrifiant !
01:53Voilà, je pouvais pas ne pas vous le dire.
01:55Ah mais attendez, attendez, il y a un petit problème.
01:58Savez-vous quand a été donnée cette information,
02:02diffusée cette information ?
02:04En 1999, par Henri Sagné sur Antenne 2.
02:09C'était pas France 2, c'était Antenne 2, donc Henri Sagné.
02:13Voilà, et la fin du siècle c'était évidemment l'an 2000.
02:1635 ans après,
02:18ah ben Venise est encore là !
02:20La calotte glaciaire n'a pas fondu.
02:23Les villes ne sont pas...
02:25Les Maldives n'ont pas été englouties.
02:27Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
02:29Est-ce qu'on nous raconte des histoires ?
02:31Est-ce qu'on nous cache tout, on nous dit rien ?
02:33Ben on va en parler justement avec Benoît Riteau.
02:35Bonjour Benoît Riteau.
02:36Bonjour.
02:37Vous êtes mathématicien, vous êtes essayiste.
02:39Vous avez écrit l'année dernière un livre
02:41que nous avons apprécié,
02:43« Miles et légendes écologistes » aux éditions L'Artilleur.
02:46Alors voilà, voilà ce qu'on disait en 1999,
02:49par qui ?
02:50Par le conseil de l'ONU.
02:52Le conseil de l'ONU ou le GIEC, c'est pas tout à fait la même chose ?
02:54Ou pas ? Je ne sais pas.
02:56Alors là, c'est difficile de savoir exactement
02:58à quoi Henri Sagné faisait référence,
03:00mais le GIEC existait déjà à ce moment-là,
03:02et commençait vraiment à s'engager
03:05dans une voie alarmiste,
03:07ce qu'il n'avait pas fait dès le début.
03:08Oui, ce qui est fabuleux c'est ça,
03:10c'est qu'on vous dit, voilà, c'est fini
03:12le réchauffement climatique, dû à l'homme bien sûr.
03:16Mais, 99, c'est-à-dire qu'il parlait de l'an 2000,
03:19dans 10 ans disait-il,
03:21pardon, 1900,
03:23oui c'est ça, 99, c'est ça.
03:2589, pardon, oui, 89.
03:27Oui, il y a 10 ans, 89.
03:29Fabuleux quand même, c'est-à-dire
03:31que, comme je disais, 35 ans.
03:33Alors, qu'est-ce qui se passe ?
03:34Qu'est-ce qui s'est passé d'ailleurs ?
03:36Avant, même Henri Sagné et Antenne 2,
03:39on avait déjà ce bruit, c'est la fin du monde,
03:41bien avant Greta Thunberg et compagnie.
03:44Alors, expliquez-nous, c'est quoi en fait ?
03:46Bien sûr qu'il y a un problème de réchauffement,
03:48bien sûr qu'il y a un certain nombre de phénomènes,
03:50mais cette espèce de vision apocalyptique,
03:53comment est-elle née et aujourd'hui,
03:55comment elle est toujours d'une actualité absolument totale
03:58si on la l'écoute un certain nombre de haut-parleurs ?
04:02Le discours écologiste aujourd'hui,
04:04il a plusieurs caractéristiques qui le rapprochent du mythe,
04:07c'est-à-dire qu'entre autres aspects
04:10qui le rapprochent du mythe,
04:11il ne s'intéresse pas au réel.
04:13Donc lui, il annonce des projections,
04:15il vous dit ce qui va se passer dans 10 ans, dans 20 ans, dans 100 ans.
04:18Aujourd'hui, on est dans une période très scientifique,
04:21donc on va appuyer évidemment le mythe sur un propos scientifique,
04:24on va faire travailler des gros ordinateurs pour le crédibiliser,
04:27mais le réel ne l'intéresse pas beaucoup,
04:29c'est-à-dire que confronter ce qu'on a dit à ce qui s'est vraiment passé
04:32n'est pas quelque chose qui intéresse vraiment.
04:35Donc on a plutôt affaire à une mécanique de récit,
04:38de récit spectaculaire,
04:41effectivement, la fin du monde à cause du réchauffement climatique,
04:44c'est un récit assez original,
04:46qui peut effectivement prendre au trip,
04:48ça a de quoi faire peur, ça a de quoi mobiliser,
04:50en tout cas, ça a bien fonctionné depuis au moins une vingtaine d'années.
04:54Et effectivement, ce que vous faites là,
04:57en montrant les annonces qui ont été faites
04:59et en les confrontant avec ce qui s'est passé,
05:01c'est ça qui peut effectivement montrer
05:03le caractère purement mythique de la chose.
05:05Parce que si on était dans la science,
05:07ceux qui ont dit ça seraient comptables
05:09de l'erreur qu'ils ont commise,
05:11ce qui est normal, on a fait une annonce, on essaye,
05:13on se trompe, c'est pas grave en soi.
05:15Mais aujourd'hui, c'est pas du tout le discours qui est tenu,
05:17c'est-à-dire, oui, ils ont eu raison un peu trop tôt,
05:19mais vous allez voir, demain, on va avoir raison quand même.
05:22Donc cette absence totale de recul par rapport aux faits,
05:25c'est la marque, à mon avis, de quelque chose de purement mythique.
05:28Alors justement, mais comment ça se fait ?
05:30Aujourd'hui, les faits disent bien que
05:32toutes les villes et les pays dont ils ont parlé,
05:35personne n'a été, enfin, il n'y a pas eu des engloutissements,
05:38la colonne glaciaire existe encore, que je sache.
05:41Et comment il se fait qu'on peut encore aujourd'hui,
05:44encore une fois, je vous ai fait écouter quelque chose
05:48qui date de 35 ans, et qu'encore aujourd'hui,
05:51alors vous savez très bien, c'est l'histoire du mythe.
05:53Mais enfin, il y a des faits aujourd'hui.
05:55Que disent les faits aujourd'hui ?
05:57Les faits ne disent pas grand-chose.
05:59Les faits d'observation ne disent pas grand-chose.
06:01Effectivement, la banquise, par exemple,
06:03ça a été un grand sujet.
06:05On en parle moins, vous avez remarqué, c'est moindre.
06:07Il y a 10 ou 15 ans, c'était la banquise,
06:09c'était la spirale de la mort,
06:11parce qu'elle commence à fondre,
06:13et donc l'albédo de la terre va diminuer,
06:15et ça allait de pire en pire,
06:17et ça allait accélérer.
06:19Résultat, ça n'a pas accéléré, on est entré dans un petit régime
06:21effectivement où il y a un peu moins de glace,
06:23mais ça se maintient très bien.
06:25Le minimum estival, c'est-à-dire,
06:27on a franchi le minimum fin septembre,
06:29c'était 4 millions de kilomètres carrés.
06:31Après, la superficie de l'Union Européenne,
06:33on n'est pas encore à une fonte totale.
06:35La tendance est à peu près plate
06:37pour l'extension d'eau glace,
06:39donc on n'a pas du tout l'emballement
06:41qui était craint dans les années 2000,
06:432007, 2008, où on avait annoncé
06:45la fonte totale en 2013 ou en 2014.
06:49On peut parler aussi du niveau marin,
06:51ça aussi, c'est quelque chose
06:53qui fait très peur.
06:55Le niveau marin, les choses sont plus compliquées
06:57que simplement, je me mets dans ma baignoire,
06:59je fais couler l'eau, et petit à petit,
07:01je constate que je coulais.
07:03Effectivement, le niveau marin monte,
07:05il n'a pas attendu nos émissions de gaz à effet de serre
07:07pour commencer à monter,
07:09il ne monte pas très vite,
07:11on parle de 2 ou 3 millimètres par an.
07:13Sur un siècle, ça fait 20 ou 30 centimètres,
07:15on a eu ça au XXe siècle,
07:17on s'est très bien adapté,
07:19le vieux port de Marseille n'est pas sous les eaux,
07:21donc on pourra très bien s'adapter
07:23à la hausse qui se prévoit.
07:25On commence à avoir du mal à faire peur
07:27avec ça, parce qu'on se rend compte
07:29que ça ne marche pas du tout.
07:31Un angle pour faire pleurer dans les chaumières,
07:33si je puis dire, c'était les Maldives
07:35et les îles, qui sont effectivement
07:37des points culminants qui sont parfois
07:39de l'ordre d'un mètre ou d'un mètre cinquante.
07:41Là, on se dit effectivement, si ça monte,
07:43c'est comme dans ma baignoire.
07:45En fait, les observations contredisent ça.
07:47Les Maldives ne sont pas du tout
07:49en train de se noyer, au contraire,
07:51il y a des îles qui gagnent en surface,
07:53y compris aux Maldives,
07:55qui sont pas spécialement des îles menacées,
07:57semble-t-il, par la hausse du niveau marin.
07:59Alors ça, c'est pour plusieurs phénomènes
08:01qu'on commence à comprendre, pour lesquels
08:03on avait des explications au XIXe siècle.
08:05Darwin avait tenté une explication de ça,
08:07il avait déjà remarqué que les îles pouvaient
08:09s'étendre, à cause des
08:11atolls coralliens notamment.
08:13Les coraux peuvent aller plus vite que la mer qui monte,
08:15les dépôts sédimentaires aussi.
08:17Donc il y a tout un ensemble
08:19de phénomènes qui font que c'est beaucoup plus
08:21difficile que simplement une baignoire qui monte.
08:23En tout cas, il y a des îles
08:25qui s'enfoncent un peu, et qui montent,
08:27il y a d'autres qui montent, et il n'y a pas
08:29d'îles englouties. Et si vraiment les Maldives
08:31étaient menacées, on se demande pourquoi il y a des investisseurs
08:33qui construisent encore aujourd'hui des
08:35énormes complexes hôteliers
08:37des aéroports internationaux
08:39pour développer le tourisme. Parce que si vraiment
08:41l'aéroport va être coulé dans 35 ans, ils ne rentreront
08:43pas dans leurs frais.
08:44Mais comment il se fait ? Alors vous dites définitivement
08:46les gens commencent à comprendre, mais en même temps
08:48on a entendu, encore une fois, je répète,
08:50la directrice de France Inter a dit
08:52écoutez, moi j'accepte tout,
08:54mais attention, vous ne parlez pas du réchauffement
08:56climatique, sinon out.
08:58Sinon vous êtes absolument invisibilisés
09:00et marginalisés
09:02dans notre radio. Mais c'est un exemple.
09:04Qu'est-ce qui fait que ça tient ?
09:06C'est quoi ? C'est l'envie de faire peur ?
09:08C'est quoi le fait qu'un certain nombre d'institutions
09:10continuent à dire, et
09:12on continue à vous faire pression,
09:14si vous osez dire que c'est plus compliqué
09:16que ça, on ne dit pas qu'il n'y a pas de réchauffement climatique,
09:18on dit qu'on essaie de comprendre
09:20la pluralité des raisons.
09:22Eh bien ça, vous fait très mal voir
09:24le minimum c'est complotiste,
09:26le maximum c'est une mythe d'humanité.
09:28Qu'est-ce qui fait
09:30que cette doxa, que cette espèce
09:32de mythe,
09:34en tout cas, vraiment,
09:36qui se rapproche beaucoup du mythe, tient
09:38tellement le coup ? Et pourquoi,
09:40à votre avis ?
09:41Il y a beaucoup de raisons à ça.
09:43Je peux en donner deux pour aller vite.
09:45La première, c'est la dimension morale
09:47du mythe en question.
09:49On va sauver l'humanité,
09:51généralement, ça ne vient pas tout seul,
09:53ces histoires de réchauffement climatique. Généralement, on l'accompagne,
09:55c'est l'occasion de redistribuer les richesses,
09:57de faire la paix dans le monde,
09:59c'est accompagné de tout un...
10:01Autrefait de la planète.
10:03Voilà, ça va faire du bien à tout le monde.
10:05On n'est pas seulement dans la
10:07distinction du vrai et du faux, est-ce qu'effectivement
10:09on a un problème, qu'est-ce qu'on peut faire ? Mais on est dans
10:11le cadre du bien et du mal, ce qui explique en passant
10:13pourquoi les solutions
10:15ne sont jamais acceptées.
10:17L'idée qu'on va régler les problèmes par la technologie,
10:19qu'on va s'adapter à l'évolution du climat,
10:21ça c'est une idée qui est très largement
10:23refusée. Il faut faire pénitence,
10:25il faut que... Enfin, la seule solution, c'est de faire
10:27pénitence. Repentez-vous.
10:29Et il y a aussi
10:31le fait que...
10:33C'est trop tôt pour dire que
10:35si on est à la fin du mythe, si l'histoire va
10:37se déballonner parce qu'elle n'est là plus trop longtemps, mais
10:39on peut constater effectivement
10:41une forme de raidissement.
10:43Peut-être parce que
10:45ces derniers temps, il y a
10:47beaucoup de totems de l'écologisme
10:49qui se sont effondrés.
10:51Par exemple ? Le nucléaire, par exemple.
10:53Pendant très longtemps, le nucléaire, c'était le mal absolu.
10:55On pouvait facilement prospérer à chaque fois qu'il y avait
10:57un petit peu d'ardéactivité aussi ou là.
10:59Là maintenant, tout le monde a compris
11:01que le nucléaire, on en a besoin.
11:03C'est une défaite majeure pour le
11:05mouvement écologiste qui, dans sa
11:07forme moderne, qui a apparu dans les années 60-70,
11:09s'est très largement construite contre le nucléaire.
11:11On a aussi
11:13la question de l'épuisement des ressources.
11:15On commence à plus tellement y croire.
11:17On a bien compris qu'on a consommé beaucoup plus de pétrole
11:19que ce qu'on imaginait pouvoir consommer.
11:21Et que le pétrole est toujours là.
11:23Parfois, le prix monte, mais pas du tout pour des raisons
11:25qui tiennent à son épuisement.
11:27Il y a la vieille
11:29question de la surpopulation.
11:31Ça aussi, c'est à la racine
11:33de pas mal de choses. On va épuiser la Terre parce qu'on est
11:35trop nombreux, et là, on est en train de se rendre
11:37compte que... Et au nom de l'humanité,
11:39il faut dépopuler.
11:41On est en train de se rendre compte
11:43que le vrai problème est plutôt un problème inverse.
11:45On est en train
11:47d'entrer dans un hiver démographique.
11:49Tout l'Occident
11:51est en train de s'affaisser démographiquement.
11:53Toute l'Asie aussi.
11:55Il y a des pays d'Asie où ça devient
11:57vraiment catastrophique. Au Japon, en Corée,
11:59notamment. La Chine aussi va sans doute
12:01payer très cher son maltusianisme
12:03d'il y a
12:0530 ou 40 ans.
12:07Il peut y avoir parfois
12:09le racisme ordinaire de dire
12:11qu'il y a trop de monde en Afrique. Ça ne passe jamais
12:13pour raciste, mais pourtant, il y a une dimension
12:15très clairement raciste
12:17qui me semble très condamnable.
12:19Mais d'une façon générale, on a
12:21compris que là aussi, on s'est
12:23emballé trop vite. Donc il ne reste plus grand chose.
12:25Il n'y a plus beaucoup
12:27de grand totem de l'écologisme
12:29qui peut être porté. Il reste
12:31le climat, effectivement. Et celui-là,
12:33on peut s'attendre
12:35à ce qu'on ne le lâche pas.
12:37Oui, nous avons
12:39Julien de Marseille qui voulait vous poser une question.
12:41Bonjour Julien.
12:43Bonjour André. Bonjour à votre invité. Très intéressant ce qu'il
12:45dit. Il a bien raison.
12:47C'est un mythe qu'on veut nous faire
12:49porter sous la tutelle du GIEC
12:51comme si c'était des
12:53savants qui savaient tout. Mais la complexité
12:55du climat est tellement grande,
12:57c'est-à-dire que ça ne fait que 150 ans qu'on
12:59mesure des températures.
13:01Le soleil, il y a beaucoup de choses qui peuvent
13:03rentrer dans le climat que je pense qui ne rentrent pas du tout
13:05dans la conception
13:07des perspectives.
13:09Et à l'arrivée, quand on sait qu'il y a 12 000 ans,
13:11c'était une ère glaciaire. Moi, je suis à Marseille. Le niveau
13:13de la mer, il était 120 mètres plus bas. Il y avait
13:15la grosse costerre, c'était il y a 12 000 ans. C'est que des périodes
13:17glaciaires et interglaciaires. Mais ça, on ne peut pas
13:19le dire. Parce que d'ailleurs, sur France Inter, ils ont dit qu'on n'avait
13:21même plus le droit d'en parler. Et il faut comprendre
13:23un truc, c'est qu'il y a eu... Le CLRS fait une étude
13:25il n'y a pas si longtemps, l'étude EPICA,
13:27où ils ont pris des carottes de glace et ils ont
13:29vu sur 800 000 ans. Quand vous regardez,
13:35seulement, on veut nous faire porter sur nous
13:37ce problème. Et je pense
13:39qu'on n'a aucune prise sur le climat.
13:41Ça serait trop...
13:43Merci Julien. Est-ce qu'on n'a aucune prise
13:45sur le climat
13:47Benoît Riteau ?
13:49Il faut distinguer
13:51plusieurs choses. À l'échelle locale,
13:53c'est très clair qu'on a une forte prise sur le climat.
13:55Il fait toujours plus chaud en ville qu'à la campagne
13:57par exemple. Et ça, c'est significatif.
13:59Il faut traiter ça, il faut s'adapter.
14:01Ce qu'on appelle l'îlot de chaleur urbaine,
14:03c'est bien documenté. Il peut y avoir
14:05plusieurs degrés de différence dans une même région
14:07à la même heure, selon que vous êtes
14:09dans un endroit bétonnisé ou que
14:11vous êtes dans
14:13un endroit plus vert. C'est la raison pour
14:15laquelle on veut végétaliser. Ça peut
14:17tout à fait avoir du sens. Donc ça, ça existe.
14:19C'est très clair. Et c'est peut-être un petit peu
14:21ça que pas mal de gens croient pouvoir relier au réchauffement
14:23climatique. Parce qu'effectivement, les villes
14:25peuvent se chauffer plus vite. Mais c'est autre chose.
14:27Si on veut parler du réchauffement climatique
14:29à l'échelle globale, c'est pas cette question-là.
14:31C'est une autre question qui est très distincte,
14:33qui ne relève pas de la pollution ou de la construction
14:35de la bétonnisation, qui relève de
14:37l'effet de serre et du CO2. Alors effectivement,
14:39on peut avoir
14:41un effet. Il ne s'agit pas du tout de dire
14:43qu'on ne fait rien et que...
14:45On peut tout à fait
14:47avoir un effet. C'est difficile de le quantifier vraiment.
14:49Attendez, juste Benoît Riteau, je
14:51vous interromps. Le problème qu'il y a, c'est
14:53qu'on dit que la France doit absolument observer
14:55et c'est très bien. Et on est maillot jaune
14:57de ce point de vue. On est ceux qui consomment le moins
14:59en Europe de CO2, enfin de
15:01gaz à effet de serre ou qui produisons du gaz
15:03à effet de serre. Mais quand vous voyez ce que
15:05se produit la Chine,
15:07la Russie, l'Afrique,
15:09l'Inde, 65%
15:11du gaz à effet de serre, c'est eux. On
15:13fait quoi là ? On peut rien faire.
15:15Alors effectivement, si on
15:17veut sortir du mythe et revenir dans la
15:19raison et avoir une discussion d'adultes,
15:21on doit tenir compte du fait que
15:23on ne réduira pas nos émissions.
15:25C'est aussi simple que ça. C'est pas possible.
15:27On ne le fera pas.
15:29Alors nous, oui, on peut se tirer une balle dans le pied,
15:31on aime bien le faire en France parce qu'on est très plus vertueux
15:33que les autres, même à l'échelle européenne,
15:35mais on sait bien
15:37que les pays asiatiques, les pays qui
15:39veulent se développer, suivent la voie
15:41du développement. On peut les accompagner pour éviter
15:43qu'ils commettent les mêmes erreurs
15:45qu'on a pu commettre ici et là. Et ça c'est très bien.
15:47Et eux, ils ont envie du frigo, ils ont envie de se développer.
15:49Il n'y a aucun moyen de les
15:51empêcher, à quoi que ce soit. A chaque fois qu'on essaye,
15:53il n'y a pas moyen.
15:55La seule manière qu'on ait trouvé de les rallier
15:57à notre cause, c'est de leur dire, vous, vous n'avez rien à faire
15:59et on va vous donner de l'argent au titre de dénommagement.
16:01Là, ils veulent bien.
16:03Mais quand même, s'il s'agit de leur faire des efforts,
16:05à qui on va demander à faire des efforts ?
16:07Les Indiens et encore, je ne sais pas combien,
16:09des centaines de millions, alors ça change vite parce qu'ils
16:11se développent beaucoup, mais il y a des centaines
16:13de millions d'Indiens qui n'ont pas accès à l'électricité.
16:15C'est peut-être des dizaines, c'est énorme.
16:17Vous n'allez pas leur dire, attendsez, vous allez mettre des panneaux solaires.
16:19Nous, on a l'électricité,
16:21mais vous, débrouillez-vous avec les éoliennes.
16:23Absolument.
16:25Autre totem qui est en train de s'effondrer.
16:27Toutes les énergies renouvelables.
16:29Je peux me permettre d'intervenir. Vous avez remis en cause
16:31le GIEC qui est quand même une réunion d'experts
16:33et il ne faut pas l'oublier.
16:35Il faut quand même alerter les gens
16:37sur un changement climatique
16:39qui est évident aujourd'hui.
16:41Si on est dans
16:43le côté raisonnable
16:45en disant, le climat change,
16:47alors il a toujours changé. Dans quelle mesure
16:49l'être humain qui le change, on peut en discuter
16:51contre l'idée que
16:53il est plus que
16:55probable que l'être humain
16:57ait une influence au moins partielle.
16:59C'est parfaitement possible.
17:01Mais quelle
17:03finalité ça a de dire ça ?
17:05Est-ce que c'est juste pour qu'on se flagelle
17:07de façon inutile ?
17:09Ou est-ce qu'on veut
17:11tirer de cette connaissance-là,
17:13même s'il est partiel,
17:15une politique d'adaptation ?
17:17Si l'idée c'est que le climat se réchauffe,
17:19on va s'adapter, comme on l'a toujours fait
17:21et comme on a très largement
17:23le moyen de le faire, c'est très bien.
17:25Et là, on peut craquer, c'est de la bonne
17:27politique, on fait des prospectives,
17:29on peut se tromper, mais on s'adapte.
17:31En fait, on n'a jamais été
17:33aussi puissant
17:35à l'échelle de l'humanité, vis-à-vis
17:37du climat. On n'a jamais aussi peu
17:39dépendu du climat. On n'a plus
17:41tellement trop chaud ou trop froid,
17:43on a tous les moyens de faire venir
17:45des récoltes. Si la récolte est mauvaise
17:47ici, elle est meilleure là. On la fait venir,
17:49on ne meurt plus de faim à cause d'une mauvaise récolte.
17:51Merci beaucoup Benoît Riteau, on pourrait en parler
17:53pendant des heures, maintenant on continuera d'en parler.
17:55Et on se retrouve
17:57après cela.